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UNIVERSITE TOULOUSE III – PAUL SABATIER
Ecole Doctorale : Sciences de la matière
THESE
En cotutelle avec
L’UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE TOULOUSE III
Spécialité : Chimie – Biologie – Santé
Présentée et soutenue par
Madjid HADIOUI
Le 09/11/2007
Synthèse d’hydroxyapatite et de silices greffées pour
l’élimination de métaux toxiques en solution aqueuse
Directeurs de thèse : P. Sharrock / M.O. Mecherri
Jury :
C. Rey Professeur, UPS, Toulouse Président
H. Lounici Maître de conférences, INP, Alger Examinateur
M. Chater Professeur, USTHB, Alger Rapporteur
P. Moszkowicz Professeur, INSA, Lyon Rapporteur
N° d'ordre :
RESUME
Dans ce travail nous décrivons deux méthodes pratiques de synthèse de matériaux
fixateurs d’ions de métaux lourds. L’une porte sur le greffage en milieu aqueux du gel de
silice par des ligands polyamines (TETA, TEPA et PEHA) et l’autre sur la synthèse de
l’hydroxyapatite dans des conditions peu coûteuses. La modification de la surface du gel
de silice a conduit à des taux de greffage satisfaisants (de l’ordre de 0,4 mmol/g) compte
tenu de la régénérabilité des produits synthétisés après sorption d’ions de métaux lourds.
Les capacités maximales obtenues sont de l’ordre de 0,10 mmol/g pour Cu2+ sur les trois
silices greffées, 0,11 mmol/g pour Cd2+ sur SiTETA, 0,21 mmol/g pour Pb2+ sur SiTETA
et 0,09 mmol/g pour Zn2+ sur SiTEPA. La préparation du phosphate de calcium à partir du
carbonate de calcium et du phosphate d’ammonium à température ambiante a conduit à de
l’hydroxyapatite pure après calcination du produit intermédiaire et élimination du CaO par
lavage à l’eau distillée. L’adsorption d’ions Pb2+ sur colonne d’HA donne lieu à la
formation de microparticules de phosphate de plomb de plus de 0,45 µm de taille. A faible
débit (4 ml/min) les fines particules, représentent environ 7,28% des ions Pb2+ éliminés de
la solution, alors qu’à grand débit (14 ml/min), la microfiltration n’a isolé qu’une très
faible quantité de ces microparticules. Les taux de Pb2+ éliminés sur colonne d’HA sont
relativement élevés, de l’ordre 98,86, 98,54 et 97,73% pour un débit de 4, 8 et 14 ml/min
respectivement. Les études de percolation à différents débits ont montré que 1 g d’HA peut
fixer jusqu’à 0,5 mg de Pb2+ en une minute. La fixation de Pb2+ sur l’HA a également été
étudiée en présence d’EDTA et de glycine en solution. En moyenne, le taux de plomb
éliminé en présence d’EDTA ne dépasse pas les 18% en milieu acide et 36% en milieu
basique. La présence de glycine n’a, en revanche, aucun effet sur la sorption de Pb2+ sur
l’HA. Grâce à des analyses à la microsonde électronique, nous avons constaté que les ions
Pb2+ se fixent en plus grande quantité à moins de 10 µm du bord des grains d’HA, tandis
que les ions Cu2+, Cd2+ et Zn2+ diffusent à l’intérieur des grains (concentration maximum
vers 75 µm du bord pour Cu2+ et Cd2+ et vers 200 µm pour Zn2+).
MOTS CLES : Hydroxyapatite, Gel de silice modifié, Elimination de métaux lourds.
AVANT PROPOS
Le présent travail a été réalisé, dans le cadre d’une cotutelle de thèse entre
l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou et l’université Paul Sabatier Toulouse III,
au laboratoire de chimie bioinorganique médicale, sous la direction de Patrick Sharrock et
Mohamed Oimar Mecherri. Je tiens à témoigner toute ma gratitude à Mr Sharrock de
m’avoir accueilli dans son laboratoire et d’être omniprésent pour diriger mes travaux. Que
Mr Mecherri trouve ici toute ma reconnaissance pour son suivi et ses conseils judicieux.
Une bonne partie de ce travail a été financée par le ministère algérien de
l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique que je remercie profondément.
Ma reconnaissance va également aux professeurs P. Moszkowicz et M. Chater pour
m'avoir fait l'honneur d'évaluer ce travail de thèse en tant que rapporteurs, et C. Rey
d’avoir accepté de présider le jury. Aussi, je remercie Monsieur H. Lounici d’avoir accepté
de juger ce modeste travail.
Je remercie très particulièrement le professeur Marina Fiallo pour son aide, ses
conseils et les services qu’elle m’a rendus tout au long de mon séjour en France pour me
faciliter le travail au laboratoire.
Je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’aboutissement de ce
travail : Sophie Thibault pour sa prestigieuse aide au laboratoire et Gwenael Regnie, Ali
Ramal, Ali Larab et Farid Errassifi pour leur formidable compagnie.
Comment ne pas associer à ces remerciements notre très chère Mme Marie pour son
accueil, sa gentillesse et ses services qui m’ont fait supporter au mieux l’éloignement de
ma petite famille.
Enfin, mes remerciements les plus particuliers vont à ma femme Sadia qui a su
m’encourager et gérer au mieux mon absence ; je lui témoigne ici mon plus grand respect.
TABLE DES MATIERES
RESUME .............................................................................................................................. 3
LISTE DES FIGURES ...................................................................................................... 11
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................. 17
INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................... 21
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ....................................................................................... 25
I.1. HYDROXYAPATITE (HA) ............................................................................................ 25
I.1.1. Méthodes de synthèse de l’hydroxyapatite ......................................................... 27
I.1.2. Propriétés de l’hydroxyapatite ........................................................................... 31
I.1.3. Applications de l’hydroxyapatite ....................................................................... 36
I.1.4. Fixation des ions métalliques par l’hydroxyapatite ........................................... 36
I.2. SILICES GREFFEES ................................................................................................ 43
I.2.1. Structure cristalline de la silice ......................................................................... 43
I.2.2. Gel de silice ........................................................................................................ 44
I.2.3. Modification de la surface du gel de silice ........................................................ 48
I.2.4. Fixation d’ions métalliques sur des silices greffées ........................................... 57
I.2.5. Autres applications des silices greffées .............................................................. 61
MATERIEL ET METHODES ......................................................................................... 65
II.1. SYNTHESE DES SILICES GREFFEES PAR DES POLYAMINES ........................................... 65
II.1.1. Synthèse en deux étapes .................................................................................... 66
II.1.2. Synthèse en une seule étape .............................................................................. 69
II.1.3. Synthèse de silices greffées à différentes concentrations en polyamine ........... 69
II.2. SYNTHESE D’HYDROXYAPATITE ................................................................................ 70
II.2.1. Synthèse par la méthode standard .................................................................... 70
Tables des matières
II.2.2. Synthèse à partir du carbonate de calcium ...................................................... 71
II.3. TECHNIQUES D’ANALYSE ET DE CARACTERISATION UTILISEES ................................. 72
ANALYSE ET CARACTERISATION DES PRODUITS SYNTHETISES ................ 77
III.1. DETERMINATION DU TAUX DE GREFFAGE DES SILICES MODIFIEES ........................... 77
III.1.1. Dosage par UV-visible .................................................................................... 77
III.1.2. Analyse thermogravimétrique ......................................................................... 80
III.1.3. Analyse élémentaire ........................................................................................ 83
III.2. SPECTROSCOPIE IR .................................................................................................. 84
III.2.1. Spectres IR des silices greffées ........................................................................ 84
III.2.2. Spectres IR de l’hydroxyapatite ...................................................................... 86
III.3. MICROSCOPIE ELECTRONIQUE ................................................................................. 88
III.4. SPECTRES DRX DE L’HA ........................................................................................ 90
III.5. MICROANALYSE ...................................................................................................... 91
III.6. CONCLUSION ........................................................................................................... 91
FIXATION D’IONS METALLIQUES SUR L’HYDROXYAPATITE ....................... 95
IV.1. FIXATION DES IONS Pb SUR COLONNE D’HYDROXYAPATITE ................................. 95 2+
IV.2. ANALYSES A LA MICROSONDE .............................................................................. 103
IV.3. GRANULOMETRIE LASER ....................................................................................... 109
IV.4. EFFET D’UN AGENT COMPLEXANT EN SOLUTION ................................................... 112
IV.5. CONCLUSION ......................................................................................................... 119
FIXATION D’IONS METALLIQUES SUR GEL DE SILICE MODIFIE .............. 123
V.1. FIXATION DES IONS Cu , Cd , Pb ET Zn SEPAREMENT .................................... 124 2+ 2+ 2+ 2+
V.2. COMPETITION ENTRE Cu , Cd , Pb ET Zn ....................................................... 130 2+ 2+ 2+ 2+
V.3. EFFET DU PH SUR LA REGENERATION DES SILICES SITETA, SITEPA ET SIPEHA 130
V.4. CONCLUSION .......................................................................................................... 134
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................ 137
8
Tables des matières
9
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................... 143
ANNEXES ........................................................................................................................ 157
A. CALCUL DES PERTES EN MASSE .................................................................................. 157
B. PRINCIPES DES TECHNIQUES D’ANALYSE ET DE CARACTERISATION UTILISEES ........... 165
B.1. Techniques spectroscopiques ............................................................................. 165
B.2. Thermogravimétrie ............................................................................................. 173
B.3. Microanalyse ...................................................................................................... 174
B.4. Analyse élémentaire ........................................................................................... 175
B.5. Granulométrie laser ........................................................................................... 176
B.6. Diffraction de rayons X (DRX) .......................................................................... 176
B.7. Microscopie électronique à balayage (MEB) .................................................... 177
LISTE DES FIGURES
Figure I.1 : Carte de l’évolution des phases lors de la formation de l’hydroxyapatite en
fonction du temps et de la température de vieillissement [39] ..................................... 29
Figure I.2: Structure cristalline de l’hydroxyapatite [51] .................................................... 33
Figure I.3 : (a) Coordination des atomes d’oxygène avec les ions Ca(1) formant des
colonnes le long de l’axe c dans l’apatite, (b) Enchainement des colonnes de Ca(1)
reliées par des tétraèdres de PO [50]. ......................................................................... 33 4
Figure I.4 : Arrangement des ions autour de l’axe c dans l’hydroxyapatite (dans la
fluorapatite les ions F sont au centre du triangle de Ca(2) à z = ¼) [50]. ................... 34 -
Figure I.5: Spectre infrarouge de l’hydroxyapatite [52]. ..................................................... 35
Figure I.6 : Diagramme de diffraction des rayons X de l’hydroxyapatite [52]. .................. 35
Figure I.7 : Structure cristalline de la silice (SiO ). ............................................................ 44 2
Figure I.8 : Les différents types de groupes silanols. .......................................................... 46
Figure I.9 : Couches de molécules d’eau adsorbées à la surface de la silice [88] ............... 47
Figure I.10 : Spectre IR d’un gel de silice commercial [88] ............................................... 48
Figure I.11 : Réactions de silanisation. ............................................................................... 50
Figure I.12 : Réaction de greffage d’une molécule organique à la surface de la silice ....... 50
Figure I.13 : Réactions d’hydrolyse de l’organosilane et sa fixation à la surface de la silice.
...................................................................................................................................... 51
Figure I.14 : Condensation de l’organosilane à la surface de la silice. ............................... 52
Figure I.15 : greffage non covalent du ligand LIX-84 sur du gel de silice [99]. ................. 53
Figure I.16 : Réactions de conversion des silanols en hydrures et fixation d’une oléfine
terminale à la surface de la silice. ................................................................................ 54
Figure I.17 : Greffage de macromolécules polymériques à la surface du gel de silice,
formation de la première couche du dendrimère. ......................................................... 55
Figure I.18 : Les générations d’un dendrimère.................................................................... 56
Liste des figures
Figure I.19 : Formation de zwitterions. .............................................................................. 56
Figure I.20 : Dégradation de la silice greffée par hydrolyse. .............................................. 57
Figure II.1: Structures moléculaires des polyamines et de l’époxysilane utilisés. .............. 66
Figure II.2: Structure des silices greffées par les différentes polyamines. .......................... 67
Figure III.1 : Absorption de la lumière par le complexe Cu-TETA (5 mmol/l) en fonction
du pH à différentes longueurs d’onde. ......................................................................... 79
Figure III.2 : Absorption de la lumière par le complexe Cu-TEPA (5 mmol/l) en fonction
du pH à différentes longueurs d’onde. ......................................................................... 79
Figure III.3 : Absorption de la lumière par le complexe Cu-PEHA (5 mmol/l) en fonction
du pH à différentes longueurs d’onde. ......................................................................... 80
Figure III.4 : Courbes thermogravimétriques du gel de silice prétraité (a) et des silices
greffées SiTETA (b), SiTEPA (c) et SiPEHA (c). ....................................................... 82
Figure III.5 : Courbes thermogravimétriques de la silice greffée SiPEHA synthétisée à
différentes températures : (a) température ambiante, (b) 65°C, (c) 75°C et (d) 105°C.
...................................................................................................................................... 82
Figure III.6 : Spectre IR de la silice greffée SiTETA. ........................................................ 85
Figure III.7 : Spectre IR de la silice greffée SiTEPA. ......................................................... 85
Figure III.8 : Spectre IR de la silice greffée SiPEHA. ........................................................ 86
Figure III.9 : Spectre IR de l’hydroxyapatite synthétisée. .................................................. 87
Figure III.10 : Spectres IR de : CaCO (a), produit intermédiaire (b) et hydroxyapatite (c).
...................................................................................................................................... 88 3
Figure III.11 : Images obtenues par microscopie électronique du produit formé au cours de
la transformation de CaCO en phosphate de calcium. ............................................... 89 3
Figure III.12 : Evolution du pH en fonction du temps lors de la synthèse d'apatite à partir
de NH H PO et CaCO . ............................................................................................ 89 4 2 4 3
Figure III.13 : Spectres DRX de : (a) produit intermédiaire et (b) produit calciné lors de la
synthèse de l’HA à partir de CaCO . L’étoile représente le pic de diffraction de la
chaux. ........................................................................................................................... 90 3
12
Liste des figures
Figure IV.1 : Elutions successives de 20 ml (10 pores volumes) de solutions de Pb de
concentration respectivement égales à 50, 100, 150, 200 et 250 ppm à travers une
colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à différents débits. Echantillons non filtrés. .. 97
2+
Figure IV.2 : Elutions successives de 20 ml de solutions de Pb de concentrations
respectivement égales à 50, 100, 150, 200 et 250 ppm à travers une colonne contenant
3g d'hydroxyapatite à différents débits. Echantillons filtrés avec un micro-filtre de
0,45 µm. ....................................................................................................................... 97
2+
Figure IV.3 : Evolution de la quantité d’ions Ca en solution, avant et après
microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb à travers
une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à différents débits. .................................. 98
2+
2+
Figure IV.4 : Evolution de la quantité d’ions Pb éliminés de la solution, avant et après
microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb à travers
une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à 4 ml/min. .............................................. 98
2+
2+
Figure IV.5 : Evolution de la quantité d’ions Pb éliminés de la solution, avant et après
microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb à travers
une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à 8 ml/min. .............................................. 99
2+
2+
Figure IV.6 : Evolution de la quantité d’ions Pb éliminés de la solution, avant et après
microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb à travers
une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à 14 ml/min. ............................................ 99
2+
2+
Figure IV.7 : Evolution de la quantité de particules de phosphate de plomb formées au
cours d’élutions à différents débits de solutions de Pb à travers une colonne
d'hydroxyapatite. ........................................................................................................ 101
2+
Figure IV.8 : évolution du rapport molaire de la quantité d’ions Pb éliminés de la solution
par celle d’ions Ca passés en solution en fonction de la concentration initiale de Pb
à différents débits d’écoulement. ............................................................................... 101
2+
2+ 2+
Figure IV.9 : Fixation du plomb sur colonne d’HA en fonction du débit de percolation. 102
Figure IV.10 : Profil de concentration de Pb dans un échantillon d’apatite mis en contact
avec une solution de nitrate de plomb à 100 ppm pendant 3 mois............................. 106
2+
Figure IV.11 : Profil de concentration de Cu dans un échantillon d’apatite mis en contact
avec une solution de nitrate de cuivre à 1000 ppm pendant 24h................................ 106
2+
13
Liste des figures
Figure IV.12 : Profils de concentration de Cu , Cd , Zn et Pb dans un échantillon
d’apatite mis en contact avec 1L de solution à 0,25 ppm en chacun de ces ions pendant
24 heures. ................................................................................................................... 107
2+ 2+ 2+ 2+
Figure IV.13 : Profil de concentration de Pb dans un échantillon d’hydroxyapatite
synthétisée en présence de 1% en masse de plomb. .................................................. 108
2+
Figure IV.14 : Profil de concentration de Pb dans un échantillon d’hydroxyapatite
synthétisée en présence de 10% en masse de plomb. ................................................ 108
2+
Figure IV.15 : Profil de concentration de Pb dans un échantillon d’hydroxyapatite
synthétisée en présence de 50% en masse de plomb. ................................................ 109
2+
Figure IV.16 : Distribution granulométrique de particules d’HA dans un effluent obtenu
après percolation de l’eau distillée à travers une colonne d’HA. .............................. 110
Figure IV.17 : Distribution granulométrique de particules de phosphates de plomb dans un
effluent obtenu après percolation d’une solution de Pb 50 ppm à travers une colonne
d’HA. ......................................................................................................................... 111
2+
Figure IV.18 : Distribution granulométrique de particules de phosphates de plomb dans un
effluent obtenu après percolation d’une solution de Pb 200 ppm à travers une
colonne d’HA. ............................................................................................................ 111
2+
Figure IV.19 : Diagramme de spéciation Pb-Glycine ([Glycine] =2[Pb] = 1 mmol/l).
.................................................................................................................................... 113 total total
Figure IV.20 : Diagramme de spéciation Pb-EDTA ([Pb] = [EDTA] = 0,5 mmol/l).
.................................................................................................................................... 114 total total
Figure IV.21 : Elution du plomb sous forme de Pb , Pb-EDTA et Pb-glycine, de
concentration 0,5 mmol/l, à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite. .... 115
2+
Figure IV.22 : Evolution de la concentration de Pb et Ca dans l’éluât lors de la
percolation d’une solution de Pb(II) de concentration 0,5 mmol/l à travers une colonne
contenant 3g d'hydroxyapatite. .................................................................................. 116
2+ 2+
Figure IV.23 : Evolution de la concentration de Pb et Ca dans l’éluât lors de la
percolation d’une solution de Pb(II) de concentration 0,5 mmol/l en présence d’EDTA
à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite. ............................................... 117
2+ 2+
14
Liste des figures
15
Figure IV.24 : Evolution de la concentration de Pb et Ca dans l’éluât lors de la
percolation d’une solution de Pb(II) de concentration 0,5 mmol/l en présence de
glycine à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite. ................................... 117
2+ 2+
Figure IV.25 : Evolution du rapport molaire de Pb fixé par Ca relargué lors de la
percolation de solutions de Pb-EDTA à travers une colonne d’HA. ......................... 118
2+ 2+
Figure IV.26 : Evolution du rapport molaire de Pb fixé par Ca relargué lors de la
percolation de solutions de Pb et de Pb-glycine à travers une colonne d’HA. ........ 119
2+ 2+
2+
Figure V.1 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine
SiPEH2AIR (produit séché à l’air) en fonction du nombre de cycle de saturation-
régénération. ............................................................................................................... 125
Figure V.2 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine
SiPEH2Etu (produit chauffé à 60°C) en fonction du nombre de cycle de saturation-
régénération. ............................................................................................................... 126
Figure V.3 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine
SiPEH2AIR en fonction de la quantité de polyamine additionnée. ........................... 127
Figure V.4 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine
SiPEH2Etu en fonction de la quantité de polyamine additionnée. ............................ 127
Figure V.5 : Fixation des ions Cu sur les silices SiEDA, SiDETA, SiTETA, SiTEPA et
SiPEHA en fonction du nombre de cycles de régénération. ...................................... 128
2+
Figure V.6 : Fixation des ions Cu sur les silices SiEDA, SiDETA, SiTETA, SiTEPA et
SiPEHA en considérant la moyenne des quantités fixées aux 3 , 4 et 5 cycles.
.................................................................................................................................... 129
2+
ème ème ème
Figure V.7 : Régénération de la silice greffée SiPEHA, saturée avec des ions Cu , en
fonction du pH de l'éluant. ......................................................................................... 131
2+
Figure V.8 : Régénération de la silice greffée SiTEPA, saturée avec des ions Cu , en
fonction du pH de l'éluant. ......................................................................................... 132
2+
Figure V.9 : Régénération de la silice greffée SiTETA, saturée avec des ions Cu , en
fonction du pH de l'éluant. ......................................................................................... 132
2+
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I.1 : Les différents phosphates de calcium usuels.................................................. 26
Tableau II.1 : Les réactifs utilisés pour la synthèse des silices greffées ............................. 66
Tableau II.2 : Les quantités de réactifs utilisées pour le greffage de la silice. .................... 70
Tableau II.3: Conditions expérimentales de dosage des ions métalliques par AAS. .......... 72
Tableau III.1 : Conditions expérimentales de dosage des polyamines par spectroscopie UV-
visible. .......................................................................................................................... 78
Tableau III.2 : Taux de greffage des différentes silices modifiées. ..................................... 78
Tableau III.3 : Conditions expérimentales de l’analyse thermogravimétrique. .................. 81
Tableau III.4 : Resultats des calculs de perte de masse des silices greffées........................ 83
Tableau III.5 : Résultats des analyses élémentaires CHN des trois silices greffées. ........... 84
Tableau IV.1 : Concentrations ponctuelles en Cu et Pb dans les échantillons d’HA, d’HA
calcinée à 800°C (HA800) et d’HA calcinée à 1100°C (HA1100) mis en contact avec
1L de solutions de Pb et Cu de concentration C pendant différents temps de
contact. ....................................................................................................................... 104
2+ 2+
Tableau IV.2 : Concentrations ponctuelles en Cu, Zn, Cd et Pb dans les échantillons d’HA
et d’HA calcinée à 1100°C (HA1100) mis en contact avec 1L de solution à 0,25 ppm
en chacun de ces ions métalliques pendant 24 heures et 3 mois. ............................... 105
Tableau IV.3 : Conditions opératoires de sorption de Pb sur une colonne d’HA en présence
d’agents complexants en solution. ............................................................................. 112
Tableau IV.4 : Quantité de Pb (en %) fixée sur l’HA en présence d’EDTA ou de glycine
à différentes valeurs de pH. ........................................................................................ 115
2+
Tableau V.1 : Résultats de fixation de Cu sur la silice modifiée par greffage de PEHA.
.................................................................................................................................... 124
2+
Tableau V.2 : Résultats de la fixation des ions Cu , Zn , Cd et Pb sur les silices
greffées SiPEHA, SiTEPA et SiTETA. ..................................................................... 129
2+ 2+ 2+ 2+
Liste des tableaux
18
Tableau V.3 : Résultats de la fixation des ions Cu , Zn , Cd et Pb en compétition sur
les silices greffées SiPEHA, SiTEPA et SiTETA. ..................................................... 130
2+ 2+ 2+ 2+
Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE
Le déversement de déchets contenant des métaux lourds, notamment en milieu
aquatique (mer, rivière), conduit à l’accumulation des ions métalliques dans divers
organismes (plantes, poissons, …) et à leur transfert à l’homme via la chaîne alimentaire.
Cette accumulation de métaux lourds dans les eaux, l’air et les sols constitue un sérieux
problème environnemental qui touche presque tous les pays du monde.
Bien qu’ils soient des oligo-éléments grâce au rôle important qu’ils jouent dans les
différents systèmes biologiques, les ions métalliques tels que Mn2+, Zn2+, Cu2+ et Fe2+
peuvent engendrer des effets toxiques lorsqu’ils sont présents en grandes quantités.
D’autres métaux lourds tels que Cd, Hg, Cr et Pb sont, en revanche, très toxiques même à
l’état de traces. Il est donc indispensable d’éliminer totalement les ions de métaux lourds
présents dans les différents effluents industriels ou de réduire leur quantité en dessous des
seuils admissibles définis par les normes de rejets.
La récupération de métaux toxiques à partir d’effluents industriels ou d’eaux
contaminées fait appel à des techniques de plus en plus spécifiques et efficaces. Les plus
communément utilisées sont :
- La précipitation sous forme d’hydroxydes, de sulfures ou de carbonates ;
- L’extraction liquide – liquide ;
- La flottation ;
- La séparation membranaire ;
- L’échange d’ions ;
- La récupération électrolytique.
Parmi les différentes méthodes de séparation et de préconcentration d’ions
métalliques, l’extraction en phase solide reste l’un des procédés les plus utilisés vu les
divers avantages qu’elle présente comme la possibilité de réutilisation de la phase solide, la
non utilisation de solvants toxiques et le fait qu’elle ne génère que peu de déchets. Comme
phase solide, une grande variété de matériaux naturels ou synthétiques sont utilisés comme
adsorbants de métaux lourds (silicates, zéolites, apatites, biomasses, résines échangeuses
d’ions, résines chélatantes, …).
Introduction générale
22
Les apatites et les silices modifiées sont parmi les adsorbants les plus exploités
actuellement comme le montrent, entre autres, les travaux de T. Suzuki sur l’élimination de
métaux toxiques par les apatites [1-3] et ceux de L. N. H. Arakaki [4-7] et de M. E.
Mahmoud [8-11] utilisant des silices greffées.
Notre travail est justement consacré à ces deux types de fixateurs (hydroxyapatite et
silices greffées par des ligands polyaminés). Notre objectif est l’élaboration à moindre coût
de matériaux fixateurs de métaux lourds. Ainsi, avons-nous utilisé des produits de
l’industrie agricole comme sources de phosphate et de calcium pour la synthèse de
l’hydroxyapatite à température ambiante et étudié la possibilité de greffage du gel de silice
en milieu humide et à basse température. La surface de la silice a été modifiée par des
ligands polyaminés (triéthylènetétramine, tétraéthylènepentamine et
pentaéthylènehexamine) qui sont fixés au solide par l’intermédiaire d’un époxysilane
(glycidoxypropyletriéthoxysilane).
Notre but étant l’utilisation future de ces matériaux pour le traitement d’effluents en
continu, l’étude de la fixation d’ions de métaux lourds a été également faite sur colonne.
Dans le cas de l’hydroxyapatite, nous nous sommes intéressés à la capacité de sorption des
ions Pb2+ en fonction du débit d’écoulement et à l’effet d’agents complexants en solution.
Le comportement d’autres ions tels que Zn2+, Cu2+ et Cd2+ à l’intérieur des grains
d’hydroxyapatite a également été observé par microanalyse. Nous avons aussi évalué les
capacités de sorption de ces mêmes ions sur les différentes silices greffées par les
polyamines.
Chapitre I
Revue bibliographique
I. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Dans les pays développés, le traitement des eaux contaminées par les métaux lourds
est effectué en utilisant des techniques avancées telles que la séparation par des membranes
liquides [12] ou par des résines chélatantes ou échangeuses d’ions [13, 14] ou encore par le
procédé de précipitation – filtration qui est une méthode peu onéreuse mais compliquée à
mettre en œuvre. Bien que l’utilisation de résines chélatantes et la séparation membranaire
soient des méthodes simples, leur coût reste très élevé vu qu’elles mettent en jeu des
réactifs chélatants dont la synthèse est souvent onéreuse.
Dès lors, bon nombre d’études sont orientées durant ces dernières années vers le
développement de matériaux adsorbants de métaux lourds économiques qui peuvent être
utilisés même dans les pays en voie de développement. Ainsi, des résultats prometteurs ont
été obtenus en évaluant la capacité de sorption de métaux lourds pour des matériaux tels
que les roches siliceuses [15], l’alumine modifiée [16], les zéolites modifiées [17, 18] et les
biomatériaux comme la biomasse [19-21] et les apatites [22, 23].
L’hydroxyapatite et le gel de silice, dont la surface est modifiée par greffage de
ligands organiques, auxquels nous nous intéressons dans le présent travail, sont parmi les
adsorbants de métaux lourds les plus étudiés récemment, comme en témoignent les
nombreuses publications traitant de ce sujet. Pour cela, nous présentons dans ce qui suit
une revue bibliographique, non exhaustive, portant sur les principaux travaux effectués sur
l’hydroxyapatite et les silices greffées et qui sont en relation avec notre travail.
I.1. Hydroxyapatite (HA)
L’appellation apatite est donnée à tout composé minéral de formule générale
M10(XO4)6Y2, où M est un cation bivalent (Ca2+, Pb2+, Cd2+,…), XO4 un anion trivalent
( , , ,…) et Y un anion monovalent (OH34PO − 3
4VO − 34AsO − -, Cl-, F-,…). Les apatites
constituent donc une grande famille de composés inorganiques isomorphes. La plupart des
études menées sur les apatites ont porté leur plus grand intérêt aux phosphates de calcium,
Chapitre I : Revue bibliographique
26
en raison notamment de leur biocompatibilité et de leur structure cristalline permettant
diverses substitutions de cations et/ou d’anions. En effet, les phosphates de calcium ont
souvent une forte capacité d’immobiliser des ions quand elles sont mises en contact de
solutions aqueuses : les ions Ca2+ peuvent être substitués (totalement ou partiellement) par
des cations tels que les ions de métaux toxiques, et les ions 34PO − peuvent être remplacés
par des anions tels que , 34AsO − 2
3CO − , …etc. Suivant le rapport molaire Ca/P, on distingue
différents types de phosphates de calcium regroupés dans le tableau I.1 ci-dessous :
Tableau I.1 : Les différents phosphates de calcium usuels.
Ca/P Formule Nom (abréviation)
0,5 ( )2 4 2
POCa H Phosphate monocalcique anhydre (MCPA)
( 2, MCPM)) 2H O2 4Ca H PO Phosphate monocalcique monohydraté (
1
CaHPO4, 2H2O Phosphate dicalcique dihydraté ou Brushite (DCPD)
4HPO
2 2 7Ca P O
Ca Phosphate dicalcique anhydre ou Monétite (DCPA)
Pyrophosphate de calcium (PPC)
1,33
( )8 2 4 6Ca H PO 2,5H O Phosphate octocalcique triclinique (OCPt)
( ) ( ) ( )0,OH
22, nH O
8 4 2,5Ca HPO
3,5PO4
)4PO4
5
( ) (
2
Phosphate octocalcique apatitique (OCPa)
8 4Ca PO H Phosphate octocalcique amorphe (OCPam)
1,5
3 4Ca (PO ) Phosphate tricalcique (TCP)
( )9 4Ca HPO P( )4 5O O
2H O
( )6 2H
H Phosphate tricalcique apatitique (TCPa)
( )9 4 6Ca PO , n Phosphate tricalcique amorphe
1,67 ( )10 4Ca PO O Hydroxyapatite (HA)
2 ( )4 4 2Ca O PO Phosphate tétracalcique (TTCP)
Chapitre I : Revue bibliographique
27
Les hydroxyapatites phosphocalciques minérales et biologiques contiennent souvent
des impuretés : le rapport molaire Ca/P varie de 1,33 à 1,67, valeur caractéristique de
l’hydroxyapatite pure et stœchiométrique ( ) ( )10 4 6Ca PO OH
2. Le phosphate tricalcique
existe sous deux variétés polymorphiques : une phase α (α-TCP) thermodynamiquement
stable entre 1120°C et 1470°C qui devient métastable à la température ambiante et une
phase β (β-TCP) qui est stable à basse température.
L’hydroxyapatite constitue la phase minérale majoritaire des os. Les apatites
biologiques qui contiennent les phases minérales des tissus calcifiés (émail, dentine et os)
diffèrent des hydroxyapatites synthétiques en composition, stœchiométrie, cristallinité et
en propriétés physiques et mécaniques [24].
I.1.1. Méthodes de synthèse de l’hydroxyapatite
En raison des nombreuses applications de l’hydroxyapatite, que se soit dans le
domaine médical comme substitut osseux ou dans le domaine environnemental comme
adsorbant de métaux toxiques, plusieurs méthodes de synthèse ont été mises en œuvre. Les
synthèses de l’HA s’opèrent soit par voie sèche où les précurseurs sont mélangés à l’état
solide, soit en milieu humide en utilisant des réactifs en solution.
La synthèse chimique par voie humide est la méthode la plus utilisée. Cependant,
cette méthode a quelques inconvénients, principalement la difficulté de maintenir le pH au
dessus de 9 pour éviter la formation d’HA déficiente en calcium qui se transforme
facilement en phosphate tricalcique (TCP) lors du frittage [25]. La méthode de synthèse de
l’HA par voie humide fait appel à la précipitation à partir de solutions aqueuses ou à
l’hydrolyse d’un phosphate de calcium. Généralement, elle permet d’obtenir de fines
particules (poudres) d’HA de grande surface spécifique. Cependant, les HA obtenues par
ce processus de synthèse ne sont pas toujours stœchiométriques et ont une basse
cristallinité dont le degré dépend d’ailleurs de plusieurs paramètres tels que le pH, la
température et le temps de vieillissement des solutions ainsi que la nature et la
concentration des réactifs mis en jeu [26].
Parmi les techniques les plus couramment utilisées, on peut citer la synthèse
hydrothermale [26-29], la méthode sol-gel [25, 30, 31, 32], la pyrolyse [33], et la
précipitation [34-37].
Chapitre I : Revue bibliographique
28
En synthétisant de l’HA par précipitation à 35°C à partir de Ca(NO3)2 et
(NH4) 2HPO4 à pH 10-11, Changsheng Liu et al. ont montré qu’au début de la réaction le
rapport Ca/P est inférieur à 1,5, valeur atteinte en 10 min, et qu’un temps considérablement
long était nécessaire pour obtenir le rapport stœchiométrique de 1,67 [38]. Dans la même
étude les auteurs ont proposé la chronologie de la formation d’HA suivante :
1°/ Formation de phosphate octocalcique (OCP) très instable : Ca8H2(PO4)6.5H2O ;
;
2°/ Transformation très rapide de l’OCP en phosphate de calcium amorphe (ACP) :
Ca3(PO4)2.xH2O ;
3°/ Transformation progressive de l’ACP en hydroxyapatite déficiente en calcium
(DCP) : Ca10-z(HPO4)z(PO4)6-z(OH)2-z.nH2O avec 0 ≤ z ≤ 1
4°/ Finalement, la DCP se transforme en hydroxyapatite (HA) stable :
Ca10(PO4)6(OH)2.
Permettant un mélange homogène de phosphore et de calcium et un contrôle strict
des paramètres, la technique sol-gel est la méthode élective pour la préparation de poudre
hautement pure [25]. Cependant, l’application de la technique sol-gel est limitée par la
possibilité d’hydrolyse des phosphates et le coût élevé des matières premières.
Dans le cas de la synthèse d’HA par la méthode sol-gel, le vieillissement de la
solution est un facteur très important. Dean-Mo Liu et al. ont étudié cet effet lors de la
préparation d’HA par la méthode sol-gel à température ambiante ainsi qu’à d’autres
valeurs de la température. Après une hydrolyse du triéthylphosphate pendant 24 heures
suivie de l’addition, goutte à goute et en quantité stœchiométrique, d’une solution aqueuse
de nitrate de calcium, Dean-Mo Liu et al. ont laissé vieillir des échantillons du mélange à
des temps allant de 15 minutes jusqu’à 24 heures et à différentes températures (température
ambiante et de 35 à 80°C). Les solutions vieillies ont ensuite subi un traitement thermique
à 80°C pendant 16h jusqu’à l’obtention d’un gel blanc sec qui, à son tour, a été calciné
pendant 2 min à 400°C ou 500°C. Ce faisant, les auteurs ont remarqué que la formation
d’une hydroxyapatite pure à faible température nécessite un long temps de vieillissement
comme le montre la figure I.1 ci-dessous qui illustre la carte d’évolution des phases où la
surface noircie représente les paramètres de vieillissement optimaux permettant l’obtention
d’une phase unique d’HA pure avec un rapport Ca/P = 1,667 ± 0,02 [39].
Chapitre I : Revue bibliographique
29
Figure I.1 : Carte de l’évolution des phases lors de la formation de l’hydroxyapatite en fonction du temps et de la température de vieillissement [39]
Le principe de la synthèse hydrothermale consiste à chauffer au dessus de 100°C un
mélange de réactifs en solution sous une pression suffisamment haute (>1atm) de telle
sorte à permettre une élévation de la température tout en empêchant l’eau de s’évaporer.
Cette méthode conduit à l’obtention de poudres d’HA fines, homogènes et bien
cristallisées. Au début la méthode hydrothermale a été utilisée pour préparer de
l’hydroxyapatite directement à partir du corail qui est un matériau naturel contenant de
l’aragonite (CaCO3 cristallisé dans le système orthorhombique) suivant la réaction [40]:
1 0CaCO3 + 6(NH4)2HPO4 + 2H2O → Ca10(PO4)6(OH)2 + 6(NH4)2CO3 + 4H2CO3
Dans une étude récente, Masahiro Yoshimura et al. ont réalisé la transformation
hydrothermale de la calcite en hydroxyapatite en présence de solutions saturées d’acide
orthophosphorique dans un autoclave à 120 et 180°C (le pH étant maintenu à 7 avec de
l’ammoniaque) et proposé ainsi le mécanisme de dissolution/précipitation suivant [28] :
10CaCO3 + 6H3PO4 → Ca10(PO4)6(OH)2 + 10CO2 + 8H2O
Chapitre I : Revue bibliographique
La synthèse à l’état solide met en jeu des poudres de réactifs tels que
Ca3(PO4)2.nH2O(s) avec Ca(OH)2(s) dont le mélange est ensuite chauffé à très haute
température, de 300 à 1200°C [41]. Comparativement à la préparation par voie humide, la
synthèse par voie sèche a le grand avantage d’atteindre une composition stœchiométrique
mais son coût reste élevé eu égard aux températures élevées. On distingue aussi la synthèse
mécanochimique dont le principe consiste en la perturbation par pression des espèces liées
en surface pour accroître les réactions thermodynamiques et cinétiques entre les solides
[42, 43]. Les réactifs sont mélangés à l’état solide (ou parfois même à l’état humide) dans
un broyeur à boulets à grande vitesse de l’ordre de 170 tr/min. L’activation
mécanochimique peut générer des zones locales de hautes températures (450-700°C) et de
hautes pressions à cause des effets de frottements et, le cas échéant, un chauffage
adiabatique des bulles d’air, alors que la température globale reste voisine de la
température ambiante [44].
Suivant l’application de l’HA synthétique, beaucoup d’auteurs ont essayé d’imiter
les conditions biologiques correspondant à l’application voulue pour préparer des apatites
pouvant se substituer, notamment par leur composition, aux apatites naturelles. En utilisant
des solutions synthétiques dont la composition est celle du plasma du sang humain, A.
Cuneyt tas a synthétisé par combustion des poudres d’hydroxyapatite et de tricalcium
phosphate (TCP) dont la composition chimique ressemble de très près à celles des apatites
constituant l’os. Après addition des sels de Ca(NO3)2.4H2O et (NH4)2HPO4 au plasma
synthétique, le mélange opaque obtenu est acidifié avec de l’acide nitrique concentré puis
une certaine quantité d’urée est ajoutée à la solution sous une agitation à température
ambiante pendant 2 min. Le vase est ensuite placé directement dans un four préchauffé à
500°C pendant 15 min. Les poudres obtenues contiennent les éléments Mg, Cl, Na, K, Fe,
Zn et Cu en quantités analogues à la composition chimique des os naturels [24].
En trempant de l’akermanite pure (Ca2MgSi2O7) dans une solution de plasma
synthétique pendant 10 jours, Chengtie Wu et al. ont observé un dépôt de cristaux
d’hydroxyapatite de 100 nm de longueur à la surface de l’akermanite [45].
Bien d’autres techniques, ou même une combinaison de deux processus su-
mentionnés, comme la pulvérisation et la cryodessiccation [46] ont été récemment utilisées
pour préparer des particules d’HA de composition et/ou de dimension contrôlées. Byung-
Hoon Kim et al. ont combiné le processus sol-gel et la technique ESD (electrostatic spray
deposition) pour synthétiser des couches minces d’hydroxyapatite de haute qualité. La
30
Chapitre I : Revue bibliographique
méthode ESD consiste généralement à atomiser une solution (précurseur) en un aérosol qui
est ensuite entraîné vers un substrat chaud sur lequel se forment des couches,
simultanément, par décomposition du précurseur et par formation d’oxyde métallique. La
combinaison des deux techniques permet un meilleur mélange et, par conséquent, une
meilleure réactivité des éléments. Le précurseur (solution de Ca(NO3)2.2H2O et H3PO4
dilués dans du méthanol avec Ca/P = 1,67) est pulvérisé à 15 cm au dessus d’un substrat en
silicium chauffé à 50-120°C pour faire évaporer le méthanol. La couche déposée sur le
substrat est placée dans une nacelle en aluminium et chauffée dans un four à 500°C
pendant 30 min sous courant d’air à raison de 150 à 200 ml/min approximativement. La
morphologie des couches d’HA déposées à 80°C a montré une structure dense et sans
fissures, tandis que les couches déposées à 50°C et 120°C se présentent sous forme
d’agglomérats avec des fissures [30].
I.1.2. Propriétés de l’hydroxyapatite
La composition chimique, la cristallinité et la morphologie de l’hydroxyapatite
dépend fortement du processus de synthèse.
En raison se sa structure très stable, l’HA ne se décompose, en l’absence d’eau, qu’à
des températures très élevées. Après synthèse de l’HA à partir du système Ca(OH)2 –
H3PO4 à pH 10,6 et à 95°C, S. Lazić et al. ont obtenu des cristaux dont la taille est de
l’ordre de 110 – 160 nm en longueur et 40 – 70 nm de large et ont remarqué que cette taille
ne change pas de façon significative en augmentant la durée du chauffage à reflux [47].
Dans la même étude, les auteurs ont effectué un traitement thermique de l’HA à 900°C et
1100°C et ont abouti aux remarques suivantes :
- Aucune nouvelle phase n’a été observée lors du chauffage de l’HA pendant 2h à
900°C et 1100°C.
- Après traitement thermique, les paramètres de maille décroissent légèrement, ce qui
a été attribué à une perte partielle d’ions OH- et formation de sites vacants.
- Durant le traitement thermique la croissance cristalline est prononcée et les cristaux
prennent une forme sphérique avec un diamètre supérieur à 160 nm.
- Lors de l’analyse thermogravimétrique de 20 à 900°C, la perte de masse était de 3 à
4% dont une perte de 1 à 1,5% observée à une température inférieure à 200°C est
31
Chapitre I : Revue bibliographique
32
attribuée à l’eau adsorbée, alors que la perte de masse entre 200 et 900°C
correspondrait (en l’absence de HPO42-) à l’eau fortement liée.
Le comportement des phosphates de calcium à haute température dépend notamment
du rapport molaire Ca/P. Ainsi, la calcination à 900°C pendant 12h d’une apatite dont
Ca/P est supérieur à 1,67 conduit à la formation d’une HA stœchiométrique et de la chaux,
alors qu’une apatite déficiente en calcium se décomposerait en un mélange de β-TCP et
d’HA stœchiométrique si Ca/P est compris entre 1,50 et 1,67 et, en un mélange de β-TCP
et de pyrophosphate de calcium si Ca/P est inférieur à 1,50 [48].
La densité théorique de l’HA est de 3,156 g/cm3 [47]. En étudiant l’influence de la
température de frittage sur la microstructure et les propriétés mécaniques de l’émail
dentaire F. N. Oktar a montré que la densité de l’HA est plus grande pour des températures
de frittage élevées (1200-1300°C) [49].
Bien que quelques études dans la littérature montrent une dissolution congruente de
l’apatite (Ca/P ayant ainsi la même valeur aussi bien dans le solide que dans la solution),
beaucoup de données expérimentales tendent à prouver que l’apatite ne se dissout pas de
façon congruente [23]. Aussi, il y a des différences entre les données de la littérature quant
à la valeur du produit de solubilité de l’hydroxyapatite. Cependant, à 25°C et de pH 5 à
pH 7 des valeurs de pKS comprises entre 115 et 117 ont été rapportées [23 et les
références qui y sont citées].
La structure cristalline de l’hydroxyapatite, représentée par la Figure I.2, est connue
depuis 1930 d’après les travaux de Náray-Szabó et Mehmel [références citées dans 50].
Ainsi il a été montré que la fluorapatite Ca10(PO4)6F2 cristallise dans le système hexagonal
(groupe spatial P63/m) avec les paramètres de maille a = 9,37 Å et c = 6,88 Å. Les ions
Ca2+ occupent deux sites cristallographiques différents notés Ca(1) et Ca(2) (figures I.3 et
I.4)
- ternaires et espacés par un demi du paramètre de
- cas de
l’hydroxyapatite) qui sont localisés sur les axes hexagonaux à z = 1/4 et 3/4.
:
4 Ca(1) sont localisés sur des axes
l’axe c à 1/3, 2/3, 0 et 2/3, 1/3, 0 ;
6 Ca(2) forment des triangles autour des ions F- (ou OH- dans le
Chapitre I : Revue bibliographique
Figure I.2: Structure cristalline de l’hydroxyapatite [51]
Figure I.3 : (a) Coordination des atomes d’oxygène avec les ions Ca(1) formant des colonnes le long de l’axe c dans l’apatite, (b) Enchainement des colonnes de Ca(1) reliées par des tétraèdres de PO4 [50].
33
Chapitre I : Revue bibliographique
34
Les atomes d’oxygène occupent eux aussi trois sites cristallographiques différents
comme le montre la figure I.3 [50].
La structure de l’hydroxyapatite a été décrite comme très similaire à celle de la
fluorapatite avec une maille élémentaire légèrement plus large : a = 9,43 Å et c = 6,88 Å
[23].
Figure I.4 : Arrangement des ions autour de l’axe c dans l’hydroxyapatite (dans la fluorapatite les ions F‐ sont au centre du triangle de Ca(2) à z = ¼) [50].
Les propriétés physiques de l’hydroxyapatite ont été largement étudiées. Ainsi,
l’absorption IR de l’hydroxyapatite est due aux vibrations des ions PO43- et OH-. Le
spectre IR de l’hydroxyapatite est caractérisé par deux pics pour OH- à 3562 cm-1 et 631
cm-1 et un groupe de pics pour PO4 3- à 474, 570, 601, 954, 1030 et 1081 cm-1 comme le
montre la figure I.5 [52]. La figure I.6 ci-dessous représente le diagramme de diffraction
des rayons X caractéristique de l’hydroxyapatite d’après Fowler B. O [52].
Chapitre I : Revue bibliographique
Figure I.5: Spectre infrarouge de l’hydroxyapatite [52].
Figure I.6 : Diagramme de diffraction des rayons X de l’hydroxyapatite [52].
35
Chapitre I : Revue bibliographique
I.1.3. Applications de l’hydroxyapatite
En raison de ses propriétés de bioactivité et de biocompatibilité l’hydroxyapatite est
largement utilisée dans le domaine médical et dentaire [53-58].
L’hydroxyapatite synthétique est également utilisée couramment comme phase
stationnaire dans les colonnes chromatographiques pour la séparation de diverses
molécules telles que la vitamine D3 et ses composés dérivés [59] et les protéines dont
l’adsorption sur l’HA met en jeu des interactions entre, d’un côté, les résidus carboxyliques
et les résidus basiques à la surface des protéines avec, de l’autre côté, respectivement les
ions Ca2+ et les ions de l’hydroxyapatite [60-62]. −34PO
Dans le domaine de la catalyse hétérogène, l’hydroxyapatite joue aussi un rôle
important comme support catalytique en synthèse organique [63-65] ou en catalyse
asymétrique pour l’obtention de composés énantiomères purs [66]. Elle est également
utilisée comme catalyseur dans l’industrie des polymères pour la déshydrogénation et la
déshydratation des alcools primaires, ainsi que dans l’industrie des sucres.
A. Doat et al. ont synthétisé en milieu eau-éthanol à 37°C des nanoparticules de
phosphate de calcium dont des ions Ca2+ sont partiellement substitués par des ions Eu3+
(2 - 3 %) qui confèrent à la bioapatite ainsi préparée un caractère luminescent et par
conséquent, permettent une large application biologique [67].
Les apatites sont aussi utilisées comme additifs potentiels pour le traitement des sols
pollués [68, 69] et comme matériaux de remblayage entrant dans la composition des
barrières construites pour le confinement des déchets radioactifs [70].
I.1.4. Fixation des ions métalliques par l’hydroxyapatite
La structure cristalline de l’hydroxyapatite offre la possibilité d’échanger les ions
Ca2+ avec d’autres cations en solution. De nombreuses études ont été menées sur la
fixation sur l’HA d’ions de métaux lourds tels que Cd2+, Zn2+, Pb2+, Cu2+ présents en
solution aqueuse [22, 71, 72] ou dans les sols contaminés [68, 73, 74]. L’un des avantages
d’utiliser l’hydroxyapatite, synthétique ou naturelle, pour l’élimination de métaux lourds,
est qu’elle permet d’atteindre de grandes capacités de sorption.
36
Chapitre I : Revue bibliographique
37
I.1.4.1. Capacités de sorption
Le plomb et le cadmium sont parmi les éléments les plus étudiés à cause de leur forte
toxicité. Des capacités de sorption différentes d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite ont
été rapportées dans la littérature. Ces différences sont souvent dues aux conditions de
synthèse de l’hydroxyapatite.
La plus grande affinité pour les apatites a été observée pour les ions Pb2+. Presque
tous les ions Ca2+ de l’HA peuvent être remplacés par des ions Pb2+ conduisant à la
formation de l’hydroxypyromorphite Pb10(PO4)6(OH)2. Le taux de sorption maximum
atteint est approximativement de 9,5 moles de Pb2+ par mole d’hydroxyapatite pure [75].
Yasuchi Takeuchi et al. ont pu adsorber 0,543 mmol de Cd2+ par gramme d’HA à
pH 4 et 0,534 mmol/g à pH 5 [76]. Dans leurs travaux, J. Jeanjean et al. ont obtenu des
capacités de sorption allant de 0,7 à 0,8 mol de Cd2+ par mol d’hydroxyapatite à pH 5 [77].
Grace à des analyses par diffraction de rayons X et au microscope électronique par
transmission effectuées sur des échantillons d’HA macroporeuse ayant été en contact avec
une solution de nitrate de cadmium 8 mmol/l, Madhavi et al. ont montré que la quantité
maximale de Cd2+ adsorbée correspond à 0,71 mmol par gramme d’apatite pure (x = 0,71
dans Ca10-xCdx(PO4)6(OH)2) [78].
Pour le zinc, des capacités de sorption maximales allant jusqu’à 0,5 mmol/g ont été
rapportées dans la littérature, comme dans les travaux de Yuping Xu et al. où un taux
maximal de 0,568 mmol/g est atteint après 30h de réaction contre 0,592 mmol/g pour Cd2+
dans les mêmes conditions [79].
Les ions Cu2+ sont également retenus par l’hydroxyapatite en quantités plus ou
moins similaires à celles de Cd2+. Ainsi, un taux de sorption de 0,803 mmol/g a été obtenu
par Yasuchi Takeuchi et al. à pH 5 en batch [76]. Sur colonne en lit fixe, des taux allant de
0,55 à 1,03 mmol/g, suivant la concentration initiale et la hauteur du lit, ont été rapportés
[80].
I.1.4.2. Mécanismes de fixation
Des études antérieures ont montré que le mécanisme par lequel un ion métallique est
immobilisé par l’hydroxyapatite dépend notamment de la nature de l’ion métallique et des
conditions opératoires telles que la concentration initiale et le pH. Pour décrire le
mécanisme de fixation de différents métaux en solution sur l’HA, des processus tels que
Chapitre I : Revue bibliographique
38
l’échange d’ions, la complexation en surface et la dissolution suivie de la précipitation
d’une nouvelle phase ont été proposés.
Dans le cas de Pb2+, certains auteurs suggèrent la formation d’un phosphate de plomb
plus stable Pb10-xCax(PO4)6(OH)2 par l’intermédiaire d’un échange d’ions entre Ca2+ et
Pb2+ où les ions Pb2+ occuperaient à la fois les sites Ca(1) et Ca(2), alors que d’autres
auteurs soutiennent l’hypothèse du mécanisme contrôlé par la dissolution de l’HA et la
précipitation de l’hydroxypyromorphite suivant les réactions [81] :
Ca10(PO4)6(OH)2 + 14H+ → 10Ca2+ + 6 42H PO− + 2H2O
4 10Pb2+ + 6 + 2H2H PO−2O → Pb10(PO4)6(OH)2 + 14H+
En étudiant l’immobilisation des ions Pb2+ sur l’HA synthétique en batch en fonction
de la concentration initiale en Pb2+, Elena Mavropoulos et al. ont montré que le processus
de sorption est plus rapide pour de faibles concentrations initiales. Ainsi, pour une
concentration initiale de 581 ppm, le rapport 2 2solution adsorbéCa Pb+ + était voisin de l’unité
pendant les trois premières minutes de réaction, alors que pour des concentrations plus
élevées le processus est plus complexe : pour une concentration initiale de 917 ppm le
rapport 2 2solution adsorbéCa Pb+ + diminue en début de réaction et augmente ensuite pour atteindre
des valeurs proches de 1,0 et pour une concentration initiale de 1770 ppm 2 2solution adsorbéCa Pb+ + augmente continuellement et reste au dessus de 1. D’après ces résultats,
les auteurs ont conclu qu’une partie des ions Pb2+ peut être consommée par d’autres
mécanismes comme l’adsorption en surface, la complexation et la dissolution de l’HA
suivie de l’adsorption du phosphate de plomb. Aussi, l’immobilisation en surface est plus
importante pour de fortes concentrations initiales en métal, un phénomène justifié par le
fait qu’au bout de 3 min de réaction le rapport 2 2solution adsorbéCa Pb+ + passe de 0,95 pour une
concentration initiale de 581 ppm à 0,65 pour une concentration initiale de 1770 ppm. Les
analyses DRX n’ont mis en évidence que deux phases, l’hydroxyapatite (HA) et Pb10-
xCax(PO4)6(OH)2 (PbCaHA) où les ions Pb2+ occupent principalement les sites Ca(2) et le
rapport Pb(2)/Pb(1) atteint la valeur stœchiométrique 1,5 (hydroxypyromorphite pure)
après 24 heures de réaction. Aussi les paramètres de maille de PbCaHA augmentent
suivant la quantité de plomb dans la structure. Ceci peut être justifié par l’instabilité des
cristaux de PbCaHA contenant une grande quantité de Ca, et qui sont donc constamment
Chapitre I : Revue bibliographique
sujets à une dissolution-précipitation conduisant à des structures plus stables avec de
grandes quantités de plomb [81].
Selon les travaux de Wu et al. publiés en 1991, l’étude des propriétés acido-basiques
de l’interface apatite-eau a permis de montrer que les sites complexants en surface ≡POH,
≡PO- et ≡CaOH prédominent respectivement à pH < 6,0, à 7,5 < pH < 9,0 et à pH > 10,5
[82]. Ainsi la diminution du pH ayant lieu au début de la réaction HA/Pb2+ peut être
attribuée au phénomène de complexation en surface suivant les réactions :
≡POH + Pb2+ ↔ ≡POPb+ + H+
≡PO- + Pb2+ ↔ ≡POPb+
≡CaOH + Pb2+ ↔ ≡CaOPb+ + H+
Dans le cas de la fixation des ions Cd2+ sur l’hydroxyapatite, des processus tels que
l’échange d’ions, l’adsorption sur les sites surfaciques et la coprécipitation sont les
mécanismes suggérés dans plusieurs études en s’appuyant sur différentes techniques
d’analyse. En étudiant les modifications de structure de l’hydroxyapatite mise en contact
avec une solution aqueuse de Cd2+, Jeanjean et al. ont montré que le cadmium s’incorpore
dans la structure de l’hydroxyapatite en se substituant au calcium sans aucune modification
de structure du solide [77]. Par ailleurs, dans leur étude de la cinétique de sorption et la
diffusion de Cd2+ dans l’hydroxyapatite, M. Fedoroff et al. affirmaient qu’il est évident
selon leur résultats que le mécanisme de sorption de Cd2+ n’est ni un phénomène de
précipitation ni une complexation en surface mais qu’il s’agit d’une substitution des ions
Ca2+ gardant inchangée la morphologie du solide. Dans la même étude les auteurs ont
montré que pour de faibles quantités de Cd2+ fixées sur l’HA les ions Cd2+ occupent les
sites Ca(2) alors que pour de grandes quantités les ions Cd2+ sont localisés dans les deux
sites Ca(1) et Ca(2) [83]. Bien que la contribution du processus d’échange d’ions à
l’immobilisation du cadmium sur l’hydroxyapatite n’a pu être confirmée par
Nilce C. C. Da Rocha et al. en se basant seulement sur le rapport Casolution/Cdapatite (car une
partie de Ca2+ en solution provient de la dissolution de l’hydroxyapatite), les auteurs
suggèrent la contribution des mécanismes de complexation en surface et la
coprécipitation [71]:
≡POH + Cd2+ ↔ ≡POCd+ + H+
≡PO- + Cd2+ ↔ ≡POCd+
39
Chapitre I : Revue bibliographique
≡CaOH + Cd2+ ↔ ≡CaOCd+ + H+
xCd2+ + (5 - x)Ca2+ + 3 H2 4PO− + H2O ↔ (Cdx,Ca5-x)(PO4)3OH + 7H+
xCd2+ + (5 - x)Ca2+ + 3 HP 24O − + H2O ↔ (Cdx,Ca5-x)(PO4)3OH + 4H+
Les mêmes mécanismes que ceux suggérés pour Cd2+ ont été attribués à la fixation de
Zn2+ sur l’hydroxyapatite [79, 84]. En étudiant la sorption de Zn2+ et Cd2+ sur l’HA,
Youping Xu et al. ont montré que la relation linéaire entre la concentration totale de Ca2+
en solution et celles de Cd2+ et Zn2+ dans l’HA peut bien renforcer la thèse d’un échange
d’ions de type 1:1. Cependant, sachant que les processus de sorption de Cd2+ et Zn2+ eux-
mêmes conduisent, de part la diminution du pH, à l’augmentation de la concentration de
Ca2+ en solution par dissolution de l’apatite, l’échange d’ions 1:1 ne peut être justifié par
simple comparaison des concentrations en solution. Pour [Zn]tot < 250 µM et à pH 5,0, 7,3
et 9,0 Young J. Lee et al. n’ont pas mis en évidence la formation de précipité de zinc en
effectuant des analyses par DRX d’échantillons d’HA ayant adsorbé des ions Zn2+. Par
contre, pour des concentrations plus élevées ([Zn]tot > 3 mM) la présence de l’hopeite
Zn3(PO4)2.4H2O a été détectée. Aussi, à pH neutre ou basique ([Zn] = 5 mmol/l à pH 7,3
et [Zn] = 1 mmol/l à pH 9,0) les auteurs ont mis en évidence la formation de l’hydrozincite
Zn5(OH)6(CO3)2 [84]. Le mécanisme de sorption des ions Cu2+ sur l’hydroxyapatite n’a
pas été très étudié. Dans les rares études publiées sur la fixation des métaux lourds sur
l’apatite, l’échange d’ions entre Cu2+ et Ca2+ à la surface du solide semble être le
mécanisme le plus suggéré [72, 23].
I.1.4.3. Cinétique
Pour décrire l’interaction entre l’hydroxyapatite et les ions Pb2+, à la fois des
cinétiques rapide et lente ont été rapportées. Du point de vue cinétique, les ions Pb2+
s’échangent très rapidement avec les ions Ca2+ de l’hydroxyapatite. L’élimination de Pb2+
de la solution par l’apatite nécessite un temps court (quelques minutes) pour des quantités
de Pb2+ inférieures à 0,2 mmol/g mais plutôt des temps très longs pour des quantités
dépassant 4 à 5 mmol/g [23].
Les résultats de l’étude de la fixation de Cd2+ sur différents échantillons
d’hydroxyapatite obtenus par Nilce C. C. Da Rocha et al. montrent que la quantité de Cd2+
adsorbée augmente rapidement durant les premières minutes pour atteindre une valeur
stable au bout d’une heure [71]. En étudiant la cinétique de sorption de Cd2+ sur l’HA à
40
Chapitre I : Revue bibliographique
41
différentes températures, M. Fedoroff et al. ont observé que quelle que soit la température,
la sorption des ions cadmium passe par une première étape rapide (en 2 min la quantité
fixée atteint 50% de la quantité finale à 18°C et 28°C et 25% à 75°C) puis suit une seconde
étape beaucoup plus lente, notamment à 18°C (même à hautes températures la quantité
fixée n’atteint pas une valeur stable même après plus de 300 heures de contact) [83].
La fixation des ions Zn2+ sur l’apatite se produit suivant une étape initiale rapide
suivie d’une étape beaucoup plus lente. Selon Yuping Xu et al., l’évolution de la
concentration de Zn2+ en solution au cours de la réaction de sorption sur l’HA indique au
moins deux étapes : une diminution rapide durant les 30 premières minutes, où la
concentration totale de Zn2+ passe de 1 à 3,44.10-2 mmol/l, suivie d’une diminution lente et
presque linéaire en fonction du logarithme du temps de réaction. Suivant ces observations
les auteurs attribuent l’étape rapide à la coprécipitation et d’autres processus d’adsorption
[79]. Par ailleurs, d’après d’autres auteurs, la première étape est généralement attribuée au
remplacement de Ca2+ par Zn2+ à la surface du solide. Les cinétiques lentes ont été
attribuées à la diffusion des ions Zn2+ dans le réseau cristallin, ainsi qu’à la formation
d’autres phases telles que Zn3(PO4)2.4H2O, Zn2(OH)PO4 ou ZnO [23].
I.1.4.4. Effet du pH
Contrairement à la plupart des ions bivalents, l’effet du pH sur la sorption de Pb2+ sur
l’hydroxyapatite n’est pas significatif et le taux maximum de Pb2+ éliminé de la solution ne
dépend pas du pH. L’étude de la dissolution de l’apatite en présence de Pb2+ et Cd2+ en
solution aqueuse à pH 2-7 menée par E. Valsami-Jones et al. a montré que la vitesse de
sorption des ions Pb2+ sur l’HA est sensible à l’acidité et augmente rapidement à faible
pH, mais la quantité maximale fixée sur l’HA est indépendante du pH. La quantité de Cd2+
éliminée de la solution, plus faible que celle de Pb2+, augmente en fonction du pH.
Contrairement à Pb2+ la quantité maximale de Cd2+ éliminée de la solution dépend du pH et
est plus importante à pH neutre [85].
La fixation de Zn2+ sur l’HA varie nettement en fonction du pH. D’après Young
J. Lee et al. qui ont examiné la sorption des ions Zn2+ sur une large gamme de pH allant de
2 à 9, la quantité fixée augmente de 31% à 85% de la quantité totale lorsque le pH passe de
4 à 6 et atteint un taux voisin de 100% à pH 9 [84]. Selon ces auteurs, cette dépendance du
pH peut refléter à la fois une variation correspondante de la charge à la surface de l’HA et
une variation du comportement acide de Lewis des groupes surfaciques et peut être
Chapitre I : Revue bibliographique
interprétée comme une compétition entre les protons et les ions Zn2+ vis-à-vis des groupes
fonctionnels.
I.1.4.5. Effet du contre-ion en solution
La structure de l’hydroxyapatite permet le remplacement de ces ions par d’autres
cations ou anions en solution tels que , et . Ainsi, la réaction de
l’hydroxyapatite avec les ions Pb
−Cl
3NO
−
−F ,
−Cl
−24SO
−Cl
−F , SO
−3NO
−23CO
CO
2+ en présence de ou peut conduire à la formation
de la chlorapatite Ca
−F
−24
10(PO4)6Cl2, la chloropyromorphite Pb10(PO4)6Cl2, la fluorapatite
Ca10(PO4)6F2 et la fluoropyromorphite Pb10(PO4)6F2 et, en présence de et le
remplacement partiel des ions peut conduire à la formation de Ca
−24SO
−24SO
−
−23CO
−34PO
− F
10(PO4)6-
x(CO3)x(OH)2 et Pb10(PO4)6-x(CO3)x(OH)2, Ca10(PO4)6-x(SO4)x(OH)2 et Pb10(PO4)6-
x(SO4)x(OH)2. L’effet des ions tels que − , , et sur les interactions
entre les ions Pb
−23
CO
2+ et l’hydroxyapatite a été étudié par Qi Ying Ma et al. Lors de la réaction
Pb2+-HA, les auteurs ont observé qu’en présence de les concentrations de Pb2+ en
solution passent de 24,1-482 µmol/l à moins de 17 nmol/l et celle des nitrates reste
inchangée prouvant que n’a pas d’effet sur la sorption de Pb−3NO
−23CO
2+ sur l’hydroxyapatite.
En revanche, en présence de ou la formation de la chloropyromorphite ou la
fluoropyromorphite a été constatée à différentes valeurs de pH (3, 5, 7 et 9). Les quantités
de et éliminées de la solution par l’HA sont plus importantes à partir de solutions de
PbCl
Cl
−Cl −F
2 et PbF2 qu’à partir de solutions de NaCl et NaF. Bien que les ions aient peu
d’effet sur les concentrations finales de Pb2+ en solution, Qi Ying Ma et al. ont détecté la
formation de la glauberite Na2Ca(SO4)2, en plus de l’hydroxyphyromorphite. La
concentration finale de Pb2+ en solution augmente en présence de ; ce qui permet
d’affirmer que les ions réduisent l’efficacité de l’HA à immobiliser les ions Pb
23
2+
[86].
Yasushi Takeuchi et al. ont étudié l’effet du contre-ion en solution (chlorure et
nitrate) sur la fixation de Pb2+, Cu2+ et Cd2+ sur l’hydroxyapatite et ont montré qu’à
pH > 4 la quantité de métal échangée avec Ca2+ est souvent la même pour chaque ion, de
l’ordre de 0,57, 0,80 et 0,54 mmol/g dans le cas des nitrates et de 0,36, 0,80 et 0,51 mmol/g
dans le cas des chlorures de Pb, Cu et Cd, respectivement. A pH 3, la quantité de Pb2+
adsorbée est plus grande dans le cas de Pb(NO3)2 (6,032 mmol/g) que dans le cas de PbCl2
42
Chapitre I : Revue bibliographique
(1,256 mmol/g) [72]. Selon ses auteurs, ce phénomène est peut-être dû au fait qu’à ce pH
la structure de l’hydroxyapatite est détruite par l’échange de Ca2+ avec H+ et avec
qui est plus favorisé que l’échange entre et .
−OH−3NO −OH −Cl
I.2. Silices greffées
La silice, ou dioxyde de silicium (SiO2), est un minéral très abondant dans la nature.
C’est le principal constituant du sable. Elle est aussi préparée industriellement ou à
l’échelle du laboratoire suivant plusieurs procédés. La dénomination industrielle de la
silice est spécifique à son mode d’élaboration. On distingue ainsi :
la silice précipitée : constituée d’agrégats de silice poreuse ;
la silice substituée : poudre très fine de particules de taille de l’ordre de 100 µm,
silice à l’état amorphe et à grande surface spécifique ;
le verre de silice ou silice fondue : substance amorphe obtenue par fusion du
quartz ;
le gel de silice : silice de structure très poreuse à l’état amorphe ;
la silice colloïdale : silice à l’état de particules isolées, de morphologie
globalement sphérique.
I.2.1. Structure cristalline de la silice
La silice existe aussi bien à l’état amorphe que sous différentes formes cristallines :
quartz, cristobalite, tridymite, stishovite, coésite, mélanophlogite, etc. Elle possède une
structure réticulaire covalente. Chaque atome de silicium se trouve au centre d’un tétraèdre
d’atomes d’oxygène, et chaque atome d’oxygène est partagé par deux atomes de silicium.
La structure cristalline la plus répandue est constituée d’un réseau cubique à faces centrées
en Si plus quatre atomes de Si propres à la maille car situés chacun au centre d’un des 8
petits cubes composant la maille cubique (un petit cube sur deux est occupé). Les atomes
d’oxygène de la maille sont tous propres à la maille et sont situés entre deux atomes de
silicium constituant les hauteurs des 4 tétraèdres centrés sur les 4 siliciums au centre de 4
petits cubes (figure I.7).
43
Chapitre I : Revue bibliographique
Figure I.7 : Structure cristalline de la silice (SiO2).
I.2.2. Gel de silice
I.2.2.1. Préparation
Parmi les différentes techniques de mise en forme de matériaux naturels, le procédé
sol-gel est la technique la plus utilisée. Les synthèses par voie sol-gel sont en général peu
coûteuses, utilisent des réactifs peu toxiques et ne nécessitent pas des conditions très
particulières de température et de pression. Ainsi, la voie sol-gel est la méthode universelle
de synthèse de la silice. La synthèse du gel de silice peut se faire par deux voies : la voie
purement inorganique utilisant des sels métalliques sous forme de nitrates ou de
chlorures et la voie métallo-organique utilisant des alkoxydes métalliques Si(OR)4 qui
sont hydrolysés en groupes SiOH et polycondensés en formant des oligomères puis des
macrochaînes. Lors de la polycondensation il se forme soit des liaisons siloxanes Si–O–Si
selon une réaction d’oxolation, soit des pseudocomplexes Si–(OH)2–Si selon une réaction
d’olation où le centre métallique n’est pas totalement coordonné.
L’utilisation d’alkoxydes à la place de sels métalliques permet d’éviter la formation
de sous-produits indésirables et donc de mieux contrôler la qualité du produit final. Ainsi,
La majorité des gels de silice sont préparés en utilisant des précurseurs alkoxydes tels que
le tétramethylorthosilicate Si(OCH3)4 et le tétraethylorthosilicate Si(OCH2CH3)4 (TEOS)
suivant la réaction d’hydrolyse-condensation :
Si(OR)4 (liq.) + 2H2O (liq.) = SiO2 (solid) + 4ROH (liq.)
L’hydrolyse et la condensation constituent un processus simultané. La cinétique de la
réaction ci-dessus étant lente, une catalyse acide ou basique est nécessaire. En milieu acide,
44
Chapitre I : Revue bibliographique
l’hydrolyse est plus rapide que la condensation et, suite à une augmentation du nombre de
liaisons siloxane autour de l’atome central de silicium, il se forme un polymère faiblement
ramifié. En milieu basique, la condensation est accélérée relativement à l’hydrolyse et il se
forme plus de liaisons siloxane. Le polymère résultant a un fort taux de réticulation et une
structure cyclique [87].
Lorsqu’un orthosilicate tel que le TEOS est mélangé avec l’eau et l’éthanol, il se
produit une hydrolyse partielle [88]:
Si(OEt)4 + H20 ↔ Si(OEt)3OH + EtOH
La condensation a lieu entre deux groupes OH ou entre un OH et un groupe ethoxy :
Si(OEt)4 + HOSi(OEt)3 ↔ (EtO)3Si–O–Si(OEt)3OH + EtOH
≡Si–OH + HO–Si≡ ↔ ≡Si–O–Si≡ + H2O
La quantité et le type du catalyseur acide ou basique utilisé jouent un rôle important
dans la microstructure et les propriétés physiques et optiques du produit final.
Récemment, on a préconisé une méthode dite en deux étapes pour préparer des gels
de silice de plus faible porosité et moins fragiles, comparativement aux gels obtenus en une
seule étape. Pour ce faire, la première étape consiste à pré-polymériser le précurseur,
généralement le TEOS, par chauffage de la solution de TEOS dans l’éthanol en présence
d’une quantité sous-stœchiométrique d’eau et d’un catalyseur acide. Une distillation
ultérieure permet d’éliminer le solvant. Dans une deuxième étape, du gel de silice est
formé après redissolution du fluide visqueux obtenu (TEOS pré-polymérisé) dans l’éthanol
en présence d’eau et d’un catalyseur basique.
I.2.2.2. Propriétés
La surface du gel de silice joue un rôle important dans le comportement physique ou
chimique de celui-ci. Aussi, les propriétés de la surface dépendent fortement de la méthode
et des conditions de synthèse comme la nature du catalyseur, le temps de vieillissement du
gel ainsi que le processus de séchage.
A la surface de la silice, la structure se termine par des groupes siloxanes
(≡Si—O—Si≡) avec l’atome d’oxygène en surface, ou par l’une des différentes formes des
groupes silanols (≡Si—OH) représentée sur la figure I.8.
45
Chapitre I : Revue bibliographique
Si O Si
OH
O Si O Si
OH
O Si
OH
O Si O Si
HO OH
Silanol isolé Silanols vicinaux Silanols géminaux
Figure I.8 : Les différents types de groupes silanols.
Les groupes silanols sont des acides faibles. En étudiant la polarisation des molécules
d’eau à l’interface eau/silice Shaowei Ong et al. ont montré la présence de deux types de
silanols : 19% de silanols isolés ayant un pKa de 4,5 et 81% de silanols liés par des liaisons
H, directement ou par l’intermédiaire de molécules d’eau et dont le pKa est égal à 8,5 [89].
La connaissance exacte de la surface spécifique du gel de silice est essentielle pour
exprimer la concentration des espèces réactives en surface. Les gels de silice sont
caractérisés par une grande surface spécifique pouvant aller jusqu’à plus de 560 m2/g [88,
90] et une concentration en silanols à la surface de l’ordre de 4 à 5 -OH/nm2 [87]. Une telle
surface hydroxylée peut donc donner lieu à des liaisons hydrogène, notamment avec des
molécules d’eau. L’adsorption d’eau à la surface du gel de silice, qui est un phénomène
totalement réversible, peut atteindre 20% en masse. Un chauffage à environ 100-120°C
permet d’éliminer la plus grande partie de l’eau adsorbée en surface. Les molécules d’eau
les plus fortement retenues sont éliminées en chauffant la silice jusqu’à 167°C. Entre
167°C et 400°C les silanols se condensent en libérant des molécules d’eau. A 400°C,
presque la moitié des groupes silanols sont éliminés et à 750°C, seuls les silanols isolés
restent en surface de la silice [91 cité dans 87].
Suite à une analyse thermogravimétrique de la silice jusqu’à 1020°C, P. K. Jal et al.
[88] ont montré que l’eau physisorbée est éliminée vers 40°C. Un pic ATD pointu à 360°C
leur a permis d’affirmer qu’à cette température, l’eau est totalement éliminée des pores de
la silice. Pour expliquer ce comportement de la silice, les auteurs ont proposé une
adsorption de deux couches d’eau à la surface : une première couche de molécules d’eau
liées aux groupes silanols par des liaisons hydrogènes et une seconde liée à la première par
le même type de liaisons (figure I.9). La rupture exothermique de la liaison hydrogène
commence à une température de transition de 54,8°C où une perte de masse de 4.15% est
attribuée à la deuxième couche d’eau. La première couche quant à elle est éliminée entre
46
Chapitre I : Revue bibliographique
47
55°C et 360°C. Les auteurs ont aussi observé une perte de 2.27% à 427,7°C qu’ils ont
attribuée à l’élimination partielle des silanols surfaciques et une perte de 4.16% à 990°C
due à la déshydroxylation complète de la silice. Ces résultats ont permis aux auteurs de
déterminer la densité des silanols en surface qu’ils ont trouvée égale à 7,68 groupes par
nm2. Dans la même publication, P. K. Jal et al. ont fait référence aux travaux de Fye et al.
selon lesquels la perte des silanols vicinaux a lieu entre 200 et 400°C, celle des silanols
géminaux entre 400 et 800°C, celle des silanols isolés à partir de 400°C et enfin la rupture
des liaisons siloxanes commence au dessus de 800°C.
O O
H HH H
OO
H H
O O
H H H H
Silice
Groupes silanols
Première couche d'eau
Deuxième couche d'eau
Figure I.9 : Couches de molécules d’eau adsorbées à la surface de la silice [88]
Pour quantifier les groupes silanols à la surface de la silice, il est fait appel à
différentes techniques telles que la RMN de 29Si, l’analyse de molécules organiques
chimisorbées à surface de la silice, l’analyse thermogravimétrique, …etc.
L’analyse IR du gel de silice permet de mettre en évidence la présence d’eau
adsorbée et de silanols à la surface du solide. Ainsi, le spectre IR (figure I.10) d’un gel de
silice est caractérisé par les pics suivants [88]:
- 465 – 475 cm-1 : rotation plane de la liaison Si–O,
- 800 – 870 cm-1 : déformation angulaire des groupes OH (silanols),
- 935 – 980 cm-1 : vibration d’élongation des liaisons Si–OH,
- 1050 – 1115 cm-1 : élongation antisymétrique des liaisons Si–O–Si dans le
tétraèdre SiO4,
Chapitre I : Revue bibliographique
- 1625 cm-1 : déformation angulaire des liaisons O–H des molécules d’eau,
- 3000 – 3800 cm-1 : bande large correspondant aux vibrations d’élongation des
différentes liaisons O–H des silanols et des molécules d’eau adsorbées.
Figure I.10 : Spectre IR d’un gel de silice commercial [88]
Les traitements thermique et hydrothermal des gels de silice ayant des pores étroits
conduisent, en fonction de la température, à la diminution de la surface spécifique et à
l’augmentation de la taille des pores. D’après V. M. Gun’ko, après traitement hydrothermal
à 150°C d’un gel de silice noté Si-40, la surface spécifique de celui-ci, initialement égale à
732 m2/g, diminue jusqu’à 309 m2/g et le rayon moyen des pores passe de 1,38 à 3,31 nm.
Par contre, le traitement thermique à 500°C fait baisser la surface spécifique à 613 m2/g et
augmenter le rayon moyen des pores à 1,55 nm [90].
I.2.3. Modification de la surface du gel de silice
La modification de la surface du gel de silice, qui a été largement étudiée ces
dernières décennies, est un processus conduisant à un changement de la composition
chimique à la surface du solide. Elle peut être effectuée par traitement physique ou par
traitement chimique.
48
Chapitre I : Revue bibliographique
Le traitement physique consiste généralement à imprégner (par adsorption physique)
la surface de la silice avec une couche d’un composé chimique donné. L’imprégnation se
fait grâce aux interactions physiques (interactions électrostatiques, incorporation dans les
pores ou tout processus d’adhésion physique) entre l’espèce modificatrice de la surface et
la silice. Parmi les molécules utilisées pour l’imprégnation du gel de silice, on distingue
notamment la 8-hydroxyquinoline et le noir eriochrome T. Aussi, la concentration des
silanols à la surface de la silice peut être modifiée physiquement par traitement thermique
ou hydrothermique.
Le traitement chimique est un processus par lequel un composé, généralement une
molécule organique, est fixé par des liaisons covalentes aux groupes silanols à la surface
du gel de silice. Cette modification de surface donne lieu à des silices dites
fonctionnalisées qui sont utilisées dans divers domaines tels que la séparation et la
préconcentration d’ions métalliques, la chromatographie d’échange de ligands, etc. La
modification chimique a pour avantages d’immobiliser les molécules à la surface du gel,
leur évitant ainsi une éventuelle désorption, d’offrir la possibilité de fixer une grande
variété de groupements organiques ou inorganiques et, par conséquent, d’augmenter la
sensibilité, la sélectivité et l’efficacité de la silice modifiée. La surface du gel de silice peut
être modifiée par inorganofonctionnalisation où l’espèce modificatrice est un groupement
inorganique (oxyde métallique ou composé organométallique) ou par
organofonctionalisation impliquant un groupement organique. Les molécules organiques
sont liées à la surface de la silice selon un processus de silanisation impliquant un greffage
covalent où les silanols en surface réagissent avec un organosilane, tel que R – Si(OEt)3 où
R – est le groupement organique à fixer, comme le montrent les réactions de la figure I.11.
Aussi, le greffage de molécules organiques sur la surface de la silice peut se faire en
deux étapes dont la première consiste à faire réagir les groupes silanols avec un silane
commercial sur lequel sera fixée, dans une seconde étape, la molécule organique
(figure I.12).
Il est aussi possible de faire réagir la molécule organique sur un alkoxysilane puis
greffer le produit formé sur la surface du gel de silice. Cette méthode est appelée par
certains auteurs synthèse par voie homogène [92]. La méthode la plus communément
utilisée pour préparer des silices greffées consiste en un chauffage à reflux pendant
plusieurs heures d’une silice poreuse, préalablement prétraitée avec un acide concentré
puis séchée, dans un solvant organique (toluène ou xylène) en présence d’un organosilane.
49
Chapitre I : Revue bibliographique
OH
+ Si
OEt
OEt
EtO ROH
OH
O
O
O
Si + 3EtOHR
ou
O
OSi
OEt
R + 2EtOHOH
+ Si
OEt
OEt
EtO ROH
Figure I.11 : Réactions de silanisation.
O
OSi
OMeOH
+ Si
OMe
OMe
MeOOH
ClCl
+ H2N
NH2
O
OSi
OMe
NH
NH2
+ HCl
+ 2MeOH
Figure I.12 : Réaction de greffage d’une molécule organique à la surface de la silice
Les molécules de faible poids moléculaire susceptibles d’être formées suite à l’hydrolyse
et/ou à la polymérisation du silane ainsi que les molécules n’ayant pas réagi sont ensuite
50
Chapitre I : Revue bibliographique
éliminées par lavage ou extraction dans divers solvants. Suivant l’application envisagée,
diverses molécules organiques ont servi pour modifier la surface du gel de silice. Parmi ces
molécules on peut citer la 8-hydroxyquinoline [93, 94], le 2-mercaptobenzothiazole [95],
les polyamines [11], …
Le taux de greffage dépend principalement de la méthode de synthèse et d’autres
paramètres tels que la nature de la molécule à greffer et de l’agent de silanisation, de la
surface spécifique ainsi que de la porosité du gel de silice. Des taux de l’ordre de 1 mmol
de ligand par gramme de silice greffée ont été rapportés dans la littérature. Par la méthode
de synthèse classique, José A. A. Sales et al. ont pu greffer 0,76 mmol de 2-
aminomethylpyridine par gramme de solide, le nombre de moles de l’agent de silanisation
(3-chloropropyltrimethoxysilane) étant de 1,31 mmol/g [96]. Alexandre G.S. Prado et al.,
dans leur étude de la modification de la surface du gel de silice par le 5-amino-1,3,4-
thiadiazole-thiol, ont montré que par la voie homogène le taux de greffage était de
0,73 mmol/g contre 0,65 mmol/g dans le cas de la synthèse par la méthode habituelle [92].
Des taux relativement élevés, de l’ordre de 1,807, 1,463, 1,476 et 1,544 mmol/g pour,
respectivement la propylamine, l’ethylenediamine, la diethylenetriamine et la
triethylenetetramine greffées suivant la méthode classique (en milieu anhydre et à haute
température), ont été obtenus par Mohamed E. Mahmoud et al. [11].
Si
OEt
OEt
R OEt + H2O Si
OEt
OEt
R OH + EtOH
OH
+ Si
OEt
OEt
HO ROH
OH
OH
O
OH
Si +R
OEt
OEt
H2O
Figure I.13 : Réactions d’hydrolyse de l’organosilane et sa fixation à la surface de la silice.
Presque toutes les études publiées sur le greffage de la surface de la silice portent sur
la méthode de synthèse en milieu anhydre à haute température [11, 92, 96, 97,]. Cependant,
51
Chapitre I : Revue bibliographique
certains auteurs [98] ont rapporté des méthodes de greffage à basse température et en
milieu humide. En présence d’eau, le groupe alkoxy de l’organosilane s’hydrolyse
facilement en silanol. Le silane hydrolysé peut ensuite réagir à la surface de la silice
formant des liaisons siloxanes (figure I.13).
L’hydrolyse de l’organosilane peut conduire à la formation d’oligomères qui, à
travers l’hydrolyse des groupes alkoxy restants, se condensent avec les silanols à la surface
du gel de silice formant ainsi une couche de polymère (figure I.14).
Si
OEt
OEt
R OEt + H2O Si
OEt
OEt
R O + EtOHn (n-1) Si
R
OEt
O Si(n-2)
OEt
OEt
R 2(n-1)
Si
OEt
O
R O Si
R
O
O Si
R
O
O Si
R
O
O Si
OEt
R
O
Gel de silice
Figure I.14 : Condensation de l’organosilane à la surface de la silice.
En faisant réagir du 4-(triethoxysilyl)butyronitril avec une silice faiblement hydratée
E. Péré et al. ont constaté qu’à température ambiante et sous vide environ la moitié du
silane a réagit, tandis que sous une atmosphère saturée en eau le taux de silane réagit a
atteint les 96% [98]. Aussi, par l’étude de l’isotherme d’adsorption du 4-TBN à la surface
de la silice, les auteurs ont montré que pour un gramme de silice le plateau de l’isotherme
est atteint pour une quantité de silane en solution supérieure à 1,03 mmol. L’organosilane
(4-TBN) a été ajouté à raison de 1,1 mmol par gramme de silice et l’analyse quantitative a
montré que le taux de greffage est de l’ordre de 5,28.10-4 mol/g. Dans la même étude,
52
Chapitre I : Revue bibliographique
E.Péré et al. ont montré que la pression partielle de l’eau est cinétiquement favorable à la
réaction de fixation du 4-TBN à la surface du gel de silice à température ambiante (85% de
silane fixé après 3 jours et 96% après 6 jours). Par ailleurs, le nombre de molécules
d’organosilane fixé est plus important sous une atmosphère saturée en eau (1,03
molécule/nm2) que sous vide (0,55 molécule/nm2).
C. Cooper et al. ont rapporté une méthode de greffage non covalent d’un ligand
organique, le LIX-84, à la surface d’un gel de silice [99]. Un tel greffage est basé sur la
grande affinité que possède le LIX-84, grâce à sa longue chaîne hydrophobe –C9H18, vis-à-
vis de la surface méthylée de la silice (figure I.15).
O
OSi
CH3
CH3
+ 2HClOH
+ Si
CH3
Cl
Cl
CH3OH
O
OSi
CH3
CH3
+
C9H19
OH NOH
(LIX-84)
O
OSi
CH3
CH3
LIX-84
Figure I.15 : greffage non covalent du ligand LIX‐84 sur du gel de silice [99].
Selon ces auteurs, ce type de greffage permet de régénérer facilement la surface
greffée en cas de perte de capacité et, grâce à la mobilité du ligand greffé, d’augmenter la
vitesse de sorption d’ions métalliques. Ainsi, lorsque la température passe de 20°C à 60°C,
ce qui favorise la mobilité du ligand, la capacité de fixation des ions Cu2+ par gramme de
silice greffée passe de 38 à 70 mg. Le taux de greffage maximum obtenu par les auteurs est
de l’ordre de 7% en masse de ligand.
La modification de la silice se fait également par conversion des silanols en hydrures
suivie de la fixation d’une oléfine terminale en présence d’un catalyseur métallique. La
53
Chapitre I : Revue bibliographique
conversion en surface hydrure peut se faire, entre autres, par chloration avec SOCl2 suivie
d’une réduction avec LiAlH4, ou par réaction avec un silanetriol HSi(OH)3 ou un
trichlorosilane [87 et les références qui y sont citées] comme illustrée par la figure I.16.
OH
+ Si
Cl
Cl
Cl HOH
OH
O
O
O
Si + 3HClH
+H H2C CH
RCatalyseur Rh
CH2
H2C R
Figure I.16 : Réactions de conversion des silanols en hydrures et fixation d’une oléfine terminale à la surface de la silice.
La co-condensation d’un organosilane et d’un précurseur de silice est aussi une
méthode très utilisée pour la préparation de silice greffée par procédé sol-gel [100-102].
Byunghwan Lee et al. ont synthétisé une silice greffée bifonctionnelle par co-condensation
du tetraethoxysilane comme précurseur de silice et de deux types de ligands, le 3-
mercaptopropyltrimethoxysilane à des fins de récupérations d’ions métalliques et le 3-
aminopropyltriethoxysilane pour améliorer les propriétés hydrophiles de la surface du
solide. Les groupes fonctionnels ont été ajoutés à concentration élevées, à raison d’une
molécule pour 4 molécules de précurseur, ce qui a conduit au taux total de greffage des
groupes amino et mercapto variant de 1,9 à 2,9 mmol/g [101].
Le greffage de macromolécules polymériques (dendrimères) à la surface du gel de
silice a également retenu l’attention de plusieurs équipes de chercheurs ces dernières
décennies [103-106]. Ce type de silices modifiées, largement utilisées dans divers
domaines tels que la récupération d’ions métalliques et la catalyse, peut être obtenu de
plusieurs façons. A titre d’exemple (figure I.17), les silices greffées par des dendrimères
PAMAM (polyamidoamine) sont préparées suivant les trois étapes suivantes [107-110] :
54
Chapitre I : Revue bibliographique
1- amination de la surface du gel de silice,
2- fixation, par addition de Michael, d’un méthylacrylate sur les groupes amino,
3- amidation des groupes ester formés avec une diamine.
NH2 +O
OMe
2 N
O
OMe
O OMe
N
O
HN
O NH
NH2
NH2
+ 2MeOH
2 H2NNH2
Figure I.17 : Greffage de macromolécules polymériques à la surface du gel de silice, formation de la première couche du dendrimère.
Chaque répétition des deux dernières étapes conduit à la formation d’une nouvelle
« génération » du dendrimère (figure I.18).
Les propriétés des silices greffées dépendent de la nature du ligand immobilisé en
surface. Ainsi, par exemple, en étudiant la réactivité et la stabilité des silices greffées par la
propylamine, Mathieu Etienne et al. ont montré qu’à la surface du solide environ 60% des
groupes aminopropyl restent libres avec de probables liaison H avec les groupes silanols
environnants et, 40% réagissent sur les silanols adjacents conduisant à la formation de
« zwitterions » comme le montre la figure I. 19 [111]. En suspendant la silice greffée dans
de l’eau pure, des espèces sous forme d’aminopropylsilanes passent en solution jusqu’à
55
Chapitre I : Revue bibliographique
atteindre un maximum de 67% de la quantité greffée. Cette valeur proche de la quantité
d’aminosilanes libres a amené les auteurs à rendre ces derniers responsables, en partie, de
l’hydrolyse conduisant à la dégradation de la silice greffée (figure I.20), les groupes
zwitterioniques devant être plus stables.
N
O
HN
O
NH
NNHN
O
NHOHN O
HN
O
NH2
H2N
NH2
NH2
Génération 1
Génération 2
Figure I.18 : Les générations d’un dendrimère.
OH
NH2
O-
NH3+
Figure I.19 : Formation de zwitterions.
56
Chapitre I : Revue bibliographique
O
Si
NH2
HO
HO
H2O OH
O-
Si
NH3+
HO
HO
+
Figure I.20 : Dégradation de la silice greffée par hydrolyse.
I.2.4. Fixation d’ions métalliques sur des silices greffées
La fixation d’ions métalliques à la surface des silices greffées a été l’objet de
plusieurs investigations durant ces dernières décennies comme en témoignent le très grand
nombre de publications parues sur ce sujet et dont on ne cite ici que quelques unes. Ce plus
grand intérêt porté par les chercheurs sur l’utilisation de silices modifiées pour la
récupération d’ions métalliques est dû, d’une part aux dangers de pollution et de toxicité
des ions de métaux lourds et, d’autre part, à la diversité des composés chélates pouvant être
greffés sur un support inorganique possédant des propriétés mécaniques, chimiques et
thermiques favorables ; ce qui est le cas du gel de silice.
Ainsi, divers ligands organiques ont été testés, parmi lesquels on peut citer
notamment :
- les polyamines acycliques telles que l’éthylènediamine, la diéthylènetriamine et la
triéthylènetétramine [11, 112, 113] et les polyamines cycliques comme le 1,4,8,11-
Tétraazacyclotétradécane (cyclam) N-substitué [114] ou non [113] ;
- les bases de Schiff comme le 2-thiophènecarboxaldéhyde [115] ;
- les mercaptans tels que le groupe mercaptopropyl [116-118] et le 2-
mercaptobenzothiazole [95] ;
- les polymères : exemple de polyaniline [119] et de poly(4-vinylpyridine) [120] ;
- les acides humiques [121] ;
- le dithiocarbamate [9, 122] ;
- le noir eriochrome T [8] ;
57
Chapitre I : Revue bibliographique
- le 2-aminothiazole [123, 124] ;
- le Carboxyhydrazide [125] ;
- l’acide iminodiacétique [126] ;
- la 8-hydroxyquinoléine [93].
Des composés inorganiques tel que le phosphate de zirconium ont été également
utilisés pour modifier la surface de la silice à des fins de fixation d’ions métalliques [127,
128].
Une multitude d’ions métalliques ont fait l’objet de ces diverses études. Cu(II) est
l’élément qu’on retrouve le plus dans ces études, en raison, probablement de la nature
colorée des complexes qu’il forme avec la plupart des ligands organiques, permettant ainsi
au chercheur de voir le comportement de son adsorbant avant d’effectuer l’analyse
quantitative. Les autres éléments les plus couramment étudiés restent les métaux toxiques
tels que Pb(II), Cd(II) et Hg(II) [4, 5, 119, 127, 129, 130, 131], Cr(III) et Cr(VI) [6, 120,
128], Fe(III), Co(II), Zn(II) et Ni(II) [96, 121, 132, 133, 134]. Pour tous ces éléments, des
capacités de sorption plus au moins importantes, en fonction du ligand, ont été rapportées.
Jose A.A. Sales et al. dans leur étude de la silice modifiée par le chélate 2-
aminomethylpyridine sont arrivés aux capacités de sorption de 0.84, 0.67, 0.40 et 0.22
mmol/g pour les ions Cu2+, Co2+, Ni2+ et Zn2+, respectivement [96]. De leur côté Anupama
Goswami et al. ont obtenu des capacités de sorption de 0,448, 0,158, 0,386, 0,077, 0,205,
0,255 et 0,092 mmol/g pour, respectivement, Cu(II), Pb(II), Fe(III), Zn(II), Co(II), Ni(II) et
Cd(II) sur une silice greffée par le ligand 5-formyl-8-hydroxyquinoline, les ions étant fixé
dans l’ordre de sélectivité Cd < Pb < Zn < Co < Ni < Fe <Cu [93].
Suite aux greffages de polyamines sur la surface du gel de silice en milieu anhydre
réalisés par Mohamed E. Mahmoud et al., la fixation des ions Cu2+ a aboutit à des
capacités maximales de 0,767, 0,444, 0,857 et 0,778 mmol/g dans le cas de la propylamine,
l’ethylenediamine, la diethylenetriamine et la triethylenetetramine, respectivement [11].
L’ordre de sorption Ni > Cu > Zn a été observé par Alexandre G.S. Prado et al. sur une
silice dont la surface a été greffée par un acide humique, avec des quantités maximales
importantes, de l’ordre de 13,16, 10,42 et 7,87 mmol/g pour, respectivement Ni(II), Cu(II)
et Zn(II) [121].
Ezzat M. Soliman et al. ont étudié l’immobilisation de plusieurs ions métalliques sur
des silices modifiées par des bases de Schiff (mono et bis naphtaldehyde et salicyaldehyde
58
Chapitre I : Revue bibliographique
liées à la surface par l’intermédiaire de la diéthylènetriamine) et ont montré que ces solides
ont une grande affinité pour les ions Cu2+ avec des capacités de sorption maximales de
0,940 à pH 4,30 et 0,957 mmol/g à pH 6,55 pour les cas de silices modifiées avec les mono
naphtaldéhyde et salicyaldéhyde respectivement. Dans le cas des bis naphtaldéhyde et
salicyaldéhyde, la capacité de fixation maximale a été observée pour les ions Fe3+ : 0,676
et 0,643 mmol/g respectivement à pH 4,00. Les auteurs ont montré que pour les quatre cas
étudiés, le taux de sorption d’ions métalliques diminue pour de faibles valeurs de pH, et les
différents ions sont fixés dans l’ordre suivant [97] :
Cu(II)>Fe(III)>Zn(II)>Cd(II)>Pb(II)> Ni(II) dans le cas du mono salicyaldéhyde,
Cu(II)>Fe(III)>Zn(II)>Cd(II)>Ni(II)≅Pb(II) dans le cas du mono naphtaldehyde,
Fe(III)>Cu(II)>Pb(II)>Zn(II)_ Ni(II)\Cd(II) dans le cas du bis salicyaldehyde,
Fe(III)>Cu(II)>Zn(II)>Cd(II)\Pb(II)>Ni(II) dans le cas du bis naphtaldehyde.
Aussi, différents paramètres pouvant influencer la récupération d’ions métalliques
par les silices greffées tels que le pH, le temps de contact solide – solution, le débit
d’écoulement, etc. ont été étudiés.
Les cinétiques de fixation des ions métalliques sur les silices greffées sont
relativement rapides. En effet, comme cela dépend de la réaction de formation du
complexe métal–ligand dont la vitesse est très rapide et de la diffusion dans le solide qui
est un gel poreux, la vitesse de sorption des ions métalliques ne sera limitée, le cas échéant,
que par la gène stérique due à la nature de la molécule greffée. En général, la plus grande
fraction de l’ion métallique est adsorbée durant les 5 premières minutes de contact avec le
solide. En étudiant la fixation de plusieurs métaux sur de la silice chimiquement modifiée
avec le ligand 5-formyl-8-hydroxyquinoline, Anupama Goswami et al. ont constaté qu’un
temps de 2 min était suffisant pour atteindre la capacité totale de sorption à 70% pour
chacun des ions Cu2+, Fe3+, Pb2+ et Zn2+, à 52% pour Ni2+ et à 60% pour Co2+. Le
maximum de sorption est atteint au bout de 5 min pour Cu2+ et Fe3+, tandis qu’il a fallu
plus de 15 min pour atteindre la capacité maximale de sorption des autres ions [93].
Selon les travaux de Mohamed E. Mahmoud et al. sur la fixation du mercure à la
surface de silices modifiées par des dérivés dithiocarbamates, 1 minute de contact a suffi
pour extraire 87-95% des ions Hg2+ en solution aqueuse (l’extraction totale ayant lieu au
bout de 10 min) alors que pour extraire 90% des ions Cu2+ il a fallu 25 min d’agitation [9].
Dans une étude ultérieure, les mêmes auteurs ont constaté que l’extraction complète de
59
Chapitre I : Revue bibliographique
Hg(II) par différentes silices greffées par des dérivés de dithioacétal benzylidene para-
substitué n’a lieu qu’après 20-25 min de contact [10].
L’influence du pH sur la sorption d’ions métalliques sur les silices greffées dépend de
la nature du ligand immobilisé à la surface du solide. Comme ces ligands sont choisis à des
fins de chélation d’ions métalliques, leurs sites actifs sont souvent des groupements
aminés, sulfurés, hydroxylés ou acides carboxyliques. L’efficacité de la fixation d’ions
métalliques est donc basée sur la stabilité des complexes formés. Il est clair qu’en milieu
acide, la protonation des sites actifs des ligands rend instables les complexes formés et, par
conséquent, inhibe la fixation d’ions métalliques à la surface de la silice modifiée.
Cependant, certains complexes métalliques sont assez stables en milieu acide.
Les résultats de sorption des ions Ag+ sur une silice modifiée par le 2-
mercaptobenzothiazole obtenus par Afsaneh et al. montrent que dans le domaine de pH
allant de 1,1 à 5,5 les ions Ag+ sont complètement éliminés de la solution (5 ml de solution
de Ag+ à 3µg/ml traversant une colonne contenant 0,07g de silice greffée) [95]. Anupama
Goswami et al. ont également étudié l’effet du pH sur la sorption des ions métalliques
(Cu(II), Pb(II), Ni(II), Fe(III), Cd(II), Zn(II) et Co(II)) à la surface de la silice modifiée par
la 8-hydroxyquinoléine et ont montré une nette cohérence entre les résultats obtenus aussi
bien sur colonne qu’en batch : le maximum de sorption de tous les ions est obtenu dans le
domaine de pH allant de 4,5 à 8,0. En outre, les auteurs ont montré que l’ajout de quelques
millilitres de solutions tampons (acétate, phosphate et ammoniac) pour ajuster le pH n’a
aucun effet sur la sorption des ions métalliques [93].
Le débit d’écoulement est également un facteur très important lors de l’étude de la
fixation d’ions métalliques sur une colonne remplie d’adsorbant. Dans le cas des colonnes
de silices greffées, même des débits plus au moins rapides permettent un contact suffisant
pour la sorption des ions. En effet, vu la cinétique rapide caractérisant la réaction de
complexation et la porosité du gel de silice, il est plus aisé d’obtenir de bons résultats de
sorption sur colonne en des temps courts. Néanmoins, le bon réglage du débit de
percolation reste tributaire de la taille de la colonne (hauteur du lit du gel de silice) et du
volume des pores qui dépend aussi de la nature du greffage. Dans les travaux décrits dans
la littérature, on utilise souvent des débits inférieurs à 10 ml/min. Dans les travaux de
Afsaneh Safavi et al, des débits inférieurs ou égaux à 10 ml/min ont conduit au maximum
de sorption de Ag+ sur une silice greffée avec le 2-mercaptobenzothiazole [95].
60
Chapitre I : Revue bibliographique
De leurs coté, Anupama Goswami et al. ont montré qu’au-delà de 5 ml/min le taux de
sorption des ions métalliques diminue et que le maximum de rétention est obtenu pour des
débits de percolation compris entre 1 et 5 ml/min [93].
I.2.5. Autres applications des silices greffées
En plus de leur importante application pour la récupération, la séparation et la
préconcentration d’ions métalliques, les silices greffées sont également très utilisées dans
d’autres domaines, notamment en catalyse hétérogène de diverses réactions organiques
telles que l’auto-condensation d’aldéhydes [135], et le reformage du n-hexane [136], en
électrochromatographie capillaire (CEC) pour la séparation de peptides [137], en
chromatographie gazeuse de complexation (CGC) pour l’analyse d’hydrocarbures [138] et
en HPLC comme phases stationnaires permettant la séparation d’hydrocarbures
polyaromatiques [139].
Jarkko Helminen et al. ont réalisé la synthèse d’une silice – polystyrène sulfoné (29%
en polymer) en vue de son utilisation comme catalyseur acide de l’estérification de l’acide
acétique avec l’éthanol. Bien que la capacité acide de ce solide (0,99 mmol/g) soit
nettement inférieure à celle des résines sulfoniques, les auteurs ont montré que l’activité
catalytique des groupes acides de la silice greffée est plus grande que celle des résines
[140].
Des gels de silice dont la surface est modifiée par greffage de zwitterions sont utilisés
comme phases stationnaires en chromatographie pour la séparation simultanée d’anions et
de cations. Hiroko Arasawa et al. ont réalisé le greffage d’un zwitterion polymérique,
poly[3-diethyl(methylmethacryloylethy)ammonium propanesulfonate], à la surface de la
silice. Le composé obtenu a été utilisé comme colonne de chromatographie ionique et a
montré une certaine efficacité à séparer les ions , −2NO −Br , , et d’une part, et
, , et d’autre part [141].
−3NO −I
+4Ce +Li +2Ca +2Mg
Les gels de silice peuvent être modifiés par incorporation d’ions métalliques à haute
température (~ 170°C) donnant lieu à des composés de type SiO2–M qui peuvent avoir
une affinité pour certains ligands organiques. Ainsi, par exemple, en étudiant l’adsorption
des acides humique et fulvique sur des silices modifiées par Ca, Mg et Fe, Takeshi
Moriguchi et al. ont montré que SiO2–Fe peut éliminer des substances humiques en
solution aqueuse jusqu’à 97% [142].
61
Chapitre II
Matériel et méthodes
II. MATERIEL ET METHODES
Dans ce chapitre, nous décrivons les protocoles expérimentaux de synthèse de
l’hydroxyapatite et des silices greffées par des polyamines, et les appareils et dispositifs
utilisés pour les différentes analyses et caractérisations. Les principes de ces dernières sont
décrits brièvement en annexe.
II.1. Synthèse des silices greffées par des polyamines
Le greffage de ligands organiques à la surface de la silice a toujours été réalisé en
milieu anhydre et à haute température. Une telle méthode, bien qu’elle soit très efficace,
utilise des réactifs couteux et nocifs (toluène, xylène, …). Notre but étant d’élaborer un
fixateur de métaux lourds à moindre coût, nous avons opté pour le greffage de la silice en
milieu humide et à basse température. Nous avons ainsi étudié la possibilité de modifier la
surface de la silice par des ligands polydentés (polyamines) connus pour être de bons
complexants des ions métalliques. Les polyamines en question, qui sont la
triéthylènetétramine (TETA), la tétraéthylènepentamine (TEPA) et la
pentaéthylènehexamine (PEHA), seront fixées au solide par l’intermédiaire d’un
époxysilane, le glycidoxypropyletriéthoxysilane (GPTES). Les structures moléculaires des
polyamines et de l’époxysilane sont représentées par la figure II.1 ci-dessous.
Au cours de la préparation de cette thèse, nous avons effectué plusieurs essais de
greffage de la silice par les polyamines TETA, TEPA et PEHA. La synthèse est réalisée de
deux manières : synthèse en une seule étape où tous les réactifs sont mélangés en même
temps, et synthèse en deux étapes où le greffage de la polyamine se fait ultérieurement à
celui du glycidoxypropyletriéthoxysilane. Le mode opératoire détaillé est décrit ci-dessous.
Le gel de silice utilisé est fourni par Merk® et est caractérisé par la taille des
particules comprise entre 35 et 70 mesh (0,23 – 0,46 mm), et la taille des pores de l’ordre
de 40 Å. Les autres réactifs utilisés pour la synthèse des différentes silices greffées sont
regroupés dans le tableau II.1 ci-dessous.
Chapitre II : Matériel et méthodes
66
O O SiOEt
OEtOEt
Glycidoxypropyltriéthoxysilane (GPTES)
H2N
HN
NH
Triéthylènetétramine (TETA)
NH2
H2N
HN
NH
HN
NH2
Tétraéthylènepentamine (TEPA)
H2N
HN
NH
HN
NH
NH2
Pentaéthylènehexamine (PEHA)
Figure II.1: Structures moléculaires des polyamines et de l’époxysilane utilisés.
Tableau II.1 : Les réactifs utilisés pour la synthèse des silices greffées
Réactif Fournisseur Poids moléculaire (g/mol) Densité Pureté
(min %) Triéthylènetétramine Aldrich®
146,24 0,982 60
Tétraéthylènepentamine Aldrich®
189,31 0,998 99 Pentaéthylènehexamine Aldrich® 232,38 0,950 99 glycidoxypropyletriéthoxysilane Aldrich® 278,42 - 99
Avant d’être utilisé, le gel de silice est prétraité par l’acide nitrique normal, lavé à
l’eau distillée puis séché à 60°C dans une étuve pendant 3 heures. L’époxysilane est ajouté
à raison d’une millimole par gramme de silice et les polyamines sont additionnées en excès
par rapport au silane.
II.1.1. Synthèse en deux étapes
2,8943g de glycidoxypropyltriethoxysilane sont ajoutés à 100 g de gel de silice en
présence de 20 ml d’éthanol 95% dans un cristallisoir. Le mélange est bien homogénéisé
puis séché à l’air pendant 24 heures. Ensuite, les polyamines sont ajoutées séparément à 20
g du mélange silice-époxysilane en quantités suivantes :
Chapitre II : Matériel et méthodes
4,6554 g de triéthylènetétramine (TETA),
5,7684 g de tétraéthylènepentamine (TEPA),
7,0101 g de pentaéthylènehexamine (PEHA),
Après homogénéisation, les mélanges obtenus sont chauffés à 60°C dans une étuve
pendant 3 heures. Les produits obtenus sont ensuite lavés abondamment à l’eau distillée
puis séchés dans l’étuve à 60°C. Ils sont notés SiTETA, SiTEPA et SiPEHA. Leurs
structures sont représentées par la figure II.2 ci-dessous.
O2Si O NHNH
NHNH
OH
NHNH2
Silic
a SiPEHA
O2Si O NHNH
NHNH
OH
NH2Silic
a SiTEPA
O2Si O NHNH
NHNH2
OH
Silic
a SiTETA
Figure II.2: Structure des silices greffées par les différentes polyamines.
Les réactions possibles de silanisation et de la polyamine sur l’époxysilane peuvent
s’écrire :
- Hydrolyse de l’époxysilane :
O O SiOEt
OEtOEt H2O
O O SiOH
OEtOEt
+ EtOH
O O SiOEt
OEtOEt 2H2O
O O SiOH
OEtOH
+ 2EtOH
67
Chapitre II : Matériel et méthodes
O O SiOEt
OEtOEt 3H2O
O O SiOH
OHOH
3EtOH
- Réaction de l’époxysilane hydrolysé avec les groupes silanols:
OH
OH
OH
+ OOSiHO
OEtEtO
OH
OH
OOSiO
OEtEtO
-H2O
OH
OH
OH
+ OOSiHO
OEtHO
O
OH
O
-2H2O OOSi
OEt
OH
OH
OH
+ OOSiHO
OHHO
O
O
O
-3H2OOOSi
- Réaction de la polyamine avec le groupe époxy :
OH
OH
OOSiO
OEtEtO
OH
OH
OH
OSiO
OEtEtO
CH2NHCH2 CH2NH2H2NH2C nCH2NHCH2
nNH2
HN
O
OH
OOOSi
OEt
O
OH
OH
OSiO
OEt
CH2NHCH2 CH2NH2H2NH2Cn
CH2NHCH2n
NH2
HN
68
Chapitre II : Matériel et méthodes
O
O
O
OOSi O
O
OH
OSi
OCH2NHCH2 CH2NH2H2NH2C n
CH2NHCH2n
NH2
HN
II.1.2. Synthèse en une seule étape
Les mêmes quantités de réactifs que celles utilisées lors de la synthèse en deux étapes
sont utilisées dans cette section. Le gel de silice est mélangé avec le
glycidoxypropyletriéthoxysilane (GPTES), un excès de polyamine et de l’éthanol 95%. Le
mélange est ensuite chauffé à 60°C pendant 3 heures. Le produit obtenu est lavé
abondamment avec de l’eau distillée puis séché dans l’étuve à 60°C.
II.1.3. Synthèse de silices greffées à différentes concentrations en polyamine
Afin d’évaluer la quantité maximale de ligand pouvant être greffée à la surface du gel
de silice, nous avons ajouté différentes quantités de GPTES et de PEHA suivant le mode
opératoire décrit ci-dessous :
Mode opératoire :
Avant d’être utilisé, le gel de silice est lavé avec de l’acide nitrique 1N, rincé à l’eau
distillée puis séché à 60°C pendant 3h. A 10 g de gel de silice prétraité est ajoutée une
quantité équivalant à 10-3 mol de GPTES par gramme de silice. Une quantité d’éthanol
95% suffisante pour bien étaler le GPTES sur la silice est ajoutée au mélange. Après que
ce dernier soit séché à l’air pendant 24 heures, un excès (par rapport au GPTES) de PEHA
(1,5.10-3 mol/g de silice) lui est additionné. Le mélange est ensuite partagé en deux
parties dont l’une est laissée à sécher à l’air pendant 24h (notation : SiPEH2AirE-3) et
l’autre chauffée à 60°C pendant 4h (notation : SiPEH2EtuE-3).
Les étapes précédentes sont refaites à d’autres concentrations en GPTES et PEHA
comme indiqué dans le tableau II.2 ci-dessous.
Toutes les synthèses ci-dessus ont été également effectuées suivant la méthode de
synthèse en une seule étape. Les produits obtenus sont ensuite rincés à l’eau distillée puis
séchés à l’étuve à 60°C.
69
Chapitre II : Matériel et méthodes
70
Tableau II.2 : Les quantités de réactifs utilisées pour le greffage de la silice.
Notation Qtité GPTES (mmol)
Qtité PEHA (mmol)
Masses pesées (g)
Silice GPTES PEHA
SiPEH2AirE-3 SiPEH2EtuE-3
1 1,5 10,0032 2,8003 3,5719
SiPEH2Air5E-4 SiPEH2Etu5E-4
0,5 0,75 10,0021 1,4051 1,8010
SiPEH2AirE-4 SiPEH2EtuE-4
0,1 0,15 10,0008 0,2785 0,3599
SiPEH2Air5E-5 SiPEH2Etu5E-5
0,05 0,075 10,0051 0,1772 0,1788
II.2. Synthèse d’hydroxyapatite
Comme il a été rapporté dans la synthèse bibliographique, de grands efforts ont été
fournis par plusieurs chercheurs pour la synthèse de l’HA. L’une des toutes premières
méthodes de préparation de l’HA consistait en la conversion hydrothermale du corail. La
double décomposition consistant à faire réagir du nitrate de calcium avec un phosphate de
calcium est la procédure la plus standard. Cette méthode nécessite, cependant, un lavage
fastidieux dû à la nature du précipité qui se présente sous forme d’un gel pâteux.
II.2.1. Synthèse par la méthode standard
Toujours dans le but d’élaboration d’adsorbants à moindre coût, nous avons utilisé
des produits de l’industrie agricole comme sources de phosphate et de calcium pour la
synthèse de l’hydroxyapatite. Les réactifs utilisés pour ladite synthèse sont :
Phosphate monoammonique NH4H2PO4 contenant 12% d’azote ammoniacal total
et 61% d’anhydride phosphorique total, fourni par Hydro Azote Spécialités® ;
Calcinit® contenant 15,5% d’azote total et 19% de calcium total, fourni par Norsk
Hydro® ;
Ammoniaque concentrée.
Chapitre II : Matériel et méthodes
Les solutions sources de phosphate et de calcium sont préparées de la manière suivante :
la solution de est obtenue par dissolution de 13,8975 g de phosphate
monoamonique dans 100 ml d’eau distillée,
−34PO
la solution de Ca2+ est préparée par dissolution de 41,9932 g de Calcinit® dans
300 ml d’eau distillée.
Sous agitation continue, 100 ml d’ammoniaque concentrée sont ajoutés à la solution
de phosphate pour ajuster le pH à une valeur supérieure à 9. La solution de calcium est
ensuite ajoutée goutte à goutte à la solution de phosphate. Au cours de la réaction, le pH
diminuant, de l’ammoniaque est ajoutée, à chaque fois qu’il est nécessaire, au mélange
pour maintenir la valeur du pH supérieure à 9. Le mélange réactionnel est laissé sous
agitation continue pendant 72 heures. Le gel dense formé est ensuite filtré sous vide puis
lavé abondamment à l’eau distillée et séché à 60°C dans une étuve.
II.2.2. Synthèse à partir du carbonate de calcium
L’utilisation du CaCO3 à la place de Ca(NO3)2 comme source de calcium a
l’avantage de ne pas contaminer le produit final par les nitrates qui se transformeraient en
oxydes d’azote (nocifs pour l’environnement) au cours de la calcination. Aussi, le
carbonate de calcium et le phosphate d’ammonium sont souvent disponibles à moindre
coût et sous forme très pure ; ce qui conduirait donc à une hydroxyapatite de haute qualité.
Réactifs utilisés :
Phosphate monoamonique NH4H2PO4 contenant 12% d’azote ammoniacal total et
61% d’anhydride phosphorique total, fourni par Hydro Azote Spécialités® ;
Carbonate de calcium pur (CaCO3), fourni par Aldrich®.
Mode opératoire :
50 ml d’une suspension contenant 20,3167 g de carbonate de calcium sont introduits
dans un bécher contenant 13,8954 g de phosphate monoammonique dissouts dans 50 ml
d’eau distillée. La solution est vigoureusement agitée à température ambiante sous la
pression atmosphérique pendant 72 heures. Le mélange est ensuite filtré puis rincé à l’eau
distillée. Le solide collecté est séché à 60° dans une étuve. La poudre fine obtenue est
calcinée à 900°C pour transformer les particules de CaCO3 n’ayant pas réagi en oxyde de
71
Chapitre II : Matériel et méthodes
calcium (CaO). Elle est ensuite lavée avec de l’eau distillée, afin de dissoudre l’oxyde
CaO, puis rincée jusqu’à pH neutre.
II.3. Techniques d’analyse et de caractérisation utilisées
Spectroscopie infrarouge : Les spectres IR que nous présentons dans ce travail ont été
obtenus à l’aide d’un spectromètre ATI Mattson Genesis II Series FTIR.
Spectroscopie UV-visible : Pour nos analyses par UV-visible, nous avons utilisé un
spectrophotomètre HP 8453.
Spectroscopie d’absorption atomique : Les dosages des ions métalliques en solution
ont été effectués à l’aide d’un spectromètre d’absorption atomique ATI Unicam Solaar
929.
Le tableau II.3 ci-dessous regroupe les conditions expérimentales de dosage des ions
Ca2+, Cd2+, Cu2+, Pb2+ et Zn2+ par absorption atomique ainsi que les limites de
détection.
Tableau II.3: Conditions expérimentales de dosage des ions métalliques par AAS.
Elément Longueur d’onde (nm) Fente (nm) Sensibilité (ppm) Débit air/acétylène
(l/min)
Ca 422,7 0,5 0,015 0,8
Cd 228,8 0,5 0,032 1,0
Cu 324,8 0,5 0,041 0,8
Pb 217,0 0,5 0,100 0,9
Zn 213,9 0,5 0,013 0,9
Thermogravimétrie : Au cours de ce travail, les analyses thermogravimétriques des
échantillons de silices greffées par des polyamines ont été effectuées à l’aide d’un
analyseur thermique Setaram CS 92.
Microanalyse : Les échantillons que nous avons analysés sont enrobés dans une résine
époxy. Après polymérisation, ils sont sectionnés puis polis à l’aide de papier abrasif et
ensuite rendu conducteurs par graphitisation sous vide. Les microanalyses sont ensuite
effectuées en utilisant un spectromètre Cameca SX-50.
72
Chapitre II : Matériel et méthodes
73
Analyse élémentaire : Pour déterminer la quantité de polyamine greffée à la surface de
la silice, nous avons effectué une analyse élémentaire de C, H et N à l’aide d’un
analyseur élémentaire CHNS PERKIN ELMER 2400 série II.
Granulométrie laser : Nous avons étudié la distribution granulométrique des particules
de phosphate de plomb formées suite à l’adsorption du plomb dans une colonne
d’hydroxyapatite. Pour cela nous avons utilisé un granulomètre laser Mastersizer S.
Diffraction de rayons X (DRX) : L’appareil utilisé pour la caractérisation par DRX des
échantillons d’HA est un diffractomètre Philips XPert.
Microscopie électronique à balayage (MEB) : Un microscope électronique de type
Philips XL30 ESEM FEG a été utilisé pour l’observation des échantillons d’HA.
Chapitre III
Analyse et caractérisation des produits synthétisés
III. ANALYSE ET CARACTERISATION DES PRODUITS SYNTHETISES
Nous présentons dans ce chapitre les différents résultats des analyses que nous avons
effectuées sur les silices modifiées par les polyamines. La détermination de la quantité de
ligand organique fixée à la surface du gel de silice a été réalisée par différentes méthodes
analytiques : dosage UV-visible, analyse thermogravimétrique et analyse élémentaire. Des
spectres IR ont été également obtenus dans le but de caractériser l’hydroxyapatite ainsi
que les silices greffées. Aussi, des images au microscope électronique ont été prises ainsi
que des spectres DRX pour suivre l’évolution de la synthèse de l’hydroxyapatite à partir du
carbonate de calcium.
III.1. Détermination du taux de greffage des silices modifiées
III.1.1. Dosage par UV-visible
Le principe de détermination de la quantité de polyamines greffées à la surface du gel
de silice par spectrophotométrie UV-visible consiste, dans un premier temps, à dégreffer
les molécules organiques par dissolution de la silice modifiée en milieu basique. L’amine
se trouvant ainsi en solution, des ions Cu2+ y sont ajoutés en excès pour former un
complexe coloré dont la concentration est déterminée par absorption de la lumière dans le
domaine UV-visible. La procédure expérimentale adoptée est décrite ci-dessous et les
conditions opératoires sont résumées dans le tableau III.1.
Mode opératoire :
Une masse de 1 g de silice greffée est introduite dans 10 ml de solution de NaOH
0,1N. Le mélange est agité jusqu’à dissolution complète de la silice greffée (l’amine est
ainsi dégreffée). 4 ml de solution de Cu2+, 2NO3- 0,1M sont ensuite ajoutés à la solution
pour la formation de complexes cuivre-polyamine. Le volume de la solution est complété à
100 ml avec de l’eau distillée, et la concentration du complexe Cu-amine est déterminée
par spectrophotométrie UV-Visible.
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
Tableau III.1 : Conditions expérimentales de dosage des polyamines par spectroscopie UV‐visible.
Polyamine TETA TEPA PEHA
Masse de silice pesée (g) 1,00308 1,01860 1,00042
Longueur d’onde d’absorption du complexe Cu-polyamine (nm) 574 626 618
[Cu-polyamine] mmol/L Etalon 1 11,45 10,55 10,18 Etalon 2 9,16 8,44 8,15 Etalon 3 4,58 4,22 4,07 Etalon 4 1,15 1,05 1,02 Etalon 5 0,92 0,84 0,81 Etalon 6 0,46 0,42 0,41 Etalon 7 0,11 0,10 0,10 Etalon 8 0,06 0,05 0,05
Les longueurs d’onde d’absorption fixées dans cette expérience correspondent aux
maximums d’absorption déterminés à l’aide de l’étude de l’absorption de la lumière UV-
visible par les complexes cuivre-polyamine en fonction du pH comme le montre les figures
III.1, III.2 et III.3. Ainsi, d’après ces résultats, l’absorption maximale de la lumière par les
complexes Cu-polyamine a été obtenue à 574, 626 et 618 nm pour Cu-TETA, Cu-TEPA et
Cu-PEHA, respectivement. Aussi, les domaines de pH où ces complexes sont considérés
comme plus stables peuvent être déterminés à partir des courbes des figures III.1, III.2 et
III.3. Ils sont d’environ 5,2 – 9,6, 7,6 – 8,6 et 5,2 – 9,2 pour Cu-TETA, Cu-TEPA et Cu-
PEHA, respectivement. En tenant compte de ces résultats, dans les expériences de dosage
décrites plus haut, le pH des différents échantillons a été fixé aux environs de 8.
Les résultats des dosages UV-visible nous ont ainsi permis de déterminer les taux de
greffages suivants (tableau III.2) :
Tableau III.2 : Taux de greffage des différentes silices modifiées.
Silice greffée [polyamine] mmol/g de silice greffée
SiTETA 0,43
SiTEPA 0,45
SiPEHA 0,47
78
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
79
0,38
0,43
0,48
0,53
0,58
0,63
0,68
4 6 8 10 12
pH
Abs
(ua)
14
573 nm574 nm581 nm593 nm629 nm622 nm
Figure III.1 : Absorption de la lumière par le complexe Cu‐TETA (5 mmol/l) en fonction du pH à différentes longueurs d’onde.
0,68
0,73
0,78
0,83
0,88
0,93
4 6 8 10 12
pH
Abs
(ua)
14
625 nm626 nm629 nm635 nm636 nm659 nm
Figure III.2 : Absorption de la lumière par le complexe Cu‐TEPA (5 mmol/l) en fonction du pH à différentes longueurs d’onde.
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
80
0,68
0,73
0,78
0,83
0,88
0,93
4 6 8 10 12pH
Abs
(ua)
14
617nm618nm624nm630nm637nm
Figure III.3 : Absorption de la lumière par le complexe Cu‐PEHA (5 mmol/l) en fonction du pH à différentes longueurs d’onde.
III.1.2. Analyse thermogravimétrique
La quantité de polyamine greffée sur gel de silice a été également évaluée en
déterminant la perte de masse de la matière organique grâce aux analyses
thermogravimétriques effectuées sur des échantillons des différentes silices modifiées que
nous avons synthétisées. Les conditions expérimentales des analyses sont regroupées dans
le tableau III.3 ci-dessous.
Les calculs de perte en masse d’eau et de matière organique ont été effectués avec le
logiciel « Setaram Data Processing Module ».
La figure III.4 représente les courbes thermogravimétriques de la silice prétraitée et
des silices greffées SiTETA, SiTEPA et SiPEHA. La silice présente une perte de masse de
16,058% entre 37,70 et 189,47°C attribuée à l’eau physisorbée et une perte de 1,611% de
336,80 à 970,00°C due à la condensation des silanols libres donnant lieu à des liaisons
siloxane. Les courbes ATG des différentes silices greffées montrent une première perte en
masse jusqu’à environ 200°C due à l’élimination de l’eau résiduaire. Une deuxième perte
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
de masse a lieu au-dessus de 200°C et que l’on peut attribuer en grande partie à la
décomposition des groupements organiques. En effet, tenant compte de la faible quantité
de silanols libres observée d’après l’ATG de la silice prétraitée, une partie négligeable de
la deuxième perte de masse des silices modifiées serait due à la condensation de silanols
n’ayant pas été greffés. Les pertes de masse calculées sont regroupées dans le tableau III.4
ci-dessous.
Sur la figure III.5 sont représentée les courbes ATG de la silice greffée SiPEHA
synthétisée à température ambiante (T0), 65°C, 75°C et 105°C (notations respectives :
SiPEHAT0, SiPEHA65, SiPEHA75 et SiPEHA105). La perte de masse en matière
organique observée est d’autant plus faible que la température est élevée. Cela suppose
donc que le taux de greffage est favorisé à basse température.
Les taux de greffage obtenus sont de l’ordre de 0,45, 0,49 et 0,43 mmol/g pour,
respectivement, SiTETA, SiTEPA et SiPEHA ; des valeurs qui ne sont pas trop différentes
de celles obtenues par analyse élémentaire.
Tableau III.3 : Conditions expérimentales de l’analyse thermogravimétrique.
Echantillon Masse (mg) Procédure Atmosphère Creuset
Silice 32,43 20-1000°C (10°C/min) Air/argon Pt
SiTETA 62,53 20-1000°C (10°C/min) Air/argon Pt
SiTEPA 61,22 20-1000°C (10°C/min) Air/argon Pt
SiPEHA 63,36 20-1000°C (10°C/min) Air/argon Pt
SiPEHAT0 16,55 20-700°C (10°C/min) Air/argon Pt
SiPEHA65 19,72 20-700°C (10°C/min) Air/argon Pt
SiPEHA75 23,66 20-700°C (10°C/min) Air/argon Pt
SiPEHA105 23,56 20-700°C (10°C/min) Air/argon Pt
81
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
40
50
60
70
80
90
100
0 200 400 600 800 1000 1200
T (°C)
Mas
se (
%)
(a)
(b)
(c)(d)
Figure III.4 : Courbes thermogravimétriques du gel de silice prétraité (a) et des silices greffées SiTETA (b), SiTEPA (c) et SiPEHA (c).
40
50
60
70
80
90
100
0 100 200 300 400 500 600 700 800
T (°C)
Mas
se (%
)
(b)
(a)
(c)(d)
Figure III.5 : Courbes thermogravimétriques de la silice greffée SiPEHA synthétisée à différentes températures : (a) température ambiante, (b) 65°C, (c) 75°C et (d) 105°C.
82
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
Tableau III.4 : Resultats des calculs de perte de masse des silices greffées.
Silice greffée Températures limites (°C)
Perte de masse (%)
Attribution de la perte de masse
SiTETA 75,17 – 186,50 2,13 Eau physisorbée
186,50 – 970,17 29,79 Matière organique & condensation de silanols libres
SiTEPA 76,37 – 172,67 3,20 Eau physisorbée
172,67 – 947,20 31,16 Matière organique & condensation de silanols libres
SiPEHA 60,13 – 200,07 7,23 Eau physisorbée
200,07 – 962,47 25,18 Matière organique & condensation de silanols libres
SiPEHAT0 46,70 – 196,87 10,16 Eau physisorbée
196,97 – 692,93 31,68 Matière organique & condensation de silanols libres
SiPEHA65 61,17 – 198,53 4,78 Eau physisorbée
198,87 – 695,80 32,92 Matière organique & condensation de silanols libres
SiPEHA75 64,00 – 197,57 3,38 Eau physisorbée
197,57 – 698,37 34,28 Matière organique & condensation de silanols libres
SiPEHA105 74,43 – 184,47 0,58 Eau physisorbée
184,47 – 699,80 33,97 Matière organique & condensation de silanols libres
III.1.3. Analyse élémentaire
Les analyses élémentaires effectuées sur les silices modifiées ont conduit à la
détermination des quantités de polyamines greffées. Les résultats sont regroupés dans le
tableau III.5 ci-dessous.
83
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
Tableau III.5 : Résultats des analyses élémentaires CHN des trois silices greffées.
Silice greffée SiTETA SiTEPA SiPEHA
% C 7,42 8,90 9,61
% H 1,86 2,60 2,61
% N 2,24 2,80 2,73
[ligand] mmol/g 0,52 0,56 0,50
III.2. Spectroscopie IR
III.2.1. Spectres IR des silices greffées
Les figures III.6, III.7 et III.8 ci-dessous représentent les spectres d’absorption de
rayons infrarouges des silices greffées SiTETA, SiTEPA et SiPEHA, respectivement. Tous
les spectres IR des silices greffées sont principalement caractérisés par les bandes associées
au support inorganique (la silice) :
- une bande large entre 3600 et 3200 cm-1 attribuée aux vibrations d’élongation O–H
des groupes silanols et de l’eau adsorbée,
- une bande intense à 1100-1000 cm-1 attribuée aux vibrations d’élongation des
groupes siloxanes (–(Si–O)n–),
- une bande à 960-900 cm-1 attribuée aux vibrations d’élongation Si–O des groupes
silanols,
- une bande vers 1600 cm-1 due aux vibrations de déformation des molécules d’eau
adsorbées.
Le pic caractéristique à 2950 cm-1 attribué aux vibrations d’élongation C–H des
carbones tétraédriques, ainsi que les bandes de rotation plane de CH2 dans Si–CH2–R vers
690 cm-1, d’élongation de NH2 à 3250-3450 cm-1 et de déformation de N–H à 1540-1560
cm-1 confirment le greffage des ligands organiques à la surface de la silice
84
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
5001000150020002500300035004000
Wavenumbers
% Transmittance
Figure III.6 : Spectre IR de la silice greffée SiTETA.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
5001000150020002500300035004000
Wavenumbers
% Transmittance
Figure III.7 : Spectre IR de la silice greffée SiTEPA.
85
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
5001000150020002500300035004000
Wavenumbers
% Transmittance
Figure III.8 : Spectre IR de la silice greffée SiPEHA.
III.2.2. Spectres IR de l’hydroxyapatite
Le spectre IR de l’hydroxyapatite synthétisée à partir du phosphate monoammonique
et de la Calcinit® à température ambiante est donné par la figure III.9. On y observe les
pics d’absorption IR caractéristiques de l’HA (OH- à 3569 et 630 cm-1 et à 1089,
1049, 961, 600, 569 et 473 cm
−34PO
-1). La présence de la bande large entre 3570 et 3320 cm-1
qui correspond aux vibrations d’élongation des liaisons O–H de l’eau adsorbée est due au
fait que le produit analysé n’a pas été calciné. En effet, l’hydroxyapatite ainsi préparée est
utilisée telle quelle (sans calcination préalable) pour la rétention d’ions métallique ; sa
capacité étant dans ce cas plus importante comme on le montre dans le chapitre suivant.
86
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
400900140019002400290034003900
Wavenumbers
% Transmittance
Figure III.9 : Spectre IR de l’hydroxyapatite synthétisée.
L’évolution de la transformation de CaCO3 en HA lors de la synthèse de
l’hydroxyapatite à partir du carbonate de calcium a été suivie par spectroscopie IR de la
phase solide. La figure III.10 ci-dessous regroupe les spectres IR du produit de départ
(CaCO3), du produit intermédiaire et du produit final (HA). Comme le montre cette figure,
la bande caractéristique des carbonates à 1400 cm-1 est progressivement remplacée par
celle des phosphates à 1050 cm-1. La bande à 3600 cm-1 (figure III.10(b)) peut être
attribuée à la chaux hydratée (bande de vibration d’élongation des groupes OH), une bande
que l’on ne retrouve pas dans le spectre du produit final qui est identique à celui de l’HA
pure. En effet, lorsque, avant que la réaction ne soit totale, le mélange réactionnel (solide
contenant le produit intermédiaire et l’excès de CaCO3) est calciné au dessus de 850°C, il
y a formation de CaO et de l’HA cristallisée. Un lavage à l’eau distillée jusqu’au pH neutre
87
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
permet ensuite d’éliminer totalement la chaux. On obtient ainsi de l’HA pure comme
confirmé par la figure III.10(c).
Figure III.10 : Spectres IR de : CaCO3 (a), produit intermédiaire (b) et hydroxyapatite (c).
III.3. Microscopie électronique
Lors de la synthèse de l’hydroxyapatite à partir du carbonate de calcium, un précipité
amorphe de phosphate de calcium se forme au cours de la transformation à la surface des
cristaux de CaCO3 comme on le voit sur les images obtenues par microscopie électronique
(figure III.11).
88
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
89
Figure III.11 : Images obtenues par microscopie électronique du produit formé au cours de la transformation de CaCO3 en phosphate de calcium.
L’hypothèse plausible est que l’introduction, à température ambiante, de NH4H2PO4
dans la suspension de CaCO3 conduit à l’adsorption de groupes hydrogénophosphate à la
surface des cristaux de carbonate de calcium qui sont ensuite déprotonés pour former de
l’orthophosphate de calcium en libérant des ions CO32- dans la solution. Le pH du mélange
évolue suite à la formation de NH4HCO3 et se stabilise vers pH 8,5, comme le montre la
figure III.12, valeur à laquelle le phosphate de calcium est plus stable.
2
3
4
5
6
7
8
9
0 50 100 150 200 250
Temps (min)
pH
Figure III.12 : Evolution du pH en fonction du temps lors de la synthèse d'apatite à partir de NH4H2PO4 et CaCO3.
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
III.4. Spectres DRX de l’HA
Comme le montre la figure III.13, les études par diffraction de rayons X confirment
la formation d’un précurseur amorphe de phosphate de calcium. Ceci est justifié par
l’apparition d’un pic très large à environ 2,8Å à côté du pic de diffraction de CaCO3 (pic
caractéristique intense dû aux diffractions par le plan réticulaire 104). Le spectre DRX du
produit intermédiaire calciné à 900°C montre les pics caractéristiques de l’hydroxyapatite
avec, en plus, le pic de diffraction de la chaux à 2,4Å (Figure III.1313(b)).
Figure III.13 : Spectres DRX de : (a) produit intermédiaire et (b) produit calciné lors de la synthèse de l’HA à partir de CaCO3. L’étoile représente le pic de diffraction de la chaux.
90
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
91
III.5. Microanalyse
L’analyse à l’aide d’une microsonde électronique de différents échantillons
d’hydroxyapatite nous a permis d’évaluer le rapport molaire Ca/P. Pour un même
échantillon d’HA, les analyses ponctuelles ont conduit à différentes valeurs de Ca/P allant
de 1,48 à 1,66. Cet écart peut être dû à la différence de porosité des points analysés ou à
une inhomogénéité du produit. Dans tous les cas, le rapport Ca/P est inférieur à 1,67.
L’hydroxyapatite que nous avons préparée est donc déficiente en calcium ; elle a une
composition différente de celle de l’HA stœchiométrique. Cette différence de composition
peut avoir lieu par incorporation d’ions présents en solution dans les sites de Ca2+ et OH-
de l’HA stœchiométrique, par formation de sites vacants de Ca2+ et OH- et/ou par
protonation du groupe PO Dans notre cas, les ions, tels que F−34 . -, Cl-, Na+ et −2
3CO , connus
pour être susceptibles de s’incorporer dans le réseau apatitique ne sont pas présents dans le
mélange réactionnel. Notre produit serait donc de la forme Ca10-x(HPO4)x(PO4)6-x(OH)2-x
ou Ca10-x( )x(HPO4)x(PO4)6-x(OH)2-x( )x, avec 0 ≤ x ≤ 1. Dès lors que l’HA préparée est
utilisée telle quelle (sans calcination) pour la rétention d’ions métalliques en solution
aqueuse. En effet, une calcination de l’HA déficiente conduirait à la formation du mélange
diphasique HA-TCP (le taux de TCP serait d’autant plus important que le rapport Ca/P est
proche de 1,5) et réduirait la capacité de sorption de métaux du produit final.
III.6. Conclusion
Les résultats présentés ci-dessus montrent la faisabilité du greffage de la silice par
des ligands polyaminés en milieu aqueux et à température ambiante. Les taux de greffage,
de l’ordre de 0,5 mmol/g en moyenne, obtenus sont légèrement inférieurs à ceux rapportés
dans la littérature en milieu anhydre et qui vont d’environ 0,7 mmol/g [92, 96] jusqu’à
1,5 mmol/g [11]. Cependant, vu que les silices greffées sont régénérables, les taux de
greffage obtenus sont satisfaisants pour les besoins d’élimination d’ions métalliques en
solution aqueuse qui sont généralement présents à de faibles concentrations.
Nous avons également montré la possibilité de synthèse de l’hydroxyapatite à partir
du carbonate de calcium et du phosphate d’ammonium à température ambiante sous la
pression atmosphérique. Comparativement aux autres méthodes, cette procédure de
synthèse conduit à un produit exempt de nitrates qui donneraient lieu à des oxydes d’azote
Chapitre III : Analyse et caractérisation des produits synthétisés
92
pendant la calcination. Le chauffage de la suspension avant la fin de la réaction permet
d’avoir un excès de calcium qui, d’une part donne lieu à la formation de CaO facilement
éliminable par lavage et, d’autre part, empêche la formation du phosphate tricalcique.
L’hydroxyapatite obtenue par cette méthode est donc stœchiométrique et d’une grande
pureté.
Chapitre IV
Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
IV. FIXATION D’IONS METALLIQUES SUR L’HYDROXYAPATITE
Comme il a été mentionné dans le premier chapitre, l’hydroxyapatite est parmi les
matériaux les plus utilisés dans l’étude de la récupération d’ions métalliques à partir de
solutions aqueuses. Cependant, la plupart des études ont été menées en batch pour élucider
les mécanismes et les facteurs cinétiques régissant les processus de sorption. Le but
recherché dans ce chapitre consacré à la fixation des ions Pb2+ sur colonne
d’hydroxyapatite est l’étude de l’applicabilité de cette dernière au traitement d’effluents en
continu. Ainsi, dans notre présente étude, nous nous sommes intéressés à la capacité de
sorption de Pb2+ par l’HA en fonction du débit d’écoulement. L’effet d’agents complexants
en solution tels que l’EDTA et la glycine sur la sorption des ions Pb2+ sur une colonne
d’HA a également été étudié. Enfin, nous avons observé au moyen d’une microsonde la
fixation des ions Pb2+, Cu2+, Cd2+ et Zn2+ par des grains d’hydroxyapatite, calcinée ou pas.
Dans ce cas, les solutions d’ions métalliques sont mises en contact avec des grains d’HA
en mode batch à des temps variés.
Les mesures de porosité effectuées sur les différents échantillons d’HA utilisés au
cours de ce travail ont conduit aux valeurs moyennes suivantes des pourcentages
volumiques des pores : 57,29% pour l’HA, 58,19% pour l’HA calcinée à 800°C et 22,65%
pour l’HA calcinée à 1100°C.
IV.1. Fixation des ions Pb2+ sur colonne d’hydroxyapatite
Après tamisage, des grains d’HA ayant une taille comprise entre 1 et 3 mm ont été
isolés pour la préparation de colonnes d’HA. Avant d’être utilisés pour remplir la colonne,
les grains d’HA sont mis, pendant un certain temps, dans un bécher rempli d’eau distillée,
puis rincés plusieurs fois afin d’éliminer les fines particules formées en contact de l’eau.
Nous avons utilisé des burettes de 25 ml et de 1 cm de diamètre, et du coton comme
bouchons pour la préparation des colonnes. La procédure expérimentale suivie est décrite
ci-dessous.
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
a) Mode opératoire :
Remplir la colonne avec 3g d'hydroxyapatite, en s’assurant du bon tassement des
grains pour une meilleure percolation ;
Percoler successivement des fractions de 20 ml de solutions de Pb2+,2NO3- de
concentrations égales à 50, 100, 150, 200 et 250 ppm ;
Collecter en bas de la colonne des échantillons de volumes connus ;
Filtrer 10 ml de chaque échantillon avec un filtre de 0,45 µm ;
Déterminer la concentration du plomb et du calcium dans les échantillons collectés
par spectrométrie d’absorption atomique.
b) Résultats :
Nous avons effectué le dosage des échantillons avant et après filtration à l’aide d’un
micro-filtre de 0,45 µm. Comme le montre les figures IV.1 et IV.2, la microfiltration a
permis d’éliminer des microparticules formées suite à la dissolution de l’hydroxyapatite
suivie de la précipitation du phosphate de plomb. Ce qui nous permet d’affirmer que les
microparticules sont celles de phosphate de plomb c’est que la concentration des ions Ca2+
relargués est la même avant et après microfiltration comme le montre la figure IV.3.
Pour une concentration initiale de 50 ppm, quel que soit le débit de percolation,
environ 98% des ions Pb2+ sont éliminés de la solution (98,86, 98,54 et 97,73% pour un
débit de 4, 8 et 14 ml/min respectivement). A faible débit (4 ml/min) 7,28% des ions Pb2+
éliminés de la solution sont sous forme de fines particules de phosphate de plomb dont la
taille est supérieure à 0,45 µm. Par contre à grand débit (14 ml/min), la microfiltration n’a
conduit qu’à une différence négligeable entre les concentrations des échantillons filtrés et
ceux qui ne l’ont pas été. Cette différence est d’autant plus négligeable que la
concentration initiale en Pb2+ augmente et ce, pour les différents débits (figures IV.4, IV.5 et
IV.6).
96
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
0
10
20
30
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50
60
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100
0 20 40 60 80 100 120
Volume total percolé (ml)
[Pb2+
] élu
at (
ppm
)
4 ml/min8 ml/min14 ml/min
Figure IV.1 : Elutions successives de 20 ml (10 pores volumes) de solutions de Pb2+ de concentration respectivement égales à 50, 100, 150, 200 et 250 ppm à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à différents débits. Echantillons non filtrés.
0
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0 20 40 60 80 100 120
Volume total percolé (ml)
[Pb2+
] élu
at (
ppm
)
4 ml/min8 ml/min14 ml/min
Figure IV.2 : Elutions successives de 20 ml de solutions de Pb2+ de concentrations respectivement égales à 50, 100, 150, 200 et 250 ppm à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à différents débits. Echantillons filtrés avec un micro‐filtre de 0,45 µm.
97
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
0
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16
0 50 100 150 200 250 300
[Pb2+]0 (ppm)
[Ca2+
] (pp
m)
Avant la microfiltration, 4 ml/minAprès la microfiltration, 4 ml/minAvant la microfiltration, 8 ml/minAprès la microfiltration, 8 ml/minAvant la microfiltration, 14 ml/minAprès la microfiltration, 14 ml/min
Figure IV.3 : Evolution de la quantité d’ions Ca2+ en solution, avant et après microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb2+ à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à différents débits.
0
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40
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100
0 50 100 150 200 250 300
[Pb2+]0 (ppm)
Pb2+
fix
é (%
)
Echantillons filtrés
Echantillons non filtrés
Figure IV.4 : Evolution de la quantité d’ions Pb2+ éliminés de la solution, avant et après microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb2+ à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à 4 ml/min.
98
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
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[Pb2+]0 (ppm)
Pb2+
fix
é (%
)
Echantillons filtrésEchantillons non filtrés
Figure IV.5 : Evolution de la quantité d’ions Pb2+ éliminés de la solution, avant et après microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb2+ à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à 8 ml/min.
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0 50 100 150 200 250 300
[Pb2+]0 (ppm)
Pb2+
fix
é (%
)
Echantillons filtrés
Echantillons non filtrés
Figure IV.6 : Evolution de la quantité d’ions Pb2+ éliminés de la solution, avant et après microfiltration, au cours d’élutions successives de 20 ml de solutions de Pb2+ à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite à 14 ml/min.
99
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
Il ressort de ces résultats que la formation de microparticules de phosphate de plomb
n’a lieu qu’à faible débit et pour de faibles concentrations. A concentrations élevées
(>150 ppm) les ions Pb2+ s’adsorbent à la surface de l’hydroxyapatite avant de s’échanger
en partie avec des ions Ca2+ du réseau apatitique. Ceci peut être justifié par la faible
quantité de fines particules, qui proviendraient du détachement de particules de phosphate
de plomb uniquement, observée à des concentrations élevées de Pb2+ dans la solution
initiale, notamment pour un débit de l’ordre de 14 ml/min (figure IV.7).
La figure IV.8 représentant le rapport molaire de la quantité d’ions Pb2+ éliminés de
la solution par celle d’ions Ca2+ passés en solution montre que quels que soient le débit et
la concentration initiale, le nombre d’ions Pb2+ fixés sur l’hydroxyapatite est supérieur à
celui des ions Ca2+ passés en solution. Dans tous les cas nous constatons qu’il y a au moins
trois fois plus d’ions Pb2+ fixés que d’ions Ca2+ relargués. Ce comportement ne peut
qu’être avantageux pour la dépollution de solutions contaminées par du plomb sur colonne
d’HA. Aussi, cela peut s’expliquer par le phénomène d’adsorption (ou de complexation) en
surface qui serait d’une cinétique rapide, alors que l’échange qui s’ensuivrait entre les ions
Pb2+ adsorbés et les Ca2+ de l’HA (qui pourrait avoir lieu en partie suite à une dissolution
de l’HA et précipitation du phosphate de plomb et en partie à l’échange d’ions sur la
surface du réseau d’HA), nécessiterait plus de temps.
Le pH initial des différentes solutions de Pb2+ est compris entre 5,32 et 5,54, selon la
concentration. Dans ce domaine de pH, la solubilité de l’HA est négligeable. Comme l’ont
montré E. Valsami-Jones et al. [85], la capacité de fixation du plomb par l’HA ne dépend
pas du pH tandis que la vitesse de sorption est sensible à l’acidité et augmente rapidement
à faible pH. La fixation sur colonne doit être en compromis avec une grande vitesse de
sorption et une capacité élevée. Cependant, il convient de préserver les particules d’apatite
en évitant des valeurs de pH trop basses qui ont pour effet la dissolution prématurée de
l’HA au détriment de la longévité de son utilisation en colonne. Nous avons donc opéré
dans un domaine de pH supérieur à 5 (qui est le pH des solutions de nitrate de plomb) et à
des débits relativement faibles (4 ml/min) pour permettre un temps de contact suffisant
entre la solution et le lit d’HA et une meilleure percolation.
100
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
0
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4
6
8
10
12
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18
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0 50 100 150 200 250 300
[Pb2+]0 (ppm)
% d
e pa
rtic
ules
de
phos
phat
e de
plo
mb
(> 0
.45µ
m)
4 ml/min8 ml/min14 ml/min
Figure IV.7 : Evolution de la quantité de particules de phosphate de plomb formées au cours d’élutions à différents débits de solutions de Pb2+ à travers une colonne d'hydroxyapatite.
0
1
2
3
4
5
6
7
8
0 50 100 150 200 250 300
[Pb2+]0 (ppm)
Rap
port
Pb2+
fixé/
Ca2+
rela
rgué
4 ml/min
8 ml/min
14 ml/min
Figure IV.8 : Evolution du rapport molaire de la quantité d’ions Pb2+ éliminés de la solution par celle d’ions Ca2+ passés en solution en fonction de la concentration initiale de Pb2+ à différents débits d’écoulement.
101
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
L’effet du débit de percolation sur l’efficacité de la colonne d’HA pour l’élimination
de Pb2+ en solution aqueuse est illustré par la figure IV.9 ci-dessous qui montre que tous
les ions Pb2+ sont retenus (par la colonne suivie d’une microfiltration) tant que le débit ne
dépasse pas 0,5 mg de plomb par minute et par gramme d’HA. Ainsi, 1g d’HA peut fixer
jusqu’à 0,5 mg de Pb2+ en une minute. Cette vitesse de fixation du plomb par l’HA peut
être mise à profit pour le traitement en continu d’effluents contaminés par les ions Pb2+ ou
par d’autres ions ayant un comportement similaire. On a donc le choix entre un débit lent
et peu d’HA ou un débit rapide et plus de HA. Aussi, connaissant la concentration en ions
métalliques de la solution à purifier ainsi que le débit de percolation, on en déduit la masse
de l’HA à utiliser.
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,40,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
Pb2+ percolé (mg/min/g de HA)
Pb2+
dan
s l'é
luat
(mg/
min
/g d
e H
A)
Figure IV.9 : Fixation du plomb sur colonne d’HA en fonction du débit de percolation.
La sorption des ions Pb2+ sur colonne d’HA donne lieu à la formation de
microparticules de phosphate de plomb dont le diamètre est supérieur à 0,45 µm. Cette
formation de fines particules n’a lieu qu’à faible débit de percolation et pour de faibles
concentrations. Pour une concentration inférieure à 50 ppm, les ions Pb2+ sont éliminés de
102
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
la solution à 98% par l’HA. A faible débit, plus de 7% d’ions Pb2+ éliminés sont sous
forme de phosphate de plomb. A concentration élevée les ions Pb2+ s’adsorbent à la surface
de l’HA puis s’échangent en partie avec les ions Ca2+. Aussi, nous avons constaté
qu’indépendamment du débit de percolation, il y a au moins trois fois plus de Pb2+ fixés
que de Ca2+ libérés. Au début de l’élution, l’adsorption en surface semble être un
phénomène prédominant avec une cinétique rapide. L’échange Pb2+-Ca2+ se fait
principalement par expulsion d’ions Ca2+. Ainsi, du phosphate de plomb se forme au
détriment de l’HA. L’efficacité de la colonne d’HA est illustrée par le fait qu’un gramme
d’HA peut fixer jusqu’à 0,5 mg de Pb2+ en une minute : la totalité des ions Pb2+ est
éliminée de la solution tant que le débit de percolation ne dépasse pas 0,5 mg de Pb2+ par
minute et par gramme d’HA. Et même au delà, une majorité des ions métalliques est
éliminée.
IV.2. Analyses à la Microsonde
La microanalyse a été effectuée sur des échantillons d’HA, d’HA calcinée à 800°C et
d’HA calcinée à 1100°C mis en contact avec des solutions contenant des ions de métaux
lourds (Cu2+, Pb2+, Zn2+ et Cd2+) pendant des temps allant de 24 heures à 3 mois, ainsi que
sur des échantillons de Pb-HA (hydroxyapatite synthétisée en présence de 1, 10 et 50 % en
poids de plomb). Les mesures nous ont permis de déterminer la distribution des différents
ions métalliques dans les grains d’HA et de tracer les profils de concentration. Au total 28
échantillons on été analysés par microsonde avec environ 4 à 27 analyses ponctuelles par
échantillon, selon que la nature de ce dernier le permette. Juste avant la mesure de
l'échantillon, une acquisition est effectuée dans des conditions identiques sur un étalon qui,
dans notre cas, est un oxyde monocristallin de l’élément à analyser. Le taux de 100% de la
somme des oxydes d’éléments constituants l’échantillon est rarement atteint.
Nous avons constaté que la distribution des différents ions métalliques dans les grains
d’hydroxyapatite n’est pas homogène. Ainsi, avons-nous regroupé dans le tableau IV.1 les
concentrations ponctuelles moyennes et maximales en Cu2+ et Pb2+ dans les échantillons
d’HA, d’HA calcinée à 800°C (HA800) et d’HA calcinée à 1100°C (HA1100) mis en
contact avec 1L de solutions de Pb2+ et Cu2+ de concentration C (10, 100 et 1000 ppm)
pendant différents temps de contact (1, 7 et 90 jours).
103
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
104
Tableau IV.1 : Concentrations ponctuelles en Cu et Pb dans les échantillons d’HA, d’HA calcinée à 800°C (HA800) et d’HA calcinée à 1100°C (HA1100) mis en contact avec 1L de solutions de Pb2+ et Cu2+ de concentration C pendant différents temps de contact.
Ion Echantillon d’HA
Temps de contact (jours)
Concentration C (ppm)
Concentration ponctuelle moyenne (mmol/g)
Concentration ponctuelle maximale (mmol/g)
Cu2+ HA1100
HA HA
HA1100 HA800
HA HA
1 1 1 7 7 7
90
10 10
1000 1000 1000 1000 1000
0,01 0,38 1,18 0,02 0,83 0,80 0,47
0,02 0,96 2,11 0,04 1,63 1,94 0,65
Pb2+ HA1100
HA HA HA HA
1 1 1
90 90
10 10
1000 100
1000
0,004 0,016 0,285 0,754 0,299
0,010 0,130 1,364 3,743 3,046
Les plus faibles concentrations ont été obtenues dans le cas de HA1100, avec un
maximum de 0,04 mmol/g pendant 7 jours de contact avec une solution de Cu2+ à
1000 ppm. La quantité de métal fixée par les grains d’HA est d’autant plus grande que la
concentration de la solution est élevée. Alors que la quantité de Pb2+ fixée augmente avec
le temps de contact, un comportement inverse a été constaté pour les ions Cu2+. En effet,
d’après le tableau IV.1 pour une concentration de la solution de 1000 ppm, les
concentrations ponctuelles moyennes de Cu2+ dans les grains d’HA sont de l’ordre de 1,18,
0,80 et 0,47 mmol/g pour des temps de contact de 1, 7 et 90 jours respectivement.
Le tableau IV.2 regroupe les concentrations ponctuelles en Cu2+, Zn2+, Cd2+ et Pb2+
dans les échantillons d’HA et d’HA calcinée à 1100°C (HA1100) mis en contact avec 1L
de solution à 0,25 ppm en chacun de ces ions métalliques pendant 24 heures et 3 mois.
Lorsque les ions métalliques sont mis simultanément en contact des grains d’HA, les
résultats de la microanalyse montrent que 90 jours de contact conduisent à de très faibles
quantités de métaux fixés, contrairement à ce qui a été observé pour un temps de contact de
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
24 heures. Ceci s’explique par le fait que les ions commencent par s’adsorber à la surface
du solide, puis forment des phosphates correspondants qui finissent, suite à un long temps
de contact, par se détacher du reste du réseau apatitique et restent en suspension dans la
solution sous forme de fines particules qu’il n’a pas été possible d’analyser par la
microsonde. C’est le même phénomène qui a été observé lors de l’étude de la fixation de
Pb2+ su colonne d’HA où on a montré qu’il s’agissait bien de phosphates de plomb.
Tableau IV.2 : Concentrations ponctuelles en Cu, Zn, Cd et Pb dans les échantillons d’HA et d’HA calcinée à 1100°C (HA1100) mis en contact avec 1L de solution à 0,25 ppm en chacun de ces ions métalliques pendant 24 heures et 3 mois.
Concentration ponctuelle moyenne (mmol/g)
Concentration ponctuelle maximale (mmol/g)
Echantillon d’HA HA HA1100 HA HA1100
Temps (jours) 1 90 1 1 90 1
Cu Zn Cd Pb
0,348 0,179 0,192 0,313
0,051 0,008 0,005 0,004
0,014 0,001 0,006 0,032
0,663 0,403 0,263 1,238
0,086 0,026 0,008 0,006
0,024 0,001 0,006 0,048
L’examen des profils de concentration représentés par les figures IV.10 et IV.11 pour
Pb2+ et Cu2+ respectivement, montre que l’ion métallique se fixe en plus grande quantité à
la surface du grain d’HA, ou à une petite distance du bord ne dépassant les 10 µm dans le
cas de Pb2+. En revanche, les ions Cu2+ semblent mieux diffuser à l’intérieur du grain d’HA
(figure IV.11), leur quantité ne diminuant de moitié par rapport celle fixée en surface qu’à
partir de plus de 200 µm du bord. Lorsque les ions Cu2+, Cd2+, Zn2+ et Pb2+ sont mis
simultanément en contact d’HA, la concentration de Pb2+ dans le solide diminue
considérablement à partir de 20 µm de la surface, alors que des maximum de concentration
sont obtenus vers 75 µm pour Cu2+ et Cd2+ et vers 200 µm pour Zn2+ comme l’illustre la
figure IV.12. Ceci montre une affinité, ou vitesse de sorption qui suit l’ordre :
Pb>Cu>Cd>Zn.
105
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
106
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
0 10 20 30 40 50 60 70 8
Position à partir du bord (µm)
W%
(Pb)
0
Figure IV.10 : Profil de concentration de Pb2+ dans un échantillon d’apatite mis en contact avec une solution de nitrate de plomb à 100 ppm pendant 3 mois.
0
5
10
15
0 200 400 600 800 1000
Position à partir du bord (µm)
W%
(Cu)
Figure IV.11 : Profil de concentration de Cu2+ dans un échantillon d’apatite mis en contact avec une solution de nitrate de cuivre à 1000 ppm pendant 24h.
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
107
0
0,2
0,4
0,6
0,8
0 100 200 300 400 500
Position à partir du bord (µm)
[M2+
] mm
ol/g
Cu Zn
Cd Pb
Figure IV.12 : Profils de concentration de Cu2+, Cd2+, Zn2+ et Pb2+ dans un échantillon d’apatite mis en contact avec 1L de solution à 0,25 ppm en chacun de ces ions pendant 24 heures.
Les figures IV.13, IV.14 et IV.15 représentent les profils de concentration des ions
Pb2+ dans des échantillons d’hydroxyapatite synthétisée en présence de, respectivement, 1,
10 et 50% en masse de plomb. Comme l’illustre ces différentes courbes, la distribution des
ions Pb2+ dans le réseau apatitique est relativement homogène. Cela peut s’expliquer par la
formation, au cours de la synthèse, soit d’une solution solide homogène constituée de
phosphate de plomb et d’hydroxyapatite, soit de , ( ) ( 26405,095,9 OHPOPbCa )
( ) ( )26453,047,9 OHPOPbCa ou ( ) ( )26406,494,5 OHPOPbCa , correspondant respectivement à 1,
10 et 50% en masse de plomb. Les résultats de la microanalyse ont conduit à des rapports
molaires Ca/Pb qui sont en moyenne de 233,57, 17,72 et 1,20 pour, respectivement 1, 10 et
50% en masse de Pb. L’homogénéité des résultats plaide en faveur de la formation d’une
apatite substituée. La synthèse d’HA en présence de Pb2+ conduit donc à un phosphate de
calcium dopé par le plomb.
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
0
1
2
3
4
5
0 200 400 600 800 1000
Position à partir du bord (µm)
Po
urc
en
tag
e e
n m
ass
e d
e P
b
Figure IV.13 : Profil de concentration de Pb2+ dans un échantillon d’hydroxyapatite synthétisée en présence de 1% en masse de plomb.
0
4
8
12
16
20
0 200 400 600 800 1000
Position à partir du bord (µm)
Po
urc
enta
ge
en m
asse
de
Pb
Figure IV.14 : Profil de concentration de Pb2+ dans un échantillon d’hydroxyapatite synthétisée en présence de 10% en masse de plomb.
108
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
0
10
20
30
40
50
60
0 50 100 150 200
Position à partir du bord (µm)
Po
urc
enta
ge
en m
asse
de
Pb
Figure IV.15 : Profil de concentration de Pb2+ dans un échantillon d’hydroxyapatite synthétisée en présence de 50% en masse de plomb.
Les analyses effectuées avec une microsonde électronique montrent que la
distribution des ions métalliques n’est pas homogène à l’intérieur des grains d’HA. La plus
faible concentration ponctuelle en ions métalliques est obtenue avec l’HA calcinée à
1100°C avec un maximum de 0,04 mmol/g tandis que la plus grande concentration est
observée pour l’HA (3,74 mmol/g). Des travaux que nous avons réalisés récemment [143]
avec des apatites commerciales (Merk® et BioRad®) ont montré que les ions étudiés
s’adsorbent moins fortement que sur l’HA (non calcinée) que nous avons préparée. Les
ions Cu2+, Cd2+ et Zn2+ semblent mieux diffuser à l’intérieur des grains d’HA. En
revanche, les ions Pb2+ se fixent en plus grande quantité à la surface (à moins de 10 µm du
bord).
IV.3. Granulométrie laser
La formation des microparticules de phosphate de plomb est confirmée par l’étude de
la granulométrie de l’effluent collecté au bas de la colonne d’HA après percolation de la
109
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
solution de Pb2+. La percolation d’eau distillée à travers une colonne d’HA conduit au
détachement dans l’effluent de fines particules d’HA dont plus de 45% (en volume) ont un
diamètre de 5 µm comme le montre la figure IV.16. Les figures IV.17 et IV.18
représentent la distribution granulométrique de particules de phosphates de plomb dans un
effluent obtenu après percolation d’une solution de Pb2+ (50 et 200 ppm respectivement) à
travers une colonne d’HA. Pour une concentration de Pb2+ de 200 ppm, environ 70% (en
volume) des particules formées ont un diamètre de l’ordre de 45 µm, tandis que pour une
concentration plus faible (50 ppm) l’effluent est constitué majoritairement de particules de
20 µm de diamètre. La taille des particules de phosphate de plomb libérées est donc
fonction de la concentration de plomb. Il est logique de penser qu’avec un flux plus fort de
Pb, plus de Pb se fixe et forme des amas plus gros qui peuvent adhérer mieux à la surface
de l’HA.
Figure IV.16 : Distribution granulométrique de particules d’HA dans un effluent obtenu après percolation de l’eau distillée à travers une colonne d’HA.
110
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
Figure IV.17 : Distribution granulométrique de particules de phosphates de plomb dans un effluent obtenu après percolation d’une solution de Pb2+ 50 ppm à travers une colonne d’HA.
Figure IV.18 : Distribution granulométrique de particules de phosphates de plomb dans un effluent obtenu après percolation d’une solution de Pb2+ 200 ppm à travers une colonne d’HA.
111
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
112
IV.4. Effet d’un agent complexant en solution
La sorption des ions Pb2+ sur l’hydroxyapatite s’accompagnant de la substitution des
ions Ca2+, l’étude de l’effet d’un agent complexant en solution est orientée sur l’utilisation
d’un ligand formant un complexe négatif avec Pb2+, l’EDTA, et d’un ligand conduisant à la
formation d’un complexe neutre avec Pb2+, la glycine.
a) Mode opératoire : Remplir la colonne avec 3g d'hydroxyapatite, en s’assurant du bon tassement des
grains pour une bonne percolation ;
Percoler 200 ml de solutions de Pb2+, Pb-EDTA et Pb-glycine dont la concentration
en Pb est de l’ordre de 100 ppm (les ligands étant en excès par rapport à Pb) à un
faible débit de l’ordre 3 à 4 ml/min;
Collecter en bas de la colonne des échantillons de volumes connus ;
Filtrer les échantillons collectés avec un filtre de 0,45 µm ;
Déterminer la concentration du plomb et du calcium dans les échantillons collectés
par spectrométrie d’absorption atomique.
Les conditions opératoires sont résumées dans le tableau IV.3 suivant :
Tableau IV.3 : Conditions opératoires de sorption de Pb sur une colonne d’HA en présence d’agents complexants en solution.
solution [Pb] (ppm) Masse HA (g) pH Débit
(ml/min)
Pb2+ 107,05 3,0013 5,15 3,2 ± 0,1
Pb-Glycine(1) 112,88 3,0005 4,95 2,9 ± 0,2
Pb-Glycine(2) 22,14 3,0014 8,47 3,2 ± 0,2
Pb-Glycine(3) 24,28 3,0014 12,07 2,9 ± 0,1
Pb-EDTA(1) 111,16 3,0092 2,93 4,0 ± 0,1
Pb-EDTA (2) 101,10 3,0048 11,99 2,5 ± 0,1
L’examen du diagramme de spéciation Pb-glycine donné par la figure IV.19 montre
que les ions Pb2+ prédominent dans le domaine de pH inférieur à 6. À partir de pH > 6 on
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
113
observe la formation du complexe positif Pb(Gly)+ qui prédomine à 83,33% à pH 8,6 (Pb2+
et Pb(Gly)2 étant présents à 8,26 et 8,40% respectivement). La formation du complexe
neutre Pb(Gly)2 a lieu pour pH > 7,2 (à 0,1%) sans toutefois prédominer devant PbGly+
dans ce domaine de pH. En effet, à partir de pH > 10, les deux complexes sont présents
simultanément en quantités non négligeables, de l’ordre de 41,11% de PbGly+ et 55,53%
de Pb(Gly)2. Ceci nous a amenés à étudier la fixation des ions Pb2+ sur l’HA en présence
de glycine à pH 5 (prédominance de Pb2+), à pH 8,5 (prédominance de PbGly+) et à pH 12
(présence simultanée de PbGly+ et Pb(Gly)2).
La figure IV.20 représente le diagramme de spéciation Pb-EDTA. Comme on peut le
constater, le complexe PbY2- prédomine à 100% à partir de pH > 2,4 montrant sa stabilité
dans un large domaine de pH. Ainsi, avons-nous étudié l’effet de la présence de l’EDTA
en solution sur la sorption des ions Pb2+ sur l’HA aussi bien en milieu acide (pH 3) qu’au
milieu basique (pH 12).
0
20
40
60
80
100
0 2 4 6 8 10 12
pH
% p
ar ra
ppor
t à la
qua
ntité
tota
le d
e pl
omb
Pb2+
PbGly+
Pb(Gly)2
14
Figure IV.19 : Diagramme de spéciation Pb‐Glycine ([Glycine]total=2[Pb]total = 1 mmol/l).
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
114
0
20
40
60
80
100
0 2 4 6 8 10 12pH
% p
ar ra
ppor
t à la
qua
ntité
tota
le d
e Pb
Pb2+ PbY2-
14
Figure IV.20 : Diagramme de spéciation Pb‐EDTA ([Pb]total = [EDTA]total = 0,5 mmol/l).
b) résultats :
Les résultats des différentes études sont présentés dans le tableau IV.4 et par les
figures IV.21, IV.22, IV.23 et IV.24. La présence d’EDTA en solution, même à pH acide
(2,9), a pour effet d’empêcher la fixation totale des ions Pb2+ sur l’HA. Comme le montre
la figure IV.21, représentant la concentration en ions Pb2+ dans l’éluât en fonction du
volume percolé des solutions de Pb2+, Pb-EDTA et Pb-glycine, Pb2+ apparaît dans l’éluât
dès le début de la percolation avec un taux de fixation qui passe de 73,3% à 20,7% pour un
volume percolé de 10 ml et 30 ml respectivement. Au-delà de 50 ml de solution percolée la
quantité de Pb2+ fixée continue à diminuer lentement par rapport au début d’élution. En
moyenne, la présence d’EDTA en solution ne permet à l’HA d’éliminer qu’environ 18%
d’ions Pb2+ en milieu acide (36% en milieu basique).
En présence de la glycine, les ions Pb2+ commencent à apparaître dans l’éluât
lorsque le volume percolé dépasse les 75 ml pour une solution à 111 ou 113 ppm de Pb. Ce
qui correspond à la sorption d’environ 2,7 mg de Pb par gramme d’HA. Que ce soit en
milieu acide ou en milieu basique, dans le domaine de stabilité des complexes formés par
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
Pb2+ et la glycine, cette dernière ne retient pas les ions Pb2+ en solution en présence
d’hydroxyapatite. Les expériences menées avec 250 ml de solutions moins concentrées en
plomb (de l’ordre de 20 ppm) ont conduit à l’élimination totale des ions Pb2+ sur une
colonne contenant 3g d’HA.
Tableau IV.4 : Quantité de Pb2+ (en %) fixée sur l’HA en présence d’EDTA ou de glycine à différentes valeurs de pH.
Volume percolé
(ml)
Pb2+ (pH 5,15)
Pb-Glycine (pH 4,95)
Pb-Glycine (pH 8,07)
Pb-Glycine (pH 12,07)
Pb-EDTA (pH 2,93)
Pb-EDTA (pH 11,99)
10 100,00 100,00 100,00 100,00 73,30 49,27
20 100,00 100,00 100,00 100,00 25,17 24,63
30 100,00 100,00 100,00 100,00 20,71 28,64
50 100,00 100,00 100,00 100,00 19,55 39,63
100 100,00 100,00 100,00 100,00 17,93 33,79
150 73,07 89,78 100,00 100,00 16,98 36,48
200 34,12 57,39 100,00 100,00 12,92 32,44
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 50 100 150 200 250
Volume percolé (ml)
[Pb2+
] (pp
m)
Pb-EDTA
Pb-Glycine
Pb
Figure IV.21 : Elution du plomb sous forme de Pb2+, Pb‐EDTA et Pb‐glycine, de concentration 0,5 mmol/l, à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite.
115
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
Le tracé de l’évolution de la concentration de Pb2+ et Ca2+ dans l’éluât lors de
l’élution des solutions de Pb2+ en l’absence d’agent complexant et celles de Pb(II) en
présence d’EDTA ou de glycine à travers une colonne d'hydroxyapatite est donné par les
figures IV.22, IV.23 et IV.24 respectivement. Dans tous les cas, la quantité de Ca2+ passée
en solution augmente rapidement au début de la percolation. Dans le cas d’une solution de
Pb2+ ou de Pb-glycine cette augmentation devient moins prononcée dès que les ions Pb2+
apparaissent en solution. La concentration de Ca2+ dans l’éluât a ensuite tendance à
diminuer au fur et à mesure que les ions Pb2+ sont moins retenus par la colonne d’HA.
Cette tendance est le résultat d’un échange cationique entre Ca2+ de l’HA et Pb2+ en
solution. L’augmentation continue de la concentration de Ca2+ en solution dans le cas de la
présence d’EDTA est dû au fait que la colonne est loin d’être saturée vu que les Pb2+ sont
fortement retenus en solution par complexation avec l’EDTA. Cette tendance est observée
aussi bien au milieu acide qu’au milieu basique ; la dissolution de l’HA n’est donc pas
seule responsable de l’augmentation de la quantité de Ca2+ dans l’éluât.
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0 50 100 150 200 250
Volume percolé (ml)
[Pb2+
] (m
mol
/l)
Pb
Ca
Figure IV.22 : Evolution de la concentration de Pb2+ et Ca2+ dans l’éluât lors de la percolation d’une solution de Pb(II) de concentration 0,5 mmol/l à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite.
116
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0 50 100 150 200 250
Volume percolé (ml)
[M2+
] (m
mol
/l)
Pb
Ca
Figure IV.23 : Evolution de la concentration de Pb2+ et Ca2+ dans l’éluât lors de la percolation d’une solution de Pb(II) de concentration 0,5 mmol/l en présence d’EDTA à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite.
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0 50 100 150 200 250
Volume percolé (ml)
[M2+
] (m
ml/l
)
Pb
Ca
Figure IV.24 : Evolution de la concentration de Pb2+ et Ca2+ dans l’éluât lors de la percolation d’une solution de Pb(II) de concentration 0,5 mmol/l en présence de glycine à travers une colonne contenant 3g d'hydroxyapatite.
117
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
Au début de la percolation le rapport molaire de Pb2+ fixé par Ca2+ passé en solution
est très important ; de l’ordre de 18,8 dans le cas de Pb2+ seul en solution, 16,4 en présence
de glycine et 6,29 en présence d’EDTA. Une faible partie de Pb2+ fixée sur l’HA est donc
due à l’échange cationique avec les ions Ca2+ du réseau apatitique. Comme le montre la
figure IV.25 ci-dessous, ce rapport diminue rapidement dans le cas de l’EDTA pour tendre
vers 0,58 en milieu basique et 0,16 en milieu acide. Il y a donc plus de calcium libéré que
de plomb fixé par l’HA. Si ce phénomène peut avoir une explication en milieu acide par le
fait de la dissolution de l’HA et l’inhibition de la précipitation du phosphate de plomb par
l’EDTA, en milieu basique il s’avère hasardeux de donner une interprétation. En présence
de glycine le rapport Pb2+fixé/Ca2+libéré diminue de façon moins prononcée que dans le
cas de l’EDTA et tend vers 1,47 (figure IV.26). Il reste donc qu’une bonne partie de Pb2+
est fixée par adsorption en surface.
Enfin, alors que la glycine n’a pas d’effet notable sur la sorption des ions Pb2+ sur
l’HA, la présence de l’EDTA en solution ne permet la fixation que d’une faible quantité de
Pb2+ et ce, aussi bien en milieu acide qu’en milieu basique.
0
1
2
3
4
5
6
7
0 50 100 150 200 250
Volume percolé (ml)
Pb
fixé/
Ca
rela
rgué
Pb-EDTA (pH 12)Pb-EDTA (pH 3)
Figure IV.25 : Evolution du rapport molaire de Pb2+ fixé par Ca2+ relargué lors de la percolation de solutions de Pb‐EDTA à travers une colonne d’HA.
118
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
0
4
8
12
16
20
0 50 100 150 200 250
Volume percolé
Pb
fixé/
Ca
rela
rgué
Pb-GlycinePb
Figure IV.26 : Evolution du rapport molaire de Pb2+ fixé par Ca2+ relargué lors de la percolation de solutions de Pb2+ et de Pb‐glycine à travers une colonne d’HA.
IV.5. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons confirmé que l’apatite est un bon adsorbant pour la
capture d’ions métalliques divalents en solution. La littérature abonde d’exemples d’études
qui utilisent des apatites pour l’élimination de métaux lourds aqueux. Les résultats
divergents publiés peuvent être expliqués par la nature des apatites utilisées, qui sont
parfois méconnues. Nous avons montré ici l’importance de la porosité et de la température
de calcination, deux paramètres qui influencent la surface spécifique et par conséquent les
capacités d’adsorption.
Les auteurs s’accordent pour dire qu’une première étape rapide d’adsorption est
suivie par une seconde étape plus lente, et qu’en fait l’apatite n’atteint que rarement et
lentement sa capacité maximale d’élimination de métaux. On peut penser que le dépôt de
métaux lourds sous forme de phosphates insolubles masque effectivement le reste des sites
d’adsorption potentiels et ralentit l’atteinte des conditions d’équilibre. L’originalité de
119
Chapitre IV : Fixation d’ions métalliques sur l’hydroxyapatite
120
notre travail a consisté à étudier l’étape initiale rapide hors équilibre dans le but d’évaluer
les flux de métaux à ne pas dépasser afin de garantir une rétention totale des métaux
lourds. Il est en effet remarquable que l’apatite n’est toujours pas développée sur le plan
industriel malgré les bons résultats observés par de nombreux laboratoires au plan
international. Nos résultats contribuent à définir les capacités dynamiques d’une éventuelle
utilisation en continu.
Par ailleurs nos résultats montrent qu’un compromis doit être recherché entre les
propriétés mécaniques des particules d’apatite (résistance à la dissolution, à l’érosion, à
l’effritement) et les propriétés physico-chimiques (réactivité, surface spécifique et porosité)
afin d’aboutir a un usage optimisé. De plus, tout procédé utilisant de l’apatite en continu
comme par exemple en colonne devra être conçu afin de tenir compte d’éventuelles
libérations de microparticules. La régénération des surfaces ayant adsorbé des métaux
lourds devrait aussi être étudiée dans le but de maintenir une réactivité de surface rapide
afin de prolonger la durée d’utilisation des colonnes. Cette régénération pourrait se faire au
détriment de l’érosion des particules, mais aurait l’avantage d’épuiser progressivement les
capacités de l’adsorbant. Etant donné la faible pénétration observée pour les métaux dans
l’apatite, un décapage acide léger devrait être étudié.
Nos travaux ont aussi mis en évidence l’interférence de molécules organiques
complexantes sur les performances de l’apatite. Il demeure donc un champ
d’expérimentation ouvert concernant les conditions limites d’utilisation des apatites en
présence de contaminants industriels ou naturels.
Chapitre V
Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
V. FIXATION D’IONS METALLIQUES SUR GEL DE SILICE MODIFIE
Dans cette partie, nous avons étudié l’efficacité des silices synthétisées quant à la
récupération d’ions métalliques en solution. L’étude porte sur la fixation des ions Cu2+,
Cd2+, Pb2+ et Zn2+ en solution aqueuse sur une colonne de silice greffée à faible débit
d’écoulement (de l’ordre de 4 ml/min). Les capacités de sorption des ions métalliques sur
les différents produits ont été déterminées pour plusieurs cycles d’échange au cours
desquels la silice greffée est saturée par l’ion métallique puis régénérée à l’aide d’une
solution d’acide nitrique.
La procédure expérimentale adoptée lors de la fixation de Cu2+, Cd2+, Pb2+ et Zn2+ sur
les différentes silices modifiées est décrite ci-dessous
Mode opératoire :
Préparer une colonne avec 1g de silice greffée ;
Saturer la silice en versant 10 ml de solution de M2+, 2 de concentration
0,1 mol/l à travers la colonne, à un très faible débit (4 ml/min) ;
3NO−
Rincer abondamment la colonne avec de l’eau distillée ;
Régénérer la silice en versant 100 ml de HNO3 0,15N à travers la colonne ;
Récupérer le filtrat dans une fiole de 200 ml, compléter le volume à 200 ml avec de
l’eau distillée ;
Déterminer la quantité de M2+ fixée par gramme de silice greffée par dosage par
spectroscopie d’absorption atomique.
L’expérience ci-dessus est refaite plusieurs fois avec la même colonne (même lit de
silice greffée) afin d’évaluer l’évolution de la capacité de la silice au cours des différents
cycles de saturation – régénération. Avant d’être réutilisée pour un autre cycle de
saturation, la colonne est rincée avec 20 ml de NaOH 0,1N, pour éliminer l’excès d’acide
restant dans la silice, puis à l’eau distillée.
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
V.1. Fixation des ions Cu2+, Cd2+, Pb2+ et Zn2+ séparément
Les ions Cu2+ forment des complexes très stables et colorés avec les polyamines
étudiées. Ainsi, dans le but de déterminer la méthode de synthèse adéquate qui conduirait à
une meilleure capacité de sorption d’ions métalliques, les silices modifiées préparées de
différentes manières ont été testées, dans un premier temps, avec les ions Cu2+. Dans le
tableau V.1, nous avons rassemblé les résultats de fixation de Cu2+ sur la silice modifiée
par greffage de PEHA. Ces résultats sont donnés en mg de Cu2+ fixés par gramme de silice
greffée après 5 cycles de saturation – régénération pour les produits obtenus par addition
de quantités différentes de PEHA et séchés à l’air ou chauffés à 60°C. La capacité
maximale (de l’ordre de 5 mg Cu2+/g de silice greffée) est obtenue pour les produits séchés
à l'air et dans le cas où la quantité de polyamine ajoutée est de 5.10-4 ou 10-3 mol par
gramme de silice.
Le séchage à l'air, ou le chauffage à 60°C, des produits synthétisés a conduit à des
différences de capacité de sorption du cuivre de 0,42, 0,47, 0,32 et 0,54 mg/g de silice
greffée obtenues pour des quantités de polyamine ajoutée de 0,05, 0,1, 0,5 et 1 mmol/g de
silice, respectivement; soit une moyenne de l'ordre de 12% de capacité maximale dans les
deux cas.
Tableau V.1 : Résultats de fixation de Cu2+ sur la silice modifiée par greffage de PEHA.
[polyamine] prévue (mmol/g) mg Cu2+/g de silice (après 5 cycles)
Silices séchées à l’air
1,00 4,90
0,50 4,93
0,10 3,01
0,05 1,95
Silices chauffées à 60°C
1,00 4,37
0,50 4,60
0,10 3,48
0,05 2,37
124
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
Les figures V.1 et V.2 représentent la capacité de fixation de Cu2+ par la silice greffée
SiPEHA en fonction du nombre de cycles de régénération pour les produits séchés à l'air et
ceux chauffés à 60°C respectivement. Elles montrent que pour de faibles quantités de
polyamine ajoutée, la capacité de sorption ne varie que très peu à partir du 2ème cycle
d'échange. Pour des quantités de ligands ajoutées supérieures à 5.10-4 mol/g la capacité de
sorption diminue d'environ 30% du 1er au 3ème cycle pour se stabiliser ensuite à 4,9 et 4,6
mg/g pour les produits séchés à l'air et ceux chauffés à 60°C respectivement.
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0 1 2 3 4 5 6
Nombre de cycles de régénération
[Cu2+
] (m
g/g
de s
ilice
)
SiPEH2AIRE-3
SiPEH2AIR5E-4
SiPEH2AIRE-4
SiPEH2AIR5E-5
Figure V.1 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine SiPEH2AIR (produit séché à l’air) en fonction du nombre de cycle de saturation‐régénération.
125
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
0 1 2 3 4 5 6
Nombre de cycles de régénération
[Cu2+
] (m
g/g
de s
ilice)
SiPEH2EtuE-3
SiPEH2Etu5E-4
SiPEH2EtuE-4
SiPEH2Etu5E-5
Figure V.2 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine SiPEH2Etu (produit chauffé à 60°C) en fonction du nombre de cycle de saturation‐régénération.
L'évolution de la capacité de sorption en fonction de la quantité de polyamine ajoutée
est illustrée par les figures V.3 et V.4. On constate qu'au delà de 0,5 mmol de ligand ajouté
par gramme de silice, la capacité reste pratiquement la même (ou ne varie que très peu),
alors qu'au dessous de 0,5 mmol/g elle est proportionnelle à la quantité de polyamine
ajoutée. En admettant que toutes les molécules de polyamine greffées soient accessibles
aux ions Cu2+, on peut conclure d'après les résultats précédents que le taux maximal de
greffage ne dépasse pas 0,5 mmol de ligand par gramme de gel de silice. Ainsi, les
expériences suivantes de fixation de Cu2+ sur des silices greffées ont été réalisées avec des
produits synthétisés par la méthode en 2 étapes, décrite dans le chapitre III, avec 1 mmol
d'époxysilane ajouté par gramme de silice (les polyamines étant additionnées en excès par
rapport à l'époxysilane).
126
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
0
1
2
3
4
5
6
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
[Polyamine]prévue (mmol/g de silice)
[Cu2+
] (m
g/g
de s
ilice
)
Figure V.3 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine SiPEH2AIR en fonction de la quantité de polyamine additionnée.
0
1
2
3
4
5
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
[Polyamine]prévue (mmol/g de silice)
[Cu2+
] (m
g/g
de s
ilice)
Figure V.4 : Fixation du cuivre sur la silice greffée par la pentaéthylènehexamine SiPEH2Etu en fonction de la quantité de polyamine additionnée.
127
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
D'après la figure V.5, représentant la quantité d'ions Cu2+ fixée sur les silices greffées
SiEDA, SiDETA, SiTETA, SiTEPA et SiPEHA en fonction du nombre de cycles de
saturation-régénération, la capacité des différentes silices étudiées se stabilise à partir du
3ème cycle de sorption. Des capacités très faibles ont été obtenues dans le cas des silices
SiEDA et SiDETA (2,31.10-5 et 1,27.10-5 mol/g respectivement). En considérant la
moyenne des quantités de Cu2+ fixées aux 3ème, 4ème et 5ème cycle, les capacités des
silices SiTETA, SiTEPA et SIPEHA sont pratiquement identiques, avec un maximum
obtenu dans le cas de la silice greffée SiPEHA (figure V.6).
0
2
4
6
8
10
12
14
0 1 2 3 4 5 6
Nombre de cycles de régénération
[Cu2+
] (m
g/g
silic
e)
SiEDA
SiDETA
SiTETA
SiTEPA
SiPEHA
Figure V.5 : Fixation des ions Cu2+ sur les silices SiEDA, SiDETA, SiTETA, SiTEPA et SiPEHA en fonction du nombre de cycles de régénération.
Dès lors que ces trois dernières silices greffées ont été choisies pour l'étude de la
fixation des ions Zn2+, Cd2+ et Pb2+. Les résultats de cette étude sont rassemblés dans le
tableau V.2. Dans le cas de Cd2+ la capacité maximale a été obtenue avec la silice SiTETA
(0,11 mmol/g), alors que des quantités plus faibles, et relativement égales, d’ions Cd2+ ont
été fixées par les deux autres silices SiPEHA et SiTEPA (0,062 et 0,063 mmol/g
128
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
129
respectivement). Les ions Pb2+ ont plus d’affinité pour la silice SiTETA avec une quantité
maximale fixée de l’ordre de 0,21 mmol/g et une affinité un peu plus faible pour SiPEHA
(0,099 mmol/g) et SiTEPA (0,166 mmol/g). La plus grande quantité d’ions Zn2+ fixée a été
obtenue avec la silice SiTEPA (0,096 mmol/g). SiTETA et SiPEHA ont fixé au maximum
une moyenne de 0,072 et 0,059 mmol de Zn2+ par gramme de solide.
1,472
0,809
5,7766,076
6,464
0
1
2
3
4
5
6
7
SiEDA SiDETA SiTETA SiTEPA SiPEHA
[Cu2+
] mg/
g de
sili
ce
Figure V.6 : Fixation des ions Cu2+ sur les silices SiEDA, SiDETA, SiTETA, SiTEPA et SiPEHA en considérant la moyenne des quantités fixées aux 3ème, 4ème et 5ème cycles.
Tableau V.2 : Résultats de la fixation des ions Cu2+, Zn2+, Cd2+ et Pb2+ sur les silices greffées SiPEHA, SiTEPA et SiTETA.
[M2+]silice (x 105 mol/g)
Cu2+ Cd2+
Pb2+ Zn2+
SiPEHA 10,2 6,19 9,95 5,95
SiTEPA 9,56 6,35 16,6 9,59
SiTETA 9,09 11,0 21,0 7,18
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
130
V.2. Compétition entre Cu2+, Cd2+, Pb2+ et Zn2+
La même procédure expérimentale que celle adoptée pour les ions métalliques
séparément a été suivie pour étudier la compétition entre les ions Cu2+, Cd2+, Pb2+ et Zn2+.
La colonne de silice greffée est dans ce cas saturée en versant 5 ml de solution du mélange
Cu2+, Cd2+, Pb2+ et Zn2+ dont la concentration en chaque ion est de 0,1M. d’après les
résultats regroupés dans le tableau V.3, les trois silices étudiées semblent avoir plus
d’affinité pour les ions Cu2+. Sur la quantité totale des métaux fixée, celle des ions Cu2+
représente au moins 50% (49,98, 54,10 et 60,37% dans le cas de SiTEPA, SiTETA et
PEHA respectivement).
Tableau V.3 : Résultats de la fixation des ions Cu2+, Zn2+, Cd2+ et Pb2+ en compétition sur les silices greffées SiPEHA, SiTEPA et SiTETA.
Ion métallique Cu2+ Cd2+
Pb2+ Zn2+
Quantité fixée (mol/g)
SiPEHA 1,04.10-4 2,33.10-5 2,64.10-5 1,85.10-5
SiTEPA 1,17.10-4 4,20.10-5 5,04.10-5 2,44.10-5
SiTETA 1,41.10-4 4,19.10-5 5,80.10-5 1,97.10-6
% fixé par rapport à la quantité totale
de métaux.
SiPEHA 60,37 13,55 15,30 10,76
SiTEPA 49,98 17,96 21,58 10,46
SiTETA 54,10 16,06 22,25 0,75
L’ordre de sélectivité observé pour les trois silices suit la séquence
Cu > Pb > Cd > Zn. Excepté pour SiPEHA pour laquelle l’affinité pour les ions
métalliques suit le même ordre dans les deux cas où les ions métalliques sont fixés
séparément où en compétition, SiSiTEPA et SiTETA ont des affinités différentes selon que
les ions soient en compétition où non.
V.3. Effet du PH sur la régénération des silices SITETA, SITEPA et SIPEHA
La régénération des silices a été étudiée en fonction du pH de la solution d’acide
nitrique, utilisée à cette fin, suivant le mode opératoire décrit ci-après :
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
Préparer une colonne avec 1g de silice greffée ;
Saturer la silice en versant 10 ml de solution de Cu2+, 2 de concentration
0,1mmol/l à travers la colonne, à un faible débit (4 ml/min) ;
3NO−
Rincer abondamment la colonne avec de l’eau distillée ;
Régénérer la silice en versant 10 ml de HNO3 1,5N ;
Refaire 3 fois les étapes de saturation – régénération ;
Saturer de nouveau la silice en versant 10 ml de solution Cu2+, 2 0,1M ; 3NO−
Verser des fractions de 10 ml de HNO3 de pH connu, et déterminer pour chaque
valeur de pH la concentration en Cu2+ dans l’éluât par dosage par AAS.
Les résultats sont représentés par les figures V.7, V.8 et V.9. On constate que 10 ml
de solution d’acide nitrique dont le pH est inférieur à 1 suffisent pour régénérer à 100%
chacune des trois silices préalablement saturées en ions Cu2+. Lorsque le pH de la solution
d’acide est supérieur à 2, la quantité de Cu2+ désorbée est inférieure à 5%, et ce que ce soit
avec un volume d’éluant de 10 ml ou 50 ml.
0
20
40
60
80
100
-0,2 0,8 1,8 2,8 3,8 4,8 5,8
pH
% C
u2+ é
lué
Figure V.7 : Régénération de la silice greffée SiPEHA, saturée avec des ions Cu2+, en fonction du pH de l'éluant.
131
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
0
20
40
60
80
100
-0,2 0,8 1,8 2,8 3,8 4,8 5,8
pH
% C
u2+ é
lué
Figure V.8 : Régénération de la silice greffée SiTEPA, saturée avec des ions Cu2+, en fonction du pH de l'éluant.
0
20
40
60
80
100
-0,2 0,8 1,8 2,8 3,8 4,8 5,8
pH
% C
u2+ é
lué
Figure V.9 : Régénération de la silice greffée SiTETA, saturée avec des ions Cu2+, en fonction du pH de l'éluant.
132
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
De ces résultats on en déduit que la régénération de 1g de silice greffée nécessiterait
moins de 10 ml de solution d’acide nitrique de pH < 1, soit 1 mmol de protons. Ce qui est
théoriquement justifié car cela correspondrait à la protonation de tous les atomes d’azote,
en tenant compte des quantités maximales d’ions Cu2+ fixées par les différentes silices
greffées. En effet, la quantité maximum d’ions M2+ fixée étant obtenue pour Pb2+ sur
SiTETA et qui est de l’ordre de 0,21 mmol/g, en admettant que les ions Pb2+ forment à la
surface de la silice des complexes de type 1 :1, la protonantion de tous les atomes d’azotes
des ligands ayant complexé Pb2+ nécessiterait 0,84 mmol H+ par gramme de silice greffée,
une quantité bien inférieure à ce qu’apporterait 10 ml de solution d’acide nitrique 0,1N.
La régénération des silices que nous avons préparées est donc simple et facile à
réaliser du point de vue pratique. Ce qui constitue un des avantages de ce type de fixateurs
de métaux car ceci leur confère la possibilité de réutilisation pour plusieurs cycles de
sorption. Ainsi, la possibilité de régénération totale réduit le coût de mise en œuvre.
Nous avons effectué des essais préliminaires de fixation d’ions cuivriques complexés
en proportion stoichiométrique et avons constaté que la silice greffée retient l’ion
métallique par compétition entre le complexe en solution et sur la phase solide. La
percolation sur colonne permet de déplacer l’équilibre en faveur de la phase solide.
Cependant, en présence de ligand seul (éthylènediamine 0,1M) le métal est libéré de
nouveau. La complexation du cuivre sur la silice greffée est donc réversible et dépend des
conditions expérimentales.
Les rendements de la méthode de greffage développée ici ne sont sans doute pas
optimisés et on peut attribuer les variations dans les capacités de rétention en fonction des
cycles de régénération à la dissolution de molécules oligomères mal fixées sur la silice. En
effet, la totalité d’époxysilane utilisée ne réagit probablement pas avec les silanols du
substrat. Nous avons constaté qu’en réagissant avec des polyamines en milieu alcoolique
l’époxysilane produisait des condensats hydrosolubles. Ceci est causé par la compétition
entre les réactions d’hydrolyse et d’aminolyse des groupes éthoxy pour former des
polycondensats variés. De plus, en présence d’une masse importante de molécules, les
pores de la silice ont tendance à se remplir et colmater. Lors des lavages successifs nous
avons observé une augmentation de la vitesse de coloration due à la fixation d’ions
cuivriques qui pénétraient dans la silice greffée. On peut supposer qu’après quelques
cycles, les molécules solubles se détachent pour laisser une silice greffée plus stable avec
des porosités plus accessibles.
133
Chapitre V : Fixation d’ions métalliques sur gel de silice modifié
134
V.4. Conclusion
Des divers résultats présentés, il ressort que les quantités d’ions métalliques fixées
par les trois silices modifiées dépendent à la fois de la nature de l’ion métallique et du
nombre d’atomes d’azote des polyamines immobilisées à la surface de la silice. Alors que
les ions Cu2+ se fixent en quantités presque égales sur les trois silices greffées (de l’ordre
de 0,1 mmol/g), les quantités d’ions Cd2+ et Pb2+ fixées varient en sens inverse de la
longueur de la chaîne des polyamines. Les ions Zn2+, quant à eux, se fixent en plus grande
quantité sur la silice SiTEPA. Les capacités maximales obtenues sont de l’ordre de
0,1 mmol/g pour Cu2+ sur SiPEHA, 0,11 mmol/g pour Cd2+ sur SiTETA, 0,21 mmol/g
pour Pb2+ sur SiTETA et 0,09 mmol/g pour Zn2+ sur SiTEPA. Ces capacités sont
comparables à celles obtenues par ailleurs en milieu anhydre avec des ligands azotés.
Lorsque les ions métalliques sont simultanément présents en solution, leur affinité
pour les silices modifiées suit l’ordre Cu > Pb > Cd > Zn dans le cas des trois fixateurs
étudiés, avec plus de 50% d’ions Cu2+.
Le greffage de ligands complexants sur des silices est donc réalisable à partir de la
fixation d’un époxysilane qui réagit par la suite sur des molécules polyaminées. Par le
même principe, on pourrait envisager de greffer d’autres groupes fonctionnels en fonction
des métaux lourds visés, en particulier possédant des groupes donneurs soufrés.
Comparativement à l’HA, les taux de fixation des ions métalliques étudiés sur les
différentes silices greffées sont relativement faibles. Compte tenu des résultats obtenus,
pour éliminer une même quantité d’ions en solution, il faudrait utiliser au moins dix fois
plus de silice greffée que d’HA. Néanmoins, ceci ne constitue pas un inconvénient pour
l’emploi des silices modifiées à des fins d’élimination de métaux lourds en solution vu
qu’elles peuvent être réutilisables pour plusieurs cycles de sorption-désorption et qu’elles
ont la capacité de retenir des métaux même complexés.
Il serait intéressant de tenter une combinaison d’apatite et de silice greffée pour
bénéficier de la capacité de l’apatite et de la force des ligands sur la silice. Nos premiers
essais en ce sens ont montré que l’élimination des ions métalliques s’effectuait avec une
répartition des espèces sensibles aux conditions expérimentales qui reste à explorer.
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
Dans ce travail nous avons exploré deux méthodes d’élimination d’ions métalliques
présents en solution aqueuse. La première repose sur la fixation des ions sur des particules
de silice modifiées par des ligands complexants. Le phénomène de capture des métaux peut
se décrire comme une réaction d’échange de ligands. La deuxième voie étudiée repose sur
l’interaction entre des particules d’hydroxyapatite et les ions métalliques en solution. Dans
ce cas l’adsorption et complexation de surface conduit à un échange d’ions : la fixation du
métal s’accompagne, à terme, par la libération d’une partie du calcium de l’apatite et la
formation d’un phosphate métallique peu soluble.
Nous avons montré que le greffage de divers ligands organiques multifonctionnels à
la surface de la silice est bien réalisable en milieu aqueux et à basse température. En effet,
l’immobilisation de polyamines à la surface du gel de silice réalisée dans les conditions
précitées a conduit à des taux de greffage satisfaisants (de l’ordre de 0,5 mmol/g)
comparativement à ceux qu’on retrouve dans la littérature et qui sont obtenus en milieu
anhydre à haute température. Nous avons donc mis en œuvre un procédé simple et peu
onéreux permettant d’obtenir un fixateur d’ions métalliques régénérable et avec des
capacités acceptables. De plus, la synthèse utilisée est nouvelle et ouvre la voie à la
production de silices contenant de multiples fonctions chélatantes.
La procédure de synthèse de l’HA à partir du carbonate de calcium a conduit à un
produit pur. L’avantage de cette méthode de synthèse est dans l’absence de nitrates qui
donnent lieu à l’émission d’oxydes d’azote pendant la calcination. La formation de CaO,
en présence d’excès de carbonate de calcium, est facilement éliminable par lavage à l’eau
distillée et empêche la formation du phosphate tricalcique. Aussi, comme les produits
utilisés (CaCO3 et NH4H2PO4) sont disponibles et peu onéreux, l’HA qui en résulte est
économique et propice aux traitements environnementaux.
Lors de la fixation d’ions Pb2+ sur colonne d’HA, des microparticules apparaissent
dans l’éluât suite à la désagrégation de l’hydroxyapatite. Une filtration à l’aide d’un micro-
filtre de 0,45 µm permet d’éliminer les microparticules formées. Pour une concentration
initiale de 50 ppm, les ions Pb2+ sont éliminés pratiquement totalement de la solution sur
une colonne d’HA. La formation de microparticules de phosphate de plomb n’a lieu qu’à
Conclusion générale
faible débit et pour de faibles concentrations. L’étude granulométrique montre que pour
une concentration de Pb2+ de 200 ppm, environ 70% des particules formées ont un
diamètre de l’ordre de 45 µm, tandis que pour une concentration plus faible (50 ppm)
l’effluent est constitué majoritairement de particules de 20 µm de diamètre.
A concentration élevée (supérieure à 150 ppm) les ions Pb2+ s’adsorbent à la surface
de l’hydroxyapatite avant de s’échanger en partie avec des ions Ca2+ du réseau apatitique.
Il y a au moins trois fois plus d’ions Pb2+ fixés que d’ions Ca2+ relargués, et ce, quels que
soient le débit et la concentration initiale. Cela peut être expliqué par une cinétique rapide
de la complexation en surface et une cinétique plus lente de l’échange entre les ions Pb2+
adsorbés et les Ca2+ de l’HA. La quantité de Ca2+ due à l’échange d’ions dans le réseau
d’HA est d’autant plus élevée que la concentration initiale est importante et/ou le débit de
percolation est grand. Les études de percolation à différents débits nous ont aussi permis
d’évaluer la vitesse d’élimination de Pb2+ sur colonne d’HA : 1 g d’HA peut fixer jusqu’à
0,5 mg de Pb2+ en une minute.
D’après les microanalyses, la distribution des différents ions métalliques (Cu2+, Pb2+,
Cd2+ et Zn2+) dans les grains d’hydroxyapatite n’est pas homogène. Les plus faibles
concentrations ont été obtenues dans le cas de l’HA calcinée à 1100°C. Aussi, la quantité
de métal fixée par les grains d’HA est d’autant plus grande que la concentration de la
solution est élevée. En revanche, elle est plus importante pour un temps de contact de 24
heures que pour un long temps de contact (90 jours). Notre explication est que les ions
commencent par s’adsorber à la surface du solide, puis forment des phosphates
correspondants qui finissent, suite à un long temps de contact, par se détacher du reste du
réseau apatitique et restent en suspension dans la solution sous forme de fines particules.
Contrairement aux ions Pb2+ qui se fixent en plus grande quantité à la surface des
grains d’HA (à moins de 10 µm du bord), les ions Cu2+, Cd2+ et Zn2+ diffusent à l’intérieur
des grains (concentration maximum vers 75 µm pour Cu2+ et Cd2+ et vers 200 µm pour
Zn2+).
La présence de l’EDTA en solution, aussi bien en milieu acide qu’en milieu basique,
permet la fixation d’une plus faible quantité de Pb2+ sur colonne d’HA. En moyenne, le
taux de plomb éliminé en présence d’EDTA ne dépasse pas les 18% en milieu acide et
36% en milieu basique. En revanche, dans le domaine de stabilité des complexes formés
par Pb2+ et la glycine, cette dernière ne retient pas les ions Pb2+ en solution en présence
138
Conclusion générale
139
d’hydroxyapatite. Les expériences en présence de ligands complexants ont permis
d’étudier la fixation de métaux sur l’apatite à des pH neutres et basiques, ce qui n’est pas
encore décrit dans la littérature. Les capacités de sorption que nous avons obtenues
donnent une vue plus dynamique et moins statique (hors équilibre mais plus proche d’une
application industrielle).
L’hydroxyapatite devrait être fabriquée en compromis entre les propriétés
mécaniques (effritement, frittage, porosité) et la surface spécifique (réactivité, surface
d’échange). On pourrait aussi envisager, par exemple, une solidification avec des
polymères formant un gel d’enrobage, ou des interactions avec ligands présents dans les
rejets industriels ou naturels, tels que les acides humiques ou encore une réactivité
uniquement de surface suivie de régénération avec des sels de Ca.
Pour les silices, on peut imaginer d’extrapoler un procédé de greffage lent mais à
froid pour faire de grandes quantités d’adsorbants, en minimisant la consommation de
silanes et améliorant le taux retenu par greffage. Cela pourrait être utile avec le gel de
silice seul ou en combinaison avec l’HA.
Enfin il convient de modéliser la distribution d’espèces M++ entre la solution, les
complexes solubles, la surface et les solides insolubles, pour mieux prévoir une
valorisation. Nous pensons que les matériaux adsorbants issus de synthèses simples mais
efficaces seront plus performants que les produits naturels et méritent d’être encore
développés.
Références bibliographiques
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Annexes
ANNEXES
A. CALCUL DES PERTES EN MASSE
Nous présentons ci-dessous des figures illustrant les calculs de perte en masse d’eau
et de matière organique qui ont été effectués avec le logiciel « Setaram Data Processing
Module ».
Figure A. 1 : Calcul de perte en masse d’eau et en matière organique de la silice prétraitée.
Annexes
Figure A. 2 : Calcul de perte en masse d’eau et de matière organique de la silice greffée SiTETA.
158
Annexes
Figure A. 3 : Calcul de perte en masse d’eau et de matière organique de la silice greffée SiTEPA.
159
Annexes
Figure A. 4 : Calcul de perte en masse d’eau et de matière organique de la silice greffée SiPEHA.
160
Annexes
161
Figure A. 5 : Calcul de perte en masse d’eau et de matière organique de la silice greffée par la pentaéthylènehexamine synthétisée à température ambiante (SiPEHAT0).
Annexes
162
Figure A. 6 : Calcul de perte en masse d’eau e e matière organique de la silice greffée par laentaéthylènehexamine synthétisée à 65°C (SiPEHA65).
t d p
Annexes
163
Figure A. 7 : Calcul de perte en masse d’eau et de matière organique de la silice greffée par la pentaéthylènehexamine synthétisée à 75°C (SiPEHA75).
Annexes
164
Figure A. 8 : Calcul de perte en masse d’eau et de matière organique de la silice greffée par la pentaéthylènehexamine synthétisée à 105°C (SiPEHA105).
Annexes
165
B. Principes des Techniques d’analyse et de caractérisation utilisées
s
d’analyse, qui ont pour objectifs la détermination qualitative et quantitative de la
composition chimique d’un échantillon de matière ainsi que l’étude de ses différentes
propr
opiques ont pour objectif d’obtenir des informations
basant sur les interactions
x. L’interaction matière – rayonnement peut
donn
ΔE = h ν avec h = 6,62 10-34 J.s-1.
’onde λ (en nm) ou son nombre d’onde σ (en cm-1)
avec :
Grâce au développement de l’informatique et de l’électronique, les technique
iétés physico-chimiques, sont devenues de en plus précises et facilement accessibles.
Dans ce qui suit, nous décrivons brièvement les principes des différentes techniques
utilisées au cours de ce travail.
B.1. Techniques spectroscopiques
Les techniques spectrosc
qualitatives et/ou quantitatives sur l’échantillon à analyser en se
entre la matière et un rayonnement lumineu
er lieu aux phénomènes d’absorption, de diffusion ou d’émission d’onde
électromagnétique. L’absorption et la diffusion sont des phénomènes qui contribuent à
l’affaiblissement d’un rayonnement traversant un échantillon de matière. L’émission est le
phénomène observé lorsqu’un corps en équilibre thermique avec son environnement émet
un rayonnement.
Une onde électromagnétique est caractérisée par sa fréquence ν (en Hz) qui la relie à
son énergie par la relation de Planck :
Elle est aussi définie par sa longueur d
λ=ν et c
λ=σ c étant la célérité de la lumière. 1
Dans le cas de la spectrométrie d’absorption, un rayonnement monochromatique
incident d’intensité I0 atte ’écha étecteur mesurant
une intensité I (figure B.1). Le rapport de I à I0 (en %) exprime la transmission T :
int l ntillon qui en absorbe une partie, le d
0II100(%)T =
Annexes
166
Figure B. 1 : Absorption d’un rayonnement lumineux par un échantillon de matière.
On utilise aussi la densité optique (ou absorbance) définie par la relation :
0IIlogA −=
L’absorbance A d’un échantillon est reliée à sa oncentration par la loi de Beer-
Lambert :
c
∑ε= ilCA i
Avec l : la longueur du trajet optique dans l’échantillon (cm),
Ci : la concentration de l’espèce i (mol.l-1),
n en fonction du nombre d’onde (ou de
vec un échantillon de matière
const
Le domaine infrarouge est caractérisé par des radiations dont le nombre d’onde est compris
n trois régions :
elles correspondant aux énergies
de es molécules. Les transitions entre
ε : le coefficient d’extinction molaire (l.mol-1.cm-1).
Le tracé de l’absorbance ou de la transmissio
la fréquence) d’une radiation lumineuse ayant interagit a
itue un spectre. Ces mesures sont effectuées à l’aide de spectromètres.
B.1.1. Spectroscopie infrarouge
entre 10 et 12500 cm-1. Il peut être divisé e
- Proche infrarouge : 12500 cm-1 – 4000 cm-1,
- Infrarouge moyen : 4000 cm-1 – 400 cm-1,
- Infrarouge lointain : 10 cm-1 – 400 cm-1.
Les énergies sollicitées par les radiations IR sont c
rotation et de vibration des liaisons interatomiques d
Annexes
167
les niveaux rotationnels sont observées dans l’IR lointain et celles entres les niveaux de
vibration entre 400 et 10000 cm-1. Néanmoins, le spectre d’absorption IR de la plupart des
molécules organique est observé dans le domaine de l’infrarouge moyen. L’interaction
entre un rayonnement IR et une molécule a lieu lorsque celle-ci renferme des liaisons
polaires. On distingue deux principaux types de vibration, l’élongation (stretching) entre
4000 et 2000 cm-1 et la déformation (bending) entre 2000 et 1500 cm-1. Pour chaque type,
on dénombre plusieurs modes vibrationnels, comme le montre la figure B.2 ci-dessous:
Figure B. 2 : Les différents modes de vibration.
En modélisant l s vibrations peuvent
s’interpréter en mécanique classique par le modèle de l’oscillateur harmonique. Dans ce
cas, l
a liaison par un ressort de raideur k, le
a fréquence de vibration est donnée par la loi de Hooke :
μπ=υ
k21
Ou µ est la masse réduite : 21
21mm
mm+
=μ
m1 et m2 étant les masses d ees deux atom s.
L’énergie de l’oscillateur harmonique peut prendre toutes les valeurs de 0 à l’infini.
antifiée et prend les valeurs : Or, en mécanique quantique l’énergie est qu
υ⎟⎠⎞
⎜⎝⎛ += h.
21vE
v étant le nombre quantique de vibration.
Annexes
168
Aussi, dans ce modèle les liaisons sont supposées être parfaitement élastiques. Ce qui
n’est pas toujours le cas, notamment pour de fortes vibrations qui peuvent conduire à la
èle harmonique est donc limitée à de très faibles
déplacements des atomes. Pour palier à cela, le modèle anharmonique a été introduit, avec
une énerg
rupture des liaisons. L’application du mod
ie quantifiée de la manière suivante :
e
2h.
21vh.
21vE υχ⎟
⎠⎞
⎜⎝⎛ +−υ⎟
⎠⎞
⎜⎝⎛ +=
χe étant la constante d’anharmonicité.
Les bandes de vibration dues à l’élongation ont lieu à des fréquences plus élevées
(4000-2000 cm-1) que celles dues à la déformation (2000-1500 -1). En effet, l’étirement
d’une ie que la déformation. Dans la zone du proche
infrarouge, les absorptions ne sont pas dues aux vibrations fondamentales des molécules,
mais aux vibrations harm
onséquent, on obtient
des bandes intenses lors de la vibration de liaisons polarisées, alors que dans le cas de
liaisons non-polarisées les bandes de vibra
e la bande
dépend de la présence de plusieurs groupes du même type ainsi que de la valeur et de la
variation du m
atomes de la molécule vont donc vibrer
avec une même fréquence. Cette vibration d’ensemble de la molécule est appelée mode
norm
groupes fonctionnels (O-H, N-H, C O, etc.) donnent lieu à des fréquences d’absorption
cm
liaison chimique nécessite plus d'énerg
oniques et aux vibrations de combinaisons.
Au sein d’une molécule, chaque liaison vibre en permanence à une fréquence qui
dépend de la nature des atomes et de la liaison. Mais, en IR on n’observe que les vibrations
impliquant une variation du moment dipolaire de la molécule. Par c
tion ne sont que peu ou pas visibles.
La position de la bande d'absorption dépend de la masse des atomes formants la
liaison et de la force de celle-ci : pour de petits atomes et une forte liaison, la bande
d’absorption se situe dans le domaine des fréquences élevées. L'intensité d
oment dipolaire : plus il y a de groupes du même type et plus la liaison est
polarisée, plus forte sera l'intensité de la bande.
Une molécule peut être modélisée comme un ensemble d’oscillateurs mécaniquement
couplés. Ainsi, l’excitation par un rayonnement IR d’un des oscillateurs couplés se traduit
par l’excitation simultanée des autres et tous les
al de vibration. Cependant, le couplage entre les oscillateurs ne se manifeste que
lorsqu’ils ont des fréquences propres de résonance très proches (cas des liaisons identiques
ou très semblables) ou quand ils sont géométriquement très proches. La plupart des
=
Annexes
169
caractéristiques car ils peuvent être excités indépendamment du reste la molécule. Dans le
spectre IR, Chaque pic d'absorption est donc caractéristique d'un certain type de liaison.
Alors qu’en phase vapeur, les spectres de rotation-vibration sont formés de raies
fines, les spectres IR d’un échantillon liquide ou solide se présentent sous forme d’une
suite de bandes d’absorption (des bandes de rotation se superposent aux bandes de
vibration). En effet, les énergies mise en jeu dans les transitions de rotation sont plus
faible
longueurs d’onde,
registreur.
erre n’étant
pas transparent dans le domaine des fréquences IR, les cellules de mesure pour un
échantillon liquide sont composées de deux faces transparentes aux rayonnements IR et
co NaCl ou KBr. Suivant la nature de
l’éch
l’échantillon en présence de
poud
flecteur tel que l’or, et
s et la durée de vie des états de rotation est très brève à cause des chocs se produisant
dans la phase condensée. Ce qui donne lieu à une bande, plus ou moins large, centrée sur la
fréquence caractéristique de vibration.
Un spectromètre infrarouge est constitué :
d’une source lumineuse émettant un rayonnement polychromatique dans le
domaine infrarouge,
d’un dispositif permettant de sélectionner les
d’un dispositif de présentation de l’échantillon ;
d’un détecteur et un en
La technique d’échantillonnage dépend de la nature de l’échantillon. Le v
nstituées de monocristaux de sels tels que
antillon solide (pulvérulents, rugueux, pâteux, etc.), des montages spécifiques sont
utilisés de manière à pouvoir obtenir un spectre exploitable.
En transmission, on utilise une suspension dans une huile de paraffine lorsque
l’échantillon est sous forme de poudre (quelques milligrammes sont disposés dans une
huile de paraffine puis écrasés entre deux faces de KBr ou NaCl) ou une pastille de
KBr (méthode consistant à broyer quelques milligrammes de
re de KBr sec, dans un mortier en agate ; puis comprimer le mélange sous une
pression de 5 à 8.104 Pa pour obtenir une pastille transparente).
Le mode réflexion est utilisé pour des échantillons ayant une surface pouvant donner
lieu à une réflexion spéculaire (surface caractérisée par une très faible rugosité). Il est aussi
possible de déposer l’échantillon sous forme d’un film très mince (épaisseur faible devant
la longueur d’onde du rayonnement IR) sur un métal très ré
Annexes
170
déterminer son absorbance à partir de mesures de réflexion. Pour des échantillons rugueux
ou pulvérulents, la réflexion n’est plus strictement spéculaire, mais diffuse. Dans le cas
d’un échantillon pulvérulent, l’échantillon est mélangé à du KBr sec finement broyé, et le
spectre de réflexion diffuse est enregistré par référence au spectre de réflexion diffuse du
KBr pur, préalablement enregistré dans les mêmes conditions. On utilise également la
méthode de réflexion totale atténuée sur diamant (ATR : attenuated total reflection) : le
rayonnement IR traverse le diamant, puis subit une réflexion totale atténuée à l’interface
échantillon-diamant. La réflexion est dite atténuée car une partie de l’énergie lumineuse est
retenue suite à la pénétration de quelques micromètres d’une onde, dite évanescente, dans
l’échantillon (figure B.3). La profondeur de pénétration dp de l’onde évanescente est
donnée par la relation de Harrick :
⎟⎟
⎠
⎞
⎜⎜
⎝
⎛⎟⎟⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛−φπ
λ=
2
1
221 n
nsinn2
dp
Avec :
- n1 et n2 sont les indices de réfraction, respectivement, du diamant et de
l’échantillon ;
φ est l’angle d’incidence par rapport à la normale à l’intérieur du diamant ; -
- λ est la longueur d’onde de l’onde évanescente.
Figure B. 3 : Principe de l’ATR diamant.
Annexes
171
B.1.2. Spectroscopie UV-visible
Dans le domaine UV-visible, l’absorption des photons génère des transitions
électroniques entre les orbitales moléculaires σ, π ou n. Les énergies mises en jeux sont
donc de l’ordre des énergies de liaison des molécules (énergies importantes pouvant aller
jusqu’à environ 600 KJ.mol-1). On distingue différents types de transitions dans le domaine
UV-visible comme le montre le tableau B.1.
Tableau B. 1 : Types de transitions électroniques dans le domaine UV‐visible.
Transition Caractéristiques
σ→σ*
Coefficient d’extinction molaire relativement important (ε > 104 l.mol-1.cm-1) ;
Transitions non exploitées en chimie analytique à cause de l’absorption du rayonnement par les solvants et les molécules de l’air qui rend la mesure délicate.
n→σ*
et n→π*
Transition électronique d’une orbitale non liante n (doublet libre) vers les orbitales antiliantes σ* et π* de hautes énergies ;
Transition d’intensité relativement faible (en partie interdites : ε <103 l.mol-1.cm-1).
π→π*
Transitions présentant des intensités plus fortes
d→d Transitions dans le visible,
Coefficients d’extinction molaires sont souvent très faible (~ 103 l.mol-1.cm-1).
Les transitions dans le visible sont observées pour les complexes de métaux de
transitions et certains composés insaturés. En effet, la levée de dégénérescence des
orbitales d sous l’effet du champ cristallin conduit à une différence d’énergie qui génère
ainsi des transitions d→d lors de l’absorption de photons. Aussi, la délocalisation des
électrons π dans les composés insaturés est accompagnée d’un rapprochement des niveaux
d’énergies. Ainsi, suite à cette délocalisation un chromophore qui absorbe habituellement
dans l’ultra-violet, peut absorber dans le visible.
Les dosages par UV-visible sont basés sur la loi de proportionnalité de Beer-
Lambert : l’absorbance est directement proportionnelle à la concentration de la solution et
indépendante de l’intensité incidente. Cependant, cette loi n’est valable que dans un faible
domaine de concentration et pour un rayonnement monochromatique. Les échantillons
Annexes
doivent donc être dilués au préalable de sorte à ce qu’ils absorbent dans le domaine de
linéarité de la loi de Beer-Lambert. L’échantillon est mis dans une cuve de 1 cm
d’épaisseur puis traversé par un rayonnement de longueur d’onde correspondant au
maximum d’absorption. L’absorbance mesurée par le spectromètre permet de déterminer
sa concentration grâce à une courbe d’étalonnage obtenue après mesure de l’absorbance de
solutions étalons.
B.1.3. Spectroscopie d’absorption atomique
La spectrométrie d’absorption atomique est une méthode d’analyse élémentaire
quantitative. Elle est basée sur la théorie de la quantification de l’énergie des atomes.
Lorsqu’un atome, initialement à l’état fondamental, absorbe un quantum d’énergie
(photons de fréquence ν), les électrons passent du niveau énergétique fondamental E0 à un
niveau excité d’énergie En. L’énergie acquise par l’atome satisfait la relation :
ΔE = En – E0 = hν
h étant la constante de Planck (h = 6,62.10-34 J.S-1).
L’analyse par absorption atomique est basée sur le fait que des atomes dans leur état
fondamental puissent absorber des photons d'énergie hν et que la quantité de photons
absorbés puisse être reliée à la concentration dans l’échantillon à analyser. Cela consiste,
après nébulisation de l’échantillon, à générer dans un atomiseur une population d’atomes
qui sera éclairée par un rayonnement de longueur d’onde λ et d’intensité I0. Les atomes,
dans leur état fondamental, sont obtenus par chauffage à haute température à l’aide d’une
flamme où dans un four. L’atomisation dans un four de graphite permet l’analyse des
solutions, des boues liquides et des échantillons à l’état solide, alors que l’atomisation dans
une flamme ne permet d’analyser que des solutions.
Lorsque le nuage d’atomes à l’état fondamental est éclairé par un rayonnement
lumineux émis par une lampe à cathode creuse, les atomes passent dans leurs états excités
par absorption de quantums d’énergie. La durée de vie des atomes excités étant très faible,
ils reviennent très rapidement dans leur état fondamental en émettant des photons de même
énergie que ceux absorbés. Chaque élément absorbe à une longueur d’onde caractéristique.
Ce qui permet de choisir la longueur d’onde du rayonnement incident en fonction de
l’élément que l’on veut quantifier. Ainsi, les sources lumineuses en absorption atomique
sont des lampes à cathode creuse constituée d’un échantillon de l’élément à doser.
172
Annexes
173
Bombardée par des atomes d’un gaz inerte, la cathode émet un rayonnement composé par
les raies de résonance caractéristiques de l’élément la constituant. Grace à un
monochromateur, on peut isoler une de ces raies à laquelle on désir travailler. Le rôle de
l'atomiseur est de transformer aussi complètement que possible les ions en atomes à l'état
fondamental. Il consiste en un nébuliseur qui transforme l’échantillon en un aérosol qui
sera atomisé dans la flamme ou le four en graphite. Le schéma de principe de
fonctionnement d’un spectromètre d’absorption atomique est donné par la figure B.4.
Figure B. 4 : Schéma de principe de fonctionnement d’un spectromètre d’absorption atomique.
L’absorbance enregistrée est directement liée à la concentration C de l’élément en
solution par la loi de Beer-Lambert :
A = kC
Ainsi, par mesure de l’absorbance de solutions étalons dans le domaine de linéarité
de la loi de Beer-Lambert, on détermine, grâce à la courbe d’étalonnage, la concentration
de l’élément à doser d’après son absorbance.
B.2. Thermogravimétrie
La caractérisation d’un matériau peut être effectuée par l’étude de ses propriétés
physicochimiques en fonction de la température et du temps. C’est l’objet des différentes
techniques d’analyse thermique qui sont la calorimétrie, l’analyse thermique différentielle
(ATD) et l’analyse thermogravimétrique (ATG). L’instrumentation d’analyse thermique
est constituée d’une enceinte et son programmeur qui permettent de chauffer l’échantillon
Lampe à cathode creuse
Atomiseur (flamme ou four de graphite)
Echantillon à analyser
Monochromateur
Détecteur
Enregistrement des signaux
Annexes
selon une loi requise, un capteur mesurant la propriété recherchée et des auxiliaires de
capture de température, d’acquisition, de traitement et de stockage de l’information.
L’ATG est une technique expérimentale qui permet la caractérisation d’un matériau
par mesure en continu de la variation de sa masse lorsque celui-ci est soumis à un
changement de température. Ainsi, la calibration porte sur la masse, la température et le
temps. L’enceinte de chauffage permet à la fois le chauffage proprement dit de
l’échantillon et l’isolation de l’atmosphère contrôlée. Le four est construit autour d’une
résistance électrique (platine, tungstène, etc.). Le contrôle de l’atmosphère nécessite une
séparation entre l’élément chauffant et la chambre de l’échantillon à l’aide d’un matériau
tel que le quartz pour des températures allant jusqu’à 1200°C, l’alumine (jusqu’à 1800°C)
ou le graphite au-delà de 1800oC. La mesure de température est réalisée à l’aide d’un
thermocouple ou d’une sonde de platine. La mesure de la masse, quant à elle, est effectuée
à l’aide d’une balance spécialement conçue pour ce type d’analyse.
La mesure des pertes de masse lors de la décomposition de l’échantillon en fonction
de la température et du temps permet d’obtenir des informations utiles telles que la
quantification de perte en solvant (déshydratation) ou en matière organique à partir d’un
échantillon solide, ainsi que les coordonnées (température et temps) où les différentes
décompositions ont eu lieu. Dans certains cas, l’instrument d’ATG est couplé à un
spectromètre de masse ou IR pour l’analyse des gaz de décomposition. Ainsi, peut-on
déterminer les différentes réactions se produisant lors du traitement thermique.
B.3. Microanalyse
Une très petite surface, de l’ordre de 1µm2, de l’échantillon à analyser est irradiée par
un faisceau d’électrons fortement accélérés. Les rayons X produits sont ensuite analysés à
l’aide d’un spectromètre. La comparaison des intensités des rayons X caractéristiques de
chaque élément composant l’échantillon à celles émises par des éléments témoins permet
de quantifier la composition chimique du matériau en tout point (volume de l’ordre de
1µm3) analysé. Le schéma de principe d’une microsonde électronique est représenté par la
figure B.5 ci-dessous.
Pour l’analyse d’échantillons à l’aide d’une microsonde électronique, il est impératif
de satisfaire les conditions suivantes :
174
Annexes
- la distance des points à analyser au récepteur doit rester constante,
- les points analysés doivent l'être au même agrandissement.
- la distance électronique du détecteur à l'échantillon doit être inférieure à 15 mm,
Figure B. 5 : Schéma de principe d’une microsonde électronique (1 : Canon à électrons ; 2 : Anode réglable à la distance du wehnelt ; 3 : Colonne avec ses trois lentilles adaptables ; 4 : Bobines de balayage SEM ; 5 : Platine à haute précision mécanique ; 6 : Microscope optique à haute résolution ; 7 : Introduction de l’échantillon ; 8 : Lentille formée de mini‐bobines ; 9 : Système de pompage performant ; 10 : Spectromètre).
B.4. Analyse élémentaire
Le principe de l’analyse élémentaire de C, N et H consiste à doser les produits formés
après combustion de la matière organique. L’échantillon à analyser subit une pyrolyse
(~ 1700-1800°C) sous un courant d’oxygène et donne lieu à la formation des gaz CO2,
H2O et NOx. Les oxydes d’azote sont réduits en N2 par le cuivre métallique présent dans le
tube d’oxydation. Les produits formés (CO2, H2O et N2) sont ensuite séparés par
chromatographie en phase gazeuse puis analysés par spectroscopie infrarouge pour CO2 et
H2O et à l’aide d’un catharomètre pour N2.
175
Annexes
B.5. Granulométrie laser
L’étude de la granulométrie a pour but la détermination statistique des différentes
tailles de particules d’une substance solide. La technique de la granulométrie laser est
basée sur le principe de diffraction et de diffusion d’un faisceau laser. En général, cette
technique permet d’étudier la granulométrie des particules dont la taille est comprise entre
0,15 et 500 µm. Cependant, les appareils récents permettent d'observer une gamme de
taille allant de 0,02 µm à 2 mm avec une précision de 1% sur le diamètre médian.
Deux théories principales sont mises en œuvre dans l’étude granulométrique : la
théorie de Fraunhofer et la théorie de Mie. La première, selon laquelle l'intensité du
rayonnement diffracté est une fonction du rayon des particules et l'angle de diffraction est
d'autant plus grand que les particules sont petites, est basée sur les hypothèses suivantes :
Les particules sont sphériques, non poreuses, opaques, suffisamment
éloignées les unes des autres et en mouvement aléatoire ;
Le diamètre des particules est supérieur à la longueur d'onde du faisceau
lumineux ;
Quelle que soit leur taille, toutes les particules diffractent le faisceau
lumineux avec la même efficacité.
La limite de validité de cette théorie est atteinte pour des diamètres de particules de
l'ordre de la longueur d'onde du faisceau laser incident. Dans ce cas, la théorie de Mie
apporte plus de précision en tenant compte du fait que le faisceau laser ne soit pas
seulement diffracté par les particules, mais également diffusé et réfléchi. Cependant,
l’application de la théorie de Mie nécessite la connaissance des propriétés optiques des
particules et du milieu de dispersion.
B.6. Diffraction de rayons X (DRX)
Le principe de la DRX est basé sur la réflexion d’un faisceau monochromatique de
rayons X par le réseau cristallin d’un échantillon de matière. Elle permet ainsi de
déterminer les distances entre les plans réticulaires et, par mesure de l’élargissement des
pics de diffraction, de remonter à la taille moyenne des cristallites. Le phénomène
d’élargissement des pics est observé pour des cristaux de faible taille tels que les
176
Annexes
nanocristaux et les composés amorphes ou mal cristallisés. La diffraction des rayons X par
un matériau cristallisé est régit par la loi fondamentale de Bragg :
2dhklSinθ = λ
Où dhkl est la distance interréticulaire, θ l’angle de diffraction (angle de Bragg), λ la
longueur d’onde des rayons X, et h, k et l sont les indices de Miller (intersection du plan
réticulaire avec, respectivement les axes x, y et z d’un repère orthonormé). Cette réflexion
par les plans réticulaires se fait en accord avec les lois de Snell-Descartes (figure B.6).
Il est possible d’obtenir un spectre DRX en variant λ à θ constant (méthode adapté
pour les monocristaux) ou en variant θ à λ constant (méthode des poudres de Debye-
Scherrer). La taille d’un cristallite t(hkl) dans la direction perpendiculaire aux plans (hkl) est
donnée par la relation de Debye-Scherrer suivante :
)hkl()hkl()hkl( cos
9,0tθθΔ
λ=
Où Δθ(hkl) est la largeur à mi-hauteur du pic de diffraction relatif au plan (hkl).
Figure B. 6 : Principe de diffraction de rayons X, lois de Snell‐Descartes.
B.7. Microscopie électronique à balayage (MEB)
La microscopie électronique à balayage (MEB) permet d’observer la morphologie
d’un matériau avec un grand facteur d’agrandissement. On distingue deux types de
formation d’image : contraste topologique obtenu par électrons secondaires et contraste de
numéro atomique obtenu par électrons rétrodiffusés. La surface de l’échantillon à observer
177
Annexes
178
doit être conductrice pour éviter d’avoir un effet de charge. Ainsi, lorsque l’échantillon
n’est pas conducteur, sa surface est recouverte d’une couche très fine d’un matériau
conducteur tel que Au-Pd. Bien que la principale fonction d’un microscope soit l’imagerie,
la plupart des microscopes électroniques actuels sont couplés à un système d’analyse
élémentaire.
Auteur : Madjid Hadioui
Titre : Synthèse d’hydroxyapatite et de silices greffées pour l’élimination de métaux toxiques en solution aqueuse.
Directeurs de thèse : P. Sharrock et M.O. Mecherri
Lieu et date de soutenance : IUT Paul Sabatier – LCBM – 81104 Castres, le 09/11/2007
Résumé : Dans ce travail nous décrivons deux méthodes pratiques de synthèse de matériaux fixateurs d’ions de métaux lourds. L’une porte sur le greffage en milieu aqueux du gel de silice par des polyamines (TETA, TEPA et PEHA) et l’autre sur la synthèse de l’hydroxyapatite dans des conditions peu coûteuses. La modification de la surface du gel de silice a conduit à des taux de greffage satisfaisants compte tenu de la régénérabilité des produits synthétisés. La préparation du phosphate de calcium à partir du carbonate de calcium et du phosphate d’ammonium à température ambiante a conduit à de l’hydroxyapatite pure après calcination du produit intermédiaire et élimination du CaO par lavage à l’eau distillée. L’adsorption d’ions Pb2+ sur colonne d’HA donne lieu à la formation de microparticules de phosphate de plomb de plus de 0,45 µm de taille. Les taux de Pb2+ éliminés sur colonne d’HA sont relativement élevés et les études de percolation à différents débits ont montré que 1 g d’HA peut fixer jusqu’à 0,5 mg de Pb2+ en une minute. La fixation de Pb2+ sur l’HA a également été étudiée en présence d’EDTA et de glycine en solution. Grâce à des analyses à la microsonde électronique, nous avons constaté que les ions Pb2+ se fixent en plus grande quantité à moins de 10 µm du bord des grains d’HA, tandis que les ions Cu2+, Cd2+ et Zn2+ diffusent à l’intérieur des grains.
Mots clés : Hydroxyapatite, Gel de silice modifié, Elimination de métaux lourds.
Synthesis of Hydroxyapatite and Grafted Silica for Toxic Metals Removal in Aqueous Solution
Abstract: Two convenient synthesis methods of heavy metals recovery materials have been described in this work. One relates to immobilization of polyamine ligands on silica gel surface in aqueous medium and the other on the synthesis of the hydroxyapatite under inexpensive conditions. Taking into account the regenerability of the synthesized products, the modification of the surface of silica gel led to satisfying grafting rates. Preparation of the calcium phosphate starting from calcium carbonate and ammonium phosphate at ambient temperature led to pure hydroxyapatite after calcination of the intermediate product and elimination of the CaO by washing with distilled water. The adsorption of Pb2+ ions on HA column led to the formation of lead phosphate microparticles. The rates of eliminated Pb2+ were relatively high and the studies at various flow rates showed that 1g of HA can recover up to 0.5 mg of Pb2+ in one minute. The sorption of Pb2+ on the HA was also studied in the presence of EDTA and glycine in solution. Microanalyse results showed that Pb2+ ions are fixed in greater amount at less than 10 µm of the edge of the HA grains, while Cu2+, Cd2+ and Zn2+ diffuse inside the grains.
Keywords: Hydroxyapatite, Modified Silica Gel, Heavy Metal Removal.
Spécialité : Chimie – Biologie - Santé
Ecole doctorale : Sciences de la matière
Laboratoire : Laboratoire de Chimie Bioinorganique Médicale (LCBM), Avenue Georges Ponpidou, 81100 Castres.