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Heure de pointe La création d'un Institut comme moyen de (suite de la page 15) Élaboré par la Section de la prévention et des relations com- munautaires (SPRC), le pro- gramme de l'Institut s'inspire de l'expérience américaine et cana- dienne en matière de « Citizen Police Academy ». À Toronto, lorsqu'un tel programme a été lancé, en 1996, plus de 3 000 personnes se sont inscrites en trois mois! À Montréal, M. Duchesneau est convaincu que l'IPC « sera une porte d'entrée que plusieurs personnes voudront franchir pour mieux comprendre et vivre le SPCUM». Pour plus de renseignements sur le programme de l'IPC, vous pouvez communiquer avec l'a- gente Roxane Pitre, de la SPRC, au 280-2722. Un nouveau vidéo sur le vandalisme L e Département de police de ville de Laval, en collaboration avec le Bureau d'assurance du Canada ainsi que le ministère de la Sécurité publique lancera prochainement un document vidéo sur le vandalisme. En effet, à la suite du concours de subvention « Brisons le vandalis- me », les policiers de Laval, sup- portés par différents partenaires comme Hydro-Québec, Bell Canada, la Société canadienne des postes, la Société de transport de Laval ainsi que · la Commission scolaire Chomedey de Laval, réaliseront un document destiné aux étudiants de 10 à 16 ans. Un guide pédagogique accompagnera ce vidéo qui pourra être utilisé par tous les policiers du Québec ainsi que par les différents intervenants auprès de cette clien- tèle. 20 INTERSECTION, N° 2 (1997)

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Heure de pointe

La création d'un Institut comme moyen de rappr~he· ~ent... (suite de la page 15)

Élaboré par la Section de la prévention et des relations com­munautaires (SPRC), le pro­gramme de l'Institut s'inspire de l'expérience américaine et cana­dienne en matière de « Citizen Police Academy ». À Toronto, lorsqu'un tel programme a été lancé, en 1996, plus de 3 000 personnes se sont inscrites en trois mois! À Montréal, M. Duchesneau est convaincu que l'IPC « sera une porte d'entrée que plusieurs personnes voudront franchir pour mieux comprendre et vivre le SPCUM».

Pour plus de renseignements sur le programme de l'IPC, vous pouvez communiquer avec l'a­gente Roxane Pitre, de la SPRC, au 280-2722.

Un nouveau vidéo sur le vandalisme

Le Département de police de ville de Laval, en collaboration avec le

Bureau d'assurance du Canada ainsi que le ministère de la Sécurité publique lancera prochainement un document vidéo sur le vandalisme. En effet, à la suite du concours de subvention « Brisons le vandalis­me », les policiers de Laval, sup­portés par différents partenaires comme Hydro-Québec, Bell Canada, la Société canadienne des postes, la Société de transport de Laval ainsi que · la Commission scolaire Chomedey de Laval, réaliseront un document destiné aux étudiants de 10 à 16 ans. Un guide pédagogique accompagnera ce vidéo qui pourra être utilisé par tous les policiers du Québec ainsi que par les différents intervenants auprès de cette clien­tèle.

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Développement social et police communautaire : les élus interpellés Au cours de l'automne, le Conseil de la santé et du bien-être du Québec a tenu une série de forums et de consultations afin de redéfinir le partage des responsabilités sociales et économiques entre l'gtat et les régions. Cet exercice, auquel sont conviés les acteurs sociaux et économiques, vise à construire une vision commune du développement social au Québec.

Dans le cours de ces rencontres, des concepts relativement nouveaux font leur apparition dans le discours des décideurs : capital social, tiers secteur, développement social. Cette réflexion intervient sur une toile de fond économique pour le moins mouvementée. Les scep­tiques diront qu'il s'agit d'une autre tactique gouvernementale pour· refiler des responsabi­lités aux paliers locaux.

Quelle que soit notre opinion sur la façon dont le gouvernement s'acquitte de sa respon­sabilité de mettre de l'ordre dans les finances publiques, il faut reconnaître que cette remise en question du rôle des institutions génère aussi des opportunités. C'est dans ce contexte que les élus sont appelés à jouer leur rôle dans la reconfiguration des services policiers. La ten­dance actuelle à ce chapitre semble être dictée par des considérations économiques et le potentiel pour« repenser» la police risque malheureusement d'être escamoté.

L'élu qui arrive au pouvoir ou qui est confronté à des choix de services devrait s'interroger sur le modèle de police que ses citoyens souhaiteraient s'ils avaient à créer un nouveau corps de police. Les dimensions de partenariat, de prévention, de relations communautaires, de résolution de problèmes et d'imputabilité qui sont au cœur même des interventions policières dans le modèle de police communautaire seraient sûrement identifiées comme fondamen­tales.

Inutile de chercher ailleurs, cette police existe ici même au Québec! Elle connaît de petits et de grands succès. Elle fait face à des problématiques complexes et variées et elle tient compte des capacités de payer. L'expertise est disponible ainsi que la formation pour assister la réflexion et l'implantation. Quand on considère l'alternative à la redéfinition des services, on s'aperçoit rapidement qu'aucune administration n'a les moyens de maintenir une approche réactive au risque de devenir tributaire des demandes de services qui ne cessent d'augmenter. Depuis quelques années, il a fallu procéder au virage ambulatoire dans le secteur de la santé. Le temps est maintenant venu de procéder au virage àmbulatoire policier. Tout doit être remis en question et l'objectif de la démarche doit être de produire une vision de la police qui réponde aux nouveaux défis que posent les mutations sociales et économiques qui affectent toutes les facettes de la vie en communauté.

Les forums sur le développement social seront l'occasion pour tous les acteurs sociaux et économiques de réfléchir sur l'avenir de nos communautés. Au chapitre de la sécurité publique, l'avenir est déjà là. n n'en tient qu'aux décideurs politiques de prendre le leader­ship du virage et d'en faire une réussite.

Ce numéro d'Intersection examine le rôle des élus dans la dynamique de la police commu­nautaire. En tant que représentants des citoyens, ils ont la responsabilité d'orienter les philosophies de service à la population. Nous espérons que cette lecture fournira des pistes de réflexion dans ce domaine si sensible.

Bonne lecture!

Pierre Brien

Photo (page couverture) : Mario Trudel, photographe. Nous tenons à remercier monsieur Claude Denis (policier communautaire) de la Sécurité publique de Saint-Hyacinthe ainsi que Élisapee Kulula, Lisa Uqaituk, Mathieusie Matt et Alashuak Alayco, étudiants de la Commission scolaire Kativik qui séjournent à Saint-Hyacinthe dans le cadre d'une entente de services leùr permettant d'obtenir un diplôme d'études secondaires valide pour le niveau collégial. Nous tenons également à remercier madame Claudette Larouche, animatrice à la vie étudiante.

La publication d'Intersection est rendue possible grâce à un support technique du ministère de la Sécurité publique du Québec et de l'Institut de police du Québec ainsi qu'à des participations financières (à la production) provenant du Bureau d'assurance du Canada, du Service de police de Laval, de la Gendarmerie royale du Canada, du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal, de la Sûreté du Québec, du Service de police de Hull et du Service de police de Québec. L'appui du Collège de Maisonneuve permet également d'assumer une partie de la tâche de coordination.

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nelle. Notre directeur de police demandera aux policiers d'être plus près des gens sur une base quotidienne. Bien que des programmes de rencontres des groupes existent déjà afin de développer davantage des liens de confiance. Pour la majorité des petites villes, ce n'est pas dramatique de se con­vertir graduellement vers une attitude de police communau­taire.

lnter~ectiu : D'après vous, à quoi les directeurs de police s'attendent-ils de la part des directeurs généraux en ce qui a trait à l'implantation de la police communautaire?

M.G. : Le directeur général doit être ouvert à une modifica­tion du service et à une réorganisation proposée par ·le directeur de police. Ces modifications permettent alors à la municipalité d'avoir un service de pointe, moderne et évolu­tif. Nous nous sommes habitués à faire circuler les policiers selon des paramètres un peu au hasard en ce qui concerne les rondes de patrouille, la réponse aux appels, la rédaction des rapports, etc. Est-ce véritablement la façon de faire de la police? Ce n'est plus évident du tout. Le directeur général devrait superviser l'évolution, la demander, la provoquer même. Avec des budgets conventionnels de 10 %, qui seront difficiles à maintenir, il va falloir en faire plus, de façon plus articulée et plus productive. Le directeur général et le conseil municipal devraient être sensibles aux besoins des citoyens et voir à les satisfaire. Les directeurs généraux devraient rechercher un projet de police communautaire qui soit pro­fessionnel, compétent, sérieux et réfléchi. Il faut évoluer pour que la police communautaire devienne une façon de gérer la société. Bref, la population doit être convaincue que la police constitue un maillon de la société et que ce maillon en est un qui n'est pas dépourvu d'humanisme.

IIIDhii'$SDCtiR1!111 : On a l'impression que dans certaines munici­palités, les relations de ~ravail n'ont pas toujours été faciles entre le directeur général et le directeur du servzce de police. Lorsque, dans un service de police, il y a une volonté de se diriger vers le modèle communautaire, certains chefs de police obtiennent une excellente coopération de la part de leur directeur général tandis que d'autres se butent à de la résistance. Selon vous, comment peut-on améliorer cette situation?

M.G. : Il y a de l'humain, mais au-delà de l'humain, il devrait y avoir des professionnels. Il ne faut pas prendre le dossier de la police communautaire comme étant 1' objectif à atteindre, mais viser plutôt la sécurité publique de nos citoyens. Une fois cela mis sur la table, on devrait avoir un projet de police loçale intégrée et capable d'arrimer le besoin et le moyen. Ce

Hauts pignons

n'est pas partout que l'on doit mettre le dossier de la police communautaire de l'avant. Là où l'on croit que c'est néces­saire, on doit s'informer, se rendre compétent, évoluer et investir dans cette compréhension-là.

D'après moi, un bon directeur général doit demander au directeur de police d'expliquer son programme, de bien le documenter, de l'appuyer. Le directeur général devrait au moins demander au directeur sa perception, les raisons qui le motivent à proposer cette évolution. Doit-on véritablement modifier nos façons de faire? Il n'est pas toujours facile de répondre à ce genre de questions, mais avec l'appui des citoyens, du conseil municipal, cela est possible.

Je pense que tout directeur général a comme objectif d'hu­maniser les transactions entre les citoyens et les employés de la ville. S'il y a un besoin de police communautaire, cela s'établit, se valide et s'appuie sur des faits. Un bon planifica­teur va essayer de maintenir un service de police et de ne pas provoquer de révolution budgétaire. Un très bon administra­teur, quant à lui, serait celui qui planifie en tentant de prévoir le futur. Il se posera la question suivante: sera-t-il prêt dans trois ans à procéder au changement? Le dossier de la police communautaire aura-t-il suffisamment évolué à ce moment-là pour qu'il devienne un dossier de continuité plutôt qu'un dossier de demandes? Telle est la question que l'on doit se poser présentement : comment notre police doit-elle évoluer?

Actuellement, je ne prétends pas que la police québécoise est malade : elle coûte cher, mais elle gère la sécurité des gens. On pourrait dire par contre que le système de police est anky­losé. La police qu'on connaît aujourd'hui - celle de la CUM, celle de l'Institut (jusqu'à tout récemment), celle de la Loi de police, est une police qui a trente ou 40 ans. Elle s'est institutionnalisée, s'est formalisée, a ses règles budgétaires internes de fonctionnement, de promotion et de durée de car­rière. C'est un système qui est presque hermétique. Toute cette vague de policiers qui ont commencé à prendre leur retraite va être remplacée par de nouveaux policiers, qui seront à caractère communautaire ou conventionnel. Nous allons gérer nos services de police avec ces nouvelles recrues et c'est là qu'il faudra faire évoluer les mentalités. Pour l'ins­tant, si on n'avait pas à composer avec le contexte, assez lourd, des conventions collectives, on pourrait évoluer peut­être plus vite tant au profit des plus vieux que des plus jeunes, et bien sûr également au profit de la collectivité.

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Hauts pignons

L'~~._ ....... ....,.,. .............. ,.... ..... ~ v .. ~n~~~verez ... at~e.-..a..,.._.a. ......... .--........ COillllllles etmalas ~lllplf1116U ..... .._... ........ _._~ .... r..e.a.~&-. ~ GUialuvtew.

ll'llti!III'IIU:tion : En tant que directeur général, comment percevez-vous votre rôle dans la sécurité publique des citoyens?

M.G. : Actuellement, le directeur général (DG) est un coor­donnateur et un facilitateur pour le maintien des services de sécurité publique et pour la prévision budgétaire. La sécurité publique est un des éléments de la qualité de vie dans une municipalité. Dans un milieu stable, complètement bâti, qui a acquis une réputation, une crédibilité et une qualité de vie, le rôle du DG consiste à conserver les acquis. Dans le cas d'une municipalité en développement, le DG doit s'assurer que les quartiers récents sont bien« sécurisés » afin qu'ils présentent un attrait réel pour les nouvelles familles. Dans tous les cas, lorsqu'il s'agit de sécurité publique, les trois axes de préoccupations d'un directeur général sont la sécurité routière, la sécurité des résidences et celle des personnes. La sécurité publique correspond à 10 % des budgets munici­paux mais nos préoccupations à ce sujet vont bien au-delà de ce 10 %.

blltf!ilm'!liiBU:tion : Avec tous les bouleversements qui caracté­risent le monde municipal, les directeurs généraux peuvent saisir l'occasion de repenser la police. Mais la tendance observée nous donne l'impression que les priorités dans ce dossier sont d'ordre économique. Croyez-vous que l'assai­nissement des finances et la police communautaire sont con­ciliables? Les directeurs généraux ainsi que l'ensemble des élus ont-ils l'impression que la police communautaire coûte cher? Si oui, pourquoi?

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M.B. : La police communautaire, telle que préconisée dans les grosses municipalités, suscite une certaine appréhension. Elle implique l'organisation d'un nouveau réseau et les gains à moyen terme ne sont pas immédiatement perçus. Dans les grandes villes, la police communautaire signifie : de nou­velles méthodes de travail, de nouveaux employés, une réor­ganisation importante et une mission très différente. Ces aspects impliquent nécessairement une dimension budgétaire importante et représentent des pressions supplémentaires sur le maintien du service de police. La police communautaire représente une nouvelle façon de travailler le contrôle de la criminalité. Dans les grandes villès, les nouvelles réalités socio-économiques et culturelles (telles que l'évolution de la criminalité, 1' abandon progressif des contrôles sociaux informels, les nouvelles ethnies) amènent des décisions de corrections telles que la police communautaire. On pourrait donc dire que la police communautaire, dans les grands cen­tres urbains, représente véritablement une nouvelle façon de faire la police alors que la transposition du modèle dans une petite ville consiste principalement à un changement d'atti­tude tout en conservant sensiblement les mêmes méthodes de travail.

Indépendamment de 1' ampleur de la ville concernée, les nou­velles demandes de la population et les nouvelles formes de criminalité exigent une police beaucoup plus près des gens, beaucoup plus « impliquée » et ouverte pour assurer une gestion commune de la sécurité des personnes. Il est néces­saire aujourd'hui d'en arriver à une compréhension mutuelle entre la population et la police. La population doit être en mesure de comprendre les exigences du travail policier et les policiers, à leur tour, doivent être en mesure d'analyser les besoins de leur communauté et bien connaître ses caractéris­tiques. Cette forme de démarche préventive évite à long terme d'intervenir continuellement en gestion de la criminalité. Pour le moment, on doit investir dans cette démarche sans nécessairement constater de résultats. Éventuellement, cette démarche portera des fruits, parce que dans tous les secteurs, la prévention finit toujours par être plus rentable que l'intervention.

Dans les grandes villes, il devrait y avoir, éventuellement, une équation entre la baisse de la criminalité et l'équilibre budgétaire, surtout à la fin du cycle, lorsque la police com­munautaire sera bien implantée. Dans les petites villes, la police communautaire se pratique depuis toujours, mais à une échelle moins grande. Il s'agit principalement, comme je l'ai déjà mentionné, d'un changement d'attitude: descendre de son véhicule, parler aux gens, etc. Ce type de police va se faire par les mêmes policiers qui font la police convention-

Bureau d'assurance du Canada

Partenaln ~ ,_..~r~tersect~ea, Be 1111nau d'IIISSUI'aiiQ! du Canada (BA() s'associe a bulletiR pour la pniiiiOIIoB du liiiCidèle ~ Le BAC est rassoc:~at~en nat~oM~e 1p11 représente 1a lJiilljorti c1es _,. de c~oaœages du sedeur privé qg~ veadeRt de riiSSIIII'lllllœ automobile, habitation, responsaiJWté civile el~ Les ............ du BAC, dod l'a6éslon est volenlalre, ~. o/e elu volaJIIe d'affaires- Canada.

Hausse du nombre de délits de fuite : un dossier complexe

Depuis quelques mois, les médias ont abondamment fait état de plusieurs délits de fuite commis lors d'accident cau­sant la mort. Les gens ont été choqués et sont demeurés perplexes quant aux causes possibles d'un tel acte. Après vérification, le Bureau d'assurance du C ~,,a

effectivement constaté une augmentation lé-lits de fuite, et ce, depuis plusieur. illeurs, les policiers en sont venus à expliquer une telle haus sibilisation et de pré la stopper?

n faut bien le . 252 du Cod lieux d'un d'un véhi accident

REC

D'entr délits

Comment exp demeure comp l'interprétation q lits de fuite. Quelq a-t-il changé en ce qui as-surance des particuliers? gens sont-ils devenus plus « méchants », ou enfi Peut-on parler de phénomène social?

À la section traitant des dispositio surance automobile, il est clairement indi · déclarer à l'Assureur, dès qu'il en a eu connaiss de nature à mettre en jeu la garantie ». En d'autres termes, un délit de fuite doit être rapporté à son assureur. Par ailleurs, rien n'a changé dans le paiement des sinistres automobiles. Qui plus est, un assuré qui rapporte un accident, avec responsablilité ou non, sera remboursé pour ses dommages, à la condition qu'il ait acheté la protection appropriée.

HYPOTHÈSE

Dans les Cas de dommages matériels seulement

Un automobiliste ayant rapporté plusieurs accidents (on ne parle pas de réclamations) dans un court laps de temps pourrait voir sa

· ainsi que le montant de sa franchise augmenter. ll est pos-qu'un automobiliste impliqué dans un accident

do s sont minimes. n peut souhaiter éviter , ou simplement ne pas avoir les

t décider alors de quitter les

. obile vieillit de plus en moyenne sept ans), on

ins de réclamations a peinture, puisque

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~ constater, plusieurs explications plausibles ~a~ pour expliquer la hausse du nombre de délits de 'te, mais aucune n'est vraiment satisfaisante. C'est donc une

problématique que le BAC continuera d'analyser. Il lance égale­ment un appel à ses partenaires en prévention pour fournir d'autres éléments au dossier. Une chose est certaine, il s'agit encore une fois d'un cas oil une approche concertée s'~

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Circulation d'idles

la .............. «CCraaaaaloa d'ldéeo ..... .. _,.. .. Mclllllli ........... • lllfll(aetl-lllllltllt ........ , ....... CIICIIIIIII -aallllllrllret. 0a JftiiW. ve des résultats de rec:herdae, des ........ ldlllltdiPIII tl ..... ain lille• alli de QI .....

Monsieur Dang-Phuoc Nguyen est tMtenteur d'un doctorat en sciences politiques avec spé· cialisation en administration publique. R est p~sentement conseUler en organisation t) la Direction des relations communautaires de la Stireti du QuJbec. Il enseigne aussi à l'Université de Montréal et à l'Université du Québec à Mo~al.

Les us Dang-P. Nguyen, Ph.D

De plus en plus, les gouvernements locaux s'imposent comme un niveau important de régulation sociale dans le contexte où l'État· central joue un r6le moins prépondérant dans la gestion de la société. Ainsi est résultée une « ges­tion associée » du social. L' admi­nistration étatique, avec ses dispositifs centraux, conserve sa fonction d'en­cadrement par des moyens administra­tifs et financiers. Par contre, la respon­sabilité de la résolution des problèmes locaux est transférée aux communautés locales. Dans le domaine de la sécurité publique, en plus de ce transfert, l'émergence du sentiment d'insécurité, qui traduit une vulnérabilité croissante de la société, oblige l'État central à reconnaître aux autorités locales une responsabilité plus grande.

Depuis quelques années, les organisa­tions policières ont constaté que leurs activités conçues en fonction du modèle de police traditionnel n'ont pas su démontrer leur efficacité réelle. Un con­sensus s'est dégagé parmi les gestion­naires et les professionnels de la police selon lequel la « police communau­taire » serait la réponse la plus appro­priée au maintien de l'ordre, à la pré­vention et à la répression du crime. Au plan de l'action, la prise en compte de la logique du territoire, désormais local, amène les organisations poli­cières à se rapprocher du terrain, à privilégier le partenariat et à intervenir selon les besoins des communautés locales.

Alors que les organisations policières proposent une approche de police com­munautaire, que pensent les élus muni­cipaux de cette philosophie de service et comment la relation entre les autorités locales et leur service de police devrait itre établie? Le texte qui suit propose quelques pistes de réflexion sur le sujet.

1. Les élus et la police

Le traitement de la sécurité publique mobilise l'action de multiples intervenants sur le terrain. L'interdépendance entre les acteurs s'avère une donnée importante et déterminante dans la résolution des problè­mes de sécurité. Plus le niveau de coopéra­tion est élevé entre des partenaires, mieux ils arrivent à agir sur un problème collectif qui sera ainsi résolu par l'addition de leurs inter­ventions respectives. Encore faut-il con­venir sur le domaine et la capacité d'inter­vention de chacun!

Dans les rapports entre les élus et les autorités policières où se conStruisent les interdépendances, il est important de dis­tinguer deux enjeux : l'ordre public et la sécurité publique.

L'attention des intervenants porte en pre­mier lieu sur l'ordre public (problème ou si­tuation visible et collective qui demande un traitement immédiat). n peut s'agir d'un désordre qui « fait du bruit», comme une manifestation sur la voie publique ou, plus précisément, l'émeute à la place d'Y ouville ou celle après la conquête de la coupe Stanley. TI faut agir rapidement avec toutes les ressources nécessaires afin de contenir les impacts. Le problème mal réglé pourrait engendrer des conséquences ou des déra-

4 INTERSECTION, N• 2 (1997)

pages. À chaque fois, les élus imposent leurs exigences mais la responsabilité opéra­tionnelle revient au service de police qui prend ainsi tous les risques à son compte.

Par contre, la sécurité publique demeure un concept vague en termes opérationnels, un enjeu complexe qui dépasse les missions de la seule police. Les contenus s'avèrent flous et incer-

tains, donc ouverts aux arrangements locaux : un jour, on parlera des problèmes de drogue à l'école, un autre jour, de ceux reliés à la sécurité routière. C'est dans ce cadre que se trouve le rôle de coordination et de mobilisation des autorités locales. En effet, comme représentants démocratiques des citoyens pour veiller à leurs intérêts et prendre les décisions appropriées, les élus jouent un rôle primordial dans la détermina­tion des besoins de la population en matière de sécurité publique.

C'est aussi dans ce domaine que le travail policier s'est élargi depuis quelques années. Non seulement il faut lutter contre la crimi­nalité et toutes les formes de délinquance, mais il faut aussi rassurer la population. Les organisations policières ne peuvent pas tout faire seules. Elles ont besoin des partenaires, notamment des élus municipaux, des orga­nismes sociaux et des citoyens, qui les aident à mobiliser la communauté autour de la définition de ce qu'est, à un moment donné, un problème de sécurité ou d'insécu­rité.

~ gestion da incmltuoolles

Les élus et la police sont confrontés cons­tamment au désordre ou à l'insécurité publics qui appellent leur intervention. Dans ces interventions, les élus peuvent se placer dans des situations relativement délicates.

En effet, en matière d'ordre et de sécurité publics, les élus font face à des incertitudes dont la maîtrise leurs échappe partiel­lement : le service de police, la presse locale ou les groupes de pression. lls découvrent alors que la fonction policière ne se résume pas à mener des personnes d'une manière rigide. Gérer la sécurité consiste à gérer la complexité avec une multitude d'inter­venants et à manier le caractère particulier de l'insécurité : une situation hautement

Pour assurer la réussite de l'implantation du modèle communautaire, les élus municipaux et le directeur reconnaissaient l'importance de sélectionner des individus qui cadreraient avec cette philosophie. On recherchait donc des policiers:

• .courtois;

• qui sortent de leur voiture;

• qui aiment les gens;

• capables de parler en public;

• qui adhèrent à la philosophie communau­taire;

• capables d'utiliser la résolution de pro­blèmes;

• capables de travailler en partenariat.

Dans les faits, les policiers embauchés ont une moyenne d'âge de 24 ans. lls ont donc peu d'expérience professionnelle, mais les choix exercés misaient sur la non-résistance au mo­dèle communautaire. Dans un même ordre d'idée, le partenariat avec le syndicat en accord avec les valeurs organisationnelles est un élé­ment facilitant la pratique du modèle commu­nautaire.

Supemslon œt mlœtla du penonnœl

La philosophie de gestion du service est de type portes ouvertes, c'est-à-dire que les officiers sont vus comme des personnes­ressources. Une gestion individualisée y pré­vaut. Comme il s'agit d'un petit service de police, le directeur est facilement accessible. De plus, le suivi des patrouilleurs revêt une importance particulière. On insiste notamment sur la qualité de la collecte d'information pour fins d'évaluation.

En ce qui a trait aux critères d'évaluation, ils portent des titres évocateurs : qualité du travail, politesse, réalisations, leadership, autonomie personnelle, relation avec la clientèle, etc. Pour compléter l'évaluation du policier, le lieu­tenant rappelle trois citoyens (plaignants et prévenus) choisis au hasard pour connaître leur appréciation de l'intervention du policier. n refait le même processus à tous les six mois, et ce, pour chaque policier. Enfin, les enquêteurs rappellent toutes les victimes. L'évaluation de ces dossiers sert autant à évaluer le service que les policiers.

Après neuf à dix mois de travail, une rencontre a eu lieu avec les policiers pour faire un compte rendu de l'année et évaluer ceux qui terminaient leur période probatoire. Lors de

ces rencontres, l'accomplissement et les réali­sations en regard des trois rôles établis à l'em­bauche ont été analysés avec chacun des policiers, dans le but de répondre à la question suivante : le policier a-t-il le potentiel pour tenir ces trois rôles?

Même si les élus étaient conquis à l'idée d'une police communautaire et acceptaient les choix de gestion faits en ce sens, un test important consistait à rejoindre la population et à se faire accepter d'elle. Pour approcher les résidants de la MRC, les policiers se sont livrés à une opération de visibilité. lls pouvaient, par exem­ple, se présenter lors de danses communau­taires, visiter les commerçants et les organis­mes communautaires ou ouvrir la porte d'en­trée de la Caisse populaire. Pour réduire la méfiance de la population que peut provoquer une augmentation de la visibilité policière, les qualités relationnelles et humaines des poli­ciers et policières représentaient des atouts de taille. Par exemple, il n'était pas rare, lors d'in­terceptions de véhicules en vertu du Code de la sécurité routière, de ne donner qu'un avertisse­ment lors de la première infraction constatée. Cette pratique permettait à la population de s'adapter à cette nouvelle réalité.

Compte tenu que la majorité des policiers embauchés possèdent peu d'expérience de tra­vail, la priorité des démarches entreprises par la direction depuis la création du service con­sistait à faire en sorte de les former dans ce sens (formation et support). À l'approche du premier anniversaire d'existence, les officiers en sont à énoncer les objectifs à court, moyen et long terme pour atteindre leur portrait idéal d'un service de police et à déterminer les moyens pour les atteindre.

Lors de notre passage, certaines priorités avaient été définies, .telles que : uniformiser les règlements municipaux, améliorer les habiletés en résolution de problèmes des policiers, par­faire l'outil d'évaluation du personnel, mieux organiser les services communautaires, évaluer l'impact des programmes dans les écoles et le suivi aux enquêteurs.

Comm~lra ~llls ~&uprès de la pq»pulat~

Nous avons rencontré des représentants d'or­ganismes communautaires, de médias, des élus et des citoyens. En général, les gens se disent satisfaits du service de police régional. lls apprécient le fait que les patrouilleurs leur

demandent dans quelle langue ils préîerent échanger, leurs interventions dans les écoles, le fait de connaître personnellement les policiers affectés à leur secteur. lls disent que le senti­ment de sécurité s'est accru et que le nombre de plaintes pour conduite dangereuse sur les petites routes a diminué.

Selon eux, les mentalités quant à la perception de la police tendent à changer. L'anonymat tra­ditionnel faisait souvent du policier un individu aux caractéristiques stéréotypées. Le rap­prochement dans les lieux de rassemblement et l'assignation de policiers à un même secteur a largement contribué à une plus grande connais­sance des policiers en tant qu'individus. La population peut identifier les policiers par leur nom, et selon les personnes rencontrées, il est facile de savoir à quel policier faire confiance ou non en se basant sur ses qualités relation­nelles. Certains ont même parlé du policier comme agent de changement social.

Quelques-uns ont tenu à souligner un certain impact mitigé de la visibilité policière. Selon eux, bien que certaines personnes étaient dérangées « positivement » dans leurs habi­tudes (conduite sans immatriculation, vitesse excessive dans les villages), l'augmentation du contrôle social par l'entremise de la police n'est peut-être pas toujours souhaitable. Dans cette optique, le concept de police communau­taire permet d'en offrir une application dif­férente. S'il s'agit de policiers qui mettent l'ac­cent sur des valeurs de solidarité et de respon­sabilité sociale au lieu d'agents d'extension de normes, variables dans le temps, trop souvent de groupes sociaux dominants, nous pourrons effectivement croire qu'il s'agit véritablement « d'agents de la PAIX »qui feront office de courroie de transmission dans la résolution de conflits par d'autres moyens que la violence, la répression ou la loi du plus fort.

1 Plusieurs directions policières ont préféré des appellations telles que police de quartier, police de proximité ou police contemporaine pour réduire la résistance au terme communautaire qui, dans la langue française, s; àssocie trop au travail social.

2 De façon générale, le bien-fondé du modèle com­munautaire, pour les élus, consiste surtout à offrir une visibilité plus grande et à présenter une image pins humaine des services de l'ordre. Ces deux caractéristiques apparaissent rapidement rentables « politiquement ».Par contre, pour ceux qui étudi­ent plus à fond le modèle, des considérations d'effi­cacité entrent en ligne de compte. Dans un tel con­texte, les élus parleront davantage de résolution de problèmes à long terme, de partenariat avec la com­munauté, d'activités de prévention ciblées, de réduc­tion du sentiment d'insécurité, etc.

INTERSECTION, N" 2 (1997) 17

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Pas à

« Pas à pas » présente des articlu ~t des ~ de hl p~~tiœ fllt'~ l'lmp~m. au sein d'un corps elle pdke, de l'appmdae commu­nautaire. Ces articles s'i'ldresHI!t de~ toote ~I'We au ~ politiques et polders.

]ohanne Blanchette est professeure au département des Techniques auxi­liaires de la justice du Collège de Maisonneuve depuis sept ans. À titre de criminologue-consultante, elle a participé à diverses recherches ainsi qu'à la coordination du bulletin lnte rsection.

Lyette Fz1sey est titulaîre d'une maî­trise en criminologie. Elle s'intéresse depuis quelques années à la police professionnelle de type communau­taire. Elle a effectué plusieurs recher­ches dans le domaine, notamment sur l'évaluation de l'impact de l'approche communautaire. Elle participe active­ment aux activités reliées au bulletin Intersection.

" ®

une volonté politique 1 le

Johanne Blanchette et Lyette Fusey

Le présent article rend compte d'un séjour au Service de police de la MRC-des­Collines en Outaouais, à l'été 1997. Durant ce séjour, des entrevues ont été menées auprès de la direction, de pa­trouilleurs et de membres de la commu­nauté. La participation à des activités de patrouille a également permis d'avoir une vue d'ensemble de l'organisation de ce nouveau service de police à caractère communautaire instauré par les élus des sept municipalités composant la MRC.

Dans le cadre de la réforme Ryan (Loi 145), l'ensemble des municipalités ont dû réexami­ner la responsabilité locale de la prestation des services policiers. L'idée de base était que les municipalités joueraient dorénavant un rôle m(\jeur à ce chapitre tout en assumant la responsabilité financière. Quelques municipa­lités régionales de comté (MRC) ont soumis au ministère de la Sécurité publique des projets de regroupement afin d'offrir à la population visée une desserte régionale. Les élus de la MRC-des-Collines avaient entrepris des démarches en ce sens pour vérifier la perti­nence et la faisabilité d'un tel projet. Dans leur cas, compte tenu de l'évaluation foncière élevée de la région. les coûts d'opération d'un nouveau service de police pouvaient être de

moins grande envergure que les coûts exigés par le ministère pour maintenir la desserte poli­cière par la Sûreté du Québec (SQ).

C'est dans ce contexte que s'est engagée la réflexion des élus et de la population sur la détermination du genre de service qu'ils voulaient avoir. Actuellement, avec l'applica­tion de la Loi 77, l'ensemble des élus du terri­toire québécois est également engagé dans cette réflexion - pensons, entres autres, aux comités de sécurité publique dans le cadre des ententes de services négociées avec la SQ. Les choix faits à la MRC-des-Collines peuvent tracer des pistes d'actions dans les nombreuses réflexions qui ont cours.

Nous assistons présentement à un moment privilégié dans l'histoire des services de police québécois. Le concept communautaire diffusé largement depuis les années 1980 n'avait guère réussi à obtenir la faveur populaire parmi les membres des organisations policières. Au-delà des changements sémantiques' et administra­tifs, le virage communautaire semble s'amor­cer plus véritablement sous l'influence des élus et de la population qui, davantage engagés dans le dossier de sécurité publique, deman­dent ce genre de prestations des services.

Le fait de débourser de sa poche pour l'obten· tion d'un service génère de la part du con­tribuable une certaine exigence ou du moins

16 INTERSECTION, N' 2 (1997)

une certaine responsabilité dans la précision de la nature et de la qualité du service en ques­tion. Au départ, les attentes des élus de la MRC-des-Collines envers leur nouveau ser­vice de police étaient claires. Outre les consi­dérations d'ordre économique, ils désiraient une police plus visible, plus près des citoyens et plus humaine. On voulait, en d'autres ter­mes, une« police plus communautaire ».Les autorités municipales étant déjà convaincues du bien-fondé de ce genre de police2, le défi consistait plutôt à recruter un maître d'œuvre (directeur) qui abonderait dans le même sens.

Une fois cette étape réalisée, il s'agissait pour le futur directeur de travailler de con­cert avec les élus tant pour la construction physique du poste que pour l'élaboration du genre de service à offrir. À ce propos, les valeurs préconisées sont notamment : l'approche-client, la responsabilisation de la communauté, le partenariat, la cour­toisie, le bénévolat et la satisfaction au tra­vail. Trois rôles distincts ont été attribués aux futurs patrouilleurs : représentants de

l'ordre, personne-ressource et éducateur.

Dans cette optique, Je rôle des patrouilleurs est élargi et ne se limite pas aux tâches tradition­nelles. Les policiers figurent comme person­ne-ressource. Chaque policier est attitré à un secteur dont il a la responsabilité. Au moment de notre passage, presque tous les comités de citoyens avaient été mis sur pied. De plus, lors de la prise d'appel, le patrouilleur prend le temps d'établir le contact avec le citoyen plaignant et invite ce dernier à le rappeler s'il a des questions ou des informations supplé­mentaires à soumettre. ll donne sa carte pro­fessionnelle à la fin de l'entretien. Lors de la patrouille de secteur, les agents s'arrêtent pour parler et prendre des nouvelles des citoyens, particulièrement des anciens plaignants. Quant au rôle d'éducateur, il prend son sens princi­palement dans la tâche de parrainage d'écoles. Le policier tisse des liens avec les employés de l'école, fait des présentations pertinentes et résout des problèmes en partenariat avec l'école et d'autres organismes concernés.

Lorsque le service a été mis sur pied, le 9-1-1 a été instauré sur tout le territoire. Les trente policiers et policières sont divisés en quatre équipes de cinq patrouilleurs sur cinq secteurs de patrouille. La patrouille s'effectue en solo et le quart de travail est de 12 heures. Lors­qu'il s'agit de répondre à des appels « plus graves », un policier comTant le secteur voisin vient prêter main-forte.

médiatisée dont la répression n'est pas facile et dont la prévention ne permettra pas des résultats à court terme.

Ainsi, lorsqu'une communauté possède un milieu social de qualité constitué de réseaux et de formes de contrôle social adéquats, les élus courent moins de risques dans leur important rôle d'intégrateur. Par contre, dans des situations ambiguës, les élus peu­vent choisir de ne pas être en première ligne pour traiter les problèmes. Ainsi, dans des circonstances difficiles, ils ne seront pas, aux yeux de l'électorat, les seuls respon­sables.

Sauf dans de rares exceptions où la qualité des relations interpersonnelles est très bonne, les relations entre les élus et la police sont et seront toujours marquées par une cer­taine tension : un affrontement normal entre deux pouvoirs qui possèdent chacun leur propre compétence. La clarté des rapports évite bien souvent des difficultés.

Les élus locaux veulent exercer leur influen­ce en matière de sécurité publique. Ne sont­ils pas des représentants de la population? Ils reçoivent souvent des plaintes des citoyens, ils expriment leurs préoccupations et veulent être en mesure de leur donner des réponses. Ils ont un droit légitime de faire part de leurs attentes. Toutefois, ils se doivent de con­server leur rôle de médiateur lorsque les citoyens sont vraiment mécontents du travail des policiers sur le territoire.

En effet, les élus locaux doivent se garder d'intervenir directement dans les affaires courantes du service de police. La police locale n'est pas au service du pouvoir poli­tique local. On a déjà entendu parler par exemple des quotas de contraventions éta­blis par la municipalité ou des municipalités qui comptabilisent les revenus provenant de l'application des législations qui relèvent de la juridiction policière. Dans ces circons­tances, il est parfaitement clair que la police n'abandonne pas ses références normatives, son rapport à la loi pour négocier l'ordre public.

n faut donc rechercher un équilibre néces­saire dans les relations élus-police. Afin de maintenir une relation harmonieuse et effi­cace entre ces intervenants principaux, il serait utile d'établir un processus de com­munication, de consultation et de prise de

décision. Par exemple, l'établissement des forums où des problèmes et des préoccupa­tions en matière de sécurité publique peu­vent être exprimés, partagés, mis en priorité et résolus, et ce, dans un climat de confiance mutuelle.

Dans les relations avec leur service de police, les autorités municipales doivent composer avec un mode de fonctionnement, notamment le modèle de police de type com­munautaire. Comment s'intègrent ces principes à la prestation du service policier et comment répondent-ils aux préoccupa­tions des élus municipaux?

Certains élus municipaux souhaitent que les policiers soient plus présents dans leur municipalité parce que les citoyens ne les aperçoivent que très rarement dans leur quartier.

Dans le contexte actuel, les contraintes con­cernant les ressources et les demandes accrues des citoyens à la police, considérée comme premier intervenant, ne permettent pas toujours aux policiers d'être plus présents ou plus visibles. Malgré cela, l' ap­proche communautaire entraîne une qualité accrue de la présence policière. En effet, le parrainage des policiers avec les municipa­lités ou avec les quartiers permettent à ceux­ci de mieux connaître les citoyens et les problématiques du mi.lieu. Ils sont plus près de la population. Ils pourront ainsi intervenir et résoudre plus efficacement les problèmes locaux et proposer des mesures de préven­tion adaptées aux besoins de la population.

En général, la pratique policière tradition­nelle est orientée vers les activités de réponse aux appels des citoyens, d'interven­tion ponctuelle et de lutte aux crimes. L'approche communautaire implique donc une certaine distance du modèle traditionnel de prestation des services. Ce caractère dichotomique de la nature de l'organisation policière est souvent difficile à mettre en pratique par les corps policiers. D'abord, le service de police doit réussir à établir une relation de confiance avec les citoyens tout en appliquant judicieusement les lois, une

pratique pas toujours facile. De plus, les interventions doivent être proactives en met­tant l'accent sur la consultation et la média­tion. La lutte contre le crime demeure une priorité, mais la prévention des comporte­ments incriminés et des incivilités doit faire partie des actions entreprises par la collec­tivité locale.

Par ailleurs, même si les policiers travaillent de concert avec les organismes sociaux appropriés afin de résoudre des problèmes de sécurité publique, il ne faut pas pour autant les considérer comme « des personnes à tout faire », à qui « l'employeur » peut confier des« tâches domestiques». En effet, même si les interventions quotidiennes des policiers sont composées de problèmes de circulation locale, de prostitution dans des quartiers, de jeunes qui traînent dans les parcs, de chiens qui aboient, etc., la police communautaire ne veut pas dire la participa­tion ou l'organisation de clubs de baseball, de hockey ou des Kiwanis. Il faut distinguer les interventions reliées au maintien de la paix et du bon ordre qui font partie de la fonction policière d'avec les activités sociales auxquelles les policiers pourraient prendre part à titre de bénévoles dans leur vie privée.

La police communautaire impose une volon­té de partenariat et de collaboration entre les différents intervenants, notamment la police, les collectivités locales, les élus, les orga­nismes sociaux et les médias. Les élus et les responsables des collectivités locales, aussi bien que les acteurs économiques et sociaux et les médias, revendiquent leur part de responsabilité et se sont déjà engagés, par diverses façons, dans la mise en œuvre de politiques locales ou spécifiques en matière de sécurité publique. Il s'agira de parvenir à une plus grande mobilisation des citoyens dans ce partenariat. Sécurité et civilité ne se conquièrent que par l'engagement de chaque individu. Références BRODEUR, Jean-Paul. « Police et sécurité en Amérique du Nord», Le..r Cahiers de la sécurité intérieure, Paris : Institut des hautes études et de la sécurité intérieure, 1990, p. 203-240.

GATTO, Dominique, et Jean·Claude Thoenig. Ln sécurité publique à l'épreuve du terrain : le policier !e magistrat et le ~. L'Harmattan, Paris : Institut des hautes études et de la sécurité intérieure, 1993. 231 pages.

LOUIE, Ronald, et James Flint. « Police-Council Relations : a Process to Improve Understanding », Law and Order, voL 40. n'5. may 1992, p. 31-34.

SEAGRA VE, Jayne. « Defining Community Poiicing ». American Journal of Police. vol. XV. n" 2. 1996. p. l-22. THOENIG, Jean-Claude. « La gestion systémique de !a sécu­rité publique », Revue française de sociologie. vol. XXXV, !994, p. 357-392.

JN'lERSECTlON, 2 (1 5

Page 6: sur le vandalisme - Quebec...sur le vandalisme Le Département de police de ville de Laval, en collaboration avec le Bureau d'assurance du Canada ainsi que le ministère de la Sécurité

Artère principale

Celle ndtrlque s'Intitule •Artft ,..._., ... • ,.a ..... nprilllde le ..,.. ca~n~• lllllella, c:elld ........... IMt .... La aUtlon d'uae INmque de cas répertoriant les dlff6r ... ta exp6rlellc:u de r6111doa de,... ..... i II'IW8'II le.,..._, CWIIIIIIe la ...... ale l'lleoa d'lire d'lldaledlea. Logée dans les pages ceatra1es • ......, " Arltre prladpale • penaeltla i dllaD dlslecteun de • C1llllllllllllr sa,..,. ...... de ca INtldl .. les, ces pages ceatrales peuvent etre ,.,.._ • d'lire plades .._ • cm.llle.

MÉTHODOLOGIE

Modèle de présentation

De façon à normaliser la présentation des cas, nous avons

adopté un modèle que nous vous invitons à suivre pour

nous faire parvenir des cas touchant le domaine de la

sécurité publique traités par l'approche en résolution de

problèmes. Ce modèle comporte les éléments suivants :

Situation :

Analyse:

Réponse:

identification du problème et des fac­

teurs environnants.

ampleur du problème, méthodes ou

sources d'analyse et présentation des

acteurs et de leur rôle.

solution adoptée et plan d'action

élaboré.

App:réciatio:nl: efficacité du plan d'action, résultats

évaluation obtenus et ajustements requis.

Identification et classement

Pour permettre de classer et de repérer rapidement les cas

présentés dans le Bulletin, chacun d'entre eux sera identi­

fié par un code indiquant la nature du problème et le

niveau de complexité de ce dernier. Quatre catégories ont

été retenues en ce qui concerne la nature du problème rap­

porté, soit :

Criminalité : cas prenant sa source dans un événement

de criminalité rapporté. (C-001 à ... )

Sécurité routière : cas traitant d'un problème constaté

ou appréhendé de sécurité routière. (S-001 à ... )

Déso:rd:re (et problèmes sociaux): cas exposant un

comportement troublant l'ordre public et justifiant ou non

l'application d'une loi ou d'un règlement. Ex.: désordre à

la fermeture d'un bar, rassemblement de jeunes. Dans le

cas de problèmes sociaux, il s'agit d'interventions poli-

6 INTERSECTION, N' 2 (1997)

1

cières qui font suite à des situations reliées à la pauvreté,

le décrochage scolaire, etc. (D-001 à .•. )

Insécurité (sentiment d') : cas pouvant être contenu dans

l'une des trois autres catégories mais dont l'accent majeur

concerne un sentiment d'insécurité provenant de la popu­

lation ou de certains groupes en particulier. Ex. : isole­

ment de personnes âgées, climat de violence à l'école, etc.

(1-001 à ... )

,Niveau de complexité 1 ! Quant au niveau de complexité, on distingue le niveau

micro, intermédiaire et macro. Plusieurs critères servent à identifier le niveau de complexité du cas rapporté: ampli­

tude du problème,· étendue géographique, personnes con­

cernées, pouvoir des intervenants, portées des actions et

informations requises. Voici, de façon générale, ce qui

caraçtérise chacun des niveaux de complexité :

Niveau micro : Il s'agit d'un problème simple, dans le

secteur de patrouille d'un policier qui ne concerne que les

personnes directement touchées par le problème. La solu­

tion est à la portée du policier du secteur.

Niveau intermédiaire : Le problème est de gravité

moyenne et comporte des facteurs associés. Il se présente

dans un secteur impliquant plus d'un policier et plusieurs

personnes sont concernées. La solution est à la portée des

policiers d'un poste et nécessite une coordination des

ressources locales et une participation des intervenants

clés de la communauté.

Niveau macro : Le problème augmente en gravité et se

complexifie. Il touche 1' ensemble du territoire desservi

par une organisation policière et concerne non seulement

plusieurs personnes mais interpelle également des

décideurs politiques et corporatifs. La solution exige la

compétence de policiers de plusieurs sections et demande

un degré élevé de coordination et de concertation entre les

membres de ·l'organisation policière et les partenaires de

la communàuté.

/

la création d'un ln tut comme m de rapprochement

en ~~ police et les citoyens ors d'une conférence de presse tenue le 19 août

emier, le directeur du SPCUM, monsieur Jacques Duchesneau, a annoncé la créa­tion de l'Institut de partenariat de la police avec les citoyens (IPC). Cette nouvelle institution se veut un lieu d'échange, d'information et de concertation qui permettra de favoriser un rapprochement entre les policiers et les citoyens.

L'IPC offre gratuitement un pro­gramme de sensibilisation de dix semaines, à raisons de deux heures et demie par semaine, au cours desquelles 40 citoyens découvriront la vraie nature du travail des policiers et les réalités auxquelles ils sont confrontés quotidiennement.

Ce sont des policiers et des poli­cières de première ligne qui ani­meront à tour de rôle ces sessions d'information. Un sujet différent sera abordé chaque semaine : police de quartie~ journée type d'un policier, sécurité routière, unités de soutien, lois, règlements et système judiciaire, usage de la force par les policiers, stupé­fiants, homicides, déontologie, visite du centre de répartition des appels, d'un poste de quartier et d'un centre opérationnel. Les par­ticipants pourront également vivre l'action en direct en accom­pagnant un superviseur lors d'une patrouille. Enfin, les personnes qui auront complété le program­me recevront un certificat de reconnaissance des mains du directeur du Service, lors d'une cérémonie de remerciement.

La première session de l'IPC a débuté le 1er octobre. Les citoyens

de 18 ans et plus peuvent s'ins­crire en remplissant le formulaire disponible dans les postes de quartier ainsi qu'auprès de cer­tains organismes communau­taires. Les candidats seront en­suite choisis par tirage au sort.

(Suite à la page 20)

INTERSECTION AU SÉNÉGAL!

A l'hiver 1997, un inspecteur de la Sécurité publique de Lévis, M. Sylvain Perron, chef de la division de la gendarmerie, ainsi que d'autres employés de la ville de Lévis, ont participé à un échange entre la municipalité de Saint-Louis du Sénégal et la Fédération canadienne des municipalités. Le but de ce partenariat consistait à échanger des connaissances, des expériences et à proposer des moyens afin d'aider les citoyens de Saint-Louis dans la réalisation de leurs projets et l'amélioration de leur qualité de vie. Plus précisément, la mission de M. Perron était, en partie, de nature communautaire. Effectivement, l'un des objectifs poursuivis dans cet échange était de discuter du volet de la police communautaire et, plus particulièrement de l' ap­proche stratégique en résolution de problèmes. Dans le cadre de cette discussion, M. Perron a remis une copie du bulletin Intersection aux membres de l'état-major. Nous reproduisons ici la lettre qui témoigne de leur appréciation favorable à l'existence de ce bulletin :

« Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt le Bul­letin d'information et de liaison sur la police profes-

·sionnelle de type commu­nautaire : Intersection, n• 2, 1996. Les thèmes qui y sont développés nous ont donné une idée du profes­sionnalisme de nos collè­gues du Québec. Nous sommes une police de pro­ximité et de prévention Notre méthode est axée sur l'implication et l'orienta­tion des populations dans la gestion de la paix so­ciale. Sous ce rapport, l'arrivée du bulletin Inter-

M. Sylvain Perron, inspecteur à l4J Sécurité publique de Lévis, en accompagnie de M. Edward DiedhwM, contrôleMr principal et de M. Cheiish A.lionne Guissé, cowrmmukmt du corp urbain de l4J police municipale de Smnt-LoMis, lors d'un séjour aM SéFBégal.

section est un plus que nous mettrons à profit pour enrichir notre expérience. Nous serons heureux d'être en contact permanent avec la revue et par ce biais échanger des idées entre les policiers municipaux du Québec et ceux de la ville de Saint-Louis du Sénégal( ... ). Sur ce chapitre, nous remercions sincèrement l'inspecteur-chef de gendarmerie, Sylvain Perron, de la Centrale de police de Lévis, qui nous a permis de découvrir ce journal. En souhaitant longue vie à Intersection, nous formulons le vœu d'obtenir toutes les parutions ultérieures. » -L'état-major de la police municipale de la ville de Saint-Louis Isabelle Bastien

lNTERSECTUJN, N• 2 (1997) 15

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Artère principale - Criminalité

Un groupe de travail réunissant différents intervenants est formé afin de réduire de façon significative la quantité de graffitis pour les secteurs se trouvant dans le sud de la ville et d'augmenter le niveau de satis­faction des citoyens et des commerçants.

Les actions suivantes sont entreprises :

• nettoyage des sites endommagés par les graffitis;

• plan de communication s'adressant à la population lavalloise afin d'inciter les gens à signaler les auteurs de méfaits;

• politique interne sur les graffitis dans chacun des organismes concernés;

• collaboration des différents intervenants auprès des jeunes afin de favoriser les travaux de nettoya­ge lorsque des mesures de rechange s'appliquent dans le cadre de la Loi sur les jeunes contre­venants;

• nomination d'agents coordonnateurs dans les postes de police et diffusion du plan d'action à l'ensemble des patrouilleurs;

• information auprès des jeunes par l'entremise d'un document vidéo et d'affiches de sensibilisa­tion;

• surveillance et opérations policières dans le but d'arrêter les auteurs de méfaits.

Les intervenants suivants ont participé au succès du programme:

14

Bell Canada; Hydro-Québec; la Société canadienne des postes; la Société de transport de Laval; la Commission scolaire Chomedey de Laval; les Centres Jeunesse de Laval; Mesures Alternatives Jeunesse; les procureurs de Laval; la Cour municipale; la ville de Laval, notamment : • le Service des travaux publics et environ­

nement! urbain;

INTERSECTION, N" 2 (1997)

• le Service des loisirs, culture et vie com­munautaire;

• le Service des communications; • le Service de protection des citoyens,

dont: le Département de police de Laval, notamment:

la Section prévention; 1~ Section relations avec les médias; la Section relations communautaires; la Section systèmes et méthodes.

L'évaluation finale de ce programme consiste à reprendre le recensement fait par les agents coordon­nateurs au mois de février dernier et de vérifier 1' im-pact des moyens mis de l'avant par le groupe de tra-vail. Comme il est indiqué à la section « analyse » ,

0

4 055 graffitis ont été répertoriés au début du pro­gramme. Lors de l'évaluation finale, seulement 1 825 dessins ont été relevés, ce qui représente une baisse de 0 55 %. De plus, 27 arrestations ont été effectuées par les policiers lavallois, en six mois d'opération. Les responsables de la Société de transport de Laval ont mentionné que le nombre d'autobus à nettoyer ql!_oti­diennement est passé de 15 ou 20 à une ou deux. Nous pouvons également affirmer que des résultats à long terme sont à prévoir, et ce, à la suite de sortie du docu­ment vidéo et de l'affiche de prévention.

Pour de plus amples renseignements, vous pouvez communiquer avec :

Sergent Gilbert Fortin Département de police de Laval 1661, boul. des Laurentides C.P. 422, suce. Saint-Martin Laval (Québec) H7V3Z4 Téléphone: (514) 662-5225 Télécopieur: (514) 662-7678

0

Artère principale - Désordre (et problèmes sociaux)

0 Programme Sécuri-Parc

Sécuri-Parc est un projet de police de type communautaire. Il vise à diminuer la commission d'actes de petite délin­quance à l'intérieur des installations de loisirs et des parcs de la ville de Saint-Hyacinthe tout en favorisant l'amélio­ration de la qualité de vie en ces lieux. La stratégie employée consiste à établir un processus qui permet aux intervenants du milieu policier, des services sociaux, des services récréatifs et de l'entretien des parcs de se concer­ter dans l'élaboration d'actions orientées vers la résolution de problèmes.

Au cours des dernières années, les autorités municipales de la ville de Saint-Hyacinthe ont constaté une hausse considérable

0 d'actes de vandalisme commis dans les parcs et les terrains récréatifs. Afin de faire la lumière sur ce phénomène, la coordon­natrice des activités communautaires aux Services récréatifs et

0

communautaires de la ville, M ... Chantal Frigon, et le comman­dant de la division de la Coordination des programmes du service de la Sécurité publique, l'inspecteur Yves Petit, ont décidé de réu­nir, le 17 avril1996, les intervenants des terrains récréatifs, le per­sonnel d'entretien des parcs et certains intervenants locaux actifs auprès des jeunes. Le bilan des interventions faites par les partici­pants de cette rencontre a démontré que le vandalisme était une source de préoccupation majeure ainsi que d'autres incidents de petite délinquance tels que la consommation et la vente de drogues, le bruit et les menaces verbales. L'ensemble des inci­dents vécus dans les parcs et les terrains récréatifs générait un sen­timent d'insécurité élevé chez les intervenants, ce qui avait comme effet d'engendrer l'absence d'interventions auprès des délinquants. Du point de vue policier, nous pensions que l'ab­sence d'appels provenant de ces intervenants signifiait l'absence de problèmes et non pas la perte de contrôle des lieux.

Selon nous, il était d'une grande importance de ne pas laisser ces lieux à eux-mêmes car nous risquions d'observer une dégradation du tissu urbain et une contamination de plus en plus grande. En effet, plusieurs chercheurs tels que Skogan ainsi que Wilson et Kelling s'entendent pour dire qu'un endroit qui est la proie du vandalisme et qui n'est pas pris automatiquement en charge pour être remis en bon état risque fortement de stimuler d'autres indi­vidus à répéter un comportement semblable à ce même endroit. De pJus, ils révèlent que les quartiers où l'on observe une diminu­tion du contrôle formel et informel et une présence de petits délin­quants qui agissent en toute impunité deviendront de plus en plus criminalisés et sous l'emprise de ceux-ci.

Devant ce constat, ces postulats et le fort désir de ·l'ensemble des intervenants d'améliorer la qualité de vie dans les parcs et les ter­rains récréatifs, les participants à la rencontre ont décidé de for­mer un comité et de passer à l'action.

(Sécurité publique de Saint-Hyacinthe)

Afin de mieux cerner le problème, le comité a effectué certaines recherches analytiques. D'un côté, l'observation de la situation par certains intervenants nous a révélé que le problème était surtout relié à des petits gangs. La plupart de leurs délits était commis sur 1 'heure du dîner et après la sortie des classes jusqu'en fm de soirée, principalement au Centre culturel, au parc du Bois­des-Pins, au Chalet des loisirs Christ-Roi et au parc Casimir­Dessaulles. Selon les intervenants, le manque d'éclairage et de contrôle formel et informel étaient les principaux facteurs à l'ori­gine du problème.

Pour valider cette information, un court sondage a été effectué dans la semaine du 5 mai 1996 auprès de 23 « riverains » (12 hommes et 11 femmes) du Centre culturel et du parc du Bois-des­Pins. Ce sondage nous a permis de savoir que 57 % de ces rési­dants évitaient de fréquenter leur parc et leur terrain récréatif en soirée, et ce, à cause d'un sentiment d'insécurité élevé engendré par la peur d'être harcelé par les petits groupes de jeunes et par le fait que 78% d'entre-eux avaient, au cours des 12 derniers mois, été victimes ou témoins d'un incident en ces lieux tel que la présence de jeunes turbulents, la consommation et la vente d'al­cool et de stupéfiants, le vandalisme contre la propriété privée et publique, les menaces verbales et le vol d'objets à l'extérieur. Cependant, 26 % le fréquentaient sans crainte et 17 % se sentaient plus ou moins en sécurité. La majorité de ces victimes ou témoins n'avaient pas informé la police au moment de l'incident puisqu'ils trouvaient que l'intervention policière était inappropriée et sans résultat. Selon eux, les problèmes auxquels la police devait accorder une attention particulière étaient le vandalisme sur le site et les attroupements de jeunes. Finalement, ils croyaient que les solutions aux problèmes étaient l'augmentation de la présence policière et l'application plus stricte des règlements municipaux.

L'ensemble des informations recueillies au cours de ces quelques recherches analytiques nous a amené à la conclusion qu'il fallait créer un plan d'action visant l'atteinte des objectifs suivants :

• reprendre le contrôle des parcs et des autres lieux publics où les jeunes se rassemblent pour y commettre des actes de petite délinquance;

• redonner le goût aux gens d'utiliser ces endroits;

• augmenter le sentiment de sécurité chez les intervenants;

• responsabiliser les jeunes tout en permettant une solution de rechange à la judiciarisation.

Donc, pour atteindre ces objectifs, le comité Sécuri-Parc a mis sur pied un plan d'action comportant quatre stratégies d'intervention.

INTERSECTION, N" 2 (1997) 7

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Artère principale Désordre (et problèmes sociaux)

La première stratégie consiste à sensibiliser les différents inter­venants et la population au fait qu'il existe dorénavant une volonté commune de s'occuper de la petite délinquance et que les actes de vandalisme engendrent des coftts qui ont pour effet de diminuer le nombre d'activités offertes par les services récréatifs. Les moyens de diffusion utilisés sont les journaux, la radio, les points de service qui émettent les cartes Accès Loisirs et certaines séances du conseil municipal.

La deuxième stratégie vise à prévenir la commission d'tu:tes de petite délinquance en la rendant plus risquée, moins accessible, moins attrayante et plus lourde de conséquences. Les actions préventives élaborées sont principalement de l'ordre :

• du réaménagement physique des parcs et des terrains récréatifs ainsi que de l'entretien plus régulier des lieux, dès le printemps 1997;

• de la formation des intervenants de première ligne au début de chaque été;

• de la mise en place de mesures de rechange à la judiciarisation pour les jeunes pris en défaut;

• de la création de lieux communs pour les jeunes difficilement rejoignables par les activités offertes dans leur quartier respec­tif;

• de la création d'une tournée récurrente en milieu scolaire ani­mée par le conseiller en prévention du service de la Sécurité publique et les comédiens de Production les Trois Coups;

• de la mise en place d'activités théâtrales et d'improvisation dans les parcs Casimir-Dessaulles, du Bois-des-Pins, du Christ-Roi et sur la Promenade Gérard-Côté pour entrer en contact avec les jeunes qui vivent des problèmes de violence, d'abus de drogues et d'alcool, à compter de l'été 1997.

La troisième stratégie vise à modifier la réglementation muni­cipale afin de rendre les parcs et les terrains récréatifs plus sécu­ritaires et moins problématiques pour les utilisateurs et les citoyens demeurant en périphérie de ces lieux.

Pour faire connaître cette nouvelle réglementation, le comité Sécuri-Parc désire, au cours des années 1997-1998, afficher à 1' entrée de tous les parcs et terrains récréatifs de la ville et diffuser systématiquement toute l'information pertinente à l'ensemble des intervenants et de la population.

La quatrième stratégie vise à augmenter la présence et l'inter­vention policière dans les parcs les plus fréquentés par les groupes de jeunes pour éviter le passage à l'acte et ainsi amélio­rer le niveau de sécurité des utilisateurs et des résidants vivant en périphérie des parcs et des terrains récréatifs.

Afin d'accomplir son rôle, le service de la Sécurité publique a désigné un policier par équipe de travail et deux patrouilleurs à vélo (étudiants en Techniques policières) au programme Sécuri­:Pai:~ qui_ voient au respect des lois et des règlements et aux demandes~ l'ensemble des intervenants, des résidants et des utilisateurs des lieux. Au cours de l'été 1997, plus de 3 702 visi­tes ont été effectuées dans les parcs et les lieux connexes au cours desquelles 433 interventions ont été menées, principalement pour l'application des règlements municipaux concernant les parcs.

8 INTERSECTION, N• 2 (1997)

Dans un avenir rapproché, Sécuri-Parc désire mettre en place une unité de surveillance de citoyens qui aidera les policiers à faire leur travail, et par le fait même, initiera le processus de prise en charge par les citoyens de la sécurité de leur milieu.

Après une année d'application du p•an d'action, nous avons décidé, au cours de la semaine du 14 septembre 1997, d'effectuer un nouveau sondage auprès des « rivèrains » du parc du Bois-des­Pins et du Centre culturel. La comparaison des résultats obtenus lors de ce sondage à ceux du mois de mai 1996 est très con­cluante:

• diminution de 22% du sentiment d'insécurité des résidants de l'endroit;

• diminution de 13 % du nombre de résidants qui se disaient vic­times ou témoins d'infractions en ce lieu;

• changement dans le type de problème constaté par les rési­dants;

• diminution de 42 % de la perception de problèmes par les rési-dants.

De plus, nous y apprenons que 80 % des citoyens de l'endroit constatent une nette amélioration dans l'apaisement général des lieux à la suite des actions entreprises au cours de l'été 1997 et 90 % se disent satisfaits du travail effectué par nos policiers. Lors du premier sondage, un bon nombre de résidants avait apporté le commentaire suivant :

«L'insatisfaction du travail policier et l'absence de changements à la suite des interventions policières ont pour effet de nous faire perdre l'intérêt d'appeler la police pour dénoncer des événements antisociaux commis dans le parc du Bois-des-Pins et sur le site du terrain du Centre culturel».

Selon nous, ces résultats sont le reflet, d'une part, de notre sys­tème d'information policière qui nous indique, en 1997, une baisse de 18 % du nombre d'appels de citoyens par rapport à 1996, et d'autre part, d'une amélioration significative de la situa­tion vécue et perçue par les résidants de l'endroit. Beaucoup reste encore à faire en la matière, mais nous croyons que la continuité des efforts entrepris entraînera, tout comme pour les « riverains »

du parc du Bois-des-Pins et du Centre culturel, des effets percep­tibles sur la qualité de vie de l'ensemble des « riverains » des parcs et des terrains récréatifs de la ville de Saint-Hyacinthe et sur celle des utilisateurs de ces lieux.

Pour de plus amples renseignements, vous pouvez communiquer avec:

Rédacteur: Monsieur Mario Trudel (criminologue) Monsieur Lorrain Lavoie (directeur) Sécurité publique de Saint-Hyacinthe 925, avenue de Boucherville Saint-Hyacinthe (Québec), J2S 3C4 Téléphone: (514) 778-8540 Télécopieur: (514) 778-8640

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Artère principale- Criminalité

0 Phénomène de graffitis

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La prolifération des graffitis représente le premier

pas dans ce qu'il est convenu d'appeler la désagré­

gation sociale. Ce phénomène préoccupe les

dirigeants et les citoyens de plusieurs grandes

villes américaines et européennes. De nombreuses

actions ont été entreprises afin de contrer ce pro­

blème social, mais peu de solutions efficaces ont

été mises en place jusqu'à maintenant.

La ville de Laval n'échappe au phénomène de graffi­tis. Nous avons pu constater que depuis l'été 1996, la présence de graffitis sur ce territoire est en constante évolution. lls sont présents sur des propriétés privées, publiques ainsi que sur les installations des services publics. Certains secteurs, dont le sud de l'île, sem­blent les cibles favorites des graffiteurs.

En ce qui concerne le phénomène des graffitis, les policiers de la ville de Laval avaient, jusqu'à présent, répondu aux appels de méfait lancés de la part des citoyens, commerçants ou entreprises privées et para­publiques. Des rapports d'événements avaient été pro­duits et certains policiers avaient tenté quelques initia­tives personnelles. Quant aux plaignants, les actions menées consistaient principalement à nettoyer les installations abîmées et à exercer des pressions à l'échelle de l'administration municipale.

En février 1997, pour permettre d'approfondir la con­naissance du phénomène et pour trouver des pistes de solution durable, le Département de police de Laval désigne quatre agents de la patrouille pour travailler

(Département de police de Laval)

sur cette problématique selon une approche commu­nautaire. Ces quatre agents connaissent déjà bien le phénomène pour y avoir exercé des initiatives person­nelles. Pour déterminer l'ampleur réelle du phé­nomène, une des premières tâches de ce comité de tra­vail a été de procéder au recensement des graffitis qui se trouvent principalement dans les secteurs sud de Laval. Une autre dimension de leur tâche consistait à déterminer le type de graffitis en présence. S'agissait­il de graffitis à caractère artistique, reliés au phé­nomène de gangs ou plutôt de graffitis présentant des signatures - communément appellé « tagging »?

L'analyse a nécessité une période de quatre à cinq mois. Voici, en bref, les résultats obtenus :

Nombre : 4 055 graffitis ont été répertoriés (provenant surtout des secteurs 2-1, 2-3, 3-1, 3-2).

Cibles : 54 % des graffitis avaient été faits sur une propriété de la ville, 30 % se retrouvaient sur des propriétés publiques ou parapubliques (par exemple, Bell Canada, Hydro-Québec, etc.).

'I)rpe: La presque totalité des dessins appar-tenaient à la catégorie du tag (signature).

Fréquence : De l'ensemble des graffitis, 62 % avaient été vus à plus de cinq reprises et ont pu être classés selon 53 dessins différents.

Portrait type : Les policiers ont également tracé le portrait type du « tagueur » à Laval (qui, quoi, où comment, pourquoi).

La conclusion de l'analyse démontre que le phénomène des graffitis est beaucoup plus complexe qu'un simple problème de méfait. Le besoin qu'ont les jeunes de s'identifier et de laisser leur marque un peu partout à travers la ville laisse sous-entendre un phénomène social beaucoup plus large qu'un acte criminel traditionnel. Dans cette perspective, le graffi­ti devient le symptôme d'un malaise plus profond et complexe auquel la police ne peut se consacrer seule. La concertation prend ici tout son sens.

INTERSECTION, N• 2 (1997) 13

Page 9: sur le vandalisme - Quebec...sur le vandalisme Le Département de police de ville de Laval, en collaboration avec le Bureau d'assurance du Canada ainsi que le ministère de la Sécurité

Artère principale - Criminalité

Les objectifs poursuivis dans cette résolution de problè­mes sont les suivants :

• réduire les tensions entre les jeunes;

• réduire les tensions entre les jeunes et les personnes qui font figure d'autorité;

• sensibiliser les intervenants à la situation qui prévaut à l'école;

• augmenter le sentiment de sécurité des individus touchés par la situation.

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs actions ont été entreprises.

• Les policiers ont rencontré la direction de l'école pour qu'elle prépare la soirée avec les parents des étudiants à propos de 1' événement survenu lors de 1' « attaque de bande », alors que les policiers se sont servis de l'aérosol capsique (communément appelé poivre de cayenne). Cette rencontre avait pour but de diminuer les appréhensions et les tensions que les parents pou­vaient avoir envers l'intervention policière en les informant que l'aérosol capsique n'est pas can­cérigène et en expliquant les raisons qui ont motivé ce genre d'intervention.

• Un policier a été désigné pour rencontrer les étudiants de l'école dans chacune des classes afin d'échanger sur l'importance du respect du bien d'autrui, du respect des autres et des conséquences du « taxage ». Ces rencontres, réalisées dans un climat non répressif, visaient à sensibiliser les étudiants aux problèmes occasionnés par les comportements agressifs associés aux gangs. De plus, ce contact « personnalisé » offrait l'occasion d'identifier les leaders informels et d'intervenir auprès d'eux.

• Une rencontre avec la ville de Verdun, la Fondation Yves Phaneuf et le CLSC de· Verdun a permis d'obtenir qu'un intervenant prenne en charge l'anima­tion d'activités sportives pour les jeunes après les heures régulières de cours.

• Un rapprochement entre les étudiants, les policiers et la direction d'école a été rendu possible grâce à l'organisation d'une journée baseball où des billets des « Expos de Montréal » ont été remis.

• Un policier a été assigné au quadrilatère où est situé le principal dépanneur victime des comportements asso­ciés aux gang de jeunes. Le policier a proposé au pro­priétaire des moyens de prévention et des moyens pour créer un bon climat avec les étudiants.

12 INTERSECTION, N' 2 (1997)

• La conseillère municipale a profité de la fête commu- 0 nautaire du parc Cooney, près de 1' école, pour avoir le pouls des résidants au moyen d'un sondage d'opi­nions et pour diffuser un message positif à l'égard des jeunes en incitant la population présente à les con­naître davantage. Cet événement permettait également d'identifier les citoyens pouvant jouer le rôle de lea-ders potentiels auprès des jeunes.

• Le policier sociocommunautaire a rencontré tous les patrouilleurs afin de les sensibiliser à la probléma­tique. Un sondage d'opinions a également été effectué auprès d'eux afin de connaître leur point de vue sur la situation.

La rencontre avec les parents a réussi à diminuer les appréhensions de ceux-ci. Le fait de leur permettre de s'exprimer et de recevoir une information plus complète sur la situation a permis de renverser la vapeur et d'en faire des alliés.

La tournée des classes par un policier a jeté les bases de liens plus étroits avec les étudiants. Dans le même ordre 0 d'idées, la tenue d'activités sportives auprès les heures de classe a réussi à canaliser l'énergie des étudiants de façon plus positive. La participation des différents inter­venants scolaires, municipaux et des organismes com­munautaires a créé un climat plus favorable à l'intérieur et à 1' extérieur de 1' école.

À la lumière des résultats obtenus, nous pouvons affirmer que les objectifs visés, soit de réduire les ten­sions tant chez les jeunes étudiants, les parents et le per­sonnel en autorité, ont été atteints. Les différentes activi­tés organisées et le fait d'amener les étudiants à s'impli­quer ont été les éléments clés qui ont assuré la réussite obtenue.

Pour plus de renseignements, vous pouvez communiquer avec: Vincent De Angelis (agent de concertation) Section prévention et relations communautaires 944, rue Saint-Paul Ouest, Montréal (Québec), H3C 1M8 Téléphone: (514) 280-0477 Télécopieur: (514) 280-3230

Richard Magnan (agent sociocommunautaire) Police de quartier 16, 5967, rue Verdun,Verdun (Québec),H4G 2A8 Téléphone: (514) 280-0416 Télécopieur: (514) 280-0616

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Artère principale - Sécurité routière

O S ' . ' . ' ' G .ç; ld ecurite routiere a raceJ .e (Sûreté du Québec)

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Gracefield est une municipalité de 743 résidants située dans la région de l'Outaouais, non loin de Maniwaki. Au printemps 1996, le conseil municipal de Gracefield transmettait une résolution au poste de la Sûreté du Québec à Maniwaki. Cette résolution infor­mait le chef de poste du fait que les véhicules circulent trop vite sur la portion de la route 105 traversant la municipalité de Gracefield. Le conseil demandait également à la Sûreté d'intervenir pour faire diminuer la vitesse dans sa municipalité.

C'est à la suite d'une série de plaintes des résidants de Gracefield concernant la vitesse des camions lourds et les bruits de compression des moteurs que le conseil municipal a demandé à la SOreté du Québec d'intervenir. Dans un pre­mier temps, les opérations radars effectuées par les policiers du poste local sur cette portion de la route 105 n'ont pas été concluantes.

Le chef de poste a alors demandé le support du district de 1' Outaouais pour faire une étude de circulation à 1' aide de l'appareil Golden River. Les résultats de l'étude ont confir­mé la perception des citoyens de Gracefield. Près de 80 % des véhicules circulent au-dessus de la limite permise de 50 km/h sur la portion de route 105 à l'intérieur de Gracefield.

L'appareil Golden River a été installé à environ 100 mètres à l'entrée sud de la municipalité, de midi le 8 octobre à midi le 15 octobre 1996. L'appareil a été programmé de la manière suivante : chaque journée a été divisée en période de trois heures. Les quatre catégories de vitesse étaient de 0-50 km/h, 51-65 km/h, 66-80 km/h, et 81 km/h et plus. Les véhicules ont été classés ainsi : automobiles, autobus et camions de plus de 3 500 kg.

La grande majorité des véhicules, soit 22 235, roulaient entre 51 et 65 km/h. Ceux-ci représentent 62 %du volume de circulation. Un total de 5 428 véhicules a enregistré une vitesse se situant entre 66 et 80 km/h, soit 15 % du vo­lume. Finalement, 3 % roulaient au-dessus de 81 km/h, soit 827 véhicules.

Les 2 086 camions de plus de 3 500 kg représentaient environ 5,8 % des véhicules. Leur profil de vitesse était similaire à 1' ensemble des automobiles. Ainsi, 23 % respectaient la limite de vitesse et 62 % roulaient entre 51 et 65 km/h. La vitesse de 11 % des camions se situait entre 66 et 80 km/h et celle de 4 %d'entre eux était de plus de 81 km/h.

n en est autrement des 189 autobus. Même si ceux-ci ne représentaient qu'une infime partie du volume de circula­tion, soit environ 0,05 %, la vitesse enregistrée dénote que 82 % d'entre eux roulaient au-dessus de la limite permise. Ainsi, 18 % respectaient la limite de vitesse et 38 % roulaient entre 51 et 65 km/h. La vitesse de 11 % des auto­bus se situait entre 66 et 80 km/h, celle de 33 %d'entre eux était de plus de 81 km/h. Si l'on excepte les autobus des lignes régulières (environ 30 enregistrements) et les autres types d'autobus tels que ceux qui effectuent des voyages nolisés (environ 20 enregistrements), 139 passages de véhicules ont été effectués par des autobus scolaires.

Le chef de poste a rencontré le maire pour lui transmettre les résultats et pour lui proposer le plan d'action suivant.

Une première phase vise tous les usagers de la route 105. Elle se présente ainsi.

1. Campagne d'information dans les journaux locaux pour donner les résultats de l'étude de circulation et communiquer les interventions qui seront réalisées par le personnel du poste de Maniwaki sur la route 105 à Gracefield. À cette occasion, on mentionne que c'est à la demande du conseil municipal que la SOreté inter­vient. On souligne également la collaboration du maire au plan d'action qui sera réalisé.

Les résultats sont révélateurs. Sur 35 891 véhicules qui ont 2. Première « opération radar » effectuée pendant emprunté cette portion de la route 105 dans les deux direc- une semaine par les « policiers-ressources »1•

tions (nord et sud) pendant la semaine des relevés de L'interception vise à sensibiliser les conducteurs sur la vitesse, seulement 7 401 d'entre eux, soit 20 %, roulaient vitesse de leur véhicule et à leur remettre un dépliant

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Artère principale - Sécurité routière

constat d'infraction n'est remis à cette étape du plan d'action, sauf pour les conducteurs qui roulent de façon dangereuse. Par contre, une note est remise aux autres conducteurs interceptés indiquant la vitesse de leur véhicule, le montant de l'amende et les points d'inap­titude imputés si un constat d'infraction avait été émis.

3. Deuxième « opération radar » effectuée pendant deux semaines avec d'autres policiers du poste de Maniwaki et le support de l'unité de sécurité routière du district de l'Outaouais. L'interception vise à remet­tre un constat d'infraction aux conducteurs dont les véhicules roulent au-dessus d'un seuil de tolérance fixé à62 kmlh.

4. À la tin du plan d'action, on rencontre le maire, et les résultats de l'intervention sont communiqués à la population de Gracefield lors d'une conférence de presse.

Une deuxième phase vise les conducteurs d'autobus sco­laires. À la suite de la conférence de presse tenue par le maire de Gracefield et le chef du poste de la Sûreté du Québec à Maniwaki, lors de laquelle celui-ci disait son intention de se pencher sur le problème de la vitesse des autobus scolaires, plusieurs parents ont appelé au bureau de la commission scolaire. Cette deuxième phase se présente ainsi.

1. Le responsable de la commission scolaire convoque une rencontre avec les propriétaires d'autobus scolaires et.invite le chef du poste de la Sûreté à cette rencontre.

2. Lors de cette réunion, les propriétaires d'autobus reconnaissent l'importance pour eux de respecter inté­gralement le Code de la sécurité routière et de con­tribuer à la sécurité publique, compte tenu de leur rôle social dans la municipalité (transport des écoliers). Ils se fixent comme objectif de circuler à l'intérieur de la limite de vitesse permise. Ils veulent que l'étude de cir­culation prévue pour l'année prochaine indique que la vitesse de la majorité des autobus scolaires se situe dans la première catégorie (0 à 50 kmlh).

3. Ils conviennent d'un commun accord, avec le chef de poste, de rouler en deçà de la limite permise. Le type de véhicules qu'ils conduisent a un impact marquant sur la circulation locale. En effet, selon le chef du poste de la Sûreté du Québec : « Si les autobus scolaires ainsi que les camions respectent la limite de vitesse, ce sont 15 à 20 véhicules qui sont derrière eux qui la respecteront également ». De plus, cet effet se fera sentir sur toutes les routes secondaires et les rangs qu'empruntent quoti­diennement les autobus scolaires pour transporter les enfants entre leur domicile et 1' école.

10 INTERSECTION, N' 2 (1997)

Les résultats de la première phase sont les suivants. Durant la semaine du 15 novembre 1996 (intervention préventive), des billets de courtoisie ont été remis à 94 conducteurs, dont 80 provenaient de l'extérieur de la municipalité. Une seule contravention a été remise pendant cette première semaine. Les deux semaines suivantes, 51 constats d'infraction ont été émis à la suite des opérations radars, chacune d'une durée de quatre heures par jour, dont une héure le soir.

Il semble que la solution ait des effets durables sur les con­ducteurs qui circulent sur la route 105 puisque des opéra­tions radars, menées en mai 1997 pendant le jour dans le secteur, se sont soldées par l'émission de très peu de con­traventions. Quelques-unes tenues entre minuit et trois heures du matin ont permis de constater que les conducteurs ralentissent et respectent la limite de vitesse dans la munici­palité de Gracefield, puisqu'aucun constat d'infraction n'a été émis durant cette période du jour. Une étude de circula­tion de type Golden River sera reprise entre le 8 et le 15 octobre 1997 afin de comparer les résultats avec ceux de 1996 et évaluer si les conducteurs ont changé leur comt portement de conduite à l'égard de la vitesse.

Le maire a indiqué qu'environ 80 % des citoyens de Gracefield et des municipalités de Wright et Northfield sont satisfaits. Selon eux, les policiers ont rempli leur mandat. De l'avis du chef de poste, auparavant les policiers n'au­raient travaillé que sur l'aspect répressif. Avec l'approche communautaire et le concept de la police de proximité, les policiers sont intervenus en prévention et en répression. L'intervention est un succès. Depuis le 5 décembre 1996, la vitesse a diminué dans la municipalité de Gracefield.

Pour de plus amples renseignements, vous pouvezcommu­niquer avec :

Sergent Claude Da Prato (chef de poste) Poste de Maniwaki Sûreté du Québec Téléphone: (819) 449-4333

Dans les municipalités qu'elle dessert, la Sûreté du Québec utilise une approche communautaire répondant aux besoins de la population : la police de proximité. Ainsi, la Sftreté du Québec entend se rapprocher des citoyens et susciter leur participation, contribuer au maintien d'un milieu de vie paisible, augmenter le sentiment de sécurité et accroître la satisfaction de la population. La police de proximité permet d'associer la population au maintien de la sécu­rité publique. Elle se fol).de sur les principes suivants : une présence policière familière, la qualité du service aux citoyens, le partenariat avec la population, la consultation de la clientèle et la résolution de problèmes. L'appellation « policier-ressource ,. désigne les patrouilleurs et les enquêteurs qui sont assignés à long terme dans un secteur géographique donné. Leur intervention régulière dans une même municipalité leur permet d'établir des liens dynamiques avec les citoyens.

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Artère principale - Criminalité 1 1 l 0 Phénomène de «swarming» 1 1 1

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La situation exposée ici concerne des actes associés à un phénomène que l'on identifie par le terme «attaque en bande » (ou « swarming », en an­glais). L' « attaque en bande » s'exécute à plu­sieurs et consiste à encercler un individu ou un nombres restreints d'individus pour se livrer à de l'intimidation, de l'extorsion (« taxage », en anglais), des voies de faits ou d'autres comporte­ments du genre. Le terme « swarming » évoque l'image d'une attaque à la manière d'un essaim d'abeilles.

Durant une période de deux mois, plusieurs cas d'extor­sion sont rapportés par des citoyens, de même que des vols dans des dépanneurs, des actes de « swarming »

dans le métro Jolicœur et des confrontations entre les membres de groupes de jeunes dans des métros et des autobus. Bien qu'il ne s'agisse pas de « gangs organi­sées » en tant que tel, on note une progression dans les manifestations agressives de ces groupes. Le dernier événement est survenu le 20 mars 1997, alors que trois policiers ont été encerclés et blessés par un groupe d' étu­diants dans l'enceinte d'une école.

L'endroit où a eu lieu l'« attaque en bande » contre les trois policiers est l'enceinte d'une école secondaire de 400 -étudiants située à Verdun. La plupart des étudiants fréquentant cette école viennent de Lasalle, de Côte-des­Neiges et de Pointe-Saint-Charles; seulement 15 % (environ) des étudiants proviennent de Verdun. Le prin­cipal agresseur fréquente une école de Saint-Henri et était venu à Verdun pour y rencontrer des amis.

L'analyse réalisée sur les groupes de jeunes permet de constater qu'ils sont formés d'étudiants de race noire et de race blanche. Le sentiment d'appartenance des gangs se base principalement sur le lieu d'origine. Toutefois, dans les classes, on remarque que les étudiants se regroupent selon 1' origine ethnique. Le leadership est

(SPCUM)

exercé par les étudiants les plus populaires, de sorte qu'il évolue dans le temps.

Les incidents surviennent durant la période scolaire sur l'heure du midi et à la sortie de l'école. Les journées types sont les jeudis et vendredis, bien que les incidents peuvent survenir à n'importe quel jour. Les endroits affectés sont principalement les métros Jolicœur, Verdun, Lasalle et De l'église, les autobus, plus particu­lièrement la ligne 112 ainsi que l'enceinte de l'école et son environnement immédiat.

Outre l'« attaque en bande »exercé à l'endroit des trois policiers qui a été en quelque sorte l'élément déclencheur de la nécessité de réagir au phénomène, plusieurs autres comportements sont reliés aux gangs de jeunes:

• extorsion où les membres d'un groupe vont soutirer l'argent d'un lunch ou un objet quelconque (souliers, manteau);

• vols à 1' étalage dans un dépanneur dont le modus operandi est le suivant : un des membres fait diversion pendant qu'une dizaine d'autres raflent des articles;

• argumentation entre les membres des groupes et les citoyens demeurant dans 1' entourage immédiat de l'école;

• intimidation à l'intérieur des autobus où des sièges sont attribués à des membres des groupes;

• règlement de compte pour des motifs symboliques, de cœur ou autres.

ll y a deux cas d'« attaque en bande »connus. Le pre­mier a eu lieu au métro Jolicœur envers un policier de métro. Le deuxième est celui qui a été rapporté plus haut, soit le cas où trois policiers ont été encerclés, blessés et volés dans l'enceinte d'une école. Les actes de« swar­ming » ne sont pas planifiés comme tel. lls surviennent spontanément lorsqu'une personne en autorité intervient auprès d'un membre du groupe (en général) et que les jeunes considèrent que l'intervention constitue une injustice. Dans ce contexte, les actes de violence appa­raissent justifiés selon le point de vue des jeunes con­cernés. ll faut voir ces incidents comme s'inscrivant dans une dynamique de reconnaissance des groupes. Les actions sont souvent annoncées à l'avance afin d'attirer l'attention des étudiants. Ces derniers s'identifient davantage à un groupe et à ses leaders.

INTERSECTION, N' 2 (1997) 11