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Trésors d’Orient #69 France métropolitaine 2€ DOM avion 4,70€. BEL 2.30 € CH 4.50 FS. A 4€. AND 2€. CON $5.25. D 4€ ESP 3.30€. FIN 5.50€ G 4.50€ IRL 4.40€ Geishas Au cœur du mystère Une histoire vieille de 300 ans Un apprentissage long et rigoureux Un style unique et un modèle de grâce Un métier voué au divertissement

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T r é s o r sd ’Or ien t

#69

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GeishasAu cœur du mystère

Une histoirevieille de 300 ans

Un apprentissagelong et rigoureux

Un styleunique et

un modèle de grâce

Un métiervoué au divertissement

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Édito

Tom HiddlestonRÉDACTEUR EN CHEF

Geisha

Un monde de secretsS’il est un mystère que beaucoup souhaitent percer, c’est bien celui des geishas. Raffinées, élégantes, pleines de grâce, elles ont toujours été l’objet de fascination, surtout auprès des occidentaux. Pourtant, seules quelques rares personnes, en dehors des geishas elles-mêmes, connaissent réellement ce monde discret et renfermé sur lui-même. S’il en est ainsi, c’est parce que ce sont ces secrets qui font vivre les geishas. En effet, une grande partie de notre intérêt pour elles provient du fait qu’elles nous paraissent inaccessibles du haut de leur piédestal et la rareté de leur métier leur confère une valeur immense.Toutefois, c’est aussi l’absence d’information qui a conduit à la propagation d’une idée fausse déshonorant les geishas : celle que ces artistes sont des prostituées de luxe. Cette confusion est compréhensible car dans la mesure où les geishas sont payées autant pour animer une réunion que pour des rendez-vous en tête-à -tête, et qu’elles entretiennent une relation étroitement liée avec leurs clients, la limite entre la prostitution et la simple compagnie est difficile à discerner. De plus, aucune culture n’a de profession comparable à celle des geishas, qui sont considérées au Japon comme de véritables œuvres d’art, ce qui justifie le prix élevé que coûte leurs services.Dans ce contexte complexe, il est fort intéressant de revenir à l’origine de ce mythe ainsi que sur les idées fausses qui l’accompagnent. Afin d’éclaircir ce monde obscur, Trésors d’Orient vous invite comme chaque mois à démystifier les merveilles de l’Asie.

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SommaireHistorique 6

HistoriqueIdées reçuesDe nos jours

Formation 8ShikomiMinaraiMaikoMizuageGeishaLes geishas de Tôkyô et de KyôtôLa vie à l’Okiya

Apparence 12TenuesChaussuresMaquillageCoiffure

Divertissement 16Chant & DanseLe shamisen et le koto

Savoir-faire 18Cérémonie du théLa cérémonie du thé et la calligraphieLa cérémonie du thé et les arrangements floraux

Le mythe 22

Contraintes 24Devoirs envers l’okiyaUne pression quotidienneAucune vie privée

En savoir plus 26

Glossaire 28

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Trésors d’Orient - Historique

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Au début de leur intégration aux geishas, dans les années 1750, les femmes étaient appelées onna geisha (littéralement : femme geisha), ou geiko à Kyōto. Elles devinrent rapidement plus nombreuses que les hommes, qui prirent le nom d’otoko geisha(homme geisha) pour se différencier des femmes. À partir de 1800, toutes les geishas étaient des femmes.En 1779, le gouvernement japonais officialisa le métier de geisha et créa un bureau d’enregistrement (kenban), destiné à recenser les geishas et à faire respecter la loi. Cette dernière indiquait que seules les prostituées patentées pouvaient avoir des relations sexuelles avec leurs clients, et pas les geishas.En 1842, la réforme Tempo proscrivit la prostitution et fit fermer les quartiers de plaisirs, mais ceux-ci rouvrirent en 1851. En 1886, afin de garder le contrôle sur les activités des geishas, le gouvernement fixa un tarif officiel pour leurs activités.Jusqu’au début du xxème siècle, les geishas étaient considérées comme étant à la pointe de la mode, à tel point qu’avec l’occidentalisation du Japon dans les années 1920-1930, des geishas, surnommées dansu geisha, qui dansaient et chantaient comme des orientaux, ont commencé à voir le jour. Mais beaucoup d’entre elles s’opposèrent à cette modernisation et se posèrent en gardiennes de la tradition japonaise, ce qui est toujours le cas actuellement.En 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fit fermer les quartiers des plaisirs et envoya les geishas travailler à l’usine pour soutenir l’effort de guerre. Le 25 octobre 1945, les quartiers des plaisirs rouvrirent. L’interdiction totale de la prostitution en 1957 démarqua définitivement les geishas des prostituées. À la même époque, de nouvelles lois sur le travail des enfants et la scolarité obligatoire interdirent aux jeunes filles de moins de 15 ans de devenir maiko.

HistoireL’ouverture des maisons de thé (ochaya) dans les quartiers de plaisirs, en 1712, marque le début du métier de geisha. Les geishas sont le résultat de l’évolution des taikomochi ou hōkan, équivalents japonais des bouffons du Moyen Âge en Europe. Ainsi, les premiers geishas étaient des hommes, dont le travail était principalement de divertir les clients des maisons de thé par des chants et de la musique.

HistoriqueEn japonais, le mot geisha est composé de deux caractères qui, associés l’un à l’autre ont le sens littéral de « personne qui travaille dans les arts ». Il est donc évident pour un japonais que les geishas ne sont pas des prostituées. Mais qu’en est-il des autres ? Sans doute une grande confusion, et pour cause : rien dans notre monde occidental n’équivaut au métier de geisha. Nous allons donc nous plonger dans les origines de ces femmes exceptionnelles, puis nous dissiperons certains malentendus, et nous finirons par un aperçu de leur situation actuelle. En somme, vous trouverez ici de quoi satisfaire votre curiosité pour ces artistes extraordinaires.

Estampe d’une geisha datant de 1800

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Historique - Trésors d’Orient

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Idées reçuesSi l’on peut se payer les services d’une geisha, ce n’est pas pour autant que l’on peut acheter sa personne. En effet, une geisha n’est pas une prostituée, même s’il faut avouer que les limites sont parfois floues.Tout d’abord, il y a eu le fait que beaucoup de prostituées ont revendiqué un statut de geishas pour appâter les hommes. Cette usurpation a considérablement entaché la réputation de ces artistes superbes, surtout auprès des personnes n’ayant aucune connaissance de leur profession. En effet, si les geishas cultivent le mystère qui les entoure pour attirer leurs clients, il s’est aussi retourné contre elles. Ainsi, les personnes extérieures à leur monde n’avaient aucun moyen d’en apprendre plus, et ont dû se faire une idée par elles-même en compagnie de fausses geishas.C’est ce phénomène qui a poussé beaucoup d’étrangers à véhiculer de fausses informations sur les geishas dans le monde entier. Ce qui est d’autant plus vrai qu’après la Seconde Guerre Mondiale, les fausses geishas (appellées Geesha girls) profitaient des soldats américains restés au Japon et gagnaient de l’arget au profit de leur ignorance.Au final, comme les geishas avaient gardé le silence et que beaucoup d’opinions avaient été faussées, les rumeurs ont fini par prendre le dessus sur la réalité.

De nos joursEn 1965, la Kyōto dentō gigei shinkō zaidan (littéralement : Fondation pour le développement des arts et musiques traditionnels de Kyōto) comptait 65 maikos à Tokyo, chiffre qui chuta ensuite jusqu’à 28 en 1975, avant de remonter et se stabiliser à une moyenne de 60 maikos dans les années 1990. Ces dernières années, on observe un engouement nouveau pour la profession de geisha au Japon, avec pour la première fois en avril 2008 plus de 100 maikos (101 exactement) dans les cinq hanamachis (quartiers où résident les geishas) de Kyōto. Il semblerait que cet engouement soit notamment dû au nombre grandissant d’informations disponibles sur ce métier : livres, reportages et documentaires télévisés, mais aussi blogs et sites web personnels de maiko ou de geishas.Ainsi, la vérité sur les geishas se fait enfin connaître, suscitant ainsi l’admiration et la fascination pour ces femmes, ainsi que l’envie, chez beaucoup de jeunes, d’exercer cette profession hors du commun. Pourtant, le métier de geisha est loin d’être de tout repos, comme nous allons le voir par la suite.Replongeons-nous donc dans le passé de ces femmes afin de mieux les comprendre.

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FormationBien qu’aujourd’hui devenir geisha relève du volontariat, cela se passait différemment auparavant. Les parents de familles modestes vendaient leurs filles dès leur plus jeune âge à un okiya (maisons de geisha) non seulement pour obtenir de l’argent, mais aussi pour leur offrir un meilleur avenir et une éducation. Au départ, ayant été vendues, les filles sont très réticentes à suivre cette éducation. La séparation familiale, très souvent forcée et précoce, est difficile. Cependant, avec l’enseignement très strict qu’elles reçoivent, il n’est plus possible pour elles de se plaindre, et, si elles veulent un jour pouvoir espérer être libres, elles doivent se plier aux règles dictées par celle qui dirige l’okiya : l’okaasan.

ShikomiAu début de leur formation, les jeunes filles sont astreintes à de lourdes tâches ménagères et doivent servir les geishas. En parallèle, elles suivent une certaine éducation qui leur apprend les bases du métier. C’est à partir de cette période que l’okiya prend peu à peu la place de famille pour la jeune fille.Le but de cette phase est de briser et de former la future apprentie geisha.

MinaraiAprès avoir fait montre de certains talents (notamment en danse) lors d’un examen de passage, les shikomi deviennent des minarais. Elles sont relevées de leurs tâches ménagères et suivent une instruction plus artistique. Les minarais sont souvent rattachées à une maison de thé où elles apprennent notamment la cérémonie du thé, qui est un enseignement primordial pour la suite, puisqu’il reflète toute la grâce qu’est censée acquérir la future geisha.Au terme de la courte formation de minarai, elles deviennent des maikos (apprenties geisha).

MaikoLe terme de maiko est propre à Kyôtô. À Tokyô (anciennement Edo) on lui préfère le terme de hangyoku ou de oshaku.Lors de cette période d’apprentissage, la maiko est assignée à une geisha expérimentée qui lui transmettra son savoir et ses connaissances. La relation aînée/apprentie (onee-san/imôto-san) est une facette importante de l’éducation de la maiko car c’est de sa tutrice que la maiko reçoit des conseils et une formation plus poussée en matière de danse, de musique et de conversation. Elle lui apprendra également la grâce et la tenue devant être adoptées par une geisha, ainsi que certaines pratiques et comportements devant être appliqués avec les clients. La jeune maiko la suivra dans ses sorties, entrera dans une phase d’observation dans le but de savoir se tenir en ville, apprendra à manier les mots comme il se doit et bien d’autres choses encore.Pendant cette période, sa tutrice l’aide aussi à trouver son nom de geisha, puisque les maikos changent de nom au terme de cette période de formation. Ce nom est composé de caractères qui doivent refléter l’apparence et les qualités de la maiko.

Cette étape, autrefois assez longue, existe encore aujourd’hui mais n’excède pas quelques mois.

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Afin de devenir une geisha, la maiko doit maîtriser parfaitement tout ce que lui a appris son aînée. Cette dernière doit d’ailleurs donner son accord pour que la maiko devienne une geisha.La maiko ne devient geisha que lorsque sa tutrice estime qu’elle est apte à passer à la dernière étape avant son passage officiel au rang de geisha : l’accomplissement de la cérémonie du mizuage.

MizuageMizuage, qui signifie en japonais défloraison, est une sorte de mise aux enchères de la pureté de la

jeune femme qui s’apparente à un rendez-vous privé, et, selon le

choix de la maiko, n’implique pasnécessairementderelationsexuelle. La maiko choisit les hommes qui participent à ces enchères en leur offrant en toute

discrétion un ekubo qui est un gâteau de riz sensé représenter un

sein. Au cours de cette cérémonie le chignon porté par la maiko

est coupé. Il s’ensuit une fête en l’honneur de la nouvelle geisha.La somme rapportée par le mizuage sert à rembourser une partie de la dette que la geisha a envers son okiya.

GeishaQuand la maiko devient geisha, elle change de vêtements et de coiffure pour refléter son nouveau statut et montrer qu’elle a terminé sa formation. Son métier est alors de divertir ses clients par le chant, la danse, la musique et la conversation à l’occasion de banquets, festivals, soirées, ou d’un simple rendez-vous. C’est de là qu’elle se forge une certaine réputation.La jeune femme ne travaille que pour le profit de sonokiya. La geisha peut, après avoir remboursé complètement sa dette, décider de quitter l’okiya, ce qui en général n’arrive pas puisque qu’elle peut être choisie pour succéder à l’okaasan.

Ekubo

L’apprentissage des maikos est aujourd’hui largement plus court qu’au début du siècle.Pour devenir Geisha, elles passent un examen portant sur leur maîtrise d’un ensemble de matières artistiques (musique, danse…)

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Les geishas de Tôkyô et de KyôtôL’apprentissage des Geisha a la réputation d’être plus aisée à Tôkyô qu’à Kyôto. Encore aujourd’hui, certaines maisons de Geishan dispensent le même enseignement traditionnel à leurs pensionnaires qu’au début du siècle. La formation des geishas de Tôkyô est plus courte que celle de Kyôto. Etonnement, les geishas de Tôkyô ont la réputation d’être plus âgées que celles de Kyôto. De même, les

Geishas de Tôkyô passent pour être plus effrontées que celles de Kyôto, qui mettent en avant leur modestie et un caractère plus réservé.

La vie à l’okiyaLes okiyas sont situés dans un quartier généralement nomméhanamachi ou kagai (nom spécifique à Kyôto). Les quartiers nommés hanamachi sont les quartiers de Gion (Gion Higashi et Gion Kobu), Kamishichiken, Miyagawachō, Pontochō, et Shimabara à Kyôto.

Okiya du quartier de Gion à Kyôtô

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A Tôkyô les quartiers accueillant les okiyassontles quartiers de Akasaka, Asakusa, Kagurazaka, Mukôjima, Shinbashi, Yoshichō.A Osaka les okiya sont situés dans les quartiers Kita Shinchi, Minami Shinchi et Shinmachi.Les okiyas sont entièrement gérés par des femmes. A leur tête l’okaasan veille au respect de la discipline et au bien être de ses pensionnaires. Ces pensionnaires sont des femmes exclusivement célibataires. Si l’une d’entre elles désire se marier, elle devra « démissionner » et quitter l’établissement. Les taches à l’intérieur de l’okiyasont attribuées en fonction et de la position

hiérarchique et l’ancienneté dans l’établissement.L’entretient de la maison est financièrement assuré par une quote-part prélevée sur gages des geishas en exercice. De même, les domestiques et les geishas retirés de la vie active sont entretenus sur les gages des geishas en exercice.Les gages de la geisha sont déterminés en fonction de ses qualités, de sa réputation, de son expérience et de la durée de sa prestation. Autrefois, la rémunération versée était en fonction du nombre de bâtons d’encens consommés. Chaque bâton ayant, selon la geisha, une équivalence monétaire plus ou moins importante.

Okiya du quartier de Gion à Kyôtô

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Trésors d’Orient - Apparence

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TenuesLe kimono constitue l’élément essentiel de la garde robe des geishas. Très coûteux, les geishas y font très attention : elles les enveloppent dans des papiers de soie et les rangent dans un petit local et les kimonos les plus précieux sont stockés dans un coffre, à la banque. Chaque geisha possède un certain nombre de kimonos spécifiques à son rang et elles se les prettent rarement entre elles.

Tenue des shikomisLa tenue des Shikomis est très simple: en été, une veste courte multicolore, verte, rose ou bleu avec un jupon rouge appelé koshimaki et en hiver, elles portent un kimono uniformément rouge.Les Shikomikos ne sont ni maquillées ni coiffées.

Tenue des maikosC’est durant le changement de statut shikomis/maiko, qu’une maiko reçoit son premier kimono

appeléobebe. Pour ces apprenties, le kimono est le plus souvent fait de couleurs très vives avec de nombreux motifs peints à la main. Chaque maiko possède une garde-robe de 15 à 20 kimonos, le prix de ces kimonos étant extrêmement élevé. Comme pour le reste, l’okâsan facture à prix d’or toutes ces nouvelles dépenses.Les kimonos sont très durs à enfiler. Aussi, les nouvelles geishas se rendent chez un spécialiste de l’habillement ou sont aidées par leur grande sœur.Le kimono des maiko est particulièrement coloré. Le obiservant de ceinture est toujours d’une couleur plus clair que le kimono et il est noué « en taîne » au niveau des omoplates. Par ailleurs, une autre particularité de la tenue des maikos est le col rouge et blanc rehaussé d’or et/ou d’argent cousu sur le kimono.

Tenue des geikosComme les maikos, les geishas sont vêtues de kimonos. La différence étant que plus la geisha vieillit, plus les couleurs des kimonos sont discrètes. Au-delà de 30 ans, il n’y a plus de motifs sur les kimonos. À la place du col rouge, un col blanc est

ApparenceLes geishas sont d’avantage connues pour leur apparence atypique que pour leurs fonctions. Par ailleurs, dans ce milieu très fermé, s’est instaurée une hiérarchie que l’on peut décrypter grâce aux caractéristiques spécifiques de chaque statut. En effet, l’apparence d’une maiko est totalement différente de celle d’une geisha aussi bien dans la vie quotidienne que lors des cérémonies officielles.

Une maiko (gauche) et une geiko (droite)

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Apparence - Trésors d’Orient

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cousu sur leurs kimonos.L’obi est lui aussi différent, au lieu de trainer comme pour les maikos, il est replié sur lui-même etnoué dans le dos « en noeud de tambour ».

Kimonos pour les cérémonies officielles Pour les cérémonies les plus importantes, il est possible que l’okiya prête à ses pensionnaires geishas, un kimono, appelé kurotomesode, frappé cinq fois du blason « mon » de la maison. De couleur noir, les motifs agrémentant ce kimono se trouvent situés sous le niveau du bassin. Le blason de la famille «mon», est apposé sur les manches, le milieu du dos et au devant de chaque épaule.Le susohiki est un kimono aux couleurs vives, avec d’importants motifs les rehaussant. Ce qui distingue lesusohiki des kimonos «classiques», c’est sa longueur. Beaucoup plus long, il oblige celle qui le porte à le maintenir légèrement relevé ou à le laissé en traine. Il n’est utilisé que par les geishas et lors de certains spectacles de danses traditionnelles.

ChaussuresLes geishas portent des chaussures différentes, en fonction des conditions météorologiques et des occasions à savoir des zôris en intérieur (sortes de tongs) et des getas avec des tabis pour l’extérieur.La maiko chausse un type de sandales en bois nomméokobo avec des tabis pour aller en ville.

Les OkobosLes okobos sont des sandales à plateforme conçues dans une seule pièce de bois. Une lanière de couleur

maintient le pied à la sandale. On trouve en général deux modèles, l’un en bois brut, l’autre en bois laqué de noir. La lanière varie en fonction de l’avancée dans apprentissage de

la maiko : elle est rouge pour les novices et jaune pour les plus expérimentées.

Les getasLes getas sont apparues au Japon au moins à l’époque Yayoi (300 av. J.-C. à 300 ap. J.-C.). Le nom de geta ne s’imposa qu’à l’époque Edo (1603 à 1868 ap. J.-C.) Avant cette période, elles portèrent le nomd’ashida puis de bokuri. Il s’agit de sandales de bois composées d’une

planche faisant office de semelle. Celle-ci est percée d’un petit orifice par lequel passe une lanière, destinée à maintenir le pied, qui passe entre le gros orteil et les

autres doigts. Sous la semelle se trouvent fixées deux lames de bois positionnées dans la largeur du pied. La première de ces lames se trouve vers l’avant de la sandale, la seconde vers l’arrière. La hauteur des lames est plus petite pour les travaux extérieurs et certaines getas, appelées ama-getasontsont spécialement conçues pour affronter la pluie.Elles se portent avec des chaussettes blanches, appeléestabis qui se boutonnent sur le côté de la cheville pour en épouser parfaitement la forme.

Maquillage Le maquilage des geishas est considéré comme un véritable art que et également un signe de distinction entre les différents statuts. Maquillées, les geishas ressemblent à de véritables poupées en porcelaine ce qui accentue leur coté fragil et doux.

Makillage de la maikoPour les maikos, le maquillage est obligatoire et pour cette raison, elles doivent apprendre à le faire, mais

Kurotomesode (gauche) et Susohiki (droite)

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au début ce sont leur okâsan ou leur onesan qui les aident. L’apprentie Geisha a un maquillage assez distinctif : le visage est fardé de blanc, la lèvre inférieure est en partie empourprée et la lèvre supérieure est laissée blanche. Mais après la première année de formation, la lèvre du haut vient aussi à être, en partie, rougie. Les sourcils sont rehaussés de noirs à l’aide d’un charbon et les yeux sont soulignés par un trait rouge. Au début de leur apprentissage, certaines maikos se noircissent les dents. Cette pratique se nomme ohaguro. Le fond de teint recouvre le visage, le haut du torse, la nuque et le haut du dos. Seul un emplacement, situé au niveau de la nuque, à la racine des cheveux, est laissé vierge de tout maquillage. Cet espace sans maquillage a la forme d’un W ou plus souvent d’un W voir d’un triple V lors d’évènements importants.

Maquillage de la geikoLors de son intronisation comme geiko, le maquillage change pour devenir plus sobre. Ce changement n’est pas anodin, il marque la maturité acquise par l’ancienne apprentie et souligne sa beauté sans artifices.En effet, dans les premières années, les geishas reproduisent le même maquillage que celui qu’elles ont appris lorsqu’elles étaient maikos. Cependant, au fur et à mesure, les geishas, ont le droit de diminuer la quantité de maquillage et au-delà de 30 ans, elles ont même le droit de ne plus se maquiller du tout, excepté lors des grandes occasions comme pour certaines danses certaines cérémonies officielles. Dans ces cas là, la lèvre du haut est alors souvent complètement empourprée tandis que la lèvre

inférieure est surlignée au crayon, sans que le trait suive la courbure de la lèvre. Quant au visage, il est préalablement enduit d’huile ou de cire pour y appliquer le fond de teint de couleur blanc.

Coiffure Les différentes coiffures permettent de reconnaître le statut d’une geisha. Il s’agit exclusivement de chignons japonais, qui ont évolué avec le temps et qui sont très difficiles à réaliser.

Coiffure de la maikoPour la coiffure, les maikos comme leurs ainées,sont coiffées de chignons traditionnels japonais. Pour les apprenties geishas, le chignon est fendu en deux et au milieu, une étoffe de soie rouge fixe le tout. Cette coiffure est appelée : chignon en pêche fendue, du japonais momoware ou wareshimomo. Les maikos y ajoutent des épingles avec des décorations brillantes.Ces chignons sont faits chez des coiffeurs spécialisés et ils doivent tenir une semaine. Pour que leurs cheveux ne touchent pas le sol et éviter ainsi d’abimer prématurément leurs chignons, elles doivent dormir sur un repose-nuque appelé takamkura.

Coiffure de la geikoSelon le statut et l’événement, la coiffure change. En effet lorsque la maiko devient geiko le momoware est remplacé par un chignon plus simple appelé

Le fond de teint était à l’origine composé de plomb, mais il a été remplacé par un maquillage élaboré à base de poudre de riz car il engendrait trop de problèmes de santé.

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Apparence - Trésors d’Orient

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okufu. L’étoffe rouge des maikos est remplacée par une étoffe plus simple de couleur chair ainsi que par des peignes et des épingles à cheveux.

De nos jours, il existe des perruques appelées katsura uniquement pour les geikos. Lors de la cérémoniedel’erikae, c’est-à-dire du passage du statut de maiko à celui de geiko, une perruque est faite sur mesure pour la geisha.

Maiko (ci-dessus) et geiko (ci-dessous)

Takamkura

Perruque de geisha

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Trésors d’Orient - Divertissement

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Le chant et la danseLe jiutamai, aussi appelé kamigatamai ou zashikimai(zashiki étant la pièce où l’on trouve le tatami et où devait se danser le jutamaietmai signifiant danse) est une danse japonaise traditionnelle apparue au milieu de l’ère d’Edo, ce qui correspond au XVIIIème siècle. Depuis longtemps, elle est pratiquée par des femmes lors d’évènements importants tels que les mariages, les banquets, et aujourd’hui, lors des diners d’affaires au cours desquels les hommes boivent du thé ou de l’alcool. Les geishas exercent cet art dans les maisons de thé pour divertir les clients mais bien qu’il s’agisse d’un divertissement la précision des mouvements est essentielle. Ainsi, les danseuses commencent par apprendre les différentes postures, la manière de marcher, de positionner leur regard, de saluer,

de ranger et sortir l’éventail et bien d’autres détails apportant de la grâce à la geisha, qui doit se rapprocher au maximum de la perfection. Les danseuses de jiutamai ont une posture particulière: leurs épaules sont repoussées en arrière, leur poitrine avancée, leurs genoux fléchis, leurs abdos fessiers contractés et leur regard porté vers le bas. Cette posture, qu’elles doivent maintenir tout au long de la danse, leur permet de trouver un bon équilibre pour qu’elles puissent avoir une démarche très lente. Par ailleurs, la position des pieds est également très importante car les talons ne doivent pas décoller du sol et les pas doivent être rapprochés. De plus, elles tournent légèrement leurs orteils vers l’intérieur car elles considèrent cela comme un signe de grande féminité et à l’inverse, les orteils tournés vers l’extérieur sont une marque d’impolitesse.

DivertissementLes arts tiennent une place importante dans la vie des geishas et dans leur apprentissage. Ils sont la base de la profession de geisha et marquent aussi le début du jeu de séduction, par la féminisation de la pratique des danses et des différents instruments. Elles pratiquent assidument la danse, la musique et parfois le chant.

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Divertissement - Trésors d’Orient

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Le shamisen et le kotoLe shamisenetlekoto sont les deux principaux instruments de musique, dont jouent les geishas pour divertir leurs clients.Le shamisen (signifiant les trois cordes du goût) a été importé de Chine au XVIème siècle et il s’agit d’un instrument à cordes s’apparentant à un luth.

Il est composé d’un long manche et possède trois cordes que l’on fait vibrer avec un bachi, qui est un imposant plectre généralement sculpté dans du bois, mais que l’on peut également trouver en ivoire.Au fil des siècles, le shamisen est devenu l’instrument de prédilection des geishas car sa mélodie douce et coupée de nombreux silences lui donne de l’ampleur et de la résonnance. Cet instrument gracieux émet des sons doux et lents, sur lesquels on peut notamment danser le jiutamai, mais il peut également produire un son plus rythmé et brut. Traditionnellement, le shamisen se joue agenouillé sur un zabuton, un tapis spécialement utilisé pour cela.

Le koto, appartenant à la famille des instruments à cordes, est originaire de Chine et il fut introduit au Japon dès le VIIème siècle. À cette époque, il s’agissait d’un instrument noble, joué seulement

dans les cours impériales. Mais par la suite, son usage est devenu plus populaire et accessible aux personnes issues d’un milieu social plus modeste. Le koto est une cithare particulièrement imposante d’environ 1 mètre 80 de longueur. Il peut comporter de dix-sept à trente-trois cordes que l’on pince avec des grattoirs en ivoire beaucoup plus petits que le bachidesshamisens. Le koto peut produire une gamme de sons extrêmement large variant selon le nombre de cordes. Sa musique est comparable à celle d’une harpe, lyrique, mélancolique, douce et variée, ce qui lui vaut son surnom de harpe japonaise. À l’instar du shamisen, le koto est un instrument plus souvent joué par les femmes et il convient parfaitement aux geishas pour sa douceur.

Geisha jouant du shamisen

Le shamisen est très apprécié des musiciens contemporains, qui tentent d’exploiter toutes les sonorités de l’instrument, en lui donnant un rythme plus rapide. Cependant, dans un orchestre, Il émet un son assez faible vis à vis d’autres instruments et les musiciens préféreront donc la place de soliste.

Le koto est aujourd’hui encore extrêmement peu répandu et seule une poignée d’étranger ont atteint un niveau professionnel. Le kotole plus connu est le jyushichigen, qui possède dix-sept cordes et qui a été créé par Miyagi, un compositeur et joueur qui a également créé un koto de quatre-vingt cordes, une pièce unique dans le monde, qui n’est actuellement plus utilisée.

Koto

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Cérémonie du théLes premières réunions autour du thé se firent dans desochayas se trouvant à proximité des grands temples. Ce type de réunion se dénommait cha-yoriai pour l’aristocratie et unkyaku-chakai pour le peuple et c’est à partir du XVème siècle que certains concepts vinrent modifier en profondeur la cérémonie du thé.Le wabi, concept prônant la simplicité et l’abandon de l’apparence pour se concentrer sur la valeur intrinsèque des choses, mit fin au luxe clinquant de certaines réunions de thé antérieurs.Suite aux enseignements de Furuta Oribe (maître de thé, potier et guerrier 1544-1615), Kobori Enshû (maître de thé, calligraphe et guerrier1579-1647), Katagiri Sekishû (religieux bouddhiste et maître de thé, 1605-1673), le chanoyu (la cérémonie du thé) se transforma en un exercice spirituel.À la même époque, on assista à un foisonnement d’écoles avec des règles plus ou moins différentes

(Omote-senke-ryû, Edo-Senke-ryû, Ura-senke, Oribe-ryû, Enshû-ryû...). Sous l’ère Edo, les règles régissant la cérémonie du thé étaient particulièrement complexes et nombreuses et cela eut pour conséquence de ralentir sa diffusion au sein de l’ensemble de la population.Du fait qu’un praticien de la cérémonie du thé doit être familier avec la production et les différents types de thés, les kimonos, la calligraphie, les arrangements floraux, les céramiques, l’encens, ainsi qu’un large ensemble d’autres disciplines et arts traditionnels, l’apprentissage de cette cérémonie nécessite de nombreuses années et dure souvent toute une vie.Même pour participer, en tant qu’invité, à une cérémonie du thé formelle, une connaissance du sado, c’est-à-dire la cérémonie du thé, est requise, incluant les gestes et les phrases à dire par les invités, la façon correcte de boire le thé et la tenue générale à adopter dans le salon.

Savoir-faireLa cérémonie du thé, emblème de la culture des geishas est un véritable art qui, associé à d’autres savoirs tels que la calligraphie et les arrangements floraux, crée une ambiance sereine dans les endroits où les geishas la pratiquent.

Trésors d’Orient - Savoir-faire

L’intérieur du Chashisu

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La cérémonie du thé et la calligraphieLa calligraphie joue un rôle central dans la cérémonie du thé. Elle sert à développer un esprit de sérénité, de paix et à amener l’homme et la femme de thé à découvrir la beauté dans ce qui n’est pas commun. Elle doit être simple et sobre et elle est parfois remplacée par un dessin de style japonais. Lorsque l’homme de thé rentre dans le suki-ya (un style d’architecture résidentiel japonais), il se doit de prendre le temps d’admirer la calligraphie durant un long moment pour ensuite rendre compte de son appréciation au maître de thé..

La cérémonie du thé et les arrangements florauxLe chabana, littéralement fleurs de thé, est le style le plus simple d’arrangement floral utilisé pour la cérémonie du thé. Il prend ses racines dans l’ikebana, un style traditionnel d’arrangement floral japonais, qui prend lui-même ses racines dans le bouddhisme et le shintoïsme.Le chabana a évolué vers un style moins formel de l’ikebana, qui fut utilisé par les premiers maîtres du thé. Le style chabanaestmaintenantlestandarddel’arrangement floral pour la cérémonie du thé.Dans sa forme la plus basique, le chabana est un simple arrangement de fleurs de saison qui sont placées dans un conteneur. Ces arrangements comprennent typiquement peu d’objets et les vases sont habituellement faits dans un matériau comme le bambou, le métal ou la céramique. Le chabanaestd’une telle simplicité que très souvent il n’y a qu’une seule fleur qui sera penchée vers les invités ou sera face à eux.

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Trésors d’Orient - Le mythe

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Il est une idée largement répandue selon laquelle les geishas se livreraient à la prostitution, or elles n’offrent pas ce type de service et encore moins contre une somme d’argent. Elles ne sont là que pour divertir leur clientèle par la musique, le chant, la poésie, la danse et des conversations légères. La clientèle se satisfait de ces moments et du plaisir de ce qu’elle ne peut avoir.Cependant, les geishas peuvent entretenir des relations plus intimes avec certains de leurs clients. Ces relations lui sont alors purement personnelles, ne sont pas obligatoires, ne font pas partie de leur prestation et ne sont pas conditionnées au paiement d’une somme d’argent.La confusion viendrait notamment de la pratique de certaines courtisanes nommées oirans. Ce mot était à l’origine utilisé uniquement dans l’univers des geishas pour viser celles qui étaient expérimentées. Le terme fut par la suite galvaudé pour finalement désigner des courtisanes yûjo. Les oiransétaientnéanmoins des courtisanes particulières qui possédaient un très haut niveau d’éducation et de culture. De haut rang, ces courtisanes de luxe, à l’instar des geishas, revêtaient le kimono. La seule chose permettant de distinguer visuellement geisha etoiransétaitleobi, qui est une large bande de tissu formant un nœud et servant de ceinture. En effet, alors que les geishas portent classiquement le obi sur l’arrière du kimono, les oirans le portent à l’avant.Sous l’ère Edo, les oirans pouvaient pratiquer leur métier à condition de s’être préalablement

enregistrées et d’avoir obtenu une autorisation. À contrario, durant cette même période, les geishas ne pouvaient pas obtenir ce type d’autorisation, excepté de manière illégale et il leur était fait interdiction d’avoir une quelconque relation intime.Un autre facteur a sans doute contribué à la confusion des genres. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le Japon occupé par l’armée américaine voit se développer le phénomène des geesha girls. Le terme geesha vient de la déformation de la prononciation du terme geisha. Les geeshas qui se livrent à la prostitution, s’habillent et se maquillent comme les geishas. Ce mimétisme avait sans doute un caractère exotique pour les soldats occupants.La plupart des geishas que les touristes aperçoivent dans les rues ne sont la plupart du temps que des femmes prenant leur apparence pour notamment divertir certains touristes. Certains prestataires leur offrent même la possibilité de se farder et de s’habiller comme des geishas.

Le mytheLa fonction des geishas étant d’accompagner et de divertir les hommes, elles sont prises pour des prostituées. Mais quelle est vraiment la nature des relations qu’entretiennent les geishas avec leurs clients ?

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Le mythe - Trésors d’Orient

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Trésors d’Orient - Contraintes

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Devoirs envers l’okiyaBien souvent, en entrant à l’okiya, la geisha perd les liens qu’elle avait avec sa famille. Ainsi, la geisha est vouée toute entière au fonctionnement de son okiya à partir du moment où elle y entre jusqu’au remboursement de sa dette. En effet, après avoir accédé au rang de geisha, elle doit rembourser le prix auquel elle a été achetée par l’okiya, ainsi que les dépenses induites par l’alimentation, le logement, l’éducation et l’habillement, sans oublier les frais médicaux, ce qui revient toujours à un prix élevé. Tant qu’elle n’a pas payé sa dette, la geisha appartient littéralement à l’okiya. Cela contraint les geishas peu appréciées par les clients ou qui ne présentent aucune prédisposition pour la danse ou la musique, à travailler pour l’okiya jusqu’à la fin de leur vie.

Bien que l’okiya constitue une sorte famille et représente une stabilité qui apparaît comme réconfortante, une hiérarchie à laquelle tous les membres de l’okiya doivent se soumettre y est imposée. Ainsi, une servante doit un profond respect à une geisha, qui elle-même est strictement soumise à l’okaasan. L’appartenance à l’okiyaestdoncdéterminante dans la vie de la geisha puisqu’elle n’est pas libre de faire ce qu’elle veut tant qu’elle dépenddel’okiya.De plus, la geisha est liée à l’okiya par un certain code moral. Concrètement, elle se doit de veiller sur cette famille et ne doit pas l’abandonner, ou salir son image. C’est cette obligation qu’a la geisha de vivre pour son okiya avant de vivre pour elle-même qui, dans un premier temps, la prive d’une certaine forme de liberté, celle de disposer d’elle-même.

ContraintesUne femme atteint le rang de geisha après un apprentissage long et méticuleux, durant lequel chaque instant est mis à profit. Elle n’a alors aucune liberté proprement dite, à part celle de rêver à l’extérieur. Vues par ce même extérieur, les geishas sont douées, douces, distinguées, cultivées et polies. Mais à quel prix paient-elles cette image ? Pendant l’avant-guerre, elles entraient à l’okiya dès leur plus tendre enfance, et étaient aussitôt soumises à une discipline stricte. Nous pouvons classer leurs contraintes en trois grandes catégories: d’une part, la soumission à l’okiya et à l’hanamachi, puis les contraintes liées à leur quotidien et leur devoir esthétique, et enfin, l’absence de vie privée qui inclut la restriction de la liberté de pensée et d’expression.

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Contraintes - Trésors d’Orient

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Une pression quotidienneUne geisha ne connaît pas le repos. Dès le matin, elle a déjà des obligations à remplir. Tout d’abord, elle effectue des visites de courtoisie dans tout l’hanamachi. De ses professeurs aux patrons des ochayas, en passant par les okiyas voisines et amies, la geisha n’oublie personne. Ensuite, vient la fin de l’après-midi: le moment pour la geisha de se préparer à se rendre dans les ochayas afin de remplir ses obligations, et de rencontrer ses clients.La geisha n’a pas à se coiffer chaque jour, puisque sa coiffure est faite de manière à rester en place plus d’une semaine, tant elle est longue et douloureuse à réaliser. Cependant, le maquillage est quotidien.Ensuite, cette dernière est habillée par son habilleur attitré qui choisit, avec la geisha, un col, un kimono, et un obi. Mais ces trois éléments ne sont que ceux visibles de l’extérieur: en dessous, la geisha est enveloppée dans plusieurs couches de tissus. Cet accoutrement est très contraignant pour la geisha, car il pèse plusieurs kilos. De plus, cette dernière porte à ses pieds de hautes soques de bois aux talons compensés qui rendent la marche on ne peut plus délicate.Et n’oublions pas le fondement de leur profession: les arts tels que la danse ou la musique, qui nécessitent un apprentissage éprouvant car la geisha doit être capable de se produire dans n’importes quelles conditions.C’est cette rigueur constante qui transforme le quotidien de la geisha en une épreuve continue.

Aucune vie privéePlus subtilement, la geisha vit une autre forme d’aliénation. Malgré le fait qu’elle vive dans un quartier très vivant, dont les rues sont souvent bondées, elle est contrainte à un certain renfermement sur elle-même et n’a aucune vie privée.Une geisha n’a pas droit à l’amour. En effet, elle doit rester un objet d’art, soumise à ses clients et ne travaillant que pour leur bien-être. Bien que les relations entretenues avec les clients ne soient pas de nature amoureuses ou sexuelles, il est très désagréable, et jugé inadmissible pour un client, qu’une geisha prenne soin d’un autre homme que lui en dehors de sa vie professionnelle. Si une geisha désire se marier, elle doit immédiatement arrêter d’exercer son métier.En plus des relations amoureuses presque impossibles, l’amitié dans l’hanamachi est une affaire assez délicate. Puisque ce sont les clients qui choisissent de prendre rendez-vous avec les geishas dont ils apprécient la compagnie : ce qui instaure une sorte de compétition entre elles. Plus une geisha est appréciée, plus elle a de rendez-vous, plus elle est payée cher et plus elle est respectée. C’est à cause de cette compétition féroce que l’amitié est très délicate à l’intérieur de l’hanamachi. Bien sûr, certaines geishas sont amies entre elles, mais la jalousie vient bien souvent compliquer leurs relations. Ainsi, les geishas les plus sollicitées étaient malheureusement détestées par les autres geishas, de manière plus ou moins ouverte. Les médisances sont habituelles, et une geisha, grâce à son talent d’oratrice, a une certaine facilité à faire baisser une rivale dans l’estime d’un client, sans pour autant laisser transparaître ses intentions.Cette tension rend le quotidien des geishas d’autant plus pesant qu’elles n’ont personne sur qui s’appuyer ou se reposer. Il faut dire qu’à l’intérieur del’hanamachi, la notion de trahison n’existe pas, et que chacune doit se battre pour sa propre réussite. Cette forme d’aliénation met l’équilibre psychologique de la geisha en danger et la contraint à ne vivre que pour son métier, son okiya et les arts.

De nos jours, les geishas ont le droit de se marier si elles vivent en dehors de l’hanamachi, et si ce mariage reste discret, puisqu’elles ne doivent pas se montrer publiquement avec leurs maris.

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À l’heure de l’électronique et des techniques de pointe, les geishas maintiennent dans le Japon du troisième millénaire un rythme, un art de vivre, une tradition artistique qui font partie de l’héritage culturel des Japonais. Pour un Occidental, il est difficile, sinon impossible, de comprendre ce « monde de la fleur et du saule », et de dépasser une approche superficielle nourrie de préjugés moraux ou féministes. D’où l’utilité du voyage que propose Liza Dalby.Jeune ethnologue américaine, elle est la seule femme non japonaise a avoir été acceptée pendant un an parmi les geishas de Kyoto. Devenue elle-même geisha sous le nom de Ichigiku, elle a vécu dans l’intimité de leur communauté, a été initiée à leurs gestes et à leurs rituels, a partagé leur vie quotidienne. Son enquête à la première personne est sans doute le document qui permet le mieux de saisir, de l’intérieur, cet idéal de perfection féminine et artistique qui contribue à l’équilibre de toute une société.

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La geisha reste une des meilleures représentantes de ce passé qui n’est pas du passé puisqu’il continue à être du présent. Le peuple japonais a toujours eu des relations très spéciales avec le temps. La geisha vit la tradition sans cesser pour cela de vivre pleinement son époque. Peu d’Occidentaux sont parvenus à pénétrer et à comprendre le monde secret des geishas japonaises. Un monde de luxe et d’amour, de culture et de mystère semblable aujourd’hui encore à celui des estampes d’Hiroshige ou d’Hokusaï. Archétype de la féminité ? Gardiennes de la tradition ? Prostituées de luxe ? Robert Guillain, reporter français qui a vécu quarante ans en Asie, nous livre ici un témoignage sans équivalent.Les souvenirs de l’auteur remontent à la surface et nous plongent dans l’univers du Japon sur une période s’étalant sur plusieurs dizaines d’années autour de la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a pas de photos. L’auteur est fasciné et respectueux. Pour les amoureux du Japon et des geishas bien sûr.

Geishas, raffinement, tradition et modernité est un livre destiné à répondre avec précision et poésie à la fascination du public occidental pour ce phénomène culturel unique et mal connu que nous offre la civilisation du Japon. Il guide le lecteur dans ce «Monde des fleurs et des saules» encore vivant au coeur de Kyoto, la ville historique du Japon impérial. Leurs vêtements, leur maquillage, leurs coiffures, les étapes de leur apprentissage et la pratique ancestrale de leur art y sont décrits en détail. Si les geishas ont pour rôle de divertir leurs clients avec une élégance raffinée au cours des banquets traditionnels qui ont généralement lieu dans des ryôtei, restaurants historiques entourés de jardins zen, ce sont également des artistes accomplies qui maîtrisent entre autres la pratique du chant, de la musique, de l’arrangement floral «ikebana», de la calligraphie et de la cérémonie du thé. Cet ouvrage, révèle l’étendue de leurs talents et leur rend hommage.

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Trésors d’Orient - Glossaire

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Ama-getaType de getas spécialement conçues pour être portées lorsqu’il pleut.

Ashida ou bokuriAncien nom donné aux getas.

ChabanaArrangement floral le plus simple utilisé lors de la cérémonie du thé.

Chanoyu ou Cérémonie du théRituel traditionnel dans lequel le thé vert en poudre, ou matcha, est préparé selon des règles précises par un praticien expérimenté et est servi à un petit groupe d’invités dans un cadre calme.

EkuboGâteau de riz ressemblant à un sein que donne la geisha aux hommes en guise d’invitation à participer à leur mizuage.

L’ère EdoPériode allant de 1600 à 1800.

Erikaecérémonie célébrant le passage du statut de maiko à celui de geiko.

GeishaFemme dont le métier est de divertir les hommes grâce à leur charme, leur conversation, et leurs compétences dans les domaines des arts tels que le chant et la danse, mais aussi l’ikebanaetlacérémonie du thé.

GetaSandales de bois surélevées sur de petite traverses, que les geishas portent pour aller en ville ou pour travailler à l’extérieur de l’okiya.

HanamachiQuartier où sont rassemblés les okiyas de Kyoto. Se traduit littéralement par : ville de fleurs.

IkebanaArt de l’arrangement floral.

JiutamaiDanse japonaise traditionnelle

KatsuraPerruque que portent souvent les geikos.

KotoInstrument de musique à cordes pincées utilisé en musique japonaise traditionnelle (13 cordes)

KurotomesodeKimono frappé cinq fois du blason de la maison destiné aux grandes occasions.

MaikoTroisième et dernier rang avant d’accéder au statut de geisha. Les maikos sont assignées à une geisha expérimentée qui complète leur apprentissage.

MinaraiSecond rang pour accéder au statut de geisha. Les minarais ne font le ménage et commencent leur véritable apprentissage dans un ochaya.

Glossaire

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Glossaire - Trésors d’Orient

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MizuageCérémonie du passage du rang de maiko à celui de geisha qui consiste en un rendez-vous privé avec l’homme qui l’a gagné aux enchères.

Momoware ou Wareshimomo Chignon des maikos en forme de pêche fendue.

ObebePremier kimono reçu par une jeune fille lorsqu’elle passe du statut de shikomi à celui de maiko.

ObiCeinture épaisse qui ferme le kimono des geishas.

OchayaSalon de thé.

OhaguroPratique des maikos, au début de leur apprentissage qui consiste à se noircir les dents.

OiranProstituée souvent confondue avec les geishas car elles adoptent un style similaire.

OkaasanFemme qui gère un okiya, elle y représente l’autorité.

OkiyaLieu où vivent les geishas et toutes les personnes qui l’entourent (okaasan, maiko, etc.). Elles y reçoivent également leurs clients.

OkoboSandales en bois portées par les minarais et les maikos pour aller en ville. Les lanières des okobos sont rouges pour les minarais et jaunes pour les maikos

OkufuChignons des geikos.

Onee-sanGeisha ayant un rôle de grande sœur pour la maiko.

ShamisenInstrument de musique traditionnel à cordes pincées utilisé en musique japonaise.

ShikomiRang le plus bas pour accéder au statut de geisha. Les shikomis passent plus de temps à l’entretient de l’okiya qu’à leur formation.

Suki-yaStyle d’architecture résidentielle japonais.

SusohikiKimono aux couleurs vives, avec de grands motifs et il se distingue des kimonos classiques par sa longueur. Il est uniquement porté par des geishas et destiné aux grandes occasions.

TabiChaussette blanches, qui se boutonnent sur le côté de la cheville et qui se portent avec des getas.

TakamkuraRepose-nuque servant aux maikos à dormir sans abîmer leur coiffure.

ZabutonTapis sur lequel on s’agenouille pour jouer du shamisen.

ZôriSorte de tongs que les geishas portent dans l’okiya.

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Prochain numéro

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#70 Les opéras chinoisNous vous invitons à entrer dans le monde des arts spectacles de la Chine traditionnelle et moderne, un pays qui se réinvente sans cesse dans le domaine de la création artistique tout en conservant des racines profondes dans sa culture millénaire.L’opéra chinois est unique. Il ébloui tant par sa beauté que par ses couleurs mais également par son intensité et ses sonorités. C’est un incontournable de la culture chinoise. Les spectacles tournent généralement autour d’histoires d’amour illustrées à travers des chants et des danses rythmées. Il existe plusieurs styles d’opéras. Leurs thèmes sont variés et on y retrouve généralement l’histoire du pays, ses croyances, ses mythes et légendes.Le plus ancien des opéras, vieux de 600 ans, le kunqu, fut l’un des plus apprécié sous la dynastie Ming et au début de la dynastie Qing. Créé dans le Sud-Est de la Chine, dans la région de Suzhou, ce dernier a eu beaucoup d’influence dans l’histoire de l’opéra chinois et ce notamment sur l’Opéra de Beijing. Le shaoxing vient de l’opéra de Yue. Vieux de 800 ans, ce type d’opéra est une histoire chantée très populaire. Venant du Nord de la Chine, le Yuan Zaju présente quant à lui des faits de sociétés de la période Yuan. Spectacle assez court et joué par un seul acteur, il se déroule en quatre actes accompagnées de tambours et cymbales.L’Opéra de Beijing est un trésor national vieux de 200 ans est le plus célèbre des opéras chinois. Fondé en 1790, il s’impose rapidement au cours du XIXe siècle dans la cour des Qing. On y retrouve des chants, dialogues, mime, combats et danses qui illustrent des histoires. Ces dernières sont bien souvent des contes sur les anciennes dynasties, les événements historiques importants.Peintures, tissus, couleurs ont chacun leur rôle à jouer dans l’opéra chinois. Le maquillage sur le visage permet de montrer, à travers les couleurs utilisées et les formes, le caractère du personnage. Le jaune et le blanc représentent un personnage rusé, le rouge quelqu’un de droit et loyal, le noir, le courage et la sagesse, le bleu sera plus utilisé pour les personnages rebelles aux forces surnaturelles. Grâce à ces codes très précis, le spectateur peut connaître les intentions du personnages avant même de l’entendre chanter et/ou danser. Les costumes, notamment ceux de l’Opéra de Beijing sont très élégants et brillants.

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