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-l'autorité et la liberté - Fleurs et épines de l'œcuménisme -l'angoisse et son remède selon la Bhagavad Gita - les élémentaux -l'arbre meurt -Alexandre-le-Céleste -Conte de l'Etoile -Une histoire des Elfes - les Dieux jetés à l'eau - Des fleurs pour Osho - Aleister "the Beast" Crowley - Rapports humains - Retour au Royaume

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L'autorité et la liberté

par Joël Labruyère

L’autorité est l’agent le plus destructeur sur cette planète. L’autorité est destructrice. L’autorité politique, scientifique, religieuse, économique, etc. L'autorité politique est destructrice car elle oriente les choix funestes des masses dont elle stimule les instincts. La masse, dont nous faisons partie, est soumise aveuglément aux autorités. Elle y trouve la sécurité. Nous acceptons d'être coiffés par des autorités parce cela nous déresponsabilise. Imaginez un instant que vous êtes entièrement responsable individuellement de tout ce qui arrive. Cela devrait vous faire bondir hors de votre passivité car vous disposeriez d'une énorme énergie, d'une volonté neuve et d'une grande vivacité. Mais puisqu'il y a des docteurs, des savants et des sauveurs, à quoi bon se fatiguer?

Les autorités terrestres ne sont pas reliées à la sagesse universelle, mais elles sont mues par l’instinct de conservation de leurs privilèges et de leurs statuts - par cynisme ou par ignorance.Les autorités contrôlent la conscience des masses, lesquelles en retour, font pression sur les autorités pour qu’elles donnent satisfaction à leurs instincts basiques – du pain et des jeux. La politique mondiale est fondée sur ce mécanisme depuis le début de la période historique. Les autorités accompagnent l’instinct des masses qui est uniquement tourné vers la sécurité matérielle à court terme. La politique est donc assez simple : il suffit de chevaucher le dragon

des masses humaines en comblant son désir de sécurité et de distraction. Dans une civilisation matérialiste, la connivence entre l’autorité et la masse devient particulièrement destructrice car il n’y a pas de borne à la double avidité en présence. La prise en compte de la nature et des règnes vivants n'a pas sa place. L’élite veut des privilèges et plus de pouvoir, et la masse ne désire que la sécurité physique agrémentée d’espérance en des jours meilleurs. L’élite dispense alors généreusement des promesses de verts pâturages, tandis que le troupeau qui se sent bien gardé, ronronne de satisfaction. Il y a un consensus qui interdit aux deux forces de se réfréner mutuellement puisqu’il n’y a plus d’élément équilibrant quand l’illusion du progrès physique est la seule norme.

La troisième force, l’autorité ancienne de l’Eglise, est désormais inféodée à la préservation des privilèges de l’élite économique, ou bien, elle se noie dans la démagogie humanitaire, sociale, matérialiste. Dans les deux cas, l’église sert le système élite/masse, en s’identifiant à l’un ou l’autre, incapable de s’affirmer comme une force morale autonome. Quoiqu’il en soit, l’autorité des églises, lorsqu’elle ne rencontre pas de résistance, est dévastatrice pour la conscience emprisonnée dans un carcan de croyances conventionnelles qui n'aident pas à vivre ni même à bien mourir.

L’autorité emprisonne tous les êtres, depuis les classes non cultivées jusqu’à l’élite intellectuelle qui est incapable de penser hors du cadre de ses références culturelles. Un cadre de l'élite, arrogant et bourré de connaissances, demeure un ignorant.Or, pour penser comme un être vraiment libre, il faut d’abord être libre de toute autorité, de toute tradition, de tout système idéologique ou économique. Il faudrait en outre, être intérieurement affranchi par rapport à notre propre pensée mécanique, répétitive, obsédante, radoteuse, maniaque, bornée, peureuse, etc – ce mental auquel nous sommes inexorablement soumis, et qui nous rend fou à quelques nuances près. Car l’autorité ne nous atteint que parce que nous la laissons nous séduire à l’intérieur de notre conscience. Refuser l’autorité de l’élite, dans la mesure où nous sommes capables de la voir en face, ne suffit pas. Il faut être conscient du mal que l’autorité opère en nous-même, à travers notre système de pensée et de croyance, c’est à dire notre structure psychique entière.

Le dissident spirituel qui veut échapper intérieurement aux autorités destructrices qui mènent le monde ne doit pas faire de concession.

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Il ne devrait pas tenter de faire le tri entre les mauvaises autorités - dont il constate l’influence négative sur sa vie et la nature entière - et de supposées autorités acceptables, qui apparaissent comme un moindre mal. Il faut écarter résolument toute autorité - sauf celle de celui qui exerce ses compétences dans la vie quotidienne, et qui le démontre par ses actes.

L’autorité la plus pernicieuse est évidemment celle qui se dissimule en nous-même en tant que principe égotique, le moi qui impose sa loi tyrannique à l'âme. Le moi est le roi Hérode qui extermine nos pures intuitions spirituelles - les nouveaux nés de notre conscience. Si l’on observe le fonctionnement de notre moi, on voit que le centre de l’égo auquel on est identifié lorsqu’on dit “moi, je”, est un ensemble de données provenant des autorités extérieures. La marge de liberté de penser est limitée puisqu’on repousse une idée conformiste pour mieux adopter la position opposée, laquelle provient inévitablement d’une autre autorité. La caricature de ce processus réside dans la démarche politique: on rejette les idées de droite, et on bascule à gauche, ou vice-versa. Mais l’être est-il de droite ou de gauche ? Lorsque je m’engage d’un côté, je démontre seulement que je suis conditionné, renvoyé d’un bord à l’autre comme une boule de flipper.

La pensée

Notre pensée peut-elle se soustraire aux autorités ? Peut-on penser librement sans s’appuyer sur l’autorité de quelqu’un d’autre ? C’est une question délicate, puisqu’on est entièrement plongé dans les conditionnements, et que d’autre part, on ne pourrait pas vivre dans le vide psychique. Il faut emmagasiner des informations pour les transmuter en conscience, mais on absorbe ainsi des élements inassimilables qui fermentent dans le subsconscient.Celui qui voudrait tout rejeter, se trouverait dans une situation intenable, et c’est d’ailleurs pourquoi personne ne s’y risque, car dans le vide, le pire peut survenir. Il faut donc procéder à un déconditionnement intelligent.On a vu des candidats à la grande libération rejeter les livres, l'information et les sources de culture ou de distraction, dans l’ardeur d’un moment d’aspiration. Mais, il faut bien s’intéresser à quelque chose, et occuper notre esprit et nos mains - à moins de passer nos journées en promenade dans de beaux paysages. (Ce serait la meilleure façon de vivre, marcher sans se retourner, sans souci; en chantant des hymnes de notre composition avec pour horizon les collines bleues. Partir éternellement…)

Mais il faut s’occuper. Alors, occupons nous de choses libératrices pour notre individualité. Ce qui est libérateur c’est d’abord de rejeter l’autorité des maîtres qui guident une civilisation allant à la destruction. Il faut se défaire des idées inutiles que le monde nous impose par l’éducation forcée, la désinformation ou de manière subtile par la propagande spirituelle. Toutes nos idées et croyances proviennent des autorités et celles-ci suivent un plan au service de leur buts. On nous matraque à l’école ou bien par télépathie à partir de centres secrets. Constatant que ces idées sont diffusées pour guider les masses dans une direction afin de mettre en place un type de société totalitaire, il faut opérer un rejet de toutes ces idées et croyances. La méthode de déconditionnement préliminaire est simple: tout ce dont le système tente de nous convaincre en terme de valeurs, éthique, morale et de comportements, doit être écarté. Ce n’est pas facile, car nous sommes sensibles aux idées d'apparence généreuse, oubliant que l’enfer est pavé de bonnes intentions. L'espoir n'est pas interdit et il est bon de rêver un peu, mais l’usage que les élites font des idées généreuses pour nous contrôler est ignoble. Il faut s’en détourner sans culpabilité car tout ce qu’on nous impose à travers la culture de masse - que cela soit agréable ou déplaisant - participe d’un programme de conditionnement collectif.

Nous avons déjà utilisé l’image de la corbeille de l’ordinateur où d’un seul clic on envoie tout le fatras culturel à la poubelle. Mais hélas, l’hydre pousse vers nous de nouvelles tentacules séduisantes, et nous nous laissons posséder par une séduction médiatique ou une bonne cause. On nous envoûte chaque jour avec mille inepties.Pour se protéger, il faut “mettre un gardien à la porte de notre pensée”.

Depuis le début du cycle actuel - après la chute de l'Atlantide - le problème de l'humanité réside dans son manque de contrôle du pouvoir mental. Nous ne maîtrisons pas notre pensée et c'est pourquoi nous ne maîtrisons pas grand chose.La pensée tourne à l’intérieur du moulin de notre conscience et elle mouline tout ce qui se présente. Tout y passe, sans répit. C’est un labeur incessant et épuisant. Il faut transmuter un million de stimulations mentales dont on nous bombarde continuellement. D’autre part, notre mise sous contrôle dépend aussi d'un conditionnement subliminal. Depuis des siècles, à partir de centres occultes secrets (comme ceux de l'Himalaya), des initiés nous envoient des signaux télépathiques pour orienter notre pensée et nos comportements.(Voir ce phénomène d’emprise dans « Les contes de fée du Tibet »/Undercover n° 6)

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Il faut aussi citer, parmi d'autres facteurs, l’influence des dogmes des églises. Ces dogmes sont des implants de contre vérités sur l'origine de l'homme et la création. De cette désinformation est issu le matérialisme. Quant à elle, la « loge orientale » s’est livrée depuis des siècles à la diffusion télépathique des idées délétères qui structurent la civilisation décadente de l'âge noir. (nous y reviendrons)La façade de sagesse orientale est un leurre car ces initiés mènent en réalité une guerre de conquête. Pour avancer en douceur, les puissances impérialistes occultes prennent le masque de la religion. L’église catholique a investi le champ historique par le côté physique - la conquête par le goupillon a remplacé le glaive de la Rome impériale. L'orient a avancé plus subtilement par la suggestion mentale dynamisée magiquement dans ses usines monastères du toit du monde.Les deux courants magiques jumeaux ont fini par se rencontrer quand le temps fut venu de s'allier contre les démons du matérialisme. Le contrat entre la loge d’Orient et l’Occident s’est symboliquement opéré par la poignée de mains entre le pape Jean-paul II et le Dalaï lama – qui sont des représentants médiatiques ayant fonction de dissimuler la nature de l'autorité secrète qui est à l’arrière plan des égrégores spirituels de l’Est et de l’Ouest. Il ne s’agit pas de juger ces personnages, sans doute sincères, quoique le discours bien pensant du lama tibétain soit plein de démagogie,d' un sophisme fort éloigné du Bouddhisme originel. Quant à l’infatigable marathonien Jean-Paul II, ses pérégrinations autour de la planète doivent être comprises comme une opération de séduction médiatique (censément magique) présentant plusieurs niveaux de rentabilité – dont la mise en scène d’une sorte de chant du cygne de l’Eglise, en préparation de la religion mondiale qui devra succéder à l’effacement programmé du christianisme de l’église de Pierre. Le Christianisme spirituel de l’église de Jean demeurera jusqu’à la fin du cycle planétaire en cours, selon la parole que Jésus dit à Pierre : “ Que t’importe si celui-ci (désignant l’apôtre Jean) reste avec moi jusqu’à l’accomplissement ”.Rappelons également, sans insister car c’est un sujet qu'il est interdit de comprendre, que l’influence du judaïsme est déterminante, en tant qu’institution tenant la “ table des changeurs dans le temple ”. Il n’est pas péjoratif de dire que les maîtres du peuple juif (dont le chef est l'immortel Ahasverus) ont la situation bien en mains, et que ce qui est un âge noir pour la planète serait un âge d’or pour le Judaïsme dont l’apparition historique, il y a 5 000 ans, cadrait avec le début de l’âge noir.

Parenthèse sur les Sémites-aryens

Helena Blavasky a fait remarquer que les sémites qui sont apparus en Mésopotamie - Assyrie, Babylone - venant de l’Orient, étaient à l’origine un clan de brahmanes expulsés de l’Inde, pour une raison inexpliquée. Les juifs comme les gitans seraient sortis du sein de la mère Inde, à la différence que les uns étaient des brahmanes (lévites) et que les autres sont issus de la caste des intouchables (Gita(n) signifie « chant »en sanskrit).Sur les routes du monde l'errance de ces deux peuples remarquables ne peut jamais cesser, si l'on en croit la malédiction proférée à leur encontre.L'histoire officielle, pour le moins confuse, des sémites serait une fable, car les juifs sortiraient du tronc aryen apparu après la chute de l’Atlantide. Voilà de quoi réconcilier tout le monde, sauf les talmudistes si jaloux de leur exclusivité raciale. Pour étayer son allégation, madame Blavatsky rapproche l’étymologie de Brama (Dieu suprême) avec celle d’Abram ( “ père élevé ” en hébreu).Les êtres issus de la racine d’A-braham (A est privatif) auraient renié Brahma et perdu leur état de brahmane (les lévites de l'hindouisme).Carlo Suarès, le cabaliste français qui a remis à jour le code de lecture biblique originel, a posé ce problème en faisant remarquer qu’il s’agirait de deux courants spirituels en sens inverse – l’un (Ab-ram) met le Père (AB) en avant, tandis que l’autre (Bra-ma) est tourné vers l’origine, la Mère (MA). On connaît l’insistance du Judéo-christianisme sur la figure du Père (Ab), alors que l’Inde voue un culte à la Mère divine (Ma). De quoi les vrais-faux sémites aryens se seraient-il rendus coupables pour avoir été rejetés du sein de la mère Inde, renommée pour sa tolérance envers tous les cultes ? Est-ce à cause de la circoncision qui est un système d’eugénisme scientifique permettant de faire muter la conscience par le choc infligé à l’hypophyse ? Roger Polacco a analysé les effets de la circoncision à huit jours sur le psychisme des enfants d'israël. Ces études ne sont pas publiques, car, bien qu'étant d'origine juive, Polacco a mis en pièces les fondations de l'édifice talmudique et le mythe du peuple élu. Ses pamphlets s'adressent à ses « coreligionnaires qu'il entend sauver de la catastrophe où Israël périra entraînant la civilisation mondiale dans sa chute ». Curieusement les thèses de Suarès et de Polacco, tous deux originaires d'Alexandrie, expriment les deux facettes de la circoncision. L'une positive avec Suarès qui explique comment le traumatisme de la circoncision à huit jours stimule le psychisme en transmutant l'érotisme en cérébralité, ce qui rend l'être plus adaptable.

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A l'opposé, Polacco prétend que le psychisme hypertrophié par la stimulation de l'hypophyse lors du premier cycle pubertaire infantile (après les sept premiers jours de la vie) - psychisme qu'il décrit comme le particularisme juif - se comportera comme une machine analytique qui met tout en pièces, destructrice de la nature, car incapable d'appréhender l'ensemble de l'écologie universelle.La pensée analytique de nombre de savants et penseurs juifs serait issue de ce système d'eugénisme archaïque, qui aurait été conservé par nos sémites-aryens modernes après le déluge. C'est un fait que l'efficacité du mental moderne réside dans l'esprit analytique et que cette pensée qui dissèque tout, a créé la civilisation matérialiste. Cette tournure mentale n'est pas (ou n'est plus) l'apanage d'une race particulière puisque l'humanité entière en est désormais dotée. Rappelons que le monde antique fonctionnait selon la pensée analogique qui refuse d'expérimenter ce qui est destructeur pour l'âme et la nature. La pensée analogique entrevoit la relation qui existe entre toutes les choses. Cela la rend prudente envers le vivant. Des philosophes antiques refusaient les idées dont se targuent nos intellectuels. Sur cette conscience morale sont établies les civilisations qui entrevoyaient une écologie universelle.Nous ne savons pas si les sémites aryens pratiquaient déjà la circoncision vers la fin de la période atlantéenne, où si cette pratique fut instaurée durant le cycle actuel afin de pallier à la perte des pouvoirs magiques atlantes, ni si cette pratique a été jugée indésirable en Inde lors de la venue des aryens-sémites atlantes ? Israël garde ses mystères et peu de juifs, parmi ceux qui se prétendent émancipés, s’aventurent dans des recherches sérieuses sur leur passé occulte, à cause de l’autorité du Judaïsme. Sera t-on accusé d’antisémitisme si l’on démontre que les juifs sont des aryens comme les autres occidentaux celtiques, francs, etc ? Les arabes se sont-ils pas également des aryens orientaux ? Les nazis ont fait preuve de stupidité en s’en prenant à leurs cousins aryens circoncis, et de leur côté, les juifs sont bluffés par leurs rabbins qui exaltent un origine sémitique (Sem = le Nom) pour justifier le tire de “ peuple élu ”, alors que les peuples blancs sortent tous du tronc atlante - ainsi d'ailleurs que les peuples africains issus, de même que les asiatiques issus de l’antique race jaune apparue avant la race blanche en Atlantide. Les Etats-Unis, en accueillant à nouveau ces peuples, méritent le nom de “ nouvelle Atlantide ”. C’est en Amérique que le karma des races issues de l'Atlandide se réglera.

Les éons

D’autres réseaux d’influence internationale sont apparus pour solidifier la grille mondiale du programme de mise en conformité du genre humain. Le plus important est la Franc-Maçonnerie matérialiste qui promeut l’idéal de l’homme émancipé grâce au progrès social et scientifique. Mais le plus puissant sur le plan occulte est l'ordre des jésuites, société secrète qui avance avec un faux nez religieux. Bien entendu, les chefs de ces groupes poursuivent leurs propres buts secrets, et leur alliance n’est que politicienne, comme cela apparaîtra lorsque l’ordre mondial, après avoir fêté son apogée, commencera à se disloquer.

On distingue trois centres majeurs de pouvoir dans le monde :

- L’élite financière qui dirige l’Etat.(lois civiles)- Les hiérarchies ecclésiastiques. (la Religion est le plus puissant système de contrôle moral)- Les masses, dont le flambeau est la démocratie. ( la banque contôle les masses physiquement)De nos jours, les trois “ titans ” sont, premièrement, la classe possédante représentée par les Etats-Unis d’Amérique, deuxièmement, la religion mondiale représentée par les églises de toutes croyances, et troisièmement, le prolétariat représenté par l’internationale socialiste. Jusqu’aux années 80, les masses furent représentées par l’état soviétique dont l’idéologie s’est fondue dans les états occidentaux crypto-communistes, telle la France qui camoufle une administration bureaucratique socialiste derrière une façade de libéralisme. Depuis la “ libération ” de 45, la France n’est qu’une république dans l'ordre soviétique mondial. L’élite technocratique est marxiste, droite et gauche confondue. Ce phénomène est

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également présent parmi les cadres des Etats-Unis car la Banque mondiale désire instaurer un régime communiste international. L’argent n’est pas un but en soi pour l’élite possédante mais un moyen pour acheter le monde. Une fois que tout sera acheté (et que tout le monde sera dépossédé), on passera à la seconde phase du plan. Le programme de normalisation culturelle et idéologique suivra. Il consiste en une soviétisation du monde - déjà constatable - la dépossession de la propriété privée, de tous les biens, des terres et des moyens de production au profit d’un état central mondial. C'est le véritable objectif de la Banque, qui, dans divers pays a déjà mis la main sur la “ propriété privée ” - comme cela menacerait déjà la Suisse. Il est difficile aux révolutionnaires et aux idéalistes de percer à jour le jeu existant entre le grand capital et l'établissement du socialisme mondial. Cette collusion est pourtant logique comme les deux faces de la médaille. Elle était annoncée dans la révolution française dont le résultat le plus “ libérateur ” fut d’instaurer le commerce-roi après avoir arraché le peuple à ses racines conservées par l’aristocratie terrienne. La révolution a mis la bourgeoisie au pouvoir, et celle-ci ne connaît qu’un seul dieu, c’est celui qui est vénéré à la Bourse.

Ne cherchons pas à identifier les têtes dirigeantes des trois éons dominant le monde, comme si nous pouvions les entrevoir à travers les marionnettes médiatiques qui sont leurs portes-parole officiels, car les amuseurs publics (politiciens, savants, célébrités) ne sont pas dans les secrets des puissances occultes pour lesquelles ils travaillent. les personnages médiatiques défendent leur caste et leurs privilèges et cela leur suffit. Ils demeurent au fond dans l'ignorance de la stratégie et des buts ultimes du jeu. (Puissent-ils lire ceci que cela ne changerait rien car « quand on est dans le show bizness, on a jamais froid aux fesses ») Le cloisonnement permet de mettre les chefs à l’abri de l’indiscrétion de leurs troupes. Le super syndicat mondial regroupant les forces des trois titans du monde est appelé “ la hiérarchie planétaire ”. Ses centres de pouvoir sont situés sur une dimension supérieure au plan matériel. Le mythe de la “ grande loge blanche ” fait fantasmer les spiritualistes qui croient voir dans cette “ hiérarchie spirituelle ” un rassemblement de sages dévoués au bien de l’humanité. Très rusés et puissants, ces « maîtres » servent des instances au dessus d'eux dont les buts n’ont rien à voir avec l’évolution régulière de la planète – sauf perpétuer la survie des “ éons ” qui sont les centres de pouvoir enserrant le système solaire. Rappelons que ces éons peuvent être vus comme les dieux des hiérarchies spirituelles auxquels les

humains vouent un culte à travers les divers systèmes religieux. Or, d’un point de vue universel, ces dieux usurpent le contrôle des âmes enfermées dans le circuit terrestre des incarnations. Ces éons (mot grec qui signifie “ une longue période temps ”) sont globalement symbolisés par le Serpent qui enserre le zodiaque tout entier. Ce ne sont pas des forces perverses en soi, mais plutôt d’énormes mécanismes quasi éternels, mais sans réelle conscience, insensibles à toute autre but que la perpétuation de leur existence, en dépit des changements cosmiques qui menacent de les mettre à bas. (Voir l’Apocalypse de Jean : “ la guerre dans le ciel entre Michaël et le Dragon ”)

Il est nécessaire de clarifier ce sujet par quelques remarques d’ordre cosmogonique. Qui sont les dieux ? Qui sont les démons ? Qui sont les bons et les mauvais ? La réponse n’est pas simple car ces puissances sont à l’image de l’être humain. Elles sont le reflet de toutes les émotions et pensées accumulées dans l’atmosphère au cours de millions d’années. Les éons du temps sont le produit de nos désirs et de nos instincts, dont l’énergie colossale s’est concentrée en divers points du Zodiaque, par affinité et imitation des forces universelles représentées par les foyers du zodiaque divin.

Il y a douze éons majeurs qui épousent l’apparence des puissances qui maintiennent l’équilibre dans notre univers. (Satan imite mais ne crée rien)D’abord, à l’origine d’un cosmos, les dieux émettent des rayonnements créateurs et ensemencent les planètes. Puis, ils se retirent pour laisser croître la création. C’est pourquoi la mythologie nordique raconte que les dieux anciens - les Vanes - les premiers apparus, se sont ensuite retirés, laissant la place à d’autres divinités chargées de gérer la création nouvelle – ce sont les Ases, qui correspondent aux dieux des mythes grecs. Puis, les dieux primordiaux disparaissent. La genèse biblique ne les mentionne pas car le récit de la création commence après leur départ. Une tradition ésotérique orientale parle de dieux qui refusèrent de créer. Il y a donc une double tradition, celle des dieux primordiaux, mentionnés en tant que « dieux inconnus », et celle des dieux nouveaux qui peuplent la mythologie connue. On conte les guerres fabuleuses entre ces hiérarchies divines, ce qui est une manière humaine d’interpréter les changements ayant eu lieu en ces temps archaïques où l’homme n’était pas incarné sur le plan matériel. La tradition nordique mentionne que deux divinités majeures du groupe des dieux primordiaux se sont mêlées aux nouveaux dieux,

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pour leur apporter leur expérience. On comprend ainsi qu’à travers les péripéties de l’évolution, il se maintient un courant spirituel relié à l’origine et qui est symbolisé par un couple divin – la déesse Freya et son frère Frey, les plus hautes divinités de la tradition nordique.On peut comprendre que ces divinités supérieures sont sacrifiées, et que la création serait un étouffoir sans leur rayonnement miséricordieux.Ces dieux éternels sont-ils les “ témoins fidèles ” de l’Apocalypse de Jean, témoins symbolisant les aspects masculin et féminin du divin - les deux colonnes de la révélation du Salut Christique ?Ainsi, l’histoire va son cours sous la direction des “ nouveaux dieux ” chargés de régenter les civilisations. Ces dieux sont ceux des mythes grecs ou hindous. Ce sont des dieux secondaires, que la tradition occidentale appelle Elohim. Les Elohim sont organisés en sept hiérarchies comprenant d’innombrables êtres spirituels. Les Elohim sont les dieux de la manifestation formelle. Ils fondent les races et créent le décor où se joue le drame de l’évolution. Il serait vain de se référer à ces dieux pour se libérer du circuit des incarnations, car leur fonction est de maintenir la cohésion du système. Par contre, les dieux primordiaux qu’on peut imaginer comme des vaisseaux se tenant à la frontière de notre univers, n'interférent pas avec les dieux historiques. Ces puissances sont garantes du transfert des âmes vers l’univers interne. Les êtres en incarnation sont donc soumis à deux influences spirituelles majeures : celle des hiérarchies qui veillent sur l’ordre et l’harmonie dans le système solaire – ce sont les dieux de type apollinien, garants de l’évolution naturelle – et d'autre part, les âmes reçoivent l’influence des esprits reliés à la source universelle - la Fraternité qui guide les pèlerins galactiques sortant du circuit de l’évolution. Mais il y a un problème, car entre ces deux hiérarchies, il est apparu un autre système, celui des éons émanant du psychisme humain lui-même. Ce système est une grille énergétique où l’humanité s’est emprisonnée comme dans une toile d’araignée collective formée de ses pensées et de ses désirs.Dans ces sphères subtiles de l’au-delà, diverses entités rétrogrades ont organisé leur domaine de chasse. La chasse consiste à soutirer de l’énergie aux humains en s’interposant entre les hommes et les dieux. C’est donc un immense système parasitaire qui enserre la terre, jusqu’au zodiaque des grands éons du temps. C’est pourquoi, les religions recommandent de ne pas entretenir de commerce avec les esprits. La prière du fidèle est facilement détournée vers un dieu des basses hiérarchies de l’au-delà.

Les êtres de tendance mystique et qui sont tournés vers l’invisible doivent apprendre à discerner la nature des forces qui peuplent les dimensions subtiles, au risque de tomber sous la coupe d’une entité parasitaire ayant pouvoir d’apparaître comme un ange de lumière ou d’émettre des messages télépathiques d’apparence lumineuse. On connaît les rengaines channelisées et leurs sempiternels messages “ de paix et d’amour ”, avec ses “ mes chers petits enfants, je vous aime ” et autres inepties démagogiques indignes d’un être céleste normal.

Si l’on recherche un contact avec les puissances naturelles, on peut se relier par les rituels traditionnels et les formules sacrées en analogie avec les diverses représentations célestes. A nos risques et périls !Rien ne prouve que la prière ira au destinataire, car elle risque plutôt d’alimenter des entités parasitaires, ce qu’il est impossible de détecter lorsqu’on se livre naïvement à l’invisible.C’est à cause de cette pollution que les dieux ne peuvent plus communiquer avec notre humanité déchue qui s’est réfugiée dans l’athéisme ou une religiosité tiède faite d’apparence. Donc, l’harmonie cosmique n’est plus entretenue comme dans les temps antiques. Les maigres prières égocentriques qui montent encore vers le ciel engraissent les vieux égrégores et les entités rétrogrades, rebaptisées cyniquement “ êtres de lumière ”.Cette situation est critique et déclenchera un conflit général – Armaguedon, le Ragnarok de la mythologie nordique où dieux et démons s’entretueront jusqu’au dernier, ce qui signifie la fin d’un cycle. Il ne demeurera finalement que les dieux primordiaux qui relanceront un nouvel âge d’or cosmique.En attendant ce jour, nous devons nous détourner des dieux gérants du monde pour nous référer aux puissances qui veillent au transfert des âmes, et qui attendent depuis les royaumes de l’éther supérieur que nous émettions un signal d’appel. Tant qu’un être se relie aux dimensions intermédiaires par les voies spirituelles traditionnelles, et qu’il n’est pas stimulé par un profond désir de libération, ses prières sont tout juste bonnes à obtenir les faveurs d’une entité invisible – laquelle exigera un prix en retour. A chacun de voir avec qui il pactise…

Reprenons le cours de nos réflexions sur la pensée et le déconditionnement dans le but de parvenir à une meilleure connaissance de nous-même.A la lecture des remarques précédentes, on pourrait objecter que toutes les théories ésotériques sur la face secrète du monde ne sont finalement que le fruit de la pensée.

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Ce n’est pas exact. Il existe un corpus de connaissances secrètes qui s’est transmis depuis le début des civilisations. A chaque siècle, cette connaissance est restituée de manière nouvelle afin de toucher ceux qui pourraient y être sensibles.La Connaissance n’est pas pour tous. Elle indisposera celui à qui elle est divulguée sans qu’il l’ait désirée. C’est pourquoi, elle ne s’affiche pas aux vitrines ni ne fait parler d’elle sur les places. Elle ne fait pas de propagande. Elle se découvre à celui qui en a besoin.Si ce corpus de mystères sur l’histoire du monde et le devenir des êtres n’existait pas, nous n’aurions pour guide que la sagesse des écritures religieuses traditionnelles qui émanent de la hiérarchie spirituelle gardienne de l’ordre terrestre. Or, la Connaissance libératrice provient de la Fraternité supérieure qui veut nous aider à sortir du circuit des incarnations. Cette Gnose est inévitablement en désaccord avec la sagesse naturelle, puisqu’elle incite les âmes à s’échapper du monde formel. La Sagesse est une eau qui désaltère au début, mais la Connaissance est un feu qui nous transforme pour l’éternité. Lorsqu’on est mis en contact avec la Connaissance qui est issue de l’univers interne, on reçoit des informations cruciales sur les mystères de la vie et le monde invisible. Cette connaissance n’est pas intellectuelle, mais, bien qu’elle puisse nous parvenir sous une forme écrite, elle est reliée à la Fraternité qui en est dépositaire. Il y a toujours un certain rayonnement attaché aux informations qui proviennent de cette source. Ce rayonnement nous parle intérieurement et il témoigne que quelque part dans l’univers, notre désir de vérité, comme un appel du coeur, a été entendu et qu’on lui a transmis une réponse. Cette réponse peut être une intuition, un écrit sur lequel on vient de tomber “ par hasard ”, ou la rencontre avec une personne qui nous a ouvert une fenêtre sur une nouvelle vision des choses. Il y a résonance. Il ne faut donc pas fermer la porte à la révélation des mystères en s’imaginant que les connaissances métaphysiques ou d’un ordre spirituel élevé proviennent de la pensée humaine. En réalité, la pensée des plus grands philosophes serait bien incapable de formuler de telles connaissances. C’est pourquoi, il ne faut pas rejeter les explications profondes sur la vie sous prétexte qu’elles pourraient émaner d’une autorité, car la Connaissance véritable ne vient pas de l’homme. Lorsque nous parlons du rejet de l’autorité en tant qu’élément destructeur, il s’agit de l’autorité de ceux que nous avons identifiés comme néfastes pour notre libération.Il s’agit des prêtres de toutes confessions qui ne sont d’aucun secours dans notre cas, des

philosophes et professionnels qu’on dit intellectuels, des théologiens qui expliquent Dieu avec leur mental, des savants matérialistes, des politiciens de toutes tendances, des idéalistes d’un monde meilleur et autres égareurs sur les voies du rêve, des tenants de toute doctrine qui n’est pas tournée vers la Libération du circuit de la mort. Bien entendu, les artistes qui nous réchauffent l’âme ne sont pas en cause.

Le problème de la pensée est une question fondamentale. Le système mental que nous utilisons constamment et qui est la source de nos souffrances, est neutre à la base. Dans les temps anciens, l’homme disposait d’une pensée plus aérienne, moins tournée vers les choses concrètes. Lorsque les religions régnaient sur la conscience humaine, la pensée n’était pas encore complètement descendue dans le monde pratique. Elle était encore magique. Or, il y a quelques siècles, cette pensée a été entraînée plus profondément dans la matière et l’on s’est mis à ne penser qu’aux choses fonctionnelles, avec la passion d’inventer des machines et des instruments toujours plus sophistiqués, ou des produits à caractère commercial. La pensée jadis onirique est devenue pragmatique. L’homme n’a plus voulu croire qu’en sa raison. En quelques siècles, cette descente nous a mis dans une situation terrifiante où la pensée spirituelle a quasiment disparu de notre quotidien. Cette phase est appelée “ arhimanisation ” de la conscience - du nom du démon de la matière chez les anciens perses.

La pensée qui est à l’origine une puissance divine, a été introduite dans la structure spirituelle de l’être humain de manière prématurée. La Pensée supérieure est un pouvoir permettant de faire le lien entre la forme et l’esprit. La pensée est un miroir où l’être constate qu’il existe en tant que cellule individuelle. Mais, si le système mental est installé dans des êtres émotionnellement immatures, c’est alors l’instinct qui s’empare du feu mental pour son propre usage, au demeurant bestial, et au lieu de faire naître l’intelligence, c’est la ruse qui apparaît. Cela s’est produit lors de la “ période atlantéenne ”, la civilisation ayant précédé le cycle actuel de la “ période aryenne ” (voir ci-dessus les remarques sur les “ sémites-aryens ”) Une hiérarchie céleste très développée a voulu accélérer la croissance des êtres humains qui était extrêmement ralentie du fait d’un accident originel ayant endommagé les circuits spirituels internes de l’âme. Cet accident est appelé la “ chute ” dans les mythes.Selon le rose-croix Jan van Riyckenborgh, le drame s’est produit lorsque toute une vague de dieux en germe - les “ esprits vierges ” - ont été entraînés dans une guerre cosmique ayant produit

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comme une déflagration atomique sur un niveau immatériel. L’âme en est ressortie atrophiée, gravement blessée, et pour réparer cette mutilation, une hiérarchie de dieux s’est chargée de mettre en place un univers de secours qui est notre monde actuel. Ce monde est comparable à un hôpital de fortune où l’on panse les plaies dans l’urgence, sauf que des millions d’années ont été nécessaires pour le construire et que cela a entraîné d’énormes complications, suite à des divergences et l’interférences d’autres hiérarchies ayant d’autres visées pour l’évolution du système.C’est ainsi que la puissante hiérarchie luciférienne a lancé une opération de développement et d’éducation de la conscience à travers notre cycle de civilisations. Depuis la plus haute antiquité, de puissantes entités spirituelles se sont incarnées dans l’humanité pour la guider, et lui donner un ordre social harmonieux. Cette hiérarchie est dite “ luciférienne ” car elle a vraiment apporté une lumière civilisatrice – Lucifer signifie le “ porteur de lumière ”.Il ne faut donc pas considérer les lucifériens célestes comme des démons, car ils sont à l’origine de la civilisation terrestre sans laquelle il n’y aurait qu’un chaos primitif.La pensée a été donnée à l’homme par Lucifer afin qu’il marche dans la lumière de la conscience. La première race ayant reçu le mental est la race dite “ sémite atlantéenne ”.Ces sémites originaux ne sont pas ceux qui portent ce nom aujourd’hui, mais ils formaient un peuple particulier, mis à part par les chefs de la grande loge luciférienne pour recevoir une éducation mentale. Cela est arrivé il y a des centaines de milliers d’années avant la catastrophe majeure, le “ déluge ” des mythes sumériens-chaldéens, cité ensuite dans la Bible. C’est ainsi que se sont succédées de brillantes civilisations, partant de l’orient, à partir de la Chine archaïque, et suivant la trajectoire du soleil, à travers l’Inde, la Perse (comprenant Sumer et la Chaldée), l’Egypte, la Grèce, Rome, et jusqu’au stade actuel. On constate que l’éducation qui fut apportée à l’humanité dans les temps anciens était de nature spirituelle et morale, mais, depuis Rome, cette culture est devenue matérialiste, au fur et à mesure que les êtres se sont endurcis dans l’individualisme qui est la conséquence négative d’un mental non maîtrisé. L’état de ce mental s’est aggravé lorsqu’il fut parasité par d’autres hiérarchie spirituelles désirant améliorer la situation. On doit évoquer la hiérarchie arhimanienne qui est une classe démons ayant poussé le développement de l’intelligence à un très haut degré. Il faut comprendre que chaque hiérarchie spirituelle ne peut apporter que ce

qu’elle est, et cela est bon ou mauvais en fonction des périodes que traverse la vague de vie humaine qui attend son rétablissement depuis des millions d’années.Lucifer veut élever la conscience grâce à la culture pour la maintenir dans des zones de légèreté et de moralité. C’est pourquoi, il œuvre particulièrement à travers les religions du monde. C’est l’aspect positif apparent, mais ce n’est pas là le but unique de cette politique car ces hiérarchies “ lumineuses ” retiennent ainsi les âmes sur une dimension spirituelle intermédiaire qui n’est pas le royaume originel de l’âme. C’est alors que, après un cycle de civilisations ayant développé les normes morales et culturelles aujourd’hui admises, à partir d’un état très primitif, d’autres influences interviennent pour tirer l’évolution dans une autre direction. Il faut ici rendre hommage à Rudolf Steiner qui a tracé un modèle de représentation de ces hiérarchies spirituelles divergentes ou opposées, ayant chacune un projet de développement pour l’humanité. On distingue, le groupe dit “ luciférien ” qui veut détacher l’âme du plan physique pour la capter sur une dimension plus élevée. Le but de cette hiérarchie est de spiritualiser la matière afin de conserver l’ordre des choses. Cette hiérarchie œuvre pour établir un ordre mondial spiritualisé où toutes les religions et cultures seraient synthétisées en une seule civilisation. Notons que ce programme n’était pas celui des dieux primordiaux qui ont conçu le projet de notre monde en tant que base pour réparer les circuits spirituels endommagés par la chute, et non comme un lieu de séjour définitif. C’est pourquoi, tout est sans cesse renouvelé afin de permettre aux âmes d’expérimenter toutes sortes de situations jusqu’au point où la maturité de conscience sera telle que les êtres seront prêts à muter et revenir à leur monde originel. Bien entendu, les hiérarchies spirituelles intermédiaires ne l’entendent pas ainsi, car au fil des temps, elles sont devenues conservatrices. En effet, des agents célestes - fonctionnaires - qui ont oeuvré depuis des millions d’années pour perfectionner notre monde ne peuvent abandonner leur poste et les privilèges qui y sont attachés. C’est ainsi qu’il s’est constitué une puissante fraternité conservatrice dans le monde invisible, constituée de nombreux initiés et d’entités spirituelles ayant joué un rôle durant les civilisations antiques, et qui se sont maintenues dans les domaines célestes en dépit des changements cycliques. Ces “ dominations et principautés de l’air ” sont donc devenues un empêchement majeur à la libération ultime de l’humanité car elles veulent continuer à régenter le monde en dépit du programme originel. Ces hiérarchies spirituelles prétendent qu’il faut

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maintenir l’humanité dans le circuit des réincarnations pendant tout le temps nécessaire à l’établissement d’une civilisation planétaire plus évoluée. Il s’agit là d’un rêve typiquement luciférien et qui témoigne de la rébellion de cette hiérarchie, qui ayant été chargée de régenter le monde - comme le vice roi d’une colonie - aurait décidé de faire sécession et d’en devenir le seul maître.Alors, une fraternité spirituelle supérieure est intervenue pour maintenir autant que possible une échappatoire aux âmes qui sont mûres pour le retour au monde originel, ce qui implique de quitter définitivement la planète.Cette Fraternité est secrète, et elle ne se mêle pas directement aux affaires du monde, car elle est combattue par la hiérarchie spirituelle luciférienne qui a le pouvoir sur les religions et la culture. C’est pourquoi les religions entretiennent un vague souvenir du royaume originel mais qu’elles interdisent à leurs fidèles de quitter le circuit terrestre. Celui qui cherche l’issue est déclaré hérétique. On comprend mieux l’action de l’inquisition qui frappe lorsque des groupes spirituels menacent d’opérer le grand départ. Cette inquisition existe sous diverses formes dans toutes les religions et les cultures, y compris dans notre culture “ humaniste ”. On l’appelle aujourd’hui le “ politiquement correct ”, et ce terme recèle une menace pour quiconque serait dissident par rapport aux idées conformes. La Fraternité spirituelle indépendante qui œuvre pour le salut des âmes n’est donc pas libre de s’exprimer au grand jour dans le monde – c’est pourquoi on dit que “ le Christ n’a pas de pierre où reposer sa tête ”. Les initiés de ce courant demeurent souvent anonymes, où s’ils se font connaître publiquement, c’est souvent sous une forme qui dissimule leur véritable objectif. Car la culture dominante ne peut admettre d’autre modèle que celui d’une évolution progressive qui devrait permettre d’établir une sorte de paradis terrestre, et ce projet “ luciférien ” est si vain et irréalisable qu’il doit s’imposer par un terrorisme culturel auquel chacun d’entre nous est soumis dès sa jeunesse à travers le dressage de l’éducation conforme. En outre la Fraternité libératrice ne peut utiliser les moyens en usage dans notre monde. Ces moyens d’action légitiment d’imposer sa volonté à autrui par une forme brutale ou subtile de propagande. Ainsi, tout ce qui apparaît dans le champ médiatique et culturel, est inévitablement tamponné “ conforme ”, et tout est directement ou indirectement de la propagande. Cette guerre fait rage avec d’autant plus de vigueur que depuis plusieurs siècles une troisième hiérarchie spirituelle a pénétré avec force dans la civilisation en destructurant totalement le modèle traditionnel.

Il s’agit des entités arhimaniennes. Ce groupe veut dominer par le matérialisme. Il menace donc directement l’ordre “ spirituel ” luciférien. Après avoir annoncé son entrée avec fracas lors de la révolution française, la loge arhimanienne n’a de cesse de couper l’humanité de ses repères traditionnels pour la jeter dans le progrès scientifique et matériel. Notre pensée matérialiste provient de cette hiérarchie qui a d’abord injecté l’athéisme comme facteur d’émancipation. La hiérarchie conservatrice qui contrôlait les religions et la culture traditionnelle a encaissé le choc, mais sur certains niveaux de pouvoir, une crise terrible a éclaté. D’abord, une perte d’influence sur les masses dont découle une perte énergétique sur les dimensions plus subtiles. L’athéisme a désertifié une seconde fois le ciel, déjà bien appauvri depuis l’invention du dieu unique, le désertificateur des régions célestes antiques. Les églises ont commencé à boire le calice de leur karma, sur le plan physique, avec le recul des privilèges immenses dont bénéficiait la caste sacerdotale, et sur le plan invisible, ce fut plus dramatique encore à cause de la raréfaction du sentiment religieux. Moins de dévotion , moins de prières, moins de rites, cela entraîne la destruction des domaines célestes du haut astral qui sont entretenus par l’activité rituelle sur la terre. Déjà au 18°siècle, Swedenborgh disait que “ l’église catholique était devenue un champ de ruines dans l’au-delà ”. Que dire de la situation actuelle et de ce qui advenir? C’est pourquoi la crise est telle au sein du monde invisible - la face miroir de la terre - qu’un programme d’urgence a été lancé pour récupérer de l’énergie d’une qualité suffisante pour vitaliser les structures spirituelles traditionnelles en complète déliquescence. Ce programme est connu comme le plan politique du “ nouvel âge ”. Car il s’agit d’abord d’une politique permettant de fédérer toutes les religions menacées au sein d’un grand œcuménisme. Pour réaliser ce programme, la loge orientale - dite “ grande loge blanche ” - a été chargée de diffuser un nouvel idéal spirituel qui permettrait d’adapter la conscience de l’humanité au matérialisme, grâce à un matérialisme spiritualisé. On s’est alors attaché à supprimer les aspects doctrinaux qui reliaient les religions à une transcendance divine pour les remplacer par des éléments de la culture humaniste. Pour ne pas perdre la face, les religions ont choisi de s’adapter à la culture arhimanienne. Ce fut l’oeuvre des jésuites qui sont plus souvent qu’on le pense à l’arrière plan des découvertes scientifiques et des inventions modernes “ diaboliques ”. Un contrat a donc été opéré entre la hiérarchie spirituelle conservatrice avec celle qui prône un matérialisme absolu. Il faut comprendre que le matérialisme avec sa technologie est une forme de

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magie qui voudrait libérer l’être du fardeau de la responsabilité individuelle. Le but d’Arhiman est comparable à celui de Lucifer, mais en sens opposé.

Alors que Lucifer veut maintenir la conscience relativement hors de la matière, Arhiman se propose de couper les êtres des influences célestes pour les “ immortaliser ” dans la matière. Chaque puissance veut en réalité le pouvoir total, mais cela ne peut advenir sans violer la loi d’équilibre universelle. Au final les Titans du monde se détruiront lors de la “ guerre de tous contre tous ”.

Notre conscience moderne est un mélange de ces deux idéaux opposés, et nous sombrerions définitivement dans l’un ou l’autre si la Fraternité libératrice ne maintenait pas un espace de conscience libre entre ces deux courants tyranniques. Le contrat entre les factions ennemies leur permettrait d’établir un ordre mondial où le pouvoir serait partagé, les hiérarchies spirituelles lucifériennes ayant obtenu l’autorisation de regonfler leurs recharges énergétiques dans leurs domaines célestes de l’au-delà. Et comment ? En réalisant une grande opération de dégagement énergétique extraite des masses humaines à l’issue d’un événement à caractère religieux planétaire. Puisque les hommes ont perdu leur piété ancestrale et sont tombés dans le culte de la matière, on va restimuler artificiellement leur fond religieux latent en mettant en scène l’apparition d’un sauveur. Ce scénario est symboliquement décrit dans l’Apocalypse de Jean comme la venue du faux prophète annonçant l’antéchrist. Ce plan d’urgence devrait satisfaire les deux bords car la hiérarchie arhimanienne - dont le centre occulte est Londres – a également besoin d’une légitimité de droit divin, et un messie de synthèse accepté par tous ferait bien l’affaire. C’st pourquoi, au milieu du 19° siècle, le programme “ nouvel âge ” a été lancé, issu de la coordination des loges planétaires d’orient (luciférienne) et d’occident (arhimanienne).La loge orientale a développé un nouvel idéalisme spiritualiste et humaniste harmonisé avec le

programme scientifique de démocratisation et de socialisation de la loge arhimanienne.Les jésuites ont beaucoup œuvré au service des deux bords. Nous avons déjà mentionné la relation entre l’ordre des jésuites et les lamas (loge orientale), ainsi que leur lien avec la famille Rothschild (loge de Londres). On découvre que les tibétains en exil sont plutôt prospères et qu’ils ont bénéficié de beaucoup de facilités pour s’implanter dans tous les pays du monde, ce qui nécessite de forts soutiens politiques et beaucoup d’argent. Mathieu Ricard, lama français, proche du Dalaï lama a commis une indiscrétion en révélant qu’un lama vivant en Inde recevait son traitement mensuel de la main d’un père jésuite. On sait également que les Rothschild sponsorisent les jésuites pour les services rendus à la cause. (voir les cadeaux somptueux accordés aux pieux jèzes par la sainte famille des changeurs dans le temple.)On sait peut-être moins que les jésuites ont lancé le mouvement nazi – manipulé par eux - avec l’argent de la banque Rothschild, et qu’ils ont initialisé les campagnes antisémites au début du 20 ° siècle avant de se présenter comme les champions de l’antiracisme. Le plus riche décide de la politique. Le couple jésuites-Rothschild est vraiment la clé de la manipulation politique sur cette terre. L’embrouille est si énorme, mais tellement incompréhensible que les meilleurs analystes en conspiration n’osent pas l’évoquer. Sionistes, nazis, initiés tibétains, jésuites forment pourtant une belle bande des quatre dans le jeu de la division pour régner. Trois titans se partagent l’humanité : la classe possédante qui tient le pouvoir civil, la classe sacerdotale qui tient le pouvoir occulte et l’éon des masses qui nourrit l’édifice. La hiérarchie arhimanienne n’a eu aucun mal à séduire la classe possédante, cette aristocratie de l’argent mise au pouvoir par la révolution. Et la classe possédante qui a naturellement la décision politique n’a eu aucun mal à entraîner les masses dans le matérialisme en leur faisant miroiter le rêve d’un bonheur terrestre – le grand soir. Donc, l’idéal démocratique, socialiste et révolutionnaire est le levier pour mouvoir les masses et les canaliser. Cet idéal n’a pas été inventé par le peuple mais par l’élite qui finance les révolutions. Le plus riche décide de tout. Le troisième titan représenté par la caste sacerdotale pourrait apparaître comme le grand perdant, ce qui est vrai du côté physique de l’existence, mais inexact lorsqu’on regarde le côté invisible où cette caste à ses centres occultes. Les trois puissances doivent donc collaborer au risque de se faire balayer par la révolution de l’ère

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du Verseau dont les rayonnements renouvellent le monde visible et invisible.Il y a branle bas de combat, et on négocie ferme en vue de s’organiser pour durer. Les trois grandes factions, représentées par les lobbies et les loges terrestres qui font la politique, se sont mises d’accord pour s’unir autour d’un programme de mondialisation qui permettra dans un premier temps de renforcer et de sécuriser le contrôle de la terre et de ses habitants.L’étau se resserre chaque jour au fil des lois liberticides, civiles, médicales, bancaires, etc.L’Eglise cautionne tout ce qu’elle combattait jadis avec la plus extrême vigueur, sauf lorsqu’elle fait semblant de contester mollement des expériences scientifiques qui outragent la loi naturelle.L’Eglise est occupée à plier bagage pour quitter la scène en douceur comme cela a été écrit de manière explicite par l’actuel pape Benoit 16. Pour accélérer cette sortie, on islamise l’Europe et on injecte dans la culture des doses massives d’un boudhisme frelaté de psychologie et de new age. On met en place une religion synthétique à base d’humanitarisme et d’unité planétaire virtuelle. “ On est tous unis. On est frères. Il faut sauver la terre ”. Les slogans de la propagande mondialiste sont répétés avec saturation dans les médias et les films. Qui oserait contester que tous les hommes sont frères ? Qui cracherait sur la paix universelle s’il ignore que ce slogan flatteur sert à masquer la guerre occulte qui se livre à l’arrière plan ? Une nouvelle religion est née qui rend un culte à l’humanité mortelle, alors que les religions traditionnelles faisaient référence à un principe immortel et transcendant. Aujourd’hui la transcendance est dans la technologie, la médecine, les clichés hédonistes. Peu d’êtres sont conscients que ce glissement va les conduire droit en enfer en quelques générations. Les trois Titans du monde font ce qu’ils ont à faire, mais nous pouvons leur dire adieu. C’est cela le rejet intelligent de l’autorité. L’usage libérateur de notre mental c’est de rejeter ce qui est faux. Dans cet espace libre, la vérité peut apparaître.

Fleurs et épines de l'œcuménisme

Le Dalaï Lama fait ses dévotionsdevant le portrait de Jean-Paul II.

Un nouveau saint au panthéon tibétain ?Om mani padme amen

Le 15 septembre 2005,le pape Benoît XVI reçoit un cadeau

des deux grands rabbins d'Israël,Slomo (paix) Amar

et Yona (colombe) Metzger.

détail du cadeau

LL’angoisse et son remède

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“ Ne sois pas en proie à la dépression,Arjuna, car tu es né avec le destin divin ”.

Bien des millénaires nous séparent aujourd'hui de l'Âge d'or légendaire, qui vit les Dieux marcher parmi les hommes et guider leur destinée. Seul depuis lors dans le monde, livré à ses propres forces, l'homme ne cesse de connaître l'angoisse. Désormais muette, la Grande Nature lui dispute chacune de ses conquêtes et ne se laisse subjuguer un moment que pour mieux lui ravir, à l'heure fixée, le fruit de siècles d'efforts.

À peine la malédiction des forces cosmiques est-elle conjurée que d'autres menaces se dessinent; la guerre, la disette, la maladie, la vieillesse troublent son fragile bonheur; la société qui le protège lui impose aussi ses contraintes; l'Église lui parle du ciel en lui faisant entrevoir l'enfer. Bientôt, dans sa conscience, l'homme ne connaît plus de repos et son cœur se déchire de mille conflits de devoirs.Si chaque siècle de progrès consolide le règne humain, il fait apparaître de nouvelles fissures à l'édifice : chaque siècle a son mal, son angoisse. Aujourd'hui, malgré l'avancement technique inouï de notre civilisation, les menaces sont plus terrifiantes que jamais : il devient clair que l'homme n'a pas encore résolu son propre problème et le nombre des angoissés croît dans des proportions inquiétantes.

En 1887, annonçant l'avènement de l'ère nouvelle que nous vivons, H.P. Blavatsky prédit aux psychologues un surcroît de travail, en raison d'une profonde transformation des caractéristiques psychiques de l'humanité. Depuis la fin du XIXe siècle, en effet, nous avons vu s'effondrer progressivement plus d'un des vieux cadres de pensée, plus d'une des structures les plus solides sur lesquelles a reposé pendant longtemps l'équilibre de l'ordre social. L'homme de notre époque doit affronter de nouvelles situations auxquelles il n'est pas préparé, plus libre, plus éclairé, mais aussi plus responsable, il trouve sur son chemin l'angoisse d'un bonheur inatteignable, malgré les promesses de cette ère brillante. Affranchis de maintes contraintes extérieures, les individus découvrent la fragilité de leur équilibre intérieur. Particulièrement sensible à l'incohérence d'une époque de transition agitée, la jeunesse, trop tôt mûrie, cherche sa voie et assume souvent mal l'angoisse de sa situation, tandis que,

parmi les adultes, les femmes, sortant à peine de la condition moyenâgeuse qui leur était réservée, cherchent, souvent douloureusement, à concilier leur émancipation avec le rôle traditionnel qui leur est assigné au sein du foyer.

Ce siècle, si marqué par l'angoisse, lui propose pourtant toute une gamme de remèdes. Psychologie et psychanalyse s'efforcent de dénouer les conflits, d'éclairer les situations en mettant le patient en face de son problème et en l'aidant à le résoudre lui-même, tandis que la médecine met au point tout un éventail de produits nouveaux autorisant les traitements les plus souples et les mieux adaptés à chaque cas. En théorie du moins, car si la chimiothérapie, avec ses tranquillisants, ses neuroleptiques, soulage de façon très spectaculaire les angoissés et permet aux plus déséquilibrés une vie presque normale, elle n'est pas sans danger; et malheureusement elle n'atteint pas la cause profonde du mal. Allégeant ses effets, elle donne au patient un répit - parfois indispensable - pour lui permettre... de procéder lui-même à sa guérison.

L'angoisse, en effet, traduit un déséquilibre du système psychique et c'est sur ce plan qu'il faut agir pour obtenir la guérison. Depuis quelques décennies le monde occidental se tourne vers l'Orient pour lui demander le secret 'de la paix de l'âme, le sourire éternel du Bouddha fascine, l'auréole qui nimbe le Yoga dans nos pays “ civilisés ” ne fait que croître en éclat. Mages, Swâmis et Moines Vedantins trouvent chaque jour une plus large audience. L'Occident apprend à apprécier l'efficacité des techniques orientales : le Yoga trouve droit de cité dans nos thérapeutiques de l'angoisse.

Devant toutes ces voies de salut, l'angoissé hésite : en est-il une qui apporte une solution définitive ? Faut-il demander au médecin le remède qui calme ; recevoir du psychologue l'aide d'une analyse clairvoyante ; du Vedantin, la philosophie de la vanité du monde ; du yogi, sa méthode de relaxation ?

Le monde en profonde transformation cherche sa voie ; il a besoin de sagesse, mais d'une sagesse adaptée à tous ses problèmes, qui tienne compte de toutes ses préoccupations et aspirations. La Théosophie est, pour ceux qui l'approchent, une grande lumière, susceptible tout à la fois d'éclairer chaque situation et de découvrir en chacun l'énergie et l'enthousiasme nécessaire à la solution de ses problèmes. Philosophie synthétique et complète, envisageant l'homme dans tout son dynamisme, elle doit pouvoir répondre à toutes ses questions, lui permettre d'assumer courageusement toute son angoisse et de s'acheminer vers la condition où il s'en libèrera définitivement.

Le présent article, composé d'après les données de cette Philosophia Perennis, s'efforce, en s'inspirant d'exemples puisés dans le livre sacré de l'Inde, la Bhagavad Gîtâ, de présenter les éléments de la réponse théosophique à ce perpétuel problème de l'angoisse.Ces pages ne prétendent pas apporter une guérison spectaculaire au névrosé, au malade, emprisonné dans un conflit qui l'accable. Elles visent plutôt à aider chaque individu sain à voir plus clair en lui-même et à se préparer mieux aux épreuves que la vie lui réserve.

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Sur le plan psychique, surtout dans notre monde paradoxal, agressif, l'homme qui se croit en équilibre n'est parfois qu'un malade en sursis : mieux vaut prévenir l'angoisse, pour la réduire plus efficacement, que guérir ses blessures souvent indélébiles.

Dans la vaste plaine sacrée, inondée du soleil de l'Inde, soudain le bruit sauvage des conques de guerre a retenti, bientôt suivi d'une immense clameur : telles deux vagues énormes, les armées ennemies s'ébranlent l'une vers l'autre, terribles et étincelantes. L'air déjà vibre de mille traits mortels et l'espace qui sépare les guerriers affrontés diminue sans cesse, la mort a commencé sa moisson.

Plein de courage et de noblesse, voici qu'un héros se détache des lignes et pousse en avant son char vers l'ennemi. Ses compagnons d'armes le suivent du regard avec fierté : c'est Arjuna, l'un des cinq fils de Pandu, accompagné de son ami, le divin Krishna.Mais quel coup soudain vient de le frapper ? Le voici qui s'effondre en tremblant, sa main lâche son arc redoutable, ses flèches se répandent sur le sol. De loin, il ressemble à un vieillard prostré...

Plus redoutable que mille guerriers, plus sournoise qu'un coup déloyal, l'angoisse vient de terrasser le héros indomptable. En un éclair son cœur d'homme a réalisé l'horreur de la guerre : ce sont ses propres parents, ses aînés, ses amis qu'il aperçoit dans les rangs ennemis. Sa voix de prince royal n'est plus qu'un sanglot :

" ... mes membres se dérobent, mon courage fléchit, les poils se dressent sur mon corps et toute ma carcasse tremble d'horreur... ma peau brûle et se dessèche. Je suis incapable de me soutenir ; il me semble que mon esprit vacille et je ne vois de toute part que des augures funestes... " (Bhagavad Gîtâ l, 29-31).

Ainsi dans cet ancien texte sacré de la Gîtâ est dépeinte l'angoisse qui, comme dans un étau, oppresse le corps et paralyse douloureusement l'âme humaine aux prises avec le drame de sa condition terrestre.

Longtemps après l'épopée du Mahabharata, le prince Siddartha, avant de devenir le Bouddha, devait à son tour, connaître un égal déchirement en découvrant brusquement l'impermanence et la douleur de

l'existence humaine. Plus tard encore, Jésus éprouvait lui aussi les tourments de l'angoisse au Mont des Oliviers.

Ainsi, depuis la plus haute antiquité, toutes les légendes, toutes les Écritures de l'humanité, évoquent le drame humain et s'efforcent de le résoudre. Aujourd'hui encore, l'angoisse transparaît en filigrane dans la plupart des préoccupations littéraires et esthétiques de nos contemporains.

Comme le loup des vieux contes, elle menace toujours de surgir sur notre chemin. Semblable à Protée, elle revêt dans l'être humain mille formes différentes. Dès l'enfance elle apparaît : angoisse devant le monde inconnu, la solitude, la souffrance. Puis c'est l'angoisse de la frustration, de l'excommunion familiale, religieuse, sociale. Angoisse de l'adolescent devant la mort ; devant le bonheur interdit, fuyant, insaisissable. Tourments de la conscience devant les exigences du devoir. Angoisse de l'Absolu, de la Vérité qui toujours recule. Angoisse de l'échec, de la vie ratée, de l'inutilité de tous les efforts, vertige au bord de l'anéantissement...

À intervalles plus ou moins rapprochés, la grande question de l'homme se pose à la conscience éveillée : être ou ne pas être. Atteindre l'idéal ou échouer sans gloire ; accomplir l'action juste ou s'avilir dans le péché; être l'Homme que nous entrevoyons ou mourir ; jouir de l'objet désiré, en s'épanouissant, ou connaître le flétrissement de l'attente stérile. Et chaque fois, l'angoisse est là qui oppresse l'âme.

Devant le danger, l'animal qui a peur réagit de manières diverses : paralysé, immobile, il réussit à échapper aux regards ennemis; acculé, vaincu, il arrive aussi qu'il semble se soumettre à son sort; s'il mobilise soudain toutes ses forces, au contraire, il peut trouver le salut tantôt dans une fuite éperdue, tantôt dans une agressivité qui le rend toujours dangereux.

L'homme, dans son expérience de la peur, ajoute la dimension proprement humaine de l'imagination : l'angoisse lui appartient en propre. De toutes les créatures, en effet, il est le seul capable de visualiser, (le projeter sa peur dans le temps et l'espace et ce privilège ne fait que multiplier sa souffrance.

Certes, le plus souvent, les réactions de l'homme devant le danger imitent celles de l'instinct animal, mais avec combien de nuances et de variantes !

Paralysé sur le champ de bataille, Arjuna l'est sans conteste, mais quel tourbillon de pensées et d'émotions s'empare de son cœur ! Au moment même où son corps échappe à son contrôle, il subit le drame de conscience : toutes les données du problème se précipitent dans sa pensée prise de vertige, sans que sa volonté ait à intervenir pour les évoquer. Le raisonnement pessimiste s'opère automatiquement dans un mental en fièvre et la conclusion s'en impose avec force : fuir le combat, nier violemment la nécessité de solutionner le conflit. À la même seconde, s'offre une autre attitude, entièrement négative celle-ci — se laisser tuer sans résistance, choisir la fuite dans la mort, au nom du devoir.

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À peine le terrible choc de la prise de conscience est-il passé, avec les répercussions instantanées que nous venons de noter, que le guerrier se tourne vers son ami pour le prendre à témoin. L'instinct de conservation parle : l'homme blessé, en état d'infériorité, cherche un refuge. Encore Arjuna est-il trop troublé pour ne pas prendre appui entièrement sur son compagnon : tout en l'appelant à l'aide, il laisse paraître un peu d'agressivité en affirmant sa volonté de ne pas combattre, quel que soit le conseil reçu.

Paralysie, résignation, fuite, rébellion contre le sort et l'entourage, ou contre soi-même, appel au secours, toutes ces réactions contradictoires et souvent simultanées, n'élèvent cependant pas l'homme au-dessus de la condition animale. Ce n'est que lorsque l'individu lucide et décidé, se dresse avec ses seules ressources pour affronter courageusement son conflit et qu'il réussit à en trancher le nœud gordien, qu'il devient véritablement digne du nom d'homme. Arjuna, symbole de l'individu conscient et responsable, acceptera finalement le combat car il n'y a pas d'autre issue possible ; il remportera la victoire et, à ce seul prix, il aura accompli sa destinée supérieure et confirmé l'Humain en lui-même.

“ D'où te vient, 0 Arjuna, cet abattement en face des difficultés, indigne d'un homme d'honneur et ne conduisant ni au ciel, ni à la gloire... Éloigne cette faiblesse méprisable de ton cœur, lève-toi ! ” (B.Gita II)

Krishna, qui symbolise ici la Conscience spirituelle, a entendu la confession de son ami. Il l'a laissé exprimer toutes ses impulsions contradictoires, déployer tous ses arguments jaillis de son mental ébranlé. Puis, quand Arjuna se tait pour se replonger dans la contemplation de son désastre intérieur, le Maître prend la parole, avec l'autorité de l'homme parfaitement équilibré.

Avec un certain sourire fait de pitié pour le guerrier pantelant et de compassion pour l'âme blessée, il amène d'emblée le disciple sur un terrain que ce dernier avait perdu de vue. Sans jamais revenir sur le fond des arguments d'Arjuna — liés, à ce moment, à des points trop sensibles pour être touchés sans déclencher l'agressivité — Krishna met le doigt sur d'autres leviers capables de ramener l'équilibre des forces : sans ménagement, il fouette le héros en le comparant à une femme. Homme d'honneur, Arjuna s'entend menacer du titre de félon, de lâche.

Puis Krishna entreprend une autre thérapeutique ; il entraîne son ami loin du cercle infernal des sentiments : en contemplant le panorama de la vie avec l'œil de l'observateur détaché, tout se simplifie soudain ; dans un monde étroitement régi par des lois cosmiques, tout prend une nouvelle dimension, plus exacte, sans qu'il y ait place pour l'émotion ou la révolte.

Il revient ensuite au plan affectif d'où a surgi l'angoisse mais il en tire, au contraire, ce qui va inspirer le désir d'agir : il fait vibrer les sentiments sur un mode plus élevé auquel le héros est particulièrement sensible. Si la loi morale commandait de sauvegarder la famille, même dans la guerre civile, le bien supérieur de la société exige avant tout de chacun qu'il accomplisse

son devoir naturel, quelle qu'en soit la difficulté. Ici, le devoir du guerrier — de tout homme véritable — est de faire face et d'assumer son angoisse, coûte que coûte, pour s'acquitter d'une mission dont il se reconnaît chargé.

Certains penseront peut-être : curieux discours que celui de ce sage qui manie parfois des arguments aussi discutables pour faire réagir son ami et le décider au combat. L'anxieux, il est vrai, est un malade, enfermé dans une étroite prison, insensible aux hautes vérités de la Philosophie ; il reste cependant accessible à maintes sollicitations exercées sur le plan qui est la clef même de l'angoisse, c'est-à-dire, le plan du désir, de l'émotion et du sentiment. Mais, après cette première étape d'assainissement de l'atmosphère psychique, dès que le disciple est devenu un tant soit peu capable de l'entendre, Krishna, le Maître Yogi, entame la partie constructive et régénératrice de sa thérapeutique : la seconde moitié du Chapitre II contient déjà l'essence de tout l'enseignement pratique de la Bhagavad-Gîtâ.

Dans ses manifestations extérieures, l'angoisse n'est en somme qu'un symptôme, traduisant un traumatisme intime de l'âme elle-même, au moment où se présente pour elle un conflit. C'est donc dans la complexe mécanique psychologique de l'homme qu'il convient d'entrer pour découvrir la genèse de l'angoisse et fonder ainsi la meilleure thérapeutique. La Gîtâ, précisément, nous fournit le fil d'Ariane pour nous guider.

De l'étude de son message une première conclusion va s'imposer : l'homme connaît l'angoisse en raison même de sa constitution actuelle ; mais en même temps, l'agression de l'angoisse fournit à chaque être l'occasion de mobiliser ses énergies et de se dépasser constamment.

Dans la Gîtâ, Krishna établit sa doctrine sur des principes essentiels, non sur des données sensorielles. Il proclame qu'en parfaite analogie avec le monde physique, une seule Vie, un seul Soleil mystique soutient et illumine chaque être et que toutes les consciences procèdent d'une seule Conscience, appelée Paramatma — l'Âme Suprême. Tout se meut, déclare-t-il encore, en s'appuyant sur un seul centre de gravité, d'où s'engendrent toutes les lois cosmiques et humaines; tout évolue vers un même point idéal, insaisissable mais infiniment réel, toujours présent, bien qu'inconcevable ; c'est la Racine indescriptible de cet univers, que beaucoup de religions ne peuvent s'empêcher de dépeindre sous des traits personnels et humains.

De cette source coule le fleuve de la vie, qui va se ramifiant en de multiples cours d'eau mineurs, en gouttelettes innombrables emprisonnant chacune l'Infini tout entier. Les êtres sont ces gouttes. Mais qui leur enseignera ce qu'elles sont en vérité, qui les replongera dans l'Océan qu'elles n'ont jamais quitté ?L'homme, éternel penseur, explorateur de l'Infini, se sent pourtant distinct de Lui : il se découvre seul dans son enveloppe éphémère, seul dans l'immatérielle prison de sa pensée et de ses sentiments ; l'intelligence réfléchie, qui fait de lui le roi de la Nature, le retranche cependant du grand concert universel en lui donnant conscience de son existence individuelle, séparée.

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Tous les pouvoirs qui peuvent intervenir dans les multiples plans de la Nature se retrouvent dans l'homme qui les marque de son empreinte. Il en est ainsi du désir.

Dès l'origine, le Désir tout-puissant, impersonnel, divinisé sous les traits de Kama-Deva dans l'Inde antique, entre en action, et, par sa force magique, cause le fantastique “ déploiement de tout cet univers ” dans l'espace. C'est lui qui unit tout l'ensemble, en maintenant chaque atome à sa place assignée. Dans l'homme, cependant, il émerge, esclave des limitations de la nature humaine : l'Eros s'incarne et devient envie, désir égoïste, passion ; mais il surgit aussi comme aspiration élevée, désir de communion, compassion. Et précisément, les deux armées en présence sur le champ de bataille de la Gîtâ symbolisent les deux groupes d'éléments et de tendances de notre psyché qui sont dominés par cette double polarité du désir humain.

Ainsi l'homme — Arjuna — fruit d'une longue évolution et dépositaire inconscient de toutes les richesses de la Nature, est un penseur méditant entre le ciel — sa patrie oubliée — et la terre, demeure provisoire, dont il fait tour à tour une oasis et un enfer.

Mais cette vision doit se compliquer un peu, pour devenir plus pratique : ce pèlerin du ciel n'est plus libre de ses mouvements. Il est prisonnier d'un passé qu'il a lui-même construit et qui le conditionne à chaque instant : il vit sur une formidable réserve d'images imprimées en lui, depuis les innombrables siècles qu'il s'incarne et se réincarne sur la terre. Rien, donc n'est gratuit pour lui : chaque mouvement de son âme — pensée, désir, action — laisse en lui une trace, une image inaltérable dont le dynamisme ne manquera pas de se manifester dès que l'occasion s'en présentera. L'homme — pur rayon divin dans son essence intime — est vêtu ici-bas d'un vêtement d'images vivantes dont le corps physique ne laisse transparaître, dans son opacité, que les plus saillantes, répondant aux conditions de l'incarnation présente. Ces idées sont exprimées dans la doctrine du Karma.

Ce vêtement psychique porte, en sanskrit, le nom composé de Kama-Manas qui traduit bien l'étroite union réalisée dans l'ego personnel, ou psyché, entre le monde affectif des pulsions, des désirs et émotions (Kama) et le monde des images, de la pensée cérébrale (Manas). Dans cet instrument perpétuellement en vibration, chaque pensée se colore d'une certaine émotion, évoque un mouvement, un désir, suivant des processus qui sont parfois extrêmement subtils; et, pareillement, toute sensation, tout stimulus provenant du corps, de l'âme ou de l'Esprit, réveille une pensée, s'annexe une image mentale et s'identifie à elle.

Cette mécanique déroutante et quasi-automatique de l'âme incarnée est bien évoquée dans la Bhagavad Gitâ. Krishna montre, dans les termes les plus simples comment le spectateur intérieur (purusha) qu'il appelle aussi Ksetraja — le connaisseur du monde objectif — devient, en s'incarnant dans le labyrinthe de l'univers tridimensionnel (visible et invisible) victime de l'illusion ou Maya. Il rappelle d'abord que dans cet univers polarisé, différencié, tous les objets sensibles se

classent inévitablement en “ paires d'opposés ” — l'un et le multiple, le chaud et le froid, le grand et le petit. De la même façon, l'objectif “ s'oppose ” au subjectif. Mais ce spectateur, sous la pression de toute son expérience passée, ne peut s'empêcher de perdre son objectivité et de traduire sa vision en termes de valeurs subjectives : les paires d'opposés se répartissent alors dans une double catégorie, suivant que les objets revêtent ou non une importance affective pour le moi, qui fait un tri automatique de ses messages sensoriels. Tandis que les perceptions sans intérêt pour l'homme personnel ne sont pas retenues consciemment et passent provisoirement dans le vaste magasin de la mémoire (où elles attendent de prendre de l'importance par association avec d'autres images, passées ou futures), celles qui ne lui sont pas indifférentes au contraire sont immédiatement classées en bonnes ou mauvaises, agréables ou désagréables. C'est ici que la mémoire intervient, d'une façon positive cette fois, - bien qu'automatique - pour déclencher le jugement de valeur.De cette façon, par le jeu normal de Kama-Manas lié au fonctionnement de son instrument physique — l'encéphale — tout est inévitablement rapporté aux exigences du moi ou ego personnel, et provoque à plus ou moins bref délai une émotion, une démarche du moi vis-à-vis de chaque sollicitation.

La Gîtâ le souligne bien : quiconque laisse son mental “ contempler ” un objet, concret ou abstrait, établit une relation d'attachement avec cet objet et prend de l'intérêt pour lui; de cette annexion mentale de l'objet au sujet surgit le désir de le saisir ou de le repousser.

Attraction et répulsion (Raga-dvesa) rythment ainsi la vie affective de l'homme incarné. En conséquence, il connaît tour à tour le plaisir et la peine (sukha-duhkla) la déception, la colère, l'angoisse. Par le processus inexorable évoqué par Krishna, il perd le contrôle de lui-même, puis la mémoire et le discernement, et court finalement à sa destruction.

Au point où nous en sommes de notre analyse, nous pouvons résumer notre situation dans les termes suivants : par un processus quasi-automatique, notre psyché sépare les “ paires d'opposés ” en deux catégories, distinguant d'une part tout ce qui la menace, la paralyse dans son immense désir de jouissance, dans son expression même, et, d'autre part, tout ce qui peut l'assister, la grandir, la confirmer, tout ce qui répond à la formidable soif de vie (Tanha) et de sensation qui anime chacune de ses fibres. Emportée par son propre tourbillon, l'âme annexe à son domaine tout ce qui l'approche : elle projette un peu d'elle-même sur chaque objet susceptible de l'attirer ou de la repousser. De cette façon, à chaque instant, elle aliène un peu plus sa liberté, en s'identifiant à tout ce qui peut lui procurer de la jouissance, agréable ou désagréable : son équilibre dépend de plus en plus des objets extérieurs et n'en devient que plus précaire.

Inévitablement, l'âme “ attachée par la centuple corde du désir ”, isolée à l'intérieur de son univers personnel si complexe, doit un jour se découvrir seule devant le front uni du monde extérieur “ étranger ” et de la grande Nature muette : lorsque la jouissance espérée est refusée, l'âme connaît la première grande angoisse.

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Dès lors, à chaque pas, l'âme devra s'épuiser à combattre pour sauvegarder ou consolider son domaine, jusqu'à ce que la mort lui ôte le moyen de lutter.

Dans cette perspective, l'angoisse est la conséquence d'une blessure de notre “ moi ” sous l'effet d'une force adverse, ou même simplement d'un agent inconnu, interprété comme hostile, capable de menacer et même de détruire l'existence de ce moi, son dynamisme, son besoin normal d'expression.

Ainsi, tous les conflits intérieurs, qu'ils soient clairement conscients ou noués inconsciemment, déséquilibrent la trame affective de ce moi, et sont générateurs d'angoisse. C'est cependant au moment de la pleine prise de conscience de la menace imminente que la crise éclate avec le plus de violence. Il est bien évident également que l'intensité et la fréquence du phénomène d'angoisse dépendent étroitement de la vitalité, de la richesse et de la complexité du Kama-Manas, c'est-à-dire de la sensibilité et des exigences du tissu affectif ainsi que de la puissance iimaginative de l'être. Pour cette raison, il n'est pas surprenant que la femme se trouve plus que l'homme menacée par l'angoisse, l'artiste plus que l'ouvrier, l'intellectuel plus que le manuel.Il nous faut maintenant faire une grande remarque : l'ego, ou moi personnel, que nous avons entrevu dans ses mécanismes psychiques n'est au fond qu'un agrégat de pensées et de pulsions, d'images et d'émotions, c'est-à-dire, suivant le langage de la Gîtâ, un assemblage des trois “ qualités ” fondamentales de la Nature (gunas). Ce moi, lentement construit, contre le jeu des forces hostiles extérieures ne semble pas devoir échapper à la dissolution qui menace toute chose composée. Création temporaire, il ne pourra éternellement maintenir ses revendications contre les forces liguées du non-moi, de la Nature, à moins de parvenir à s'intégrer au plan même de ces forces naturelles, à moins de se transmuer et se dilater au point d'atteindre les dimensions du monde.

Après tout, ce moi personnel n'est en réalité qu'un instrument du véritable Purusha, ou Ego supérieur, qui vit, sent et pense à travers lui, pendant la durée d'une existence. Or cet Ego — l'Ame réelle que nous sommes — appartient à un monde bien moins éphémère que ce moi superficiel provisoire, limité par le temps et l'espace, qu'il projette, en quelque sorte, dans un corps physique pour y faire ses expériences.

Cette reconnaissance est absolument capitale dans le sujet qui nous préoccupe. Dans la logique de la Gîtâ, cet Ego porte en lui la lumière de l'Esprit Universel ; le désir qui l'anime est celui qui le fait graviter vers son soleil originel et l'unit à toutes les âmes de l'Univers. Dans l'homme incarné, les qualités appelées “ divines ” par Krishna au chapitre XVI de la Gîtâ, émanent en ligne directe de ce plan de l'Ego Spirituel et précisément, la première de ces qualités est Abhaya, l'absence d'angoisse. C'est l'équilibre naturel d'un être éclairé par la connaissance rayonnée de l'Ego et mû par le Désir d'Union — ou Bhakti — qui procède de l'Âme Universelle, racine unique de toutes les âmes.

La Gîtâ, et tout l'enseignement de la Théosophie gnostique, apportent donc ce témoignage essentiel : l'angoisse est inévitable pour le moi personnel tant qu'il reste seul, enfermé dans sa sphère, en n'obéissant qu'à des désirs égotiques ; mais d'une façon tout aussi inévitable, la joie et la paix sont le lot de ceux qui élèvent leur conscience et leur cœur jusqu'au plan de l'Universel qui ne connaît aucune solitude, que n'obscurcit aucune angoisse.

Il convient ici de faire une distinction : dans la Gîtâ, Kama désigne spécialement le désir égocentrique qui s'efforce d'intégrer tout le monde extérieur à la sphère d'existence du moi personnel, tandis que Bhakti est en propre le mouvement de l'âme qui s'ouvre ardemment à la Vie en dépassant son horizon personnel, et qui cherche à s'intégrer à la pulsation cosmique dont elle pressent parfois, au fond d'elle-même, l'Harmonie fondamentale.

Tout le drame de l'homme consiste dans le renversement du courant de cette force vitale qu'est le Désir.

L'ordre de la Nature ne permet pas l'ambiguïté — il oblige l'être au choix qui lui conserve sa dignité, tout en l'élevant progressivement jusqu'au niveau divin. La rançon du mépris de cette grande vérité est l'angoisse. Et l'homme la trouvera sur son chemin jusqu'à la conquête finale. En réalité, les grands Instructeurs de l'Humanité s'incarnent pour lui révéler ce dilemme, pour l'aider à faire le choix qui l'ennoblit tout en le libérant, et pour lui épargner la souffrance d'innombrables angoisses stériles.

L'immensité de la tâche ne devrait pas nous décourager car l'homme arrive toujours à obtenir ce qu'il a désiré. “ Ne sois pas en proie à la dépression, Arjuna, car tu es né avec le destin divin ”.

Revenons maintenant à notre vie de tous les jours. L'expérience nous montre que nous sommes des êtres multiples — corps et Esprit, cœur et raison, sensibilité et intuition. Chacun de ces aspects a ses exigences naturelles et s'efforce de faire entendre sa voix à notre conscience; chacun a ses besoins — que nous les jugions légitimes ou honteux — mais très réels. Et l'on ne saurait se fier aux apparences : même un visage serein et impassible peut cacher l'immense besoin d'affection, commun à tous les êtres, la même soif de connaître, de sentir plus, d'être plus. La frustration de ces besoins, psychiques, spirituels, ou simplement physiologiques, entraîne inévitablement des effets, conscients ou non — inquiétude, gêne, nervosité, dépression — qui sont autant de variantes de l'angoisse. Par la solidarité de la machine humaine, le trouble se répercute dans tout l'individu. Dans l'angoisse, notre univers, large et divers, se recroqueville en un instant aux dimensions d'une étroite sphère où règne un tourbillon de forces contradictoires. La visibilité mentale se réduit au minimum : tel l'oiseau paralysé par le serpent, le penseur garde les yeux rivés sur les détails de son drame et ne ressent ni la force de s'en échapper, ni l'envie de considérer autre chose. Il peut ainsi rester prostré des heures, des jours, souffrant d'une sorte d'hémorragie de force psychique qu'il subit sans pouvoir l'endiguer.

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Si, le plus souvent, il échappe à la folie, il arrive qu'il cherche la délivrance dans le suicide, sacrifiant ainsi tout autre besoin à celui qu'il n'a pu satisfaire. Terrible choix, car la mort le délivrera-t-elle vraiment ? Dégagé d'un corps physique naturellement limité dans sa capacité de vibration au plaisir et à la douleur, le suicidé ne va-t-il pas se priver de sa dernière sauvegarde et tomber dans une horreur que rien ne viendra interrompre, aucun sommeil physique entrecouper, aucun contact amical alléger ? Grande est la tentation pour le désespéré, mais l'avis des Sages de tous les temps est formel, et les religions s'en prévalent pour interdire le suicide.

À juste titre découragent-elles aussi ce demi-suicide qu'est l'évasion dans le paradis artificiel de l'alcool et des stupéfiants. Notons-le au passage, le suicide a bien souvent également un aspect agressif qui vise l'entourage ; l'individu quitte avec violence un monde qui ne l'a pas compris ou satisfait, et se venge de lui de cette façon. Dans sa folie, il est capable d'entraîner aussi des innocents dans la mort.

Cette agressivité, ce besoin de vengeance, se manifeste d'ailleurs dans la plupart des cas d'angoisse, même non désespérés : les enfants, les subalternes sont avertis des crises de leurs parents, de leurs supérieurs, par la mauvaise humeur, la colère qu'ils ont à subir, pour les motifs les plus bénins. Combien d'êtres, de familles, de peuples même, ne tentent-ils pas de se décharger ainsi du poids de leur angoisse sur des malheureux “ boucs émissaires ” qu'ils ne manquent jamais de trouver sur leur chemin.

À cet état agressif s'opposent les attitudes de passivité : c'est l'attentisme de celui qui supporte son drame en attendant que le hasard arrange les choses et décide à sa place ; c'est le mensonge de l'enfant, la fraude de l'élève, conjurant l'angoisse d'une réprimande, d'un éventuel échec. C'est, le plus souvent, la recherche d'une protection, d'un refuge, symbolisée par le geste éternel de l'enfant tendant les bras vers sa mère.

Fuir de la sorte, n'est-ce pas tricher avec l'angoisse ? Oui sans doute, dans la mesure où l'effort nécessaire n'est pas fait pour affronter le problème et le résoudre. Dans les grandes épreuves, chacun cherche instinctivement un secours. Mais, au fond, n'est-ce pas naturel ?

Blessé dans son âme, l'homme, affaibli, n'a-t-il pas besoin d'une transfusion immédiate de force, que l'ami, ou l'être cher, peut lui donner ? Refuser cette aide, ne serait-ce pas pire folie et orgueilleux entêtement, prolonger inutilement un calvaire ? Aucun Sage n'interdit de recevoir la consolation de l'affection, le conseil de l'amitié, bien qu'aucun homme n'atteigne la sagesse à moins d'avoir “ tué le désir du réconfort ”.

Pourquoi Arjuna ne demanderait-il pas l'aide et les avis de Krishna, pour retourner au combat plus fort et plus décidé ? Reculer pour ^réparer les erreurs du passé et affronter victorieusement la lutte.On ne triche vraiment avec l'angoisse que lorsqu'on la fuit pour en oublier la cause. Et il y a beaucoup de moyens d'évasion, car le cheminement de l'angoisse est multiple.

Nous le savons, elle n'est qu'un symptôme : pour tricher avec elle, il suffît de paralyser ou de dévier les mécanismes qui la produisent.

Tout d'abord l'angoisse traduit une commotion affective : en conséquence ne faudrait-il pas détruire l'élément affectif en nous-mêmes, nier cette sensibilité qui cause toutes les souffrances ? Folle entreprise, qui n'aboutit qu'au dessèchement extérieur, sans détruire vraiment les besoins refoulés, tapis au fond de Kama-Manas, attendant leur heure... On ne peut impunément procéder à une pareille déshumanisation : l'affectivité doit être transmuée, non détruite ; et la Gîtâ nous en fournira le moyen, mais les résultats ne sont pas immédiats.

Parfois, cependant, il faut agir vite : la plupart des peuples anciens semblent avoir connu et utilisé les “ tranquillisants ” naturels, sécrétés par certaines plantes. C'est bien sur l'affectivité qu'ils agissent : le sujet devient momentanément incapable de s'émouvoir et c'est le soulagement, provisoirement. D'autres substances chimiques, des opérations chirurgicales modifient plus profondément et plus définitivement la personnalité : elles permettent aux grands malades de supporter une vie intolérable autrement. Tricherie ? La médecine a de ces dilemmes. La Nature, elle, suit son chemin ; on ne l'en écarte pas impunément. Le malade s'habitue à son médicament et l'angoisse revient, fidèlement, lorsque le traitement cesse.

Tricher ? On 1e peut encore en reportant la charge affective dont jouissait le besoin frustré sur un autre objet plus accessible - l'amoureux éconduit s'en va chercher un autre amour - ou encore sur un autre besoin, capable d'être pleinement satisfait. C'est le phénomène de la compensation. Ainsi, la mère “ compense ” pour l'enfant le vide de son absence prochaine, en lui remettant une grosse friandise au moment de son départ : la jouissance de la gourmandise relève efficacement le tonus affectif que risquait de compromettre l'absence de chaleur maternelle.

La compensation est le moyen le plus usuel, considéré comme le plus “ normal ”, d'échapper à l'angoisse. Cependant, bien souvent, le besoin originel —-éloigné de la conscience préoccupée par la jouissance d'un bonheur plus facile — n'en persiste pas moins : l'angoisse reviendra, mais le long sursis obtenu pourra utilement être mis à profit.

De nombreuses voies s'offrent qui permettent une transformation efficace des préoccupations affectives. Certains se contentent d' “oublier ”, au cinéma, au café, ou devant la télévision. D'autres plus dynamiques trouvent dans l'action, dans les sports violents et dangereux, la vitesse, l'occasion d'échapper à l'étreinte de l'angoisse, tout en mobilisant un puissant levier : l'instinct de conservation. Pour d'autres, enfin, la culture, les activités créatrices, fournissent la plus honorable des compensations — musique, art, poésie, etc...

Dans ce dernier cas, d'ailleurs, on ne sait plus s'il s'agit encore d'un simple “ divertissement ”, d'une évasion, ou d'une réelle reconversion des besoins sur un plan

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plus élevé. Également noble est la compensation trouvée dans l'extension “ horizontale ” du besoin affectif : par exemple, au lieu d'aimer sans espoir un seul être, un homme peut retrouver l'équilibre en consacrant sa vie et ses forces au service d'une collectivité de plus en plus large.

Depuis longtemps, les hommes menacés dans leur solitude ont trouvé dans la religion un remède à l'angoisse. Compensation dans le ciel pour les déceptions terrestres, soulagement des souffrances par l'intervention miraculeuse du “ Tout-Puissant ”. Contre l'angoisse, un talisman : la prière ; une seule armure : la foi. Dieu est le Père, le seul refuge certain, et il n'a rien négligé pour le salut de ses enfants. Tout le vocabulaire religieux possède un pouvoir magique dans le traitement de l'angoisse.

Mais, notons-le bien, cette magie n'opère que sur celui qui croit. Elle exige donc un conditionnement préalable qui reporte sur un Dieu infini l'image idéale du Père que chaque petit enfant porte au fond de sa conscience. Si cette foi n'est qu'une croyance aveugle, illusoire, l'ignorance et l'arbitraire qu'elle recouvre menaceront toujours d'éclater au grand jour sous la pression des expériences de la vie et la sécurité trompeuse procurée par une telle foi laissera place à une angoisse redoublée. Il n'est de foi véritable que celle qui repose sur une vision réelle de la vérité.

Il existe dans la religion une extension “ verticale ” du besoin affectif : c'est la sublimation des désirs inférieurs, éclairée par une contemplation élevée du monde divin. Malheureusement, la porte du mysticisme authentique, qui conduit finalement aux satisfactions les plus hautes et aux jouissances les plus vives, ne s'ouvre que pour de rares individus.

Dans le rétablissement de l'équilibre psychique peut aussi entrer en jeu l'aspect intellectuel de Kama-Manas.

L'agressivité, l'évasion affective, la compensation apaisent ou satisfont provisoirement Kama la fibre émotionnelle ; de son côté, la raison — Manas — peut aussi bien envahir, par .une activité débordante, le territoire de la conscience : être capable de penser fortement à “ autre chose ” au moment où pointe l'angoisse, c'est s'assurer le salut, ou un répit appréciable. S'absorber dans une lecture, un travail intense, une activité quelconque obligeant à penser; en somme, détourner l'attention inquiète vers un sujet mobilisant cette dangereuse faculté qu'est en l'occurrence l'imagination, vers un but assez captivant, mais étranger aux images créatrices d'angoisse, voilà une technique de parade depuis longtemps éprouvée.

L'imagination, souvent malsaine, peut aussi bien être l'instrument du salut ; si, au début d'une crise, la conscience est capable de se retirer rapidement du tourbillon affectif et de visualiser tous les détails de la situation, il lui est souvent possible d'échapper au mouvement qui l'entraîne et d'avoir la réaction volontaire qui l'arrache au courant fatal.

Il y a souvent du grotesque dans les situations les plus désolantes : l'homme qui peut en rire franchement, l'espace d'une seconde, tient son salut : quelque chose

lâche prise en lui ; le rire, s'il est franc, frustre le drame naissant.

L'univers n'est-il pas selon la tradition indienne, la Lila, le jeu de Dieu, auquel participent toutes les créatures. L'humour a sa place dans toute saine philosophie de l'action : il doit économiser bien des forces dans un monde où toutes les voies semblent parfois déboucher finalement sur le désespoir.

Les divers moyens de défense que nous venons de passer en revue ne sont généralement que des palliatifs. Plus ou moins instinctivement, l'individu en use suivant son tempérament, au centre duquel trône l'orgueil.

Dans l'angoisse, le sens du “ je ” (ahamkara) est menacé d'écrasement. L'orgueil, qui résume toutes les prétentions, les exigences égotiques de chaque être est également le pôle d'où émanent la plupart des directives de réaction au moment de la crise.

Pourtant l'antique Sagesse le compare à un ver dans un fruit. L'orgueil ne sauve que pour tout perdre finalement. C'est lui qui attise le feu du besoin, qui domine le mental et fait de l'individu un esclave. L'orgueil dessèche, ferme le cœur à l'amour véritable. Soleil démoniaque de notre vie individuelle, il pollue tout de ses rayons.Il écrase l'animal dans l'homme par crainte du jugement d'autrui.Il étouffe l'Humain dans le cœur par crainte de l'inconnu. Il éteint le Divin dans l'âme pour survivre.

Sans doute, les difficultés de notre vie quotidienne ne nous éprouvent généralement pas au point de nous acculer au suicide ; elles n'en sont pas moins génératrices d'angoisse, même si nous n'en sommes pas entièrement conscients. Et si elles ne nous affectent pas outre mesure c'est que nous savons les affronter et les résoudre avec plus ou moins de courage et d'honnêteté ; ces victoires sur nous-mêmes nous font gagner une maturité, une force de caractère que rien d'autre ne pourrait nous procurer.

Il arrive pourtant que les problèmes ne se liquident pas aisément et produisent un déséquilibre permanent dans la personnalité incapable d'y faire face. Ainsi naissent les névroses et les troubles plus profonds (psychoses) qui rejettent l'individu dans l'univers étranger de la folie. Mais une pareille issue n'est que le résultat d'une série d'échecs ou de capitulations devant l'angoisse : petit à petit s'implantent dans l'instrument kama-manasique des éléments étrangers, des réflexes, des habitudes, qui finissent par paralyser complètement le jugement et le libre arbitre de l'ego.

L'angoisse est un phénomène naturel qui est toujours révélateur : on ne devrait donc jamais négliger l'avertissement qu'il apporte. Il correspond à la fièvre sur le plan physique et, comme elle, il ne dure normalement que le temps nécessaire à l'élimination des causes profondes du mal.

Il ne saurait donc être question de vaincre l'angoisse, pas plus qu'on ne cherche aujourd'hui à guérir un malade en faisant tomber sa fièvre. Si l'angoisse est trop forte, la fièvre trop épuisante, on peut, à juste titre, soulager le patient avec un tranquillisant ou un

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fébrifuge, mais le véritable traitement reste à entreprendre.

Avant d'aborder cette dernière partie, il convient encore de rappeler que ces lignes ne s'adressent guère à des malades psychiques : dans la Gîtâ, Arjuna n'est pas un individu névrosé, ni un aliéné, mais un être sain, provisoirement déséquilibré par un grave problème de conscience, comme chaque homme peut en rencontrer dans sa vie. Le malade est au contraire un invalide, prisonnier d'une personnalité gravement déformée qui l'empêche de juger et d'agir en pleine conscience, comme le préconise la Gîtâ : le médecin doit donc tout d'abord l'aider à se libérer de ses obstacles intérieurs et à découvrir en lui-même les moyens de sa guérison. La Gîtâ propose sa thérapeutique au Kshattrya, au combattant capable de porter les armes, même si son courage faiblit un instant.

“ Ayant par le glaive de la connaissance spirituelle tranché ce doute dont ton cœur était envahi, engage-toi dans l'accomplissement de l'œuvre. Lève-toi ! ”. Bhagavad-Gîtâ, IV, 2.

Cette thérapeutique a pour nom Yoga (ce qui signifie la Voie de l’Union), et Krishna assure que même un peu de cette pratique écarte de l'homme beaucoup d'angoisse. Loin de se résumer en une série d'exercices physiques et mentaux, plus ou moins artificiels, elle se fonde essentiellement sur une philosophie réaliste de la vie qui aboutit naturellement à une action positive.Cette voie est une synthèse de la triple voie suivie par l'expérience humaine : Connaissance, Action, Émotion, mais elle se place dans le cadre des lois naturelles et tient compte du mouvement dynamique de la Vie qui impose son rythme à l'Évolution.

La première clef de la Voie est connaissance (jnana). C'est la vision juste du monde, l'expérience vécue de la réalité et non pas le savoir codifié dans les Écritures. Par là même la Gîtâ évite le travers des religions dogmatiques ou des sociétés dont les codes de morale, les tabous, imposés aux individus sans discussion possible ne visent qu'à prévenir l'angoisse des conflits sociaux ou individuels, par une commune règle qui limite le libre arbitre en paralysant les mouvements jugés dangereux ou contraires au programme de la religion ou de la société.

La Gîtâ n'offre pas une route toute faite : Krishna fait table rase de la morale codifiée ; il ne prône pas la vertu et ne flétrit pas le vice, car l'âme s'enchaîne aussi bien en s'attachant à l'un comme à l'autre ; mais il invite Arjuna à assumer l'angoisse de la découverte de sa propre ligne de conduite; il existe en effet pour chaque créature de ce monde une loi non écrite - un Dharma - dont la connaissance et l'application pratique libèrent la conscience de l'angoisse.

Cette découverte du Dharma ne se fait que progressivement après une observation très soigneuse de l'organisation de la nature et de ses mécanismes, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'individu. On ne peut se libérer de l'angoisse à moins de voir clair en soi-même et de comprendre le monde qui nous entoure, Cette étude assidue, aidée des indications de la philosophie de la Théosophie, doit finalement aboutir à une

découverte fondamentale : celle du sens de la vie, du rôle que nous y avons tenu jusqu'à ce jour à notre insu, et de celui qui nous attend dès l'heure présente.

La Gîtâ apporte ce message essentiel : le monde n'est pas une malédiction pour l'âme mais le théâtre de son émancipation. La vie n'est pas un jeu de forces aveugles, elle a un sens, un rythme ascendant, Les milliers d'expériences que traverse chaque être ne sont pas gratuites, elles contribuent au progrès de l'Évolution et enrichissent le patrimoine commun de toutes les âmes. Depuis l'infini du passé, la Vie monte ainsi d'étape en étape, du chaos indifférencié à l'existence organisée, de la sensibilité végétale à la conscience humaine jusqu'à la Conscience Universelle de l'Homme futur. Le grand drame cosmique se déroule cycliquement suivant un programme immuable, mais le devenir de chaque être humain est entièrement lié aux efforts qu'il fait, incarnation après incarnation, dans le sens qu'il choisit lui-même (Karma).

Ces grands thèmes de la Théosophie gnostique sont esquissés par Krishna, ou développés avec soin selon la nécessité ; ils forment la trame de son enseignement.Cette vision dynamique de la vie, dont Arjuna fait même l'expérience directe est la première condition pour la compréhension réelle du Dharma.

L'évolution est en effet un phénomène polarisé vers toujours plus de conscience, de liberté d'action, de capacité de sensation et d'expression des richesses de l'âme. L'Humanité, porteuse de l'intelligence réfléchie, marche insensiblement vers l'avènement de l'Homme divin, pleinement épanoui et conscient de son unité avec la Réalité spirituelle qui pénètre et modèle toute la Nature. La loi cosmique de Karma tend à rétablir l'équilibre des actions individuelles toujours dans le même sens : celui de l'éveil de la conscience et du sens de la responsabilité. En conséquence, l'homme, lié par toutes ses fibres à un monde ainsi structuré ne peut agir comme s'il était libre de. tous ses mouvements : il existe forcément pour lui une ligne de conduite préférable à toutes les autres. C'est le Dharma, l'action juste qui se présente à l'homme, compte tenu de l'ordre de la Nature, d'une part, mais aussi de sa situation actuelle.

La connaissance des lois de la vie est sans aucun doute d'une importance capitale, et d'une application immédiate dans toutes nos entreprises. Mais pour que nos actions soient vraiment justes, elles doivent s'accompagner de la connaissance de nous-mêmes.

Trop souvent, nous portons un masque qui nous contraint à tenir le rôle d'un personnage artificiel qui ne correspond pas à notre nature profonde. D'où résulte un déséquilibre, parfois douloureux. Nous donnons beaucoup d'importance à telle qualité ou tel défaut, sans entrevoir tout ce dont pourrait être capable une personnalité mieux ajustée, et, nous ignorons notre vraie richesse, nos véritables entraves, en nous hypnotisant sur des détails secondaires.Les enseignements ésotériques relatifs à la constitution de l'homme devraient ici nous aider à faire progressivement la découverte de nous-mêmes pour mieux nous comprendre, nous accepter tels que nous sommes, sans exaltation et sans honte, et nous

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transformer en vue de tirer un meilleur parti de notre potentiel d'expression.

Il faut insister sur cette acceptation de nous-mêmes. car le sentiment perpétuel de notre culpabilité, de notre infériorité, grandement favorisé par l'un des dogmes les plus maléfiques de l'Église — le péché originel — est une entrave absolue à notre équilibre. Quelles que soient nos erreurs passées, notre faiblesse actuelle, nous avons notre valeur et notre place dans le monde. Aussi Krishna ne rejette-t-il personne et son avis est formel : même l'homme le plus avili a la possibilité immédiate de s'élever s'il entreprend l'action juste qui, à la longue, corrigera l'effet négatif de son égarement.

La Théosophie gnostique affirme depuis toujours ce que certains psychologues commencent à soupçonner : le fond de l'être n'est pas un animal indompté, comme semblent le croire certains psychanalystes ; l'Ego humain est essentiellement — et au sens le plus fort — sain, positif, social, c'est-à-dire capable de relations fraternelles constructives avec le reste de l'Univers.

C'est l'ignorance qui est la grande cause de tous nos maux sur terre. C'est pourquoi, dans le chapitre IV, Krishna affirme que “ même le plus grand des pêcheurs parviendra à traverser l'océan de ses péchés sur la barque de la Connaissance Spirituelle ”.

La découverte de notre vrai visage est pleine de pièges et d'embûches ; elle demande beaucoup de prudence et de persévérance. Souvent dramatique — témoin le ler chapitre de la Gîtâ — elle est pourtant indispensable : c'est notre propre sentier naturel (svadharma) qu'il faut suivre et non celui d'un autre, si nous voulons épanouir l'Homme qui sommeille en nous.

Mieux vaut accomplir son propre devoir (svadharma) imparfaitement que d'accomplir excellemment le devoir d'un autre.

En effet, on ne saurait jouer longtemps un rôle pour lequel on n'est pas fait. Le disciple ne devrait pas singer le Maître. L'homme ordinaire ne devrait pas adopter par enthousiasme la vie du disciple avant d'avoir rempli ses devoirs les plus élémentaires d'homme terrestre.

Si tu disais : " je ne veux pas combattre, une telle détermination se révélerait vaine, car les principes de ta nature te pousseront à combattre ".

Le Dharma dépend donc à la fois de notre vision du monde et de notre maturité. Les lois écrites jouent leur rôle aussi longtemps que les individus ne sont pas capables d'agir en êtres responsables : à ce moment, si la nécessité s'en impose, le dharma peut commander de les transgresser.

C'est ainsi que, dans la Gîtâ, Arjuna en est arrivé au point où il doit tuer Bhishma et Drona - ses propres précepteurs, qui incarnent l'ordre établi, les divers tabous de son enfance, les réflexes moraux, le “ Vieil Homme ” - afin de réaliser une destinée supérieure qui s'impose progressivement à sa conscience.

La naissance de “ l'Homme nouveau ” ne peut se faire que par des voies nouvelles que l'âme découvre en elle-même, au fur et à mesure de son éveil.

Pour affronter l'angoisse, il faut le désirer, avoir envie de vaincre, et l'on n'a envie que d'objets reconnus valables, sous un angle ou sous un autre.

“ Derrière la Volonté se tient le Désir ” enseigne l'Occultisme ; mais sans la Foi, sans la certitude que la jouissance apportée par l'objet convoité est possible, réelle, le désir s'efface et l'action vacille. Ici encore la Gîtâ est réaliste : la. connaissance qu'elle préconise est le véritable fondement de la foi qui se traduit par une confiance inébranlable dans la vie et en soi-même.

Le sens que nous découvrons à la vie nous fait croire en la nécessité de notre effort à chaque pas de notre progression et nous libère par là-même de l'angoisse.

Il est vrai que, dans les premiers stades, nous n'entrevoyons que des jouissances personnelles. Au début de la Gîtâ, Krishna tente de décider Arjuna à combattre, par ces mots : “ Tué, tu obtiendras le ciel. Vainqueur, le monde sera ta récompense ”

Mais cet avis ne tarde pas à se nuancer : la vie offre plus que le transitoire bonheur du ciel, le pèlerinage de l'âme ne doit pas s'arrêter à “ ce monde privé de joie ”. Toujours, l'homme est poussé à l'action par le désir d'une jouissance, mais ce désir change progressivement d'objet ; à mesure que la connaissance s'éveille, ce n'est plus la jouissance personnelle du résultat de l'action qui sert de motif, mais l'accomplissement d'un programme reconnu comme valable ; l'incitation à l'action se trouve alors dans l'action elle-même et non plus dans son fruit. La jouissance change de plan : c'est la joie fondamentale de l'être sain qui exerce ses pouvoirs et sa fonction naturellement dans un monde utile et nécessaire.

Nous avons noté l'importance du désir dans le problème de l'angoisse. Aucun homme ne peut se flatter de tuer le désir qui est un pouvoir cosmique. Pour l'âme, centre de conscience et de vie, être c'est vibrer, sentir, jouir. Krishna parle du Logos comme du lieu de repos où l'âme jouit de la béatitude que procure l'union (yoga) avec sa Racine ultime. Toutes les autres formes de jouissance sont en somme des dégradations ou des reflets de cette vibration suprême de l'âme.

Cette jouissance n'est ni morale ni immorale, elle est dans l'ordre naturel, essentiel des choses, et l'âme, obscurément, cherche à travers ses expériences à atteindre cette condition inaltérable et définitive. Mais la structure du monde est telle qu'elle interdit une pareille félicité permanente au niveau des sensations physiques et psychiques transitoires. La recherche systématique du plaisir, douée comme un élixir au début, amère comme le poison à la fin, est une exagération contraire au plan de la Nature. Les joies qui s'offrent à nous dans notre vie ont par contre leur raison d'être : comme les oasis le long de la route du désert, elles font partie du chemin et on ne saurait sainement s'en détourner tant qu'elles apportent un réconfort réel. Mais Krishna parle aussi d'un bonheur qui ne dépend pas des objets et des conditions terrestres ; fade, voire amer au début, il se révèle comparable à un élixir. C'est le bonheur de l'âme qui s'est épanouie harmonieusement, comme une fleur au soleil.

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Accepter la vie en la comprenant, s'accepter soi-même en discernant le sens à donner à son existence sont les premières conditions pour faire face à l'angoisse.

La seconde clef présentée par la Gîtâ est l'action (karmayoga). Elle doit nécessairement prolonger la connaissance pour la confirmer et l'approfondir.La Voie est la perfection dans l'accomplissement des actions. L'angoissé ressent le besoin d'agir, de remuer, de “ faire quelque chose ”. La Voie va canaliser ce besoin.

Tricher avec l'angoisse, c'est préparer pour l'avenir des circonstances plus difficiles encore. Il est clair, d'après la Gîtâ, que l'homme, au cours de ses incarnations successives, crée lui-même les conditions de son existence : la loi de son être exige donc qu'il assume sa responsabilité et qu'il surmonte courageusement l'obstacle qu'il a contribué à construire. C'est la condition même de son progrès. L'action est libératrice : seule elle permet de corriger le déséquilibre de notre nature, cause fondamentale de l'angoisse.

Pour l'être qui s'éclaire de la connaissance dont il dispose, l'action n'est pas un réflexe instinctif, c'est l'accomplissement de son dharma. l'acte le plus valable que sa conscience puisse lui dicter à chaque moment.

Dans ce monde, bâti sur le sacrifice (yaja) c'est-à-dire la contribution de toutes les parties à la vie commune, nul être ne peut se vanter de se passer des autres, de ne pas nuire à l'ensemble en négligeant son plus humble devoir, ni affirmer ne rien avoir à lui donner.

L'action, au sens de la Gîtâ, c'est donc en quelque sorte la mission naturelle qui revient à chacun pour la sauvegarde de son propre équilibre et pour le maintien de la rotation de la machine cosmique dans le sens de l'évolution.

Et, bien entendu, cette mission n'appelle pas des actions au delà de nos forces : elle commence prosaïquement à l'endroit où nous sommes, au foyer, à l'usine, au volant d'une voiture. Elle commence avant tout en nous-mêmes; égoïstes, mesquins, coléreux, fanatiques sont autant d'anormaux, d'anxieux inadaptés : la première démarche pour de tels êtres ne sera-t-elle pas de retrouver l'équilibre intérieur ?

L'angoisse mal assumée nous diminue et nous paralyse : l'action convenablement dirigée nous redonne notre valeur ; elle nous rend la confiance en nous-mêmes, en même temps que l'envie de poursuivre l'effort pour nous épanouir. Nous tenons ainsi notre salut.

Aide la Nature et travaille avec elle ; elle te reconnaîtra comme l'un de ses créateurs et fera sa soumission.

Les plus grands obstacles peuvent être surmontés grâce à une discipline régulière : c'est l'application pratique de la connaissance de la loi des cycles qui règne dans toute la Nature. Dans ce sens, l'action n'est pas une prouesse d'un jour, elle est un effort rythmé et progressif ; elle est une démarche organisée en vue de réaliser un programme : Krishna condamne formellement l'exagération des mortifications de toute sorte qui tourmentent la Nature, sans profit réel pour

l'âme. Il rappelle que la mesure doit régner dans toute discipline : “ la Voie n'est pas pour celui qui mange trop ou trop peu ”. L'ascèse qu'il préconise (tapas) est une discipline, destinée à aider l'individu à s'équilibrer et non à faire de sa vie une pénitence affligeante.

La sagesse consiste bien à aider la Nature dans ses voies, en tirant profit de ses enseignements. Hygiène du corps et hygiène du mental ont leur place dans la Gîtâ.

Constamment soumis aux sollicitations épuisantes de la vie moderne et, par là même, diminués physiquement et moralement, n'avons-nous pas besoin régulièrement d'un isolement provisoire “ loin des assemblées des hommes ” pour récupérer nos forces, grâce à une relaxation complète, et retrouver, dans l'exercice de la pensée, l'équilibre indispensable à une action efficace ?

L'hygiène de la nourriture est aussi importante. Mais elle ne se limite pas à l'alimentation du corps; l'âme également se nourrit, par le canal des sens; mais de cette manière le risque est grand pour elle de s'empoisonner. Les spectacles, les lectures, la musique ne sont pas tous salutaires pour l'individu inquiet et facilement désemparé. D'où l'injonction de Krishna de contrôler les sens.

À l'heure de l'angoisse, celui qui s'étend pour pleurer matérialise son échec et son impuissance : l'âme ne saurait résister à l'épreuve dans un corps prostré, aussi faut-il habituer le corps à une stature ferme. Le mental “ aussi difficile à dominer que le vent ” sera tenu sous contrôle “ grâce à un exercice régulier ” poursuivi dans toutes les circonstances. Un aspect essentiel de cet exercice est Vairagya — le contrôle de l'émotion. L'angoisse perd beaucoup de sa force quand nous nous interdisons de dramatiser la situation, de nous identifier à chaque détail, et de ressasser d'une façon morbide les circonstances de notre malheur.Pratiquer Vairagya ne veut pas dire ici que nous nions notre souffrance mais que nous refusons de la laisser s'amplifier par notre mental — ce “ grand destructeur du réel ”.

II faut se souvenir que la loi des cycles gouverne aussi la vie psychique : l'angoisse répond à un cycle. Au moment d'une crise, il faut se garder de décisions inspirées par le désespoir, car une période de calme relatif succède toujours à un paroxysme. Lorsque ce calme arrive, la sagesse consiste à tirer les leçons de l'épreuve et à prévoir les moyens d'affronter lucidement le nouveau cycle d'angoisse qui se présentera à nouveau si notre problème n'a pas été solutionné.

Cependant, même le Sage recherche ce qui est homogène à sa propre nature. Toutes les créatures agissent conformément à leur nature. Quelle sera alors l'utilité de la contrainte ?.

Toute discipline mal dosée est dangereuse; l'attitude extérieure n'est valable que si la nature intérieure répond : ici encore l'effort doit être conscient et soutenu par le désir réel du but recherché. On ne peut donc aller très loin dans une voie à moins de s'y engager de tout son être. Nous avons ici la troisième clef de la Gîtâ : Bhakti, la voie du cœur qui équilibre la connaissance et l'action.

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Bhakti est inséparable des deux autres voies : il faut comprendre pour aimer, aimer pour comprendre, et l'humain ne se confirme que dans l'acte d'Amour.

Nous l'avons déjà remarqué : l'angoisse s'attache à celui qui ne pense qu'à lui-même, qui s'aime et se recherche à travers les autres. L'amour spontané, gratuit, est au contraire le secret de la force des plus grands hommes.

La Gîtâ n'invite cependant pas à la sensiblerie, ni à l'affection tendre pour toutes les choses. La Nature elle-même n'épargne pas ses créatures : la vision d'Arjuna au XIe chapitre est terrifiante. Pourtant Krishna, le divin joueur de flûte, n'est pas un démon : quelque chose d'inouï se prépare dans ce grand barattage de la vie et nous y contribuons tous. La perception, même vague, du sens de la vie, ne peut laisser indifférent et cette intuition demeure tenace dans notre supra conscience ; notre cœur sait qu'il faut vivre chaque jour de notre existence, et cette confiance, petit à petit, libère l'Amour qui ne peut s'exprimer dans un climat d'insécurité et de doute.

Chaque leçon apprise nous humanise un peu plus ; il faut donc s'efforcer de comprendre le sens de chaque expérience, et la vivre de son mieux : les obstacles doivent être surmontés, et ils le seront sûrement un jour.

Dans la Gîtâ, Bhishma et Drona, ces carcans de l'humanité nouvelle, qui tyrannisent sa conscience, sont déjà condamnés par la poussée impétueuse de la vie. Il reste à l'homme-Arjuna à exécuter la sentence avec sagesse, c'est-à-dire à abattre ces guerriers, non comme des ennemis, mais comme des obstacles à un ordre plus vrai et nécessaire.

Chaque homme possède ainsi le pouvoir de réussir sur sa propre voie; devant l'angoisse il faut donc ESSAYER, car dans l'accomplissement de notre dharma, nous ne sommes pas seuls ; tout un aspect de nous-mêmes et de la Nature nous aide — et nous le savons. C'est ici que nous trouvons Bhakti. Le cœur a le pouvoir de sentir la palpitation de la vie et de se mêler à elle.

Tout mérite de retenir notre attention, chaque être a droit à notre intérêt, notre compréhension, notre sympathie, mais trop souvent le cœur ne s'émeut pas parce que l'œil de la raison s'attache aux aspects négatifs, répulsifs des choses et des êtres. Pourtant, même le plus vil des hommes possède, jusqu'à un certain degré une valeur positive qui ne peut laisser indifférent. Et être capable d'admirer, de contempler, une œuvre d'art, une fleur, un visage inconnu, un paysage - avec ferveur mais simplement, gratuitement - nous conduit sur la voie de la libération de l'angoisse.

C'est ainsi que le cœur s'ouvre à une réalité indicible qui dépasse le cercle infernal du moi séparé. Il se met à participer à son tour à l'acte d'Amour, qui est à la fois un don et une création. Car Bhakti n'est pas seulement une attitude intérieure de dévotion, c'est un élan créateur généreux.

Comme nous l'avons vu, chaque être incarné a une valeur propre dont le monde a collectivement besoin et qu'il doit faire fructifier méditer, penser à l'Harmonie

universelle ne suffit pas. Krishna insiste sur ce point : celui qui n'apporte pas sa part dans l'œuvre universelle “ est comme un voleur ” et “ vit en vain ”.

Beaucoup penseront : “ Comment, dans notre petite sphère, pouvons-nous participer à la vie de l'Univers ? ”. La réponse est simple : notre contribution commence dès l'instant où nous nous préoccupons un tant soit peu de l'intérêt des autres. En nous rendant progressivement disponibles pour les autres, dans toutes les circonstances, nous découvrons notre richesse, et notre vie prend enfin son sens le plus plein. Cette disponibilité implique, bien entendu, que nous soyons prêts à accepter nos semblables avec tolérance et compréhension, sans aucune distinction, et à leur donner l'aide et l'amour que mérite également tout individu de la fraternité humaine.

L'artiste construit une œuvre qui le dépasse; les parents entourent de soins l'enfant qui s'élèvera peut-être loin au-dessus d'eux; et tous les hommes contribuent à un avenir lumineux qu'ils ne connaîtront pas. Bhakti donne ainsi à la vie un caractère de consécration à des réalités supérieures, vivantes, qui dépassent largement le cadre de la personnalité ; elle communique à chaque action désintéressée une valeur nouvelle, unique, qui enrichit l'âme tout en la libérant, parce que de la sorte, elle s'approche tout naturellement du plan de la conscience universelle, symbolisé par Krishna, ou Christos.

L'homme qui est consacré et qui n'est pas attaché au fruit de ses actions atteint la quiétude." Pour ceux qui m'honorent constamment et me considèrent comme identique à tout je porte le fardeau de la responsabilité de leur bonheur " .

Cette attitude de consécration, qui respecte la vie et l'honore par une participation positive, ne peut être adoptée par un simple effort de volonté : elle jaillit spontanément d'un cœur apaisé qui se laisse peu à peu toucher par le message silencieux de toute chose et de tout être.

" Il y a dans le cœur de toutes les créatures, ô Airjuna, le Maître, lshwara, qui par sa force magique cause la rotation de toutes les choses et de toutes les créatures sur la roue universelle du temps. Que ce Maître soit ton seul sanctuaire... par sa grâce tu ontiendras le bonheur suprême. "

Depuis notre enfance jusqu'à nos vieux jours les années s'écoulent, nous apportant maintes expériences agréables et douloureuses. En saisissant la vie à pleines mains, nous découvrons notre pouvoir de jouissance, d'action et de création ; mais pourtant la vie nous reste toujours étrangère. C'est que nous ne réalisons pas la jonction entre la conscience et le monde où elle évolue, extérieurement et intérieurement. La clef de l'énigme se trouve précisément dans le mystère le plus profond du cœur humain, qui est la source de l'intuition. D'où l'injonction de Krishna à Arjuna de “ devenir un homme de méditation ”. Le contexte de cette phrase est bien clair : il ne s'agit pas de s'adonner sans trêve à des exercices spirituels, pour échapper au monde et se réfugier dans le "divin", mais de s'efforcer par une habitude régulière de méditation, d'ajouter une nouvelle

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dimension à notre existence journalière, en sensibilisant notre conscience au “ chant de la Vie ”, en lui faisant découvrir au fond d'elle-même la Source de cette Harmonie.

Ce Soi n'est pas un Père dont on puisse attendre des faveurs. Cette Réalité indicible, ce Krishna - Maître insaisissable, mais pourtant si proche - c'est nous-mêmes dans ce que notre être a d'éternel.C'est notre racine immuable, la source de toute notre puissance d'action, de pensée et de perception.

La Vie ne nous appartient pas ici-bas, nous lui appartenons; c'est cette profonde vérité qu'il faut d'abord découvrir pour réaliser finalement notre identité avec la Vie et son unité dans chacune de ses phases d'activité.On peut bien admettre théoriquement les enseignements de Krishna sur ce point. La méditation a le pouvoir de modifier la vision intérieure au point que ces enseignements deviennent une réalité expérimentale : c'est ici seulement qu'apparaît dans sa plénitude le sens de la vie. Dès lors, toutes les actions découlent de cette nouvelle optique; la conscience n'est plus isolée, contrainte, mais transposée dans le monde de l'universel où ne s'exerce plus la tyrannie de la peur de l'échec, de la frustration, de l'anéantissement. Les épreuves peuvent et doivent venir; elles n'ébranlent plus dangereusement l'âme qui par la méditation a trouvé un tel point d'appui, une île de repos au milieu de la tempête des sensations terrestres.

Dans cette quête du réel, la répétition d'une formule sacrée, d'une incantation, ou d'un mot chargé d'un symbolisme spirituel aide l'âme à s'élever .Elle la protège et la soutient aux moments d'angoisse ; mais, au stade où nous nous trouvons généralement, une telle pratique peut nous faire plus de mal que de bien. Tant que des mots et des formules n'éveillent rien en nous-mêmes que des idées erronées, tant que nous ne pensons au divin que comme à un asile de félicité et à un moyen d'échapper à la vie, il est bien préférable de ne s'appuyer que sur ses propres forces, de ne prendre refuge qu'en soi-même.La méditation est une recherche progressive; peu à peu, elle déverrouille la porte du cœur en évitant les débordements de la sentimentalité. Elle débouche sur un infini de puissance et de vie. “ Plus brillante que mille soleils ”, la lumière qu'elle découvre brille secrètement en chaque point de l'univers; même un peu de sa vision donne au guerrier l'énergie de surmonter tous les obstacles. La vie finit toujours par triompher de la mort : de la plus petite graine naît l'arbre géant qui ébranle de ses racines les vieux temples vides. Ainsi, dans la discipline régulière de la méditation monte lentement cette marée de la Foi véritable qui un jour inonde tout l'être intérieur, comme un océan où les torrents se jettent sans ébranler sa surface paisible.

Comme nous l'avons vu, il existe divers comportements devant une situation angoissante, et chacun de nous s'efforce, plus ou moins empiriquement, d'organiser des moyens de défense efficaces.En écoutant les instructions de Krishna, Arjuna s'affirme au contraire comme un homme qui refuse

l'empirisme pour rechercher délibérément une solution véritable à son conflit.

Et ici, précisément, se trouve l'apport spécifique de la Gîtâ dans le problème de l'angoisse : certes nous avons souvent grand besoin d'évasion pour reprendre haleine, régénérer nos forces, mais nous ne saurions continuer indéfiniment à subir ou esquiver l'angoisse : il faut se préparer à l'affronter de la manière la plus juste. Le yoga de la Gîtâ oppose à l'instinct une philosophie cohérente qui se prolonge dans l'action.

Par la découverte du sens de la vie, grâce à l'étude, l'observation de la vie et la méditation, aidées de l'expérience journalière, la Gîtâ engage à chercher la voie qui se révélera à la longue comme la plus satisfaisante : ce dharma, cette mission naturelle à chaque individu, tend à épanouir l'homme en lui permettant d'être authentiquement lui-même, c'est-à-dire d'exprimer de plus en plus la richesse intérieure de son Ego. Mais ce dharma n'est libérateur que s'il est accompli avec désintéressement, comme une démarche spontanée et généreuse. Il suppose non seulement la connaissance de soi-même et l'intuition du sens de la vie, mais aussi une vision claire du monde, libérée des débordements de l'émotion qui déforme les sensations et les frustre de leur message réel, en dramatisant les événements les plus naturels.

“ Sur le chemin de l'angoisse se trouve la liberté ” a dit Goethe. Il reste aux hommes à découvrir que la lutte libératrice n'est pas une entreprise égoïste visant à imposer à autrui une valeur individuelle ou collective, mais un effort constant de chaque être en vue de s'intégrer lui-même, sans contrainte, dans le mouvement universel qui prépare le règne d'un être nouveau.

Source : Textes Théosophiques

Helena Blavatskyfondatrice de la Société Théosophique

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LES ÉLÉMENTAUX

Un élémental est un centre de force, sans intelligence, sans caractère ou tendances morales, mais susceptible d'être dirigé par des pensées humaines qui peuvent, consciemment ou inconsciemment, lui donner une forme quelconque, voire jusqu'à une certaine intelligence ; il est visible dans sa forme la plus simple comme une perturbation dans un milieu transparent, semblable à celle que produirait “ un poisson de verre si transparent qu'il en serait invisible, nageant dans l'air d'une pièce ”, en laissant derrière lui un reflet tremblant comme l'air chaud au-dessus d'un poêle. En outre, des élémentaux attirés et vivifiés par certaines pensées peuvent s'installer dans l'organisme humain et en partager la gouverne avec l'ego. Il est très difficile alors de les en chasser.

C'est correct dans l'ensemble, excepté en ce qui concerne les élémentaux qui s'installent dans l'organisme humain. Cependant quelques classes d'élémentaux ont une intelligence et un caractère qui leur sont propres, mais dépassent de beaucoup notre compréhension. On devrait leur donner un autre nom.La classe d'élémentaux qui a le plus affaire avec nous répond à la description ci-dessus. Ce sont des centres de force ou d'énergie que nous faisons agir par la pensée et par des mouvements du corps. Nous agissons aussi sur eux et leur donnons forme par certaines pensées dont nous n'avons pas conscience. Par exemple quelqu'un peut donner l'apparence d'un insecte à un élémental, sans être capable de dire s'il avait ou non pensé à une telle chose. Il existe en effet dans chaque être humain de très vastes régions inconnues qu'il ne peut comprendre lui-même jusqu'à ce qu'il les ait expérimentées et seulement après bien des initiations. Dans l'ensemble il est inexact de dire que des élémentaux peuvent s'installer dans l'organisme humain et qu'il est très difficile alors de les en chasser. C'est seulement dans certains cas qu'un ou plusieurs

élémentaux sont attirés et peuvent s'installer dans l'organisme humain. Dans de tels cas on applique des règles spéciales. Mais nous n'avons pas à prendre ces cas en considération. Le monde élémental et notre monde s'interpénètrent et le monde élémental se trouve, par conséquent, toujours présent dans l'organisme humain.

Ce monde élémental étant automatique et semblable à une plaque photographique, tous les atomes qui continuellement atteignent l'organisme humain et le quittent, se revêtent des impressions transmises par les actes et les pensées d'une personne. Si donc celle-ci émet un fort courant de pensées, elle attire un plus grand nombre d'élémentaux et tous correspondent à une tendance ou couleur dominante. Les nouveaux arrivants trouvent alors une couleur ou une image homogène qu'ils adoptent immédiatement. Par contre, un homme qui a des pensées variées et multiples et dont la méditation n'est pas homogène mais pour ainsi dire en demi-teinte, permet ainsi aux élémentaux de s'installer dans une teinte spécifique et de s'en aller comme ils sont venus. Dans la première hypothèse, nous avons affaire à une masse d'élémentaux vibrants, électrifiés et colorés de façon semblable et, dans ce sens, nous pouvons parler d'un seul élémental, de même que nous identifions un certain homme comme Jones, bien que depuis des années il ait pris et rejeté de nouveaux atomes de matière grossière.

S'ils sont attirés et repoussés par les pensées, se déplacent-ils avec la rapidité de la pensée, par exemple d'ici à la planète Neptune ?

Ils se déplacent avec la rapidité de la pensée. Dans leur monde, il n'y a ni espace ni temps, dans le sens où nous entendons ces termes. Si Neptune se trouve être dans la sphère astrale de ce monde, ils peuvent s'y rendre avec cette rapidité ; sinon, ils n'y vont pas : mais il n'est pas nécessaire de résoudre ce "si" maintenant.

Mis à part la pensée, qu'est-ce qui détermine leurs mouvements, par exemple lorsqu'ils flottent dans une pièce ?

Les autres classes de pensées auxquelles nous avons fait allusion plus haut ; certaines exhalaisons d'êtres ; différents taux et proportions de vibrations entre les êtres; divers changements de magnétisme provoqués par les causes du moment, ou par la lune et l'année ; des polarités différentes ; des changements de son ; des changements d'influence provenant d'autres mentaux situés à une certaine distance.

Quand ils flottent peuvent-ils être vus par n'importe qui ou seulement par des clairvoyants ?

Clairvoyance est un mauvais terme. Ils peuvent être vus par des gens partiellement clairvoyants ; par beaucoup plus de gens que ceux qui sont conscients du fait.

Peut-on les photographier comme l'air s'élevant au-dessus du poêle chaud ?

Pas encore à ma connaissance; cependant ce n'est pas impossible.

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Est-ce que ce sont les lumières que les clairvoyants voient flotter dans la salle sombre des séances où l’on invoque des esprits ?

Dans la plupart des cas, c'est eux qui produisent ces lumières.

Quelle est leur relation avec la lumière, puisqu'il est nécessaire de tenir les séances dans le noir ?

Ce n'est pas leur relation avec la lumière qui rend l'obscurité nécessaire, mais le fait que la lumière provoque une agitation constante et des altérations dans le magnétisme de la pièce. On pourrait aussi bien accomplir tout ceci à la lumière du jour. Si j'étais capable de vous donner une explication claire “ de ce qu'est exactement leur relation avec la lumière ”, vous sauriez alors ce qui a été longtemps tenu secret, la clef du monde élémental. Ce secret est bien gardé parce qu'il est dangereux de le révéler. Peu importe votre degré de moralité, une fois que vous connaîtriez le secret, rien n'empêcherait la connaissance de pénétrer dans le mental d'autrui qui s'en servirait à des fins mauvaises.

On a remarqué que souvent l'attention interfère avec certains phénomènes ; par exemple un crayon ne peut écrire quand on le surveille mais il écrit dès qu'il est recouvert ; ou bien une question posée mentalement n'obtient pas de réponse tant que l'esprit n'est pas occupé à autre chose. Pourquoi ?

Cette sorte d'attention crée une confusion. Dans ce domaine nous utilisons le désir, la volonté, et la connaissance. Le désir est présent, mais la connaissance est absente. Quand le désir a bien pris forme et que l'attention s'est retirée, il y a souvent réalisation; mais quand nous maintenons notre attention, nous interrompons cette réalisation parce que nous n'exerçons en réalité qu'une demi-attention. Pour être utilisée, l'attention doit être d'une telle sorte que l'on puisse fixer la pointe d'une aiguille pendant un laps de temps indéterminé.

On dit que peu de gens peuvent assister sans danger à une séance de spiritisme, soit qu'il y ait contamination, sur le plan de l'esprit ou sur le plan astral, soit qu'il y ait épuisement de leur vitalité au profit des fantômes qui aspirent la force vitale du cercle par le médium, comme si ce cercle était un verre de limonade et ce médium la paille. Comment expliquer ce phénomène ?

C'est ce qui arrive très généralement. Les Hindous l'appellent le culte des Bhuts.

Pourquoi, les personnes qui assistent à une séance sont-elles aussi extrêmement et extraordinairement fatiguées le lendemain ?

Entre autres raisons, parce que le médium absorbe la vitalité au profit des “ fantômes ” ; souvent, également, d'abjects vampires, qui sont des élémentaires, sont présents.

Quels sont quelques-uns des dangers encourus aux séances ?

Les scènes que l'on peut voir - dans l'Astral - au cours de ces séances, sont horribles, d'autant plus que ces “ esprits ” - bhuts - se précipitent aussi bien sur les assistants que sur le médium. Et comme il n'y a pas de séance sans la présence de quelques-uns ou de nombreux élémentaires néfastes - êtres humains à demi-morts - il s'y passe beaucoup de vampirisations. Ces choses tombent sur l'assistance comme un nuage ou une grosse pieuvre et disparaissent en eux comme absorbés par une éponge. C'est une des raisons pour lesquelles il n'est pas bon d'assister aux séances en général. Les élémentaires ne sont pas tous néfastes, mais d'une façon générale, ils ne sont pas bons. Ce sont des coques et sur ce point il n'y a aucun doute. Il leur reste une action automatique et apparemment intelligente si elles proviennent de personnes fortement matérielles qui sont mortes attachées aux choses de la vie. Si elles proviennent de personnes de caractère opposé, elles n'ont pas autant de force. Mais il existe une catégorie de coques qui ne sont pas réellement mortes, comme celles provenant des suicidés ou des personnes décédées subitement, et celles des individus particulièrement méchants. Elles sont très puissantes. Des élémentaux en prennent possession et acquièrent une personnalité et une intelligence fictives qui sont exclusivement la propriété de la coque. Ils galvanisent les coques et les font entrer en action et peuvent ainsi voir et entendre comme s'ils étaient eux-mêmes des êtres semblables à nous. Dans ce cas, les coques agissent comme des personnes en état de somnambulisme. Par habitude, ils feront étalage des progrès réalisés pendant qu'ils étaient dans des corps de chair. De plus, vous savez que certaines personnes n'impriment pas leur façon de penser sur leurs molécules physiques avec autant d'intensité que peuvent le faire d'autres personnes. Ainsi nous comprenons pourquoi les idées exprimées par ces soi-disant “ esprits ” ne dépassent jamais les progrès les plus élevés atteints par des êtres humains vivants et aussi pourquoi ils adoptent les idées élaborées jour après jour par leurs fidèles. Dans l'Inde Ancienne on appelait cette séance le culte des Prêtas, Bhuts, Pisachas et Gandharvas. Je ne pense pas qu'un élémentaire susceptible d'avoir un mobile n'en ait jamais eu d'autres que de mauvais. Les autres élémentaires ne sont rien et n'ont aucun mobile; ce ne sont que des ombres que Caron a refusées au passage.

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Quel est le rapport entre la force sexuelle et les phénomènes ?

Elle est à leur base. Cette force est créatrice et constitue une sorte de réserve. On peut la perdre aussi bien par l'action mentale que par l'acte physique. Sa partie subtile peut être gaspillée par les pensées imaginaires du mental, tandis que les actes physiques en épuisent la partie grossière, “ support ” (upadhi) de la première.

Pourquoi tant de médiums trichent-ils, même quand ils peuvent produire de vrais phénomènes ?

C'est l'effet de la pratique de ces choses qui, en elle-même, est une énorme tricherie et en agissant sur un mental irresponsable entraîne une forme plus basse de tricherie dont la forme supérieure quelle qu'elle soit n'est elle-même qu'une duperie. En outre, un médium est inévitablement un être déséquilibré. Ils manipulent ces forces pour de l'argent et c'est assez pour attirer toute la méchanceté de leur époque. Ils utilisent des espèces de matière vraiment grossières qui produisent une irritation dans les parties correspondantes du caractère moral, d'où des écarts hors du sentier de l'honnêteté. C'est une grande tentation. Vous ne savez pas, non plus, quelle férocité il y a chez ceux “ qui ont payé ” pour assister à une séance et “ en veulent pour leur argent ”.

Lorsqu'un clairvoyant me dit “ voir autour de moi une bande de nombreux esprits ” et parmi eux un vieillard qui serait un personnage éminent, que voit-il réellement ? Est-ce des coques vides et dépourvues de sens ? Si oui, qu'est-ce qui les a amenées là ? Est-ce des élémentaux qui ont tiré leur forme soit de mon mental, soit du sien ?

Je pense que ce sont des coques, des pensées et d'anciennes images astrales. Si par exemple, vous avez vu une fois cet éminent personnage et que vous éprouviez pour lui un grand respect ou une grande crainte, son image s'est gravée dans votre sphère astrale par des empreintes plus profondes que d'autres images et peut être vue, toute votre vie durant, par des voyants qui, s'ils ne sont pas entraînés — comme c'est le cas de tous ici — ne peuvent dire si c'est une image ou une réalité et chaque vision est, alors, une revivification de l'image. En outre, tous ne verraient pas la même chose. Par exemple que vous tombiez en vous blessant et il émergera sous les yeux de n'importe quel voyant tous les événements similaires et des événements anciens oubliés.

Le monde astral n'est qu'un ensemble d'illusions ; les gens pénètrent dans ce monde et par la nouveauté de la chose et l'exclusivité du pouvoir, ils s'égarent en croyant vraiment voir des réalités alors qu'ils n'ont fait qu'enlever une mince pellicule de poussière.

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L'arbre meurtMenaces sur la forêt québecoise

Par Kam, de Québec

Richard Desjardins est un chanteur québécois. Il écrit des choses comme "Prends le sentier derrière les jalousies des villageois, le vent d'une seule main y secoue la forêt…" ou "ton flanc et ta gorge déployées/ sous l'empire d'une étrange sentence/ une foudre étonnante rêve déjà/ d'embraser la forêt de ton innocence." Récemment, il a réalisé un documentaire, “ l'Erreur Boréale ”. Ce film a eu un grand impact ici, car, pour la première fois des images dévoilaient ce qui se passe au cœur de la forêt boréale québécoise.

Coupe à blanc

C'est pas très joli. On y découvre d'immenses étendues complètement rasées, et des machines monstrueuses qui coupent sans interruption, qui soulèvent les grands arbres dans les airs, leur arrachant des craquements sinistres. Autour des rivières et des routes, on laisse quelques rangées d'arbres, qui maintiennent l'illusion pour les habitants et les touristes d'une forêt immense, naturelle, bruissante de vie et d'esprits. La réalité, ce sont donc ces coupes à blanc, comme on les appelle, c'est l'absolue mainmise des compagnies de pâte à papier et des scieries sur l'ensemble de la forêt. Même les réserves fauniques subissent les assauts des tronçonneuses et on ne sait pas où vont les animaux après leur passage. Les territoires "ancestraux" des autochtones ne sont pas plus épargnés. Les Amérindiens ont des territoires de chasse, où ils ont l'exclusivité des droits de chasse et de trappe. Mais dans le film, un Indien Cri du village de Waswanipi témoigne que sur les 55 territoires de trappe autour du village, 42 sont pillés par les compagnies forestières. On coupe plus de bois que la forêt en produit, donc on coupe de plus en plus vers le Nord, où la repousse des arbres est beaucoup plus lente. Chaque année, on coupe l'équivalent de dix stades olympiques en volume de bois, et la forêt n'en produit que sept. Chaque année donc, trois stades olympiques de trop sont coupés.

La politique de la fuite en avantMais ce n'est pas l'interprétation du gouvernement, qui a alloué des concessions aux grandes compagnies, qui a partagé la forêt en grands domaines de coupe. Elle doit être rentabilisée au maximum. En 1987, le gouvernement a créé les Contrats d'Approvisionnement

et d'Aménagement Forestier": Il assure la ressource forestière pour 25 ans renouvelables aux compagnies, et en échange celle-ci doivent assurer le renouvellement de la forêt, mais c'est l'État (donc les citoyens) qui paie pour les dommages , qui paie pour que les compagnies replantent. Un logiciel, "Sylva", s'occupe de déterminer la quantité acceptable de coupe. Pour le calculer, on effectue des hypothèses de rendement sur 120 ans. Cela signifie en réalité qu'on peut prendre en compte n'importe quelles variables pour atteindre des objectifs de profit à court terme. Par exemple aujourd'hui, le plan du gouvernement (dévoilé début décembre, soit après toutes les réactions au film de Desjardins) affirme que par des aménagements intensifs (nouvelles machines, nouvelles techniques, nouvelles semences transgéniques…), la productivité de la forêt va s'accroître de 22% d'ici à 60 ans. Ces projections permettent de justifier le volume de bois coupé aujourd'hui…Dans LE DEVOIR du 3 décembre, le porte-parole de la Coalition sur les forêts vierges nordiques dénonce la fuite en avant du gouvernement, qui prévoit d'atteindre un "rendement accru" alors que le "rendement soutenu", objectif actuel, n'est toujours pas atteint. La rentabilisation de la forêt pose d'autres problèmes: C'est l'essence d'épinette (un résineux) qui est recherchée. Or, après une coupe à blanc, ce sont les feuillus qui repoussent les premiers. Mais ceux-ci ne sont pas rentables, il sont 'nuisibles', car ils empêchent la repousse plus rapide des épinettes. Donc, on balance sur les jeunes pousses du poison, et on embauche des milliers de travailleurs saisonniers pour planter de l'épinette (ceux-ci n'ont d'ailleurs aucune formation et souvent les arbres ne poussent pas, bien que les compagnies reçoivent de l'argent pour chaque pousse plantée…). On aboutit à un système de monoculture, à un écosystème appauvri, beaucoup plus vulnérable aux épidémies. Les animaux disparaissent, comme les vieux arbres.

Timides réactionsLe documentaire de Desjardins a fait tout de même réagir, il a permis de dissiper l'illusion du consensus à propos de l'exploitation de la forêt, bien des ingénieurs forestiers remettent en cause les projections du gouvernement et les méthodes des compagnies. Les médias ont commencé à s'intéresser au problème. Mais on a vu que le dernier projet gouvernemental reste dans la même logique, en l'accentuant encore. Il prévoit de vendre aux enchères les droits de coupe jusqu'ici monopole de quelques compagnies. En effet, le rapport déplore que certaines parcelles de les forêt ne sont pas suffisamment rentabilisées, et donc les droits de coupe sur ces parcelles seront attribués à de petites entreprises locales. Pourquoi garder une forêt diversifiée et vivante? Il ne faut garder que ce qui peut rapporter, récitent les économistes. "Ils ont raison / comme des cadavres" répond Desjardins. Et il montre un arbre qui tombe, comme un bout d'humanité qui meurt là, au coeur de la forêt boréale.

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A L E X A N D R Epar Plutarque

Les débuts

1 - Objet que Plutarque se propose en écrivant la vie d'Alexandre.

La vie d'Alexandre, roi de Macédoine, que je me propose d'écrire dans ce volume, m'offre un si grand nombre de faits importants, que, pour toute préface à cet ouvrage, je prierai mes lecteurs de ne pas me faire un crime si, au lieu de raconter en détail toutes ces actions célèbres, je me contente d'en rapporter en abrégé la plus grande partie. Je n'écris pas une histoire, mais une Vie; d'ailleurs ce n'est pas toujours dans les actions les plus éclatantes que se montrent davantage les vertus ou les vices des hommes. Une action ordinaire, une parole, un badinage font souvent mieux connaître le caractère d'un homme que des batailles sanglantes, des siéges et des actions mémorables. Les peintres prennent la ressemblance de leurs portraits dans les yeux et les traits du visage, où le naturel et les mœurs éclatent plus sensiblement; ils soignent beaucoup moins les autres parties du corps. Qu'il me soit de même permis de pénétrer dans les plus secrets replis de l'âme, afin d'y saisir les traits les plus marqués du caractère, et de peindre, d'après ces signes, la vie de ce grand homme, en laissant à d'autres le détail des combats et des actions les plus éclatantes.

2 - Alexandre descend des héros mythiques.

Il passe pour constant que du côté paternel Alexandre descendait d'Hercule par Caranus, et que du côté de sa mère il remontait, par Néoptolème, jusqu'à Achille. On dit que Philippe (père d’Alexandre) étant à Samothrace, dans sa première jeunesse, y fut initié aux mystères avec Olympias (mère d’Alexandre), alors enfant et orpheline de père et de mère. Il en devint amoureux; et, après avoir obtenu le consentement d'Arymbas, frère de cette princesse, il l'épousa. La nuit qui précéda celle de leur entrée dans la chambre nuptiale, Olympias songea qu'à la suite d'un grand coup de tonnerre la foudre était tombée sur elle

et avait allumé un grand feu, qui, après s'être divisé en plusieurs traits de flamme, se dissipa promptement. Philippe, de son côté, quelque temps après son mariage, songea qu'il scellait le sein de sa femme et que le cachet portait l'empreinte d'un lion. Les devins, regardant ce songe comme suspect, conseillèrent à Philippe de veiller avec soin sur sa femme; mais Aristandre de Telmisse dit que ce songe marquait la grossesse de la reine : “ Car, ajouta-t-il, on ne scelle point des vaisseaux vides; et Olympias porte dans son sein un fils qui aura le courage d'un lion. ” On vit aussi, pendant qu'Olympias dormait, un dragon étendu auprès d'elle; et l'on prétend que ce fut surtout cette vision qui refroidit l'amour et les témoignages de tendresse de Philippe, qui depuis n'alla plus si souvent passer la nuit avec elle; soit qu'il craignît de sa part quelques maléfices ou quelques charmes magiques, soit que par respect il s'éloignât de sa couche, qu'il croyait occupée par un être divin.

3 – Jupiter couché dans le lit d’Olympias sous la forme d’un serpent/dragon.

On rapporte à ce sujet une autre tradition : les femmes de cette contrée sont, dit-on, sujettes, de toute ancienneté, à être possédées de l'esprit d'Orphée et de la fureur divine qu'inspire le dieu Bacchus, d'où leur vient le nom de Clodones et de Mimallones; elles ont à peu près les mêmes pratiques que les femmes édoniennes et thraciennes, qui habitent les environs du mont Hémus. Il semble même que c'est des cérémonies qu'observent ces dernières femmes qu'est dérivé le mot grec thresculein, qui signifie exercer un culte superstitieux. Olympias, plus livrée que les autres femmes à ces superstitions ferventes, y mêlait des usages encore plus barbares, et traînait souvent après elle, dans les chœurs de danses, des serpents privés, qui, se glissant hors des corbeilles et des vans mystiques où on les portait, et s'entortillant autour des thyrses de ces bacchantes, jetaient l'effroi parmi les assistants. Cependant Chéron de Mégalopolis, que Philippe envoya consulter l'oracle de Delphes après le songe qu'il avait eu, lui rapporta un ordre du dieu de sacrifier à Jupiter Ammon et de rendre à ce dieu des honneurs particuliers. On ajoute qu'il perdit un de ses yeux, celui qu'il avait mis au trou de la porte d'où il avait vu Jupiter couché auprès de sa femme, sous la forme d'un serpent. Olympias, au rapport d'Ératosthène, ne découvrit qu'à Alexandre seul, lorsqu'il partit pour l'armée, le secret de sa naissance, et l'exhorta à n'avoir que des sentiments dignes de cette auguste origine. D'autres, au contraire, prétendent qu'elle avait horreur de cette fable; et que, la regardant comme une impiété, elle disait à cette occasion : “ Alexandre ne cessera-t-il pas de me susciter des querelles avec Junon? ”

4 – Alexandre vient au monde le jour où le temple de Diane à Éphèse a brûlé. Alexandre naquit le 6 du mois d'Hécatombéon, que les Macédoniens appellent Loüs, le même jour que le temple de Diane fut brûlé à Éphèse. Hégésias de Magnésie fait sur cet événement une réflexion si froide, qu'elle aurait pu éteindre cet incendie : “ Il ne faut pas s'étonner, dit-il, que ce temple ait été brûlé, Diane étant

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occupée ce jour-là auprès d'Olympias, pour la naissance d'Alexandre. ” Tous les mages qui se trouvaient alors à Éphèse, persuadés que l'embrasement du temple était le présage d'un plus grand malheur, couraient dans les rues en se frappant le visage, en criant que ce jour avait enfanté pour l'Asie le fléau le plus redoutable. Philippe (père d’Alexandre), qui venait de se rendre maître de Potidée, reçut vers ce même temps trois heureuses nouvelles : la première, que Parménion avait défait les Illyriens dans une grande bataille; la seconde, qu'il avait remporté le prix de la course des chars aux jeux olympiques; la troisième, qu'Alexandre était né. La joie que ces trois nouvelles devaient naturellement lui causer fut encore augmentée par les devins qui l'assurèrent qu'un enfant dont la naissance concourait avec trois victoires serait lui-même invincible.

5 – Il s'exhalait du corps d’Alexandre une odeur agréable, qui parfumait ses vêtements. La forme de son corps n'est nulle part mieux représentée que dans les statues de Lysippe, le seul statuaire auquel Alexandre eût permis de le jeter en fonte. Plusieurs de ses successeurs et de ses amis affectèrent bien dans la suite d'imiter les manières de ce héros; mais Lysippe fut le seul qui rendit parfaitement l'attitude de son cou qu'il penchait un peu sur l'épaule gauche, et la douceur qui paraissait dans ses yeux. Apelle, qui le peignit sous la forme de Jupiter armé de la foudre, ne sut pas saisir la couleur de son teint ; il la fit plus brune et plus sombre qu'elle n'était naturellement ; car Alexandre avait la peau très blanche, et cette blancheur était relevée par une teinte d'incarnat plus marquée sur son visage et sur sa poitrine que dans le reste du corps. J'ai lu, dans les Mémoires d'Aristoxène, que sa peau sentait bon; qu'il s'exhalait de sa bouche et de tout son corps une odeur agréable, qui parfumait ses vêtements. Cela venait peut-être de la chaleur de son tempérament, qui était tout de feu; car, selon Théophraste, la bonne odeur est la suite de l'élaboration parfaite que la chaleur naturelle donne aux humeurs. Aussi les pays les plus secs et les plus chauds sont ceux qui produisent avec plus d'abondance les meilleurs aromates, parce que le soleil y pompe toute l'humidité qui, répandue sur la surface des corps, est un principe de corruption. C'était sans doute de cette chaleur naturelle que venait le courage d'Alexandre et son goût pour le vin.

6 – Passionné pour la gloire et la vertu, non pour les voluptés et les richesses.Il fit connaître dès son enfance qu'il serait tempérant dans les plaisirs ; impétueux et ardent pour tout le reste, il était peu sensible aux voluptés et n'en usait qu'avec modération : au contraire, l'amour de la gloire éclatait déjà en lui avec une force et une élévation de sentiments bien supérieures à son âge. Mais il n'aimait pas toute espèce de gloire et ne la cherchait pas indifféremment en tout, comme son père Philippe, qui ambitionnait, avec une vanité de sophiste, ce11e de l'éloquence, et faisait graver sur sa monnaie les victoires qu'il avait remportées aux jeux olympiques. Les amis d'Alexandre lui demandèrent un jour s'il n'irait pas disputer à ces jeux le prix de la course, à laquelle il était très léger : “ Je m'y présenterais, leur dit-il, si je devais avoir des rois pour rivaux. ”.

En général il eut de l'éloignement pour les exercices des athlètes; et, quoiqu'il eût souvent fait célébrer des jeux où il proposait des prix pour les poètes tragiques, pour les joueurs de flûte et de lyre et même pour les rapsodes ; quoiqu'il eût donné des combats de gladiateurs et de toute espèce d'animaux, jamais il ne proposa, du moins avec plaisir, les combats du ceste et du pancratium. Il reçut un jour des ambassadeurs du roi de Perse, qui vinrent en Macédoine pendant que Philippe était absent; il ne les quitta pas un instant et les charma par sa politesse ; au lieu de leur faire des questions frivoles ou puériles, il s'informa de la distance où la Macédoine était de la Perse et des chemins qui conduisaient aux provinces de la Haute-Asie; il leur demanda comment leur roi se comportait envers ses ennemis; enfin, quelles étaient la force et la puissance des Perses. Les ambassadeurs, pleins d'admiration, ne purent s'empêcher de dire que cette habileté de Philippe, qu'on vantait si fort, n'était rien en comparaison de la vivacité d'esprit et des grandes vues de son fils. Aussi toutes les fois qu'on venait lui apprendre que Philippe avait pris quelque ville considérable, ou qu'il avait remporté une grande victoire, loin d'en montrer de la joie, il disait à ses compagnons : “ Mes amis, mon père prendra tout; il ne me laissera rien de grand et de glorieux à faire un jour avec vous. ” Passionné comme il l'était, non pour les voluptés et les richesses, mais pour la gloire et la vertu, il pensait que plus l'empire que son père lui laisserait aurait d'étendue, moins il aurait d'occasions de s'illustrer par lui-même ; et, dans l'idée que Philippe, en augmentant chaque jour ses conquêtes, lui consumerait, pour ainsi dire, les belles actions qu'il aurait pu faire, il désirait, non d'avoir de la richesse, du luxe et des plaisirs, mais de recevoir des mains de son père un royaume où il eût à faire des guerres, à livrer des batailles, à recueillir une vaste moisson de gloire.

7 - Il avait auprès de lui, comme il convenait à son rang, un grand nombre de maîtres et de gouverneurs qui veillaient à son éducation ; mais elle était dirigée par Léonidas, homme de mœurs austères et parent de la reine Olympias. Comme il refusait le titre de pédagogue, dont les fonctions sont aussi nobles qu'honorables, les autres, par égard pour sa dignité et pour sa parenté avec la reine, l'appelaient le précepteur, le gouverneur d'Alexandre. Le titre et les fonctions de pédagogue étaient attribués à Lysimaque d'Acarnanie, qui n'avait aucun agrément dans l'esprit; mais, comme il se nommait lui-même Phénix, qu'il donnait à Alexandre et à Philippe les noms d'Achille et de Pélée, il savait plaire et occupait la seconde place auprès du jeune prince.

8 - Il dompte Bucéphale, cheval prédestiné, compagnon de toutes ses conquêtes.Un Thessalien, nommé Philonicus, amena un jour à Philippe un cheval nommé Bucéphale, qu'il voulait vendre treize talents. On descendit dans la plaine pour l'essayer; mais on le trouva difficile, farouche et impossible à manier: il ne souffrait pas que personne le montât ; il ne pouvait supporter la voix d'aucun des écuyers de Philippe et se cabrait contre tous ceux qui voulaient l'approcher. Philippe, mécontent et croyant

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qu'un cheval si sauvage ne pourrait jamais être dompté, ordonna qu'on l'emmenât. Alexandre, qui était présent, ne put s'empêcher de dire : “Quel cheval ils perdent là par leur inexpérience et leur timidité! ” Philippe, qui l'entendit, ne dit rien d'abord ; mais Alexandre ayant répété plusieurs fois la même chose et témoigné sa peine de ce qu'on renvoyait le cheval, Philippe lui dit enfin : “ Tu blâmes des gens plus âgés que toi, comme si tu étais plus habile qu'eux et que tu fusses plus capable de conduire. ce cheval. -Sans doute, reprit Alexandre, je le conduirais mieux qu'eux. - Mais si tu n'en viens pas à bout, quelle sera la peine de ta présomption? - Je paierai le prix du cheval ”, repartit Alexandre. Cette réponse fit rire tout le monde; et Philippe convint avec son fils que celui qui perdrait paierait les treize talents. Alexandre s'approche du cheval, prend les rênes et lui tourne la tête en face du soleil, parce qu'il avait apparemment observé qu'il était effarouché par son ombre, qui tombait devant lui et suivait tous ses mouvements. Tant qu'il le vit souffler de colère, il le flatta doucement de la voix et de la main ; ensuite laissant couler son manteau à terre, d'un saut léger il s'élance sur le cheval avec la plus grande facilité. D'abord il lui tint la bride serrée, sans le frapper ni le harceler; mais quand il vit que sa férocité était diminuée et qu'il ne demandait plus qu'à courir, il baisse la main, lui parle d'une voix plus rude, et, lui appuyant les talons, il le pousse à toute bride. Philippe et toute sa cour, saisis d'une frayeur mortelle, gardaient un profond silence; mais, quand on le vit tourner bride et ramener le cheval avec autant de joie que d'assurance, tous les spectateurs le couvrirent de leurs applaudissements. Philippe en versa des larmes de joie, et, lorsque Alexandre fut descendu de cheval, il le serra étroitement dans ses bras. “ Mon fils, lui dit-il, cherche ailleurs un royaume qui soit digne de toi; la Macédoine ne peut te suffire. ”

9 – Aristote, le plus savant et le plus célèbre des philosophes de son temps est chargé de son éducation.Philippe avait observé que le caractère de son fils était difficile à manier et qu'il résistait toujours à la force, mais que la raison le ramenait aisément à son devoir: il s'appliqua donc lui-même à le gagner par la persuasion, plutôt que d'employer l'autorité. Et, comme il ne trouvait pas, dans les maîtres qu'il avait chargés de lui enseigner la musique et les belles-lettres, les talents nécessaires pour diriger et perfectionner son éducation, travail si important, et qui, selon Sophocle, exige plus d'un frein et plus d'un gouvernail; il appela auprès de lui Aristote, le plus savant et le plus célèbre des philosophes de son temps, et lui donna, pour prix de cette éducation, la récompense la plus flatteuse et la plus honorable. Il rétablit la ville de Stagire, patrie de ce philosophe, qu'il avait lui-même ruinée, et la repeupla en y rappelant ses habitants qui s'étaient enfuis, ou qui avaient été réduits en esclavage. Il assigna, pour les études et les exercices de son fils, un lieu appelé Nymphéum, près de Miéza, où l'on montre encore des bancs de pierre qu'Aristote y avait fait placer, et des allées couvertes pour se promener à l'ombre. Il paraît qu'Alexandre apprit de ce philosophe, non seulement la morale et la politique, mais encore les sciences plus secrètes et plus profondes, que ses disciples appelaient particulièrement acroamatiques et

époptiques, et qu'ils avaient soin de cacher au vulgaire. Alexandre, après qu'il fut passé en Asie, ayant appris qu'Aristote avait publié des ouvrages où il traitait de ces sciences, lui écrivit une lettre pleine de liberté, dans laquelle il se plaignait au nom de la philosophie, qui était conçue en ces termes : “ Alexandre à Aristote, salut. Je n'approuve pas que vous ayez donné au public vos livres des sciences acroamatiques. En quoi donc serions-nous supérieurs au reste des hommes, si les sciences que vous m'avez apprises deviennent communes à tout le monde? J'aimerais mieux encore les surpasser par les connaissances sublimes que par la puissance. Adieu. ” Aristote, pour consoler cette âme ambitieuse et pour se justifier lui-même, lui répondit que ces ouvrages étaient publiés et qu'ils ne l'étaient pas. Il est vrai que ses traités de métaphysique sont écrits de manière qu'on ne peut ni les apprendre seul, ni les enseigner aux autres et qu'ils ne sont intelligibles que pour les personnes déjà instruites. Il me semble aussi que ce fut Aristote qui lui donna, plus qu'aucun autre de ses maîtres, le goût de la médecine; car ce prince ne se borna pas seulement à la théorie de cette science, il secourait ses amis dans leurs maladies et leur prescrivait un régime et des remèdes, comme il paraît par ses lettres.

10 – Il puise son goût pour l’art militaire dans l’Iliade d'Homère. Il avait aussi un goût naturel pour les belles-lettres et portait jusqu'à la passion l'amour de la lecture et de l'étude. Il faisait le plus grand cas de l'lliade, qu'il appelait la meilleure provision pour l'art militaire. Aristote lui donna l'édition de ce poème qu'il avait corrigée et qu'on nommait l'édition de la cassette. Alexandre, au rapport d'Onésicritus, la mettait la nuit sous son chevet avec son épée. Comme dans les provinces de la Haute-Asie il ne lui était pas facile de se procurer des livres, il écrivit à Harpalus de lui en envoyer, et se procura par son moyen les Oeuvres de Philistus, un grand nombre de tragédies d'Euripide, de Sophocle et d'Eschyle, avec les Dithyrambes de Télestes et de Philoxène. Il eut pendant longtemps la plus grande admiration pour Aristote; il ne l'aimait pas moins, disait-il, que son père, parce qu'il n'avait reçu de celui ci que la vie, au lieu qu'Aristote lui avait appris à mener une bonne vie. Mais dans la suite ce philosophe lui devint suspect; et son élève, sans lui faire d'ailleurs aucun mal, cessa de lui donner ces témoignages d'une vive affection qu'il lui avait prodigués jusqu'alors : signe certain de l'éloignement qu'il avait conçu pour lui. Mais ce changement de disposition ne bannit point de son âme ce goût inné, cet amour ardent de la philosophie, dans lequel il avait été élevé. Les honneurs qu'il rendit à Anaxarque, le don de cinquante talents qu'il envoya au philosophe Xénocrate, son estime constante pour Dandamis et pour Calanus, en sont autant de preuves.11 – Le chêne d'Alexandre témoigne de ses premiers exploits à seize ans. Pendant que Philippe faisait la guerre aux Byzantins, Alexandre, qu'il avait laissé en Macédoine, chargé seul du gouvernement et dépositaire du sceau royal, quoiqu'il n'eût alors que seize ans, soumit les Médares qui s'étaient révoltés, prit leur ville capitale, les en

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chassa, mit à leur place de nouveaux habitants tirés de divers peuples et donna à la ville le nom d'Alexandropolis. Il se trouva à la bataille que Philippe livra contre les Grecs à Chéronée; et ce fut lui, dit-on, qui chargea le premier le bataillon sacré des Thébains. On voyait encore de mon temps, près du Céphise, un vieux chêne près duquel on avait tendu son pavillon, et qu'on appelait le chêne d'Alexandre. Ce fut dans le voisinage de ce lieu qu'on enterra les Macédoniens qui avaient péri à cette bataille. Tous ces exploits ne pouvaient qu'inspirer à Philippe un grand amour pour son fils; et il était ravi d'entendre les Macédoniens donner à Alexandre le nom de roi, et à Philippe celui de général.

Qui était Alexandre le Grand

Alexandre représenté d'après natureavec les cornes sacrées de l'initié aux mystères

La fascination qu'a exercé le personnage d'Alexandre est universelle autant que son destin qui est de l'ordre du surnaturel. Voulant ignorer cette face secrète, les historiens s'émerveillent sans comprendre. Car il n'y a pas deux Alexandre-le-Grand comme il n'y a pas d'autre Jésus-Christ. L'association entre ces deux noms n'est pas fortuite, car l'histoire ésotérique - la véritable histoire - révèle qu'Alexandre était chargé de tracer un chemin entre l'occident et l'orient - par le bais de l'hellénisme - pour ouvrir la voie au christianisme qui viendrait ensuite. Alexandre n'a jamais voulu édifier un ordre mondial, mais plutôt tendre un fil entre les nations indo européennes de race aryenne. En ce temps là, le monde commençait aux colonnes d'Hercule et se terminait en Inde. Alexandre lia les deux extrémités, et s'en revint une fois la tâche accomplie. Sa naissance, son éducation et ses conquêtes s'enchaînent comme un programme préparé avant son incarnation. Des signes en témoignent, depuis l'incendie du temple d'Ephèse qui annonçait sa venue, jusqu'à sa mort à 33 ans – chiffre de l'accomplissement de l'oeuvre. Alexandre est un prédestiné, sacrifié à une mission qu'il exécute avec une détermination absolue, dédaignant toute autre préoccupation humaine.

Ainsi, les récits de ses combats au corps à corps, seul et encerclé d'ennemis, à genoux, adossé à un mur, le poumon droit transpercé d'une grosse flèche-hameçon à bout portant, mais continuant à manier son épée de la main gauche - ces récits ont tellement frappé les observateurs que son nom fut associé aux héros mythiques auxquels on rendait un culte.Ce n'était pas un général qui envoie ses troupes à la mort en se pavanant sur un char d'apparât. Les observateurs ont décrit minutieusement son comportement chevaleresque, sa vie spatiate au milieu des soldats, ses témérités inimaginables et les blessures dont il était couvert de la tête aux pieds. Presqu'agonisant, il leva la tête avant de s'évanouir pour dire à ses officiers désespérés devant la gravité de sa blessure : « Si vous craignez ma mort, comment croira t-on que je ne la craignais pas ». Alexandre qui se savait élu pour remplir une mission universelle méprisait le danger et la souffrance. Le monde humain n'était pas le sien. Il vient d'ailleurs et il sait qu'il y retourne.Il se savait protégé par une puissance supérieure dont il était l'instrument.Toutefois, un missionné pour ce type d'opération cosmique ne doit compter que sur ses forces et jamais sur un secours du ciel. En effet, s'il est descendu pour accomplir cette mission, c'est précisément parce que le succès repose sur lui. Il est un agent céleste.Cette position lui donnait une absolue confiance en lui-même, et le droit de vie et de mort au nom de la Justice.Malheur aux traîtres, malheur aux violeurs, malheur aux indisciplinés. Il savait être terrible.Alexandre pourchassa l'assassin du roi de Perse - son grand ennemi - afin de le venger. Lors d'un banquet, il se lève et tue un compagnon qui vient de manquer de respect à la puissance divine qu'il incarne. On ne plaisante pas avec le sacré, et Alexandre connaît le sens de son nom : « celui qui repousse l'ennemi » (que l'on traduit abusivement par « défenseur de l'homme »)

Alexandre n'est pas un mondialisateur qui mélange les cultures pour unifier les peuples. Il s'adapte aux coutumes, respecte les traditions, protège les systèmes religieux. Il scandalise ses soldats, lorsqu'ayant conquis la Perse, il adopte le mode de vie perse jusque dans le vêtement. Les grecs sont outragés.Il n'impose pas l'ordre et la culture hellénistique car ce n'est pas sa mission. Il demeure pour lui-même un adepte de Dyonisos, le dieu extatique en marge de l'ordre social Apollinien. On raconte les longues libations durant les orgies sacrées qui entrecoupaient les combats. Alexandre reste éveillé des jours et des nuits, pour combattre ou bien pour boire. Ses habitudes sont entourées d'un voile laissant croire qu'entre deux opérations militaires, il noyait l'ennui dans le vin. Or le sens des rites dyonisiaques nous est inconnu. En dehors de sa fonction de chef militaire, le guerrier paraît s'ennuyer. Selon les historiens de l'époque, Alexandre n'a qu'un seul but, et en dehors de cet objectif, la vie ne l'intéresse pas, ni même de laisser un empire à la postérité.

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Son action est d'un ordre magique. Elle est au délà des résultats apparents. Pour preuve, au moment de rendre l'âme à Babylone, lors du retour des Indes, lorsqu'on lui demande qui va lui succéder, il répond : « Qu'importe, que le meilleur me remplace ». Qu'importe en effet puisque sa misson est remplie et qu'il va enfin rejoindre les dieux, lesquels sont comme des frères aînés. Parfois, Alexandre laisse poindre du dépit au sujet des dieux qui surpervisent tout ça depuis leur palais tandis que leur mercenaire répand son sang et celui de ceux qui l'affrontent.A l'issue d'un combat où il est blessé à la jambe, il déclare : « Voyez ce sang qui se répand de ma plaie, il n'est pas comme celui qui coule dans les veines des dieux ».Il y a là une indication ésotérique en relation avec le destin du Christ qui viendra répandre un sang porteur d'une essence divine.Alexandre, agent de reconnaissance de la nouvelle révélation, a répandu le sien sur plus d'un champ de bataille, entre la Grèce et l'Inde.Le destin d'Alexandre et celui de Jeanne d'Arc révèlent des signes attestant d'une mission supérieure dont l'effet recherché, au délà des résultats tangibles, est d'ordre magique.Ces destinées héroïques ont le même caractère de sacrifice au service d'une puissance divine que l'imagerie chrétienne représente comme l'archange Michaël - « celui qui est comme Dieu » - dont Alexandre et Jeanne semblent être des incarnations, se retirant une fois leur mission accomplie, et dont le sort tragique identique est d'être trahi par leurs proches. Alexandre qui s'est moqué de toutes les lances, épées et flèches dont son corps portait les cicatrices, sera finalement empoisonné à l'issue d'un banquet donné par l'un de ses officiers.

Les initiations qu'Alexandre reçut en Egypte, en Perse ou en Inde sont d'un caractère symbolique métaphysique. Partout, il est reconnu comme envoyé des dieux. Mais comme le Christ auquel il fraie une voie dans le monde matériel, Alexandre repousse la tentation d'établir un royaume terrestre. Après son passage dans un pays, il laisse derrière lui des gouvernements locaux libres, et au moment de la mort, il méprisera de perpétuer un empire ici-bas car la nature véritable de celui qu'il édifie est d'ordre spirituel, sur une autre dimension.Parti de Macédoine, Alexandre n'y est jamais reparu, et il n'aurait même jamais rebroussé chemin vers sa patrie, si lorsqu'il pénétra en Inde, ses troupes n'avaient été au bord de la mutinerie, exigeant de retourner en Grèce.Son royaume, sa fortune et son éducation ne furent que les conditions de base offertes par la fortune pour le former, l'armer et le pousser dans cette fabuleuse campagne de conquête des pays civilisés les plus puissants de son temps. Plutarque insiste pour accorder au plus grand conquérant de tous les temps qu'on imagine béni des dieux, un destin dramatique comme si le sort s'était dressé contre lui pour l'éprouver, au lieu de lui tracer une voie facile.

Ce fait est remarquable, car la chance d'Alexandre réside dans sa volonté, sa persistance, son intelligence et son intuition, et ses victoires ne sont pas liées au hasard. Il lutte du début à la fin, contre son père, contre ses propres sujets, contre des armées plus puissantes, contre ses officiers, contre la nature et les éléments, contre des blessures terribles, contre les élements et les maladies, contre les sortilèges de l'Inde qui démoralisent ses troupes, pour finalement livrer un ultime combat contre le poison de la perfidie. Si les dieux ont un projet qui passe par vous, alors, vous allez devoir lutter démesurément pour montrer de quoi vous êtes capable.Alors qu'on le croit mourant, il guide de ses conseils le bras des chirurgiens découragés de pouvoir extraire le terrible fer qui lui traverse le corps sans risquer une hémorragie funeste. Car Alexandre connaît aussi la chirurgie. On imagine ces habiles praticiens, paniqués d'être rendus responsables de la mort du roi, et qu'il rassure tout en leur ordonnant d'agir.

Les faits qui sont rapportés sur ses exploits sont si étonnants que le conseil d'Athènes décrète qu'Alexandre sera intégré dans le cercle des dieux de son vivant même. Il reçoit désormais une adoration qui s'exprime par un protocole rituel et magique en sa présence. Cette affaire est mystérieuse Elle prouve l'importance de l'entité très particulière incarnée le temps d'une brève existence de guerrier en Alexandre de Macédoine. Lorsque les grandes intelligences, ces puissances qu'on appelle les dieux, doivent effectuer une opération exceptionnelle en ce monde, ils cherchent une âme à la hauteur du projet. Or, les candidats ne sont pas si nombreux. On raconte dans certains mythes que si les dieux ne trouvent pas de mortels offrant les qualités requises, ils demandent l'assistance de ces esprits reconnus comme les héros légendaires et qui, venant d'une autre dimension, n'entretiennent pas de commerce avec les humains. On constate qu'Alexandre le Grand a peu de traits communs avec l'humanité ordinaire. Sa totale indifférence par rapport à la mort et la souffrance, son sens de la justice et de l'expiation qui le pousse à la plus extrême fermeté dans le châtiment, son caractère magnanime envers ses ennemis valeureux, l'étendue de sa connaissance philosophique et scientifique, son intelligence stratégique, et d'autres traits exceptionnels dont un seul fait considérer son possesseur comme un génie, tout ceci plaide pour l'identité surnaturelle du personnage. Il vient, agit et s'en retourne.

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L’ETOILE

un conte d'Annick Surville

Au bord d'un soir, un de ces soirs de fin d'été mouillés de pluie quand la brume couvre les champs d'un long voile presque transparent, ne laissant à l'horizon que deviner la forme des arbres et des buissons, un de ces soirs, où la lune ronde sortie d'un nuage, semble vouloir se mirer dans cet océan de grisaille, un de ces soirs enfin, où seule au coeur de mes rêves, je laissais vagabonder ma pensée au gré de l'instant, oubliant la vie et ses problèmes, je m'arrêtai de marcher pour essayer de discerner, et mieux voir là-bas, cette ombre d'abord lointaine, à peine visible que mon regard cherchait à percevoir dans cet amas de brume, et qui avançait vers moi, prenait forme, avançait...avançait... jusqu'à presque me toucher m'imprégnant de son regard intense, profond, comme pour devenir moi, et pénétrer ma pensée.

Grande, blonde, sans âge cette femme transparente de beauté, frôlant l'herbe de son large manteau de soie blanche, me regardait en souriant. Je m'entendis lui demander:Qui êtes-vous? d'où venez-vous? quel chemin ont emprunté vos pas pour venir jusqu'à moi? Alentour, je ne vois que des champs perdus dans cette fin de jour.

Tout en lui posant ces questions, il me semblait être en dehors de moi-même comme projetée dans un corps inconnu, léger, sans pesanteur, pour atteindre intérieurement le sommet de la plénitude. Je m'entendis lui dire encore: "Vous devez être fatiguée d'avoir tant marché!" Elle me regardait toujours nimbée de pureté, et d'une telle beauté, que mes yeux ne pouvaient s'en détacher.- Approchez-vous de moi!La voix! elle avait la résonance des mélodies douces de l'enfance que l'on retrouve au plus profond de soi-même et de ses souvenirs, cette voix ne m'était pas inconnue. Je sentis la caresse d'une main sur mon visage, et j'entendis ces mots:- Je viens de l'infini du temps, du pays aux sept étoiles, te souviens-tu de moi?- Me souvenir de vous?et alors elle me raconta...

" Il y a des millions d'années quand les hommes habitaient encore les étoiles naquit une enfant sur notre planète. Cette planète était composée de sept étoiles, reliées les unes aux autres par un sentier bordé des plus belles fleurs inconnues de l'univers. Cette enfant dès son plus jeune âge, aima parcourir ce jardin qui, disait-elle, ressemblait à une couronne, en faisait le tour s'arrêtait pour saluer ses amis, et s'en revenait fatiguée, pour dormir dans mes bras.Un jour, sans que rien ne laisse présager ce malheur, une étoile est tombée rompant la chaîne, c'était l'étoile des enfants, celle des jeux et de l'étude. Depuis, aucun enfant n'habite plus nos étoiles."

- Mais comment avez-vous traversé ces millions d'année?- Le temps pour nous n'existe pas notre vie dans l'infini comme le mot l'indique, ne connaît pas de fin.- Pourquoi ce soir êtes-vous venue vers moi?- Parce que tu es l'enfant que je berçais, tu ne m'as pas reconnue?-Votre voix me rappelle des souvenirs lointains...si lointains...mais je n'ai pu traverser tant de siècles ...je vis sur cette terre, j'ai des parents, un nom, et notre vie ne connaît pas l'éternité.Je sais tout cela mais je te le répète, pour nous, le temps n'existe pas. Ce matin là, quand l'étoile est tombée, et avec elle tous nos enfants alors commença l'attente de ce jour, et nous avons attendu longtemps, très longtemps, car l'étoile en tombant, avait franchi la barrière de la mort , cette barrière qui sépare l'univers terrestre qui fut le tien dès cet instant, et le nôtre où la mort n'existe pas.

- Il y avait beaucoup d'enfants sur votre planète?- Vingt et un.- Où sont-ils?- Comme toi dispersés de par votre monde. - Mais pourquoi revenir maintenant?- Parce qu'aujourd'hui, ce monde va mourir, et que l'heure est venue pour nous de reprendre nos enfants avant que cette terre d'accueil ne bascule dans le néant.- Mais, si je viens de vos étoiles comment expliquez-vous ma présence en cette année mille neuf cent quatre vingt dans ce coin du monde où vous m'avez retrouvée.- Je n'ai jamais quitté ta pensée un instant, je t'ai vue traverser les siècles, mourir et renaître, comme vos arbres dans des écorces différentes, mais ton esprit, ta pensée, ton âme, s'ils étaient guidés par des gestes inconnus à chaque nouvelle vie terrestre, t'appartiennent depuis l'infini de notre temps, comprends-tu?- Ainsi vous êtes ma mère, et d'autres parents comme vous en ce moment, tiennent le même langage à leurs enfants?- Oui, c'est cela nous venons vous chercher.Mais comment! je ne puis ainsi tout quitter m'évanouir dans la nuit, mon corps est lourd, et vos étoiles sont si loin...

Mon corps tout à coup tandis que je prononçais ces paroles redevenait lourd réellement face à cette créature presque immatérielle, et pourtant tellement présente capable de traverser par la pensée, le passé, le présent, l'avenir même. Ma vie me sembla terne, triste,

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j'avais envie de partir, de retrouver ces étoiles d'où je venais, mais comment!

Je la vis alors déboutonner son manteau, et décrocher de sa robe aussi longue aussi blanche que son manteau, une broche. 0h! merveille, un diamant. Le plus pur que mon regard n'ait jamais contemplé, il avait la forme d'une étoile, et dans la nuit qui maintenant s'approchait, je pouvais en levant la tête comparer ce bijou étincelant, aux millions d'étoiles accrochées à l'azur.Elle tenait la broche dans ses mains, et me dit d'une voix plus douce encore:" C'est pour toi, un jour viendra, très proche maintenant où tu verras mourir tout ce qui t'entoure car les hommes de votre planète en détruisant la nature, se détruisent plus vite encore, la terre bientôt deviendra néant et ne connaîtra plus ni vie ni mort. Ne te sépare jamais de cette broche car pour toi qui ne verras plus d'autres siècles sur cette terre, elle représente l'éternité. Ton Eternité. Ce jour là, un à un, nous accueillerons nos enfants retrouvés, et nous reconstruirons ensemble une étoile pour qu'à leur tour d'autres enfants puissent apprendre à rêver."

- Comment vous-même avez-vous franchi la barrière de la mort en venant vers moi?- Ce signe que nous attendions depuis si longtemps s'est montré sous la forme d'un grand oiseau blanc traversant nos étoiles. Nous savions que la venue de cet oiseau serait pour nous le signal, et qu'alors nous pourrions franchir cette barrière sans être touchés par la mort, car une partie venait d'en être brisée par un grand vent venu de plus loin que nos étoiles.- Mais alors, si cette barrière est en partie brisée, les habitants de notre terre peuvent espérer ne plus mourir.- Non, ils sont allés trop loin dans la destruction, l'eau anéantira le monde car il n'y aura plus d'arbres, plus d'herbes plus de fleurs pour absorber l'eau et pour l'arrêter. Le vent aidant, ce vent d'une violence peu commune, arrachera les arbres morts détruira maisons et habitants, s'écrouleront alors les murs de béton, et avec eux... ce qui reste de l'avenir.- Quand ce jour viendra, comment franchirai-je cette barrière, si toute vie n'existe plus, me faudra-t-il attendre une nouvelle mort?Comme tes amis, tu décideras de l'instant. Tu reviendras ici, près de cet arbre où je t'ai retrouvée, mais ne tarde pas, il va bientôt mourir; tu t'appuieras contre le tronc en serrant très fort dans ta main, ce diamant. Tu sentiras naître en toi une grande légèreté, un grand bonheur, et le désir de me rejoindre. Je t'aiderai de là-bas, tu verras, le chemin ne sera pas long maintenant

Alors elle s'approcha de moi, tout près, prit ma main gauche, y déposa la pierre, et de son autre main, me caressa de nouveau le visage en disant: mon enfant, à bientôt! Je dois repartir.

Elle recula de quelques pas, je voulus aller vers elle, mais d'un geste elle m'arrêta. La nuit maintenant était complètement tombée, et l'ombre épaisse de la brume emporta cette forme blanche qui disparut à mes yeux.

Au bord de la nuit continuant le chemin, je me surpris plusieurs fois à me retourner avec l'envie de revenir

près de cet arbre, et de retrouver peut-être ce merveilleux visage. Et si tout cela n'était qu'un rêve...cette pensée me fit sourire, et hâtant le pas, je rentrai chez moi, ouvris la porte.. .et face au miroir qui me reflétait, je vis accroché au revers du col de mon manteau ...L'ETOILE. Je n'avais pas rêvé.

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Les Elfespar Eldael

Les elfes… tant de secrets et d’incompréhensions prévalent à leur sujet ! Qui sont ils ? Ont-ils réellement existé? Où sont ils ? Tolkien a remis au goût du jour ces êtres lumineux qui suscitent désormais une véritable fascination… Les elfes forment tout un groupe d’espèces variées ; et aussi parmi les hommes, d’essences variées … Ne cherchez pas loin ! Les elfes sont toujours présents, et plus près qu’on ne le pense, peut être même parmi vous ! Question d’essence.

Les Peuples ElfiquesCet article n’a pas la prétention d’exposer La Vérité, c’est un essai où j’ai regroupé ce qu’on trouve dans divers documents et les recherches sur le sujet. Qu’est ce qu’un elfe ? Qui sont ils ? Pour quoi œuvrent ils ? Qu’est ce qui les différencie ? Voilà des questions importantes et d’autant plus intéressantes ! Nos Sources principales d’informations sont assez restreintes, que cela soit des mythologies ou bien encore des textes récents comme les fabuleux travaux de Tolkien. Un travail aussi sur la mémoire de l’inconscient collectif, et pourquoi pas, les archives akashiques peuvent néanmoins nous permettre d’apporter certains éléments de réponses quelque peu désordonnés, hélas, mais qui finiront, j’en ai la foi, tôt ou tard, par se coordonner et se clarifier !

Corps et Essences

Qu’est ce qu’un elfe ? (Il ne sera pas question d’élémentaux de l’air ou de fées) .Un elfe est un être, une entité, à l’instar des anges, humains, dragons etc. qui se spécifie par une essence commune propre. Mais qu’en penser ? Est ce une certaine catégorie d’âmes humaines ? Est ce réellement un “ peuple ” à part entière ? Peut être un peu des deux à notre époque, et sûrement durant l’histoire du monde d’avant l’Atlantide et même bien avant… car si l’on se réfère aux textes mythiques, il semblerait qu’ils aient été là bien avant l’homme, ailleurs, et sur des plans à plus haute fréquence vibratoire.

Les Elfes dans les mythologiesLorsque l’on parle des Elfes dans la mythologie, on constate que beaucoup de points divergent d’une tradition à l’autre, rendant difficile l’expression exacte de leur nature. Chez les Nordiques, on distingue d’une part les Elfes lumineux (l’Alfheim) et d’autre part les Elfes noirs qui vivent sous terre (le Svartalfheim) que l’on confond avec les nains. Cette dualité peut paraître étonnante mais en analysant ce fait de manière symbolique, on y discernera aisément l’expression ici de la bipolarité des composantes de l’univers. Les Elfes sont en quelque sorte des esprits et des forces de la nature résidant dans un monde bien précis au dessus de Midgard – le monde du milieu / le monde des hommes. Je ne traiterai ici que des Elfes de Lumière, témoignant ainsi de leur élévation supérieure au plan physique, de leur rôle de médiateur entre le divin et le Physique (l’Alfheim est situé entre le Midgard, royaume physique des hommes, et l’Asgard, le monde des Dieux…). Chez les Celtes on retrouve plus ou moins symboliquement la même chose, même s’ils apparaissent sous la forme d’esprits de la nature, d’entités supérieures ne formant de structure sociale que lorsqu’on évoque le “ Petit Peuple ” résidant dans les bois ou dans des contrées écartées en des temps reculés.Dans le système elfique Gallois, Sept états d’êtres sont représentés par sept seigneurs dont le suprême Seigneur des elfes et des humains n’est autre que Oberon. Quant aux autres seigneurs, ils présentent chacun la double polarité mâle/femelle. Trois de ces Seigneurs, représentent la vie, Oberon est des leurs, un autre est dédié aux animaux, l’autre aux plantes. Globalement l’approche symbolique et sacrée des textes celtiques nous permet de discerner deux principes importants : leur statut d’entités élevées éthériquement, leur ancienneté par rapport aux hommes et leur affinité innée pour la nature et pour la connaissance des lois universelles et de la Sagesse.

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Les Peuples Elfiques chez TolkienTolkien, un visionnaire ? Les Ecrits de Tolkien comportent une mine d’informations capitales concernant les elfes. Certains diront que c’est là pure imagination et fantaisie de l’auteur … mais il y a une part de vérité dans toutes les légendes, selon la formule même de l’écrivain : “ Les mythes que nous tissons même s’ils renferment des erreurs, reflètent inévitablement un fragment de la vraie lumière”. Tolkien, qui fut un éminent philologue et un connaisseur de l’histoire européenne hors pair, n’a pas manqué de s’en inspirer. Il fut sûrement plus érudit qu’on ne le croit, et ses œuvres, pour qui sait lire à un degré plus sagace que le simple plaisir des vers et de l’épopée, en percevant la portée symbolique et ésotérique même du texte, relève de mystères que nous sommes rares à percevoir. Lisez le Silmarillion et l’Ainulindalë, et qui connaît quelques secrets initiatiques sera étonné de constater à quel point Tolkien dissimule sous le jeu étonnant de la symbolique, l’histoire même de la création. La Musique des Ainurs composée par Illuvatar, parfaite et absolue, crée le monde… Je rappelle en outre la valeur symbolique de la musique et des vibrations parfaites, dont le lecteur attentif percevra toute la symbolique, de même que celle de la rébellion de Melkor qui glisse dans la mélodie sa propre partition. Cela le mène à plonger dans l’avidité du pouvoir, jaloux et plein d’orgueil.Cela ne rappelle t-il pas l’histoire de la déchéance de Lucifer ? De même, l’île la plus à l’ouest se nomme Avalonnë, est habitée par des elfes et évoque Avallon. Elle se trouve le plus près géographiquement des Valars , le plus à l’ouest, là ou résident ces derniers), on peut donc aussi comprendre Avalonnë comme étant symboliquement le plus près des dieux, l'île la plus élevée dans l’éther, ce qui est le cas de l’île d’Avallon, perdue entre le monde physique et le monde astral/éthérique supérieur. De même, il est intéressant, si nous restons dans une compréhension symbolique de la tradition arthurienne, que la forêt de Beleriand ou résidait le Roi Elfe Thingol, avait été nommée Brecelian par Tolkien.Il est évident que Tolkien n’a pas tiré ses écrits de sa seule imagination, et celui qui comprend la trame du récit comprendra les messages cachés de son œuvre fabuleuse tant pour la beauté littéraire que pour l’intérêt mythologique.

Les Elfes dans l’œuvre de Tolkien

Dans les éléments les plus importants que l’on retiendra chez Tolkien, il y a sa répartition du peuple elfique en plusieurs branches d’elfes caractérisées tant par l’aspect physique que par leurs traditions, leur caractère et leur origine. A L’origine, les elfes sont les premiers nés, les enfants directs d’Illuvatar. Tous sont immortels : l’âge ne les atteint pas, et seul le fer et le chagrin peuvent les tuer. Je traiterai de leur histoire dans un autre article, mais on trouve chez Tolkien trois grands groupes d’elfes qui désirèrent rejoindre Aman, menés par les Noldors, les Vanyars et les Teleris.

- Les Noldors, menés par Finwë : ils se caractérisent par une aspiration à la connaissance, au savoir, tant dans le domaine spirituel qu’artistique et culturel. Ce sont de grands artisans et maîtres du savoir. Ils habitent le plus souvent dans des cités, ils sont souvent présentés comme des êtres grands aux cheveux bruns, attentionnés dans leurs travaux. De tous les Elfes ce sont eux qui vécurent le plus près des humains, bien après l’Exil lors du second âge, quand ils commercèrent et échangèrent avec les Numénoréens. On les retrouve aussi majoritairement à leurs côtés dans la majorité des grandes guerres contre Sauron (la dernière Alliance). Ils enseignèrent et partagèrent leur savoir et certains de leurs arts avec les hommes. On notera, qu'au moment de l’Exil des Noldors de Valinor, Melkor a volé aux Silmarils de Fëanor trois gemmes Somptueuses renfermant la Lumière de ce qui sera, en partie, plus tard, la Lune et le Soleil. On retrouve ici une figuration de la Trinité avec les trois Silmarils et enfin l’étoile d’Eärendil. Les Noldors furent maudits pour avoir délaissé les Valars et n’avoir écouté que leur colère. Fëanor et ses Fils plongèrent ainsi tous les Noldors qui fuirent Valinor et notamment les autres Seigneurs Noldors dans la déchéance. Si Fëanor et tous ses fils périrent et ne récupérèrent jamais les Silmarils, les autres Noldors finirent par obtenir le pardon des Valars.

- Les Vanyars, menés par Ingwë - dits “ les Blonds ” et les “ Beaux ” - sont peut être les plus purs et les plus droits des elfes. De tous, ils restèrent à jamais en Aman, Terre des Valars, Jamais ils ne s’exilèrent comme les Noldors, en proie pour beaucoup à la colère. La vengeance rongea et précipita aussi ceux des Noldors qui pourtant ne voulaient pas partir, si ce n’est par devoir envers leur frères, humiliés par Melkor.

- Les Teleris (ce qui signifie “ les Derniers ” en raison de leur arrivée tardive à Valinor), la plus grande et la plus hétéroclite des tribus elfes, était menée par deux chefs, Elwë et Olwë dans leur périple. Tous ne parvinrent pas à Valinor,mais seul Elwë… Olwë resta en effet en Terre du Milieu avec certains des Elfes, car il fut épris d’amour pour Melian - une demi déesse, une Maiar - il finit par fonder le royaume sylvestre de Doriath dans la forêt de Beleriand (Elu Thingol est un autre nom d’Olwë). Les Teleris sont réputés pour être de Grands Navigateurs, amoureux de la mer et ils s’installèrent sur les côtés de Valinor. Les Teleris sont des Elfes plutôt pacifiques, en ce qui concerne les fils d’Elwë, pris au dépourvu lorsque Fëanor les attaqua pour s’emparer de leur navire pour rejoindre la Terre du Milieu, lors de l’Exil. Quant aux Teleris restés

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auprès de Thingol, ils sont globalement très proches de la nature, elfes sylvestres qui n’entretiennent que de très rares rapports avec les hommes (à quelques exceptions près envers de grands seigneurs humains comme Beren ou Turin). Des Teleris sont issus aussi les Sindars, ou Elfes Gris ainsi que les Elfes Verts d’Ossiriand que l’on rencontre dans Le Seigneurs des Anneaux.

- Les Moriquendi, les Elfes de la nuit : ainsi furent nommés ceux des elfes qui refusèrent l’appel des Valars. On les nomme Elfes de la nuit, car jamais ils n’ont vu la lumière d’Aman. Tolkien les dépeint comme des êtres froids et isolés, prompts à la méfiance et à l’emportement. Souvent ils vivent dans des forêts loin de tous. Ils restent les elfes les plus minoritaires par rapport aux Calaquendi, les “ elfes de Lumière ”, ceux qui ont vu Valinor.

L’approche de Tolkien est fort détaillée, on retrouve beaucoup de similitudes avec les autres corpus de textes mythologiques celtiques et nordiques. La comparaison des textes peut sûrement nous permettre d’éclaircir la vérité, car si Tolkien en savait sûrement énormément, il nous a permis aussi de dépoussiérer quelque peu les vieux textes mythologiques pour y voir plus clair…En guise de conclusion, la plupart des ésotéristes s’accordent à dire que les Elfes forment des « other kinds » « (autres espèces) vis-à-vis des hommes.

L’entité ElfiqueLes Elfes forment donc des entités de l’éther, des âmes fort anciennes, qui sont, à l’instar des êtres draconiens aujourd’hui séparés du monde des hommes, et qui n’agissent pas de manière visible et directe. Certains sont éthériques, d’autres sont d’essence humaine. Si l’on peut penser que le déclin a amené les elfes et les dernières tribus à se fondre parmi les hommes, est-ce pour resurgir un jour ? Peut-être, attendent-ils que l’homme soit à nouveau éveillé pour réapparaître en même temps que la Vérité ? Car il est évident que ces êtres ont une maturité spirituelle beaucoup plus avancée en tant que hautes créatures de l’éther. Ils ont une affinité avec la magie véritable que leur expérience et leur essence leur procurent. Une maîtrise des lois universelles et l’application beaucoup plus ferme de la Volonté, ce don qui nous rend si proches de la Source, quand on entend par là une volonté dynamique et non statique , au travers d’une action concrète), est manifeste chez les Elfes, et heureusement ne se limite pas uniquement à eux. Leur degré d’élévation, ainsi, les rend plus proches de la nature, mais il serait incomplet de ne parler ici que de la nature au sens “ forêts, lacs, rivières, nuages et vent ”, non, il faut aussi y entendre toute l’énergie cosmique et tout l’univers. Mais il en est qui sont plus proches des éléments naturels que d’autres (certains seront plus proches de l’eau et la mer, et d’autres seront plus proches des forêts etc.)

Les origines, les familles spirituellesGlobalement on distingue, dans ce que les études ont permis de formuler comme hypothèses , j’insiste sur le terme hypothèse, car rien n’est certain, et cela

nécessitera encore maintes autres recherches. Les Elfes émanent évidemment de l’Un, de la Source Universelle et furent sûrement créés bien avant les hommes comme en témoignent leur degré d’évolution et leur ancienneté. Trois familles spirituelles des Elfes se partagent de grandes vertus. Restreindre ces familles à des habitudes vestimentaires ou à leur mode de vie et d’habitation manque de profondeur. Il serait plus juste de les distinguer par leurs aspirations spirituelles et leurs relations avec l’univers et la création. On distingue en tout cas plusieurs traits de caractères parmi les elfes, indépendamment de leur origine. Certains, plus proches de la nature, auront un rôle de protecteurs et de conservateurs envers elle tandis que d’autres maintiennent un équilibre. D’autres elfes peuvent se distinguer par leur rôle de pédagogues à l’égard des hommes, par une sorte de paternalisme et de soutien lors des temps obscurs. On retrouve ainsi plusieurs fonctions morales agissant à différents niveaux de la création, comme pour les Archanges ou les Dragons.

Une évolution à paracheverIl nous faut néanmoins être objectif. Dire que ces êtres sont proches de la perfection est emprunt de subjectivité, et certains ont encore beaucoup de chemin à parcourir. En témoignent les conflits internes qui ont pu avoir lieu ainsi que la persistance de contentieux et de fautes commises. Nombreux sont ceux qui “ restent ” pour accomplir une tâche ou pour protéger, par l’incarnation d’une essence, ou bien en agissant depuis l’éther . D'autres encore ont à évoluer et à apprendre... Car retenons aussi que beaucoup d’entre eux se sont rabaissés par orgueil de race. On peut penser que certains groupes elfiques avaient un système de castes et une hiérarchie stricte. Tous n’ont pas fait preuve de raison et de sagesse concernant leur propre peuple, et certains traits de ces groupes se rapprochent beaucoup des erreurs humaines. La perfection ne réside t’elle pas justement dans une volonté de perfectionnement et d’aide envers ceux qui sont moins “ avancés ” ?

Dans les Mythologies

Ce sont les mythologies nordiques et celtiques qui nous renseignent le plus sur l’évolution de ces êtres de lumière que sont les Elfes par rapport aux autres traditions . Mais les éléments restent néanmoins restreints et peu complets.Chez les Celtes, les elfes forment une communauté d’entités célestes vivant à l’écart des tribus humaines, à mi chemin entre les deux mondes dont il se séparent peu à peu chaque fois que les hommes faillissent. Car l’écart se creuse comme entre Avalon et le monde physique. Ils font partie en quelque sorte de ce qu’on appelle le « Petit Peuple ² » , même si « petit ² » ne s’applique pas toujours à leur taille !Dans la mythologie nordique, les Elfes sont tout aussi séparés et à l’écart du monde des hommes, et ils agissent néanmoins sur leur existence en tant qu’entités supérieures.

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On sait qu’il sont étroitement liés aux dieux Vanes et qu’ils ne furent pas sans incidence dans la guerre passée qui opposa ces dieux primordiaux aux Ases.

Le SilmarillionDans les écrits de Tolkien, les elfes apparaissent bien avant les hommes sur la Terre du Milieu, naissant donc dans le monde des mortels, avant de répondre à l’appel des Valars (les Ainurs) qui résidaient sur un continent inaccessible, à l’ouest de la terre du Milieu, nommé Aman (domaine de plus haute énergie). Même si certains refusèrent d’entreprendre ce périlleux voyage qui symboliserait une quête spirituelle, ardu pour qui veut rejoindre les hautes sphères spirituelles, la majorité partit néanmoins, menée par leurs Trois Grands chefs.

Ultérieurement, les elfes ont vécu de nombreuses années à Valinor dans la demeure des dieux, choyés et aimés de ces derniers dont ils apprirent tout l'art et dont ils reçurent à jamais la vraie lumière. C’est là-bas que Fëanor (ce qui signifie l’Ardent, l’esprit de feu), le premier des trois fils de Finwë des Noldors, façonna les trois Silmarils, les gemmes les plus belles jamais créées renfermant la Lumière, une parcelle d'elle-même. Mais Melkor finit par s’emparer de ces joyaux en Aman même. Alors Fëanor, fou de rage plongea dans la folie de la vengeance et défia les Valars pour leur incapacité à les protéger … C’est dans sa folie que Fëanor tua nombre de ses cousins les Teleris pour s’emparer de leur navires puissants et se rendre en Terre du Milieu et guerroyer contre Melkor. Alors Manwë, le plus grand des Valars, maudit Fëanor et toute sa lignée. Dans cette guerre de la colère, la chute de la lignée de Fëanor s’accomplit selon la malédiction de Manwë, en raison de leur arrogance. Les autres Noldors qui ont suivi leur frère eurent aussi à subir pour la plupart la malédiction de Fëanor. Ils resteront néanmoins des incompris qui périrent injustement à cause du courroux de leur frère. Ainsi une forme de déchéance de certains elfes se retrouve dans le récit symbolisé par la descente d’Aman en terre du milieu. La malédiction toucha même Thingol de Beleriand qui succomba à la tentation des Silmarils… Plus tard ces derniers furent récupérés et perdus à nouveau, sauf un, conservé par Eärendil mais il vogue désormais parmi les étoiles…

On trouve dans l’histoire elfique contée par Tolkien l’ascension spirituelle d’un peuple nouvellement né, un perfectionnement et un enseignement par les Dieux et les hautes intelligences universelles, mais certains succombent à la colère, à la haine, au pouvoir, et subissent une déchéance … un schéma qui se retrouve globalement dans l’histoire ésotérique des elfes.

L’Histoire Ancienne L'histoire des elfes remonte à des temps très anciens. Aimés des dieux, ils furent sûrement leurs commanditaires en de maintes occasions pour guider les hommes, les protéger ou bien préserver les équilibres naturels de la création grâce à leur hauteur d’âme et leur affinité avec les énergies pures. On notera néanmoins que l’histoire du peuple elfique est marquée par des conflits, d’une part avec les entités

démoniaques, et d’autre par des conflits internes lorsque certains voulurent imposer une autorité plus forte, et faire prévaloir une hégémonie. Tous ne furent pas parfaits, et ont pu participer au recul du peuple elfique. Pourtant, on constate que ceux-ci perdurent toujours mais sûrement ils s’écartent de plus en plus des hommes. Tandis que ces derniers s’enfoncent, les elfes, du moins certains continuent de croître en maturité spirituelle. En témoigne la disparition progressive des derniers clans reclus à mesure que s’installait l’esprit des hommes, matérialiste et fermé au spirituel.

L’histoire elfique est un domaine vaste, et il y a beaucoup d’hypothèses en suspens. Peut être, certains d’entre vous sont d’essence elfique et auraient des choses à raconter ?

Magie ElfiqueLa magie elfique est un sujet sur lequel beaucoup de gens en quête de savoir s’interrogent, car une question s’impose : qu’est ce que la magie elfique et ce qui dans leur spiritualité est une tradition à part entière ?

Tolkien : Quelques indices ?

Tâchons de trouver quelques éléments de réponses pour guider notre réflexion. Il faut d’abord remonter aux dernières manifestations des elfes et des écrits à leur propos : tout d’abord Tolkien ! Effectivement ses écrits, s’inspirant largement du Nordisme et du Celtisme, peuvent nous permettre d’en apprendre un peu plus sur la tradition spirituelle elfique. Tout d’abord les elfes ont un rapport beaucoup plus proche avec les dieux et les hautes énergies cosmiques. Ils connurent Aman et on peut raisonnablement déduire de ce symbolisme une proximité avec les hautes sphères de l’éther et les dieux. Qui plus est, et ce n’est pas étonnant, on retrouve parmi les différents peuples elfiques des traditions différentes. Ainsi le peuple de Cirdan-le-charpentier est plus tourné vers la mer, ainsi que les Teleris restés en Aman. On distingue aussi les elfes sylvestres, tant ceux de Doriath que ceux de Thranduil) avec une affinité évidemment pour les forêts et la Nature. On voit un rituel majeur effectué par Galadriel lorsqu' elle révèle les possibilités de l’avenir à Frodon dans le Miroir d’eau et d’argent au cœur de la Lothlorien, … cela s’apparente à un rituel de magie que l’on rencontre dans le culte avalonien des Dames du Lac. Pour les Noldors, une magie était plus élaborée et la pratique nourrie par d’importantes connaissances du peuple elfique qui est directement instruit par les Dieux. Tolkien attribue aussi aux elfes la création des “ runes ”.

La piste des Mythologies Nordiques et Celtiques

Les peuples Nordique et Celtique sont, à notre connaissance, les seuls à parler des elfes dans leur mythologie. Tradition Celtique : Dans la Tradition celtique et avalonienne, les elfes, qu'il ne faut pas confondre avec les fées, forment avec tous les autres peuples “ magiques ” ce que l’on

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nomme le « petit peuple ». Ainsi, certaines tribus elfiques auraient été rattachées à la traditions celtique . Ces peuples en tout cas sont liés par un fort amour de la nature et des forêts, avec ses esprits, comme en témoigne l’archéologie. On peut donc en déduire l’existence d’une forme spécifique de chamanisme et de druidisme. Formaient-ils alors une structure sociale et religieuse différente, liée à Avallon par une connaissances commune de la vraie magie ? Il est difficile de déterminer quelle fut la pratique réelle de ces peuples, néanmoins fortement reliés à la tradition druidique et celtique dont ils font partie intégrante. Tradition Nordique : Concernant la mythologie Nordique, les elfes forment plusieurs branches. Je ne traiterai ici que des Elfes de Lumière de l’Alfheim , la “ maison des elfes ”, et non des Elfes Noirs connus aussi dans cette mythologie sous le nom de nains. Les Elfes sont connus pour être fortement rattachés aux Dieux Vanes, notamment le dieu Frey et la déesse Freya. On peut donc supposer que leur pratique ésotérique se rapporte à la magie Vanique. De même leur lieu de résidence, l’Alfheim se situe entre le Midgard pour les hommes et l’Asgard pour les dieux, donc symboliquement entre les deux mondes. On peut en déduire une très grande affinité avec les Dieux, et une affinité naturelle pour la Magie et la manipulation des forces primordiales. Rappelons que beaucoup de traditions dénomment les élémentaux de l’Air par le nom d’Elfes même s’il est erroné d’assimiler les peuples d’essence elfique à des élémentaux, les Sylphes . La confusion vient peut être du fait que les elfes sont des êtres aériens proches du ciel - des devas de l’air , et donc proches des dieux qui leur enseignèrent certains de leurs secrets. Rappelons néanmoins que contrairement à ce qu’avance Tolkien, les Runes émanent du sacrifice dans l’arbre Yggdrasil d’Odin et que ce n’est pas une création des elfes.

Cette étude ne permet pas d’apporter de réponse à notre interrogation. Cependant en rassemblant et en comparant les divers textes et les écrits d’auteurs modernes et des grandes épopées celtiques, conjuguées à la méditation et à la réflexion, on peut soulever quelque peu le voile des mystères elfiques.

Il est certain que les elfes ont une pratique de Haute Magie, de la vraie magie originelle. C' est logique pour toutes les traditions de la connaissance des lois universelles, et plus encore celles des elfes qui ont été formés par des esprits supérieurs de l’éther .On peut sérieusement penser que les Elfes avaient une pratique rituelle très élaborée, esthétique et en parfaite harmonie avec la tradition primordiale la plus proche de la Source Unique. Ils ont manifestement un rapport très puissant avec la Nature Divine car ils vivent en harmonie, de part leur nature et leur pure essence magique.Cela laisse penser à une pratique ésotérique proche des forces primordiales, dont on retrouve la trace dans le druidisme et la symbolique des runes. On peut donc avancer qu’ils présentent une forme supérieure de spiritualité et de communion avec la nature s’apparentant à un chamanisme élégant, une culture magique très raffinée. Néanmoins, on peut

penser que leurs pratiques spirituelles varient d’une peuplade elfique à une autre, que ce soit par la culture, l’histoire et aussi le milieu de vie très spécifique des clans elfiques. Leur royaume a de nombreuses demeures.

Chant et Art dans la magie ElfiqueLe peuple elfique est réputé pour ses grands esthètes et ses fins artistes. Cela se retrouve dans la magie dont ils sont passés maîtres, et où se mêlent Chant, Musique, Danse et Grâce. Allier à des rituels ces formes d’arts et de chants est d’une grande vertu quand cela se fait dans un esprit et une considération sacrés. Cela permet de purifier le lieu et d'instaurer joie et paix grâce à l’élégance elfique. Inscrire la Cérémonie sacrée dans ces vertus et cette allégresse permet d’indiquer noblement et avec fermeté l’appartenance aux forces cosmiques pures ! La culture elfique est fondée sur l’Art Magique qui est de mettre les choses en ordre, intérieurement et extérieurement.

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Les Dieux jetés à l'eauSavitri Devi

Thorgeir Thorkelsson, le prêtre païen de Ljosvatn,jette les images des dieux ancestraux dans la chute d'eau

Je me souvins de ma visite à la Godafoss, dans le nord de l'Islande, en juin 1947.

On m'avait dit que quelque temps après l'an 1000, un homme nommé Thorgeir, qui était un godi - un prêtre des dieux nordiques - dans la région de Ljosvatn, au nord de l'Islande, devint un chrétien. Et que, comme démonstration spectaculaire de son allégeance à la nouvelle foi étrangère -- et peut-être, dans son esprit, comme un “exemple” -- il avait pris les images des anciens dieux et les avait publiquement jetées dans la chute d'eau de la rivière Skjalvantaflyot, connue depuis lors sous le nom de Godafoss: la Chute d'Eau des Dieux.

Profondément émue, je m'étais rendue sur les lieux, et je me tenais devant la chute d'eau et je pensais à ces dieux -- Odin, et Thor, et Baldur le Beau et les autres, que mes ancêtres vikings adoraient jadis -- gisant, depuis plus de neuf cents ans au fond des eaux glacées de la Skjalvantaflyot, attendant l'aube des temps nouveaux, la grande Renaissance Païenne; nous attendant nous, m'attendant moi. J'avais apporté avec moi un papier sur lequel j'avais copié les paroles que le poète français Leconte de Lisle avait mis dans la bouche d'un dieu nordique s'adressant au doux Jésus, venu pour renverser son pouvoir:

... Tu mourras à ton tour: J'atteste par neuf fois les Runas immortelles. Tu mourras comme moi, Dieu des âmes nouvelles, Car l'homme survivra! Vingt siècles de douleurs Feront saigner sa chair et ruisseler ses pleurs Jusqu'au jour où ton joug, subi deux mille années Fatiguera le cou des races mutinées;

Où tes temples, dressés parmi les nations, Deviendront en risée aux générations; Et ce sera ton heure!

(Leconte de Lisle, Poèmes Barbares, “Le Runoïa”)

Mon bras droit tendu vers l'Orient, j'avais récité ces vers, et ensuite jeté le papier dans la cataracte grondante. Et ensuite -- bien que je n'avais pas encore repris espoir; bien que le désastre [de 1945] avait, à mes yeux, retardé, peut-être pour des années et des années, la grande Renaissance païenne de mon rêve -- j'avais parlé aux anciens dieux. “Dieux du Nord, frères des dieux védiques que l'Inde vénère encore”, avais-je dit, “dieux aryens, dieux de ma race, vous savez que pendant toute ma vie j'ai défendu les valeurs que vous incarniez jadis dans le cœur de vos adorateurs. Oh, quel que soit le destin que vous me réservez, vous que les ancêtres de ma mère invoquaient au milieu des éclairs et du tonnerre, sur les vagues furieuses de la Mer du Nord, aidez-moi à ne jamais cesser de combattre pour nos grands idéaux; à ne jamais cesser de combattre pour le culte de la jeunesse, de la santé, de la force, pour le culte du Soleil -- pour votre vérité, notre vérité -- où que ce soit dans le monde, jusqu'à ma mort!” Et ayant dit cela, j'avais senti courir un frisson glacé le long de mon dos, et j'avais été submergée par la conscience d'une solennité infinie, comme si je venais d'être l'instrument d'un rite préparé et attendu depuis longtemps; comme si les dieux nordiques, rejetés par leur prêtre Thorgeir, avaient réellement attendu mon geste symbolique. Il était 10h30 du soir mais il faisait plein jour, comme c'est naturel en juin sous cette latitude. Et je m'étais soudain souvenue que c'était le 9 juin, le septième anniversaire du jour où, également à 10h30 du soir, un brahmane, représentant de l'aryanité la plus à l'Est, avait pris ma main dans la sienne au-dessus du feu sacré et m'avait donné son nom et sa protection. Et j'avais senti que ma visite à la Chute d'Eau des Dieux, et mon geste symbolique en un tel jour, avaient un sens dans l'invisible; qu'il y avait là davantage qu'une simple coïncidence. Maintenant, je me souvenais de cet épisode, qui prenait, à la lumière de l'histoire entre ces deux années, une valeur symbolique plus grande que jamais. “Dieux du Nord, dieux des forts”, pensais-je, “dieux aryens, enseignez-moi ce détachement sans lequel il n'y a pas de force véritable, pas d'efficacité durable! Faites de moi un témoin digne de votre vérité -- de notre vérité. Débarrassez-moi de toute faiblesse!”

Extrait du Livre de Savitri Devi, Defiance [Défi]Calcutta: A.K. Mukherji, 1951.

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Balder le Blanc( prédécesseur nordique du Christ ?)

des fleurs pour Osho

“ Ce que j'essaie de vous dire, c'est une sorte de musique que j'ai entendue. Elle n'a pas été entendue verbalement. Elle est dans le son de l'eau qui coule. Elle est dans le vent qui passe à travers les pins. Elle est dans le chant des oiseaux. Elle est dans le silence de la nuit. Elle est dans les rayons du soleil qui dansent. Elle est partout. Mais c'est une musique, et tant que vous n'êtes pas capables de comprendre cette musique, vous ne pouvez pas de me comprendre. ”

Osho est né en Inde, à Kuchwada, dans le Madhya Pradesh, le 11 décembre 1931.Dès sa prime enfance, il fut un esprit rebelle et indépendant, qui s’obstinait à vouloir faire par lui-même l’expérience de la vérité, plutôt que de s’en remettre au savoir et aux croyances transmises par les autres.Après son illumination, à l’âge de 21 ans, Osho a terminé ses études universitaires et passe plusieurs années à enseigner la philosophie à l’Université de Jabalpur. Parallèlement, il a voyagé à travers toute l’Inde pour donner des causeries, défiant les chefs

religieux “ orthodoxes ” lors de débats publics, remettant en question les croyances traditionnelles, et rencontrant des gens venus de tous horizons. Ses lectures étaient étendues : il lisait tout ce qu’il pouvait trouver qui puisse élargir sa compréhension des systèmes de croyances et de la psychologie de l’homme contemporain.À la fin des années soixante, Osho a commencé à élaborer ses Techniques tout à fait uniques. “ L’homme moderne, dit-il, est si écrasé par le fardeau des traditions désuètes du passé, et par les angoisses de la vie moderne, qu’il lui faut passer par un profond processus de nettoyage avant qu’il puisse espérer découvrir l’état de détente sans pensée de la méditation. ”Au cours de son travail, Osho s’est exprimé quasiment sur tous les aspects du développement de la conscience humaine. Il a extrait la quintessence de tout ce qui est pertinent pour la quête spirituelle de l’homme contemporain, en se fondant non sur une compréhension intellectuelle, mais sur sa propre expérience.Il n’appartient à aucune tradition. “ Je suis le commencement d’une conscience religieuse totalement nouvelle ”, dit-il. “ Je vous en prie, ne me reliez pas au passé – il vaut mieux ne pas s’en souvenir. ”“ Mon message n’est pas une doctrine, ni une philosophie, dit-il. Mon message est une certaine alchimie, une science de la transformation ; ainsi, seuls ceux qui sont disposés à mourir à ce qu’ils sont, et à renaître en quelque chose de si nouveau qu’ils ne peuvent même pas l’imaginer pour le moment… seuls ces quelques individus courageux seront prêts à écouter, car cette écoute va être risquée.

“ Par l’écoute, vous avez fait le premier pas vers la renaissance. Ce n’est donc pas juste une philosophie dont vous pouvez vous affubler pour parader. Ce n’est pas une doctrine grâce à laquelle vous pouvez trouver un réconfort aux questions qui vous tenaillent. Non, mon message n’a rien à voir avec la communication verbale. Il comporte bien plus de risques. Il n’est rien de moins que la mort et la renaissance. ”

Osho a quitté son corps le 19 janvier 1990. Sa commune en Inde continue d'être un grand centre de croissance spirituelle, attirant des milliers de visiteurs internationaux, qui viennent participer à ses programmes de méditations, de thérapie, de travail corporel et de création, ou simplement pour faire l'expérience d'être en un lieu imprégné de la "Nature du Bouddha".

La créativité selon Osho“ La créativité, c'est la qualité que vous amenez aux activités qui sont les vôtres. C'est une attitude, une approche intérieure – votre façon de considérer les choses.... Tout le monde ne peut pas être un peintre – et ce n'est pas nécessaire non plus. Tout le monde ne peut pas être un danseur, et ce n'est pas nécessaire. Mais tout le monde peut être créatif. “ Quoi que vous fassiez, faites-le joyeusement, si vous le faites avec amour, si votre action n'est pas purement économique, alors elle est créative.

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Si en l'accomplissant, quelque chose grandit en vous, alors cette action est spirituelle, elle est créative, elle est divine. “ En étant plus créatifs, vous devenez plus divins. Toutes les religions du monde disent que Dieu est le créateur. Je ne sais pas s'il est le créateur ou non, mais je sais une chose : plus vous devenez créatifs, plus vous êtes divins. ” Osho suggérait souvent à ses disciples de laisser la terre plus belle en la quittant qu'ils ne l'avaient trouvée en venant au monde.

Oasis de spiritualité

Créé sur un terrain vague, sur lequel coulait un égout à ciel ouvert, le jardin d'Osho Teerth est une réalisation exemplaire qui marie la spiritualité à la nature.Situé à Poona, ville économique culturelle et sportive importante en Inde, à quelques heures de Bombay, Osho Teerth Park n'est pas seulement un parc magnifique, c'est aussi un exemple tangible de comment l'habitat humain, même s'il a été sérieusement endommagé, peut-être revitalisé.Cet endroit autrefois sale et nauséabond a été transformé en une oasis de quiétude emplie d'eau claire, d'arbres verdoyants et d'un arc-en-ciel de faune et de flore. La nature a retrouvé sa beauté harmonieuse où les gens viennent se relaxer et goûter à la méditation.

Prototype écologique

Osho dit : “ Vivez le paradis sur terre. ” Ainsi naquit la fondation Shunyo de l'Osho Commune International qui a réussi à transformer quelques cinq hectares de terrain vague en un écosystème autorégénérateur pour une harmonieuse réintégration entre les gens et la nature. Cette transformation a été conçue de telle manière qu'elle puisse servir et être répétée n'importe où dans le monde.Sur 900m de long et 70 de large, ce terrain borde un cours d'eau traversant plusieurs bidonvilles où 5000 personnes déversaient autrefois leurs déchets collectifs, leurs eaux d'égout et d'autres matières polluantes.La première phase a été de nettoyer le terrain. Nettoyer l'eau a été le plus grand travail de ce projet. Il a nécessité la construction de stations d'épuration et de lignes de drainage. Il a fallu construire des murs de soutènement et quatre larges étangs de décantation. Le bétail a été déplacé. L'idée géniale de réintégrer des jacinthes d'eau, des roseaux et des algues pour nettoyer l'eau a porté ses fruits. Durant les fortes pluies de moussons, le village n'est plus inondé grâce à la construction de murs et de cascades.L'eau un symboleLe symbole de l'eau purificatrice prend ici toute sa signification. Aujourd'hui, les fontaines déversent de l'eau potable.Il y a deux ans, seuls cinq arbres neem et un palmier poussaient sur ce terrain. Aujourd'hui, des forêts de bambous jaune vif, des arbres couverts d'étoiles de Noël rouge, des centaines de plantes différentes s'épanouissent à leurs côtés. Ce parc est devenu l'une des attractions principales de Poona.Régénérer plutôt que de détruire notre habitat planétaireUne telle transformation demande une vision attentive et la volonté consciente de travailler en harmonie avec chacun et avec la nature. Dans le cas de ce projet, la

vision vient d'Osho, mystique contemporain qui a mis l'accent sur l'importance de la méditation, soit d'une approche consciente pour chaque tâche.

La voie juste

La façon dont votre vie se termine est la seule preuve qui indique comment vous avez vécu. Si vous avez atteint l'illumination au seuil de votre mort, si vous avez atteint l'ultime plénitude juste avant de mourir, alors je ne dirais pas que vous auriez dû changer quoi que ce soit dans votre vie. Votre choix de vie s'est avéré juste. S'il y avait eu la plus petite erreur, vous n'auriez pas atteint l'illumination. Si vous avez atteint votre but, c'est que la voie était la bonne. Quelle autre preuve pourrait-il y avoir ? Aucune voie en elle-même ne peut avoir la prétention exclusive d'être la bonne ; si elle vous mène au but, c'est qu'elle est juste. Pouvez-vous dire que vous suivez la voie juste même si vous n'atteignez pas le but, que la voie est absolument juste, mais que le but n'est jamais atteint ? Je vous dirais que même si vous avez suivi un mauvais chemin mais que vous ayez atteint le but, alors ce chemin n'est plus mauvais, il est devenu juste. La voie juste est celle qui vous conduit au but. La fin est la seule chose qui compte, elle est le seul facteur décisif.

Et vous n'avez vraiment pas besoin d'atteindre la fin, chaque instant peut devenir la preuve. S'il y a une harmonie entre votre vie intérieure et votre vie extérieure, alors, à chaque instant une douce mélodie résonnera en vous, comme les cloches d'un temple. Comme lorsque vous vous approchez d'une rivière et qu'une brise fraîche vous effleure, ainsi une fraîcheur descend sur vous dès que votre vie intérieure et votre vie extérieure sont en harmonie. Tout comme le parfum des fleurs vous environne quand vous vous approchez d'un jardin, quand vous êtes en harmonie, un parfum indescriptible s'élève en vous. Ce n'est pas la peine d'aller interroger qui que ce soit. Le critère qui vous indique que votre vie avance sur le droit chemin ou non est en vous. Comment quelqu'un d'autre pourrait-il en décider pour vous ? Personne ne peut le faire.

L'amour

L'amour est comme un oiseau libre d'aller partout, le ciel tout entier est sa liberté. Vous pouvez attraper l'oiseau, vous pouvez le mettre dans une belle cage dorée, et l'on pourrait penser que c'est le même oiseau que celui qui volait en liberté et qui avait le ciel tout à lui. Ce n'est le même oiseau qu'en apparence, ce n'est pas lui, vous l'avez tué. Vous lui avez coupé les ailes. Vous lui avez pris son ciel. Et les oiseaux se fichent de votre or : aussi précieuse soit-elle, votre cage est une prison.Et c'est ce que nous faisons de notre amour : nous fabriquons des cages dorées. Nous avons peur, parce que le ciel est immense, peur que l'oiseau ne revienne pas. Pour le tenir sous contrôle, nous devons l'emprisonner. C'est ainsi que l'amour devient mariage.L'amour est un oiseau qui vole : le mariage est un oiseau dans une cage dorée. Et l'oiseau, à coup sûr, ne pourra jamais vous pardonner. Vous avez détruit toute sa beauté, toute sa joie, toute sa liberté.Les amoureux ont toujours peur. Ils ont peur parce que l'amour vient comme la brise. Vous ne pouvez le créer,

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ce n'est pas quelque chose que l'on fabrique – il vient. Mais tout ce qui vient de lui-même peut aussi repartir de lui-même ; c'est un corollaire naturel. L'amour vient, et les fleurs s'épanouissent en vous, les chansons vous montent dans le coeur, l'envie de danser... mais avec une peur cachée. Que se passera-t-il si cette brise qui vous est venue, fraîche et parfumée, vous quitte demain ?... Car l'existence ne se limite pas à vous. Et la brise n'est qu'une invitée : elle restera chez vous aussi longtemps qu'elle en aura envie, et elle pourra partir d'un moment à l'autre. Ceci crée une peur chez les gens, et ils deviennent possessifs.On devrait s'aimer, aimer intensément, aimer totalement, et ne pas se soucier du lendemain. Si l'existence a été si merveilleuse aujourd'hui, faites-lui confiance : demain elle sera encore plus belle et plus merveilleuse. A mesure que grandit votre confiance, l'existence se montre de plus en plus généreuse à votre égard. Elle déversera plus d'amour sur vous. Elle fera pleuvoir sur vous encore plus de fleurs de joie et d'extase.Aimez intensément, totalement, et vous ne penserez jamais à créer d'asservissement, de contrat. Vous ne penserez jamais à rendre quelqu'un dépendant. Si vous aimez, vous ne serez jamais cruel au point de détruire la liberté de l'autre. Vous l'aiderez, vous élargirez son ciel.C'est le seul critère de l'amour : il donne la liberté, et il donne inconditionnellement.

L'AnonymeCelui qu'ils ont retenuLié sur l'autelDe leur sécuritéPar peurDe sa libertéCelui dont les cendresN'ont pas été disperséesL'Anonyme qui auraJusqu'au feu de joieOffert sa compassionEt rit d'avoir étéPour eux un instantUne personne reconnaissableCar ils avaient besoinD'un témoinEt n'en avaient point trouvésQu'il leur dise la véritéIl leur dit alorsTout ce qui se peut direEt le resteLe plus importantIl l'a partagé en silenceL'AnonymeCelui qui n'est personneEt qui habite mon coeurComme une présenceExtrêmement intimeCelui qui est au-delà de moiCelui qui défait mes loisLe Sans-NomEn qui je me reconnaisMe découvre et me souviens ”

Osho, le contestataireArticle de Joël La Bruyère, Président de l'Omnium des libertés, auteur L'Etat Inquisiteur, paru dans la Revue Les Trois Mondes de septembre-octobre 2000.

Ceux qui n'ont connu Rajneesh (devenu Osho) qu'à travers les médias, gardent l'image d'un gourou extravagant, défilant à bord d'une Rolls Royce, entre les rangs de disciples en liesse habillés de rouge. Nul mieux que lui n'eut l'art des mises en scènes. Cela faisait les délices de ses admirateurs mais lui valut l'animosité des autorités.Rajneesh ne mâchait pas ses mots contre l'establishment et les orthodoxies religieuses.“ Quand le Pape prie, c'est un péché ! ” A contre courant du spirituellement correct, ce mystique hors norme ne s'est jamais compromis avec ceux qui se congratulent devant les caméras.On dit qu'il fut empoisonné avec du thalium lors d'une garde-à-vue et que le matelas de sa cellule a été irradié. Qui avait peur de lui ? Voilà comment un rapport de la CIA le désigne :“Rajneesh est un homme extrêmement intelligent et il est aussi extrêmement dangereux. C'est un anarchiste qui est capable de changer la mentalité des gens.”Entre l964 et 1990, Rajneesh a voulu élever la conscience de milliers de personnes qui ont reconnu en lui un véritable maître en dépit de ses facéties."Evitez les prêtres et les politiciens et vous découvrirez l'absolu. Ils sont l'obstacle. Ce sont eux qui veulent que les choses demeurent comme elles sont."

Ces paroles subversives ne sont pas nouvelles mais Rajneesh ne se contentait pas de mots. En 1981, il quitte son ashram de Poona pour les Etats-Unis.Puis il se met en tête d'édifier une ville sur le territoire désertique de l'Oregon. En quelques années, sur un espace de deux mille cinq cents hectares, Rajneeshpuram sort de terre.De milliers de disciples transformèrent cette terre aride en une vallée verdoyante sillonnée de routes et de ponts. Ils creusèrent un lac artificiel de deux kilomètres de diamètre, dont le nom “lac Krishnamurti” rendait hommage à un autre contestataire. De cette nouvelle conquête de l'Ouest émergèrent des quartiers résidentiels avec air conditionné et chauffage central. Une vraie ville avec centre commercial, une ferme avec des milliers de poules et de vaches laitières, cinquante hectares de cultures potagères, trois restaurants, discothèque, auditorium gigantesque, hôtel de 50 chambres, et des logements pour les l5 000 visiteurs du rassemblement d'été. Le “ranch” comportait des systèmes d'alimentation en eau et l'électricité à l'énergie solaire, hôpital, cabinet de dentiste, école, bureau de poste, mairie, poste d'incendie, boutiques, café, bar, pizzeria, boulangerie.. On planta des vignes et des milliers d'arbres. La musique était omniprésente, depuis l'orchestre de chambre jusqu'au groupe de rock. Cette "commune" dont ont rêvé les utopistes devint une attraction.Durant cette effervescence, le maître était entré dans une longue retraite de silence dont il ne sortit que pour déclarer : “Mes amis, vous croyez avoir bâti une ville modèle, mais ce n'est qu'un camp de concentration de plus!”Pendant ce temps, des chrétiens intégristes lancèrent une campagne pour effacer de la surface des Etats-Unis cette Babylone hérétique. On imagine l'effroi des politiciens face à la puissance d'un petit gourou capable de faire pousser une ville dans le désert. Sous le

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prétexte de vérifier son droit de séjour, il fut arrêté et promené d'une prison à une autre, sans doute pour qu'on perde la trace de la cellule où eut lieu l'empoisonnement. Relâché, son avion reçut l'interdiction d'atterrir sur la plupart des aéroports occidentaux. De retour à Poona, il mourut le 19 janvier 1990, des suites de l'irradiation criminelle qu'il avait subie.“Laissez-moi partir. L'existence a décidé que c'est l'heure.” Une disciple explique la pédagogie d'Osho : “Il voulait nous démontrer que la puissance matérielle n'est rien. Il narguait ses adversaires tout en nous donnant une leçon de sagesse. En ce monde, on peut jouer tous les rôles. Ce n'est qu'un jeu. Lui n'était attaché à rien et s'amusait à arracher les masques.”Pour sa crémation, Osho demanda qu'on lui laisse ses chaussettes et son bonnet. Et les Rolls peuvent retourner à la ferraille.

Aleister Crowleydit “ la Bête 666 ”

Frissonne sous la volupté joyeuse de la lumière, O homme ! Homme à moi ! Viens, surgissant de la nuit de Pan, Io Pan ! Io Pan ! A travers les mers, viens de Sicile et d'Arcadie ! Tel Bacchus, vagabondant avec ta garde de faunes, de panthères, de nymphes et de satyres, Sur un âne d'un blanc de lait. A travers les mers, viens à moi, à moi, Viens avec Appolon en robe nuptiale Viens avec Artémis, chaussée de soie, Et lave ta cuisse blanche, ô Dieu splendide, A la lune des bois, sur le mont de marbre, Dans l'eau creuse et neuve de la source ambrée... (Aleister Crowley / Hymne à Pan)

Etrange coïncidence que celle qui arriva le 12 octobre 1875. Vers minuit, à Leamington, naquit Edward Alexander Crowley, surnommé “ Alick ”, hors il se fait qu'à 60 kilomètres de là, se situe Worcester, ville natale d'Edward Kelly, l'assistant de célèbre mage John Dee, le sort en était jeté, dira Crowley, ce signe prouve qu'il était la réincarnation d'Edward Kelly, il était de son devoir de continuer les travaux commencés par ces deux mages. Alors que souvent les enfants se souviennent de leur enfance à partir de l'âge de deux ou trois ans, Aleister, enfant précoce, se remémore les moindres instants de sa venue sur terre, dans ses confessions, il décrira son baptême : “ Je me souviens de la forme de la pièce, de la disposition de ses meubles, du petit groupe de frères qui l'entouraient et de la surprise de se voir vêtu d'un long vêtement blanc, d'être soudainement plongé dans l'eau et remonté ”. Le père, un riche brasseur et la mère du jeune Alick, appartenaient à une secte protestante, intransigeante et rigoriste, les Darbystes, appelés également les Frères de Plymouth, ceux-ci croyaient à la vérité littérale absolue de la Bible en tant que message délivré par le Saint-Esprit et inculquaient une grande austérité des moeurs. C'est dans une ambiance où sa mère, une femme étouffante et étriquée, interdisait toute lecture, mis à part la Bible et où tous petits faits et gestes anodins étaient diabolisés , qu'Aleister apprit à haïr le monde, ce contexte familial décida de son destin. De la Bible, il ne retenait que les passages sanglants, le crime rituel de Phineas, mais c'est surtout l'Apocalypse qui attiraient particulièrement son attention, la grande Bête à Sept Têtes et Dix Cornes hantait ses nuits, il songeait déjà au mystère du Nombre de la Bête 666.

Il était âgé de 12 ans à la mort de son père, le voilà seul avec sa mère, cette femme acariatre, qui le comparait à “La Bête de l'Apocalypse ” dès qu'il commettait la moindre petite bêtise, contre toute attente, la révolte provoquée par une éducation aussi traumatisante et de telles frustrations s'ébaucha, la Bête se réveillait, la métamorphose s'ensuivit. Très jeune il connut un exhutoire dans l'écriture de poèmes, Crowley se montra prolifique dans ce domaine, influencé par Baudelaire, Swinburne, Keats, on peut le qualifier de symboliste décadent.

“ Appolon, qui pleurait le trépas d'Hyacinthe, Ne voulait pas céder la victoire à la mort.Il fallait que son âme, adepte de l'essor,Trouva pour la beauté une alchimie plus sainte.Donc de sa main céleste, il épuise, il éreinte Les dons les plus subtils de la divine Flore. Leurs corps brisés soupirent une exhalaison d'or Dont il nous recueillait la goutte de -l'Absinthe !Aux cavernes blotties, au palais pétillants,Par un, par deux, buvez ce breuvage d'amant !Car c'est un sortilège, un propos de dictame,Ce vin d'opale pâle avortit la misère,Ouvre de la beauté, l'intimine sanctuaire Ensorcèle mon coeur, extasie mon âme ! ”

Son attirance pour le monde occulte, se reflète assez rapidement dans ses lectures et ses écrits, très vite, il

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s'essaiera à des rites magiques. Il passera une partie de son adolescence dans un sinistre pensionnat, ce n'est qu'à la mort de sa mère qu'il sera délivré de ses chaînes, riche héritier, il pouvait enfin se consacrer à ses passions. Il changea son nom en Aleister et signa son premier recueil de poèmes “ Alceldama ”, entretemps il voyagea beaucoup, s'adonna à son sport préféré, l'alpinisme.C'est d'ailleurs au cours d'une de ses ascensions qu'il rencontra un compatriote, Julian C. Baker, bien connu dans le milieu occultiste. Dès son retour en Angleterre, Baker présenta Crowley à George Cecil Jones et le 18 novembre 1898, Crowley est initié au secret de The Order of the Golden Dawn of the Outer (l'Ordre de l'Aube d'Or à l'Extérieur), dont l'Imperator est S.L. Mathers.

La Golden Dawn est une société d'occultisme étudiant la plus haute magie pratique....les femmes y sont admises au même titre que les hommes...mais chacun s'engage, sous serment, à garder secret l'enseignement communiqué. Cette société étudie la Tradition Occidentale. Des connaissances pratiques sont le privilège des plus hauts initiés qui les tiennent secrètes. “ La Monade Hiéroglyphique ” de John Dee et “ Le Livre d'Abramelin ”, sont les deux sources essentielles des rituels de la Golden Dawn. Aleister s'enflamma pour cet endroit, il se lia d'amité avec de nombreux adeptes, dont le poète William Butler Yeats, Arthur Machen, l'écrivain de génie à qui nous devons “ Le Grand Dieu Pan ”, Bram Stoker et bien d'autres. Un initié influença particulièrement la vie et l'avenir du mage, ce fut Allan Bennett (Frère Iehi Aour), second personnage de la Golden Dawn, un homme aux yeux lumineux et au visage maigre et glabre, le parfait sosie de l'écrivain Lovecraft. Crowley et lui partagèrent un appartement pendant plusieurs mois, Bennett toxicomane notoire, initia Aleister aux stupéfiants et particulièrement à l'opium, ces drogues, facilitaient, dit-on, la relation psychique avec les entités, elles aidaient au développement de l'esprit.

Au sein de la Golden Dawn, s'imposait un homme exceptionnel, Mathers, qui n'est autre que le traducteur remarquable des formules théurgiques, des recettes de magie pratique et de la magie cérémonielle contenues dans “ Le Livre d'Abramelin ”. La recherche de communications avec les Supérieurs Inconnus est un des buts des travaux des initiés, voici quelques extraits de lettres rédigées par Mac Grégor (Mathers) à Crowley : “ ...Je ne sais même pas leurs noms terrestres et je les connais seulement par quelques devises secrètes et je ne les ai vus que très rarement dans un corps physique, et dans ces rares cas, le rendez-vous fut pris dans l'Astral par eux....Mes rapports avec eux m'ont prouvé combien il était difficile d' être un humain, si avancé soit-il en occultisme, de supporter leur présence... Je me sentais en contact avec une force si terrible que je ne puis que la comparer à l'effet ressenti par quelqu'un se trouvant près d'un éclair durant un violent orage.... ”. Afin de pratiquer les rites, l'initié doit s'aménager un espace secret où personne ne pourra le voir ni le

déranger, voici les conseils donnés par Crowley dans son ouvrage “ La Magie en théorie et en pratique ” : “ L'initié doit disposer d'une demeure où il ne sera ni observé ni gêné. Dans cette demeure, il réservera une place pour le Templum. Celui-ci aura au nord une fenêtre donnant sur une terrasse, à l'extrémité de laquelle on édifiera une loge, analogue à celle du grade de Maître (le troisième degré où le rituel mis en action symbolise la mort et la résurrection d'Hiram, l'architecte du Temple de Salomon à Jérusalem) des francs-maçons. L'officiant disposera d'une robe de lin blanc, d'une couronne, d'une baguette, d'un autel, de l'encens, de l'huile sacramentelle, et d'un pectoral d'argent natif. Tous ces objets ayant été consacrés selon les instructions du Livre d'Abramelin. La terrasse sera recouverte de sable fin, spécialement consacré. L'opérateur s'astreint à une chasteté complète, à l'isolement et au silence durant quatre mois. Il réduit sa nourriture et sa boisson au strict minimum. Il consacre aux rites et aux cérémonies prescrits par son instructeur le plus clair de son temps, il se tient en communication avec les influx astraux. Il passe les deux derniers mois dans une extase ininterrompue, évitant tout contact avec les profanes. A la fin de ces deux mois, il accomplit alors la grande conjuration : alors son ange gardien lui apparaît dans sa gloire. Un signe apparaîtra sur le pectoral. Préalablement, le magiste aura tracé, selon l'art royal, un cercle magique où il s'enfermera pour supporter, sans s'être embrasé, la puissance radiante de l'entité. Il obtiendra de son ange pouvoir pour soumettre à sa puissance les quatre Archontes (nom grec signifiant chefs) des points cardinaux. ”

En 1898, Crowley deviendra le propriétaire d'un grand manoir situé en Ecosse, près du Loch Ness, Boleskine, il peut enfin se retirer pendant quelques mois afin d'accomplir les indications du Livre d'Abramelin le Mage, ce rituel, relent des plus anciens mystères, correspond à une mort initiatique au terme de laquelle l'officiant devient mage. A-t-il réussi ? Personne ne le sait, mais un fait est évident, des phénomènes inexplicables se déclenchaient dans le manoir, Aleister y voyait une alliance avec les entités, nous allons le retrouver avec un nouveau nom : Frater Perdurbado. L'ambiance se dégrada au sein de l'Ordre, on y distingua deux clans, l'un à tendances chrétienne et gaëlique qui suivit Yeats et l'autre à tendances païenne et magico-sexuelle, nommée l'Astrum Argentum, Aleister Crowley en était l'Imperator.

Une période de nombreux voyages succéda à ce conflit, il apprit certaines techniques de yoga à Ceylan, il séjourna au Mexique, ensuite on le vit quelques mois dans le temple shivaïte de Madura, privilégié, il fut le premier occidental à être autorisé à pénétrer dans ce sanctuaire. Il y sera initié à la magie sexuelle appelée « Voie de la Main Gauche ». Cette magie particulière, peut s'avérer dangereuse pour l'équilibre psychologique de l'initié et de plus, très peu d'occidentaux parviennent au bout de cette initiation. En magie sexuelle, la Voie de la Main Gauche, s'oppose à la Voie de la Main Droite, dualité

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omniprésente dans la vie, en résumé, ce qui touche le côté droit est bon, ce qui touche le côté gauche représente le mal, l'adepte de la Voie de la Main Gauche est indépendant, il n'est soumis à aucune entité, aucun dieu, cette voie magique et spirituelle prend appui sur la sexualité, le but de cette magie est de réussir en retournant l'énergie cosmique qui se trouve habituellement masquée, dans les conditions ordinaires de vie, par l'expression de la sexualité animale courante, à faire s'élever, monter ladite force, suscitant ainsi l'illumination, la transfiguration magique de l'adepte. C'est à cette fin et pas dans le but premier de procurer aux partenaires l'intensification du plaisir, qu'est codifiée toute une érotique sacrée. Les partenaires s'unissent intimement sans aller jusqu'au point culminant de l'acte sexuel, ceci peut se pratiquer grâce à des techniques sexuelles spéciales destinées à intérioriser la force orgasmique. Le but est double, un état psychique à même d'engendrer une transe hallucinatoire au cours de laquelle l'imagination des partenaires atteindrait l'extase divine, permettre aussi à la semence de s'intérioriser dans l'organisme des deux amants au lieu de s'épancher. Pour pratiquer ce type de rite, il faut une attirance sincère l'un pour l'autre, les amants aptes à pratiquer l'érotisme sacré se reconnaissent à divers signes précis. Dans le cas de Crowley, cette cérémonie se déroula sous la direction de deux maîtres aidés de deux prostituées sacrées (représentantes du Shakti, principe cosmique féminin).Celles-ci sont toujours choisies pour leur grande beauté et leur perfection, sont préparées physiquement, elles sont massées d'huiles odoriférantes selon une technique ancienne : jasmin pour les mains, keora pour le cou et les joues, champa et hina pour les seins, nard dans les cheveux, musc pour le pubis, santal le long des cuisses et safran pour les pieds. S'ensuit le rituel des 5 éléments, commence alors le « jeu du dragon et du tigre » ”, où toutes les positions accessibles sont réalisées. Une pratique importante en magie sexuelle nommée Karessa consiste à réaliser un long coït sans qu'il y ait d'orgasme, les partenaires sont assis l'un sur l'autre en tailleur, l'acte doit enflammer l'imagination. A l'issue de la cérémonie on remettra à Crowley un pendentif sacré en forme de phallus. La croyance en des couples magiques a toujours été très forte dans certaines sociétés secrètes. De source sûre, Crowley n'atteindra jamais la possibilité de vivre avec son vrai double, la preuve en est, Aleister ne gardera aucune de ses nombreuses maîtresses.

Sa première “ Femme Ecarlate ”, Rose Kelly, était la soeur de son ami Gérald Kelly, il en fut fou amoureux, de leur liaison naquit une fille qu'il nomma Lilith, (Nuit Ma Ahathoor Hecate Sappho Jezebel Lilith) est son nom complet, selon l'avis de Crowley, Lilith préside à l'érotisme, à la magie sexuelle et à la magie noire.

Rose s'avère être une médium extraordinaire et c'est au Caire, lors de séances de médiumité que par la voix de Rose, elle-même guidée par une entité assyrienne appelée Aïfass, que Maître Thérion va avoir la révélation du livre qu'il doit rédiger “ Le Livre de la Loi ” (Liber Al Vel Legis, Sub Figura CCXX).Le texte est d'inspiration rabelaisienne et nietzschéenne. L'essence même de ce livre peut se résumer par “ Fais ce que tu veux sera le tout de la loi ”, dans l'imagerie Thélémite, “ le sacerdoce est entre les mains d'un couple : le prince-prêtre de la Bête et sa femme, appelée la Femme Ecarlate. Deux personnages venus tout droit de l'Apocalypse de Jean, ouvrage très connu du mage, qui s'identifie maintenant à “ la grande bête 666 de l'Apocalypse de Jean ”.

C'est maintenant dans l'étude et l'enseignement de la Loi de Thélème que la vie du mage va se poursuivre, d'autres ouvrages important suivront : Les Livres Sacrés de Thélème, The Equinox, Book of Lies, The Book of Thoth, Magick without Tears, etc... L'enseignement du Livre de la Loi marqua désormais la personnalité de 666, il se livra désormais à une vie plus dissipée, amants et maîtresses se succèdèrent dans sa vie, son goût pour les drogues s'intensifia, sa réputation de magicien noir commença à lui nuire, ses messes gnostiques ressemblaient trop à des messes noires, on le soupçonna de contre espionnage. Le mage fait maintenant partie d'un autre ordre l'OTO (Ordo Templis Orientis), société d'origine allemande. C'est une ramification de l'Astrum Argentum. Lors de la première guerre mondiale il partit pour les Etats-Unis, afin d'y instaurer deux temples représentants les deux sociétés secrètes dont il est

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responsable, il espère aussi y former de nombreux adeptes. Il revint ruiné en Angleterre en 1919, on le verra alors en France au côté de Georges Monti, le secrétaire du Sâr Peladan. C'est à Fontainebleau, entouré d'amis et de sa Femme Ecarlate “ Alestraël ”, que 666 prendra l'initiative de s'isoler avec ses disciples, dans un grand domaine ensoleillé où il pourra leur enseigner sa Loi de Thélème. Il choisit en Sicile, à Cefalu plus précisemment, une vaste ferme en ruine, qu'il nomma Thélème, en mémoire de l'abbaye de Thélème décrite par Rabelais dans son Quart Livre, un point commun dans ces deux Thélème, la règle de vie “ Fays ce que tu vouldras ”. Les disciples (peu nombreux, il n'y aura jamais plus de 15) l'aideront à restaurer cette batisse, autour du hall central, consacré Sanctus Sanctorum, se trouvaient 5 chambres, décorées de fresques dont les images lui ont été inspirées par ses rêves et ses expériences astrales, on peut y découvrir notamment une “ Chambre des Cauchemars ”. La presse se déchaîna, on lui imputa tous les vices, mais tous aussi s'accordèrent pour lui reconnaître une qualité : la sincérité, il se croyait véritablement l'élu, celui qui doit propager une doctrine ancienne, oubliée et corrompue par le christianisme. On peut croire aisément en sa bonne foi en lisant ce passage de “ Magick ” : “ Je me suis constamment voué au Grand Oeuvre, c'est à dire l'oeuvre de devenir un être spirituel, libre de toute contrainte, des servitudes du hasard et des déceptions de l'existence matérielle. Tous les termes habituels sont impuissants à dénommer mon message : ni Occultisme, ni Spiritisme, ni Sorcellerie, ni Théosophisme. Je vais beaucoup plus loin que ces diverses écoles...Je me suis arrêté au terme de Magick comme étant, par essence, le plus sublime et à l'heure actuelle, le plus discrédité des termes...J'ai juré de réhabiliter la Magie et d'amener l'humanité à respecter, à croire et à pratiquer ce qui est actuellement méprisé, haï et craint....

La « Bête 666 » en gentleman anglais

Dans cette transe semblable à la mort, l'esprit devient libre de vagabonder et s'unit au dieu invoqué. Dans la mort, cette union est permanente et va accroître le corps du dieu sur la planète. Nous devrions donc,

quand nous le pouvons, nous assurer un endroit fermé et inviolable et y sacrifier quotidiennement des victimes. En même temps qu'un des frères, au moins, soit réduit à l'épuisement par le vin, par des blessures et par la cérémonie elle-même. Et s'il prononce des révélations, qu'elles ne soient pas consciemment données (c'est à dire qu'elles doivent venir des profondeurs). Si le vrai Dieu est invoqué comme il convient, elles seront divines. ” Le cauchemar attend Crowley en Sicile.Sa fille préférée « Poupée » meurt dans une clinique de Palerme, en 1924et un disciple de Mega Therion, Raoul Loveday décède lui aussi de manière mystérieuse. Il aurait été empoisonné par du sang de chat au cours d'un rite (mais là, rien n'est vraiment prouvé)... il s'ensuivit dès lors contre 666, une énorme campagne de presse; il aurait sacrifié sa fille au diable. On en fit un monstre, la police en profita pour expulser le mage hors d'Italie. Dès lors, les Femmes Ecarlates se succèdèrent, sa vie d'errance recommença, on le vit successivement en France, en Algérie. Devenu un vieillard obèse, il échouera au Portugal. Le 1er décembre 1947, la Bête 666 affaiblie et malade s'éteindra à Hastings.

Le 5 décembre, on l'incinéra à Brighton, mais Crowley sortira vainqueur de l'épreuve de la mort, celle-ci fit grand bruit et son corps vêtu de ses vêtements de mage est exposé. On ne s'attendait pas au flux de fidèles du monde entier qui viendront défiler afin de rendre hommage à leur Maître. En guise d'oraison funèbre, le Lord Chief of Justice déclara : “ qu'il était le personnage le plus immonde et le plus pervers du Royaume-Uni !”. Ne peut-on pas prendre cela comme un compliment venant d'une telle personne ? A sa mort, Le biographe de Crowley, John Symonds dira ceci de lui : “ Le Sexe était devenu pour Crowley le moyen d'atteindre Dieu...Il accomplissait l'acte sexuel non pour des joies émotives ou à des fins procréatrices, mais pour renouveler sa force psychique. Il estimait rendre ainsi un culte au dieu Pan. Opus était le mot qu'il employait à cette occasion, avec référence à la notion hermétique du Grand Oeuvre. Parfois, il se trouvait face à face avec les Dieux... ”.

“ O corps que le péché rend pâle et beau !O seins gonflés de venin par les serpents,De la passion : leur froide bave souille et altère Les fièvres qui brûlent l'âme, c'est par elles,Que les feux de l'enfer dans ton coeur commencent sur la terre ! ”. Rédigé par Elisandre

"Je suis le Magicien et l'Exorciste. Je suis l'axe de la roue, et le cube dans le cercle. "Venez à moi" est une parole démente : car je suis Celui qui vais.""Rappelez-vous tous que l'existence est pure joie; que toutes les peines ne sont que des ombres; elles passent et c'est tout; mais il y a ce qui demeure."(Le Livre de la Loi )

"J'avais l'intention d'apprendre à l'humanité à tendre vers une nouvelle condition dont je ne pouvais que peu ou rien lui dire, de lui enseigner un chemin long et solitaire qui pourrait ou ne pourrait pas conduire plus

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loin, de lui dire d'oser affronter tous les dangers possibles de nature inconnue, d'abandonner ses manières de vivre bien établies et de se détacher elle-même de son passé et de son milieu pour tenter une aventure visionnaire sans autres ressources que sa force et sa sagesse naturelle".

"Par nature des choses, la vie est un sacrement ; tous nos actes sont des actes magiques"."Seuls sont heureux ceux qui ont désiré l'inaccessible"."La joie de la vie consiste à exercer ses énergies, en une croissance continuelle, en un changement incessant et en jouissant de toute expérience nouvelle. S'arrêter signifie tout simplement mourir. L'erreur éternelle de l'humanité est de fixer un idéal accessible"."Je ne désire pas engendrer un troupeau, être le fétiche de fous et de fanatiques ou le fondateur d'une foi dont les sectateurs se contenteraient de répéter mes opinions. Je veux que chaque homme se fraye son propre chemin à travers la jungle". (Confessions)

Rapports humains

RAPPORTS HUMAINSKrishnamurti

Il me semble que nous devons comprendre, non pas en tant que théorie, ni en tant que concept hypothétique et divertissant, mais plutôt comme un fait réel, que nous sommes le monde et que le monde est nous-mêmes. Ce monde est chacun de nous ; le sentir, être véritablement imprégné de cette compréhension, à l’exclusion de toute autre, entraîne un sentiment de grande responsabilité et une action qui doit être non pas fragmentaire mais globale.Je crois que nous sommes portés à oublier que notre société, que la culture dans laquelle nous vivons nous a conditionnés, qu’elle est le résultat des efforts du conflit des humains, de la souffrance, de la misère humaine. Chacun de nous est cette culture, la communauté est chacun de nous. Nous ne sommes pas séparés. Sentir ceci non pas comme une notion intellectuelle, comme un concept, mais en vivre véritablement la réalité, nous entraîne à examiner la question de ce que sont les relations humaines ; par ce que notre vie, notre existence même est fondée sur ces relations. Notre existence est un mouvement qui se poursuit dans le sein de ces relations, et si nous ne comprenons pas ce qu’elles impliquent, nous arriveront inévitablement non seulement à nous isoler, mais à créer une société où les être humains seront divisés non seulement nationalement ou religieusement, mais encore dans leur vie intérieure, et c’est pourquoi ils projettent ce qu’ils sont dans le monde extérieur.

Je ne sais pas si vous avez suffisamment examiné cette question par vous-même, afin de découvrir si l’on peut vivre avec un autre être dans une harmonie totale, un accord total, de façon qu’il n’y ait aucune barrière, aucune division, mais un sentiment d’unité complète. Ce mot “relation” implique que nous sommes reliés - non pas dans nos actions, dans nos projets, dans une idéologie, mais reliés totalement dans ce sens que la division, ce morcellement qui existe entre individus, entre deux êtres humains, n’existe plus à aucun niveau.Faute de comprendre ces relations, il me semble que, quand nous nous efforçons d’établir théoriquement ou techniquement un ordre dans le monde, par force, non seulement nous en viendrons à créer de profondes divisions entre l’homme et son prochain, mais nous serons incapable d'empêcher la corruption. Celle-ci commence avec le manque de rapport réels ; c’est là, me semble-t-il, la racine même de la corruption. Nos relations, telles que nous les connaissons actuellement, sont le prolongement d’un état de division entre les individus.La racine primordiale de ce mot “individu” signifie “indivisible”. Un être humain qui n’est pas divisé, fragmenté en lui-même, est véritablement un individu.Mais la plupart d’entre nous ne le sommes pas. Nous nous figurons l’être, et c’est pour cela qu’il y a une opposition entre l’individu et la communauté. Non seulement il nous faut comprendre le sens donné par le dictionnaire à ce mot “individualité”, mais il faut en pénétrer le sens profond d’après lequel il n’y a plus de fragmentation aucune. Cela veut dire une harmonie complète entre l’esprit, le coeur et l’organisme physique. Alors seulement l’individu existe.Si nous examinons nos rapports actuels les uns avec les autres, qu’ils soient intimes ou superficiels, profonds ou passagers, nous voyons qu’il y a toujours fragmentation. La femme ou le mari, le jeune homme ou la jeune fille, chacun vit sa propre ambition, ses buts personnels et égoïstes, enfermé dans son propre cocon. Tous ces éléments contribuent à la construction d’une image en soi-même, tous nos rapports avec autrui passent à travers cette image et, par conséquent, il n’y a aucune relation réelle directe.Je ne sais pas si vous avez conscience de la structure de la nature de cette image que chacun construit autour de soi et en lui-même. Cela se fait à chaque instant, et comment peut-il y avoir des relations avec autrui quand existent cet élan personnel, cette envie, cet esprit de compétition, cette avidité, et toutes ces forces qui sont entretenues et exagérées dans notre société moderne ? Comment pourrait-il y avoir des relations avec un autre si chacun de nous et lancé à la poursuite de sa propre réussite personnelle, de son propre succès ? Je ne sais pas si nous avons conscience de tout ceci. Nous sommes ainsi conditionnés que nous l’acceptons comme étant chose normale, le modèle même de la vie, chacun de nous devant poursuivre ses propres particularités, ses propres tendances, et néanmoins s'efforcer d’établir des relations avec autrui. N’est-ce pas là ce que nous faisons tous ? Vous êtes peut-être marié, et vous allez au bureau ou à l’usine ; quoique que vous fassiez pendant la durée de la journée, c’est cela que vous poursuivez. Et votre femme est chez elle, ayant ses propres ennuis, en proie à ses propres vanités, avec tout ce qui se passe autour d’elle. Et qu’elles sont

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alors les relations existant entre ces deux être humains ? Au lit, dans leur vie sexuelle ? Des relations tellement superficielles, limitées et circonscrites ne sont-elles pas en elles-mêmes l’essence de la corruption ? On peut se demander : comment vous proposez-vous de vivre si vous n’allez pas au bureau, si vous ne poursuivez pas votre propre ambition, vos propres désirs d’atteindre ou d’aboutir ? Si l’on ne fait rien de tout cela, que peut-on faire ? Il me semble que ceci est une question absolument fausse. N’êtes-vous pas du même avis ? Par ce que nous sommes préoccupés, n’est-ce pas, de susciter un changement radical dans la structure même de notre esprit. La crise n’est pas dans le monde extérieur elle est dans notre conscience elle-même. Tant que nous n’aurons pas compris cette crise profondément et non selon les idées de quelques philosophes, mais jusqu’au moment où véritablement nous comprendrons par nous-mêmes en regardant en nous-mêmes, en nous examinant nous-mêmes, nous serons incapables de provoquer un tel changement. C’est la révolution psychologique qui nous préoccupe, et cette révolution ne peut se produire que s’il y a des relations justes entres les êtres humains.

L’Eveil de l’Intelligence

RETOUR AU ROYAUMEConférence de “ La Coupole de Freya ”

Genève/Lausanne, 19 et 29 novembre 2005

1ère partie - Lecture de Lil Kaitesi

Nous sommes ici pour parler des Elfes et de la vie

dans leur mystérieux royaume. Nous nous en tiendrons à ce thème et vous demandons d’en tenir compte dans vos questions. Cette précision n’est pas inutile à une époque où chacun d’entre nous pense en savoir long dans beaucoup de domaines, alors qu’on enregistre mécaniquement ce que la culture dominante nous

souffle à l’oreille. Ainsi en est-il de l’engouement moderne pour les Elfes, qui est un sujet en vogue, devenu commercial, surtout depuis la parution de livres et de films célèbres, œuvres remarquables, mais qui ne sont pas directement accordées avec la dimension elfique fondamentale. Nous nous intéressons à la vérité sur la nature des Elfes, car cette découverte pourrait être d’une immense importance pour nous extraire du marasme spiritualiste où nous nous débattons à la recherche de la lumière. La dimension elfique est, en effet, proche de ce que les anciens initiés nommèrent “ la voie directe pour le retour au monde originel ”.

À présent, voici quelques considérations générales autour du thème du royaume elfique. Certains développements pourront sembler périphériques, mais ils ont pour but de nous ramener au cœur de notre sujet. Comme dans tout domaine complexe – scientifique ou ésotérique – l’évidence ne vient qu’après avoir maîtrisé les divers paramètres du problème. Certaines données exigent une attention soutenue car elles ne sont généralement pas connues, y compris par les soi disant érudits. Rappelons toutefois, que cet exposé n’est pas un jeu intellectuel mais plutôt un enseignement spirituel sur un sujet sacré. Merci d’avance pour votre attention.

Pour commencer, une citation :“ À l’avenir, l’être humain deviendra ce qu’il a décidé d’être ”. Cette parole énigmatique de Rudolf Steiner nous ouvre des possibilités immenses quant à notre devenir. Devenir ce qu’on désire le plus ardemment, n’est-ce pas un programme admirable ?

Par l’effet de ce don divin que le dieu Christ est venu préserver il y deux millénaires – la liberté de conscience – il est possible pour les âmes soit de s’élever vers un état sublime, soit au contraire de stagner dans l’état actuel, ou bien encore de rester en arrière avec les êtres rétrogrades, ou plus dramatiquement encore, de sombrer dans l’état d’humanoïde robotique. Cette dernière perspective se rapproche plus rapidement qu’il n’y paraît, et nous y sommes impliqués contre notre volonté, simplement parce que nous devons nous adapter pour survivre, en dépit de la civilisation aux traits franchement démoniaques. Des prophètes ont montré l’inéluctabilité de la décadence.Alors, qu’est-ce que la liberté dans la perspective d’une déchéance de l’humain ? À t-on vraiment le choix de devenir ce qu’on veut lorsqu’on tombe dans des états d’existence inférieurs ? Chacun ne se dirige-t-il pas de manière inéluctable vers ce qui est déjà en lui ? Peut-on décider de devenir ce que l’on veut être ? Comment comprendre l’idée que nous devenons ce que nous désirons être ? Si la loi universelle favorise le libre-arbitre, alors nous deviendrons vraiment ce que nous désirons devenir : humanoïde robotique, ange, démon, dieu, elfe ou une entité virtuelle emprisonnée dans la grille planétaire électromagnétique. Le choix de notre devenir métaphysique est l’enjeu de la vie et la raison pour laquelle nous sommes dotés de la liberté individuelle. La liberté est l’enjeu de l’Univers. Alors,

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devenons ce que nous désirons être. Et pour certains d’entre nous, le choix est fait : c’est l’immortalité.

Voilà ce que la spiritualité elfique nous enseigne : nous pouvons devenir un être immortel, et retourner mener une vie authentique et divine parmi un peuple céleste comme le noble peuple elfique. Cette voie spirituelle est appelée la voie droite. Elle sort du monde humain ordinaire et monte directement dans une dimension supérieure de l’éther, plus proche du cœur de l’Univers, où sont établies les résidences célestes réservées aux dieux, aux demi-dieux et aux héros ayant vaincu la mort. Dans la mythologie nordique, le royaume elfique est voisin de celui des dieux. Ce monde de beauté est peu connu car les Hauts Elfes de lumière ne s’intéressent pas aux affaires des hommes. Toutefois, un certain nombre d’âmes incarnées dans l’espèce humaine sont d’essence elfique. Ces âmes se savent étrangères au monde de la bêtise humaine si destructrice, et elles ressentent la nostalgie infinie d’un paradis oublié. Nous y reviendrons plus tard en parlant de la nature de l’être elfique.

Commentaire de la 1ère partie par Joël Labruyère

La citation de Rudolf Steiner que nous avons choisie est assez remarquable. Le premier livre qu’il a écrit était intitulé La philosophie de la liberté. C’était un être tourné vers la recherche d’une solution pour la libération de l’humain. Sa préoccupation première était vraiment la Liberté. Il a ensuite légèrement dévié vers des idées théosophiques.

S’il n’avait pas été empoisonné, il aurait fait des

révélations assez extraordinaires sur le XXe siècle, puisqu’il a laissé des écrits prophétiques remarquables qui dépassent toutes les prophéties que l’on connaît. Mais ces textes ne sont pas à l’honneur dans l’organisation anthroposophique actuelle dite “ steinérienne ” qui, selon moi, ne rend pas compte de la pensée de Steiner. Celui-ci a mis en évidence cette liberté entre les mains de l’être humain, et que l’être humain “ devient ce qu’il veut devenir ”. C’est évidemment une grande espérance, mais c’est en même temps terrifiant, parce qu’il se pourrait que les choix soient déjà faits pour nombre d’entre nous. On peut toujours revenir sur les mauvais choix, mais on a l’impression que l’humanité dans son ensemble a fait un choix funeste. Ce n’est pas la faute du démon ou d’un diable, c’est vraiment l’humanité elle-même qui veut aller dans une certaine direction, et qui fait le choix de s’enfermer dans un système matérialiste, avec une culture débilitante, une civilisation technologique aliénante, un système économique monstrueux, anti-humain, anti-naturel.

Nous vivons jour après jour dans un système de répression, ne serait-ce que parce que nous sommes totalement dépendants de l’argent, chose que l’on nous a fait accepter comme évident mais qui au départ n’était pas une donnée inéluctable. L’Égypte pharaonique, par exemple, s’est maintenue pendant des siècles à son apogée parce qu’il n’y avait pas d’argent en circulation. Dans le bassin méditerranéen, l’argent circulait par le commerce des Phéniciens, des Grecs, des Juifs, mais les pharaons refusaient l’usage de la monnaie, et cela est confirmé par les égyptologues. L’Égypte pharaonique ne met pas de prix sur les choses. Les choses sont ce qu’elles sont, elles n’ont pas de prix. Cette mentalité est très éloignée de ce qu’on nous oblige à vivre. Pour nous, aujourd’hui, même le temps est de l’argent. Le racket est systématiquement organisé pour nous prendre notre argent ; or, notre argent c’est notre sueur, notre énergie vitale. Que signifie la phrase : “ à l’avenir, l’être humain sera ce qu’il a décidé d’être ”, dans une perspective comme la nôtre ? La tradition nordique nous apprend que les Elfes ne s’intéressent pas aux affaires des humains. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de compassion, mais qu’ils sont sur une ligne de vie différente de la nôtre. On pourrait penser que ces créatures ne sont pas très différentes de nous sur le plan spirituel, mais elles n’ont pas nos faiblesses, et surtout notre indifférence au sort de nos semblables, ce qui étonne les races galactiques. Pour en revenir à la citation de Steiner, est-ce que le choix est fait pour ceux d’entre nous qui ont une démarche spirituelle ? Même engagés dans une telle démarche, le plus souvent, nous sommes concernés par le jour présent, voire les semaines à venir ou l’année prochaine, mais nous nous préoccupons peu de notre devenir réel, car il y a un devenir réel pour notre âme. La voie elfique serait une façon de se projeter

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intérieurement comme si nous étions déjà un être céleste à partir de notre situation actuelle. C’est le message.

La mode elfique inspirée par Tolkien n’est pas anodine, elle fait basculer les vieux systèmes spiritualistes ou païens qui ont cette vision permanente que l’homme, même mauvais, est fondamentalement bon et qu’il va progressivement devenir angélique. C'est inexact.

L’âme doit retrouver son essence spirituelle d'urgence,et pas dans un futur éloigné. Elle doit en faire l’expérience maintenant. Elle a un choix de conscience qui peut être: “ je décide maintenant d’être cette personne que je veux devenir. Je n’attends pas que l’évolution ou des puissances extérieures m’obligent à devenir ce que je ne veux pas devenir ”. C’est pour cela que la phrase de Steiner est prophétique car, l’être humain choisira d’aller dans un sens ou un autre. Comme vous le voyez, une grande partie de l’humanité est en train de devenir robotique. Or nous faisons tous partie de l’humanité et il ne faut pas croire que cela ne nous concerne pas. Nous sommes plus ou moins en difficulté face à l’état général du monde, et nous sentons qu’il y a actuellement une crise d’identité : “ qu’est-ce que l’humain, que signifie être humain ? Pour nous, en fait, être humain c’est redevenir un être spirituel elfique. Il y a donc un passage à franchir et pour cela il faut quitter l’humain. Toutes les voies spirituelles ont montré que pour passer d’un stade à l’autre, il faut abandonner l’ancien pour accéder à un état nouveau.

Il faut rendre hommage à ce prophète, Rudolf Steiner, qui a brossé un panorama de l’avenir de l’humanité dans les dix siècles ou même les cinq millénaires à venir. Il a fait des prédictions terrifiantes ; il a dit clairement que nous ne sommes pas dans la perspective d’un Âge d’Or sur le plan physique mais d'une descente en enfer. Et d'une certaine manière, il a dissimulé cette vérité. Cela n’empêche pas les anthroposophes de prétendre que nous sommes entrés dans l’Âge d’Or depuis le

XIXe siècle. C'est une méprise. Si vous avez l’impression de vivre dans l’Âge d’or, tant mieux pour vous, mais c'est tout de même assez discutable ! Ces notions sont fondamentales dans les milieux où l’on s'intéresse à ces choses. Dans la sphère du Nouvel Âge, par exemple, on attend un âge d’or imminent ! Comme il n'arrive toujours pas, et qu'il n'arrivera jamais, il est retardé tous les cinquante ans ou tous les siècles. Pourtant, nous entrons dans des temps qui seront de plus en plus pénibles, dans un Âge Noir que les anciens hindous appelaient le kali yuga ou âge de la matérialisation. Néanmoins, cela est, en quelque sorte une chance, car dans une période de plus en plus dure, l’âme peut reprendre conscience et, dès lors, aspirer à revenir à la vie originelle perdue.

2e partie [lecture]

À présent, quelques éléments de métaphysique et de cosmogonie nous permettront de localiser le royaume elfique. Ces précisions s’imposent car notre culture matérialiste a oublié que l’Univers est constitué de nombreuses dimensions, au delà de notre cosmos. On connaît plus ou moins le monde de l’au-delà avec ses hiérarchies spirituelles inférieures – les basses hiérarchies lucifériennes du monde astral – mais les univers supérieurs ne font l’objet d’aucune exploration, pour la simple raison que les clairvoyants n’y ont pas accès. Ces dimensions célestes, sans doute plus réelles que notre univers mortel, demeurent des mondes inconnus peuplés de créatures divines et de races fabuleuses. Seuls, de rares initiés les ont décrites de manière voilée à travers des légendes dont nous ne comprenons plus le sens profond. Jésus parle de ces dimensions supérieures, hors de notre continuum spatio-temporel, comme du “ royaume qui n’est pas ce monde ”. Comprenons bien ici que notre plan terrestre visible est associé à l’au-delà invisible. Il y a une grave méprise lorsqu’on considère l’au-delà comme un monde divin. L’au-delà invisible, avec ses créatures spirituelles, n’est que le reflet de notre monde. Le “ royaume qui n’est pas de ce monde ” est un univers tout autre. Il est sacré et l’on ne peut y accéder que par une transformation radicale de l’esprit, de l’âme et du corps. Avouons que si c’était facile, cela se saurait. Sans prétendre détenir la vérité, nous allons tenter de remettre ces éléments dans une perspective universelle, ce qui faisait jadis l’objet de l’enseignement préliminaire dans les écoles des mystères.

À travers la prodigieuse profusion des mondes et des innombrables créatures qui les peuplent, l’Univers cherche à produire une création à son image, une manifestation de dieux innombrables, déployant les vertus divines à travers l’immensité des espaces cosmiques, sur l’étendue infinie de la mer universelle. À partir du cœur de Dieu, de la source secrète des univers, émanent des hiérarchies divines qui engendrent des dieux et des mondes. Entre parenthèses, nous devons admettre que cette surabondance d’énergie et de vie divine nous fait considérer notre existence actuelle comme une pénurie, une sorte de famine, une lutte constante qui ne cesse qu’à la mort. Le Bouddha a décrit l’existence comme une souffrance dont on ne se libère que par la cessation du désir d’exister. Selon cette sagesse, il faudrait renoncer à l’état de mortel pour gagner l’éternité. Certes, beaucoup d’êtres aspirent à devenir immortels mais sans renoncer à leur attachement à la vie terrestre. Or, un bateau peut-il quitter le port sans larguer ses amarres ? C’est pourquoi il y a tant de fausse sagesse répandue en ce monde. Nous reparlerons plus tard de la difficulté de trouver une voie libératrice vraiment opérationnelle.

Donc, au départ de la manifestation universelle, les dieux dans l’enfance ne sont que des possibilités divines en germe, des puissances en devenir. Ils vont le chemin de l’expérience, dirigés par leurs aînés – les dieux primordiaux – jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de manifester pleinement leurs pouvoirs adultes. Cela

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ne va pas sans accident, rupture et drame, comme le montre le mythe de la chute de Lucifer, ce dieu qui voulait accélérer l’évolution normale de la vague de vie humaine. Nous en payons aujourd’hui les conséquences. Il semble donc que la liberté universelle ne soit pas sans risque.Dans une progression infinie, les enfants divins – les dieux et les déesses de la polarité cosmique, ces émanations étincelantes de la source universelle débordante de puissance et d’amour – s’élèvent à travers la grande mer d’énergie primordiale, tels des pionniers qui fondent des royaumes galactiques sur les îles vierges de l’éther. Les puissances créatrices que nous appelons les dieux engendrent des races dont ils peuplent les espaces cosmiques en organisant la matière primordiale par l’action du verbe créateur. Dans les cieux des espaces galactiques, souffle le vent du large qui pousse les voyageurs de l’Univers à l’éternel voyage. Dans ce “ vrai monde de la vraie vie ”, on est loin de l’imagerie figée des mornes paradis des religions moralisatrices. On est à des millions d’années-lumière des paradis provisoires du monde astral, où les défunts transitent pour goûter des vacances méritées, avant de se réincarner sur terre.

“ Il y a de nombreuses demeures dans la maison du Père ”. Cette parole de l’Évangile signifie que l’Univers se compose d’une infinité de dimensions spirituelles, de régions célestes, de plans vibratoires, de structures galactiques inconnues qui s’étagent comme des branches autour de l’arbre de la vie universelle.Cet arbre que la mythologie nordique appelle Yggdrasil supporte les neuf mondes. Il émerge des mondes obscurs dits infernaux car ils ne sont pas élaborés ; il s’enracine dans le monde intermédiaire où est notre cosmos actuel ; et il porte à son faîte les mondes paradisiaques où vivent les dieux et les immortels. Les mythes nordiques racontent qu’au-dessus de ces mondes transcendants, il en existe d’autres encore plus sublimes. L’arbre Yggdrasil est donc constitué de trois niveaux principaux qui comprennent chacun de nombreux royaumes, allant de l’état le plus dense, proche de la glace absolue, à la vie éthérée la plus sublime. Au fur et à mesure des cycles cosmiques, il apparaît de nouveaux rameaux nourris de la sève sacrée de l’arbre de vie. C’est pourquoi les arbres sont si chers au cœur des Elfes car l’arbre cosmique est une image de la vie sacrée sur toutes les dimensions de l’Univers. La forêt paradisiaque d’en haut et la forêt naturelle d’en bas sont le temple des Elfes.

La cosmogonie occidentale, pour sa part, parle de sept grands univers, constitués chacun de sept dimensions.Les royaumes célestes dont parlent les mythes sont les demeures impérissables des êtres ayant gagné l’immortalité. Mais les mortels vivent à présent dans la partie inférieure de l’Univers, la plus éloignée de la source (mais il existe encore des dimensions en dessous de la notre, des mondes de puissance qu’on dit infernaux). Rejetés, les humains travaillent à leur perfectionnement dans les conditions de l’incarnation physique. Nous sommes en attente d’un transfert dans les zones immortelles et cela ne peut advenir que si nous manifestons un désir ardent de retour vers les

hauteurs célestes. C’est pourquoi l’idée que l’on devient ce que l’on veut devenir est une loi universelle. Cela montre que la loi universelle est juste car, au départ, toutes les créatures disposent des mêmes chances pour s’élever. La souffrance et la limitation apparaissent par la volonté des êtres qui s’enferment dans des modes d’existence périmés, et non à cause du décret d’un dieu injuste et cruel.

Commentaire de la 2e lecture par Joël Labruyère

Nous parlons du sacrifice des dieux qui viennent d’une région extraplanétaire, extragalactique, et qui se sacrifient pour venir dans un monde qui n’est pas le leur, pour apporter dans cette dimension une nouvelle programmation - par leur présence même. Pour cela, un plan de préparation de plusieurs millions d’années a été mis en œuvre par les grands initiés que l’on connaît à travers la Chine et l’Inde antiques, Zoroastre, Hermès, les grands initiés (inconnus) de la civilisation sumérienne et, pour la matrice de notre civilisation, par ces héros qui, en Grèce, sont devenus des dieux et des demi-dieux. L'incarnation de ces êtres divins demande une stratégie complexe. Il faut préparer des avant-gardes, instaurer des civilisations pour les recevoir. Et il y de l’autre côté des forces hostiles qui font la même chose dans l’autre sens, pour s’approprier les âmes. Il existe donc deux grandes hiérarchies, l’une qui veut s’approprier les âmes prises dans notre cosmos matérialisé, en les mettant dans un circuit de réincarnations sans fin, sans leur donner la possibilité d’en sortir, et, de l'autre côté, il y la hiérarchie des sauveurs de l’humanité, comme le Christ, venu donner un coup de pied dans cette fourmilière. Tous pourraient dire : “ Je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée ”. Le mythe du salut par le sacrifice rédempteur du “ fils de Dieu ” est un conte de fées inventé de toutes pièces par l’institution religieuse. En fait, tout dépend des réactions de l’humanité. Or l’humanité se rassure avec le message d'un prophète, elle en fait une idole et elle lui rend un culte. Et cela aussi est voulu par les dieux, et relève d’une stratégie extrêmement subtile. Disons que ce sont des hypothèses de travail. Nous ne sommes pas dans le secret des dieux. Nous nous posons des questions mais nous n’aurons pas de réponse à moins que nous n’y répondions nous-mêmes. Si la réponse nous vinet de l’extérieur, où est la liberté ? Où est la conscience si on nous impose de force une croyance comme l’a fait “ notre mère l’Église ” depuis 18 siècles. L’Église catholique a été une mère sévère et parfois terrible qui nous a menés d’une main de fer avec sa notion du pêché enveloppée d’une camisole moralisatrice et culpabilisante. À force de nous faire entrer dans le sytème d’adoration d’une idole déguisée en Christ, elle a fait le jeu de certaines forces démoniaques, rendant le monde occidental névrosé, malade, et nous entraînant au final dans un matérialisme extrême. Les forces démoniaques ont profité de cette idolâtrie pour créer un ordre mondial absolument terrifiant. Évidemment, il se maintient à la surface quelques éléments positifs issus du

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christianisme, comme un certain humanisme, une certaine compassion. Mais ce n'était pas le but du Christ. Il est venu changer les choses en profondeur. Il dit dans l’évangile: “ Je suis venu chercher les âmes pour les ramener vers le Père”. C’est le but des grands messagers divins depuis 5000 ans, depuis le début de l’Âge Noir, comme Krishna en Inde. Krishna est né dans le cachot d’une prison; Jésus est né dans une grotte. Krishna a été transpercé de flèches et Jésus crucifié. Krishna est le Christ de l’Inde. C'est assez évident, comment ne le voit-on pas ? Ces grands avatars ont permis de mettre en place une ouverture libératrice potentielle. Krishna vient en jouant de la flûte pour séduire les âmes, rassembler les « vaches sacrées », car dans la philosophie indienne , l'âmes est symbolisée par la vache, comme en occident, l'âme est figurée par la brebis et l'agneau. Il faut reconduire les brebis dans les verts pâturages célestes. Sri Aurobindo et Steiner ont montré que la vache possède un corps éthérique merveilleux, une aura extrêmement douce et calme – semblable à l’âme humaine lorsqu'elle-ci est réconciliée avec elle-même. De nos jours, en Inde, les vaches dérangent et on les tue par milliers. Chez nous ce sont les arbres que l’on coupe parce qu’ils gênent les cultures, la circulation, la construction... On détruit nos repères et cela nous déracine toujours plus de notre origine céleste.

Il faut reprendre une perspective universelle ; je ne dis pas œcuménique. Chaque révélation spirituelle apporte un élément différent, une programmation spécifique qui se situe dans une certaine zone affective et mentale. La programmation planètaire réalisée par le Christ se situe à un niveau beaucoup plus profond, corporel et physique, ce qui nous secoue fortement. Ces forces agissent en nous à notre insu. À un certain moment, il faut savoir déceler dans notre cœur si c’est le diable ou si c’est le dieu qui parle. On ne peut pas dire que le dieu - Christ en l'occurence - est engagé directement dans le combat. Dans la tradition chrétienne, c’est à son bras armé, Michaël, qui a la charge de combattre. “ Ce n’est pas la paix que j'apporte mais l’épée ”. Michaël combat le dragon et “ le dragon n’a pas été vainqueur ”. Mais on ne dit pas pour autant que le dragon a été vaincu. Le dragon n’est jamais définitivement vaincu comme le croient ceux qui prennent les écritures à la lettre. C’est une guerre éternelle. Les mythologies relatent un combat titanesque entre des factions adverses qui sont toutes justifiées d'agir pour leur compte, car c’est la liberté qui règne. Ces fcations spirituelles ont chacune une certaine conception de l’évolution. Les forces démoniaques n’hésitent pas quant aux moyens : violence, coercition, répression. Elles forcent la volonté des êtres à se ranger sous l’obédience implacable de loges dirigées par des entités supérieures qui veulent enfermer l’humanité dans la dimension physique. Elles utilisent tous les moyens : la science et la technologie, mais aussi la musique au mode binaire inhumain. Or qui, aujourd’hui, peut se dégager totalement de l’ordinateur? Évidemment, on s’adapte mais, ce faisant, on renonce à notre sensibilité spirituelle.

Celui qu'on appelle Christ, l'envoyé, est un dieu extragalactique, venu à une époque cruciale, pour empêcher que les forces liées à la forme dense ne nous privent entièrement de notre liberté. Il ne demande pas qu'on le prie mais qu'on se libère. Personnellement - c'est un choix qui n'engage que moi - je préfère anticiper la période post-chrétienne, et abandonner les images religieuses de l'ère des Poissons, entâchées d'illusion et de manipulation.

3e partie [lecture]

Pour favoriser notre vocation à devenir des dieux à l’image de l’Absolu, l’Univers est régulé par un changement constant des conditions de vie. La poussée de vie divine cherche continuellement à perfectionner des corps où elle pourra s’incarner en plénitude. Cela nécessite de grandes mutations et l’abandon des formes corporelles périmées. Ces formes sont utilisées par des espèces vivantes en évolution, qui les abandonnent à leur tour pour muter dans des formes plus perfectionnées. Par exemple, l’homme ne descend pas du singe, mais le singe est une forme animale que le genre humain a abandonnée derrière lui.

Tout est en perpétuelle recréation et renouvellement, et celui qui ne peut s’adapter à ce mouvement est laissé en arrière avec le risque de régresser et de descendre dans des zones d’involution qu’on nomme les enfers. L’enfer est un blocage qui, s’il persiste, entraîne la dissolution de l’entité rétrograde, sa refonte dans la matière primordiale. Mais il n’y a pas de damnation éternelle. L’univers veut créer des êtres à l’image de sa puissance et de son amour, et il ne lésine pas sur les moyens gigantesques et le temps infini que cela exige. L’apparente dissolution des mondes à travers les cycles cosmiques n’est jamais le signe d’une fin définitive, mais celui d’une régénération permettant de passer à un stade supérieur. Les mondes évoluent et meurent selon leur forme apparente mais, après une nuit cosmique, leur essence est transférée dans une nouvelle manifestation, un nouveau cosmos. Il en va de même pour les âmes, dont certaines, grâce à leur travail de perfectionnement, hériteront d’une demeure céleste digne de leurs mérites et de la conscience qu’elles ont élaboré durant les cycles d’incarnation. L’enjeu est de devenir conscient, toujours plus conscient, jusqu’à parvenir à la conscience qui englobe tout. Le mal ne serait donc qu’un manque de conscience, une conscience prisonnière d’un espace-temps limité – tel est notre sort actuel.

Les âmes qui refusent la mutation imposée par les nouveaux cycles cosmiques sont replacées dans des conditions d’existence pénibles où elles doivent apprendre à se maîtriser, respecter les lois universelles et réparer leurs erreurs. Il existe également des créatures qui ne veulent pas avancer, des races cosmiques à bout de souffle qui ne peuvent plus muter dans une direction positive. Elles sont donc laissées en arrière, après que tous les moyens ont été mis en œuvre par les dieux pour les stimuler à évoluer dans le sens de

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la vie divine. Cela n’est pas injuste mais salutaire pour ceux qui veulent s’élever, car les retardataires entravent l’avancée des âmes qui se sont harmonisées avec le mouvement de recréation perpétuelle. Cette harmonisation ne s’effectue pas sans effort, et c’est pourquoi, on parle d’un plan de rédemption au cours duquel des dieux s’incarnent sur la planète dans des conditions pénibles pour reprogrammer le circuit terrestre. Ils sont crucifiés sur la planète qu’ils ont mission de sauver de la stagnation.

L’univers avance dans un mouvement ascensionnel constant, mais jusqu’à la dernière limite, aucune créature n’est abandonnée à son sort. Toutefois, la stagnation engendre l’endurcissement et la rébellion par rapport à la loi universelle de renouvellement. Les retardataires endurcis deviennent des démons qui parasitent ceux qui voudraient s’élever. Ils peuvent les retarder pendant de longues périodes. C’est pourquoi on dit qu’il y a une guerre perpétuelle dans le ciel et que des dieux puissants combattent des forces rétrogrades de même envergure. Le mythe chrétien parle du combat de Michaël contre le dragon. Lorsque Jésus déclare : “ Je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée ”, il faut comprendre que cette épée de justice est celle de l’archange Michaël. Cela symbolise la puissance cosmique qui freine la force d’expansion luciférienne. Tout cela constitue la matière des récits mythologiques mal compris où il est question de dieux et de démons perpétuellement en guerre. Les humains ont peu de part dans ce jeu et ils comptent pour quantité négligeable tant qu’ils ne s’engagent pas sur la voie de la divinisation. Tant que nous demeurons soumis aux autorités terrestres qui nous lavent le cerveau avec des croyances et des idéologies, les dieux ne peuvent pas grand-chose pour nous. La voie de la liberté implique qu’on se prenne en charge.

Quant aux démons, ils ne sont que des êtres rétrogrades voulant conserver coûte que coûte leurs acquis, leurs privilèges ou leur statut lorsqu’ils ont atteint un certain pouvoir. Ainsi en est-il des autorités terrestres qui usurpent et parasitent la planète.En dépit des changements cosmiques qui imposent à toute créature des mutations cycliques, les êtres rétrogrades résistent et s’organisent en hiérarchies parasitaires des mondes où ils résident. La Terre est terriblement touchée, sous l’emprise de hiérarchies que l’on identifie comme l’empire de Satan. Rappelons que Satan signifie “ celui qui s’oppose ” ou “ qui résiste ”. En outre, il n’est pas inutile de préciser, alors que nous sommes en pleine confusion New Age, que Lucifer est un dieu de lumière qui a mal tourné.Par conséquent, Satan peut se manifester aux humains comme un ange de lumière, de sagesse et de bonté. Cela devrait rendre méfiants ceux qui se fient aveuglément aux messages des channels et médiums du Nouvel Âge. Tout ce qui brille spirituellement n’est pas divin.

Commentaire de la 3e lecture par Joël Labruyère

Nous avons employé des mots qui déclenchent souvent des réactions car les channels, le nouvel âge, les êtres

ascensionnés, les extraterrestres, les maîtres de sagesse sont des représentations dont tout le monde a déjà une certaine idée à travers les livres à la mode qui les évoquent. Sur Internet, on peu trouver des centaines de médiums qui s’expriment tous au nom d’un être supérieur dont la caractéristique est de transmettre toujours le même sempiternel message : “ Aimez-vous les uns les autres ”; “ La situation est grave sur la planète, on fait du mal à la nature, etc, il faut sauver la Terre ” ; “ mais tout va aller bien; nous contrôlons la situation ; ne changez rien, restez en paix ”. A la suite de quoi on nous invite à l’amour inconditionnel. C'est là le message débilitant des channels. Ils se réfèrent parfois à des éléments philosophiques plus élaborés, avec des emprunts à Madame Blavatsky, Max Heindel, Rudolf Steiner, les trois visionnaires qui ont apporté des informations qui se croisent. Les autres sont souvent des médiums du syte d'Edgar Cayce ou des claivoyants négatifs qui ne peuvent contrôler leurs visions, et Mme Blavatsky est souvent dans cette situation. Même Steiner a parfois l'air d'un feu follet.Les entités du new age reprennent ces informations reflétées dans l'astral, et les redistribuent à toutes les sauces. La caractéristique de ces entités c'est qu’elles n’ont aucune connaissance réelle. Elles ne font que piller les informations pour se présenter ensuite comme des anges de lumière apportant la bonne parole. Leurs messages standardisés sont transmis à des médiums, car il y a de plus en plus de gens qui ont des capacités médiumniques, ce qui n'est pas un signe d'évolution, contrairement à ce que prétend le new age. Ces révélations du nouvel age sont quasi nulles en ce qui concerne la vérité des temps à venir. Elles servent au contraire à dissimuler la réalité de ce qui nous attend pour que nous demeurions passifs, nous empêchant ainsi de nous organiser pour faire face. Les messages du new age et des channels sont une propagande de guerre pour nous désarmer spirituellement. Des recherches ont montré que des messagers du Nouvel Âge, dont je ne citerai pas les noms, sont en fait des agents de la CIA. Depuis cinquante ans, les services secrets anglo-saxons ont mis en place des laboratoires pour former des médiums envoyés à travers le monde pour diffuser des informations de type spirituel. La politique ne se fait pas seulement au niveau de l'histoire visible, dans l’économie et d’autres secteurs culturels et sociaux. Il y a une guerre de désinformation et cette guerre est redoutable sur le plan spirituel parce que nous sommes des êtres sensibles et de bonne volonté. Nous ne savons reconnaître le mensonge que lorsqu’il apparaît de façon visible, et encore… Il faut parfois que le sang coule pour que l’on comprenne ce qui s’est passé. Nous sommes des innocents en matière politique parce que tout ce qu’on a appris à l’école est destiné à nous faire entrer dans un moule conforme au système en place. Notre structure psychique a été formatée pour croire l'avis officiel. En réalité, l’information officielle est de la désinformation. Ce n’est pas difficile à comprendre. Si vous étiez à la place des hommes politiques, vous sauriez que la seule façon de diriger c'est la

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désinformation. C’est une chose choquante pour l’être humain ordinaire, et il lui faut beaucoup de temps pour comprendre. Il n’est pas rare quon ait besoin de 50 ou 60 ans pour comprendre le fonctionnement du système économique et administratif. Nous sommes d’une très grande naïveté, nous sommes des enfants. Le système de propagande culturelle, médiatique, scolaire, audiovisuelle y est pour beaucoup. Il suffit d’allumer un écran pour se rendre compte que tout se ramène à des messages de propagande. Les feuilletons américains présentent l’image du comportement qu’il faut avoir dans une société idéale, celle de l’américanisme planétaire et comment il faut penser, comment il faut être gentil dans ce système-là pour ne pas finir en prison ou chez les fous. Quant aux films d’Hollywood, ce sont des commandes de l’armée américaine. Les États-Unis sont perpétuellement en guerre, et cette guerre, comme toutes les autres, se fait d'abord par la propagande. Que cela passe par le rock’n roll, le cinéma, tous les almusements, peu importe, c’est toujours sympathique.

Les films de Spielberg, Rencontre du 3e type, Jurassic Park, etc, tout est de la propagande. “ Spielberg ”, signifie “ l’amuseur de la colline ”. Mais c’est aussi un agent de l’armée américaine qui lui passe des commandes pour que nous pensions de la bonne façon. Dès que ça “ bouge ” sur les extraterrestres, c’est à lui que l’on commande un film sur le sujet, ou sur u autre thème qui nécessite une désinformation Comment échapper à la force de matraquage de l’image, à cette emprise ? On peut se dire, “ Bon, tout ceci c’est magouille et compagnie, on le sait bien ”, et croire avoir compris, mais on tombe dans les pièges tendus. Par exemple, l’économie planétaire mène inéluctablement à la destruction de la planète, des forêts et des animaux. On parle alors d’économie durable, ah oui, l’économie durable… Mais les animaux n’ont pas de voix pour parler, pour se révolter. Et si des gens comme Brigitte Bardot s’insurgent contre cela, on les ridiculise, puis on les traite de réactionnaires. Pour se consoler de la destruction de la nature, on peut toujours se raccrocher à l’écologie… Mais les écolos bien pensants disent : “ c'est vrai, on détruit la nature mais on va réparer. ” En fait, ils ne font rien que nous conseiller de manger bio ! Mais qui possède de la terre pour cultiver de quoi se nourrir ? Qui sera encore propriétaire dans l'ordre soviétique mondial qui appartient à la Banque ? Voyez le sort actuel des paysans chinois dont l'état s'empare des terres avec violence pour bétonner. Cela donne une idée de ce qui nous attend. Les seuls écologistes qui ne mentiraient pas sont ceux qui nous conseilleraient de nous organiser en communautés agraires - tant qu'il y a encore de la terre à vendre et une marge de respect de la propriété privée.

Question sur la liberté d’exprimer des opinions non-conformistes ?

En France, nous sommes contraints de limiter notre liberté de penser. La politique actuelle c'est le

politiquement correct de gauche car, depuis le XIXe

siècle, les loges planétaires estiment que seul le socialisme pourra maîtriser les masses humaines. Plusieurs ministères en France sont entre les mains du communisme. La France est d’apparence libérale mais dans sa façon administrative de fonctionner, c’est un pays crypto-communiste. L’E.N.A. (l’École Nationale d’Administration) est une sorte de société secrète. Les professeurs sont mystérieusement engagés, et on enseigne aux étudiants qu’il n’y a qu’une possibilité à l’avenir pour contrôler les masses humaines, c’est le socialisme. Donc droite ou gauche, c’est la même chose, sauf que la droite est là pour rassurer les gens traditionalistes et la gauche pour séduire les gens naturellement de gauche. C’est un jeu d'opposition

entre deux bords qui s’est mis en place au XVIIIe

siècle.Diviser pour régner. Pourquoi les gens ne le voient-ils pas ? Comment peut-on avoir part à ce jeu de dupes ? Cela explique la pensée unique. Et quand la pensée est unique, il n'y a pas de place pour une autre pensée.

Si l’on revient à la prophétie “ l’homme sera ce qu’il veut être ”, cela signifie qu’il pensera ce qu’il a envie de penser et parlera la langue qu’il a envie de parler. On a essayé l’espéranto, par exemple, mais ce n’est pas d'adopter une langue universelle qui est juste, c’est au contraire d’avoir une profusion de langues. Les mondialistes sont dans l’erreur quand ils veulent réduire l’humanité à une seule entité, car au contraire les dieux aiment la diversité. Il est démoniaque de vouloir tout réduire à une fausse unité. Si l'on veut une seule langue planétaire, ce sera l’Anglais, la langue du plus fort, mais en tout cas pas l'espéranto, langue peu musicale au demeurant.Tolkien disait qu’une langue doit être belle. Nous préférons recréer une langue elfique, et notre linguiste Kelidan (en elfique “ reflet du ciel ”) s’efforce de travailler sur cette langue avec sa grammaire, son vocabulaire etc… Pour retrouver la liberté, nous devons créer notre propre langage et notre culture. Nous devons recréer une civilisation n'ayant rien en commun avec celle que nous connaissons. C'est le travail que nous menons au sein de la Nation Libre.

4e partie [Lecture]

Nous verrons que les Elfes ne font pas partie des hiérarchies angéliques régulières ou rebelles et qu’ils n’entretiennent aucun commerce avec les humains – tout au moins, tant que les humains n’ont pas opéré la mutation elfique.

Pour le situer, le royaume elfique est localisé dans la dimension supérieure de l’arbre de vie, au voisinage du monde des dieux. Il serait grotesque de prétendre y entrer comme dans un moulin. Pourtant, il existe une voie qu’on appelle la voie droite, et la grande fraternité elfique accepte d’aider ceux qui veulent l’emprunter. La condition est que vous vous sentiez un étranger en ce monde, et que de votre cœur jaillisse un appel sincère demandant votre transfert dans votre lieu

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d’appartenance originel. Si vous vous sentez bien dans votre condition actuelle, la fraternité elfique ne peut rien pour vous. Il faut qu’intérieurement, vous parveniez à savoir si vous êtes une âme terrestre, attachée à l’évolution humaine, ou si, au contraire, vous êtes d’essence elfique. Alors, le voyage de retour est possible. Mais il nécessite de changer votre organisation de vie.Le nouvel âge nous propose un voyage facile vers les mondes supérieurs, sans quitter notre place. Mais celui qui ne se change pas lui-même radicalement ne pourra pas s’élever. Il rêvera d’une ascension virtuelle dans les sphères illusoires de l’astral jusqu’à ce que la dure réalité le rattrape. C’est pourquoi, il faut dès le début savoir ce que l’on désire devenir au-delà de l’existence actuelle. Pour être les créateurs de notre destinée éternelle, nous devons choisir un modèle divin qui réponde au désir le plus profond de notre âme. Il n’y a pas pour l’humain d’évolution automatique vers un état de type angélique car les anges sont sur une autre ligne de développement.

Après ces considérations,et avant d’en venir plus précisément au mystère du royaume elfique, et à la tradition nordique où il puise son origine, il faut savoir qu’il n’existe pas de documentation fiable sur ce sujet. On ne dispose que de récits compilés aux environs du

Xe siècle de notre ère par des moines copistes chrétiens qui étaient de fait hostiles au paganisme antique. Ainsi, tout comme la tradition celtique – mieux connue parce que plus proche – la tradition nordique, où l’on puise aujourd’hui des récits évoquant les Elfes, cette tradition doit être considérée avec prudence.

Dans la littérature très érudite qui traite des mythologies antiques, les dieux ont été caricaturés pour valoriser le dieu unique judéo-chrétien. La compréhension des mythes nordiques faisant référence aux Elfes s’est progressivement évanouie, dès que les légendes orales vivantes se sont retrouvées figées dans le plomb de l’écriture. Comme on n’y comprenait plus rien, le folklore populaire a maintenu le souvenir de quelque chose de mystérieux. Ainsi, on confond les Elfes avec les lutins de la nature et autres élémentaux. Nous voyons partout des caricatures d’Elfes aux oreilles pointues et aux trognes de nain, alors que les Elfes sont d’une beauté resplendissante. Cette dégradation de l’imaginaire elfique s’est continuellement accentuée, à travers la mythologie scandinave, la mythologie germanique, la mythologie celtique et jusqu’au folklore anglo-saxon qui, pour charmant qu’il paraisse, serait plutôt le cimetière des légendes féeriques. Il aura fallu le labeur de Tolkien pour redonner vie aux Elfes de la tradition primordiale. Leur exhumation du folklore aura au moins permis de les revêtir, le temps d’une mode, d’une aura magique, de beauté et de noblesse. Les Elfes imaginaires de Tolkien sont assurément proches d’une certaine vérité, et il est impossible de les confondre avec des nains de jardin. Mais, même ainsi parés de dignité par Tolkien, et “ relookés ” par Hollywood, les Hauts Elfes demeurent des êtres virtuels vivant dans des régions imaginaires.

Peu d’elfisants modernes réalisent que le royaume elfique est bien réel, et qu’il existe une voie qui y mène - à condition d’opérer une mutation de notre vie.

Commentaires de la 4e lecture

Question : Il y a beaucoup d’éléments gnostiques dans ce que vous développez par rapport aux Elfes ?

R : Oui, parce que cette tradition fondamentale est gnostique d’une certaine façon. Elle a été persécutée dans le monde comme une hérésie car elle ne propose pas une amélioration du monde, elle propose une sortie. Les gnostiques se sont toujours déclarés les vrais fidèles des prophètes de la libération. Ceux-ci ne sont pas venus pour changer le monde mais pour rechercher les âmes et les ramener vers le Père, sur une autre dimension. Cela s’inscrit dans le grand mythe elfique.

Il faut savoir faire la différence entre une communauté spirituelle gnostique et une religion. D'abord, un envoyé vient sur la terre apporter un message de renouvellement, opérer une programmation subtile. Que ce soit Bouddha, Zoroastre, Orphée ou d’autres, ce sont de grands personnages mythiques. Les religions qui se sont édifiées sur l'image de ces grands êtres sont des entreprises de récupération. Ces êtres apportaient un message de libération mais les religions les ont enfermé dans leur optique temporelle, car le propre d’une religion terrestre est de traduire une révélation dans une forme organisée de façon à renforcer l’ordre social. C'est que le catholicisme a fait avec le christianisme. Les religions s'installent dans le temps par le détournement d'un message intemporel.Le mot “ gnose ” vient du grec gnôsis qui signifie “ connaissance ”. Ce mot apparaît souvent dans l’évangile pour traduire le verbe « connaître ». Les gnostiques sont ceux qui « connaissent » les mystères de la révélation. Avant d’être une religion, une révélation est secrète, seulement accessible à quelques initiés, à quelques disciples. Au début, le monde ne peut l’enregistrer. L’histoire n’a pas enregistré ces mystères, et l'on raconte ce que l’on veut sur le Christ, par exemple. Mais le monde a besoin de religions, et celles-ci manipulent ce besoin humain comme elles veulent. Elle en font une doctrine convenable pour la civilisation terrestre. On peut dire qu'il y a une double crucifixion - car le prophète est souvent martyrisé, et son message est ensuite récupéré par ses bourreaux – les grands prêtres. Ceux-là qui l’ont martyrisé fondent une religion sur cette révélation. Ils déclarent ensuite que ceux qui étaient à l’origine de cette révélation sont des hérétiques. Les gnostiques prétendent avoir la connaissance, mais les religions rétorquent : “ Vous ne pouvez pas savoir, ne cherchez pas à comprendre ”. Donc, les gnostiques sont là avant les religions, ou ils réapparaissent plus tard dans l’histoire pour tenter de faire revivre la pureté du message originel.

Ainsi vers le IIIe ou IVe siècle, une tentative de régénération a été tentée dans le christianisme par une fraternité orientale. C'est l'ordre des manichéens fondé

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par le prophète Mani. Plus tard, au XIIe siècle, la communauté bogomile est apparue, et sa suite la communuaté cathare. Toutes ces communautés prétendent avoir réalisé ce que l’Église officielle croit. Le gnosticisme est universel. Il s’inscrit dans des formes religieuses adaptées aux différentes civilisations et races, mais le message interne est identique. Ce message essentiel annule les dogmes de la religion ambiante car il propose de réaliser le dogme en vérité. Quand le catholicisme a vu se développer le catharisme

comme une traînée de poudre du XIIe au XIIIe siècle, couvrant la Catalogne, l’Occitanie, parvenant en Allemagne et jusqu’au nord de l’Italie, Rome s'est dit qu’il fallait y mettre un terme, car les prêtres catholiques eux-mêmes devenaient cathares. Les dogmes et les croyances, le culte, tout étaient délaissé par le peuple converti au catharisme. A la même époque, en Orient, il y avait les soufis. On trouvait aussi des gnostiques dans le judaïsme, mais toujours ils étaient persécutés.Question : Quel rapprochement faites-vous entre la gnose et le mythe elfique ?

R : Nous avons découvert que dans la mythologie nordique, le « royaume des cieux » ou le Jardin d'Eden est le royaume fabuleux des Elfes de lumière. Ce royaume elfique présente l'avantage d'être une image neuve, alors que les autres figurations des paradis sont terriblement usées par l'abus religieux et culturel qui en a été fait. Même le concept de Nirvana est méconnaissable tant il a été défiguré : un néant pour les uns ou un cocon ectoplamique pour les autres.Personnellement je ne voudrais pas me retrouver au Nirvana des lamas ni au paradis de St Pierre avec les inquisiteurs et toute la racaille des saints. Et encore moins au paradis d'Allah ou celui des talmudistes. Ce sont des endroits malsains. Toute plaisanterie mise à part, les royaumes divins sont innombrables dans l'univers et il n'est pas interdit de choisir sa destination. Bien entendu, avant le départ, il faut d'abord choisir sa famille spirituelle. Lorsqu'on parle de la Gnose, il y a de nombreuses familles gnostiques. A chacun la sienne. Pour ceux qui admettent l’idée de la réincarnation, il faut savoir que des millions d’années ont produit la personnalité que nous sommes actuellement. Rien ne peut nous anéantir, que vous décidiez ou non d'emprunter la voie que les gnostiques d'Occident et d'Orient appellent la voie directe. Il y a aussi une voie lente, où l’on monte et redescend. C'est la « voie large » dont parle l'Evangile. Tout le monde est sur cette voie à la base, et peu désirent un chemin plus rapide. C'est un fait surprenant, les êtres vivent et meurent sans s'interroger sur les moyens de sortir du circuit. Après une vie pénible s'achevant souvent dans la décrépitude et la maladie, les êtres sont tellement insouciants qu'ils acceptent de recommencer, encore et encore. Ils n'éprouvent apparemment que peu de crainte de se réincarner dans une situation encore pire. D'où vient cette légéreté ? Est-ce que l'être humain ne croit en rien ? Ou bien croit-il qu'il va connaître une éternité de repos dans un paradis ? Non, les gens sont

insouciants et la question de la préparation de notre éternité ou de notre réincarnation ne se pose pas. Pourtant, n'est-ce pas plus important que n'importe quel problème dans l'existence? On se soucie pour sa carrière et sa retraite mais nous ne faisons rien pour notre « vie » après la mort. Le matérialisme ambiant nous empêche de réflèchir aux vraies questions. Voyez-les tous, affairés à leurs affaires, alors qu'ils vont mourir et qu'ils devraient sérieusement y penser.

L’Inde enseigne la transmigration des âmes, et l’on entend parfois dire qu’on peut se réincarner en porc, en chien ou en serpent. C’est une allégorie. Les Hindous n’ont jamais cru qu’on se réincarne en porc, mais que l’on héritera d'un tempérament de porc ou de serpent en fonction de notre karma. On ne retombe jamais dans un état sous-humain. L’homme demeure sur la lignée de son espèce. Mais il doit muter s'il veut parvenir à l'immortalité. Il doit donc changer d'espèce, en quelque sorte, et sortant de l'humain, il doit prendre la direction du divin. Or, le divin n'est pas une voie unique, sinon il s'agirait encore d'une voie figée comme celles des espèces terrestres.La voie elfique est une ligne directe. C’est une sensibilité d’âme qui dit “ J’ai envie de sortir du circuit, la vie sur terre, j'ai ma dose… depuis ma naissance, je suis de toute façon condamné à mort ”. 50, 60 ou 80 ans de pénitencier et au final, la peine capitale !Quand l’âme quitte le corps, elle va se reposer dans un monde appelé le devachan, (“ demeure des dieux ” en sanscrit), mais ce n’est pas véritablement un royaume divin, juste une sorte de “ club méditerranée ” des âmes, pour se détendre et reconstituer ses forces. Lorsque l’âme s’est nettoyée des traces de la vie passée, elle revient en incarnation. Elle y retourne parce qu’elle n’est pas libérée du circuit. Elle n’a pas achevé ses expériences. Elle doit réparer ses erreurs, elle doit prendre conscience de la réalité. La matière et le fait que l’on y soit incarné est une bénédiction, car c’est le moyen d’apprendre la précision. On apprend des choses ici-bas parce qu’on ressemble à des enfants qui veulent jouer avec tout ce qui se présente. On peut aussi se dire qu’on s’y ennuie car on a trop tourné dans le circuit des existences. On aspire à ce que tout cela cesse. Il y a une tradition, qui n’est pas la tradition spirituelle classique – c'est la tradition gnostique elfique. Elle enseigne : “ vous pouvez, si vous le voulez, revenir directement au coeur de l'univers ”. C’est la voie droite, la voie de la grande libération qu'on appelle aussi « voie abrupte » chez les gnostiques orientaux. Dans le langage chrétien, on enseigne : « si votre cœur le désire, vous pouvez retourner vers le Père ». Le «Père», c’est l’origine. Lorsqu'on désire effectuer ce retour au Père, quelque chose s’ouvre en nous, les puissances universelles nous reprogramment. À ce moment-là, des mémoires ressurgissent. On se rappelle le monde d'où l'on est venu. Les gnostiques ont dit : “ La liberté, c’est retrouver son essence. ” Certains d’entre nous sont proches de cette prise de conscience. Cela n’a rien à voir avec notre ego, qui jauge, évalue, doute, et finit par en mourir.

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Nous avons une personnalité qui peut être épouvantable, et il ne faut pas s’occuper de cela. L’âme n’a rien à voir avec notre personnalité. Ce n'est pas la peine de se lancer dans des thérapies longues et coûteuses pour essayer de transformer notre ego qui est simplement un instrument pour se mouvoir dans la vie. Il plaît à certains et déplait d’autres, ce n’est pas un problème. L’âme est reliée à l’éternité, il faut en être persuadé. Il faut avoir la certitude que nous sommes des êtres célestes dès la vie présente. Le modèle elfique - à condition d'en avoir une juste appréciation - est utile pour se projeter dans une vie parfaite. Il faut construire intérieurement l'image de notre être immortel. Si, nous n'accomplissons pas cet acte de génération intérieur, la roue continuera à tourner pendant des millions d'années sans que nous sortions du circuit. Voulez-vous demeurer un humain mortel ou devenir un nouvel être ? C'est un pari. Il faut savoir ce que l'on cherche.

Question sur la nécessité de sauver la Terre ?

R: Est-ce que vous connaissez des gens qui sauvent la terre ? Il n'y en a pas. Il y a des idéalistes qui en ont l’intention ou qui prétendent le faire, mais entre l’intention et les actes, il y a un gouffre. Chaque jour, la déforestation progresse, et vous n’êtes pas en train de l’empêcher, ni aucun autre idéaliste. Dans un cycle final comme le nôtre, avant de se renouveler, les choses doivent être détruites. Le renouvellement vient de la destruction. C’est la doctrine du grand Shiva, le destructeur qui apporte le renouveau. Il y a un mouvement cosmique de destruction pour que tout soit renouvelé. Ceux qui veulent empêcher ce renouvellement le retardent et augmentent la souffrance de la nature.Un jour Jésus était avec Pierre - qui est censé être le fondateur du catholicisme. Jésus lui dit: “ Le fils de l’homme va être livré ” ; et Pierre lui répond : “ Seigneur, cela ne t'arrivera pas ”. Pierre voulait dire : “ Tant que je suis là, cela n’arrivera pas ”. Alors, Jésus lui dit : “ Arrière de moi, Satan, car tes paroles sont celles des hommes ”. La sagesse des hommes est pleine de bons sentiments mais c'est une folie qui n'a rien à voir avec le plan divin.Nous sommes dans un cycle où la terre doit parvenir à un renouvellement. Le plan physique, tel que nous le connaissons, va être chamboulé. Nous n'y pouvons rien.La démarche elfique c'est d'anticiper la fin car nous n'en sommes plus très loin ». On devient très tranquille. Ce n’est pas la peine de rafistoler une maison qui est en train de s’effondrer, tandis que que les humanistes et les humanitaires, disent :“ Empêchons-la de tomber ”. C’est à cette vaine tentative humaine que Jésus répond “ Arrière de moi, Satan, car ce sont des pensées humaines… ”. Le système solaire a un commencement et une fin, c’est le mouvement infini des cycles. Notre monde est un monde provisoire.Les plantes absorbent notre gaz carbonique et rejettent l’oxygène et l’azote que nous respirons. Or, il y a une

dégradation continuelle de cet oxygène. Celui que nous respirons actuellement n’est pas celui que l’on respirait, il y a 2000 ou 5000 ans sur la terre. Il y a 100 000 ans, on respirait un oxygène plus pur que maintenant. Notre nature vit dans un système de décomposition. Il est malheureux de constater que les forces démoniaques s’acharnent à accélérer la destruction de la nature pour la remplacer par un système artificiel. Nous le déplorons. Mais nous pensons que cela va s’étendre toujours plus, devenir extrêmement grave, et que ce n’est pas la peine d'essayer de l’empêcher car, de toute façon, nous n'avons aucun moyen pour arrêter ce mouvement. On a tous de bonnes intentions, on veut faire le bien mais cela ne sert à rien. Au contraire, nos bonnes initiatives sont récupérées par les prédateurs.Les êtres humains sont démonisés, on ne peut l’empêcher. Cela ne sert à rien d’essayer de feiner la démonisation moderne car elle provient d'une conscience collective, c'est une force collective dont l'humanité est le médium. Il faut en être conscient si l'on veut vraiment faire face. Notre conscience actuelle est un processsus illusoire. Notre espérance c'est qu'au-delà des mondes périssables, il existe un monde impérissable. C’est une question de foi. Si on prend le parti du monde périssable, c’est une cause perdue. Ou bien, on travaille pour en sortir. L’humanité devra se maintenir sur la terre pendant des milliers et des milliers d’années vraisemblablement. D’après les recherches sur le futur qui ont été faites par les services secrets américains – pour le peu de ce qui a filtré – on constate que vers les années 6000, la terre sera un désert, avec d’énormes colonnes cyclopéennes en ruines. Nous allons vers une civilisation de la désertification. Le béton dévore tout et aucun écologiste ne pourra l’arrêter. L’humanité elle-même est responsable, et cautionne la destruction car l’avancée du béton procure du travail. Avec la couronne de satellites autour de la terre, le bombardement d’ondes par les réseaux électroniques, informatiques, télévisuels, téléphoniques… qui saturent l’atmosphère, la Terre va devenir étrange et il faudra s’y adapter. Ce sera de la survie. Nous devront faire des choses contraires à notre conscience pour survivre. Mais il y a une minorité - et c’est à cette minorité que je m’adresse - qui dira : “ Commençons à nous organiser ”. Il n’est pas question de se retirer du monde, mais de préparer des foyers de civilisation nouvelle - ce que nous appelons la Nation Libre. Notre démarche révolutionnaire c'est d'affirmer que les états, les gouvernements, la culture, le nouval âge, l'écologie, l'idéalisme humaniste, que tout cela est dans l’ordre mondial. Et que pouvons-nous faire pour résister à cette puissance-là ? Rien. La plupart des réformateurs veulent améliorer les choses, mais ils ne pourront rien changer, et ils aggraveront la situation. Il faut prévoir une civilisation pour l'avenir. Nous devons réinventer une langue, une culture, une spiritualité. Il faut fonder notre propre gouvernement,

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mettre en place des sytèmes de production d'énergie, etc, Comme nous voudrions être en harmonie avec les valeurs spirituelles primordiales, nous avons décidé de nous constituer en royaume elfique à l'image du royaume d'en haut.. De prime abord, cela peut paraître sectaire ou étrange, mais le choix est simple : c'est l'ordre mondial ou la dissidence en esprit et en acte.

Question : Ne risquez-vous pas avec ce système, d’être attaqués par les autorités en place ?

R : Il n'y a aucun risque pour le moment car nous ne les agressons pas. Nous sommes sous une influence spirituelle favorable, harmonisée avec l'ère nouvelle, ce que nous appelons la spiritualité elfique. Cela fera bouclier. Plus tard, les forces adverses se briseront contre l'énergie des communautés de l'ère nouvelle.D’une certaine façon, nous devenons invisibles aux yeux du monde. Les forces en place ne nous reconnaissent pas, n'ayant aucun repère, et elles nous ignorent car nous ne les dérangeons pas. Mais il y a un « mais ». Steiner a prophétisé qu’à l’avenir il y aura une persécution contre ceux qui voudront quitter le système mondialiste. La civilisation devient robotique, il n’y a qu’à voir comment les jeunes marchent dans la rue. Le démon Ahriman – les puissances d'en bas – montent dans le corps par les jambes, les rendant mécaniques. La musique va avec. Bien sûr, cette démonisation ne va pas s’améliorer en un ou deux siècles. J'espère que vous réalisez qu'on y va tout droit. Pour ma part, cela fait 40 ans que je cherche à travers les spiritualités ce qui permettrait de résoudre honorablement, dans tous les aspects de la vie, la question de l'existence. C'est ainsi qu’est venue la révélation elfique. L'idée est de tout changer maintenant, de se préparer à tous les niveaux, pas seulement spirituellement mais corps et âme. Si nous avons pris conscience de cette situation, nous pouvons réagir pendant qu'il est temps, mais il faut d'abord s’organiser autrement. Nous avons des principes sacrés, nous ne pourrons pas supporter que l’on nous injecte une puce ou d 'autres traitements car notre conscience nous l’interdit. La loi va nous imposer ces contraintes, cela a commencé avec les vaccins. On viole la liberté de l'être à l’intérieur de lui-même pour son “ bien ”. Il faut s'organiser pour confronter le pire et en réchapper.

Question sur la nature du corps éthérique ?

R : Nous connaissons bien le plan matériel, la réalité physique, et également la réalité pychique et mentale, car grâce à la pensée, nous existons dans la dimension mentale par laquelle nous prenons conscience de la dimension physique. Mais cette dimension mentale n’est pas encore structurée, elle est comme un enfant incapable de se diriger. On pense que certaines hiérarchies spirituelles ont injecté le sytème mental dans l’homme avant l’heure. C’est l’œuvre de Lucifer. Il a donné la pensée à l’homme prématurément. L’être humain n’était pas encore assez évolué pour la maîtriser, et cette force considérable l'a rendu déviant.

C’est par la pensée qu’on s'égare. Les créatures de la nature ne sont pas déviantes car elles n’ont pas de pensée. Nous, nous disposons de cette force mentale qui correspond à une dimension de l'univers qu'on appelle le plan mental. C'est la force de structuration. Au-dessous du plan mental, il y a celui des sentiments, du désir et de la répulsion, de l’amour et de la haine. C’est la dimension astrale, lumineuse et changeante, qui procure les émotions, les désirs et les instincts. Nous vivons dans ce monde astral du fait que nous avons un corps astral. Et puis, nous avons le corps physique qui est soutenu par le corps énergétique. Si vous prenez conscience de votre corps, ce n’est pas la matière que vous ressentez, c’est l’énergie qu’il y a à l'intérieur. Il y en a peu ou beaucoup selon les personnes. C’est l’énergie vitale. Le corps physique n’est qu’une enveloppe, un assemblage autour de cette énergie vitale qui est l’énergie éthérique. Cette énergie éthérique emplit tout l’Univers. On l’appelle la Mère universelle, la Mère cosmique. Elle est partout, et nous sommes seulement un petit contenant de cette énergie, limité parce que nous ne disposons pas de la force de la Mère. La Mère nous a mis au monde, mais nous n’avons pas sa puissance. Nous l'avons perdu.Dans la civilisation où nous vivons, et à cause des parasitages incessants, la tête et le cœur sont dissociés. Donc l’énergie vitale est dispersée. Ce qui devrait la diriger, c'est-à-dire l’Esprit, est lui-même sans contrôle. Certains d’entre nous sont des gens volontaires, mais ce n’est pas toujours le cas, car la plupart du temps on s’interroge : “ que dois-je faire ?” A ce moment-là, l’énergie vitale est déstabilisée car elle n’est pas guidée. Dans la symbolique du temple, dans la bible, on dit que l’Esprit c'est le grand Prêtre dans le Temple. Pour nous, le grand Prêtre n’est plus à son poste ! Le grand Prêtre, c’est le Maître intérieur. Comme vous le savez, les informations partent de la tête, se répandent dans l'organisme par le système hormonal, alimentent les organes et, quand ces informations sont correctes, lorsque l’on sait ce que l’on veut, alors la force vitale est à notre disposition. Lorsque la volonté est saine, on est en bonne santé car la volonté, le capitaine de notre vaisseau corporel, envoie des instructions justes. Un être divin sait si bien ce qu’il doit faire que toute l’énergie est à sa disposition car ses décisions sont harmonisées avec l’ordre universel. Il ne fait rien de contraire à la loi universelle. Il dispose donc de la force de la Mère universelle. C’est pourquoi un être divin est immortel et ne connaît pas nos problèmes : souffrance, maladie, dépérissement. L'énergie universelle est immortelle, et elle est entièrement à la disposition de ceux qui sont en harmonie avec le mouvement de renouvellement permanent. Notre problème c'est que nous avons reçu une partie de cette force, mais que nous ne savons pas comment la faire fructifier, pour la rendre de nouveau immortelle. Le corps éthérique est pur et étincelant, c’est une structure qui épouse le corps physique. Si l'on pouvait faire sortir le corps éthérique de notre corps physique, on découvrirait un être céleste. Ce corps est fait d'éther azuré, sillonné de milliers de fils d’argent et d’or, c'est

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un être merveilleux. L’enveloppe physique n’est qu’une caricature en comparaison. Le travail consiste à retrouver en soi le déclic qui nous ferait dire : “ Je suis cet être-là. Le corps physique plonge vers la mort, mais l’autre est immortel ”.Le Christ a dit : “ Ce que j’ai fait, vous pouvez le faire ” et, quand il est apparu après sa résurrection en traversant les murs, il était dans son corps éthérique immortel. Pour que notre corps éthérique devienne immortel, nous avons un travail à accomplir. Il consiste à transférer notre conscience dans ce corps éthérique constamment en régénération e n dépit de la décrépitude du corps physique. Il faut faire le bon choix. Soit nous vivons pour le corps d'emprunt fait de matière illusoire, ou bien nous faisons le choix de « renaître » dans le corps donné à l'origine par notre mère, la grande déesse. Tous les mystères ésotériques, les symboles alchimique, les méthodes occultes et les exercices spirituels, tout ce fatras se résume à quelque chose d'extrêmement simple. Il suffit de se dire que d’un côté, on assume un corps physique périssable, mais qu’à l’intérieur de celui-ci un corps nouveau, pur et divin, nous été donné par la Mère divine. Le mystère du christianisme véritable - celui des gnostiques et des cathares - réside dans cette mutation.. Est-ce que je veux vaincre la mort en me projetant dans mon être immortel ? Ou est-ce que je reste passif ?Voilà pourquoi Steiner a prophétisé qu'à l’avenir, l’être humain deviendra ce qu’il a décidé d’être . Certains deviendront des robots et d'autres des dieux. Les chances étaient les mêmes au départ, mais chacun a suivi sa tendance, l'un vers la terre et l'autre vers le ciel.Quand on ferme les yeux, on ressent le corps énergétique. On se dit “ c’est vivant ”. On a la possibilité de se transférer dans l’éternité. On en a le pouvoir.Il faut la foi, et si on se déconditionne, la foi est là.

Nous voulons établir une civilisation où il sera possible, quand un enfant naîtra, de lui enseigner qu'il est un être immortel, et qu'il ne doit pas se laisser prendre par les croyances qui mènent à la mort. La Mère universelle, c’est Marie-Madeleine, ce qui veut dire Marie-la-cosmique, la mer de la Vie. Dans la tradition hindoue, il y a Shiva (l'époux) et sa Shakti (l'épouse). Dans la mythologie nordique, deux principes émanent de la source universelle : le masculin et le féminin. Pour que le jeu cosmique puisse se dérouler, la présence de ces deux principes antogonistes est indispensable : le Seigneur et la Dame. Ils se perdent, se recherchent et s'épousent comme dans le Cantique des Cantiques.Celui qui prend la décision d'entrer dans ce jeu durant la vie présente, goûte déjà au bonheur de l'immortalité. Il devient le Chevalier de son âme, ou la Dame de son « esprit ». Il erre encore au milieu de l'enfer terrestre, mais par le pouvoir de sa foi, il est déjà de retour dans le Royaume Elfique où chacun est prince de sang divin. Retouner au royaume, il n'y a rien d'autre à faire ici-bas. Nous préparons une civilisation qui sera une base

pour que les âmes en incarnation s'élancent vers leur patrie originelle.

Freya, la reine des elfessur son char céleste (merkaba)tiré par ses deux chats sacrés

(pouvoirs de vision et de prophètie)

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