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  • Paysages et btiments agricolesGuide lusage des agriculteursValoriser les exploitations agricolesdans les paysages du Beaujolais et du Lyonnais : enjeux et recommandations

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    Lvolution des modes doccupation agricole dans le dpartement du Rhne (levage, marachage, arboriculture, viticulture, )

    et les contraintes qui psent sur les exploitations induisent des changements sur les paysages, en particulier ceux du Beaujolais et du Lyonnais.

    Afi n de prserver les qualits de ces motifs paysagers souvent sculaires, ce guide propose une srie de recommandations architecturales et paysagres, simples et e caces, pour encadrer les interventions sur les btiments agricoles et leurs abords.

  • Avertissement

    Le prsent livret est issu des missions de sensibilisation et de formation commandes au CAUE du Rhne par la Chambre dagriculture. Ces missions ont permis notamment daccom-pagner des agriculteurs dans des projets de rhabilitation pouvant prtendre aux subven-tions du PMBE et du 1% paysage et dvelop-pement lies au prolongement de lautoroute A89 entre Balbigny et La Tour-de-Salvagny.

    Au fi l de ces travaux, des points-cls se sont rvls pertinents pour de nombreux secteurs gographiques, aussi bien dans les Monts du Beaujolais que du Lyonnais.

    Ce sont ces recommandations que nous souhaitons livrer ici tous les agriculteurs de ces territoires sapprtant sengager dans des travaux sur leurs fermes et leurs abords.

  • Paysages et btiments agricolesGuide lusage des agriculteursValoriser les exploitations agricoles dans les paysages du Beaujolais et du Lyonnais : enjeux et recommandations

  • Prface

    Le travail de la terre a depuis toujours faonn les paysages qui ont volu au gr des conditions climatiques, de la dmographie, de la proprit, de lconomie et de lusage des sols, des politiques agricoles. La transformation des activits humaines, la pression urbaine sur des terres vivrires ont trs rapidement fait prendre conscience que lagricul-ture na pas seulement une fonction de production mais aussi quelle participe au respect de lenvironnement. Ds 1989 avec lintroduction en France des mesures agri-envi-ronnementales (MAE) dcides par lEurope, une attention de plus en plus pousse sest porte sur le rapport de lagriculture et de la socit avec un changement de regard sur les lments valoriser et protger : habitats naturels, espces, paysage, patrimoine bti, biodiversit Dans ce tournant environnemental, lagriculteur est celui qui produit mais aussi prend soin du paysage, qui entretient son exploitation et contribue faonner un espace rural de plus en plus convoit et idalis par les urbains. Do la difficult pour lui de poursuivre une activit tout en maintenant une qualit des lieux qui lenvironnent.

    Convaincu de la capacit de lagriculture composer avec une attention particulire le paysage des territoires ruraux proches de lagglomration, le CAUE na pas dautre objectif travers ce guide que de sadresser aux agriculteurs pour travailler leur ct, pour assurer cette qualit, viter les erreurs, sintresser mieux traiter larchitecture des btiments, les abords, les accs, planter avec discernement, protger les visions sur les sites les plus remarquables.

    Ce guide rassemble un certain nombre de valeurs partager collectivement entre agriculteurs, administrations, Chambre dagriculture, lus, organismes de recherche et de formation agricole. Le but est doffrir ceux qui vivent la campagne, qui y sjournent occasionnellement ou simple-ment la traversent, un dveloppement durable et concert. Il est aussi de promouvoir la capacit dinnovation, dorienter vers des choix doptions ralistes et prennes adaptes aux nouvelles formes dexploitation et au maintien dune agriculture pri-urbaine de qualit.

    Paul Delorme, conseiller gnral du Rhneprsident du CAUE du Rhne

  • 6 Avant-propos

    Lecture de paysages11 Pourquoi construire

    avec le paysage ?12 Identifier les caractristiques

    du territoire pour orienter des choix de projet

    18 Les paysages boiss et pturs de moyenne montagne

    20 Les paysages de coteaux viticoles et fruitiers

    22 Les paysages bocagers et cultivs

    Architecture agricole du Lyonnais et du Beaujolais

    26 Larchitecture agricole traditionnelle30 Lapparition de nouveaux btiments

  • Conseils pour lintgration paysagre des btiments agricoles dans le RhneIntervenir sur une exploitation existante

    36 Adoucir limpact visuel du btiment38 Raccrocher plusieurs btiments

    dans une mme silhouvette39 Amliorer laspect extrieur

    du btiment40 Mettre en valeur lentre

    de la ferme et la zone daccueil43 Intgrer le btiment existant

    dans le bocage environnant44 Prolonger et crer des haies45 Rattacher le btiment une route

    par le vgtal

    Construire un nouveau btiment

    47 Associer le btiment neuf la silhouette originelle de la ferme existante

    52 Prserver les perspectives en entre de village ou de hameau

    53 Sadosser un bois ou une haie bocagre

    54 Sinstaller dans la pente55 Crer une aire de stockage56 Amnager une voie de desserte57 Concevoir des volumes simples58 Soigner la forme des toitures

    60 Soigner la composition des faades

    Choisir les matriaux et les couleurs de la construction

    Les matriaux

    63 Le parti constructif65 Les critres de choix68 Les couleurs

    Choisir les vgtaux des abords de lexploitation

    73 Les motifs paysagers75 La palette vgtale77 Conclusion

    Annexes80 Les tapes

    du projet agricole82 Six conseils pour construire

    un batiment agricole84 Des conseils personnaliss

    et gratuits au CAUE du Rhne85 Des aides aux projets

    dexploitations agricoles86 Adresses utiles

  • Avant-propos

    Le monde paysan est un interlocuteur de premier rang ds lors quil sagit de sintresser lvolution des paysages ruraux et notamment lamlioration de la qualit des btiments dexploitation agricole, tant du point de vue du bti que de linsertion dans le paysage.

    Cette qute de qualit nest pas contradictoire avec les impratifs conomiques et agronomiques des exploitants agricoles. Au contraire, elle accompagne leur souci de moderniser leurs outils de travail, de les mettre aux normes environnementales, damliorer leur image et donc celle de leurs productions. Lattention porte aux btiments et aux sites dexploitation agricole nest pas une contrainte supplmentaire apporte lagriculture, mais lun des lments de la rflexion quelle mne en permanence pour sadapter, se remettre en cause et innover.

    La qualit architecturale en fait partie. Elle ne peut rsulter que de la mobilisation des agriculteurs eux-mmes dont les implications sont multiples : propritaires, chefs dentreprises, utilisateurs, quelquefois auto-constructeurs, habitants, parfois grants de gtes touristiques ou vendeurs de leurs propres produits.

    Ce guide a pour but de les aider apprhender lvolu-tion de leur exploitation partir dune dmarche globale intgrant autant la fonctionnalit, la technique et lesth-tique des constructions que leur insertion harmonieuse dans le paysage.

    Mais il sadresse aussi tous les acteurs de lespace rural, dans leurs domaines de comptences respectifs, prts (r-)inventer des projets adapts aux productions et aux territoires : les coopratives, les techniciens-conseils, les artisans et industriels du btiment; les lus et administra-tions concerns par les autorisations de construire; enfin, les professionnels de la conception, architectes et paysagistes dont certains portent un rel intrt ces sujets.

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  • Lecture de paysages

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  • Pourquoi construire avec le paysage ?

    Quest ce que le paysage ?Cest dabord une ralit tangible, mat-

    rielle, dont le caractre rsulte de facteurs gographiques, physiques, naturels et humains. Espaces naturels, agricoles, artifi-cialiss ou btis constituent des paysages.

    Mais cest galement une reprsentation mentale et personnelle de cette ralit ; autrement dit une image subjective forge par le regard dun observateur. Au-del, cest galement un bien collectif, llment dun patrimoine commun, porteur de qualits identitaires par-del les poques et les gnrations.

    Au-del, le paysage est une notion positive et fdratrice de lamnagement du territoire : un support spatial aux activits humaines, un composant majeur du cadre de vie, un facteur de lattractivit touristique et du dveloppement cono-mique local.

    Le paysage, tmoin du dynamisme de lagriculture

    Les paysages agricoles du Rhne, quils soient de moyenne montagne pture, de coteau viticole, de plateau ou de plaine cralire, de valle bocagre, marquent le territoire et tmoignent du dynamisme de ceux qui de tout temps lentretiennent par leur activit : les agriculteurs. Le pay-sage est bien le rsultat de linteraction entre les donnes physiques du territoire (topographie, gologie, hydrographie, climat) et les amnagements humains lis aux activits qui sy droulent.

    Longtemps les constructions et les am-nagements ont t directement induits par les contraintes locales, climatiques ou gographiques, culturelles ou sociales. Les paysages ont ainsi t progressivement et diffremment faonns, acqurant des identits fortes, gographiques autant que culturelles.

    Dans la deuxime moiti du vingtime sicle cependant, le monde agricole a t le thtre de grands bouleversements dans les pratiques et lamnagement de lespace. Il a vu se dvelopper nombre de zones dactivits, de lotissements et dinfrastructu-res routires qui ont investi lespace rural et remis en cause son identit.

    La diminution du nombre dexploita-tions au profit de plus grandes units et le recul de la polyculture en faveur dune spcialisation des exploitations ont eu des rpercussions directes sur les paysages. Paralllement, la modernisation de lactivit agricole et le renforcement dexigences rglementaires sanitaires et environnemen-tales, ont conduit cantonner la rflexion laspect fonctionnel au dtriment du soin port linsertion dans les paysages. Or limplantation de la construction dans son terrain, son orientation, le rapport la topographie, lcoulement des eaux pluviales, la localisation des accs, la cohrence avec les btiments voisins, le dessin des volumes et des percements, le choix des matriaux et des couleurs, le traitement des abords (cltures, aires de manuvre, stockage etc.) et la poursuite des motifs vgtaux prexistants toutes ces attentions contribuent ensemble la qualit des sites et des milieux.

    Si, dans cette recherche de qualit, le cot peut paratre un facteur limitant, le recours des solutions constructives et des amnagements simples, voire rudimentaires, peut savrer trs conomique et en pleine cohrence avec le paysage.

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  • Identifier les caractristiques du territoire pour orienter des choix de projet

    Une des conditions de la bonne intgra-tion dun projet rside dans lobservation du site dans lequel on construit. Pas seulement depuis sa propre parcelle, mais aussi depuis les alentours, les points de vue opposs, en surplomb, en aval, depuis les axes routiers ou les chemins de randonne environnants.

    Les qualits et les singularits dun paysage rsultent dun lien fort entre les installations humaines (lactivit agricole et son parcellaire, le rseau viaire, lorganisation et larchitecture du bti) et le socle du territoire dans lequel elles prennent place (le relief, lhydrographie, les composantes vgtales).

    Par exemple, lobservation attentive des paysages traverss par lautoroute A89 depuis les Monts de Tarare et de la Haute-Turdine jusqu lentre dans lagglo-mration lyonnaise rvle une diversit de caractres gographiques et des modes doccupation agricole trs reprsentatifs des diffrents paysages du Rhne : dabord marqu par des valles encaisses entre des monts boiss, le territoire volue rapi-dement vers un paysage de plateaux plus chauds et lumineux, couverts de grands ensembles de vignes, puis devient vallonn et verdoyant, largement ponctu de zones urbanises.

    Trois squences paysagres distinctes sont ainsi identifies: les paysages boiss et pturs de moyenne montagne les paysages de coteaux viticoles et fruitiers les paysages bocagers et cultivs

    Avec larrive de lA89, tous ces paysages sont appels connatre, des degrs divers, un phnomne accru de priurbanisation.

    Vues lointaine et rapproche dune exploitation dans les Monts de Tarare.

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  • Les paysages de coteaux viticoles et fruitiers : lexemple du Beaujolais viticole Ce secteur prsente une gologie carbonifre et sdimentaire (notam-ment des calcaires dors) et un bti agricole de pierre dore regroup en hameaux au cur du vignoble.

    village de Bully

    village de St Germain

    ferme de valle pture

    ferme sur plateau viticole

    A89 vers lchangeur des Olmes

    A89 vers Lyon

    Les paysages bocagers et cultivs :lexemple de la con uence Azergues-BrvenneCe territoire vallonn et verdoyant aux portes de lagglomration est caractris par une orga-nisation agricole bocagre marque par une tradition de polyculture et dlevage et des fermes implantes au rebord des valles.

    ville de Fleurieux sur lArbresle

    ville de Lentillyferme

    du Traluy

    ferme pdagogique

    valle de la Brvenne

    valle dAzergues

    A89 vers Tarare

    A89 vers Lyon

    Les paysages boiss et pturs de moyenne montagne :lexemple de la Haute-TurdineAssis sur un socle volca-nique et mtamorphique, ce secteur gographique concide avec une tradition dlevage bovin en clai-rire o les fermes isoles dialoguent avec les fortes pentes.

    Boisements spontans qui avancent sur les prs

    A89 vers Balbigny

    Clairire pture autour dune ferme

    Sommet plant avec des sapins de Douglasle Valletier

    le Berthier

    A89 vers Tarare

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  • Les Monts de Tarare et de la Haute-Turdine

    Le Beaujolais mridional

    La confluence Azergues-Brvenne

  • lgendes : Zone urbaine Boisements Viticulture Arboriculture Autoroutes Nationales Dpartementales Voies Ferres

    Les Monts de Tarare et de la Haute-TurdinePaysages boiss et pturs de moyenne montagne

    Le Beaujolais mridionalPaysages de coteaux viticoles et fruitiers

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  • lgendes : Zone urbaine Boisements Viticulture Arboriculture Autoroutes Nationales Dpartementales Voies Ferres

    La confluence Azergues-BrvennePaysages bocagers et cultivs

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  • friche, puis, souvent sur les hauteurs, par des plantations de rsineux des fins dex-ploitation forestire (pin Douglas).

    Des fermes traditionnelles qui ne rpondent plus aux besoins de modernisation de lactivit agricole

    Larchitecture des fermes de moyenne montagne est dune composition morpho-logique trs simple souvent cale sur un plan orthogonal limage des typologies traditionnelles des Monts du Lyonnais caractrises par une disposition en U autour dune cour carre.

    ConstatsLexploitation agricole: maillon central de lquilibre du paysage

    Les Monts de Tarare et de la Haute-Turdine sont reprsentatifs des territoires de moyenne montagne domins par llevage bovin et la sylviculture.

    En dehors des villes et des villages, le bti y est reprsent par des fermes gnralement isoles au sein des pturages quelles entretiennent. Ces tendues de prairies permanentes forment des clairires dans le paysage bois des montagnes.

    Les fermes sont gnralement prises dans des lots de vgtation forms par les jardins et vergers qui les entourent. Pour autant, elles restent trs visibles dans le paysage. La vgtation ne clt pas les fermes la faon des haies et les faades principales restent toujours dgages.

    Le recul de lactivit agricole dans ce sec-teur conduit une fermeture du paysage par la disparition des clairires au profit des boisements: dabord sous une forme spontane, les boisements prenant pro-gressivement la place des anciens prs en

    Les paysages boiss et pturs de moyenne montagne

    Une ferme isole au cur des pturages quelle exploite Saint-Marcel-lclair

    Un ferme construite sur un plan en U Montrottier

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  • Ferme en UAujourdhui ces fermes anciennes ne

    rpondent plus aux besoins de modernisa-tion et dintensification des exploitations bovines. Cela implique souvent la construc-tion de nouveaux btiments dexploitation ou de stockage parfois disparates (tailles, formes, couleurs) qui contribue noyer le corps de ferme initial.

    En outre, lchelle de ces nouveaux btiments est sans commune mesure avec la ferme historique. Il nest pas rare en effet que soient difies, aux cts des anciens corps de ferme, des stabulations dune superficie de 1500 m2 laquelle sajoute une surface comparable pour les abords, les ouvrages annexes et les aires de

    manuvre. Les terrassements ncessaires pour dployer ces nouveaux complexes agricoles sur les emprises foncires ncessaires font en gnral disparatre la vgtation prexistante et occasionnent des mouvements de terrain (plates-formes et talus) qui peuvent tre dommageables dans des paysages ouverts et vallonns.

    Cest pourquoi, ces projets requirent une rflexion en amont pour trouver le meilleur parti dimplantation et limiter limpact visuel des plates-formes et des difices

    Enjeux Maintenir les fermes dtaches de lurbanisation

    Maintenir un paysage de clairires ptures au sein des monts boiss : lquilibre entre espaces ouverts et espaces ferms.

    Restaurer et moderniser les fermes en prservant leur inscription dans la pente, leur simplicit architecturale, et la vgta-tion qui les accompagne.

    Ferme simple

    Ferme en U

    Un ancien corps de ferme et ses adjonctions successives Joux

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  • Les paysages de coteaux viticoles et fruitiers

    ConstatsUn paysage contrast entre coteaux viticoles et fruitiers et valles ptures

    Les paysages agricoles vallonns, limage des coteaux du Beaujolais ou du Lyonnais, sont souvent marqus par une tradition de polyculture qui les a faon-ns. La vigne, parfois trs prsente, occupe les plateaux et les pentes sdimentaires ou granitiques, tandis que les valles sont essentiellement occupes par des prairies ptures et de minces cordons boiss. larboriculture fruitire se mle parfois la vigne, tandis que des exploitations mara-chres ctoient les prairies alluvionnaires.

    La ferme : une silhouette dans le paysage

    Les terroirs arboricoles et viticoles consti-tuent des paysages ouverts qui rendent le bti trs visible y compris dans une vision lointaine.

    Les fermes de domaines viticoles ont une organisation agglomre en petits hameaux dont larchitecture prsente sou-vent un intrt patrimonial. Certaines sont prises dans des hameaux plus importants ou des villages. Dans tous les cas le bti, par son organisation agglomre, forme des lots dont les silhouettes ponctuent les paysages et crent leur identit.

    Un paysage ouvert qui rend les villages visibles de trs loin, comme ici Bully

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  • La valorisation du patrimoine immobilier agricole doit trouver un cho particulier notamment dans le Beaujolais et les Monts du Lyonnais, o de plus en plus dexploitations agricoles se tournent vers laccueil du public (vente directe, ferme pdagogique, gte rural etc.).

    EnjeuxMaintenir le contraste fort entre le paysage viticole et ouvert des coteaux et le paysage ptur et bois des valles.

    Prserver lintgrit des silhouettes bties dans le paysage en favorisant une organisation btie agglomre

    Valoriser le patrimoine architectural existant et la qualit des paysages pour promouvoir laccueil touristique au sein des fermes

    Les fermes du vignoble, groupes en hameaux, dessinent des silhouettes aux contours clairs, comme ici Cogny

    Petit patrimoine architectural dans un hameau agricole prs de Bully

    Ferme ancienne dans le Beaujolais des pierres dores

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  • Les paysages bocagers et cultivs

    ConstatsDes fermes lies au paysage bocager des valles

    Dans les valles qui dcoupent les plateaux agricoles du Lyonnais, des haies bocagres et des boisements sparent les prairies permanentes ptures par des bovins. Entre les valles, les plateaux sont souvent occups par des cultures fourrag-res ou cralires et par des vergers.

    Les anciennes fermes qui occupent encore ce territoire sont souvent installes entre un plateau et une valle. Elles sont alors au contact des grandes cultures du plateau mais se raccrochent au bocage qui stire depuis les ruisseaux jusquau rebord du plateau. Ce lien aux haies agricoles de la valle est une caractristique forte de linscription des fermes traditionnelles dans ce type de paysage.

    La ferme : un gage de prservation des coupures agricoles dans des contextes de pression urbaine

    Les territoires proches de lagglomration lyonnaise, notamment dans lOuest lyonnais, se composent de nombreux bourgs et villa-ges depuis lesquels lhabitat pavillonnaire progresse sur les plateaux agricoles sous leff et de la pression urbaine. Les cultures des plateaux maintiennent encore des coupures vertes avec ces milieux artifi cia-liss. Les valles bocagres et ptures au contact de la ville, forment des trames vertes prserver pour la qualit des paysages, comme corridors cologiques et comme

    Entre les grands plateaux agricoles de Fleurieux-sur-lAbresle, des cordons boiss soulignent le relief des vallons

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  • EnjeuxPrserver le caractre agricole et bocager des valles et vallons aux portes de lagglomration lyonnaise

    Affi rmer le rapport entre la ferme et le paysage du vallon : les boisements, les haies, la ripisylve, les points deau

    Maintenir les fermes dtaches de lurbanisation

    lieux de cheminements pitons potentiels entre la ville et lespace agricole.

    Certaines fermes ont dj t gagnes par lurbanisation mais dautres demeu-rent encore dtaches. Elles se distinguent du tissu urbain par leur forme btie et leur rapport au site : elles ne sisolent pas der-rire des cltures mais restent au contraire ouvertes sur la campagne et inscrites dans la maille bocagre.

    Paysages bocagers de lOuest lyonnais, ici Chaponost

    Une ferme dans son bocage Fleurieux-sur-lArbresle

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  • Architecture agricole: constats et enjeuxLes btiments dexploitation agricole dsignent tous les ouvrages destins abriter les machines agricoles, les cheptels animaliers, les produits agricoles ainsi que lhabitat des agriculteurs.

    De tout temps, le type dactivit agricole levage, marachage, arboriculture, viticulture a gnr des btiments spcifiques, aux formes architec-turales identifiables, directement issues de leur fonction. De nombreux btiments agricoles en tmoignent encore aujourdhui, dmontrant leur adaptation aux types de production et aux lieux dans lesquels ils sont installs.

    Lors de ces dernires dcennies cependant, des additions ou transformations diverses (adjonction dun hangar, agrandissement de la cour, modifica-tion du logis etc.) ont souvent altr la puret de la forme originelle et lindustrialisation des proc-ds constructifs, la normalisation des plans et la banalisation des matriaux de construction ont pu conduire dpersonnaliser le territoire agricole.

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  • Les btiments dlevage

    La stabulation libre, typique des secteurs de production laitire, fait partie des bti-ments les plus frquemment rencontrs en zone de polyculture-levage.

    Il sagit de btiments aux volumtries trs longues rpondant des portes de lordre de 15 20 mtres que les extensions succes-sives ont pu parfois paissir.

    Dans les Monts du Beaujolais notam-ment, llevage bovin confre la ferme un aspect fort diffrent de celui qui prdomine dans le vignoble. Cest le mode dagence-ment du bti qui donne ces exploitations un aspect original : deux btiments, habitation et exploitation, accols en querre, forment les deux cts dune cour qui reste ouverte ou se ferme par un mur sur les deux autres cts.

    Le plan en forme de U est trs rpandu dans les Monts du Lyonnais.

    Lorsquils sont implants flanc de coteaux, ces corps de ferme sont littrale-ment ancrs dans le site : adosss au terrain naturel, les volumes font ainsi office de sout-nement ce qui permet de saffranchir totale-ment des talus.

    Parfois le corps de ferme est prolong par un mur qui optimise lusage de ses abords : dlimitation de la cour, planit des aires de manuvre, clture denceinte, etc.

    Traditionnellement, les btiments dle-vage sont en maonnerie (moellons durs de pierre dans le Beaujolais et pis sur soubassement en pierre dans les Monts du Lyonnais) et sont recouverts de tuiles canal en terre cuite.

    Habitation et exploitation agro-pastorale Ancy

    1 cour2 remise3 habitation4 remise, fournil

    5 grange, table6 fumire7 fosse purin8 potager

    Larchitecture agricole traditionnelle

    Une ferme assise dans la pente Joux

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  • 1 cour2 habitation3 curie grange4 abri ouvert5 jardin

    Les btiments de stockage

    Ferms ou semi-ouverts, ils abritent production et/ou matriel. De proportions diverses, ils prsentent un caractre souvent massif. La grande porte coulis-sante constitue souvent le seul lment danimation de la faade.

    La neutralit des teintes, notamment grce lutilisation assez courante du bois en bardage, contribue les distinguer des btiments multi-usages de zone dactivit rencontrs dans le territoire.

    Parmi les btiments de stockage on distingue le hangar fourrage, construit en ossature bois, parfois en structure mtallique, trs ouvert et assez haut, ce qui lui confre une certaine lgret.

    Hangar fourrage prs de Rontalon

    Btiment de stockage type

    Habitation et btiments dexploitation rnovs Chambost-Longessaigne

    Ancienne table reconvertie en hangar fourrage Villechenve

    Ferme en long Chenelette dans le Haut-Beaujolais

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    27A r c h i t e c t u r e a g r i c o l e : c o n s tat s e t e n j e u x

  • Les btiments viticoles

    La maison vigneronneLes maisons de vignerons sont en gn-

    ral isoles au milieu des vignes. Parfois un embryon de hameau sest constitu avec le regroupement de plusieurs mtayers.

    Dans le Beaujolais, le type dominant est la maison vigneronne en hauteur escalier extrieur. La disposition des lments est partout la mme : au rez-de-chausse la cave, de plain-pied ou peine enterre, ltage le logement. Un escalier extrieur en pierre monte au logis, protg par un dbordement du toit ou par un auvent rapport sur la faade, lun comme lautre soutenus par des poteaux ou des consoles en bois.

    Dans les coteaux du Lyonnais, o la vigne nest pas seule prsente, les exploita-tions purement viticoles sont peu nombreu-ses. Lhabitation sur cave se complte dune grange-table et dune remise situes dans son prolongement et sous le mme toit ou en retour dquerre. Lescalier extrieur est plus rare.

    Quils soient destins la vinification ou llevage des vins, les btiments viti-coles font en gnral lobjet de construc-tion en dur, historiquement en pis ou en pierre et sont couverts de tuiles. Lutilisation des pierres dores, un calcaire jaune schisteux, confre notamment aux maisons vigneronnes du Sud-Beaujolais un aspect typique.

    La cour est gnralement ferme par un mur et la ferme sisole alors nettement du domaine public. Parfois la cour ferme marque un isolement total par rapport lextrieur obtenu soit par la construction de btiments tout autour de la cour, soit par ldification de hauts murs sur un ou deux cts. On y pntre par un porche qui prend souvent un aspect monumental.

    Cuvage Lacenas

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  • Habitation et exploitation viticole en mtayage Odenas

    Le cuvageLa pice rserve la fabrication du vin

    le cuvage est absente des maisons vigneronnes. Dans les grands domaines en effet, la vinification se fait en commun dans un btiment spar et particulier et plac gnralement prs du chteau o rsident les propritaires.

    Partout et quelles que soient son impor-tance, ses dimensions et sa forme, le bti-ment dexploitation viti-vinicole prsente la mme disposition : un cuvage qui contient pressoirs et cuves o lon fabrique le vin et, enterre(s) au dessous, la (ou les) cave(s) vote(s) o il est conserv. Ce btiment prend en gnral un caractre monumen-tal et lon y peroit frquemment, malgr sa fonction, linfluence dune architecture savante qui lui donne davantage lappa-rence du chteau que celle dun btiment ordinaire.

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    Cuvage type1 cour2 habitation-exploitation3 btiment dexploitation

    4 potager5 bcher6 clapier

    29A r c h i t e c t u r e a g r i c o l e : c o n s tat s e t e n j e u x

  • Des points noirs dans le paysage

    Pendant longtemps les exploitations agricoles se sont maintenues sur un mme site, en agrandissant les difices existants au gr de la modernisation du matriel et des techniques. Depuis quelques dcen-nies, de nouveaux btiments sont apparus, rpondant des fonctions diverses de stockage, de transformation, dlevage ou de commercialisation des produits de la ferme. Parfois trs isols du site dorigine car souvent construits en priphrie des villages pour des raisons de disponibi-lit foncire, ces nouveaux btiments, particulirement volumineux, ont alors souvent pour point commun dtre sans rapport dorganisation ni dchelle avec leur environnement proche.

    Les btiments neufs aux proportions trs allonges ne sarticulent pas toujours avec des btiments anciens. Cest le cas par exemple des btiments de stabulation construits en priphrie des bourgs et des villages.

    Dans le domaine de llevage en particulier, laugmentation des cheptels et les exigences techniques et rglementaires auxquelles sajoutent des contraintes budgtaires fortes, peuvent rendre le projet dextension trs complexe. En particulier, les marges de recul ncessaires par rapport aux habitations les plus proches conduisent

    les leveurs implanter leurs nouveaux btiments lcart du site dorigine. Outre le fait que ces dispositions font perdre au corps de ferme son image traditionnelle compacte, elles contribuent galement tendre signi-ficativement les distances et par consquent la surface des aires de manuvre.

    Les matriaux utiliss rendent certains btiments particulirement visibles en particulier les bardages en bacs acier dont la mise en uvre ordinaire contribue les assimiler des btiments dactivit indus-trielle. Certains, par leur aspect, cherchent imiter les btiments traditionnels anciens, par exemple avec des bardages mtalliques dont la couleur beige ou le faux veinage sont censs ressembler au ton de la pierre ou du bois et des toitures en fibrociment flamm comparables la tuile de terre cuite. Ces copies sont rarement convain-cantes et ne sont pas en rapport avec les surfaces des stabulations, hangars et silos qui sont construits de nos jours.

    Les tunnels agricoles proposs dans le commerce tendent remplacer les bti-ments de stockage permanents en dur pour dvidentes raisons conomiques. Bien que trs rpandus, ces produits en kit demeu-rent totalement trangers la fois aux constructions rencontres sur le territoire et aux spcificits des sites qui les accueillent. La bche colore (en gnral verte, plus rarement noire ou blanche) qui enveloppe la structure en arceaux mtalliques rend

    Lapparition de nouveaux btiments

    pay s a g e s e t bt i m e n t s a g r i c o l e s30

  • galement leur prsence particulirement marquante dans le paysage.

    Parfois, la modernisation de lactivit dpossde de toute fonction les anciens btiments qui, dlaisss, concourent dvaloriser lexploitation et dprcier lensemble du patrimoine immobilier.

    Enfin, il arrive frquemment que les fourrages soient stocks et conservs lextrieur (ensilage), soit en silo taupinire (semi enterrs), bchs et lests (couram-ment avec des pneus), soit en balles de vgtaux enrubannes dun film plastique. Lorsque le lieu de stockage est facilement visible, il donne alors voir une image peu valorisante de lexploitation et confre lespace de travail un aspect prcaire.

    31A r c h i t e c t u r e a g r i c o l e : c o n s tat s e t e n j e u x

  • La ferme revisiteUne agriculture durable se doit de

    tenir compte des terroirs, des pays et des paysages. Lamlioration paysagre des siges dexploitations agricoles sinscrit dans cette proccupation.

    Plus que pour tout autre produit peut-tre, les produits de la ferme revendiquent leur appartenance au terroir. La conception dun btiment agricole porte, en cela plus quaucun autre projet, le devoir de traduire in situ cette relation troite de lespace agricole avec son lieu de production.

    Le soin apport linsertion paysagre et architecturale du site dexploitation valorise directement limage de marque des produits de la ferme. On pense particu-lirement aux vignobles pour lesquels larchitecture du lieu de la vinification, vritable marqueur-vitrine de son terroir, devient aussi importante que le vin qui y est produit et vendu.

    La rflexion sur larchitecture de lexploitation agricole ncessite dtre mene diffrentes chelles : celle du grand paysage, celle du site dexploitation et enfin celle de louvrage bti lui mme.

    lchelle du grand paysage, le projet interroge la question de la taille des btiments. Limpact produit sur le paysage par des btiments de trs grand volume

    intresse lensemble des habitants et des usagers du territoire concern.

    lchelle du site, la rflexion sur la juste implantation du btiment induit des qualits dusage et dinsertion dans lenvironnement immdiat.

    lchelle de louvrage bti, le projet permet de rpondre un parti architectural en cohrence avec des exigences fonction-nelles, conomiques et techniques.

    Par exemple, la ncessit dapporter des ventilations naturelles importantes et la prsence dun dbord de toit asymtrique (auvent) gnre des formes architecturales spcifiques (porte--faux, dcoupe du fatage) et implique des choix de matriaux (mailles perfores) ou de mises en uvre (bardages claire-voie) qui contribuent singulariser cette architecture de manire intressante.

    Stabulation et btiment de stockage Fleurieux-sur-lArbresle

    Btiment de stockage Chaponost

    pay s a g e s e t bt i m e n t s a g r i c o l e s32

  • La rutilisation des anciens btiments implique de raisonner, en amont, un projet global dans lequel ancien(s) et nouveau(x) btiment(s) fonctionnent troitement. En orientant par exemple une laiterie ou un bureau sur la cour, en positionnant le btiment de faon prserver une vue depuis lhabitation, en protgeant lespace du logement des circulations agricoles, en facilitant laccs du cheptel aux pturages ou en rendant possible la raffectation de lancienne table (nurserie, laiterie, box ponctuel des gnisses), le projet architectural peut permettre damliorer les conditions de travail au quotidien et le confort dusage de lexploitation pendant des annes.

    EnjeuxAffirmer le caractre agricole des constructions en traduisant architecturale-ment leurs proprits fonctionnelles: grande chelle, volumes simples, vocation et destination, singularits techniques etc.

    Penser le projet de construc-tion ou de rnovation de manire globale : lchelle du grand paysage, celle du site dexploitation et celle du bti lui-mme.

    Chvrerie et btiment de transformation fromagre Limonest

    Stabulation Chaponost

    33A r c h i t e c t u r e a g r i c o l e : c o n s tat s e t e n j e u x

  • pay s a g e s e t bt i m e n t s a g r i c o l e s34

  • Conseils pour lintgration paysagre des btiments agricoles dans le Rhne

    Lobservation de lexploitation, dans son environ-nement gnral, permet de mesurer son impact dans le paysage et dvaluer la manire dont elle est perue depuis les espaces aux alentours, mme lointains. Lanalyse de ces vues peut alors inspirer le projet dextension (implantation, forme), de rnovation (matriaux, couleurs) et les amnagements extrieurs raliser (plantations, cltures).

    35

  • Adoucir limpact visuel du btiment

    La plantation dun arbre ou dun bosquet darbres devant un btiment permet den diminuer limpact visuel.

    Dans le cas de btiments poss sur de grandes plates-formes remblayes dans la pente, un rgalage des terres et la cration de paliers tags permettent dadoucir les talus trop escarps et dy installer une vgtation viable.

    Intervenir sur une exploitation existante

    Les fermes anciennes, discrtement intgres au sein de hameaux, fondues dans un cadre bti et paysager homogne, ont fait place de nouveaux ensembles btis aux volumes souvent importants, rigs au milieu de paysages parfois fragiles.

    Si les fermes les plus anciennes doivent tres sauvegardes et restaures dans lesprit dorigine pour le tmoignage prcieux de lhistoire rurale quelles constituent, les interventions sur des btiments dexploitation plus rcents pour les adapter notamment de nouveaux besoins sont loccasion de participer llaboration du paysage rural de demain : sa qualit, son image, sa valeur.

  • Adoucir limpact visuel du btiment

    La plantation dun arbre ou dun bosquet darbres devant un btiment permet den diminuer limpact visuel.

    Dans le cas de btiments poss sur de grandes plates-formes remblayes dans la pente, un rgalage des terres et la cration de paliers tags permettent dadoucir les talus trop escarps et dy installer une vgtation viable.

    Larbre brise la longueur du btiment, ici Chambost-Longessaigne

    37I n t e r v e n i r s u r u n e e x p lo i tat i o n e x i s ta n t e

  • Raccrocher plusieurs btiments dans une mme silhouette

    Les structures vgtales prsentes sur place (un aligne-ment ou un bouquet darbres par exemple) peuvent rattacher des btiments pars dune exploitation et reconstituer ainsi lintgrit morphologique de la ferme sa silhouette dans le paysage lointain.

    Un mail de platanes rassemble dans une mme silhouette une ferme ancienne, un hangar agricole et une villa rcente

    Amliorer laspect extrieur du btiment

    Le ravalement des faades Outre son rle dentretien ou de restauration, le ravalement

    constitue un projet en soi qui permet damliorer lharmonie colore dun paysage. Il peut aussi contribuer rquilibrer des faades mal composes.

    Le choix des produits est capital : des enduits inadapts peuvent gnrer des pathologies prjudiciables pour le bti ancien (par exemple des enduits ciment sur de la pierre calcaire ou du pis) ; des peintures aux principes irrversibles (de type pliolite, vinylique ou autre) peuvent condamner jamais des faades en pierre de taille.

    La restructuration du bti (adaptation ou changement daffectation)

    Lanalyse de la composition et de lhistoire du bti ancien permet de comprendre comment intervenir sur un difice sans le dnaturer par une rnovation ou une dmolition malheureuse.

    La position des murs porteurs dtermine un traitement des faades et conditionne la possibilit structurelle de nouveaux percements. Des prcautions techniques doivent tre prises en particulier avec le pis. Dautres critres, notamment thermiques, sont prendre en compte : pour se protger des vents froids, les fermes sont en gnral trs peu ouvertes en faade Nord.

    La rnovation Lemploi de matriaux naturels est prconis parce que

    le plus souvent compatibles avec lexistant (pierre, enduits et mortiers de chaux naturelle, peintures minrales, menui-series-bois, couvertures en terre cuite etc.).

    Les volets protgent du froid et du soleil. Il faut donc les conserver dans la mesure du possible. En cas de rem-placement, le bois doit tre privilgi, y compris pour les menuiseries de fentres car il offre des qualits patrimoniales et esthtiques et ragit bien aux variations hygrothermiques des matriaux du bti ancien.

    Le cortge vgtal participe de la silhouette dune ferme dans un hameau prs de Bully

    on prfre on vite

    38 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Amliorer laspect extrieur du btiment

    Le ravalement des faades Outre son rle dentretien ou de restauration, le ravalement

    constitue un projet en soi qui permet damliorer lharmonie colore dun paysage. Il peut aussi contribuer rquilibrer des faades mal composes.

    Le choix des produits est capital : des enduits inadapts peuvent gnrer des pathologies prjudiciables pour le bti ancien (par exemple des enduits ciment sur de la pierre calcaire ou du pis) ; des peintures aux principes irrversibles (de type pliolite, vinylique ou autre) peuvent condamner jamais des faades en pierre de taille.

    La restructuration du bti (adaptation ou changement daffectation)

    Lanalyse de la composition et de lhistoire du bti ancien permet de comprendre comment intervenir sur un difice sans le dnaturer par une rnovation ou une dmolition malheureuse.

    La position des murs porteurs dtermine un traitement des faades et conditionne la possibilit structurelle de nouveaux percements. Des prcautions techniques doivent tre prises en particulier avec le pis. Dautres critres, notamment thermiques, sont prendre en compte : pour se protger des vents froids, les fermes sont en gnral trs peu ouvertes en faade Nord.

    La rnovation Lemploi de matriaux naturels est prconis parce que

    le plus souvent compatibles avec lexistant (pierre, enduits et mortiers de chaux naturelle, peintures minrales, menui-series-bois, couvertures en terre cuite etc.).

    Les volets protgent du froid et du soleil. Il faut donc les conserver dans la mesure du possible. En cas de rem-placement, le bois doit tre privilgi, y compris pour les menuiseries de fentres car il offre des qualits patrimoniales et esthtiques et ragit bien aux variations hygrothermiques des matriaux du bti ancien.

    39I n t e r v e n i r s u r u n e e x p lo i tat i o n e x i s ta n t e

  • Entretenir le petit patrimoine daccompagnement

    Une attention particulire peut tre porte au petit patrimoine rural: fontaine, petite mare, puits, arbres remar-quables, pigeonnier, fournil, caborne, cadole etc.

    La restauration des anciens murs de clture et la plantation en pied de faade participent galement de cette valorisation.

    Les difices anciens dlaisss parce que trop exigus ou peu adapts aux nouveaux besoins (granges, ancien logis, remise, table, fenil) peuvent retrouver aprs restauration de nouvelles destinations : espace de vente des produits de la ferme, gite, logement locatif etc.

    Mettre en valeur lentre de la ferme et la zone daccueil

    Souligner les entres La plantation dun arbre ou dun bosquet lentre dune

    exploitation ou la plantation dun mail darbres au bord dune alle oriente naturellement le visiteur et donne du caractre lentre dun site.

    Lentre dexploitation signale par deux arbres Fleurieux-sur-lArbresle

    Fleurisse-ment en pied de faade et arbre dornement lentre dune ferme Bully

    40 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Entretenir le petit patrimoine daccompagnement

    Une attention particulire peut tre porte au petit patrimoine rural: fontaine, petite mare, puits, arbres remar-quables, pigeonnier, fournil, caborne, cadole etc.

    La restauration des anciens murs de clture et la plantation en pied de faade participent galement de cette valorisation.

    Les difices anciens dlaisss parce que trop exigus ou peu adapts aux nouveaux besoins (granges, ancien logis, remise, table, fenil) peuvent retrouver aprs restauration de nouvelles destinations : espace de vente des produits de la ferme, gite, logement locatif etc.

    Un lavoir restaur devant une bergerie Limonest

    Une cadole restaure dans les vignes Rivolet

    41I n t e r v e n i r s u r u n e e x p lo i tat i o n e x i s ta n t e

  • Amnager les espaces extrieurs La plus grande sobrit doit tre recherche dans les

    amnagements des cours et des entres en privilgiant lemploi de matriaux bruts et naturels (pavs pierre, terre battue, stabiliss, graviers, )

    Les zones daccs et les aires de manuvre doivent tre empierres et stabilises pour tre praticables en toutes saisons ou bien revtues dun bi-couches , de grave ou de grave-ciment pour limiter lornirage.

    Aux abords de la ferme, on recherchera perptuer les types de cltures ou de limites rencontrs dans le milieu agricole environnant (haie bocagre, simple accotement enherb, piquets dacacia fendus et fils de fers galvaniss, ganivelle de chtaignier etc.) en vitant les produits manu-facturs davantage prsents dans le vocabulaire domestique ou urbain des quartiers dhabitation (grillages torsions, grillages souds en rouleaux ou panneaux, bches brise-vues, grilles et portails en serrurerie, murets en parpaings dagglomr, bordures prfabriques en bton etc.).

    Intgrer le btiment existant dans le bocage environnant

    Le bocage est un rseau historique de haies agricoles composes de plusieurs strates arbustives et arbores. Ces haies ont un rle de drainage des eaux pluviales, de brise-vent, dombrage pour les btes et sont reconnues comme un motif cologique participant lhabitat et au dplacement de nombreuses espces animales.

    En outre, ces rseaux de haies, par leur cohrence en limite de parcelles agricoles, ont galement un rle paysager majeur. Le bocage rythme le paysage et lui donne un caractre authentique.

    Des arbres et arbustes de mme nature que les haies ou les bois environnants peuvent tre plants en complment pour diminuer limpact visuel du btiment.

    Une zone enherbe agrmente de quelques arbres suffit pour dlimiter une zone de stationnement, crer de lombre et dissimuler les voitures depuis les environs

    42 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Intgrer le btiment existant dans le bocage environnant

    Le bocage est un rseau historique de haies agricoles composes de plusieurs strates arbustives et arbores. Ces haies ont un rle de drainage des eaux pluviales, de brise-vent, dombrage pour les btes et sont reconnues comme un motif cologique participant lhabitat et au dplacement de nombreuses espces animales.

    En outre, ces rseaux de haies, par leur cohrence en limite de parcelles agricoles, ont galement un rle paysager majeur. Le bocage rythme le paysage et lui donne un caractre authentique.

    Des arbres et arbustes de mme nature que les haies ou les bois environnants peuvent tre plants en complment pour diminuer limpact visuel du btiment.

    Un talus de faible pente permet la vgtation bocagre de prosprer devant ce hangar Saint-Romain-de-Popey

    43I n t e r v e n i r s u r u n e e x p lo i tat i o n e x i s ta n t e

  • Prolonger et crer des haies

    Le prolongement dune haie arbore ou arbustive cre des fi ltres visuels en contact avec le bocage existant. On vitera cependant de dissimuler la totalit de la ferme derrire des crans opaques (murs ou haies tailles dessence persistante).

    Afi n de distinguer les fermes agricoles dans les zones urbaines, on sabstiendra de reprendre les motifs paysagers typiques des tissus pavillonnaires notamment la haie de clture qui souligne un parcellaire davantage cadastral quagricole ainsi que les formes et les essences ornementales (les haies tailles dessence mono-spcifi que, comme le tuya ou le laurier cerise ou les spcimens exotiques sont viter)

    Les haies mleront arbres et arbustes en port naturel et forme libre, dessences varies, en mixant sujets feuillage caduc, persistant et marcescent.

    Rattacher le btiment une route par le vgtal

    Un mail darbres le long dun chemin daccs peut facile-ment contribuer dissimuler un hangar isol ou distant de la ferme dorigine en le reliant la route.

    On vitera de le surligner en le cernant dune haie.on prfre

    on vite

    Une haie bocagre rattache une exploitation au parcellaire agricole, ici La Tour-de-Salvagny

    44 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Rattacher le btiment une route par le vgtal

    Un mail darbres le long dun chemin daccs peut facile-ment contribuer dissimuler un hangar isol ou distant de la ferme dorigine en le reliant la route.

    On vitera de le surligner en le cernant dune haie.

    Une ferme isole dans le vignoble beaujolais relie la route par une alle arbore

    on prfre

    on vite

    45I n t e r v e n i r s u r u n e e x p lo i tat i o n e x i s ta n t e

  • Construire un nouveau btiment

    Lorsquun btiment neuf doit tre difi sur une exploitation agricole, deux configurations sont possibles : une construction autonome ou une extension en contigut dun btiment existant. Ce choix peut tre guid par des critres dordre programmatique (destination, surface, ) ou fonctionnel (accs, disponibilit foncire, contraintes techniques ou rglementaires etc.).

    Associer le btiment neuf la silhouette originelle de la ferme existante

    Afin de respecter la configuration des fermes traditionnelles, il est recommand de ne pas loigner les constructions nouvelles de la ferme existante mais au contraire de construire en mitoyennet ou dans une forte proximit btie et ainsi associer neuf et ancien dans une silhouette globale.

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    Associer le btiment neuf la silhouette originelle de la ferme existante

    Afin de respecter la configuration des fermes traditionnelles, il est recommand de ne pas loigner les constructions nouvelles de la ferme existante mais au contraire de construire en mitoyennet ou dans une forte proximit btie et ainsi associer neuf et ancien dans une silhouette globale.

    on prfre

    on vite

    Un cuvage implant au contact de la ferme dorigine prs de Cogny

    47

  • Dans les paysages de vignoble trs ouverts, le maintien des silhouettes agglomres est un enjeu encore plus important que dans les autres territoires car une dispersion du bti sapparenterait alors du mitage.

    De multiples implantations perpendiculaires ou parallles au(x) btiment(s) existant(s) sont possibles.

    Un nouveau btiment implant en continuit de la ferme dorigine Aveize

    48 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    Des implantations bien penses permettent de faire voluer les compositions volumtriques et faire appara-tre de nouveaux espaces extrieurs

    49

  • le cas des btiments de trs grande taille Pour certains projets de trs grande taille, linstar

    des nouveaux btiments de stabulation qui sont sans rapport dchelle avec les corps de ferme traditionnels, une implantation au contact immdiat bouleverserait lharmonie densemble. Dans ce cas, il est alors prfrable dinstaller ces ouvrages lcart de la ferme historique. Cela ne les rend toutefois pas moins difficiles intgrer dans le paysage: en particulier il faut privilgier des sites peu exposs (viter de les installer en ligne de crte par exemple) et recourir la plus grande simplicit volumtrique possible.

    Rglementation concernant limplantation de nouveaux btiments dlevage Daprs larticle 153 4 du Rglement sanitaire dpartemental du Rhne:Limplantation des btiments renfermant des animaux doit respecter les rgles suivantes : Les levages porcins lisier ne peuvent tre implants moins de 100 mtres des immeubles habits ou habituel-lement occups par des tiers, des zones de loisirs et de tout tablissement recevant du public .

    Les autres levages, lexception des levages de type familial et de ceux de volailles et de lapins, ne peuvent tre implants moins de 50 mtres des immeubles habits ou habituellement occups par des tiers, des zones de loisirs et de tout tablissement recevant du public, lexception des installations de camping la ferme

    Les levages de volailles et de lapins ne peuvent tre implants moins de 25 mtres pour les levages ren-fermant plus de 50 animaux de plus de 30 jours et plus de 50 mtres pour les levages de plus de 500 animaux de plus de 30 jours, des immeubles habits ou habituelle-ment occups par des tiers, des zones de loisirs et de tout tablissement recevant du public, lexception des installations de camping la ferme

    lexception des tablissements dlevage de volailles et de lapins renfermant moins de 500 animaux, limplantation de btiments dlevage ou dengraissement, dans la partie agglomre des communes urbaines, est interdite .

    Nota : lorsque l levage est soumis la rglementation des installations classes pour la protection de lenviron-nement, les contraintes dloignement sont gnralement augmentes.

    Un btiment de trs grande longueur install distance de la ferme dorigine Saint- Romain- de-Popey

    50 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    Rglementation concernant limplantation de nouveaux btiments dlevage Daprs larticle 153 4 du Rglement sanitaire dpartemental du Rhne:Limplantation des btiments renfermant des animaux doit respecter les rgles suivantes : Les levages porcins lisier ne peuvent tre implants moins de 100 mtres des immeubles habits ou habituel-lement occups par des tiers, des zones de loisirs et de tout tablissement recevant du public .

    Les autres levages, lexception des levages de type familial et de ceux de volailles et de lapins, ne peuvent tre implants moins de 50 mtres des immeubles habits ou habituellement occups par des tiers, des zones de loisirs et de tout tablissement recevant du public, lexception des installations de camping la ferme

    Les levages de volailles et de lapins ne peuvent tre implants moins de 25 mtres pour les levages ren-fermant plus de 50 animaux de plus de 30 jours et plus de 50 mtres pour les levages de plus de 500 animaux de plus de 30 jours, des immeubles habits ou habituelle-ment occups par des tiers, des zones de loisirs et de tout tablissement recevant du public, lexception des installations de camping la ferme

    lexception des tablissements dlevage de volailles et de lapins renfermant moins de 500 animaux, limplantation de btiments dlevage ou dengraissement, dans la partie agglomre des communes urbaines, est interdite .

    Nota : lorsque l levage est soumis la rglementation des installations classes pour la protection de lenviron-nement, les contraintes dloignement sont gnralement augmentes.

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  • Prserver les perspectives en entre de village ou de hameaux

    Pour les fermes situes en bordure de hameau ou de village, il faut veiller ce que les extensions bties ne consti-tuent pas des premiers plans imposants qui masqueraient la ferme dorigine lapproche du village et dvaloriseraient lentre de la localit.

    Sadosser un bois ou une haie bocagre

    Pour les btiments neufs isols, il est intressant de rechercher une installation en lisire dun bois afin de les intgrer visuellement une masse arbore.

    Dans les secteurs o loccupation agricole y est propice, la plantation des haies agricoles arbustives et arbores dans la continuit des structures bocagres existantes est gale-ment une excellente faon dintgrer un nouveau btiment dans le paysage tout en prennisant un motif typique de certains territoires ruraux.

    on prfre

    on vite

    Un hangar agricole en entre de village de Sarcey

    52 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    Sadosser un bois ou une haie bocagre

    Pour les btiments neufs isols, il est intressant de rechercher une installation en lisire dun bois afin de les intgrer visuellement une masse arbore.

    Dans les secteurs o loccupation agricole y est propice, la plantation des haies agricoles arbustives et arbores dans la continuit des structures bocagres existantes est gale-ment une excellente faon dintgrer un nouveau btiment dans le paysage tout en prennisant un motif typique de certains territoires ruraux.

    Une haie bocagre dissimule le bti depuis les routes et chemins environnants

    53

  • Sinstaller dans la pente

    la faon des architectures traditionnelles :limplantation du btiment sinscrit paralllement ou perpen-diculairement la pente. Une implantation dans le sens des courbes de niveaux est en gnral prfrable dans les pentes fortes ou pour les btiments de grande taille.

    La forme du btiment sadapte la pente: un niveau semi-enterr ou un soubassement permettent de limiter les mouvements de terres et les terrassements dommageables pour le paysage (talus et plates-formes) et prservent ainsi le profil du terrain naturel.

    lorsque le btiment peut tre fractionn en demi-niveaux, une implantation en terrasse dans la pente gnre une silhouette tage qui accompagne la topographie. Pour une stabulation, ltagement pourra se faire dans la longueur pour rpondre au fonctionnement interne du btiment.

    Crer une aire de stockage

    Dans la mesure du possible, les zones de stockage et les aires de manuvre des engins agricoles seront places larrire de la ferme afin de ne pas dvaloriser les vues principales de la ferme.

    On choisira de les disposer de telle manire quelles ne soient pas visibles depuis lentre de lexploitation, les routes et chemins environnants et le cas chant depuis les valles ou points de vue lointains remarquables.

    on prfre

    Un btiment qui sadosse la pente sans bouleverser le terrain naturel, Saint- Forgeux

    on vite

    54 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    lorsque le btiment peut tre fractionn en demi-niveaux, une implantation en terrasse dans la pente gnre une silhouette tage qui accompagne la topographie. Pour une stabulation, ltagement pourra se faire dans la longueur pour rpondre au fonctionnement interne du btiment.

    Crer une aire de stockage

    Dans la mesure du possible, les zones de stockage et les aires de manuvre des engins agricoles seront places larrire de la ferme afin de ne pas dvaloriser les vues principales de la ferme.

    On choisira de les disposer de telle manire quelles ne soient pas visibles depuis lentre de lexploitation, les routes et chemins environnants et le cas chant depuis les valles ou points de vue lointains remarquables.

    on prfre

    on vite

    55

  • Amnager une voie de desserte

    Il est toujours prfrable de crer un nouveau btiment au contact dun chemin daccs existant. Lorsque cela nest pas possible, le trac de la voie de desserte crer pousera le terrain au plus prs de la courbe de niveaux.

    On prendra soin par ailleurs de dimensionner le gabarit des voies de desserte et des aires de manuvre au minimum ncessaire en matrialisant des limites trs claires entre les surfaces circules et les accotements. La plate-forme de retournement pourra par exemple prendre la forme rectangulaire dune cour borde de btiments ou de sujets arbors.

    Concevoir des volumes simples

    La simplicit et la compacit des volumes sont des qualits du bti agricole ancien quil faut savoir perptuer dans la conception des constructions contemporaines.

    loccasion de travaux dextension des locaux dactivit agricole, on aura toujours intrt rassembler toutes les fonctions ncessaires (stockage, laiterie, bureau, salle de runion etc.) au sein dun seul et mme volume, au mme niveau ou en tage, plutt que de multiplier les petits dicu-les qui sont toujours difficiles faire voluer dans le temps et sont gnrateurs despaces priphriques rsiduels.

    on prfre

    on vite

    Un hangar Sarcey construit au contact immdiat de la route

    56 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    Concevoir des volumes simples

    La simplicit et la compacit des volumes sont des qualits du bti agricole ancien quil faut savoir perptuer dans la conception des constructions contemporaines.

    loccasion de travaux dextension des locaux dactivit agricole, on aura toujours intrt rassembler toutes les fonctions ncessaires (stockage, laiterie, bureau, salle de runion etc.) au sein dun seul et mme volume, au mme niveau ou en tage, plutt que de multiplier les petits dicu-les qui sont toujours difficiles faire voluer dans le temps et sont gnrateurs despaces priphriques rsiduels.

    Stabulation dans les Monts du lyonnais

    En marge dun hameau Saint-Christophe, un btiment neuf qui saccorde avec les formes du bti ancien

    57

  • Soigner la forme des toitures

    La couverture du btiment souvent appele cinquime faade , peut tre extrmement perceptible en vision lointaine depuis les reliefs environnants. Outre la prise en compte du confort intrieur (clairement naturel), on prendra donc soin dtudier la rpartition des ouvertures pour viter de crer un effet de toiture-gruyre.

    Une pente affirme (15%) gnre une forme dynamique. linverse, une faible pente, moins perceptible, accentue leffet de barre gnr par un volume bas et long et contribue leffet dcrasement de ldifice.

    La pente unique convient aux btiments peu larges. Elle peut tre ventuellement contrebalance par un auvent, en particulier pour accueillir des panneaux photovoltaques.

    Pour les toits deux pans, le fatage dans laxe constitue la rponse quilibre la plus simple. Sur un terrain en pente cependant, le prolongement dun versant peut favoriser lancrage au sol tout en limitant la hauteur du mur de faade.

    on prfre

    on prfre

    on vite

    on vite

    58 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    La pente unique convient aux btiments peu larges. Elle peut tre ventuellement contrebalance par un auvent, en particulier pour accueillir des panneaux photovoltaques.

    Pour les toits deux pans, le fatage dans laxe constitue la rponse quilibre la plus simple. Sur un terrain en pente cependant, le prolongement dun versant peut favoriser lancrage au sol tout en limitant la hauteur du mur de faade.

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  • Soigner la composition des faades

    Le travail sur la composition des faades permet de tirer parti des spcificits du bti agricole linarit, rptitivit du systme constructif, grandes surfaces de parement etc. qui peuvent, selon les cas, tre mises au service dune architecture puissante et lgante ou au contraire produire un effet lourd et massif.

    Ainsi par exemple, si un soubassement doit rester apparent, la division de la faade en deux parties gales contribuera alourdir le volume. En revanche en limitant la hauteur du soubassement au quart ou au tiers de la hauteur de faade, on cre un effet de socle qui contribue asseoir le btiment et rduire leffet de masse dune faade borgne ou peu anime.

    Les ouvertures participent de la composition dune faade, quel que soit le type de percement (bandeaux lumineux, chssis translucide, porte daccs, grille de ventilation, etc.). Proportionnes de manire hasardeuse, elles sont susceptibles de crer un dsquilibre et daccentuer la pesanteur du volume. Bien places, les ouvertures contribuent au contraire rythmer une faade, donnent de lenvergure au btiment ou, si le contexte y est propice, lui attribuent une chelle plus domestique.

    on prfre

    on vite

    60 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Co n s t r u i r e u n n o u v e a u b t i m e n t

    La faade rvle les traves structurelles dune stabulation Chaponost

    Une composition symtrique des ouvertu-res sur cette stabulation Calmont

    Des ouvertu-res rythment la faade de cette exploitation marachre Communay (Atelier 43)

    61

  • Choisir les matriaux et les couleurs de la construction

    Les matriaux

    Le parti constructif Pour une mme rponse fonctionnelle et cot gal, les

    solutions constructives peuvent gnrer des ouvrages dune grande expressivit architecturale.

    La structure dun btiment agricole marque lessentiel de son caractre architectural. Le choix du matriau qui conditionne la capacit de la structure librer le volume intrieur (franchissement) dtermine en grande partie la forme et la qualit des espaces : une charpente en profils dacier allge et pure le volume tandis quune charpente en poutres-treillis est davantage prsente dans lespace ; une charpente en bois lamell-coll confre un caractre puis-sant et trapu tandis quune charpente mixte bois/mtal offre une image contemporaine de technicit. Le bois massif, qui nautorise que des portes moindres, perptue quant lui une image plus traditionnelle et intemporelle de la ferme.

  • Les matriaux

    Le parti constructif Pour une mme rponse fonctionnelle et cot gal, les

    solutions constructives peuvent gnrer des ouvrages dune grande expressivit architecturale.

    La structure dun btiment agricole marque lessentiel de son caractre architectural. Le choix du matriau qui conditionne la capacit de la structure librer le volume intrieur (franchissement) dtermine en grande partie la forme et la qualit des espaces : une charpente en profils dacier allge et pure le volume tandis quune charpente en poutres-treillis est davantage prsente dans lespace ; une charpente en bois lamell-coll confre un caractre puis-sant et trapu tandis quune charpente mixte bois/mtal offre une image contemporaine de technicit. Le bois massif, qui nautorise que des portes moindres, perptue quant lui une image plus traditionnelle et intemporelle de la ferme.

    Une charpente en poutres-treillis

    Structure bois en poutre-treillis Structure en bois lamell-coll

    Structure en profils mtalliques Structure traditionnelle en bois massif

    63C h o i s i r l e s m at r i a u x e t l e s c o u l e u r s d e l a c o n s t r u c t i o n

  • Le bardage peut habiller la totalit du btiment sur lext-rieur ou bien sintercaler au mme nu que les poteaux, ou encore librer la structure en la rendant visible lextrieur. Les eff ets visuels produits sont trs diff rents.

    Des toits sans forjet, de trs larges dbords de toit ou des auvents accentuent le volume ou au contraire affi nent sa silhouette gnrale.

    Les critres de choix Les critres qui guident vers le choix du matriau sont

    multiples : technique, esthtique, fonctionnel ou conomique. Dans tous les cas, lemploi de matriaux qui correspondent une logique constructive locale est toujours prfrable.

    La mise en uvreLagriculteur auto-constructeur optera davantage pour

    des matriaux faciles mettre en uvre et sur lesquels les interventions ultrieures sont plus aises (ossature bois ou parpaings dagglo plutt que bton ou acier par exemple).

    Pour disposer plus rapidement dun btiment lexploitant pourra aussi tre amen choisir un systme constructif plutt quun autre (fi lire sche, prfabrication, ).

    Le confortLe confort de lutilisateur ou celui des animaux dans un

    btiment dlevage peut tre un critre de choix. Certains matriaux comme la brique ou le bton prsentent, pouvoir isolant gal, une inertie thermique plus importante, ce qui infl ue favorablement sur le confort.

    La couverture peut tre en tuiles, en plaques de fi bres-ciment, en tle ou en bac acier. Mais sous la pluie, une cou-verture en fi brociment est moins sonore quune couverture en acier. Les matriaux translucides comme les polycarbonates sont trs pratiques pour lapport de lumire mais doivent tre utiliss avec parcimonie pour ne pas provoquer de surchauff e par eff et de serre en priode estivale.

    Les performances techniquesLa capacit structurelle, la rsistance mcanique propre,

    la rsistance au feu ou au gel, les proprits phoniques ou thermiques dun matriau sont des paramtres prendre en compte. Le bois par exemple rsiste davantage au feu que la plupart des matriaux. Le voile bton permet de crer des murs tanches, rsistants et porteurs ; etc.

    64 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Les critres de choix Les critres qui guident vers le choix du matriau sont

    multiples : technique, esthtique, fonctionnel ou conomique. Dans tous les cas, lemploi de matriaux qui correspondent une logique constructive locale est toujours prfrable.

    La mise en uvreLagriculteur auto-constructeur optera davantage pour

    des matriaux faciles mettre en uvre et sur lesquels les interventions ultrieures sont plus aises (ossature bois ou parpaings dagglo plutt que bton ou acier par exemple).

    Pour disposer plus rapidement dun btiment lexploitant pourra aussi tre amen choisir un systme constructif plutt quun autre (filire sche, prfabrication, ).

    Le confortLe confort de lutilisateur ou celui des animaux dans un

    btiment dlevage peut tre un critre de choix. Certains matriaux comme la brique ou le bton prsentent, pouvoir isolant gal, une inertie thermique plus importante, ce qui influe favorablement sur le confort.

    La couverture peut tre en tuiles, en plaques de fibres-ciment, en tle ou en bac acier. Mais sous la pluie, une cou-verture en fibrociment est moins sonore quune couverture en acier. Les matriaux translucides comme les polycarbonates sont trs pratiques pour lapport de lumire mais doivent tre utiliss avec parcimonie pour ne pas provoquer de surchauffe par effet de serre en priode estivale.

    Les performances techniquesLa capacit structurelle, la rsistance mcanique propre,

    la rsistance au feu ou au gel, les proprits phoniques ou thermiques dun matriau sont des paramtres prendre en compte. Le bois par exemple rsiste davantage au feu que la plupart des matriaux. Le voile bton permet de crer des murs tanches, rsistants et porteurs ; etc.

    65C h o i s i r l e s m at r i a u x e t l e s c o u l e u r s d e l a c o n s t r u c t i o n

  • Les dimensions subjectives ou culturellesLe bois renvoie une image positive de lagriculture exten-

    sive en lien avec lenvironnement et la nature. Le bac acier et les bardages mtalliques laqus donnent au btiment une image moderne et une dimension industrielle de lactivit agricole. La maonnerie (pis, pierre, bton enduit) livre une image plus courante de la ferme traditionnelle mme sil est possible de lutiliser dans une criture trs contemporaine.

    Lentretien, le vieillissementLes UV (rayons ultra-violets), les intempries, la pollution et

    le vieillissement naturel d lrosion altrent naturellement tous les matriaux.

    Les matires mates et textures comme le bton, le fibrociment et le bois dans une moindre mesure sont particulirement prennes pour peu que lon accepte de les voir se patiner.

    Le bois notamment, mme autoclav, prend des teintes grises limage des granges traditionnelles et peut mme noircir lorsquil est expos la pluie. Mme si cela naltre en rien sa prennit, il est possible de limiter cette volution naturelle en protgeant les faades par de trs larges dbords de toiture.

    Les crpis de faades et les enduits raboteux (reliefs et picots) se salissent plus vite que les enduits lisses.

    La teinte des surfaces uniformes colores comme les aciers laqus volue avec le temps sous leffet des UV. Un acier non pr-laqu ternit rapidement et peut tre sujet la corrosion aprs quelques annes.

    Lintgration aux constructions environnantesCertains matriaux par leur texture ou leurs teintes

    naturelles sadaptent aisment leur environnement. Contrairement une ide reue, cest le cas notamment du bton brut, dont laspect minral et la teinte sharmonisent trs bien dans un contexte vgtal. Les teintes des plaques de fibrociment, claires au dpart mais qui se patinent dans la dure, se fondent galement trs bien dans le paysage.

    Enfin, le bois, dont les nuances varient en fonction de la couleur de la terre et de la lumire, est probablement le matriau qui sharmonise le mieux avec le territoire agricole.

    Le cotIl est le critre a priori dterminant. Mais son valuation

    doit prendre en compte lensemble des facteurs indirects pouvant occasionner surcots ou conomies: optimisation du mode constructif et dure de chantier (prfabrication, filire sche), technicit requise (machines, savoir-faire), march concurrentiel (marges des entreprises), finitions inh-rentes, entretien ultrieur, performance thermique (charges), robustesse, longvit/dure de vie, facilit de remplacement, retombes dimage et visibilit (vente directe, accueil la ferme), dconstruction, limination, etc. On parlera alors de cot global.

    66 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Le cotIl est le critre a priori dterminant. Mais son valuation

    doit prendre en compte lensemble des facteurs indirects pouvant occasionner surcots ou conomies: optimisation du mode constructif et dure de chantier (prfabrication, filire sche), technicit requise (machines, savoir-faire), march concurrentiel (marges des entreprises), finitions inh-rentes, entretien ultrieur, performance thermique (charges), robustesse, longvit/dure de vie, facilit de remplacement, retombes dimage et visibilit (vente directe, accueil la ferme), dconstruction, limination, etc. On parlera alors de cot global.

    Faade en bac acier micro-perfor

    Jeu de matires et de couleurs Communay (Atelier 43)

    Bardage en lames de bois poses claire-voie

    67C h o i s i r l e s m at r i a u x e t l e s c o u l e u r s d e l a c o n s t r u c t i o n

  • Les couleurs

    Les couleurs tablissent des changes sensibles avec les paysages. Le ravalement dune faade ou la rfection dune toiture sont loccasion dagir sur un des facteurs majeurs dapprhension de la qualit dun environnement.

    Le choix des teintes et la manire dont elles sont associes permettent de transformer ou de rduire limpact visuel dun btiment, de limposer ou, au contraire, de le fondre dans son environnement.

    Laspect monochrome dune surface peinte (acier laqu, bois lasur, bton peint, etc.) tranche avec les nuances de teintes des paysages agricoles et du patrimoine bti (villages, corps de ferme). On optera donc plutt pour des couleurs neutres ou mles de gris. Paradoxalement, et contrairement aux ides reues, le vert est une teinte difficile harmoniser dans les environnements naturels ou agricoles.

    Dune manire gnrale, on choisira plutt des couleurs teintes, des tons couleurs de terre et des gris colors chauds peu saturs.

    Des btiments dexploitation, par dfinition assez ferms et de grande taille simposent de fait par leur massivit. Des teintes claires qui scintillent au soleil sont donc viter au profit de couleurs plutt sombres.

    Par la couleur, on exprimera la vocation agricole des constructions : on vitera donc, notamment pour des bti-ments en dur (en maonnerie de parpaings dagglomr ou de bton), le mimtisme avec larchitecture domestique des pavillons dhabitation : des enduits ocres (rouges et jau-nes) ou ross et des toitures rouges sapparentent en effet davantage aux formes dhabitat individuel quaux btiments de ferme. On prfrera les faades de bton brut ou endui-tes dans des gammes de gris colors et des couvertures sombres dacier de fibrociment (RAL 7024 , 7039, 6012 ou teinte naturelle) ou de terre cuite.

    Cette prcaution est dautant plus importante lorsque les btiments sont isols dans le paysage car une prsence colore pourrait renforcer limpression de mitage du terri-toire rural.

    Dans le cas de fermes organises en hameaux ou de btiments accols, il sagira de tendre vers une harmonie colore pour donner davantage dunit lensemble bti. La recherche dun camaeu de teintes facilite linsertion des nouveaux btiments dans un corps de ferme et contribue unifier lexploitation.

    Si les toitures de terre cuite rouge sont possibles dans le cas des hameaux, il est prfrable de sen dispenser pour des btiments agricoles de grande taille qui paraissent sou-vent hors dchelle dans leur contexte. Il est alors prfrable den limiter limpact dans le paysage en ayant recours des couleurs plus neutres dans des valeurs sombres.

    Enfin, pour les fermes rattaches lurbanisation (dans les villes, bourgs, dans les tissus urbains ou pavillonnaires), on orientera le choix en fonction du contexte immdiat (voisinage, continuit de la rue, premier plan/arrire plan etc.) en tant attentif aux vues du btiment dans son environnement notamment depuis les voies principales et les espaces publics.

    Certaines communes proposent un nuancier (charte de couleurs ou rglement de PLU) quil convient de respecter pour les faades, les menuiseries et les toitures (consulter votre mairie).

    68 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Dans le cas de fermes organises en hameaux ou de btiments accols, il sagira de tendre vers une harmonie colore pour donner davantage dunit lensemble bti. La recherche dun camaeu de teintes facilite linsertion des nouveaux btiments dans un corps de ferme et contribue unifier lexploitation.

    Si les toitures de terre cuite rouge sont possibles dans le cas des hameaux, il est prfrable de sen dispenser pour des btiments agricoles de grande taille qui paraissent sou-vent hors dchelle dans leur contexte. Il est alors prfrable den limiter limpact dans le paysage en ayant recours des couleurs plus neutres dans des valeurs sombres.

    Enfin, pour les fermes rattaches lurbanisation (dans les villes, bourgs, dans les tissus urbains ou pavillonnaires), on orientera le choix en fonction du contexte immdiat (voisinage, continuit de la rue, premier plan/arrire plan etc.) en tant attentif aux vues du btiment dans son environnement notamment depuis les voies principales et les espaces publics.

    Certaines communes proposent un nuancier (charte de couleurs ou rglement de PLU) quil convient de respecter pour les faades, les menuiseries et les toitures (consulter votre mairie).

    Une teinte verte ou trop claires impose le bti agricole dans le paysage et efface le village.

    69C h o i s i r l e s m at r i a u x e t l e s c o u l e u r s d e l a c o n s t r u c t i o n

  • Matriaux des toituresTuile canal uniquement pour les btiments de petite taille (habitation)Bac acier ou plaques ondules de fibro-ciment ( noir graphite ou vert fort )

    Couleurs des toituresTonalits teintes de gris colors et brunsviter les teintes de terre cuite rouge pour les btiments de grande taille

    Matriaux des faadesMaonneries enduites (finition au grain fin sans asprit : taloche, gratte ou lisse)Bardages de bois naturel ; panneaux composites et bardages mtalliques (sans effet dimitation de matriaux) ; pis (ou techniques modernes de blocs de terre comprims)

    Couleurs des faadesTons chauds de terre ou gris colorsLes teintes les plus soutenues sont rserver de peti-tes surfaces (modnatures, menuiseries, soubassements, )

    Des couleurs teintes attnuent limpact dans le paysage de cette exploitation Fleurieux-sur-lArbresle

    Un enduit lisse taloch la chaux sur une ferme Chambost-Longessaigne

    70 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • 71C h o i s i r l e s m at r i a u x e t l e s c o u l e u r s d e l a c o n s t r u c t i o n

  • Choisir les vgtaux des abords de lexploitation Les motifs paysagers

    Comme larchitecture, le vgtal participe du caractre et de la singularit dun paysage. Lors de nouvelles plantations, un choix de vgtaux adapt au contexte paysager revt une grande importance pour le maintien dune identit vgtale des territoires.

    Les exigences des vgtaux dans leur adaptation un type de sol, au climat participent la diversit des paysages. On ne trouve pas les mmes formations vgtales sur des sols acides de moyenne montagne ou sur des plateaux calcaires, ou encore dans les plaines alluviales. Un choix dessences vgtales locales et diversifies, adaptes aux contraintes physiques du site est dj un gage de russite dun projet de vgtalisation.

    Le vgtal est aussi li lhistoire du territoire, aux activits qui sy sont implantes et aux traditions qui sy sont dveloppes. Le lien notamment entre lhomme et les plantes au travers de lactivit agricole est lorigine de motifs paysagers remarquables :

    Dans les territoires viticoles, proximit des zones urbaines o de nombreux parcs chteaux et domaines agricoles ont t plants, une tradition horticole sest large-ment dveloppe. Les grands cdres, platanes et squoias marquent fortement les paysages par leur silhouette lance. Des formes vgtales structures, plantes selon des plans gomtriques et parfois tailles se sont dveloppes en cohrence et en contact dune architecture travaille.

  • Les motifs paysagers

    Comme larchitecture, le vgtal participe du caractre et de la singularit dun paysage. Lors de nouvelles plantations, un choix de vgtaux adapt au contexte paysager revt une grande importance pour le maintien dune identit vgtale des territoires.

    Les exigences des vgtaux dans leur adaptation un type de sol, au climat participent la diversit des paysages. On ne trouve pas les mmes formations vgtales sur des sols acides de moyenne montagne ou sur des plateaux calcaires, ou encore dans les plaines alluviales. Un choix dessences vgtales locales et diversifies, adaptes aux contraintes physiques du site est dj un gage de russite dun projet de vgtalisation.

    Le vgtal est aussi li lhistoire du territoire, aux activits qui sy sont implantes et aux traditions qui sy sont dveloppes. Le lien notamment entre lhomme et les plantes au travers de lactivit agricole est lorigine de motifs paysagers remarquables :

    Dans les territoires viticoles, proximit des zones urbaines o de nombreux parcs chteaux et domaines agricoles ont t plants, une tradition horticole sest large-ment dveloppe. Les grands cdres, platanes et squoias marquent fortement les paysages par leur silhouette lance. Des formes vgtales structures, plantes selon des plans gomtriques et parfois tailles se sont dveloppes en cohrence et en contact dune architecture travaille.

    Le vgtal met en valeur le petit patrimoine bti

    73C h o i s i r l e s v g ta u x d e s a b o r d s d e l e x p lo i tat i o n

  • Dans les secteurs pastoraux et loigns des villes, les essences horticoles et les formes vgtales architectures ne sont pas caractristiques des paysages. Au contraire, au contact des boisements, des haies bocagres et des prairies naturelles, aux abords des fermes larchitecture trs sobre, les hommes ont gnralement utilis et domes-tiqu la vgtation spontane pour dlimiter leur parcelles, subvenir leurs besoins de bois, de fourrage, de ressources alimentaires et agrmenter leur lieux de vie. La plantation dessences horticoles se limite souvent lenceinte du jardin potager.

    Bien que lon ne puisse pas compltement dconseiller ceux qui ont lme jardinire et des connaissances botaniques dutiliser des plantes exotiques et de faire des exprimentations horticoles, il est recommand dutiliser avant tout des vgtaux adapts au contexte physique et historique et de les maintenir en forme libre.

    Dans tous les cas, la flore spontane et locale devrait former la base du projet paysager et occuper lessentiel des plantations pour une bonne inscription des btiments dans le paysage.

    La palette vgtale

    Quelques essences spontanes dans le Rhne : Les chnes, les frnes, les tilleuls, les noyers et les charmes sont des arbres qui sadaptent toutes les situations dans le Rhne et qui peuvent tre utiliss de faon isole ou en groupe : bois, haies arbores....Les chtaigniers sont des arbres rserver aux terrains tendance acide. Les saules et les rables champtres sont prsents dans tous les secteurs du Rhne et permettent de former des haies hautes mais peuvent galement tre utiliss comme petits arbres isols.Les aulnes sont des arbres intressants en bord de rivire ou de pice deau.Les pruneliers, les cornouillers, les viornes, les sureaux et les alisiers sutilisent en haies bocagres ou champtres.

    Une vgtation spontane participe lintgration de ce btiment dans son paysage

    74 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • La palette vgtale

    Quelques essences spontanes dans le Rhne : Les chnes, les frnes, les tilleuls, les noyers et les charmes sont des arbres qui sadaptent toutes les situations dans le Rhne et qui peuvent tre utiliss de faon isole ou en groupe : bois, haies arbores....Les chtaigniers sont des arbres rserver aux terrains tendance acide. Les saules et les rables champtres sont prsents dans tous les secteurs du Rhne et permettent de former des haies hautes mais peuvent galement tre utiliss comme petits arbres isols.Les aulnes sont des arbres intressants en bord de rivire ou de pice deau.Les pruneliers, les cornouillers, les viornes, les sureaux et les alisiers sutilisent en haies bocagres ou champtres.

    Le chne pdoncul : Quercus robur en sujet isol

    Le chtaignier : Castanea sativa

    Le noyer commun : Juglans regia

    La charmille : Carpinus betulus peut tre taill en haie ou en rideau, comme les tilleuls

    Le prunelier : Prunus spinosa arbuste des haies champtres ou bocagres

    Laulne : Alnus glutinosa reprsentatif de la ripisylve

    75C h o i s i r l e s v g ta u x d e s a b o r d s d e l e x p lo i tat i o n

  • Conclusion

    Chaque exploitation agricole est un cas particulier et sinscrit dans un paysage spcifique. Chaque projet de rnovation ou dextension ncessite par consquent une rflexion propre, la fois globale dans sa prise en compte du paysage dans lequel il sinscrit, et prcise dans ses question-nements lis la nature de lactivit, au fonctionnement, larchitecture et lamnagement.

    Ce temps de rflexion vise autant donner lexploita-tion agricole une cohrence interne, fonctionnelle, cono-mique, esthtique, qu linsrer harmonieusement dans un territoire dont les paysages sont aujourdhui considrs la fois comme un bien commun et limage mme de ses pratiques agricoles.

    Lenjeu est important, la hauteur des attentes de tous les usagers des paysages, et en premier lieu des agriculteurs eux-mmes, pour lesquels il sagit ici damlioration des conditions de travail et de qualit du cadre de vie quotidien.

    Quelques essences horticoles ou exotiques utilisables dans le Rhne :De nombreux arbres nord-amricains peuvent tre utiliss dans tous les secteurs du Rhne et prennent de belles couleurs automnales.Les rables Acer platanodes et ses diffrentes varits, Acer rubrum et Acer saccharinum. Le chne rougeLe tulipier de VirginieLes cornouillers blancs (Cornus alba et ses diffrentes varits), les viornes (Viburnum plicatum, Viburnum bodnantense, Viburnum opulus, Viburnum carlesii), les lilas (Syringa vulgaris, Syringa reflexa, Syringa microphylla) ou les seringats (Philadelphus coronarius) sont dexcellents arbustes pour des massifs ou des haies.Les asters, les hlianthmes, les achilles, les valrianes ou les iris sont dexcellentes plantes vivaces pour crer des massifs ou garnir le pied dun mur ou dune clture.

    Les iris : Iris germanica plantes vivaces trs rsistantes, comme les asters ou les hlianthmes

    Larbre de Jude : Cercis sili-quastrum grand arbuste fleurs, comme les deutzias ou les spires

    Lrable : Acer rubrum prend des couleurs rouges lautomne comme les copalmes dAmrique, les chnes rouges ou les merisiers

    76 Co n s e i l s p o u r l i n t g r at i o n

  • Conclusion

    Chaque exploitation agricole est un cas particulier et sinscrit dans un paysage spcifique. Chaque projet de rnovation ou dextension ncessite par consquent une rflexion propre, la fois globale dans sa prise en compte du paysage dans lequel il sinscrit, et prcise dans ses question-nements lis la nature de lactivit, au fonctionnement, larchitecture et lamnagement.

    Ce temps de rflexion vise autant donner lexploita-tion agricole une cohrence interne, fonctionnelle, cono-mique, esthtique, qu linsrer harmonieusement dans un territoire dont les paysages sont aujourdhui considrs