Un peu de botanique - APCASS · 1 UN PEU DE BOTANIQUE C’est beau aussi la montagne en été ! Au...

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1 UN PEU DE BOTANIQUE C’est beau aussi la montagne en été ! Au cours de nos futures balades nous allons rencontrer une multitude de fleurs et plantes caractéristiques. On ne sait pas toujours leur nom, alors on dit : qu’elle est belle ! Regarde cette toute petite ! quelle couleur ! Quelle forme bizarre ! etc… L’idée de cet article est de vous permettre d’en identifier quelques-unes parmi celles que nous rencontrons le plus souvent. Commençons par la plus majestueuse : L’EPILOBE ( Epilobium angustifolium ou chamerion angustifolium) C’est la reine des clairières et elle envahit (pacifiquement) les prés dont l’herbe n’est pas coupée ou les clairières dans les bois. La particularité des fleurs d’épilobe est que la floraison est échelonnée tout au long de la tige. Elle commence au bas de la grappe ce qui permet d’éviter l’autofécondation. En effet, si un bourdon s’approche de l’épilobe et, sachant qu’il butine les fleurs du bas vers le haut de la grappe, il va se charger petit à petit de pollen mais comme les stigmates (parties femelles) des fleurs supérieures ne sont pas encore ouverts, pas de risque d’y déposer du pollen de la même grappe. Par contre, en visitant l’épilobe voisin, le bourdon va aux stigmates des fleurs inférieures les imprégnant de pollen ; la fécondation est donc croisée. Comme toutes les fleurs, celle-ci contient donc en elle-même tous les éléments permettant sa reproduction par les insectes, notamment les abeilles et les bourdons. Le vent intervient ensuite dans la dissémination des graines qui possèdent des aigrettes leur permettant de voler (Je sème à tout vent comme dirait la fleur de pissenlit !).

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▬ UN PEU DE BOTANIQUE ▬

C’est beau aussi la montagne en été ! Au cours de nos futures balades nous

allons rencontrer une multitude de fleurs et plantes caractéristiques. On ne sait pas toujours leur nom, alors on dit : qu’elle est belle ! Regarde cette toute petite ! quelle couleur ! Quelle forme bizarre ! etc…

L’idée de cet article est de vous permettre d’en identifier quelques-unes parmi

celles que nous rencontrons le plus souvent. Commençons par la plus majestueuse :

L’EPILOBE ( Epilobium angustifolium ou chamerion angustifolium)

C’est la reine des clairières et elle envahit (pacifiquement) les prés dont l’herbe n’est pas coupée ou les clairières dans les bois. La particularité des fleurs d’épilobe est que la floraison est échelonnée tout au long de la tige. Elle commence au bas de la grappe ce qui permet d’éviter l’autofécondation.

En effet, si un bourdon s’approche de l’épilobe et, sachant qu’il butine les fleurs du bas vers le haut de la grappe, il va se charger petit à petit de pollen mais comme les stigmates (parties femelles) des fleurs supérieures ne sont pas encore ouverts, pas de risque d’y déposer du pollen de la même grappe.

Par contre, en visitant l’épilobe voisin, le bourdon va aux stigmates des fleurs inférieures les imprégnant de pollen ; la fécondation est donc croisée. Comme toutes les fleurs, celle-ci contient donc en elle-même tous les éléments permettant sa reproduction par les insectes, notamment les abeilles et les bourdons. Le vent intervient ensuite dans la dissémination des graines qui possèdent des aigrettes leur permettant de voler (Je sème à tout vent comme dirait la fleur de pissenlit !).

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LA MAJESTUEUSE BERCE (Heracleum sphondylium)

C’est la plus grande des plantes des

prés. Elle aussi se voit de loin, il y en a partout, même en plaine. Sa surface arrondie, (contrairement à celle de la carotte sauvage plus plate et aussi très répandue), est une « piste d’atterrissage » pour les insectes qui vienne s’y nourrir abondamment.

Elle n’échappera pas à votre regard.

LA RHINANTE OU CRETE DE COQ (JAUNE) (Rhinantus christa-galli)

Certains prés d’alpages en sont

tout jaunes. On dit qu’elle pose problème car elle a tendance à être si envahissante qu’elle étouffe l’herbe et fournit ainsi un pâturage de moins bonne qualité.

Sa forme caractéristique justifie son nom commun de crête de coq.

Penchons-nous maintenant plus

près du sol pour voir les belles couleurs de L’EUPHRAISE (Euphrasia officinalis)

Elle est si répandue que je pense qu’on doit pouvoir se permettre d’en cueillir afin d’en observer les belles couleurs de plus près ou même à la loupe ! Les anciens en faisaient une potion pour se soigner les yeux d’où son deuxième et original nom :

“CASSE-LUNETTE”

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Maintenant que vous êtes près du sol, vous allez voir aussi une petite fleur qui

voisine avec la précédente. Elle est également très répandue :

LE LOTIER CORNICULÉ (JAUNE) Lotus corniculatus

Sa couleur jaune est

resplendissante. Il reviendra sûrement l’an prochain, Sa racine (on dit aussi rhizome) dure trente ans !

Les abeilles adorent !

LE RUMEX (Rhumex acetosa)

Cette plante ne risque pas d’échapper à notre regard. En effet elle est très répandue, notamment autour des étables de montagne.

Ici on l’appelle Tsé, j’aime

bien ce nom local, attention, ne le prononcez pas deux fois ! vous risqueriez de vous endormir ! Plus sérieusement cette variété géante de l’oseille pouvait être appréciée en guise de salade. Je n’ai pas essayé !

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L’ALCHEMILLE(Alchemilla vulgaris)

J’ai plaisir à terminer (Pour cette saison !) par cette plante car son nom est

très évocateur et nous plonge dans les mystères du Moyen Age.

Vous connaissez l’existence des Alchimistes qui cherchaient à « transformer des métaux communs en or ». Et bien figurez-vous que pour eux la seule eau pure qui devait permettre d’arriver à leur fin était cette perle de rosée que recueille cette plante. Voilà l’origine de son nom : “alchémille ” !

Une autre histoire amusante : seule cette eau de rosée devait

être utilisée pour faire le thé des très hauts dignitaires asiatiques. Vous voyez le nombre d’esclaves qu’il fallait envoyer à la cueillette si le noble personnage avait très soif !

Lucie, une copine de Beaufort,“ l’appelle Porta Rosa ” Nota : je ne prétends pas être un expert en botanique et certains « raccourcis » dans les textes qui précèdent risquent de choquer les vrais spécialistes. Néanmoins il a été lu, revu, modifié et corrigé par Charlotte (une référence !) Merci pour votre tolérance, j’ai voulu simplifier et n’écrire que ce que je comprends. Toutes ces fleurs ont été observées et photographiées là, pas loin, dans le pré à côté du plan d’eau ; par ailleurs, elles seront certainement visibles sur les sentiers à thème qui sont en projet sur la commune. Attention ! A l’assemblée générale de décembre : interrogation écrite sur les noms latins !

Fernand