Synthèse des débats - Les Echos Events · de La CAMIF le premier modèle Bcorp français en 2015....

4
Postive Business • Synthèse des débats du jeudi 7 juin 2018 Synthèse des débats 18H30 – 18H50 | OUVERTURE DE LA SOIRÉE : « LA RAISON D’ÊTRE DES ENTREPRISES » Le 9 mars dernier, Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT et présidente de Vigeo-Eiris, et Jean-Dominique Senard, président de Michelin, ont remis au gouvernement les résultats de leur mission « Entreprise et intérêt général ». Ce rapport, intitulé « L’entreprise, objet d’intérêt collectif », vise à mieux intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans les stratégies d’entreprise. Car avec des enjeux environnementaux et sociaux de plus en plus pressants, et des salariés en quête de sens, l’entreprise a l’occasion de se réinventer pour le mieux. L’idée d’un modèle vertueux, un « positive business » qui concilierait performance et intérêt général. Jean-Dominique Senard voit dans cette transformation une « forme d’optimisme », un « dynamisme qui regarde vers l’avenir » et permet « d’ouvrir les horizons ». Cette idée d’un rapport actif au changement va de pair avec la raison d’être, qui va guider « l’avenir de l’entreprise et créer l’engagement des salariés » – une composante essentielle, rappelle-t-il, de la compétitivité. Pour concrétiser cet engagement et répondre à l’exigence de sens, il faut responsabiliser les collaborateurs, préconise Jean-Dominique Senard, afin de « créer une adhésion, mais aussi d’améliorer de façon considérable la performance générale de l’entreprise ». Cela demande du temps et de la pédagogie, notamment du côté des managers, mais une fois qu’on a emporté l’engagement des salariés, « on ne reviendra jamais en arrière ». L’enjeu, pour les chefs d’entreprise, est ainsi de « ne jamais vaciller ». Cependant, le but est d’autant plus difficile à atteindre que l’entreprise suscite une méfiance jamais vue inédite. Les « traces profondes » laissées par la crise financière de 2008 donnent à certains « le sentiment d’avoir été laissé sur le bord de la route » et « alimentent des mouvements politiques radicaux qui ont comme cible l’entreprise ». Face à cela, Jean-Dominique Sénard est catégorique : « Il n’y a pas tout à changer, mais tout à améliorer. » Et le numérique, dans tout cela ? Ne risque-t-il pas de bousculer ce bel ordonnancement ? Au contraire, dit le patron, « il le rend urgent » ! C’est un « accélérateur phénoménal » et « totalement concomitant » à un régime de responsabilisation en entreprise. Si les entreprises à mission doivent faire florès en Europe, c’est que nous avons besoin, assure Jean-Dominique Sénard, de « consolider le principe de libéralisme social et solidaire ». Il faut donc pour cela « fédérer un mouvement suffisamment fort pour s’imposer face au capitalisme déchaîné du Royaume-Uni ou à celui, chinois, d’État ». 18H50 – 19H05 | FACE À FACE : LES ECHOS / FRÉDÉRIC OUDÉA Invité à donner sa définition du « positive business », Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, estime qu’il s’agit à la fois d’être « fondamentalement et activement engagé » en faveur de transformations sociétales, mais aussi d’adopter une « attitude positive » 1 UNE PRODUCTION Jean-Dominique SENARD Président, MICHELIN Positive BUSINESS Jeudi 7 juin 2018 Paris Un nouveau vecteur de croissance pour l’entreprise

Transcript of Synthèse des débats - Les Echos Events · de La CAMIF le premier modèle Bcorp français en 2015....

Page 1: Synthèse des débats - Les Echos Events · de La CAMIF le premier modèle Bcorp français en 2015. Jean-Paul Bailly estime que sur le long terme, les entreprises n’ont de toute

Postive Business • Synthèse des débats du jeudi 7 juin 2018

Synthèse des débats18H30 – 18H50 | OUVERTURE DE LA SOIRÉE : « LA RAISON D’ÊTRE DES ENTREPRISES »

Le 9 mars dernier, Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT et présidente de Vigeo-Eiris, et Jean-Dominique Senard, président de Michelin, ont remis au gouvernement les résultats de leur mission « Entreprise et intérêt général ». Ce rapport, intitulé « L’entreprise, objet d’intérêt collectif », vise à mieux intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans les stratégies d’entreprise.

Car avec des enjeux environnementaux et sociaux de plus en plus pressants, et des salariés en quête de sens, l’entreprise a l’occasion de se réinventer pour le mieux. L’idée d’un modèle vertueux, un «  positive business  » qui concilierait performance et intérêt général.

Jean-Dominique Senard voit dans cette transformation une «  forme d’optimisme », un « dynamisme qui regarde vers

l’avenir  » et permet «  d’ouvrir les horizons  ». Cette idée d’un rapport actif au changement va de pair avec la raison d’être, qui va guider « l’avenir de l’entreprise et créer l’engagement des salariés » – une composante essentielle, rappelle-t-il, de la compétitivité.

Pour concrétiser cet engagement et répondre à l’exigence de sens, il faut responsabiliser les collaborateurs, préconise Jean-Dominique Senard, afin de « créer une adhésion, mais aussi d’améliorer de façon considérable la performance

générale de l’entreprise  ». Cela demande du temps et de la pédagogie, notamment du côté des managers, mais une fois qu’on a emporté l’engagement des salariés, « on ne reviendra jamais en arrière  ». L’enjeu, pour les chefs d’entreprise, est ainsi de « ne jamais vaciller ».

Cependant, le but est d’autant plus difficile à atteindre que l’entreprise suscite une méfiance jamais vue inédite. Les « traces profondes » laissées par la crise financière de 2008 donnent à certains «  le sentiment d’avoir été laissé sur le bord de la route » et « alimentent des mouvements politiques radicaux qui ont comme cible l’entreprise ». Face à cela, Jean-Dominique Sénard est catégorique  : «  Il n’y a pas tout à changer, mais tout à améliorer. »

Et le numérique, dans tout cela ? Ne risque-t-il pas de bousculer ce bel ordonnancement ? Au contraire, dit le patron, «  il le rend urgent  » ! C’est un «  accélérateur phénoménal » et « totalement concomitant » à un régime de responsabilisation en entreprise.

Si les entreprises à mission doivent faire florès en Europe, c’est que nous avons besoin, assure Jean-Dominique Sénard, de « consolider le principe de libéralisme social et solidaire ». Il faut donc pour cela « fédérer un mouvement suffisamment fort pour s’imposer face au capitalisme déchaîné du Royaume-Uni ou à celui, chinois, d’État ».

18H50 – 19H05 | FACE À FACE : LES ECHOS / FRÉDÉRIC OUDÉA

Invité à donner sa définition du «  positive business  », Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, estime qu’il s’agit à la fois d’être «  fondamentalement et activement engagé  » en faveur de transformations sociétales, mais aussi d’adopter une «  attitude positive  »

1

U N E P R O D U C T I O N

Jean-Dominique SENARD Président, MICHELIN

Positive BUSINESS

Jeudi 7 juin2018

Paris

Un nouveau vecteur de croissance pour l’entreprise

Page 2: Synthèse des débats - Les Echos Events · de La CAMIF le premier modèle Bcorp français en 2015. Jean-Paul Bailly estime que sur le long terme, les entreprises n’ont de toute

Postive Business • Synthèse des débats du jeudi 7 juin 2018

face aux enjeux de transformation des métiers et des besoins des clients. Ce moment très particulier que nous vivons nécessite, dit-il, de donner aux collaborateurs des points

de repère et davantage de sens –des exigences « renforcées par la crise ». Cela passe notamment, insiste le directeur, par « la nécessité absolue de repousser vers le terrain la prise de décision et la responsabilité ».

Quatre leviers permettraient d’accompagner cette transformation. D’abord, « être lucide et tenir un discours de vérité  ». Deuxièmement, «  rassurer en donnant des explications et instructions précises  » – car «  les succès engrangés créent un cercle vertueux ». Troisièmement, ne pas sous-estimer «  la dimension managériale de terrain », selon lui « critique ». Enfin, « regarder les choses de manière positive » et lancer, pourquoi pas, des initatives collaboratives en interne, afin de « créer de l’énergie positive, qui permet de surmonter ses peurs ».

Cette mutation est d’autant plus importante que les industries, tout comme les clients, sont aujourd’hui arrivés à maturité pour «  embrasser  » pleinement le positive business et s’engager dans des domaines «  très concrets, avec des stratégies opérationnelles et des prises de risque différentes ». Le directeur en est convaincu : « Une entreprise peut, si ça correspond à son intérêt, embarquer ses collaborateurs dans des choses qui ont un impact positif plus global. »

Une question se pose, néanmoins  : comment concilier volontarisme et vision à long terme avec les exigences, à plus court terme, de rentabilité dues aux investisseurs et actionnaires ? « Peut-être que le rôle-clé du chef d’entreprise, c’est de dépasser le trimestre  », sourit Frédéric Oudéa. Lui est persuadé, comme Jean-Dominique Sénard, qu’un patron « doit garder un cap et avoir des convictions », mais également « gérer le temps long plutôt que l’instantanéité ».

18H50 – 19H05 | PANEL : LE POSITIVE BUSINESS, UNE LAME DE FOND OU UN MOUVEMENT MARGINAL ?

Laurence Méhaignerie ne doute pas une seconde que le positive business soit une lame de fond, car il reflète plusieurs mutations sociétales. D’abord, un «  changement générationnel  » et des «  enjeux plus pressants  », qui poussent des dirigeants à vouloir « régler un problème et transformer la

société à travers l’entreprise ». Ensuite, un « changement de paradigme » dans la nature de l’entreprise, qui « considère aujourd’hui que sa contribution au monde fait partie intégrante de sa vision stratégique  » –avec un effet sur l’engagement des actionnaires, qui « reconnaissent l’intérêt propre de l’entreprise », pas forcément aligné sur leur intérêt immédiat. Enfin, l’impact du numérique, qui a bouleversé la manière de collaborer. Mais elle prévient : « Si l’organisation des processus de décision ne place pas les personnes au cœur des projets, la création de valeur de l’entreprise est en danger. »

Emery Jacquillat incarne la réussite du business positif  : en rachetant La CAMIF, il a voulu «  redonner du sens à l’entreprise » en « mettant au cœur du projet un modèle d’impact

positif ». Création d’emplois à Niort, centre d’appels local, fournisseurs français, démarche de durabilité… L’entreprise, en est convaincu ce PDG, est «  le plus puissant levier de transformation de la société  ». Car aujourd’hui, martèle-t-il, «  les clients veulent utiliser leur pouvoir d’achat pour changer les choses  ». Face à la concurrence des IKEA et autres Amazon, un seul credo  : «  Si vos clients ne vous adorent pas, vous n’avez aucune chance. Et pour qu’ils vous adorent, il faut qu’ils adhèrent. » Un engagement qui crée une « valeur considérable qui va se traduire en performance financière », affirme Emery Jacquillat, pour qui le profit doit être à la fois « environnemental, social et économique ». Une démarche positive de consommation responsable qui a fait de La CAMIF le premier modèle Bcorp français en 2015.

Jean-Paul Bailly estime que sur le long terme, les entreprises n’ont de toute façon «  pas le choix  ». Car il y a d’un côté, des collaborateurs qui attendent un management «  fondé sur la responsabilité et la confiance  » et de l’autre, des consommateurs dont « le choix est de plus en plus impacté » par les conditions dans lesquelles un produit a été fabriqué. Cette lame de fond du positive business est également importante, souligne-t-il, du point de vue des territoires   : « Il n’y a pas d’entreprises bien portantes sur des territoires malades.  » Des enjeux de «  dynamisme économique, de cohésion sociale et d’animation culturelle  » qui relèvent, selon lui, « d’une obligation morale et éthique » et demeurent « indispensables sur le plan de la pérennité economique ».

Jean-Paul BAILLYPrésident du réseau

LES ENTREPRISES POUR LA CITÉ

Frédéric OUDÉA Directeur général , SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

U N E P R O D U C T I O N

2

•••

Synthèse

Positive BUSINESS

Jeudi 7 juin2018

Un nouveau vecteur de croissancepour l’entreprise

Laurence MÉHAIGNERIE Présidente et co-fondatrice,

CITIZEN CAPITAL

Emery JACQUILLAT Président-directeur général, CAMIF

Page 3: Synthèse des débats - Les Echos Events · de La CAMIF le premier modèle Bcorp français en 2015. Jean-Paul Bailly estime que sur le long terme, les entreprises n’ont de toute

Raphaël Masvigner, cofondateur de Circul’R, a pour ambition de copier la nature, où tout se transforme et rien ne se perd. Il veut mettre fin au « modèle linéaire » qui consiste à prendre, consommer, puis jeter avec l’idée de « préserver les ressources naturelles » et imaginer des objets « qui ne deviendront jamais des déchets  ». Circul’R met en contact les acteurs du changement avec les entreprises qui veulent se transformer et accompagne depuis un an vingt grands groupes français.

Erwann Rozier, cofondateur de Fly the Nest, accompagne les startups ayant levé des fonds. Convaincu que « l’engagement est le premier levier de réussite des entreprises », il préconise une « construction collective » qui passe nécessairement par

« une démystification de la stratégie, le développement de l’agilité et la capacité à prendre des décisions sur le terrain ».

20H00 - 20H35 | REGARDS CROISÉS : QUATRE LEADERS INSPIRANTS SÉLECTIONNÉS PAR LE JURY AVEC DES TÉMOIGNAGES DE TRANSFORMATION VERTUEUSE AU SEIN DE L’ENTREPRISE

L’entreprise éponyme de Thierry Frayssinet a une particularité  : cette PME de 100 personnes est dotée d’un directeur de l’éthique. Un poste créé par le PDG pour valoriser un collaborateur qui «  défendait corps et âme l’éthique

Postive Business • Synthèse des débats du jeudi 7 juin 2018

Régis Lemarchand est engagé depuis quinze ans sur la RSE. Il a pu constater d’une part, que les dirigeants «  s’intéressent de plus en plus à leur impact environnemental et leur

reponsabilité sociale vis-à-vis de leurs clients, fournisseurs et salariés », et d’autre part, que ces entreprises engagées sont « plus performantes, plus innovantes, avec un meilleur profil de risque et des concrétisations industrielles réelles » ! Tout cela lui fait dire qu’une « meilleure conciliation entre intérêt général et performance économique » est nécessaire.

Le positive business ne rencontre cependant pas la même adhésion partout. Alors comment contrer l’attentisme, voire une certaine forme de résistance ? Jean-Paul Bailly suggère aux dirigeants de faire un effort de pédagogie afin de ménager les « exigences d’actionnariat immédiat ». Autre mesure phare : « renforcer l’économique et le social » grâce à l’actionnariat salarial et favoriser la présence des salariés dans les instances dirigeantes, tout cela afin de «  co-construire la raison d’être ».

Laurence Méhaignerie, elle, conseille aux investisseurs d’être «  beaucoup plus holistiques  » et «  d’assumer les tensions » inévitables, ce qui nécessite néanmoins « d’avoir des dirigeants plus visionnaires  ». Une chose est sûre, conclut-elle : « Il faut faire d’une conviction de dirigeant une stratégie d’entreprise. »

Emery Jacquillat abonde : « Le rôle du PDG est de faire bouger ses équipes par le sens. » De plus, les actionnaires « doivent être engagés dans l’intérêt propre de l’entreprise  ». Et si elles ne sont pas nombreuses à avoir embrassé le positive business, il est catégorique : « Demain, les entreprises qui ne prouveront pas qu’elles ont un impact positif pour la planète ne feront plus de profit. »

19H50 – 20H00 | PITCHS DE START-UPPERS « ACCOMPAGNATEURS DE LA TRANSFORMATION »

Frédéric Bardeau le clame haut et fort : « Nous sommes en lucrativité limitée pour continuer à avoir de l’impact social. » Née du constat que les entreprises peinent à trouver des compétences numériques malgré plusieurs millions de chômeurs, Simplon s’est implantée dans les zones sinistrées et forme gratuitement des demandeurs d’emplois parmi les populations les moins représentées dans le digital (personnes sans diplômes, femmes, réfugiés, handicapés…) avec un taux d’embauche de 80 % dans les six mois post-formation.

Frédéric BARDEAU Président, SIMPLON

Raphaël MASVIGNERCofondateur,

CIRCUL’R

3

Régis LEMARCHAND Membre du comité exécutif, GENERALI FRANCE

•••

U N E P R O D U C T I O N

Synthèse

Positive BUSINESS

Jeudi 7 juin2018

Un nouveau vecteur de croissancepour l’entreprise

Erwann ROZIER Cofondateur, FLY THE NEST

De gauche à droite   :

Thierry FRAYSSINET, Directeur général, FRAYSSINETMagali SARTRE, Directrice du développement durable et des relations Corporate , GROUPE BEL Pierre-Étienne FRANC, Directeur de l’activité hydrogène énergie, AIR LIQUIDEJean-François DUFRESNE, Directeur général, ANDROS

Page 4: Synthèse des débats - Les Echos Events · de La CAMIF le premier modèle Bcorp français en 2015. Jean-Paul Bailly estime que sur le long terme, les entreprises n’ont de toute

Postive Business • Synthèse des débats du jeudi 7 juin 2018

dans la profession ». Un bel exemple de responsabilisation, qui va de pair avec le management collaboratif et participatif revendiqué par l’entreprise, qui entend « donner de la valeur et profiter de l’intérêt de chacun ». Pour Thierry Frayssinet, les normes ISO comme la RSE sont des «  courroies de transmission, des moyens de nous guider ».

Magali Sartre estime que « pour être positif, il suffit de le décider et toujours garder le cap  ». Bel a ainsi «  intégré le plan de RSE au plan stratégique  », avec l’idée «  qu’en visant la création de valeur pour les consommateurs, on en créerait pour toute la chaîne de valeur ». À la clé, un « impact positif  » pour toutes les parties prenantes, qu’il faut, dit-elle, impliquer au maximum et notamment les salariés, qui doivent se sentir responsables du succès de l’entreprise.

Au cœur des enjeux de transition énergétique, Pierre-Étienne Franc estime que si l’on ne peut pas « faire n’importe quoi trop longtemps lorsqu’on est une entreprise du CAC40 avec 32 % d’actionnariat individuel  », le champ d’action en terme de positive business n’est pas pour autant verrouillé. Il faut, dit-il, « partir avec une logique de conviction très forte, une logique de partage de valeur et de coopération à long terme pour féderer les acteurs ». Le défi est de taille pour une entreprise comme Air Liquide, mais Pierre-Étienne Franc a mis en place «  des logiques coopératives, afin de réconcilier enjeux de performance et enjeux durables ». Une chose est sûre, sans « enthousiasme » ni « management apaisé », pas d’adhésion : « Si on n’est pas prêts à courir un marathon, ça ne marche pas. »

Jean-François Dufresne a un fils autiste et une mission  : donner du travail aux 400 000 personnes autistes en âge de travailler en France, dont 95 % sont au chômage. Une situation déplorable, alors même qu’Andros « a démontré qu’on pouvait faire travailler des autistes sévères  » et qu’il y trouvent «  une thérapie incomparable  ». C’est aux entreprises de « faire bouger les lignes », dit-il, d’autant que « cette inclusion positive se traduit en positive business et coûte moins cher aux pouvoirs publics » !

20H35 - 20H45 | NOUVEAUX MODÈLES DE PERFORMANCE : ENQUÊTE SUR L’ENTREPRISE CONTRIBUTIVE AUPRÈS DES DIRIGEANTS DU SBF 120

Le 28 novembre prochain, Sandra de Bailliencourt, et Geneviève Ferone dévoileront les résultats de leur enquête contributive menée auprès des dirigeants du SBF 120. Leur objectif : trouver les marqueurs et les caractéristiques structurantes d’une entreprise contributive aujourd’hui.

Sandra de Bailliencourt est convaincue qu’il y a « partout des solutions » et que pour « construire un monde meilleur, il faut commencer par en parler différemment ». En lançant un club de l’innovation positive, Sparknews connecte les acteurs du changement aux entreprises qui veulent faire bouger les lignes.

Geneviève Ferone a fondé il y a cinq ans un cabinet de conseil et imaginait « noter les entreprises à la fois sur des critères sociaux et de gouvernance ». Aujourd’hui, Prophil cherche à créer des liens entre les milieux du profit et du non profit, pour transformer cette «  ligne Maginot  » en « ligne de crête sur laquelle les nouveaux modèles économiques de demain vont se construire ».

4

U N E P R O D U C T I O N

Synthèse

Positive BUSINESS

Jeudi 7 juin2018

Un nouveau vecteur de croissancepour l’entreprise

De gauche à droite   :

Sandra DE BAILLIENCOURT Directrice générale, SPARKNEWSGeneviève FERONE cofondatrice et associée, PROPHIL