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SEPTEMBRE I OCTOBRE 2015 Paula Rosolen AEROBICS ! - un ballet en 3 Actes LA JEUNE CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE CONTEMPORAINE

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SEPTEMBRE I OCTOBRE 2015

Paula Rosolen AEROBICS!-un ballet en 3 Actes

LA JEUNE CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE CONTEMPORAINE

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2 ÉDITORIAL Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

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LESNOUVEAUXMONDES

L’audace artistique, la beauté des langues, les formes renouveléeset les traditions revisitées, les brusques dépaysements et les nou-veaux territoires composent cette saison. Soutenir la création,préserver l’acte artistique et, par l’attention que nous portons auxartistes d’ici et d’ailleurs, revendiquer notre joie d’être citoyendu monde: voilà ce qui nous anime continuellement.

Le début de saison est consacré à de nouveaux visages, à desartistes qui n’ont jamais été présentés au Théâtre de la Ville. Placed’abord à la nouvelle génération chorégraphique, avec PaulaRosolen, Brice Bernier, Alina Bilokon et Léa Rault, des jeunesartistes découverts lors du concours Danse Élargie, dont nousaccompagnons les créations et auxquels nous consacrons l’ou-verture de saison. Eun-Me Ahn, figure extravagante de la dansecoréenne, présentera sur le plateau du Théâtre de la Ville – quiaura précédemment été dédié à la sérénité d’un rituel chama-nique – deux pièces de son triptyque sur la société coréenne.Puis, Phia Ménard détruira le mythe du prince charmant, lechorégraphe grec Dimitris Papaioannou convoquera le cosmos;les Femmes d’une immense troupe d’Opéra de Pékin sauverontla dynastie Song. Robert Lepage, maître de l’illusion scéniquepour la première fois au Théâtre de la Ville, convoquera lesétranges chemins de sa mémoire.

Le temps d’un grand week-end, Paris deviendra Windy City,avec l’invitation faite à Chicago et ses artistes. Arts plastiques,photos, performances, rencontres, débats et deux concerts histo-riques: jazz au Théâtre du Châtelet pour les 50 ans de l’AACM(Association for the Advancement of Creative musicians), rockexpérimental au Théâtre de la Ville avec les mythiques Tortoise.Les États-Unis, la Grèce, la Corée, la Chine, le Québec, maisaussi les musiques d’Inde du nord, d’Iran… notre rentrée célé-brera les autres cultures, les cultures de l’autre. Un acte décisifà nos yeux, qui veut attester que les langues – comme les êtres– doivent pouvoir circuler, quand le « chacun chez soi » secombine trop souvent avec le « retournez chez vous ».

Le Parcours {enfance & jeunesse}, qui démarrera avec les nou-velles créations de la compagnie La Cordonnerie, et du tandemBertrand Bossard/Serge Bloch, s’ouvrira dès le mois de septembre.Il réunira des auteurs d’aujourd’hui, de David Lescot à FabriceMelquiot, de Kyo Maclear à Karin Serres et accueillera des compa-gnies venues de Corée ainsi que la troupe du Théâtre Nationald’Art pour les Enfants de Pékin. À travers ce Parcours, qui connaî-tra cette saison sa 5e édition, nous souhaitons que le Théâtre dela Ville s’adresse à toutes les curiosités, toutes les générations,parce qu’il est important à nos yeux que, dès l’enfance, onpuisse découvrir le champ immense des arts, des cultures, deslangages, et continuer ainsi d’apprendre que l’autre existe.

Le Théâtre que nous appelons de nos vœux est un lieu d’inspi-ration, d’invention, d’imagination, de partage et d’ouverture.L’endroit de l’engagement individuel et collectif.

Emmanuel Demarcy-Mota

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« La chamane est plus du côté des hommes que du côté des dieux. »Née en 1931 dans le Hwanghaedo, aujourd’hui en Corée duNord, et vivant dé sormais à Séoul, la chamane Kim Kum-hwa estnommée en 1984 « trésor national vivant » pour avoir préservéplusieurs rituels, parmi lesquels celui, spectaculaire, de béné-diction des bateaux de pêche. Initiée dès l’âge de 17 ans – unemaladie inexpliquée révèle qu’elle est « désignée » –, elle rem-porte en 1974 le Concours national d’art populaire. C’est untournant dans l’histoire de la Corée où le chamanisme n’est alorsconsidéré ni comme un métier respectable ni comme un artlégitime. Mais la spiritualité intense de Kim Kum-hwa, son cha-risme, ses talents de divination et la grâce de ses mouvementsmanifestent une perfection rare.

S’il a foi en des forces naturelles et surnaturelles, le chamanismecoréen tient moins d’une religion que de l’organisation socialeet se tourne davantage vers les hommes que vers les dieux. Sonmodèle s’est développé en marge du pouvoir des lettrés, qui entolérait les expressions locales. Et depuis quinze ou seize siècles,sa capacité d’adaptation est saisissante : des sociétés de chas-seurs et de pêcheurs, face la nature immense, aux éleveurs etaux agriculteurs, soumis aux cycles de la vie animale et des sai-sons, jusqu’à la société industrialisée des villes. À travers chants,instruments, danses, parures, décorations et objets rituels(autel, images peintes, offrandes, éventails, sonnailles ou fleursde papier), la chamane ne récite pas une prière, ne fonde pas unordre nouveau, mais répare des désordres.

Avec ses chamanes-assistantes et ses musiciens, Kim Kum-hwaprésente au Théâtre de la Ville le rituel Mansudaetak-gut, où sesuccèdent une purification des lieux, les invocations des espritsde la lune, du soleil ou des esprits protecteurs du village, unappel aux esprits des « mal morts » (morts sans descendance),le jeu du pilon pour une moisson abondante et le rite du hache-paille.

THÉÂTRE DE LA VILLE•BDIMANCHE 20 SEPT. I 15 HDIRECTION Kim Kum-hwa

AVEC 24 PARTICIPANTS DONT Kim Kum-hwa PREMIÈRE CHAMANE

Kim Hye-kyeong, Lee Sun-ae, Kim Mi-kyeong, Kim Ka-geun, Song Hye-suk,Pak Myeong-su, Choe Jeong-won, Kim Dong-ho CHAMANES

Cho Seong-yeon, Kim Il-kyeong, Cho Jang-bok CHANTS

Pak I-seop, Kim Tae-jin, Ahn Ju-yeong MUSICIENS

Kim An-su, Cho Eun-hee ASSISTANTS

CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris, Festival d’Automne à ParisManifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016, anneefrancecoree.com

KIM KUM-HWAMansudaetak-gutRituel chamanique

L’ART D’ÊTRE CHAMANEAvec ses assistantes et ses musiciens, Kim Kum-hwa,trésor national vivant en Corée, présente un ritueloù se succèdent les invocations des esprits.

À PARAÎTRE EN SEPTEMBRE 2015

Récit de Manshin, la chamane aux dix mille esprits

Kim Kum-hwa

traduit du coréen par Han Yumi et Hervé Péjaudier,

éditions IMAGO, coll. Scènes Coréennes

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4 EUN-ME AHN DANSE Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

THÉÂTRE DE LA VILLE•BCHORÉGRAPHIE, MISE EN SCÈNE, CRÉATION DÉCOR

& COSTUMES Eun-Me AhnCOMPOSITION Younggyu JangCONSEIL ARTISTIQUE Chun WooyongCOSTUMES Yunkwan DesignLUMIÈRES Jang JinyoungVIDÉO Tae Suk LeeDOUBLURE Moonseok Choi, Wanyoung JungFILM DANCING GRANDMOTHERS Jiwoong NamFILM DANCING TEEN TEEN, MIDDLEAGED MAN

Jiwoong Nam, Taeseok Lee

AVEC Eun-Me Ahn, Wan Young Jung,Hyung-kyun Ko, Nam Hyun Woo,Youngmin Jung, Si Han Park,Hyekyoung Kim, Jihye Ha, Ee Sul Lee,Ki Bum Kim, Hyo Sub Bae

23 < 25 SEPT.

Dancing Teen TeenLES ADOLESCENTS Yeon Joo Lee, Jina Lee,Chae Yun Cho, JiYoung Kim, JiEun Park,SeungGyu Park, Ji Eun Wang,InHa Kang, HaeJin Kim, EunSol Kim,Seeung Bin Eun, DaEu Ko, Ye Seul Gwon

PRODUCTION Doosan Art Center – Eun-Me Ahn Company. CORÉALISATION Festival d’Automne à Paris/Théâtre de la Ville-Paris.

27 < 29 SEPT.

DancingGrandmothersCONSTRUCTION SCÉNIQUE

Sunny Im, Yunkwan DesignLES GRAND-MÈRES Mi Sook Lee, Lee Sub Shin,MiKyoung Lee, SunDeok Kim,Chang-Nang Ahn, Jung Hee Yoon,HeeSook Choi, Dal wha Chung,jungNim Jang, Nam Ae Cho,Hong Bun Son& LE GRAND-PÈRE Sang Won An

PRODUCTION Doosan Art Center – Eun-Me Ahn Company. COPRODUCTION Festival Paris quartier d’été. Spectacle créé en février 2011 au Doosan Art Center.CORÉALISATION Festival d’Automne à Paris/Théâtre de la Ville-Paris.

MAC CRÉTEIL•TARIF P.302 < 3 OCT.

Dancing Middle-AgedMenSAXOPHONISTE SeungGu AnLES HOMMES D’ÂGE-MOYEN Dong Suk Oh,Do Kyun Kim, Sung Yeul Sung,Jung Gul Won, Hee Moon Lee,TaeWon Lee, Jung kang Yoon,Jeon Hwan Cho, Byoung Gun Park,Yun Woo Chung, Seung Yup Lee

PRODUCTION Doosan Art Center (DAC) – Daejeon Arts Center – Eun-Me Ahn Company, Republic of Korea en 2013.Spectacle créé en mars 2013 au Doosan Art Center. CORÉALISATION Maison des Arts Créteil/Festival d’Automne à Paris/Théâtre de la Ville-Paris.

Manifestation organisée dans le cadre de l’Année France-Corée 2015-2016, anneefrancecoree.com

AVEC LE SOUTIEN DE

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ANNÉE FRANCE-CORÉE 5septembre-octobre 2015

Chez Eun-Me Ahn, rien n’est anodin. Ni ses tenues excentriques,ni ses aventures chorégraphiques. À douze ans, elle se met à ladanse traditionnelle coréenne. Aujourd’hui, elle invite les citoyenssur le plateau, aux côtés de ses danseurs professionnels. S’il luiarrive de porter un hanbok, vêtement typiquement coréen, elle ledécline en couleurs pop, aussi joyeuses que ses mises en scènequi s’adressent à tous les âges. Aussi, Ahn ne s’interdit ni l’am-biance clubbing pour grands-mères dansantes, ni un décor enbouteilles de makgeolli (vin de riz local) pour les quadras encostume-cravate.Il n’y a pas d’autre chorégraphe de cette trempe-là dans le pays.Mais sa liberté vient d’ailleurs, de ses études à Séoul et New York,suivies de plusieurs passages chez Pina Bausch. Elle fut par ail-leurs la première à oser exhiber son torse nu sur une scène dedanse séoulite. Ajoutez à cela son crâne rasé et vous compren-drez pourquoi elle passe pour une enfant terrible. Au « Pays dumatin calme », il faut du courage et même un grain de foliepour agiter le bocal comme le fait cette quinquagénaire rebelle.Mais son succès auprès du public et sa personnalité ont faitd’elle une icône officielle. C’est ainsi qu’elle a chorégraphié, en2002, la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de foot-ball, disputée en Corée du Sud et au Japon.Qui est Eun-Me Ahn? Depuis qu’elle invite sur scène les DancingGrandmothers (grands-mères dansantes) et autres générationsde citoyens, l’étiquette habituelle de « Pina Bausch de Séoul » netient plus. Aujourd’hui elle serait plutôt une sorte de « JérômeBel des cerisiers ». Par le biais de son travail avec la population,elle importe en Corée la pratique anglo-saxonne de la Commu-nity Dance, menant une recherche sur la condition des Coréens,et donc du pays lui-même, en plein bouleversement.Pourquoi les grands-mères? Un jour, Ahn remarque commentsa propre mère danse avec vitalité et authenticité. Sans formationaucune, elle exprime peut-être plus d’elle-même que la choré-

graphe professionnelle. C’est le déclic: il y a là un trésor à préser-ver absolument. Et le projet devient ce Dancing Grandmothers,si plein d’humanité, d’humour et de légèreté. En voyageant àtravers le pays, Ahn filme toutes sortes d’ajoumas, les incitantà se déhancher pour arracher des moments de jubilation à leurquotidien, parfois sous le regard sourcilleux des passants. C’estdrôle, et nos rires leur parviennent comme des preuves decomplicité. Mais qu’est-ce qu’une ajouma ? En Corée, c’estune femme mariée, forcément mère de famille qui se doit derenoncer à toute attitude juvénile ou de séduction. En les fai-sant danser, seules ou en duo avec les jeunes de la compagnie,Ahn balaye les règles sociales, autant que celles du spectacle« bien fait ».Il n’est que logique qu’après avoir pris le pouls des fonda-trices, Ahn se soit tournée vers la génération qui construirala Corée de demain. Car si le pays est en train de bouger, lesvaleurs traditionnelles n’ont pas complètement disparu etcoexistent avec le monde des adolescents. Ces jeunes, soumisà une compétition sans merci pour les meilleures places,ont leurs propres rêves, leurs joies et leurs danses, copiantdes modèles diffusés sur internet. Ce sont les « danses desidoles ». Pour affranchir ces lycéens de leurs stéréotypes,Ahn leur a lancé: « Dansez comme vous voulez ! » Spectaclepar spectacle, cette «  hérétique  » de la danse libère lesajoumas, les ados, les employés de bureau et finalement lepublic qui rejoint les danseurs pour un tour de piste. Thomas Hahn

EUN-ME AHNDancing Teen Teen // Dancing Grandmothers

Dancing Middle-Aged Men

LA CORÉE-GRAPHEL’enfant terrible de la danse coréenne construit des fresques éclatantes de couleurs, de rythme et d’énergie. Adolescents, grands-mères ou quadras en costume-cravate livrent leurs façons de danser et d’aborder la vie.

LES AUTRES SPECTACLESDE L’ANNÉE FRANCE-CORÉE

PERFORMANCETHÉÂTRE DES ABBESSES 11<15 JAN. 2016LEE EUNGYEOLHere is <Direction> 1re FRANÇAISE

THÉÂTRE MUSICALTHÉÂTRE DE LA VILLE 14<17 AVR. 2016CIE NATIONALE DE CHANGGEUK DE CORÉE I KOH SUN-WOONGMadame Ong 1re EUROPÉENNE

PARCOURS {ENFANCE&JEUNESSE}THÉÂTRE DE LA VILLE I CAFÉ DES ŒILLETSJO HYUN SAN 12 < 16 JAN. 2016L’Histoire de DallaeTHEBEFU 19 < 23 JAN. 2016Un arbre et un garçon

DANSETHÉÂTRE DES ABBESSES 19 < 23 JAN. 2016UN DOUBLE PROGRAMMEJU-HYUN JO As time goes by CRÉATIONFABRICE LAMBERT Antipode CRÉATIONSOLO POUR NAMJIN KIM

MUSIQUETHÉÂTRE DES ABBESSES I SAM. 23 JAN. 2016LES CLAVIERS PERCUSSIONS DE LYONHalla San

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THÉÂTRE

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THÉÂTRE DE LA VILLE•E9 < 17 SEPT.TEXTE, CONCEPTION, MISE EN SCÈNE & INTERPRÉTATION Robert Lepage

DIRECTION DE CRÉATION & IDÉATION Steve BlanchetDRAMATURGIE Peder BjurmanASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE Adèle Saint-AmandMUSIQUE ORIGINALE & CONCEPTION SONORE Jean-Sébastien CôtéCONCEPTION DES LUMIÈRES Laurent RouthierCONCEPTION DES IMAGES Félix Fradet-FaguyCOLLABORATION À LA CONCEPTION DU DÉCOR Sylvain DécarieCOLLABORATION À LA CONCEPTION DES ACCESSOIRES Ariane SauvéCOLLABORATION À LA CONCEPTION DES COSTUMES Jeanne Lapierre

PRODUCTION Ex Machina. Créée à l’initiative du Programme artistique et culturel des Jeux Pan Am et Parapan AM de TORONTO 2015. COPRODUCTION le lieu unique, Nantes – La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne– Edinburgh International Festival – Aarhus Festuge – Théâtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris – Romaeuropa Festival 2015 – Bonlieu, scène nationale d’Annecy – Ysarca Art Promotions-Pilar de Yzaguirre – Célestins,Théâtre de Lyon – Le Théâtre français du Centre national des Arts d’Ottawa – Le Théâtre du Nouveau Monde,Montréal. PRODUCTEUR DÉLÉGUÉ Richard Castelli - Epidemic. PRODUCTEUR POUR EX MACHINA Michel Bernatchez. Ex Machina est subventionnée par le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des Arts et des Lettres du Québec et la ville de Québec. www.lacaserne.net. CORÉALISATION Festival d’Automne à Paris/Théâtre de la Ville-Paris.

THÉÂTRE ROBERT LEPAGE 7

ENTRETIEN AVEC ROBERT LEPAGE

Comment s’est effectué votre choix entre ce quidevait ou pouvait passer à la scène et ce qui nele pouvait pas?ROBERT LEPAGE: Tout mon récit est articulé par untravail de retour en arrière vers les années 1960,celles de mon enfance. J’ai dû faire un tri importantdans mes souvenirs, de l’âge de deux ans et demijusqu’à douze ans et demi. Plein de choses sont réap-parues en essayant de retrouver la grande histoireautant que la petite histoire. Car j’ai essayé, commedans la plupart de mes spectacles de croiser cesdeux niveaux et de m’interroger sur ce qu’était leQuébec dans les années 1960.

Ce n’est donc pas seulement pour vous-même, pour votrepropre mémoire, que vous revenez sur l’époque, mais aussipour la mémoire collective du Québec?R. L. : Le débat actuel vient en écho à celui des années 1960. Maisà l’époque, il était beaucoup plus axé sur les questions de luttedes classes, de rapports sociaux […]. Les grandes luttes du Qué-bec dans les années 1960 ressemblaient plus à ce qui se passaiten Europe, où commençait la décolonisation, avec ces pays quiessayaient de s’affranchir du joug impérialiste. Dans 887, j’essaiede ramener ça, mais vu à travers les yeux d’un enfant.

C’est là que vous en venez au poème de Michèle Lalonde,Speak White*, qui condense ces questions.R. L. : Le poème a été écrit en 1968 mais a été lu et enregistré en1970. Il a été la cristallisation du mouvement d’insatisfactiondes Québécois francophones. Il fait la synthèse de cette lutte declasses, de ce rapport à la langue et de ce rapport à l’identité. Cepoème a été déterminant. Je m’en sers comme colonne vertébraledu spectacle. Je me joue moi-même lorsque je suis invité à célé-

brer le 40e anniversaire de sa lecture publique et que je me rendscompte que j’ai un problème de mémoire. […] Qu’est-ce que lethéâtre si ce n’est un sport de la mémoire? Ça, c’est le prétextedu spectacle. Il m’amène à des allers-retours dans mon passépour trouver des éléments auxquels me raccrocher.

Quelle est la place de l’autofiction dans votre travail?R. L. : Les histoires, les personnages, les contextes, les situationssont tous vrais. Certes, le conteur ou le poète se doit d’enjoliverles choses. La licence poétique permet de mentir un peu ou d’exa-gérer certains liens pour que la pièce soit ce « mensonge qui ditla vérité », comme disait Cocteau.

N’y a-t-il pas une dimension de réconciliation avec votrepropre histoire et avec l’histoire du Québec?R. L. : C’est exactement ça, c’est le bon terme, se réconcilier avecson propre passé. Oui, on veut changer le monde, oui, on veutune meilleure société pour tout le monde, mais il ne faut pasoublier le passé.

Extrait de l’entretien avec Jean-Louis Perrier

* Le poème de Michèle Lalonde a la forme d’une riposte dramatique directe au célèbremot d’ordre Speak White, jadis en usage dans les plantations nord-américaines pour commander aux esclaves de s’exprimer en tout temps dans la langue de leursmaîtres blancs. Cette même expression en vint par la suite à s’adresser courammentaux Canadiens d’expression française pour les enjoindre de s’exprimer en anglais et leur rappeler leur infériorité ou position subalterne.

EX MACHINA I ROBERT LEPAGE887

« LE THÉÂTRE, UN SPORT DE LA MÉMOIRE »Dans 887, Robert Lepage interroge magistralement le souvenir, intime et commun. Les grandes luttes du Québec des années 1960 sont perçues à travers les yeux d’un enfant. Rencontre avec un grand magicien de la scène.

LA PRESSELE MONDE I FABIENNE DARGEL’artiste québécois est indubitablement un des grands magiciens

de la scène d’aujourd’hui.LES ÉCHOS I PHILIPPE CHEVILLEYL’enchanteur Robert Lepage. Deux heures durant, le comédien auteur-

metteur en scène va convoquer tout son savoir-faire de bricoleur de génie

pour explorer sa mémoire et celle du Québec à vif des années 1960. […]

Découvrir ce joyau […] est un pur bonheur. Cela fait longtemps qu’un billet

de théâtre ne nous avait pas fait voyager aussi bien, aussi loin.

LE FIGARO I ARMELLE HÉLIOTUne technologie magistralement utilisée alliée à des procédés archaïques

d’une simplicité lumineuse. […] Cet homme n’est pas seulement l’un

des artistes les plus audacieux et imaginatifs de notre temps, il y a en lui

un chaman qui nous ouvre les portes du songe, qui nous fait voir au plus

profond de nous-mêmes.

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8 YOANN BOURGEOIS CIRQUE Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

LIBÉRATION I GILLES RENAULT I JUIN 2015

Suggérant à la fois le tapis volant d’un conte persan, une attrac-tion de fête foraine, un scénario de film catastrophe (quoique àl’opposé de l’artificialité des effets numériques) ou un simple jeud’enfant dans lequel la notion de danger n’a rien de feint, la machi-nerie de Yoann Bourgeois va ainsi, une heure durant, explorertoutes les potentialités de ce dispositif extraordinaire.D’une évidente portée métaphorique, Celui qui tombe interrogede la sorte la condition humaine, la périlleuse déclivité du carréde bois clair renvoyant implicitement aux mille et une misèresrencontrées sur terre par des humains qui, eux-mêmes, n’ont pastoujours un comportement irréprochable…Dominée par l’esprit de groupe, la pièce renvoie alors à cette évi-dente notion de solidarité qui permet de surmonter les situationsles plus compliquées, voire désespérées. Alternant les registres(poétique, tendre, humoristique…) comme il varie les rythmes– du temps suspendu, littéralement, à la course éperdue où ilfaut enjamber les corps affalés –, Celui qui tombe emporte debout en bout l’adhésion, magnifique parabole d’une farandoleexistentielle tour à tour grave et dérisoire, sur fond de Callas,My Way ou Didon et Enée de Purcell.

TOUTELACULTURE.COM I JUIN 2015

La création de Yoann Bourgeois est électrique, vertigineuse, sur-prenante, émouvante et portée par des interprètes attachants ethors norme.

ARTISTIK REZO I THOMAS HAHN I JUIN 2015

Immense radeau aérien, suspendu, basculant ou tournant, ildéfie sa petite population d’habitants-naufragés. Sobrement,elle les secoue ou leur donne le tournis, Celui qui tombe avec samachinerie impressionnante, où la métaphore parle d’elle-même.Yoann Bourgeois, penseur et praticien des arts de la chute, faitpartie de ceux qui font avancer le cirque.

L’ŒIL D’OLIVIER I JUIN 2015

Le public se laisse embarquer dans la ronde de Yoann Bourgeois.En jouant des équilibres, le jeune artiste fascine et envoûte. Unovni théâtral d’une beauté rare, fragile, dont la poésie des mou-vements coupe le souffle et enivre jusqu’au vertige. Sublime!

LE MONFORT•B22 SEPT. < 10 OCT.CONCEPTION, MISE EN SCÈNE & SCÉNOGRAPHIE Yoann Bourgeois ASSISTÉ DE Marie FonteLUMIÈRES Adèle Grépinet SON Antoine Garry COSTUMES GinetteRÉALISATION SCÉNOGRAPHIE Nicolas Picot, Pierre Robelin, Cénic Constructions

AVEC Mathieu Bleton, Julien Cramillet, Marie Fonte, Élise Legros, Dimitri JourdeOU Jean-Baptiste André, Vania Vaneau OU Francesca Ziviani

PRODUCTION Cie Yoann Bourgeois. PRODUCTION DÉLÉGUÉE MC2: Grenoble. COPRODUCTION MC2: Grenoble – Biennale de la danse de Lyon – Théâtre de la Ville-Paris – Maison de la Culture de Bourges – L’Hippodrome, scènenationale de Douai – Le Manège de Reims, scène nationale – Le Parvis, scène nationale de Tarbes-Pyrénées –Théâtre du Vellein – La Brèche, pôle national des arts du cirque de Basse-Normandie/Cherbourg-Octeville. RÉSIDENCE DE CRÉATION MC2: Grenoble – La Brèche, pôle national des arts du cirque de Basse-Normandie/Cherbourg-Octeville. MAÎTRISE D’ŒUVRE ET CONSTRUCTION Ateliers de la Maison de la Culture de Bourges, CenicConstructions, C3 Sud Est. AVEC LE SOUTIEN DE l’Adami, de la Spedidam et de Petzl. La Spedidam est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes-interprètes en matière d’enregistrement, de diffusionet de réutilisation des prestations enregistrées. AVEC L’AIDE à la création de la DGCA et du conseil général d’Isère,L’AIDE À LA COMPAGNIE de la DRAC Rhône-Alpes et de la région Rhône-Alpes.La Compagnie Yoann Bourgeois est conventionnée par la ville de Grenoble et bénéficie du soutien de la FondationBNP Paribas pour le développement de ses projets. Yoann Bourgeois est artiste associé de la MC2: Grenoble.

& AUSSIAU CENTQUATRE-PARIS7 < 13 AVRIL 2016

YOANN BOURGEOISCelui qui tombe REPRISE AU MONFORT

RADEAU AÉRIENEn soumettant les habitants-naufragés de Celui qui tombe aux vertiges d’une impressionnante machinerie, Yoann Bourgeois magnifie l’esprit de groupe.

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Phia Ménard est une artiste du passage. Elle est née garçon, estdevenue femme, a commencé jongleur et met aujourd’hui enscène nos changements d’état. Elle a créé des pièces de glacecomme P.P.P. ou Black Monodie, des pièces de vent, L’après-midid’un foehn ou Vortex et entame un nouveau cycle : les pièces del’eau et de la vapeur. Belle d’Hier en est le premier opus. Un contede fée féministe pour en finir avec le prince charmant, cettefigure stéréotypée de l’amour qui extrait les femmes de leurcondition pour les révéler à elles-mêmes et ainsi mieux lesasservir…

Belle d’Hier, c’est l’extermination du mythe. Sur le plateau, unevingtaine de silhouettes inquiétantes, glacées, glaçantes, sur-gissent d’un vaisseau doré. Enveloppes sans tête aux alluresgothiques, encapuchonnées et drapées de capes, elles formentune forêt d’ombres menaçantes, assemblées pour un rituel figé.Le jugement dernier? Mais le mythe ne résiste pas à sa révélationà température ambiante. Cinq performeuses les encerclent ensilence et observent leur irréversible fusion, lente agonie vers ladissolution. La mise à mort peut commencer. Forces du biencontre le mâle, les filles ont la rage dévastatrice, une puissancedécuplée par la colère. Et de la force, il en faut pour transformeren serpillières ces corps congelés à moins de 25°, extraits un àun de leur immense chambre froide. Une énergie colossale pourles arracher à la glace, écarteler les corps, les suspendre de toutleur poids – 200 kg – à des crocs de boucher et taper ces princes

fantoches telles des lavandières déchaînées. Elles achèverontleur guerre, apaisées, et s’enfonceront dans le brouillard de nosconsciences à peine réveillées.

Il sort de ce spectacle une grâce inquiétante. Une radicalité aussi,qui doit à l’engagement total des « rageuses » emmenées parune créatrice qui préfère l’onirisme à la démonstration, maissait aussi ce que domination, ordre moral et différence veulentdire. Elle les vit, dans sa chair, tous les jours. Anne Quentin

LA PRESSE EN PARLELIBÉRATION I ÈVE BEAUVALLET I JUILLET 2015Phia Ménard brille par ses ruptures rythmiques et parvient à construireun ballet mécanique captivant, fait de robes qu’on arrose, qu’on étendet qu’on lessive jusqu’à épuisement, comme on saccagerait un mythe.

LE MONDE I ROSITA BOISSEAU I JUIN 2015Un impressionnant ballet de formes sur le fil d’un conte cruel.

LES ÉCHOS I PHILIPPE NOISETTE I JUIN 2015…les « belles » de Phia Ménard retournent à l’origine du monde dans une séquence à la beauté soufflante, pas si loin des visions d’un Romeo Castellucci.

THÉÂTRE DE LA VILLE•B3 < 9 OCT.IDÉE ORIGINALE Phia Ménard DRAMATURGIE & MISE EN SCÈNE Phia Ménard & Jean-Luc Beaujault CRÉATION & INTERPRÉTATION Isabelle Bats, Cécile Cozzolino, Géraldine Pochon, Marlène Rostaing, Jeanne Vallauri COMPOSITON SONORE Ivan Roussel CRÉATION LUMIÈRES Alice Rüest CRÉATION ROBES & COSTUMES Fabrice-Ilia Leroy CONSTRUCTION DÉCOR & ACCESSOIRES Philippe Ragot ASSISTÉ DE Angela Kornie

PRODUCTION EXÉCUTIVE Compagnie Non Nova. RÉSIDENCE & COPRODUCTION Espace Malraux, scène nationale deChambéry et de la Savoie – La Brèche, pôle national des arts du cirque de Basse Normandie/ Cherbourg-Octeville– Le Carré, scène nationale de Château-Gontier. COPRODUCTION Festival Montpellier Danse 2015 – Théâtre de la Ville-Paris – le lieu unique, scène nationale de Nantes – Le Grand T, scène conventionnée de Loire-Atlantique – Le Quai, Forum des Arts Vivants-Angers – Théâtre d’Orléans, scène nationale – La Criée-Théâtre national de Marseille– Théâtre Les Treize Arches, scène conventionnée de Brive-la-Gaillarde – La Verrerie, pôle national des arts ducirque Languedoc-Roussillon-Alès – Le Théâtre, scène nationale de Saint-Nazaire – Le Maillon, Théâtre de Strasbourg-scène européenne – TJP, centre dramatique national d’Alsace-Strasbourg – Le Grand R, scène nationale de La Roche-sur-Yon. AVEC LE SOUTIEN du Théâtre de Cornouaille, scène nationale de Quimper – Scène nationale de Sète et du bassin de Thau – Le Cratère, scène nationale d’Alès. AVEC LE SOUTIEN TECHNOLOGIQUE DE J.F. Cesbron.La Cie Non Nova est conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication/ DRAC des Pays de la Loire, le conseil régional des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique et la ville de Nantes. Elle reçoitle soutien de l’Institut français et de la Fondation BNP Paribas. Elle est implantée à Nantes. Phia Ménard est artisteassociée à l’Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie (2014-2018).

DANSE I THÉÂTRE PHIA MÉNARD 9septembre-octobre 2015

PHIA MÉNARD CIE NON NOVA

Belle d’Hier CRÉATION

UNE GRÂCE INTRIGANTEArtiste des transformations, Phia Ménard lance cinq lavandières déchaînées à l’assaut de figures spectrales et glacées! Une rage dévastatrice et onirique.

RENCONTRE

DIMANCHE 4 OCTOBRE

à l’issue de la représentation.

En présence de Phia Ménard.

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10 LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLE Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

EMMANUEL DEMARCY-MOTA: PRIXDE LA MISE EN SCÈNE DE LA SACDLe 15 juin 2015, Denise Chalem, auteur dramatique,a remis à Emmanuel Demarcy-Mota le prix de la mise en scène. Ce prix est le fruit de plusieurs années de travailavec la troupe et tous les collaborateurs artistiques et techniques associés à cette récompense par le metteur en scène.

Se pencher sur le parcours d’Emmanuel Demarcy-Mota donnele tournis, tant le trajet de cet homme d’exception est fulgurant.Dès l’âge de dix-sept ans, il fonde sa propre troupe; à vingt-deux ans, il réalise sa première mise en scène; à vingt-neuf ans,il reçoit le prix de la révélation théâtrale par le Syndicat nationalde la critique; à trente-et-un ans, il dirige la Comédie de Reims;à trente-sept ans, il est nommé à la tête du Théâtre de la Ville et à quarante-et-un ans à celle du Festival d’Automne à Paris !Ce créateur sans frontières, dont les mises en scène sontreprésentées en Europe, parle cinq langues.

Le constat est simple et intimidant à la fois : même lorsqu’ellesont déjà été jouées auparavant, les œuvres mises en scène par vous redeviennent des créations, tant votre écriture scénique,inventive et flamboyante, les réinvente.Alors, où trouvez-vous encore le temps de présider et d’agir au sein de l’Association nationale de Recherche et d’ActionThéâtrale qui rassemble artistes et enseignants engagés dans des actions d’initiation et de formation des jeunes auxpratiques théâtrales? Sans doute y a-t-il chez vous ce souciconstant de s’adresser avec exigence à tous les publics et celui, également si primordial, de penser à former le spectateurde demain.Cher Emmanuel, après le constat vient l’évidence: vous êtesun créateur rare et complet !Denise Chalem

LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLE

EN TOURNÉE À L’AUTOMNE 2015

SIX PERSONNAGES EN QUÊTE D’AUTEUR I PIRANDELLO

Singapore International Festival of Arts, Singapour DU 10 AU 12 SEPT. 2015

LE FAISEUR I BALZAC

Théâtre de Sartrouville et des Yvelines-CDN LES 15 & 16 OCTOBRE 2015

RHINOCÉROS I IONESCO

Saitama Arts Theater, Tokyo DU 21 AU 23 NOVEMBRE 2015

VIE DE LA TROUPE,PAROLES D’ACTEURSEmmanuel Demarcy-Mota a su constituer autour de lui à Reims, puis au Théâtre de la Ville, un groupe artistique solide et homogène avec des acteurs de différentes générations et ayant des expériencescontrastées… La troupe d’Emmanuel Demarcy-Mota tourne, aujourd’hui, à travers le monde: Brésil, États-Unis, Russie, Japon, Grèce, Allemagne… En 2015, la troupe a repris, au Théâtre de la Ville, Six personnages en quête d’auteur de Pirandello, un spectacle créé il y a quatorze ans.

« Il y a, chez Emmanuel, la volonté de pouvoir jouer longtemps dans les théâtres de service public pour que tous les publics qui le souhai-tent puissent voir la pièce, un jour, explique Valérie Dashwood. On a repris Six personnages avec la même fougue qu’à la création. C’estune pièce qui nous surprend toujours. Et on sent que l’on a fait des expériences de vie depuis la création qui changent nos rapports auxpersonnages. »

Pour Stéphane Krähenbühl, la troupe « c’est une deuxième famille que l’on a plus ou moins choisie. Ça fait dix-sept ans que l’on travailleensemble pour la plupart. Et alors que le métier d’acteur est un métier de passions, d’egos, d’angoisses et qu’il n’est pas toujours évident,pour des comédiens, de travailler ensemble, de vivre ensemble, ce que je trouve extraordinaire, c’est que, depuis toutes ces années, il n’y apas eu de problèmes particuliers. Il y a forcément des moments de tension dans la création parce qu’on est aussi fragile mais on se parle,et c’est réglé en une demi-heure ».

Hugues Quester« Je suis entré au cœur d’une équipe constituée d’actrices et acteurs déjà habitués à un vivre ensemble sur un plateau, une équipe pleined’énergie et de fougue et qui, par chance, ne m’a pas ménagé.(…) Le théâtre, cette activité humaine, venue de la nuit des temps, est un formidable outil de solidarité, il provoque des rencontres, desinterrogations, des prises de conscience, il permet le débat, l’analyse, le rassemblement du vivant et du passé. Il aide à grandir et même àse métamorphoser soi-même. Dans cette troupe, chacun peut être ensemble et la solitude de chacun est respectée. Dans ce collectif, nousreprenons souvent Rhinocéros de Ionesco et, maintenant, Six personnages en quête d’auteur de Pirandello. J’ai l’impression de n’avoirjamais fini avec ces spectacles car ils ne sont pas figés, ils sont en perpétuelle évolution. Le changement de lieu, de pays, de culture nousmet en danger, dans un inconfort. La configuration des salles est si différente ; la réception non plus n’est pas la même. Rhinocéros à Moscou, au Chili, en Argentine, en Turquie est ressenti par rapport à l’histoire nationale (avec sa métaphore de la contagion, de la Rhinocérite).Le temps a déposé en nous la vie passée, il me semble que près de dix-huit enfants sont nés depuis 2001. Ces comédiens sont devenusparents, grands-parents…Nous portons loin la voix de notre langue au travers de ces histoires imaginaires et vécues ».

Extraits de « Acteurs en troupe. La troupe dans les théâtres publics : une utopie? » par Chantal Boiron in UBU Scènes d’Europe N° 58/59 – 2e semestre 2015

Denise Chalem & Emmanuel Demarcy-Mota, remise des prix SACD, 15 JUIN 2015 © DR

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THÉÂTRE EMMANUEL DEMARCY-MOTA 11septembre-octobre 2015

Après Pirandello, Ionesco, Vitrac et bien d’autres auteurs du XXe siècle, j’ai souhaité entraîner la troupe qui m’accompagnedepuis toujours vers un nouveau territoire. Un autre siècle, le XIXe, qui, ausculté par Balzac, convoque pourtant, et éton-namment, tout ce qui constitue notre époque: le règne de l’argent, les obsessions comme les malversations qu’il engen-dre, les forces politiques en présence, la crise économique qui frappe l’Europe, le crédit, la faillite, la dette… Thème quia aussitôt retenu mon attention. Il suffit de tendre l’oreille à la rumeur du monde pour entendre retentir ce mot dansbien des domaines, et pas seulement économiques.Cependant, ce n’est pas la dette symbolique qui m’a attiré (celle du mal, de la culpabilité…), mais la dette réelle, la dettenécessaire, incontournable, qui forme le cœur de la pièce de Balzac. Mercadet, son héros, fait des dettes, et sa préoccupa-tion n’est pas du tout de les rembourser, mais de se débarrasser de ses échéances et de conserver ses créanciers. Logiquefascinante que celle d’une telle pièce, qui s’étend jusqu’à la société entière et à la politique des États et dont il y a peud’exemples dans le théâtre. Emmanuel Demarcy-Mota

THÉÂTRE DES ABBESSES•B25 SEPT. < 10 OCT.DE Balzac (COLLECTION THÉÂTRE DE LA VILLE)MISE EN SCÈNE Emmanuel Demarcy-MotaASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE

Christophe LemaireSCÉNOGRAPHIE & LUMIÈRES Yves ColletMUSIQUE Jefferson LembeyeCOSTUMES Corinne BaudelotMAQUILLAGE Catherine NicolasACCESSOIRES Clémentine AguettantCOLLABORATION ARTISTIQUE François Regnault

AVEC LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLE

Serge MaggianiValérie DashwoodSandra FaureJauris CasanovaPhilippe DemarleSarah KarbasnikoffGérald MailletCharles-Roger BourWalter N’GuyenStéphane KrähenbühlPascal VuillemotGaëlle GuillouCéline Carrère

PRODUCTION Théâtre de la Ville-Paris.

BALZAC I EMMANUEL DEMARCY-MOTALe Faiseur REPRISE

LA DETTE, QUELLE COMÉDIE!En portraitiste du XIXe siècle, Balzac ausculte le règne de l’argent qui hante toujours notre époque contemporaine. Du Faiseur, pièce très rarement jouée, Emmanuel Demarcy-Mota fait une adaptation truculente.

LA PRESSE EN PARLE

LE MONDE I BRIGITTE SALINO I MARS 2014

Une pièce phosphorescente! Mercadet se tient au centre. Il est tellement

fou dans sa liberté, tellement rayonnant dans sa vitalité, tellement heureux

dans son cynisme, que la sympathie dont il use pour berner son monde

en vient à entraîner celle du spectateur. […] Son cynisme, lunaire, donne

à la pièce une magie qu’elle n’a pas et teinte la férocité de Balzac d’un

spleen qui s’accorde avec la mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota

et de sa bonne troupe d’acteurs.

TÉLÉRAMA I SYLVIANE BERNARD-GRESH I MARS 2015

Quelle modernité ! […] Une mise en scène cocasse et décalée, dans une

scénographie où le sol incliné, sans cesse instable, oblige les comédiens

à un déséquilibre constant. Serge Maggiani fait un Mercadet remarquable.

LE FIGARO I ARMELLE HÉLIOT I MARS 2014

Emmanuel Demarcy-Mota travaille ici avec sa troupe d’excellence.

Il tire le drame vers une comédie musicale à couplets. Ici, on chante

en chœur et en anglais, on danse. Balzac est à Broadway, mais n’a

rien perdu de sa férocité et de son ironie ravageuse.

Excellent spectacle à voir d’urgence!

LES ÉCHOS I PHILIPPE CHEVILLEY I MARS 2013

Un opéra de la dette – entre show brechtien et pantomime burlesque.

[…] Une atmosphère onirique et fantastique. Ce traitement spectaculaire

et décalé met en relief les fulgurances du texte.

SCENEWEB I STÉPHANE CAPRON I MARS 2015

Quelle riche idée a eu Emmanuel Demarcy-Mota de ressortir cette pièce

de Balzac très rarement jouée. Et on se demande bien pourquoi car

c’est un petit bijou. Le directeur du Théâtre de la Ville en donne une version

truculente, admirablement bien servie par sa troupe. Un petit bonheur.

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12 OPÉRA DE PÉKIN Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

Pièce martiale de forme traditionnelle, écrite en 1960par Fan Junhong et Lü Ruiming et devenue un desclassiques du répertoire de l’opéra de Pékin, LesFemmes générales de la famille Yang est inspiréepar une saga située au XIe siècle, alors que la Chineest sous la menace de ses voisins. Elle marque la find’un cycle, après que trois générations d’hommesdu clan des Yang ont péri au combat. Douze femmesaguerries, veuves ou filles des officiers disparus, pla-cées sous l’autorité d’une aïeule centenaire, s’apprê-tent à prendre la relève et parviennent à convaincre

un empereur hésitant de poursuivreles combats.

Les Femmes générales de la famille Yang prolongentune série d’œuvres chantées où les figures fémininestriomphent de l’adversité par leur bravoure et leurintelligence, loin de la « défaite des femmes » del’opéra occidental. La vaillante Mu Guiying est char-gée de conduire les opérations de reconnaissance etemmène avec elle son jeune fils, impatient de repren-dre le flambeau. Les scènes joyeuses alternent avecdes épisodes de grande tension dramatique. La pièces’ouvre par les préparatifs d’un anniversaire dontl’atmosphère est assombrie par l’annonce de la mortdu mari de Mu Guiying. Elle s’achève par la victoiredes héroïnes et fait alterner les chants et les partiesparlées. Les personnages correspondent tous à desrôles types : « héroïne martiale », « femme âgée »,« jeune-homme ». Les « bouffons » caractérisentles personnages subalternes ou moralement contes-tables. Les « visages peints » dont les couleurs sontappliquées à même le visage représentent les figuresde l’excès ou de la partialité. Selon cette typologie,seuls les « personnages à barbe » sans maquillageincarnent le « juste milieu » confucéen. Le jaune

impérial permet de reconnaître le souverain à seshabits. Les sentiments sont exprimés d’emblée et nelaissent pas place à aucune forme d’évolution psy-chologique. L’intrigue consiste à retourner une situa-tion défavorable en triomphant d’un adversaire enposition de force par la stratégie. La découverte d’uneroute en encorbellement surplombant le camp ennemi,indiquée par un brave cueilleur de plantes médici-nales, permet de reprendre l’avantage. En l’absencede décors, des tables superposées symbolisent desmontagnes escarpées. Les bannières agitées par descomparses symbolisent les flammes. Les cravachessignalent la présence de montures invisibles et évo-quent leur couleur. Les fanions au dos des généralesindiquent leurs troupes. Le happy end se produit auterme de combats acrobatiques dans cette célèbrepièce très rarement présentée au public français. Roger Darrobers*

* Enseignant et chercheur à l’université Paris Ouest-Nanterre-La Défense; spécialiste du théâtre chinois.

THÉÂTRE DE LA VILLE•B21 < 24 OCT.EN CHINOIS SURTITRÉ EN FRANÇAIS

PRODUCTION Jingju Theater Company de Beijing.

Avec le soutien du Centre culturel de Chine à Paris.

CONFÉRENCEMAISON DE LA CHINE

RÉSERVATION INDISPENSABLE01 53 63 39 18 • maisondelachine.fr

LUNDI 12 OCT. I 18H30En partenariat avec la Maison de la Chine

L’Opéra de Pékin, épopée où s’entrecroisent musiques,paroles, danses & acrobaties

PAR Jacques Pimpaneau

La conférence donnera des cléspour comprendre les codes trèsprécis de l’Opéra de Pékin, dont les interprètes fascinent parleur prouesse et leur virtuosité.JOURNÉE CHINESAMEDI 24 OCTOBREFilms, dégustation de thé, atelier de calligraphie, maquillage,

exposition de costumes… pour petits et grands.En partenariat avec le Centre culturel de Chine à Paris

et l’Académie de Théâtre de Shanghai.

COMPAGNIE DE THÉÂTRE JINGJU DE BEIJINGLes Femmes générales de la famille Yang PREMIÈRE FRANÇAISE

CHINE IMPÉRIALERarement présenté au public français, ce classique du répertoire de l’Opéra de Pékin s’inspire d’une saga du XIe siècle, à un moment où les femmes de la famille Yang prennent la relève combattante.

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DANSE

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14 DANSE ÉLARGIE Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

Danse Élargie, c’est d’abord l’effervescence d’un concours, qui ravive pour une part le lointainsouvenir du Concours de Bagnolet (intitulé « Ballet pour demain » à sa création, en 1969), quiallait devenir de façon imprévue le révélateur de toute la danse contemporaine des années1980. Si les conditions d’éclosion et les formes émergentes ont aujourd’hui des contours biendifférents, Danse Élargie n’en est pas moins, comme le dit Claire Verlet, adjointe à la program-mation du Théâtre de la Ville, « un formidable outil de repérage des jeunes artistes ». PourBoris Charmatz, directeur du Musée de la danse/Centre chorégraphique national de Renneset de Bretagne, qui est conjointement à l’origine de Danse Élargie, « contrairement à unfestival qui programme des artistes déjà repérés, on découvre des formes qui se testent, qui secherchent ». Claire Verlet assure : « cette manifestation continue de bousculer les habi-tudes ; elle présente des propositions atypiques… Le concours nous amène à chaque éditionson lot de surprises. Et nous tentons d’ailleurs chaque fois de rebattre les cartes, de réin-terroger les bases du concours. » La prochaine édition de Danse Élargie, en juin 2016,se déroulera ainsi en deux volets, l’un à Paris, l’autre à Séoul, en partenariat avec leLG Arts Center qui, précise Claire Verlet, « est un peu l’équivalent coréen du Thé âtre dela Ville : un grand théâtre qui accueille des compagnies internationales, notamment en danse ».Avec plus de quatre cents dossiers reçus à chacune des précédentes éditions de Danse Élargie, laprésélection constitue, en soi, un véritable challenge. « On est en conclave pendant quatre jours,enfermés dans une pièce, et on regarde soigneusement toutes les propositions, confie Claire Verlet.Nous n’avons pas de critères particuliers, mais on cherche à être surpris par quelque chose que l’onn’attend pas. Cela a été le cas en 2014 avec Paula Rosolen et sa vision de l’aérobic ! » Cette proposi-tion de 10 minutes, entre-temps devenue une pièce entière, ouvre la prochaine saison au Théâtredes Abbesses. « J’aime assez, conclut Claire Verlet, cette tension entre le côté éphémère du concourset la programmation Danse Élargie qui ouvre notre saison en septembre, les années impaires. Cetaccompagnement des artistes, lauréats ou pas, parfois en coproduction, ouvre sur du long cours. Ainsicette année, outre Paula Rosolen, Alina Bilokon et Léa Rault, issues de Danse Élargie 2014, nous retrou-vons Brice Bernier, lauréat en 2010 avec le collectif KLP. Sans cet accompagnement, le concours n’exis-terait pas. » Jean-Marc Adolphe

FAIREDURER LA SURPRISEDu concours Danse Élargie émergent des propositions atypiques que le Théâtrede la Ville s’engage avec le Musée de la danse et la Fondation d’entreprise Hermès à accompagner par la suite. Les jeunes chorégraphes programmés au Théâtre des Abbesses en sont l’exemple même.La prochaine édition du concours international Danse élargie se déroulera au LGCenter à Séoul les 11 et 12 juin et au Théâtre de la Ville les 18 et 19 juin 2016.

en partenariat avec

UNE RENTRÉE CHORÉGRAPHIQUE

PLEINE DE PEP’S!

ATELIERS OUVERTS À TOUS AU THÉÂTRE DES ABBESSES

RÉSERVATION SUR INTERNET theatredelaville.com RUBRIQUE « RENCONTRE-CALENDRIERS & INSCRIPTIONS »

PAULA ROSOLEN: ADRÉNALINE AEROBICS

JEU. 3, VEN. 4 & SAM. 5 SEPT. 21H45

ANIMÉ PAR LA CHORÉGRAPHE Paula Rosolen & ses danseurs

Pour un aérobic décalé, une gym tonic contemporaine.

BRICE BERNIER: ADRÉNALINE HIP-HOP, J’Y ARRIVE!

VEN. 11 & SAM. 12 SEPT. 21H45 I DIM. 13 SEPT. 16H45

ANIMÉ PAR Sofian Jouini DANSEUR & ASSISTANT DU CHORÉGRAPHE

Initiation au hip-hop et au breakdance.

3 SPECTACLES

PRIMÉS À

THÉÂTRE DE LA VILLE PARIS

MUSÉE DE LA DANSE RENNES

AEROBICS! © LAURENT PHILIPPE

Brice Bernier © SOFIAN JOUINI

Alina Bilokon, Jérémy Rouault & Léa Rault© LISE GAUDAIRE

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DANSE ÉLARGIE 15septembre-octobre 2015

À Francfort, où vous vivez, comment avez-vous entendu parlerde Danse Élargie?PAULA ROSOLEN: Par d’autres danseurs qui y avaient participé.Chacun est à l’affût d’opportunités pour montrer son travail.Depuis une résidence à Bruxelles, en 2012, j’avais cette idéeautour de l’aérobic et je cherchais une occasion de poursuivrecette recherche.

Vos premières créations semblent se rapprocher d’une formede théâtre documentaire.P. R. : J’ai suivi une double formation, en danse à Francfort, et àGiessen où j’ai en effet suivi un master qui aborde le théâtredocumentaire. Souvent, pour cerner un matériau de travail, jeréalise des entretiens. Je me suis ainsi intéressée à l’histoire deRenate Schottelius, pionnière de la danse moderne en Argentine.Dans Piano Men, j’ai mis en scène deux pianistes accompagna-teurs de cours de danse qui racontent à leur façon l’histoire dela danse. Et pour Libretto (2012-2013), je me suis plongée dansl’histoire du music-hall.

Comment est venue cette idée de travailler sur l’aérobic?P. R.: Dans Piano Men, les pianistes racontent la danse, mais on nela voit pas. J’aime cette idée de « danse cachée ». Avec AEROBICS!,je pars d’un langage que tout le monde connaît, qui a été trèspopulaire à un moment donné, et je cherche à lui donner unestructure comme si c’était de la danse. Le mouvement parle delui-même. Avant d’avoir été popularisé par Jane Fonda, l’aérobicvient d’une forme d’entraînement militaire. J’essaie de trans-mettre cette sensation d’endurance, sans qu’il s’agisse de trans-poser sur scène un cours d’aérobic: le corps du danseur apportesa propre histoire. Propos recueillis par J.-M. A.

À 11 ou 12 ans, il se souvient avoir « commencé à danser sur desmusiques hip-hop ». Aujourd’hui, Brice Bernier espère bien « ame-ner l’électricité au plateau », tout en assumant un certain « lâcherprise ». En 2010, le collectif KLP, qu’il a contribué à former àNantes, remporte le 3e prix du concours Danse Élargie et pré-sente l’année suivante, au Théâtre des Abbesses, Tour of duty,qui « pose une ambiance » (celle du Brooklyn des années 1960).« Le collectif KLP a d’abord été une aventure humaine, expliqueBrice Bernier. Ce qui nous a réunis, c’est la pratique et la culturehip-hop. Nous nous sommes construits et formés ensemble. Se consti-tuer en compagnie nous a permis d’accéder à une reconnaissancesocio-professionnelle, mais l’exigence de singularité artistique acommencé à prendre le pas sur le collectif. » Vient l’heure desdoutes, des questionnements, et pour Brice Bernier, une aven-ture d’interprète dans Sfumato de Rachid Ouramdane. Le tempsque s’affirme une nécessité, jusque-là refrénée, de s’exprimer enson nom propre. Et qui a fait irruption sans crier gare, l’été der-nier, dans l’intimité d’une émotion qui submerge tout : « enquelques minutes, j’avais toute la structure du solo », confie-t-il.En filigrane de cette création, la relation qu’entretient l’hommecontemporain avec les nouvelles technologies et leur pouvoirenvahissant, chronophage. S’il s’inquiète de « ces outils que nouscroyons contrôler mais dont nous sommes tributaires » et « dessavoir-faire qui disparaissent », le danseur-chorégraphe refusede se faire moralisateur : « je me laisse traverser par le sujet, et jemontre un être humain qui s’électrise ». Du hip-hop fondateur àla trame d’une écriture personnelle, la danse reste une questiond’intensité. J.-M. A.

Les relations entre danse et musique sont décidément source deconstants rejaillissements. Lors de la dernière édition de DanseÉlargie, les dix premières minutes de TYJ, pièce en devenir cosi-gnée par Alina Bilokon et Léa Rault, ont ainsi fait lever une formeinédite de parler-chanter-danser accrochée à quelques notes deguitare. « Ce qui nous intéresse dans la musique, décrit Léa Rault,ce sont ces choses irrésistibles que l’on peut ressentir à l’écoute de telou tel morceau. Il ne s’agit pas seulement de danser sur une musique,mais aussi, à travers le texte et le chant, d’entrer à l’intérieur dumorceau, d’être nous-même ce morceau. » L’Ukrainienne-Portu-gaise Alina Bilokon et la Française Léa Rault se sont rencontréesà Lisbonne lors de la formation PEPCC (programme d’étudesde recherche et de création chorégraphique) à Forum Dança. Lerapprochement eut lieu lors d’un premier travail de création,Our pop song will never be popular. Un duo, ou plutôt « un solopour deux personnes, commente Léa Rault, qui nous a conduitesà trouver un terrain commun autour de deux personnalités quifont des choix très différents ». Il en reste quelque chose dansTYJ, où deux solos séparés se retrouvent à partager une mêmedramaturgie, à s’imbriquer l’un dans l’autre, chaque « person-nage » suivant le fil d’une histoire aux airs d’allégorie. Un gui-tariste, Jérémy Rouault, vient compléter la donne, créant unesorte de triangulation du duo. Et le titre, TYJ, dans tout ça ?« C’est notre tentative de transcription graphique d’une onomato-pée ukrainienne qui illustre un coup ou un impact, dit Léa Rault.On a gardé cette expression: il y a trois lettres, autant que de per-formers sur scène et d’écritures que nous croisons : le texte, lamusique et le mouvement. » J.-M. A.

THÉÂTRE DES ABBESSES•A2 < 5 SEPT.CHORÉGRAPHIE Paula RosolenAVEC Jungyun Bae, Teresa Forstreuter, Gabriela Gobbi, Christopher Matthews,Marko Milic, Sabine Prokop, Paula Rosolen

PRODUCTION Paula Rosolen/Haptic Hide et M.i.C.A. COPRODUCTION Théâtre de la Ville-Paris – Le Musée de la Danse,centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne – Brittany et Künstlerhaus Mousonturm-Francfort.AEROBICS! est financé par Hauptstadtkulturfonds Berlin, Fonds Transfabrik-german-french fund for performing arts,la City of Frankfurt am Main et le Hessian Ministry for Science and Art. AVEC LE SOUTIEN DE Sophiensaele-Berlin.

THÉÂTRE DES ABBESSES•A10 < 13 SEPT.CHORÉGRAPHIE, MISE EN SCÈNE, TEXTE & INTERPRÉTATION Brice BernierASSISTANT, ŒIL EXTÉRIEUR Sofian Jouini COMPOSITION MUSICALE Guillaume BariouCRÉATION LUMIÈRES Willy Cessa CRÉATION VIDÉO Loïs DrouglazetCONSTRUCTION Manfred Schafer

COPRODUCTION Association Kebrea lock pop – Théâtre de la Ville-Paris – Initiative d’artistes en danse urbaine-La Villette-Paris – Onyx, scène conventionnée danse de Saint-Herblain – Musique et danse en Loire-Atlantique.AIDES À LA CRÉATION (demandes en cours) ville de Nantes, région des Pays de la Loire. ACCUEILS EN RÉSIDENCE EPCC Onyx/La Carrière, scène conventionnée danse de Saint-Herblain – Le Théâtre de Saint-Nazaire, scène nationale – Le Théâtre Universitaire de Nantes – La Halle aux Cuirs, La Villette (IADU)-Paris –Le Graner – Mercat de les Flors-Barcelone – Cap’Nort-Nort-sur-Erdre – Le 783-Nantes – La Fabrique de Chantenay-Nantes.

THÉÂTRE DES ABBESSES•A16 < 19 SEPT.CONCEPTION Alina Bilokon & Léa Rault CRÉATION & INTERPRÉTATION Alina Bilokon, Léa Rault & Jérémy RouaultPAROLES, TEXTE & MUSIQUE Alina Bilokon, Léa Rault & Jérémy Rouault (EXTRAIT DE Penthésilée,Heinrich Von Kleist) LUMIÈRES Thibaut Galmiche SON Clément LemennicierCOSTUMES Anna Le Reun/Under the bridge COLLABORATION ARTISTIQUE Arnaud Stéphan & Radouan Mriziga DESIGN D’OBJETS Lucie Le Guen

PRODUCTION Pilot Fishes. COPRODUCTION Théâtre de la Ville-Paris – La Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc – Le Musée de la Danse, centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne – Le Triangle, cité de la danse-Rennes – Danse à tous les étages-Itinéraire Bis, association de développement culturel et artistique des Côtes-d’Armor. AVEC LE SOUTIEN du ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Bretagne au titre de l’aide à la création, du conseil général des Côtes-d’Armor, du Théâtre municipal Porto-Rivoli-Campo Alegre (Portugal),de la Métive-lieu de résidence de création pluridisciplinaire en Creuse, O Espaço Do Tempo-Montemor O Novo(Portugal), de WP Zimmer-Anvers (Belgique), du Collectif Danse Rennes Métropole et de Gouvernement à Gand(Belgique).

PAULA ROSOLENAEROBICS! -un ballet en 3 Actes

EN RYTHME!Y aurait-il dans l’aérobic une « danse cachée »?Rencontre avec Paula Rosolen, qui a reçu le 1er prix de l’édition 2014 de Danse Élargie.

BRICE BERNIER COLLECTIF KLP

J’Y ARRIVE PAS CRÉATION 2015

CORPS ÉLECTRIQUEDu collectif KLP (primé à Danse Élargie) au solo, Brice Bernier transforme l’énergie du hip-hop en matière expressive.

ALINA BILOKON & LÉA RAULT PILOT FISHES

TYJ

AIRS D’ALLÉGORIEPrix du public et 3e prix de Danse Élargie en 2014,Alina Bilokon et Léa Rault combinent musique, voix et mouvement, pour trouver une trame commune à leurs solos respectifs.

LA JEUNE CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE CONTEMPORAINEAVEC 3 SPECTACLES PRIMÉS À DANSE ÉLARGIE

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16 DIMITRIS PAPAIOANNOU DANSE Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

LE SENS DU TRAVAILLe mythe de Sisyphe inspire une pièce très visuelleau chorégraphe grec Dimitris Papaioannou, que Paris découvre pour la première fois.

Rentrer dans la matière. Ou s’en extraire. Faire corps avec elle,jusqu’à la poussière. Du mythe de Sisyphe, le chorégraphe grecDimitris Papaioannou, pionnier de la danse contemporaine dansson pays, garde l’idée que le travail (et notamment le travailcréateur), loin d’être vain dans sa répétition, est porteur de sens,pour et par lui-même. En évitant toute dissertation, c’est par lepouvoir suggestif des images scéniques (souvent saisissantes)et l’intensité des présences qui s’y assemblent et s’y éprouventque STILL LIFE offre, comme le dit Dimitris Papaioannou, « unvoyage pour l’âme ».

ENTRETIEN AVEC DIMITRIS PAPAIOANNOU

En Grèce, vous êtes extrêmement connu, particulièrementdepuis que vous avez chorégraphié, en 2004, la cérémonied’ouverture des Jeux olympiques d’Athènes. Ces dernièresannées, il semble que vous soyez revenu à un travail plus« intime »?

DIMITRIS PAPAIOANNOU: Pendant des années, j’ai eu tout ce que jevoulais, avec les moyens nécessaires pour créer des spectacles.J’ai été plutôt « chanceux », même si je ne dispose toujours pasd’un studio de création et que je n’ai pas de subvention gouver-nementale, ni même de convention avec un théâtre. J’ai débutédans un squat, c’est un territoire que j’apprécie : au moment oùla Grèce entrait dans une crise profonde, j’ai donc décidé d’ex-plorer à nouveau la possibilité de créer une certaine magiethéâtrale dans une grande économie de moyens.

De fait, avec des éléments très simples, STILL LIFE est une piècetrès visuelle. Vous avez d’abord été formé aux Beaux-Arts.Comment en êtes-vous venu à la danse?D. P. : J’ai aussi été l’élève d’un peintre, Yannis Tsarouchis, qui ad’ailleurs vécu à Paris. Quand j’avais 18-19 ans, j’ai ressenti lebesoin de raconter des histoires. J’ai alors commencé à réaliseret à publier des bandes dessinées. De façon fortuite, j’ai à cetteépoque rencontré une professeure de danse qui m’a proposé devenir suivre un cours. Depuis, je n’ai pas arrêté, et assez vite, j’airéalisé que je pourrais raconter mes histoires visuelles avec descorps vivants. Mes premières pièces s’inscrivaient dans le droitfil de mes dessins.De l’existence concrète des corps sur scène, je retiens l’aspectvisuel, bien sûr, mais aussi le flux d’énergie de l’existence elle-même ; et surtout les relations qui peuvent s’établir dans unespace entre le corps humain et des objets ou d’autres corps.

J’essaie de composer avec cela de la façon la plus simple quisoit (même si cela demande beaucoup de travail pour arriver àcette simplicité), afin de créer un voyage pour les oreilles etpour les yeux, et donc, en quelque sorte pour l’âme…

Propos recueillis par J.-M. A.

THÉÂTRE DE LA VILLE•B13 < 16 OCT.CONCEPT VISUEL, MISE EN SCÈNE, COSTUMES & LUMIÈRES Dimitris PapaioannouAVEC LA COLLABORATION POUR LE DÉCOR DE Dimitris Theodoropoulos, Sofia DonaPOUR LES LUMIÈRES DE Menelaos Orfanos POUR LES COSTUMES DE Vassilia RozanaSON Giwrgos Poulios SCULPTURE & PEINTURE Nectarios Dionysatos

AVEC Drossos Skotis, Michael Theophanous, Savvas Baltzis, Kalliopi Simou,Pavlina Andriopoulou, Prokopis Agathokleous, Dimitris Papaioannou

PRODUCTION Onassis Cultural Centre-Athènes. TOURNÉE EN COLLABORATION AVEC Change Performing Arts.

DIMITRIS PAPAIOANNOUSTILL LIFE PREMIÈRE FRANÇAISE

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DANSE ANDRÉYA OUAMBA 17septembre-octobre 2015

J’ai arrêté de croire au futur… Quel titre que celui de la nouvellepièce d’Andréya Ouamba ! Il sonne comme un coup de massuesur la vie en donnant le ton féroce du constat opéré par le cho-régraphe. Rien ne va plus, tout fout le camp et aucun espoir quecela aille mieux. Après Sueur des ombres, qui dénonçait avec uneénergie farouche et agressive les dégâts de la lutte pour le terri-toire, J’ai arrêté de croire au futur…, pour cinq interprètes, s’at-taque au poids de la violence dictatoriale en Afrique. Elle meten scène un homme politique (l’acteur Wakeu Fogaing qui aécrit son propre texte) en train d’embobiner pour la énième foisle peuple. « C’est après plusieurs voyages dans différents paysd’Afrique centrale et de l’ouest que m’est venue l’idée de questionnercet espace qui est le “dire” de l’être politique sur le continent,explique le chorégraphe né au Congo-Brazzaville, aujourd’huiinstallé au Sénégal. Le dire, le discours, construit la personnalité

politique dans son parcours. Il est plus important que la réalisa-tion des choses. Et après tous ces dires des uns et des autres, nousattendons encore et toujours le prochain. »Dans un espace sans cesse nerveusement reconfiguré par lesripostes, les marches mais aussi les crises d’abattement de ceuxauxquels il s’adresse, le dictateur prend position et déballe sacom en pro du marketing. Bla-bla-bla, mensonges épuisésd’avoir trop servis, le gouffre se creuse entre le pouvoir et lepeuple. Toujours avec cette force vitale des corps que le mouve-ment sublime. « La danse reste à un endroit beaucoup plus par-lant que les mots pour tous les peuples du monde, insiste AndréyaOuamba. Le corps ne ment pas. » Entre gestes et mots, le choré-graphe, qui a fondé sa compagnie 1er Temps en 2000 à Dakar,tisse une chronique sans espoir du naufrage de certains paysafricains tout en assenant une charge critique bien sentie sur la

valeur des mots, le mensonge comme posture, avec pour seulmoteur de survie, la rébellion. Jeanne Liger

THÉÂTRE DES ABBESSES•A14 < 18 OCT.CONCEPT & MISE EN ESPACE Andréya Ouamba COMPOSITEUR & MUSICIEN Aymeric AviceSCÉNOGRAPHIE Jean-Christophe Lanquetin CRÉATION LUMIÈRES Cyril GivortCOSTUMES Hélène Meyssirel ASSISTANT SCÉNOGRAPHE Ikhyeon Park

AVEC Clarisse Sagna, Fanny Mabondzo, Aicha Kaboré, Marcel Gbeffa,Jean-Robert Koudogbo & LE COMÉDIEN ET AUTEUR Wakeu Fogaing

COPRODUCTION CDC Atelier de Paris-Carolyn Carlson – Théâtre Jean Vilar-Vitry-sur-Seine – Théâtre de la Ville-Paris –CDC La Termitière-Ouagadougou. AVEC LE SOUTIEN d’Arcadi Île-de-France, de la ville de Paris, programme de résidences à la Cité internationale des arts, de l’Union européenne programme ACP d’appui aux structures culturelles, de l’Institut français et de PAMOJA.

ANDRÉYA OUAMBAJ’ai arrêté de croire au futur… CRÉATION 2015

UN BESOIN VISCÉRAL DE DANSER ET DE DIREEntre force vitale de la danse et les mots de l’auteur et comédien Wakeu Fogaing, Andréya Ouamba, chorégraphe né au Congo-Brazzaville, s’attaque à l’imposture des discours qui sous-tendent la violence dictatoriale.

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18 STEVE PAXTON DANSE Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

ENTRETIEN AVEC STEVE PAXTON

Qu’est-ce qui vous a poussé à remonter cette pièce?STEVE PAXTON: À vrai dire, cela vient d’une série de coïncidences:la découverte d’une captation vidéo de Bound, tournée en 1983à New York, l’invitation à montrer un solo et une conversationdéjà en cours avec Jurij Konjar, qui souhaitait poursuivre sesrecherches sur l’improvisation. […]

Lorsqu’on regarde la captation de 1983, on a le sentimentque quelque chose dans cette pièce continue à vibrer auprésent. Des fragments d’images, de sons, qui résonnent avecl’état du monde aujourd’hui. Dans quel état d’esprit étiez-vous lorsque vous avez créé cette pièce, et de quelle manièrevotre travail est-il dirigé vers le présent, maintenu dans cettetension?S. P. : (rires) Je ne sais pas si je peux m’autoriser à parler à la placede mon moi plus jeune… Ceci dit, je me rappelle que ce qui aguidé le choix des matériaux était justement qu’ils ne soientpas reliés trop explicitement à une époque particulière. Dans lamesure où les séquences dansées sont improvisées, elles res-

tent dans une tension avec le présent. Le décor fait référence àun décor militaire, au contexte de la guerre et les sons, à l’ex-ception d’un moment, sont pleins de distorsions et de bruitsparasites. Cela tout au moins, reste intemporel.Sinon je dirais qu’un des thèmes de cette pièce, un des fils rougesqui la traverse est le temps lui-même, tel qu’on peut en fairel’expérience lorsqu’on divague, qu’on se laisse emporter par desrêveries, qu’on se remémore des connexions, avant de se retrou-ver au présent, de poursuivre le cours du présent en train d’ad-venir. Je pense qu’on peut dire que l’ensemble de la pièce – quifait des sauts dans le temps, depuis la fin du XVIe siècle jusqu’aupoint où les références à la guerre nous ramènent (là encore, demanière intemporelle) – vise à aboutir au présent. […]

Vous décrivez Bound comme une sorte de voyage, un par-cours. Est-ce que le fait de travailler avec Jurij Konjar sur lesmatériaux de la pièce a mis à jour un autre parcours? Com-ment avez-vous travaillé ensemble sur cette transmission?S. P. : Il ne fait aucun doute que Jurij Konjar est le nouvel inter-prète de Bound, et que la pièce est jouée dans de nouveauxespaces. Par ailleurs, la technologie a beaucoup évolué et il est

très compliqué d’utiliser les machines utilisées à l’origine. Cela,comme tout le reste, constitue un voyage.

Extraits de propos recueillis par Gilles Amalvi

THÉÂTRE DES ABBESSES•A22 < 27 OCT.CHORÉGRAPHIE Steve PaxtonMUSIQUE Bulgarian State Radio and Television Female Vocal Choir & The Canadian Brass

AVEC Jurij Konjar

CORÉALISATION Festival d’Automne à Paris/Théâtre de la Ville-Paris.

STEVE PAXTON I JURIJ KONJARBound 1982

LE COURS DU PRÉSENTMembre fondateur du Judson Dance Theater à New York et inventeur du « contact-improvisation », Steve Paxton reprend pour le danseur Jurij Konjar un mémorable solo de 1982. Voyage dans le temps avec celui dont la danse joue de la tension avec le présent.

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DANSE LUCINDA CHILDS 19septembre-octobre 2015

« J’aime doubler, c’est une question d’espace, tout l’espace estimportant. Il s’agit de l’intensité de la relation, une sorte d’intimitéde l’intensité. » 1 Dans cette confidence de Lucinda Childs, enquelques mots, beaucoup est dit de la prégnance que dégageAVAILABLE LIGHT, une pièce quasiment légendaire tant elle amarqué à sa création, en 1983, les rares spectateurs qui purenten être les témoins, le dispositif scénographique n’ayant guèrefacilité sa diffusion 2. « Doubler », dit donc Lucinda Childs :pour Dance, créé en 1979 et présenté l’an passé au Théâtre de laVille lors du Festival d’Automne à Paris, ce redoublement de ladanse était opéré grâce à la projection d’un film de Sol LeWitt surun tulle translucide couvrant tout le cadre de scène. Impressionde relief, profondeur de la surface. Pour AVAILABLE LIGHT,l’architecte Frank Gehry a proposé une sorte de plateforme à deuxniveaux, et c’est dans cette superposition, plan sur plan, que sedonne à voir la mathématique stellaire de la danse de LucindaChilds, tout en répétitions et variations, dans l’infini recom-mencement de chaque instant. Bien sûr, il y a la musique: unesomptueuse partition symphonique de John Adams, Light OverWater. Bien sûr, il y a la lumière : à la création, le Musée d’art

contemporain de Los Angeles avait mis à disposition un espaceà mi-chemin entre l’entrepôt et la scène, qui laissait filtrer lalumière extérieure. Mais c’est bien cette « simple » (si l’on peutdire) superposition des sols, dans un seul et même cadre, quicrée cette « intimité de l’intensité » qu’évoque Lucinda Childs.Cela se perçoit, procure une étrange jubilation. Doit-on l’expli-quer? Peut-être pas. Ou alors, en se contentant de citer ces motsde Susan Sontag: « Aussi vaste qu’elle soit, la scène ne l’est jamaisassez. Les chorégraphies de Lucinda Childs projettent sur la scènefinie un espace ou un territoire infiniment vaste » 3. Et, pourrait-on ajouter, infiniment vaste et généreux pour mystérieusementaccueillir le désir d’espace de tout un chacun. J.-M. A.

1 Propos recueillis par Corinne Rondeau, Lucinda Childs. Temps/danse. Éditions duCentre National de la Danse, 2013.2 En France, une version de plein air fut présentée en juillet 1983 au Festival de Châ-teauvallon. Le festival Klapstuk à Louvain, le Southbank Centre à Londres furent lesseules occasions de voir la pièce avec la scénographie de Frank Gehry en Europe.3 Susan Sontag, Abécédaire pour AVAILABLE LIGHT, in Temps forts, Paris, Christian Bourgois, 2005.

THÉÂTRE DE LA VILLE•E30 OCT. < 7 NOV.CHORÉGRAPHIE Lucinda Childs MUSIQUE John Adams DÉCOR Frank GehryLUMIÈRES Beverley Emmons, John Torres COSTUMES Kasia Walicka MaimoneSON Mark Grey

AVEC THE LUCINDA CHILDS DANCE COMPANY

Ty Boomershine, Katie Dorn, Kate Fisher, Sarah Hillmon, Anne Lewis, Sharon Milanese, Patrick John O’ Neill, Matt Pardo, Lonnie Poupard Jr., Caitlin Scranton, Shakirah Stewart

PRODUCTION Pomegranate Arts, Inc. Linda Brumbach, production exécutive. La reprise 2015 de Available Lightest une commande de Cal Performances-University of California-Berkeley, de Festspielhaus-St. Pölten, du FringeArts-Philadelphie. COPRODUCTION Pew Center for Arts & Heritage – Glorya Kaufman Presents Dance at the MusicCenter et la Los Angeles Philharmonic Association – International Summer Festival Kampnagel-Hambourg – Onassis Cultural Centre-Athènes – Tanz im August-Berlin – Théâtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris. Available Light a été développé au MASS MoCA (Massachusetts Museum of Contemporary Art). CORÉALISATION Festival d’Automne à Paris/Théâtre de la Ville-Paris.

JOHN ADAMS I LUCINDA CHILDS I FRANK GEHRYAVAILABLE LIGHT 1983 RE-CRÉATION

UN ESPACE NOMMÉ DÉSIRPlan sur plan, redoublant verticalement le recommencement de la danse, Lucinda Childs crée dans AVAILABLE LIGHT« un territoire infiniment vaste ».

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PARCOURS {ENFANCE & JEUNESSE } 21septembre-octobre 2015

« Même pas peur ! » balancent crânement les enfants. Comme pourconjurer ce sentiment. Rassurer les parents. Frimer devant les copains.Les peurs de l’enfance sont impénétrables, dit-on. Il suffit parfois demettre des mots, de les nommer – droit dans les yeux – pour les

conjurer, s’en libérer. Dans J’ai trop peur, l’auteur David Lescot se glisse dans latête d’un gamin de dix ans, d’un ado et d’une fillette de deux ans. Au départ, il ya la peur de l’inconnu, ce saut dans le vide que constitue le passage au collège.Trouillomètre à zéro, les paroles rassurantes des adultes glissent sur notre jeunehéros comme la pluie sur le duvet du canard. Celles, anxiogènes, du plus grandprovoquent attrait et répulsion. Et puis les mots brinquebalants et pleins de bonsens de la petite sœur… Trois comédiennes (Suzanne Aubert, Élise Marie et LynThibault) incarnent en alternance ces trois personnages. Montées sur des res-sorts, toujours en alerte, elles jouent, dans tous les sens du terme, à la perfectioncette partition riche en rebondissements intérieurs. Les répliques fusent, lescorps disparaissent dans des chausse-trappes pour réapparaître, se métamor-phosent en un clin d’œil, roulent aussi bien des mécaniques qu’ils s’effondrentselon l’humeur de leur personnage. Joué au théâtre comme dans les établisse-ments scolaires dans le cadre du Parcours {enfance & jeunesse}, voilà un spec-tacle qui fait mouche auprès de son public. Questions et remarques, toutes pluspertinentes et drôles, qui fusent à la fin des représentations, en témoignent. Cefut le cas au printemps dernier au collège Marx Dormoy dans le 18e arrondisse-ment, devant un parterre extrêmement attentif d’élèves de 6e et de CM2 : leséchanges avec les comédiennes se révélèrent savoureux. La rencontre avec lethéâtre a vraiment eu lieu… Marie-José Sirach

Après le succès de Faim de loup (2009), Ilka Schönbein et Laurie Cannacse retrouvent autour d’un conte d’Andersen. Parcours initiatique,quête d’identité et théâtre de métamorphoses sont au programmede Queue de poissonne…

Inspirée par La Petite Sirène dont elle a conservé le cœur de fable, l’extraordinairemarionnettiste allemande signe une nouvelle mise en scène visuelle et horsnorme. La femme-poisson, qui rêvait de devenir femme par passion, recourt à lasorcellerie pour accéder au monde des humains. Hélas, la demoiselle amputéede sa queue de poissonne se fait souffler son prince peu charmant par une autre.Une sorte de Médée sacrifiée par amour que la manipulatrice Laurie Cannacincarne seule sur scène avec tous les autres personnages. Tour à tour sirène,prince ou sorcière, à force d’ondulations de son corps et d’animation de pantins,masques et prothèses, l’interprète reptilienne se transforme sans cesse. Sur unplateau quasiment nu, ses mues successives sont à peine abritées derrière unécrin mutant : coquillage, frêle esquif et ventre maternel… Comme dans la plu-part des créations d’Ilka Schönbein, formée à la danse eurythmique de RudolphSteiner, le corps n’est jamais loin de l’âme. Beauté et merveilleux frayent avec lai-deur et monstrueux. Les jeux de lumières déclenchent des tempêtes effrayantestandis que les chants d’Alexandra Lupidi, vocalises et borborygmes inclus, accom-pagnent l’étrange voyage. Un spectacle cruel et magique au parti pris féministequi s’adresse aux parents et à l’adulte en germe chez l’enfant. Sylvie Martin-Lahmani

ILKA SCHÖNBEIN I LAURIE CANNACQueue de poissonne

LES MUESD’UN ÉTRANGE VOYAGEManipulations et métamorphoses conjuguent, dans une mise en scène visuelle et hors normes, un conte initiatique d’Andersen.

THÉÂTRE DE LA VILLE ICAFÉ DES ŒILLETS•E&J226 SEPT. < 10 OCT.TEXTE & MISE EN SCÈNE

David LescotSCÉNOGRAPHIE

François Gautier-LafayeLUMIÈRES

Romain ThévenonASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE

Véronique Felenbok

AVEC EN ALTERNANCE Suzanne Aubert,Élise Marie, Lyn Thibault,Marion Verstraeten & Camille Bernon.

PRODUCTION Théâtre de la Ville-Paris – Compagnie du Kaïros. La Compagnie du Kaïros est soutenue par le ministère de la Culture/DRAC Île-de-France. Le textede la pièce a fait l’objet d’une commande d’écriturede France Culture en 2010.

Texte publié aux Éditions Actes Sud-Papiers, coll. « Heyoka jeunesse ».

LE GRAND PARQUET • E&J26 < 25 OCT.D’APRÈS La Petite SirèneDE Hans Christian AndersenMISE EN SCÈNE Ilka SchönbeinMANIPULATION & JEU Laurie CannacMARIONNETTES

Ilka Schönbein & Laurie CannacCRÉATION LUMIÈRES Sébastien ChoriolCRÉATION SON François OlivierCRÉATION MUSIQUE Alexandra LupidiASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Britta Arste

AVEC LA PARTICIPATION DE

Romuald Collinet & Jo Smith

Création au Grand Parquet le 18 octobre 2013.PRODUCTION Compagnie Graine de Vie et Le GrandParquet. COPRODUCTION L’Espace, scène nationalede Besançon – Pôle culture - Agglomération Sud PaysBasque – Le Strapontin, scène des arts de la parole de Pont-Scorff – La mairie de Billom – Centre CulturelPablo Picasso – Copenhagen City, Cultural Department– Théâtre Reflexion d’Aarhus au Danemark.AVEC LE SOUTIEN DU CRÉAM, Centre régional des artsde la marionnette de Basse-Normandie, de la ville de Paris, de la DRAC Île-de-France, de la région Île-de-France, de la mairie du 18e, de la région de Franche-Comté, du conseil général du Doubs, de la ville de Besançon.

DAVID LESCOTJ’ai trop peur REPRISE

GRAINES D’ANGOISSEL’enfance est pleine de sauts dans l’inconnu, qui sont autant de sources de frayeur. Avec J’ai trop peur, David Lescot fait mouche auprès de son public !

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22 PARCOURS {ENFANCE & JEUNESSE } Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

Quand un acteur rencontre un illustrateur, qu’est-ce qu’ils se racontent? Des Histoires de Gorille. Ou plutôt des aventurespoétiques pour acteurs et dessins animés dont les gorilles sont les héros. De Bertrand Bossard, on sait depuis au moinsIncredibly incroyable, solo de stand up comedy joué plus de 500 fois, et ses fameuses Visites déguidées, expérimentéesdans les lieux les plus différents, qu’il affectionne plus que tout les chemins de traverse. Quant à Serge Bloch, illustrateur

au trait caractéristique, les enfants et leurs parents le connaissent avant tout comme le dessinateur de Max et Lili. Mais sa paletteest large: il travaille aussi bien pour l’édition jeunesse que pour la presse en France et aux États-Unis. « J’aime la simplicité du traitde Serge Bloch, dit Bertrand Bossard. Elle se rapproche de ma vision du jeu de l’acteur. Il semble qu’il n’y ait rien, mais tout est là. » Àpartir de Sur un air connu de John Collier, qui narre la rencontre entre un primate et un écrivain, et avec la complicité du vidéastePascal Valty, ils ont travaillé de concert sur le mode du collage pour créer un objet hybride et immersif entre théâtre et dessinanimé autour de l’impossible dialogue entre les hommes et le monde animal. Maïa Bouteillet

BERTRAND BOSSARD // SERGE BLOCH // PASCAL GELYHistoires de Gorille CRÉATION

SUR LE MODE DU COLLAGEEntre théâtre et dessin animé, la savoureuse rencontre d’un primate et d’un écrivain.

Les petites conférences « Lumières pour enfants » inventéespar Gilberte Tsaï sont désormais une tradition. Comme àchaque saison, le programme est très varié et les enfants (et leurs parents) pourront profiter de la diversité de cette petiteencyclopédie vivante. Les rêves, la politique (eh oui !), lesétoiles, nos cousins les chimpanzés, l’histoire du livre et cellesdes révoltes. En octobre, nous commencerons en musique…

NOUVEAU THÉÂTRE DE MONTREUIL-CDNSAMEDI 17 OCT. I 15H

À LA DÉCOUVERTE DU CHEF D’ORCHESTRE

Zahia Ziouani chef d’orchestreen partenariat avec l’Orchestre Divertimento

Comment devient-on chef d’orchestre? Est-on un chef différentquand on est une femme? À quoi sert le chef d’orchestre? Com-ment est constitué un orchestre symphonique ? Comment lechef d’orchestre dirige ses musiciens? Qu’est-ce qu’une œuvresymphonique?…Au cours de cette conférence organisée en partenariat avec l’Orchestre Symphonique Divertimento dont elle est la directricemusicale, Zahia Ziouani vous dévoilera les secrets de son parcourset vous aidera à mieux connaître l’orchestre symphonique, sescoulisses et ses anecdotes.

LES CONFÉRENCES DE NOVEMBRE & DE DÉCEMBRESAMEDI 7 NOV. 2015 I 15H

ÊTRE MINISTREChristiane Taubira Garde des sceaux, ministre de la Justice

SAMEDI 14 NOV. 2015 I 15H

COMMENT RÉALISE-T-ON NOS RÊVES?Fethi Benslama Professeur de psychopathologie et directeur de l’UFR d’études psychanalytiques à l’université Paris-Diderot,Paris VII. Auteur de « La Psychanalyse à l’épreuve de l’Islam »

SAMEDI 12 DÉC. 2015 I 15HCENTIÈME PETITE CONFÉRENCE « LUMIÈRES POUR ENFANTS »

LA JEUNE CENTENAIREJean-Luc Nancy Philosophe

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POUR LA PREMIÈRE FOIS, LE THÉÂTRE DE LA VILLE

S’ASSOCIE AU NOUVEAU THÉÂTRE DE MONTREUIL

POUR VOUS FAIRE DÉCOUVRIR

PETITES CONFÉRENCES

« Lumières pour enfants »

CONCEPTION & PROGRAMMATION Gilberte Tsaï

PRODUCTION Compagnie L’Équipée

LE CENTQUATRE-PARIS•E&J29 < 20 OCT.UN PROJET DE Bertrand Bossard, Serge Bloch & Pascal Valty D’APRÈS Sur un air connu DE John CollierADAPTATION Bertrand Bossard DESSINS Serge Bloch ANIMATION Pascal ValtyCOSTUMES Delphine Birarelli LUMIÈRES Julien DubucAVEC Alexandrine Serre, Maxime Mikolajczak/Olivier Veillon EN ALTERNANCE

PRODUCTION CENTQUATRE-Paris – Cie B. Initials. AVEC LE SOUTIEN DE La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, centre national des écritures du spectacle. AVEC LE SOUTIEN DE la Spedidam et de La Belle Saison. Bertrand Bossardest artiste en résidence au CENTQUATRE-Paris. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris/CENTQUATRE-Paris.

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AMÉNAGEMENT DES RYTHMES ÉDUCATIFS 23septembre-octobre 2015

L’engagement du Théâtre de la Ville dans l’Aménagement des Rythmes Éducatifss’inscrit dans le prolongement du Parcours {enfance & jeunesse}. La créationpour l’enfance et la jeunesse offre « un espace de liberté et d’inventionétonnant », cela a incité Emmanuel Demarcy-Mota à développer, dès 2008, un Parcours {enfance & jeunesse} en partenariat avec d’autres lieux, afin « d’affirmer une ambition artistique pour les générations futures ». Une convictionqui accompagne aujourd’hui la réforme des rythmes éducatifs. Impliquer les jeunes, les faire participer et aller vers eux, trois principes fondamentaux du Théâtre de la Ville en direction de l’enfance et de la jeunesse.

En association avec le Théâtre Paris-Villette, Le Monfort, Le Grand Parquet, la Maison de la Poésie, le Théâtre 13 et le Théâtre Dunois, le Théâtre de la Villepoursuit son projet pilote d’éducation artistique et culturelle commencé en 2013dans le cadre de la réforme des rythmes éducatifs auprès de 7000 enfants de 31 écoles parisiennes. Chacun des théâtres partenaires travaille avec quatre écoles élémentaires situées à moins de 15 minutes à pied.

DANS LE CADRE DE L’AMÉNAGEMENT DES RYTHMES ÉDUCATIFS SONT PROPOSÉS:• un parcours de 3 spectacles offert à tous les enfants des écoles participantes

et créés spécialement pour ce projet,• des ateliers hebdomadaires d’initiation à la pratique théâtrale dirigés

par des comédiens professionnels, chaque mardi et vendredi• des rencontres et discussions avec les équipes artistiques, des visites

du théâtre de fond en comble, des séances de découverte des théâtres de proximité.

Tous ces projets sont menés avec des compagnies, notamment La Cordonnerie,David Lescot/Cie du Kaïros, le Naïf Théâtre, Bertrand Bossard & Serge Blochet la Troupe du Théâtre de la Ville. Trente-cinq comédiens professionnels sontrecrutés par le Théâtre de la Ville par saison, ils suivent en amont une formationspécifique à la conduite d’atelier.Des personnes sont également recrutées pour l’accompagnement des enfantssur les trajets entre l’école et le Théâtre.

Lors cette saison 15-16, des croisements se sont établis entre la programmationARE et celle du Parcours Enfance et jeunesse.

DANS LE CADRE DE L’ARE, LES ENFANTS POURRONT ÉGALEMENT DÉCOUVRIR :• J’ai trop peur, David Lescot /Cie du Kaïros• Udo, complètement à l’est et Blanche Neige ou la chute du mur de Berlin

Cie la Cordonnerie• La Farce de Maître Pathelin et Vampire, Cie Naïf Théâtre /Richard Demarcy• Ils se marièrent et eurent beaucoup, Cie Pour ainsi dire, Philippe Dorin /

Sylviane Fortuny.• Alice et autres merveilles, Fabrice Melquiot /Emmanuel Demarcy-Mota /

Troupe du Théâtre de la Ville• Queue de poissonne, Ilka Schönbein /Cie Graine de Vie• Histoires de Gorilles, Bertrand Bossard, Serge Bloch et Pascal Valty

LE THÉÂTRE DE LA VILLES’ENGAGE AUPRÈSDES ENFANTS7000 ENFANTS PARTICIPENT AU NOUVEAU PROJET DÉVELOPPÉ DANS LE CADRE DE L’ARE

La Farce de Maître Pathelin

© PACÔME SADEK

J’ai trop peur© C. RAYNAUD DE LAGE

À LA DÉCOUVERTE DU PANSORIÀ l’occasion du programme Corée proposé par le Festival d’Automne à Paris, des séances d’initiation au Pansori(art traditionnel du récit chanté coréen) sont organisées, avec la participation de Haneul Choe (chanteuse), Sohn Zeen-bong, (tambour) et Hervé Péjaudier (comédien). Des représentations du pansori classique, Sugungga, Le Dit du palais sous les mers, spécialement conçues à l’intention des élèves, seront présentées. Ce conte satirique sera introduit et traduit afin que les enfants en perçoivent toutes les caractéristiques musicales et rythmiques jusqu’à s’essayer à l’art du chuimsae, relance par onomatopées pour soutenir la chanteuse. Ces séances s’inscrivent dans le projet d’éducation artistique et culturelle du Théâtre de la Ville et se déroulerontdans les écoles les mardis et vendredis entre le 22 septembre et le 16 octobre 2015.

Ils se marièrent et eurent beaucoup© FRANK BERGLUND

© AGATHE POUPENEY

© AGATHE POUPENEY

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MUSIQUE(S)

CHICAGO À PARIS2 CONCERTS EMBLÉMATIQUES

50 ans de l’AACM // TortoiseEn octobre, Chicago, The Second City, deviendra à Paris la première ville

des États-Unis ! Réputée pour sa musique, sa littérature, ses artistes de toutes

disciplines et son architecture sans pareille, Chicago est une ville-monde,

un incroyable foyer d’innovation, pourtant souvent méconnue, longtemps

cachée derrière ses deux aînées New York et Los Angeles.

Deux concerts historiques, des expositions, des performances, des débats,

des projections… le temps d’un grand week-end, à Paris, nous avons souhaité

témoigner de cette vitalité, exposer la personnalité rare d’une ville ouverte

à tous les vents de la créativité.Avec le soutien de l’université de Chicago, du groupe Bensidoun et du Center for the Study of Race, Politics and Culture

En partenariat avec le Comité Paris-Chicago, le service culturel au Consulat de France à Chicago et la Maison des Amériques

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CHICAGO À PARIS 25septembre-octobre 2015

À l’aune de l’histoire du rock, ni post, ni proto quelque chose,Tortoise apparaît au contraire comme un collectif en perpétuellemutation, dont les fondations reposent sur un axe majeur : lerythme. Rien d’étonnant pour ce groupe fondé il y a maintenantplus de vingt ans par des musiciens comptant trois batteurs :John Herndon, John McEntire et Dan Bitney. Sans rechercherpour autant des constructions savantes à la Frank Zappa, lesaventuriers de Tortoise, nés de la scène alternative de Chicagoaux alentours de 1994, défendent un style unique, insidieux etalchimique, où la matière musicale s’appuie sur des structuresasymétriques et des boucles répétitives, comme dans leur albummanifeste Millions Now Living Will Never Die. On pourraits’amuser à établir la carte d’identité du groupe, entre krautrocket minimalisme, dub et trip-hop, ou encore cinéma eteasy-listening…

si ce n’est qu’à aucun moment la réfé-rence n’est explicite. Le virus Tortoise prolifère, se ramifie

et s’insinue, transmettant en héritage les convulsions d’un rockbien vivant – même si régulièrement de tristes sires nous annon-cent sa disparition. Ni tout à fait chanson traditionnelle – « Nousracontons des histoires qui se passent de mots, pour ainsi dire »,dixit Doug McCombs, bassiste – ni purement instrumentale –« On oublie trop souvent que dans l’histoire de la musique lesformes instrumentales ont toujours occupé une place prépondé-rante » –, ni collage électro – l’hypnotique Djed en préambulede Millions Now Living… –, la musique de Tortoise célèbre lehappening, la curiosité et l’éveil des sens. Franck Mallet

CONCERTTortoise

MUSIQUE EN ÉVEILIssus de la scène alternative de Chicago, les aventuriers de Tortoise défendent depuis plus de 20 ans un style unique, insidieux et alchimique.

THÉÂTRE DE LA VILLE•BSAMEDI 17 OCT. I 20H30Dan Bitney PERCUSSIONS, CLAVIERS, GUITARE,VIBRAPHONE

John Herndon BATTERIES, CLAVIERS, VIBRAPHONE

Doug McCombs BASSE ÉLECTRIQUE, PERCUSSIONS

Jeff Parker GUITARE, PERCUSSIONS

John McEntire BATTERIE, VIBRAPHONE, CLAVIERS,SYNTHÉTISEUR, GUITARE

AVEC LE SOUTIEN DE l’université de Chicago & du serviceCulturel au Consulat Général de France à Chicago.

L’AACM, Association for the Advancement of Creative Musicians,laboratoire musical et militant, a été créé en 1965 à Chicago parquatre musiciens : les pianistes Muhal Richard Abrams et JodieChristian, le cornettiste Kelan Phil Cohran et le batteur SteveMcCall, avec la volonté de réunir des musiciens recherchantdes formes nouvelles de création et d’improvisation. L’impor-tance de cette association est considérable dans l’histoire de lamusique du XXe siècle. La « Creative Music » s’y est structuréeautour de personnalités exceptionnelles. Les membres de l’ArtEnsemble of Chicago s’y sont retrouvés. L’un d’eux, le trompet-tiste Lester Bowie, sera un des premiers musiciens de jazz à serendre au Nigeria, à Lagos, et à renouer avec les sources de lamusique afro-américaine. Sous l’égide de l’AACM, jazz, impro-visation et composition se sont rapprochés. Roscoe Mitchell,Wadada Leo Smith et Henry Threadgill comme Anthony Braxtonont été porteurs de ce mouvement. Et c’est l’AACM, avec l’ArtEnsemble, qui a lancé l’expression « Great Black Music » quali-fiant depuis ce qui s’est créé de plus audacieux dans ce domaine.Le militantisme musical et l’expérimentation sonore ont été liésaux mouvements politiques de l’époque pour la défense desdroits civiques, et pour l’invention d’une nouvelle culture, à lalumière du Black Arts Movement.Le Théâtre de la Ville, le Théâtre du Châtelet et le Festival d’Au-tomne à Paris se sont associés pour célébrer cinquante annéesd’activités créatrices ayant essaimé et rayonné de Chicago à NewYork et à Paris où certains des musiciens ont vécu à la fin desannées soixante. Trois ensembles se retrouveront sur la scènedu Théâtre du Châtelet : le Golden Quartet dutrompettiste Wadada Leo Smith ; le duo du saxo-phoniste Roscoe Mitchell, cofondateur de l’ArtEnsemble of Chicago associé au batteur MikeReed, cheville ouvrière de la nouvelle généra-tion de l’AACM. Enfin, Henry Threadgill, com-positeur et directeur musical de Double-Up,un ensemble atypique qu’il a conçu pourrenouveler l’approche de l’écriture musi-cale et la « composition spontanée ».

JAZZ À CHICAGO // 50 ANS DE L’AACMWADADA LEO SMITH // ROSCOE MITCHELL // HENRY THREADGILLDouble-Up // Duet // Golden Quartet

LABORATOIRE MUSICAL ET MILITANTAnniversaire groupé pour les 50 ans d’une association légendaire qui a été le ferment de toute la « Creative Music ».

THÉÂTRE DU CHÂTELET •TARIF P. 30LUNDI 19 OCT. I 20 HDOUBLE-UPHenry Threadgill DIRECTION & COMPOSITION

Roman Filiu SAXOPHONE ALTO

Curtis Macdonald SAXOPHONE ALTO

David Bryant PIANO

David Virelles PIANO

Christopher Hoffman VIOLONCELLE

José Davila TUBA & TROMBONE

Craig Weinrib BATTERIE

DUETRoscoe Mitchell SAXOPHONES & FLÛTE

Mike Reed BATTERIE

GOLDEN QUARTETWadada Leo Smith TROMPETTE & ÉLECTRONIQUE

Anthony Davis PIANO

John Lindberg CONTREBASSE

Mike Reed BATTERIE

Tortoise © JIM NEWBERRY

Wadada Leo Smith

© DARIO VILLA

Henry Threadgill © FRANK STEWART

Roscoe Mitchell © JOSEPH BLOUGH

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26 CHICAGO À PARIS Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

GALERIE LES DOUCHESVENDREDI 16 OCTOBRE

EXPOSITIONChicago Eyes TOM ARNDT I VIVIAN MAIER IRAEBURN FLAERLAGE

DU 16 OCTOBRE AU 28 NOVEMBRE 20155 Rue Legouvé, Paris 10

Chicago est une des villes les plus fascinantes d’Amérique. Ellesymbolise ce XXe siècle où les avant-gardes culturelles ont puéclore, tout en étant le siège de batailles politiques et socialesintenses. C’est là que le premier gratte-ciel fut construit, c’est làque le « Chicago Blues » s’est forgé dans les rues et les clubsde la ville, c’est là encore qu’en 1937 l’expérimentation photographique a connu ses lettres de noblesse sous l’impulsionde Laszlo Moholy-Nagy avec l’Institut du design. Les photographies de Tom Arndt, Raeburn Flaerlage, VivianMaier s’inscrivent dans ce contexte. Ces trois artistes s’installenttrès jeunes à Chicago. Tous sont rapidement fascinés par cette métropole à l’énergie si singulière.PRODUCTION Les Douches Galerie

CENTRE DE L’UNIVERSITÉ DE CHICAGO À PARISSAMEDI 17 OCTOBRE I DE 10 H À 16 H I EN ANGLAISRÉSERVATION [email protected]

JOURNÉE D’ÉTUDE SUR L’AACMAssociation for the Advancementof Creative Musicians

6, rue Thomas Mann, Paris 13 Métro Ligne 14 / RER C BibliothèqueFrançois Mitterrand

L’Association for the Advancement of Creative Musicians(AACM) fête ses 50 ans en 2015, un demi-siècle au coursduquel ses membres ont illuminé l’espace et le contre-espaceoccupés par la musique dans l’expérience et la pratique afro-américaines du monde, à la fois imaginaire social alternatifet institution sociale alternative. Simultanément assemblée et rassemblement, coopérative et syndicat, fraternité et société

secrète ou ouverte, mouvement socio-musical et école du monde, basée à Chicago et installée à New York, diffuse et diffusée en Amérique du Nord et en Europe, à travers « l’Atlantique noir », l’AACM invente une musique multiple –multi-déterminée, multidirectionnelle et multidimensionnelle –un spectre phénoménal de couleurs esthétiques, éthiques et politiques, une autre tradition de la totalité s’ouvrant derrièrele signifiant ou le miroir « noir ». Cette journée d’étude se propose d’interroger une telle invention.

OUVERTURE Jean-Louis Comolli I MODÉRATION Alexandre Pierrepont

10 H À 12 H 30TABLE RONDE « ESSAIS SUR L’AACM, UNE ESTHÉTIQUE DU DIVERS »EN PRÉSENCE DE Francesco Martinelli, Robert O’Meally & Henry Threadgill

14 H À 16 HTABLE RONDE « L’AACM, LA PRODUCTION D’UN CONTRE-ESPACE »EN PRÉSENCE D’Yves Citton, Michael Dawson & Mike Reed

LISTE DES PARTICIPANTS DE LA JOURNÉEYves Citton, professeur de littérature française à l’université StendhalGrenoble 3 ; Jean-Louis Comolli, réalisateur, scénariste, historien du cinéma, co-auteur avec Philippe Carles de Free-jazz/Black Power, il a été rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et enseigne à la Femis,à Paris 8, à Barcelone; Michael Dawson, John D. McArthur Professorof Political Science and the College at the University of Chicago; Directorof The Center for the Study of Race, Politics and Culture, University of Chicago; Francesco Martinelli, historien et chercheur,consultant et enseignant à Siena Jazz, Izmir Avrupa Jazz festival,conservatoire de Livourne; Robert O’Meally, Zora Neale Hurston Professor of English ; founder and Former Director of the Center for JazzStudies, Columbia University ; Alexandre Pierrepont, docteur enanthropologie sociale et culturelle, enseigne à l’université Paris 7-DenisDiderot, sciences po et dans le cadre du Columbia-Penn Programs,French Cultural Studies, à Paris ; Mike Reed, musicien, AACM; Henry Threadgill, musicien, AACM

CO-ORGANISATEURSMichael Dawson, Department of Political Science, Director of the Centerfor the Study of Race, Politics and Culture, University of Chicago;Alexandre Pierrepont, université Paris 7-Denis Diderot, Sciences po,French cultural Studies du Columbia-Penn Programs à Paris.

AVEC LE SOUTIEN DU Center for the Study of Race, Politics and Culture

THÉÂTRE DE LA VILLESAMEDI 17 OCTOBRE I DE 18H30 À 20H30DANS LA BAIGNOIRE DE SARAH BERNHARDT & LE PETIT BAR

DES PERFORMANCES DE 6018NORTHMichal Samama IKeijuan Thomas

6018North est une maison de quelques étages située dans un quartier populaire de Chicago. Sous l’impulsion de TriciaVan Eck, ex-commissaire du Museum of Contemporary Art of Chicago, cette maison délabrée est devenue un incroyablecentre d’art, innovant et expérimental, entièrement repensé par et pour les artistes en lien avec la population locale.Pour Chicago à Paris, nous avons confié à Tricia Van Ecket à deux artistes/performers issus de 6018NORTH des espacesdu Théâtre de la Ville encore inconnus du public : la loge SarahBernhardt et le Petit bar.

Michal Samama, dont les performances explorent le mouvementordinaire à travers le temps, mènera les spectateurs jusqu’à la logeSarah Bernhardt pour partager sa relation viscérale avec la véritablebaignoire de l’actrice. michalsamama.com

Keijuan Thomas dont les performances questionnent mouvement et comportement normatifs, nous guidera vers l’installation glam de Lise Haller Baggesen, qui fait de l’ère disco des années 1970 un manifeste contre la normalité.

EN PARTENARIAT AVEC 6018North

THÉÂTRE DE LA VILLEAU CAFÉ DES ŒILLETS & À LA LIBRAIRIE

EXPOSITIONYour Blues MICHAEL SCHMELLING

Pendant dix-huit mois, le photographe Michael Schmellinga exploré la scène musicale underground de sa ville natale de Chicago. En émerge Your Blues série de portraits des musiciens les plus à la marge mais qui font la richesse de la vie musicale de Chicago.michaelschmelling.com EN PARTENARIAT AVEC le Museum of Contemporary Photography

at Columbia College Chicago

THÉÂTRE DE LA VILLEDIMANCHE 18 OCTOBRE

RENCONTRES AVEC

Jeanne Gang ARCHITECTE

Aleksandar Hemon LITTÉRATURE

Architecte américaine et boursière MacArthur, Jeanne Gang est baséeà Chicago. Après quatorze années d’exercice professionnel, SGA (Studio Gang Architects) se présente aujourd’hui comme l’une desagences du moment aux États-Unis. La livraison de l’Aqua Towerl’a récemment mise sous les feux de la rampe. Ce gratte-ciel est déjà une icône dans la skyline de Chicago, et récompensé par quantité de prix. Pour elle, l’architecture est un moyen de répondre activement aux problématiques contemporaines. Chacun de ses projets est en résonance avec son site et sa culture spécifiques, tout en traitant de thèmes tels que l’urbanisation, le climat et le développement durable. Durant cette rencontre, Jeanne Gang dialoguera avec desarchitectes français sur la Biennale d’Architecture de Chicago et parlera de la transformation du paysage urbain de Chicago et de la fluidité de la relation entre la ville et la nature, un thème en phase avec la COP21, le forum annuel d’innovation durable.Bosniaque de Chicago, Aleksandar Hemon s’est installé dans cette villeen 1992, fuyant la guerre en Bosnie. Il décide d’apprendre l’anglais pourécrire dans cette langue. Auteur de plusieurs romans, il doit sa notoriétéà son livre sorti en 2010 Le projet Lazarus, un roman finaliste au NationalBook Award et élu meilleur livre de l’année par le New York Magazine).Le Projet Lazarus est le manifeste de la mélancolie qu’il y a à vivre quandon a tout perdu, mais écrit avec une arme redoutable : un humour noir,une fausse légèreté, un pseudo-détachement.Les villes de Chicago et Paris sont très présentes dans ses romans.« Vivre dans une ville signifie s’y engager de façon productive, être avecles autres, en apprendre la géographie urbaine, et participer à deséchanges, aussi bien en jouant au foot qu’en allant chez le barbier »,Hemon décrit ainsi sa relation à Chicago.Lors de cette rencontre, il « dessinera » la cartographie d’une ville imaginée à partir d’extraits de romans. Nous savourerons en particulierle Paris de Balzac, Proust et Modiano, et le Chicago de Saul Bellow.

& AUSSIFILMS, PERFORMANCES…Programme complet sur theatredelaville.com

CHICAGO À PARIS, C’EST AUSSIPHOTOGRAPHIES, PERFORMANCES, JOURNÉE D’ÉTUDE

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MUSIQUE CLASSIQUE 27septembre-octobre 2015

Dans ses Conseils aux nerveux, le Docteur Feuillade prévenait du caractère entêtant de l’insomnie:« Les sujets qui ont de l’insomnie pendant plusieurs jours se couchent avec l’idée qu’ils ne dormirontpas. Ils tournent et retournent dans leur lit, les pensées les plus variées passent dans leur cerveau, ilss’agitent et s’irritent de plus en plus, et se persuadent qu’ils ne trouveront pas le sommeil. » Depuis lesannées 1920, les remèdes sont devenus plus accessibles : pour s’endormir, on peut écouter de lamusique à volonté sur sa platine CD ou son téléphone mobile. Mais avant que la musique ne soitnumérisée, pour tenter de parer à ses insomnies, il fallait mobiliser musiciens et compositeur.Les Variations Goldberg doivent leur nom à Johann Gottlieb Goldberg, un élève de Bach, qui étaitle claveciniste du comte Keyserling. La petite histoire veut que le comte ait commandé l’œuvre àJean-Sébastien Bach pour que le jeune musicien la lui joue la nuit, avec l’espoir de dissiper sesinsomnies. Écrites en 1740, ces Variations Goldberg commencent par une aria dont les 30 variationssuivantes se développent à partir d’un groupe de notes provenant de chacune des trente mesuresde l’aria. Et comme on n’en finit pas de reconnaître l’émotion que fait naître la discrète parentéentre les différentes variations, il est difficile d’imaginer que le comte Keyserling ait pu s’endormiren les écoutant. C’est sans doute pourquoi on préfère penser que leur statut de somnifère musi-cal n’est probablement qu’une légende. David Christoffel

THÉÂTRE DES ABBESSES•CSAMEDI 19 SEPT. I 17 HBACH Variations Goldberg

BENJAMIN ALARD CLAVECIN

Bach

LE JEU DES VARIATIONSÉlève de Bach, le claveciniste Johann Gottlieb Goldberg a donné son nom aux célèbres Variations Goldberg, dont la légende prétend qu’elles devaientadoucir les insomnies de leur commanditaire.

La rencontre de Stravinski et du violoniste Samuel Dushkin fut à l’origine de plusieurs transcrip-tions de ses œuvres orchestrales, dont le Divertimento (1932) qui trahit son origine chorégraphiquepar ses fréquents changements de tempo et de mesure. Dans ses Mythes, triptyque inspiré de lamythologie grecque, Szymanowski rend omniprésents les thèmes de l’érotisme et du désir, et utiliseune technique véritablement novatrice. Maurice Ravel quant à lui affirmait avoir tenté dans saSonate en sol de faire ressortir combien violon et piano étaient foncièrement incompatibles. Aucaractère pastoral de l’Allegretto initial, succède un Blues central – aveu de sa fascination pour lejazz – avant que le Perpetuum mobile final n’entraîne l’auditeur dans le tourbillon des « annéesfolles ».Après des études à Nice, Solenne Païdassi s’est perfectionnée auprès de plusieurs maîtres, avantque sa victoire au Concours Long-Thibaud en 2010 ne la conduise sur les grandes scènes dumonde. On lui doit déjà plusieurs disques, dont un récital Szymanowski/Stravinsky très remarqué.Plusieurs maîtres du piano ont également influé sur le destin de Frédéric Vaysse-Knitter qui s’estillustré dans plusieurs concours internationaux et dont les enregistrements ont été plusieurs foisrécompensés. Un programme qui témoigne du foisonnement d’idées de l’entre-deux-guerres,servi par un duo de grande qualité. Jean-Michel Molkhou

SOLENNE PAÏDASSI VIOLON I FRÉDÉRIC VAYSSE-KNITTER PIANO

Stravinski I Szymanowski I Ravel

ALLIANCE DU VIOLONET DU PIANORavel rejoint Stravinski et Szymanowski, compositeurs de prédilection de la violoniste Solenne Païdassi, en duo avec Frédéric Vaysse-Knitter.

THÉÂTRE DES ABBESSES • CSAMEDI 10 OCT. I 17 HSTRAVINSKI Divertimento pour violon et pianoSZYMANOWSKI Mythes pourviolon et piano, op. 30RAVEL Sonate pour violon et piano, en sol majeur

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28 MUSIQUES DU MONDE Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

Shakir Khan, né en 1982, témoigne de la vitalité d’une nouvelle génération instrumentale et de lapérennité de l’école stylistique dite Etawa gharana, qui remonte au début du XIXe siècle et àlaquelle appartiennent les plus grands noms du sitar dont son père Shahid Parvez, mais aussiRais Khan et Vilayat Khan, le plus grand sitariste du siècle écoulé. Une incursion dans cettelongue lignée – dont Shakir représente la huitième génération – pourrait aboutir à un volume!Le fondateur de cette gharana – Sahabdad Khan – était parent avec un grand chanteur de l’antiquegharana de Gwalior avec qui il étudia le khyal. Puis il s’établit dans la principauté d’Etawa, ausud-est de la ville impériale d’Agra, se consacrant alors au sitar.Mais l’histoire retient surtout le nom de son fils Imdad Khan (1848-1920), qui développa les moyensd’une nouvelle esthétique instrumentale pour lui donner les accents et la saveur du chant. Sonapport fut si considérable qu’on désigne aussi la gharana d’Etawa sous le nom de Imdadkhani.Jeune prodige reconnu de cette lignée, Shakir Khan donne son premier concert à l’âge de 11 anset accompagne souvent son père en duo, se formant ainsi à la scène, qu’il éclaire par son cha-risme et un jeu où les forces du yin et du yang se croisent et s’équilibrent dans un chatoiementoù règne le rêve et se déploie une gamme de sentiments propres au raga. Christian Ledoux

SHAKIR KHAN SITAR

Inde du Nord

LE SITAR EN MAJESTÉHéritier d’une prestigieuse lignée de musiciens, Shakir Khan met son charismeau service d’une grande tradition.

La poésie des atomes, c’est un des nombreux titres attachés à la production artistique de SalarAghili qui pourrait résumer l’ensemble de son œuvre. Il est conscient depuis son plus jeune âgeque la musique est un lien entre l’homme et la nature. Fort d’avoir reçu la transmission des plusgrands maîtres de son pays, il a su travailler ses capacités et atteindre à son tour les hautessphères de la création poétique et musicale de la musique classique persane.Aujourd’hui, il a inscrit ses lettres de noblesse dans un décor artistique où émergent chaque jourde nouveaux talents. Avec une maîtrise parfaite de la technique, des oscillations si caractéris-tiques du répertoire vocal de la musique classique iranienne aux envolées lyriques des textes quil’accompagnent, il transmet à son tour cette tradition millénaire sur les grandes scènes interna-tionales où il se produit tout au long de l’année.Si vous aimez les voyages au long cours, ceux dont on revient transformé, alors choisissez le chemindu Théâtre de la Ville pour vivre ou revivre une performance à la fois contemporaine et intempo-relle, un dépaysement quasi mystique où se marient poésie et virtuosité musicale.Pour son retour à Paris, l’accompagnera un trio d’amis fidèles réuni pour la première fois avec luien concert : Arash Kamvar au kamanché et Harir Shariat-Zadeh au daf, qui se produisent depuisquelques années avec Salar et accompagnent aussi d’autres grandes voix du chant classique persan;et Milad Mohammadi, un petit génie du târ de 27 ans auquel Salar Aghili a fait appel pour l’éton-nante expressivité de son jeu.

THÉÂTRE DES ABBESSES•CSAMEDI 17 OCT. I 17 HSalar Aghili CHANT

Arash Kamvar KAMANCHÉ

Milad Mohammadi TÂR

Harir Shariat-Zadeh DAF

SALAR AGHILI CHANT

Iran

INTENSITÉ PERSANEFigure majeure de la musique classique persane, Salar Aghili marie poésie et virtuosité musicale.

THÉÂTRE DES ABBESSES•CSAMEDI 3 OCT. I 17 HShakir Khan SITAR

Shahbaz Hussain TABLA

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VIE DU THÉÂTRE 29septembre-octobre 2015

BRÈVESDES RÉCOMPENSES POUR LES ARTISTES DU THÉÂTRE DE LA VILLE

PRIX DU SYNDICAT DE LA CRITIQUE:

Le grand prix de la danse pour Disappearing Act, création mondiale au Théâtre des Abbessesen mai 2015 par le chorégraphe Hofesh Shechter.

PRIX DE LA SACD:

• Emmanuel Demarcy-Mota a reçu le prix de la mise en scène;• David Lescot, prix du théâtre ;• Robyn Orlin, prix de la chorégraphie ;• Kaori Ito, prix nouveau talent chorégraphique. Elle a été l’interprète de Plexus d’Aurélien Bory• Pauline Bureau, prix du nouveau talent théâtre. Pauline Bureau mettra en scène Dormir cent ans en juin 2016 dans le cadre du Parcours{enfance & jeunesse}.

Et Anne Teresa De Keersmaeker a reçu le LION D’OR DE LA BIENNALE DE VENISE pour l’ensemble de sa carrièredans la catégorie danse.

CULTURE AU QUAI

Du 25 au 27 septembre 2015, l’équipe du Théâtre de la Ville participera à CULTURE AU QUAI, le rendez-vous annuel incontournable des amoureux de sorties culturelles. Cette année, le plein feu est fait sur la programmation enfance et jeunesse dont Emmanuel Demarcy-Mota est un des parrains.Venez en famille nous demander tout ce que vous ne savez pas encore sur le Parcours {enfance& jeunesse} et les actions du Théâtre de la Ville pour les jeunes.Quai de Loire, Paris 19e

MODIANO & DORA BRUDER

Comme annoncé lors de la soirée Paris-Modiano, Aller Simple en janvier au Théâtre de la Ville, la promenade Dora Bruder a étéinaugurée le 1er juin 2015 par Anne Hidalgo,maire de Paris, en présence de PatrickModiano. Du nom de cette jeune parisiennejuive déportée à Auschwitz en 1942 et devenue l’héroïne d’un des plus célèbresromans du Prix Nobel de littérature 2014, la promenade Dora-Bruder se situe à la hauteur du 31 de la rue Belliard, à quelquescentaines de mètres du boulevard Ornano où la jeune fille a passé son enfance. « Dora Bruder devient un symbole », s’est félicité Patrick Modiano.

LE CHOIX DE LA LIBRAIRIE« La réalisation de “l’impossible” est la plus grande

fascination dans l’art et son plus profond secret.

Ce n’est pas un processus, plutôt un acte

de l’imagination et une décision brutale, spontanée,

presque désespérée face aux possibilités absurdes,

insensées, ridicules qui apparaissent tout à coup. »TADEUSZ KANTOR Écrits 1 (Solitaires Intempestifs)

La librairie est ouverte aux horaires des représentations. Elle vous propose une sélection d’ouvrages en lien avec les spectacles de la saison, l’actualité littéraire et théâtrale.En ce début de saison, nos sélections CORÉE et CHICAGO!

SPÉCIAL CORÉE

• Partager le bonheur, dénouer la rancœur,Récit de Manshin, la chamane aux dix mille esprits, Kim Kum-hwatraduit du coréen par Han Yumi et Hervé Péjaudier (Éditions IMAGO, collection Scènes Coréennes)

• Théâtre-Public, n° 218, Théâtre coréen contemporaincoordonné par Lee Hyun-joo et Jean-Marie Pradier

• Le Pansori : un art de la scène, patrimoine coréen vivant, Han Yumi (Presses Universitaires de Franche-Comté)

• Théâtre coréen d’hier et aujourd’hui, textes réunis, traduits du coréenet annotés par Cathy Rapin et Im Hye-gyông (Éditions de l’Amandier)

• Un désir de littérature coréenne, Jeong Myeongkyo (Decrescenzo éditeurs)

• Séoul : l’invention d’une cité, texte Benjamin Joineau, photographies Kang Yeon-uk (Autrement)

ET UN CHOIX D’AUTEURS CORÉENS:• Le Château du baron de Quirval, Choi Jae-hoon (Decrescenzo éditeurs)

• L’Azalée blanche, Yi Ch’ongjun (Actes Sud)

• Je suis communiste, d’après le livre de Hur Young-chul, Park Kun-Woong (Cambourakis)

• Jang et les livres interdits, Yi Yeong-seo, avec des illustrations de Kim Dong-seong (Bayard Jeunesse)

• Le Dernier Témoin, Kim Sôngjong (Actes Sud)

• Crépuscules, Kim Won-il (L’Atelier des cahiers)

SPÉCIAL CHICAGO

• A Power Stronger than Itself, The AACM and American Experimental Music,George E. Lewis (University of Chicago Press, 2008)

• La Nuée – L’AACM: Un jeu de société musicale, Alexandre Pierrepont (Éditions Parenthèses, 2015)

• Histoire de Chicago, Andrew Diamond, Pap Ndiaye (Fayard)

• Le Goût de Chicago, textes choisis et présentés par Sandrine Fillipetti (Mercure de France)

• Chicago, de la modernité en architecture, Claude Massu (Parenthèses)

• Muddy Waters : Mister Rollin’stone, du delta du Mississippi aux clubs de Chicago, Robert Gordon, préface de Keith Richards, traduit de l’anglais (États-Unis) par Émilien Bernard (Rivages)

• Jazz, Body and Soul, photographies et souvenirs de Bob Willoughby,préface de Dave Brubeck (Milan)

NOUVEAUTÉ

• Ceux qui restent, David Lescot (Gallimard). Texte du spectacle joué au Théâtre de la Ville lors de la saison 2014-2015.

LE BAR DU THÉÂTRE

Vous pouvez prendre un verre, un café, déguster des salades,

de la charcuterie artisanale ou des fromages.

Une restauration rapide à base de produits frais accompagnée

d’un choix de vins de différentes contrées vous est proposée.

La carte se renouvelle à chaque spectacle.

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30 LOCATION I PRIX DES PLACES Théâtre de la Ville PARISseptembre-octobre 2015

COMMENT RÉSERVERPAR TÉLÉPHONE 01 42 74 22 77du lundi au samedi de 11h à 19h

AUX CAISSES

Théâtre de la Ville I 2 place du Châtelet, Paris 4du mardi au samedi de 11h à 20h (19h les jours de relâche)Théâtre des Abbesses I 31 rue des Abbesses, Paris 18du mardi au samedi de 17h à 20h

PAR INTERNET theatredelaville-paris.com

QUAND RÉSERVEROUVERTURE DE LA BILLETTERIE

21 jours avant la 1re représentation et pour toutes les représentations du spectacle concerné.

SPECTATEURS À MOBILITÉ RÉDUITELes salles sont accessibles aux personnes à mobilitéréduite. Des places vous sont réservées. Merci denous prévenir de votre venue lors de la réservationpour l’organisation de votre accueil.

SUIVEZ NOTRE ACTUALITÉtheatredelaville-paris.com

THÉÂTRES PARTENAIRESTHÉÂTRE DU CHÂTELET1 place du Châtelet, Paris 1 • 01 40 28 28 28chatelet-theatre.comCENTQUATRE-PARIS5 rue Curial, Paris 19 • 01 53 35 50 00104.frLE GRAND PARQUET35 rue d’Aubervilliers, Paris 18 • 01 40 05 01 50le granparquet.netLE MONFORT106 rue Brancion, Paris 15 • 01 56 08 33 88lemonfort.frMAISON DE LA CHINE76 rue Bonaparte (place St-Sulpice) Paris 6 • 01 53 63 39 18maisondelachine.frNOUVEAU THÉÂTRE DE MONTREUIL-CDNSalle Jean-Pierre Vernant • 10 place Jean Jaurès, Montreuil 9301 53 63 39 18 • nouveau-theatre-montreuil.com

PRIX DES PLACESTARIF A

TARIF PLEIN 1re Cat. 26 € 2e Cat. 22 €DEMANDEUR D’EMPLOI / INTERMITTENT……………. 17 €- 30 ANS ……………………………………. 16 €- 14 ANS ……………………………………. 10 €TARIF B

TARIF PLEIN 1re Cat. 30 € 2e Cat. 27€DEMANDEUR D’EMPLOI / INTERMITTENT……………. 22 €- 30 ANS ……………………………………. 18 €- 14 ANS ……………………………………. 10 €TARIF C

TARIF PLEIN ……………………………………. 19 €DEMANDEUR D’EMPLOI / INTERMITTENT……………. 14 €- 30 ANS ……………………………………. 14 €- 14 ANS ……………………………………. 9 €TARIF E

TARIF PLEIN 1re Cat. 35 € 2e Cat. 30 €DEMANDEUR D’EMPLOI / INTERMITTENT……………. 26 €- 30 ANS ……………………………………. 26 €- 14 ANS ……………………………………. 18 €

TARIFS ENFANCE & JEUNESSETARIF E&J1

TARIF PLEIN ……………………………………. 19 €DEMANDEUR D’EMPLOI / INTERMITTENT……………. 14 €- 30 ANS ……………………………………. 14 €- 14 ANS ……………………………………. 9 €TARIF E&J2

TARIF PLEIN ……………………………………. 14 €DEMANDEUR D’EMPLOI / INTERMITTENT……………. 11 €- 30 ANS ……………………………………. 11 €- 14 ANS ……………………………………. 9 €

MOINS DE 30 ANS & DE 14 ANS (JUSTIFICATIF INDISPENSABLE)

DEMANDEUR D’EMPLOI / INTERMITTENT(JUSTIFICATIF DE – 3 MOIS INDISPENSABLE)

HORS ABONNEMENTPETITES CONFÉRENCES LUMIÈRES POUR ENFANTS

AU NOUVEAU THÉÂTRE DE MONTREUIL-CDNTARIF UNIQUE ……………………………………. 4 €

TARIFS EXCEPTIONNELSCONCERT JAZZ À CHICAGO I 50 ANS DE L’AACMAU THÉÂTRE DU CHÂTELETTARIF PLEIN - 30 ANS1re cat. 55 € 1re cat. 49 €2e cat. 30 € 2e cat. 27 €3e cat. 15 € 3e cat. 15 €

DANCING MIDDLE-AGED MEN EUN-ME AHN

À LA MAISON DES ARTS DE CRÉTEILTARIF PLEIN ……………………………………. 20 €- 30 ANS ……………………………………. 8 €

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septembre-octobre 2015

JOURNAL DU THÉÂTRE DE LA VILLEDIRECTION, ADMINISTRATION16 quai de Gesvres75180 Paris Cedex 04Tél. : 01 48 87 54 42 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION& DE LA RÉDACTIONEmmanuel Demarcy-Mota COORDINATION ÉDITORIALEValérie DardenneAVEC LA COLLABORATION DE

Jacqueline Magnier, Marie-Laure VioletteCONSEIL ÉDITORIALJean-Marc Adolphe, Colette Godard,Christophe Lemaire

CONCEPTION GRAPHIQUEÉmilie Paillot graphisteASSISTANTEMarie-Pierre Lasne

CORRECTEURAlexandre LassalleIMPRESSIONBLG Toul - 54200 TOULISSN 0248-8248tirage à 25 000 ex.

COUVERTURE AEROBICS! © LAURENT PHILIPPE

4e COUVERTURE © GETTY IMAGE/KRAKOZAWR

SEPTEMBRE 2015 THÉÂTRES PARTENAIRES THÉÂTRE DE LA VILLE THÉÂTRE DES ABBESSES TDV-CAFÉ DES ŒILLETS LE MONFORT

20 H 30 20 H 30 20 H 30ME 2 Paula Rosolen

JE 3 Paula Rosolen

VE 4 Paula Rosolen

SA 5 Paula Rosolen

DI 6

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MA 8

ME 9 887 I Robert Lepage

JE 10 887 I Robert Lepage Brice Bernier

VE 11 887 I Robert Lepage Brice Bernier

SA 12 887 I Robert Lepage Brice Bernier

DI 13 Brice Bernier 15 HLU 14 887 I Robert Lepage

MA 15 887 I Robert Lepage

ME 16 887 I Robert Lepage Alina Bilokon & Léa Rault

JE 17 887 I Robert Lepage Alina Bilokon & Léa Rault

VE 18 Alina Bilokon & Léa Rault

SA 19 Benjamin Alard 17 H Alina Bilokon & Léa Rault

DI 20 Rituel chamanique I Corée 15 HLU 21

MA 22 Celui qui tombe

ME 23 Eun-Me Ahn Dancing Teen-Teen Celui qui tombe

JE 24 Eun-Me Ahn Dancing Teen-Teen Celui qui tombe

VE 25 Eun-Me Ahn Dancing Teen-Teen Le Faiseur Celui qui tombe

SA 26 Le Faiseur J’ai trop peur 15 H & 18 H 30 Celui qui tombe

DI 27 Eun-Me Ahn Dancing Grandmothers 17 H Le Faiseur 15 H J’ai trop peur 15 HLU 28 Eun-Me Ahn Dancing Grandmothers J’ai trop peur 14 H 30MA 29 Eun-Me Ahn Dancing Grandmothers Le Faiseur J’ai trop peur 10 H Celui qui tombe

ME 30 Le Faiseur J’ai trop peur 15 H Celui qui tombe

OCTOBRE 2015 THÉÂTRES PARTENAIRES THÉÂTRE DE LA VILLE THÉÂTRE DES ABBESSES TDV-CAFÉ DES ŒILLETS LE MONFORT q MAC CRÉTEIL

20H30 20 H 30 LE CENTQUATRE-PARIS q 20 HJE 1 Le Faiseur J’ai trop peur 14 H 30 Celui qui tombe 21 H q

VE 2 Le Faiseur Celui qui tombe 20 H 30 q Eun-Me Ahn Dancing Middle-Aged Men

SA 3 Shakir Khan I Inde 17 H J’ai trop peur 15 H Belle d’Hier Le Faiseur J’ai trop peur 18 H 30 Celui qui tombe 20 H 30 q Eun-Me Ahn Dancing Middle-Aged Men

DI 4 Belle d’Hier 17 H Le Faiseur 15 H J’ai trop peur 15 H Rencontre à l’issue de la représentation

LU 5 J’ai trop peur 10 H & 14 H 30

MA 6 Belle d’Hier Le Faiseur Celui qui tombe 20 H 30 q Queue de poissonne 15 H 30ME 7 Belle d’Hier Le Faiseur J’ai trop peur 15 H Celui qui tombe 20 H 30 q Queue de poissonne 15 HJE 8 Belle d’Hier Le Faiseur J’ai trop peur 10 H & 14 H 30 Celui qui tombe 20 H 30 q Queue de poissonne 14 H 30

VE 9 Histoires de Gorille 10 H q Belle d’Hier Le Faiseur J’ai trop peur 10 H Celui qui tombe 20 H 30 q Queue de poissonne 15 H 30 & 19 H

SA 10 S. Païdassi I F. Vaysse-Knitter 17 H Histoires de Gorille 15 H q Le Faiseur J’ai trop peur 15 H & 18 H 30 Celui qui tombe 21 H q Queue de poissonne 19 H

DI 11 Histoires de Gorille 15 H q Queue de poissonne 15 HLU 12

MA 13 Dimitris Papaioannou Histoires de Gorille 15 H 30 q Queue de poissonne 15 H 30ME 14 Dimitris Papaioannou Andréya Ouamba Histoires de Gorille 15 H q Queue de poissonne 15 HJE 15 Dimitris Papaioannou Andréya Ouamba Histoires de Gorille 10 H & 14 H 30 q Queue de poissonne 14 H 30VE 16 Dimitris Papaioannou Andréya Ouamba Histoires de Gorille 15 H 30 q Queue de poissonne 15 H 30 & 19 H

SA 17 Salar Aghili I Iran 17 H « Petite conférence » 15 H (H. abo) Histoires de Gorille 15 H q Tortoise I Chicago à Paris Andréya Ouamba Queue de poissonne 19 H

DI 18 Andréya Ouamba 15 H Queue de poissonne 15 HLU 19 AACM I Chicago à Paris 20 H

MA 20 Histoires de Gorille 19 H 30 q Queue de poissonne 14 H 30ME 21 Les Femmes générales de la famille Yang Queue de poissonne 15 HJE 22 Les Femmes générales de la famille Yang Steve Paxton I Jurij Konjar Queue de poissonne 14 H 30VE 23 Les Femmes générales de la famille Yang Steve Paxton I Jurij Konjar Queue de poissonne 14 H 30 & 19 H

SA 24 Journée Chine Les Femmes générales de la famille Yang Steve Paxton I Jurij Konjar Queue de poissonne 19 H

DI 25 Queue de poissonne 15 HLU 26 Steve Paxton I Jurij Konjar

MA 27 Steve Paxton I Jurij Konjar

ME 28

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VE 30 John Adams I Lucinda Childs I Frank Gehry

SA 31 John Adams I Lucinda Childs I Frank Gehry

NOUVEAU THÉÂTRE DE MONTREUIL

THÉÂTRE DU CHÂTELET

LE GRAND PARQUET

CALENDRIER 31

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theatredelaville-paris.com 2 PL. DU CHÂTELET PARIS 4

CRÉATIONAlice et autres merveilles

de FABRICE MELQUIOTavec LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLEmise en scène EMMANUEL DEMARCY-MOTA28 DÉC. 2015 < 9 JAN. 2016 I AU THÉÂTRE DE LA VILLE