TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs...

7
Journal de thérapie comportementale et cognitive (2012) 22, 104—110 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com ARTICLE ORIGINAL TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ? CBT for first episode of psychosis: Why does group therapy offer better results? Claude Leclerc a,c , Tania Lecomte b,,c a Département des sciences infirmières, université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), bureau 4850, pavillon de la Santé, 3351 boulevard des Forges, C.P. 500, Trois-Rivières (Québec), Canada, G9A 5H7 b Département de psychologie, université de Montréal, C.P. 6128, Montréal (Québec), Canada H3C 3J7 c Centre de recherche Fernand Seguin, hôpital Louis-H. Lafontaine, 7401, rue Hochelaga, Montréal (Québec), Canada H1N 3M5 Rec ¸u le 28 juin 2012 ; rec ¸u sous la forme révisée le 13 juillet 2012 ; accepté le 13 juillet 2012 Disponible sur Internet le 28 aoˆ ut 2012 MOTS CLÉS Études TCC ; Premiers épisodes psychotiques ; Thérapie de groupe ; Psychoéducation ; Proches Résumé Cet article fait un survol des études en TCC pour personnes en début de psychose, incluant une étude randomisée (RCT) de notre équipe et tente d’expliquer pourquoi les résultats des études de TCC auprès des premiers épisodes varient et pourquoi la thérapie en format de groupe obtient à ce jour les meilleurs résultats. Nous présentons les ingrédients actifs de la TCC pour la psychose débutante et soulignons les avantages de l’approche de groupe de manière plus spécifique pour cette clientèle-cible. Nous présentons en surcroît les résultats d’une étude nous avons utilisé une approche combinée de TCC et de psychoéducation pour les proches des personnes en début de psychose. © 2012 Association franc ¸aise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS CBT studies; Early psychosis; Group therapy; Psycho education; Family members Summary The present paper attempts to understand and offer a potential explanation regar- ding the mostly unimpressive results cognitive behaviour therapy for early psychosis has obtained in large randomized controlled trials. The Socrates study from the UK as well as the Cope study from Australia are good examples of high quality studies offering CBT for psychosis (or for recovery) by expert therapists with results not giving any strong advantage for CBT ses- sions over regular first episode treatment, supportive or befriending sessions. These results are surprising, given the strong empirical support for CBT for psychosis offered to individuals with many years struggling with the illness and considered treatment resistant. CBT for psychosis has also proven very useful for older individuals with schizophrenia, and even for individuals judged at risk for developing psychosis. We suggest that the answer lies in the format of the therapy: individual therapy might not be as effective as group therapy for individuals with early Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected] (C. Leclerc), [email protected] (T. Lecomte). 1155-1704/$ see front matter © 2012 Association franc ¸aise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.jtcc.2012.07.006

Transcript of TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs...

Page 1: TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?

J

A

TlCr

C

a

3b

c

RD

1h

ournal de thérapie comportementale et cognitive (2012) 22, 104—110

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

RTICLE ORIGINAL

CC pour premiers épisodes de psychose : pourquoia thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?BT for first episode of psychosis: Why does group therapy offer betteresults?

laude Leclerca,c, Tania Lecomteb,∗,c

Département des sciences infirmières, université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), bureau 4850, pavillon de la Santé,351 boulevard des Forges, C.P. 500, Trois-Rivières (Québec), Canada, G9A 5H7Département de psychologie, université de Montréal, C.P. 6128, Montréal (Québec), Canada H3C 3J7Centre de recherche Fernand Seguin, hôpital Louis-H. Lafontaine, 7401, rue Hochelaga, Montréal (Québec), Canada H1N 3M5

ecu le 28 juin 2012 ; recu sous la forme révisée le 13 juillet 2012 ; accepté le 13 juillet 2012isponible sur Internet le 28 aout 2012

MOTS CLÉSÉtudes TCC ;Premiers épisodespsychotiques ;Thérapie de groupe ;Psychoéducation ;Proches

Résumé Cet article fait un survol des études en TCC pour personnes en début de psychose,incluant une étude randomisée (RCT) de notre équipe et tente d’expliquer pourquoi les résultatsdes études de TCC auprès des premiers épisodes varient et pourquoi la thérapie en format degroupe obtient à ce jour les meilleurs résultats. Nous présentons les ingrédients actifs de la TCCpour la psychose débutante et soulignons les avantages de l’approche de groupe de manièreplus spécifique pour cette clientèle-cible. Nous présentons en surcroît les résultats d’une étudeoù nous avons utilisé une approche combinée de TCC et de psychoéducation pour les prochesdes personnes en début de psychose.© 2012 Association francaise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par ElsevierMasson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSCBT studies;Early psychosis;Group therapy;

Summary The present paper attempts to understand and offer a potential explanation regar-ding the mostly unimpressive results cognitive behaviour therapy for early psychosis hasobtained in large randomized controlled trials. The Socrates study from the UK as well as theCope study from Australia are good examples of high quality studies offering CBT for psychosis(or for recovery) by expert therapists with results not giving any strong advantage for CBT ses-

Psycho education; sions over regular first episode treatment, supportive or befriending sessions. These results are empirical support for CBT for psychosis offered to individuals with

surprising, given the strong Family members

many years struggling with the illness and considered treatment resistant. CBT for psychosishas also proven very useful for older individuals with schizophrenia, and even for individualsjudged at risk for developing psychosis. We suggest that the answer lies in the format of thetherapy: individual therapy might not be as effective as group therapy for individuals with early

∗ Auteur correspondant.Adresses e-mail : [email protected] (C. Leclerc), [email protected] (T. Lecomte).

155-1704/$ – see front matter © 2012 Association francaise de thérapie comportementale et cognitive. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.jtcc.2012.07.006

Page 2: TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?

TCC de groupe pour les premiers épisodes de psychose 105

psychosis. We justify our hypothesis with theoretical concepts (such as developmental: the needto belong to a group of peers), stronger impact of specific CBT techniques in a group format(normalization) as well as with the results from our own large randomized controlled trial withearly psychosis (previously published). Our trial has demonstrated that CBT for early psychosisin a group format is not only effective in reducing symptoms but offers advantages above andbeyond those of more typical skills training for symptom management in terms of increasedself-esteem, more active coping strategies when confronted with stress, and increased socialsupport. Some of these results were maintained at 1-year follow-up (e.g. social support) whe-reas others were not (e.g. positive symptoms) although the beliefs underlying these symptomshad changed. This paper also presents a novel multi-family intervention that integrates psychoeducation and CBT for psychosis in order to help family members of those receiving group CBTfor early psychosis. The module entitled WITH (for Wellness, Inform, Talk, Help) can be offeredover the course of 16 hours up to 24 hours. A detailed description of the content of each sessionis offered. We also present the results of a pilot study with 40 family members, mostly parents,who participated in the 16 hour version of the WITH multi-family group. Although significantchanges in perceived support were not detected, the results show a significant clinical and sta-tistical decrease in psychological distress in the parents who took part in the group, comparedto their baseline scores. The qualitative information obtained also suggests that the group wasappreciated and that the parents had integrated some CBT skills as well as notions regardingrecovery and how to maintain a healthier relationship with their relative receiving psychiatriccare. Most agreed that the WITH group had been helpful. We conclude by further emphasizingthe need to offer group CBT for early psychosis, and also group CBT with psycho education forfamily members of individuals with early psychosis.© 2012 Association francaise de thérapie comportementale et cognitive. Published by ElsevierMasson SAS. All rights reserved.

r[lbaaêsqqtcsrbdsds

hrspltpp

Introduction

La thérapie cognitive comportementale pour la psychose(TCCp) a démontré son efficacité dans la réduction dela symptomatologie et de la détresse psychologique dansune multitude d’études et de méta-analyses [1,2]. Dansl’ensemble, les résultats indiquent que la TCCp est aussiefficace que d’autres traitements psychologiques lorsqueles effets sont mesurés immédiatement après l’interventionet que de plus, elle permet de maintenir les acquis pluslongtemps aux suivis à long terme que les autres types dethérapie [3]. Toutefois, la plupart des premières études cli-niques se sont intéressées aux personnes dites « résistantes »à la médication, qui ne répondaient pas de manière opti-male aux traitements proposés. Les études proposaient uneintervention TCC individuelle, offerte par des thérapeutesexperts, pendant une durée de neuf mois [2].

La thérapie cognitive comportementale pour lapsychose pour premiers épisodes

Certains chercheurs-cliniciens se sont intéressés à offrir laTCC pour la psychose à une clientèle en début de psy-chose afin de freiner, voire d’arrêter, le développementdu trouble mental, en offrant des interventions cognitivesavant que les idées de la personne ne soient trop cristal-lisées. Dans une perspective d’intervention précoce, des

séances furent offertes à des personnes en prodrome ouvivant un premier épisode de psychose [4]. L’interventionprécoce, préconisée par de nombreux auteurs [5], vise àoffrir le plus rapidement possible des interventions ciblant le

ptlh

établissement. Le modèle vulnérabilité-stress-compétence6] stipule que l’occurrence d’événements stressants dansa vie d’une personne présentant une vulnérabilité psycho-iologique aux troubles mentaux graves peut produire ouggraver les symptômes associés aux psychoses et ainsi nuireu rétablissement de la personne. Le rétablissement peuttre considéré comme un résultat ou encore un proces-us. Concevoir le rétablissement comme un résultat signifieue les symptômes, les problèmes de fonctionnement ainsiue les détériorations vécues par la personne souffrant d’unrouble mental vont s’apaiser et atteindre un certain seuil,e qui lui permettra de vivre une vie personnelle satisfai-ante [6]. Le rétablissement vu comme un processus vise àéintroduire des valeurs importantes comme l’espoir et leien-être dans le quotidien de la personne, lui permettante regarder au-delà de la notion de guérison ou de rémissionymptomatique complète et de se concentrer sur le besoin’avoir une vie choisie, sécuritaire, significative, tout enachant qu’elle vit avec un trouble qui persiste [7].

Afin de prévenir les détériorations ou encore d’éventuelsandicaps, une intervention précoce sera un élément clé duétablissement d’une personne présentant un premier épi-ode de psychose [8]. Tel que le souligne depuis maintenantrès de 30 ans le modèle vulnérabilité-stress-compétence,e potentiel de rétablissement est augmenté lorsque les fac-eurs de protection se révèlent positifs. La réhabilitationsychiatrique a pour mission de renforcer les facteurs derotection chez les personnes présentant une vulnérabilitésychobiologique à la psychose [8]. Les facteurs de protec-

ion deviennent ainsi les cibles des interventions. Comme’indique la Fig. 1, la réhabilitation visera à améliorer lesabiletés et les compétences sociales, le soutien familial et
Page 3: TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?

106 C. Leclerc, T. Lecomte

s-vul

sst(fiTmopglétm

La

PéUom(cdsla[Avmà

drvévc

rpccdemlspdvpvllpdlmpd

Figure 1 Modèle stres

ocial, les stratégies adaptatives individuelles, l’estime deoi, la gestion du stress et la médication. Certaines interven-ions, telles que les entraînements aux habiletés socialesskills training), permettent de cibler une habileté spéci-que [9]. Toutefois, comme le démontre l’expérience de laCCp de groupe, il est possible de s’adresser à des ciblesultiples par une approche intégrée de TCC pour psychose

fferte en groupe [10]. Cette intervention visera à renforcerlus d’un facteur de protection. Ainsi, une intervention deroupe structurée pourra favoriser non seulement le déve-oppement d’habiletés et les compétences sociales, maisgalement le soutien familial et social, les stratégies adap-atives individuelles, l’estime de soi, la gestion du stress etême la fidélité à la médication.

es études thérapie cognitive comportementaleuprès des personnes en début de psychose

armi les études les plus connues et comprenant un largechantillon, nous retrouvons l’étude Socrates du Royaume-ni [11,12]. Plus de 200 personnes à travers le Royaume-Unint participé à cette étude. Les participants étaient rando-isés entre une intervention individuelle de type amicale

befriending) ou une TCC individuelle avec un expert ete dès la première semaine d’hospitalisation. Les résultatse cette étude furent très décevants : aucune différenceignificative entre les groupes au suivi, une améliorationégèrement plus rapide pour le groupe TCC mais sinon aucunvantage particulier a été souligné pour l’intervention TCC11,12]. Une autre étude d’envergure a été conduite en

ustralie, l’étude COPE [13]. Cette étude offrait une inter-ention TCC qui ne ciblait pas spécifiquement les symptômesais qui visait à aider la personne à réintégrer les études et

avoir de meilleures relations interpersonnelles en utilisant

L

Sr

nérabilité-compétence.

es stratégies cognitives et comportementales. Une étudeandomisée auprès de 96 personnes, dont la moitié rece-ait le traitement habituel (d’une équipe pour premierspisodes) et l’autre recevait en surcroît l’intervention indi-iduelle COPE n’a révélé aucune différence significative etela aux différents suivis, jusqu’à quatre ans [14,15].

Suivant ces deux échecs importants pour les équipes deecherche cherchant à démontrer l’efficacité de la TCCour la psychose pour toutes personnes souffrant de psy-hose, plusieurs hypothèses ont été générées [16]. Parmielles-ci, le fait que les personnes étaient trop en débute psychose et non stabilisées (dans l’étude Socrates parxemple) pourrait expliquer la faible réponse au traite-ent TCC. Une autre hypothèse (pour COPE) serait que

es programmes offrant des services aux premiers épisodeseraient déjà tellement performants qu’il y aurait un effetlafond et qu’ajouter des interventions supplémentaires neonnerait rien de plus. D’autres ont suggéré que des inter-entions amicales pourraient être suffisantes en début desychose, voire même être considérées comme des inter-entions. D’autres encore suggèrent tout simplement quees premiers épisodes ne devraient pas se voir offrir dea TCC. En fait, il serait surprenant que les personnes enrodrome d’un trouble psychotique [4] puissent bénéficier’une TCC, tel que démontré dans l’étude EDDIE et quees personnes dites « résistantes » au traitement [3], voireême les personnes âgées avec trouble psychotique [17]uissent bénéficier d’une TCC, mais pas les personnes enébut de psychose.

e format

elon nous, la réponse est dans le format, soit une thé-apie de groupe plutôt qu’individuelle. Les personnes qui

Page 4: TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?

tsmdplemfàiséd

sldgdpvu(rteprnendpdtTclsdpmvoil

tmLltctnp

TCC de groupe pour les premiers épisodes de psychose

vivent un premier épisode psychotique sont pour la plupartde jeunes adultes, qui ont parfois vécu un certain retraitsocial depuis quelques années et dont la maturité peut êtredéficiente en comparaison avec les autres jeunes de leurâge. Cette période développementale est caractérisée parun besoin d’appartenance au groupe et souvent les proposet opinions des pairs priment sur ceux des parents, profes-seurs ou autres personnes d’autorité. Or, une intervention degroupe offre ce contexte d’appartenance aux pairs, d’âgesimilaire et facilite l’apprentissage de nouveaux conceptset comportements. De plus, un format de groupe permetde contrer l’isolement social. Plusieurs personnes suite à unpremier épisode vivent une période de retrait. Retrouver uncontexte social facilite le maintien des habiletés socialeset la création de nouvelles amitiés. La normalisation estune partie importante de la TCC pour la psychose et engroupe cette technique est offerte d’emblée par le partaged’expériences similaires. De plus, le partage de stratégiesd’adaptation et de gestion du stress entre pairs a souventplus d’impact que les suggestions de stratégies offertes parle thérapeute. Des études antérieures de TCC de groupeont mis en évidence des améliorations de l’estime de soiet une réduction des effets négatifs associés aux voix [18],auprès de personnes vivant un début de psychose recevantune TCC spécifique aux voix [19]. Lors d’études antérieures,notre équipe avait démontré qu’il était possible d’avoirdes effets thérapeutiques sur les symptômes ainsi que surdes aspects psychosociaux tels que de meilleures straté-gies d’adaptation au stress et une meilleure estime de soi,en offrant des interventions de groupe d’orientation cog-nitive comportementale et développementale, qui visaientl’estime de soi (Je suis super) et la gestion du stress (copinget compétence) [20,21]. Ces études avaient inclus des per-sonnes souffrant de schizophrénie provenant de milieuxinternes longue-durée, ainsi que des personnes en début depsychose, nous laissant croire qu’un tel format serait appro-prié avec les premiers épisodes. Une TCC pour psychose degroupe, adaptée aux personnes en début de psychose, a doncété développée par notre équipe (en collaboration avec TilWykes, de l’institut de psychiatrie de Londres).

Une étude thérapie cognitive comportementalepour la psychose de groupe

Notre étude contrôlée randomisée a comparé trois condi-tions : la TCCp, la gestion des symptômes (SM) et la listed’attente pour ces groupes où les participants recevaient letraitement habituel, soit notre groupe témoin [22]. La ges-tion des symptômes était en fait le programme de Libermand’entraînement aux habiletés sociales visant la gestion dessymptômes. Il s’agit d’une intervention comportementale,répétitive, avec renforcement positif. Nous avons choisicette intervention car si la TCCp doit être l’interventionde prédilection pour les personnes en début de psychose,elle doit offrir une valeur ajoutée aux traitements existantsqui sont déjà basés sur des résultats probants, tels que le

programme de Liberman. Notre étude a respecté une procé-dure très rigoureuse, obtenant un résultat de 98 % au ClinicalTrials Assessment Measure - une échelle déterminant la qua-lité méthodologique d’une étude (CTAM ; [23]).

tdj[

107

Les deux traitements de groupe, la TCCp et la ges-ion de symptômes (SM), furent offerts selon des modalitésimilaires : 24 rencontres à raison de deux rencontres hebdo-adaires durant trois mois. Pour chacune des interventions,eux co-thérapeutes animaient les rencontres, dont unrovenant du milieu clinique où se tenait l’activité et’autre de l’équipe de recherche. Les groupes comprenaientn moyenne six participants. Les thérapeutes avaient enoyenne six années d’expérience auprès de personnes souf-

rant de psychose mais aucun n’était formé auparavant la TCCp. Tous les thérapeutes ont recu des formationsntensives d’une durée de 14 heures et bénéficiaient deupervision bimensuelle. Toutes les sessions de thérapietaient filmées en vue de ces supervisions et du contrôlee la qualité [22].

Les résultats démontrent que, en ce qui concerne lesymptômes en général, la situation s’est améliorée poures deux groupes de traitement, mais seule l’améliorationu groupe TCCp est significativement supérieure à celle duroupe témoin. Les deux groupes d’intervention montrentes améliorations significatives au niveau des symptômessychotiques (positifs et négatifs), mais seul le groupe TCCpoit une amélioration de l’estime de soi post-traitement etne plus grande utilisation de stratégies adaptatives activescoping skills) (voir l’article [22] pour plus de détails). Cesésultats nous démontrent qu’en effet, la gestion des symp-ômes avec le module de Liberman est une interventionfficace au niveau des symptômes et risque même d’êtreréférable à la TCCp pour certaines personnes pour qui uneéflexion métacognitive serait problématique. Ces résultatsous démontrent aussi que la TCCp en format de groupe estfficace pour les personnes en début de psychose, tant auiveau symptomatique qu’au niveau de l’estime de soi etes stratégies d’adaptation au stress. En fait, les résultatslus qualitatifs (témoignages) ainsi que les résultats au suivi’un an [24] permettent de voir que les participants ontous intégrés des concepts ou techniques provenant de laCC qu’ils jugent utiles. Par exemple, certains continuent àhercher des alternatives à leur croyance, d’autres utilisente modèle vulnérabilité-stress-compétence pour donner unens à leurs expériences, d’autres ont adopté des exercicese relaxation lors de périodes de stress intense et la plu-art ont su développer leur réseau social de soutien afin deieux se protéger d’une rechute. Les personnes qui ont des

oix plus présentes mentionnent moins les craindre et leurctroyer moins de pouvoir. De même, celles qui ont vu leurdées délirantes fluctuer, mentionnent douter d’avantage deeur véracité.

Comment expliquer que notre équipe ait eu des résul-ats cliniquement et statistiquement significatifs avec notreodule TCCp alors que plusieurs autres équipes ont échoué ?

’offre de cette thérapie en format de groupe, comme nous’avons développé, semble être préférable pour cette clien-èle [25]. Le groupe que nous avons concu comprend aussiertains ingrédients essentiels, tant au niveau de la struc-ure (chacun possède son propre cahier par exemple), qu’auiveau de la manière que le groupe est animé (voir [26] pourlus de détails sur l’intervention). On ne s’improvise pashérapeute de groupe, mais nous avons vu dans le contextee notre étude qu’une formation brève de deux à trois

ours peut être suffisant pour des intervenants d’expérience22].
Page 5: TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?

1 C. Leclerc, T. Lecomte

C

Cddemidt[pcttdtdpna[p

msCsrcmLdllb2s

ldMndlpTdsr

Tableau 1 Activités des quatre sections du module« Accompagner, Valider, Échanger et Comprendre » (AVEC).

Le stress : comment il influence ma vieButs et déroulement du module AVECPremier épisode et stressLe stress et les symptômesLes sources de stress et les émotions expriméesLes facteurs de protection 1Les facteurs de protection 2 : le soutien social et lecoping

Vérifier les hypothèses et rechercher des alternativesLa thérapie cognitive comportementale : lescroyances et leur influence sur les émotions et lescomportementsNormalisationAlternatives et vérification des faitsLe questionnement socratiqueLa spirale descendante. . .

Le rôle du thérapeute TCC et celui des proches

Les drogues, l’alcool et les états d’âmesLes valeurs et l’appartenance socialeL’approche positive et l’estime de soiLes drogues et l’alcoolLa dépression et les idées suicidairesModifier les humeursShavasan et la mentalisation

Coping et compétenceRéduire les symptômes par le copingSoutenir la personne dans l’atteinte de ses butsLes attentes des prochesSavoir soutenir un proche 1

pfae

ldetitg

T

LlalB

08

omment maximiser les effets ?

ertaines améliorations obtenues suite à la TCCp de groupeécrite plus haut, au plan des symptômes positifs oue l’utilisation de certaines stratégies d’adaptation parxemple, se sont maintenues durant la première annéeais n’ont pas dépassé ce cap. Or, nous savons qu’une

ntervention ponctuelle (de 24 rencontres ici) ne peut avoires résultats à long terme sans soutien visant à main-enir les compétences développées dans l’environnement27]. La plupart des personnes vivant un premier épisodesychotique vivent avec leurs parents. Ces derniers sontonstamment sollicités par la situation de leur jeune et serouvent en excellente position pour offrir du soutien. Tou-efois, ils se trouvent souvent démunis face à la psychosee leur proche et souhaitent obtenir des outils et du sou-ien. Les interventions destinées aux familles et aux procheses personnes vivant avec un trouble mental sont reconnuesour leur efficacité à réduire les rechutes [28—30] et à dimi-uer les émotions exprimées [31,32]. Elles sont reconnuesussi pour être efficientes (excellent rapport qualité/coût)33]. Les interventions destinées aux proches s’avérant leslus efficaces possèdent les caractéristiques suivantes :

offertes à des groupes de proches, elle leur permet des’entraider et de se soutenir ;

elles offrent de l’information sur les différentes facettesde la psychose ;

elles enseignent, selon une approche psychoéducative,des techniques cognitives et comportementales qu’ilspourraient utiliser au besoin dans leur vie (ex. : tech-niques de gestion du stress) ou avec la personne atteintede psychose (ex. : vérifier les faits ensemble).

Nous avons donc choisi d’adapter notre module de pre-iers épisodes pour en faire un module pour parents. Il

’intitule AVEC, pour « Accompagner, Valider, Échanger etomprendre ». Ce module, qui intègre de la psychoéducationur le rétablissement, la psychose, le rôle d’aidant natu-el et les notions et techniques de la thérapie cognitive etomportementale, vise à aider à la fois les parents eux-êmes et indirectement leur proche atteint de psychose.

e module existe en deux formats. Le premier format este 24 rencontres, afin que les parents qui accompagnenteur jeune à leur groupe TCCp puisse avoir en même tempseur groupe multi-famille AVEC. Le second format est plusref, soit huit rencontres de deux heures, couvrant 16 des4 rencontres et offert en soirée à raison d’une fois paremaine (Tableau 1).

Nous avons récemment terminé une étude pilote éva-uant les retombées du module AVEC auprès de 40 prochese personnes ayant vécu un premier épisode de psychose.alheureusement, dans le cadre de cette étude pilote,ous n’avons pas pu offrir les groupes AVEC aux procheses jeunes recevant la TCCp en même temps. En effet,es proches qui ont participé au groupe AVEC n’étaientas tous en relation avec un participant aux groupes

CCp avec comme conséquence que nous ne pouvons paséterminer l’impact du groupe destiné aux proches sur laituation des jeunes du groupe TCCp. Nous avons toutefoisecueilli quelques données auprès des proches en pré- et

dqoa

Savoir soutenir un proche 2Synthèse du module

ost-thérapie. Dans le contexte de cette étude pilote, leormat de huit rencontres a été utilisé et les groupes étaientnimés de deux co-animateurs, soit une travailleuse socialet un thérapeute doctorant en psychologie.

Dans le cadre de l’étude portant sur le module AVEC,es proches ont été évalués avant et après l’interventione groupe (AVEC) au niveau de leur détresse psychologiquet de leur soutien social afin de mesurer les effets du trai-ement dans le temps. Nous avons également recueilli desnformations au sujet de leur satisfaction en regard du trai-ement. Des tests t pairés furent effectués après quatreroupes de proches (N = 40).

emps de mesure

es évaluations se sont déroulées immédiatement avante début des sessions de groupe (T0) et immédiatementprès le traitement (T1). Le temps écoulé entre le T0 ete T1 est de trois mois. Les instruments utilisés étaient lerief Symptom Inventory (BSI ; [34], une mesure générale

e symptômes utilisée auprès de la population généraleui mesure neuf dimensions : somatisation (sept items),bsessions-compulsions (six items), sensibilité à l’égard desutres (quatre items), dépression (six items), anxiété (six
Page 6: TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?

slrrmttlddtdLplmef

D

TlstpeTlcpeLldlladgmclusmslf

dcfpc

TCC de groupe pour les premiers épisodes de psychose

items), agressivité (cinq items), phobies (cinq items), idéesparanoïdes (cinq items), symptômes psychotiques (psycho-ticism) (cinq items). Complétée par les participants, elle estconstituée d’échelles Likert en cinq points. Le multidimen-sional scale of perceived social support est une mesure deperception du soutien social recu et comprend 12 items. Deplus, les parents ont répondu à quelques questions ouvertesconcernant leur satisfaction face au groupe multi-familleAVEC.

Résultats

Les participants étaient tous des parents de personnes rece-vant des services au sein d’un programme de premiersépisodes de psychose à Montréal. Ils avaient en moyenne50 ans et 60 % des participants étaient des mères (30 %des pères). La plupart des groupes ne comprenait qu’unseul membre d’une même famille. Des tests-t pairés nousont permis de comparer les résultats en pré- et post-thérapie pour chacune des variables mesurées. Pour lamesure de symptômes, des résultats significatifs ont étédécelés pour les sous-échelles de sensibilité interperson-nelle (t(25) = —3,942, p < 0,005), de dépression (t(25) = 2,074,p < 0,05) et de symptômes apparentés à la psychose (psy-choticism) (t(25 = 3,329, p < 0,005). En ce qui concerne lasatisfaction au traitement, les parents ont pour la plupartbeaucoup apprécié l’intervention (75 %), avec 16 % men-tionnant une appréciation légère et 8 % mentionnant êtreinsatisfaits. Lorsque questionnés sur les aspects appréciésdu groupe, les propos suivants ont été mentionnés :

• le partage de situations similaires avec d’autres parents ;• la documentation et les nouvelles facons de gérer un pre-

mier épisode de psychose ;• une meilleure compréhension de la psychose débutante ;• apprendre comment avoir des attentes plus réalistes ;• les participants et les thérapeutes ;• apprendre de meilleures facons de communiquer ;• l’espoir, le respect et la communication au sein du

groupe ;

Nous avons aussi demandé si leur situation familiale avaitchangé depuis la participation au groupe, voici les réponses :

• mon espoir est plus réaliste ;• j’ai une meilleure relation avec mon proche atteint de

psychose ;• je me sens plus préparé pour gérer les difficultés dans

notre relation ;• je suis moins contrôlant dans les activités de mon proche ;• je suis une meilleure source de soutien et j’écoute mieux ;• j’ai une meilleure relation avec mon proche ;• j’ai une meilleure connaissance de la TCC et de comment

elle peut aider mon proche.

La nouvelle intervention nommée AVEC a très bien étérecue par les proches des personnes aux prises avec un

premier épisode de psychose et les résultats indiquent deseffets significatifs auprès de trois catégories de symptômesdans le temps. Ce traitement permet d’améliorer le soutien,le partage d’informations et offre l’opportunité de partager

D

Lr

109

a propre expérience, de mieux comprendre la situation deeur proche souffrant de psychose et aussi le traitement qu’ilecoit (TCC). Sa conception psychoéducative est très bienecue, quoique certains parents auraient préféré unique-ent la portion éducative et d’autres uniquement la portion

hérapeutique. Il est possible d’offrir une sélection de cer-ains thèmes à aborder parmi les 24 suggérés par AVEC cara première rencontre de groupe permet aux participantse faire ces choix. Nous avons été surpris par les difficultése recrutement et de participation des proches, difficul-és qui sont assez similaires à celles rencontrées auprèses personnes présentant un premier épisode de psychose.e recrutement a pris beaucoup de temps. Un échantillonlus important et un projet multi-sites décriraient mieuxes effets de ce nouveau traitement. Il serait intéressant deener une étude à devis expérimental afin de comparer les

ffets du nouveau traitement AVEC à une autre interventionamiliale reconnue (ex : Profamille).

iscussion

el que précisé auparavant précédemment, l’efficacité dea TCCp n’est pas en cause ici. Cet article visait plutôt àouligner sous quelles conditions la TCCp favorise davan-age le rétablissement des personnes vivant les débuts d’unesychose. À la lueur des écrits recensés et de nos propresxpérimentations, nous constatons que les effets d’uneCCp en format individuel sont davantage prononcés lorsque

e traitement s’adresse à une personne vivant avec la psy-hose depuis quelques temps que lorsqu’il est offert à uneersonne en début de psychose. Toutefois, lorsque la TCCpst offerte sous forme de groupe, les résultats sont probants.es réductions de symptômes psychotiques, de même quees augmentations obtenues auprès de variables centralesu rétablissement, soit le soutien social, l’estime de soi etes stratégies adaptatives, soutiennent la pertinence d’offrira TCCp sous forme de groupe. De plus, les résultats obtenusuprès des proches de ces jeunes vivant un premier épisodee psychose, suggèrent également l’offre de traitement deroupe auprès de leur proche. Tel que le souligne depuisaintenant près de 30 ans le modèle vulnérabilité-stress-

ompétence, le potentiel de rétablissement est augmentéorsque les facteurs de protection se révèlent positifs. Ainsi,n soutien social percu comme aidant et disponible, destratégies de coping appropriées aux défis rencontrés, deême qu’un estime de soi solide favoriseront le rétablis-

ement d’une personne vivant avec une psychose tout auong de sa vie. Et les approches de groupe, renforcent cesacteurs déterminants.

Les approches de groupe, en favorisant l’universalisation’une situation critique telle qu’un premier épisode de psy-hose, mettent en relation des personnes d’univers divers etavorisent non seulement l’apprentissage, la réflexion et leartage, mais aussi leur compétence à agir face à une tellerise de la vie.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

Page 7: TCC pour premiers épisodes de psychose : pourquoi la thérapie de groupe obtient les meilleurs résultats ?

1

R

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

10

éférences

[1] Gould RA, Mueser KT, Bolton E, Mays V, Goff D. Cognitive the-rapy for psychosis in schizophrenia: an effect size analysis.Schizophr Res 2001;48:335—42.

[2] Wykes T, Steel C, Everitt B, Tarrier N. Cognitive-behaviortherapy for schizophrenia: effect sizes, clinical models, andmethodological rigor. Schizophr Bull 2008;34:523—37.

[3] Turkington D, Sensky T, Scott J, Barnes TR, Nur U, SiddleR, et al. A randomized controlled trial of cognitive-behaviortherapy for persistent symptoms in schizophrenia: a five-yearfollow-up. Schizophr Res 2008;98:1—7.

[4] French P, Shryane N, Bentall RP, Lewis SW, Morrison AP.Effects of cognitive therapy on the longitudinal developmentof psychotic experiences in people at high-risk of developingpsychosis. Br J Psychiatry 2007;(Suppl. 51):s82—7.

[5] McGorry P. The nature of schizophrenia: signposts to preven-tion. Aust N Z J Psychiatry 2000;(Suppl. 34):s14—21.

[6] Liberman RP, Kopelowicz A, et al. Operational criterai and fac-tors related to recovery from schizophrenia. Int Rev Psychiatry2002;14(4):256—72.

[7] Sakheim DK, Hawkins D, et al. Le déficit de compassion : ledanger d’ignorer le rôle des traumatismes des personnes vivantavec un TPL dans Leclerc C (dir), Trouble de personnalité limiteet réadaptation, 2. St Jérôme: Éditions Ressources; 2010.

[8] Leclerc C. L’efficience des stratégies de réhabilitation. Inf Psy-chiatr 2008;84(10):903—7.

[9] Kopelowicz A, Liberman RP, Zarate R. Recent advancesin social skills training for schizophrenia. Schizophr Bull2006;32:s12—23.

10] Leclerc C, Lecomte T, Wykes T. Thérapie cognitive comporte-mentale des symptômes psychotiques : soigner les voix et lesdélires. Prat Sante Ment (France) 2009;5:27—35.

11] Lewis S, Tarrier N, Haddock G, Bentall R, Kinderman P, King-don D, et al. Randomized control trial of cognitive-behaviouraltherapy in early schizophrenia: acute-phase outcomes. Br JPsychiatry 2002;181(Suppl. 43):s91—7.

12] Tarrier N, Lewis S, Haddock G, Bentall R, Drake R, Kinderman P,et al. Cognitive-behavioural therapy in first-episode and earlyschizophrenia. 18-month follow-up of a randomised controlledtrial. Br J Psychiatry 2004;184:231—9.

13] Jackson H, McGorry P, Edwards J, Hulbert C, Henry L,et al. Cognitively-oriented psychotherapy for early psychosis(COPE) - preliminary results. Br J Psychiatry 1998;172(Suppl.33):93—100.

14] Jackson H, McGorry P, Henry L, Edwards J, Hulbert C, Har-rigan S, et al. Cognitively-oriented psychotherapy for earlypsychosis (COPE): a 1-year follow-up. Br J Clin Psychol 2001;40:57—70.

15] Jackson H, McGorry P, Edwards J, Hulbert C, Henry L, HarriganS, et al. A controlled trial of cognitively-oriented psycho-therapy for early psychosis (COPE) with four-year follow-upreadmission data. Psychol Med 2005;35:1295—306.

16] Morrison AP. Cognitive behaviour therapy for first episode psy-chosis: good for nothing or fit for purpose? Psychosis 2009, epub

ahead of print:1—10.

17] Granholm E, McQuaid JR, McClure FS, Auslander LA, Perivo-liotis D, Pedrelli P, et al. A randomized, controlled trial ofcognitive behavioral social skills training for middle-aged and

[

C. Leclerc, T. Lecomte

older outpatients with chronic schizophrenia. Am J Psychiatry2005;162:520—9.

18] Wykes T, Hayward P, Thomas N, Green N, Surguladze S, FannonD, et al. What are the effects of group cognitive behaviourtherapy for voices? A randomized control trial. Schizophr Res2005;77:201—10.

19] Newton E, Larkin M, Melhuish R, Wykes T. More than just aplace to talk: young people’s experiences of group psychologi-cal therapy as an early intervention for auditory hallucinations.Psychol Psychother 2007;80:127—49.

20] Lecomte T, Cyr M, Lesage AD, Wilde JB, Leclerc C, RicardN. Efficacy of a self-esteem module in the empowermentof individuals with chronic schizophrenia. J Nerv Ment Dis1999;187:406—13.

21] Leclerc C, Lesage AD, Ricard N, Lecomte T, Cyr M. Assess-ment of a new stress management module for persons withschizophrenia. Am J Orthopsychiatry 2000;3:380—8.

22] Lecomte T, Leclerc C, Corbière C, Wykes T, Wallace CJ, SpidelA. Group cognitive behaviour therapy or social skills trainingfor individuals with a first episode of psychosis? Results of arandomized controlled trial. J Nerv Ment Dis 2008;196:866—75.

23] Tarrier N, Wykes T. Is there evidence that cognitive behaviourtherapy is an effective treatment for schizophrenia? A cautiousor cautionary tale? Behav Res Ther 2004;42:1377—401.

24] Lecomte T, Leclerc C, Wykes T, Group CBT. for earlypsychosis—are there still benefits one year later? Int J GroupPsychother 2012;62:309—22.

25] Saksa JR, Cohen SJ, Srihari VH, Woods SW. Cognitive-behaviortherapy for early psychosis: a comprehensive review of indi-vidual vs group treatment studies. Int J Group Psychother2009;59(3):3573—83.

26] Lecomte T, Leclerc C, Wykes T, Lecomte J. Group CBT forclients with a first episode of psychosis. J Cogn Psychother:Int Quaterly 2003;17:375—84.

27] Tauber R, Wallace CJ, Lecomte T. Enlisting indigenous com-munity supporters in skills training programs for persons withsevere mental illness. Psychiatr Serv 2000;51(11):1428—32.

28] Pilling SB, Kuipers E, Garety P, Geddes J, Orbach G, Morgan C.Psychological treatments in schizophrenia: I. Meta-analysis offamily intervention and cognitive behaviour therapy. PsycholMed 2002;32:763—82.

29] Hahlweg KW. Principles and results of family therapy in schi-zophrenia. Eur Arch Psychiatry Clin Neurosci 1999;249(Suppl.4):IV/108—15.

30] Lopez SRH, Polo AJ, Jenkis JH, Karno M, Vaughn C, Sny-der KS. Ethnicity, expressed emotion, attributions and courseof schizophrenia: family warmth matters. J Abnorm Psychol2004;113(3):428—39.

31] Butzlaff RL, Hooley JM. Expressed emotion and psychiatricrelapse: a meta-analysis. Arch Gen Psychiatry 1998;55:547—52.

32] Miklowitz DJ, Wisniewski SR, Miyahara S, Otto MW, SachsGS. Perceived criticism from family members as a predic-tor of the one-year course of bipolar disorder. Psychiatry Res2005;136:101—11.

33] Mihalopoulous CM, Carter R, Vos T. Assessing cost effectiveness

in mental health: family interventions for schizophrenia andrelated conditions. Aust N Z J Psychiatry 2004;38:511—9.

34] Derogatis LR, Melisaratos N. The brief symptom inventory: anintroductory report. Psychol Med 1983;13:595—605.