Tautavel: l’homme préhistorique Le néolithique...

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C’est pas sorcier 22 Tautavel : l’homme préhistorique Le néolithique L’écriture de A à Z Vous découvrirez dans cette cassette trois émissions au cours desquelles Fred, Sabine et Jamy abordent le thème de la préhistoire. La première émission, Tautavel: l’homme préhistorique, nous fait découvrir les restes et l’habitat d’un de nos lointains cousins mis à jour dans une grotte des Pyrénées orientales en 1971. L’homme de Tautavel, vieux d’envi- ron 450 000 ans, est un des chaînons de l’évolution qui conduit à l’espèce humaine. Il s’inscrit entre les australopithèques africains d’il y a 4 millions d’années et l’ homo sapiens sapiens, en tout point semblable à nous-mêmes, depuis environ 30 000 ans. Les présentateurs déroulent le fil de cette longue histoire en nous expliquant le mode de vie, les performances intellectuelles et les cheminements hors du berceau africain des homo erectus dont l’homme deTautavel est un représentant européen. Un long parcours avant d’arriver à notre ancêtre direct : l’homme de Cro-Magnon. La deuxième émission, Le néolithique, nous entraîne à Carnac où les ali- gnements de pierres dressées sont les témoignages encore visibles d’une civilisation qui repose sur l’agriculture et l’élevage. Ces deux activités nouvelles, apparues au Moyen-Orient vers 8000 avant notre ère, se dif- fusent en Europe et dans le reste du monde jusqu’à 2000 avant J.-C. C’est un bouleversement : les hommes deviennent désormais produc- teurs de leur nourriture, ils se sédentarisent, inventent la céramique et transforment la nature ; surtout, leur nombre croît. De véritables civili- sations apparaissent, avec leurs hiérarchies sociales et leurs croyances. Les menhirs, dolmens et autres tumulus nous racontent l’âge de la pierre polie, ultime phase de la préhistoire. c ôté télé HISTOIRE-GÉOGRAPHIE COLLÈGE FRANÇAIS C’EST PAS SORCIER Conception: F. Courant, J. Gourmaud, S. Ghez Réalisation : C. Breton Production : Coproduction RIFF International Production/France 3 (1998-2000) / Durée totale : 1 h 20 min

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C’est pas sorcier 22Tautavel : l’homme préhistoriqueLe néolithiqueL’écriture de A à Z

Vous découvrirez dans cette cassette trois émissions au cours desquellesFred, Sabine et Jamy abordent le thème de la préhistoire. La première émission, Tautavel: l’homme préhistorique, nous fait découvrirles restes et l’habitat d’un de nos lointains cousins mis à jour dans unegrotte des Pyrénées orientales en 1971. L’homme de Tautavel, vieux d’envi-ron 450 000 ans, est un des chaînons de l’évolution qui conduit à l’espècehumaine. Il s’inscrit entre les australopithèques africains d’il y a 4 millionsd’années et l’homo sapiens sapiens, en tout point semblable à nous-mêmes,depuis environ 30 000 ans. Les présentateurs déroulent le fil de cette longuehistoire en nous expliquant le mode de vie, les performances intellectuelleset les cheminements hors du berceau africain des homo erectus dontl’homme de Tautavel est un représentant européen. Un long parcours avantd’arriver à notre ancêtre direct : l’homme de Cro-Magnon.La deuxième émission, Le néolithique, nous entraîne à Carnac où les ali-gnements de pierres dressées sont les témoignages encore visibles d’unecivilisation qui repose sur l’agriculture et l’élevage. Ces deux activitésnouvelles, apparues au Moyen-Orient vers 8000 avant notre ère, se dif-fusent en Europe et dans le reste du monde jusqu’à 2000 avant J.-C.C’est un bouleversement : les hommes deviennent désormais produc-teurs de leur nourriture, ils se sédentarisent, inventent la céramique ettransforment la nature ; surtout, leur nombre croît. De véritables civili-sations apparaissent, avec leurs hiérarchies sociales et leurs croyances.Les menhirs, dolmens et autres tumulus nous racontent l’âge de la pierrepolie, ultime phase de la préhistoire.

côté téléH I S T O I R E - G É O G R A P H I E C O L L È G E F R A N Ç A I S

C ’ E S T P A S S O R C I E R

Conception : F. Courant, J. Gourmaud, S. GhezRéalisation : C. BretonProduction : Coproduction RIFF International Production/France 3(1998-2000) /Durée totale : 1 h 20 min

La troisième émission, L’écriture de A à Z, nous fait entrer dans l’histoire,puisque cette invention marque la fin de la préhistoire. Entre 3000 et1500 avant J.-C., l’écriture apparaît en Mésopotamie, en Égypte et enChine. Fred nous révèle les secrets de l’écriture chinoise constituée d’idéo-grammes qui se combinent et se lisent comme des rébus. Dans d’autresrégions du monde, depuis les Phéniciens, c’est l’écriture alphabétiquequi l’a emporté en combinant les lettres et les sons. Jamy et Fred nousracontent aussi l’évolution des techniques d’écriture du calame desSumériens à l’ordinateur portable.

DISCIPLINES, CLASSES ET PROGRAMMES– Histoire, collège, 6e : La préhistoire et la naissance de l’écriture.– Français, collège, 6e : La naissance de l’écriture.– Éducation aux médias, collège, 6e : Les formes de communication et

d’écriture ; les idéogrammes.– Physique, collège : Capillarité et gravité.

OBJECTIFS DE LA SÉRIE– Expliquer le monde qui nous entoure, mais aussi les technologies au

service de notre vie quotidienne. C’est ainsi qu’à bord de leur gigan-tesque camion-laboratoire, Frédéric Courant et Jamy Gourmaud, lesdeux dynamiques animateurs de l’émission, nous amènent vers dessites insolites et parfois spectaculaires.

– Faire découvrir des lieux auxquels on n’a pas toujours accès et nousguider au cœur du sujet. Ce sont Fred et Jamy, curieux et aventuriers,qui mènent les observations « grandeur nature ».

– Mettre en évidence des observations, grâce à des expériences simplesréalisées dans le camion-laboratoire. C’est le rôle de Jamy, érudit etpédagogue.

– Illustrer de façon claire et ludique des théories scientifiques et diversphénomènes de la nature, grâce à des expériences et des maquettesanimées, colorées et astucieuses.

– Comprendre « comment ça marche » à chacune des étapes de ce voyageau cœur de la science et de la découverte. La porte s’ouvre et le télé-spectateur passe du laboratoire à la réalité, de la théorie à la pratique.

– Rencontrer des hommes de terrain: spécialistes, chercheurs, aventuriers,ingénieurs, sportifs. Leurs interventions viennent compléter les repor-tages et les images insolites et inédites, que nous fait découvrir le sym-pathique duo des jeunes animateurs.

– Amener le public à constater que l’on peut aussi apprendre en passantvingt-six minutes divertissantes, et que la science, finalement, c’estpas sorcier !

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OBJECTIFS DES ÉMISSIONSCes trois émissions montrent, dans sa diversité et dans toute son éten-due chronologique, la préhistoire, une période longue de 4 millions d’an-nées. Elles insistent sur les étapes de l’évolution des hominidés à l’hommemoderne en montrant comment cette histoire est le produit d’une longueévolution et de ruptures dues aux modifications de l’environnement. L’arbre généalogique de l’humanité se compose de multiples rameaux.L’apparition de l’agriculture au néolithique et l’invention de l’écriture à la finde cette période sont les deux « révolutions » qui sortent l’homme de la pré-histoire et dessinent jusqu’à nos jours les contours du monde moderne.

VOCABULAIRE À EXPLIQUERPrimates, hominidés, paléo-anthropologue, choppers, bifaces, choppingtool, grattoirs, Néandertal, Cro-Magnon, évolution, propulseur, néoli-thique, tumulus, cunéiformes, hiéroglyphes, idéogrammes, pictogrammes,calligraphie.

MOTS-CLÉSTautavel : l’homme préhistorique

Australopithèque, homo habilis, homo erectus, homo ergaster, évolu-tion, capacité crânienne.

Le néolithique

Agriculture, élevage, prédateur, pierre polie, dolmen, menhir, sédentari-sation, rites funéraires.

L’écriture de A à Z

Mésopotamie, Sumériens, hiéroglyphes, hiératique, alphabet, calame,capillarité, gravité, plume d’oie, stylo-plume, stylo-bille, écriture braille.Reconnaissance vocale.

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DÉCOUPAGE ET STRUCTURETautavel : l’homme préhistorique00min 00s

Générique et début de l’émission.

01min 14s

Présentation du village de Tautavel dans les Pyrénées et de la grottesituée dans la Caune de l’Arago où fut découvert, en 1971, le crâne d’unhomme préhistorique vieux de 450 000 ans.Depuis, Tautavel est devenu un haut lieu de la préhistoire en Europe.

03 min 38s

Jamy situe l’homme de Tautavel dans une frise chronologique retraçantl’histoire de la Terre. Au musée, Sabine nous montre des crânes d’austra-lopithèques et compare leurs caractéristiques.

05 min 48s

Jamy, à l’aide de maquettes, nous explique l’aventure de Lucy et desaustralopithèques africains. Explications des théories sur l’origine africainede l’humanité.

09 min 13s

Présentation du crâne d’un homo habilis, premier hominidé concepteurd’outils et utilisant le langage. Explication de la disparition des austra-lopithèques à l’aide de maquettes.

11min 40s

Apparition de l’homo ergaster ; mieux adapté à la marche que les autreshominidés, il quitte l’Afrique. Une carte nous montre son cheminementjusqu’en Géorgie, en Asie et en Europe. À l’issue de cette lente colonisation,on parle d’homo erectus.

13 min 49s

Reconstitution de bifaces fabriqués par les erectus, domestication dufeu. À l’aide de moulages de crânes, Sabine nous explique que l’hommede Tautavel est un erectus évolué qui précède l’homme de Néandertal.

15 min 21s

Jamy explique pourquoi l’Europe est la seule région où l’on a trouvé desrestes de l’homme de Tautavel et des néandertaliens.Description du travail des préhistoriens qui reconstituent le mode de viedes hommes préhistoriques en interprétant les restes trouvés dans lesgrottes au cours de fouilles méticuleuses.

20 min 24s

Présentation et fabrication d’un outil néandertalien, plus élaboré que lesprécédents. Ces hominidés pratiquaient la chasse et avaient une penséereligieuse, comme en témoignent des sépultures vieilles de 90 000 ans.

22 minutes 26

Démonstration de l’utilisation d’un propulseur inventé par l’homo sapienspour les armes de jet. Jamy montre sur une carte la diffusion de l’homosapiens dans toutes les régions du monde. En Europe, il cohabite quelque

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temps avec le Néandertal ; mais mieux adapté à son environnement, il lesupplante. L’homo sapiens, le créateur des grottes ornées, est en toutpoint semblable à nous-mêmes.

Le néolithique26 min 00s

Générique et début de l’émission.

27 min 31s

Présentation des alignements de Carnac, menhirs dressés par une civili-sation du néolithique, premiers agriculteurs et éleveurs de la préhistoire.

28 min 26s

Schéma chronologique situant la période néolithique entre 8 000 et 2 000avant notre ère. Carte montrant l’aire de diffusion des mégalithes dans lemonde et en France.

30 min 22s

Sabine nous entraîne dans le parc de Samara près d’Amiens où ont étéreconstitués des habitats néolithiques. C’est l’occasion de découvrir lestechniques de construction et l’outillage de pierre polie.

32 min 17s

Avec la sédentarisation, naissent les premiers villages, au Proche-Orientet en France. L’homme néolithique invente l’agriculture et produit sapropre nourriture en cultivant des céréales.

33 min 35s

Jamy nous explique les conditions climatiques qui ont favorisé la naissancede l’agriculture dans le monde. Le blé, apparu au Moyen-Orient, se répand enEurope par la Méditerranée et le Danube. Grâce à l’agriculture, l’hommetransforme la nature, améliore les plantes, défriche et transforme le paysage.

36 min 04s

Sabine fait cuire une galette de céréales et nous explique que la céra-mique est une grande invention du néolithique qui permet de faire cuireet conserver la nourriture. Images de poteries.

37 min 33s

Grâce à des maquettes, Jamy nous explique les débuts de l’élevage et latransformation des animaux, du sanglier au cochon, du mouflon au mou-ton et de l’auroch à la vache. Le chien puis le cheval sont domestiqués.

39 min 26s

Au parc de Samara, Sabine nous présente une reconstitution de vêtementsportés au néolithique ainsi que les outils et techniques de fabrication.Reconstitution de l’hibernatus néolithique retrouvé en 1991 dans un glacieritalien.

41 min 43s

Expériences d’archéologie expérimentale, reconstitution des techniquesde déplacement et de levage des menhirs à l’aide de rondins et de chèvres.Hypothèses sur la signification des alignements de Carnac ou desStonehenge.

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45 min 06s

Les dolmens sont les restes de tumulus. Jamy nous explique avec unemaquette la construction d’une de ces tombes collectives. Explicationde la construction du tumulus de Gavrinis, dans le golfe du Morbihan.Visite du lieu et étude des décors qui ornent l’intérieur.

51 min 02s

Ces monuments mégalithiques, construits avec soin, témoignent de lapensée religieuse des hommes du néolithique.

52 min 33s

Jamy nous présente une invention : l’écriture, qui allait bouleverser lavie des hommes du néolithique et les faire entrer dans l’histoire.

L’écriture de A à Z54 min 00s

Générique et début de l’émission. Jamy calligraphie des idéogrammes.

55 min 13s

Fred et Jamy nous parlent de la naissance de l’écriture en Mésopotamie.Fred dessine sur une tablette d’argile les signes qui signifient bœuf etmaison en sumérien. Il montre l’évolution de cette écriture grâce auxpoinçons de roseaux. Jamy nous explique l’origine et la forme des troisplus anciennes écritures : le cunéiforme à Sumer, les hiéroglyphes enÉgypte et les idéogrammes en Chine.

57 min 43s

Les signes préhistoriques des grottes ornées ne sont pas une écriture ;celle-ci commence avec les tablettes sumériennes, réservées à des textesadministratifs ou religieux.

58 min 36s

Fred, dans un décor chinois traditionnel, nous explique l’écriture chinoise.Les caractères se prononcent différemment selon les dialectes mais s’écri-vent de la même façon. La combinaison de caractères permet d’expri-mer d’autres mots ou idées : arbre + Soleil veulent dire soit lumière, soitobscurité. Une calligraphe explique comment écrire en chinois Jamy etFred. Les techniques d’écriture du chinois de l’imprimerie à l’ordinateur.Il faut 3 000 caractères pour traduire un album de Tintin en chinois.

01h 03min 32s

L’alphabet est inventé par les Phéniciens vers 1000 avant J.-C. Jamynous explique la création des consonnes : R, M, et de la voyelle A. Uncalligraphe nous retrace l’évolution de la lettre A des Sumériens àl’alphabet latin ; autre exemple avec le H. Définition de l’analphabétismeet de l’illettrisme.

01h 06min 42s

Leçon d’écriture arabe et reconnaissance des lettres de cet alphabet. Uncalligraphe se sert du calame pour dessiner avec art les lettres de l’alphabet.

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01h 08min 26s

L’écriture et ses outils. Utilisation et fabrication de la plume d’oie utili-sée jusqu’à la fin du siècle dernier. Pourquoi l’encre tient-elle dans leréservoir ? La capillarité.

01h 11min 15s

Utilisation de la plume d’acier et du porte-plume à réservoir. Fabricationdes stylo-plumes et principes de fonctionnement.

01h06 min 02 s

Fonctionnement du stylo-bille.

01h 16min 49s

Les autres techniques d’écriture, la machine à écrire, l’écriture braille etles machines modernes pour non voyants. La reconnaissance vocale etl’écriture assistée par ordinateur.

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PRÉSENTATION NOTIONNELLE POUR UNE EXPLOITATION PÉDAGOGIQUECette série d’émissions, par ses contenus notionnels, s’adresse en prio-rité aux classes de 6e et peut même déboucher sur un travail interdisci-plinaire.

De l’homme préhistorique à l’homme moderne

« L’homme descend du singe et le singe descend de l’arbre. » Cette boutaderésume depuis Darwin la longue histoire de l’humanité. Nos ancêtres les pluslointains apparurent probablement en Afrique de l’Est, il y a plus de 4 mil-lions d’années, en même temps que les primates, ancêtres des grandssinges actuels. Pourtant, nous ne sommes pas les enfants des australopi-thèques et Lucy n’est pas la grand-mère de l’humanité. Les descendantsde cette lointaine cousine ont disparu avec les changements climatiqueset la raréfaction de la forêt le long du rift africain. L’homo habilis, capable deconcevoir et de fabriquer des outils, probablement doué du langage, a sur-vécu alors que disparaissaient les derniers australopithèques. De cette histoire, nous pouvons tirer deux leçons. Les hasards de l’évolu-tion et des mutations génétiques ont favorisé le développement des homi-nidés par ramification, plutôt que par filiation directe. Des espècesdisparaissent, alors que d’autres s’adaptent et se développent. Chez les aus-tralopithèques, comme chez les hominidés, les différentes espèces ont coha-bité pendant une période de plusieurs milliers d’années: l’homo habilis avecl’homo ergaster, l’homo erectus avec l’homme de Néandertal et ce dernieravec l’homo sapiens, tout au moins en Europe. Selon certains préhistoriens,des croisements auraient pu avoir lieu entre les différents hominidés.Autres notions importantes dont il faut prendre conscience pour appré-hender l’évolution: la durée, les modifications physiologiques et les chan-gements du milieu. L’histoire des hominidés s’étend sur plusieurs millionsd’années. L’homo ergaster, qui est le premier à quitter le berceau afri-cain pour coloniser l’Asie et l’Europe, accomplit ce cheminement dansun voyage de plusieurs centaines de milliers d’années. À l’inverse,l’homme de Cro-Magnon, notre ancêtre européen direct et dernier maillonde cette histoire, n’est vieux que de 30 000 ans. L’intérêt de la décou-verte de l’homme de Tautavel est qu’il représente un chaînon intermé-diaire entre l’homo erectus et l’homme de Neandertal. Sa mise à jouraffine la chronologie des hominidés. Notre connaissance des hommespréhistoriques tient essentiellement aux découvertes des préhistoriens etdes paléo-anthropologues. On dit de Yves Coppens qu’il est l’inventeur de Lucy. L’interprétation deséléments osseux et des quelques outils laissés par nos ancêtres néces-site une solide formation scientifique et fait appel à des disciplines variées;un exemple nous en est donné dans l’émission en « faisant parler » lescrânes des hominidés. Au siècle dernier, on s’appuyait presque exclusi-vement sur la capacité crânienne des hominidés pour en déduire leursperformances intellectuelles ; aujourd’hui, on insiste plutôt sur le déve-loppement de certaines fonctions comme celles de la zone du langage ou

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de l’aptitude à la marche. De même, l’archéologie expérimentale, enreproduisant les techniques de fabrication des outils de silex, enrichitnotre connaissance des modes de vie préhistoriques. Les changements climatiques jouent un rôle fondamental dans l’évolutionde l’espèce humaine. Il sont à l’origine de la disparition des australopi-thèques. L’ère glaciaire explique l’évolution des erectus et des Neandertaleuropéens, isolés du reste de l’humanité. De même, le réchauffementde la planète, il y a 100 000 ans, permet la colonisation de l’œkoumènepar notre ancêtre direct : l’homo sapiens sapiens.

Le néolithique

On parlait autrefois de « révolution néolithique » ou « d’âge de la pierrepolie » pour décrire le bouleversement du mode de vie des hommespréhistoriques, il y a environ 8 000 ans. Ce terme de révolution est aujour-d’hui rejeté par les scientifiques car il rend mal compte d’une évolutionqui s’est déroulée sur plusieurs milliers d’années. Autre idée fausse qu’ilfaut détruire: les mégalithes, que l’on peut encore admirer dans beaucoupde régions de l’ouest européen, ne sont pas l’œuvre des Gaulois mais depeuples d’agriculteurs arrivés sur notre continent, par l’Atlantique ou leDanube, il y a environ 5 000 ans. Faire d’Obélix un livreur de menhirs estune erreur chronologique de plusieurs millénaires. Trois notions décrivent le néolithique et fondent un nouvel âge de l’huma-nité : l’agriculture, l’élevage et la sédentarisation. Les deux premièresactivités transforment le chasseur-cueilleur de la préhistoire en paysan éle-veur; alors qu’il vivait sur la nature en prédateur, il devient un producteur.Les conséquences sont incalculables. La quantité de nourriture dispo-nible, plus importante, permet un accroissement démographique sans pré-cédent des groupes humains; les traces archéologiques nombreuses surtous les continents en témoignent. Peu à peu, les hommes se sédenta-risent, les premiers villages apparaissent. Les archéologues distinguentmêmes des civilisations caractéristiques. En France, les trois plus célèbres sont celles des Danubiens dont l’habitatcaractéristique est fait de grandes cabanes collectives et rectangulaires, lesMéditerranéens reconnaissables à leur céramique cardiale (décorée par descoquillages) et les peuples atlantiques dont les traces les plus visiblessont les mégalithes. Ces pierres dressées attestent à la fois d’une penséereligieuse et d’une organisation sociale complexes. En l’absence de traceécrite, il est difficile d’interpréter le rôle des champs de menhirs ; on peuttout au plus émettre des hypothèses : témoignages d’un culte solaire oude rites de fertilité. Quant aux tumulus, leurs techniques de constructionet leurs dimensions supposent une société organisée et différenciée avecses prêtres, ses guerriers et ses dirigeants. Les archéologues ont relevé surles squelettes des paysans du néolithique de nombreuses blessures duesà des armes. La guerre et la compétition pour l’espace semblent êtreapparues avec l’agriculture et la sédentarisation. Nous sommes redevables à nos ancêtres de la fin de la préhistoire d’unmode de vie qui perdure encore aujourd’hui; ils ont modelé le paysage parles défrichements et l’implantation des premiers villages, ils ont façonnéles céréales et les animaux d’élevage que nous utilisons toujours.

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L’écriture de A à Z

L’écriture est cette invention qui fait entrer les hommes dans l’histoire.Celle-ci est apparue chez les Sumériens en Mésopotamie, 3300 ans avantnotre ère. Ce qui différencie l’écriture de tous les autres signes visuels est sa liai-son avec les sons et le langage articulé. Les peintures rupestres, commeles pictogrammes, peuvent exprimer des idées, mais nous avons besoind’une initiation ou de codes pour les comprendre. Les peintures de Lascauxont probablement une signification religieuse qui aujourd’hui nouséchappe. D’autre part, ces signes ne peuvent pas se combiner entre euxpour créer un sens nouveau comme dans les écritures idéographiques. Les premières tablettes cunéiformes qui nous sont parvenues servaient audécompte des richesses des palais et des temples sumériens. Aleph, quideviendra par un long cheminement la première lettre de notre alphabet,est d’abord l’idéogramme désignant le bœuf. Les poinçons du cunéiformefont évoluer cette première graphie vers une représentation plus abs-traite et plus détachée de son origine; d’autre part, elle est probablementliée à un son des langues sémitiques. L’écriture chinoise appartient à cette famille qui traduit la langue avec desidéogrammes ayant une valeur phonétique. L’intérêt de ce système estque l’on peut lire et écrire le chinois sans le parler. Les idéogrammes ser-vent de moyen de communication dans un vaste espace aux multiplesdialectes, jusqu’en Corée et au Japon. Pour transcrire en chinois des motsd’origine étrangère, il faut donc les traduire en syllabes et phonèmes et lesassocier aux idéogrammes correspondants. Pour lire correctement le chi-nois, il faut posséder la mémoire d’environ 3 000 caractères. Cette difficultéest résolue dans les langues qui ont adopté l’écriture alphabétique. Lacombinaison d’une vingtaine de signes permet la transcription de la tota-lité des sons. L’arabe, l’hébreu mais aussi l’hindi utilisent l’alphabet.L’écriture a toujours été une activité prestigieuse, que ce soit chez lesscribes égyptiens ou les mandarins. Dans toutes les sociétés, la calli-graphie est considérée comme un art valorisant, quasi initiatique, vousfaisant entrer dans la caste des lettrés.

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DOCUMENTATIONÀ Lire– LE QUELLEC J.-L., L ’ABCédaire de la préhistoire, coll. « l’ABCdaire, Sciences

et nature », Flammarion, 2001.– DE LUMLEY H., L’Homme premier : préhistoire, évolution, culture, coll.

« Poche Odile Jacob », n° 29, 2000.– LOUBOUTIN Catherine, Au néolithique les premiers paysans du monde,

coll. « Découvertes. Histoire », n° 98, Gallimard, 1990.– AURENCHE Olivier, KOZLOWSKI Stefan Karol, La Naissance du néolithique

au Proche-Orient, coll. « Hespérides », Errance, 1999.– JEAN Georges, Langage de signes : l’écriture et son double, coll.

« Découvertes. Archéologie », n° 67, Gallimard, 1989.– CALVET J.-L., Histoire de l’écriture, coll. « Pluriel », n° 887, Hachette

Littératures, 1998.

À consulter– www.culture.fr/culture/arcnat/tautavel/francais/index.htm

Site Internet du musée de Tautavel.– perso.club-internet.fr/fxleonar/

Site personnel assez riche sur la préhistoire de l’Europe.– www.museedecarnac.com/

Site du musée de la préhistoire de Carnac.– www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/megalithes/

Sur les mégalithes du Morbihan.– www.asterion.fr/cairn/index.html

Site sur le néolithique.– www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/harsova/fr/

Site consacré à la vie néolithique au bord du Danube il y a 6 500 ans.– www.multimania.com/georgesvanier/

Site consacré à l’histoire de l’écriture.– www.bnf.fr/web-bnf/pedagos/dossitsm/mesopota.htm

Page sur le monde de Sumer.– lejp.multimania.com/JPSP2.htm

Site personnel sur l’histoire des écritures.

À voirSérie télévisée, «Le roman de l’homme », diffusée sur la 5e en 2001 :– Afrique, Terre De L’homme, réalisateur : Philippe Piazza, VHS.– Être Homme, C’est Se Tenir Debout, réalisateur: Bernard Jourdain, VHS.

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Programmes audiovisuels libérés de droits pour une utilisation en classeDepuis janvier 1995, la politique de soutien du ministère de l’Éducation nationale en matièred’achat de droits a permis d’acquérir près de 400 heures de programmes. Cette action s’inscritdans le cadre de la politique ministérielle qui favorise l’utilisation, dans les écoles et les éta-blissements scolaires, par les enseignants, de programmes audiovisuels en conformité avec lecode de la Propriété littéraire et artistique. Elle en permet l’usage licite (droit d’enregistre-ment au moment de la télédiffusion, droit d’utilisation de vidéocassettes dans les établisse-ments d’enseignement en France et à l’étranger dépendant du ministère). Cette sélectionmarque l’intérêt du ministère pour des œuvres qui, de par leur thème et leur qualité, sont sus-ceptibles d’être exploitées en classe. C’est l’outil télévisuel en tant que tel, pouvant être utilisécomme support de cours ou comme objet d’une étude critique, qui est mis à votre disposition.Pour une information plus complète sur les actions du ministère en matière d’audiovisuel,un forum et une rubrique « Les ressources audiovisuelles » sont ouverts sur le serveur Internetdu ministère : éducnet.éducation.fr (rubrique « Ressources multimédias »).

Livret rédigé par Claude Robinot © CNDP, 2001