te-rendi4 de visite du site Sicrvenu sur la ~ o m ~ ~ u n e d'Uzerche (Corrèze)

le 2 mai 2001

Appui a m Administrations

Eiiide réalisée dans le cadre des actions de Service Public dii BRGM, Fiche OIPiRII6

Mai 2001 BRGMlRP-50912-liR

Mois clés Appui, Administrations, visite, risques naturels, mouvement de terrain, Uzerche, Corrèze

En bibliographie, ce rapport Sem cité de la façon suivante

A None Compte rendri de visite du site du glissement de terrain survenu sur la commune d'Uzerche (Corrèze) - Appui aux adminisirations Rnp BRGM RP-50912-FR, 8 p , 2 fig , 1 mn

O BRGM 2001, ce document ne peul éire reproduit en iotaliié ou en pariie sans i'auiorisution expresse du BRGM

Compte-rendu de visite du site du glissement de temin suNenu sur la commune d'Uzerche (Corrèze) le 2 mai 2001

Compte-rendu de visite du site du glissement de terrain survenu sur la commune d'Uzerche (Corrèze) le le' mai 2001

Faubourg des Frères Noilletas ---------__----

1- Contexte

Suite à un glissement de terrain survenu sur la commune d'Uzerche dans la nuit du 30 avril au 1" mai 2001, les services de la Mairie ont fait évacuer les deux maisons situées de part et d'autre du sinistre. Les services de la Protection Civile en Préfecture de Limoges, contactés par la Mairie, ont fourni une liste indicative de géologues susceptibles d'effectuer des études de mouvements de terrain afin de se rendre sur site et d'évaluer les mesures conservatrices immédiates, en particulier à l'égard de l'évacuation des deux maisons. Une première intervention a été effectuée le 2 mai 2001 en début d'après-midi par Monsieur Jean-Claude Talbert, géologue expert judiciaire à la Cour d'Appel de Limoges, qui a confirmé verbalement la nécessité de ces évacuations pour une période de huit jours dans l'attente de son rapport écrit.

Parallèlement à cette intervention, le Secrétaire Général de la Mairie, Monsieur André Laurent, a contacté le Service Géologique Régional Limousin du BRGM afin d'effectuer une visite du site et d'émettre un avis sur les mesures immédiates à prendre en terme de sécurité publique, visite s'étant déroulée le 2 mai 2001 en fin d'après-midi en présence de MM Christian Madelrieux et Jean-Paul Gredor, respectivement directeur des Services Techniques et premier adjoint de la Mairie d'Uzerche et de M. Norie du BRGM.

2 -Cadre naturel

La zone où s'est produit le glissement de terrain est située au nord de la commune d'llzerclie (département de la Corrèze) sur le versant ouest du méandre de la Vézére, en bordure de la RN20. C'est un terrain de forte pente exposé vers l'est (cf. figure 1).

D'après la carte géologique au 1/50 000" du BRGM (no 737), le substratum correspond à la formation métamorphique des gneiss plagioclasiques à biotite ou deux micas. Cette formation est généralement recouverte par des terrains superficiels limono-argileux composés d'un mélange de formatioii d'altération du socle, de colluvions et de remblai ancien déversé en faveur de la pente. Au niveau du sinistre, le niveau d'affleurement du substratum gneissique

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est assez irrégulier car fortement déformés par la présence d'un réseau de failles de direction nord-est sud-ouest. On observe par conséquent une alternance d'éperons rocheux et de dépressions, les habitations en bordure de vallée étant fondées sur ces éperons rocheux, les vallons sont partiellement comblés par un remplissage de terrains superficiels dont la stabilité est plus ou moins bien assurée par la végétation en place.

Du point de vue liydrogéologique, on observe au niveau du talus de petits écoulements d'eaux correspondant très probablement à de petites résurgences d'une nappe superficielle alimentée par l'infiltration des précipitations sur les terrains de recouvrement. Ces écoulements d'eaux sont bien localisés à quelques mètres en contrebas de la cliaussée de la N20. Le réseau de failles situé au niveau du sinistre peut éventuellement jouer un rôle de drain pour ces eaux souterraines superficielles.

3 - Etat des lieux le 2 mai 2001

3.1 -Maison de Madame Nicollier (parcelle no 178 du plan cadastral, section AM)

Cette maison, située à quelques mètres au sud du glissement de terrain (cf. figure 2) ne présente pas de désordres apparents récents. Au jour de la visite, la probabilité pour que le glissemeiit de terrain puisse affecter sa stabilité générale apparaît très faible. Toutefois, cette maison ayant fait l'objet d'une évacuation suite au sinistre, il serait prudent qu'elle reste inhabitée pour une durée d'au moins huit jours afin de s'assurer de l'absence d'impact de la décompression subite des terrains aux abords de la maison.

Une étude plus approfondie sur la stabilité de la maison et en particulier sur son type de fondation doit être conduite rapidement.

Enfin, il est plus prudent de modifier le mode de collecte des eaux pluviales de la toiture qui actuellement se déversent pour partie de façon fuyarde au pied de l'angle nord-est de la maison (cf. photo en annexe). II est en effet impératif de limiter au mieux les apports d'eau dans ces terrains superficiels de talus.

3.2 - Maison de Monsieur Petit (parcelle no 177 du plan cadastral, section AM)

Le déclenchement du glissement de terrain s'est opéré au niveau de cette parcelle (cf. figure 2). D'après le propriétaire, les fondations de la maison seraient ancrées dans l e substratum gneissique. Une terrasse-balcon réalisée au moyen d'un plancher béton armé porté sur longrines surplombe le talus en façade est et pignon sud de l'habitation. L'extrémité sud-ouest de la parcelle, en contrebas de la maison et de la RN20 a été aménagée en deux petites terrasses

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consécutives, limitées par des murets maçonnés en pierres sèches, faisant office de inur de soutènement. L'accès à ces terrasses se fait au moyen d'un escalier dont l'angle sud-est repose sur un mur également maçonné en pierres sèches. Initialement, le muret emporté par le glissement de terrain était ancré à la structure de l'escalier au niveau de cet angle sud-est. La chute de ce inuret a provoqué un affouillement au pied de l'extrémité sud-est de la fondation qui se trouve actuellement partiellement dans le vide (cf. photos en annexe). Il en découle une fragilisation certaine de l'escalier. Son accès, et par conséquent celui de la terrasse, doit en être interdit tant que des niesures de confortement de la structure de l'escalier et de l'aménagement de la terrasse supérieure n'auront pas été prises.

D'autre part, deux fissures ont été observées en angle sud-est de la maison. D'apparence assez récente elles semblent traduire un léger mouvement de cet angle vers la vallée. La mise en place de deux témoins (de type jauges Saugnac G1 par exemple) devrait permettre de déterminer le caractère évolutif ou non de ce mouvement. Toutefois, aucune fissuration n'a été 'observée au niveau de la terrasse périphérique ce qui tend à montrer que cette fissuration ne traduit pas forcément un mouvement de l'angle vers la vallée ou tout du moins que ce mouvement semble encore assez réduit. Cependant la prudence nous impose de demander à ce que cette maison reste inhabitée pour une durée d'au minimum 15 jours après la pose des témoins afin de vérifier que le glissement n'a pas joué un rôle déstabilisateur au niveau de cet <angle.

Dans tous les cas une étude approfondie sur la stabilité de cette maison, sur son type de fondations, mais aussi sur la stabilité de l'escalier, de la terrasse supérieure ainsi que des mesures de confortement, devra être conduite dans les plus brefs délais.

3.3 - JXN 20 au droit de In pareelle no 182 (plan cadastral, section AM)

L'attention a été portée sur des indices de glissement de terrain actif au niveau de la parcelle no 182 (cf. figure 2). En effet, un glissement de terrain assez réduit s'y est déjà produit il y a quelques années. Actuellement, l'écartement observé entre la bordure du trottoir et la chaussée, ainsi que la position de la rambarde en bois, initialement posée verticalement et dans le prolongement de l'axe du muret de la jardinière, traduisent un glissement non négligeable des terrains superficiels vers la valiée. La pose de témoins de plâtre le 1" mai 2001 devrait permettre de mieux appréhender le caractère évolutif ou non de ce phénomène. La présence de souches d'arbres en contrebas du trottoir limite actuellement ce mouvement, cependant une étude de stabilité et des mesures de confortement à mettre en œuvre doit être réalisée afin d'assurer la stabilité de cette portion de trottoir, et à plus long terme de la RN20 (où circulent des camions poids lourds).

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3.4 - Camping de la Minoterie

Dans la vallée, sous le secteur affecté par le glissernent de terrain, la rive gauche de la Vézère est bordée par une voie communale située à quelques mètres en contrebas d'un front rocheux (substratum gneissique). Le secteur situé entre cette voie et le front rocheux correspond à une portion du terrain de camping de la Minoterie, emplacement liahituellement réservé aux caravanes. Le glissement de terrain ayant atteint la voie communale, les emplacements de camping ont été ensevelis sous la terre et les arbres emportés.

La vulnérabilité de ce secteur du camping de la Minoterie est donc établie et nécessite impérativement la réalisation d'une étude spécifique sur la stabilité des terrains en amont du camping et sur le front rocheux de bordure. Cette étude sera assortie bien évidemment d'un réaménagement du site avant tout nouvel accueil de public aux abords des secteurs à risque, essentiellement situés en contrebas des parcelles no 25 à 182.

Enfin il apparaît trés imprudent en l'état actuel d'utiliser les sites d'escalade aménagés sous la parcelle 25 (a et b).

4 - Diiipnostic

L'origine de ce glissement de terrain est à rechercher au niveau des petites résurgences d'eau souterraine superficielle que l'on observe dans la pente du talus.

En effet, la "cicatrice" du glissement de terrain est bien visible sous l'emplacement initial du pied du muret maçonné bordant la terrasse inférieure de la parcelle no 177. Cette zone qui correspond à I'amorce du glissement est localisée au niveau d'un petit écoulement d'eau (cf. photo en 'annexe). La saturation en eau des terrains supportant le poids des terres et du muret constituant la terrasse inférieure du terrain de M. Petit ti été le facteur décleneliant ce glissement. L'aménagement des deux terrasses constituées de deux murets exempts de toutes fondations adaptées à leur rôle de mur de soutènement, a très probablement été un facteur aggravant.

5 - Conclusion

Sur la parcelle no 177, le glissernent de terrain qui s'est produit correspond à une rupture brutale des terrains superficiels supportant les aménagements en terrasses successives de l'extrémité sud-est du terrain de M. Petit. Le risque probable d'évolution à court terme correspond pour partie à de petites chutes de matériaux issus des terrains de la terrasse inférieure encore en place. De façon plus préoccupante, le déchaussement de la fondation de l'angle sud-est de l'escalier d'accès à la terrasse peut avoir des répercussions sur la stabilité de cet ouvrage, et nécessite une action rapide afin de limiter le risque d'effondrement du mur de soubassement maçonné en pierres sèches. En effet, l'impact d'un tel effondrement sur la

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stabilité globale de l'escalier et par conséquent sur le mur de soubassement du pignon sud de la maison (dans lequel est ancré le mur de l'escalier) est inconnu à ce jour. La maison de Monsieur Petit doit donc faire l'objet de façon immédiate d'une instrumentation de la double fissuration de son angle sud-est afin de déterminer si son caractère est évolutif ou non. Simultanément, l'accès à l'escalier en pignon sud doit être immédiatement condamné afin d'éviter son emprunt et toute circulation sur les terrasses. De façon ii écarter tout risque inmédiat pour la sécurité des propriétaires, il apparaît nécessaire que la maison reste inhabitée pour une durée minimale de quinze jours après instrumentation des fissures. Si aucune évolution n'est observée au cours de cette phase, les lieux pourront être réinvestis. Toutefois, une étude spécifique de la stabilité globale de la maison et de ses aménagements devra être conduite dnns les plus brefs délais afin d'aboutir à une proposition de mesures de confortement assurant leur stabilité ii long terme.

En ce qui concerne la maison de Madame Nicollicr (parcelle no 178), il apparaît nécessaire dans un premier temps de demander qu'elle reste inhabitée pour une période de huit jours afin de limiter le risque immédiat dû à la décompression des terrains aux abords de la maison et plus particulièrement de ses fondatioiis. Dans un deuxième temps des travaux de reconnaissance de fondations devront être conduits et complétés, si nécessaire, par une étude de stabilité. Enfin, une modification du rejet des eaux pluviales de toiture devra être réalisée afin d'éviter le rejet fuyard au pied de l'angle nord-est de la maison.

Eu égard aux indices de glissement de terrain actif sur la parcelle no 182 au droit de la RN20, une étude de stabilité devra être conduite dans les plus brefs délais. Des propositions de mesures de confortement devront être émises.

En ce qui concerne le secteur du terrain de camping de la Minoterie situé en bordure du front roclieux, une étude globale du risque encouru devra être menée tant au niveau des terrains en amont que du front roclieux lui-même. Avant de pouvoir à nouveau accueillir du public dans les secteurs i risque, de nouveaux aménagements ou mesures de confortement devront être réalisés.

Dans tous les cas, par mesures de précaution, tout terrassement des terrains affectés par le glissement devra être exécuté par une entreprise spécialisée, si possible sous fa surveillance, au minimum au cours de la phase de démarrage, d'un spécialiste en mouvements de terrain.

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A " E m Planches photographiques

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