Un autre regard sur le Proche-Orient

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Un tout petit évènement est parfois le fil qui permet de dévider toute la pelote, même si elle est singulière- ment embrouillée, à l'image de l'interminable conflit israélo-palestinien. La question est simple mais redou- table: pourquoi n'a-t-on pas encore établi une paix à l'ouest du Jourdain? L’évènement dont il s’agit est un incident bref mais frontal qui a opposé à la mi juillet Mahmoud Abbas d'un coté, Condolezza Rice, l'ancienne responsable des affaires étrangères de Georges Bush II, et le jour- naliste américain bien connu, Jackson Diehl, de l'autre. La diplomate que l'on ne peut pas soupçonner de sym- pathie excessive envers l'État hébreu avait décrit dans un ouvrage publié l'an passé "No higher honor", une conversation avec Mahmoud Abbas lors d'un voyage à Ramallah en mai 2008. Ce dernier lui aurait expliqué, suite à l'offre de paix d'Ehoud Olmert, alors premier ministre: "Je ne peux pas dire à 4 millions de Palesti- niens que seuls 5.000 d'entre eux pourront renter chez eux." C'était une façon d’exprimer le nouveau refus palestinien d'une offre de paix israélienne dite "très généreuse". Olmert ratifiait un retrait d'Israël à peu près sur les lignes de 1949 et concédait la division de Jérusalem. Exactement ce que demande aujourd'hui Abbas, du moins dans tous ses discours. Interrogé le 7 juillet sur la seconde chaine israélienne, Abbas nia totalement cette conversation. "4 mil- lions ?",..." je n'ai absolument pas dit ça". "Je dis que cette conversation n'a jamais existé." Le poussant dans ses retranchements l'interviewer israélien, Danny Kushmaro, évoqua un autre entretien datant de mai 2009 et rapporté par Jackson Diehl, où Abbas aurait estimé insuffisante l'offre d'Olmert pour justifier son refus de signer la paix. "Le fossé est trop profond" disait -il. Une seconde fois Abbas nia devant les caméras son propos rapporté: "Je n'ai pas dit ça." La réponse de Rice fut cinglante. Le 10 juillet, le week end à peine passé, elle fit déclarer par son assistante, Georgia Godfrey: "Le dr. Rice maintient son compte rendu de la conversation et ce qu'elle a écrit dans son livre". Et Jackson Diehl fit Éditorial : Condolezza Rice, Mahmoud Abbas, et le pot aux roses Sommaire Éditorial : Condolezza Rice, Mahmoud Ab- bas, et le pot aux roses Attention aux chutes dans les locaux de sé- curité palestiniens Itamar Marcus: « On leur enseigne la hai- ne! » Israël est en bonne forme Le rapport Edmond Levy : la légalité de la présence israélienne en Judée et Samarie Le périmètre du foyer national juif et son évolution depuis le Mandat britannique Les hoquets de l'Occident et de l'Améri- que face au terrorisme international Quand l’Amérique de Obama et de Clinton ne se grandit pas Pourquoi tolérons-nous encore les terro- ristes ? La lettre de l'écrivain Marco Koskas refu- sée par les grands média français Un autre regard sur le Proche-Orient Bulletin Internet de France-Israël Marseille Section de Marseille de l’Association France-Israël, Alliance général Koenig Juillet 2012 Numéro 7 Suite en page 2

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Page 1: Un autre regard sur le Proche-Orient

Un tout petit évènement est parfois le fil qui permet de dévider toute la pelote, même si elle est singulière-ment embrouillée, à l'image de l'interminable conflit israélo-palestinien. La question est simple mais redou-table: pourquoi n'a-t-on pas encore établi une paix à l'ouest du Jourdain?

L’évènement dont il s’agit est un incident bref mais frontal qui a opposé à la mi juillet Mahmoud Abbas d'un coté, Condolezza Rice, l'ancienne responsable des affaires étrangères de Georges Bush II, et le jour-naliste américain bien connu, Jackson Diehl, de l'autre. La diplomate que l'on ne peut pas soupçonner de sym-pathie excessive envers l'État hébreu avait décrit dans un ouvrage publié l'an passé "No higher honor", une conversation avec Mahmoud Abbas lors d'un voyage à Ramallah en mai 2008. Ce dernier lui aurait expliqué, suite à l'offre de paix d'Ehoud Olmert, alors premier ministre: "Je ne peux pas dire à 4 millions de Palesti-niens que seuls 5.000 d'entre eux pourront renter chez eux." C'était une façon d’exprimer le nouveau refus palestinien d'une offre de paix israélienne dite "très généreuse". Olmert ratifiait un retrait d'Israël à peu près sur les lignes de 1949 et concédait la division de Jérusalem. Exactement ce que demande aujourd'hui Abbas, du moins dans tous ses discours.

Interrogé le 7 juillet sur la seconde chaine israélienne, Abbas nia totalement cette conversation. "4 mil-lions ?",..." je n'ai absolument pas dit ça". "Je dis que cette conversation n'a jamais existé." Le poussant dans ses retranchements l'interviewer israélien, Danny Kushmaro, évoqua un autre entretien datant de mai 2009 et rapporté par Jackson Diehl, où Abbas aurait estimé insuffisante l'offre d'Olmert pour justifier son refus de signer la paix. "Le fossé est trop profond" disait-il. Une seconde fois Abbas nia devant les caméras son propos rapporté: "Je n'ai pas dit ça."

La réponse de Rice fut cinglante. Le 10 juillet, le week end à peine passé, elle fit déclarer par son assistante, Georgia Godfrey: "Le dr. Rice maintient son compte rendu de la conversation et ce qu'elle a écrit dans son livre". Et Jackson Diehl fit

Éditorial :

Condolezza Rice, Mahmoud Abbas, et le pot aux roses

Sommaire Éditorial : Condolezza Rice, Mahmoud Ab-

bas, et le pot aux roses

Attention aux chutes dans les locaux de sé-curité palestiniens

Itamar Marcus: « On leur enseigne la hai-ne! »

Israël est en bonne forme

Le rapport Edmond Levy : la légalité de la

présence israélienne en Judée et Samarie

Le périmètre du foyer national juif et son

évolution depuis le Mandat britannique

Les hoquets de l'Occident et de l'Améri-

que face au terrorisme international

Quand l’Amérique de Obama et de Clinton

ne se grandit pas

Pourquoi tolérons-nous encore les terro-

ristes ?

La lettre de l'écrivain Marco Koskas refu-

sée par les grands média français

Un autre regard sur l e P r o c h e - O ri e n t

Bulletin Internet de France-Israël Marseille Section de Marseille de l’Association France-Israël, Alliance général Koenig

Juillet 2012 Numéro 7

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Suite de l’éditorial : Condolezza Rice, Mahmoud Abbas,

et le pot aux roses

Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7 Juillet 2012

de même, avec une précision supplémentaire: "Je maintiens l'article que j'ai écrit en 2009 sur l'entretien que nous avons eu mon collègue Fred Hiatt et moi-même, ainsi que toutes les citations qu'il contient." Cette fois, il y avait un témoin ...

Après Yasser Arafat en septembre 2000 à Camp Da-vid puis en janvier 2001 à Taba, Mahmoud Abbas a bien refusé en mai 2008 une offre concrète de parta-ge de la mince bande de terre située entre le Jour-dain et la Méditerranée. Ce qui montre que le conflit israélo-palestinien n'est pas un conflit territorial que l'on pourrait régler par un compromis territorial puis-que la partie palestinienne refuse des offres successi-ves sans faire de contre proposition. Alors, si l'enjeu n'est pas territorial, qu'y a-t-il donc au fond du vieux différend ?

Mahmoud Abbas nous met sur la piste, en soulignant qu'il ne peut pas renoncer au droit au retour des mil-lions de réfugiés. "Je ne peux pas leur dire qu'ils ne pourront pas rentrer chez eux." Si selon l'équation d'Abbas et des siens on consentait aussi au retour des réfugiés, Israël serait immédiatement emporté. Dans ce cas, la paix ne signifie plus l'existence de deux centres de pouvoir, juif et palestinien, "vivant côte à côte dans la paix et la sécurité" selon la formu-le éculée, mais deux centres de pouvoir palestiniens tout court. Pour le dire autrement, dans la grille de lecture du plus "modéré" des Palestiniens, Mahmoud Abbas, il y aura la paix quand Israël aura disparu com-me État juif.

On peut comprendre Abbas qui n'a nul désir de ris-quer sa vie comme Anouar al Sadate dans une aven-ture qui priverait les siens du flot de dollars que lui rapporte chaque jour son conflit avec un adversaire providentiellement juif, c'est à dire propre à lui assu-rer d'extraordinaires soutiens dans le monde. La guerre perpétuelle avec les Juifs est le filon, la gran-de manne médiatico-politico-financière des Palesti-niens.

Les multiples préalables que Mahmoud Abbas oppo-se à toute négociation ont pour fonction de la rendre impossible, c'est-à-dire de prévenir tout risque de pressions le contraignant , qui sait, à signer un texte diabolique, la menace d’une fin définitive du conflit. Mais faute d'un texte de ce genre, le statut juridique de la Judée et de la Samarie demeurera celui d'une terre sans État ni maître, dédiée par la communauté internationale aux droits nationaux du peuple juif. C'est ce qui fonde la légalité des implantations israé-liennes au regard du droit international, une légalité opportunément rappelée par le rapport de la Com-mission Levy par ailleurs critique sur la gestion ac-tuelle des Territoires.

Attention aux chutes dans les locaux de sécurité palestiniens !

Elles sont parfois mortelles...

Non ce ne sont pas les prisons du Hamas qui sont sur le sellette. On vient d’y pendre haut et court trois hommes le même jour, ce qui aurait pu faire frisson-ner et même tempêter les sphères bobos et droit-de-l’hommistes de la vertueuse Europe. Rien de ce genre ne s’est produit, alors que c’était la seconde pendai-son collective de l’année. Attendons la troisième …

Non, il vient de se passer un évènement ordinaire mais plein d’intérêt au siège des services de rensei-gnement militaires de l’Autorité palestinienne à Ra-mallah, au cœur du « modéré-land » palestinien.

Omar Hussein Mansour, un homme de 49 ans, est mort lors d’une chute fâcheuse, après être passé par la fenêtre du troisième étage. Qui était-il ? Un officier de sécurité, ancien responsable de haut niveau, char-gé du département de prévention de la vente de ter-res aux Israéliens.

Il faut savoir que vendre une terre à un Israélien est punissable de la peine capitale en « Palestine ». Veil-ler au grain et sévir était le précédent job de Man-sour .

Il avait été arrêté trois semaines plus tôt pour colla-boration avec Israël. En vertu des accords d’Oslo, tous les responsables palestiniens devraient « collaborer » avec Israël pour promouvoir les objec-tifs des traités, mais à Ramallah, c’est un délit très grave.

Pire encore, si on lui reprochait accessoirement des faits de corruption, Mansour était aussi accusé d’a-voir trempé dans des transactions foncières avec des Israéliens.

Et il est mort défénestré. Sa famille accuse de meur-tre l’Autorité palestinienne. Mansour était en bon état psychologique et rien n’indiquait qu’il était tenté par le suicide On dit qu’une enquête va être diligen-tée...

Tout cela en dit long sur l’idéologie, les mœurs et la maturité démocratique de la « Palestine », le présu-mé État candidat à l’adhésion pleine et entière à l’O-NU, reconnu par plus de pays qu’Israël. Pire encore, la moitié des pays de l’Union européenne sont partisans d’une reconnaissance internationale sans passer par un processus négocié avec Israël. Cette attitude est partagée par de nombreux responsables français, bien présents dans tout l’éventail politique, mais sur-tout à gauche et à l’extrême gauche. Cependant, le président de la République s’est récemment démar-qué des positions de son parti en préconisant la re-cherche impérative d’un processus négocié avant la reconnaissance internationale de la « Palestine ».

Un peu de lucidité devrait amener les élites politiques et les Européens épargnés par l’idéologisation ab-miante, à se demander si les Palestiniens sont au-jourd’hui vraiment en mesure de mettre au monde autre chose qu’un État voyou.

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3 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7 Juillet 2012

"Il ne peut exister de structure politique de paix sans processus d'éducation à la paix"

« On leur enseigne la haine !» Interview d'Itamar Marcus, président de Palestinian Media Watch une ONG dédiée à la surveil-lance des média palestiniens .

Le directeur de Palestinian Media Watch : ceux qui aspirent à la paix "veulent croire à tout prix qu'il y a un interlocuteur côté palestinien"

NEW YORK - "Si ton ennemi annonce qu'il va te détrui-re, crois-le."

Tels étaient les mots prononcés par Itamar Marcus, fondateur et directeur de Palestinian Media Watch, prenant place près de Jonathan Mark, rédacteur en chef adjoint de The Jewish Week, sur l'estrade du forum de la 92eme rue à New York qui avait pour thème : com-ment le leadership de l'Autorité pa-lestinienne utilise la culture, l'éduca-tion et les médias pour influencer sa population.

Marcus présente régulièrement des preuves de l'incitation palestinienne devant la commission des affaires étrangères du Congrès américain et le Comité sénatorial des Appropriations, et prononce des conférences devant les parlementaires canadiens et euro-péens et les responsables internatio-naux de la sécurité.

Marcus, originaire de New York et aujourd'hui installé à Efrat, a fondé il y a 14 ans Palestinian Media Watch, une ONG consacrée à la diffusion du contenu factuel des médias palesti-niens. Son objectif est simple : "Avoir une idée réelle de ce qui se passe dans le monde palestinien."

Il se souvient des premières bandes enregistrées du discours de Yasser Arafat, alors qu'il travaillait pour le gouvernement israélien dans les années 1990. Au mi-lieu d'un "processus de paix" très photogénique, le dirigeant palestinien, s'exprimant à la télévision arabe et palestinienne, avait appelé au djihad, alléguant que tout accord avec Israël était "temporaire". Après avoir quitté le gouvernement, Marcus crée Palestinian Me-dia Watch. C'est là qu'il entreprend d'"enregistrer tou-tes les émissions de la télévision officielle palestinienne et éplucher quotidiennement les journaux palestiniens." Conclusion : une diabolisation permanente d'Israël et un déni obstiné du droit d'Israël à exister.

Une population empoisonnée par la propa-gande A l'occasion du sommet de Wye, en 1998, Marcus em-porte ses bandes dans ses bagages et les remet au président Bill Clinton. Peu de temps après, un comité israélien, palestinien et américain de négociation des-

tiné à traiter du problème de l'incitation est mis en place. Marcus est le représentant de la délégation israélienne, rôle qu'il va occuper jusqu'à l'élection d'Ehoud Barak à la tête du gouvernement.

"Il n'y avait aucun progrès significatif" avec les Palesti-niens, explique Marcus. "Ils enseignent à leurs enfants la haine contre les Juifs, et, au bout du compte, la vio-lence contre les Juifs et les Israéliens".

Mais de leur côté, les Pa-lestiniens "aiment à dé-peindre le conflit comme territorial, dissimulant par-là cette idéologie haineuse inquiétante."

Marcus reste en faveur d'un contact direct entre Israéliens et Palestiniens, ce qui, selon lui, favorise le respect et l'admiration pour Israël comme démo-cratie et partisan des droits de l'Homme. "Les Palestiniens étaient beau-coup plus proches de la paix avec Israël avant les Accords d'Oslo, c'est là la tragédie", affirme-t-il. "C'est à partir de l'incita-tion à la haine menée par l'Autorité palestinienne qu'un océan s'est formé."

Et Marcus de continuer : les chances de paix

étaient meilleures en 1996, au terme de décennies de contact avec des Israéliens. Selon un sondage, 78 % des Palestiniens considéraient alors Israël comme une démocratie et une force positive pour les droits de l'Homme.

Aujourd'hui, le fondateur de PMW est préoccupé par l'effet de l'enseignement de la haine et de la diaboli-sation sur une future solution pacifique avec l'Autorité palestinienne. Avec l'endoctrinement à la haine, la réussite-non seulement des négociations, mais de leur application - demeure un défi, selon lui. "La seule façon d'inverser la tendance de non-acceptation d'Israël", dit-il, c'est que les Palestiniens "abandonnent les mensonges, la délégitimation planifiée orchestrée par l'Autorité palestinienne et restaurent la vérité."

A la question sur la mise en place de nouveaux médias palestiniens plus honnêtes, Marcus rétorque que s'il existe des personnalités modérées au sein de l'AP, aucune d'entre elles n'est ac-

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4 Juillet 2012 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7

Plus je réfléchis à la situation de sécurité actuelle d'Israël, plus je la trouve bonne. Bien sûr ce n'est pas évident pour tout le monde. Les médias biaisent l'infor-mation, les universitaires prennent des libertés avec la réalité, et il y a ces campagnes visant à déclencher tou-tes sortes de sanctions. Naturellement, Israël est contraint de faire face à des menaces sur sa sécurité inconnues dans la plupart des états modernes. Malgré tout, à l'aune particulière d'Israël, les perspectives sont bonnes.

Apparemment, "le Printemps arabe" qui s'accompagne d'une brusque montée de l'islamisme révolutionnaire semble être une mauvaise chose. Cependant, quelles sont ses implications à court terme ? Le monde arabe s'est mis lui-même dans une gra-ve difficulté en s’installant dans une situation d'instabilité et de conflit interne au sein de chaque pays. Les affrontements inté-rieurs y perturbent les forces ar-mées et les systèmes économi-ques, réduisant sa capacité de lutter contre Israël. De fait, rien ne peut handicaper plus sure-ment le développement que les politiques menées par les Isla-mistes.

On ne peut pas s'attendre à ce que des régimes arabes englués dans des mutations internes aient très envie de lancer, sur la scène extérieure, des actions aventureuses contre Israël. C’est bien plus vrai que dans les décennies précédentes. Et même s'ils voulaient attaquer Israël, ils seraient moins efficaces car leurs sociétés sont perturbées, leurs armées affai-blies, leurs alliances incertaines, et parce que le soutien occidental ne leur serait pas acquis.

Tout pays arabe est susceptible d'être secoué par des poussées de violence intérieure, et de se trouver au centre de conflits, de désordres, et devenir le siège d’u-ne régression socio-économique pour des années, peut-être même pour les décennies à venir.

Les Occidentaux vont être décillés par la paralysie des réformes, l'oppression grandissante des femmes, et les vis-à-vis souvent peu recommandables engendrés par l’islamisme. Certes, la gauche occidentale se fait une image romantique de l’islamisme. Mais ceux qui pen-sent que ces régimes sont plus séduisants qu'Israël vont être moins nombreux à mesure que s'épanouiront des mouvements que le marxisme caractérise comme "clérico-fascistes".

D'ailleurs, l'année dernière a été un désastre pour les ambitions régionales de la Turquie et de l'Iran. Du fait de leur essor en Libye, en Tunisie, en Égypte, et en Sy-rie, les mouvements islamistes arabes sunnites n'ont pas eu besoin de se tourner vers des Turcs non-arabes

ou des Perses qui ne sont ni Arabes ni sunnites.

L'influence de la Turquie est limitée au nord de l'Irak et à l'opposition syrienne, avec notamment l'appui de l'administration d'Obama,. Et si la Syrie devenait isla-miste sunnite ou abritait un régime démocratique plus modéré, Damas n'éprouverait très vite plus aucun ap-pêtit d'une tutelle turque.

De son coté, l'Iran a perdu pratiquement toute base musulmane non chiite, notamment celle que représen-te le Hamas. Encore une fois, les islamistes arabes sun-

nites ne se placeront pas sous direction iranienne au moment où les pays arabes sunnites ne veulent pas céder l'hégémonie sur "leur" Moyen-Orient à Téhé-ran.

Par conséquent, le grand conflit moyen-oriental de l'époque à venir opposera les sunnites aux chiites et non pas les Arabes aux Israéliens. C'est pourquoi des conflits en série ont éclaté aux frontières des mondes sunnite et chiite, qui désirent l'un et l'autre s'assurer le contrôle du Liban, de la Syrie, de l'Irak, et de Bahreïn.

En outre, la guerre civile en Syrie met ce pays à genoux et conti-nuera à le paralyser pendant un certain temps. Quand le vacarme cessera, le nouveau gouverne-ment quel qu'il soit mettra du

temps avant de remettre à flot cette épave. D’autant qu’il devra régler les oppositions entre les divers grou-pes ethno-religieux, et rebâtir des forces armées. Au Liban, un Hezbollah dominant, désireux de maintenir son pouvoir, inquiet du destin de son tuteur syrien, ne voudra pas se confronter à Israël.

De même, les régimes traditionalistes survivants, qu’il s’agisse de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie, ou des cinq Émirats du Golfe, savent que pour eux, la menace principale vient de l'Iran et des islamistes révolution-naires de l'intérieur, et non pas d’Israël. En fait, ils réali-sent qu'Israël constitue pour eux une sorte de protec-tion puisqu'il s'oppose aussi à ceux qui veulent leur mettre la tête sur le billot.

Un point extrêmement important est à noter : les Ara-bes dans leur ensemble, particulièrement les Palesti-niens, ont gâché une occasion unique d’exploiter à fond le soutien américain et d'élargir les fissures appa-rues entre Washington et Jérusalem aux dimensions d’un gouffre profond. S'ils avaient su collaborer avec elle, ils auraient vu que l'administration Obama était prête à devenir le gouvernement le plus activement pro-palestinien de l'histoire de l’Amérique. Elle aurait exigé davantage de concessions au bénéfice de l'Auto-rité palestinienne (AP), et exercé sur Israël des pres-sions sans précédent.

Israël est en bonne forme, même si l’on entend souvent le contraire

par Barry Rubin, éditorialiste, professeur et directeur des Instituts de recherche Gloria et Meria

Barry Rubin

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Israël est en bonne forme… (suite)

5 Juillet 2012 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7

Au lieu de d’agir avec habileté, ils ont refusé de coopé-rer avec Obama et rejeté ses initiatives. L'AP a gaspillé le mandat d'Obama tout entier en refusant ne fut-ce que négocier avec Israël. Arrachant la défaite des mâ-choires de la victoire, l'AP a montré à plusieurs reprises au gouvernement des États-Unis que c’était elle qui, des deux parties en présence, était la plus intransigean-te. Et même si les responsables américains ne l'admet-tront jamais publiquement, c’est pour cela qu’ils ont dû abandonner leur projet.

Je ne dresse pas cette liste pour me réjouir du malheur d’autrui, même de ceux qui nous sont hostiles, mais parce que leurs peuples sont les vraies victimes de leurs agissements. Ces malheurs sont le résultat des déci-sions qu'ils ont prises. C'est la réalité du Moyen-Orient d’aujourd'hui.

De l'autre côté, il y a eu les succès spectaculaires d'Israël en termes de progrès économique. Le pays est devenu un leader mondial dans les hautes technolo-gies, la médecine, la science, les ordinateurs, et dans d'autres domaines. Il a noué de nouveaux liens en Asie. La découverte de gaz naturel et de gisements de pétro-le sont la promesse d'un afflux massif de financements dans les prochaines années.

Et en dépit des différends internes traditionnels (protestations sociales, débats préliminaires sur les étudiants en religion, méchante agitation autour de certaines personnalités, et scandales mineurs de cor-ruption), Israël est fondamentalement un pays stable et uni. L'idée que l’absence d’une paix officielle avec les Palestiniens représente une menace pour ce pays est un sujet de spéculation en Occident, mais s'avère sans pertinence dans la réalité.

Naturellement, il y a des menaces: l'Iran avec des ar-mes nucléaires opérationnelles, l'Égypte ouvrant les hostilités. Mais dans ces deux cas la menace n'est pas actuelle et il y a des facteurs qui jouent en sens contrai-re. Dans le cas de l'Iran, il s'agit des pressions externes et des problèmes de mise au point des armes recher-chées; en ce qui concerne l'Égypte, l'armée et le rap-port des forces acculent les islamistes radicaux dans les cordes. Et puis s'il y a conflit, Israël peut bien se défen-dre.

Les éditorialistes étrangers ne l'admettront jamais ; les correspondants étrangers évoqueront un risque d’apo-calypse. Néanmoins Israël et sa sécurité sont en bonne forme.

Jewishpress.com, le 13 juillet 2012

tuellement au pouvoir. Et de rappeler que 17 comités se rencontraient régulièrement pour des négociations de paix avant les Accords d'Oslo et la première Intifa-da. Mais quand un membre de l'équipe de négociation palestinienne révélait qu'il avait enjoint à ses propres enfants de répondre aux questions-test honnêtement - à ne pas appeler les Juifs "le diable", comme leur professeur le leur enseignait - il était immédiatement remplacé.

"Les Palestiniens étaient beaucoup plus proches de la paix avec Israël avant les Accords d'Oslo".

"La population est tellement empoisonnée par la pro-pagande haineuse et la terreur", note Marcus. "Il y a de la souffrance des deux côtés - les Palestiniens ne se rendent pas compte que leur propre leadership est à blâmer. Ils annihilent la vérité et la remplacent par de la haine."

Ministre de la Défense ou de la Guerre ? Pour Marcus, la seule façon de remédier à cette situa-tion intenable est que l'Occident gèle le financement de l'Autorité palestinienne, ne donne pas un "centime d'aide financière et n'apporte pas de soutien diplomati-que tant que les structures de la haine restent en place." Il reconnaît que l'Autorité palestinienne "devra passer par une période de crise. Si le monde occidental conti-nue de financer un gouvernement corrompu, il n'y a pas d'avenir... Ils prétendent que [Mahmoud] Abbas est un modéré alors qu'il rend hommage aux terroristes".

"Il ne peut exister de structure politique de paix sans processus d'éducation à la paix", observe-t-il encore.

Le discours est aussi important que l'appareil adminis-tratif d'État.

Marcus attire l'attention sur les termes employés par les médias palestiniens : le ministre israélien de la Dé-fense est le "ministre de la Guerre," les Forces de dé-fense israéliennes, "les Forces de l'Occupation", et les terroristes palestiniens sont des "combattants de la résistance".

"C'est presque si pénible, si douloureux, que nombre d'Israéliens et de Juifs américains refusent d'y adhérer pleinement", ajoute-t-il. Ceux qui aspirent à la paix "veulent à tout prix croire qu'il existe un interlocuteur côté palestinien. Quand vous voyez que dans les chan-sons, les villes de Tel-Aviv et Haïfa sont palestiniennes, ou quand vous voyez la diabolisation des Juifs et la dé-légitimation d'Israël et de l'histoire juive, si l'on admet que c'est là la culture officielle de l'AP, alors il n'y a au-cun espoir".

Les membres de l'équipe de PMW passent à la loupe tous les médias palestiniens. Mais leur but est égale-ment d'étudier la société, la culture et l'éducation pa-lestiniennes, et de "garder un doigt sur le pouls du lea-dership et sur ce qu'il enseigne aux enfants", précise Marcus. "Après plus d'une génération d'endoctrinement à la haine, seulement 7 % des adolescents palestiniens acceptent le droit d'Israël à l'existence. Si Israël refuse de le comprendre, c'est grave."

"Éduquer les enfants palestiniens à la haine, c'est leur voler leur avenir", conclut-il.

Par Maxine Dovere, Jerusalem Post du 29 mai/4 juin 2012

Suite de l’interview d’Itamar Marcus

« On leur enseigne la haine »

Page 6: Un autre regard sur le Proche-Orient

6 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7

Occupation, colonisation ? Légalité de la présence israélienne en Judée et Samarie

Le rapport Edmond Levy

Rapport de la commission sur le statut des constructions en Judée et en Samarie, juillet 2012

Traduction de l'anglais: Pour un autre regard sur le Proche-Orient

Juillet 2012

Présentation Une violente controverse a accompagné en Israël l'évacuation de l'implantation Oulpana suite à un arrêt définitif de la Cour Suprême. Pour asseoir ses décisions, le gouvernement Netanyahou a deman-dé à une Commission de trois grands juristes israé-liens, Edmond Levy, Alan Baker et Tehiya Shapira, de lui fournir un éclairage juridique sur le statut des implantations de Judée et de Samarie, et sur le droit dont elles relèvent.

La Commission Lévy, du nom de son président, a d'abord constaté, et c'était assez facile à établir, que la présence israélienne en Judée et en Samarie n'est en aucune manière une "occupation" du point de vue du droit international, et qu'en conséquence les Conventions internationales relatives à l'occupa-tion n'ont aucune vocation à régir cette présence. La Commission porte ensuite un diagnostic assez sévère sur les politiques et les pratiques inefficaces, brouillonnes, informelles et parfois illégales, qui dominent encore dans la zone administrée par

Israël de Judée et de Samarie. Une brève citation en atteste: ".. le tableau de l'activité d'implantation israélienne en Judée et en Samarie que nous avons observé ne correspond pas au comportement d'un État fier de lui et pleinement investi dans le respect du droit..."

Les recommandations de la Commission veulent d'abord simplifier et accélérer les procédures de pri-se de décision, tout simplement pour faciliter la vie des gens dans cette zone. Mais surtout la Commis-sion insiste sur l’importance de la primauté du droit et demande aux autorités israéliennes et à l'admi-nistration de veiller avant tout au strict respect de la loi. C'est justement sur la base de la légalité de la présence israélienne en Judée et en Samarie que l'on peut fonder solidement une démarche de per-fectionnement d'un État de droit israélien exigeant, même si le Moyen-Orient environnant, enlisé dans l'arbitraire, le fanatisme et parfois la barbarie, livre dans son ensemble un tableau monstrueux du point de vue du droit et des libertés.

Ayant pris en compte les termes de référence du mandat de la Commission, à la lumière de ce que nous avons en-tendu, et du matériel considérable qui nous a été présenté par un large échantillon d'organismes, nous formulons les conclusions et les recommandations suivantes:

Notre conclusion fondamentale est que, du point de vue du droit international, les lois ordinaires relatives à "l'occupation" qui sont consignées dans les Conventions internationales ne sont pas applicables aux circonstances historiques et juridiques particulières de la présence d'Israël en Judée et Samarie depuis des décennies.

De plus, les dispositions de la 4ème Convention de Genève de 1949 en matière de transfert de population ne peuvent être considérées comme applicables, et n'ont pas été conçues pour s'appliquer à des activités comme les im-plantations d'Israël en Judée et en Samarie.

Donc, en vertu du droit international, les Israéliens ont le droit de s'installer en Judée et en Samarie, et la création d'implantations ne peut être considérée comme illégale en soi.

En prenant en considération les autres questions soule-vées, nos recommandations sont les suivantes:

I - Le gouvernement devrait clarifier sa politique sur les implantations israéliennes en Judée et en Samarie pour prévenir les interprétations erronées ou excessivement "créatives" de ses décisions à l'avenir. Nous préconisons à cette fin que ces décisions gouvernementales obéissent aux principes suivants:

A) Toute nouvelle implantation en Judée et en Samarie ne pourra être établie qu'à la suite d'une décision gouverne-mentale ou d'une commission ministérielle dûment auto-

risée.

B) Les constructions réalisées dans les limites d'une im-plantation existante ou à venir, ne nécessiteront pas de décision de niveau gouvernemental ou ministériel mais elle devront être approuvées par les autorités de planifica-tion et de zonage après qu'elles se soient assuré que les constructions projetées ne sont pas contraires aux pro-grammes d'urbanisation en vigueur dans le lieu en ques-tion

C) L'extension d'une implantation existante au-delà de l'aire de sa juridiction ou au-delà de l'aire prévue dans le plan d'urbanisation en vigueur, exigera une décision du ministère de la défense, communiquée au premier minis-tre, avant l'engagement des étapes suivantes: élaboration de la planification et démarrage de la construction.

II – En ce qui concerne les implantations de Judée et de Samarie établies sur des terres d'État ou sur des terres achetées par des Israéliens avec l'assistance d'autorités officielles comme la Division des Implantations de l'Orga-nisation sioniste mondiale ou le ministère du logement, et qui ont été considérées comme "non autorisées" ou "illégales" parce qu'elles ont été établies sans décision formelle du gouvernement , notre décision est que l'éta-blissement de ces implantations a été réalisé en connais-sance de cause, avec les encouragements et l'accord taci-te du plus haut niveau de la hiérarchie politique –ministres du gouvernement et premier ministre- et que ces élé-ments constituent un accord implicite.

En ce qui concerne ces implantations, comme celles qui ont obtenu une décision gouvernementale mais sans une définition de leur juridiction municipale, ou sans que les

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Occupation, colonisation ? Légalité de la présence israélienne en Judée et Samarie (suite)

Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7

procédures de planification et de zonage aient été ache-vées, et qui de ce fait ont été qualifiées de "non autorisées" ou "d'illégales", les procédures exceptionnelles à effectuer peuvent être exécutées de la façon suivante:

a. L'aire de la juridiction municipale de chaque implan-tation , si elle n'est pas définie, doit être déterminée par un ordre spécifique, prenant en pleine considéra-tion la croissance naturelle à venir;

b. Les blocages administratifs imposés aux autorités de planification et de zonage doivent être immédia-tement levés, de façon que ces autorités puissent réaliser leur travaux d'examen des plans qui leur ont été soumis par chaque implantation sans que soit nécessaire une approbation supplémentaire du ni-veau politique;

c. En attendant l'aboutissement de ces procédures et l'examen d'opportunité des permis de construire en bonne et due forme, nous suggérons à l'État de ne pas mettre à exécution les ordres de démolition, puisque ce sont ces blocages qui ont conduit à la situation actuelle;

d. Pour éviter toute ambigüité, nous soulignons que toutes les implantations, y compris celle qui sont approuvées dans le cadre proposé ici, pourront à l'avenir étendre leurs limites pour répondre à leurs besoins, au premier chef ceux de la croissance natu-relle, sans nécessité d'une décision de niveau minis-tériel ou gouvernemental, si l'extension projetée est localisée à l'intérieur de la juridiction de l'implanta-tion, à l'intérieur du plan d'urbanisation en vigueur, et si elle reçoit l'approbation des autorités de plani-fication et de zonage.

e. Les implantations établies entièrement ou partielle-ment sur une terre dont le statut est en cours d'exa-men pour savoir s'il s'agit d'une terre publique ou privée, doivent être considérées comme des implan-tations dont le statut légal est en cours d'établisse-ment. La plupart de celles-ci ont été créées depuis des années et il est donc nécessaire d'accélérer le processus d'établissement de la propriété dans tou-tes les zones de Judée et de Samarie et de l’achever dans un délai fixé au préalable, et à cette fin il faut éventuellement utiliser l'assistance d'organismes externes. En attendant l'aboutissement de cette démarche, le développement de toutes les implan-tations devra se poursuivre en fonction de la nature de la propriété sur la terre, dans le cadre que nous proposons.

f. Dans l'hypothèse où il existe des revendications contradictoires sur une terre, il est pertinent d'adop-ter des politiques prévoyant un examen minutieux de ces revendications par un tribunal compétent en la matière, avant toute décision d'État d'évacuation ou de démolition. Cette attitude est aussi nécessaire en ce qui concerne les revendications d'achat anté-rieur, ou de prescription, ou quand les possesseurs agissent de bonne foi. En attendant ces décisions judiciaires, les administrations d'État doivent rece-voir les instructions nécessaires pour éviter de pren-dre position dans des conflits relatifs à la terre et d'adopter des mesures irréversibles comme l'éva-

cuation ou la démolition de construction établies sur les propriétés contestées.

g. À cette fin et pour faciliter l'accession des résidents aux tribunaux nous suggérons la création de juridic-tions dédiées à l'adjudication des terres disputées en Judée Samarie, ou alors l'extension de la juridiction des juges du district de façon à leur permettre d'ins-truire dans leurs tribunaux les conflits relatifs à la terre en Judée et en Samarie.

h. Il est nécessaire d'inscrire dans la législation sur la sécurité un droit de consultation par les citoyens des banques de données administrées par des organis-mes officiels dont l'Administration civile, pour ce qui touche aux droits sur la terre en Judée et en Sama-rie.

i. En ce qui concerne « L'instruction sur l'usage exces-sif de terres privées » nous pensons que cette ins-truction doit être annulée. Dans l'hypothèse où il serait décidé de la maintenir, nous proposons qu'elle soit amendée de façon que toute décision d'une Commission d'appel ait le statut non d'une recom-mandation mais d'une obligation pour la Direction de l'Administration civile qui mettra en œuvre cette décision. La Direction de l'Administration civile et les autres parties intéressées pourront faire appel des décisions des Commissions d'appel devant une juridiction des questions administratives dont la décision sera définitive. Nous proposons que cette procédure soit aussi appliquée aux autres décisions des Commissions d'appel, en particulier aux déci-sions relatives aux « Premiers enregistrements » de terres en Judée et en Samarie

j. La composition des Commissions d'appel doit être doit être modifiée. Elles sont actuellement confiées à des officiers de réserve sans formation juridique qui sont nécessairement perçus comme subordon-nés ou même sous les ordres de la Direction de l'Ad-ministration civile. Pensons que cette situation n'est pas saine et nous recommandons donc que les Com-missions d'appel soit composées de juristes compé-tents, ce qui devrait contribuer à faire percevoir ces Commission d'appel comme des corps indépendants agissant selon leurs conclusions propres.

k. La « Procédure de traitement des conflits portant sur les terres privées » doit être annulée. De tels conflits doivent être traités par un organe de nature judiciaire.

l. La législation de sécurité doit être modifiée pour permettre à des Israéliens d'acheter directement des terres en Judée et en Samarie, sans passer par une entreprise enregistrée dans la zone. Nous recom-mandons aussi que les procédures de « Premier en-registrement » des droits sur la terre soient accélé-rées pour s'achever dans des délais fixes et raisonna-bles.

m. L'administration civile doit recevoir des instructions lui indiquant qu'il n'y a absolument aucune interdic-tion dans les limites d'une implantation, de réaliser de nouvelles constructions sur des terres initiale-ment saisies en vertu d'un ordre militaire et que les requêtes à ce sujet ne doivent inter- Suite p. 8

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venir qu'à l'étape de la planification

n. Nous recommandons aussi d'accélérer la planifica-tion et les procédures déclaratives relatives à la préservation de la nature et des parcs dans toutes les zones de Judée et de Samarie sous responsabi-lité israélienne.

Pour conclure, nous désirons souligner que le tableau de l'activité d'implantation israélienne en Judée et en Sama-rie que nous avons observé ne correspond pas au compor-tement d'un État fier de lui et pleinement investi dans le respect du droit.

En conséquence, nous serons satisfaits de notre travail si à l'issue de ce rapport, le message diffusé indiquera que nous ne sommes plus à l'étape de la formation ou de la création de notre État, une époque où les choses étaient faites de façon informelle ou arbitraire.

Les défenseurs des implantations, même aux niveaux poli-tiques les plus élevés, doivent intérioriser et comprendre que toute action en la matière ne peut être entreprise qu'en accord avec la loi. De même les organes officiels gouvernementaux doivent agir avec célérité et esprit de décision pour réaliser leur mission d'assurer que la loi est dûment observée.

Rapport Edmond Levy (suite et fin)

Occupation, colonisation ? Légalité de la présence israélienne en Judée et Samarie

I - PREMIÈRE RECONNAISSANCE INTERNATIONA-LE DES DROITS NATIONAUX JUIFS SUR LA PALES-

TINE

La prescription de la SDN, dans les années 20 du siècle dernier, visant à établir en Palestine un foyer national juif est la base légale de la présence juive actuelle dans le périmètre de ce foyer. Pour la communauté interna-tionale, les Juifs comme peuple, ne sont donc pas des étrangers dans cette région, contrairement à tout « occupant » qui est nécessairement un étranger. Au contraire il leur est reconnu sur place "des droits histori-ques".

A l'initiative des Britanniques, le périmètre du foyer na-

tional prévu en 1920 est amputé de ce qui deviendra la Transjordanie puis la Jordanie, soit 77% de sa superficie. La Palestine juive, officiellement définie le 24 juillet 1922, se réduit alors à la bande de terre entre le Jour-dain et la Méditerranée, soit Israël et les anciennes Ju-dée et Samarie. La présence juive est légale dans toute cette zone à partir de cette date.

La disparition de la SDN et son remplacement par l'ONU ne révoque pas ces droits. L'article 80 de la Char-te de l'ONU (1945) reconduit tous les droits acquis sous le régime de la SDN. Un avis de la Cour Internationale de Justice du 21 juin 1971 confirme explicitement cette reconduction des motifs qui ont présidé au mandat bri-

Le périmètre du foyer national juif et son évolution depuis le Mandat britannique

Le rapport Levy a soulevé une véritable tempête en Occident, en Israël, chez les pro-palestiniens et même chez certains amis d’Israël. Bien que son objet portait sur des questions très concrètes relatives aux implanta-tions, il a osé affirmer la légalité de ces implantations au regard du droit international, et l’inapplicabilité de la 4ème Convention de Genève relative à « l’occupation ». Visiblement, beaucoup de monde considère que les Israéliens, les Juifs, sont des étrangers en Judée et en Sa-marie, qu’ils n’ont rien à faire dans ces anciennes provinces sauf réveiller un passé antique, définitivement en-foui. On peut alors les qualifier « d’occupants » ou de « colonisateurs », les pires anathèmes de notre époque. On trouvera ci-dessous un bref rappel des fondements légaux de la présence juive en Judée et en Samarie, de l’articulation des droits que la communauté internationale lui a reconnus à de multiples reprises, de leur défor-mation par le mouvement de l’histoire, et de leur pérennité.

Considérants de la résolution de la Conférence de San Remo repris dans le Mandat britannique

"Considérant que les principales puissances alliées ont, en outre, convenu que le mandataire serait responsable de la mise à exécution de la déclaration originairement faite le 2 novembre 1917 par le gouvernement britannique et adoptée par lesdites puissances, en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, étant bien entendu que rien ne sera fait qui puisse porter préjudice aux droits civils et religieux des communau-tés non juives en Palestine, non plus qu'aux droits et au statut politique dont jouissent les Juifs dans tout autre pays ;

Considérant que cette déclaration comporte la reconnaissance des liens historiques du peuple juif avec la Pa-lestine et des raisons de la reconstitution de son foyer national en ce pays…"

Conférence de San Remo du 1920, puis Mandat britannique du 24 juillet 1922

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tannique.

Pour résumer :

En 1920 et 1922, la communauté internationale reconnait les Juifs comme un peuple;

Elle leur reconnait des droits nationaux sur la Pa-lestine du fait de liens historiques antiques, et un droit d'établissement;

Ces droits s’exercent sur toute la rive occidentale du Jourdain, Judée et Samarie comprises.

II - LES DROITS NATIONAUX POST MANDATAIRES DES JUIFS SUR L'ANCIENNE PALESTINE JUSQU'À

OSLO

Le Mandat s'achève le 14 mai 1948. Israël est créé le même jour et il sera ad-mis à l'ONU le 3 mai 1949, ce qui para-chève son statut d'État de plein droit dans le concert des nations.

Mais deux circonstances vont défor-mer le péri-mètre géo-graphique de l'exercice des droits natio-naux du peu-ple juif.

Première circonstance: la guerre d'indépendance (mai 1948- janvier 1949)

A l'issue de la guerre, la Jordanie occupe les anciennes Judée et Samarie, et opère un nettoyage ethnique de toute présence juive.

Les Arabes ont insisté lors des négociations d'armistice, pour que les lignes de démarcation militaires (lignes de 1949) ne puissent en aucun cas être assimilées à des frontières internationales.

C'est ainsi que l'accord d'armistice israélo-jordanien du 3 avril 1949 (art 2 alinéa 2) stipule que : "Aucune des dispo-sitions prévues dans le présent accord ne peut en aucune façon préjuger des droits, des revendications et des posi-tions de l'une des parties dans le règlement pacifique final de la question de Palestine, les dispositions du présent accord étant exclusivement dictées par des considérations militaires" Pour lever toute ambigüité, la formule est

réitérée à l'article 4 alinéa 9 du même texte.

La Jordanie décida d'annexer les deux provinces conqui-ses en 1949. Cette annexion fut reconnue par deux pays seulement, le Royaume uni et le Pakistan. Elle perdit toute force juridique du point de vue du droit internatio-nal quand la Ligue arabe récusa à son tour l’annexion jordanienne.

Faute d'un nouveau statut reconnu de provinces an-nexée au royaume de Jordanie, les anciennes Judée et Samarie relevaient du régime juridique antérieur, celui d'une terre dédiée à l'exercice des droits nationaux du peuple juif, où ce dernier a un droit d'établissement.

Mais si ce droit antérieur demeurait, il était virtuel, ne pouvant pas s'exercer du fait de l'occupation jordanien-ne.

S e c o n d e circonstan-ce : la guer-re des Six-jours

Israël prend le contrôle du Sinaï, du Golan et de la Judée et de la Sama-rie en juin 1967. Le Si-naï et le Go-lan sont alors des t e r r i t o i r e s o c c u p é s . Israël com-me incarna-tion étatique du peuple

juif n'a pas de droits spécifiques: sur le Sinaï ou le Golan. Sa présence se justifie par la légitime défense et par l'absence d'un traité mettant fin au conflit. Le traité de paix passé en 1979 avec l'Égypte entrainera naturelle-ment la restitution du Sinaï.

Mais suite à la défaite jordanienne, la Judée et la Sama-rie retrouvent leur régime juridique antérieur à l'invasion de 1948/49, celui d’une terre incluse dans le périmètre d’exercice des droits nationaux juifs. Les droits de San Remo suspendus par l'épisode jordanien sont à nouveau applicables sur le terrain.

La résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU de 1967 exige d'Israël le retrait de "certains territoires", contrairement à la lecture française d'un retrait de "tous les territoires", mais elle lie tout retrait à une condition explicite : "La fin de toute revendication et de l'état de belligérance, la reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de tous les états de la région ainsi que de leur droit de vivre

Le périmètre du foyer national juif et son évolution depuis le Mandat britannique (suite)

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Le périmètre du foyer national juif et son évolution depuis le Mandat britannique (suite et fin)

en paix dans des frontières sures et reconnues, sans menace de recours à la force." (art 1 , ii). Cette condi-tion a été remplie dans le cas de l'Égypte à qui le Sinaï a été restitué, mais pas dans le cas du Golan.

La résolution 242 (22 nov. 1967), comme sa copie la résolution 338 (22 oct. 1973), ne rend pas illégale la présen-ce israélienne en Ju-dée et en Samarie pour deux raisons:

- la condition de paix, de reconnaissance et de frontières sures n'est pas réalisée

- surtout, la Judée et la Samarie qui ne sont restituables à aucune entité légitime, relè-vent toujours des mo-tifs de la résolution de San Remo et du man-dat britannique, com-me partie du foyer national juif.

De ce fait la présence juive ne peut pas être q u a l i f i é e "d'occupation" ni de "colonisation" au re-gard du droit interna-tional car les juifs ne sont pas des "étrangers" dans ce périmètre, mais des "nationaux".

III - LES DROITS NA-TIONAUX DES JUIFS SUR LA JUDÉE ET LA SAMA-

RIE À L'ISSUE DES ACCORDS D'OSLO

Les droits reconnus au peuple juif dans le cadre de San Remo et du Mandat britannique sont impactés par la législation d'Oslo.

La "Déclaration de Principes" de 1993 prévoit que la question des implantations est renvoyée aux discus-sions sur le statut final. En attendant, aucun texte ne stipule une quelconque restriction des constructions d’un coté comme de l’autre. Cependant l'idée même de négociation d'un statut final ouvre la possibilité d'une renonciation partielle ou totale aux droits rela-tifs au foyer national juif. Les revendications israélien-nes et palestiniennes étant contradictoires, ces terri-toires deviennent des "territoires disputés", en l'atten-te d'un compromis négocié.

Par ailleurs, l'accord intérimaire de 1995 (Oslo II) défi-nit des zones géographiques administrées par les Pa-lestiniens (les zones A et B) et une zone administrée

par les Israéliens (la Zone C). Dans les zones A et B le droit d'établissement issu de San Remo ne s'applique plus, Israël y ayant renoncé par traité. Par contre, dans la zone C ces droits antérieurs s'exercent légitime-

ment, dans le cadre de la légalité et des op-tions politiques israé-liennes.

La présence juive et le droit de s'établir en Judée et en Samarie, réduits à ce périmètre, demeurent donc conformes au droit international. Les c o n c e p t s "d'occupation" et de" colonisation" appli-qués à un peuple re-connu à plusieurs re-prises dans l'histoire comme ayant un lien historique et des droits sur ces territoires, sont dépourvus de toute signification du point de vue du droit, mais ils en ont beaucoup comme vecteurs idéo-logiques et diffama-teurs.

Si le statut juridique de la Judée et de la Sama-rie n'est pas réglé au-jourd'hui encore, c’est du fait des refus arabes de reconnaître l'État juif sur une portion quelconque de l'an-

cienne Palestine.

Les Arabes ont refusé le partage de la Commission Peel de 1937

Ils ont refusé le plan de partage de l'ONU de 1947

Ils ont refusé que l'accord d'armistice d'avril 1949 devienne un traité de paix instituant des frontières (d’où serait issu un nouveau statut juridique du territoire attribué à la partie arabe)

Ils ont opposé à Khartoum en 1967 un triple non au compromis suggéré par la résolution 242 du Conseil de sécurité

Ils ont refusé les offres de paix de Barak/Clinton (2000 et 2001) et de Olmert (2008)

Ces refus réitérés sur des décennies ont abouti à figer le statut des Territoires tel qu’il est consigné dans des textes du début du 20ème siècle, légalisant la présen-ce juive actuelle dans cet espace.

Jean-Pierre Bensimon

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11 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7 Juillet 2012

En compagnie de la Turquie, l'administration Obama a pris l'initiative d'un Forum mondial du contre terrorisme. L'intention, louable dans son principe, est de coordon-ner les politiques anti terroristes dans une stratégie collective à long terme visant à combattre l'idéologie des groupes terroristes et tarir leur sources de finance-ment.

Au début juin, Ahmet Davotoglu, le ministre turc des affaires étrangères co-présidait à la réunion inaugurale du forum au début juin en compa-gnie de Hillary Clinton. Le petit monde de la diplomatie internatio-nale sait bien que Davotoglu est le plus anti occidental des islamistes turcs. A ses cotés Hillary Clinton a énuméré les pays menacés par le terrorisme, mentionnant l'Afghanis-tan, le Pakistan, le Mali, la Somalie, le Yémen, le Nigéria, le Maghreb, la Turquie et l'Europe. Mais pas Israël, absent de sa liste comme le Hamas et le Hezbollah, ces groupes dédiés à l'annihilation de l'état juif et experts créatifs de la barbarie terroriste contemporaine.

En juillet, le Forum se réunissait à nouveau, en Espa-gne cette fois. Israël en était toujours exclu. Et la sous-secrétaire d’état américaine, Maria Otero, persistait dans son discours intitulé « Victimes du terrorisme » à ignorer le terrorisme subi par Israël et à déplorer ses ravages au Pakistan, en Ouganda, en Indonésie, en Espagne, etc.

Israël, première cible du terrorisme et sans doute le meilleur expert du combat anti terroriste au monde, a été barré deux fois de suite du Forum mondial, mais le Pakistan, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie ou l'Algérie, etc. étaient clairement sollicités pour occuper les fonctions honorables de co-fondateurs du Forum. Autant de pays dont il est difficile de dire s'il est plus important pour eux de combattre le terrorisme chez eux, quand il leur pose un problème, ou de l'organiser et le financer massivement en tant qu'instrument ordi-naire de leurs stratégies internationales.

Des parlementaires américains se sont bien sûr éton-nés de l'exclusion quelque peu scélérate d'Israël. Il y a eu débat, lettre officielle, et questions aux responsa-bles. L'administration Obama a fourni des explications emberlificotées et sans consistance tant il est difficile de justifier un déni de réalité.

Il faut dire qu'une décennie auparavant Georges Bush II avait défini cette étrange ligne de conduite, juste après

le 11 septembre. Sa grande stratégie de guerre contre le terrorisme mondial était clairement fondée sur le découplage du terrorisme en général et du terrorisme palestinien. On pouvait parler de terrorisme quand les cibles étaient américaines, européennes, ou de toute autre nationalité, mais pas si elles étaient israéliennes.

Les raisons de Bush étaient simples: les gouvernements qu'il voulait en-traîner dans le combat contre le ter-rorisme international, l'Arabie saou-dite en premier, étaient justement les principaux sponsors du terroris-me palestinien. Ils ont donc exigé et obtenu de lui que le terrorisme pa-lestinien, quelle que soit son hor-reur, soit épargné par la grande guerre américaine et par là légitimé dans une certaine mesure.

Le couple Obama/Clinton agit dans le même esprit que Bush II. Tous deux savaient que la Turquie n'ac-cepterait pas de recevoir Israël dans

un tel forum, ouvert dans sa capitale. De nombreux autres pays pressentis leur avaient indiqué qu'ils récu-seraient toute participation israélienne. L'Amérique a donc poursuivi en toute connaissance de cause cette chimère suprême : combattre le terrorisme internatio-nal en compagnie des principaux instigateurs du terro-risme international.

Ce qui est le plus significatif dans ce misérable épisode, c'est l'incapacité de l'Occident représenté par l'Améri-que d'affirmer clairement que le terrorisme est porté à bout de bras par des États, en particulier ceux de l'Or-ganisation de la Conférence islamique (OCI) et d'impo-ser sa volonté à ces États instigateurs de la sauvagerie de notre temps. La fermeté laisse place à la vieille pra-tique de l'apaisement dans l'espoir d'une chimérique collaboration, reçue comme une faveur.

Il faut savoir comment les pays courtisés par Obama conçoivent le combat anti terroriste. Il existe une Convention de l'OCI pour le combat contre le terroris-me international. Elle exempte de la qualité de "crimes terroristes" divers combats comme " la lutte armée contre l'occupation étrangère, l'agression, le colonialis-me dans un but de libération et d'auto-détermination." De leur coté, les Émirats arabes unis ont été chargés par le Forum de créer un "Centre d'excellence contre l'extrémisme violent". Leur représentant à l'ONU disait en 2010 vouloir lutter contre toutes les formes de ter-rorisme, "y compris le terrorisme d'État". Résumons: les alliés anti terroristes d'Obama sont résolus à soutenir

Les hoquets de l’Occident face au terrorisme mondial Quand l'Amérique d'Obama et de Clinton ne se grandit pas

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12 Juillet 2012 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7

officiellement quasiment toutes les formes de terro-risme contre Israël et l'Occident en général.

C'est avec ce genre de politique et ce genre d'alliés que la lèpre terro-riste et jihadiste gagne tous les jours du terrain. L'Irak est sortie du giron occidental, et l’on s'apprête à rendre aux Talibans leurs bases afg-hanes de lancement de la guerre sainte tous azimuts. Au cœur de l'Afrique , avec l'Aqmi, Ansar Dine et les groupes nigériens, une im-mense menace terroriste est en train de prendre corps. Elle est d'au-tant plus patente que les printemps arabes ont dégagé une voie royale pour le vieil isla-misme des Frères musulmans (d'où est issue Al Qaï-da) et que derrière les Frères les radicaux salafistes fourbissent leurs armes et sont prêts à opérer des jonctions opérationnelles. Les minorités musulmanes d'Asie, en Inde ou en Thaïlande semblent aussi ga-

gnées par la lèpre. Ni l'Europe, ni l'Amérique ne sont immunisées sur leur sol. .

Le bilan de la guerre américaine contre le terrorisme jihadiste, entamée à la suite du 11 septembre et poursuivie par Obama, revët aujourd'hui les couleurs d'une Bérézina.

Comment ne pas lier ce désastre stra-tégique à la politique des deux derniè-res administrations américaines? Elle consistait à combattre le terrorisme par l'apaisement de ses principaux mentors, et à disjoindre le jihad anti occidental de sa principale inspiration, le terrorisme contre Israël. Et l'Améri-que choisit aujourd'hui d'initier la co-médie du dernier "Forum mondial" et

d'exclure Israël si précieux en l'espère, et si doulou-reusement frappé tout récemment à Burgas, ou peu avant à Eilat et dans toute sa région sud par les pha-langes du Hamas. Obama et Clinton persévèrent au-jourd'hui dans la défaite mais aussi dans la honte.

Jean-Pierre Bensimon

Quand l'Amérique d'Obama et de Clinton ne se grandit pas (suite)

Les hoquets de l’Occident face au terrorisme mondial Pourquoi tolérons-nous encore les terroristes ?

Après les attentats du 11 septembre j'avais imaginé que par-delà les clivages idéologiques, nationaux, ou autres, il y aurait un consensus sur l'idée que le terrorisme est une chose abominable, et qu'aucun objectif politique, aucun grief ne saurait justifier le meurtre intentionnel d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. J'avais tort.

La semaine dernière, PEW a publié les résultats d'un son-dage qui montre que l'Iran, le principal soutien du terro-risme dans le monde, bénéficie de l'approbation de 76 % de la population du Pakistan l'une des nations alliées les plus proches de l'Amérique, qui se définit comme islami-que. L'Iran a aussi les faveurs de 39 % des Tunisiens qui sont généralement considérés comme les plus modérés des Arabes. En Égypte, 19 % des gens, une minorité qui n'est pas insignifiante, a une opinion positive d'Al Qaïda.

En Amérique et en Europe les gens qui se prononcent pour le terrorisme sont rares, mais ceux qui n'ont pas de jugement bien arrêté sont plus nombreux. Rappelons que le chef de la cellule qui couvre l'information internationa-le chez Reuters, Steffen Jukes, déclarait juste après le 11 septembre que pour son organisme, « celui qui est terro-riste pour les uns est un combattants de la liberté pour les autres.» L'écrivain canadien George Jonas qualifiait cela de « sophisme d'adolescent » avec sa précision habituelle dans le choix de termes.

Penchons-nous à présent sur le Forum mondial du contre-

terrorisme créé à l'initiative de l'administration Obama pour « fournir une plate-forme unifiée aux responsables et aux experts du contre-terrorisme du monde entier, afin qu'ils identifient ensemble les besoins les plus urgents, ima-ginent des solutions et mobilisent des ressources pour trai-ter les défis les plus décisifs posés au contre terrorisme. » Vingt neuf pays ont été admis, mais Israël, sans doute le pays le plus ciblé par le terrorisme, en a été exclu. Dans son intervention devant le Forum mondial à Madrid la semaine dernière, la sous-secrétaire d'État Maria Otero, n'a pas mentionné Israël dans la liste des pays victimes du terrorisme. Interrogé sur cet omission flagrante, un porte-parole du département d'État a répondu : «je n'ai pas le détail du discours de la sous-secrétaire.» Voilà comment vos impôts sont utilisés..

De même ces derniers jours, une résolution a été propo-sée par les sénateurs Kirsten Gillibrand (démocrate, New-York) et Marco Rubio (républicain, Floride) appelant le Comité Olympique International à observer un temps de silence lors de la cérémonie d'ouverture des jeux olympi-ques de Londres le 27 juillet, en l'honneur des 11 athlètes israéliens assassinés par des terroristes palestiniens il y a 40 ans à Munich. Elle a été adoptée à l'unanimité par le Sénat. Mais les membres du Comité olympique interna-tional ont catégoriquement refusé. Est-ce parce qu'ils ne sont pas sûrs que ceux qui ont assassiné les athlètes olympiques étaient des terroristes? Ou parce qu'ils pen-

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13 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7 Juillet 2012

Le barrage des media à l'expression de toute opinion favorable à Israël

La lettre de l'écrivain Marco Koskas refusée par les grands média français

Pourquoi tolérons-nous encore les terroristes ? (suite)

Quand j'ai publié mon premier livre, en 1979, les Juifs étaient à la mode. Il y avait une production éditoriale très importante sur les thèmes juifs, on découvrait Lé-vinas et Jankélévitch, et le jeune roman juif commen-çait à prendre son essor ; le roman séfarade, s'entend. Ce roman-là se différenciait de la littérature ashkénaze en ce qu'il n'était pas marqué par la Shoah. A l'époque, les médias et la critique firent bon accueil à cette pro-duction aux senteurs d'anisette et de jasmin. J'avais été récompensé par plusieurs prix, tout comme mes camarades Gilles Benaych, Paula Jacques ou Chochana Boukhobza. Nostalgique, sensuelle, un peu burlesque aussi, cette prose frappait les esprits par la jeunesse de ses auteurs, qui n'avaient connu leurs pays d'origine que le temps d'une enfance ; par ouï-dire en fait.

Mais si cette littérature s'était soudain mise à éclore, c'est aussi parce que nulle part dans l'histoire officielle de la décolonisation, la déjudaïsation des pays arabes n'avait même été évoquée. Les écrivains sépharades compensèrent ainsi les lacunes et les "oublis" pudi-

ques" des historiens. Nous nous étions mis à écrire pour que cette "négligence" ne nous fasse pas tomber pas dans l'oubli. Ou la littérature pour réparer les erre-ments de l'historiographie.

Trente ans plus tard, le phénomène exactement inver-se est en train de se produire. Si l'on peut encore être publié en tant qu'auteur juif en France, c'est seulement à certaines conditions. D'abord se déclarer clairement anti-israélien, tout au moins critique à l'égard d'Israël. Les nouveaux stéréotypes médiatiques, systématique-ment hostiles à l'État juif, ont sonné le glas de l'époque précédente. La victimologie palestinienne y est sans doute pour quelque chose, et l'accroissement expo-nentiel de la population musulmane en France égale-ment. Sans conteste, par son importance, la clientèle arabe locale dicte aux médias français d'autres priori-tés.

En tous cas quelque chose a changé ; quelque chose d'inquiétant aujourd'hui et de probablement terrifiant demain. La mode actuelle est à la banalisation d'un

sent qu'il est imprudent d'offenser des terroristes qui pourraient passer l'été à Londres ? Est-ce que le fait que les victimes étaient des Israéliens, ou des Juifs, a joué un rôle ?

Si c'est le cas, ce serait l'expression du préjugé le moins tolérable qui existe au sein de certaines élites à la mode. Par exemple, Alice Walker a refusé d'autoriser une nou-velle traduction de son ouvrage, La couleur pourpre, en hébreu. Comme l'a souligné l'auteur israélien Daniel Gor-dis, « l'hébreu est la seule langue pour laquelle Walker a refusé d'autoriser une traduction. » Elle n'a aucun problè-me avec les traductions en farsi, en dari, en pashtoun, ou en arabe.

La semaine dernière a eu lieu à Denver la grande réouver-ture du Laboratoire d'Éducation au Contre-terrorisme, un musée unique en son genre destiné à aider le public à distinguer entre toutes sortes de terrorisme (et pas seule-ment la variante islamique), à comprendre pourquoi il est une menace pour toutes les civilisations (pas seulement pour l'Occident) et à apprendre comment il peut être vaincu (la détermination et la vigilance seront les clés de la victoire). Devant un public de près d'un millier de per-sonnes le directeur de publication de Denver post, Dean Singleton, a présidé un débat entre l'ancien secrétaire à la sécurité intérieure, Michael Chertoff et moi-même. (…)

Dans l'assistance il y avait des contestataires appartenant à une organisation qui s'intitule «Nous somme le change-ment.» Comme souvent, l'un de ses membres s'est levé et s'est mis à crier. Un autre a hurlé «Le terrorisme est une invention ! » Un autre encore affirma que «les abeilles tuent plus de gens que les terroristes», un autre prétendit

avec colère que le FBI n'avait pas de preuve de la respon-sabilité d'Oussama Ben Laden dans le 11 septembre. A quoi Chertoff répliqua que non seulement on peut être certain que le chef d'Al Qaïda était derrière les attentats mais aussi qu'il y a bien eu «un atterrissage sur la Lune.» Les contestataires expulsés de la salle et se joignirent à des manifestants brandissant une bannière où on pouvait lire « le 11 septembre était une affaire intérieure. »

(…) Est-ce que les membres du Comité international olympique et du Forum mondial du Contre terrorisme sont plus proche d'eux ou de gens comme Chertoff et moi, des gens qui croient que les terroristes, leurs pourvoyeurs de fonds et leurs soutiens doivent être affrontés et écrasés, et qu'il ne faut ni les apaiser ni leur consentir des accom-modements.

En 1980, une génération avant les attentats du 11 sep-tembre, dans un ouvrage intitulé "Le retour de la liberté", le grand historien Paul Johnson regrettait que nous ayons "quasiment oublié de nous armer contre la barbarie. Nous ne pouvons le faire que d'une seule façon: en affirmant que le terrorisme est toujours et en toutes circonstances une chose abominable, à laquelle il faut résister par tous moyens à notre disposition; et que ceux qui y recourent doi-vent être non seulement punis, mais répudiés par ceux qui partagent leurs objectifs politiques." J'ai toujours trouvé cette logique irréfutable. J'avais pensé qu'à présent que la plupart des gens, ceux qui travaillent au Département d'État, ceux qui servent l'idéal olympique, et les écrivains américains qui sont révulsés par le fanatisme, en étaient convaincus. J'avais tort.

Clifford D. May, Jewish World Review, le 19 juillet 2012

Page 14: Un autre regard sur le Proche-Orient

14 Juillet 2012 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7

Tariq Ramadan, pourtant adepte de la lapidation et de la charia ; à la glorification des criminels du Hamas par un vieillard faussement angélique comme Monsieur Hessel ; à la condamnation obsessionnelle de la démo-cratie israélienne.

Passer le barrage médiatique

Deuxième condition pour être écrivain juif en France aujourd'hui: n'avoir aucune pratique religieuse. En d'ori-gine. Comme les premiers chrétiens, ou comme les mar-ranes. Mais qu'est-ce que cela veut dire "être juif" si l'on n'a ni foi en la Torah ni amour de l'État d'Israël ? En quoi ça consiste alors ?

Si je suis encore publié par un grand éditeur français, je n'ai pourtant aucune chance de passer le bar-rage médiatique, en rai-son de mes positions pro-israéliennes. Aucune antenne ne me sera ou-verte pour dire que j'ai quitté la France parce que mon fils ne peut pas marcher dans les mes avec une kippa sur la tête, sans risquer de se faire agresser. Mon fils a ses raisons, et elles sont religieuses ; les miennes sont politiques. Nos raisons ne sont pas semblables mais elles nous ont menés à la même conclusion : nous avons plié bagages.

II y a 50 ans déjà, ma famille ainsi qu'un million d'autres Juifs avaient dû quitter les pays arabes où ils vivaient pourtant depuis des siècles, faute de pouvoir dire leur amour pour Israël. Jamais les historiens n'ont pris la pei-ne de se pencher sur cet exode massif, et ses raisons profondes.

Tout le monde a fait comme s'il était logique pour les Juifs, peut-être même normal, d'être chassés en masse de chez eux au seul prétexte que les pays où ils vivaient étaient désormais dirigés par des nationalistes , arabes. Il s'agissait pourtant d'une véritable épuration ethnique, mais elle ne porta jamais ce nom ; elle n'eut jamais non plus l'écho que donnèrent à leur exode les 250 000 Pa-lestiniens qui quittèrent la Palestine en 1948.

II y a pourtant un parallèle évident entre ces deux situa-tions. Or, ce parallèle a été occulté par les historiens, et continue de l'être par les médias aujourd'hui. Mon tra-vail est de le faire entendre, de le rabâcher s'il le faut, puisque c'est un parallèle indéniable. Mais si je n'ai pas le droit de faire entendre ce son de cloche, que me reste-t-il comme autre alternative que l'exil ? Aucune loi ne m'interdit de passer à la télé en tant que Juif pro-israélien, heureusement. Mais dans les faits, c'est tout comme.

Israël, mon amour

J'ai un peu réfléchi à cette question, et je me suis rési-gné à penser que la culpabilité post-coloniale à l'égard des Arabes, devait avoir refaçonné l'imaginaire collectif,

donc le regard des médias. On se souvient sans doute que l'hostilité française pour Israël, commence avec la fameuse phrase-culte de de Gaulle sur "le peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur". Phrase prononcée en 1967, c'est-à-dire à la fin de la décolonisation, au mo-ment où va avoir lieu la guerre des Six-Jours.

Ce n'est pas un hasard si de Gaulle devient hostile à son ancien allié israélien après l'achèvement de la décoloni-sation. Deux représentations du peuple juif se succédè-rent alors dans l'imaginaire gaulliste : la victime du na-zisme est devenue un guerrier triomphant.

Du même coup, les interdits qu'a créés la Shoah s'avè-rent trop contraignants, comme s'ils avaient empêché un certain antisémitisme cérébral de s'exprimer libre-

ment depuis la Libéra-tion; comme si enfin, il était urgent de se dé-fausser de sa culpabilité coloniale sur l'état d'Israël, aux prises lui aussi avec d'acerbes na-tionalismes arabes.

Peu à peu le sionisme est ainsi devenu, non pas la seule utopie du XIXe qui ait produit de la dé-mocratie et des riches-ses, mais un gros mot.

L'Intifada, puis l'opération Plomb durci sur Gaza, ont achevé ce reconditionnement, et nous voici au terme d'un processus qui pourrait aller qui sait ? jusqu'à la dé-judaïsation de la France, ou la rupture des relations di-plomatiques entre la France et Israël. Certains manuels scolaires sont déjà contaminés par l'hostilité gaullo-hesselienne à l'égard de l'État juif, et la gauche gâteuse use systématiquement des termes infamants comme "apartheid" à l'égard d'Israël, dès qu'un problème surgit entre Netanyahou et l'Autorité palestinienne.

Chaque jour apporte son eau de Vichy au moulin de l'an-tisémitisme ordinaire, plus ou moins maquillé en israé-lophobie. Or, peu ou prou, tous les Juifs aiment Israël. Bien sûr, c'est un amour plus ou moins critique mais c'est de l'amour quand même et l'amour ça ne s'explique pas.

C'est justement cet amour qui posera problème en Fran-ce dans les temps à venir. Si je veux pouvoir dire mon amour, ou même ma tendresse, pour ce pays fascinant il ne me restera que les réseaux sociaux ou la presse com-munautaire la plus confidentielle pour m'exprimer. N'ayant pas accès aux grands médias, les éditeurs pour-ront également me tourner le dos faute de pouvoir faire connaître mes livres.

On me rétorquera que plein de Juifs ont des positions-clés dans les médias et que ma prédiction n'est qu'un pur fantasme. N'empêche que les médias sont systéma-tiquement anti israéliens, même avec des juifs à leur tête. C'est sans doute que la marranisation des esprits est en marche.

Jerusalem Post du 22-28 mai 2012

Marco Koskas et son fils

La lettre de l'écrivain Marco Koskas (suite)

Page 15: Un autre regard sur le Proche-Orient

SECTION LOCALE DE MARSEILLE DE FRANCE-ISRAËL , ALLIANCE DU GÉNÉRAL KOENIG

La section de Marseille est l’une des sections régionales de l’association France-Israël nationale. Elle parta-ge ses objectifs, elle les décline dans le Grand Marseille et elle collabore activement avec les instances pari-siennes. Ses principaux objectifs sont les suivants:

Défendre devant l’opinion publique l’image d’Israël et répondre aux critiques tendancieuses à son égard; Œuvrer pour la coopération et l’entente entre la France et Israël dans tous les domaines; Informer l’opinion des prises de position, des problèmes et des réalisations d’Israël.

REJOIGNEZ LA SECTION DE MARSEILLE DE FRANCE ISRAËL ! L’adhérent à la section de Marseille bénéficie de plusieurs avantages:

Il reçoit une version papier de « Pour un autre regard sur le Proche-Orient» dès sa parution;

Il peut participer s’il le désire aux commissions de l’association comme la commission politique, la com-mission formation, la commission « évènements » ;

Il reçoit périodiquement, par e-mail, les communiqués et les nouvelles importantes;

Il a accès gratuitement aux sessions de formation (sauf contribution aux frais de logistique).

POUR REJOINDRE LA SECTION DE MARSEILLE

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Chèques libellés à l’ordre de « France-Israël »

France-Israël Marseille BP 42 13266 Marseille cedex 08 e-mail : [email protected]

Blog : http://fim13.over-blog.com

15 Un autre regard sur le Proche-Orient n° 7 Juillet 2012

FRANCE-ISRAEL MARSEILLE ORGANISE UN VOYAGE EN ISRAEL

Israël : Héritages et hyper modernité La section de Marseille de France-Israël est en train d’élaborer le programme d’un voyage en Israël pour le début avril de l’année prochaine. Nous le communiquerons dès que possible. Cette initiative s’adresse aux adhérents de la section mais aussi à des personnes qui ne font pas néces-sairement partie des amis proches d’Israël, au-delà des cercles communautaires, et de toute appartenan-ce philosophique et confessionnelle. Il s’agit de permettre à ce public d’enrichir sur place son information, de mieux connaître le pays et de comprendre ses valeurs et ses aspirations. Le thème choisi juxtapose deux aspects contradictoires:

Le passé antique, l’héritage , socle de notre civilisation, qui fait l’objet d’une préservation obses-sionnelle dans l’État hébreu;

L’ hyper modernité, qui porte ce pays aux frontières les plus avancées de la science et de l’innova-tion.

A travers des visites et des rencontres, le circuit projeté permettra de saisir les contrastes de ce pays étonnant.

Page 16: Un autre regard sur le Proche-Orient

Territoires comparés

en km2

Populations comparées en millions

Israël 22.000 7,65

Pays de la Ligue arabe 13.770.000 346,44

Pays de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI)

31.677.000 1.555,14

France-Israël Marseille Section de Marseille de l’Association France-Israël, alliance du général Koenig Directeur de la publication : Jean-Pierre Bensimon

e-mail: [email protected] FIM BP 42 13266 Marseille cedex 08 Blog : http://fim13.over-blog.com

Israël reste une cible permanente des dirigeants du monde arabo-musulman

Disproportion ! Israël et le monde musulman