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VALORISATION TOURISTIQUE DE LA MER EGEE COMME ESPAC E
TRANSFRONTALIER ENTRE LA TURQUIE ET LA GRECE
Par
OTER Zafer
OZDOGAN Osman
VO THANH Tan
La Mer Egée avec ses nombreuses îles partagées par la Turquie et la Grèce est un
espace peu valorisé au sens touristique. Les deux pays ambitieux dans le marché
global du tourisme ont plutôt focalisé sur les aspects compétitifs historiquement au
lieu de se serrer la main pour un intérêt réciproque. Les potentiels de l’espace
transfrontalier peuvent résulter aux bénéfices bilatéraux dans le cas de la Mer Egée.
Dans cette étude on essaiera d’analyser les conditions de la valorisation touristique
de cet espace transfrontalier gréco turc. La globalisation et la construction d’un
espace européen visant l’établissement d’une identité collective nécessitent la
valorisation des espaces transfrontaliers qui sont souvent les territoires de débats
politiques, mêmes militaires. La Turquie et la Grèce partagent une histoire longue qui
provoque parfois des tensions. Il s’agit par exemple de la crise de l’ile d’Imia et de la
crise au Chypre en 1974. Cependant, une approche plus tranquille peut dévoiler
plusieurs opportunités de collaboration dans les zones transfrontalières. Visites
quotidiennes, exonération de visa ou facilitation des procédures de visa, shopping
touristique, création des itinéraires touristiques bilatérales et d’autres solutions
peuvent renforcer le développement de ces zones transfrontalières.
Dans cette étude, la problématique sera analysée avec la méthode d’analyse des
documents et des interviews avec les experts du domaine conformément à
l’approche qualitative. On essaiera de recueillir des données à partir de diverses
ressources secondaires (livres, journaux, sites Internet…) et primaires (interview
avec une responsable grecque du tourisme) pour les interprétations. Finalement, on
essaiera de fournir les recommandations pour la valorisation touristique de la Mer
Egée comme espace transfrontalier.
Mots-clés : Tourisme transfrontalier, Valorisation, Mer Egée, Turquie, Grèce.
1. INTRODUCTION
1.1. Contexte de l’étude
La globalisation est devenue réelle grâce en grande partie aux nouvelles
technologies de la communication et de l’information. La mobilité, l’abondance de
l’information, la rapidité du changement dans les sphères économiques, sociales, et
culturelles affectent les valeurs établies. Les destinations touristiques doivent
répondre à ces changements sociaux et économiques. Les destinations sont plus
accessibles, plus visibles, plus ouvertes aux découvertes. La perception de la
distance est en train de changer. Notamment, la distance physique perd son
importance. Cependant, les distances politiques et culturelles, qui incitent la
demande du tourisme culturel d’un côté (Amirou, 2000), restent problématiques dans
certaines zones du globe. La Turquie et la Grèce sont les deux pays qui partagent la
Mer Egée comme espace transfrontalier. Malgré l’éloignement des difficultés des
distances physiques grâce au développement technologique, la relation entre ces
deux pays est loin d’être satisfaisante. Alors, longtemps compétitif en terme de
tourisme dans l’espace méditerranéen, il serait plus bénéfique pour La Grèce et la
Turquie de reformuler leurs politiques concernant le tourisme transfrontalier. Car, la
situation actuelle du tourisme mondial propose la collaboration des destinations,
conformément à la stratégie de « gagnant/gagnant ». Etant une industrie de services,
le tourisme a besoin de touristes, plus concrètement d’une demande continue. Les
pays voisins devraient donc apprendre à coopérer pour une valorisation touristique
efficace de leurs territoires.
1.2. Définitions fondamentales de l’étude
La Turquie et la Grèce
La Turquie, créée en 1923, héritière de l’Empire Ottoman, est un pays eurasiatique
qui s’étend sur un territoire tendu. Différends avec la Grèce, réunification de Chypre,
problèmes au Nord de l’Irak, rivalité avec la Russie dans le Caucase (Atlas
Géopolitique 2005 : 877) sont ses principaux soucis politiques. Sa superficie est
environ 800.000 km2 avec une population de 70 millions en 2008. Elle est un pays
candidat à l’Union Européenne depuis 2006. La Turquie possède plusieurs
destinations touristiques attractives dans la région égéenne telles que Troie,
Pergame, Ephese, Phocée, Smyrne, Halicarnasse, Priène, Milet, Didyme…
La Grèce (République Hellénique) fondée en 1830 après la séparation de l’Empire
Ottoman est héritière de l’Empire Byzantin. Le pays abrite plus de 11 millions
habitants dans une superficie de 131.940 km2. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Grece,
11.02.2008). Vers la fin du 18ème siècle, de nombreux européens commencèrent à
visiter la Grèce Ottomane suite à la révolution industrielle. Les destinations
touristiques de la Grèce sont similaires à celles de Turquie, car elles partagent une
histoire commune. Parmi les îles grecques, celles dans la Mer Egée telles Lesbos,
Mytilène, Chios, Samos, Rhodes, Crète, Cyclades, Dodécanèse… sont plus
nombreuses et plus ouvertes au tourisme (Office National Hellénique du Tourisme,
2000).
Les deux pays sont membres de l’OTAN et de la Zone de Coopération Economique
de la Mer Noire. Ces deux pays se situent dans un espace important pour l’humanité.
Les villes de l’Antiquité sont dispersées dans ces deux pays comme témoins de cette
ancienne civilisation. Le savoir grec accumulé autour de la Mer Egée a été reçu par
le monde romain. L’influence Ionienne sur les architectes étrusques est très
importante (sculpture, céramique, peinture) et la civilisation égéenne de l’Antiquité a
été transmise vers l’Europe centrale par l’intermédiaire des Romains. Par exemple,
le plan géométrique utilisée dans l’architecture appelé plan Hippodamique est
originairement une invention d’Hippodamos de Milet en Ionie (Grimal, 1971 : 30-32).
La Mer Egée comme espace transfrontalier
Le nom de la mer prend sa racine dans la mythologie grecque, les Vénitiens la
nommèrent « Arcipelago » (archipel en français) qui veut dire mer principale pour
expliquer l’ensemble des îles égéennes. Seuls les deux pays (Turquie et Grèce)
partagent la Mer Egée, contrairement à la mer de Méditerranée ou à la Mer Noire qui
sont entourées par plusieurs pays limitrophes. C’est une mer intérieure du bassin
méditerranéen, située entre l’Europe et l’Asie. Elle s’étend du détroit des Dardanelles
au Nord à la Crète au Sud. Elle divise la Turquie et la Grèce géographiquement. Elle
est entourée par les péninsules et continents sur trois côtés, et elle s’ouvre au Sud
vers le bassin oriental de la mer Méditerranée avec les îles Cythère, Crète, et
Rhodes. Sa distance d’Est en Ouest est de 300 à 400 km, et du Nord au Sud de 600
km. Elle est une mer profonde (max. 2100 m.) Elle baigne une très grande quantité
d’îles et d’îlots (plus de 2.000) dont la plupart appartiennent à la Grèce. Dans la zone
septentrionale se trouvent les îles Thasos, Lemnos, Samothrace, Lesbos, Chios,
Samos avec la capitale Mytilène appartenant à la Grèce. Seules Imbros (Gökçeada)
et Ténédos (Bozcaada) près du détroit Dardanelles appartiennent à la Turquie. A
l’Ouest sont les îles Sporades avec une population d’environ 200000 habitants. Dans
la zone méridionale sont situés les Cyclades et le Dodécanèse (Rhodes) avec une
population d’environ 260000 habitants.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mer_%C3%89g%C3%A9e, 11.02.2008).
La valorisation touristique de la Mer Egée
Dans cette contribution, globalement il s’agit du développement du tourisme dans
l’espace de la Mer Egée entre la Grèce et la Turquie. Concrètement, on
comprend que la valorisation consiste à augmenter le nombre des visiteurs pour les
deux côtés, à faciliter la mobilité des touristes entre les deux pays et les îles
égéennes, à développer les nouveaux modes de transports et à faciliter l’accès aux
destinations touristiques dans la zone égéenne.
1.3. Objectifs principaux de l’étude
Dans cette étude, on essaie de créer une nouvelle approche socio économique entre
la Grèce et la Turquie par le biais touristique en utilisant la Mer Egée comme outil.
Cette nouvelle approche se base avant tout sur la mobilité la plus vite et la plus
ample des voyageurs des deux pays. Grâce aux mobilités sociales et touristiques
dans l’espace transfrontalier de la Mer Egée, longtemps perçu comme espace des
tensions, on peut développer une perception pacifique dans les deux sociétés, car
les voyages de la jeunesse dans les deux pays sont, à notre avis, extrêmement
importants pour une compréhension mutuelle.
1.4. Plan de l’étude
La recherche commence par une revue de la littérature qui résume très brièvement
les relations gréco turques. Ce résumé essaie d’expliquer non seulement les aspects
diplomatiques et politiques (largement entendus dans les médias), mais aussi les
aspects économiques et touristiques. Suivant la littérature, on essaie de comprendre
la situation actuelle de l’espace transfrontalier de la Mer Egée. La section de
discussion se concentre sur un nombre de questions clés sur la valorisation
touristique de la Mer Egée. La recherche se termine avec la conclusion contenant les
recommandations pour la valorisation de la mer égéenne comme espace touristique
entre la Turquie et la Grèce.
2. LITTERATURE
Les frontières politiques ne coïncident pas nécessairement avec les frontières
commerciales. Ainsi, quand l’Asie Mineure était sous la domination du Grand Roi
jusqu’au temps d’Alexandre le Grand, le commerce athénien a trouvé ses propres
moyens pour traverser l’espace de la Mer Egée, un espace des provinces
politiquement hostiles (Metzger, 1953 : 6-7). Le tourisme, souvent un secteur
transfrontalier par définition, est vulnérable aux crises et méfaits géopolitiques. Le
tourisme peut aussi très bien profiter de la géographie. Il a besoin d’un territoire
tranquille au sens politique, surtout dans les zones transfrontalières. La
caractéristique des zones transfrontalières est qu’une vie symbiotique oblige les pays
transfrontaliers à partager le développement économique. Sinon, divers problèmes
pourraient apparaître. Par exemple, l’immigration clandestine voit le jour.
2.1. Fondements des différends gréco-turcs
La Grèce et la Turquie sont deux nouveaux pays fondés respectivement aux 19ème et
20ème siècles. Les deux pays partagent les patrimoines Hellénique, Romain,
Byzantin, et Ottoman. Depuis presque mille ans, les Turcs se voisinent avec les
Grecs (en premier avec les Byzantins, puis avec les Grecs modernes). Dans ces
deux pays actuels, on garde encore les mémoires d’une longue histoire. Par
exemple, une grande partie de l’histoire Ottomane se réalise aux pourtours de la
Grèce : conquête de Constantinople, guerre maritime de Lépante en 1571 au large
de Patras, conquête de Chypre par les Ottomans en 1571 (Benoist, 2005). La
relation gréco turque incite l’ancien débat Est-Ouest dans les imaginaires. Les traces
d’un long débat Est-Ouest, Christianisme-Islam, Asie-Europe semblent endommager
les relations gréco-turques avec des mythes et préjugés plus que les réalités. En
effet, depuis l’Antiquité, une partie de la population se réclamant l’identité grecque,
l’Hellénisme, a toujours connu la dispersion et le morcellement politique. Cette
dispersion n’a pas eu lieu dans les autres nations ou pays, par exemple un certain
nombre de la population grecque s’est créée comme diaspora dans les pays
développés à cause des problèmes économiques dans l’Etat-nation (Bruneau, 2004).
Actuellement, les problèmes gréco-turcs sont résumés comme suit (Aksu, 2006) :
- Respect du droit des minorités ;
- Question de Chypre ;
- Questions concernant l’espace de la Mer Egée (limites frontalières, îles et îlots
en question, espace aérien, démilitarisation des îles grecques…) ;
- Relations militaires au sein de l’OTAN ;
- Autres problèmes (immigration illégale, violation des espaces transfrontaliers,
problèmes de visa, trafic des drogues, soutien aux organisations terroristes,
conflits sur l’adhésion de la Turquie à l’UE).
La question de Chypre est l’un des deux grands problèmes entre la Turquie et la
Grèce avec celui de la Mer Egée. Cependant, les efforts pour isolation de la partie
Nord de l’île ne ruinent pas seulement l’économie des Turcs. La mise en service d’un
ferry entre la Syrie et la République Turque de Chypre du Nord et la possibilité des
vols aériens vers la partie turque de l’île à partir de Kirghizistan peuvent modifier les
pensées dans les deux sociétés chypriotes (Tiryaki, 2007). L’empreinte de la
question chypriote sur les rapports gréco turcs au cours du dernier demi-siècle
nécessite d’analyser soigneusement le problème avec ses stades d’évolution
(Mavroyiannis, 2004). Les Chypriotes hors Chypre vivant en diaspora ne partagent
pas en consensus une opinion fixée sur les clivages ethno-religieux. Une partie d’eux
coexiste paisiblement avec les turcs et les grecs dans l’île. Certaines organisations
limitent leur action à un lobbying suivant les modèles des organisations diasporiques
aux États-Unis. Donc, les organisations non gouvernementales qui se concentrent
plus aux aspects culturels, sportifs, économiques qu’aux aspects politiques,
diplomatiques semblent trouver leur place dans la question chypriote. Ainsi, les
relations culturelles et économiques entre communautés grecques et turques
permettent d’avancer la question du Chypre plus vite que les négociations officielles
(Bertrand, 2004). Selon les historiens, les Grecs ont accueilli avec gratitude la
présence turque dans cette île à partir de 1571 quand l’île a été prise de Vénitiens
par les Ottomans, car les Ottomans cherchaient à renforcer les droits de l’orthodoxie
grecque contre le catholicisme latin (Sander, 1998 : 118).
Une des raisons du retard dans le progrès des relations gréco-turques est le poids
des conflits bilatéraux dans les politiques nationales. La perception différente des
leaders en ce qui concerne la gestion des crises et conflits émane des idéologies
différentes, ainsi que d’une perception différente de l’intérêt national. Les enjeux
dans les relations extérieures sont utilisés par les leaders pour asseoir leur pouvoir à
l’intérieur du pays (Rori, 2005 ; Aksu, 2006).
A l'origine du contentieux gréco-turc en Mer Egée se trouve essentiellement la
condition politico-géographique des îles égéennes. Ces conflits ouverts ou latents
comprennent l’espace marin, l'espace aérien ainsi que la question de la
démilitarisation des îles égéennes orientales (Pazarci, 2004). Nouvelles dimensions
politiques sont ajoutées au conflit de l’espace égéen : la possession des îles passe
des Turcs ottomans aux Italiens pendant la première guerre mondiale, puis aux
Grecs et à la deuxième guerre mondiale la Grèce a été envahie en avril 1941 par les
Allemands, les Italiens et les Bulgares (Charamis, 2005). Le caractère historique du
Proche Orient se résume à un centre des conflits politiques et multipartis : avant de
contacter les Turcs, les Byzantins ont déjà connu des tensions transfrontalières dans
l’espace égéen avec les Italiens (6ème siècle), les Slaves, les Sassanides et les
Arabes (7ème siècle), et une compétition confessionnelle créant la rupture des églises
orthodoxes et catholiques en 1054. Dans l’Antiquité, le plus grand souci des Grecs
était les Perses. Les Byzantins connaissaient l’existence des Turcs à partir du 4ème
siècle, car des mercenaires turcs étaient recrutés par les Byzantins (Bertrand, 2003).
La compétition gréco-turque commença à partir du 11ème siècle. Les Turcs et les
Grecs se sont confrontés pour partager l’Asie Mineure à partir de 1071, quand
l’Empire Byzantin prit sa fin en 1453, les Ottomans en étaient les artisans (Histoire
de l’Empire Byzantin, 1999). Mais pourquoi souligne-t-on les problèmes de la Grèce
avec la Turquie plus que les autres ? On pourrait généraliser que les conflits gréco-
turcs modernes s’internationalisent rapidement, restent vivants et deviennent
ingouvernables par ces deux pays. Par exemple, le patriarcat « œcuménique » qui
suscite les interrogations et passions dans l’opinion publique est un problème à trois
aspects : local vis-à-vis de la minorité grecque de Turquie, bilatéral dans le cadre des
relations gréco-turques, et international dans sa volonté d’œcuménicité. Ces
problèmes de dimensions multiples ont rendu difficile leur appréhension globale
(Akgönül, 2004). En outre, les implications en Mer Egée relèvent du droit
international maritime comme militarisation des îles, largeur et délimitation de la mer
territoriale et de l'espace aérien (Katsoufros, 2004). Par conséquent, une approche
multidimensionnelle (juridique, historique, économique, géographique) du conflit est
nécessaire pour élucider les péripéties du contentieux gréco turc, parce qu’elle nous
permet de prendre une distance par rapport à un sujet hautement passionnel qui
provoque facilement les sentiments nationalistes (Kazancigil, 2004).
Les perceptions des Grecs d’un côté et des Turcs d’un autre sont radicalement
différentes, c’est une réalité qui freine la normalisation des relations. 70% des Grecs
s’inquiètent des visées expansionnistes de la Turquie, tandis qu’à peine 31% des
Turcs ont une telle peur. 8,5% des Grecs ont une vision positive de la Turquie, alors
que 52,4% des Turcs ont une vision positive des Grecs. Cependant, entre 2000 et
2006 l’échange commercial entre les deux pays a été très important, et les
exportations turques vers la Grèce ont doublé pour arriver à 1,3 milliards d’euros
(Libération, 24 janvier 2008).
Les relations bilatérales s’améliorent, notamment depuis les tremblements de terre
qui ont eu lieu en Turquie et en Grèce en 1999. On parle même d’une « diplomatie
des tremblements de terre ». De nombreuses initiatives culturelles ont permis aux
sociétés civiles grecques et turques de se rapprocher dans cette atmosphère de
solidarité. Après les séismes, les visites touristiques entre les deux pays ont
rapidement augmenté, et environ un demi-million de Grecs visitent désormais la
Turquie annuellement (Marcou, 2007). L’économie est le plus grand facteur qui
pousse les deux pays vers un accord, car la paix et la stabilité se basent sur la
coopération économique. Les investissements grecs en Turquie ont rapidement
augmenté depuis le séisme de 1999 pour atteindre 5,5 milliards de dollars
américains versés par 32 compagnies grecques fin 2007. La Grèce et la Turquie
s’entraident de plus en plus sur les projets régionaux comme les organisations
sportives, culturelles (candidature d’Izmir pour l’Expo 2015) (Quotidien Today’s
Zaman, 26.01.2008).
2.2. Union Européenne, Grèce et Turquie
L’adhésion à l’Union Européenne (UE) et à l’Union monétaire (Euro) n’a pas suffi à
dissiper la crainte chez une partie des Grecs envers les Turcs. Il faut admettre que
les tensions ne sont plus intenses comme avant. Toutefois, « les combats de
chiens » entre les avions militaires sur la Mer Egée ou la surveillance des navires de
pêche turcs dans les environs des îles Kardak (Imia) montrent suffisamment la
méfiance des Grecs qui est toujours actualisée par les médias de ce pays. Mais, on
peut globalement dire que ce malentendu rétrécit. L’opinion publique en Grèce a
cessé d’accuser la Turquie de tous les maux (Birand, 2008).
La Turquie et la Grèce ont des relations « non proportionnelles » avec l’Europe.
Après la Renaissance, la Grèce a été favorablement vue par l’Europe. Ceci est dû en
grande partie aux apports de la civilisation de l’Antiquité. Ainsi, la Grèce et les Grecs
sont acceptés comme l’un des piliers de la civilisation européenne. Par contre, la
Turquie a été l’Autre géographiquement (asiatique), religieusement (musulman) et
historiquement (menace venant de l’Est). En conséquence, quand l'adhésion de la
Grèce à l'Europe communautaire en 1981 a eu lieu, la Turquie n’a pas pu saisir cette
même occasion. L’adhésion à la Communauté Européenne a des effets
remarquables sur le développement de la Grèce. Le redressement socio-
économique spectaculaire opéré en quelques années a bouleversé les paysages et
transformé les mentalités (Darques, 2004). L’image des Turcs en Europe est
discutable, car d’après les clichés historiques, les Européens modernes ont connu le
nouveau Turc comme ouvrier immigrant des villages lointains d’Anatolie. Au lieu
d’essayer de comprendre ces immigrants perturbés voire souffrants dans le
gigantesque « marché identitaire » créé par les immigrations internationales en
Europe, on parle des représentations collectives particulièrement négatives (Mutlu et
Sancar, 2004). Quand on analyse les problèmes des immigrants turcs en Europe en
comparant avec ceux des autres pays comme la Grèce, on peut voir la difficulté
d’identifier les différents milieux d’appartenance socioculturelle chez les Turcs qui
sont souvent perçu loin de l’identité européenne. Il n’existe pas une seule expression
identitaire chez les immigrants turcs, et une multitude des communautés imaginaires
émerge en Allemagne, c’est-à-dire la pluralité des Turcs en Europe est à considérer
pour la meilleure compréhension (Tietze, 2004). Les immigrants turcs en Europe
peuvent se renseigner sur l’expérience grecque au sujet de l’intégration. Malgré les
différences religieuse, linguistique ou ethnique, les Turcs en Europe découvrent un
certain sentiment de parenté avec les immigrants grecs.
La Grèce et la Turquie veulent apporter un nouveau souffle dans les relations
bilatérales qui sont longtemps restées politiquement fragiles. L’UE joue un rôle
critique dans ce processus de rapprochement. Ainsi, l’économie devient plus
importante que la politique. Selon la Ministre grecque des Affaires Etrangères, la
visite du Premier Ministre Grec en janvier 2008 en Turquie a eu une très grande
portée symbolique dans la normalisation des relations bilatérales. Les deux pays
essaient de surmonter les problèmes du passé. Selon la Ministre grecque des
Affaires Etrangères, les relations bilatérales pourraient toujours progresser malgré
l’existence des problèmes. A ce jour, le progrès est plus visible dans les domaines
du tourisme, de l’énergie, en bref dans l’économie
(http://www.turquieeuropeenne.eu/article2438.html, 11.02.2008).
2.3. Vers un changement des mentalités gréco-turque s
La grécité a bien été une partie intégrale de l’histoire turque, notamment à partir de la
rencontre des Turcs avec les Byzantins. Depuis des siècles, l’élément grec a bien
enrichi les cultures de l’Empire Ottoman et de la Turquie. Par exemple, le poète
Orhan Veli raconte son amour avec une héroïne grecque dans ses versets, le grand
écrivain Sait Faik se concentre sur la communauté grecque d’Istanbul (la vie dans
les îles) pour y trouver les fondements de son humanisme et de son éthique (Gürsel,
2004). Dans ces pays, malgré l’échange des populations des années 1920, il reste
encore les citoyens de l’Autre dans l’un et dans l’autre, et un patrimoine culturel
commun est bien vif surtout dans les zones transfrontalières. En effet, les deux pays
commencent à comprendre l’importance de la coopération économique régionale. Ils
essaient de diversifier, par exemple dans le secteur touristique, leurs gammes de
produits, car le concept de tourisme balnéaire bon marché ne marche plus dans ces
pays. Le tourisme pèse plus lourd en Grèce qu’en Turquie, car trois quarts des
exportations grecques dépendent du tourisme (Hoerner, 2006 : 78). L’accord de
l’union douanière1 en 1996 entre l’UE et la Turquie avec l’avis favorable de la Grèce
est un des moments déterminants. Après 15 ans depuis son adhésion à la CEE, la
Grèce ouvre la voie aux aides financières de l’UE à la Turquie. La perspective
européenne favorise l’amélioration des relations avec les Grecs. On peut aussi parler
de l’impact de nouvelles technologies sur les relations des pays. Par exemple, la
télédiffusion satellitaire et l’usage des réseaux Internet changent la nature des
relations sociologiques (Tapia, 2004). Le média et le progrès dans la communication
entre la Turquie et la Grèce semblent influencer positivement les opinions publiques
gréco-turques, car les nouvelles technologies relient les sociétés et facilitent la
découverte de l’Autre. Le différend gréco-turc ne remet plus en cause l’appartenance
au camp occidental de la Turquie et de la Grèce (Vaner, 2004).
La Mer Egée possède une importance particulière pour le tourisme mondial. La
Grèce avec ses îles touristiques attrayantes comme Crète, Chios, Rhodes, Santorin
est depuis les années 1950 devenue une destination distinguée d’abord pour les
élites et ensuite, à partir des années 70, pour tout le monde (Galani-Moutafi, 2004).
La Turquie ne possède que quelques îles dans la Mer Egée, qui ne sont pas aussi
commercialisées que les îles grecques. Les politiques du tourisme dans les deux
pays se transforment d’une rivalité féroce vers une coexistence, une stratégie
touristique unie et révisée. Le cas du tourisme au Chypre ressemble au tourisme de
la Grèce et de la Turquie. On connaît de la littérature que les destinations instables
socio politiquement sont considérées comme indésirables par les touristes
(Ioannides et Apostolopoulos, 1999). Les touristes curieux sont en quête de
nouvelles destinations, et ils ne sont en général pas satisfaits des destinations
similaires (pays ou îles Méditerranéens offrant les produits similaires). De ce fait, les
destinations traditionnellement en compétition peuvent conjointement créer des
nouvelles attractions, des nouveaux produits malgré leur désaccord sociopolitique.
Par exemple, Israël et l’Egypte ont réussi à attirer les touristes de long trajet (Etats-
Unis, Japon) en leur proposant des voyages à forfait conjointement organisés par
ces deux pays (Ioannides et Apostolopoulos, 1999).
1 Il s’agit d’un accord économique entre l’Union Européenne et la Turquie qui abolit les taxes d’importation sur les produits venant de l’Union Européenne.
3. DISCUSSION
Afin de mieux élaborer la question de valorisation touristique de la Mer Egée comme
espace transfrontalier entre la Turquie et la Grèce, une interview semi-directive a été
réalisée à Izmir (Smyrne) le 14 décembre 2007 pendant la foire internationale du
tourisme. Les données primaires reçues de cette interview avec la responsable de
l’Organisation du Tourisme Hellénique (GNTO) sont analysées dans cette section.
Selon cette responsable, la Mer Egée se présente comme espace touristique dont le
potentiel reste insuffisamment exploité de la part des deux pays. Ces deux pays se
situent l’un près de l’autre, une situation qui leur donne des avantages mais ils n’ont
pas su faire de cet espace transfrontalier une certaine image de marque pour le
tourisme. Il faut bien distinguer le tourisme de la politique, car le tourisme relève du
domaine économique. Les développements régionaux influencent parallèlement ces
deux pays. Par exemple, les tensions politiques dans les Balkans, dans la
Méditerranée Orientale, au Moyen-Orient ou au Proche-Orient peuvent influencer de
façon similaire ces deux pays. Chose pareille, si le tourisme de masse crée des
impacts négatifs sur l’environnement dans une île grecque, les villes littorales
turques les partageront aussi. Ainsi, il serait nécessaire de collaborer dans la
promotion de ces deux pays. C’est vrai qu’ils n’ont pas utilisé l’atout touristique pour
leurs bénéfices durant les années précédentes. Ce n’est pas parce qu’ils étaient des
rivaux, mais au contraire ils se complètent l’un l’autre sur le plan touristique. Un
voyage s’étendant sur ces deux pays serait donc plus complet qu’un voyage limité à
un seul pays. Mais, ils n’ont pas su développer une stratégie « gagnant/gagnant »
concernant leurs industries du tourisme. Si on compare avec le passé, les relations
touristiques s’améliorent nettement depuis l’an 2000, une date très récente.
La Mer Egée est valorisée unilatéralement comme espace touristique par ces deux
pays jusqu’à présent. Ces deux pays ont développé leurs industries touristiques plus
au bord de la Mer Egée qu’à leurs territoires intérieurs. Mais, chaque pays essaie de
développer de façon indépendante son tourisme dans l’espace égéen. Les produits
touristiques à caractère mixte gréco-turc sont rarissimes. Il n’y a pas de problèmes
insurmontables pour le développement du tourisme dans l’espace égéen, c’est-à-dire
qu’il existe bien des déterminants pour une collaboration touristique réussie dans cet
espace. Cependant, les deux obstacles majeurs sont le transport dans la Mer Egée
et le problème de visa. La mise en place des bateaux au service de la circulation
entre différentes îles grecques et turques et la Turquie est primordiale. Ainsi, on a
besoin de nouveaux bateaux, plus spacieux, plus grands, plus vite, plus confortables
pour développer le tourisme dans la Mer Egée. Si ce problème de transport est
résolu, il y aura des flux touristiques importants entre les deux pays. Par exemple,
pour le trafic entre Izmir et Chio, il suffirait de mettre en place deux allers-retours en
bateaux par jour. Actuellement, si un touriste partant de Turquie désire voyager à
Santorin ou Mykonos, il doit d’abord aller à Athènes par avion ou par voie routière,
puis prendre les bateaux pour aller à ces îles avec ou sans escales sur le trajet. Les
pays sont proches physiquement mais l’infrastructure de transport est pour le
moment insuffisante pour les relier. En particulier, le réseau de transport maritime
reste mal organisé et très insuffisant. Le problème de visa empêche d’autre part le
développement du tourisme entre la Turquie et la Grèce dans la Mer Egée. Ce
problème reste politique, donc les professionnels du tourisme ont peu ou n’ont pas
de compétence pour le résoudre.
Pourquoi le transport ne se développe-t-il pas dans l’espace égéen ? La responsable
du tourisme grecque souligne que le tourisme y est saisonnier2, que les bateaux en
service dans la Mer Egée appartiennent essentiellement au secteur privé et que
l’exploitation d’une ligne maritime dans cette Mer est payante pour toute la saison
touristique (pas seulement pendant la haute saison). Par conséquent, certaines
lignes ne sont pas rentables pour les compagnies de transport. Ceci explique la
limitation du nombre des lignes maritimes dans la Mer Egée. Il faudrait de ce fait
augmenter d’une part le nombre des bateaux et des lignes pour assurer la
permanence de ce service de transport durant toute l’année entre les îles grecques
et la Turquie et diversifier d’autre part les produits touristiques permettant de rendre
le tourisme dans cet espace égéen moins saisonnier.
La réponse de l’interviewée concernant les types de tourisme qu’on peut développer
entre la Turquie et la Grèce est optimiste. D’après elle, l’espace égéen présente des
opportunités pour de nombreux produits. Par exemple, le tourisme de shopping est
2 Le tourisme dans l’espace égéen dure seulement deux mois pendant la haute saison (juillet et août).
en plein essor entre les îles grecques et les côtes égéennes de la Turquie. Parce
que la Grèce étant dans la zone euro, les prix des marchandises turques sont
devenus attirants pour les Grecs. Pour les croisières en mer, elles sont plus
convenables au Sud qu’au Nord de la Mer Egée. C’est le climat qui fait la différence,
car l’eau au Nord est plus froide. En conséquence, les touristes préfèrent naviguer
vers le Sud à partir de la ville touristique turque Kusadasi se trouvant en face de l’île
grecque Samos. Donc, le Sud de la Mer Egée avec un patrimoine culturel
exceptionnel et des ressources naturelles plus riche que le Nord apporte plus
d’opportunités concernant le développement du tourisme. Traditionnellement, les
Grecs organisent des voyages aux environs des Cyclades et de Dodécanèse en
ajoutant uniquement Kuşadasi comme destination touristique turque. En réalité, il
existe plusieurs îles grecques et villes portuaires turques qui ne sont pas encore
valorisées touristiquement. Il s’agit, par exemple, des villes turques comme Çeşme
près d’Izmir se situant en face de l’île Chio ; Didyme en face des îles grecques Leros
et Kalimnos ; Bodrum et Datça en face de l’île grecque Cos ; et Marmaris, Gökova,
Fethiye situées en face de l’île Rhodes et un peu plus loin de l’île Crète. Dans
l’avenir, la coopération bilatérale deviendra tôt ou tard obligatoire pour le
développement du tourisme de ces deux pays. Cette coopération devrait s’inscrire
dans une stratégie globale. Les hommes d’affaires, les professionnels du tourisme
doivent agir au plus vite sans avoir à attendre les politiques.
Selon l’interviewée grecque, en Grèce, les touristes turcs sont préférés par les
entreprises du tourisme, car ils sont perçus comme plus souriants et pacifiques et ils
dépensent plus que les autres touristes étrangers à la destination grecque. L’histoire
entre la Grèce et la Turquie n’a pas favorisé le développement de leur tourisme, car il
existe une multitude de conflits et tragédies démontrés précédemment. Donc, pour
renforcer le tourisme entre ces deux pays il faudrait qu’ils tournent le dos au passé et
regardent ensemble vers l’avenir pour un intérêt réciproque. Les cultures grecque et
turque partagent des similarités (traditions, vêtements, gastronomie, musique…) et
ce point commun peut aider les deux pays à accélérer les relations touristiques.
Surtout, les nouvelles générations grecque et turque sont très proches dans leurs
systèmes de valeurs, goûts de vie et comportements. Les points communs entre les
jeunes de deux pays sont importants pour envisager une valorisation touristique
réussie de la Mer Egée. L’UE et le processus de l’adhésion de la Turquie à celle-ci
constituent un débat vif et les Turcs peuvent tirer profit des expériences grecques.
L’adhésion à l’UE ne rend pas forcément le pays concerné plus prospère. L’exemple
le plus vivant réside dans le cas de la Grèce où l’euro contribue à fragiliser le pouvoir
d’achat et à faire augmenter les prix et les coûts, ce qui limite la demande touristique.
D’après la responsable du Tourisme National Hellène, il existe de grands potentiels
dans l’espace transfrontalier de la Mer Egée, mais il faut avant tout résoudre les
deux problèmes cruciaux qui sont le visa et le transport. Une fois résolus, on peut
développer le tourisme de shopping, le tourisme gastronomique, les visites des
familles et des amis, le tourisme culturel, le tourisme balnéaire entre la Grèce et la
Turquie. Les derniers investissements en Turquie afin d’augmenter le nombre et les
capacités des ports de plaisance semblent faciliter le trafic entre la Grèce et la
Turquie. Mais, globalement, si la Turquie devient membre de l’UE, cette adhésion
pourra affecter positivement tous les pays balkaniques sur le plan touristique, parce
que la Turquie garde des liens culturels et historiques avec les pays balkaniques.
Une richesse patrimoniale ottomane est partagée par les pays balkaniques. Si la
Turquie devient membre de l’Union Européenne, les citoyens turcs voyageront plus
fréquemment, en passant par ses pays voisins grec et bulgare, dans les pays
balkaniques et pas forcément pour l’immigration comme avant, mais pour les motifs
touristiques.
Situation actuelle du tourisme gréco-turc
Entre 1995-2004, une période de stagnation pour le tourisme grec, alors que la
Turquie a enregistré environ 10 millions de nouveaux touristes pendant 10 ans et elle
est devenue une des destinations les plus performantes de l’Europe3. En 2004, la
Turquie a été la 8ème destination la plus visitée du monde avec sa part de marché
2,2% du marché touristique mondial, tandis que la Grèce était au 17ème rang avec sa
part de marché de 1,7%. Cet écart entre le tourisme turc et celui grec est plus
frappant si l’on regarde de près les statistiques. La croissance des arrivées
touristiques en Turquie entre 1990-2000 a été 7,2%, alors qu’elle ne représente
qu’un taux de 4% en Grèce. Entre 2000-2005, le tourisme turc continua à s’épanouir
3 La Turquie se place en troisième rang en termes de croissance touristique après l’Espagne et l’Ukraine (OMT, 2008).
en enregistrant une croissance annuelle de 16,2% et pour la même période, la Grèce
a enregistré un score assez décevant avec un taux de croissance annuel de 1,7%
(UNWTO, 2005). Ainsi, l’équilibre du commerce touristique s’améliore pour le compte
de Turquie depuis 2000, tandis que la Grèce souffre d’une stagnation. On peut dire
que collaborer avec la Turquie devient une nécessité plus qu’un choix pour la Grèce.
La Turquie est également devenue un pays émetteur important de touristes car le
nombre des Turcs voyageant à l’étranger a considérablement augmenté, passant de
5,2 millions en 2000 à environ 9 millions en 2007 (TÜRSAB, 2008). Les Grecs jouent
un rôle plus important dans le tourisme turc à partir de la « diplomatie des
tremblements de terre ». Le nombre des visiteurs grecs en Turquie est en hausse,
passant de 146000 en 1999 à plus de 500000 en 2007. Les Grecs augmentent en
quantité mais leurs dépenses restent médiocres. En 2002, ils dépensaient 229$
américains par personne, un chiffre faible par rapport aux dépenses des autres
marchés du tourisme turc comme allemand, russe, anglais, japonais qui dépensaient
environ plus de 600$ américain par personne. A partir de 2001, la part des touristes
arrivant des pays voisins de Turquie augmente de 28,2% à 34,9% en 2007
(TÜRSAB, 2008).
Après avoir compris les risques de la dépendance du tourisme de masse, la Grèce
essaie d’investir davantage pour une diversification des produits touristiques
(Tsartas, 1998). C’est aussi le même souci pour le tourisme turc depuis les années
1990. Cependant, en tant que membre de l’EU, la Grèce profite du soutien de l’UE
dans le secteur touristique, par exemple en termes d’écotourisme et de rénovation
de son infrastructure de transport. Les visiteurs principaux de la Grèce sont les
Anglais, les Allemands et les Italiens qui représentent presque la moitié des arrivées
étrangères en Grèce. Selon les statistiques, les Anglais, les Italiens, les pays de
Benelux et les pays scandinaves préfèrent la Grèce que la Turquie. Mais, les
Allemands, les Israéliens, les Japonais, les Américains et les Bulgares préfèrent la
Turquie que la Grèce. La France, l’Espagne et la Pologne distribuent leurs voyageurs
de façon plus ou moins équilibrée entre la Turquie et la Grèce. La Grèce attire les
Européens avec un grand succès, alors que la Turquie attire les touristes des pays
lointains comme la Russie, le Japon et les Etats-Unis (Ünlü Yücel, 2002). Cette
réalité propose à ces deux pays une coopération prolifique dans le cas de la Mer
Egée, puisqu’elle permet à chacun des deux pays de bénéficier de la nouvelle
clientèle et donc d’avoir plus de bénéfices touristiques. Quand on analyse les
voyages extérieurs des Grecs, on constate que la Turquie était en 1997 la 4ème
destination préférée des Grecs (150237 arrivées) après la France (286000 arrivées),
l’Italie (221939 arrivées) et l’Angleterre (155000 arrivées) (Ünlü Yücel, 2002). Après
le tremblement de terre de 1999, le visage du tourisme gréco turc a été bouleversé.
En 1999, à peine 146000 arrivées grecques en Turquie, mais ce chiffre a été
dépassé par 585000 arrivées grecques en Turquie en 2005. Dès lors, le nombre des
arrivées grecques en Turquie se stabilise au seuil de 500000. En 2007, parmi les
voisins de la Turquie, la Grèce (448000 arrivées) est le troisième marché du tourisme
turc, après la Bulgarie (1239600 arrivées) et l’Iran (1058000 arrivées). Ces chiffres
montrent l’importance que jouent les frontières occidentales dans l’industrie
touristique turque (TURSAB, 2008).
La visite du Premier Ministre grec en Turquie en janvier 2008 a été félicitée par le
média turc la qualifiant « courageuse » (Tinç, 2008) et « historique » (Uluengin,
2008). Les relations bilatérales vont dans un sens positif depuis les séismes
catastrophiques de 19994. Cette amélioration des relations de coopération dans les
domaines du tourisme et de l’économie contribue à encourager les gouvernements
des deux pays à continuer leur collaboration dans d’autres domaines.
4. CONCLUSION
Sur le plan historique, le conflit entre la Grèce et la Turquie n’est pas négligeable.
Cependant, ce conflit ne doit pas occulter les avances dans d’autres domaines. Pour
le moment, la meilleure solution est d’investir dans les domaines qui pourraient
générer des intérêts réciproques pour les deux pays. L’amélioration des relations
dans certains domaines peut favoriser les solutions dans d’autres. Ainsi, une
collaboration réussie entre les deux pays dans le tourisme et le commerce peut
constituer un levier permettant aux gouvernements des deux pays de résoudre plus
vite d’autres problèmes relevant d’autres domaines. L’UE pourrait jouer un rôle
4 Cette visite est symbolique, car même si les rencontres et les visites de travail ont été nombreuses, depuis quarante-neuf ans aucun chef de gouvernement grec n’avait effectué de voyage officiel en Turquie, pays longtemps considéré comme le principal ennemi. Mais depuis 1999, Athènes est devenu l’un des plus fermes soutiens d’une intégration turque à l’Union européenne avec laquelle Ankara a commencé des négociations d’adhésion en octobre 2005.
déterminant dans la question gréco turque avec le processus de l’adhésion de la
Turquie à son sein.
Certes, les conditions sont bien réelles pour la réussite de la valorisation touristique
de l’espace égéen. Comme abordé précédemment, les cultures des deux pays sont
proches : une identité méditerranéenne avec la gastronomie et le goût de vie par
exemple. Les nouvelles technologies de la communication et de l’information
permettent aux habitants de deux pays d’avoir accès plus facilement aux
informations et donc de comprendre mieux les clichés qu’ils avaient. L’éventuelle
adhésion de la Turquie à l’Union Européenne favorisera le rapprochement gréco
turc, parce que la « nouvelle civilisation européenne » facilitera le dialogue entre les
communautés. Les îles grecques sont très proches des villes portuaires turques, et
dans presque tous les cas, ces îles et villes sont des destinations touristiques par
excellence.
Le transport et le visa sont deux facteurs clés pour le développement touristique
dans l’espace égéen. Les deux pays attirent un bon nombre de touristes et le profil
de leurs touristes est différent. Ainsi, la valorisation touristique réussie de la Mer
Egée permettra à chacun des deux pays d’avoir plus de marchés.
Pour le transport, il faudrait encourager les investissements du secteur privé, mais il
faudrait envisager une nouvelle structure: on peut créer des compagnies de transport
maritime possédées par les deux pays, et les collectivités territoriales peuvent alléger
les impôts et taxes et faciliter les infrastructures touristiques pour une exploitation
rentable de ces compagnies.
Pour le visa, on peut envisager trois solutions :
- exonérer le visa pour les citoyens grecs et trucs pour un séjour touristique de
moins de 3 mois dans l’un des deux pays;
- faciliter l’obtention du visa touristique pour les touristes souhaitant visiter à la
fois la Grèce et la Turquie. Pour ce faire, les Ministères des Affaires
Etrangères des deux pays devront promulguer, en considérant les règles de
l’Union Européenne, une loi permettant aux organes diplomatiques grecs et
turcs à l’étranger de délivrer aux touristes étrangers un double visa si ceux-ci
veulent visiter à la fois la Grèce et la Turquie, surtout les îles dans l’espace
transfrontalier égéen ;
- faciliter l’obtention du visa touristique pour les touristes qui, après avoir visité
l’un des deux pays, souhaitent visiter l’autre, mais n’ont pas préalablement
demandé le double visa susmentionné. Pour ce faire, les deux Ministères
créeront un comité mixte chargé de résoudre ce problème.
En outre, pour une valorisation touristique efficace dans l’espace égéen, l’addition
des réseaux ferroviaire, terrestre et aérien au réseau maritime dans l’espace égéen
est vitale. La mer a été la meilleure solution des Grecs au problème de transport
depuis l’Antiquité (Picard, 1967 : 16). Pour ce faire, les deux pays devraient rendre la
Mer Egée plus civile, donc moins militaire.
L’usage des langues européennes ou plutôt des langues des marchés touristiques
dans cet espace est aussi important. De plus, afin d’encourager le déplacement
touristique des citoyens entre les deux pays, on devrait réduire les coûts de
prestations pour ces potentiels voyageurs et parler leurs langues nationales dans les
lieux de services publics.
En matière de produits touristiques que l’on peut développer dans cet espace
transfrontalier, par exemple on peut diversifier les croisières en ajoutant des points
d’escale dans les deux pays, organiser les visites forfaitaires dans les deux pays,
développer les produits culturels à partir des cultures locales des riverains et le
tourisme sportif en valorisant les sports nautiques...
En outre, une collaboration triangulaire Egypte - Grèce - Turquie sera très attrayante
pour les voyageurs de long courrier qui s’intéressent tout particulièrement au
tourisme culturel (Japon, Etats-Unis…). Le patriarcat œcuménique peut devenir un
point d’attraction pour le tourisme religieux des chrétiens orthodoxes. Les deux pays
peuvent utiliser le patriarcat pour rappeler la coexistence de deux civilisations
grecque et turque (Juster, 2004).
Sur la scène des politiques internationales, la relation entre la Turquie et ses pays
voisins n’était pas bonne, mais la relation gréco turque s’est améliorée grâce au
processus de l’Union Européenne et au tremblement de terre de 1999. Outre la
perspective européenne, partager le patrimoine méditerranéen est un atout pour la
Turquie (Ministère français des Affaires Etrangères, 05.10.2007). Le contentieux
gréco turc concernant le statut de la Mer Egée est, dans sa plus grande partie, de
nature éminemment juridique (Theodoropoulos, 2004), donc on pourrait le résoudre
mieux par la voie scientifique que par la voie émotionnelle. Par conséquent, une
collaboration dans la valorisation touristique de cet espace égéen semble la
meilleure solution à mettre en place.
La Grèce et la Turquie qui apparaissent nostalgiques de l’Empire Ottoman, car elles
étaient les deux peuples qui en avaient le plus profité (Kitsikis, 1991 : 122), semblent
pouvoir se rapprocher cette fois-ci sous l’Union Européenne. Dans l’avenir, la
valorisation de l’espace méditerranéen et surtout de sa mer par l’Union Européenne
ne pourra être bénéfique qu’à ces deux pays dans le secteur touristique et dans
beaucoup d’autres secteurs (Braudel, 1985 : 48-80).
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For citation / Pour citer / Atıf yapmak için :
[ Öter, Z., O.N. Özdoğan, T. VoThanh. (2008) « Valorisation Touristique de la Mer Egée comme Espace Transfrontalier entre la Turquie et la Grèce », dans les actes du Colloque Tourismes, Patrimoines, Identités, Territoires, Perpignan 3-4-5 Avril 2008, Université de Perpignan Via Domitia, Universitat de Barcelona, Université Paul Valéry, Fundacio CIDOB. Perpignan : PUP, 25 p. ]