Textes et mise en scène : ROSEMONDE CATHALA avec...

La compagnie de la Rose (anciennement Cie Rosemonde Nomade) présente :

Textes et mise en scène : ROSEMONDE CATHALA

avec

JEAN-MICHEL MARTIAL,

LADJI DIALLO,

CORINNE FERRE

PAULINE LECOQ

Musique de WYNTON MARSALIS et EMILE PARISIEN

(Prix Django Reinhardt – meilleur musicien français de l’année

2012)

Contact presse et professionnels :

Onésime SCHULER

Tel. 06 62 83 87 93

[email protected]

La compagnie de la Rose (anciennement nommée Cie Rosemonde Nomade) présente :

L’ESPRIT DU JAZZ – GERSHWIN Texte et mise en scène: ROSEMONDE CATHALA

Conseillé à partir de 12 ans.

Durée: 1 h 30

L’ÉQUIPE

Auteure, Metteur en scène: Rosemonde Cathala

Composition musicale: Wynton Marsalis, Emile Parisien Quartet

Assistante metteur en scène: Nicola Stephenson

Comédiens: Jean Michel Martial, Ladji Diallo, Corinne Ferré,

Pauline Lecoq

Musiciens : Grégoire Aguilar, Manu Forster, Hervé Rousseaux, Pierre Thuries

Conception décors: Emmanuelle Pujol, Réalisation: Edouard Grysolle,

Pierre-Jean Moreno

Confection masques : Béatrice Merlet

Création lumière et régie: Anne Bouhot et Laurent Aranda

Création son et régie: Jean-François Manuel, Jean Claude Fois

Régisseur plateau: Thomas Davidovici

Intervenante danse: Dominique Gentillet

Conseiller jazz: Jacques Aboucaya

Conception Graphique: Manuella Cathala

Diffusion : Onésime Schuler

Contact artistique : Rosemonde Cathala 06 74 48 73 12,

Contact presse et professionnels : Onésime Schuler 06 62 83 87 93

13, rue du Pont Amoureux 62000 Arras

[email protected]

Consultez la présentation vidéo de L’Esprit du Jazz (4mn)

sur Dailymontion:

http://www.dailymotion.com/video/x7yr5c_prsentation-lesprit-dujazz-

4mn_creationi

Production/diffusion : Compagnie de la Rose

Co-production : Festival Jazz In Marciac, la Spédidam,

Remerciements au Théâtre les 7 Chandelles de Maubourguet (65) et Aqualaland

(siège social) La Cie bénéficie du soutien de :

le Conseil régional Midi-Pyrénées,

le Conseil général des Hautes-Pyrénées,

La communauté de communes Bastides et Vallons

Les villes de Marciac, Maubourguet, Tarbes

Contact presse et professionnels : Onésime Schuler 06 62 83 87 93 [email protected] Contact artistique : Rosemonde Cathala 06 74 48 73 12, [email protected]

Siège social : Mairie, 19 pl. de l'Hôtel de Ville 32230 Marciac Adresse postale : pl. de la Libération 65700 Maubourguet

Licences entrepreneurs du spectacle : cat numéro 2 : 1016749

cat numéro 3 : 1016750

mailto:[email protected]



Un soir de 1958 à New York, Louis Armstrong s’arrête au club Five Spot où

Thelonious Monk le grand prêtre du Be-Bop erre suite à l’interdiction

d’exercer qu’il a reçue des autorités. Il découvre un Monk malade obsédé

par un appel à la trompette que Miles Davis lui a lancé, alors que Monk

s’était arrêté de jouer, lors de l’enregistrement d’un morceau devenu

célèbre : The Man I love de George Gershwin.

Un échange s’engage entre les deux hommes, échange chargé du poids

de l’Histoire du peuple noir américain. Les fantômes sont là, s’engouffrent

dans la brèche que leur ouvre la folie de Monk et deviennent visibles.

Spectres noirs et spectres blancs s’affrontent…

Peu à peu, Monk s’enfonce dans son délire, derrière les musiciens blancs

et la gérante du club, se cachent les grandes figures du Jazz : Miles Davis,

Charlie Parker, Ella Fitzgerald, Chet Baker, Ornette Coleman, Armstrong…

Son conflit avec Miles Davis éclate. Pour lui, Miles a tué le plus grand

moment du Jazz...Il n’a pas compris que Monk allait atteindre le son pur

juste après le silence...

Thelonious Monk fut le plus énigmatique

pianiste du Jazz trainant le trou

béant de sa schizophrénie

partout comme un chien sa laisse.

Un jour, dans ma tête il a croisé

Armstrong le magnifique.

J’avais envie qu’ils se rencontrent

et se chargent comme des généraux

et voir si la lumière graverait

l’ombre et l’ombre la lumière…

Qui de l’un dirait le plus l’histoire,

Où se situerait l’Histoire ?

R. Cathala



Licences entrepreneurs du spectacle : cat numéro 2 : 1016749 cat numéro 3 : 1016750



La Cie de la Rose Rosemonde Cathala a grandi et fait ses études à Paris. En 1996, elle obtient

un 1er prix de Conservatoire National en art dramatique. Elle crée la Cie de

la Rose en 2004 dans les Hautes Pyrénées dans un souci de décentralisation.

L’Esprit du Jazz – Gershwin est sa 3ème création. Auteure de l’ensemble de ses spectacles dont plusieurs ont étés publiés, elle

inaugure sa 1ère création avec Tête de Jeune Fille, un spectacle sur

l’adolescence qu’elle interprète seule en scène, et pour lequel elle obtient

notamment, le prix de la performance globale au Festival de Tarbes. Tête de

Jeune Fille sera joué ensuite au Festival Off d’Avignon.

En 2004, elle réalise l’ouverture du Pari, scène municipale Tarbaises

consacrée à la création en résidence avec sa 2ème pièce: Parabole qui

tournera en région Midi Pyrénées. Elle a été formée par des metteurs en

scène tels que Jean Pierre Vincent et Solange Oswald. Rosemonde Cathala

est également comédienne. Elle joue différents rôles pour plusieurs

compagnies: Marianne dans Les Fourberies de Scapin, Médée de Corneille,

Zénaïde dans Oswald et Zenaïde de Tardieu, ou interprète Baudelaire dans

une Mort héroïque...

Wynton Marsalis, Emile Parisien Quartet et la Cie

Fidèle spectatrice du célèbre festival de Jazz In Marciac et grâce à Jean-

Louis Guilhaumon, Président du festival, Rosemonde Cathala a eu la chance

de rencontrer Wynton Marsalis qui a accepté de faire partie de l’aventure.

Wynton Marsalis est d’abord un représentant du «revivalisme» hard bop qui

reprend le fil du jazz où il s’était interrompu au milieu des années 60 mais

avec des moyens contemporains et une technique parfaite. Grand

interprète, il est aussi un grand compositeur. Son album : From the plantation

to the penitentiary a été plébiscité par la critique internationale saluant

l'intransigeance de son regard sur les maux dont souffre la société

américaine. Pour l’Esprit du Jazz, tout en tenant compte de l’histoire du Jazz

et de son évolution, Marsalis signe là une composition vraiment originale.

Emile Parisien, Sylvain Darrifourcq, Julien Touery, Ivan Gelugne se sont

rencontrés au sortir de leurs études musicales et ont scellé leur entente au

sein d’un groupe connu sous le titre d’Emile Parisien Quartet. Leur premier

album : Au revoir porc-épic est sorti en 2006 et fut un succès reconnu par la

critique. Leur deuxième album Original Pimpant fut élu meilleure révélation

du Jazz 2009. Ils se sont produits depuis dans le IN du Festival Jazz In Marciac

au grand chapiteau et dans tous les grands festivals de Jazz. Quant à leur

troisième album : Chien Guêpe, il permit notamment à Emile Parisien

d’accéder à la consécration en obtenant le prix Django Reinhardt 2012 de

meilleur musicien de l’année.

Contact presse et professionnels : Onésime Schuler 06 62 83 87 93 [email protected]

Contact artistique : Rosemonde Cathala 06 74 48 73 12, [email protected]





DISTRIBUTION :

Jean-Michel Martial abandonne sa profession de chirurgien-

dentiste en 1983 pour se consacrer entièrement au métier de

comédien. Dès 1988, il joue à la Comédie Française : Le

Marchand de Venise de Shakespeare mise en scène Lucas

Roconni, Le Balcon de Jean Genet mise en scène Louis Pasqual,

travaille avec Jean-Luc Lagarce, Gabriel Garant... En 2006, il est

l’un des rôles principaux dans la Saga de France 3 “Tropiques

Amers”, tournage à Cuba et à Fort de France de Mai à

Septembre 2006.

Ses racines sont restées quelque part entre Gao, près du fleuve

Niger et Bobo Dioulasso. Sa quête d’identité le guide dans les

profondeurs de l’Afrique, où l’art et le sacré sont intimement liés. Il

découvre l’héritage des premiers peuples africains fondé sur la

cosmogonie. Ladji Diallo est un conteur africain et pourtant sa

culture est avant tout occidentale, il a grandi en banlieue

parisienne ce qui lui donne cette capacité d’adaptation et lui

permet de jongler entre théâtre, conte et musique. Il est

régulièrement diffusé dans tous les plus grands festivals de conte.

Corinne Ferré est une comédienne autodidacte née dans les

Hautes-Pyrénées qui s’est formée dans plusieurs compagnies de

la Région Midi-Pyrénées : le Théâtre les 7 Chandelles, Les Lions de

Termes d’Armagnac, les Vazisdas... Sa gouaille et son énergie sur

scène font d’elle un phénomène à part. Elle a joué de

nombreuses pièces d’auteurs à chaque fois plébiscitées par le

public : Couple ouvert à deux battants de Dario Fo, Tailleurs pour

Dame de Feydeau, le Minotaure de Marcel Aymé...

Après avoir préparé un bac option théâtre au Lycée Marie Curie de

Tarbes, Pauline Lecoq s’adonne à sa passion. Elle joue dans un film

promotionnel pour l’association des Paralysés de France par le

réalisateur David Desgardin sélectionné à Cannes dans un des

festivals parallèles, ainsi que pour le compte de la Cie de la Rose

lors de la création de L’Esprit du Jazz en 2008.






Greg Aguilar : Piano C’est en 2000 que le jeune homme âgé de 19 ans obtient le prix de

piano jazz au conservatoire de Montauban. Il pratique ensuite l’écriture

et l’arrangement à l’Université de Toulouse (Deug de musicologie). Il sort

diplômé en 2003 du Centre des Musiques Didier Lockwood (Paris). Sa vie professionnelle musicale commence dès 1999 avec de

nombreuses formations jazz allant du solo au big band ( Greg Aguilar

Trio, Champdolorès, Trump’n’bass, Swingin’in the rain, Jourdàa, Abdu

Salim, Jacques Adamo, Dominique Rieux, Richard Calléjà, Christian Ton-

Ton Salut, Francis Bourrec, Philippe Laudet, Serge Oustiakine, Hervé

Rousseaux... ). Il multiplie les expériences « extra »-musicales en jouant régulièrement

avec des danseurs ou/et acteurs, et en tant que compositeur et

interprète de musique de film muet.

Hervé Rousseaux : Saxophone

Né en 1957, Hervé Rousseaux découvre la flûte à bec sur les bancs de

l’Elementary School de Glassboro NJ aux Etats-Unis, le Jazz et les

orchestres lors de son retour sur le paquebot France. Il étudie en France

successivement la clarinette, les saxophones alto ténor et soprano puis la

flûte puis le sax midi. On l’entend au festival de Paris au théatre du

Chatelet aux cotés de Jean-Michel Pilc et de son Big-One, aux festivals

de Marciac, de Souillac aux cotés de Philippe Renault, aux festivals

d’Albi, de Montauban, de Toulouse ainsi que dans de nombreux clubs

de la région Toulousaine.

Manu Forster : Contrebasse

Manu Forster est un jeune contrebassiste issu du Conservatoire de

musique de Paris (département Jazz). Sa jeunesse ne l’a pas empêché

de collaborer déjà avec des groupes de renommée nationale voir

internationale : « Thibaud Dufoy Trio », Hervé Sellin, Jorge Rossy,

Nederlands Studenten Orckest... ainsi qu’ à des projets mêlant spectacle

et musique : « Ella pour toujours », « Moon, le jazz dans la lune », «Be-bop

l’envol du Bird », « Miles Davis, Kind of blue » joués au Théâtre du

Châtelet, à l Opéra de Dijon ou encore à la Cité de la Musique.

Pierre Thuries : Batterie

En 1993, il obtient le 2ème prix du Conservatoire Supérieur de Toulouse

en batterie. Jusqu’en 1996, il joue dans divers groupe de Rock avant de

s’engager définitivement dans le Jazz. Il joue ensuite au sein de plusieurs

quartets et trios : Quartet Philippe Laudet, trio Serge Oustakine… dans de

prestigieux festivals tels que Jazz In Marciac, Jazz sur son 31, Montauban,

Foix, Mirepoix…






L’ECRITURE DU TEXTE L’Esprit du Jazz – Gershwin - a été publié en mars 2011 :






Texte à propos duquel, Claire David, directrice des éditions Actes Sud

Théâtre s’est intéressée en vue également d’une publication :






PROJET PEDAGOGIQUE

La Cie propose en parallèle de la diffusion du spectacle, une série

d’interventions dans les collèges et lycée autour du thème du Jazz et de la

libération du peuple noir, comprenant une lecture publique et des interventions

en vue de produire une petite réalisation avec les élèves.

Le rapport à la musique souvent occulté dans les cours d’histoire sur l’esclavage

et le peuple noir apporte un éclairage supplémentaire essentiel pour la

compréhension de l’abolition de l’esclavage aussi bien sur le plan du Droit que

sur celui de l’évolution des mentalités.

Intervenants : Rosemonde Cathala et Ladji Diallo.

LECTURE PUBLIQUE :

Présentation du contenu :

Chant africain malien.

Lecture d’auteurs ayant combattu l’esclavage et défendu la cause des noirs :

Martin Luther King, Nelson Mandela, Toni Morrison,... ainsi que d’extraits du

spectacle : L’Esprit du Jazz. En parallèle, écoute de morceaux choisis du Jazz se

situant en lien avec les textes : Blues, Gospel, Ragtime, Louis Armstrong,

Thelonious Monk, ...

1. Lectures publique :

- Durée: 1h15

- Tarif : 700 € TTC

Il est conseillé aux professeurs d’avoir en amont abordé le thème de

l’esclavage dans le cadre du programme scolaire. Dans la perspective de

plusieurs interventions incluant un travail personnel des élèves, une rencontre

avec le ou les professeurs est nécessaire au préalable pour définir ensemble le

contenu des séances. Un débat avec les élèves conclura l’échange.

2. Possibilités d’Interventions supplémentaires afin d’élaborer avec les

élèves un montage de textes sur l’esclavage: réalisation d’un petit spectacle

Tarifs: 40 €/ heure

- Prévoir un minimum de 4/5 interventions de 2h et travail en relais avec

les professeurs






FICHE TECHNIQUE

Durée du spectacle : 1 h30

Durée de montage : 3 services de 4h

Durée de démontage : 1 service de 4h

Dimensions plateau :

scène min 8m/8m comprenant un plateau surélevé pour les musiciens

d’environ 5m/4m.

Liste du matériel lumière :

- Pupitre à mémoires 36 circuits. Patch électronique.

Temporisations séparées pour l’apparition et disparition des effets

d’un transfert.

- Gradateurs 36x 2 KW

- Projecteurs

2 Projecteurs 2000W lentilles plan-convexe dépolies (LEE127x1).

4 Projecteurs 1000 W lentilles plan-convexe sur

platine dépolies équipés de volets.

5 Projecteurs 1000W lentilles fresnels.

6 Paires de T8/T10 (LEE 200).

2 Découpes 1000 W courtes

14 PAR 64 CP 62 (LEE 205x14).

3 PAR 64 CP 61.

3 Jeux d’ACL 250W sur platine (LEE 027x16/205x8).

4 FL 1300W sur platine (LEE 106).

4 Pieds projecteurs h 3m + barres de couplage.

-Câblage électrique correspondants.

Liste du matériel son :

Un système de diffusion adapté à la salle

6 retours de scène sur 5 réseaux égalisés

1 console 24/8/2, 7 aux. minimum (dont 5 pré-fader)

4 égaliseurs 1/3 oct. stéréo (façade + retours)

6 compresseurs (DPR402 ou équivalent) ou DM2000

2 multi-effets (SPX990, M2000 ou équivalent)

1 lecteur CD

Divers backline : 1 vidéo projecteur, 1 ampli basse, 1 piano à queue,

1 kit complet de batterie, 4 pupitres partition avec lampes






Catering simple en loge

Mention spéciale :

Merci de nous faire parvenir rapidement le plan exact de la scène et

de la salle.

Obscurité totale sur scène et dans la salle.

Les demandes énoncées ci-dessus nous permettront de vous

présenter le spectacle dans des conditions optimums d’efficacité et

de qualité mais sont adaptables. N’hésitez donc pas à nous

contacter le plus tôt possible pour que nous puissions résoudre

ensemble d’éventuels soucis.

Contact Régisseurs :

Carlos Moreno : 06 86 42 50 82

PS : Pour plus de renseignements, nous contacter pour obtenir les

plans masse détaillés






CONDITIONS FINANCIERES :

Prix du spectacle: 5100 € * T.T.C.

* ce spectacle bénéficie d’une aide à la diffusion du Conseil Régional

Midi Pyrénées: réduction de 20 % à 50 % selon la densité de la ville

Défraiement :

Hébergement et repas :

- Soit 11 défraiements journaliers à 91,50 €/jour (selon la

convention collective nationale des entreprises artistiques et

culturelles)

- Soit hébergement sur la base minimum de 3 chambres single

et 4 chambres twin avec douche ou baignoire et repas pour 11

personnes

Transport :

2 allers-retours trains à partir de Paris (train 1ère classe)

3 allers-retours à partir de Toulouse (train 2ème classe ou

voiture)

6 allers-retours à partir de Tarbes (2 train 2ème classe, 1 camion

pour 3personnes)

Défraiement kilométrique : 0,60€/km pour camion (+ 0,50 €/km

en cas C d’utilisation d’un véhicule)






Esprit, es-tu là ?

L’ESPRIT DU JAZZ – Gershwin – par Jacques Aboucaya, journaliste à Jazz

Magazine, romancier et critique littéraire

24 décembre 1954. Miles Davis enregistre le standard de George Gershwin

The Man I Love avec ses Modern Jazz Giants, parmi lesquels le pianiste

Thelonious Monk. Lequel, sans explication, cesse brusquement de jouer. Tous

les amateurs de jazz connaissent ce silence de Monk, la dispute qui s’ensuivit

avec son leader et les mille hypothèses qu’elle a suscitées.

C’est la brèche dans laquelle s’engouffre Rosemonde Cathala. Elle en fait

le point de départ, voire l’apex, ou le leit motiv, d’une plongée dans l’histoire

du jazz vue par le regard croisé de Monk et de Louis Armstrong, lors de leur

rencontre supposée au Birdland. Non point, bien sûr, un récit linéaire,

chronologique, mais une succession d’instantanés dont la cohérence se

dessine au fil du spectacle. Le pianiste, poursuivi par ses démons intérieurs,

obsédé par Miles et sa trompette – celle de l’Apocalypse – remonte dans ses

souvenirs. Dans un délire qui va le conduire peu à peu à l’enfermement et à

l’aphasie. Ce par quoi la fiction rejoint la réalité.

Entre temps, des moments forts. Y sont convoqués ou évoqués ceux qui

ont pris une part importante à l’évolution de cette musique, de ses origines

au free jazz, du negro spiritual à Ornette Coleman évoqué en ombre chinoise

par le saxophoniste de l’orchestre (car un orchestre participe « en chair et en

os » au spectacle, et ce n’est pas le moindre des attraits de cette

représentation).

Le miracle, c’est que l’auteur ne sombre à aucun moment dans le

didactisme. Elle manie en virtuose la suggestion et le symbole – je songe à

quelques scènes particulièrement bien venues, dont celles où interviennent

les esprits du jazz, sortes d’Erynies travesties par un masque empruntant à la

fois à l’Afrique et à la tragédie antique. Ils viennent harceler un Monk en

proie à ses obsessions. Ou encore, à l’illustration en acte d’une des

étymologies possibles du terme jazz, faisant intervenir les prostituées, ces

Jezabel bibliques muées en jazzbelles par la vertu du jargon populaire.







Il faut dire ici un mot de la mise en scène, due, elle aussi, à

Rosemonde Cathala. Elle valorise le texte. Le transcende. Il fallait une

bonne dose de subtilité pour passer sans le moindre hiatus de l’onirisme

au réel, du monde intérieur au vécu trivial d’une boîte à la mode.

Gageure réussie grâce à des procédés – alternance de musique

enregistrée et d’interventions live, utilisation d’un écran symbolisant la

frontière entre présent et passé revisité, permettant toutefois le passage

d’un monde à l’autre, chorégraphie « en situation », rythme soutenu qui

ne faiblit pas du début à la fin – assez suggestifs pour que le spectateur,

fût-il profane, adhère d’emblée et sans réserve. A cet égard, L’Esprit du

jazz me paraît exemplaire de cette alliance inconfortable entre

réalisme et histoire fantasmée.

Tout cela n’aurait pas été possible sans une interprétation à la

hauteur des exigences de l’auteur. Jean-Michel Martial habite le

personnage de Thelonious. Sa présence, impressionnante, confère au

musicien constamment affronté à sa paranoïa, sombrant finalement

dans une manière d’autisme, une vérité qui transcende le modèle pour

atteindre à une vérité intemporelle : celle de l’artiste maudit que

l’incompréhension accule au repliement sur soi et, pour finir, au silence.

Mais outre les rôles principaux, tous les protagonistes tirent leur épingle

du jeu. A commencer par Ladji Diallo, incarnant un Armstrong plus vrai

que nature, roulant des yeux et rocaillant de la voix. Sans compter les

seconds rôles, musiciens, danseurs, divinités secondaires et

grimaçantes, sorcières maléfiques dont le rôle s’apparente à celui du

chœur antique chargé de commenter l’action et de la précipiter vers

son dénouement.

Est-il utile de préciser que ce spectacle, présenté en août durant le

festival de Marciac, est d’une originalité absolue. Hautement

recommandable, aux amateurs de jazz et aux autres. A tous ceux qui

souhaitent en rencontrer l’esprit…

Jacques Aboucaya

JAZZ MAGAZINE-JAZZMAN







“Un spectacle original et réussi, une performance,

proche du numéro, de Jean-Michel Martial, de bons musiciens,

une belle partition. Du bon travail. ”

Roland Sabra







Textes et mise en scène : ROSEMONDE CATHALA avec...

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