47000AGEN

À LA DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE

HISTORIQUE ET ARCHITECTURAL

www.agen.fr

01 02 0704

03

3536

37

38

34

45

44

47

48

49

50

46

5355

52

54

05

06

08

09

11

10

28

29

3031

32

56

57

58

59

60

33

12

27

13

14

1516

17

18

19

20

21

22

23

242526

3940

4142

43

51

AGEN CENTRE

AGEN CENTRE (SUITE)

LES BORDS DE GARONNE

LES BORDS DE GARONNE (HORS CENTRE)

L'ERMITAGE

LE PLAN DE LA VILLE

LES ILLUSTRES

SOMMAIRE

p 4 > 36

p 37 > 49

p 55 > 58

p 64 > 67

En couverture

p 59 > 63

Conception graphique : PAO / COM Ville d’Agen - Textes : Pôle Mémoire et Archives - Impression : IGS - Crédits photos : B. Zugaj / J.M. Ramel / Ville d'Agen

p 50 > 54

Jusqu’au XVIème siècle, le Château de Montrevel, situé sur les remparts de la ville, représente une position de défense. La cité s’agrandissant, ce lieu est intégré dans la cité. Aux XVIème et XVIIème siècles, un quartier s’organise autour de la nouvelle place qui devient rapidement le forum intellectuel et politique de la ville. Présidial sous l’Ancien Régime, puis Palais de Justice jusqu’en 1869, la Mairie y demeure depuis cette date.

LA MAIRIE LA RUE HENRI DUNANT

La rue s’ouvre sur un ensemble représentatif de demeures de notables agenais (XIVème au XIXème siècle). L’Hôtel Chaudordy fut édifié en 1774 par Leroy, architecte du Duc d’Aiguillon. Sur le mur de l’Hôtel de Nort (XVIIème et XVIIIème siècles), est enchâssée une mosaïque romaine du IIIème siècle après J.C, réalisée en galets de Garonne et briques.

01 02

04 05

Fondé en 1876, ce musée abrite, entre autres, cinq tableaux de Goya, des peintures du Tintoret, de Courbet, Millet, Corot, Boudin, Sisley et Caillebotte. Ainsi que des pièces antiques provenant de l’Agenais (Vénus du Mas), une collection d’objets celtes et une donation de pièces mésopotamiennes et phéniciennes. Ces collections sont réunies au sein de quatre anciens hôtels particuliers.

LE MUSÉEDES BEAUX-ARTS

NOTRE-DAMEDES JACOBINS

Les Dominicains ou Jacobins (du nom du couvent parisien de cet ordre situé rue Saint-Jacques) sont créés en 1215 pour combattre le catharisme fortementimplanté dans la région. L’installation à Agen de l’ordre en 1249 est l’un des événements majeurs de l’histoire de la ville. Dans ce couvent, les Dominicains créent une véritable université rayonnant dans toute l’Aquitaine.

03 04

06 07

Ce quartier témoigne des conditions de vie à Agen entre le XIIIème et le XVIIème siècle. L’une des maisons abritait jadis un boulanger et son fournil. Sur un soubassement de briques et de pierres, un colombage rempli de briques et de chaux était construit. La Tour Lacassagne date du XIXème siècle et évoque par sa présence la vingtaine de tours qui se dressaient au-dessus de la ville sous l’Ancien régime.

LA RUE BEAUVILLE05

LE COLLÈGE CHAUMIÉET L'HÔTEL DE MAURÈS

Fondé en 1632, le couvent des Carmélites d’Agen, devenu bien national en 1793, est reconstruit en 1857 pour abriter un lycée. La chapelle du XVIIème siècle est décorée de fresques de style "rococo". La sobriété de la façade de l’Hôtel de Maurès (XVIIème siècle), situé en vis-à-vis, est rompue par la dissymétrie des ouvertures du premier étage.

06

08 09

Construit au XIIIème siècle, cet édifice fut la chapelle d’un important cimetière situé hors de la première enceinte de la ville, avant de devenir église paroissiale sous le nom de Notre-Dame du Bourg. La façade, en partie romane, est rehaussée d’un clocher-mur de style toulousain abritant une unique cloche. Au bas des six marches d’accès au porche, on retrouve le niveau du sol du Moyen Âge.

NOTRE-DAME DU BOURG07

LA PLACE DES DROITSDE L'HOMME

Au XVIIème siècle, le lieu est occupé par un couvent destiné à l’éducation des jeunes filles. En face, se dresse une maison du XIXème siècle construite, en partie, sur l’emplacement d’un hôpital fondé en1687 par les frères de Picpus. L’Hôtel Montesquieu appartenait autrefois à la famille du célèbre philosophe puis à la famille de Raymond qui en hérita au XVIIIème siècle.

08

10 11

À la fin du XIXème siècle, après le percement du boulevard de la République, il apparaît nécessaire de créer un axe nord-sud entre le Pont de pierre et la gare.Le boulevard est percé entre 1895 et 1905. L’Hôtel des Postes, œuvre de l’architecte Courau, témoigne du prestige du service public au début du XXème siècle. L’Art nouveau inspire les demeures les plus remarquables dont le modèle reste la maison Pinêtre au n°56.

LE BOULEVARDDU PRÉSIDENT CARNOT

LA TOUR DU BOURREAU

Agen s’est protégée au fil des siècles derrière plusieurs murailles successives. Sur la vingtaine de tours qui ponctuaient ce système défensif, il n’en reste plus que trois visibles : la Tour de la Poudre, la Tour du Chapelet et la Tour du Bourreau. Demi-circulaire, très élevée, celle-ci défendait le vaste faubourg du Pin. Elle porta d’abord le nom de Tour de Marmande avant de changer de nomlorsqu’au XVIIIème siècle s’y installa le bourreau de la ville.

09 10

12 13

Ce quartier est bâti sur le tracé de l’enceinte du XIVème siècle. Il était traversé par des "carrérots" (petites rues en langue d’oc) tel le carrérot Duranton. En 1892, le percement du boulevard Carnot modifie définitivement l’aspect de ce quartier autrefois occupé par de grands couvents (les Carmes, les Templiers...). L’Hôtel des Postes (1908) est construit sur l’emplacement duChâteau de Lassaigne.

LE CŒUR MÉDIÉVAL11

LES ENCEINTES ETRONDES D'AGEN

Aginnum, comme toutes les cités romaines, était une ville ouverte. Ce ne fut qu’après les premières invasions barbares qu’elle songea à se fortifier. Au XIIIème siècle, l’édification d’une grande enceinte (démolie à la Révolution) protégeant les nouveaux faubourgs devint nécessaire.

12

14 15

Les quelques maisons hautes et étroites, à colombages, qui subsistent, témoignent de la destination commerçante et artisanale de cet axe depuis leMoyen Âge. Quartier très animé jusqu’en 1886, il subit le contrecoup de l’ouverture du boulevard de la République. À l’angle de la rue des Ambans se dresse une échauguette du XVIIème siècle.

LA PLACE DU POIDS DE LA VILLELES RUES SENTINI ET MOLINIER

14L’ordre religieux des Grands Carmes, installé à Agen vers 1272, possédait à la veille de la Révolution l’un des plus grands et plus beaux couvents de la ville.Une église et de vastes corps de logis prolongeaient le cloître entouré de jardins. Les Templiers possédaient une vaste commanderie située près de l’école Bara qui fut délaissée au profit de celle du Temple-sur-Lot.

CARMES ET TEMPLIERS13

16 17

LE BOULEVARDDE LA RÉPUBLIQUE

À la fin du XIXème siècle, il devient impératif de moderniser la ville en ouvrant une artère traversant Agen d’Est en Ouest. Les travaux, initiés en 1880 par le Maire J.-B. Durand, suivent le modèle parisien d’Haussmann. Le boulevard constitue alors un ensemble architectural où se côtoient l’immeuble de rapport, le grand magasin et l’hôtel particulier. Depuis 2011, le boulevard est en partie piétonnier.

15Le jumelage est une relation d’amitié durable entre deux communes. Né au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le jumelage avait pour objectif de resserrer les liens entre les nations européennes à travers leurs villes et de les réconcilier. Les relations d’échanges peuvent être linguistiques, culturelles, touristiques, sportives ou économiques. La ville d’Agen est jumelée à cinq villes dans le monde : Tolède (Espagne), Dinslaken (Allemagne), Touapsé (Russie), Llanelli (Pays de Galles), Corpus Christi (États-Unis).

PANNEAU MULTIDIRECTIONNELDES JUMELAGES

16

18 19

Rue bordée d’arcades des deux côtés, elle est, dès le XIIème siècle, l’artère commerçante et artisanale d’Agen. Les premières arcades sont constituées de piliers de bois montés sur pierre. Au XIVème siècle, apparaît la cornière en pierre, de forme ogivale. La cornière en anse de panier est typique du XVIIème siècle. Située rue Puits-du-Saumon, la maison du Sénéchal en pierre, d’inspiration florentine, est édifiée au XIVème siècle.

LES CORNIÈRES17

LA MAISON DU SÉNÉCHAL

Cette maison, présentant une magnifique façade d'inspiration florentine, fut construite au XIVème siècle. À l’étage apparaît une décoration gothique entièrement ajourée. Cette demeure, classée en 1913, fut restaurée en 1972 afin de lui restituer son aspect initial.

18

20 21

LA PLACE DU MARCHÉET LA PLACE DES LAITIERS

Ancien emplacement du forum romain, ce lieu abrita la première cathédrale d’Agen (IXème-Xème siècles) dédiée à Saint-Etienne. Vendue à la Révolution, la cathédrale est rasée en 1836. Sur son emplacement est construite une halle au blé puis, en 1884, un marché couvert dans le style des Halles de Baltard. Le développement de l’automobile entraîne sa destruction et la création d’un marché-parking en 1970.

19Habitée dès l’époque romaine, un faubourg s’y développe dès le XIIIème siècle. La Porte-tour, construite à cette date, abritait l’horloge municipale et la clocheservant au tocsin. Face à la montée du protestantisme, un collège de Jésuites y est construit en 1580. Ne subsistent, place de la République, que l’escalier surmonté d’un fronton semi-circulaire et deux baies gothiques de la chapelle privée des religieux. Sur cette place, s’est longtemps tenu le marché à la volaille.

LA RUE GRANDE HORLOGE20

22 23

HÔTELS JAILLE ET DE SEVIN

L’Hôtel Jaille, construit en 1870 par l’architecte Payen, présente un surprenant décor éclectique. Le joyau de l’édifice est le somptueux escalier d’honneur au plafond décoré d’Amours et aux murs ornés de marbre. L’Hôtel de Sevin, propriété d’une grande famille agenaise ayant marqué la vie politique et intellectuelle d’Agen du XVIème au XXème siècle, est remarquable par ses décors Premier Empire.

21Afin de perpétuer la mémoire de Saint-Caprais, premier martyr de la ville, une église est bâtie au XIIème siècle près d’une collégiale déjà existante marquant une étape importante sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. L’église Saint-Caprais prend le titre de cathédrale en 1803. L’intérieur est décoré au XIXème siècle par Bézard, élève d’Ingres. Attenante à l’église, la salle capitulaire du couvent est un joyau de l’art roman de style toulousain qui l’apparente à Saint-Sernin.

22LA CATHÉDRALESAINT-CAPRAIS

24 25

AU PIED DU COTEAU

La gare d’Agen est inaugurée en 1856. En 1864, les quais sont recouverts d’une charpente métallique, œuvre de la société Eiffel. Au pied du coteau, le quartier des Tanneries, faubourg au Moyen Âge dédié à la tannerie et à la ganterie, abrita un amphithéâtre gallo-romain. L’Ermitage, occupé dès le IIème millénaire avant J.C, fut la capitale des Nitiobroges, peuple celte, vers 400 avant J.C.

23UN AMPHITHÉÂTREÀ AGINNUM

Occupant jusqu’alors l’Ermitage, Aginnum s’installa, vers le Ier siècle, dans la plaine. Des fouilles furent entreprises lors de la rénovation du quartier des Tanneries en 1989 mettant à jour 1/8ème de son amphithéâtre.

24

26 27

Le quartier des Tanneries, installé le long de la Masse, fut très prospère du Moyen Âge jusqu’au XIXème siècle, le ru permettant aux nombreux tanneurs de laver et nettoyer les peaux. L’insalubrité de l’habitat nécessita le pontage de la Masse en 1969.

LES TANNERIES25

LE JARDINDES TANNERIES

Jardin conçu en 2013, il reprend dans sa composition d’ensemble les vestiges de l’ancien amphithéâtre gallo-romain par le jeu des teintes au sol et dans les haies rappelant les soubassements des gradins.

26

28 29

Cette place s’ouvrait à l’est sur une imposante porte fortifiée, entrée officielle des souverains venant de Paris. Elle fut détruite à la Révolution. Le port du canal et la gare font de ce quartier le centre industriel et ouvrier de la ville dès le milieu du XIXème siècle. Proche de l’usine à gaz, de la tuilerie Lartigue et Dumas, des usines Sangosse et Granges, le quartier du Pin est le plus vivant d’Agen. L’ancienne école Jules Ferry abrite un clocheton dont le carillon fonctionne encore.

LA PORTE DU PIN27

LE LYCÉEBERNARD PALISSYEn 1883, la ville d’Agen confie à l’architecte Lhéritié la construction d’un lycée de garçons. L’ensemble du bâtiment est remarquable par ses dimensions, son unité architecturale et l’organisation de son espace, caractéristique des projets éducatifs de la IIIème République. La façade, flanquée de deux pavillons, s’élève sur trois niveaux. Son avant-corps central est surmonté d’un toit en pyramide et d’un édicule abritant une cloche. En 1887, pour assainir le quartier, la municipalité décide de créer un jardin public à l’anglaise, le jardin Jayan.

28

30 31

Du Ier au IIIème siècle, ce lieu est occupé par un quartier de potiers, situé près du théâtre antique témoignant de l’importance de la ville romaine. Fin XVIIIème siècle, le lieu devient une agréable promenade, bordée d’hôtels particuliers. Le plus imposant appartenait à la famille Lacépède. Transformé en atelier de tissage d’indiennes, cet hôtel accueillit l’Évêché d’Agen. Il abrite aujourd’hui la médiathèque municipale.

29LA PLACE

ARMAND FALLIÈRESLE PALAIS DE JUSTICE

Afin de remplacer l’ancien Tribunal (actuelle mairie), le Palais de Justice est construit en 1869. Œuvre de l’architecte Lisch, le bâtiment s’inspire de l’architecture grecque en présentant un bâtiment sévère et majestueux précédé d’une cour d’honneur. De part et d’autre de l’escalier monumental, les statues du Droit et de la Loi sont ajoutées au début de la IIIème République.

30

32 33

En 1773, Usson de Bonnac, évêque d’Agen, fait construire un nouveau palais épiscopal sur un terrain proche du Grand Séminaire (actuel lycée de Baudre).Les travaux sont confiés à l’architecte des Ducs d’Aiguillon, Charles Leroy. Saisie à la Révolution, Napoléon transforme l’ancienne demeure en Préfecture. Côté jardin, le lieu s’ouvre sur un parc à l’anglaise qui remplace au XIXème siècle le jardin à la française initialement tracé.

LA PRÉFECTURE31

LA PLACE DE VERDUN

Habitée sous l’Antiquité, la place est, au XVIIème siècle, un terrain inculte hors les murs de la ville. En 1684, Jules Mascaron y construit un séminaire. Vendu à la Révolution, redevenu grand séminaire en 1817, ce bâtiment abrite aujourd’hui le lycée de Baudre en souvenir du constructeur du Pont-canal. À proximité, s’élevait le couvent des Carmes transformé en 1824 en caserne puis en cité administrative.

32

34 35

Ce quartier, occupé par les Romains, est abandonné, au IIIème siècle lors des invasions barbares. Au XVIIème siècle, le quartier renaît grâce à l’ouverture de la porte Saint-Louis. En 1750, le conseiller du roi, receveur des tailles, Pierre-Louis Hutot de Latour achète les terrains jouxtant la tour de la Poudre (à l’origine imposante tour d’angle de l’enceinte de la ville) et y élève un hôtelparticulier de style languedocien en brique rose. Un jardin à la française vient agrémenter l’ensemble.

33L'HÔTEL

HUTOT DE LATOUR

Île de la Garonne au Moyen Âge, le Gravier devient une esplanade plantée d’ormeaux au XVIIème siècle. La création d’une avenue vers Bordeaux en 1753 lui confère son aspect moderne. Vers 1830, un péristyle est construit. Négociants, limonadiers et cafetiers s’y installent. Présents dès le XIIIème siècle, les foires et marchés (notamment le marché aux bestiaux) font larenommée d’Agen.

LA PROMENADEDU GRAVIER

34

3736

Utilisé dès le Néolithique, le fleuve est, dès le IIème siècle, exploité par les Romains avec l’installation d’un port près de l’actuel Hôtel du Département. Du XIème au XVIIIème siècle, la Garonne est parcourue par les bateliers et les mariniers. Mais les crues de la Garonne endommagent régulièrement les aménagements portuaires et les ponts. Dès 1828, une ligne régulière de voyageurs relie Agen à Bordeaux. Face à la concurrence du Canal et du chemin de fer, la navigation sur le fleuve périclite puis cesse en 1918.

LA GARONNE35

Simple torrent de montagne, prenant sa source dans les Pyrénées espagnoles, la Garonne se transforme en fleuve dans la plaine. Long de 575 km, il traverse de grandes villes (Toulouse, Agen) avant de se jeter dans l’Océan Atlantique.Fleuve difficilement navigable, ses crues empêchent pendant longtemps la construction de ponts pérennes. Il faut attendre 1827 pour entreprendre la construction d’un pont en pierre. Une passerelle suspendue permet aux piétons de relier Agen à la ville du Passage-d’Agen depuis 1839.

DAME GARONNE36

38 39

Grâce à cet axe de communication privilégié entre Atlantique et Méditerranée, Agen se positionne dès l’Antiquité comme un port de transit où s’échangent vins, tabac et farine. Grâce au développement rapide de la navigation à vapeur, le trafic de la batellerie s’amplifie. La cale Abadie, due à l’Agenais Sylvain Dumont, permet l’embarquement des voyageurs alors que la cale Palissy permet l’abordage et le chargement des bateaux de commerce.

L'ARTÈRE VITALE37

Différentes corporations se partagent les activités du fleuve : pêcheurs, mariniers, cordiers, charpentiers, fabricants de toiles ou simples lavandières. En hiver, les scieurs débitent le bois pour les charpentiers ou les sabotiers. Le travail du chanvre alimente les nombreuses manufactures situées près du fleuve. La pêche est une activité non négligeable pour nombre de familles qui vivent du commerce de l’alose, de l’anguille et de la lamproie.

LES MÉTIERSAU FIL DE L'EAU

38

40 41

La Garonne, source de travail, peut être aussi source de détente. Dès le XVIIIème siècle, apparaissent les premiers bains flottants installés près du fleuve. À lafin du XIXème siècle, naît un véritable engouement pour la natation. Le Passage-Plage offre alors jeux d’eau et guinguettes. Lieu d’échanges et de commerce au Moyen Âge par ses foires, d’île, le Gravier devient promenade au XVIIIème siècle où pelouses et allées alternent avec parterres et sculptures.

LOISIRS NAUTIQUES39

Réputé fleuve tourmenté, la Garonne redevient sauvage et indomptable lors des crues désastreuses qui jalonnent son histoire et celle de la ville d’Agen.Paradoxalement, grâce aux alluvions déposées par les eaux lors d’inondations importantes, la Garonne traverse une large plaine fertile, riche en cultures maraîchères.

LES PIEDS DANS L'EAU40

42 43

Le Canal latéral (1838-1856) concrétise le rêve de Pierre-Paul de Riquet en complétant le Canal du Midi, reliant ainsi la Méditerranée à l’Atlantique. D’une longueur de 211 km, il est jalonné de 53 écluses. Achevé la même année que la voie de chemin de fer, il ne connaîtra jamais le succès escompté. Il renaît aujourd’hui grâce au tourisme fluvial.

DE LA MÉDITERRANÉEÀ L'ATLANTIQUE

41Afin de se protéger des caprices du fleuve, Agen s’est entourée de remparts, de digues et de cales. Du comblement de bras secondaires (quartier des Îles) à la réalisation de la voie sur berge, la Garonne a opéré une mutation paysagère et économique. Avec le déclin du rôle industriel du fleuve, le port est désaffecté. Enfermé dans un carcan de murs qui certes n’ont pas failli, lefleuve, ignoré par ses habitants, se replie sur lui-même.

UN FLEUVE DOMPTÉ42

44 45

Les relations entre Agen et Garonne ont toujours oscillé inextricablement entre amour et animosité. À l’origine de la vitalité de la ville, Garonne apportait aussi misère et désolation lors des crues. Faisant partie intégrante du patrimoine agenais, le fleuve fait l’objet depuis les années 2010 de projets de renaturation et de réappropriation par les Agenais : accès aux berges, création de promenades...

LES AGENAISRÉCONCILIÉS

43Connue depuis l’Antiquité, la culture des prunes se développe notamment à partir du XIIème siècle grâce à des plants ramenés de Damas (Syrie). Les moines de l’abbaye de Clairac sont les premiers à les croiser avec des variétés locales créant ainsi la prune d’Ente. Les conditions climatiques ainsi que la présence de deux voies navigables, le Lot et la Garonne, facilitent leur culture et leur diffusion.

DE LA PRUNEAU PRUNEAU

44

46 47

Port de transit, Agen connaît, au XVIIIème et au XIXème siècle, une intense activité commerciale : gabarres et miolles côtoient les bateaux de voyageurs le long du Gravier. Agen devient le port d’embarquement de toute la production de pruneaux. Acheminés vers Bordeaux, les fruits sont exportés vers l’Angleterre, la Hollande ou l’Amérique. Ces pays de tradition maritime en sont particulièrement amateurs, les pruneaux étant consommés sur les bateaux pour lutter contre le scorbut.

DES BATEAUX À VOILEAUX BATEAUX À VAPEUR

45Projeté sous le règne de Louis XIV par l’ingénieur Pierre-Paul de Riquet, le canal reliant la Méditerranée à l’Atlantique n’est achevé qu’entre 1820 à 1843. Le percement de cette voie nécessite la réalisation d’ouvrages d’art monumentaux. Les travaux pour la construction du Pont-canal d’Agen débutent en 1839 pour ne s’achever qu’en 1843. Constitué de 23 arches, il mesure 580 m. En 2003, le Pont-canal et ses abords sont protégés au titre de monument historique.

LE PONT CANAL46

48 49

Jusqu’à la Révolution, la ville d’Agen reste enfermée dans un mur d’enceinte bâti au XIVème siècle. Côté Garonne, les voyageurs pénètrent dans la cité par la porte fortifiée Saint-Antoine. En 1787, celle-ci est démolie. De part et d’autre, l’on aménage une place semi-circulaire bordée de maisons dans le style des places royales bordelaises. En 1870, au centre de la place est installée la statue du poète agenais Jasmin.

LA PLACE JASMIN47

LE QUARTIERSAINT-ANTOINE

Le quartier Saint-Antoine est situé à l’extrémité ouest de l’actuel boulevard de la République, là où aboutissait autrefois l’ancienne rue Saint-Antoine. S’ytrouvaient l’hôpital Saint-Antoine, le couvent et l’église des Antonins. Ce monastère fut fondé au Xème siècle. Repris par les Bénédictins, il devient au XVIIIème siècle la chapelle des Pénitents Blancs.

48

50 51

L’ouverture de la ligne de chemin de fer en 1857 et l’accroissement de la circulation qui en résulte donnent lieu à de grands projets de dégagement. Laville repousse ses murs et un nouveau tracé apparaît reliant la gare au cours Saint-Antoine, le boulevard Scaliger. Entrepris sous l’impulsion du Maire Jean-Baptiste Durand, il est inauguré en 1885.

49LE BOULEVARD

SCALIGERL'ÉGLISE SAINT-HILAIREET LA CHAPELLE DES CORDELIERS

Ponts, portes, moulins et clochers étaient groupés autour du grand couvent des Cordeliers. Au XIVème siècle, cette congrégation édifie près des remparts de la porte Saint-Georges son cloître et son église. Reconvertie en caserne à la Révolution française, l’église est remaniée au XIXème siècle. Sa charpente, classée en 1920, reproduit la carène renversée d’un navire.

50

52 53

La porte Saint-Georges se trouvait sur la 3ème enceinte de la ville datant du XIVème siècle. Point stratégique au débouché de la route de Bordeaux, elle présentait l’un des plus sérieux moyens de défense de la ville. Appuyée par deux tours carrées, la tour se prolongeait par un chemin de ronde fermé par un pont-levis. La porte, comme toutes les fortifications de la ville, fut détruite à la Révolution.

51LE QUARTIER

SAINT-GEORGESC’est sur l’oppidum de l’Ermitage, que s’implantent les Nitiobroges au second Âge de fer, créant ainsi Aginnum (Agen). Le plateau de l’Ermitage, situé au nord de la ville, culmine à 165 mètres. Il occupe une position géographique clé, au carrefour de plusieurs axes de communication et à mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse. Vers la fin du 1er siècle av. J.-C., Aginnum devient une cité romaine et migre vers le sud dans un site de plaines proche du fleuve qu’elle ne quittera plus.

L'OPPIDUM DE L'ERMITAGE52

5554

Suite aux martyrs de Saint-Vincent et de Sainte-Foy, le coteau et ses grottes deviennent le refuge des premiers chrétiens persécutés. L’une des grottes recèle une source dite de Saint-Caprais, parée de vertus miraculeuses. Au XVIIème siècle, des ermites y aménagent des cellules troglodytiques. De cette période subsiste un autel creusé dans la roche calcaire. Les Carmes établissent leur monastère en 1846 et bâtissent une église surmontée d’une imposante statue de la Vierge en cuivre doré.

ERMITAGE SAINT-VINCENT53

En 1791, Claude Chappe met au point un télégraphe aérien et optique de conception mécanique. Grâce à un système de poulies et de cordes, des bras mobiles étaient articulés afin de représenter différentes formes. La France fut équipée d’un réseau reliant Paris à 29 villes. Il ne reste plus à Agen que la tour de Donnefort. Louis Ducos du Hauron s’intéresse très tôt à la peinture et à l’interaction entre la lumière et la couleur. Dès 1868, il met au point le procédé de trichromie et prend la première photo couleur représentant la ville d’Agen.

DEUX INVENTEURS DE RENOM54

56 57

Ce site permet de découvrir l’ensemble de la ville d’Agen et ses environs : le Canal, le Pont-Canal, la Garonne ainsi que les différents monuments de la ville. Par beau temps, la chaîne des Pyrénées se détache à l’horizon.

LA TABLE PANORAMIQUE55

Le halage est un mode ancestral de traction des bateaux. Il consistait, lorsque le courant était trop faible ou en absence de vent, à tirer les embarcations depuis la berge au moyen d’une longue corde fixée sur un mât.

LA TECHNIQUE DU HALAGE56

5958

Le halage pouvait être humain, animal ou mécanique. Mais l’avènement de la vapeur puis du chemin de fer mirent un terme à cette pratique. Certains chemins de halage, transformés en voies de promenade, ont trouvé une nouvelle vocation tournée vers le tourisme vert.

LES TYPES DE HALAGE57

Les poissons de la Garonne ont longtemps nourri les populations. Ils font désormais partie d’un patrimoine naturel d’exception reconnu. En matière de biodiversité, la Garonne agenaise compte en effet une trentaine d’espèces de poissons dont sept protégées.

POISSONS DE GARONNE58

60 61

La préservation des poissons grands migrateurs en Garonne est devenue un enjeu national et européen. Des dispositifs de franchissement (passes à poissons, ascenseurs...) ont rouvert la route aux poissons migrateurs notamment au niveau d’Agen (Beauregard).

DE LA CONNAISSANCE...À LA RESTAURATION D'UN PATRIMOINE VIVANT

59La Garonne agenaise avait la particularité d’abriter la majorité des frayères de la grande alose. Face aux menaces pesant sur cette espèce, la Réserve Naturelle Nationale de la Frayère d’Alose d’Agen-Le Passage a été créée en 1981 afin de les protéger et mettre en œuvre un suivi scientifique.

UNE RÉSERVE NATURELLEAU CŒUR DE LA VILLE

60

62 63

LES ILLUSTRES

BERNARD PALISSYNé en Agenais vers 1510, Bernard Palissy est célèbre pour ses terres cuites émaillées dites "rustiques figulines" et sa technique de cuisson des glaçures. Son engagement au sein de l’Église réformée, qui l’oblige à se réfugier à Sedan, le mène en prison, à la Bastille, où il meurt vers 1590.

JOSEPH-JUSTE SCALIGERFils de Jules César Scaliger, érudit né à Vérone (Italie), Joseph-Juste Scaliger naît à Agen en 1540. Son père avait suivi Antoine de La Rovere, futur évêque d’Agen en tant que médecin. Joseph-Juste Scaliger, philologue, chronologiste et historien, se convertit au protestantisme et enseigne à Leyde (Pays-Bas). Il y décèdera en 1609.

GODEFROY, COMTE D’ESTRADESGodefroy d’Estrades, né à Agen en 1607, embrasse la carrière militaire. Maire perpétuel de Bordeaux, vice-roi d’Amérique, il défend Dunkerque contre les Espagnols. Ambassadeur, il est nommé Maréchal de France et est un des principaux négociateurs du traité de Nimègue en 1678. Il meurt à Paris en 1686.

JACQUES DE ROMASOriginaire de Nérac (1713), lieutenant assesseur civil et criminel au présidial de cette ville, Romas est surtout connu pour ses recherches dans le domaine de la physique. Sans avoir connaissance des travaux de B. Franklin, il invente le cerf-volant électrique. Il devient membre de l’Académie des Sciences de Paris. Il meurt à Nérac en 1776.

JEAN-GÉRARD DE LACUÉE, COMTE DE CESSACNé en 1752, Jean-Gérard Lacuée, co-fondateur de la Société Académique d’Agen, mène de front une carrière militaire et politique : Conseiller d’État, Gouverneur de Polytechnique, membre de l’Institut, Général de Division, grand Officier de la Légion d’Honneur, Ministre d’État en 1807. Il décède en 1841.

BERNARD-GERMAIN-ÉTIENNE DE LAVILLE-SUR-ILLON, COMTE DE LACÉPÈDENé à Agen en 1756, Bernard de Laville-sur-Illon s’intéresse très tôt à l’histoire naturelle. Il crée à Agen la Société Académique en 1776. Fils spirituel de Buffon, il devient professeur au Muséum et membre de l’Institut. Partisan des idées de la Révolution, Lacépède devient Président de la Législative. Sénateur en 1799, Président du Sénat en 1801, Ministre d’État en 1804, il est nommé Grand Chancelier de la Légion d’Honneur. Pair de France, il meurt en 1825.

64 65

GÉNÉRAL CYRUS-MARIE-ALEXANDREDE TIMBRUNE-VALENCECyrus de Timbrune-Valence naît en 1757 à Agen. Maréchal de camp dans l’armé du Rhin, Timbrune-Valence s’illustre à Valmy. Général en chef de l’armée des Ardennes en 1792, il reçoit la capitulation de Namur et seconde Dumouriez dans la campagne de Belgique. Sénateur en 1803, Pair de France, il meurt à Paris en 1822.

BERTRAND-PROSPER-FERDINAND LAULANIÉNé à Agen en 1850, il mène de front des études de médecine et de vétérinaire. Après avoir été chef des travaux anatomiques à l’école de Maisons-Alfort, il est chargé, en 1884, de cours à l’École de Médecine de Toulouse, avant d’être nommé directeur de l’École Vétérinaire en 1888. Une santé précaire l’oblige à se retirer en Suisse où il décède en 1906.

JACQUES BOÉ, DIT JASMINNé à Agen en l’an VI, il s’installe sur le Gravier comme perruquier. Récitant ses poésies en langue d’Oc à sa clientèle agenaise, il est remarqué par Charles Nodier qui lui ouvre ses salons parisiens et lui apporte la gloire. Ses vers sont rassemblés en quatre volumes intitulés "Les Papillotes". Lamartine l’appelle "l’Homère sensible et pathétique des prolétaires". Il reçoit la Légion d’Honneur en 1845 et est admis à Toulouse à la Société des Jeux Floraux. Il meurt en 1864 à Agen. Sa statue est inaugurée en 1870 par Frédéric Mistral.

PIERRE-SYLVAIN DUMONNé à Agen en 1797, il devient Procureur général près de la Cour d’Agen en 1830. Député en 1831 puis Conseiller d’État, il devient Ministre des Travaux publics en 1843 et prend une grande part à l’organisation des chemins de feren France. Il décède à Paris en 1870.

MONTESQUIEUL’aïeul de Montesquieu, Jean de Secondat de Roques, maître d’hôtel d’Henri II, reçoit en 1561 la terre de Montesquieu en Agenais. Les Secondat possèdent, dans Agen, un hôtel rue Richard Cœur de Lion et l’Hôtel de Raymond. La sépulture des Secondat se trouvait au couvent des Augustins, détruit à la Révolution et remplacé par l’Institution Sainte-Foy.

ANTOINE CALBETNé à Engayrac en 1860, il expose à partir de 1881 au Salon de la Société des Artistes français. Il mène de front une carrière de peintre et d’illustrateur. On peut voir ses panneaux décoratifs au plafond du théâtre d’Agen et au buffet de la gare de Lyon à Paris. Il décède à Paris en 1944.

HENRI LOUBATPeintre né à Gaillac en 1855, il effectue ses études à l’École des Beaux-Arts de Toulouse. Professeur de dessin, il débute au Salon de la Société des Artistes français en 1878. Il s’éteint à Toulouse en 1926.

LES PEINTRES

66 67

Idéalement située entre Bordeaux et Toulouse, Agen s’est attachée à préserver un patrimoine architectural exceptionnel.Riche de cet héritage, la ville joue aujourd’hui la carte de la valorisation patrimoniale grâce à l’implantation de 60 plaques signalétiques soulignant un intérêt historique, architectural ou touristique. Recensées dans ce document, elles permettent aux visiteurs de découvrir les ressources de la ville, tout en flânant dans les ruelles gorgées de soleil ou en longeant les berges ombragées du Canal.

La numérotation des plaques signalétiques permet simplement de faciliter leur localisation sur le plan de la ville. Il ne s'agit en aucun cas d'un cheminement conseillé, les distances entre certaines d'entre elles étant parfois relativement importantes.

Bonne balade dans Agen.

www.agen.fr

HÔTEL DE VILLE Place Docteur Esquirol - 47916 Agen Cedex 9 - Tél : 05 53 69 47 47

PÔLE MÉMOIRE ET ARCHIVES Rue Contensou - 47916 Agen Cedex 9 - Tél : 05 53 95 93 49