une analyse de la structure financière
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8/14/2019 une analyse de la structure financire
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J-B Desquilbet Universit d'Orlans
Une analyse de la structure financire
Mishkin (2004), Monnaie, Banque et marchs financiers, Pearson Education, ch. 8
Systme financier : permet de canaliser les fonds des pargnants vers les agents auxquels s'offrent
des opportunits d'investissement productif
Analyser conomiquement comment la structure financire [partage finance directe/finance
indirecte] est organise en vue de favoriser l'efficacit conomique (garantir que les fonds vont bien
vers des investissements productifs).
faon dont les contrats financiers sont conus raisons pour lesquelles les intermdiaires procurent plus de fonds que les marchs des titres
lien entre systmes financier et performance macroconomique (croissance, crises financires)
Financement externe des entreprises non financires(1970-1996) US Allemagne Japon
crdits bancaires 40% 80% 88%
crdits non bancaires 15% 10%
titres (dettes) 36% 7% 10%
actions 9% 3% 2%
Mishkin (2004), p. 195
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1- Les questions cls de la structure financire
Les syst fi sont forms de plusieurs catgories d'institutions : banques, cies d'assurances, fdscollectifs d'investissement, marchs d'actions, d'obligations, de produits drivs...
toutes font l'objet d'un contrle public
En observant la part des diffrentes sources de financement externe des entreprises, on dresse4 constats/questions
1- les actions ne sont pas la source la plus importante de financement externe des entreprises
malgr l'attention porte aux marchs boursiers
moins de 10% (USA, Europe, 1970s-1990s)
pourquoi le march des actions est-il moins important que les autres sources definancement externe ?
2- l'mission de titres de dette et d'action n'est pas la source principale de financement externedes entreprises
obligations : source plus importante que les actions (env. 3 fois plus, USA 1970-1990s)
obligations + actions : moins de 50% (USA 1970-1990s, encore moins ailleurs)
pourquoi les etp n'utilisent-elles pas davantage les titres pour financer leur activit ?
3- la finance indirecte (intermdiaires financiers) est beaucoup plus importante que la financedirecte (marchs financiers)
la plus grande partie des titres mis par les entreprises est achete par des intermdiaires tq
cies d'ass, fonds de pensions, fonds communs d'invest. (USA 170-1990: moins de 5% des titres de
dette, et moins de 50% des actions ont t vendus directement aux mnages)
la finance indirecte a vu son importance diminuer sur la priode rcente
pourquoi ce partage, et son volution ? ...
4- les banques sont la source la plus importante de fonds externes pour financer les entreprises
prts (en majorit bancaires) sont la source de financement externe la plus importante (auxUSA, financements par prts bancaires = plus de 4 fois financements par actions, et davantage en
Europe, Japon, PED)
qu'est-ce qui rend les banques aussi capitales dans le fonctionnement du systme financier ?
La part des banques dcline, pourquoi ?
En observant les pratiques de financement, 4 autres constats/questions
5- le systme financier figure parmi les secteurs les plus rglements de l'conomie
pourquoi ?
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6- seules les socits solidement implantes ont facilement accs aux marchs des titres pourfinancer leur activit
individus, PME obtiennent financement par les banques, pas par les marchs
pourquoi ?
7- la garantie est un lment essentiel dans les contrats de dette des mnages et desentreprises
Garantie (=collatral) : un droit de proprit dtenu par le prteur pour assurer le paiement en cas de
dfaut de l'emprunteur. On parle de dette garantie .
les dettes garanties sont la forme la plus courante des dettes des mnages, des socits
(hypothques)
pourquoi la garantie est-elle aussi importante ?
8- les contrats de dette sont typiquement des documents lgaux complexes qui imposent desubstantielles restrictions au comportement des emprunteurs
Les contrats de dette/prt sont des documents juridiques longs et complexes, avec des clauses
restrictives
pourquoi ?
Les marchs fi sont caractriss par des cots de transaction et d'information levs dontl'analyse permet d'apporter des rponses aux 8 questions...
2- Les cots de transaction
cots de transaction : temps et argent dpenss pour raliser les transactions financires (droits
d'entre sur le march, frais de passation des ordres), rdaction des contrats (prciser les conditions
de paiement des intrts et de remboursement), montant minimum de transaction
2.1- L'influence des cots de transaction sur la structure financire
Les cot de transactions dcouragent les individus (mnages) d'acheter des titres sur les marchs.
Ex : un agent dispose de 5000 investir1) en actions ne peut acheter que peu d'actions
la commission de courtage reprsente une part leve du prix d'acquisition des actions
2) en obligations impossible d'investir si dnomination la plus petite est (par ex.) 10000
3) prter se payer les services d'un juriste pour rdiger un contrat de prt (cot fixe lev)
pour le courtier : opration trop petite, perte de temps inutile...
Si les individus (mnages) disposent d'une quantit limite de fonds, la diversification est
impossible, la protection contre le risque est difficile (mettre tous ses oeufs dans le mme panier).
relativement peu de mnages dtiennent des titres financiers (en direct)... effet des privatisations
en France ?
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2.2- La rduction des cots de transaction par les intermdiaires financiers
conomies d'chelleIl y a conomies d'chelles quand le cot de transaction par diminue avec le montant investi
C'est le cas si les cot de transactions sont en grande partie indpendants du montant investi (cots
fixes), ou augmentent moins vite que le montant de la transaction.
Rassembler les fonds de nombreux pargnants pour tirer avantage des conomies d'chelle
Les conomies d'chelle expliquent (en partie) le dveloppement des intermdiaires financiers
ex : le fonds collectif d'investissement (ou fonds mutuel), SICAV, FCP, qui vend des parts aux
pargnants et investit en actions ou obligations.
conomies de cots de transactions + possibilit de diversification
Il existe aussi des conomies d'chelle dans le fonctionnement des institutions financires
(quipements informatiques et de tlcoms)
Fonction d'expertLes intermdiaires financiers dveloppent des comptences d'expert pour diminuer les cots de
transaction (ex : services informatiques, tlcoms)
En diminuant les cots de transactions, les IFs peuvent rendre des services de liquidit
une premire explication la proposition 3 + explication l'volution (baisse des cots detransactions grce aux progrs des TIC).
Pour rsumer : avantages lis la taille (conomies d'chelle dans les cots de transactions,
indivisibilits dans les montants investis, diversification et capacit de rendre des services de
liquidit)
3- Asymtrie d'information : antislection et risque moral
Une autre explication du rle des IFs : l'importance de l'information sur les marchs financiers.
Asymtrie d'information :
une partie une transaction connat insuffisamment l'autre partie pour prendre des dcisions
efficaces.
Ex : Un entrepreneur qui veut emprunter connat mieux le rendement potentiel et le risque associs
son projet que le prteur.
Les gestionnaires d'une socit savent s'ils sont honntes, ou s'ils disposent d'une meilleure
information sur la solidit de l'entreprise que les actionnaires.
Asymtrie d'info => problmes avant que la transaction soit ralise (pb d'anti-slection) et
problmes aprs ralisation de la transaction (pb de risque moral).
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Antislection
info asymtrique dans la phase qui prcde la conclusion d'une transaction
les agents qui dsirent le plus obtenir un prt (et sont disposs payer un taux d'intrt lev)
sont ceux qui sont porteurs du risque de crdit potentiellement le plus lev ; si le prteur ne
peut pas distinguer le type d'emprunteur, il peut prfrer ne pas prter du tout (l'anti-slectionaccrot les chance s de prter des emprunteurs risque)...
en cas de hausse du taux d'intrt, seuls les emprunteurs les plus risqus continuent demander
des prts (d'o l'ide d'antislection)
Risque moral
info asymtrique dans la phase qui suit la conclusion d'une transaction
le risque que l'emprunteur s'engage dans des actions considres comme indsirables par le
prteur (elles diminuent la probabilit de remboursement du prt par exemple) asymtrie
d'info empche de s'assurer que l'emprunteur fait les efforts de remboursement souhaits. le risque que l'emprunteur se dclare en faillite asymtrie d'info sur le rsultat effectif
Analyse de la manire dont les asym d'info affectent les comportements conomiques relve de la
thorie de l'agence permet d'expliquer comment la structure financire est construite.
4- L'effet de l'antislection sur la structure financire
Ex (cf. Akerlof, prix Nobel 2001) : la qualitnest pas connue des acheteurs, mais elle lest desvendeurs (voitures d'occasion)
type de marchandise mauvaise qualit bonne qualit ?
vendeur 100 200
acheteur 120 240 180
pas de problme si la qualit est facilement observable...
si la qualit nest pas observable par les acheteurs :
- 180 seul les biens de mauvaise qualit sont changs (les vendeurs de marchandises de
bonne qualit refusent de vendre ce prix), donc les acheteurs sont srs de ne trouver que
des biens de mauvaise qualit : prix dquilibre situ entre 100 et 120
- un bien de bonne qualit nest jamais vendu antislectionA cause du cot de linformation, les biens de bonne qualit sont vincs : antislection.
4.1- La qualit sur les marchs d'actifs financiers
La mauvaise qualit se rencontre sur les marchs financiers (des titres de dette, obligations, et de
fonds propres, actions)
firmes de bonne qualit firmes de mauvaise qualit
march des actions profit attendu lev, risque faible profit attendu faible, risque lev
march des obligations risque de dfaillance faible risque de dfaillance lev
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Actions : si l'investisseur (acheteur potentiel d'actions) ne distingue pas les firmes de bonne qualitdes firmes de mauvaise qualit et est prt payer un prix qui reflte la qualit moyenne des
entreprises (neutralit au risque):
les propritaires de la firme de bonne qualit trouvent que leur entreprise est sous-value et neveulent pas vendre
les propritaires de la firme de mauvaise qualit trouvent que leur entreprise est sur-value et
vendent
l'investisseur sait alors que seules les entreprises de mauvaise qualit sont vendre, et n'achtent
pas.
peu de firmes lvent des fonds sur le march des actions
Obligations : si l'investisseur (acheteur potentiel d'obligations) ne distingue pas les firmes de bonnequalit des firmes de mauvaise qualit et est prt prter un taux qui reflte la qualit moyenne
des entreprises, c'est dire qui couvre le risque moyen de dfaillance (neutralit au risque):
les propritaires d'une bonne firme comprennent qu'ils paient un taux d'intrt trop lev et neveulent pas emprunter ;
les propritaires d'une mauvaise entreprise sont les seuls emprunter;
l'investisseur refuse de prter...
peu de ventes de titres
Cette analyse explique la proposition 2 (faible importance des titres dans les financements externes)
et en partie la proposition 1 (faible importance des actions dans le financement externe)
4.2- La rduction des problmes d'antislection
Si les acheteurs de titres peuvent distinguer les bonnes firmes des mauvaises, les paieront la valeur
exacte des titres mis par les bonnes, et celles-ci pourront les vendre : le march des titres sera
capable de transfrer les fonds de manire efficace (vers les firmes qui ont les meilleures
opportunits d'investissement productif).
la production et la vente prive d'informationsremde l'antislection : fournir aux agents qui dtiennent des fonds toutes les informations
pertinentes.
confier des socits prives le soin de collecter et de produire l'information qui permet de
distinguer les firmes, et de vendre ces informations (agences de notation, Standard & Poor's,
Moody's, Value Line aux USA, Fitch au RU)
Problme : comportements de passager clandestin (agents qui tirent avantage d'informations qu'ils
n'a pas payes) explique que la vente prive d'info ne constitue qu'une solution partielle au
problme d'anti-slection.
En effet :
un agent paye pour dcouvrir une bonne firme (sous-value) et achte ses actions
un observateur attentif constate les achats, et achte en mme temps
le cours monte, la firme n'est plus sous-value
l'acheteur d'info ne rentre pas dans ses frais
inutile d'acheter de l'information !
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la rglementation publique de l'informationl'info est un bien public: non-rival, non exclusif insuffisamment produit par des agents privs
bnfice d'une intervention de l'Etat ?
l'Etat produit l'information lui-mme... mais problme politique d'avoir d'avoir juger
ngativement certaines entreprises... solution irraliste contrler les marchs de titres d'une faon qui incite/oblige les firmes divulguer une info
sincre sur leur activit en adhrant des normes comptables et informationnelles (Autorit desMarchs Financiers en France, Securities and Exchange Commission aux USA,Financial
Services Authority au RU)
MAIS : l'obligation d'informer ne fonctionne pas toujours de manire satisfaisante (cf. scandales
Enron en dc. 2001, Worldcom en 2002)
Une explication la proposition 5 (rglementation des marchs fi) : la rglementation destine
accrotre l'information des investisseurs est ncessaire pour rduire l'antislection qui affecte le
fonctionnement efficace des marchs financiers.
Cependant : l'information mme exacte, n'est pas toujours complte, ou facile interprter ;
l'information peut tre maquille.
l'intermdiation financireLes intermdiaires financiers (en part. banques) peuvent contribuer rsoudre l'anti-slection.
experts dans la production d'information sur les emprunteurs
capables de classer les bons et les mauvais risques
capables de collecter des fonds auprs des dposants pour les prter aux bons emprunteurs, en
dgageant un profit (marge d'intrt) qui couvre les cots de collecte/traitement d'info.
La banque tire profit de l'info parce qu'elle peut carter les passagers clandestins (en consentant des
prts privs plutt qu'en achetant des titres sur les marchs)
le prt ne fait pas l'objet d'un change (public)
les conditions ne sont pas rvles aux autres investisseurs
c'est ce qui permet de rduire l'asymtrie d'info
Explication des propositions 3 (importance de la finance intermdie) et 4 (les banques sont la plus
importe source de financement externe)
Corollaire : si l'info devient plus facile acqurir (progrs dans les TIC, dans la rglementation), le
rle des banque diminue
Explication de la proposition 6 (les grandes etp se financent plus facilement que les petites sur les
marchs) : grande etp plus connue plus facile valuer
le collatral et l'actif netL'antislection n'affecte le fonctionnement du march que si le prteur subit une perte quand
l'emprunteur est dfaillant (et ne rembourse pas).
Les consquence de l'antislection peuvent tre rduites si le prteur peut saisir un actif quand
l'emprunteur est dfaillant (le collatral ou garantie) l'emprunteur cesse de rembourser (ex : prt immobilier)
le prteur saisit l'actif collatral (ex : immeuble) et le vend (aux enchres) pour rembourser le
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capital restant d et compenser sa perte
les prteurs prfrent scuriser les prts par des garanties ;
les emprunteurs acceptent les garanties (sinon : impossible d'emprunter ou taux d'intrt trop
lev)
Une explication la proposition 7 (collatral comme composante importante des contrats de prt)
L'actif net (valeur nette ou fonds propres) = valeur de l'actif valeur des engagements (dettes) peutjouer un rle comparable au collatral.
il reprsente la valeur de ce qu'un prteur peut saisir en cas de faillite
il reprsente une sorte de rserve de valeur pour rembourser les prts (garantie)
donc plus l'actif net est lev, plus le risque de dfaut est faible
les prteurs acceptent de prter plus volontiers aux entreprises dont l'actif net est lev ( on ne
prte qu'aux riches )
4.3- Conclusion
L'antislection permet d'expliquer 7 constats sur 8 (au moins en partie)
Le risque moral apporte des lments supplmentaires sur la place des intermdiaires, la
rglementation, l'importance du collatral + lments de comprhension du 8 (complexit des
contrats, clauses restrictives)
5- L'effet du risque moral sur le choix entre contrat de dette etcontrat de fonds propres
On distingue les consquences du risque moral sur les contrats de financement par fonds propres et
celles qui portent sr le financement par contrat de dette.
5.1- Le risque moral dans les contrats de fonds propres : la relation d'agence entre propritaireet gestionnaire
Les contrats de fonds propres (mission d'actions ordinaires par exemple) donnent droit une part
des bnfices (et des actifs) de l'entreprise.
Ils donnent lieu une relation d'agence qui comporte du risque moral.
La relation d'agence :
nat quand une partie ( principal ) dlgue une tche (action, dcision) une autre ( agent )
ici : le principal est le propritaire (actionnaire) et l'agent est le gestionnaire (manager,dirigeant),
la tche dlgue est la gestion de l'entreprise
le risque moral : les gestionnaires peuvent agir dans leur propre intrt plutt que dans celui des
actionnaires (pb de gouvernance ), surtout les dirigeants ne possdent qu'une toute petite part
du capital
ex : une entreprise a besoin d'investir hauteur de 10000,
le dirigeant-fondateur ne dispose que de 1000
un investisseur se voit offrir la possibilit de devenir partenaire hauteur de 9000 (90%)
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bien gre, l'affaire rapporte 50000, soit 5000 pour le dirigeant et 45000 pour l'investisseur
si le dirigeant estime que 5000 ne rcompensent pas suffisamment les efforts fournir pour
faire tourner l'affaire, il peut entraner son dclin : l'investisseur perd 45000
si le gestionnaire est malhonnte, il peut empocher les 50000 et dclarer un profit nul.
Exemple de scandales rcents (Enron) : dtournements de fonds des fins personnelles, dpenses
somptuaires, stratgies mises en oeuvre pour accrotre le pouvoir personnel plutt que la profiabilit
Le risque moral provient du contrle imparfait des actions/efforts/rsultats annoncs du gestionnaire
par le propritaire (il y a en fait sparation entre la proprit et le contrle de l'entreprise), parce que
le gestionnaire dtient plus d'information que le propritaire
(on retrouve le problme chaque chelon hirarchique impliquant une dlgation de pouvoir)
pas de problme si le gestionnaire est le seul propritaire de l'affaire (pas de sparation entre
proprit et contrle)
5.2- La rduction du problme d'agence
La production d'information et le contrleLes actionnaires peuvent rduire le risque moral en en contrlant les activits de l'etp, en lanant
des audits, en vrifiant les rsultats de la gestion des dirigeants (produire de l'information !)
Le contrle peut tre coteux en temps, en argent, en comptences
la vrification coteuse des rsultats rend le contrat de fonds propres moins dsirable etexplique en partie pourquoi l'mission d'action ne constitue pas un lment important de la structure
financire (proposition 1)
Comme dans le cas d'antislection, pb de passager clandestin : si d'autres actionnaires vrifient les rsultats, inutile de le faire soi-mme...
le pb du passager clandestin affaiblit le contrle
La rglementation publique de l'informationOn a toujours la proprit caractristique de l'info comme bien public .
L'Etat est incit rduire le risque moral en rglementant le systme financier.
respecter des principes comptables normaliss facilitant la vrification des rsultats
condamnation pnales des personnes convaincus de fraude, de dtournement
MAIS ces dispositions ne sont que partiellement efficaces
L'intermdiation financireLes intermdiaires fi peuvent limiter le risque moral li au passager clandestin
Ex : firme de capital-risque collecte des fonds pour aider des etp dans de nouveaux projets (enprenant une participation dans l'etp, et en plaant des reprsentants au conseil d'administration)
en dtenant une part non ngociable de capital, elles se protgent de comportements de
passagers clandestin d'autres investisseurs, et retire tout le bnfice de ses dpenses de contrle
et de vrification.
Les firmes de capital-risque ont jou un rle importants (aux USA) pour le financement des etp
de haute technologie, mme si elles ont commis des erreurs (trop de financements, pour des
projets parfois sans rel contenu industriel, avec contrle insuffisant bulle internet)
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Les contrats de detteLes contrats de dette (l'emprunteur paye des sommes intervalles rgulier) ncessite un contrle
moins frquent de l'etp que le contrat de fonds propres :
si l'etp ralise des bnfices (d'exploitation) suffisants, le crancier est pay et n'a pas besoin de
vrifier les rsultats de l'etp (contrairement aux actionnaires) ; si (et seulement dans cette situation) l'etp ralise des bnfices insuffisants, les prteur doivent
(comme les actionnaires) vrifier les rsultats (que la cessation de paiement soit bien relle)
contrle moins frquent moindre cot de vrification => contrat de dette plus intressant (et
plus utilis dans les financements externes, cf. proposition 1).
6- L'influence du risque moral sur la structure financire desmarchs de dette
Malgr avantages souligns prcdemment, les contrats de dette sont sujets au risque moral.
Un contrat de dette exige que l'emprunteur paie un montant fixe, mais lui laisse tous les profits
suprieurs ce montant
l'emprunteur est incit entreprendre des projets plus risqus que ceux que choisirait le prteur.
ex :
un investisseur ne souhaite pas procder la vrification des rsultats ne pas de venir
actionnaire, mais prter
un prt de 9000, taux d'intrt de 10%, pour un projet rentable et sr de 10000 (qui rapporte
10% coup sr), l'etp dispose de 1000 : elle rcupre 11000 la fin, 9900 pour le prteur et
1100 pour elle.
l'etp peut investir dans un autre projet, plus risqu, avec de fortes de chances d'chouer (9
chances sur 10 de rapporter 50% : l'etp ne rcupre que 5000, qu'elle verse entirement au
prteur), mais une faible chance (1 sur 10) d'tre une russite clatante (nouveau produit, avance
technique sur les concurrents... qui rapporte +200% : l'entreprise rcupre 30000, dont 9900
pour le prteur)
l'etp est incite investir dans le projet plus risqu (risque moral) : en moyenne le projet lui
rapporte 90% x 0 + 10% x 20100 = 2010 pour une mise de 1000 soit un rendement de 101%
[hypothse : neutralit au risque]
le prteur aurait alors plus de chance de perdre (chec plus probable), et ne pourrait pas profiter
du succs (rendement fixe de 900) : en moyenne le projet lui rapporte 90% x 5000 + 10% x9900 = 5460 pour une mise de 9900, soit un rendement de 39%.
si l'emprunteur peut changer de projet aprs l'octroi du prt... le prteur n'a pas intrt prter.
le risque moral potentiel rend improbable l'opration de prt, mme si au dpart le projet le
moins risqu est bnfique pour les deux parties.
6.1- La rduction du risque moral dans les contrats de dette
L'actif net fournit des lments pour rduire le risque moral. quand l'actif net est plus lev, l'emprunteur est plus expos au risque
il a davantage perdre en investissant dans le projet risqu
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il est davantage incit se comporter comme l'espre et le dsire le prteur
Ex : l'investissement requiert une mise de 100000 au lieu de 10000, l'etp doit apporter 91000 (au
lieu de 1000)
le projet rapporte 50000 (et l'etp en conserve 50000 9900 = 40100) avec une proba de 90% et300000 (et l'etp en conserve 300000 9900 = 290100) avec une proba de 10%, soit, pour
l'entreprise, un rendement moyen de 28,5% env. (40100 x 90% + 290100 x 10% = 65100 pour
une mise de 91000)
l'etp prfre alors l'investissement non risqu
plus l'etp apporte de fonds au projet, plus elle peut obtenir facilement un prt
le contrat de dette fait alors concider les incitations de l'emprunteur celles du prteur
le risque moral est rduit en prsence d'un actif net lev.
Le contrle et l'excution de clauses restrictivesLe prteur peut (tenter de ) s'assurer que les fonds sont utiliss comme il le dsire. clauses restrictives associes au contrat de prt (de dette).
contrler que l'emprunteur n'enfreint pas les clauses.
4 types de clauses :
clauses destines dcourager les comportements indsirables (contraintes sur l'utilisation des
fonds, pour tel usage prcis...)
clauses destines encourager un comportement dsirable visant garantir le remboursement
(ex : souscrire une assurance-dcs dans le cas d'un prt hypothcaire, conserver une certaine
part d'actifs liquides au bilan...)
clauses destines prserver la valeur du collatral(souscrire une assurance-auto en cas de
prt auto, mise en gage empchant la revente tant que le prt n'est pas rembours, idem pour
l'habitation)
clauses destines fournir une information (obligation de l'emprunteur de fournir des comptes,
droit de prteur d'ordonner un audit...)
Un explication la complexits des contrats de prts (proposition 8).
L'intermdiation financire
Il est pratiquement impossible de rdiger es clauses restrictives exhaustives...
Une clause restrictive est inefficace si l'emprunteur peut la violer parce qu'il sait que le prteur
ne vrifiera pas ou ne voudra pas payer pour exercer un recours lgal[ou parce que l'environnement juridique ne le permet pas, en raison de faiblesses institutionnelles et
politiques]
Le problme du passager clandestin ressurgit dans les contrats de dette (en raison des cots de
contrle et de vrification)
si on sait qu'un porteur d'obligation exerce le contrle, inutile de la faire soi-mme...
Les intermdiaires financiers (en part. les banques) ont la possibilit d'carter les passagers
clandestins dans la mesure o ils consentent des prts privs (d'autres cranciers n'observent ni les
contrles, ni leurs rsultats) : l'intermdiaire peroit seul les bnfices de la surveillance et du
contrle, et contribue ainsi rduire le risque moral inhrent au contrat de dette.
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le concept de risque moral contribue expliquer les propositions 3 et 4 (importance du rle des
intermdiaires financiers dans le transfert de fonds des pargnants aux investisseurs).
6.2- Conclusion
Asymtrie d'information sur les marchs financiers
=> pb d'antislection et de risque moral
et inefficacit du fonctionnement de ces marchs.
Rsolution de ces problmes au moyen de :
production prive et vente d'information
rglementation publique pour accrotre l'info
collatral et actif net
clauses de surveillance et de restriction du comportement
Dans ces conditions, les intermdiaires (part. les banques) jouent un rle plus grand que les marchs
de titres dans le financement des entreprises :
avantages lis la taille (conomies d'chelle dans les cots de transactions, indivisibilits dans
les montants investis, diversification et capacit de rendre des services de liquidit)
expertise dans la production d'information sur les emprunteurs
capacit d'carter les passagers clandestins (en consentant des prts privs plutt qu'en achetant
des titres sur les marchs)
capacit exercer le contrle, intenter les actions juridiques le cas chant
Problmes d'asymtrie d'information et instruments de rsolution
Problmes d'asymtried'information
Instruments de rsolution Proposition n
Antislection production prive et vente d'information 1, 2
rglementation publique de l'info 5
collatral et actif net 3, 4, 6
intermdiation financire 7
Risque moral dans les
contrats de fonds propres
(relation d'agence)
production prive et vente d'information 1
rglementation publique de l'info 5
intermdiation financire 3
contrats de dette 1
Risque moral dans les
contrats de dette
actif net
contrle et excution de clauses restrictives 8
intermdiation financire 3, 4
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