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Ménival Jeunet Janin Synthèse des travaux d’évaluation 2009-2010 du CUCS de Lyon Contrat Urbain de Cohésion Sociale de Lyon 2007-2010 Direction du Développement Territorial - Ville de Lyon

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Ménival Jeunet Janin

Synthèse des travaux d’évaluation 2009-2010 du CUCS de Lyon

Contrat Urbain de Cohésion Sociale de Lyon 2007-2010

Direction du Développement Territorial - Ville de Lyon

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Ménival Jeunet Janin

3 PRIORITES :

Poursuivre l’amélioration de la vie quotidienne des habitants

Ouvrir les 3 quartiers sur leur environnement

Développer une offre de services adaptée aux plus fragiles

Poursuivre l’amélioration de la vie quotidienne des habitants

Objectif I.1 : Engager les opérations de requalification de l’espace central du quartier Sœur Janin et élaborer un schéma global de recomposition urbaine du quartier

Chaque sous-quartier a fait l’objet d’une démarche particulière :

Sur Janin :

Actions menées :- Création du collectif Janin (animé par le centre social du Point du Jour) pour la coordination des acteurs locaux- Réinvestissement de « l'Espace 33 » avec un planning d'occupation et le développement d'activités associatives et de lien

social (Relais d’Assistantes Maternelles, Femmes entre elles, CLSH, groupe des pères...)- Développement d’évènements festifs et conviviaux impliquant l'ensemble des associations du quartier (fête de quartier, 8

décembre, fête des voisins...)- Accompagnement de la CSF dans son projet associatif et dans la mise en œuvre de projet pour le quartier (groupe des pères, Fonds

d’Initiatives Locales…)

Globalement, la participation des habitants à la vie quartier est satisfaisante, même s’il reste toujours difficile de mobiliser au-delà des groupes constitués. Un questionnaire diffusé sur le quartier par le centre social du Point du Jour a montré, cependant, que les habitants connaissent l’offre d’animation et en sont satisfaits, sans pour autant souhaiter s’impliquer davantage.

Le centre social du Point du Jour, via la gestion du local « Espace 33 » et l’animation du collectif Janin est positionné comme l’animateur, au niveau du quartier, de la démarche de développement social en complémentarité avec le centre social de Champvert.

Les deux centres sociaux ont su construire une posture dans l’accompagnement des habitants et des associations locales (CSF et Groupe des pères) qui ne passe pas seulement par le développement d’évènements festifs, mais aussi par un appui à la construction de leur projet associatif et par leur intégration dans le partenariat local.

Sur les 3 quartiers, on peut faire le constat d’un développement des initiatives locales et de la participation des habitants depuis 2007. La stratégie commune a été le renforcement du rôle des centres sociaux et de la MJC dans l’accompagnement de la vie associative et des initia-

tives locales. Ces structures sont les pivots de la démarche de développement sur chacun des 3 quartiers.

Données Enquêtes Ecoute Habitants 2008 : La participation des habitants à une manifestation de quartier de type culturelle ou sportive augmente, alors qu’elle était restée relativement stable jusqu’à présent. Ils sont 31% à avoir participé à un événement au cours de l’année (21% en 2005).

Sur Jeunet :

- Renforcement du rôle du centre social Point du Jour dans le soutien à la vie locale- Développement de projets participatifs et partenariaux visant à mobiliser les familles (Jeunet Pouss’, fêtesdes feuilles, 8 décembre, sorties familles, brocante, verger)- Mise en place d'un groupe technique réunissant les partenaires du quartier

Une vraie dynamique s’est créée à partir de ces différentes initiatives. La participation des habitants s’améliore et le quartier s’ouvre sur l’extérieur. Cependant, les clivages entre habitants restent forts, même à l’échelle de ce micro-territoire (clivages identitaires et/ou communautaires revendiqués comme tels par les habitants) et la concentration au 1, rue Jeunet, de situations sociales très lourdes reste un point de blocage.

Le centre social du Point du Jour investit progressivement le quartier. L’absence de relais locaux (association de locataires, habitants relais) rend longue et fragile cette démarche ; le centre social n’a pas les mêmes points d’appui que sur Janin (pas de locaux de proximité, moins « d’ancienneté »).La création d’une instance de coordination portée par le chef de projet a permis de poser un cadre commun et de coordonner les différents intervenants.

Sur Janin et Jeunet, l’implication du bailleur Grand Lyon Habitat dans les projets partenariaux est relevée comme un élément particulièrement positif.

Sur Ménival :

Le quartier connaît une vraie dynamique locale accompagnée par la MJC qui parvient à conserver une réelle mixité sociale en portant ses efforts sur l’accompagnement des publics les pus fragiles, et à ouvrir le quartier sur l’extérieur notamment au travers d’évènements culturels comme le 8 décembre.

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Ménival Jeunet Janin

Objectif I.2 : Engager les opérations de requalification de l’espace central du quartier Sœur Janin et élaborer un schéma global de recomposition urbaine du quartier

Le projet de requalification de l’espace central du quartier a été réalisé et achevé en 2009 :

- Requalification du parking- Aménagement d’un espace public en cœur de quartier- Réaménagement des abords et renouvellement du mobilier urbain

La concertation et l’information des habitants pendant la phase travaux ont été menées en direct par le bailleur en lien avec l’association des locataires.

Cette requalification constitue une réelle amélioration du cadre de vie pour le quartier. Seul bémol : les difficultés de stationnement ne sont pas complètement réglées puisqu’on observe une recrudescence du stationnement sauvage et ce alors que le parking n’est pas complètement occupé.

Les études autour du schéma de recomposition urbaine du quartier sont restées en stand-by. Il n’y a pas pour le moment de volonté de reprendre les propositions de l’étude de 2006.

Objectif I.3 : Mettre en place une gestion sociale et urbaine de proximité

Suite à une phase de diagnostic, une convention de GSUP avec Grand Lyon Habitat a été mise en œuvre sur les quartiers Janin et Jeunet, avec des priorités d'intervention déclinées par quartier :

- Amélioration de la propreté à Janin

- Mise en place d'un fonds d'intervention rapide pour lutter contre le vandalisme et les dégradations

- Rénovation des parties communes à Jeunet

- Sécurisation de l’accès aux caves à Jeunet

Globalement, la mise en place de la GSUP qui n’existait pas jusqu’ici sur le 5ème, a contribué à établir un partenariat régulier avec Grand Lyon Habitat qui s’investit par ailleurs dans différents projets et participe aux groupes de coordination locale (collectif Janin, GT Jeunet…).

Les actions mises en place dans le cadre de la GSUP ont apporté des réponses concrètes aux dysfonctionnements repérés. Le fonds d’intervention rapide notamment permet d’améliorer la réactivité du bailleur face au vandalisme et aux dégradations. Cette action semble d’autant plus prioritaire que les actes de vandalisme et de dégradation augmentent sur les deux quartiers.

Les actions de sensibilisation sur la propreté et le tri sélectif conduites sur Janin pourraient être reproduites sur Jeunet. L’impact de ces actions est difficilement évaluable, mais elles ont donné lieu à des initiatives intéressantes en partenariat avec les acteurs du territoire, comme un chantier jeune au cours duquel les jeunes ont tenu des stands d’information sur le tri sélectif auprès des habitants. Elles ont constitué un support intéressant pour mobiliser les acteurs locaux et pour impliquer les habitants.

Sur Jeunet, les difficultés de gestion se concentrent sur le 1, rue Jeunet qui continue d’être un lieu de délinquance et de trafic. La sécurisation des halls par la condamnation des doubles entrées et la sécurisation de l’accès aux caves ont eu un résultat mitigé :

- L’entrée d’immeuble offre toujours une situation propice aux activités de délinquance

- L’accès aux caves n’offre plus d’issue vers l’extérieur pour les individus qui occupent les halls, mais les caves elles-mêmes restent des lieux d’occupation abusive.

La requalification du parking silo et la création d’un espace public au cœur du quartier Janin ont été achevées en 2009 et constituent une amélioration concrète du cadre de vie des habitants

de ce quartier.

Données Enquêtes Ecoute Habitants 2008 : le secteur de Sœur Janin a connu une forte augmentation du sentiment de bien-être depuis 2006. 40% des habitants ont l’impression que leur quartier s’est amélioré depuis qu’ils y habitent.

Données Enquêtes Ecoute Habitants 2008 : 79% des habitants sont satisfaits de la propreté et de l’entretien du quartier. Lorsqu’il y a des dégradations sur les espaces extérieurs du quartier, 55% des habitants trouvent que les réparations sont faites rapidement. 45% des habitants estiment être bien informés sur les réalisations prévues dans leur quartier.

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Ménival Jeunet Janin

Le bailleur a entrepris en interne un travail spécifique sur cette allée, sachant qu’il ne pourra répondre seul à une situation relevant à la fois de situations sociales très lourdes et de phénomène de délinquance.Par ailleurs, l’articulation avec la cellule de veille fonctionne mal, celle-ci n’apportant que des réponses très ponctuelles, voire aucune, aux difficultés vécues sur le terrain.

Concernant les espaces extérieurs, le bailleur réfléchit à leur réaménagement sur Jeunet afin de répondre aux besoins en stationnement, mais aussi de permettre aux habitants de mieux s’approprier ces espaces.

Sur Janin, une réflexion sur les cheminements piétons en direction du centre commercial pourrait être menée dans le cadre du renouvellement de la convention.

Dernier élément, le volet participatif n’a pas été vraiment travaillé : il n’y a pas d’outils mis en place pour favoriser l’implication des habitants de type diagnostic en marchant. Bien que le bailleur entretienne des relations régulières avec l’association des locataires sur Janin, la concertation des habitants sur les priorités d’intervention et sur les actions financées dans le cadre de la GSUP mériterait d’être renforcée.

La mise en œuvre d’une convention GSUP sur Janin et Jeunet a permis de décliner des actions apportant une réponse concrète aux dysfonctionnements repérés. L’implication du bailleur dans le

partenariat local s’est renforcée. Reste à développer le volet concertation afin defavoriser l’implication des habitants dans la gestion de leur cadre de vie.

Objectif II.1 : Valoriser les 3 quartiers

L’objectif de valorisation des 3 quartiers a été travaillé en parallèle des objectifs d’ouverture et de mixité sociale. Il est donc présent de façon transversale sur l’ensemble des actions de développement social et culturel des quartiers (8 décembre, biennale du théâtre amateur, fêtes de quartier, bicôte…), et plus spécifiquement au travers :

- d’initiatives qui captent un public extérieur au quartier (8 décembre à Janin, verger à Jeunet)

- d’évènements/équipements qui ont un rayonnement à l’échelle de l’arrondissement et/ou de la ville (quartiers nomades, 8 décembre à Ménival, biennale de la danse)

- de supports comme les journaux de quartiers, le projet radio qui valorisent la vie de quartier.

La lettre info des 3 quartiers a par ailleurs été éditée régulièrement et diffusée à l’ensemble des acteurs du territoire.

L’évitement scolaire constitue également un indicateur intéressant de l’évolution de l’image des quartiers. Le volet socio-éducatif et la stratégie du Projet Educatif Local autour de l’environnement scolaire et de l’accompagnement des écoles Diderot, Truffaut et Gémeaux ont contribué à revaloriser l’image des quartiers.

Globalement, l’image des 3 quartiers s’est améliorée auprès des habitants comme des personnes extérieures aux quartiers, notamment pour Janin (qui souffrait le plus de son image).

Données Enquêtes Ecoute Habitants 2008 : Une majorité des enquêtés perçoit son quartier comme différent des autres (57%). Cette proportion est peu élevée comparativement aux autres quartiers prioritaires. Ils justifient cette différence par des critères principalement positifs : un quartier calme (28%), un cadre agréable (23%) et une bonne ambiance (17%).

Ouvrir les 3 quartiers sur leur environnement

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Objectif II.2 : Favoriser la mixité des populations

L’objectif de mixité sociale s’appuie en premier lieu sur la capacité des acteurs locaux à intégrer différents publics dans l’ensemble de leurs actions.

Pour les centres sociaux, cette démarche est facilitée par le fait que ces structures touchent naturellement un public diversifié de par leur implantation en dehors du quartier. Par ailleurs, le développement d’actions « de proximité » sur les quartiers a été une bonne stratégie pour ensuite, dans un deuxième temps, envisager la mobilité du public vers les structures et vers les services dits de droit commun et parvenir à un équilibre entre les publics.

Autres exemples d’actions qui contribuent à la mixité sociale :

- Le partenariat avec les Conseils de Quartier qui se sont fortement mobilisés en faveur des trois quartiers.

- Le travail inter-structures entre les centres sociaux de Champvert, du Point du Jour et de Saint-Just autour des sorties familiales

Cet objectif de mixité sociale est aujourd’hui mis à mal par les difficultés financières croissantes que connaissent les familles et qui poussent les structures à prioriser leurs interventions sur ces familles au détriment parfois d’un certain équilibre entre les publics. Les sorties familiales sont par exemple « prises d’assaut » par le public le plus fragile pour lequel elles sont parfois la seule opportunité de sortir du quartier. Cela a pour effet d’exclure d’autres familles, peut-être moins défavorisées, mais qui apportaient de la mixité sociale.

Il faut veiller à ce que la dynamique d’ouverture et de mixité qui avait permis la participation des publics les plus fragiles ne s’inverse pas en excluant un public plus favorisé.

Il s’agit là d’un véritable enjeu qui interroge les associations dans l’ensemble de leurs projets.

Objectif II.3 : Enclencher une démarche de développement culturel au bénéfice des 3 quartiers

Lors du bilan du Contrat de Ville en 2006, plusieurs constats avaient été partagés :

- Les problématiques de chacun des 3 quartiers sont différentes et nécessitent des approches particulières,

- Jeunet a été peu investi au niveau culturel et doit faire l’objet d’un travail de mobilisation des acteurs sur des projets culturels spécifiques,

- Les projets sensés mobiliser les 3 quartiers avaient rarement l’ampleur souhaitée et la mobilisation d’habitants se concentrait sur le secteur géographique du projet (ex. : défilé 2006 porté par la MJC de Ménival).

Il semblait donc nécessaire de développer des axes spécifiques sur chacun des quartiers afin que les démarches pensées à l’échelle des 3 quartiers puissent trouver un écho voire un ancrage dans chacun des quartiers.

Sur Ménival :

La MJC de Ménival et son école de cirque constituent un atout important pour le désenclavement et l’attractivité de Ménival. La MJC souhaitait développer en 2006 des projets permettant de mieux associer les habitants de Ménival à cette pratique.

Les résidences cirque, conçues dans ce sens, ont fait l’objet de nombreuses actions de mobilisation d’habitants de Ménival (ateliers à l’année, sorties familiales, etc.) ce qui permet aujourd’hui une plus grande mobilité des habitants de Ménival sur ce type de projet qui de fait peut investir les deux autres territoires. Plus globalement, il semblerait que les habitants de Ménival s’approprient mieux aujourd’hui la dimension cirque de cette MJC en fréquentant, par exemple, plus fortement les temps de représentation.

Données Enquêtes Ecoute Habitants 2008 : Un peu plus du tiers des habitants a fréquenté un équipement culturel à Lyon au cours des 6 derniers mois. Cette proportion se situe dans la moyenne basse relevée parmi les quartiers CUCS. Les habitants interrogés ont principalement fréquenté des équipements cultu-rels situés dans le 5ème arrondissement, mais également dans tous les autres arrondissements de la ville.

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Sur Jeunet :

En 2006, l’espace jardin était peu et mal approprié par les habitants ; il faisait l’objet de crispations importantes. Les résidences fêtes des feuilles accompagnées par un fort investissement du centre socioculturel du Point du Jour ont permis une réappropriation progressive de cet espace. En effet, même si le nombre d’habitants mobilisé n’a pas toujours été aussi fort que souhaité, les interventions de Bernard Maret ont permis d’imaginer d’autres usages plus partagés de l’espace qui aboutissent en 2009 à la création d’un verger portée par le centre socioculturel du Point du Jour.

Sur Sœur Janin :

Le bilan 2006 faisait ressortir deux aspects. D’une part, l’existence d’associations ou collectifs d’habitants mobilisés. D’autre part, ces habitants (notamment le groupe de pères) ont attiré notre attention sur les difficultés rencontrées par les jeunes, difficultés qui engendraient des problèmes de comportements importants. Deux niveaux de difficultés rencontrées par les jeunes : difficultés d’accès à l’emploi, difficultés dans la construction d’une identité entre le pays l’origine des parents et l’identité française. Le théâtre semblait pouvoir constituer une piste de travail en réponse à ces deux difficultés :

- Permettre aux jeunes de travailler leur diction, le gestuel pour être plus crédibles dans les entretiens d’embauche

- Utiliser des textes de théâtre permettant de travailler sur les questions d’identité, d’exil.

Le projet de Philippe Mangenot, issu d’une réflexion partagée avec le Théâtre du Point du Jour sur les outils à mettre en place pour une plus forte participation des habitants des quartiers dans la biennale de théâtre amateur, devait pouvoir répondre à ses préoccupations. D’importantes difficultés ont été rencontrées dans la mobilisation des jeunes malgré le soutien du groupe des pères et l’engagement des deux centres sociaux. Trois jeunes ont cependant été associés à la démarche : un groupe de rap accompagné par le centre social Champvert qui a intégré l’équipe un mois avant la représentation.

Le projet de la Maison des Passages en lien avec Patrick Chamoiseau constituait une occasion intéressante pour travailler les questions d’identité. Aucun jeune n’a cependant été intégré aux ateliers d’écriture.Il a donc été particulièrement difficile d’associer le public jeune aux initiatives culturelles alors que ce public avait été identifié comme prioritaire.

On est aujourd’hui sur une stratégie d’ouverture des quartiers sur l’arrondissement et sur la ville via des projets à l’échelle du 5ème. L’ensemble des projets développés a pris en compte cette orientation : lien avec la fête des feuilles, participation à la Biennale de Théâtre amateur, participation au printemps des poètes, fréquentation de la Bibliothèque du Point du Jour et du théâtre du Point du Jour, sensibilisation et initiation au cirque, etc.

Le projet de Défilé constitue une nouvelle étape de mobilisation des habitants des trois quartiers dans un projet commun.

Pour autant, la mobilité des habitants dans l’arrondissement et dans la ville semble toujours fragile et nécessite une réflexionapprofondie qui pourrait aboutir à la définition de « couleurs » particulières sur chacun des quartiers qui s’ouvriraient à l’arrondissement sur des temps différents (ex. : fête des lumières à Ménival, théâtre à Janin, art nature à Jeunet, etc.) de sorte que tous les projets ne soient pas systématiquement déclinés sur chacun des quartiers, mais que soient proposées des incitations à aller à d’autres endroits de l’arrondissement.

Les projets culturels ont constitué des points d’appui de la dynamique locale avec un réel effet levier dans la mobilisation des publics et l’ouverture des quartiers. Le développement culturel a alimenté le travail partenarial et la réflexion collective sur le développement de chacun des trois territoires. Pour certains projets, l’enjeu est aujourd’hui l’intégration dans le droit commun.

Les projets culturels ont constitué des points d’appui de la dynamique locale avec un réel effet levierdans la mobilisation des publics et l’ouverture des quartiers.

En 2007, des axes spécifiques avaient été déclinés sur les 3 quartiers. On est aujourd’hui sur une stratégie d’ouverture des quartiers sur l’arrondissement et sur la ville via des projets à l’échelle du 5ème.

Le projet de Défilé constitue une nouvelle étape de mobilisation des habitants des 3 quartiersdans un projet commun.

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Ménival Jeunet Janin

Objectif III.1 : Favoriser l’insertion sociale et professionnelle des habitants

L’insertion sociale est un champ d’action traditionnel des centres sociaux, et, dans une moindre mesure celui de la MJC par des actions de socialisation, de lutte contre l’isolement, d’apprentissage de la langue française.

Les acteurs de l’insertion professionnelle sont en revanche peu nombreux sur le 5ème ou sont éloignés des quartiers. Les résultats attendus en 2007 partaient de l’hypothèse que l’éloignement de ces services constituait un handicap dans l’accès à l’emploi et l’insertion professionnelle des habitants des trois quartiers. Il s’agissait donc de mobiliser les institutions et les acteurs de l’insertion professionnelle et de l’emploi peu mobilisés jusqu’ici sur les quartiers prioritaires du 5ème et de favoriser le maillage avec les structures d’insertion sociale.

Le travail entrepris dans le cadre du CUCS a donc consisté, d’une part, à favoriser ce maillage et d’autre part, à accompagner l’association Mirly Solidarité dans la mise en œuvre d’une action « aller vers » en direction des trois quartiers.

Rappel des différentes étapes depuis la mise en place de l’action « Aller vers » en 2007 :

- Une première phase de rencontres et de mise en lien des partenaires locaux, notamment associatifs. Mirly Solidarité étant assez éloigné des trois quartiers, l’idée était de s’appuyer sur des structures qui y sont implantées ou qui interviennent auprès des habitants comme des relais.

- 2 initiatives « soirée métiers » et « après-midi métiers » ont été organisées sur le quartier Janin, avec un résultat très mitigé : très peu d’habitants se sont déplacés (mais beaucoup de professionnels).

- En 2008, des permanences emploi ont été mises en place dans les centres sociaux de Champvert et du Point du Jour. Ces permanences ont été rapidement arrêtées par manque de public et remplacées en 2009 par des ateliers informatiques et de recherche d’emploi. Peu de personnes ont été mobilisées.

Principaux éléments de bilan :

- Le rôle des partenaires locaux centres sociaux et MJC :

Au départ, les associations locales avaient été identifiées comme des relais sur les quartiers : la stratégie mise en place visait à s’appuyer sur elles pour capter un public, dont on supposait qu’il ne se déplaçait pas, ni vers la permanence de Mirly Solidarité, ni vers Pôle Emploi ou la mission locale. Les associations et leurs professionnels (animateurs et CESF notamment) avaient une fonction de médiation.

Les associations ,de leur côté, trouvaient avec Mirly Solidarité un appui, un relais, pour réorienter les nombreuses demandes du public sur les questions d’emploi et d’insertion, partant d’une volonté de ne pas « empiéter » sur un champ et sur des compétences qui ne sont pas les leurs.

Cette stratégie a bien fonctionné pour le public jeune : l’articulation entre les professionnels de l’animation et de la prévention spécialisée avec la Mission Locale est désormais bien établie. La Mission Locale a désigné en son sein deux conseillers comme interlocuteurs privilégiés pour les partenaires locaux.

Pour le public adulte : les différentes tentatives pour mobiliser le public conduisent à se réinterroger sur le rôle des associations MJC/CS et sur les compétences qu’elles peuvent mobiliser sur le champ de l’insertion professionnelle. Les centres sociaux et la MJC assurent en effet un premier accueil « tout venant » et informel. Cette fonction d’accueil généraliste répond bien aux besoins d’un public dont les demandes sont diverses et parfois très ponctuelles.

Il n’y a donc pas de plus-value à ce que ces structures soient identifiées sur le champ de l’emploi et de l’insertion professionnelle même si elles sont fortement interpelées sur ces problématiques par leur public.

- La mise en place du RSA :

La mise en place du RSA renforce l’obligation de suivi des personnes pour les bénéficiaires. Théoriquement, ces personnes ont donc toutes un référent. Pour autant, Mirly Solidarité peut apporter une réelle plus-value dans l’accompagnement des personnes en complément du suivi « de droit commun » :

+ Par un temps d’accueil des personnes et un accompagnement renforcés, mais aussi une plus grande disponibilité

+ Par des actions de mobilisation (type actions collectives) et/ou des outils mis à la disposition du public

Développer une offre de services adaptée aux plus fragiles

Données de l’observatoire de la MDEF de Lyon :

Nombre de demandeurs d'emploi catégorie 1 sur les trois quartiers :- 220 en décembre 2007- 241 en décembre 2008

Nombre de parcours PLIE sur les trois quartiers :- 45 en 2008

Nombre de jeunes accompagnés par la Mission Locale en 2009 : 139 116 en 2007) dont :- 73 de Janin- 30 de Ménival- 36 de Jeunet

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Ménival Jeunet Janin

- Les spécificités du 5ème arrondissement :

Les 3 quartiers Menival Jeunet et Janin sont éclatés géographiquement, avec des échelles de territoires très modestes : 1 300 habitants sur Jeunet, 1 100 sur Ménival et 1 300 sur Janin. Par ailleurs, aucun opérateur n’est implanté directement sur les quartiers, mise à part la MJC de Ménival.

Par comparaison, sur le quartier de la Duchère, les habitants se sont mobilisés depuis longtemps sur la question de l’emploi en créant l’associa-tion Mirly ou la régie de quartier. La taille du quartier permet en outre d’envisager la création de services sur place, comme le pôle de la Maison de l’emploi et de faire le lien avec le développement économique au travers des clauses d’insertion ou de la Zone Franche Urbaine.

La configuration du 5ème implique forcément une « méthodologie » différente qu’il est difficile de définir. La taille des quartiers, la dimension « familiale » dans certains cas du chômage et des difficultés d’insertion exigent des actions très ciblées, qui touchent peu de personnes, à l’échelle des micro-territoires que constitue chacun des trois quartiers.

Concernant le développement de l’offre d’insertion par l’activité économique, il y a eu très peu d’opportunité à proximité des trois quartiers en dehors chantier du parking de Janin qui a fait l’objet de clauses d’insertion.

Objectif III.2 : Mettre en œuvre un projet éducatif local adapté aux besoins des 3 quartiers

Le projet éducatif local, parce qu’il se décline à l’échelle de l’arrondissement, permet d’intégrer les objectifs définis par sous-quartier dans une démarche plus globale souvent plus pertinente sur le volet socioéducatif. A l’instar des projets culturels, les projetssocioéducatifs ont alimenté le projet de chaque territoire et ont eu un réel effet levier sur le développement des trois quartiers.

Sur Sœur Janin :

L’offre de loisirs est aujourd’hui structurée et adaptée aux besoins. La participation au collectif Janin de l’ensemble des intervenants a permis de mieux articuler les interventions tout en étant cohérent avec le projet de quartier. Cette continuité éducative peut être considérée comme un outil de prévention précoce.

En 2007, le maintien de l’école maternelle Truffaut constituait un enjeu fort pour le quartier. Un travail sur plusieurs années, avec le centre social du Point du Jour et l’association Sucrés Salés, a redonné sa place à cette école au cœur du quartier. La dynamique collective a permis d’accompagner cette école et se poursuit autour des questions de parentalité.

L’enjeu est aujourd’hui davantage l’école Joliot-Curie qui n’est pas située sur le quartier, mais accueille les enfants de Janin, avec une mixité « mal vécue » par les familles. On constate une perte d’effectifs au bénéfice de l’enseignement privé.

A partir du collège, les enfants sont répartis entre plusieurs établissements, ce qui rend difficile le lien avec le secondaire.

Sur Jeunet :

Il n’y a pas d’offre de loisirs structurée sur le quartier comme elle peut exister à Janin, mais une multitude d’interventions auprès des 6-11ans qui manquent de lisibilité et mériteraient d’être mieux articulées avec l’offre de loisirs existant hors du quartier : Maison de l’enfance, centre socioculturel du Point du Jour, Mercredis de Lyon, Entraide Pierre Valdo, Divertisport.

Comme sur Janin, la continuité éducative est un enjeu en matière de prévention précoce d’autant que le centre social a conforté son intervention auprès des 11-16 ans par un travail de fond auprès des familles, en lien avec les éducateurs de prévention spécialisée.

Comme sur l’enfance, l’offre en direction des préa-ados/ados doit être réfléchie à une échelle plus large que celle du quartier afin d’encourager l’ouverture et la mixité des publics.

Sur Ménival :

Le projet partenarial entre la MJC et la maison de l’enfance qui devait permettre de travailler les passerelles entre les deux structures n’a pas fonctionné. L’accueil des 10-13 ans reste donc un enjeu sur ce territoire.

Par contre, le partenariat entre la MJC, l’école Diderot et collège des Battières a été moteur pour travailler les enjeux liés àl’environnement scolaire sur ce quartier et pour échanger de façon collective sur les difficultés rencontrées par cette tranche d’âge en associant l’Education Nationale, les travailleurs sociaux et les structures socioéducatives. Aujourd’hui, ce partenariat se poursuit autour d’une réflexion sur la prise en charge des enfants exclus du collège.

L’animation d’un réseau autour de l’environnement scolaire associant plusieurs partenaires et institutions à partir de projets concrets permet finalement de contourner l’absence de dispositif type veille éducative ou programme de réussite éducative qui permettrait de traiter des situations individuelles et les résultats atteints.

La pertinence d’un volet emploi insertion dans le schéma de développement territorial des quartiers Ménival, Jeunet et Janin et de sa déclinaison opérationnelle doit être requestionnée

au regard des spécificités d’intervention sur ces territoires liées à leur taille et à l’absence de levier pour travailler sur l’accès à l’emploi.

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Ménival Jeunet Janin A l’échelle des 3 quartiers :

La continuité éducative est évaluée comme le meilleur outil de prévention :

- La cohérence de l’offre socioéducative, des passerelles petite enfance, enfance et jeunesse doit se poursuivre entre les structures socio éducatives et travailleurs sociaux.

- Les objectifs croisés entre les projets des établissements scolaires et l’environnement socio-éducatif des écoles doivent se renforcer.- La participation des structures aux projets d’arrondissement doit se poursuivre.

Le soutien à la fonction parentale est l’axe fort - développé par les professionnels de la coéducation mais qui doit être renforcé à chaque étape du parcours de l’enfant/adolescent :

- Le travail avec les familles apparaît comme essentiel à chaque tranche d’âge : le soutien à la fonction parentale est l’enjeu validé par l’ensemble des professionnels.

L’accompagnement des préados-ados et au-delà de 16 ans constitue un enjeu fort et interroge les modes d’intervention traditionnels des structures :

- L’accompagnement de ce public passe par un gros investissement des structures sur des temps informels qui sont rarement valorisés en termes de financements alors qu’ils sont indispensables dans l’accroche du public.

- Il y a un équilibre à trouver entre l’animation de proximité pour aller au-devant du public et la nécessité de faire sortir les jeunes du quartier.

Objectif III.3 : Construire un projet territorialisé en matière de prévention éducative et sociale

Certaines actions se sont révélées pertinentes pour aller au-devant du public en difficulté comme les animations de proximité sur Janin et Jeunet ou foot en salle au gymnase Branly. Le travail de lien avec les familles et la cohérence entre professionnels ressortent là encore comme deux facteurs essentiels pour travailler avec les jeunes les plus en difficulté.

Les outils et dispositifs de prévention (VVV, chantier et Jobs d’été) sont plutôt bien utilisés sur le 5ème et sont travaillés en cohérence avec l’approche jeunesse globale des structures.

La mise en place d’instance de coordination locale a permis de développer le maillage entre les professionnels et de partager undiagnostic par quartier. Les liens entre les structures socio-éducatives et la Mission Locale sont bien établis. L’effort de rapprochement fait de part et d’autre a porté ses fruits dans la mesure où les professionnels se connaissent et que se sont instaurés de vrais réflexes en termes d’accompagnement et de passage de relais d’un partenaire à l’autre. Le partenariat entre les animateurs et les éducateurs de prévention spécialisée se traduit par une meilleure articulation entre les professionnels et par des actions communes auprès du public. Ce partenariat reste entravé par des différences d’approche entre professionnels et entre structures qui peuvent parfois générer des incompréhensions sur le travail des uns et des autres.

L’articulation avec le PEL semble indispensable dans la mesure où, comme nous l’avons évoqué précédemment, la continuité éducative peut être considérée comme un outil de prévention précoce. A titre d’exemple, les résultats obtenus sur Janin montrent que la prise en charge des enfants dès le CLSH maternel et primaire, avec un travail sur les passerelles entre tranches d’âge jusqu’à 16 ans, offre un cadre structuré et structurant aux jeunes et permet de prévenir les « décrochages ». La tranche d’âge 16-18 est identifiée comme particulièrement sensible puisque les jeunes sortent de l’offre socioéducative proposée par les structures et qu’il n’y a pas de passage de relais vers une autre forme d’accompagnement ou de suivi.

Ce travail de fond est par ailleurs à distinguer de la gestion des situations de crise et de fortes tensions que connaissent périodiquement chacun des sous-quartiers. Ces situations, de gravité différente, ont en commun de montrer les limites de l’intervention de chacun dans ses pratiques et ses missions professionnelles, ce qui renforce la nécessité de travailler sur le partenariat et la cohérence entre les intervenants avec deux limites :

- Les limites propres aux comportements et aux situations des jeunes eux-mêmes- La nécessité de garder assez de souplesse dans l’intervention des uns et des autres pour les jeunes trouvent à la fois un cadre

ferme et des espaces d’accueil (des interstices).

La MICASEP n’intervient le plus souvent qu’au travers des dispositifs qu’elle gère (VVV, chantiers, jobs d’été) qui ne sauraient constituer les seuls outils de prévention en direction du public le plus fragile.

Ces dispositifs ont par ailleurs le défaut de donner une vision parcellaire et émiettée du travail de prévention que peuvent réaliser les structures.

A l’instar des projets culturels, les projets socioéducatifs ont alimenté le projet de chaque territoire et ont eu un réel effet levier sur le développement des 3 quartiers.

La continuité éducative est évaluée comme un véritable outil de prévention et la parentalité constitue un axe de développement à renforcer.

Le travail de lien avec les familles et la cohérence entre professionnels ressortent comme 2 facteurs essentiels pour travailler avec les jeunes les plus en difficulté.

Données Enquêtes Ecoute Habitants 2008 : En 2008, 85% des habitants se sentent en sécurité dans leur quartier et ce sentiment est partagé de façon quasi-équivalente entre les habitants des 3 secteurs. Ce taux est légèrement supérieur à la moyenne des quartiers CUCS. En outre, 78% des habitants n’ont été ni victime ni témoin d’un acte de délinquance dans leur quartier. Cette proportion se situe parmi les taux les plus élevés relevés au niveau des quartiers CUCS de Lyon. Les habitants du secteur Méni-val sont moins nombreux à n’avoir été ni témoin ni victime d’un acte de délinquance (69%).

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Ménival Jeunet Janin

REMARQUES GENERALES

Globalement, les objectifs du schéma de développement ont été mis en œuvre avec un réel « effet levier » sur le développement de ces quartiers.

Les résultats des enquêtes écoute habitants montre, de 2007 à 2009, une amélioration sensible de la perception des quartiers et une fréquentation élevée des équipements socioculturels par les habitants des trois quartiers.

Les points d’appui et les atouts du territoire

- Le partenariat local entre les associations et acteurs locaux, mais aussi l’implication des partenaires institutionnels (Etat,Conseil Général, Mission Locale…)

- Une échelle de travail propice à l’expérimentation

- Une déclinaison des objectifs par sous-quartiers qui permet de mesurer concrètement les résultats

Les difficultés liées à la définition des périmètres prioritaires

Le bilan du CUCS fait apparaître la difficulté d’avoir un schéma de développement à l’échelle des trois quartiers alors qu’il est nécessaire de décliner des priorités et des stratégies par sous-secteurs.

Par ailleurs, le périmètre des quartiers pose un certain nombre de questions :

- L’incohérence entre des périmètres théoriques du CUCS et une réalité de quartier en termes de fonctionnement, d’identité et d’échelle de territoire

- L’absence de ressources/leviers locaux sur lesquels s’appuyer. Ex. : à Jeunet ni local, ni association, ni collectif d’habitants, mais une intervention hors les murs du centre social qui se construit sur un temps long et demande un investissement bien au-delà des actions elles-mêmes.

- L’absence de projet structurant urbain ou économique sur le 5ème qui puisse porter une dynamique de développement de ces quartiers

- La difficulté à travailler sur certaines thématiques comme l’emploi sur une échelle de quartier de 1 300 à 1 500 habitants : résultats inexistants ou trop marginaux pour alimenter le développement du territoire

Par contre les volets socioéducatif, lien social et culture ont constitué des leviers intéressants pour le développement des quartiers :

- Dans la structuration du partenariat local

- Comme support d’ouverture et de valorisation des quartiers

- Avec des effets concrets et mesurables sur la situation des quartiers et des habitants

Les spécificités en termes d’ingénierie

Une ingénierie réduite avec un fonctionnement atypique :

- Appui sur les associations structurantes du territoire pour relayer et porter la dynamique de développement local

- Une animation territoriale par conséquent centrée sur une fonction de pilotage

- La constitution d’une équipe projet « de fait ». En l’absence d’un cadre formel de type mission, l’implication des acteurs locaux et institutionnels se construit sur la base des projets et autour d’instances de pilotage locales qui permettent de les intégrer à la stratégie définie localement.

ELEMENTS DE DIAGNOSTIC PARTAGE

2 éléments marquants ressortent dans les échanges avec les acteurs locaux :

- Une précarisation croissante des publics accentuée par la crise économique.

+ Cette précarisation touche tous les publics (familles, jeunes, personnes seules)+ On constate que l’habitat social très majoritaire à Janin et Jeunet continue d’accueillir des ménages très en

difficulté. + A Ménival, malgré une réelle mixité sociale sur le quartier, présence nombreuse de ménages en situation de fragilité économique qui peuvent facilement basculer dans la précarité suite, par exemple, à la perte d’un emploi.

- Une proportion importante de familles monoparentales et plus spécifiquement de femmes isolées avec de grands ados. Cette population est identifiée comme particulièrement fragile par les acteurs locaux.

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Ménival Jeunet Janin

ENJEUX / PERSPECTIVES

En complément des éléments de bilan, certains axes de travail sont ressortis comme particulièrement importants à poursuivre ou à développer :

L’implication des conseils de quartiers

La démarche de concertation sur la géographie prioritaire a été l’occasion d’impliquer les conseils de quartiers et les CIL, notamment ceux dont le périmètre d’intervention recouvre les quartiers CUCS.La construction d’un partenariat régulier avec les conseils de quartiers dans le cadre de la politique de la ville et des actions mises en œuvre sur les trois quartiers constitue un axe de travail pour un prochain projet de quartier.

L’enjeu de la mixité sociale

Sur Ménival où une certaine mixité sociale existe au niveau du quartier, l’enjeu se situe au niveau de la MJC et surtout de l’école élémentaire qui s’efforce de capter des familles différents niveau socioéconomique.

Sur Janin, les actions spécifiques mises en œuvre depuis 2007 attirent les familles les plus précaires qui investissent le centre social de Champvert parfois au détriment d’autres publics, ce qui créent des crispations et des tensions en interne et interroge fortement le projet du centre social.

La prévention et le public jeune

Le diagnostic partagé fait ressortir sur chacun des 3 territoires :

- La question de l’accompagnement du public jeune dans son ensemble : quels besoins, quelles demandes, quels supports ?- Des situations sociales extrêmement dures vécues par certains jeunes et leurs familles (nombreuses familles

monoparentales)- Des situations de tensions qui mettent à mal l’intervention des professionnels et des structures.

Sur Janin, les tensions très fortes qui existaient en 2007 avec les jeunes, notamment autour de l’occupation du local de proximité sont aujourd’hui apaisées. Les demandes des jeunes se portent, aujourd’hui, sur de l’accompagnement individuel.

Sur Jeunet, les relations avec les jeunes sont beaucoup plus difficiles, en lien avec des situations sociales très dures et des familles souvent désemparées par rapport à l’éducation de leurs enfants (nombreuses familles monoparentales).

Enfin sur Ménival, la présence d’un groupe de jeunes en très grande difficulté avec des problématiques de santé psychique et de consommation d’alcool continue de générer beaucoup de tensions sur le quartier.

Axes de travail à poursuivre ou à développer

- le maillage entre les structures socioéducatives, la prévention spécialisée, les travailleurs sociaux autant au niveau institutionnel qu’au niveau des acteurs de terrain,

- le lien avec les collèges (avec les difficultés liées à l’éclatement de la carte scolaire),- l’insertion socioprofessionnelle en lien avec la Mission Locale,- le lien avec les familles,- l’articulation avec la cellule de veille et la MICASEP.

La parentalité comme axe de développement sur le volet socio-éducatif

La construction d’une approche de l’insertion et de l’accompagnement social adaptée aux spécificités de ces trois quartiers

La dimension familiale est apparue tout au long du bilan comme une clé d’entrée indispensable dans la compréhension et l’accompagnement des situations individuelles que ce soit sur des enjeux liés à la parentalité, à l’insertion professionnelle, à la prévention, etc...

La dimension familiale fait par ailleurs ressortir la multiplicité des intervenants éducatifs, sociaux, institutionnels, etc.., qui peuvent intervenir dans cet accompagnement et la nécessité d’une coordination renforcée entre ces intervenants.

Il ne s’agit pas d’une coordination autour des individus qui relève du travail social, mais d’une coordination à l’échelle du territoire. En ce sens, la participation des assistantes sociales aux groupes techniques locaux a été une réelle avancée pour lepartenariat local.