Syllabes et phonotactique

Syllabes etphonotactique

Correction du devoir 2

Introduction

Les bases dessyllabes

Les syllabes et laphonotactiqueLa structure des syllabes

La phonotactique

L’algorithme desyllabificationEtape 1

Etape 2

Etape 3

Etape 4

Le principe del’attaque maximale

References

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Syllabes et phonotactique

Jérémy Pasquereau



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Exercice 1

Transcrivez votre nom en API.

[ZeKemi pask@Ko]



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Exercice 2

Ecrivez en français (avec l’orthographe) le passage transcrit enAPI ci-dessous.

[E ZuK nu ziKO a nujOKk puK vizite l@ myze daKmodEKn e la staty d@ la libEKte]

Un jour nous irons à New York pour visiter le musée d’artmoderne et la statue de la liberté.



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Exercice 3

Transcrivez en API les phrases suivantes."Tu fais de la linguistique ?! Il va falloir que je fasse attention àne pas faire de fautes !"

[ty fE d@ la lEg4istik il va falwaK k@ Z@ fas atAsjO a n@ pafEK d@ fot]



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Exercice 4

Pour chacun des phones ci-dessous, donnez son symbole.

I occlusive bilabiale nasale voisée [m]I fricative apico-alvéolaire orale voisée [z]I antérieure haute orale non arrondie [i]I approximante palatale orale voisée [j]I fricative alvéo-palatale orale non voisée [S]I postérieure moyenne-basse nasale arrondie [O]



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Révision: la question fondamentale

La question fondamentale en linguistique:Quel est le système de règles et de représentationsmentales qui sous-tend notre capacité à parler et àcomprendre une langue ?

I La dernière fois: l’APISystème de notation qui permet de représenter lesphones de toutes les langues

I Ce cours: la phonologieL’étude des règles qui manipulent ces représentations, etainsi agissent sur la prononciation des mots



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En route vers la phonologie

La transcription en API représente une partie de notreconnaissance de la manière dont un mot est prononcé.I les phones constituant le motI l’ordre dans lequel ces phones sont produits

Mais savoir comment prononcer un mot c’est plus que ça . . .I il y a des règles qui gouvernent la prononciation du

français



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Les syllabes: introduction

Exemple clé:Quand on prononce le mot "aéroport", on ne leprononce/perçoit pas comme une simple suite de sons . . .I En fait, les phones sont groupés en "battements"I Ces battements constituant le mot lui donnent un rythmeI Ces battements, et le rythme qui en résulte, ressortent

naturellement quand on prononce les mots lentementI [a . e . Ko . pOK]I [a . me . na . Z@. mA]I [A. ti . kO. sti . ty . sjo . nE. l@. mA]



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Les syllabes: introduction

Vocabulaire:Ces "battements" constituant la structure sonore du mot sontappelés syllabes.

Observation clé:Pour la plupart des mots en français, les locuteurs n’acceptentqu’une seule façon de le syllabifier.

I [a . e . Ko . pOK] *[a . e . Kop . OK]I [a. me . na . Z@. mA] *[a. men . a . Z@m . A]I [A. ti . kO. sti . ty . sjo . nE. l@. mA]

*[At . i . kOst . it . ys . jon . El . @. mA]

Conclusion:Être locuteur natif du français (connaître le français) c’est doncsavoir comment diviser les mots en syllabes.I Donc, cette information doit être représentée dans nos

cerveaux



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Vers la syllabification

Question:Comment est-ce que cette information est représentée dansnos cerveaux ?Hypothèse fausse:Peut-être qu’on mémorise la division en syllabes pour chaquemot du lexique ?I Quand on apprend un mot comme "aéroport", on apprend:

I Les phones qui le composent: [aeKopOK]I La syllabification du mot: [a . e . Ko . pOK]

Vocabulaire:On appelle syllabification la manière dont un mot est diviséen syllabe.



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Hypothèse fausse:Peut-être qu’on mémorise la division en syllabes pour chaquemot du lexique ?

Problème pour cette hypothèse:Les locuteurs du français savent syllabifier un mot qu’ils n’ontjamais entendu avant.

Exemple:

I Lisez dans votre tête ce mot: "traffenailler"I Répétez-vous ce mot lentement, syllabe après syllabeI Je parie que vous l’avez syllabifié comme suit: [tKa . f@ .

na . je]I Je parie que vous ne l’avez pas syllabifié comme suit:

[tKaf . @n. aj . e]



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Conclusion:Puisque vous n’aviez jamais entendu "trafenailler" avant, vousne pouviez pas mémoriser la manière doit être syllabifié, doncl’hypothèse de mémorisation est incorrecte

Bonne hypothèse:La syllabification en français se fait selon des règles

Vocabulaire:La phonologie = l’étude des règles qui gouvernent la façondont sont prononcés les mots

La question:Quelles sont les règles de syllabification d’un mot en français ?



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Avant de pouvoir formuler la règle, il nous faut un peu parler dela structure interne des syllabes.



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La structure des syllabes

Les syllabes sont maximalement composées de troiséléments:I l’attaque: les consonnes qui commencent une syllabeI le noyau: les sons au milieu d’une syllabeI la coda: les consonnes qui terminent la syllabe.

La taille des syllabes varie:I Certaines syllabes n’ont pas d’attaqueI Certaines syllabes n’ont pas de codaI Mais toutes ont un noyau



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La structure des syllabes

Voici quelques syllabes, divisées en ses éléments constitutifs

Syllabe Attaque Noyau Coda[paKk] [p] [a] [Kk][pEK] [p] [E] [K][pKEt K] [pK] [E] [tK][Et K] vide [E] [tK][pKE] [pK] [E] vide[E] vide [E] vide[stKOf] [stK] [O] [f][o] vide [o] vide



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Vers la phonotactique

Observatio clé:Toutes les suites de phones ne forment pas desattaques/codas acceptables en français.I Considérez les suites de phones suivantes:

I [mba . ka]I [maktS]I [mnKap]I [pakñ]I [tap . ne]

I Lequel ressemble le plus à un mot français ? (par laprononciation)

I Vous avez probablement dit [tap . ne], c’est le seul qu’unlocuteur français puisse facilement prononcer



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Vers la phonotactiqueMais pourquoi est-ce que les autres mots ne "sonnent" pascomme des mots français ?I [mba . ka]

I La première syllable commence par [mb]I Aucun mot/syllabe français ne peut commencer par [mb]I La séquence [mb] n’est pas une attaque possible en

françaisI [maktS]

I La première syllable se termine par [ktS]I Aucun mot/syllabe français ne peut se terminer par [ktS]I La séquence [ktS] n’est pas une coda possible en français

I [mnKap]I La première syllable commence par [mnK]I Aucun mot/syllabe français ne peut commencer par [mnK]I La séquence [mnK] n’est pas une attaque possible en

françaisI [pakñ]

I La première syllable se termine par [kñ]I Aucun mot/syllabe français ne peut se terminer par [kñ]I La séquence [kñ] n’est pas une coda possible en français



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Les contraintes phonotactiques

Vocabulaire:Les règles qui déterminent les attaques ou les codas possibless’appellent "contraintes phonotactiques" (ou la phonotactiqued’une langue).I "phono" = sons; "tactique" = arrangement (comment les

sons peuvent être arrangés)Vocabulaire:Différentes langues ont différentes contraintes phonotactiques.

I En dholuo (nilotique), [mb] est une attaque possible:[mba . ka] = histoire

I En tlingit (na-dené), [ktS] est une coda possible:[nuktS] = faire



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Les contraintes phonotactiques et lasyllabification

Les contraintes phonotactiques jouent un rôle majeur dans lasyllabification.I Pourquoi ne peut-on pas syllabifier *[E. kstKa . OK. di . nEK ]

?I [kstK] n’est pas une attaque possible en français (aucun mot

ne commence par [kstK])I Pourquoi ne peut-on pas syllabifier *[EkstK. a . OK. di . nEK ]

?I [kstK] n’est pas une coda possible en français (aucun mot

ne se termine par [kstK])



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Vers la règle de syllabification

Les règles phonotactiques n’expliquent pas tout . . .I Pourquoi ne peut-on pas syllabifier *[a . EK. op . OK] ?

I Cette division en syllabe est complètement en accord avecla phonotactique du français

I [a] est une syllabe possible en françaisI [EK] est une syllabe possible en françaisI [op] est une syllabe possible en françaisI [OK] est une syllabe possible en français

I La réponse viendra d’une règle de syllabification pour lefrançais



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L’algorithme de syllabification

I Cette algorithme/règle se compose de quatre étapesI Etape 1: étiquetage des noyauxI Etape 2: étiquetage des attaquesI Etape 3: étiquetage des codasI Etape 4: regroupement en syllabes



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Etape 1: étiquetage des noyaux

I Chaque syllabe a un noyauI Important: Toutes les voyelles sont des noyaux

syllabiquesI Donc, l’étape 1 de notre algorithme de syllabification

consiste à:I identifier toutes les voyelles dans le mots, puis ...I étiqueter ces voyelles "noyau" (N)I relier les à N



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Etape 2: étiquetage des attaques

Pourvu que les contraintes phonotactiques ne l’interdisent pas,rassembler tous les phones à gauche de chaque noyau, et lesétiqueter "attaques" (A)

I Chercher les consonnes à gauche de NI Trouver la suite la plus longue de consonnes qui ne viole

pas les contraintes phonotactiques du françaisI Ecrire "A" au-dessus de cette suite et connecter chaque

phone de cette suite à "A" avec une ligne



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Etape 3: étiquetage des codas

Pourvu que les contraintes phonotactiques ne l’interdisent pas,rassembler tous les phones à droite de chaque noyau, et lesétiqueter "codas" (C)

I Chercher les consonnes à droite de N qui n’ont pas déjàété reliées à "A"

I Trouver la suite la plus longue de consonnes qui ne violepas les contraintes phonotactiques du français

I Ecrire "C" au-dessus de cette suite et connecter chaquephone de cette suite à "C" avec une ligne



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Etape 4: regroupement en syllabesRegrouper les "A", "N" et "C" en syllabes.

I Au-dessus de chaque N, écrire "σ" (pour "syllabe"), etdessiner une ligne les connectant

I S’il y a un A directement à gauche du N, connecter le A au"σ" déjà connecté au N

I S’il y a un C directement à droite du N, connecter le C au"σ" déjà connecté au N



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Exercices

I Essayez d’appliquer l’algorithme de syllabification auxmots français suivants:I [fKiksjone]I [lEzAfAsaZ]



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Résumé

Ce qu’on a fait:

I On a formulé une règle qui permet de syllabifier les motsfrançais

I Cette règle est donc une (petite) partie la réponse à notrequestion fondamentale

La question fondamentale en linguistique:Quel est le système de règles et de représentationsmentales qui sous-tend notre capacité à parler et àcomprendre une langue ?



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Le principe de l’attaque maximale (maximumonset principle)

I Pourquoi ne peut-on pas syllabifier "aéroport" *[a . EK. op .OK] ?I Cette division en syllabe est complètement en accord avec

la phonotactique du françaisI [a] est une syllabe possible en françaisI [EK] est une syllabe possible en françaisI [op] est une syllabe possible en françaisI [OK] est une syllabe possible en français

I La réponse découle d’une caractéristique importante denotre algorithmeNotre règle/algorithme détermine les attaques avantles codas



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Résumé

I Il y a une préférence générale pour que les consonnessoient en attaque plutôt qu’en coda

I Notre algorithme capture/modélise cette préférencepuisque l’étiquetage des attaques se passe avantl’étiquetage des codas



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Bibliographie I

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