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Travaux dirigés de transports et transferts thermiques
Année 2014-2015
Arnaud LE PADELLEC [email protected]
Travaux dirigés de transports et transferts thermiques
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P r é s e n t a t i o n
Tous les exercices de transports et de transferts thermiques qui seront abordés en Travaux Dirigés
cette année sont regroupés dans ce fascicule. Ces exercices sont regroupés par thème. Il est
demandé aux étudiants de préparer la séance de travaux dirigés.
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Thème 1 : Diffusion de particules
Exercice 1 : Diffusion de porteurs dans un semi-conducteur
On considère un barreau semi-conducteur cylindrique d’axe Ox, de rayon a et de longueur L
(L >> a). On étudie la diffusion des porteurs de charges électrons ou trous, dans la direction Ox.
Soit n(x, t) leur nombre par unité de volume.
On demande d’évaluer entre les instants t et t + dt la variation dN du nombre de porteurs compris
entre les sections d’abscisses x et x + dx. On suppose à cet effet que :
- des porteurs peuvent être créés dans le matériau; leur nombre par unité de volume et de temps est
supposé constant et noté τ
n0 (n0 et τ constantes)
- des porteurs peuvent disparaitre à cause des recombinaisons, leur nombre par unité de volume et
de temps est proportionnel à n et noté -τ
n .
1. Enoncer la loi de Fick et en déduire l’équation satisfaite par n(x, t).
2. On suppose le régime stationnaire atteint, déterminer n(x). On l’exprimera en fonction de n0, n(0)
valeur de n à l’abscisse 0 et de la longueur de diffusion LP. LP est définie par la relation
LP = 2/1)τD( où D est le coefficient de diffusion des porteurs. En déduire l’intensité I(x) du courant
de diffusion des charges q à travers le barreau.
Exercice 2 : Diffusion de neutrons dans un réacteur nucléaire en régime stationnaire
On considère un milieu dans lequel se produit la diffusion d’un espèce chimique caractérisée en un
point de vecteur position rr
et à l’instant t par la densité particulaire )t,r(nV
r. Un processus de
production fait apparaître n
σ particules par unité de volume et par unité de temps.
1. En considérant un volume quelconque, établir la relation liant n
σ , t
nV
∂
∂ et la divergence du
vecteur courant de particules ou densité de flux nJr
. Quelle est, en régime stationnaire, l’équation
différentielle vérifiée par )t,r(nv
r ?
On considère, dans un réacteur nucléaire fonctionnant en régime stationnaire, un boulet sphérique
de rayon R jouant le rôle de source de neutrons. Cette source est supposée seule et l’on admet que la
fonction n
σ est constante à l’intérieur du boulet et nulle à l’extérieur de celui-ci. En transformant
l’intégrale portant sur la divergence du vecteur courant de particules nJr
, étendue à un volume
sphérique concentrique avec le boulet, en une intégrale portant sur le flux de nJr
étendue à la
surface de la sphère :
2. Exprimer en fonction de R, r, n
σ et du coefficient de diffusion D, la densité particulaire
)r(nV
rde neutrons, à la distance r du centre du boulet (on utilisera la propriété de continuité de
)r(nV
ren r = R).
3. Faire une représentation graphique de la variation de Vn et de la norme du vecteur nJr
en
fonction de r lorsque r varie entre 0 et l’infini.
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Exercice 3 : Diffusion de molécules à travers une membrane
Soit une membrane poreuse de surface S, de faible épaisseur L, comportant p pores cylindriques
identiques par unité de surface. Cette membrane sépare deux compartiments 1 et 2 cylindriques de
même axe Ox et de volume constant respectif V1 et V2 contenant la même solution moléculaire mais
à des concentrations différentes n1 et n2 avec n1 > n2. Dans chacun des pores de la membrane
s’établit un flux de molécules suivant Ox, donné par la loi de Fick. On note n(x,t) la concentration
moléculaire à travers un pore à l’abscisse x et à l’instant t et D le coefficient de diffusion supposé
uniforme.
On admet que dans un pore la concentration moléculaire est une fonction affine de l’abscisse x :
n(x,t) = A(t) x + B(t). A chaque instant t, les concentrations n1(t) et n2(t) restent uniformes dans
chacun des compartiments. On note ∆n(t) = n1(t) – n2(t) l’écart des concentrations au temps t.
1. Déterminer le flux de molécules Φp à travers un pore de longueur L et de rayon R. L’épaisseur L
de la membrane étant considérée comme très faible, à quelle expression peut-on assimiler
dnV(x, t) / dx ?
2. Montrer que le flux de molécules Φm à travers toute la membrane a pour expression :
Φm = -K ∆n(t) S où K est la perméabilité de la membrane. Déterminer l’expression de K en fonction
de p, D et L. Calculer numériquement le rayon R d’un pore en µm ; on donne K = 10-6
m s-1
,
D = 10-9
SI, L = 10 µm, p = 106 pores cm
-2.
3. Donner les variations des nombres de particules dN1(t) et dN2(t) respectivement dans les
compartiments 1 et 2 entre les instants t et t + dt.
4. Etablir l’équation différentielle de diffusion à laquelle obéit ∆n(t) en posant
1/τ = (1/V1 + 1/V2) K S. On notera ∆n(t=0) = ∆n0. Intégrer cette équation et montrer que ∆n(t) est
de la forme C exp(-αt). Expliciter C et α. Calculer le temps t1 au bout duquel ∆n(t = t1) = ∆n0/10.
Exercice 4 : Injection d’un soluté dans une veine (A faire après le TD)
Une veine est schématisée par un tube horizontal d'axe x'x et de très faible section S dans lequel
s'écoule le sang à la vitesse d’entraînement constante xee evv = (v > 0). Au point O d'abscisse x = 0
on injecte goutte à goutte un soluté avec un débit tel que la concentration n0 de soluté en ce point
reste constante.
Soit n(x, t) la concentration à la date t dans une section d'abscisse x. On note le vecteur courant
volumique nJ dû à la diffusion du soluté dans le sang, le coefficient de diffusion D étant considéré
comme constant. L'étude porte sur le phénomène de diffusion à contre-courant c'est-à-dire en tout
point défini par une abscisse x < 0.
1. Rappeler la loi de Fick, pour une diffusion axiale, en précisant les grandeurs physiques
introduites ainsi que leur unités SI. Rappeler la définition de nJ en fonction de n et ev .
2. Etablir, en fonction de Jn, S, dt et dx, le bilan du nombre dN de molécules de soluté pendant
l’intervalle de temps dt pour la portion de veine comprise entre les abscisses x et x + dx.
3. Etablir l'équation aux dérivées partielles vérifiée par n(x, t). Résoudre cette équation en régime
stationnaire et exprimer alors n(x) en fonction de n0, ve, D et x (x < 0). On déterminera les
constantes d’intégration en appliquant les conditions aux limites de n en x = 0 et x = -∞.
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Thème 2 : Diffusion thermique
Exercice 1 : Equilibre d’un mammifère
Un mammifère peut être schématisé par une sphère de muscle de centre O et de rayon R dont le
métabolisme dégage une quantité de chaleur σ par unité de temps et de volume.
L’animal, au repos, est plongé dans l’eau ou l’air, dont on note D, pour r > R, le coefficient de
diffusion thermique (D = cte). La température, pour r → ∞, est la température ambiante T0 = 20° C.
1. Enoncer la loi de Fourier en précisant les grandeurs introduites et leurs unités.
2. Compte tenu de la symétrie du problème, expliciter les composantes du vecteur densité de flux
thermique dans la base locale associée au point M de coordonnées sphériques (r, ϕ, θ).
3. On considère la sphère de rayon r > R. Expliciter sa variation d’énergie interne, sans travail, dU
entre les instants t et t + dt compte tenu du régime stationnaire. En déduire que pour r > R :
.T + 1
3
R = )( 0
3
rrT
λ
σ
4. Représenter, pour un animal donné, et un milieu extérieur donné la température à l’extérieur de
l’animal. Commentaire. Représenter sa température cutanée (TC = T(R)) en fonction du coefficient
de diffusion thermique du milieu extérieur. Commentaire.
5. Pour un milieu extérieur donné, représenter TC en fonction de R. Commentaire.
6. Quelles doivent être les valeurs de σ pour avoir TC = 30° C dans l’eau, puis dans l’air pour un
animal tel que R = 25 cm ? On donne D(eau) = 500 W.m-1
.K-1
et D(air) = 5 W.m-1
.K-1
Exercice 2 : Isolation thermique d’une canalisation
Un fluide circule à l’intérieur d’une canalisation cylindrique que l’on suppose infiniment longue.
Elle est entourée d’un manchon cylindrique isolant. On note ri et re les rayons intérieur et extérieur
du manchon et λ sa conductivité thermique.
On suppose le régime stationnaire atteint. La température imposée par le fluide sur la face interne
du manchon (ri) est Ti ; la face externe (re) au contact de l’air est à la température Te (Ti > Te).
1. Indiquer les variables dont dépend la température T du manchon à une distance r de l’axe
(ri < r < re).
2. Ecrire l’équation différentielle satisfaite par T. En déduire les expressions de Ti - T et dr
dT en
fonction de r, ri, re, Ti et Te.
3. Enoncer la loi de Fourier et déterminer l’équation aux dimensions du coefficient de conductivité
thermique λ.
4. Calculer la puissance thermique traversant le manchon sur une longueur L à une distance r de
l’axe. En déduire la résistance thermique du manchon sur une longueur L.
Exercice 3 : Conduction thermique à symétrie cylindrique et effet Joule
Soit un fil cylindrique homogène de cuivre (voir figure 1), d’axe z’z, de section S1, de rayon b1 =1
cm, supposé infiniment long (on négligera les effets de bord), de conductivité thermique λC = 390
W m-1
K-1
et de résistivité électrique ρC = 1.7 10-8
Ω m. Ce fil de cuivre, de résistance R
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(R = ρC L / S1), est parcouru par un courant électrique (uniformément réparti) d’intensité constante I
= 300 A.
Le fil est enveloppé d’une gaine isolante, de conductivité thermique λi, de section S2 et de rayon
b2 = 2 b1 et coaxiale au fil. La paroi externe de la gaine est maintenue à la température Ta = 293 K.
En régime stationnaire, la chaleur dissipée par effet Joule dans le cuivre traverse la gaine isolante.
Fig. 1
1. Calculer la puissance σU produite par effet Joule dans une section de longueur L du fil de cuivre
par unité de volume.
2. Donner l’expression du courant volumique d’énergie interne JU (r) dans le fil pour 0 ≤ r ≤ b1.
3. Montrer qu’en régime stationnaire, l’équation différentielle dans le fil s’écrit :C
U
λ
σT∆ −= .
Etablir la loi de variation de la température T(r) en fonction de T(r = 0) = T0, r, b1, I, ρC et λC. On
retiendra une constante d’intégration qui assure que T(r = 0) reste finie. Pourquoi le gradient de
température dans le fil de cuivre est négligeable ?
4. Déterminer le flux thermique I’U(r) et le courant volumique d’énergie interne J’U(r) à travers la
gaine isolante. Etablir la loi de variation de la température T(r) dans la gaine isolante pour
b1 ≤ r ≤ b2 en fonction de Ta, r, b1, b2, I, ρC et λi. En déduire la température de la surface de contact
métal-isolant T(r = b1) = Tc.
5. On mesure TC = 298 K, déterminer la valeur de la conductivité thermique de l’isolant λi.
Exercice 4 : Conduction thermique dans un combustible nucléaire (A faire après le
TD)
Dans un barreau cylindrique d’uranium, utilisé comme combustible nucléaire, la puissance
volumique (ou taux de production d’énergie interne) produite par les réactions nucléaires est
σU = 480 MW m-3
. La conductivité thermique de l’uranium est Λ = 30 W m-1
K-1
et sa température
de fusion est Tf = 1405 K. La surface latérale du barreau est maintenue à la température Ts = 443 K.
On cherche à déterminer la distribution de la température dans le barreau en régime stationnaire et
en fonction de sa géométrie. Le barreau est un cylindre plein homogène de rayon R = 2 cm, de
longueur L. On considère le barreau suffisamment long pour que la température T ne dépende que
de r.
1. Rappeler la loi de Fourier de la diffusion thermique en précisant les grandeurs physiques
introduites ainsi que leur unités SI. Donner l’expression du vecteur courant volumique d’énergie
interne UJ et du flux d’énergie interne IU dans le barreau.
2. Etablir, à l’aide du bilan de l’énergie interne U dans un volume V, l’équation différentielle de la
diffusion thermique. On rappelle V
Uuρ = l’énergie interne volumique et
V
mρ = .
3. Montrer que la loi de variation de la température en tout point du combustible, à la distance r de
l’axe, est de la forme 2rBAT(r) −= . Calculer les coefficients A et B. Faire l’application numérique.
er
ez
b1 b2 Gaine isolante
Gaine isolante
cuivre ΙΙΙΙ
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Que représente A ? Commenter les résultats. La géométrie du barreau est elle bien adaptée pour un
tel combustible ?
4. Déterminer la puissance volumique maximale σUmax que l’on peut extraire du barreau si l’on ne
veut pas dépasser sa température de fusion.
Le combustible occupe maintenant l’espace entre deux cylindres de rayons respectifs Re = R = 2 cm
et Ri = 1 cm (tube creux). La surface intérieure du tube est recouverte d’un isolant parfait (ΛI → 0)
et la surface extérieure est toujours maintenue à la température Ts = 443 K.
5. Montrer que le courant volumique d’énergie interne JU , à une distance r de l’axe, s‘écrit :
−=
r
Rr
2J
2iU
U
σ. En déduire le gradient de température
r
T
∂
∂dans le barreau.
6. Montrer que la nouvelle loi de variation de la température est de la forme: 2rB-rLnC'AT(r) += . Déterminer A’ et C. Quelle est alors la valeur de la température maximale
Tmax atteinte dans le barreau ? Commenter.
On donne le Laplacien en coordonnées cylindriques: 2
2
2
2
2
1)(
1),,(
z
ff
rr
fr
rrzrf
∂
∂+
∂
∂+
∂
∂
∂
∂=∆
φφ