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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2006 – Thèse n° Le chat agressif dans la pratique vétérinaire Support multimédia THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE BERNARD –LYON I (Médecine – Pharmacie) et soutenue publiquement le 30 janvier 2006 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par DA COSTA Virginie Née le 30 Juillet 1980 à Brest (29)

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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON

Année 2006 – Thèse n°

Le chat agressif dans la pratique vétérinaire

Support multimédia

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE BERNARD –LYON I(Médecine – Pharmacie)

et soutenue publiquement le 30 janvier 2006pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

DA COSTA VirginieNée le 30 Juillet 1980

à Brest (29)

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REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur R. ITTIProfesseur à la Faculté de Médecine de LyonQui nous a fait l’honneur et la gentillesse d’accepter la présidence de notre jury de thèse.

Hommages respectueux.

A Monsieur le Professeur Jean-Luc CADOREProfesseur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de LyonQui a accepté de soutenir la réalisation de ce travail, Pour sa gentillesse, sa compréhension, son dévouement pour tous ses étudiantsAvec toute notre reconnaissance.

Sincères remerciements.

A Monsieur le Professeur A. LACHERETZProfesseur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de LyonQui nous fait l’honneur et la gentillesse de participer à notre jury.

Sincères remerciements.

A Madame le Docteur Karine PORTIERMaître de conférence à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon,Qui nous a guidé tout au long de la réalisation de ce travail, Qui a accepté d’être membre d’honneur de notre jury,Pour sa profonde gentillesse, sa disponibilité, sa bonne humeur, son soutien.

Sincères remerciements.

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Au Docteur DIAZ, comportementalisteQui m’a permis de mieux comprendre l’univers complexe du comportement félinPour son aimable participation dans divers clips vidéos essentiels à la réalisation de mon travail.Pour son humour, et sa gentillesse.

Au Docteur Pierre SALEUR, Pour son aide dans la compréhension des codes civils et pénaux et son aimable participation dans divers clips vidéos essentiels à la réalisation de mon travail.Pour sa disponibilité, sa rigueur et sa gentillesse.

A tous les membres de l’équipe de professeurs au CNFA de BlanquefortPour leur accueil, leur sympathie, leur enseignement, et leur aimable participation dans divers clips vidéos essentiels à la réalisation de mon travail.

Aux Docteurs ERHEL et FERME FRADINPour leur accueil dans leur clinique dédiée uniquement aux chats, Pour leur partage de leur expérience concernant la consultation féline, pour leur gentillesse.

Au Docteur Anne-Claire CHAPPUIS-GAGNONPour son accueil, sa disponibilité, ses précieux conseils lors de mes débuts dans mon projet de thèse, et sa gracieuse autorisation d’utiliser ses photos issues de son ouvrage sur le comportement du chat.

Au Professeur Patrick VERWAERDEQui m’a fait partager son point de vue et son expérience de l’anesthésie et de la tranquillisation du chat.

A l’équipe du pôle Aventi de l’ENVL, Pour leur gentillesse, leur patience, leurs précieux conseils, ainsi que pour le prêt du matériel informatique et audio-visuel nécessaires à la réalisation des illustrations de ce travail.

Un grand merci à Monsieur Gérard JUILLOT, Pour sa gentillesse, sa disponibilité, son éclairage particulier sur la création d’un site internet.

Un grand merci à Monsieur Mohamed KHELFA,Pour son aide indispensable à la réalisation et à l’hébergement du site Internet de ma thèse.

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A mes parents, qui malgré leur séparation, sont toujours restés unis, pour moi. Vous m’avez soutenue depuis mes premiers pas sur cette terre jusque maintenant mes premiers pas dans la vie active. Toute ma vie j’essaierai de faire honneur à ce que vous m’avez offert. Je vous en remercie très sincèrement. Je vous aime très fort.

A mon frère que j’aime aussi de tout mon cœur et qui m’est extrêmement cher. Tu m’as soutenu plus d’une fois pendant mes études jusqu’à des heures impossibles. Merci pour ta patience et tes conseils dans mes études et dans ma vie. Je t’admire beaucoup pour tout ce que tu es, tout ce que tu sais. Brother !!!!Je te souhaite tout le bonheur dont tu rêves avec ta petite femme Valy (merci pour tous tes conseils, et les bons moments passés ensemble)….à quand le bébé ?

A Samir, mon compagnon de veillée et de vie qui m’a tant aidée pour que ce travail aboutisse… Merci de ta patience et de ton soutien. Nhabek, habibi.

A Papy Joseph et Mamie Odette,A Papy Louis et Mamie Rose,Que j’aime de tout mon cœur, et qui m’inspire un profond respect.

A ma tante et marraine préférée,Tu as toujours été à mes côtés et même à l’autre bout du monde rien ne nous séparera…je t’adore ma Vidounette. Je te souhaite beaucoup de bonheur et de réussite dans ta vie.

A ma nièce, OphéliePeut-être voudras-tu être un jour vétérinaire…étant donné ton dynamisme et tes capacités à l’école, quelque soit le métier que tu choisiras, je sais que tu y arriveras toujours. Alors bonne route dans le chemin de la vie ! Saches que tu pourras toujours compter sur moi.

A toute ma famille partout en France qui m’a soutenue malgré la distance.

A toute la famille Boulahya, qui m’a soutenue. Un grand merci pour leur gentillesse et leur hospitalité. Merci particulier à Samia et Yassine pour le prêt de leur caméra indispensable à la réalisation de ma thèse.

A mes amis, Coco merci pour ton ,umour, ton soutien, nos confidences…J’espère que tes projets de nouvelle vie vont aboutir. Je croise les doigts !!!Hasnae, mon amie qui m’a appris tant de choses sur la vie, merci pour tes conseils et nos fous rires interminables.Adeline merci pour tous nos bons moments partagés notamment lors de l’organisation de la Revue, ce fut fastidieux mais notre amitié et notre amour de la danse nous a permis de triompher.Elise, merci pour ta gentillesse, ton écoute et les supers moments passés ensemble…je te donne rendez-vous à cheval où tu veux sur cette terre.Hélène ma meilleure binôme que j’ai jamais eu, je t’adore !! A quand une visite guidée du Portugal ?Kathleen, merci pour nos bons moments passés ensemble dans notre très chère fac d’Orsay Elodie je me souviendrai toute ma vie de notre périple avec Adeline, et j’espère qu’on en aura d’autre car des moments comme ceux là entre amies ça vaut de l’or !! Merci de tes conseils et ton écoute pendant ces difficiles études vétérinairesCaro merci d’avoir été la première lectrice de ma thèse, et surtout une fidèle amie.Manue, merci de ta gentillesse, ton calme…il en faut quand on bosse à Lens !! Je sais que partout où tu iras, tu réussiras alors sois heureuse et dis bonjour à la Réunion de ma part.Charly je crois que ces quelques lignes ne suffiraient pas pour te remercier de tout ce que tu as fait pour moi. Aies confiance en toi car tu es vraiment quelqu’un de bien. Bonne route !!!

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Audrey, ma très chère tarbaise, qui va au pays des vaches et de la neige. Merci de m’avoir fait passer une T1 pro vraiment géniale, grâce à toi, à tes conseils et ton soutien. Bonne chance dans ton nouveau boulot.Nicolas, merci de m’avoir tant soutenue pour le démarrage de ma thèse, et tout le déroulement de ma T1pro ; il y avait parfois des moment difficiles et tu as toujours été là…Je te souhaite de t’éclater en Corse et partout où tu travailleras !! Cécile, mon amie dont le soutien a été indispensable à ma réussite pendant notre dernière année de préparation au concours ; tu as toujours été présente quand j’en avais besoin, saches que l’inverse est également vrai.Sandrine, sans qui je n’irai pas travailler sur son île. Merci beaucoup pour ton accueil et notre réveillon 2006.

Au Docteur Bertrand LAFRANCE, Qui m’a fait confiance et m’a permis de faire mes premiers pas dans le métier de vétérinaire….à Djibouti !!!

A Massaï et Tessaï, mes guépards préférés à qui j’envoie plein de caresses.

A Roméo, le Faucon pèlerin et Alice ma gazelle

A TIMIE, ma petite panthère noire, ma louloute, qui m’a inspirée cette thèse et qui mérite tous les plus bons câlins de la terre.

A Choupie et Zina, deux minettes graines de star.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................ 3

SOMMAIRE.......................................................................................................................................................... 7

TABLE DES ILLUSTRATIONS....................................................................................................................... 13

INTRODUCTION............................................................................................................................................... 16

PARTIE I : CONNAITRE LE CHAT AGRESSIF ET LES RISQUES LIES A CE COMPORTEMENT 17

I. CARACTÉRISTIQUES COMPORTEMENTALES DU CHAT AGRESSIF....................................... 17

A. RAPPELS DES PARTICULARITES ETHOLOGIQUES (BEATA, C, 1999) ...................................................... 17

1. Le développement et la socialisation..................................................................................................... 17

2. Le chat, un animal territorial ................................................................................................................ 18

3. L’absence de structure hiérarchique..................................................................................................... 18

B. ETIOLOGIE DU DEVELOPPEMENT DE COMPORTEMENT D’AGRESSION...................................................... 18

1. Les différents types d’agression chez le chat ........................................................................................ 18

a. L’agression d’origine organique ................................................................................................... 19

Algie.............................................................................................................................................. 19

Les atteintes du système nerveux .................................................................................................. 19

Administration de médicaments.................................................................................................... 20

L’hyperthyroïdie ........................................................................................................................... 20

Insuffisance rénale chronique........................................................................................................ 20

b. L’agression par peur...................................................................................................................... 20

c. L’agression par irritation ............................................................................................................... 22

d. L’agression redirigée..................................................................................................................... 22

2. Eléments permettant de déterminer le type d’agression ....................................................................... 23

a. L’âge ............................................................................................................................................. 23

b. Le contexte des agressions lors d’une consultation....................................................................... 23

c. Les personnes victimes des agressions.......................................................................................... 23

d. Niveau de contrôle de la morsure et des griffades......................................................................... 24

C. MANIFESTATION ET DETECTION DE CE COMPORTEMENT........................................................................ 24

D. ETUDE PHYSIOLOGIQUE DE L’AGRESSIVITE............................................................................................ 26

a. Anatomophysiologie de l’agressivité ............................................................................................ 26

Les amygdales. .............................................................................................................................. 26

Les noyaux du septum................................................................................................................... 27

L'hypothalamus ............................................................................................................................. 27

Le cortex. ...................................................................................................................................... 28

b. Deux formes d’agressivité en neurophysiologie ........................................................................... 29

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c. Transmission de l’information ...................................................................................................... 29

II. RISQUES LIES A L’AGRESSIVITE DU CHAT................................................................................ 31

A. RISQUES MEDICAUX ET SANITAIRES....................................................................................................... 31

1. Connaître le risque zoonotique ............................................................................................................. 31

a. Les griffures et les morsures ......................................................................................................... 31

b. Principales zoonoses infectieuses pouvant être transmises à l’homme ......................................... 31

Maladie des griffes du chat ........................................................................................................... 32

Pasteurellose.................................................................................................................................. 35

Staphylococcose............................................................................................................................ 37

Tétanos .......................................................................................................................................... 38

Rage .............................................................................................................................................. 41

Poxvirose....................................................................................................................................... 48

2. Bien réagir suite à l’agression d’un chat .............................................................................................. 50

a. Conduite à tenir pour le traitement des plaies et des effets secondaires........................................ 50

b. Mise sous surveillance d’un chat mordeur ou griffeur .................................................................. 51

B. RISQUES JURIDIQUES.............................................................................................................................. 53

1. Responsabilité quasi délictuelle ............................................................................................................ 53

2. Responsabilité contractuelle ................................................................................................................. 54

3. À qui la faute, est-ce au vétérinaire ou au propriétaire? ...................................................................... 55

4. La procédure en responsabilité civile ................................................................................................... 56

5. La preuve............................................................................................................................................... 57

a. La preuve par témoin ou testimoniale ........................................................................................... 57

b. La preuve par écrit ........................................................................................................................ 57

6. Applications à la contention physique et chimique ............................................................................... 58

a. Contention physique...................................................................................................................... 58

b. Contention chimique ..................................................................................................................... 58

C. RISQUES DE DETERIORATION DE LA RELATION VETERINAIRE-CLIENT .................................................... 60

PARTIE II : PREVENIR LES RISQUES ........................................................................................................ 61

I. CHOISIR L’AGENCEMENT DES LOCAUX DE SA CLINIQUE ADAPTEE AU CHAT................ 61

A. LA SALLE D’ATTENTE ............................................................................................................................ 61

B. LA SALLE DE CONSULTATION................................................................................................................. 62

C. LA SALLE D’HOSPITALISATION............................................................................................................... 63

II. SUIVRE LES CONSEILS DE PROFESSIONNELS POUR UNE CONSULTATION DANS LE

CALME................................................................................................................................................................ 64

A. LES PHASES D’APPROCHE A RESPECTER ................................................................................................. 64

1. Observation du chat .............................................................................................................................. 64

2. Approche du chat .................................................................................................................................. 64

3. Contact avec l’animal ........................................................................................................................... 64

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B. COMMENT SORTIR LE CHAT DU PANIER DE TRANSPORT? (CNFA).......................................................... 65

C. LA CONSULTATION ................................................................................................................................ 65

D. COMMENT RENTRER LE CHAT DANS SON PANIER DE TRANSPORT ? ........................................................ 67

E. CHANGER NOTRE COMPORTEMENT VIS-A-VIS DU CHAT AGRESSIF.......................................................... 67

1. Que faire lors d’agression d’origine algique ?..................................................................................... 67

2. Que faire lors d’agression par peur ?................................................................................................... 68

3. Que faire lors d’agression redirigée ? .................................................................................................. 69

III. SAVOIR TENIR UN CHAT .................................................................................................................. 70

A. CONTENTION SANS MATERIEL................................................................................................................ 70

1. Transport............................................................................................................................................... 70

a. Sur une courte distance pour un chat docile .................................................................................. 70

Premier procédé ............................................................................................................................ 70

Deuxième procédé......................................................................................................................... 70

Troisième procédé ......................................................................................................................... 71

b. Sur une courte distance pour un chat rebelle................................................................................. 71

Premier procédé ............................................................................................................................ 71

Deuxième procédé......................................................................................................................... 71

Troisième procédé ......................................................................................................................... 71

Quatrième procédé ........................................................................................................................ 71

2. Tenir le chat sur la table (CNFA, 1998) ............................................................................................... 72

a. Debout :......................................................................................................................................... 72

Le chat calme : .............................................................................................................................. 72

Le chat agité .................................................................................................................................. 72

b. Assis en sphinx :............................................................................................................................ 72

c. Couché en sphinx = décubitus ventral :......................................................................................... 72

3. Examen clinique .................................................................................................................................... 73

a. Examen de la tête .......................................................................................................................... 73

Seul................................................................................................................................................ 73

A deux ........................................................................................................................................... 73

b. Examen du ventre.......................................................................................................................... 74

Premier procédé ............................................................................................................................ 74

Deuxième procédé......................................................................................................................... 74

Troisième procédé ......................................................................................................................... 74

c. Prise de température ...................................................................................................................... 75

4. Administration d’un médicament par voie orale................................................................................... 75

a. Administration d’un comprimé ..................................................................................................... 75

A un chat docile ............................................................................................................................ 75

A un chat rebelle ........................................................................................................................... 76

b. Administration d’un liquide .......................................................................................................... 76

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5. Injections et prise de sang..................................................................................................................... 76

a. Injection sous-cutanée ................................................................................................................... 76

Seul................................................................................................................................................ 76

A deux ........................................................................................................................................... 76

b. Injection intra-musculaire ............................................................................................................. 77

Seul................................................................................................................................................ 77

A deux ........................................................................................................................................... 77

c. Injection intraveineuse, prélèvement de sang et pose de cathéter ................................................. 78

Injection ou prélèvement sanguin à la veine céphalique ............................................................... 78

Injection ou prélèvement sanguin à la veine saphène.................................................................... 78

Prélèvement sanguin dans la veine jugulaire................................................................................. 79

Prélèvement sanguin dans la veine fémorale................................................................................. 79

B. CONTENTION AVEC MATERIEL ............................................................................................................... 80

1. Le transport........................................................................................................................................... 80

a. Le panier de transport (CNFA) pour un long transport ................................................................. 80

b. La serviette pour un transport sur courte distance......................................................................... 80

2. Examen clinique, à deux........................................................................................................................ 81

3. Intervention à la tête, seul ..................................................................................................................... 81

4. Administration de comprimé ................................................................................................................. 81

5. Injection intra-musculaire..................................................................................................................... 82

Seul................................................................................................................................................ 82

A deux ........................................................................................................................................... 83

6. Injection ou prélèvement sanguin à la veine céphalique....................................................................... 83

7. Prélèvement sanguin dans la veine jugulaire avec le sac de contention............................................... 83

C. CAPTURE DU CHAT AGRESSIF ................................................................................................................. 83

1. Le chat en liberté dans la pièce............................................................................................................. 84

a. Le carton ....................................................................................................................................... 84

b. Le filet ........................................................................................................................................... 84

c. Le lasso ......................................................................................................................................... 84

Le lasso à chien ............................................................................................................................. 85

Le lasso à tube ............................................................................................................................... 85

d. La tranquillisation à distance......................................................................................................... 85

2. Le chat dans un milieu clos : la cage d’hospitalisation ........................................................................ 85

a. La cagette ...................................................................................................................................... 85

b. La boîte de transport...................................................................................................................... 86

c. Les gants ....................................................................................................................................... 86

d. Le filet ........................................................................................................................................... 86

e. La pince à saisir............................................................................................................................. 86

f. Le bouclier ........................................................................................................................................ 86

g. La tranquillisation à distance avec une sarbacane ......................................................................... 86

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h. Technique particulière: la clipnose................................................................................................ 87

IV. CONNAÎTRE LES TECHNIQUES DE CONTENTION CHIMIQUE ............................................. 88

A. LES CARACTERISTIQUES PHYSIOLOGIQUES A PRENDRE EN COMPTE AVANT LA TRANQUILLISATION....... 88

1. Caractéristiques physiologiques lors de stress ..................................................................................... 88

a. Le système sympathique ............................................................................................................... 88

Anatomophysiologie ..................................................................................................................... 88

Effets du système nerveux sympathique ....................................................................................... 88

b. Les catécholamines ....................................................................................................................... 89

Effets des catécholamines ............................................................................................................. 89

Régulation de la sécrétion d’adrénaline ........................................................................................ 89

c. L’ACTH ........................................................................................................................................ 90

Régulation de la sécrétion d’ACTH .............................................................................................. 91

d. Les corticostéroïdes....................................................................................................................... 91

Les corticostéroïdes sécrétés par le cortex regroupent : ................................................................ 91

Effets des glucocorticoïdes............................................................................................................ 91

2. Caractéristiques physiologiques spécifiques du chat............................................................................ 92

a. Métabolisme des agents anesthésiques et leur influence sur la pharmacocinétique chez le chat .. 92

Les réactions de biotransformations ont lieu principalement dans les microsomes hépatiques et

comprennent deux phases : ................................................................................................................... 92

Signification biologique des biotransformations........................................................................... 93

b. Les caractéristiques médicales du chat.......................................................................................... 93

Le vieil animal (gériatrie).............................................................................................................. 94

Le nouveau-né (jusqu’à l’âge de 12 semaines) ............................................................................. 95

Le chat obèse................................................................................................................................. 95

Le traumatisé ................................................................................................................................. 96

La chatte gestante .......................................................................................................................... 96

Le cardiopathe............................................................................................................................... 97

L’insuffisant respiratoire ............................................................................................................... 97

L’insuffisant hépatique.................................................................................................................. 98

L’insuffisant rénal ......................................................................................................................... 98

Le chat en obstruction urinaire ...................................................................................................... 98

B. LES MOYENS DE CONTENTION CHIMIQUE ET ANNEXE............................................................................. 99

1. Les analgésiques ................................................................................................................................... 99

a. Rappel de l’expression clinique de la douleur chez le chat : ......................................................... 99

Comportement............................................................................................................................... 99

Physiologie :.................................................................................................................................. 99

b. Evaluation de la douleur.............................................................................................................. 100

c. Choisir l’antalgique en fonction de la douleur ............................................................................ 101

d. Anti-inflammatoires non stéroïdiens et analgésiques mineurs .................................................... 102

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Principaux composés avec AMM féline...................................................................................... 103

Propriétés physico-chimiques...................................................................................................... 103

Pharmacocinétique ...................................................................................................................... 103

Activités pharmacologiques ........................................................................................................ 104

Indications ................................................................................................................................... 104

Toxicité, effets secondaires, contre-indications .......................................................................... 105

e. Morphine et morphiniques .......................................................................................................... 105

2. Les agents anesthésiques..................................................................................................................... 108

a. L’agent anesthésique idéal .......................................................................................................... 108

b. Facteurs déterminants le choix de l’anesthésique........................................................................ 108

c. Faut-il prémédiquer le chat agressif ? ......................................................................................... 109

d. Quelques mots sur les anticholinergiques ................................................................................... 110

L’atropine.................................................................................................................................... 110

Le glycopyrrolate ........................................................................................................................ 110

e. Les psycholeptiques .................................................................................................................... 110

Définitions................................................................................................................................... 110

Etude spécifique du neuroleptique avec AMM pour l’espèce féline : l’acépromazine ............... 111

Etude générale des benzodiazépines ........................................................................................... 113

Etude spécifique des benzodiazépines......................................................................................... 114

f. Les dépresseurs de la vigilance ....................................................................................................... 121

Définitions des dépresseurs de la vigilance................................................................................. 121

Les anesthésiques volatils ........................................................................................................... 121

Les anesthésiques fixes ............................................................................................................... 129

g. Exemples de protocoles de tranquillisation et/ou anesthésie....................................................... 141

Pour une manipulation courte NON douloureuse (5 minutes) chez un animal sain .................... 141

Pour une manipulation courte et douloureuse (5 minutes) chez un animal sain.......................... 141

Pour une manipulation longue et NON douloureuse chez un animal sain .................................. 142

Pour une manipulation longue et douloureuse chez un animal sain ............................................ 142

3. Les autres méthodes de contention chimiques..................................................................................... 143

a. Utiliser d’autres molécules.......................................................................................................... 143

Phéromones faciales du chat ....................................................................................................... 143

Homéopathie ............................................................................................................................... 145

Phytothérapie............................................................................................................................... 148

b. L’acupuncture ............................................................................................................................. 150

CONCLUSION ................................................................................................................................................. 151

BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................................ 152

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Table des illustrations

Liste des figures

Figure n°1 : Photo de Zina.……………………………………………………………….……………….… 17

Figure n°2 : Chat en posture d’agression défensive.…………………...…...……...…….……………… 21

Figure n°3 : Chat caressé mordeur (CHAPPUIS-GAGNON, 2003)………….…………………………. 22

Figure n°4 : Chat en posture défensive (Pôle AVENTI)……………………………………...................... 24

Figure n°5 : chat en posture défensive (CHAPPUIS-GAGNON, 2003)………….……………………… 25

Figure n°6 : Attitudes posturales du chat selon son état émotionnel étant entendu que la plasticité comportementale autorise à passer d’un état à l’autre (d’après LEXHAUSEN adapté dans l'ouvrage du Dr. CHAPPUIS-GAGNON 2003)………………………………………... 26

Figure n°7 : Pacha montrant ses griffes et ses dents…………………………………….………………. 31

Figure n°8 : Attaque d’un chat en posture défensive………………………….…………………………. 32

Figure n° 9 : Cycle de transmission de la bartonellose(URL : http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)............................................ 33

Figure n°10 : Adénite chez une personne atteinte de MGC (URL : http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)............................................ 33

Figure n° 11 : Angiomatose bacillaire (URL : http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)...... 34

Figure n° 12 : Furoncle (URL : http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)............................ 37

Figure n°13 : Paralysie faciale chez un homme atteint du tétanos (URL http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html).............................................. 39

Figure n°14 : La salle d’attente dans une clinique dédiée aux chats (photo du Dr FERME FRADIN)…………………………………………………………………………...................... 61

Figure n°15 : Photo du Dr ERHEL et Chocolat (photo du Dr FERME FRADIN)……………………..….. 62

Figure n°16 : La salle de consultation féline (photo du Dr. FERME FRADIN)…………………..……..... 63

Figures n°17-18: Cages d’hospitalisation félines (photos du Dr FERME FRADIN)…………………………. 63

Figure n°19 : Approche douce du chat………………………………………...……………………………… 64

Figure n°20 : Dr ERHEL procédant à l’examen clinique du chat, placé contre elle, la tête face à son propriétaire (photo du Dr. FERME FRADIN)……………………………………...………….. 66

Figure n°21: Transport d’un chat rebelle sur une courte distance………..……………………………….. 71

Figure n°22 : Tenir le chat docile debout sur une table……………………………………………………… 72

Figure n°23 : Chat tenu couché en sphinx……………………………………………………………………. 73

Figure n°24 : Tenir le chat pour permettre au vétérinaire d’accéder à la tête du chat…………………… 73

Figure n° 25 : Examen et accès au ventre…………………………………………………………………….. 74

Figure n°26: Contention du chat rebelle pour la prise de température……………………………………. 75

Figure n°27 : Administration d’un comprimé à un chat docile………………………………………………. 75

Figure n°28 : Prise de sang dans la veine fémorale (photo du Dr. FERME FRADIN)…………………… 79

Figure n°29 : Cage de transport avec ouverture frontale……………………………………… 80

Figure n°30 : Examen clinique d’un chat agressif à deux avec serviette et gants de contention (photo du Dr. FERME FRADIN)………………………………………………………………………...

81

Photos n° 31: Chat dans une cage de contention métallique………………………………...……………... 82

Photos n° 32: Cage de contention métallique…………………………………………………………………. 82

Figure n° 33 : Tenir le chat avec un lasso à tube…………………..…………….…………………………... 85

Figure n°34 : Pince à saisir……………………………………………………………………………………... 86

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Liste des tableaux

Tableau n°1 : Activité, avantages et limites des différents principes actifs disponibles pour le lavage des mains (D’après ANONYME, 1995)………………………………..……………………….. 50

Tableau n°2 : Les différents types de lavage des mains pratiqués quotidiennement dans la pratique vétérinaire (URL: http://www.infirmiers.com/inf/protocole/hygiene/lavmains.php)............... 51

Tableau n°3 : Anesthésie du vieil animal (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)….. 94

Tableau n°4 : Anesthésie du nouveau-né (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)… 95

Tableau n°5 : Anesthésie du chat obèse (URL : http://www.chu-rouen.fr/actes/obeseOR.htm) ………… 95

Tableau n°6 : Anesthésie du chat traumatisé (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)……………………………………………………………………………………………….. 96

Tableau n° 7 : Anesthésie de la chatte gestante (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)……………………………………………………………………………………………….. 96

Tableau n°8 : Anesthésie du cardiopathe (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)…. 97

Tableau n° 9 : Anesthésie de l’insuffisant respiratoire (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)…………………………………………………………………………………………. 97

Tableau n°10 : Anesthésie de l’insuffisant hépatique (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)…………………………………………………………………………………………. 98

Tableau n° 11 : Anesthésie de l’insuffisant rénal (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)……………………………………………………………………………………………….. 98

Tableau n° 12 : Anesthésie du chat en obstruction urinaire (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)………………………………………………………………………………………. 98

Tableau n°13 : Protocole de traitement de la douleur à trois niveaux d’après l’OMS(URL : http://www.vet-lyon.fr/ens/expa/cours/douleur/douleur_coursTR.html).................... 102

Tableau n°14 : AINS avec AMM féline (DMV 2005)…………………………………………………………….. 103

Tableau n°15 : Activités comparées des différents composés (FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))………………………………………….. 104

Tableau n°16 : La morphine (FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al., 1995, Médicaments et médications (Chapitre IV) ; COPPENS et coll., 2004 ; VERWAERDE P. et coll., 2005)…………………………………. 105

Tableau n°17: Posologie des dérivés morphiniques et de la morphine (VERWAERDE P. et coll., 2005).. 107

Tableau n°18 Acépromazine(COPPENS P. et coll, 1994 ; FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll., 1995, Médicaments et médications (Chapitre IV) ; DMV, 2005 ; BREARLY J.C. (2001)………………………… 111

Tableau n°19 : Diazépam(COPPENS P. et coll, 1994 ; FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll., 1995, Médicaments et médications (Chapitre IV) ; DMV, 2005)…………………………………………………….. 115

Tableau n°20 : Zolazépam/tilétamine (COPPENS P. et coll, 1994 ; DMV, 2005)…………………………… 117

Tableau n°21: Midazolam (COPPENS P. et coll, 1994 ; Dictionnaire VIDAL, 2003 ; HALL L.W., et coll., 2001)……………………………………………………………………………………………….. 119

Tableau n°22 : Isoflurane (Cours d’anesthésie de 3ème année THIEBAULT JJ. et JUNOT S., 2002)…… 122

Tableau n°23 : Halothane (Cours d’anesthésie de 3ème année THIEBAULT JJ. et JUNOT S., 2002)…… 124

Tableau n°24 : Sévoflurane (BOULESTIN A., 2004; URL : http://www.biam2.org/www/Sub5106.html, URL: http://www.frca.co.uk/article.aspx ?articleid=280 )...................................................... 127

Tableau n° 25 : La kétamine (CRUZ M.L. et coll, 2000 ; Hall et coll., 2001 ; DMV 2005)…………………… 129

Tableau n°26: Les alpha-2 agonistes(TRANQUILI William J., BENSON G. J. (1992) ; DMV 2005; HALL L.W., CLARKE K.W., and TRIM C.M. (2001) Principles of sedation, analgesia, and premedication (chapitre 4)HALL L.W., CLARKE K.W., and TRIM C.M. (2001) Anaesthesia of the cat (chapitre 16)... 132

Tableau n°27 : Comparaison des effets des trois alpha-2 agonistes utilisés en médecine vétérinaire (BREARLY J.C., 2001 ; TRANQUILI William J., BENSON G. J., 1992 ; DMV 2005 ; HALL L.W., et coll. 2001, Principles of sedation, analgesia, and premedication (chapitre 4); HALL L.W. et coll. 2001, Anaesthesia of the cat (chapitre 16)…………………………… 134

Tableau n°28 : Posologie des alpha-2 agonistes (DMV, 2005)………………………………………………... 134

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Tableau n°29 : Le propofol(HALL L.W. et coll. (2001) Anaesthesia of the cat; DENEUCHE A. et coll., 1999 ; Adam et coll., 1980 ; TRANQUILLI W.J. et coll., 1996; GLOWASKY MM. et coll., 1999; FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll., 1995, Médicaments et médications ;et Anesthésie ; DMV, 2005)………………………………………………………………………… 135

Tableau n°30 : Le thiopental (FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll. (1995) Chapitres IV et VI, DMV2005)………………………………………………………………………………………………. 135

Tableau n° 31: Protocoles pour une manipulation courte non douloureuse chez un animal sain………… 141

Tableau n° 32: Protocoles pour une manipulation courte et douloureuse chez un animal sain…………… 141

Tableau n° 33 : Protocoles pour une manipulation longue non douloureuse chez un animal sain…………. 142

Tableau n°34 : Protocoles pour une manipulation longue et douloureuse chez un animal sain…………… 142

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Introduction

Poils dressés, râle rauque et dos rond… Qui n’a pas déjà vécu ces manifestations visibles et audibles

du comportement agressif de certains animaux ? Un animal se comporte de manière agressive

lorsqu’il inflige ou cherche à infliger un dommage à un autre organisme. L’agressivité se définit

comme un état de motivation visant notamment à préserver sa propre intégrité et l’agression est un

moyen d’expression de cette tendance pouvant aller de la simple menace jusqu’à la morsure ou la

bagarre violente. L’agression n’est pas un état pathologique et fait partie de l’éthogramme social du

chat ; cependant, la cohabitation harmonieuse entre le chat et l’homme, et plus particulièrement le

vétérinaire, ne laisse pas de place à un état agressif.

Les agressions du chat vis-à-vis de l’homme peuvent être particulièrement dangereuses, d’une part,

par les conséquences septiques qu’elles engendrent, et d’autre part, par une peur difficile à maîtriser

tant le danger peut se révéler imprévisible. Le chat étant un animal de compagnie, c’est-à-dire qu’il a

un (des) propriétaire(s) qui se sont engagés à s’occuper de lui jusqu’au bout de leurs possibilités. Si

c’est le chat lui-même qui limite l’examen clinique et la thérapeutique par son comportement agressif,

comment faire pour satisfaire le propriétaire et apporter son aide au chat ?

Plusieurs étapes, exigeant une contention du chat, sont à réaliser pour mener une consultation

vétérinaire complète :

- Capture et transport sur grande ou petite distance ;

- Examens cliniques : ouverture de la gueule, inspection des yeux et des oreilles, palpation

diverse, prise de température ;

- Examens complémentaires : radiographie, échographie, prise de sang, raclage,

écouvillonnage, IDR… ;

- Traitements : administration de produit par voie orale, par injection IM IV SC, par voie

oculaire et auriculaire, enlever des points de suture, refaire un pansement…

En premier lieu il est important de définir les caractéristiques particulières du chat agressif puis de

mieux comprendre les risques liés à cette agressivité tels que les risques sanitaires et médicaux, les

risques juridiques, et les risques de détérioration des relations vétérinaires -clients. Enfin, nous

aborderons les moyens dont nous disposons pour prévenir ces risques.

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Partie I : Connaître le chat agressif et les risques liés à ce comportement

I. CARACTÉRISTIQUES COMPORTEMENTALES DU CHAT AGRESSIF

Il n’existe pas une forme d’agressivité chez le chat mais des formes qui ont chacune une origine bien

définie. Selon l’étiologie et la particularité comportementale du chat, les manifestations de son

comportement seront différentes. Il est facile de détecter ce comportement grâce à la connaissance

du répertoire gestuel du chat.

A. Rappels des particularités éthologiques (BEATA, C, 1999)

1. Le développement et la socialisation

La socialisation du chat à ses congénères et à d’autres espèces va

dépendre de :

- La socialisation de la mère

- La durée du maternage

Les chatons élevés par des mères mal socialisées sont souvent

rejetés vers l’âge de 5 semaines alors que la relation d’attachement et

d’apprentissage continue au moins jusqu’à 8 semaines avec des

mères plus familières. Il est facile de différencier ces deux types de

chatons en utilisant le réflexe de portage. On attrape le chaton par la

peau du cou :

- S’il se recroqueville en position fœtale, en étant déconnecté des stimuli externes, on a affaire

à un chat qui a bénéficié d’un contact long et bénéfique avec sa mère.

- En revanche, si la prise déclenche une hyperextension accompagnée de hurlements, les

conditions du développement n’ont pas été optimales. Avant même d’envisager le traitement

de l’agressivité du chat, notre premier rôle est préventif et doit consister à déconseiller

l’adoption de ces animaux sauf par des personnes compétentes et prévenues de la difficulté.

Un manque ou une absence de contact ne va pas permettre la mise ne place des autocontrôles par la

mère. Elle joue un rôle éducatif actif en sanctionnant les excès du chaton par des tapes sur le museau

ou en labourant de ses griffes le ventre du chaton. Là encore, le rôle du vétérinaire dans la prévention

est primordiale pour éviter l’hyperagressivité dit du « chat biberon » liée à l’absence totale de

régulation apportée par les humains éducateurs.

Figure n° 1 : Photo de Zina

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2. Le chat, un animal territorial

La structure territoriale est prépondérante pour l’équilibre comportemental du chat. Elle est constituée

de champs d’activités (repos, élimination, jeux, prédation, alimentation) reliés entre eux par des

chemins invariables. Ces différents champs sont balisés par des marquages associant des signaux

visuels et olfactifs, notamment phéromonaux. La vie au contact de l’humain est souvent l’occasion de

bouleversements écologiques imperceptibles pour nous mais majeurs pour les chats. La disparition de

leurs marques faciales va désorganiser leur territoire, augmenter leur anxiété et faciliter l’apparition de

réponses agonistiques. (BEATA, C.)

Nous comprenons donc aisément les conséquences psychiques d’une arrivée dans une salle de

consultation tandis que le chat est très attaché à son territoire. Les odeurs, les marquages de

plusieurs espèces, les bruits, tout concourt à stresser le chat.

3. L’absence de structure hiérarchique

Il est important de rappeler que le chat n’a pas de structure hiérarchique ce qui implique qu’il n’est ni

soumis ni dominant. Les rapports du chat avec un congénère, un autre animal ou un homme, existent

quand même et sont plus ou moins familiers, respectueux, actifs ou passifs.

B. Etiologie du développement de comportement d’agression

1. Les différents types d’agression chez le chat

Les différents types d’agression chez le chat :

- Agression par peur, anxiété

- Agression par irritation

- Agression par jeu

- Agression redirigée

- Agression par prédation

- Agression territoriale

- Agression d’origine organique

- Agression idiopathique

Nous retiendrons dans la pratique vétérinaire les agressions d’origine organique, par peur et anxiété,

par irritation et redirigée.

Les solutions à envisager en fonction de chaque type d’agressions seront évoquées dans la seconde

partie de cet ouvrage II. E.

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a. L’agression d’origine organique

Lors d’agressivité, il faut en premier lieu rechercher une origine organique à l’agressivité :

Algie

Les états algiques peuvent engendrer des agressions par irritation : maladies bucco-dentaires,

phénomènes arthrosiques, des problèmes urinaires.

Même le plus sociable et le plus docile animal est susceptible d’exprimer de l’agressivité, notamment

lors d’une manipulation d’une zone douloureuse même si cette manipulation est juste une caresse ou

faire des soins. Il est très important de remédier à la situation car si le chat comprend que mordre lui

permet d’arrêter la douleur, il utilisera l’agression lors de situations similaires. LANDSBERG, G./

HUNTHAUSEN, W./ ACKERMAN, L., 1997

Les atteintes du système nerveux

L’apparition brutale d’agressions peut amener à évoquer l’existence d’une atteinte de l’encéphale liée

à :

- maladie infectieuse :

o rage : l’agressivité dans la forme furieuse est due aux lésions inflammatoires des

neurones.

o FIV : l’agressivité apparaît en phase terminale de la maladie du fait du tropisme viral

pour les cellules astrogliales du cerveau. Les neurones sont dénutries et leurs

membranes altérées ne permettent plus le passage de l’influx nerveux.

o toxoplasmose : dans la forme chronique de la maladie, les toxoplasmes au stade

tachyzoïtes viennent se loger dans le système nerveux ; le chat change alors

soudainement de comportement marqué par une agressivité inhabituelle, en plus de

l’ataxie ou des convulsions généralement observées.

- encéphalopathie hépatique : elle peut être liée à un shunt porto-cave congénital ou

consécutive à un une cirrhose, ce qui court-circuite le métabolisme de l’ammoniaque (toxique

nerveux) en urée éliminable.

- encéphalopathie ischémique féline : elle survient brutalement, surtout l’été par carence en

thiamine (vitamine thermosensible), avec des symptômes nerveux souvent unilatéraux. Le

chat présente des convulsions, des crises d’agression ou des parésies avec ataxie, et

fréquemment la marche en cercle.

- tumeurs primitives de l’hypothalamus médian ou métastases. Cette origine est plus

fréquemment rencontrée chez l’animal âgé, et fait partie du syndrome cérébral qui induit un

état confusionnel avec crises psychomotrices et conduites agressives sans menace.

- encéphalopathie hypertensive : le chat vocalise de façon intempestive, et présente une

hypersensibilité cutanée, une désorientation et des comportements stéréotypées. Il faut faire

trois mesures consécutives de la pression artérielle dans des conditions de confort optimales.

- épilepsie dans sa forme partielle.

- traumas récents.

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Administration de médicaments

Certains dérivés retard de cortisone, certains dérivés ou analogues hormonaux utilisés dans le

contrôle des chaleurs peuvent déclencher des périodes de déstabilisation émotionnelle se traduisant

par une importante augmentation du risque d’agression. Moins un chat était socialisé, moins étendue

était sa familiarisation, plus l’administration de produits entraînant un feed-back négatif prolongé sur

l’axe hypothalamo-hypophysaire risque d’entraîner une intolérance au contact qui va englober des

individus qui étaient tolérés jusque-là.

L’utilisation d’anesthésiques tels que le chlorhydrate de kétamine (Imalgène ND) est impliqué dans les

agressions post-chirurgicales, tout particulièrement chez les chats de race siamoise et croisés

siamois. L’animal mémorise des images anormales des stimulations extérieures pendant toute la

durée péri-opératoire, puis y réagit anxieusement une fois parfaitement réveillé. Les symptômes les

plus courants apparaissent dans les 24-48 heures suivant l’anesthésie : hyperthermie, photophobie,

hyperesthésie et agression par peur avec nette expression adrénergique. (PAGEAT cité par DUPRAT,

1995)

L’hyperthyroïdie

Elle survient chez le chat dès l’âge de 6 ans et peut ne se manifester que par une irritabilité excessive,

une hyperactivité et des conduites agressives lors des manipulations. Le chat supporte mal les

contraintes et l’immobilisation. La peur qu’engendre ce stress provoque l’apparition classique du

cortège des manifestations neurovégétatives accompagnées d’un amaigrissement malgré une

polyphagie, un poil piqué, parfois des troubles digestifs entraînant une malpropreté.

L’hormone thyroïdienne est synthétisée, comme les catécholamines, à partir de la tyrosine. Son action

serait synergique de ces dernières, ce qui expliquerait l’hyperactivité et les troubles du sommeil. Une

élévation de la sérotonine et de la dopamine circulant au niveau cérébral est notée, ainsi qu’une

activité importante des récepteurs.

En associant au traitement spécifique les bêtabloquants, il est possible de maîtriser l’hyperactivité.

(CHAPPUIS-GAGNON, 2003)

Insuffisance rénale chronique

L’augmentation de l’urée contribue à modifier l’humeur du chat et à le rendre plus irritable.

L’insuffisance rénale chronique fait partie comme l’insuffisance cardiaque, des états biologiques

anxiogènes. L’anxiété générée par cette affection peut abaisser le seuil de tolérance et rendre le chat

plus facilement agressif. (CHAPPUIS-GAGNON, 2003)

Pour aller plus loin dans les origines organiques de l’agression :

ARONSON, L. (1998)Systemic causes of aggression and their treatment In: Psychopharmacology of animal behavior disordersNicholas H. Dodman and Louis Shuster, BLACKWELL SCIENCE, 65-102 p

b. L’agression par peur

Elle se manifeste en situation fermée (cage, boîte de transport), ou lorsque le chat ne peut pas fuir. Le

chat est en position d’agression défensive, qui peut être accompagnée de mictions et de défécations,

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de ralentissement ou d’accélération du rythme cardiaque. Mais ces signes peuvent être absents et

l’attaque avoir lieu très brutalement.

La punition et la récompense inappropriées, et un manque de socialisation constituent les causes

d’agression par peur. Parler gentiment au chat suite à une agression par peur dans l’espoir de le

calmer n’est pas une solution car cela contribue à renforcer la réponse au stimulus de peur. Un autre

facteur important dans la détermination du seuil de réponse à la peur est le déterminisme génétique

du chat. Des variations considérables existent dans l’espèce féline. Certains auront peur suite à un

très fort stimulus, tandis que d’autres deviendront très anxieux à la moitié de ce stimulus comme un

objet qui tombe ou un bruit inhabituel. (LANDSBERG, G./ HUNTHAUSEN, W./ ACKERMAN, L.,

1997).

Ces agressions brutales et imprévisibles sont aussi présentes dans l’anxiété intermittente du chat ; les

stimuli déclencheurs ne sont alors plus identifiables

En effet, chez les chats anxieux, les agressions sont tellement fréquentes, qu’il est quasiment

impossible chez cette espèce de dissocier anxiété et agressivité. En effet, il existe un continuum

anxiété-agressivité chez le chat.

L’anxiété est un état pathologique associant des manifestations organiques et comportementales.

L’anxiété est un état réactionnel dans lequel augmente la probabilité de voir apparaître des réactions

émotionnelles analogues à celles de la peur, en réponse à toute variation du milieu intérieur ou

extérieur (C. BEATA, 1996). En effet, des études expérimentales ont montré que le facteur

déclenchant d’un état d’anxiété était l’attente de divers stimuli plus que des stimuli eux-mêmes. Cette

notion permet d’établir la différence avec un autre état émotionnel en apparence très proche : la peur.

La relation entre les deux est extrêmement discutée ; toutefois il est communément admis chez

l’animal que l’anxiété est un émotionnel vécu en dehors d’un danger déjà présent dans le milieu

environnant. (J-P. CHAURAND, 1987)

Figure n°2 : Chat en posture d’agression défensive

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c. L’agression par irritation

Cette agression vise à faire cesser une interaction,

- soit en cas de douleur,

- soit en cas d’intolérance au contact.

Le chat feule, crache, cherche à mordre ou à griffer. Parfois le chat mord d’emblée surtout si de

l’anxiété vient compliquer le problème. Lors d’intolérance au contact, le chat se laisser caresser

pendant un temps plus ou moins long (parfois très court), puis se raidit et mord. C’est le syndrome du

chat caressé mordeur. La réaction des propriétaires entraîne une dégradation rapide de la situation

vers de l’anxiété.

Il semble, d’après CAMAX (1999), que l’origine de ce trouble particulièrement fréquent provienne d’un

manque de manipulations et de contraintes dans les premières semaines de vie, manipulations

permettant d’établir un seuil de tolérance élevé à ces stimuli. Chaque contrainte représente alors une

élévation du « manipulomètre » du chat et, lorsque le seuil est atteint, la réaction d’agression

intervient.

d. L’agression redirigée

Le chat cherche à se défendre contre un stimulus inaccessible et attaque le premier être vivant

disponible, un objet ou parfois lui-même. Cette agression ressemble à une agression par irritation,

mais peut être aussi territoriale ou par peur. Elle peut se déclencher plusieurs heures entre le facteur

déclenchant l’agression et l’agression. (Catherine MEGE, 2004)

Un chat est présenté par son propriétaire en consultation. L’examen préliminaire se déroule sans la

coopération du chat qui présente quelques signes d’impatience. L’injection pratiquée déclenche par

contre une réaction de morsure que le chat dirige contre son propriétaire et non pas vers le praticien.

C’est aussi le cas lorsque, après une contention avec une serviette ou une couverture, au moment où

l’assistant relâche sa contrainte, le chat mord la première personne à côté de lui. L’agression redirigée

peut se produire chaque fois que le chat ne peut pas agresser le stimulus qui a déclenché son

agressivité, en raison de l’éloignement, d’une inhibition psychosociale, de la brièveté de l’évènement,

etc. (CHAPPUIS-GAGNON, 2003)

Figure n°3 : Chat caressé mordeur (CHAPPUIS-GAGNON, 2003)

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LANDSBERG, G. et ses collaborateurs (1997). listent les stimuli qui causent ce type d’agressivité :

- Vue, bruit, ou odeur d’un autre chat

- Vue, bruit ou odeur d’autres animaux

- Bruits inhabituels

- Personne étrangère

- Environnement non familier

Ceci permet de bien comprendre que dans une clinique vétérinaire tous les ingrédients sont

rassemblés pour provoquer chez un chat l’agressivité redirigée. Le vétérinaire devra donc rester

vigilant et prévenir le propriétaire des réactions de son chat.

2. Eléments permettant de déterminer le type d’agression

a. L’âge

L’âge de l’animal est à prendre en compte dans l’analyse de l’agressivité chez le chat.

En effet, si on considère le chaton, les agressions, les morsures et griffades sont souvent liées au jeu

et sont favorisées par les propriétaires très permissifs. En général, le chaton contrôle sa morsure à

l’adoption (huit semaines environ). Si tel n’est pas le cas, il s’agit d’un trouble de développement.

Concernant le chat adulte, les agressions présentes chez le chaton peuvent persister. Les agressions

de prédation sont plus vulnérantes et l’état émotionnel du chat est souvent perturbé (anxiété

intermittente). Tous les troubles comportementaux engendrant de l’anxiété peuvent générer des

agressions. Enfin, des adultes présentant des périodes marquées par des agressions, des troubles du

sommeil et des obnubilations sont fortement suspects de dysthymie.

(MEGE C. 2004)

b. Le contexte des agressions lors d’une consultation

Les agressions peuvent être prévisibles ; il existe alors un stimulus déclencheur qui est identifiable :

caresses, stimulus phobique, congénère ou humain indésirable.

Lorsque le stimulus n’est pas identifiable et que les agressions sont imprévisibles, il peut s’agir

d’anxiété intermittente ou plus rarement, de dysthymie si celles-ci ont lieu pendant certaines périodes.

Lors d’agression redirigée, le stimulus peut ne pas avoir été identifié (odeur, bruits à peine

perceptibles). (MEGE, C. 2004)

c. Les personnes victimes des agressions

Etrangers : lorsque le chat agresse les personnes étrangères, il peut s’agir de phobie sociale, ou de

réactions de peurs qui s’intègrent dans un syndrome de privation sensorielle. Parfois certains chats ne

sont pas familiarisés aux humains : ils ont juste été apprivoisés par des propriétaires, mais sont

incapables de généraliser leur habituation à toute l’espèce humaine.

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Personnes familières : elles sont souvent victimes lors des consultations d’agression par irritation,

d’agression par peur lors de contrainte en cas de stimulus phobique, ou d’agression redirigée.

(MEGE C. 2004)

d. Niveau de contrôle de la morsure et des griffades

Suivant son développement, un chat contrôle plus ou mois bien sa morsure. Une morsure contrôlée

ne doit pas laisser de traces au cours du jeu.

La morsure n’est pas contrôlée dans les agressions pas peur, et lors de déficit des autocontrôles. Lors

d’anxiété intermittente, les morsures sont rarement contrôlées.

La morsure est contrôlée dans le jeu et lors de rupture de contact en dehors du contexte d’anxiété.

(MEGE C. 2004)

C. Manifestation et détection de ce comportement

Deux grandes postures d’agression doivent être connues (CHAPPUIS-GAGNON, 2003 et CNFA d’Aix

en Provence, 2002) :

- Agression offensive : Le chat est en position de U renversé et marche en crabe ; il charge,

feule et gronde et avance jusqu’à ce que son adversaire recule. Ce type d’agression sur

l’homme peut se retrouver lors des agressions territoriales. Si le chat se trouve dans une

cage, on observera : les pupilles en myosis ce qui permet au chat de se focaliser sur ce qu’il

va attaquer, oreilles droites orientées latéralement, moustaches baissées, queue demi

tombante et basse, poil hérissé, crachement, feulement, grondement, dents visibles.

- Agression défensive : le chat est couché sur le côté, il feule et gronde et attaque si on

approche. Elle a lieu souvent sur l’homme en situation fermée et doit être reconnue et ne doit

pas être confondue avec une position de soumission. Le chat dans cet état comportemental

présentera les pupilles en mydriase, les oreilles plus ou moins couchées, parfois faisant des

mouvements d’avant en arrière, moustaches relevées, queue en mouvement de droite à

gauche, poil parfois hérissé.

Le plus souvent, l’humeur du chat pouvant se modifier très rapidement, il peut être parfois difficile de

reconnaître tous les critères du chat défensif et de celui offensif.

Figure n°4 : Chat en posture défensive (Pôle AVENTI)

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Voici donc la liste de toutes les expressions corporelles et faciales du chat (CHAPPUIS-GAGNON,

2003), lors de menace et d’agression :

- Décubitus latéral, sur un point de passage, sans aucune autre modification visible (oreilles,

queue, pupilles).

- Oreilles couchées latéralement, aplaties

- Mouvements d’agitations de la queue

- Fixe du regard l’autre individu

- Pupilles en myosis ou en mydriase

- Gros dos

- Mouvements de la tête, dirigée vers la victime, bougeant très lentement

- Piloérection

- Feulement, grondement

- Antérieur levé en direction de l’individu menacé, griffes rétractées, sans contact physique

- Antérieurs levés, griffes rétractées, sans contact physique

- Fuite sans maintenir le contact visuel

- Fuite en maintenant le contact visuel

- Accroupissement, avec ou sans vocalisations, oreilles plaquées latéralement

- Décubitus latéral, oreilles aplaties latéralement, griffes sorties

- Antérieurs levés, griffes sorties, avec contact physique et griffure

- Antérieurs levés, griffes sorties, chat en équilibre sur ses postérieures avec contact physique

et griffure ‘précède généralement la prise)

- Attaque

- Prise de la victime

- Morsure

- Labourage de la victime avec les postérieurs

- Combat (avec vocalisations)

Figure n°5 : chat en posture défensive (CHAPPUIS-GAGNON, 2003)

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Voici des illustrations des mimiques faciales indicatrices des émotions du chat. Le chat peut passer en

un clin d’œil d’une stratégie offensive à une stratégie défensive, juste en modifiant le port de ses

oreilles. La face étant beaucoup plus mobile que le corps, cohabitent parfois des état émotionnels

pour le moins contradictoires. Les schémas faciaux présentés ici sont des archétypes modulables à

loisir au gré des situations.

D. Etude physiologique de l’agressivité

Les premières informations sur les structures du cerveau qui influencent le comportement agressif ont

été obtenues par des expériences à partir de lésions du cerveau, puis par des stimulations électriques

et la combinaison des deux méthodes. Les scientifiques ont donc montré que l’amygdale,

l’hypothalamus médial, et la substance grise périaqueducale sont responsables du contrôle de

l’agression et de la défense. (EWERT, 1980)

a. Anatomophysiologie de l’agressivité

(DUPRAT, C. 1995)

Les amygdales.

Ces noyaux situés dans la partie rostrale du lobe piriforme, sont fonctionnels dès le 21ème jour chez

le chaton (BEAVER B.V, 1980). Ses afférences sont sensorielles, principalement olfactives (cf. la

proximité des aires olfactives), mais aussi gustatives, visuelles et auditives.

Figure n°6 : Attitudes posturales du chat selon son état émotionnel étant entendu que la plasticité comportementale autorise à passer d’un état à l’autre (d’après

LEXHAUSEN adapté dans l'ouvrage du Dr. CHAPPUIS-GAGNON 2003)

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De ce corps amygdaloïde partent la voie amygdalofuge ventrale vers le noyau latéral de

l'hypothalamus et le noyau ventral du thalamus, et la voie amygdalofuge dorsale dite "strie terminale"

vers le noyau ventro-médial de l'hypothalamus et les noyaux du septum.

Les amygdales semblent avoir un rôle excitateur des émotions telles que la colère ou la peur. Leur

destruction entraîne chez le chat de la peur, l'attaque possible de divers objets ou individus à

proximité, avec une activation du système nerveux orthosympathique nette (GAILLOURDET P.,

1991). Au contraire, leur stimulation provoque des menaces et un comportement d'agression, mais qui

restent toutefois cohérents dans le contexte psycho-social du moment: un chat dominé et anxieux

aura un comportement de fuite ou présentera une agressivité par peur (ROPARTZ P., 1985).

Les noyaux du septum.

Ces groupes de neurones sont situés sous le bec du corps calleux, crânialement au septum

pellucidum qui sépare les deux hémisphères cérébraux chez les mammifères supérieurs. Leurs

afférences sont autant sensorielles que sensitives (nerf vague) ou endocrines (monoamines)

(GAILLOURDET P., 1991). Ils sont en relation avec l'hypothalamus par le faisceau médial du

télencéphale, avec l'hippocampe (centre de la mémorisation) par le biais du fornix, et avec le tronc

cérébral (particulièrement la formation réticulaire).

Ainsi, les noyaux du septum ont, de par leur position de relais dans les circuits neuronaux de

l'agressivité, un rôle fondamental de régulation des grandes fonctions de l'organisme comme les

activités sexuelle, alimentaire ou agonistique (GAILLOURDET P., 1991).

Le septum et l'hippocampe ont une influence inhibitrice sur l'agressivité, et leur lésion laisse place à

un animal féroce (BEAVER B.V, 1980 et HAESSLER J., 1984).

L'hypothalamus

Considéré comme le premier centre régulateur des émotions, l'hypothalamus est effectivement un

pivot de l'activité végétative et affective, un intermédiaire obligé entre les centres nerveux et

l'organisme (GAILLOURDET P., 1991, HAESSLER J., 1984, et MAC FARLAND D. 1990).

Accolé ventralement au thalamus et crânialement au chiasma optique l'hypothalamus reçoit des

afférences variées : olfactives par les noyaux septaux et amygdaloïdes, optiques par le faisceau

rétino-supra-optique. II reçoit enfin des informations de la corne d'Ammon et du thalamus.

Dès le 12ème jour de la vie du chat, une stimulation électrique de l'hypothalamus fait naître des

réactions stéréotypées d'agressivité: mydriase, aplatissement des oreilles, hérissement, sifflement, et

sortie des griffes (BEAVER B.V, 1980). Cependant ces comportements, quoique coordonnés et

cohérents, restent limités dans leurs conséquences: l'animal stoppe sa conduite agressive sitôt le

stimulus interrompu, et ne semble pas en garder souvenir, coupant court à toute possibilité

d'apprentissage (HAESSLER J., 1984).

D'après une expérience de FLYNN, une stimulation de l'aire médiale de l'hypothalamus entraînerait

un comportement agressif vis-à-vis de tout l'environnement, y compris l'expérimentateur.

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Au contraire, la partie latérale implique préférentiellement l'attaque et la mise à mort rapide d'un rat, ce

que FLYNN appelle la morsure tranquille ("quiet biting") par référence à l'absence d'émotion sous-

jacente (HAESSLER J., 1984, HART B.L., 1977, et HART B.L. 1985).

D'après DENOIX cité par GAILLOURDET, ce seraient les aires latérales et dorsales qui contrôleraient

le caractère, pouvant provoquer une symptomatologie rabique lors d'excitation (GAILLOURDET P.,

1991 et ROPARTZ P., 1985).

Lors de lésions bilatérales des noyaux ventro-médiaux hypothalamiques, par une tumeur médioligne

par exemple, on observe une agressivité très marquée même chez un animal bien apprivoisé, de la

boulimie et des troubles en hypo des fonctions sexuelles (GAILLOURDET P., 1991 et HART B.L.,

1977). Ceci confirme encore une fois le rôle majeur de l'hypothalamus dans la régulation des fonctions

vitales.

L'hypothalamus permet donc la mise en route d'une agression organisée, tant intérieurement

(activation ortho et parasympathique) qu'extérieurement (identification du stimulus), mais il ne permet

pas d'expliquer à lui seul l'ensemble des séquences agonistiques observables (menaces, évitement,

attaque, apaisement) et leur maîtrise (HAESSLER J., 1984).

Le cortex.

Semblent concernées les aires du cortex du rhinencéphale limbique, reliées principalement au

néocortex (aires motrices). Cette écorce cérébrale est le lieu d'intégration des émotions, là où

s'élaborerait « l'expérience émotive ».

PAGEAT P. (1992) situe le développement du tapis dendritique du cortex dans les premières

semaines de la vie. Celte croissance particulière est directement dépendante des stimulations qui vont

être fournies au cortex, l'obligeant à créer de nouvelles connections pour permettre l'intégration de

l'information, sans pour autant qu'il y ait réponse.

Le jeune animal façonne ainsi son cerveau, le rendant prêt à gérer toute situation nouvelle.

Le cortex définit ce que HAESSLER J. (1984) appelle l'animal "à trois étages" : il peut être agressif en

réponse à des stimuli (1er étage, animal enragé), de façon organisée et cohérente (2ème étage), mais

il présente en outre un seuil de stimulation plus élevé. L'attaque est plus tardive, précédée de

menaces (ce qui est parfois suffisant pour éviter le combat), et l'animal maintient son attitude

agonistique au delà de l'arrêt des stimuli.

En fait, et en d'autre termes, le cortex semble conférer à l'animal un certain contrôle émotionnel, une

patience et une persévérance accrues, permettant d'être moins dépendant des sollicitations

extérieures (homéostasie) d'une part, et autorisant un certain apprentissage d'autre part. Le début de

la sagesse en somme ...

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b. Deux formes d’agressivité en neurophysiologie

En neurophysiologie, deux formes d’agression sont actuellement distinguées (CHAPUIS-GAGNON,

2003) :

- L’agression dite affective, qui fait intervenir le système nerveux autonome et ses

productions émotionnelles comme la piloérection, la dilatation des pupilles, les oreilles

couchées latéralement, le feulement, l’extension des griffes, le coup de patte et enfin la

morsure. Ce comportement fait intervenir l’hypothalamus médial et la substance grise

périaqueducal (PAG). Ce type d’agression comprend les sous-types offensif et défensif qui

dépendent de la motivation du comportement d’agression.

- Le comportement de prédation au cours duquel une morsure intervient sans aucune

implication du système nerveux autonome, mais avec une complexité cognitive remarquable.

Il implique l’hypothalamus latéral (et la zone périfornicale), l’amygdale ainsi que la substance

grise périaqueducale ventrale.

c. Transmission de l’information

Dans les structures nerveuses qui sous-tendent ou qui contrôlent les différents comportements, les

neurones forment un réseau très dense, où l’information est transmise de neurone à neurone grâce à

des synapses. Nous ne parlerons ici que des synapses neuro-neuronales qui mettent en jeu des

substances chimiques telles que:

- Les neurotransmetteurs que sont les amines (acétylcholine, dopamine, noradrénaline,

sérotonine, histamine) et les acides aminés (glycine, acide glutamique, acide aspartique,

acide gamma-aminobutyrique GABA)

- Les neuropeptides (substance P, endorphines, différentes hormones hypophysaires,

enképhalines, le DSIP (peptide associé à la régulation du sommeil lent))

Il convient de préciser que :

- Un neurotransmetteur intervient dans différentes fonctions

- Un comportement donné fait intervenir plusieurs transmetteurs

- Un neurotransmetteur a sous son contrôle plusieurs autres neurotransmetteurs qui vont avoir

des effets différents sur un comportement donné

- Il existe de nombreux cas où un même neurone contient différents neurotransmetteurs

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Rôle de chaque neuromédiateur (d’après GREGG, T. R., SIEGEL, A., 2001 cités par CHAPUIS-

GAGNON, 2003) :

Les acides aminés excitatoires sont les neuromédiateurs activant le comportement d’agression

émotionnelle au niveau des récepteurs NMDA, présents dans l’hypothalamus antéro-médial et dans le

complexe basal de l’amygdale.

Les neurokinines (dont la substance P et la cholécystokinine) facilite le comportement ‘agression

émotionnelle au niveau de l’amygdale et de l’hypothalamus. La cholécystokinine, lorsqu’elle est

injectée chez un chat, provoque le feulement caractéristique du comportement d’agression. Ce

neuromédiateur est également impliqué dans les mécanismes anxieux.

La norépinéphrine intervient seulement au niveau des récepteurs α2 sur l’hypothalamus médial, en

facilitant l’agression émotionnelle

La dopamine a une action non sélective, sur les deux formes d’agression en facilitant leur expression.

Les peptides opioïdes ont des actions contradictoires, l’arrêt de l’administration de morphine

entraînant clairement des comportements d’agression; l’administration d’agonistes opioïdes supprime

l’agression émotionnelle et stimule le comportement de prédation.

Le GABA intervient pour la modulation des comportements par rapport l’un à l’autre, en régulant

l’activité dissociée de l’hypothalamus latéral et l’hypothalamus médial.

La sérotonine a une action inhibitrice, au niveau des récepteurs 5HT1A seulement sur le

comportement d’agression émotionnelle, alors qu’au niveau des récepteurs 5HT2/1C le rôle est

facilitateur.

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II. RISQUES LIES A L’AGRESSIVITE DU CHAT

A. Risques médicaux et sanitaires

1. Connaître le risque zoonotique

a. Les griffures et les morsures

Le chat utilise préférentiellement ses griffes à ses crocs car elles permettent

de repousser l’assaillant tout en gardant une certaine distance. Les griffes

sont acérées et pointues et lacèrent la peau de façon nette.

Les morsures sont quant à elles douloureuses et profondes, la chat

ponctionne la main et maintient sa prise un certain temps.

La localisation des blessures lors de la consultation se situe aux avant-bras et

aux mains pour les adultes, et également au visage pour les enfants du fait

de leur petite taille.

En plus de leurs conséquences inesthétiques, les morsures et les griffures

peuvent être à l’origine de la transmission d’agents infectieux. Les risques

sont alors de deux ordres :

- Les complications infectieuses locales sont les plus fréquentes : elles

sont dues à l’inoculation dans la plaie de germes présents soit sur la peau de la personne

blessée, soit dans la cavité buccale ou sur les griffes de l’animal. Staphylocoques,

streptocoques, corynébactéries et divers germes Gram – sont à l’origine des abcès et des

suppurations qui viennent régulièrement compliquer les plaies par morsure, en l’absence

d’une antibioprévention efficace.

- La transmission de maladies générales, heureusement plus rare, dont les plus graves sont le

tétanos ainsi que la rage et la pasteurellose. Si le risque de rage est très limité grâce à la

réglementation sanitaire en place, celui du tétanos et de la pasteurellose est loin d’être

négligeable.

b. Principales zoonoses infectieuses pouvant être transmises à

l’homme

- Maladie des griffes du chat (MGC)

- Pasteurellose

- Staphylococcose et autres infections par des bactéries pyogènes banales types

streptococcoques et anaérobies

- Tétanos

- Rage

- Poxvirose (rare)

Figure n° 7 : Pacha montrant ses griffes

et ses dents

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Remarque : certaines zoonoses sont anecdotiquement transmises par morsures ou griffures d’un chat

comme le rouget, la tuberculose, le sodoku, la tularémie, la peste.

Maladie des griffes du chat

Décrite aussi sous le nom de lymphoréticulose bénigne d’inoculation, cette maladie, le plus souvent

consécutive à une griffade, est responsable chez l’homme d’une lymphadénopathie subaiguë

régionale bénigne.

L’étiologie bactérienne est attribuée à Bartonella henselae, et parfois à Bartonella clarridgeiae.

Bartonella henselae est également impliquée dans l’étiologie de l’angiomatose bacillaire, maladie

grave vasculo-proliférative observée chez les sujets immunodéprimés.

Le chat est le seul réservoir connu de l’agent infectieux mais il n’est pas le seul vecteur (autres

animaux, piqûres de plantes).

• Agent pathogène

Bartonella henselae est une bactérie cultivable sur milieu acellulaire, dont la culture est extrêmement

lente et difficile. Pour obtenir des conditions optimales de croissance, le milieu de culture doit contenir

du sang, plus particulièrement de l’hémine. L’incubation doit se faire dans une atmosphère humide

enrichie en C02 et à 35°C.

• Epidémiologie

(GANIERE, J.-P., et col. 1999) Il s’agit d’une maladie sporadique, mais avec des petites anadémies

familiales sont parfois décrites.

La MGC est une maladie ubiquitaire. Plus de 22000 cas sont décrits chaque année aux États-unis.

Elle est aussi habituelle en Europe, mais aucune donnée n’y est disponible sur la prévalence. Elle

peut survenir à n’importe quel âge, mais touche surtout les enfants et les jeunes adultes. La moitié

des cas concerne un enfant de moins de 15 ans.

Figuren°X : Attaque d’un chat en postureadéfensive

Figure n°8 : Attaque d’un chat en posture défensive

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L’angiomatose bacillaire est en revanche une forme grave de maladie déclarée essentiellement chez

des adultes immunodéprimés (VIH + en particulier).

Transmission : griffade, morsure, simple contact,

piqûre de plantes

- 7 cas humains /10 sont dus à une griffade de

chat

- 1 cas humains /10 sont dus à une morsure de

chat

Vecteurs:

- dans 90% des cas le chat

- dans 10% des cas d’autres animaux (chien,

furet, lapin) ou une piqûre (épine de rosier,

ronce, écharde…).

Réservoir:

Le chat est le seul réservoir connu de l’agent infectieux. Sa contamination expérimentale provoque au

bout de 2 à 3 semaines une bactériémie asymptomatique prolongée, se maintenant pendant 2 à 3

mois (jusqu’à 22 mois chez certains sujets). Les Bartonella sont intra-érythrocytaires et certains chats

ont des niveaux de bactériémie élevés (>106 UFC/ml de sang). La bactériémie, bien que rencontrée

sur des chats d’âges variés, est statistiquement plus fréquente chez les chats jeunes (<1an).

Transmission de l’infection chez le chat:

La puce (Ctenocephalides felis) semble jouer un rôle majeur dans la transmission de l’infection chez

le chat. Il est possible d’isoler Bartonella henselae à partir de puces prélevées sur des chats

bactériémiques. La puce éliminerait l’agent dans ses déjections, contaminant le pelage de l’animal. Le

chat contamine ses griffes pendant sa toilette. Ce chat peut être aussi contaminé par morsure ou

griffure. Les chats errants plus fréquemment infectés, peuvent être une source de contagion pour les

chats de compagnie.

• Clinique chez le chat

Le chat présente une bactériémie asymptomatique.

• Clinique chez l’homme

Forme habituelle : Papule puis vésiculo-papule, enfin lymphadénopathie +/- suppuration avec légère

hyperthermie

Figure n° 9 : Cycle de transmission de la bartonellose

(URL ;http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)

Figure n°10 : Adénite chez une personne atteinte de MGC(URL : http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)

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Forme atypique : Syndrome oculo-glandulaire de Parinaud (conjonctivite granulomateuse avec

lymphadénopathie pré auriculaire)

Forme graves atypique : Endocardite, encéphalite, neurorétinite, septicémie

Angiomatose bacillaire : néoplasie vasculaire provoquant le développement de lésions cutanées

papuleuses ou nodulaires incolores ou violettes. La localisation peut être aussi viscérale (péliose

hépatique ou splénique).

• Diagnostic

Le diagnostic est, chez l’homme, fondé sur :

- des critères épidémiologiques et cliniques

- éventuellement confirmés par des examens histopathologiques, des tests sérologiques

(immunofluorescence, ELISA), la mise en culture de l’agent infectieux.

• Traitement

Forme habituelle : antibiothérapie déconseillée, guérison spontanée

Si suppuration intense, ponction ganglionnaire

Forme atypique grave et angiomatose bacillaire : traitement antibiotique

- Erythromycine

- Clarithromycine

- Rifampicine

- Doxycycline

• Prophylaxie

Information des personnes à risques (sujets VIH+ en particulier)

Utilisation régulière de produit pulicide peut limiter la contamination du réservoir félin

Lavage des mains après contacts avec le chat

Lavage et désinfection immédiate des plaies lors de morsure ou griffade

Pour en savoir plus :

J.P. EUZÉBYURL : http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/bb/henselae.html

Figure n° 11 : Angiomatose bacillaire(URL : http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)

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Pasteurellose

La pasteurellose, zoonose due à des bactéries du genre Pasteurella, est l’infection la plus

couramment observée après morsure ou griffure de chat.

Deux formes cliniques sont décrites chez l’homme:

- la pasteurellose d’inoculation (>2/3 des cas)

- la pasteurellose systémique.

Pasteurella sp. est une bactérie commensale habituelle de la cavité buccale de nombreux animaux et

tout particulièrement du chat.

• Agent pathogène

Le genre Pasteurella comprend plusieurs espèces. Chez l’homme, la pasteurellose est due, le plus

souvent, à Pasteurella multocida. Les pasteurelles isolées chez l’Homme mordu par un animal sont

essentiellement : P. multocida, P. canis et P. dagmatis.

• Epidémiologie

Les pasteurelloses animales sont fréquentes :

Elles intéressent de nombreuses espèces (ruminants, porcins, volailles…) et se présentent

quelquefois sous forme septicémique (choléra des poules), le plus souvent, sous forme respiratoire

(broncho et pleuropneumonies).

Transmission à l’homme

Transmission rare par contact direct, alimentation, inhalation

Transmission par morsure

- par un animal malade

- le plus souvent par un animal sain car Pasteurella vit en commensal à la surface des voies

aéro-digestives supérieures de très nombreux animaux d’où on peut l’isoler dans 40 à 80 p.

cent des examens ; en fait, si toutes les espèces animales peuvent intervenir, la transmission

relève le plus souvent de morsures de chat, de chien, le plus rarement de rat, de lapin…

Auto-infection, secondaire quelques cas de pasteurellose humaine sans qu’une morsure puisse être

incriminée.

• Clinique chez le chat

La pasteurellose est assez banale chez le chat.

Elle se traduit par :

- des infections de plaies cutanées de morsures ou griffures

- des infections respiratoires (coryza, trachéo-bronchite, broncho-pneumonie,…) souvent

secondaire à des infections virales.

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• Clinique chez l’homme

Période d’incubation la plus courte de toutes les infections consécutives à une morsure.

En quelques heures, la zone de morsure ou griffure devient le siège d’un œdème dur, chaud, rouge,

et particulièrement douloureux. Les douleurs sont évocatrices par leur allure névritique et leur

irradiation ascendante. Une adénopathie satellite apparaît rapidement.

Les signes généraux, habituellement réduits à une poussée fébrile, contrastent avec l’intensité des

signaux locaux.

Au niveau même du point de morsure, la suppuration se limite souvent à une gouttelette de pus dont

le prélèvement permet d’isoler l’agent pathogène.

Chez un sujet aux défenses immunitaires normales, l’affection régresse facilement avec une

antibiothérapie précoce. L’amélioration peut être aussi spontanée.

En l’absence de traitement, l’évolution secondaire peut se faire vers un stade subaigu ou chronique.

On décrit alors une atteinte loco-régionale non suppurative sous la forme d’un syndrome articulaire

douloureux (souvent une arthropathie métacarpo-phalangienne) associé à une décalcification

osseuse, une ténosynovite ou un syndrome algodystrophique localisé au membre mordu.

• Diagnostic

Le diagnostic clinique repose sur le développement rapide d’une inflammation oedémateuse de la

région mordue. Etant donné que des accidents comparables peuvent être le fait d’un phlegmon banal

(staphylocoques, streptocoques, Proteus) ou évoquer d’autres zoonoses (tularémie, rouget, charbon)

un diagnostic expérimental est nécessaire. Il fait appel à des techniques différentes selon le stade de

la maladie.

L’isolement de la souche sur milieux ordinaires à partir de la gouttelette de pus doit être mis en

œuvre précocement et donne des résultats aléatoires.

L’inoculation à la souris est la plus sûre.

Le diagnostic allergique reposait sur l’injection intradermique de 0,1ml de « pasteurelline » de Reilly

(ne semble plus être disponible).

• Traitement

Le traitement de la pasteurellose au stade infectieux aigu relève de l’antibiothérapie :

- pasteurelloses d’inoculation, les cyclines constituent les antibiotiques de choix (Doxycycline,

Minocycline….).

- infections généralisées, les beta-lactamines sont recommandées (Ampicilline ou

Céphalosporines de 2ème et 3ème génération).

Passée la phase initiale, ces antibiotiques sont inopérants et au stade tardif, uniquement

inflammatoire (en particulier quand il existe des réactions articulaires), l’antigénothérapie (une ou

plusieurs injections intradermiques de 0,1 à 0,2ml d’antigène pasteurellique) donne alors d’excellents

résultats.

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• Prophylaxie

Pasteurella sp. étant naturellement présente dans la cavité buccale des chats, la prophylaxie chez

l’animal est impossible.

De plus, la prophylaxie de la pasteurellose humaine est difficile par suite de l’impossibilité de

supprimer le réservoir animal en contact permanent avec l’Homme.

Les mesures de prévention font appel au bon sens, notamment le lavage et la désinfection locale des

plaies de morsure ou griffure et une consultation médicale dès les premiers symptômes locaux

En raison de la fréquence du risque de contamination par les animaux, de l’intensité des symptômes

et de l’incapacité fonctionnelle entraînée parfois, une mesure prophylactique qui a été envisagée est

le traitement antibiotique immédiat de tout sujet mordu ou griffé, même en l’absence d’une

symptomatologie précoce.

Staphylococcose

Les staphylococcies humaines et animales se signalent par :

- Leur grande fréquence ;

- Une symptomatologie générale commune : suppuration diversement localisées (peau,

mamelle, os et articulations) et septicémie ou septicophyohémies.

Les infections à S. aureus les plus fréquentes sont les infections cutanéo-muqueuses telles que les

folliculites, impétigo, furoncles, anthrax, panaris, cellulites ou les sinusites et les otites. Il s’agit le plus

souvent d’auto infestations.

La contamination directe de l’Homme par les animaux est très rare :

- L’étude précise des différentes souches de staphylocoques pathogènes permet actuellement

(d’après l’étude des caractères culturaux, des fibrinolysines, des hémolysines, de la sérologie,

des bactériophages) de classer les staphylocoques en fonction de leur origine zoologique et

de distinguer ainsi des S. humaines, des S. canins, des S. bovins… témoignant ainsi d’une

grande « spécificité » de l’action pathogène de ces diverses variétés ;

- Les observations faisant état d’une transmission mortelle d’une staphylococcie animale à

l’Homme sont absolument exceptionnelles, et ceci malgré le nombre immense des occasion

de contamination, par exemple à partir de chiens atteints de staphylococcie cutanée, ou de

vaches atteintes de mammite staphylococcique.

Figure n° 12 : Furoncle(URL : http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html

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- Des animaux sains (notamment le chien) peuvent être vecteurs, accidentels et passifs (dans

leur bouche et leur cavités nasales) de staphylocoques typiquement humains et peuvent donc

le transmettre à l’Homme au même titre qu’un quelconque intermédiaire (sans que l’on puisse

parler dans ces cas de zoonose)

On doit donc estimer que les staphylococcies sont des zoonoses possibles mais certainement très

rares.

Tétanos

Le tétanos est une maladie toxi-infectieuse et paralysante due à Clostridium tetani. La bactérie peut

évoluer sous deux aspects morphologiques distincts, sporulé ou bacillaire.

Présente dans le milieu extérieur, la spore constitue une forme de résistance et de contamination ;

celle-ci survient classiquement par souillure d’une plaie cutanée ou muqueuse.

Le bacille représente la forme pathogène. Il naît de la spore par germination et agit non tant par sa

virulence, que par l’élaboration d’une toxine qui entraîne une inhibition du relâchement musculaire. La

mort survient par asphyxie ; elle est due à un spasme laryngé.

Chez l'homme contaminé à l'occasion d'une blessure, même minime mais souillée de terre, la toxine

s'élabore et cause la maladie, caractérisée par une tétanisation de tous les muscles nécessitant

curarisation et réanimation respiratoire et métabolique. Le diagnostic de la maladie est

essentiellement clinique.

Une excellente prévention est obtenue par la vaccination mais la maladie n'est pas immunisante.

La maladie doit son nom à la tétanie musculaire qu’elle associe. La toxine, ou « toxine tétanique », est

également décrite sous le nom de « tétanospasmine »

• Agent pathogène

Clostridium tetani, ou bacille de Nicolaïer, bacille sporogène GRAM +.

Tous possèdent un antigène O.

L’antigène H permet de distinguer 10 sérotypes différents.

Cette bactérie appartient au groupe 2 selon l'arrêté du 18 juillet 1994.

La culture nécessite un milieu enrichi ou sélectif en condition d’anaérobiose stricte.

La spore est une forme de résistance très grande dans l’environnement. Ce bacille est tellurique. C.

tetani vit dans le tube digestif des animaux homéothermes et de l’homme.

• Epidémiologie

(TOMA, B. et al.. 2003)

Clostridium tetani s’entretient et prolifère dans le milieu extérieur au bénéfice d’un cycle silencieux,

entéro-tellurique.

Après leur ingestion, par l’homme ou les animaux, les spores atteignent passivement la lumière du

tube digestif. La germination, la multiplication bacillaire et la production de toxine se réalisent

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normalement, mais restent cliniquement inopérantes. La toxine est en effet localement inactivée. Les

bacilles sont par contre éliminés dans le milieu extérieur avec les matières fécales. Ils redonneront

naissance à des spores.

Dans les conditions naturelles, ce rôle d’entretien et d’amplification est essentiellement joué par les

animaux, dont les herbivores, et notamment par les ovins et les équidés.

Les cas cliniques de tétanos apparaîtront à l’occasion d’une effraction cutanée ou muqueuse. Ils

peuvent concerner l’homme et toutes les espèces animales.

En raison de son épidémiologie, le tétanos peut être considéré comme une maladie commune à

l’homme et aux animaux ou comme une zoonose à part entière (saprozoonose).

• Clinique chez le chat

(URL :http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/cc/tetani.html#pathogene )

Le tétanos du chien et du chat est souvent localisé à un membre.

Les muscles sont durs et contractés mais l'état général reste bon.

En l'absence de traitement, la forme localisée peut évoluer vers une forme généralisée. La forme

généralisée, qui peut également résulter d'une blessure située à la tête ou dans une région fortement

vascularisée, se traduit par des signes d'abord discrets puis évoluant vers une contraction

douloureuse de l'ensemble des muscles. On note alors un trismus incomplet, un rire sardonique, un

port anormal de la tête, des oreilles et de la queue, une procidence du corps clignotant, une voussure

du dos, une rigidité des membres et la mort intervient à la suite de difficultés respiratoires

• Clinique chez l’homme

(TOMA, B. et al.. 2003)

La période d’incubation est d’une à deux semaines (3 à 30 jours).

Le symptôme inaugural est représenté par un trismus (contracture des muscles de la mastication

empêchant l’ouverture de la bouche). Le processus atteint progressivement les autres muscles de la

face (lèvres serrées, froncement des sourcils, réduction des fentes palpébrales) et du corps

(opisthotonos).

Parallèlement, l’atteinte du pharynx provoque une dysphagie, tandis qu’un spasme laryngé entraîne

la mort par asphyxie.

• Diagnostic

Le diagnostic du tétanos est exclusivement clinique. Il n’existe pas de test biologique de diagnostic

Figure n°13 : Paralysie faciale chez un homme atteint du tétanos (URL http://www.microbes-edu.org/etudiant/etudiants.html)

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• Traitement

Le traitement doit être simultanément, symptomatique, anti-toxinique et anti-infectieux. (TOMA, B. et

al.. 2003)

Le traitement symptomatique a pour objectif de combattre les effets de la toxine fixée sur le tissu

nerveux et qui reste inaccessible à l’immunothérapie. Il associe une trachéotomie d’urgence ou

l’installation rapide du patient sous assistance respiratoire (asphyxie), une alimentation par sonde

naso-gastrique (dysphagie) et un traitement décontracturant (anticonvulsant, curare). Le traitement

symptomatique doit être maintenu pendant 3 à 4 semaines, le temps que la toxine fixée perde

spontanément son activité. Un traitement anti-coagulant peut être prescrit, en raison des risques liés à

l’alitement prolongé du patient.

Le traitement anti-toxinique a pour effet de neutraliser la toxine circulante. Il repose sur l’injection

d’anticorps anti-toxine (immunoglobulines spécifiques d’origine humaine) et la vaccination du malade

(anatoxine tétanique). Les anticorps activement induits prendront le relais de l’immunité passive. Cette

vaccination est d’autant plus nécessaire que le tétanos est une maladie qui n’immunise pas. La toxine

est en effet produite en quantité suffisante pour entraîner la maladie, mais insuffisante pour stimuler

l’immunité.

Le traitement anti-infectieux est dirigé contre les formes bacillaires et les autres germes de

surinfection. Il réunit une intervention locale (parage et désinfection de la plaie) et une antibiothérapie

par voie générale (pénicillino-thérapie de 5 à 7 jours).

• Prophylaxie

(TOMA, B. et al.. 2003)

Prophylaxie médicale

La prévention médicale du tétanos repose sur la vaccination (anatoxine tétanique).

Elle s’inscrit dans le calendrier officiel de vaccination de l’enfant en association notamment avec les

valences diphtérie, coqueluche et poliomyélite. La primo vaccination est réalisée à partir de l’âge de 2

mois et nécessite 3 injections à 1 mois d’intervalle. Les rappels sont réalisés 1 an et 5 ans après, puis

tous les 10 ans.

Lors de vaccinations isolées chez l’adulte, le protocole comporte 2 injections espacées de 4 à 6

semaines, un premier rappel 6 mois à 1 an plus tard, puis des rappels ultérieurs tous les 10ans.

Prophylaxie d’urgence

En cas de plaie, la prévention repose localement sur un nettoyage et une désinfection systématiques

et, selon le statut immunitaire du patient, soit une sérovaccination suivie d’un protocole vaccinal

complet (absence de vaccination ou statut vaccinal inconnu), soit rien (plaie minime ou chirurgicale et

protocole vaccinal complet), soit un rappel vaccinal de précaution (autres situations).

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• Législation et épidémio-surveillance

(TOMA, B. et al.. 2003)

Le tétanos est une maladie à déclaration obligatoire (N°20). Le nombre de cas déclarés en France

ces dix dernières années est relativement stable avec une incidence annuelle de l’ordre de 30 à 60

cas. Il s’agit essentiellement de sujets âgés ayant négligé la vaccination (80 p. cent des patients ont

70 ans et plus).

La contamination correspond à la surinfection d’une plaie chronique (ulcère variqueux par exemple)

ou plus souvent, à une blessure contractée lors d’une activité de plein air. Le taux moyen de létalité

est de 30 p. cent.

Pour en savoir plus J.P. EUZÉBY (dernière mise en jour mars 2002)Clostridium tetaniURL : http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/cc/tetani.htmlRebière I – Le tétanos en France en 1996 – B.E. H. – numéro spécial – Février 1998 – p. 23-24

Rage

La rage, encéphalomyélite mortelle affectant tous les mammifères dont l’Homme, est l’une des

zoonoses majeures les plus graves et les plus craintes dans le Monde. C’est une maladie à

déclaration obligatoire chez l’homme et maladie professionnelle. C’est pourquoi ce paragraphe mérite

de s’y intéresser et de bien développer le sujet.

• Agent pathogène

(URL : http://www.cnrs.fr/SDV/Dept/rage.pdf)

Virus à ARN enveloppé du genre Lyssavirus (famille des Rhabdoviridae ; rhabdo : baguette), en forme

de balle de fusil (80 nm/200 nm).

Sensibilité : détruit par la chaleur (15 mn à 50°C), la lumière, les UV et partiellement par la

dessiccation lente. Il est également inactivé par les solvants des lipides (éther, chloroforme), les

ammoniums quaternaires, l’eau de javel, les solutions savonneuses, l’acide phénique, le formol, la

bétapropiolactone, l’acétyl-éthylènimine. Il résiste à la putréfaction, est conservé par le froid, la

lyophilisation et la glycérine à 50 %.

Pouvoir pathogène : neurotropisme marqué ; sa virulence dépend du nombre de virions inoculés. On

modifie le pouvoir pathogène du virus par passage en série sur la même espèce (souche “fixe” de

PASTEUR).

Pouvoir antigène : toutes les souches du virus rabique possèdent la même spécificité antigénique.

Le genre Lyssavirus comprend 4 sérotypes : le virus rabique et les virus Lagos Bat, Mokola et

Duvenhage.

Pouvoir immunogène : l’infection confère à l’animal une immunité cellulaire et humorale et provoque,

chez lui, la production d’interférons.

Le virus de la rage est classé dans le groupe III par arrêté du 18 juillet 1994.

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• Epidémiologie

(TOMA, B. et al.. 2003) Selon les statistiques de l’O. M. S., son existence justifie annuellement dans

le monde plus d’un million de « traitements » après morsure et occasionne la mort de plus de 30 000

personnes.

Mode de transmission de la rage à l’homme :

- Morsure ou griffure.

Comme pour la transmission inter animale, c’est la morsure (ou griffure) qui représente le mode

habituel de contamination de l’Homme.

- Contact avec la salive d’un animal enragé, contact avec les tissus d’un animal enragé,

carcasse de bovin abattu...

En principe, le virus ne peut pas franchir la peau saine ou les muqueuses saines, cependant des

micro érosions sont fréquentes en particulier sur les mains ;il est donc difficile d’apprécier exactement

la réalité du risque

- Les autres modes de contamination possible (respiratoire, digestif, contamination indirecte par

objets mouillées) demeurent exceptionnels.

o La transmission interhumaine

Elle est possible mais rare dans la mesure où les malades traités en Service de réanimation, sont

maintenus en état de survie pendant parfois plusieurs semaines (augmentation des risques

d’excrétion salivaire) et sont entourés de personnel nombreux pratiquant de fréquentes manipulations

au niveau de la gorge… : exemple d’une infirmière aux USA mordue au pouce par un malade.

o Transmission via des greffons

Après plusieurs contaminations de personnes, dont une en France, ayant subi une greffe de la cornée

provenant d’un donneur mort d’une infection rabique non diagnostiquée dans son pays d’origine, cette

voie de contamination a été prise en considération. Aujourd’hui, les mesures de sélection de ce type

de greffon empêchent ce type d’incident.

Origine des contaminations :

En France, l’origine des contaminations est variable. Selon les statistiques des Centres de traitement

antirabique de France, lorsque la rage vulpine sévissait de façon enzootique, on constatait que :

- 65 p. cent des traitements antirabiques de l’Homme étaient mis en place après une

contamination par des chiens

- 20 p. cent après une morsure par des chats

Les traitements antirabiques résultaient donc :

- 85 % d’une infection par chiens et chats

- 9 % est dû à une contamination par des animaux sauvages

- 6 % à un contact avec d’autres animaux domestiques que le chien et le chat.

Actuellement, il faut prendre en compte le risque d’exposition aux chauves-souris.

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• Clinique chez le chat

(URL : http://www.chatsdumonde.com/index11.html )

L’incubation du virus est assez courte chez le chat : de 15 à 30 jours.

Il existe deux formes cliniques :

La forme dite « furieuse » représente 20 % des cas

On observe un changement brutal de comportement. Le chat initialement calme devient agressif et

inversement, le chat indifférent devient très câlin. Du ptyalisme et une excitation perpétuelle peuvent

être notés. Le son de ses miaulements peut changer. Il devient très sensible à toute stimulation,

réagissant de façon très agressive au moindre bruit. Ses déplacements deviennent difficiles puis il se

paralyse progressivement.

La mort survient 4-5 jours après le début des symptômes.

La forme paralytique représente 80 % des cas

Une paralysie des muscles de la mâchoire empêche l’ouverture de la bouche et provoque un

ptyalisme abondant.

La mort survient systématiquement en quelques jours

• Clinique chez l’homme

Période d’incubation d’une trentaine de jours (variable : 10 jours à plusieurs mois)

Prodromes : douleurs, fourmillement au siège de la morsure, anxiété…

A la rage humaine s’appliquent les caractères généraux évoqués à propos de la rage animale :

- expression clinique nerveuse avec excitation psychomotrice

- distinction artificielle entre rage spastique (la plus fréquente) ; rage furieuse (ou démentielle)

et rage paralytique

- polymorphisme clinique

- issue régulièrement mortelle

Les symptômes les plus évocateurs :

- Le spasme hydrophobique, propre à l’Homme. Les déglutitions de liquides entraînent un

spasme pharyngé brutal et très douloureux qui bloque les voies aéro-digestives ; cette crise

qui se répète à chaque tentative de déglutition d’un liquide, terrorise le malade au point que

souvent, la seule présentation d’une boisson suffit à la provoquer (hydrophobie).

- L’hyperesthésie sensorielle peut être également recherchée en soufflant sur la nuque ou le

visage et se traduit par une aérophobie génératrice de frissons, voire de spasmes pharyngés.

Évolution :

Les signes généraux s’aggravent au cours de l’évolution qui est brève (mort en 3 à 6 jours). La rage

peut prendre, en fait, les aspects les plus variés et parfois montrer un tableau tout à fait atypique où

l’hyperexcitabilité, l’hydrophobie, les paralysies peuvent manquer, ce qui explique qu’elle peut ne pas

être reconnue.

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• Diagnostic

(URL : http://anne.decoster.free.fr/d1viro/vrage.html )

Le diagnostic clinique est parfois difficile, notamment en région où la rage n’existe pas. La notion de

contamination possible est importante. Le seul diagnostic indiscutable est le diagnostic effectué au

laboratoire.

En France, quatre laboratoires sont habilités par les ministères de l'Agriculture et de la Santé à

effectuer un diagnostic de rage : les Instituts Pasteur de Paris et Lyon, l'Institut d'hygiène de la Faculté

de Médecine de Strasbourg, et le Centre National d'études sur la rage de Nancy.

Le diagnostic fait appel à :

- identifier les antigènes rabiques dans les cellules

o par immunofluorescence directe

C'est la méthode de référence. Elle conduit à un diagnostic certain en quelques heures, sur du

matériel frais ou bien conservé.

Le test est basé sur la reconnaissance de l'antigène rabique par un anticorps spécifique couplé à la

fluorescéine : les anticorps fluorescents se fixeront seulement sur l'antigène, révélant celui-ci lors

de la lecture de la lame à l'aide d'un microscope fluorescent.

Lors de chaque lecture, on doit introduire un témoin positif et négatif.

- la recherche des antigènes sur des calques de cornée est très délicate et le pourcentage de

résultats faussement négatifs est très important.

- sur les biopsies cutanées il est possible de mettre en évidence des antigènes rabiques dans les

terminaisons nerveuses entourant le follicule pileux.

- en phase terminale, le LCR contient souvent des cellules. Il est possible de faire une

immunofluorescence sur le culot cellulaire.

o par une méthode ELISA : technique sandwich

On réalise une immunocapture de la nucléocapside virale présente dans le cerveau (le RREID : rapid

rabies enzyme immuno diagnostic).

Les puits d'une plaque de microtitration sont tapissés par les anticorps d'un sérum de lapin

immunisé contre la nucléocapside.

Les surnageants de broyats de tissu sont déposés dans les cupules. L'antigène, s'il est présent, est

capturé par l'anticorps puis détecté par le même sérum couplé à la peroxydase .

Après addition du substrat , l'apparition d'une couleur jaune, signe la présence de l'antigène rabique

dans le tissu testé.

Ce test se révèle simple, rapide (quelques heures), sensible et spécifique.

- isoler le virus

L'isolement du virus sur culture cellulaire est un test très sensible et permet de porter un diagnostic

rapide (moins de 24 heures).

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Mais il suppose que le virus conserve sa virulence dans l’échantillon et donc que les conditions de

conservation de l’échantillon soit optimales.

L'isolement confirme la détection des antigènes viraux et permet d'identifier la souche isolée à l'aide

d'anticorps monoclonaux.

o Les cellules utilisées sont des lignées continues de neuroblastome de la souris.

o La technique est rapide (24 heures), plus fiable et moins dangereuse que l'inoculation

à la souris.

On recherche les antigènes viraux dans les cellules inoculées, par les tests d'immunofluorescence

directe ou d'immuno-enzymologie décrits ci-dessus.

- doser les anticorps

Le titrage des anticorps permet de vérifier et d'évaluer le degré d'immunité des sujets contre la rage,

avant ou après exposition au risque de contamination (seuil immunisant : > 0,5 UI par ml).

On utilise une technique immunoenzymatique de type ELISA

La détection des anticorps antirabiques dans le sang n'a qu'un intérêt très limité dans le diagnostic de

la rage, l'interprétation du taux des anticorps étant impossible après injection de vaccin ou

d'immunoglobulines antirabiques.

La recherche d'anticorps dans le LCR permettra de trancher : l'augmentation très importante du titre

indique une maladie active, même si le patient a reçu du vaccin.

- isoler l'ARN viral

Des techniques d'amplification par PCR (Polymerase chain reaction) sont utilisables pour rechercher

l'ARN viral.

Donc, le diagnostic de rage du vivant d'un malade est difficile, car les divers tests ne sont pas toujours

positifs, tandis que celui post-mortem permet, en principe, un diagnostic définitif par l'examen du

système nerveux central. Il est important de diagnostiquer la rage pour la mise en œuvre des mesures

de protection du personnel soignant.

• Traitement

Le traitement proprement dit, c’est-à-dire de la rage déclarée, est INEFFICACE ; il se borne

actuellement à soulager le mourant.

Toutes les tentatives d’emploi d’interféron ou de gammaglobulines antirabiques se sont soldées par

des échecs.

Le recours aux techniques d’hibernation artificielle permet de maintenir en vie les malades pendant

plusieurs semaines, mais les lésions sont irréversibles et la mort ne peut pas être évitée.

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• Prophylaxie

(URL : http://anne.decoster.free.fr/d1viro/vrage.html et TOMA, B. et coll., 2003)

PROPHYLAXIE MEDICALE

Indiquée dans les deux éventualités suivantes :

- Intervention avant contamination : vaccination préventive (Comité O. M. S. d’expert de la

rage, 1992)

- Intervention suite à une contamination supposée : traitement préventif :

o traitement local des plaies

Le traitement après exposition au risque rabique doit être entrepris sans délais. Devant toute morsure

ou griffure, il faut d'abord désinfecter les plaies en urgence car l'élimination mécanique et chimique du

virus est évidemment la protection la plus efficace :

On lave à grande eau la région mordue avec du savon ou un détergent quelconque puis on rince

abondamment.

On applique ensuite de l'alcool à 60°, de la Bétadine ® ou de l'eau de Javel diluée (éviter l'eau

oxygénée et le mercurochrome).

On ne suture pas la plaie mais on pense à la prévention du tétanos (rappel de vaccin) !

Une antibiothérapie est prescrite pour éviter l'infection de la blessure par d'autres agents

pathogènes pouvant être transmis par l'animal.

La personne exposée est ensuite adressée à un centre antirabique qui seul peut apprécier le risque

de contamination et décidera la mise en œuvre de la vaccination post-exposition.

o administration d’immunoglobulines antirabiques,

o vaccins antirabiques préparés sur cultures de tissus ou vaccin purifié préparé sur

embryon de canard,

o administration du vaccin,

La vaccination est appliquée après la contamination (vaccination "post-exposition"). Elle met à profit la

relativement longue incubation de la maladie pour permettre au vaccin d'assurer une immunité

protectrice avant que le virus n'atteigne le système nerveux central.

On utilise le vaccin et, dans les cas graves, on lui associe un sérum antirabique.

Le vaccin est un vaccin inactivé obtenu en culture cellulaire (sur cellules Vero).

Protocole classique de l'OMS :

5 injections IM (dans le deltoïde) d'une dose de vaccin : J0 J3 J7 J14 J30

PROTOCOLE REDUIT DE L'INSTITUT PASTEUR (dit "2-1-1")

3 injections IM (dans le deltoïde)

le premier jour, on injecte 2 doses en 2 points différents : J0 J7 J21

avec ce schéma on observe un pic d'anticorps au 14° jour, plus précoce qu'avec le schéma de l'OMS

(pic au 30° jour).

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o La séroprévention

Les immunoglobulines réduisent les échecs de la vaccination en cas de contamination grave : une

sérothérapie générale et locale (au niveau de la morsure) précède la vaccination faite selon le

protocole classique de l'OMS. On utilise des immunoglobulines antirabiques d'origine équine ou

d'origine humaine (Imogam Rage ® Mérieux).

o Traitement après exposition de personnes déjà vaccinées

PROPHYLAXIE SANITAIRE

La lutte contre la rage humaine passe obligatoirement par la lutte contre la rage animale puisque cette

maladie est une zoonose « exclusive ». Indépendamment du respect des mesures générales de

prophylaxie sanitaire, on peut recommander un certain nombre de précautions pour les personnes se

trouvant en zone d’enzootie rabique.

Il faut désormais distinguer trois situations épidémiologiques : rage des carnivores sauvages

terrestres (la moins dangereuse pour l’homme, car la contamination se fait presque toujours dans un

contexte « extraordinaire »), la rage canine (la contamination peut être insidieuse, car l’excrétion du

virus peut précéder de beaucoup l’apparition de symptômes), la rage des chiroptères (la

contamination semble pouvoir être fréquemment insidieuse, l’épidémiologie est mal connue, les voies

de transmissions à l’homme restent en partie mal expliquées).

En zone d’enzootie, il importe tout spécialement de ne jamais recueillir, caresser ou transporter

un animal sauvage, et surtout un renard. Plusieurs exemples ont déjà été signalés en France de

personnes ayant dû suivre un traitement antirabique à la suite de contact qu’elles auraient fort pu

éviter. Les mêmes précautions devront être respectées vis-à-vis des cadavres d’animaux sauvages

en zone d’enzootie.

En cas de morsure par un animal d’origine inconnue, il est primordial d’essayer de l’identifier pour qu’il

soit soumis à un examen vétérinaire et à la surveillance prévue. En cas de doute, ne jamais hésiter à

consulter les services de l’Institut Pasteur ou d’un centre de traitement antirabique du pays, ou si

le voyage à l’étranger est court, dès son retour.

L’application de mesures complémentaires médicales et sanitaires dans un pays à structure sanitaire

correcte, permet d’éviter l’apparition de la rage chez l’homme. Ceci correspond à un minimum. La

disparition de la rage est le véritable objectif.

• Législation

(URL : http://www.chatsdumonde.com/index11.html )

La vaccination et l’identification par puce ou tatouage sont obligatoires en France dans les cas

suivants :

- Si on doit se rendre avec son animal en Corse et certains pays étrangers tels que le

Royaume-Uni

- Si on introduit ou réintroduit son animal en France depuis un pays non déclaré indemne de

rage depuis plus de trois ans

- Si on met son animal en garde dans une chatterie

- Lors de regroupements d’animaux (expositions…)

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- Lors d’une vente ou cession d’animaux familiers

- Si on emmène son animal en camping.

La vaccination se fait tous les ans à partir de l’âge de 3 mois. La première vaccination sera

juridiquement valable 1 mois après l’injection ; un certificat bleu sera alors délivré. Puis lors du rappel

annuel, le vétérinaire délivre un certificat rose. En cas de retard lors de la vaccination de rappel, le

protocole doit être repris depuis le début.

Compte tenu du délai validation de 1 mois, il est important de sensibiliser les propriétaire à cette

procédure afin d’éviter tout problème s’il a l’intention d’emmener son animal dans les endroits cités

plus haut soumis à la législation.

Pour en savoir plus :

Le virus de la rage : http://anne.decoster.free.fr/d1viro/vrage.html

La législation concernant la rage : http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/zoonose/conduiterage.pdf

Poxvirose

Le premier cas d’infection d’un chat par un Orthopoxvirus apparenté au virus du cowpox (variole de la

vache) fut décrit en Grande-Bretagne en 1978. Depuis, 30 à 50 cas y sont rapportés chaque année.

Quelques rares cas sont aussi décrits dans d’autres pays européens, y compris la France. (BAXBY D.

et coll, 1994 cités par GANIERE J-P. et coll, 1999)

• Agent pathogène

Le groupe des Poxvirus comprend un peu plus de vingt virus pathogènes pour l’animal, pour l’Homme

ou pour les deux à la fois. De nombreux points demeurent obscurs dans les rapports des différents

Poxvirus, dont voici quelques-uns responsables de zoonose (TOMA, B. et al.. 2003) :

- La variole humaine

- Cow-pox et vaccine (cf. cow-pox),

- Les virus du pseudo cow-pox (cf. pseudo cow-pox), de l’ecthyma contagieux (cf. ecthyma) et

de la stomatite papuleuse bovine (cf. stomatite papuleuse),

- Le virus Yaba (cf. maladie de Yaba)

• Epidémiologie

(BAXBY D. et coll, 1994 cités par GANIERE J-P. et coll, 1999)

Réservoir : les petits rongeurs sauvages

Le chat s’infecte en chassant les rongeurs.

Transmission du Poxvirus à l’homme :

- À partir d’un chat : manipulation du chat à main nues, morsure et griffure

- À partir d’un rongeur sauvage ou d’un bovin infecté

On retrouve essentiellement parmi les cas humains, des sujets jeunes non vaccinés contre la

variole.

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• Clinique chez le chat

La maladie chez le chat (BENNETT M. et coll 1986, cités par GANIERE J-P. et coll, 1999) débute par

la formation d’une lésion primaire (plaque, nodule, ou ulcère) de 0,5 à 1 cm souvent localisée à la

tête, le cou, ou une patte, éventuellement prurigineuse.

Des lésions secondaires peuvent apparaître, une dizaine de jours après, sous forme de macules

érythémateuses ou de petits nodules de quelques millimètres qui évoluent en papules ulcérées et

croûteuses atteignant 0,5 à 2 cm de diamètre.

D’autres manifestations locales (ulcères buccaux) ou générales (incluant fièvre, anorexie,

symptômes respiratoires et conjonctivite et diarrhée..) sont parfois aussi observées.

Évolution : La guérison survient spontanément en 1 à 2 mois. Une issue fatale est possible,

notamment chez des chats traités aux glucocorticoïdes, un tel traitement favorisant le développement

des lésions secondaires.

• Clinique chez l’homme

La lésion typique débute par une macule évoluant en papule et vésicule (BAXBY D. et coll, 1994 cités

par GANIERE J-P. et coll, 1999). D’aspect éventuellement hémorragique, elle s’ulcère et se recouvre

d’une croûte.

Elle peut être associée à une lymphadénite locale et une atteinte fébrile de l’état général. La lésion est

souvent localisée à la main mais parfois à la face. Une atteinte oculaire (œdème palpébral,

conjonctivite, adénite) est aussi décrite. Cette affection est généralement bénigne, néanmoins des

formes graves généralisées mortelles ont été rapportées (CZERNY CP. Et coll 1991, cités par

GANIERE J-P. et coll, 1999).

Notons que le propriétaire de l’un des chats reconnus atteints en France présentait lui-même des

lésions bénignes sur une main (GROUX D. et coll 1999, cités par GANIERE J-P. et coll, 1999).

• Diagnostic

Examen histopathologique d’une biopsie cutanée

Recherche du virus en microscopie électronique

• Traitement

Pas de traitement spécifique. Faire un traitement symptomatique

• Prophylaxie

Le port de gant pour manipuler un chat atteint permet d’éviter une éventuelle contamination.

Pour en savoir plus sur la poxvirose : www.cnrs.fr/SDV/Dept/poxvirose.pdf

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2. Bien réagir suite à l’agression d’un chat

a. Conduite à tenir pour le traitement des plaies et des effets

secondaires

(URL :http://www.ccr.jussieu.fr/cclin/Guides/mains.pdf)

Rappelons que les mains sont les parties du corps les plus exposées aux morsures et griffures.

Qu’une morsure survienne dans le cadre de l’exercice professionnel, ou qu’il faille informer un

propriétaire des risques consécutifs à une griffure d’un chat, la priorité est de prévenir les éventuelles

complications infectieuses.

Le traitement de la plaie doit intervenir le plus tôt possible après l’accident :

- Laver immédiatement et soigneusement la plaie au savon, car ce type de produit est actif sur

le virus de la rage.

- Rincer abondamment, parce que des traces de savons peuvent inactiver de nombreux

antiseptiques

- Irriguer la plaie avec un antiseptique pour limiter les contaminations : en cas de plaie

profonde, on choisira un peroxyde (type eau oxygénée), particulièrement actif contre les

bactéries anaérobies comme le bacille du tétanos ; sinon la polyvidone iodée (exemple :

Bétadine®) est largement utilisée pour l’antisepsie des plaies. Ces produits seront mis à la

disposition d’une personne blessée à la clinique.

- En cas d’atteinte de l’œil ou de ses annexes, ou en cas de morsure grave, mieux vaut

s’abstenir de toute intervention et s’adresser immédiatement à un service des urgences.

Quel produit virucide, pour quel virus ?

L’activité virucide est à différencier en fonction du type de virus. Les virus enveloppés sont sensibles à

l’éthanol 70%, aux ammoniums quaternaires 1%, au peroxyde d’hydrogène.

Les virus nus sont sensibles aux désinfectants et aux antiseptiques d’action rapide (1 mn), telles que :

hypochlorite de sodium supérieure à 1000 ppm ou glutaraldéhyde 2%, ou d’action lente supérieure à

10 mn d’autre part, telles que : formaldéhyde 4 à 8% et polyvidone iodée (1% d’iode actif).

Principes actifs Activité Avantages Limites d’utilisation

Alcools Bactéricide, virucide (virus enveloppés), fongicide

Facile d’emploiSéchage instantané

Activité virucide limitée

Dérivés des biguanides (chlorhexidine)

Bactériostatique à faible concentration, bactéricide à forte concentration, fongicide

Bien adaptés à la peauRémanents

Inefficaces sur mycobactéries et virus

Dérivés iodés Bactéricide, virucide et fongicide Bonne activité sur la peau Dermites par applications répétées

Ammoniums quaternaires

Bactéricide (activité limitée sur les Gram -), fongicide

Très bon nettoyants Hypersensibilité cutanée

Dérivés phénoliques

Bactéricide, virucide et fongicide Bonne antisepsie en association avec les alcools

Efficacité variable suivant les molécules

Tableau n°1 : Activité, avantages et limites des différents principes actifs disponibles pour le lavage des mains (D’après ANONYME, 1995)

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La consultation médicale est indispensable pour toute blessure non superficielle car seul le médecin

est à même d’apprécier la nécessité :

- D’un traitement antibiotique (prévention de la pasteurellose et autres infections locales)

- D’un sérum antitétanique au vue de l’état des vaccinations antérieures ;

- D’une consultation dans un centre de traitement antirabique. La liste des centres antirabiques

de France est disponible à l’adresse Internet suivante:

URL :http://www.pasteur.fr/recherche/rage/CAR.html

Si on attend, il faudra dans tous les cas consulter sans délai en cas d’inflammation importante de la

plaie dans les jours qui suivent la morsure ou griffure (une plaie érythémateuse, oedémateuse,

douloureuse constitue le premier signe d’appel d’une infection sous-jacente).

Lavage hygiénique Lavage antiseptique Lavage chirurgical

Objectifs Suppression des germes transitoires

Suppression des germes transitoires et réduction des germes résidants

idem antiseptique mais de façon prolongée et plus "poussée

Quand

- arrivée et sortie du service- après toilette et mouchage- avant repas et administration de thérapeutique

- avant et après un soin auprès de malade contagieux

- avant toute chirurgie ou acte invasif

Temps 1 minute 3 minutes > 5 minutes

Technique

- eau + savon doux- savonner toutes les surfaces de la main jusqu'aux avant-bras- rinçage abondant à l'eau courante- sécher minutieusement avec serviette à usage unique- fermer le robinet à l'aide de la serviette

- idem que lavage hygiénique mais avec une solution antiseptique- savonnage important

1/ (1 à 2 min)- mouiller les mains- application de détergent bactéricide- faire mousser en gardant les mains au dessus du niveau des coudes- frictions allant des doigts vers les coudes- brosser les ongles- rincer à l'eau filtrée 2/ (2 à 3 min)- idem premier- sécher minutieusement avec serviette stérile- ne plus rien toucher

Tableau n° 2 : Les différents types de lavage des mains pratiqués quotidiennement dans la pratique vétérinaire(URL: http://www.infirmiers.com/inf/protocole/hygiene/lavmains.php)

b. Mise sous surveillance d’un chat mordeur ou griffeur

Tout animal ayant griffé ou mordu une personne ou un autre animal, dans les départements déclarés

infectés, doit suivre la procédure de mise sous surveillance du chat mordeur ou griffeur.

Le but de cette mise sous surveillance est d’éviter le développement de la maladie chez la personne

mordue en s’assurant que l’animal ne présente pas de symptômes de rage dans les quinze jours

suivant l’accident.

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Trois visites chez le vétérinaire à la diligence et aux frais du propriétaire ou détenteur du chat :

- La première visite moins de 24 heures après l’accident

- La seconde visite 7 jours après

- La dernière visite 15 jours après la première

Ces examens doivent être effectués ponctuellement. Seul moyen de persuasion si le propriétaire de

l’animal ne fait pas la démarche : police ou gendarmerie (obligation légale). Si la mise sous

surveillance vétérinaire de l’animal ne peut être effectuée, prendre contact avec le centre antirabique

local.

Les devoirs du propriétaire :

La présentation d’un chat mordeur ou griffeur chez un vétérinaire est une obligation légale qui met en

jeu la responsabilité pénale du propriétaire (amendes et prison).

Le propriétaire doit présenter son animal aux rendez-vous fixés et déclarer dans les plus brefs délais

la disparition des signes de la maladie ou la mort de l’animal au vétérinaire et aux autorités publiques

(mairies, services de police).

Il ne peut se séparer de son animal sans l’autorisation du directeur départemental des services

vétérinaires.

Les devoirs du vétérinaire :

A chaque visite, le vétérinaire remet au propriétaire un certificat en trois exemplaires, attestant que le

chat ne présente aucun symptôme de rage :

- Un exemplaire pour la personne mordue ou le propriétaire de l’animal mordu.

- Un autre pour le vétérinaire lui-même

- Le dernier pour le service de Police

Suite aux visites, trois cas de figures sont à envisager :

1. l’animal mordeur est en vie et ne présente aucun symptôme : la transmission de la

maladie n’est pas possible donc la procédure est terminée

2. l’animal mordeur meurt ou présente des symptômes compatibles avec ceux de la

rage durant les deux semaines : le médecin du centre anti-rabique peut prendre la

décision de faire un sérum antirabique au patient mordu.

3. L’animal mordeur meurt : une autopsie et des prélèvement permettront de faire un

diagnostic de certitude.

URL : http://www.legifrance.gouv.fr

URL : http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/zoonose/conduiterage.pdf

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B. Risques juridiques

Les risques juridiques relatifs à la présence d’un chat agressif au sein de la clinique vétérinaire sont

différents en fonction du type de responsabilité. Etre responsable signifie que l’on doit répondre d’un

fait devant quelqu’un (Etat, collectivité, personne physique ou morale). La responsabilité peut être

civile ou pénale.

La responsabilité est pénale devant l’Etat, pour des infractions aux lois et règlements divers, jugée par

la juridiction, pénale elle aussi, et, si elle est reconnue, et punie par des sanctions diverses (amende,

emprisonnement entre autres). Le délit pénal est une infraction à la loi, punie de peines criminelles,

correctionnelles ou de simple police ; par exemple, faux certificat vétérinaire, mise en vente d’un

animal atteint d’une maladie réputée contagieuse.

La responsabilité est civile vis-à-vis d’une personne, physique ou morale qui a été lésée du fait

d’autrui ; elle n’est pas assortie obligatoirement de l’idée de faute. Elle donne lieu, si elle est reconnue,

à l’octroi d’un dédommagement et prend le nom de dommages intérêts.

Il existe deux types de responsabilité civile :

- Responsabilité quasi délictuelle, dans laquelle il y a une notion fautive, sans intention de nuire

qui concerne les dégâts causés par un animal sous la garde juridique d’un vétérinaire.

- Responsabilité contractuelle concerne les dégâts causés par le vétérinaire à l’animal.

1. Responsabilité quasi délictuelle

Cette responsabilité est définie par l'article 1385 quatre articles du Code Civil. La garde juridique d’un

vétérinaire, définie par la Cours de Cassation, est l’ensemble des pouvoirs d’usage de contrôle et de

direction que l’on exerce sur l’animal. On admet généralement qu’elle commence à partir du moment

où le vétérinaire peut donner des ordres.

Application concernant le chat agressif : si le vétérinaire demande au propriétaire de sortir le chat du

panier, c’est le vétérinaire qui prend la garde juridique de l’animal et le propriétaire n’a plus aucune

responsabilité.

La garde juridique est alternative et non cumulative d’après l’article1385 ; ce qui implique que c’est

soit le vétérinaire, soit le propriétaire qui est responsable, mais il n’existe pas de garde conjointe des

deux personnes.

Ainsi si le chat devient agressif et cause des blessures ennuyeuses sur le propriétaire, ce dernier,

malgré le fait qu’il soit propriétaire, a le droit de demander des comptes au vétérinaire.

La garde juridique, régie par l’article n°1385 du code civil, parle du propriétaire de l’animal ou de celui

qui s’en sert lorsqu’il est à son usage. Un vétérinaire qui soigne un chat, s’en sert.

La jurisprudence considère qu’il y a toujours une présomption de faute à l’égard du responsable c’est-

à-dire du vétérinaire qui est responsable de l’animal qui est sous sa garde.

En cas de conflit, c’est au vétérinaire de prouver qu’il n’a pas fait de faute. Même s’il a prouvé qu’il n’a

pas fait de faute, sa responsabilité peut rester engagée. Par exemple, on pourrait lui dire : si vous

aviez procédé autrement il n’aurait pas eu de blessure. A charge pour le vétérinaire de prouver

l’existence d’un cas fortuit ou de force majeure. La différence entre ces deux dernières notions étant,

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dans le cas de force majeure, l’intervention humaine (guerre, émeute), alors que le cas fortuit

concerne plutôt le hasard et les forces de la nature.

2. Responsabilité contractuelle

La responsabilité contractuelle est la plus importante dans la mesure où elle concerne les accidents

qui peuvent altérer la santé de l’animal lui-même. C’est un type de responsabilité tout à fait différent

qui résulte d’un contrat de soins qui a été régi par la Cour de cassation avec plusieurs arrêtés :

- l’arrêt dit « MERCIER » du 20 mai 1936 : « Il se forme entre le médecin et son client un

véritable contrat comportant pour le praticien l’engagement, sinon de guérir le malade, du

moins de lui donner des soins non pas quelconques, mais consciencieux, attentifs, et, réserve

faite de circonstances exceptionnelles, conformes aux données acquises de la science. »

- l’arrêt du 24 janvier 1941 : « La responsabilité des vétérinaires est soumise aux mêmes règles

que celles des médecins. »

Il existe deux sortes de responsabilité civile contractuelle :

- La responsabilité civile avec obligation de moyens ; dans ce cas c’est à la partie lésée qu’il

appartient de prouver la faute, la négligence ou l’imprudence de la partie fautive. Si le

vétérinaire se trompe, cela va être au propriétaire de prouver que le vétérinaire n’a pas

respecté ses obligations contractuelles.

- La responsabilité civile généralement dite avec obligation de résultats (il paraît plus judicieux

de parler d'une obligation de moyens renforcée d'une obligation de restitution) ; dans ce cas

c’est à la partie présumée fautive (le vétérinaire en l'occurrence) qu'il appartient de prouver

qu'elle n'a pas fait de faute

Les obligations contractuelles sont les obligations de moyens qui englobent le meilleur moyen de

contention de l’animal, le meilleur médicament, la meilleure façon de l’administrer, etc.

Il existe des exceptions à cette règle.

- Elles concernent d’une part les interventions de convenance (par exemple, la castration du

chat). Il importe dans ce cas que le vétérinaire apporte une information éclairée à son client et

qu’il sollicite son consentement pour effectuer l’intervention. La demande de consentement

devra comporter tous les risques que pourrait engendrer une opération de convenance tels

qu’une syncope anesthésique, un tétanos de castration...

C’est au vétérinaire de fournir la preuve le plus souvent écrite qu’il a recueilli le consentement

éclairé.

Le Consentement éclairé

(URL : http://www.veterinaire.fr/ordre-v2/onv_o_d_res.htm )

La loi du 29/07/1994 définit le devoir d'information du praticien, qui doit être "loyale, claire et

appropriée". Le consentement éclairé du propriétaire est obtenu après le recueil des commémoratifs

(qui doit être une démarche active du praticien), l'examen clinique du malade, la réalisation d'examens

simples, surtout si des décisions importantes sont à prendre.

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Depuis peu, la jurisprudence a inversé la charge de la preuve de son accomplissement. C'est en effet

au praticien d'apporter la preuve qu'il a bien informé son client, car même en absence d'erreur ou de

faute, le praticien verra sa responsabilité engagée pour "insuffisance de conseil ou d'information". Le

plus souvent, cette preuve devra être écrite (accord signé par le propriétaire et conservé par le

praticien).

Cette information sur les "risques graves" que comportent les investigations ou le traitement est

obligatoire même si le risque est exceptionnel. Les "risques graves" sont ceux qui ont des

conséquences mortelles, invalidantes ou même esthétiques graves.

Comme pour le contrat de soins, le consentement n'est pour le moment que rarement matérialisé, il

semble dans certains cas indispensable de le faire (ex : billet de décharge, demande de sortie

d'hospitalisation).

- L’autre exception est lorsque le vétérinaire décide d’utiliser des produits sans AMM féline ou

avec l’AMM utilisés pour une indication autre que celle prévue, ou avec l’AMM mais utilisés à

une dose non prévue. Dans ce cas, le vétérinaire devra donner les raisons pour lesquelles il

est sorti de l’AMM.

Lorsque l’on fait une contention chimique, on se doit de faire un examen clinique le plus complet :

prise de température, examen des muqueuses, vérifier que le chat n’a pas de coryza en phase

évolutive, une interrogation du propriétaire pour savoir s’il est à jeun, s’il a de l’appétit, qu’il n’a pas de

diarrhée…Tout cela fait partie de l’obligation de moyens du vétérinaire. S’il ne respecte pas ses

obligations, il va être présumé responsable.

3. À qui la faute, est-ce au vétérinaire ou au propriétaire?

Dans le cas d’une responsabilité quasi-délictuelle, le vétérinaire est présumé responsable.

Si le vétérinaire peut donner des ordres et si ses ordres sont respectés c’est sa responsabilité qui est

en jeu.

Le vétérinaire doit demander au propriétaire du chat agressif de le transporter dans un panier solide et

bien fermé. Si le propriétaire refuse, alors la responsabilité du vétérinaire est dégagée dans le cas où

le vétérinaire pourrait prouver ce refus. La preuve peut être, par exemple, une affiche dans la salle

d’attente « Les chats doivent être mis dans un panier ».

Qui doit prouver la faute ?

S’il s’agit d’ennuis ou de torts que le chat a causés à autrui, c’est au vétérinaire de prouver que ce

qu’il s’est passé est consécutif à un cas fortuit car à l’impossible nul n’est tenu.

Si un vétérinaire examine un chat, dans une salle fermée par une vitre fermée, que cette vitre explose

pour une raison étrangère au chat et au vétérinaire (projectile par exemple), et que le chat en profite

pour se sauver, il s’agit ici d’un cas fortuit sans faute de la part du vétérinaire. Cependant, il devra

quand même prouver que cet accident n’est pas de son fait. En effet, s’il n’y a pas quelqu’un d’autre

que l’on peut mettre en cause, la responsabilité revient au vétérinaire.

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Responsabilité contractuelle :

Par contre concernant les soins donnés aux animaux, on revient dans cette obligation de moyens,

d’information, du recueil du consentement éclairé s’il s’agit d’une intervention de convenance.

Dans le cas d’une obligation de moyens renforcée, le vétérinaire n’a pas l’obligation de résultat à

savoir guérir l’animal s’il est malade, mais une obligation de restitution c’est-à-dire qu’il doit rendre

l’animal tel qu’on lui a confié. Si tel n’est pas le cas, le vétérinaire par l’intermédiaire de son assureur

doit éventuellement remplacer l’animal en se basant sur sa valeur commerciale.

Après le sinistre, le vétérinaire doit apporter tous les éléments pouvant contribuer à la compréhension

du sinistre et pour permettre d’apprécier les responsabilités de chacun.

Qui peut aider le vétérinaire en cas de conflit ?

Son assureur

Un autre vétérinaire qui détermine les responsabilités des diverses parties en présence.

Puis parfois un avocat si cela part en procédure.

4. La procédure en responsabilité civile

La procédure en responsabilité civile est destinée à déterminer si les conditions nécessaires à

l’indemnisation sont réunies. Ces conditions sont les suivantes :

- Preuve de la faute, de l’imprudence ou de la négligence

- Preuve de l’existence d’un préjudice

- Preuve du lien de causalité entre la faute (ou l’imprudence ou la négligence) et le préjudice

Il existe deux sortes de procédures civiles :

- L’amiable

- La judiciaire si la première a échoué. Parfois l’une des parties (généralement la lésée) est

particulièrement pugnace, et place d’emblée le débat sur le plan judiciaire

Quoiqu’il en soit, toute procédure commence par une mise en cause qui prend de formes variées ; de

la plus douce à la plus agressive :

- La mise en cause orale, par téléphone ou par une visite

- La lettre simple

- La lettre recommandée avec accusé de réception

- La lettre d’avocat

- L’assignation délivrée par un huissier

Plusieurs précautions doivent être prises si le vétérinaire redoute une mise en cause : ce sont des

mesures conservatoires :

- Autopsie, effectuée si possible, en la présence du vétérinaire mis en cause et en présence du

tiers, par un vétérinaire compétent et indépendant ; le concours d’un huissier n’est parfois pas

superflu.

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- Prélèvements d’échantillon (mêmes observations)

- Pièces à convictions diverses (témoignages, radio, photos)

Ne jamais :

- Reconnaître sa responsabilité ce qui pourrait entraîner la déchéance du contrat d’assurance

responsabilité civile car l’assureur pourrait supposer une collusion entre le client et le

vétérinaire.

- Transmettre des pièces à quiconque d’autre que l’assureur (à l’exception du compte-rendu

médical)

Par ailleurs en cas de sinistre, le vétérinaire doit informer l’assureur de ses mésaventures ; c’est la

déclaration de sinistre. Celle-ci peut se faire par téléphone, télécopie, lettre simple ou recommandée.

Elle doit être suffisamment documentée pour que l’assureur puisse se faire une idée des mesures à

prendre. Vont s’en suivre diverses procédures d’expertise.

5. La preuve

S’il y a un conflit entre le vétérinaire et le propriétaire, en fonction de la responsabilité de chacun, la

partie concernée devra fournir une preuve.Il en existe deux types :

a. La preuve par témoin ou testimoniale

Elle est souvent sujette à caution car les témoins dans le cadre d’une clinique pencheront du côté du

vétérinaire qui s’agisse des auxiliaires, des stagiaires, des associés, ou du côté du propriétaire s’il

s’agit de la famille, amis, etc.

Dans ce cas, le plus simple est de prendre le propriétaire à témoin avec si possible un magnétophone

en fonctionnement et lui faire constater par écrit que son chat était agressif, qu’il s’est débattu et que

ça s’est mal passé. Il faut conserver précieusement ce papier qui lui est une preuve écrite du fait que

le chat était agressif.

b. La preuve par écrit

Avoir sur le fait, une constatation commune entre le propriétaire et le vétérinaire que le chat était

véritablement ce jour-là intouchable.

Ainsi, si le chat est hospitalisé et que le chat devient agressif et se blesse, le vétérinaire ne pourra

jamais rien prouver.

En cas de conflit avec le propriétaire, le vétérinaire contacte son assureur qui décide si la

responsabilité civile du vétérinaire est engagée. Le vétérinaire fait une déclaration de sinistre à son

assureur, déclare les faits, envoie les lettres en recommander, etc.

Dans le cas où le vétérinaire se dirait lui-même responsable, cela n’est pas opposable à l’assureur.

De plus cela peut être considéré comme une association d’intérêts entre le vétérinaire et son client

pour faire payer un animal par exemple par l’assureur du vétérinaire.

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Après cela :

- Soit l’assureur entérine la responsabilité du vétérinaire et propose donc une indemnisation à

son client

- Soit l’assureur ne l’entérine pas et le client n’est pas satisfait, il peut faire un procès à l’issue

duquel seul le juge décide. L’assureur est obligé de défendre le vétérinaire et de dédommager

le client si le juge a jugé le vétérinaire responsable.

6. Applications à la contention physique et chimique

a. Contention physique

La contention physique, si elle est insuffisante, peut entraîner une responsabilité quasi-délictuelle du

vétérinaire. À titre d’exemple, le chat mal contenu peut se sauver et provoquer des dégâts, en

blessant son propriétaire ou le personnel de la clinique.

Dans le cadre d’une obligation de moyens, la contention doit être adaptée de façon à ce que l’animal

ne souffre pas et n’ait pas de séquelles, ce qui est relativement difficile lorsqu’on intervient sur un

animal agressif. En effet, un chat agressif peut entraîner du fait même de son agressivité, une certaine

agressivité de la part du vétérinaire qui, après quelques efforts pour s’en occuper correctement, peut

lui infliger des lésions involontaires. Dans ce cas, le vétérinaire devient fautif et donc responsable.

Il peut exister des accidents de contention, par exemple, le chat qui se prend les dents dans un gant

en cotte de mailles et souffre d’une déhiscence de la mâchoire. C’est bien entendu le chat qui s’est

infligé cet accident, mais la responsabilité du vétérinaire est recherchée car il lui sera demandé de

prouver qu’il n’existe pas d’autres moyens de contention plus adaptés afin d’éviter le risque encouru.

b. Contention chimique

La contention chimique par administration de produits se résume le plus souvent à une anesthésie de

très courte durée. Le vétérinaire engage donc sa responsabilité civile contractuelle car il est tenu de

donner « des soins consciencieux, attentifs et conformes aux données acquises par la science ».

Cette obligation est assortie d’obligations secondaires comme le recueil actif d’informations utiles

relatives à l’animal ou à sa maladie et l’information sur le risque anesthésique avec recueil du

consentement éclairé du propriétaire. Le vétérinaire devra également s’assurer de la mise à jeun de

l’animal pendant au moins 12 heures avant l’anesthésie. S’en abstenir serait une faute

professionnelle, sauf cas d’urgence où on intubera avec une sonde à ballonnet en bon état ou en

administrant en pré-anesthésie du dompéridone, cisapride ou ranitidine. (MORAILLON, R, 1992)

De plus, avant toute anesthésie, il convient de réaliser un examen clinique du chat le plus complet

possible ; cependant si l’animal est fou furieux dès l’ouverture du panier, il est évident que l’examen

clinique devient difficile à faire. Dans ce cas, il faut que le propriétaire signe au vétérinaire une

décharge qui pourrait être par exemple : « J’ai été informé du fait qu’on ne pouvait pas examiner

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correctement mon chat sans l’endormir et je donne mon accord pour qu’il soit endormi avant l’examen

clinique préalable habituel. » (P. SALEUR, 2005)

La contention chimique doit toujours rester dans le cadre des produits disposants d’une AMM et en

respecter les indications et les doses fixées par l’AMM. Il est évident que, si le vétérinaire veut sortir

de l’AMM, il devra se justifier. (P. SALEUR, 2005)

La clinique doit avoir du matériel et des médicaments pour une réanimation éventuelle. D’après

COTTEREAU, P., GREPINET, A. (1994), il n’est pas question de réaliser une anesthésie sans

disposer dans la salle des moyens d’intubation nécessaire : des sondes trachéales adaptées, des

vannes et des raccords et un ballon pour la ventilation manuelle. Si un animal meurt au cours d’une

anesthésie dans un cabinet vétérinaire, et si le vétérinaire ne peut pas prouver qu’il dispose de ce

matériel minimal, ce dernier met sa responsabilité en cause parce qu’il n’a pas utilisé les moyens

nécessaires qui lui étaient demandés. Pour toute intervention de plus de 30 minutes, il faut disposer

d’un abord veineux permanent, donc mettre en place un perfusion. Il est nécessaire également de

disposer pour la réanimation des solutés pour les perfuser et de quelques médicaments pouvant être

utilisés dans les troubles du rythme cardiaque ou encore pour lutter contre un œdème pulmonaire

aigu.

Dans la réalisation de la contention chimique, il ne faut pas oublier les diverses sources d’ennuis

possibles qui peuvent être une infection d’abord locale puis générale à cause de l’aiguille qui a permis

de faire l’injection. En effet si le chat est piqué à travers une couverture, l’asepsie est totalement

inexistante. De plus, si le chat se tortille dans tous les sens, l’injection peut être imprécise et mal

située (atteinte d’un nerf), ou l’aiguille peut casser. Dans ces cas-là, ce sera, malgré tout, au

propriétaire de prouver que le vétérinaire a fait une faute. Cependant, s’il est bien établi que le chat

est véritablement agressif et qu’on ne peut pas le toucher, la responsabilité du vétérinaire sera

appréciée différemment de ce qui se passerait dans le cas de la contention chimique d’un chat qui ne

bouge pas. (P. SALEUR, 2005)

En conclusion, d’après MORAILLON, le vétérinaire, si consciencieux qu’il soit, doit se souvenir qu’il

peut être amené à répondre de sa conduite devant des magistrats susceptibles d’introduire des

critères d’appréciation complètement étrangers à ses préoccupation complètement habituelles. Bien

évidemment, la conséquence pratique est la nécessité absolue pour le praticien de disposer d’une

solide assurance en responsabilité civile professionnelle et il doit veiller, année après année, à la

parfaite adaptation de celle-ci à son mode d’exercice susceptible de se modifier au fil du temps.

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C. Risques de détérioration de la relation vétérinaire-client

(A.C. CHAPPUIS-GAGNON, 2003)

Le chat, par son agilité, son insatiable curiosité, devient un animal plus que familier, un animal de

proximité. Lorsqu’il s’agit d’un chat de maison, l’intensité de la relation qui l’unit à son propriétaire

frappe toujours le clinicien et ne doit pas être sous-estimée.

Sauf lorsque le chat vit en pleine liberté, le propriétaire est un observateur attentionné, qui peut parfois

détailler par le menu l’ensemble des comportements quotidiens de son chat. Parce qu’il fait attention à

son animal, le propriétaire attend en retour la même qualité d’attention de son vétérinaire à son égard.

L’écoute attentive des commémoratifs ainsi recueillis est doublement précieuse pour le clinicien : elle

le renseigne sur l’état pathologique de son patient et établit une relation de confiance avec son client,

qui acceptera d’autant mieux les investigations et/ou le traitement envisagé.

C’est le couple propriétaire/chat dans son environnement qu’il faut considérer lorsqu’un chat est reçu

en consultation. Emotionnellement d’ailleurs, la charge est globalement plus importante pour le

vétérinaire spécialisé en médecine féline, que lorsqu’il pratique en médecine des animaux de

compagnie.

La relation propriétaire/chat est une relation de proximité, d’intimité. Le chat est capable de percevoir

les émotions de son propriétaire et réciproquement. Même s’il n’est guère maître du comportement de

son chat, il peut par sa présence l’aider ; à condition toutefois qu’il ne soit pas lui-même angoissé , et

ne pose une main toute pleine de sueur froide sur le dos de son chat.

Si lors de la consultation, le chat crache, feule et cherche à mordre, griffer et fuir, le propriétaire est

susceptible d’être choqué par l’agressivité de son chat puis par les moyens de contention musclés du

vétérinaire. Entendre hurler son chat si calme d’habitude est insupportable pour le propriétaire et pour

ceux de la salle d’attente. Cela donne une mauvaise image de la clinique où les chats sont

« martyrisés ».

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Partie II : Prévenir les risques

I. CHOISIR L’AGENCEMENT DES LOCAUX DE SA CLINIQUE ADAPTEE AU CHAT

Nous, les vétérinaires, devons prêter attention à différents paramètres de l’environnement des locaux

de la clinique pour que le chat et son propriétaire se sentent à l’aise sans source de stress.

A. La salle d’attente

Le vétérinaire dans la conception même de sa clinique devra prendre en compte divers paramètres de

façon un créer un cadre agréable pour le propriétaire et son chat :

- Lumière douce : éclairage indirect type halogène

- Absence de bruits violents : Limiter la résonance et la perception de bruits venant des autres

pièces (hôpitaux, consultation...)

- Odeurs :

o aération systématique et ventilation,

o produit à base d’essences végétales (eucalyptus, clou de girofle…),

o vinaigre blanc additionné d’eau et l’eau Perrier sont efficaces pour neutraliser l’odeur

d’urine de chat d’après CHAPPUIS-GAGNON (2003),.

o la disposition de plantes telles que cataire, valériane, ou papyrus, réputées pour leur

attraction olfactive des chats, permet de créer une atmosphère détendue et

verdoyante.

- Des griffoirs pourront être installés pour mettre en confiance les félins.

- Décoration : créer une atmosphère familiale en mettant des jolis meubles, de la moquette, des

rideaux, des coussins, des photos et tableaux de chats

- Séparation salle d’attente chien/chat soit avec deux pièces séparées, soit en mettant

- Eviter la vue des autres congénères

- Intérêt du chat mascotte discuté

Figure n°14 : La salle d’attente dans une clinique dédiée aux chats (photo du Dr FERME FRADIN)

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- Panier de transport obligatoire, sinon en prêter

- Humidifier l’air avec des saturateurs sur le radiateur

- Penser à fermer portes et fenêtres pour éviter le risque de fuite du chat

Concernant l’intérêt du chat mascotte, le Dr ERHEL travaillant dans une clinique uniquement dédiée

aux chats, donne son point de vue :

« Il n’est pas très utile pour les chats patients mais contribue à la bonne image de la clinique, d’autant

plus que ce sont des chats qui se laissent facilement manipuler, qui montent sur les genoux. De toute

façon les gens qui viennent ici aiment les chats donc on ne peut pas se tromper, ils aiment aussi ce

contact facile avec un chat qui vient les accueillir. Un chat gentil va

forcément appeler une maison agréable.

De plus je n’ai jamais eu de remarque de la part des propriétaires

sauf une fois où la propriétaire est arrivée avec le chat dans les bras.

Le chat n’a pas supporté la venue de notre petite minette mascotte.

Dans ce cas on a pris la minette pour la mettre ailleurs. Mais ce sont

vraiment des cas particuliers.

Mistouflette et Chocolat, les chattes mascottes de la clinique, ne sont

absolument pas agressives vis-à-vis des autres chats même ceux

hospitalisés. On les a eu quand elles étaient toutes petites donc c’est

vrai qu’elles ont toujours été habituées à cet environnement

particulier.

Donc avoir un chat mascotte dans sa clinique est un point positif, pas

spécialement pour les chats, mais pour l’image de marque. »

B. La salle de consultation

Dans cette pièce où le chat est seul, il est alors possible de le laisser vadrouiller sauf si le propriétaire

lui-même craint de ne pas le récupérer.

Le mieux est là encore l’attente dans le panier pendant le recueil du motif de la visite et des

commémoratifs. Les paniers à ouverture « plafond » sont à préférer de loin aux paniers à ouverture

frontale : il est difficile et périlleux d’extraire l’animal blotti au fond de ces paniers « tunnels ».

Dans une pièce de consultation, il faut éviter des espaces entre et sous les meubles afin de ne pas à

y envoyer les mains pour extirper un animal sur la défensive.

Il peut être envisager de mettre aux quatre coins de la table de consultation du Feliway, cette

phéromone apaisante peut combattre le stress des odeurs des autres animaux et des substances

médicamenteuses (éther, alcool camphré, etc.).

Le Dr FERME FRADIN donne son point de vue sur le choix de la table de consultation : « La table

entièrement métallique est froide et glissante ; je préfère la table métallique avec un revêtement

caoutchouc mais c’est difficile à nettoyer. J’ai donc choisi des tables blanches en plastique très

pratique pour détecter des crottes de puces, facile à nettoyer et plus agréable pour le chat. »

Figure n°15 : Photo du Dr ERHEL et Chocolat (photo du Dr FERME FRADIN)

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Tout le personnel de la clinique pourra porter des blouses de couleur absorbante peu stressante

(bleu, vert, violet ou cachou), non électrostatiques (coton), pas trop amples (peu d’ombres portées)

changées régulièrement après toute consultation pour vidange des glandes anales, ou contention

musclée d'un animal anxieux. En effet, l'odeur des désinfectants (attention à l’éther !) associée à

celles des sécrétions (glandes anales, pus ...) et autres phéromones du stress ne permet pas de

calmer le chat. Si la clinique possède un chat mascotte, il est possible d’imprégner la blouse des

phéromones de ce chat afin d’avoir une approche des patients plus rassurante.

C. La salle d’hospitalisation

- Nombre de cages : 10 à 12 par vétérinaire maximum

- Eviter les vis à vis

- Orientation Sud-est ou Sud-ouest pour la lumière

- Si en sous-sol : éclairage pour recréer les rythmes naturels

- Température : 20-24°C

- Hygrométrie : 35-40%

- Dans la cage : respecter les trois aires vitales distinctes (élimination, repos, et alimentation),

préférer la fibre de verre à l’inox, favoriser les visites par les propriétaires, laisser le panier de

transport dans la cage d’hospitalisation (si la taille le permet)

Figure n°16 : La salle de consultation féline (photo du Dr. FERME FRADIN)

Figures n°17 et 18 : Cages d’hospitalisation félines (photos du Dr FERME FRADIN)

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II. SUIVRE LES CONSEILS DE PROFESSIONNELS POUR UNE CONSULTATION DANS LE CALME

A. Les phases d’approche à respecter

Lorsqu’un chat entre dans la clinique, avant toute manipulation, trois phases sont à respecter (CNFA,

1998) :

1. Observation du chat

Tout d’abord, il est de rappeler que le chat ne doit jamais arriver en consultation dans les bras de son

propriétaire pour la sécurité du chat et de son propriétaire. En effet, le chat peut se blesser en prenant

peur par exemple dans la voiture ou dans la salle d’attente. Il faut bien rappeler aux propriétaires que

le chat entre rarement de façon sereine dans une clinique vétérinaire.

Une observation des yeux, des oreilles, de la queue, du poil, et de la position de l’animal dans son

panier est source de nombreuses informations comme nous avons pu le comprendre dans la première

partie de cet ouvrage. Il faut, en effet savoir distinguer le chat défensif (peureux) de celui offensif

(agressif) pour mieux choisir le type de contention en fonction de la manipulation.

2. Approche du chat

S’approcher tout doucement du chat sans le toucher en lui parlant, les gestes doivent rester lents.

Parler de façon rassurante afin que le chat se familiarise avec votre voix et votre odeur.

Si la phase d’approche est positive, le premier contact avec le chat peut être envisagé ; sinon, il

faudra utiliser les moyens de contention adaptés aux chats difficiles

3. Contact avec l’animal

Le contact avec l’animal ne doit se faire que si les deux premières phases d’observation et d’approche

ont été réalisées correctement et réussies. Lors du premier contact, le chat se met souvent sur la

défensive, mais cette attitude disparaît une fois que l’on a posé une main sur l’animal.

Si le chat sort seul du panier et va de lui-même vers vous alors la consultation a de forte chance de se

dérouler dans le calme.

Dès que le contact est établi, le chat doit rester en contact permanent avec le manipulateur.

Figure n°19 : Approche douce du chat

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B. Comment sortir le chat du panier de transport? (CNFA)

D’abord sortir le chat du panier sans contrainte :

- Soit en attendant que le chat sorte tout seul (s’il est anxieux, peureux ou agressif, il ne sortira

pas sauf pour attaquer)

- Soit en penchant doucement celui-ci vers la table de consultation. Attention, il ne s’agit pas de

retourner la cage et de la secouer, car dans ce cas, on crée une situation de stress pour le

chat.

- Soit en prenant le chat directement dans son panier sans hésitation, on peut le prendre

o par la peau du coup et l’extraire de son panier en douceur si cette contention lui est

supportable

o par derrière les épaules (ce qui n’est réservé qu’aux chats calmes)

o en utilisant une couverture

Si le chat est anxieux et se laisse difficilement sortir de son panier de transport, on doit conseiller au

propriétaire d’utiliser une cage en plastique qui se monte et se démonte en deux parties grâce à des

petits clips et qui s’ouvrent par le devant et par le dessus. Avec ce type de cage il est facile de

démonter la cage pour avoir plus facilement accès au chat qui se blottit au fond de sa cage. Et grâce

à l’ouverture du dessus, on fait diversion avec un objet ou la main devant la cage pour attraper le chat

de l’autre main.

Quand le chat est sorti du panier, il faut systématiquement enlever le panier de la table de

consultation afin d’éviter que chaque mouvement du chat se résume à retourner dans son panier.

C. La consultation

Le Dr FERME FRADIN (2005) (vétérinaire praticien dans sa clinique uniquement dédiée aux chats

créée depuis 1988) nous fait part de son expérience et nous conseille certaines astuces pour que la

consultation se passe au mieux.

«Avant même de manipuler le chat peureux ou agressif, il convient de préparer tous les instruments

de la consultation à proximité : stéthoscope, seringue, comprimé… et le matériel de contention

physique. Cela permettra d’agir vite et d’avoir toujours une main libre pour garder un contact constant

avec le chat.

Puis une fois hors de son panier, je maintiens toujours le chat sur la table avec une main en avant du

poitrail pour éviter qu’il saute de la table. Une fois à terre, il peut devenir vraiment agressif. Je garde

un contact permanent avec le chat sans faire de vas et vient avec les mains, le chat étant très

sensible aux mouvements.

Il faut être le plus rapide possible car les chats sont très impatients.

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Quand on examine le chat, toujours se placer derrière. Pour cela, on place le chat contre soi, sa tête

face à son propriétaire. En effet les chats n’aiment pas voir arriver les mains sur eux et dans cette

position ils ne me voient pas trop faire

Je conseille d’appliquer un examen systématique pour ne rien oublier : je commence toujours de la

même manière en regardant la tête, les dents, les oreilles, puis on progresse vers l’arrière car ils

aiment moins. Si c'est un chat difficile que l'on maintient dans une serviette, je soulève un peu l’arrière

train, pour qu’il soit seulement en appui sur ses pattes avant ; il est alors dans l’impossibilité de se

retourner et je peux ausculter, faire une palpation abdominale ou prendre la température.

Lors de l’examen de l’arrière train, certains chats hurlent quand vous palpez le ventre ou la zone

lombaire.

Lors de l’examen des dents, soulever les babines avant d’ouvrir la bouche

Lors de l’examen des oreilles si l’otoscope est en métal, je le passe sous l’eau tiède avant pour le

réchauffer.

Lors du traitement des yeux, je me place derrière le chat et j'incline la tête doucement vers l'arrière, il

ne voit pas la main arriver, et il a tendance à ouvrir plus grand les yeux.

Concernant la prise de température, je préfère la prendre seulement si c'est nécessaire et en fin de

consultation ; ce n’est pas un examen systématique.

Ce n’est qu’à la fin de la consultation que je laisse le chat fureter partout. Plus on laisse de liberté à

un chat agressif ou peureux et plus l'examen devient difficile.»

Le Dr LARUELLE C. (1999)

Garder comme ligne de conduite de réaliser les différents examens dans l’ordre croissant du niveau

de contrainte à adapter au cas par cas en fonction de ce qui agace le plus

Commencer la consultation par des caresses sur les joues qui se terminent par l’examen de la cavité

buccale et de la conjonctive.

Sans lâcher la mâchoire, il est alors facile de regarder les yeux et les pavillons auriculaires,

Une assistante prend le relais de la contention de la tête entre les deux mains de façon ferme mais

douce pour la palpation abdominale, l’auscultation, les examens ophtalmoscopiques et otoscopiques,

la prise de température (avec un thermomètre à chat trempé dans de la vaseline ou un autre

lubrifiant).

Figure n°20 : Dr ERHEL procédant à l’examen clinique du chat, placé contre elle, la tête face à son propriétaire (photo du Dr. FERME FRADIN)

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Si on veut rassurer un chat ou le flatter, la caresse de la tête à la queue est souvent mal acceptée si

elle est réalisée par un étranger ; de plus, certains chats souffrent d’une hyperesthésie dorsolombaire

qui rend cette caresse très dangereuse ; se cantonner donc au dessous du menton, ou au dessus de

la tête est plus judicieux.

Certaines positions sont mal supportées, et notamment le décubitus dorsal : pour examiner la partie

ventrale d’un chat, il est préférable de le mettre debout sur les postérieurs.

De nouvelles voies d’administration ou d’amélioration des galéniques proposées tels que l’utilisation

de gels pour application percutanée, font l’objet d’essais.

Si le chat grogne ou feule à la sortie du panier, il est bon de s’enduire les mains ainsi que l’assistante

de la fraction F4 d’allomarquage faciale. Cela permet une consultation entière et non une injection à la

sauvette, mais ne permettra pas de prise de sang, radio, etc. Cette molécule doit être utilisée pour des

chats anxieux, sur la défensive.

Si le chat est franchement agressif, l’efficacité sera moindre ou nulle. Il faut se vaporiser les mains

ainsi que l’infirmière ( quatre pulvérisations), attendre l’évaporation du solvant, présenter ensuite ses

mains sous le nez du chat qui prend l’air intéressé et se calme souvent.

Pour les chats qui malgré toutes les précautions possibles n’arrivent pas à être calmes, il ne faut pas

se battre car les propriétaires et le chat vivent mal cette relation de pugilat ; il faut plutôt proposer une

contention :

- soit anesthésique, si la maladie demande des examens contraignants,

- soit physique mais en dehors de la présence du propriétaire.

D. Comment rentrer le chat dans son panier de transport ?

D’après le CNFA d’Aix en Provence (1998), en clinique, le chat retourne en général volontiers dans

son panier. Si toutefois, il refuse :

- Placer le panier verticalement

- D’une main, prendre le chat par la peau du coup, et au niveau des membres postérieurs de

l’autre main

- Soulever le chat au dessus du panier

- Introduire le chat dans son panier en commençant par les membres postérieurs, puis le faire

descendre

Lors de cette manipulation, le chat est souvent placé à la hauteur de votre visage, veillez donc à

respecter la distance de sécurité.

E. Changer notre comportement vis-à-vis du chat agressif

1. Que faire lors d’agression d’origine algique ?

D’après LANDSBERG, G., HUNTHAUSEN, W., ACKERMAN, L. (1997), le mieux serait de ne pas

manipuler le chat lorsqu’il a mal, cependant cela n’est pas toujours très pratique quand des soins

doivent être faits.

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Pour éviter tout danger pour le manipulateur, il faut :

- Eliminer et réduire toute source de douleur par des thérapies analgésiques que nous verrons

dans le paragraphe IV, B, 1.de cette partie

- Modifier le traitement pour qu’il soit moins contraignant

- Tenir le chat doucement et prévoir une protection du manipulateur (voir le paragraphe III)

- Conseiller le propriétaire de contrôler le chat par un système de récompense et d’éducation

- Désensibiliser et déconditionner le chat progressivement pour qu’il accepte la contention

- Les punitions douloureuses sont contre-indiquées

Comment prévenir ?

Les exercices de contention chez le chaton peuvent augmenter le seuil de tolérance de la douleur.

Cela peut être fait lors de la distribution du repas. Pendant que le chat mange dans la main du

manipulateur, ce dernier peut manipuler toutes les parties du corps du chat. Puis petit à petit,

l’intensité et la variété des manipulations doivent augmenter. Brosser le chat et couper ses griffes

doivent avoir lieu pendant ces exercices.

Bien qu’il ne soit pas possible d’anticiper les effets de tout stimulus douloureux, le chat habitué à la

manipulation semble être plus apte à tolérer la manipulation algique.

Ce travail en amont dès le plus jeune âge peut permettre de simplifier la vie du vétérinaire pour une

consultation et des soins dans le calme et bien sûr un suivi consciencieux du traitement par le

propriétaire. En effet de nombreux traitements échouent à cause du chat lui-même qui empêche les

propriétaires de réaliser les traitements de longues durées.

Exemple :

Zeke est un chat mâle castré de 18 mois qui a été mordu à l’épaule droite. Une partie du traitement

consiste à laver la plaie 3 fois par jour.

Pour que Zeke soit moins anxieux lors des soins, la propriétaire donne un petit morceau de thon 15-

20 fois par jour à chaque fois qu’il touche l’épaule opposée en disant « gentil chat ». Quand elle traite

l’épaule blessée, elle lui donne un gros morceau de thon et répète « gentil chat » en appliquant les

compresses.

2. Que faire lors d’agression par peur ?

Identifier les stimuli de peur :

Identifier tous les stimuli de peur et le seuil de manifestation de peur dans son intensité et la distance

entre le chat et son stimulus.

Désensibilisation et déconditionnement

Cette étape est longue et ne doit pas être précipitée. Cependant si la source de peur est par exemple

le vétérinaire…cette étape est quasi impossible à réaliser sauf lors d’une hospitalisation.

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Si le seuil de peur est atteint lorsque, par exemple un homme est à 3 mètres du chat, cette personne

devra rester visible sans jamais dépasser cette distance durant les exercices de désensibilisation. Le

propriétaire donnera une récompense à chaque fois que le chat n’a pas peur. Très progressivement,

la personne se rapproche.

Immersion contrôlée

Ceci ne peut être efficace que si la peur est peu intense ou si le chat et le stimulus de peur peuvent

être facilement contrôlés. Le chat est placé dans une cage dans une pièce avec la personne source

de peur jusqu’à ce que les signes de peur ou d’agression s’arrêtent.

La nourriture peut accélérer le processus et ne doit être utilisée que lorsque le chat ne présente aucun

signe de peur ni d’agression.

La peur peut s’empirer si la personne part avant que l’agression ou la peur aient cessé.

Thérapie médicale

Elle peut être parfois nécessaire. La prescription d’agent tels que des psychotropes peut aider à

réduire la peur et l’anxiété à un niveau suffisant pour permettre d’amorcer des modifications

comportementales.

Comment prévenir ce type d’agression ?

Le vétérinaire doit conseiller au propriétaire d’adopter un chaton à l’âge de 8 semaines (d’après la

législation) provenant d’une famille qui l’a manipulé doucement et fréquemment.

Dans la plupart des cas, l’agression par peur peut être prévenu par une socialisation adéquate.

Choisir un chaton sociabilisé et calme peut être beaucoup plus simple que choisir un chaton qui

présente de la peur et de l’agressivité et sera alors plus difficile à socialiser. Le vétérinaire devrait

enseigner aux propriétaires les concepts de socialisation et de développement comportemental et

expliquer comment prévenir ce genre de problèmes.

3. Que faire lors d’agression redirigée ?

- Identifier le stimulus déclencheur de l’agressivité

- Eviter ou prévenir l’exposition à ce stimulus

- Interrompre ce comportement par une distraction (sifflement, pulvérisation d’air ou d’eau)

- Utiliser une couverture, serviette et gants pour manipuler le chat

- Une laisse ou un harnais est autorisé pour contrôler et guider sans risque le chat jusque dans

une pièce calme et sombre quand une agressivité est stimulée.

- Désensibiliser et déconditionner la réponse du chat au stimulus provoquant l’agressivité

Comment prévenir ?

La prévention des attaques implique de reconnaître et éviter que le chat soit trop stimulé.

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III.SAVOIR TENIR UN CHAT

La difficulté majeure de la contention physique d’un chat est la souplesse et l’agilité du chat qui se

libère très facilement d’une contention en s’aidant de ses membres postérieurs.

Quelques règles de base de contention sont à appliquer pour éviter griffures et morsures :

- La contention du chat ne doit jamais être d’emblée « musclée », sauf exception, il faut

contenir le chat, garder un contact physique avec lui durant toute la consultation, le limiter

dans ses mouvements sans le serrer. La contention doit être resserrée lors des moments bien

définis tel qu’une injection…

- Maîtriser la tête, le corps et les membres

- « Le chat propose, le vétérinaire dispose » ; la règle de la contrainte minimale pour le chat est

donc de rigueur.

- Celui qui fait la contention ne doit pas avoir peur ni être stressé ; de plus, il doit être formé aux

techniques de contention avant de commencer toute manipulation car cela peut s’avérer très

dangereux.

- La vitesse d’exécution est un atout important pour la réussite de toute méthode de contention.

A. Contention sans matériel

La plupart des méthodes de contention décrites ci-après sont issues, sauf note contraire, du travail de

MALTAIS D. et SAINT–PIERRE M. dans leur ouvrage intitulé « Soigner les animaux en toute

sécurité » (1991).

1. Transport

Le chat n’obéit pas aux ordres, ne marche pas en laisse, cherche parfois à s’enfuir et devient agressif

sous la contrainte : on doit donc le tenir pour le transport d’un endroit à un autre. Même pour un chat

docile, le trajet paraît long. Si on le serre trop fort ou trop longtemps, il cherche à fuir et peut devenir

agressif.

On utilisera des procédés de contention sans matériel si la distance est courte et avec matériel pour

des distances plus longues et si le chat est intouchable sans matériel.

a. Sur une courte distance pour un chat docile

Premier procédé

On met l’arrière-train de l’animal sous le bras en serrant son corps contre soi avec l’avant-bras. La

main située de ce côté saisit le membre antérieur interne et laisse le membre antérieur externe

reposer librement sur l’avant-bras. Avec l’autre main on caresse la nuque du chat pour contrôler sa

tête et, s’il cherche à fuir ou à mordre, on empoigne solidement la peau de la région cervicale.

Deuxième procédé

On met l’arrière-train de l’animal sous le bras en serrant son corps contre soi avec l’avant-bras. La

main placée sous la poitrine, retient les membres antérieurs en plaçant l’index entre ceux-ci : on

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exerce ainsi un meilleur contrôle des membres que l’on ne peut blesser si l’on doit serrer fort. L’autre

main, placée sous la gorge ou sur la nuque contrôle la tête. Si le chat se débat, on saisit fermement la

peau de la région cervicale.

Troisième procédé

On met l’arrière-train de l’animal sous le bras. Avec l’avant-bras on serre le corps du chat contre soi.

La main contrôle la tête en caressant la gorge ou, si l’animal se débat, en la serrant de chaque côté.

L’autre main tient les membres antérieurs, par en avant, en plaçant l’index entre ceux-ci.

b. Sur une courte distance pour un chat rebelle

Premier procédé

Cette méthode de contention est utilisée lorsque l’animal est agressif, pour franchir une très courte

distance. A l’occasion, elle est utilisée pour éviter le contact avec un animal contagieux.

D’une main, on saisit prestement l’animal à la nuque en prenant le plus de peau possible. On soulève

le chat et on le tient assez loin du corps, le bras plus ou moins tendu.

Deuxième procédé

D’une main, on saisit la peau de la nuque. On soulève ensuite le chat. L’autre main soutient l’arrière-

train en serrant légèrement les membres postérieurs au niveau des jarrets. La queue peut être tenue

avec les membres postérieurs.

Troisième procédé

D’une main, on saisit la peau de la nuque. On soulève ensuite l’animal. L’autre main retient les

membres postérieurs, l’index placé entre ceux-ci au niveau des jarrets. Pour un meilleur contrôle, on

étire l’animal.

Quatrième procédé

De chaque main, on saisit la peau des régions cervicale et lombaire. On transporte le chat ainsi,

suspendu dans l’espace, en le tenant près ou éloigné de soi, selon l’agressivité manifestée.

Figure n°21 : Transport d’un chat rebelle sur une courte distance

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2. Tenir le chat sur la table (CNFA, 1998)

a. Debout :

Le chat calme :

Placer une main sous son abdomen afin de l’empêcher de s’asseoir, d’avancer et de reculer, tandis

que l’autre main maîtrise les mouvements de la tête, et le plaquer contre vous.

Placer l’animal debout sur ses membres postérieurs, et maintenir les membres antérieurs repliés au

niveau des épaules.

Le chat agité

« Contention musclée », saisir d’une main les deux antérieurs au niveau des coudes. Maintenir la tête

par la peau du coup, tout en passant le bras par-dessus le chat, afin de l’enserrer contre vous et de

l’empêcher d’effectuer une rotation des postérieurs. Ainsi, pour que la contention soit adaptée au

tempérament du chat, il faut le coucher en décubitus ventral.

b. Assis en sphinx :

Asseoir un chat se fait souvent sans difficulté, le maintenir assis s’avère plus délicat. Une main

maîtrise la tête, tandis que l’autre main maîtrise les antérieurs avec le bras qui contient l’animal assis

en exerçant une pression au niveau des vertèbres lombaires.

c. Couché en sphinx = décubitus ventral :

La contention du chat en décubitus ventral est la même que lorsqu’il est assis, il faut juste en plus

amener à étirer les membres antérieurs en les maintenant au niveau des coudes.

« Contention musclée », une main saisit la peau de la région cervicale et l’autre main la région

lombaire, tout en appuyant fermement l’animal sur la table comme pour la contention musclée lors de

la prise de température.

Figure n°22 : Tenir le chat docile debout sur une table

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3. Examen clinique

a. Examen de la tête

Seul

Quand on examine le chat, toujours se placer derrière. Pour cela, on place le chat contre soi, sa tête

face à son propriétaire. En effet, les chats n’aiment pas voir arriver les mains sur eux et dans cette

position ils ne me voient pas trop faire (cf. figure n°20)

A deux

Les méthodes de contentions suivantes sont utilisées lors d’interventions aux oreilles, aux yeux et à la

gueule tels l’examen, le nettoyage, l’administration de liquides, de gouttes et de comprimés ainsi que

l’application d’onguents et de pâtes. Les deux procédés suivant impliquent l’intervention de deux

personnes dans le cas d’une contention sans matériel.

• Premier procédé

Le chat est à plat ventre sur la table. On appuie son arrière-train contre l’abdomen. On place ensuite

les mains au niveau des épaules de l’animal : les pouces et les index, autour du cou, contrôlant la

tête. L’annulaire et l’auriculaire de chaque main maintiennent les membres antérieurs. Pour un

meilleur contrôle, on coince le chat entre la cage thoracique et l’avant-bras. Une deuxième personne

procède à l’intervention.

Figure n°23 : Chat tenu couché en sphinx

Figure n°23 : Tenir le chat pour permettre au vétérinaire d’accéder à la tête du chat

Figure n°24 : Tenir le chat pour permettre au vétérinaire d’accéder à la tête du chat

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• Deuxième procédé : chat couché en sphinx

D’une main, on agrippe la peau de la nuque, tout en plaçant l’avant-bras le long du corps du chat pour

le serrer contre l’abdomen. De l’autre main, on saisit les membres antérieurs par le dessus ou par le

dessous en plaçant l’index entre les deux. Une deuxième personne procède à l’intervention. Il est à

noter que le rôle de chaque main peut être interverti.

b. Examen du ventre

Premier procédé

D’une main on saisit la peau de la nuque et on soulève le chat. De l’autre, on prend les membres

postérieurs en plaçant l’index entre eux. On étire ensuite le chat, que l’on maintient en position

verticale. S’il se débat, on emmène la tête vers l’arrière. Le vétérinaire peut alors atteindre l’abdomen

du chat en toute sécurité.

Deuxième procédé

D’une main on saisit par la peau de la nuque, de l’autre on maintient les postérieurs en mettant l’index

entre les jarrets. Puis avec les deux mains, on fait basculer le chat sur le côté, le dos du chat contre

l’abdomen du manipulateur. Puis on étire les membres postérieurs tout en tirant la tête du chat

légèrement vers l’arrière.

Troisième procédé

On saisit les membres postérieurs et antérieurs en plaçant les index entre eux. On renverse ensuite le

chat sur le dos. Puis on l’étire et on l’appuie contre l’abdomen du manipulateur. Pour empêcher

l’animal de relever la tête, on presse le poignet sur la gorge. Le vétérinaire peut accéder à l’abdomen

du chat en toute sécurité.

Figure n° 25 : Examen et accès au ventre

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c. Prise de température

De chaque main on saisit la peau des régions cervicale et lombaire tout en appuyant fermement le

chat contre la table. On amène ensuite l’animal contre l’abdomen. Puis une deuxième personne

procède à l’intervention.

4. Administration d’un médicament par voie orale

Le principe de l’administration de comprimés est d’obliger l’animal à avaler en plaçant le comprimé

dans le pharynx le plus loin possible en arrière de la langue, tout en maintenant la bouche grande

ouverte.

Selon sa préférence et sa dextérité, on administre les comprimés avec les doigts ou le lance pilules.

Ce dernier est recommandé car il permet d’atteindre le fond de la gorge sans se faire mordre.

a. Administration d’un comprimé

A un chat docile

Il est à noter qu’un chat habituellement doux peut se révéler agressif lors de l’administration de

comprimés ; il faut donc agir avec précaution.

On met le chat sur la table : d’une main, on le contrôle en plaçant la paume sur le dessus de la tête.

Le pouce et l’index compriment les joues au niveau de la commissure des lèvres et forcent l’ouverture

des mâchoires. On amène la tête légèrement vers l’arrière. De l’autre main, on introduit rapidement,

avec les doigts ou le lance pilules, le comprimé au fond de la gorge. On s’empresse ensuite de fermer

la gueule d’une main. De l’autre main, on masse la gorge.

Figure n°26 : Contention du chat rebelle pour la prise de température

Figure n°27 : Administration d’un comprimé à un chat docile

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A un chat rebelle

• Seul

On se met à genoux, puis on serre l’animal entre les jambes de façon que la tête émerge de l’angle

formé par les cuisses. On saisit ensuite la tête de l’animal, tout en appuyant l’avant-bras contre le dos

du chat. Puis, on administre le comprimé.

• A deux

On se place à l’extrémité d’une table et l’on met le chat à plat ventre sur celle-ci, l’arrière-train dirigé

vers soi. On place les mains sur les épaules de l’animal. Les pouces, sur la colonne cervicale, et les

index, à la base du cou, contrôlent la tête de l’animal. Les membres antérieurs sont maintenus entre

les majeurs et les annulaires. Une deuxième personne donne le comprimé.

b. Administration d’un liquide

Une seringue avec ou sans embout sert à l’administration du liquide. Une seconde personne, contrôle

la tête en tenant la gueule de l’animal avec le pouce sous la mâchoire et les autres doigts sur le crâne.

En relevant légèrement la tête de l’animal, on force celui-ci à déglutir et n l’empêche ainsi de cracher

le liquide. La gueule peut être ouverte ou fermée lors de l’intervention.

5. Injections et prise de sang

a. Injection sous-cutanée

Seul

Pour donner une injection sous-cutanée, on caresse l’animal au niveau de la tête tout en lui parlant

pour le distraire. Ainsi il ne se méfie pas. Puis on soulève d’une main la peau de la région cervicale

pour former un triangle et de l’autre main, on injecte au centre de ce triangle. On doit rester vigilant : si

le chat manifeste des signes d’impatience, on se tient prêt à appliquer une méthode de contention

plus sévère.

A deux

Pour donner une injection sous-cutanée à deux, on utilise la méthode comme pour une prise de

température. De chaque main, on saisit la peau des régions cervicale et lombaire tout en appuyant

fermement le chat contre la table. On amène ensuite l’animal contre l’abdomen. Puis une deuxième

personne procède à l’intervention.

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b. Injection intra-musculaire

Pour effectuer une injection intramusculaire, la présence de deux personnes est souhaitable. Si l’on

est seul, on peut toutefois utiliser l’une des méthodes suivantes.

Seul

• Premier procédé

On met l’avant-train du chat sous le bras, tête vers l’arrière, et, avec l’avant-bras, on maintient le corps

de l’animal contre soi. La main située de ce côté saisit le membre postérieur à la cuisse et comprime

les muscles avec le pouce. L’autre main injecte.

• Deuxième procédé

On maintient le chat dans le vide en le tenant par un membre postérieur que l’on appuie contre le

rebord d’une table. L’autre main effectue l’injection. Cette méthode exige beaucoup de rapidité.

A deux

• Premier procédé

D’une main, on saisit l’animal à la nuque en prenant le plus de peau possible. De l’autre, on agrippe

les membres postérieurs en mettant l’index entre les jarrets. D’un mouvement coordonné des mains,

on fait basculer le chat sur le côté, le dos de l’animal en contact avec l’abdomen. Puis on étire les

membres postérieurs tout en tirant la tête du chat légèrement vers l’arrière.

On peut ne pas appuyer le dos de l’animal contre l’abdomen du manipulateur, cependant l’avant-bras

doit s’adosser le long de la colonne vertébrale pour un meilleur contrôle. Une deuxième personne

saisit le membre postérieur, d’une main, et de l’autre injecte dans la masse musculaire de la cuisse.

• Deuxième procédé

De chaque main, on saisit les membres antérieurs et les membres postérieurs en ayant soin de placer

les index entre les pattes. On fait ensuite basculer l’animal sur le côté en amenant le dos du chat

contre l’abdomen. On appuie le poignet sur le cou de l’animal en exerçant une pression suffisante

pour empêcher sa tête de bouger. On étire ensuite le chat pour bien l’immobiliser. Une deuxième

personne prend alors le membre postérieur supérieur, d’une main et, de l’autre, effectue l’injection

intramusculaire.

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c. Injection intraveineuse, prélèvement de sang et pose de

cathéter

Pour éviter toute source douloureuse lors du passage de l’aiguille dans la peau, il est possible

d’administrer une crème anesthésique.

Injection ou prélèvement sanguin à la veine céphalique

Cette intervention nécessite la présence de deux personnes.

• Premier procédé

On dépose le chat sur une table, la tête dirigée vers l’extrémité de celle-ci. D’une main, on amène un

membre antérieur sous l’oreille et on le maintient en place avec le pouce dirigé vers l’arrière. La

paume de cette main appuie l’animal contre la table. Les quatre autres doigts pressent sur l’autre côté

de la tête pour l’immobiliser. En même temps, on coince l’arrière-train du chat entre la poitrine et le

coude de l’autre bras. De cette main, on saisit l’autre membre antérieur, au dessus du coude. Le

pouce, par en dessus, exerce une pression sur la veine céphalique. Une légère torsion de la peau

autour du membre en facilite l’émergence. Une deuxième personne effectue l’injection ou la prise de

sang.

• Deuxième procédé

On place le chat à l’extrémité de la table. On le coince entre la poitrine et l’avant-bras tout en le

maintenant sur la table. De la main située du même côté, on saisit le membre antérieur en exerçant

une pression au dessus du coude sur la veine céphalique. De l’autre main, on maintient solidement la

nuque en éloignant la tête du membre où doit se pratiquer l’intervention. L’autre membre antérieur se

trouve coincé contre le bord de la table. Une deuxième personne effectue l’injection ou la prise de

sang.

Injection ou prélèvement sanguin à la veine saphène

On utilise l’une des méthodes de contention décrites lors de l’injection intra-musculaire à deux

(premier procédé) :

D’une main, on saisit l’animal à la nuque en prenant le plus de peau possible. De l’autre, on agrippe

les membres postérieurs en mettant l’index entre les jarrets. D’un mouvement coordonné des mains,

on fait basculer le chat sur le côté, le dos de l’animal en contact avec l’abdomen. Puis on étire les

membres postérieurs tout en tirant la tête du chat légèrement vers l’arrière.

On peut ne pas appuyer le dos de l’animal contre l’abdomen, cependant l’avant-bras doit s’adosser le

long de la colonne vertébrale pour un meilleur contrôle. Une deuxième personne saisit le membre

postérieur, d’une main, et de l’autre injecte dans la masse musculaire de la cuisse.

Une deuxième personne prend le membre postérieur supérieur en plaçant le pouce au-dessus de la

veine saphène, en guise de garrot, et les autres doigts autour du membre pour l’immobiliser. De

l’autre main, elle injecte ou effectue la prise de sang.

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Prélèvement sanguin dans la veine jugulaire

• Rasage

Pour effectuer un prélèvement sanguin dans la veine jugulaire, on doit d’abord raser l’endroit où doit

se pratiquer l’intervention. Pour ce faire, on procède de la façon suivante.

Le chat repose à plat ventre à l’extrémité d’une table comme décrit III, A, 2, c. Une deuxième

personne tient la tête de l’animal relevée, en plaçant le pouce sous la mâchoire et les autres doigts

sur le dessus du crâne. De l’autre main, elle rase la gorge afin de pouvoir repérer les veines

jugulaires. Le contrôle du chat doit être parfait car le bruit de la tondeuse l’effraie.

• A deux

Premier procédé

On place le chat à plat ventre à l’extrémité d’une table. On le coince ensuite entre la poitrine et l’avant

bras, le coude appuyé contre l’arrière-train. De la main située de ce côté, on saisit les membres

antérieurs en insérant l’index entre les deux. On étire les membres à l’extérieur de la table vers le bas.

De l’autre main, on relève la tête, le pouce sur le dessus du crâne et les autres doigts sous la

mâchoire. L’index et le majeur se placent d’un côté, l’annulaire et l’auriculaire, de l’autre, sous l’oreille.

On évite de trop projeter la tête vers l’arrière afin de mieux repérer les veines jugulaires. Une

deuxième personne fait gonfler la veine en effectuant une pression avec le pouce à la base du cou.

Puis, elle prélève le sang.

Deuxième procédé

On recouvre les membres postérieurs du chat avec du ruban adhésif, afin d’éviter les griffades. Puis,

on s’assoit sur un tabouret. On place l’arrière-train du chat entre les cuisses. D’une main, on saisit les

membres antérieurs en plaçant l’index entre les deux. De l’autre, on ramène la tête vers l’arrière. Une

deuxième personne se place devant l’animal. Elle exerce une pression sur la veine jugulaire avec le

pouce, puis elle prélève le sang.

Prélèvement sanguin dans la veine fémorale

On maintient d’une main la tête du chat par la peau du coup. De l’autre main on attrape les membres

postérieurs pour faire basculer le chat en décubitus latéral. Puis avec la main qui maintenait les

membres postérieurs, on maintient maintenant le membre postérieur du dessus en le pliant et on fait

pression sur la face interne de la cuisse du membre du dessous. Celui qui procède à la prise de sang

maintient d’une main le membre postérieur du dessous.

Figure n°28 : Prise de sang dans la veine fémorale (photo du Dr. FERME FRADIN)

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B. Contention avec matériel

1. Le transport

a. Le panier de transport (CNFA) pour un long transport

Les caractéristiques du panier de transport idéal sont :

- Son nettoyage et désinfection faciles

- Sa résistance

- Sa maniabilité

- Son faible poids

- Une extraction du chat facile et en toute sécurité

Les paniers de transport disponibles sur le marché :

- Le panier en osier, souvent utilisé par les propriétaires est à proscrire :

il se nettoie difficilement et sa désinfection ne peut être réalisée

correctement (pas d’immersion possible dans l’eau de javel).

- La cage métallique, peu pratique pour le nettoyage, plus solide que le panier en osier

- Les paniers en carton souvent utilisés en prêt en cas d’oubli d’un moyen de transport par le

propriétaire, son manque de résistance n’en fait donc pas un panier de transport à long terme

- La cage en plastique reste la meilleure option, puisqu’elle est facilement lavable, résistante et

son système d’ouverture permet de démonter entièrement la cage et d’avoir ainsi un accès

facilité au chat.

b. La serviette pour un transport sur courte distance

On plie un rebord de la serviette pour donner plus de rigidité et d’épaisseur à la serviette. Puis on

enroule la serviette autour du cou du chat de façon à immobiliser d’une main la tête du chat. Le

manipulateur est protégé des griffures par la serviette qui recouvre tout le corps du chat. Il tient donc

d’une main le cou du chat et de son autre main et avant bras il maintient le corps.

Il est possible de procéder de la même façon en se protégeant les mains avec des gants de

contention.

Figure n°29 : Cage de transport avec

ouverture frontale

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2. Examen clinique, à deux

On procède de la même façon que pour le transport avec une serviette comme expliqué

précédemment, sauf qu’on maintient le chat couché sur la table.

3. Intervention à la tête, seul

On introduit le chat dans un sac de contention. On attache solidement la bande adhésive du sac

autour du cou de l’animal. On monte ensuite la fermeture éclair située sur le dessus, en évitant de

pincer le chat. Ainsi, l’animal ne risque pas de se blesser avec ses griffes. Puis on procède à

l’intervention. Si l’animal se débat, on le coince entre la poitrine et l’avant-bras pour effectuer

l’intervention.

Si le chat est vraiment furieux et si le manipulateur le souhaite, il est possible de réaliser toutes les

manipulations proposées dans la partie A. avec des gants de contention.

4. Administration de comprimé

On utilise les méthodes concernant l’intervention à la tête avec ou sans matériel de contention. Une

fois le chat immobilisé, on utilise le lance-pillule ce qui évite les morsures.

Figure n°30 : Examen clinique d’un chat agressif à deux avec serviette et gants de contention (photo du Dr. FERME FRADIN)

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5. Injection intra-musculaire

Seul

• Avec un grillage

On place l’animal de telle sorte qu’il s’agrippe à la porte ou au plancher grillagés de la cage. D’une

main, on saisit le membre postérieur. De l’autre, on injecte par voie intramusculaire. Cette méthode

exige de la rapidité, afin d’éviter toute blessure à l’animal.

• Avec un grappin

Ce matériel permet d’immobiliser le chat grâce à la mâchoire qui se ferme sur le cou du chat. D’une

main on tient le grappin et de l’autre on peut injecter le produit dans les muscles du dos.

• Avec le lasso à tube

On fait passer la corde métallique autour du coup du chat, et on serre en fonction du diamètre du cou.

Cela permet comme avec le grappin d’accéder au reste du corps du chat sans risquer de se faire

mordre. On peut alors procéder à l’injection intra-musculaire.

• Avec le sac de contention

On introduit l’animal dans le sac de contention. On attache solidement la bande adhésive autour du

cou de l’animal. On monte la fermeture éclair placée sur le dessus du sac en évitant de pincer le chat.

On fait ensuite glisser la fermeture éclair située sur le dessous du sac pour saisir, d’une main, un

membre postérieur. De l’autre, on injecte dans le muscle de la cuisse.

• Avec un couvercle

Cette méthode de contention est utilisée en dernier recours.

D’une main, on dépose un couvercle sur le chat au sol. De l’autre, on retient un membre postérieur.

Ensuite, avec le pied, on appuie suffisamment le couvercle pour maintenir l’animal. Puis, avec la main

libre, on procède à l’injection.

• Avec la cage de contention métallique

Cette solution doit être un dernier recours car le chat se souviendra de cette expérience extrêmement

stressante. Les barreaux bruyants, froids ajoutés au stress de la compression du chat contre les

parois de la cage.

Ce procédé empêchera le vétérinaire de réaliser toute manipulation ultérieure autrement qu’une fois

anesthésié.

Photos n° 31: Chat dans une cage de contention métallique

Photos n° 32: Cage de contention métallique

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A deux

• Avec un contenant

Le chat est dans une cage. On le recouvre d’un contenant tel un bac à vaisselle. On sort ensuite un

membre postérieur en exerçant une pression suffisante avec le contenant pour contrôler l’animal. Une

deuxième personne donne l’injection.

6. Injection ou prélèvement sanguin à la veine céphalique

On introduit le chat dans un sac résistant et l’on tire sur les cordons. On détache ensuite le sac des

supports de métal. Puis, on coince le sac et son contenu entre la poitrine et l’avant-bras, en appuyant

le coude contre l’arrière-train de l’animal. Une deuxième personne fait glisser une fermeture éclair

pour sortir un membre antérieur. Elle représente le membre à la première personne, qui le saisit en

appuyant sur la veine céphalique. De l’autre main, celle-ci appuie sur la nuque du chat. La deuxième

personne peut alors pratiquer l’intervention.

7. Prélèvement sanguin dans la veine jugulaire avec le sac de

contention

On introduit le chat dans un sac de contention. On attache solidement la bande adhésive du sac

autour du cou de l’animal. On monte ensuite la fermeture éclair située sur le dessus, en évitant de

pincer le chat. Ainsi, l’animal ne risque pas de se blesser avec ses griffes. Puis on procède à

l’intervention. Si l’animal se débat, on le coince entre la poitrine et l’avant-bras pour effectuer

l’intervention.

On installe l’animal sur le dos et on place les mains sur le sac pour empêcher le chat de bouger. L’un

des pouces appuie sur la veine jugulaire. Une deuxième personne saisit la tête d’une main en mettant

le pouce dans le V de la mâchoire inférieure et les autres doigts, sur le crâne. Pour un meilleur

contrôle, elle saisit une oreille entre l’index et le majeur. De l’autre main, elle prélève le sang.

C. Capture du chat agressif

Ces animaux sont insaisissables à mains nues. Ils présentent un danger pour la personne qui doit les

immobiliser. Avant d’envisager un moyen de capture sophistiqué, il faut essayer d’apaiser le chat et

de tenter de l’attraper sans le stresser.

La méthode à suivre est alors :

- Laisser l’initiative du contact au chat.

- L’approche par le côté et légèrement par le dessus plutôt que de face.

- Ne pas regarder l’animal fixement (DUPRAT C., 1996). mais regarder dans la même direction

que lui.

- Tenter ensuite d’établir un contact avec le museau, puis on caresse le chat par le sommet du

crâne. Pour soulever l’animal, le meilleur moyen est d’après CHAPPUIS-GAGNON (2003) de

glisser une main sous le thorax. Le pouce et le majeur se placent de chaque côté du poitrail

au niveau du creux axillaire, la paume de la main et l’index soutiennent le sternum. Les pattes

postérieures sont soutenues en position semi assises par l’autre main.

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- Et comme toujours avec le chat : calme, précision et confiance en soi sont les clés de la

réussite.

- Durant toute l’approche de l’animal, un contact vocal (voix douce et apaisante) est nécessaire

(LE BOBINNEC G., 1988).

1. Le chat en liberté dans la pièce

Si malgré toute la vigilance et les précautions pour ne pas laisser le chat sauter de la table, le chat se

retrouve en liberté dans la pièce sans vouloir se laisser approcher. Il faudra alors utiliser du matériel

pour l’attraper en toute sécurité.

a. Le carton

Un simple carton posé sur le chat limite sa divagation. On glisse ensuite sur le sol une planche

cartonnée rigide afin d’emprisonner l’animal à l’intérieur. Le chat peut ensuite être récupéré.

(LEMOINE S, 2004)

b. Le filet

C’est un instrument très pratique qui permet la capture et le déplacement de l’animal. Celui-ci se

retrouve prisonnier mais non immobilisé. On s’approche du chat et d’un mouvement rapide on place le

filet sur lui. On peut alors transporter le chat en faisant faire au cadre une rotation de 90° pour

emprisonner l’animal, ou tirer le filet avec le chat à l’intérieur (très pratique pour les animaux glissés

sous un meuble) ou encore l’immobiliser à l’aide, soit de la pince à saisir, soit des gants.

Les mailles du filet doivent être en nylon très résistant. La taille et la longueur du manche peuvent

varier. Un filet de grande taille et avec un manche permet d’aller chercher l’animal assez loin mais

reste difficilement maniable dans une pièce de petite superficie. En principe, on préfèrera une

armature de taille raisonnable (50cm X 40cm par exemple) avec un manche court. Une épuisette à

poisson à manche télescopique peut faire l’affaire (MALTAIS D. et SAINT-PIERRE M., 1991 et

MARVOYER H., 1989).

D’une main on tient la poignée de la pince. On place la pince au-dessus de la région cervicale de

préférence et d’un mouvement rapide on ferme l’extrémité de la pince. Le chat est immobilisé sur le

support. Le manche de la pince est court (70cm), il ne peut pas permettre d’atteindre un animal très

éloigné ou situé dans un endroit difficile d’accès. Le transport de l’animal est également impossible.

On utilisera donc cet instrument sur un animal au sol le temps de pratiquer une injection ou

d’enchaîner une autre technique de contention (MALTAIS D. et SAINT-PIERRE M., 1991 et

MARVOYER H., 1989).

c. Le lasso

L’avantage du lasso est qu’il permet de déplacer l’animal sans risque pour le manipulateur,

l’inconvénient majeur est qu’il peut étrangler le chat (MALTAIS D. et SAINT-PIERRE M., 1991 et

MARVOYER H., 1989).

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Le lasso à chien

D’une main on tient le lasso, on s’approche de l’animal et on passe la corde autour du cou. De l’autre

main on tire sur la poignée afin de serrer la boucle. Le manche long du lasso permet d’avoir accès à

tous les animaux en étant très loin d’eux. Cependant son maniement est très délicat car le lasso

devient très vite encombrant.

Le lasso à tube

On préfèrera le lasso à tube. Celui-ci peut être confectionné artisanalement à l’aide d’un tube en

aluminium à l’intérieur duquel on fait passer une laisse ou une cordelette ? On peut ainsi choisir la

longueur du manche (une longueur de 70 cm à 80 cm semble raisonnable).

On plaque le bouclier contre le chat et on procède à une injection de produit anesthésiant. Il ne faut

pas que l’animal soit contre un support vertical et ne puisse pas fuir.

d. La tranquillisation à distance

C'est une technique largement utilisée pour la capture des animaux sauvages. On projette une

seringue contenant l'agent de contention chimique à l'aide d'une sarbacane (ou d'une arme de poing).

Pour les chats, animaux de petite taille, il faut être d'une grande précision. De plus, les masses

musculaires étant peu volumineuses, on risque de léser un os ou un organe interne. Cette méthode

est à déconseiller.

2. Le chat dans un milieu clos : la cage d’hospitalisation

Dans la cage, l'animal ne peut pas s'enfuir. Souvent, la distance critique correspond aux limites de la

cage, le chat étant acculé au fond, dans un coin et l’affrontement est parfois obligatoire. Il est alors

difficile voire impossible de le récupérer.

a. La cagette

On peut disposer des cagettes en carton (type cagette de fruits) ou des bacs en plastique dans

lesquels on dispose une serviette éponge tiède. Le chat va se servir de ces cagettes comme lieu de

refuge. A la place d'attraper l'animal, on récupère alors la cagette. (LEMOINE, S. 2004)

Figure n° 33 : Tenir le chat avec un lasso à tube

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b. La boîte de transport

Si on doit remettre le chat à son propriétaire, dans sa boîte de transport bien évidemment, on ouvre la

porte de la cage, on place la boîte et on repousse l’animal contre la paroi du fond afin de le

contraindre à pénétrer à l'intérieur. On referme la porte de la boîte et on transporte le chat dans sa

boîte. Si on ne dispose pas de boîte de transport, un carton de petite taille ou un sac feront l'affaire.

(LEMOINE, S. 2004)

c. Les gants

On essaie d'attraper le chat en se protégeant les mains avec des gants (MALTAIS D. et SAINT-

PIERRE M., 1991 et MARVOYER H., 1989).

d. Le filet

On emprisonne le chat sous le filet ce qui permet soit de l'attraper soit de procéder à une injection

(MALTAIS D. et SAINT-PIERRE M., 1991 et MARVOYER H., 1989).

e. La pince à saisir

On- immobilise l'animal à l'aide de la pince à saisir en le bloquant contre la paroi. On attrape ensuite le

chat par la peau de la région cervicale ou le plus souvent on procède à une injection contenant un

agent de contention chimique (MALTAIS D. et SAINT-PIERRE M., 1991 et MARVOYER H., 1989).

f. Le bouclier

On peut également utiliser un couvercle en plastique rigide. On plaque l'animal au fond de la cage et

on procède à une injection. L'utilisation d'une cage à fond amovible permet d'arriver au même résultat;

on tire vers soi le fond de la cage et l'animal est plaqué contre la porte.

g. La tranquillisation à distance avec une sarbacane

Compte tenu de l'espace réduit dans lequel se trouve le chat, les chances de réussite sont légèrement

plus élevées (MALTAIS D. et SAINT-PIERRE M., 1991 et MARVOYER H., 1989). A réserver aux

initiés.

D'autres techniques comme l'administration projetée per os à l'aide d’une seringue contenant un

anesthésique, sont également contestées. On ne maîtrise pas la dose administrée si bien que les

effets sont imprévisibles.

Figure n°34 : Pince à saisir

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h. Technique particulière: la clipnose

TOUTAIN P.L. (1978), cité par LEMOINE S. (2004), a décrit une technique d'immobilisation réflexe en

utilisant des pinces disposées sur le dos de l'animal en commençant par la région cervicale puis en

suivant la ligne du dos. Il y a perte du réflexe de redressement et atténuation des réponses réflexes

ayant pour origine un stimulus douloureux.

Quatre à six pinces sont nécessaires sur la ligne dorsale; d'autres pinces peuvent être placées sur les

flancs et la cage thoracique. L'animal est immobilisé en décubitus sterno-abdominal, ronronnant le

plus souvent. On notera quelques mouvements de la queue et un relevé épisodique de la tête.

L'immobilisation dure en moyenne 2 à 3 minutes. Les effets sont proportionnels au nombre de pinces

et à leur position.

En acupuncture, la ligne dorsale correspond au vaisseau gouverneur (VG). D'après DEMONTOY A.

(1986) cité par LEMOINE S. (2004), des points actifs en cas d'agressivité sont situés sur la tête,

l'encolure et l'épine dorsale:

- VG20 : il est situé entre les deux oreilles au sommet du crâne, sur la crête sagittale, au niveau

d'une petite protubérance. Ce point sert à calmer. En consultation, le vétérinaire peut

conseiller au propriétaire de caresser son chat à cet endroit précis

- VG 16 ou porte du ciel : il se trouve dans le creux situé en arrière de la protubérance

occipitale

- VG14-VG13-VGI2 : ils sont localisés, avant les apophyses épineuses des vertèbres

thoraciques, entre Th1 et Th2, entre Th3 et Th4

- cent réunion: il se trouve à la jonction lombo-sacrée

C'est une technique simple à mettre en place qui demande un peu de pratique pour bien positionner

les pinces. Elle permet la réalisation d'actes sporadiques (prise de sang, injection douloureuse, petits

soins).

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IV. CONNAÎTRE LES TECHNIQUES DE CONTENTION CHIMIQUE

A. Les caractéristiques physiologiques à prendre en compte

avant la tranquillisation

1. Caractéristiques physiologiques lors de stress

La physiologie de la douleur ressemble à celle du stress qui a davantage d’effets sur la réponse

comportementale, endocrine, cardiovasculaire, et immunitaire.

La réponse la plus connue concerne l’augmentation de la sécrétion en :

- Catécholamines,

- ACTH

- Corticostéroïdes,

Associée à une augmentation de l’activité du système sympathique.

Cependant, la physiologie du stress est beaucoup plus complexe car elle dépend de la perception

individuelle d’une situation donnée

Il est important de noter qu’un stress trop important lors de l’induction de l’anesthésie peut provoquer

la mort causée par la fibrillation ventriculaire liée à la cascade de réponse physiologique au stress

chez le chat.( HALL L.W. (2001) Anaesthesia of the cat (chapitre 16))

a. Le système sympathique

Anatomophysiologie

Les nerfs du système nerveux sympathique ont habituellement des axones présynaptiques courts,

formant des synapses avec le corps des deuxièmes neurones à la hauteur des ganglions

sympathiques, facilement reconnaissables et situés près de la moelle épinière ; le neurotransmetteur

libéré dans ces synapses est l’acétylcholine.

Les longs axones des cellules postsynaptiques partent des ganglions sympathiques et se ramifient

pour atteindre les organes cibles, où le neurotransmetteur libéré par les corpuscules des terminaisons

axonales sympathiques est habituellement la noradrénaline.

(MATHIEU R. et coll, 1993)

Effets du système nerveux sympathique

En général, le système nerveux autonome sympathique a pour rôle d’augmenter les dépenses

énergétiques et préparer l’individu à l’action en accélérant l’activité cardiovasculaire et métabolique

ainsi qu’en activant les fonctions connexes :

- Dilatation de la pupille

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- Inhibition de la salivation

- Dilatation des bronchioles

- Augmentation de la fréquence cardiaque

- Inhibition de la digestion mécanique et chimique

- Augmentation de la libération de glucose par le foie

- Déclenchement de la sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline

- Dilatation de la vessie

- Éjaculation, contraction du vagin

(MATHIEU R. et coll, 1993)

b. Les catécholamines

Ce sont des hormones de la glande médullosurrénale ; on peut citer l’adrénaline et la noradrénaline

(qui possède un groupement méthyle en moins que l’adrénaline). L’adrénaline est majoritairement

représentée dans l’organisme.

Effets des catécholamines

• Effets cardiovasculaires

Hypertension par vasoconstriction des vaisseaux sanguins qui ne concerne pas les coronaires, les

vaisseaux irriguant les muscles, les bronches et le cerveau.

Tachycardie par effet chronotrope positif et augmentation de la force de contraction par effet inotrope

positif.

Mais à des doses supra physiologiques de catécholamine (exemple lors d’un effort ou d’un stress

intense), une bradycardie réflexe se met en place rapidement.

• Effets sur les fibres musculaires lisses

- Bronchodilatation, relâchement des fibres musculaires lisses utérines et digestives.

- Effet oculaire : mydriase et contraction de la membrane nictitante

- Effet sur la rate : splénocontraction

- Effet sur le SNC : action psycho stimulante

- Effet métabolique :

o Augmentation de la consommation en oxygène au niveau de tous les tissus

o Augmentation de la glycémie par glycogénolyse hépatique et musculaire

o Augmentation d’acides gras libres par consommation de la réserve hépatique

Régulation de la sécrétion d’adrénaline

L’adrénaline est présente en permanence dans le plasma (quelques microgrammes par litre de sang)

dont le taux sanguin varie selon les besoins.

• Régulation nerveuse par le système orthosympathique

La capsule surrénale est très richement innervée par les terminaisons du nerf splanchnique. Lors

d’une stimulation du nerf splanchnique, ses terminaisons nerveuses (situées dans des fibres pré

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ganglionnaires) arrivant au niveau des cellules chromaffines de la médulla permettent la libération des

hormones stockées : les catécholamines .

Le médiateur est l’acétylcholine qui agit sur les récepteurs membranaires des cellules chromaffines en

provoquant l’entrée d’ions calcium. Il y a alors migration, au sein de la cellule, de vésicules contenant

les hormones grâce à la contraction des microtubules et des microfilaments. L’adrénaline et la

noradrénaline sont alors libérées par fusion de ces vésicules avec la membrane plasmatique et

passent dans la circulation.

• Centres régulateurs

Le nerf splanchnique est commandé par des régulateurs situés :

- au plancher du quatrième ventricule : c’est un centre adrélinosécréteur (centre végétatif

supérieur)

- au niveau de la moelle épinière (centres spinaux) : ils constituent le relais d’où partent les

fibres du nerf splanchnique.

• Mise en jeu du système

Mise en jeu réflexe

Lors d’hypotension, la diminution de la pression artérielle est perçue au niveau des barorécepteurs

aortiques et carotidiens. L’infirmation est transmise par les nerfs de Hering et de Ludwig Cyon, aux

centres vasomoteurs puis au centre adrénalosécréteur qui permettent la libération de noradrénaline

par les cellules chromaffines de la médulla. L’hormone rétablit la pression artérielle. Ce mécanisme

fait partie du système complexe de régulation de la pression artérielle.

Lors de douleur intense, le stimulus est perçu au niveau des nocicepteurs qui déclenchent par réflexe

la libération d’adrénaline.

Mise en jeu centrale

Une hypoglycémie est perçue par les neurones hypothalamiques qui permettent la mise en jeu de la

surrénale par l’intermédiaire du nerf splanchnique d’où la libération d’adrénaline et de noradrénaline.

De la même façon, la peur et le stress agissent au niveau de l’hypothalamus qui transmet les

informations à la médullosurrénale permettant la libération d’adrénaline et de noradrénaline.

c. L’ACTH

L’ACTH = adrenocorticotropic hormone = corticostimuline = hormone corticotrope, corticotrophine.

L’ACTH est synthétisée par 20% des cellules de l’adénohypophyse.

Il s’agit d’hormones corticotropes ou corticotrophine, constituées d’une chaîne polypeptidique de 39

acides aminées.

Elles sont à l’origine de:

- La régulation de la croissance

- La sécrétion des glucocorticoïdes (cortisone, cortisol, et glucocortisone)

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Régulation de la sécrétion d’ACTH

Rétroaction négative de l’hypothalamus et de l’adénohypophyse pour la synthèse respectivement de

la CRH (corticotropin releasiing hormone = coricolibérine) et de l’ACTH par un feed-back négatif

exercé par le cortisol dont la synthèse est induite par l’ACTH.

Le stress induit la production de CRH par l’hypothalamus, et à son tour d’ACTH par l’adénohypophyse

qui provoque la sécrétion par le cortex surrénal de glucocorticoïdes.

d. Les corticostéroïdes

Les corticostéroïdes sécrétés par le cortex regroupent :

- Les minéralocorticoïdes (aldostérone) régulant le métabolisme minéral

- Les glucocorticoïdes (cortisone, cortisol et corticostéroïde) régulant le métabolisme glucidique,

lipidique et protidique.

Effets des glucocorticoïdes

• Sur le métabolisme glucidique

Les glucocorticoïdes sont hyperglycémiants par :

- augmentation de la néoglucogenèse à partir d’acides aminés glucoformateurs (provenant de

la fonte musculaire) et autres substrats glucoformateurs ;

- augmentation des réserves glycogéniques au niveau du foie. Le glycogène ainsi formé est

alors dégradé par le glucagon et l’adrénaline (substances glycogénolytiques)

• Sur le métabolisme protéique

- Augmentation de la protéolyse

- Amyotrophie

- Fuite urinaire d’azote

• Sur le métabolisme lipidique

- Augmentation de la lipolyse et libération d’acides gras dans le sang

- Lipogenèse par augmentation de la consommation alimentaire consécutive à une sensation

de faim accrue

• Autres effets

- Diminution de la formation des ostéoblastes

- Diminution de l’absorption de calcium et augmentation l’excrétion rénale de calcium

- Diminution de la synthèse de collagène

- Amélioration des performances du cœur par augmentation du nombre de récepteurs β

- Amélioration des performances musculaires par action inotrope positive sur les muscles

squelettiques

- Polyurie par augmentation de la filtration glomérulaire associée à une inhibition de l’ADH

- Rétention hydro sodée au niveau du rein et fuite de potassium dans les urines.

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- Diminution de la réponse immunitaire par diminution de la quantité de lymphocytes et la

diminution de la production d’anticorps

- Effet psycho stimulant et antiasthénique au niveau des récepteurs à cortisol du système

limbique.

2. Caractéristiques physiologiques spécifiques du chat

a. Métabolisme des agents anesthésiques et leur influence sur la

pharmacocinétique chez le chat

La plupart des difficultés thérapeutiques dans cette espèce réside dans la particularité du

métabolisme hépatique qui semble être une adaptation au régime alimentaire sdu chat qui est

uniquement carnivore.

Le métabolisme est limité par l’activité enzymatique hépatique, ce qui explique les différences de

réponses pharmacologiques et toxicologiques entre les espèces. Ainsi, l’altération de l’activité

enzymatique par activation ou inhibition peut avoir des effets importants sur la durée et l’intensité des

effets d’un agent anesthésique.

Cas particulier : la pharmacocinétique de certains anesthésiques volatils est caractérisée par la

diffusion et le transport à travers les alvéoles et le système capillaire pulmonaire. Leur métabolisme

est réduit et ne contribue pas à leur élimination et n’a donc aucune influence sur la durée et l’intensité

de leur action. Cependant, les métabolites obtenus peuvent être responsables d’effets inverses ou

toxiques.

(EVANS R.J., 1994)

Les réactions de biotransformations ont lieu principalement dans les microsomes

hépatiques et comprennent deux phases :

• Phase I : phase de dégradation

Elle regroupe les réactions d’oxydation (la plus fréquente), de réduction et d’hydrolyse. Les

oxydations, réalisées par un système spécialisé, appelé système oxydatif microsomal, chaîne

d’oxydation qui fonctionne grâce à une hémoprotéine spécifique des biotransformations : le

cytochrome P450, dont l’activité serait plus faible chez le chat que chez les autres mammifères.

• Phase II : phase de conjugaison

C’est un processus de synthèse entre l’agent anesthésique ou le produit de la phase I et une

substance endogène de façon à obtenir un produit hydrosoluble facilement excrété par voie biliaire et

rénale. L’agent de conjugaison peut être des carbo-hydrates, des acides aminés, de l’acide acétique

ou du sulfate inorganique. La glycorono-conjugaison a un pouvoir faible (mais non négligeable) chez

le chat ce qui le rend sensible aux dérivés phénoliques (propofol) et aux acides carboxyliques.

(KECK G., 2001)

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Signification biologique des biotransformations

Les biotransformations permettent :

- Inactivation et détoxification intenses lorsque la substance est fortement liposoluble car

diffusera plus facilement dans le parenchyme hépatique (ex : le thiopental)

- Activation par augmentation voire apparition d’activité (ex : diazépam, un précurseur déjà

actif, est biotransformé en Oxazépam dont l’activité est tranquillisante).

b. Les caractéristiques médicales du chat

Le risque anesthésique est augmenté par l’état clinique du chat en plus de celui d’être agressif.

Nous aborderons différents états possibles du chat avec les problèmes anesthésiques liés à cet état

et les stratégies permettant de diminuer les risques :

- Le vieil animal (gériatrie)

- Le nouveau-né

- Le chat obèse

- La chatte gestante

- Le traumatisé

- Le cardiopathe

- L’insuffisant respiratoire

- L’insuffisant hépatique

- L’insuffisant rénal

- Le chat en obstruction urinaire

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Le vieil animal (gériatrie)

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Système cardiovasculaire :- Diminution de l’activité des barorécepteurs, du

volume sanguin, du débit cardiaque, de la pression sanguine, et donc mauvaise compensation des modifications cardiovasculaires

- Atteinte dégénérative du myocarde d’où une augmentation des besoins en oxygène

Système respiratoire :- Élasticité pulmonaire diminuée- Fibrose vasculaire pulmonaire- Calcification des cartilages bronchiques et

costaux

Système rénal :- Moins bonne tolérance à un déséquilibre

hydrique- Augmentation de la demi-vie plasmatique des

médicaments à excrétion rénale

Système nerveux :- Troubles de la vision et de l’audition- Dépression du système de thermorégulation- Dépression du système nerveux autonome :

mauvaise réponse au stress

- Lutter contre l’hypothermie - Pré oxygéner - Éviter toute source de stress- Ne pas utiliser systématiquement

d’anticholinergiques (tachycardie)- Réduire les doses anesthésiques

de 30-50% - Attendre plus de temps la réponse

aux anesthésiques

On peut utiliser : - l’association diazépam/kétamine

(kétamine en IV à la demande par tranche de 2 mg/kg jusqu’à 6mg/kg maximum)

- les opiacés- Le propofol une seule injection- Les thiobarbituriques chez les

animaux sains (2-3 mg/kg)- les agents volatils - Fluidothérapie à un débit de 10

ml/kg/heure- Intubation endotrachéale conseillée

Tableau n°3 : Anesthésie du vieil animal (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

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Le nouveau-né (jusqu’à l’âge de 12 semaines)

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Augmentation du risque d’hypothermie par- insuffisance de graisse sous-

cutanée, - immaturité du système de

thermorégulation, - inhabilité à produire de la chaleur par

tremblements musculaires

Système respiratoire et cardiaqueincomplètement développé

Système enzymatique microsomal hépatique immature d’où une durée d’action prolongée

Débit de filtration glomérulaire et pouvoir de concentration des urines du système rénal faibles d’où une excrétion inefficace des anesthésiques et une sensibilité à la déshydratation et la surhydratation

Réserve limitée en glycogène

Intubation et pose de cathéter intraveineux difficiles

- Éviter les pertes de chaleurs (matelas chauffant, couverture de survie, liquide d’irrigation réchauffé)

- Pré oxygéner- Éviter les jeûnes prolongés- Administrer 5% de dextrose IV au rythme de

5-10 ml/kg/heure- Réduire les doses des anesthésiques

Prémédication en cas de nécessité seulement : - Anticholinergique : attention à

l’épaississement des sécrétions déjà présentes

- Acépromazine : dose réduite à 0,01-0,02 mg/kg ; attention à l’hypothermie et la vasodilatation périphérique et l’allongement des effets

- Opiacés : reste le tranquillisant de choix malgré une bradycardie vagale et une dépression respiratoire

- Éviter les benzodiazépines (sédation incertaine) et les alpha-2 agonistes(bradycardie et BAV)

- Préférer des agents volatils (isoflurane et sévoflurane) à des agents injectables

- Diluer les anesthésiques injectables ; préférer le propofol (dilué à 1%) comme anesthésique injectable

Tableau n°4 : Anesthésie du nouveau-né (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

Le chat obèse

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Dosage précis difficile du au stockage des anesthésique liposolublesAugmentation du volume sanguin et de la taille des principaux organes à l’origine d’une augmentation du volume du compartiment centralInfiltration graisseuse du foie voire fibrose hépatique entraînant un dysfonctionnement de cet organeAugmentation du débit de filtration glomérulaire et de sécrétion tubulaire liée à une augmentation de la taille du reinDifficultés respiratoires possibles

Choisir des anesthésiques dont la distribution dans les graisses est limitée et la durée d’action brève tels que le propofol et le sévofluraneEviter

- Les midazolam/diazépam car liposolubles et donc stockés dans les graisses

- Le thiopental car risque d’hypoxémie postopératoire

- Les anesthésiques volatils halogénés liposolubles (isoflurane et halothane) : accumulation dans le tissu adipeux, augmentation de la fabrication de métabolites, retard du réveil

Administrer une dose initiale d’anesthésique plus grande pour obtenir le même effet pharmacologique que chez l’individu normalPré oxygéner Induire rapidement Faire une ventilation assistéeBien surveiller le réveil

Tableau n°5 : Anesthésie du chat obèse (URL : http://www.chu-rouen.fr/actes/obeseOR.htm)

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Le traumatisé

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Détresse respiratoireArythmies cardiaques dans les 72 heures après l’accidentÉtat de chocHémorragies Lésions internes souvent présentes

Faire un examen clinique minutieux Stabiliser d’abord avant toute anesthésieFaire des radiographies du thorax et un ECG

Tableau n°6 : Anesthésie du chat traumatisé (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

La chatte gestante

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

La mère : Augmentation du travail du cœurRespiration difficileAugmentation du risque de vomissement et de régurgitationAugmentation du risque d’hémorragie car augmentation de la fréquence cardiaque et du volume d’éjection

Administrer les fluides par voie intraveineuseFaire un maximum de préparation avant injection de toute substancePré oxygéner, ventilation per-anesthésiqueFluidothérapie avec du RL à 5 ml/kg/hÉviter le décubitus dorsalDiminuer les doses des anesthésiquesUtilisation souhaitable d’un anticholinergique pour limiter les effets d’un tonus vagal exacerbé par les tractions sur l’utérus

On peut utiliser pour l’induction : l’association diazépam (0,4 mg/kg) / kétamine (6 mg/kg), thiopental (max 6 mg/kg IV), propofol (max 3mg/kg IV), les agents volatils

Entretien : propofol en perfusion, isoflurane

Éviter le pentobarbital, et toute drogue à effet émétisant (alpha-2 agoniste)

Les chatons :

Certains agents anesthésiques traversent la barrière foeto-placentaire, réduisent les fonctions respiratoires et cardiovasculaires.

Leurs systèmes de métabolisation et d’élimination sont immatures, les drogues auront donc des effets accentués et longs.

Utiliser des agents réversibles et le doxapramAdministrer de l’oxygène avec un masqueAdministrer de l’atropine pour lutter contre la bradycardie

Tableau n°7 : Anesthésie de la chatte gestante (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

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Le cardiopathe

Problèmes anesthésiques rencontrés

Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Sensibilisation aux variations de :Volémie sanguineFréquence cardiaque (tachycardie)Troubles du rythmeŒdème pulmonaire

Traiter d’abord le problème cardiaqueUtiliser des diurétiques pour lutter contre l’œdème pulmonairePré oxygéner pendant 5 minutes avant l’inductionÉviter les agents qui induisent :

- une tachycardie (anticholinergique)- une diminution de la précharge- une hypovolémie

Éviter une surhydratation

Utiliser pour une tranquillisation : benzodiazépine, acépromazine à 0,04 mg/kg, opiacés

Utiliser pour une induction : barbiturique à faible dose, kétamine (lors de cardiomyopathie dilatée), anesthésiques volatils (lors de cardiomyopathie hypertrophique)

Pour l’entretien : anesthésique volatil tel que l’isoflurane dont la dose peut être diminuée par l’administration d’opiacés

Tableau n°8 : Anesthésie du cardiopathe (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

L’insuffisant respiratoire

Tableau n°9 : Anesthésie de l’insuffisant respiratoire (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

Problèmes anesthésiques rencontrés

Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Les affections respiratoires peuvent être regroupées sous deux formes :

- Troubles extra pulmonaires affectant principalement la mécanique respiratoire ; le tissu étant sain, la situation est facile à maîtriser

- Troubles pulmonairesmodifiant le terrain même des échanges gazeux en agissant sur la ventilation alvéolaire et/ou la perfusion pulmonaire, en entraînant des déséquilibres ventilation perfusion

Dans tous les cas :Oxygénation des tissus limitéeAnxiété accrue et contention difficileArrêt respiratoire possible

Traiter le problème respiratoire avant toute anesthésieÉviter toute source de stress et toute contention inutilePré oxygénerÉviter l’administration de N2O

On utilise un anticholinergique chez les brachycéphales dont le tonus vagal est important

Pour une tranquillisation :éviter chez les brachycéphalesacépromazine à 0,04 mg/kg (max 1,5 mg)diazépam à 0,3 mg/kg (max 10 mg)Pour une induction rapide et intubation aisée : les barbituriques ultracourts, le propofol

Pour l’entretien : anesthésique volatil

Intuber rapidement et contrôler la respiration si nécessaire

Monitoring respiratoire pendant le réveil

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L’insuffisant hépatique

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Retard du métabolisme des agents anesthésiquesDiminution de la synthèse de facteurs de coagulationHypoprotéinémie d’où une augmentation de la fraction libre des agents anesthésiques et donc une réponse exagérée du chat à ces drogues et un effet prolongéHypoglycémie DéshydratationAnémieIctère

Faire un bilan hématologique pré anesthésique : numération formule sanguine, temps de coagulation

Maintenir la glycémie au dessus de 70 mg/dl en administrant du dextrose à 5%

La prémédication n’est pas conseillée sauf si nécessaire avec diazépam et/ou opiacés (antagonisables et peu dépresseurs cardiovasculaire)

Préférer une anesthésie volatile dont la biotransformation est quasi nulle et la demi-vie est courte : isoflurane et protoxyde d’azote

Rallongement du réveil

Tableau n°10 : Anesthésie de l’insuffisant hépatique (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

L’insuffisant rénal

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

Les reins reçoivent 25% du débit sanguin ; l’anesthésie générale peut provoquer jusqu’à une diminution de 40% du débit sanguin rénal et du taux de filtration glomérulaire. Lors d’une atteinte rénale, l’anesthésie peut être le facteur déclenchant une insuffisance

Les problèmes rencontrés : Retard de l’excrétion des agents anesthésiques Désordres électrolytiques dont l’hyperkaliémie, l’hyperphosphatémie, et l’acidose métaboliqueDéshydratation possible

Doser les paramètres rénaux (urée, créatinine) et faire un ionogrammePerfuser en per et post-anesthésie avec du RL à un débit de 20 ml/kg/heure sauf lors d’insuffisance cardiaque, d’œdème pulmonaire ou d’anurieTranquillisation que si nécessaire : diazépam, phénothiazines ou opiacés à faible dose.Utiliser des drogues dont la durée d’action est indépendante de l’excrétion rénale et dont les métabolites ne sont pas toxiques pour les reins : choisir les anesthésiques volatils Diminuer les doses anesthésiquesN’utiliser les barbituriques que si nécessairesÉviter la kétamine lors d’un problème rénal primairePour améliorer la perfusion rénale par vasodilatation des artères rénales, utiliser la dopamine à faible dose (2-5 µg/kg/min)

Tableau n°11 : Anesthésie de l’insuffisant rénal (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

Le chat en obstruction urinaire

Problèmes anesthésiques rencontrés Stratégies utilisées pour diminuer le risque

DéshydratationAcidoseUrémieHyperkaliémieBradycardie possibleLe stress peut causer une arythmie ou un arrêt cardiaque

Éviter toute source de stressUtiliser un agent volatil ou kétamine/diazépamUtiliser un anesthésique local seul si le chat est vraiment déprimé sauf si une induction est nécessaireTraiter contre l’hyperkaliémie si elle est présente et contre tout trouble hydro électrolytique et acido-basique

Tableau n°12 : Anesthésie du chat en obstruction urinaire (MICKELEY D. et coll. ,1994 ; COPPENS P. et coll., 1994)

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B. Les moyens de contention chimique et annexe

1. Les analgésiques

Une des premières causes d’agressivité chez le chat est son intolérance à la douleur comme nous

l’avons vu dans la partie I, (I, B, 1, a). Donc si le chat souffre, il faut administrer un antalgique avant

toute manipulation.

L’analgésie chez le chat a souvent été ignorée à cause de la « folie morphinique ». Cette notion est

extrêmement discutée. Il est certain que l’utilisation de forte de doses d’opioïde utilisée par les

pharmacologues étudiant leurs effets pharmacologiques peut être responsable de cette manifestation

clinique. L’excitation violente peut être vue après injection intraveineuse puisque ce type

d’administration peut temporairement exposer le cerveau à un surdosage. Ainsi on conseille lors

d’administration d’opioïde puissant chez un chat en état de conscience de pratiquer une injection

intraveineuse lente (HALL L.W., et coll. (2001) Anaesthesia of the cat (chapitre 16)).

La douleur pathologique est un stress pour l’organisme et va avoir pour conséquence :

- L’activation du système sympathique et l’inhibition du parasympathique

- L’activation de l’axe corticotrope

- Une morbidité et mortalité augmentée.

(cf. Caractéristiques physiologiques lors de stress, partie II, A.1)

a. Rappel de l’expression clinique de la douleur chez le chat :

COPPENS et coll. (2004)

Comportement

- Attitude : ne vaque à aucune occupation habituelle, tremblements, léchage et mordillement de

la plaie, urine ou défèque sous lui, oreilles basses, arrêt du toilettage

- Confort : prostration, anxiété, dos voûté, animal replié sur lui-même, agitation, furie lorsqu’il

est stimulé

- Diminution de l’appétit voire anorexie

- Respiration : le chat peut haleter ou respirer bouche ouverte

- Vocalisation : sifflements, miaulements longs et plaintifs

- Réactions aux soins souvent agressives

Physiologie :

- Tachycardie, tachypnée, hypertension artérielle, mydriase, larmoiement, écoulement nasal

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b. Evaluation de la douleur

La quantification de la douleur est encore plus délicate. Elle permettra de choisir la thérapeutique la

mieux adaptée.

Plusieurs méthodes existent basées sur des échelles d’évaluation (P.VERWAERDE et coll, 2005) :

- Des échelles unidimensionnelles n’explorant qu’un aspect de la douleur.

o Echelle descriptive simple : elle consiste en quatre à cinq descripteurs allant de

l’absence de douleur à une douleur intense

o Echelle numérique (EN) : il s’agit du même principe mais un score est attribué à

chaque descripteur, allant généralement de 0 (douleur absente) à 10 (douleur

maximale)

o Echelle visuelle analogue (EVA) qui se présente sous la forme d’une réglette munie

d’un curseur, ce dernier étant positionné en regard du niveau de douleur estimé.

LASCELLES B.D. et coll (1995 et 1998) ont proposé chez le chien et le chat une EAV

dynamique et interactive en associant une évaluation de l’animal à distance et une

observation de l’animal après stimulation et palpation.

- Des échelles multidimensionnelles moins subjectives : ce sont des compilations d’échelles

descriptives simples associées à différents descripteurs. On prend alors en compte toutes les

répercussions des effets de la douleur. Quelques grilles existent déjà mais peu nombreuses

sont celles testées sur les chats.

o D'après Morton et al (1985), elle se mesure après l'examen du comportement de

l'animal et après l'auscultation de ses grandes fonctions. Pour chacun des huit

paramètres étudiés (apparence, appétit, comportement, activité cardiaque, activité

respiratoire, signes digestifs, troubles locomoteurs et symptômes nerveux) une note

de 0 à 3 est attribuée (0 en cas de normalité; 1 à 3 en cas d'observation d'une

évolution anormale). La sommation des notes permet d'établir un score dont la valeur

permet de distinguer quatre états de souffrance qui détermineront la conduite à tenir.

L'interprétation possible à partir de la valeur des scores (de 0 à 24) permet de

distinguer:

un état normal (score de 0 à 4),

un état d'exposition à une douleur légère (score de 5 à 9) pour lequel il est

recommandé de surveiller l'animal et de prescrire, le cas échéant, un

antalgique ou un sédatif,

un état d'exposition à une douleur marquée (score de 10 à 14) pour lequel la

prescription d'un traitement antalgique s'impose ainsi que de provoquer

l'inconscience de l'animal pendant les manipulations douloureuses

(anesthésie)

un état d'exposition à une douleur sévère (score de 15 à 24) qui, s’il persiste,

doit amener à interrompre l'expérience (euthanasie).

Roger T. et Genevois J.P.Cours : le traitement de la douleur, l'anesthésie et l'euthanasieURL : http://www.vet-lyon.fr/ens/expa/cours/douleur/douleur_coursTR.html

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o Il existe également la grille 4A-VET (Vétoquinol) qui permet d’évaluer la douleur selon

différents paramètres, chacun noté de 0 à 3 :

Appréciation globale subjective

Attitude générale

Fréquence cardiaque comparée à une valeur initiale

Réaction à la manipulation de la zone opératoire

Intensité de cette réaction

L’addition de la note de chaque paramètre permet d’obtenir un score total dont

l’interprétation et la suivante :

1 à 5 : douleur légère

6 à 10 : douleur modérée

11 à 18 : douleur sévère

c. Choisir l’antalgique en fonction de la douleur

En fonction de l’intensité de la douleur, nous pouvons choisir différents antalgiques

(URL :www.ifr128.prd.fr/affiches/CREEA_douleur.pdf ) :

- Douleur palier I (douleur légère):

o AINS

o Morphinique dose faible

- Douleur palier II (douleur modérée):

o Morphiniques faibles

o AINS + morphine

o AINS + morphiniques faibles

o Anesthésique local

- Douleur palier III (douleur sévère):

o Morphine dose forte + potentialisation (AINS, kétamine, alpha2-agoniste)

o Anesthésie loco-régionale + potentialisation (AINS, kétamine, alpha2-agoniste

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L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) propose un protocole de traitement de la douleur à trois

niveaux, selon le degré de la souffrance dans la tableau ci-dessous (les doses indiquées sont celles

utilisées chez l'homme, mais il est nécessaire de les adapter en expérimentation animale ou médecine

vétérinaire selon la réactivité de chaque espèce):

douleur légère

AINS d'action limitée: - phénylbutazone (phénylarthrite solution ND à la dose de 1 ml/kg en lM ou IV

lente), - l'indométhacine (indocid ND), - les dérivés de l'acide acétylsalicylique (aspirine ND, vétalgine 20 à 50 mg/kg

en lM, IV ou SC)

douleur marquée (ou absence de soulagement par le traitement précédent)

AINS fortement actifs : - kétoprofène (kétofen ND à la dose de 1 à 2 mg/kg SC ou PO),

Analgésiques centraux faibles : la codéïne Analgésiques opiacés :

- le dextropropoxyphène (Antalgic ND, Diantalvic ND, Propofan ND à la dose de 5 à 15 mglkg PO),

- la pentazocine (Fortal ND à la dose de 2 à 3 mglkg lM), - la péthidine (Dolosal ND à la dose de 1 à 6 mglkg lM, IV ou SC)

douleur marquée et sévère

Analgésiques opiacés centraux puissants- la morphine, le fentanyl (Fentanyl ND à la dose de 0,04 à 0,1mglkg lM),- la buprénorphine (Temgésic ND à la dose de 0,005 à 0,01 mglkg lM ou IV), - la phénopéridine (R1406 à la dose de 0,2 à 0,4 mglkg),

Analgésiques centraux non narcotiques :- le néfopam - le kétorolac-

Tableau n°13 : Protocole de traitement de la douleur à trois niveaux d’après l’OMS(Prs T Roger et JP Genevois

Cours : le traitement de la douleur, l'anesthésie et l'euthanasieURL : http://www.vet-lyon.fr/ens/expa/cours/douleur/douleur_coursTR.html)

d. Anti-inflammatoires non stéroïdiens et analgésiques mineurs

Ces médicaments sont des composés organiques de synthèse, de structures cycliques très diverses,

doués de propriétés analgésiques mineures, anti-pyrétiques et anti-inflammatoires.

Les AINS déconseillés chez le chat sont :

- L’acétylsalicylate de lysine

- L’acide acétylsalicylique

- La flunixine

L’AINS contre-indiqué chez le chat est le paracétamol.

(VERWEARDE P. et coll, 2005)

Nota. - Il est difficile de dissocier ces trois types d'actions. Il existe cependant des orientations plus ou

moins nettes de chaque groupe de composés vers l'un ou l'autre effet. Les produits manifestant l'effet

analgésique sont appelés analgésiques mineurs ou périphériques, par opposition aux morphiniques,

qui sont les analgésiques majeurs ou centraux.

(FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))

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Principaux composés avec AMM féline

Principe actif Nom déposé Posologie et voie d’administration

Acide tolfénamique(Acide anthranilique)

Tolfédine® en solution injectable et en comprimés (VETOQUINOL)

4 mg/kg – une fois/j par voie orale– toutes les 48h par voie injectable (SC ou IM)

Carprofène(Acide arylalcanoïques)

Rimadyl® en solution injectable et en comprimés (PFIZER)

4 mg/kg – une fois/j par voie orale– une injection unique (IM ou IV)

Kétoprofène(Acide arylalcanoïques)

Kétofen® en solution injectable et en comprimés (MERIAL)

2 mg/kg/j par voie SC1 mg/kg/j par voie orale

Meloxicam(oxicam)

Métacam® en solution injectable (BOEHRINGER INGELHEIM)

0,3 mg/kg en SC

Dipyrone(pyrazolé)

Calmagine® en solution injectable (VETOQUINOL)

100-200 mg/kg en IM profonde et IV

Nimésulide Sulidène® en suspension injectable (VIRBAC)

4 mg/kg SC ou IM, 1 fois/semaine

Acide niflumique(Acide anthranilique)

Félalgyl® en comprimés (SEPVAL)

1 à 2 cp de 5 mg selon le poids du chat en 2 prises/j jusqu’à amélioration

Ibuprofène(Acide arylalcanoïque)

Algosedal® en comprimés (TVM)Dolocanyl ® en comprimés (CLEMENT-THEKAN)

20 mg/kg en 2 prises

½ cp de 100 mg en 2 prises/j

Tableau n° 14 : AINS avec AMM féline (DMV 2005)

Propriétés physico-chimiques

Ce sont des acides faibles.

Insolubles dans l'eau neutre, ils deviennent solubles dans les solutions alcalines, mais parfois s'y

décomposent (acide acétylsalicylique).

(FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))

Pharmacocinétique

L'absorption après administration orale est rapide et complète.

Par voie parentérale, la résorption est variable (la phénylbutazone est résorbée lentement après

injection intramusculaire).

Ces médicaments sont véhiculés par le sang, essentiellement sous forme liée aux protéines

plasmatiques (salicylés : 80-90 p. 100, .phénylbutazone environ 90 p. 100). Il existe à ce niveau une

compétition avec d'autres médicaments acides faibles bien fixés.

La diffusion tissulaire est limitée; la localisation restant surtout extracellulaire, liquidienne.

L'élimination se fait par voie urinaire sous forme conjuguée ou non bio transformée, et

accessoirement par voie biliaire ou salivaire.

La demi-vie de ces composés varie en fonction de l'espèce, selon que le pH de l'urine favorise ou non

la réabsorption tubulaire.

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Un effort musculaire important (notamment chez le cheval) peut aussi modifier le pH urinaire, et par là

même la cinétique d'élimination.

(FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))

Activités pharmacologiques

ActivitésMédicaments

Anti-inflammatoire Analgésique Antipyrétique

Salicylés++ ++ ++

Acétanilides0 ++ ++

Pyrazolés+ ++ ++

Phénylbutazone++ ++ +

Glafénine+ ++ +

Dérivés anthraniliqueset aryl-alcanoiques ++ ++

+ (non utilisée en clinique)

Dérivés indoliques++ ++ ++

Tableau n°15 : Activités comparées des différents composés (FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))

Effet analgésique

Il est dû à une inhibition de synthèse de PGG2, qui est un médiateur important du message

douloureux. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens agissent au niveau du centre thalamique de la

perception douloureuse.

Les douleurs que l’on peut traiter sont surtout d'origine somatique, inflammatoire (l'action anti-

inflammatoire est une composante de l’effet antalgique), et d'intensité moyenne (névralgies, douleurs

ostéo-articulaires, etc.).

Effet anti-inflammatoire

Il s'agit d'une action, locale, au niveau de la zone d'inflammation. Le mécanisme de cet effet,

complexe, est dominé par le blocage de la synthèse des prostaglandines (inhibition des P.G.

synthétases).

Effet antipyrétique

Cet effet, qui ne s'exerce que lors d'hyperthermie, résulte également d'une inhibition de la synthèse

des prostaglandines au niveau des centres thermorégulateurs hypothalamiques.

Indications

Rhumatologie et traumatologie

Arthrites et arthroses, tendinites, bursites, fractures, discopathies, contusions, entorses, inflammations

locales post-opératoires, névrites, troubles locomoteurs douloureux.

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Gynécologie et urologie

Inflammations des voies urinaires (urétrites, cystites…).

Atteintes circulatoires

Lymphangites, adénites, phlébites...

Pathologie infectieuse

Ces médicaments sont indiqués lors d'inflammations d'origine microbienne. Ils ne possèdent pas

l'action pro-infectieuse des glucocorticoïdes. Les propriétés antipyrétiques de certains (salicylés,

pyrazolés ...) peuvent être exploitées lors de réactions fébriles accompagnant l'infection. Cependant la

fièvre peut être une réaction de défense de l'organisme face à l'infection.

Aussi n’y a-t-il pas lieu d'administrer systématiquement, dans tous les états fébriles, des

antipyrétiques dont l'unique effet est d'entraver les combustions cellulaires génératrices de la chaleur

animale.

Cependant, il est des cas où la fièvre, en se prolongeant au cours d'une maladie, finit par être nuisible

parce qu'elle provoque une usure des tissus, une accumulation de produits du catabolisme, qui ne

sont pas toujours éliminés régulièrement par les émonctoires, et des dégénérescences cellulaires:

dans ces cas (maladies fébriles de longue durée), faute de pouvoir utiliser un médicament spécifique,

on doit avoir recours à la médication anti-thermique, dès que la fièvre ne peut plus servir la défense

de l' organisme.

(FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))

Toxicité, effets secondaires, contre-indications

Tous ces composés possèdent un effet irritant de la muqueuse digestive; et ulcérigène.

Les salicylés présentent une toxicité importante pour le chat, chez lequel leur administration est

formellement contre-indiquée.

La phénylbutazone peut provoquer, lors d’administrations répétées, des atteintes de la moelle

osseuse.

Les acétanilides possèdent une action méthémoglobinisante, notamment chez les carnivores.

(FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))

e. Morphine et morphiniques

MORPHINE

Noms déposés MORPHINE AGUETTANT, MORPHINE AP-HP, MORPHINE COOPER, MORPHINE chlorhydrate LAVOISIERMORPHINE RENAUDINMORPHINE MERAM

AMM félin NON

Propriétés physico-chimiques

Principal alcaloïde de l'opiumLe sel officinal est le chlorhydrate à 3H20.

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Etude pharmacocinétique

Les morphiniques sont liés aux protéines plasmatiques.

Inactivation au niveau du foie en dérivés glycurono ou sulfo-conjugués, éliminés par voie urinaire et également par voie biliaire (cycle entéro-hépatique).

Etude pharmacodynamique(valable chez tous les morphiniques)

Analgésique central de référenceAnalgésique puissant agissant sur tous les types de douleurs. Se fixe (comme les enképhalines et les endorphines produites localement par l'organisme) sur les récepteurs morphiniques. Cette fixation provoque l'activation de neurones inhibiteurs médullaires et supramédullaires qui bloquent l'information douloureuse dans la moelle et au niveau du S.N.C. Elle élève donc le seuil de perception du stimulus douloureux et modifie son intégration. En outre, son action psychodysleptique (perturbation de l'activité mentale) crée un état d'indifférence à la douleur et déprime les réactions psycho-affectives, végétatives et motrices qui accompagnent la douleur. Son action analgésique dépend de la posologie, de la voie d'administration el de la sensibilité individuelle. Eupnéique, à utiliser quand on cherche à obtenir une respiration calme et régulière (pneumothorax traumatique, pleurésie). Cependant, elle provoque facilement une dépression respiratoire qui limite son emploi. Elle est vasodilatatrice, faiblement bradycardisante. Action (variable) sur le centre du vomissement. Inhibe le péristaltisme intestinal, déprime les sécrétions digestives, augmente le tonus des sphincters (tendance à la constipation, rétention urinaire).

Effets indésirables Interfère avec de nombreux médicaments: hypnotiques, neuroleptiques, IMAO, bêta-bloquants et analeptiques respiratoires; stupéfiant. Dépression respiratoire secondaire à une diminution de la sensibilité des centres respiratoires au CO2Action pro émétisante inconstanteTroubles digestifs (ralentissement du transit, constipation) et urinaires (rétention vésicale)Action histamino-libératrice pouvant entraîner une hypotension sévère par vasodilatation, notamment après une injection IV rapide (VERWAERDE P. et coll., 2005)

Indications Douleurs aiguës et intenses superficielles (peau/muqueuse) ou profondes (os, articulation, viscères). Calmant général

Contre-indications Insuffisance respiratoire.

Posologie et voies d’administration(COPPENS et coll. (2004))

A dose faible : 0,05 à 0,1 mg/kgDélai d’action : SC, IM : 20-30 min

IV lente : 5-10 minDurée d’action : 4-8 heures

Tableau n°16 : La morphine (FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al., 1995, Médicaments et médications (Chapitre IV) ; COPPENS et coll., 2004 ;

VERWAERDE P. et coll., 2005)

ASPECTS LEGAUX (COPPENS ET COLL. (2004)

Pour se procurer de la morphine, il faut :

- Détenir le diplôme de Docteur vétérinaire

- Etre inscrit à l’ordre

- Avoir des ordonnances sécurisées

- Noter « pour usage professionnel »

- Noter l’utilisation (nom et quantité) pour avoir une traçabilité

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Pour en détenir, il faut :

- Détenir le diplôme de Docteur vétérinaire

- Etre inscrit à l’ordre

- Avoir une armoire ou local fermant à clef, et un système d’alerte ou sécurité renforcée

Pour en prescrire, il faut :

- Détenir le diplôme de Docteur vétérinaire

- Etre inscrit à l’ordre

- Avoir des ordonnances sécurisées

- Identifier l’animal et le propriétaire

- La quantité maximale est de :

o 7 jours pour la morphine

o 28 jours pour le patch

LES DERIVES MORPHINIQUES

Dénomination Nom déposé Posologie chez le chat (mg/kg)

Codéine Codenfan(H) ; in Algisédal(H) ; in Codoliprane(H)

0,5-2 PO toutes les 4-8 heures

Dihydrocodéine Dicodin(H) 0,5-1 PO toutes les 6-12 heures

Dextropropoxyphène Antalvic(H) ; in Diantalvic(H) 4-6 / jour PO en 2-3 prises

Tramadol Contramal(H) ; Topalgic(H) ; Zamudol(H)

0,25-0,5 / jour PO en 4-6 prises2-5 PO toutes les 12h pour les formes à libération prolongée

Morphine chlorhydrate Morphine(H) Cooper, Aguettant, Lavoisier

0,05 SC, IV toutes les 4-6 heures

Fentanyl Durogesic(H) 2-5 µg/kg/h transdermique

Péthidine Dolosal(H) 2-10 IM, SC toutes les 2 heures

Hydromorphone Sophidone LP(H) 0,02-0,1 PO toutes les 12 heures

Buprénorphine Temgesic(H)0,005-0,02 IM, IV, SC, PO toutes les 6-8 heures

Pentazocine Fortal(H) 1-3 IV, IM, SC toutes les 4 heures

Nalbuphine Nubain(H) ; Nalbuphine(H) 0,75-3 SC toutes les 4 heures

Butorphanol Torbugesic ; Morphasol 0,1-0,8 IM, IV, SC toutes les 4 heures

Tableau n°17 : Posologie des dérivés morphiniques et de la morphine (VERWAERDE P. et coll., 2005)((H) = spécialité humaine, sans AMM pour l’espèce féline

Temgesic, Morphasol, Torbugesic, non disponibles en France)

Pour aller plus loin dans le Contrôle de la douleur : URL :http://www.ccac.ca/fr/CCAC_Programs/Guidelines_Policies/GUIDES/ENGLISH/V1_93/CHAP/CHX.HTM

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2. Les agents anesthésiques

Nous allons aborder dans cette partie les moyens de contention chimiques et annexes, c'est-à-dire :

- Les psycholeptiques (neuroleptiques et anxiolytiques) et dépresseurs de la vigilance

(anesthésiques volatils et anesthésiques fixes).

- Les moyens annexes :

o Utiliser d’autres molécules : phéromones faciales du chat, homéopathie,

phytothérapie ;

o Recourir à l’acupuncture.

a. L’agent anesthésique idéal

L’agent anesthésique idéal serait :

- Très soluble

- Faible volume à injecter à une dose minutieusement déterminée

- Injection par voie intramusculaire non douloureuse ou inhalation non irritante pour les voies

aériennes

- Délai d’action court

- Induction et réveil rapide et doux

- Analgésique, myorelaxant, sédatif, efficace vis-à-vis des états d’excitation et d’agitation

- Sans effet dépresseur cardiovasculaire et respiratoire ni d’effets sur la thermorégulation

- Faible toxicité hépatique, rénale et nerveuse

- Contrôle et modification de la profondeur de l’anesthésie

- Effets réversibles complets et permanents

- Inoffensif pour l’utilisateur

- Peu onéreux

- Equipement pratique et peu onéreux

- Possédant une AMM pour l’espèce féline

- Conservation longue

(MICKELEY D., WAYNE HOLLINGSHEAD K., 1994)

b. Facteurs déterminants le choix de l’anesthésique

- Le tempérament du chat : manipulable sans contrainte, intouchable

- Raison de la sédation : examen non invasif, prise de sang, radiographie, chirurgie mineure

sous anesthésie locale

- Etat de santé de l’animal (ASA)

- Profondeur de l’anesthésie souhaitée : légère (modification du comportement), modérée

(légèrement endormissement), profonde

BREARLY J.C. (2001)

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c. Faut-il prémédiquer le chat agressif ?

Chez un chat agressif il n’est pas nécessaire voire non recommandé de prémédiquer. En effet, cela

implique une contention multiple et prolongée qui peut engendrer une excitation supplémentaire

annulant le bénéfice de la sédation.

Dans ce cas, il faut envisager de mélanger les sédatifs avec l’agent anesthésique, le tout, administré

simultanément lors de l’induction. De plus, outre le fait que la prémédication permette de diminuer la

quantité d’anesthésique général, elle augmente le temps de réveil.

La plupart des anesthésiques généraux volatils sont maintenant recommandés pour leur utilisation

chez les chats non domestiqués car ils ne sont pas irritants pour l’arbre trachéo-bronchique et

réduisent le besoin en substance anticholinergique en pré anesthésie.

La prémédication par des anticholinergiques provoque une mydriase qui rend le chat anxieux avant

l’induction et des troubles visuels déstabilisants pour lui. Cependant, il existe des situations où

l’utilisation des anticholinergiques durant une anesthésie est indiquée ou quand une sédation

modérée seule est nécessaire sans anesthésie générale ultérieure.

(LEWIS JMC., 1994).

Lors de la capture, du transport et toutes les situations qui provoquent des états de peur, d’anxiété ou

de douleur, il est nécessaire de faire une simple tranquillisation, analgésie ou sédation modérée.

Si le chat est vraiment agressif et constitue un danger pour la sécurité de l’animal et celle du

manipulateur, il est recommandé d’associer les sédatifs à des anesthésiques généraux et/ou des

analgésiques lors des situations suivantes :

- Examens cliniques spécifiques : ouverture de la gueule, inspection des yeux et des oreilles,

palpation diverse,

- Examens complémentaires : radiographie dans des positions douloureuses, échographie,

biopsie, écouvillonnage, IDR…

Les traitements qui méritent une simple sédation sont alors l’administration de produit par injection IM

IV SC, par voie oculaire et auriculaire, enlever des points de suture, refaire un pansement…

Concernant les traitements répétés tous les jours voir plusieurs fois par jour, se posera la question de

la sédation répétée. Il faudra alors choisir un traitement le plus court possible dans la durée avec une

fréquence réduite. Pour un bon suivi du traitement, une hospitalisation sera nécessaire. On posera

alors sous sédation et/ou anesthésie une voie veineuse stable et bien fixée pour réaliser les

traitements à distance par voie intraveineuse dans la perfusion. La voie veineuse permettra

également, si besoin, d’administrer des tranquillisants, analgésiques et anesthésiques sans soucis de

contention physique.

Par exemple, pour un chat agressif hospitalisé pour une obstruction urétrale, on préfèrera les

injections de produits par voie intraveineuse. Pour vérifier par exemple que la sonde urinaire produit

de l’urine, au lieu de palper l’abdomen du chat, ou simplement constater que le chat est mouillé

d’urine, on fixe une tubulure avec un récipient stérile au bout pour évaluer la diurèse toutes les 4-6

heures.

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d. Quelques mots sur les anticholinergiques

(LEWIS JMC., 1994)

Les anticholinergiques, essentiellement l’atropine et le glycopyrrolate, sont utilisés en anesthésie pour

limiter les effets secondaires de certains agents anesthésiques.

L’atropine

L’atropine, à la dose de 0,01-0,02 mg/kg IM ou SC est recommandée pour contrôler la salivation suite

à l’induction à la kétamine et prévenir la bradycardie suite à l’induction par un alpha-2 agoniste

Elle peut être administrée en mélange avec d’autres produits ou après l’induction. Cela n’est pas

nécessaire lors d’anesthésie gazeuse car l’halothane, l’isoflurane et le sévoflurane ne sont pas

irritants.

Le glycopyrrolate

Il est probablement le meilleur anticholinergique chez le chat.

Il ne passe pas facilement la barrière hémato-méningée Les effets centraux tels que la mydriase et la

tachycardie sont moins importants que pour l’atropine

e. Les psycholeptiques

Définitions

(FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et al. (1995), Médicaments et médications (Chapitre IV))

• Psycholeptiques

Substance ayant une action calmante et modératrice sur l’activité mentale et les fonctions psychiques.

Ils regroupent les neuroleptiques et les anxiolytiques.

• Neuroleptiques

Ce sont des tranquillisants majeurs qui possèdent les propriétés suivantes :

- Création d’un état d’indifférence psychomotrice

- Efficacité vis-à-vis des états d’excitation et d’agitation

- Productions de syndromes extrapyramidaux et végétatifs

- Effets sous corticaux dominants

- Réduction progressive de troubles psychotiques aiguës ou chroniques (médecine humaine)

On subdivise les neuroleptiques en deux grands groupes :

- Les phénothiazines et ses dérivés : nous allons étudier l’acépromazine (VETRANQUIL® (V),

CALMIVET® (V))

- Les butyrophénones (plus quelques molécules plus ou moins récentes n’appartenant pas à

ces familles : réserpine et benzamides).

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• Anxiolytiques : tranquillisants mineurs

Ce sont des substances psychotropes qui possèdent les propriétés suivantes :

- Diminuent ou suppriment les réactions d’anxiété (réponses émotionnelles)

- Possèdent une action sédative avec somnolence, ralentissement des réflexes et diminution de

l’activité locomotrice

- Exercent souvent des effets relaxants neuromusculaires et anti-convulsivants

Voici les benzodiazépines et leurs dérivés que nous allons étudier :

- Diazépam (VALIUM ® (H), DIAZEPAM ® (H), NOVAZAM ® (H))

- Midazolam (HYPNOVEL ® (H), VERSED ® (H))

- Zolazépam (ZOLETIL ® (V))

Etude spécifique du neuroleptique avec AMM pour l’espèce féline : l’acépromazine

L’acépromazine sera peu utile pour calmer un chat déjà agressif. Mais cette substance trouvera son

utilité chez les chats plus calmes pour s’opposer à l’excitation causée par certains produits, et pour

améliorer la qualité du réveil. Cette substance permet une sédation légère.

L’acépromazine produit un effet variable chez le chat spécifique à chaque individu. Il existe un effet

plafond c’est-à-dire qu’à partir d’une certaine dose, la sédation ne sera pas augmentée contrairement

aux effets indésirables (signes extrapyramidaux et durée d’action).

(HALL L.W., et coll. (2001) Anaesthesia of the cat (chapitre 16))

ACEPROMAZINE

Noms déposés VETRANQUIL® (V)CALMIVET® (V)

AMM espèce féline OUI

Pharmacologie générale

Action dépressive sur le système nerveux central, amenant l’état de calme et la relaxation musculaire,Potentialisatrice sur les hypnotiques (barbituriques et opiacés) et les anesthésiques locaux, Hypothermisante, hypotensive, anti-histaminique, adrénalolytique, antiémétique.

Propriétés physico-chimiques

Ethylone 3- (diméthylamino 3’ –propyl) 10-phénothiazineComposé jauneAction rapide due à sa lipophilie et donc une pénétration rapide au niveau des neuronesAction longue : base faible qui lui confère une forte fixation tissulaireMolécule très oxydable d’où des problèmes de conservation

Etude pharmacocinétique

Absorption très importante et rapide IM, SC et même PODistribution très large, tissulaire et cellulaire ; ils passent la barrière hémato-méningée et placentaireLeur biotransformation est intense et multiple : oxydation, hydroxylation, conjugaison se fait au niveau du foieLeur élimination est rénale

Etude pharmacodynamique

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Effets recherchés Myorésolution dose dépendante, ataraxieSédation Atténuation des risques d’arythmiePotentialisation des anesthésiques Anti-émétique

Effets indésirables Syndrome extrapyramidal lié à l’action antidopaminergique au niveau des striatum ou des voies nigro-striées. Les symptômes rappellent ceux de la maladie de Parkinson (raideur musculaire, tremblements)Effets liés à l’action anticholinergique : tarissement des sécrétions digestives, tachycardieEffets liés à l’action antinoradrénergique : hypotension (la majorité des chats peuvent compenser sauf chez les patients craintifs ou hypovolémiques qui maintiennent le retour veineux en augmentant la résistance vasculairesystémique)Hypothermie par dépression de la thermorégulatrice hypothalamique

Indications Chirurgie abdominale et orthopédiqueExamens indolores (radio, écho,…)Peut précéder l’induction au propofol et au thiopentalPotentialisation des anesthésiques et de la morphine (neuroleptanalgésie)Mal des transports (administration seule : 0.5 mg/kg)

Contre-indications Chez les sujets suivants :- Hypovolémiques- Insuffisants cardiaques- Subcomateux- Épileptiques - Insuffisants hépatiques graves- Brachycéphales- Femelles gestantes- Animaux âgés

Lors des actes techniques suivants :- Myélographie, - Chirurgie rachidienne ou thoracique

Présentations Comprimés à 12,5 et 25 mgGranulés à 1%Ampoules injectables (intraveineuse lente, intramusculaire, sous-cutanée), de 10 ml dosées à 10 mg/ml, et de 5 ml à 5 mg/ml

Posologie et voies d’administration

En administration seule : 0,5 mg/kg (maximum 3 mg)En pré-anesthésie : 0,05-0,2 mg/kg (IV, IM, SC)

Délai d’action : 20 minDurée d’action : 3-6h

Nota : Toujours tenir compte de l’effet hypotenseur qui doit, dans certains cas en interdire l’emploi.En cas de surdosage, l’antidote de choix est une amine de réveil, du type amphétamine ;Pour les petites interventions chirurgicales, il est préférable d’employer l’acépromazine seule, sans anesthésique, ou avec un antihistaminique comme le Phénergan.

Associations médicamenteuses

Avec propofol : pas de réduction de la dose chez le chatAvec thiopental : réduction de la dose du tiersAvec la kétamine : diminution de la dose

Tableau n°18 : Acépromazine(COPPENS P. et coll, 1994 ; FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll., 1995, Médicaments et médications (Chapitre IV) ; DMV,

2005 ; BREARLY J.C. (2001)

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Etude générale des benzodiazépines

Les benzodiazépines sont des anxiolytiques ayant très peu d’effets secondaires, et dont l’index

thérapeutique est élevé. Il en existe un très grand nombre (plus de 2000 composés ont été

synthétisés à l’heure actuelle). En anesthésie vétérinaire nous utilisons :

- Diazépam

- Zolazépam

- Midazolam

Ces substances ont peu d’action sédative par elle-même chez les chats sains et leur propriété

anxiolytique peut rendre un chat sain moins facile à manipuler. (BREARLY J.C. (2001))

• Actions pharmacologiques

Mécanisme moléculaire :

Il se fixe sur le récepteur GABAA, ce qui facilite la fixation du neuromédiateur inhibiteur GABA (Acide

Gamma Amino Butyrique) sur son récepteur.

Il existe cependant entre les diverses BZD des différences :

- pharmacodynamiques : certaines molécules ont un effet dominant, par exemple un effet

anxiolytique ou hypnotique relativement plus important que les autres effets, sans que l’on en

connaisse précisément l’explication.

- pharmacocinétiques : la rapidité et la durée d’action expliquent beaucoup des différences

entre molécules et leurs indications préférentielles.

Effets cliniques sur le système nerveux central

- Anxiolytiques

- Myorelaxants

- Anti-convulsivants

- Potentialisent les barbituriques, les analgésiques et les anesthésiques gazeux

- Ne possèdent pas les effets gênants des dérivés phénothiaziniques sur le système nerveux

autonome

Effets cliniques sur le système respiratoire

Peuvent induire une dépression respiratoire.

Effets cliniques sur le système cardio-vasculaire

Peu d’action, légère tachycardie après injection IV.

Hypotension chez certains sujets

• Indications

États anxieux (irritabilité, peur…)

Prémédication, explorations diverses (endoscopie)

Tétanos, intoxication par les convulsivants

Contractures douloureuses réflexes

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• Contre-indications

Allergie, insuffisance respiratoire sévère

• Recommandations pratiques

Adapter la posologie en cas d’insuffisance cardiaque sévère ou respiratoire modérée.

Etude spécifique des benzodiazépines

Ces benzodiazépines que nous allons étudier sont les suivantes :

- Diazépam

- Zolazépam

- Midazolam

Leur principal rôle des benzodiazépines dans la prémédication du chat est de permettre de contrer les

effets de la kétamine utilisée en induction (tonus musculaire augmenté, risque de convulsion) et lors

de l’anesthésie d’un chat susceptible de convulser (chat épileptique, myélographie, ponction de LCR).

Ce sont des agents de prémédication appropriés chez les chats souffrant de maladies cardio-

respiratoires puisqu’à des doses normales, ils ont peu d’influence sur les systèmes respiratoires ou

cardiovasculaires. (HALL L.W., CLARKE K.W., and TRIM C.M. (2001) Anaesthesia of the cat (chapitre

16))

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Diazépam

Nom déposé VALIUM ® (H)DIAZEPAM ® (H)NOVAZAM ® (H)

AMM espèce féline NON

Pharmacologie générale Le diazépam peut produire une tranquillisation légère rapide sans provoquer d’effets secondaires. L’inconvénient majeur est qu’il exige une bonne contention du chat pour accéder à une voie veineuse seule voie d’administration fiable pour une sédation efficace.

Propriétés physico-chimiques

Solide blanc jaunâtre, inodoreSoluble dans les solvants organiques mais peu soluble dans l’eau ; on peut augmenter l’hydrosolubilité en fabriquant des prodrogues qui sont métabolisées dans l’organisme en une molécule activeBase faible azotée qui forme des sels instables en présence d’acides

Etude pharmacocinétique Résorption : Forte par voie digestive, rapide par voie rectale (permet d’éviter une dégradation par le foie)Précipitation et fixation du produit dans le muscle par voie IMTrès importante par voie IV, en injection lenteDistribution : Transport par voie plasmatique sous forme fixée à une protéine spécifiqueDiffusion tissulaire large (caractéristique des bases faibles) et cellulaire (forte lipophilie), traverse la barrière hémato-méningée (d’où leur action sur le SNC) et le placentaBiotransformations :De nombreuses réactions différentes possiblesLes produits de la métabolisation sont des métabolites actifs ce qui prolonge l’effet pharmacodynamique ; de plus, un cycle entéro-hépatique de la drogue ou d’un de ses métabolites est fréquent50% de molécules dégradées chez le chatÉlimination :Urinaire majoritairement, et biliaire et lactée

Etude pharmacodynamique

EffetsEffet anxiolytique : thymoleptique tranquillisantEffet anticonvulsivant, anti-épileptiqueEffet myorelaxant, sédatif et hypnotique

Mécanisme moléculaire : Il se fixe sur le récepteur GABAA, ce qui facilite la fixation du neuromédiateur inhibiteur GABA (Acide Gamma Amino Butyrique) sur son récepteur.

Effets recherchés Effet anxiolytique Effet anticonvulsivant, anti-épileptiqueEffet myorelaxantPeu de dépression des centres respiratoiresFaible toxicité hépatique et rénaleEffets réversibles par un antagoniste compétitif comme le flumazénil

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Effets indésirables Peut causer des réactions paradoxales d’excitation, d’anxiété et d’agressivité chez le chienEntraîne une polyphagieChez le chat possibilité de nécrose hépatique idiopathique (fatale)Risque de trombophlébite

Indications PrémédicationTraitement de l’épilepsieTraitement des intoxications par des convulsivants (strychnine)

Contre-indications AgressivitéInsuffisance hépatiqueAsthénie musculaire

Présentations Comprimés à 2.5 mgSolution injectable à 5mg/ml

Posologie et voies d’administration

Posologie (maximum 10 mg)Sédation : 0.1-0,5 mg/kg IVAnti-convulsivant (Status epilepticus) :

- 0.5 mg/kg IV - 1mg/kg IR

Stimulant de l’appétit chez le chat : 0.2 mg/kg IV Délai d’action :

- IV rapide- IM 15-30 min

Durée d’action : 1 à 3 h

Tableau n°19 : Diazépam(COPPENS P. et coll, 1994 ; FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll., 1995, Médicaments et médications (Chapitre IV) ;

DMV, 2005)

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Zolazépam/tilétamine

Nom déposé ZOLETIL ® (VIRBAC) (V))

AMM espèce féline OUI

Pharmacologie générale

Le zolazépam est une benzodiazépine associée à la tilétamine (composé de la famille des phencyclidines) composant ainsi le ZOLETIL ® Cette association permet de conjuguer les propriétés des deux composés permettant une anesthésie générale, efficace et sûre.Nous aborderons ici l’étude de l’association des deux agents anesthésiques.

Propriétés physico-chimiques

Conservation : Le produit se conserve deux ans sous forme lyophiliséeLa solution reconstituée peut se conserver 8 jours à 4°C et à l’obscurité

Etude pharmacocinétique

Élimination par le rein

Etude pharmacodynamique

Dépression du SNC Dissociation des activités cérébrales

Effets recherchés La combinaison tilétamine/zolazépam a des effets similaires à la combinaison kétamine/diazépam tels que :

- Pas d’effets cumulatifs- Réduction du risque de convulsion lors du réveil- Myorelaxation- Délai d’action court- Analgésie superficielle (tilétamine)

Et présente des avantages supplémentaires : - La tilétamine engendre moins de dépression respiratoire et de

risque d’apnée que la kétamine- L’administration peut se faire par voie IV ou IM ; la voie IM est très

utile pour une contention chimique chez un animal agressif

Effets indésirables Tachyarythmie et dépression cardiovasculaire minimaleMyorelaxation moyenneDépression respiratoire minimale et transitoireDépression du nouveau-néHyper sialorrhéeRéveil peut être agité et prolongé (jusqu’à 5 heures après injection IM)Injection intramusculaire peut être douloureuse à cause de la tilétamineConservation des réflexes palpébraux, cornéens, laryngés ce qui empêche d’évaluer la profondeur de l’anesthésie

Indications Induction et entretien de l’anesthésie et sédation des animaux agressif - Transports, contention pour examens, radiographies, otoscopie des

animaux rebelles,- Pose de cathéter, drains, - Tatouage, biopsie, prélèvement cutané,- Sondage urinaire, - Pose de plâtre, attelles, - Castration, ovariectomie, ovario-hystérectomie, urétrostomie- Extraction dentaire, chirurgie maxillaire- Caudectomie- Exérèse de tumeur, kystes- Opérations orthopédiques- Entérotomie

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Contre-indications Grande décompensation cardiaque et respiratoireInsuffisance pancréatiqueSujet sous traitement organophosphoré systématiqueHypertension sévère

Présentations Poudre pour solution à reconstituer- ZOLETIL 20 20 mg/ml de la combinaison des deux principes actifs,

et contient : 50 mg de tilétamine et 50 mg de zolazépam- ZOLETIL 50 50 mg/ml de la combinaison des deux principes actifs,

et contient : 125 mg de tilétamine et 125 mg de zolazépam- ZOLETIL 100 100 mg/ml de la combinaison des deux principes

actifs, et contient : 250 mg de tilétamine et 250 mg de zolazépam

Posologie et voies d’administration

Zolazépam/Tilétamine mg/ml = 1/1Administration par voie IV, IM, SCChat : 2,5 mg/kg SC, 5 mg/kg IMInduction IV 3mg/kg, 25% de la dose toutes les 60 s. jusqu’à intubation possibleDélai d’action : 2-5 min par voie IMDurée d’action : dépend de la dose

Associations médicamenteuses

Éviter les prémédications tranquillisantes de la famille des phénothiazines (acépromazine, chlorpromazine) dont l’effet cardiodépresseur et hypothermisant pourrait être néfaste. En cas de nécessité de prémédication calmante, préférer les butyrophénones.Ne pas utiliser de médication contenant du chloramphénicol car cela retardera l’élimination des anesthésiques.

A conseiller en prémédication : - Anticholinergique pour limiter l’hyper sialorrhée liée à la tilétamine- Atropine lors d’arythmie cardiaque

Tableau n°20 : Zolazépam/tilétamine(COPPENS P. et coll, 1994 ; DMV, 2005)

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MIDAZOLAM

Nom déposé HYPNOVEL ® (H)VERSED ® (H)

AMM espèce féline NON

Pharmacologie générale Liste IIl s’agit d’une benzodiazépine aux effets similaires au diazépam, permettant d’obtenir une myorelaxation, et une sédation efficace et rapide.

Propriétés physico-chimiques

(8-chloro-6(2-flurophenol)-1-méthyl-4H imidazo (1,5-a)) benzodiazépineDérivé du groupe des imidazobenzodiazépinesSolubilitéHydrosoluble dans une solution acide à pH de 3,5Liposoluble dans une solution à pH de plus de 4La solution aqueuse, administrée en injection IV, n’est pas douloureuse et ne cause pas de trombophlébite

Etude pharmacocinétique Adsorption bonne et rapide par voie IV et IMDistribution : la fixation protéique plasmatique est élevée. Le midazolam passe dans le placenta et la circulation.Il est entièrement métabolisé dans le foie et fait intervenir le cytochrome P 450 dont l’activité est ralentie chez le chat ; la demi-vie du midazolam est plus courte que celle du diazépam donc il est moins cumulatif et permet un réveil plus rapideÉlimination rénale

Etude pharmacodynamique

Hypnotique et sédatifAnxiolytiqueMyorelaxantAnticonvulsivant

Effets recherchés Peu cumulatifDurée d’action courteHypnotique et sédatifAnxiolytiqueMyorelaxantAnticonvulsivant

Effets indésirables Effets respiratoires et cardiovasculaires : - Hypoxie, bradypnée, apnée, arrêt respiratoire et/ou cardiaque

avec un risque majoré lors d’augmentation de la dose et, pour la voie IV, la rapidité d’injection.

- Hypotension- Modification de la fréquence cardiaque : bradycardie,

tachycardieEffets neuropsychiques

- Réactions paradoxales : agitation, agressivité- Prolongation de la sédation

Autres effets indésirables :- Douleur fugace au point d’injection- Phlébite- Réactions type anaphylactique

Indications Sédation Induction de l’anesthésie en association avec la kétamine

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Contre-indications MyasthénieAntécédents d’intolérance ou d’hypersensibilité aux benzodiazépines Sous traitement à l’itraconazole, ou kétoconazole : ces produits augmentent la concentration plasmatique de midazolam par diminution du métabolisme hépatique avec majoration de la sédation

Présentations HYPNOVEL ® (H)- Solution injectable IM ou IR à 5 mg/ml, ampoule de 1 ml- Solution injectable IV, IM ou IR à 5 mg/ 5 ml, ampoule de 5 ml- Solution injectable IV à 50mg/ 10 ml, ampoule de 10 ml

VERSED ® (H)- Solution injectable IV à 2mg/ 2 ml, ampoule de 2 ml

Posologie et voies d’administration

0,1-0,5 mg/kg IV, IMDélai d’action :

- IV 1-3 min- IM 15-30 min

Durée d’action : 2-6 hSouvent administré en association avec la kétamineSi associé au propofol en induction, la dose du midazolam ne doit pas excéder 0,3mg/kg IV

Tableau n° 21 : Midazolam(COPPENS P. et coll, 1994 ; Dictionnaire VIDAL, 2003 ; HALL L.W., et coll., 2001)

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f. Les dépresseurs de la vigilance

Définitions des dépresseurs de la vigilance

Il s’agit de substance capable de diminuer ou d’abolir, de façon réversible, la vigilance d’un individu.

Suivant le produit ou la dose utilisés, on obtiendra :

- Une action sédative faible de type hypnotique (induction du sommeil)

- Une action sédative forte (induction de l’anesthésie générale)

Nous étudierons les anesthésiques volatiles et les anesthésiques fixes (kétamine, alpha-2-agonistes,

propofol, thiopental sodique).

Les anesthésiques volatils

Ils peuvent être employés comme agent anesthésique unique, mais en règle générale ils sont

associés à une prémédication et sont administrés dans un mélange oxygène-protoxyde d’azote.

Se présentant sous forme de liquides, ils nécessitent pour leur utilisation un vaporisateur adapté à

leurs propriétés physiques et anesthésiques. Les vaporisateurs ne sont donc pas interchangeables.

Parmi les nombreux liquides volatils ayant des propriétés anesthésiques, beaucoup sont abandonnés

en raison de leur toxicité ou de leur danger d’explosion.

Sont actuellement en usage vétérinaire :

- L’halothane

- Le sévoflurane

- L’isoflurane

- L’éther peut occasionnellement rendre quelques services.

- Les autres ne sont plus d’actualité

La MAC est la concentration alvéolaire minimale France la concentration alvéolaire nécessaire pour

supprimer toute réaction réflexe à un stimulus nociceptif chez 50% des sujets. La MAC permet donc

de comparer la puissance anesthésique des différents agents.

Les facteurs permettant de diminuer la MAC sont :

- Le protoxyde d’azote (Katoh 1987 ; Steffey 1996)

- La prémédication

- L’âge de l’animal et les affections intercurrentes

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ISOFLURANE

Nom déposé FORENE ® (H)

AMM espèce féline NON

Pharmacologie générale

L’isoflurane est un anesthésique puissant, maniable, bon myorelaxant ; mais moyennement analgésique et dépresseur cardiaque.

Propriétés physico-chimiques

Liquide incoloreLiposolubilité modéréeCoefficient de partage sang gaz à 37°C = 1,4MAC O2 pur chez le chat = 1,62 (effet de second gaz)Non inflammable, non explosif

Etude pharmacocinétique

Absorption rapide par voie respiratoire : la concentration alvéolaire atteint 50% de la concentration inspirée en 4 à 8 minutes chez l’hommePasse la barrière foeto-placentaireMétabolisme : hépatique jusqu’à 0,2% (cytochrome P450 et réduction en métabolites potentiellement toxiques : acide trifluoroacétique et fluorures)Élimination : 95% sous forme inchangée par voie pulmonaire, les métabolites (0,2%) par voie rénale.

Etude pharmacodynamique

Système nerveux central- Bon narcotique, non analgésique- Dépression du SNC, des centres respiratoires, vasomoteurs et

thermorégulateurs- Augmentation du débit sanguin au-delà d’une MAC de 1%, la

pression intracrânienne augmente moins qu’avec les autres halogénés.

Cardiovasculaire- Dépression faible de la contractilité myocardique avec

accroissement de la fréquence cardiaque : le débit cardiaque est inchangé ou légèrement diminué (conservé jusqu’à 2 MAC)

- L’hypotension est proportionnelle à la dose administrée et à la profondeur de l’anesthésie

- Diminution de la consommation d’oxygène du myocarde- Baisse des résistances artérielles périphériques (post-charge)- Dépression du baroréflexe- Pouvoir arythmogène faible.

Respiratoire - Dépression respiratoire par action centrale et périphérique dose

dépendante (un peu plus marquée qu’avec l’halothane)- Diminution du volume courant avec augmentation légère de la

fréquence respiratoire et diminution du débit ventilatoire ; ventilation rapide et superficielle (espace mort)

- Dépression des réponses à l’hypercapnie et surtout à l’hypoxie (avec hypercapnie modérée)

- Bronchodilatation (inhibition du bronchospasme)Divers

- Action myorelaxante- Diminution de la pression intra-oculaire- Conservation des débits sanguins splanchnique- Diminution des résistances artérielles hépatiques- Diminution de la contractilité utérine

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Effets recherchés Délai d’action courtNon sensibilisation du cœur aux catécholaminesMétabolisation hépatique négligeableParmi les moins dépresseurs cardiovasculaires des anesthésiques volatils

Effets indésirables Effets indésirables et toxiquesAgent âcre pouvant irriter les voies respiratoires : bronchospasme, touxpossibles à l’induction chez le sujet sensibleTolérance hépatique meilleure que l’halothaneHyperthermie maligneArythmiesSurdosage :Hypotension, collapsus, dépression respiratoireTraitement : arrêt de l’administration, oxygène pur, traitement symptomatique

Indications Prémédication InductionEntretien

Contre-indications Antécédents d’hyperthermie maligneHypersensibilité aux halogénés

Présentations Flacon de 100 mlLiquide incolore inflammable, non explosif

Posologie et voies d’administration

Circuits ouverts, semi-ouverts (Bain), semi fermés (filtre) ou fermé (avec analyseur de CO2 et d’halogénés)Vaporisateur spécifique en amont du circuit anesthésique ou du respirateurSystème de filtre expiratoire ou d’aspiration des gaz expirésInduction 2,5-4,5%

- Diminution du temps d’induction si association au N2O- Diminution des concentrations si association au N20

Entretien 1-3%

Interactions médicamenteuses :

Potentialisation :- Des curares non dépolarisants,- Des anesthésiques généraux, - Des analgésiques centraux, - Des dépresseurs myocardiques (β-bloquant), - Des hypotenseurs et des effets arythmogènes ventriculaires de

l’adrénaline (moindre qu’avec l’halothane)

Tableau n° 22 : Isoflurane(Cours d’anesthésie de 3ème année THIEBAULT JJ. et JUNOT S., 2002)

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HALOTHANE

Nom déposé HALOTHANE VETERINAIRE BELAMONT ® (V) (MUNDIPHARMA)FLUOTHANE ® (H)

AMM espèce féline OUI

Pharmacologie générale L’halothane est un anesthésique puissant, maniable, bon myorelaxant ; mais moyennement analgésique et dépresseur cardiaque.

Propriétés physico-chimiques

Liquide incoloreLiposolubilité modéréeCoefficient de partage sang gaz à 37°C = 2,3MAC O2 pur chez le chat = 1,14 (effet de second gaz)Non explosif, non inflammable. Les vapeurs ne sont pas irritantes. L’induction, le réveil et les modifications du plan d’anesthésie sont rapides. L’halothane est donc un anesthésique maniable.Solvant des caoutchoucs et matières plastiques (peut donc entraîner la dégradation des éléments plastiques et caoutchoutés des appareils d’anesthésie).Comme l’halothane est instable, il est commercialisé en mélange avec un agent de conservation, le thymol. Il est ainsi conservé dans un récipient hermétiquement fermé à l’abri de la lumière et au frais. (L’apparition d’une coloration brun jaune ne présente aucun danger).

Etude pharmacocinétique Équilibre entre gaz inhalé et pression partielle alvéolaire, long à obtenirAccélération de la diffusion transalvéolaire lors d’administration simultanée de protoxyde d’azote à concentrations élevéesPasse la barrière foeto-placentaireLa métabolisation de l’halothane se fait dans le foie jusqu’à 12% (cytochrome P450 et réduction en métabolites potentiellement toxique : acide trifluoroacétique, ions chlore et brome), induction enzymatique.L’excrétion est pulmonaire, les métabolites par voie rénale.

Etude pharmacodynamique

Action sur le S.N.C. :- Anesthésique général volatile puissant : narcotique- Faiblement analgésique- Aux doses anesthésiques : dépression des réflexes somatiques

et relaxation des muscles squelettiques, dépression des centres thermorégulateurs et vasomoteurs (hypotension).

- Aux doses toxiques : dépression des centres respiratoires précédant de peu celle du cœur. Aussi une apnée se déclarant au cours d’une anesthésie profonde est-elle un signe d’arrêt cardiaque imminent.

Actions cardiovasculairesAction dépressive sur le myocarde :

- Action inotrope négative- Action chronotrope négative- Action dromotrope négative- Provoque une vasodilatation périphérique.

Au total, l’halothane induit une hypotension artérielle dont l’importance est directement proportionnelle à la concentration du produit dans le mélange inhalé.

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Effets recherchés Bon narcotiqueL’induction, le réveil et les modifications du plan d’anesthésie sont rapides. L’halothane est donc un anesthésique maniable.Bonne relaxation musculaireLes réflexes laryngés sont précocement inhibés, d’où une intubation trachéale facile

Effets indésirables Non analgésique Vomissements possiblesParasympathomimétique (bradycardie, hypotension à l’induction), d’où la nécessité :

- d’une prémédication vagolytique, - et d’une action ortho sympatholytique

Dépression respiratoire avec apnée ; la fréquence respiratoire augmente mais l’amplitude diminue.En cas de surdosage, un arrêt respiratoire précède l’arrêt cardiaque.Dépression cardiovasculaire avec bradycardie, vasodilatation et hypotension. L’halothane entraîne une diminution du débit cardiaque par effets inotrope et chronotrope négatifs, et une diminution de la pression artérielle. L’halothane traverse la barrière placentaire. Il inhibe la contractilité utérine, ce qui le fait contre-indiquer lors de césarienne chez les carnivores, car il favorise les hémorragies.Éviter les anesthésies à répétition, surtout chez les sujets obèses ou présentant une atteinte hépatiqueCet anesthésique ne doit pas être employé en même temps que les curarisants polarisants tels que la D-tubocurarine ou l’adrénalineHyperthermie maligne

Nota.- Éviter l’inhalation réitérée, par l’équipe chirurgicale, de vapeurs anesthésiques résiduelles.

Indications Induction de l’anesthésie générale par inhalation soit sous masque ou dans une cage à inductionEntretien de l’anesthésie suite à l’induction par un anesthésique fixe (propofol, thiopental)

Contre-indications Absolue : antécédents d’hyperthermie maligneRelative : Atteinte hépatique, ictère, neurochirurgie en cas de lésion expansive

Présentations Présenté en flacons de 125ml, devant être conservé au frais, à l’abri de la lumière, stabilisé par addition de 0,01% de thymol.

Posologie et voies d’administration

Circuits ouverts, semi-ouverts (Bain), semi fermés (filtre) ou fermé (avec analyseur de CO2 et d’halogénés)Vaporisateur spécifique en amont du circuit anesthésique ou du respirateurSystème de filtre expiratoire ou d’aspiration des gaz expirésInduction au masque ou dans la cage à induction

- Augmenter progressivement de 0 à 4% la dose d’halothane associé à environ 25% d’O² et 75% de N²O

- Ou injection d’un barbiturique à action rapide et courte ou du propofol

Entretien au masque ou avec la sonde trachéale0,5-1,5% associé à 40% d’O² et 60% de N²Oou 0,5-1,5% associé à 50% d’O² et 60% de N²O

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Interactions médicamenteuses :

Associations médicamenteuses possibles : - Prémédication : sulfate d’atropine.- Utilisation possible de tranquillisants : benzodiazépines,

butyrophénones, anti-histaminiques.- Association possible avec des curarisants non dépolarisants.

Association médicamenteuse à éviter Association avec l’adrénaline (effets arythmogènes ventriculaires) et les morphinomimétiques qui majorent l’action dépressive respiratoire.

Tableau n° 23 : Halothane(Cours d’anesthésie de 3ème année THIEBAULT JJ. et JUNOT S., 2002)

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SEVOFLURANE

Nom déposé SEVORANE® (H)

AMM espèce féline NON

Pharmacologie générale

Ether fluorométhylique du 2,2,2-trifluoro-1-(trifluorométhyl)éthyleListe IIl s’agit d’un anesthésique volatil halogéné

Propriétés physico-chimiques

Liquide clair, incoloreNon inflammablePossède une plus faible solubilité dans le sang que l’isoflurane ou l’halothane, ce qui facilite l’induction et accélère l’élimination et le réveilOdeur agréable et non irritanteNon corrosifLa pression de vapeur saturante est très différente de celle des autres anesthésiques volatils (Wallin, 1975) : un vaporisateur spécialement conçu est nécessaire pour maîtriser la concentration inspirée.

Etude pharmacocinétique

Adsorption par inhalation d’où une induction rapideMAC O2 (chez le chien) = 2,34% (Kazama 1988b)3% est métabolisé dans le foie sous l’action du cytochrome P450 en ions fluorures inorganiques (néphrotoxiques, d’après Karasch 1995) et hexafluoroisopropanol qui subit une glucuroconjugaison Élimination :

- Par voie pulmonaire : principale voie- Par voie rénale : la fraction métabolisée est éliminée dans les urines

de façon rapide grâce à sa faible solubilité

Etude pharmacodynamique

Exerce des effets centraux, cardiovasculaires et respiratoires proches de l’isofluraneEffets centraux :

- Anesthésique, - Peu analgésique- Entraîne une vasodilatation cérébrale et une augmentation de la

pression intracrânienne, - Ne perturberait pas l’autorégulation de la circulation cérébrale

Effets cardiaques : - Ne provoquerait que peu d’activation sympathique (peu ou pas de

tachycardie)- Ne sensibiliserait pas le myocarde aux effets arythmogènes des

catécholamines- Diminue la contractilité du myocarde

Effets respiratoires :- Augmentation de la fréquence respiratoire- Diminue la réponse à l’hypoxie et l’hypercapnie- Permet la relaxation des muscles lisses bronchiques

Autres effets :- Diminue le flux sanguin rénal

Effets recherchés Odeur agréable et non irritanteBon narcotiquePeu métabolisé par la foieDélai d’action court et réveil rapideNe sensibiliserait pas le myocarde aux effets arythmogènes des catécholamines

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Effets indésirables NauséeVomissementTouxHypotension artérielleDépression respiratoireHyperthermie maligneExcitation psychomotrice lors de l’inductionBronchospasme lors de l’inductionNeuropathie périphérique

Indications Induction de l’anesthésie générale par inhalation soit sous masque ou dans une cage à inductionEntretien de l’anesthésie suite à l’induction par un anesthésique fixe (propofol, thiopental)

Contre-indications Hypersensibilité à cette substanceHypersensibilité aux anesthésiques halogénésHyperthermie maligne

Présentations Présenté en flacons de 250ml

Posologie et voies d’administration

Induction au masque ou dans la cage à induction- Augmenter progressivement de 0 à 8% la dose de sévoflurane dans

100% d’O2

- Ou injection d’un barbiturique à action rapide et courte ou du propofolEntretien au masque ou avec la sonde trachéale à 2% de sévofluranedans 100% d’O2

Tableau n° 24 : Sévoflurane(BOULESTIN A., 2004;

URL : http://www.biam2.org/www/Sub5106.htmlURL: http://www.frca.co.uk/article.aspx ?articleid=280)

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Les anesthésiques fixes

• La kétamine

KETAMINE

Nom déposé Chlorkétam ND1000 (VETOQUINOL)Imalgène ND 500, Imalgène�1000 (MERIAL)Kétamine Virbac ND (VIRBAC)

AMM espèce féline OUI

Pharmacologie générale

Famille des Phénylcyclidines, liste INarco-analgésique qui procure une anesthésie dite « dissociative » et qui présente l’avantage, chez le chat notamment, de pouvoir être administré indifféremment par les voies intraveineuse, intramusculaire ou sous-cutanée.Sa faible toxicité, la discrétion de ses effets circulatoires et respiratoires, l’absence d’effets cumulatifs en ont fait un anesthésique de sécurité.

Propriétés physico-chimiques

Liquide incoloreBase aminée d’où une fixation tissulaire importante

Etude pharmacocinétique

Bonne tolérance locale (utilisable par toutes les voies).Absorption rapideLa demi-vie plasmatique est de 5 minutes La kétamine est fortement liée aux protéines plasmatiques à 53%La métabolisation hépatique est très faibleL’élimination est essentiellement urinaire (la durée d’action est donc prolongée chez l’insuffisant rénal)

Etude pharmacodynamique

Mécanismes d’action- Stimulation du système GABA- Interactions avec récepteurs opioïdes- Inhibition de la libération de neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine,

noradrénaline)- Antagonisme N-méthyl D-aspartate

Entraîne une anesthésie particulière dite « dissociative » avec blocage des influx nerveux au niveau du cortex et légère activation des structures sous-jacentes.Cet état anesthésique se caractérise par :

- Une analgésie durable et de bonne qualité (quoique superficielle) et une narcose ;

- La conservation des réflexes laryngés et pharyngés, la conservation du tonus musculaire, une habituelle stimulation cardiaque et respiratoire. Sympathomimétique, possède une action bronchodilatatoire, provoque une augmentation de la fréquence cardiaque et une augmentation des pressions artérielles et veineuses

- Aucune modification des contractions utérines ni action dépressives sur le fœtus.

Cependant, entraîne : hyper sialorrhée, larmoiement, possibilité de spasmes glottiques.A l’induction et au réveil, on peut observer :

- Désorientation temporo-spatiale avec aspect figé du sujet ;- Hyperréactivité à tout stimulus externe (bruit, lumière, etc.) avec

possibilités d’agitation, hallucinations, de nystagmus, et salves cloniques parfois chez le chien.

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KETAMINE

Effets recherchés Inconscience (pseudo catalepsie)Analgésie musculo-cutanéePeu de dépression des grandes fonctions :

- Dépression respiratoire faible et courte- Cardio-stimulant et peu arythmogène

Effets indésirables Propriétés hallucinogènesRéflexes conservésYeux ouverts, d’où la nécessité de protéger la cornéePas d’analgésie viscéralePas de myorelaxationAugmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du besoin en O2, il faut donc oxygénerSécrétions bronchiques et hypersalivationA l’induction et au réveil on peut observer une désorientation temporo-spatiale, une hyperréactivité aux stimuli externes, agitations, hallucinations, nystagmus et parfois chez le chien des salves cloniques

D’où certaines limitesPREMEDICATION nécessaire pour compenser l’absence de myorelaxation, et de sédation, l’analgésie viscérale imparfaite

- Anticholinergique (Glycopyrrolate) : diminue les hypersécrétions- ACP ou diazépam ou alpha-2 agonistes (médétomidine, xylazine)- Morphine

Pas d’injections multiples : relais gazeux nécessaire

Indications Induction de l’anesthésie pour :Petites chirurgies courtes et contention

- Manœuvres douloureuses,- Examens complémentaires- Induction avant relais gazeux. - Action rapide (2 à 5’) et courte (10 à 45’)

Sujets âgés ou choqués sans défaillance cardiaqueSujets hypovolémiquesFemelles gestantes

Analgésie musculo-cutanée : potentialisation de la morphineExemple de protocole après une chirurgie très douloureuse (mammectomie) :Bolus de 750 µg/kg IV puis Perfusion à 10 µg/kg/min (soit 1,5ml dans 500ml de RL au débit de 2ml/kg/h).

Contre-indications HTA, cardiomyopathie décompensée, valvulopathies, hémorragieChirurgie oculaire et glaucomeTraumatisme crânienInsuffisance hépatiqueInsuffisance rénale aiguë (chat).Sujets épileptiques (convulsions, intoxications par convulsivants)Sujets sous traitement par des organophosphorés.

Présentations Solution injectable dosée à 50 mg/ml ou 100 mg/ml

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KETAMINE

Posologie et voies d’administration

Posologie : Chat IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kgIl est possible de projeter la kétamine sur la muqueuse buccale du chat à l’aide d’une seringue si le chat est inapprochable. L’inconvénient est le ptyalisme important qui en résulte.Augmenter la posologie de base de 20-25% si nécessaire (DL50 par I. V. de l’ordre de 50 à 60mg/kg).Pas d’injections multiples : relais gazeux nécessaire

Délais d’action brefs :- SC 5 à 15 minutes - IM 5 à 6 minutes - IV 30 secondes

Durée d’action : - IV 3-10 min- IM 30-60 min

Nombreuses prémédications utilisables chez le chat : Kétamine (10 mg/kg IM) / Acépromazine (0,01-0,03 mg/kg IM) bonne myorelaxation mais réflexes pupillaires et palpébraux conservés ((Hall et coll., 2001)Kétamine (10 mg/kg) /Diazépam (1 mg/kg)Kétamine (10 mg/kg IM / Midazolam (0,2 mg/kg IM) bonne myorelaxation, utile pour des radiographies, réveil en 2-3 heures (Hall et coll., 2001)Kétamine (20 mg/kg IM) / Xylazine (0,5-1 mg/kg SC ou IM) bonne myorelaxation et analgésie mais vomissement, dépression cardio-vasculaire et respiratoire et hypothermieKétamine (5-7 mg/kg IM) / Médétomidine (80 µg/kg IM), bonne analgésie, bradycardie modérée, pas d’apnée, anesthésie de 30-60 min (Hall et coll., 2001)Kétamine (10 mg/kg IM) / Romifidine (200 µg/kg IM)Induction ou relais par anesthésie volatile possibles.Prémédication à l’atropine chez les sujets vagotoniques

Interactions médicamenteuses :

Hormones thyroïdiennes de synthèse d’où une hyperthyroïdie aigueNe pas mélanger avec diazépam dans la même seringue

Tableau n°25 : La kétamine(CRUZ M.L. et coll, 2000 ; Hall et coll., 2001 ; DMV 2005)

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• Les alpha-2 agonistes

La xylazine, médétomidine et romifidine sont des substances sédatives avec une action analgésique

et ont comme effets secondaires non négligeables, les vomissements, une bradycardie associée à

une hypotension variable. Nous n’avons pas de recul concernant la romifidine puisqu’il s’agit d’un

produit nouvellement mis sur le marché avec AMM pour l’espèce féline.

Ils ont l’avantage de diminuer très nettement les doses des anesthésiques. Il faut donc être très

vigilant lors de leur utilisation en prémédication en évitant impérativement les surdosages des agents

d’induction. En effet, une étude de la surveillance des problèmes liés à l’anesthésie des chats réalisée

par l’association des vétérinaires anesthésistes d’ et de Grande Bretagne, a montré que la xylazine

(alpha-2 agoniste) a contribué à de nombreux décès de chats qui auraient été causés par des

surdosages d’agents d’induction de l’anesthésie. (HALL L.W. et coll (2001) Anaesthesia of the cat

(chapitre 16))

La xylazine et la médétomidine d’après Tranquilli et Benson (1992) (cités par BREARLY J.C. (2001))

peuvent être utilisés :

- Comment agent analgésique et sédatif en association avec une benzodiazépine ou un

opioïde agoniste

- Comme agent anesthésique en association la kétamine (anesthésique dissociatif) et un

opioïde.

Les alpha-2 agonistes

Noms déposés Les molécules utilisées en médecine vétérinaire avec AMM CN/CT :Médétomidine (DOMITOR ®)Xylazine (ROMPUN ®)Romifidine (ROMIDYS®)

AMM espèce féline OUI

Pharmacologie générale

Initialement de la famille des antihypertenseursDérivent d’une même molécule : imidazole Développent des effets sédatifs et analgésiques : groupe homogène (famille des sédatifs analgésiques), largement employé

Propriétés physico-chimiques

Se fixent sur les récepteurs adrénergiques alpha-2 :Post-synaptique sur les vaisseaux sanguins : vasoconstriction Présynaptiques : diminution de la libération centrale et périphérique de noradrénaline : donc activités dépressives (la sédation, la myorelaxation ou l’analgésie)Présents sur les adipocytes et entraînent une diminution de la lipolyse

Etude pharmacocinétique

Absorption bonne IM, IV, SCDistribution très large, tissulaire et cellulaire ; ils passent la barrière hémato-méningée et placentaire.Leur biotransformation est hépatique, leur élimination est rénale

Etude pharmacodynamique

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Les alpha-2 agonistes

Effets recherchés Sédatif puissant, anxiolytique, myorelaxant Injection non douloureuseAntinociception : manœuvre douloureuses, amélioration de la qualité des protocoles (analgésie profonde et superficielle)Potentialisation dose dépendante (pré anesthésie)Alpha-2-antagoniste : atipamézole (Antisédan ®), yohimbine)

Effets indésirables Cardio-vasculaire : vasoconstriction périphérique entraînant une hypertension provisoire, bradycardie, hypotension, diminution de la contractilité du myocarde, BAV I, II, ou III (combattus par l’atropine)En diminuant la circulation sanguine par leurs effets cardio-vasculaires, ils retardent le début de l’action des agents d’induction administrés par injection.Respiratoire : bradypnée, apnée, acidose respiratoireDigestifs : vomissements chez 60% des chats, atonie digestive Hormonaux : diminution de la sécrétion d’insuline, de rénine et d’hormone antidiurétique (ADH) d’où une diurèse augmentée et une hyperglycémieOculaires : mydriase, diminution de la pression intraoculaireAutres : hypothermie, ↑ tonus utérin

Indications En association avec un anesthésique- Effet potentialisateur : augmente les effets de l’anesthésique général

associé (narcose, analgésie, myorelaxation- Effet d’épargne : permet de diminuer significativement la dose de

l’anesthésique général associéEn contention chimiqueAntagonisation possible

Contre-indications Absolues : (Patients de classe ASA III IV ou V) : diabétique, épileptique, femelle en gestation avancée, animal choqué et débilité, hypothermie, cardiopathie, hypotension artérielle, hypovolémie, obstruction urinaire, obstruction intestinale ou oesophagienneRelatives : animal non à jeun, âgé, insuffisance respiratoire avérée,

Associations médicamenteuses :

Association prudente avec hypno anesthésiques (barbituriques, kétamine, hydrate de chloral)Ne pas associer à l’halothane.Utiliser lors de télé anesthésie pour la capture d’animaux domestiques ou sauvages

Lors de surdosage, utiliser : - chlorhydrate de doxapram, - tétrazoline.

Alpha2-antagoniste : yohimbine, atipamézole.

Tableau n°26 : Les alpha-2 agonistes(TRANQUILI William J., BENSON G. J. (1992)

DMV 2005HALL L.W., CLARKE K.W., and TRIM C.M. (2001) Principles of sedation, analgesia, and premedication (chapitre 4)

HALL L.W., CLARKE K.W., and TRIM C.M. (2001) Anaesthesia of the cat (chapitre 16)

Remarques sur la xylazine et la médétomidine

La xylazine

Son utilisation a été largement répandue mais ses effets sont très variables. Il s’agit d’un sédatif

hypnotique dont la durée d’action et la profondeur de l’anesthésie sont dose-dépendant.

Chez le chat, l’utilisation de l’anticholinergique glycopyrrolate permet de diminuer la bradycardie mais

n’a aucune influence sur la diminution de l’activité du ventricule gauche du cœur liée à la xylazine.

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On peut utiliser la xylazine avant l’injection de kétamine pour contrer les effets dissociatifs de la

kétamine, il faut cependant savoir que la xylazine augmente la durée d’action de la kétamine.

(BREARLY J.C. (2001))

La médétomidine

Si on dépasse les doses recommandées, la durée de la sédation est augmentée tandis que la

profondeur n’est pas modifiée.

(BREARLY J.C. (2001))

Comparaison des effets des alpha-2 agonistes

Les différences d’effets cliniques entre les trois molécules sont dues à leur spécificité pour le

récepteur adrénergique α2.

Molécule Sédation Analgésie Effets cardiovasculaires

Effets respiratoires

Effets digestifs Autres effets

Médétomidine ++++ ++++ Bradycardie ++Hypertension artérielle transitoire suivie d’hypotension

Dépression respiratoire +++

++ vomissement au début de l’anesthésie

HyperthermieCyanoseAtaxie +++

Xylazine ++Dose dépendant

++ Dose dépendantDose > 3 mg/kg : dépression cardiaque et hypotension ++

A forte dose, dépression respiratoire+++

+++Vomissement etnausée à faible dose

Hyperglycémie, diminution de la pression intra-oculaire, augmentation de la diurèse

Romifidine +++ ++Réduction de la fréquence cardiaque plafonnée à 50-60 % quelle que soit la dose utiliséeModification non significative des pressions artérielles aux doses recommandées

++Rares apnées après injection IV

Vomissements occasionnels

Ataxie ++Augmentation de la diurèseAllongement global de la durée des effetsRéveil rapide

Tableau n°27 : Comparaison des effets des trois alpha-2 agonistes utilisés en médecine vétérinaire (BREARLY J.C., 2001 ; TRANQUILI William J., BENSON G. J., 1992 ; DMV 2005 ; HALL L.W., et coll. 2001, Principles of sedation, analgesia, and

premedication (chapitre 4)HALL L.W. et coll. 2001, Anaesthesia of the cat (chapitre 16)

Posologie des alpha-2 agonistes

Substance Posologie CT Délai d’action Durée d’action

Médétomidine 40-80 μg/kg IV, IM 2 min 60 min

Xylazine idemIV : 3-5 min

IM : 10-15 min

IV : 30-40 min

IM: 90 min

Romifidine200 μg/kg

soit 0,2ml/kg IV, IM1-5 min CT : 40-90 min

Tableau n°28 : Posologie des alpha-2 agonistes (DMV, 2005)

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• Propofol

Le propofol utilisé chez le chat n’offre pas tous les avantages décrits chez le chien concernant le

métabolisme hépatique de propofol ainsi que ses effets indésirables non négligeables. (HALL L.W. et

coll. (2001) Anaesthesia of the cat (chapitre 16))

En effet, le chat ne présente qu’une aptitude limitée à conjuguer les phénols tels que le propofol.

L’hémoglobine féline est particulièrement sensible aux processus oxydatifs et l’administration répétée

du propofol sur plusieurs jours entraîne l’apparition de corps de Heinz en quantité anormale (passage

de 0,6 à 37% en 7 jours) et une hémolyse intravasculaire au troisième jour.

Dès le deuxième jour, le temps de récupération augmente et plusieurs chats tombent malades :

anorexie, diarrhée, malaise.

Le métabolisme du propofol est donc plus lent chez le chat et le temps de réveil plus long que chez le

chien, notamment lors de réinjections.

Si les doses d’induction sont les mêmes, les ratios d’utilisation (dose totale administrée/durée

anesthésie) sont plus faibles chez le chat.

(DENEUCHE A. et DESBOIS C. 1999)

PROPOFOL

Nom déposé RAPINOVET ® (V) (SCHERING-PLOUGH)

AMM espèce féline OUI

Pharmacologie générale

2, 6 diisopropylphénolListe IAgent hypnotique injectable appartenant au groupe des alkynophénols, tient une place à part en anesthésiologie vétérinaire en raison d’une action très courte qui lui confère des indications et modalités d’emploi très particulièresSa principale limite tient à ses caractéristiques galéniques et à sa mauvaise conservation. A température ambiante, c’est un liquide huileux (microémulsion huileuse).

Propriétés physico-chimiques

La structure chimique du propofol correspond à celle d’un phénol substitué. Très lipophile d’où un passage de la barrière hémato-encéphalique facileConservation :Les flacons doivent être conservés à température ambiante (inférieure à 25°C), à l’abri du gel et de la lumièreEn raison de l’absence de conservateur antimicrobien, ne pas utiliser le produit restant dans les flacons ouverts si l’emploi n’est pas immédiatLes dilutions utilisées pour l’administration continue ne doivent pas être conservées plus de 8 hures, parce que leur stabilité ne peut pas être garantieau-delà de ce délai.

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PROPOFOL

Etude pharmacocinétique

Administration par injection intraveineuse stricte,Phase de distribution très brève (temps de demi-distribution 2-5 minutes) : forte fixation aux protéines plasmatiques : fraction libre estimée à 2%, traverse la barrière hémato-méningée rapidement (d’où effet en 1 min environ), le placenta et passe dans le lait (du fait de sa forte liposolubilité)Phase de biotransformation : le propofol subit un métabolisme hépatiquepar conjugaison. Cependant, la clearance totale dépasse le flux sanguin hépatique, ce qui indique l’existence d’un site de métabolisme extra-hépatique qui pourrait être pulmonaire. Les métabolites produits dans ces organes n’ont aucune propriété anesthésique.Chez le chat, la cinétique du propofol est plus lente, l’anesthésie et le réveil durent plus longtemps en comparaison avec le chien. En effet, la métabolisation hépatique des phénols chez le chat est beaucoup plus lente que chez le chien. Ce qui signifie que les réinjections nécessaires, seront plus espacées que chez le chien voire évitées.Le temps de demi-vie chez le chat est de 55 min (Adam et coll. 1980)Le réveil chez le chat après administration d’une dose unique de 6 mg/kg, est de 30 min (animal debout et qui se déplace).(TRANQUILL W.J., BENSON G.J. et THURMON J.C. (1996)

Etude pharmacodynamique

Mécanisme d’action : non encore totalement élucidé. Activateur des récepteurs GABA,Bloque les récepteurs NMDA du glutamate,Il interfère avec plusieurs types de canaux ioniques et pourrait stimuler la NO-synthétase,

Effets centraux :Dépresseur du SNC : action hypnotique, douce, sans excitationEffet analgésique faible à nul mais potentialise l’action des morphiniquesAnticonvulsivant, amnésiant, diminue la consommation de l’O2 cérébraleBaisse de la pression intrcrânienne

Effets périphériques :Vasodilatation et dépression cardiaque (bradycardie et inotropisme négatif)Augmente les effets arythmogènes de l’adrénaline. (TRANQUILL W.J., BENSON G.J. et THURMON J.C. (1996)Anti-agrégant plaquettaire,Dépression respiratoire voire apnée si l’injection est trop rapide,Douleur au point d’injection chez l’homme (pas mise en évidence chez l’animal)

Effets recherchés Une injection unique permet : un délai d’action rapide, une durée d’action courte, un réveil rapide et de qualitéPeu d’effets cumulatifs

Effets indésirables Spécificité du chat : durée d’action longue en raison d’un déficit de conjugaison du propofolLa dépression respiratoire est modérée mais une apnée peut se produire en cas d’administration rapide (l’injection intraveineuse doit être étalée sur un temps de 40 secondes environ) ou de surdosageDans les études chez le chat, des apnées spontanément réversibles et des phénomènes de léchage des pattes et de la face ont été observés dans une faible proportion des cas La dépression cardio-vasculaire est également modérée : hypotension liée à une vasodilatation avec augmentation réflexe de la fréquence cardiaque lors d’injection rapideQuelques autres effets ont été décrits : tremblements à l’induction, vomissements

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PROPOFOL

Indications Le propofol est employé chez le chien et le chat pour des anesthésies de courte durée en injection uniqueSédationProcédures diagnostiques (radiographie, échographie, biopsie)Procédures thérapeutiques de courte duréeAnesthésie : inductionLe propofol est particulièrement recommandé dans tous les cas où une récupération rapide est recherchée et dans tous les cas pathologiques où une anesthésie avec d’autres agents est contre-indiquée.

Contre-indications Choc, hypovolémie, affections cardiaques graves et cardiomyopathies.(GLOWASKY MM. WETMORE L.A. 1999)

Présentations Solution injectable à 10 mg/ml en boîte de 10 flacons de 20 ml.

Posologie et voies d’administration

Voie intraveineuse stricte et lente sur 10 à 40 secondesInduction :

- Sans prémédication 8 mg/kg- Avec prémédication 6 mg/kg

Entretien :On évite de pratiquer l’entretien de l’anesthésie chez le chat pour les raisons citées plus haut. Il est donc conseillé d’administrer un anesthésique volatil.

Délai d’action : IV rapideDurée d’action : 5-15 min

Mode d’administration : Bolus unique : < 10 minL’administration préalable d’un tranquillisant (en particulier l’acépromazine à la posologie de 0.02 à 0.1 mg/kg) permet de réduire la posologie du propofol.

Associations médicamenteuses :

Peut être associé avec la plupart des agents classiques de prémédication(effets additifs et synergiques) :

- Anticholinergiques (atropine)- Tranquillisants (acépromazine, diazépam, dropéridol)- Analgésiques- Myorelaxants

…ainsi que les anesthésiques volatils

Interactions médicamenteuses

Majore la dépression respiratoire induite par les opioïdes et les alpha-2-agonistes

Tableau n° 29 : Le propofol(HALL L.W. et coll. (2001) Anaesthesia of the cat; DENEUCHE A. et coll., 1999 ; Adam et coll., 1980 ;TRANQUILL W.J. et coll.,

1996; GLOWASKY MM. et coll., 1999; FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll., 1995, Médicaments et médications ;et Anesthésie ; DMV, 2005)

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• Le thiopental sodique

Il s’agit du barbiturique le plus utilisé en anesthésie vétérinaire.

THIOPENTAL SODIQUE

Nom déposé NESDONAL ® (V) (MERIAL)

AMM espèce féline OUI

Pharmacologie générale

Le thiopental est un thiobarbiturique qui dérive de la thiomalonylurée et possède des activités dépressives du système central permettant son emploi comme anesthésique général, hypnotiques et anti-épileptiques.Son administration par voie intraveineuse stricte impose une contention physique ou chimique préalable.Son utilisation doit être raisonnée et accompagnée d’une prémédication au vue des nombreux effets secondaires indésirables. En effet, le délai d’action des barbituriques par voie I. V. peut être très court et les effets secondaires néfastes (dépression myocardique et respiratoire) peuvent apparaître immédiatement.

Propriétés physico-chimiques

Poudre jaune présentée en flacon de 0.5 et 1 g La solution dans l’eau (éviter les solutions ioniques) à 2% ou 5% a un pH de 10,8 : elle précipite avec les produits acidesElle est irritante pour les veinesElle est instable et ne peut être conservée plus de 48h. Toute solution trouble doit être jetée. Donc préparer les solutions extemporanément et injecter très lentement-Les sels de sodium sont hydrosolubles, très alcalins d’où leur utilisation par voie I. V. stricte.

Etude pharmacocinétique

Le thiopental a une action rapide et brève (anesthésie obtenue sous la seringue d’une durée de 20-30 min) qui peut être prolongée par des réinjections successives. Mais de par son mode de distribution tissulaire, il a un effet cumulatif qui impose de diminuer les doses au fur et à mesure des injections, et interdit l’administration à débit constant. Le stockage dans le tissu adipeux « camoufle » l’activité pharmacologique des molécules non éliminées.Les doses de barbituriques nécessaires à l’anesthésie d’un individu gras seront toujours plus importantes que celles utilisées chez un sujet normal.Lors de réadministration en cours d’anesthésie l’accumulation est de plus en plus grande au niveau des divers tissus. Il conviendra de diminuer les doses au fur et à mesure de leur répétition.L’élimination urinaire des barbituriques peut être favorisée par une alcalinisation des urines.Dégradé par le foie, le thiopental est éliminé sous forme de métabolites par le rein. Il franchit très bien la barrière placentaire.

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THIOPENTAL SODIQUE

Etude pharmacodynamique

Induisent l’anesthésie générale avec sommeil irréversible, même sous l’influence de stimulus.Dépriment les centres respiratoires de façon rapide et brutale.Sur le cœur, action inotrope négative avec tendance à l’hypotension et action dromotrope négative.Dégradation transitoire possible de diverses fonctions hépatiques (enzymologie).Stimulation d’un grand nombre de systèmes enzymatiques.Diminution de la mobilité utérine.

Effets recherchés Bon narcotiqueAbsence de réflexe laryngé permettant une intubation facileInduction et réveil rapides et doux Durée d’action rapideNon douloureux lors de l’injectionAnticonvulsivant

Effets indésirables La myorésolution est médiocre.Sous l’effet du thiopental, le système nerveux orthosympathique est déprimé, à l’inverse du système parasympathique, d’où une prédominance vagale qui implique une prémédication à l’atropine (bradycardie, hypotension, mais surtout hyper réflectivité pharyngée et laryngée, qui expose au risque de spasme glottique lors de tentatives prématurées d’intubation trachéale. Dans ce cas il est conseillé d’induire au masque. (p667)Les barbituriques sont de puissants dépresseurs de la ventilation et ont des effets dépresseurs circulatoires nets avec baisse du débit cardiaque.Parmi les effets des barbituriques, il est classique de constater un relâchement du cardia responsable de vomissement chez les carnivores.L’activité narcotique est potentialisée notamment par les analgésiques morphiniques, les neuroleptiques, les tranquillisants, le protoxyde d’azote.

Indications Induction des anesthésies gazeusesAnesthésie généraleSon prix : parmi les moins chers des anesthésiques injectablesSujets souffrant :

- D’hypertension intracrânienne- D’épilepsie- De glaucome et lacération cornéenne- D’hyperthyroïdie- D’hyperthermie maligne

Lors d’examen des cordes vocales et de la fonction des cartilages aryténoïdes.

Contre-indications Absolues : - Pathologie obstructive des voies respiratoires- Absence de matériel d’intubation, voire de ventilation

Relatives : - Cardiopathies décompensées- Etat de choc- Affections hépatique ou rénale graves

Présentations Poudre lyophilisée pour préparation injectable en boîte de 10 flacons de 0,5 ou 1g

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THIOPENTAL SODIQUE

Posologie et voies d’administration

Sans prémédication : 20 mg/kg IV stricte, dose initiale 1/3 puis reste à effetAvec prémédication : 10 mg/kg IV stricte, dose initiale 1/10-1/3 reste à effetAttendre 30 sec. Entre chaque dose supplémentaire

Délai d’action : IV rapide, 15-30 sec.Durée d’action : IV 10-15 min dépendant de la redistribution

La technique d’anesthésie au thiopental est la suivante. L’induction est rapide et peut s’obtenir selon deux méthodes :

- Technique de la recherche de l’apnée : la moitié de la dose calculée est rapidement injectée. Après deux ou trois inspirations, une apnée s’établit, qui cède en 30 secondes environ ; puis on injecte lentement le reste de la dose.

- Technique lente : plus appropriée aux sujets débilités. Toutes les 15 secondes, une petite fraction de la dose est injectée jusqu’à installation de l’anesthésie chirurgicale.

L’anesthésie est surveillée par l’intermédiaire de la respiration : elle est suffisante lorsque la fréquence respiratoire est proche de la normale, et peu modifiée par les stimulations chirurgicales. L’approfondissement excessif de l’anesthésie se traduit par une dépression de la ventilation (fréquence amplitude). Le maintien de l’anesthésie se fait par réinjection de doses complémentaires correspondant chaque fois à environ la moitié de la dose précédente.

Tableau n°30 : Le thiopental(FONTAINE, J., CADORE, J.-L. et coll. (1995) Chapitres IV et VI, DMV, 2005)

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g. Exemples de protocoles de tranquillisation et/ou anesthésie

Pour une manipulation courte NON douloureuse (5 minutes) chez un animal sain

On peut utiliser des psycholeptiques anxiolytiques associés à des anesthésiques dissociatifs ainsi que

les anesthésiques volatils.

Protocoles DosesN°1 :

Midazolam

Kétamine

0, 1-0,5 mg/kg IM

IM 10 (entre 5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

N°2

Zolazépam

Tilétamine

2,5 mg/kg SC, 5 mg/kg IM du produit total

N°3

Diazépam

Kétamine

0,1-0,5 mg/kg IV, IM

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

N°4

Isoflurane ou halothane ou

sévoflurane

Induire dans une cage hermétique en mettant d’abord de l’oxygène puis

augmenter progressivement la fraction d’anesthésique jusqu’à la narcose ;

puis prendre le relais au masque.

Tableau n°31 : Protocoles pour une manipulation courte non douloureuse chez un animal sain

Pour une manipulation courte et douloureuse (5 minutes) chez un animal sain

Protocoles Doses

N°1 :Midazolam

Kétamine

Morphine

0,1-0,5 mg/kg IM

IM 10 (entre 5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

0,01 mg/kg SC, IM, IV

N°2

Zolazépam

Tilétamine

Morphine

2,5 mg/kg SC, 5 mg/kg IM du produit total

0,01 mg/kg SC,IM,IV

N°3

Diazépam

Kétamine

Morphine

0,1-0,5 mg/kg IV, IM

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

0,01 mg/kg SC,IM,IV

Tableau n°32 : Protocoles pour une manipulation courte et douloureuse chez un animal sain

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Pour une manipulation longue et NON douloureuse chez un animal sain

Protocoles Doses

N°1 :

Acépromazine administration seule à 0,5 mg/kg (maximum 3 mg)

N°2

Acépromazine

Thiopental

Relais avec un anesthésique

volatile

0,05 mg/kg SC, IM, IV

10 mg/kg IV stricte, dose initiale 1/10-1/3 reste à effet

Au masque ou après intubation

N°3

Diazépam

Kétamine

Relais avec un anesthésique

volatile

0,1-0,5 mg/kg IV, IM

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

Au masque ou après intubation

N°4

Isoflurane ou halothane ou

sévoflurane

Induire dans une cage hermétique en mettant d’abord de l’oxygène puis

augmenter progressivement la fraction d’anesthésique jusqu’à la narcose ;

puis prendre le relais au masque.

Tableau n°33 : Protocoles pour une manipulation longue non douloureuse chez un animal sain

Pour une manipulation longue et douloureuse chez un animal sain

Protocole Doses

N°1 :

Médétomidine

Kétamine

40-80 μg/kg IV,IM

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

N°2

Xylazine

Kétamine

40-80 μg/kg IV,IM

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

N°3

Romifidine

Kétamine

200 μg/kg IV, IM

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

N°4

Morphine

Acépromazine

Kétamine

0,05 mg/kg SC, IM

0,01-0,03 mg/kg IM, IV, SC

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

N°5

Morphine

Diazépam

Kétamine

0,05 mg/kg SC, IM

0,1-0,5 mg/kg IV

IM 10 (5-15) mg/kg et IV 5-8 mg/kg

Tableau n°34 : Protocoles pour une manipulation longue et douloureuse chez un animal sain

Il est possible pour chaque protocole, ci-dessus, d’entretenir l’anesthésie :

- soit en faisant des réinjections conformément aux recommandations dans les tableaux

descriptifs de chaque molécule

- soit en utilisant un anesthésique volatil.

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3. Les autres méthodes de contention chimiques

Les méthodes présentées ci-après permettent de prévenir un inconfort du chat vis-à-vis d’un

environnement anxiogène et stressant et/ou calmer le chat par traitement préventif avant une

consultation par exemple. Elles ne permettent pas si le chat est vraiment agressif d’obtenir une réelle

contention. Les méthodes précédemment décrites seront les seules possibilités d’intervention

immédiates sur ce genre de comportement.

a. Utiliser d’autres molécules

Phéromones faciales du chat

• Introduction

PAGEAT P. (1997)

La communication chimique est l’un des modes de communication les plus largement partagés dans

le règne animal. Le chat notamment y a fréquemment recours. Cette communication consiste en la

libération dans le milieu extérieur de véritables médiateurs qui sont perçus par les systèmes olfactifs

principal et accessoire. Les sécrétions de phéromones proviennent de différentes structures

glandulaires réparties principalement dans la peau et les muqueuses proches des orifices naturels.

Leur nature chimique est extrêmement variée, et il semble difficile de reproduire les effets de la

sécrétion complète à l’aide d’une partie isolée de l’ensemble.

Les phéromones sont des composés organiques simples dont le poids moléculaire est assez modéré,

condition évidente pour obtenir une volatilité correcte. La plupart de ces composés se répartissent

dans les familles chimiques suivantes : acides carboxyliques, alcools, cétones, aldéhydes, amines,

stérols, terpènes et quelques alcanes.

• Utilisation thérapeutique des phéromones

PAGEAT P. (1997)

L’idée d’utiliser les phéromones en thérapeutique est partie des travaux concernant le marquage facial

chez le chat et ses relations avec le marquage urinaire.

Il en résulte l’utilisation de phéromones faciales récoltées sur compresses placées ensuite sur les

marques des différentes voies de passage utilisées par le chat. Les résultats obtenus par ce moyen

se sont révélés très supérieurs à toutes les autres méthodes, mais en dessous de ce qui était

prévisible par le biais des mécanismes phéromonaux. Ceci nous a conduit à rechercher la

composition de cette sécrétion afin de tenter de l’utiliser en thérapeutique.

L’isolement de la fraction F3 et la mise au point de son analogue structural commercialisé sous le nom

de Feliway® marque le début d’une solution thérapeutique : la phéromonothérapie.

Le marquage facial implique le dépôt de sécrétions issues des glandes jugales et périorales, grâce à

un mouvement de frottement de la tête.

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• Les différentes sécrétions

PAGEAT P. (1997)

Elles sont fonctionnellement distinctes par les caractéristiques des objets marqués Les relations entre

marquage facial et marquage urinaire.

L’analyse de la sécrétion faciale permet de mettre en évidence 40 composants chimiques. Seuls 13

d’entre eux sont communs à l’ensemble des chats. On peut distinguer au sein de ces éléments

communs cinq associations possibles qui semblent correspondre à des « messages différents »

dénommés F1 à F4.

Trois de ces associations ont pu être mises en relation avec une situation fonctionnelle précise :

- F2 = sécrétion déposée lors d’excitation sexuelle ce qui active le marquage urinaire

- F3 = sécrétion déposée sur les objets familiers (en particulier ceux qui bordent les voies de

passage à l’intérieur du territoire du chat). F3 a donc une action apaisante qui diminue la

probabilité d’apparition de réponses de peur ou de crainte, favorise la prise alimentaire et les

conduites exploratoires (action désinhibitrice) et inhibe le marquage urinaire.

- F4 = sécrétion déposée sur les chats appartenant à la même colonie, les humains et d’autres

animaux. F4 semble être le support chimique de l’allomarquage, stimule les relations sociales

et inhibe les conduites agressives telles que l’agression par irritation ou l’agression territoriale.

• Les produits sur le marché actuel

- FELIWAY® (V) (CEVA Santé Animale) : existe en solution à vaporiser et diffuseur électrique

- FELIFRIEND ® (V) (CEVA Santé Animale) en solution à vaporiser

• Utilisation et mode d’emploi (DMV, 2005)

FELIWAY®

Ce produit contient une fraction d’analogue structural des phéromones faciales du chat.

Solution à vaporiser

- Éviter et stopper le marquage urinaire : pulvériser une fois par jour sur les zones souillées par

le chat, ainsi que sur les voies de passage du chat. Répéter la vaporisation tous les jours. Le

marquage urinaire s’interrompt après 8 à 12 jours d’utilisation, il est impératif de poursuivre

l’utilisation de FELIWAY® pendant une durée de 1 mois.

- Éviter et stopper les griffades : pulvériser sur la surface totale de la griffade. A répéter tous les

jours pendant 21 jours

- Sécuriser le chat dans un environnement inconnu ou stressant (cage, panier, voiture…) : lors

d’un transport en cage, 30 min avant l’introduction du chat, pulvériser aux 4 coins de la cage,

au sol et au plafond.

Remarque : ce produit peut donc être utilisé sur la table de consultation

Diffuseur électrique

- Lors de marquage urinaire ou de griffades : brancher le diffuseur, dans la pièce marquée par

le chat. La surface d’action est de 50 à 70 m² ; dans le cas où le chat marque dans plusieurs

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pièces (surface totale supérieure à 70 m², brancher un deuxième diffuseur dans une des

autres pièces marquées.

- Lors de manque d’appétit, prostration, diminution des jeux et des contacts : brancher le

diffuseur à une prise de courant, dans la pièce principalement fréquenté par le chat. La durée

d’action d’un flacon est d’environ un mois. La durée d’utilisation sera adaptée aux

recommandations du vétérinaire.

Remarque : ce produit ne présente que peu d’intérêt dans une salle de consultation mais peut-être

utile dans la salle d’hospitalisation des chats.

FELIFRIEND ®

Ce produit contient la fraction F4 (allomarquage) de phéromones faciales du chat.

Solution à vaporiser

- Manipulation d’un chat : 2 pulvérisations dans le creux de chaque main, frotter les mains et les

poignets. Placer les mains à 20 cm du chat et attendre 1 min avant d’initier le contact.

- Cohabitation chat / chat : 2 pulvérisations dans le creux de chaque main puis frotter les mains

sur les flancs des deux chats et sur leur face.

- Cohabitation chat / chien : 2 pulvérisations dans le creux de chaque main puis frotter les

mains sur les flancs du chien, la face et les pattes à hauteur du nez du chat.

Remarque : FELIFRIEND ® inhibe en aucun cas l’agressivité du chat mais d’améliorer la tolérance

aux manipulations par le vétérinaire lors de la consultation.

Homéopathie

• Introduction

L’homéopathie est une médecine réputée pour son efficacité et son innocuité totale chez les humains.

Cette médecine répond aux lois hannemaniennes :

- Loi de similitude : La même substance qui provoque la maladie est administrée pour la guérir

- Loi de dose infinitésimale : Il s’agit d’utiliser des dilutions extrêmes des substances morbides,

dynamisées par succussion afin de les transformer en agent capable de renforcer la défense

propre de l’individu malade. Les préparations sont réalisées sur la base de végétaux le plus

souvent, mais aussi de minéraux ou de sécrétions physiologiques (venin par exemple).

- Loi d’individualisation du malade : Elle consiste à envisager chaque malade dans toute sa

singularité, avec son patrimoine génétique, sa sensibilité propre, ses antécédents, bref, tout

ce qui peut faire que ce malade est unique et différent des autres, à pathologie identique.

Cette partie est souvent appelée terrain sain. Ainsi, plus que la maladie en elle-même, c’est

sa façon strictement personnelle de gérer la pathogénie, selon son terrain malade qui importe.

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Il est classique de décomposer la notion de terrain sain en plusieurs éléments qui appellent un

remède homéopathique correspondant :

- La constitution : ensemble morpho physiologique

- Le tempérament

- La diathèse : ensemble des pathologies dont l’animal a été atteint au cours de sa vie

- Les modalités : circonstances qui aggravent ou qui améliorent les symptômes observés et

pour lesquelles le propriétaire consulte.

Nous n’aborderons pas de façon complète et exhaustive le traitement homéopathique

• Le médicament homéopathique

Formes galéniques

Il existe sous différentes présentations dont les plus utilisées chez le chat : les granules de

saccharose, les gouttes à diluer dans la nourriture ou directement dans la gueule. Il existe aussi les

doses globules et ampoules buvables et injectables.

Dilutions

Tous les vétérinaires homéopathes s’accordent à dire que les hautes dilutions sont tout à fait

indiquées dans le traitement des troubles du comportement : les prescriptions se font alors à partir de

la 9ème jusqu’à, la plupart du temps, directement la 15ème ou la 30ème centésimale.

Rythme des prises

La prescription est variable selon la durée d’effet du médicament et le sujet qui le reçoit, mais en règle

générale, les prises s’espacent dès qu’une amélioration objective est constatée par le propriétaire.

• Indication de l’homéopathie dans les comportements agressifs

Il semble que touts les formes d’agression soient curables mais il existe des périodes, des types

d’agressions ou des races plus faciles à soigner que d’autres.

L’homéopathie reste un traitement de fond qui permet plus de prévenir les agressions que de réagir

rapidement face à une agression lors d’une consultation par exemple. La demande de traitement vient

du propriétaire qui constate généralement des agressions à son domicile et dans des lieux étrangers.

Le vétérinaire a un rôle de conseiller puisque le traitement est effectué par le propriétaire uniquement.

• Prescription

Les vétérinaires homéopathes ont à leur disposition les substances unitaires et les spécialités

homéopathiques vétérinaires présentes sur le marché. Libre à chacun de choisir en fonction de ses

préférences, ses habitudes, ses associations de remèdes, mais la pathogénésie des remèdes est la

même pour tous les animaux.

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Voici quelques exemples non exhaustifs de remèdes unitaires utilisés contre l’agressivité du chat :

- Arnica montana : prescrit lorsque la peur est due à un traumatisme physique ou quand

l’animal refuse tout contact

- Aconitum napellus : utilisé dans les peurs avec agression survenues brutalement à la suite

d’un évènement

- Belladona : chez les jeunes animaux qui s’attaquent à tout, agressifs même envers leur

maître. Toutes les stimulations sensorielles (lumière, bruit, toucher) aggravent l’envie de

mordre, parfois jusqu’à la furie.

- Borax veneta (sous-borate de soude) : son action se situe principalement sur l’oreille interne,

ce qui fait du sujet un hypersensible aux bruits violents (armes à feu, tonnerre) et souffre du

vertige et du mal des transports. On peut le prescrire conte la peur des vétérinaires et des

étrangers

- Hepar sulfur (sulfure de calcium) : s’utilise chez les chats plutôt apathique en temps normal

mais qu’il ne faut ni toucher, ni approcher sous peine de le voir s’acharner avec violence ;

d’une sensibilité extrême à la douleur, il anticipe les manipulations douloureuses par

l’agression ; il supporte en outre mal les changements d’environnement (étranger, nouvelle

habitation)

Les spécialités homéopathiques vétérinaires sont des complexes de remèdes. Ils font parfois

intervenir plusieurs souches, sélectionnées pour leur complémentarité d’action sur un organe ou une

maladie, et choisis sur 1, 2 ou 3 critères caractéristiques de leur pathogénésie. Ils combinent des

plantes relevant parfois plus de la phytothérapie ou de la gemmothérapie que de l’homéopathie pure,

la différence portant essentiellement sur l’utilisation de la plante entière ou seulement de ses

bourgeons lors de la préparation de la teinture mère.

HOMEOCALM ® (V) (TVM) contient : cuprum, ignatia, belladona, straimonium, chamomilla, theridion ;

il espréconisé dans le nervosisme, l’anxiété, l’insomnie, l’instabilité caractérielle et les troubles du

comportement.

NERVOSYL ® (V) (TVM) contient : ignatia, belladona, chamomilla, theridion, passiflora, valeriana, tilia

tomentosa ; il présente des propriétés calmantes (action centrale), antispasmodique (action sur le

système nerveux autonome), antalgiques (action périphérique).

PVB SEDATIF NERVEUX ® (V) (BOIRON) contient : Datura stramonium, hyosciamus niger,

passiflora incarnata, ballota foetida, oenanthe crocata, ignatia amara, moschus, zincum metalicum ; il

est indiqué dans les troubles nerveux du comportement, l’instabilité caractérielle, et les manifestations

exagérées de l’agressivité.

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Phytothérapie

• Définitions

Il faut distinguer la phytothérapie de gemmothérapie.

La gemmothérapie est méthode de drainage de l’organisme utilisant des macérations glycérinées de

bourgeons, jeunes pousses, radicelles, écorces de racines et de tiges. La dilution de règle est la

première décimale. Les tissus végétaux en voie de croissance dont l’action s’exerce principalement au

niveau système réticulo-endothélial, plaque tournant multicentrique du système immunitaire et

hématopoïétique.

La phytothérapie fait intervenir quand à elle l’ensemble de la plante, en se basant sur l’existence

fréquente de plusieurs substances actives au sein des différentes parties du végétal dont les effets se

potentialisent naturellement. La macération de toute la plante dans l’alcool permet donc de dissoudre

tous ces principes et non un seul, pour une action synergique plus complète du remède. C’est la

teinture mère qui est le plus généralement prescrite.

D’une manière générale, les plantes sont :

- soit utilisées seules dans des spécialités phytothérapiques (teintures mères présentées en

gouttes, préparations extemporanées de mélanges de plantes en solution alcoolique) ;

- soit incorporées dans des spécialités homéopathiques ou même allopathiques (souvent dans

les excipients, ou associées à des neuroleptiques dans les spécialités humaines).

Concernant la forme galénique, les chats semblent plutôt mal accepter les teintures mères , dont la

base alcoolique les fait abondamment saliver. Il sera préférable de leur administrer les

phytothérapiques sous forme de poudre, après ouverture de gélules par exemple.

• Utilisation dans les troubles du comportement agressif

Les plantes employées sont réputées pour leurs propriétés calmantes, tranquillisantes. L’action n’est

donc pas spécifique de l’agressivité mais plutôt de l’agitation, de la nervosité.

Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de plantes retrouvées soient seules soient en

association avec d’autres substances.

TILIA TOMENTOSA (tilleul) : est employé en macération glycérinée de bourgeons en basse dilution

(1D). Il est surnommé « le tranquillisant végétal » de part son action sédative puissante.

PASSIFLORA INCARNATA (passiflore) : est la plante qui produit le fruit de la passion. Ses propriétés

sédatives et hypnotiques sont mises à profit en dilution basse, dite para-allopathique. Elle possède

également des propriétés anticonvulsivante et analgésique.

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VALERIANA OFFICINALIS (valériane) est douée de propriétés anxiolytiques, hypnotiques et

sédatives, spasmolytiques, musculotropes et neurotropes. Le sujet est remuant, excitable et d’humeur

changeant.

HUMULUS LUPULUS (houblon grimpant) renferme dans les cônes des principes maers et des

essences terpéniques aux propriétés sédatives intéressantes dans la nervosité et les troubles légers

du sommeil.

CRATAEGUS OXYANTHA (aubépine) contient dans ses inflorescences des flavonoïdes anti-

arythmique et sédatifs du système nerveux central.

ESCHSCHOLTZIA CALIFORNIA (eschscholtzia) est une plante originaire des France découverte par

le botaniste russe J.F.G. Eschscholtz d’où son nom. Elle possède des propriétés sédatives et

hypnotiques, anxiolytiques, antalgiques et spasmolytiques.

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b. L’acupuncture

L’acupuncture traditionnelle se pratique avec des aiguilles que l’on implante dans la peau, afin de

stimuler certains points particuliers. L’a priori le plus banal lorsqu’on connaît la tolérance des chats à

la douleur et la manipulation, consiste à juger inapplicable chez les félins, d’autant qu’ils consultent

pour un comportement agressif.

Bien au contraire, les chats peuvent bénéficier du traitement par acupuncture, quel que soit son degré

de coopération, à condition de respecter certaines règles.

Avant tout chose, le vétérinaire acupuncteur devra tenir compte de la vivacité de l’animal pour faire le

choix d’une ou plusieurs techniques de stimulation. Il peut choisir entre une :

- Stimulations médiates : on peut utiliser des aiguilles, le laser ou le dermojet (injection à 5 cm

de distance de l’animal d’un mélange de 1ml de xylocaïne et 0,2 ml de vitamine B12 ou

d’anesthésique seul)

- Stimulation immédiate : la digitopuncture ; la zone d’acupuncture est grattée de l’ongle ou

massée avec la pulpe du doigt ce qui est commode et très adaptée aux propriétaires

Du point de vue de l’accessibilité des points, la tête et le dos sont tout à fait abordables pour le

vétérinaire. Il faut cependant veiller à respecter un nombre maximal de points, les animaux jeunes

nécessitant par exemple peu de points du fait qu’ils réagissent fort à l’acupuncture ; un excès de

stimulation pourrait être mal supporté. L’espèce féline limite les manœuvres d’approche, et

l’impatience des chats obligera le praticien à un maximum de 3 points.

Pour en savoir plus sur les bases de l’acupuncture :URL :http ://www.acupuncture-ieatc.com/futur1/indexdbd2.html ?p=medecine&a=1

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CONCLUSION

Les chats sont des animaux complexes qui méritent d’être compris et respectés. Pourtant, leur

cohabitation avec l’homme ne peut laisser de place à l’agressivité qu’ils expriment parfois. Nous

savons désormais que le praticien est en mesure de déterminer la cause de ce comportement

agressif : déviance comportementale, cause physiologique, métabolique ou médicale. De ce fait, il est

à même de mieux appréhender le choix de la contention la plus appropriée. En effet, comme nous

l’avons vu, de très nombreuses solutions existent. Le praticien devra néanmoins veiller aux limites et

aux précautions d’usage qui caractérisent chacune d’entre elles.

En effet, des moyens simples et peu onéreux pouvaient suffire : une organisation appropriée de la

clinique vétérinaire ; une approche toute particulière du chat ; et une consultation dans le calme

fondée sur la contention physique a minima. Enfin, si malgré ces précautions l’agressivité demeure,

une contention chimique adaptée à l’état clinique de l’animal doit être effectuée et une thérapie

comportementale peut-être envisagée en accord avec le propriétaire.

Vétérinaires et propriétaires ont des droits et des devoirs concernant la santé et la sécurité de

l’animal. Le chat agressif ne doit plus être considéré comme une menace à laquelle on ne saurait

comment faire face. Son comportement peut être contenu et modifié, garantissant une consultation

efficace et agréable.

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NOM PRENOM : DA COSTA Virginie

TITRE : Le chat agressif en pratique vétérinaire : support multimédia

Thèse Vétérinaire : Lyon, 30 janvier 2006

RESUME :

Fréquemment rencontrée en consultation vétérinaire, l’agressivité du chat constitue un obstacle au bon diagnostic et à un traitement efficace. Cet ouvrage permet de mieux comprendre ce comportement et constitue une aide pratique pour les vétérinaires pour contenir l’agressivité du chat. Il reprend les conséquences septiques et sanitaires les plus fréquentes liées aux morsures ou griffures et revient, en cas d’accident avec un chat, sur la conduite à tenir, les droits et les devoirs de chacun, en particulier du point de vue juridique. Il convient d’adapter les multiples moyens disponibles pour faire une manipulation du chat dans le calme au comportement de chaque chat et au type de manipulation que l’on souhaite effectuer. Le seul objectif est de soigner efficacement et en toute sécurité.

MOTS CLES :- CHAT- AGRESSIVITE- CONTENTION- ANESTHESIE

JURY :Président : Monsieur le Professeur R. ITTI1er Assesseur : Monsieur le Professeur J.-L. CADORE2ème Assesseur : Monsieur le Professeur A. LACHERETZMembre invité : Madame le Docteur K. PORTIER

DATE DE SOUTENANCE :

30 janvier 2006

ADRESSE DE L’AUTEUR :

92 avenue CRAMPEL Apt 6231400 TOULOUSE