SURVEILLANCE DE MALADIES RARES CHEZ L’ENFANT EN BELGIQUE ... · PDF filedisposer...

19
SERVICE PUBLIC FEDERAL SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE RUE JULIETTE WYTSMAN, 14 – 1050 BRUXELLES SURVEILLANCE DE MALADIES RARES CHEZ LENFANT EN BELGIQUE ANNEE 2003 T. LERNOUT Section Epidémiologie Mars 2004 IPH/ EPIREPORTS, Nr. 2004-006

Transcript of SURVEILLANCE DE MALADIES RARES CHEZ L’ENFANT EN BELGIQUE ... · PDF filedisposer...

SERVICE PUBLIC FEDERAL SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE RUE JULIETTE WYTSMAN, 14 – 1050 BRUXELLES

SURVEILLANCE DE MALADIES RARES CHEZ L’ENFANT EN

BELGIQUE

ANNEE 2003

T. LERNOUT Section Epidémiologie

Mars 2004

IPH/ EPIREPORTS, Nr. 2004-006

T. Lernout Surveillance de maladies rares chez l’enfant en Belgique. Rapport annuel 2003. Section Epidémiologie, Mars 2004; Bruxelles (Belgique) Service Public Fédéral Santé Publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement IPH/EPI REPORTS N° 2004 – 006 N° de Dépôt : D/2004/2505/11

SURVEILLANCE DE MALADIES RARES CHEZ L’ENFANT EN BELGIQUE

ANNEE 2003

Institut Scientifique de Santé Publique Section Epidémiologie 14, Rue Juliette Wytsman 1050 Bruxelles Belgique Tél : 32 2 642 57 47 Fax : 32 2 652 54 10 email : [email protected] http://www.iph.fgov.be/epidemio/

IPH / EPI REPORTS Nr. 2004 – 006

3

1. INTRODUCTION 5 2. METHODE 5

3. RESULTATS 7

3.1. Participation 7 3.2. Déclarations de cas 9 3.3. Confirmation au laboratoire 12 3.4. Données épidémiologiques 13 4. DISCUSSION 14 5. CONCLUSION 16 6. REFERENCES 16 7. ANNEXES 17 1. Formulaire de signalisation 17 2. Classification des cas de PFA 18

Table de matières

4

5

Dans le cadre de l’éradication de la poliomyélite en Europe déclarée en juin 2002 et de l’élimination de la rougeole prévue pour l’année 2010, le besoin s’est fait sentir de disposer d’un système de surveillance de maladies rares chez l’enfant en Belgique. Un système a donc été mis en place et a démarré en octobre 2002 avec la surveillance de quatre maladies évitables par la vaccination, visant tous les pédiatres belges et, dans un premier temps, les médecins généralistes de la Région de Bruxelles. La surveillance consiste en un enregistrement volontaire de cas, par lequel les données épidémiologiques collectées sont analysées de façon continue et systématique pour être ensuite transmises aux instances concernées. Objectif Vu que l’éradication d’une maladie est visée, il importe d’avoir un système de surveillance efficace afin de pouvoir identifier rapidement tous les cas de la maladie, d’assurer un suivi et de prendre des mesures pour éviter la propagation de la maladie.

2.1. Maladies sous surveillance Les quatre maladies actuellement sous surveillance sont la Paralysie Flasque Aiguë (PFA), la rougeole, les oreillons et la rubéole. Paralysie Flasque Aiguë La signalisation des cas de PFA est un complément à la déclaration obligatoire des cas polio. Le rôle de la surveillance des PFA est essentiellement de démontrer qu’un système sensible qui peut détecter rapidement un cas éventuel de polio est opérationnel. Définition de cas (1) : Tableau clinique aigu d’une parésie ou paralysie flasque avec diminution du tonus sans cause apparente (telle qu’un trauma), chez un enfant de moins de 15 ans. Rougeole, Oreillons et rubéole L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vise à éliminer la rougeole en Europe pour l’année 2007 et demande donc à tous les pays européens d’avoir un système de notification des cas de rougeole. En Belgique, nous ne disposons pas de données sur le nombre de cas, la rougeole ne faisant pas partie des maladies à déclaration obligatoire, excepté en milieu scolaire (PSE) Etant donné que les taux d’incidence des oreillons et de la rubéole sont également inconnus et que ces deux pathologies sont prévenues par le même vaccin que la rougeole (RRO/Priorix), leur surveillance doit permettre d’évaluer l’impact de la vaccination par ce vaccin en Belgique.

1. Introduction

2. Méthode

6

Définition de cas (2) :

• Rougeole : tableau clinique d’une éruption cutanée généralisée durant plus de trois jours et une température supérieure à 38.0 °C et un ou plusieurs des symptômes suivants : toux, rhinite, taches de Koplik, conjonctivite.

• Oreillons : tableau clinique se caractérisant par l’apparition brutale d’une tuméfaction unilatérale ou bilatérale, douloureuse, spontanément résolutive, de la glande parotide ou d’une autre glande salivaire, durant plus de deux jours et sans autre cause apparente.

• Rubéole : tableau clinique avec une apparition brutale d’une éruption maculopapuleuse généralisée et d’arthralgie/arthrite, de lymphadénopathie ou de conjonctivite.

2.2. Mode de fonctionnement Tous les pédiatres belges et les médecins généralistes de Bruxelles ont été sollicités à participer. La participation au rapportage de cas peut se faire par courrier ou par Internet. La déclaration de ‘zéro-cas’ étant requise, les médecins sont priés de renvoyer leurs données chaque mois, même s’ils n’ont pas de cas à rapporter. Un formulaire de signalisation est envoyé mensuellement aux médecins participant par courrier (annexe 1). Les médecins ayant choisi de participer par Internet reçoivent un mot de passe pour avoir accès au site Internet qui leur est rappelé chaque début de mois par courriel. Lorsqu’un médecin déclare un cas pour une des maladies, un questionnaire lui est envoyé pour la collecte de données nécessaires au suivi épidémiologique. 2.3. Schéma du circuit de l’information

OMS

Données

Données EUVAC

I.S.P.

Communautés Données Formulaire de signalisation

Questionnaire

Médecins Les données concernant les PFA sont transmises chaque semaine à l’OMS et celles sur les cas de rougeole sont envoyés mensuellement au réseau de surveillance européen Euvac.Net (European Surveillance Community Network for Vaccine Preventable Diseases) et ensuite à l’OMS.

7

Les cas de rougeole, oreillons et rubéole déclarés dans le cadre de la PSE (Promotion Santé Ecole) aux Inspecteurs d’Hygiène des Communautés sont également enregistrés dans la base de données. La date de naissance, le sexe et le code postal des cas déclarés permettent d’identifier les doublons. 3.1. Participation Au lancement de la surveillance en octobre 2002, la liste des pédiatres et médecins généralistes a été fournie par l’Ordre des Médecins. Plus récemment, cette liste a été revue à partir de données d’autres sources telles que l’Asbl Question Santé, qui a recensé les médecins généralistes à Bruxelles en 2003, et Nutricia. En total, 980 médecins généralistes travaillent à Bruxelles, et début 2003 1a Belgique comptait 1312 pédiatres. Un total de 2292 médecins ont été contactés, 814 d’entre eux ont signalé vouloir participer à la surveillance, parmi lesquelles 469 pédiatres (35.7%) et 345 médecins généralistes (35.2%). La déclaration par Internet a été choisie par 219 médecins. Tableau 1 : Taux de participation par spécialité en Belgique, 2003. Participent Ne participent pas Pas d’information Total Pédiatres 469 (35.7%) 159 (12.1%) 684 (52.2%) 1312 Médecins généralistes 345 (35.2%) 275 (28.1%) 360 (36.7%) 980 Total 814 (35.6%) 434 (18.9%) 1044 (45.5%) 2292

La participation des médecins est restée relativement stable jusqu’en octobre 2003 (figure 1). Figure 1 : Nombre de médecins participants à la surveillance, par mois et par méthode de signalisation en 2003.

0

100

200

300

400

500

600

700

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc

Mois

Par Internet

Par courrier

La diminution pour le mois de novembre est attribuable à un problème administratif de notre part (ISP) et un dysfonctionnement du fax début décembre. Au mois de décembre,

3. Résultats

8

la participation est de nouveau en augmentation, mais n’atteint pas encore le taux des mois précédents. La participation par Internet a augmenté progressivement au cours des 5 premiers mois et reste stable depuis (excepté pour le mois d’octobre) avec mensuellement une centaine de déclarations (au lieu des 219 attendus). En moyenne, 568 médecins ont participé mensuellement, ce qui veut dire que tous les médecins prêts à participer ne le font pas tous les mois. Le nombre de mois de participation par médecin varie de 1 à 12 mois (figure 2). Figure 2 : Pourcentage de médecins participant par durée de participation (nombre de mois) en 2003.

0 5 10 15 20 25

123456789

101112

% de médecins

En moyenne, les médecins participants ont renvoyé le formulaire mensuel ou enregistré leurs données pendant 7 mois. Seul 17.2% d’entre eux ont participé durant les 12 mois de 2003. Le tableau 2 illustre la participation des pédiatres par province et le nombre de cas de rougeole, oreillons et rubéole confondus déclarés par pédiatre participant. En moyenne 35.7% des pédiatres belges participent à la surveillance. Dans les provinces du Limbourg et de la Flandre Occidentale, près de la moitié des pédiatres participent. Le taux de participation le plus bas est noté dans le Brabant Flamand (27.4%). Curieusement, c’est précisément dans cette province que le nombre de cas déclarés par médecin participant est le plus élevé, et il est le plus faible au Limbourg, en Flandre Orientale, au Hainaut et au Luxembourg. Les différences observées dans le nombre de cas déclarés par médecin participant pourraient être expliquées par plusieurs facteurs, tel que l’existence d’une différence réelle de l’incidence des maladies par province ou les caractéristiques des médecins participants (intérêt personnel, population desservie rurale ou urbaine, défavorisée ou non). Plus de recherche sur les différences entre provinces et médecins participants est indiquée si on veut interpréter ces données.

9

Tableau 2 : Nombre de cas (rougeole, oreillons et rubéole confondus) déclarés par pédiatre participant, par province, en 2003. Province ou région Nombre

total de pédiatres

Nombre de pédiatres

participant

Nombre de cas déclarés

Nombre de cas déclarés par médecin

Brabant Flamand 186 51 (27.4%) 26 0.50 Brabant Wallon 85 32 (37.6%) 10 0.31 Anvers 168 63 (37.5%) 6 0.10 Limbourg 48 23 (47.9%) 1 0.04 Flandre Occidentale 80 42 (52.5%) 8 0.19 Flandre Orientale 129 51 (39.5%) 3 0.06 Liège 153 60 (39.2%) 14 0.23 Namur 40 15 (37.5%) 6 0.40 Hainaut 121 44 (36.4%) 3 0.07 Luxembourg 27 11 (40.7%) 1 0.09 Région de Bruxelles 275 77 (28.0%) 13 0.17 Total 1312 469 (35.7%) 81 0.17 Les 345 médecins généralistes participants à Bruxelles (35.2%) ont déclaré 63 cas de rougeole, oreillons ou rubéole, ce qui correspond à 0.18 cas par médecin et est donc égal au nombre de cas déclarés par les pédiatres bruxellois, soit 0.17 cas par médecin. 3.2. Déclaration de cas Le nombre total de cas déclarés par mois varie de 6 à 20, avec une moyenne de 13 cas par mois. Figure 3 : Nombre de cas de maladies déclarés par mois en 2003, en Belgique.

0

2

4

6

8

10

12

14

Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc

Mois

Rougeole

Oreillons

Rubéole

Le système de surveillance a permis de détecter 2 cas de PFA (Paralysie Flasque Aiguë), un cas étant déclaré en janvier et un second en octobre 2003. 24 cas de rougeole, 87 cas d’oreillons et 51 cas de rubéole ont été déclarés au cours de l’année. Cependant, les tests sérologiques pour IgM spécifiques étaient négatifs pour 1 cas clinique de rougeole et 8 cas d’oreillons et n’ont donc pas été tenus en considération pour la suite de la présentation des résultats.

10

D’autres cas de maladies ont été notifiés à travers d’autres sources, telles que les Inspecteurs d’Hygiène des Communautés ou des laboratoires vigies (tableau 3). Tableau 3 : Nombre de cas déclarés en Belgique en 2003, par maladie et par source de déclaration. Maladie Système de

surveillance

Investigation Communautés Laboratoires vigies

Total

PFA 2 - - - 2

Rougeole 23 3 14 4 44

Oreillons 79 - 16 - 95

Rubéole 51 - 7 - 58

Total 156 3 37 4 200

L’investigation de 2 cas de rougeole déclarés par le système de surveillance a permis d’identifier des liens avec d’autres cas (n=3) non déclarés. L’Inspection d’Hygiène de la Commission Communautaire Commune Bruxelles Capitale a déclaré 3 cas d’oreillons qui avait également été rapporté par le système de surveillance, et qui n’ont donc plus été tenus en considération. Au total, 44 cas de rougeole, 95 cas d’oreillons et 58 cas de rubéole ont été identifiés. Respectivement 44.8%, 52.4% et 60.8% des cas de rougeole, oreillons et rubéole ont été déclarés par des pédiatres, les autres cas ayant été signalé par des médecins généralistes (Bruxelles). Figure 4 : Localisation par province des cas de rougeole en Belgique et à Bruxelles, 2003.

11

Figure 5 : Localisation par province des cas d’oreillons en Belgique et à Bruxelles, 2003.

Figure 6 : Localisation par province des cas de rubéole en Belgique et à Bruxelles, 2003.

La répartition des cas de rougeole, oreillons et rubéole en Belgique et à Bruxelles est représentée par les figures 4, 5 et 6. Ces données pourront servir de base de comparaison pour les années ultérieures. Au mois de juin, un foyer de 16 cas de rougeole est survenu dans 3 écoles à Bruxelles, réparties sur 2 communes voisines. Au cours des mois de septembre à novembre, un foyer de 22 cas d’oreillons a été rapporté dans une autre école à Bruxelles. Après investigation, 3 cas ne correspondant pas à la définition clinique de cas ont été rejetés.

12

3.3. Confirmation au laboratoire Pour aucun des deux cas de PFA un échantillon de selles pour diagnostic virologique a été prélevé. La cause de paralysie pour le premier cas n’a pas été identifiée, mais la clinique ne suggère pas une poliomyélite. Pour le deuxième cas, il s’agit d’une encéphalomyélite post-infectieuse et le dossier sera soumis à l’avis d’un comité d’experts pour avis, comme recommandé par l’OMS (algorithme en annexe 2). Figure 7 : Examens au laboratoire des cas suspects de rougeole, oreillons et rubéole, 2003.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Rougeole Oreillons Rubéole

Pas de sérologie

IgM négatif

IgM positif

Au total, 15.9% des cas suspects de rougeole (n=45), 13.6% des cas d’oreillons (n=103) et 6.9% des cas de rubéole (n=58) ont été confirmés au laboratoire par une sérologie positive d’anticorps spécifiques IgM. Le diagnostic est donc principalement clinique, sans examen au laboratoire. Les cas pour lesquelles on ne sait pas si un test de confirmation au laboratoire a été fait ou non, ont été considérés comme non-confirmés et ne sont pas pris en considération dans la figure 7. 3.4. Données épidémiologiques Les données épidémiologiques complètes ont été obtenues pour respectivement 88.0%, 84.0% et 70.1 % des cas de rougeole, oreillons et rubéole déclarés par le système de surveillance et pour 76.7%, 70.9% et 55.1% de tous les cas déclarés de rougeole, oreillons et rubéole. Les données pour les 2 cas de PFA ont été recueillies par téléphone. Une nette amélioration dans le pourcentage des questionnaires remplis a progressivement été remarquée au cours de l’année. Les résultats présentés ci-dessous reflètent les données obtenues pour tous les cas déclarés, toutes sources confondues. L’analyse par sexe et par saison n’apportant rien d’essentiel, les résultats ne sont pas présentés dans ce rapport. La nationalité des cas est inconnue.

13

Age L’âge est la seule donnée connue pour tous les cas rapportés. Les deux cas de PFA étaient des enfants de 11 ans et 8 ans. 35.7% des cas de rougeole, 26.0% des cas d’oreillons et 70.7% des cas de rubéole avaient moins de 5 ans. Le nombre de cas de rougeole et oreillons augmente jusqu’à l’âge de 9 ans pour diminuer par la suite. Suite à l’utilisation généralisée du vaccin RRO, on observe généralement un déplacement des cas vers les âges supérieures (3). Toutefois, les données présentées ici concernent en grande partie la population suivie par les pédiatres, et donc par définition les enfants de moins de 15 ans. Un cas de rubéole sur 3 est un enfant de moins de 1 an. Aucun cas de rubéole congénitale n’a été rapporté. Figure 8: Pourcentage des cas de rougeole, oreillons et rubéole par groupe d’âge, en Belgique, en 2003.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

< 1 1-4 5-9 10-14 15-19 >19

%

Rougeole

Oreillons

Rubéole

Statut vaccinal Les données sur l’état vaccinal ont été recueillies par les médecins traitants à partir de la carte de vaccination ou l’anamnèse des parents. La couverture vaccinale basse pour la rubéole (22.9%) est expliquée par le fait qu’un tiers des cas était des enfants de moins de un an et donc pas encore vacciné. La majorité des cas de rougeole (73.0%) et d’oreillons (51.7%) était vaccinées. Ceci ne donne toutefois aucune information sur l’efficacité du vaccin RRO (voir p14 pour la discussion)

14

Figure 9: Statut vaccinal des cas de rougeole, oreillons et rubéole.

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Rougeole Oreillons Rubéole

Inconnu

Non vacciné

Vacciné

Complications Des complications sont survenues pour 2 cas de rougeole (5.9%), 1 cas d’oreillons (1.6%) et 3 cas de rubéole (8.3%). Il s’agissait d’infections des voies respiratoires et/ou d’un état général altéré. Importation des virus Un lien avec un séjour à l’étranger a été établi pour 6 cas de rougeole (Danemark, France, Italie, Pologne, Tanzanie et Togo), et pour 7 cas d’oreillons (4 cas avec la France et 1 cas avec l’Angleterre, la Turquie et la Yougoslavie). PFA L’OMS a établi des critères stricts concernant la surveillance de la PFA. Les principaux indicateurs pour l’évaluation de la surveillance sont la sensibilité du système de rapportage et le diagnostic virologique adéquat*. La sensibilité est donnée par le nombre de cas de PFA non causée par la polio sur 100 000 enfants de moins de 15 ans. Dans les pays où la polio est non endémique, on s’attend au minimum à un cas de PFA sur 100 000 enfants, ce qui correspond en Belgique à environ 18 cas par an. Seulement 2 cas de PFA ont été signalé en 2003, avec un laps de temps entre le diagnostic et la déclaration de 2 à 3 semaines pour le premier cas et de 3 mois pour le second. Pour aucun des deux cas un échantillon de selles pour diagnostic virologique a été prélevé. La surveillance actuelle est donc insuffisante suivant les objectifs préconisés par l’OMS !

* Un diagnostic virologique adéquat consiste en l’examen de 2 échantillons de selles, prélevés avec un intervalle d’au moins 24 h, dans les 14 jours qui suivent l’apparition de la paralysie. (Source : WHO – Field guide for supplementary activities aimed at achieving polio eradication, 1996)

4. Discussion

15

Une étude rétrospective basée sur le résumé clinique minium (RCM) des années 2000 à 2002 sera effectuée, de façon à étudier le nombre de cas de PFA réellement diagnostiqué en Belgique et de voir quel est le médecin qui pose le diagnostic. D’autres moyens de surveillance complémentaires à la surveillance de la PFA, tel que la recherche d’entérovirus dans les eaux des égouts, devront être envisagés si la surveillance de la PFA en 2004 ne parvient pas à démontrer que le virus sauvage de la polio ne circule pas en Belgique. Rougeole, Oreillons et Rubéole Le diagnostic de la rougeole, des oreillons et de la rubéole se pose principalement sur base de signes cliniques et des erreurs de notification sont donc fort probables, aussi bien des faux-négatifs (signes cliniques atypiques chez un cas vacciné) que des faux- positifs (exanthème d’autre origine). Par exemple, en Finlande aucun cas de rougeole n’a été confirmé depuis 1996, bien que près de 2000 cas suspects soient analysés chaque année (4). L’OMS recommande donc de confirmer les cas suspects de rougeole (et aussi d’oreillons et de rubéole) par un examen sérologique d’anticorps IgM spécifiques, prélevé de préférence entre le 4ème et le 28ème jour après l’apparition de l’exanthème. Le nombre de cas de rougeole, oreillons et rubéole déclarés par médecin à Bruxelles est identique pour les médecins généralistes et les pédiatres, ce qui indique que ces maladies sont diagnostiquées autant par les 2 groupes. Si la surveillance vise à être exhaustive pour 2007, tous les médecins généralistes devront être inclus dans la surveillance. La couverture vaccinale élevée parmi les cas, surtout pour la rougeole et les oreillons, pourrait faussement donner l’impression que l’efficacité vaccinale du vaccin ROR (VE, Vaccine Effectiveness) est très basse. Cependant, la couverture vaccinale pour le vaccin RRO étant élevée dans la population générale, soit 82.4% en Wallonie et 83.4% en Flandre (couverture vaccinale pour une dose de RRO, chez les enfants de 18-24 mois en 1999), ceci se reflète aussi dans la population des cas. La meilleure méthode pour étudier la VE consiste à comparer le risque relatif de maladie chez les non-vaccinés au risque relatif chez les vaccinés parmi les cas survenus lors d’une épidémie (5). La VE ainsi mesuré lors d’épidémies varie de 75% à 90% (6). De façon générale, les données présentées ici ne peuvent être utilisées pour calculer des taux d’incidence, étant donné qu’il s’agit d’un système de déclaration volontaire, par une partie seulement des pédiatres belges et des médecins généralistes de Bruxelles uniquement et que nous ne disposons pas de données sur la population couverte par la surveillance. Toutefois, les données rapportées pourront servir de départ pour faire des comparaisons dans les années à venir et étudier les tendances.

16

Après un an de surveillance, nous pourrions conclure que la participation des médecins sollicités est encore limitée et surtout insuffisante si on vise à une surveillance exhaustive comme c’est le cas dans le cadre de l’éradication d’une maladie. Mais avec une approche plus positive, au cours de cette première année, 35% des médecins sollicités ont fait des efforts et ont consacré du temps pour participer volontairement à la collecte de données dans le cadre de l’éradication de maladies transmissibles en Belgique et en Europe. Les données récoltées démontrent les lacunes dans la surveillance de ces maladies en Belgique et permettront d’évaluer le progrès réalisé dans le processus de l’élimination de la rougeole dans notre pays. Le résultat de la 1ère année est donc encourageant et les efforts doivent être poursuivis. L’objectif de 2004 est d’augmenter le nombre de médecins participants à la surveillance et d’encourager les participants à être plus régulier et plus rapide dans les déclarations. Dans l’avenir proche, un comité d’accompagnement sera crée et le système s’adressera différemment aux deux groupes cibles, pédiatres et médecins généralistes, de façon à pouvoir inclure d’autres pathologies rares à surveiller, d’après les propositions de chaque groupe.

1. Canadian Paediatric Surveillance Program. Surveillance studies in 1999, Acute Flaccid Paralysis. 2. Commission des Communautés européennes. Décision de la Commission européenne du 19/03/2002 établissant des définitions de cas pour la déclaration des maladies transmissibles au réseau communautaire en application de la décision no 2119/98/CE du Parlement européen et du Conseil. 3.Van Casteren V. Epidemiologie van mazelen en bof door de Huisartsenpeilpraktijken, anno 1998. Resultaten van de Huisarstenpeilpraktijken. In: Gezondheidsindicatoren 1998. Ed. AelvoetW, FortuinM, Hooft P, Vanoverloop J. Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap. 4. Peltola H, Davidkin I, Valle M, Paunio M, Hovi T, Heinonen OP, et al. No measles in Finland. Lancet 1997; 350: 1364-5. 5. Torvaldsen S, McIntyre P B. Observational methods in epidemic assessment of vaccine effectiveness. Communicable Disease Intelligence; Vol 26 No 3, September 2002. 6. http://www.cdc.gov/mmwr/preview. Efficacy of Mumps Vaccine - Ohio. August 05, 1983.

6. Références

5. Conclusion

17

Annexe 1 : Formulaire de signalisation

Section Epidémiologie Personne à contacter : Tinne Lernout Secrétariat : Ellen De Blanc Tél : 02/642 57 47 e-mail : [email protected]

Surveillance de maladies rares chez l’enfant

Formulaire de signalisation

Mois : Avril 2004 RIEN A SIGNALER : Cachet :

Numéro Pathologie Date de naissance Initiales

1 Paralysie Flasque Aiguë

2

3

4

1 Rougeole

2

3

4

1 Oreillons

2

3

4

1 Rubéole

2

3

4

Veuillez renvoyer ce formulaire dès que possible

par courrier : Tinne Lernout

I.S.P., Service d'Epidémiologie

Rue J. Wytsman 16

1050 Bruxelles

par fax : 02 / 642 54 10

7. Annexes

18

Annexe 2 : Classification virologique des cas de PFA

Virus sauvage Polio confirmé

de la polio isolé

Polio compatible Paralysie résiduelle Décès ou Comité d’experts PFA Perdu de vue Ecarté Diagnostic virologique inadéquat Pas de paralysie Ecarté résiduelle

Pas d’isolement du

virus de la polio Diagnostic virologique Ecarté adéquat 1 (Source : WHO – Field guide for supplementary activities aimed at achieving polio eradication, 1996)

1 * Un diagnostic virologique adéquat consiste en l’examen de 2 échantillons de selles, prélevés avec un intervalle d’au moins 24 h, dans les 14 jours qui suivent l’apparition de la paralysie.