Triple Autoportrait

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Triple Autoportrait Norman ROCKWELL Thématique : Arts, Cultures et Espace Domaine : Art du visuel Biographie Norman Percevel ROCKWELL, né le 3 février 1894 à New York et mort le 8 novembre 1978 à Stockbridge, est un illustrateur américain célèbre pour ses illustrations et couvertures du magazine Saturday Evening Post et un peintre naturaliste de la vie américaine du XXème siècle. Dès l’enfant, il se remarque par ses dessins et à l’age de 16 ans, il perfectionne sa technique à l’Art Students League of New York. Ensuite, il illustre sa première livre. En 1916, il commence la collaboration avec le magazine The Saturday Evening Post. Après, il travaille beaucoup sur les illustrations (les livres Tom Sawyer et Huckleberry Finn) et il fait des affiches sur le thème de la guerre. Dans les années 1950, il peint les portraits de Kennedy, de Nasser, d’Eisenhower. Au debout des années 1960, on voit le déclin de l’illustration en la faveur de la photographie. En 1963, il quitte son poste de Saturday Evening Post et en 1964, il signe un contrat avec le magazine Look où il publiera des tableaux très engagés sur les événements d’actualité et les problèmes sociaux du pays. En 1969, Rockwell ouvre à Stockbridge The Old Corner House, où il expose ses tableaux. Jusqu’en 1976, il fera des affiches publicitaires. L’année 1978 marque sa morte. Son œuvre Norman ROCKWELL, le peintre préféré de l’Amérique, est un artiste marqué par le naturalisme américain (courant qui dépeint le cadre de vie et l’existence des classes moyennes de la société américaine plutôt que des scènes historiques; c’est

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Analysis of Triple Autoportrait by Norman Rockwell

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Triple Autoportrait

Norman ROCKWELL

Thématique : Arts, Cultures et Espace

Domaine : Art du visuel

Biographie

Norman Percevel ROCKWELL, né le 3 février 1894 à New York et mort le 8 novembre 1978 à Stockbridge, est un illustrateur américain célèbre pour ses illustrations et couvertures du magazine Saturday Evening Post et un peintre naturaliste de la vie américaine du XXème siècle. Dès l’enfant, il se remarque par ses dessins et à l’age de 16 ans, il perfectionne sa technique à l’Art Students League of New York. Ensuite, il illustre sa première livre. En 1916, il commence la collaboration avec le magazine The Saturday Evening Post. Après, il travaille beaucoup sur les illustrations (les livres Tom Sawyer et Huckleberry Finn) et il fait des affiches sur le thème de la guerre. Dans les années 1950, il peint les portraits de Kennedy, de Nasser, d’Eisenhower. Au debout des années 1960, on voit le déclin de l’illustration en la faveur de la photographie. En 1963, il quitte son poste de Saturday Evening Post et en 1964, il signe un contrat avec le magazine Look où il publiera des tableaux très engagés sur les événements d’actualité et les problèmes sociaux du pays. En 1969, Rockwell ouvre à Stockbridge The Old Corner House, où il expose ses tableaux. Jusqu’en 1976, il fera des affiches publicitaires. L’année 1978 marque sa morte.

Son œuvre

Norman ROCKWELL, le peintre préféré de l’Amérique, est un artiste marqué par le naturalisme américain (courant qui dépeint le cadre de vie et l’existence des classes moyennes de la société américaine plutôt que des scènes historiques; c’est le reflet de la vie quotidienne des Américains). Le style de Rockwell est narratif grâce à ses illustrations qui sont en parfaite corrélation avec les textes; les détails sont très importants, ayant leur raison d’être. Il aborde ses toiles avec de l’humour (plutôt pour la politique), donnant à ses personnages un aspect caricatural. Ses dessins, assez proches de photographie à cause de la réalité avec laquelle ils sont peints, montrent un artiste qui s’oriente vers l’hyperréalisme. Rockwell illustre le plus souvent l'actualité d’Amérique des années 30 – 60. Dans le livre How I make a picture (Comment je fais une peinture) il explique sa technique: il choisit le sujet, il fait plusieurs esquisses au crayon, il réalise un dessin au fusain sur un papier aux dimensions identiques à celles de la toile finale, il reporte ce dessin sur la toile et commence la peinture et après 1930, premièrement il prend des photos, puis il continue comme d’habitude.

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Identification

La peinture Triple Autoportrait de Norman ROCKWELL fut la couverture du Saturday Evening Post du 13 février 1960. Elle est la 308ème couverture réalisée par l’artiste pour ce journal. A cette époque, N. Rockwell est très populaire et le magazine décide de publier en feuilletons la biographie écrite par l’illustrateur et son fils My Adventures as an Illustrator; il lui attache la toile qu’on étudie. Le tableau montre l’artiste en train de se peintre.

Maintenant, le tableau qui mesure 113,5cm x 87,5cm est déposé à The Norman Rockwell Museum, Stockbridge, Massachusets, Etats-Unis.

Le tableau a été réalisé comme la plupart des œuvres de Norman Rockwell, d’après une photographie.

Description

On voit l’artiste de dos, assis sur un tabouret. Il est face à une toile et se penche pour regarder son reflet dans un miroir situé sur une chaise à sa gauche. Le miroir doré est décoré de l’aigle américain et de l’emblème américain. Il est déposé sur une chaise, à côté d’un livre et d’un verre avec du vin. L’image créé dans le miroir représente le reflet de peintre en train de se regarder (même taille, couleurs, posture). Ses lunettes font qu’on ne peut pas voir les yeux.

Rockwell peint son autoportrait en blanc et noir à l’aide d’un pinceau. À la gauche de la toile est accroché un croquis avec quatre têtes et une main et à la droite il y a les quatre autoportraits: celui de Dürer, de Rembrandt, de Picasso, de Van Gogh. L’artiste choisit de signer en bas de la toile, même si la peinture est inachevée. Au-dessus du chevalet, il y a un casque de pompier et en dessus, il y a la corbeille avec des chiffons qui fument. Par terre sont diffusés les pinceaux. Il y a 3 portraits sur cette toile: le 1er est le dessin sur la toile du tableau dans le premier plan, le 2ème est le reflet du visage et du buste du peintre dans le miroir dans l’arrière-plan, le 3ème est le peintre de dos dans le second plan.

Interprétation

Norman Rockwell fait trois représentations de son autoportrait, trois modalités pour illustrer la réalité. Il utilise la mise en abyme, procédé artistique ou (littéraire qui consiste à enchâsser récit dans un autre récit, une scène de théâtre dans une autre scène de théâtre, ou encore comme ici), un tableau dans un autre tableau. Ici, la mise en abyme commence par le premier carré, le carré de l’œuvre, le deuxième carré est représenté par la toile sur lequel l’artiste peint l’autoportrait et le troisième portrait est un rectangle formé par le bras droit du peintre, ses épaules et l’arrière de sa tête qui contient le portrait en blanc et noir :

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donc, le tableau se présente comme un emboîtement. De plus, la perspective est la plupart du temps linéaire.

Le portrait qui attire le regard du spectateur est celui posé sur le chevalet, celui dont l’artiste le veut « officiel ». C’est pour ça qu’il le signe, même s’il n’est pas achevé, qu’il n’y a pas de couleurs. Le peintre est différent de celui du miroir: il est plus jeune, la pipe est droite, ses yeux ne sont pas cachés de lunettes, mais son regard est ailleurs. C’est un portrait adéquat aux années passées, pas pour ce moment-là, mais c’est la façon dont l’artiste veut que le spectateur le voie: un Norman Rockwell toujours jeune, respectable, sans doute, qui a ses plaisirs-la pipe- et qui aime la peinture. Cette toile représente son passé.

Comme le miroir est la garantie de la sincérité, on pense que l’artiste garantit l’authenticité de sa peinture comme dans les pactes autobiographiques. Il se présente tel qu’il se voit. Le miroir reflète l’image du peintre en train de se regarder: un Rockwell plus âgé, plus maigre, avec une pipe tombante et qui porte des lunettes qui cachent ses yeux, son âme. Une partie de son reflet est cachée derrière son tableau, ce qui apporte l’idée que le peintre cache sa partie la plus intime derrière son travail. C’est plutôt un portrait caricatural, qui approche l’artiste de ses illustrations humoristique.

Le troisième portrait, celui de dos, qui n’est pas très accessible au public, montre un Rockwell négligent, mais qui se dévoue complètement à son travail. Ses jambes écartées, son chiffon de sa poche, le mode comme il est assis sur le tabouret donnent le caractère instantané du Triple Autoportrait: c’est le peintre qui ne remarque pas que l’on regarde. Cette toile représente le présent. Rockwell a peint d’autres toiles avec un artiste vu de dos, absorbé dans son travail: Le tatoueur et The New Tavern Sign.

Dans ce tableau, il y a beaucoup d’autres détails qui suggèrent des idées importantes:

le miroir=pacte autobiographique

la pipe et la verre du vin=marque la période quand Rockwell a été interné dans une clinique de réhabilitation (mais il garde encore ses vices)

l’aigle et l’emblème américaine=montre son identité: il est un peintre américain

l’esquisse=l’artiste veut faire le meilleure autoportrait et avant, il essaye quelques positions

les autoportraits de Dürer, de Rembrandt, de Picasso, de Van Gogh=se sont les autoportraits des maîtres de la peinture, fait qui inspire Rockwell créer son portrait soigneusement

le casque de pompier=référence à la peinture pompier qui était très appréciée aux Etats-Unis

la corbeille qui fume et les allumettes brûlées=marque l’incendie de 1943 dans son studio provoqué par une pipe mal éteinte ayant mis le feu à des chiffons dans une corbeille, qui entraîna la perte d’un grand nombre de ses objets personnels et travaux

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les couleurs=les couleurs prédominantes sont le blanc, le bleu et le rouge, fait qui renvoie à l’identité du peintre; dorée est en lien avec « la peinture pompier »

le coussin rouge=pour créer un aspect humoristique de l’artiste, en amplifiant son postérieur → l’autodérision

Conclusion

Norman Rockwell offre une perspective unique sur son tableau, créant trois versions de l’autoportrait. C’est un regard complexe sur la réalité qui montre un vrai artiste: il parle de soi avec un regard subjectif et un objectif, comme il voudrait être et comme il est (en réalité).

La première version qui attire le regard des spectateurs est l’autoportrait menteur, une version subjective de lui. L’artiste se peint tel qu’il veut être vu.

Le deuxième portrait montre le peintre d’une manière caricaturale, une version qui lui ne plaît pas.

Le troisième portrait, où l’on voit de dos, donne le caractère instantané du tableau: le spectateur voit, finalement, la vraie personnalité du peintre. C’est la version objective de lui.

Norman Rockwell fait l’autoportrait dans son style, le style narratif, découvrant son identité américaine, son physique, son métier d’illustrateur, son caractère ironique et son aspiration d’être un grand peintre. Les trois autoportraits sur la même toile et les petits détails montrent les choses plus importantes dans la vie de Rockwell.

Lien avec d’autres œuvres

Dans l’extrait de La Rochefoucauld, on voit l’autoportrait fait par le narrateur, où l’accent tombe sur les caractéristiques physiques, mais on trouve aussi des émotions tel que le narrateur les voit « chagrin », « fier » et tel que le public les voient « méprisant ». L’autoportrait qui concerne les traits physiques ressemble à l’autoportrait du narrateur, fait reconnu par lui-même « ce que je pense de moi là-dessus n'est pas fort éloigné de ce qui en est ». L’auteur dit « pense », alors il n’est pas totalement sûr de ce qu’il dit; c’est sa description subjective. Même s’il dit « je viens de me tâter et de me regarder dans le miroir », moment où il s’agit d’un pacte autobiographique, La Rochefoucauld continue avoir des hésitations, disant « je l'ai ou carré ou en ovale ».

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« Je suis d'une taille médiocre, libre et bien proportionnée. J'ai le teint brun, mais assez uni; le front élevé et d'une raisonnable grandeur; les yeux noirs, petits et enfoncés, et les sourcils noirs et épais, mais bien tournés. Je serai fort empêché à dire de quelle sorte j'ai le nez fait, car il n'est ni camus ni aquilin, ni gros ni pointu, au moins c’est ce que je crois. Tout ce que je sais, c'est qu'il est plutôt grand que petit, et qu'il descend un peu trop en bas. J'ai la bouche grande, les lèvres assez rouges d'ordinaire, et ni bien ni mal taillées. J'ai les dents blanches et passablement bien rangées. On m'a dit autrefois que j'avais un peu trop de menton: je viens de me tâter et de me regarder dans le miroir pour savoir ce qui en est, et je ne sais pas trop bien qu'en juger. Pour le tour du visage, je l'ai ou carré ou en ovale; lequel des deux, il me serait fort difficile de le dire. J'ai les cheveux noirs, naturellement frisés, et avec cela assez épais et assez longs pour pouvoir prétendre en belle tête. J'ai quelque chose de chagrin et de fier dans la mine : cela fait croire à la plupart des gens que je suis méprisant quoique je ne le sois point du tout. (...) Voilà naïvement comme je pense que je suis fait au dehors; et l'on trouvera, je crois, que ce que je pense de moi là-dessus n'est pas fort éloigné de ce qui en est. » La Rochefoucauld, portraits, 1659