TYPOÉTICATRAC, · caractère typographique « Mots Flot-tés Brouillés », l’auteur construit...
Transcript of TYPOÉTICATRAC, · caractère typographique « Mots Flot-tés Brouillés », l’auteur construit...
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L’exposition Typoéticatrac, les mots pour le faire invite à entrer dans l’atelier de Pierre di Sciullo pour se saisir de ses dernières recherches typographiques et sonores qui s’inscrivent dans la continuité des expositions Écrire à voix haute (2005, ferme du Buisson) et Dedanlémo (2011, Fontenay-sous-Bois). Rassem-blant un ensemble de projets inédits produits au cours de l’année 2016, Typoéticatrac, les mots pour le faire est conçue comme une invitation à faire faire, c’est-à-dire à enga-ger le spectateur dans des actions qui demandent la manipulation de l’écriture et une relation physique à l’écrit.L’exposition, à forte dimension expérimentale et interactive, repose sur la mise en place de situations de perception inédites pour le visiteur grâce à des dispositifs performatifs de lecture et d’écriture. En jouant avec les mots, le visiteur est ainsi sollicité pour compléter une phrase, deviner une écriture secrète, com-poser des adresses imaginaires ou encore activer des singulières ma-chines sonores. L’ensemble propose de véritables bricolages artistiques et techniques conçus in situ.
L’exposition s’articule autour de quatre îlots reliés par des éléments communs : l’écriture déployée dans l’espace, la dimension sonore et la dimension performative.
Le premier îlot, J’y suis presque, est une installation où les éléments à lire doivent être activés manuellement par le visiteur. L’or de la fougue présente une série de textes polyphoniques à lire comme une affiche à plusieurs voix, dont certaines sont à écouter. Le composteur d’adresses pré-dictives, est un afficheur manipu-lable qui permet de composer une adresse imaginaire à partir des don-nées proposées et offre des millions de possibilités.Le dernier îlot, le Syllabo, rassemble des expérimentations « phonético-typo-plastiques » qui soulignent le lien entre signe graphique et son.
Un lutrin documentaire transversal sous forme de table des références présente les réalisations précédentes de l’artiste en relation avec ses nou-velles créations.
une exposition de Pierre di Sciullo
commissariat : Francesca Cozzolino
design graphique - du 26 avril au 01 juillet 2017
du mer. au sam. de 15h à 19h - entrée libre
TYPOÉTICATRAC,LES MOTS POUR LE FAIRE
Pierre di Sciullo
Pierre di Sciullo est né à Paris en
1961. Il édite à partir de 1983
Qui ? Résiste, publication expérimen-
tale où il écrit, dessine et s’initie à
la typographie. En 1995 il dessine
l’Amanar, police de caractères qui
permet aux Touaregs d’accéder à
l’imprimé et à l’écran dans leur sys-
tème traditionnel d’écriture.
Dès 1987 il enseigne dans les écoles
d’art en France et à l’étranger.
I l pose des mots dans la vil le : le
Centre national de la danse à Pantin,
le T du tramway de Nice, la façade
du musée Champollion à Figeac, le
Forum des images à Paris, les façades
en mosaïque du Serpentin à Pantin, le
générateur d’anagrammes de Brest,
etc. Ces réalisations à long terme ré-
sultent d’un dialogue fructueux avec
des architectes et scénographes.
I l investit également la rue par voie
d’affichage à l’occasion d’événe-
ments comme la Nuit Blanche ou
le Festival d’Aurillac, à Chaumont,
Quimper, Villeneuve-sur-Lot.
À la fois peintre en lettres, écrivain
public et graphiste, i l joue avec le
langage du quotidien et entretient
la flamme du débat poétique dans
l’espace public.
quiresiste.com
Francesca Cozzolino
Francesca Cozzolino est enseignante
de sciences humaines et sociales à
l’École nationale supérieure des Arts
Décoratifs (EnsAD), PSL Research
University, Paris, où elle intervient
au sein de la spécialisation Design
Graphique. Elle est chercheure
associée à EnsadLab, laboratoire de
recherche en art et design de l’EnsAD
et membre affil iée au Laboratoire
d’Ethnologie et Sociologie Compa-
rative (LESC-CNRS) de l’Université de
Paris Ouest Nanterre la Défense. Spé-
cialisée dans l’ethnographie des
pratiques artistiques, ses travaux de
recherche se situent à la croisée des
visual studies, de l’anthropologie de
l’art et de l’écriture, avec une atten-
tion particulière pour les écritures
exposées dans l’espace public.
Elle a publié plusieurs chapitres
d’ouvrages et articles scientifiques
et elle contribue régulièrement à
des revues d’art et de design ou à
des catalogues d’exposition. Elle
est membre du comité de rédaction
des revues Ateliers d’Anthropologie,
Polygraphe(s). Approches métissées
des actes graphiques et Quadernos
de Arte y Antrhopologia.
Elle vient de publier un ouvrage
collectif sur les écritures exposées de
la vil le de Maputo avec Cumbe Cumbe
et Béatrice Fraenkel : Les écritures
urbaines de Maputo : l ire, écrire, agir
dans la rue, Maputo (éd. Alcance,
2016) et une monographie sur le
muralisme en Sardaigne : Peindre
pour agir. Muralisme et politique en
Sardaigne (Paris, éd. Karthala, 2017.)
ensadlab.fr/fr/francesca-cozzolino/
ensad-fr.academia.edu/FrancescaCozzolino
Cette exposition s’ins-crit dans le programme du Centre Pompidou qui fête en 2017 ses 40 ans partout en France.
Pour partager cette célébration avec
les plus larges publics, le Centre
Pompidou propose un programme
inédit d’expositions, de prêts excep-
tionnels, de manifestations dans
quarante villes françaises,
en partenariat avec des musées, des
centres d’art contemporain, des fes-
tivals ou des scènes de spectacle.
Salle 1J’y suis presque
J’y suis presque est un projet qui se
décline en deux propositions plas-
tiques. Dans cette installation les
éléments à lire doivent être activés
par un visiteur faisant des efforts
avec son corps pour une lecture qui
demande des dépenses. I l s’agit d’un
ensemble de dispositifs simples,
à base de pivots, poulies, câbles,
miroirs qui peuvent être vus comme
une «salle de sport typographique».
J’y suis presque - Ici et maintenant
L’ensemble offre 16 volumes en
saill ie. Sur la face avant figure une
phrase dans une langue inconnue.
Il s’agit d’expressions équivalentes
à «ici et maintenant». Employant le
caractère typographique « Mots Flot-
tés Brouillés », l’auteur construit des
phrases indéchiffrables si on ne fait
pas apparaître le prolongement des
lettres à l’aide du miroir. Cette lec-
ture demande tâtonnements, essais,
repentirs.
J’y suis presque - Méditation en
pleine panade
J’y suis presque – méditation en
pleine panade invite le visiteur à
recomposer le sens d’une phrase
incomplète qui ne prendra pleine-
ment sens qu’au contact du miroir.
Ce dispositif comprend quatre parties
exposant des phrases à compléter.
Chaque partie est composée de deux
panneaux muraux coulissants avec
un système élémentaire de guides,
poulies et contrepoids.
Chaque phrase est scindée en deux.
Quand on assemble une phrase d’un
côté on en défait une autre ail leurs
et réciproquement.
Il s’agit d’expressions qui suggèrent
l’environnement de la «méditation en
pleine conscience».
exposition Typoéticatrac, dossier n°3 • décembre 2016 •le Bel Ordinaire, Pau 9
les phrases complétées
Salle 2L’or de la fougue
Cette installation repose sur la créa-
tion de textes où différents niveaux
d’écriture et de lecture se croisent,
et donnent ainsi corps à plusieurs
voix.
L’or de la fougue est basé sur 26
pages de carnet écrites-dessinées
entre octobre 2015 et janvier 2016.
Ces textes suivent une règle com-
mune de dessin et d’écriture.
L’auteur écrit rapidement la colonne
centrale sous la forme d’une petite
annonce ou d’une liste de mots sur
un thème donné comme les troubles
optiques, la politique, l’amour. Puis,
i l comble les espaces à gauche et à
droite de cette première colonne en
écrivant un texte qui vient augmen-
ter et détourner le précédent. Ce
qui crée des compositions où les
registres de langage se croisent, où
la forme des lettres et les couleurs
employées «riment» avec les voix
d’énonciation qui se côtoient, se
superposent, se répondent parfois,
donnant forme à une «polyphonie
visuelle».
Dans ces textes, les expressions
familières dérapent et se déforment;
les néologismes, les inversions et les
locutions altérées laissent surgir des
associations de mots inattendues.
Pierre di Sciullo a peint 6 textes poly-
phoniques aux murs.
24 textes polyphoniques sont à écou-
ter dans des douches sonores sous
forme de saynètes enregistrées en
studio en février 2017.
Les enregistrements ont été réalisés
dans le cadre d’un partenariat avec
l’association Ampli et la collaboration
de Frédéric Jouanlong et Romain
Jarry.
Salle 3Le composteur d’adresses prédictives
Le composteur d’adresses prédictives
est un afficheur manipulable com-
posé de cylindres à facettes tournant
sur un axe commun. Il permet de se
créer une adresse imaginaire à partir
des données proposées et offre des
centaines de milliers de possibilités.
Le manipulateur attentif (et patient !)
pourra constater que :
6 actions x 99 numéros x 6 voies
= 3 564 phrases introductives.
Quand aux substantifs, on peut en
composer 8 x 8 x 8 x 8 x 8 = 32 768.
Le nombre total d’adresses que
le CAP peut créer est donc de
116 785 152.
Une fois votre adresse prédictive
créée, vous pouvez l’inscrire sur la
carte de Pau et ses environs, qui est
située à gauche du CAP.
Ce dispositif permet de dessiner une
ville imaginaire ; i l évoque les créa-
tions littéraires de l’Oulipo.
exposition Typoéticatrac, dossier n°2 • juin 2016 •le Bel Ordinaire, Pau 17
3. Les composteurs
Deux composteurs se situent sur la longueur de la pièce, ils sont composés de cylindres à facettes tournent sur un axe commun comme sur un gigantesque tampon dateur.
Le premier, le composteur d’adresses prédictives, est un afficheur manipulable qui permet de composer une adresse imaginaire à partir de données proposées et offre cent seize millions de possibilités. C’est un dispositif qui permet indirectement de dessiner une ville imaginaire et qui évoque les créations littéraires de Raymond Queneau avec ses amis de l’Oulipo.
110 cm 100 cm
80 cm
51 cm
51 cm
16 cm
48 cm 27 cm
axe à 131 cm
21
action voiechiffresnoms
noms
dizainesunités
actionvoie
9
9 9 933 3 3 3 33
9
Le second composteur est un générateur en kit. Un nombre x de volumes avec un nombre y>x de facettes repositionnables permettront de composer son composteur avnt de jouer avec. A Activer par un groupe accompagné par un médiateur.
A réaliser et produire par le B.O.Matériaux : contreplaqué de coffrage plastifié, métal, roulement à billes. Emplacement : salle 3
Le texte est gravé en fraisage numérique. Les cylindres tournent facilement. Les faces avant restent alignées grâce à un système d’indexage par boutons poussoirs sur des joues fixes.
Salle 4 Le syllabo
Le syllabo rassemble des expéri-
mentations sur le lien entre signe
graphique et son.
Inspirées de la poésie sonore de Kurt
Schwitters (Ursonate), des recherches
musicales de Pierre Schaeffer ou
encore des créations interactives de
Golan Levin, ces recherches «phoné-
tico-typo-plastiques» menées depuis
1988 par Pierre di Sciullo l’ont amené
récemment à de nouveaux déve-
loppements : syllabes familières et
syllabes improbables, mots énigma-
tiques et machines sonores singu-
lières. L’ensemble cherche à consti-
tuer une « machine conceptuelle »
pour penser les origines du langage
dans un univers synesthésique.
Cette salle est composée de cin-
quante aquarelles peintes entre
2013 et 2015 : des voyelles (A), des
syllabes (GO), des mots énigmatiques
en français (Attention) ou en italien
(Sogno), accompagnent des séries
de mots dans lesquelles les voyelles
disparaissent (Stupeur), l’ordre des
lettres est déconstruit (ACTE, Distri-
butivité), on y trouve également des
énoncés simples, privés de voyelles
qui deviennent des énigmes (La tech-
nique est indiscrète).
Les machines sonores (2017), assem-
blages d’objets récupérés dans des
ressourceries à Paris, s’activent par
des opérations mécaniques simples :
friction, frottement, percussion,
ruissellement, vibration. Ces bri-
colages artistiques et techniques
proposent au visiteur de venir jouer
avec des sons inédits : le roulement
des grains dans un bâton de pluie
évoque un « rrrrrr » prolongé, un
ventilateur équipé de rurbans émet le
son « jj i i i i i », un stepper vous invite à
produire le son « pschiiwvouisch ».
Ces machines produisent des pho-
nèmes inaboutis à expérimenter en
lisant à voix haute des extraits du
tableau syllabique, un inventaire
de toutes les syllabes existantes et
potentielles en français.
Le guidon de pluie
La feuille à tonnerre
Le racleur blanc
Le stepper couineur
La semelle à ressort
La roue à piques
Le racleur rouge
Tuyau sauteur
Le pédalier frotteur
Le dérailleur à languette
Le ventilateur froisseur
Le vélo paillasson
A
Fo
Ou
La technique est indiscrète
Ventre
Sogno
Stupeur
iiii
Mo
Ké
Aristoloche
Orbe
Corpo
Blindage
iiiiiii
Âme
Bi
Distributivité
Esprit
Cascade
Sauvage
N
So
Si
Acte
Moraliser les préli-minaires
Je vais faire sauter la banque
Bonne question
Mauvaise idée
Go
Epa
Hop
Péripétie
Opprobre
Où
Ox
Improbable
texte des recherches graphiques affichées dans le Syllabo
Palpable
Arbre
Ça
Mop Je
Attention Trembler(en Tamacheq)
Iroquoise
Livre
Azul
Titres des recherches graphiques affichées dans le Syllabo
L’AGENDA DES
RENDEZ-VOUS
VERNISSAGE mar. 25/04, 19h
Bel Ordinaire
LECTURES-PERFORMANCESAvec Pierre di Sciullo, Frédéric
Joualong et Romain Jarry
mar. 25/04, de 17h à 18h
médiathèque A. Labarrère, Pau
CONVERSATIONentre Pierre di Sciullo et Frédéric Paul
mer. 17/05, 18h
Bel Ordinaire
SIESTE MUSICALEVen. 30/06, 18h
Bel Ordinaire
VISITES GUIDÉESPOUR TOUS
sam. 06/05 et 01/07, 16h
Bel Ordinaire
POUR LES GROUPES
du lundi au vendredi, sur rendez-vous
ATELIERS CRÉATIFSPOUR TOUS
sam. 06/05, 17h
Bel Ordinaire
POUR LES GROUPES
du lundi au vendredi, sur rendez-vous
INFOS/RÉSERVATIONSContactez Guillaume Batista Pina au
06.84.77.46.53
Typoéticatrac, les mots pour le faire
une exposition de Pierre di Sciullo,
un commissariat de Francesca Cozzolino,
une production du Bel Ordinaire, espace
d’art contemporain de la Communauté
d’agglomération Pau Béarn Pyrénées.
réalisée avec le soutien :
— de l’association Ampli, centre de Musiques
actuelles, pour le volet sonore de L’or de
la fougue,
— du lycée professionnel de Gelos pour le
Composteur d’adresses prédictives et
J’y suis presque,
— des services techniques de la Ville de Pau
et de la Communauté d’agglomération
Pau Béarn Pyrénées,
— de l’École supérieure d’art des Pyrénées
et l’Université de Pau et des Pays de
l’Adour, avec la participation active
de Vincent Ducamin, Léo Gaullier, Marine
Jouguet, Solène Neveux, Léa Poitte et Maxime
Pouey.
Pierre di Sciullo et Francesca Cozzolino
remercient chaleureusement :
toute l’équipe du Bel Ordinaire et l’équipe de
la Maison des éditions ; Léa, Marine, Maxime,
Léo, Vincent, étudiants de l’ESA des Pyrénées ;
Solène, étudiante à l’Université de Pau ;
ainsi que tous ceux qui ont accompagné
le projet :
Marga Berra Zubieta, Julien Bidoret, Marie
Bruneau et Bertrand Genier, Thomas Carrasco,
Christophe Courtin, Pierre Crochetet, Loïc
Durand, Romain Jarry, Fréderic Jouanlong,
Soheil Godsy, Patrick Guerreiro et son équipe,
Amandine Guillard, Benjamin Lahitte, Monique
Larrouture-Poueyto, François Loustau,
Guillaume Monsaingeon, Frédéric Paul, Pascal
Payeur, Serge Poublan et son équipe,
Jean-Marc Saint-Paul, Mathilde Salaün, Beñat
Sallato et ses élèves du lycée professionnel de
Gelos, Hortense Soichet, Véronique Viloing.
Cette exposition est présen-tée dans le cadre des 40 ans du Centre Pompidou et s’inscrit dans les manifestations dédiées au design graphique relayées par Graphisme en France.