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Toucher un milliard de personnes Mettre fin aux maladies tropicales négligées : une passerelle vers la couverture santé universelle Cinquième rapport d’avancement sur la Déclaration de Londres

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Toucher un milliard de personnesMettre fin aux maladies tropicales négligées : une passerelle vers la couverture santé universelleCinquième rapport d’avancement sur la Déclaration de Londres

2 | Reaching a Billion

Les leçons que nous pouvons tirer de cinq ans de progrès dans la lutte contre les maladies tropicales négligées

Dr. Tedros Adhanom GhebreyesusDirecteur général de l’Organisation mondiale de la santé

Mettre fin aux maladies tropicales négligées : Une passerelle vers la couverture santé universelle

Industrie pharmaceutique 16

Donateurs 18

ONG 22

Recherche 24

Vaincre dix maladies, toucher un milliard d’individus

Message de bienvenue 03

Les MTN et la couverture santé universelle 08

Synthèse 04

Progrès maladie par maladie 25

Tableau de bord et résumés 36

SommaireUn partenariat public-privé à nul autre pareil 14

Au cours des cinq dernières années, le tableau de bord a présenté un instantané précieux qui nous permet de savoir où nous en sommes et quelles actions engager pour atteindre nos objectifs.

08

14

25

Atteinte ou léger retard ; ou 90 à 100 % des traitements demandés sont expédiésRetard mais qui devrait être comblé ; ou 80 à 89 % des médicaments demandés sont expédiés

Retard, nécessitant une action supplémentaire ; ou 0 à 79 % des médicaments demandés sont expédiés

Cinquième tableau de progressionMTN de la Déclaration de Londres Point d’étape Couverture et ImpactPoint d’étape Appui aux programmes

Traitement des demandes de médicaments

Recherche Progression globale

Chim

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(CP)

Filariose lymphatique 2 2 1 1 2Onchocercoses

2 2 1 2 2Schistosomiase3 2 1 3 3Géohelminthiases 1 1 1 2 1Trachome

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Maladie de Chagas 2 2 1 3 2Dracunculose

2 2 Sans objet 2 2

Trypanosomiase humaine africaine 1 2 1 2 1Lèpre3 2 1 2 2

Leishmaniose viscérale 1 2 1 2 11

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L ’histoire des maladies tropicales négligées (MTN) est une histoire de grands progrès et de défis à surmonter encore. Il y a cinq ans, la communauté

internationale s’est engagée à accélérer le contrôle, l’élimination et l’éradication de dix MTN d’ici 2020. Depuis cette date, des réussites remarquables ont été constatées partout dans le monde.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment validé le fait que la filariose lymphatique n’est plus un enjeu de santé publique dans les dix pays suivants : le Cambodge, les îles Cook, les Maldives, les îles Marshall, les îles Niue, le Sri Lanka, la Thaïlande, les îles Tonga et le Vanuatu ainsi que le Togo, premier pays d’Afrique subsaharienne. Quatre pays, la Colombie, l’Équateur, le Guatemala et le Mexique ont récemment été confirmés exempts d’onchocercose. Le trachome n’est plus un problème de santé publique au Cambodge, au Laos, au Mexique, au Maroc et dans le sultanat d’Oman. La trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil) est en passe d’être éliminée en tant qu’enjeu de santé publique et la dracunculose (maladie du ver de Guinée) est sur le point d’être éradiquée. Ce ne sont que quelques-unes des formidables réussites dont nous pouvons nous réjouir.

De nombreux facteurs sous-tendent ces réussites, mais deux sont particulièrement importants pour poursuivre les progrès, pas seulement dans la lutte contre les MTN mais également pour concrétiser les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations unies. Dès le départ, le mouvement visant à éliminer les MTN a été défini par le partenariat et la collaboration entre des parties prenantes très diverses : les gouvernements, les bailleurs, la société civile, le secteur privé ou le monde universitaire. Aujourd’hui, à l’heure des ODD, ces formes de partenariats doivent être encouragées et servir de modèle parce que l’agenda 2030

exige d’agir en associant non seulement différents secteurs mais aussi différents groupes de parties prenantes.

Le deuxième élément est l’appropriation au niveau des pays et des régions. L’une des raisons principales qui nous ont permis de progresser autant dans la lutte contre les MTN a été le fait que les pays concernés ont transposé les objectifs internationaux en stratégies et objectifs nationaux, avec l’appui de la communauté internationale. Nous avons constaté au fil des années que l’appropriation par les pays est essentielle pour obtenir des résultats tangibles à grande échelle.

Malgré ces avancées, il faut aussi reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire. Des millions de personnes sont aujourd’hui encore fragilisées à cause des MTN. Si nous voulons vraiment concrétiser la couverture santé universelle, nous devons intensifier nos efforts et notre engagement à contrôler, éliminer ou éradiquer ces maladies d’ici 2020.

Les partenariats et l’appropriation par les pays continueront d’être essentiels, et les efforts menés pour lutter contre les MTN doivent être ancrés dans des systèmes de santé renforcés et dans la couverture santé universelle.

Dans cet esprit, j’aimerais saisir cette opportunité de remercier « Uniting to Combat NTDs » pour son rôle de partenaire dans l’action menée par les ministères de la santé et les autres partenaires de mise en œuvre et parties prenantes pour toucher les populations les plus défavorisées et les plus vulnérables de notre planète. Le travail de toutes les parties prenantes en soutien à l’OMS est extrêmement important, et pourrait transformer des millions de vies.

Je vous souhaite un excellent 5e anniversaire à la Déclaration de Londres sur les maladies tropicales négligées, et j’ai hâte de poursuivre notre collaboration vers la concrétisation de la couverture santé universelle.

Si nous voulons vraiment concrétiser la couverture santé universelle, nous devons intensifier nos efforts et notre engagement à contrôler, éliminer ou éradiquer ces maladies d’ici 2020

Les leçons que nous pouvons tirer de cinq ans de progrès dans la lutte contre les maladies tropicales négligées

Dr Tedros Adhanom GhebreyesusDirecteur général de l’Organisation mondiale de la santé

Message de bienvenue

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Vaincre dix maladies, toucher un milliard d’individus

Quand la Déclaration de Londres sur les maladies tropicales négligées a été signée en 2012 par un groupe de partenaires très divers, tous partageaient le même sentiment :

En collaborant ensemble au niveau mondial, nous pouvons vaincre ces maladies invalidantes, des maladies de la pauvreté et du sous-développement.

Cinq années plus tard, ce partenariat robuste permet de toucher plus d’un milliard d’individus en une seule année, en faisant des avancées remarquables vers la concrétisation des objectifs de l’OMS qui visent le contrôle, l’élimination et l’éradication de 10 MTN. Cette année, à l’occasion de cet anniversaire important, nous célébrons les progrès réalisés jusqu’ici, et nous nous mettons en ordre de marche vers l’objectif 2020 et au-delà.

Des partenariats public-privés mondiaux permettent d’améliorer un milliard de viesLa Déclaration de Londres de 2012 a constitué un moment charnière qui a permis de progresser dans la prise en charge des MTN et d’en limiter la propagation. Elle a démontré l’impact que peut avoir l’action concertée des pouvoirs publics, du secteur privé, des populations et des ONG.

Lors de la célébration officielle du 5e anniversaire de la Déclaration de Londres, Bill Gates, co-président de la Fondation Bill & Melinda Gates, a déclaré :

« Grâce à ce partenariat, ces maladies tropicales négligées suscitent désormais l’attention qu’elles méritent, et le nombre de personnes atteintes de ces affections guérissables est en diminution. Nous avons connu de nombreuses réussites au cours des cinq dernières années, mais la tâche n’est pas terminée. Nous avons fixé des objectifs ambitieux à l’horizon 2020 qui requièrent un engagement continu des groupes pharmaceutiques, des donateurs et des gouvernements concernés, mais aussi des travailleurs de santé qui sont en première ligne pour faire en sorte que les médicaments soient disponibles et parviennent jusqu’aux populations les plus difficiles à atteindre ».

Au terme de ces cinq années, nous avons beaucoup de succès à fêter. La Déclaration de Londres a favorisé une mobilisation mondiale et des progrès inédits dans la lutte

de personnes ont bénéficié d’un traitement pour au moins une MTN en 2016.

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201620152014201320122011

Nombre de personnes nécessitant une prise en charge contre les MTN

Les MTN pèsent lourdement sur la vie de plus de 1,5 milliard d’habitants de la planète. Ce sont des maladies qui touchent les populations pauvres et vulnérables, celles qui sont les plus démunies, les plus marginalisées et qui vivent dans les zones les plus isolées de la planète, dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Leur impact sur les individus et la population peut être dévastateur. Elles réduisent l’espérance de vie et limitent les opportunités d’éducation et d’emploi des personnes affectées et des communautés où elles vivent.

Une réduction de 98 % des cas de maladie du ver de Guinée, de 1 060 cas en 2011 à 26 cas en 2017

contre les MTN. Rien que pour l’année 2016, plus d’un milliard de personnes ont été prises en charge pour au moins une MTN dans les pays les plus pauvres du monde ; autrement dit, un habitant de la planète sur sept a été soigné pour une MTN.

En 2011, un peu moins de 2 milliards de personnes (1,9 milliard) ont eu besoin d’une prise en charge pour une MTN. Elles n’étaient plus que 1,5 milliard en 2016, ce qui signifie que plus de 400 millions d’individus n’ont plus besoin de traitement par chimioprévention, en grande partie grâce au contrôle de la filariose lymphatique.

Les programmes records de dons de médicaments qui constituent une pierre angulaire du partenariat formé autour de la Déclaration de Londres permettent aux pays concernés d’éliminer ces maladies, réduisant d’autant la charge globale

Synthèse

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sur leurs systèmes de santé. Le programme de dons de médicaments a récemment été validé par le livre Guinness des records comme le plus important de l’histoire, avec le plus grand don de comprimés jamais réalisé sur une période de 24 heures.

Les programmes MTN sont une passerelle vers la couverture santé universelleLes programmes MTN touchent des populations parmi les plus pauvres au monde, et les stratégies créatives conçues pour s’adapter à des situations difficiles et complexes pourraient être des passerelles vers la couverture santé universelle (CSU). Des peuples nomades du désert nigérien aux Yanomami des forêts tropicales du Venezuela et des montagnes du Brésil, les programmes MTN dispensent des traitements de haute qualité et des soins de base dans des zones rurales isolées qui n’avaient jamais eu accès aux systèmes de santé jusque-là, en formant des travailleurs de santé et en permettant aux structures sanitaires dotées de peu de moyens de prendre en charge efficacement un plus grand nombre de personnes. Ces programmes sont sources d’inspiration et des modèles pour la mise en place de solutions culturellement pertinentes aux problèmes de santé mondiaux.

Le fondement de la CSU est de garantir à chaque individu l’accès à des soins essentiels de haute qualité sans encourir de difficultés financières. La question du pourcentage de la population couverte est un élément essentiel de cette démarche. Les programmes MTN peuvent être une porte d’entrée pour l’accès aux soins de populations qui sont parmi les plus difficiles à atteindre.

Une réduction de 68 % des cas de maladie du sommeil, de 6 747 en 2011 à 2 184 en 2016

ont éliminé la filariose lymphatique en tant qu’enjeu de santé publique

10pays

Trois facteurs ont rendu ces avancées possibles :

1. Des programmes nationaux robustes dans le cadre desquels les interventions MTN permettent de toucher plus de personnes que jamais auparavant ;

2. Les dons de l’industrie pharmaceutique qui représentent des milliards de traitements. Dans le cadre de ces programmes, plus de 1,8 milliard de traitements ont fait l’objet d’un don à des populations défavorisées, ce qui a permis à plus d’un milliard de personnes d’en bénéficier en 2016 ;

3. Des financements généreux octroyés par les pays donateurs (au premier rang desquels le Royaume-Uni et les États-Unis) et les philanthropes. Lors du sommet de Genève sur les MTN en avril 2017, les gouvernements et les donateurs privés se sont engagés à verser 812 millions de dollars.

Les progrès sont portés par l’engagement des pays où ces maladies sont endémiques, et par celui des ONG de développement et des travailleurs de santé de terrain qui veillent à ce que les médicaments provenant des dons atteignent les personnes qui en ont besoin.

Des avancées, année après annéeVoici quelques chiffres qui sont autant de bonnes raisons de se réjouir :

Trypanosomiase humaine africaine En 2016, seulement 2 184 cas de maladie du

sommeil ont été signalés dans le monde contre 6 747 en 2011.

Trachome L’OMS a confirmé que cinq pays avaient éliminé le

trachome en tant que problème de santé publique : le Cambodge, le Laos, le Mexique (2017), le Maroc (2016) et le sultanat d’Oman (2012).

Filariose lymphatique En 2017, quatre pays – les îles Marshall, la

Thaïlande, le Togo et les îles Tonga – ont éliminé la FL en tant que problème de santé publique, venant s’ajouter au Cambodge, aux îles Cook, aux Maldives, aux îles Niue, au Sri Lanka et au Vanuatu pour porter le total à dix pays.

Maladie du ver de Guinée La maladie du ver de Guinée, qui touchait plus de

3 millions de personnes dans 20 pays il y a 30 ans, est aujourd’hui en passe d’être éradiquée, avec seulement 26 cas signalés dans deux pays.

Onchocercose L’onchocercose a été éliminée sur presque tout le

continent américain. La Colombie (2013), l’Équateur (2014), le Guatemala (2016) et le Mexique (2015) ont été certifiés exempts d’onchocercose.

Synthèse

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Les investissements dans l’innovation et la technologie nous ont donné de meilleurs outils pour prévenir, détecter et soigner les MTN :

• De récentes recherches ont montré que de nouvelles associations de trois médicaments existants (l’ivermectine, la diéthylcarbamazine et l’albendazole [IDA]) peuvent améliorer considérablement le traitement de la filariose lymphatique et réduire la durée des programmes. Ces conclusions ont été validées par l’OMS pour être appliquées aux programmes en vue d’accélérer les progrès vers l’élimination de la maladie, une démarche qui bénéficiera d’un élargissement des dons d’ivermectine de la part du laboratoire Merck.

• Les avancées technologiques ont permis d’affiner considérablement la cartographie, en améliorant ainsi notre capacité à cibler les interventions là où elles sont le plus nécessaire et à partager les données avec les autorités et les partenaires pour les besoins de planification.

• Par le biais des partenariats public-privé, des avancées majeures sont faites sur le plan de la recherche-développement, qui pourraient raccourcir nettement le temps nécessaire pour éliminer certaines MTN. Ainsi, un nouveau traitement par voie orale pour soigner la maladie du sommeil à toutes les étapes de la maladie simplifie le diagnostic et la prise en charge, ce qui permet de rapprocher la prise en charge du lieu où vivent et travaillent les patients.

Rejoignez-nous sur le chemin pour vaincre les MTNLa vision d’un avenir libéré des MTN s’est construite à partir de nos réussites, en appliquant les leçons tirées et en recherchant en permanence de nouveaux outils, stratégies et partenaires pour poursuivre les progrès et répondre à d’autres défis. Notre action collective et nos partenariats ont prouvé que nous pouvons concrétiser les résultats que nous avions envisagés il y a seulement quelques années.

Mais la voie vers l’élimination et la prise en charge universelle reste semée d’embûches. Les obstacles qui empêchent d’atteindre les populations non desservies restent fermement dressés ; il faudra pour les surmonter des moyens financiers,

un engagement politique, de nouveaux outils et d’autres innovations.

Des ressources financières sont nécessaires pour que les médicaments provenant des dons parviennent à toutes les populations, où qu’elles se trouvent. Si plus d’un milliard de personnes ont bénéficié d’un traitement pour une MTN en 2016, 500 millions n’ont pas pu être prises en charge. Pour que les programmes MTN couvrent l’ensemble des personnes et des populations affectées par ces maladies, il faut plus de fonds. L’OMS estime qu’il faudra 300 à 400 millions de dollars de plus chaque année jusqu’en 2020.

Le volontarisme politique illustré par un leadership affirmé dans les pays touchés sera crucial pour poursuivre les progrès dans la lutte contre les MTN, face notamment à un contexte économique changeant et à des priorités de santé qui se font concurrence.

Les nouveaux outils et les innovations sont le socle sur lequel reposent les programmes MTN. Des outils efficaces nous permettront de progresser plus, et plus rapidement. Pour que personne ne soit laissé de côté, il faudra en permanence innover, développer et faire preuve d’adaptation.

Dans le cadre du partenariat « Uniting to combat NTDs », nous avons appris les uns des autres, au service des pays et des populations affectées par ces maladies, et en partenariat avec elles. Ce que l’on retire du soutien au programme MTN d’un pays, de l’annonce des progrès obtenus vers l’élimination, peut difficilement s’exprimer au travers des pages d’un rapport. Ces récompenses sont beaucoup mieux illustrées par la transformation de communautés entières, quand on voit diminuer le nombre d’individus freinés ou privés de la possibilité de participer et de contribuer pleinement au développement de leur pays. Nous allons poursuivre le cap en nous développant et en continuant à apprendre, en accueillant de nouveaux partenaires, en adaptant les programmes à de nouvelles circonstances et en incorporant la prévention des MTN et la gestion des maladies à la couverture santé universelle.

Nous devons continuer à innover, à la fois dans nos programmes et dans nos outils. Nous formons désormais un partenariat solide. Nous partageons les réussites et les revers et, ensemble, nous accomplirons la tâche que nous nous sommes fixée.

Les partenaires de « Uniting to combat NTDs » ont réaffirmé leur engagement de ne laisser personne de côté dans la lutte pour vaincre les MTN

En avril 2017, des partenaires du monde entier – gouvernements des pays d’endémie, financeurs du développement, ONG, universitaires et autres – se sont réunis lors d’une réunion historique, animés par une volonté commune de mettre fin à la souffrance résultant des MTN.

Réitérant les engagements pris dans la Déclaration de Londres, nous nous engageons à ne laisser personne de côté dans la lutte pour mettre fin aux MTN. Nous nous engageons à :

• soutenir les efforts nationaux pour vaincre les MTN ;• ancrer les MTN dans les systèmes nationaux et les

priorités de développement ; • mobiliser l’engagement et les ressources nécessaires aux

actions d’élimination ; • collaborer avec les autres secteurs ;• travailler de façon à renforcer les systèmes de santé

nationaux.

La déclaration peut être consultée dans son intégralité sur le site internet de « Uniting to Combat NTDs ».

Synthèse

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Dans le cadre du programme gouvernemental, les patients atteints de LV et leurs aidants sont compensés pour toute perte de salaire pendant la maladie et pour toutes les autres dépenses occasionnées dont les frais de transport, d’alimentation et les autres frais médicaux éventuels.

Quelques jours plus tard, le frère de Sita a reçu un chèque d’un montant de 6 600 roupies, et un autre de 500 roupies à la fin de son traitement.

Sita s’est remise complètement de la maladie. Avec ses amis, elle aime jouer au kit-kit, un jeu typique de la région, et regarde la télé de temps en temps chez son oncle. Sa famille connaît maintenant les symptômes de la LV et encourage les autres habitants du village à aller se faire soigner à l’hôpital.

La leishmaniose viscérale (LV) est une maladie parasitaire caractérisée par des poussées de fièvre, une perte de poids, une augmentation du volume de la rate et du foie et une anémie. En l’absence de traitement, elle est presque toujours mortelle.

Le témoignage de Sita

Transmise par la piqûre d’un phlébotome infecté, la leishmaniose viscérale (LV), également appelée kala-azar dans le sud de l’Asie et en Afrique de l’Est, touche généralement les populations les plus pauvres et les plus marginalisées qui

vivent souvent dans des zones reculées où l’accès aux soins est limité.

Le programme KalaCORE est une initiative qui vise à réduire l’impact sanitaire et économique de la LV. Financé par UK Aid, la coopération britannique, il soutient les efforts des pays d’Afrique de l’Est pour contrôler la maladie, et des pays d’Asie du Sud pour l’éliminer.

La détection active des cas dans les zones où la maladie est très présente est une composante essentielle de la stratégie d’élimination en Inde. Dans le Bihar, un État sélectionné à cause du nombre élevé de cas de LV les années précédentes, des ateliers ont été organisés auprès des habitants pour les sensibiliser à cette maladie et les aider à en comprendre les causes et comment l’éviter.

Sita Kumari, une petite orpheline âgée de huit ans, avait de la fièvre depuis plus d’un mois. Elle vit avec sa tante et son frère, qui travaille dans les champs et gagne juste assez pour subvenir aux besoins essentiels de la famille. Mais il avait du mal à payer les dépenses de santé des médecins locaux, qui n’avaient pas réussi à la soigner.

Sita et le reste de sa famille font partie de la caste des mallah (bateliers), l’une des minorités situées tout en bas de l’échelle sociale. Plus de 70 % des patients atteints de la LV au Bihar sont issus de familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. C’est une maladie de la pauvreté.

La tante de Sita a parlé de sa nièce à l’animateur de l’atelier. Il lui a expliqué qu’il existait un traitement gratuit d’une journée pour les patients atteints de LV dans les hôpitaux publics. La tante de Sita l’a emmenée à l’hôpital de Sadar, où Sita a reçu une dose d’AmBisome® provenant du programme de don de médicaments.

La détection active des cas dans les zones où la LV est très présente est une composante essentielle de la stratégie d’élimination en Inde.

Dans le cadre du programme gouvernemental, les patients atteints de LV et leurs aidants sont compensés pour toute perte de salaire pendant la maladie et pour toutes les autres dépenses occasionnées.

Sita a dû surmonter plusieurs obstacles avant d’être guérie, les erreurs de diagnostic et le coût des soins notamment, qui l’ont empêchée de recevoir le bon traitement administré de la bonne manière. Son témoignage est loin d’être unique. En Inde, les patients et les familles touchées peuvent s’enfoncer dans la pauvreté à cause de la charge financière qu’engendre la maladie, qui a été chiffrée à plus de 14 % des revenus annuels d’un ménage. Dans l’État du Bihar, plus de 70 % des patients atteints de LV perdent des revenus à cause de la maladie, et près de 80 % ont été obligés d’emprunter de l’argent pour payer le traitement.

Au Bangladesh, en Éthiopie, en Inde, au Népal, au Soudan du Sud et au Soudan, les pays où la charge de morbidité liée à cette maladie est la plus élevée au monde, le programme KalaCORE aide à améliorer l’accès aux soins pour favoriser un diagnostic précoce et une prise en charge efficace de la LV. Le programme forme les travailleurs de santé et veille à ce que les structures de soins aient des kits de diagnostic et les médicaments adaptés à leur disposition. Les populations isolées sont informées et éduquées pour les encourager à solliciter activement les services de santé. Le programme KalaCORE renforce également les systèmes de surveillance nationaux ainsi que la lutte anti-vectorielle contre les phlébotomes.

1. Premiers résultats de l’étude des patients atteints de LV en Inde, 2016, Programme KalaCORE.

Étude de cas

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Mettre fin aux maladies tropicales négligées : une passerelle vers la couverture santé universelle

Équité : Les programmes MTN parviennent jusqu’aux populations isoléesEn 2016, des interventions pour lutter contre les MTN ont été menées dans plus de 130 pays de la planète. Des populations nomades du désert nigérien aux Yanomami des forêts tropicales et des montagnes du nord du Brésil et du sud du Venezuela, les agents de santé communautaires ont parcouru de vastes distances, à pied ou en bateau, à dos de chameau ou en vélo, pour aller vers ceux qui ont besoin de recevoir un traitement.

Là où sévit la pauvreté, les MTN sont souvent acceptées comme faisant partie de la vie quotidienne. Mais cette situation n’est pas inéluctable. Le Togo, classé 166e sur 188 au classement de l’indice de développement humain, est devenu le premier pays d’Afrique sub-saharienne à éliminer la FL. De même, le Burkina Faso, 185e sur 188, où près de 12,5 millions d’individus sont à risque de contracter cinq MTN pouvant être traitées par chimioprévention (CP), a atteint un taux de couverture proche de 90 % en 2016.

Lutter contre les MTN et toucher les communautés rurales pauvres peut mettre les pays concernés sur la voie de la couverture santé universelle et, par suite, de la prospérité partagée.

Les MTN touchent plus de 1,5 milliard de personnes qui vivent dans des communautés parmi les plus démunies, marginalisées et isolées. Pourtant, rien que pour l’année 2016, plus d’un milliard ont pu bénéficier d’un traitement pour au moins une MTN. La portée des programmes MTN, et leur accès à des populations parmi les plus pauvres de la planète peut être une passerelle vers la couverture santé universelle (CSU).

Le programme MTN peut aider les ministères de la santé à garantir un accès plus large et plus équitable aux soins et aux services de santé. Former les agents de santé pour qu’ils dispensent des traitements de qualité, mettre en place des outils innovants de surveillance des maladies et inciter les habitants à se tourner vers les services de santé locaux, tout cela peut contribuer au renforcement des systèmes de santé nationaux.

MTN et Couverture santé universelle (CSU)

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Taux de couverture de la population : Protéger le dernier milliard de la maladieL’objectif mondial moyen d’un taux de couverture allant jusqu’à 80 % pour l’ensemble des programmes MTN d’ici 2020 est en phase avec celui de la couverture santé universelle pour les services de santé essentiels d’ici 2030. Comme le montre la figure 1, les programmes MTN s’approchent peu à peu de cet objectif.

Avant la Déclaration de Londres, en 2011, le taux de couverture moyen de la chimioprévention des MTN était de 37 %. Ainsi, sur les 1,9 milliard de personnes nécessitant un traitement pour au moins une MTN en 2011, 1,2 milliard n’étaient pas pris en charge. Grâce à un partenariat robuste, le taux de couverture a augmenté pour atteindre 63 % de ceux qui en avaient besoin en 2016.

Le programme MTN ayant un ancrage communautaire, les ministères de la Santé s’assurent ainsi non seulement que les populations marginalisées sont prises en charge mais aussi, selon les données recueillies, que les campagnes d’administration de masse de médicaments (AMM) touchent les femmes et les hommes de manière équitable.

Le programme de lutte contre les MTN est devenu l’un des plus importants programmes de santé dans le monde ; il couvre toutes les régions à risque et protège plus d’un milliard d’habitants de la planète.

Dans certains endroits, le programme MTN représente le tout premier accès des populations à des services de prévention. Ceci est bien documenté chez les Yanomami, où le programme d’élimination de l’onchocercose a conduit à la fourniture d’une gamme plus complète de services de santé primaire.

De plus, le taux de couverture augmente pour les MTN qui nécessitent une gestion innovante et intensifiée de la maladie et qui ne peuvent pas faire l’objet d’une AMM. Les outils de diagnostic dont peuvent se servir les agents de santé communautaires dans les zones reculées pour identifier rapidement et efficacement les MTN sont un élément essentiel de ce processus. Le déploiement de ces outils a fait reculer significativement le nombre de cas. Les cas de trypanosomiase humaine africaine (THA) et de LV ont baissé respectivement de 68 et de 60 % : entre 2011 et 2016, ils sont passés de 6 747 à 2 184 pour la THA, et de 53 727 à 21 646 pour la LV. Là encore, par le biais de la plateforme MTN, les ministères de la Santé élargissent leur capacité à diagnostiquer et traiter les populations touchées hors de leurs établissements de santé.

À mesure que nous nous rapprochons des objectifs mondiaux, il sera essentiel de pouvoir s’appuyer sur

Extension de la portée des services au NigerEnvers et contre tout, les distributeurs communautaires au Niger dispensent des traitements contre les MTN aux populations à risque. Le Niger est un vaste pays sahélien d’Afrique de l’Ouest, dont les deux tiers du territoire (1 267 000 km2) sont en grande partie désertiques. Défiant des températures pouvant aller jusqu’à 45 degrés, de violentes tempêtes de sable, des variations soudaines et intenses de la météo et l’insécurité, les distributeurs communautaires parcourent de longues distances à pied et se sacrifient pour le bien de leurs communautés et de leur pays, faisant preuve d’un engagement qui doit être salué.

Les villages sont très éloignés les uns des autres, surtout dans le nord du pays. Même au sein d’un même village, les hameaux sont parfois distants de 5 km les uns des autres. Les distributeurs de médicaments doivent parfois parcourir jusqu’à 170 km à travers le sable et les pierres, sur des pistes difficilement praticables même en moto.

Le centre du pays est principalement occupé par des populations nomades, qui se déplacent de semaine en semaine, ou parfois d’un jour à l’autre ; pourtant les distributeurs communautaires du programme MTN se tiennent au courant de leurs mouvements pour continuer à assurer une couverture thérapeutique élevée.

Malgré toutes ces difficultés, en 2016, près de 9 millions de personnes ont été traitées pour une ou plusieurs MTN, grâce au financement de USAID.

Étude de cas

2016 Données de couverture en CP

Cible OMS pour les MTN

Cible tx de couverture CSU

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Figure 1 : Comparaison du taux de couverture par chimioprévention des MTN en 2016 avec les cibles de l’OMS pour les MTN et l’objectif CSU (plus d’un milliard de personnes traitées par chimioprévention en 2016)

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des systèmes de santé robustes pour que les progrès vers le contrôle et l’élimination des MTN non seulement progressent, mais perdurent, en reconnaissant que ces cibles ne pourront être atteintes qu’à condition que les systèmes de santé parviennent à prévenir, détecter et traiter les MTN.

Les soins primaires : une armée d’agents de santé communautaires, moteurs du programme MTN

L’étendue du programme MTN est extraordinaire. Par le biais de cette plateforme, des millions d’agents de santé – distributeurs locaux de médicaments, personnel infirmier, chirurgiens ou personnel des programmes des ministères de la Santé – ont été formés. L’agence de coopération américaine USAID a formé plus d’un million d’agents de santé en 2016, dont 900 000 distributeurs de médicaments. La formation renforce les systèmes de santé en leur permettant de faire de la prévention et d’assurer la prise en charge des personnes affectées par les MTN dans le cadre du système de santé primaire. Ainsi, grâce à ces formations, on a atteint le chiffre record de 260 000 opérations du trichiasis en 2016, qui ont eu lieu principalement en Éthiopie, le pays où cette condition est la plus présente.

Dans beaucoup de communautés touchées par les MTN, les distributeurs de médicaments sont parfois les seuls agents de santé vers qui les habitants peuvent se tourner. Ce sont souvent des bénévoles issus des communautés endémiques prises en charge. Leur connaissance locale est inestimable lorsqu’il s’agit d’établir et de renforcer le lien de confiance entre les habitants et le système de santé. Cet accès aux habitants et ce lien de confiance peuvent aussi les aider à convaincre leurs concitoyens de se rendre dans les structures de santé locales, comme on l’a vu durant l’épidémie d’Ebola au Liberia et en Sierra Leone, où les distributeurs de médicaments locaux ont joué un rôle essentiel dans la réponse à la crise.

Les distributeurs de médicaments sont fréquemment sollicités pour élargir leur rôle d’acteur de la santé locale et fournir d’autres aides, comme les moustiquaires imprégnées d’insecticides longue durée, les aides au planning familial ou les suppléments en vitamine A. Le potentiel que représente cette catégorie de travailleurs n’a pas encore été complètement exploité et devrait être étudié par les pays d’endémie.

Protection financière : Un programme généreux de dons de médicaments réduit les dépenses de santé qui restent à la charge du patient

Dans le cadre de la Déclaration de Londres et du partenariat « Uniting to combat NTDs », les partenaires de l’industrie pharmaceutique se sont engagés à faire des dons de médicaments représentant plus de 17 milliards de dollars entre 2012 et 2020 pour lutter contre les MTN. En 2016, plus de 2,9 milliards de comprimés permettant de dispenser plus de 1,8 milliard de traitements ont été distribués aux populations les plus pauvres de la planète.

En grande partie grâce à ces dons, les interventions MTN ont été décrites comme l’une des plus rentables dans le domaine de la santé publique. Elles permettent par ailleurs aux programmes MTN de faire bénéficier les habitants de services de santé sans avoir à débourser d’argent, en réduisant de ce fait le risque qu’ils se mettent dans de graves difficultés financières, un obstacle connu qui freine l’accès aux soins.

Même lorsque le traitement est gratuit, les dépenses indirectes comme le transport, l’alimentation et le logement doivent être prises en compte dans les discussions sur le coût des soins. Les plateformes utilisées pour les programmes MTN, qui sont insérées dans le tissu local, garantissent des coûts minimaux pour les personnes concernées.

Retour sur investissement : Les programmes MTN sont parmi les plus rentables en matière de santé mondiale

Pour les individus concernés, la fin des MTN se traduit par un gain de 25 dollars pour chaque dollar investi par les financeurs.

De nouvelles techniques de diagnostic augmentent la capacité des agents de santé communautairesAu Ghana et au Malawi, l’utilisation de la téléphonie mobile a été expérimentée pour documenter de manière simple et précise le nombre de patients atteints de lymphœdème et d’hydrocèle, deux manifestations chroniques de la FL. Les agents de santé communautaires ont été formés à leur diagnostic et à l’utilisation des SMS pour signaler les cas à l’aide de leur téléphone portable.

Les données ont été cartographiées pour aider les ministères de la Santé à déterminer la prévalence de la maladie, leur permettant d’intervenir dans les zones concernées en priorisant, en planifiant et en initiant les traitements et les programmes de soins. Au Malawi, environ 1 850 cas d’hydrocèle et 650 cas de lymphœdème ont été identifiés. Avec l’appui de la Faculté de médecine tropicale de Liverpool et le financement de UK Aid, le ministère de la Santé peut désormais fournir un pack de soins essentiels minimaux. Des cliniques temporaires pour les opérations de l’hydrocèle et des formations sur le traitement des lymphœdèmes à domicile ont été mises en place quelques mois seulement après la finalisation de la cartographie dans les deux districts où la maladie est la plus endémique.

Étude de cas

Toucher un milliard de personnes | 11

Pour une prise en charge des malades plus près de chez euxLa trypanosomiase humaine africaine (THA) doit être diagnostiquée rapidement par des personnels spécialisés dans les structures de santé pour que cette maladie mortelle puisse être soignée. La distance que le patient doit parcourir a un impact sur le fait qu’il sera en mesure d’accéder ou non au traitement.

Dans toutes les zones touchées en Afrique, de nouveaux outils ont permis de diagnostiquer la maladie dans les villages ruraux mal desservis en électricité, ils permettent aux patients qui devaient auparavant parcourir en moyenne 25 km pour accéder aux traitements d’être pris en charge plus près de chez eux.

Plus de 80 % doivent marcher plus de trois heures pour se rendre au centre de soins ; 92 % plus de 5 heures. En 2014, il existait 1 000 centres de traitement dans 23 pays d’endémie.

Étude de cas

Les effets résultant de l’atteinte des objectifs de l’OMS à l’horizon 2020 et de la fin des MTN à l’horizon 2030 ont été calculés pour 9 MTN1. Entre 2011 et 2030, on pourrait préserver 600 millions d’années de vie corrigées du facteur d’invalidité (AVCI), soit une moyenne de 30 millions d’AVCI par an. Sur le plan de la santé, 150 millions de manifestations de maladies irréversibles (telles que la cécité) et 5 millions de décès seraient évités. S’agissant des MTN traitées par chimioprévention, 96 % des gains sur la santé correspondraient à des situations d’invalidité évitées, et pour les MTN qui nécessitent une gestion innovante et intensifiée de la maladie, 95 % de l’impact serait dû aux décès évités.

La Banque mondiale2 estime à plus de 342 milliards de dollars les gains économiques liés aux dépenses de santé évitées et à la perte de productivité des individus touchés pour la période 2011 à 2030. La fin des MTN représenterait pour les personnes concernées un bénéfice net d’environ 25 dollars pour chaque dollar investi par les bailleurs ; l’élimination pourrait générer globalement un taux annualisé de retour sur investissement de 31 %, ce qui représente un investissement appréciable et rentable pour la CSU et la protection sociale des plus pauvres.

Le coût du programme MTN est bien inférieur à celui de beaucoup d’autres programmes de santé. Dans un article publié récemment dans The Lancet3, les auteurs estiment qu’il faudrait dépenser 274 milliards de dollars

supplémentaires par an jusqu’en 2030 pour progresser vers l’atteinte des cibles de l’ODD n°3. L’OMS chiffre pour sa part le coût des interventions du secteur de la santé pour en finir avec la plupart des MTN à 750 millions de dollars par an jusqu’en 2020 et 300 millions de dollars par an de 2020 à 2030. Pour pérenniser l’élimination de MTN multiples et la CSU, il sera par ailleurs indispensable d’affecter également des moyens supplémentaires aux composantes environnementales, qu’il s’agisse des services d’alimentation en eau potable, d’assainissement et d’hygiène, de la lutte anti- vectorielle ou de la santé publique vétérinaire. Cela étant, l’action visant l’élimination des MTN ne représente qu’une fraction des moyens financiers nécessaires pour atteindre les ODD, tout en offrant un taux de rendement élevé.

La portée inédite des programmes MTN peut constituer une passerelle vers la CSU, avec plus d’un milliard d’individus traités en une seule année, des millions de travailleurs de santé et de bénévoles communautaires formés et des soins dispensés à des populations vivant souvent loin d’un établissement de santé. Éliminer la charge que représentent les MTN pourrait leur donner la chance de ne plus courir le risque de contracter une maladie et d’être libre de mener des vies productives et épanouissantes, et serait bénéfique pour l’économie. Ce programme est réalisable, les investissements nécessaires mobilisables, et mettre fin à ces maladies de la pauvreté est à portée de main.

1. de Vlas SJ, Stolk WA, le Rutte EA, Hontelez JAC, Bakker R, Blok DJ et al. Concerted efforts to control or eliminate neglected tropical diseases: how much health will be gained? PloS Negl Trop Dis. 2016;10:e0004386.2. Holmes KK, Bertozzi S, Bloom BR Jha P. Disease Control Priorities, third edition. Vol 6. Major infectious diseases. Washington DC: World Bank; 2017. 3. Stenberg K, Hanssen O, Tan-Torres Edejer T, Bertram M, Brindley C, Meshreky A et al. Financing transformative health systems towards achievement of the health Sustainable Development Goals: a model for projected resource needs in 67 low-income and middle-income countries. Lancet Global Health. 2017;5:e875–87.

12 | Toucher un milliard de personnes

Mobilisation des ressources domestiques au Burkina FasoLe Burkina Faso illustre bien le poids que peut avoir la mobilisation au niveau national. Pendant dix ans (de 2004 à 2014), le gouvernement burkinabè a consacré 300 à 400 000 dollars par an à la prise en charge des dépenses de son programme MTN. En 2016, le programme a bénéficié d’un prêt de la Banque mondiale pour couvrir les dépenses journalières et les autres dépenses de mobilisation communautaire, de suivi et d’évaluation. Aujourd’hui, avec l’appui de USAID et de UK Aid, le Burkina Faso a atteint un taux de couverture proche de 90 % pour les campagnes d’AMM.

Étude de cas

Principe de la CSU

Description Programme MTN

Équité Tout individu a accès à des soins essentiels de qualité quel que soit le lieu où il habite, son sexe, son appartenance ethnique ou son statut économique ou social.

Les MTN affectent 1,5 milliard de personnes parmi les plus pauvres et les plus marginalisées, qui vivent dans les zones les plus reculées. En 2016, plus d’un milliard ont bénéficié d’un traitement pour au moins une MTN. Les programmes MTN touchent des populations dans des zones les plus difficiles d’accès : tout au bout de la route, de la piste ou de la rivière. Là où vivent des gens, les programmes MTN sont présents.

Outre le fait qu’ils touchent les populations difficiles d’accès, les programmes communautaires assurent le traitement équitable des hommes et des femmes au travers des campagnes d’AMM.

Taux de couverture de la population

L’OMS et la Banque mondiale se sont mis d’accord sur un taux de couverture minimum de 80 % pour l’accès aux services de santé essentiels de qualité d’ici 2030 dans le cadre de la CSU.

Le programme MTN vise un taux de couverture de 80 % de la population, qui est en phase avec celui de la CSU.

En 2016, plus d’un milliard de personnes – un habitant de la planète sur sept – ont été soignées pour des MTN, soit 63 % de la population devant être prise en charge, un chiffre qui se rapproche de la cible de 80 %.

Soins primaires

Les soins primaires sont la pierre angulaire du renforcement des systèmes de santé, l’interface entre les systèmes de santé et les habitants.

Le programme MTN a formé des millions de travailleurs dans tous les domaines de la santé. En 2016, USAID a formé plus d’un million d’agents de santé, notamment des distributeurs de médicaments, des chirurgiens, du personnel infirmier et des responsables des autorités de santé. Ceci a contribué à réaliser en 2016 un nombre record d’opérations du trichiasis, principale cause infectieuse de cécité.

Protection financière

Les pays doivent viser une protection financière complète contre le risque d’appauvrissement et de graves difficultés lié aux dépenses de santé, en contribuant à réduire les sommes qui restent à la charge des patients.

Les dons généreux de l’industrie pharmaceutique et les fonds dépensés par les donateurs des programmes MTN permettent aux populations pauvres d’accéder aux traitements sans risquer de se mettre dans de graves difficultés financières. Dans le cadre de la Déclaration de Londres sur les MTN, les partenaires de l’industrie se sont engagés à faire des dons d’une valeur dépassant 17 milliards de dollars pour les MTN entre 2012 et 2020, et les donateurs à financer les programmes MTN. En 2016, les donateurs ont versé près de 300 millions de dollars qui ont contribué à dispenser plus de 1,8 milliard de traitements issus des dons aux populations les plus pauvres du monde.

Le recrutement des bénévoles communautairesLa première phase a consisté à identifier des bénévoles communautaires pour distribuer les médicaments. Après des années sans soins médicaux adéquats, les habitants étaient désireux de recevoir une formation et de faire partie d’une équipe de bénévoles contribuant à éliminer cette maladie dans leurs villages.

Les bénévoles communautaires ont été formés non seulement à distribuer les médicaments mais aussi à accompagner les habitants qui avaient des questions sur le traitement et à les informer des causes du trachome, de la manière de l’éviter et de la marche à suivre pour se faire soigner.

Une campagne de porte-à-porte pour prévenir le trachome La campagne d’AMM a été faite auprès de chaque foyer du Darfour pour garantir un taux de couverture complet. Le rôle des bénévoles communautaires a été essentiel à sa réussite.

Ce programme au Darfour est exemplaire. Pas seulement à cause de l’énorme quantité de médicaments distribués dans le cadre d’une toute première campagne ou du grand nombre de travailleurs de santé et de bénévoles qui ont été formés. Il est exemplaire aussi parce que beaucoup de mères de famille savent maintenant comment éviter le trachome et accéder au traitement. Tout cela aide le Soudan à se rapprocher de son objectif d’élimination du trachome, et d’amélioration des conditions de vie de ses habitants.

« Je me souviens du Darfour comme l’une des plus belles régions du Soudan. Le Djebel Marra était une destination touristique prisée, où l’on était accueilli chaleureusement. »Adam Elkhair, Sightsavers

Les bénévoles communautaires au cœur de la lutte contre le trachome cécitant au Darfour

Depuis le début du conflit au Darfour, des milliers d’habitants ont été obligés d’abandonner leur ferme, leur maison, leur bétail et leurs biens. Les moyens de subsistance ont disparu, et le mode de vie qui existait depuis des générations a été bouleversé.

À mesure que les populations déplacées traversaient le pays et cheminaient vers les camps mis en place par les organisations humanitaires, il devenait de plus en plus difficile d’apporter un appui aux communautés touchées.

De nombreuses personnes étaient atteintes d’un trachome. Nous soupçonnions que les chiffres étaient élevés, et que la zone était endémique. Mais pour pouvoir nous attaquer au problème, nous devions savoir où vivaient ces personnes affectées.

Du fait de notre capacité à cartographier la prévalence du trachome, nous avons pu intervenir dès que la situation a commencé à s’améliorer sur le plan de la sécurité. Avec un financement du fonds END et dans un contexte plus sûr, Sightsavers a pu démarrer la première campagne d’AMM de la région, dans les territoires du Centre, de l’Ouest et du Nord du Darfour.

90% des agents de santé communautaires bénévoles sont des femmes

« Nous avons appris l’importance de se laver le visage, de préserver un environnement hygiénique, et d’autres gestes d’hygiène utiles. »Asha Ahmed, habitante du village d’Abu Zereiga

de personnes ont reçu un traitement de prévention du trachome

2 millions

Simon Bush et Adam Elkhair

Toucher un milliard de personnes | 13

Principe de la CSU

Description Programme MTN

Équité Tout individu a accès à des soins essentiels de qualité quel que soit le lieu où il habite, son sexe, son appartenance ethnique ou son statut économique ou social.

Les MTN affectent 1,5 milliard de personnes parmi les plus pauvres et les plus marginalisées, qui vivent dans les zones les plus reculées. En 2016, plus d’un milliard ont bénéficié d’un traitement pour au moins une MTN. Les programmes MTN touchent des populations dans des zones les plus difficiles d’accès : tout au bout de la route, de la piste ou de la rivière. Là où vivent des gens, les programmes MTN sont présents.

Outre le fait qu’ils touchent les populations difficiles d’accès, les programmes communautaires assurent le traitement équitable des hommes et des femmes au travers des campagnes d’AMM.

Taux de couverture de la population

L’OMS et la Banque mondiale se sont mis d’accord sur un taux de couverture minimum de 80 % pour l’accès aux services de santé essentiels de qualité d’ici 2030 dans le cadre de la CSU.

Le programme MTN vise un taux de couverture de 80 % de la population, qui est en phase avec celui de la CSU.

En 2016, plus d’un milliard de personnes – un habitant de la planète sur sept – ont été soignées pour des MTN, soit 63 % de la population devant être prise en charge, un chiffre qui se rapproche de la cible de 80 %.

Soins primaires

Les soins primaires sont la pierre angulaire du renforcement des systèmes de santé, l’interface entre les systèmes de santé et les habitants.

Le programme MTN a formé des millions de travailleurs dans tous les domaines de la santé. En 2016, USAID a formé plus d’un million d’agents de santé, notamment des distributeurs de médicaments, des chirurgiens, du personnel infirmier et des responsables des autorités de santé. Ceci a contribué à réaliser en 2016 un nombre record d’opérations du trichiasis, principale cause infectieuse de cécité.

Protection financière

Les pays doivent viser une protection financière complète contre le risque d’appauvrissement et de graves difficultés lié aux dépenses de santé, en contribuant à réduire les sommes qui restent à la charge des patients.

Les dons généreux de l’industrie pharmaceutique et les fonds dépensés par les donateurs des programmes MTN permettent aux populations pauvres d’accéder aux traitements sans risquer de se mettre dans de graves difficultés financières. Dans le cadre de la Déclaration de Londres sur les MTN, les partenaires de l’industrie se sont engagés à faire des dons d’une valeur dépassant 17 milliards de dollars pour les MTN entre 2012 et 2020, et les donateurs à financer les programmes MTN. En 2016, les donateurs ont versé près de 300 millions de dollars qui ont contribué à dispenser plus de 1,8 milliard de traitements issus des dons aux populations les plus pauvres du monde.

Étude de cas

Les progrès accomplis jusqu’à présent n’auraient pas été possibles sans le partenariat complexe qui nourrit l’action internationale menée pour éliminer les MTN. Ce partenariat se caractérise notamment par la coordination des multiples acteurs que sont les organisations non gouvernementales, l’industrie pharmaceutique, les donateurs, le monde universitaire, les gouvernements des pays d’endémie, et tout particulièrement les travailleurs de santé de terrain qui veillent à ce que les traitements issus des dons parviennent aux personnes qui en ont le plus besoin.

14 | Toucher un milliard de personnes

Un partenariat public-privé à nul autre pareil

Le partenariat qui alimente l’action internationale pour éliminer les MTN

Toucher un milliard de personnes | 15

16 | Toucher un milliard de personnes

Le 5e anniversaire de la Déclaration de Londres en 2017 est l’opportunité de faire le point sur le résultat des efforts menés pour contrôler et éliminer ces maladies, sur ce qui a donné de bons ou de moins bons résultats, et sur ce qui doit encore être fait pour concrétiser la vision d’un monde libéré des MTN.

Les progrès depuis 2012L’industrie pharmaceutique a progressé de manière substantielle au cours des cinq dernières années s’agissant d’honorer les engagements pris dans la Déclaration de Londres. Rien que pour l’année 2016, 1,8 milliard de traitements pour les MTN ont fait l’objet d’un don, contre 970 millions en 2011. Ainsi, en 2016, plus d’un milliard de personnes ont bénéficié d’un traitement pour au moins une MTN. Par ailleurs, des avancées au niveau des outils, concernant notamment la cartographie des maladies, ont accéléré les progrès dans la lutte contre les MTN en améliorant le ciblage de la distribution des médicaments et en rendant les programmes plus efficaces. L’OMS a ainsi confirmé que cinq pays avaient éliminé le trachome en tant qu’enjeu de santé publique : le Cambodge, le Laos, le Mexique (2017), le Maroc (2016) et le Sultanat d’Oman

de traitements ont fait l’objet d’un don de la part de l’industrie pharmaceutique en 2016

1,8milliard

Nous sommes entrés dans le livre Guinness des records pour le plus grand don de médicaments jamais effectué sur une période de 24 heures.

(2012). En 2017, quatre pays de plus ont éliminé la FL en tant que problème de santé publique, les îles Marshall, la Thaïlande, le Togo et les îles Tonga, qui viennent s’ajouter au Cambodge, aux îles Cook, aux Maldives, aux îles Niue, au Sri Lanka et au Vanuatu pour porter le total à dix pays. L’onchocercose a été éliminée sur presque tout le continent américain, la Colombie (2013), l’Équateur (2014), le Guatemala (2016) et le Mexique (2015) ayant récemment été certifiés exempts de cette maladie.

Pour marquer le 5e anniversaire de la Déclaration de Londres, tous les signataires historiques se sont réunis au printemps pour réaffirmer leur engagement à jouer le rôle qui leur revient dans la lutte contre les MTN, en encourageant les autres à faire de même.

Industriels

Il y a cinq ans, l’industrie pharmaceutique s’est associée aux acteurs mondiaux de la santé, s’engageant à soutenir l’objectif ambitieux d’éliminer ou de contrôler 10 maladies tropicales négligées d’ici 2020. Cet engagement, entériné dans la Déclaration de Londres, s’est traduit par des interventions et des progrès inégalés dans la lutte contre les MTN.

Un engagement record de la part de l’industrie pharmaceutique

Les partenariats : un outil puissantLes progrès obtenus n’auraient pas été possibles sans les partenariats public-privé complexes qui alimentent l’action menée à l’échelle mondiale pour éliminer les MTN. Ces partenariats incluent notamment la coordination avec les organisations non gouvernementales, les gouvernements des pays où ces maladies sont endémiques et, élément

crucial, les travailleurs de santé de terrain qui aident à ce que les traitements issus des dons parviennent aux personnes qui en ont le plus besoin.

Ce partenariat mondial sans précédent est désormais inscrit au livre Guinness des records pour le plus grand don de médicaments jamais effectué en 24 heures.

Industriels

Réaffirmer notre engagementLes signataires historiques de la Déclaration de Londres restent plus résolus que jamais dans leur engagement d’éliminer les MTN et de contribuer à l’atteinte de l’Objectif de développement durable n°3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge. À l’occasion du 5e anniversaire de la Déclaration de Londres, nous promettons de :

Réaffirmer notre engagement à mettre fin aux MTN• Nous réitérons nos engagements respectifs pris dans

la Déclaration de Londres sur les MTN, dont ceux qui portent sur les dons de médicaments et l’amélioration des diagnostics.

• Nous prenons l’engagement d’explorer des méthodes nouvelles et innovantes pour accélérer les progrès dans la lutte contre les MTN, en veillant à ce que nos activités soient continues et durables, aient un impact réel, et bénéficient d’une appropriation croissante et soient pilotées par les pays qui sont en première ligne dans la lutte contre les MTN.

Collaborer pour élaborer et mettre en œuvre des interventions permettant de sauver des vies• Nous allons accélérer la recherche-développement,

y compris par le biais de mécanismes public-privé innovants, afin d’identifier les nouveaux médicaments, vaccins et diagnostics nécessaires pour garantir le contrôle et l’élimination pérenne des MTN.

• En étroite collaboration avec les gouvernements des pays d’endémie, nous jouerons notre rôle afin de renforcer la chaîne d’approvisionnement, du premier au dernier maillon. Nous encourageons la communauté mondiale des acteurs du développement à travailler avec les gouvernements des pays d’endémie de sorte que des moyens adéquats soient affectés pour utiliser pleinement les dons de l’industrie pharmaceutique.

Plaider pour la prise de conscience des enjeux, pour la mobilisation des ressources nécessaires et pour l’amélioration des systèmes de santé• Nous nous emploierons à sensibiliser aux ressources

nécessaires pour éliminer les deux premiers facteurs de risque des MTN : la pauvreté et l’exposition aux maladies. Pour éliminer les MTN, il est indispensable de garantir l’accès à l’eau potable et à un assainissement de base, d’améliorer les conditions de vie, de lutter contre les vecteurs des maladies, d’assurer l’accès à la santé et à l’éducation, et de renforcer les systèmes de santé dans les zones endémiques.

Une avancée majeure vers l’élimination : Merck & Co annonce l’élargissement de son programme de don pour contribuer à un nouveau traitement Un nouveau traitement basé sur la co-administration d’ivermectine, de diéthylcarbamazine (DEC) et d’albendazole – IDA – a montré des effets supérieurs aux approches faisant appel à deux médicaments. Ces résultats ont été si convaincants qu’un groupe d’experts s’est réuni pour mettre au point un nouveau dispositif permettant d’en évaluer rapidement la sécurité pour les programmes d’AMM liés à la FL. Avec plus de 10 000 personnes ayant maintenant reçu ce traitement dans quatre pays, sa sécurité a été confirmée.

Après un examen approfondi, l’OMS recommande désormais l’association IDA pour accélérer l’élimination de la FL. En conséquence, Merck &Co (MSD) a annoncé qu’il élargissait son programme de don de Mectizan® pour toucher 100 millions de personnes de plus chaque année jusqu’en 2025. L’association IDA doit être ciblée pour parvenir à l’élimination grâce à un taux élevé de couverture et d’observance, en renforçant le suivi et l’évaluation

pour démontrer l’impact. Les pays éligibles aux dons (qui utilisent actuellement la DEC et l’albendazole) pourraient réduire le nombre de campagnes d’AMM et atteindre plus rapidement l’objectif d’élimination, en protégeant ainsi la population et en permettant par ailleurs de réaffecter des ressources financières et humaines pour cibler d’autres problèmes de santé et de développement.

« La FL fait partie de la liste des maladies à éliminer inscrites dans la feuille de route de l’Organisation mondiale de la santé relative aux maladies tropicales négligées », a rappelé Kenneth C. Frazier, PDG de Merck & co. « Compte tenu des éléments mis en avant dans les nouvelles directives de l’OMS, nous avons décidé l’élargir le programme de don de Mectizan® pour améliorer l’état de santé et redonner espoir à des millions de personnes, dans le cadre des efforts menés pour que la FL ne soit plus une menace. »

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Donateurs

Des partenariats et des donateurs nouveaux et diversifiés à l’appui des programmes MTN

Être donateur, c’est avoir l’opportunité de faire partie d’un partenariat mondial pour éliminer les MTN en tant qu’obstacles à la prospérité. Selon une estimation, l’atteinte des objectifs de l’OMS à l’horizon 2020 permettrait de préserver 52 milliards de dollars liés à la productivité en Afrique sub-saharienne au cours des dix prochaines années.

En signant la Déclaration de Londres en 2012, les gouvernements pourvoyeurs d’aide bilatérale, les fondations philanthropiques, les ONG et l’industrie pharmaceutique se sont engagés à contrôler, éliminer ou éradiquer dix maladies tropicales négligées d’ici 2020. Si certains finançaient déjà les programmes MTN depuis de nombreuses années, la Déclaration de Londres leur a donné un nouvel élan et la volonté d’accélérer les progrès. Au cours des cinq dernières années, les résultats probants résultant des fonds investis dans les programmes nationaux ont eu un effet catalyseur et convaincu de nouveaux donateurs divers de rejoindre la lutte contre les MTN. En 2012, 22 pays d’endémie ont bénéficié de fonds internationaux1. En 2016, ce chiffre avait doublé, avec 45 pays d’endémie bénéficiant de l’appui des donateurs qui se traduit en stratégies et en progrès pour vaincre les MTN.

Les pays donateurs dont le Royaume-Uni via UK Aid, les États-Unis (USAID) et les fondations privées dont celle de Bill & Melinda Gates ont été en première ligne des efforts menés pour contrôler et éliminer les MTN, en allouant année après année des financements importants. Ce sont près de 300 millions de dollars par an qui ont été consacrés aux coûts de mise en œuvre des programmes, ce qui a permis de dispenser plus de 1,8 milliard de traitements en 2016. USAID a par exemple consacré 100 millions de dollars par an ces quatre dernières années aux programmes nationaux en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Les fonds consacrés par USAID à la lutte contre les MTN pendant dix années ont contribué à toucher 935 millions de personnes, représentant deux milliards de traitement contre les MTN.

Pour faciliter les liens avec les nouveaux donateurs, le Fonds END a été établi en 2012 en tant que plateforme permettant de favoriser l’engagement des donateurs privés dans la lutte contre les MTN. Depuis sa création jusqu’à fin 2017, ce fonds a permis de lever 100 millions de dollars.

Parmi les partenaires qui ont uni leurs efforts pour lutter contre les MTN dans le cadre du Fonds END figurent la Fondation Campbell, le Trust Leona M. et Harry B. Helmsley, le Fonds Shefa, Al-Ansari Exchange et la Fondation ELMA.

Un nombre croissant de particuliers, de fondations et d’entreprises investissent dans la lutte contre les MTN, rejoignant des organisations déjà engagées dans ce combat dont la Fondation du Fonds d’investissement pour l’enfance, la Fondation Conrad N. Hilton, la Fondation Carlos Slim,

Le nombre de nouveaux donateurs qui ont rejoint l’effort de soutien aux programmes MTN est encourageant. Il montre que des résultats probants sont une formidable motivation pour ceux qui investissent dans les programmes. Mais d’autres partenaires financiers sont nécessaires alors que des centaines de millions de personnes ont encore besoin de traitement.

de dollars par an ont été accordés par USAID aux pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes ces quatre dernières années

100millions

1. provenant de la Fondation du Fonds d’investissement pour l’enfance, de la Fondation Conrad Hilton, du Fonds END, du Queen Elizabeth Diamond Jubilee Trust, de UK aid Direct et de USAID.

de dollars ont été promis en avril par les donateurs, au cours des 5 à 7 années à venir, pour mettre fin aux MTN

812millions

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Donateurs

le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, le Queen Elizabeth Diamond Jubilee Trust et la Fondation Mundo Sano.

Investir dans la lutte contre les MTN est rentable. Le programme MTN est le plus grand partenariat public- privé de USAID, qui permet de mobiliser des dons de médicaments d’une valeur de 26 dollars pour chaque dollar public investi. Il collabore avec les programmes nationaux pour prévoir la demande et distribuer les médicaments issus des dons aux populations qui en ont besoin.

En avril 2017, lors de la réunion mondiale des partenaires MTN, les fondations philanthropiques, les donateurs, les gouvernements, les représentants de l’industrie pharmaceutique et d’autres se sont engagés à affecter 812 millions de dollars à la lutte contre les MTN au cours des cinq à sept prochaines années. En tête de cette nouvelle série d’engagements, UK Aid a annoncé une enveloppe de 350 millions de livres sterling sur cinq ans (soit 450 millions de dollars au moment où l’annonce a été faite1) pour soutenir les efforts de contrôle et d’élimination des MTN dans le monde. Le gouvernement belge, nouveau partenaire dans la lutte contre les MTN, s’est engagé à verser 27 millions de dollars pour l’élimination de la maladie du sommeil en République démocratique du Congo. Pour accompagner cette démarche, l’entreprise Vestergaard a promis de faire don de 20 % de ses micro-

pièges à insectes traités aux insecticides qui servent à capturer les mouches tsé-tsé responsables de la maladie du sommeil, l’objectif étant de passer à 100 % au cours des trois prochaines années à mesure que le stade d’élimination approche.

Pour soutenir l’innovation dans le but de renforcer l’impact des interventions, la Fondation Bill & Melinda Gates entend verser 335 millions de dollars au cours des quatre prochaines années, qui contribueront au développement de médicaments et d’outils de diagnostic et à leur utilisation, à la lutte anti-vectorielle et aux recherches opérationnelles pour optimiser la mise en œuvre du programme MTN, dont 42 millions de dollars pour soutenir le programme d’éradication de la maladie du ver de Guinée.

Alors que la lutte contre les MTN se poursuit, le partenariat mondial doit célébrer les succès obtenus au niveau national et régional, tout en renforçant la dynamique pour concrétiser la réussite à l’échelle planétaire. Une mobilisation accrue

de dollars seront affectés par UK Aid au contrôle des MTN durant les cinq prochaines années

450millions

Chaque dollar dépensé par USAID pour les MTN engendre un don de médicaments d’une valeur de 26 dollars

1. Sur la base d’un taux de change de 1,25 dollar pour une livre sterling au 18 avril 2017 (taux HMRC)

Donateurs

En novembre 2017, Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abu Dhabi et ministre de la Défense des Émirats arabes unis s’est joint aux partenaires mondiaux de la santé pour lancer un fonds innovant doté de 100 millions de dollars pour soutenir l’élimination de deux MTN, l’onchocercose et la FL dans les pays d’Afrique et du Moyen-Orient où ces deux maladies sont des priorités. Cet investissement prolonge l’engagement pris par les Émirats d’éliminer ces maladies, qui date de leur implication de la première heure pour lutter contre la maladie du ver de Guinée dans les années 90.

L’appui des Émirats arabes unis repose sur un engagement de longue date du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (Fonds koweïtien) qui finance la lutte contre l’onchocercose depuis les années 70. En octobre 2017, le Fonds koweïtien a accordé un don supplémentaire de 4 millions de dollars au programme ESPEN (Expanded

Les pays du Golfe intensifient la lutte contre les MTN

Special Project for the Elimination of NTDs), le projet spécial d’élimination des MTN du bureau africain de l’OMS.

Les résultats obtenus au niveau régional dans la lutte contre les MTN sont également dus au soutien de fondations philanthropiques. Les donateurs du Moyen-Orient, dont la Fondation Legatum, Dubai Cares, Shefa Fund et Al-Ansari Exchange, ont contribué à hauteur de 24 millions de dollars, via le Fonds END, à divers projets MTN partout dans le monde, notamment des campagnes d’AMM pour une gestion intégrée des MTN, des opérations de déparasitage et des interventions portant sur l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène dans les écoles ou encore la formation d’agents de santé communautaires.

La communité MTN tient à exprimer sa reconnaissance à tous ceux qui, au Moyen-Orient, ont rejoint la lutte contre les MTN, et espère ardemment collaborer avec d’autres pour en finir avec ces maladies de la pauvreté.

Au cours des cinq dernières années, le leadership des donateurs au Moyen-Orient et dans les pays du Golfe n’a cessé de croître.

des ressources domestiques dans les pays qui paient le plus lourd tribut à ces maladies serait par ailleurs très bénéfique aux efforts internationaux. Ce serait non seulement un investissement interne dans la lutte contre les MTN mais aussi un investissement dans la dynamique d’appropriation par les pays, et dans la couverture santé universelle. Ensemble, en s’attaquant aux MTN, les gouvernements des pays concernés et les donateurs bilatéraux et privés pourraient transformer les perspectives socio-économiques des populations et des pays affectés partout dans le monde en améliorant l’état de santé et la productivité des travailleurs actuels et futurs.

20 | Toucher un milliard de personnes

qui a organisé des cours d’alphabétisation pour les femmes Dalit, de la caste des « intouchables ». Le groupe a également fourni des microcrédits à ses membres, alimentés par un système d’épargne mensuelle. Kishori a maintenant gagné le respect de sa communauté, et plus important encore, celui de sa femme.

Le projet RECLAIM mis en œuvre par le Nepal Leprosy Trust avec l’aide des Missions américaines de lutte contre la lèpre a mené une étude sur l’impact qu’a l’appartenance à un groupe sur la pauvreté, qui a confirmé qu’il peut en résulter une meilleure intégration sur le plan social et une vie plus productive.

Une enquête menée auprès de 50 groupes représentant près de 900 personnes a montré que la plupart des membres se sont volontairement impliqués dans des activités de développement communautaire, et que beaucoup avaient significativement amélioré leur situation financière au bout de trois ans.

La lèpre est une maladie qui touche aujourd’hui encore des populations népalaises parmi les plus pauvres. Elle perpétue la pauvreté et le handicap, et stigmatise les personnes qui en sont atteintes. Cette stigmatisation empêche les individus, les femmes en particulier, de participer à la vie sociale de leurs communautés.

Lutter contre la stigmatisation et la pauvreté des personnes touchées par la lèpre au Népal

Pour surmonter cette stigmatisation, le projet RECLAIM a formé des hommes et des femmes pour animer des groupes locaux qui permettent une prise en charge autonome. Les groupes encouragent les personnes atteintes à se faire soigner et apportent un appui à d’autres qui sont affectées par cette maladie souvent mal comprise. Ils évoluent en groupes d’entraide qui proposent des classes d’alphabétisation et des services aux habitants. Leurs membres sont ainsi mieux intégrés socialement, et moins stigmatisés.

Le parcours de Patili Maya, membre du groupe d’entraide de Ranichuri, est particulièrement parlant. Son groupe a réparé la route du village pour faciliter l’accès des enfants à l’école publique locale, cette même route dont on lui interdisait l’accès à cause de son statut de personne malade de la lèpre.

Kishori Yadhav était terrifié quand il a appris qu’il était atteint de la lèpre. Dans son petit village du district de Dhanusha, on croit encore aux mythes qui entourent la maladie, et il craignait d’être chassé de chez lui. Même sa femme avait pris ses distances, en l’accablant de paroles blessantes.

Après son traitement, le centre de prise en charge de la lèpre de Lalgadh l’a informé, ainsi que sa femme, sur la maladie et sur les difficultés que rencontrent les personnes qui en sont atteintes. Il s’est alors inscrit à une formation à la prise en charge autonome et a appliqué ce qu’il avait appris de retour dans son village. Il dirige maintenant un groupe d’entraide

Kishori Yadhav était terrifié quand il a appris qu’il était atteint de la lèpre. Dans son petit village du district de Dhanusha, on croit encore aux mythes qui entourent la maladie, et il craignait d’être chassé de chez lui.

1. Patili Maya et les membres du groupe d’entraide de Ranichuri

2. Kishori Yadhav anime un groupe d’entraide dans le district de Dhanusha

Étude de cas

Toucher un milliard de personnes | 21

Toucher les populations non desservies : le rôle essentiel des ONG pour vaincre les MTN

En tant que partenaires de confiance, les ONG ont apporté un soutien unique, ayant souvent un effet catalyseur, aux programmes nationaux et mondiaux de lutte contre les MTN : en veillant à l’appropriation des programmes au niveau national, en développant la capacité technique, en menant des recherches pour prouver l’efficacité et la capacité de transposition des programmes et, surtout, en contribuant à l’atteinte des ODD en connectant des populations parmi les plus isolées de la planète aux systèmes de santé officiels.

Le réseau NNN (NTD NGO Network) des ONG engagées dans la lutte contre les MTN, qui réunit près de 80 organisations, est partenaire des programmes nationaux dans 100 pays où les MTN sont endémiques et gère des fonds de plus de 500 millions de dollars, avec pour objectif un monde libéré des MTN. Il constitue un forum mondial pour les ONG qui contribuent au contrôle, à l’élimination

et à la gestion de ces maladies conformément à la feuille de route de lutte contre les MTN décidée par les membres de l’OMS.

Le réseau des ONG engagées dans la lutte contre les MTN, qui réunit près de 80 organisations, est partenaire des programmes nationaux dans 100 pays où les MTN sont endémiques et investit plus de 500 millions de dollars de subventions et de dons privés dans la lutte contre les MTN.

Les ONG occupent une position unique s’agissant de toucher les populations qui ont le moins accès aux soins. Elles ont à ce titre un rôle essentiel à jouer aux côtés des autorités pour parvenir à la couverture santé universelle.

ONG

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B Le changement des comportements est essentiel pour réduire le risque d’exposition aux MTN et pour encourager le recours aux soins. Il inclut l’évolution des attitudes et des comportements au niveau institutionnel et individuel, pour améliorer l’inclusion, l’accès aux services et la collaboration entre les partenaires MTN des différents secteurs.

E Le cadre BEST intègre les mesures environnementales de contrôle des maladies aux interventions MTN pour faciliter la collaboration avec les intervenants des programmes portant sur l’EAH, la santé publique vétérinaire et la lutte anti- vectorielle.

S L’inclusion sociale et l’équité ne peuvent être garanties qu’à condition de lever les obstacles. Les services relatifs entre autres à la santé et à l’EAH doivent être inclusifs et accessibles, et les populations doivent être mises en capacité de participer et de prendre les décisions qui concernent leur santé.

T Parvenir à la couverture santé universelle est indispensable pour garantir la continuité de la prise en charge des MTN au travers de soins essentiels sûrs, efficaces, de bonne qualité et abordables. Cette approche inclut la chimioprévention, les interventions chirurgicales, la gestion des maladies, les soins par les patients eux-mêmes et l’accès aux services de réadaptation.

Le cadre BEST : une nouvelle plateforme d’action et d’engagementLa dynamique des ODD a amené une évolution plus profonde de la manière dont le secteur MTN analyse les enjeux, en parle et agit concrètement. Le cadre BEST initié en 2016 par le NNN pour guider son action et son engagement entend contribuer à la concrétisation des ODD dont le but est de toucher les populations les plus difficiles d’accès et de ne laisser personne de côté.

Élaboré à l’issue d’une large consultation, le cadre BEST est une plateforme qui favorise la redevabilité de la communauté MTN et l’action trans-sectorielle par rapport à quatre aspects – les comportements, l’environnement, l’équité et les traitements et les soins – pour stimuler les progrès vers l’atteinte des cibles MTN nationales et mondiales.

Le cadre BEST reconnaît que l’action menée pour lutter contre les MTN doit se replacer dans le contexte plus large des composantes environnementales, sociales et économiques du développement durable. Il réunit les actions requises par les différents secteurs pour atteindre les objectifs de contrôle et d’élimination des MTN. Il définit l’engagement de la communauté MTN à forger de nouveaux partenariats et à collaborer au niveau intersectoriel pour maximiser l’impact de l’extension inédite des programmes de dons de médicaments, pour renforcer les systèmes et

les services à destination des populations les plus difficiles à atteindre et pour concrétiser l’impact à long terme des investissements dans la couverture thérapeutique.

Au sein du cadre BEST, les membres du réseau prévoient de créer de nouveaux groupes de travail pour étoffer les collaborations existantes en lien avec l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène (EAH) et la prise en charge du handicap ; ils mettront l’accent sur la gestion intégrée de la lutte antivectorielle et sur les MTN qui provoquent des manifestations cutanées.

Beaucoup de pays d’endémie ont révisé leurs plans nationaux de développement pour qu’ils soient alignés sur les ODD. Du fait de leurs liens clairement établis avec l’action menée pour mettre fin à la marginalisation et au sous-développement, les avancées observées dans le contrôle des MTN ont été reconnues comme de possibles indicateurs permettant d’évaluer les progrès en matière d’équité, de CSU et autres, comme l’EAH. Elles représentent des opportunités de se mobiliser et de plaider pour une amélioration des cadres qui entourent les politiques visant à lutter contre les MTN, et pour l’augmentation des investissements domestiques et internationaux. Le cadre BEST est une plateforme de mobilisation et qui inscrit fermement l’élimination des MTN dans le développement national et dans les avancées vers la CSU.

ONG

24 | Toucher un milliard de personnes

De l’innovation à la mise en œuvre : Les réussites en matière de recherche depuis la Déclaration de Londres

Ces innovations rapprochent chaque jour davantage les pays concernés de l’objectif d’élimination des MTN.

Les programmes MTN sont hébergés au sein des ministères de la Santé ; maximiser leurs ressources représente donc un gain pour les pays concernés. Une innovation en particulier, la cartographie de confirmation de la filariose lymphatique (FL), a déjà fait faire des économies aux programmes en donnant une image plus précise des zones de prévalence de la maladie que ne le faisaient les méthodes précédentes, dont les résultats étaient incertains. La carte de confirmation peut éviter des campagnes d’AMM inutiles. On estime par exemple que les programmes ont économisé 9 millions de dollars en Éthiopie et en Tanzanie, en établissant que 52 districts n’en avaient pas besoin.

Les avancées et les innovations au niveau de la recherche donnent de nouvelles armes aux programmes nationaux pour lutter contre les MTN, leur permettant ainsi de traiter un plus grand nombre de personnes, plus rapidement. Depuis la signature de la Déclaration de Londres en 2012, la collaboration internationale s’est traduite par des avancées au niveau de l’administration mais aussi du suivi des traitements, et a permis de rationaliser les programmes qui peuvent désormais détecter plusieurs maladies en même temps.

Les recherches ont aussi contribué à résoudre des difficultés liées aux campagnes d’AMM. Les agents des programmes doivent savoir qui a bénéficié d’un traitement pour une MTN, ou si une campagne a touché un nombre suffisant de personnes. Si le taux de couverture thérapeutique n’est pas assez élevé, il pourrait être nécessaire de mener une nouvelle campagne d’AMM. L’outil de contrôle du taux de couverture a été conçu pour aider les responsables des programmes à évaluer le taux de couverture des campagnes d’AMM pendant leur mise en œuvre. On a ainsi pu identifier des zones non prises en charge en Éthiopie et au Nigéria, et améliorer en conséquence le taux de couverture des programmes.

Les programmes MTN ne fonctionnent pas en vase clos, et arrêter les traitements pour une maladie donnée peut avoir des conséquences sur une autre. C’est par exemple le cas pour les géohelminthiases (GH), qui répondent aux traitements utilisés contre la FL. Ainsi, à mesure que les programmes FL vont se réduire, le nombre d’infections liées aux GT risque de croître à nouveau. En 2015, l’OMS a publié des directives pour aider le personnel des programmes à comprendre en quoi le traitement de la FL affecte celui des GH. En suivant ces directives, il peut ainsi déterminer si l’on doit poursuivre ou non les campagnes d’AMM pour contrôler les parasitoses intestinales. Cette approche intégrée a été étendue au paludisme, à la FL et aux GH en Haïti1.

Ces innovations, et d’autres, aident à surmonter les principaux obstacles que rencontrent les programmes MTN pour atteindre les objectifs d’élimination des maladies. Chaque outil a été influencé par les programmes qui l’utilisent, et validé par l’OMS. Leur réussite montre que l’innovation est un outil puissant dans la lutte contre les MTN.

Recherche

1. Knipes AK, Lemoine JF, Monestime F, Fayette CR, Direny AN, Desir L et al. Partnering for impact: integrated transmission assessment surveys for lymphatic filariasis, soil transmitted helminths and malaria in Haiti. PLoS Negl Trop Dis. 2017;11: e0005387.

Progrès, maladie par maladie

Toucher un milliard de personnes | 25

26 | Toucher un milliard de personnes

Filariose lymphatique (FL)Transmise par la piqûre d’un moustique, la FL est une maladie due à des vers parasites qui s’attaquent au système lymphatique humain.

Les programmes FL ont globalement eu un impact significatif. À compter de 2016, 20 pays et 499 millions de personnes n’avaient plus besoin de prise en charge dans le cadre de programmes d’AMM, et dix pays ont désormais éliminé la FL en tant que problème de santé publique. Sur l’ensemble des unités d’évaluation ayant fait l’objet d’une enquête, 92 % ont atteint le seuil requis et n’ont plus besoin de traitement.

couverture efficace par AMM dans un plus grand nombre de districts, et pour fournir un ensemble de soins de base aux personnes atteintes de maladies chroniques. Pour améliorer le ciblage des interventions, plusieurs pays doivent réaliser une nouvelle cartographie afin de confirmer la nécessité d’une AMM. Il est regrettable qu’en 2016 aucune zone co-endémique pour la loase, présente dans neuf pays, n’a utilisé le traitement faisant appel à la stratégie alternative recommandée, laissant ainsi passer une opportunité majeure de progresser vers l’élimination de la maladie dans ces milieux. L’année 2017 a été pleine de rebondissements dans le domaine de la FL, mais il reste encore beaucoup à faire et de nouvelles opportunités à saisir.

en élargissant son programme de don pour accompagner cette nouvelle stratégie thérapeutique. Il s’agit là d’une opportunité unique, si elle est rapidement adoptée, d’accélérer les progrès vers l’élimination dans les zones exemptes de loase et d’onchocercose.

Les progrès se sont poursuivis, le traitement et le taux de couverture ayant augmenté pour atteindre 58 % en 2016. Sur les 52 pays qui ont eu besoin d’AMM en 2016, 30 ont touché toutes les zones endémiques, 17 continuent d’étendre les interventions dans les zones endémiques, et seulement 5 n’ont pas encore commencé de campagnes d’AMM.Les traitements doivent être développés dans 22 pays pour parvenir à une

Cible de la feuille de route de l’OMS :Élimination mondiale en tant que problème de santé publique d’ici 2020

499 millions de personnes n’ont plus besoin d’AMM 10 pays

ont désormais éliminé la FL en tant que problème de santé publique

92 %des unités d’évaluation qui ont effectué des enquêtes d’évaluation de la transmission ont atteint le seuil requis pour arrêter les campagnes d’AMM

Une avancée très prometteuse a été l’approche alternative IDA récemment approuvée pour les campagnes d’AMM, qui associe l’ivermectine, la diethylcarbamazine (DEC) et l’albendazole. L’OMS a publié des directives concernant son utilisation. Merck &Co a répondu en temps record,

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour garantir un taux de couverture en AMM efficace, et identifier les programmes qui pourraient ne pas atteindre les objectifs d’élimination. On doit toutefois travailler à améliorer les diagnostics dans la mesure où les résultats du test de diagnostic rapide pour l’anticorps Wb123 ont été décevants et nécessiteront une attention et des investissements renouvelés. À mesure que le nombre de pays qui arrêtent le traitement augmente, d’autres recherches seront nécessaires pour mieux comprendre les protocoles envisageables pour la surveillance post-AMM et post-validation, afin que l’OMS puisse transmettre des recommandations aux programmes nationaux.

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Endémique (AMM en cours)Endémique (sous surveillance)Non-endémique

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Taux d’endémicité de la FL (2016)

Toucher un milliard de personnes | 27

OnchocercoseL’onchocercose (aussi connue en tant que cécité des rivières) est une maladie due à une infection par un ver parasite transmis par des simulies, qui se reproduisent dans les cours d’eau et les rivières à fort courant.

Cible de la feuille de route de l’OMS :Élimination d’ici 2020• Amérique latine d’ici 2015• Certains pays africains d’ici 2020• Yémen d’ici 2015

1. Le taux de couverture est plus faible que les années précédentes, en partie parce que le nombre total de traitements nécessaires a augmenté avec l’ajout de zones hypo-endémiques qui ne faisaient pas l’objet de traitement auparavant.

Le programme de contrôle de l’onchocercose a atteint un bon taux de couverture par le biais du programme APOC africain jusqu’à sa clôture en 2015.Malgré la clôture du programme APOC,

la mesure où il n’existe pas encore de recommandations opérationnelles concernant l’évaluation de l’impact. S’appuyant sur un programme robuste de contrôle, la récente stratégie mondiale met en avant une réorientation de l’axe programmatique du contrôle vers l’élimination. Cette réorientation s’accompagne de nouvelles exigences dont la définition du nombre de zones supplémentaires qui nécessiteront des traitements, et des critères adaptés pour cesser les interventions.

d’élimination, en mettant l’accent sur des stratégies thérapeutiques alternatives et de nouveaux outils là où sont dispensés les traitements. Ceci devra par ailleurs se traduire dans les recommandations, en particulier pour la prise en charge dans les zones de co-endémie avec la loase.

Les détails opérationnels de la stratégie doivent être finalisés de toute urgence, et accompagnés de la mobilisation des ressources nécessaires pour élargir la capacité des programmes et pour démarrer des interventions coordonnées avec celles qui portent sur la FL.

Les évolutions encourageantes depuis le dernier rapport incluent la création de comités nationaux d’experts pour l’élimination en Afrique et le lancement du programme ESPEN (Expanded Special Project for Elimination of NTDs in Africa). L’appui technique aux programmes et le financement nécessaire à la généralisation des traitements à grande échelle font cependant défaut.

198 millionsde personnes avaient besoin d’AMM en 2016 selon les estimations

Le taux de couverture a augmenté pour atteindre

67,1%

le nombre de personnes touchées et le taux de couverture ont augmenté pour atteindre 67,1 % des 198 millions de personnes ayant besoin d’être prises en charge par AMM selon les estimations. Il s’agit là du taux de couverture le plus élevé pour les MTN traitées par chimioprévention. L’impact sur la prévalence de la maladie est difficile à mesurer dans

Si de nombreux districts supplémentaires nécessiteront des campagnes d’AMM dans un nombre significatif de pays, la prévalence y sera théoriquement plus faible, ne nécessitant pas de traitements à long terme. L’approvisionnement en médicaments suit actuellement la demande mais devra augmenter pour satisfaire les objectifs d’élimination. Le programme de recherche devra être réaligné par rapport aux objectifs

Non-endémique Onchocercose éliminéeÉvaluée comme ne nécessitant pas de CP

Endémique(CP en cours)

Endémique (pas de CP en cours ou non communiqué)

Statut d’endémicité (2016) Taux de couverture par chimioprévention1

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Population ayant besoin de traitement couverte par CP

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2011 2012 2013 2015 2016

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Taux de couverture visé

28 | Toucher un milliard de personnes

SchistosomiaseLa schistosomiase (connue aussi sous le nom de bilharziose) est une maladie qui se développe par contact avec de l’eau souillée où vivent des escargots d’eau douce porteurs des parasites responsables de la maladie, qui pénètrent dans la peau et colonisent l’organisme.

Cible de la feuille de route de l’OMS :Contrôle d’ici 2020• Contrôle de la morbidité et

traitement couvrant au moins 75 % des enfants d’âge scolaire d’ici 2020

• Élimination dans l’Est de la Méditerranée, les Caraïbes, l’Indonésie et le bassin du Mékong d’ici 2015

• Élimination régionale dans les régions Amériques et Ouest du Pacifique et certains pays de la région Afrique d’ici 2020

rapport à la cible OMS qui vise un taux de couverture de 75 %. En revanche, le taux de couverture pour l’ensemble de la population, qui comprend également les adultes, n’a été que de 34 % en 2016, en dessous de la cible de la feuille de route de l’OMS. Ceci tient en partie à un volume insuffisant de médicaments issus des dons pour les adultes. Les progrès vers l’élimination restent difficiles à envisager compte tenu des défis qui apparaissent clairement concernant l’arrêt véritable de la transmission.

Au cours de l’année à venir, l’accent sera mis sur la poursuite de l’extension du taux de couverture de la population, et sur l’amélioration du dépistage et des évaluations d’impact.

Des recommandations à l’intention des programmes sont également requises concernant l’atteinte et l’évaluation

chiffrée de l’élimination, ces données étant essentielles pour comprendre la fréquence de traitement, le rôle des adultes dans la transmission et la morbidité, et la localisation des lieux de transmission, le tout pour une utilisation plus efficace des médicaments et l’application des meilleures méthodes d’évaluation de la transmission. De nouvelles recommandations sont disponibles à propos du contrôle vectoriel des escargots d’eau douce, mais de nouveaux outils et de nouvelles approches sont nécessaires.

70,9 millionsd’enfants ont été pris en charge dans le cadre des programmes de lutte contre la schistosomiase

Entre 2015 et 2016, le taux de couverture a augmenté de

27 %Le taux de couverture par chimioprévention a augmenté régulièrement pour la schistosomiase au cours des cinq dernières années. Le résultat le plus marquant est la hausse spectaculaire du taux de couverture des enfants d’âge scolaire grâce à l’extension du programme de don de praziquantel. Il était de 53,7 % en 2016, soit une augmentation de 27 % par rapport à l’année précédente. Ces avancées signifient que cet indicateur essentiel de contrôle des infections et de la maladie progresse également par

Reste encore à traiter la question de l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène et du changement de comportement. Les coûts et bénéfices additionnels qui en découlent, à la fois pour contrôler le nombre de cas et pour éliminer la maladie, doivent être débattus, dans le contexte de l’élargissement de notre programme et de l’utilisation la plus efficace possible des leviers à notre disposition pour atteindre les objectifs.

Taux de couverture par chimioprévention

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Population ayant besoin de traitement couverte par CP

Taux de couverture en CPPopulation ayant besoin de traitement non couverte par CP

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Taux de couverture visé

Non endémique

Chimioprévention requise mais pas de données communiquées

AMM en cours pour les enfants d’âge scolaire

Pas de chimioprévention requise

Statut des campagnes d’AMM pour les enfants d’âge scolaire (2016)

Toucher un milliard de personnes | 29

Géohelminthiases (GH)Les géohelminthiases sont un groupe de vers intestinaux qui se développent dans des sols tièdes et humides, et là où les conditions d’assainissement sont mauvaises. Les parasites responsables des géohelminthiases les plus courantes sont l’ascaris, l’ankylostome et le trichocéphale.

Cible de la feuille de route de l’OMS :Contrôle d’ici 2020• Prise en charge de 75 % des

enfants d’âge scolaire et pré-scolaire ayant besoin de traitement d’ici 2020

Le programme mondial a passé la barre du demi-milliard en 2016, avec 531 millions d’enfants pris en charge dans le cadre de campagnes de déparasitage. Ce chiffre représente 63 % des besoins mondiaux, soit une augmentation par rapport aux 58,5 % de 2015. Sur les 103 pays d’endémie, 77 ont indiqué avoir mené des campagnes de déparasitage chez les enfants d’âge scolaire.

Les nouvelles recommandations de l’OMS publiées en 2017 sont d’étendre le traitement aux femmes en âge de procréer dans les zones endémiques, estimées à 688 millions, dont 20 % reçoivent un traitement dans le cadre des programmes FL selon les estimations. Grâce à un appui robuste aux programmes, les dix pays où la maladie est la plus présente ont commencé des campagnes de déparasitage, une étape majeure pour le programme dans son ensemble. Un appui supplémentaire sera essentiel pour permettre aux pays restants d’initier des programmes de contrôle. La communauté GH soutient l’OMS pour l’élaboration d’outils de suivi-évaluation, en s’aidant des recommandations de l’OMS et en s’appuyant sur les plateformes les plus efficaces pour toucher les femmes en âge de procréer. Si le programme de recherche est relativement solide, avec notamment quelques études sur l’élimination, les outils de diagnostic et la résistance aux

médicaments, on ne dispose pas encore d’un nombre suffisant de nouveaux outils pour accélérer les progrès de manière significative et définir une trajectoire vers l’élimination. Des études sont en cours concernant la prise en charge de la femme enceinte, et des recherches supplémentaires sont essentielles pour pouvoir toucher cette population. Des indicateurs supplémentaires sont également nécessaires. Le compendium de l’OMS à paraître sur les GH précisera les recommandations actuelles pour les programmes à chaque étape du contrôle. Toutes les demandes de médicaments ont été honorées. Des demandes plus importantes sont escomptées pour approvisionner les pays où la charge de morbidité de ces maladies est moins importante, qui n’ont pas encore commencé les campagnes de déparasitage. Un comprimé à mâcher devrait être disponible pour les enfants d’âge pré-scolaire à partir de la fin 2018, qui contribuera à traiter ce segment de la population non pris en charge.

531 millionsd’enfants ont bénéficié de programmes de déparasitage en 2016 dans le monde

77 pays d’endémie ont indiqué avoir mené des campagnes de déparasitage chez les enfants d’âge scolaire

688 millions de femmes vont bénéficier des nouvelles recommandations de l’OMS concernant l’extension des traitements aux femmes en âge de procréer

Le taux de couverture des enfants d’âge pré-scolaire indiqué (51 %) est inférieur à celui des enfants d’âge scolaire (69 %), en partie à cause de l’insuffisance des dons de médicaments pour ce groupe. Cet écart devrait être résorbé fin 2018.

Taux de couverture par chimioprévention pour les enfants d’âge scolaire et pré-scolaire

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Population ayant besoin de traitement couverte par CP

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Taux de couverture visé

Pas de chimioprévention requise Absence de données

AMM en cours pour les enfants d’âge scolaire

Statut des campagnes d’AMM pour les GH chez les enfants d’âge scolaire (2016)

30 | Toucher un milliard de personnes

TrachomeLe trachome est une maladie due à une infection bactérienne contagieuse de l’œil, qui se propage souvent par contact avec des mains ou du linge contaminé, ou par des mouches qui entrent en contact avec les yeux ou le nez.

Depuis 2014, le taux de couverture par antibiothérapie a augmenté de

80 %

Le programme mondial de lutte contre le trachome a connu une croissance rapide entre 2015 et 2016. Dans le contexte de la stratégie CHANCE (chirurgie du trichiasis, antibiothérapie, nettoyage du visage et amélioration de l’environnement), 85 millions de personnes ont reçu un traitement

de l’élimination. Malgré cette croissance rapide, le programme doit encore progresser de manière significative, à la fois pour toucher les zones qui n’ont pas encore accès à la prise en charge et pour parvenir à l’élimination dans les zones les plus sévèrement affectées. Les progrès considérables obtenus en 2015 et 2016 sont dus à une solide collaboration entre les partenaires du programme mondial. Les efforts communs se sont traduits notamment par la finalisation du projet de cartographie mondiale du trachome, l’extension rapide des interventions liées à la stratégie CHANCE, la préparation de recommandations et d’un plan d’action pour l’élimination, et par la coordination stratégique de l’action des donateurs en Afrique. Cela étant, des ressources sont nécessaires de toute urgence pour élargir la stratégie CHANCE aux nombreuses zones non prises en charge, pour évaluer la prévalence de la maladie et pour entreprendre des recherches opérationnelles.

de la surveillance post-validation et des progrès dans les zones de forte prévalence font partie des sujets importants à traiter. Des moyens supplémentaires seront essentiels pour faire progresser le programme de recherche. Grâce à un engagement affirmé de Pfizer et à une étroite collaboration avec les partenaires, les problèmes d’approvisionnement des médicaments évoqués par le passé ont été résolus, et le programme de dons d’antibiotiques a été élargi pour répondre aux besoins opérationnels supplémentaires. Fin 2015, le programme de don a passé le seuil de la 500 millionième dose. Fin 2016, les expéditions annuelles représentaient quasiment le double des moyennes annuelles précédentes.

85 millionsde personnes ont été traitées par antibiothérapie en vue d’éliminer le trachome durant l’année 2016

Fin 2015, le programme de dons de doses a atteint le seuil de

500 millions

antibiotique. Ce chiffre représente 45 % de la population qui a besoin de traitement et une augmentation de 80 % du taux de couverture qui était de 25 % en 2014. Le nombre de patients pris en charge pour un trichiasis (quand les cils se recourbent vers l’intérieur de l’œil) a presque doublé entre 2014 et 2016, et cinq pays ont atteint le stade

Cible de la feuille de route de l’OMS :Élimination en tant que problème de santé publique dans le monde d’ici 2020

Le réseau de l’OMS nouvellement établi qui regroupe les centres de collaboration de la lutte contre le trachome coordonne un solide programme de recherche. La question

Taux de couverture par chimioprévention

350

300

250

200

150

50

100

0

100 %

71 %

86 %

57 %

43 %

29 %

14 %

0 %2014

Population ayant besoin de traitement couverte par CP

Taux de couverture en CPPopulation ayant besoin de traitement non couverte par CP

2011 2012 2013 2015 2016N

bre

de p

erso

nnes

(en

mill

ions

)

Taux

de

couv

ertu

re

Taux de couverture visé

Élimination de la maladie confirmée

Non-endémique

Pas de données 80 % ou davantage

Moins de 50 %

50 à 79 %

Pas de mise en œuvre

Déclare avoir éliminé la maladie

Trachome : Taux de couverture par pays (2016)1

1. Population traitée aux antibiotiques pour le trachome par rapport à la population totale des zones endémiques connues justifiant le traitement aux antibiotiques, la sensibilisation au nettoyage du visage et l’amélioration de l’environnement pour éliminer le trachome en tant que problème de santé publique.

Toucher un milliard de personnes | 31

Maladie de Chagas La maladie de Chagas (ou trypanosomiase américaine) est une maladie infectieuse parasitaire souvent provoquée par contact avec les déjections des punaises infectées (les réduves) qui infestent les logements. La maladie peut également être transmise par la consommation d’aliments contaminés par ces insectes piqueurs-suceurs, lors d’une transfusion sanguine ou d’une greffe d’organe, ou de la mère à l’enfant durant l’accouchement.

Cible de la feuille de route de l’OMS :Contrôle d’ici 2020• D’ici 2015, interruption de la

transmission par transfusion sanguine sur le continent américain, en Europe et dans l’Ouest du Pacifique

• D’ici 2020, interruption de la transmission intradomiciliaire par les vecteurs en Amérique latine

triatomes d’ici 2020 sont en bonne voie, 9 pays sur 21 ayant stoppé la transmission et 8 autres ayant partiellement stoppé la transmission en 2015. Trois zones présentent des difficultés particulières pour atteindre les cibles fixées en matière de lutte antivectorielle : le bassin amazonien et la région de Grand Chaco en Amérique du Sud, et la frontière entre le Guatemala et El Salvador. Les interventions sont difficiles à mener sur le plan logistique, et coûteuses, nécessitant un appui supplémentaire. Le diagnostic et le traitement personnalisés font partie intégrante du programme mondial. Le soutien a augmenté mais reste très inférieur à ce qui est nécessaire. Il a été indiqué qu’au niveau mondial moins de 1 % des patients peuvent accéder au traitement. Les récents engagements pris par les pays d’endémie de généraliser le diagnostic et le traitement à plus grande échelle sont prometteurs mais nécessiteront des moyens. Les ONG ont développé leur appui à cet égard, en doublant quasiment le nombre de patients diagnostiqués et traités entre 2015 et 2016, tout en élargissant leur appui à 10 pays. La coordination avec l’OMS et le bureau régional de l’OMS pour les Amériques a

pris de l’ampleur et devrait se poursuivre. Des demandes ont été faites au niveau mondial pour un approvisionnement en nifurtimox, et le benznidazole est désormais autorisé pour le traitement aux États-Unis. On s’attend donc à une hausse du nombre de cas détectés et traités aux États-Unis. L’engagement de Mundo Sano et d’Elea de faire don de traitements pour la prise en charge des cas congénitaux de maladie de Chagas (en accord avec le bureau régional de l’OMS pour les Amériques) et pour les moins de 18 ans dans les pays hors du continent américain (en accord avec l’OMS) représente une avancée significative. En matière de recherche, les besoins urgents du programme mondial de lutte contre la maladie de Chagas qui restent à combler incluent le suivi et les recherches sur la résistance aux insecticides, de nouveaux outils de diagnostic plus adaptés au programme, tels que des tests rapides pour les zones inaccessibles, de meilleurs outils de diagnostic pour les nouveau-nés, un meilleur accès au diagnostic et au traitement, et des traitements alternatifs pour les patients atteints de la maladie à long terme ou souffrant d’autres conditions qui ne peuvent pas être traitées avec les outils thérapeutiques actuels.

Les progrès concernant le contrôle de la maladie de Chagas ont été particulièrement impressionnants dans les zones endémiques d’Amérique latine. Des progrès satisfaisants ont été faits concernant l’interruption de la transmission par transfusion sanguine et par piqûre du vecteur. Presque tous les pays (41 sur 42) ont effectué un dépistage systématique pour interrompre la transmission dans le cadre d’une transfusion sanguine mais la vérification de l’interruption de la transmission est un processus long et coûteux, dont la finalisation prendra plus de temps. De même, les progrès pour stopper la transmission intradomiciliaire par les

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Les cas aigus de la maladie ne représentent qu’une minorité de l’ensemble des cas (0,5 %)

0

10 K

20 K

30 K

40 K

50 K

60 K

Nombre total de cas chroniques de maladie de Chagas détectés via les systèmes de santé des pays endémiques du continent américain

Moins de 20 000 cas200 001 à 500 000 cas500 001 à 999 999 cas

1 à 2 millions de cas

Absence de cas

20 000 à 200 000 cas

Estimation du nombre de personnes infectées par Trypanosoma cruzi , maladie de Chagas (2010)

32 | Toucher un milliard de personnes

Dracunculose La dracunculose (ou maladie du ver de Guinée) est une maladie parasitaire invalidante provoquée par la consommation d’eau contenant des puces d’eau infectées par les larves du ver.

Le programme mondial d’éradication de la maladie du ver de Guinée s’approche de plus en plus du stade d’éradication de la maladie, avec seulement 12 cas confirmés en laboratoire dans le monde au moment où a été établi le tableau de bord. En octobre 2017, 14 cas confirmés ont été déclarés au Tchad et un en Éthiopie. 11 cas suspectés (dont on

Le principal problème que rencontre le programme est celui de la transmission au Tchad. Des interventions supplémentaires pour comprendre et contrôler la transmission dans ce pays restent une priorité. Les infections chez le chien sont une préoccupation majeure, et continuent au Tchad (750 cas), en Éthiopie (11) et au Mali (8). Si une baisse de 20 % a été observée de juin à septembre 2017 par rapport à la même période en 2016, il est trop tôt pour déterminer si cette tendance va se poursuivre. Des éléments semblent indiquer que l’exposition à des hôtes paraténiques du fait de la consommation d’aliments mal cuits ou fumés ou de poissons d’eau douce hébergeant des larves infectées de Dracunculus medinensis pourrait contribuer à la transmission au Tchad. Ce constat a amené le programme à recommander la cuisson des poissons d’eau douce avant de les consommer et à enterrer ou brûler les parties non consommées pour éviter que les chiens ne les mangent. Le programme a versé une récompense

de 20 dollars pour contenir l’infection chez les chiens en les gardant en laisse. On pense que la baisse des cas d’infection chez le chien et d’émergence du ver résulte de ces actions. Un recours plus large aux larvicides est en discussion.

Le but des programmes nationaux est d’interrompre la transmission d’ici 2020, mais la persistance des conflits armés dans les zones sous surveillance menace l’interruption de la transmission et la capacité des pays à atteindre le stade de la certification.

Un programme de recherche est en cours pour identifier à quel moment, à quel endroit et de quelle manière les animaux sont infectés au Tchad, en Éthiopie et au Mali, ainsi que le rôle que jouent ces facteurs dans la persistance de la transmission humaine. Les études portent notamment sur la caractérisation génétique des populations de ver de de Guinée, sur les comportements liés à l’interaction homme-chien et les facteurs de risque et sur la possibilité d’une transmission à partir d’un hôte paraténique ; des essais de traitement chez le chien sont également en cours.

Zéro casdéclaré au cours des 23 derniers mois au Mali

Le nombre de cas de dracunculose est passé de 1 060 cas en 2011 à 26 cas en 2017 soit une baisse de

98 %

attend la confirmation en laboratoire) ont été déclarés résultant d’un foyer épidémique en Éthiopie, ce qui porterait le total provisoire à 26, provenant de deux pays. Aucun cas humain n’a été déclaré au cours des 23 derniers mois au Mali, ni au cours des 11 derniers mois au Soudan du Sud, alors que 19 cas avaient été déclarés pour la même période en 2016. Ces progrès impressionnants au Mali et au Soudan du Sud ont été obtenus dans un contexte extrêmement difficile.

Cible de la feuille de route de l’OMS :Éradication à l’échelle mondiale d’ici 2020

24 000

20 000

16 000

12 000

8 000

4 000

02006 07 08 09 10 11 12 13 14

28 000

25 2

17

9 58

5

4 61

9

3 19

0

1 79

7

1 05

8

542

148

126

15

22

16

25

17

26

Nombre de cas annuels de dracunculose Statut d’éradication de la dracunculose (2017)

Certification requise

Exempt de dracunculose

Persistance de la transmission

Toucher un milliard de personnes | 33

Trypanosomiase humaine africaine (THA)La THA (aussi connue en tant que maladie du sommeil) est une parasitose transmise à l’être humain par la piqûre de mouches tsé-tsé infectées. La maladie peut prendre deux formes : une infection chronique due au parasite Trypanosoma brucei gambiense (THA-b) et une infection aiguë due à T. brucei rhodesiense (THA-r).

La baisse régulière du nombre de nouveaux patients atteints de THA au niveau mondial s’est poursuivie en 2016, ce qui donne une forte indication de l’atteinte probable de la cible d’élimination à l’horizon 2020, qui a été fixée à moins de 2 000 cas déclarés au niveau mondial. Seulement 2 184 cas ont été déclarés en 2016, après dépistage de

cette année à apporter un soutien significatif, qui s’est traduit par un appui supplémentaire de la part de la fondation Bill & Melinda Gates. Par ailleurs, en 2015 et 2016, l’OMS a organisé plusieurs réunions du réseau de l’OMS pour l’élimination de la THA, un important partenariat multisectoriel de parties prenantes. Le réseau renforce la collaboration et soutient les programmes nationaux en pilotant et en coordonnant les interventions de l’ensemble des acteurs dans les pays d’endémie. Des avancées ont également été enregistrées sur le plan du suivi, de l’évaluation et de la gestion des données. L’OMS a mis en place de nouveaux indicateurs et formé des responsables chargés de gérer les données nationales, ce qui permet de collecter des informations de meilleure qualité sur les populations et les zones à risque, ainsi que sur l’accès au diagnostic et au traitement. Ceci aidera le programme à cibler la surveillance et les interventions. Les programmes doivent néanmoins s’appuyer sur le contrôle vectoriel pour

compléter le dépistage des cas et le traitement, dans le cadre de la stratégie d’élimination de la maladie. L’expertise du programme devrait par ailleurs être mise à disposition des systèmes de santé nationaux, y compris des centres de santé périphériques, pour éviter que la maladie ne réapparaisse après son élimination.

Les résultats des recherches sur un nouveau traitement par voie orale sont attendus avec beaucoup d’impatience, dans la mesure où le traitement actuel, qui nécessite l’administration intraveineuse du produit par un personnel qualifié, est très problématique.

La nouvelle génération de tests de diagnostic rapides a accru la surveillance, mais des actions complémentaires sont nécessaires concernant la vérification des résultats des tests positifs. Des recherches sont en cours sur les porteurs humains asymptomatiques et sur les réservoirs animaux, sur de nouveaux outils de diagnostic pour la surveillance des zones ayant atteint le stade d’élimination, et sur la modélisation de la THA et des MTN par les consortiums pour faciliter la prise de décision au niveau du programme mondial et des programmes nationaux.

Le nombre de cas de THA est passé de 6 747 cas en 2011 à 2 184 en 2016, soit une baisse de

68 %

2,3 millionsde personnes ont été dépistées en 2016

quelque 2,3 millions de personnes dans le cadre d’un programme robuste qui a touché des milliers de villages dans des zones à risque difficiles d’accès sur le plan logistique. On a ainsi l’assurance que la baisse du nombre de nouveaux cas n’est pas due à un sous-dépistage. Le gouvernement belge s’est engagé

Cible de la feuille de route de l’OMS :Élimination en tant que problème de santé publique dans le monde d’ici 2020

2011 2012 2013 2014 2015 2016

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

7 000

6 000

8 000

0

Nombre de nouveaux cas annuels de THA déclarés

Entre 50 et 100 cas

Moins de 50 cas

0 cas déclarés

Absence de données

Entre 100 et 1000 cas

Plus de 1 000 cas

Non-endémique

Nouveaux cas de THA déclarés en 2016

34 | Toucher un milliard de personnes

LèpreLa lèpre (ou maladie de Hansen) est une maladie infectieuse chronique due principalement à des bactéries qui se propagent par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale lors d’un contact étroit avec un sujet non traité (quand il tousse ou éternue).

On note une légère augmentation du nombre de cas entre 2015 et 2016, qui pourrait être due à l’intensification de la détection active des cas. L’incidence persistante de nouveaux cas, dont une proportion substantielle chez les enfants, est préoccupante et indique un arrêt des progrès vers l’interruption de la transmission. Ce problème est exacerbé par la détection de nouveaux patients, dont des enfants, déjà atteints d’infirmités dues à la lèpre.

La situation varie énormément d’un pays à l’autre, et plusieurs pays auparavant fortement endémiques s’approchent désormais d’un nombre de cas nul.

Le traitement des sujets identifiés et de leurs proches pourrait devenir un enjeu important pour stopper la transmission mais nous n’en sommes qu’aux

premières étapes de cette démarche, qui ne concerne qu’un nombre limité de pays. En 2015 et 2016, toutes les demandes de médicaments ont été honorées par le fabricant, qui s’est par ailleurs engagé à fournir des polychimiothérapies pour tous les nouveaux cas jusqu’en 2020. Le programme a progressé dans le domaine du suivi de la morbidité et de l’inclusion sociale. Le nombre de pays ayant communiqué sur l’accès au traitement des plaies et la réinsertion des patients porteurs d’infirmités liées à la lèpre dans la vie locale est conforme aux cibles fixées pour l’année 2016.

Les progrès ont été satisfaisants concernant le leadership mondial de l’OMS et la collaboration entre partenaires pour élaborer la nouvelle stratégie mondiale 2016 à 2020, assortie de recommandations opérationnelles et d’un cadre de suivi-évaluation.

Les principaux problèmes identifiés incluent la transmission persistante, la lenteur de la détection des cas et l’exclusion sociale, qui provoquent des

souffrances mais facilitent également la transmission en retardant la détection des cas et en stoppant les traitements. La principale difficulté rencontrée par le programme tient à l’absence d’outil de diagnostic ; un traitement thérapeutique plus simple serait également bénéfique. Une stratégie de recherche mieux coordonnée au sujet des diagnostics sera essentielle et exigera la mobilisation de moyens importants. Il est peu probable que l’on parvienne à interrompre la transmission sans une bonne couverture de la population à risque par chimioprévention et/ou à l’aide d’un vaccin.

On a besoin d’outils pour mesurer le taux d’infection et vérifier ainsi que la transmission a été interrompue.

Des études sont en cours concernant les vaccins et la chimioprévention. Ces problèmes seront traités dans le cadre d’une stratégie coordonnée autour d’un partenariat mondial dont l’objectif est de réduire à zéro le nombre de cas de lèpre.

Cible de la feuille de route de l’OMS :Élimination au niveau mondial d’ici 2020

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Nombre de nouveaux cas de lèpre déclarés annuellement

1. Seuls les Comores, les îles Kiribati, les îles Marshall et la Micronésie enregistrent plus de 2 cas pour 10 000 habitants

1 à 2 cas pour 10 000 habitants

Moins d’un cas pour 10 000 habitants

0 cas pour 10 000 habitants Plus de 2 cas pour 10 000 habitants

Absence de données

Lèpre : Cas déclarés pour 10 000 habitants – Taux de prévalence (2016)

Toucher un milliard de personnes | 35

Leishmaniose viscérale (LV)La leishmaniose viscérale (connue également sous le nom de kala-azar) est due à une infection par des parasites du genre leishmania, transmise par la piqûre de phlébotomes infectés qui se reproduisent dans ou près des habitations ou des fermes.

Cible de la feuille de route de l’OMS :• Élimination régionale sur le sous-

continent indien d’ici 2020• Détection et traitement de 100 %

des cas

Le programme de lutte contre la LV a enregistré une baisse continue du nombre de cas déclarés chaque année au cours des 5 dernières années, et la baisse du taux de létalité au niveau mondial a atteint la cible fixée grâce une stratégie de dépistage, de traitement des cas et de contrôle vectoriel.

Le sous-continent indien est en bonne voie pour atteindre sa cible d’élimination, avec une baisse régulière de l’incidence de la maladie et un nombre croissant de districts déclarant que la maladie a été éliminée en tant que problème de santé publique.

L’OMS, avec les pays d’endémie et les partenaires, a amélioré la gestion des données de manière significative au cours des 5 dernières années, avec une démarche régulière de collecte,

d’analyse et de diffusion des données des programmes des 25 pays à plus forte endémicité. Des ressources plus importantes pour la collecte et la gestion des données à l’échelle nationale aideraient à réduire les délais et lacunes dans la transmission des données, et amélioreraient la surveillance et le ciblage efficace des interventions. Le programme mené sur le sous-continent indien bénéficie de l’appui de nombreuses parties prenantes. Cet appui est géré à l’échelon des pays lors de réunions de coordination régulières des responsables des programme nationaux. Le dépistage actif, composante vitale du programme, est soutenu par les partenaires, bien que le nombre de cas soit sous-déclaré. De fait, une meilleure gestion des données à l’échelle nationale est nécessaire, afin que l’information soit disponible pour les besoins de suivi, d’évaluation, de planification et d’identification du taux de sous-dépistage.

Les recherches sur le contrôle vectoriel sont un aspect important, tout particulièrement dans la mesure où le vecteur devient aujourd’hui résistant aux insecticides.

De nouveaux outils de diagnostic faciliteraient un diagnostic précoce et réduiraient la transmission. Le traitement actuellement utilisé sur le sous-continent indien est difficile à administrer et mal adapté à une utilisation dans les structures de santé isolées.

De plus, le traitement n’est pas très efficace pour la LV africaine, et un traitement plus facile à administrer accélérerait l’atteinte des objectifs du programme.

Une surveillance améliorée et plus efficace sera essentielle pour parvenir à l’élimination et la pérenniser, compte tenu du nombre de cas en diminution. Toutes les demandes d’AmBisome® ont été honorées par Gilead et, fin 2016, l’entreprise a signé un nouvel accord pour 5 ans qui porte sur le don de médicaments et sur le financement de meilleurs outils pour le diagnostic et le traitement.

2011 2012 2013 2014 2015 2016

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

0

Nombre de cas de LV déclarés

1. Sur la base des meilleures données disponibles au moment de la rédaction du rapport (données 2015 et 2016)

Moins de 100 cas

Entre 100 et 499 cas

0 cas

1000 cas et davantage

Pas de cas autochtones déclarés

Entre 500 et 999 cas

Leishmaniose viscérale : Nombre de cas déclarés1

Le tableau de bord de « Uniting to Combat NTDs » a été compilé pour suivre les progrès vers l’atteinte des objectifs de la feuille de route de l’OMS, et les contributions des partenaires. Il repose sur une série d’indicateurs conçus par l’OMS et les partenaires pour visualiser chaque année le statut des différentes maladies. Au cours des cinq dernières années, ces tableaux ont fourni des instantanés nous permettant de savoir où nous en sommes et sur quels aspects agir pour corriger le cap.

À l’avenir, nous aimerions aller au-delà de cette compilation d’indicateurs et nous doter d’un outil plus dynamique qui continuera à suivre les progrès et à indiquer les domaines qui nécessitent une action plus poussée, mais qui pourrait aussi évoluer à mesure que de nouvelles cibles et de nouveaux indicateurs sont définis. Mais surtout, nous aimerions gérer le partenariat et son action collective dans le but d’accélérer les progrès et d’en faire l’outil de plaidoyer le plus précis possible, un outil qui illustrera plus clairement les progrès accomplis et mettra en avant les insuffisances et les besoins.

Durant l’année qui vient de s’écouler, nous avons étudié de plus près le tableau de bord, ses indicateurs, la logique qui les sous-tend, le processus de notation, ses utilisations possibles et son public le plus pertinent. Dans le cadre de cette stratégie proactive, nous avons réfléchi à la façon de le renforcer. Nous avons commencé à impliquer le partenariat « Uniting to Combat NTDs » dans cette démarche, de sorte que le tableau de bord réponde à nos besoins communs.

Le 6e tableau de bord sera actualisé après consultation avec nos partenaires, et sera un outil encore plus puissant qui nous aidera à soutenir les pays et populations concernés dans l’action menée pour atteindre leurs cibles en matière de MTN et de couverture santé universelle. Si vous souhaitez en savoir plus ou proposer votre contribution, contactez le centre d’appui ou écrivez à [email protected].

Tableau de bord

36 | Toucher un milliard de personnes

Atteinte ou léger retard ; ou 90 à 100 % des traitements demandés sont expédiés

Retard mais qui devrait être comblé ; ou 80 à 89 % des médicaments demandés sont expédiés

Retard, nécessitant une action supplémentaire ; ou 0 à 79 % des médicaments demandés sont expédiés

Cinquième tableau de progressionMTN de la Déclaration de Londres

Point d’étape Couverture et Impact

Point d’étape Appui aux programmes

Traitement des demandes de médicaments

Recherche Progression globale

Chim

iopr

éven

tion

(CP)

Filariose lymphatique 2 2 1 1 2

Onchocercoses 2 2 1 2 2

Schistosomiase 3 2 1 3 3

Géohelminthiases 1 1 1 2 1

Trachome 2 2 1 2 2

Gest

ion

inno

vant

e et

inte

nsifi

ée d

es m

alad

ies

Maladie de Chagas 2 2 1 3 2

Dracunculose 2 2 Sans objet 2 2

Trypanosomiase humaine africaine 1 2 1 2 1

Lèpre 3 2 1 2 2

Leishmaniose viscérale 1 2 1 2 1

1

2

3

Toucher un milliard de personnes | 37

38 | Toucher un milliard de personnes

Résumés d’analyse du tableau de bord

Filariose lymphatique

2 2 1 1 2Si le programme a eu un impact important au niveau du nombre de communautés ayant rempli les critères pour mettre fin à l’AMM, sa notation globale est jaune parce que 22 pays ne devraient pas atteindre les objectifs 2020 à moins d’adopter de nouvelles stratégies. Le taux de couverture par AMM est passé de 40 % en 2011 à 58 % en 2016 ; le programme devra trouver les moyens de toucher l’ensemble des populations affectées via des campagnes d’AMM, le suivi de la morbidité et la prévention des handicaps. Le passage des recherches préliminaires aux recommandations de l’OMS s’est fait en un temps record, ce qui permettra d’accélérer les progrès vers l’élimination ; ce résultat est dû à un partenariat robuste incluant de nombreuses parties prenantes et l’OMS. De bons résultats en 2018 dépendront de l’extension de l’administration de l’association ivermectine, diéthylcarbamazine et albendazole (IDA), et de l’administration d’albendazole deux fois par an là où la loase est également endémique. Un appui supplémentaire reste nécessaire concernant la recherche sur les diagnostics et les méthodes de surveillance post-validation.

Onchocercose

2 2 1 2 2Le programme de lutte contre l’onchocercose figure globalement en jaune, pour refléter le passage d’un programme robuste de contrôle de la maladie à un programme d’élimination qui comporte d’importantes incertitudes. Une nouvelle stratégie devra être mise en place pour confirmer les zones où les traitements sont nécessaires, comment traiter l’onchocercose dans les zones de co-endémie avec la loase, et comment déterminer à quel moment les populations peuvent arrêter les interventions. Malgré une bonne progression, des directives supplémentaires doivent être communiquées aux pays durant cette phase de transition, et la rédaction des recommandations doit être accélérée, s’agissant notamment de la coordination des activités avec celles qui portent sur la filariose lymphatique. La cartographie doit être achevée, et des fonds sont nécessaires de toute urgence pour renforcer la capacité du programme et démarrer les interventions.

Schistosomiase

3 2 1 3 3Le programme de lutte contre la schistosomiase conserve une notation globale rouge à cause de l’absence de progrès significatifs et mesurables, même si l’élimination reste l’objectif déclaré. Cela étant, il faut noter les progrès impressionnants obtenus concernant le contrôle de la

maladie, avec l’extension du traitement des enfants d’âge scolaire grâce aux dons de praziquantel. Une focalisation sur le suivi de la morbidité et sur de meilleurs outils d’évaluation des progrès vers l’atteinte de cette cible refléterait plus précisément la progression du programme. Des recherches supplémentaires doivent être menées de toute urgence concernant le contrôle plus efficace de la maladie, avec pour objectif final de contribuer à l’élimination de la schistosomiase. Des études plus poussées doivent être menées sur le changement de comportement, la prise en charge thérapeutique, la lutte antivectorielle et l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène, et sur les nouveaux outils dont le programme aura besoin pour passer du contrôle à l’élimination.

Géohelminthiases

1 1 1 2 1Le programme affiche une progression régulière et une amélioration globale, et est en bonne voie pour atteindre la cible 2020, ce qui lui vaut d’être noté vert. Une étape majeure a été le démarrage de campagnes de déparasitage dans tous les pays à forte endémicité. L’OMS a récemment révisé les recommandations applicables au programme pour inclure les femmes en âge de procréer dans la population à traiter, et la communauté GH collabore pour mettre en œuvre ce défi opérationnel et pour faciliter la diffusion des recommandations concernant chaque phase du programme. L’approvisionnement en médicaments a été augmenté, pour tenir compte de la demande accrue liée à l’expansion du programme. La recherche sur ces maladies figure en jaune parce que le portefeuille actuel ne comprend pas de nouveaux médicaments ni de nouvelles méthodes qui pourraient accélérer significativement les progrès vers l’atteinte des cibles.

Trachome

2 2 1 2 2Le programme a connu un développement important et obtenu de bons résultats. Il a cependant été classé jaune globalement parce qu’il faudra probablement plus de temps pour atteindre les cibles fixées par la feuille de route à l’horizon 2020. La croissance exceptionnelle est due à une collaboration étroite entre tous les partenaires pour les projets stratégiques critiques, comme la cartographie mondiale de la maladie, le financement des interventions, la préparation de directives pour la surveillance, l’élaboration d’un plan d’action mondial et la coordination des bailleurs pour l’Afrique. Les défis qui restent à relever sont de mobiliser des fonds pour toucher toutes les populations nécessitant des interventions, d’assurer le financement nécessaire pour évaluer l’impact et de résoudre d’importantes questions en matière de recherche.

Toucher un milliard de personnes | 39

Maladie de Chagas

2 2 1 3 2Le programme de lutte contre la maladie de Chagas avait été noté rouge dans le tableau de bord précédent, principalement à cause du manque de données et de clarté des indicateurs de suivi des progrès. De meilleures données étaient disponibles cette année, qui ont favorisé des discussions plus poussées sur leur signification, avec des échanges entre l’OMS et la communauté de lutte contre la maladie de Chagas. Le programme s’est donc vu attribuer une notation jaune. Des progrès impressionnants ont été réalisés dans les pays d’Amérique latine où cette maladie est endémique, grâce à la prévention de la transmission par piqûre du vecteur et à des étapes prometteuses au niveau de la prévention de la transmission par transfusion sanguine. L’implication continue avec la communauté de lutte contre la maladie de Chagas et l’OMS permettra d’obtenir une image plus précise de la progression et des défis à surmonter pour avancer.

Dracunculose

2 2 - 2 2Le programme de lutte contre la dracunculose a été noté jaune. Des progrès satisfaisants ont été obtenus vers l’atteinte de la nouvelle cible d’élimination d’ici 2020, mais on observe encore des cas au Tchad ; une nouvelle épidémie potentielle s’est déclarée en Éthiopie et la maladie reste présente chez les chiens. Cette année, le nombre d’infections canines a baissé de 20 % de janvier à septembre 2017 par rapport à la même époque en 2016. Des progrès satisfaisants sont à noter au Mali et au Soudan du Sud, où aucun cas n’a été signalé. L’appui du programme reste solide, avec un financement continu de l’action menée et une bonne collaboration entre les parties prenantes pour les questions transfrontalières et de recherche. L’insécurité et le déplacement des populations continuent de poser d’importantes difficultés. Le programme de recherche solide doit encore identifier les mécanismes responsables de l’infection chez les chiens. La notation globale jaune reflète les progrès continus au Mali et au Soudan du Sud où aucun cas humain n’a été déclaré ; des cas persistent cependant au Tchad, où aucune amélioration n’a été constatée ces dernières années. L’infection chez les animaux et l’insécurité sont deux facteurs externes imprévisibles qu’il faudra surmonter durant la phase finale du programme.

Trypanosomiase humaine africaine

1 2 1 2 1Le programme est globalement noté vert, compte tenu de la probabilité d’atteindre la cible 2020 qui est de descendre en dessous du seuil des 2 000 cas à l’échelle mondiale. Les cibles portant sur le taux de couverture, l’impact et l’approvisionnement en médicaments sont conformes à ce qui était prévu, et figurent en vert. L’appui programmatique et la recherche ont été notés jaunes. Il sera crucial de

préserver la dynamique des parties prenantes, d’introduire et d’envisager de nouveaux outils, y compris à mesure que le nombre de cas continue de baisser, pour éviter la possibilité très réelle d’une recrudescence. Ce scénario dramatique s’est déjà produit une fois dans les années 80 après une quasi-élimination dans les années 60. Les interventions doivent être intégrées à l’action des structures de santé territoriales et des systèmes de santé nationaux au cours des prochaines années. Des outils thérapeutiques et de diagnostic plus faciles à utiliser sont nécessaires pour accompagner la transition et garantir une élimination durable.

Lèpre

3 2 1 2 2Le programme de lutte contre la lèpre a globalement été noté jaune. On a observé une légère augmentation du nombre de cas entre 2015 et 2016, qui a cependant été attribuée à l’intensification de la détection active des cas. La notation se fonde principalement sur l’occurrence persistante de nouveaux cas et sur le fait que l’on continue à détecter de nouveaux patients, y compris des enfants, qui sont déjà atteints d’infirmités dues à la lèpre, ce qui indique une détection tardive. La nouvelle stratégie 2016 à 2020, assortie de directives opérationnelles et d’un cadre de suivi-évaluation robuste, fournira des recommandations solides aux pays et permettra une meilleure coordination entre partenaires par rapport à l’adoption d’une approche stratégique visant à réduire le nombre de cas, dans le cadre d’un partenariat mondial visant à réduire à zéro la prévalence de la lèpre.

Leishmaniose viscérale

1 2 1 2 1Le programme a globalement été classé vert, du fait des progrès continus et solides vers l’atteinte de la cible de l’OMS d’élimination sur le sous-continent indien, où l’on enregistre un nombre croissant de districts déclarant avoir éliminé la maladie. On observe une baisse soutenue du nombre de cas signalés au niveau mondial, et le taux de létalité mondial est conforme aux objectifs fixés, malgré des craintes qu’il soit sous-estimé du fait de l’imputation des décès à d’autres causes aiguës. L’OMS a amélioré la gestion des données de façon significative au cours des 5 dernières années mais des ressources supplémentaires allouées à la collecte et à la gestion des données au niveau national permettraient au système de réaliser son potentiel, particulièrement pour ce qui concerne les données relatives au dépistage actif. Des recherches urgentes sont nécessaires autour de la lutte anti-vectorielle, sur le rôle de la leishmaniose asymptomatique et post-kala-azar dans la persistance de la transmission, et enfin sur des outils de diagnostic plus faciles à utiliser et des traitements plus faciles à administrer. Les demandes d’AmBisome® ont été satisfaites, cet aspect étant noté vert. Gilead Sciences a signé fin 2016 un nouvel accord pour 5 ans qui porte sur le don de médicaments et le financement de meilleurs outils thérapeutiques et de diagnostic.

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Appel à l’action

D’énormes progrès ont été faits en matière de contrôle et d’élimination : plusieurs maladies ont atteint leur plus bas niveau historique, et plus d’une douzaine de pays ont éliminé au moins une MTN ces dernières années. Pourtant, alors que 2020 approche, il est évident que nous n’atteindrons pas tous nos objectifs. Pour consolider nos progrès, nous avons besoin de nouveaux outils, de nouvelles ressources, et de nouvelles approches.

Les prochaines étapes doivent impliquer une communauté plus large d’intervenants, pour que les populations marginalisées puissent accéder aux moyens de lutter contre les MTN. La couverture santé universelle (CSU) peut devenir la prochaine étape permettant de dispenser des services de santé ciblés à tous, y compris ceux qui vivent dans des zones difficiles d’accès. Nous devons nous appuyer sur cette dynamique et exploiter les opportunités offertes par la plateforme MTN pour faire en sorte que personne ne soit laissé de côté.

Les programmes de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) ont touché plus d’un milliard de personnes en une seule année. Nous devons maintenant battre ce record et permettre au dernier milliard et demi de personnes qui en a encore besoin d’accéder au traitement.

Nous appelons les pays d’endémie à : • accroître le financement domestique et le volontarisme

politique concernant les MTN ; • étendre les programmes et toucher toutes les

populations à risque ; • investir des ressources domestiques dans la lutte

contre les MTN ; • compiler et communiquer en temps et en heure les

données programmatiques ventilées par sexe et tranche d’âge pour avoir l’assurance que personne n’est laissé pour compte ;

• incorporer de nouveaux outils tels que la trithérapie pour lutter contre la filariose lymphatique ou les mini-pièges à insectes pour la maladie du sommeil dans les stratégies nationales, et les déployer à grande échelle et rapidement sur le terrain.

Nous appelons l’Organisation mondiale de la santé à :• poursuivre la dynamique engagée pour lutter contre

les MTN à l’approche de la date butoir de 2020 pour les cibles définies dans sa feuille de route, et à œuvrer à la concrétisation de la cible du troisième Objectif de

développement durable qui porte sur les MTN ;• s’engager par rapport aux objectifs de la feuille de route

MTN et à de nouveaux objectifs au-delà de 2020 ; • préparer des recommandations sur la meilleure manière

d’assurer la transition entre les initiatives appuyées par les donateurs et les plateformes nationales qui vont encadrer la couverture santé universelle.

Nous appelons les pays donateurs nouveaux et existants ainsi que les fondations philanthropiques à : • investir dans les programmes d’élimination des MTN.

L’appui aux programmes MTN est l’une des actions les plus rentables en matière de développement. Les programmes MTN permettent de mobiliser des dons

de médicaments représentant des milliards de dollars, en multipliant l’impact de chaque dollar mobilisé. Pour chaque dollar investi dans le contrôle et l’élimination des MTN, le retour sur investissement est respectivement de 27 et 42 dollars ;

• maintenir le cap jusqu’à l’élimination de ces maladies, et encourager de nouveaux donateurs à rejoindre cet effort mondial.

Nous appelons les intervenants chargés de la mise en œuvre des programmes et les ONG à : • travailler avec les systèmes de santé pour les renforcer et

faire en sorte que le suivi de la morbidité ne passe pas au second plan après le traitement à mesure que nous allons de l’avant ;

• documenter les exemples de réussite à mesure que les pays atteignent leurs objectifs d’élimination, pour en tirer les leçons, les dupliquer, et transposer les meilleures pratiques, tout en prenant le temps de saluer les progrès obtenus.

Ensemble, nous pouvons atteindre nos objectifs et construire un monde meilleur, plus juste, et en meilleure santé.

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