Tome 1 : La sante

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> Le stylo communicant > Aide au maintien à domicile > La mise en réseau des acteurs > La télémédecine 101 ’allongement de la durée de la vie, l’importance grandissante de la médecine d’urgence et l’évolution significative de la démographie médicale confrontent les territoires à de nouveaux défis, humains, sanitaires et techniques. La culture du réseau, la possibilité grandissante d’échanger rapidement les données, les images et les sons à grande vitesse via Internet préserve à la fois l’autonomie, la qualité et la réactivité des structures de soins en zones rurales. Mais au-delà de la médecine, à proprement parler, ce sont de nouveaux liens qui se tissent entre patients et médecins, de nouvelles relations. Ainsi s’esquisse également l’émergence d’une nouvelle sociabilité. L La santé

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Page 1: Tome 1 : La sante

> Le stylo communicant

> Aide au maintien à domicile

> La mise en réseau des acteurs

> La télémédecine

101

’allongement de la durée de la vie, l’importance

grandissante de la médecine d’urgence et l’évolution

significative de la démographie médicale confrontent

les territoires à de nouveaux défis, humains, sanitaires

et techniques. La culture du réseau, la possibilité

grandissante d’échanger rapidement les données,

les images et les sons à grande vitesse via Internet

préserve à la fois l’autonomie, la qualité et la réactivité

des structures de soins en zones rurales. Mais au-delà

de la médecine, à proprement parler, ce sont de

nouveaux liens qui se tissent entre patients et médecins,

de nouvelles relations. Ainsi s’esquisse également

l’émergence d’une nouvelle sociabilité.

LLa santé

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La santé Le stylo communicant

Courchevel

FACILITER LES SECOURS EN MONTAGNE,D’UN SIMPLE TRAIT DE STYLO

LE PROJET

En transmettant des données sur l’état du blessé bien avant son arri-vée au centre de secours, le stylo communicant permet d’optimiserson accueil. Courchevel est une station alpine comprenant 150 kmde pistes, au cœur du plus grand domaine skiable du monde : « Les3 Vallées » compte 600 km de pistes sillonnées par 320 pisteurs secou-ristes. La sécurité y est un souci permanent, d’où l’enjeu d’une telleexpérimentation : un gain d’efficacité dans des situations d’urgencemédicale, quand organisation et réactivité sont indispensables.

Depuis l’invention du stylo communicant « Pastel », le pisteur ne changerien à ses habitudes lors d’un secours en montagne. Muni dudit stylo,de son téléphone portable et du cahier des pisteurs, il remplit, commeavant, la fiche d’intervention préimprimée pour indiquer l’état et lasituation du blessé, ainsi que ses données personnelles. Seule diffé-rence, la pression du stylo sur le formulaire déclenche l’enregistrementde ce qu’inscrit le pisteur. Le document rempli, il suffit de cocher la case« Envoyer » pour transmettre les informations au serveur. Celui-cireconstitue ensuite l’image de la fiche bilan pour la diffuser via Internetaux différents sites de la chaîne de soins, SMUR ou centre hospitalier.

LES ENJEUX

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FICHED?IDENTITEStatut du porteur de projet :Syndicat intercommunalLocalisation :Domaine skiable« Les 3 Vallées »,département de la SavoieContexte territorial :Station de ski recevantbeaucoup de visiteursen zone enclavée,éloignée des centresde soins et des hôpitauxContact :[email protected]

LA MISE EN ŒUVRE

BILAN ET PERSPECTIVES

Le laboratoire R&D de France Télécom de Gre-noble travaille depuis mi-2003 au développe-ment de services innovants utilisant stylo etpapier communicants : Pastel décline la tech-nologie Anoto®. Le service est expérimenté surles pistes de Courchevel depuis mars 2004. Lespisteurs s’appuient sur un bloc de formulaires,un stylo et un téléphone mobile, en partenariatavec l’opérateur mobile Orange. La plate-formedédiée et la formation des utilisateurs sontassurées par France Télécom R&D.

Le stylo Pastel permet de réguler l’afflux des blessés dans les différentscabinets médicaux de la station et dans les hôpitaux. Cette technologie peuts’appliquer à d’autres situations : par exemple, pour tout suivi médico-socialde personnes résidant en zone enclavée, éloignées de tout hôpital ou clinique.Elle peut également être utilisée dans le cadre du maintien à domicile,par les équipes d’intervention en hospitalisation à domicile. Enfin, le stylocommunicant peut être utilisé par quiconque a besoin de transmettre àdistance des informations précises (assurances, surveillance, suivi de com-pétitions, rapports de chantier, bons de commande, etc.). À chaque situationcorrespondra un formulaire type.

Jean-Paul ChardonResponsable sécurité des pistes de Courchevel 1850

Petit prodige de technologie, facile d’emploi, le stylocommunicant génère un gain de temps pour la transmissiondes fiches d’intervention et, quelle que soit la météo,la transmission est impeccable : on sait tout de suite la naturedes blessures et la destination du blessé.

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La santé Aide au maintien à domicile

Kemijärvi (Laponie finlandaise)

APPORTER DU SOUTIENAUX PERSONNES ÂGÉES

LE PROJET

Dans un contexte de forte migration des jeunes vers le sud de laFinlande et de vieillissement de la population, il s’est avéré nécessaired’améliorer le bien-être des personnes âgées vivant sur cette partieEst de la Laponie. Leur apporter plus de sécurité, réduire leur senti-ment d’isolement, augmenter leur interactivité sociale avec lesfamilles et les personnels soignants, tout en les sensibilisant àl’informatique, tels étaient les enjeux de ce projet. En outre, la muni-cipalité, qui, en Finlande, gère les systèmes sociaux et de soins, favo-rise le maintien à domicile afin de maîtriser les dépenses.

« Vantuki » est un outil d’aide aux personnes âgées, démarré sousl’impulsion de la direction du développement économique deKemijärvi, dans un secteur à faible densité de population. Grâce à uneinterface qui permet la localisation, la personne âgée bénéficie d’uneassistance à distance : si un comportement ne correspond pas à sonrythme journalier préenregistré, un message d’alerte est aussitôtenvoyé. Une vidéoconférence permet par ailleurs à la personne âgéed’entrer en contact avec ses proches, son médecin, l’épicerie locale,la Sécurité sociale… Enfin, elle peut volontairement déclencherl’alarme manuelle grâce à un appareil portatif.

LES ENJEUX

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FICHED?IDENTITEStatut de la collectivité :CommuneLocalisation :Au niveau du Cercle Polaire,en Laponie finlandaiseNombre d’habitants :9500 (début 2005)Contexte territorial :Commune située la plus aunord de la Finlande, à 90 kmdela capitale lapone, RovaniemiContact :[email protected]

LA MISE EN ŒUVRE

BILAN ET PERSPECTIVES

Le projet Vantuki s’est effectué en deux phases, sous la responsabilitéde la direction du développement économique de la Ville de Kemijärvi :la phase I a consisté à établir un système test, tandis que la phase II apermis d’améliorer le choix des technologies et de passer de l’essai àun outil concret. L’investissement total de ce projet a représenté800000 euros, dont 70 % provenaient de subventions européennes et30 % de la Ville de Kemijärvi, du Conseil Régional de Laponie et de l’Étatfinlandais. Environ la moitié des budgets a été consacrée à la sous-trai-tance. Pour mener le projet, un comité de pilotage se réunit deux foispar an et un groupe technique chaque mois. Quant au chef de projet, iltravaille en étroite collaboration avec les services sanitaires et sociauxde la Ville, la Sécurité sociale et les sous-traitants techniques.

Lancé en 2002 et achevé début 2005, le projet a donné des résul-tats impressionnants et a bénéficié de larges échos en Finlande,dans les divers médias professionnels des secteurs publics et desanté. Il fait également la fierté des agents de la Ville deKemijärvi et a créé un nouveau dynamisme. Dans un contexte deréductions budgétaires, Vantuki améliore la qualité de vie descitoyens tout en réalisant des économies. Pour l’avenir, la com-mune envisage d’utiliser les techniques et les technologies deVantuki dans le cadre des soins aux personnes handicapées.

Jari Luoma-AhoDirecteur du Développement Économique de la Ville de Kemijärvi

Le projet Vantuki a permis de créer un dynamismede développement et une synergie au sein des divers servicesde la Ville, tout en créant des nouveaux services électroniquesaméliorant la qualité de vie.“

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La santé Aide au maintien à domicile

CCAS de Montaigu

LE VISIOPHONE,COMPAGNON DES SENIORS À DOMICILE

LE PROJET

Dans le cadre de sa politique sociale de maintien à domicile, le ConseilGénéral de Vendée cherche les moyens de réduire l’isolement desseniors. À ce titre, le visiophone est un outil intéressant. Son expéri-mentation a permis de mesurer la réceptivité de la population seniorà ce nouveau mode de communication ; d’analyser la dimension ergo-nomique et les modalités d’usage de l’outil ; d’étudier l’appropriationdu service par les services sociaux et le public.

Les communes semi-rurales de Montaigu et de Treize-Septiers se sontdotées de visiophones pour équiper le domicile de seniors isolés et lesmaintenir en relation avec le Centre Communal d’Action Sociale(CCAS). Ces téléphones, équipés d’un écran couleur et d’une caméra,ont été expérimentés chez des personnes dépendantes et âgées deplus de 75 ans, sélectionnées par les mairies. Lors d’une communi-cation, c’est l’appelé qui décide ou non d’afficher son image.

LES ENJEUX

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FICHED?IDENTITEStatut du porteur de projet :CollectivitéLocalisation :Communes de Montaigu etde Treize-Septiers,département de la VendéeNombre d’habitants :5000 (Montaigu) et 2500(Treize-Septiers)Contexte territorial :Forte proportion de popula-tion rurale ou semi-urbaineContact :[email protected]

LA MISE EN ŒUVRE

BILAN ET PERSPECTIVES

Menée en étroite collaboration avec le Conseil Général de Vendéeet les communes de Montaigu et de Treize-Septiers,l’expérimentation s’est déroulée de début septembre à finoctobre 2004. Après avoir réalisé l’installation des visiophones,France Télécom a procédé à leur démonstration au domicile desseniors testeurs et dans les locaux des services sociaux. Il a éga-lement participé, avec le CCAS, à la définition du protocole del’expérimentation : un appel quotidien était programmé vers cha-cun des services qui pouvaient, en retour, joindre les servicessociaux aux heures ouvrables.

La visiophonie est très bien perçue par les agents du CCAS comme par les seniors. Sesatouts : simplicité d’usage, qualité de l’image, image non intrusive. Plus précisément,le visiophone a permis aux acteurs sociaux de rompre l’isolement des seniors et d’êtrerassurés sur leur état en temps réel ; aux seniors, il a permis de neutraliser la sensa-tion d’isolement et de renforcer la convivialité de la communication. Les souhaits for-mulés à la fin de l’expérimentation ont trait à la dimension affective de l’outil : lesexpérimentateurs veulent élargir le cercle des personnes joignables à la famille, auxproches et à d’autres expérimentateurs. Son utilisation peut être renforcée grâce à uncombiné sans fil et à des touches plus lisibles. Finalement, le Conseil Général envi-sage de dupliquer cette configuration en impliquant les familles et les proches afin quele visiophone affranchisse les seniors de leur solitude et contribue à leur sérénité.

Antoine ChéreauMaire de Montaigu

Le visiophone, utilisé comme complémentau dispositif d’aide au maintien à domicile en milieurural, est un outil extraordinaire qui renforce la sociabilitéet rend les relations vivantes entre les gens.L’idéal serait que tout le monde soit équipé !

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La santé La mise en réseau des acteurs

Association des Médecins du pays de l’Alloeu

PROGRAMMER SA VISITE À DISTANCE,EN TOUTE SIMPLICITÉ

LE PROJET

Alors que le maillage des médecins libéraux en zone ruralemanque de plus en plus de consistance, les TIC apparaissentpour les citoyens comme un moyen de simplifier l’accès aux pro-fessionnels de santé et de contribuer à la garantie des soinspour tous. Dans cette optique, le service de prise de rendez-vousautomatisée permet de faciliter le quotidien du médecin et deses patients. Enjeu pour le premier : ne plus passer son tempsà gérer son agenda au détriment de son activité ; enjeu pour lesseconds : même en dehors des heures d’ouverture du cabinet,pouvoir prendre un rendez-vous avec leur médecin traitant.

À Laventie, pour prendre rendez-vous avec son médecin, rien de telque le service de rendez-vous automatisé. Par téléphones fixe etmobile, ou par Internet, ce service est accessible 24 h/24 quel que soitle lieu où l’on se trouve. Pour qu’il soit efficace, les médecins doiventgérer leur agenda de façon électronique et déterminer les plageshoraires, que les patients découvriront lors de leur connexion au ser-vice. Ainsi, lorsqu’un patient n’a pas besoin d’entrer en contact directavec son médecin, il peut s’inscrire pour une consultation : le rendez-vous est automatiquement noté sur l’agenda du praticien, puis confirméau patient. Ce dernier, pour éviter tout oubli, reçoit un rappel du ren-dez-vous la veille du jour choisi, par e-mail ou SMS.

LES ENJEUX

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FICHED?IDENTITEStatut de la collectivité :Communauté de communesde Flandre-Lys (7 communesregroupées pour 31893 habts)Nombre de communesregroupées : 7Localisation : LaventieNombre d’habitants : 4450Contexte territorial :Territoire rural constitué depetits bourgs, à 30 km de LilleContact :[email protected]

LA MISE EN ŒUVRE

BILAN ET PERSPECTIVES

Imaginé et conçu par le centre grenoblois de R&D de France Télécom, le ser-vice a été expérimenté auprès de 15 médecins et 1000 de leurs patients,dans 3 régions différentes : à Paris, une zone très urbanisée ; dans la régiongrenobloise, une zone moyennement urbanisée ; et à Laventie, une zonerurale. Convaincue de l’apport des TIC dans son domaine, l’Association desMédecins du pays de l’Alloeu a accepté de tester cet outil. Elle avait aupa-ravant développé ses propres services en ligne destinés aux patients, enmatière de prévention, et aux médecins, pour l’aide à la pratique médicale.Pour France Télécom, la mise en œuvre de ce service a nécessitél’intervention d’une équipe projet R&D et celle d’une équipe support tech-

Très apprécié des médecins de Laventie, cet outil ouvre de nouvelles pers-pectives de mise en relation avec leurs patients. Il vient en complémentd’actions déjà engagées par leur association pour favoriser l’accès de tousaux soins et la prévention. Pour les patients, pouvoir accéder soir et week-end à l’agenda de leur médecin permet de modérer leur sentiment de ledéranger, un facteur d’appréciation important.Les collectivités, très impliquées dans la permanence des soins, ont voca-tion à relayer, auprès des citoyens et des professionnels de santé, ce typede services innovants. De telles initiatives s’inscrivent dans la volonté dedévelopper des Maisons Médicales de Garde (MMG), groupements de méde-cins qui partagent locaux et logistique, et elles concourent à la répartitionéquitable des soins sur un territoire.

Docteur Vincent HulinMédecin, membre de l’Association des Médecins du pays de l’Alloeu

Nous avons participé activement et avec beaucoupd’intérêt à cette expérimentation, car nous sommespersuadés que les TIC sont un élémentincontournable dans l’évolution de notre pratique médicale.

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LA MISE EN ŒUVRE

BILAN ET PERSPECTIVES

Lancé en 2001 par deux professionnels de la santé mayennais, sousla forme d’un Extranet, Planet Santé a été élargi dès 2004 à toute larégion Pays de la Loire. Une association homonyme a alors été crééeet de nouveaux partenaires se sont joints au projet, aux côtés duConseil Général de Mayenne et du Conseil Régional des Pays de laLoire : l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie (URCAM),l’Agence Régionale d’Hospitalisation (ARH) et la Direction Régionaledes Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS). Une cellule régionale cen-tralise les informations, en s’appuyant sur des commissions départe-mentales composées des principaux acteurs locaux de la santé (Caissed’Assurance Maladie, Conseil de l’ordre, pharmaciens, médecins libé-raux, DASS, médecins hospitaliers). Planet Santé mobilise 3 per-sonnes et dispose, en 2005, d’un budget de 428755 euros.

Même si la réussite du déploiement régional varie suivant les terri-toires et les types de professionnels, le portail Planet Santé est unsuccès. Ses points forts : être uniquement un relais d’information,avoir lancé une dynamique pouvant servir de base à d’autres projets(comme le « Dossier médical partagé »), proposer une informationavant tout territoriale. Seul point faible identifié : la multitude desapplications utilisées par les professionnels de santé, compliquant lamise en œuvre et le fonctionnement de leur Extranet.

Docteur Dominique PlatPrésident de l’association Planet Santé

La forte demande de terrain en faveur d’unemessagerie sécurisée dédiée aux échangesprofessionnels est à l’origine de l’extension du projetSanté Mayenne. Avec Planet Santé, tous lesprofessionnels de santé disposent d’un outil qui leurappartient et au devenir duquel ils peuvent participer.

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La santé La mise en réseau des acteurs

Planet Santé

LE PROJET

Le projet a été lancé en Mayenne en réaction à un problème de démo-graphie médicale. Se sentant isolés en raison de l’absence d’un véri-table réseau dans les zones rurales, les professionnels de santé seconcentrent dans les zones urbaines du territoire. Le portail PlanetSanté a pour ambition d’améliorer la qualité et la continuité des soins,de développer l’information vers les populations et, plus globalement,de lutter contre la désertification. L’élargissement du projet à toute larégion renforce sa pertinence, d’autant qu’il s’adapte aux spécificitésde chaque département : contexte rural pour la Sarthe, la Vendée etla Mayenne, contexte et problématique urbains pour le Maine-et-Loireet la Loire-Atlantique.

Le portail « Planet Santé » regroupe deux sites, l’un destiné aux usa-gers des services de santé des Pays de la Loire, l’autre aux profession-nels de la santé de cette région. Le premier propose au grand public unannuaire de tous les professionnels de la santé par département, avecdes fiches d’information sur les pathologies courantes et sur lesdémarches administratives liées au secteur de la santé. On y trouveaussi les numéros de téléphone utiles, le tableau des médecins de gardemis à jour en temps réel ; des fiches et des applications de sensibilisa-tion aux grands enjeux de santé publique (tabagisme, alcoolisme…).L’espace professionnel propose une messagerie sécurisée, une rubriqued’aide à la pratique et à la décision, un annuaire de tous les profes-sionnels et acteurs de la santé régionale, un espace dédié aux gardeset des fiches de formation (6600 à ce jour, uniquement disponibles enMayenne).

LES ENJEUX

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FICHED?IDENTITEStatut du porteur de projet :AssociationLocalisation :Départements de la Sarthe,de la Mayenne, de la Vendée,de la Loire-Atlantique et duMaine-et-LoireNombre d’habitants :3222000Contexte territorial :Toute la région Pays de laLoire (dans sa vocationpremière, le projet concernaitles territoires ruraux en voiede désertification)Contact :[email protected]

UN PORTAIL SANTÉ RÉGIONAL, POURFÉDÉRER PATIENTS ET PROFESSIONNELS

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La santé La télémédecine

Département des Alpes-Maritimes

MEDICIN@PAÏS, TÉLÉMÉDECINE AVECLES HÔPITAUX DES MOYEN ET HAUT PAYS

LE PROJET

La télémédecine représente un outil indispensable d’aménagement duterritoire. Elle contribue à améliorer la qualité des soins des per-sonnes habitant en zone rurale en mettant à leur dispositionl’ensemble des compétences médicales du département. Elle induitsurtout un maintien des actifs sur leur lieu de vie en confortant surplace les professionnels libéraux de la santé, en aidant à leur instal-lation, à leur perfectionnement, en formant le personnel des établis-sements de santé pour mieux répondre à leurs objectifs de prise encharge, avec une double exigence de qualité et de disponibilité dansles prestations rendues.

Medicin@païs est un programme de télémédecine mis en place en 2004par le Conseil Général des Alpes-Maritimes avec la Faculté de méde-cine de Nice associe formation et expertise médicale à distance pour lesmédecins généralistes des haut et moyen pays, ainsi que pour les soi-gnants des hôpitaux locaux. Ce projet permet de relier six hôpitauxlocaux, plus ou moins éloignés et situés en montagne, aux hôpitaux dulittoral (services de soins d’urgence, de soins palliatifs, de gériatrie etde psychiatrie).

LES ENJEUX

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FICHED?IDENTITENom de la collectivité :Département desAlpes-MaritimesStatut de la collectivité :DépartementNombre de communes: 163Nombre d’habitants :1011326Contexte territorial :144 communes rurales(214821 hab.) et 19 com-munes urbaines (796505 hab.)Contact :[email protected]

LA MISE EN ŒUVRE

BILAN ET PERSPECTIVES

Dix ans d’investissements et de partenariats ont permis audépartement des Alpes-Maritimes d’acquérir une expertiseen télémédecine. La création par la Faculté de médecine dupremier studio de visioconférence dans un CHU date de 1995.En 1997, le dispositif a pu bénéficier d’un support adapté avecle programme d’enseignement à distance mis en place parle département au sein de 9 collèges des haut et moyen pays.Ainsi, en 2004, sous l’impulsion du département, le servicede télémédecine du Conseil Général, initialement rattaché àla filière culture et éducation, a rejoint la Direction de la Santéet des Solidarités. Le fonctionnement du dispositif mobiliseun ingénieur télécom et un secrétariat dédié. Le travail estconduit en collaboration avec les différents partenaires, ausein d’un comité de pilotage et d’une cellule de télé-exper-tise regroupant tous les intervenants. Le budget affecté en2005 s’élève à 480000 euros, dont 280000 d’investissements.

Plus de 1000 emplois (médecins, personnels de santé, personnels des 18 maisons de retraitepubliques ou associatives du haut pays) sont directement concernés. Leur présence contribue àl’amélioration de la qualité de vie des habitants et au développement des territoires. La créationde maisons médicales participe à la même logique de soutien, à travers des principes communsen termes d’unité de lieu pour les professionnels de santé, de mutualisation des moyens et descompétences. La télémédecine constitue un levier de dynamisme pour les maisons médicales etles professionnels de la santé. Des perspectives nationales et internationales lui sont à ce titreouvertes avec les demandes de participation de quatre départements français et d’un pays médi-terranéen pour un programme d’enseignement diplômant.

Professeur René GillyMaire de La Tour-sur-Tinée, Vice-Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes

La télémédecine est un outil incomparableau service du maintien des services de santé en zonerurale : elle offre au plus grand nombre la disponibilitéet la sécurité de compétences de pointe.

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ALTERMED

CONTINUITÉ ET QUALITÉDES SOINS ASSURÉES

LE PROJET

Programmé en continu sur trois ans (2003-2006), le projet se fonde surla réalité du contexte territorial et des attentes exprimées par les pro-fessionnels de santé et par les patients : il semblait nécessaired’assurer la continuité et la qualité des services de soins sur un ter-ritoire qui comprend de nombreuses îles et des zones rurales éloi-gnées des agglomérations de Vannes et Lorient. L’enjeu d’ALTERMEDPatient à domicile est de mettre en place une organisation s’appuyantsur les outils de la télémédecine et permettant de créer un lien quasipermanent entre des patients en zone rurale et un centre de soinsd’une agglomération. ALTERMED Hôpital local a pour but de répondreaux contraintes de l’insularité, qui rendent difficile la prise en chargemédicale, d’autant plus complexe quand il s’agit de pathologies

Se présentant comme une alternative intéressante à l’hospitalisationtraditionnelle, notamment pour des territoires comme le Morbihan, ledéveloppement de l’hospitalisation à domicile (HAD) a donné naissanceau projet ALTERMED (ALTERnatives MEDicales) en 2003. Ce dernier sedécline en deux sous-projets :• « ALTERMED Patient à domicile » : service de téléconsultations vial’installation de webcams et de micros, de télécartes et de suivi entemps réel des constantes physiologiques du patient ;• « ALTERMED Hôpital local » : plate-forme de télé-expertise per-mettant d’accompagner les professionnels de santé dans leurs dia-gnostics et dans la réalisation des gestes spécialisés ou techniques,et de former à distance le personnel médical et paramédical.

LES ENJEUX

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FICHED?IDENTITEPorteurs du projet :Conseil Général duMorbihan, hôpital Yves-Lanco (Belle-Isle-en-Mer),clinique Océane (Vannes)Statut des collectivités :Conseil Général,établissement de santé,associations, universitéContexte territorial :De nombreuses îles et zonesrurales éloignées des agglo-mérations et centres de soins(département du Morbihan)Contact :[email protected]

LA MISE EN ŒUVRE

BILAN ET PERSPECTIVES

ALTERMED s’inscrit dans un appel à projets lancé par la DATAR, le Ministèredélégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, et la Caisse desDépôts et Consignations. Il a nécessité une réflexion à la fois sur les besoinset les usages des utilisateurs et sur les moyens techniques à mobiliser. D’oùsa construction en deux grandes phases :• ALTERMED Technologies, pour identifier et tester les solutions permettantla mise en œuvre des services de télésanté ;• ALTERMED Usages, pour étudier les problématiques d’appropriation et desensibilisation des professionnels de santé et des patients.Pour la mise en œuvre du projet, dont le budget total s’élève à 500000 euros,différents partenaires ont apporté leur expertise :• deux industriels : Schneider, sur les courants porteurs en ligne ;Motorola, sur les faisceaux hertziens ;• deux associations : CATEL, sur la télésanté ; OGGAM, sur les TIC ;• une école d’ingénieurs : l’ENST Bretagne, sur les aspects socio-économi-ques du projet.

Le projet ALTERMED sera totalement finalisé en 2006. D’ores et déjà,les premières évaluations font état d’un très bon accueil par les pro-fessionnels de santé et par les patients. Les perspectives de réussitesont renforcées par l’attention particulière portée à la constructiondu projet. Les 3 porteurs du projet (le Conseil Général du Morbihan,l’hôpital Yves-Lanco, de Belle-Isle-en-Mer, et la clinique Océane, deVannes) souhaitent dépasser l’approche expérimentale en mettanten place une véritable démarche d’analyse technique, sociologique etéconomique. Objectif final : pérenniser et diffuser l’initiative.

Jean-Yves BlandelDirecteur de l’hôpital Yves-Lanco, de Belle-Isle-en-Mer

Disposer d’un lien à haut débit symétrique est la possibilitépour un territoire insulaire d’accéder à de nouveaux services,de sécuriser les procédures de prise en charge et aussi d’éviterdes déplacements longs aux patients comme aux professionnels.“

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La santé La télémédecine