CINQUIEME ExEMplaIrE

# 5

.starring

the dead mantra,hanni el khatib, junip

bleached, mother of two, photo

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La belle gueule aux tatouages et à la veste en jeans revient pour un deu-xième album très excitant. Sous la houlette du producteur le plus bran-ché du moment, Dan Auerbach, Head In The Dirt est beaucoup plus varié que l’excellent et très garage Will The Guns Come Out. En effet, la forma-tion ne se restreint pas au duo guitare distordue / batterie énervée, mais on y ajoute un claviers, apportant la touche très blues made in Nashville. En entendant la première fois le titre Penny, on a pris un peu peur, Hanni El Khatib aurait-il vendu son âme à une sorte de pop ? Eh bien non, chaque titre est bel et bien signé par le pales-tino-philippin de Los Angeles.Tout l’album se tient en véritable œuvre rock, on ne saurait mettre en avant des titres car tout brille de crasse sublimée, Family, la fausse bal-lade Skinny Little Girl, même le titre aux accents jamaïcains Nobody Move...Hanni El Khatib surprend donc et ne déçoit en aucun cas, l’ombre bien-veillante de Dan Auerbach en filigrane sur tout l’album, apporte une touche plus fraîche et mélodique •

HaNNI El KHaTIBHEaD IN THE DIrT

JUNIpJUNIp

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Le trio le plus sophistiqué du moment dévoile Junip, voyage en dix étapes dans les profondeurs d’une musique qui rétame chaque style avec brio.Simplement beau, Junip s’acharne et tend à une perfection. La preuve : le trio suédois mené par José González, n’a fait que très peu de sorties depuis sa création il y a plus de dix ans. De leurs influences punk et psychédé-liques, ressortent des titres maîtri-sés dans la délicatesse, à l’image de Walking Lightly ou de Beginnings, au son pesant qui ne donnera qu’à la voix de José González une dimension magique. Tout l’album s’écoute d’une traite, sans temps mort, sans moment plus bas, on est emporté le long de ces dix morceaux dans une machine qui brille de justesse. Junip se clôt par le titre le plus long de l’album, After all is said and done, assez minimaliste mais aimant à dériver dans des méandres psyché et post-rock, la voix distordues et ces longues plages instrumentales répétitives à l’appui. Junip et son Ju-nip remettent sur la table cette ques-tion essentielle : pourquoi le monde ne les connaît-il pas plus ? •

Sorte d’hommage à une pop idéali-sée, Photo pose sur cet EP cinq titres sans remix (alléluia !). Découvert par hasard, le titre Tied and Bound por-tait toute notre attention au mariage parfait entre la voix du chanteur et de la guest Mélanie Pain. Ce morceau entraînant joue avec des emportées quasi ostentatoires de la voix, instru-ment mélodique à elle seule.Les titres sont riches de trouvailles et passent d’esthétiques en esthétiques sans jamais oublier un groove parti-culier calibré pour le live.Anticlockwise est à l’image de cet EP, une grande liberté de création, les idées sont prises comme elles vien-nent et harmonisées avec talent dans un morceau. Ici on trouvera un vrai vent rock auquel on aura ajouté des lignes de piano qui enchantent, rappe-lant quelques éléments à la Aufgang.

Photo débarque sans cliché pour pro-poser ce premier EP Tied and Bound qui sait sans prétention conquérir un public large. On a flashé •

pHOTOTIED aND BOUND

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MOTHEr OF TWOI WaNT TO MEET YOU

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Tout comme Photo, Mother Of Two s’épanouit sur le chouette label So-ber & Gentle. Venus de formations diverses (Hey Hey My My, Babx, Ma-demoiselle K, Gaëtan Roussel...), les membre du groupe sont des potes qui auraient fait évoluer un projet dans leur garage. Les morceaux sont tout en énergie, en rythmes ultra efficaces qui donnent une fraîcheur naturelle aux quatre titres de cet EP I Want To Meet You. Résolument rock, Julien Gaulier au chant et à la guitare, Colin Russeil à la batterie et Manu Ralambo à la basse aiment à jouer ensemble et à ajouter de petites perles décalées, à l’image de ce « palalalala » caractéristique dans I Want to meet you. C’est avec beaucoup de dérision que Mother Of You revisite une certaine vision du grunge des années quatre-vingt-dix, qui se serait un peu assagit.Les potards sont poussés à fond, on joue fort mais sans jamais oublier de composer de vraies mélodies.Un EP qui se déploie en toute modes-tie et sans prise de tête pour un résul-tat vraiment réussi •

BlEaCHEDrIDE YOUr HEarT

Terriblement orgasmique, l’album de Bleached aurait dû figurer bien plus tôt sur notre modeste média, il tourne en boucle depuis sa sortie, en mars dernier.Un punk-rock gorgé de sensualité fé-minine pour douze titres qui carton-nent. Les deux frangines décolorent à la pop acidulée une musique brute et forte en décibels, on lustre avec talent. Pas un temps pour reprendre son souffle, on veut avaler chaque titre comme des perles individuelles, avec des pièces maîtresses comme l’excellent Dead In Your Head ou le plus envoûtant Ride Your Heart. Le groupe glamour par essence re-présente une sorte d’idéal féminin pour toutes les filles blondes hips-ters mais sait montrer l’ampleur de ses (bonnes) influences dans ce LP plus que recommandable, Ride Your Heart. Un album qu’on pourrait voir en image comme un bouteille de whisky gardant des traces de rouges à lèvres. L’album de Bleached est clairement celui qui vous accompagnera cet été. Bande de hipsters •

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THE DEAD MANTRA

Comment tout a commencé avec ce groupe The Dead Mantra ?

Le projet est né alors qu’on était encore lycéens et assez jeune. On jouait tous de la musique dans notre coin, certains depuis à peine quelques mois mais on est avant tout un groupe de potes. A la base il n’y avait pas d’objectif clair à part passer du temps à jouer ensemble et peut être un jour faire un concert.

Comment arrive t on a faire du shoegaze ?

Le shoegaze c’est une des choses qui a rythmé cette période très riche pour nous. C’est une musique d’adolescent, de par son aspect très à fleur de peau. Quand on a 17 ou 18 ans, ce mélange de beauté et de violence est très attirant. Aujourd’hui le shoegaze est pas mal revenu à la mode, mais il y a quatre ans quand on a formé le groupe c’était plutôt inhabituel un groupe de

jeunes qui jouait cette musique. Le parti pris « shoegaze » nous a permis d’être très libres dans le songwritting ou notre manière de travailler le son.

Vous êtes sur l’excellent et très manceau label Cranes Records, comment se passe la collaboration avec eux ?

C’est encore une histoire de potes ! Et qui date d’avant la création du label. On a toujours soutenu leur projet, depuis le stade foetal. On a été leur première sortie, ils ont été les premiers à réellement vouloir publier notre musique. On est à la fois complètement indépendants l’un de l’autre mais il y a un lien très fort entre nous.

On suit de très près ce que fait Cranes Records en tant que label et on est tous impliqués à des niveaux différents dans le fonctionnement du

Issu de la scène souterraIne mancelle, The DeaD ManTra prouve avec talent que le rock shoegaze n’est pas mort Il y a quelques années.découvert Il y a deux ans dans un bar bIzarre du mans, le groupe ImpressIonne par ses morceaux et par ses prestatIons lIve, tout en tensIon atmosphérIque. cultIvant le mystère, The DeaD ManTra est audacIeux et redonne au terme d’IndIe musIc toutes ses lettres de noblesses.dans l’attente ImpatIente de nouveaux tItres quI sortIront sur l’audacIeux label Cranes reCorDs, nous voulIons prendre des nouvelles, refaIre le poInt sur ce groupe des plus prometteurs du moment •

label. À l’inverse eux sont aussi impliqués dans notre groupe, en nous donnant leur avis sur la musique, en nous proposant régulièrement des visuels etc.

Quels sont les caractéristiques d’un bon morceau de The Dead Mantra ?

On compose de manière très spontanée ensemble et on ne fonctionne pas avec des schémas de structure ou de song-writting systématiques. Et on travaille beaucoup, on joue les morceaux en les triturant dans tout les sens et en essayant des choses des centaines de fois pour certains. Ce qu’on ressent en jouant compte plus que tout je crois.

Peut-on imaginer une release sans sortie vinyle aujourd’hui ?

Tout dépend du type de sortie. C’est tout à fait envisageable pour nous de sortir un single seulement sur le net, en téléchargement gratuit ou payant. On est pas des opposants au .mp3, ni même au téléchargement illégal, au contraire.

Après pour un album, la sortie vinyle c’est très important pour nous parce que ça permet de marquer une étape importante, c’est exactement comme une photo, c’est une manière de capturer l’instant. Et puis bien sûr il y a aussi l’aspect plastique de l’objet et la qualité du son.

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À quand les nouveaux titres ?

Au plus tôt à l’automne 2013. En ce moment on vit entre des grottes préhistoriques du 92 et l’Abbaye de Solesmes et il se passe beaucoup de choses dans l’ombre. On ne s’est pas fixés de dead-line, si on a besoin de 3 ans pour accoucher d’un album, on prendra 3 ans. Parce que oui, ce sera un album. Après on travaille de manière plutôt rapide et spontanée.

Sincèrement, on n’est pas obligé de savoir jouer de la guitare pour que le son soit bon quand on a toutes ses pédales ?

Si, vraiment. C’est capital. Plus que « savoir jouer », le plus important je pense que c’est d’être créatif avec son instrument. Les pédales d’effet et le son c’est un plus au niveau créativité, c’est passionnant de travailler des textures de sons en tournant des boutons. Mais même si tu as des vingtaines de pédales boutique sous les pieds, une guitare offset de luxe et que tu ne sais pas jouer, ca sonnera peut être quand tu joues tout seul, mais jamais avec un groupe.

Le shoegaze est bien trop souvent centré sur les guitares de toute façon et ce côté monomaniaque de la guitare c’est pas notre truc, on laisse ça aux gens qui font des démos youtube en chaussettes •

prOCHaIN ExEMplaIrE : DIMaNCHE

# 5

thanksthe dead mantra, cynthia perrinat

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