Sur un texte deMadeleine DELBRÊL

Diaporama de

Jacky Questel

J'ai trouvé sur la revue "Magnificat" du mois d'octobre, ce magnifique texte de Madeline DELBRÊL que je vous recopie in extenso.

Même vous qui avez comme moi la revue, arrêtez-vous sur ce texte, méditez-le, savourez-le. Je vous livre, quant à moi, mes propres méditations sur le sujet…

UN CORPS SANCTIFIE

Notre état, c'est d'avoir un corps.Le matin, dès que nous nous réveillons, notre corps est notre première rencontre. Cette première rencontre n'est pas toujours agréable, et ce voisinage, tantôt cordial, tantôt orageux, se poursuivra tout au long du jour.

Combien d'entre nous, dans des moments de surcharge ou de tentation, n'ont-ils pas eu grande envie de maudire leur corps et presque demandé d'en être affranchis.Et pourtant, notre corps n'est pas un hasard, Dieu l'a voulu, Dieu l'a dosé, nous avons nos nerfs, le sang et le tempérament profond qu'il a voulus.

Notre corps, Dieu l'a connu d'a-vance pour y faire habiter sa grâce. Il n'en ignore aucune faiblesse, aucune compromission, aucune déviation, mais il l'a choisi pour en faire le corps d'un saint.Notre corps est le lieu, au cours de la journée, d'incidents qui font souvent bagarre avec notre âme.

Rien de tout cela n'est un négatif qui doive nous ligoter et nous embarrasser, tout cela est au contraire les conditions de la venue de Dieu en nous. C'est un peu son vouloir qui s'éclaire, ce bien-être, cette migraine, cette fatigue des jambes, c'est la matière de notre grâce du moment.

Madeleine DELBRÊL

Ainsi donc, Seigneur-Père, j'ai tort. Tort de rouspéter après ce corps parfois si lourd, parfois si douloureux.Mais tout de même, ce texte mérite réflexion. TU AS VOULU, d'accord. J'ai même retenu un mot : "tu as DOSE. Mais dosé quoi ? La bêtise du chauffard qui m'a renversé ? Et cet accident malencontreux au ski ? L'empoisonnement que j'ai fait subir, jour après jour, à mon corps, avec le tabac, avec l'alcool ?

Est-ce que la liberté – cette liberté que tu veux pour tes enfants et qui nous coûte si cher ! – Est-ce que la liberté de l'homme peut entrer en concurrence avec ton dessein, ou au contraire en osmose ? As-tu prévu tout ce qui nous arriverait, chacune de nos réactions ?

Je crois que tu nous as donné un double capital : un capital charnel, un corps, avec tous les risques que comporte un tel cadeau, et un capital spirituel, pour gérer ce corps.Je crois que parfois nous négligeons les deux à plaisir. Notre pauvre corps, nous ne l'écoutons guère, ou alors pour lui donner ce qu'il demande – et qui si souvent lui fait du mal : cette cigarette, cet abus de nourriture, cet exercice de sport trop violent….

Et que dire du capital spirituel ?Je suis persuadée que, quoi qu'il nous arrive, tu nous donnes au moment voulu la force nécessaire pour l'affronter. La sagesse populaire parle de "grâce d'état". Seulement, un cadeau, on peut le prendre, ou on peut le laisser au coin de la table. Faute de le voir, parfois !

Alors, nous gémissons, nous pleurnichons, nous nous lamentons et nous imposons à notre entourage nos lamentations. C'est sûr, personne ne souffre autant que nous ! D'ailleurs, qu'avons-nous fait pour mériter cela ? Ah cette phrase, comme elle doit te faire mal ! Oui, nous méritons la force et l'endurance que tu déposes en notre cœur et que nous ne voulons même pas voir…

Ce texte de Madeleine Delbrêl est vraiment à méditer. Il devrait être pour nous on compagnon de route, un bâton de voyage…Dans les jours qui viennent, si, au lieu de pleurer et se lamenter, j'essayais de puiser dans les trésors que notre Dieu-Père met à ma disposition… Si je suis sûre qu'il me donne la force dont j'ai besoin quand j'en ai besoin, alors je n'ai aucune raison de me décourager !

J'ai essayé d'expliquer cela à mes petits du caté, avec des mots à leur portée. Je leur ai dit que leurs petits tracas, les bobos de la journée, les colères ou les rancunes, tout cela, Dieu leur donnait la force de le porter et qu'il fallait le lui remettre. Au lieu de s'énerver, savoir que Dieu nous aide toujours. Et qu'il se sert de tout cela pour nous attirer auprès de lui. Et vous verrez, leur ai-je dit, tout vous sera plus facile !

La semaine suivante, un de mes petits (9 ans) me prend à part avec mystè-re et me dit :Tu sais, j'ai essayé, et ça marche ! Ça marche rudement bien ! J'ai pas-sé une semaine extra. Même maman n'en re-venait pas !Jésus nous l'a bien dit : si vous n'êtes comme ces petits…

Je vais peut-être surprendre ceux qui, parmi vous, trouvent presque impossible de supporter le moindre mal de tête, se répandant en jérémiades sans même se rendre compte qu'ils assomment leur en-tourage.Mais ceux qui mettent le mieux tout cela en pratique, ce sont en général les per-sonnes ayant un handicap. Elles ne font peut-être pas nommément appel à Dieu, elles ne le connaissent peut-être pas, mais elles savent puiser dans les trésors qu'il met à leur disposition.

Je connais des personnes han-dicapées qui ne peuvent parler, qui ne peuvent manger seules, mais qui savent si bien rire ou vous réconforter d'un sourire…Ce sont elles, avec tout le poids de leur corps souffrant, qui vous réconfortent quand vous osez vous plaindre devant elles d'un petit bobo !Je me suis souvent demandé d'où leur vient une telle force.Madeleine DELBRÊL me donne la réponse…

Merci à elle qui ose nous dire que notre corps, même tordu, même défiguré, Dieu l'a choisi pour en faire le corps d'un saint !

Texte : Madeleine DELBRÊLCommentaire : JackyOiseaux offerts par Jeanine Oustaloup que je remercie.Musique : Enya - Angeles

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paixjacky.questel@gmail.comhttp://jackydubearn.over-blog.com/http://www.jackydubearn.fr/