UN AMOUR IMPOSSIBLE - cdn-besancon.fr · 2018-02-07 · Christins e Angot s'applique à inscrire...

UN AMOURIMPOSSIBLE

Christine angot / célie pauthe D’après le roman de

CONTACTS : anita le van / 06 20 55 35 24 / [email protected] vallee / 03 81 88 90 71 / [email protected]

www.cdn-besancon.fr - 03 81 88 55 11 - [email protected] Avenue Édouard Droz 25000 Besançon - Arrêt Tram : Parc Micaud

REVUE DE PRESSE

adapté par l’auteur

mise en scène

une création du cdn besançon franche-comtédu 7 au 16 décembre 2016 - cdn grande salle

Presse écriteNOVO

La Terre de chez nous

Bing Bang Mag - Dijon

Le Progrès

L’Est républicain

POLY

Madame Figaro

Théâtral

Les Inrocks

Le Monde

Transfuge

La Terrasse

Témoignage Chrétien

Le Figaro

Madame Figaro

Elle

Radio et télévisionFrance3 Franche-Comté

France Bleu Besançon

France Inter

Presse webL’Officiel des spectacles

sceneweb.fr

IO Gazette

Sommaire

p. 3 et p. 11

p. 4

p. 5

p. 6

p. 7-8-9

p. 10

p. 12

p. 13

p. 14 et p. 32

p. 18

p. 22

p. 24

p. 25

p. 26

p. 34

p. 38

p. 39

p. 40

p. 41

p. 42

p. 43

p. 44

3

NOVODate : JUIN/SEPT 16Périodicité : Bimestriel Page de l'article : p.14Journaliste : Florence Andoka

Page 1/1

BESANCON3 6217958400507Tous droits réservés à l'éditeur

IfOGUsl

™

Les Idoles de Marc O avec Bulle Ogier

Sonate d'automneDepuis son arrivée à la direction du Centre Dramatique National deBesançon, Célie Pauthe a affirmé son attachement à la création Elles'empare aujourd'hui du dernier ouvrage de Christine Angot Un amourimpossible L'œuvre de l'écnvaine attire ou repousse, maîs ne laisse jamaisindifférent Si elle s'est fait connaître du grand public en 1999, par lapublication de L'Inceste, Un amour impossible poursuit, sous un nouvelangle, le même évènement Dans quel contexte est advenu le viol de lafille par le père ? Comment aimer encore une mère qui n'a rien vu deces agissements 7 Christine Angot s'applique à inscrire l'inceste dansune structure sociale, à relier le phénomène intime aux rapports entreles classes. Dans le cadre de la pièce de théâtre, l'auteure viendra lire auCDN le 8 décembre, Conférence à New York, texte où elle s'interroge surles processus ayant permis l'écriture d'Un amour impossible Bulle Ogieret Maria de Medeiros, incarnent la mère et la fille dans la création deCélie Pauthe et seront conviées au cours de l'automne à des soirées « carteblanche » Actrice au mille visages devenue l'héroïne de Tanner, Rivette,Douchet ou Téchiné, Bulle Ogier, proposera alors la projection du film deMarc'O Les Idoles, culte en 1968, mais rarement projeté depuisPar Florence Andoka

UN AMOUR IMPOSSIBLE,theâtre du 7 au 16 septembreau CDN, à BesançonCARTE BLANCHE A CHRISTINE ANGOT,lecture de Conférence à New York, le 8 décembreau CDN, a BesançonCARTE BLANCHE À BULLE OGIER,projection du film Les Idoles de Marc'O, le 20 novembreau Petit Kursaal, a Besançonwwwcdn-besancon fr

4

Date : 01 JUIL 16

Périodicité : HebdomadaireOJD : 3303

Page de l'article : p.12Journaliste : F.M.

Page 1/1


Celle Pauthe adapte AngotDans le cadre de la prochaine saison du CDN, Celle Pauthe, directrice et metteuse en scène,adapte le dernier roman de Christine Angot, « Un amour impossible ».Qui mieux qu une femme pou-vait adapter ce roman d'Angotqui questionne les relations entreune mère et sa fille La premièren'ayant pas su voir la relation in-cestueuse imposée par le pere àsa fille Sur scène, ce sera BulleOgier qui interprétera le rôle de lamère et Mana de Medeiros celuide la fille « Ce roman d'Angot m'abouleversé Par les résonances qu '/Iprovoque en nous, les questionsqu'il suscite, la place qu'il laisse aulecteur »Le roman questionne la com-plexité, les affects qui nous lie ànotre mère au fil du temps « lls'agit d'une histoire singulière, etdans les 30 dernières pages, elles ouvre sur une histoire collective,aborde I organisation de la société,la violence d une classe », pour-suit Célie Pauthe « Une mere etune fille se retrouvent enfin apresdes années de conflit et sont facea face Elles refont le chemin de latragédie qui les a séparées a causedu viol du pere »

Un public curieuxau rendez-vousA l'occasion de cette creation duCDN en décembre prochain, descartes blanches seront proposéesà Christine Angot, Bulle Ogier etMana des Medeiros Un amourimpossible sera joué sur la scènedu CDN avant de partir en tournéenotamment un mois au théâtre de

l'Odéon à ParisAu cours de cette future saison,une quinzaine de spectacles se-ront programmées dont unedizaine de productions et copro-ductions, et trois créations outreUn amour impossible, La fonctionRavel un projet de Claude Dupar-fait en collaboration avec CéliePauthe et en partenariat avec leFestival de musique de BesanconFranche-Comté sera joué dans lecadre du Festival en septembreLine pièce autobiographique quiraconte comment la musique deMaurice Ravel a « sauvé » ClaudeDuparfait, lui permettant d'échap-per à ce que semblait lui réser-ver la société Francois Dumont,accompagnera le comédien aupiano Autre création, Meaulnes(et nous l'avons été si peul est unepièce de Nicolas Laurent, d'aprèsle roman de Alam-FournierLe metteur en scene travaille surles frontières entre illusion dra-matique et mise en abyme de lasituation théâtrale en jouant surles ressources esthétiques de lavidéoUne saison faite de spectacles quipour les deux tiers ne sont pas en-core créés C'est aussi la missiondu CDN de miser sur la créationet de s'appuyer sur la curiosité deson publicUn public qui a été au rendez-vousla saison 2015-2016, avec environ15 DOO spectateurs soit une aug-mentation de la fréquentation de

Celle Pauthe mettra en scène « un amourimpossible en décembre »

3 %, une progression du nombred'abonnés de 18 % « Le taux deréabonnement est en augmenta-tion de plus de 20 % Nous sommespresque a 60% de réabonnement »,précise Claire Devins, directriceadjointe Autre motif de satisfac-tion, l'âge des spectateurs « 30 %du public hors scolaire a moins de30ans i»Un résultat encourageant obtenugrâce à la politique tarifaire miseen place

F. M.

6

Date : 02 DEC 16

Périodicité : QuotidienOJD : 198324

Page 1/1


B E S A N Ç O N T H É Â T R ELin roman de Christine Angotadapté à la scène

• Maria de Medeiros et Bulle Ogier.Photo Elizabeth Carecchio

Séduite par le projet de Celle Pauthe, metteuseen scène et directrice du COM de Besançon,Christine Angot a accepté de transformer sonroman « Un amour impossible » en une pièceà deux personnages Deux actrices d'une gran-de subtilité, Bulle Ogier et Mana de Medeiros,incarnent une mère et sa fille dont les relationssont empoisonnées par l'inceste paternel.PRATIQUE COM de Besançon Franche-Comté.Du 7 au 16 décembre. De 9 à 20 euros.Tél. 03.81.88.55.11. cdn-besancon.fr.

8

Date : 07 DEC 16


Page 1/1


RENCONTRES, CONFÉRENCES

BESANÇONAssurer son activité artistiqueRencontre d'information proposéepar Culture Action pour les entre-preneurs du secteur culturel etartistique et animée par un spé-cialiste des risques profession-nels. Inscr ipt ions : inscr ip-t i o n @ c u l t u r e - a c t i o n . o r g ou03 81 41 OI 91.De 10 h à 13 h. Friche artistique.10 a v e n u e de C h a r d o n n e t .Gratuit.Tél. 03 81 Al OI 91.Carte blanche à Christine AngotConférence à New-York de Christi-ne Angot. Lecture par l'auteureavant la représentation d'« LinAmour Impossible ».À 19 h. COM Besançon Franche-comté. Avenue Edouard-Droz.Gratuit.Tél. 03 81 88 55 ll.

9

Date : 07 DEC 16


Page 1/1


THÊÂTRE, CONTESBESANÇON« Un amour impossible »Avec une écriture qui gratte sa viejusqu'à l'os, Christine Angot con-sacre un roman poignant aux rela-tions mère-fille. Bouleversée parce roman, la directrice du COM deBesançon le porte à la scène avecdeux actrices de renom, Maria deMedeiros et Bulle Ogier.À 21 h. COM Besançon Franche-

comté. Avenue Edouard-Droz.23 €, 10 € et 5 €.Tél. 03 81 87 85 85.

« Un amour impossible », à 20 h, au COM de Besançon. Photo DR.

10

POLYDate : DEC 16Pays : France

Périodicité : Mensuel Page de l'article : p.26Journaliste : Thomas Flagel

Page 1/1


tout sur ma mèreDans sa nouvelle création, Celle Pauthe chemine avec Christine Angot quiadapte pour elle son roman : Un Amour impossible ou la résilience d'unefille renouant avec sa mère face à la violence de la domination masculine.

Par Thomas FlagdPhoto de répétition d ElizabethCarecchio

Au CDN Besançon FrancheComte (en complicité avec Lesz Scènes) du 7 au 16 decembrewww cdn besancon fr

* Carte blanche a ChristineAngot jeudi 8 decembre a luh

-̂ Audiodescription samedi 10decembre a l8h

À L Odeon - Theatre del'Europe (Paris) du 23fevrier au 26 mars 2017www theatre odeon eu

Du terrible livre de Christine Angotdans lequel l'écrivaine remonte le filde l'histoire de sa mère, vous composezune seule journée en forme d'enquêtesur leur roman familial...Je me suis concentrée sur l'histoire d'amouret la relation de cette mere et de cette fille,plongeant a parts égales dans cette experiencede leu un peu étrange Apprenant la mort deson pere, Christine pensait être libérée dupoids de I inceste, ressentir de la joie, alorsqu'elle fond en larmes, ne sachant pas quoifaire d'elles Elle est seule face à cette dispa-rition car Rachel, sa mere, ne renoue pas a-^ ecle chagrin Même mort, son pere les sépareencore Leurs rapports sont d'emblée à leurpoint le plus abîme Puis le theâtre pi end lerelai, trois machinistes a vue installent dumobilier de leur appartement de Chateauroux, il y a plus de 40 ans Nous allons rejouerces scènes du passé, poétisées par cet effetd accoi deon dans le temps que seul peut per-mettre le théâtre Ce chemin en arrière est unequête interieure, remontant a son entance etadolescence avant de vivre un condense detrois journees passées en tête a tête dans unrestaurant, quaiante ans plus tard

L'amour se fraye un chemin compliquéentre ces deux femmes, chahutées parles conventions sociales et la domina-tion masculine ici décryptées commerarement-Christine prend la mam de sa mere pour luiraconter leur histoire autiement Elle pointela revolution qu'a constituée la loi de 1972dans le droit familial, permettant a sonpere de la reconnaître sur le tard Rachel valivrer un vrai combat pour qu'il fasse cettedémarche, nouant elle-même le piège ultimeelle qui avait accepte de faire un enfant a\eccet homme d'une classe sociale maccessible, I ayant prévenu qu'il ne I épouseraitpas, contrevenait ainsi au principe de nonalliance entre leurs deux milieux La naît pourChristine l'idée de I inceste dont elle sci a vic-time une forme de vengeance visant a punirsa mere de la pire des manieres ' Le personnage principal de la piece est la relation de cecouple mère / fille Christine tente de hissersa mere en dehors d une culpabilité familialeet de lui donner la possibilité de la pensercomme la conséquence d une histoire politique et sociale de toute une societe dont elleest, aussi, la victime II n'y a pas que l'incons-cient qui nous joue des touis ' •

11

NOVODate : DEC 16 / JAN 17Pays : France

Périodicité : Bimestriel Page de l'article : p.10Journaliste : Adeline PoidevinSegura

Page 1/1


Les AmoursImpossiblesQuelques jours apres sa sortie en librai-rie, Celle Pauthe dévore le texte puissant deChristine Angot et sans tergiverser, animéepar une volonté impérieuse, partage avecl'auteure sa volonté de porter Un AmourImpossible a la scène De cette impulsionnaissent des échanges et rencontres entreles deux femmes qui s'accordent alorssur un projet théâtral À la surprise dela metteure en scène, le texte initial seraaugmente par Christine Angot de scènesdialoguées entre les deux personnages dece drame. Un Amour Impossible, c'est l'his-toire universelle de l'amour maternel etde ses circonvolutions Rachel eleve seulesa fille Christine apres que le pere les aitabandonnées, refusant de faire sa vie avecune femme d'une condition sociale infé-rieure a la sienne La fillette grandit sansfigure paternelle avant qu'il se manifestea l'adolescence la reconnaisse et la revoieLe lien avec la mère se tend, il devient plustenu, se fragilise et menace de romprequand l'inceste est dévoilé La mère n'a pasvu, pas su que sa fille était victime des abusde son pere et c'est de cette terrible épreuvequ'elles devront se délivrer Le dialogueest le médium choisi pour la reconquêtede ce double amour celui de la mere etcelui pour la mère Maria De Medeiros etBulle Ogier partageront la scène pour cettecreation de Celle Pauthe qui a fait le choixd'actrices remarquables pour porter ce textemagistralPar Adeline Pmdevm Segura - Photo Marc Cellier

UN AMOUR IMPOSSIBLE,theâtre du 7 au 16 decembre 2016 au CDNde Besançonwww cdn-besancon fr

12

Date : 23/24 DEC 16

Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 412570

Page de l'article : p.46

Page 1/1


3 FEM VIES en scène

MELANIE LAURENT,METTEUSE EN SCÈNE

Premiere mise en scène au théâtrepour l'actrice de Tarantino qui est aussila réalisatrice du film « Respire » et dudocumentaire « Demain ». « Le DernierTestament », librement inspire des Évangiles,est signé James Frey. Mélanie Laurent l'aadapté pour la scène, là « où des hommess ' adressent à d'autres hommes ». Mieux :Ben Zion, le Messie né à Brooklyn, fait desmiracles. Héros improbable, il est le révélateurdu monde dans lequel nous vivons.

Du 25 janvier ou 3 février, au Théâtre national de ChaiHot, à Paris

CHRISTINE ANGOT,ADAPTATRICE

Quand Christine Ango!parle de son livre « Un amourimpossible », ça ressembleà du Duras. Un livre presqueimpossible à écrire « où on diraitcequec'estavoirunemère. Direce que c'est cet amour/../ Sansqu'il s'agisse d'un livre sur mamère Ce n'était pas possible »Bref, elle l'a adapté elle-mêmepour le théâtre, la mise en scèneétant confiée à Célie Pauthe.Quant à Bulle Ogier, la mère, elleest dans la splendeur de l'âge !

Du 25 février au 26 mars,aux Ateliers Berthier, à Paris

KARIN VIARD, ACTRICELa comédienne surdouée

est de retour sur les planchespour notre bonheur Elleinterprète Vera, une directricede casting flamboyante grisée parle succès. Mais la manipulatriceest manipulée. Au générique decette satire en forme de dansemacabre, un auteur, Petr Zelenka,deux metteurs en scène, ÉliseVigier et Marcial Di Fonzo Ho,maniant le burlesque,ainsi que six comédiensqui jouent plus de vingt rôles...

Du 23 mars au 8 avril,au Theàtre des Abbesses, a Paris.

13

Date : JAN/FEV 17

Pays : FrancePériodicité : Bimestriel

Page de l'article : p.53Journaliste : Gilles Costaz

Page 1/1


UN AMOUR IMPOSSIBLEOdeon - Paris

Maria de Medeirosd'un total engagement

Depuis quèlques années - hasard ou nécessité ? -Maria de Medeiros creuse en scène et à l'écranle thème du rapport mère-fille. C'est le sujet de lapièce de Laura Castro, A nos enfants (qu'elle a joué auBrésil et dont elle va tirer un film), de son film Les Yeuxde Bacun et de la pièce de Christine Angot, Un amourimpossible, qu'elle a créée à Besançon avec BulleOgier et qu'elle vient jouer à Paris.

Théâtral magazine Commentvous est arrivée la propositionde jouer Un amour impossible ?

Maria de Medeiros J'ai eu unappel de Christine Angot qui m'apropose de lire son roman et m'aparle de son projet d adaptationC'est un tres beau livre BulleOgier et moi, reunies par CéiiePauthe avons accepte de jouer lespectacle sans avoir lu le textepour la scene Cette version, Chris-tine Angot a commence a nous lalire lors d'une reunion de travail aAvignon cet ete ll y a eu des changementsjusqu'a la veille de la pre

miere, ce qui est difficile maîs exaltant J'avais l impression de travailler avec Molière iLe livre parle de la propre vie del'auteur et de sa mère Vous in-carnez Christine Angot et BulleOgier sa mère, Rachel7

Non Je joue Christine, un écrivain,où on peut trouver des elementsde Christine Angot, de moi même,d'autres femmes L'importantcestla relation d'amour tres forte entreun mère et une fille qui va de l'âgede huit ans a la cinquantaine enpassant par une serie d'étapes,avec le viol de la fille par le pere

qui entraîne chez elle un trauma-tisme et une depression Peu àpeu, par la litterature, le langageet la pensée, Christine fait évoluersa relation et atteint un certaindepassement des souffrancesComment avez-vous travailléavec Célie Pauthe ?

Ce fut la rencontre de trois person-nalités tres différentes Moi, je suissoucieuse du corps, de la voix, dela passion avec un certain tu-multe Bulle Ogier est dans l'ex-trême poesie Celle Pauthe estposée, d'une grande intelligence,elle travaille remarquablementtouche apres touche Noussommes allées vers une belle har-monie Christine Angot est venuetard a Besançon maîs elle a aussiune connaissance profonde du pubhcetdu jeuN'est-ce pas une interprétationparticulièrement difficile 7

Jouer avec Bulle Ogier est un enchantement Maîs jouer une tellepiece c'est etre dans lepreuve,dans l'extrême, tant nous allonslom dans les zones de la souf-france Bulle a un courage formidable son personnage est parfoispris a parti tres violemment Cesttres difficile, comme une epreuvede cirque On laisse une part de soi-même a chaque représentation

Propos recueillis parGilles Costa?

• Un amour impossible, d apres le roman cleChristine Angot, mise en scene de Celte Pauthe,avec Mana de Medeiros, Bulle Ogier Odeon,Ateliers Berthier 14 boulevard Berthier 75017Paris OI 4485 4040, du25/02 au26/03Vannes, le 6/04

14

LES INROCKUPTIBLESDate : 11 / 17 JAN 17Pays : France


Page de l'article : p.58-63Journaliste : Philippe Noisette/ Patrick Sourd

Page 1/6


rn

le triomphedu désirLa création, éternel rempartface à L'obscurantisme,souffle le chaud sur les plateauxet s'offre à tous les regards.En 2017, rien ne s'oppose à l'envie.par Philippe Noisette et Patrick Sourd

Pippo DelbonoVangeloHommage a la memoire d un être chen.Vangelo est un spectacle sur les Evangilescommande sur son lit de mort parla mere de Pippo Delbono Indécrottableprovocateur lartiste définitivementagnostique y dénonce d abord I hypocrisiede la croyance en Dieu Un catéchismetres personnel qui fait la liste des plaiesa mettre sur le compte de la religion- du carcan de son ordre morala la radicalisation de ses fanatiquesdu 5 au 21 janvier, Theatre du Rond Point,Parisviii'

Pierre MailletLetzlove-portraitts] FoucaultThierry Voeltzel a 20 ans, en 1975, quandil rencontre Michel Foucault en faisant

15




Page 2/6


Cab Squad,un portraitincomplet,du leau 18mai,Montpellier

du stop pour aller en NormandieFoucault se livre au jeu des questionsposées par le jeune homme en précisantses points de vue sur la sexualitéet la drogue, le monde du travailet la révolution Le livre d entretiensque Thierry Voeltzel fait paraîtretrois ans plus tard sert de trameà Pierre Maillet pour dessiner un portraitsensible du philosophe qui, à l'époque,avait souhaite garder l'anonymat.du 5 au 21 janvier, Le Monfort, Paris XV

Krzysztof Warlikowskirt Trionfo del Tempo e del DisingannoPas de personnages, juste des allégoriespour dire la bataille menée par la Beautéet le Plaisir pour s opposer a l'usuredes sens provoquée par le Temps etla Désillusion Krzysztof Warlikowski faitdes merveilles en orchestrant, sous

la direction musicale d'Emmanuelle Haim,ce débat digne d'un sujet de philo dubaccalauréat Loccasion de decouvrirla nouvelle incarnation de la Beauteproposée par Ymg Fang, qui reprend ierôle creé avec brio par Sabine Devieilheau dernier Festival d Aix-en-Provencedu 12 au 21 janvier, Opera de Lille

Shakespeare par OstermeierHamlet bedonnant ou Richard lllrendu a sa condition de pur prédateur,l'époustouflant Lars Eidmgerestl'atout maître de Thomas Ostermeierdans ces deux créations qui firentrespectivement I evénement en 2008et 2015 au Festival d'AvignonHamlet du 19 au 29 janvier, Les Gémeaux, SceauxRichard lll du 21 au 29 juin, Odeon-Theâtrede I Europe. Paris VIe

collectif Hdi ! eldi et Olivia RosenthalAntoine et Sophie font leur cinémaDes Parapluies de Cherbourg de JacquesDemy à Alien de Ridley Scott en passantpar Les Oiseaux d Alfred Hitchcock,la vie de couple d Antoine Oppenheimet Sophie Cattani est un décalquedes grandes légendes de la cméphilieSous la plume a l'humour pmce-sans-rire d'Olivia Rosenthal, cette belleidée devient un théâtre-feuilletonse déclinant en cinq episodesdu 24 janvier au 5 fevrier, CentQuatre, Paris XIXe

Yves-Noël GenodLa Recherche d'après Marcel ProustTombé dans la marmite d A la recherchedu temps perdu quand il était petit,Yves-Noël Genod est un inconditionnelde Marcel Proust Installant son litde camp aux Bouffes du Nord, il nouspromet l'aventure toujours délicieuseet drôle d'une de ces lecturescommentées dont il a le secret.du 21 au 25 fevrier Théâtre des Bouffesdu Nord, Paris X'

16




Page 3/6


Champde mines deLola Arias,du 2 au lt mars,Maison desArts de Créteil

Celle PautheUn amour impossible de Christine AngotNe cessant de revenir sur Le témoignagedes traumas vécus durant sa jeunesse,Christine Angot a dédié Un amourimpossible aux sentiments contradictoiresqu'elle éprouve pour sa mère.Pour mettre en scène l'incarnationde cette mère et de cette fille qui doiventautant au réel qu'à la littérature,Célie Pauthe réunit deux fabuleusesactrices en confiant ces rôlesà Bulle Ogier et Maria de Meideros.du 23 fevrier au 26 mars, Odeon-Theâtrede l'Europe, Ateliers Berthier, Paris XVM*

Ludovic LagardeProvidence d'Olivier CadiotCadiot, Lagarde, Poitrenaux. On nechange pas une équipe qui gagne Cerécit porté par quatre narrateurs offre àl'acteur Laurent Poitrenaux l'occasion deréaliser des merveilles en portant à lascène un inédit d'Olivier Cadiot Après LeColonel des Zouaves et Un mage en été,Ludovic Lagarde renoue avec la

technologie savante d'un théâtre où leson distordu de la voix de son interprètes'accorde à une gestuelle millimétrée quitient de l'apparition autant que du miracle.du 2 au 12 mars. Théâtre des Bouffes du Nord,Parisx»

Lola Arias • -Champ de minesDocumentaire théâtral en formede cmé-concert, le spectacle réactiveles mémoires pour offrir aux survivantsde la guerre des Maloumes l'opportunitéd'un premier dialogue En demandantà des vétérans argentins et anglaisde se souvenir de cette époque ou ils secombattaient, Lola Arias donne la paroleaux belligérants des deux campspour évoquer d'abord la belle victoirede la vie qui pour eux continuedu 2 au 4 mars, Maison des Arts de Créteil

Milo PauFive Easy PiecesDemander à des enfants belgesde 8 à 13 ans de témoigner des crimes

commis par l'assassin pédophileMarc Dutroux est un projet qui faitfrémir. Lom du sensationnalisme,Mib Rau revendique une démarcheà visée pédagogique en offrantà ses jeunes acteurs l'occasionde donner leur point de vue surla monstruosité du fait divers quitraumatisa leur pays. En s'emparantdu sujet avec autant de luciditéque de courage, la troupe enfantinesort victorieuse de l'épreuve Affronterdes peurs légitimes à travers cespectacle s'avère pour eux un exorcismeaussi nécessaire que libérateur.les 10, 12, 17 et 19 mars,Théâtre Nanterre-Amandiers

Christine Letailleur0aa/de Bertolt BrechtVersion la plus poétique signéepar Bertolt Brecht, celte de 1919 offreà Stanislas Nordey l'occasion de revêtirla défroque de Baal, le poète maudit,le jouisseur invétéré qui s'affranchitde toute morale pour ne prôner

17




Page 4/6


qu'une seule révolution, celle qui passepar les sensdu 21 mars au 1er avril, Theâtre nationalde Bretagne, Rennes, du k au 12 avril, Theâtrenational de Strasbourg , du 20 avril au 20 mai,Theâtre national de la Colline, Paris XXe

festival Programme communDeux événements à l'affichede cette troisième édition du festivalProgramme commun organisé àLausanne par le Théâtre de Vidy etLArsenic la dernière création deRomeo Castellucci, De la démocratieen Amérique (du 30 mars au 2 avril),et la reprise de l'ultime folie de VincentMacaigne, En manque (du 23 au 26 mars),du 23 mars au 2 avril, Theâtre de Vidyet a LArsenic, Lausanne (Suisse)

Christoph MarthalerWozzeck d'Alban Berg,d'après Woyzeck de Georg BikhnerEn installant I opéra dans un parcde jeux pour enfants, Christoph Marthalerimagine en 2008 un point de vue inédit

pour rendre compte du drame deGeorg Buchner observer le mondeviolent des adultes à travers les yeux dufils de Marie et Wozzeck Un supplémentd'âme propre à transformer en fontainesles yeux des spectateurs sensibles quenous sommes. Reprise très attendue,du 2k avril au 15 mai, Opéra-Bastille, Paris XIIe

collectif Geb SquadBob Squad, un portrait incompletCarte blanche au collectif anglo-allemandqui présente deux performances vidéopour découvrir deux dérives de nuit enville, à Montpellier, avec Super Night Shot(le 16 mai), et à Berlin avec Where DoYou Want to Go to Die7 (les 17 et 18)Pour finir sur une note intimiste, léquiped'artistes propose une immersion dansune fête familiale avec Western Society(les 17 et 18 aussi) Leur but conserverune trace de ce qu'était la notiondu bonheur au XXIe siècledu 16 au 18 mai hTh IGrammontl-Centredramatique national pt cinema Diagonal,Montpellier

18

Date : 12 JAN 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 267897

Page de l'article : p.16-17Journaliste : Fabienne Darge /Brigitte Salino / Marie-AudeRoux / Rosita Boisseau

Page 1/4


CULTUREP R O G R A M M E S DE R E N T R E E

2017, en scènesDanse, théâtre, lyrique...« Le Monde » vous proposeune sélection de spectaclespour lancer Tannée piedsaux planchers

i

DansePAR ROSITA BOISSEAUAuguriSuccès énorme à la Biennale de ladanse de Lyon, en septem-bre 2016, la stupéfiante chorégra-phie en mode catapulte d'OlivierDubois grimpe à l'affiche deChaillot. Au sommet de sa forme,épaulé par un groupe de vingt-deux interprètes de très haut ni-veau lancés comme des boules deflipper, Dubois impose une puis-sance de feu individuelle et col-lective sur les beats dévastateursde François Caffenne. •Du 22 au 24 mars au Théâtrenational de Chaillot (Paris).

MoederAprès un spectacle sur le père inti-tulé Vader, qui se situait dans le ca-dre d'une maison de retraite aussiterriblement réelle qu'incroyable-ment fantastique, le duo d'artistesde la troupe belge Peeping Tompoursuit son album de familleavec un nouvel opus, Moeder, cen-tre sur la mère. Entre danse et

theatre, avec une acuité tragiquemélangée d'humour noir, Ga-briela Carrizo et Franck Chartieraffirment plus que jamais ungeste mixte d'une ampleur esthé-tique et humaine unique. •Du 26 au 28 janvier à la Maisondes arts de Créteil

Tree of CodesQuel casting sur le plateau deTree of Codes, chorégraphié par leBritannique Wayne McGregor !Inspire par le roman éponyme del'Américain Jonathan Safran Foerqui a lui-même travaillé sur le ro-man de Bruno Schulz The Streetof Crocodiles, ce spectacle com-bine les talents du musicienélectro Jamie XX et du plasticienOlafur Eliasson pour le décor etles lumières. Avec les étoiles del'Opéra national de Paris Marie-Agnès Gillot et Jérémie Bélingard,ainsi que des danseurs de la com-pagnie de McGregor. •Du 6 au 23 février à l'Opéra de Paris.Happy Hour

Parce qu'on a beaucoup ri et quel'affaire est rare, le spectacleHappy Hour (et c'est vrai, quelleque soit l'heure de la représenta-tion !) des Italo-Bruxellois Ales-sandro Bernardeschi et MauroPaccagnella vaut le détour plutôtdeux fois qu'une par les tempsqui courent. Ce pas de deux trèsthéâtral et très dansé autour dumystère de la création, du sens dumouvement et de la beauté dumétier de danseur envers et con-tre tout est un feu d'artifice. Avecl'accent italien évidemment et labière belge ! •Du 23 au 27 janvier au Théâtrede la Bastille (Paris).

Le doute m'habiteC'est en 2003 que Philippe De-couflé a conçu son seul et uniquesolo Le doute m'habite. Depuis, ille reprend régulièrement commepour vérifier le baromètre de saforme et de son évolution. Coeur

19

Date : 12 JAN 17



Page 2/4


battant de multiples projections,il devient le héros ordinaire et vi-brant d'un spectre multicolore etkaléidoscopique. Avec toujourscette émotion ludique, cette vul-nérabilité à fleur de peau dissi-mulée sous les images qui font lecharme de Decouflé. •Du 3 au 5 février à Sceaux,le 10 à Montbéliard, Ie 24 à En-ghien-les-Bains, du 2 au 23 mars àMontpellier.

ThéâtrePAR FABIENNE DARGEET BRIGITTE SALINO

Le Temps et la ChambrePour (re)découvrir une pièce ma-gnifique de l'auteur allemand Bo-tho Strauss, dans la belle mise enscène d'Alain Françon. Où l'on suitMarie Steuber, femme mysté-rieuse, forte et fragile, dans sonétrange voyage dans l'espace etdans le temps. Le spectacle estporté par un ensemble d'acteursexceptionnel : Georgia Scalliet,Gilles Privât, Dominique Valadié,Jacques Weber, Wladimir Yorda-noff... BF.DA.Jusqu'au 3 février au Théâtre de laColline (Paris), puis en tournée.

2666C'est le spectacle qui a ébranlé ledernier Festival d'Avignon :l'adaptation de 2666, le roman-fleuve de Roberto Bolano. JulienGosselin, qui l'a mis en scène, yconfirme, à 29 ans, sa remarqua-ble maîtrise du plateau, où la mu-

sique, le théâtre et la vidéo se li-guent pour explorer le mal ennotre siècle. Depuis sa création,ce marathon (onze heures) par-court la France. Il arrive en fin detournée. • B. SA.Les 13 et 14 janvier à Grenoble, duu au 26 mars à Strasbourg, le6 mai à Mulhouse.

Honneur à notre élueToute création d'une pièce de Ma-

rie NDiaye est un événement. Lanouvelle s'appelle Honneur à no-tre élue. Elle met en scène unefemme politique, à qui lout réus-sit. Jusqu'au jour où réapparais-sent dans sa vie ses parents, qui,disait-elle, étaient morts. FrédéricBélier-Garcia, qui crée la pièce enson théâtre, Le Quai, centre dra-matique national d'Angers, a réuniune distribution alléchante, avec,en particulier, la très fine IsabelleCarré, dans le rôle principal, et Pa-trick Chesnais. • B. SA.Du 1er au ll février à Angers, du 1er

au 26 mars au Théâtre du Rond-point (Paris).

Erich von StroheimStanislas Nordey, le directeur duThéâtre national de Strasbourg,retrouve Emmanuelle Béart etl'auteur Christophe Pellet pour ceErich von Stroheim qui met enscène un trio amoureux : unefemme, deux hommes, L'Un, Elleet L'Autre. Que vient faire le gé-nial cinéaste de Folies de femmesdans cette histoire ? On le sauraen voyant la pièce. Deux excel-lents a cteurs, Thomas Gonzalezet Laurent Sauvage, accompa-gnent Emmanuelle Béart danscette aventure. • F. DA.Du 31 janvier au 15 février à Stras-bourg et du 25 avril au 2l mai auThéâtre du Rond-Point (Paris).

La règle du jeuLa Comédie-Française continue àjouer la carte du cinéma. AprèsLes Damnés, de Visconti, La Règledu jeu, de Jean Renoir, entre aurépertoire, dans une mise enscène de Christiane Jatahy. Pre-mière Brésilienne invitée à si-gner un spectacle salle Richelieu,cette artiste, virtuose dans l'artd'allier le théâtre et le cinéma,s'est imposée en France avecdes adaptations remarquées deMademoiselle Julie et desTrois sœurs. Sa création s'an-nonce comme la plus auda-cieuse de la saison de la Comé-

die-Française. • B. SA.Du 4 février au 15 juin à la Comé-die-Française (Paris).Un amour impossiblePour la première fois, ChristineAngot adapte elle-même un deses romans au théâtre, et c'est uneréussite. Créé en décembre 2016,au Centre dramatique national deBesançon Franche-Comté, dansune mise en scène de CéliePauthe, le spectacle réunit deuxcomédiennes magnifiques, Mariade Medeiros et Bulle Ogier. L'unejoue la mère, l'autre la fille, dans lavérité douloureuse, passionnelleet aimante de leur amour impos-sible. • B. SA.Du 25 février au 26 mars à l'Odéon-Théâtre de l'Europe (Paris).L'Etat dè siègeEmmanuel Demarcy-Mota, le di-recteur du Théâtre de la Ville, à Pa-ris, ressuscite une pièce totale-ment oubliée d'Albert Camus,L'Etat de siège, créée par Jean-Louis Barrault en 1948. Une villeau bord de la mer, une « peste »politique qui se répand, un ré-gime autoritaire qui s'installe, unerévolte qui se lève... L'allégorie,teintée dè fantastique, ne peutque résonner avec notreaujourd'hui. Avec, entre autres,deux acteurs monstres, fidèlescompagnons du metteur enscène : Serge Maggiani et HuguesQuester. • F. DA.Du 1er mars au f avril à l'EspacePierre Cardin (Paris).

Les Bas-FondsEric Lacascade retrouve MaximeGorki, dont il a déjà mis en scèneLes Barbares et Les Estivants. Il de-vrait, comme à son habitude, re-donner toute son énergie contem-poraine à la pièce et à ces Bas-Fonds écrits par Gorki en 1902, etqui, dans une Russie prérévolu-tionnaire, font le tableau réalistede la vie d'un groupe de déclassés,d'exclus et de marginaux. • F. DA.Du 2 au ll mars à Rennes.

20

Date : 12 JAN 17



Page 3/4


Bulle Ogier et Maria de Medeiros dans « Un amour impossible », de Christine Angot, mls en scène par Celle Pauthe. EL ZABETH URECCHIO

Five Easy PiecesAuteur d'exceptionnels specta-cles politiques, le Suisse Milo Raua créé, en mai 2016, au Kunsten-festivaldesarts de Bruxelles, unspectacle sur l'affaire Dutroux. Levioleur et assassin d'enfants estici abordé par le prisme du regard

d'enfants belges de 8 à 13 ans,avec qui Milo Rau a mené un tra-vail d'approche de ce que l'onpeut considérer comme l'essencedu mal. C'est déstabilisant, délicatet riche d'enseignements. • B. SA.Du to au lg mars à Nanterre.

Médée-matériauII y a des spectacles qui marquentune époque : Médée-matériau enest un. Créée au Festival d'Avi-gnon, en 2002, dans une mise enscène d'Anatoli Vassiliev, cettepièce d'Heiner Muller était inter-prétée par Valérie Dréville, d'unemanière magistrale. La comé-dienne française et le metteur en

scène russe y reviennent, dansune version qui marque une nou-velle étape dans leur travail de la-boratoire sur le jeu. • B.SA.Du 2g avril au 14 mai à Strasbourg.

Musique classiquePAR MARIE-AUDE ROUX

Lohengrin dè WagnerAprès un repos forcé de presquequatre mois pour cause d'avarievocale, le grand ténor allemand,Jonas Kaufmann, fera sa rentrée àl'Opéra Bastille dans le magnifiqueLohengrin mis en scène par ClausGuth, qui fit l'ouverture de la Scalade Milan en 2012. Beau et fragile,puissant et émouvant, le plusgrand Lohengrin actuel devraitune nouvelle fois user du pouvoirhallucinant de sa voix automnale.A ses côtés, un casting luxueux, lafauve Ortrud d'Evelyn Herlitzius,le Heinrich souverain de RenéPape, la lumineuse Elsa de Mar-

tina Serafin et le Telramund deWolfgang Koch sous la directionéclairée de Philippe Jordan. •Du 18 janvier au 18 février àl'Opéra de Paris.

Biennale d'art vocalLa Biennale d'art vocal tiendra sahuitième édition. Invité de mar-que, le Choeur de l'Orchestre deParis qui fête, les 20 et 21 janvier,quarante ans de bons et loyauxservices. Mais aussi la crème desLiedersanger-de Thomas E. Bauerà Bernarda Fink, en passant parChristian Immler, le ténébreuxGeorg Nigl et le charismatiqueChristian Gerhaher (27 janvier).Professionnels et amateurs secroiseront sans doute sur l'auto-route de la voix qui va du baroqueau hip-hop, l'Ensemble intercon-temporain ralliant en deux con-certs la Renaissance et la créationd'aujourd'hui. •Du 20 au 2g janvier à la Philhar-monie de Paris.

Jeanne d'Arc au bucherLa sensitive Audrey Bonnet enJeanne d'Arc, Denis Podalydès enFrère Dominique, les forces or-chestrales chorales de l'Opéra deLyon sous la direction inquisitricede Kazushi Ono : Jeanne d'Arc aubûcher, l'oratorio écrit par ArthurHonegger sur des paroles deClaudel, devrait enflammer lascène lyonnaise tout entière.D'autant que la mise en scène aété confiée au magicien RomeoCastellucci, dont l'imaginairemystique devrait trouver chaus-sure céleste à son pied. •Du 2l janvier au 3 février à Lyon.

La Folle JournéeQue cache ce « Rythme des peu-ples », dont René Martin a label-lisé l'édition 2017 de sa Folle Jour-née nantaise ? La danse, cetteforme primitive de l'expressionartistique née du génie populaire.Cinq jours durant, le Beaumar-chais de la musique classique

21

Date : 12 JAN 17



Page 4/4


s'emploiera à faire revivre cettetraversée de I histoire de la musi-que par le corps chorégraphe, dessuites de danses de la Renais-sance, de l'ère baroque et du ré-pertoire classique aux ballets duXIXe et XXe siècle (le « pas dedeux » France-Russie) jusqu'auxressauts de notre temps. •Du 1er au 5 février à Nantes.

AlcioneC'est Y Alcione de Marin Marais,tragédie lyrique de 1706, qui con-sacrera le retour de l'Opéra-Comi-que dans ses murs de la Salle Fa-vart. A la tête de son Concert desnations, Jordi Savall, qui fête cetteannée les 25 ans du disque starTous les matins du monde. LouiseMoaty, accompagnée des circas-siens de Raphaëlle Boitel, mettraen scène les amours contrariéesde la fille d'Eole (Lea Desandre)avec le beau Ceix de Cyril Auvity(sans jeu de mots). •Du 26 avril au 7 mai à la SalleFavart (Paris), du 8 au ll juinà Versailles.

Claude Degliamesur scène ennovembre 2016,à Montluçon(Allier).ALAIN RICHARD

22

Date : FEV 17

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Page de l'article : p.102-103Journaliste : Hervé Pons

Page 1/2


SCÈNE

La possibilité d'AngotDésormais directrice du Centre National de Besançon, la metteuse en scène Celle Pauthe travaille aujourd'hui la languelittéraire de Christine Angot Un amour impossible, à voir à [ 'Odéon du 25 février au 26 mars.PAR HERVÉ PONS

Si à l'impossible nul n'est tenu, ces deuxfemmes, non pas la mère et la f i l le dontparle le roman, maîs l'auteure et la metteuseen scène du spectacle éponyme, ont léussi,

comme la mèl e et la fille dans le roman, à léuniile théâtre etla littérature. Ce couple de ChristineAngot et Celle Pauthe, invente ensemble unemanière d'être au théâtre et de ]ouir du poèmeà la fois dans le partage avec les autres et entoute intimité. Lire un roman ensemble, allerau théâtre seul.

C'est l 'histoire d'une longue ct lenteréconciliation, une histoire comme pleind'histoires, comme il y en a plein les journaux,plein la lillet aime, mais il y a cette histoiie-là,lacontée d'abord par Christine Angot, sonroman, ses mots Une histoire sociale Rachelet Pierre se rencontrent à la cantine. Ils se

désirent, ils se déchirent. Elle l'aime follement.Il sait mesurer la distance qui sépare le désir del'amour et créer un fossé suffisamment profondpour être certain que l'autre y sombre et n'enreviennejamais. Il est anticonformiste, brillantet lâche Ils font l'amour C'est la fin des années50 Elle est juive et secrétaire II est fi ançais etgrand bourgeois II refuse de l'épouser parcequ'elle nuirait à sa liberté, elle veut juste vivrecette histoire-là. Elle est une hirondelle. EtRachel tombe enceinte et Pierre ne reconnaîtrapas l'enfant. Christine. Ils ne sont pas du mêmemilieu social. C'est une histoire terriblementfrançaise. La France de Chateauroux maîs aussila France de Bordeaux, de Nancy, de I imoges,de Dunkeique ou dè Besançon

Créé au Centre Dramatique National deBesançon, la ville de Jean-Luc Lagarce qui ensavait aussi sur l'impossibilité et la beauté decet impossible amour au sein de la famille -quelles que soient peut-être les histoires - Unamour impmviblea. été, à l'invitation de la metteuseen scène Célie Pauthe, adapté par son auteureChristine Angot pour le théâtre. Dans l'espacel imina i re vide dll plateau deux femmes sereiicoiitieiit Une mère et sa fille Leui hi&toiieva emplir la scène, se dérouler, de changementde décors en changement de décors, mais pourun temps encore, elle demeure suspendue C'estque cette histoire n'est pas une histoire privée.Un dévoilement impudique d'intimité. C'est quecette histoire n'est pas une épopée, une fableou une tragédie. C'est que cette histoire c'estl'histoire de la société, ce soir, ici, presente, dansce théâtre, à ce moment-là. Nos histoires, ce quinous lie et nous structure.

« Mon histoire c'est l'histoire d'un amour,ma complainte c'est la plainte de deux cœuis,un roman comme tant d'autres qui pourrait êtrele votre gens d'ici et gens ou bien ailleurs . »dit la chanson

23

Date : FEV 17

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Page de l'article : p.102-103Journaliste : Hervé Pons

Page 2/2


MensongeBulle Ogier Mana de Medeiros face a face

sublimes déjà Et I histoire affreuse sourde etviolente, se dévide, goutte a goutte, mot a mot,de I enfance a la maturité, l'espace se modifiant,les meubles changeant selon les aléas de la Mede cette fille mere et de cette mere fille Larue d Indre la Zup, Chateauroux, Reims ledéclassement, l'amour d'une petite fille poursa mere d une mere pour sa fille Les comptesqu il faut faire pour vivre Une certaine joie,maîs I absence du pere Une énigme unequestion Jusqu'à ce qu'elles le retrouvent etquelle Christine le découvre passe du tempsa\ec lui Ne veuille plus y aller fl la viole IIfaudra du temps évidemment pour que I onse rende compte Et Rachel tombera malade,e est son corps qui parlera Le déni Le refusL'aveuglement Le poids de la societe Christine\ngot et Celle Plante ont retrace ce parcoursde l'enfance a la scene finale de réconciliationd amour retrouve peut-être de parole surtoutParce que ce qui compte e est là litterature II ya au cœur du theatre la revelation du mensongeaccepter de croire que ce que I on voit est unmensonge la revelation du mensonge del'impossibilité de cette amour entre une mereet une fille pan e que leur histoire n est pas leurhistoire pai ce qu eli* < st dépasse par I Histoire

la societe les schémas le déterminisme\ travers la litterature dc Christine Ango! lethcatie dc Cebe Patithc levclc le mensongesocial

Et il y a un autre parcours au cœur de ceparcours-la celui dc deux actrices tragiquementfabuleuses dans cette revelation de la relationmere fi l le fille mere Maria de Medeirosde I enfance petite fille tout a fait touchanteet délicate - et dieu sait si c'est d i f f i c i l e ainterpréter - a la maturité de I écriture faitefemme joue sa part de I œuvre comme GlennGould interprétant les Variations Gnldberç BulleOgier elle elle est punk I a et pas la absente et( nvahissaiit tout I espace Flottante et dansantsboulevei sante II y a sul tout une ti es glandebeaute dans I application qu ont les deux actricesa dire les mots d Angot poui leveler toute laprofonde pudeur de la grande eu ivaine qu elleest et qu elle pai vient si bien a masquer

Comme dans I histoire ces deux étranges etfortes personnalités, Maria de Medeiros et BulleOgier savent que ce qu elles font que ce quellessont en tram dè fane, les dépasse et qu elles n }parviendront qu'avec art Sinon elles échouerontMana de Medeiros Bulle Ogier n échouent paset semblent dire traversant cette histoire vraiecomme Robert Filliou que I art est cc qui rendla vie plus intéressante que I art

UN AMOURIMPOSSIBLEÈI Odeondll 25 lévrier» 26 ras

24

Date : FEV 17

Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 74345

Page de l'article : p.15Journaliste : Anaïs Heluin

Page 1/1


THÉÂTRE CRITIQUE

ODÉON, THÉÂTRE DE L'EUROPED'APRÈS LE ROMAN DE CHRISTINE ANGO! ADAPTÉ PAR L'AUTEURE / MES CÉLIE PAUTHE

UN AMOUR IMPOSSIBLECelle Pauthe s'empare du dernier roman de Christine Angot, consacréà sa mère. Malgré l'interprétation des grandes Bulle Ogier et Maria deMedeiros, elle peine à donner à cette écriture de l'intime la dimensionuniverselle qu'on aurait souhaité y trouver.

Christ ine Angot pensait vivre la mort deson père à la manière du Meursault d'Al-bert Camus. Dans l'indifférence, ou peut-être avec une certaine joie. Après tout, cethomme n'était-il pas «un salopard, qui avaitviolé sa fille»? Maîs Un amour impossible(Flammarion, 2015) n'est pas L'Inceste(Stock, 1999), roman qui a fait de cetteromancière une figure médiatique majeuredu paysage littéraire français. Entre les deux,les années ont passé et les livres aussi. Desautofictions où l'auteure ne cesse de renou-veler son approche de la blessure intime etfamiliale. Dans l'adaptation théâtrale de son

dernier roman qu'elle a réalisée pour CéliePauthe, Christine Angot dit dès les premièreslignes la tristesse de son double littéraireà l'annonce de la disparition du père. C'estdonc l'un des romans les plus apaisés de laromancière a la réputation sulfureuse quemet en scène la directrice du CDN de Besan-çon Sans parvenir tout à fait à donner chairà la relation mère-fille que Christine Angots'emploie à décrire à travers une succes-sion de dialogues plus ou moins brefs et àl'écriture lapidaire. À ['«écriture comme uncouteau», selon les termes d'Annie Ernauxdans un essai éponyme. Comme l'auteure de

La Place (1983), Christine Angot fait dans Unamour impossible une lecture politique deson histoire familiale.

FRAGMENTS D'UN DISCOURS FILIALDans la dernière partie de la pièce, qui estaussi la plus longue, elle expose en effet sonanalyse de la tragédie passée . sa mère futvictime «du rejet social. Etde la sélection».Bulle Ogier et Mana de Medeiros ne sontdonc pas seulement chargées de s'emparerd'une écriture très personnelle, maîs aussid'en actualiser la portée politique, davan-tage ancrée dans la réalité des années 1980que dans celle d'aujourd'hui. À sa création àBesançon, le jeu de ces deux grandes comé-diennes manquait hélas de l'abstractionnécessaire. Dans le premier tableau, Mariade Medeiros incarne une Christine Angot enculottes courtes avec trop de mimiques pourinstaller la tension qui sous-tend l'ensembledu texte L'élégante et mmimaliste scénogra-phie conçue par Guillaume Delaveau a beauêtre transformée à vue a chaque changementd'acte, cela ne suffit pas à tirer vers le présentune mise en scène un peu trop classique pourporter révolution des dialogues mère-filledans le temps. Ni à ouvrir les possibilités d'in-terprétation offertes par le texte de ChristineAngot. Autrement dit, cet Amour impossiblese distingue mal de l'original. Il hésite entrefroideur et sentimentalisme, comme un aveud'échec face à la singularité très polémiquede l'œuvre d'Angot.

Anaïs Heluin

Ateliers Berthler, 1 rue André-Suares, 75017Paris, France. Du 25 février au 26 mars 2017.Du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h,relâche le dimanche 26 février.Tél. 01 44 85 40 40. www.theatre-odeon.euÉgalement au Théâtre Anne de Bretagne à

25

Date : 26 JAN 17

Pays : FrancePériodicité : Hebdomadaire

Page de l'article : p.80Journaliste : Jean-Pierre Han

Page 1/1


THÉÂTRE

D'UN ARTÀ L'AUTREC'est peu dire que Christine Angot ne fait pasl'unanimité. Pourtant, l'adaptation au théâtre de sondernier livre lui donne une dimension insoupçonnée.Miracle du théâtre ?PAR JEAN-PIERRE MAN

n ombre d ouvrages de ChristineAngot ont suscite et continuenta suscita discussions et polemiques Son dernier livre, Unamour impossible publie il y

a plus d un an, revient sur les evenements de sa traumatisante histoire faimhaie de cet amour impossible entreses parents de son amour mcommenDurable pour sa mere - impossible luiaussi7 Limpossibilité de I amour sesitue en effet a tous les niveaux entrela mere et le pac, qui lefuse poui unequestion de difference de classe socialed épouser celle qu il aime malgre toutet avec laquelle il s accoide poui avoirun enfant, Christine, avant de s enséparer II reconnaîtra son entant desannees plus tard, la verra episodiquement et la violera ' Amour impossible entre le pere, être hautain et vio

lent, et la fille Amour impossibleentre la mere et la fille en désaccordbur la inanieie de vivie la nouvelleréalité de la vie L adaptation du kv reréalisée par Christine Angot elle même,sans doute apres discussions avec CellePauthe, la metteuse en scene, est remaicjuable, ramasse et met en scene uniquement la mere et la tille, qui cotiservent leui nom de la lealite, Rachel etChristine, dans ce qui s avère etre unveritable et émouvant hymne a l'amourUn hymne qui dépasse les simples faitsde la réalité intime pour s ouvrir surla réalité sociale et politique « Tii asraison de dire que tu as ete rejetee C estune vaiite entreprise de rejet Socialpense voulu Organise ht admis Paitout le monde Tonte cette histoire e estça Et jusqu a la fm Y campus avec cequ'il m'a fait a mni C est quelque eliade

qu tl t a fait a toi aussi avant toutC'est la continuation de œ rejet [ ]Tl; as ete rejetee en raison de ton iden-tité maman [Ndlr la mere est juive]Pas en raison de I etre humain que tuétais Pas de qui tu etats toi Pas de lapersonne que tu etats Et ce rejet allaitjusqu a faire ça a ta fille Le passage du livre au theatre lonfeie aussia lin amour impossible une dimension supplementaire qui est celle dutemps present

Relation complexePour interpréter ces deux femmes,Rachel et Christine en évitant toutpathos et en restant dans le subtil tressage d une relation complexe, il fallaita tout le moins deux comédiennes dela dimension et du talent de Bulle Ogiei(la mere) et de Mana de Medeiros (lafille] Files sont ici, toutes les deux,simplement superbes, dirigées avecdoigte et rigueur (e est sa maïque defabrique) par Celle Pauthe évoluantsur un plateau nu (nul besoin de fioritui es) et passant avec élégance et aisance d une période a I autre car lesdeux femmes sont saisies a différentespériodes de leur vie II leur suffit pourcela d une simple modulation de voix,d une simple maniere d évoluer pournous faire changer d epoqueRendant pai faitement justice a I œuviede Christine Angot, Lehe Pauthe quiévolue ici dans un registre qui lui sied,nous offie un objet théâtral de treshaute tenue •

VOIR

Un amourimpossible,de Christine AngotMise en scenede Celie Pauthelh 45 Odeon-Theâtre de I Europedu 23 fevrier au26 mars 2017,avant tournee

e Elisabeth Carecctiio

26

Date : 21 FEV 17Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 311326

Page de l'article : p.27-28Journaliste : Armelle Héliot

Page 1/6


V

»**A

Bulle Ogier, à Locarno,en août 2015.

Le théâtre d'une vie

Après Rivette et Duras, cette actrice d'avant-garde joue aux AteliersBerthier, à Paris, l'adaptation d'un romance Christine Angot.Une émouvante histoire de passion filiale.

27



Page 2/6


L'ÉVÉNEMENTBulle Ogier : « Parlerà chacun, au plus intime »

ENTRETIEN À Paris,elle joue «Unamour impossible»avec Maria deMedeiros. Il s'agitde l'adaptation,par ChristineAngot, du livrequ'elle a consacréà sa mère.Un thèmequi la toucheparticulièrement.

PROPOS RECUEILLIS PARARMELLEHELIOTahehot(â>lef igaro fr

est aux Ateliers Berthierqu'elle va jouer Maîs c'est a l'Odeon-VIe

qu'on la rencontre ce jour la Le soleil en-tre a flots dans le bureau ou elle s'est ins-tallée Elle est arrivée en avance Sourian-te, accueillante, Bulle Ogier ne change pasLa douceur qui emane d'elle, l'intelligenceprofonde qui est l'une de ses vertus, sonesprit, la gravite qu'elle ne craint pas, pasplus qu'elle ne craint d'affronter la sourdedouleur et la tragédie qui a le plus marquesa vie Sa fille Pascale Ogier, 25 ans, quivenait de recevoir le prix d'interprétationa Venise pour Les Nuits de la pleine lune,d'Eric Rohmer, est morte subitement enoctobre 1984 Autant de forces, autantd'inguérissables blessures, consubstan-tielles a ce qu'il y a d'unique en BulleOgier Cinquante ans de carriere, au thea-tre comme au cinema, n'ont en rien use sacapacite d'émerveillement Elle aime tra-vailler En incarnant le personnage de la

28



Page 3/6


vailler En incarnant le personnage de lamere dans Un amour impossible, tres beaulivre de Christine Angot, adapte par sessoins et mis en scene par Celle Pauthe,avec Maria de Medeiros dans le rôle de lafille, elle est renvoyée a sa propre vie, a samere, dont elle porte le nom, au drame dePascale, et a certaines pieces qui ont mar-que son parcours, notamment SavannahBay, de Marguerite Duras

LE FIGARO - Qu'aimez-vousdans Un amour impossible9

Bulle OGIER - II me semble qu'il y a quel-que chose d'universel dans ce texte deChristine Angot Quelque chose qui faitque chacun peut se reconnaître Une fillequi tente de transcrire ce qui la ke a samere, qui s'interroge sur le couple qu'ontforme ses parents, cela parle a chacun auplus intime, même si le destin de ChristineAngot est tres particulier Maîs ll y a en-core plus simple j'aime ce texte, j'aimecette adaptation et j'admire beaucoup lamaniere tres fine qu'a Christine Angot deraconter le long cheminement d'Unamour impossible dans cette « Conferencea New York », qui est tres forte (i)

L'affiche évoque irrésistiblementSavannah Bay, de Marguerite DurasY a-t-il un lien entre les textes ?

Je n'avais pas pense a ce rapprochementJe vois de quelle image ll s'agit Je me te-nais derrière Madeleine Renaud, protec-trice Aujourd'hui, c'est Mana de Medei-ros qui m'enveloppe Maîs les situationsne sont pas les mêmes

Connaissiez-vous Celie Pauthe7

Je l'ai rencontrée lorsqu'elle m'a proposeUn amour impossible Elle avait bien mon-te Duras et j'ai eu confiance en pensantaux trois spectacles que Valerie Dreville afaits avec elle Le travail a ete tres intéres-sant, précis, heureux

Ce spectacle, c'est une sortede « bande des quatre » 'C'est effectivement un texte de femme,sur une question qui touche le lien mere-fille, mis en scene par une femme, avecMaria de Medeiros, merveilleuse II y ad'autres femmes, d'ailleurs - aux costu-mes, au son - maîs c'est plus profonde-

ment que le feminin s'exprimeVous avez vous-même ete élevéepar votre mere Vous portez son nom,comme Christine Angot au débutCela vous touche-t-il ?Bien sur C'est d'ailleurs curieux Unetransmission du nom par les femmes etles liens tres forts que j'ai eus avec mamere, comme avec Pascale

Et cela vous fait penser a PascalePenser n'est pas le mot juste Elle est laElle ne me quitte pas Souvent, je repense acette nuit tragique Personne n'a voulul'accompagner au Palace Je jouaisSavannah Bay, justement, et le lendemain,le soir même du jour ou j'ai su qu'elle étaitmorte, j'ai joue Tout le monde me l'avaitconseille Maîs cela a ete atroce

Est-ce avec votre mere, peintre,que vous est venu le goût du theâtre 7

Non Maman m'emmenait plutôt auconcert Le dimanche matin, nous allionsecouter Marcel Dupre, le titulaire dugrand orgue de Samt-Sulpice et, l'apres-midi, dans différentes salles Ma cultureétait tres musicale Je ne pensais pas vrai-ment au theatre Dans les etablissementsque j'ai fréquentes, on n'en faisait pas

Avez-vous des souvenirs de vospremieres annees, avec votre mere?Lorsque mes parents ont divorce, je de-vais avoir 6 mois J'avais une grandesœur et un grand frere dont notre pere aeu la garde Je suis restée seule avec mamere, qui était tres excentrique Ellelouait un appartement, avenue de Ver-sailles, au sixième etage Je me souviensque par la fenêtre de la salle de bains, onpouvait voir les bombardements sur Pariset sa banlieue Javel, Boulogne PourJavel, afin que je n'aie pas peur, je pense,ma mere m'avait dit « Regarde, il y annbeau feu d'artifice'» Lorsque les alertesétaient longues, on descendait a la cave etje retrouvais des enfants de l'immeubleMa mere était une artiste A cette epo-que-la, elle ne pensait pas a vendre, elleavait une inspiration C'était tres fortNous étions toujours ensemble II n'yavait jamais d'homme dans la maison dema mere

Comment est nee votre vocationpour le jeu 'Par hasard Je m'étais mariée tres jeune

29



Page 4/6


Par hasard Je m'étais mariée tres jeuneavec un garçon que j'avais connu alorsque nous n'avions que 16 ans A 18 ans,nous nous sommes maries J'étais en-ceinte II était musicien de jazz Deux ansplus tard, nous avons divorce et je suisretournée vivre chez ma mere avecPascale Grâce a Helene Lazareff, je suisrentree chez Chanel Je faisais tout ran-ger les chaises, etc Quand Mademoisellearrivait, je me cachais J'ai eu un jour leprivilege extraordinaire d'arroser legardénia de l'escalier de MademoiselleJe n'avais qu'une idée, fuir1 Et un armm'a presente Marc'O alors que j'avaispense faire une ecole de journalisme

Comment vous êtes-vous retrouvéedans l'avant-garde théâtrale 'Je connaissais l'ami qui m'a entraînéevers le theatre depuis l'époque de la ban-de de la Muette, lorsque j'étais au lyceeNous, les filles, on buvait des chocolatsaux terrasses des cafes Et les garçons,c'était cette bande Je me suis donc re-trouvée au Centre americain, boulevardRaspail J'apprenais Un spectacle a etemonte a la fin de l'année, Le Triomphe del'amour, de Marivaux Et bien sur denombreuses pieces de Marc'O Nousétions bien, boulevard Raspail II y avaitdes peintres, des plasticiens, Tinguely,Rauschenberg II y avait les musiciens deBoulez qui répétaient la, des danseurs,tout une generation de la rupture, com-me au theâtre

Vous attendiez-vous au triomphedes Idoles?Certainement pas Marc'O était unmaitre pour nous II sortait de différen-tes «ecoles», il s'intéressait a tout,comme aujourd'hui encore, a 90 ans, llle fait II connaissait les surréalistes, De-bord, le lettrisme, les philosophes J'aigarde ce lien J'aime parler avec lui II httout le temps, ll connaît tout Heidegger,Rene Char, le groupe de Palo Alto Pournous, c'était sans cesse de nouvellesouvertures Quant aux Idoles, avecJean-Pierre Kalfon, qui sortait du coursDulhn je croîs, Pierre démenti, qui sor-tait du service militaire, cela a d'abordete au theâtre, en 1966, et ensuite ll en afait un film Puis Marc'O est parti pour

l'Italie II y est reste vingt ans Pierredémenti, lui aussi, était souvent en Ita-lie II tournait beaucoup la-bas, et Kal-fon quelquefois

Mais tres vite, justement avec Jean-PierreKalfon, il y a eu L'Amour fou, de Rivette,qui vous a lancée Quels souvenirsen gardez-vous 'Rivette, évidemment, c'est l'une desgrandes rencontres de ma vie L'Amourfou demeure le plus fort parce que j'étaisdans l'innocence Le film a beaucoup pluaux autres réalisateurs, et ils se sont inté-resses a moi J'avais déjà travaille avecJacques Baratier, ensuite avec Techine,Allio J'ai même tourne avec Cecil Saint-Laurent ' Et bien sur avec Alain TannerLa Salamandre est restée deux ans duranta l'affiche

Et Barbet Schroeder?Je ne l'ai pas rencontre pour un filmJ'étais a la Coupole avec Jean Eustache etil me l'a presenteDe tous les films que vous ayez tournesensemble, le plus fou n'est-il pasLa Vallee''Sans doute1 J'ai beaucoup voyage, dansma vie, maîs ce sejour de six mois enPapouasie-Nouvelle-Guinee demeure undes moments les plus incroyables que j'aievécus J'avais ac-compagne Barbetet Nestor Almen-dros en repérages Nous étionsune toute petiteequipe, au cœur

de tes paysages impressionnants II yavait une camera tres lourde qui voyageaiten pirogue, conduite par les Papous eux-mêmes

Et au theâtre, qui a compte 7

Chaque auteur, chaque artiste Margue-rite Duras, avec qui j'ai beaucoup riClaude Regy, Patrice Chereau, et puisLuc Bondy, qui me manque tant et avecqui j'ai un long parcours depuis Terreétrangère, Le Conte d'hiver, Le Cheminsolitaire, John Gabriel Borkman, presquetoujours avec Michel Piccoh Et puis LesFausses Confidences (2) Le film qu'il ena tire est son dernier travailAteliers Berthier, du 25 fevrier au 26 mars

30



Page 5/6


Tél. : 01 44 85 40 40.(1) Lecture le 4 mars à 16 heuresaux Ateliers Berthler par Christine Angot.(2) Diffusion du film, Arte, 9 mars, 22 h 30.

Ma mère était une artiste (...) Nous étionstoujours ensemble, fl n'y avait jamaisd'homme dans la maison

BULLE OGIER

UN PARCOURSFOISONNANT

Bio EXPRESS

«SAVANNAHBAY»En 1983 commencentles représentations de cette piècede Marguerite Duras. L'auteurdirige elle-même MadeleineRenaud et Bulle Ogier. Une trèsbelle atmosphère, mystérieuse,dans laquelle il est questiondu passage du temps et de la mort.

«LES FAUSSESCONFIDENCES»Son premier rôle au théâtre futdans Le Triomphe cie l'amour.En 2014, elle compose une trèscocasse Madame Argantedans Les Pousses Confidences,avec Isabelle Huppert. Aprèsle succès de sa mise en scène,Luc Bondy a recréé son travail etl'a filmé au cœur même de l'Odéon.

9 août 1939Naissance à Boulogne-Billancourt.26 octobre 1958Naissance de sa fille,Pascale Ogier.1963Première pièce avec Marc'O,Le Printemps. SuivrontLes Playgirls, Les Bargasseset surtout Les Idoles, en 1966.1969L'Amour fou, de Jacques Rivette.1971La Salamandre, d'Alain Tanner.1972Lo Vallée, de Barbet Schroeder.1975Des journées entières dansles arbres, de Marguerite Duras.1981Le Pont du Nord, scénarioécrit par Jacques Rivette,Bulle et Pascale Ogieret Suzanne Schiffman.1984Pascale Ogier reçoit le prixd'interprétation à Venisepour Les Nuits de (o pleine lune,d'Éric Rohmer, et meurtbrutalement le 25 octobre.Bulle Ogier joue Sovonnoh Bay,puis Terre étrangèreavec Luc Bondy.2004Une pièce espagnole, de YasminaReza, mise en scène Luc Bondy.2010Rêve d'automne, de Jon Fosse,par Patrice Chéreau.2014Les Fausses Confidencesde Marivaux. Arte diffuserale film le 9 mars.

31



Page 6/6


32

LES INROCKUPTIBLESDate : 22/28 FEV 17Pays : France


Page de l'article : p.88-89Journaliste : Patrick Sourd

Page 1/2


le drame se jouemaintenantdevant une foulequi chaque soirpartage la douleuret acclame lecourage de la dire

un inceste en partageChristine Angot a adapté son roman Un amour impossible pour La scène.Mana de Medeiros et Bulle Ogier incarnent l'écrivame et sa mèreexorcisant un passé de violences faisant barrage à leur amour

Se déroulant surun plateau noiret nu, le balletsilencieux d unpetit groupede déménageurs

fait office de prologuea chaque scene Commeon rassemble des souvenirsen commençant parse rappeler de la placedes meubles et des objetsavant de se remémorerun échange de paroles destechniciens reconstruisentavec minutie les interieursdes appartementset I agencement des diverslieux qui vont servir decadre aux dialogues entreChristine Angot et sa mereRachel sur une périodede pres de trente ansCette machine a remonterle temps nous ramenédans les annees 1970epoque ou la romancièrefréquente une classe

de CM 1 a Chateauroux, puisa son adolescence a Reimsou sa mere emménageet progresse ainsi d etapeen etape pour nous meneraux annees 2000

Signant (adaptationde son roman Un amourimpossible Christine Angoten confie la mise en scene ala talentueuse Celie PautheLes extraordinairesBulle Ogier et Mana deMeideros incarnent avec unetendresse infinie le coupleforme par Christine et samere au fil de ces anneesLa piece commencepar I annonce de la mortdu pere de [auteurJe suis ni contente ni pas

contente , dit Rachel, etChristine enchaîne Ceffemort je (attendais Et mêmej en rêvais Maintenantelle est la Je pensais que jesera/ contente en fait je lesuis pas Enfin je ne sais pas

Je me sens perdueJ ai quand même pleure

S impose alorsde reprendre le récita son début Un retour quitransforme en autant descènes de crime le rappeld une enfance et d unejeunesse cruellementinterrogées Ombreportée sur ces momentsdévie et cause necessant de disjoindre lerapport fusionnelquide toute évidence pourraitunir la mere et la fillecette enquête en huis closporte sur I absenti homme qui les a trahiesabandonnées et humiliées

De l'évocation dupremier bal où ses parentsse rencontrent, tandis queCalida chante mon histoire,e est lhistoire d un amoura cs coup de fil d un amiqui annonce a Rachel quesa fille ne doit plus voir

33

LES INROCKUPTIBLESDate : 22/28 FEV 17Pays : France


Page de l'article : p.88-89Journaliste : Patrick Sourd

Page 2/2


son père - "car il la sodomisedepuis des années" -, faireLe procès de l'homme nesuffit pas pour comprendrepourquoi l'une et l'autre ontmérité de croiser le cheminde celui qui gâcha leur vie

Après le roman, et aveccette brillante mise encorps et en voix d'Un amourimpossible, le drame se jouemaintenant devant une foulequi chaque soir partagela douleur et acclamele courage de la dire. Etl'on ose penser qu'à traversl'effet miroir d'une catharsisvisant autant la romancièreque les spectateurs,une nouvelle étape estaujourd hu: franchiepour soulager cette plaintede deux cœurs confrontésà l'impardonnable.Patrick Sourd

lin amour impossiblede Christine Angot, miseen scene Celle Pauthe, avecMana de Medeiros et BulleOgier, du 25 fevrier au 26 mars,Odéon - Théâtre de l'Europe,Ateliers Berthier, Paris XVIIe

et aussi Conférence à New Yorkde, et lue par, Christine Angot,le A mars, 16 h, Odéon- Théâtre de I Europe,Ateliers Berthier, Paris XVIIe

34

MADAME FIGARO POCKETDate : N 49/ 2017Pays : France

Périodicité : MensuelOJD : 449905

Page de l'article : p.1,204,205,...,207Journaliste : Lætitia Cénac

Page 2/5


35




Page 3/5


U I I I I S T I NK \N(1()T VDYPTE POUR LA SCENE "UN AMOURIMPOSSIBLE", SCA DERNIER LT\ RE. TOUJOURS I N ( I S I X E ,

LA ROM MNCIÈRE NOl S PVRLE D'ÉCRITl KE, DE LA RELATIONMÈRE-FILLE, DE MODE ET DE T K R K VIN DE FOOT.

PAR UtTITIA CENAC / PHOTOS JÊRÔME BONNET

36




Page 4/5


UN UNIFORME NOIR, UNE VOIX MELODIEUSE Elle est assise sur une chaise, dans un restaurant de Saint Germaindes Prës ou manifestement elle a ses habitudes On prendplace face a elle sur la banquette Christine Ango! a signeI adaptation théâtrale de son demier livre « Un amour im-possible» A l'affiche. Bulle Ogier et Mana de Medeiros mises en scene par Celle Pauthe au Theàtre de I Odeon aPans ' Ce roman fera aussi I ob]et d un film tourne par Catienne Corsini L exercice de l'mten ie\v peut commencerII faut se plier au s\ sterne Ango! Qu'importé i On la tientpour un ecm ain u n v r a i qu'on l'aime ou pas Etpmssonœuvre tourne autour du thème du pouvoir de la dominalion Depuis la parution de « l'Inceste » en 1999, elle apnslaplace laissée \ acante par Marguerite Duras C 'est la nouvellepythie des lettres, et chacun de ses livres cree l'événementUne fois le cadre fixe, Christine Angot parle Confidence« Vous savez quel est le plus beau compliment qu on m'aitfait7 A Geneve, une femme est venue me voir apres une lecture rencontre Elle rn a dit fe suis institutrice |e voulaisvous dire que la petite fille qui est dans votre livre i auraisbeaucoup aime I ax oir dans ma classe ' » Un sourire \ enude l'enfance radieux, eclaire son visage

\NGOT,\VTEIRDR VM \TIQl E

« Mon premier livre, "Vudu ciel", jel'ai publie en1990, et mapremierepiece, "Corps plonges dans un liquide",je l'ai ecnte en 1991 Pendant longtemps ] ai alterne un ro-man, une piece de theâtre C'était une epoque ou j'a\ aïs trespeu de lecteurs et pas de presse du tout, et le theatre quej'écnvaisn était pas publie 'Corpsplongesdansunliquide"

a ete mis en espace par Gerard Desarthe J'avais vu cel acteura la tele\ ision, dans une retransmission du Hamlet" de PatnceChereau e t j avaispense 'II sait tout, il a tout compris "J avais ete frappée par cette grande intelligence, qui lm permettait d exprimer la vente Je lui ai envoyé ma piece l i m arepondu et ç a ete une rencontre tres importante C était lapremiere fois qu on me parlait de litterature et e' était concretSept ansplustard avec Dominique Valadie et Alain Françonqui arrivait alors a la Colline, ]'airetrouvelamême force lameme évidence, et cette même simplicité qu'imposé le theâtre »

AD \PTEK, CEST P\S SI F\CILE« Des compagnies de theâtre rn ont parfois demande

d'adapter mes romans maîs) ai presque touiours refuse Unefois en Allemagne, j'ai fait I expérience d une troupe a qui] avais cede les droits de «I Inceste» Au bout de dix minutes,) ai dit "Jamais maîs jamais jamais, au secours'"Tout étaitdanslepathos e était I oppose de ce que] essaiedefaire Dansce que ] écris la phrase est précise et en même temps, simpie Sl! acteurjoue les situations et les emotions, can ira pasII faut qu il joue la phrase, comme dans la vie, les relationspassent par les phrases, leur prononciation, quelles ventesellesdisent Pour "Un amour impossible" j'ai eu trois propo-sitions J'aichoisiCeliePauthequietaittresdeterminée femesuis occupée du texte et elle de la mise en scene Adapter cen estpas justes occuper du livre et voir comment vous allez lefaire tenir sur un plateau C est comment vous allez traduirele rapport auteur lecteur en rapport acteur spectateur Danslj n amour impossible ', on est a la fois dans quelque chose

d essentiel et dans une certaine banalité Lavie, e estlabanahte etc'estcequilarendtellementmteressante Ellenecessede contredire les discours qu'on tient sur elle »

BI LEE ET MAR TA« Un acteur, sur un plateau, il devient intéressant a

partir du moment ou on ne voit que lui C'est ce qu'on appellea voir de la présence Ça veut dire que Bulle Ogier quand elle

LA MODE ET MOIPLAISIR. « Les vetements ont beaucoup d importance pour moi Je trouve ça tres gai, tres marrant

On retrouv e des choses de I enfance L affiched "Unamourrmpossible"pourl'Odeon, c'est ça lamèreessaie des robes, et la fille dit ' Encore, encore, encore " » Pour moi, le vetement feminin, ce n'est passeulement en direction des hommes On croît toujours que c'est pour les séduire Maîs non i Le vétementest un plaisir qui concerne les femmes et qui est compris par les femmes C est de la gaieté, de la joie, un jeu

UNIVERS. « Quand vous allez dans un magasin de v elements il 5 a plein de femmes tout lemonde est a son affaire elles sont chez elles Ets il y a des hommes dans le magasin, aucune neles regarde De même quand vous allez a un match de foot il > a une majorité d'hommes, ils sontchez eux Lt les femmes qui sont la même si elles hurlent, elles ne sont pas chez elles »

37




Page 5/5


entre sur le plateau, elle s'efforce d'être vraie par rapport a cequi est écrit, et vraie par rapport a elle même Si elle n'est paselle, elle ne le sera pas par rapport a ce qui est écrit Bulle etMana, ce sont deux actrices qui ont inscrit, de maniere differente quelque chose théâtralement Bulle, dans "SavannahBay " de Marguerite Duras, elle faisait la fille, c'est inscritMana, tres jeune, elle a fait "Elvire louvet 40" de Brigitte Jaques la jeune eleve actrice, e est inscnt Au theâtre, c'est rare d'inscrirequelque chose puisque, précisément,canes'inscntpas il faut y être Voiladeux actrices qui sont devenues au -leurs de leurs rôles Je ne sais pas cequ'elles se racontent quand ellesjouent Je ne suis pas dans leur tête Hyata vie qu'ont eue les gens Est cequ'ils la mettent de côte, ouest cequ'ils arrivent a la faire entrer dans letravail ' C'est la phrase de Rimbaud"Nous savons donner notre vie toutentière tous les jours " »

faire Jecommcncetrcstôt.troptôt Je dis trop tôt, car a neufheures et demie du matin l'ai déjà envie de faire le de]euner ' Le plus dur, ce n'est pas de commencer un autre livre,c'est de ne pas y arriver Pour "Un amour impossible", j'ailongtemps pensé que ce n'était pas possible d'écrire ça, cetamour, cette relation, ce sentiment, ce que c'est d'avoirune mere, ce que c'est de l'aimer Sachant que tout lemonde l'aime ou l'a aimée Je me disais qu'est-ce que ]evais faire ? Je \ aïs raconter que je lui écrivais des poèmes 7

C'est grotesque Pendant tout ce temps ou je n'y arrive pas,je vais quand même sur I ordinateur, ou j'écris quatre oucinq heures par jour Je ne garde rien, je rétrograde a la page

un, enfin a la page/ero Ça peutdurer deux ans, c'est affreux i Vousavez écrit cinquante pages, hu i tpages, deux pages Vous lisez vousne voyez rien Ça peut être bien écritmaîs vous ne voyez rien II n'y a pasde reel la dedans »Ecrire, c'est

arriver à faire rTrm, IMI I ÎC7 7 . -iJ r1.! I 11 J l J l JL lie»oublier le mot, L\PSM:IIA\ \USE

la phr ase,la page...

V E R I T ESENSORIELLE

« Quand je fais une lecture, ceque j 'aime, c'est communiquer leplaisir del'ecnt Le plaisir, pourne pas dire le bonheur, qu'il ya a écrire Si vous arrivez a écrire - on n'y arrive pas tout letemps -, ça veut dire que vous arrivez a faire oublier le mot. laphrase, la page, et que vous arrive/ a faire apparaît re un morceau de reel qui, tout d'un coup, sort de la page Devant vousUne sorte de vente sensorielle Et ça, ça peut se partager lessens, la façon dont on voit, on entend, on respire, on est envie Les mots resonnent pour tout le monde dc la mêmefaçon, que vous ayez lu des bibliothèques entières ou rien Jene lis pas de façon speciale Ce qui est special, c'est le momentde I écriture II n'y a pas une phrase que je ne relise et relise etrerelise des centaines de fois Je ne relis pas pour entendrecomment ça sonne Maîs pour voir si les mots et les virgulesdisparaissent au profit d'une sensation réelle Et ce qui estextraordinaire dans une lecture, c'est de partager par lesmots cette experience qu'on a de la vie en train de se vivre »

ÉCRIRE, EFF\CER« Jen'aipasde rituels,maisj'ai des habitudes C'est

une question physique, il se trouve que je peux faire beau-coup de choses le matin tres tôt Apres, je ne peux plus nen

«Ilyadeschoses qui sain enilavie Hy en a tres peu Lapsychanalyse peut sauver la vie La ps\ chanalyse m'a sauve la vie, c'est clair etnet L'écriture ne sauve la vie depersonne Sauver la vie, pour moi,ça appartient à une epoque ancienne, j'avais entre 23 et 25 ansAyant la vie sauvée, je pensais que je

n'avais plus de raison de rester en analyse, que ça pouvaitêtre regle en quèlques annees Evidemment, plus tard, jem'aperçois que ce serait bien d'y retourner A ce moment-la, j'ecnv aïs déjà Et donc il y avait déjà la questiondu "je n'> arrive pas" Est ce que vous pense/que c'estfacile a supporter 7 Ecrire, ça veut dire être en contact avecle retour constant a la page zero, avec le pas-grand chose,voire le rien Parce que v GUS passez plus de temps a ne pas yarriver qu'a y arriver Sur la page, tant que vous n'avez pascompris ou est votre livre, c'est le brouillard qui s'écritAutour de vous, les gens n'y pensent même pas, à cettebrume, ils sont dans l'action Alors, la psychanalyse, mêmequand on a la vie sauvée, c'est pas mal quand on écritÇa permet d'attendre que le temps se lève » -f

' Du 25 fevrier au 26 mars

38

Date : 24 FEV 17


Page de l'article : p.112Journaliste : Caroline Six

Page 1/1


T H E À T R E

ON RËSERVE POUR...

« UN AMOURIMPOSSIBLE »

LE GRAND ROMAN DE CHRISTINEANGO! MONTE SUR LES PLANCHES

LA PROMESSE D UNE PLONGEESAISISSANTE DANS LA RELATION MERE

FILLE, D UN RENDEZVOUS ENTRE

PAR CAROLINE SIX

... Elles et nous. L'amour impossible, c'estcelui de Pierre, l'intellectuel parisien, pourRachel, employée de la Securité sociale deChateauroux, à qui il fera un enfantavantdelui imposer absence et humiliations C'estaussi celui d'une fille pour son père inces-tueux Maîs c'est avant tout, ici, celui d'unefemme pour une mere qui n'a rien vu La forced'Angot est de faire resonner avec fièvre etf rocas cet amour fusionnel, originel, qui vit savie en nous au-delà des pires manquements... Le mot et la chose. On attend beaucoupdu duo Christine Angot/Célie Pauthe Après« La Bête dans la jungle », la metteuse enscene poursuit son immersion au centre de lamémoire affective L'adaptation est d'Angot,et la mise en chair de ses mots d'une redou-table précision ne manquera pas de remuerFace à la fraîcheur lunaire de Maria deMedeiros, qui mieux que Bulle Ogier, inou-bliable interprète de Duras passée par Régy,pour faire naître « derrière les phrases écrites,[les] phrases non écrites, qu'on entend quandmême, dans son propre cœur » ?... L'intime et le politique. D'une étonnanteactualité, la violence sociale, les rapports dedomination entre classes qui façonnent l'mti-mite sont le vrai su|et, le point d'orgue géniede ce dialogue de réconciliation Plus qu'undéballage familial, ce démontage acerbe dusysteme fait mouche Et scotchera sans doute« UN AMOUR IMPOSSIBLE », |usqu'au 26 mars,Ateliers Berthier, Pans-IT"

40

Écouter le podcast de l’émission de France Bleu ici

41

Écouter le podcast de l’émission de France Bleu ici

Date : 12/02/2017Heure : 05:07:08

www.franceinter.frPays : FranceDynamisme : 44

Page 1/1

Visualiser l'article

Maria de Medeiros : "Je ne renie pas mes origines portugaises, lamélancolie on en fait même une source de plaisir"La poésie de Pessoa, les humoristes Porta Dos Fundos et monter à cheval... Voici quelques-uns des remèdesde notre invitée, à écouter sans plus attendre !

L'actrice et chanteuse portugaise Maria de Medeiros © Maxppp / Quique Garcia/EFE/Newscom

Comédienne, actrice, réalisatrice et chanteuse franco-portugaise. .. Maria de Medeiros est l'invitéed'Eva Bester. Celle à qui Quentin Tarantino confia un rôle dans le cultissime Pulp Fiction a égalementjoué pour le cinéma espagnol, portugais ou français. Du 26 février au 26 mars 2017, on la retrouvera sur lesplanches du Théâtre de l'Odéon (Ateliers Berthier) dans Un amour impossible , de Christine Angot, dansune mise en scène de Célie Pauthe.

Les remèdes de Maria de MedeirosLe film The dictator , de Larry Charles, avec avec Sacha Baron Cohen

Le groupe d'humoristes brésiliens "Porta dos Fundos"

"Je pense, donc je suis", et "Je danse, donc je vis."

Nager, faire du cheval ; écouter du jazz ou du Stravinsky ; et bien sûr faire l'amour

Aqui e agora , Gilberto Gil (dans la version de son album Gil Luminoso )

O meu lugar , Arlindo Cruz

Ode maritime et Le passage des heures de Fernando Pessoa

Presque toute la lecture philosophique et particulièrement les dialogues de Platon

Kandinsky, Malevitch : chez eux la peinture rejoint la musique

Chose à éviter à tout prixManquer de sommeil, avoir froid, se sentir seul dans une ville inhospitalière

Observer la haine et la bêtise, sans avoir les moyens de les transcender

La gourmandise d'Eva BesterPortrait de François Ier (1494-1547), roi de France de Jean Clouet (vers 1530)

La programmation musicaleCurling , R.wanEla faz cinema , Maria de MedeirosPrettiest virgin , Agar Agar

Tous droits réservés à l'éditeur BESANCON3 288971768

Écouter le podcast de l’émission de Francer Inter ici

42

Date : 25/08/2016Heure : 21:12:53

www.offi.frPays : FranceDynamisme : 0

Page 1/1

Visualiser l'article

Tous droits réservés à l'éditeur BESANCON3 280338028

Un amour impossible

La création aborde le thème de l'amour dans lequel on naît, celui de la mère. Immense et pourtant traverséd'épreuves, d'intermittences, de malentendus parfois terribles. La metteur en scène, frappée par la puissancede la rencontre entre mère et fille, qui, au terme du roman, reviennent sur le passé pour renouer ensemblele fil de leur histoire, a eu envie de faire entendre ces paroles où s'opère ce partage proprement théâtral : latransformation d'un « je » en « nous ». (1h45)Célie Pauthe, qui dirige le CDN Besançon Franche-Comté depuis 2013, est attirée par les écritures modernes,qui questionnent l'existence à partir de l'expérience intime. C'est ainsi qu'elle a été bouleversée par Un amourimpossible. À sa demande, l'auteur Christine Angot a adapté son roman pour la scène. Cette dernière ditavoir songé depuis toujours à un livre « où on verrait ce que c'est avoir une mère. Dire ce qu'est cet amour.Et ce qu'il devient. »Distribution : De Christine Angot, mise en scène Célie Pauthe. Avec Maria de Medeiros, Bulle OgierGenre : Théâtre contemporainLieu : Odéon - Ateliers BerthierSous-Rubrique : Pièces de théâtre

Date de début : 25 février 2017Date de fin : 26 mars 2017

Horaires et tarifs Date de début : 25 février 2017 Date de fin : 26 mars 2017Programmation : Tous les jours sauf dimanche, lundi : 20h. Dimanche : 15h. (23, 24 février 20h : avant-premières)Tarifs : places 6 à 30€.Odéon - Ateliers Berthier

Adresse : 1 rue André Suares (Angle du bd Berthier)75017 Paris 17eMétro : Porte de Clichy (13)Réservation : 01.44.85.40.40Site web : www.theatre-odeon.fr

43

www.sceneweb.frPays : France

Date : 13 décembre 2016

44

http://www.iogazette.fr/Pays : France

Date : 5 février 2017Journaliste : Marie Sorbier

UN AMOUR IMPOSSIBLE - cdn-besancon.fr · 2018-02-07 · Christins e Angot s'applique à inscrire...

Documents

Transcript of UN AMOUR IMPOSSIBLE - cdn-besancon.fr · 2018-02-07 · Christins e Angot s'applique à inscrire...