TATS GENERAUX DE L’EDUCATION...

40
1 MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA CHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L’INNOVATION, PORTE PAROLE DU GOUVERNEMENT CABINET DU MINISTRE E TATS GENERAUX DE L ’E DUCATION N ATIONALE T HEME R EFLEXION : QUELLE POLITIQUE DES BOURSES ET STAGES, D’INTERNAT ET DE CAMPUS POUR LES ELEVES ET UTIDIANTS GABONAIS : L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL. ParGuyRogerKAMBOGO DirecteurduProgrammed’AppuiInstitutionnel EtDéveloppementdesRessourcesHumaines(PAI-DRH) Ministère du Budget, des Comptes Publics, De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE GABONAISE Union - Travail - Justice

Transcript of TATS GENERAUX DE L’EDUCATION...

Page 1: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

1

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA CHERCHE

SCIENTIFIQUE ET DE L’INNOVATION,

PORTE PAROLE DU GOUVERNEMENT

CABINET DU MINISTRE

ETATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALE

THEME REFLEXION :

QUELLE POLITIQUE DES BOURSES ET STAGES,

D’INTERNAT ET DE CAMPUS POUR LES

ELEVES ET UTIDIANTS GABONAIS :

L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL.

Par Guy Roger KAMBOGO

Directeur du Programme d’Appui Institutionnel

Et Développement des Ressources Humaines (PAI-DRH)

Ministère du Budget, des Comptes Publics,

De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat

14 janvier 2010

REPUBLIQUE GABONAISE

Union - Travail - Justice

Page 2: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

2

Table des matières

Première partie : DEFINITION ET IMPACT DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL EN MILIEU SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE ................................................................ 6

I. Définition de l’accompagnement social en milieu scolaire et universitaire. 6

I.1. Définition et Composante de l’accompagne social ........ 6

I.2. Impact de l’accompagnement social sur l’efficacité, l’équipe et la qualité de l’Enseignement. 7

Deuxième partie : Les Différents modes de gestion des prestations sociales : EXEMPLE DE DEUX PAYS AFRICAINS. ..................................................................................... 9

I. La gestion de l’accompagnement social au Burkina Faso (un pays de l’Afrique de l’Ouest francophone). ............................................................ 9

I.1. Le logement .................................................................. 10

I.2. La restauration ............................................................. 11

I.3. La santé et l’assistance sociale .................................... 12

I.4. Le transport .................................................................. 12

I.5. Autres activités du CENOU .......................................... 12

II. La gestion de l’accompagnement social au Ghana (un pays anglophone) 13

Troisième partie : La gestion de l’accompagnement social au Gabon 14

I. Présentation .............................................................. 14

A. Les bourses .................................................................... 14

B. Les prestations sociales ................................................. 15

Quatrième partie : ETAT DES LIEUX ................................................... 24

I. Les Œuvres Scolaires ............................................... 24

1.1. La bourse .................................................................. 24

1.2. Les internats .............................................................. 24

II. Les Œuvres Universitaires. ....................................... 25

A. Gestion des ressources humaines ........................... 25

B. Dotations budgétaires et recouvrement des recettes propres 26

C. La restauration ................................................................ 29

Page 3: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

3

D. Le logement .................................................................... 30

E. Activités socioculturelles et sportives ............................. 30

F. Couverture médicale et sociale ...................................... 31

G. Sécurité........................................................................... 31

H. Relations avec les tiers ................................................... 32

Cinquième partie : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS POUR L’AMELIORATION ET LA PERENNISATION DU SYSTEME D’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL POUR LES ETABLISSEMETS SCOLAIRES ET L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ................................. 33

I. L’impératif changement de mentalités ...................... 33

1.1. Des approvisionnements .......................................... 33

1.2. Du respect de la hiérarchie ....................................... 34

1.3. Du recours aux traiteurs ou à la privatisation pour la restauration 35

II. Disponibilités financières .......................................... 35

2.1. La dynamisation des sources de financement existantes. 35

III. Détermination effective dans les investissements ... 37

3.1. L’hôtellerie .................................................................... 37

3.2. La restauration ............................................................. 38

3.4. Couverture sociale et médicale ................................ 38

3.5. Formation et encadrement sportif ................................ 38

3.6. Information, Communication et télécommunication .... 38

3.7. Acclimations ................................................................. 39

3.8. Sécurité ........................................................................ 39

Conclusion

Page 4: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

4

Introduction

Depuis plusieurs années, l’Education Nationale et l’Enseignement Supérieur connaissent presque partout, notamment dans les pays africains, des difficultés de plusieurs natures. En effet, dans la plupart de nos Etats, ces secteurs traversent épisodiquement des zones de turbulences, du fait généralement des mouvements d’humeur des enseignants et des étudiants justifiés soit par des carences et dysfonctionnements académiques, soit relatifs à des prestations sociales fournies ou prises en charge par l’Etat.

Au Gabon, l’accompagnement social de l’enseignant et de l’étudiant a toujours été entièrement de la seule responsabilité de la l’Etat. Si jusqu’aux années 80 les budgets consacrés semblaient suivre par rapport aux besoins de couverture exprimés, la croissance démographique a explicitement entraîné un accroissement des demandes en formation et en couverture sociale. On assiste ainsi à une évolution exponentielle des effectifs d’étudiants qui ne rime ni avec les structure d’accueil, ni avec l’encadrement requis.

Ainsi, l’accompagnement social de l’élève et de l’étudiant paraît avoir du plomb dans les ailes, d’autant que les multiples crises économiques et financières qui surviennent et se succèdent ces dernières années, imposent désormais à la plupart des Etats africains des contraintes et limites financières, d’où la nécessité d’investiguer d’autres pistes potentielles à même d’améliorer, de renforcer et de pérenniser l’offre d’accompagnement social en milieu scolaire et universitaire.

L’importance de l’accompagnement social en milieu étudiant ne souffre pas de doute. Le simple fait, qu’il n’existe aucun pays au monde qui ne dispose pas dans son système d’Education Nationale et d’Enseignement Supérieur d’un volet social au profit des élèves et des étudiants, suffit à lui seul à convaincre de l’indispensabilité de cet aspect.

Puisque « un ventre affamé n’a point d’oreille », il serait certainement incongru d’imaginer un système académique qui ne tienne pas compte des besoins sociaux des apprenants et des encadrant, les deux étant, sans aucun risque d’exagération, les deux faces d’une même médaille. Jamais l’un sans l’autre, l’académie et le social constituant les principaux piliers de l’enseignement, l’absence de l’un entraine inéluctablement l’inefficience de l’autre.

Si donc cette vérité est admise par tous, l’inscription de cette problématique au cœur des travaux des états généraux sur l’Education Nationale est d’une pertinence certaine, vue que bien souvent, les actions et les politiques de développement y relatives mises en œuvre, ne semble pas toujours reposer sur une planification suffisamment élaborée et tenant compte des statistiques réelles.

Ceci d’autant plus que bon nombre de graves crises qui ont secoué ou secouent épisodiquement nos universités émanent des plaintes des enseignants et des étudiants, et ont régulièrement un caractère non académique. Il s’agit généralement des problèmes de bourses, de logement, de restauration, de santé, de transport, etc. Ces revendications ont toujours débouché sur des troubles entraînant des dysfonctionnements et des perturbations dans le déroulement normal des activités pédagogiques. D’aucun diraient à cet effet que dans le fond le social tient ou peut tenir l’académique.

La problématique sur la politique du Gouvernement en ce qui concerne les bourses, les internats et les campus pour les élèves, étudiants et enseignants renvoi indubitablement à l’accompagnement social en milieu scolaire et universitaire. Aussi, pour contribuer aux échanges sur cette question d’une importance capitale, nous nous proposons de traiter dans le présent document des œuvres universitaires et scolaires (les deux étant étroitement liés, quoiqu’à des degrés divers) en suivant le plan ci-après :

- Définir ce qu’on attend par accompagnement social en milieu scolaire et universitaire ;

Page 5: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

5

- Donner les composantes de l’accompagnement social en milieu scolaire et universitaire ;

- Analyser son impact sur l’efficacité, l’équité et la qualité de l’Enseignement ;

- A travers quelques exemples en plus du Gabon, informer sur les actions actuellement

menées aux niveaux des œuvres universitaires ;

- Dégager les perspectives d’amélioration et de pérennisation du système

d’accompagnement social en milieu scolaire et étudiant au Gabon.

Il faut cependant noter que les bourses ou allocations d’études, seront uniquement évoqués

ici comme l’une des prestations de l’Etat. Eu égard à leur complexité et la place prépondérante

qu’elles occupent dans notre système éducatif, elles devraient faire l’objet d’une communication

spécifique.

Page 6: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

6

Première partie : DEFINITION ET IMPACT DE L’ACCOMPAGNEMENT

SOCIAL EN MILIEU SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE

I. Définition de l’accompagnement social en milieu scolaire et

universitaire.

I.1. Définition et Composante de l’accompagne social

I.1.1. Définition.

L’accompagnement social en milieu scolaire et universitaire par l’Etat, peut-être défini comme la mise à la disposition de l’élève, de l’étudiant et de l’enseignant d’un ensemble de commodités et de prestations matérielles et/ou financières, dans l’optique de faciliter l’administration des cours et les études dans un établissement public d’enseignement Secondaire ou Supérieur, ou d’encourager l’enseignant et l’apprenant à fournir des résultats honorables escomptés. Autrement dit, il s’agit d’un ensemble de mesures d’accompagnement leur permettant soit d’avoir accès à des prestations sociales à des coûts subventionnés par l’Etat, donc nettement moins chers par rapport aux tarifs normaux sur le marché, soit de bénéficier de gratifications particulières sanctionnant des efforts fournis.

Cet accompagnement social peut se constituer des éléments suivants :

- Allocations financières aux élèves et étudiants ;

- Fournitures de diverses prestations sociales aux élèves, étudiants et enseignants dans

l’enceinte ou à proximité de leurs cadres d’études.

Au Gabon, quoiqu’à des proportions différentes, l’accompagnement social plus ou moins

identique à ce qui se fait dans les autres pays d’Afrique francophone combine souvent les deux

formes précédemment définies.

I.1.2. Contenu et composantes de l’accompagnement social.

Le contenu et les composantes de l’accompagnement social en milieu scolaire et/ou universitaire varient d’un pays à l’autre. Si au Gabon les deux niveaux d’enseignement (scolaire et universitaire) bénéficient encore de la couverture sociale de l’Etat, ailleurs l’accent est surtout mis sur l’enseignement supérieur. Toutefois, dans presque tous les pays du monde l’accompagnement social de l’étudiant s’accomplit à travers un ensemble de besoins sociaux

fournis aux étudiants et que l’on regroupe sous l’appellation ″Œuvres Universitaires″ dans les

pays francophones ou ″Students Facilities″ dans les pays anglophones.

Ainsi, de façon plus explicite, l’accompagnement social regroupe :

- Les allocations financières octroyées aux étudiants, en l’occurrence les bourses d’études et

les frais de scolarité ;

- Le logement, à savoir l’internat, les résidences et pavillons (constitutifs des cités

universitaires) ;

- La restauration (réfectoire dans les lycées et collèges et restaurants dans les universités) ;

- Les services de santé et d’assistance sociale ;

Page 7: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

7

- Le transport (directement ou par obtention de facilités auprès des compagnies de

transport en commun au profit des étudiants) ;

- Les activités culturelles, sportives et les loisirs.

Dans certains autres pays, à l’instar du Gabon, au niveau universitaire, l’ensemble des prestations liées à l’accompagnement social de l’étudiant est confié à une seule structure dénommée « Centre National des Œuvres Universitaires », y compris les allocations financières. Quoique depuis un certains nombre d’année, cette prestation échappe au CNOU et est directement ou indirectement (après accord avec des organismes spécialisés) assurée par la Direction Générale des Bourses et Stages et le Trésor Public ; l’objectif étant toujours partout le même : faciliter à l’élève et à l’étudiant ses études.

Toutefois, il faut ici souligner que quoique nous ayons intégré l’enseignant dans la prise en charge sociale en milieu scolaire ou universitaire, cet acteur symétrique de l’enseignement n’est pas toujours explicitement intégré dans les stratégies et politiques y relatives. C’est ici le lieu d’en tenir compte.

Par ailleurs, il faut préciser que le bénéfice de ces œuvres sociales est évidemment soumis à des conditions générales et/ou spécifiques, en plus d’avoir préalablement le statut d’enseignant, élève, étudiant régulièrement inscrit ou prestant dans un établissement scolaire ou universitaire public.

I.2. Impact de l’accompagnement social sur l’efficacité, l’équipe

et la qualité de l’Enseignement.

Comme ont su bien le montrer certains pays asiatiques, le développement d’un pays est d’abord tributaire de la qualité de ses ressources humaines en générale et de ses cadres en particulier. D’ailleurs le commun des Hommes avertis reconnaît unanimement, que le développement d’un pays passe par l’Education et l’Enseignement.

Les lycées et collèges constituent le tremplin entre le scolaire et l’universitaire. Les universités quant à elles, représentent les hauts lieux où sont dispensés les enseignements Supérieurs. On y acquiert donc le savoir faire/être et on forme l’élite de la nation. Laquelle élite constitue les futurs dirigeants de cette nation et regroupe en son sein ceux qui sont appelés à conduire son développement.

Vu sous cet angle donc, on peut comprendre que l’Etat veuille tout mettre en œuvre pour

que ″les cerveaux de la nation″ soient dans les meilleurs conditions psychologiques et sociales

possibles d’études et d’enseignement. Car un esprit embrigadé dans de multiples préoccupations de subsistance ou de survie quotidiennes, ne saurait être intellectuellement prédisposé à transmettre le savoir, à l’assimiler ou l’acquérir.

Sur un plan pratique, si ailleurs les établissements supérieurs sont installés en périphérie, à 10 ou 20 kilomètres de la ville, les trois universités gabonaises actuelles existent au milieu des centres villes ou l’ont été progressivement. Il en est de même pour nos lycées et collèges, à quelques exceptions près. Mais le caractère spécifique de ces lieux du savoir, exigent que ceux qui s’y exercent travaillent et apprennent dans des conditions tout aussi particulières. Ils constituent à eux tout seul tout un monde exigeant une organisation adaptée à leur fonctionnement. Les campus universitaires sont des cités à part entière, devant disposer d’un système d’encadrement social complet avec des services de proximité. L’absence des commodités de base au bénéfice de la communauté scolaire et universitaire (élèves, étudiants et enseignants) dans leur enceinte de travail ou à proximité de celui-ci, est à l’origine de dysfonctionnements et carences tels que mentionné plus haut. En outre, nos universités sont en principalement installées à Libreville, la capitale politique du pays, à Owendo sa banlieue et à Franceville, la capitale

Page 8: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

8

provinciale du Haut-Ogooué. Les prochaines universités seront pour la plupart installées en périphérie. Dès lors, on peut aisément imaginer les énormes difficultés qu’’éprouvent ou éprouveront les très nombreux étudiants qui arrivent de tous les coins du pays, et même de l’étranger pour étudier, si le gouvernement ne leur facilitent pas leur intégration en créant spécialement des services sociaux de base à leur profit et à moindre coût.

De même, l’arrimage au système LMD (Licence, Master, Doctorat) avec ses exigences d’échanges transversaux condamne l’Etat à adapter ses structures d’accueil sociaux et les prestations qui y sont offertes. Dans le même ordre, il est de plus en antinomique de solliciter de l’enseignant une présence physique et intellectuelle régulière, sans qu’il n’est la possibilité de se restaurer convenablement à proximité et de se relaxer entre deux cours ou encadrement. Sans nul doute que les résultats des uns et des autres en sont tributaires.

S’agissant plus particulièrement de l’étudiant, l’équité de son accompagnement social de par l’Etat, réside dans la possibilité qu’il offre aux enfants d’origine modeste ou venant de localités très éloignés, sans nécessairement justifier d’une parenté dans les lieux abritant les universités, de pouvoir étudier dans les mêmes cadres et conditions que les progénitures des personnes aisées ou les autochtones.

Comme partout ailleurs en Afrique, pour toutes les raisons ci-dessus évoquées, les

infrastructures universitaires sont de plus en plus conçues et réalisées sous la forme de ″village

universitaire″. Ce qui illustre le fait qu’une université est une institution dont l’activité de dispense

du savoir, doit être soutenue par des mesures d’accompagnement social indispensables au bon déroulement des cours. En offrant la possibilité aux étudiants et, dans une large mesure aux enseignants, de pouvoir satisfaire dans leur cadre d’enseignement leurs besoins primaires tels que, se loger, manger, se soigner, se déplacer aisément, se distraire sainement, pratiquer du sport (un esprit sein dans un corps sein), etc. à des tarifs adaptés à leur situation, l’Etat prédispose l’esprit des bénéficiaires à un meilleur rendement.

« Les conditions de vie de l’étudiant déterminent le succès de son cursus universitaire et non le contraire », dit-on dans nos milieux universitaires.

Page 9: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

9

Deuxième partie : Les Différents modes de gestion des prestations

sociales : EXEMPLE DE DEUX PAYS AFRICAINS.

En nous inspirant de l’exemple de deux (2) pays d’Afrique, en l’occurrence Burkina Faso et le Ghana, nous avons voulu faire un essai comparatif nous permettant d’affirmer irréfutablement, que le volet social est indispensable à l’efficacité et à la qualité de l’enseignement en général et en particulier de l’enseignement supérieur, ainsi qu’au succès des études supérieures. Quoique totalement similaires, les problèmes identifiés sont diversement abordés.

Nous voudrions par ailleurs préciser que, sans avoir été dans les pays cités en exemple, nos informations sont tirées de la dernière réunion extraordinaire de l’Association des Œuvres Universitaires Francophone, tenues en juillet 2009 à Paris, en marge de la rencontre de l’UNESCO sur l’Enseignement Supérieur.

I. La gestion de l’accompagnement social au Burkina Faso (un pays de

l’Afrique de l’Ouest francophone).

Au Burkina Faso, l’accompagnement social de l’étudiant est géré par trois structures :

- La bourse est gérée par le Centre pour l’information, l’orientation, les stages et les

bourses. L’octroi de la bourse nationale et même étrangère à un étudiant combine des critères

de performance (moyenne), d’âge, de condition sociales ou de revenus des parents ;

- Les aides et les prêts sont gérés par le Fonds National pour l’Enseignement et la Recherche

(FONER). Les aides sont accordées aux étudiants remplissant les conditions d’âge, et de faibles

revenus des parents, mais qui ne rentrent pas dans le quota annuel du nombre de boursiers pour

défaut de la moyenne exigible. Quant au prêt, il peut-être accordé à tout étudiant à partir de

la deuxième année universitaire suivant également des conditions spécifiques, car l’étudiant

devra le rembourser après ses études et dès qu’il obtiendra un emploi rémunérateur ;

- Les prestations sociales au profit des étudiants, c’est-à-dire, le logement, la restauration, la

santé et l’assistance sociale, le transport, les activités culturelles et sportives, sont confiés au

Centre National des Œuvres Universitaires (CENOU). Des trois structures qui interviennent dans

l’accompagnement social de l’étudiant burkinabè, seul le CENOU sur lequel nous allons nous

attarder, jouit de la personnalité morale et de l’autonomie financière, car il a un statut

d’établissement public de l’Etat (EPE).

Jusque dans les années 1995, le CENOU était structurellement un service de l’université d’Ouagadougou, à l’époque unique université du pays. Mais avec l’évolution exponentielle des effectifs d’étudiants d’année en année, les prestations sociales au profit des étudiants on atteint un volume qui a nécessité la création d’un établissement autonome pour s’occuper des besoins à caractère non académique des étudiants.

Par ailleurs, au regard de la fréquence des crises qui survenaient à l’université à l’époque et dont les origines se trouvaient souvent dans des revendications purement sociales, il est apparu à l’Etat dans un souci de recherche de la meilleure formule de gestion et d’amélioration, la nécessité de détacher le volet sociale et de lui affecter des moyens spécifiques, vu d’une part

Page 10: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

10

l’importance que lui accorde les étudiants dans leur plate - forme revendicative, et d’autre part son impact incontestable sur le bon ou le mauvais fonctionnement des universités.

C’est ainsi et dans cette optique, que le CENOU a été transformé en EPA en 1999, type d’établissement appelé aujourd’hui au Burkina Faso EPE. L’essentiel des activités d’accompagnement social de l’étudiant est donc mis en œuvre par cette structure. Depuis la création du Centre Nationale des Œuvres Universitaires, l’Etat burkinabè a initié plusieurs réflexions allant dans le sens de l’amélioration et de la performance de l’accompagnement social de l’étudiant. Ces réflexions qui se sont déroulées sous forme d’ateliers, de colloques ou de séminaires, ont débouché sur l’adoption par le gouvernement de reformes dans les domaines du logement, de la restauration et de la santé. Ces trois principaux services sociaux qui ont pendant longtemps été à l’origine des crises universitaires les plus graves qu’ait connues le Burkina Faso.

I.1. Le logement

Le Développement des différents ordres d’enseignement (primaire, secondaire) au Burkina Faso a eu pour corollaire, l’accroissement fulgurant des effectifs dans le supérieur. Il compte aujourd’hui environ 60 000 étudiants repartis sur les trois universités que sont Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou. Au moins 85% de ces effectifs, soit environ 50 000 sont inscrits à l’université de Ouagadougou. L’une des plus grandes difficultés que rencontrent les étudiants burkinabé, dont la très grande majorité provient des provinces de l’intérieur et de la Côte d’Ivoire, est la question du logement. Ne disposant pas, pour la plupart de revenus pour se payer des loyers en ville et assurer les autres charges tel que le transport, les cités universitaires demeurent leur principal recours pour se loger.

Ainsi, que se soit à Ouagadougou, Bobo ou Koudougou, à chaque rentrée académique, la demande de logements étudiants se trouve nettement supérieure à l’offre. En plus des cités universitaires déjà construites, l’Etat essaye de pallier à l’insuffisance des logements étudiants en recourant à la location de bâtiments auprès de privés pour les héberger. Mais malgré tous ces efforts, la problématique du logement étudiant reste d’actualité et fait l’objet d’une recherche perpétuelle de solutions efficaces et durables.

C’est dans cet objectif et au regard des limites financières de l’Etat pour continuer à construire de grandes cités universitaires, que le Gouvernement Burkinabé a fait mener une étude avec des experts de l’UNESCO, visant à formuler une politique de logement pour étudiants impliquant le secteur privé et les collectivités locales. Cette étude a fait l’objet d’un colloque les 8 et 9 juin 2009, avec la participation de tous les acteurs potentiels du domaine immobilier, tant du point de vue financier que technique (ministère des finances, ministère de l’Enseignement supérieur, ministère de l’urbanisme, banques, opérateurs économiques, mairies régions).

Ce colloque a abouti à la préconisation d’un ensemble de mesures incitatives d’ordre administratif, financier et fiscal, que le gouvernement entend accorder à tout operateur du domaine immobilier désirant investir dans le logement étudiant. Il faut dire, que des pays comme la TUNUSIE ont réussi à résoudre cet épineux problème d’hébergement de leurs étudiants grâce à cette option.

En 2006, un colloque sur la problématique du logement étudiant avait été organisé à Grenoble en France. Là aussi, les conclusions avaient abouti à des stratégies intégrant l’implication d’autres acteurs (privé, communes, communautés d’agglomérations, régions) dans la recherche de solutions au problème du logement étudiant en EUROPE.

En somme, les Etats n’ayant pas les moyens financiers pour continuer à construire des cités universitaires dont les coûts se révèlent assez chers, seule une politique spécifique reposant à la

Page 11: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

11

fois sur l’appel à d’autres acteurs et sur des mesures incitatives volontaires, peut permettre de répondre efficacement à la très forte demande de logement de l’étudiant dans nos pays.

Actuellement, le Burkina Faso est entrain de mettre en place les instruments juridiques (textes législatifs et règlementaires) nécessaires à sa future politique de logement étudiant.

I.2. La restauration

Pendant de nombreuses années, la restauration a été la principale cause des crises universitaires au Burkina Faso. C’est donc la prestation la plus sensible au niveau des œuvres universitaires.

«Tarifs élevés du plat, mauvaise qualité des repas servis, monotonie des menus, faible quantité par rapport au nombre d’étudiants, petitesse su plat etc.… », Étaient autant de griefs évoqués par les étudiants en matière de restauration pour ruer facilement dans les brancards et dans la rue, perturbant ainsi le bon déroulement des activités académiques.

Face donc à la fréquence des manifestations d’étudiants liées à cette question, le gouvernement burkinabè a du mener là aussi des réflexions pour trouver une solution appropriée à ce problème.

C’est ainsi qu’à partir de 1996, en lieu et place des agents de l’Etat qui assuraient la préparation des repas, c’est le privé qui fournira désormais les repas aux étudiants sur la base d’un marché contractuel entre les deux parties

C’est l’option de la gestion privatisée des restaurants universitaires. Par cette option, il est simplement fait recours aux professionnels de la restauration par appels d’offres ouverts, pour fournir des repas aux étudiants des différentes universités publiques du pays. Il existe bien entendu un cahier de charges et les concurrents proposent des offres techniques (organisation du travail, personnel qualifié, logistique, etc.) et financières (capacités financières, coût unitaire du repas).

A l’issu du dépouillement de l’appel d’offres, les postulants retenus sont liés au CENOU par contrat renouvelable ou non selon le respect par chaque partie de ses obligations contractuelles. Chaque prestataire est évalué à la fin de l’année académique, en termes de satisfaction des étudiants et de l’administration, avant toute décision de reconduction du contrat ou non. Dans tous les cas, l’administration se réserve le droit de lancer un nouvel appel d’offres à tout moment. La restauration étant subventionnée par l’Etat, l’étudiant ne paye qu’une somme modique pour se restaurer. A l’heure actuelle, le coût unitaire moyen du repas facturé à l’Etat par un prestataire est d’environ 600 F.cfa, soit environ un (1) euro, tandis que l’étudiant achète le ticket restaurant à 100 F.cfa, soit environ 10 centimes d’Euro. Bien avant le Burkina Faso, des pays comme la Côte-d’Ivoire et le Sénégal avaient déjà opté pour la privatisation de la restauration universitaire.

Ce qu’on peut noter au Burkina Faso, c’est que depuis la mise en œuvre de cette option de la gestion privée, la restauration n’a plus tellement été au centre de grandes manifestations d’étudiants qui bloquaient naguère le fonctionnement des universités.

Grâce à la concurrence entre prestataires, la qualité des repas s’est trouvée améliorée, aucun d’entre eux ne voulant perdre son marché. Cette concurrence a également permis une certaine maîtrise de l’envolée du coût unitaire du repas. Les étudiants ont l’embarras du choix entre plusieurs restaurants et des menus très variés. Le Centre National des Œuvres Universitaires est déchargé des tâches d’achats et de gestion de stocks de vivres, de condiments pour ne se concentrer sur son rôle de contrôleur de la qualité des repas et de liquidateur des factures des restaurateurs, avec la subvention que lui verse l’Etat au titre de la restauration des étudiants.

Page 12: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

12

Si l’option de la fourniture des repas aux étudiants semble jusque là donner satisfaction à tout le monde, les autorités comme les étudiants, il n’empêche qu’avec l’augmentation sensible et progressive des effectifs d’étudiants, la facture de cette prestation sociale devient de plus en plus insupportable par les budgets nationaux. Au Burkina-Faso, la restauration constitue au moins 75 % des dépenses de fonctionnement du CENOU.

L’Etat ne pouvant continuer à augmenter à volonté les quantités de plats comme l’exige souvent les étudiants, il va de soi que d’autres pistes permettant de mettre des repas de qualité à la disposition des étudiants dans leur cadre de vie et d’études par d’autres politiques et d’autre acteurs sont explorés : par exemple la restauration conventionnée, qui consiste à l’aménagement d’espaces dans les enceintes universitaires louées à des restaurateurs privés avec obligation pour eux de proposer des menus de même qualité et tarif que le restaurant universitaire classique.

I.3. La santé et l’assistance sociale

C’est en 1997 que la question de la santé a été à l’origine d’un grand mouvement d’étudiants au Burkina Faso. Jusqu’à cette année, seuls les étudiants boursiers de l’Etat bénéficiaient d’une prise en charge médicale à hauteur de 80% de leurs frais médicaux. Les non-boursiers n’avaient aucune assistance de l’Etat sur ce point, alors qu’ils constituaient l’immense majorité venant de surcroit de milieu déshérités. Suite à la lutte des étudiants a ce sujet, le Gouvernement burkinabé a du chercher une solution à cette préoccupation.

Après concertation entre les autorités gouvernementales et les associations estudiantines, la formule trouvée pour soulager les étudiants non-boursiers de leurs soucis de santé a été la création d’une Mutuelle Nationale de santé des étudiants du Burkina (MUNASEB), à laquelle l’étudiant adhère librement en versant annuellement une somme de 5000 F. CFA, soit environ 8 Euros. L’étudiant adhérant non-boursier est couvert jusqu’ à concurrence de 80%, tandis que l’étudiant boursier adhérant en plus à la MUNASEB est couvert à 100%.

Ainsi, en plus de l’existence de centres médicaux au sein des campus pour assurer les prestations sanitaires, la création de la MUNSEB qui bénéficie par ailleurs d’une subvention de l’Etat, a permis de résoudre définitivement cette autre préoccupation majeure des étudiants.

S’agissant de l’assistance sociale, elle permet de venir en aide ponctuellement a un étudiant en difficultés. Elle peut se faire sous forme financière, psychologique, matérielle, d attributions d’une chambre, de dons de tickets restaurant etc.

I.4. Le transport

A Bobo-Dioulasso ou l’université est située à environ 20 kilomètres de la ville, le CENOU assure directement le transport des étudiants avec ses propres cars acquis par l’Etat et par contrat passé avec un transporteur privé. A l’instar des autres prestations, le transport est aussi subventionné. A Ouagadougou, a défaut d’un moyen de locomotion personnel, l’étudiant recourt au transport en commun de la ville, en payant un abonnement ou un tarif spécialement fixé pour les élèves et étudiants

I.5. Autres activités du CENOU

Si le logement, la restauration, la santé et le transport constituent des prestations névralgiques du CENOU, les activités socioculturelles et sportives, les loisirs, ne sont pas en reste.

Page 13: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

13

Toutes ces activités contribue à évacuer le stress, agrémentent l’environnement d’études et de vie des étudiants, occupent utilement le temps libre des étudiants. Aussi de nombreuses initiatives ont-elles été développées dans ces domaines : compétitions INTER-UFR ou inter-Université, nuit et semaines culturelles, concours des meilleures cités Ŕ meilleures chambres, concours de jeux de société tels, le scrabble, les échecs, le damier, etc.…

II. La gestion de l’accompagnement social au Ghana (un pays

anglophone)

Au Ghana, les œuvres universitaires constituent l’un des services de l’université.

S’agissant des allocations financières dont peuvent bénéficier les étudiants, il a plutôt mis l’accent sur un système très performant de prêt auquel les étudiants peuvent avoir facilement accès pour financer leurs études à l’université. Ce prêt est remboursable par l’étudiant à la fin de ses études dès ses débuts dans la vie active. Pour les Ghanéens, cette formule est plus équitable, parce qu’elle mettrait tous les étudiants de leurs pays sur un même pied d’égalité, alors que l’attribution de la bourse sur des critères de présélection entrainerait l’exclusion d’autres enfants ghanéens. Ceci d’autant plus que l’Etat ne peut donner la bourse a tout le monde, même en favorisant ceux d’origine modeste. Pour financer ces prêts, il a tout simplement fait appel à certaines grandes entreprises publiques, telle que leur Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

Dans le domaine du logement, si l’Etat continue à réaliser des cités, les entreprises publiques sont également sollicitées, pour construire des logements mis en location auprès des étudiants dans l’enceinte des universités. On retrouve ainsi des cités combinant ou non des chambres individuelles, des chambres doubles, des chambres a plusieurs lits allant jusqu’ a 10. De cette façon, chaque étudiant postule une place en cité en fonction de ses moyens financiers.

En matière de restauration, ce sont des privés agréés par les autorités universitaires qui viennent offrir leurs prestations sur le campus. Les plats ne sont pas subventionnés.

Concernant, le transport, on note que les étudiants recouvrent aux différents modes de transport en commun (bus, mini cars, taxis,) pour venir aux cours.

Page 14: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

14

Troisième partie : La gestion de l’accompagnement social au Gabon

I. Présentation

Au Gabon, on distingue actuellement deux (2) grandes familles constituant

l’accompagnement social aux élèves et étudiants, à savoir les bourses et les prestations sociales

A. Les bourses

Gérées par la Direction Générale des Bourses et Stages (DGBS) et les services du Trésor Public, les bourses regroupent les allocations d’études, les frais de scolarité, les frais d’équipement et les frais médicaux. Les allocations d’études étant une aide financière accordée à l’étudiant bénéficiaire ayant rempli les critères d’octroi, elles lui sont directement versées par virement bancaire. Les frais de scolarité sont directement payés aux établissements accueillant ces étudiants. Quant aux frais médicaux, ils sont soit payés en même temps que les allocations d’études, soi, dans certains cas, versés aux maisons d’assurance prenant en charge la couverture sanitaire des étudiants boursiers.

A l’étranger, la Direction Générale des Bourses et Stages est assistée soit par les services culturels et financiers des Représentations diplomatiques du Gabon, par des organismes publics des pays d’accueil tels que le Cégep-Saint-Jean-sur-Richelieu au Canada et le CNOUS en France.

Il faut en outre souligner que la bourse accordée dans les lycées et collèges publics est

surtout une gratification destinée à encourager les élèves les plus méritants, puisque le seul critère retenu est l’obtention d’une moyenne trimestrielle supérieure ou égale à 10 sur 20.

1. Critères d’attribution des bourses au niveau supérieur

Les différentes dotations financières accordées aux étudiants sous formes de bourses sont

en principe regroupées dans un package. C’est pourquoi on parlera surtout de bourse au singulier et l’obtention de la bourse à l’issue des commissions y relatives donne droit à l’ensemble dudit package.

Le montant des allocations varient selon des critères précis :

Etre titulaire du baccalauréat pour les nouveaux étudiants, avec une moyenne supérieur

ou égale à 10 sur 20 pour la bourse nationale et 12 sur 20 pour la bourse à l’étranger ;

Ne pas avoir le statut de fonctionnaire ou exercer aucune activité professionnelle ;

Etre régulièrement inscrit en dans l’un des établissements supérieurs publics ou privés du

Gabon ou à l’étranger reconnus et agréés par l’Etat Gabonais;

Etre âgé de 24 ans au plus au 31 décembre de l’année de sollicitation ;

NB : L’étudiant ayant totalisé 2 échecs successifs se voit suspendu sa bourse qui peut être

rétablie après deux succès consécutifs.

Page 15: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

15

2. Les pièces exigées lors de la demande de bourse

Les dossiers de demande de bourse doivent être déposés à la Direction Générale des

Bourses et Stages sise à Libreville, ils se composent de:

Un extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif ;

L’original et la photocopie légalisée de l’attestation du BAC pour les nouveaux postulants;

L’original et la photocopie légalisée du relevé de notes du BAC ;

L’original et la photocopie légalisée de l’attestation des diplômes antérieurs au BAC

(CEP, BEPC ou CAP, etc.) ou à défaut un certificat de scolarité délivré par l’établissement

ayant présenté le postulant à l’examen du diplôme antérieur non produit ;

La photocopie légalisée des diplômes obtenus ou des résultats annuels ;

Une fiche de renseignement à se procurer à la DGBS (à remplir)

Une chemise dossier.

L’attestation de préinscription ou d’inscription précisant clairement l’établissement, l’année

et la filière.

Globalement, la bourse accordée annuellement aux étudiants Gabonais représenterait

près de quarante et trois milliards de francs (43 000 000 000F) CFA. Il existe par ailleurs des bourses de coopérations dont la gestion et les critères

d’obtention sont mal connus.

Comme nous venons de le présenter brièvement, l’octroi de la bourse combine surtout des

critères de performance (moyenne) et d’âge, sans distinction de condition sociales ou de revenus

des parents. La limite budgétaire est par ailleurs le critère de cantonnement.

Au de-là des problèmes organisationnels et structurels entourant l’octroi des bourses, qui

du reste feront l’objet d’une communication spécifique, il apparaît clairement que le système

actuel est négativement discriminatoire et n’intègre pas forcément la prise en compte d’un large

éventail de prétendants à la bourse. Il y a donc lieu de penser impérativement à d’autres formes

d’encadrement social comme les aides et les prêts, à l’instar de ce qui est déjà pratiqué un peu

partout dans le monde.

B. Les prestations sociales

1. Les prestations sociales au secondaire

Au Gabon, les prestations sociales sont assurées dans les lycées et collèges par les

établissements eux-mêmes et se constituent de l’admission à l’internat qui donne droit au logement et à la restauration. Ici les logements sont des dortoirs avec au moins deux lits pour deux élèves par box et la restauration se fait dans un réfectoire. Souvent, à l’exception des élèves en classe d’examen, les critères d’âge et de performance sont les principales retenus pour y accéder.

Page 16: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

16

Cependant dans ce volet, nous nous appesantirons singulièrement sur les œuvres universitaires dont les carences ont été chaque année à l’origine des troubles diverses.

2. Les prestations sociales à l’Enseignement Supérieur : le CNOU

D’abord assurées directement par l’Université Omar Bongo, les prestations sociales aux étudiants sont assurées depuis 2004 le Centre National des Œuvres Universitaires, eu égard à la multiplication des universités et à l’augmentation fulgurante des effectifs étudiants.

Créé par l’ordonnance n°34/71/PR du 19 avril 1971, restructuré par l’ordonnance n°005/2003/PR du 14 février 2003 ratifiée par la loi n°017/2004 du 06 janvier 2005, le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité juridique et de l’autonomie de gestion. Il a pour mission principale la gestion sociale des universités du Gabon. A ce titre, ses objectifs fondamentaux s’articulent autour de l’amélioration des conditions de vie des étudiants sur les différents campus universitaires.

2.1. Les missions Tel que le prévoient les textes, le CNOU est supervisé par un Conseil d’Administration et

géré quotidiennement et stratégiquement par un Directeur Général, assisté dans ses missions par un Directeur Général Adjoint, quatre directeurs centraux et par les directeurs des délégations auprès des universités. Ces principales missions sont :

Assurer ou faire assurer la gestion des prestations à fournir aux étudiants en matière de logements, de restauration et de transport ;

Participer à la prise en charge des problèmes sanitaires et sociaux des étudiants bénéficiaires des œuvres universitaires ;

Gérer les infrastructures sportives, sociales et culturelles des établissements universitaires ;

Contribuer à l’organisation des activités sportives, sociales, et culturelles des étudiants ;

Gérer les bourses et aides sociales accordées aux étudiants ;

Informer les étudiants sur leurs conditions de vie et d’études en cités universitaires ;

Faciliter la prise en charge des étudiants dans le cadre de leur mobilité en application des conventions interuniversitaires ;

Effectuer ou faire effectuer toutes études sur les conditions de vie et d’études ;

Effectuer ou faire effectuer toutes études relatives aux œuvres universitaires.

2.2. L’organisation administrative Etablissement Public jouissant d’une autonomie de gestion, le CNOU est supervisé par un

Conseil d’Administration et géré quotidiennement et stratégiquement par un Directeur Général. Ce dernier est assisté dans ses tâches par un Directeur Général Adjoint, des Directeurs Centraux et les Directeurs de Délégations auprès de chaque universités, encore appelées Centres des Œuvres Universitaires.

Actuellement ont compte trois (3) Centres des Œuvres Universitaires (COU) :

- Centre des Œuvres Universitaires de l’Université Omar Bongo (COU-UOB) ;

Page 17: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

17

- Centre des Œuvres Universitaires de l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (COU-USTM) ;

- Centre des Œuvres Universitaires de l’Université des Sciences de la Santé (COU-USS).

2.3. Les prestations offertes par le CNOU :

Dans ses missions régaliennes, le CNOU s’occupe de :

- l’hébergement ;

- la restauration ;

- l’assistance sociale ;

- la couverture sanitaire ;

- l’organisation des activités socioculturelles et sportives ;

- le service des bourses

2.3.1. L’hébergement

2.3.1.1. Les procédures d’admission en cité universitaire

Pour solliciter un logement en résidence universitaire, l’étudiant doit déposer à la Direction du COU de son lieu d’étude, ce avant la date limite fixée, un dossier comprenant :

Pour les étudiants gabonais :

a- une demande manuscrite adressée au Directeur du COU de la délégation sollicitée ;

b- deux (2) photos d’identités récentes ;

c- une copie légalisée de l’acte de naissance ;

d- un certificat de résidence des parents de l’étudiant (pour apprécier l’éloignement)

e- une attestation de scolarité de l’année académique en cours ;

f- un certificat médical délivré par le centre médical de l’université d’accueil ;

g- une copie de l’attestation du Bac légalisée par l’université ;

h- une copie de l’attestation de bourse (s’il y a lieu);

Pour les étudiants étrangers : en plus des documents suscités, fournir

a. une copie de la carte de séjour légalisée,

b. une attestation d’emploi des parents pour les enfants de diplomates, fils d’enseignants

sous contrat avec l’Etat Gabonais (soumis aux mêmes conditions que l’étudiant gabonais) ;

c. pour les réfugiés : présentation d’une carte de réfugié (soumis aux mêmes conditions que

l’étudiant gabonais).

L’admission en cité universitaire est subordonnée à l’examen, par la Commission de

Renouvellement et d’Attribution de Chambres (CRAC), du dossier présenté par l’étudiant répondant aux critères suivants :

- de la 1ère à la 2ème année : 16 ans à 21 ans

- de la 3ème à la 4ème année : 22 ans 25 ans

- de la 5ème et plus : 26 ans à 29 ans

La CRAC, présidée par le Directeur Général du CNOU et à laquelle prend part les établissements supérieurs publics et les services du CNOU concernés, se tient chaque année après la reprise des cours. Précédée d’une pré commission, chargée de sélectionner et organiser les dossiers à examiner, elle donne le droit de résider en cité. L’attribution de chambre précise est quant à elle dévolue aux services des cités et n’est définitive qu’après publication des résultats.

Page 18: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

18

NB : pour l’étudiant de 16 ans l’autorisation parentale est demandée

2.3.1.2. Ouverture et fermeture des résidences

Les résidences sont mixtes (sauf qu’une chambre ne peut être partagée que par deux étudiants de même sexe) et sont ouvertes réglementairement de novembre à juillet et fermées d’août à octobre de chaque année universitaire. Toutefois, de façon exceptionnelle et dépendamment du déroulement de l’année académique, ce calendrier peut être modifié et adapté selon les cas. En outre, pour des raisons d’extrême nécessité, l’étudiant désireux de demeurer au campus pour la période des vacances, doit adresser une demande à la Direction Générale du CNOU avant le 31 mai de l’année en cours, tout en indiquant le lieu du séjour (COU : UOB, USS, USTM). Les critères de maintient en résidence pendant cette période sont communiqués au mois d’avril.

2.3.1.3. Localisation des résidences

Les résidences universitaires du CNOU sont réparties comme suit :

Campus de l’Université Omar Bongo : 6 pavillons offrant un total de 600

chambres (1 200 lits);

Campus de l’Université des Sciences de la Santé : 1 pavillon de 101 chambres (202 lits);

Campus de l’Université des Sciences et Techniques de Masuku : 11 pavillons de 395

chambres (790) et 8 villas (24 lits).

2.3.1.4. Redevance mensuelle

Le loyer mensuel est fixé à 6 000 FCFA pour l’étudiant boursier. Il est de 79 000F CFA, dont 25 000F CFA de caution remboursable en cas de libération sans réserve, payable en une seule fois, pour l’étudiant non boursier .

2.3.1.5. Organisation matérielle

Les chambres sont équipées de 2 lits, 2 tables, 2 chaises et 2armoires. L’entretien des chambres est assuré par les étudiants. L’entretien des espaces communs (paliers, escaliers, cours, pelouses) et des salles humides (douches, WC, cuisines, buanderies), est assuré par les agents du COU les jours ouvrables et par les étudiants les week-ends et jours fériés.

L’entrée en résidence est subordonnée à la signature d’un contrat de bail (Attestation d’occupation). Et la vie en résidence est soumise à un règlement intérieur que l’étudiant s’engage par écrit à respecter rigoureusement.

2.3.2. La restauration

2.3.2.1. Les restaurants universitaires

Le CNOU dispose de quatre (4) restaurants universitaires dont trois (3) sur les trois (3) campus universitaires de l’Université Omar Bongo (UOB) à Libreville, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) à Franceville et l’Université des Sciences de la Santé (USS) à

Page 19: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

19

Owendo. Le quatrième restaurant est en gestion commune avec l’Ecole Normale Supérieure (ENS), propriétaire des locaux situés dans son enceinte à Libreville. Il existe sur chaque campus, un restaurant réservé aux étudiants et un autre communément appelé restaurant VIP, réservé aux personnels, enseignants, membres de l’Administration et à leurs invités.

Il existe également une particularité au restaurant de l’USS où un espace VIP réservé aux enseignants et leurs invités est aménagé dans le hall des étudiants. Cette précaution a été motivée par le fait que, le restaurant VIP étant tenu par un opérateur privé, avec des menus à la carte, les coûts pratiqués quoiqu’en dessous de ceux du marché, sont parfois refutés.

Chaque restaurant dispose de hall de restauration et d’une cuisine dotée de matériel approprié (batteries de cuisine, chambres froides, etc.).

2.3.2.2. Les conditions d’accès aux restaurants universitaires

Les restaurants universitaires sont réservés en priorité aux étudiants et autres bénéficiaires des œuvres universitaires. Leur accès est subordonné à la présentation du ticket de repas et obligatoirement de la carte de bénéficiaire des œuvres universitaires mise en service en 2009. Avant cette année, à la place de carte des œuvres était présentée la carte d’étudiants pour cette catégorie d’usagés, le reste jouissant paradoxalement d’un accès sur seule présentation du ticket.

Les tickets sont en vente aux guichets des centres des œuvres universitaires au prix de

150f CFA pour les étudiants, 1000 pour les enseignants et d’autres usagés sollicitant le restaurant VIP de l’USTM et 500F CFA aux non étudiant optant pour l’espace VIP à l’USS.

2.3.2.3. Les horaires d’ouverture

Réglementairement, les restaurants universitaires sont ouverts tous les jours sauf les samedi soirs, les dimanches et jours fériés, dès leur ouverture annuelle jusqu’au mois de juillet.

Les horaires normaux de service sont les suivants :

Petit déjeuner : 06H30- 08H

Déjeuner : 11h 30 à 14h 00

Dîner : 19h 00 à 21h 00 NB : Pour des raisons diverses, dont ceux liées au budget, seul le restaurant de l’USTM offre 2 repas par jour, les deux autres n’ont pu proposé qu’un seul repas (déjeuner), du lundi au samedi, jours fériés exclus. Jusqu’en 2008, ces restaurants n’ont pas pu fonctionner pendant plus de trois (3).

2.3.3. La couverture sanitaire

2.3.3.1. L’organisation du service

La couverture sanitaire en milieu universitaire, effective uniquement à l’UOB et l’USTM comprend deux volets essentiels :

Le volet préventif (visite médicale annuelle, information, sensibilisation) ;

Le volet curatif (consultation, premiers soins).

Tout étudiant inscrit dans une université nationale du Gabon est soumis, à chaque rentrée académique, à une visite médicale. De même, tout bénéficiaire des œuvres ou autre peut se faire consulter et recevoir les premiers soins.

Page 20: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

20

2.3.3.2. Le personnel soignant Selon le recensement physique des agents du CNOU effectué d’octobre à novembre

2008, la composition du personnel médical qui varie d’un centre à un autre en fonction de la taille du Campus, est telle qu’indiqué dans le tableau ci-dessous.

MEDECINS INFIRMIERS DIPLÔMES D’ETAT

INFIRMIERS ADJOINTS

TECHNICIENS SUPERIEURS

Campus du COU-UOB

2 5 17 1 (biologie)

Campus du COU-USTM

1 8 16 1 (radiologie)

Total 3 13 33 2

Une ambulance universitaire assure les évacuations d’urgence hors du Campus du COU-

UOB vers d’autres centres sanitaires de Libreville. Le campus de COU-USTM en est dépourvu.

2.3.3.3. Conditions d’éligibilité aux services sanitaires

Prioritairement destinés aux étudiants et personnel exerçant sur les campus, les centres médicaux universitaires sont élargis à d’autres usagers par obligation humanitaire, eu égard à la proximité avec les populations environnantes. Toutefois, si les soins, les médicaments, examens et consultation sont accordés gratuitement aux étudiants sur présentation de la carte d’étudiant, les prestations de ces centres sont payantes pour les autres bénéficiaires à des coûts adaptés.

En cas de nécessité de soins spécifiques dans les hôpitaux publics, des prises en charge peuvent être délivrées par les médecins des centres médicaux du CNOU, à l’instar de celui de l’USTM grâce au partenariat avec le Centre Hospitalier Régional AMISSA BONGO de Franceville, sur approbation du Directeur du Centre des Œuvres.

2.3.3.4. Les horaires d’ouverture

En règle générale, les services médicaux fonctionnent de novembre à juillet. Un service minimum est maintenu en dehors de cette période. Ils sont ouverts de 08h00 à 17h00 et un service de garde est assuré de jour et de nuit selon un calendrier établi.

Doté d’un matériel de pointe approprié, le centre médical de l’USTM fonctionne avec un

service complet et reçoit des patients externes. Il est doté d’un Service de stomatologie, un Service de radiologie et d’un laboratoire d’analyses. Il pratique également des hospitalisations pour des cas léger le nécessitant.

2.3.4. Assistance sociale

Chaque COU dispose d’un service social spécialement dédié aux étudiants, où l’on peut rencontrer des assistantes sociales, sur rendez-vous ou lors des permanences.

Page 21: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

21

2.3.4.1. Rôle de l’assistance sociale

Le service social a pour mission de : Accueillir et informer les étudiants sur les activités du CNOU ;

Conseiller et orienter les étudiants sur la vie estudiantine ;

Aider ceux qui sont en situation de détresse à surmonter les difficultés d’ordre

psychologique, matériel, médical ou social.

L’aide sociale est organisée par une équipe d’assistants sociaux. Ceux-ci sont tenus au

secret professionnel. Ils accueillent, écoutent en cas de difficultés, quelle qu’en soit la nature. Il existe un service social dans les trois Délégations du CNOU.

2.3.4.2. Conditions d’accès aux services sociaux

Tous les bénéficiaires des œuvres universitaires peuvent prétendre à l’assistance sociale. Toutefois, pour obtenir une aide financière de la commission sociale, il faut :

Faire une demande motivée ;

Justifier de l’insuffisance de ressources propres ou n’avoir droit à aucune allocation

universitaire ;

Accepter de se soumettre à une enquête.

2.3.4.3. Lieu et horaires de service

Les bureaux des assistants sociaux sont ouverts tous les jours ouvrables de 08h 00 à 17h00 avec une pause à midi.

2.3.5. Activités socioculturelles

2.3.5.1. Objectifs

Organiser, accompagner et encadrer les activités culturelles et artistiques des étudiants ;

Susciter ou permettre aux étudiants de découvrir les richesses culturelles locales et

nationales ;

Offrir aux étudiants un cadre adéquat et des aides pour une bonne expression de leurs

talents artistiques et culturels

2.3.5.2. Activités proposées

Les activités sont prioritairement organisées par le COU, en partenariat avec les organisations estudiantines reconnues et, accessoirement par des groupes d’étudiants dont les projets auraient été préalablement sélectionnés par le CNOU. Il s’agit notamment des représentations théâtrales, des concerts de musique, des expositions d’œuvres d’art, des séances de projection de films, des ateliers de formation (danse moderne ou traditionnelle, peinture), des concours littéraires et scientifiques, des excursions et sorties culturelles (visites de musées, de sites touristiques, d’entreprises, etc.)

Par ailleurs, Il existe sur le campus de l’UOB, une station de radio dénommée «RADIO CAMPUS» animée par les étudiants.

Page 22: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

22

2.3.5.3. Les conditions de prise en charge des activités

Hormis les projets initiés par le CNOU, ceux des organisations estudiantines ne peuvent bénéficier des subventions pour leur réalisation que si :

Ils ont été étudiés et retenus par le COU ;

Ils présentent un réel intérêt pour toute la communauté universitaire ;

Leurs présentateurs apportent la preuve de l’existence d’un financement propre et / ou

des sponsors.

2.3.5.4. Les moyens mis en œuvre

Le CNOU met à la disposition des organisations estudiantines à caractère culturel et artistique des salles de répétition et, en cas de nécessité, des moyens roulants, des équipements et instruments dans la mesure du possible.

2.3.6. Les activités sportives

2.3.6.1. Objectifs

Le service en charge des activités sportives a pour mission de contribuer à l’épanouissement des étudiants en :

Organisant et stimulant la pratique du sport d’entretien sur tous les campus ;

Engageant les équipes1 ou les athlètes les plus performants dans les compétitions

nationales ou internationales dans les limites du budget affecté à cet effet ;

Mettant à la disposition des étudiants sportifs des infrastructures et des équipements

adéquats.

2.3.6.2. Disciplines enregistrées

Selon les campus, on peut pratiquer, le handball, le basket-ball, le volley-ball et le football pour les sports collectifs Hommes et Dames ; l’athlétisme et les sports de combats pour les sports individuels.

Les équipes de l’Université Omar BONGO peuvent être engagées dans les compétitions

nationales et parfois internationales. Toutefois, le CNOU contribue activement à l’organisation des compétitions inter universitaires dans le cadre des échanges bilatéraux, des tournois entre facultés, instituts et écoles d’une même université ou à des rencontres entre résidents.

Les principales associations sportives universitaires enregistrées sont :

- NZIMBA Football ;

- NZIMBA Handball ;

- NZIMBA Volleyball ;

- NZIMBA Basketball ;

- NZIMBA Karaté ;

- NZIMBA Judo

Page 23: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

23

2.3.6.3. Conditions de prise en charge des activités

Seules les équipes composées de la sélection des meilleurs joueurs des universités nationales du Gabon (joueurs disposant d’une licence nationale) peuvent être engagées dans les compétitions nationales ou internationales. L’engagement des équipes universitaires dans une quelconque compétition se fait exclusivement par le CNOU qui, en cas d’inscription budgétaire à cet effet, détermine en conséquence le montant de la subvention à accorder. Des subventions complémentaires nécessaires doivent être complétées par les rectorats, le Ministère de tutelle ou autres.

2.3.6.4. Les installations sportives

Les infrastructures et équipements sportifs se répartissent comme suit :

L’UOB dispose d’un plateau sportif complet, mais totalement délabré comprenant:

- Un terrain de football ;

- Un terrain de basket-ball ;

- Un terrain de volley-ball ;

- Un terrain de handball ;

Hormis un terrain de football de fortune, l’USS ne dispose d’aucune infrastructure sportive

Comme à l’UOB, les installations ci-après de l’USTM sont aussi en total délabrement :

- Un terrain de football ;

- Un terrain de basket-ball ;

- Un terrain de volley-ball ;

- Un terrain de handball ;

2.3.7. Les service des bourses En collaboration avec la Direction Générale des Bourses et Stages (DGBS) et les services

du Trésor Public, le Centre National des Œuvres Universitaires collecte et met à la disposition des étudiants boursiers les informations nécessaires au paiement des bourses.

Page 24: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

24

Quatrième partie : UN ETAT DES LIEUX

Comme précédemment mentionné, dans ce document les œuvres universitaires ont été

abordées plus en profondeur que les œuvres scolaires. Non pas parce que ces dernières ne méritent pas qu’on s’y penche, mais surtout du fait d’une part, de la complexité relativement plus importantes des premières citées et d’autre part à cause du temps consacré sur les deux aspects. Toutefois, quoique gérée différemment, les problèmes rencontrés sont quasiment les mêmes. Peut-être devrait-on envisager la fusion pour ne parler plus que des Œuvres Universitaires et Scolaires, si l’Etat consent à poursuivre la couverture sociale telle qu’exposée.

I. Les Œuvres Scolaires

1.1. La bourse

D’un montant de vingt et quatre milles francs (24 000F) CFA depuis plusieurs années, la bourse octroyée dans les lycées et collèges publics est à l’origine une récompense aux élèves ayant obtenu des moyennes supérieures ou égale à 10 sur 20. Ce qui était perçu comme un encouragement à la constance dans l’effort ou à plus de performance. Sous un autre angle, cette allocation payée trimestriellement s’est révélée d’une importance capitale dans certaines familles, dans la mesure où, l’élève bénéficiaire soulage ses parents pour une période, aussi courte soit-elle, dans les charges de transport ou pour la satisfaction de besoins divers liés

directement ou indirectement à sa scolarité. D’autres s’en servent même comme ″popote″. Il convient dès lors de reconnaître le caractère encore indispensable de cette œuvres

supportée encore entièrement par l’Etat Gabonais. Cependant, il semble que, comme pour la bourse du supérieur, les critères d’octroi de celle-ci suscitent quelques réserves. En effet, Basé essentiellement sur le critère de performance, le bénéfice de la bourse des lycées et collèges ne tient pas compte des limites sociaux, ni de l’âge ; la discipline n’est prise en compte que très rarement.

Par conséquent, il se pose deux interrogations fondamentales : Doit-on maintenir le paiement de la bourse dans les lycées et collèges ? Si oui, sous quelles formes et avec quels critères ? Si non, par quoi peut-elle être remplacée pour continuer à disposer d’un moyen de motivation et/ou d’aide pour les élèves et leurs parents dans une large mesure ?

NB : Le Gabon est actuellement le seul pays du système francophone à verser des

bourses aux élèves des lycées et collèges.

1.2. Les internats

Les internats qui regroupent le réfectoire pour la restauration et les dortoirs pour le logement des élèves sont un outil très important dans un Etat comme le Gabon qui vise la performance et l’émergence. Ces structures existant au sein des établissements n’accueillent que les élèves issus de ces établissements. Ils s’ouvrent chaque année après la rentrée scolaire et se ferment en fin d’année, souvent après les derniers examens.

Pourtant, malgré leur importance éprouvée dans le système éducatif, aussi bien au Gabon qu’ailleurs, ces structures ont longtemps sombré dans une sorte de léthargie. Entre les problèmes de gestion, le délabrement des infrastructures et l’insuffisance des budgets rimant avec l’accroissement des effectifs, ils n’ont plus apporté l’appui indispensable. A la différence des bourses, l’accès aux internats des lycées est souvent basé sur des critères plus sociaux, puis

Page 25: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

25

que le privilège est accordé aux élèves en classe d’examen et ceux issus des familles démunies ou habitants des zones très éloignées de ces établissements.

A ce jour, il ne nous est cependant pas possible de donner des chiffres sur les établissements disposant d’internant ouverts ou fermés, ni sur l’état de leurs équipements.

II. Les Œuvres Universitaires.

Depuis leur mise en place concomitamment avec la première université gabonaise, les œuvres universitaires ont traversé diverses étapes dont leur assemblement au sein du Centre National des Œuvres Universitaires et l’autonomie de ce dernier prononcée en 2003 et appliquée depuis 2004. Si à leur lancement et pendant plusieurs années elles ont réussi à

répondre à la mission qui leur est dévolue, ils ont progressivement ″perdu pied″ pour se retrouver

dans des difficultés aussi variées que leurs origines.

Pour y remédier, il nous semble opportun de les évoquer et d’y apporter quelques suggestions, étant donnés que les conséquences des situations ici évoquées ont de répercutions les unes sur les autres et, partant influent autant sur la bonne marche des œuvres universitaires.

A. Gestion des ressources humaines

Le recensement physique des agents du CNOU mené du 30 Octobre au 18 novembre 2008 dans l’ensemble de ses services et délégations avait révélé ce qui suit

Tableau des effectifs actuels du CNOU

Catégories

Délégation

Payés sur ″fonds

propres″

crédits délégués

fonctionnaires

total

DIRECTION GENRALE

21 02 14

37

COU-UOB

125 110 54

289

COU-USS

84 68 21

173

COU-USTM

77 66 32 175

TOTAL 311

246

117 674

Ces effectifs jugés pléthoriques sont représentés à 50% par le personnel devant être payé sur

fonds propres, mais pris en charge en définitive sur le budget de l’Etat par imputation de ligne non prévues à cet effet.

Page 26: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

26

B. Dotations budgétaires et recouvrement des recettes propres

1. Le Budget

Il ressort globalement, que les inscriptions budgétaires affectées au fonctionnement et à l’investissement dans les œuvres universitaires ne tiennent pas compte des besoins réels aux quels le CNOU fait face chaque année. Elles sont résolument encrées dans un cycle déficitaire dont l’issue reste l’augmentation du budget et/ou la suppression de certains postes, avec en prime l’éventualité d’une grogne sociale.

En effet, avec la création de la catégorie de personnel appelé ″Fonds propres″, parce

que supposés être payés sur les fonds propres générés par les centres des œuvres, et l’instauration des primes sans avoir préalablement identifié les sources de financement réelles, la situation financière du CNOU s’est considérablement dégradée au fil des années, en l’absence d’actions d’envergure sur ces deux aspects relevés. Ceux-ci s’ajoutent aux écarts de gestion, à la stagnation des budgets alloués à l’alimentation, antinomiques avec le prix du ticket de restaurant resté à 150F CFA pour un repas complet (entrée, plat principal et dessert) depuis l’ouverture du premier restaurant universitaire, et le coût de production de ce repas.

2. Recouvrement des recettes

2.1. Valeurs et évolution du recouvrement

Le Centre National des Œuvres Universitaires dispose, à travers ses différentes délégations de sources de recettes propres, réparties dans les trois universités existantes et gérées directement par le Centres des Œuvres de ces universités.

Ces sources sont :

Les restaurants universitaires ;

Les logements (pavillons et villas) ;

Les box mis en location auprès des opérateurs économiques ;

Et la location des salles des restaurants universitaires pour des manifestations festives, tels que les mariages.

Cependant, s’il existe des logements et des restaurants sur l’ensemble des campus universitaires, les box mis en location à des fins commerciales sont plus développés à l’Université Omar Bongo qu’ailleurs.

Jusqu’en 2008, ces recettes propres n’étaient pratiquement pas déclarées, annihilant ainsi les possibilités de couvertures budgétaires ou de réduction de déficits. Durant l’exercice 2008-2009, grâce à la volonté et aux actions conjuguées entre la Direction Générale, et l’Agence Comptable, des améliorations considérables ont été observées.

Les actions à l’origine de ces résultats étaient, entre autres:

L’ouverture d’une représentation permanente de l’Agence Comptable,

Le recensement des commerces ouverts sur le campus ;

Le suivi périodique des recouvrements ;

Etc.

Page 27: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

27

2.2. Importance des fonds propres par rapport aux charges dédiées

Depuis plusieurs années, et ce avant même l’autonomie du CNOU en vigueur depuis 2004, deux (2) postes de dépenses ont été créés et constituent d’ailleurs l’une des origines des difficultés financières de cette institution.

Ces postes sont :

La catégorie de personnels appelés ″Fonds propres″ ;

Les primes.

2.2.1. Personnels ″Fonds propres″

Si à l’instar d’autres établissements publics, le CNOU pouvait se permettre des ressources humaines constituées de fonctionnaires, de la main d’œuvre non permanente et des contractuels,

la catégorie de personnel ″Fonds propres″ a été créée sans aucun plan de recrutement. Pire

encore, jusqu’en septembre 2008, leur rémunération se faisait au gré des responsables qui se sont succédés par imputation des lignes destinées à d’autres dépenses, alors qu’elle était supposée être payée à partir de recettes propres générées par les différents centres. Or, non seulement aucune politique de développement des ressources propres n’a été mise en place, mais en plus ce phénomène a progressivement pris de l’ampleur sans qu’on ne tienne compte des recettes réelles générées par les restaurants et les logements.

Par ailleurs, la mauvaise gestion de ces ressources propres n’a fait qu’aggraver la donne. Par conséquent, les administrations qui se sont succédées ont perpétué la tendance, en puisant dans les budgets destinés à d’autres fins pour supporter les salaires et autres charges sociales de ce personnel,

2.2.2. Les primes

Comme pour le personnel ″Fonds propres″, les primes obéissent aussi à cette même

logique lourde de conséquence sur le budget du CNOU et sont fonctionnement.

Quoiqu’elles aient subit un élagage important en 2009, avec entre autres la suppression de toutes les primes (prime de panier, prime de distribution de bourse, prime de permanence), exceptés la prime de rendement et l’arbre de noël ; la diminution des primes de la hiérarchie, l’harmonisation et l’introduction d’un système d’évaluation pour justifier de son bénéfice, les primes demeurent l’un des pans importants du dysfonctionnements financiers observés avec 567 564 000F CFA, soit près de 20% du budget global annuel du CNOU. Elles sont réparties entre le personnel d’encadrement ou hiérarchie (29,4%), les agents d’exécution (62%) et le personnel financier rattaché (Contrôle Financier, Agence Comptable) (8,6%).

A l’instar du personnel ″Fonds propres″, les primes ne sont inscrites nulle part dans la Loi

de Finances. Autrement dit leur paiement est fait à partir de transferts opérés sur des lignes budgétaires répertoriées, souvent au détriment de certains besoins indispensables au fonctionnement de l’institution. D’où la nécessité d’apporter des solutions avec effets immédiats, si l’on veut réellement résoudre ces épineux problèmes.

Page 28: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

28

3. Gestion des fournisseurs et approvisionnements

3.1. Base de données

Existant en autonomie depuis cinq années, le Centre National des Œuvres Universitaires a régulièrement travaillé avec des partenaires divers, renouvelés partiellement chaque année au gré des Directeurs des Centres des Œuvres de chaque université. Les contrats, souvent tacites ne tiennent compte que des relations établies et aucune base de données formelle n’existe. Cette situation handicapante, révèle par ailleurs la difficulté de localiser les fournisseurs et augmente le risque des coûts non maîtrisés.

3.2. Prospection, négociation et passation des marchés

En dépit de son importance dans le portefeuille de certains fournisseurs, le CNOU

apparaît, sans doute à tort, comme ″la poule aux œufs d’or″ exploitable à souhait. Et pour cause,

la prospection est faite par n’importe quel agent ayant des affinités particulières avec le Directeur et pouvant jouer d’intermédiaire entre celui-ci et le fournisseur potentiel. Généralement, les négociations se font de gré à gré, moyennant un pourcentage sur le chiffre d’affaires ou quelques avantages en nature.

Ces attitudes induisent à la surfacturation entrainant des pertes de fonds importantes à l’institution, pouvant atteindre vingt et cinq millions de francs (25 000 000F) CFA sur une seule commande de denrées alimentaires destinées à un restaurant universitaire. Ce type d’écarts est aussi la conséquence d’autres avantages, tels que les bons de commandes, offerts par quelques fournisseurs à certains responsables des Centres des Œuvres.

3.3. Approvisionnement et gestion des stocks

L’approvisionnement et la gestion des stocks constituent un autre pan des difficultés observées au CNOU et influant sur son budget, et partant sur ses performances. La résolution des problèmes inhérents contribuerait à l’amélioration de sa gestion budgétaire.

Dans certains centres des œuvres, non seulement les variétés des aliments intégrés aux menus n’ont jamais tenu compte de l’étroitesse des disponibilités financières, mais en plus les quantités commandées ou sorties quotidiennement pour les repas des étudiants n’obéissent pas à une évaluation objective, ni à des calculs scientifiques conformes à la restauration communautaire. Cette affirmation est illustrée au COU-UOB par la constance des quantités d’aliments sortis, malgré la variation à la baisse des fréquentations, notamment pendant les grèves.

Statistiques relevées pour la période du 26 au 30 juin 2009 (avant la fermeture du restaurant à la suite du gel des approvisionnements par les fournisseurs)

Date Produits déstockés Qtté Nbre de Tickets vendus

26/06/09 Poisson 700 kg 1 314

27/06/09 Ailes de dindes 700 kg 1 385

29/06/09 Cuisses de poulets 700 kg 1 643

30/06/09 Poisson 567 kg 1 359

Page 29: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

29

Statistiques relevées pour la période du 16 au 21 juillet 2009 (après la réouverture)

Date Produits déstockés Qtté Nbre de Tickets vendus

16/07/09 Cuisse de poulets 700 kg 1 328

17/07/09 Ailes de dindes 700 kg 1 490

18/07/09 Ragout de bœuf 600 kg 1 046

20/07/09 Poisson 588 kg 1 257

Il apparaît sur cet exemple du restaurant UOB, qu’environ 500g d’aliments sont systématiquement sortis pour les étudiants, alors que la quantité servie pour chaque repas ne dépasse pas les 200g. Ceci constitue une illustration des problèmes de gestion de stocks existant dans nos différents restaurants, et auxquels il faut apporter des solutions idoines, tel que la systématisation des inventaires et le renforcement des contrôles, avec la mise en place d’une unité de gestion des approvisionnements et stocks.

C. La restauration

1. Alimentation

Outre les problèmes organisationnels, ainsi que ceux relatifs à la gestion des stocks et des approvisionnements, le Centre National des Œuvres des Universitaires s’est régulièrement heurté au sempiternel problème d’insuffisance budgétaire. Puisque, comme détaillé dans le tableau récapitulatif joint en annexe, quoique les budgets alloués aux Œuvres Universitaires pour l’alimentation aient progressé depuis 2005, ils restent cependant très en deçà des besoins réels et induisent systématiquement aux déficits et à la constitution des dettes. De plus, le prix du ticket du restaurant pour un repas complet (entrée, plat principal et dessert) est resté à 150 FCFA, tandis que les fréquentations journalières dans les restaurants ont varié de quelques dizaines d’étudiants en 1971 à au moins 2 100 à l’UOB, de 750 à 800 à l’USTM et de 550 à 910 à l’USS.

Pendant un certain nombre d’années, jusqu’en 2008, plus aucun restaurant universitaire au Gabon n’avait plus servi sans discontinuer durant toute l’année. En effet entre les grèves et

l’arrêt des services, nous avons assisté à une situation ″de l’œuf et la poule″, l’une des situations

induisant l’autre. De même, devant la pression des étudiants réclamant, parfois violemment, les deuxième et troisième repas, les dirigeants avaient souvent opté pour un service à deux (2) repas. Ce choix suicidaire conduisait systématiquement à une offre qui n’allait jamais au-delà de trois (3) mois de service.

2. Les batteries de cuisine et autres matériels de restauration

Dans les trois universités du Gabon, jusqu’en 2008, ce matériel indispensable à la préparation des repas, était resté inchangé depuis l’ouverture des restaurants, et la maintenance appliquée était devenue très aléatoires.

Toutefois, à la faveur d’une décision de Feu Président de la République Chef de l’Etat, El Hadj Omar BONGO ONDIMBA, ce problème a connu un début de solution avec l’installation de nouvelles batteries de cuisine au Centre des Œuvres Universitaires de l’USTM et la réfection du restaurant.

Il reste cependant entier ou presque à l’UOB et l’USS, quoique, toujours à la faveur de l’action inlassable du Feu Président, quelque matériel pour paré au plus pressé était en voie

Page 30: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

30

d’acquisition au Centre des Œuvres de l’UOB. Au COU-USS, avec l’affaire ALFA BUREAU, ce problème aurait pu trouver une solution viable et durable, malheureusement le matériel livré s’était révélé, non seulement incompatible, mais aussi de seconde main et est resté entreposé.

D. Le logement

Quoique mis en mal par certains étudiants, aux côté des agents véreux des Centres des Œuvres, les Commissions de Renouvellement et d’Attribution de Chambres (CRAC) ont repris leur préséance sur l’octroi de chambre en cité universitaire en 2008-2009. Ces commissions donnent le droit de résider en cité et l’affectation d’une chambre précise est dévolue aux services des cités, sous la houlette du Directeur du Centre.

Cependant, malgré l’évolution exponentielle des populations étudiantes chaque année, les structures devant les accueillir, aussi bien au niveau académique que social n’ont malheureusement pas suivi le rythme, comme l’indique le tableau récapitulatif ci-dessous des informations tirées des Commissions de Renouvellement et d’Attribution de Chambres en cité universitaires de l’année 2008-2009.

Tableau : Offre de logement en cité universitaire

CENTRES DES

ŒUVRES NOMBRE. D’ETUDIANTS

INSCRITS A L’UNIVERSITE CAPACITE D’ACCUEIL

EN RESIDENCE DEMANDES REÇUES POUR

L’ANNEE 2008-2009

UOB 15 000 1 200 3 000 USTM 2 000 830 1 800

USS 1 300 200 500

Total 18 300 2 230 5 300

Les logements sur les campus universitaires actuels du Gabon se répartissent comme suit :

6 pavillons de 600 chambres habitables et un pavillon inachevé à l’UOB ;

5 pavillons et 5 villas à l’USTM ;

En outre, il demeure les écueils suivants :

Persistance du phénomène des locataires frauduleux, encore appelés

″cambodgiens″ ou ″squatteurs″ ;

Insalubrité toujours difficile à maîtrisée, faute de moyens adéquats et malgré les stratégies élaborées et la volonté affichée ;

les problèmes devenus récurrents d’adduction en eau potable dans les pavillons à l’UOB et d’évacuation des eaux usées à l’UOB et l’USS, malgré les travaux supposés réalisés en urgence ;

Vétusté des installations électriques ;

Insuffisance notoire des mobiliers (lits, matelas, armoires, chaises et tables) ;

Etc.

E. Activités socioculturelles et sportives

Hormis les bibliothèques parfois peu fournies et même en délabrement, les étudiants ne disposent ni de salles de récréations, moins encore de celles pouvant leur permettre de pratiquer

Page 31: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

31

leurs différentes activités culturelles. A ce jour, celles existant à l’UOB étaient devenues des fonds commerces.

Par ailleurs, si tout le monde reconnait l’importance du sport dans l’équilibre de l’homme et en particulier en milieu universitaire, il s’avère que toutes les installations sportives construites au même moment que les universités les abritant tombent en ruine et ne répondent plus aux exigences. Dans d’autres cas comme à l’USS, celles-ci n’existent quasiment pas.

Dans le même ordre, on note comme une démission des autorités en ce qui concerne l’appui au développement de la pratique du en milieu universitaire, puisque ce volet n’est plus pris en compte dans les lois de Finances en faveur du Centre National des Œuvres Universitaires à qui incombe la responsabilité d’organiser, animer et superviser les activités sportives au sein des campus.

F. Couverture médicale et sociale

Les centres médicaux de l’UOB et l’USTM, devenus des centres de soins communautaires régionaux malgré eux, disposent des personnels qualifiés (parfois jugé pléthorique à tort ou à raison), de médecins chevronnés et de matériel de pointe adéquats, quoique très irrégulièrement maintenu.

A l’instar du Centre Médical de l’USTM, les structures médicales destinées préalablement à la prise en charge médicale des étudiants, sont devenues progressivement des centres de soins communautaires intégrés. Avec 3 500 consultations (3 374 en médecine générale, pédiatrie et chirurgie et 126 en stomatologie), 1 073 hospitalisations, 853 examens (666 en radiologie et 187 en laboratoire) et 24 cas de vaccination enregistrés à l’USTM en 2008, ces centres médicaux offrent des services plus ou moins complets et reçoivent des patients au-delà du cadre estudiantin avec la pénurie de médicaments comment corolaire régulier. D’où la nécessité qu’une attention particulière du Ministère en charge de la santé soit accordée, étant donné que les budgets régulièrement alloués sont très en deçà des besoins sans cesse grandissants.

A l’USS, la dernière née des universités, cette unité de soins de proximité n’existe pas. Obligeant les étudiants et les personnels administratifs de parcourir des kilomètres pour se faire soigner ou faire prendre en charge un malade, même pour une simple affection. Il faut adjoindre aux structures l’absence d’ambulance, aussi bien à l’USTM qu’à l’USS.

Les services sociaux quant à eux essaient, tant bien que mal, de suivre régulièrement les étudiants demandeurs. Mais là aussi il se pose des problèmes matériels divers.

G. Sécurité

De plus en plus de cas d’agression sont signalés sur nos campus, notamment à l’UOB et à l’USTM. Ce qui pause un réel problème de sécurité pour les étudiants qui y vivent ou y étudient, parfois jusqu’à des heures tardives de la nuit. Outre les cas de bizutage souvent violemment perpétrés à l’USTM, y compris cette année, à l’UOB se sont des vols et des agressions physiques qui sont signalés. Parfois orchestrée par les étudiants eux-mêmes, l’insécurité grandissante fait craindre le pire chaque jour.

Les causes ci-après ont été identifiées comme étant à l’origine de cette insécurité. A cet effet, il est donc impératif que de mesures soit prises, car prévenir vaut mieux que guérir.

Il s’agit de :

Page 32: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

32

Absence d’éclairage public ;

Envahissement des herbes ;

Absence d’un service de sécurité ;

Circulation des drogues ;

Oisiveté des étudiants ;

Multiplication et perméabilité des voies d’accès aux campus ;

Libre circulation permanente des populations environnantes dans les campus ;

Voisinage nuisible, puisque, à l’exemple de l’UOB, certains riverains se servent de la cour des universités comme poubelle et d’autres intègrent leurs barrières comme quatrième mur de leur habitation

Etc.

H. Relations avec les tiers

La communication, nous le savons, est l’un des maillons forts d’une organisation. Nul échange ni information sans communication. Or non seulement les centres de œuvres se considéraient autonomes et fonctionnaient en vase clos, le CNOU semblait vivre en autarcie jusqu’en 2008.

En effet, cette administration de disposait d’aucun moyen de communication, du plus simple (téléphone et fax) au plus complexe (internet). L’ignorance des mécanismes de l’administration des finances chargée de prendre en charge ce type de besoins, la qualité des choix stratégiques et de gestion en ont été très fortement tributaire.

Page 33: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

33

Cinquième partie : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS POUR

L’AMELIORATION ET LA PERENNISATION DU SYSTEME

D’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL POUR LES ETABLISSEMETS

SCOLAIRES ET L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Considérant que les problèmes annihilant l’efficacité et la permanence de la couverture sociale de l’Etat au niveau scolaire et universitaire sont multidimensionnels, il serait quelque utopique d’évoquer ici une exhaustivité de solutions. Toutefois, tel que nous avons abordé le sujet, nous situerons nos pistes de réflexion en trois axes :

Les mentalités ;

Les disponibilités financières ;

La détermination dans les investissements à entreprendre

I. L’impératif changement de mentalités

Il apparaît de toute évidence, que plusieurs comportements nuisibles au Centre National des Œuvres Universitaires ont été développés et ont pris de l’ampleur au fil des années. Des réseaux dans la déviation des approvisionnements, l’alourdissement des commandes, la rétribution des chambres en cité universitaire, l’anarchie dans la gestion des commerces, le non respect des procédures budgétaires, etc. se sont enracinés avec plusieurs tentacules. Certaines illustrations de ses impressions, s’imbriquant les unes aux autres, résident dans les écarts constatés et décrits dans la quatrième partie.

1.1. Des approvisionnements

1.1.1. Respect des procédures de passation de marchés

Le respect des procédures de passation des marchés publics est certes un travail de longue haleine, mais il ne saurait être effectif au CNOU sans une véritable volonté des différents Centres des Œuvres. Une étroite collaboration avec la Direction Générale est sans doute un gage indispensable, avec des rapports avant, pendant et après l’exécution des marchés adressés au Conseil de Gestion ou au Président du Conseil d’Administration, si celui-ci est désigné.

Telle qu’amorcé en 2008-2009, le plan de passation des marchés doit être soigneusement élaboré avec le concours de la Direction Générale des Marchés Publics (DGMP).

1.1.2. Possibilité d’une Centrale d’Achat pour le CNOU

Dès l’application de l’autonomie du CNOU, tous les centres des œuvres se sont considérés autonomes à tort. Pour les Directeurs de Centres qui se sont succédé, ainsi que les agents y exerçant, le CNOU c’était la Direction Générale. Cette attitude s’est progressivement institutionnalisée avec pour corolaire, entre autres, les approvisionnements tout azimut ( ). Pour y remédier et envisager la réalisation des économies d’échelle, de contrôler les prix proposés et de garantir le respect des procédures de passation des marchés, il nous semble opportun que

Page 34: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

34

des stratégies des achats groupés de l’ensemble des Centres, soient envisagées. C’est serait la

″Centrale d’achat du CNOU″.

1.1.2.1. Les principes clés

La Centrale d’achat du CNOU s’organisera en s’appuyant sur les principes clés de toute démarche d’achat professionnelle, mais aussi en faisant preuve d’innovation, afin de mieux faire jouer la concurrence, de maximiser les gains d’achats et de simplifier la gestion par:

Standardisation des besoins des différents services centraux et déconcentrés;

Allotissement réalisé en fonction de la structure de l’offre;

Marché unique des Œuvres Universitaires (puisque le Directeur Général est l’ordonnateur principal des crédits) avec approvisionnement par bons de commandes de l’ensemble des services centraux et déconcentrés du CNOU. Ceci permettra de distinguer l’achat de l’approvisionnement et entrainera la simplification des procédures de gestion interne;

Procédure de multi-attribution;

Remise en concurrence régulière devant permettre de coller à la réalité des marchés et des prix. Elle se fera sur une prévision des besoins de tous les services du CNOU ;

Etc.

1.1.2.2. Les préalables à la réalisation

La démarche visant la globalisation des achats du CNOU viendra bouleverser les habitudes et, sans nul doute, laissera émerger des réfractaires ou de farouches opposants. Quoiqu’elle ne soit pas pensée pour priver les administrateurs délégués de crédits de leur liberté d’action.

A cet effet, plusieurs étapes avant la mise en place sont indispensables.

1. Information et sensibilisation 2. Elaboration des textes juridiques 3. Mise en place de l’équipe projet 4. Développement d’une étroite collaboration avec les Délégations 5. Pilotage des marchés 6. Information

1.2. Du respect de la hiérarchie

Certes l’autonomie de gestion du Centre National des Œuvres Universitaires est un acquis légalisé, mais elle n’est pas absolue et ne signifie pas indépendance totale vis-à-vis de la hiérarchie, notamment du Ministre de tutelle. Or, du fait de leur délocalisation, certains Directeurs de centre se laissent aller, délibérément ou inconsciemment à une dérive d’autonomie, confondant la délégation à un exercice de plein pouvoir. Par conséquent, non seulement on assiste à une cacophonie dans l’exécution des procédures de gestion, mais en plus plusieurs actions, décisions et initiatives sont prises sans en référer à la hiérarchie, parfois sans l’en informer. Dans le même ordre, jusqu’en 2008, les Directeurs Généraux qui se sont relayé avaient

établi des règles de gestion ″taillées sur mesure″, au détriment de l’équilibre de l’institution.

A cet effet, il importe que des textes réglementaires, à commencer par le décret ″PORTANT ATTRIBUTIONS, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CENTRE NATIONAL DES ŒUVRES

Page 35: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

35

UNIVERSITAIRES″ soient adoptés. Ce décret fixe le cadre réglementaire global et constitue d’un

apport considérable dans l’organisation et la gestion du CNOU. Toutefois, compte tenu de la lenteur administrative entourant le processus de validation

des textes, des arrêtés et des décisions ministériels doivent être pris pour fixer le cap de la gestion des Œuvres Universitaires et scolaires, tout en permettant au Ministre d’avoir une lisibilité sur les pratiques en vigueur.

1.3. De l’implication des étudiants

Jusqu’alors, l’étudiant est plus considéré comme un simple exécutant des ordres, règles et décisions entourant la prise en charge dont il bénéficie. Certes l’accès en cité universitaire obéit à un contrat d’adhésion entre l’étudiant et l’administration, cependant les prestations qui lui sont offertes peuvent parfois requérir leurs avis, notamment lorsque ces avis se constituent de suggestions ou dénonciations visant l’amélioration du service. L’administration des Œuvres Universitaires devra de ce fait, donner la possibilité aux étudiants de s’exprimer dans un cadre organisé, en le considérant comme un partenaire. L’étudiant conscient de sa qualité d’élite sait être une mine de propositions constructives.

1.4. Du recours aux traiteurs ou à la privatisation pour la

restauration

Recrutés par appels d’offres élargis ou restreint, cette option présente des avantages indéniables, dans la mesure où le CNOU ne dispose pas d’une service ou unité commerciale dynamique pouvant lui faire obtenir des produits de qualité à coûts raisonnables. En effet, le niveau du coût de production des repas dans les restaurant est induit par la non maîtrise du marché. Or cette capacité est perceptible chez les prestataires privés qui sont capables de proposer un repas complet (entrée, plat chaud et dessert) à environ 1 500F CFA, contre 3 000F CFA qu’il coûterait lorsqu’il est concocté par les services des COU. Ce choix expérimenté au quatrième trimestre 2009 à l’USTM s’est avéré très bénéfique, satisfaisant et promoteur.

En outre, par ce recours, le CNOU peut considérablement réduire les risques de détournement des denrées.

II. Disponibilités financières

Jusqu’en décembre 2009, la surface financière du CNOU s’est avérée très insuffisante, comparativement à l’importance de ses besoins. L’augmentation substantielle du budget apparait alors comme l’alternative la plus viable. Cependant, l’Etat ne saurait indéfiniment augmenter les budgets au même rythme que l’évolution des besoins des œuvres universitaires et scolaires, de plus en plus influencée par l’augmentation des effectifs et l’arrimage au système LMD (Licence, Master, Doctorat).

Pour ce faire, il y a lieu d’explorer de nouvelles sources de financement et dynamiser celles qui existent déjà.

2.1. La dynamisation des sources de financement existantes.

Les solutions préconisées ici ne sont pas exhaustives, elles doivent être compléter et améliorées le cas échéant.

Page 36: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

36

2.1.1. Le recouvrement des fonds propres

- Renforcement de la représentation de l’Agence Comptable ; - Assurer rigoureusement l’encadrement des régisseurs ; - Dynamisation des contrôles ; - Elaboration de textes devant :

o Clarifier les procédures de recouvrement ; o Définir la répartition des fonds collectés ; o Etablir les responsabilités des acteurs du circuit du recouvrement.

2.1.2. La couverture des salaires à payer sur les fonds propres

La solution drastique immédiate pouvant permettre de résoudre le problème de la main

d’œuvre connue sous le label ″Fonds propres″ est le licenciement économique. Or cette option est

socialement impopulaire et pourrait se révélée lourde de conséquences. Ainsi, à défaut de celle-ci, on pourrait suggérer le reversement de cette catégorie de personnel dans le Main d’œuvre Non Permanente de l’Etat (MONP), directement prise en charge par la Direction Générale du Budget, ou encore l’augmentation proportionnelle du budget du Centre National des Œuvres Universitaires, dédié à la prise en charge de ce personnel.

2.1.3. Le paiement des primes

Plusieurs options sont envisageables :

Suppression totale ;

Suppression du deuxième trimestre ou réduction substantielle ;

Suppression du troisième trimestre qui correspond à une période d’inactivité relative ;

Adoption d’une nouvelle appréciation :

- 1er trimestre, prime d’incitation à la performance payable à la fin du premier trimestre sur la base d’une notation telle que celle qui est appliquée actuellement ;

- 3ème trimestre, prime de soutien à la rentrée scolaire payable au mois de septembre ; - 4ème trimestre, prime de fin d’année payable avant la fin du mois de décembre

Paiement des primes uniquement sur des fonds propres générés. Ici il se posera un problème d’équité, puisque tous les Centres des Œuvres ne disposent pas d’autant de ressources qu’à l’UOB

Cependant quoiqu’il permette de réaliser quelques économies, ce scénario, ne met pas à l’abri de l’imputation des lignes budgétaires régulières.

Réduction de taux versé à la hiérarchie

La réduction des primes de la hiérarchie appliquée en 2009, ainsi que l’introduction de la notation pour justifier le paiement des primes ont certes permis de réaliser quelques petites

économies sur la rubrique ″primes de rendement″ , mais elles n’ont pas permis de sortir du

bourbier. D’ailleurs ces économies ne reflètent pas celles escomptées en juin 2008.

En effet, comme l’illustre le tableau ci-dessous, les économies préconisées sur les primes ont été compromises notamment à la suite du mécontentement du personnel financier rattaché,

Page 37: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

37

qui s’est estimé lésé, alors qu’ils ont été les principaux auteurs des chiffres proposés à l’issue de l’assemblée de juin 2008.

Prise en compte des primes dans le budget de l’Etat

La prise en compte des primes versées au CNOU dans le budget de l’Etat sera idéale et certainement susceptible de permettre l’accélération de l’assainissement de la gestion du budget de cette institution. Or sans être pessimiste, cette option semble utopique et difficile à envisager.

2.1.4. L’augmentation du prix du ticket

Situé à 150F CFA depuis l’existence des œuvres universitaires, le prix du ticket restaurant pourrait être porté à 500F CFA. Cette augmentation ne mènera pas à un quelconque bénéfice, mais permettra tout de même de réduire le déficit budgétaire. Cependant c’est une option qui se heurtera, comme pour d’autres d’ailleurs, à une grogne des étudiants. Elle devra donc faire d’une bonne campagne d’explication et de communication menée avec la collaboration des étudiants.

2.1.5. L’augmentation proportionnelle de la subvention accordée par l’Etat.

L’Etat est certes le principal bailleur de fonds destinés à la couverture sociale, mais les inscriptions budgétaires sollicitées ne doivent pas continuellement évoluer crescendo. D’où la nécessité de prospecter d’autres sources de financement.

2.2. Prospection d’autres sources de financement.

La sollicitation du secteur privé est de loin la meilleure alternative pouvant permettre de renforcer l’offre de service aux étudiants et élèves, aussi bien dans la restauration que dans l’hébergement, à l’instar de ce qui se fait déjà dans les autres pays d’Afrique.

III. Détermination effective dans les investissements

Sans toutefois méconnaitre les efforts consentis par le Gouvernement en matière des œuvres universitaires et scolaires, il convient, à la faveur des états généraux de l’Education Nationale, de souligner l’importance d’une réelle détermination en ce qui concerne les investissements à entreprendre dans l’amélioration des conditions de vie et d’études dans nos campus et internats.

3.1. L’hôtellerie

Depuis leur création, les lycées et universités du Gabon n’ont connu aucune extension ou développement infrastructurel du point de vue des Œuvres. De même, les nouveaux projets ne semblent pas en tenir compte. Si ce n’est pas le cas, l’attention qui leur est accordée paraît très relative. Or les populations étudiantes progressent de façon exponentielle, entrainant ainsi un énorme déficit en logement et un surpeuplement des dortoirs, pavillons et villas existants. C’est pourquoi il nous semble indispensable d’envisager l’amélioration et l’augmentation des structures d’accueil par :

- La maintenance régulière des bâtiments et autres infrastructures existants ; - l’extension des bâtiments actuels ;

Page 38: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

38

- la construction de nouveaux pavillons et/ou villas ; - - la construction des appart-hôtel de type « Les citadines » en France ; - etc.

3.2. La restauration

Les restaurants universitaires ont gardé une orientation étudiante. Et cela se ressent dans les menus proposés et les prix pratiqués. Or la donne a considérablement changé, au regard des évolutions observées aussi bien au niveau des coûts des denrées alimentaires que des services concourants à la mise à disposition des repas, tels que l’électricité et l’eau. De plus, comme pour les logements, les restaurants présentent aujourd’hui une capacité d’accueil très largement en dessous des besoins. On pourrait ainsi envisager la construction de nouveaux restaurants, même à l’extérieur ;

3.4. Couverture sociale et médicale

Les deux centres médicaux existant sur les campus de l’Université Omar Bongo et l’Université des Sciences et Techniques de Masuku présentent des allures complètes vus de l’extérieur. On s’aperçoit également que ces structures ne profitent pas qu’aux seuls étudiants, mais intéressent et attirent les populations environnantes. Ce qui pourrait constituer une source de revenue importante et un soulagement pour les autorités du Ministère de la Santé toujours soucieux d’offrir des soins de proximité.

Il serait de ce fait judicieux de: - Construire des centres médicaux dans les universités qui en sont dépourvues ; - Equiper en matériel et produits médicaux appropriés les centres présentant des

carences notoires ; - Procéder à la formation continue des professionnels de santé intervenant dans les

centres des œuvres universitaires ; - Réhabiliter et mettre en exploitation l’auditorium de l’Université Omar Bongo pour

des prestations artistiques et culturelles; - Etc.

3.5. Formation et encadrement sportif

- Programmes sport-études au niveau universitaire et scolaire; - Développement des infrastructures sportives ; - Etc.

3.6. Information, Communication et télécommunication

- Guide du bénéficiaire des œuvres universitaires et scolaires; - Brochures et dépliants; - Site internet ; - Accès à internet haut débit par réseau wifi sur l’étendue des campus, y compris dans

les chambres ; - Etc.

Page 39: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

39

3.7. Acclimations

Certes nos universités disposent de grands espaces inexploités, mais ceux-ci sont aujourd’hui et presque partout envahis d’herbes et posent un réel problème d’entretien. D’où l’idée de créer des jardins d’acclimations et le pavage des voies de circulation.

3.8. Sécurité

Les actes de vandalisme, les viols, les agressions physiques (exemple bizutages), le développement des rituels dangereux sont devenus légion dans les cités universitaires qui ne sont plus seulement les temples du savoir, mais aussi de l’avoir illicite et des lieux où règne une insécurité inquiétante ponctuée par la libre circulation des drogues. Aussi la mise en place d’un service de sécurité organisé, structuré et équipé s’impose. Celui-ci pourra être créé par le CNOU ou assuré par une société de gardiennage privée ou encore par un service public.

Page 40: TATS GENERAUX DE L’EDUCATION NATIONALEddata.over-blog.com/xxxyyy/3/49/63/86/immersion/Th4_1.pdf · De la Fonction Publique, Chargé de la Reforme de l’Etat 14 janvier 2010 REPUBLIQUE

40

CONCLUSION

En définitive, il faut se réjouir que les états généraux sur l’Education Nationale pour avoir consacré une place importante à l’encadrement social des élèves, étudiants et leurs enseignants. Car, si l’on veut réellement et effectivement s’engager dans une nouvelle dynamique de l’Enseignement, les recherches de solutions ne doivent pas exclure ou omettre l’indispensable couverture sociale. L’Etat restant le pivot et le socle.

De même, le poids des œuvres scolaires et universitaires dans le budget de l’Education Nationale doit être objectivement apprécié en tenant compte de l’importance de ce secteur dans les plates-formes revendicatives des associations estudiantines, les graves crises dont il a été à l’origine, la diversité et la multiplicité des prestations qui le composent, ainsi que son impact sur l’efficacité et la qualité de l’Enseignement. Autrement dit, les problèmes sociaux de l’élève, de l’étudiant et de l’Enseignant doivent être analysés et examinés avec sérieux, tant par les responsables des Etats en charge de l’Education Nationale, que par les partenaires au développement et autres experts en éducation, afin de trouver les formes les plus appropriées et les plus efficaces garantissant les meilleures conditions de vie et d’études.

Aussi, à l’instar d’autres pays ayant inscrit les œuvres au cœur de l’enseignement, il s’agira concrètement que les présentes assises aboutissent à :

- Accorder dans tout projet de construction d’un lycée ou d’une université, une place

prépondérante aux besoins sociaux des élèves, étudiants et enseignants quelle que soit la source

de financement ;

- Mettre en place des politiques spéciales d’incitation du secteur privé et semi- privé à

investir dans les œuvres scolaires et universitaires, notamment en matière de logement, de

restauration et de transport ;

- Créer des établissements financiers spécialisés (banques, fonds nationaux) ou des lignes

de crédits dans les institutions financières existantes à travers lesquelles seront octroyés des prêts

pour études à très faible taux d’intérêt, vu que l’Etat n’a pas les moyens de distribuer des

bourses à tous les étudiants et perpétuellement;

- Promouvoir une filière d’enseignement en management des œuvres scolaires et

universitaires dans des écoles professionnelles ;

- Envisager la possibilité de réunir les œuvres universitaires et scolaires, étant entendu

que les principes de base et les finalités sont les mêmes.

Par-dessus tout, les comportements et les mentalités doivent être mis au diapason de la

donne actuelle qui exige rigueur, compétence, objectivité et bonne gouvernance.