T1.Les Idoles du Stade, La Courbe...

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Jaci Burton vit dans l’Oklahoma. Lorsqu’elle n’est pas en plein rush pour rendre à temps sonprochainroman,elletentedeconvaincresonmariderefaireladécorationdeleurmaisonensuivantscrupuleusement les conseils d’une émission de télévision qu’elle adore. C’est également uneinconditionnelledeshistoiresàl’eauderose,etsurtoutdeshappyends,quevoustrouverezdanstoussesromans.Elleadéjàpubliéplusd’unesoixantainedetitres,figurantrégulièrementdansleslistesdesbest-sellersduNewYorkTimesetdeUSAToday.

Dumêmeauteur,chezMilady :LesIdolesdustade :

1. LaCourbeparfaite2. LeCoupsûr3. LesRèglesdel’engagement

CELIVREESTEGALEMENTDISPONIBLEAUFORMATNUMERIQUEwww.milady.fr

JaciBurton

LaCourbeparfaiteLesIdolesdustade–1

Traduitdel’anglais(États-Unis)parCamillePerdican

MiladyRomanceMiladyestunlabeldeséditionsBragelonne

Titreoriginal :ThePerfectPlayCopyright © 2011byJaciBurton

Suivid’unextraitde :ChangingtheGameCopyright © 2011byJaciBurton

©Bragelonne2014,pourlaprésentetraductionISBN :978-2-8112-1180-6

Bragelonne–Milady60-62,rued’Hauteville–75010Paris

E-mail :[email protected] :www.milady.fr

CelivreestdédiéàRitaFrangieetàladirectionartistiquedeBerkley.

Mercipourlameilleurecouverturequej’aiejamaiseue !

REMERCIEMENTSUngrandmerciàAztecladyetàRenéepourvotreaideprécieuse.À Shannon Stacey : merci d’avoir lu le livre et de m’avoir fait des suggestions judicieuses – particulièrementsurlepremierchapitre.Jet’aiditdernièrementàquelpointtuétaisgéniale ?ÀMayaBanks,d’abordpourtonamitié,quim’estsiprécieuse,etensuitepourl’idéedecettesérie.Jetedoisunefièrechandelle.Et,commetoujours,unimmensemerciàmonmari,Charlie,quidoittireruntraitsurdenombreuxweek-ends lorsque je bosse des heures incalculables à l’approche de la date de remise de monmanuscrit.

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Chapitrepremier

DelasueurruisselaitsurlevisageetsurlesbrasdeMickRiley.Ilavaitprissonpiedsurleterraind’entraînement.Ils’adossaaumurdesvestiaires,maislespacks

d’eaufraîchequ’iltenaitàlamainnel’aidèrentpasàfairedescendresatempérature.Ilavaitchaud,transpirait et avait été si souvent plaqué au sol qu’il avait probablement mangé la moitié de lapoussièreduterrain.Exténué,iln’étaitvraimentpasd’humeuràfairelafêtecesoir-là.Ilrêvaitdeprendreunedouche

froide,derentrerchezluietdesecommanderunepizza.Aulieudequoi,ildevaitenfileruncostume,se forcer à sourire et traîner dansune salle debal avec le reste de son équipe,LesSabres deSanFranciscodelaLiguenationaledefootballaméricain.Puisaffronter lesphotographes, lescamérasdetélévisionetprobablementunehordedefemmesvoulantluimettrelegrappindessus.Desannéesauparavant,celaauraitétéletempsfortdesanuit.Plusmaintenant.Quands’était-ilfatiguédetoutcela ?Bonsang,àquelmomentavait-ilvieilliàcepoint ?Il enleva son maillot d’entraînement, le laissa tomber à terre, ôta ses protections et poussa un

soupirdesoulagement.Puisilsaisituneservietteetépongealasueursursonvisage.Ildéfitlelacetdesonpantalon,vidal’eaudesabouteilleetsedirigeaverslafontaine.C’estàcemoment-làqu’ilentenditunevoixàl’extérieurdesvestiaires.Unevoixféminine.Qu’est-cequ’unefemmepouvaitbienfaireenbas ?Ilsurgitdederrièrelaporteettombanezànez

avecune splendideblondequi se tenait àunedizainedemètresde lui,dans le couloir.Ellepestaitcontreelle-même.C’étaitquelquechosedelavoiravecsajupetailleurquidécouvraitsesgenoux,sestalonshauts,révélantsessomptueusesjambes,sonadorablechemisierblancetsescheveuxtirésenarrière.Sonapparenceprudefitnaîtreenluidespenséescoquines.Ilimaginacetadorablechemisierblanctoutfroissé.— J’aurais dû tourner à gauche, je savais que c’était à gauche. Imbécile, maintenant tu vas te

retrouvercoincéedanscettecavernepourtoujoursettuvastefairevirer.Il s’appuya contre l’embrasure de la porte tandis qu’elle observait le long couloir, tripotait ses

talonshautsetmarmonnaitànouveau.— Oùsetrouvedonccefichubureau ?Ilnepeutquandmêmepasêtredanscesatanésous-sol.— 

Non,c’estparlà.Elleseretournad’unmouvementbrusque,visiblementembarrasséed’avoirétésurpriseentrainde

parlertouteseule.Sesyeuxs’écarquillèrentpendantunefractiondeseconde,puisellesedirigeaverslui.— Oh,Dieumerci !Unêtrehumain.Pouvez-vousm’aider ?Jesuiscomplètementperdue.— Biensûr.Vouscherchezlebureau ?— Oui.Elles’arrêtaenfacedelui.Elledégageaitunparfumsidélicieux–leprintempsetlescookies,une

odeur gourmande – qu’il en fut embarrassé. Lui était certain de ne pas sentir quoi que ce soitd’appétissant.— Tournezàdroite.Ensuite,àl’intersectiondupremiercouloir,prenezàgauche.Voustomberez

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sur les ascenseurs. Appuyez sur le bouton du dernier étage. Quand vous sortirez de l’ascenseur,tournezànouveauàgaucheetmarchezjusqu’auboutducouloir.Lesiègesocialsetrouvelà-bas.Ellel’observaavecattention,puisluifitungrandsourire.— Vousêtesmonhéros.J’avaispeurd’êtredéfinitivementperdueici-basetdenejamaispouvoir

fairesignercescontrats.Jedoisyaller,merci !Elleseretournaetpiquapresqueunsprintdanslecouloir.Ilnecomprendraitjamaiscommentles

femmespouvaientcouriravecdetelleschaussures !Elle était belle, d’un éclat inhabituel pourMick : pas tropmaquillée, d’une beauté naturelle.Elle

était différente du genre de femme qu’il choisissait d’habitude. C’était même peut-être ce qui luiplaisaitchezelle.Etiln’avaitmêmepasprislapeinedeseprésenter.Oudeluidemandersonnom.Queldommage !Ilauraitjuréqu’ilyavaiteudesétincellesentreeux.Mais ce n’était peut-être que le fruit de son imagination.Peut-être qu’il avait simplement besoin

d’une douche froide pour abaisser la température de son corps. Il faisait vraiment trop chaudaujourd’hui.Ilretournaàl’intérieurduvestiaire,saisitsaservietteetsedirigeaversladouche.Alorsquelasoiréebattaitsonplein,TaraLincolnpensaquec’étaitsansdoutelameilleuresoirée

qu’elleaitjamaisorganisée.Etelleavaittoutintérêtàcequecelesoiteffectivement,parcequecelapourraitluigénérerdenouvellesopportunitésdetravail.Sonentreprise,LeBonContact,avaitbesoind’autantdeclientsquepossible.S’occuperdelafêteestivaledesSabresdeSanFranciscoavaitétéunvraicoupdebol.L’assistant

de la propriétaire du club avait obtenu sa carte par l’organisateur d’événements habituel, qui avaitdéjàdesréservationsfermespourlejourdelafête.Cela luiavaitprisquatremoisde travail sans relâche,mais,enentrantdans la salledebal,Tara

hochalatêteavecsatisfaction.Ilss’étaientbiendébrouillés.Depuislesdécorationsdel’équipedelaNFL, à la fois raffinées et flamboyantes, jusqu’aux mets incroyables du buffet, en passant parl’organisationdubar,c’étaitparfait,ettoutlemondesemblaitbeaucoups’amuser.Tarajonglaitentresonoreillette,quiluipermettaitd’avoirconnaissanceentempsréeldumoindre

problème,etlesquestionsauxquellesellerépondait,toutenfournissantdel’aideàquiconqueenavaitbesoin.Jusque-là,iln’yavaiteuquedesincidentsmineurs.Ellesurveillaitlestockdubar,vérifiaitlaprésentationetl’approvisionnementdubuffet,eterraitçàetlàdanslafoule.Personneneseplaignait,etlessouriresquil’entouraientluiconfirmaientquetoutlemonden’avaitquedeuxpréoccupations :parlerdefootballaméricainets’amuser.Ellepouvaitdoncseplacerenretraitpourgarderunœilsurlafête.Legroupeétaitd’enfer, lapistededansearchipleine, les journalistesprenaientavecassiduitédes

photosdesjoueursvedettes,lesentraîneursdonnaientdesinterviews,et,pourlapremièrefoisdelasoirée, Tara put souffler un peu, appuyée contre la vitre qui allait du sol au plafond et offrait unpanoramadelaville.

— Pourquoin’êtes-vouspasentraindedanser ?Ellelevalesyeuxsurlebeaugossededeuxmètres,encostume,quis’étaitplacédevantelle.Des

cheveuxbruns,unregardbleuperçant :ellesavaitexactementquiilétait–MickRiley,lequarterbackvedette de l’équipe de San Francisco, et son sauveur un peu plus tôt dans la journée. Elle était sisecouéedes’êtreperduedanslesous-solducentred’entraînementqu’ellen’avaitpasremarquéquiilétait avant que l’ascenseur la conduise au dernier étage. Bon d’accord, elle n’était pas seulementsecouéemaiscomplètementsansvoix.Quinel’auraitpasétéfaceàunsculpturalcanontranspirantet

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torsenu ?Undonducielpour lesfemmes. Ilétaitsisexy !Malheureusement,àcemoment-là,elleavaitseulementétécapabledeserenseignersurladirectionàprendre.Quelleidiote !Maisensuitesesneuroness’étaientréactivés,etelleavaitcomprisàquielleavaitparlé.Mick Riley. « Le » Mick Riley. Toute personne vivant dans le secteur savait qui il était. Toute

personnequisuivaitlesmatchsdefootballaméricainàlatélévisionleconnaissaitaussi,d’oùqu’ellevienne.Sescontratsdepublicitélefaisaientapparaîtresurtouslesécransaméricainsetprobablementau-delà des océans aussi, puisqu’il représentait l’image d’une grande variété de produits, dudéodorantauxoutilsélectriques.Ilétaituneicône,lesymboledelaréussiteaméricaine.Etbonsang,qu’est-cequ’ilétaitbeau !— Ons’estrencontréstoutàl’heure,dit-il.— Oui,eneffet.Merciencoredem’avoirindiquélebureau.— Avecplaisir.Vousêtesuneinvitéedelasoirée ?Ellelegratifiad’unsourire.— Non,jenesuispasuneinvitée.Ilhaussalessourcils.— Vousvousêtesincrustéeàlafête,hein ?Ellerit.— Non,jesuisl'organisatricedel’événement.— Vraiment ?Vousavezfaitdubonboulot.Etvoilà,ellecommençaitàsentirlachaleurmonterenelle.— Merci,jesuiscontentequevouslepensiez.— Jeneconnaispasgrand-choseàlapréparationd’unefête,maisj’aimemanger,etlanourriture

étaitbonne.Ilyabeaucoupdebonnesbièresaubar,etlegroupedéchire.Àprésent,ellesouriaittantquesesjouesenétaientdouloureuses.— Merciencore.Si seulement il pouvait aller répéter toutes ces choses à IrvinStokes, lepatronde l’équipe.Cela

l’aideraitàcimenterleurcollaboration.— Voustravaillezjusqu’àquelleheure ?Elle pencha sa tête en arrière et fronça les sourcils. Est-ce qu’il était vraiment en train de la

draguer ?Elleobservarapidementlafoule,aveugléepartouteslesfemmesd’unebeautééblouissante,présentesdanslasalle.Beaucoupd’entreellesreluquaientMick.IlétaitévidentqueTarainterprétaitmalsapolitesse.— Jepartiraiaprèsledernierinvité.Sonrire,sombreetprofond,donnadesfrissonsàTara.— Dans ce cas, ma belle, vous pourriez passer la nuit ici. Ces gars savent comment fermer la

boutique.Elle s’yattendait, elleavaitd’ailleursdemandéà l’hôtelune réservationde la sallepour toute la

nuitetavaitprévu,aveclegroupe,desprolongationsainsiquedurenfortd’équipepourlebuffetetlebar.— Jefaiscequidoitêtrefait.— Et vous avez l’air de très bien le faire. Pourquoi ne portez-vous pas un de ces costumes de

majordomeouuntablierblanc ?— Jesuisjustel’organisatricedel’événement.Cesontlesautresquifontlevraiboulot.— Alorsvousdevezvousmettresurvotre trenteetun, toutcontrôleretvousassurerque toutse

déroulesansaccroc.

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— C’estunpeuça.— Etêtreprêteaucasoùquelqu’unvoudraitvousparlerdel’organisationd’unesoirée.— Vousêtesperspicace,n’est-cepas ?— Etaprèsonditquelesjoueursdefootballsontstupides.Elle aimait bien ce garçon. Il était drôle et intelligent, mais elle ne comprenait toujours pas

pourquoiilparlaitàunesous-fifrealorsquel’éliteétaitprésente.— Jedevraisprobablementyaller,dit-elle.— Onvousappelleausecoursdansl’oreillette ?— Pasvraiment…Ilbalayaduregardlasalledebal.— QuelquechosesurlefeuouunchefcuisiniertenduetenmanquedeValium ?Seslèvrestiquèrent.— Non.Ils’approchad’elleetpritsesmains,puisilglissasonbrassouslesien.— Danscecas,vousnedevezpasvraimentyaller,n’est-cepas ?— Jesupposequenon.— Bien.Jemeprésente.JesuisMickRiley.— TaraLincoln.— Ravidefairevotreconnaissance,TaraLincoln.L’éloignantdelafoule,ill’amenaàl’extérieurdelasalledebal.— Jedevraisvraiment…— Toutes les informations sont à portée de votre oreillette. Si quelque chose venait à arriver,

quelqu’unvouslecrieraitàl’oreille.Etvotretravailestdevousassurerquelesinvitéssontheureux,pasvrai ?— Oui.— Je suisun invité, et j’aimeraism’échapperdecette salledebalpourparler avecvous.Cequi

signifiequevousfaitesvotretravailenvousassurantdemonbonheur.C’étaitassezvrai ;pourtant,quelquepart,elleavaitl’impressiond’avoirétéattaquéedecôtéparun

défenseur de première ligne. Et voilà qu’elle se mettait à penser avec des termes de joueurs defootballaméricain !Il la fit asseoir sur un des bancsmatelassés du couloir extérieur. Elle devait bien admettre que

s’éloigner de la fête offrait un silence merveilleux. Et qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour sedébarrasserdesestalonsl’espacedequelquesminutes.Maiselledevaitêtreàlamode,mêmesicelaétaitdouloureux.— Pourquoin’êtes-vouspasentraindefairelafêteavecvoscoéquipiers,àl’intérieur ?Ilhaussa

lesépaules.— J’avaisbesoindefaireunepause.— Vousaviezbesoindefaireunepausependantcettefêteincroyablequej’aiorganisée ?— Votrefêteestréussie,dit-ilensepenchantenarrièreetenposantsonbrassur ledosdubanc.

C’estjustequejenesuispasungarsquiaimefairelafête.Resterplantédeboutàbavardern’estpasmontruc.— Pourtant, dans lesmagazines, vous assistez à tous les gros événements deNewYork, deLos

Angeles, ou encore d’ici, San Francisco. Au beau milieu de ces fêtes, et généralement avec unefemmemagnifiqueàvotrebras.

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Ilneputréprimerunsourireravageuretsexy,quidonnaàTaradespapillonsdansleventre.— Ce ne sont que des relations publiques,ma belle.— Heu…, ce n’est pas ce que dit la presse

people.EllesentitlebrasdeMickfrôlersondos.C’étaittrèstroublant.— Nemeditespasquevousachetezcestorchons.— Nemeditespasquetouteslesfemmesavecquivousaveztraînécesdixdernièresannéesn’ont

étéquedeblanchescolombes.— Vousm’avezeu.Maisjen’aijamaisétésérieusementengagéavecl’uned’entreelles.— Vousêtesdoncentraindemedirequevousêtesunchaudlapin ?Ils’étrangladerire.— Ehbien,vousn’avezpasvotrelanguedansvotrepoche,n’est-cepas ?Elleluisourit.— Ilfautappelerleschosesparleurnom.— Necroyezpastoutcequevousvoyezàlatéléettoutcequevouslisezdanslesmagazines.Jene

suispascettepersonne.— Vraiment ?Etquiêtes-vous ?— Sortezavecmoiunefoisquetoutceciseraterminéetvousledécouvrirez.Ilétaitvraimententraindeluifairedurentre-dedans.Aucundouten’étaitpossible.Pourquoi ?Elle

n’en avait aucune idée.Mais elle devait reconnaître qu’elle aimait ça.Une vedette quarterback, auphysiqueagréable,etcelafaisaitlongtempsqu’aucunhommeneluiavaitprêtéattention.Et,enplus,ilyavaitdes femmeséblouissantesdans lasalledebal,et,pouruneraisonobscure,c’étaitellequ’ilavaitchoisie.Sonestimed’elleétaitmontéed’uncran.Bon,peut-êtremêmedeplusieurscrans.Riennerésulteraitdecela,biensûr,maiselleallaitsedélecterdesonattentionpendantquelques

momentsdeplus.— Jenecomprendspas,Mick.Pourquoimoi ?— Parcequevousêtesréelle.— Ettoutescesfemmesdanslasalledebalnelesontpas ?Ilarboraunlargesourire.— Laplupartnesontpasréelles.Etilserabientôttempspourmoidereprendreunemploisérieux.

Quellemeilleurecompagniepourterminermaroutequ’unefemmehonnêteetnonunejoueuse ?— Votre dernière saison a été magnifique. Félicitations.Mais j’ai du mal à croire que vous ne

vouliez pas profiter du hors-saison en vous prélassant dans les bras d’une belle actrice, d’unemannequinoudequiconquepourravousaideràvousdétendre.— Merci.Onavraimenteuunesaisond’enfer.Etj’aiunagentdepremierordrequiaimechoisir

pourmoiàpileoufacelesmannequinsdescouverturesdemagazineoul’actricesexydumoment.C’estbonpourmonimage,voussavez.

Ellesepenchaenarrièrepourmieuxl’observer.— Oui,çapeutvousmettresurledevantdelascènemédiatique.Etéventuellementfairevenirplus

demondeàvosmatchs.— Exactement.Maisc’estéreintant.Etj’aimeraisuneseulefoissimplementêtreavecquelqu’unqui

n’estpas…— Célèbre ?Dumilieu ?Quinevapasvousentraînerencouverturedelapressepeople ?Ilrit.— C’estàpeuprèsça.Quelqu’unàquijepuissesimplementparler,avecquijepourraisavoirune

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vraieconversation.Unepersonnequisoitavecmoisimplementparcequ’ellelesouhaite,pasparcequejesuisbonpoursacarrière.Elleavait toujoursenvié lesgenscommeMickRileyet les femmesà sonbras.Peut-êtrequ’elle

n’auraitpasdû.— Vousn’avezpasl’airdebeaucoupvousamuser.

— Oh,surleterrain,jem’éclate.Maisendehors…— Allez !Lacompagniedetoutescesbellesfemmesnedoitpasêtresiterrible.Sonbustesegonflalorsqu’ilinspira.Taraauraitaiméqu’ilneportepascecostume.Elleregardait

touslesmatchsdesSabresdeSanFrancisco.Danssatenuesportive,Mickvalaitlecoupd’œil.Soncorpsd’athlèteétaitstupéfiant.L’après-midimême,lorsqu’elleétaittombéesurluidanslesvestiaires…Waouh !Ellen’avaitjamaisvudecorpsaussiparfaitementsculpté.Elledevaitbienadmettrequ’ellen’auraitriencontreunrapprochement.Est-cequecelafaisaitd’ellequelqu’undesuperficiel ?Probablement.— Laplupart des gens ne comprennent pas pourquoi jemeplains d’avoir des rencards avec les

mannequinsquiontposépourlecalendrierPirelliouavecdesactricessublimesetsouslesfeuxdesprojecteurs.Parfois,jemeledemandemoi-même.— Ilnes’agitpasseulementdel’apparence.Étantdonnéquel’apparencephysiqueestcequivous

faitmettre le pied dans cemilieu.Mais il faut qu’il y ait quelque chose derrière pour que vous yrestiez.Ilpenchasatêtedecôté.— Vouscomprenez.— Biensûr,commetoutes les femmes, j’aime lesbeauxhommes.Mais il fautqu’ilyaitunpetit

quelquechosederrièrecettebelleapparence.Ungoûtdereviens-y.Sinon,vousvousretrouvezavecunesensationdevide.— Jen’aipascegenredeconversationaveclesfemmesquejerencontre.— Avez-vousessayé ?— Vousvoulezdire :est-cequ’àpartfairel’amouravecellesj’essaiedeleurparler ?— Toutjuste.— Alors oui,mais la conversation ne va pas très loin.Elles préfèrent parler d’elles ou de leurs

carrières.Trèsvite,jem’ennuieetjeprendslaporte.Elleluisourit.— Peut-êtreest-cesimplementquevousn’avezpasencorerencontrélabonne.— Sansdouteparcequejenel’aijamaischerchée.Ilselevaetluitenditlamain.— Allonsdanser.Unélandepaniquel’assaillit.— Jenepeuxpas.— Pourquoidonc ?— Encoreunefois,parcequejetravaille.— Foutaises.Il l’attiravers lui, etTara le suivit, impuissante, tandisqu’ilouvrait laporteet laguidaitvers la

sallededanse,àtraverslafoule,etenfinsurlapistededanse.Mickl’attiraverslui,glissasonbrasdanslebasdesondosetlarapprochatoutcontrelui.Justeàtempspourledébutduslow.Onavaitbaisséleslumières,etdescoupless’enlaçaient.Ellene

savaitplusoùsemettre,persuadéed’êtrelecentred’attention,mais,lorsqu’ellejetaunrapidecoupd’œilalentour,personnen’avaitl’airdelesobserver.Peut-êtrequec’étaitunehabitudepourMickde

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prendreparlamaindesfemmesauhasardetdedanseravecelles.Ellepriapourquelesjournalistessoient partis interviewer quelqu’un ou prendre des photos de Katrina Strauss, la dernière fille envogueàHollywood.Peut-êtrequ’aumoinselleétaitàl’abridesflashsdesappareils.MaisTaraétaitpersuadéequ’àtoutmomentunepersonnedeladirectionallaitl’arracherdelapiste

dedanseetlamettreàlaporte.ElleessayaderechercherM. Stokesousonassistant,ouquiconquedesonéquipedanslasalledebal,maislapistededanseétaitnoiredemonde.— Relaxez-vous !Micklafitsortirdesespensées.— Quoi ?Oh,désolée.Jemesensenquelquesortecoupable.— Coupablededanser ?— Vousêtesicipourfairelafête.Moi,jesuislàpourtravailler.MickfitremontersamainlelongdudosdeTara,etelleregrettaquesarobelaissesipeudeplace

à l’imagination. Sentir sa main si chaude contre la peau nue de son dos lui ôtait toute faculté deraisonnement.— Vousêtesentraindetravailler.Vousrendezvosinvitésheureux.— Ah !Jerends« un » invitéheureux.— Lesautres invitésn’ontpas l’airmalheureux.Détendez-

vous.Ill’attiratoutcontreluietsedéhanchaavecellesurlapistededanse.Pourquelqu’und’aussigrand,

iln’étaitpasmauvaisdanseur.Elles’attendaitàcequ’unjoueurdefootballsoitplusempoté,maisilladirigeaitavecl’assuranced’unhommequisaitcequ’ilfait.— Vousdanseztrèsbien.— J’aisuividescoursdedanseclassique.Ellepenchasatêteenarrièrepourvoirsonvisage,persuadéequ’ilplaisantait.— Non ?— Si.Noussommesplusieursdansl’équipeàl’avoirfait.C’estbonpourlacoordination.Ellerefrénal’enviederirequiluimontaitdanslagorge.— Jen’arrivevraimentpasàvousimaginerencollantetentutu.Mickneretintpassonrire.— Nous nous étions assurés qu’aucun appareil photo ne pourrait s’approcher à moins de dix

kilomètresdel’atelierdedanse.Plusellepassaitdetempsaveclui,plusellel’appréciait.Bonsang !Pourquoinepouvait-ilpasse

comporter commeun connard arrogant, imbude lui-mêmeet neparlant de riend’autre quede sacarrièreetdesesrésultats ?Ceseraittellementplusfaciledes’éloignerdeluis’ilétaitégocentrique.Maisilétaitnonseulementsplendide,maisaussidrôleetintéresséparelleetparsacarrière,etelleaimaitpasserdutempsaveclui.Depuis combien de temps pouvait-elle bien danser avec ce mec ? Elle était incapable de s’en

souvenir.Cequisignifiaitquecelafaisaitdéjàtroplongtemps.Ellesesentaitbienlorsqu’ilpassaitsesmains chaudes dans son dos, quand il saisissait sa main, quand il pressait ses cuisses contre lessiennes,tandisqu’ildirigeaithabilementladanseetlapromenaitsurlapiste.Ilsentaitbon,unparfumde pins et de grands espaces.Elle se pencha légèrement et inhala son odeur, émerveillée par cettesensationd’immensité.Lorsqu’ill’inclinaàlafindeladanse,leslèvresdeTaras’entrouvrirent,laissantéchapperunpetit

souffle.— Jepariequeça,vousnel’avezpasapprispendantvoscoursdedanseclassique.Illaredressa,uneétincellemalicieusedanslesyeux.— Neleditesàpersonne,maismamèreestprofesseurdedanse.J’aisansdouteapprisquelques

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trucsenobservantsescours.— Votremèreestprofdedanse ?Vousvoulezdire,dedansedesalon,pouradultes ?Ilplaçasamaindanslecreuxdesonbraset ladirigeaverssatable,puistiraunechaise,oùelle

s’assit.— Non,legenredeprofquiapprendauxtout-petitsàdanser.Ellelutlafiertédanssesyeux,etsoncœurfonditlégèrement.— Quelmétiermerveilleux !Jesuissûrequ’ellel’aime.— Ohoui !Mêmesielleaétédéçued’avoirdeuxfilsquipréféraientjouerdehorsaufootballouau

base-ballplutôtquededevenirleprochainBaryshnikov.— C’esttriste.— Elles’estrattrapéeavecnotrepetitesœur,quiaétéobligéed’endurer tous lescoursdedanse.

Tararit.— Ellenonplusnes’yintéressaitpas ?— Oh,elleafaitavecquandelleétaitenfant,maiselleauraitpréféréêtredehors,plaquéeausolpar

monfrèreetmoi.C’estunedureàcuire.Tarasepenchaenavantetposasescoudessurlatable.— Àvousentendre,vousavezunefamilleincroyable.— C’estlecas.Qu’enest-ildelavôtre ?C’étaitunsujetqu’ellenevoulaitpasaborder.— Oh,rienàvoiraveclavôtre.— Parlez-m’en.Maisbiensûr,çaleferaitfuirillico.— Dansmafamille,lachaleurdufoyernerègnepascommecelasembleêtrelecasdanslavôtre.IlritetcouvritlesmainsdeTaradessiennes.— Touteslesfamillesnesontpascommecela,mabelle.Celanesignifiepasquejen’aipasenvie

d’ensavoirplussurvous.Non,ilnepouvaitpasvouloirconnaîtresavieetlebordelsansnomquicomposaitsafamille.

Heureusement, le traiteur choisit ce moment pour lui signaler un problème. Elle porta sa main àl’oreilleetseleva.— Jedoisyaller.— Vousavezuneurgence ?— Oui.Mercipourladanse.C’étaitunepausecharmante.— Revenezaprèsvousêtreoccupéedecettecrise.— D’icilà,vousaurezsûrementtrouvéuneautrefemmeavecquitraîner.Ils’enfonçadanssachaiseetpritunverred’eau,leregardqu’illuiadressaluidonnadesfrissons.

— Non,jevousattendrai.Ellepartitavecprécipitation,réchaufféejusqu’auxorteilsparMickRiley.Ceseraitdangereuxde

mieux connaître cet homme.Mais il l’intriguait, et cela faisait longtemps qu’aucun homme ne luiavaitfaitceteffet.Malheureusement,elleneputselibérerqu’auboutdeplusieursheures.Lestraiteursétaientàcourt

d’unedesviandes,lechefbarmanavaitpétélesplombsaprèsqu’unedesesserveusesavaitdécidéàladernièreminutede sebattreavecsonpetit amiparSMS interposés,puisétaitpartiecommeunefolle, en larmes. Et Tara avait dû passer quelques appels frénétiques pour que tous les souciss’estompent. Après avoir géré tout cela, elle avait encore dû faire une inspection générale pours’assurerqu’aucunautreincendienes’étaitdéclaré.Àcemoment-là,lafêtes’étaitcalmée.Beaucoupdemondeétaitparti,ilnerestaitplusquequelques

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inconditionnels.LesecrétairededirectiondeM. Stokesl’avaitinterrompuepourluisignalerqueM. Stokesétaitravidelafêteetqu’ilferaitprobablementànouveauappelàelle.Ellecontrôlalecridejoiequiflottaitdanssagorge,leremerciaaveccalmeetluiditqu’elleseraitheureusedeleurfournirses servicesévénementiels à toutmoment.Avecunpeudechance, il la recommanderait.Elleavaitbesoinquesonentreprisesedéveloppe.

Quelquesheuresplustard,toutlemondeétaitdehors.Taras’assuraquelegroupeaitremballésesinstrumentsetlesremercia,ainsiquel’équipedubaretlestraiteurs,pouravoirfaitdusibonboulot.Une fois que tout le monde eut quitté les lieux, elle jeta un coup d’œil à la salle de bal vide,

incapabledecontenirunsourire.Ellel’avaitfait.Sonpremierévénementd’importance,etelles’enétaitparfaitementtirée.Sespieds lui faisaientmal.Elle tombadans la chaise la plusproche, enleva ses chaussuresd’un

mouvementbrusquedupiedetouvritlabouteilled’eauminéralequ’elleavaitattrapéeaubar,avantlafermeture.Ellebutplusieursgorgéesetpoussaunsoupir.— J’aicruqu’ilsnepartiraientjamais.Elleseredressad’unseulcoupsursachaise,setournantàmoitié.ElleaperçutMick,passantdevant

lesrangéesdetablesvides.— Jepensaisquevousétiezpartidepuisdesheures.Iltiraunechaiseenfaced’elleets’assit.Lorsqu’ilsaisitlesjambesdeTaraetposasespiedssurses

genoux,ilfutsurprisparlachaleurqu’elledégageait.— Je me suis retrouvé avec deux ou trois défenseurs de première ligne dans la chambre de

l’entraîneurpourrediscuterdeladernièresaison.— Oh !Etcommentças’estpassé ?IlsoulevaundespiedsdeTaraetcommençaàluimasserlavoûteplantaire.Ellesemorditlalèvre

pournepasgémirdeplaisir.— Nousavonsfiniparrendreladéfenseresponsabledel’échecauchampionnatdedivision.Ellerit.— Commec’estpratique !Ilhaussalesépaules.— La défense était probablement dans la chambre du coordinateur défensif, en train de nous

accuser,alorspourquoipasnous ?Ellevoulait luidirequ’il luiavaitmanqué,qu’ellelecherchaitduregardavecnonchalancealors

qu’elleerraitdanslasallededanse,maisellenepouvaitpasserésoudreàledireàvoixhaute.Celadonnaituneimpressiontropdésespérée.Elleleconnaissaitàpeine.Toutefois, ses pieds se trouvaient sur ses genoux, et il lui offrait un délicieux massage qui lui

donnaitdespicotementsdanslapoitrineetfaisaitmonterlachaleurdanssaculotte.Qu’est-cequecelasignifiait ?CelasignifiaitquelaCalifornien’avaitpasétélaseulezonedesécheresse,cesdernièresannées.Et

ellesetrouvaitseuledansunegigantesquesalledebalavecunhommetrèssexyauxmainsépatantes.Ellesedemandacequ’ilsavaitfaired’autreaveccesextraordinairesmains.— Vousn’êtespasobligédememasserlespieds.— Je vous ai vue grimacer lorsque vous avez enlevé vos chaussures. Je vous ai aussi entendue

soupirer.— Lanuitaétélonguesurdetrèshautstalons,dit-elledansunrire.J’admetssansproblèmequeje

suisplutôtlegenredefilleàporterunjeanetdesballerines.

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Ilpenchalatêtesurlecôté.— Jevousimaginetrèsbiencommeça.Jesuisaussiplutôtdecegenre-là.— Jeanetballerines ?Ilrit.— Oh non. Mais ce smoking me tue. (Il desserra le nœud papillon et défit les deux premiers

boutonsdesachemise,puishaussalesépaulesensedébarrassantdesaveste.)C’estdéjàmieux.— Sivouscomptezcommencerunstriptease,peut-êtrequevousdevriezvousmettreenroute, le

taquina-t-elle.— Pourquoi ?Vousn’avezjamaisvuunhommenuauparavant ?Elleétouffaderire.— Non, ce n’est pas ça.Mais je ne pense pas que cette salle de bal démesurée et lugubre vous

offriral’intimiténécessairepourôtertoutcequevousvoulezenlever.— Etcommentsavez-vouscequej’ail’intentiond’ôter ?Ellebaissasonmentonsursapoitrineetsecoualatête.— Jem’enfoncedeplusenplus,n’est-cepas ?— Vous devez vous rendre quelque part,maintenant  ?Ellelevad’uncoupseclatête,croisantsonregard.— Non,pourquoi ?— Venezavecmoi.MickposalespiedsdeTarasurlesol,sepenchaetrécupéraseschaussures,puisilsaisitsaveste

qu’ilposasursonbras.Taralesuivitàl’extérieurdelasalledebal.— Oùallons-nous ?Jenedevraispasremettremeschaussures ?— Non.Nousnequittonspasl’hôtel.Ilappuyasurleboutondel’ascenseur.— Vousavezunechambreici ?— Nousenavonstousune.L’encadrementnevoulaitpasquelesgarsconduisentaprèslafête.Vous

savez,pourprévoir les éventuels excèsavec tout cemerveilleuxalcoolquevousavezmisànotredispositioncesoir.Elleentradansl’ascenseurtandisqu’illuitenaitlaporte.— Jenemesouvienspasdevousavoirvuboireautrechosequedel’eau.Ilhaussalesépaulesetappuyasurlebouton.— Jeneboispastropdanscegenredesoirées.Ceseraitl’occasiondemeridiculiserenpublic.Et

lesmédiasaimentavoirdesclichésdejoueursquifontunpeutroplafête.Ellesetournaverslui.— Vouspréférezlefaireenprivé,alors ?— Ah, ah ! (Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, et il la conduisit le long du couloir, tout en

sortantlaclémagnétiquedesapoche.)Jepréfèrenepasboiredutout.J’aisupprimél’alcooldemeshabitudesquandj’étaisplusjeune.Illuiouvritlaporteetlatintpendantqu’elleentrait.Lafêtes’étaittenue dans un des plus beaux hôtels de San Francisco, la chambre était donc très jolie. Vraimentravissante.C’étaitenfaitunesuite,avecunepièceextérieureetunvestibulequidevaitconduireàlachambre.Taramarchajusqu’àlafenêtreetobservalavueincroyablesurlaville,toutensefrottantlesbras.— Vousavezfroid ?Ellesetournaàmoitiéverslui.

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— Unpeu.Illuitenditsaveste.— Enfilezceci,jevaisajusterlatempérature.Elle enfila les bras dans le vêtement, qui était beaucoup trop grand pour ellemais la réchauffa

immédiatement. Le parfum deMick l’enveloppa dès qu’elle enroula la veste autour d’elle. Elle setournaverslui.— Merci.— Avecplaisir.LesdoigtsdeMicks’attardèrentsur le reversdesaveste, lespoings immobiliséssur lapoitrine

tenduedeTara.Bienque le tissuséparesesdoigtsdesapeau,elle sentait lapressiondesesmainsvirilesàcetendroit,etcelalaréchauffaitplusquelavestenel’auraitjamaisfait.Soncœurs’emballa,et elle prit conscience qu’elle était dans sa chambre – seule. Elle n’était pas du genre à suivreaveuglémentdesinconnusdansleurchambre.Etlagloirenel’impressionnaitpasfacilement,sonnomnesignifiaitrienpourelle.Oùétaitpassétoutsonbonsens ?

Mickavaiteubeaucoupdeconquêtesdanssavie.De l’université à aujourd’hui, il avait attiré les femmes commeun irrésistible aimant.Et il n’avaitjamaisétédugenreàrejeterunebellefemmequivoulaitsejeterdansunlitaveclui.Il n’avait donc jamais eu besoin de pourchasser une femme. Jusqu’à ce soir-là, jusqu’à ce qu’il

aperçoiveTara,appuyéecontrelemurdelasalledebal,enretrait,simplemententraind’observer.Les éclats de sa robe couleur champagne attiraient la lumière des lustres, et toutes les bougiesbrillaientautourd’ellecommesielleétaitl’attractionprincipaledelasalledebal.Ellel’avaitcaptivédepuisl’instantoùill’avaitvuedanslevestiaire,cejour-là.Ils’enétaitvoulu

d’avoirmanquél’opportunitéd’unerencontre.Mais,lorsqu’il l’avaitretrouvéedanslasalledebal,c’étaitcommesiledestins’enétaitmêlé.Elleétaitrestéepolieetavaitsugardersacontenancequandils’étaitprésenté.Qu’est-cequeçalui

avait plu !C’était surprenant,mais il avait vraiment beaucoup aimé cela. Surtout quand elle s’étaitéloignéedelui.Lesfemmesavaientl’habitudedelecollercommes’ilétaitleSaint-Graal,et,unefoisqu’elles s’ymettaient,ellesne le lâchaientplus. Iln’aimaitpascela.MaisTaraavaitvraiment l’aird’êtreplusintéresséeparsontravailqueparlui.C’étaittrèsrafraîchissant.Ilétaitdoncrestéenretraitet l’avaitobservée.Elleétaitdouéepoursontravail.Efficace.Ilavait

remarqué qu’elle avait quelques assistants qui travaillaient pour elle et qu’elle les traitait d’égal àégal.Ellenelesbrusquaitpas,nelesprenaitpasdehautcommes’ilsn’étaientquedepetitesfourmisàsesordres.Mais, lorsqu’elledonnaitdesconsignes, lesgenss’activaientet ils le faisaientvite.Etelleavaitl’airplusquedésireusedefairetoutcequ’ilfallaitpourréaliserdubonboulot.Elleavaitouvert des bouteilles de vin avec efficacité, plié les serviettes de table, indiqué à une nouvelleserveuse les tables dont elle devait s’occuper, elle avait calméunbarman très agité avec desmotsdouxetavaitfaitpreuvedeplusdepatiencequeMickn’auraitjamaispulefaire.Ilaimaitlavoirsedéplacersursestalonshauts,lefrottementdesajupeluidonnaitunaperçude

cuissesquisemblaientspectaculaires.Elleétaitsvelte,sansl’êtretrop.Elleavaitl’airdequelqu’unquimangeaittroisrepasparjour,contrairementàbeaucoupdefemmesdontlacompagnieluiavaitétéimposée.Elleavaitdescourbesexactementauxbons endroits, et il était fasciné par son cou, dégagé avec harmonie, puisque ses cheveux blondsétaient relevés en une coiffure fantaisiste qui ne lui allait pas du tout. Il parierait qu’elle lâchaithabituellement ses cheveux ou les attachait en queue-de-cheval ou avec une de ces barrettes qui

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laissent les cheveuxenbataille.Ellen’avait pas l’air d’être le typede femmesqui tripotaient leurscheveuxpourqu’ilssoientparfaits.Elleavaitdeslèvrespulpeuses,unvisagefinetlesplusjolisyeuxmarronqu’ilaitjamaisvus.Maiscequ’ilavaitaimépar-dessustoutcesoir-là,c’étaitdeparleravecelle.Elleétaitquelqu’unde

vrai,ellenecherchaitpasàboostersacarrièreenétantvuedanssesbras,c’étaitunefemmevraieethonnête.Drôleetchaleureuse,ellemenaitsaproprecarrière.Ellen’avaitpascherchéuneseulefoisàêtrepriseenphotoavecluiparlesjournalistes.Enfait,elleavaitmêmefaitdesonmieuxpourqu’ilsnesoientpasvusensemble.Êtresimplementdansunechambreavecelleétaitsibon.Iln’étaitpaspressé,iln’étaitattendunulle

partpourleresteduweek-end.Celafaisaitsilongtempsqu’iln’avaitpasvraimenteuenviedepasserdutempsavecunefemme–maisbonsang,est-cequ’ilavaitdéjàeuenvied’êtreencompagnied’unefemme en particulier ?Aucune ne lui revenait à l’esprit. Pour prendre son pied, oui. Pour tuer letemps,sansaucundoute.Elizabethluijetaitsansarrêtdanslesbrasdessex-symbolspourlesrelationspubliques.Mais aucune femme ne s’était jamais saisie de son imaginaire pour lui donner l’envied’êtreavecelle.Ellesentraienttoutesdanssaviecommedansunmoulinetensortaientaussivite.Lesvisages se mêlaient aux noms sans qu’il puisse se souvenir d’une seule d’entre elles, il savaitseulement qu’il en avait rencontré et baisé quelques-unes. Il les avait oubliées aussi facilementqu’ellesl’avaientfaitdeleurcôté.

MaisTara,ils’ensouviendraitsansaucundoute.Ilyavaitquelquechosechezellequiluidonnaitenviedenepass’arrêteràunepartiedejambesen

l’air. Sauf qu’à l’instant présent il voulait vraiment l’embrasser, la déshabiller et la toucher pourpouvoirexplorerlerestedesapeauetvoirsielleétaitaussidoucequecellequ’ilavaitdéjàeffleurée.Ducalme,garçon.Pas tropvite. Il nevoulait pas la faire fuir.Elle n’était pas comme les autres

femmes qu’il avait rencontrées. Pour la première fois de sa vie, il ne voulait pas jouer contre lamontre.Cettenuit,ilvoulaitjouerlesprolongations.Mickn’avaitpasditgrand-chosedurantlesdernièresminutes,ilsemblaitjustesatisfaitderegarder

l’horizonavecelle.Taras’attendaitàcequ’unegênes’installe,maiscelan’arrivapas.Ilavaitquelquechosedespécial,quelquechosequ’elleavaitremarquédepuisledébut,etcelan’avaitaucunrapportaveclacarrièredeMick.Ils’agissaitdel’hommequ’ilétait.ElleappréciaitMick,plusqu’ellen’avaitappréciéaucunautrehommedepuis très longtemps.Et,puisqu’elle avait sonweek-enddevant elle,pourquoinepassefaireplaisir ?— Vousvoulezduchampagne ? (Ildésigna le seaudeglace.) Il a été livréplus tôt. Jepenseque

nousyavonstouseudroitensignederemerciementdespatrons.— J’aimeraisbeaucoupenboireunverre.Il fitsauter lebouchon,enversadansuneflûteet la lui tendit.Ellebutunegorgée, lesbulles lui

chatouillaientlenez.— Ilesttrèsbon.Vousn’enprenezpas ?— Jesuisplutôtdugenreàboiredelabière.Ellerit.— Moiaussi.— Vraiment ? Vous êtes habillée comme une femme qui boit du champagne. Même votre robe

pétillanteyestassortie.Ellebaissalesyeuxsursarobedesoirée.Elledevaitbienavouerqu’ellel’aimait.Definesbretelles

étaient suspendues à ses épaules, son corsage plongeait dans la générosité de son décolleté, enmaintenantsapoitrineserrée.Cetterobe,bienqueclassique,étaitsapréférée,cellequilamettait le

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mieuxenvaleur.— Seulement lorsque j’organise des événements comme celui-ci. Croyez-moi, il n’y a pas de

champagnestockédansmonfrigo,àlamaison.Seulementdelabièreetdusoda.— Desfritesetdeshot-dogs ?Ellerit.— Ce sont deux demes incontournables. Je suis navrée de vous avouer quemon élégance n’est

qu’unepartdemontravail.Danslaviedetouslesjours,vousmerencontrerezpiedsnus,enjean,lescheveuxattachésenqueue-de-cheval.Ilexaminasacoiffureprochedelaperfection.— Donccetteespècedecoiffureestinhabituellepourvous ?— Àpeine.Çavaêtrel’enferd’enlevertoutescesépingles.— Vousvoulezquejevousaide ?Unechaleurtourbillonnantel’enveloppa.— EtbrisermonimagedeCendrillon ?Non,çaira.— D’accord,Cendrillon.Votresecretestentre

debonnesmains.Elle sirota son champagne et essaya de ne pas le dévisager avec trop d’insistance, mais c’était

sacrément difficile, étant donné qu’ils se trouvaient seuls dans cette chambre. Elle regarda par lafenêtre,sedemandantencorecequ’ellepouvaitbienfaireiciavecMickRiley.Ilserapprochad’ellepar-derrière.— Vousêtesunebellefemme,Tara.Elle se tourna pour lui faire face, elle aurait tant aimé qu’il sache qui elle était vraiment.Mais

c’étaitimpossible,carlavraieTaraétaitàdesannées-lumièredesonmonde.— Engénéral,jenesuispaslesétrangersdansleurchambred’hôtel.Illuisourit.— Vraiment ?Çaalors,moiquipensaisêtretombésuruneaffaire.Toutcequ’ildisaitlafaisaitrire

ou l’excitait. Comment était-il possible que jusqu’à présent aucune femme ne l’ait attrapé par lescheveuxpour le traîner jusquedanssacave ? Ildevaityavoirquelques faillesdanssonarmuredechevalier.— Désolée.Vousauriezdûchoisiruneactriceouunemannequin.— Ellesnem’intéressentpas.Ellesontdesidéesderrièrelatête.— Qu’est-cequivousfaitcroirequejen’enaipas ?— Parcequejesuisvenuàvous.Vousn’êtespasvenuemechercher.— Peut-êtreest-ceunepartiedemonplandiabolique…— Chérie,jenepensepasqu’ilyaitquoiquecesoitdediaboliqueenvous.— Jenesuispasinnocente,Mick.MicksaisitleverredesmainsdeTaraetleposasurlatable,puisilagrippalereversdelavesteet

larapprochadelui.— C’estvrai ?DanslesveinesdeTarasedéversaitunechaleurliquide,quil’ouvraitàdesdésirsetàdesémotions

qu’elle n’avait pas ressentis depuis longtemps.En général, elle ne s’ouvrait pas aux hommes.Elleétait trop occupée. Elle avait bien d’autres priorités. À cet instant précis, elle n’avait pas d’autreprioritéquedelesentircontreelle.Elles’appuyacontreluietpenchasatêteenarrière,luidonnantlefeuvert.— C’estvrai.Ildéplaçasesdoigts,etlefeuqu’ilavaitalimentécommençaàbrûlerplusfortencore.Ilyavaitune

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électricitémagiqueentreeux.Elleauraitétéidiotedelefuir,mêmesicen’étaitquepourunenuit.Etçanepouvaitêtrequecela–seulementunenuit–,alorspourquoinepasfoncerquandelleenavaitl’opportunité ? Quand est-ce qu’une aussi belle occasion se présenterait à nouveau ? Avec la viequ’ellemenait,probablementjamais.Ellepourraittoujourssesouvenirdecettenuittorride.— Je ne vous ai pas amenée ici pour vous séduire, Tara. Je voulais simplement passer plus de

tempsavecvous.Elleposasesmainssurlessiennes.— Peut-êtrequemoi,jesuisicipourvousséduire.Vousnevoudriezpasblessermessentimentsen

merepoussant,n’est-cepas ?Seslèvresfrémirent.— Jeneferaisjamaiscela.— Danscecas,embrassez-moi.Ellevit une étincelle s’allumerdans sesyeux tandisqu’il l’attirait contre lui et qu’il pressait ses

lèvrescontrelessiennes.Quel contact ! Une explosion de chaleur et de feu ardent la fit fondre de l’intérieur. Il était

exactementcequ’elleimaginait–ettellementplus.ElleressentitdelatendresselorsqueleslèvresdeMickfrôlèrentlessiennes,puisfuthappéeparlapuissancedesabouchealorsqu’il intensifiaitsonbaiser.Ilglissasalangueentrelesdentsdesapartenaire,quis’abandonnaàsonmouvement,tandisquesesmainssuivaientlescourbesducorpsdelajeunefemme.Soudain,elleneputplusrespirer.C’étaitcommesielleavaitétéembrasséepourlatoutepremière

fois,sespenséesetsesémotionssemélangeaientàtouteslessensationsdesoncorps.Seulement,ellen’étaitplusuneenfant,etMicknonplus.Desmainsd’hommeétaientposéessursoncorps,etundésirdefemmelaparcourait.Cequ’ilsétaiententraindefairenes’arrêteraitpasàunbaiser.Ellelesavaitdéjà,ellesavaitdéjàoùellevoulaitquecettenuitlamène.Cendrillon ne rentrerait pas à la maison avant de se transformer à nouveau en domestique

d’arrière-cuisineaustèreauxpiedsnusetenjean.

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Chapitre2

Mickn’avaitpasmentiquantauxmotivationsquil’avaientpousséàamenerTaradanssachambre ;il avait vraiment eu envie de passer plus de temps à parler avec elle.Mais il était évident qu’ellevoulaitplusquecela–ouqu’elleavaitbesoindeplusquecela–,etMickétaitsacrémentcontentdeluioffrirceplaisir.Elleavaitungoûtdechampagneetdementhe,etglissersalanguedanslachaleurdesaboucheluiavaitfaitressentiràquelpointilétaitàl’étroitdanssonpantalon.Elleréagissaitaveclamêmeintensitéquelui,sabouchesedéplaçantsurlasienne ;soncorpsétait

unebouled’énergiealorsqu’elle tendait lesmainspourdéboutonnersachemise.LecœurdeMickbattaitcontresapoitrine. Ilsedemandaitsiellepouvait lesentir,siça la ferait rirequ’ilseprenneautantau jeu.Onnepouvaitpasdirequec’était sapremière fois.Les femmesse jetaientsur lui. Ildevraitenquelquesorteêtreblasépartoutça.Maiselleétaitsidifférentedesfemmesavecquiilavaitété.Fraîche,excitanteet…normale.Elledécollaseslèvresdessiennes.— Toncœurs’emballe.(Elleposalapaumedesamaincontresapoitrine.)Jepensaisêtrelaseule

excitéepartoutcela.Illevaunsourcil.

— Tupensesquetonbaisernemefaitpasd’effet ?Ellehaussalesépaules.— Desfemmest’embrassentsansdoutetouslesjours.Ilritetlatirasurlefauteuilaveclui.— Pas tous les jours. Et tu n’es pas n’importe quelle femme. Tara glissa ses jambes de part et

d’autredesgenouxdeMick.— Oh,c’estvrai.Jesuisspéciale.— Tul’es.— Vraiment ?Etenquoi ?— Tun’espascélèbre.Elle rejeta la tête en arrière et rit, puis remonta sa robe. En le chevauchant, elle lui révéla ses

cuisses.Exactementcommeill’imaginait,elleavaitdescuissesdedéesse.— Çaalors,tusaiscommentcomplimenterunefemme.ElleenroulasesbrasautourducoudeMickets’appuyacontrelui,sesseinsfrôlantsapoitrine.Ilauraitvraimentaimépasserplusdetempsàparleravecelle,pourluimontrerqu’iln’éprouvait

paslebesoinprimairedeluienleversaculotte.Mais,avecsoncorpstoutencourbescolléausien,ilsentaitleparfumdesonshampooing–une

odeurdoucequi luidonnaitenviedeléchersapeau–,et ilpensa :audiable ! Ilavaitvraiment trèsenviede luienleversaculotte. Ildescenditsamain le longdesondos, traçantsoncheminentresapeauetsarobeétincelante.Ilpassalamainsousletissu,luipréférantsansaucunehésitationlapeau.Taragémitetserapprocha,commesiellevoulaitsefondreenlui.Ohoui !C’étaitl’échauffement.Ilétaitprêtàfairesonentréedanslejeuàprésent.IltenditlebrasetcommençaàenleverlespincesdescheveuxdeTara.Ellepenchalatêteenarrièreetentrouvritleslèvres.— Tuesdéterminéàdétruiremonimagede

Cendrillon,hein ?

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Il retirauneépinglequi retenaitunemèchedoréeet la laissa tomberpar terre.Puis ilplongeaànouveaudansladouceurdesescheveuxàlarecherched’uneautreépingle.— Deviensencoreplusbelle,etjepourraistomberraidemort.Ellehaussalessourcils.— Tuestrèsbonàcejeu-là.— Masœuraimaitavoirlescheveuxattachés.— Non,pasça.Lesbellesparoles.Ilsecoualatête.— Cenesontpasdebellesparoles.Jetelepromets.Tuessplendide.Ellen’avaitpasl’airdelecroire.Detouteévidence,personneneluiavaitditdernièrementàquel

point elle était réellement éblouissante.C’était vraiment dommage, puisque l’honnêteté purequi selisaitdanssonregardpouvaitmettreunhommeàsespieds.Iltiraladernièreépingledesescheveuxetleslibéra,leslaissanttomberencascadesursoncouetsursesjoues.— Incroyable.Doux.(Ilinspira.)Delapêche.Ellepouffa,etsonrirevibracontresapoitrine.— Jeneconnaisaucunefemmequisentelapêche.— Cen’estrienqu’unshampooingdesupermarché.Ilpourraitsérieusementaimercettefemme.Tarapritunegrandeinspirationetpoussaunerapidesuccessiond’expirations.Riennepourraitêtreplusembarrassantàprésentquefairedel’hyperventilationoutomberdanslespommes,maislevisagedeMickétaitplongédanssoncou,unezonehautementérogène.S’illaléchaitàcetendroit,elleseraitprêteàcambriolerunebanquepourlui.Lorsqu’elle sentit la languedeMickglisser sur sagorge, elle frissonnade tout soncorps.Mick

resserrasonétreinte,puislesalaudrecommença.Elleeneutlachairdepoule,ledésirs’allumaenelleaveclaforced’unbrasier.Sesmamelonss’arrondissaient,impatientsdesentirlabouchedeMicks’occuperd’euxàleurtour.Elles’imaginaitdéjàentraindel’observerlécheravecardeurleboutdesesseins.Elleremonteraitalorssarobeetglisseraitsesmainsàl’intérieurdesaculottepourcaressersonclitorisjusqu’àatteindrel’orgasmedontelleavaitsidésespérémentbesoin.Bon sang, elle était restée seule avec son vibromasseur et des films érotiques pendant trop

longtemps.Mais elle n’allait pas prendre son pied toute seule ce soir.Aujourd’hui,Mick la feraitjouiret,sisonsouhaitseréalisait,ilneleferaitpasqu’unefois.Elleritpresquedesoneffronterie.Ellen’étaitpascommeça.Mais,douxJésus,ellevoulaitMicket

ellerefusaitdes’excuserd’êtreunefemmequi,aupicdesamaturitésexuelle,n’avaitpaseusadosede sexe depuis très longtemps. Un des plus beaux spécimensmâles était en train de la tenir et del’embrasser–unmecqui,pouruneraisonoupouruneautre,semblaitvraimentavoirenvied’elle.Ilétaitimpossiblequ’ellechanged’avisouqu’ellelaissefilercetteopportunité.Mickenfouitsamaindanssescheveux,illuimassalecuircheveluavecuntoucherquin’avaitrien

àvoiravecunmassagethérapeutique.Illacaressaitavecsensualité,avecl’objectifdelarendrefollededésir.Et,vucommesedéroulaitcettesoirée,elleavaitdudésiràrevendre !L’autremaindeMickétaitposéedanslebasdesondos,sesdoigtstapotantlesommetdesesfesses.

Tara sentit son érection alors qu’elle bougeait sur ses genoux. Elle sentit une flamme brûler saculotte,commesic’étaitlapremièrefoisqu’elles’approchaitd’unsexemasculind’aussiprès.Celaavait tout l’aird’unepremière fois– lapremière foisdepuis très très longtemps.Elleavait

penséquesepriverétaitunedécisionsage,aprèstout.Mais,encetinstant,celan’avaitplusriendesage. Cette décision semblait surtout stupide, parce qu’elle avait oublié à quel point c’était

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complètementgrandiosed’êtresiproche,d’êtreembrassée,d’êtretouchéeparunhomme.Elles’accrochaàsesépaulesetsepenchaenarrière,cherchantsonvisagepourmémoriseràquel

pointilétaitextrêmementbeau.Sesyeuxétaientd’unenuancehypnotiquedebleu,commeunlointainocéanqu’ellenevisiteraitsansdoutejamais.Cen’étaitpasétonnantquelesfemmestombenttoutesàsespiedspourserapprocherdelui.Ilavaitunvisageàlabeautévirileetdeslèvresdoucesetpleinesquisemblaientnepasapparteniràcevisagesimasculin.Sonnezétaitlégèrementdetravers,rendantses traits d’une impossible perfection à peine moins parfaits. Elle aimait cela. S’il avait été tropparfait,elleauraiteul’impressiondenepasêtreàlahauteur.— Tonregardestrivésurmoi.LarespirationdeMickétaitforte.Toutcommesonérection.Elleaimaitça,aussi.

— Jenepeuxpasm’enempêcher.Cesonttesyeux.Tonvisage.Toncorps.Bonsang,c’esttoutlepaquet,Mick.Tuesmagnifique.

Ilmitsatêtedecôtéetlaregardaenfronçantlessourcils.— Leshommesnesontpasmagnifiques.Lesfemmeslesont.Tul’es.Elle savait qu’ellene l’était pas,maisbon, elle acceptait de fantasmerpour la soirée.Surtout au

momentoùilseleva,englissantsesmainssoussesfessespourlasoulever.Elleenroulasesjambesautour de lui, sa robe remontant doucement sur ses cuisses. La température de la chambre s’étaitélevéedequelquesdegréstandisqu’illuifaisaittraverserlecouloir,sansquitteruneseulefoissonregard.Illafaisaitsesentirspéciale,personneneluiavaitdonnécettesensationdepuisunbonmoment.Il enfonça la porte avec son épaule, et Tara eut un aperçu de larges fenêtres et d’une nuit sans

nuagesavantqueMickladéposeaucentred’unlitkingsizeincroyablementgrandetdoux.Ilseplaçasur elle, lui encadrant les épaules de sesmains ; il se tenait à quelquesminuscules centimètres au-dessusd’elle,larespirationdeTaraprovoquantlefrôlementdesesseinscontresapoitrine.— Séductrice.— C’esttoiquimeséduis.Descendsplusbasetembrasse-moi,dit-elle,aveclebesoindesentirle

corpsdeMickécraserlesien.— Jesuistropimposantpourvenirsurtoi.« Imposant. »« Surtoi. »Cesmotsévoquaientbiendesimagesquilafaisaientbrûlerdedésir.Elle

lepritparlanuqueetattirasonvisageverselle.— Jepensequejepeuxm’yfaire.Mickpoussaungrognement sourdet se laissa tomber surTara, soncorpspressécontre le sien.

Elle prit conscience de son immensité lorsqu’il fut allongé de tout son long sur elle, mais ellepercevait la tensiondanssoncorpsetsavaitqu’il retenaitsonpoids.Pourtant,sentir lapressionducorpsd’unhommesurlesienétaitsibonqu’elleauraitpuenpleurer.LesexedeMicksefrottacontreses cuisses, et une montée de chaleur l’enveloppa, la faisant se soulever vers lui, tendue vers cequ’elledésiraitplusquetout.— Tuenessûre ?Elleappréciaqu’illuiposelaquestionetpritsonvisageentresesmains.— Catégoriquement,irréfutablement,absolumentsûre.Les lèvres deMick couvrirent les siennes, toute réticence disparut lorsqu’il en prit possession,

plongeant sa langue dans sa bouche. Il poussa un gémissement avec un désespoir apparent quil’étonna.Il faisaitsansdoutecela tout le temps.C’étaitellequiauraitdûêtredésespérée,parcequecelaneluiarrivaitcertainementpastoutletemps.LabouchedeMickétaituneincroyableœuvred’art,pleineetdouce,dévastatricepoursessens.Il

glissaitetrefermaitseslèvressurlessiennestandisquesalangueréduisaitsoncerveauenpurée.Ses

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mainssepromenaientsurellecommedessoldatsdudiable,appuyantavecdouceurpournaviguersurtoutessescourbes,desesflancsàseshanches,glissantsoussesvêtementspourteniràpleinesmainssesfesses.Tara résista audésir ardent degrimper sur lui et de le déshabiller entièrement pour le lécher et

arriveràsesfinsenunpeumoinsdedixsecondes.Ellepritconsciencequelasituationnécessitaitunecertaine délicatesse,mais, Seigneur tout-puissant, elle était pressée d’avoir cet homme. Il semblaitprendre le tempsdedéplacerses lèvressurelle,sesmainserrantsur toute lasurfacedesoncorpscommes’ilvoulaitexplorerendétailchaqueparcelleduboutdesdoigts.C’était sibon.Soncorpsfrémit en réponse à ses caresses, vibrant et brûlant aux bons endroits,mais il lui était difficile derespirer.— Tuvasbien ?luidemanda-t-ilquandilretiraseslèvresdessiennes.— Oui.Trèsbien.Pourquoi ?— Tarespirationestlourde.Ilposalapaumedesamainsurelle,lesdoigtsjustesoussapoitrine.— Metouchericinevapasfacilitermarespiration.Ilhaussaunsourcil,s’appuyasurlescoudeset

couvritlapoitrinedeTaradesesmains.— J’ail’impressionqueçadated’unpetitmomentpourtoi.Tuveuxquejeralentisselerythme ?

— Oui, ça fait unmoment. C’est gentil de le remarquer. Et bon sang, non, je ne veux pas que turalentisses.Jevoudraisqu’onsoittouslesdeuxnusmaintenant.LeslèvresdeMickfrémirent.— Tuesentraindemedirequeçanevapasassezvite.— Tumetues,Mick !— Laisse-moivoirsijepeuxunpeuaccélérerlerythmepourtoi.Illaremontasurlelitendéposantsatêtesurlesoreillers,puisécartalesjambesdeTaraetrampa

entreelles.C’était exactement ce dont elle avait besoin. Peut-être qu’ils ne prendraient même pas la peine

d’enleverleursvêtements.Ellevoulaitjustequ’ilvienneenelle.Maintenant.Maisilnedéboutonnapassonpantalonetnecontinuapasàramperlelongdesoncorps.Aulieude

cela,ilglissasesdoigtsmagiquesverssarobeetmitenappétitsescuisses,soulevantletissualorsqueseslèvrestraçaientunepistedontlecheminavaitétébaliséparsesdoigts.MonDieu ! Il essayait vraiment de la tuer, non ? Soulevée jusqu’en haut de ses cuisses, sa robe

révélait des dessous choisis avec soin pour lui être assortis,même si elle avait ri à la pensée quepersonnen’ensauraitjamaisrien.À cet instant précis, elle était contente de l’avoir fait, parce que Mick leva la tête et sourit en

découvrant avec plaisir le léger ensemble de dentelle et de soie dorée, la seule barrière entre saboucheetsonminou.— Voilàquiestjoli !Il posa sesmains sur le sexe de Tara et la caressa d’avant en arrière. Des éclairs de plaisir se

propageaient de son clitoris à son vagin et d’un bout à l’autre des terminaisons nerveuses de soncorps.Ellesemitàtremblerlorsqu’ellesentitqu’ilétaitprochedelafairejouir.Tarasesoulevasurlescoudesetcambrasonbassincontresamain.— Jepourraisjouiravectescaresses.LamaindeMicksecalma,maissapaumeposéecontresonsexemitlefeuàTara.— Aussivite ?Elleplongeasesyeuxdanssonregard.

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— Aussivite.— J’aimeraisquetujouissesavecmabouche,Tara.Essaiedeteretenir.Ilpoussad’uncoupsecletissudelaculottesurlecôtéetposasabouchesursonintimité.Ellefut

soudainbouleverséeparsa langue,quiglissaitsursonsexe, léchantsonfeuardent,etpénétrantenelleavantdedécriredescerclesautourdesonclitoris.Une vague de plaisir insensé l’envahit, la faisant fondre. Elle tendit la main pour enrouler ses

doigts dans les cheveux de Mick, perdue dans un tremblement de terre de sensations qu’elle nepouvaitcontenir.— Mick,murmura-t-elle.Puisellemorditsalèvreinférieure,tenantsapromesse.Dechaudesvaguesdejouissanceaffluaient

enelle,etellepoussauncritandisqu’elleavaitlasensationdebrûlerlevisagedeMickenprenantsonpied.Elletombaàlarenversecontrelesoreillersetrepritsesespritsaprèscetorgasmequiétaitmontéenellecommeunéclairend’incessantesvaguesdeplaisir.Micks’accrochaàseshanchesetcontinuaàlalécher,jusqu’àcequeleplaisirdevienneinsupportable.Puisils’éloignaetembrassasescuisses tandis qu’elle ressentait avec plaisir d’incroyables effets secondaires et reprenait sarespiration.— Waouh,dit-ellelorsqu’elleretrouvalavoix.C’étaitvraimentincroyable.— Maintenantqu’ons’estdébarrassésdupremierorgasme,prenonsnotretempspourlesecond.— Quoi ?Mickignorasaquestion.Ilétendit lamainpourattraper lesélastiquesquiretenaient laculottede

Tara sur ses hanches et les glissa sous ses fesses, puis le long de ses jambes. Une fois le sous-vêtementôté,ilseservitdesesépaulespourluiécarterlesjambes.— Tuasunbeausexe,Tara.Roseetsoyeux,etladouceurdetongoûtlibèremavirilité.Et,aussisimplementquecela,elles’enflammaitànouveauetétaitprêteàdisputerunsecondround.Lesimplefaitdelevoirentresesdeuxjambeslafaisaitfrémird’avance.Ilavaitraison.Elleavaitmajestueusementvoguédanscetorgasmesansavoireuletempsd’apprécierchaqueélémentde

magiequ’ilavaitaccomplisurelle.Ellevoulaitdoncprofiterdelachancedeleregarderetdesentirsalanguesurelle.

Le souffle chaud deMick se répandit au travers de sa peau pleine d’envie. C’était unemise enbouche,unavant-goût.Ellesecrispa,attendantquesalanguelatouche,et,quandcefutlemoment,ellefrémit.Chaudeethumide,lalanguedeMickglissaitsursapeaugonfléededésir,enflammantsonclitoris,puislabouchedeMicks’emparadesonbourgeonpourlelécher.La tensionmontaànouveaurapidement.Cettesensation remontaitàsi loin.Sedonnerduplaisir

seuleétaitsidifférentduplaisirdesentirunhommeentreses jambes, léchantsonsexeet réalisanttoussesfantasmes.Mickreprésentaitunfantasmetorride.Saroberemontasurseshanches,elleétaitnueendessousdelaceinture.Lemomentétaitsiépoustouflantetérotique,àlalimitedusupportable.LalangueetleslèvresdeMickdansaientsursonsexe.Ajoutantsesdoigtsàlacombinaison,ilen

glissaunàl’intérieurdesonvagin.MonDieu,quec’étaitbon !Ellelaissatombersatêteenarrière,s’abandonnantàsessensationsqui

explosaient tandis qu’il la pénétrait lentement et avec douceur avec ses doigts, tout en prenant sonclitorisdanssabouche,l’écrasantaveclalangue.— Oui, comme ça, chuchota-t-elle, resserrant sa prise sur les cheveux de Mick alors que ses

sensationsatteignaientunsommet,l’emportantprèsduparadis.Jevaisjouir.Il plaqua sa langue contre son clitoris et commença à la pénétrer avec plus de fermeté dans les

doigts.Elleéclatadeplaisir,hurlantetsecabranttoutcontrelui ;cetorgasmeétaitaussifortquelepremier,lesvaguesdebien-êtredéferlaientetl’envahissaient.

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Quand elle retomba sur le matelas, elle était épuisée, complètement stupéfaite et profondémentreconnaissante.LorsqueMickrampaverselleetluisourit,ellepassasesdoigtssursonmentonvirilpuisseléchaleboutdel’index.— Tuaslemêmegoûtquemoi.LesnarinesdeMickfrémirent,etsesyeuxs’assombrirent.— Tutegoûtessouvent ?Ellehaussalesépaulesetenroulasesdoigtsautourdesoncoupuissant.— Parfois,quandjemetouche.Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle était en train de lui dire, combien elle se laissait aller à

l’effronterie.Maisc’étaitpourunenuitdefantasmesqu’ellecomptaitbienvivrecommeellelevoulait.Ellevoulaitquecesoitparfait,touslescoupsétaientpermis.Alors,lorsqueMickroulahorsdulitetcommençaàdéboutonnersachemise,Tarasemitàgenoux

pour tout voir, elle ne voulait pas rater unemiette de son déshabillage. Il libéra ses épaules de sachemiseetneladéçutpas.Sonbusteétaitlarge,sespectorauxabsolumentspectaculaires.Sonventreétaitplatetsesabdominauxciseléscommeceslégendairestablettesdechocolatqu’ellevoyaitsurdesmannequinsetàlatélé,maisqu’ellenepensaitpasexister.Elletenditlesbrasetposasesmainssursonestomac,stupéfaitedetoucherdesabdominauxaussidursquedelapierre.— Waouh,cestablettesdechocolatsontbienréelles !Il ritetdéboutonnasonpantalon, le laissant tomberausol.Tarasepassala languesur les lèvres

lorsqu’ellevitlecontourdel’érectiondeMickpresseravecinsistancecontresoncaleçon.— Laisse-moifaire.Elleretirasarobeetlajeta,puisdégrafasonsoutien-gorge,pasgênéelemoinsdumondelorsque

leregarddeMickerraavecadmirationsursoncorps.Ellen’avaitjamaisétédugenreàsefocalisersursonapparence,mais,encetinstantprécis,ellesesentait comme une déesse. Il n’y avait rien de tel que le regard affamé d’un homme pour qu’unefemmesesentedésirée.EllesedandinasurlecôtédulitpoursaisirlecaleçondeMicketleroulersurseshanches,libérant

sonmembre.Soncaleçontombasurlesol,etillepoussadupied,donnantàTaratoutelibertépourdresserlacartedecesmagnifiquesabdominauxaveclapaumedesesmainspuisseplacerderrièreluipoursaisiràpleinespoignéessonculserré.Waouh !Tu parles d’une œuvre d’art. Elle aimerait l’allonger et faire courir ses mains sur lui pendantquelquesheures.Etensuitelegoûter.Tara encercla sa verge de ses mains, avec le besoin de la toucher, de la goûter, avant qu’il la

pénètre.Illuiavaitofferttantdeplaisir,ellevoulaitluirendrelapareille.Elletouchatoutesalongueur,glissaunemainplusbaspourpresseravecdouceursestesticuleset

futrécompenséeparsongrognementrauque.Lorsqu’ellesepenchaetpritladouceextrémitédesonpénisentreseslèvres,legrognementdeMicksefitplusmarqué.IlglissasesdoigtsdanslescheveuxdeTaraetpoussasonvisageendirectiondesaverge.Ellelasaisitavecjoie,enroulantsalangueautourdesonsexeallongéparlapassion.— C’estbon,Tara.J’aimetabouche.Il avaitungoût salé etpuissant.Elle l’avalait alorsqu’il la contemplaitd’enhaut, leboutde ses

seinsdurcissantpendantqu’ellelesuçait.LamaindeMickenvahitsachevelured’ungestetendre,etellesutqu’ilretenaitsonplaisirtandisqu’ilsoulageaitsonsexesursalangue.Elleouvritlaboucheetle laissaregarder,puisellepressasa languecontre leboutdesonpéniset léchale liquidesaléqui

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s’enéchappait.— NomdeDieu,tuvasmefairejouir.Elleleprovoquaenléchantdoucementsongland,puisenroulasesdoigtsautourdesonmembreet

lecaressa.— Cen’estpasça,l’idée ?Ils’éloignaetlapoussasurlelit.— Oui.Lorsquejeseraientoietquetonvaginm’enserrerajusqu’àl’éjaculation.Ilattrapasonpantalonetpritdanslapocheunétuienaluminium.Tarasoupira,soulagéequ’ilsoit

prêt. Il enfila le préservatif et se déplaça vers elle, écartant ses jambes, glissant sesmains sur sescuisses,sursonventre,sursesseins.Ellesecambra,etillessaisitàpleinesmains,puissepenchasurelleetdéglutitpéniblement.Elle s’attendait à ce que quelqu’un d’aussi grand soit brusque. Il la surprit par la douceur avec

laquelleilpinçaleboutdesonseinentreseslèvres,l’aspirantavantdefaireglissersalanguesurletéton. Une douce chaleur commença à monter alors qu’il léchait un mamelon, puis l’autre,prolongeantl’attenteavantdelapénétrer,lafaisantlanguir.

— S’ilteplaît,murmura-t-elle,enrelevantlatête.S’ilteplaît.IlpressaseslèvrescontrecellesdeTara,leursbouchessefrôlantavecdouceur.C’étaitsitendre,

c’était exactement ce dont elle avait besoin.Elle tendit lamain et lui caressa le visage tandis qu’ilprenaitplaceentresesjambesetglissaitsonsexeenelle.Lorsqu’il la pénétra, elle en eut le souffle coupé.C’était tout cequ’elle avait voulu et désiré. Ils

s’emboîtaient parfaitement, et il savait exactement comment lui procurer le plaisir qu’elle désiraitavecardeur.Ilglissaunemainsoussoncorpsetlatiraàlui,lesrapprochant ;puisilpritsabouchedans un baiser profond et passionné, effaçant la douceur des instants qui avaient précédé. Mais,désormais,ellen’avaitpasbesoindedouceur.Désormais,ellevoulaitdelapassion,etqu’est-cequ’illui en donnait ! Elle enveloppa ses jambes autour des hanches de Mick et y plongea ses talons,l’emmenantplusprofondémentenelle.Mickrencontrasonregardetsaisitsesfessesens’enfonçantauplusprofondd’elle.— Oui, murmura-t-elle tandis qu’il faisait rouler ses hanches sur elle, se balançant contre son

clitoris.Sesmains ajoutaient de la chaleur et du plaisir sensuel en glissant sur son corps, caressant ses

flancs,sapoitrine,creusantàtraverssescheveuxpours’emparerd’elleetlamaintenirpendantqu’ill’embrassait, sa bouche et sa langue la prenant alors dans une passion frénétique et un besoin quifaisaientperdreàTaralesensdesréalités.Ellecaressasondos,apprenantparcœurlasensationlaisséeparsesmusclessecontractantcomme

del’acierplacéjustesoussapeau,s’imprégnantdelachaleuretdelasueurdesapeau,tandisqu’ilmettaitsaforceenelle.Ellenesesouvenaitpasd’avoirfaitl’amouravecunhommeaussi…intensémentavant,ellen’avait

jamaisressenticetteconnexion.Ellerepoussacetteidéeensedisantqu’elleavaitperdulamain.Cen’était que du sexe, et elle n’en avait pas eu depuis si longtemps que, pour elle, cela semblaitmonumental.Pourlui,c’étaitprobablementjusteunebonnebaise.Maislafaçondontillatenait,lacaressaitetl’embrassait,lamanièrequ’ilavaitdelasouleverpuis

de la pénétrer, avec douceur et lenteur, prenant son temps, apparemment pas pressé d’entamer lesprint final, faisaient fairedessautspérilleuxàsoncœur tandisquesoncorpsétait rendubouillant

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par le genre de plaisir qui ne se présentait pas souvent à une femme.Elle se laissa séduire par lamagiedumoment,parlafaçonaveclaquelleilseplaquaitàelleetlaprenaitencoreetencore.Elles’autorisaitàressentirchaquetremblementetchaquesecoussealorsquesoncorpssentaitrenaîtreleplaisirdefairel’amour.Latensionl’envahit,seconcentrantautourdesataillealorsqueMickléchaitsesmamelonstouten

continuantàbougerenelle.Lasensationmontaenflèchedanssonbas-ventre,laconduisanttoujoursplusprèsdel’orgasme.— Plusfort,luidemanda-t-elle.Ilsesoumitàsesdésirs,s’emparantdesesgenouxetpliantsajambe,sonregardconcentrésurses

yeuxalorsqu’ils’enfonçaitplusloin,puisfaisaitroulersonbassincontreceluideTara.Ellesuffoqua.— Çavamefairejouir,Mick.— Ohoui !Serre-moientoi.Jouispourmoi.Ilplaçasamainentreeux,enéloignantseshanchesdecellesdeTara,defaçonàpouvoirmasser

sonclitoristoutenlapénétrant,etenmaintenantsonregardsursonvisage.— Laisse-moivoir, luidit-il,enseservantdesonpoucepour trouversonpoint leplussensible,

caressantavecdegrandsgesteslerenflementdesonpointsensible,toutencontinuantàsebalancerenelle.Ellebraquasonregardsurluienselaissantaller.Alorsqu’elleatteignaitlepointculminantdeson

orgasme,l’intensitédesonplaisirphysiques’accrutaucontactémotionnelduregarddeMickposésurelle.Lafaçondontsonvisagevirilsecrispaalorsqu’iljouissaitavecellefitperdreàTaratoutcontrôlesursesémotionsetsessensations.Puis il l’embrassa, et elle s’accrocha à lui, continuant à jouir, naviguant sur les flots du plaisir

puisqu’ilcontinuaitdebougerenelle,refusantdetoutlâcher.Elle ne voulait pas qu’il s’abandonne. Pas avant qu’ils aient tous les deux eu leur compte.Mick

atteignitlepointculminantetlalaissa,seulementpouruncourtinstant.Puisilfutderetour,l’attirantcontreluiettirantlescouverturessureux.Tara se sentait si petite, enveloppée dans son étreinte. Petite et chérie, tandis qu’il embrassait sa

nuque,tenaitsescuissesetjouaitavecsapoitrined’unefaçonpaisiblequil’excitaitetlafaisaitrireàlafois.— Je suppose que je ne vais pas beaucoup dormir ce soir, n’est-ce pas ?— Le sommeil, c’est

surfait.Tudormirasplustard.Ilmordilla sanuque, et soncorps frissonnade toutes ses terminaisonsnerveuses.Elle se tourna

verslui,lepoussantsurledospourpouvoirluigrimperdessus.Ellesentitsonsexedurcirsouselle.— Tuasraison.Jedormiraiplustard.

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Chapitre3

Mick se releva, maudissant la lueur du soleil qui se précipitait dans sa chambre. Il tira lescouverturessursatête,maislemartèlementnecessaitpas.Celanepouvaitpasêtreunegueuledebois.Ilsavaitleséviter.Ilentrouvritunœiletécouta.Quelqu’unétaitàlaporte.Ahoui.Chambred’hôtel.Ilsedébarrassadescouvertures,s’attendantàtrouverTaraaulitaveclui.

Maisellen’yétaitpas.Alorsqu’iltournaitaucoindelasalledebains,ils’aperçutqu’ellen’yétaitpasnonplus.— C’estpourleménage.Lemartèlements’intensifia.— Jenesuispashabillé.Revenezplustard.— Vousdeviezlibérervotrechambreilyauneheure,monsieur,ditlapersonnedel’autrecôtéde

laporte,avecunflagrantsoupirdefrustrationqueMickn’eutpasdemalàcomprendre.Mickpassasamaindanslescheveux.— Oh,désolé !Jemedépêche.Il alla à la salle de bains et prit une douche rapide, puis rangea ses affaires, essayant de ne pas

penser à la femme avec qui il avait partagé un lit la nuit précédente. Il n’était pas du genre às’inquiéter pour les femmes avec qui il couchait, puisqu’il était habituellement celui qui les faisaitsortir de la chambre avant d’aller dormir. La dernière chose qu’il voulait était d’affronter lelendemainetlapossibilitéqu’unefemmepuissevouloirunautrejouraveclui.Aveclesfemmes,ilnefaisaitnidanslesjourssuivants,nidanslesrendez-voussuivants,nidansquoiquecesoitdesuivant.Mais, avecTara, celaavait étédifférent. Il était réellementdéçudeconstaterà son réveilqu’elle

étaitpartie.Oùpouvait-ellebienêtre ?Ladernièrechosedontilsesouvenaitétaitd’êtretombédesommeilaux

côtésdeTara,recroquevilléecontrelui.Ilsavaientdûenfins’endormirversl’aube,carilserappelaitqu’ilsavaientriàproposducielquileséclairaitquandilsavaientenfinétérassasiésl’undel’autre.Cen’estmêmepasqu’ilaitétéprèsd’être rassasié.L’épuisements’était finalement installé,mais

Mickn’avaitpasétéprèsd’avoirsadosedeTara.Ilvoulaitunlendemainavecelle.Etiln’avaitaucuneidéedelamanièredelajoindre,iln’avaitpas

prissonnuméro.Maisilsavaitcommentseleprocurer.Aprèsavoirlibérésachambreetêtregrimpédanssavoiture,ilsortitsontéléphoneetcomposale

numérod’Elizabeth.Siquelqu’unpouvaittrouvern’importequi,c’étaitsonagent.— Nedevrais-tupasêtreen trainde travailleravec tonentraîneur,ouêtreau litavecunefemme

sexy ?Etsi tuesaulitavecunemannequinouuneactricesexy,dis-moioùetquand,quejepuisseenvoyerunphotographeprendreunephoto,compris ?Ilrit.

— Non,j’aibesoinquetumetrouvesunefemme.— Jesuisconsternéeque tumeprennespour tonproxénète,Mick.C’estenquelquesorte lecas,

maisjesuisconsternée.Quiest-ce ?

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— TaraLincoln.C’estl’organisatricedelafêtedonnéepourl’équipe,lanuitdernière.— Pourquoiveux-tulatrouver ?— Çaneteregardepas.Trouve-moisimplementsonnuméro.— Tuorganisesunepetitesoiréedetoncôté ?Mickricana.— Oui,tumeconnais.Justeuncoupd’unsoir.— S’il te plaît. Si tu étais comme ça, mon boulot serait plus facile. Je vais récupérer ses

coordonnéesettelesdonner.Mick raccrocha et se dirigea vers chez lui, un complexe immobilier situé dans la baie de San

Francisco.Ilsegaraàcôtédugarage,fermalaportièreetsaisitlesaccontenantsesaffairespourlanuit.Sonportablevibraavantqu’ilatteignelacuisine.— C’étaitrapide,dit-ilenattrapantlejusd’orangeetenmettantenmarchelehaut-parleursurson

portable.IlsavaitqueLizsouriaitdetoutessesdents.— Je suis très forte, Mick. Tara Lincoln, propriétaire du Bon Contact. L’entreprise est située à

Concord. Attrape un stylo, je te donne son numéro de téléphone et son adresse. Ce sont sescoordonnéesprofessionnelles.Si tu veux sonnuméropersonnel, çadevraitmeprendreunebonneheure.— Tumefaispeur,Liz.(Ilsaisitunstyloetunblocdepapiersurleplandetravaildelacuisine.)

Lescoordonnéesprofessionnelles sont suffisantes. Jen’aipasbesoinque tuaillesmedéterrer sonarbregénéalogique.— Jedevraislefairesitupensessortiraveccettefemme.J’auraisbesoind’ensavoirplussurelle.

— Mêmemamèren’ensaitpasautantquetoisurlesfemmesavecquijesors.— Tamèrenes’investitpasautantdanstacarrièrequemoi.Unfauxpasett’esfoutu.— Ettoutlecommercequetutefaissurmondospéricliterait.— Jesuisanéantie,Mick.Tusaiscombienjet’adore.Micksecoualatêteetsourit.Oùserait-ilsansElizabethDarnelldanssavie ?Uneroussesexyqui

ressemblait auxmannequins avecqui il sortait, personne en la voyant nepouvait se douter qu’elleétaitunagentsportifdotédel’instinctdetueurd’unrequinaffamé.C’étaitgrâceàellequeluietsonfrèreétaientmultimillionnaires.— Oui,oui.Jesuistouchépartasincérité.Donne-moisimplementcequetuas.Aprèsavoirraccroché,ilsechangeaetallapiquerunsprintdansleparc,ilavaitbesoindesevider

latêteetderemplirsespoumonsd’oxygène.Onétaitàlami-juin,ilfaisaitchauddanslabaiedeSanFrancisco,surtoutenraisondesonréveiltardif.D’habitude,ilselevaitàl’aubeetcouraittôt.Mais,àprésent,c’étaitl’après-midi,etlesoleilcognaitsurluitandisqu’ilprenaitleviragedelapistedejogging,ignorantlasueurquiruisselaitlelongdesondos,seconcentrantseulementsursarespirationetsursontemps.TrenteansétaitunâgeavancépourunathlètedelaNFL.Maisilétaitloind’enavoirfiniavecle

sport qu’il aimait. Il était en trèsbonne formephysique et il avait l’intentionde le rester. Il n’étaitabsolumentpasprêtàprendresaretraite.Après dix kilomètres, il ralentit le rythme en une marche et se dirigea vers son complexe

immobilier. Une heure plus tard, il s’était douché et était à nouveau dans sa voiture, cette fois endirection de Concord, à l’adresse de l’entreprise de Tara. On était samedi, il était donc probablequ’ellenesoitmêmepaslàetquecesoitfermé.Enrevanche,ilpourraitaumoinsvoircommentétait

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sonlieudetravail.Maisoui,biensûr,tun’asaucuneidéedecequetuesentraindefaire.T’auraispaspusimplement

appeler,imbécile ?Ilneselançaitjamaisàlapoursuitedesfemmes.

Cen’étaitpasunproblèmed’ego,c’étaitsimplementqueLizluienvoyaittoutletempsdesfemmes.EtcellesqueLizneluimettaitpasdanslespattesvenaientàluid’elles-mêmes.Ildevaitgénéralementlesrepousser,iln’avaitdoncjamaiseubesoindecouriraprèsl’uned’entreelles.C’étaittoutnouveaupourlui.Iltrouvalecentred’affairesoùsetrouvaitl’entreprisedeTara,segaraetsedirigeaverslagrosse

fenêtre où « Le Bon Contact » était gravé en petites arabesques blanches. Des lumières étaientallumées,etquelquespersonnes se trouvaientà l’intérieur. Ilnevitpas toutde suiteTaraet semitdoncsurlepasdelaporte.C’était vraiment le genre d’endroit où travaillaient des nanas. Beaucoup de trucs en tissu et en

papierétaientétaléssurdestablesoupunaisésaumur.Certainsressemblaientàdesinvitations.Ilyavaitaussidesflûtesàchampagneetd’énormeslivrescouvertsde…bazar.— Puis-jevousaider ?Ilseretournaetsouritàunepetiteroussequiportaitdeslunettesenécailledetortuesurleboutdu

nez.— JechercheTara.

Lesyeuxdelarousses’écarquillèrent,ellefitunpasenarrière.Detouteévidence,ellel’avaitreconnu.

— Oh !Biensûr.Elleestàl’arrière.Jevaisvouslachercher.Larousses’éloigna,etMickdécidadesepromenerparmilesaffairesdeTara.Bienque,avectous

lesgadgetsfragilesdanslapièceetsagrandetaille,« l’éléphantdansunmagasindeporcelaine »soituneexpressiontoutàfaitdecirconstance.Peut-êtrequ’ildevraitsimplementnepasbouger.— Mick.IlsetournaetsouritàTara.— Hey.Elleportaitunejupenoiremoulantequis’arrêtaitauxgenouxetunchemisierjaunesansmanches,

fémininetsoyeux.Ilavaitenviedelaprendredanssesbrasetdel’embrasser.Maisellenesouriaitpasetn’avaitpasl’airheureusedelevoir.— Qu’est-cequetufaislà ?Commentm’as-tutrouvée ?— Monagentt’atrouvée.Tuespartiesansmeréveillercematin.Tara jeta un coup d’œil dans la boutique, et à ce moment-là Mick vit trois femmes qui les

observaientensechuchotantdesmotsàl’oreille.Ilentenditsonnom.Ilaimaitlesamatricesdefootballaméricain.Illeséblouitavecungrandsourire.— Bonjour,mesdemoiselles.Taraletiraparlebras.— Viensdansmonbureau !Illasuivit,faisantunclind’œilauxtroisfemmes,quis’écartèrentsursonpassage.LebureaudeTaraétaituneminusculepièceàl’arrièredelaboutique.Ilsesentitcommeungéant

danscesipetitespace.Sonbureauétaitnetetrangé,avecunordinateurportableaucentreetdespilesordonnéesàchaque

extrémité.

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Ellefermalaporteetfitletourdubureau,seservantàl’évidencedumeublecommed’unrempart.— Pourquoies-tuici ?Ilhaussaunsourcil.— Cen’estpasévident ?Jevoulaisterevoir.— Oh ! (Ses lèvres se soulevèrentune seconde,puiselle le regardaen fronçant les sourcils.)Ce

n’estpasunebonneidée.Ilcroisalesbrassursapoitrine.— Pourquoin’est-cepasunebonneidée ?— Heu,toietmoi…Ehbien,disonsjustequejesuistrèsoccupéeavecmacarrière.— Alorstun’aspasaimécoucheravecmoi ?Sesyeuxs’écarquillèrent.— Oh !MonDieu,si.C’étaitmerveilleux.(Ellecontournalebureauetposasamainsursonbras.)

Mick,j’aipasséuntrèsbonmomentlanuitdernière.Tulesaiscertainement.— J’aiaussipasséunsupermoment.Jeveuxterevoir.Ellesecoualatête.— Jenepeuxpas.— Pourquoipas ?(Soudain,ilfutcommefrappé.)Oh,merde !Tuesmariée.Ilnefaisaitjamaisdanslesfemmesmariées.Jamais.— Non !Biensûrquejenesuispasmariée.Pourquelgenredefemmemeprends-tu ?— Jen’enaiaucuneidée.C’estcequej’essaiededécouvrir.Allonsdînercesoir !— Jenepeuxpas.S’ilteplaît,restons-enàunefabuleusenuitensemble.— Donctut’esamuséehiersoir ?— Oui.— Avecmoi.Tuasaiméêtreavecmoi.— Oui,vraiment.— Maistuneveuxplusmevoir.Plusjamais.Ellesegrattalatête.— Je sais, ça n’est pas très logique. Je ne peux pas, c’est tout. (Elle regarda l’horloge.) Je suis

désolée,maisj’aiunrendez-vous.Jedoisvraimentyaller.— Trèsbien.Iln’avaitpasbesoind’êtrechasséàcoupsdepieddanslederrièrepourcomprendrequ’elleétaiten

traindel’envoyerbalader.Sesentantbête,ilsetournaetsedirigeaverslaporte.— Àplustard.Elleavaitl’airaussimalheureusequelui,maisilnes’enaperçutpas.— Aurevoir,Mick.IlentenditleregretdanslavoixdeTara,s’arrêta,seretourna,sedirigead’unpasdéterminévers

elle,lapritdanssesbrasetl’embrassa,recouvrantsessoupirsd’unbaiser.Tarapritentoutetpourtout deux secondes pour réagir : se penchant contre lui, elle enroula ses bras autour de lui et ellepoussatoutessortesdegémissements.Mickglissaunbrasautourdesatailleetl’attiracontrelui,intensifiantlebaiser,glissantsalangueà

l’intérieur de sa bouche, goûtant sa douceur.Tara fut celle quimit fin au baiser, qui fit un pas enarrière,lesyeuxteintésdepassion,lestétonspointantsoussonchemisier.Oui,elleleressentaitaussi.Quoiqu’ilyaitentreeux,lesentimentn’étaitpasàsensunique.Ellene

l’avaitpasrepousséparcequ’ellen’avaitpasenvied’êtreaveclui.— Àplustard,luidit-il.Puisilsortitparlaporte,lalaissantlà,prenantdeprofondesinspirations.

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Elleavaitpasséunsupermoment,ilavaitpasséunsupermoment,maisellenevoulaitpluslevoir ?Quelquechoseclochait.Etilallaitdécouvrirdequoiils’agissait.Ilavaitpeut-êtremordulapoussière,maisMickserelevaittoujourspourlejeusuivant.PUTAIN !Taramitdixbonnesminutesàseressaisiretàsortirdesonbureau.Entre-temps,sonrendez-vous

étaitarrivé,etTarapassal’heuresuivanteàs’agiterentoussenspourmontreràsaclientepotentielletoutcequ’elleavaitbesoindesavoirsursonentrepriseetsurlesservicesqu’ellepouvaitluioffrir.Dumoins,c’estcequ’ellepensaitavoirfait.Ellen’avaitaucunsouvenirdecerendez-vous.Pource

qu’elleensavait,ellepourraitavoirrécitélemenuduMcDoàlapauvrefemme.Toutefois,laclienteavaitsignéuncontratdeprestationdeservices,elleavaitdoncdûsedébrouiller.— Tara,as-tuuneseuleidéedequiils’agissait ?— MmeStenson ?Maggie,sonassistante,fitdegrosyeux.— Non.CemecsexyquiadébarquéavantMmeStenson.— Oh !TuveuxdireMick.Maggieeutl’airstupéfaite.— TuappellesparsonprénomMickRiley,lequarterbackdesSabresdeSanFrancisco.Ques’est-il

passéexactementàlafêted’hiersoir ?— Jeneveuxpasenparler.Tararetournadanssonbureau,maislestalonsdeMaggieclaquaientsurlecarrelage,ainsiqueceuxdesdeuxautresemployéesdeTara :EllenetKarie.Décidantde les ignorer,Taras’assitderrièresonbureauetouvritsonagendasursonordinateur

portable.— Tara,tudoisnousannoncerlescoop,ditEllen.— Pasdescoopàannoncer.Désolée.— Quand tu es sortie de ton bureau, tes joues étaient rouges, et on aurait dit que tu avais été

embrassée.Sérieux,vraimentembrassée.Est-cequ’ilt’aembrassée ?TaralevalesyeuxversMaggie.— Cenesontpastesoignons.Maggiesouritdetoutessesdents.— Doncilt’avraimentembrassée.Oh,monDieu !Tarapoussaunsoupir.— Iln’yarienentreMickRileyetmoi,doncabstiens-toid’appelerlesjournauxpeople,OK ?— Est-ilvenu,ouiounon,tedemanderdesortiraveclui ?Maggietapadupied.Trois paires d’yeux très déterminés soutenaient le regard de Tara. Elle eut l’impression d’être

l’accuséedansunprocès.— Peut-être.— Ettuasditoui,hein ?demandaEllen.— J’aiditnon.Karielevalesmainsauciel.— Tara,ilestcanon.Talentueux.Riche.Tunecroispasquetescritèressontuntoutpetitpeutrop

élevés ?Taradéfiaduregardsesemployées–vraiment,sesmeilleuresamies, le triodeblonde,bruneet

rousse,toutessplendides,desfemmescélibatairesquin’auraientjamaisrejetéunmeccommeMick.Maisellesnemenaientpaslavie–compliquée–qu’elleavait.Ellesnepouvaientpascomprendre.

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— Jenecherchepasdemec.— Maispourquoi ?demandaMaggie.Tuesjeune,belleetcélibataire.Pourquoitunechercherais

pasunmec ?— Tusaisàquoiressemblemavie.Jesuisoccupéeicietàlamaison.Iln’yapasdeplacedansma

vie pour un homme.— C’est la pire excuse que j’aie jamais entendue. (Ellen secoua la tête, sescourtesbouclesblondessebalançantd’avantenarrière.)Tunevaspasrajeunir,tusais.— Jésus,merci.— Et desmecs commeMickRiley ne se présentent qu’une fois dans la vie. S’ils le font, ajouta

Karieenbasculantsaqueue-de-chevalbrunepar-dessussonépaule.— Etpersonnenedit que tudois épouser cemec.Mais enfin,Tara.Pourquoi tune sortiraispas

aveclui ?insistaMaggie.Pouruneraisonseulement.Unetrèsbonneraison.

Chapitre4

Mick n’était pas devenu le quarterback vedette de la NFL en se couchant sur le terrain et encherchantl’antijeu.Ilétaitprêtàsebattre,quellequesoitlapressionquipesaitsurlui,etilcomplétaitsespasses,surleterraincommeendehors.S’ildevaittranspirerpourqueleboulotsoitfait,ilyallaitsanshésiter.Il attendit donc que Tara quitte son bureau le lundi, puis y déambula, certain que les femmes

présentespouvaientêtresesmeilleuresalliéessurlalignedemêlée.Laroussemignonnevintviteàsarencontre.— MickRiley !Illuitenditlamain.— Enpersonne.Etvousêtes ?Elleremontaseslunettessurl’arêtedesonneztoutenluiserrantlamain :— JesuisMaggie,l’assistantedeTara.EtvoiciEllenetKarie.— Bonjour,mesdemoiselles.Illeurserralamainetpritconfianceenlesvoyantarborerdelargessourires.Super.Ilpourraitau

moinscomptersurlecoupdemaindel’uned’entreelles.— Je suisdésolée,vousvenezde raterTara, luiditMaggie.Ellevient justedepartir en rendez-

vous.— Enfait,j’espéraisobtenirvotreaide.Tarapensequenousnedevrionspasnousvoir,etjesuis

persuadéducontraire.— Oh,jevois.(Maggiesouritpresqued’unairsuffisant.)Ehbien,Taraneprendpastoujoursles

bonnesdécisions.— J’espéraispouvoircomptersurvotreaide.Lesyeuxdestroisfemmespétillèrent.Lesfemmesétaientlesmeilleuresentremetteuses,surtoutquandunedeleursamiesétaitimpliquée.— Quepeut-onfairepourvousaider ?demandaMaggie,commesielleétaitMarraine, la féede

Cendrillon.

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Unpointmarqué !Tara était aux anges en pensant pouvoir décrocher un nouveau client, même si cela signifiait

qu’elledevraittravaillerd’arrache-piedtoutleweek-end.Dieumerci,ellen’avaitriendeprévu,sinoncelaauraitétéuncauchemar.SiNathann’avaitriendeplanifiépourleweek-end,elleseraitdanslepétrin,bienque,ces temps-ci, sessamedisetdimanchessoientbienremplis.Pourtant,ellen’aimaitpaslelaisserseul.Ellesegarasur leparkingdurestaurantetsortitdesavoiture.C’étaitunbelendroitàSausalito,

perchésurlesommetdelacollineavecunevuesurlaville.Elleentradanslerestaurantetdonnasonnom.L’hôtesselaconduisitàunesalleàmangerprivéeà

l’écartdurestaurant.Lavueyétaitspectaculaire,quatrefenêtresmettaientenvaleurSanFranciscodenuit.Unetableétaitdresséedansuncoin,lanappedelinblancétaitrecouverteensonmilieud’unvase

contenantunedemi-douzainederosesécarlates,leserviceenporcelaineétincelaitetl’argenterieétaitdisposée avec précision. Le cristal était coûteux, c’était le genre d’endroit qu’elle choisirait pourinvitersesclientssilaquestiondubudgetneseposaitpas.Qui pouvait bien être ce client potentiel ?Qui que ce soit, elle espérait qu’il avait de l’argent à

dépenserdansunévénement.Etpourquoi toutcemystère ?SoitMaggien’avaitpasnotécorrectement toutes les informations,

soitceclientpotentielétaituneespèced’hurluberlu.Cela ne posait pas de problème.Elle ferait avec un hurluberlu dumoment que le client avait de

l’argentàmettredansunévénement.L’essentielétaitdefaireprospérersesaffaires.— Asseyez-vous.Ilnevapastarder,luiditl’hôtesse.— Merci.Tarabutàpetitesgorgéessoneau,tentantdecalmersesnerfs.Quandelleentenditlaportes’ouvrir,

elleselevaetseretourna,enaffichantsonsourireleplusradieux.SonsourirelaissalaplaceàunfroncementdesourcilstandisqueMickfermaitlaporte.— Mick,quefais-tuici ?Illarejoignit,pritsamainqu’ilembrassapuisrecouvritdesesmainsimmenses.— Bonjour,Tara.Elleessayaderegarderpar-dessussonépaule,persuadéequesonfuturclientallaitfaireirruptionà

toutmoment.— Ilfautquetuyailles.J’attendsquelqu’un.— Non,tun’attendspersonne.Alors, elle comprit. Son espoir pour de nouveaux contrats s’évanouit et laissa place à son

agacement.— Tuasmontéçadetoutespièces.— Oui,dit-ilensouriant.— MaisMaggiem’adit…(Puisellecomprit.

Maggie.Biensûr.Cettepetiteentremetteuse.)Oh, jevois.TuesalléparleràMaggie.— Tesamiesm’apprécient.Ellelevalesyeuxaucieletretirasamaind’uncoupsec.— Detouteévidence,touteslesfemmestetrouventirrésistible.Ellesesaisitdesonsacàmain.— Touteslesfemmes,sauftoi,apparemment ?Sonsouriresatisfaitmontraitqu’iln’étaitpasoffenséparledépartimminentdeTara.

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— Jem’envais.Jen’aimepaslescoupsmontés.Illuitintlaporte,cequil’énervaencoreplus,commes’ilallaitsimplementlalaisserpartircomme

ça.Ellerefermalaporteetposasonsacàmainsurlatableprochedelaporte,puisfitunpasverslui.— Écoute,Mick.J’aipasséunsupermomentavectoi.Maisc’étaitl’histoired’unenuit,OK ?

— Pourquoi ?— Pourquoiquoi ?demandaTara.— Pourquoicen’étaitquel’histoired’unenuit ?

Est-cequ’onnes’estpasbienentendus ?— Biensûrqu’ons’estbienentendus.Tuétaislà.— Oui,j’étaislà.Ilyaeuunetrèsbonnealchimieentrenous,souslesdrapsetendehors.TaraouvritlabouchepourrépondreàMick,maisenfaitquepouvait-elledire ?Ilavaitraison.Ily

avaiteuunetrèsbonnealchimieentreeux.Etelleavaitcarrémentaimécettenuit.— C’estsimplementquejenesuispasd’humeuràavoirdesfréquentationsencemoment.— Àcausedetacarrière ?— Oui.— Parcequetacarrièreteprendchaqueminutedetontemps ?Ellecroisalesbras.— Quandtujouesaufootball,est-cequeçaneteprendpaschaqueminutedetontemps ?Toujourslemêmesouriresatisfait.— Non.Jenelaissepasmacarrièredirigermavie.J’aimeavoirunevraievie.Tudevraisessayer

d’enavoirune, toiaussi.Tuasbien réussiàenavoiruneavecmoi, le tempsd’unenuit,non ?— C’étaitdifférent.— Çal’estencore.Ilfautvraimentquetut’arrêtespourmanger,etpendantcetempstuesoccupéeà

devenirricheetcélèbre ;alors,nousallonsmanger.— Jen’appréciepasquetumentespourobtenirunrendez-vousavecmoi.Iltintlachaisepourqu’ellepuisses’asseoir.— Alorsarrêtedemerejeter.C’étaitridicule.Elledevraitjustepartir.Pourtant,elleavaitfaim.Ets’ilvoulaitpayerpourqu’elle

mangeunrepashorsdeprix,alorstrèsbien.Illuidevaitbiencelaaprèsavoirmontécesubterfuge.Ellepritunsiège.— Bien.Maisc’estladernièrefois.— Situledis.Ils’assitenfaced’elle,etleserveurapparutaveclemenuetlacartedesvins.— Désirez-vousduvin ?TaralevalesyeuxdesonmenuetlançaunregardàMickquiluilaissalechoix.— Unsauvignonblancseraitparfait.Leserveurpartittandisqu’ilsregardaientleursmenus.Mickbutunelonguegorgéedesonverred’eau.— Alors,lesaffairesmarchent ?— Ellesmarcheraientsituavaisétéunvraiclient.Ilsouritpar-dessusleborddesonverre.— Commentsais-tuquejen’ensuispasun ?Ellehaussalessourcils.— Tuasunévénementàorganiser ?— Bon, pas vraiment. Mais en apprendre plus sur toi m’intéresse. Qu’est-ce qui t’a décidée à

devenirorganisatriced’événements ?— Enfait,jesuistombéededans.Jetravaillaispouruntraiteurpourpayermascolarité,etils’est

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avéréquej’aiaiméleboulot.— Larestaurationesttrèsdifférentedel’organisationd’événements,non ?— Oui,eneffet.Maislafemmepourquijetravaillaisvoulaitêtreorganisatricedemariages.Nous

sommesdevenuesamies,etellem’asoumissonidée.C’étaitsiexcitant.Rienqued’imaginergérertoute cettemise en scène, être en charge d’absolument tout, du traiteur à la décoration, j’ai eu undéclic.— C’estbeaucoupderesponsabilitésd’organiserlemariagedequelqu’un.— Oui,surtoutpourlesgrosmariages.Maisc’estsigratifiantdepartirderien,detoutconstruire

etdevoirtouscespetitsriensdevenirquelquechosedespectaculaire.Bref,jel’aiaidéeaudémarragede son entreprise, puis j’ai travaillé pour elle quand elle l’a fait décoller. C’était drôle, et sonentreprises’estbiendéveloppée.Maisjesavaisdéjàquejenevoulaispasmelimiterauxmariages.Jevoulaisplanifierd’autresévénements,c’estàcemoment-làque j’aieu l’idéedeme lancercommeorganisatrice d’événements. Donc j’ai économisé de l’argent, j’ai commencé à me constituer unréseaudanslemilieuet,dèsquej’aipulefaire,j’ailancémapropreentreprise.— Flippant.Taraacquiesça.— Aussiflippantquedesetenirausommetd’unefalaise.J’yaipensépendantdesmoisavantde

prendremadécision,maisjesavaisquec’étaitlegenred’aventureàvivre« maintenantoujamais ».Jesavaisque,sijenesautaispaslepas,ceseraitunregretéternel.Alorsjemesuislancée.— Tuasbieneuraison.Depuiscombiendetempsçadure ?— J’aimontéLeBonContactilyadeuxans.Lapremièreannée,j’étaisseuleavecunepersonne.Je

ne pouvais pasme permettre plus.Nous étions tout petits,maisMaggie etmoi nous battions pourmonter l’entreprise. L’année dernière, j’ai réussi à apporter assez de travail pour embaucher dupersonnel.Çasepassetellementbienquej’aipeurd’êtredevenueunpeutropoptimiste.— Jesupposequetutrouvesbeaucoupdetravailparleboucheàoreille.— Jesupposequetesconnaissancesnes’arrêtentpasaufootball.Ilrit.

— Jen’aipasfaitquelancerdesballonsàlafac.J’aimêmeréussiàensortirdiplômé.— Encommerce,j’imagine ?— Oui.Tuesétonnéequejenesoispasdiplôméenrécréationouendivertissement ?Ellepouffa.

— Jen’aipasditça.— Tun’aspaseubesoindelefaire.

— Jesuisimpressionnée.Unasdufootballprofessionnel, et tu es intelligent, enplus.Cen’estpas étonnantque les femmes soient toutes à tespieds.— Ellesnesontpastoutesàmespiedspourmonintelligence.C’estmonagent,unemagiciennedes

relationspubliques,qui les intéresse.Elleestcommeunmacpourbellesactricesetmannequins.Siellesveulentêtrevuesetphotographiées,Elizabethlestrouveetmelesmetdanslespattes.Taraattrapaunetranchedepainetlabeurra.— Sympa…— Çameplaceencouverturedebeaucoupdemagazines,etçafaitvendredesticketsd’entrée,ce

quiestbonpourl’équipe.— Tuesaussiunexcellentquarterback,çaaide.

Tesstatistiquessontincroyables.Ils’enfonçadanssachaise.

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— Tuesamatrice ?Ellehaussalesépaules,butunegorgéedevin.— J’aimelefootballaméricain.— Est-cequetul’aimes,dugenre« Jesaisquelesmatchsontlieulesdimanches,lundisetjeudis »,

ouest-cequetul’aimesaupointdenepouvoirvivresansluietdeconnaîtreabsolumenttoutcequ’ilyaàsavoirsurcejeu ?Ellerit.— Jeconnaisunbonpaquetdechosessurlefootaméricain.Pourquoi ?Tuvasm’interroger ?— Quiestlemeilleurquarterbackdetouslestemps ?— Jepensequecettequestionestsubjective.— Danscecas,donne-moitaréponsesubjective.— JoeMontana.— Tudisçaparcequetuvisici.— Non,jedisçaparcequ’ilestleplusgrandquarterbackàjamaisavoirjouélejeu.Quatretitres

deSuperBowl,troisrécompensesdemeilleurjoueurduSuperBowl,etjetemetsaudéfid’opposersonscored’évaluationdequarterbackàceluiden’importequelautrequarterback,ancienouactuel,sansparlerdesoncôtécooldanslesmomentscruciaux.— Il n’était même pas un choix de première ronde. Et pourquoi pas Johnny Unitas ou Terry

Bradshaw,TomBradyouPeytonManning ?Elleleregardaenplissantlesyeux.Est-cequ’ilétaitsérieux ?— TuesentraindemedirequetutrouvescesquarterbacksmeilleursqueJoeMontana ?Ilmarqua

unepause.— Jen’aipasditça.— Ah,ah !Donctuesd’accordavecmoi ?Mickfitlamoue.— Àvraidire,oui.Etpasseulementparcequeluietmoiavonsjouépourlamêmeville.Personne

n’amieuxjouéàcejeuqueJoe.Elleacquiesça.— Exactement. Il était un maître pour remonter le score et l’emporter. Et rien ne pourrait

concurrencersonrundequatre-vingt-cinqyardslorsdesdernièresminutesdutrente-troisièmeSuperBowlpourl’emportersurlesBengals.Meilleurjeujamaisvu.Mickrestabouchebée.— Ondiraitquetuenconnaisunrayonenfootballaméricain.— Jetel’avaisdit.Illuifitungrandsourire.— Jesuiscontent.Laplupartdesfemmesaccrochéesàmonbrasnepourraientmêmepasfairela

différenceentreunrunetunepasse,etencoremoinsentreunetactiqued’attaquedéguiséeenpasseetunjeumenéparlerunningback.Ellespeuventtedirequelacteurafait lemeilleurchiffreaubox-officelasemaineprécédenteouquelcouturierestenvogue.Maislefootball ?Oublie.— Dans ce cas, pourquoi est-ce que tu les fréquentes ? (Elle agita la main.) Laisse tomber, je

connaislaréponse.Tonagent.— Elizabethsaitcequ’ellefait.— Oui,tuveuxdiretamaquerelle.— Elleesttrèsbonnedanssonboulotetgardetoujoursàl’espritmesmeilleursintérêts.Taras’appuyacontresondossier,sonverredevinàlamain,etellel’observa.— Si tu ledis.Mais j’auraispenséque tonagent,qui a tesmeilleurs intérêts en tête, te laisserait

choisirtoi-mêmetesconquêtes.Leserveur leurapporta leurrepas.Taras’yattaqua.Auboutd’unmoment,elleserenditcompte

queMickn’avaitpasditunmot,elleluijetaalorsuncoupd’œil,cachéederrièresescils,maisilavait

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l’airplutôtsatisfait.Ellen’avaitrienditquiauraitpuleblesser ?Pasqu’elles’ensoucie–enfinpastrop.Lorsqu’ileutterminé,ilrepoussasonassiettedecôtéetbutunegrandegorgéed’eau.— J’essaiedechoisirmoi-mêmemesconquêtes.Maiselleadumalàmelaisserfaire.Tarabattitdespaupières,puisellevidad’untraitsonverredevin.Aucunhommenel’avaitjamaiscourtiséeainsi.Aucunhommecélèbre,canon,quiauraitpuavoir

touteslesfemmesqu’ilvoulait–alorspourquoimoi ?–neluiavaitoffertdepasserlajournéeavecelle.EllenesavaitpasquoifaireavecMickRiley.Ilétaittoutàfaithorsdesaportée,etn’auraitpaspufairesonentréedanssavieàunpiremoment.

Maisest-cequ’ilyavaitdéjàeuunbonmoment ?Sûrement pas. Mais maintenant ce n’était vraiment pas le moment. Peu importe que ses orteils

soient tout recroquevillés à l’idée qu’elle puisse être courtisée par un homme commeMick, elledevaitpenseràNathan.Cen’étaitpaslebonmoment.Etellesavaitexactementcommentcalmersesardeursetluidonnerenviedepartirdurestauranten

courant plus vite qu’il n’aurait pu courir un sprint de quatre-vingt-dix mètres sur le terrain. Ellen’aimait pasmettre cela sur le tapis, mais elle n’avaitmaintenant plus le choix.— J’ai un fils dequatorzeans,Mick.MickregardaTara.Quoi ?Unenfant !Ilnel’avaitpasvuvenir.Ellen’avaitpasl’aird’êtreassezvieillepouravoirunfilsdequatorzeans.— Tuasdûl’avoirtrèsjeune.— J’avaisseizeans.— Ceciexpliquecela.— Ceciexpliquequoi ?— Tun’aspasl’airassezvieillepourêtrelamèred’unado.— Crois-moi,jesuisassezvieille.(Elleposasaserviettesurlatable.)Tuassûrementenviedet’en

allermaintenant.Ilvoyaitmaintenantoùellevoulaitenvenir.— Tupensesquejeveuxmedéfilerparcequetum’asditquetuavaisunenfant.— Jenesuispasvraimentlegenredefemmequicorrespondàtonsérailféminin.— Non,eneffet.Elleseleva.Ilfitdemêmeetlarejoignitdesoncôtédelatable.— Mercipourledîner.— Assieds-toi !(Illasaisitparlesépaulesetlapoussaavecdouceurcontreledossierdesachaise,

puiss’agenouillafaceàelle.)Sic’étaittatentativedésespéréed’enfiniravecmoi,jesuisdésolé,ilsetrouvequej’aimelesenfants.Ellel’observaavecattention,l’airconfuse.— Les femmesque tu fréquentes sont jeunes et célibataires, et je suis certainequ’ellesn’ontpas

d’adoàlamaison.Ilhaussalesépaules.— Jen’aiaucuneidéedequilesattendoupasàlamaison.Laplupartontcespetitschiensagaçants

ethargneux.Taraeutunpetitrire.— Je n’ai pas de chien, même si Nathan aimerait beaucoup en avoir un. Un gros, comme un

labrador,unretrieverouunbergerallemandparexemple.— Nathanestungarçonintelligent,hein ?

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— Oui.MaintenantassuréqueTaran’allaitpasdéguerpir,Mickretournaàsachaise.— Parle-moidelui.— Il a quatorze ans, presque quinze en fait. Son anniversaire est lemois prochain. Il vient juste

d’acheversapremièreannéedelycée,etilestbeaucouptropsûrdelui.Il…Tuneveuxpasvraimententendreparlerdemongosse,n’est-cepas ?— Etpourquoipas ?Jetel’aidit :j’aimelesenfants.— Tuenasun ?— Non,maisj’aimeraisunjouroul’autre.Et,aucasoùtuteposeraislaquestion,non,jenesuis

pas legéniteurd’unenfantpourqui jeverseunepensionalimentaire.Jefais trèsattentionavec lesfemmes.— Jenet’aipasposélaquestion.— Maistuyaspensé.— Bon,d’accord,j’yaipensé,commetuesletombeurdecesdamesettout…Ilgrogna.— Oui,c’estça.Mettreunefemmeenceinteetlaquitter,cen’estpasmontruc.Jen’aipasétéélevé

commeça.— Ehbien,serais-tuunsaint ?Ilplantasonregardsurelle,ilvoulaitqu’ellesachequiilétait.Etquiiln’étaitpas.— Jen’aijamais

ditquej’étaisunsaint,Tara.Seulementquejesuisresponsable.Ellebaissalesyeuxsursesgenoux.— Désolée,jemecomportecommeunegarce.— Non,pasdutout.C’estmoiquim’ysuismalpris.

Jesaisquejesuisdirectif.Jet’aipousséedanstesretranchements.Elleplongeasesyeuxdanslesien.— Non,cen’estpasça.Situveuxmefréquenter,ouquoiquetuveuillesfaireavecmoi,ilfallait

quetusoisaucourantpourNathan.Jen’essaiepasdelecacher.Jen’aipashontedelui.C’estjusteque la plupart des hommes ne veulent pas d’un bagage. Et on n’est même pas vraiment sortisensemble,doncjecomprendssituveuxpartir.Avecquelgenred’enfoiréspouvait-ellebiensortir ?— Tudoistechoisirdevraistocardss’ilssebarrentdèsqu’ilsapprennentquetuasungosse.Tara

retroussaseslèvres.— Tun’aspasrencontréNathan.Ilest…éprouvant.Mickrit.— C’estungarçon.Etunado.Noussommestouséprouvantsàcetâge.Jel’étais.Ellel’observa.— 

J’imagine.— Ilfautquejetetienneéloignéedemamère.Elleconnaîtdeshistoiressurmoietmonfrère,qui

teferaientprendrelafuiteenhurlant.Onl’abienoccupée,enfants.LeregarddeTarachangea,etMicknecompritpaspourquoi.Lorsqu’ilavaitparlédesamèreetde

sonfrère,unesortedetristesseinexplicableétaitapparue.— Hé !Nousétionsdebonsenfants.Nousétionshonnêtes.— J’ensuissûre.Bref,mercipourledîner.Ilfautvraimentquejerentrechezmoi.— Quelestleproblème ?— Iln’yenapas.(Elleavaitlesourire,maisaucuneétincelledanslesyeux.)J’aipasséunesuper

soirée,maisj’aidelapaperasseàfaire.Ilsavaitquandilfallaits’arrêter.Mickfitsigneauserveur.— Mettezl’additionsurmoncompte,

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Tim.Le serveur hocha la tête et il conduisit Tara à l’extérieur.MaisMick la guida vers son propre

véhicule,ignorantlavoituredeTara.— Oùallons-nous ?— Onvafaireuntour.Jeteramèneraiàtavoitureaprès.Jevoudraispasserunpeuplusdetemps

avectoi.Ilouvritlaportecôtépassageretluitintlamain,admirantlafaçondontelleremontaitsajupepour

monter.Ellesetournaverslui.— Jepensaisquetuétaisplusdugenreàavoirunevoituredesportqu’un4x4.— Jesuistropgrandpourlesvoituresdesport,etilyaassezdeplacedansle4x4pourtoutmon

équipement.Il fit le tour,grimpa,démarra lavoitureet s’éloignadu restaurant, suivantuncheminmontant à

traverslescollines.Faittypiquedel’été,lebrouillardétaittombé,iln’yauraitdoncpasgrand-choseàvoirsurlaroute.Illalaissasereposeretconduisitjusqu’ausommetd’unedesescollinesfavorites,oùlavueétaitdégagéeetdominaitlebrouillard.— Ondiraitunemerblanche,ditTaratandisqu’ilgaraitlavoiture.Lalumièredesphareschassaitlebrouillard.— C’estmieuxaveclalumièredujour,lorsqu’onvoit

lebrouillardcommenceràtomber.Maisj’aimequandmêmebienêtreici.C’estsilencieux.C’estunbonendroitpourréfléchiretêtreseul.— Etpoursegarer ?lança-t-elleavecunregardperplexe.— Ehbien,noussommesgarés,maisjenet’aipasamenéeicipourça.Elledétachasaceintureetsetournaverslui.— L’idéemeplaîtbien.— L’idéedequoi ?Desepeloterdansmavoiture ?— Onpeutcommencerparçaetvoiroùçanousmène.— Jepensequetuutiliseslesexepouréviteruneconversationsincère.Ellemarquaunepause.— Tuparlescommeunefemme,non ?Ils se regardèrentet semirentà rire.Taraenlevaseschaussureset rampapar-dessus laconsole.

Mick devait bien admettre qu’il aimait la regarder manœuvrer dans cette jupe étroite pour lechevaucher.Ilpoussaleboutondesonsiègeetlereculaaumaximumpourluilaisserdelaplace.Elles’installasursesgenouxetposasesmainssurlapoitrinedeMick.— Oninversenosrôlesalors.Çasignifiequejedoisteséduire ?ToutlesangcontenudanslatêtedeMickavaitaffluéverssonsexe,ilavaitperdulefildesespensées.— Chérie,tuesassisesurmonpénis.Jecroisbienquetupeuxfairetoutcequetuveuxdemoi.Elle lui caressa la poitrine de la paumedesmains, puis se pencha en arrière, laissant sesmains

s’aventurerendessousdesonestomac,oùsetrouvaitdésormaissoncerveau.Savergesecontracta,etilsebalançacontreelle.— Tuveuxvraimentfaireçaici ?Elleluiadressaunregardmi-clos.— Jeveuxvraimentfaireçaici.Oh !Àconditionquetuaiesuneprotection.Jen’yavaismêmepas

pensé.Jeveuxdire,c’estrarequejemebaladeenvoiturepourfairel’amour.Ilouvritlaconsolecentraleetensortitunpréservatif.

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Ellesourit.— Toujourspréparé,hein ?— J’essaie.Elleluipritlepréservatifdesmainsetleposa,puisellesepenchasurluietl’embrassa.L’enviede

Mick d’avoir une conversation avec elle s’évanouit lorsqu’il goûta à sa bouche. Il attrapa sur seslèvresleparfumduvin,maisc’estl’odeurdeTaraquil’intéressaitauplushautpoint.Plusenivrantequen’importequelalcool,ellel’emportajusqu’àluifaireperdrelaraison.Ilplongeasamainsoussonchemisierpourpouvoirtouchersapeau.Colléeàseslèvres,ellegémitlorsquelesmainsdeMickseglissèrentdanssondosetrencontrèrent

sonsoutien-gorge.Avecexpertise,ildéfitlesattaches,puispromenasesdoigtsjusqu’àl’avantdesontorse,lesmainsglisséessoussapoitrine,ettrouvasestétons.Taraavaitunepetitepoitrine,maissesmamelonsétaientsensibles,etilsentaitqu’elleaimaitqu’il

lestouche,àsonsoufflecoupélorsqu’ilposaitlapulpedesespoucesdessus.LegonflementdesontétoncontresondoigtfaisaitsedressersonsexecontresafermetureÉclair.Taraeutunmouvementderecul,sesyeuxdéjàembuésdecetteteintesexyquilesfaisaitressembler

àduverreambré.Ellesepenchaenarrière,enlevasavestepuiscommençaàdéboutonnersonchemisier.Lasoielui

allait à ravir. Elle était élégante, de la longue colonne dessinée par sa gorge à la façon dont sescheveuxrebiquaientdanssanuque.Elleportaitencoreunecoiffurehaute ;ilaimaladéfaire,entirerlesépinglesetsecouersesbouclesdesesmains ;delafemmed’affairesboutonnéejusqu’aucol,ellesetransformaitsoussesyeuxendéessedusexe. Sonchemisier étaitdéboutonné, sonsoutien-gorgedégrafé ;ilremontaletoutverssondécolleté.— C’est comme ça que je t’aime, lui dit-il, atteignant sa poitrine, glissant ses doigts sur ses

mamelons.Quandtuesàcôtédetespompes,lestétonsdurs,etqueturuescontremoi.Ellesaisitsajupeetlaremontasursescuisses,révélantdesexysous-vêtementsrosesassortisàson

soutien-gorgesatiné.Ellelaissasamains’aventureretsaisitsonmembre.— C’estcommeçaquejet’aime,luidit-elle,lavoixsombreetlesoufflecoupé.Duretprêtpour

moi.Elleglissasamainjusqu’àlafermetureÉclairdeMicketl’ouvrit,libérantsonsexe.Ilsbougèrent

pour qu’il puisse baisser son pantalon sur ses cuisses. Tara saisit le préservatif, prit quelquessecondespourcaresserMick ;glissantd’abordsesdoigtssurlesommetdesaverge,elles’emparadufluidequis’yrépandaitpuisléchaleboutdesonindex.— Bonsang.Tuvasmefairejouiravantquejetepénètresitucontinuesàm’allumercommeça.

— Alorsarrêtonsdenouschauffer,parcequej’aibesoinquetuviennes.Elledéchiral’emballagedupréservatifetl’enfilasursonsexeenérection,puisécartasaculottesur

lecôtéetlechevaucha.Ilregardasonmembredisparaîtreenelle,luitenantlescuissestandisqu’elleétaitassisesurlui.

Désormais,lavuequ’ilavaitl’excitaitencoreplus.QuandTara fut entièrement assise sur lui, elle planta sesonglesdans ses épaulesmusclées et se

concentrasur sesyeuxbleus, sonsexevibrant toutautourdesonmembre.Ellenebougeaitpasdutout,elleleregardaitsimplement.— Tusensça ?Ilhochalatête.— Oh,monDieu,Mick, c’est si bon ! Je pourrais rester comme ça pour simplement te sentir à

l’intérieurdemoi.

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Ils’accrochaàlapeaudeTara.— Jen’aipasl’intentiondem’enaller,chérie.Il aimait qu’elle ne soit pas pressée de lui montrer ses prouesses sexuelles. Chaque femme qui

l’avait déjà mis dans son pieu semblait vouloir l’impressionner, mais cela avait toujours quelquechosedefroid,commesibaiserétaituneperformanceouuneaudition.Tara,elle,étaitaveclui,elleétaitdanslepartage.Ilaimaitqu’elleplongesonregarddanslesien.

Ellen’étaitpaslàpourseulementluidonnerduplaisir,elleenprenaitaussi.Ellesefrottacontreluiets’interrompit, les paupières abaissées et les lèvres entrouvertes, laissant échapper un gémissementsourd.Rienne le faisait plus bander qu’une femmequi pensait à sonpropre plaisir.Elle n’était pas ici

pourmarquerdespointsàunjeupourseletaper.Enfait,ilétaitàpeuprèssûrquec’étaitladernièrechosequeTaraavaitentête.Elleenfonçasesonglesdanssonbrasmuscléetlessouleva,puislesfitglisserànouveaulelongde

soncorps,lehissantlentementverslemartyrededoucessensations.Ilnesavaitpasoùposersesyeux–enbas,oùluietTaraétaientunis,ouendirectionduvisagedeTara,oùelleluioffraitlespectacled’unplaisircru.

Ilglissasamainverslebasetcaressasonclitoris.Il sentit son excitation, il savait qu’elle n’était pasdu tout en trainde feindre la performance, il lesavaità la façondont sonsexepressait le sienchaque foisqu’ellebougeait, il levoyaitau troubledanssesyeuxetàseslèvresentrouvertes,ill’entendaitauxgémissementsqu’ellepoussaitetàl’odeurdesexequiserépandaitdanslavoiture.Elleétaitréellemententraindegagnerlematchpourelle-même,etilfaisaitpartiedel’équipe.Ilsesoulevaenelle,lacaressaavecsonmembreetsesdoigtsàlafois,ilavaitbesoindelasentir

fondreautourdelui.LesmamelonsdeTaraétaientsuspendus,àpeinehorsdeportéedesabouche.Enlatirantverslui,ilsolutionnaleproblème,enenléchantunàpetitscoupsdelanguerapides,puisenpassantàl’autre,avantdeleprendreentreseslèvresetdelesucer.Tarasepressaplusprofondémentdanssabouche.— Oui,Mick,oui.Suce-le.Plusfort.Ils’exécuta,etellesecollatoutcontrelui,sesoulevantetselaissanttombersurlui,sebalançant

versluietlechevauchanttoujoursplusvite.— Jevaisjouir,gémit-elle.Exactementoùillavoulait,danslazonerougeetendirectiondelalignedebut.Ilabandonnaunde

ses mamelons pour s’emparer de l’autre, le suçant avec la fermeté qu’elle aimait. Elle jouit enhurlant, son vagin stoppant son membre comme un étau. Il se cramponna à elle tandis qu’il sedélestait de son sperme en elle, enfonçant ses pieds dans le plancher et tremblant, secoué par sonorgasme.Touchdown,essaitransformé,butvainqueur.MickposasatêteentrelesseinsdeTaraetsentitson

cœurbattre.— Tum’asfaittranspirersurmonplusbelensemble,murmura-t-elle.Illuisourit.— Euh…désolé ?Elleritetserecula,luirenvoyantsonsourire.— Tun’espasdutoutdésolé.— Non,c’estvrai.Ilssedégagèrentetréajustèrentleursvêtements,tandisqueTaratentaitavecdécencederemonter

sursonsiège.— Cen’estpasmonheuredegloire.Jen’arrivepasàcroirequenousayonscouchéensembledans

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tavoiture.Jen’aiplusseizeans !— Etalors ?(Ilrefermasonpantalon.)Iln’yariendemalàagircommeçadetempsentemps.Elleplissasonnez.— Jedevraisêtreplusavisée.— Alorstuescenséetecomportercommeuneadulteennuyeusetoutletemps ?Ellesebaissapourattraperseschaussuresethaussalesépaules.— J’aiunenfant.Alorsoui,jedevraismecomportercommeuneadultetoutletemps.Tuasune

mauvaiseinfluencesurmoi.Il l’attiraversluiet l’embrassapours’assurerqu’ellecomprennelegenred’influencequ’ilavait

surelle.Lebaiserterminé,Taraavaitleslèvresgonfléesetlesyeuxrêveurs.— J’aimepenserquej’aiunebonneinfluencesurtoi.Ils retournèrent à la voiture deTara, devant le restaurant.Elle saisit la poignéede la portière et

marquauntempsd’arrêt.— Merciencorepourcette…soiréeintéressante,Mick.Maisjevaisdevoirêtrefrancheettedire

quenousnepouvonspasavoirderelations.Iln’ycroyaitpas.— Parcequetunem’appréciespas.Elleregardaparlafenêtrepourévitersonregard.— Cen’estpasça.— Parcequeçatemetmalàl’aised’êtrevueavecmoi.— Cen’estpasçanonplus.— Parcequetuashontedetonfils.Ellelefoudroyaduregard.— Biensûrquenon.— Danscecas,jeveuxlerencontrer.— Oh,certainementpas.Ilhaussalessourcils.— Alorssoitilyaquelquechosequiclocheavecmoi,soitc’estaveclui.Avecquiest-ce ?Ellesefrottalatempe.— Aucundevousdeux.Jenesaispas.Tumeperturbes.LeslèvresdeMickfrémirent.— Jeteperturbeenbienouenmal ?Ellepoussaunsoupir.— Jenesaispas.Tumeperturbes,c’esttout.Iln’allaitpasluidonnerl’opportunitédes’éloignercettefois.— Jet’appellerai.Elleagitalamainetouvritlaportière.— Oui,faisça.— Bonnenuit,Tara.Elleclaqualaporteetmontadanssavoiture.Mickattenditqu’elledémarre,puisillasuivitdansle

brouillard,s’assurantqu’elleparvienneàl’autoroutesansencombre.Cen’estqu’une foisqu’il fitdemi-tourverschez luiqu’il se renditcomptequ’iln’avaitpasson

numéropersonnel,iln’avaitqueleprofessionnel.Etilnesavaitpasoùellehabitait.Maisilpouvaitarrangercela.Il avait envie demieux connaître Tara. Et elle pouvait bienmettre en place toutes les lignes de

défensequ’ellevoulait,Mickn’étaitpaslegenredemecàcéderfaceàunebonnedéfense.Ilétaittempsqu’ilconsolidesonattaque.

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Chapitre5

— Comments’estpassélecampdefootball ?— Bien.— Tuasapprisdenouvellestactiques ?Haussementd’épaules.— Tut’esfaitdenouveauxamis ?— Maman,jen’aipassixans.C’étaitbien,çateva ?Nathanpritsonboldecéréalesetallaleposerdansl’évier.— Aulave-vaisselle,s’ilteplaît.Jenesuispastabonne.Ilrinçasonboletlejetadanslelave-vaisselle,puissoufflaensortantdelacuisinepourrejoindre

sachambre,oùilclaqualaporte.Charmant.Tara laissaéchapperungros soupir.Pourquoiest-cequ’iln’existaitpasunmoded’emploipour

êtreparent ?Iln’yavaitaucuneindicationpourgérerunadolescent,etellen’avaitniparentsnifrèresetsœurspourluivenirenaide.Est-cequ’elleavaitétéaussidifficileàsonâge ?Sansdoute.Oh !Etpourtant,elleétaitbeaucoupplussympaquesespropresparentsnel’avaientété.Unpoint

pourelle.Maiscelan’aidaitenrienavecNathan.Ellepouvaitêtreagréableourudeaveclui,riennesemblaitl’affecter.Ilétaitpassémaîtredansl’artdenepasvarierd’attitude.Ellepouvaitdireoufairecequ’ellevoulait,çalegonflait.Ilallaitavoirquinzeansdansmoinsd’unmois.Elledevraitprévoirquelquechosed’amusantpour

lui,lelaisserinvitersesamiset…Et quoi ? Elle ne savait même plus ce qui lui ferait plaisir. Lorsqu’ils étaient à la maison, ses

écouteursétaientenfoncésdanssesoreilles,etilpassaitsontempsàécouterdelamusiqueouàjoueràdesjeuxvidéosursonordinateurportable.Oualorsiljouaitaufootballettraînaitavecsescopains.Cegossen’étaitpasencoretrèssociable.Pourcequ’elleensavait,lesfillesnefaisaientpasencorepartiedesonmonde.Pourcequ’elleensavait.Et,ilfallaitbienl’admettre,ellenesavaitpasgrand-chose,bienqu’elle

soitdéterminéeànepasagircommesesparents.Quecela luiplaiseounon,elleallaits’impliquerdanslaviedesonfils.Elleserongeaunongleetsirotasatassedecafé,méditantsurlafaçondes’adresseràsonenfant

récalcitrant,quin’étaitplusunenfant.Ilavaitpresquequinzeans.Àcetâge,ellefaisaitlafêteavecsescopinesetavecdesgarçons.Etelle

tombaitenceinte,engrandepartieàcausedesesparents,tropoccupésàgérerleurspropresdémonspourfaireattentionàcequ’ellefaisaitdesavie.EtDieusaitsielleavaitfaitfoirersavie.Seigneur !EllesemassalestempesetpriaensilenceDieupourquel’histoireneserépètepas.Non,çanesepasseraitpascommeça.EllecontrôlaitNathanetlemoindredesesgestes.Ellenele

laisserait pas passer à travers les mailles du filet. Elle aimait son fils, elle prêtait attention à sesdevoirsetàsesactivitésextrascolaires.Cen’estquedurantlapremièreannéedelycéequivenaitdes’écouler qu’il était devenu silencieux etmaussade avec elle, elle avaitmis cela sur le comptedes

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hormones et de la puberté. Il fallait qu’elle lui laisse de l’espace, elle détestait ces parents quigardaient la mainmise sur leurs enfants, ne leur laissant jamais de liberté. Jusqu’ici, les notes deNathan étaient bonnes, et il ne lui avait pas donné la moindre raison de penser qu’il avait desproblèmes.Elledevaitluifaireconfiance–jusqu’àcequ’illuidonneuneraisondenepluslecroire.Et elle priait pour pouvoir lui faire confiance, parce que c’était maintenant l’été, elle devait se

rendreautravail,etilétaitbientropvieuxpourqu’ellelefassegarder.Mais,aumoins,l’entraînementdefootballaméricainl’occuperaitpendantunepartiedelajournée,

etpendantcetempsellen’auraitpasàs’inquiétersurcequ’ilfaisaitousurlegenredeproblèmedanslequelilpouvaitsemettre.C’était pour cette autre raison qu’elle ne pouvait pas s’impliquer dans une relation maintenant.

Nathanétaitsapriorité.Ellenedevaitpas rêvasser.BatifoleravecunmecsexycommeMickRileydétourneraitàcoupsûrsonattentiondeNathan.Etellerefusaitcela.Lorsqu’ellearrivaàsonbureau,elleavaitréussiàrepoussersessoucisàproposdeNathandansle

coindesa tête,oùelleavait l’habitudedecloisonnersonenfant. Ilétait toujours là,sansécraser lamoindre de ses pensées. Il avait un téléphone portable, il savait qu’il pouvait l’appeler en casd’urgence.Sonbureauétaitàdixminutesdelamaison,ellepouvaits’yrendretrèsviteaubesoin.Lajournées’écoulaavecunerafalederéunionssurdesclientsetdesévénements.MerciDieupour

son travail et ses clients, ainsi que pourMaggie et les autres femmes qui l’aidaient à rester sained’esprit.Àl’approchede16heures,elleétaitstupéfaitequelajournéesoitdéjàpassée.Ellesirotaunetasse

dethé,seplongeadanssapaperasseetenregistradesrendez-voussurl’ordinateur.— Tuasfréquentécequarterbacksexy ?TaralevalesyeuxsurMaggiequiprenaitsesaisesdanssonbureau.Àvrai dire, la nuit passée au sommet de lamontagne avecMick remontait à une semaine. Il ne

l’avait pas appelée depuis. Il avait dit qu’il le ferait. Mais c’était un homme. Ils avaient couchéensemble.Ilétaitpopulaireetavait fréquentéuntasdefemmes,dontaucunen’avaitd’enfants.Tarasavaitqu’unefoisqu’elleauraitlâchécettebombesurluiMickRileycesseraitdeluicouriraprès.Etc’estcequ’elleavaitvoulu.Pourtant,celalablessait.Justeunpetitpeu.Parchance,elleavaitétébientropoccupéeaucoursdelasemainepourquecelalatroubletrop.— 

Non.Jenelevoispasdutout.Jet’avaisditqu’iln’yauraitrienentrenous.— Hum,hum.Ilestdanslasalled’attente.Taraseredressadanssachaiseetrenversadesgouttesdethésurtoutesapaperasse.— Merde !Maggiesouritdetoutessesdentsetattrapaquelquesmouchoirspourabsorberlestachesdethé.— C’étaitplusdrôlecommeça !— Garce !Desesmains,Taradéfroissal’avantdesajupefluideàdamiernoiretblanc,elleréajustasalarge

ceinturenoire,etellejetaavecvanitéuncoupd’œilrapideàsacoiffuredanslemiroirquiétaitposésursonbureau.Sonchemisierétaitrentrédanslajupe.C’étaitélégant.Elleétaitélégante.— Quefait-ilici ?demanda-t-elleàMaggie.Maggiehaussalesépaules.— Jel’ignore,maisilestbeauàcroquer.Taralevalesyeuxauciel,fitletourdesonbureau,endirectiondelaporte.

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— Tuasbesoindetetrouverunmec.MaggiepoussaunsoupiretsuivitTaraàl’extérieurdesonbureau.— Commesijenelesavaispas.Taraétaittendueensedirigeantàl’avantdelaboutique.Micksetenaitprèsdelafenêtre,lesreflets

de ses cheveux bruns étaient rehaussés par les rayons du soleil. Il était si grand, si imposant, siincroyablementsplendide.Ilsetournalorsqu’ill’entenditetluisouritdecesourireéclatantcapabledeluifairesentirsesgenouxsedérober.— Salut !dit-il.— Salut,toi !Maggievintàsahauteur,etTaradutsetournerverselleetluilancerunregard.— Ah oui !J’aidutravail !Àplustard,Mick.Mickluisourit.— Àplustard,Maggie.— Qu’est-cequetufaisici ?— Çafaitunesemainequ’onnes’estpasvus.— Jem’ensuisrenducompte.Jepensaisquetuétais

passéàautrechose.Ellesemorditpresquelalanguejusqu’ausang.Pourquoiavait-elleeubesoindedireça ?Çasonnaittellement…boudeuse,girlyetenmanqued’affection,ettoutesceschosesencoredontellenevoudraitpasavoirl’air.— Non,j’aisimplementeudesaffairesprofessionnellesàgérer.Jet’auraisbienappeléelanuitou

jeseraisbienpassécheztoi,maistunem’asdonnénitonnumérodeportablenitonadresse.Ellecroisalesbras.— Depuisquandest-cequeçat’arrête ?Tonagentôcombienfurtive !nepouvaitpaslesdécouvrir

pourtoi ?— Àvraidire,oui,elleauraitpu. (Ilpenchasa têtesur lecôté.)Mais j’aipenséquecette fois tu

voudraispeut-êtremelesdonnerenpersonne.Etpeut-êtremêmem’invitercheztoi.— Etpourquoidonc ?— Parcequetum’apprécies.Elleseretintdenepasluirépondre« non ».Ellevenaitjusted’enarriveraupointoùellepensaitne

plusjamaislerevoir.Etilluiavaitmanquétoutelasemaine,elles’étaitsentiemaldenepaslevoir.C’étaitcomplètement

pathétique,surtoutqu’audébutellen’avaitpasvouluentamerunerelationaveclui.— J’aimeraisvraimentrencontrertonfils.Ilaimelefootaméricain ?Ellesoupira.— Iladorelefootball.Ils’approchad’elle,attrapaunemèchedesescheveux,enfaisanttournerl’extrémitéboucléeentre

sesdoigts.— Invite-moicheztoipourdîner.Oncommanderaunepizza.— Tunemesemblespasêtredugenreàmangerdespizzas.— Danscecas,ilterestebeaucoupdechosesàdécouvriràmonsujet.Sansaucundoute.— Cen’estpasunebonneidée.Ilsepenchaplusprèsd’elle.MonDieu,qu’ilsentaitbon !Seshormoneslamirentengarde.— Invite-moicheztoiàmangerunepizza.— Tuaimeraispasserchezmoipourdînercesoir,Mick ?

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Foutueshormones !LesouriredeMickavaitlepouvoirdefairefondreunefemmedirectementdansleplancher.— J’aimeraisbeaucoup.Donne-moitonadresse.Elletirad’uncoupsecsurunefeuilledubloc-notesposésurlatableetyécrivitsonadresse.— Tuferaisbiend’ajoutertonnumérodeportable,aussi.Elles’exécuta,puisluitenditlepapier.— Dix-huitheurestrente,çateva ?— C’estparfait.Ilsepenchasurelleetdéposaunbaisersurseslèvres.L’estomacdeTarafitdessoubresauts.Un

vraiestomacdefille !Bonsang !— Onsevoitcesoir,alors.Il sortit. Tara se tenait comme une bécasse près de la fenêtre et l’observait traverser la rue. Sa

fouléeavalaitletrottoir.Ilétaitsisexydanssontreillisetsontee-shirtblancquimoulaitsessuperbesmusclesfins.LorsqueMaggiepoussaunsoupirpar-dessussonépaule,ellefutsoudainrenvoyéeàlaréalité.Elle

seretournapourfairefaceàMaggie,àEllenetàKarie.— Quoi ?— Tusorsaveclecapitainedel’équipedefoot !ditKarieenpoussantunsoupirrêveur.Taralevalesyeuxauciel.— Auboulot !Touteslestrois !Onn’estpasaulycée.— Non,maisc’estlerêvedetoutesleslycéennes,rétorquaEllenenriant.Mick était censé arriver dans une demi-heure, et Tara était une vraie loque.On aurait pu croire

qu’unereineétaitattendue,alorsqu’ilnes’agissaitqued’unmecquiallaitvenirmangerunepizzasursoncanapé.Samaisonétaitunezonesinistréeparlefléaud’unadosanssurveillanceetincontrôlablependantla

journée.Descanettesdesodavidesrecouvraientlestablesdusalon,l’évierétaitremplidevaissellesale,etleditcoupableavaitdéjàdécolléverslamaisondesoncopainpourlanuit.Nathan allait se faire enguirlander. Elle lui ferait faire les tâchesménagères pour le reste de la

semaine.Elle ramassa ce qui traînait, démarra l’aspirateur, jeta la vaisselle dans le lave-vaisselle, puis se

précipitaàl’étagepoursechanger,ayantdécidéqueMickferaitavecsavieetl’étatdesamaisonoupartirait,luipréférantunmodedeviejet-setfaitdecaviar,deservicesménagersetdetop-modèles.Taran’avaitni lecaviarni l’allured’une top-modèle, et ellenedisposaitvraimentpasde servicesménagers.Avecelle,c’étaitpizzad’unvendredisoir,etlelookqu’elleavaitmaintenant,c’est-à-direun débardeur, un jean et des tongs, les cheveux enroulés dans une espèce de queue-de-cheval endésordre,c’étaitàprendreouàlaisser.Ellelaissaéchapperunpetitcriperçantquandlasonnetteretentit,puisellesedépêchadedescendre

les escaliers pour ouvrir la porte, jetant un regard rapide à l’horloge tandis qu’elle descendait lesmarchesdeuxàdeux.Elle était essoufflée quand elle ouvrit toute grande la porte, etMick fronça les sourcils.— Une

crised’asthme ?— Plutôt une crise de panique. Je déblayais lamaison et j’essayais deme rendre présentable. Il

entra,unbouquetdefleursàlamain.— Tum’asl’airtoutàfaitprésentable.Cesfleurssontpourtoi.Desfleurssauvages.Pasunedouzainederoses,maisdesmarguerites,descampanules,deslysdes

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champs,desfreesiasetdesgypsophiles.— Ellessonttrèsbelles.Merci.Illasuivitdanslacuisine.— Tunem’avaispasl’aird’êtrelegenredefemmeàquioffrirdesroses.— Jenelesuispas.J’aimecesfleurs.Elleattrapaunvaseetleremplitd’eau,puisarrangealebouquetetdéposalesfleurssurlatablede

lasalleàmanger.— OùestNathan ?— Pasàlamaison.Ellen’étaitpasprèsdeluidirequeNathanpassaitsonvendredisoirchezuncopain.Ellen’étaitpas

prêtepourqueMicklerencontre.C’étaittroptôt,etellen’étaitpassûredesonaveniravecMick.Ellen’avaitaucunecertitude !Iln’étaitpasquestionqu’elleimpliquesonfilslà-dedans.— Jevois.Illasaisitparlatailleetlaserracontrelui,puiscollaseslèvressurcellesdeTara,luioffrantun

baiserardentquilafitfondresurlesoldelacuisine.Taraplongeadanscebaiser,oubliantoùellesetrouvaitjusqu’àcequeMicksedétache.— Waouh !Ilsourit.— Jepensaisquenousn’aurionspasde tempspournous tout seulscesoir,alors j’aivoulum’y

mettredèsmaintenant.Elleclignadesyeuxpourretrouversesesprits.— Trèsbien.Ilregardaautourdelui.— Bon,montre-moitamaison.— Onestdansunerésidence,Mick.Riend’extraordinaire.Ilsetournafaceàelle.— Jevisdansunerésidence.Riend’extraordinairenonplus.Alorsmontre-moitamaison,et,quand

tuviendraschezmoi,jetemontrerailamienne.Ses mots évoquèrent des images de « montre-moi la tienne et je te montrerai la mienne », qui

n’avaient rienàvoiravec leurs lieuxdevie.Elleessayade refouler le frissonquimontaitdanssacolonnevertébrale,mais,tandisqu’elleluimontraitchambreaprèschambre,ellesentaitlesyeuxdeMickseposersurelle,sibienqu’ellesedemandaitsic’étaitvraimentsamaisonqu’ilobservaitouelle.— C’estjolicheztoi,Tara.Ellehaussalesépaules.— J’essaiedecréerunfoyerpourNathan.Maisc’estunvraicochon ;situtrouvesdeschaussures

detennispuantesquelquepart,c’estàluiqu’ilfautlereprocher.Ilrit.— Tu oublies à qui tu as affaire. Je suis content que nous ne soyons pas dansmon appartement

maintenant,parcequetuytrouveraissansdoutedeschaussuresdetennispuantesdansuncoin.Alorsnestressepas.Cen’estpasparcequetuasunadoquivitàlamaisonquejevaisprendremesjambesàmon cou. J’ai été un ado aussi. Je sais comment ils sont.— Très bien, je vais essayer de ne paspaniquer. (Elle lui fit traverser le salon et la salle àmanger.) Je ne pense pas que tu veuilles voirl’étage.— Biensûrquesi.Jeveuxvisitertouteslespiècesdetamaison.Ellesoupira.— D’accord.Ilsmontèrentlesescaliers,etellesentitànouveausonregardseposersurelle.Celanelamettait

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pas vraimentmal à l’aise,mais elle prenait conscience qu’elle était seule dans samaison avec unhomme.Quandest-cequ’elleavaitdéjàétéseulechezelleavecunhomme ?Euh…jamais ?Ellene ramenait jamaisdemecchezelle,ellenevoulaitpas fairedéfilerun flot

continud’hommesdans laviedeNathan.Ellepensaitquesiun jourellevoulaitavoirunerelationsérieuseavecquelqu’un,celui-cipourraitalorsrencontrersonfils.Alorspourquoidoncavait-elleinvitéMickchezelle ?Ilsnesortaientmêmepasvraimentensemble.— Ilyatroischambresàl’étage.LachambredeNathan, lamienne,et la troisièmefaitofficede

bureau.JedevraissûrementtemettreengardequantàlachambredeNathan…— Laissetombersachambre ;c’estsasphèreprivée,etjeneveuxpaslavioler.Ellerestaplantéeàl’extérieurdesachambreàcoucher.— Oh,maisçaneteposepasdeproblèmedeviolermasphèreprivée ?Ilsepenchasurelleettournalapoignéedelaporte.— Chérie,jesuisdéjàentrépareffractiondanstondomaine.Etvoilà,encorecettepalpitation ;sestétonsetsonsexen’étaientquetropconscientsqu’elleetMick

entraientdanssachambre.Ellerestaenretraitetlelaissaobserver,imaginantqueMickjetteraitunrapidecoupd’œiletqu’ils

retourneraientaurez-de-chausséeensuite.— Çateressemble.Elleobservasachambre,regardasonédredoncrèmeetmarron,lesimagesaccrochéesaumur,les

photosdeNathan.EllesetournaversMick.— Vraiment ?Enquoi ?— Elleestcolorée.Lestableauxquetuasaumurnesontpasunméli-mélodeconneries.Legrain

desdeuxtableauxau-dessusdulitsoulignelescouleursducouvre-lit.Etd’ailleursj’aimelesœuvresdeMondine.Elleestbranchéemaisnepeintpascescroûtesbizarresetindéfinissables.Lesphotosennoir et blanc de ton fils semblent capturer sa personnalité. Il a l’air d’essayer autant que possibled’êtresérieuxetdeparaîtreadulte,maisc’estjusteungranddadaisquidoitparfoissesentirnase.Lamalédictiond’avoirquinzeans.C’estungaminmignon,aufait.— Merci.Touchée par la façon dont Mick avait si parfaitement décrit les premières années délicates de

l’adolescencedesonfils,elleavaitlavoixunpeurauque.— Je vois que la décoration de chaque pièce a été pensée. Tu as aussi pensé toutes les babioles

disposéesauxquatrecoinsdelamaison.Cen’estpasdansl’excès,cenesontquedesubtilestouches.Cen’estpastropchargé,c’estdanslasimplicité.Jen’aipasl’impressiondedevoirregarderoùposerlespiedsoud’avoiràchercherdelaplacepourposerunverre.Etj’imaginequetonfilsdoitsesentirbiendanscettemaison !C’estunlieupleindevie.C’estconvivial.Elleleconsidérapendantdelonguesminutes,jusqu’àéclaterderire.— Quoi ?demanda-t-il.— Quies-tu ?— Hein ?— Aucunjoueurdefootnes’yconnaîtenartetendécoration.EttuconnaisMondine.— Ehbien,toutestlafautedeLiz.— Liz ?— Mon agent.Elleme fait participer à des vernissages dans les galeries d’art, lesmusées et les

événements caritatifs dans le domaine des arts – le genre de trucs qu’aucun joueur de football ne

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devraitjamaisavoiràsubir.Onadéjàassezd’informationsàmémoriser,etcertainesrestententête.Commecettesculpture,ici,dit-ilenramassantlesdeuxamoureuxenlacés.Çaenditautantsurtoiquesurl’artiste.— Qu’est-cequeçaditdemoi ?— Que tuaimes lesbelles choses. J’aivucette sculpture lorsduvernissaged’unegalerie, il y a

quelquesmois.Çarévèleaussiquetuesromantique.Elles’assitsurleboutdesonlitetleregarda.— Tuesépoustouflantsurbiendesaspects,Mick

Riley !Ils’assitàcôtéd’elle.— Etc’estunbonpoint ?Ellesemassalatempe.— Jenel’aipasencoredécidé.Elle savait qu’elle avait été impressionnéeparcequ’il était bienplus complexequ’ellene l’avait

imaginé.Illapritsursesgenoux.— Quandtuaurasdécidé,fais-le-moisavoir.Et,enattendant,jevoudraisquetusachescommetum’asmanquécettesemaine.Êtreprochedeluisuffisaitàembrasersesterminaisonsnerveuses,àréveillertouteslespartiesde

soncorpsquiavaienttantmanquéàMicketquidésiraientardemmentsescaresses.D’unautrecôté,sonespritcartésiensavaitquec’étaitunemauvaiseidée,surtoutdanslamesureoùilsétaientassissursonlit.Maisellen’arrivaitpasàfaireentendreàsonsatanécorpslaraisonquiluidictaitdeselever.Aulieudecela,elleenroulasesbrasautourducoudeMicketfitserpentersesdoigtsdanssadoucechevelureépaisse.— Jet’aimanqué ?— Oui.Sij’avaiseutonnuméro,jet’auraisappelée.— Danscecas,jesuiscontentedetel’avoir

donné.— Çamemanquaitdenepaspouvoirteparler.— J’aimenosconversationsaussi.C’étaitlavérité.Illafaisaitrire.Ilétaitintelligentetsuperdrôle.Ils’intéressaitàelle,àlapersonne

qu’elle était ; elle n’était pas simplement quelqu’un avec qui il couchait. Les hommes comme luiétaientsirares.Illafitroulersurlelit.— J’aibeaucouppenséaumomentoùjet’embrasserais.— C’estvrai ?— Oui,c’estvrai.Ilcollaseslèvresauxsiennes,salangueplongeantdanssaboucheetluicoupantlesouffle ;elleen

oubliaittoutàl’exceptiondesongoût,delasensationdesoncorpsdurcolléausien.Elleenroulasesjambesenécharpeautourdeseshanchesetlepressaplusencorecontreelle,elleétaitdéjàbrûlantededésiretavaitbesoinde luialorsqueleurbaiser,dans lequel ilssemontraientcombienilss’étaientmanqués l’un à l’autre, se fit plus intense et passionné. Elle tira la chemise deMick hors de sonpantalonetglissalamainendessous.Ellepressasapaumecontresonabdomenréchauffé ;elleavaitbesoindetouchersapeau,desentirlebattementdesoncœurcontresapaume.Mick la fit rouler sur le dos, il se plaça au-dessus d’elle, et sa bouche descendit jusqu’à sa

mâchoire, sa langue glissa jusqu’à son cou. Elle frissonna alors qu’il commençait à lui faire unsuçon.— Çafaitdurcirmestétons.IlsoulevaledébardeurdeTara.— Ahoui ?Voyonsvoir.

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Il releva avec hâte son soutien-gorge sur sa poitrine, lui sourit et apposa sa bouche sur un destétons.Ellesecambrasousl’effetdelachaleurhumidedeseslèvresetdeladouceuraveclaquelleilsuçaitsonmamelon.Oh oui, il lui avait beaucoup manqué. Et, maintenant qu’il était là, elle avait soudain le besoin

vibrantdelesentirenelle.— Mick,s’ilteplaît.Pénètre-moi.À la place, il déboutonna le jean de Tara et baissa la fermeture Éclair, puis l’embrassa en

descendantverssonventre.Tara saisit l’édredon de ses deuxmains, son corps tout entier était tendu par la crispation et le

besointandisqu’ilfaisaitdescendresonpantalonetsaculottelelongdesesjambes.Illuiécartalesjambesetrampaentreelles,encouvrantsesépaulesdelacouetteetenplaçantsabouchesursonsexe.— Tu t’esmasturbée cette semaine ? luidemanda-t-il en la regardant dans lesyeux.— Non.— Pourquoipas ?— Tropoccupée.— Tunedevrais jamaisêtre tropoccupéepourcela,Tara.— C’estmaintenantquej’aibesoinde

jouir.EllebaissasamainetglissasesdoigtsdanslacheveluresoyeusedeMick.— Çameplaîtquetun’aiespasjouidepuisnotredernièrefois.Ilembrassasacuisse.— Ohhhh !futtoutcequ’elleparvintàdiretandisqu’illéchaitlesreplissoyeuxdesonsexe.Elleétaitsiprêtepourunorgasmequ’ellesecambratoutcontrelui,sepenchantenavantpourle

toucher,pourleregarderlalécher,lasucer,glissersalangueenelle,etfairetoutcequiétaitensonpouvoir pour la conduire directement au septième ciel. Sa langue tournoya sur son point le plussensible, ne cessantde la rapprocherde l’orgasmepourmieux la calmer, jusqu’à cequ’elle soit àboutdesouffleetlesuppliedelafairejouir.Lorsqu’elletiralescheveuxdeMick,ilintroduisitsalangueenellepourluidonnerjustecedont

elleavaitbesoin.— Oui,jejouis.Ellesoulevasonsexecontrelevisagedesonpartenaire,etiltintsescuissestandisqu’ellejouissait

dansdedoucesetchaudesvaguesluicoupantlesouffle.Et,lorsqu’elleretombasurlematelas,ilétaitlà,escaladantsoncorpspour l’embrasser,pour lui laissergoûter ladouceurdesonpropreplaisir.Ellel’entouradesesbras,suçaseslèvresetsonmenton,toutenfaisantdescendreunedesesmainspoursaisirsonmembre.— Maintenant,pénètre-moi.Dépêche-toi.Ilsortitunpréservatifetlaretournasurleventre,enhautdulit.Illapénétradetoutesaduretéeten

hâte,tandisqu’ellehaletaitetquelachairdepouleapparaissaitsursapeau.Elleseleva,etMickglissasesmainsdanslebasdesondos,toutenseretirantdoucementpuisen

s’enfonçantànouveauenelle. Il sepenchasurelleetpoussa lescheveuxdeTara sur lecôtépourpresserseslèvressursanuque.— Tueshumide.Tusaisàquelpointtueshumide,serréeetchaude ?Elle ne pensait pas que sa question attendait une réponse. Trop occupée à suffoquer tandis qu’il

bougeaitenelle,ellen’étaitpasenétatdeparler.Pourseuleréponse,elleserecula,luioffrantunplusgrandaccèsàsoncorps.

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Micksaisitseshanchespours’approcherd’elle.Ilsepenchapourprendresapoitrinedanssamain,s’abattantenelleàgrandscoups.Taradonnauncoupdepoingdansl’édredonets’accrochaauborddu lit tandis qu’il entrait profondément, puis se retirait, chaque fois plus vite que la précédente,l’amenant chaque fois plus loin, comme si son pénis gonflait en elle, effleurant toutes ses zonesérogènes.Elle voulait jouir pendant qu’il était en elle.Elle déplaça samain entre ses jambes etmassa son

clitoris,sipleinedeluiquesetoucheràpeineluisuffisaitàapprocherl’orgasme.Mick ralentit la cadence ; plus endouceur, en enroulantunbras autourde la tailledeTara, il se

balançacontreelleavecunrythmelent,commes’ilsavaitexactementcedontelleavaitbesoin.Ellesentaitsoncœurbattre,ellesentaitsonsexel’enserrerdansunétautendutandisqu’ellesesoumettaitàsonplaisir.Ilgémitetl’étreignittandisqu’ils’enfonçaitencoreetencore.Tarajouitàpleinevoixjusqu’àce

qu’ilssoienttousdeuxépuisés,elleàplatventresurlelitetMickreposantsursondos.Elleinspiraetexpira,appréciantdelesentirtoutcontreelle.Ellesesentaitétourdie,folledejoie,

elle prit son temps pour retrouver ses esprits tandis qu’elle ouvrait les yeux, lorsque soudain sontéléphonesemitàsonner.— Tuvasrépondre ?— Jedevrais.C’estpeut-êtreNathan.Elleattrapason jeanetensortit son téléphoneportable.C’étaitNathan.Elle rougiten répondant,

bienqueNathannepuissepassavoirqueMickétaitlà.— Salut !— Salut,maman.J’aioubliémaclé,jevoulaisêtresûrquetuétaisbienàlamaison.Ellesejetahorsdulit.— Taclé ?Pourquoi ?— J’ai besoin de récupérer un jeu que j’ai laissé ici. Je serai à la maison dans à peu près dix

minutes.— Euh…d’accord !— Merde !dit-elleenattrapantsonjeantandisqu’elleraccrochait.— Quoi ?— C’estNathan.Ilvientàlamaison.Mickeutunrictus.— Oh !Plustôtquetunelepensais ?— Non,iln’étaitpascensévenirdutout.Ildevaitpasserlanuitchezuncopain.— Donctum’asfaitveniricisousdefauxprétextes,hein ?

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Oh,tais-toiethabille-toi.Elleseprécipitadanslasalledebains,ouvrit lerobinetetbalançaungantdetoiletteàMick,qui

souritenpassantprèsd’elle.Commentosait-ilavoirl’airsidétenduetàl’aise ?Elle fit sa toilette enun temps record, attacha sescheveuxdécoifféspar lapartiede sexeenune

queue-de-cheval et aspergea son visage rouge d’eau fraîche, puis elle traîna Mick hors de sachambre,puisdanslesescaliers.— Bon,àlacuisine,dit-elle,horsd’haleinetandisqu’ellefilaitdanslacuisineoùellecommençaà

préparerduthé.— Tuvastecalmer ?Iln’estpasencoreici,non ?— Non.Mais,monDieu,ilauraitpurentrer !Oùavions-nouslatête ?Ellesecoualatêteenremplissantlacasseroled’eau.Ilvintderrièreelleetl’enveloppadesesbras.— Jenesaispaspourtoi,maismatêteétaitoccupéeàpensercommec’étaitbond’êtreentoi.Elle

luidonnauncoupdehanche.— Arrêteça.— Maman !Jesuisàlamaison !Ellesecontractaetpritunsourirefigé.— Parici !Siseulementsoncœurpouvaitarrêterdefrapperavecfrénésiecontresapoitrine,ellenerisquerait

pasdetomberraidemorte.Nathanvintdanslacuisine,luijetaunregard,puisilvitMick,etsesyeuxs’écarquillèrent.— NomdeDieu !— Nathan,surveilletonvocabulaire.— VousêtesMickRiley.MicksouritetvintserrerlamaindeNathan.C’estbienmoi.EttuesNathan.Heureuxdefairetaconnaissance.

Nathandéglutit,Tara était certaine de n’avoir jamais vu son fils aussi grandement impressionnéauparavant.— JesupposequetusaisquiestMick ?Ilnelaregardamêmepas,ilconservaitsonregardfixésurlejoueur.— Sansdéconner,maman,jenesuispascrétin.Micktiraunechaiseets’assit.Nathans’installasur

lachaised’àcôté.— Tamèrem’aditquetufaisaisdufootaméricain ?— Oui.Dansl’équipedesjuniorspuisquejenesuisqu’enpremièreannée.Enfin,cetautomne,je

seraiendeuxièmeannée.— Quandj’étaisenpremièreannée,jejouaisaussidansl’équipedesjuniors.Jen’aipasjouédans

l’équipeuniversitaireavantd’êtrepasséparlesjuniors.Ilscommencèrentàbavarderdefoot,cequipermitàTaradereprendrelecontrôledesonrythme

cardiaque.Bon, lacatastropheavait étéévitée.Son filsne l’avaitpas trouvéeaubeaumilieud’unepartiedejambesenl’airavecMick.Bonsang,qu’avait-ellefaitdesonbonsens ?Elleneramenaitjamaisd’hommechezelle,etencoremoinspourycoucheraveclui.Mickavaitunetrèsmauvaiseinfluencesurelle.— Alors,commentvousêtes-vousrencontrés ?— Tamèreorganisaitunévénementpournotreéquipe,ilyaquelquessemaines.Nathandéplaçasonregardécarquillésurelle.— C’estvrai ?Taraapportalethésurlatable.

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Oui.— Jenesavaispas !— Jecroisquejet’enaiparlé.Plusd’unefois,àvraidire.Tudevraisessayerd’écouterquandjete

parledemonboulot.Nathanhaussalesépaules.— La plupart du temps, ton boulot est chiant.— Apparemment non, ditMick, et tu n’aurais pas

loupélapartieoùelleaorganiséletraiteurpourmonéquipe.Elleauraitmêmepus’arrangerpourtedégotteruneinvitationsituyavaisprêtéattention.MickdonnauncoupdecoudeàNathan.Honteux,lejeunegarçonbaissalatêteetrougit.Bienjoué,

Mick.— Ouais, d’accord, peut-être que j’aurais dû écouter. Tu as de nouveaux bons plans en vue,

maman ?— Malheureusementnon.Àmoinsquetuneveuillesm’accompagnerpourundéjeunerduconseil

municipal.Oupeut-êtreunefêteenpleinairpourlesFillesdelarévolutionaméricaine ?Nathanétaitperplexe.— Nonmerci.Jepréféreraisencoremefaireépileràlacire.Mickrit.— Tunepeuxpasdirequecen’estpastafaute,monpote.Taracommandaunepizza,etNathanréussitàfaireinviter« quelques-uns »desesmeilleursamisà

lamaison.Tarayrechignait,maisMickluiditquecelaneledérangeaitpas.Trèsvite,elleseretrouvaaveccinqadolescentspendusauxlèvresdeMicketdévorantlesdixpizzasqu’elleavaitcommandées,etqueMickavaitinsistépourpayer.Unefoisquelahorded’adolescentsvoracesetl’hommeaffamé

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furent rassasiés,Micks’installadans lesalonavecNathanet sesamis,amassésautourde lui,et ilsparlèrentsansdiscontinuerdefootball.Taras’adossaaumuretécouta.Micksemblaitêtreàl’aiseaveclesenfants,celanel’embêtaitpas

derépondreàleurdéferlementdequestions,ellen’avaitpasentendusonfilsparlerautantdepuissessixans.Biensûr,cen’étaitpascommesielleparlaittouslesjoursdefootaveclui.Elleétaitsamère,aprèstout.Etunefille.Tantdepointsensadéfaveur,tandisqueMickétaitérigéenhéros.Ilétaitunevedettedufootballaméricain,etiln’avaitpasàfairelesaleboulotcommedireàsonfilsdefairesesdevoirsoulepriverdesortiepournepasavoirrespectélecouvre-feu.C’étaitsiinjuste.— EtGavin,alors ?Ilestaussiextraordinairequ’ilenal’air ?demandaNathan.TarafitdéfilerdanssatêtelalistedesjoueursdeSanFranciscoeteutuntrou.Ellepensaittousles

connaître.— QuiestGavin ?Nathanluilançaunregardquisignifiaitqu’elleétaituneparfaiteidiote.— GavinRiley,maman.— Ahhh…Tara déplaça son regard deMick, qui semblait amusé par la situation, à Nathan, qui avait l’air

consterné.— Maman, Gavin Riley n’est pas que le petit frère deMick, c’est aussi un joueur de base-ball

professionnel.Premièrebase ?IljoueàSaint-Louis,qui,aufait,estaussilavillenataledeMicketdeGavin.Maisenfintuvissurquelleplanète ?— SurMars,detouteévidence,ditTara,lançant

unregardimpuissantàMick,quirit.— Jenepensepasqu’elleaitbesoindeconnaîtretouslesjoueursdetouslessports,Nathan.Etta

mèreetmoinenousfréquentonsquedepuispeude temps,doncelleneconnaîtpasmabiographieaussibienquetoi.— Oui,maissiellesortavectoi,bonsang,elledevraitquandmêmesavoirquiesttonfrère.— Nathan,tonvocabulaire !rétorquaTara.Nathansecontentadehausserlesépaules.— On a surtout parlé entre nous, on ne s’est pas échangé notre arbre généalogique,Nathan, dit

Mickavecunsourirequis’adressaitàTara.Lesgarçonspoussèrentdescrisd’exclamationtrèsadultes.NathanjetaàTaraundrôlederegard

quiluidonnaenviedesefaufilerhorsdelapièce.— Voilàquiestgrossier !Bref,àproposdumatchcontreGreenBay…Sauvéepar le foot.Taraseglissahorsde lapièceavantqu’unautresujetembarrassantàpropos

d’elleetdeMicksoitmissurlatable.EllelaissaMickprofiterunpeupluslongtempsdel’adorationdesadolescents,jusqu’àcequ’ilviennelaretrouverdanslacuisine,alorsqu’ellelavaitlavaisselle.Dumoins,elleespéraitquelegarsquiétaitentraindepassersesbrasautourd’elleétaitbienMick.Elleseretournalorsqu’ill’embrassadanslecou.— Tun’aspasbesoindetecacherici,luidit-il.Elleséchasesmainssurletorchonetserecula.— Jenevoulaispasmemettreaumilieud’untel

cultedehéros.— Cesontdebonsgamins.Mais,commetouslesgarçons,ilsonttendanceàvouloirêtrelecentre

d’attention.C’estavectoiquejesors,pasaveceux.

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Ettuasledroitdet’affirmer.Çanemedérangeaitpas.Oùsont-ilsmaintenant ?

— J’ai renvoyé mon fan-club dans ses quartiers. Nathan est à l’étage, il met en place quelquesstratégiespourl’entraînementdedemainavecsonpote,puisilsvontdécoller.Commeiladitqu’ilavaitentraînementdemain,jeluiaiditqu’ildevraitêtrecouchéà23heures.Taraentenditdelourdspasdescendrelesescaliers.NathanetDevonapparurentdanslacuisine.Sonfilsétaitsouriant.Ungrandsourire,même.— Ons’enva.Salut,maman.Àlaprochaine,Mick.— Àlaprochaine,Nathan,ditMick.Etn’oublie

pasdetereposer.Nathanlesalua :— T’asgagné !Unefoisparti,Tararonchonna :— Extinctiondesfeuxà23heures ?Oui,t’asraison.Commesiçaallaitsepassercommeça.— Çavasepassercommeça.Ilmel’apromis.Ellehaussalessourcils.— Tuessérieux ?Ilvavraimentsecoucherà23heures ?Mickhaussalesépaules.— Jeluiaifaitmondiscourssurlesgarçonsenpleinecroissanceetlesathlètesquiavaientbesoin

derepos,etcombienunentraînementdefootbrûled’énergiedansuncorpschaquejour,surtoutenété.Jetegarantisqu’à23heures,luietsesamisirontsecoucher.Tarasepenchaenarrière.— Je suis… stupéfaite. Si tu savais combien de fois jeme suis battue avec lui pour qu’il ne se

couchepastroptard.

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J’aiétéunadolescent, ilya longtemps.Jesaisàquelpointnouspouvonsêtreaffreux,et je teprésentemesexcusespourtoutelagentmasculine.Elleneputretenirsonrire.— Excusesacceptées.— Bien.Maintenant,vienst’asseoiravecmoiettedétendre.Illatraînadanslesalon,allumalatélévisionetsevautrasurlecanapé,puisattenditqu’ellevienne

seblottircontrelui.Ellehésita.— Ilyaunproblème ?— Jen’amènepasdesmecschezmoi.Ilposasespiedssurlatable.— Pourquoi ?Elles’assitsurlachaiseplutôtquedelerejoindresurlecanapé.— Jenesaispas,c’estjusteque…jenelefaispas.— Donctupensesquecen’estpasbonquetonfilssachequeturegardeslatéléavecunmec ?Elle

l’observa.— Mick,jenesaispas.Jenefréquentepersonne.— Ilaquatorzeans,Tara.Ellemordillasalèvreinférieure.— Lemoisprochain,c’estsonanniversaire.— Tuesdoncentraindemedirequ’ilauraquinzeans

lemoisprochainetquetuneramènesjamaisdemeccheztoi ?Depuiscombiendetemps ?— Qu’est-cequetuveuxdire ?— Qu’enest-ildesonpère ?Ellehésita.— IlnefaitpaspartiedelaviedeNathan.Illadévisagea.— Depuisquandsonpèreest-ilhorsjeu ?Oh !

Ellebaissaleregardsursesmainspendantquelquessecondes.— Désolé.Jesuisindiscret.— Sonpèren’ajamaisétédelapartie.— Jamais ?— Non.— L’enfoiré.Elle inspira profondément et plongea son regard dans les yeux de Mick. — C’est une longue

histoire.— Tuveuxenparler ?— Pascesoir.— D’accord.Mais,quoiqu’ilensoit,tuasledroitd’avoirunevie.Ellehaussalesépaules.— J’ai été très occupée, quand Nathan était petit d’abord, puis avec mes études, et maintenant

j’essaiedefairedécollermacarrière.— Oui,mais tu asbesoind’avoirunevie.Et il n’ya riendemal à ramenerungars chez toide

tempsentemps.Ditcommeça,celasemblait ridiculeetprovincial.— C’est justeque jen’ai jamaisvouluêtre le

genredemèrecélibatairequifaisaitdéfileruntasdemecschezelle.— Ettunel’aspasété,non ?— Non.

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— Alorsviensparlàetregardonsunfilm.Jeteprometsdenepastesauterdessus.— Jeconnaisunprogrammeplusamusant.Mickétaitdansdebeauxdraps.Ilappréciaitcettefemme.Vraimentbeaucoup.Etilaimaitbiensonfilsaussi.Elleétaitunebonne

mère,celasevoyait.Ellenepensaitpasqu’àsonpropreplaisir.Elleprenaitsoindesonfilsetétaitattentive à ses besoins ; de toute évidence, elle ne faisait pas la fête au détriment du bien-être deNathan,etelleétaitvraimentunedecesfemmesquifontpasserleurenfantaupremierplan.Ettoutcelaétaitsiéloignédesonmondequ’ilnesavaitvraimentpasquoifaire.Après avoir regardé le film pendant une heure et demie, elle s’était écroulée sur son épaule,

claquée,ronflantunpeu,cequiluisemblaextraordinairederéalité.AucunedesfemmesavecquiLizluiarrangeraitunrencardn’auraitétéattrapéelaboucheouverteetronflantsursonépaule,etencoremoinslescheveuxdépassantd’unequeue-de-cheval.Il s’installamieux et posa la tête deTara sur ses genoux.Qu’est-ce qu’elle étaitmignonne ! Pas

belle à tomber comme il y était habitué. Il avait eu dans les bras un tas de femmes éblouissantesauparavant.Mais il aimaitTara comme elle était… : normale et jolie.Et elle ronflait.Ce détail luiplaisaitbeaucoup.Elleronflaànouveaupuisseretournasurlecôté,repliantsesgenouxsursapoitrine.Mickattrapa

lacouvertureposéesurledossierducanapéetlacouvrit.Elleneseréveillapas,elleétaitsansdouteexténuée.Ilsedemandaitdepuiscombiendetempselle

géraittouttouteseule.Éleverunenfantseule ?Celanedevaitpasêtredelatarte,etellen’avaitpasditunmotausujetdesafamille.Nathanavait l’air d’êtreunbongarçon.Ses amis aussi.Cequi signifiait qu’elle s’en sortait très

bien.Touteseule.Commesielleneluiplaisaitpasdéjàassez,ilfallaitqu’ilcommenceàl’admirer,enplus.

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Vraiment,ilétaitdansdebeauxdrapsaveccettefemme !

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Chapitre6

— Alors,depuisquandçadure ?TarasursautapresquequandlavoixdeNathanbrisalesilencedesonsamediaprès-midiroutinier

depliagedelinge.Elleétaitalléeautravailtôtdanslamatinée,et,quandelleétaitrentrée,ilétaitdéjàreparti.C’étaitsouventcommeça,ilssecroisaientsanssevoir.Elledéposalaserviettesurlesèche-linge.— Tum’asfaitpeur !Quandes-turentré ?— Jenesaispas.Çafaitunpetitmoment.— Jene t’aipasentenduavec lesèche-linge.Depuisquandest-cequequoidure ?— ToietMick

Riley.— Oh !Iln’yarienentrenous.Nathanpenchasatêtedecôtéetluilançalegenrederegardqu’elleluilançaitlorsqu’ilnedonnait

paslabonneréponse.Elleretintsonsourire.— Allez, maman. Aucun gars ne vient manger chez toi avec ton gosse s’il ne t’apprécie pas

vraiment.— Tucrois ?— C’estbon !Tuenpincespourlui.Ilseretournaetsortitdelabuanderie.Tara le suivitdans lacuisineet souleva lecouverclede lacasserolesur le feu.Ellemélangea le

coulistandisqueNathansepréparaitunverredechocolataulait.— Etçat’embête ?— Qu’est-cequim’embête ?— Quejevoiequelqu’un.— Iln’estpassimplementquelqu’un,maman.Ilest leputaindequarterbackd’uneéquipedefoot

américaindelaNFL.— Ets’ilnel’étaitpasest-cequeçat’embêterait ?— Maman,jemefichequetufréquentesunéboueur,tantqu’ilestgentilavectoi.(Nathans’arrêta

faceàelleetlaregardadroitdanslesyeux.)Est-cequ’ilestgentilavectoi ?Saquestionlachoqua.— Biensûrqu’ill’est !— Alors,fonce !Maisc’estquandmêmebiencoolquetusortesavecMickRiley.Etnecomptepas

surmoipourgarderlesecret.Nathanl’embrassasurlajoueetsortitdelapièce,unverredelaitetunepoignéedecookiesàla

main.Les larmesauxyeux,elleétait tropémuepour lui sauterdessusàproposdesongrignotaged’avant-dîner.Mickétaitphysiquementépuisé,ilruisselaitdesueuretinjuriaitBen,sonentraîneur,quisemoquait

deluienappelantcelaun« bonentraînement ».Mickessuyalasueurdesesyeuxetvidasabouteilled’eau.— Tuesunvraisalopard,dit-il,haletant.Bens’assitprèsdeluisurlebancdemusculation.— Tumepaiespourêtreunsalopard.Situmedétestesàlafindel’entraînement,alors,c’estque

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j’aifaitdubonboulot.— Ouais,jesuisentraindemourirlà.Benluidonnaunetapedansledos,soncrânechauvebrillaitsousleslumièresquiscintillaientau-

dessusdesatête.— Arrête un peu de pleurer comme une fillette et va sur le tapis roulant pour vingtminutes de

récupération.Ensuite,tupourrasallerprendretadouche.— T’aimesça,hein ?Micklevaavecdifficultésoncorpsendolori.— Çasatisfaitmestendancessadiques.Etjesuispayépour.Commentjepourraisnepasaimerça ?Mick secoua la tête et se traîna sur le tapis de course, programma vingtminutes et unemarche

d’une lenteur raisonnable sans être pathétique, puis il se lança. Pendant ce temps, Ben était partitorturerunautrecouillon.Mickseconcentrasurlatélévisionetespéraquecesvingtminutespassentvite.— Mec,tuvieillis.LesexercicesdeBensontpratiquemententraindetetuer.Mick sourit tandis que Randy Lassalle, son meilleur receveur de passe, sautait sur un tapis de

courseetdémarraitàviveallure.Randyavaitvingt-deuxansetilétaitdansladeuxièmeannéedesoncontrat.Mickétaitheureuxdel’avoir.Legaminavaitdébarquéd’uneécolepubliquedeLouisiane,ilavait eu un repêchage élevé grâce à ses foutuesmains qui comptaient parmi lesmeilleures et à lafouléelaplusrapidequeMickaitjamaisvue.— TuesicipourtravailleravecBen ?— Ouais.Ilfautquejem’entretiennepourcesdemoiselles,

t’ensaisquelquechose !Mickgrogna :— Tuveuxplutôtdirequetudoismegardercespetitesjambesenforme.Randyrit.— Maisneledispasauxfilles,d’accord ?

Benpassa,sepenchasurletapisdecoursedeRandyetcomposaquelqueschiffres.— Pasassezrapide,joligarçon.Situveuxcontinueràtefairedegrossoussurlarapiditédetes

jambes,moinsdeparlotte,plusdecourse.AprèsqueBensefutéloigné,Randyreprit :— J’ail’impressiond’êtrederetouràl’école.Jesuistropvieuxpourcesconneries.Randylevalesyeuxauciel,cequifitrireMick.Micksedoucha,s’habillaetsedirigeaversl’entréedelasalledesport,oùilvitunemagnifique

rousse en tenue de femme d’affaires, à la limite de l’indécence. Ses cheveux étaient attachés avecélégance, ses yeux d’un vert ensorcelant, ses talons scandaleusement hauts. Le sexe incarné, ellesouriaitcommesiellesavaitexactementquelleimageellerenvoyait,ens’appuyantsurlecomptoird’accueil,toutenparlantautéléphone,unehanchepenchéesurlecôté,apparemmentinsoucianteduva-et-vientdesportifsvraimentpasdiscretsquilareluquaientaupassage.MaisMicksavaitqu’elleétaittoutsaufinsouciante.L’agentdeMick,ElizabethDarnell,n’étaitriendemoinsqu’uncanon.Ellelaissaitsonapparence

scandaleusement parfaite lui ouvrir des portes et attirer votre attention. Puis elle entrait pour vousachever,pendantquevotrelanguetraînaitsurlesol.Ellemitfinàsaconversationtéléphoniquequandellelevitsedirigerverselleetluiadressason

sourireéblouissant.— Mick,jenesavaispasquetuétaislà.— Liz,jedoutequ’ilyaitbeaucoupdechosesquetunesachespas…ElleglissasonbrassousceluideMick.

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— C’estvrai.Emmène-moidéjeuner,etnousauronsuneconversation.— Biensûr.Ilsserendirentdansunrestaurant,quelquesblocsplusloin.MickétaitmortdefaimaprèsqueBen

l’euttorturé,ilrefitdonclepleindeprotéinesetdeglucides,pendantqueLizgrignotaitunesaladeaupouletgrillé.— Tuasbesoind’uncheeseburger,dit-il,agitantsafourchettefaceauxmisérablestentativesdeLiz

pourmanger.— Chéri,sijegrossis,lesdirecteursgénérauxnereluquerontplusmesjambesetmesnichons.Et

alorsquidécrocheraàdesgarscommetoidescontratsdeplusieursmillionsdedollars ?Mickbutunegrandegorgéed’eau.— Jepréfèretevoirmangeruncheeseburger.Ellehaussalessourcils,essuyaavecsaserviettesasijoliebouche,puispoussasonassiettesurle

côté.— Ilyauneavant-premièreàHollywoodcettesemaine,j’aimeraisquetuyassistes.— Çanem’intéressepas.— C’estcequetudischaquefois.Etfinalementtuyvastoujours.— Çanem’intéressetoujourspas.Liz prit une profonde inspiration, comme un parent exaspéré face à un enfant difficile. Il savait

qu’ellen’essayaitpasdel’impressionneravecl’astucedelavueplongeantesursondécolleté.Mickne couchait pas avec ses relations professionnelles, ce qui fonctionnait très bien avec Liz parcequ’ellenonplusnemêlaitpasletravailetleplaisir.PourMick,Lizétaitcommeunesœur,unesœurparfoistrèschiante,quiluifaisaitgagnerunpaquetdefric.— Mick,c’est lasaisondessuperproductionsestivales.Lesgenssontattentifsàcequipasseà la

télévision,auxmagazinesetauxcélébritésprésentesauxavant-premièresdecesgrosfilms.Ceseraitvraimentlemomentidéalpourfaireuneapparitionàundecesénormesfilmsrentables.LenouveaufilmdeCynthiaBeaudreauxsortmercredi.— C’estquelgenredefilm ?— Unecomédieromantique.Mickmorditdansunmorceaudepain.— J’aimelesfilmsd’action.— Maistun’adoreraispasassisteràl’avant-premièredesonfilm ?Il préférerait encore avoir une rage de dents. Mais peut-être que Tara aimait les comédies

romantiques.— Laisse-moivérifiermonagenda,jetediraiça.Lizhaussalessourcils.— Chéri,jesuistonagenda.Jesaistoutdetesmoindresmouvements.— Ohnon !— Maissi !— Jenet’appartienspas,Liz.Nefaispasl’erreurdelecroire.Tuveuxgérermacarrière :trèsbien.

Maisnepensepasgérermavie.Jevérifieraimonagendaetjetediraiça.Ellepritsonverred’eaupétillante,pasvexéedutout.Savieconsistaitàs’occuperd’athlètesàl’ego

surdimensionné.Ilsavaitqueseulunrouleaucompresseurpourraitl’arrêter.— Tunepeuxpast’enoccupermaintenant ?— Montéléphoneestdansmavoiture.— Tunepeuxpasallerlechercher ?— Non.

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Mickdevaitbienavouerqu’ilaimaitl’emmerder.Ellepoussaunsoupir.— Tumetsmapatienceàrudeépreuve,Mick.— Ouais,maisjetefaisgagnerunpaquetdefricsuffisammentgrospourquetuaiesenviedemesupporter.Jet’appellecesoir,Liz.Jetediraialorssi

tu dois me prendre des billets pour cetteavant-première.— Jeparlaisd’accompagnerCynthiaBeaudreauxàl’avant-premièredesonfilm.— Ellen’apasdéjàunpartenaire ?— Jenesaispas.Peut-être.Jem’enfiche.Jemedébrouilleraipourquetusoissonpartenaire.— Encoreunefois,tuorganiseslaviedesgenspoureux.— C’estpourleurbien.Pourtonbien.— Sijevaisàcetteavant-première,ceneserapasavecCynthia.LesyeuxdeLizfurenttraversésparunéclaird’agacement.— Ceseraavecqui ?— Jeviendraiavecmaproprepartenaire.— Cette organisatrice d’événements ? Il haussa les épaules. — Peut-être. — Elle n’estpersonne.— Maislebutdemaprésenceàl’avant-premièreestquejesoisvuetphotographié,non ?Elletapotadesonglessurlatable.— Oui,mais…— Maisrien.Tum’asprésentéàtoutescesfemmespendantdesannées,Liz.Etçaaétésuperpour

mesrelationspubliques.Detempsentemps,j’aimeraischoisiravecquijesors,d’accord ?Elleouvrit labouchepourparler,maisleregardqu’il lui lançal’incitaàyréfléchiràdeuxfois.

Unefemmeintelligente.Ellesavaitàquelmomentnepasdébattre.— Appelle-moipourmedirecequetuasdécidé.— C’estcequejevaisfaire.Nathan passait la semaine au camp de football. Les deux équipes, les juniors et l’équipe

universitaire,étaientprésentes. Iln’avait jamaisétéséparéd’elleaussi longtemps. Ilétaitbienpartiquelquesjourslorsd’excursionsscolaires,maispasunesemaineentière.Taral’avaitmisdanslebusà 5 heures du matin et elle s’était efforcée de retenir ses larmes, sachant qu’il pourrait êtreembarrassé.Etpuisellevoulaitqu’ildeviennefortetindépendant,ill’étaitcertainement.Ilavaitétésiexcitéausujetdececamp,elles’étaitserrélaceintureetavaitéconomisépourpouvoirleluioffrir.Elle était contente de pouvoir faire cela pour lui. Il l’avaitmérité en ayant de bonnes notes et enparticipantauxtâchesménagères,et,sisonattitudedesdernièresannéesn’avaitpasétéspectaculaire,ellesavaitbienquecen’étaitpasfaciled’êtreunadolescentetdefairesonentréeaulycée.Lesenfantsd’aujourd’huiavaienttellementdepressionsurlesépaules.Elleessayaitdeluilâcherdumoutantqueles choses restaient sous son contrôle. Ses fichues hormones expliquaient en partie certains de sescomportementsàlaDocteurJekylletMisterHyde.Mais,àprésent,unesemaineentièredenuitssilencieusesàlamaisonl’attendait.Ellenesavaitpas

ce qu’elle allait faire d’elle. Le jour, elle s’absorbait dans son travail. Elle organisait un déjeunermercredi,doncsesdeuxassistantesetelleseraientbienoccupéesjusque-là.Maisqu’allait-elledoncfairedesesnuits ?Ellepensaitqu’ilvalaitmieuxqu’ellecommenceàse

préparer à passer des moments solitaires : Nathan finirait par avoir son permis de conduire, ilcommenceraitàsortiravecdesfilles, ilpartiraitàlafac.Ilnepasseraitplustantdetempsquecelaauprèsd’elle.Elle se surprit à regarder par la fenêtre de la cuisine, elle revint à la réalité en entendant son

téléphoneportablesonner.Ellel’attrapaetdécrocha.— Salut,beauté !

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Mick.Ellesouritausondesavoix.— Saluttoi-même,beaugosse !— Qu’est-cequetuasdeprévu ?— J’aiprévudem’apitoyersurmonsortparcequemonfilsm’aabandonnéepourunesemaine.— Ahoui ?Oùest-ilparti ?— Dansuncampdefootball.— Jegardedesbonssouvenirsdemescamps.Ilvabiens’amuser.— Ça,j’ensuissûre.Maisc’estlapremièrefoisqu’onestséparésaussilongtemps.— Allez,lamaman,ilesttempsdecouperlecordon !C’étaitdésormaisàsontourderire.— Tuasraison.J’enfaisunpeutrop,hein ?— Carrément.Qu’est-cequetufaismercredisoir ?— J’organiseundéjeunermercredi.— Oui,maismercredisoir ?Tuesdisponible ?— Euh…jepense.— Àquelleheureseterminetondéjeuner ?— Ondevraitterminervers14heures,ménagecompris.— Çateditdevenirvoirunfilmavecmoi,mercredisoir ?Ellesourit.Ceserait le jour idéalpourserelaxeraprèsavoirorganisé l’événementdemercredi.

— J’aimeraisbeaucoup.— Super.Dis-moioùsedérouletonévénement,etj’enverraiunelimousinepourtechercherlà-basvers14heures.— Unelimousine ?— Ouais.Onteconduiraàl’aéroport.— Àl’aéroport ?Pourvoirunfilm ?Illuisemblaitqu’elleavaitloupéunboutdelaconversation.— Onvas’envolerpourLosAngelespourvoirl’avant-premièredeJerêvedetoi.Elletombaàlarenverse.— Tuplaisantes ?Jemeursd’enviedevoircefilm !— Ahouais ?Super !— Tuessérieux ?Uneavant-première ?— Jesuissérieux.— Oh,monDieu,Mick !— Çaveutdireoui ?— Euh…oui !Biensûrqueoui !J’adorerais !— Bien,lalimousinepasseratechercherà

14heures.Ons’envolerapourLosAngeles,onpasseralanuitàl’hôtel,siçateconvient.— Oui. Parfait. Oh, mon Dieu, il faut que je trouve quelque chose à me mettre pour l’avant-

première.Lavache,ilnemerestepasbeaucoupdetemps !— Jet’emmèneraifairelesboutiquesdemain.— Jen’aipasbesoindetoipourallerfairelesboutiques.Etjen’enaipasletemps.Demain,jeserai

occupéetoutelajournéeàterminerl’organisationdemondéjeuner.— Trèsbien.JedemanderaiàLizdet’envoyerquelquechose.— Non.Jepeuxtrèsbienm’achetermespropresfringues.Jetrouveraidutemps.— Tara,jenet’aipasinvitéeàuneavant-premièrepourquetupaniques.Etjevaism’assurerquetu

aiesunetenuedigned’uneavant-premièreàporter.C’estmaresponsabilité,alorsne t’inquiètepas.

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Enplus,Lizadesemployésquin’ontpasassezdeboulot.Ellerit.— D’accord,situinsistes.Mick…— Oui ?— Mercidem’inviter.Jesuistrèsimpatiente.— Moiaussi.Lesdeuxjourssuivantssedéroulèrentavecuneactivitéintense.Quandelleannonçaauxfillesqu’elleavaitétéinvitéeàuneavant-première,ellenesavaitplusqui

étaitlaplusexcitée,entreelleetlesfilles.Mêmesielleavaitunmilliondedétailsdedernièreminuteàréglerpourledéjeuner,MaggieavaitinsistépourqueTarafasseunemanucureetunepédicure,endépitdesvéhémentesprotestationsdeTaraquidisaitn’avoirabsolumentpasletempspourça.MaisEllenetKarieluidirentqu’elles’étaitdéjàassuréedetoutpourledéjeuneretqu’elles’inquiétaitpourrien.Maisc’étaitsonboulot.Etsiellenes’inquiétaitpasdetouslespetitsdétails,alorsquileferait ?Au moins, le déjeuner l’empêchait de trop penser à sa soirée d’avant-première avec Mick.

Autrement,elleauraitétéuntotalcasdésespéréquiseseraitinquiétépourlechoixdesatenue,desacoiffureetdesesbijoux.Mais, de toute évidence, tout cela était hors de son contrôle, du moins si elle en croyait Lisa

Montgomery, qui s’était pointée, lumineuse, tôt dans la matinée de mardi. Lisa travaillait pourElizabethDarnell,l’agentdeMick.Ellefitirruptiondanslaboutiquejusteavantl’ouverture,pritlesmesuresdeTara,luidemandasespréférencesdecouleurspourlarobe,leschaussures,lacoiffure,lemaquillageetmêmelesbijoux.Maggie,EllenetKariegloussèrentetseprirentaujeutandisqueTararestaitlaplupartdutempsassise,stupéfaiteparcequisepassaitjusqu’àcequeLisalaremercie,luidise qu’elle s’occuperait de tout : tout ce que Tara avait à faire était de se pointer à LosAngelesmercredi,puisellesefaufilaverslasortie.Quand le déjeuner, qui s’était parfaitement déroulé, fut terminé, Tara était physiquement et

mentalement épuisée. Pourtant, lorsque la limousine fit son arrivée, elle ne put s’empêcher deressentirunenthousiasmerenouvelé,plusparcequ’elleallaitrevoirMickqueparl’avant-première.PuisMaggielachassadelaréceptionenluiassurantqu’ellesprendraientlerelaispoursuperviserlafindunettoyage.Elle grimpa ainsi dans la limousine noire, avec le sentiment d’être beaucoup plus importante

qu’elle ne l’était réellement, et elle tenta de se reposer pendant le trajet vers l’aéroport de SanFrancisco.Elleeutlasurprisedeconstaterqu’ilsvoyageraientdansunpetitjetprivéetnonsurunelignecommerciale.Ellemontaàbordduluxueuxappareil.Mickétaitassisàl’arrièredansunsiègequi semblait trèsconfortable. Il se leva lorsqu’elleentra, s’approchad’elle, lapritdans sesbrasetl’embrassaavecardeur.Elle fondit dans ses bras, tout le stress de la semaine s’évapora lorsque les lèvres deMick se

rapprochèrentdessiennesetquesalangueseglissaàl’intérieurpoursefrotteràcelledeTara.Ellesoupira,s’appuyanttoutcontrelui ;elleaimaitsentirsesmusclesgonfléslorsqu’ellel’agrippait.C’étaitdurdenepaspouvoircontinuerdel’embrasser,deletoucher,maisilsn’étaientpasseuls.

Ellemitfinaubaiser.MickfrottasonfrontcontreceluideTara.— Tum’asmanqué.Ellesourit,elleadoraitl’entendredirelesmotsqu’elleressentait.— Tum’asmanquéaussi.Ill’invitaàprendreplacesuruncanapédecuirblanc.Cetavionneressemblaitpasàunavion.Onauraitditunesuited’hôtelauxmoquettesluxurianteset

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auximmensesfauteuilspivotants.Avecuncanapé.Ellen’avaitjamaisrienvudetel.Elles’assit,etilvintprendreplaceprèsd’elle.— Comments’estdéroulétondéjeuner ?— Ças’esttrèsbienpassé.— Superbe.J’espèrequeçatepermettradedécrocherdenouveauxcontrats.— J’espère.L’hôtessedel’airvintleurservirunverredechampagne.LesouriredeTarailluminasonvisage,

ellesesentaitquelquepeudécadentemaisacceptavolontiers,puisellesetournaversMick,quibuvaitàpetitesgorgéesunverrequiluiavaitl’airremplid’eaupétillante.— Pasdechampagnepourtoi ?— C’estl’étéetj’aimesentraînements.Monentraîneurpersonnelmebotteraitleculs’ildécouvrait

quejetranspirel’alcool.Ellerit.— Iltefaitbosserdur,hein ?— Ilm’arrive de verser quelques larmes après un entraînement.Mais ça reste entre nous.Ça ne

contribueraitqu’àgonflersonego.— Jen’imaginemêmepas,aveclaconditionphysiquequetuas,cequeçadoittecoûterenefforts.Ilhaussalesépaules.— Jevieillis.Çadevientplusdifficiledemaintenirmonphysique,jedoisvraimentletravailler.— Lefootballestunsportbrutal.Tudoisêtrebâticommeunemontagnepourencaisserleschocs

quetureçois.IlsepenchaenarrièreetjouaaveclespointesdescheveuxdeTara.— C’estplusfacilepourmoiquepourbeaucoupdesautresgars.Jesuisjusteàl’arrièrepourdes

lancers.— Ouais.J’aivulesmatchs.Tuprendstapartdecoups.— Tuesdoncunefan.Tuveuxunautographe ?— Maisoui !J’enveuxun.Tupeuxsignerde ta

languesurmon…— Noussommesprêtsàdécoller,monsieurRiley.

— Merci,Amanda,dit-il,nedécrochantpasuninstantsonregarddeTara.Unefoisqu’Amandaeutquittél’avantdel’avion,Micksepenchaenavantetdéposaunbaisersur

seslèvres.Taraavalasasalive,lecorpsengloutiparunbrasierdedésir.— Untatouageavecmalangue,alors ?Elle aurait dû être embarrassée, car Amanda, l’hôtesse de l’air, avait probablement entendu ce

qu’elleavaitdit,mais,àcemomentprécis,sonseulsouciétaitMick.— Oui.— Jelenotedansuncoindematête.Ilesttempsd’attachernosceintures.Ilssedéplacèrentversdesplacesdistinctesjusqu’àlafindudécollage,oùAmandaleurapportades

boissonsfraîches,unemiseenbouchecomposéedecrevettesgrilléesetunesalade.— J’aipenséquetuauraisbesoindemangerquelquechose,ditMick.Dèsquel’ontoucheralesol,

nousn’auronsplusdetempspourmangeravantlafindel’avant-première.— Quelestleprogramme ?— Lizm’aditqu’elleavaitprisdesdispositionspour lacoiffureet lemaquillage,et ta robe, les

chaussuresettouslesbijouxt’attendentàLosAngeles.— Mick,tut’esatrocementcompliquélaviepourmoi.Tun’avaispasàfairetoutça.IlpritlamaindeTaraetembrassasonpoignet.

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— Jeveuxquetupassesunenuitamusante.— C’est de toute évidence un événement auquel ton agent voulait que tu participes pour la

couverturemédiatique ?— Biensûr.— Etellenes’attendaitpasàcequetumechoisissespouryaller.— Jenefaispastoutcequ’Elizabethmeditdefaire.Illuipritlamainetléchal’intérieurdesonpoignet.Ellefrémit.— Onacombiendetempsavantquel’avionatterrisse ?Mickramassasontéléphonepourjeteruncoupd’œilàl’heure.— Environquaranteminutes.Pourquoi ?Tuasquelquechoseentête ?LeregarddeTaras’évadaauxconfinsdel’avion.— Iln’yapasbeaucoupd’intimitéici.— Plusquetunelecrois.Ilselevaetlapritparlamain,l’entraînantàl’arrière.Ellepoussaunsoupirquandelleserendit

comptequec’étaitunechambre.— Lavache !Àquiappartientcetruc ?Àunsultan ?Mickritetlarejoignitpar-derrièrepourl’entourerdesesbras.— C’estl’aviond’IrvinStokes.— Oh,monDieu !Jel’ignorais.Ildoitvraimentt’apprécier.— Ehbien,oui.MaisilapprécieégalementbeaucoupElizabeth.Elleluifaitdelalècheetvasans

cessedéjeuneravecluietsafemme.Jepensequ’illaconsidèreunpeucommesabrillantefille.Elleseretournaetl’enveloppadesesbras.— Jepensequ’ilt’aimevraimentbeaucoup.Cetavionmefaithalluciner !— Assezparléd’avion.MickverrouillalaporteetpoussaTaracontrelemur.— Tuasenviederejoindreleseptièmeciel ?— Jecroyaisquetunemeledemanderaisjamais !Elle colla ses lèvres à la bouche deMick, ses mamelons la picotaient déjà rien qu’à l’idée de

coucheravecMickdanscetavion.Ellevivaittantd’expériencessauvagesaveclui,maiscelle-ciétaitfolleetbien tropexcitante.Ellebrûlaitdedésir,elleétaitprête,elleauraitaiméêtrenueà l’instantpourqu’ilpuisselaprendre.Maispourquoiavoirbesoind’êtrecomplètementnue ?LabouchedeMickétaitsurlasienne,elle

sentaitde toutsonêtresoncorpsendurci,etelleportaitunerobed’été.Sonmembreétaitduretsepressait contre sa hanche. Elle semit dans unemeilleure position, plaçant son érection en contactdirectavecsonsexe,puisellesefrottaàlui.IlplongeasesyeuxdansceuxdeTaraavecunregardincandescentquilafitfondredel’intérieur.— Ilyaquelquechosequiteferaitplaisir ?— Oui.Toi,enmoi.Maintenant.Ilsoulevasarobe,qu’ilrepliadanssonpoing,lafaisantglisserau-dessusdeseshanches,puisil

saisitsaculotteetlabaissa.Ellesetrémoussaetlaissalesous-vêtementtombersurlesol.Mickouvritla fermetureÉclairdesonpantalon,attrapantdanssapocheunpréservatifqu’ilenfilaenun tempsrecord.MicklapoussacontrelemuretpassalesjambesdeTaraautourdeseshanches,basculantenelle

avecunepousséeprofondequil’auraitfaithurlersiellen’étaitpasconscienteden’êtrepasseuleàborddecetavion.Aulieudecela,ellehaletaittandisqu’ilseretiraitetentraitànouveauenelle.Elle

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sentaitlespulsationsdesonvagin,réclamantplusduplaisirscandaleuxqu’illuioffrait.Il fit glisser les bretelles de sa robe sur ses épaules et dévêtit sa poitrine, puis se pencha pour

s’emparerd’undesesmamelonsetlesuçaavecvigueur.Tarafrissonna,ellecognasatêtecontrelaparoide l’avion, le rugissementdumoteurégalantceluidesonpouls,quibattaitdanssesoreilles.ElletirasurlachemisedeMick,ilsoulevasesbraspourluipermettredel’enlever.Qu’est-cequ’elleaimaitça,qu’il l’écrasecontre laparoide l’avion !Sa roben’étaitplusqu’une

boulette qu’il tenait dans sesmains viriles, tandis qu’il la dominait de ses poussées toujours plusprofondes ; ils faisaient l’amour avec une telle frénésie qu’elle avait l’impression que son esprits’étaitperdudansun lieuoùelle se sentait enpleindélire et libre. Iln’yavait riend’autrequecethomme, que l’instant présent et le centre de son être où le désir s’enroulait comme un serpent,sauvageetlibéré.ElleenfonçasesonglesdanslesépaulesdeMicketendemandaplusencore.— NomdeDieu ! dit-il, balançant sonbassin encore plus fort contre elle et lui en donnant plus,

commeellel’avaitdésiré.Il glissa sa main entre eux pour masser son clitoris, s’écartant suffisamment pour les laisser

regardersonmembrelapénétrer.— Jevaisjouir,Mick.Continuedemebaisercommeça.Ellesentitsonsexesecontracteraucontactdesavergeenelle.Unespiraleinfernaledesensations

s’emparad’elle,etellejouitenpoussantuncrisauvage.Mickécrasasabouchecontreseslèvres,suçantsalangueensebalançantcontreelle,sepoussant

profondément en elle avec un gémissement alors qu’il atteignait l’orgasme. Il l’enveloppa de sesbras,lasoulevantdusoltoutenlapénétrantavecforceetvigueur.Horsd’haleine,lesjambesprisesdefrissons,elles’abandonnaquandillaportaettombasurlelit,

ellesurlui,tousdeuxhaletantettranspirant.Pendantquelquesminutes,Taraneditpasunmot,secontentantd’écouterlebattementdecœurde

Mick.Ilfaisaitdemême.— Jepensequej’aifroissétarobe,finit-ilpardire.Ellerit.— Jecroisque jem’enfiche.Maisonestsansdouteen traindemettrede la transpirationsur le

couvre-litdeM. Stokes.— Jem’enfous,etjesuissûrqueluiaussi.Ilsselavèrentdanslatrèsjolieetatypiquesalledebainsdujet.Taralissasescheveuxetsarobe

autantqu’elleleput,maisilétaitassezévidentàsesjouesrosesetàseslèvreslégèrementgonfléesqu’elleressemblaitàquelqu’unquivenaitdes’envoyerenl’air.— On voit clairement que je viens de faire l’amour.Comment je vais pouvoir regarder en face

l’équipagedel’avion ?— L’équipageesttrèsbienpayépournerienremarquer.Allonsboireunverreavantd’atterrir.Tu

m’asdonnésoif.Elleritetpritsamain ;soudain,elleaussiavaittrèssoif.Trèsvite,dèssonarrivéeàLosAngeles,Taraappritunechose : l’agentdeMickétaituneputain

d’organisatrice.Unelimousinevintleschercheràladescentedel’avionetlesamenaàunincroyablehôtelluxueux,oùellefutécartéedeMickparuneéquipeentièredemaquilleursetdecoiffeurs.Onlajeta sous la douche, puis on la lustra, on la polit et l’astiqua avec entrain. Un professionnel lamaquilla,onlacoiffa,etunefemmevintmêmepourl’habiller.Ellesedemandaitsic’étaitlegenredevieauquellesstarsétaienthabituées.C’étaitsûrementgénial

d’êtrebichonnée,bienquecesoitunpeuétourdissant.Aumomentoùellese tenait faceaumiroir,habilléed’unerobedecouturierauprixscandaleusementélevéetparéedebijouxdontellenevoulait

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mêmepasconnaîtreleprix,elledevaitbienadmettrequ’ilsavaientfaitdesmerveillessurelle,parcequ’elleneseressemblaitmêmepas.Lemaquillageàl’aérographeavaitdesrésultatsmagiquessursapeau.Lacicatricesoussonsourcil,qu’elles’étaitfaiteenfantentombantdelabalançoire,avaitétéeffacée de façon experte. Ses yeux étaient immenses et…beaux, et ses cils incroyables !Même enpassant des heures devant son miroir avec son tube de mascara, elle ne pourrait jamais espérerreproduirelamagiedesfauxcils.La robebustierdecouleurcuivréeenserrait son torse, sa tailleet seshanches,puis retombaiten

d’envoûtantes vagues sur le sol, c’était la plus belle tenue que Tara ait jamais portée. Et leschaussures,monDieu,quelleschaussures !Destalonsaiguillesàlanièresavecunjolinœudauniveaudesorteils.Ellesallaientàlaperfectionaveclarobe,ellevoulaitdormiravecjusqu’àsamort.— Merciàvoustous,vraiment.JemesenscommeCendrillon,cesoir.Vousaveztoustravaillési

durpourmerendrejolie,etvousnepouvezpasimagineràquelpointçametouche.Toutel’équipedemaquilleurs,decoiffeursetdecouturiersluisourit,ilslaprirentdansleursbras

etl’embrassèrentavantdequitterlasuite.Taraprituneprofondeinspiration,puissetournaànouveaufaceaumiroir.— NomdeDieu !Ellefitvolte-faceausondelavoixdeMick.Ilétaitdansl’entréequimenaitàlachambre.Ellefutànouveaufrappéeparlaclasseextraordinaire

qu’il avait en smoking. Ses larges épaules remplissaient si bien la veste – et il était suffisammentgrandpourporteravecélégancelecostume–,sescheveuxbrunsétaientimpeccablementpeignés,sesyeuxbleusencoreplusperçantsaveclecontrastedunoirprofonddusmoking.Ilflânaenluitournantautour–ellesetenaitaucentredelapièce–,puisilvintàelle,pritsamainetluifitlebaisemain.Tueslaplusbellefemmequej’aiejamaisvue.Ellesetrouvaitelle-mêmesensuelle.— Jenelesuispas.Maisj’ailesentimentdel’être,cesoir.Mercipourtoutça.— Tu es la plus belle femme que j’aie jamais vue, parce que tu apprécies ceci comme aucune

femmeaveclaquellejesuissortiauparavantneleferait.Ellesentitleslarmesluimonterauxyeux.— Nemefaispaspleurer,ouilvafalloirqueturappellescettefouledegenspourm’arranger.Il

tenditsonbras.— Prêteàt’amuser ?

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Chapitre7

N’ayantjamaisassistéàuneavant-premièredefilmauparavant,Taranesavaitpasàquois’attendre.Elleétaitdépasséeetquelquepeusurpriseparlesflashsquicrépitaientàsafigureetparlacentainedequestionsqu’onluiposaitsurelleetsurlanaturedesarelationavecMick.Elles’attendaitàcequelesjournalistesseruentsurlesstarsdecinéma.Maiselle ?Ellen’étaitpersonne.

Enrevanche,Mickétaitunecélébrité.Lesjournalistesvoulaientsavoirquil’accompagnait.Micksemblaitêtretrèsàl’aise,souriant,faisantdessignes de la main à ses admirateurs et posant devant les photographes. Quand on lui posait desquestions sur Tara, il semblait ravi de la présenter à tout lemonde, aux reporters nationaux, auxjournalistesdemagazinesetmêmeàlatélévisiondedivertissement.Oh,monDieu !Tara aurait voulu ramper jusqu’à la limousine, retourner dans la suite de l’hôtel et regarder les

autrespersonnesàlatélévision.Ellenevoulaitpassevoirsurl’écran,mêmesielleétaitpersuadéeque les caméras étaient bien plus intéressées par le film et par les stars de la télévision, ou lesmannequins en représentation, que par elle. Elle ne faisait pas l’actualité. Heureusement, tous lesjournalistes le comprirent rapidement et partirent à la chasse aux vraies célébrités ; Tara put doncreprendresonsouffle.ReluquerlacrèmedelacrèmedeHollywoodluiplaisaitbeaucoup.Lespersonnalitésrépondaientà

desinterviewsetsouriaientauxphotographesàquelquespasd’elleseulement.Alors,quandlesflashsdesappareilsphoton’éclataientpasà sa figure,elle regrettaitdenepasavoirpenséàprendresonpropreappareilpouravoirdesphotosàmontreràMaggie,àEllenetàKarie.Mêmesiellepensaitquecelaauraitpuêtreinappropriédeseprécipiterdevantlesstarspourprendredesphotossurlevifavecsonmini-appareilphoto.Quand ils finirent par rentrer,Mick la conduisit à leurs fauteuils. Le film étaitmerveilleux !Ce

momentpasséavecMickétaitgénial !Illuitenaitlamainoupassaitsonbrasautourd’elle ;ilsrirenttous deux de bon cœur devant le film, qui était si drôle et tellement romantique. La soirée étaitparfaite, Tara se sentait comme Cendrillon. Mick se pencha même sur elle à plusieurs reprisespendant le film pour l’embrasser. Elle n’aurait pas pu rêver d’un meilleur rendez-vous, elle sesouviendraitdecettenuittoutesavie.Quandlefilmfutterminé,toutlemondesortitentraînantlespiedsetsedirigeaverssalimousine.Taras’appuyacontreMick,lebrasentrelacéausien,tandisqu’ilsseglissaientdansleurvoiture.

— J’aipasséunesoiréemerveilleuse,Mick.Merci.Illuisourit.— Jet’enprie.Maiscen’estpasfini.— Ahbon ?— Non,ilyaunafter.Àmoinsquetuneveuillespasyaller ?— Ohsi.Çaal’airamusant.Ilsserendirentdansunautrehôtelincroyablementchic,oùunefêtesetenaitdansuneimmenseet

incroyable salle de bal, remplie de ballons, d’affiches de films, de fontaines à champagne et denourriture.— Dieumerci !Jesuismortedefaim,dit-elle,ens’attablantavecMick.

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— Moiaussi.Jesuissicontentquetuaimesmanger.Ellerit.— Pourquoijen’aimeraispasça ?Illuiadressaunregard.— Tu serais épatée par le nombre de femmes avec qui je suis sorti qui ne mangeaient pas. Tu

n’imaginesmêmepas l’air affoléqui apparaissait sur leursvisagesquand je suggéraisde lavraienourriture.Iln’yariendeplusdéprimantquederegarderunefemmegrignoterunboutdecéleri.Ellerit.— Tunecrainsrienavecmoi.Conduis-moiaucheeseburgerleplusproche.Des photographes et des journalistes étaient présents, mais ils n’avaient pas l’air d’être dans la

même frénésie que sur le tapis rouge. Pourtant, Tara était consciente queMick avait une image àpréserver,alorselleessayadenepass’empiffrer,mêmesi,surlemoment,elleauraitpumangerlebrasdroitd’unphotographe.Lesjournalistessemblaientsesatisfairedeharcelerlesacteursetactricesenreprésentation,etles

laissaienttranquilles.— Tudoisregretterdenepasêtrevenuaccompagnédequelqu’undeconnu,dit-elle,enfincapable

deparleraprèsavoirremplisonestomac.Mickprituneboissongazeuse,puishaussalessourcils.— Pourquoidis-tuça ?— Parcequelesjournalistesnousignorentplusoumoins.Situétaisvenuaubrasd’uneactricesexy,tuauraisétéplusenvue.Iléclataderire.— Chérie, je ne suis pas venu ici pour me faire photographier. Dieu sait que j’en ai plus

l’opportunitéquenécessaire.Jet’aiamenéeicipourquetupassesunbonmoment.— Oh !(Ellebaissasonregardsursesgenoux,sesentantstupidepourcequ’ellevenaitdedire.)Je

suisdésolée.Ill’attrapaparlementon.— Nesoispasdésolée.Maisnetetrompepassurlesraisonspourlesquellesnoussommesici.Je

net’utilisepaspouruneséancedephotos,Tara.Jet’aiamenéeicicesoirparcequejevoulaisquetut’amuses.Pasd’arrière-pensées.Elleglissasamaindanssanuque.— Merci,Mick.Celaavraimentétélameilleurenuitdemavie.Ill’embrassa,d’unbaiserdouxettendre,legenredebaiserquidonnaitàsoncœurl’enviedefaire

des choses dangereuses – comme tomber amoureuse.Le flash d’un appareil photo la fit sursauter.Taraclignadesyeuxetregardalephotographeenface.— Tuvoudrasbienm’envoyeruntiragedecelle-là,Jimmy ?luidemandaMick.Lephotographerit.— Tupeuxcomptersurmoi !TarahaussaunsourcilenregardantMick,aprèsquelephotographesefutéloigné.— Tuappelleslespaparazzisparleurprénom ?— Ilsmebombardentdephotossisouventque je finispar lesconnaître.Jimmyestunbongars.

C’estunindépendant.Etjeveuxvraimentavoiruntiragedecettephoto.— Moiaussi.— Bon,tuesprêteàrencontrerdesstarsdecinéma ?Soncœurvacilla.

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— Tuessérieux ?— Bien sûr. (Il se leva et lui tendit lamain.)Ça ne sert à rien de t’amener à une de ces soirées

amusantes,situnepeuxpasraconterquetuasrencontrélegratindeHollywood !Elleauraitputomberdanslespommespourlecoup.Mickdescenditd’untraitunebouteilled’eauetremitlebouchon,toutenobservantTaraquis’était

endormiedanslalimousineenrevenantdel’after.Ilavaitaimél’ameneràl’avant-première,ilavaitadorévivrecemomentàtraverssesyeux.Ilavait

participé à tant de ces soirées au cours des précédentes années qu’il s’était blasé de tout ça. Lesfemmesqui l’yaccompagnaientne l’avaient suiviquepourune raison :unecouverturemédiatiqueavec autantdephotos et de contacts avec les journalistesquepossible.Cequi se traduisait pardesflashs de photographes dans la figure toute la soirée et rien d’autre que des interviews, avec unsourirefigésurlevisage.Cesévénementss’étaienttransformésenexpériencesdouloureuses.Jusqu’à Tara. Elle avait eu les yeux grands ouverts, elle s’enthousiasmait pour tout, elle était

presque pétrifiée par les photographes, elle avait fait de sonmieux pour les éviter. Et ensuite elles’étaitexcuséepourlemanquedetempsdevantlesobjectifsquienrésultaitpourlui.Incroyable.Etc’étaitrafraîchissantd’êtreencompagnied’unefemmequinepensaitpasqu’àelle,

maisquisesouciaitdelui.Ilnesavaitpasvraimentcommentagiravecelle.Maisill’aimaitbien.Ill’aimaitvraiment.Beaucoup.Qu’est-cequ’ilauraitpunepasaimer ?Elleétaitbelle,drôleetsexy,etleuralchimieétaitexplosive.Elleétaitdouceetattentionnée,et,s’iln’yprenaitpasgarde,ilpourraitbientomberfollementamoureuxd’elle.S’ilétaitprêtàtomberamoureux.L’était-il ?— Tum’observes.Ilbaissasonregard.LesyeuxdeTaraétaientensommeillés,mi-closetterriblementsexy.— Oui.Tuesbellequandtudors.Ellechangeadeposition,seredressaetaplatitsarobeavecsesmains.— Ohnon.Désolée, jemesuisendormie.Jepensequetoutel’excitationdela journéeetdecette

nuitaproduitseseffetssurmoi.— Net’inquiètepas.Tuaseuunelonguejournée.Tuavaisdroitàtasieste.Quand ils arrivèrent à l’hôtel, Mick prit la main de Tara et l’accompagna à la descente de la

limousine.Ilaimaitbienêtrevuavecelle,pasparcequ’elleétaitunevedette,maisparcequ’elleétaitd’unebeauténaturellequifaisaitseretournerlestêtessursonpassage.L’autrechosequ’ilappréciaitvraimentchezelleétaitqu’ellen’avaitpasconsciencedesabeauté.Elleposasa têtesur l’épauledeMickdans l’ascenseur,sesdoigtsserraientavecfermetéceuxde

Mick.Ilavalasasalive,lagorgeserrée.Net’emballepasetarrêtedepenserqueçapourraitdevenirsérieuxentrevous.Il introduisit la clé dans la serrure et ouvrit la porte, la tenant pendant queTara entrait ; sa jupe

amplefaisaittoutessortesdebruitssexypendantqu’elleseglissaitdanslesalondelasuite.Elle se retourna face à lui, sa jupe tourbillonnant autour d’elle. Elle ressemblait à une vraie

princesse,etlaboulequiencombraitlagorgedeMickdescenditdirectementdanssapoitrine.Ilserapprochad’elleetposasesmainssursesseins.— Est-cequejet’aidéjàditquejetetrouvaisincroyablementbelle,cesoir ?Ilaimaitlavoirrougir.Ellemitsesmainssursesépaulesmusclées.— Est-cequejet’aiditquej’avaispasséunesoiréestupéfiante,cesoir ?

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Et, aussi simplement, il commença à se remuer en tenant Tara dans ses bras, leurs piedsparfaitementenrythmeaveclachansonidiotequipassaitdanssatête.Cesoir,elleétaituneprincesse,etilfallaitqu’ilsdansentensemble.— Mick ?— Oui.— Tusaisqu’onestentraindedanser ?— Oui.— Jedoisànouveautecomplimentersurtestalentsdedanseur.— Tupeuxremerciermamère.Elleainsistésurladansedesalon.Il leva lamain,etTarayglissa lasienne. Ilcommençaàsurvoler lesoldemarbredusalon.— 

J’aimeraisvraimentremerciertamère.Tuesincroyable.— Ne ledispasà l’équipedeDanseavec lesstars.Tu saisqu’ils aimentprendredes joueursde

footpourleurémission.Ellerit.— Jenet’imaginepasvouloirparticiperàcegenred’émission.— Non.Pourl’amourdeDieu,nemetspascetteidéedanslatêted’Elizabeth !Ceseraitexactement

danssescordes !— Tonsecretestbiengardéavecmoi.C’étaitça, le truc.Ilavait l’impressionquen’importe lequeldesessecretsseraitbiengardéavec

elle.Maispassonplusgrossecret.Ilétaitencoretroptôtpourtoutluiavouer.Illafitdanserjusqu’aubalcon,fitcoulisserlaporteetl’amenaàl’extérieur.Lanuitétaitchaude,

les lumières de la ville lumineuses et brillantes.Tandis qu’elle examinait la vue sur la ville,Mickl’entouradesesbras,respirantsonparfum.— Cettenuitaétéparfaite,Mick.Merciencore.— Jet’enprie.Jesuisheureuxquetuaiespasséun

bonmoment.— Tavieestextraordinaire.Grâceàtacélébrité,desportesincroyabless’ouvrentàtoi.— C’estvrai.J’enprofiteautantquejelepeux,j’apprécietoutescesopportunitéspourcequ’elles

sont.Lagloireestfugace,surtoutpourunsportif.Onaunedatelimitedeconsommation.Ellesetournafaceàlui.— C’estunpointdevuetrèsraisonnable.Queferas-tulorsquetacarrièredefootballeuraméricain

s’achèvera ?— J’ai pas mal investi, je n’ai pas vécu au-dessus de mes moyens. J’aurai beaucoup d’argent

lorsquejeprendraimaretraite.— Maistunevasquandmêmepasrestersansrienfaire ?— Non. Jem’occupe de quelques associations caritatives, j’en prendrai la supervision. Peut-être

que je pourrais memettre à l’entraînement. Il y a plusieurs autres pistes que j’étudie. Je n’ai pasencore vraiment décidé de ce que je voulais faire. Tout cela dépend de la durée de ma carrièresportive.Ellel’observa,sansriendire.— Qu’ya-t-il ?luidemanda-t-il.— Tuestropbeaupourêtrevrai.Tuasdel’éducation,tuesfortuné,tunegaspillespastonargent

en drogue ou en fêtes. Tu fais des dons aux associations caritatives, et tu es vraiment en train deplanifiertonavenir.N’ya-t-ilpasdescadavresdanstonplacard,Mick ?Est-cequ’unmauvaisgarçons’ycache,untrucquiterendeunpeumoinsparfait ?Siseulementellesavait.— Personnen’estparfait,Tara.Pasmêmemoi.Ellesoupira.— Jenesaispas.Tuenastoutl’air.— Est-cequeçaterendraitheureusesij’étaismauvais ?

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Ellefronçalessourcils.— Non,pasdutout.Jecrainsjustedenemêmepasêtreàlahauteurde…— Dequoi ?Ellesecoualatête.— Riendutout.Laissetomber.Jesuisridicule.

(Elle se redressa et l’embrassa.)Cette nuit a étémerveilleuse, je suis étourdie et crevée.Mais pasfatiguée au point de ne pas pouvoir te montrer mon complet bonheur d’être en ta compagnie.Maintenantviensm’aideràôtercesbijouxonéreuxetcetterobescandaleusementhorsdeprix.IlesttempspourCendrillondesetransformerànouveauencitrouille.Ilritetlasuivitjusqu’àlasalledebains.Ill’aidaàenleverlesbijoux,défitlafermetureÉclairdesa

robe, retint son souffle lorsqu’elle en sortit, dévoilant son soutien-gorge sans bretellesdiaboliquementsexyetassortiàsaculottecouleurchair,qu’elleportaitavecdestalonsaiguilles.— JepréfèrelacitrouilleàCendrillon.Est-cequetupeuxgardercettetenue ?Avecleschaussures ?Ellerit,dénouasonnœudpapillon,dégageasesépaulesdesaveste,puisprittoutsontempspour

défairelesboutonsdesachemise.— Ilmesemblequ’iln’yapassilongtemps,ont’adéjàsortid’unsmoking.— Notrepremièrenuitensemble,dit-il,s’ensouvenantaussibienquesiças’étaitdéroulélaveille.Elle leva son regard sur lui tout en tirant d’un coup sec sur sa chemise pour la sortir de son

pantalon.— Oui,j’avaisaiméteregardertedévêtir.Cesoir,c’estmoiquivaistedéshabiller.Il frémit quand elleposa lamain sur le boutonde sonpantalon, perdit presque la têtequand les

doigtsdeTaraeffleurèrentsafermetureÉclair.Sonsexeétait tenducontreletissu,duretpalpitant,prêt à recevoir ses caresses. Elle baissa son pantalon, puis son caleçon. Il se débarrassa de seschaussures,etelles’agenouillapourluienleverseschaussettes,lelaissantnu,deboutetfaceàelle.

Taras’assitàgenoux,observantlavergedressée.— Assieds-toisurcettechaise,Mick.Ilfiniraitparperdrelaraisonsiellecontinuaitàregardersonsexedecettemanière.Ilallaversla

chaiseet s’assit,écartantses jambes lorsqu’ellevints’agenouillerentreelles. Il frissonnaquandsapoitrineeffleurasescuisses,puissonventre,lorsqu’ellesepenchapourl’embrasser.Ilpritsonvisageentresesmainsetl’embrassaavecunefaimqu’ilnepensaitpasavoir.Bienqu’il

essaied’enfaireabstraction,ilressentaitquelquechosepourTara,etceladevenaitdeplusenplusdurde prétendre que leur relation n’était qu’occasionnelle.Quand elle l’embrassa en poussant un petitgémissement et avec le même besoin que lui, son membre rencontra brusquement la douceur duventredeTara.Ilnepouvaitpluspenserqu’àuneseulechose :êtreenelle,commeils’ysentaitbien,ensécurité,etileutsoudainenviequ’elleconnaissetoutdelui.Waouh !Ilétaitsacrémenttempsdesecalmer.Ilprituneprofondeinspirationetseconcentrasurle

physique,surlafaçonaveclaquellelasaveurdeTaraéclataitdanssaboucheàchaquebaiser,surladifficultéqu’ilauraitànepassejetersurellepourlalaissercontinuercejeudeséduction.Elledécollasabouchedeseslèvresetlatraînasursamâchoire,sursoncou,sesdoigtsjouantavec

lesmamelonsdeMick.Ilretintsonsouffle,prenantconsciencedel’intensitéaveclaquelleilaimaitsentir lesmainsdeTarasurlui.Elleembrassasesmamelons,lessuça.Ilaimaitvoirsabouchesurlui, il aimait la regarder écraser sa langue contre sa poitrine et la laisser serpenter jusque sur sesabdominaux, elle savait ce qu’elle faisait, elle anticipait chaque moment. Il frémit tandis qu’elleglissaitplusbas, le longdesonventre,stoppantsonvisageàhauteurdesescuisses,observantsonmembre,puisleregardantànouveau.

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Elle lui sourit avant de s’emparer de son sexe avec ses deux mains. Il expira lourdement. Sapatiencenetenaitplusqueparunfil.C’étaitsidurdelalaisserauxcommandes,alorsqu’iln’avaitqu’uneseuleenvie : laprendresur lamoquette.Maisc’étaitsonjeu,et ilallait la laisser joueràsafaçon.— J’aimequetumetouches,Tara.Ellesuçaseslèvresets’élevaentresesjambes.Ilsepenchasurellepourdéfairel’attachedeson

soutien-gorge,lelaissantretomberafinqu’ilvoiesesseins,auxextrémitésroses,pendantqu’ellelemasturbaitd’unemain,puisde l’autre.Ellesemblaitêtrehypnotiséeparsonmembre tandisqu’ellejouaitaveclui,prenantsontemps,leserrantfort,puisralentissantsongeste.Il aurait pu la regarder le toucher pendant des heures. Les plaisirs solitaires n’avaient rien de

comparableaveclachaleuretladouceurdelamaindeTara.Ilyavaitunecertainedélicatessedanssesmouvements,contrairementàsonstyle« finissons-envite ».Ellen’étaitqu’éléganceetdouceur,et,quandelleposasabouchesursonglandetfittournersalanguedessuscommes’ils’agissaitd’uncornet de crème glacée, il perdit presque le contrôle, il faillit jouir en elle comme un garçon dequinzeans.Elle suça sa longueur, sa langue rose voguait sur son membre comme si elle n’était jamais

rassasiée.— NomdeDieu,Tara,c’estsibon !Iltenditlebrasverssescheveuxetcommençaàenretirertouteslesépingles,ilavaitbesoinqu’ils

tombentenvaguespourpouvoiryentortillersesdoigts.Quandilsfurentfinalementlibérés,illespritdanssamainettiradessus.LeregarddeTaraseplongeainstantanémentdanslesien,elleluisourit,puisenfonçaprofondémentsonpénisdanssabouche,commesiellesavaitexactementdequoiilavaitbesoin.Ellelelaissabaiserentresesdouceslèvresjusqu’àcequ’ilsoithaletant,jusqu’àcequ’ilsenteses

boulessenouer.— Vas-y.Suce-moiencore !Elle le prit profondément, elle avalait son gland, elle le serrait, la sueur en coulait entre les

omoplatesdeMick.Latensionparcouraitsacolonnevertébrale,ilrésistaàl’enviedeselaisseraller,il voulait savourer la douceur de ses lèvres sur lui pour quelques minutes de plus. Elle était unedéesse à la bouche parfaite, et ce qu’elle lui faisait le poussait à serrer les dents et à enfoncer sestalonsdanslamoquette.Ilpouvaittenirbonencoreunpeu.Ellepassaitsonpouceentresestesticulesetsonanus.Quec’étaitbond’êtreexcitéàcetendroit !Il

envoulaitencoreplus.Elleétaitpareilleàunedrogue.Ilplongeasonmembreplusprofondémentenelle,sentantquelapartieseraitbientôtterminée,parcequ’ilmouraittellementd’enviedejouirdanssabouchequ’ilpouvaitdéjà imaginercequecela lui feraitde la sentir lepomper jusqu’àcequ’iln’enresteplus.— Je vais jouir dans ta bouche, Tara. Si tu n’en as pas envie, tu ferais mieux de me le dire

maintenant.Maisellesecontentaderépondreparunbruitétoufféparsonsexe,etellechatouillasonanusavec

lesdoigts.Sicelanelefaisaitpasjouirsur-le-champ,avecpuissanceettoutlelongdesadélicieusegorge…Iljouitenpoussantuncritonitruant,sonculremontécontrelachaise,sonorgasmesortantduplusprofonddelui,lelaissanttremblant,ensueuretcomplètementlessivé.Il retomba contre la chaise, et Tara le suivit, la bouche toujours sur lui, le léchant jusqu’à la

dernièregoutte,puisellerelâchaenfinsonmembreetposasatêtesursacuisse.Mickpritenvironuneminutepourreprendresesesprits.IlramenaTarasursesgenoux,elleétait

sexy en diable vêtue seulement de sa culotte et de ses chaussures. Il l’embrassa avec fougue, se

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goûtantlui-mêmesurlalanguedeTara,stupéfaitparcequ’ellevenaitdeluifaire.Ellesedétachadelui,léchasespropreslèvresetluisourit.— Tuavaisbongoût.Ilhaussalesépaules.— Bonsang,j’aifaillifaireunecrisecardiaque !Ellesemarra.— Super !— Jevaistedonnerduplaisir.Il la souleva et la fit tenir debout, puis il enleva sa culotte, lui laissant ces chaussures qui le

rendaientdingue.Ensuite,illafitasseoirsurlachaiseetécartasesjambes.–Àtontour !Ilcommençaparl’embrasser :ilvoulaitgoûtersabouche,lécherseslèvres,glissersalanguedans

sabouchepoursucerlasienne.Celafitseréveillersonsexe,bienqu’elleaitdéjàpristoutcequ’ilavait.Ill’embrassadanslecou,etellefrissonna.Sachantquecettepartiedesoncorpsétaitsensible,illuiportad’autantplusd’attention,passantsalanguesurlecôtédesagorge,avantdeglisserentresesseins,puisdeléchersestétons,etenfindesucerchacunedecesbaiesendurciesjusqu’àcequ’ellesecambrepourl’ennourrir.Ilpritsapoitrineentresesmainsetfitroulersesbourgeonsentresesdents,lestiraillant ;ellepoussauncrihachédontils’abreuva,carcelalerendaitdur.IlpassasesmainssurleventredeTara,l’embrassa,puisécartasesjambesàl’aidedesesépaules,il

descenditsesmainslelongdesesdoucesjambesetlessouleva,puisembrassasonpied.— Vos chaussures sontépatantes,mademoiselleLincoln.Ellerit.— Jedevraislesportertouslesjourssijerécoltecegenrederéaction.— N’hésitepasàplantercespointesdansmondossituaimescequejetefais.Ellebraquasesjolisyeuxmarronsurluietavalasasalivelorsqu’ilentourasesépaulesmassives

desesfinesjambes.Ilavançaentresesjambes,respirantleparfumdesonsexe.Elleétaitsidouceetattirantequ’ilendevenaitdurcommeunroc.Ilpromenasalanguesurlesreplissoyeuxdeseslèvres.Ellegémitetposasamainsurlatêtede

Micktandisqu’illaléchaittoutenlongueur,posaitsabouchesursonclitorisetlesuçait.— Ohoui,Mick !Oui !Lèche-moiici.Lorsqu’elle luiparlait,qu’elle luidisaitcequ’elleaimait,qu’ellesoulevaitsesfessesetbalançait

sonsexecontresonvisage,Micksentaitsonmembreseraidirplusencore.Ilaimaitqu’ellesoithorsdecontrôle,commeellel’étaitàcemoment-là,gémissantetluiparlant,sonvaginsibrûlantdedésirquelalanguedeMickglissaitfacilementdessus.Et,lorsqu’ilglissadeuxdoigtsenelle,ellesoulevasesfessesdelachaiseetjouit,avecforce,hurlantettirantd’uncoupsecsescheveux,seruantcontresonvisagecommesiellefaisaitunrodéoetqu’ilétaitlechevalsauvagequ’ellechevauchaitpourlepremierprix.Iln’attenditmêmepasquelesvaguesdesonorgasmediminuent.Ilsaisitunpréservatif,ledéroula

sursonsexeetplongeaenelle,encoreprisdespasmes.Ellelaissaéchapperungémissement,enfonçasesonglesdanssesbrasetsebalançacontrelui.— Oui !hurlait-elle.Baise-moi !Ilentraavecprécipitationenelle,abaissantleshanchesdeTaraafindepouvoirs’emboîterauplus

profondd’elle. IlvoulaitqueTara jouisseànouveau. Il se laissa tombersurelle, lesseinsdeTaracollésàsonbuste,afindepouvoirsefrotteràsonclitoris.— Mick,c’esttellementbon !Ellel’attrapaparlatêteetl’embrassavigoureusement,leursdentsintimementmêlées,leurslangues

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semélangeant.Ellegémit, lesyeuxemplisde larmescontenues.C’était commeçaqu’il lavoulait,parcequ’ilressentaitlamêmechose,soncœurfusionnaitavecsoncorpslorsqu’ilchevauchaitcetteincroyablevaguedeplaisiraveccettefemmeépatante.Ilsecontint,sestesticulesendevenaientdouloureusestandisquelachaleurdeTaraenserraitson

sexe.Lesyeuxdelajeunefemmes’élargirent.— Jevaisjouir,Mick.Jouisavecmoi.Jouisenmoi.Ils’accrochaàellealorsquelesconfinsirréguliersdesoncontrôlelelâchaient.— Jejouisavectoi.Donne-toiàmoi.Ellemaintintsonregardlorsqu’elleperdittoutcontrôle,etiljouit,extériorisantd’uncril’orgasme

quirugissaitenlui.IlplantasesdoigtsdanslachairdeTara,lacollaàluietenfouitsonvisagedanssoncou,laléchantpendantque,cettefois,ellehurlaitsonorgasme,sebalançantcontreluietcriantsonnom.Ilfallutunpeudetempspourretrouverlecalmeaprèslatempête,illatenait,lacaressaitetsentait

sonbattementdecœurs’emballercontresonbuste.Illarelevaetlaconduisitsousladouche,oùill’accompagna.Tarariaitenpensantqu’elleenaurait

pour une heure à enlever tout son maquillage, puis tous deux partirent d’un même éclat de rirelorsque l’un de ses faux cils se retrouva sur sa joue. Lorsqu’ils furent lavés, ils se séchèrent etrejoignirentlelit.Taras’endormitenquelquesminutes,latêteposéesurl’épauledeMick.Illatintcommeçapendantunmoment,satisfaitetenmêmetempsunpeuinquietdetoutcequecela

signifiait.

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Chapitre8

Siquelqu’unétaitbientropavisépourcommenceràpenseràeuxcommeàuncouple,c’étaitbienTara ! Ils sortaient ensemble, certes. Et ils avaient beaucoup de bon temps ensemble.Mais il étaitcertainquedèsqu’ellecommenceraitàpenserqueleurrelationallaitbiensepassertoutcesserait.Touteslesbonneschosesavaientunefin.Elleavaitbeaucoupd’expérienceenlamatière.Dieumerci, après le voyage en coup de vent à Los Angeles,Mick avait dû la déposer et aller

travailler avec son entraîneur, puis assister à une réunion de l’équipe, et, de son côté, elle devaitplongerànouveaudansletravailpourquelquesjours.Detoutefaçon,elleavaiteubesoindedistanceaprès avoir passé du temps avec lui. Il était un peu « écrasant » lorsqu’elle le voyait, et pas de lamauvaisemanière,mais avec tout ce que cela comptait de positif.Elle avait besoin de tempspourréfléchir,pourserepasserlanuitdanslatêteets’assurerquetoutcelan’avaitpasétéqu’unrêve.Le travail ; les factures à payer ; attendre, sur le parking du lycée, son fils, de retour du camp

d’entraînement :toutcelaluidonnaitàcoupsûrunebonnedosederéalité.Pourtant, lorsqueTaraétait alléechercherNathanà ladescentedubus, elle avait remarquédeux

choses.Lapremière,c’étaitqu’ilétaitheureuxde lavoir,cequiétaitassezétonnant.Et laseconde,c’était qu’apparemment sa cote de popularité auprès de son fils était soudainmontée de plusieurscrans. Pas grâce à quelque chose qu’elle aurait fait, mais simplement pour l’homme qu’ellefréquentait.À ce stade, cela lui allait très bien, tant qu’elle avait avec Nathan des conversations qui ne se

limitaientpasàdesphrasesd’unmotditesengrognant. Ilsemblaitêtreaniméetheureux,sesamisentouraientmêmeTarapourluiposerdescentainesdequestionssurMicketsurlefootballaméricaincommesi,soudain,elleétaitdevenuesonagentetnonpluslafemmeavecquiilsortait.Elleavaitdûlesmettresurlatoucheetleurexpliquerqu’ellenesavaitriensurlasaisonàvenirni

surlesjoueursencoresurlemarchéetsusceptiblesdesigneràSanFrancisco,quenon,ellen’allaitpasêtrel’hôtessed’uneréceptiongéanteavectoutel’équipedeNathanetcelledeMick.C’étaitdonccelaqueMicksubissaitaveclesjournalistes ?Ellepourraitàpeinesupporterlesamis

etcoéquipiersdeNathan,encoremoinsdesjournalistesàl’affût.— Alors,quandest-cequ’ilrevient,maman ?luidemandaNathanpourlacinquantièmefoisalors

qu’ellefaisaitletridanssonlingemalodorant.— Jen’enaiaucuneidée.— Ilt’aappeléeaujourd’hui ?— Non.— Est-cequ’ilt’appelletouslesjours ?Ellelevalesyeuxauciel.— Non.— Etpourquoi ?Est-cequetul’asemmerdé ?Elleallumalamachineàlaveretfitsortirsonfilsdelapièce.— Nathan,laissetomber !

Sontéléphoneportablesonna,etNathanbrailla :« Jeleprends »,avantqu’elleaiteuletempsdefermerlaportedelabuanderie.Ellenepritmêmepaslapeinedeluihurlerdessus.Àquoibon ?C’étaitprobablementMaggie,etil

luibalanceraitletéléphone,dégoûté.— C’était génial. Ouais, on faisait des entraînements lematin et des exercices l’après-midi. Les

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entraîneurs nous ont enseigné de nouvelles tactiques desmanuels de formations, le genre de trucsqu’onn’avaitjamaisfaitavant,doncc’étaitcool.EtlesexercicesétaientcommelesvraisdelaNFL,tuvois ?CedevaitêtreMick.NathanneparleraitpasdesoncampdefootaméricainavecMaggie.Ellese

renditdanslesalonoùlejeunegarçons’étaitaffalésurlecanapé,àl’aiseavecsontéléphone.Etsonmec.NonpasqueMicksoitsonmecouquelquechosedugenre.— Ouais,labouffeétaitdégueulasse,maisons’enfoutait.Lelacétaitincroyable.C’étaitpassimal

desecouchertôtparcequ’ilsnousfaisaientbossercommedesmaladestoutelajournée ;alors,àlafindelajournée,onétaitplutôtlessivés,detoutefaçon.— Nathan,tonvocabulaire.L’adolescentlevalesyeuxauciel,tenditl’oreilleauboutdufil,puisrit.— Ouais,ellemetombetoutletempsdessusàcausedecetteconne–jeveuxdireàcausedecetruc.

Ouais,t’assansdouteraison.D’accord,çamarche.Jetelapasse.IltenditletéléphoneàTaraàcontrecœur.— C’estMick.Ellesourit.— Ahouais ?Jepensaisquec’étaitMaggie.— C’estdrôle,maman,trèsdrôle.Nathanrestaplantélààl’observer.Taraposaletéléphonecontresapoitrine.— Tupermets ?— Tuécoutaispendantquejeluiparlais !— Tunesorspasaveclui.Nathanlevalesyeuxauciel.— Pfff.Ilquittalapièceetsedirigeaversl’étage.— Salut.Mickrit.— Salut,toi.D’aprèscequ’ilm’adit,ilapasséunbonmomentaucampdefootball.— Jesuppose.Lesjoueursm’ontbousculée

quandilestsortidubus.Apparemment, il leuraditquejesortaisavectoi,doncmaintenantjesuissupercool.— Sympapourtoi…Doncmaintenantilsveulentsortiravectoi ?Ellesemitàrire.— Euh…non.Maintenant, ilsveulent tousvenirdînerà lamaisonquand tu seras là. Ilsn’enont

rienàfairedemoi.— J’essaieraid’assister à un de leursentraînements,situnepensespasquecelapuisse

dérangerl’entraîneurdeNathan.— Jepensequel’entraîneurdeNathant’enseraitplusquereconnaissant.— Qu’as-tufaitcesderniersjours ?— Jetravaillais.Ettoi ?— Pareil.JemedemandaissitoietNathanseriezlibresceweek-end ?— Je n’ai rien sur mon agenda. Je peux vérifier avec Nathan, mais je suis sûre qu’il n’a rien.

Pourquoi ?— J’aimeraisprendrel’avionpourSaint-Louis.— Saint-Louis.Pourquoi ?— C’estmavillenatale,etmafamilleyvit.Cen’estpasgrand-chose,maismonfrèreGavinfête

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sonanniversaire.Iljoueàdomicilesamediaprès-midi,puis,lesoir,unefêteestprévuedanslebardemesparents.J’aipenséquevouspourriezavoirenviedevenir.Commetoujours,lemodedeviedeMickluifaisaittournerlatête.— Euh…waouh !Laisse-moiy réfléchirun instant.— Iln’yapasde souci si tunepeuxpas. Je

comprendsquejet’enparleàladernièreminute,maisilsaimentorganiserçaàlava-vite.Doncsituneveuxpasvenir…— Non,çan’estpasdutoutlesouci.Laisse-moiterappeler,d’accord ?— Biensûr.Elleraccrocha, lebattementdesoncœurgrimpa,etsonrythmecardiaques’accéléra.Rencontrer

sesparentsetsonfrère ?Avecsonfilsenplus ?Toutcelaallaitbeaucouptropvite.Maispeut-êtrequecelanevoulait riendire.Peut-êtrequ’il présentait tout le tempsdes femmes à sa famille et que cen’étaitpastrèsimportantpourlui,aufondellefaisaitunetempêtedansunverred’eau.Etonparlaitd’unmatchd’uneliguemajeuredebase-ball.Nathanaimeraitqu’elleluipermettedes’envolerpourSaint-Louis pour y voir lematch et rencontrerGavin.Pourquoi lui refuser cette opportunité, justeparcequ’elles’imaginaitdesramificationsquin’existaientsansdoutepas ?— Nathan ?Tupeuxdescendre ?Ilouvritsaporteetsepenchapar-dessuslabalustrade.— Quoi ?— Descends.Ilfautquejetedemandequelquechose.— Qu’est-cequej’aifaitencore ?Ellepoussaunsoupir.Pourquoiest-cequetoutétaitsicompliquéaveclesadolescents ?Tulesaistrèsbien.Tuenasétéune,unjour.— Tun’asrienfait.Ildescenditlesescaliersetseplantadevantelle.— Mickm’ademandésinousvoulionsprendrel’avion pour Saint-Louis ce week-end.

C’estl’anniversairedesonfrère.Safamilleorganiseunefêteaprèssonmatchdesamediaprès-midi.LesyeuxdeNathans’écarquillèrent.— Tudéco…Tuveuxrire ?— Non,jeneplaisantepas.Est-cequetuaimeraisyaller ?OniraitvoirlematchdeGavinsamedi,

aussi.— Maisc’esttropcool !Tuasditoui,hein ?— Non,jevoulaisd’abordenparleravectoipourm’assurerquetuaiesenviedevenir.Nathanaffaissasesépaules,puislevalesyeuxauciel.— Maisenfin,maman !Rappelle-le.Disoui.Toutdesuite,avantqu’ilchanged’avis.Mickallaitprésenterunefemmeàsafamille.Passimplementunefemme :unefemmeetsonfils.Il n’avait jamais fait cela auparavant, et il n’était pas sûr des raisons pour lesquelles il le faisait

maintenant, à part que, quand sa sœur Jenna avait appelé pour lui parler de la fête de Gavin, sapremièrepenséeavaitétéd’yalleravecTaraetNathan.Iln’avaitjamaisvoulufairecelaauparavant.Il était toujours allé chez lui seul, parce que ses parents étaient toujours derrière, à attendre qu’ils’installe,avecunefemmepourpartagersavie.S’ilramenaitunefemmeaveclui,ilyauraitunflotdiscontinudequestionspoursavoirsielleétait« la »femme.Iln’avaitjamaisvouluaffrontercela.Bonsang !Àquoiest-cequ’ilpensait ?Çaallaitêtrel’enfer !Etpourtantilaimaitl’idéed’yalleraveceux.Ildevaitavoirperdulaboule.— Alorsc’esticiquetuasgrandi ?luidemandaNathan,tandisqueMickprenaitl’autorouteversle

sud,depuisl’aéroportdeSaint-Louis.— Oui.J’yaipassétoutemaviejusqu’àlafac.— Ensuite,tuesalléàl’universitéduTexas,où

SanFranciscot’arepêchépourlenumérosix.

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Mickrit.— T’enconnaisunrayonsurtesjoueursdefootaméricain,pasvrai ?— Jeconnaispleindechosessurlesjoueursquej’aimedanslessportsquejesuis.Ducoup,j’en

connaisunrayonsurtoiettonfrère.— J’ensuishonoré.Gavinleseraaussi.— Parle-moidetonfrère,demandaTara.— Iln’yapasgrand-choseàdire.Iladeuxansdemoinsquemoi,iladécidéqu’ilpréféraitlebase-

ballaufootballaméricain.C’estunvraicasse-…euh…pieds.Nathans’esclaffa :— Ellevatefairemettredel’argentdanslepotàgrosmotssitunesurveillespastonvocabulaire !MickdirigeasonregardsurTara.— Unpotàgrosmots ?TarajetaunregardàNathanpar-dessussonépaule.— Vingtcentspourchaquejuron.Lepotcommenceàêtrebienrempli !— Toiaussi,tuenasmisdescents,maman,hein ?Elleregardadroitdevantelle,plutôtqueversNathanouMick.— C’estpossible.Mickrit.— Ehbien,nousallonspasserunweek-endsansamende,parcequemafamilleestirlandaise,etque

vousallezentendreuntasdejuronsdanslebarfamilial.Couvretesoreilles,Nathan !— Jeferaidemonmieuxpourignorercequejenesuispascenséentendre.Tararétorqua :— Ouais,tuparles !— C’estjoliparici.J’aimebeaucoup.Toutestvert.— C’estcenséêtrevertenété.— Cheznous,lescollinessonttoutesbrunes.TarapensaitqueNathandisaitvrai.C’étaittrèsbeauici.Luxuriant,vertetestival.Ilfaisaitchaudet

humideaussi,maiscelaplaisaitàTara.Elleaimaitlasensationqueluidonnaitlavilletandisqu’ilslalongeaient par l’autoroute. Elle semblait accueillante, comme une petite ville à l’intérieur d’unegrandemétropole.— C’est vraiment magnifique, dit-elle, tandis que Mick quittait l’autoroute pour un quartier

résidentield’arbrestouffusetdemaisonsenbrique,depelousesbienentretenuesetdelargesbaiesvitrées–legenredemaisonqu’elleadoreraitposséderunjour.Micksegaradanslechemind’unemaisondebriquepâle,àdeuxétages,dont l’unavaitunegrandebaievitréecommeelle lesaimaittant.— C’estlamaisondetesparents ?— Oui,j’yaigrandi.— Tesparentsviventtoujoursdanslamaisonquetuhabitais,enfant !C’estmerveilleux !Çadoitte

donneruntelsentimentdesécurité !C’estcequ’elledésiraitoffriràNathan,mais ilsavaientdéjàdéménagétroisfoisàcausedeson

changementdestatutsocial.Aumoins,celaavaitchangédanslebonsens,doncellenepouvaitpass’enplaindre.Elle se leva et observa l’immense maison tandis queMick et Nathan sortaient leurs valises du

coffredelavoituredelocation.Soncœurbattaitlachamade.Ets’ilsnel’aimaientpas ?Combiendefemmesavait-ilamenéesiciauparavant ?ElleespéraitqueNathanneroteraitpas–oupireencore–devantsesparents.Mickpassasonbrasautourdesataille.— Quefais-tu ?

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— Je me prépare au combat. Il rit et l’embrassa sur le sommet de la tête. — Ce n’est pasl’Inquisition.Mafamilleestaccessibleettrèsamicale.Tuvaslesadorer,etilsvontvousadorer,toietNathan.Arrêtedet’inquiéter !De touteévidence, son filsn’avaitpasunegouttede timiditéoud’inquiétudedans le sang,car il

avaitdéjàprisdel’avancesurMickpourdéchargerlesbagages.C’estcequ’elleaimaittantchezlui.Ilnecraignaitrienetétaitpleind’énergie.Naguère, elle avait été sans peur et aventurière aussi, mais il faut voir où ça l’avait menée –

enceinteàquinzeans.Laportedoubles’ouvritengrand,etdeuxpersonnesensortirent,unegrande,versionlégèrement

plusépaissequeMick,avecunemassedecheveuxpoivreet sel,etunesvelte,petitboutde femmedont onne pouvait raisonnablement imaginer qu’elle avait donné la vie àMick.Ses cheveux rouxétaientcoupésàhauteurdesonmenton,elleétaitabsolumentéblouissante.— Vousêtesenfinlà !s’exclamalafemme,quidevaitêtreMmeRiley,toutenétreignantMick.Illa

soulevaetl’embrassasurlajoue.— Salut,maman.M.RileyserraaussiMickdanssesbraspuisl’embrassasurlajoue.— Tun’étaispasrevenuàlamaisondepuistroplongtemps,Michael.Mick fit un grand sourire, heureux et à l’aise avec ses parents.Nathan souriait aussi, bien qu’il

sembleêtreunpeudéroutépartoutecetteaffection.Taraposasamainsurl’épauledesonfils.— Entrez,entrez !ditMmeRiley.Ilfaitsichauddehors.Nousferonslesprésentationsàl’intérieur,

ilyfaitfrais.Ilsentrèrentetlaissèrentleursbagagesdansl’entrée.Lamaisonétaittrèsordonnée,maiselleétait

belle,avecdescouleursclaires,dubeige,dumarronetunecouleurcrème,trèsjolimentdécorée,etlespiècesétaientd’unetailledémesuréeetéquipéedenombreuxmeubles.L’ensembleétaitaccueillantetconfortable,pasdutoutdugenreartisteprétentieuxetrigide.— Allons,venezdanslesalonetfaitescommechezvous !ditMmeRiley,enprenantTaradansses

bras.— JesuisKathleen,etvoicimonmari,James,maistoutlemondel’appelleJimmy.Mickfitlesprésentations.— Maman,papa,voiciTaraLincolnetsonfils,Nathan.Les parents deMick prirent Tara dans leurs bras. Jimmy serra la main de Nathan, et Kathleen

l’étreignit.— Bienvenuedansnotremaison,commençaJimmy.— Jimmy,apportelethéglacéquej’aimisdanslefrigo.Jesuissûrequetoutlemondeestassoiffé.

Onvaallers’asseoir.MicksaisitlamaindeTaraetlaconduisitàuneimmensechaisepourdeux.Nathanpritplacedans

lecanapé,prèsdelafenêtre,etKathleens’assitsurunechaisecouverted’unjetéenpatchwork.— Votremaisonestcharmante,madameRiley,ditTara.— Appelez-moiKathleen,ouilestprobablequejenevousrépondepas,luirétorquaKathleen.

— Trèsbien,Kathleen,poursuivitTaraenriant.— Merci.Mick etGavin tentent de nous convaincre d’acheter une somptueuse nouvellemaison,

maisnousaimonscevieuxquartieretnousnesouhaitonspasdéménager.Lesenfantsontgrandiici.C’estnotrechez-nousetçalerestera.— De plus, cela me donnera de quoi travailler quand je prendrai ma retraite, dit Jimmy en

apportantleplateauchargéduthé.

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Kathleen fit passer les verres, et Tara but une grande gorgée. — Et c’est pour quand, papa ?Jamais ?Jimmyrit.— Quivafairemarcherlebarsansmoi ?Jenna ?— C’estbiencequ’ellefaitencemoment,non ?

demandaMick.— Ellerépondàtouslesclients !— Etilsaimenttouteslesinsultesqu’elleleurlance,ditKathleen.— Jenna est ma sœur, expliquaMick. Elle est serveuse auRiley’s, notre bar-restaurant familial.

C’estsurtoutunbar,maisonsertaussidessandwichs.Ungroscafédessports,enfait.— Oh,génial !Vousavezdoncplusieursécranspourdiffuser tous lesmatchs ?demandaNathan.

Jimmyacquiesçad’unhochementdetête.— Jenepeuxpaslouperlesmatchsdemesgarçonspendantquejetravaille,maintenant !Etc’estun

vrai succès auprès des clients. On a le gros écran principal au-dessus du bar, et plusieurs autresdisperséspourdiffusertouslesmatchsquisedéroulent.Dubase-ball,dufootaméricain,duhockey,dubasket,descoursesdestock-cars,dufootball.Tun’asqu’àdemander !— Incroyable !(NathansetournaversTara.)Jepourraiyaller ?TaralevalesyeuxsurJimmy.— Jenesaispas.Ilpeut ?— Biensûr.Àpartdans lebarprincipal,puisqu’iln’apasvingtetunans.Mais ilpeut s’asseoir

danslapartierestaurant.Ilyamêmedesjeuxvidéopourlesgamins.— Terrible !ditNathan.J’aihâtedevoirça.Dis,tuastoustestrophéesdesportdulycée,delafac,

ettoutça ?demanda-t-ilàMick.— Tu veux dire la salle de la galerie des trophées ? Ouais, malheureusement, tout est dans le

sanctuaire.— Lesanctuaire ?demandaTaraenriant.— Cen’estpasunsanctuaire,semoquaKathleen.Qu’est-

cequetuveuxqu’onfassedestrophéesquetoietGavinavezgagnés ?Qu’onlesmetteaugrenier ?— Àvraidire,c’estuneexcellenteidée !Jepeuxm’enoccuperpendantquejesuislà !Kathleenagitasamain.— Nesoispasridicule.(EllesetournaversNathanetTara.)Est-cequevousaimeriezlesvoir ?— 

Ouais !ditNathan.— J’adoreraislesvoir,ditTaraenselevant.Micklatiraparlamain.— Tun’aspasàallervoirça.— J’enaienvie.— Pouah !ElleritetsuivitKathleenàl’étage.Mickavaitraison.C’étaitcommeunsanctuaire,maisc’étaittrèsmignon.Ilyavaitdestrophéeset

des fanions datant de l’époque de l’école primaire. Tout, du football et du base-ball pour enfantsjusqu’aux récompenses que les deux frères avaient gagnées à l’université, l’ensemble emmagasinédanscequisemblaitêtreunechambredésormaisconvertieenbureau,puisqu’ilyavaitaussiunetableetunordinateur.Onpouvait lire lafiertésur levisagedesparentsdeMick,quisetenaientprêtsetrayonnaienten

pointantdudoigtlestrophées,enindiquantàquellesoccasionschacundesgarçonslesavaitgagnés.Pendantcetemps,Mickavaitl’airterriblementmalàl’aise,cequiavaitledondefairecomplètementcraquerTara.IlyavaitaussilestrophéesdeJennaengymnastique,endanse,enhockeysurgazonetensoftball.C’étaitclairementunefamilledesportifs.— Waouh.Maisc’estjusteénorme,ditNathanenlorgnantlesrécompensesdefacdeMick.Tuas

travaillédur,pasvrai ?

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— Oui.— Ils’estaussimaintenuà 17demoyenneà l’universitéduTexas,ditKathleen.Nousétionsplus

fiersdesesnotesquenousnel’étionsdetouslestrophéesdanssachambre.Tara articula un « merci » silencieux à l’intention de Kathleen, par-dessus la tête de Nathan.

Kathleenluifitunclind’œil.— Oui,mais tu n’as pas vraiment besoin de te faire beaucoup de souci pour ça une fois que tu

commencesàtefairedufricenjouantaufootball.MickpassasonbrasautourdesépaulesdeNathan.— Pasvrai,monpote.Déjà,tudoisavoirdel’intelligencepourrentrerenfac.Ilsveulentpeut-être

repêcherunjoueurcorrect,maisilsneveulentpasdequelqu’unquivadevoirbataillerpourvalidersesnotes,parcequeçaleurcompliquelatâche.Ensuite,est-cequetuasidéedunombredejoueursdefootquijettentparlafenêtretoutl’argentqu’ilsontgagnédanslaNFLetqui,unefoisleurcarrièreterminée,seretrouventcomplètementfauchés ?TaraetlesparentsdeMicksuivirentlejeunehommeetNathan,quidescendaientlesescaliers.Tara

écoutaitavecattentionlaconversation,déterminéeàlaisserMickfinirsonexposé.— Non.— Plusquetunelecrois.Beaucoupplus.Tudoismettretoutetonénergieàavoirdebonnesnotes

etavanttoututilisertatête,parcequetuvasviteépuisertoncorps.Et,unefoisquec’estfait,ilfaudraquetuaiesquelquechoseàfaire,après.Situt’exploseslegenoulorsdetasecondesaison,qu’est-cequetuvasêtre ?Ungarsdanslavingtainequiatoutelaviedevantlui.Tuneveuxpasêtreuncrétin,tuneveuxpasêtreidiot,sanséducationetsansargent,pasvrai ?Nathanlevalatêteetleregarda :— Euh…jen’avaispaspenséàtoutça.Mickluidonnauneclaquedansledos.— Beaucoupdegarsnelefontpas.Utilisetoujourstatête,passeulementtesmuscles.C’estceque

fonttoujourslesgarsintelligents.NathaninclinasatêteenarrièrepourobserverMick,tandisqueTaraavaitlesoufflecoupéparce

culteduhérosmisérable.Elleespéraitqu’ilécoutaitquandMickluidisaitd’utilisersatête.ParcequeNathanétaitungosse

intelligent.Etsesnotesétaientbonnes.Ellepriaitpourqueçacontinuecommeçaetqu’ilnecomptepassurlefootballpourréussirsavie.— Alors,oùesttonfrère ?demandaNathan.— Ilaunmatchcesoir,réponditMick.Jepensequ’ilpasseraplustard.Ouaubar.Mickregardaendirectiondesamère.— Jeluiaiparlécematin.Ilpasserapourlafête,demainsoir,aubar.Ilestoccupécesoir.— Unrencard ?demandaMick.Kathleenrit.— Jen’enai aucune idée.Vousn’êtes,ni l’unni l’autre, trèsbavardsquand il s’agitdevosvies

amoureuses.MaisjesuistrèscontentquetuaiesamenéTaraetNathanavectoiceweek-end.C’estunpasdanslabonnedirection.(Kathleenpritplacedanslecanapé,àcôtédeTara.)Maisparlez-moidevous, Tara. Êtes-vous originaire de San Francisco ? Tara avala sa salive, sentant l’interrogatoiredébuter.— Mongarçon,jevaistemontrermonatelier,danslejardin,derrièrelamaison,ditJimmy.Mick,

tupeuxveniravecnous.IlsepourraitqueNathanetmoitebottionslesfessessurleterraindebasket.— Danstesrêves,monvieux.MicksetournaversTaraetluifitunclind’œil.Tarasavaitquec’était lemomentdefaireconnaissanceavecsamère.Elledirigeaànouveauson

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regardsurKathleen.— J’aigrandidanslabaiedeSanFrancisco.Jen’aijamaisvécuàSanFranciscomême.Lesloyers

sonttropélevés.— Etvotreex-mari ?— Jen’aijamaisétémariée.LepèredeNathann’ajamaisvécuavecnous.— Oh,jevois.J’ensuisdésolée.Alors,quefaites-vousdanslavie ?C’étaittout ?Pasd’interrogatoireoudedésapprobationpoursonstatutdemèrecélibataire ?Ellene

s’attendaitpasàça !— Jesuisorganisatriced’événements.C’estenfaitparcebiaisquej’airencontrévotrefils.

J’organisaisunefêtepourl’équipe.Kathleentapadanssesmains.— Comme c’est charmant ! Et quel travailamusant ! Cela doit beaucoup vous

plaire !— Oh oui ! Cela fait seulement deux ans que j’ai créémon entreprise, nous sommes encore en

pleinecroissance,maisjusqu’icitoutsepassetrèsbien.J’aidegrandsespoirsderéussite.— Développerunesociétéprenddutemps.Etdemandedelapersévérance.— Jesuisdotéedesdeux.Celam’aprisdutempsavantdepouvoirréunirtoutcequ’ilfallaitpour

montercetteboîte,maisc’estquelquechosequej’aitoujoursvoulufaire.Jeferaitoutmonpossiblepourlafaireprospérer.Kathleenluipritlamainetlaserra.— Ilyadesannées,lesfemmesn’auraientpaspufairecequevousfaites.Jevousadmire :êtreune

mère célibataire, jongler avec votre propre entreprise et élever ce beau garçon que vous avez, cen’estpasfacile.— Nathanvauttouslessacrificesquej’aidûfaire.— Est-cequejepeuxvousposerunequestionpersonnelle ?— Biensûr.— Sentez-vouslibredemediresiçanemeregardepas.Celanemeblesserapasdutout.Qu’enest-

ildupèredeNathan ?Est-cequ’ilnevoulaitpasfairepartiedelaviedesonfils ?ElleauraitpudireàKathleenqu’ellenevoulaitpasenparler,mais,àsagrandesurprise,celanela

gênaitpas.— JenevoulaispasdeluidanslaviedeNathan.

Jen’avaisquequinzeanslorsquejesuistombéeenceinte,cequiétaitstupide,maisjesavaisquejevoulaisavoircebébé.Etjenevoulaispasdugarçonquim’avaitmiseenceintedansmavieoudanscelledemonbébé.Drogue,vol,prison :c’étaitunvrai raté. Je luiai fait renoncerà sesdroits surmonenfantavantqu’ilsoitenvoyéenprison. Ilnepourra jamais faireuneréclamationconcernantNathan.Kathleenhochalatête.— Mêmeàcemoment-là,vousavez fait cequi étaitnécessairepourprotégervotreenfant.Vous

étiezintelligente.— J’étais stupide. Je n’aurais pas dû tomber enceinte.MaisNathann’avait pas à souffrir demes

erreurs.Etcommentpourrais-jeregretterdel’avoireu ?Ilreprésentetoutpourmoi.DeslarmesmontèrentauxyeuxdeKathleen.— Unebonnemèreestprêteàdonnersaviepoursonenfant.Vousêtesunebonnemère.Tararetint

seslarmes.

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— Merci.Jenepensepasqu’onmel’aitdéjàdit.— Etvotremère ?Taraeutunrire.— Voilà le sujet pour un autre jour et une autre conversation. Je pense que je vous ai assez

assommée pour notre première rencontre. Unmot de plus, et vous direz à votre fils de partir encourantaussiloindemoiquepossible.— Jenesaispas,Tara.Toutcommemoi,monfilsconnaîtlecœurhumain.Jen’aipasbesoindelui

direquoifaire.S’ilvousveutdanssavie,c’estparcequ’ilpensequevousêtesbonnepourlui.— Merci,Kathleen.J’aimebeaucoupMick.J’aimeêtreaveclui.J’aimelafaçondontilmefaitme

sentirquandjesuisprèsdelui.— C’esttoutcequej’avaisbesoindesavoirsurvous.Vousn’avezpasdituneseulefoisaimerles

chosesqu’ilvousoffrait.Toutn’aétéquestionquedesentiments.Jesuissiheureusequevoussoyeziciceweek-end.LecœurdeTarafutémuparcesentimentdefamille,chosequ’ellen’avaitpasressentiedepuis…

toujours.— Moiaussi,Kathleen.Micks’appuyacontrelemurducouloir,sesentantcoupabled’écouterlaconversationdesamère

etdeTara.Maisilnepouvaitpass’enempêcher.IlaimaitentendreTaraparleràsamère,ilaimaitl’entendre

s’ouvrirlibrement,parlerdugarsquil’avaitmiseenceinte.Unedeschosesqu’iladmiraitchezTaraétaittoutcequ’elleavaitaccompliparelle-mêmedepuissonplusjeuneâge.Ilnesavaitriendesonpassé,maisilenattrapaitpeuàpeudesbribes.Pourcequ’ilensavait,ilcomprenaitquetoutavaitétépourri pour elledepuis ledébut, de sesparents aumecqui l’avaitmise en cloque.Tout cequ’elleavaitaujourd’hui,ellel’avaitconstruittouteseule.Il était tempsde seposer etd’endiscuterdirectement avecTara. Ilvoulaitmieux la connaître. Il

avait aussi besoin de lui dire des choses sur lui. Il voulait que leur relation avance, parce qu’ilcommençaitàsacrémentêtreattachéàelle.Etlorsquequelqu’uncomptebeaucouppourvous,vousluiconfiezvossecrets.Etilvousconfieles

siens.Ainsi,ilétaittempsdeparler.

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Chapitre9

— Tuasamenéunefemmeàlamaison.— Oui,maman.— C’estlapremièrefois.— Oui.— Necroispasqueçavapasserinaperçuouquejen’aipasdequestions.Taraétaitmontéeprendreunedoucheàl’étageavantlasoiréeaubar.LepèredeMicketNathan

s’étaient liés d’amitié et étaient partis quelque part dans l’atelier à faire Dieu sait quoi. Ilsbricolaient…quelquechoseensemble.CequilaissaitMickseuldanslacuisineavecsamère.— Alors,c’estsérieux ?Micks’appuyacontrelecomptoir.— Jenesaispas.Notrerelationestrécente.— Peuimporte.Est-cequec’estsérieux ?— Peut-être.Samèrecroisalesbras,lesourireauxlèvres.— Jel’apprécie,Michael.Beaucoup.Ellel’appelaittoujoursparsonprénomquandellevoulaitqu’ilsoitattentif.— Moiaussi,jel’apprécie,maman.Maisjeneluiaipasencoretoutdit,alorsneluidisrien.Elle

l’embrassasurlebras.— Cen’estpasmonrôledeluidiretessecrets.C’estàtoidelefaire.(Elleleréprimanda.)Comme

sijeleferais.Illapritdanssesbrasetlaserracontrelui.— Jelesais.Maisj’yvaisdoucementetjeneveuxpas

toutfairefoirer.Àmesyeux,elleestspéciale.Elleest…différente.Samères’éloigna.— Différentedespetitsboutsdefemmesmaigrichonnescouvertesdemaquillageavecquijetevois

surlescouverturesdetouscesmagazines ?— Jenesortaispasvraimentavecelles.Passérieusement.— Eh bien, prends soin de celle-ci. J’ai l’impression qu’en amour elle est très prudente et a

tendanceàfairedusur-place.— Oui,j’aiaussicetteimpression.Jevaisfaireattentionavecelle,maman.Jetelepromets.Mick aimait à peu près autant le base-ball que tous les autres sports. Mais aujourd’hui c’était

différent,parcequ’ilallaitvoirlematchàtraverslesyeuxdeTaraetdeNathan.Nathan écarquilla les yeux lorsqu’il les conduisit aux sièges des loges au-dessus de l’abri de

touche.GrâceàGavin,ilsavaientunesuperbevuesurlejeuetsurlesjoueurs.Sonfrèresortitdurantleséchauffements,repéraMicketfitunsignedelamain.Nathaneutlesyeuxquiluisortirentdelatête.Biensûr,Mickavaitencoreplusdesurprisesàluioffrir.Ildécouvrit,pendantqueTararegardaitlejeu,qu’elleadoraitaussilebase-ball.Cettefemmeétait

pleinedesurprises.Ilavaitsupposéque–commepourtouteslesfemmesavecquiilétaitsorti–il

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aurait eu à lui expliquer les nuances du jeu.Mais non ! Elle saisissait tout aux tours de batte, auxéquipes,auxballesetauxstrikes ;ellecomprenaitparfaitementlesretraitsetlespositions,dulanceurdemilieudeterrainauxarrêtscourts–ainsiqueleursfonctions– ;enfait,lorsqu’ilavaitcommencéàluiexpliquercequechaquejoueurfaisait,onauraitditqu’elles’étaitsentiepurementetsimplementinsultée.Elleleregardacommesideuxtêtesluiavaientpoussé.— J’aimelesport,Mick.Jesaistoutcequ’ilyaàsavoirsurlebase-ball, toutautantquepourle

footballaméricain.Nem’obligepasàtedonneruncoupdehot-dogsurlatête !Illafermasur-le-champetlalaissaregarderlematch.Toutefois,Nathanparlait sansdiscontinuerdeGavin et de l’équipedeSaint-Louis. Il connaissait

leurrangdansleurdivision,ilsavaitquiétaientlesjoueurslesplusfaibles,ilconnaissaittouteslesstatistiquesdeGavinetsavaitquecelui-ciavaittendanceàalleràl’intérieur,verslabasedubatteur,cequeMickavaitdéjàditàGavinàdenombreusesreprises,bienquesonfrèreluiaitrépondud’allersefairevoiretdes’occuperdesonpropresport.Nathanétaitsacrémentmalin,etilspassèrentunegrandepartiedumatchàdisséquerlesjoueurset

lesactionsaussibienquelesforcesetlesfaiblessesdel’autreéquipe.Heureusement, l’équipe locale gagna, et, comme les billets pour le match s’étaient vendus à

guichetsfermés,ilyavaitbeaucoupd’ambiance ;TaraetNathansemblaients’amuser.— Merci,Mick,ditTaraaprèslematch.Onapasséunsupermoment.— Ouais,c’étaitincroyable,ditNathan,quiregardaitleséquipesquitterleterrainetattendaitquela

foulesedirigeverslasortie.— Oh,cen’estpasencorefini.J’aiunesurprisepourvous.— Ahouais ?ditNathanlesyeuxécarquillés.C’estquoi ?— Maisçavaprendreunpetitmoment,alorsasseyez-vousetsoyezpatients.Ilsattendirentenvironuneheure,puisGavinsortitdel’abridetouche.— Salut !— Salut,toi !(MicksetournaversTaraetNathan.)Venez.Ondescend.— NomdeDieu !— Nathan,chuchotaTara.S’ilteplaît,pourlamillièmefois,faisattentionàtonvocabulaire !GavinpassasonbrasautourdeTara.— Jepensequesonexcitationestunebonneexcuse.Ilsdescendirentàl’abridetouche,oùMickpritsonfrèredanssesbras.— Beaumatch.T’aspasétémauvais.Gavinrit.— Vatefairevoir ! (Ilse tournaversTara.)Tudoisêtre lafillequiestassezstupidepoursortir

avecmonfrère.— Ilsembleraitquetuviennesdem’insulter,maisoui,jesuisTara.Elleluisouritetluitenditlamain.MaisGavinl’attrapaetlaserradanssesbras.— Heureuxdeterencontrer,Tara,maisjepensequetuasperdulatêtepoursortiraveccetocard.

(Ils’éloignaetserralamaindeNathan.)Ettoi,tudoisêtreNathan.L’adolescentsourit.— Oui.Vousavezfaituntrèsbeaumatchaujourd’hui.

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Merci.Onagagné,c’estunbeaucadeaud’anniversaire.— Joyeuxanniversaire,Gavin !s’exclamaTara.— Merci.Alors,quedites-vousdefaireuntourdeslieux ?LamâchoiredeNathansedécrocha.— Sérieux ?— Sérieux !Gavinlespromenadanstoutlestadeetmêmedanslesvestiairesquiavaientétéàpeuprèsévacués.

Aumoins,Mick n’eut pas à protéger les yeux de Tara de la vue de joueurs nus. La plus grossesurprisedeNathanarrivasouslaformed’unmaillotdédicacé,queGavinluioffrit.— Waouh,merci.Cen’estmêmepasmonanniversaire !— Mickm’aditquec’étaitdansquelquessemaines.Quinzeans,hein ?— Ouais.— Bientôttuconduiras,ettamèrenedormiraplus.Tararit.— Nemelerappellepas !— Tufaistropjeunepouravoirunfilsquivafêtersesquinzeans.— Merci.Tuesmaintenantmapersonnepréféréeaumonde.Gavinluifitunclind’œil.— Ilfautquej’yaille.J’aiquelquestrucsàfaireavantcesoir.Onsevoitaubar ?— Oui,ditMick.

Merci,Gavin.— Toutleplaisirétaitpourmoi.Mercid’êtrevenusaumatch.— Quic’est,cettepoulette ?Encoreunestardecinéma ?Mickritetsepenchapar-dessuslebarpourembrassersasœursurlajoue.— Pasdutout.Elleestorganisatriced’événements,pasactricenimannequin.— Tuveuxdirequec’estquelqu’undenormal,commetoietmoi ?s’exclamaJenna.Enfin,comme

moi.Tuesunvéritabletombeuretunevedette.Jesuisl’inconnuedelafamille.Micklevalesyeuxauciel.— TueslastarduRiley’s,mapuce.— Oui,c’étaitexactementcequejerêvaisd’êtrequandj’étaispetitefille.— Ehbien,aveccestatouagesetcespiercings,jepensequetuesunerockstar,maispuisquetun’as

pasencorefaitlaqueuepourlaNouvelleStar,jenesaispasdutoutdequoiturêves.ElletapotadesdoigtslenezdeMicketluifitunclind’œil.— Jesuiscomplètementcombléedetenirlebardemafamille.— Ouais,j’enmettraismamainàcouper,rétorqua-t-il.Jennaétaitsplendide :elleressemblaitvraimentàunerockstaravecsescourtscheveuxbrunsen

épi,teintésdevioletsurlespointes.Elleavaittoutunéventaildetatouagessurdiversespartiesdesoncorpsetpeut-êtremêmeàd’autresendroitsdontilnevoulaitpas,entantquefrère,entendreparler.Sonoreillegaucheétaitpercéeàmort,etelleportaituntoutpetitdiamantsurl’ailedunez,quemêmelui trouvait mignon. Mais il n’avait vraiment aucune idée de ce que Jenna attendait de sa vie,puisqu’ellesemblaitplutôtsatisfaitedegérerlebarauRiley’s.Toutefois,àvingt-troisans,peut-êtrequ’ellen’yavaitpasencoreréfléchi.

Etelleaungosse,aussi ?LeregarddeMicksedéplaçasurTaraetNathan,quitraînaientavecsonpèredevantlesjeuxvidéo.— Oui.Nathanaquatorzeans.Presquequinze.

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— Familleprêteàl’emploi.C’esttellementpastoi !Qu’est-cequit’arrive ?Ils’appuyacontrelebar.— Jen’enaiaucuneidée.— Alors,tucroisquejevaisl’aimer ?IlseretournaversJenna.Oui,jepensequetuvasl’aimer.TaraetNathanavaientdéjàpasséunemerveilleusejournée.LefrèredeMickétaitincroyable.Ilsse

ressemblaientbeaucoup,bienqueGavinsoitplusminceetquesesyeuxsoientd’unvertémeraude,semblablesàceuxdeKathleen.Nathan avait été sur son petit nuage après lematch et la visite du stade. Recevoir lemaillot en

cadeauavaitétélacerisesurlegâteau.Et,cesoir,ilspassaientlasoiréeaubar.Taranesavaitpasàquoielles’étaitattenduelorsqu’onluiavaitditquelesRileypossédaientunbar

familial, mais ce n’avait certainement pas été à cela. LeRiley’s était un incroyable bar-restaurantsportifethautdegamme.Tarapensaitêtrenerveusecesoir,maisjusque-làtoutsedéroulaitpourlemieux,mêmesielleavait

perduMickdevue.Mais,aumoins,Nathanétaitauxanges. Ilétaitdansunvraibar,avec toutesonambiance,quidiffusaitdelamusique.Onytrouvaitd’anciensjeuxvidéo,commePac-ManetDonkeyKong ;luietlepèredeMickétaientrestésscotchésl’unàl’autre.TararegrettaitqueNathann’aitpasdegrands-parents,maisellenepouvaitrienychanger.Elleavaitcoupétoutcontactavecsesparentsdepuisbienlongtemps,et,aprèstoutescesannées,rienn’avait changéentreeux, iln’yavaitdoncpasde raisond’exposerNathanà leur styled’éducationparentale.Ouàleurabsenced’éducation.ÊtreentouréparKathleenetJimmyétaitbénéfiqueàNathan.Ilsétaientchaleureuxetbienfaisants,et

Nathan était naturellement attiré par ce couple de personnes âgées, qui lui offrait de l’amourinconditionnelsansrienattendreenretour.— Tuvastecacherderrièrecepiliertoutelanuit ?EllelevalesyeuxetobservaMick.

— Jem’assurejustequeNathansoitbieninstallé.— Mamèreetmonpèrevonts’assurerqu’ilsoitbienentouré.Et,s’ilsnelefontpaseux-mêmes,

j’aiun tasd’oncles,de tantesetdecousins.Tune lesaspasencorerencontrés.Quandmesparentsleur aurontprésentéNathan, il nepourrapluspasserune seule seconde tout seul ! Il sera surveillécommedulaitsurlefeu.Mamères’enassurera,carilyaunmineurdansleurbar.Ellelecroyait.Ellesedétachadupilierenboisetsemitfaceàlui.— Tuasunegrandefamille ?— Justeunfrèreetunesœur,maisonaunegrandefamille.Tuvasenrencontreruntasdemembres

cesoir.Elle regarda autour du bar, qui se remplissait déjà de personnes se faisant des signes et

s’embrassant.LeRiley’sétaitchaleureuxetaccueillant,avecunparquetlustréetdulambris,destablesetdesboxinstallésprèsdespostesdetélévision–disséminésauxquatrecoinsdubar,ainsiquedeuxtables de billard, des jeux vidéo et un très grand bar où une jeune femme éblouissante servait desbières.

C’estJenna ?demandaTara.— Oui.— Elleestmagnifique !— Oui,maisneluidispas.Elleadéjàunegodémesuré.

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Mickpritsamainetlaconduisitaubar,oùJennadisposaitdesverresetlesremplissaitdebièresàlapression.— Jenna,voiciTara.Jennasepenchapar-dessuslebarettenditlamainàTara,avecunsouriresincère.— Raviedeterencontrer,Tara.BienvenuedanslafolieduRiley’setdelafamilleRiley.— Tout le plaisir de la rencontre est pourmoi, Jenna.Y a-t-il quelque choseque je puisse faire

pourt’aider ?— Non,maismercidetaproposition.Tuesdetouteévidenceplussympaquemonfrère.— Ettoi,tunemeproposespasdeprendremaplacesurleterrain !Jennarétorqua :— Jerisqueraisdefairedemeilleurslancersquetoi.Mickhaussalessourcils.— Tumemetsaudéfi ?— Peut-être.J’aidesbras,tusais.— Danstesrêves,mapuce.— Mauviette !Tuasjustepeurquejetefoutelahonteparcequejesuislastardespasseslongueset

quetuesunvieilhommedésormais.— Toietmoi.Dansl’arrière-cour.Demain.Jennasouritethochalatête.— Çamarche !Maintenant,va-t’enquejepuissetravailler.Tara,c’étaitsuperdeterencontrer !— Pourmoiaussi,Jenna.Jeserailàpourtevoir

luibotterlesfesses.JennalevalesyeuxsurMick.— Oh,cettefemmemeplaît !MickbraquasonregardsurTara.— Jen’arrivepasàcroirequetupuissesespérermadéfaite !Tarahaussalesépaules.— Tusaisbien,girlpower !Mickritetpassasonbrasautourd’elle.— Bon,oùestleroidelafête ?— Ilviendrafaireuntourtarddanslasoirée,commed’habitude,pourfairesonentrée.Ilaimeêtre

lecentred’intérêt.Sûrementlesyndromedel’enfantdumilieu.PendantqueJennaallaitservirquelquesverres,TararegardaMick :— Gavinettoisemblezbienvousentendre.— Tu aurais dû nous voir enfants ! On ne s’entendait pas du tout alors. On était sans cesse en

compétition :dessportsàl’attentiondenosparents,enpassantparlesjouets.— Certainsgarçonsdépassentl’âgepourça.Illuisourit.— Certains.— Et tasœur ?Çan’apasdûêtrefacilepourelledegrandiravecdeuxgrandsfrères.Est-ceque

vouslasurprotégiez ?Ilsecoualatête.— Elle nenous en a jamais laissé l’occasion.Elle se jetait simplement dans le tas et semêlait à

nous.Elleessayaitentoutcas.Cettefillen’apeurderien.Durantl’heurequisuivit,onprésentaTaraauxoncles,auxtantesetauxcousinsdeMick,etàplus

depersonnesqu’ellenepourraitserappeler.Maiscequiétaitbien,c’estqu’ilyavaitquelquesenfantsde

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l’âge de Nathan, Mick avait marqué des points en les lui présentant. Ils avaient l’air de biens’entendre,Taraétaitvraimentsoulagéedevoirqu’ilneseraitpasleseuladoprésentàlasoirée.Encemoment,ilétaitassisàunetableavecungrouped’environsixadolescentsdontl’âgeallaitde

douzeàdix-septans,tousenfournaientdelanourriture,buvaientdusodaetriaient.Qu’est-cequ’elleaimaitvoirsonfilssourireetsemarrer !C’étaitdevenusiraredernièrement.— Ilvabien.Arrêtedet’inquiéter.— Jenem’inquiètepasdutout.Jesuis…bienheureuse, jepensequec’est lemot. (Ellese tourna

versMick.)Tuasunefamilleincroyable.Mercipourceweek-end.Ill’embrassa,Tarainhalasonparfum,elleauraitaimépouvoirfaireplusqu’unpetitbisou.Même

siceweek-endavaitétéamusantetqu’elleavaitadorérencontrersafamille,ilsn’avaientpaseuplusde quelques secondes tous les deux. Passer du temps seule avec Mick lui manquait, elle mouraitd’envied’avoirl’occasiondefaireplusqueluitenirlamainetluivolerquelquesrapidesbaisers.Quand il sedécollad’elle,elleaperçut lachaleur flamboyerdans sesyeuxet sutqu’ilpensait la

mêmechose.— Ilvafalloirqu’ons’éclipseuneheuredansunplacard,ausous-solouailleurs…Ellerit.— Jesuispartante !— Etsijecontinueàavoirentêtetouteslespenséescochonnesquetum’évoques,jevaisavoirla

triquedevanttoutemafamille.Ellebattitdescilsenleregardant.

— Cen’estpasmoiquitemetscesidéesentête.— Iltesuffitdemeregardercommesituvoulaismemanger.Oubaiseravecmoi.Tarafrissonnaenprenantson inspiration ;appuyantavecdouceur leboutdesesdoigtscontre la

poitrinedeMick,ellesepenchasurluietchuchota :— Arrêtedeparlercommeça.Tum’excites.Mickbalayalasalleduregard,puisposasonregardsurTara.— J’aiuneidée.Etsion…— Ehbien,j’aienfinl’occasionderencontrercettemystérieusefemmeavecquituaspassétoutton

temps.— Elizabeth !Tara se retourna et tomba nez à nez avec une femme d’une beauté renversante. Elle portait un

tailleur noir qui épousait parfaitement ses courbes. Ses cheveux roux étaient relevés en chignonbanane, ses ongles étaient impeccablement soignés, et ses chaussures, loin d’être de contrefaçon,venaient d’un couturier, avec des talons aiguilles conçus pourmettre en avant ses jambes de rêve.Taraavaitbeauêtreunefemme,ellesavaitapprécierlabeautédesautresfemmes,etElizabethétaitunsex-symbol sur talons aiguilles.Et elle était agent sportif ?Mais ces pauvres propriétaires de clubn’avaientaucunechancedes’ensortiraprèsavoirplongédanssonregardbleuacier.— Salut,mabelle,dit-elleàTaraenluitendantsamainsoyeuse.JesuisElizabethDarnell,l’agent

deMick.Lessirènesd’alarmeselancèrentd’embléedanslatêtedeTara.Ellepouvaitvoir,dansleregard

scrutateurd’Elizabeth,quecettedernièrenel’appréciaitpas.Unsourireprofessionnelauxlèvres,elleluiserralamain.— Raviede vous rencontrer,mademoiselleDarnell.— Appelez-moiLiz.TouteslesfemmesquitraversentlaviedeMicklefont.Bim.Ilétaitclairqu’ellevoulaitqueTarasachequ’ellen’étaitqu’unedesnombreusesfemmesavec

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quiMickcouchait.— Charmant !

— Qu’est-cequetufaisici,Liz ?demandaMick.Pouruneraisonouuneautre,TaraseréjouissaitdeconstaterqueMickn’avaitpasl’airheureux.Et

ellel’étaitplusencorequandilglissasonbrasautourdesatailleetl’attiratoutcontrelui,ungestequifitplisserlesyeuxdeLiz.— J’avaisdespapiersàfairesigneràGavin,etilainsistépourquejevienneàsonanniversairece

soir.— Ahbon,ilainsisté ?Gavinettoiêtessiproches ?Lizjetasatêteenarrièreetrit.— Ehbien,noussommespresquemariés,tun’espasaucourant ?— Elizabeth,aucunhommenerêved’êtretonépoux.Tuledévoreraisaupetitdéjeuner.— Mick,pourquoidis-tucela ? J’espèrebienmecaserun jouretélever2,2 enfantscomme toute

femmeestcenséelefaire.Mickrétorqua :— Non.Désolé,mais je n’y crois pas une seconde. Tu aimes ta carrière et tout l’argent que tes

clientstefontgagner.Jenet’imaginepasrenonceràtoutçapourunhomme,quelqu’ilsoit.Enfait,jenepensepas t’avoirdéjàvueavoirunrencardavecunmec.Tun’aspasde tempspour l’amourdans ta vie, Liz. Tu es trop occupée à courir après l’argent et le succès, et à essayer de battre lesgrandsgarçonscontrequituesencompétition.Lizrit.— Tuassansdouteraison.C’estvrai :quepourrais-jebienfaireavecunhommeàpartluifoutre

uncontratdans lesmainsetprierDieupourqu’il sedébrouilleavecunballonouauvolantd’unevoituredecourse ?LizseretournaversTara.— Alors,j’aientendudirequevousaviezunpetitgarçon ?— C’estunadolescent en fait.Nathan. Il estpar là, avec lemaillotde l’équipedeSaint-Louis en

traindetraîneraveclescousinsdeMick.— Jevois.Ehbien,vousavezdûcommencerjeune.— Oui,eneffet.Jesuistombéeenceinteàquinzeans.Elizabethhaussasessourcilsparfaitementépilés.— Vousvenez…d’unezonerurale ?— Bonsang,Liz !C’enestassez !Elizabethattendit, sansdouteenpensantqueTaraallaitvidersonsacsursonpassé.Faux. Ilétait

tempspourtantqu’elleenparleàMick.— Oh,mabeauté !Jesuisheureuxquetusoisvenue.Gavin fit tourner Liz, et la mâchoire de Tara aurait pu se décrocher devant le changement

d’expression du visage d’Elizabeth. Son expression figée, hautaine et imbue de sa personne,s’évanouit, et l’atmosphère glaciale disparut. La jeune femme arbora même un sourire sincère.Lorsqu’ellesouriaitàGavin,onauraitditqu’elleavaitseizeans.Etsesyeuxfondaient.Ah,lavache !— Salut,monbeau.Joyeuxanniversaire.Ellemaintintunecertainedistanceetluifituneembrassade queTara aurait qualifiée de

« professionnelle »,maisGavinlapritdanssesbras,posaseslèvressurelleet luidonnaunbaiserquin’avaitriendeprofessionnel.Quandelles’écarta,sesjouesétaientrouges.Ellepassasalanguesurseslèvres.IlluiétaitdésormaisimpossiblededétachersonregardduvisagedeGavin.

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Bien,bien,bien.Commeça,lareinedeglaceétaithumaine.— Viensavecmoi,luiditGavin.J’aimeraisteprésenteràquelques-unsdemesamis.Elizabethleva

lesyeuxaucieletdit :— Qu’est-cequejenedoispasfairepoursatisfaireunclient !Gavinlapritparlamainetlatira.— Oh,monDieu !ditTara,regardantLizdisparaîtredansl’épaissefouleavecGavin.Micksegrattalecoindunez.— Oui,jesais.Lizpeutsecomportercommeunevraiegarceparmoments.Elleneréfléchitjamais

avantdeparler.Tudevraisentendrelesproposoffensantsqu’ellemesort.Maiselleestvraimenttrèsbonnedanssonboulotet…— Non, Mick. Pas ça. (Tara secoua la main, chassant les inquiétudes de Mick au sujet des

commentairesméchantsdeLiz.)Çanem’apasdérangéedutout.(Ellelevasesyeuxsurlui.)Maistulesasvustouslesdeux ?— Touslesdeux ?(Ilsuivitsonregard.)GavinetLiz ?Ahoui,elleestaussisonagent.Tarasecoualatête.— Jeneparlepasdeça.Dèsqu’ilestapparu,c’étaitcommesiuninterrupteurs’étaitdéclenchéen

elle. Une greffe de personnalité. Elle est devenue chaleureuse. Fondante, avec une chaleur touteféminine.Tuvoiscequejeveuxdire ?— Quoi ?(Mickdéplaçasonregardsurl’endroitoùLizétaitassiseaubar,prèsdeGavinetdeses

amis,puisfixaànouveauTara.)Non.Cen’estpaspossible !Lizn’apasdesentiments.— Si,elleena,Mick.Elleadessentiments,etpasdespetits.PourGavin.Jenelaconnaispasdu

tout,maisjesaislirelessignauxqu’unefemmeenvoieàunhomme,etsessignauxétaientclairsetnets.Elleestamoureusedelui.Mickfronçalessourcilsetsecoualatête.— Lizn’aimepersonne.Lizaimel’argent.Etsacarrièred’agentsportif.Crois-moi,jelesais.Elle

estmonagentetceluideGavindepuisnosdébuts.Enplus,elleestplusâgéequeGavindebien…quatreans.Ellea…trente-deuxansoupasloin.Tararit.— Etalors ?— Alors,ellen’éprouvepascegenredesentiments, je te ledis.Gavinestunemarchandisepour

elle.Nouslesommestous.Etc’estbientoiquicroyaislesrumeursdisantquej’étaisunchaudlapin ?Crois-moi, ce sont celles à propos de mon frère qui sont vraies. Il change de femme comme dechemise.Ilnevoitriend’autreenLizquesonagent.Ilestadorableavecelleparcequ’ellel’aidedanssacarrière.Iln’yarienentreeux.Tarahaussalesépaules.— Iln’yapeut-êtrerienducôtédeGavin,maisjetegarantisquepourelleilyaquelquechose.— Je pense que tu te trompes. Liz est une super actrice, et tu as simplement mal interprété ses

signaux.ElleflatteGavin,quinerésistepasàunebellefemmeavecdemagnifiquesjambes.— Situledis.MaisTaran’ycroyaitpasuneseuleseconde.S’ilyavaitunechosequ’ellepouvait repéreràdes

kilomètresàlaronde,c’étaitledésirardentd’unefemmepourunhomme.

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Chapitre10

Mick en avait eu assezde se tourner et de se retourner dans le lit, beaucoup troppetit pour soncorps.SavoirqueTaraétaitàl’autreboutducouloirlerendaitfou.Nathanavait finiparallerdormirchez l’unedes tantesdeMick,belle-mèrededeuxadolescents.

Lestroisgarçonsnes’étaientpratiquementpaslâchésd’unesemelleaubar,parlantsoitdefoot,soitdejeuxvidéoenligne.Ilsallaientprobablementresterdeboutàyjouertoutelanuit.Taraétaitraviequ’ilaittrouvédesamis,ceprogrammeluiconvenaitdoncparfaitement.Mais Mick avait passé toute la soirée à regarder Tara, à l’effleurer sans pouvoir vraiment la

toucher,à respirersonodeurenespérantpouvoir lui fairecequ’ilavaiten tête.Au lieudecela, ilavaitdûsecontenterdeluitenirlamainetdeluidonnerquelquesbaiserstroprares,etilluienfallaitplus.Il sedécidaàenfiler son short, attrapaquelquespréservatifset, en faisantaussipeudebruitque

possible,ilouvritlaportedelachambre.Iln’yavaitpasunbruitdanslamaison,pasdesonémanantdelatélévisionoudemouvementsenbas :toutlemondeétaitdoncpartisecoucher.Ilsefaufiladanslecouloir jusqu’à lachambredeTara. Ilnevoulaitpas toquerà laportepournepas réveiller sesparents,maisilnevoulaitpasnonpluseffrayerTaraenentrantbrusquementdanssachambre.Ildécidades’yrisquer,tournalapoignéeetouvritlaporte.— Tara,chuchota-t-il.— Jesuisréveillée,entre !Ouf !Ilseglissadanslachambreetrefermalaporte,enlaverrouillantparsécurité.Elles’étaitredresséeetappuyéecontrelesoreillers.Elleavaitlaissélesvoletsouverts,leclairde

luneserépandaitetbrillaitsurelle,assiselà,quileregardaits’approcher.Elleportaitsontee-shirtdel’équipe.Elleavaitl’airdesenoyerdedans,maiselleétaitsexycomme

labraise.Ilétaituséetrâpé,c’étaitceluiqu’ilavaitreçulorsqu’ilavaitétéprispourlapremièrefoisdansl’équipe.Elleleluiavaitarrachédesmainsenluidisantquec’étaitdoux,confortableetqu’elleavaitl’intentiondedormiravec.Leseulfaitd’imaginersesseinssefrotteràsontee-shirt,depenseraucontactdesapeausurquelquechosequiluiavaitappartenuavaitexcitéMick.Ilavaitl’impressiondelaposséder,etunesensationsubitedechaleurenvahitlebasdesonventre.— Jenepouvaispasdormir,dit-elle.J’espéraisquetutrouveraislemoyendevenir.Illapritdanssesbras.— Jenepouvaispassupporterdenepastetoucherunenuitsupplémentaire.— Super,parcequejenetelaissaisqu’unedemi-heureavantdeveniràtoi.MickposaseslèvressurcellesdeTaraavecunefaimqu’ilavaitcontenuependanttroplongtemps.

Ilavaitpeurdenepasêtrecapabledeseretenir,peurd’être tropbrutal,maiselleavait l’aird’êtreautantenmanqued’affectionquelui.EllegrimpasursesgenouxetglissasesdoigtsdanslescheveuxdeMick.— Çaaétéunlongweek-enddesécheresse,dit-elleenfrottantseslèvresàlabouchedeMick.Il

l’embrassa,cequieutpoureffetdefaireexploserlachaleurenlui.Ilsoulevasontee-shirtetvitqu’elleneportaitpasdedessous.Savergemontaenflèchecontreson

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short,sonbesoindeluifairel’amourlerendaitfou.IlplongeasonregarddansceluideTaraetvitlachaleurflamboyerdanssesyeux.— J’aibesoinde toi,Mick.Pasdepréliminaires.Jen’arrivaisplusqu’àpenseraumomentoù tu

viendraisenmoi.Jesuisbrûlanted’excitationetj’aibesoindetoi.Viensmaintenant.Il passa samain sur le dos deTara, puis sur le devant de son tee-shirt, pressant le logo de son

équipecontresesseins.Ilglissasespoucessursesmamelons.Ilsétaientdurs,etilressentitlebesoinde la posséder. Il glissa ses mains sous le tee-shirt pour masser sa poitrine, pour en savourer larondeur, puis la saisit par la taille et l’allongea sur le lit, fit tomber son short et s’empara d’unpréservatif.Ill’enfilaenuntempsrecord,soulevaseshanches,sepenchaetlapénétrad’unseulcoup.Ellepoussaunsoupir,s’agrippaàsesbrasets’yretintfermementpendantqu’illuifaisaitl’amour,

luidonnanttoutcequ’ilavaitcontenupendanttouscesjours.— J’étais enmanque de toi, chuchota-t-il. J’ai pensé à te prendre, à t’embrasser. Ta bouchem’a

manqué.Ilsepenchaenavantetl’embrassa,désireuxdeliersalangueàcelledeTaratandisquesesmuscles

secontractaientaurythmedeleursva-et-vient.TaraposaseslèvressurcellesdeMickenl’observantd’unregardsilimpide,sichargéenémotion,

quec’enétaitpresquedifficiledelaregarder.— Toiaussi,tum’asmanqué,Mick.C’estdurdedormirsanstoncorpsàcôtédumien,lanuit,sans

tesmainssurmoncorps,sanstoienmoi.Jenepensequ’àça. Savoir qu’elle éprouvait le même besoindésespérél’apaisaenquelquesorte,etilralentitlacadence,voulants’assurerqu’elleprennesonpied.Àlasecondeoùils’étaitglisséenelle,ilavaitsentiledésircroîtreenlui.Elleétaitbrûlanteetétroite,et il lui était impossible de penser à autre chose depuis des jours. Il lui semblait qu’il ne pourraitjamaisserassasierd’elle.Lorsqu’il la soulevaetqu’elle fitglisser sonbrasdélicatvers sonbas-ventrepour sedonnerdu

plaisir,sonardeurcontinuadegrimper.— Oui.Fais-toijouir.Laisse-moiregarder.Ilsepenchaenarrière,seretiraàmoitiéet lafitentrerdoucementànouveau,lalaissantfixerle

rythme.— Dis-moiceque tuveuxet comment tu leveux.Et je réaliserai tesdésirs. Je seraiprêt à jouir

quandtuleserasaussi.Elles’accrochaàsonpoignetd’unemain,soulevasesfessesetaccéléralemouvementdesonautre

main.Sescheveuxdoréss’étendaientsurlesdraps,soncorpsnuétaitouvertauxva-et-vientdeMicktandisqu’elles’envoyaitauseptièmecielduboutdesdoigts,sestraitsétaienttirésparunpurdésir.— Vas-y,dit-il,ens’introduisantplusprofondémentenelle.Allez,chérie !

— J’ysuispresque,Mick.Oh,monDieu,jejouis !Ilgoûtaàl’orgasmeaumomentoùelleprononçacesmotsetsentitsonvaginseresserrerautour

desonmembre.Ilbasculasurelleets’emparadesaboucheavecunbaiser longet torride, toutenjouissantenelle.Ilprenaituntelpiedqu’ilauraitaimépouvoircrier,tandisqu’ilsentaitl’orgasmeexploserenluijusqu’àcequesesgenouxfaiblissent.Quand il arrêta de trembler, il roula de côté sur le lit avec Tara et l’attira contre lui pour

l’embrasseretcaressersoncorps.Ilattendit,pensantqu’elleallaits’endormir,maiselleseretournapourl’observer,leclairdelune

baignantsonvisage.Elleavaitl’airsoucieuse,ellemordillaitsalèvreinférieure.

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MickremitlescheveuxdeTaraenordre.— Tuasunsouci ?— Jeveuxtedirequijesuis,d’oùjeviens.Il se mit en position assise et la prit contre lui, remontant les oreillers pour qu’ils soient bien

installés.— Trèsbien.Tuveuxquej’allumelalumière ?— Non,c’estbiencommeça.Çamefaciliterasansdoutelatâche.Ilpouvaitpourtantlavoir,mais,sic’étaitcequ’elledésirait,illeluiaccorderait.— Bien.Vas-y.— Commetuasdûlecomprendre,jen’ainifrèresnisœurs.J’étaisfilleunique,mesdeuxparents

travaillaient, j’aidoncpassébeaucoupde tempsseuledurantmonenfance. J’allaiset je rentraisdel’écoleàpied,j’étaislivréeàmoi-mêmeàlamaisonetjedevaismeprépareràdînerseule.Mamèreétaitserveuse,etelletravaillaitsouventdenuit.Monpèrebossaitdanslebâtimentetnesesouciaitpastellementdesrepasàlamaison,alorsj’essayaisdeluifaireàmanger.— Quelâgeavais-tu ?— Huitouneufans,jepense.Jenemerappellepastrèsbien.Bonsang !Elleétaituneenfant. Ilsétaientcensésprendresoind’elle,çanedevaitpassepasser

danscesens-là.— Bref,jefaisaismesdevoirs,lavaisselle,etm’enfermaisdansmachambre.Monpères’asseyait

danslesalonpourregarderlatélévision.Maisletruc,Mick,c’estqu’il…buvait.Et,quandmamèrerentraitdutravail,ellesejoignaitàlui.Ettarddanslanuitleschosess’envenimaiententreeux.Ilssedisputaientbeaucoupquandilsétaientsoûls.Etmerde !Unepierrevints’abattredanssonestomac.LesdoigtsdeTaras’entortillaientsifortquesespoingsendevenaientblancs.Ilglissasesdoigts

entreceuxdeTaraetluipritlamain.— Tun’espasobligéedeparlerdeça.Jevoisqueçateblesse.Ellelevalesyeuxsurlui.— Non,çava.Jeveuxlefaire.C’estimportantpourmoiquetusachestoutcela.— D’accord.Il caressadupouce lamaindeTara, essayantde lacalmerpendantqu’elleparlait.Elle tremblait

désormais,etildétestaitlavoirainsiangoisséeparcessouvenirsdouloureux.Ilauraitvouluquetoutcelaneluisoitjamaisarrivé,maistoutcelaconstituaitsonhistoireetfaisaitpartied’elle,etelleavaiteuraisondeleluiavouer.— Lesdisputesentreeuxsesontintensifiéesaufildesannées,enmêmetempsqueleuralcoolisme

s’aggravait.J’ensuisarrivéeaupointoùjenevoulaisplusêtredanslesparages.— Est-cequ’ilst’ontfaitdumal ?Ellehaussalesépaules.— Ils me criaient dessus à propos de bêtises, mais ils s’en prenaient surtout l’un à l’autre. J’ai

apprisàresterendehorsdeleurroute ;jemeterraisdansmachambre,àécouterdelamusique.Pluslevolumede lamusiqueetde la télévisionétait élevé,moins je lesentendais.Quand j’aiétéassezâgée,jesortaislanuitavecmesamis,doncjen’étaispassouventàlamaison.Ilhochalatête.Iln’yavaitriendepirequ’êtreàproximitéd’univrognehargneux.Illecomprenait

mieuxquepersonne.— Quandj’aieuquatorzeansetquejesuisentréeaulycée,j’airencontrédenouveauxamis.Pasde

super fréquentations non plus. Une bande de durs à cuire. De grands buveurs, consommateurs dedrogues, des fêtards, mais ils sortaient jusque tard dans la nuit, et tout ce qui pouvait me teniréloignéeduQGdel’alcoolismemesemblaitbonpourmoi.Ilsm’ontlaisséesquatterchezeuxautantquejevoulais,etçam’allaittrèsbien.Tousmesanciensamissesontéloignésdemoi.Euxétaientdes

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enfantséquilibrés,dugenrequifontleursdevoirsetvontsecouchertôt.Maisjenepouvaispasresterchez eux, je ne pouvais pas les regarder en face en sachant combien ma vie à la maison s’étaitcomplètementdégradée.Lesautres–mesnouveauxamis–comprenaienttoutçaetnemejugeaientpas. Puis il y a eu ce garçon, il avait abandonné le lycée quelques années plus tôt et habitait unappartementàlui.Ilavaitdix-neufansetmoiquinze.Onseretrouvaitchezluipourfairelafête.Àcette époque, je buvais, je prenais un peu de drogue aussi, le tout pour anesthésier la douleur, tucomprends ?Ilhochalatête,avalantlaboulequ’ilavaitdanslagorge.Pourcomprendre,ilcomprenait.— Bref,ilm’aimaitbien.Vraimentbien.Etmoi,j’aimaisquiconquemeprêtaitattention.Jesaisà

présent que c’était dû au manque d’amour et d’attention à la maison. On a commencé à coucherensembleassezsouvent.Ilmettaitdespréservatifs,maisbiensûrleurefficacitén’estpastotalementgarantie.Et,quandtuesbourréousousdrogue,ilt’arrived’oublierfacilementdet’enmunir !Jesuistombéeenceinte.Àpartirdecemoment-là,ilnevoulaitplusentendreparlerdemoi.Ilpaniquait,ildisaitquelebébén’étaitpasdelui.Jen’avaiscouchéavecpersonned’autre,doncjesavaistrèsbienquec’étaitlesien.— L’enfoiré !Ellesourit.— Oui,ill’étaitplusoumoins,maisjedevaisprendremesresponsabilités.C’estmoiquiaifaitle

choixstupidedecoucheraveclui.MicksaisitlementondeTaraentresonpouceetsonindex.

— Tuavaisquinzeans,Tara.Tuétaisuneenfant.C’étaitluil’adulte.Ilauraitdûréfléchir.Ellehaussalesépaules.— Detoutefaçon,lafêteétaitfiniepourmoi.Dèsquej’aiapprismagrossesse,jemesuisrangée.

Plusdedrogue,plusd’alcool.J’aiarrêtédetraîneraveccettebande,jesuisrentréechezmoietjel’aiavouéàmesparents.— Ques’est-ilpassé ?Ellerit,leslarmesluimontaientauxyeux.— Ilsontditquej’étaisunetraînéeetm’ontfoutuedehors.Ilsm’ontreprochéd’êtreirresponsable.

Ilsontprétendum’avoirélevéemieuxqueça.(Ellebalayadureversdelamainseslarmes.)C’estpasuncomble ?Lorsqu’elleessuyasesjoues,Mickeneutmalauventre.— Commentilsontputefaireça ?— Ilsn’enavaientrienàfairedemoi,Mick.Jen’étaisqu’unesourced’emmerdementpoureux.Ils

serappelaientàpeineavoirunenfantetilsnevoulaientcertainementpasêtreresponsablesdemoi,etencoremoinsdel’enfantquej’allaismettreaumonde.— Alors,qu’as-tufait ?— J’aiappelélesservicessociaux.Jesavaisqu’àquinzeansl’État,aumoins,seraitresponsablede

moi. Je leur ai dit que j’étais enceinte et que mes parents me mettaient dehors, qu’ils étaientalcooliquesetviolents.MicksepenchaenarrièreetobservaTara.— Tuessuperforte,Tara.Jesuisfierdetoi.Tunet’espaslaisséatteindreparcequ’ilst’ont

balancé.Elleritetessuyaleslarmessursesjoues.— J’étaisencolèreetj’avaispeurpourmonbébé.— Etques’est-ilpassé ?— Ils m’ont retirée de chez mes parents et m’ont trouvé un endroit agréable pour les mères

célibataires, où je me suis retrouvée avec d’autres adolescentes dans mon cas. Je devais aller encours, l’État prenait en charge le suivi prénatal, etNathan est arrivé. J’avais toujours été bonne àl’école,doncj’aireprislesétudes.Lecentrem’aaidéepourlagarded’enfantafinquejepuissepassermesdiplômes,etfinalementj’aitrouvéunappartementetje

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suisentréeà lafac.Etçam’asortiedutaudisdanslequel jevivaisavecmesparentsparcequej’aidemandémonémancipationetellem’aétéaccordée,aumotifque j’étaisautonome,que jen’avaisaucune autre famille pour s’occuper de moi. L’État a jugé qu’il était de mon intérêt de ne pasretournerdanscetenvironnementnuisibleàmasanté.Mickn’enrevenaitpasdecequeTaraavaitenduré :l’épreuvedelasolitudequ’elleavaittraversée

etcequ’elleavaitfaitaunomdeNathan.— Çaadûêtredifficilepourtoi,d’êtreunegosselivréeàelle-même.LeregarddeTaracroisaceluideMick.Unsentimentdetendresseinfiniselisaitdanssesyeux.— 

J’aitoutfaitpourprotégerNathan.C’estpourquoijesuisalléetrouverDamon–quiavaitétéarrêtépour traficdedrogue– etme suis assuréequ’il aille auboutde laprocédure, en abandonnant sesdroitsparentaux.Jemesuissentievraimentsoulagéedelevoirsortirdenosvies.Jevoulaisavoirlacertitudequ’aucunedemeserreursnepourrait jamaisresurgirethanter laviedemonfils.— QuesaitNathandetoutcela ?— Tout.Jen’aiaucunsecretpourlui.— A-t-ildéjàdemandéàvoirsonpère ?— Non.Iln’apascettecuriosité.Jeluiaiparlédeserreursquej’avaisfaites,etjeluiaiditqu’un

jour j’épouseraispeut-êtreunhommequi serait unbonpèrepour lui,maisDamonn’a aucun lienaveclui.Etcelaestuniquementdûauxmauvaischoixquej’aifaitsquandj’étaisjeuneetstupide.— J’admiretonhonnêteté,enverstoi-mêmeetenverstonfils.Est-cequ’ilsaitpourtesparents ?— Oui. Ilestaucourantde tout,Mick.Jene luicacherai jamais rien. Ilmérite lavérité. Il fallait

qu’ilsachepourquoimesparentsnefaisaientpaspartiedesavie.— Merci de me raconter tout ça. Je comprends mieux qui tu es, pourquoi tu es si forte, si

déterminée.Jet’admirevraiment,Tara.Elleinclinasatête.— Maisnon.Jenesuispasunehéroïne,Mick.J’aiétéirresponsable,etmonenfantadûpayerpour

meserreurs.Illuirelevalementonetlaforçaàleregarderdanslesyeux.— Tuveuxrire ?Tuesincroyable.Regardecequetuastraversé,cequetuasenduré.Pourenêtre

oùaujourd’hui,aprèslegenred’enfancequetuaseue ?Commenttuauraispufinir ?Aulieudeça,tuasunecarrièrebrillante,unenfantmerveilleux,et tuesunedesfemmes lesplusremarquablesquej’aierencontrées.— Jenesuispasparfaite.— Jen’aijamaisditcela.Maistuesunedesfemmeslesplustravailleusesquejeconnaisse.Ettuas

surmontébeaucoupd’épreuves.Je…Àcetinstant,ilétaitsurlepointdeprononcerquelquechosed’important.Desmotsqu’iln’étaitpas

sûrd’êtreprêtàdire.— Quoi ?— Jet’admire.— Jeneveuxpasdetonadmiration.J’aisimplementfaitcequej’avaisàfaire.PourNathan.Sije

n’étaispastombéeenceintedelui,quisaitquelgenredespiraleautodestructivej’auraissuivi.Crois-moi,jefaisaisdemonmieuxpourruinermavie.— Parfois,noussommesnosproprespiresennemis.— Arrête.Tuasunefamilleetunevieparfaites.Jedoutequetuaiesdéjàfaitquoiquecesoitpour

foutretonexistenceenl’air.Ill’attiracontreluiets’allongeaàsescôtés.Ilétaitàdeuxdoigtsdeluirévélerlavérité.Maisilse

ravisa.Cen’étaitpaslebonmoment,pasaprèscequeTaraluiavaitracontédesonpassé.

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Etpeut-êtrequ’ilétaittoutsimplementunlâche.Ilfallaitqu’ilyréfléchisse.Tara dormait encore lorsque Mick descendit prendre un café, le lendemain matin. Ses parents

allaients’occuperderécupérerNathanaprèsavoirfaitquelquescourses,iln’avaitpasàs’inquiéterdecela,cequilelaissaitseulaveclui-même,aucalme,pourréfléchiràcequeTaraluiavaitdit lanuitprécédente.Comment allait-il bien pouvoir lui annoncer la vérité à son sujet après tant de révélations ? S’il

l’avaitfaitlanuitdernière,celaauraitétédetrop.Celaavaitétésanuit,àelle.Etdésormais…Bon,cen’étaitpaslemoment.Àprésent,ilallaitjusteretourners’asseoiretappréciersoncafé.— Tuasl’airbienpensifetmaussade,cematin !C’étaitcequ’ilpensait.IllevasesyeuxsurJenna,

quis’étaitglisséedanslamaisonparlaportedederrière.— Qu’est-cequetufaisici ?Jecroyaisquetuétaisunvampireetquetunetelevaispasavantmidi.

— Jesaisquevouspartezaujourd’hui. J’aipensé traînermes fesseshorsdu litpourpouvoirvousdireaurevoir.— Vraiment !Illaregardasedéplacerdanslacuisine,attraperunetasseetlaremplirdecafé,puisajouterassez

decrèmeetdesucrepourqueçaneressembleplusvraimentàducafé.Elletiraunechaiseprèsdelui.— Tuneviensplusàlamaisonaussisouvent,et

onn’apaseubeaucoupdetempspourparlerhiersoir.Oh,oh.Jennan’étaitpasdugenresœurdouceetchaleureuse.Ilsepassaitdoncquelquechose.— 

Tuveuxmeparlerd’untrucenparticulier ?Ellepritsatasse,laportaàseslèvres,butunegorgéedesaboissonchaudeetlevasonregardsur

lui.— C’estmamanetpapa.LecœurdeMickseserra.Sonesprits’emballaitdéjàenimaginantcequipouvaitleurêtrearrivé.

Aucunscénarion’étaitpositif.— Qu’est-cequisepasse ?— C’estbientôtleurquarantièmeanniversairedemariage.— Ohputain !Jenelesavaismêmepas.— Biensûrque t’ensavais rien.Tuesunmec,et lesmecsneprêtentpasattentionàcegenrede

détails.Quoiqu’ilensoit,jepensequ’onpourraitleurorganiserunefête.— D’accord.Oùetquand ?Ellesortitsontéléphone,ouvritl’application« Calendrier »etleglissaentreeux.— Leur anniversaire tombe le 15. Gavin revient en ville le week-end du 11 pour une série de

matchs.Iljouelesamedi12,cequisignifiequ’onpourraitorganiserquelquechosecesoir-là.Jel’aiprisàparthieretluiaidemandés’ilseraitdanslesparagescesamedisoir,etilm’aréponduoui.— Jepeuxêtrelà,c’estcertain.— Super.Maintenant,toutcequ’ilnousfaut,c’estquelqu’unpours’occuperdecettefête.Elleécartasontéléphoneetl’observa.— Pourquoi ?Onnepeutpassimplementlefaireaubar ?Elleluijetaunregard.— Oh,c’estvrai !Tusaiscommentçavafinir ?Onleurorganiseunefêteaubar,etmamanetpapa

seretrouventtouslesdeuxàtravaillerpendanttoutelanuit.Est-cequ’onveutvraimentqu’ilsfêtentleuranniversairedecettefaçon ?Ilposasatêtedanslamain.

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— Tuasraison.Onnepeutpaslefaireaubar.Alorsqu’est-cequ’onvafaire ?— Nemeregardepascommeça !Jesuisbarmaid,pasorganisatriced’événements.— Maismoi,je

lesuis.MickseretournaetvitTaraquisetenaitdansl’embrasuredelaportedelacuisine.Elleentra.— 

Hé !Salut,ditJenna.— Bonjour,luiditTara.Çavousdérangesijemesersducafé ?— Vas-y,jet’enprie !luiréponditMickenl’observantprendreunetasseetlaremplirdecafé.Elleétaitsplendidedanssonsurvêtementetsondébardeur.Elles’emparad’unsiège.— Jenevoulaispasvousespionner.Maisj’aientenduunboutdevotreconversationendescendant.

Vousorganisezunefête ?— Oui,ditJenna.Lequarantièmeanniversairedemariagedenosparents,dansquelquessemaines.

— Oh !C’estadorable !Jepeuxvousaider,c’estmonmétier.— Biensûr,ditJenna,posantsesmainssurcellesdeTara.Tuferaisça ?Jeveuxdire,jesaisquetu

n’habitespasici,peut-êtrequetunetravaillesquesurdesévénementslocaux,là-bas,enCalifornie.— Jepeuxtoutorganiser,partout.Jeseraisraviedemechargerdecetévénement.Jepensefinirpar

développermonentrepriseauniveaunational.(EllesetournaversMick.)Cen’estpasquejeveuillememêlerdevos affaires. Je suis sûredepouvoir vous aider à trouverquelqu’un ici, si c’est plussimplepourvous.— Tu rigoles ? lui ditMick.Tu serais lamieuxplacée pour organiser cette fête.Tu es vraiment

sérieuse ?Tutechargeraisdetout ?UnéclairdedésirtraversaleregarddeTara.— J’adorerais,Mick.Toutetafamilleaétésimerveilleuseavecmoiceweek-end.Jemeferaiun

plaisird’organiserlafêted’anniversairedetesparents.Alors,c’estquand ?Jennaluimontralesdates.— D’accord,c’estleweek-enddel’anniversairedeNathan,maisjeferaiquelquesajustements.— Non,ditMick.Nefaispaspassertonfilsausecondplan.ElleposasamainsurcelledeMicketluisouritchaleureusement.— Jenefaisjamaispassermonfilsausecondplan.Maisj’imaginequ’enéchangedebilletspour

assisterauxmatchsiladoreraitpassersonanniversaireici.Etilaimevotrefamille.Àmoinsquetun’yvoisuninconvénient ?Ill’embrassasurlefront.— PasserdutempsavectoietNathann’estjamaisunproblème.Il lutdans le regardde Jennaqu’ellen’approuvaitpas,mais il se fichaitdecequ’ellepensait. Il

avait déjà eu suffisamment de mal à prendre conscience de ses sentiments pour Tara. Commentpourrait-ilessayerdelesexpliqueràsasœur ?TarasetournaversJenna.

— Jennapeutm’aider,etnousnousensortironstrèsbien.Jennaacquiesçaetsoulevasoncafé.

— Marchéconclu !Onestd’accordpourle 12.J’enverraiuntextoàGavinpourl’informer.

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Chapitre11

Mickruisselaitdesueurmaisrestaitderrière lecentre. Ils’emparaduballon, fitquelquespasenarrière,ignorantlaruée,nepensantqu’aureceveurécartéqu’ilvisait.Trois,deux,un…Maintenant !Ilfitsapasse,Rodneyrattrapalaballeetselançadansunecourseeffrénée.Defaçonàéviterdesefaire plaquer au sol.Mais ses attaquants de première ligne étaient lesmeilleurs et le protégeraientquoiqu’ilarrive,tantqu’ilrestaitdanslabataille.L’entraîneurLewisdonnauncoupdesiffletetquittalatouchepoursedirigerverslui.— Toujoursautantdesang-froid,Mick.Celui-cisaisitlabouteilled’eauqu’illuitendaitetavalaquelquesgorgées,puislaluiredonna.— Merci.— Tonentraînementhorssaisont’afaitgagnerdumuscle.Tonchronométrageestbon.Tonbras,

çava ?Mickacquiesça, ignorant lepicotementdans sonépauleet ladouleurqui traversaitpratiquement

chaquearticulationdesoncorps.— Çava.L’entraîneurluitapotadansledos.— Jenet’aijamaisvutravailleraussidur.— J’essaiejustedetenircesjeunesquarterbacksaffamésloindemoi.L’entraîneuréclataderire.— Tusaisqu’ondoit recruterde jeunes talents. Ilsnesontaucunementunemenacepour toi.Pas

pourunmomententoutcas.Celan’avaitpasd’importance.Mickavait toujoursà l’espritqu’iln’étaitqu’àuneblessuredese

faireremplacerdanslejeu.Ilavaittrenteans,etsontempsétaitcompté.Iljetauncoupd’œilsurleslignes de touche où Brad Samuelson et Coy Bowman se tenaient, leurs porte-blocs à lamain. Ilsconnaissaient chaque stratégie, ils s’entraînaient chaque jour. Ils restaient là, prêts à intervenir et àprendresaplace.Desjeunes,tousavidesdedevenirleprochainmeilleurjoueurdanslemondedesquarterbacks professionnels. Ils étaient bons aussi. Ils manquaient un peu d’expérience, mais ilsétaientefficaces.CequisignifiaitqueMickdevaitresterconcentrésursonjeus’ilvoulaitcontinueràvivresonrêvependantquelquesannéesdeplus.C’estpaspourtoutdesuite,lesgars.J’aiencoreplusieursannéesdejeudevantmoi.Tantqu’ilrestaitenforme.Ilss’entraînèrentpendantencorequelquesheures,puisilsrejoignirentlesdouches.Quandilsortit

desvestiaires,Lizsetenaitdevantluidansunsuperbetailleurgris,perchéesurdestalonsaiguillesqui semblaient pouvoir causer de sérieux dommages à des parties génitales masculines. Elle sedécolladumuretvintàsarencontre.— Tuespèreslorgnerdesmecsàpoil ?lataquina-t-il.Ellelevalesyeuxauciel.— Sij’avaisvouluvousvoirtousàpoil,jeseraisentrée.Pasfaux.Celan’auraitpasétélapremièrefoisqu’elleauraitdébarquédanslesvestiairesetaurait

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euuneconversationavecundesesclientspendantquelesjoueurssedouchaient.Laplupartdesgarss’étaienthabituésàlavoir.Etlesplusjeunesavaientengénérallalanguependantequandellefaisaitson apparition. On ne pouvait pas la louper, elle le savait et en jouait. Liz n’était absolument pastimide.— Quoideneuf ?demanda-t-il.— SamuelsonetBowmanavaientl’airbienaujourd’huiàl’entraînement.— Oh,oh !(Ilseretournaetsortitparlaportelatérale,endirectiondesavoiture,suiviparLiz).Où

tuveuxenvenir ?— Tuastrenteansmaintenant,Mick.Ilesttempsdeteconcentrerplussurlejeuetmoinssurune

certainefemmeetsonfils.Ils’arrêta,seretourna,laregardadroitdanslesyeux.— MarelationavecTaraneteregardepas.— Ellemeregardesielleaffectetonjeu.— Tuasvumonentraînementaujourd’hui ?— Oui.— Dequoij’avaisl’air ?Ellesepinçaleslèvres.— Duquarterbacknuméroundelaligue.Ilappuyasursatélécommandeetouvritlaportedeson4x4.— Alorsresteendehorsdemaviepersonnelle,Liz,etvaembêterunclientquin’estpaslejoueur

numérounàsonposte.LapopularitédeNathans’étaitconsidérablementaccrue, toutçaparcequeTarafréquentaitMick.

Elleessayaitdeluifairegarderlespiedssurterreetdeluidirequetoutpourraits’arrêterdujouraulendemainsiMicketelledécidaientdeneplussevoir,maisNathannelapritpasausérieuxetluiditqueMicketluiseraienttoujours–quelétaitlemotqu’ilavaitutilisédéjà ?–« proches ».C’étaitça.Elleavaitpeurqueson filsnes’attache tropàMick.Etpasseulementà lui,maisà sa famille. Il

faisaitdessessionsSkypeavecIanetSteve, lescousinsdeMick, fréquemment,et jouaitaussiaveceuxàtouscesjeuxenlignequelesgossesadoraient,commeWarcraft.Toutcelaneladérangeaitpasoutremesure,puisqu’ilétaitensécuritéetquecelaletenaitéloignédelarue.D’autantplusqueMickluiavaitassuréqu’ilsétaientdesgaminsraisonnables.Maispetitàpetitsavie,commecelledesonfils,avaitcommencéàtournerautourdeMick.Etdela

famille de Mick. Désormais, elle organisait même une fête pour l’anniversaire de mariage desparents, et cela impliquait des appels téléphoniques quasi quotidiens avec Jenna, jeune femmeplusquesympathique.Elleavaitunsensdel’humourincroyable,neprenaitrienausérieux,etelleaimaitetprotégeait sa familleavec férocité.Taracomprenaitpourquoi. Ils formaientunclanuni.SiTarapouvaitsechoisirunefamille,lesRileyseraientlegenrequ’ellevoudraitintégrer.Mais ils n’étaient pas sa famille et ne le seraient probablement jamais. Bien sûr, Mick et elle

s’entendaient àmerveille,maisMick avait un style de vie totalement étranger au sien.Elle adoraitvraimentjouercejeuavecluiaumomentprésent,maisc’étaittemporaire.Unefoisquesasaisondefootball démarrerait, il serait très pris,Nathan ferait sa rentrée scolaire et entamerait sa saison defoot, elle se plongerait dans le travail pour augmenter l’activité de son entreprise. Elle espéraitsimplement que Nathan ne soit pas blessé par tout cela, quandMick n’aurait plus de temps à luiaccorder.Peut-êtrequ’elledevraitpenseràralentirleschosesdèsmaintenant.Elles’amusaitdéjàunpeutrop

avec lui. Eh oui, ce petit excès d’amusement engageait son cœur et ses émotions d’une façoninattendue.Ellen’avaitpasdutoutvoulus’impliqueraveclui,maisilavaitinsisté,etellen’avaitpas

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vraiment été convaincante dans sa tentative de le repousser. Après tout, au niveau sexuel, c’étaitgrandiose,etDieusaitcombienelleavaiteubesoindesexeépoustouflantaprèsdesannéesdedisette.Maisdorénavant ?Àprésent,leschosescommençaientàdevenirsérieuses,dumoinsdesoncôté.

Alorsoui,ilétaitbeletbientempsdelâcherprise.Elles’enfonçadanssachaiseet saisit sonbloc-notes, inscrivantquelquescoursesà fairepour la

fête.Nathansortait avecsonéquipece soir-là,elleavaitdoncprévudeprofiterdesonmomentdetranquillité.Jusqu’àcequequelqu’un frappeà laporte.Elle soupira,posasa tassede théet lebloc-notes, se

dirigeaversl’entréeetjetauncoupd’œilparlejudas.Ellesouritlorsqu’ellevitquec’étaitMick.— Salut !Qu’est-cequetufaislà ?luidemanda-t-elleenouvrantlaporte.— J’ai raccompagné un des gars de l’équipe chez lui. Sa voiture est en réparation, et sa femme

avaitprisl’autrevoiture,dit-il.Ilhabiteprèsdecheztoi,doncj’aipenséfaireunsaut.— Entre.(Ellerefermalaportederrièrelui.)Cen’estpasunpeutardpourl’entraînement ?— Laréuniondel’équipeoffensiveaduréunpeupluslongtempsqueprévu.— Jevois.Tuveuxboirequelquechose ?— Del’eau,ceseraitsuper.— Trèsbien.Elleserenditàlacuisineetpritunebouteilled’eau,revintetlaluitendit.Ilétaitassissurlecanapé,

elleallas’asseoiràcôtédeluipendantqu’ilfinissaitlabouteilleenquelquesgorgées.Elles’aperçutqu’ilavaitjetéuncoupd’œilàsonbloc-notes.— Tuétaisoccupée ?— Non.Jeprenaisjustequelquesnotespourlafêtedetesparents.— Merciencoredet’enoccuper.— Tun’aspasbesoindecontinueràmeremercier,Mick.Tuasinsistépourmepayer,aprèstout.

Cequiétaittotalementinutile.— Hé !Çateprenddutempsd’organiserunévénement.Pourquoiest-cequejenepaieraispaspour

ça ?— Parcequec’esttafamilleetquejemesuisportéevolontairepouraider,carj’enavaisenvie.— Sionavaitfaitappelàunautreorganisateur,onl’auraitbienpayé,non ?— Oui.— Alorsassezparléd’argent.— D’accord.Ilregardal’étage.— Nathanestàlamaison ?— Non,ilestsortipourlasoiréeavecquelquesgarsdesonéquipe.— Oh !Ilrevientbientôt ?— Ilfautquej’aillelechercherplustard.— Hé,hé !Ellehaussalessourcils.— TuespassépourvoirNathan ?— Oui, j’ai un secret, je te fréquente seulement pour pouvoir être lemeilleur ami deNathan. Il

l’attirasursesgenoux.— Jepensequetusaispourquoijesuispassé.Soncœur semit alorsàbattreà tout rompre.La températurede soncorps s’éleva, et la chaleur

l’envahit.Appuyée commeelle l’était contre lui, ses cuisses sur les siennes, sapoitrine contre sontorse,sondésiraugmenta.Lachimiequ’ilyavaitentreelleetMickétaitunvraicombustible.Ellehaussalessourcils.— Alors,tupensaisfaireunsautpourunplancul ?Ilinclinasatêteenarrièreetrit.— JepartaisduprincipequeNathanétaitàlamaison.Donclaréponseestnon.

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Ellefitlamoue.— Commec’estdécevant !Etmoiquipensaisquetuviendraisjustepouradmirermoncul.— Tu as un cul d’enfer,Tara. Je nevois pas enquoi c’est unproblèmedepasser du temps à le

vénérer.— Vraiment ?LesyeuxdeMicks’assombrirent.— Oui.Tuveuxquejeteleprouve ?Lachaleurs’accentuaitdanssonbas-ventre.— Etcomment !Illaretournasivitequ’elleeneutlesoufflecoupé.IlbaissaleshortdeTara,letirantjusqu’àses

genoux.Puisils’occupadesaculotte.Ilposaseslèvressurlescourbesdesoncul.Leurchaleurfitvibrersonsexe.Elleresserralesdoigtssurlescoussinsducanapé,dansl’attentedecequeMickallaitluioffrir.Ilglissasamainentresesjambes,glissantsesdoigtslelongdesreplissoyeuxdusexedeTara.— C’estcequetuveux ?Ilintroduisitdeuxdoigtsenelle,alorsqu’ellebrûlaitdéjàd’excitationàl’idéedelerecevoir.Elles’arquacontrelui,reculantcontresamain.— Oui.— Tuavaisimaginéquejet’embrasseraislecul ?Elleinclinasatêteenarrièrepourleregarder.— Entreautreschoses.Ilembrassasesfessestandisqu’ilagitaitsondoigtplusprofondémentenelle.— J’aimeraisconnaîtretesmoindresfantasmes.Il caressa son sexe, se dirigeant habilement vers son clitoris, et toutes les pensées de Tara se

dissipèrent.— Jesuisincapablederéfléchirquandtumetouchescommeça.— Vraiment ?— Oui.— Danscecas,contente-toidem’ordonnerdecontinuersituaimescequejetefais.Elleenpritbonnenote,laissantéchapperungémissementquandileffleurasonculd’unemainet

sonsexedel’autre,etexprimaànouveausasatisfactionlorsqueMicktraçadesondoigtlesillondeson cul, stimulant ainsi d’autres zones érogènes. La sensation était incroyable et augmentait plusencoresondésir.— Commeça ?— Oui.Ilexcitasonanusetglissasesdoigtsenelle,lapénétrantavecforce,jusqu’àcequ’ellesoulèveson

cultoutcontrelui,follededésir.Puis elle sentit à nouveau les doigts de Mick sur son cul, et cette fois ils étaient humides. Il

prolongea son geste au-delà des muscles serrés, et c’était si bon qu’elle cria, se cambrant pourressentircettechaleurbrûlantequiluidonnaittantdeplaisir.Ilintroduisitànouveauundoigtenelleendessinant,àl’aidedesonpouce,desgestescirculaires

sur son clitoris.L’esprit deTara tentait d’assimiler toutes les sensations, elle fut submergéepar leplusdoux,leplusgénialplaisirqu’elleaitjamaisressenti.— J’aimeraistesodomiserundecesjours,Tara.Tuaccepterais ?Sic’étaitaussibonquecequ’ilavaitexpérimentésurellerécemment,ellenerefuseraitpourrien

aumonde.— Oui.

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Ellen’avaitjamaisressenticetteattaquefoudroyantedeplaisirintense,quiluifitperdrelatête.Ellesecambraenarrièretoutcontresamaintandisqu’ellejouissaitdansuncrisauvage.Mickresserrasonétreinte,luidonnantplusquecequ’elleréclamait,tandisqu’ellesemouvaitde

plaisir,necessantquelorsqu’ellefutépuiséeethaletante.Cen’estqu’àcemoment-làqu’ilseretira,pourluifairefaceetl’embrasser.Ilserenditdanslacuisinependantqu’ellereprenaitsonsouffleetenrevintavecunverred’eauglacée.Illuitintleverrependantqu’ellebuvaitàpetitesgorgées.C’étaittrèsétranged’êtreassisesurlesol,àmoitiénue.Toutefois,illuiparutinutiled’êtrepudique

avecMick.Ilavaitpratiquementtoutvu.— Merci,dit-elle,sepenchantversluipourl’embrasser.C’étaittrèsgentil.— Avecplaisir.Illuipritleverred’eauetavalad’untraitdeuxgorgées.Ilposaleverresurlatablebasseetpassa

sesdoigtsdanslescheveuxdeTara.— Tumedonnessoif.Ellegrimpasursesgenoux.— C’estvrai ?Voyonscommentjepeuxremédieràcela.Sonérectionétait toujours là.Tara se ruasurMick,passantoutre le faitqu’il avait toujours son

pantalonetqu’elleétaitnue.Elle tendit lamainverssabraguette, la faisantglisser toutdoucement,puisluijetarapidementuncoupd’œil :ilétaitconcentrésurlemouvementdesesmainssoyeuses.Elle glissa le long des cuisses deMick et tira son pantalon sur ses hanches. Il se souleva pour

l’aider,etellelibérasonmembre.— Tuasunpréservatif ?— Dansmapoche.Elle fouilla dans son jean et en sortit l’étui en aluminium, en l’agitant. — J’aime que tu sois

toujoursprêt.— Avec toidans lesparages ?Plutôt, oui ! J’ai sans cesseenviede toi,Tara. Jenepensequ’à te

fairel’amour.ElleplongeasonregarddansceluideMicketylutundésirbrûlant.ElleenveloppalesexedeMick

desesdoigtsetcommençaàlecaresser.Ilsouffla,luiôtadesmainsl’étuidupréservatifetl’ouvrit.— J’aibesoindeteprendre.Ilsaisit lespoignetsdeTaraet la tiraverslui,s’accrochantàellependantqu’ellesesoulevaiten

accélérantsonmouvementdemain.Puiselles’emparadeluienglissantsursonsexe.Chaquefoisqu’illapénétrait,c’étaitcommelapremièrefois :unfrissondeplaisiretd’excitation.

Alorsqu’elleétaitassisesurlui,sesdoigtsparcouraientsontorse.Ellefermalesyeuxets’abandonnaàsessensationstandisqu’ellesentaitsonsexel’envahirsoudainement.Toutsonêtresecontractaaurythmedesespalpitations,etunpurplaisirémanadel’uniondeleursdeuxcorps.— C’estbon ?Elleouvritlesyeuxetrencontrasonregardinquisiteur.— C’estleparadis !Ilsecambra,etellehaleta.— J’aimeêtreentoi,Tara.J’aimetesentirjouirenmoi,savoirquejetecomble,ett’entendrele

diredanscesinstants-là.Elle se projeta en avant, prolongeant le plaisir qu’elle éprouvait lorsque son clitoris entrait en

contact avec le corps de son amant.Mick saisit ses hanches et la tira vers lui, puis l’éloigna, enrythme.— Oui, dit-il, observant l’endroit où leurs corps se rejoignaient.Regarde,Tara.Tuvois comme

nousnousaccordonsparfaitement ?Ellesepenchaenavant,observalajointuredeleurscorps.Puisilseretira,répandantlefruitdeson

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désir.— Oui.— J’adoremeperdreentoi.Sonventreseserra.Toutsoncorpsbrûlaitdedésir.Lamanièrequ’ilavaitdeparler,sontoucher,sa

voix,toutenluiétaitsexy.Ellesepenchaenavant,appuyantsapoitrinecontreletorsedesonamant,faisantcourirsesdoigtssursamâchoireetseslèvres.Mickpritsonvisageentresesmainsetl’entraînadansunbaiserbouleversant.Puisils’emparade

son cul, tout en l’embrassant avec fougue. Elle haleta contre sa bouche : elle était si proche del’orgasmequ’ellesentaitdesvibrationsl’envahir.— Mick.Elleseretirajusteassezpourcherchersonvisage,sesongless’enfonçantdanssesépaulessaillantes.— Vas-y,Tara.Lâche-toi.Elle résistaquelques secondesdeplus, sepositionnantde façonque sonclitoris entre encontact

aveclecorpsendurcideMick,laissantsessensationslaconduireauborddel’extase.Puisellecriaetdécontractatoussesmuscles,s’emparantdelabouchedeMickalorsqu’ellejouissait.Mickglissasesdoigts dans sa chevelure et l’embrassa avec passion, accroché à elle, tandis que, emportée par lapuissancedesonorgasme,Taras’agitait sur lui. Ilgémit toutcontreses lèvres toutens’enfonçantplusprofondémentenelleetplongeasesdoigtsdanslachairdelajeunefemme.C’étaittellementbond’êtreenlacéeainsi,desavoirqu’ilétaitaussiémuqu’elle.EllepoussaunlongsoupiretposasonfrontcontreceluideMick.— Jesuistellementcontentequetusoispassémevoircesoir.Ilrit.— Moiaussi.Ils se rhabillèrent, puis se dirigèrent vers le canapé et s’installèrent devant la télévision. Tara

prenaitdesnotes.Sontéléphoneportablesonnavers23heures.Ellefronçalessourcilsenselevantpourallerdécrocher,s’étonnantqueNathanl’appellesitôtpourqu’elleviennelerécupéreràlafête.En réalité, c’étaitMaggie. Les yeux deTara s’écarquillèrent, alors qu’elle l’écoutait parler. Elle

essayadecalmersoninterlocutrice,puisraccrochaetsetournaversMick.— Qu’est-cequisepasse ?— Maggieesteffondrée.— Pourquoi ?Tarasemordit la lèvre,sedemandantcequ’ellepouvaitconfieràMickde laviepersonnellede

Maggie,puiselledécidaqu’ellen’avaitpasvraimentlechoix.— Sonfrèreestunecalamité.Ilsefouttoujoursdanslepétrin,puisilattendqueMaggievoleàson

secours.Ellenesaitpasquoifaire,elleestcomplètementpaniquée.Etelleadumalàresterobjectivequandils’agitdesonfrère,parcequec’estsonpetitchouchouetqu’ellel’apratiquementélevétouteseule.Çafaitlongtempsquenoussommesamiesetqu’onestlàl’unepourl’autredansnospériodesdifficiles.J’aimeraisl’aider.— Tudoisallerlaretrouver ?Jecomprends,ditMickenselevant.— Ilyaunautreproblème.Nathan.J’étaiscenséeallerlechercheràlafêteàminuit.— J’irai.Va

t’occuperdeMaggie.— Tuessûr ?JepeuxallerrécupérerNathanmaintenant,puisallerchezMaggie.

— Jecrois queNathan n’apprécierait pas.Note-moi l’adresse, et j’irai chercher Nathan.— Mick, je déteste t’embarrasser avec mes affairespersonnelles.MickposasesmainssurlesépaulesdeTara.

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— Tesaffairesmeconcernentaussi,Tara.Alorsnote-moil’adresseetlaisse-moiallerlechercher,OK ?Ellehochalatête,luitenditunboutdepapierainsiqueledoubledesatélécommandepourlaporte

dugarage,puis l’embrassa, le remerciaet sortit.Pendantqu’ellegrimpaitdanssavoiture,Micksetenaitdevantsaported’entrée,luiadressantdegrandssignes.

Elleluiréponditetfutsoudaintraverséeparunsentimentdepeur.Commentétait-ildevenusiimportantdanssavie ?Etcommentallait-ellegérercettesituation ?Lamaisonoùsedéroulaitlafêtenefutpasdifficileàtrouver.Mickn’avaiteuqu’àrepérertoutes

lesvoituresgaréesn’importe commentdans l’allée.Et leniveau sonore était aussi élevéque celuid’unmoteurà réaction.Àcetteheure tardive, il fut surprisquepersonnen’ait appelé les flics.Cesgensdevaientavoirdesvoisinsvraimentcompréhensifs.Ilmontajusqu’àlaported’entréeetsonna,puisilpensaqu’iln’yavaitaucunechancepourqu’onentendelasonnetteaveccettemusiqueàpéterlestympans.Il tournalapoignée,etlaportes’ouvrit.Il levalesyeuxaucielenentrant.Le premier mot qui lui vint à l’esprit fut « désastre ». Des assiettes en carton, des gobelets en

plastique,desserviettesetdelanourriturejonchaientlesol,etlesmeublesavaientvisiblementbougé.Celaavaitplusl’aird’unescènedecrimequed’unefête.LapremièreodeurqueMicksentitfutcellede l’alcool,quiétaitbienplus fortequecellede lapizza,cequiétait surprenantvu lavingtainedeboîtesencartonéparpilléesdanstoutelapièce.Ilsefrayauncheminparmiunefouledejoueursdefootaméricainbaraquésetdeslolitasentenue

indécente,tousentraindelejauger.— Quelqu’un a vuNathan ? demanda-t-il à un des gars, qui le regardait les yeuxmi-clos, signe

qu’ilétaitsoitbourré,soitdéfoncé.— Non.Micksedirigeavers lacuisine. Jusque-là, iln’avaitpascroiséunseuladulte.Heureusementque

Taran’étaitpasvenuecherchersonfils.Faceàcespectacle,elleauraitdéfailli.IltrouvaNathandanslejardinàl’arrièredelamaison.Iltraînaitavecungroupedetroisgarset

deuxfilles.Etilavaitl’airaussidéfoncéquelerestedesfêtards.Mauvaissigne.— Mick !Monpote !Quoideneuf ?— Onyva,toutdesuite.— Mec,onrestefairelafête !(NathanposasonbrasmaladroitementautourdesépaulesdeMick.)

Voussavezquic’est ?C’estMickRiley,lequarterbackdeSanFrancisco.— On le sait, mec. T’es un putain de veinard ! dit un des gars avec un grand sourire. Par quel

miracletamèresort-elleaveclui ?— Jeveuxdire,waouh,tuesMickRiley,lançaunedesfillesendégringolantdesachaiselongueet

enessayantdesedonnerunairaguicheur.— Onestchezqui,ici,Nathan ?interrogeaMick.— TimO’Banyan.— EtoùsontlesparentsdeTim ?— À Cabo, répondirent-ils tous en chœur, riant aux éclats tandis qu’ils portaient un toast aux

parentsdeleurhôte.Etmerde !— Allez,onyva.Saluetesamis !Mickdevraitprobablementappelerquelqu’unpourmettreuntermeàcettedébauche,maislaseule

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chose dont il devait se soucier était de ramener Nathan à la maison. Il ne pouvait pas se porterresponsablepourtouslesgarsdel’équipenipourleurspetitescopines.— OK.Bonnenuit,lesgars !Mick conduisitNathan à sa voiture et démarra rapidement.La police interviendrait certainement

sanstarder.— Tut’esbienamusé ?Nathansouritetémitunhoquet,avantdecommenceràrirebêtement.— Ouep.— T’asunpeubu ?— Non.J’aibeaucoupbu.— Çasevoit.Tupensesquec’estmalin ?— Ouep.Trèsmalin.Cela ne servait à rien d’essayer d’avoir une conversation sensée avec lui à cemoment-là.Mick

roulaitensilence,écoutantNathanfredonner,rireetraconterdestrucsabsurdes.Soudain,Nathancommençaàsebalancerd’avantenarrièredanssonsiège.EtMickremarquaqu’il

étaitdeplusenpluspâle.— Nathan,tutesensbien ?— Pasvraiment.Jecroisquejevaisvomir.Genremaintenant.— Onestàunpâtédemaisonsdecheztoi.Tupeuxtenir ?Nathaneutunhaut-le-cœur.— Non.Merde !Micksegaratoutenouvrantlavitre.Nathandétachasaceintureetdégobillapar-dessusla

vitre–entapissanttoutlecôtédroitdu4x4deMick.Génial.MickrestaàsaplaceetattenditqueNathanaitfiniderendretoutcequ’ilavait ingurgité.

Quandileutenfinterminé,Mickluitenditunedesserviettesqu’ilgardaitdanssonsacdesport,puisreprit la route jusqu’à lamaison. IlaidaNathanàsortirdesavoiture,enévitant soigneusementdetoucherlaportelatérale.L’adolescentchancelait.Mickpassasonbrasautourdesépaulesdugarçonetl’accompagnajusqu’à

laporte.— Allez !Viens,monpote,onvagrimperàl’étage.— Ilyabeaucoupdemarches,ditNathanenrejetantlatêteenarrièreetenobservantl’escalier.— Allez,tupeuxlefaire.(Bonsang,cegosseempeste !)C’estl’heuredeladouche.— Jeveuxallermecoucher.— Dommage.(Mickleportadanslasalledebainsetouvritlerobinet.)Tupeuxt’occuperdeçaou

ilfautaussiquejelefasse ?Nathanclignadesyeux.Tituba.Tombaàgenouxdevantlestoilettesetvomitànouveau.Micks’agenouillaetl’empêchades’étouffer,puislemitsousladouchetouthabillé,aprèsluiavoir

ôtéseschaussuresdesport. Ilavait l’aird’apprécier !— Jemesens tropmal,ditNathan.— Ça, jeveuxbientecroire !Mickcoupal’eau,aidaNathanàsedéshabilleretàsesécher,puisserenditdanssachambrepour

luiapporterunpantalondepyjamaqu’illuienfilaavantdeleglisserdanssonlit.Ensuite,iléteignitlalumièreetsedirigeaverslasalledebainspournettoyerlesdégâts.LorsqueTararentra,vers2h30dumatin,Micks’était torturé l’espritpoursavoirs’ildevait lui

avouerl’incident.Ellen’étaitàlaportequedepuisunesecondequ’ellesavaitdéjàquequelquechoses’étaitpassé.Ellefronçalessourcils.

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— Qu’est-cequiestarrivéàton4x4 ?Nathanestmalade ?— Onpeutdireçacommeça…L’inquiétudepouvaitseliresursonvisage.— Jedevraisallervoircommentilva.— Ilestàl’étage,ilesttombédanslesvapes.

Vienst’asseoir,jevaist’expliquer.— Ilesttombédanslesvapes ?Ellevintprendreplacedanslecanapéprèsdelui.— Il n’y avait aucun adulte responsable à la soirée, Tara. C’était le chaos. Et ton fils était

complètementbourré.Taraécarquillalesyeux.— Putain,merde !— Ouais.Ellesepenchaenavantetsetorditlesmains.— Quelleestl’étenduedesdégâts ?— Jel’aimissousladoucheetj’aitoutnettoyé.

Unebonnenuitdesommeildevraitl’aideràdécuver.TaraposasamainsurcelledeMick.— Jen’imaginaispasqueleschosespourraientsedéroulerainsi.Jesuistellementdésoléequetu

aieseuàt’occuperdetoutça.Etton4x4…— Mavoituren’aurabesoinqued’unpetitcoupdenettoyage.Maistonfilsvaêtremaladecomme

unchiendemain.Ellepoussaunsoupir,puiselleselevaetpassaunemaindanssescheveux.— Jen’arrivepasàcroirequeTimaitorganiséunefêtecommeçaenl’absencedesesparents.Où

étaient-ils ?— ÀCabo,d’aprèscequ’onm’adit.Elles’enveloppadesesbras.— MonDieu !Attendsquel’entraîneurl’apprenne.Etjesuissûrequ’ilfiniraparenentendreparler.

Ilyavaitdesfillesaussi ?— Quelques-unes.Mineures.Bonsang,iln’yavaitquedesmineurs !— Dieumerci,tul’assortidelàavantquelapolicedébarque !Ils’estmisdansunbeaupétrin.Etje

n’étaispaslà.Elles’assitsurunechaise,l’airperdueetdévastée.— C’estunpassageobligatoire,Tara.Tunepouvaispasempêcherça.Elleluilançaunregardnoir.— Un passage obligatoire, mon cul. Un tas de gosses vivent très bien leur adolescence sans se

murger. Il faut que jeme tienne plus au courant des endroits que fréquentemon fils. Si je n’étaispas…Elles’arrêta,maisilsavaitcequ’elles’apprêtaitàdire.— Tupensesquesitunepassaispastoutcetempsavecmoitupourraiscontrôlerlesmoindresfaits

etgestesdeNathan ?Arrête,Tara !Elledétournaleregard.— Je ne sais pas. Peut-être. Entre les moments où on est ensemble, mon travail et Nathan, ça

commence à faire trop. Je savais que ça finirait par être un problème. Je dois faire deNathanmapriorité.Elleétaitblesséeetencolère.Ilfallaitqu’illuilaisseletempsderéfléchir.Iln’avaitbienentendu

aucunement l’intention de s’immiscer entre elle et son fils.Encoremoins d’affirmer que l’attitude

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stupidedeNathanétaitdueàsonmanquedediscernementàelle.— Jevaism’enaller,commeçatupourrastereposer.— OK.Ellel’accompagnajusqu’àlaporte,maisattrapasamainavantqu’ilsorte.— Mercid’avoirétélàpourluicesoir.— Jet’enprie.Ilmarchajusqu’àsavoiture,aveclesentimentque,enunsens,c’étaitluilefautifdansl’histoire.Maiscen’étaitpourtantpaslecas.Si ?

Chapitre12

Tarasavaitqu’elleétaitexcessive.Etqu’illuiarrivaitd’agircommeunevraiegarce.Pourtantcequis’étaitpasséavecNathan–quiétaitdésormaisprivédesortie–lafaisaitvraiment

flipper.Ils’étaitrenduàunefête,oùilavaitconsommédel’alcoolàquatorzeans !Celaauraitpumaltourner,ellenevoulaitmêmepas imaginercequiauraitpusepasser.Maiselleneparvenaitpasàs’ôterdelatêtelespiresscénariosdepuiscettehistoire.Etelleavaiteudesnouvellesdel’entraîneurde Nathan, qui avait eu vent de la fête, bien que personne ne sache comment. Il avait l’intentiond’avoirune longueconversationavecTimàcesujet,et ilyauraitdessanctions.Elleétaitpresquedésolée pour ce garçon, parce qu’elle était persuadée que ses parents seraient furieux quand ilsapprendraient que toute l’équipede football – et leurs copines– avait fini la soirée chez eux, à sesoûler.Et tout cela n’avait rien à voir avecMick.En fait, elle le remerciait d’être intervenupour sortir

Nathan de cette situation. Si elle avait mis les pieds dans cette maison ce soir-là, elle auraitprobablementpétélesplombs.D’aprèscequeNathanluiavaitdit–pourautantqu’ils’ensouvienne–Mickétaitrestécalmeetl’avaitsortidelàsansfaired’esclandre.C’étaitcertain :Taraauraitfaitunescène. Elle aurait probablement appelé les parents de chaque enfant présent, ce qui aurait humiliéNathan,quineluiauraitprobablementplusjamaisadressélaparole.ElleétaitreconnaissanteàMickd’avoirétéprésentetd’avoiragidefaçonsensée,pourNathan.Mais l’avait-elle remerciéchaleureusement ?Non.Elle l’avait simplement tenupour responsable.

Pasdirectementbiensûr,maisellel’avaitmisencausepourtoussesmanquementsentantquemère.MonDieu !Ellelaissasatêteposéecontresesbrasetécartatoutessespenséespendantunmoment.— Tuveuxenfiniraveclavie ?Ellerelevalatêted’uncoupsecetregardaMaggie,quiétaitappuyéecontrel’embrasuredelaporte

desonbureau.— J’y réfléchis, surtout si tu viens me parler de nouvelles catastrophes. J’en peux plus en ce

moment.— Aucunecriseàtesignaler,maisJennaaappelépendantquetuétaisautéléphone,toutàl’heure ;

elleareçulesdernièresconfirmationspourlafêted’anniversaire,j’aidonclenombredepersonnesquiserontprésentes.Ellevoulaitaussipasserenrevuelescouvertsetautrechoseàproposdutraiteur.Ah,mince !LafêteorganiséepourlesparentsdeMickavaitlieuceweek-end.Etl’anniversairedeNathanaussi.

Elleenfouitsatêtedanssesmainsetfermalesyeux,rêvantd’êtreailleurs.

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Maggierefermalaporte.— Tuveuxmedirecequinevapas ?— Rienneva.— J’aidutemps.Balance !TaradéballatoutàMaggie,enn’omettantaucundétail.ElleluiracontaqueNathanavaitétésoûlet

queMickavaitdûallerlechercherpendantqu’elleétaitavecelle,entraindelaréconforter.Elleétaitconsciente que Maggie culpabiliserait sûrement quand elle apprendrait cela, mais elles étaientmeilleuresamies,etellecomprendraitquetoutcelan’avaitabsolumentrienàvoiravecelle.— ToutestlafautedeMick,affirmaTara,nesachantparoùcommencer.Ellesepenchaenavantet

croisasesmains.— J’ail’impressionquetulerendsresponsabledetout,delacuitedeNathan,dufaitquetunete

sentespasassezparfaitedanstonboulotdesuperwoman.Qu’ilétaitdouloureuxdel’entendre !— Vatefairevoir,Maggie !— Non,çaira,merci.Écoute,Tara,cen’estpastoiquim’asconfié,ilyaàpeinequelquesjours,

quejenepouvaispassauvermonfrère ?Qu’ilfallaitquejelelaissetomberfacecontreterreetqueje ne faisais que le pousser à continuer ses conneries en recollant lesmorceaux chaque fois qu’ilmerde ?— Oui,c’estcequejet’aidit,parcequec’estlavérité.— Ehbien,çam’ablesséequandtumel’asassené.Maistuavaisraison.Etmaintenantàmontour

d’être honnête avec toi.Tu essaies d’être tout pour tout lemonde et, endéfinitive, tu dois prendreconsciencequec’estimpossible.C’estbiend’avoirunsuperboulotquetuaimesetd’êtreunesupermamanenmêmetemps.C’estbiendefréquenterquelqu’unetdemenerdefronttacarrièreettonrôledemère,maiscen’estpasgravedenepas tout réussirà laperfection.Tupeuxfoirerdes trucsdetempsàautre.Etilfautquetut’accordesunepause.— C’estplusfacileàdirequ’àfaire.J’aieutrèspeurpourNathan.— Parcequ’ilaprisunecuite ?Jet’enprie !C’estlelotdetouslesados.Onfaittousdesconneries

àcetâge-là.J’enaifaitettoiaussi.— Tucrois ?Enfait,j’ensaisrien.Jeneveuxpasqu’ilfasselesmêmeserreursquemoi.— Maistunepeuxpasnonplusêtrederrièrechacundesespaspourévitercela.Tuvasl’étouffer,

situfaisça.Laisse-letrébucherquelquesfoisetvoiscequiarrive.Taraprituneprofondeinspirationetpoussaunsoupir.— Jevaisessayer.Jeneteprometsrien.— Et, en attendant, va t’excuser auprès de ton canon de mec pour l’avoir blâmé parce que ton

imbéciledefilsavaitbu.Ellerit.— Oui,tuasraison.Jel’aiblessé.Maggiehochalatête.— Allez,vaembrassertonhommeetarrange-moiça !Ils’enétaitfalludepeupourqueTaranepartepasenvoyageàSaint-Louispourlafête.Elleaurait

pu gérer cela à distance, mais c’était son affaire, et sa réputation était en jeu. De plus, elle avaitpromisàNathanunmatchdebase-ballencadeau.Mêmes’ilétaitpuniàcausedesacuiteduweek-endprécédent,c’étaitquandmêmesonanniversaire,etellenepouvaitpaslepriverdetout,cejour-là.ElleavaitdoncfaitlevoyageavecMick,quiétonnammentluiadressaitencorelaparole,mêmesi

c’étaittenduentreeuxetqu’ilsn’avaientpaseul’occasiondeseretrouverseulspourparler.Elleavaitdû travailler sans discontinuer jusqu’à leur départ, vendredi, et son fils était dans les parages à cemoment-là.Nathan aussi avait des difficultés à discuter avecMick, sans doute à cause de la scèneplutôtgênantequ’ilavaitvécue.Et,àjustetitre,ilavaitdequoiêtreembarrassé.IlavaitprésentédesexcusesàMickpourl’épisodedelacuite,etcederniers’étaitcontentédelesaccepter.Ilsétaientdonc

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assisdansl’aviontouslestrois,sansriendire.Heureusement,Mickavaitprislesdevants.Nathanetluiparlaientdesonentraînementdesjoursprécédents,desexercicesphysiquesavecsonentraîneur,des rencontresavec sonnutritionniste, et tousdeuxavaient évoquéquelquesgarsde l’équipe.Taraavait ouvert son ordinateur portable pendant que leur discussion suivait son cours. Elle travaillaitpour éviter d’avoir à semêler à leur discussion et ponctuait de temps à autre avecdes « Oh, c’estintéressant ! »ou« Vraiment ? »etdes« C’estgénial ! »Elleétaitmalàl’aiseetfutvraimentsoulagéelorsqu’ilsarrivèrentchezlesparentsdeMick.— Tara,jesuissiheureusedevousrevoir.Kathleenlapritdanssesbras.— Jesuisravied’êtreici.C’étaitsincère.ElleappréciaitlamèredeMicketelleauraitaimépouvoirluiparlerdestensions

entreeux,maiscelaparaissaitdifficilevulecontexte.Kathleen avait embrasséNathan aussi, et cela n’avait pas eu l’air de le déranger. Il s’étaitmême

débrouillépouresquisserungrandsourirequandJimmyl’avaitserrécontrelui.— Tum’asmanqué,gamin.Jen’avaispersonnepourtireraupanieravecmoi.— Personnepourtebotterlesfesses,tuveuxdire ?— Nathan !lesermonnaTara.— Ilcroitjusteêtretrèsfort,réponditJimmy,enpassantsonbrasautourdesépaulesdeNathan.Mais

Mick,Gavin,Jennaetluiverrontvitequelemaîtrelessurpasse.— Danstesrêves,ditMickenprenantsonpèredanssesbras.— Ehbien,c’estcequ’onverra !Ilssedirigèrentàl’arrièredelamaison,d’oùprovenaientdesbruitsderebondsdeballonetdes

cris, et ils en oublièrent les bagages dans l’entrée.— J’ai bien peur que ce ne soit tout le tempscomme ça, lança Kathleen de la cuisine, où elle servait à Tara un verre de thé glacé. Jimmy lesencourage,etaucundesenfantsnesauraitrésisteràundéfi.Tarasemitàrire.— Jesuispersuadéequec’estainsiquevosenfantssontdevenussibonsauxsportsdecompétition.Kathleenacquiesça.— LesRileyontvraimentcetespritcompétitif.MaisJimmyl’utilisepoursemaintenirenforme.

Biensouvent,lesoir,ilmetraînedehorspourunepartiedebasket.TaraposasamainsurcelledeKathleen.— C’estvotresecretpourgarderlaligne ?Kathleenrit.— Parici,nousnerestonspasuneminutesansrienfaire,c’estsûr !Etvousnonplussijemefieà

cequej’aidevantmoi !— Jem’occupe.— Et, enparlantd’occupations,mercipour l’organisationde la fête. Jimmyetmoi sommes très

honorés.— C’estmoiquisuishonoréed’êtredelapartie !— Ne dites pas de bêtises. Vous êtes pratiquementdelafamille.Tarasouritetplaçasesmainsautourduverreglacé.— Difficilement… Kathleen la dévisagea. — Vous voulez dire que vous n’éprouvez pas de

sentimentspourMick ?Etmerde !Commentallait-elles’entirer ?— JesuistrèsattachéeàMick.Maisjenesauraisdirecequ’ilyaentrenouspourlemoment.— Ehbien,moi, jepeuxvousassurerquec’est lapremièrefoisqu’ilnousprésenteunefemme ;

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donc,quoiqu’ilressentepourvous,vousêtesprivilégiée.— Merci.Mais jenepensepasquecesoitunehistoirequidure,Kathleen.Nousmenonstous les

deuxdesviestrèsdifférentes.— Etquelestlerapportavecvossentiments ?— Çapeutcompliquerleschosespourfairefonctionnerunerelation.— Pourquoi ?Parcequ’ilestjoueurdefootetqu’ildoits’absentersouventàcausedesonmétier ?

C’estpareilpourtouteslesfemmesdejoueurs.— Non,cen’estpascequejevoulaisdire.(Elles’yprenaitmal.)Maisj’aiNathan,etilabesoinde

stabilitédanssavie.Ilafalludutempspourquej’arriveàcetétatserein.— Donc,vousêtesentraindedirequeMicknepourraitpasluioffrircela ?Oh,monDieu !Àquelmomentlaconversationavait-elleprisunsimauvaistournant ?— Jenesaispluscequejeraconte.Iln’yaaucunproblèmeavecMick.Absolumentaucun.Ilest

merveilleux,Kathleen.N’importequellefemmesesentiraitchanceusedel’avoir.Kathleens’enfonçadanssachaise.— Maispasvous.— Cen’estpascequej’aidit.Kathleensoupira.— Etjesuissurladéfensivequandils’agitdeMick,jesuisdésoléedevousavoiragacéeavecça.— Moiaussi,jemesuisemportée.— Noussommestoutesdeuxdesmères,vouscomprenezdonccequec’estdevouloirprotégerson

enfant.Tarahochalatête.— Oui.— Jeneveuxpasqu’ilsoitblessé.Etjesaisquevoustenezàlui.— Jetiensvraimentàlui,Kathleen.Maislaissez-nousdutempspourquenousapprenionsànous

connaître.C’estencoretoutrécent.Kathleenrit.— Je sais que je vous mets la pression. Je veux qu’il soit heureux. Je veux qu’il connaisse ce

bonheur que Jimmy et moi avons ensemble. Et je vous apprécie. Je vous apprécie et j’apprécieNathan.J’aimequandvousêtes tous lesdeuxavecMick,alors jenepeuxpasm’empêcherdevousencourageràformerunefamille.(Elleselevaetposasonverredansl’évier.)Ilesttempspourmoidevouslaisser,vousetMick,décryptercequ’ilyaentrevous.TaralevalesyeuxsurKathleen.— Merci.Kathleenlapritdanssesbras.— Maisvoussavez, je suisprêteàaccepterunebelle-fille.Et iln’yapersonneque jedésirerais

plus dans la vie de mon fils que vous. (Elle se redressa et se dirigea vers la porte de derrière.)Maintenant,jecroisquejevaisallervoirsicesgarçonsnesesontpasencoreentre-tués.AprèsledépartdeKathleen,Taradutcontenirseslarmes.Depuiscombiendetempsn’avait-ellepas

autantressenti lebesoind’avoirunemèreàsescôtés ?Dieusaitque lasiennen’avait jamaisété legenre de parent dont Tara avait eu besoin. Elle s’était languie de quelqu’un dont elle pourraitsolliciterlesconseils,cequ’ellen’avaitjamaiseu,pasmêmelorsqu’elleétaitenfant.Elleavaitapprisàsefieràsonpropreinstinct,etelleavaitsouventfaitlesmauvaischoix.Kathleen était chaleureuse et avait un grand cœur,mais elle allait aussi droit au but et disait les

chosesfranchement.Elleétaitexactement legenredefemmequeTaravoulaitcommemodèle.Elleadoreraitêtresabelle-fille.Ousafille.Ousonamie.Maisellen’allaitpasfoncertêtebaisséedansunerelationquipourraitmettreendangersafamille,

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c’est-à-direNathanetelle.Elleavaitfaittantdesacrificespourlui.S’ilfallaitqu’ellerenonceàpluspoursonbien-être,elleleferait.EtsiMicketelleétaientfaitspourêtreensembleilenseraitainsi.Pourtant,àcestade,riennesemblaitprendreladirectiond’unerelationdecouple.Surtoutqu’ils

n’avaientjamaisévoquéensembleleurssentiments.Ilétaitencoretroptôt.Micketellen’osaientplusriens’avoueràprésent,etcettesituationrésultait

engrandepartiedesoncomportementstupide.Alors oui, Tara pouvait aimerKathleen autant qu’elle le voulait, ce n’était pas avec elle qu’elle

sortait.Peut-êtrequ’ilétaittempsdedécouvrirsi,au-delàdusexe,sarelationavecMickavaitdusens.Ellesedemandaitsilelienquilesunissaitnerésultaitpasuniquementdeleursformidablespartiesdejambesenl’air.Etsic’étaitlecas–d’accord,c’étaitplutôtgénialàceniveau-là–celaneluisuffisaitpas.Tropdechosesfiniraientparentrerenjeusurleplansentimental,ettoutcelaimpliqueraitNathantôtoutard,alorsquecettehistoireétaitpeut-êtrevouéeàl’échec.Tara se tint à l’écart et admira son travail. Il fallait bien reconnaître qu’elle avait fait du super

boulot.Lelieuétaitparfait,décoréentièrementdeblanc.Agrémentéesd’unevégétationestivale,lestablesétaientchacuneornéesd’unvasedecristaldanslequelétaientdisposéesdesfleursfraîches.Onavaitapportédesarbresetdesbuissonspourdonnerl’illusiond’undécorextérieur.Ainsi,mêmesilafêted’anniversairesedéroulaitenintérieur,TaraavaitreproduitlepréoùJimmyetKathleenavaientéchangéleursvœuxquaranteansplustôt.— Salut,maman !Ellepassasonbrasautourdesépaulesdesonfils.— Salutàtoi,invitéd’honneur.Çafaitquoid’avoirquinzeans ?Ilsourit.— C’estpasmal !Ellesesentaitencoreunpeucoupabledetravaillerpoursonanniversaire.— Jesuisdésolée,jen’aipaseuletempsdet’organiserunefêteouautrechose.Ettun’espasavec

tesamispourtonanniversaire.— Tuplaisantes ?Jesuisallévoirlematchaujourd’hui,etGavinm’adégottéuneballesignéepar

chaquemembredel’équipe,etenplusMickm’afaitdescendrejusteaprèslematchpourtraîneraveclesgarsdanslesvestiaires.Etilsontgagné.C’estlemeilleurcadeaud’anniversairequej’aiejamaiseu.Elleseserracontrelui.— Jesuiscontente,jem’inquiétais.Illapoussa.— Tut’inquiètestrop.— Probablement.— Jevaisvoirmescopains.Onsevoitplustard ?Elleacquiesça.Ilétaitsifaciledeluifaireplaisir !Elleavaitdelachanced’avoirunfilscommelui.— Àplustard !Elleleregardas’éloigneretcompritqu’ilgrandissaitvite.Letempspassaitsivite.Nathans’assità

la table des cousins de Mick. Son rire résonnait, facilement identifiable même au sein de cetteassembléebruyante.Elleaimaittantsonfils !— C’estmagnifique,Tara.Àcouperlesouffle.Merci.Kathleens’approchad’elleetlapritdanssesbras,lesyeuxremplisdelarmes.— Tu as fait du beau boulot,ma fille, dit Jimmy en la serrant très fort dans ses bras.Tu as fait

verseràKathleendeslarmesdebonheur.

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Tararit.— Jennam’adonnéuncoupdemainenmefournissantdesphotosdevotremariage.Vousétiezune

sijoliemariée,Kathleen.Etvousêtestoujoursaussibelleaujourd’hui.LesjouesdeKathleens’empourprèrent.— Allons,neditespasdebêtises.Jesuisunpeuplusâgée.— Mais toujours aussi sexyque le jouroù je t’ai épousée,dit Jimmy,prenantKathleendans ses

brasavantdeluidonnerunbaisertorride.Tara s’éloigna en toute discrétion tandis que Jimmymenait sa femme sur la piste de danse. Le

groupecommençaàjouerdestubesdansantsdesannées1970,cequiattiralamajoritédupublic.Tarasefrayauncheminjusqu’aubar,oùelletrouvabienentenduJennaquinesemblaitpasravied’êtredel’autrecôtéducomptoir.MaisKathleenavaitinsistépourquesafillenetravaillepascesoir-làetprofitedesréjouissances.— Tunesaispascommentt’occuper ?— Non.Etenplusellem’afaitmettreunerobe…— Tuessuperbe.Cettetenuetevatrèsbien.C’étaitunerobeestivaleensoie,quimettaitenvaleursasilhouetteélancée.Ellearboraitundos-nu

avecdesimpressionsmultiples,quidévoilaitquelques-unsdesestatouages.Elleavaitmêmemisdestalons.Jennafronçasonnez.— Je suppose que c’est bien de s’habiller comme une fille de temps en temps. Mais avec ça,

difficilederepoussermesimbécilesdefrèress’ilsveulentjoueràmeplaqueraufoot.— Çam’étonneraitqu’ilsfassentçacesoir.Jepensequetuestranquille.Ellerit.— Tuassansdouteraison.— Ettupourraisavoirenviededanser.Jennahaussalesépaules.— J’endoute.Jepréféreraisdécapsulerdesbières.— Tun’aspersonneenvue ?— J’aimadosedesportifsdébilesamateursdehoublonaubar.Jen’aipasbesoindedanseravecun

decesécervelés.TarasentaitqueJennan’avaitaucuneestimepourlesamisdeMicketdeGavin.— Quoiqu’ilensoit,ditJennaenlevantsonverredevinversTara,ausuccès.Tuasréussi !Tarahochalatête.— Ondiraitbien.Ettuasaussicontribuéàcetteréussite.Jennasecoualamaind’ungestedédaigneux.— Jen’airienfaitd’autrequedetepasserlalistedesinvités,quelquesphotos,etdesuggérerquelquesendroitspourcontenircettefouledefous.(JennasetournaversTara.)Tumaîtrisesparfaitementtonterraindejeu.Tararit.— Merci,Jenna.J’aimevraimentmontravail.— Peut-êtrequ’ilyaencorede l’espoirpourmonfrère. Jecommençaisàmeposer laquestion,

puisqu’ilnesortaitqu’avecdesbimbos.— Jepensequ’ils’agissaitsurtoutderendez-vousorganiséspourlesrelationspubliques.Jennabutunegorgéedesonvin.— Ouais,ouais.C’estcequ’ilt’araconté ?Tarasetournaverselle.— Oui.— Ehbien,ditJennaavecunsourireironique.OK,alors.Taramédita sur le commentairede Jennaaprèsquecelle-ci se futdirigéevers samèrepour lui

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parler.Ellesedemandaitcequ’elleavaitbienpuvouloirdire.Est-cequelesrelationsdeMickaveccertainesdesfemmesavecquiilavaitétéphotographiéavaientétéplusloinquedesimplesséancesphotoetdescoupsdepub ?Ellesavaitqu’ilavaitlaréputationdecoureurdejupons,maisellesupposaitquecelafaisaitaussi

partiedesrelationspubliques.Peut-êtrepas.— Joliefête.Vousavezfaitdubontravail.ElizabethDarnell.Lapersonneidéaleàquiposercettequestion,puisqu’elleétaitl’agentdeMick.

Maisiln’yavaitpasmoyenqu’elleleluidemande.— Merci.Vousêtesmagnifique.Vousnetravaillezpascesoir ?Elizabethhaussasessourcilsparfaitementdessinés.— Pourquoimeposez-vouscettequestion ?— Vousêtesenrobe,pasentailleur.Elizabethrit.— Je travaille tout le temps, chérie, quoi que je porte. Il fallait bien que je m’habille pour

l’occasion.Elizabethétait tiréeàquatreépingles :elleportaitunerobedecocktailbustiernoire,quimoulait

sonincroyablecorps ;seschaussuresdecréateurassortiesétaientincrustéesdecristauxbrillantssurles brides, qui sublimaient les orteils, à la pédicure parfaite, de la jeune femme aux jambesexceptionnelles.— Alorsvousvenezrencontrerdesclients ?— MicketGavinsontmesclients,ainsiquequelquesautresjoueursquisontprésentscesoir.— 

Pourtant,Gavinn’estpasvraimentqu’unsimpleclientpourvous,n’est-cepas ?Tara décela dans le regard d’Elizabeth une expression horrifiée, mais celle-ci disparut

immédiatement.— Jenesaispascequevousinsinuez.— Oh, j’ai vu la façon dont vous le regardiez à son anniversaire.Vous éprouvez quelque chose

pourlui.— Gavinestmonclient.Jetraitetousmesclientscommes’ilsétaientuniques.— J’ensuiscertaine.MaisvousregardezGavind’unemanièredifférente.— Jeneleregardepasautrementquelesautres.Dequoiparlez-vous ?Taravoyaitquesonhabituelcomportementdétachéétaitperturbé.Ellesedemandaitcequ’ilfallait

fairepourbriserlaglacequientouraitlecœurd’Elizabeth.Peut-êtrequ’ellen’étaitpasaussifroidequelajeunemèrelepensait.Tarahaussalesépaules.— Jesuisunefemme,jevoisceschoses.Elizabethcroisalesbras.— Quelleschoses ?— Lachaleurdansvosyeuxquandvous l’observez.Unesorted’envie.Quin’apparaîtpasquand

vousvoustournezversd’autreshommes.Àprésent,onpouvait lirede lapeurdanssesyeux.Elizabethétaituneénormegarce ;ellesavait

trompersonmonde.— Vousvous faitesdes films,Tara.Gavinestun trèsbonclientquimefaitgagnerunpaquetde

fric.Voussavezcequevousvoyezdansmesyeuxquandje leregarde ?Del’argent.Jefais toutce

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qu’ilfautpourrendremesjoueursheureux.— Jevois,iln’yajamaisdetempsmortpourvous,alors ?— Ilyatoujoursdupainsurlaplanche.(ElizabethpritTaraparlebrasetlaconduisitversl’arrière

delasalledebal.)EtenparlantdetravailparlonsdoncdeMick !Voilàquidevenaitintéressant.Elizabeth la fit sortirdans le jardin.Lanuitétaitchaude,maisheureusement l’atmosphèren’était

pasétouffante.Elizabeths’approchadelafontaine,oùunraidelumièresereflétadanssachevelurerousse, habilement serrée en ce que Tara appelait un « chignon banane flou ». Quelques mèchesavaientététiréespourencadrersonvisage.ElizabethsetournaversTaraetluisourit,maiscegesten’avaitriendesincère.— Trèsbien,Elizabeth.Vousm’avezfaitvenirici.

Quevoulez-vousmedireausujetdeMick ?— J’aimequeletempsdereposdeMicksoitutiliséàbonescient.— Qu’est-cequevousentendezparlà,exactement ?— Jefaisensortequ’ilassisteàdesœuvresdebienfaisance,àdesévénementspublics,àdesavant-

premières, qu’il soit présent dans des musées ou tout autre endroit où il pourra être vu etphotographié.C’estbonpoursonimageetpourl’équipe.— Etvouspensezquesarelationavecmoil’éloignedetoutça.— Jesuiscontentequevousenvisagiezleschosesàmamanière.— Jenedispasquejesuisd’accordavecvous,Elizabeth.Jedissimplementquejecomprendsce

quevousinsinuez.JesuispersuadéequeMickpeutchoisirdefairecequiluiplaît.Elizabethnecillapas,maisTaravitunéclairdecolèretraversersonregard.— Écoutez,Tara.Jesuissûrequ’ils’amusebeaucoupavecvousetvotrefils,maiscetintérêtfinira

parsedissiper,etilpasseraàautrechose.Leprestige,lesfêtes,leplaisiretl’excitationauxquelsilesthabituéfinirontparluimanquer.

Tarahaussalesépaules,refusantdelaisserElizabethl’atteindre.— Sic’estlecas,jesupposequ’ilpasseraàautrechose.Ilferasonchoixlorsqu’ilenéprouverale

besoin.Ouplutôtilsedécideraselonlatournurequeprendranotrerelation.Ouvousattendezpeut-êtrequejelejettedèsmaintenantpourm’épargnerunepeinedecœurplustard ?— Ilfiniraparvousquitter.Lesmotsd’Elizabethl’avaienttouchéeenpleincœur.— C’estcequevousdites.Maispeut-êtrequ’ilneleferapas.Peut-êtrequejesuisenmesuredelui

offrirquelquechosequ’ilnetrouveraitpasailleurs.Elizabethrit.— Tara,vousn’avezpascequ’ilfautpourleretenir,etilestbeaucouptropséducteurpoursecaser.

Vousavezunpassétroplourd,ilnepeutpass’enencombrer.Cen’estqu’unequestiondetemps.Vousdevriezpartiravantqu’ilvousblesse.Vousdevezpenseràvotrefils,aprèstout.Quellegarce !Ilnefallaitpassedemanderpourquoielleétaitsidouéedanssonboulot.Ellesavait

exactementoùenfoncerlecouteau.— JepensequemarelationavecMicknevousconcernepas.Désormais,sesyeuxserapetissaient.— Vousnevoulezpasquej’enfassemonaffaire ?— Vousl’avezdéjàfait.Allez-vous-en !Elizabethouvrit labouchepourparler,puiselle la referma,sacolère laissantplaceàunsourire

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éclatant.Taraavaitsaisilaraisondecerevirement.— Hé !Tevoilà !Jetecherchaisetmedemandaisoùtuavaisbienpudisparaître.Taraseretourna,comprenantqueMickétaitlà.— Hé !Salut !Ilpromenaunregardinquietentreelleet

Elizabeth.— Liz ?Qu’est-cequevousfaiteslà ?Elizabeths’éloigna,unsourirefauxauxlèvres.ElletapotalebrasdeMick.— Desconversationsdefilles,monchou.JecomplimentaisTarasurlemerveilleuxtravailréalisé

pourlafêted’anniversairedetesparents.MickrelâchasesépaulesetadressaunregardchaleureuxàTara.— Elleestmerveilleuse,hein ?ElizabethembrassaMicksurlajoue :— Elle est géniale ! (Elle fit un clin d’œil à l’organisatrice de la soirée tandis qu’elle passait la

porte.)Onreparleraplustard,Tara.MicksuivitLizdesyeux,puisseretournaversTara.— Vousavezparlédequoi ?Taran’avaitpasbesoindefaire intervenirMickensafaveur.Etellenevoulaitsurtoutpasêtreà

l’origine de discordes entre lui et son agent. Elizabeth ne l’aimait pas. Et alors ? Elle pouvait lesupporter.EtsicettegarceavaitraisonausujetdeMick,alorstantpis.— Ondiscutaitjustedelafêteetdefootballaméricain.Etdetoi,biensûr.— Ellenet’apasdonnédufilàretordre ?— Çava.Alors,tut’amuses ?— Non.Tarafronçalessourcils.— Etpourquoiça ?— Parcequejenetetrouvaispas.Oùtuétaispassée ?— Jesuisl’organisatricedel’événement,tut’ensouviens ?Jem’assurequetoutsoitenordreetje

vaisvoirsitoutlemondepasseunbonmoment.Ilsourit.— Mes parents passent un bon moment, et c’est tout ce qui compte. Je te remercie pour eux,

d’ailleurs.— Jet’enprie.Unsilences’installaentreeux.Elleavaithorreurdeça.— Mick…Illuipritlamain.— Allonsnousasseoir.— D’accord.Il la conduisit au banc de pierre près de la fontaine, puis s’assit à côté d’elle. Elle se tourna de

moitiéverslui.— Dis-moicequitetracasse,Tara.— Monseulsouci,c’estquej’aibesoindem’excuserauprèsdetoi.Ilpenchasatêtesurlecôté.— T’excuserpourquoi ?— Pour t’avoir mis sur le dos mes échecs – et ceux de Nathan. J’ai réagi n’importe comment

l’autrejour,quandNathans’estsoûlé.Jen’étaispaslàquandc’estarrivéetjem’enveuxdenepasavoirétéàsescôtéssurlemoment.

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Ilcaressasamainduboutdesdoigts.— Alors maintenant tu es censée être voyante ? Elle soupira. — Je ne sais pas. C’est difficile

d’élever un enfant. Et le faire toute seule pendant toutes ces années était encore plus compliqué.Parfois,j’échoue.Àdenombreusesreprises,j’aiéchoué.— Tusaisquoi ?Mêmelesfamillesbiparentalesfontdeserreurs.Personnen’estparfaitquandil

s’agitd’éleverdesenfants.Ellejetauncoupd’œilauxparentsdeMick,qu’ellevoyaitàtraverslesportes.Ilssecontemplaient

amoureusement,endansantlentement.— Certainsarriventànepastoutfoirer.— Tucroisquemesparentsont élevédes enfantsparfaits ? (Il pencha sa tête en arrière et partit

dans un éclat de rire, puis reprit son sérieux.) Je pense qu’il y a certaines choses qu’il faut que tusachesàmonsujet,Tara.Jenesuispasparfait.Jenel’aijamaisétéetjeneleseraijamais.J’aifaitdeserreursquandj’étaisjeune.Vraiment.Ellecroisalesbras.— C’estdifficileàcroire.Regardeoùtuenesaujourd’hui.— C’estvrai.Maistun’asdevanttoiqueleproduitfini.Tunevoispascommentj’ensuisarrivélà.

(Ilregardaalentour.)Ilyaunsujetquejevoudraisévoqueravectoi.Maispasici.Plustard,quandonseraderetourchezmesparents.C’est important,etcelaaquelquechoseàvoiravectonidéedelaperfection.EtavecNathan,aussi.Elleluiadressaunregardinterrogateur.— Jenesaisispas.— Jesais,mais jeneveuxpasenparler ici,avectoutcemonde.Est-cequ’onpeutremettrecette

conversationàplustard ?— Biensûr.IlsoulevalamaindeTaraetembrassasesdoigts.— Rentronsdanser.Montre-moitespasdedansedisco.Ellelaissaéchapperunpetitrire.— Oh,Seigneur !Ilfaudraitquetamèremedonnequelquescoursavantquejem’yrisque.IlglissalamaindeTaradanslecreuxdesonbras.— Net’inquiètepas,bébé.Jet’apprendrai.

Chapitre13

Lafêtebattitsonpleinjusqu’àuneheureavancéedelasoirée.La famille deMick et leurs amis auraient souhaité poursuivre les festivités jusqu’au petitmatin,

maisilsdurenttousévacuerlasalledebalàminuit,carlelieun’avaitpasétéréservépourtoutelanuit.LesparentsdeMick,àquil’onavaitoffertunenuitdanslasuited’unhôteltrèschic,avaientdéjàpliéleursaffairespourrejoindreleurpalace.NathanpassaitencorelanuitchezlescousinsdeMick :Taraetsonhommeavaientdonclamaisonpoureuxtoutseuls.La jeune femme grimpa à l’étage pour se changer, soulagée de quitter ses douloureux talons

aiguillesetsarobeserrée.Elleenfilaunshortetundébardeur,puisredescenditpourretrouverMick,

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quiavaittroquésoncostumecontreunshortencotonquiluiarrivaitauxgenouxetunmarcel.— C’estmieuxcommeça ?demanda-t-il.Ellesoupira,apaisée.— Mespiedsmefaisaientterriblementsouffrir,alorsoui,c’estbeaucoupmieuxcommeça.Elleselaissatombersurlecanapéàsescôtés.— Tuveuxboirequelquechose ?demanda-t-il.— Non,çava.Ettoi ?Tuveuxunebièreouautrechose ?Illaregardad’unemanièreétrange.— J’aiunebouteilled’eau,çaira.— OK.Elleseredressacontreledossierducanapéàl’aidedesoncoudeetposasatêtesursamain.— Tu

esfatiguée ?— Çava.Et toi ?C’estsurtout toiqui t’esdémené toute la journéepourNathan,en l’amenantau

matchdebase-balletenl’occupantpendantquejedevaistoutinstaller.Ettuasmêmetrouvéletempsdem’aiderauxpréparatifs.— Jen’aipasfaitgrand-chose.Tuastoutgéréd’unemaindemaître.Etm’occuperdeNathann’est

pasunproblème,arrêtedet’excuserpourtonfils.— Ce n’est pas ce que…— C’est ce que tu fais. En permanence. Elle se redressa.— Vraiment ?— Oui.À t’entendre,Nathan est une contraintepourmoi.C’est faux.S’il l’était, je ne serais pas

avec toi. J’ai su qu’il faisait partie de ta vie dès le début, Tara. J’ai compris que vous étiezindissociables,alorsarrêtedet’excuserdesaprésence.LesyeuxdeTaracommencèrentàs’emplirdelarmes.Elleagissaitvraimentainsi ?Oh,monDieu,

oui !Elles’étaitexcuséed’avoirNathandanssavie.— C’estvrai.Jesuisdésolée.Mickessuyaunelarmequicoulaitlelongdesajoue.— Tu ne dois pas culpabiliser sur le fait d’avoir un fils.C’est un gamin super.Tu n’as pas à te

justifier.Ellepoussaunsoupirettrembla.— Tuascertainementraison.C’estjustequejenepeuxpasm’empêcherdem’inspirerdesmodèles

deperfectionquim’entourent.Carjetrouvequemaviemanquecruellementdeperfection.— Personnen’estparfait,Tara.Nitoinimoi.— C’estcequetudis.Maisparfoisilestdifficilededistinguerlesimperfectionsderrièretoutce

bonheur.— Tuvoiscequelesgensveulentbientemontrer.— Tum’asavouéquetavien’étaitpasparfaite.

C’estdifficileàcroire.Ils’adossacontrelecanapéetsepassalamaindanslescheveux.— Ilyaunequestionquejeveuxteposer.ÇaconcerneNathan.— D’accord.— J’aimeraisavoirtonautorisationpourl’ameneràuneréunionavecmoi,quandonseraderetour

enCalifornie.Jepensequeçaluiseraitbénéfique.— Uneréunion ?Quelgenrederéunion ?— UneréuniondesAlcooliquesAnonymes.LesyeuxdeTarasortirentdeleursorbites.

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— LesAlcooliquesAnonymes ?T’essérieux ?— Oui.— Pourquoiest-cequetuveuxqu’ilassisteàça ?Nathann’ariend’unalcoolique.Pourcequej’en

sais,c’étaitlapremièrefoisqu’ilbuvait.— As-tudiscutédecettenuit-làaveclui ?— Oui.Biensûr.Ilestconscientqu’ilamalagi.Etilsesenthorriblementcoupable.Mickpinçaleslèvres.— Évidemmentqu’ilsesentmal !Ilaprisunecuite.Maisilfautqu’ilfasseattention,onpeutvite

être pris au piège, Tara.On commence à boire un peu à l’occasion de fêtes. Ça sociabilise. C’estcommeçaqu’onsefaitaccepter.Maismalheureusement,parfois,çanes’arrêtepaslà.J’aimeraisqu’ilsoitconfrontéàlaréalité.— Jepensequec’estunpeudur,Mick.— Ouais,c’estdur.Maisc’estbienréel.Rienn’estminimisé,etçaneressemblepasàunelégère

réprimande à laquelle il n’a sans doute été qu’àmoitié attentif. Il n’est jamais trop tôt pour qu’ilsentendentcommentçasepassevraimentquandonn’arriveplusàsecontrôlerfaceàl’alcool.— Qu’est-cequetuconnaisdesAlcooliquesAnonymes ?— Beaucoupdechoses.Elleinclinalatêtesurlecôtéetfronçalessourcils.

Illaregardait,d’unefaçonglaciale.Soudain,ellecomprit.— Tuneboispasd’alcool.LeregarddeMicknequittapassonvisage.— Non.— Çan’arienàvoiravecl’entraînement,n’est-cepas ?— Non.Sagorges’asséchatandisqu’ellemettaitenperspectivetouteslessemainesqu’ilsavaientpassées

ensemble. Les paumes de sesmains devenaientmoites. Elle tira ses jambes vers elle, se redressa,prêteàentendrelavérité.Elleattendit,neposantaucunequestion,sachantqu’ilfallaitqueçaviennedeMick.— Jesuisalcoolique,Tara.Cetaveulafrappaenpleincœur.Elleposasamainsursonventre.Elleétaitcontented’êtreassise,

carlapiècetournaitautourd’elle.— Depuisquand ?— Depuismonadolescence.Tumevoistoujourscommeunhommeirréprochable ?Ellenesavaitpassielleétaitfurieuseoublessée,sielledevaitsesentirmalpourlui.Elleretintsa

colèreparcequ’elleavaitbesoindesavoir.Ilavait toutdemêmeeulecrandeluirévélerlavérité,calmement.ElletenditlebraspoursaisirlamaindeMick.— Raconte-moi.— Ça a commencé lors de fêtes entre footballeurs, dans le même contexte que les dernières

frasquesdeNathan. (Ilobserva leplafondpendantquelquessecondes,apparemmentperdudanssespensées.)Bonsang,levoirsoûlàcettefête,l’autrenuit…(Ilplongeaànouveausesyeuxdansceuxde Tara.) J’avais l’impression de me voir. Je me suis retrouvé seize ans plus tôt ; j’étais là,complètementbourré ;jem’amusaiscommeunpetitfou.Jemesentaisinvincible,j’avaisquatorzeans,j’étaiscommeuncoqdansunpoulailler,vachementpopulaire.Les joueursconfirmésm’invitaientdans leurpetitcercle ;

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toutcequej’avaisàfaire,c’étaitdeconsommerenleurcompagnie.Facile,n’est-cepas ?Tupicolesavec eux, et ta place est assuréedans le cercle. J’avais tellement envie de rester au sommetque jefaisais tout pour. J’ai continué à boire. Au début, je détestais ça. Ça me rendait malade et çam’épuisait.Quandtufaisdufoot,resterenexcellenteconditionphysiqueesttoutcequicompte.Ladernière chose dont tu aies besoin, c’est de te pourrir l’existence avec un tas de substances quipolluent toncorps. J’étais tiraillé entreceque je savaisêtre lemieuxpourmoncorpset ceque jevoulaisplusquetout–êtreacceptéparmessupérieursdansl’équipe.— Tuaschoisil’équipe.Ilacquiesça.— Oui.Jen’avais jamaiseudegrandfrère.Jesuis l’aînéde la famille.Leresponsable, tuvois ?

Alorsquandjemesuisretrouvéfaceàquelqu’undeplusâgéquemoi,quimedisaitquoifaire,j’aicédé.Jefaisaiscequ’ilsmeconseillaient.Jebuvais.Etj’apprenaisàmoncorpsàencaisser,dulycéeàla fac. Parce qu’à cemoment-là j’étais devenuphysiquement dépendant.Du coup, je fournissais lestrict nécessaire pourpouvoir continuer à évoluer, et je pouvais continuer à boire à côté.Lorsquej’étais en terminale, je sortaisbeaucoup lesweek-ends,mais jedirigeais l’équipe. Jepouvaisdoncréduirelacadenceetlaisserlesautresprendrelarelève,cequisignifiaitquej’avançaisenrouelibredurant mon année de terminale. Et que cela suffisait pour décrocher cette fameuse bourse. Maisensuitecefutl’époquedelafac,etj’étaisànouveauleplusjeune.Leschémas’estreproduit.Jemedevaisd’êtredetouteslesfêtespourm’intégrer.Àcemoment-là,j’étaisdéjàhabituéàtenir,j’aialorscommencé à boire quotidiennement. Comme j’avais des facilités en cours, je séchais souvent etpassaisbeaucoupdetempssoûlàlafac.Mickmarquaunepause,dévissalebouchondesabouteilled’eauetbutplusieursgorgées.Tarasoupira.Ellenevoulaitpasdireunmot,blesséeintérieurementparcequ’ilavaitenduré.— Bref,dit-il,enrebouchantsabouteille,àlatroisièmeannéedefac,l’alcoolcommençaitàmettre

àl’épreuvemesrésultatsscolairesetmesperformancesfootballistiques.L’entraîneuracommencéàle remarquer, et mes parents aussi. Ils se sont alors vraiment inquiétés, et ça ne leur a pas prislongtempspourdécouvrirquej’avaisunproblèmeavecl’alcool.— Qu’ont-ilsfait ?demanda-t-elle.Ilhaussalesépaules.— Ilsm’ontconseillédemefaireaider.Maislaréalité,c’estquelesalcooliquessontenpleindans

le déni. J’étais persuadéque je n’étais pas alcoolique. Je savais comment gérer. Je pouvais arrêterquandjevoulais.— C’estcequetuasfait ?— J’ai essayé,pour leurprouverqu’ils avaient tort.L’entraîneurm’amêmeexclu le tempsd’un

match,à la fac.Cettemiseà l’écart représentaitbeaucouppourmoi !Jedevais leurmontrerque jepouvaism’arrêter.Maisjen’yparvenaispas.Jerentraisàlamaisonleweek-endetessayaisdemepasserdeboissonpendantdeuxjours :çaafaillimetuer !Taraluiempoignalamain,souffrantpourlui.Ellesavaitquecelaluicoûtaitbeaucoupderaconter

sonhistoire.— Je n’ai jamais été aussi malade. Je tremblais et suais à grosses gouttes. Je ne pouvais plus

dormir, plus manger, je n’arrivais plus à avoir les idées claires. Je commençais à avoir deshallucinations.Jevoyaisdestrucsimprobables.Çamefoutaitlatrouille.Maiscequim’effrayaitleplus était de sentir que, plus que tout, j’étais obnubilé parmon envie de boire. Jeme comportaiscommeunvraisalopardavectoutlemonde.Jeleurhurlaisqu’ilsétaiententraindem’achever.Etjevoulaistuerceuxquisemettaiententraversdemoncheminquandj’avaisenviedeboire.— Oh,Mick,jesuissidésolée !Illaregardadanslesyeux.

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— Ne sois pas désolée pour moi, Tara. C’est moi qui me suis infligé tout ça. J’étais le seulresponsabledecequim’arrivait.Ellehochala tête.Elleconnaissait lesméandresdel’alcoolisme,elle l’avaitaffrontéchaquejour

qu’elleavaitpasséchezsesparents.— Jesuisallétrouvermonpèreetjel’aifrappéparcequ’ilnevoulaitpasmedonnermesclésde

voiturepouralleracheterdel’alcool.J’aifrappémonpère.Leslarmesinondèrent lesyeuxdeMick.Taraavaitmalpourlui.Ellesentaitqu’elleétaitprèsde

pleurer,maiselledevaitlelaisserterminer.— Mon père ne m’a pas laissé partir. Il ne voulait pas me rendre mes coups, il a simplement

continuéàlesrecevoir,enattendantquejemecalme.Heureusement,j’étaistropfaibleàcemoment-làpourluifairegrandmal,j’aifinalementabandonné.Dieumerci,jenemerappellemêmeplusmespleurs et mes supplications. Je me souviens juste de m’être réveillé le lendemain matin, mortifiéd’avoirfrappémonpère.Aprèsça,jesavaisquetoutmonentourageavaitraison.J’étaisalcoolique.J’aifiniparl’admettreetj’aidemandédel’aide.— Dieumerci,tuétaisassezintelligentpourlecomprendre.Lesyeuxmi-closdeMickdégageaientdelacolère.— Jen’étaispasintelligent.Sijel’avaisété,jeneseraispasdevenualcoolique,pourcommencer.

J’aieudelachanced’êtresuffisammentaimépourêtreaidéetpourqu’onmemontreàquelpointjemerdais.Jesuisalléencentredetraitement,j’aiarrêtélaboissonetj’aireçuuneaidepsychologique.Jen’aipasbuunegoutted’alcooldepuis.Çamefaisaitbientroppeur.J’auraisputoutperdre,toutçaparceque je voulaism’intégrer et être populaire.Tout ça à caused’unenuit, il y a tellement longtemps.Doncexcuse-moidepenserquecequiapuarriveràNathanétaitgrave.Pourmoi,c’estunputaindegrosproblème.— Maistun’enparlesjamais.Personnenesaitquetuasétéalcoolique,si ?— Non,personne.C’étaitmonchoix.J’aichoisidenepasenfaireuneaffairepublique.Jevaisà

mesréunionsentoutediscrétion.MaisjesuisprêtàemmenerNathanavecmoiundecesquatre,situpensesqueçapourraitl’empêcherdefaireleserreursquej’aifaites.— Mick,jenepeuxpastedemanderdefaireça.Paspourmonfils,c’estmaresponsabilité.— Est-cequ’ilneméritepasdesavoir ?— Bonsang,cen’estpascequejevoulaisdire.Biensûr

qu’illemérite.Nathanesttoutpourmoi.Jedonneraismaviepourlui.(Elleramenasesgenouxverssapoitrineetlesentouradesesbras.)Maisnem’attribuepaslemauvaisrôle.Nemedemandepasdetemettreendangerpourmonfils.— Etpourquoi ?— Tusaistrèsbienpourquoi.Etsiquelqu’untevoyaitalleràuneréunion ?Ilrit.— Çafaitdixansquej’assisteàcesthérapies,Tara.Cen’estpaspourrienqueças’appelleles« 

AlcooliquesAnonymes ».— TuferaisçapourNathan ?— Etpourtoi.Parcequejeneveuxpasquetuaiesàtraversercequej’aifaitsubiràmamère.Tara

posasatêtesurlapoitrinedeMick.Lentement,ilpassalebrasautourd’elle.Ellesentaitqu’ilétaittendu.Elles’installasursesgenoux

etlevalatête.Ellelutl’angoissedanslesyeuxdeMick.— Tun’avaisencorejamaisracontétonrécitàunefemmeauparavant,n’est-cepas ?

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— Cen’estpasfacilepourmoidefaireconfianceauxgenspourcettehistoire.Sielletombaitentredemauvaisesmains,ellepourraitêtredivulguéeaumondeentier.EllecaressalevisagedeMick.— Tupeuxmefaireconfiance.— J’avaispeurdemettreuntermeànotrehistoireenteracontantcela.LesyeuxdeTaras’écarquillèrent.— Pourquoi ?— Quand tu m’as dit pour tes parents… Je voulais te l’avouer cette nuit-là, mais je me suis

dégonflé.Tonpèreettamèreétaientalcooliques.Jesuisalcoolique.Ellel’attrapaparlamâchoire.— Oh,Mick !Jenetecompareraijamaisàmesparents.Regardecommetuasrepristavieenmain.

Çan’apasété leurcas.Regardecommetuesbonavecmonfils.Jeneveuxpas tefairepeuren tefaisantpromettrequoiquecesoitpourl’avenir.Maisdepuisquenousnousconnaissons,c’est-à-direiln’yapassilongtemps,tuasapprisàmonfilsbienplusdechosesquecequemesparentsontpum’enseignerpendantdesannées.Donc,non,jenetejugeraijamais.Ilfermalesyeuxetsoupirabruyamment.Quandillesrouvrit,c’étaitcommesionluiavaitenlevé

un énorme poids. Et pourtant une lueur d’incertitude et de douleur était toujours présente. Taras’étonnadenepasl’avoirvueauparavant.Peut-êtreserait-ellelàpourtoujours.Lapièceétait tellement silencieuse– lamaison toutentièreétaitplongéedans lecalme–qu’elle

n’entendaitqueleursdeuxrespirations.IlavaitpartagéavecelledessentimentssibrutsetdouloureuxqueTarapouvaitressentircequ’ilavaittraverséetceàquoiilavaitsurvécu.Mickn’avaitrienàvoiraveclesportraitsqu’onpouvait liredeluidanslesmagazines.Ilneressemblaitenrienàl’hommequ’il était lorsdesopérationsde relationspubliquesqu’Elizabeth luiorganisait.Désormais, elle leconnaissaitcommeellen’auraitjamaisimaginéconnaîtrequiconque.Ellen’avaitjamaisautantdésirépartager l’intimité de quelqu’un qu’à ce moment précis. Elle voulait qu’il oublie la douleur et lechagrin.Ellesepenchaenavantetl’embrassa,passantsesdoigtsdanssescheveuxbruns.Ill’entouradesesbrasetl’attiraàlui,donnantplusd’intensitéàsonbaiser,entremêlantsalangueà

celledeTarapourprendrepossessiond’elle.Taraavaitbesoindesenourrirdesaprésenceetdeluioffrir lemeilleurd’elle-mêmecesoir-là.

Quandillaportapourl’étendresurlesol,venants’allongersurelle,elleenroulasesjambesautourdesoncorps,poursesentirauplusprèsdelui.Ellesentitsavirilitésedresserentreses jambes. Ilsepressabrusquementcontreelle, faisantmonter l’excitationdesonamante jusqu’à lui donner la fièvre, tandis qu’il continuait à prendre possession de sa bouche enl’embrassantfougueusement.IldéplaçalesbrasdeTarasurlecôtéetposasesmainspar-dessuslessiennes,toutenécartantses

jambes,pourvenirappuyersonsexecontrelesien.Mêmes’ilsétaientencorehabillés,celalafitgeindreetéveillasondésir,etluidonnafollementenviedelesentirenelle.Ellepouvaitliredanssonregardsonenvieirrépressibledelaposséderlorsqu’ils’élevaau-dessusd’elle.Ellelevasoncorpsafindel’unirausienalorsqueledésirl’envahissait.

— Prends-moi,dit-elledansunmurmurerauque.Elleavaitprévud’yalleravecdouceurcesoir-là,ellevoulaitquecesoittendreetromantique,mais

cela ne se présentait pas ainsi. Une passion désespérée naissait entre eux, accompagnée d’uneattractionpassionnéeeteffrénée,qu’ilsdevaientsatisfaire.Ilyavaitdelatensiondansl’air,etsiMicknevenaitpasenelle rapidement, s’ilcontinuaità simplementse frottercontreelle,elleallait jouirimmédiatement.

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— J’aimetetoucherdecettefaçon,penseraubienquejeteprocure,voircettedétressequit’animealorsquetun’attendsqu’uneseulechose…Tarahaleta,mordillantseslèvres,etsesoulevacontrelui.— Jevaisjouirsitucontinuesàtefrotteraussifortàmoi.Jeveuxsentirtonmembreencoreplus

près,jesuisprête.Illuisourit,d’unairmalicieuxquiluidonnadespapillonsdansleventre.— Ahoui ?Montre-moi.Ilseplaquacontreelle,avecvigueuret…oh,monDieu,oui,commeça.Ellesoulevaseshanches,

etilvintexactementsepositionneroùilfallait.Ellepoussauncrivibranttandisqu’ilfaisaitroulerseshanchesencoreetencorecontresonpointsensibleetce,jusqu’àcequ’elleretombeausoletqu’ill’accompagne,l’embrassantd’unbaiserquiluicoupalesouffle.Puisilssedébarrassèrentrapidementdeleurshabits,sansménagement.Micks’apprêtaitàenlever

lebas,etTaran’attendaitquecela.Ellesedandinahorsdesonshortetdesaculotte,écartalesjambestandisqu’ilenfilaitunpréservatif.Ilrevintverselle,glissasamainsoussesfessesetlapénétraavecpuissance. Elle mordit sa lèvre tandis qu’il allait et venait en elle en de délicieux à-coups qui lafaisaientsecambrerverslui.— Tuesserréeetsibrûlantededésir.J’aienviedelâcherprise.

Elleaimaitqu’ilperdelecontrôle,qu’ilnepenseplusàautrechosequ’àluifairel’amour.Àcetinstant,c’étaittoutcequ’elledemandaitCetterencontredescorps,cettepassionanimalela

transportait.Leurbesoinréciproqueétaitprimitifetsauvage.Ellel’enveloppadesesjambesetlepoussaenelle,pourleposséderd’unemanièreencoreplusintense.Mickenfouitsonvisagedansle

coudeTaraetluiléchadélicatementlagorge,lafaisantfrissonnerd’unplaisirexquis,qu’elleexprimaengriffantlesépaulessaillantesdesonamant. Ilpoussaungrognementets’accrochaàelleenplantantsesdoigtsdans lachairdouceetrebondiedesesfesses.Ilfaisaitroulerseshanchesetmouvaitsonbassincontresonclitoris,l’emmenantunenouvellefois

auseptièmeciel.— Jetesensdeplusenplusétroite.Dis-moiquetuvasencorejouir.— Oui,gémit-elle,siprochedel’orgasmequ’elledutserrerlesdents.Viensenmoi,Mick.— Jevaistoutlâcher,Tara.Maintenant.Ill’embrassa,enlaissantéchapperungémissementtandisqu’ilsedélectaitdesesmouvementsde

va-et-vient en elle. Tara s’envola aussi, et elle geignit, collée aux lèvres de Mick. Elle atteignitl’orgasme,auparoxysmeduplaisir,plusbrûlantetplussauvageencorequetoutcequ’elleauraitpuimaginer.Ellesetintfermementàluitandisqu’ilcontinuaitàvenirenelleavecdesallersetretoursincessants, jusqu’à ce qu’il se calme enfin et que les pulsations qui animaient Tara de l’intérieurcessent.— J’auraispumefairemalpourtoi,luimurmura-t-elleàl’oreille.Ill’embrassadanslecou.— J’étaisàdeuxdoigtsdelacrampeàl’aine.Ellerit.— Oups !Il roula sur le côté avec Tara et poussa unemèche de cheveux qui tombait dans les yeux de sa

partenaire.— Je ne peux pasme rassasier de toi, Tara. Tu fais naître quelque chose enmoi que je n’avais

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jamaisressentiavecuneautrefemme.LecœurdeTaraseremplitd’émotions,qu’ellen’osaitpasexprimeràvoixhaute.Mêmesielleétaitentraindetomberamoureuse,ellen’arrivaitpasàtrouverlecouragedelelui

dire.

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Chapitre14

TaralaissaMickpassertoutelajournéeavecNathan.MickavaitélaboréunplanavecTara.Elle lui faisaitconfiancepourmenersonfilsdans ledroit

chemin–oudumoinsluilaisserentrevoirtouslesscénariospossibles.Ilespéraitatteindresonbut.Mick commença par emmener Nathan voir les installations sportives de l’équipe. Il apprécia

d’autant plus qu’il était censé être privé de sortie. Mais Mick avait inventé tout un stratagème,racontant à Nathan qu’il avait persuadé sa mère que c’était une occasion spéciale. Au centre desinstallations sportives, les portes étaient ouvertes aux journalistes, il y aurait donc beaucoup depersonnesextérieuresprésentescejour-là.Ilavaitdéjàeul’accorddel’équipepourqueNathansoitautoriséàregarderl’entraînementdepuisleterrainetqu’ilrencontretouslesgars.Biensûr, l’entraînementn’étaitpasaussi intensequ’enpériodehabituelle,principalementàcause

desinterruptionsdelapresse,maiscelaoffraitàMickl’opportunitédeluifairevisiterlecentreetdeleprésenteràtoutlemonde.Etilluiproposadeprendreplacederrièrelecentrepourlelaisserfairequelquespasses,cequirenditNathanplutôtnerveux.Ilavaitl’airsipetitderrièrelaligneoffensivedeMick.Mais–etc’étaittoutàsonhonneur–Nathans’étaitbiendébrouillé,n’avaitpasfaittomberdepasse et avait même réussi à atteindre un receveur ou deux. Le gamin avait un bon lancer etobtiendraitprobablementunebourseconvenable,àconditionqu’ilarrêtedeseregarderlenombriletseconcentreplussurlefootball,etmoinssursaviesociale,cequeMicks’étaitengagéàencourager.Nathanalla s’asseoir,etMickseconcentra sur sespropresexercices,en travaillantaveccertains

des nouveaux receveurs. Quelques-uns n’étaient pas tropmauvais, un prenait la chose au sérieux.Maisilavaitduboulotpoursefaireaccepterdansl’équipe.Enfin,c’étaitàl’entraîneurdes’occuperdecesproblèmes.Mickn’enviaitpas sa tâche,quiconsistait àgérercesgaminsunpeu tropgâtés.Toutefois,c’étaitbénéfiquepourNathanqu’ilvoiedesgarscommeça–ceuxquiattiraientl’attentiondesmédiascommes’ilsleurappartenaient,desjeunesfraîchementsortisdel’université,hautains,quipensaientqu’ilspouvaientfaireleurentréedanslesmatchsdelaNFLetdevenirdesstars.Biensûr,certainspouvaientréussirdèsleursortie,maisceux-làétaientrares.EtMickpouvaitdéjàdirequecegaminn’étaitpasaussibonqu’illepensait.Unbonsafetyenfacedelazoned’en-butavecquelquesbonnesinterceptions,etcegaminseprendraitvitefaitunebonnedosed’humilité.Aprèsavoirdonnéquelques interviewsausujetdesa formephysique,desonpland’actionpour

l’annéeetditàcombienilévaluaitleschancesdel’équipe–globalement,lessujetsqu’ilabordaitàchaqueinterview–Micksedoucha,puisalladîneravecNathan.— Alors,qu’as-tupensédetoutça ?Nathanlevalesyeuxdel’assiette,oùilvenaitdes’empiffrer.— C’étaitincroyable.Touslesphotographesetlesjournalistesparticipaientàl’entraînementavec

l’équipe,avecaussilesnouveauxrepêchésdelafac.C’étaittellementcool !J’aihâtedeleraconteràtouslesgarsdemoncours.

Mickavaitfinidemanger,ilrepoussasonassietteetsoulevasonverred’eau,butunegorgée,puiss’appuyacontreledossierdesachaise.— Alors,traîneravecmoit’apermisd’augmentertacotedepopularitéauprèsdetescoéquipiers ?Nathanfitungrandsourire.

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— Carrément !Quand tuesenpremièreannée,on teconsidèreunpeucommelabouequi traînesous les crampons des autres, aumoins jusqu’à ce que tu puisses faire tes preuves sur le terrain.L’attentiondetoutlemondeaétéattiréepartarelationavecmamère.(Nathanpenchalatêtesurlecôté,l’airinquiet.)T’espasentraindelalarguer,hein ?Mickfitlamoue.— Ohnon !Jenevaispasquittertamère !Nathanpoussaunsoupir.— Dieumerci !Çacraindraitvraimentpourmapopularité !Les adolescents ! Est-ce que Mick avait déjà été aussi ignorant ? De toute évidence, oui, ou il

n’auraitpasfoiréainsisavie.— Ouais,jem’envoudraisdegâchertacotedepopularité.Nathanbaissalatêteeteutaumoinsladécenced’avoirl’airpenaud.Peut-êtrequ’iln’étaitpasaussi

ignorantaprèstout.Après le dessert, ils reprirent la route.Dans la voiture,Mick jeta un coupd’œil à l’horloge.Le

momentnepourraitpasêtremieuxchoisi.— Onvaoùmaintenant ?demandaNathan.— Àuneréunion.NathansetournademoitiéversMick.— Genreuneréuniondel’équipe ?— Non.Cegenrederéunionestquelquechosequim’esttrèspersonnel,maisjevoulaisquetum’y

accompagnes,carjepensequetupourrasenretirerquelquechose.J’espèrequeçanet’embêtepas.— Hé,siçaaunrapportavectoi,çanem’embêtepasdutout !Mick se gara sur le parking de l’église presbytérienne, un des endroits proposant une réunion

ouverte,qu’ilavaitrepéré.Ilsegaraetsortit.Nathanlesuivit.— Ohlàlà !Onvaàlamesse ?— Pasvraiment.— Alorsqu’est-cequ’onfait ?Micks’arrêtaetsetournaversNathan.— Nathan,quandonseraàl’intérieur,jevoudraissimplementquetuécoutes,d’accord ?Nathanrecula,manifestementpashabituéàentendreMickluiparlerdecettemanière.— D’accord.Biensûr.Ilsentrèrent,etMickrepéralasallederéunionenbas.Ilsignalafeuilledeprésence,serraquelques

mains,attrapaune tassedecaféetuneboissongazeusepourNathan.— Lavache,Mick !C’estuneréuniondesAlcooliquesAnonymes !— C’estbiença.— Pourquoim’as-tuamenéici ?— Qu’est-cequejet’aiditdehors ?Nathanlaissatombersonmentonsursapoitrine.— Oui,d’accord.Il y avait pasmal demonde dans la salle, ce qui était bien.Unmec se leva et se rendit dans la

section administrative de la réunion, puis tous récitèrent la prière de la Sérénité, que Mick avaitprononcéeàde sinombreuses reprisesdurant lesdernièresannéesqu’il auraitprobablementpu ladéclamerdanssonsommeil.— « MonDieu,donnez-moilasérénitéd’accepterleschosesquejenepuischanger,lecouragede

changerleschosesquejepeuxetlasagessed’enconnaîtreladifférence. »Mick était toujours envahi par un sentiment de tranquillité lorsqu’il récitait la prière. Cela lui

donnaitlaforcedecontinueràvaincrel’alcoolismeetluifaisaitprendreconsciencequ’ilnepourraitjamais revenir en arrière ni changer le passé, mais qu’il avait le contrôle sur le présent, sur les

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lendemainset surchaque jourqui suivrait.Et il savaitque jusque-là iln’avaitpasbuunegoutte. Ilseraitbientôtdéfinitivementdébarrassédeceproblème.Lesgensselevèrentetcommencèrentàpartagerleurshistoires.Ilyavaitdesalcooliquesdelongue

date, qui avaient traversé des tempêtes. Certains avaient régressé et s’étaient remis à boire, puisavaientrecommencéàcombattre leursdémonspoursedonneruneautrechance.Certainsn’avaientjamais retouché à une goutte d’alcool après avoir arrêté.D’autres se levaient et partageaient leursréussites.Chacunrecevaitdespiècespourlesétapes,cequifaisaittoujourssourireMick.Quandilyeutunblanc,ilseleva,cequiintriguaNathan.Maisc’estpourcelaqu’ill’avaitamené

ici. Il voulait qu’il entende son histoire.Alors, il se leva devant tous ces étrangers –même si unebonne partie de l’assemblée le connaissait déjà – et entama le récit qu’il avait raconté à Tara. IlgardaitleregardrivésurNathan,s’assurantqu’ilentendechaquedétail.Micknes’inquiétaitpasdedévoiler cette information devant tous ces gens, parce que les AA garderaient sous silence sonhistoireetquecequiétaitprononcédanslasallederéunionrestaitdanslasallederéunion.AveclesAlcooliquesAnonymes,lessecretsétaientbiengardés.Quandileutfini,aprèss’êtreprésentécommeMichael,aprèsleuravoirditqu’ilétaitalcoolique,il

espérait que lemessage serait bien passé.C’était peut-être le cas, car les yeux deNathan s’étaientremplisdelarmes.Etilneditpasunmotlorsquelaréunionfutterminée,quandMickdiscutaaveclesgens présents. Personne ne lui demanda un autographe ni ne lui parla de football américain.Mickn’était qu’un alcoolique en difficulté parmi les autres, essayant jour après jour de combattre sonaddiction.C’estpourquoiilaimaitvenirauxréunions,parcequ’ilpouvaitn’êtrequ’unepersonnedeplusenproieàsesdémons.Ilsgrimpèrentdanslavoiture,etNathann’attachapassaceinture,ils’assitsimplement,lementon

enfoncédanslapoitrine.— Nathan ?

Lejeunegarçontrembla en prenantsoninspiration,puisiltournasonregardremplidelarmesversMick.— Tupensesquejepourraismaltournercommetoi.Àcausedecequej’aifaitl’autresoir.— Jen’aipasditça.Jenel’aijamaisdit.Maisoui,jem’inquiètedecequipourraitt’arriver.Ouà

n’importelequeldetesamis,quineréfléchitpasauxconséquencesdel’alcooletdesfêtes.Penseàcetentraînement que tu as vu aujourd’hui, commeces joueurs travaillent dur dans laNFL.Puis pensequ’ilsontdûsuersangeteauàlafacpouravoirdebonnesnotes,passerlesclasses,toutenjouantaufootball.— Maisjecroyais…— Tucroyaisquoi ?Quequelqu’und’autrefait leurstravauxdeclassepoureux ?Qu’ilspeuvent

passerautraversetquelesprofesseursvontleurfoutrelapaix ?Lafac,cen’estpaslelycée,Nathan.Lesuniversitéssefichentquetujouesaufootballoupas.Toutcequ’ilsveulent,c’estquetupasses.Etessaied’yarriverendescendantunebouteilledevodkaparjourouunpackdebières,oun’importequelautrepoison.Lesmiens,c’étaientlewhiskyetlabière.— MonDieu !Jel’ignorais.Jevoulaisjusteêtreaussicoolquelesautresmecs.— Jesuissûrquelesautresgarsn’ensaventriennonplus.Ilsn’enontaucuneidée,parcequ’ils

pensentqu’ilsserontcapablesdetoutsupporter.Jelecroyaisaussi.Et,pendantunmoment,jem’entirais bien.Puis tout s’est écroulé, etmême à cemoment-là je ne voulais pas écouter les gens quisavaientcequiétaitlemieuxpourmoi.Jenevoulaispasécoutermesparentsoumesentraîneurs,oulesdocteursdel’équipe.J’avaispresqueperdutoutechancedejouerenNFL.J’auraisputoutperdre.J’auraispumourir.Tout çaparceque jevoulaisboire et faire la fête.Principalementparceque je

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voulaisboire.Etçaacommencéàtonâge,parcequejevoulaisavoirl’aircooletquej’étaisprêtàtoutpourm’intégrer.Désormais,leslarmescoulaientsurlesjouesdeNathan.— Alors,qu’est-ceque jesuiscenséfaire ? Ilsboivent tous. Ilyades fêtes tout le temps.Jesuis

acceptémaintenant.— Tupeuxcontinueràl’être.Tupeuxêtrecoolsansboire.Ets’ilsnet’apprécientpasparcequetu

n’es pas un ivrogne, alors quel genre d’amis sont-ils ? Tu es un très bon joueur de football avecbeaucoupdepotentiel,Nathan.Laissetescompétencesettesdiplômesfaireleureffet.Jepariequelesmembresdetonéquipenesontpastousdegrosfêtards.Traîneavecceux-là.Nathans’avachitdanslesiège.— Oui,sansdoute.— Écoute, je ne vais pas choisir à ta place. Tu es assez grand pour faire tes propres choix. Je

voulaisjustetemontrercequipouvaitarriver.Tavieestcomplètementdifférentedelamienne.C’estàtoidechoisir.Il ramena Nathan chez Tara. Le gamin alla directement dans sa chambre, ne décrochant

pratiquementpasunmotàsamère.EllelançaunregardinquietàMick.— Çanes’estpasbienpassé ?Mickhaussalesépaules.— Jenesaispas.Jepenseluiavoirfaitpasserlemessage.Ilaeutrèspeur.Ellecroisalesbrasethochalatête.— C’estunebonnechose.Ilferaitbiend’avoirpeur.— Jenesaispas.Jeneconnaisrienauxadolescents,Tara.J’aisimplementtentéquelquechose.Elles’approchadelui,lepritdanssesbrasetl’embrassa.— Merci.Tuenasfaitbienplusquelamajoritédesgens.Ilsaitquetutiensàlui.Etj’appréciecela.Ilespéraitsimplementquecelasuffirait.

Chapitre15

Taraétaitexcitéeparl’organisationdelarécoltedefondscontrelesida,quisedéroulaitaumusée.C’était un événement annuel en vue à San Francisco. Il s’agissait d’une soirée très chic, au codevestimentaire très strict, que Tara et son équipe avaient planifiée depuis des mois. Et, en plus, larumeurcouraitquedesstarsdeHollywoodavaientprévud’yassister.Ellenemangeaitplus,nedormaitplus,ne respiraitplus,depuisdessemaines,à lapenséedecet

événement.Ellen’avaitpaspuvoirMick,cequiétaitsansdouteunebonnechose,puisqu’ilpréparaitl’avant-saison,etilluiavaitditqu’Elizabethl’avaitépuiséavecdesopérationsderelationspubliqueset qu’il n’était donc pas très disponible non plus. Il lui manquait terriblement, mais ils s’étaientpromisdesevoirtrèsbientôt.Elleétait impatientede leretrouver.Nathann’étaitplusprivédesorties, ilpassait lanuitchezun

copain.Ils’étaittenuàcarreauetétaitdefaitsortiavecquelquesnouveauxamis–degentilsgamins,selonTaraquis’étaitassuréequelesparentsducamaradechezquiilpassaitlanuitseraientbienàlamaisonavantdedonnersonaccord.Cela lui laissait tout le temps de paniquer pour cet événement. Elle était arrivée aumusée trois

heuresavantl’ouverturedesportes,pours’assurerquelestraiteurssoientsurplace,quelebarsoit

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installéetqu’ilyaitunchemindégagépouraccéderàlaventeauxenchères.Profitantdesquelquesminuteslibresavantl’ouverturedumusée,ellefilaauxtoilettesdesfemmes

poursoignersonapparence.Elleportaitunerobedecocktailnoireavecdefinesbretelles.Lecorsageétaitajustéetsiserréqu’ellepouvaitàpeinerespirer.Elleportaitdeschaussuresdont le talonétaitd’unehauteurindécente,qu’elleaimaitetchérissaitetqui–commed’habitude–luifaisaientmalauxpieds.Sescheveuxétaientréunisenchignonausommetdesatêteavecdesbouclesencascade.Elleappliquaunenouvellecouchedebrillantàlèvresets’examinadanslemiroir.Pastropmal.Lestressavaitdonnédescouleursàsesjoues,elleavaitvraimentbonnemine.C’était importantpourelledefairebonneimpressionàlafondationetàtoutpotentielnouveauclientqu’ellepourraitrencontrercesoir-là.— Çava ?Turespires ?EllesetournaetfitunegrimaceàMaggiequientrait.— Jefaisdel’hyperventilationsurtout !Tuestrèsjolie.Maggieremontaseslunettessurl’arêtedesonnez.Elleportaitunerobebleue.Ellecoiffaledessus

desescheveux,mitl’arrièredesonchignonenordreetsepinçalesjoues.— Ehbien,merci.Jeveuxjustesortirdecettesoiréesanstomberdanslespommes.Jen’arrivepas

àcroirequetum’aiesfaitvenircesoir,jesuisemployée,pasinvitéed’honneur.Taraglissasonglossdanssapochetteets’approchadeMaggie,luitapotantlebras.

— Turacontesdesbêtises.J’aibesoindetoipourlaventeauxenchères,cesoir.Maggierespiralourdement.— Sivousledites,chef !— Tueslapersonnelaplusouvertequejeconnaisse,etnousavonsbesoindetouslesnouveaux

clientsquenouspourronstrouver.Alors,enroute !Dèsquelesportess’ouvrirent, iln’yeutplusdetempspourêtrenerveuxous’inquiéterdepetits

détails.Unflotincessantdepersonnesentrait,probablementparcequ’ellesavaiententendudirequequelquesstarsdecinémapourraientêtreprésentes.Tarasefichaitdesavoirquiseraitlàtantquetoutsepassaitbien.Alors,quandOliviaMcCallum,SusanWintersetLaylaTaylorarrivèrent–toutestroisdesstarsmontantesdeHollywood–,elles’évanouitpresquedevantcesuccèsqu’elleavaittantespéré.Et quand les vedettes de cinéma Derek Davis etMalcolm Brown, de véritables idoles, firent leurapparition,Tarasutquelanuitallaitêtreparfaite.Lemusée était bourré à craquer, et toute l’élite de SanFrancisco était là, dont quelques-uns des

célibataires les plus en vue deHollywood et assez de journalistes pour s’assurer d’un succès. Lesoffres pour la vente aux enchères souspli cacheté se remplissaient, grâce au talent deMaggiequidirigeait lesgensjusqu’àla tabled’enchères.Lesassiettesétaientcontinuellementrempliesdemetsraffinés,concoctésparl’undesmeilleurschefsdeSanFrancisco–ettoutlemondes’extasiaitsurlanourriture,àlagrandejoiedeTara.Lesboissonscoulaientàflots,lesconversationssemultipliaient :ellen’auraitpaspuêtreplusheureuse.— Sic’estainsiquesedéroulenttouslesévénements,jecomprendspourquoituaimesautantêtre

aux premières lignes,murmuraMaggie alors qu’elles s’étaient éclipsées uneminute pour faire lepoint.— Crois-moi,luiditTara,çanesepassepastoujoursaussibien.L’excitationdeMaggieétaitpalpable.— C’estfantastique !As-tuvuDerekDavis ?— Oui.

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— EtMalcolmBrown ?J’aidûmeretenirpournepascriercommeuneadohystérique.LeslèvresdeTarasecrispèrent.— Contentequetuaiesréussiàtemaîtriser.Maintenant,situallaisaubart’assurerqu’ilestencore

bienapprovisionné.Touscesgensboiventcommedestrous.Maggiegloussa.— C’estcommesic’étaitfait.JesurveillelebaraucasoùDerekDavisdécidedes’enapprocher

pourprendreunverre.C’étaitquasiimprobable,maisTaranevoulaitpasdésenchanterMaggiedesachasseauxcélébrités.

Et, tant que cette dernière faisait son boulot, Tara se fichait de savoir à quel point ellematait lescélébrités. Elle était heureuse d’avoir une deuxième paire d’yeux pour contrôler tous les coins etrecoinsdumusée.Tara fitunautrepassageentre les tablesoù sedéroulait laventeauxenchères.Des stylosetdes

bloc-notes étaient toujours disponibles, il y avait de longues listes d’offres en cours. Cela devaitrendre les conservateurs dumusée fous de joie. Les gens riches faisaient toujours le bonheur desœuvrescaritatives,cequisignifiaitquetoutelapromotiondéployéeautourdel’événementavaitétépayante.Desflashscrépitaientunpeupartout,etTarafaisaitdesonmieuxpourdétournersonregardchaque

foisqu’ellevoyaitunflash.Ellesetenaitoccupéeetrôdaitensefondantdansledécor,s’assurantquele feu des projecteurs éclaire ceux qui devaient l’être. Elle présentait les inconnus impatients derencontrerdescélébritésauxbonnespersonnes.Elleétaitheureused’avoirlesbonscontactspourrendretoutcelapossible.Toutsepassaitsansencombre,etelleétaitraviedesonchoixdetraiteursetdepersonneldeservice

pourcettesoirée.Elleeutenfinlapossibilitédes’arrêteraubar.Ellesaisitunebouteilled’eauminéraleetrespiraun

grand coup avant de faire son prochain tour dans le musée. Comme tout semblait se dérouler àmerveille,ellepourraitpeut-êtrecettefoiss’arrêterpourregarderlesœuvresd’art.Elle était en train d’admirer une superbe sculpture en métal quand elle entendit une salve

d’applaudissementsetunbrouhahadanslapièced’àcôté.Elleserenditdanscettedirectionets’arrêtanet quand elle vit Mick, vêtu d’un costume noir sophistiqué, souriant aux photographes qui leprenaientenphoto.Ilétaitdosàelle,maisellel’auraitreconnuentremille :sescheveuxbrunslégèrementébouriffés,

saposture– lamaindroitedans lapoche,unepositiondétendue,commes’il était à l’aiseen toutesituation.Elleentrevitsonprofiletsedirigeaitversluipourlesaluerlorsqu’ilbougea,amenantlafemmequiétaitàsonbrasaucentredel’attention.Une belle créature avec de courts cheveux noir corbeau, d’éblouissantes boucles d’oreilles

chandelier,engouttesdediamants,etunerobenoireàeffetdesuperposition,quimettaitenvaleurunimpressionnantdécolleté.Et,oh,monDieu !elleavaitaussidesjambesdedéesse.Tarareconnutimmédiatementcetteactricequifaisaitlebuzzdanscettenouvellesériedramatique

diffusée le mardi soir. Elle était jeune, célibataire et talentueuse. Et ses incroyables yeux violetssemblaientêtrerivésjustesurMick.Soncorpsétaitcolléàceluidujoueur,sonbrasenrouléautourde lui tandis qu’il lui souriait et lui prêtait toute son attention comme si elle était la seule femmeprésente dans la pièce. Puis tous deux tournèrent leurs visages vers la caméra. Ils avaient l’air ducoupleidéal.Tarasesentitfaibliretfitunpasenarrière.— Hé,Tara,cen’estpasMick ?

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EllerefoulaseslarmesethochalatêteenregardantMaggie.— Oui,c’estlui.— AvecAliciaBrave.Waouh !Quefait-ilavecelle ?Taraseretournaetsortitdelapièce,lestalonsclaquantsurlesoldemarbre.— Ilprendlaposepourlesphotographes.Maggieluicourutaprès.— Tunevaspasluiparler ?Elles’arrêtaetseretourna.— Maggie,cen’estpaslemoment.Vavérifierlesamuse-gueulesducôtédelaventeauxenchères.

Laquantitémesemblaitunpeulégère,ilfaudraitpeut-êtreenremettre.Maggielaregarda,l’airinquiet,maisacquiesça.— D’accord.Taras’éloigna,déterminéeàcalmersacolère.Ils étaient exclusifs l’un pour l’autre,merde !Dumoins, elle le pensait. Elle avait rencontré ses

parents–etNathanaussi,même.Celanesignifiaitdoncrienpourlui ?DanslemondedeTara,celavoulait dire beaucoup. Peut-être que c’était insignifiant pour lui, ce qui montrait combien leursmondesdifféraient.Elleavait tellementvouluquecelamarche !Elleavaitcommencéàimaginerqu’ilspourraienten

quelquesortecomblerlefosséquiexistaitentreleursmodesdevie,maissic’étaitainsiqu’ilvoulaitcontinuer,alorsundesdeuxallaitdevoirlâcherdulest,etceneseraitcertainementpaselle.Bonsang,qu’est-cequecelafaisaitmal !Etellen’avaitpasletempspourdesproblèmesdecœur.Elleétaitentraindetravailleretdevaitresterconcentréesurledéroulementdelasoirée.Ellealla

au bar et vérifia quelques détails.Maurice lui assura qu’ils étaient bien approvisionnés et qu’il nefallaitpass’inquiéter,alorselleallaseterrerencuisineunmoment,jusqu’àcequeStefanluiadressesonregardassassin.Ellen’avaitpourtantpasl’intentiond’emmerderunchefcuisinierenpleinrush.Elle sedépêchade sortir etvérifiaune foisencore lesoffresd’enchères,maisquelquespersonnestournaientenrond,et l’heuredeclôtureapprochait.Elleétaitenpleinmilieu,et ladernièreminuted’enchèrepouvaitêtrecruciale.— Tara.Ilyaunproblème ?EllelevalementonetadressaunsourireréconfortantàEvanJervis,l’administrateurdelacollecte

defonds.— Biensûrquenon,Evan.Toutestparfait.Vousnetrouvezpas ?Evansedétenditetluipritlesmains.— Si.Vousavezfaituntravailremarquablecesoir.Jenepourraijamaisassezvousremercier.Son

complimentl’aidabienplusqu’ellen’auraitpuledire.— Jesuisheureusequevouslepensiez.Lesenchérisseurssontentraindedevenirfous,àpeinedixminutesavantlasuspensiondesoffres.J’ailesentimentquecetteœuvredebienfaisancevarécolter

beaucoupd’argentcesoir.— Quecesentimentpassedevoslèvresàleurscarnetsdechèques,ditEvan.Jepensequejevais

allersurveillerlesenchèrespendantlesdernièresminutes,puismeprépareràannoncerlesgagnants.Serez-vouslàpourm’aider ?— Biensûr.Tarafitsonderniertourdanslemusée,puiss’installaàl’avantavecEvanunefoisqu’ileutmisfin

aux enchères sous pli cacheté. Evan annonça au micro la clôture de la vente. Tout le monde serassemblapourentendrelespropositionsgagnantes.— Jevoudraistousvousremercierd’êtreicicesoir.J’espèrequevousavezpasséunbonmoment.

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Ilpoursuivit,remerciantlessponsorsdel’événementetceuxquiavaientfaitdondesprix.Toutlemonde applaudit, car certains prix étaient vraiment formidables, de la belleœuvre d’art au chef àdomicile,enpassantpardesvoyages,desbagagesetdesbijouxdecréateurs.— Jevoudraisaussiremerciernotresplendideorganisatriced’événementspouravoircoordonné

lafêtedecesoir :MelleTaraLincolnduBonContact.Taranes’attendaitpasàcequ’Evanlaremercie,maiselleétaitravie.Ellegrimpalesmarchesetfit

unerévérencesouslesapplaudissements.C’estàcemoment-làqu’ellesurprit leregarddeMick.Ilavait l’air aussi étonné qu’elle l’avait été lorsqu’elle l’avait aperçu.Dans l’agitation des dernièresminutes avant la findes enchères, elle avait presqueoubliéqu’il était là.Presque.Mais, tandisqueleursregardssecroisaientetqu’elleapercevaitlabelleAliciaBravesecramponneràlui,ladouleurintérieurerevint.Elledétournaleregard,souritàlafouleetseplaçadecôté,defaçonqu’Evanpuissecontinuersondiscoursetarriverenfinauxvainqueursdesenchères.L’unaprèsl’autre,ilrévélalesenchérisseurslesplusoffrants,quidevaientmonterréclamerleur

prix et faire leur chèque. Des applaudissements et des petits cris de joie s’élevaient lors de larécompense. — Et maintenant, pour l’évasion romantique d’un week-end sur une île privéecaribéenne, en pension complète avec unmajordome, toute la nourriture et un service de bar. Ladécadence en duo poussée à son extrême. Le plus offrant est : Mick Riley de l’équipe de SanFrancisco !Tara déglutit et attendit queMick vienne réclamer son prix. Elle tenait fermement l’enveloppe,

attendantqu’illibellesonchèqueàl’ordreducomptabledel’associationcaritative,puislaluitendit.— Merci,luidit-ilensouriant.— Jevousenprie.Félicitationsetmercipourvotredon.Faitesbonusagedevotreprix.C’était le discours standard qu’elle adressait à tous les vainqueurs.Un sourire était figé sur son

visage,ellerefusaitde le traiterdifféremmentden’importequelautregagnantde l’enchère,quellequesoitladouleurquecelaluiinfligeait.Une île privée dans les Caraïbes, hein ? Elle se demandait laquelle des nombreuses actrices et

mannequinsnotéesdanssonpetitcarnetdeconquêtesilallaitbienpouvoiremmenersurl’île.Tuesridiculeetmesquine.Arrêteça.Unefoisquelesprixeurentétéattribués,toutlemondefutlibredeprofiterdurestedelasoirée.

Tara quitta la pièce : elle avait besoin d’air et d’une boisson fraîche.Elle se dirigea vers le bar etattrapa un verre, puis décida d’aller dans le coin le plus proche et d’y rester jusqu’à ce qu’il soittempspour tout lemondederentrer.Elleétaitdouéepoursefondredans lamasse.Personnene latrouverait.— Tara.Merde. Il y avait cinq cents personnes ici, et elle s’était planquéedans la foule.Comment diable

avait-ilpu ladénicheraussifacilement ?Elleseretournaetfit faceàMick,qui,étonnamment,étaitseul.— Oùesttonrencard ?— Elleestentouréeparsesamishollywoodiensencemoment.Etellen’estpasmonrencard.— Ah,ah !Écoute,Mick.Jesuisoccupéecesoiretjen’aipasbeaucoupdetempspourdes

bavardagesstériles.Alorstum’excuseras,mais…Elleessayades’éloigner,maisillasaisitparlebras.— Tuplaisantes ?TuesencolèreparcequejesuisiciavecAlicia ?Ellepenchalatêteenarrièreetluilançaunregardnoir.— Qu’est-cequetucroyais ?Queçanemeposeraitpasdeproblème ?(Ellepoussaunsoupir.)Je

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nesaispas,Mick.Est-cequejesuissupposéeaccepterquetuvoiesquelqu’und’autre ?— Jenevoispersonned’autre !— Et j’imagine que je suis aveugle. Et stupide. Laisse tomber. Nous ne sommes rien l’un pour

l’autre.Ilavaitleculotdes’emballer.— Nousnesommesrienl’unpourl’autre ?— Non,rien.Maintenant,excuse-moi,j’aidutravail.Ilabandonna.— Trèsbien.Retournetravailler.Jevaisfairedemême.— Oui,c’estça.Elles’éloigna.Ellebouillonnaitdecolère.Elletentaitdecontrôlersarespirationpourcacherson

énervement aux gens qu’elle était censée divertir.Pour l’amour de Dieu, colle-toi un sourire auxlèvresetaie l’airheureuse.Cesontdesclientspotentiels,et leuradresserunregardassassinnevapasterendreappréciable.Lorsqu’elle arrivaà l’avantdumusée, elle étaitplus calme, souriante,dumoinsde l’extérieur–

mêmesiplantersesonglesdanssespaumesladéstresseraitcertainement.Elle s’arrêta même pour observer la jeunesse de Hollywood donner des interviews pour la

télévision,serrant lesdents lorsquece fut le tourd’AliciaBrave.EtMickétait là, justeàsescôtés.Beurk.Mêmesiellenepouvaitpass’empêcherdes’avancerunpeuplusprèspourentendrecequ’Alicia

avaitàdire.— Mick a étémon sauveur, ce soir, dit Alicia, saisissant le bras du joueur.Mon fiancé, Phil, a

attrapélagrippeàladernièreminute,ilnepouvaitdoncpasm’accompagner.L’agentdeMicketlemiensontdebonsamis,ilssesontdoncappelés,etMickaacceptédelaissertombertoussesplanspourvenir.(Aliciaposasamainsursonventre.)Voussavez,aveclebébéenroute,jenevoulaispasêtreseule.Alorsquidemieuxpourmonbien-êtrequ’ungrandgaillarddequarterbackcommeMickRiley ?Enfin,Philetmoiprévoyonsdenousmariertrèsprochainement…

Lesflashss’éloignèrent,MickembrassaAliciasurlamain,puiss’enalla,laissantlajeunefemmesouslesfeuxdelarampe.— Waouh,ellevientdelâcherunebombe !Abasourdie,TarafitunpetitsignedetêteàMaggie.— Jecroisbien.QuiestPhil ?Maggielevalesyeuxauciel.— Vraiment,Tara.Tunelispaslapressepeople ?PhilBates,iljouedanslamêmesériequ’Alicia.

Celafaitunmomentquelesrumeursserépandentsurleurcouple.Jesupposequ’ilssontamoureux.Etfiancés.Etilsvontavoirunbébéensemble.Waouh !Ça,c’estduscoop !— C’estsûr.Mais apprendre que Liz avait pousséMick à accompagner Alicia à la dernière minute pour la

soiréeenétaitunaussi.Etriendeplus.Etpasparcequ’ilvoulaitlamettredanssonlit.Bonsang,elleétaitvraimenttropbête !EllesemitauxaguetsetessayadetrouverMick,maisellenepouvaitpaslevoir.Là-bas.Ilsedirigeaitverslaported’entréeavecAlicia.Bordel !Elleessayadesefaufileràtraverslafoule,mais,entrelesjournalistesetlesbadauds,elle

n’avaitaucunechanced’yarriver.Etcen’étaitpaslebonmomentdetoutefaçon.Ellelevitàtraverslesfenêtres,ilaidaitAliciaàmonterdanslalimousine,puisgrimpaàsontour.

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Lechauffeurfermalaporte,etilspartirent.Tarafitdemi-touretretournaaumusée,sesentantstupide,videetblessée.Elleneluiavaitpasfaitconfiance.Etelleluiavaitditdeschoseshorribles.Pourquoin’arrivait-ellepasàfaireconfianceàMick ?Pourquoinepouvait-ellepascroireenelle-même ?Etpourquoineluiavait-ilpassimplementditcequ’ilfaisaitlàcesoir ?Parcequetuneluienaspaslaissél’occasion,imbécile.Arrêted’essayerdelerendreresponsable

detout.Tusaistrèsbienquiamerdécesoir.Taraapprouvaenelle-mêmeetcontinuaàmarcher.D’unefaçonoud’uneautre,ilfaudraitqu’ellearrangecela.Mickarpentaitsonappartementdelongenlarge,sepassantlesdoigtsdanslescheveux,maudissant

Lizetlui-même.Mauvaise tactique. Il aurait dû semontrer plus intelligent quandLiz avait appelé, le suppliant de

sortir avecAlicia.MaisLiz paraissait sincère, etAlicia l’avaitmême appelé en lui demandant sonaide.Cetteœuvredebienfaisanceenfaveurdelaluttecontrelesidaétaitimportantepourelle,parcequesononcleenétaitatteint.Ellevoulaitfaireuneapparition,maissonfiancéétaitmalade.Elleétaitenceinte,etilsauraientvraimentaiméfairel’annoncedesagrossesseensemble.MaisAlicialuiavaitexpliqué que cela commençait à se voir et qu’ils ne pouvaient pas remettre l’annonce à plus tard,alorsellevoulaitlefairecesoir-là,et,commeMickétaitducoin,Lizl’avaitproposé.Qu’est-ce qu’il était censé lui dire ?Non ? Il supposait qu’il aurait pudire non,mais c’était à la

toutedernièreminute,etc’étaitunechoseassezfacileàfairepourlui,ilavaitdoncditoui.Aliciaétaitunamour,elleétaittrèsamoureusedesonfiancé.Ilsprévoyaientdesemarierd’iciàun

moisenviron,avecunpeudechancedansunendroitproche,privéetloindesyeuxdupublic,maisellevoulaitclarifierlesrumeursquipersistaientausujetdesoncouple.Cettefilleavaitl’airfatiguée.Elle ritet luiditque lepremier trimestreavaitétéunenfer,quePhilavaitétésonpointde repère,maiscettegrippel’avaitabattu,etilrefusaitdes’approcherd’ellependantsamaladiepournepaslescontaminer,elleetlebébé.Mickrigola,pritsamainetluiditqu’ilrepousseraittouslespaparazzisenvahissants,cequisignifiaitqu’ilavaitl’intentionderestercolléàelletoutelasoirée.Iln’avaitpas fait le rapprochementavec legaladecharitéqueTaraorganisait.Celane lui avait

mêmepas traversé l’esprit. Il savait queTara avait préparé un événement caritatif,mais bon sang,danscettevilleilyavaitsanscessedesévénementsdecegenre.Etiln’avaitmêmepaseuletempsd’appelerTarapourluidirecequ’ilferaitdesasoirée.Ilavaitsautédanssonsmokingaprèsavoirprisunedoucheenvitesse,etlalimousineétaitarrivée.Enplus,ilsavaitqueTaraseraitoccupée,etiln’imaginaitpasquecelapuisseluiposerlemoindreproblème.Ilpensaitleluidirequandillaverrait,lelendemain.Puisilétaittombésurelleàlasoiréeetavaitcomprisqu’ilaccompagnaitAliciaàl’événementde

Tara.Mais, au lieu de lui laisser le temps de s’expliquer, elle semblait déjà convaincue et s’étaitérigéeenjuge,juryetbourreau.Celal’avaitgonfléqu’ellenecroiepasenlui.Bonsang !Mickseremplitunverreavecdelaglace,del’eauetunetranchedecitron,puisserenditdansle

salon et alluma la télévision, posa ses pieds sur la table basse et zappa pendant unmoment, sansvraiments’intéresserauxprogrammes.Ilentendituncoupàlaporteetsaisitsontéléphoneportablepourregarderl’heure.Ilétait1 heure

dumatin.Quipouvaitbienêtreàlaportesitard ?Illevalesyeuxaucieletpriapourquecenesoitpasundesgarsdel’équipequisesoitfaitmettreàlaporteparsafemme.

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Ilregardaàtraverslejudas,surprisdetrouverTaradehors.Ilouvritlaporteetl’attiraàl’intérieur.— Maisqu’est-cequetufaisdehorsaussitard ?Taraécarquillalesyeux.— Jesuisvenuetevoir.Mickfermalaporteetlaverrouilla.— Tuauraisdûm’appeler.— Jesuisdésolée.C’étaituncoupdetête.Jedérange ?— Non, ce n’est pas ça.Mais je ne veux pas que tu te promènes seule dans les rues ou sur ce

parkingàuneheuresitardive.Elleserapprochaetglissasesdoigtsdanslespochesdesonjean.Elleavaitl’airaussimalàl’aise

quelui.— Oh,mercidet’inquiéterpourmoi.— Tuveuxboirequelquechose ?— Oui,cequetuas.— Del’eauetunerondelledecitron.— Çamevatrèsbien.Illuiservitunverreetleluiapporta.Elleétaittoujoursplantéeaumêmeendroitqu’àsonarrivée.

— Tupeuxt’asseoir,Tara.— Jenesaispassituveuxquejereste.Illuitenditlaboisson.— Assieds-toi.Cequ’ellefit,prenantplacedanssachaised’unetailledémesuréeetnondanslecanapéaveclui.

D’accord,donccelaallaitsepassercommeça.Ellerestalesyeuxrivéssurlatélévisionpendantunmoment,etillalaissafaire,imaginantqu’elle

était venue jusque-là pour lui dire quelque chose. Il but à petites gorgées son eau, la regardant,sachant ce àquoi ellepensait.Elle était en trainde faire le tri dans sespensées.Elle était toujourssilencieusequandelleréfléchissaitàcequ’ellevoulaitdireouquandellemettaitaupointdesplansd’action.Finalement,ilabandonnaetleurtrouvaunfilmàregarder.— Mick,jesuisdésolée.Ilcoupalesondelatélévisionetluiaccordasonattention.— Jesuisdésoléaussi.CettehistoireentreAliciaetmoicesoirétaituntrucdedernièreminute.Liz

aappelé…Ellelevalamain.— Çan’apasd’importance.Tunemedoisaucuneexplication.Ilquittalecanapéetvintprèsd’elle,s’agenouillantdevantsachaise.— Liz a appelé en racontant que le fiancé d’Alicia était tombémalade et qu’elle ne voulait pas

annoncersesfiançaillesetsagrossesseaumondesanssoutien.Jen’étaisqu’ungardeducorpscenséempêcherlapressedelabousculer.Taratirasesgenouxverssapoitrine.— Tu as été très gentil avec elle. J’ai vu comme tu es resté près d’elle. Je suis sûre qu’elle a

apprécié.— C’estunegentillegamine.Maisc’estunegamine,Tara.Elleavingt-deuxans.Tarafitlamoue.— Certainesdesfemmesavecquituessortin’étaientpasbeaucoupplusvieilles.Elleavaitraisonsurcepoint.— J’aichangé.J’aimelesfemmesplusmûresmaintenant.Elles’exclama :

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— Waouh,merci !— Tu sais ce que je veux dire. (Il fit glisser sesmains sur ses genoux.) J’aurais dû t’appeler et

t’avertir. Je ne pensaismême pas que nous assisterions aumême événement que toi. J’y allais enaveugle,ensupposantquejeferaiscettebonneactionetquejetelediraislelendemain.Jenevoulaispas appeler et t’enquiquiner avec quelque chose d’aussi insignifiant, comme je savais que tu étaisoccupéeauboulot.Tarasepenchaenavantetentortillasesdoigtsdanssescheveux.— Jesais.Puistuestombésurmoi,etjemesuiscomportéecommeunevraiegarce.Illuifitunsouriretaquin.— Jevaispartirduprincipequeçasignifiesimplementque tu tiensàmoi.— Sicen’étaitpas le

cas,tunem’auraispasvueagircommeunevraiegarce.— Alors,toutvabien ?— Toutvabien.Etjesuisvraimentdésolée.J’aiétémesquineetjalouse,etjenesaispaspourquoi.

C’estunefacettedemoiquiesttrèsmoche,jenel’aimepas.Est-cequejet’aiditquej’étaisdésolée ?— Tun’aspasàl’être.LaprochainefoisqueLizm’enverraunpetitcanonsexy,jet’avertirai.Taramimauncouteaulapoignardantaucœur.— Tumetues,Mick.Ilritetseleva,puislapritdanssesbras.— Jeplaisante !Elles’appuyaàlui.— Non,tuneplaisantespas.Ilestprobablequeçaarriveànouveau.Assurercesopérations

promotionnellesfaitpartiedetontravail.Ilfautquej’apprenneàvivreavecça.— Non,çan’arriveraplus.Personned’autrequetoinepeutsortiràmonbras.Tara avala sa salive.Elle essayait de dire quelque chose,mais que pouvait-elle répliquer à cette

déclaration ?Enguisederéponse,elletenditlebrasverslehautetpritsanuqueentresesdeuxmains,attirantleslèvresdeMicksurlessiennes.Ilsavaientassezparléetglissaientpeuàpeusurunterraindangereux.S’embrasserétaitunebienmeilleureidée…Quand leursbouchesse rencontrèrent, l’angoissede lanuitsedissipa,etellesesentitànouveau

biendanssapeau.Chaquefoisqu’elleétaitdanslesbrasdeMickellesesentait…Ellen’auraitpaspuledécrire.Ellevoulait restercalme,maisc’était impossible,cardèsqu’il la touchaitellepartaitauquartdetour.« Parfait. »C’était lepremiermotqui luivenaità l’espritquandelleétaitprèsde lui,et,quand il

enroulasesbrasautourd’elleafind’approfondirlebaiser,ellesoupiradeplaisiretfutsoulagéedevoirquetoutrentraitdansl’ordre.Ildétachaseslèvresetsepenchaenarrière.— Est-cequetupeuxtrouverquelqu’unchezquiNathanpuisselogerpendantunweek-end ?Saquestionluifitmarquerunepause.— Quoi ?Pourquoi ?— J’aifaituneenchèreetaigagnécetteîleprivéedanslesCaraïbes.Jeveuxt’yemmener.Ellelevalamainetlaposacontresoncœur.— Tuveuxm’yemmener ?— Oui.Tucroisquej’enchérissaisdessuspourquoi ?Pouryemmenermamère ?Elleétaitcomplètementémerveilléeparcethomme.— Waouh !Ehbien,jepensequejepourraisdemanderàsonentraîneur.— Trèsbien.Ilfautqu’onlefasseviteparcequ’unefoisqu’onserarentrésdanslesmatchsdepré-

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saison,mesweek-endsserontfoutus.— Jeposerailaquestionàl’entraîneurdemain.

IlfitglissersesmainslelongdudosdeTara,puislesposasursesfesses.— J’aimeraist’avoirpourmoitoutseulpendantquelquesjours.Ellefrissonnadeplaisiràcettedéclaration,s’imaginantdéjààquoicelaressemblerait.— Jefaismesvalisesimmédiatement !— Tuferaisbiendepassercecoupdefildemain,alors.Onpeutpartirleweek-endprochainsitues

libre.— Pourtouttedire,oui.Mickplissalesyeuxtandisqu’elleluiadressaitunsourirediabolique.— Alors,sic’estbonpourl’entraîneurdeNathan,onpeutyaller.Tupeuxcommenceràfairetes

valises.

Chapitre16

OK, donc une île privée sur laquelle elle se baladerait peu vêtue en permanence, avec undomestiqueauxpetitssoins.C’étaitàl’opposédecequ’ellevivaitauquotidien.Ellepourraitviteyprendregoût.Quandlaventeauxenchèresdisait« îleprivée »,elleavaitpensé

qu’ilsvoulaientparlerd’unepetitepartied’uneîleavecuneclôturebrise-vue.Pasdutout.Ilss’étaientenvolésjusqu’auxîlesVierges,puisavaientempruntéunautreavion.Tara

étaitperdueetn’avaitaucuneidéed’oùilspouvaientbiensetrouver.Peut-êtrequetoutl’intérêtétaitlà ! Ils avaient pris un bateau pour une minuscule île inhabitée, où ils étaient seuls avec leurdomestique, qui servait les repas, s’occupait de toutes leurs requêtes et se rendait complètementinvisible.S’ilsavaientbesoindequoiquecesoit,ilsdécrochaientuntéléphoneetl’appelaient.Illeurditquesesquartierssetrouvaientàl’écartdel’île.Ilspouvaientdoncêtreassurésdeleurintimité.Cequisignifiaitqu’ilspouvaientparcourirl’îlenuss’ilsledésiraient.Taranesevoyaitnéanmoinspaslefaire.MaisMickétaitbeaucoupmoinspudiqueetsedébarrassa

dèsqu’ilputdeseshabitspourprendreunbaindesoleilnusurlesable.Commentpouvait-ellepenserquecetétatdenuditéprimitiven’étaitpasacceptable ?Quelquesinstantsplustard,elleétaitallongéesurunconfortabletransat,sanslemoindrevêtement.Detoutesavie,ellenes’étaitjamaissentieplussauvage.L’île : que pouvait-elle bien en dire ? Un bandeau de sable, bordé d’eaux turquoise sans aucune

autre terreenvue,cequi l’isolait totalement.Deparesseuxpalmierssecourbaientetsebalançaientdansunedoucebrise,apportantdel’ombresurlesable.Lamaisonàdeuxétagesétaitnichéedanslaforêtquidonnaitsurlabaie.C’étaitleparadis.Lesventsdouxsoufflaientsursapeau.Elleinhalal’airmarin,soulevantsesbraspours’étireretse

balancer. Après environ une heure au soleil, elle avait poussé sa chaise sous un cocotier pours’imprégnerd’unpeud’ombre,enveillantànepasprendredecoupdesoleil.Celaauraitétébêtededevoirs’encoltinerundanscetenvironnementparadisiaque.C’était tellementparfait.De lachaleur,unpetitventdouxpourune totale relaxation.Sesyeuxse

fermaienttoutseuls.Ellesentitalorsunsoufflechaudetdélicatluicaresserledosetellesourittandisqu’unemainvenaits’ajouter,sedéplaçantjusquedanslebasdesacolonnevertébralepours’arrêter

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enhautdesesfesses.— Mmmmmmmm !futtoutcequ’ellearrivaàprononcer.— Je t’aimequand tuescommeça,ditMick,continuantde la titiller.Toncorps réchauffépar le

soleilmeplaît.— Jesuissurtoutàtamerci,là.Tupeuxfairetoutcequetuveuxdemoi.— Ahoui ?Toutcequejeveux ?Tara sentait sa tête et ses membres lourds. Elle ne trouverait pas la force d’acquiescer, mais

d’autrespartiesd’elles’enflammaient.— Tout.Ilcontinuaàmassersondos,etc’étaitsibon,surtoutquandilmalaxaitsesreins.Delapressionsur

lesmusclesdesondosauxcaressesagréablesqu’ildessinaitsursesfesses,toutlarendaitfolle.Elleétait à la fois crispée et relaxée. Ses tétons pointaient contre la chaise longue, et elle ressentait lebesoinde les frotter toutcontre lui.Sonclitorisétait luiaussiencontactavecd’autreséléments,etelle s’apprêtait à passer lamain entre ses jambes pourmasser l’excitante douleur queMick avaitéveillée.Maisil luiécartaalorslesjambes.Ellesentit lefrôlementdesescheveuxcontresescuisseset le

passagede sa langue entre les replis de son sexe.Elle se cambra, soulevant ses fesses, etMick fitglissersalanguesursonclitoris.Oui,c’étaitçaqu’ellevoulait.Ellesemitàgenoux,etilglissasatêteentresesjambes,léchantson

sexeavecdélices.Ellen’arrivaitpasàcroirequ’ilsétaientdehors,nus,surlaplage,latêtedeMickentresesjambes,

siprèsde l’orgasmequ’elleétaitprêteàcrier.Personnen’était làpour l’entendre sielle le faisait.Ellesesentaitsilibredefairecelaaveclui,sisauvageetdésinhibée.Jamaisauparavantellen’avaitdonnéautantàunhomme.LalanguedeMickétaitpareilleàunelamechaudesursachairtorturée.Ellefrissonnatandisqu’il

continuaitàluiprocurerduplaisir,endonnantdepetitscoupsdelanguerapides.Ilintroduisitalorssondoigtenelleetcommençaàfairedesva-et-vientdemanièresilenteetsifrustrantequ’elleauraitvouluqu’ilreprennesongestedepuisledébut.Elleposasatêtedanssesmainsetfermalesyeux.Lorsquesalanguesepromenaverssonanus,elle

fitunmouvementbrusqueenréponse,soulevasatêteetsetournaverslui,pleinededoutes.— Décontracte-toi,bébé.Laisse-moitoutgoûterdetoi.Ellesedétenditànouveautandisqu’ilcontinuaitàluiprodiguerlesmêmescaresses.Ill’emmena

directementauseptièmecielenléchantchaquepartied’elle,pourlarendrefolle.ElleimaginalatêtedeMick entre ses jambes.La chaudebrisede l’océanne rafraîchissait pasdu tout sapeauhumidealors qu’il lamenait encore et encore au bord du précipice. Puis il glissa finalement sa langue àl’arrièredesoncul,toutencontinuantàcaressersonsexedesesdoigtsagiles.— Mick !Oh,monDieu,Mick !Oui,commeça.Ellen’auraitjamaiscruquecegenredesensations

coupléesauraitpularendrefolle,maiselleétaitsurlepointdejouir.Ilseretira.— Pasencore.Jeneveuxpasquetujouisses.Pasavantquejeteprenne.Sa respirationdevint irrégulière, elle était siprochede l’orgasmeque lespulsationsbattaient en

elle.Mick la fit s’agenouiller, lesmainssur leshanchesdeTara tandisqu’ils’appuyaitcontreelle,sonpénisglissantentrelesplisdesoncul.— Tuessichaudeici,dit-il, lesdoigtsdansantautourdeses lèvresvaginales.Jevais teprendre,

Tara.D’uncôté,puisdel’autre.Ettuvasjouircommejamais.

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— Oui,dit-elle, lavoixenrouée.Prends-moi.Elle trembla tandisqu’ilpassaitsamain le longdeson dos. Il tendit le bras vers le sac de plage qui était sur la table. Elle l’entendit ouvrir l’étui dupréservatif avant qu’il l’enfile sur son sexe, s’appuyant contre elle en se tenant fermement à seshanches.Elles’agrippaàluipourl’accueillir,auborddel’orgasme.— Pasencore,Tara.Tiensbon,pourmoi.Elleserralesdentsetsentitchaquecentimètredesonmembres’immiscerenelle.— Putain,Mick.

C’estsibon.Ilsepenchaenavantetembrassasoncouensueur.— Jesaisquec’estbon.Etçavaêtreencoremeilleur.Ilseretiraetbasculaenelle,toujoursenérection.Ellepoussauncri,rejetantsescheveuxenarrière

etsebalançantànouveaupours’accorderàsonrythme.Mick enfonçait ses ongles dans ses hanches tout en continuant à s’agiter en elle, s’arrêtant

brusquementchaquefoisqu’ellefrôlaitl’orgasme.Ilseretiraetappliquadulubrifiantsursonanus,usantdesesdoigtspourl’enenduire,l’excitantvivement,yplongeantlesdoigtspourlapréparer.Lasensationétaitdémente.Lapressionétaitintense,elleétaitprêteàjouir.Elleavaitdépasséleseuildel’entendement,plusrienn’avaitd’importanceàpartl’orgasmequ’elledésiraitardemment.Ellesentitsavergeentresesfesses.— Jevaisentrerentoi,maintenant,Tara.Tuesprête ?— Oui. Sodomise-moi.Maintenant. Il s’introduisit en elle en deux temps. Elle souffla, respirant

malgréladouleurardente.— Détends-toi.Jeprometsdetefairejouir.C’estcequ’ellefit,etilseglissadoucementenelle.Il

restaimmobilealorsqu’elleattendait,impatientedelesentiràcetendroit.L’espaceétaitsiétroitetluisidurquecela lui faisaitmal.Mais,à travers ladouleur, ilyavaitunevaguedeplaisirquibattait.Micksepenchaetcommençaàmassersonclitorisenfaisantdepetitscercles,etbientôtladouleurfutremplacéeparcettepulsiondubesoindejouirencore.Ellerepoussasamain.

— Sodomise-moi.Jem’occupedecettepartie-là.Ils’accrochaàseshanches,seretirantjusteassezpoursepousserànouveauenelle.— Oh,monDieu !Oh,Mick !Oui.Prends-moicommeça.Elle massait son point sensible avec plus de vigueur, tandis qu’il plongeait et s’enfonçait plus

profondémentenelle,etelles’envola,horsdecontrôle.Elleseleva,glissantdeuxdoigtsenelle,etcontinuaà semasser avec l’autremain.Les sensations se faisaient échodans tout soncorps tandisqu’elleperdaitlamaîtrised’elle-même.— Jelasens.Oui,encule-moi.Plusvite.— Tuvasjouirpourmoi,Tara ?luidemanda-t-il,lavoixsévèreetgrave.— Oui,Mick.Dépêche-toi.Jevaisjouir.Ellen’avaitplusde limitesmaintenantqu’ellesentait l’explosiondeplaisir lasubmerger.Ellese

balançaenarrièrecontre lui, sedélectantde le recevoirainsi, tandisquesonorgasme la faisait sebriserenmillemorceaux.Ellehurla,et soncri fitéchodans lacimedesarbres.Mickenfonçasesonglesdansseshanchesetlapénétraavecvigueurtandisqu’iljouissait.Ellecria,sanspluspouvoirrespirer.C’était l’orgasme le plus intense qu’on lui ait jamais procuré. Elle le sentait dans chacune de sesterminaisons nerveuses. Les larmes lui montaient aux yeux alors que les vagues de plaisir lafrappaientencore.

Elles’écroulasurlachaise.Micktiraàluiundrapdebainet en recouvritTara. Ils étaient tous lesdeuxessouffléscommes’ilsvenaientdecourirun

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marathon.— Tuveuxallertebaigner ?demandaMick,enfaisantglissersalanguelelongducoudeTara.— Superidée.Ils s’amusèrentdans l’eaupendantunegrandepartiede la journée,puis rentrèrent etprirentune

douche.MickappelaSimon,leurdomestique,quileurpréparaunincroyableplateaudefruitsdemer.Ilsavaientdoncdûs’habiller.Taraavaitapportéquelquesrobesd’étéetellen’avaitpasbeaucoupeul’occasiondelesmettre.Mickavaitenfiléunshortetunechemisetropicaleàmanchescourtespourledîner.AprèsqueSimoneutpréparéleurnourriture,ildisparutpourlanuit,lesinformantqu’ilseraitde

retourdans lamatinéepour leurservir lepetitdéjeunerquand ils seraientprêtsetqu’ilspouvaientl’appelers’ilsavaientbesoindequoiquecesoitavant.UnepersonnecommeSimonluiseraitbienutileauquotidien…Ilsmangèrent sur la terrasse qui donnait sur lamer.Le soleil s’était couché, la lune se levait et

projetaitunelueurargentéesurl’eau.Ilfaisaitencorechauddehors.Tarabutunegorgéedevin.— Est-cequeçat’ennuiequejeboive ?Micklevasonverred’eau.— Non.Pourquoiçadevraitm’ennuyer ?— Jemedemandaisjustesiçatemanquait.— L’alcool ?Pasvraiment.Cen’estpasbonpourmoi,

etjenesaispaslegérer.Maisçanem’embêtepasdevoirlesautresboire.— Jepeuxprendredel’eauouduthé.Ilrit,puissaisitsamainpourl’embrasser.— Merci, bébé.Mais il n’y a pas de raison que tu ne profites pas d’un verre de vin. Pour être

honnête,jenepensemêmepasàcequetubois.Jesuistropoccupéàregardertescheveux,taboucheettapoitrine,ouàrepenserànosprouessesd’aujourd’hui.Ellesecoualatête.— Quelhomme !Ilhaussalessourcils.— Tuvoudraisquejesoisdifférent ?— Non.— OKalors.Arrêtedeteposerdesquestions.Cequ’ellefit.Ilsterminèrentleurrepas.Taran’eut

pasàs’inquiéterdefairelavaisselle.Pourtant,elleinsistapourdébarrasserlatableetrangerunpeu.MêmesiMicksemoquad’ellelorsqu’elles’affaira.— Etsionallaitsebaladersurlaplage ?suggéra-t-il.— Superidée !Cerepasétaitgrandiose.J’aibesoind’éliminerunpeu.Micklaconduisitsurlaplage.Taraprofitaitdel’airmarinetsedemandaitcommentelleallaitbien

pouvoirreveniràlaréalitéaprèsavoirpasséunweek-enddansceparadisidyllique,avecunhommecommeMick.— J’ai pensé que demain on pourrait jouer au foot sur la plage.Elle pouffa de rire et s’appuya

contrelui.— TuessaiesdememettreKOpourquejenepuissepastravailler ?— J’yaipensé.Jedevraistegarderici,surl’île,jusqu’àcequetutesentesprêteàvoyager.— Jeseraisàtamerci,jouretnuit.— Ça m’arrange. Alorscombien detempspourrions-noustenirici ?Quelquesmois ?Ellehochalatête.— Aumoins.— Ceseraitdur.

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— Tulouperaisledébutdelasaison.— Quelqu’undevraitfairetonboulotàtaplaceetsupportertouscesmauxdetête.Ellerit.— Oui,ceseraituneépreuve.Ilpassasonbrasautourd’elleetl’attiratoutcontrelui.— C’estbeauderêver,hein ?— C’estleparadis,Mick.Jenesaispascommentilestpossibledequittercetendroit.— Latélévision,lestéléphonesetInternetdevraientmanqueràcertains.— Jeneregardepasbeaucouplatélévisiondetoutefaçon.Jesuistoutletempspenduautéléphone

autravail,etçamerendfolle.EtlesseulesfoisoùjevaissurInternet,c’estpourleboulot.Mecouperdetoutçaiciaétémerveilleux.(Elles’interrompitetfitunpasverslui,lesvaguesdel’océanroulantsursespiedsetseschevilles.)Mercipourtoutça.Çaaétéleplusincroyabledemesvoyages.IlpritlementondeTaraentresesdoigtsetluifittournerlatêteverslui.— J’aipenséqueçapourraitteplaire.Etc’estunepauseagréablepourmoiaussi,avantquelafolie

delasaisondémarre.Jen’étaisjamaispartisuruneîletropicale,alorsquandj’aivuçasurlalisted’enchèresj’aipenséànous,etjesavaisqu’ilfallaitquejelegagne.— Vraiment ?Elleneputréprimerunsourire.— Oui.Ill’embrassa,d’unbaiserdouxetsensuel.Sesorteilss’enfoncèrentdanslesable.Elles’appuyasurluipouréviterdevaciller.AvecMick,elleperdaitlaraison.Elles’approchaànouveaudelui,etilsreprirentleurmarche,sansdireunmot.Ellesesentaitbien

à ses côtés, dans le silence,même si ce genre demoment la faisait réfléchir sur la tournure queprendraitleurrelation.Elleavaitlasensationquetoutcelan’étaitquedupurfantasme.Iln’yavaitrienderéellà-dedans.

Depuis le début, avecMick, tout avait été construit sur du fantasme.Des rendez-vous de rêve auxdésirs les plus fous : tout s’était concrétisé. Il était tout ce dont elle avait toujours rêvé chez unhomme.Elleavaittrèspeurdelachute,peurden’avoiraucunélémentconcretauquelseraccrocherunefoisquelefantasmeseraitterminé.Bientôt,lasaisondefootballcommencerait,etilseraitsioccupéqu’iln’auraitplusdetempspour

elle. Et l’activité de son entreprise commençait à décoller. Elle était de plus en plus investie, soncarnetdecommandesseremplissait,etelleavaitàpeineletempsdeveillerauxbesoinsdeNathan.Àl’automne, ilseraitsélectionnépourdesmatchsauxquelselledevraitassister,enplusdesuivresesrésultatsscolaires.Oùdoncyaurait-ildutempspourunerelationromantiquedansleursdeuxemploisdutemps ?Peut-êtrequ’ilétaittempsdevoirlaréalitéenfaceencequilesconcernait.C’étaitunebellepetite

aventured’été,etçaneseraitjamaisriendeplus.Plustôtelleseressaisirait,mieuxceserait.Avantqu’elletombefollementamoureusedeluietcommenceàimaginerunavenirensemble.

Onluiavaitdéjàbrisélecœurunefois,etellen’allaitpaslaissercelasereproduire.Elleavaitl’impressionqueMickappréciaitdepasserdutempsseulavecelle.Maiscelanevoulait

riendire.Les façonsdepenserdeshommesdifféraient complètementdecellesdes femmes.Et leshommesvoyaientsouventlafacilité.Passerl’étéavecelleluiavaitsimplementparubienagréable.Commentest-ilpossibledesedénigreràcepoint ?Ce n’était pas ce qu’elle avait eu l’intention de faire, et elle savait que ses pensées semblaient

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mauvaises.Micketelles’entendaienttrèsbien,ilss’amusaientbeaucouptouslesdeux,ilyavaitentreeuxunevéritablealchimie,alorspourquoinepourraient-ilspassemettreensemble ?Ellen’étaitniactricenimannequin,etn’avaitpasl’intentiondesefairevoiràtoutprixauxévénementsmondains.Celaluiconvenait trèsbienqu’ilviveainsisaviedesoncôté.Nathanl’admirait,et il leluirendaitbien.Exceptécette fameusesoiréeoùNathanavait finidansunétat lamentable.Mais,encoreune fois,

Micks’enétaittiréadmirablement.Commentunmecquin’attendraitd’elleriendeplusquedusexeauraitpus’impliquerautantavecsonfils ?Peut-êtrequec’étaitjusteunmecbien.Ilnefallaitpaschercherplusloin.Elle était sûrement la plus belle histoire estivale qu’il ait jamais vécue. Et elle lui avait dit

clairementqu’ellen’avaitaucunement l’intentionde luimettre legrappindessus,cequi rendrait laséparationplusfacile.RienneretenaitMick.Etriennelaretenaitauprèsdelui.Lasituationétaitlimpide.

Alorspourquoi,àcetinstant,rienneluisemblaitparfait ?— Tuessilencieuse.Elleleregardaetluiadressaunsourire.— Jeprofitejustedecetincroyablepaysage.— C’esttoi,l’incroyable.Audiablel’océan,lespalmiersetlesable !Ill’éloignadel’eauetselaissatomberdanslesable,l’attirantdanssachute.Ellerit.— Tufaisdubienàmonego.— Oui,ilsmepaientpourt’encourager.Ellehaussalessourcils.— Ils ?Quisont-ils ?Ilmitsondoigtsursabouche.— Je ne peux pas te le dire. C’est un secret. Mais crois-moi, ils agissent dans ton intérêt en

m’engageantpourtedonnercepetitcoupdefouet.Elleritets’appuyacontresontorse,serelevantlégèrement pour se mettre en position assise. Elle glissa ses doigts sous sa chemise, goûtant lachaleurqu’ildégageaitaucontactdesamain.— Commentvais-jebienpouvoirtetorturerpourquetuavoues ?Ilcroisalesmainsderrièrelatête.— Surprends-moi.ElledéboutonnalachemisedeMick,l’ouvritetpassalamainsursontorse.— Tumeplaquesausolpourobtenirlavérité ?demanda-t-il.Elleneréponditpaset,aulieudecela,laissasesdoigtsflânersursescôtes,sursonventreetmême

plusbas,plongeantdanssonshort.Ilsesoulevalorsqu’elletirasursonvêtementpourleluienlever.— Maintenant,jesuisàtamerci.— Ohoui !dit-elle,saisissantsonmembre.Ellefitglisserlentementsesmainssurtoutelalongueurdesonsexe,appréciantdesentirsaverge

sedurciràsoncontact.— C’estdelatorture.Elleluisourit.— Tuesprêtàmerévélertessecrets ?— Pasencore.Elle fit tournoyer son pouce au sommet de son gland, se servant du fluide pour lubrifier ses

mouvements.Mickgardaitlesyeuxrivéssursesgestes,tandisqu’elleobservaitsonvisage,écoutaitsarespirationsaccadéequandelleleserraitfortetsuivaitlemouvementdesesnarinesquis’évasaientàchaqueva-et-vientautourdesonmembre.Elleléchaensuitesestesticules,gémitetseredressa,puis

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écartalesjambesdeMick.— NomdeDieu,c’estbon,Tara !Ellecontinuasesmouvementsdelangue,désireusedelegoûteravantd’entreprendreunefellation.

Ellecontinualemouvement,luilaissantleloisirderegarder.Ellesentitqu’ilfaiblissait,elleaimaitlevoirainsi,danslemêmeétatqu’ellequandilluifaisaitl’amour.Ellevoulaitl’amenerauborddelafolie,voireau-delà.Elletintfermementlabasedesonpénisetlesuçaplusfortenl’amenanttoutaubout de sa gorge, puis relâcha la pression de samain, imposant une cadence plus régulière.MickagrippalescheveuxdeTarapourl’inviteràreprendreunrythmeplussoutenu.Elle posa samain sur sa cuisse et sentit sa chaleurmoite.Elle savait qu’il se retenait, alors elle

empoignaànouveausonsexeetfitdesva-et-vientenagitantsalangue.— Oui.Ohoui !Putain,jevaisjouir !

Ellepoussaungémissementdesatisfaction,témoignantqu’elleétaitprêteetimpatiente.Ilsecambraetgémit,puisresserrasaprisesursacheveluretandisqu’ilselaissaitalleretsevidait

enelle.Elleavalacequ’illuioffrait.ToutlecorpsdeMickétaitsecouéparlaforcedesonorgasme.Finalement,elle le libéradesonemprise,alorsqu’il tombait,doscontre le sable.— Lavache ! futtoutcequ’ilputdire.TaraposasatêtesurleventredeMick,attentiveaubattementrapidedesoncœur,auxmontéeset

auxdescentesdesesrespirations,tandisqu’ilpassaitsamaindanssachevelure.Ellelevalatêteetleregardadanslesyeux.— Tuesprêtàabandonnertessecrets ?Ilritetredressalatête.— Dessecrets ?Quelssecrets ?— Sacrétoi !Elleramassadusableetenmitdanssonnombril.Ilsejetasurelle,maisellehurla,selevad’un

bondetcourut,Micksursestalons.Ellesavaitqu’ellen’avaitaucunechancedelesemer.Illarattrapaenquelquessecondes,lapoussantàterre.Elleémitunriregrinçantlorsqu’illaplaquaausol.— C’estpasjuste !cria-t-ellealorsqu’illatiraitsouslui.Lapartiesupérieuredesarobesetrouvaitmaintenantauniveaudesataille,maiscelaluiimportait

bienpeu.— Taprofessiont’avantage.— Cessedepleurnicher.Ilpritdusableetlefrottaentresesseins.Elleensaisitunepleinepoignéepourlaluiverserdans

lescheveux.Lorsqu’ilseurentfinideseroulerdanslesablehumide,Taraétaitconvaincuequ’ilyenavaitplussureuxquesurtoutelaplage.Taragloussa.Micklasoulevaetlacalasursonépauleavantdesedirigerversleurbungalow.Il ouvrit le robinet de la douche tandis que Tara enlevait sa robe. Ils entrèrent ensemble dans

l’immensecabine.Mickluitournaitautour,cequilafaisaitrire.Ilavaitdusablesurlevisage,danslescheveuxetunpeupartoutsurlecorps.— Est-cequej’ail’airaussisalequetoi ?Ilbalayalesquelquesgrainsqu’illuirestaitsurlesépaules.— Probablement.Ilssesavonnèrentetselavèrentlonguement,afind’atteindrelesmoindresrecoinsdeleurscorps,

oùs’étaitlogélesable.Heureusement,ladoucheluxueuseétaitéquipéededeuxjetsetd’unpommeaudedoucheamovible,quipermettaientunnettoyageprécis.— Ehbien,çaressemblaitàunecuredethalassothérapie,dit-elleunefoislerinçageterminé.Ma

peauestparfaitementdouce,maintenant.Mickpassadel’eausursonvisageetsetournaverselle.— C’estvrai ?Jepensequejedevraisrevérifierpourm’assurerquetun’aiesplusungraindesable

surtoi.

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Tarahaussalessourcils,puisécartalesbras.— Viensm’inspecter.Illaretournaetcaressasesépaulesetsesbras,puissondos.— Çaal’airbonici.Tourne-toi.Elles’exécuta,etilplantasonregarddansceluideTara,tandisqu’ilpromenaitsesmainsdansses

cheveux humides, traçant du bout des doigts une piste sur son nez et ses lèvres. Il se pencha etl’embrassa.— Teslèvresn’ontpaslegoûtdesable.Ellepoussaunsoupirlorsqu’ilfitcourirsalanguesurseslèvres,laglissaentresesdentspourla

goûter,avantdesedétacher.— Pasdesablesurtalanguenonplus.Ellerit.Aumomentoùilfitroulersespoucessursapoitrine,ellesuffoqua.Puisillasaisitparleshanches.

— Oui,c’esttrèsdouxici,maisilfautquejeregardeceladeplusprès.Ilsemitàgenoux.— Écartelesjambes,chérie.Ellel’écouta,secambrantcontrelaparoideladouchelorsqu’ilsepenchaenavant.Ilvintposersa

languesursonsexe,serpentantentre lesreplisdesonvagin.Ellepenchala têteenarrièreet laissal’eaucoulersursonvisageetsescheveux.Lachaleuretlavapeurnefaisaientqu’ajouteràlatensionquicroissaitenelle,tandisqueMicks’aventuraitsursonpointsensible.Ellegémitlorsqu’ilintroduisitsalangueenelle.IlsoulevalajambedeTarapourvenirlaplacer

sursonépaule,luipermettantd’intensifierleplaisirdesapartenaire.— Lisse,sucré,tellementdoux.Il glissa un doigt en elle, la pénétrant avec de doux à-coups tout en dessinant de sa langue des

cerclesautourdesonclitoris.LadouceurdeMicklaconduisitdirectementauseptièmeciel.Elleétaitbouleverséequecelaarrive

aussi rapidement.Elle jouitenhaletant,ensebalançantcontreMick. Il la tenait fermement,afindes’assurerqu’ellenetombepaspendantqu’ellesavouraitcetorgasmedélicieux.Mickselevaetsaisit,àl’extérieurdelacabinededouche,unpréservatif.Unefoisprêt,ilenroulalesjambesdeTaraautourdeseshanchestandisqu’ilplongeaitenelle,laplaquantcontrelemurdeladouche.Illevalesmainsdelajeunefemmeau-dessusdesatêteetsecourbapourléchersesmamelons.Unepassiondévorantel’animait,etTaraneputques’enréjouir.— Embrasse-moi,exigea-t-elle.Il leva la tête, l’embarqua dans un baiser torride, faisant monter son désir à des niveaux

insupportables,tandisqu’illapénétraitavecforce.Ilappuyaseshanchescontreelle,continuantsesva-et-vient jusqu’àcequ’elle jouisseànouveau,

criantsonexplosiondesensations.Ilrelâchasesbrasetlasouleva,l’embrassantintensément,toutenlui accordant un regard plein de tendresse, qui la fit fondre. Elle ne se lassait pas d’écouter sesgémissements et continuait à se tenir fermement à lui tandis qu’il vibrait contre elle, les doigts sipuissammentplantésdanssesfessesqu’elleengarderaitsûrementdestraces.Maiselles’enfoutait.L’eauavaitcommencéàserafraîchirlorsqu’illarelâcha.Elleétaitencoresousl’effetd’unséisme

intérieur,causéparleursorgasmessimultanés.Micktendit lebraspourfermer lerobinetetsaisirdesserviettes. Ilsseséchèrentets’installèrent

danslelit.Micklatiracontreluietsoulevasachevelurehumidepourl’embrasserdanslanuque.Tarafermalesyeuxetessayadesedébarrasserdutrop-pleind’émotionsqueMickfaisaitnaîtreen

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elle.Cen’étaitquedusexe.Dusexeetriend’autre.

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Chapitre17

— J’ai besoin quetu t’affiches à uneavant-premièredefilm.Mick venait juste de terminerun desentraînementslesplusexténuantsdesavie.Il

n’avaitpaslamoindreenviedevoirLiz,avecsonteintparfaitetsonchignontiréàquatreépingles,semblableàuntigreprêtàbondir.Ilpritunegrandeboufféed’airetsouffla,puiss’assitsurlebancetattrapaunedesbouteillesd’un

assistantquipassaitàproximitédelui.— Pourquoi ?Ellepenchalatêtedecôtéetluilançaunregard.— Tu sais pourquoi. La saison va bientôt commencer. Il faut qu’on te voie en couverture des

magazines.Ilingurgitalamoitiédelabouteille,puislevalesyeuxsurelle.— Quelestlefilm ?Ellesourit.— C’estunfilmd’action.LedernieravecMattLarson.— Quand ?— Mercredisoir.Mickacquiesçaetsaisitsaserviette.— JeverraiavecTarasisonagendaleluipermet.— Comment ?Jenecroispas.Ill’observa.— Quoi ?— Tuvasassister à lapremièreavecValishaStaniskowa, la top-modèleenvoguequi a reçu les

honneursdelacouvertureduhors-série« Maillotsdebain »d’unmagazine.Ilselevaetplantasonregarddanslesien,d’unairsévère.— Non.Ellehaussalessourcils.— Pardon ?

— J’ai dit non. J’essaierai d’assister àl’avant-premièresitupensesquec’estbonpourlesrelationspubliques.Maisj’iraiavecTara.EtpourtouslesévénementsàvenirquetuvoudrasorganiserTaraseramapartenaire.Lizlaissaéchapperunpetitrire.— Non, mais tu te moques de moi ? Elle n’est personne.— Pour moi, elle n’est pas personne,

Elizabeth.C’estquelqu’unàquijetiens.— Quel est le rapport ? Je ne te parle que d’apparitions publiques qui sont bénéfiques pour ta

carrière.FaireuneapparitionavecTaraàcesévénementsn’estpasbonpourtoi.Iln’étaitpasd’humeurpourcetypedediscussion,etsoitLiznecomprenaitpas,soitelleétaittrop

obstinéepourvoirleschosescommelui.Danstouslescas,iln’allaitpascéder.— Jenevaispasmerépétercinquantefois,alorsouvrebientesoreilles.Jeneparticiperaiplusà

cesévénementssansTara.Ellecomptepourmoi,etjeneveuxpasêtrevuenpublicavecuneautrefemme.

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Compris ?Ellelevalesmains.— Compris.Tuvaspasmegonfleravecça…On

vaprocéderautrementalors.Tuasunmatchceweek-end,etunbarbecueavecl’équipeestorganiséaprèslejeu.InviteTara.Ellepeutrejoindrelesfemmesetlescopines.Çanousferaunebellephoto.Onvas’assurerquedesphotographessoientlàpourprendreunephotoetlamettreenavant.Quandillaregarda,elleajouta :— AvecTara.— Bien.Commetuvoudras.Ilsaisitsoncasqueetsedirigeaverslesdouches,sedemandantàquelmomentsavieétaitdevenue

sicompliquée.Ils’inquiétaitdéjàassezpourlepremiermatchdepré-saison,quiarrivaitleweek-endsuivant.Naguère, il préparait sesmatchs avec l’insouciance d’un gamin – sans stress.Mais depuisqu’il était trentenaire et que des loups assoiffés de sang, aussi jeunes que vigoureux, avaientcommencéàlesurveillerdeprès,chacundesespasdevaitêtresoigneusementcalculé,etcettefoisilfallaitqu’ildonnetoutsurleterrain.Ladirectionluiavaitassuréqu’ilétaitsurdesbasessolidesetqu’il était encore leur joueur emblématique, mais il savait que cela ne voudrait rien dire s’il seblessaitousisaperformancependantlasaisonn’engendraitpasderésultats.EtpuisilyavaitTara.Commentest-cequ’unerelationquiavaitcommencédemanièresisimpleet

silégèreavait-ellepudevenirsisérieuse ?Ilsetenaitdevantsoncasierpours’habilleretsedemandaitcequ’ilallaitbienpouvoirfaireàce

sujet.Lesrelationssérieuses,cen’étaitpasvraimentsongenre.Enfait,lesrelationsaveclesfemmesn’étaientpassontruc.Ilavaitdesrencards,baisait,s’amusait.Puischacunsuivaitsaroute.Sacarrière– l’amourde savie–, c’était le football.Cela l’avait toujoursété, et il supposaitquecela le seraittoujours.Ilimaginaitqu’ilpourraits’installerencoupleundecesjours,aprèsquesacarrièredanslefootballfutterminée.Quandilauraitdutempsetdel’attentionàaccorderàunefemme.Il n’avait pas prévu queTara entre dans sa vie, le rejette dans un premier temps et vienne ainsi

semerletroubleenlui.Il n’était pas encore prêt à s’engager. Il devait se concentrer sur ses prochains matchs, et cela

signifiaitqu’ildevaitmettretoutlerestedecôtéunefoislasaisoncommencée.Ilenlevasonmaillot,s’assitsurlebancetbalançasesaffairesdanssonsacdesport.Puisilpassa

lesdoigtsdanssescheveux,pensif.Qu’est-cequ’ilétaitdonccenséfaireavecTara ?Lalarguer ?S’éloigneretluidirequ’ilavaitpassé

unagréableétéensacompagnie,maisqu’ildevaitmaintenantseconsacrerentièrementauxmatchs ?Toutes les femmes qui étaient passées en coup de vent dans sa vie savaient comment les chosesallaientsepasser.Desvoyagessympas,desséancesphotoamusantes,dusexesansprisede tête,et,quandlasaisoncommençait,c’étaitfini.Ellesenétaientconscientesetluiaussi,ettoutlemondes’enaccommodait.Toutétaitlimpidedèsledépart :nil’unnil’autrenesouhaitaitderelationpermanente.Ellesconnaissaientlesrèglesdujeu,ellesavaientjoué,etlesdeuxcampsétaientsortisvainqueurs.Pourtant,cejour-là,surleterrain,ilavaitmisleschosesauclairavecElizabethquiavaitsuggéré

qu’ilailleàuneavant-premièredecinémaavecuneautrefemme.Illuiavaitaffirméqu’ilnevoyaitpersonned’autre,queTaraétaitlaseulefemmedanssavie.Merde !Est-cequ’aumoinsilsavaitcequ’ilvoulait ?Ilferaitmieuxd’yréfléchirplutôtquedemenerTaraenbateau.Oupeut-êtrequ’ilferaitmieuxdesepréoccuperdesesdésirsàelle.Siçasetrouvait,ellenevoulait

riendeplusqu’unétésympa.Construiresacarrièrel’occupaitbeaucoup.Elledevaitpenseràsonfils.

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Etcen’étaitpaslegenredefemmequisortaitpouressayerdesetrouverunmariàtoutprix.Elleétaitfarouchement indépendante, protégeaitNathan et n’avait pas voulu s’impliquer. Elle n’avait jamaisexprimélesouhaitdefairepartiedesavie.Etlui,est-cequ’ill’imaginaitàsescôtésenpermanence ?Il s’assit et enfouit sa tête dans ses mains. Bon sang, il n’en savait rien ! Est-ce qu’il pourrait

maîtriserlasituation ?Illuiavaitcouruaprèsdepuislanuitoùill’avaitrencontrée,neréfléchissantmêmepas auxdirectionsque celapourrait prendre. Il avait fonctionné à l’instinct.ConquérirTaran’avait pas été chose aisée, et c’est aussi cet enjeu qui avait rendu leur relation inédite. Jamais iln’avaiteuàcouriraprèslesfemmesauparavant.Désormais, avec la saison qui débutait, il était temps de prendre certaines décisions. Sa relation

avec Tara prenait un tournant assez intéressant. Ses sentiments pour elle s’orientaient dans unedirectionencourageante.Etilétaitincapabledesavoircequ’ellepensaitdetoutcela.Entoutcas,l’idéedes’éloignerd’elle

étaitimpensable.Ilvoulaitqu’ellefassepartiedesavie.Maisqu’est-cequecelaimpliquait,d’uncôtéetdel’autre ?NomdeDieu !Iln’avaitjamaiseuautantbesoindeboirequemaintenant.L’alcooll’avaittoujours

aidéàoublierleschosesauxquellesilnevoulaitpaspenser.Ilattrapasonsacetycherchasesclés,puispoussalaporteduvestiaire.Ilavaitbesoindeprendre

l’airpourseviderlatête.Ilarrivasurleparkinget,sentantsonpoulss’accélérerdefaçonanormale,prit unegrande inspiration. Il déverrouilla savoiture, jeta son sac à l’arrière et grimpa, tentant decalmersarespirationavantdedémarrer.Respire. Calme-toi. Bon sang, qu’est-ce qui clochait chez lui ? Il avait une vie fantastique, une

carrièreétonnanteetcouronnéedesuccès,unefemmegénialequisemblaitbeaucouptenirà lui,et,pourlapremièrefoisdepuisdesannées,ilavaitunefolleenviedeboire.

Quelgenred’hommefaiblecelafaisait-ildelui ?Ilavaitbesoinderéfléchiràbeaucoupdechoses.Ilétaittempsderentrerchezlui,desechangeret

de faire un jogging, avant qu’il flanche et s’arrête dans le premier bar venu pour commander unverre.Micketsonfrèren’étaientpastrèscomplices,maisGavinsavaitcequeMickavaittraversé.Ilavait

besoindeparleràquelqu’unet,commeGavinétaitenvillepourunmatch,ils’étaitditquec’étaitlebonmomentpourl’inviteràdîner.Ilsseretrouvèrentdansunbarquisurplombaitlaville.Mickentraetexaminalavuepanoramique

surleBayBridgeetlecentre-villedeSanFranciscoavantdedirigersonregardsurlebar.Ilrepérasonfrère,entourédetroisfemmes.Toutcequ’ilyavaitdeplusnormal.DèsqueGavinaperçutMick,illuifitsignedes’approcher.— Désolé,mesdemoiselles,ditGavin.J’aidesaffairesàtraiteravecmonfrèrecesoir.

— Oh,monDieu !s’exclamalagrandeblonde.C’estMickRiley,lejoueurdefootballaméricain.La brune qui se tenait près de l’autre jaugeaMick du regard, de la tête aux pieds, puis elle lui

décochaunsourireaguicheur.Quelquesmoisauparavant,ilauraitpuêtreintéressé.Désormais…pastantqueça.— Àplustard,ditGavin,ensaisissantsabièrepoursedirigeràl’autreboutdubar,augranddam

destroisfemmesquisortirent,déçues.— Descœurssontentraindesebriser,ditMick.— Ouais,ouais.(Gavins’assit.)Jenepensaispas

que tu étais le genre de type à faire le touriste, mais la vue est sympa, à l’extérieur comme à

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l’intérieur.— Quoi ?Tuneveuxquandmêmepasque je t’invitedans la rue lapluscorrompuedumonde ?

Gavineutunpetitsouriresatisfait.— Jepassemontour.— Beaumatchaujourd’hui.— J’auraisput’envoyerdesbillets.Mickrit.— Jetevoisbeaucoupjouer.Maisj’aivuquelquesmomentsdumatchàlatélévision.Tuasréalisé

unjolihomerun.Gavinsouritetportalabouteilledebièreàseslèvres.— Merci.Lessupporteursdetavillen’ontpaseul’aird’yprêter tropattention,commec’était le

pointdelavictoire.— SanFranciscot’auradanssonéquipelaprochainefois.— Jen’enmettraispasmamainàcouper.L’hôtesselesappelaàleurtable.Ilstraversèrentlerestaurant.Mickavaitdemandéunespaceprivé

avecunpeud’intimité.Casey leuravait réservé lapetitepièceVIP.Aprèsque leurserveureutprisleurcommande,ilfermalaporte.— Onfaitunefête ici,cesoir ?Etsic’est lecas,s’il teplaît,dis-moiqueces trois fillescanons

qu’onarencontréesaubartoutàl’heuresontinvitées.Micksecoualatête.— Non,c’estsimplementquejenevoulaispasqu’onsurprennenotreconversation.— Ahouais ?Gavinposasabièresurlatableetsepenchaverslui.— Sic’estillégaletquedesfemmesnuessontimpliquées,j’ensuis.— C’estassezsérieux,Gavin.Lesouriredesonfrèredisparut.— Trèsbien.Dequoituveuxdiscuter ?— Dequelquestrucs.Jenesavaisvraimentpasàquienparler.— Écoute,jemerendscomptequejenesuispasforcémentàlahauteurparfois,Mick,maistusais

que,sijamaistuasbesoindemoi,jesuislàpourt’écouter.Sanstejuger.C’étaitcequ’ilavaitbesoind’entendre.— Ilyabeaucoupdechoses.Taraetmoi,Liz,lefootball.Gavinsepenchaenarrière.— Commenceparledébut.Jesuisàtoi.Mickpoussaunlongsoupiravantdeselancer :— J’aiavouéàTaraquej’avaisétéalcoolique.Gavinhaussalessourcils.— Vraiment ?Tuluifaisàcepointconfiance ?— Oui. Quelque chose est arrivé avecNathan, et je voulais leurmontrer, à elle et à lui, ce qui

pourraitsepassersiungosseprenaitgoûtàl’alcooltropvite.Gavinsepenchaenarrière.— Attends.Legaminestaussiaucourant ?— Oui.Jel’aiamenéàuneréunionavecmoi.— MonDieu,Mick !JepeuxàlalimitecomprendrequetuledisesàTara.Maislegosse ?Tusais

commelesgaminssontchangeants.Ets’illerévélait ?Tuasprisgrandsoindegardertonsecrethorsdeportéedesmédias.

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— Jesais.JenepensepasqueNathandiraquoiquecesoit.Ilcomprendqu’ilest importantpourmoiqueçarestesecret.Gavingrommelaetpritunegrandegorgéedesabière.— Oui.Lesmeilleures intentionset toutça.Etsi tu larguessamèreoulablessesd’unefaçonou

d’uneautre ?Tusaisquelapremièrechosequ’ilvafaire,c’estrépandrelanouvellesurInternet.Mickhaussalesépaules.— J’aiprislerisque.Maintenantilfautquejeleurfasseconfiance,àtouslesdeux.— Ehbien, j’imagine que tu as fait le bon choix.Moi, je n’ai confiance en personne.Tousmes

cadavresrestentdansleurplacard.— BonDieu,Gavin,turendstescadavrespublics !Tuaslapireréputationdanslemilieudubase-

ball,ettuaimesça.C’estgrâceàcelaquetuastouteslesfemmesàtespieds.Gavinhaussalessourcils.— Qu’est-cequetuveuxquejetedise ?Jesuisirrésistible.— Nemefaispasvomiravantlerepas,

d’accord ?— Hé !Tuesprêtàtecaser,alorsnemerendspasresponsablesituesjaloux.Micklevalesyeuxau

ciel.— Jen’arrivepasàcroirequejet’aiinvitéàdîner.— Tupeuxprendredemesnouvellesdanslesmagazines,frérot.Maisn’oubliepaslesbonsmomentsquel’onapassés.Gavinattrapasabouteilleetsebalançasursachaise.Mick rit et secoua la tête. Les moqueries espiègles de son frère pour détendre l’atmosphère et

détournerlecôtétropsérieuxdelaconversation… :c’étaitexactementcedontilavaitbesoin.— OK,quoid’autre,àpartque tuesallédéballer tous tes secretsàTaraetà son fils ?Donc les

chosessontsérieusesentrevous ?— Jenesaispas.Jepense.Ilestpossiblequecesoitcequejesouhaite.Jecroisqueçaenprend

bienladirection.— Maiselleestpartie ?— Non.— Tuesparti ?— Non.Gavinrit.— Maisqu’est-cequisepasse,alors ?Ondiraitquetoutvabien.C’estquoi,leproblème ?— Jenesaispas.(Ilsepenchaenavant,croisantsesmains.)J’aipeur,Gavin.Etsij’yarrivaispas ?— Tume demandes conseil àmoi, à propos de l’amour et des relations de couple ? Tu devrais

peut-êtreenparlerplutôtàmaman.Jen’ai jamaiseudevraie relationavecune femme.Lespetitesamies, ce n’est pasmon truc.Tu es largement en avance surmoi en ce qui concerne les histoiresd’engagement.Micks’appuyacontreledossierdesachaise.— C’estjustequejenesaispassijesuisfait pour du long terme. Et puis, avec la nouvelle saison qui commence, je m’inquiète pour macarrière.Gavinlevasabière.— Commenoustous.Maisjepensaisquetuavaisdesgarantiesavectoncontrat ?— Oui. Mais ça ne vaut que sur la saison actuelle et celle d’avant. Ils ont embauché un jeune

championavecunbrasenor.Etlegaminqu’ilsontrecrutéilyaunanasoifdevictoire.— Etalors ?C’estavecçaqueturestessurlequi-vive.Etuneéquipedoittoujoursavoirunplande

secours.Jesuisconfrontéaumêmeproblèmeaubase-ball.Leséquipesderéserveontdesputainsde

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joueursdepremièrebaseavecd’excellentesmoyennes,quiattendentquejemeplanteouquejemeblesse.Danslesport,unjourtuesausommetetlejourd’aprèstuesplusbasqueterre.Tusaisquerienn’estgaranti.Tunepeuxpassurfersurlesuccèsindéfiniment.Toiaumoins,quandtunejouerasplus,tupourrascomptersurtonintelligenceettonsensducommercepourtereconvertir.Tuesbienenavancesurmoilà-dessus.— Situavaisétéattentifàl’école,tuenauraislescapacitésaussi.Gavinpritunegrandegorgéedebière.— Ouais,ouais.J’ail’impressiond’entendremaman.— Iln’estpastroptardpourinvestir,commencerdesaffairesenparallèle,préparertaretraite.Tu

nerajeunispas,tusais.— Ah,ah !Onn’estpasicipourparlerdemoietdemeséchecs,jecrois.Mickpoussaunsoupir.— C’estvrai !Gavinbranditlabouteilleverssonfrère.— Écoute,Mick. Profite simplement du jeu tant que tu en as la possibilité. Joue de tonmieux et

arrêtedet’inquiéterpourdesconneriessurlesquellestun’asaucuncontrôle.— Tu as raison. Je ne sais pas pourquoi je me pose tant de questions. Çam’a frappé de façon

tellementsoudaine.EtpuisilyaLizquimeharcèleenessayantdemecaseravecdestop-modèles.— Àt’entendre,oncroiraitquec’estunevraieplaie !Mickrit.— Àl’heureactuelle,c’estunevraieplaie.LizmecherchedespouxàproposdeTara.Elleveutque

jesoisvuaveclesdernièresactricesoumannequinsàlamode,etçaneluiplaîtpasquejesorteavecTara.— Franchement,quiprendenconsidérationlesconseilsdeLiz ?Gavinfinitsabièreetlamitdecôté,puisappelaleurserveur,quiluienapportauneautre.Unefois

quecelui-cieutrefermélaporte,Gavinsepenchaenavant.— Écoute,Lizaunesuperinfluencesurnoscarrièresetnousinduitrarementenerreur,maisc’est

uneemmerdeusedepremière.Uneemmerdeusecanonavec lesplusbelles jambesque j’aie jamaisvues.Maisellenous faitgagnerunpaquetd’argent.Mais, si c’estTaraque tuveux,alorsmets leschosesauclairetnelalaissepass’immiscerdanstavieprivée.Jenet’aijamaisvutelaisserfaire,qu’est-cequitepasseparlatête ?— Jenesaispas.Mickpritunmorceaudepaindanslacorbeillequi trônaitaucentredela tableet lerecouvritde

beurre.— J’ail’impressionquel’histoirequej’aivécuecesderniersmoisabouleversémavie.Jemeretrouvefaceàundilemme.Avant,mavieétaitsurdesrails,etmaintenantriennevaplus.GavinattrapalatartinedanslamaindeMicketenpritunebouchée.Illamâchapendantquelques

secondes,puisdit :— T’esamoureux,frangin.Çacrèvelesyeux.Jenet’aijamaisvucommeça,c’estlaseulechose

quipuissetemettredanscetétat.Mickbutunegorgéed’eaupourfairedisparaîtrecettesensationdegorgesèche.— Tucrois ?— Ehbien,jeneconnaisrienàl’amour,maistuestellementconfusàproposdetessentimentsque

çanepeutêtrequeça.Oui,jecroisquetuesamoureux.C’estdoncàçaqueçaressemble ?J’espèrebiennejamaisconnaîtrecettesensation,mec,parcequeçaterendcomplètementcinglé.— Qu’est-cequejedoisfaire,alors ?— Soisunhomme,prendssurtoietfaisavec !Regardetoutcequetuastraversédanslavie,Mick.

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Tuasfini tesétudesenétantalcoolique,mais tuasquandmêmeréussiàvaincre tonaddictionetàsigneruncontratdanslaNFL.Depuistoutescesannées,pasuneseulefoistun’astouchéunegoutted’alcool,pasvrai ?— Oui.— Trèsbien,doncsituaimesTarachercheunesolution.Situdécidesdenepast’engager,laisse-la

partir.EtcommenceparexpliqueràLizqu’elledoitgérertacarrièrecommetul’entends,etsurtoutdemande-lui de ne pas mettre son nez dans tes affaires personnelles. Ce n’est pas parce que tutraversesunepériodededouteque tuasbesoind’alcoolpour t’ensortir.Tun’yaspaseu recourspendanttoutescesannées,cen’estcertainementpasmaintenantquetuvasreprendre.» Bien sûr, tu as trente ans maintenant. Mais tu travailles d’arrache-pied pour rester en forme

physique,alorscontinueàprofiterdujeu.Etnetefaispasdesoucipourtonenduranceoutontalent.Quand l’heure sera venue de te retirer, tu le sauras, et tu t’en sortiras admirablement, commetoujours.Unverred’alcoolnet’aiderapasàéchapperauxréalitésdelavie,ettulesaistrèsbien.Tuesdéjàpasséparlàettusaistrèsbienoùçat’amené.Maisiln’yaquetoiquipuissesfairecechoix.Jenepeuxpaslefaireàtaplace.Ladécisiont’appartient.Leserveurleurapportalerepas,etMicks’yattaqua,méditantsurtoutcequeluiavaitditGavin.— Tuasvraimentmûripendantmonabsence.Gavinlevalesyeuxdesonassiette.— Non,jen’aiabsolumentpasvieilli.Jecontinueàfairelafêtecommeungaminetjevischaque

semaineunenouvellehistoireavecunenouvellefille.Rienn’achangédepuismesseizeans.— Tu t’en sors très bien.Tu as rempli tous les objectifs que tu t’étais fixés, et tes priorités sont

clairementdéfinies.Tun’aspassuivimonparcoursd’ivrogne.— J’ai eu le privilège d’avoir un grand frère qui en a fait l’expérience en premier, j’ai pu

apprendredeseserreurs.Gavinluiadressaunclind’œil,etMicks’esclaffa.— Jet’aime,enfoiré !— Moiaussi,petitcon !rétorquaGavinenriantaussi.

Chapitre18

Taras’agitasursonsiègepuisseleva,bientôtsuivieparlafouledesupporteursenthousiastes.Lestadeétaitpleinàcraquer,bienqu’ilne s’agissequed’unmatchdeprésélection.Lepublicétait aurendez-vous, car San Francisco avait frôlé la victoire lors du dernier championnat de division, etl’équipesemblaitdésormaisencoreplusefficacesurleterrainavecl’arrivéedequelquesnouveauxjoueursquivenaientrenforcerladéfense.Tara était ravie d’être présente.Mais la joie deNathan était encore plus immense, grâce àMick

toujours,quileuravaiteudesplacessurlalignedecinquanteyards,aveclesfamillesdesjoueurs.L’adolescentouvraitdesyeuxébahisdepuisleurarrivée.Ilnetenaitpasenplace.Ilprenaitdesphotospourlesenvoyeràtoussesamisavecletéléphonequ’ilavaitreçupoursonanniversaire.Mickavaitréussiàdégotterunbilletsupplémentaire,etNathanavaitainsipuamenersonnouvelami,Bobby,unautre joueurdefootdepremièreannée, trèsheureuxd’assisteraumatch luiaussi. Ilsétaientcollésl’unà l’autre, faisantdespronostics toutenpointantdudoigt les joueurs. Ilsavaient totalementfaitabstractiondelaprésencedeTara.La jeune femme savait qu’elle ne manquerait pas d’attirer les regards en arborant le maillot

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numéro quatorze, le numéro de Mick. Elle se sentait fière et privilégiée, elle devait l’admettre,d’autant plus qu’elle était assise parmi les femmes des joueurs.— Alors, c’est vous la copine deMick ?Elleseretournaetsouritàunejoliebrune.— Euhoui,noussortonsensemble.Lafemmeluitenditlamain.— JesuisRoseanneLewis.MonmariestTommyLewis,lenumérosoixante-douze.Ilestplaqueur

offensifdroitetilassureraladéfensedeMickcesoir.Tararitetluiserralamain.— Danscecas,jevousremercieparavancepourletravaildeTommy.NathanetàBobbysaluèrentRoseanne,etcelle-ciprésentaTaraauxautresépousesàproximité.— DepuiscombiendetempsMicketvousêtes-vousensemble ?interrogeaSueShore,assiseàcôté

d’elleetdontlemariétaitDerek,lebuteurdel’équipe–lajeunefemmeenceintejusqu’aucouavaitl’airadorable.— Nousnoussommesrencontréscetété.— NousadoronsMick. Il estgénialavecnosenfants. Je suisétonnéedevousvoir ici, car iln’a

jamais fait venir aucune compagnedans les gradins, auparavant. Samère et sonpère ont assisté àquelquesmatchs,sonfrèreaussi,plusieursfois,maisaucunepetiteamie.C’estunepremière.— C’estvrai ?— Oui.Vousdevezêtrespéciale.C’estainsiqu’ellesesentait,etilfallaitbienreconnaîtrequecela

luifaisaitdubien.— Votrebébéestprévupourquand ?— Dansunmois.Mais luiestplutôtpressédesortir,si j’encroissescoupsdepiedincessants.Il

seracommesonpapa.Taralaissaéchapperunpetitrire,serappelantsagrossesseetlesnuitsblanchesqu’elleavaitpasséesàcausedeNathan.— Jepensequ’ilssonttouscommeçaàlafin !— Notrefilleétaitplussereinequecepetitgars.C’estunbuteur-né.— J’espèrequ’ilmarcherasurlespasdesonpère.Suerit.— Ceseraitincroyable !— Coupd’envoi !criaunedesfemmes.Taraavaitétésioccupéeàcauseraveccesdamesqu’elleavaitàpeineremarquéledébutdumatch.

Elleseconcentrasurledéroulementdujeusurtoutparcequel’attaquantdeSanFranciscoentraitsurleterrainenpremieretquecelaannonçaitl’arrivéedeMick,aprèslecoupd’envoi.Waouh ! Son uniforme tout entier lui seyait parfaitement ! Et les protections lui donnaient fière

allure.Tarasecrispalorsqu’ilattrapalapremièrepasseducentre,lalançantàl’undesesreceveurs,qui

courut avec la balle sur quatre yards. Elle sursauta quand le plaqueur passa devant Mick à toutevitesse.Deuxième tentative.Mick était à nouveauderrière le centre et, cette fois, il récupéra leballon et

recularapidementdequelquespas.Ilrestaenpositionpourobserverlesreceveurs,puisfitunepasserapideaurunningbackàsagauche,quicouraitpourgagnerdeuxyards.À la troisième tentative, il y aurait quatre yards à parcourir. Les joueurs durent redoubler de

stratégie pour s’emparer une première fois du ballon. L’équipe d’Arizona voulait faire passer unmessageauxjoueursdeSanFrancisco,ens’assurantqu’ilsnemarquentpasunpremieressai.Tarasentaitlapressioncommesielleétaitsurleterrain.

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L’équiped’Arizonas’apprêtaitàattaquerd’unefaçonspectaculaire.Taraserralesaccoudoirs :Micks’échappaitdurassemblementtactiqueetprenaitlapositiondela

formation « shotgun ». Puis il réceptionna la passe et remonta. L’attaque se produisit, et sa ligneoffensiverestaenplace.Micktiraverslereceveurauloin.Ill’a !Ungaindevingt-deuxyards !— Respirez,ma douce, ditRoseanne en posant unemain sur l’épaule deTara.Lematch va être

long !Tararit.Puisexpira.Le premier quart-temps était tendu, les Sabres avaient inscrit sept points au tableau durant la

premièrepriseduballon,etl’équiped’Arizonaleuravaitrépondujusteaprèsavecunessai.Ensuite,les choses s’étaient un peu calmées, et, à la mi-temps, le score affichait match nul, dix à dix. Endeuxièmemi-temps,Mickenchaînalespasses ;l’attaqueencourssemblaitsolide.Ladéfenserésista,etlesSabres marquèrent des points. L’équipe de San Francisco finit par prendre la main et en sortitvictorieuse.Commeils’agissaitdelapré-saison,Mickn’avaitpasjouél’intégralitédumatch.Àlafindutroisièmequart-temps,Tararespiraunpeu.Quand lematch fut terminéetque la fouleeutvidé le stade, l’équipe se rassembla sur le terrain

aveclesépousesetlesfamilles,autourd’unbarbecue,cequiravitNathan.Tara était contente de souffler un peu après la pression du match. Désormais, elle pouvait se

détendre.Enfin, dumoins, c’est ce qu’elle pensait avant de voir s’approcher Elizabeth sur le terrain. Elle

n’arrivaitdécidémentpasàcomprendrecommentcettefemmepouvaitmarchersurlapelouseavecses talons de dix centimètres. Elizabeth ne connaissait à l’évidence pas la signification du mot « décontracté ». Tara, elle, était à l’aise avec son maillot de l’équipe, son jean et ses baskets. MaisElizabethn’approuvaitvisiblementpascettetenue.— Vousparticipezàunpique-niquedessupporteursaujourd’hui,Tara ?NathanetBobbyavaientrencontréquelquesadolescentsdeleurâge,lesenfantsdesautresjoueurs,

et ils étaient déjà loin à cemoment-là. Tara se félicita queNathan n’ait pas à supporter le dédaind’Elizabeth.— Pourtoutvousdire,oui.Vousmesemblezunpeutropsophistiquéepourl’occasion.Attentionde

nepasvouscasserunecheville.— J’arrivetrèsbienàmarcher.Jesuissurprisedevousvoirici.— Vraiment ?Etpourquoidonc ?Elizabethhaussalesépaules.— J’imaginaisquevousseriezcomplètementdépasséemaintenant.OuqueMicks’ennuieraitavec

vous.Croyez-moi,chérie.Cen’estqu’unequestiondetemps.Jecontinueraiàl’appâteravecdebellesfemmes,ettôtoutardilflanchera.Taracroisalesbrassursapoitrine.— Sivouspensezqu’ilestaussisuperficiel,vousvoustrompez !TaraaperçutMickquis’approchait,etelleleremerciaintérieurement.Elles’écartadeLizpourse

diriger vers lui, puis passa ses bras autour de la taille du joueur pour l’enlacer.— Super matchaujourd’hui.— Pasmauvais,dit-ilavecungrandsourire.Onaquelquestrucsàtravailler,maisc’estprometteur.

— J’aiétévraimentimpressionnéepartonjeu.Quelleforcedefrappe !Ettuasenchaînélespassesavecbrio !Ilhaussalessourcils,puisembrassaleboutdesonnez.

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— Tumémorisestoutesmesactions,maintenant ?— Seulementdansmatête.— OùestNathan ?— Il traîneaveclesfilsdeD’Juanetd’Anthony.Ilsjouentaufootaussi,NathanetBobbysesont

faitdenouveauxamis.Mickhochalatête.— Bien.Jesuismortdefaim.Allonsmangerquelquechose.L’ambianceétaittrèssympa,lesparticipantsaussi,toutlemondel’accueillitcommesielleetMick

formaientuncouplesolide.Taranepouvaitpassesentirplusheureusequ’àcetinstant.EtellesavaitqueNathanl’étaitaussi.Si sa liaison avecMickne fonctionnait pas, elle nepourrait pasprotégerNathandes retombées.

Deuxchoixs’offraientàelle :ellepouvaitsejetertêtebaisséedanscetterelation,etespérerquetoutsepassepourlemieux,ouellepouvaitlarguerlesamarres.La première option l’effrayait, parce qu’il y avait de grands risques pour qu’elle et Nathan en

sortent blessés. Mais la seconde option n’était tout simplement pas envisageable pour elle : Mickfaisaitpartiedesaviedésormais,ets’éloignerdeluiladévasterait.Alorsquediableétait-ellecenséefaire ?Pourcesoir,elleessayaitdeprofiterdurepasetdes’amuser,cequin’étaitpasuneminceaffaire,

avec laprésenced’Elizabeth.Celle-ci, engrandeconversationavec IrvinStokes, lepropriétaireduclub,nelaquittaitpasdesyeux.Aumilieudeladiscussion,LizpointaTaradudoigt,puischuchotaàl’oreilledeM. Stokes.Génial !TaraimaginaitquelsmensongesElizabethpouvaitbieninventeràsonsujet.Est-cequ’elle

racontait queTara avait unemauvaise influence surMick ?Est-ce qu’elle disait au propriétaire duclubqu’éloignerTaradeMickseraitlameilleurechoseàfairepourl’avenirdel’équipe ?LapaniquelagagnaquandElizabethpritM. Stokesparlebrasetquetousdeuxsedirigèrentvers

elle.— Zut,chuchotaTara.— Ilyaunproblème ?— LizamèneIrvinStokesparici.— Enquoiest-ceunproblème ?Mickengloutit lerestedesoncheeseburger,puiss’essuyalesmainssursaservietteetsourit.— 

Hé !Irvin !IrvinStokesétaitunmilliardairequiavaitfaitfortunesurlesmarchésfinanciers.C’étaitunhomme

d’affairesrusé,àlachevelurepoivreetsel,qui,mêmes’ilapprochaitlesquatre-vingtsans,avaitl’airenforme.Ilportaituncostumequicoûtaitprobablementplusd’argentqueTaran’engagnaitenuneannée.— Excellentdépartpourlasaison,Mick,ditM. Stokesenluitendantlamain.— Merci.L’équipeal’airsolide.Vousavezréussiàamenerdesjoueursfiablesàladéfense.Stokesacquiesça.— Nosrecruesontsembléconsolidernosseulesfaiblesses,j’attendsdoncdegrandeschosescette

année.(IlsetournaversTara.)Etvoicivotrenouvelledame ?Elizabethm’aparlédevous.TaranevoulaitmêmepassavoircequeLizluiavaitraconté.Elleluiserralamain.— TaraLincoln.— Oh oui ! Vous avez organisé notre fête, il y a quelques mois. Très réussie. J’étais ravi du

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déroulementdelasoirée.— Merci,monsieurStokes.Elizabeths’appuyasurM. Stokes.— Je disais à Irvin que vous étiez organisatrice d’événements. Les épouses et petites amies des

joueurss’occupentgénéralementde lamiseenavantde lacollectedefondspourunorganismedebienfaisance,avantlecoupd’envoidelasaisonrégulière,etjepensais,commec’estdansvoscordes,quevousvoudriezvousenchargercetteannée.— Oh !(TarasetournaversIrvin.)Biensûr.J’enseraisravie.M.Stokespritsamainentrelessiennes.— Excellent. C’est unebonne couverturemédiatiquepourl’équipe.Etenplusc’estpourla

bonnecause.Cetteannée,c’estpourlescampsd’étédestinésauxenfantsdéfavorisésdelarégion.— Jeseraisravied’apportermonaide.— Votretravailseraitbénévole,bienentendu.— Je n’ai aucun problème avec ça. Je suis toujours disposée à faire du bénévolat pour des

associationscaritatives.— Jesuisheureuxdel’entendre.Çavousferadelapublicitépourvotreentreprise.Jedemanderaià

noséquipesdevouscontacter.L’événementsedérouleralesamediprécédentlederniermatchdepré-saisonàdomicile.— Merci,monsieurStokes.ElleadressaunsignedetêteàElizabeth,quiluifit

unclind’œilets’éloignaavecIrvin.— C’était…intéressant.— Pourquoi ?demandaMick.— Parcequ’Elizabethnem’aimepas.Pourquoia-t-ellefaitcela ?Mickpassasonbrasautourd’elle

etembrassaledessusdesatête.— Bébé, ça fait longtemps que j’ai laissé tomber l’idée de comprendre les motivations de Liz.

N’essaiemêmepas.Ellehaussalesépaulesets’appuyacontrelui.— Tuasraison.C’estinutile.Mais pourtant quelque chose la tourmentait. Liz n’avait sûrement pas vanté ses qualités

d’organisatrice ou prétenduqu’elle l’appréciait. Peut-être qu’elle avait fait cela pourMick, qu’elles’étaitrenducomptequel’influencedeTarasurlacarrièredujoueurétaitpositive.Mêmesielleendoutait,étantdonnéqueLizavaitététrèsclaire :Taran’apporteraitriendebonàla

réputationdeMick.Maisc’étaitdécidé.Taraallaits’occuperdel’organisationdecetévénement.Désormais,ellen’avaitplusqu’às’investirà fonddansce travailpour impressionnerànouveau

IrvinStokes.Mick devait passer chez Tara après le barbecue.Nathan avait prévu d’aller dormir chezBobby.

Mickétaitdéjàgarédansl’alléequandellearriva.— Fatigué ?luidemanda-t-ellequandelleouvritlaporte.Ilfermaetverrouillalaporte,puislapritdanssesbras.— Pasdutout.Unmatchmeprocuretoujoursunepousséed’adrénaline.Elleseglissaentresesbras.— C’estvrai ?Alorscommentfais-tuquandtun’aspasàdispositionunefemmeprêteàt’aideràte

débarrasserdetoutcetrop-pleind’énergie ?

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Illasoulevapourlaporteràl’étage.— Jetentedemeprocurerduplaisirmoi-même…Taraeutunevisionquiluidonnadesfrissons.— J’aimeraisvoirça.— Tuveux ?(Illaposa,debout,àcôtédulit.)— Tuessérieux ?— Oui.Assieds-toi.Elle s’installa sur le bord dumatelas, puis se recroquevilla sur le dessus-de-lit tandis queMick

enlevait sa chemise. La vue de son corps presque nu nemanquait pas de l’exciter chaque fois, etencoreplusaprèsl’avoirvuenactionpendantlematch.Elleavaittoujoursétéamatricedefootballaméricain,maisdepuisqu’elleétaitintimeavecMick,qu’ellesavaitàquelpointilprenaitsontravailàcœur,etqu’ellel’avaitvusurleterrain,elleconnaissaitégalementlessecretsdesaformephysique.Celafaisaitaussipartiedesontravaildefairelemaximumpourresterenbonnesanté,etilprenaitcelaausérieux.Etçasevoyait.Ilétaitmusclélàoùildevaitl’être,etelledevaitrésisteràl’enviedeluisauterdessus.Ellesecontentadansunpremiertempsdesimplementfairecourirsesmainssurlescontours si parfaits desmuscles de son torse, qu’il avait passé des heures à sculpter à la salle demusculation.Elle se pencha en arrière, en appui sur sesmains, alors queMickdéboutonnait sonpantalon, se

débarrassaitdeseschaussures,puissedégageaitdesonslipetdesonpantalon,lesbalançantdecôté.Il étaitdéjà enérection. Il saisit son sexe, en faisantglisser samain lentement et avecdouceur surtoutelalongueur.— Tu penses àquoiquand tu faisça ?demanda-t-elle.— Àdesfemmes.— Desfemmesquetuasdéjàeuesoudesfemmesquetuaimeraisavoir ?— Lesdeux.Ilmaintenait son regard sur elle tout en accélérant son geste de lamain.Comme la chambre se

réchauffait,ellebalançaseschaussuresetenlevasonhaut.— Etqu’imagines-tuaveccesfemmes ?Qu’ellesrestentplantéesdevanttoi ?— Pasvraiment.— Donctuimaginesquetufaisl’amouravecelles.Ellefitsauterleboutondesonjean,puisdescenditdoucementlafermetureÉclair, leregardrivé

sur les lents va-et-vient de lamain deMick sur son sexe. La respiration de Tara s’emballa tandisqu’elleôtaitsonpantalon.Bientôt,elleseretrouvaensous-vêtements.— Parfois,jepenseàellesetmoifaisantl’amour.(Ilserrasonsexedanssonpoing.)Parfois,jeles

imagineallongéessurlelit,nuesetentraindesetoucher.Tarasemitàgenouetdirigeasesmainsversl’agrafedesonsoutien-gorge,l’ouvritetenlevala

piècedelingerie,lajetantsurlelit.— Alors,tupensesàcesfemmesentraindesecaresser.— Ouais.Ilserrasonsexeplusfort.Elleeffleurasapoitrinedesesmains.— Voirunefemmesetouchert’excite.— Ohoui !Ellepressasesseinsentresespoucesetsesindex.Cesmouvementsfirentnaîtreenelleunevaguedeplaisirquisepropageajusquedanssonbas-ventre.ObserverMicksemasturberpendantqu’ellesedonnaitelleaussiduplaisirétaitl’expériencelaplusémoustillantequ’elleaitjamaisvécue.Ellecontinuaàmassersapoitrined’unemainetfitglisserl’autrelelongdesescôtesetdesonventre,profitantdecetteexcitationpourdescendreverssaculotte.Elleglissasesdoigtssousl’élastiquedesalingerie,tandisqueMickaccéléraitlerythme.

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— J’aimeteregarder,chuchota-t-elle.Puiselleintroduisitsamaintoutentièreàl’intérieurdesaculotte.— C’estcomment ?— Chaud.Chaudbouillant.Ettorride.— Laisse-moivoir.Elle humecta ses lèvres, qui s’étaient desséchées, et enleva sa culotte, adoptant une meilleure

positionenplaçantsesjambesdechaquecôtédulit.EllesaisitunoreillerpourappuyersatêteafindepouvoircontinueràobserverMick.Puiselleposalapaumedesamainsursonsexe,caressantdesesdoigtsl’entréedesonvagin.— Tubrûlesdedésir,constata-t-ilenserapprochantdulit.— Oui.— Dis-moiàquoitupensesquandtutedonnesduplaisir ?— Jepenseàuntypequiarriveraitdansmachambresanspréveniretmesurprendraitdanscetétat.Ilenroulasesdoigtsautourdesonmembre,fitremontersamainversl’extrémitépuisglisserson

poucesursongland.— Ahoui ?Etquesepasse-t-ilquandiltetrouve ?— Ilrestedeboutdevantmoipendantunmomentetm’observe…LesdoigtsdeTaraparcoururentsonclitoris,procurantàcepointsensibleunechaleurardente.Elle

fitensuiteglissersamainverslebasetsesoulevatandisquelatraversaituneexplosiondesensations.— Ensuite,ilsedéshabilleetilcommenceàsecaresserluiaussi,exactementcommetulefaisence

moment.— Etaprès ?— Ils’installesurlecôtédulit.Taraglissadeuxdoigtsàl’intérieurdesonvaginetcommençaàlesbougerenelle.Micksepenchasurlematelas,etsonpénisvinteffleurerlacuissedeTara.— Tuentendsça ?demanda-t-elle.— Ouais.Ilhaletait.— Tun’aimeraispast’introduireenmoiàcemoment-là ?— Oui.Est-cequelegarsdetonfantasmelefait ?Ellelevalesyeuxsurlui.— Oui. Il me plaque sur la tête de lit et me pénètre d’un seul coup, puis il me baise sans

ménagementjusqu’àcequejecrie.Jehurle,carl’intensitédemonorgasmeesttellequejen’aiplusconscience demes limites. Je continue jusqu’à ce qu’il prenne un tel pied qu’il ne puisse plus sereteniretqu’ilcriemonnom.MickattrapaleschevillesdeTaraetramenasesfessesenhautdulit.Ilouvritunpréservatif,qu’il

trouvadanslapochedupantalonqu’ilavaitjeté,etl’enfila.Taracalasespiedsdechaquecôtédulitetsesouleva,Micks’enfonçaenelled’uncoupvigoureux.Elle cria sans retenue. Elle avait attendu cemoment, se l’était imaginé, et c’était si bon qu’elle

griffalebrasdeMickavecsesongles.Ilsetintfermementàseshanchesets’introduisitencoreplusprofondémentenelle.SescouillesclaquaientsurlescuissesdeTara,dansunrythmeendiabléquilafitgémirethurlersonnom,enexigeanttoujoursplus.Iltenditlamainpourmassersonclitoris,lamenantpratiquementauseptièmeciel.Cettefois,elle

ne résisterait plus très longtemps.Elle fut rapidement submergée, cria et planta ses ongles dans lebrasdeMick.

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— Mick !Jejouis.Oh,monDieu,Mick,jejouis !— Ohoui.Jejouisaussi,Tara !EtilhurlasonnomtoutenlaissantretomberlesjambesdeTaraetentirantseshanchescontreles

siennes.Ilcriapendantsonorgasme,accélérantlemouvementenellependantqu’iléjaculait.Puisill’allongeasurlelit,s’enroulaautourd’elleetvintnichersatêtedanssoncou.TarapromenasesdoigtsdanslescheveuxdeMick.Ilsesoulevapourluioffrirunbaiserprofond

etintense,quilaréchauffaetlaréconforta.— Jet’écrase ?demanda-t-il.— Non,çava.Ilinspiraetlaissaéchapperunsouffle,puisillaserratrèsfort.— J’aimeêtreavectoi,bébé.Beaucoup.— Moiaussi,j’aimeêtreavectoi.— Tueslameilleurechosequimesoitarrivéedepuisbienlongtemps,Tara.Merci.Elleluicaressaledosetsourit,priantpourquecetinstantdureàjamais.Peut-êtreétait-cecommecelaqu’onsesentaitlorsqu’ontombaitamoureux.Effrayéetenivréàla

fois.Etpeut-êtrequec’étaitbiendelaisserleschosessefaireainsi.

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Chapitre19

Jamais Tara ne s’était autant investie dans son travail pour unemission bénévole. Les quelquessemainesdepré-saisons’étaientécoulées,etelleavaitétésoulagéequeMickdoives’absenterpourjouer desmatchs loin de San Francisco.Quand il était dans le coin, elle avait tout le temps envied’êtreaveclui.Etilvoulaitêtreavecelle,cequi,elledevaitbienl’admettre,luiplaisaiténormément.Elleavaitunpeul’impressiond’êtreànouveauuneadolescente,animéed’unbesoinsifortqu’ilenétaitdouloureux.Maiscegenrededésirnel’aidaitpasàseconcentrersursontravail.L’absencedeMickpendantleweek-endétaitdoncopportune.Celaluiavaitprisunpeudetempsdemettreenplacela collaboration avec les épouses, les petites amies et les bénévoles, qui l’aidaient à organiser cetévénementcaritatif.Ilss’étaientmisd’accordsuruncarnavalpourenfants,avecuncôtéfêteforaine.Ils avaient déjà sélectionné le lieu. La météo semblait être de leur côté, et tant les dons que lesbénévolesavaientafflué.C’étaitincroyabledevoircommelesgensétaientdisposésàdonneràlafoispour une noble cause et également pour soutenir une éminente et brillante équipe de football. Et,commelederniermatchdepré-saisonauraitlieulelendemain,unebonnepartiedesjoueursseraientprésents. Ilsallaient signerdesballonsde footpour lesenfants,cequi feraitvenirdes journalistespourdesséancesphotoetavecunpeudechanceattireraitl’attentionsurl’œuvrecaritative.LesdernièressemainesécouléesavaientpermisàTaradefaireconnaissanceaveclesépouses.Elle

était vite devenue amie avec la majorité d’entre elles. Toutes lui manqueraient si Mick et elle seséparaient.Toutefois,quiavaitditqu’ellenepourraitpasresteramieavecelles ?SueShoreavaitaccouchélasemaineprécédente.Taraetplusieursautresfemmesdel’équipeétaient

alléesluirendrevisitequelquesjoursaprèsl’arrivéedupetitTimmy,unbeaubébéde4,4kilos.Avecsescinquante-neufcentimètres,cen’étaitpasétonnantqu’ill’aitgardéeéveilléetouteslesnuits,enluidonnantdescoupsdepied.MaisSueétaitauxanges,mêmesielleavaitpasséplusdedix-huitheuresensalledetravail.Lebébéétaitadorable.Taral’avaittenudanssesbraspendantuncourtinstant,etcelaavaitéveilléenelledesdésirsdematernité.Celafaisait longtempsqu’ellen’avaitplus tenuunnourrissondanssesbras,Nathanétaitpresqueadulte.— Tuprévoisd’enavoird’autres ?luidemandaSue.Taralevalatête.— Jen’yaijamaissongé.— Tusais,Mickaimevraimentlesenfants,insistaMarvella,l’époused’unjoueur,enluidécochant

unsourirecomplice.Seigneur !AvoirunbébéavecMick ?Cettepenséeneluiavaitjamaiseffleurél’esprit.— Micketmoisortonsjusteensemble.— Ah,ah !Ilsembleappréciertonfils.— Nathanestunadolescent.— Etalors ?(HeatherSwansonramassalepetitTimmyetpoussaunsoupir.)Mickatoujoursadoré

tousnosenfants,dunourrissonaulycéen.Ilestgénialavectous.Ilseraunfabuleuxpèreunjouroul’autre.— J’ensuissûre.— Etcommetueslaseulefemmequ’ilaitjamaisprésentée…Taralevalesyeuxauciel.

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— Çaneveutpasdirequ’ilaitl’intentiondem’épousernid’avoirdesenfantsavecmoi.Cettepenséelatravaillatoutleweek-end.C’étaitabsurde.Unmariage,unefamilleavecMicketun

enfantàeux.Complètementidiot.Mickavaitsavie,quiserésumaitaufootetauxbellesfemmes.Savieàelle

étaitconsacréeàsacarrièreetàsonfils,quiavaitmaintenantquinzeans.Ellen’avaitabsolumentpasenvie de tout recommencer à zéro. Elle avait trente ans. Dans quelques années seulement, Nathanauraitterminésesétudessupérieures,etelleseraitlibredeseconcentrersursonentreprise,sansautreprojet à côté.Elle avait fait tant de sacrifices pour éleverNathan, pour reprendre ses études, pourgravirleséchelonsetdonnerdel’ampleurauBonContact.Ellen’avaitpasbesoind’unmari,etellen’avaitcertainementpasenviedetoutreprendredèsledépart.UnenfantquiauraitlesyeuxbleusdeMicketlescheveuxfoncés.Unefillepeut-être.Ouunautre

garçon.Quelqu’unqueMickregarderaitgrandiretavecqui ilpourraitpartagersapassionpour lefootball.Seigneur ! On lui mettait un bébé dans les bras, et ses hormones s’affolaient. C’était la seule

explication.ElleetMicksortaientensembledepuisquelquesmois,ettoutd’uncoupellesevoyaitavoirdesbébésaveclui ?Commesic’étaitpossible !Sapériodebébéétaitterminéedepuislongtemps.Concentre-toi,Tara ;concentre-toi !Auprixdegrandsefforts,ellesecontintetreportatoutesonattentionsurlapréparationdel’œuvre

decharité.Lesmanègesavaienttousétéinstallés,lesstandsétaientenplace,lesbuffetsétaientprêts,ettous les joueursétaientarrivés.Lesenfantsaffluaient,et les journalistessedispersaientà travers lafêteforaine.AvoirunemplacementdansunedesvillesdelabaieEstoffraitdesfacilitésdetransportetpermettaitlaprésenced’unvastepublic.Deplus,lesoleilétaitaurendez-vous.Elleavaitdemandéàtouteslesépousesetpetitesamiesquitravaillaientsurlecarnavald’arborer

lesmaillotsrosesdel’équipe,pourpouvoirfacilementlesrepérer.Nathanporteraitunmaillotrougeetblanc, iln’avaitpasbesoinde sedémarquerpuisqu’il serait auxcôtésdeMick.Son fils aideraitl’équipe en s’occupant des boissons, des stylos. Il ouvrirait les boîtes de ballons de football etassisterait le personnel de l’équipe. Il était fou de joie à l’idée de traîner avec les joueurs toute lajournée.Taraétaitcertainequ’ilsedévoueraitpourlemoindreserviceàrendreetelleétaitcontentequeMickgardeunœilsur lui.Ainsi,ellen’auraitpasàs’inquiéterdesavoiroùilétaitoucequ’ilfaisait.Unechoseenmoinssursaliste.Désormais, elle pouvait se concentrer sur les enfants invités par l’œuvre caritative, tous plus

émerveillés les uns que les autres.C’étaient des jeunes en difficulté de tout âge.Certains étaient àl’école primaire, d’autres au collège, et des plus grands fréquentaient déjà les bancs de la fac.Disposer d’un jour libre pour simplement s’amuser, faire l’attraction du Tourbillon infernal, duMélangeur oudesmontagnes russes, se promener à travers les baraques de foire, participer à desjeuxdelancerdeballesouessayerd’atteindrelescanardssurlestanddetirseraientunetrèsbonnefaçondedécompresserpoureux.Et,enprime,ilspasseraientunmomentprivilégiéaveclesjoueursdel’équipe.Lesenfantsétaientvenusavecleursparents,ouleursparentsadoptifs,etleursfrèresetsœurs. Il fallut donc peu de temps pour que la fête foraine se remplisse, étant donné que lesorganisateursetlepersonnelétaientdéjànombreux.Taracouraitd’activitéenactivitépours’assurerquetoutlemondepassaitunbonmoment.Ellefitunehalteaustanddesjoueurs,devantlequelattendaitunelonguefiled’enfantsquivoulaient

êtreprisenphotoetsefairedédicacerleursballons.Micktraînaitavecd’autresjoueurs.

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— Hé !dit-il.Toutvabien ?(Ill’embrassaetpassasonbrasautourdesataille.)Ici,c’estsuper.Ettoi ?Tuasl’aird’avoirchaud.Elleritetrepoussasescheveuxdesonvisagehumide.— Jesuistrèsoccupée.Est-cequevousavezbesoindequelquechose ?— Arrêtedet’inquiéterpournous.Lepersonneldel’équipeesticipourprendresoindenous.Et

essaiedetedétendre.J’aifaituntour,toutal’airparfait.Elleprituneprofondeinspiration.— Jemedétendraiquandceseraterminé.Sontéléphonevibra.Ellelesortitdesapoche,écoutaetposasamainsurlebustedeMick.

— Ilfautquej’aillem’occuperdequelquechose.— Essaiedenepastetueràlatâche !Elle rit et partit précipitamment, rejointe par Roseanne et quelques autres épouses. Elles se

chargèrentd’unproblèmedeportionsalimentaires.Unefoisquecelui-cifutrésolu,elleflânadanslafêteforainepours’assurerquelesenfantssedivertissaient.Toutlemondesemblaitauxanges.— MademoiselleLincoln ?Elleseretournabrusquementetsetrouvafaceàunmicro.— AlanTerlin,desinformationsdeCanal 8.Nousaimerionsvousinterviewerpourleprogramme

local.— Oh !Mieuxvautnepasm’interviewer.Pourquoin’allez-vouspasparleràl’équipe ?Ilpinçaleslèvres.— C’estdéjàfait.Ilsm’ontconseillédevoiravecvousetm’ontditquevousavieztoutorganisé.— Jenesuisquel’organisatricedel’événement.Vousdevriezvraimentallerparlerauprésidentde

lafondationetauxgensquiytravaillent.Ilssedonnentcorpsetâmepours’assurerquecesenfantsmènentunevieéquilibrée,tantdansleuréducationquesocialementetauseindeleursfamilles.Ellejetauncoupd’œilàlaronde,espérantdetoutcœurtrouverquelqu’undel’association,etelle

faillitverserdeslarmesdesoulagementlorsqu’ellerepéraCarmenSanchez.— Venez,jevaisvousprésenterCarmen.Ellesehâtaendirectiondelajeunefemme,entraînantlesjournalistesavecelle.Carmenn’avaitpas

un cheveu qui dépassait, même si elle courait en tous sens, plus encore que Tara. Elle acceptagracieusement de dire quelques mots sur la fondation et sur ce qu’elle offrait aux enfantsdésavantagés qui avaient eu des débuts difficiles. Tara s’écarta et laissa Carmen avoir son tempsd’antenne.— Belleévasionendouceur !TaraseretournaetseretrouvafaceàElizabeth,quiarrivaitàresterimperturbableetdécontractée

danssonhautsansmanches,soncorsaireetdepetitstalons.— Quoi ?Pasdetenuedefemmed’affairesaujourd’hui ?— J’aidesvêtementsdécontractés,Tara.— Vousm’avezpeut-êtredupée.Jepensaisquevousvoushabillieztoujourscommeunrequinprêt

àl’offensive.Mêmeenvêtementsdécontractés–quiavaient l’aird’une tenuedecréateuronéreuse–,Lizavait

toujoursuneallureimpeccable.— Vousauriezdûrépondreàl’interview.Celaauraitétébonpourl’équipe.PourMick.— Faites-la,vous, l’interview.J’aichaud, je transpireet jenesuispas trèsprésentable.Etpuis la

fondationpeutdonnerunebonneimagedel’équipe.— Lafondationvadonnerunebonneimaged’elle-même.Tarasecoualatête.

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— Cen’estpasmondomaine.Jevouslaisselesoindetrouverquelqu’und’autrepourdonnerunebonneimagedel’équipe.Lizhaussalesépaules.— Sivousinsistez.— Jevousenprie.Ravie d’être débarrassée de Liz, Tara s’éloigna et tomba sur un groupe d’enfants essayant de

s’améliorerdanslesjeuxdefléchettesavecdesballonsremplisd’eau,dansleslancersd’anneauxetlesbowlingsdebouteillesdelait.Elleposaunœilattentifsur lesforains,s’arrêtantàchaquestandassezlongtempspours’assurerqu’unpourcentagecorrectd’enfantsgagnait.M.Stokesrétribuaitbiencesforains,etlesenfantsdevaientavoirdeschancesélevéesderemporterdeslots.C’étaitbienlecas.Satisfaite,elleseremitenroute.Dans la zone de restauration, la nourriture était abondante, et il y avait également une quantité

suffisante de boissons dans les buvettes dispersées dans la fête foraine. Tout semblait être souscontrôle, etTarapensaqu’elleprendraitquelquesminutespour s’arrêterdans lazonedes joueurs,toujourspleineàcraquerd’enfants,defootballeursetdejournalistes.Lizétait là, elledonnaitdes interviewsaux journalistesde télévision.Elleavait invitéungroupe

d’enfantsàpasserdutempsavecMick.Taraétaitprêteàpenserquecettefemmeavaitunegouttedebontédanslesang,puisyréfléchitàdeuxfois.EllemettaitenavantMickpours’assurerdesabonneimage.Tara leva lesyeuxauciel etdécidade revenirplus tard,puisellemarquaun tempsd’arrêtquandelleserenditcomptequederrièreLizilyavaitlesenfantsdontelleparlaiteninterviewetqueNathansetenaitauxcôtésdeMick.Tout au long de l’interview à laquelle Liz répondait, Nathan était photographié avec plusieurs

autresenfants.— Cesenfantsviennentd’unmilieutrèsdéfavorisé,ditLizenfaisantungestedanssondoseten

tournantdélibérémentsa têteversNathan.Certainsontétéabusés,d’autresontdesparentsquisonttombés dans la drogue. Certains vivent dans des familles d’accueil, et d’autres sont simplementdéfavoriséssurleplanéconomique.Lafondationetl’équipeontmontécetévénementpouroffriràcesenfantsquelquechosedepositifdansleurvie,puisqu’ilsn’ontpaseugrand-chosedepositif,dontilspourraientseréjouir.LizsetournaversNathanetluifitungeste.Nathan,quiignoraitmanifestementcequisepassait,lui

souritenretouretlarejoignit.Lescamérassecentrèrentsurlui.— Tupassesunebonnejournée ?luidemanda

Liz.Nathan,quiavaitl’airtrèstimideetimpressionnéparlescaméras,hochalatête.— Ohoui !Jepasseuntrèsbonmoment.PuisLizfitungesteàMick,etMickpassasonbrasautourdesépaulesdeNathan.Toutecettemise

enscènedonnaitl’impressionqueNathanétaitundesenfantsàproblèmesetqueMicksesacrifiaitenl’aidanthéroïquement.LesangdeTaranefitqu’untour.Lagarce !Ellerestaimmobile,lespiedsfigésdansl’asphalte,ne

sachant que faire.ArracherNathande l’axedes caméras pourrait faire toute une scène et ne feraitqu’empirer les choses, et embarrasser Nathan et elle-même au passage. Elle refusait d’offrir ceplaisir à Liz. Mick semblait insouciant, il jouait avec Nathan et les caméras comme s’il savaitexactementcequisepassait.Peut-êtresavait-ilvraimentcequisepassait.Oupeut-êtrequ’ils’enfoutait.Cethommen’étaitcertainementpasinconscient.Est-cequ’ilétaitaucourantdepuisledébut ?Lizet

lui collaboraient étroitement. Il savait quand il y avait une opération promotionnelle. Liz avait

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certainementmistoutçaauclairaveclui,alorsildevaitsavoir.Tarafutprisedenauséesetmitsamainsursonventre.PenserqueMickutiliseraitNathanainsila

rendaitfolle.Aveclesoleilenplus,elleavaitbesoindes’asseoir,maisellerefusaitdepartir,pasàunmomentoùNathanétaitsivulnérable.

Heureusement,lescamérass’éloignèrentbientôt,etTaraputànouveaurespirer.Ellen’avaitqu’uneenvie : attraper son fils et partir en courant, mais elle avait des responsabilités vis-à-vis de cetévénementetellenelaisseraitpastomberlafondation.Elleravalaalorssacolèreetrestaconcentréependantlerestedel’après-midi,s’assurantquelasuitedelafêtesedéroulesanslemoindreincident.Quand les derniers enfants furent retournés en masse dans les bus et que tout fut terminé, elle

agrippaNathan.— Ons’enva.Nathanfronçalessourcils.— Quoi ?Pourquoi ?Mickaditqu’onsortiraitmanger.— Neposepasdequestions.Ondoityaller.

Maintenant.Micklarejoignitdanslaseconde.— Quelquechosenevapas ?Ellenepouvaitmêmepasleregarder.— Jedoisyaller.Nousdevonsyaller.Ilempoignasonbras.— Tara !Quelestleproblème ?— IlfautquejesorteNathand’ici.— Qu’est-cequ’ilya ?Elleredressalatêteetputàpeineleregarderdanslesyeux.— Tusais trèsbiencequinevapas,murmura-t-elle.Commentas-tupu fairecela ?Lesyeuxde

Micks’écarquillèrent.— Maisdequoituparles ?Ellesecoualatête.— Jeneveuxpasenparler.Elles’éloignadelafouledesjoueurs,desépousesetdespetitesamies,emmenantNathanavecelle.— Maman,c’estquoitonproblème ?Pourquoions’enva ?— Onenafiniavectoutça.Elleenavaitfiniavectoutça.ElleenavaitfiniavecMick.EllepassadevantElizabeth,quiaffichaitsonairtriomphant.Oui.Lizavaitgagné.Définitivement.TaraenavaitfiniavecMick.Avectoutça.Mick jeta ses clés sur la table jouxtant la porte d’entrée, s’affala dans une chaise et saisit la

télécommande. Il alluma la télévision, ayant besoin d’un bruit de fond pour couvrir ses proprespensées,parceque,depuislesdernièresheures,ilnepouvaitpenserqu’àTara.Elle avait été contrariée. Encore plus que contrariée. Elle était folle de rage. Contre lui. Et il

ignoraittotalementpourquoi.Ilavaitessayéd’appelersursonportable.Ellen’avaitpasrépondu,endépitdesestentativesrépétées.Ils’étaitrenduenvoiturechezelleetavaitsonné,maisellen’avaitpasrépondu,mêmes’ilsavait

trèsbienqu’elleétaitàl’intérieur.Àpartenfoncersaporte,cequ’ilnepensaitpasêtreunetrèsbonneidée,iln’yavaitpasgrand-choseàfaire.Désormais,ilétaitassislà,commeuncon,zappantetessayantdecomprendrecequ’ilavaitbienpu

fairepourlarendreaussifurieuse.Ilsavaientàpeineeuletempsdesevoir.Elleavaitétéoccupéetoutelajournéeavecl’événementet

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elleavaitfaitunboulotincroyable.Ilavaitétésifierd’elle,IrvinStokesl’avaitétéaussi :ilétaitvenulachercher.MickavaitinventéuneexcusepourTara,enluidisantqu’elleétaitsûremententraindes’occuperdudépartdesinvités.Plustôtdanslajournée,elleavaitétéunpeutroubléemaissourianteetheureuse.Etd’uncoupboum !–lacatastrophe.Maisiln’avaitpasditoufaitquoiquecesoitpourlamettreencolèrecontrelui.Pasaupointdelarendreassezfurieusepourqu’elleparteaveccolèreetsansexplication,ouqu’ellerefusederépondreàsesappelsoudeluiouvrirlaporte.Ilnecomprenaitpas.Lesinformationspassaientàlatélévision,unreportagesurl’événementétaitdiffusé.Mickmontale

volumepourentendreLizfairelapromotiondelafondation.Micksevit,vitNathanetunepoignéed’autresgaminsderrièreElizabethtandisqu’elleparlaitdesenfantsdéfavorisés.IlsepenchaenavantlorsqueLizfitungesteendirectiondeNathan,leregarda,puisdécrivitlesdifficultésquelesenfantsde la fondation rencontraient, des maltraitances à la drogue, en passant par tout un éventail deproblèmes.Ensuite,Lizfits’avancerNathan,puisMick.C’estquoi,cebordel ?Lizaurait toutaussibienpuaccrocherunpanneausurNathanet l’utiliser

commesymboledesenfantsmartyrs.EtMickétaitlà,souriantetpassantsonbrasautourdeNathan,totalementinconscientdecequ’Elizabethvenaitdefaire.Lagarce !ElleavaitutiliséNathan.Bordel,ellel’avaitutiliséluiaussi !EtMickparieraituneannée

desalairequeTarayavaitassistéetavaitpenséqueLizetluiavaientpréparétoutcelapouruncoupdepubetqu’ilsavaientmêmeplanifiédeseservirdeNathan.Merde ! Il jeta la télécommande à travers la pièce et resta immobile, sepassant lamaindans les

cheveux. Il savaitqueLizétaitunemanipulatriceexperte,mais iln’aurait jamaiscruqu’ellepuissealleraussi loin.Celane l’avait jamaisdérangéqu’elle l’utiliseouqu’elleutiliseuneactriceouunemannequinpouravoirunebonnephotodepromo.Maisunenfant !Ohputain,non !IlattrapasontéléphoneportableetcomposalenumérodeLiz.Mêmes’ilétaittard,ilsavaitqu’elle

répondrait.— Qu’est-cequisepasse ?— Ramène-toi.Maintenant.Ellerit.— Jesuisunpeuoccupéelà,Mick.— J’enairienàfoutrequetusoisoccupéeoupas.

Ramènetonculici.Ilyeutunblanc.— « Ici »,c’estcheztoi ?— Ouais.— Ilyaunproblème ?— Tuasmoinsd’uneheure.— J’arrive.Il continua à arpenter le salon, puis décida qu’il devrait se servir quelque chose à boire. Il prit

consciencequ’ilavaittrèsenvied’unedosedewhisky.Sesboyauxsetordirent,etsonbesoind’alcoolrenditsesmainstremblantes.Ilserralespoingsetrespiraprofondément,puisallaseservirunverredethéglacé.Il en était à son deuxième verre lorsque Elizabeth frappa à la porte. Le verre à lamain, il alla

ouvrir. Elle entra tranquillement, ses cheveux étaient tirés en arrière, et ses boucles d’oreillesscintillaientdanslalumièreduplafonnierdesonsalon.Elleportaitunerobefantaisieetdestalons.— Tu m’as arrachée à un rendez-vous d’affaires très important, chéri. Alors, qu’est-ce qui se

passe ?

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— Qu’est-cequet’asfoutuaucarnavalaujourd’hui ?Ellehaussalessourcils.— Jenevoispasdutoutdequoituveuxparler.Tuvoudraisbienêtreplusprécis ?Illançal’annoncetélévisuelle,qu’ilavaitenregistrée.Lizregarda,puissetournaverslui.— OK.Etalors ?— Etalors ?Tutefousdemagueule ?TuasutiliséNathan.Ellehaussalesépaules.— Ilétaitlà.Avectoi.C’étaitpratique.Ungaminenvautbienunautre.Mickaspiraunegrandeboufféed’air,iln’avaitjamaiseuautantenviededonneruncoupdepoing

àunefemmequ’àcemoment.— Elizabeth,écoute-moibien.TuasblesséTara.Et,decefait,tuasblesséNathan.Tuasexposéson

visagesousunefausseimagesurlatélévisionnationale,sanslapermissiondesamère,ettuasutiliséNathanpourfairemapromotionetcelledel’équipe.Taraestfurieuse.Contremoi.— Etalors ?Çafaitdesmoisquejetedis–etquejedisàTara–queçanemarcherajamaisentre

vous. Elle n’arrive pas à le comprendre. (Elle pointa du doigt la télévision.) C’était de la superpromo !Toiavecdesenfantsdéfavorisés.Unsuperangleémotionnel.Enfin,Mick.C’estdespointsdebonus !Ilfinitparsaisirsonbras, ilavait tellementenviedelasecouerqu’ildevaitserrerlesdentspour

s’enempêcher.— Non,tunecomprendspas.Elleestimportantepourmoi.Jemefousdecequetupensesoudece

quetuveux.Jel’aime.Etsijelaperdsàcausedeçatuvasleregretter.Tucomprendsça,Elizabeth ?Est-ceque tuas idéede lahaineque j’éprouvepour toiàcausedeceque tuas fait ?Tuesàdeuxdoigtsdetefairevirer.Ilavaitditlesdeuxderniersmotssuffisammentfortpourretenirsonattention.Lesyeuxd’Elizabeth

s’écarquillèrent.— Quoi ?— Arrange-moicebordel,Elizabeth,outuappartiensaupassé.J’enairas-le-bolquetudécidesce

quiestlemieuxpourmoietpourmacarrière.Çafaitunmomentmaintenantquetunesaispluscequiestbonpourmoi.Situl’avaisvraimentsu,tuauraiseulesyeuxouvertscesderniersmoisettuauraisvudequoi j’avaisbesoin. (Ilécartasamaind’elle.)Tuveuxsavoircequiest lemieuxpourmoi ?Taraestcequ’ilyademeilleurpourmoi.Nathanestcequ’ilyademeilleurpourmoi.Ilsmerendentheureux,quelquechosequetunecomprendsdetouteévidencepas,puisquetun’aspasdecœur.Elleétaitdevenueblanche,sonalluresnobhabituellesemblaitrétréciràvued’œil.Bien.Ilsefichaitdesavoircommentellesesentait.— Sorstonculdechezmoitoutdesuite.Tuasjusqu’àdemainpourtrouverunmoyend’arranger

ceténormebordel,oujetevire.Est-cequetucomprends ?Ellehochalatête,clignantrapidementdesyeuxpourretenirseslarmestandisqu’elleattrapaitson

sacetsedirigeaitverslaporte.— J’aicompris.Jevaisarrangerça,Mick.Net’inquiètepas.Illuitintlaporteouverte,etellesedépêchadesortir.Illaclaquaderrièreelleavectantdeforce

quelestableauxaumurentremblèrent.MonDieu,iln’avaitjamaisvoulublesserquelqu’unautantqu’ilavaitvoulublesserElizabeth !Et

pasunefoisdanssavieiln’avaitlevélamainsurunefemme.Maisellel’avaitmisenfureuretavait

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foutulebordeldanssavie.Etpersonnenefaisaitçaens’ensortantindemne.Désormais,ildevaitfairequelquechosepourréparerlesdégâtsqu’elleavaitprovoqués.

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Chapitre20

Tara s’assit dans l’obscurité calme de son salon, les genoux ramenés sur la poitrine, essayantd’empêcher lemalde têtequi avait commencé lanuitprécédenteetmenaçaitde se transformerenvraiemigraine.Nathan,heureusement insouciant,n’avaitaucune idéedecequi l’avait faitpartir laveille.Etelle

n’allaitpasfairevolerenéclatslabulledanslaquellesonfilsavaitplacéMick.Pasencore.Plustard,quandelleseraitplusforte,quandelleauraitconsolidésesdéfenses,elles’assiéraitetluiexpliqueraitque,parfois,lesgensn’étaientpasceuxquevouspensiezqu’ilsétaient,que,parfois,ilsnepouvaientpasêtreàlahauteurdevosattentes.Elleauraitàbriser lecœurdeson fils.Maisson travail,en tantquemère,étaitde luiassener la

giflefroidedelaréalitéetdeleforceràsortirdelabulleidéaliséedanslaquelleil–ils–avaitvécudurant les derniers mois. Tout était sa faute, à elle : elle avait essayé de mettre la main sur unechimère,elleavaitpenséqu’ellepourrait toutavoir–unesupercarrière,unsupergamin,unsupermec.Elleauraitdûsavoirquec’étaitimpossible.Nathanétaitpartivoirlederniermatchdepré-saison,cesoir-là.Ellen’avaitaucuneraisondelui

refuserceplaisir,aumoinsunedernièrefois.Elleavaitlaissésaplaceàl’undesamisdeNathan,dontlepèrelesavaitconduitsaustade.Ilpassaitlanuitchezsoncopain,elleavaitdoncunpeuderépit.Ellen’avaitpasregardélematch,ellenevoulaitmêmepasentendreparlerdefootballàcetinstant-là.Toutcequ’ellevoulait,c’étaitseterrerdanslenoiretnepluspenser.Malheureusement,ellen’avait

fait que réfléchir, et son esprit était surchargé. Est-ce que c’était trop demander d’avoir quelquesheuresdepaix ?Uncoupà laporte lui indiquaquec’étaitapparemment tropdemander.Ellerepoussa lachaiseet

avançalentementverslaporte,déterminéeànepasouvrirsiMickétaitlà.Iln’yavaitpersonne.Elleouvritlaporteetsebaissapourramasserlaboîtequiétaitposéesurle

seuil.Lanuit était tropavancéepourqu’il s’agissed’unservicede livraison,quelqu’undevait êtrevenuladéposer.Aucunnomnesetrouvaitsurlepaquetàl’exceptiondusien.Ellerefermalaporteetlaverrouilla,emportalaboîtedanslesalonetattrapadesciseauxpourl’ouvrir.UnDVDsetrouvaitàl’intérieur,recouvertd’uneenveloppe.Danslapartiesupérieuredecelle-ci

étaitgriffonné :« Tara,s’ilvousplaît,lisezavantdevisionner »,dansunejoliecalligraphie.Elleouvritl’enveloppeetensortitunefeuilledepapiertoilé,ladépliaetlutlanotemanuscrite.« Tara,“Désolée”sembleêtreunmottellement insuffisant,mais j’espèrequelavidéoserautile.Jevous

présentemesexcuseslesplusplatespourcequej’aifaitpournuireàvotrefilsetàvous-même.Jen’aiaucuneexcusepourmoncomportement.J’ailaissémesobjectifsetmesambitionsm’aveugler,etj’espèrequ’unjourvouspourrezmepardonner.S’ilvousplaît,visionnezlavidéo.Elleseradiffuséesur tous les canaux demain, durant les émissions de 6 heures et de 11 heures, ainsi que dansl’émission d’événements sportifs. La presse écrite recevra également l’histoire, accompagnée dephotographiesetd’uncommuniqué.Ànouveau,jesuisinfinimentdésolée.Elizabeth »

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Taraserralesdents,laissatomberlemotetbousculalaboîtesurlecôté.Elleselevaetserenditàla cuisine pour se servir un verre de vin, le rythme de son cœur battait frénétiquement contre sapoitrine.Cette femme se mettait le doigt dans l’œil si elle pensait qu’elle pouvait envoyer de maigres

excusesetcroirequecelaconviendraitàTara.Ellesefichaitdecequ’ilyavaitsurcettevidéo.Rienne pourrait effacer ce qu’Elizabeth avait fait àNathan et à elle. Elle l’avait fait délibérément pourblesserTara.Lajeunefemmeavaitsupportétoutcequ’Elizabethluiavaitbalancé.Elleétaitadulteetpouvait lui donner le change. Mais mettre son enfant au milieu de tout cela était sournois, sale,injustifié,etabsolumentimpardonnable.On frappa encore un coup à la porte, et Tara fit claquer sa coupe de vin sur le comptoir de la

cuisine.Ellemettraitsamainàcouperquec’étaitElizabeth.Bonsang,elleespéraitquec’étaitElizabeth !Elleaimeraitluidireenfacecequ’ellepensaitexactementd’elle.Elleouvritbrusquementlaporteetrestasansvoixlorsqu’ellevitMickquisetenaitlà.— Qu’est-cequetuveux ?— Cinqminutes.Merde !Ellerestasurlepasdelaporte,l’empêchantd’entrer.— Jen’aipasenvied’entendrequoi

quecesoitquetuaiesàmedire.Ilposasamaincontrelabrique.— Cinqminutes,c’esttoutcequejetedemande,Tara.Ellesepoussasurlecôté,etilentrapendantqu’ellerefermaitlaporte.Ellerestaàcôtédelaporte,sesbrasenveloppantsataille.— Vas-y,parle.Ilsetourna.— Je ne savais pas ce qu’Elizabeth faisait jusqu’à ce que je le voie aux informations, la nuit

dernière.— Commentaurais-tupuignorercequ’ellefaisait ?Elleétaitjusteenfacedetoi.TuastiréNathan

verstoiquandellet’apointédudoigt.— Jesaisdequoiçaal’air,maisc’étaitsibruyantlà-bas.Nathanetmoiétionsoccupésàattraper

destee-shirtsetdesballonsdefoot,àfairelesandouillesetàparlerauxenfantsetauxautresgars,àfairedesgrimacespourlesphotos.OnnefaisaitpasdutoutattentionauxcamérasouàcequedisaitLiz.Jepensaisqu’elleétaitentraindepromouvoirlafondation.Jen’enavaisaucuneidéejusqu’àcequejelevoieàlatélévision.Çam’arendumaladedevoircetextrait.J’étaisfurieuxcontreElizabeth.(Ils’approchad’elle.)Jen’ai jamaiseuenviede lever lamainsurunefemmeàcausede lacolèrejusqu’à ce que je voie cela, Tara. J’ai dûme retenir parce que je voulais lui faire dumal. Je suistellementdésolé.Ilsouffraitautantqu’elle.— Ellem’aenvoyéunevidéo.— Quoi ?— Ellem’aenvoyéunevidéoetunmot.Disantqu’elleétaitdésolée.Ilestsurlachaise.Ils’approchaetsaisitlanote,lalut,puisdirigeasonregardverselle.— Qu’ya-t-ilsurlavidéo ?Ellehaussalesépaules.— Jenesaispas.Jenel’aipasencoreregardée.— Tuveuxlaregarder ?— Oui,jepense.Mick mit la vidéo dans le lecteur DVD. Il s’agissait de scènes filmées au carnaval, avec les

commentairesd’uncélèbrejournalistesportifquiracontaitcombienlesSabres–etMick–donnaientinlassablementàlafondationetcombienlecarnavalservaitlesintérêtsdel’œuvredecharité.

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C’étaitlamêmechose,maisl’accentétaitmissurNathanetMickdanscettevidéo.Rien n’avait changé. À quoi cela rimait-il ? Sauf qu’il y eut du changement, lorsque le

commentateur sportif parladeMick,de sapetite amie,TaraLincoln, etdu filsdeTara,Nathan, etracontacommentilsavaientgénéreusementdonnédeleurtempsdansl’organisationdel’événement.IlcontinuaendisantqueTaraétaituneorganisatriced’événementslocaleetqu’elles’étaitbeaucoupinvestiepourpréparerlecarnaval.IlparladeNathan,étudiantenpremièreannéedansuneuniversitélocale, décrivit brièvement son école et montra une photo de l’établissement et de l’équipeuniversitaire.IlexpliquaqueNathanétaitquarterback,etilenarrivaàfairedescomparaisonsentreluietMick.MonDieu !Nathanallaitadorer !Taraserenditdanslesalonetallas’asseoirsurlecanapé,abasourdieparlamanièredontLizavait

complètement retourné un reportage négatif en quelque chose de positif et de bénéfique. Nathansortirait de cette histoire en héros.Des larmes lui remplirent les yeux, et elle rendit son regard àMick.— C’esttoiquiasfaitça ?— J’aiditàLizqu’elleavaittoutbousillé.

Méchamment.Jeluiaiditderéparerça.— Ondiraitquec’estcequ’elleafait.— Jeluiaiditquejelavireraissiellen’arrangeaitpasça.Taraportasamainàsabouche.— Tuasmenacédelavirer ?— Oui.— Mick,cequ’elleafait…,c’estincroyable.— EllevousledevaitsacrémentàtoietàNathan,defairequelquechosed’incroyable.Ellen’avait

aucundroitdevousmanipulerdecettefaçon.Jenetoléreraipasqu’unepersonnetravaillantpourmoitraitelesgensquej’aimedecettemanière.— Lesgensquetu…Qu’est-cequetuasdit ?Ilseleva,s’approchad’elleets’emparadesesmains,

latirantpourqu’elleselève.— Enfin,Tara.Tuavaiscertainementcompriscequejeressenspourtoi,désormais.— Non.Jen’enavaisaucuneidée.Nousn’enavonsjamaisparlé.— Ehbien,parlons-en.Seslèvressesoulevèrent,révélantunsourireremplid’espoir.Oh,monDieu !Tarasesentaitauplusmal.Elleavaitpasséunejournéeaffreuse,àsouffrir.Ellene

pouvaitpenserqu’àladouleuretàlapeur.Ellelerepoussa.— Non,nefaispasça.Je…jenepeuxpas,Mick.LesouriredeMicks’éteignit.— Quoi ?Pourquoi ?Jeviensjustedetedireque

jet’aimais.— Arrête.(Ellesecoualatête.)Jenepeuxpas.S’ilteplaît.Ilfautquetupartes.Ilfronçalessourcils,essayadelaprendredanssesbras,maisellefitunpasenarrière :elleavait

besoindedistance,elleavaitbesoinqu’ilparte.— Tara.Jeteprometsquetoutvabiensepasser.

Jevaism’assurerquecettevidéosoitdiffuséepartout.— Cen’estpasça,Mick.Tunecomprendspas.

DisàLizquej’appréciequ’elleaitarrangécettehistoire.Maistoietmoi ?Jenepeuxpluscontinuer.Ellesereculaplusencore,maisilnevoulaitpaslalaisserfaire,ilcontinuaàlasuivre.

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— Qu’est-cequeturacontes ?Tunepeuxpascontinuer ?Jetedisquejet’aimeettumerepousses ?Jenecomprendspas.— Onapassédubontempscetété,Mick.Maisc’estterminé.Tavieetlamienneneconcordentpas.

J’aimacarrièreetNathan.Tuastacarrière.Nosviesnes’ajustentpas.Elleétaitarrivéedevantlaported’entrée,ilétaitmaintenantdevantelle.Ellenepouvaitplusaller

nullepart.Micknelatouchapas,maissoncorpsétaitàquelquescentimètresdusien.— Ons’ajuste.Parfaitement.Ellesecoualatête.— Non.Jenepeuxpasvivredanstonmonde,etmonfilsnonplus.Tavien’estquefêtes,voyages,

couverturesdemagazinesetjournauxd’information,etcen’estsimplementpascequejeveuxpourNathan.— Jen’aipasbesoindemenercegenredevie,Tara.Lizétaitentraindeconstruiremonimage,

c’esttout.— Ettuenasbesoinpourtacarrière.Maisj’aibesoinderespirerunpeu.Jetesuisreconnaissante

pourtoutcequetuasfaitpourmoietpourNathan.Maismaintenantj’aiseulementbesoind’espace.Nathanvafairesarentréebientôt,etilabesoindeseconcentrersursesétudes,etpassurtonmodedeviedélirant.— Jepeuxêtrecommeça.Leslarmesluipiquaientlesyeux.Ellecillapourlesretenir.— S’ilteplaît,pars.— Est-cequetum’aimes,Tara ?Soncœursetorditalorsqu’elleluimentait.— Non.Jemesuisbienamuséeavectoicetété,maisjenet’aimepas,Mick.Illuiadressaunbrusquesignedetête.— OK.Elleluiouvritlaporte,etilpartitsanslaregarder.Ellereferma,verrouilla,puisposasatêtecontre

laporte,écoutantsavoituredémarrerets’éloigner.Alors,ellelaissaleslarmesmonter.Ellefaisaitlebonchoix.PourNathanetpourelle-même.Mais

pourquoiest-cequeçaluifaisaitaussimal ?Mick s’assit dans les vestiaires de l’équipe des visiteurs après le match d’ouverture. Il s’était

préparémentalementetphysiquement,etavait toutdonnépoursonéquipece jour-là.Et ilsavaientgagné,trente-septàdix-septsurSaint-Louis.Ilavaitréponduauxinterviewsdesjournalistesaprèslematch,enendossantsoncostumedevainqueurfanfaron,ilavaitrediscutédessuperactionsdumatch,avait évoqué avec optimisme la saison à venir ainsi que ses pensées sur l’avenir prometteur qu’ilvoyait pour son équipe. Il avait fait tout ce qu’on attendait de lui, et, quand les joueurs et lesjournalistespartirent,ilrelâchalapression.UnesemaineaprèsqueTaral’avaitjetédesavie,ilnepouvaittoujourspasserésoudreàlalaisser

partir.Ill’aimait.Et,bonsang,ellel’aimaitaussi !Illesavait,etiln’allaitpaslalaissertoutfoutreenl’air

simplementparcequ’elleétaiteffrayée.— Qu’est-cequetufouslàtoutseul ?Ilsourit,setournaetvitGavinadosséaumur.— Tunedevraispasêtreentraindejoueraubase-ball ?— MonmatchsedéroulaitplustôtdanslajournéeàKansasCity,alorsjesuisrentréilyaunpetit

moment.J’aientendupourTaraettoi.Jesuisdésolée.

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— Mamanavendulamèche.Gavinsedécolladumurets’assitsurlebancprèsdelui.— Ellesesentconcernée.Tusaiscommentelleestavecnous.Sionestblessés,elleestblessée.Mickneréponditrien.— Tul’aimes ?— Oui.— Maisellenet’aimepas.MickpenchasatêteversGavin.— Si,ellem’aime.Elleapeur.Toutecettehistoireluiafoutulatrouille.— Jeconnaisrienàl’amour,mec.Ellet’aime,doncelles’estdébarrasséedetoi ?— Jel’aiblessée.— Lizl’ablessée.— Non,c’estmafaute.J’auraisdûposerdeslimitesàElizabeth.Ellepensaitquen’importequelle

opérationderelationspubliquesétaitbonnepourmoi.J’auraisdû surveiller cequ’elle faisait.Enplus, je savaisqueLizn’aimaitpasTara. Jen’étaispasconcentré,jenefaisaispasattention.Quandtuaimesquelqu’un,c’esttonboulotdeleprotéger.Etjen’aipasfaitmonboulot.— Toutn’estpastafaute,mec.Tunepeuxpastoutêtrepourtoutlemonde.— C’est là que tu te trompes, Gavin. J’aurais dû le voir venir et je ne l’ai pas fait. Je dois le

reconnaître.Ilfautjustequejetrouvecommentarrangerça.Etjenesaispassij’ensuiscapable.GavinposasonbrassurlesépaulesdeMick.— Jenet’aijamaisvubaisserlesbrasdevantquoique

cesoit.Etpourtanttuasfoirébeaucoupdechosesdanstavie.Mickrit.— Merci.Gavinluiadressaunsouriremalicieux.— Tusaiscequejeveuxdire.Tuasdéjàsutereleveralorsquetuétaistombéplusbasqueterre,

Mick.Si tu aimesTara, alorsne la laissepas tomber !Si elle apeurou si elle est blessée, et bienarrangeça.— Jevaisessayer.Jedoisessayer.Ellereprésentetoutpourmoi.— Alorsarrêtederesterassislàcommeunepleurnicheuseetfaisquelquechose.— Mercipourlediscoursdemotivation,rétorquaMickenriant.— Jesuislàpourça.Laportes’ouvrit.MicketGavinlevèrenttousdeuxlatêtealorsqu’Elizabethapprochait.— Jesupposequevousêteshabillés.Mickserra lespoings lorsqu’ilentendit lavoixd’Elizabeth.Ellen’avaitpas tentéde lecontacter

depuislanuitoùilavaitmenacédelavirer.Sagedécisiondesapart.Gavinsetournaverssonfrèreethaussalessourcils.— Gavin,jenesavaispasquetuseraislà.— JesuisjustepassépoursaluerMick.Elizabethdéambula,elleavaitl’aircalmeetétaitbelle,commeàsonaccoutumée,dansuntailleur

gris, perchée surdes talonshauts, les cheveux tirés en arrière, et avecdeuxbouclesd’oreillesquiscintillaientdansleslumièresduvestiaire.— Tuasbesoinquejetedéposeàl’hôtel ?Lebusnevapastarderàpartirpourl’aéroport.Mickse

tournafaceàelle.— Non.— Ilfautquejeteparle.— Cen’estpaslebonmoment.

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— C’estunbonmomentcommeunautre.(SonregardsetournaversGavin.)Jepeuxm’entretenirseuleavectonfrère ?— Quoiquetuaiesàmedire,tupeuxlediredevantGavin.Gavinseleva,pritappuicontrelescasiersetcroisalesbras,l’airamusé.Leregardd’Elizabethpassadel’unàl’autre.Sonairdécontractésevolatilisa.— Trèsbien.(ElledirigeasonattentionsurMick.)

Écoute, je sais que j’aimerdé. Je suis désolée.As-tu vu les émissions sportives ? J’ai arrangé leschoses.— Oui.Tarayaétésensible.Elleinspiraetpoussaunsoupir.— J’ensuisravie.Jesuisdésolée,Mick.Celan’arriveraplus.J’aitoujoursvoulufairecequiétait

lemieuxpourtacarrièreettevoirtehisserparmilesmeilleurs.IlfermalafermetureÉclairdesonsac,puislevalesyeuxsurelle.— Tuastoujoursvoulut’assurerquetesclientsgagnentgros,pourqu’enretourtupuissestoucher

gros.Tuveuxque tes clients soient la crèmede la crèmeparcequeça tedonneunebonne image.Franchement,Liz, jenesuispassûrdesavoirsicequi t’intéresse leplusestdedonnerunebonneimagedenousoudetoi-même.Elleblêmit.— Cen’estpasvrai.Jeneveuxquecequiestlemieuxpourtoi.— Situt’étaissouciéedesavoircequiétaitlemieuxpourmoi,tuauraissuqueTaraétaitbienpour

moi.Tuteseraissouciéedemessentimentspourelle.Tuteseraissouciéedubien-êtredeNathan.Tout ce qui t’intéressait, c’était de sortir Tara et Nathan de ma vie afin de pouvoir fourrer laprochaineactriceoumannequinàmonbraspouruneséancephoto.Ellebaissalatêtesursapoitrine.— Non.Jetiensvraimentàtoi,Mick.Depuistoujours.Jen’aipeut-êtrepasfaitlesbonschoix,mais

jetiensvraimentàtoi.EtàGavin.Etàtousmesclients.— Racontepasdeconneries.Tuaimesl’argent,leprestigeetlepouvoir.T’enasrienàfoutredetes

clients !Ettun’enasvraimentrienàfoutredemoi,Elizabeth.MickramassasonsacettournasonregardversGavin.

— Tumedéposeschezmamanetpapa ?Jeprendraiunavionpourrentrerplustard.Jepensequejedevraispasserlesvoir.Gavinacquiesça.— Biensûr.Ilsedirigeaverslaporteets’arrêtadevantElizabeth.— D’aprèsmoncontrat,j’aitrentejoursd’avertissementàtedonner.Considèrequ’ilssontdonnés.

Tuesvirée,Elizabeth.Lizsuffoqua.Micksortit,laissantGavinseulaveclajeunefemme.Elle s’assit sur le banc, lementon rentré dans la poitrine.Gavin ne savait pas quoi dire pour la

réconforter.Bonsang,elleneleméritaitprobablementpas.Elleavaitmissonfrère,TaraetNathandanslamerde.Elleméritaitcequiluiarrivait.Ellerelevalatête,etdeslarmeschatoyaientdanssesyeux.Elizabethétaitlafemmelaplusdurequ’ilaitjamaisconnue.Riennel’ébranlait.Depuistoutesles

annéesqu’illaconnaissait,ilnel’avaitjamaisvuepleurer.— Jen’aijamaisvouluqueçaarrive,dit-elle,duboutdeslèvres.

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Gavinn’étaitmêmepassûrqu’elles’adressaitàlui.— J’imaginequetunel’aspasvoulu.ÇavatefoutreuncoupdeperdreMickcommeclient.Ellesecoualatête.— Pasça.Jen’aijamaisvoululeblesser,Gavin.Iln’estpasqu’unclient.Ilestmonami,depuistrès

longtemps.Ou…ilétaitmonami.Etmaintenantilnel’estplus.J’aidéjàperdudesclients.Perdresonamitiévameblesserplusque tout. (Elleplongea sesyeuxdans les siens, et le scintillementde seslarmesretournalestripesdeGavin.)Jen’aipasbeaucoupd’amis.(Ellelaissaéchapperunpetitrire.)Jepensequejecommenceàcomprendrepourquoi.Elleselevaets’approchadelui,sesyeuxbleusaphirbrillaient.SoncorpsvintsiprèsdeGavinque

ses seins se frottèrent à sonbuste.Elle levaunemain tremblante sur le visagedu jeunehommeetcaressasajoueavecsesdoigts,puisellesuivitlatracedesalèvreinférieureduboutdel’index.— Aucasoù,chuchota-t-elle.Puisellesemitsurlapointedespiedsetl’embrassa.Labouched’Elizabethétaitdouce,etlapointe

desalangueeffleuraitcelledeGavin.C’étaitunbaiserléger,pleindepromesses.Ildevaitrésisteraudésirardentdelaprendreetdel’écrasercontrelui,d’intensifierlebaiser.Un

soudainbesoindel’avoiretdelagoûtercomplètementl’assaillit.Ohoui ! Ilvoulaitplus. Il tendit lebrasverselle,maiselle fitunpasenarrière,et ses lèvres se

décollèrent.— J’aitoujoursvoulufaireça,dit-elle.Puiselleseretournaetpartit.Ehbien !C’étaitquoiça ?Etpourquoiavait-ilenviedelapoursuivre ?Pourquoivoulait-ill’attirerdanssesbrasetpasserà

l’étapesuivanteaprèscebaiser ?Pourquoiest-cequecelaluitenait-ilàcœur ?IlexpiraetcourutrattraperMick.Micks’imaginaitquesesparentsseraientaulitquandGavinetluiarriveraient.Lamaisonétaitsilencieuseetsombre.— Turestes ?demanda-t-ilàGavinquiouvraitlaported’entréeavecsespropresclés.Gavinhaussalesépaules.— Peut-être.Pourlesoutienmoral.Mickhaussalessourcils.— Tunerestesjamaisici.Tuastonappartement.— Jen’aipasditquej’allaispasserlanuitdans

monanciennechambreouquoiquecesoit.Tusaiscequec’est.Çafaittropfoyer,etlamaisonestétouffante.(Gavinlecontournaettraversalecouloir.)J’aibesoind’unebière.(Micksecoualatêteetsuivit Gavin dans la cuisine.) Qu’est-ce que tu veux ? Une boisson gazeuse ou de l’eau ?— Uneboissongazeuse.Gavinluijetaunecanette.Mick tapota sur le dessus de la boîte tandis que Gavin décapsulait une bouteille de bière et en

prenaitquelquesgorgées.— Alors, tuasviréElizabeth.Tu feraismieuxdediffuser lemessageque tucherchesunnouvel

agentfissa.Micktirasurlalanguettedesonsodaetlebutàpetitesgorgées.— Je ne suis pas pressé. Ça va pour un moment. Je n’ai pas besoin que des vautours viennent

frapper àma porte pendant que je suis occupé à essayer de jouer au foot.Et puis je dois d’abordm’occuperdemaviepersonnelle.Letrucdel’agentpeutattendre.

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— J’imaginequeçapeutattendre.Lizavaitl’airdévastée.Mickhaussalesépaules.— Elles’enremettra.— Tuveuxquejelavire,aussi ?— Non.Saufsielletegonfle.Gavinbutunegrandegorgéedesabière,puisunsouriresoulevaseslèvres.— Megonflern’estpasladescriptionquej’emploierais.— Ilmesemblaitavoirentendudesvoixenbas.

Oh,etregardez,cesontmesdeuxgarçons !— Salut,maman.Mickselevaetpritsamèredanssesbraspourluifaireungroscâlin.EllesedirigeaversGavin,assisàlatable,l’étreignitetl’embrassa.— Quefais-tu ici ?Jepensaisquetudevaisreprendre l’avionpourSanFranciscojusteaprès ton

match.— Unepeinedecœur,ditGavin.Mickluilançaunregardnoir.— Ehbien,c’estvrai,non ?— Oh,chéri.Tun’aspasencorerecollélesmorceauxavecTara ?— EtilaviréLiz,aussi.Micklevalesyeuxauciel.— Tuasquelâge ?Huitans ?Gavinluifitunsouriresuffisant.Lesyeuxdeleurmères’écarquillèrent.— TuaslicenciéElizabeth ?Pourquoi ?Gavinouvritlabouche,maisMicklevalamain.— Tais-toi,laisse-moiparler.Gavinserraleslèvres.— Ellea faitquelquechoseque jen’aipasapprécié.QuelquechosequiablesséTaraetNathan.

C’étaitlagoutted’eauquiafaitdéborderlevase.— Jecomprends.(Samèrecroisalesbras.)Tuveuxenparler ?MicklevalesyeuxsurGavin,quinebougeapasd’unpouce.— Gavin,laisse-moiparlerentêteàtêteavecMichael.— Oh,bien ! Jevais louper tous lesbons trucs. (Ilembrassasamèresur la joue.) Je rentrechez

moi.Elleluiarrachalabouteilledebièredesmains.— Combiendebièresas-tubues ?— Bonsang,maman,j’aivingt-neufans,passeize.Justequelquesgorgées.— Alorstupeuxyaller.Jet’aime.— Jet’aimeaussi.(GavincognalebrasdeMickavecsonpoingaupassage.)Appelle-moisituas

besoindemoi.— Merci,Gavin.— Alors,ques’est-ilpasséavecTara ?Mickmitsamèreaucourantdesévénementsducarnavaletdecequis’étaitensuitepasséavecTara.— Est-cequetupensesqu’ellet’aime ?— Oui.Elleposasamainsurcelledesonfils.— Elleapeur.— Jesais.

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— Quevas-tufairepourchangerça ?— Je ne peux pas la forcer à approuvermonmode de vie,maman. C’est un engagement assez

lourd.Etelleasaproprecarrière.EtNathan.— C’estunefemmeforte.Ellepeutlesupporter.Ilfautquetuluilaissesdutemps.— Jenesuispasfortpourlaisserleschosessefaire.Jesuisunbattant.J’aimeallerchercherceque

jeveux.LeslèvresdeKathleensecrispèrent.— Jesais.Tuastoujoursétéceluiquifaisaitavancerleschoses.Jepenseque,cettefois,ilfautque

tunefassesrienetquetulalaissesêtreencolèrependantunmoment.Siellet’aimecommetuledis,elleviendraàtoi.— Mais…Elleluiserralamain.— Laisse-laveniràtoi,Michael.Nelapoussepas,

ou elle va se sentir piégée. Elle sait qu’elle t’aime. Et elle sait que tu l’aimes. Alors laisse-la enprendreconscience.— Jevaisessayer.Samèreluifitunsourirecomplice.— Faiscommeça.Taraapportalesdernièrestouchesàsonprojet,enregistralefichier,lechargeadanssoncourrier

électroniqueetappuyasur« Envoyer »,enoffrantuneprièreferventeauxdieuxduCommercepourquesapropositionsoitacceptée.Ils’agissaitd’ungrosclient ;sileprojetétaitapprouvé,ellerécolteraitbeaucoupd’argentpourson

entreprise.Désormais,ellen’avaitplusqu’àgarderlesdoigtscroisés.Elleattrapaledossierdesprospectsainsiqueceuxquiencombraientsonbureau,etallalesclasser

danslemeuble,cequiétaitplusquenécessaire.Elleavaittravaillésansinterruptiondepuislesdeuxdernièressemaines,essayantderevenirdanslaroutinedutravail.Rienqueletravail.ÇaetNathanquifaisait sa rentrée, cequiheureusement l’occupait, avec lesentraînementsde football américain, lesréunionsdel’équipeetl’obtentiondesonemploidutemps.Il était fâché contre elle, il avait pris sa rupture avec Mick comme un coup personnel et était

retournéàsonancienétatd’espritrenfrogné,mêmesilui,sonentraîneuretlesautresjoueursavaientadorél’extraitremaniéettélévisé,ainsiquel’articledepressesurluietsonéquipe.SonentraîneuravaitpersonnellementremerciéTarad’avoirapportédelanotoriétéàl’équipe,mêmesiellen’avaitrienàyvoir.IlluiavaitdemandésiMickpourraitassisteràl’undesmatchsnocturnesduvendredietavaiteul’airdéconfitlorsqu’elleluiavaitditqueMicketellenesevoyaientplus.C’était elle qui était sortie avecMick. PasNathan, ni ses amis, ni son entraîneur ou son équipe.

Alors il faudrait qu’ils fassent tous avec. Mick n’était plus dans sa vie. Plus dans leurs vies. Ilsfiniraientpars’enremettre.Mêmeelle,ellefiniraitpars’enremettre.Àterme.Aprèsavoirfinisonclassement,elleretournaàsonbureaupourpayerquelques-unesdesfactures

qu’elleavaitignoréessansdiscontinuercesderniersjours.Saportes’ouvrit,etKarie,EllenetMaggieentrèrent,l’airdéterminé.— Sors !ditMaggie.Tarahaussalessourcils.— Excuse-moi ?— Tum’astrèsbienentendue.Onestvendredisoir,ilest18heures,etlepremiermatchdeNathan

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a lieudansuneheure.Vachez toi,change-toietvaàcematch.Elle leva lesyeuxsur l’horlogedubureau.— Jevaisassisteraumatch.Ilmerestejustequelquestrucsàfaireici.— Quoiquecesoit,çapeutattendre,ditEllen.— Les factures ne peuvent jamais attendre et j’avais remis celles-là à plus tard parce que j’étais

occupéeàd’autreschoses.Maggieserapprochaetenlevalesfacturesdesonbureau.— Je vais payer ces fichues factures. Maintenant, pars. Tu as travaillé comme une folle sans

interruptiondepuisquetuaslarguéMick.Tunepeuxpastecachericiéternellement.— Jenemecachepas.Jeconcentremonattentionsurcetteentreprise.Qui,devrais-jeajouter,paie

vossalaires.Kariealladerrièreellepourtirersachaise.— Etont’enestprofondémentreconnaissantes.Rentre

cheztoi.— C’estmoi,lechef.Jepourraistoutesvousvirer.Ellenluitenditsonsacàmain.— Tunenousvireraispas.Onest l’âmedecetteentreprise.Sansnous, tu te recroquevilleraisen

positionfœtaleetsuceraistonpouce.Taras’esclaffa.— Vousavezprobablementraison.Ellesortitdesonbureauetfitdemi-tour.Sestroisemployées–sesamies–gardaientlaportede

sonbureau.— Bonnenuit.— Salut !répondirent-elles.Taralevalesyeuxaucieletquittasonentreprise,elleconduisitjusquechezelleetenfilaenhâteun

jeanetuntee-shirtdel’équipedeNathan.Ellesaisitunpull,sachantqu’ilferaitfroidquandlesoleilsecoucherait,puiselleserenditaustadedel’université,segaraetsedirigeaversleterrainréservéauxjuniors.Nathanjouaitsonpremiermatchcesoir,ilétaitàlafoisnerveuxetexcité.Mêmes’ilsavaientétéen

désaccordcesdernièressemaines,illacherchaitquandmêmedanslesgradinsetluifitunsigneduboutdes lèvresquand ilvitqu’elle s’asseyaità la troisièmerangée, sur la lignedequaranteyards.Elleagitalamain,etilrepartits’échauffersurleterrainavecsonéquipe.C’était exactement comme le premier match où elle avait vu Mick jouer. Les doigts de Tara

s’enroulèrentdanssespaumes,etelleduts’obligeràsedétendrequand,aprèslecoupd’envoi,sonfilspritplacederrièrelecentreetannonçalesnumérosquijouaient.LecentrepassaleballondanslesmainsdeNathan,et,au lieude transférer laballeàunrunningbackoude la lanceràunreceveur,Nathan,voyantqueletroudelaligneoffensives’étaitouvertaumilieu,courutàtravers.Oh,monDieu !Cours,Nathan,cours !Tara retint son souffle pendant neuf yards, jusqu’à ce que Nathan glisse et que trois plaqueurs

s’empilentsurlui.Tararetintsonsoufflejusqu’àcequ’ilselèved’unbond,qu’ilsourieetqu’ilsedirige vers le rassemblement tactique. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle souffla au milieu desapplaudissements.Petitmalin.Ilpensaitcourirvraimenttrèsvite,hein ?Ellenel’avaitjamaisvufairecelaauparavant.Aumilieuduquatrièmequart-temps, le score était serré.L’équipe adverse avait jouédesmatchs

décisifsl’annéeprécédente,ilsétaientbons.Maisl’équipedeNathanavaitfaitdegrosprogrès,leurjeu était solide. Ils étaient toutefois menés de six points. Tara déplaça son attention du match autableaud’affichage.Ellemastiquait lapeauautourde sesongles, espérantque le tempsne soitpasécouléavantqueNathanaitpufaireredescendresonéquipeetmarquerànouveau,etqueladéfense

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puisseempêcherl’équipeadversed’inscrireplusdepoints.IlrestaitdeuxminutestrentequandladéfenserésistaetqueNathaneutànouveauleballonentreles

mains. Tara ne pouvait qu’imaginer la pression qu’il devait avoir pour garder son équipe dans lematch.C’étaitçaqueMicktraversaitàchaquematch ?Celadevaitrendresamèrefolle.ArrêtedepenseràMick.Etàsafamille.Kathleenluimanquait,elleauraitaimépouvoirresterproched’elle.Elleauraitpuluidemanderdes

conseilssur toutça,maisceseraitpeuappropriéd’appelerKathleenpour luiparlerdesonfils.LefilsqueTaraavaitlargué.Elledébarrassa sespenséesdeMicket seconcentra surNathan.Lapremière tentative futunrun

aveclequelilsremontèrentcinqyards.Ladeuxièmetentativefutunepassecourteaureceveurexcentré,quicourutpourunpremieressai.

Ellefitdesbondsetpritdanssesbrasunedesautresmamans.Ilsétaientdésormaissurleurlignedequaranteyards,etuntroisièmeessaidevingt-cinqyards,couruparlerunningbackdel’équipe,lesplaçasurleterritoiredel’adversaire.LecœurdeTaracognaità tout rompre.Ellenepouvaitpas imaginercequeressentaitNathan. Il

avait l’air solide et calme alors qu’il lançait une longuepasse à son receveur excentré, qui courutjusqu’àlalignedequinzeyardsavantd’êtreplaquéausol.LecœurdeTarabattaitlachamadelorsquelesdeuxtentativessuivantesnelesmenèrentnullepart.Troisièmetentativeetquarante-cinqsecondessur l’horloge.Nathanse trouvaitdans laformation« shotgun », ilprit leballonaucentre, retournasursagauche :rien.Ilétaitprêtàsebattre,tournaverssadroite,repérasonailieraumilieuduterrainettiraaveclaforced’unefuséejusqu’àlui,quisprintadanslazonedebutpouruntouchdown.Oh,monDieu !Ilsavaientmarqué.Descrisjaillirent.Taracria,hurlalenomdeNathanetfonditen

larmes.C’étaitlemeilleurdesmatchs.Lepointsupplémentairelesplaçaitentête,et,mêmesil’autreéquiperécupéraleballon,letempsétaitépuisé,etl’équipedeNathanavaitgagné.Aucune autre victoire n’aurait pu être plus fantastique. Tara se fichait de savoir que c’était

seulement lepremiermatchde lasaison ;celaavaitquandmêmeété lemeilleurmatchqu’elle l’aitjamaisvujouer.Après lematchet toutes lescélébrations,Taradescenditsur le terrain.Elle restaenretrait tandis

qu’ilparlaitavecquelquesétudiants,dontunejeunefille–pom-pomgirldel’équipedesjuniors.Elleétait trèsmignonne,sescheveuxbrunsétaientattachésenunequeue-de-chevalhaute.QuandNathanvitTara,ilsourit,etlecœurdesamèreseserraparcequ’ilressemblaitànouveauàunpetitgarçon.Pourtant,ilneseraitplusjamaissonpetitgarçon.Ilgrandissait,etilétaittempsdeluidonnerde

l’espace.Ellevintversluietlepritdanssesbras.— Tuasjouéunmatchincroyable.Ilsourit.— Merci,maman.VoiciCarla.— Bonjour,madameLincoln.— Cen’estpas« madame ».Ettupeuxm’appeler« Tara ».Enchantée,Clara.— Oh,d’accord.Nathanasuperbienjoué,n’est-cepas ?— Ohoui !— Onestplusieursàallerchezl’entraîneurpourunesoiréepizzad’après-match,ditNathan.C’est

d’accord ?Etj’aimeraispasserlanuitchezBobby.Sesparentsontditquec’étaitbon.TaradirigeasonregardverslesparentsdeBobby,quiluifirentunsignedelamainet

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acquiescèrent.Elleleuradressaunsigneenretour.— Çamesemblebien.Jevaisallerparleràsesparents.Amusez-vousbien.— Merci,maman.TaraeutunebrèveconversationaveclesparentsdeBobby,quiluiassurèrentqu’ilsramèneraient

Bobby et Nathan de chez l’entraîneur après la soirée. Tara passerait prendreNathan le lendemainaprès-midi,donctoutétaitfinprêt.Elle fit demi-tour pour rentrer chez elle, mais s’arrêta aumilieu du terrain. Son cœur s’écrasa

contresapoitrinequandelleaperçutMick.Ou,dumoins,ellepensaitl’avoirvu.Ceseraitdifficiledelelouper :ilétaitparticulièrementgrand,etsonvisageétaitgravédanssamémoirejusqu’àsamort.Et,mêmes’il faisaitnoir, les lumièresdu stadeétaient toujoursallumées. Il s’était esquivéducôtégauchedesgradinsetavaitdisparudanslafoulepoursortirdustade.Ellelesuivit,accélérantsonpastandisqu’ellequittaitlapelousepourmarchersurletrottoir,dépassantlesgradinsoùellel’avaitvuetallantjusqu’auparking,oùunevingtainedepersonnesrejoignaientleurvoiturepourpartir.Ellegrimpasurlemurdebriquedelazonedeplantationsetbalayaduregardl’affluence,ellecrut

apercevoirson4x4noirquitterleparking.Elle était de toute évidence en train d’imaginer des choses.PourquoiMick serait-il ici ?Elle lui

avait dit qu’ellenevoulait jamais le revoir.Depuisdeux semaines il ne l’avait jamais contactée. Ilavait un match dimanche. Elle se trouvait à un match universitaire local. Il n’y avait aucunemédiatisation.Iln’auraitaucuneraisond’êtrelà.Elleétaituneidiote.ElleavaittravaillésidurpoursesortirMickdelatête.— Maman ?EllelevalesyeuxetvitNathan,Carla,Bobbyetsesparentslaregardantbouchebéealorsqu’elle

étaitperchéecommeuneidiotesurlemurdebrique.— Oh,salut !— Qu’est-ce que tu fais là-dessus, maman ? — Euh, j’ai juste cru avoir vu quelqu’un que je

connaissais.Nathaneutunpetitrictus.— Mick,peut-être ?Illuitintlamainpendantqu’ellesautaitdesonmur.— Non.Pourquoicrois-tucela ?— Allez,maman.Parcequ’ilétaitlà.— Ahbon ?Etcommentlesais-tu ?— Parcequejel’aiinvitéaumatch.(NathansetournaversCarlaetBobby.)Jevousretrouvedans

uneminute.Nathanregardaparterreaprèsquesesamisfurentpartis.Illuicachaitquelquechose.— Nathan ?IlplongeafinalementsonregarddansceluideTara.— Écoute,jenevoulaispasquetusoisfolledecolèrecontremoiàcausedeça.Jel’aiappeléetlui

aidemandés’ilvoulaitvoirmonpremiermatch.Iladitqu’iladorerait.Jeluiailaisséunticket.Ilestvenuauxvestiairesavantlematch,ilaparléauxgars.C’estpasundrame,d’accord ?— Ilt’amanqué.Nathanhaussalesépaules.— Jepensaisjustequ’ilpourraitvouloirmevoirjouer.Taraavaitleslarmesauxyeux.MonDieu,cegaminavaitbesoind’unhommedanssavie !— Jesuisdésolée,Nathan.C’estpourçaquejenefréquentepersonne.

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— C’estdesconneries.Arrêtedem’utiliser.Sesyeuxs’écarquillèrent.— Quoi ?— Tuasmistaviedecôtépourmoi.Tunelaissespersonnet’approcheràcausedemoi.— Cen’est

pasvrai.— TuaimesMick,n’est-cepas ?Elleouvritlabouchepournier,puiss’interrompit.— Nedisrien.

C’estflagrant,tut’endorsenpleurantpresquetouteslesnuits.Jenesaispaspourquoituessipuérileavecça,maman.Tul’aimes.Ilt’aime.C’estsimple,non ?Ellesemassalatempe.— Non,Nathan.Cen’estpasaussisimple.— Alors,dis-moioùestleproblème.— LeproblèmeestentreMicketmoi,etçaneteregardepas.— Pourquoitun’arrêtespasdemetraitercommeunpetitgarçon ?Commenceàmetraitercomme

quelqu’un qui est capable de comprendre les problèmes des adultes. Je serai toujours là pour toiquanddesm…,quanddemauvaiseschosesarriveront.Tun’aspasàmerendrelavieparfaite.Jesaisquedemauvaiseschosesarrivent.Jesaisquetavieétaitm…OK,jevaisledire–merdiquequandtuétaisplusjeune.Çaneveutpasdirequ’ilfautchercherlemalpartoutetenchaquepersonne.Toutlemonden’estpascommeça.Mickn’estpascommeça.Ellelevalamain.— OK,attendsuneminute.— Non.Jenevaispasattendre.Etjepensequetoinonplus,tunedevraisplusattendre.Tumetsta

vieentreparenthèsespourmoi.Etvraiment je lecomprends. Je l’apprécie.Mais jenesuisplusunbébé.Visauprésent,maman.Ellerestaplantée,sansvoix,regardantsonpetitgarçonquiavaitgrandietluidonnaitmaintenant

desconseils.— Jesupposequetuasgrandi.Jesuisdésolée.— Nesoispasdésolée.Maisarrêtedem’utilisercommeexcusepournepasfairecequetuveux

vraiment.Elleinspiraetpoussaunsoupir.— Tucroisquec’estcequej’aifait ?— Pastoujours.MaisavecMick,ouais.Etarrête.Ellehochalatête,sidéréeparsonfils.Illuisemblaitquequelquechoseavaitchangéenluipendant

qu’elledétournaitleregard.— OK.Jeleferai.— Etjel’apprécieaussi,maman.Elleprituneprofondeinspiration,serendantcomptequ’ellen’avaitpasétélaseuleàaimerMick.

— Jelesais.— Cen’estpasunmauvaisgarçon.— Non.— Mêmesituneteremetspasaveclui,j’aimeraisqu’onsoitamis.Tuseraisd’accord ?Elles’assitsurlemurdebriqueetpritlamaindesonfils.Étonnamment,illalaissafaire.— Ça neme poserait pas de problème. Je ne peux imaginermeilleure personne dans ta vie que

Mick.Nathanlapritdanssesbrasetluifitunénormecâlinquilasubmergead’émotion.— Jet’aime.Je

doisyaller.Àbientôt.

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— Àbientôt.ElleritàtraversseslarmespendantqueNathancouraitrejoindresesamis.— VatrouverMicketdis-luiquetul’aimes !hurlaNathanalorsqu’ilavaitdéjàtraversélamoitié

duparking.Tara avait honte,mais tous lesgamins rigolèrent, et lesparentsdeBobby firent simplementdes

signesdelamainensecouantvigoureusementlatête.Oh,biensûr,sonfils luiavaitbalancésadéclarationépiqueàproposde lamaturité,de l’amour,

puisilétaitpartiencourantpourdespizzas.Ilavaittoutcomprissiaisément,alorsquecen’étaitmanifestementpaslecaspourelle.Lajeunesse !Ellen’avaitcertainementpasétéaussiintelligenteàsonâge.Elleentradanssavoitureetdémarra,puistournaendirectiondechezelle,elledescenditunpâtéde

maisons…etpritsoudainl’autoroute.Nathanavaitraison.Ilétaittempsd’arrêterd’avoirpeuretdesetrouverdesexcuses.

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Chapitre21

Micksortaitàpeinedeladouchequandilentenditlasonnette.Merde !Ilattrapaunpantalon,l’enfilaetfermalafermetureÉclairtoutendescendantl’escalieren

trombe. Il avait commandéunepizza, et avait supposéque la livraisonprendraitbienuneheure. Ilsaisitsonportefeuilleetouvritlaporte.Cen’étaitpaslemecdelapizza.C’étaitTara.— Oh !Jepensaisquetuétaislelivreurdepizza.Elleavalasasaliveàdeuxreprises.— Jen’aipasdepizza.Désolée.Jepeuxentrer ?— Biensûr ?(Ils’écartadupassageetfermalaportederrièreelle.)J’étaissousladouche.— Jevoisça.Son regard balayait son buste et ce qui se trouvait plus bas. Maudite soit cette verge d’avoir

remarquéqueTaras’attardaità l’endroitoù iln’avaitpaspris lapeinedefermer leboutondesonpantalon.— Tuveuxboirequelquechose ?— Del’eau,çaira.Il alla à la cuisine et remplit deux verres d’eau, en passant ses doigts dans ses cheveux encore

humides,avantd’emporterlesboissons.— Merci.— Assieds-toi.Elles’assit,butquelquesgorgéesetposaleverresurlatablebasse.— TuesallévoirlematchdeNathancesoir.— Ilm’ainvité.J’aiessayéderesterhorsdetonchampdevision,pensantquetuneseraispasravie

desavoirquej’étaislà.— Àcepropos…— Écoute,jesuisrestécaché.Iln’yavaitpasdejournalistes.J’aiviréLizpourqu’ellenesemette

plusentraversdenotrechemin.LeregarddeTarasefigeabrusquementdanslesien.— TuasviréElizabeth ?— Ouais.— Pourquoi ?— Tusaispourquoi.— Mick.J’espèrequetun’aspasfaitçaàcausedemoi.Ils’installadanslachaise.— Enpartieàcausedetoi.Enpartieàcausedemoietdecequej’attendsdemacarrière.Etdece

quejeneveuxplus.— Qu’est-cequetuneveuxplus ?— Jeneveuxplusdel’attentiondesjournalistes,jeneveuxplusdetouslesmannequinsetactrices,

desavant-premièresdefilmsettoutlereste.— Etqueveux-tu ?— Jeveuxjoueraufootballaussilongtempsquemoncorpsmelepermettraetaussilongtempsque

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jeseraicapabledefairedubonboulot.Etjeveuxunefemme.Unfils.Peut-êtreunautreenfant.Elleavalasasalive.— Unefamilleprêteàl’emploi ?LavoixdeTaraétaitdevenue rauque. Il y avaitdes larmesdans sesyeux. Il sedéplaça jusqu’au

canapé.— Jesaiscequejeveuxdepuiscettenuit-là,ilyaplusieursmois,oùj’airencontrécettebellefemmedansunesalledebal.Elleétaitparfaitepourmoi.LesyeuxdeTaraclignèrent,etsonregardsefitdouxetopaque.— C’estvrai ?— Oui. J’ai su alors qu’elle avait quelque chose de spécial. Je ne savais pas exactement à ce

moment-làquejevoulaisl’épouser,maisjelesaismaintenant.Jet’aime,Tara.TaraplongeasesyeuxdansceuxdeMick.— Moi aussi, j’ai su ce soir-là que tu avais quelque chose de spécial.Mais j’avais peur. Je n’ai

jamaiseudechanceenamour.Illuisoulevalementonduboutdesdoigts.— Ilesttempsquelarouetourne.Ill’embrassa,etellepoussaunsoupir.Ill’attiracontrelui,tellementheureuxqu’ellesoitvenuele

voirqu’ilavaitl’impressionquesoncœurgonflaitdanssapoitrine.Iln’étaitpasuntypehabituéauxémotions,maisilsentaitleslarmesluipiquerlesyeux.Illesferma

etseconcentrasurlafaçondontTaralefaisaitsesentir.Heureux.Parfait.Et, quand le corpsdeTara toucha le sien, il ne sentit plusquede la chaleur.Sa cheveluredorée

effleuraitlebrasdeMick,ilsoulevasamainpourglissersurtoutesalongueur,yentortillasesdoigtsettiralégèrementsurunedesesmèches.Ellegémitcontreluietdétachaseslèvresdessiennes.— Jet’aime.Tum’asmanqué.J’aiétésistupide.Ilposasondoigtcontreseslèvres.— C’estfini,maintenant.Lepasséestderrièrenous.Tudoisseulementpenseraufutur. (Il laprit

sursesgenoux.)Jevaistefairel’amour,puisnousallonsparlerdecefutur.Êtreentoim’amanqué.Elleseretintfermementàsesbras.— MonDieu,çam’amanquéaussi !Illuienlevasonpulletfitglissersontee-shirtpar-dessussatête,l’allongeasurlecanapéetdonna

un coup de langue sur les courbes de ses seins. Leur goût embrasaMick. Le besoin de sentir sesmamelonsdurcissoussalangueluifitoubliersondésirdeprendresontemps.Ildégrafasonsoutien-gorge et le jeta, puis prit sesmamelons dans sa bouche, roulant sa langue sur les bourgeonsdursjusqu’à ce qu’elle se cambre et les lui offre en nourriture. Il la suçait et la léchait, et elle secontorsionnacontreluijusqu’àcequesavergesoitsurlepointdefaireexploserlafermetureÉclairdesonpantalon.Illuienlevasonjean,déjàentraindehumerledouxparfumdesondésir.— Tubrûlesdedésirpourmoi ?Ellelevalesyeuxsurlui.— Jen’aipasarrêtédepenserà toi,de rêverde toi.Toutceque jeveux,c’estque tumebaises

jusqu’àcequejejouisse.Illaquittajusteletempsdeprendreunpréservatifetdelelancersurlatable.Ilavaitd’abordbesoin

delagoûter.Illuienlevasaculotte,sachaleurdonnaitunéclatscintillantauxlumièresduplafond.Ilseservitdesonpoucepoursuivre lesreplisdesonvagin. Ilaimaitqu’ellefrémisseàsontoucher.Quandilglissasondoigtenelleetsecourbaverslebaspoursaisirsonclitorisentreseslèvres,elle

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poussauncri,seruantcontrelui.— Oh,monDieu,Mick !Çanevapasdurerlongtemps.Il ne voulait pas qu’elle attende. Il voulait qu’elle jouisse, il voulait la goûter tandis qu’elle se

lâchaitetvenaitcontresaboucheetsalangue.Ilappuyasalanguecontresonclitoris,léchaseslèvressidouces,toutencontinuantàladoigter,puisilposaseslèvressursonclitorisetlasuça.— Oh,monDieu !Oh,monDieu,Mick !Ellesebalançaitcontresabouchetandisqu’ilavalaitsajouissance,ôtantsesdoigtspourl’aspirer

tandisqu’ellevibraitcontrelui.Puisils’éloignajusteassezpourfairetombersonpantalonetenfilerlepréservatif.IlécartalesjambesdeTaraetavançatoutdoucementenelle,ilavaittellementbesoindelaprendre,mais ilavaitaussibesoindesavourercemoment,parcequ’il l’aimaitmaintenant,etc’étaitcommelapremièrefois.AvecTara,ceseraittoujourscommelapremièrefois.C’étaitparfait.TararegardalesémotionsjouersurlevisagedeMick,delapassionàuneémotionprochedela

douleuralorsqu’illapénétrait.Elleétaittellementremplied’amourpourcethommequ’ellepouvaitàpeinecontenirsonbonheur.Leplaisirqu’il luiprocuraitneconnaissaitpasde frontières.Ellesesoulevacontrelui,encoreenvahieparlespulsationsdel’orgasmequ’illuiavaitdonné.Sonvaginseresserraitautourdelui,l’étreignanttandisqu’ilsegonflaitenelleet,avecchaquepoussée,entraînaitdessensationsquiluiétaientinsupportables.Elle se retint à son bras alors qu’il se déplaçait d’abord avec douceur et décontraction, puis il

accéléralerythme,faisantroulerseshanchessursonclitorisetlaprenantjusqu’àcequ’elleescaladeànouveauceprécipice.Ill’emmenadirectementausommet,puisseretira,lançantàTaracesouriremalicieuxquiluidisaitqu’ilsavaitexactementoùelleétaitallée,maisqu’ilnevoulaitpaslalaisserpartirtoutdesuite.— Enfoiré !— Tum’aimes ?— Oui,jet’aime.Maintenant,fais-moijouir.Il se laissa tomber au-dessus d’elle et l’embrassa, d’un baiser volcanique, sa langue glissant sur

celle deTara, ses doigts perdus dans sa chevelure, leurs deux corps connectés de la façon la plusintime.Iln’yavaitpasunepartiedeMickquinetouchepasTara,desonsexeàsabouche,enpassantparsoncœur.C’étaitparfait.Et, quand elle jouit, elle hurla contre ses lèvres, et il poussaungémissement contre les siennes,

c’étaitleplusadorablesond’amour,quiarrivaitàlafairerireetpleurer,etpenserquelavieétaitsibonne.Etqu’elleavaitpresquetoutenvoyébalader.Aprèsqu’ilseurentmangélapizza,ilssepelotonnèrentdanslecanapé.— Tuveuxungrandmariage ?Ellesetournapourleregarder.— Jen’enaiaucuneidée.Jen’yaijamaispensé.Ilhaussalessourcils.— Tu es une femme. Toutes les femmes pensent à des trucs comme ça. Et, en plus, tu es

organisatriced’événements.Ellehaussalesépaules.— C’estjustequejen’aijamaisimaginéquej’allaismemarier.— Tutemaries.Prévoisungrandmariage.— Jen’aipasdefamille.Àl’exceptiondeNathan,bien

sûr.

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— Tuasmafamille.Ilssontmaintenanttafamille.Etonestbeaucoup.Etpuisilyal’équipe.Beaucoupdemondeaussi.Etbeaucoupd’amis.— Jesupposequejedevraiscommenceràdresserunelisted’invités.Ilembrassaleboutdesonnez.— Certainement.Ilsaisitsonverreetbutplusieursgorgées.— Tuveuxvraimentunbébé ?Ildéplaçasonregardsurelle.— Tuveux,toi ?Elleluisourit,serappelantlasensationdel’enfantqu’elleavaitprisdanssesbras.— J’yaipensé.— J’aimeraisunautreenfantcommeNathan.Oupeut-êtreunepetitefille,commetoi.Soncœurseréchauffa,etelleseblottitcontrelui.— Jenesaispascequej’aifaitpourmériterquelqu’uncommetoi.— Jesupposequetuessimplementchanceuse.Elleluidonnauncoupd’épaule,etilrit.— C’estmoi,lechanceux,Tara.Jet’ai,j’aiNathan.

J’aiunevieparfaite.Merci.Ellesesoulevaetl’embrassaprofondément.— Miam !Pepperoni.Parfait,eneffet !ENAVANT-PREMIÈREDécouvrezlasuitedesIdolesdustadedans :LeCoupsûr(versionnoncorrigée)BientôtdisponiblechezMiladyRomanceTraduitdel’anglais(États-Unis)parLouiseMalagoli

Chapitrepremier

GavinRileysavaitqu’ElizabethDarnell,depuisquelquesmois,s’arrangeaitpourl’éviter.Ilsavaitaussipourquoi.Ellecraignaitqu’illarenvoie,toutcommel’avaitfaitsonfrère,Mick.Oh,biensûr,MickjouaitpourlaliguenationaledefootballetGavinpourlaliguemajeuredebase-

ball, ils avaient donc beaucoup de choses en commun. Et Mick étant le grand frère de Gavin,beaucoup de gens s’imaginaient que Gavin prenait exemple sur lui, surtout d’un point de vueprofessionnel.Aprèstout,c’estMickquiavaitengagéElizabethlepremier,etGavinl’avaitimité.Maislesgenssetrompaient.Gavinétaitcapabledegérerlui-mêmesacarrièreetilnereproduisait

pasjusqu’aumoindregestedesonfrère.Etce,mêmesiLizs’étaitimmiscéedanslaviepersonnelledeMick,avaitfaitsouffrirsapetiteamieetlefilsdecettedernière,etavaitmislefrèredeGavinenrognedetouteslesfaçonspossiblesetimaginables.Elles’étaitexcuséeplatementetavaitfaitdesonmieuxpourréparerseserreursvis-à-visdeMick,TaraetsonfilsNathan…maisseseffortsétaientarrivéstroptard,etn’avaientpassuffi.Letravaild’unagentsportifétaitunélémentindispensabledelaréussited’unathlète.Maissemêler

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delaviesentimentaledesonclientsignifiaitpresquetoujourslerenvoidel’agent.Lizn’avait jamais tentédemettreunfreinà lavieamoureusedeGavin.Enfait,elleavaitmême

tendance à jouer lesmacs et à lui présenter sans cesse de nouvelles compagnes.Des actrices, desmannequins…Bref, des femmesdont laprésence lemettait envaleur.Gavinne s’enplaignait pas.D’ailleurs,LizavaitagidemêmeavecMick,jusqu’aujouroùcelui-ciétaittombéamoureuxdeTaraLincolnetavaitrefusédes’afficheraubrasd’uneénièmestarletteàlaunedumagazineleplusludumoment. Liz avait alors tenté d’évincer Tara et son fils de la vie de Mick, et ce dernier l’avaitrenvoyée.C’estpourcelaqu’elleévitaitGavin,pensantsansdoutequ’ils’étaitrangéàl’avisdesonfrèreet

s’apprêtait à lui faire subir le même sort. Gavin s’amusait beaucoup de cette situation. Elizabethsurveillait ses clients avec une vigilance de faucon, et un tel silence radio équivalait, pour elle, àbaisserlesbrasetlaisserlesvautoursfondresursonterritoire.Gavin n’était peut-être pas lemeilleur joueur du pays,mais elle le couvait depuis le jour où il

l’avaitengagée,etellen’avaitjamaislaisséunautreagents’approcherdelui…surtoutpasuncontratàlamain.Peut-êtreétait-ceégalementliéàcequis’étaitpassélesoiroùMickl’avaitvirée.Mickétaitsortientrombeduvestiaire,laissantElizabethseuleavecGavin.Lizs’étaitavancéevers lui, les larmesauxyeux, l’airvulnérable…deuxcaractéristiquesqu’ilne

luiconnaissaitpas.Ellel’avaitembrassé.Etelleétaitpartie.Iln’avaitpasrepenséàcebaiser,durantcesquelquesmois.Oualors,justeunpeu.Mais après cela, elle avait disparu et ne l’avait plus appelé, ni contacté par mail, ni croisé, ni

espionnéd’aucunemanière…cequi,encoreunefois,neluiressemblaitabsolumentpas.Alors,était-celebaiserquil’avaitpousséeàseplanquer,oulapeurqu’illavireàlapremièreoccasion ?Pensait-ellevraimentqu’iln’étaitpascapabledelaretrouver,s’illuiprenaitl’enviedemettrefinà

leurcontrat ?Ilétaittempspourelledesemontreretderegarderlasituationenface.Ellenepouvaitpasl’éviteréternellement,surtoutpasàcetteréceptiondumondesportifàlaquelle

assistaientplusieursdesesclients.DontGavin,mêmesielleavaitfaitdesonmieuxpoursemainteniràbonnedistancedelui.Ilavaitfaitprofilbasdurantlaplusgrandepartiedelasoirée,lalaissantpapillonneretconcentrer

sonénergiesursescollèguesdebase-ball.Lavued’Elizabethfaisantsontravaildansunepiècepleinedecrackssuper-costaudsluiavaittoujoursplu.Elizabethattiraitl’attentionparsaseuleprésence.Qu’ellesoitentouréedefemmestoutespluscanonlesunesquelesautresn’avaitaucuneimportance :seulunimpuissantouuncadavrenel’auraitpasremarquée. Ses cheveux avaient la couleur de la décapotable rouge préférée de Gavin, ses yeuxétaientd’unbleusurnaturel,sapeaudouceetcrémeuse,etsesjambes…N’importequelhommeauraitrêvé de les sentir un jour serrées sur ses hanches. Elle se servait de tout cela avec une précisionétudiée.Lizétaitunebombesexuelledotéed’uncerveauhorsducommun.Unecombinaisond’enfer.Gavinauraitmentis’ilavaitprétendunejamaisavoirétéattiréparLiz.Maisilnemélangeaitjamaisleplaisiretlesaffaires,ets’arrangeaitpourtrouverailleurscedontilavaitbesoin.Lizétaitunagenttalentueux.Ellel’avaitfaitentrerdansl’équipedesSaintLouisRiversdèssasortiedel’universitéet

n’avaitreculédevantaucuneffortpourluifairegagnerdel’argent,luiattirerdessponsors,etmaintenirsapositionenpremièrebase.Ilnevoulaitrienfairequipuissechangertoutcela.

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Detoutefaçon,iln’étaitpassûrqu’Elizabethsoitsontype.Gavin était sacrément difficile lorsqu’il s’agissait des femmes. Et les castratrices comme elle ?

Vraimentpassongenre.Mais il fallait qu’ils se parlent pourmettre les choses au clair entre eux, et elle ne pourrait pas

l’éviterpluslongtemps.Le banquet touchait à sa fin, et la plupart des invités s’apprêtait à partir. Liz, en compagnie de

RadellJamesetdesafemme,sedirigeaitverslesportesdelagrandesalle.Gavinempruntauneautresortie,surlecôté,etattenditsanssemontrertandisqu’elleleurfaisaitsesadieux.Elleétaittrèsbelle,cesoir,dansl’undesestailleurshabituels.Celui-ciétaitnoir,couleurqu’elle

semblaitappréciertoutparticulièrement,etcoupéaussiprèsducorpsquepossible.Lajupes’arrêtaitjuste au-dessusdugenou, et les chaussures qu’elle portaitmettaient envaleur sesmolletsmusclés.Ellefranchitlesportesdel’hôteletfitquelquespasàl’extérieuravecRadelletsafemme.Gavins’avançasanssefaireremarquerpendantqueLizdiscutaitavecRadell.Setenantàl’écart,il

lesobservajusqu’àl’arrivéedutaxideRadelletTeesha.Aprèsleurdépart,Lizs’adossaaumurdebriques

etfermalesyeux.Elleparaissaitfatiguée,peut-êtremêmeéreintée.Elleavaitbaissésagarde.C’étaitlemomentd’agir.Gavinseplantadevantelle.— Tuessayaisdem’éviter,Elizabeth.Celle-ciouvritbrusquementlespaupièresetécarquillalesyeux,surprise.Ellefitminedes’écarter

dumur,maisGavinluibarralarouteenposantunemainprèsdesonépaule.Bloquéedel’autrecôtéparuneplanteverte,ellenepouvaitpluss’enfuir.— Gavin…Qu’est-cequetufaislà ?— C’estuneréceptiondestinéeauxprofessionnelsdusport.Tusavaisquej’étaisprésent.Enfait,je

diraismêmequetuasfaitdetonmieuxpourbutinerdetableentablesansjamaismecroiser,cesoir.Ellebattitdespaupièresetfitbougersabouchesoigneusementpeinte,maisaucunsonn’ensortit

avantquelquessecondes.Ilnepensaitpasl’avoirjamaisvueàcourtdemotsauparavant.Ellelançaitdesregardsàdroiteetàgauchecommeunanimalauxabois.Enfin, elle sedétendit et l’ancienneElizabeth futde retour, avec sonmasquedecarnassière.Elle

tapotadudoigtlereversdelavestedeGavin.— Jenet’évitaispas,mongrand.J’aiuntoutnouveauclient,ilafalluquejejouelesbaby-sitterset

quejeleprésenteauxgensquicomptentdanslemondedesmédias.EtpuisRadellétaitlà,etondevaitdiscuterdecertaineschoses importantes. Jesuisnavréequ’onn’aitpaseu le tempsd’échangerdesnouvelles.Tuavaisbesoindequelquechoseenparticulier ?— Oui.Ilfautqu’onparle.

Enunefractiondeseconde,sachaleurs’évanouit.Elleplissalesyeux.— Dequoi ?— Detoietmoi.Unéclairpassadanssonregard,unelueurexcitantequ’iln’avaitjamaisvueauparavant.Oupeut-êtrejamaisremarquée.Elledisparutaussivitequ’elleétaitarrivée.Peut-être se faisait-il des idées.Mais ce n’était pas dans ses habitudes, et ce qu’il avait vu avait

provoqué une soudaine tension au niveau de ses testicules. Comme après leur baiser d’il y avaitquelquesmois, il se retrouvait perdu et obligéde remettre enquestion tout ce qu’il croyait savoird’elle.Ils’étaittoujourstenuàdistancedeLiz,parcequ’ilstravaillaientensemble.D’ailleurs,ellenelui avait jamais prêté beaucoup d’attention en dehors de cette relation professionnelle. Elle ne leflattait jamais comme il l’avaitvue le faire avecbonnombrede sesclients. Il supposaitqu’ellene

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s’intéressaitpasparticulièrementàlui,cequineledérangeaitpas :iln’avaitaucunmalàrencontrerdesfemmes,etcelles-cin’avaientaucunmalàletrouvernonplus.Maiscequ’ilvenaitd’apercevoirdanssesyeuxétait…intéressant.— Toietmoi ?C’est-à-dire ?demanda-t-elle.— Tuasfinicequetuavaisàfaireavectesclients ?Ellehochalatête.— Danscecas,j’aimeraisqu’onaillequelqueparttouslesdeux,pour…Illaissadescendresonregardlelongdesoncorps,s’attardantàl’endroitoùsonchemisierensoie

épousaitlaformedesesseins.Puisilrelevalesyeuxsursonvisage,guettantsaréaction.Elleavalasasalive,etlesmusclesdesagorgesetendirentsousl’effort.Elizabethétaitnerveuse.Gavinnepensaitpasl’avoirjamaisvuedanscetétat.C’étaitparfait.— …parler,termina-t-il.— Parler ?— Oui.Ils’écartadumuretfitsigneàl’employéduparking.Aprèsavoirdonnésonticket,ilsaisitlamain

d’Elizabethetlaguidajusqu’auviragepouryattendresavoiture.Par chance, la réception avait lieu dans la ville où les Saint Louis Rivers séjournaient durant

l’entraînement de printemps. Plutôt pratique, et ça lui évitait un voyage de plus à caser dans sonagenda.Ilvoyageaitdéjàtroppendantlasaison,etseretrouverobligédeprendrel’avionunefoisdepluspourunévénementmondainluiauraitétépénible.Ilglissaunpourboireauvoiturier,puisluietElizabeths’installèrentàborddesavoiture.Ilfilasur

l’autoroute.— Oùest-cequ’onva ?— Chezmoi.Ellehaussaunsourcil.— Tuasunemaisonici ?Pourquoinepasvivreàl’hôtel ?— Jevoisassezd’hôtelspendantlasaison.Jepréfèreavoirunendroitàmoipourl’entraînementde

printemps.Ilsvoyagèrentensilence.Gavinbifurquaverslenord,endirectiondelaplage.— Unemaison…surlaplage ?— Oui.C’estisolé,etçamepermetdecourirlematin.Elleseretournaàdemisursonsiège.— Bordel,Gavin.Est-cequetut’apprêtesàmevirer ?Parcequesic’estlecas,jepréféreraisquetulefassestoutdesuite.Pasquetum’emmènesjusqu’àcheztoi,puisquetum’obligesàretourneràl’hôtelentaxi.Gavinretintunrire.— Onparleraunefoisqu’onseraàl’intérieur.— Merde,murmura-t-elle.Ellecroisaalorslesbras,appuyalatêtecontrelavitreetnebougeaplusdurantlerestedutrajet.

Gavin quitta l’autoroute pour emprunter sur la route côtière, puis s’engagea dans son garage.Elizabethsortitdelavoitureetlesuivitàl’intérieur,l’aird’uncondamnéserendantàl’échafaud.Ilallumalalumièreetouvritlabaievitréedonnantsurleporche,derrièrelamaison.— Sympa,commentaElizabeth.Gavinhaussalesépaules.— Pourl’instant,çameconvient.Tuveuxunebière,ouduvin ?— Pourquoi ?Tuessaiesd’adoucir

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lechoc ?Ilglissalesmainsdanslespochesdesonpantalon.Commes’iln’avaitpasentendusaquestion,il

répéta :— Duvin,unebière,autrechose ?Elleinspiraetsoupiraostensiblement.— Unverredevin,pourquoipas.Ilouvritunebouteille,luiservitunverre,puisattrapaunebièredanslefrigo.— Allonsdehors.Lamaisonétaitdotéed’unjoliporcheàl’arrière.Quoiqueici,ondevaitappelerçaunevéranda,ou

unegalerie,ouun trucdugenre.Bref, ilne savaitpascommentça s’appelait,maisçadonnait surl’océan,etilaimaits’yasseoirlanuitpourécouterlesvaguess’écrasersurlesable.L’endroit étaitmeublé d’une longue balancelle pour deux, et de deux chaises. Liz prit place sur

l’unedeschaisesetGavinsurl’autre.Elles’emparaduverredevinqu’illuioffraitetleportaàseslèvrespourlesiroterlentement.— Est-cequ’ilyauneraisonparticulièrepourquetum’aiestraînéejusqu’àtonsanctuairesecret

surlacôte,aulieudemedirecequetuavaisàmedireàl’hôtel ?Ouais.Ilvoulaitladésarçonner.Lizavaitl’habitudedetoutcontrôler.D’autrepart,ilnevoulaitpas

qu’ellefileendouceoutrouveunebonneexcusepours’enfuir.Et…bonsang,ilnesavaitpaspourquoiill’avaitamenéeici,sinonqu’ilvoulaitsavoirpourquoi

ellejouaitlesinvisiblesdepuisdesmois.Elleétaitconstammentsursondos,avanttoutecettehistoireavecsonfrère.Depuis,onauraitditqu’elleavaitdisparudelasurfacedelaterre.— D’habitude,tum’appellesdeuxfoisparsemaine,etonsevoitaumoinsunefoisparmois.Ellehaussalesépaules :— C’étaitlafindetasaison,tuétaisoccupé.Moiaussi.Etpuisilyaeulesfêtes.— Tutrouvestoujoursunmoyendemerejoindrequandtuveuxdîneravecmoi.Etdepuisquand

est-cequetuneviensplusréveillonneravecmafamille ?Elizabetheutunriresansjoie :— Tonfrèrem’avirée.Safiancéemedéteste.Jenepouvaisdécemmentpasvenirpasserlesfêtes

avecvous.— Pourmamère,çan’auraitrienchangé.Ellet’adore ;pourelle,tufaispartiedelafamille.Ilya

lesaffairesd’uncôté,etlesrelationspersonnellesdel’autre.— Paspourmoi.EtpourMicketTaranonplus,j’ensuiscertaine.Jen’auraispasvoulutroubler

votreréunionfamiliale.Jesaisquejenesuispluslabienvenue,là-bas.Elledétournalesyeux,maisilavaiteuletempsd’ysurprendreunéclairdesouffrance.Il découvrait une nouvelle facette de sa personnalité. Gavin l’étudia plus attentivement et se

demandasicen’étaitpasducinéma ;aprèstout,ilsavaitbienqu’ellen’avaitpasdesentiments.Ellen’arrivaitsimplementpasàaccepterd’avoirperduunclient.— Tuauraisput’arrangerpourmevoiràunautremoment.Elleregardasesongles.— J’aieuunemploidutempstrèschargé.— Conneries.TuteplanquesdepuisqueMickt’avirée.Ellerelevabrusquementlatête :— Jenemeplanquepas.PerdreMickaétéuncoupdur, financièrement. J’aidûmedépêcherde

signeravecd’autresclientspourcompenser.Gavins’esclaffa.

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— Tut’es faitunpaquetdefricgrâceàMick,àmoietauxautres.Jenepensepasque tu tesoisretrouvéesurlapaille.— Trèsbien.(Elleposasonverreetsedirigeaverslabalustradepourcontemplerl’océan.)Crois

cequetuveux,puisquetut’esdéjàfaituneopinion.Etsitut’apprêtesàmevirer,alorsfais-le,pourquejepuissepartir.Gavinse levapour larejoindre.— Tupensesqueje t’aifaitvenir icipour tevirer ?Elle luifitface :— Cen’estpaslecas ?Ilfutfrappéparl’expressionvulnérabledesonvisage.C’étaitlapremièrefoisqu’illavoyaitainsi.

Elizabeth se montrait toujours dure comme l’acier, pleine d’une assurance qui la faisait brillercommeune étoile.En cet instant, il n’en demeurait plus lamoindre trace.Elle semblait désarmée,blessée,etterrifiée.Peut-êtrenejouait-ellepaslacomédie,finalement.

Ilavaittoujourscruqu’elleétaitincapabled’éprouverlamoindreémotion.Enréalité,ellesouffraitvéritablement,etGavinignoraitcommentréagiràcela.Leclairdelunejouaitsursescheveux,luidonnantl’allured’unedéessebaignéed’unfeuargenté.

Pour la deuxième fois de la soirée, Gavin s’aperçut qu’Elizabeth était une femme magnifique etdésirable. Il l’avait toujours considérée comme un requin froid et cruel, notion qui s’intégraitparfaitementàsonschémamentalpuisqu’ellereprésentaitladimensionprofessionnelledesavie.Oh,biensûr,elleavaittoujoursétéagréableàregarder,etildevaitadmettreavoiradmirésoncorpsplusd’unefois,maisiln’avaitjamaispenséàellecommeàunêtrecapablede…sentiments,d’émotions.Tandisquelalumièresereflétaitdanssesyeux,ileutl’impressiondelesvoirseremplirdelarmes.

Etquelquechosed’autreallumaceregardposésurlui,uneflammequ’ilavaitvueembraserlesyeuxdenombreusesautresfemmesaucoursdesavie.Ledésir.Lafaim.L’envie.[LogoMilady CentralPark]Enlibrairiecemois-ci :LindseyKelk–J’adoreNewYorkLe18 avril2014JaciBurton–LesIdolesdustade–LeCoupsûrJaneGraves–Uncowboyàl’horizon