UN MOIS AVEC LES ÂMES DU PURGATOIRE · été libérées du purgatoire par tes prières et ......

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V oici ta Mère ! Tout à Jésus par Marie ! Voici ta Mère ! - Novembre2013 - Prix: 5€ ISSN : 1959-271X - CPPAP N° 1113 G 91120 UN MOIS AVEC LES ÂMES DU PURGATOIRE UN MOIS AVEC LES ÂMES DU PURGATOIRE NUMÉRO SPÉCIAL

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Voicita Mère !

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UN MOIS AVECLES ÂMES DUPURGATOIRE

UN MOIS AVECLES ÂMES DUPURGATOIRE

NUMÉRO SPÉCIAL

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Entrons dans la logique de DieuImaginez, au jour de votre mort, que dis-je,de votre naissance au Ciel, des milliersd’âmes qui vous accueillent dans des ap-plaudissements et des cris de joie... Vousvous dites : « mais qui sont toutes ces per-sonnes ? » Et votre ange gardien de vousrépondre : « ce sont toutes les âmes qui ontété libérées du purgatoire par tes prières etqui intercèdent pour toi et les tiens... »Voici un « commerce » divin qui nous estproposé par Notre Seigneur et son Église.Prions pour accélérer la libération des âmesdu purgatoire et, en retour, celles-ci nous ob-tiendront 1000 grâces sur la terre !Nous avons retrouvé ce vieux livre du pèreBerlioux qui est encore plein d’actualité.Nous vous le livrons afin que vous soyezacteurs de la délivrance des âmes du pur-gatoire et pour leur confier toutes vos inten-tions personnelles.

Un mois avec nos amies les âmes du purgatoire :

les connaître, les prier, les délivrer par l’abbé Berlioux

Pourquoi des lectures et des prièrespendant un mois ? Soulager les morts et être utile aux vivants,tel est le double but que nous avons vouluatteindre avec ce texte. On sait bien, dansle monde chrétien, que la prière des vivantsest utile aux morts, mais on ne sait pasassez que les suffrages pour les morts sontutiles aux vivants. Oui, la puissance et lagratitude des saintes âmes du purgatoiresont trop peu connues et appréciées, et l’onne se préoccupe pas assez de recourir àleur intercession. Et pourtant, leur crédit estsi grand que si l’expérience de chaque journ’était là pour en rendre témoignage, àpeine pourrait-on le croire. À la vérité, cesâmes bénies ne peuvent plus gagner demérites, mais elles ont la faculté de faire

valoir leurs mérites antérieurs en notrefaveur. Elles ne peuvent rien obtenir pourelles-mêmes mais les prières qu’elles fontpour nous et les souffrances qu’elles endu-rent touchent vivement le Cœur de Dieu. Etsi elles peuvent déjà nous être grandementutiles pendant qu’elles sont dans le lieu del’expiation, que ne feront-elles pas pournous lorsqu’elles seront au Ciel ! Commeelles seront reconnaissantes envers leursbienfaiteurs ! Aussi, le plus grand nombre des théologiens,entre autres les saints Liguori, Bellarmin,Suarez… enseignent que l’on peut légitime-ment et très utilement invoquer les âmes dupurgatoire pour obtenir de Dieu les grâces etles faveurs dont on a besoin, soit pour l’âme,soit pour le corps. Sainte Thérèse d’Avilaavait coutume de dire que tout ce qu’elle de-mandait à Dieu par l’intermédiaire des fidèlestrépassés, elle l’obtenait. « Quand je veuxobtenir sûrement une grâce, disait sainteCatherine de Bologne, j’ai recours à cesâmes souffrantes, afin qu’elles présentent marequête au Seigneur, et la grâce est toujoursaccordée. » Elle assurait même qu’elle avaitreçu par leur entremise bien des faveurs quine lui avaient pas été accordées par l’inter-cession des Saints. Il y a notamment certaines faveurs tempo-relles qui semblent être plus particulière-ment réservées à ces âmes : la guérisond’une maladie grave, la préservation d’undanger physique, moral ou spirituel, lemariage et l’entente dans les foyers, trouverun travail… Dieu, sachant combien leshommes attachent de prix à ces biens desecond ordre, les a mis, pour ainsi dire, à ladisposition des âmes souffrantes, afin denous inciter par là à leur procurer les plusabondants suffrages. Il y a donc tout à gagner pour nous àéchanger ainsi nos prières contre celles denos frères défunts. Admirable don de laProvidence et mystère de la Communion

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PRIONS AVEC LES ÂMES DU PURGATOIRE...

THIERRY F.

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Sommaire

Couverture page 1Un mois avec les âmesdu PurgatoirePages 2 à 45Le pape Françoispage 30Abonnements page 31Lisez et diffusez !page 32

Encart avec cette revue : La Carte Prière

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OURS : Editeur : La Bonne Nouvelle 8 rue Roger Lévy - 47180 Sainte Bazeille (France). Tel: 05.53.20.99.86 - Relation Abonnés : Annick et Cathy-Imprimeur: Graficas Print - 90, allée des Tuileries - 33380 Biganos Directeur de publication : Thierry Fourchaud - [email protected] - ISSN: 1959- 271 X - CPPAP N° 1113 G 91120 - Dépôt légal à parution à la Bibliothèque Nationale de France - Site: www.labonnenouvelle.frQui sommes-nous ? La Bonne Nouvelle est un groupement de laïcs qui oeuvrent pour le Christ et son Eglise. Dans la fidélité à l'enseignement de l'EgliseCatholique, l'association La Bonne Nouvelle espère ainsi contribuer à la nouvelle évangélisation à laquelle notre Pape François, après ses prédécesseursJean-Paul II et Benoît XVI nous appellent. Afin de vous assurer un enseignement catholique de qualité, toutes nos revues sont relues et corrigées par unprêtre théologien nommé par notre évêque (diocèse de Laval).

des Saints ! En même temps que nous lessoulageons par nos prières et que nous lesdélivrons du purgatoire, ils offrent à Dieu pournous, leurs mérites acquis sur la terre et nousrecevons ainsi des bénédictions spirituelles ettemporelles. Que d’avantages, que de conso-lations de toutes sortes dans la pratique de lacharité chrétienne à l’égard des membres del’Église souffrante ! Connaître les âmes du purgatoire, les dé-livrer, les prier : voilà les trois raisons dece livret.Qui pourrait affirmer qu’il n’y a personne desa famille ou de ses proches au purgatoire ? Vous pouvez commencer ces lectures etprières, - soit début novembre pour le mois qui leurest consacré, - soit le 25 novembre pour terminer le plusgrand jour de la libération des âmes du pur-gatoire : NOËL, - soit à partir du moment où vous recevrezcette revue, - soit au décès d’une personne aimée, - soit lorsque vous vous y sentirez appelés…

Abbé Martin Berlioux Curé de St Martin de Grenoble

1ère édition en 1880

Premier jourPrière : Seigneur, exaucez les prières quenous vous adresserons chaque jour de cemois pour la consolation de nos frères lesmorts, et procurez leur un lieu de rafraîchis-sement, de lumière et de paix ! Écoutez aussila prière que ces âmes du purgatoire vousadresseront pour nous, afin que nous obte-nions désormais, par leur entremise, lesgrâces que nous vous aurons demandées.

1. Motifs de sanctifier ce mois L’origine du mois des morts remonte jusqu’àla loi ancienne, jusqu’au peuple d’Israël. Cepeuple, en effet, qui seul possédait alors levéritable esprit de Dieu, ne se contentait pasde proclamer dans ses livres inspirés quec’était une simple et salutaire pensée de prierpour les morts, mais il voulut encore régler le

temps et la durée de cette prière. C’est pour-quoi il fut établi que le deuil ne serait achevé,dans chaque famille, que lorsque chaquemort aurait été pleuré pendant un mois entier.Ainsi, après le trépas du patriarche Jacob,ses fils le pleurèrent et firent des prièrespendant trente jours. Encouragés par une pratique si ancienne etsi autorisée, la piété des fidèles a consacréun mois entier au soulagement des âmes dupurgatoire. Et comme l’Église célèbre la com-mémoration de tous les fidèles trépassés ledeuxième jour de novembre, ce mois asemblé le plus convenable pour cette dévo-tion. Le mois des âmes du purgatoire, recom-mandé par les Souverains Pontifes, enrichi defaveurs spirituelles, est célébré publiquementpar un grand nombre de communautés reli-gieuses et de paroisses chrétiennes. Saluez avec bonheur l’aurore de ce mois quirépond admirablement aux besoins de votrecœur. Il va nous rappeler les souvenirs lesplus tendres de la famille, les promesses lesplus sacrées, les adieux les plus touchants. Ilva développer votre compassion en faveur defrères et d’amis qui doivent vous être d’autantplus chers, qu’ils sont souffrants et malheu-reux. Oui, la dignité de ces âmes infortunées,la rigueur de leurs peines, leur impuissance àse secourir elles-mêmes, la Gloire de Dieu,votre intérêt personnel enfin, tout vous pressede les visiter et de leur venir en aide, chaquejour de ce mois. C’est par excellence le moisde la charité et de la reconnaissance, le moisdes vivants et des morts, le mois véritable-ment libérateur ! Enthousiasmée par cesmotifs, une Sainte s’écriait en commençantles exercices du mois de novembre : « vidonsle purgatoire ! » Ayez à cœur de soulagerbeaucoup d’âmes du purgatoire pendant cemois de bénédictions qui leur est consacré !N’oubliez pas ce devoir.

2. Moyen de bien le sanctifier Pour bien célébrer le mois des morts, prenezaujourd’hui les résolutions suivantes, aux-quelles vous serez fermement fidèle. Chaquejour, dès le matin, offrez à Dieu pour les âmesdu purgatoire, les mérites de vos travaux, devos souffrances, tout pour le soulagement de

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vos parents défunts. Ayez une heure fixedans la journée pour lire attentivement votremois des âmes du purgatoire. Cette lectureéclairera votre esprit, attendrira votre cœur :ne l’omettez jamais. Allez quelquefois au ci-metière déposer sur la tombe de tous ceuxqui vous ont été chers, vos prières qui lesconsoleront. Il fait bon prier ! Chaquesemaine, consacrez un jour plus spécial auxâmes du purgatoire, le mercredi parexemple, et assistez à la Messe à cette in-tention. Dans le courant du mois, faites cé-lébrer des messes, confessez vous et com-muniez avec ferveur. Oui, faites cela, et à lafin du mois, vous aurez envoyé vers l’Eglisetriomphante du Ciel un grand nombre de vosfrères qui gémissent et pleurent dans lesflammes purifiantes de l’Église souffrante.Quel sujet de consolation ! Quel gage d’es-pérance ! « Allons, levez-vous, disait StBernard, volez au secours des âmes desdéfunts, appelez sur elles la clémencedivine par vos participations aux messes,implorez la miséricorde divine par vos péni-tences et intercédez par vos prières ».

3. Exemple Voici comment une personne digne de foiraconte sa guérison extraordinaire, obtenuepar l’entremise des âmes du purgatoire,durant le mois de novembre : « J’étais depuis plusieurs années atteinted’une cruelle maladie qui faisait de moncorps un squelette, de ma vie un martyre, etme conduisait vers la tombe. J’avaisconsulté plusieurs médecins spécialistes ;mais tous les remèdes qu’ils me prescri-vaient, après quelques rares instants desoulagement, me laissaient plus faible etplus oppressée. Ne pouvant rien obtenir desressources de la médecine, j’ai laissé decôté tous les médicaments et j’ai eu recoursaux âmes du purgatoire qui comprennentbien le mystère de la souffrance. Le mois denovembre, qui leur est spécialementconsacré, allait commencer. Je pris la réso-lution de le célébrer avec toute la ferveurpossible. Mes parents et les personnes fer-ventes de ma connaissance unirent leursprières aux miennes. Chaque soir, assem-blés dans ma chambre au pied d’une statuede St Joseph, nous demandions avecconfiance deux choses : la délivrance desâmes du purgatoire et ma guérison. Vers lafin de la première semaine, j’éprouvais une

amélioration sensible, et chose admirable,le jour de la clôture du mois, j’étais à l’église.Ma guérison était complète. Il ne restait plustrace de la maladie qui m’avait torturée silongtemps et qui, au dire même des méde-cins, était incurable. Ils ont été singulière-ment surpris d’apprendre que j’avaiséchappé à la mort. Grâces soient renduesaux saintes âmes du purgatoire dont la pro-tection s’est manifestée d’une manière sivisible à mon égard ! » Que de faveurs nous obtiendrons aussi sinous prions pendant un bon mois pour lessaintes âmes du purgatoire ! Courage doncet confiance !

Prions : Dieu bon et miséricordieux,daignez exaucer les prières ferventes quenous vous adresserons durant ce mois debénédictions. Nous consacrerons tous lesjours et toutes les heures au soulagement età la délivrance de ces âmes captives quicrient vers vous et vers nous du fond deleurs ténèbres. Seigneur, appelez vosenfants et nos frères au repos éternel, etque la lumière qui ne s’éteint plus, luise sureux ! Qu’ils reposent en paix.

Dites ensuite chaque jour : - le Credo, - une dizaine de chapelet, - la prière pour les âmes du purgatoire, - le De Profundis. (prières ci-dessus en fin de revue)

Deuxième Jour : Le purgatoire 1. Qu’est-ce-que le purgatoire ? La foi nous apprend que le purgatoire,comme l’étymologie de ce mot l’indique, estun lieu de douleur et d’expiation, où laJustice divine achève de purifier les âmespas assez pures pour être admises au Ciel.Ce n’est pas le Paradis, où rien de souillé nepeut pénétrer ; ce n’est pas l’Enfer où il n’ya plus de Rédemption ; c’est un lieu inter-médiaire entre le séjour des joies infinies etle séjour des infinies douleurs. Il tient del’enfer par la rigueur de ses supplices, il tientdu Ciel par la sainteté de ceux qui y gémis-sent. C’est un feu dévorant mais qui purifie ;c’est un séjour de larmes, mais ce n’est pasle lieu des « pleurs éternels » dont parlel’Évangile. Le travail de purification terminé,Dieu appellera près de Lui ces âmes affran-

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chies par la souffrance, pour les associer àson propre bonheur. Le purgatoire est doncune peine temporaire, et il n’existera plusaprès le Jugement dernier. Tel est le purgatoire. C’est là que souffrent etgémissent la plupart des âmes qui ontterminé leur pèlerinage d’ici-bas. Car l’entréeimmédiate dans le Paradis n’est le privilègeque d’un petit nombre. C’est là que certainsde nos parents, de nos bienfaiteurs, de nosamis sont peut-être encore. C’est là quenous-mêmes serons vraisemblablement unjour ! Et peut-être bientôt ! Et qui pourrait seflatter de mourir assez pur pour ne rien avoirà expier ? Il importe donc de bien connaîtrel’état de ces pauvres âmes pour compatir àleurs douleurs et pour mériter d’être soulagésà notre tour !

2. Pourquoi le purgatoire ? Lorsqu’une âme paraît devant le SouverainJuge, si elle est exempte de toute souillure,Jésus lui ouvre le Ciel et lui décerne la cou-ronne promise aux justes. Mais, si cette âmene porte sur la robe de son innocence quequelques légères souillures, que deviendra-t-elle ? Où ira-t-elle ? Que deviendront tantd’autres âmes pas assez pures pour monterau Ciel, pas assez obscures pour choisirl’enfer ? Ne verront-elles donc jamais la facede Dieu ? Bénissons le Seigneur qui a trouvé le moyende concilier les droits de sa Justice et de saMiséricorde, en plaçant le purgatoire commeun jalon entre le Ciel et l’enfer. Là, ces âmess’épurent comme l’or dans le creuset. Là, s’ef-facent la rouille et les traces du péché. AussiTertullien, faisant allusion aux souffrancesqu’on y endure, les appelle les tourments dela Miséricorde. Considérez donc que le Purgatoire a saraison d’être. Oui, il est nécessaire pour com-pléter la pénitence que nous n’aurons pasfaite en ce monde pour satisfaire à la Justicedivine, et mériter par l’expiation une immensegloire. C’est une invention de la bénignité duSauveur, que nous pourrions appeler un hui-tième sacrement, le « sacrement du feu »,pour les âmes auxquelles les sacrements vé-ritables de l’Église n’ont pas suffi à conférerune pureté parfaite. Gloire donc à laMiséricorde divine qui sauve par le purgatoireceux que nous avons aimés, et nous fournitles moyens d’abréger leurs souffrances et deleur ouvrir le Ciel.

3. Exemple Un prêtre prêchant sur le purgatoire, terminaitainsi son instruction : « Ces derniers jours, j’aireçu la nouvelle que mon père venait demourir. Étant éloigné de ma famille, cette nou-velle m’a brisé le cœur. Je n’ai pas eu lebonheur de l’embrasser pour la dernière fois ;je n’ai pas pu lui fermer les yeux de ma mainqu’il aimait tant à baiser lorsqu’elle reçut l’onc-tion du sacerdoce. Dans la peine que je ressens, dans la douleurqui m’accable, l’unique consolation quej’éprouve, c’est de pouvoir le recommander àvos prières à vous tous qui êtes si bons et siindulgents pour moi. Lorsque dans cettepensée, je monte à l’autel, afin d’offrir le saintsacrifice pour le repos de l’âme de mon père,il me semble que je ne l’ai pas perdu ; il mesemble enfin que ma prière adoucit, abrègeses peines, le délivre du purgatoire et luiouvre le Ciel, où il m’a donné rendez-vousdans la maison de Dieu. C’est une penséesainte et salutaire de prier pour les morts ! Ohque le purgatoire est bien une invention de laMiséricorde de Dieu ! »

Prions : J’adore, ô mon Dieu, vos éternelsdécrets ; je confesse que le purgatoire, enconciliant votre Justice et votre Miséricorde,est une œuvre de votre Amour. Faites,Seigneur, que j’évite par la pénitence, ce lieude peines et de privations, et que ma prière ob-tienne de votre indulgence paternelle, la fin del’exil de ces âmes souffrantes qui vous appel-lent avec tant d’ardeur. Ô Jésus, soyez-leurpropice ! Appelez vos enfants et nos frères aurepos éternel, et que la lumière qui ne s’éteintplus luise sur eux. Qu’ils reposent en paix !

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Troisième jour : Existence du purgatoire (1)

1. La Parole de Dieu L’existence du purgatoire n’est pas seule-ment une pieuse croyance, que noussommes libres d’accepter ou de rejeter,c’est un dogme formel enseigné par la foi etque nous devons professer sous peined’anathème. C’est une sainte et salutairepensée, dit l’Ancien Testament, de prierpour les morts, afin qu’ils soient délivrés deleurs péchés. Les Juifs étaient tellementconvaincus de cette vérité qu’ils avaientdans leur rituel une prière spéciale, que lechef de famille devait faire, pour la déli-vrance des trépassés, avant de se mettre àtable. Jésus-Christ lui-même enseignait : « Réglez vos comptes avec votre adversairependant que vous êtes dans la vie ; car au-trement votre adversaire vous remettraentre les mains du juge, et le juge vouslivrera à son ministre qui vous jettera dansune prison, d’où vous ne sortirez quelorsque vous aurez payé votre dette jusqu’àla dernière obole. » Or cet adversaire, disaitsaint Augustin, c’est Dieu lui-même, l’en-nemi irréconciliable du péché. Ce jugeinexorable, c’est Jésus-Christ qui s’appelledans l’Écriture, le juge des vivants et desmorts. Enfin, cette prison redoutable, c’estle purgatoire d’où l’on ne peut sortir qu’aprèsavoir entièrement satisfait à la Justicedivine, après avoir éliminé toutes les ténè-bres qui nous obscurcissent. Jésus ne s’est pas contenté de graver dansnos cœurs le souvenir du purgatoire. Il nousa donné l’exemple en descendant dans leslimbes après sa mort. Il a entraîné dans lajoie immense du Ciel ouvert à jamais, lesâmes qui attendaient là depuis la chuted’Adam, cette chute qui avait fermé l’accèsdu Paradis. Mon Dieu, je crois au purgatoire, j’adorel’équité de vos jugements, même dans lesrigueurs de votre Justice !

2. L’enseignement de l’Église La foi de l’Église n’est pas moins explicite.Voici comment l’a formulé le Concile deTrente : « Qu’il soit anathème celui qui affirmeraitque, après avoir reçu la grâce de la justifi-cation, tout pécheur obtient tellement la ré-mission de sa faute et l’acquittement de lapeine éternelle, qu’il ne lui reste aucunedette temporelle à payer, ou en ce monde

ou en l’autre, dans le purgatoire, avant quelui soit ouverte l’entrée du Royaume desCieux ». Tous les docteurs grecs et latins,tous les peuples anciens et modernes, ontprofessé la même croyance. D’après ce point de foi, l’Eglise, mère tendreet compatissante, prie tous les jours aucours de la messe pour les âmes du purga-toire. Elle recommande à ses enfants d’offrirsouvent à Dieu, prières, sacrifices, souf-frances et messes pour la délivrance deleurs frères décédés. Enfin, elle a un so-lennel anniversaire, où elle appelle la chré-tienté entière au secours des fidèles tré-passés. Il est consolant de penser qu’aprèsnotre mort, l’Église priera pour nous, Elle in-vitera tous ses fidèles à demander à Dieunotre délivrance, Elle ne cessera de prierque lorsqu’elle nous aura introduit dans lesein de l’Église triomphante. Notre Églisecatholique est comme une bonne mère, elleconnaît la faiblesse de ses enfants !

3. Exemple Judas Macchabée, cet homme de foi et decœur, à qui le Seigneur avait confié le soinde défendre Israël et sa loi, Jérusalem etson temple, venait de remporter une grandevictoire et de mettre en fuite les ennemis deDieu et de sa patrie. Le premier mouvementde ce guerrier aussi pieux que brave fut deployer le genou pour rendre grâce au Dieudes armées. Puis se relevant avec les siens,il vit autour de lui les corps de ses compa-gnons d’armes qui étaient morts, ensevelisdans leur triomphe. Pénétré alors d’un sainrespect pour les restes inanimés de cesbraves, Judas les recueillit avec soin pourles déposer dans le sépulcre de leurs pères.Enfin, songeant aux âmes de ces martyrsde la religion et de la patrie, il fit faire unecollecte et envoya à Jérusalem douze milledrachmes d’argent, afin d’obtenir un sacri-fice pour les péchés des morts. Car ilpensait avec sagesse et piété à la résurrec-tion, considérant que ceux qui étaient en-dormis dans la foi avaient en réserve une ré-compense précieuse. Voilà ce qui se passaitil y a plus de deux mille ans, et confirmanttoutes ces choses à la fois graves et tou-chantes, l’Esprit de Dieu répétait par labouche de l’historien sacré : « C’est doncune sainte et salutaire pensée de prier pourles morts afin qu’ils soient délivrés de leurspéchés. »

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Prions : Enfant soumis de votre Église, jecrois fermement, ô mon Dieu, à l’existence dupurgatoire. J’y crois parce que votre Esprit devérité l’a révélé, parce que vos saints et vosdocteurs l’enseignent. Augmentez ma foi afinque grandisse ma charité envers les âmescaptives. Soyez-leur propice, ô Jésus !Seigneur, appelez vos enfants et nos frèresau repos éternel, et que la lumière qui nes’éteint plus luise sur eux ! Qu’ils reposent enpaix !

Quatrième jour : Existence du purgatoire (2)

1. Témoignage de notre raison D’accord avec la foi, la raison proclame aussil’existence du purgatoire ; sa voix nous parlecomme l’Église et les Écritures. Elle nous ditd’abord que Dieu, étant la sainteté même,rien d’impur ne peut entrer dans sonRoyaume ; qu’il y a une éternelle, une invin-cible répulsion entre le moindre mal et le bienpar excellence, et qu’une âme, ne fut-ellesouillée que d’une légère tache, est indignede s’unir à Lui tant qu’elle ne sera pas puri-fiée. Car pour la première fois, elle introdui-rait le péché dans le Ciel. « Seigneur, s’écriele Roi Prophète, qui habitera votre tabernacleet qui se reposera sur votre montagnesainte? Celui-là seul qui est sans péché, etqui possède la perfection de la Justice. » La raison nous dit encore que Dieu, étant in-finiment Juste, exige une réparation, Il nepeut pas davantage laisser sans purificationle plus léger péché, qu’Il ne peut laisser sansrécompense le plus petit acte de vertu. Donc,celui qui n’aura pas réparé ses fautes en cemonde, les réparera infailliblement dansl’autre. Les satisfactions que nous n’auronspas rendues à la Justice de Dieu pendantcette vie, la Justice de Dieu se les rendra elle-même après notre mort. Et où se les rendra-t-elle ? Dans le purgatoire. Prouvons notre foi au dogme du purgatoirepar une tendre charité pour les âmes qui ensubissent les rigueurs, et en évitant desfautes légères qui peuvent nous y conduirenous-même. Que celui qui est juste devienneplus juste encore, et que celui qui est saintdevienne encore plus saint.

2. Témoignage de notre cœur « Il n’y a pas de dogme catholique qui n’aitses racines dans les profondeurs du cœurhumain » disait Joseph de Maistre. C’estpourquoi nous sommes naturellement enclins

à embrasser certaines vérités révélées. Dece nombre est le purgatoire. Les impies eux-mêmes, qui ont abjuré toute croyance, toutsentiment religieux, avouent avec sincérité,qu’ils ne peuvent, en ces graves circons-tances, retenir des prières secrètes quis’échappent de leur cœur, pour des per-sonnes auxquelles de tendres liens les unis-sent étroitement. Preuve évidente que c’estlà un sentiment imprimé dans le cœur del’homme par le Doigt de Dieu. Aussi le re-trouve-t-on dans tous les pays et chez tousles peuples du monde. Qu’y a-t-il en effet deplus suave au cœur que cette croyance et ceculte pieux, qui nous rattachent à la mémoireet aux souffrances des morts ? Oui, nousavons besoin de croire qu’il existe au-delàdes rives du temps, un lieu d’expiation, quin’est pas l’enfer, mais la Voie du Ciel. Nousavons besoin de croire, et nous devonscroire, que nos parents et amis qui sont em-prisonnés, sont soulagés par nos prières etnos bonnes œuvres, qu’ils nous voient etnous entendent. Nous avons besoin de croireque nous-mêmes, un jour, nous serons sou-lagés à notre tour. Cette pensée est douce etconsolante !

3. Exemple Un jeune Ecossais, luthérien, avait un frèreunique, qu’il aimait tendrement. Une apo-plexie foudroyante le lui enleva subitement aumilieu d’une fête mondaine, où l’on ne s’at-tendait guère à une aussi lugubre catas-trophe. À partir de ce moment, il fut en proieà une angoisse profonde et incessante. Ilpensait constamment à ce passage sibrusque d’un festin au redoutable jugementde Dieu. Il craignait que son frère ne fut pastrouvé assez pur pour entrer immédiatementau Ciel. Sa religion protestante ne lui ensei-gnait pas de lieu purificateur entre les parviscélestes et les profondeurs de l’abîme. Pourse distraire, on lui ordonna de voyager et ilvint en France. Il y rencontra un prêtre et luifit part de son chagrin : « Mon ami, lui ditl’homme de Dieu, il est nécessaire pour touthomme d’expier ses péchés, même dansl’au-delà. Notre foi catholique nous dit qu’il ya entre le Ciel et l’enfer, un lieu intermédiaire,où les âmes achèvent de se purifier, et oùnous pouvons les secourir par nos prières. »Il accepta l’enseignement de l’Église catho-lique, qui lui demandait de prier pour sonfrère, afin qu’il entre dans le bonheur éternel

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tant il est vrai que la croyance au purgatoireest un besoin du cœur humain !

Prions : Mon Dieu, que mes prières, messacrifices, mes souffrances servent àtoucher votre bonté et à hâter l’instant de ladélivrance des âmes de nos chers défunts.Soyez béni, ô mon Jésus, pour vos conso-lations ! Appelez nos frères dans ce séjouréternel ! Qu’ils reposent en paix.

Cinquième jour : Souffrances du purgatoire

1. Feu véritable La grande Tradition de l’Église nous dit queles âmes ne sont admises dans le séjour dela gloire qu’après avoir été purifiées par lefeu. Évidemment, ce n’est pas celui del’enfer qui ne s’éteindra jamais ; c’est donccelui qui fera ressentir ses rigueurs en pur-gatoire. Telle est l’affirmation unanime detous les grands docteurs de l’Église. SaintAugustin et Saint Thomas appelaient cela :le supplice du feu ! Ce seul mot fait frémir.Etre tout entier dans le feu, dans un feu actif,pénétrant, qui atteint l’intime même de l’être,quel cruel supplice ! Le feu matériel n’agitque sur le corps, et combien ses effets sonthorribles ! Qui pourrait soutenir un charbonardent sur sa main, une seule minute ? Maisle feu du purgatoire agit sur l’âme elle-même ;il atteint l’intelligence, la mémoire, la sensi-bilité : toutes les facultés en sont saisies etpénétrées. Devant ce supplice que nouspouvons à peine imaginer et que nousavons si souvent mérité par nos fautes jour-nalières, posons-nous cette question : quiparmi nous pourra habiter dans ce feu dé-vorant ? Mon Dieu, préservez nous du feu du purga-toire ! C’est le souffle de la Justice de Dieuqui l’allume et l’entretient. Il n’agit pascomme élément, mais comme instrument dela puissance divine, il purifie les âmes sansles détruire. Le feu de ce monde n’est riencomparé à celui du purgatoire. Le feu de cemonde est un don de la Providence, celui dupurgatoire est une création de Sa Justice. « Non, disait saint Thomas, les fournaisesles plus ardentes, les feux les plus cuisantsauxquels on condamnait les martyrs, nesont qu’une ombre légère, en comparaisondes flammes dévorantes qu’on souffre au

purgatoire. » « Ce feu, ajoutait un SaintPère, est égal en tout à celui de l’enfer,moins la durée. Les peines de cette viequelles qu’elles soient, ne peuvent entrer encomparaison avec celles du purgatoire. Quiserait donc assez inhumain pour ne pasécouter les cris déchirants de ces êtres in-fortunés, qui du fond de leur prison où ilsbrûlent nuit et jour, implorent notre assis-tance ? Si vous étiez à leur place et que toutle monde eût pour vous aussi peu de charitéque vous en avez pour eux, comment quali-fieriez vous une pareille cruauté ?Réfléchissez sérieusement et prenez desrésolutions en conséquence. »

2. Exemples Le vénérable Stanislas Kostka, Jésuite po-lonais, vit apparaître une âme du purgatoire,toute enveloppée de flammes et poussantdes cris lamentables. Il lui demanda si ce feuétait comparable à celui de la terre. L’âmelui répondit que le feu de la terre, à côté decelui du purgatoire, était un doux zéphir.Mais le bon religieux, ayant de la peine à lecroire, lui dit qu’il voudrait bien en sentir l’ar-deur, si cela était possible. « Ah ! lui réponditl’âme du purgatoire, un homme encorevivant n’est pas capable d’en sentir mêmeune petite partie. Cependant, pour vousconvaincre, étendez la main vers moi etvous en aurez une idée. » Stanislas étendit la main sur laquelle ledéfunt laissa tomber une goutte de sueur. Ladouleur fut si vive que le vénérable Stanislaspoussa un grand cri et tomba sans connais-sance, comme s’il allait mourir. Aussitôt lesreligieux accoururent ; quand il fut revenu àlui, ils s’informèrent de la cause de ce malsubit et du cri… Au récit de l’évènement, ils furent tousremplis de crainte, et prirent la résolution demultiplier leurs pénitences, de fuir les plai-sirs du monde et de raconter partout ceprodige, afin d’éviter aux fidèles le terriblefeu du purgatoire ! Saint Stanislas Kostka vécut encore un an,toujours en proie aux plus vives douleurs desa plaie qui ne se ferma pas…

Le Père Ferdinand de Castille rapporte cetautre fait qui se réalisa dans le couvent StDominique, à Zamora, en Espagne. Dans cecouvent vivait un Dominicain très vertueux,uni d’amitié avec un père Franciscain non

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moins saint. S’entretenant souvent des mys-tères de l’au-delà, ils s’étaient promis de nepas s’oublier après la mort. Ce fut leFranciscain qui mourut le premier. Peu detemps après sa mort, il apparut auDominicain. Après l’avoir salué affectueuse-ment, il lui apprit qu’il lui restait beaucoup àsouffrir pour des choses légères qu’il n’avaitpas expiées… Pour exciter son ami à tra-vailler à sa délivrance, il lui fit voir lesflammes dont il était dévoré. « Rien sur laterre, lui dit-il, ne peut vous donner une idéede l’ardeur de ce feu. En voulez-vous unepreuve ? » Il posa sa main sur une table etelle s’y enfonça profondément. Cette table,témoin du feu du purgatoire, est toujoursconservée à Zamora, province de Léon enEspagne.

Écoutez ce que sainte Catherine de Gènesnous disait dans sa biographie : « De ceDivin Amour, je vois jaillir de l’âme certainsrayons et flammes brûlantes, si pénétrantset si forts, qu’ils sembleraient capables deréduire au néant non seulement le corps,mais l’âme elle-même s’il était possible. Cesrayons opèrent de deux manières : l’une estde purifier, l’autre d’anéantir. » Tel est l’effet du feu dans les choses maté-rielles. Il y a cette différence que l’âme nepeut s’anéantir en Dieu, mais uniquementdans son être propre. Plus elle se purifie,

plus aussi elle s’anéantit en elle-même etpour finir elle est toute purifiée en Dieu. L’or,purifié à vingt-quatre carats, ne se consumeplus, quel que soit le feu par où il passe. Cequi peut être consumé en lui, ce n’est quesa propre imperfection. Ainsi s’opère dansl’âme, le Feu Divin. Dieu la maintient dansle feu jusqu’à ce que toute imperfection soitconsumée. Il la conduit à la pureté totale devingt-quatre carats, chaque âme cependantselon son degré. Quand elle est purifiée, ellereste toute entière en Dieu, sans rien en ellequi lui soit propre, et son être est Dieu. Unefois que Dieu a ramené à Lui l’âme purifiée,celle-ci, n’ayant plus rien à consumer, nepeut plus souffrir. Dans cet état de pureté,l’âme ne peut plus sentir que le Feu du DivinAmour de la Vie Éternelle, sans rien depénible.

Prions Ô mon Dieu, combien je redoute votre feudivin, quand je me rappelle ma vie sen-suelle, mes innombrables péchés, le peuque j’ai fait pour vous ! Ayez pitié de moi,Seigneur ! Mais ayez aussi pitié des âmesde mes frères, qui m’ont précédé dans l’éter-nité, et qui sont maintenant sous l’empire devotre Justice. Ô Jésus, soyez-leur propice, et placez-lesprès de vous, au séjour de la gloire ! Qu’ilsreposent en paix !

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Saint Stanislas Kostka

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Sixième jour : Peine du dam

1. Privation de Dieu La principale peine du purgatoire n’est pascelle du feu, si terrible soit-elle. Une peineplus grande est celle que les théologiens ap-pellent la peine du dam. En ce monde, nousne comprenons pas l’intensité de ce sup-plice de privation de Dieu parce-que nousne le voyons pas directement, nous ne l’ai-mons pas de tout notre cœur, nous nepensons pas souvent à Lui. Mais les âmesdu purgatoire ont entrevu Dieu au jour duJugement, et « un grand spectacle, selonl’expression de St Ambroise, s’est offert àleurs regards. » Dieu s’est découvert à ellesavec toutes ses perfections adorables. Il aimprimé si vivement son image dans leuresprit, il les a tellement investies de l’éclatde Sa Majesté Infinie, qu’elles pensentcontinuellement à Lui et L’aiment d’unamour pur et sans mélange. Cet amour in-satiable, cette privation, cette faim, cette soifde Dieu les accablent et les torturent. Ellessont sans cesse mourantes sans mourir, ex-pirantes sans expirer, et l’Église appelleavec raison cet état, une mort : « Seigneur,dit-elle, délivrez-les de la mort. » Pour vous faire une idée de ce supplice,supposez un homme qui se meurt fauted’air. Voyez quelle oppression, quels effortsil fait pour respirer ! Comme sa poitrine sesoulève, se gonfle ! C’est une lutte affreuseentre la vie et la mort. Mais qu’est-ce qu’unpeu d’air en comparaison de Dieu ? Qu’est-ce que mourir à tout moment, privé de Dieu,qui est la respiration de l’âme ? Quelle faimvivante, quelle douloureuse agonie ! Oh, Seigneur, délivrez-les de cette mort per-pétuelle, montrez leur votre face adorable.Ô Père qui êtes aux Cieux, attirez près devous vos enfants exilés !

2. Privation du Ciel L’âme dans le purgatoire, est exilée non desa patrie de la terre, mais de sa patrie véri-table, le Ciel. Elle a entrevu de loin lessplendeurs de cette patrie bienheureuse,quand au sortir de cette vallée de larmes,elle parut devant Jésus-Christ qui fait la joieet le bonheur des élus. Elle l’a pressentie,lorsque condamnée au purgatoire, elle s’estrappelée cette invitation, adressée auxâmes justes : « venez, les bénis de monPère, possédez le Royaume qui vous a été

préparé dès le commencement du monde. »Elle en a aperçu, elle en a entrevu toutes lesmagnificences. Or ne pouvoir se lancer verscette patrie tant désirée, attendre un jour,des années, des siècles avant de se plongerau torrent de ses voluptés, mon Dieu, quelexil ! Quelle cruelle attente ! Aussi qu’elles sont attendrissantes les souf-frances de cette âme infortunée, « pauvreexilée, quand donc verrai-je ma patrie, mafamille qui est aux cieux ? Pauvre orpheline,quand serai-je réunie à mes parents, à mesfrères, à mes sœurs qui sont dans la gloireet me tendent les mains ? Quand me sera-t-il donné de m’unir à Jésus, mon célesteépoux ? Ô portes éternelles, ouvrez-vous,ouvrez-vous ! » Mais hélas ! Une voix mystérieuse lui ré-pondit : « pas encore, plus tard ! » Âmes, vous pouvez les ouvrir, ces portes.Ne savez vous pas que la prière, lesaumônes, sont les clés d’or qui ouvrent leCiel ? Priez et donnez beaucoup, et ces âmesexilées du purgatoire monteront dans lapatrie bienheureuse, pour y chanter éternel-lement les miséricordes du Seigneur.

Exemple Quand les enfants d’Israël, emmenés captifsloin de la patrie, ne voyaient plus que lesrivages de l’Euphrate, ils s’asseyaient,tristes, sur cette terre étrangère, et ils pleu-raient au souvenir de Jérusalem absente : iln’y avait ni paroles de joie, ni cantiques d’al-légresse, leurs harpes, suspendues auxsaules du rivage, étaient silencieuses. « Enfants d’Israël, pourquoi pleurez-vous ? »,leur demandaient les Babyloniens. « C’est que nous nous souvenons de Sion,notre patrie ! Nous nous souvenons et nousregrettons ! »« Mais, fils exilés de Sion, si vous chantiezpour calmer votre douleur et distraire votretristesse !... Chantez quelques uns des can-tiques de la patrie ! Chantez le chant na-tional ! Chantez ! »« L’exilé peut-il chanter les hymnes de lapatrie sur les rives étrangères ? Loin d’elleon se souvient, on regrette, on soupire, onpleure, et on attend dans les larmes, laconsolation du retour. Ô Jérusalem ! Quenotre langue s’attache à notre palais, sinous devions t’oublier un jour ! »Les âmes de nos frères sont retenues par la

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Justice, loin de la Patrie que leur amourappelle. Au bord de l’abîme où l’expiation lescondamne à un douloureux exil, elles s’arrê-tent sur ces rivages mille fois plus désolésque ceux de la terre. Là, en pensant à lacéleste patrie, elles se prennent elles aussi àpleurer son absence. Mais leurs larmes diffè-rent des nôtres, comme le ciel diffère de laterre et le temps de l’éternité. L’homme, à moins d’être malade, a l’instinctnaturel de manger. S’il venait à ne plusmanger tout en étant préservé de la maladieet de la mort, il sentirait sa faim grandir conti-nuellement, puisque son instinct ne diminue-rait jamais. Supposons qu’il existe au monde un seul paincapable d’enlever la faim à toute créature,l’homme resterait dans un tourment intolé-rable de ne pouvoir le posséder, sa faim nepassant pas. Supposons aussi que la seulevue de ce pain suffise pour être rassasié, soninstinct le pousserait au seul désir de le voirafin d’être contenté. Mais il apprendrait aveccertitude que jamais il ne lui serait donné devoir ce pain, à ce moment-là alors, ce seraitpour lui l’enfer. Il serait dans l’état des âmesdamnées qui sont privées de toute espérancede voir Dieu, Pain Véritable, leur vraiSauveur. Mais les âmes du purgatoire ont l’espérancede contempler le pain et de s’en rassasierpleinement. Par suite, elles souffrent la faimet restent dans leur tourment aussi longtempsqu’elles ne peuvent se rassasier de ce pain,Jésus-Christ, vrai Dieu Sauveur, notre Amour.

Prions : Dieu miséricordieux, Dieu si Saint,Dieu si juste, laissez-vous fléchir par l’amourde ces saintes âmes. Ne vous dérobez pasplus longtemps à l’ardeur de leurs désirs, neles repoussez plus : ouvrez-leur votre sein etlaissez-les se perdre et s’abîmer en vous. ÔJésus ! Appelez vos enfants et nos frères aubonheur éternel et que la lumière qui nes’éteint plus, luise sur eux ! Qu’ils reposent enpaix !

Septième jour :La peine du remords

1 - Le mal qu’il fallait éviterLes tourments dont nous venons de parler nesont pas les seuls qui torturent les âmes re-tenues dans le lieu d’expiation. Elles éprou-vent encore la tristesse, la désolation, les

regrets amers, les reproches cuisants de laconscience coupable, mille fois plus insup-portables pour elles que les plus fortes dou-leurs du feu matériel qui les fait souffrir sansles consumer. « En enfer, dit l’Évangile, le verqui ronge les réprouvés ne meurt jamais. »Dans cette cité du purgatoire, il mourra cer-tainement un jour ; mais tant qu’il est vivant,il mord cruellement et déchire d’une manièreaffreuse les victimes infortunées dont il estdevenu le bourreau. Ah ! Elle est terrible lalutte d’une âme aux prises avec le remords !Du fond de son lieu de souffrance, cette âmecaptive jette un regard douloureux sur touteson existence d’ici-bas, et à la lueur desflammes qui l’enveloppent, elle voit distincte-ment tout le mal qu’elle a commis et qu’ellepouvait facilement éviter avec la grâce deDieu et dont elle ne s’est jamais confessée.Elle découvre des milliers de fautes inaper-çues jusqu’alors, ou qu’elle jugeait sansgravité du fait du manque de confession etd’examen de conscience. Forcée de se re-connaître coupable, tandis qu’il n’aurait tenuqu’à elle de faire l’effort d’aimer plus et d’êtrejuste en tout, cette pauvre âme s’afflige pro-fondément et s’écrie dans le délire de sadouleur : « mon Dieu, vous êtes juste, et vosjugements sont équitables. Je suis seul l’au-teur de ma souffrance. Ah, si je pouvais re-commencer ma vie sur terre, comme je vousservirais, Seigneur, et avec quel soin je mepréserverais du purgatoire ». Regrets vainset stériles. Hélas ! C’est trop tard ! Instruisons-nous, âmes de foi, fuyons lepéché, faisons pénitence ici-bas, afin d’évitercet aiguillon douloureux, ce ver rongeur dupurgatoire. Mon Dieu ! Frappez, brûlez,broyez en ce monde, pourvu que vous nousépargnez dans l’autre.

2 - Le bien qu’il fallait pratiquerCe qui augmente encore la peine de cetteâme exilée, c’est la vue de tout le bien qu’ellepouvait pratiquer et qu’elle a souvent omis ;de tous les bienfaits qu’elle a reçus de labonté de Dieu et dont elle n’a pas toujours faitun saint usage. En effet, que pouvait de plusle Seigneur pour lui faire porter des fruits desalut ? Il l’avait nourrie de ses sacrements,fortifiée par sa grâce, encouragée parl’exemple des bons. Aidée de tant de secours,elle devait parcourir à pas de géant la carrièrede la sainteté et arriver, comme tant d’autres,à la plus haute perfection. Mais, malgré tout,

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Mère !V elle s’est arrêtée souvent dans la voie,

souvent elle a marché avec lenteur. Ah ! Sielle avait été généreuse pour s’infligerquelques pénitences, quelques mortifica-tions ; si même elle avait accepté avec rési-gnation les peines inévitables de la vie, elleaurait fait son purgatoire sur la terre, etéventuellement elle jouirait de la vision béa-tifique. Et maintenant, elle endure par safaute, et sans mérite, des peines incompa-rablement plus grandes. Au lieu d’une cou-ronne de gloire qu’elle pourrait avoir dans leCiel, elle est torturée par une couronne deflammes en purgatoire. Oh ! que ce souvenirest affligeant.

Âmes, n’avons-nous pas, nous aussi faitpeu de bien ? Avons-nous prié pour le sou-lagement de nos parents défunts ? Prenonsla résolution de faire mieux à l’avenir, avecl’aide de Dieu et le secours de Marie.

Exemple Gerson, chancelier de l’Université de Paris,aussi distingué par ses vertus que par sonéloquence, rapporte dans un de ses ou-vrages, qu’une pauvre mère, oubliée depuislongtemps par son enfant, reçut de Dieu lapermission de lui apparaître pour lui dire sespeines et solliciter des prières. « Mon fils,s’écria-t-elle, mon cher fils ! Pense un peu àta pauvre mère qui souffre tant. Considèreles affreux supplices au milieu desquels laJustice de Dieu me fait expier les fautes dema vie mortelle. Le plus insupportable detous est le remords, le regret d’avoir si peuaimé Dieu qui m’avait accordé tant degrâces. Quoi ! Avoir offensé un Dieu sigrand, si saint, si juste, si éclairé, un Père sitendre, un bienfaiteur si généreux ! Ah !Cette pensée m’accable et me tue à chaqueinstant ; ce ver rongeur est comme un poi-gnard aigu qui me transperce sans pouvoirme donner la mort. Qui me torture jour etnuit et m’arrache des larmes de sang.Néanmoins, je suis forcée de m’écrier, enme frappant sans cesse la poitrine : monDieu, vous êtes juste et équitable ; si jesouffre cruellement, c’est par ma faute, matrès grande faute ! Ô mon fils, si tu m’aimesencore, aie pitié de moi, arrache ce poi-gnard, délivre-moi de ce ver rongeur, ouvre-moi le ciel. Je te demande encore, mon cherenfant, de servir Dieu mieux que ta mère, demourir la contrition dans le cœur ! »

Fidèle à ces avertissements, l’enfant priabeaucoup pour sa mère et mourut lui-mêmeen sainteté.

Prions : Faites-moi la grâce, ô mon Dieu,de devenir saint et parfait, comme vous ledésirez. Les âmes du purgatoire, pour s’êtreun peu négligées, en sont sévèrementpunies par les regrets qui les déchirent sansrelâche. Apaisez leurs remords, Seigneur,en leur pardonnant leurs fautes. Car il esttrop aigu le glaive qui les transperce. Ô,Jésus ! Soyez-leur propice ! Appelez vosenfants et nos frères au sein de la gloire !Qu’ils reposent en paix !

Huitième jour :Durée des peines du purgatoire

1. Quelle est cette durée ? L’Église n’a rien défini sur la durée despeines du purgatoire, mais elle nous montreassez ce qu’elle en pense, en célébrant desmesses anniversaires, des trentains pour lerepos de l’âme des défunts. Elle croit doncque l’expiation peut être longue et peutmême se prolonger pendant des siècles.C’est aussi le sentiment des saints Pères.Le cardinal Bellarmin disait que pour cer-taines âmes, la durée des peines du purga-toire, d’après des révélations très dignes defoi, pourrait se prolonger jusqu’au Jour duJugement Dernier, si l’Église ne venait pas àleur secours. Hélas ! Il y en a qui y gémis-sent depuis de longues années. Qui nousdira la mesure de temps et de peine qu’ilfaut pour expier nos péchés ? Pour enlever la rouille que laissent à l’âmeles suites de nos péchés et lui rendre l’éclatde la beauté des Anges ! Ô insondablemystère des jugements de Dieu… Combien la durée n’ajoute-t-elle pas à larigueur des peines ! Souffrir horriblement etlongtemps… Attendre… Attendre indéfini-ment… Quelle douleur, quel martyre pources âmes ! Ajoutez que l’intensité des mauxqu’elles endurent leur fait paraître lesmoments comme des mois, et les moiscomme des siècles.

Seigneur, abrégez ces souffrances, mettezun terme à l’intensité, à la durée des dou-leurs de nos amies, de nos sœurs, de cellessurtout qui doivent rester le plus longtempsdans ce lieu d’expiation.

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2. Quelles en sont les causes ? Ne nous étonnons pas de la terrible duréedes supplices du purgatoire. Une des plussaintes religieuses de la Visitation, sœurMarie-Denise, que toutes les histoires de cetordre reconnaissent comme ayant été favo-risée de grâces extraordinaires pour le sou-lagement des morts, disait que plusieurscauses rendaient inévitable la longue duréedes peines de ce lieu d’expiation : - la véritable pureté que l’âme doit avoir avantde posséder Dieu, - la multitude de nos péchés véniels, - le peu de regret que nous avons et le peu depénitence que nous faisons pour nos péchésconfessés,- l’impuissance absolue où sont les âmes desdéfunts de se soulager elles-mêmes, - l’oubli, l’étrange oubli des morts, notre cou-pable négligence à les soulager. Ces réflexions sont sérieuses et malheureu-sement trop fondées. Donc à l’avenir, ne soyons pas pressés de ca-noniser nos chers défunts. Nous avons tantbesoin de les croire dans le lieu de la paix etde la béatitude, que nous nous hâtons denous dire que certainement ils y sont par-venus. Alors, nous cessons de prier pour eux.Voyez les saints, comme ils pensaient et agis-saient autrement. Toute leur vie, ils priaientpour ceux que le trépas leur avait ravis.Faisons de même. Nous ne saurions tenir un doigt dans le feupendant une minute, sans pousser des crisde détresse. Pourquoi souffririons-nous quedes âmes que nous avons tant aimées, soientplongées dans le feu dévorant du purgatoire,des années entières, par notre négligence ?Ce serait trop cruel ! Âmes aimées, non,jamais nous ne vous oublierons ! Jésus,Marie, Joseph, aidez-nous à prier !

3. Exemples Un homme enfermé depuis des années dansune prison, las de souffrir, s’adressa à unefemme puissante. Elle avait assez de créditet la main assez forte pour briser les fers duprisonnier et mettre fin à ses souffrances.Voici en quels termes, le malheureux luiadressait sa supplique : « Madame, le 25 de ce mois de mars 1760, ily aura cent mille heures que je souffre, et ilme restera deux cents mille heures à souffrirencore. Ô Madame, soyez touchée d’un silong et si douloureux martyre ! »

Le cœur de cette femme se trouva-t-il assezdur pour résister à cette éloquence ? Jel’ignore ; mais il me semble qu’on ne peutmettre davantage en si peu de mots : il y acent mille heures que je souffre, et il m’enreste deux cents mille à souffrir. Il les avaitdonc comptées !...

Dans un monastère, deux Pères étaient d’untrès grand zèle pour leur sanctification et pourle soulagement des âmes du purgatoire. Ilss’étaient promis qu’après la mort du premierd’entre eux, l’autre dirait la messe du lende-main pour le défunt… L’un des deux Pèresmourut. Son confrère ne manqua pas de direla messe promise, dès le matin suivant. Samesse terminée, pendant son action degrâce, le Père vit soudain apparaître son amidéfunt, rayonnant de bonheur et de gloire…Puis l’âme glorieuse prit un visage sévèrepour dire à son ami : « Mon frère, où donc estvotre promesse ? Vous mériteriez que Dieun’ait pas beaucoup de pitié de vous ! Nem’avez-vous pas laissé en purgatoire plusd’une année, sans dire la messe promise ? »- « Vous me surprenez ! s’écria le moine,votre corps n’est pas encore enseveli ! Vousavez quitté notre monde il y a quelquesheures et je viens juste de terminer la Messepromise !?... » Alors, l’âme du défunt dit avecun douloureux soupir : « Oh !!! qu’ elles sontépouvantables les souffrances du purga-toire… Je vole au Ciel où je supplierai le bonDieu de vous rendre ce que vous venez defaire pour moi. Car cette Messe m’était né-cessaire pour quitter le purgatoire, dans lesdélais les plus courts. » C’est ainsi que les âmes bénies du purgatoirecalculent la durée de leurs souffrances. Mais

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Mère !V ce n’est ni par heure ni par jour qu’elles

comptent, c’est par années, par sièclespeut-être. Et ces années, et ces siècles leurparaissent éternels. Mon Seigneur, pardonet miséricorde ! Par les mérites de VosSaintes Plaies, délivrez les âmes de nosdéfunts !

Prions – Saisi d’effroi à la pensée de redou-tables tourments, longs et intenses, enduréspar les âmes du purgatoire, je tombe à vospieds, ô mon Dieu. Et plein de compassionpour ces prisonnières infortunées, je viensvous supplier, au nom de Jésus-Christ, dejeter sur elles un regard de miséricorde et demettre un terme à leur martyre !Ô Marie ! Douce consolatrice des affligés,soyez-leur propice ! Délivrez vos enfants dela captivité ! Qu’ils reposent en paix près devous, dans le Ciel !

Neuvième jour : Impuissance des âmes du purgatoire

1. Impuissance de leurs souffrances Considérez qu’à la mort cesse tout mérite,parce que l’âme n’a plus son libre choixentre le bien et le mal. Le purgatoire estcette nuit dont parle Jésus-Christ, durant la-quelle nul ne peut agir ; ceux qui y gémis-sent sont comme ce fermier de l’Évangileauquel le père de famille ne permet plus decultiver son champ. Voilà pourquoi noschers défunts ne peuvent rien pour adoucirleurs souffrances. Leur résignation parfaite,leur amour pour Dieu, la grandeur de leurstourments, n’en abrègeront pas d’un instantla durée. La plus petite des souffrances dupurgatoire leur aurait acquis sur la terre unpoids immense de gloire céleste ; dans celieu d’expiation, ces souffrances sont stérilespour eux, stériles pour le Ciel ; elles sontsimplement l’acquis d’une dette. Hélas, souffrir pendant des siècles, peut-êtresans profit pour elles-mêmes ! Combien cettepensée est désolante pour ces âmes etcombien n’ajoute-t-elle pas à leurs tourments!Aussi est-ce de nous qu’elles attendentsecours et soulagement. Oui, nous sommesla ressource des morts, nous sommes leurprovidence libératrice. Le Ciel les console,nous, nous les soulageons ; le Ciel les en-courage, nous, nous les délivrons : les saintsleur ouvrent leurs bras pour les y recevoir,nous, nous les introduisons dans le séjour du

bonheur. Telle est notre puissance, tel estnotre devoir. Y pensons-nous ?

2. Impuissance de leurs prières Les âmes du purgatoire sont aussi impuis-santes à se soulager par leurs prières quepar leurs souffrances. C’est en vain que dufond de leurs brûlants abîmes, elles fontmonter vers Dieu le cri de leur douleur, c’esten vain qu’elles essaient de fléchir saJustice et qu’elles lui disent avec David : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonnée ? Je crie vers vouspendant le jour, et vous ne m’exaucez pas.La nuit, je gémis et personne ne me répond.Souvenez-vous, Seigneur, de VotreMiséricorde. Rompez les liens qui me re-tiennent loin de Vous, délivrez-moi des tour-ments que j’endure. Miséricorde, Seigneur,Miséricorde ! » Au Purgatoire, le temps de la Miséricorden’est plus. Le règne de la Justice a com-mencé. Les supplications réitérées n’ontaucune efficacité. Lorsque la dette aura étéentièrement acquittée par la souffrance,l’âme s’envolera dans le Ciel. Mais si les prières n’ont aucun crédit poureux, les nôtres sont toutes puissantes sur lecœur de Dieu. À mesure qu’elles montentvers le Ciel, la miséricorde descend dans lepurgatoire en torrents de grâces, de pardon,de liberté et de gloire. C’est par la prière queMarthe et Marie obtinrent la résurrection deLazare. C’est par elle aussi que nous ob-tiendrons la délivrance de nos parentsdéfunts. Oh ! Prions de tout cœur, prionssans cesse pour eux. Disons souvent : « Bon et Miséricordieux Jésus, donnez-leurle repos éternel. Ô Marie, Mère et consola-trice des affligés, hâtez-vous de les secourir !Saints et saintes du Paradis, intercédezpour eux ! »

3. Exemple Le Sauveur traversant la Judée, rencontraun jour un homme qui était paralytique, etqui attendait tristement assis près de lapiscine de Siloé. Certains jours, l’ange des-cendait dans la piscine, en remuait l’eau, etle premier malade qui pouvait ensuite s’ylaver, était guéri. Il y avait cependant bienlongtemps que le pauvre paralytique del’évangile était là, attendant toujours sansjamais pouvoir descendre à temps. Touchéde compassion, le doux Sauveur s’approcheUN

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de lui et lui demande avec bonté pourquoi ilne va pas se laver avec les autres. « Seigneur, répond ce malheureux, c’est queje suis perclus de tous mes membres et inca-pable de tout mouvement, et je n’ai personnepour me jeter le premier dans la piscine salu-taire. Ma guérison tant désirée ne dépend pasde moi, pauvre paralytique, il me faut un amigénéreux, qui me prête son aide et me donnela main ! » Tel est le triste sort des saintes âmes du pur-gatoire ; elles restent presque immobiles dansles flammes, incapables par elles-mêmes dese secourir, incapables de se jeter dans lapiscine salutaire du Sang Précieux de Jésusqui a sauvé le monde. Elles attendent qu’unami secourable les y plonge. Soyez cet amicharitable, l’ange libérateur des pauvres pa-ralytiques du purgatoire !

Prions : Mon Dieu, je vous recommande cespauvres âmes qu’une nuit terrible enveloppeaujourd’hui dans ses ombres. Hélas ! Elles nepeuvent plus rien. Permettez-moi d’être leurmédiateur et de m’interposer entre votreJustice et elles. Je vous en supplie, abrégezleur douloureux exil ! Ô Jésus, soyez-leurpropice ! Appelez vers Vous vos enfants etnos frères ! Qu’ils reposent en paix.

Dixième jour : Les deux chemins qui conduisent en pur-gatoire

1. Le chemin des fautes mortelles De par sa nature, le péché mortel conduit plusloin que le purgatoire : il précipite dans l’abîmede l’enfer. Les âmes, obscurcies par le mal quia fini par les pénétrer, s’engouffrent vers les té-nèbres. Elles ne supportent pas la lumière deDieu qui leur apparaît au moment de la mort.Mais si le pécheur se repend et se confesse, lepardon du Seigneur descend sur lui par lagrâce sacramentelle. Qu’arrive-t-il alors ? Lesfautes sont pardonnées, l’amitié de Dieu estrendue. Il reste la peine faite au Bon Dieu qu’ilfaut expier : ou en ce monde par la pénitence,la prière, les messes… ou dans l’autre, par lessouffrances du purgatoire. Après de longuesannées d’égarement, quel effroyable, quel longpurgatoire l’attend ! Quelle énorme dette ildevra solder à la Justice Divine ! Il est vrai quela pénitence sacramentelle réduit notre dette.Mais elle est ordinairement si légère, et faiteavec si peu de ferveur !

Il est vrai aussi que les mortifications et les in-dulgences peuvent nous préserver ou nousdélivrer du purgatoire. Mais il y a si peu dechrétiens qui se mortifient et qui jeûnent.Ceux qui sont les plus coupables sont préci-sément ceux qui font le moins de péni-tences… Enfin, combien n’ont pas la contri-tion suffisante pour gagner des indulgences !Qu’il y en a peu qui évitent cet effroyableabîme ! Tant de péchés et si peu d’expiation ! Si notre vie passée a été ternie par des fautesgraves, cette considération doit nous faire ré-fléchir et nous arracher des désirs de péni-tence. Elle doit aussi nous inciter à prier pourles âmes les plus coupables de ce lieu d’ex-piation. Ô mon Dieu ! Pénétrez mon espritd’une crainte salutaire, à la pensée de vos re-doutables jugements.

2. Le chemin des fautes vénielles Est-ce que vous faites pénitence ? Chrétiens,que vous soyez innocents ou que vous ayezconservé la pureté de votre baptême, commesaint Louis, combien n’avez-vous pas à vousreprocher de fautes vénielles qui vous consti-tuent débiteurs envers Dieu ? En vérité, cesfautes sont innombrables. Votre vie n’estpeut-être qu’un tissu de péchés véniels. Ainsique de pensées inutiles, de paroles oiseuses!Que de jugements téméraires, de distractions,de médisances ! Que de vanités, de tempsperdu inutilement ! N’offensez-vous pas Dieutrès souvent, tous les jours, sous le futile pré-texte que vos fautes ne sont que légères ?

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Mère !V Ne vous rendez vous pas souvent coupa-

bles de certaines fautes vénielles qu’onpourrait appeler graves parce qu’elles avoi-sinent le péché mortel ? Faites-vous péni-tence ? Or si votre vie est pleine de dettes etvide de satisfactions, il est bien évident quevous êtes dans la seconde voie qui conduitdirectement en purgatoire. Alors, que dejours, que de mois, que d’années, vousaurez à gémir dans ce terrible lieu d’expia-tion. Que votre purgatoire sera long et ri-goureux ! Réfléchissez sérieusement etdites-vous : « Je veux enfin régler mescomptes avec Dieu, je veux profiter dutemps que me laisse sa Miséricorde poursatisfaire à sa Justice ; je veux acquitter lesdettes qu’il est si facile de solder avec unpeu de générosité et d’amour. Âmes du pur-gatoire, venez à mon aide. Demandez pourmoi l’esprit de pénitence, je demanderaipour vous soulagement et consolation. »

3. Exemple En 1848, vivait à Londres une veuve de 29ans, qui était fort riche et passablementmondaine. Parmi les habitués qui fréquen-taient sa demeure, on remarquait un jeunelord d’une conduite peu édifiante. Un soir, près de minuit, cette dame lisait unroman pour appeler le sommeil. À peinevenait-elle d’éteindre la lumière, qu’apparutune lumière étrange, venant du côté de laporte et se répandant dans la chambre enaugmentant d’intensité. Étonnée, inquiète,elle vit la porte s’ouvrir lentement, laissantapparaître le jeune lord, complice de sesdésordres. Avant qu’elle n’ait pu proférerune parole, il était à ses côtés ; il la saisissaitau poignet lui disant : « Il y a un enfer où l’onbrûle, sache-le… » La douleur que la malheureuse ressentit aupoignet était si aigüe qu’elle s’évanouit.Revenue à elle une demi-heure après, elleappela sa femme de chambre. Celle-ci, enentrant dans la pièce, sentit une forte odeurd’objets brûlés… Elle constata que sa maî-tresse avait au poignet une brûlure qui lais-sait apparaître l’os ; et cette plaie montraitl’empreinte d’une main d’homme. Elle re-marqua encore que de la porte au lit, et dulit à la porte, le tapis portait les marques depas d’homme et que, à l’endroit des pas, letissu du tapis était calciné de part en part ! Le jour suivant, la dame apprit que le jeunelord était mort, cette nuit-là même…

Prions : Que de fautes, ô mon Dieu, je mepermets à moi-même sans regrets, commesi c’était autant de bagatelles ! Ah, si je pensais aux comptes que j’enrendrai un jour à Votre Justice, combien jeserais plus vigilant.Daignez soutenir ma faiblesse et ranimermon courage languissant. Daignez aussifaire miséricorde à mes frères de l’Églisetriomphante. Qu’ils reposent en paix !

Onzième jour Sainteté des âmes du purgatoire

1. Elles aiment Dieu « Toute âme, disait sainte Catherine deGênes, dès qu’elle est en purgatoire, setrouve élevée à un état de perfection etd’union divine qui pourrait servir de modèleaux plus grands saints d’ici-bas. » Il y a là, en effet, une multitude d’âmes pré-destinées qui ont triomphé de leurs pas-sions, qui ont vaincu le monde et le démon,qui ont pratiqué les vertus les plus hé-roïques et sont sorties de ce lieu d’exil char-gées de mérites. Elles brilleraient commedes étoiles aux firmaments, si la robe de leurinnocence n’avait été ternie par quelquesgrains de la poussière de la terre. Oui, cesont des âmes belles, saintes, mortes àtoutes imperfections. La moins précieusevaut mieux que tout l’univers physique. Ellesaiment leur Dieu, souverainement, totale-ment. Cet amour leur fait aimer leurs souf-frances et la justice qui les retient dans lelieu de l’expiation. Leur ouvrirait-on lesportes du Ciel, qu’elles préféreraient resterdans les flammes purificatrices plutôt que derentrer dans la gloire avec de légères im-perfections. Elles ne peuvent assez remer-cier leur Bien-Aimé de leur avoir préparé unlieu d’expiation pour leur permettre d’ac-quérir cet éclat de beauté qui convient à sesépouses. Et mieux que Job, au milieu deleurs douleurs, elles redisent sans cesse :« Que le Saint Nom de Dieu soit béni ! »

Soyez donc compatissant pour ces saintesâmes, puisqu’elles ont, plus que jamais,besoin de notre assistance. Un jour, lesrôles changeront, elles deviendront nos pro-tections dans le Ciel, nos médiatricesauprès de Dieu, et alors, elles nous rendrontavec bonheur, ce que nous aurons fait pourelles, au jour de leur affliction. UN

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2. Elles sont aimées de Dieu « Si Dieu, dit un auteur, nous aime, nous,pauvres pécheurs, si imparfaits, si dépourvusde vertus et de mérites, combien plus il aimeces saintes âmes du purgatoire, elles qui sontà lui pour toujours, et en qui Il voit resplendirla beauté de ses élus. » Elles lui sont infini-ment plus chères. Ce sont Ses épouses, Sesenfants chéris, les héritières de Sa gloire, ap-pelées à le bénir éternellement dans le Ciel.Toutes sont des pierres vivantes destinées àl’édifice de la divine Jérusalem, et que leciseau du divin sculpteur achève de tailler etde polir, avant de les faire entrer dans la placequ’Il leur a destinée de toute éternité. Il lesaime tendrement, Il les contemple avecamour, Il désire vivement s’unir à elles. Son Cœur Paternel souffre de leur triste exil,mais Sa justice qui a ses droits aussi bien queSa bonté, les retient dans la prison jusqu’à cequ’elles aient payé toutes leurs dettes. Aussi,quelle joie pour ce Père bon et tendre, si unami, un médiateur, s’interposant entre le châ-timent et la faute, vient désarmer sa rigueuret la réconcilier avec l’enfant de son amour !Que de raisons d’aimer ces âmes bénies, etd’exercer largement la miséricorde enverselles ! Elles sont si dignes de notre affection !Quand nous faisons l’aumône à un pauvre,

nous ne savons pas s’il le mérite, s’il n’ensera pas plus coupable, plus ingrat. Mais ici,nous travaillons à coup sûr. La terre où noussemons est invariablement fidèle : pourchaque grain qu’on y jette, le Ciel récolte unfruit, et nous une bénédiction.

3. Exemple Sainte Gertrude, dans un ravissement, vitl’âme d’une religieuse qui avait passé sa viedans l’exercice des plus grandes vertus. Ellese tenait en présence de Notre-Seigneur,revêtue des insignes de la charité, maisn’osant porter ses regards sur la face ado-rable du Sauveur. Elle demeurait les yeuxbaissés, dans l’attitude d’un criminel, témoi-gnant par ses gestes, l’envie de s’éloigner dudivin Maître. Gertrude, étonnée d’uneconduite aussi étrange voulut en connaître laraison : « Dieu de bonté, dit-elle, pourquoi nerecevez-vous pas cette âme auprès de vous ? »À ces mots, Notre-Seigneur étendit les brasavec amour, comme pour attirer cette âmevers Lui ; mais celle-ci s’en alla dans une res-pectueuse humilité. La Sainte, de plus en plussurprise, demanda à l’âme de la religieusepourquoi elle fuyait ainsi les embrassementsd’un aussi tendre époux : « Parce que je nesuis pas encore purifiée des souillures que

Rohrbach, Autel des « Pauvres Âmes » du purgatoire (Détail) , XVIIIe siècle.

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Mère !V mes fautes m’ont laissées et si Dieu m’ac-

cordait dans l’état où je suis, la libre entréedu Ciel, je n’y consentirais pas, quelque bril-lante que je paraisse à ses yeux, je sais queje ne suis point encore une épouse digne demon Sauveur. » Ainsi ces saintes âmes endurent leurs souf-frances de très bon cœur, dans une rési-gnation parfaite. Elles sont tellement trans-formées en Dieu, qu’elles ne voudraientpas, quand elles le pourraient, se soustraireà la moindre partie de leurs tourments. Ellesles acceptent avec une joie qui grandit tou-jours à mesure qu’elles se rapprochent duterme de leur expiation. Qu’elles sont dignesde notre amour, de nos sympathies, de toutenotre charité !

Prions : Ô Dieu, qui pardonnez aux pé-cheurs et qui voulez le salut de tous leshommes, jetez un regard de bonté sur lesâmes du purgatoire. Elles sont vos épouses,vos enfants de prédilection ; elles vous ontaimé tendrement et servi courageusement.Montrez-leur votre divine Face. Ô Jésus,soyez-leur propice ! Seigneur, appelez vosenfants et nos sœurs au séjour éternel, etque la lumière qui ne s’éteint pas, luise sureux ! Qu’ils reposent en paix !

Douzième jour : État des âmes du purga-toire vis-à-vis de nous

1. Elles nous sont unies par les liens dela charité Souvenez-vous que nous sommes unis àces saintes âmes par les anneaux d’unechaîne spirituelle et toute divine. Commenous, elles ont été créées à l’image de Dieu,rachetées par le sang de Jésus-Christ, ré-générées par les eaux du baptême, et nouspouvons dire en vérité que le même sein,celui de l’Église, nous a portés : que noussommes enfants de la même mère. Commenous aussi, et peut-être à côté de nous,elles ont pris place à la table des Anges etelles ont reçu ce gage sacré de la vie éter-nelle. Elles ont emporté dans le monde futurles mêmes espérances qui adoucissentmaintenant les amertumes de notre pèleri-nage. Membres du même corps, héritièresdu même royaume, elles seront un jour noscompagnes d’éternité. Mais entre elles etnous, il y a cette différence, qu’elles sont

malheureuses, captives, prisonnières, mar-tyres, impuissantes à se secourir elles-même, et qu’elles attendent de nous aide etconsolation. Nous leur devons assistance.Ne sont-ce pas les droits incontestables ànotre compassion et à notre amour ? Si lesenfants d’une même famille s’aiment ten-drement entre eux, si les peines de l’un de-viennent les peines de tous, ne doit-il pas enêtre de même des enfants de l’Église ? Oùserait notre charité, si nous n’aimions pasces pauvres âmes, abîmées dans la douleur ?Serait-il possible qu’étant homme, et surtoutchrétien, nous fussions insensibles à leursmaux ? Aimons-les comme nous-même,aimons-les comme Jésus-Christ nous aaimés. Alors nous les soulagerons, nous lesdélivrerons. « Mes petits enfants, écrivait l’apôtre StJean, peu de temps avant de mourir, n’ai-mons pas seulement en paroles, mais véri-tablement en le prouvant par des actes. »

2. Elles nous sont unies par les liens dela fraternité Parmi ces voix qui appellent, ne retrouvez-vous pas la voix d’un frère, d’une sœur, d’unenfant chéri, d’un époux, d’une épouse bien-aimée, que l’amour avait unis et que la morta séparés, la voix d’un père, d’une mèredont le sang coule dans nos veines ? Ce cridu sang, cette voix de la famille, que vousdit-elle ? « Viens, viens à mon secours : il y a si long-temps que je t’appelle, je n’ai que toi et tune viens pas. Viens donc avec ton cœur,avec ta prière, avec tes bonnes œuvres,avec ton dévouement ; viens m’arracher àces brûlants abîmes, viens me donner leCiel, Dieu, l’Éternité, viens ! » Comment résister à ce cri de détresse ?Savons-nous si nous n’avons pas contribuéà augmenter le purgatoire de ceux qui nousont tant aimés ?

3. Exemple En 1864, un artiste juif, converti pendant unsermon sur l’Eucharistie, avait quitté lemonde après avoir reçu le baptême et s’étaitretiré dans un ordre religieux très austère ; ilpassait chaque jour plusieurs heures àadorer le Saint-Sacrement, et dans ses ef-fusions de ferveur, il demandait à Jésus-Christ surtout la conversion de sa mère qu’ilentourait de la plus filiale tendresse. Il ne

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l’obtint point cependant, sa mère mourut.Pénétré d’une amère douleur, ce bon fils vase prosterner devant le Tabernacle, etdonnant libre cours à ses plaintes :« Seigneur, disait-il, je vous dois tout il estvrai, mais que vous ai-je refusé ? Ma jeu-nesse, mes espérances dans le monde, lebien-être, les joies de la famille, un repospeut-être légitime, j’ai tout sacrifié dès quevous m’avez appelé. Mon sang, je l’eussedonné de même. Et Vous, Seigneur, Vousl’Éternelle Bonté, qui avez promis de rendreau centuple, vous m’avez refusé l’âme de mamère ! Mon Dieu, je succombe à ce martyre,le murmure va s’exhaler de mes lèvres. » Lessanglots étouffaient ce pauvre cœur. Tout àcoup une voix mystérieuse frappe ses oreilleset dit : « Homme de peu de foi, ta mère estsauvée. Sache que la prière a tout pouvoirauprès de Moi, j’ai recueilli toutes celles quetu m’as adressées pour ta mère, et maProvidence lui en a tenu compte, à son heuredernière. Au moment où elle expirait, je mesuis présenté à elle, et à ma vue elle s’estécriée : Mon Seigneur et mon Dieu ! Relèvedonc ton courage : ta mère a évité la damna-tion et tes supplications ferventes délivrerontbientôt son âme de la prison du purgatoire. » Le père Hermann apprit bientôt, par uneseconde apparition, que sa mère montait auCiel. Prions beaucoup pour nos parentsdéfunts !

Prions : Miséricorde, Seigneur, pour lesâmes auxquelles vous m’avez uni par desliens si doux, si étroits, et que vous me faisiezun devoir d’aimer. Oui, Miséricorde pour lesâmes de mes parents, de mes bienfaiteurs,de mes amis. Seigneur, laissez vous fléchirpar les prières et les larmes que je vous offrepar elles. Ô Jésus ! Ô Marie ! Soyez-leurpropice ! Appelez vos enfants et nos frèresdans le lieu du rafraîchissement, de la lumièreet de la paix.

Treizième jour : Les âmes délaissées

1. Délaissées par leurs amis Considérez qu’il y a au purgatoire des âmesentièrement délaissées, auxquelles personnene s’intéresse, et qui souffrent sans consola-tions. L’Église, il est vrai, n’oublie aucun deses enfants et les âmes dont nous parlons ontdroit comme les autres aux prières que cettetendre Mère adresse tous les jours au

Seigneur en faveur des défunts ; mais à partces prières communes, il ne leur vient de laterre aucun secours particulier. Elles sontabandonnées de leurs amis qui leur avaientpromis et juré une affection impérissable.Mais comme cette affection était purementhumaine et souvent égoïste, elle s’est éteinteavec le dernier son de la cloche. Quel surcroît d’affliction ne cause pas à cespauvres prisonnières ce délaissement si inat-tendu ! Écoutez ces justes reproches qu’ellesadressent à ceux qui ont si tôt oublié lesdevoirs de l’amitié : « Ayez donc pitié de nous,vous du moins qui êtes nos amis. Nous vousavons donné tant de gages de notre affectionet de notre dévouement, à vous qui nousaimiez si tendrement ! Vous aviez promis, ànotre heure dernière, en nous disant adieu,que vous ne nous oublieriez jamais ! Et vousne pensez plus à nous : pas une prière, pasune aumône, pas une larme, pas un soupir.Parce que nous sommes loin des yeux, vousnous avez bannies de votre cœur. » Ô in-constance des affections humaines qui s’envont, comme dit Bossuet, avec les années etles intérêts ! Ces reproches ne s’adressent-ils pas à vous ?Pensez-vous quelquefois aux amis de votreenfance, de votre jeunesse, que la mort vousa ravis ? « Ces chers morts, nous les oublionsbeaucoup trop, disait saint François de Sales,

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et pourtant ils nous ont tant aimés pendantleur vie ! » Craignons d’être délaissé à notretour, car il est écrit que celui qui oublie seraoublié.

2. Délaissées par leurs parents Délaissées de leurs amis, ces pauvres âmesdont nous parlons le sont aussi de leursparents, soit qu’ils n’existent plus en cemonde, soit qu’ils aient abjuré tout sentimentde charité et de reconnaissance. Oui, leurpère, mère, frères, sœurs, ou héritiers lesont abandonnées. Où qu’elles portent leursregards, elles ne rencontrent que l’oubli, ledélaissement. L’oubli sur toute vie qu’au-cune parole ne rappelle plus ; l’oubli sur leurnom que personne ne prononce ; l’oubli surleur tombeau qui ne reçoit ni visite ni prière ;l’oubli sur leurs souffrances d’outre-tombeque personne ne cherche à soulager ; l’oublipartout et toujours. Pauvres âmes ! Qui saitcombien dureront leurs douleurs, leur séjourdans ce terrible purgatoire où elles ne reçoi-vent aucun secours ? Comme ce cruel iso-lement doit ajouter à leurs souffrances ! Ellesont le droit de s’écrier avec le Prophète : « Mes proches se sont éloignés de moi etma famille m’a jetée dans l’oubli ; mon pèreet ma mère m’ont abandonnée, je suisdevenue pour eux tous comme un vasebrisé qu’on laisse de côté et auquel per-sonne ne pense plus. » Comme Jésus, abandonné de tout le mondeau jardin de Gethsémani, elles peuvent dire :« J’ai cherché un consolateur et je n’en aipoint trouvé ! » Priez souvent, allez à la Messe en semainepour les morts les plus délaissés. Devenezleur père, leur mère, leur frère, leur sœur,leur ami. Est-il une œuvre plus digne devotre zèle, et de votre charité ? Un jour, ilsprieront pour vous, si, ce qui est probable,vos parents et vos héritiers vous oublient etvous délaissent.

3. Exemple Dans une paroisse de campagne, un crimeaffreux était venu consterner les cœurs. Unjeune homme, endurci par ces passions quirendent le cœur féroce avait eu la cruautéde conspirer avec un infâme l’assassinat desa propre mère. Ces deux bourreauxl’avaient jetée dans une mare d’eauboueuse. La pauvre mère se débattait dansles flots et tendait les bras vers ses assas-

sins. L’étranger, de sa main barbare, re-poussait la malheureuse femme, qui es-sayait de se rattacher à la rive. Mais le fils,tout scélérat qu’il était, quand il vit sa mèretendre vers lui ces bras qui l’avaient porté,fut vaincu par la nature et sa férocité tomba.Il lui tendit la main pour la retirer de l’abîme,mais son complice la repoussa et la plongeadans la mort. Le purgatoire est comme un lac invisible oùdes amis, des proches, des parents noustendent les bras pour que nous les secou-rions. Peut-être avons-nous participé à lesplonger dans cet effroyable supplice. Etpendant que nous poursuivons follementnos plaisirs, ils souffrent et nous appellent.Ne les délivrerons-nous pas ? Saintes âmes !Nous serons votre famille, vos amis, vossauveurs. Et un jour, vous viendrez aussi ànotre aide.

Prions : Ô Jésus, abandonné de tout lemonde et même de vos apôtres, dans lejardin de Gethsémani, ayez pitié de toutesles saintes âmes du purgatoire, en particu-lier de celles qui ne reçoivent ni prières niconsolations de la part des vivants. Soyezleur consolateur, leur libérateur. Ô Jésus, appelez enfin ces enfants dé-laissés au sein de leur famille du Ciel. Qu’ilsreposent en paix.

Quatorzième jour Soulagement des âmes du purgatoire

1. Nous pouvons les soulager « Nous croyons, définit le Concile de Trente,que les âmes détenues en purgatoire sontsoulagées par les suffrages des fidèles. »C’est ainsi que dans sa magnifique et divineunité, l’Église comprend les chrétiens detous les temps et de tous les états. La charité qui les unit et rend communs leursbiens spirituels, ne s’étend pas seulementaux vivants, elle passe au-delà du tombeauavec ceux qui sont morts dans la paix duSeigneur. « La charité, disait saint Paul,n’est pas comme la foi et l’espérance, quis’éteignent pour nous, à notre dernier soupir,elle survit à la mort et ne périt jamais. » Ainsi les justes, après leur trépas, ne sontpas séparés de l’Église, ni retranchés de lacommunion des saints, ils sont toujours nosfrères, nos amis, notre prochain. Comme lesanges et les élus du Ciel, nous pouvons

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aussi délivrer ces âmes de leur prison. Bienplus, les anges et les saints ne le peuvent quepar leurs prières, et nous le pouvons, nous,par toutes sortes d’actes d’amour, de bonnesintentions, de prières et de charité. « Dieunous a donné une telle puissance sur le sortde ces âmes, dit le père Faber, qu’il sembleplus dépendre de la terre que du Ciel. Telleest la consolante doctrine de l’Église ! Telleest la touchante économie de la Communiondes Saints. » Quelle joie pour vous qui pleurez un père,une mère, un époux, un enfant ! Consolez-vous, vous pouvez encore leur donner despreuves de votre amour, de votre dévoue-ment ; vous pouvez être leur ange libérateur.Hâtez-vous donc, venez briser leurs chaînes,venez solder leurs dettes, afin que ces chèresâmes puissent s’envoler dans le sein del’Église Triomphante.

2. Nous devons les soulager Non seulement nous pouvons, mais encorenous devons venir au secours de ces âmesmalheureuses. Nous le devons à Dieu. Pèrebon et tendre, il les aime comme ses épouseset désire vivement leur ouvrir la porte du Ciel,mais sa justice s’y oppose. Alors, Il se tourne

vers nous et nous supplie de les aider ; Ilnous en fournit les moyens et regarde commefait à Lui-même ce que nous ferons pour laplus coupable et la plus souffrante d’entreelles. Nous le devons à ces pauvres exilées.Quelques unes, ou un grand nombre peut-être, souffrent en purgatoire par notre faute,par suite de notre négligence, de nosmauvais conseils, de nos scandales. Et nousne ferions rien pour les soulager ! Et nousoserions dire : je suis innocent des larmes desang répandues par ce juste ! Enfin nous le devons à nous-même.N’oublions pas que nous aurons besoin unjour, peut-être bientôt, qu’on exerce enversnous la charité que nous pouvons maintenantexercer envers les autres. « Tout ce que la piété nous inspire de fairepour nos défunts, disait St Ambroise, sechange en œuvres méritoires pour nous et àla fin de notre vie, nous recevrons au cen-tuple ce que nous aurons donné. » Interrogezvotre conscience. Avez-vous bien compris etpratiqué jusqu’à ce jour cet important devoir ?Pensez-vous souvent, pensez-vous chaquejour aux âmes souffrantes du purgatoire ?Ayez donc à l’avenir cette charité que Dieu

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commande et bénit ; cette charité qui ouvrele Ciel à celui qui l’exerce et à celui qui enest l’objet ; cette charité qui est le « passe-port » du chrétien pour l’autre monde.

3. Exemple Catherine de Cortone était issue d’unefamille ducale. Petite enfant, sa piété et saferveur étaient celles d’un ange. Elle n’avaitpas encore atteint sa huitième annéelorsqu’elle perdit son père. Un jour, il luiapparut tout enveloppé des flammes du pur-gatoire. « Ma fille, lui dit-il, je serai dans lefeu jusqu’à ce que tu aies fait pénitence pourmoi. » Le cœur empli de compassion,Catherine s’éleva avec un courage viril au-dessus de la faiblesse de son âge. Elle préluda dès ce jour à ces austéritésétonnantes qui ont fait d’elle un prodige depénitence. Ses larmes, ses prières, sesmortifications eurent bientôt désarmé laJustice Divine et acquitté la dette paternelle.Son père, rayonnant de l’éclat des bienheu-reux, lui apparut de nouveau et lui adressaces paroles : « Dieu a accepté tes actesd’amour, tes prières, ma fille ; je vais jouir dela Gloire. Continue toute ta vie de t’immoleren victime pour le salut des âmes souf-frantes, c’est la Volonté Divine. » L’héroïquevierge fut fidèle à sa mission sublime. Toute sa vie, elle pria et pratiqua des austé-rités effrayantes pour le soulagement desmorts. Ses pieuses compagnes voulurentl’engager à diminuer un peu ses pénitences.Elle répondit par ses remarquables parolesqui trahissent tout le secret de sa vie :« Quand on a vu comme moi ce que sont lepurgatoire et l’enfer, on n’en fera jamais troppour tirer les âmes de l’un et les préserverde l’autre. Je ne dois donc pas m’épargner,parce que je me suis offerte en sacrificepour elles. » Et nous aussi, nous avons la mission et ledevoir de secourir les âmes que Jésus a ra-chetées ; ne l’oublions jamais.

Prions : Soyez béni, Ô mon Dieu, d’avoirbien voulu me confier le soulagement de cesâmes que vous aimez et qui ont tant detitres à ma compassion. Qu’il m’est doux depouvoir essuyer leurs larmes et leur ouvrirle Ciel ! Rappelez-moi souvent ce granddevoir de la charité et aidez-moi à l’accom-plir. Ô Jésus, soyez propice à nos chersdéfunts. Appelez vos enfants et nos frères

au Bonheur Éternel, et que la lumière qui nes’éteint plus luise sur eux ! Qu’ils reposenten paix.

Quinzième jour : L’oubli des morts

1. Il dénote une grande insensibilité Un pauvre appelé Lazare, couvert d’ulcèreset de haillons, gisait à la porte d’un hommeriche et opulent ; il demandait peu : lesmiettes seulement qui tombaient de la tabledu riche. Mais celui-ci les refusait impitoya-blement. Quelle insensibilité, quelle dureté !Faut-il s’étonner si ce mauvais riche, aprèssa mort, descendit en enfer, pendant queLazare montait dans le sein d’Abraham ? Le souvenir de nos parents défunts est sanscesse présent à notre esprit et à nos cœurs.La maison que nous habitons, le nom quenous portons, les biens dont nous jouissons,tout nous rappelle leur image. Pourtant ilsne crient pas, leur tombe est muette, maisl’Église, leur mère commune, ne nous dit-elle pas sans cesse : « Ayez pitié de vosmorts. Laissez tomber de votre tablequelques miettes pour apaiser leur faim,quelques gouttes pour étancher leur soif.Méchant serviteur, ne dois-tu pas prendrepitié de ton frère ? » Quoi donc, il a vécu, il a travaillé pour vousdans sa vie, et maintenant qu’il vousdemande quelques miettes de l’héritagequ’il vous a laissé, vous les lui refusez ?...Si comme le mauvais riche, nous sommesinsensibles aux cris de détresse de nosfrères, Dieu sera insensible aux nôtres.Comment pourrait-il nous accueillir en sonsein ?

2. Il révèle une noire ingratitude Un officier de Pharaon ayant encouru la dis-grâce du roi fut jeté en prison avec Joseph.Homme doux et compatissant, Joseph se liad’amitié avec son compagnon d’infortune,adoucit son chagrin, interpréta ses songeset lui donna l’assurance d’un prompt réta-blissement. Pour toute récompense de sesservices, il lui demanda seulement de sesouvenir de lui auprès du roi. Hélas ! Cetingrat, enivré des douceurs de ses nou-velles prospérités, oublia entièrement sonbienfaiteur, et l’infortuné Joseph languitencore deux années dans les fers. Ce cruel oubli n’est-il pas révoltant ? Etcomment pouvez-vous oublier vous-même

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tant de parents, tant de bienfaiteurs dontvous avez reçu la vie, dont vous possédezles biens, à qui vous devez votre fortune,votre réussite ? Naguère, quand ils vous di-saient adieu, et vous priaient de ne pas lesoublier, vous répondiez en pleurant. Mais letemps a séché vos larmes et vous les avezbientôt oubliés. Vous n’avez plus pour eux niregret, ni tendresse, ni reconnaissance. Vousvous repaissez, comme l’officier de Pharaon,du bien-être qu’ils vous ont acquis, à la sueurde leur front, et vous les laissez gémircomme Joseph, dans la prison du purgatoire.Où sont donc votre foi, votre conscience,votre cœur, votre mémoire ? « Seigneur,Seigneur, réparez cet étrange oubli, etdonnez à nos frères souffrants et aban-donnés le repos et la gloire éternelle. »

3. Exemple Chaganus, ayant mis en fuite l’armée deMaurice, exigea de l’empereur une sommed’argent considérable pour le rachat desnombreux prisonniers qu’il avait faits.Maurice refusa. Le vainqueur demanda alorsune somme moins forte qui ne lui fut pas ac-cordée. Après avoir réduit à bien peu dechoses la rançon qu’il désirait sans pouvoirl’obtenir, le barbare irrité fit couper la tête àtous les soldats impériaux qu’il avait eus enson pouvoir. Peu de jours après, Maurice eutune épouvantable vision. Il vit une multituded’esclaves qui portaient des chaînes pe-santes. Ces infortunés, avec des accentshorribles, criaient vengeance contre lui. Le Juge Souverain, irrité, lui disait : « Aimes-tu mieux être puni en ce monde ou en l’autre ? »« Ah Seigneur ! Je préfère être châtié en cemonde », répondit l’empereur consterné. « Ehbien, en punition de ta cruauté envers cespauvres soldats, dont tu n’as pas voulusauver la vie, lorsque tu le pouvais à si peude frais, l’un d’eux t’enlèvera ta couronne, taréputation et ta vie, et toute ta famille te suivradans ta chute ! »En effet, peu de jours après, l’armée s’in-surgea et proclama Phocas empereur.Maurice, fugitif, s’enfuit sur un petit navire ;mais ce fut en vain. Les partisans de Phocasse saisirent de lui, et le chargèrent dechaînes. Ce malheureux père eut la douleurde voir massacrer ses cinq fils et il mourut lui-même ignominieusement. Âmes chrétiennes, qui lisez ces lignes,pensez-y : ce ne sont pas de pauvres soldats,

ce sont vos propres frères, vos chers parentsqui gémissent, devenus prisonniers aimantsde la Justice Divine. Dieu miséricordieux vousdemande pour leur rachat une prière, unecommunion, une aumône. Serez-vous assezdur ou assez insensible pour les refuser ?

Prions : Comment pourrais-je oublier,Seigneur, ces âmes auxquelles la mienneétait liée par les liens de l’affection et de laparenté ? Comment pourrais-je abandonnerdans leurs cruelles souffrances ces êtreschéris, qui m’ont donné pendant leur vie despreuves si nombreuses d’une affection toutetendre et dévouée ? Tous les jours de ma vieet jusqu’à mon dernier soupir, je prierai poureux. Ô Jésus, soyez-leur propice. Appelezvos enfants et nos frères dans la Cité Sainte.Qu’ils reposent dans la paix éternelle !

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Seizième Jour : Premier motif de soulager les âmes dupurgatoire : la gloire de Dieu

1. Cette dévotion glorifie Dieu Le premier motif qui doit nous engager àhâter par tous les moyens possibles la déli-vrance des saintes âmes du purgatoire, estla gloire qui en revient à Dieu. En effet, rienne glorifie le Très-Haut, ne fait bénir sonnom, ne dilate son cœur paternel, rien necontribue davantage à l’accomplissementde Sa Volonté adorable, que le soulagementdes morts. Comprenons-le bien, en leurouvrant le Ciel, nous donnons à Dieu desvoix pour Le louer, des cœurs pour L’aimeret Le bénir ; nous lui donnons des âmes quivont se consumer au pied du trône de sonéternité, dans les ardeurs d’un amour si pur,si parfait et si grand, qu’il ne nous est pasmême donné de le comprendre dans le lieude notre exil. « Il n’est rien de plus agréable à Dieu, disaitSaint Augustin, que le soulagement et la dé-livrance des fidèles trépassés. » « C’est,ajoutait Bourdaloue, un apostolat plus beau,plus grand et plus méritoire, que la conver-sion des pécheurs, des infidèles, despaïens. » Hâtons-nous donc de satisfaire aux droitsde la Justice Divine pour procurer cetteGlorification. Ces âmes feront pour nousdans le Ciel ce que nous faisons si mal dansce monde. Ce sont des voix pures, angé-liques, qui diront pour nous ce cantique de lapatrie que nous ne pouvons pas chanter surune terre étrangère. C’est par leurs chantsde triomphe que nous glorifierons le Dieu detoute gloire et de toute majesté. Et ce Dieu,qui a promis de ne point laisser sans ré-compense un verre d’eau froide, donné à unpauvre en Son Nom, comblera de largessesceux qui se dévouent pour Lui donner desâmes qu’Il aime tendrement.

2. Cette dévotion réjouit ses Saints Souvenons-nous qu’en délivrant ces âmespar nos actes d’amour, non seulement nousglorifions Dieu, mais nous réjouissons leCiel tout entier. L’entrée d’un nouvel éludans cette belle patrie est une fête de famillepour tous ses heureux habitants ; chacund’eux l’accueille et le félicite avec une joiefraternelle. Marie, la Mère de Miséricorde, laConsolatrice de l’Église Souffrante tressaille

d’une sainte allégresse, s’unit à Jésus pourdéposer sur son front la couronne de gloireet d’immortalité promise aux vainqueurs.Son Ange Gardien et son Saint Patron lesaluent avec une joie ineffable et le félicitentde sa délivrance et de son bonheur. Toutela Cour Céleste, qui se réjouit à la conver-sion d’un pécheur, se réjouit davantageencore en voyant augmenter le nombre desélus ; elle entonne de nouvelles hymnes àla gloire de l’Agneau Divin dont la grâce, vic-torieuse de la faiblesse humaine, élève lesfils d’Adam sur les trônes des angesdéchus. Attachons-nous à une dévotion si agréableà Dieu et à tous ses amis. Prêtons l’oreille,non plus aux gémissements des âmes dupurgatoire, mais aux pressantes invitationsde Jésus-Christ, de la Sainte Vierge et desSaints qui nous supplient d’introduire prèsd’eux, dans la Cité du Bonheur, nos frèresqui pleurent dans le purgatoire. Rendons ces orphelins à leur Père qui estau Ciel, ces pauvres exilés à leur PatrieÉternelle. Un jour bientôt, nous irons les re-joindre et partager leur félicité.

3. Exemple Il est raconté au Livre de Daniel, que le roide Perse, Darius, avait fait une loi dont laviolation comportait la peine d’être exposéaux lions et dévoré par eux. Le prophèteDaniel, adorateur du vrai Dieu, ne pouvantse soumettre à cette loi païenne, fut accusécomme violateur de la volonté royale. Le roiqui aimait Daniel fut désolé de savoir qu’ilvenait d’être accusé d’un crime le faisantcondamner à la fosse aux lions. Mais pourne pas se mettre en opposition avec la loiqu’il venait de porter, il consentit à ce que leprophète fut précipité dans cette épouvan-table fosse. Cependant en le laissant partir,il lui dit : « Daniel, Serviteur de Dieu, va tran-quille ; ce que je ne puis pas faire moi, sansblesser ma justice, j’ai confiance que le Dieuque tu adores le fera, et Il te délivrera dansSa Miséricorde. » En effet, Dieu veilla mira-culeusement sur Daniel. Il ferma d’abord lagueule des lions qui, au lieu d’être ses bour-reaux, étaient devenus ses gardiens.Ensuite, il envoya son Ange pour lui porter àmanger. Voilà l’image de ce qui arrive aux âmes dupurgatoire. Dieu, en les voyant entachéesde péchés, endettées envers Sa Justice, ne

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peut pas les admettre dans Son Royaume, Ilest obligé de les laisser aller dans la prisonde l’expiation, et Il leur dit : « Allez avecconfiance, car ce que Je ne puis pas faire àcause de Ma Justice, vous âmes chrétiennes,vous le ferez, vous serez les ministres de MaMiséricorde, vous êtes constituées libéra-trices du purgatoire, comme Moïse fut libéra-teur du peuple Israël en Égypte. À vous desoulager et délivrer ces pauvres prisonnières ;à vous de leur porter la nourriture spirituellequ’elles attendent avec impatience. » Quellenoble et sainte mission !

Prions : Ô Dieu infiniment Bon et infinimentAimable, oubliez, je vous en supplie, les droitsde Votre Justice pour ne Vous souvenir quede ceux de Votre Miséricorde ; exercez-ladans toute son étendue sur ces âmes quiVous sont si chères. Ouvrez-leur Votre seinPaternel et permettez-leur de Vous glorifierdans le Ciel par leurs actions de grâce etleurs éternelles louanges. Douce Marie,Saintes et Saints du Ciel, intercédez pourelles. Ô Jésus, soyez-leur propice. Montrez-leur Votre Face dans la Jérusalem céleste !Qu’elles reposent en paix.

Dix-septième jour - Deuxième motif :l’amour de Notre-Seigneur

1. Combien Il aime les âmes du purgatoire Considérez que Notre Seigneur Jésus-Christa pour les âmes du purgatoire, comme pourtoutes les âmes rachetées au prix de sonsang, un amour infini. Chacune peut dire : « Ilm’a aimé et s’est livré pour moi » Et s’il y ades mesures et des degrés dans l’infini, Il doitles aimer plus que nous, parce que confir-mées en grâce, ne pouvant plus pécher, ellesne l’offenseront jamais plus, et parce qu’ellesle bénissent et le chérissent plus tendrementque nous. Oui, n’en doutons pas, les yeux etle cœur du Miséricordieux Jésus sont sanscesse attachés sur ces martyrs d’outre-tombe, sur nos frères les morts. Loin de lesoublier, de les délaisser dans les souffrances,on peut dire qu’Il souffre en quelque sorte eneux. Il souffre comme Rédempteur dans cesâmes qu’Il a rachetées par tant de sacrifices ;comme Père, comme Époux, comme Chef,dans les membres de Son Corps Mystique.Leurs douleurs lui rappellent Ses propresdouleurs, leur amour appelle Son Amour. S’Il pouvait mourir, Il mourrait encore pour

payer leurs dettes et leur ouvrir la porte duParadis ; et pour retenir la force de SonAmour, il faut toute la Sagesse et toute laMiséricordieuse Justice d’un Dieu qui ahorreur de la moindre tache. Ayons les sentiments du Cœur de NotreSeigneur. Comme Lui, aimons nos frères del’Église Souffrante, aimons-les tendrement àcause de leur sainteté et de la durée de leurstourments. Aimons-les comme nous-mêmepour l’amour de Dieu. Alors, nous prendronsune large part à leurs peines et nous leur ten-drons une main secourable.

2. Combien Notre Seigneur désire quenous soulagions les âmes du purgatoire

Jésus-Christ ne peut pas délivrer lui-mêmeles âmes du purgatoire sans la Volonté duPère ; mais du Tabernacle, où l’Amour le rendcaptif, il incite tous les fidèles de la terre àprier pour elles, à faire descendre le rafraî-chissement et la paix dans le lieu de l’expia-tion. Il dit un jour à Ste Gertrude : « Toutes lesfois que vous délivrez une prisonnière, celam’est aussi agréable que si vous me rache-tiez moi-même de la captivité, et je sauraibien vous en récompenser. » À l’autel où il s’immole, Il ne veut pas que SonSacrifice soit offert une seule fois, sans quele prêtre et les assistants aient un souvenir

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pour l’Église Souffrante. Enfin, Il réunit enun seul trésor tous Ses Mérites, tous ceuxde sa Divine Mère et des saints et Ildemande à tous les fidèles d’y puiser àpleines mains, afin d’acquitter les âmes dupurgatoire ; la Justice Divine s’y opposemais du Tabernacle, Il s’écrie : « Rendez-moi mes enfants, délivrez-les par la prière,par le Saint Sacrifice, par les indulgences ;hâtez le moment où il Me sera donné de lescouronner dans la gloire et de les inonderd’un torrent de délices. » Pour exciter notre charité, Il ne cesse denous répéter ce qu’Il disait à Ses disciplesen leur parlant des pauvres : « Tout ce quevous ferez pour le moindre d’entre eux, je leregarderai comme fait à Moi-même. » Et Il nous récompensera un jour, comme silui-même eût été délivré. Chers amis, quelpuissant motif, pour nous enflammer de zèleen faveur d’une œuvre si grande, si facile àaccomplir ! Quelle joie de pouvoir si aisé-ment satisfaire les désirs brûlants du Cœurde Jésus. Le Divin Sauveur dit un jour à laVénérable Marie Lataste : « Vous ne sauriezrien faire de plus agréable à Dieu que devenir au secours de ces âmes. » Parmi lesâmes du purgatoire, celles desprêtres nesont pas assez recommandées à la prièredes fidèles. Et cependant combien sontgrands et nombreux les bienfaits que nousdevons aux prêtres ! La plupart des biens etdes bénédictions de la religion nous arriventpar le prêtre. Du berceau jusqu’à la tombe,il est pour nous le distributeur de grâces, leconsolateur, le soutien, le conseiller. NotreSeigneur lui disait un jour : « Ma fille, priezbeaucoup, beaucoup pour mes prêtres, caron ne prie pas assez pour eux ; les fidèlesoublient trop qu’il est de leur devoir de prierpour les prêtres, qui sont leurs pères parrapport à leur salut. » Plus grande est ladignité d’une personne, plus grande aussisa responsabilité, plus le jugement serasévère. Voilà pourquoi, nombre de prêtresdoivent aussi passer par le purgatoire.Prions donc pour leur libération, afin queparvenus dans la gloire du Paradis, ilssoient nos intercesseurs puissants auprèsde Dieu !

3. Exemple Dans une lettre écrite à une dame dumonde, le Père Lacordaire racontait qu’unpaysan de Pologne venant à mourir, fut

placé par la Justice Divine dans les flammesde l’expiation. Sa pieuse épouse ne cessaitde prier pour le repos de son âme. Necroyant pas ses prières assez efficaces, elledésira s’adresser au Cœur de Jésus et fairecélébrer le Saint Sacrifice de la Messe enson honneur, pour la délivrance de celuiqu’elle pleurait. Mais elle était pauvre et nepossédait pas le modeste honoraire qu’il estd’usage d’offrir pour la célébration de l’officedivin. Elle se présenta devant un riche per-sonnage qui était philosophe, incrédule, etlui exposa humblement l’objet de sademande. Celui-ci se laissant attendrir luidonna l’offrande qu’elle sollicitait. La veuveaussitôt fit célébrer la Sainte Messe, à laChapelle du Sacré-Cœur, pour la délivrancede son cher époux, et y assista avec toute laferveur possible. Dieu permit que quelquesjours après, le paysan défunt apparut auriche bienfaiteur : « Je vous remercie, lui dit-il, de l’aumône que vous avez faite pour l’of-frande du Divin Sacrifice : cette oblation adélivré mon âme du purgatoire où elle étaitdétenue, et maintenant en reconnaissancede votre charité, je viens de la part duSeigneur vous annoncer que votre mort estprochaine, et que vous devez vous réconci-lier avec Lui. » Et ce riche incrédule seconvertit et mourut en effet dans les senti-ments les plus chrétiens. Amour, reconnais-sance au Cœur de Jésus-Christ !

Prions : Ô Jésus, plein de Miséricorde et debonté, Vous qui avez tant aimé les hommes,qui les justifiez par la foi, les glorifiez par lagrâce, je vous en prie, par la vertu de lablessure de votre Côté Sacré, ouvert par lalance sur la Croix, délivrez les trépassés dufeu du purgatoire et rendez-les dignes de lagloire de vos saints. Soyez-leur propice Ô Jésus. Appelez vosenfants et nos frères au séjour Éternel.Qu’ils reposent en paix.

Dix-huitième jour : Troisième motif : l’amour de Marie

1. Elle console les âmes du purgatoire Marie ne se contente pas d’encourager etde consoler ses chers enfants de la terre,elle est aussi la Consolatrice de ceux que laJustice et l’Amour retiennent dans le lieu del’expiation. Quelle mère voyant son enfanttombé dans un brasier ardent et pouvant le

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secourir, ne volerait pas à son secours ? Et Marie, la plus aimante des mères, resteraitinsensible aux tortures de ses enfants tombésdans les flammes expiatrices de la JusticeDivine ? Oh non, mille fois non ! Pleine decompassion pour eux, elle s’occupe de lessoulager. Il n’y a pas de peine dans cettesombre prison qu’elle n’adoucisse ; il n’y apas d’heure pendant laquelle elle ne verse surce feu purificateur une pluie rafraîchissante.« Oh, comme Marie est bonne, s’écrie saintVincent Ferrier, pour ces âmes captives quigémissent dans le purgatoire ! Par son entre-mise, elles sont à chaque instant soulagéeset secourues. » La sainte Vierge disait à sainte Brigitte : « Jesuis la mère de tous ceux qui sont au purga-toire, et toutes les peines qui sont infligéesaux morts, pour l’expiation de leurs fautes,sont allégées par mes prières. » Heureux sont les vrais enfants de Marie. Saprotection ne les accompagne pas seulementen ce monde, mais elle va les chercher pourconsoler leurs misères invisibles, impalpa-bles, qu’on pourrait appeler misères d’outre-tombe. Que cette pensée est douce et conso-lante. Qu’il est agréable d’espérer l’assistancede la sainte Vierge à notre heure dernière, desavoir qu’elle viendra nous visiter, nousconsoler, si malheureusement nous tombonsdans l’abîme du purgatoire. Quel puissantmotif de l’aimer tendrement en ce monde ! Ô Marie ! Mère de Miséricorde ! Consolatricedes affligés, préservez-nous, délivrez-nous dupurgatoire.

2. Elle les délivre La Très Sainte Vierge ne se borne pas àvisiter, à soulager les âmes captives, elle lesdélivre par son intercession. Pour hâter la finde leurs peines, elle inspire aux vivants de lesaider de leurs suffrages, et elle supplie sonDivin Fils de les admettre dans le séjour de laPaix. Or, ce que Marie demande, elle l’obtienttoujours. Aussi combien d’âmes oubliées ouinsuffisamment secourues gémiraient pen-dant des siècles dans ce lieu d’indicibles tour-ments si la Vierge clémente ne hâtait l’heurede leur délivrance !Combien s’envolent dans le Ciel sur les ailesde son amour, surtout lorsque l’Église célèbreses touchantes solennités. Gerson assuraitque le jour où elle monta au Paradis, une mul-titude d’âmes qui étaient en purgatoire furentdélivrées par son intercession.

Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, lui, af-firmait qu’à ce moment-là, la joie dans le Cielaugmentait de moitié ! C’est aussi une pieusecroyance que tous les samedis et les jours deses fêtes, cette Bonne Mère descend dans lelieu de la Justice Divine pour en retirer ungrand nombre de prisonnières dont elle aobtenu la grâce, heureuse d’emmener sesenfants avec elle pour les associer aubonheur de sa famille du Ciel. Oui, il y a là-haut un nombre incalculable de bienheureuxqui doivent leur délivrance du purgatoire àl’Auguste Reine du Ciel. Âmes chrétiennes, priez tous les jours Marieen faveur de vos chers défunts, demandez-luileur soulagement. À cette fin, offrez-lui detemps à autre quelque mortification, une com-munion, une visite à la chapelle où elle estspécialement honorée. La Mère de Dieu déclara à sainte Brigitte : «Jesuis la mère de toutes les âmes du purgatoireet toutes les peines qu’elles ont méritées sontà toute heure plus ou moins adoucies parmon intercession. » Les dévots de Marie ne sont pas malheureuxen purgatoire, ils ne sont pas abandonnés ;Marie est puissante pour les secourir ; maisnous devons la prier, surtout en récitant leRosaire. Saint Alphonse de Liguori disait :« Si nous désirons secourir efficacement lesâmes du purgatoire, nous devons toujours les

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recommander dans nos prières à la Trèssainte Vierge, et surtout offrir pour elles lechapelet ou le Rosaire par lequel elles sontsoulagées. » Bonne Mère, ayez pitié de mes frères souf-frants, procurez-leur le repos éternel.Souvenez-vous qu’ils sont vos enfants etque vous êtes toujours leur mère.

3. Exemple Une sainte religieuse avait donné pendantquelque temps ses soins à une pauvre fillequi était dans un état déplorable tant pourl’âme que pour le corps. Après avoir menéune vie scandaleuse, elle avait été frappéed’une maladie honteuse qui la rendait unobjet de dégoût et de mépris pour tout lemonde. L’infection qu’elle répandait autourd’elle était telle que ses voisines l’avaitcontrainte de chercher un gîte dans unevieille masure isolée. Son caractère était siacariâtre, que seule notre religieuse, sur-montant le dégoût qu’elle lui inspirait, venaitcomme un ange du Ciel l’aider à supportersa malheureuse existence. Toutefois, sesservices n’étaient payés que par des injures.Lorsque la sœur lui parlait de Dieu, cettecréature ne répondait que par des blas-phèmes. Un jour, survint une crise épouvantable, etl’infortunée malade mourut presque subite-ment. Sur le point de paraître devant leSouverain Juge, elle se souvint des miséri-cordes de Marie, qu’elle avait quelquefois in-voquée dans sa jeunesse, et elle lui dit : « Ôvous qui n’abandonnez pas ceux que tout lemonde repousse, Mère pleine de tendresse,venez à mon secours ! Si vous me laissez, jesuis perdue ! » Et Marie vint au secours dela pécheresse, lui inspira des actes de re-pentir et la préserva de l’enfer. Le lendemain, on trouva le cadavre hideuxétendu par terre, et chacun de s’écrier quel’âme était réprouvée. La sœur en était elle-même si convaincue, qu’elle l’effaça de sonsouvenir. Cependant, un jour, celle qu’ellecroyait damnée, lui apparut par la permis-sion de Dieu, et lui dit : « Vous qui priez pourtout le monde, m’oubliez-vous ? » « Quoi ?s’écria la sainte religieuse, vous ? en purga-toire ??? » La pauvre pécheresse lui racontale miracle de salut qui s’était opéré en elle, àson agonie, la suppliant de prier la SainteVierge de la délivrer du purgatoire commeelle l’avait préservée de l’enfer.

La sœur pria Marie de tout cœur et bientôt,elle apprit par une seconde apparition queses supplications étaient exaucées, que laBonne Mère avait ouvert la porte du Ciel àcette âme pénitente. Merci Marie, pour votre bonté.

Prions : Nous vous saluons, Ô Reine deMiséricorde, notre Vie, notre Douceur, notreEspérance, non seulement dans cette valléede larmes, mais aussi dans le lieu d’expia-tion, nous vous saluons. Nous crions versVous, consolatrice des affligés ; nous soupi-rons et gémissons, pour nos frères souf-frants du purgatoire. Tournez vers eux, ônotre Avocate, vos regards miséricordieux.Faites-leur voir Jésus, le fruit de vos en-trailles. C’est ce que nous vous demandonsinstamment pour eux, ô Reine pieuse etdouce Vierge Marie.

Dix-neuvième jour - quatrième motif : lareconnaissance des défunts

1. Dans le purgatoire C’est une opinion bien reçue parmi les théo-logiens, que les âmes souffrantes intercè-dent même dans le purgatoire pour ceux quiles assistent. Elles ne peuvent rien obtenirpour elles-même et leurs prières sont sansfruit, quand elles demandent la fin de leurstourments ; mais il n’en est pas de mêmedes prières qu’elles font pour leurs bienfai-teurs. Ces supplications sont dans l’ordre dela Providence, elles touchent le Cœur deDieu, et ne sont point accompagnées desdéfauts qui rendent les nôtres trop souventinfructueuses. Ces bonnes âmes sont pureset saintes, chéries du Seigneur et toujoursparfaitement unies à lui. Elles prient sansdistractions, avec ferveur, avec persévé-rance, et leur crédit est si grand que, si l’ex-périence de chaque jour n’était là pour enrendre témoignage, à peine pourrait-on lecroire. Il y a donc tout à gagner pour nous àéchanger ainsi nos prières contre celles denos frères les morts, et le meilleur moyend’obtenir de Dieu ce que nous sollicitons,c’est de les intéresser à notre cause, en leurconfiant et en offrant pour eux, à cette in-tention, nos bonnes œuvres, le SaintSacrifice de la Messe, et toutes les indul-gences que nous pouvons leur appliquer.Prions donc souvent, prions beaucoup pourles âmes bénies et reconnaissantes du pur-

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gatoire, et elles prieront efficacement pournous ! Elles offriront à Dieu pour nous tout lemérite de leurs indicibles souffrances. C’estune occupation sainte et salutaire que lapensée des morts, nous dit l’Écriture.

2. Dans le Ciel Le Ciel est la patrie de la reconnaissance, etdélivrées par nos actes d’amour et nosprières, les âmes nous resteront attachéespar les liens d’une gratitude éternelle.Pourront-elles nous oublier lorsque nous lesaurons mises en possession des richesseséternelles ? Lorsque nous leur aurons renduleur place au banquet de l’Agneau, où ellespourront enfin manger le pain des Anges dontelles sont affamées ? Non, assurément, ellesne nous oublieront jamais : elles seront at-tentives à tous nos besoins, elles veillerontsur nous comme d’autres anges gardiens. Duhaut de leurs trônes, elles jetteront les yeuxsur nos périls et sur nos maux, supplierontDieu sans cesse de nous épargner lesépreuves, d’éloigner de nous toutes les ten-tations et les dangers, et uniront leurs suppli-cations aux nôtres, pour faire une sainte vio-lence au Cœur de Dieu. Quel soulagement dans nos peines ! Quelsauxiliaires précieux ! À notre agonie, quelsconsolateurs et quels soutiens ! Quelsavocats puissants au Jour redoutable de laRencontre avec Dieu ! Et si nous allons dansle purgatoire, ces âmes que nous aurons dé-livrées, ne viendront-elles pas à leur tournous visiter, nous consoler, jusqu’à ce quenous soyons parvenus auprès d’elles, dansles splendeurs de la béatitude éternelle ? Mon Dieu, que d’avantages, que de consola-tions de toutes sortes dans la dévotion auxfidèles trépassés ! Heureux donc et bienheu-reux ceux qui prient pour les défunts ! « Toutce que nous leur donnons par charité, disaitsaint Ambroise, se change en grâces, etaprès notre mort, nous en trouvons le méritecent fois doublé. »

3. Exemple Une personne pieuse et digne de foi a écritles lignes suivantes, qui sont une preuve del’efficacité des prières des âmes du purga-toire : « Je désirais le rétablissement de mapauvre santé bien compromise, et je m’étaisadressée à Notre-Dame de Lourdes, àL’Enfant Jésus, à saint Joseph, sans rienobtenir. Ce n’est qu’après avoir supplié les

saintes âmes du purgatoire de prier pour moi,que j’ai été exaucée. Je leur avais donnéjusqu’à Noël, leur promettant des prières etdes messes, si à cette époque je pouvaisremplir mes devoirs religieux et reprendremes occupations. Bénies et remerciéessoient ces chères protectrices : je suis radi-calement guérie ! Aussi, me suis-je em-pressée d’accomplir ce que je leur avaispromis. Vous voyez combien le Bon Dieudésire la délivrance des âmes captives dupurgatoire, puisqu’Il force pour ainsi dire à re-courir à elles, à prier pour elles, pour obtenirune foule de grâces qu’Il veut faire passer parleurs mains. Quant à moi, je suis convaincuede cette vérité car j’affirme que toutes lesfaveurs que Dieu m’accorde, je les dois à laprière de mes bonnes amies du purgatoire.Avec elles, je ne désespère de rien, j’espèremême contre toute espérance. » Instruisez-vous par cet exemple, et soyezconvaincus que vous pourrez tout obtenir parl’entremise de vos frères les morts.

Prions : Saintes âmes du purgatoire, je priele Seigneur Jésus qui est mort pour vous,d’avoir pitié de vos douleurs. Puisse-t-il, parl’aspersion de Son Sang, vous rafraîchir aumilieu de vos tourments !

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À votre tour, âmes charitables, daignez inter-céder pour moi. Vos prières seront enten-dues, car vous êtes dans la grâce.Demandez donc pour moi les faveurs spiri-tuelles et temporelles qui me sont le plus né-cessaires, demandez que j’aie une saintemort et que je sois un jour au Ciel avec vous.

Vingtième jour – Premier moyen de sou-lager les âmes du purgatoire : la prière

1. Moyen facile Après avoir étudié les motifs qui nous pres-sent de soulager les âmes du purgatoire,examinons maintenant les moyens les plusefficaces de leur venir en aide. Le premierde ces moyens est la prière ; il est à laportée de tous, des pauvres et des riches,des faibles comme des forts, des petitsenfants comme des vieillards ; personne nepeut alléguer de motifs raisonnables pours’en dispenser. Vous ne pouvez pas faire pé-nitence par le jeûne ? Vous ne pouvez pasfaire beaucoup la charité ? Priez alors, priezsouvent pour vos frères les trépassés ; priezle matin, priez le soir ; priez le jour, priezmême la nuit. Qui donc ne peut la faire, cettecharité de la prière qui rachète la douleur ?Qui ne peut trouver dans son cœur un cri desupplication pour ces incomparablesmisères ? Qui, parmi nous, pleurant la mortdes siens, ne peut supplier Dieu ? Nous ver-rions souffrir un saint, un ami, un parentqu’une prière pourrait soulager et rendreheureux, et nous ne la ferions pas ? Prionspour des frères malheureux ! C’est non seu-lement aisé et facile, mais consolant etagréable ! Il est si doux de parler de ceuxqu’on aime, de s’occuper de ceux que l’onchérit ! Prenez la résolution de ne laisser passeraucun jour sans prier pour vos parents quine sont plus. Offrez en leur faveur la peineque vous causent les distractions, ou l’ari-dité de votre cœur pendant ce saint exer-cice. Du moins, répétez souvent ces courtesinvocations : « Doux Jésus, soyez-leurpropice ! Seigneur, donnez-leur le reposéternel ! Mon Dieu, qu’ils reposent en paix.»

2. Moyen efficace « La prière, c’est la clé d’or qui ouvre le Ciel »,disait saint Augustin. Plus puissante quetoutes choses, elle jaillit du cœur de l’homme,s’élève sur l’aile des anges, monte jusqu’au

trône de Dieu, va droit à Son Cœur, Letouche, L’attendrit, fait taire la Justice pour neplus laisser parler que l’Amour. Vaincue parla prière, la Justice Divine cède, fléchit, par-donne et revêtue du pardon, la prièredescend du trône de Dieu dans l’abîme ; là,elle s’épanche sur ces pauvres âmes qui at-tendent l’heure de la délivrance, éteint le feupurificateur qui les embrase, et brisant àjamais les liens de leur captivité, les rend à laliberté et au bonheur. La prière pour les morts ne connaît pasd’obstacles, pas de distances, pas de durée ;le Ciel s’ouvre devant elle, l’abîme se fermederrière elle, elle obtient tout, elle triomphede tout. Et saint Thomas assurait que Dieuaccueille avec plus de ferveur la prière pourles morts que celle que nous lui adressonspour les vivants. Le Divin Sauveur l’a révéléà sainte Gertrude en ces termes : « Ma ten-dresse acceptera un pas, un brin de pailleramassé par terre, une parole, un salut, uneprière pour les pécheurs ou pour les justes,pourvu qu’on y joigne la bonne intention. »Faisons souvent des actes d’amour pourDieu : ces actes intérieurs ont une valeurinexprimable comme le déclarait le PèreFaber dans son livre : Tout pour Jésus.Chaque acte d’amour mérite la vie éternelle.Or il est aisé de dire et de penser : « MonDieu et mon Père, je Vous aime… Je veuxVous aimer… » De tels actes d’amour pro-curent secours et soulagement aux âmes.Par tous ces moyens nous obtiendrons ainsides biens ineffables et notre récompensesera éternelle. « Il n’est pas d’occupationplus pieuse et plus sainte que de prier pourles fidèles trépassés » affirmait saintAugustin. L’Église a consacré le psaume “DeProfundis” comme prière spéciale pour lesdéfunts, et Elle nous engage à le récitersouvent à leur intention. Les paroles de cepsaume sont en effet autant de voix qui ex-priment tour à tour, d’une manière vive etsaisissante la douleur, la résignation,l’amour, l’espérance des pauvres âmes quibrûlent dans les profondeurs de l’abîme.Prenons la résolution de la réciter à la fin denotre prière habituelle.

3. Exemples Sur le point de mourir, sainte Moniqueappela près de son lit son fils Augustin :« Mon enfant, lui dit-elle, je meurs contente,

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j’ai obtenu de mon Dieu ce que j’ai désirépendant toute ma vie. Oh oui ! Je meurscontente ! Mon fils, mon cher Augustin, quandj’aurai rendu mon dernier soupir, n’oubliezpas dans vos prières, n’oubliez pas à l’autelcelle qui a été doublement votre mère.Souvenez vous toujours de l’âme deMonique. » Augustin, attendri, ne put ré-pondre que par ses larmes, et sa mère expiradans la joie du Seigneur. Pendant les vingtannées qu’il vécut encore, il ne cessa de prieret de célébrer la messe pour le repos de cellequi l’avait tant aimé. Il fit plus : il demanda ins-tamment à tous les prêtres de sa connais-sance, à tous ceux qui liraient ses ouvragesdans la suite des siècles, de se souvenir, ausaint autel, de Monique sa mère, afin, ajoute-t-il que cette multitude de supplications luiouvre la porte du Ciel. Un des exemples les plus touchants de l’effi-cacité de la prière pour les défunts est rap-porté dans les Actes du martyre de saintePerpétue, cette sainte d’Afrique qui subit lamort pour le Christ au commencement du troi-sième siècle. Pendant que Perpétue était enprison, elle eut une vision : elle vit son jeunefrère Dinocrate, mort à sept ans, sortir d’unlieu ténébreux et s’approcher d’un puitsrempli d’eau jusqu’au bord. Mais ce bord étaittrop haut pour la taille de l’enfant qui n’ypouvait puiser, et tout triste, il regardait sasœur. Celle-ci comprit que Dinocrate souffraitpour expier des fautes commises sur la terre.Elle offrit alors ses souffrances et ses prièrespour cette jeune âme. Peu après, Perpétuefut favorisée d’une nouvelle vision : elle revitDinocrate. Mais cette fois-ci, il était toutjoyeux, il puisait avec plaisir l’eau du puitsmystérieux, dont le bord s’était abaissé à saportée ; et les ténèbres avaient fait placeautour de lui à une lumière éclatante. Il venaitdonc d’être délivré de sa peine par les prièreset les souffrances offertes par sa sœurPerpétue, et il jouissait du bonheur du Cielsymbolisé par le breuvage vers lequel il avaitaspiré dans le purgatoire et par lequel ilpouvait maintenant étancher sa soif. L’imagede cette vision se trouve exprimée parl’Église, lorsqu’elle demande à Dieu d’ac-corder aux âmes des défunts « le lieu du ra-fraîchissement, de la lumière et de la paix ». À l’exemple de saint Augustin, prions beau-coup, prions sans cesse et toujours pour noschers parents défunts. Et si notre mère estdécédée, ne l’oublions jamais ! Même si elle

est au Ciel, nos prières lui seront bienfai-santes dans son intercession près de Dieupour nos intentions.

Prions : Seigneur Jésus qui avez dit :« Demandez et vous recevrez, cherchez etvous trouverez, frappez et on vous ouvrira »,je vous prie, je vous implore, par les méritesde vos saintes plaies et par votre grandeMiséricorde, d’avoir pitié des pauvres âmesqui gémissent dans le purgatoire. Ne rejetezpas, doux et tendre Sauveur, mes prières ;entendez mes gémissements et ouvrez àmes amis, à mes parents infortunés, lesportes du Céleste Séjour. Que la lumière qui ne s’éteint pas luise sureux ! Qu’ils reposent dans la paix éternelle !

Vingt-et-unième jour, second moyen desoulager les âmes du purgatoire : la charité

1. La charité corporelle La charité est une des vérités qui nous sont leplus souvent et le plus fortement recomman-dées dans l’Évangile. Elle possède même,d’après saint Thomas, une puissance de sa-tisfaction plus grande que la prière ; ou plutôtelle double la force de nos prières et enassure le succès. L’ange disait à Tobie : « Lacharité sauve de la mort ; c’est elle qui effaceles péchés ; elle retire l’âme des ténèbres, luifait trouver grâce devant Dieu et lui assure laVie Éternelle. » Quel moyen plus efficace poursoulager les âmes souffrantes ? Si en leurnom, nous exerçons la charité, les cris de re-connaissance des pauvres montent vers Dieuet triomphent de tout auprès de Lui. C’est unedouce rosée qui tombe dans les flammes dupurgatoire et en tempère les ardeurs. Ledenier qui donne le pain du moment à un mi-sérable de ce monde, donne peut-être à uneâme délivrée une place éternelle, à la table duSeigneur. Soyons donc miséricordieux autantque nous pouvons l’être ; si nous avons beau-coup, donnons beaucoup ; si nous avons peu,donnons peu, mais donnons de bon cœur.« Heureux, s’écriait le psalmiste, celui quicomprend la douleur du pauvre et du délaissé :le Seigneur le délivrera au jour mauvais, Il l’as-sistera sur son lit d’angoisse et le récompen-sera éternellement. » À l’œuvre donc, se-courez les affligés de la terre, et vous soula-gerez en même temps ceux qui pleurent.Mettez l’obole de la veuve dans la main dupauvre ; les captifs deviendront libres.

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2. La charité spirituelle Si les biens nous manquent, si l’argent nousfait défaut, il nous reste la charité spirituellequi fait du bien à l’âme et au cœur qui souf-frent et gémissent. « Elle surpasse, suivantl’expression de saint Thomas, la charité cor-porelle, comme l’esprit surpasse le corps »Les misères spirituelles sont bien plus nom-breuses et plus déplorables que les misèrescorporelles. Or, la Divine Bonté permet querejaillissent sur nos frères aimés du purga-toire les mérites que nous pouvons obtenirainsi. Donc pour eux, soignons les pauvresmalades. Pour eux, veillons au chevet desagonisants. Pour eux, protégeons les or-phelins. Pour eux, consolons les veuves.Pour eux, essuyons les larmes de ceux quipleurent. Ainsi notre charité diminuera lessouffrances de ce monde, qui est un purga-toire de l’autre vie. Qu’est-ce qui nous arrêtequand il s’agit du soulagement et de la déli-vrance de ces chères âmes ? Qu’est-ce qui pourrait nous servir d’excusesi nous les oublions, quand il nous est sifacile de leur venir en aide ? Et qui viendraun jour à notre aide, si nous ne faisons rienpour les autres ?

3. Exemple À Bologne, en Italie, une veuve avait un filsunique qui avait coutume de jouer sur laplace publique avec les enfants de son âge.Un jour, un étranger troubla ses jeux, avecun mauvais vouloir évident. L’enfant lui criade rester tranquille. L’inconnu, vexé, tira sonépée et le transperça. Saisi de crainte, etsurpris par la violence du geste imprévu qu’ilvenait d’effectuer, son épée sanglante à lamain, il se mit à courir et se précipita dansune maison pour s’y cacher. Or, il se trouveque c’était la maison de l’enfant assassiné…Il arriva dans l’appartement de la veuve qu’ilne connaissait pas. À la vue de cet homme,de cette épée couverte de sang, elledemeura interdite. Mais entendant l’étrangerlui demander « Au nom de Dieu » asilecontre ceux qui le poursuivaient, elle promitde le cacher et de ne le point le livrer.Cependant, les gendarmes apprenant qu’ilétait entré dans cette maison, le cherchèrentpartout, sans le trouver. Comme ils allaientrepartir, ils demandèrent à la dame si ellesavait que son fils avait été tué par cet as-sassin… À ces paroles, la mère tomba éva-nouie. Quand elle revint à elle, on crut qu’il

serait impossible de la sauver, tant ce coupl’avait abattue. Mais s’en remettant en laDivine Providence, elle retrouva une grandeénergie et résolut de pardonner au meurtrierde son fils, et plus encore, de le traiter aveccharité. Elle alla à la cachette de l’assassin,ne lui fit pas de reproche, lui remit une bourseet lui indiqua une issue discrète, au bout delaquelle l’attendait un cheval sellé, prêt àpartir. Sur ce, elle se mit en prière pour l’âmede son fils. À peine s’était-elle agenouillée,les bras en croix, devant un crucifix, poursupplier Jésus de prendre pitié de l’âme deson enfant, que son fils lui apparut, le visageheureux, rayonnant comme le soleil, et lui dit :« Chère Maman, ne pleure pas ! Il ne faut pasme plaindre, mais envier mon sort. Car lacharité chrétienne dont tu as fait preuveenvers mon meurtrier, m’a tiré immédiate-ment du purgatoire. La Justice Divine m’avaitcondamné à de longues années de souf-france, mais ton pardon a terminé, en uninstant, toute mon expiation, et je suis auprèsde Dieu où je resterai pour l’éternité. » Puis ildisparut, laissant sa mère dans la joie,malgré son chagrin.

Prions : Confiant en vos paroles, Ô monSauveur, je ne verrai plus désormais quevotre Personne adorable, cachée sous celledu mendiant qui implorera ma pitié. Je pratiquerai la charité à celui qui me la de-mandera comme si je devais la faire à Vous-même. Mais ma charité ne se bornera pasaux vivants. Je veux qu’elle s’étendejusqu’aux morts et que celle que je ferai pourles pauvres de la terre serve aux pauvres dupurgatoire et attire sur eux l’effusion de VotreMiséricorde. Doux Jésus, donnez leur lerepos éternel !

Vingt-deuxième jour – Troisième moyende soulager les âmes du purgatoire : laSainte Communion Eucharistique.

1. Communion sacramentelle Quand nous avons le bonheur de commu-nier, nous sommes unis à Notre SeigneurJésus-Christ d’une manière si intime quechacun de nous peut s’écrier avec l’Apôtre :« Non, ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus-Christ qui vit en moi ! » Alors notre chairdevient sa propre chair, son cœur fait pal-piter le nôtre, son sang coule dans nosveines, sa divinité réside en nous, Il regarde

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avec nos yeux, Il dilate notre cœur. Dans cetheureux instant envié des anges, même sansparole, il nous est facile de parler à Dieu, pourlui dire avec plus de confiance encore que leroi prophète : « Ô Dieu protecteur des affligés,jetez les yeux sur moi, vous y verrez la facede votre Christ : ce n’est plus moi qui parle etqui prie : c’est Jésus, Votre propre Fils, quiparle et prie pour moi ; c’est lui qui demandepour moi la délivrance de ma mère, la déli-vrance des pauvres âmes abandonnées. Jesuis sûr, ô Père Miséricordieux, que vous nerejetterez pas ces justes supplications car levisage, les larmes, le sang de Jésus-Christont une voix toute-puissante pour apaiserVotre Justice et obtenir le pardon. » Communions souvent pour ces âmes tantaimées qui n’ont plus le bonheur de participerau Banquet Eucharistique. Avec quelle ardeurelles attendent que nous répandions sur ellesla rosée rafraîchissante et libératrice du Sangdu Christ. Bientôt l’éternelle communion com-mencera pour elles et elles iront contemplerdans le Ciel le Sauveur, Pain de Vie, l’adore-ront, le béniront et le loueront sans fin.

2. Communion spirituelle Si vous ne pouvez pas faire souvent la com-munion sacramentelle, c’est-à-dire recevoirréellement Notre-Seigneur Jésus-Christ dansvotre cœur à la Messe, faites du moins lacommunion spirituelle. Elle consiste dans undésir ardent de s’unir au Divin Sauveur et derecevoir son Esprit et ses grâces. C’est unepratique si salutaire aux vivants et aux mortsque saint Alphonse de Liguori allait jusqu’àdire qu’on peut en tirer autant et plus de fruit sion la fait avec ferveur, que de la communionsacramentelle faite avec tiédeur. Elle a enoutre cet avantage qu’on peut la faire tous lesjours, à tous les moments du jour et de la nuit,et en tout lieu, soit profane soit sacré. C’est unmoyen simple, facile, puissant de soulagernos chers défunts. Faites donc cette commu-nion spirituelle à chaque visite du Saint-Sacrement. Voici la formule que vous pouvezemployer : « Mon Jésus ! Je vous crois iciprésent ; je vous aime, je vous désire, jem’unis d’esprit et de cœur, en attendant queje puisse vous recevoir réellement. Bénissez-moi, bénissez aussi les pauvres âmes si souf-frantes du purgatoire. Oui, Seigneur, appelezvos enfants et nos frères au repos éternel etque la lumière qui ne s’éteint plus luise sur eux !Qu’ils reposent en paix ! »

3. Exemple Louis de Bois, célèbre maître de la vie spiri-tuelle et homme d’une remarquable sagesse,rapporte qu’un pieux serviteur de Dieu, qu’ilconnaissait et aimait, fut visité par une âmedu purgatoire, et que celle-ci lui fit voir tout cequ’elle endurait de tourments. Elle était puniepour avoir reçu la Divine Eucharistie avec unepréparation insuffisante, et beaucoup detiédeur. C’est pourquoi la Divine Justice l’avaitcondamnée au supplice d’un feu dévorant quila consumait. « Je vous demande, vous quiavez été mon ami intime et fidèle, et quidevez l’être encore, de communier une foisen mon nom et de le faire avec toute l’ardeuret toute la charité dont vous êtes capable. Jesuis sûre que cette fervente communionsuffira pour ma délivrance et que par cemoyen seront compensées mes coupablesfroideurs. » Celui-ci s’empressa de participerà la Sainte Messe et de communier pieuse-ment pour le repos de l’âme de son ami.Après l’action de grâces, l’âme lui apparut denouveau, parée d’une lumière incomparable,heureuse et pleine de reconnaissance.«Soyez béni, ô le meilleur des amis, votrecommunion m’a délivrée et je vais voir face-à-face mon Adorable Maître. » Rappelons le conseil de saint Bonaventure :« Que la charité vous porte à communier, caril n’y a rien de plus efficace pour le reposéternel des défunts. »

Prions : Vous retenez, ô mon Dieu, les âmesde mes proches dans votre Justice, maisvous voulez qu’en mangeant le Pain desAnges, je puisse leur ouvrir le Paradis. Soyez donc béni, Père Miséricordieux, et jepromets que désormais je communieraisouvent en faveur de ces saintes âmes dupurgatoire. Vous ne verrez plus ainsi en moique Votre Fils, et ma voix, couverte par lasienne, parviendra ainsi jusqu’à vous et m’ob-tiendra plus sûrement la grâce que je sollicite.Ô Jésus, soyez propice à nos chers défunts.Qu’ils reposent en paix !

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Vingt-troisième jour – Quatrième moyende soulager les âmes du purgatoire : lesacrifice de la Messe

1. Il est offert par Jésus-Christ De tous les moyens que nous avons indi-qués jusqu’ici, pour le soulagement desâmes du purgatoire, aucun n’est aussi puis-sant, aussi efficace que le Saint Sacrifice dela Messe : c’est un article bien consolant denotre foi. La raison en est que toute l’effica-cité du Divin Sacrifice vient de ce qu’il estoffert en la personne et au nom de NotreSeigneur Jésus-Christ. À l’autel comme aucalvaire, même victime, même sacrificateur,et par conséquent même efficacité. Là,Jésus-Hostie offre à son Père tout ce qu’Ilest et tout ce qu’il a. Il offre toute l’ÉgliseMilitante et toute l’Église Souffrante. Quelle joie dans ce royaume des pleurs,pour ces âmes victimes de la Justice Divinelorsque Jésus les embrasse et les offretoutes à son Père ! Et le Père reçoit l’obla-tion du Fils ; à travers les flammes expia-trices, il reconnaît en elles, même dans leurdisgrâce, les traits de ce Fils adorable, et Ilpardonne en considération des mérites decet Agneau sans tache. Comment se fait-ilqu’en un moment si solennel toutes cesâmes ne soient pas délivrées ? Nous ne lesavons pas, nous ne pouvons pénétrer lessecrets de l’Infinie Justice et Sainteté deDieu. Mais il est certain que toutes sont sou-lagées. Un saint docteur de l’Église affirmemême qu’après chaque messe beaucoupd’âmes quittent le purgatoire et s’envolentvers le Paradis. À Rome, dans un monastère, une peinturereprésente saint Bernard disant la messe etdes âmes qui sortent du purgatoire etmontent au Ciel à mesure que le Sacrificecontinue. Pourquoi pensons-nous si peu àces grâces exceptionnelles ? Dans la plupartdes familles chrétiennes, on fait célébrer unemesse de huitaine et des messes anniver-saires chaque année. Y pensez-vous ?

2. Nous l’offrons avec Lui Si vos ressources ne vous permettent pasde faire célébrer souvent des messes, n’ou-bliez pas que vous pouvez les offrir vous-même d’une certaine manière, en y assis-tant avec dévotion, en unissant vos prièresà celle du prêtre, à celle de Notre Seigneur.Oui, quand vous êtes là, près de l’autel,

vous disposez des mérites de l’Agneausans tache, vous pouvez les appliquer àtous ceux qui vous sont chers, et de mêmeque Marie et Joseph réglaient les actes etles démarches de l’Enfant-Dieu, vousexercez une autorité sur Jésus-Eucharistie,vous devenez le maître, le distributeur deses mérites. Vous pouvez donc prendre sonSang Divin et le répandre à profusion sur lesâmes bénies du purgatoire. Vous pouvezleur appliquer le fruit du Sacrifice, ainsi quela part qui vous revient de droit, de toutesles messes qui se disent dans l’univers.C’est là un trésor auquel nous ne pensonspas assez ; un trésor avec lequel nouspouvons solder la rançon de nos parents etde nos amis et leur ouvrir la porte du Ciel.Nous sommes coupables de négliger unmoyen si facile et si efficace de mettre unterme aux tourments de ces chères âmesqui nous demandent par les mérites duSauveur, de penser à elles, au SaintSacrifice, pendant le Mémento des morts.

3. Exemple Le saint Curé d’Ars racontait un jour, dansson catéchisme, à ses paroissiens, le traitsuivant : « Mes enfants, un bon prêtre avaiteu le malheur de perdre un ami qu’il chéris-sait tendrement, aussi priait-il beaucouppour le repos de son âme. Un jour, Dieu luifit connaître qu’il était en purgatoire et qu’ilsouffrait horriblement. Ce saint prêtre necrut rien faire de mieux que d’offrir le SaintSacrifice de la messe pour son cher défunt.Au moment de la Consécration, il pritl’Hostie entre ses doigts et dit : « Père Saintet Éternel, faisons un échange, vous tenezl’âme de mon ami qui est en purgatoire, etmoi je tiens le Corps de Votre Fils qui estentre mes mains. Eh bien, Père Bon etMiséricordieux, délivrez mon ami et je Vousoffre Votre Fils avec tous les mérites de samort et de sa passion ». Sa demande futexaucée, en effet au moment de l’élévation,il vit l’âme de son ami toute rayonnante degloire, qui montait au Ciel. Dieu avaitaccepté l’échange. Eh bien, mes enfants,ajoutait le curé d’Ars, quand nous voulonsdélivrer du purgatoire une âme qui nous estchère, faisons de même. Offrons à Dieu, parle Saint-Sacrifice Son Fils bien aimé avectous les mérites de sa mort et de sapassion. Il ne pourra rien nous refuser. » Suivons le conseil du saint Curé d’Ars.

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Autre exemple des messes pour lesdéfunts… Sainte Élisabeth, reine du Portugal, venait deperdre sa fille Constance, reine de Castille.Elle se rendait à Santarem. Comme ellepassait près d’un bois, un ermite en sortit etse mit à courir derrière le cortège royal, criantqu’il voulait parler à la reine. Les gardes le re-poussaient mais la reine l’ayant entendu,ordonna qu’on le lui amenât. Il lui expliquaque plusieurs fois, pendant qu’il priait dansson ermitage, la reine Constance lui étaitapparue et l’avait conjuré de faire savoir à samère qu’elle gémissait dans le purgatoire etqu’il fallait dire la messe pour elle tous lesjours, pendant un an… L’ermite se retira etl’on ne le revit plus… Les courtisans qui l’avaient entendu s’en mo-quaient et le traitaient de visionnaire, de fouet même d’intriguant. La reine Élisabethtrouva qu’il était plus sage de faire ce qui luiétait demandé par cet homme si peu ordi-naire. « Après tout, se dit-elle, faire dire desmesses pour notre chère fille défunte estdans la logique chrétienne. » Le PèreFerdinand Mendez, réputé pour sa piété, futchargé de célébrer les 365 messes pour lesoulagement de l’âme de Constance… Sainte Élisabeth priait pour sa fille ; mais elleavait complètement oublié la consigne,donnée à ce bon prêtre… Un jour, Constanceapparut à sa mère, vêtue de blanc, éclatantede lumière, et lui dit : « Maintenant, je m’en-vole vers la béatitude éternelle ! » Le lende-main, Élisabeth alla à l’église pour remercierle Bon Dieu de la délivrance de sa fille. Lepère Mendez l’y aperçut et vint lui dire qu’ilvenait de terminer la veille, la série des 365messes… Juste au moment de l’apparition desa fille délivrée… Élisabeth se souvint de l’er-mite !

Prions : Aussi coupables que soient à vosyeux les âmes du purgatoire, laissez-vousapaiser Ô Dieu de miséricorde et pardonnez-leur en voyant le Sang Précieux de Votre Filsrépandu chaque jour sur l’autel pour les laverde leurs souillures. Écoutez la voix de ce Sang Adorable qui necrie pas pour demander vengeance, maisgrâce et miséricorde. Ô Jésus, Agneau sans tache qui effacez lespéchés du monde, soyez propice à mesfrères défunts. Qu’ils soient délivrés et qu’ilsreposent en paix près de Vous !

Vingt-quatrième jour – Cinquième moyen :la souffrance offerte

1. Souffrance volontaire « Soulageons les âmes du purgatoire, disaitsaint Jean Chrysostome, soulageons-les partout ce qui nous peine. Car Dieu a soin d’ap-pliquer aux morts les mérites des vivants. »La souffrance ! C’est la grande satisfactionque le Seigneur demande à leur amour débi-teur de Sa Justice. Nous souffrons donc poureux afin qu’ils souffrent moins. Si nous avionsune foi plus vive, une charité plus ardente,quelles mortifications ne nous imposerions-nous pas pour soulager et délivrer desparents, des amis qui nous ont tant aimés etqui souffrent maintenant d’une manière sihorrible ? La pénitence, le jeûne, les austé-rités seraient nos exercices ordinaires. Maisau moins ayons le courage d’accomplirquelques légers sacrifices : celui d’un plaisir,d’une affection dangereuse, d’une lecturemauvaise, sacrifice d’une habitude coupable,d’un objet de luxe ou de pure vanité.« Choisissez la meilleure victime, disait lePère Félix, choisissez-la surtout au fond devotre cœur pour ceux que vous aimez le plus,sacrifiez ce que vous avez de plus cher ; sa-crifiez-vous vous-même et que le prix du sa-crifice personnel devienne le rachat de lasouffrance paternelle. » Ces âmes bienheu-reuses s’élèvent vers le Ciel sur les ailes denos sacrifices, de nos austérités, de nos souf-frances. Elles s’envolent triomphantes et ellesnous remercient de notre générosité et quandelles seront dans la gloire, elles nous rendrontsurabondamment ce que nous aurons faitpour elles. Quel sujet de consolation et d’es-pérance ! Ô Jésus crucifié, faites-nous com-prendre le prix de la souffrance !

2. Souffrance involontaire Mais si la souffrance volontaire déconcertenotre courage, la Providence nous imposedes souffrances plus méritoires pour nous etpour nos défunts parce qu’elles ne sont pasde notre choix. Ce sont les afflictions, lespeines de l’esprit, du cœur et du corps, inévi-tables en ce monde. Nous le savons, on entrouve partout, dans tous les états, danstoutes les conditions. Notre vie sur la terre estun combat de tous les jours, un long etpénible martyre. Devons-nous nous enplaindre ? Non, puisque toutes nos peinespeuvent devenir un moyen de salut pour nous

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et pour les autres. Puisque nous pouvonsnous en servir pour soulager les pluscruelles de toutes les douleurs, celles quesubissent les saintes âmes du purgatoire.Avec cette croix que la Providence jette surnos épaules, avec cette épine qui ensan-glante notre cœur, avec une larme, avec unsoupir, avec un acte de résignation, nouspouvons soulager ces grandes misères dupurgatoire et sécher les pleurs de nosparents aimés. Courage donc, endurons unpeu de froid, nous rafraîchirons des victimesqui brûlent au milieu du feu de la colère deDieu. Souffrons un peu de chaleur, nouschangerons les ardeurs de ce feu en unedouce rosée. Supportons une incommodité,nous arracherons des âmes au plus profonddes abîmes. Acceptons une fatigue, une las-situde, nous les porterons sur des trônes degloire dans le Ciel : pour nous un momentde peine, pour elles une éternité debonheur !

3. Exemple Un malade, rapportait saint Antonin, était enproie aux plus excessives souffrances et de-mandait à Dieu avec des larmes, la déli-vrance de ses maux. Un ange lui apparut etlui dit : « Le Seigneur m’envoie vers vouspour vous donner le choix d’une année desouffrances sur la terre ou un seul jour dansle purgatoire. » Le malade n’hésita pas. Unseul jour dans le purgatoire, se dit-il, jeverrai du moins un terme à mes douleurs. Ilexpira aussitôt et son âme fut précipitéedans l’abîme de l’expiation. Alors l’ange,compatissant, vint s’offrir à lui pour leconsoler. À cette vue, le malheureux poussaune clameur déchirante, semblable à un ru-gissement et s’écria : « Ange séducteur,vous m’avez trompé ! Vous m’avez assuréque je ne serai qu’un jour dans le purgatoireet voilà déjà 20 ans que je suis livré aux plusaffreux supplices ! » - « Détrompez vous ; àpeine quelques minutes se sont écouléesdepuis votre trépas, et votre cadavre n’estpas encore froid sur votre lit de mort », luirépondit l’Ange. « Alors obtenez que je re-tourne sur la terre pour y souffrir pendant unan, tout ce qu’il plaira à Dieu. » Sa demande lui ayant été accordée, lemalade incitait tous ceux qui venaient le voirà accepter de bon cœur toutes les peinesde ce monde, plutôt que de s’exposer auxtourments de l’autre.

« La patience dans les peines, disait-ilsouvent, est la clé d’or du Paradis.Profitons-en donc pour offrir nos souf-frances. » Et il mourut au terme de l’année,comme convenu…

Prions : Soyez béni, Ô mon Dieu, qui avezbien voulu que les souffrances et les peinesdont ma vie est semée, deviennent pour moiune source abondante de mérites, et unmoyen de satisfaire à Votre Justice pour lesâmes qui me sont chères. Désormais, loinde me plaindre de la pesanteur de mescroix, je les supporterai avec patience et ré-signation, et vous abaisserez sur moi et surmes parents défunts, un regard de miséri-corde. Ô Jésus, soyez-leur propice !Appelez près de vous vos enfants et nosfrères !

Vingt-cinquième jour : Sixième moyen : le Chemin de Croix

1. C’est le chemin du Ciel pour les vivants Cette dévotion si grande pour les souvenirsqu’elle réveille, si précieuse pour les avan-tages qu’elle procure, est le moyen le plusefficace pour vaincre nos passions et laroute la plus sûre pour arriver rapidementau sommet de la perfection. À chaque pasdu chemin de croix, nous comprenons cequi a causé tant de douleurs à NotreSeigneur. Nous devons craindre de pécherpour ne pas renouveler les souffrances deSa Passion et chercher l’esprit d’immolationet de pénitence pour devenir semblable, lezèle du salut des âmes, l’amour de l’humilitéet de la pureté, le pardon des injures, la pa-tience dans les épreuves et le renoncementau monde. Si vous voulez croître dans la foi, disait saintBonaventure, attirer à vous grâces surgrâces, et devenir semblable, non seule-ment aux anges mais au Fils de Dieu, livrez-vous souvent à cet exercice : le Chemin dela Croix, et vous prendrez le chemin royalqui conduit au Paradis. Il n’y a pas deméthode plus sûre pour avancer dans lavertu et pour imiter le divin exemple qui estmontré dans la voie du Calvaire. Faitessouvent le chemin de croix, à l’exemple dela sainte Vierge, des premiers disciples, dessaints et chaque fois, vous vous sentirezmeilleur, plus chrétien, plus près du Ciel,dans le Cœur de Jésus.

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2. C’est le chemin du Ciel pour les morts Le chemin de croix est aussi une pratique trèssalutaire à nos chers défunts. En suivantJésus dans la voie du calvaire, nous re-cueillons chacune des gouttes de sonPrécieux Sang, chacun des mérites de sonprécieux martyre et nous les offrons à laJustice de Dieu pour éteindre la dette desâmes du purgatoire ; c’est un soupir de joie,de soulagement. Le chemin de croix estsurtout salutaire aux morts à cause des pré-cieuses indulgences qui y sont attachées etqui sont toutes applicables aux défunts. Ellessont si nombreuses que nous ne pouvons lespréciser ainsi que l’enseigne Benoît XIV, et ilsuffit pour les gagner d’être en état de grâce.On peut accomplir cet exercice plusieurs foisdans la même journée. Si vous désirez soulager et délivrer beaucoupd’âmes du purgatoire, pratiquez pour ellescette dévotion. Vous trouverez sur cette voiedouloureuse, consacrée par les souffranceset la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ, laconsolation dont votre cœur a besoin poursupporter les pertes des personnes que vouspleurez encore et le moyen de leur ouvrir leCiel. Quel trésor pour vous et pour vos chersabsents ! Prenez donc aujourd’hui la résolu-tion de faire le chemin de Croix chaquesemaine le vendredi, jour mémorable, quiparle si bien à notre reconnaissance.

3. Exemple Une Mission avait lieu dans une petite pa-roisse ; les paroissiens venaient en foule en-tendre la parole de Dieu et solliciter sonpardon. Trois hommes seulement refusaientavec obstination d’en profiter. Ils avaient juréde ne pas mettre les pieds à l’église ets’étaient surtout promis de ne pas seconfesser. La femme de l’un d’eux vint enparler à l’un des missionnaires. « Avez-vousdes enfants ? », lui demanda l’homme deDieu. « J’en ai deux, jeunes encore » « Ehbien, amenez-les à l’église, faites dévotementavec eux le Chemin de Croix pour les âmesles plus délaissées du purgatoire ; demandezpar l’entremise de ces âmes que vous aurezsoulagées, la conversion de votre époux, etje vous assure que vous l’obtiendrez. Car l’ex-périence m’a appris deux choses : que l’exer-cice du Chemin de Croix est le moyen le plusefficace pour soulager nos défunts et pourobtenir par leur intercession les secours dontnous avons besoin. » Chaque jour à midi,

l’épouse venait s’agenouiller au pied duTabernacle avec ses deux jeunes enfants etfaisait avec eux le Chemin de Croix. À chaquestation, les enfants disaient du fond du cœur:« Ô Jésus, donnez le repos aux morts etconvertissez mon père ! » La veille de la clôture de la Mission, lepécheur s’agenouillait aux pieds du prêtre, etle lendemain, il recevait joyeux aux côtés deson épouse, le Sauveur Notre Seigneur JésusChrist. Après la messe, il pressait sur soncœur et bénissait ses deux enfants. ÔChemin précieux de la Croix ! Utile à tousmais surtout aux pécheurs et aux âmes souf-frantes du purgatoire !

Prions : Ô Marie, Mère des douleurs ! Vousqui avez si souvent médité le Mystère de laPassion de votre Divin Fils, vous qui avez par-couru la première les lieux consacrés par sesdouleurs, enseignez-nous à méditer et à pra-tiquer comme vous cette sainte et salutairedévotion. Faites que nous y trouvions des grâces deconversion pour les pécheurs, de persévé-rance pour les justes, de consolation pour lesâmes du purgatoire. Doux Jésus, donnez àces âmes bénies le repos éternel.

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Vingt-sixième jour : Septième moyen : les indulgences

1. Combien elles sont précieuses Nos péchés sont si nombreux et si graves,nos réparations si légères, que nous nousacquitterions difficilement en ce monde dela peine temporelle due à nos iniquités, sil’Église ne suppléait à notre faiblesse enouvrant le trésor des indulgences. Trésorimmense, inépuisable, qui se compose desmérites surabondants de Notre SeigneurJésus-Christ, de la bienheureuse ViergeMarie et des Saints. La clé en est confiée auSouverain Pontife. Après la Sainte Messe etla Sainte Communion, il n’y a rien de plusadmirable, de plus riche, soit pour lesvivants soit pour les morts. C’est, si l’on peutainsi parler, le dernier effort de laMiséricorde Divine pour le salut des âmes.Par les indulgences qui sont nombreuses,faciles à gagner, à la portée de tout lemonde, nous avons le moyen de contenterla Justice Divine, de racheter des âmes quinous sont chères et qui expient dans lesflammes, les fautes et les torts de leur viepassée. Nous pouvons considérer cettemultitude d’indulgences que l’Église nousprodigue avec tant de libéralité, comme unepluie merveilleuse qui devient le rafraîchis-sement de ceux qui sont altérés, la conso-lation de ceux qui pleurent, le bonheur béa-tifique de ceux qui sont en captivité.Admirable et paternelle invention ! Quel trésor ! Empressons-nous donc d’ac-quérir ces richesses spirituelles, plus pré-cieuses que l’or, plus abondantes, plus mul-tipliées que jamais. Gagnons-en beaucoup,gagnons-en souvent. Quel encouragementdans cette pensée : c’est pour mes parentsbien-aimés ; c’est pour elle ; c’est pour lui ;c’est pour l’âme la plus délaissée ; c’est pourl’âme qui souffre le plus ; ils seront secourusceux que j’aime et que je pleure !

2. Comment il faut les gagner Trois conditions sont requises pour gagnerles indulgences : D’abord il faut être en état de grâce. Dieuveut qu’avant de secourir les autres, nousfermions d’abord l’enfer sous nos pas.D’ailleurs toutes les œuvres faites en état depéché mortel sont des œuvres mortes et dé-pourvues de mérites. Ensuite il faut avoir l’intention, de gagner l’in-

dulgence. Il est donc à propos de renouvelerchaque jour à la prière du matin, le désir degagner des indulgences attachées aux pra-tiques de piété que l’on peut faire dans lajournée. Enfin, il faut accomplir intégralement lesœuvres prescrites. Ce sont ordinairementdes actes très faciles à accomplir, qui durentpeu et qui sont à la portée de tous lesfidèles: une courte prière, une légère of-frande, une mortification, une communion… De grâce, âmes chrétiennes, ne négligezpas de procurer aux fidèles trépassés destrésors si faciles à gagner. Votre insoucianceserait-elle excusable aujourd’hui surtout,alors que les indulgences qui leur sont ap-plicables sont si nombreuses et à la portéede tous ? Il dépend de vous de venir en aideà vos frères souffrants et il vous en coûtepeu. Si vous gagnez pour eux une indul-gence partielle, vous abrégez le temps deleur expiation ; si vous êtes assez géné-reuses pour en gagner une plénière, l’âme àlaquelle vous l’appliquez, est probablementlibérée de toute sa dette, le Ciel s’ouvre pourelle, elle s’y envole radieuse, emportant auxpieds du Seigneur la reconnaissance qu’ellevoue éternellement à son bienfaiteur. « Monfils, disait saint Louis à la fin de son testa-ment, souvenez-vous de gagner les indul-gences de l’Église. » (Nous avons la possibilité de gagner, auxconditions requises, une indulgence plé-nière lors de visites sur certains lieux de pè-lerinage comme à sainte Marie des Angesprès d’Assise, à Collevalenza, à la ScalaSanta à Rome, et au cours des annéessaintes, lorsque le Saint Père l’accorde.)

3. Exemple Un prédicateur de l’ordre de saint Françoisvenait de faire un sermon sur la charité et ilavait accordé à ses auditeurs 10 jours d’in-dulgence, selon le pouvoir qu’il avait reçu duSouverain Pontife. Une dame de condition,qui n’avait conservé de son ancien rang quela crainte d’avouer sa misère présente, vintla lui exposer secrètement. Le bon Père luifit la même réponse qu’autrefois saint Pierreau boiteux de Jérusalem : « Je n’ai ni argentni or, mais ce que j’ai, je vous le donne. Jevous renouvelle l’assurance que vous avezgagné 10 jours d’indulgence en assistant àma prédication ce matin. Allez donc chez telbanquier lequel n’a guère eu souci jusqu’à

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présent des trésors spirituels et offrez-lui enretour de l’aumône qu’il vous fera, de luicéder votre mérite, afin que les peines qui l’at-tendent en purgatoire en soient diminuées.J’ai tout lieu de croire qu’il vous donneraquelque secours. » La pauvre femme s’y rendit en toute simpli-cité et avec beaucoup de bonne foi. L’hommel’accueillit avec bonté. Il lui demanda, amusé,combien elle prétendait recevoir, en échangede ses 10 jours d’indulgences. « Autant qu’ilspèsent dans la balance ». « Eh bien, reprit lebanquier, voici une balance. Écrivez sur unpapier vos dix jours, et mettez-le dans un desplateaux, je pose sur l’autre, une pièce… »Prodige ! Le premier plateau ne s’éleva pas,mais au contraire, enleva celui de l’argent.Etonné, le banquier ajouta une pièce, qui nechangea rien à ce poids. Il en mit cinq, dix,trente, cent, autant qu’il en fallait à la sup-pliante dans sa nécessité actuelle ; alors seu-lement les deux plateaux s’équilibrèrent. Cefut une leçon précieuse pour lui, car il compritenfin la valeur des intérêts célestes. Mais lespauvres âmes la comprennent bien mieuxencore ; pour la plus légère indulgence, ellesdonneraient tout l’or du monde. À nous deleur en procurer le plus possible !

Prions : Vous connaissez mon indigence, Ômon Jésus ! Et dans l’excès de votre miséri-corde, vous avez voulu que je trouve dans letrésor de vos mérites et de vos satisfactions lemoyen de suppléer à tout ce qui me manque.Chaque jour je viendrai puiser dans ce trésortoujours ouvert de précieuses indulgences quiacquitteront la dette de mes frères trépassés.Ô Jésus, soyez-leur propice ! Qu’ils reposenten paix !

Vingt-septième jour : huitième moyen :l’acte héroïque de charité

1. Sa nature L’acte héroïque consiste dans l’abandon,entre les mains de Marie, au profit des âmesdu purgatoire, de toutes les bonnes œuvres,même de celles que d’autres feront pournous, avant ou après notre mort. Le Pape PieIX dans son décret du 20 novembre 1864, arecommandé cet acte à tous les fidèles et luia accordé des indulgences spéciales. Toutesles indulgences que les fidèles gagnent, pro-fitent aux âmes du purgatoire sans qu’on aitbesoin de former l’intention de les gagner

pour elles. Pie IX appelle cet acte la plusgrande consolation des âmes du purgatoire.Par un tel acte, toutes nos bonnes œuvres,toutes nos souffrances, toutes nos peines,tous nos actes intérieurs, semblables à ungrand fleuve intarissable, coulent vers lesâmes du purgatoire. On peut donc dire quel’acte héroïque est l’œuvre de Miséricorde parexcellence, l’acte de charité le plus salutaire. Il est incontestable que l’on ne perd rien enabandonnant quelque chose à Dieu. NotreSeigneur regarde ce que nous faisons pourles âmes du purgatoire, comme si nousl’avions fait à Lui-même, comme si nousl’avions délivré d’une prison de feu, ainsi qu’Ill’a révélé à sainte Gertrude. Cet acte decharité est pour Marie aussi un grandhonneur et une grande joie, parce que nousremettons tout entre ses mains, afin qu’ellepuisse délivrer ses enfants souffrants. Remarque : Bien que cet acte soit appeléparfois du nom de vœu, il n’en n’est pas unen réalité. Il n’est pas non plus nécessaire deprononcer pour le faire, une formule déter-minée. Un acte de volonté et l’offrande faitedu cœur suffisent pour donner droit aux in-dulgences et aux privilèges. D’ailleurs cetacte de volonté peut être révoqué au gré decelui qui l’a fait.

2. Les avantages de l’acte héroïque decharité Cette pratique est très utile aux saintes âmesdu purgatoire. Quels secours ne reçoiventelles pas tous les jours, à chaque instant dujour, de toutes nos œuvres satisfactoires, etsurtout de celles qui nous seront appliquéesdurant notre vie, à notre mort, et après notrepassage à l’éternité ? C’est une douce etcontinuelle rosée de suffrages et d’indul-gences qui tombe sans interruption sur lesâmes brûlantes du lieu de l’expiation, adoucitleur peine et les console. Cette donation héroïque n’est pas moinsavantageuse pour nous. Dieu qui est si bonne nous rendra-t-il pas au centuple tout ceque nous faisons pour ses enfants souffrants ?« Donnez et on vous donnera, et vous rece-vrez une mesure bonne, pressée et abon-dante ». La sainte Vierge à qui nous auronsconfié tous nos trésors spirituels pour sou-lager ses enfants, ne viendra-t-elle pas ànotre secours ? Cet abandon filial ne nousdonnera-t-il pas droit aux largesses de sa mi-séricorde ? Enfin, ne pouvons nous pas

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compter sur la reconnaissance des âmesque nous aurons soulagées ? Aussi croit-ongénéralement que celui qui a fait le vœu hé-roïque, n’a pas beaucoup à craindre le pur-gatoire ; Dieu lui fournira le moyen de l’éviterou du moins il ne le laissera pas souffrirlongtemps dans les flammes. Je vous conseille de faire aujourd’hui mêmele vœu de charité héroïque, si vous nel’avez déjà fait. Suivez l’exemple d’unnombre très considérable de personnagesillustres en dignité, en science, en sainteté.Suivez les conseils du vénéré Pie IX qui re-commandait souvent le vœu héroïque et quil’a enrichi d’indulgences.

Vingt-huitième jour : comment pouvons-nous éviter le purgatoire ?

1. En pensant souvent au purgatoire La pensée du purgatoire ramène tout natu-rellement à notre esprit celle de la mort etdu jugement, et par là-même ne peut quenous inspirer de salutaires réflexions.« Pensez à vos fins dernières, dit le SaintEsprit, et vous ne pécherez pas. » Elle a pour second avantage d’inspirer l’es-prit de pénitence et de mortification. À la vuede ces souffrances et de ces angoisses sicruelles et si longues, à la vue de ces in-nombrables victimes qui exhalent desplaintes, l’âme rentre en elle-même ets’écrie : « Je veux enfin expier et racheter,profiter des jours que me laisse laMiséricorde de Dieu ; je veux racheter mespéchés avec un peu de générosité etd’amour. Je veux à tout prix éviter les tour-ments du purgatoire. Je réussirai avec mabonne volonté et la grâce d’En Haut ! » Si avec la grâce de Dieu, nous avions tou-jours cette vérité devant les yeux ! Il seraitimpossible que nous ne devenions pas dessaints et de grands saints. La penséeconstante du purgatoire retrancherait denotre vie une multitude de fautes légères,nous inspirerait la pratique des plus su-blimes vertus, et à notre heure dernière,ornée de mérites, notre âme s’envoleraitvers les Demeures Éternelles, sans avoir àêtre purifiée au purgatoire.

2. En priant souvent pour les âmes dupurgatoire Les Pères et les Docteurs de l’Églisepensent que ceux qui s’intéressent vive-

ment aux âmes du purgatoire échappent aupurgatoire, ou n’y séjournent pas long-temps. Car, disent-ils, la marque la plus in-faillible de prédestination est de sauver desâmes puisque Dieu a promis de nous fairele même bien que nous ferions aux autres.Bienheureux les miséricordieux, parce qu’ilsobtiendront eux-mêmes Miséricorde. Nous ne pouvons qu’espérer la reconnais-sance des âmes que nous aurons délivrées.Pourraient-elles se montrer moins sensibleset moins charitables que nous ? À l’heurede notre mort et de notre jugement, elles ac-courront et seront là comme des protec-teurs, des témoins à décharge, pour fairepencher la balance du côté de laMiséricorde. Elles déjoueront les pièges del’esprit infernal et nous obtiendront la plusprécieuse des grâces : celle d’une saintemort. « Je ne me souviens pas, disait StAugustin, d’avoir jamais lu que celui qui prievolontiers pour les trépassés, ait eu unemort mauvaise ou douteuse. » Quel moyen presque assuré d’éviter les ri-gueurs du purgatoire ! Suivons donc leconseil de l’Évangile : « Faisons-nous desamis afin qu’au moment de notre mort, ceuxque nous aurons soulagés nous introduisentdans les Tabernacles Éternels » Nos frères les morts sont maintenant dansle besoin, mais pour peu que nous lesaidions, ils monteront au Ciel et nous ouvri-ront eux-mêmes la porte. Délivrons-les dupurgatoire et ils nous empêcheront d’ytomber. Il est rapporté de sainte Catherinede Cortone, qu’à sa mort, toutes les âmesqu’elle avait contribuées à délivrer vinrent larecevoir en triomphe.

3. Exemple On raconte qu’une personne particulière-ment amie des âmes du purgatoire avaitconsacré sa vie à les soulager. Étant arrivéeà l’heure de sa mort, elle fut assaillie avecfureur par le démon qui la voyait sur le pointde lui échapper. Il semblait que l’abîme toutentier ligué contre elle l’entourât de ses in-fernales cohortes. La mourante luttaitdepuis quelque temps au milieu des pluspénibles efforts, lorsque tout à coup elle vitentrer dans son appartement une foule depersonnages inconnus, mais resplendis-sants de beauté, qui mirent en fuite ledémon, et s’approchant de son lit, lui adres-sèrent des encouragements et des conso-

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lations toutes célestes. Poussant alors unprofond soupir et transportée de joie, elles’écria : « Qui êtes vous, qui êtes vous degrâce, vous qui me faites tant de bien ? »« Nous sommes des habitants du Ciel, quevotre aide a conduits à la béatitude, et nousvenons à notre tour et par reconnaissance,vous aider à franchir le seuil de ce lieu d’an-goisses pour vous introduire dans les joies dela Sainte Cité. » À ces paroles, un sourireéclaira le visage de la mourante, ses yeux sefermèrent et elle s’endormit dans la paix duSeigneur. Son âme, blanche et pure commeune colombe, se présentant au Seigneurtrouva autant de protecteurs et d’avocatsqu’elle avait délivré d’âmes, et reconnuedigne de la gloire, elle y entra comme entriomphe, au milieu des applaudissements etdes bénédictions de tous ceux qu’elle avaittirés du purgatoire. Puissions-nous avoir unjour le même bonheur ! Au profit des âmes du purgatoire, il est aussipossible d’offrir : une visite à l’église, un pèle-rinage, l’usage de l’eau bénite, messes, neu-vaines, prières, sacrifices, actes d’amour, hu-miliations, jeûnes…

Prions : Ne permettez pas ô mon Dieu, quej’éloigne de mon esprit, par une fausse sensi-bilité, la pensée si salutaire du purgatoire.Gravez-la profondément dans mon cœurcomme un puissant moyen de me préservermoi-même du purgatoire et de venir en aideaux âmes qui y séjournent. Aidez-moi àmettre un terme à leur exil et à leur ouvrir laporte du Ciel.

Vingt-neuvième jour : Les apparitions

1. Dieu permet-il aux âmes du purgatoirede revenir sur la terre ? Un des amis de saint Augustin, évêqued’Usale, lui posa un jour cette question :« Que faut-il penser de ce qu’on a vu plu-sieurs personnes apparaître après leur mort,aller et venir dans les maisons comme aupa-ravant ? Que faut-il penser encore de ce que,dans certains lieux où il y a des corps en-terrés, on entend souvent du bruit, à une cer-taine heure de la nuit ? » « Je ne suis pas loin de croire, répond legrand docteur, que ces sortes d’apparitionssoient fréquentes et naturelles aux morts ; carsi cela dépendait d’eux, il n’y a pas de nuitsoù je ne devrais voir apparaître ma pieuse

mère, elle qui pendant sa vie ne se séparaitjamais de moi, et qui m’a suivi par terre et parmer, jusque dans les contrées les plus loin-taines. Mais je suis convaincu que la ToutePuissance Divine peut leur permettre et leurpermet quelquefois d’apparaître pour desraisons pleines de sagesse et que nousdevons respecter. » Pourquoi Dieu en effet ne permettrait-il pasaux âmes suppliantes qui nous sont chères etqui souffrent encore, de nous parler elles-mêmes, de nous dire leurs douleurs, d’im-plorer notre pitié ? En fait, la Sainte Écriture,la vie des Saints, l’Histoire nous montrent desapparitions bien constatées, à toutes lesépoques, dans tous les pays, devant toutessortes de témoins. Sans doute, il faut vous tenir en garde contrela crédulité trop facile de ces personnes quipensent à chaque instant voir paraître etrevenir les morts, et qui prennent pour uneréalité les vains fantômes d’une imaginationexaltée par la douleur ou par les souvenirs.Mais gardez-vous de nier la possibilité desapparitions, puisque la raison dit que Dieupeut les autoriser et que l’expérience dé-montre qu’Il les a en effet autorisées plusd’une fois. Elles sont rares mais possibles.D’autres fois, nous pouvons voir un signe deDieu à travers des évènements.

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2. Pourquoi Dieu le permet-il ? L’Écriture Sainte nous apprend que Samuel,après sa mort, apparut à Saül pour luiadresser de justes et sévères reproches.Pour moi je ne crains pas de dire hautementqu’une des raisons qui paraissent les plusfortes pour déterminer Dieu d’accorder auxmorts une semblable permission, c’est sanscontredit l’ingratitude de ceux qui les ou-blient sur la terre, eux qui uniquementoccupés à s’enrichir de leurs dépouilles, leslaissent souffrir indéfiniment dans le purga-toire, sans penser à leur soulagement et àleur délivrance. Aussi ces pauvres âmes ap-paraissent-elles ordinairement aux vivantssous une forme et dans une attitude qui ex-citent la pitié et la commisération. Souventleur visage est triste, des flammes ardentesles environnent, elles poussent de profondssoupirs, des cris plaintifs, elles exhalent desreproches. Quelquefois elles révèlent leurprésence par un bruit retentissant, par dessymboles extraordinaires : c’est toujours unsigne matériel qui nous étonne et éveille ennous leur souvenir, en nous poussant à prieravec plus de ferveur pour leur délivrance.

3. Exemple Un jeune homme, issu d’une famille chré-tienne, fidèle à ses pratiques de piété, semettait cependant peu en peine de secourirles âmes du purgatoire. Il ne priait jamais oupresque jamais pour ses parents défunts.Non content de ne pas pratiquer cette salu-taire dévotion par lui-même, il en dissuadaitles autres, sous prétexte d’une charitémieux placée. Pourquoi, disait-il, tant s’oc-cuper du sort des trépassés, puisqu’ils sontassurés de leur salut et qu’ils ne peuvent nioffenser Dieu ni le perdre ? Il ne croyait pasnon plus aux apparitions, qu’il tournaitsouvent en ridicule. Pour le corriger, Dieu permit à ces âmes af-fligées de sortir de leur prison et d’appa-raître sous des formes effrayantes à celuiqui leur causait un si grand dommage. Ellesl’assiégèrent en tout lieu et à toute heure,poussant des cris déchirants, remplissantses yeux de fantômes étranges, glaçant sonâme de stupeur, ne la laissant reposer ni lejour ni la nuit. Le moyen fut efficace. Le jeune hommechangea entièrement de conduite et delangage. Il quitta le monde et entra dansl’ordre de saint Dominique. Devenu prêtre, il

voua aux âmes du purgatoire un culte si élo-quent en leur faveur, qu’il inspira à beau-coup le désir de les soulager et on l’appelaitamicalement : l’avocat des morts. Il l’était eneffet. Jamais on n’entendit de raisons sifortes, si convaincantes, si nombreuses,que celles qui sortaient de sa bouche, pourprouver que la charité la plus éminente quel’on puisse exercer en ce monde envers leprochain est de prier pour les défunts. Ilmourut en odeur de sainteté et son âmesans doute s’envola au Ciel, près de cellesqu’il avait lui-même délivrées par ses suf-frages. Imitons un si bel exemple de charité.

Prions : Mon Dieu, Vous êtes assez puis-sant et assez bon pour nous envoyer desmessagers extraordinaires, afin de nousrappeler le souvenir et les besoins del’Église Souffrante. Vous désirez que nousvenions à leur aide. Soyez-leur propice,Seigneur. Appelez vos enfants au séjouréternel et que la lumière qui ne s’éteint plusluise sur eux ! Qu’ils reposent en paix.

Trentième jour : Les dernières volontés des défunts

1. Il faut les exécuter fidèlement Les dernières volontés des mourants sontsacrées ! Nous sommes obligés de les res-pecter. Le Concile de Trente recommandeaux évêques de veiller attentivement à l’ac-complissement des legs pieux faits par lesfidèles défunts. D’autres conciles vontjusqu’à priver de la communion ceux quis’approprient les dons des mourants ou quidiffèrent d’accomplir leurs dernières vo-lontés. Des lois si sévères nous font assezcomprendre à quel point on se rend cou-pable, en privant les défunts des suffragesqu’ils ont voulu s’assurer après leur mort.Malheur donc à ceux qui profitent de la subs-tance des pauvres âmes du purgatoire ! Ilsles privent du soulagement qu’elles auraientreçu, se constituent en quelque sorte leursbourreaux et deviennent responsables deleurs souffrances. Dieu ne les absoudra pasaussi facilement, qu’ils le sachent bien, et lejour viendra où Il leur demandera un compterigoureux de ces injustices qu’ils ne songentpas même à se reprocher. Ils seront proba-blement punis, même dès ce monde, pardes châtiments temporels, et qui nous dirala longueur et la rigueur des peines qu’ils

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auront à endurer dans l’autre? Âmes chrétiennes, réfléchissez ; vos parents,vos amis, vos bienfaiteurs, ne vous ont-ils pasfait en mourant de pieuses recommandations ?Ne vous ont-ils pas demandé de vive voix oupar testament, des prières et des messes ?Ne vous ont-ils pas au moins suppliés avecdes larmes de penser souvent à eux devant leSeigneur ? Avez-vous justifié la confiance qu’ils avaienten vous ? Avez-vous satisfait pleinement etconsciencieusement à toutes les obligationsqu’ils vous ont laissées ? Si vous ne l’avezpas fait, hâtez-vous donc d’acquitter cettedette sacrée de justice !

2. Il faut les exécuter promptement Non seulement il faut accomplir avec fidélitéles suprêmes volontés des morts mais on doitle faire le plus tôt possible, afin de ne paspriver ces âmes du soulagement que leur ob-tiendront soit les messes qui seront célébréespour elles, soit les dons aux nécessiteux enprenant soin de les engager à prier pour leursbienfaiteurs. Chaque jour de retard est unefaute dont nous sommes responsables. Si nous comprenions ce que sont ces terri-bles expiations du purgatoire ! Au lieu de dif-férer l’accomplissement de ce qui peut lesadoucir, nous nous empresserions d’apporterde prompts et efficaces secours à ces âmessi dignes de notre compassion, et dont cer-taines nous ont été si chères. Que d’héritierspeu consciencieux ont de graves reproches àse faire, à cause de leur négligence à remplirles engagements sacrés qu’ils ont contractésenvers leurs frères les morts ! Instruisez-vous et ne donnez qu’à des per-sonnes de confiance le soin d’exécuter vosdernières volontés. Déposez entre des mainsbien sûres les sommes que vous destinez àde bonnes œuvres, ou à faire célébrer desmesses pour votre délivrance, après votredécès. C’est le seul moyen d’être certain quevos volontés dernières seront accomplies, àmoins que vous n’ayez le bonheur d’appar-tenir à une de ces familles chrétiennes quiavec la foi, ont conservé le respect dû au sou-venir des morts.

3. Exemple Ce trait montre à quel point sont punis parfois,ceux qui n’exécutent pas les volontés der-nières des mourants. Il est rapporté dans« les gestes de Charlemagne » qu’un vaillant

capitaine dont tout le monde vantait la bra-voure, touchait au terme de sa carrière. Il fitappeler alors un de ses parents qu’il avaitsouvent obligé et lui dit : « J’ai passé soixanteans au service de mon roi sans jamais ac-quérir autre chose que ma solde habituelle. Ilne me reste en mourant que mon fidèlecheval qui m’a rendu tant de services. Quandj’aurai rendu le dernier soupir, vous le vendrezet vous en donnerez le prix aux pauvres pourle soulagement de mon âme. » Le parentpromit.Quand le capitaine eût rendu son âme à Dieu,cet homme séduit par la beauté et les qualitésdu cheval, le garda pour lui sans faire auxpauvres l’aumône convenue. La moitié del’année s’était à peine écoulée que l’âme dudéfunt apparut à ce parent égoïste si peufidèle à sa promesse : « Malheureux ! Tu n’aspoint tenu tes engagements ! Aussi tu es lacause de tous les tourments que j’ai endurés,car mon aumône m’en aurait préservé. Ehbien, sache que ta conduite sera punie parune prompte mort et qu’un châtiment tout par-ticulier t’est réservé ; tu porteras la peine dueà tes propres fautes et tu souffriras à maplace toutes celles que je devrais encoresouffrir pour satisfaire à la Justice Divine. » Le coupable fut accablé par cette menace etvoulant mettre ordre à sa conscience, il sehâta de remplir les dernières volontés dudéfunt, il fit tout ce qu’il put pour éviter lesfoudres. Il ne put cependant éviter la mort ducorps qui lui avait été annoncée et qui l’en-leva aussitôt après avoir accompli les vo-lontés du défunt. L’injustice et l’ingratitudeenvers les morts sont détestées de Dieu etencourent Sa Sainte Colère dans ce mondeet dans l’autre. Empressons-nous, nous-même, de réparer nos injustices envers desdéfunts, si nous en avons commis.

Prions : Ne permettez pas, ô mon Dieu,qu’une coupable négligence me fassemanquer à mes devoirs de justice envers lesmorts. Leurs droits sont sacrés, leurs der-nières volontés seront également sacréespour moi. Je satisferai pleinement à toutes lesobligations qu’ils m’ont laissées, et si je puis,je vais accomplir dès maintenant celles quej’ai pu négliger, par mon empressement, parmes prières, pour hâter l’heure de leur déli-vrance. Jésus Miséricordieux, Marie, reine du purga-toire, soyez-leur propices et qu’ils reposent

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dans la paix du Ciel. Exemple à méditer… Un homme avait trois amis et deux surtoutqu’il aimait d’un amour de prédilection. Unjour, il fut accusé devant la justice d’ungrand crime bien qu’il fût innocent. Qui devous, dit il à ses amis, veut m’accompagnerjusqu’au Tribunal et protester énergique-ment en faveur de mon innocence ? Lepremier s’excusa prétextant des occupa-tions. Le second l’accompagna jusqu’à laporte du tribunal, il s’y arrêta et revint bientôtchez lui tremblant, redoutant la colère dujuge. Le troisième, celui sur lequel l’accusécomptait le moins, entra, parla en sa faveur,attesta son honorabilité et son innocenceavec une telle conviction que le juge luirendit non seulement la liberté mais luiaccorda réparations. En ce monde, l’homme a trois amis. QuandDieu l’appelle, à l’heure de la mort pour lejuger : - l’argent, son ami de prédilection, ne va pasavec lui, il l’abandonne complètement et nelui sert plus à rien ; - ses parents, et ses proches l’accompa-gnent jusqu’à la tombe, lui jettent un peud’eau bénite au dernier adieu, et retournenttranquillement chez eux ; - ses bonnes œuvres, le troisième ami, celuidont il s’est peut être le moins préoccupédurant sa vie, c’est tout le bien qu’il aura ac-compli pour l’amour de Dieu. Seules sesbonnes œuvres lui restent fidèles, l’accom-pagnent devant le Seigneur, le précèdent,parlent en sa faveur et obtiennent pour luiPardon et Miséricorde. Âmes chrétiennes,dans votre testament, n’hésitez pas à effec-tuer des dons pour des œuvres d’église etvous aurez des amis dévoués qui vous ou-vriront les portes du Ciel.

Quelques « révélations » sur le purgatoire Après la mort, chaque âme subit le juge-ment particulier. En un instant défilentdevant elles tous les détails de sa vie ter-restre. Lors du jugement particulier, certainsne voient que saint Michel et leur AngeGardien, mais c’est déjà un morceau du Cielsi merveilleux… Et l’impatience de jouirenfin de la vision de Dieu et de son Paradisse transforme en un véritable martyre. Au fur et à mesure de leur purification, lesâmes du purgatoire s’élèvent dans des lieux

moins douloureux. Il existe trois étages dans le purgatoire et àl’intérieur de chacun, de nombreux degrés.Le purgatoire inférieur ou grand purgatoireest très proche de l’Enfer. La différence avec l’Enfer est que l’âme nese révolte pas contre Dieu, elle ne déses-père pas et ne souhaite pas son malheuraux autres… Au contraire elle remercie Dieude l’avoir sauvée, malgré ses fautes et elleprie pour que ses proches se convertissent.

Offrez des messes pour les âmes du pur-gatoire À Cologne, deux dominicains étaient réunispar une grande piété et une égale dévotionaux âmes du purgatoire. Ils vinrent à se pro-mettre que le premier qui mourrait seraitsecouru par l’autre, de deux Messes parsemaine, toute une année. Un jour, l’un desdeux, le bienheureux Suzo, apprit que sonami venait de mourir. Il s’empressa de beau-coup prier pour lui, de s’imposer de grandespénitences, mais il avait totalement oubliéles Messes promises… Un matin où Suzo priait à la chapelle, il vittout à coup son ami lui apparaître ; le cherdéfunt lui reprocha son infidélité… Suzocherchait à s’excuser en lui rappelant lesnombreuses prières et les bonnes œuvresqu’il avait faites pour lui. Mais le défunts’écria : « Oh non non ! Cela n’est riencomparé à la Sainte Messe pour éteindreles flammes qui me brûlent ! »… Et il dis-parut. Suzo, très impressionné, se promit deréparer cet oubli au plus vite. Il alerta plu-sieurs prêtres pour l’aider à soulager soncher défunt par de nombreuses messes. Au bout de quelques jours de ce charitablesecours, le défunt apparut à Suzo environnéd’une grande lumière, le visage rayonnantde bonheur et lui dit : « Je vous remercie,mon fidèle ami, de la délivrance que je vousdois. Grâces aux Saintes Messes qui ontété dites pour moi, je suis sorti du purgatoireet je monte au Ciel où je verrai, face à facele Bon Dieu que nous avons adoré sisouvent ensemble. » Et il disparut. Grâce à cet évènement et jusqu’à sa mort,le bienheureux Suzo offrit le St Sacrifice dela Messe avec une ferveur renouvelée enfaveur des âmes du purgatoire.

Faisons dire des Messes…

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Offrons à Dieu le sang de Jésus-Christ… Saint Jean Chrysostome recommandait cettepieuse pratique : « Ayez dans votre maison àune place apparente, une boîte où chacunpuisse y déposer l’obole des défunts.Employez ces offrandes à faire dire desmesses pour vos défunts. »

PRIèRES

De Profundis Des profondeurs de l’abîme, j’ai crié versVous, Seigneur : écoutez ma prière Que Vos oreilles soient attentives à la voix dema supplication Si vous tenez compte de nos iniquités,Seigneur, Seigneur, qui pourra subsisterdevant Vous ? Mais Vous êtes plein de miséricorde, et j’es-père en Vous Seigneur, à cause de Votre Loi. Mon âme s’est appuyée sur Votre Parole,mon âme a mis toute sa confiance dans leSeigneur. Depuis le matin jusqu’au soir, Israël, espèredans le Seigneur ; Car dans le Seigneur est la Miséricorde etune abondante rédemption. C’est Lui qui rachètera Israël de toutes sesiniquités. Donnez- leur Seigneur le repos éternel Et que la lumière éternelle les éclaire.

Prière pour les âmes du Purgatoire Seigneur Jésus, prenez en pitié les âmes dé-tenues en purgatoire, pour le salut desquellesVous avez daigné prendre notre naturehumaine et subir la mort la plus douloureuse.Ayez pitié de leurs aspirations brûlantes àvous voir, ayez pitié de leurs larmes de re-pentir, et par la vertu de Votre Passion, re-mettez-leur les peines encourues par leurs of-fenses. Très doux Jésus, que Votre Sang des-cende sur ces chères âmes ! Qu’il abrège leurtemps d’expiation et qu’elles puissent bientôtêtre appelées auprès de Vous dans l’Éternelbonheur ! Amen

Ô mon JésusÀ la fin de chaque dizaine de chapelet : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés,préservez-nous du feu de l'enfer,et conduisez au Ciel toutes les âmes,surtout celles qui ont le plus besoin de votre

miséricorde. »

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oici ta

Mère !V Voici la prière de consécration au

Coeur Immaculé de Marie pro-noncée par le pape François à la finde la messe du dimanche 13 octobre2013, devant la Vierge de Fatima,place Saint-Pierre.

Prière de consécration du monde au Coeur Immaculé de Marie

Bienheureuse Vierge Marie deFatima, avec une reconnaissancerenouvelée pour ta présence mater-nelle nous unissons notre voix àcelle de toutes les générations qui tedisent bienheureuse.

Nous célébrons en toi les grandesœuvres de Dieu, qui jamais ne selasse de se pencher avec miséri-corde sur l’humanité, affligée par lemal et blessée par le péché, pour laguérir et pour la sauver.Accueille avec ta bienveillance deMère l’acte de consécration qu'au-jourd'hui nous faisons avecconfiance, devant ta statue qui nousest si chère.

Nous sommes certains que chacun de nousest précieux à tes yeux et que rien de ce quihabite nos cœurs ne t'est étranger.Nous nous laissons toucher par ton regardtrès doux et nous recevons la caresseconsolante de ton sourire.

Garde notre vie entre tes bras ;bénis et renforce tout désir de bien ;ravive et nourris la foi ;soutiens et éclaire l'espérance ;suscite et anime la charité ;guide-nous tous sur le chemin de la sain-teté.

Enseigne-nous ton amour de prédilectionpour les petits et les pauvres,pour les exclus et les souffrants,pour les pécheurs et ceux qui sont égarésdans leur cœur :rassemble tous sous ta protectionet remets-nous tous à ton Fils bien-aimé,Notre Seigneur Jésus.

Amen.

Traduction de l'italien: Zenit, Anne Kurian

Soyons dans l'action de grâce de cette évè-nement qui va changer la face de la terre.En effet, la consécration n'est pas un gesteanodin, c'est un acte spirituel fort qui a desincidences bénéfiques dans le monde spiri-tuel mais aussi dans notre monde actuel.Prions chaque jour avec Foi notre Mèreavec notre Saint Père ! Prenons notre cha-pelet !

“Quand nous sommes fatigués, décou-ragés, écrasés par les problèmes, regar-dons Marie, sentons son regard qui dit ànotre cœur : « Courage, mon enfant, c’estmoi qui te soutiens ! » La Vierge nous connaît bien, elle est unemaman, elle sait bien quelles sont nos joieset nos difficultés, nos espérances et nos dé-ceptions. Quand nous sentons le poids denos faiblesses, de nos péchés, regardonsMarie, qui dit à notre cœur : « Relève-toi, vachez mon Fils Jésus, en lui tu trouverasaccueil, miséricorde, et une force nouvellepour continuer le chemin»”.

Extrait de l’homélie du pape François du 13 octobre 2013

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13 octobre 2013, consécration du monde

au Coeur Immaculé de Mariepar notre pape François.

PRIO

NS !

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z Le lion se lève ! Devenir un nouvel homme enChrist - retraite animée par Fernand Dumont du17 au 19 janvier 2014 et du 25 au 27 avril 2014

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t Fréjus - Journée de prière pour la conver-sion et la guérison à l’église saint Roch le 9 no-vembre 2013 à Fréjus (83600) - Infos :http://fmjp2.com - Tel: 04.98.12.41.50

t Belgique à Bruxelles retraite sur la gué-rison de l'identité du vendredi soir 29 no-vembre au dimanche 1er décembre 2013.Intervenants : Thierry et Myriam Fourchaud,père Daniel-Marie, Jacques et Bernadette deVisscher et une équipe. Lieu : couvent SaintAntoine chez les frères Franciscains. Places limitées à 50 personnes. Informations:[email protected]

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