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Le Symbolisme
1857-1914
Etabli à partir d’un diaporama de Lucas
Graber et John Kenning
Définitionset conditionsd’apparition du mouvement
Les Romantiques
(1800-1848)
Les Réalistes
(1830-1890)
Les Symbolistes
(1857 – 1914)
Les émotions
L’observation
L’imagination
Le Symbolisme dans le siècle
Trois mouvements littéraires dans le siècle = trois générations d’auteurs
Chaque mouvement privilégie un mode de perception
Etymologie
Symbolisme: se rapporte à « symbole »
- Latin :- Symbolus : « signe de reconnaissance »
- Grec :- Sumbolon : « objet coupé en deux constituant un signe de
reconnaissance quand les porteurs pouvaient assembler (sumballein) les deux morceaux. »
Quelles sont les idées portées par le Mouvement symboliste ?
Le monde est donc un mystère qu’il faut déchiffrer car derrière les apparences se trouverait un « autre monde ».
Idée que l’homme est limité dans la connaissance du monde qui l’entoure par deux facteurs
La rationalité
le côté « raisonnable » de
l’intelligence humaine qui
l’empêche d’avoir confiance
dans l’imagination
Les sens
qui sont trompeurs (la vue par
exemple qui fait croire qu’un
bâton plongé dans l’eau est
courbé alors qu’il est droit)
Quelles sont les idées portées par le Mouvement symboliste ? (suite)
Pour déchiffrer « l’autre monde » il faut établir des passerelles en utilisant les images qui offrent des
correspondances entre les deux mondes
Les images (qu’elles soient poétiques ou réelles dans la peinture) deviennent donc des symboles qu’il faut déchiffrer
comme étant la manifestation d’un autre monde qui n’est pas accessible immédiatement par les hommes
Contre le parnasse, le naturalisme et le positivisme
Au moment où émerge la conception symboliste du monde (monde apparent/monde caché),
trois mouvements se font jour en même temps et commencent à dominer les esprits :
Le parnasse :
mouvement poétique
qui refuse
l’engagement politique
et social et qui pense
que la poésie est un
jeu avec les mots sans
autre plaisir que ce jeu
(théorie de l’Art pour
l’Art)
Le naturalisme :
mouvement littéraire
(Zola) qui est le
prolongement du
Réalisme et qui
cherche à observer
le réel avec des
méthodes
scientifiques
Le positivisme :
idée que la
connaissance ne peut
progresser que par
des moyens
scientifiques stricts :
Raison contre
Imagination, méthode
hypothético-déductive
Hérédia PasteurZola
Contre le parnasse, le naturalisme et le positivisme
(suite)
Les symbolistes refusent l’idée de la poésie
comme simple jeu linguistique : pour eux, elle est
aussi un moyen de connaissance du monde
apparent et caché
Contre le positivisme car :
Les Symbolistes conçoivent l’Imagination comme
un instrument de connaissance aussi important
que la Raison. Les émotions, les sensations nous
apprennent autant que la logique.
Contre le naturalisme car :
Les Symbolistes refusent que la littérature ne soit
qu’un reflet scientifique du réel : ils attribuent au
contraire à l’écrivain et plus encore au poète la
mission de le déchiffrer pour le rendre accessible
Contre le parnasse car :
Les Deux Vagues du Mouvement Symboliste
Le mouvement commence avec Baudelaire qui
rompt avec la tradition romantique et qui pose les
bases théoriques sans se proclamer lui-même
« symboliste ».
Plusieurs auteurs (Laforgue, Rimbaud, Verlaine )
reprennent les théories baudelairiennes.
Aucun n’utilise le terme de « symbolisme » et
aucun n’a l’impression de faire partie d’un
mouvement
Jean Moréas, un poète oublié depuis, publie en
1886 un manifeste qui « créé » le mouvement et
le mot. Le Symbolisme a alors une audience
européenne (Angleterre, Belgique, Autriche…)
« Ainsi, dans cet art, les tableaux de lanature, les actions des humains, tous lesphénomènes concrets ne sauraient semanifester eux-mêmes ; ce sont là desapparences sensibles destinées àreprésenter leurs affinités ésotériquesavec des Idées primordiales. »
Jean Moréas,
Manifeste du symbolisme, 1886
« Ainsi, dans cet art, les tableaux de lanature, les actions des humains, tous lesphénomènes concrets ne sauraient semanifester eux-mêmes ; ce sont là desapparences sensibles destinées àreprésenter leurs affinités ésotériquesavec des Idées primordiales. »
Jean Moréas,
Manifeste du symbolisme, 1886
Poésie mais aussi,roman, musique et peinture
RomanMusique
Peinture
Claude
Debussy
Odilon Redon
Les yeux clos, 1890
Carlos Schwab
La Mort du fossoyeur 1890
Les thèmes
Les « Poètes maudits »
• Ils cultivent l’anticonformisme. Ils refusent de se plier à la mentalité productiviste moderne et rejettent l’idéologie bourgeoise.
• L’artiste doit se marginaliser.
• L’artiste doit vivre toutes les expériences.
En 1884, Verlaine publie
un recueil des poèmes
de Tristan Corbières,
Arthur Rimbaud et
Stéphane Mallarmé. Le
recueil a pour titre :
Les Poètes maudits,
l’expression sera ensuite
reprise.
Le terme désigne la manière dont les poètes
symbolistes entendent se comporter vis-à-vis
de la société qui les entoure
Grâce à Verlaine,
Rimbaud participe
aux dîners des Vilains
Bonshommes. Mais,
au fil des réunions, le
mauvais caractère et
le goût de la
provocation de
Rimbaud irritent les
convives. Cela aboutit
au clash du dîner du
samedi 2 mars 1872
durant lequel,
Rimbaud ayant
interrompu
systématiquement
une récitation
d’Auguste Creissels
en clamant de
tonitruants
« merde ! », se fait
traîner hors de la
salle. Ce fut la
dernière apparition du
poète aux dîners des
Vilains Bonshommes.
Les dîners des Vilains Bonhommes réunissent dans des cafés
parisiens de 1869 à 1872 des poètes, des photographes, des
illustrateurs qui appartiennent également au Club Zutique dont la
principale activité est de se moquer des parnassiens.
L’anticonformisme revendiqué de ces dîners fait scandale.Sur le tableau Un Coin de table de Fantin-latour qui représente les protagonistes d’un dîner,
on reconnait assis de gauche à droite Paul Verlaine et Arthur Rimbaud.
La ville moderne
Le XIXe siècle est un siècle des
transformations intenses du paysage
urbain liées à l’industrialisation :
développement des banlieues, extension
des villes, percement des grandes
avenues haussmanniennes, essor de
l'architecture et des technologies,
révolution des transports…
Les poètes, les peintres assistent à ces
transformations, le plus souvent avec
effroi, car ils perçoivent l’inhumanité des
relations sociales qui en découlent.
A la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des
ponts bêle ce matin
Apollinaire Alcools, Zone 1913
Robert
Delaunay
Tour Eiffel
1911
Ville
Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen
d'une métropole crue moderne parce que tout goût
connu a été éludé dans les ameublements et l'extérieur
des maisons aussi bien que dans le plan de la ville. Ici
vous ne signaleriez les traces d'aucun monument de
superstition. La morale et la langue sont réduites à leur
plus simple expression, enfin ! Ces millions de gens qui
n'ont pas besoin de se connaître amènent si pareillement
l'éducation, le métier et la vieillesse, que ce cours de vie
doit être plusieurs fois moins long que ce qu'une statistique
folle trouve pour les peuples du continent. Aussi comme,
de ma fenêtre, je vois des spectres nouveaux roulant à
travers l'épaisse et éternelle fumée de charbon, - notre
ombre des bois, notre nuit d'été ! - des Erinnyes
nouvelles, devant mon cottage qui est ma patrie et tout
mon cœur puisque tout ici ressemble à ceci, - la Mort
sans pleurs, notre active fille et servante, et un Amour
désespéré, et un joli Crime piaulant dans la boue de la rue. Rimbaud, Illuminations, 1875
En 1872-73, Rimbaud
est à Londres avec
Verlaine. Effaré par
une ville en avance
dans la modernité
technologique, il note :
•La laideur,
l’absence du souci
esthétique et par là de
toute élévation
spirituelle de la ville
moderne
•L’anonymat des foules
et la perte d’identité
propre des individus
qui sont réduits à l’état
de « spectres »
Le poète, réfugié dans
un cottage c’est-à-dire
symboliquement dans
une maison qui
n’appartient pas à la
modernité, se place
volontairement hors de
ce monde moderne
Le spleen
Ce mot anglais est emprunté au
grec et désigne à l’origine la rate,
organe supposé être la cause du
tempérament mélancolique.
Baudelaire l’utilise pour
« représenter les agitations et les
mélancolies de la jeunesse
moderne ».
Le spleen, désespoir profond nait
de la contemplation du monde
moderne d’où le poète s’exclut et
est exclus.
Le poète cherche alors dans
« l’idéal », dans la quête du
symbole et de la Beauté un
contre-poison au spleen.
Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau.
En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie.
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.
Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,
Et machinalement sur la vitre ternie
Je fais du bout du doigt de la calligraphie.
Bah! sortons, je verrai peut-être du nouveau.
Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.
Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours...
Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds...
Je mange, et bâille, et lis, rien ne me passionne...
Bah ! Couchons-nous. - Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !
Seul je ne puis dormir et je m'ennuie encor.
Jules Laforgue (1860-1887), Spleen 7 novembre 1880
(Le Sanglot de la terre, 1901, recueil posthume)
La Femme : entre sensualité et désir
Avec les symbolistes, une nouvelle
représentation de la Femme apparaît : plus
libre, plus moderne, elle incarne sensualité,
désir et ose s’affirmer.
Cette vision s’oppose alors à l’image
bourgeoise de la femme vue avant tout
comme une mère de famille, sans volonté
autre que celle de son mari, pure et
innocente.
Simone de Beauvoir utilisera plus tard le
terme de « jeune fille rangée » pour
désigner l’éducation des jeunes filles à la fin
du XIXe siècle.Gustav Klimt Judith 1901
Salomé,
figure biblique,
qui par sa danse
lascive,
obtient d’Hérode
la tête de
Jean Baptiste,
est l’incarnation
de cette femme
libre et sensuelle.
Elle sera souvent
représentée
dans la peinture,
la littérature
(Oscar Wilde )
et la musique
(Strauss).
Judith, autre figure
biblique de femme libre
et sensuelle, sera aussi
un sujet fréquent de la
peinture symboliste
Gustave
Moreau
L’apparition
ou Salomé
dansant
1874
La décadence
Les Fumeuses d'opium de Gaetano Previati, illustre
quelques-uns des thèmes les plus typiques de la
sensibilité décadente, en particulier la fascination pour
les expériences sensorielles les plus intenses, la
fascination aussi pour les états physiques artificiels, le
refus de la réalité et des lois sociales.
La plupart des artistes symbolistes avaient le
sentiment de vivre à une époque de
décadence et plusieurs, même,
revendiquaient cet état. Il est d'ailleurs
significatif qu'une des revues les plus
importantes du mouvement symboliste
s'appelait Le Décadent.
Les figures importantes de la poésie symboliste en France
Charles Baudelaire (1821 -1867)
1821 :
naissance à
Paris
Mort de son père en
1827, remariage de sa
mère, relations houleuses
avec son beau père
Vie marginale et
de bohème au
Quartier latin
1841 : sous la pression
familiale, voyage en Afrique
et en Orient , de retour en
1842, il s’éprend de l’actrice
Jeanne duval
Critique d’art, journaliste,
critique littéraire
1857 Les fleurs du Mal :
condamnation pour
immoralité, plusieurs poèmes
sont retirés du recueil, il doit
payer une amende
Dépression, dettes, misère
et maladie
« Baudelaire est le premier
voyant, roi des poètes, un
vrai Dieu. » [Rimbaud]
Le Précurseur du Symbolisme
« Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre
ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui
regarde une fenêtre fermée. »
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
« Correspondances »
La nature est un temple où de vivants piliersLaissent parfois sortir de confuses paroles;L'homme y passe à travers des forêts de symbolesQui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondentDans une ténébreuse et profonde unité,Vaste comme la nuit et comme la clarté,Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Ce poème extrait
des Fleurs du Mal,
illustre les idées
du Symbolisme.
Le premier
quatrain en
particulier
développe
notamment la
notion de monde
apparent et de
monde caché.
Les tercets
montrent
comment les
sensations
permettent de
déchiffrer les
symboles en
faisant des
correspondances
Arthur Rimbaud (1854 -1891)
« L’homme aux semelles de vent »
Verlaine
1854
naissance à
Charleville
(Ardennes)
Parents séparés,
mère autoritaire,
climat familial
étouffant
Elève brillant (saute
des classes, obtient
des prix) mais « tout
le jour, il suait
d’obéissance » Les
poètes de sept ans)
1870 rencontre avec
Izambart son
professeur à qui il
confie ses poèmes
et qui l’encourage
Nombreuses
fugues, rencontre
avec Verlaine à
Paris, vie de
bohème, fuite à
Londres
1873 «drame
de Bruxelles »
: Verlaine tire
sur Rimbaud,
Verlaine
incarcéré.
1874
abandon de
la poésie : il
a 20 ans
Nombreux voyages à travers l’Europe,
errance, puis voyages en Afrique où il
vend des armes aux tribus rebelles
d’Ethiopie. Malade, rapatrié à
Marseille, il y meurt en 91.
Ses amis publient ses poèmes.
« Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.
Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les
sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il
épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable
torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient
entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, - et le suprême
Savant ! - Car il arrive à l'inconnu ! »
Arthur Rimbaud lettre à Paul Demeny, dite « du voyant »
Paul Verlaine (1844 -1896)
1844
Naissance à
paris
Poète reconnu assez
rapidement, il fréquente les
cercles littéraires parisiens
1871-1875 : rencontre avec
Rimbaud, années de crise,
« drame de Bruxelles »
Crise mystique puis années sombres, alcoolisme
et vie de malheur
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose
Art Poétique
« Ce barbare, ce sauvage, cet enfant a une musique dans l’âme, et à certains jours il entend des voix que nul avant lui n’avait entendues. »
Jules Lemaître
Orphelin, confié à
ses grand-parents
Se marie, devient
professeur d’anglais dans
divers lycées
Rencontre divers poètes (Rimbaud,
Verlaine), devient ami avec
Huysmans et Debussy, est connu des
cercles littéraires parisiens
1863
Stéphane Mallarmé (1842 -1898)
À partir de 1866
« La Poésie est l'expression, par le
langage humain ramené à son rythme
essentiel, du sens mystérieux des
aspects de l'existence : elle est douée
ainsi d'authenticité notre séjour et
constitue la seule tâche spirituelle. »
Le Symbolisme en mots clefs