Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui...

12
Supprimer le redoublement Pourquoi ? Quelles alternatives ? Le magazine de l’Apel Le 11 décembre 2012 Tiré à part n o 495 Janvier / février 2013 PETIT-DÉJEUNER- DÉBAT DE L’APEL NATIONALE

Transcript of Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui...

Page 1: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Supprimer le redoublementPourquoi ? Quelles alternatives ?

Le magazine de l’Apel

Le 11 décembre 2012

Tiré à part no 495Janvier / février 2013

PETIT-DÉJEUNER-DÉBAT DE L’APEL NATIONALE

Des experts, conseillers scolaires,

psychologues et juristes

vous répondent

Que vous soyez en province ou à paris.

w n’hésitez pas à les appeler. Vos appels sont anonymes.w lundi, mardi, jeudi, vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h.

apel serviceDes difficultés avec vos enfants ?

(prix d’un appel local)

« On nous dit que notre fille doit

redoubler son CM2. Que pouvons-nous

faire ?»

Page 2: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Enquête2

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

Enquête

RETROUVEZ TOUS LES RÉSULTATS DU SONDAGE SUR NOTRE SITE

www.apel.fr

Édito

L’Apel soutient depuis longtemps l’idée que

la suppression du redoublement serait une

mesure bénéfique pour les élèves. C’est l’une

des propositions qu’elle a faite, il y a quelques

mois, aux candidats aux élections présidentielles

et législatives. Au moment où, précisément, la

refondation de l’école est à l’ordre du jour, nous

nous interrogeons sur le bien-fondé de cette

pratique. Elle nous place, certes, en tête des pays

de l’OCDE – la France est, en effet, le pays où le taux de redoublement

est le plus élevé –, mais elle est coûteuse et manque d’efficacité. Sur

ce chapitre, nous attendons du gouvernement qu’il aille au-delà de

l’annonce d’une disparition

progressive du redoublement.

Nous souhaiterions qu’il

s’engage, dans la future loi de

programmation scolaire, à le

supprimer, au moins à l’école

primaire, et à imaginer des

solutions alternatives au collège et au lycée. C’est déjà le cas dans de

nombreux pays et dans certains établissements français, sans que les trajectoires scolaires des élèves n’en souffrent, bien au contraire !

Dans le sondage exclusif que nous avons réalisé avec l’institut

OpinionWay, 77 % des parents se disent favorables à la mise en place

d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent

des difficultés scolaires, preuve que le redoublement est loin d’être la

panacée. Qu’attendons-nous pour que ces expériences, ces souhaits

soient relayés dans les établissements ? Une vraie réforme est

nécessaire pour que les enseignants soient formés à d’autres pratiques

et que nos enfants retrouvent le goût d’apprendre !

Il n’y a pas que le redoublement !

LE REDOUBLEMENT EST COÛTEUX ET MANQUE D’EFFICACITÉ

© C

harle

s B

ayon

ne

PEFC/10-31-1152

DIRECTIONDirecteur de la publication : Yves GEORGEDirecteur : Hervé JEAN

RÉDACTIONRédactrice en chef : Sylvie [email protected]étaire unique de la rédaction et suivi de fabrication : Claire ALMÉ[email protected]

Ont collaboré à ce numéro :Brigitte CANUE, Lise DAVID, Ermance MUSSET

Assistante de la rédactionCatherine BONNIN : 01 53 73 73 [email protected]

Conception, mise en pages et iconographieVilleneuve & Associés. Tél. : 01 43 54 31 86Direction : Bertrand de VILLENEUVEDirection artistique et maquette : Clémentine ROCOLLE

ADMINISTRATION : Marie-Odile CHEVIGNON

PUBLICITÉ : MISTRAL MÉDIA365, rue de Vaugirard, 75015 ParisTél. : 01 40 02 99 00.Directeur commercial : Luc LEHÉRICYChef de pôle : David Bichot

PHOTOGRAVURE DU TIRÉ À PART : Compo Rive Gauche, 26, rue Monsieur-le-Prince, 75006 Paris

IMPRESSION DU TIRÉ À PART : Docside, 59, rue du Fbg Poissonnière,75009 Paris

Édité par la Société d’éditionde la FAMILLE ÉDUCATRICEEURL au capital de 250 000 1CCP Paris 931013 BSiège social : 277, rue Saint-Jacques,75005 Paris 65 B 04332Associé unique : ApelGérant : Yves GeorgeTirage : 840 000 exemplairesTirage Tiré à part : 1 000 exemplaires.No AIP : 0000832ISSN 1249-2329Dépôt légal : à parutionPrix de l’abonnement : 4,50 1

Tirage moyen : 806 000 exemplairesDiffusion moyenne : 789 280 exemplaires

Famille & éducation277, rue Saint-Jacques,  75240 Paris cedex 05.Tél. : 01 53 73 73 90.Fax : 01 53 73 74 00.

Le magazine de l’Apel

CAROLINE SALIOU,

PRÉSIDENTE NATIONALE DE L’APEL

Page 3: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

EnquêteEnquête 3

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

Redoubler n’est pas gagnerTrès décrié par de nombreux experts, le redoublement reste une pratique très ancrée en France. Ses effets négatifs sur la réussite scolaire ne sont pourtant plus un mystère. Tandis qu’ailleurs, des systèmes performants pratiquant le passage automatique dans la classe supérieure sont érigés en modèles.TEXTE : LISE DAVID - ILLUSTRATION : ARMELLE TOUCOUR/ LILAPIK POUR FAMILLE

& ÉDUCATION

w Voilà des années que les chercheurs le disent et que, aujourd’hui, les évaluations internationales le

confirment : le redoublement ne sert à rien. Les pays qui l’utilisent le plus (plus de 30 % des élèves en France, en Espagne, en Belgique, au Portugal) ont de moins bons résultats scolaires que les pays qui y recourent le moins (moins de 3 % en Finlande, en Islande, au Royaume-Uni(1). « Il n’est pas une seule question qui fasse autant consensus chez les chercheurs que celle de l’ineff icacité du redouble-ment, confirme Thierry Troncin, docteur en sciences de l’éducation, à l’IUFM de Bourgogne. Toutes les enquêtes le mon-

trent. » Ainsi, à difficultés égales, un élève qui redouble progresse moins qu’un élève qui passe au niveau supérieur malgré ses difficultés. Pire : un élève qui redouble dès le CP, risque d’en être handicapé toute sa scolarité. « Inévitable, estime Thierry Tron-cin, puisque les difficultés qui ont motivé ce redoublement n’auront pas été traitées en tant que telles. » « En quoi refaire une année à l’identique, donc revoir le programme de maths pour un élève qui a des difficultés en lecture, va l’aider à progresser ?, interroge Marcel Crahay, professeur en sciences de l’édu-cation à l’Université de Genève(2). Phéno-mène largement sous-estimé également, ➜

Édito©

PH

OTO

THEK

/ A

ND

IA.

Enquête

Page 4: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Enquête4

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

Enquête

l’expérience du redoublement stigmatise l’élève qui intègre très vite les stéréotypes collés au redoublant : il se sent nul et bête, il perd confiance en lui et finit par se sous-estimer. »

Les enseignants restent attachés à cette pratiqueMalgré le concert de critiques, la pra-t ique du redoublement persiste en France. Certes, elle est moins massive qu’il y a trente ans. Mais, avec 37 % des élèves ayant redoublé au moins une fois, la France reste championne du genre parmi les 27 pays de l’OCDE. C’est que la croyance dans les effets bénéfiques du redoublement reste forte. « Si les redou-blants progressent scolairement, c’est seulement parce qu’ils se développent et gagnent en maturité, rectif ie Marcel Crahay. Cela n’a donc rien à voir avec le redoublement. Seulement, constatant les progrès, les enseignants restent convain-cus de ses bienfaits. » « Nous sommes aussi dans un système tellement construit sur des connaissances à acquérir chaque année que, mécaniquement, on produit du redoublement dès qu’un élève n’ar-rive pas au niveau requis dans ce temps imparti, regrette Thierry Troncin. On pose

grande cause de variance des résultats scolaires(4). Et sur ce point, les spécia-listes se veulent plus nuancés. « Chez des élèves de primaire ou des collégiens, qui sont en plein développement ou en pleine transformation, les écarts d’âge jouent énormément sur la facilité à entrer dans les apprentissages, confirme Martine Menès, psychanalyste(5). Pour un élève qui peine parce qu’il est né en fin d’an-née, se maintenir au niveau des autres plus âgés, demande beaucoup d’énergie. Dans ce cas, le redoublement peut être utile. Il faut savoir donner du temps aux enfants, en fonction de leur développe-ment. » Au lycée également, la stratégie du redoublement peut payer : gonfler ses notes pour pouvoir postuler dans la f i-lière de son choix ou décrocher son bac. « C’est un temps pouvant aussi servir de pause pour des ados qui traversent des moments difficiles, où la scolarité ne peut pas être la priorité, ajoute Thierry Troncin. Par ailleurs, les élèves plus âgés ne vivent pas le redoublement comme un épisode aussi stigmatisant que les plus jeunes. »

Changer les pratiquesMais, à ces quelques exceptions près, le redoublement se révèle contre productif.

des barrières artificielles à la progression, qui génèrent de l’échec. »

Le redoublement peut être bénéfiqueSi le manque de résultats scolaires mo-tive souvent le redoublement, le manque de maturité aussi. 34 % des élèves nés en décembre redoublent contre 17 % de ceux nés en janvier(3). Les onze mois d’écarts entre les élèves nés en janvier et ceux nés en décembre seraient la plus

Le redoublement représente aujourd’hui 5 % des dépenses consacrées à l’éducation obligatoire. Qu’on utilise cet argent à aider réellement les élèves en difficulté.

Thierry Troncin, docteur en sciences de l’éducation, université de Bourgogne, responsable des formations spécialisées à l’IUFM de Bourgogne.

Page 5: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

EnquêteEnquête 5

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

À lirePsychopathologie de la scolarité, de la maternité à l’université Nicole Catheline Masson, 2012,38 €.

L’enfant et le savoir Martine Menès Seuil, 2012,17,50 €.À l’échec scolaire, on répond par des réformes, des classes de rattrapage. Rarement en tentant de comprendre

ce qui, chez l’enfant, rend l’apprentissage possible et à quoi est dû son désir de savoir. Martine Menès nous explique comment apparaît et s’entretient le désir d’apprendre.

Gouverner l’école : comparaison France/États-Unis Denis Meuret PUF, 2007Dans ce livre, la comparaison est intéressante sur ce que

proposent les deux systèmes éducatifs, notamment en matière d’autonomie des établissements ou de régulation des élèves par les résultats. Comment les promouvoir, les soutenir, parfois les rattraper ? Entre mérite, respect, encouragements, nous apprenons en particulier qu’aux États-Unis, le redoublement doit rester une mesure d’ultime recours et que l’accompagnement scolaire y est toujours privilégié.

L’AVIS DE…

MARIE-LUCE MAIRET, membre de la commission d’appel des Hauts-de-Seine de l’Enseignement catholique.

« LES PARENTS VIVENT LE REDOUBLEMENT COMME UN ÉCHEC PERSONNEL »

« Les parents vivent souvent le redoublement comme un échec personnel et m’appellent pour savoir comment l’éviter, constate Marie-Luce Mairet, qui siège depuis une dizaine d’années à la commission d’appel des Hauts-de-Seine de l’Enseignement catholique. D’abord, il faut réagir dès le premier trimestre quand on sent une baisse des notes. Ce qui se passe souvent, c’est malheureusement un premier avertissement envoyé par l’enseignant au cours du deuxième trimestre. Il est déjà un peu tard pour rectifier le tir, mais si rien n’est fait, le risque de redoublement, la plupart du temps, se confirme au 3e trimestre. Il faut donc très tôt aller voir l’équipe pédagogique pour savoir où se situent les difficultés et envisager du soutien pour travailler précisément les difficultés en cause. À défaut, ou malgré les mesures

prises, si les enseignants décident le redoublement, les parents peuvent faire appel. Rien n’est gagné pour autant. Dans les Hauts-de-Seine où j’officie, seules 30 % des familles obtiennent gain de cause. Si un élève, par exemple, a 5 en physique, 4 en maths et qu’il veut passer en 1ère S, l’appel sera refusé. Si l’élève a eu plusieurs avertissements dans l’année parce qu’il ne travaillait pas et qu’il n’a pas réagi en conséquence, l’appel ne sera pas non plus accepté. En revanche, si un élève a semblé fournir un effort et que le redoublement sonne comme une sanction, il peut être décidé de le faire passer malgré tout. Dans tous les cas, il faut que l’élève vienne défendre son dossier. Il sera toujours son meilleur avocat et prouvera aussi qu’il prend la mesure de ce qui se joue dans la décision de le faire redoubler. »

Meilleure élève chaque fois confirmée aux évaluations internationales, la Finlande ne fait redoubler que 0,5 % de ses élèves. La formule magique ? Des enseignants formés pendant cinq ans avec une spécia-lisation poussée en psychopédagogie. À l’issue, une capacité à diagnostiquer les difficultés de leurs élèves et un dispositif qui leur permet de proposer un accompa-gnement personnalisé par un enseignant ou un psychologue. Résultat : un système scolaire efficace, des écarts réduits entre bons et mauvais élèves et des inégalités sociales très peu influentes sur la trajec-toire scolaire. Érigée en modèle, l’école à la finlandaise ne fait pourtant pas encore recette en France malgré les exhortations. « Le redoublement représente aujourd’hui 5 % des dépenses consacrées à l’éduca-tion obligatoire, rappelle Thierry Troncin. Qu’on utilise cet argent à aider réellement les élèves en difficulté. Le ministère veut faire baisser le taux de redoublement, mais on ne change pas les pratiques à coup de circulaires. » w

(1) Enquête Eurydice, 2011.(2) Auteur de Peut-on lutter contre l’échec scolaire, éd. De Boeck, 2007.(3) Le Monde, décembre 2010.(4) Le Monde, décembre 2010(5) Auteur de L’enfant et le savoir, Seuil, sept. 2012. BRIGITTE CANUEL

Page 6: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

6 Sondage

Le redoublement est le moins mauvais des systèmes

Le redoublement : faute de mieux ! Le redoublement serait-il un cautère sur une jambe de bois ? Si les parents ne le rejettent pas massivement, ils se disent majoritairement ouverts à des solutions alternatives et demandent à l’école d’être plus réactive face aux difficultés scolaires. SYLVIE BOCQUET

Q : Êtes-vous tout-à-fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec les énoncés suivants concernant le redoublement ?

Pour 77 % des parents (31 % sont tout à fait d’accord), le redoublement pourrait être remplacé par d’autres mesures, en particulier un accompagnement pour les élèves en difficulté, qui constituerait une prise en compte réactive et personnalisée, donc une alternative efficace. Les parents reconnaissent également (77 %) que le redoublement est souvent mal accepté par l’élève : il est dévalorisant, crée un sentiment

d’échec... Autant de conséquences qui sont difficiles à gérer, surtout au collège (83 % des parents le pensent), lorsque les adolescents, en quête d’identité, le ressentent durement. Or un redoublement qui n’est pas bien accepté ou vécu comme une sanction perd de son sens. Ainsi, en l’absence d’une autre proposition pédagogique face à l’échec scolaire, le redoublement paraît être le moins mauvais des systèmes. Les parents

reconnaissent qu’il permet à l’élève de rattraper un retard (70 %) ou pensent (57 %) qu’il aide l’élève à résoudre ses difficultés. Mais si les élèves redoublent cela permet-il aux enseignants de gérer des classes devenues plus homogènes ? Les parents sont dubitatifs (pas d’accord à 56 %) : le redoublement n’est donc pas vécu comme une solution collective, mais plutôt comme un déplacement du problème.

23 %

23 %

30 %

41 %

56 %

57 %

59 %

77 %

77 %

70 %

59 %

44 %

43 %

41 %

Le redoublement peut être remplacé par d’autres mesures plus efficaces et mieux adaptées, telles que

l’accompagnement personnalisé pour les enfants en difficulté

Le redoublement est souvent mal accepté par l’élève

Le redoublement permet réellement à l’élève de rattraper son retard et d’être mieux préparé pour les

classes supérieures

Le redoublement est dévalorisant pour l’élève, il crée un sentiment d’échec

Le redoublement permet à l’enseignant de mieux gérer ses classes qui sont plus homogènes

Le redoublement n’aide pas vraiment un élève en difficulté qui continuera à rencontrer les mêmes

difficultés

Le redoublement est mauvais pour l’élève qui a déjà étudié le programme et se retrouve avec des enfants

plus jeunes.

31 %

24 %

20 %

18 %

17 %

14 %

8 %

46 %

53 %

50 %

41 %

26 %

27 %

36 %

18 %

20 %

24 %

31 %

45 %

44 %

37 %

5 %

3 %

6 %

10 %

12 %

15 %

19 %

STD’accord

STPas d’accord

Tout à fait d’accord

Plutôt d’accord

Plutôt pas d’accord

Pas d’accorddu tout NSP

Sondage

exclusif

OpinionWay-

Apel

Page 7: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

7Sondage

Il n’y a pas de véritable adhésion au redoublementUn peu plus d’un parent sur deux (62 %) estiment que le redoublement est une bonne chose. Ce n’est pas un pourcentage très élevé pour un système qui est spécifique à l’organisation scolaire française. 37 % considèrent que ce n’est pas la bonne solution. Le redoublement n’est donc pas la panacée et avec 7 % seulement de parents qui pensent que c’est une très bonne chose, il y a un doute sur son efficacité.

Une très bonne chose

Une assez bonne chose

Une assez mauvaise chose

Une très mauvaise chose

NSP

7 %

55 %

31 %

6 %

1 %

STMauvaise chose

37 %

STBonne chose

62 %

Q : Personnellement, diriez-vous que pour les élèves le redoublement est plutôt… ?

Le niveau scolaire des élèves en causePlus que le manque de maturité des élèves, qui est parfois invoqué comme l’une des causes du redoublement, quatre critères sont très importants aux yeux des parents. Deux critères scolaires sont pointés : un niveau scolaire global insuffisant et des insuffisances dans certaines matières. Ce qui plaiderait pour un renforcement pédagogique généralisé ou un soutien spécifique dans certaines matières plutôt que de privilégier le redoublement comme unique solution pédagogique. Les deux autres critères relèvent du manque d’aide dont disposent les élèves au sein de l’école (42 %) – celle-ci devrait être une ressource, elle ne l’est pas – ou dans leur famille (39 %). Les parents expriment une demande de réactivité et d’accompagnement de l’école.

un manque d’aide dont disposent les élèves concernés au sein de l’école

un niveau scolaire global insuffisant des élèves concernés

des insuffisances de l’élève dans certaines matières uniquement

un manque d’aide dont disposent les élèves concernés dans leur famille

un manque de maturité des élèves concernés

une sélection exercée dans certains établissements

Autre

46 %

44 %

42 %

39 %

32 %

8 %

7 %

Q : Le redoublement est, selon vous, le plus souvent dû à… ?

RETROUVEZ TOUS LES RÉSULTATS DU SONDAGE SUR NOTRE SITE

www.apel.fr

CE QU’EN PENSENT LES ENSEIGNANTSw Les causes ? Pour 76 % des enseignants (44 % pour les parents), l’insuffisance du niveau scolaire global des élèves est la première cause des redoublements. En revanche, ils sont moins d’un tiers (27 %) à pointer le manque d’aide que les élèves reçoivent au sein de l’école (46 % des parents). Ils mettent davantage en cause que les parents (49 % contre 39%) le manque d’aide au sein de la famille. Enfin, les enseignants

sont près de la moitié (47 %) à penser que le manque de maturité favorise le redoublement (seulement un tiers des parents le pensent).

w Remplacer le redoublement ?63 % des enseignants pensent que le redoublement est une bonne chose (62 % des parents), mais ils sont beaucoup plus sceptiques sur son remplacement. Seulement 56 % (contre 77 % des parents, soit 21 points d’écart)

estiment qu’il pourrait être remplacé par des mesures plus efficaces.

w Et s’il y avait des alternatives ?Deux alternatives leur semblent malgré tout possible : la création de classes de rattrapage avec des enseignants spécialement formés (51 %) et le suivi personnalisé de l’élève (34 %). La méthode qui consiste à encourager l’élève dans les matières où il réussit remporte peu leur adhésion (22 %).

Page 8: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

8 Sondage

Interview d’Éric Charbonnier, expert éducation à l’OCDE.

© D

.R.

Les parents sont ouverts aux solutions alternativesDe façon pragmatique, les parents adhèrent à deux solutions complémentaires. D’une part, une solution collective, sous la forme de classes de rattrapage avec des enseignants spécialement formés (52 %). Elle impliquerait une détection rapide des difficultés et une mise en place immédiate pour que la situation ne s’enlise pas pendant les trois trimestres. D’autre part, les parents adhèrent (49 %) à une solution plus personnalisée qui nécessiterait un suivi de l’élève, organisé en cours d’année scolaire afin d’éviter la sanction du redoublement en fin d’année. Les parents souhaiteraient sans doute avoir le choix de se déterminer en fonction des difficultés de leur enfant. Cependant, les parents s’inscrivent dans le système existant et tout ce qui ressemble à de nouvelles approches pédagogiques, comme la valorisation des compétences de l’élève dans d’autres matières que les matières académiques (31 %) ou l’organisation de l’enseignement par cycles et niveaux de compétences plus que par classe (20%) recueillent peu leur adhésion.

La création de classes de rattrapage avec des enseignants spécialement

formés que l’élève suivrait durant un trimestre pour rattraper le retard

observé durant le trimestre précédent

52 %

Un suivi personnalisé par l’enseignant dans la ou les matière(s) dans laquelle

ou lesquelles l’élève rencontre des difficultés

49 %

La mise en place d’une méthode basée sur l’encouragement pour développer les

capacités de l’enfant dans les matières où il réussit afin de compenser les matières dans lesquelles il rencontre des difficultés.

31 %

Une organisation de l’enseignement par matières, cycles et niveaux de

compétences plutôt que par classe.20 %

Un suivi psychologique personnalisé de l’élève.

8 %

Q : Parmi les mesures alternatives suivantes, quelles sont celles qui pourraient être, selon vous, plus efficaces qu’un redoublement pour l’élève ?

Éric Charbonnier est expert éducation à l’OCDE. Il analyse la pratique du redoublement et, surtout, ce que d’autres pays ont inventé pour le remplacer. PROPOS RECUEILLIS PAR ERMANCE MUSSET ILLUSTRATION : ARMELLE TOUCOUR/ LILAPIK POUR FAMILLE & ÉDUCATION

Famille & éducation : La France a la réputation de faire plus souvent redoubler que les autres pays de l’OCDE. Est-ce statistiquement vrai ? Éric Charbonnier : La France a le taux de redoublement le plus élevé des pays de l’OCDE. En 2009, nous avons demandé aux élèves de 15 ans (dans le cadre de l’en-quête Pisa qui évalue leur niveau en fran-çais, mathématiques et sciences), s’ils avaient redoublé durant leur scolarité. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 13 % des élèves ont répondu qu’ils avaient déjà redoublé, au moins une fois. En France, plus d’un élève sur trois a affirmé être dans

« Un taux de redoublement élevé est synonyme de piètres résultats globaux »

MÉTHODOLOGIELe sondage “Le redoublement à l’école, quels ressentis des parents d’enfants scolarisés ?” a été réalisé du 31 octobre au 8 novembre 2012, auprès de 613 parents d’enfants scolarisés, extraits d’un échantillon représentatif de la population française de 2110 personnes, selon la méthode des quotas.

Plus d’infos sur www.apel.fr et www.opinion-way.com

Page 9: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

9Sondage

ce cas, 38 % pour être exact… Et ce pour-centage serait bien plus élevé si on mesu-rait ce taux à 18 ans, à la sortie du lycée.

Nous ne sommes pas les seuls à faire redoubler beaucoup ? É. C. : Non, mais cela devient une spécialité européenne. Plus de 25 % des élèves de 15 ans en Belgique, en Espagne, au Luxem-bourg, aux Pays-Bas et au Portugal indi-quent avoir déjà redoublé au moins une fois.

Y a-t-il une classe que l’on redouble plus que les autres ?É. C. : Pas vraiment. 17,8 % des élèves de 15 ans ont redoublé, au moins une fois une classe du primaire, soit deux fois plus que dans la moyenne des pays de l’OCDE. Et 23,5 % des élèves interrogés ont connu la même mésaventure au collège, contre 6 %, en moyenne ailleurs. On obtient là un total supérieur aux 38 % dont je parlais précé-demment, car certains élèves ont même pu redoubler à la fois au primaire et au collège.

Quels sont les pays qui parviennent à faire autrement ?É. C. : Les comparatifs de l’OCDE mon-trent que la pratique est ignorée en Corée, au Japon et en Norvège et qu’elle concerne moins de 5 % des jeunes dans huit autres pays : l’Islande, la Slovénie, le Royaume-Uni, la Finlande, le Danemark, la Suède, les Républiques Tchèque et Slovaque.

Mais les systèmes éducatifs qui laissent passer des élèves faibles dans la classe supérieure doivent

avoir de mauvais résultats ? É. C. : Détrompez-vous, au niveau inter-national, un taux élevé de redoublement est synonyme de piètres résultats glo-baux. Les statistiques nationales confir-ment ces résultats et montrent des écarts significatifs de performance en faveur des enfants qui n’ont jamais redoublé, par comparaison avec les autres.

Mais il faut d’autres dispositifs pour éviter les redoublements… Qu’ont mis en place les Finlandais que l’on cite si souvent ?É. C. : Finlande et Pays-Bas essaient de limiter le redoublement, chacun à sa ma-nière, chacun avec sa culture. En Finlande, l’enseignant adapte son cours au niveau des élèves et des enseignants supplémen-taires, affectés dans les écoles, traitent la difficulté scolaire quand elle naît. Ces enseignants spécialisés sortent l’enfant du groupe et travaillent avec lui dès qu’il décroche. Aux Pays-Bas, l’organisation est plus collective. Beaucoup d’heures de soutien scolaire sont organisées dans les établissements.

L’OCDE note que le Japon et la Corée ne font pas non plus redoubler. Y propose-t-on aussi du soutien ?É. C. : Oui et non. Car le soutien ne fait pas partie de leur culture scolaire. Les élèves coréens et japonais, quel que soit leur mi-lieu socio-économique, ont tous recours aux cours privés après l’école, pratique qui les aide à combler leur retard et à dé-velopper leurs compétences, mais allonge terriblement leurs journées.

Y a-t-il des exemples de pays qui ont réussi à en finir avec leur taux élevé de redoublement ?É. C. : Oui, le Portugal. Le taux élevé de redoublement y a longtemps été considéré comme un obstacle à la réussite des élèves issus d’un milieu défavorisé. Entre 2005 et 2009, le gouvernement a massivement investi pour en finir avec cette pratique. Il a multiplié par trois le nombre de bénéfi-ciaires de son programme d’action sociale scolaire. En parallèle, les enseignants ont reçu des formations complémentaires et un système d’évaluation des enseignants et des établissements a été mis en place afin d’augmenter la responsabilisation. Trois ans après la fin de cette mise en œuvre, les résultats des élèves de 15 ans en compré-hension de l’écrit ont bien progressé. Sur la période 2004-2009, le taux de redou-blement dans la 9e année d’études (qui correspond à la classe de 3e en France) a également connu un recul important, pas-sant de 21,5 % à 12,8 %. w

À15 ans, 38 % des élèves français ont redoublé, contre 13 % en moyenne dans les pays de l’OCDE.

Interview

« Un taux de redoublement élevé est synonyme de piètres résultats globaux »

Page 10: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

Ils ont mis en place des alternatives au redoublementUne école et un collège ont trouvé une solution pour éviter de faire redoubler les élèves. Deux formules éprouvées et qui font preuve d’efficacité.

10 Reportages

w « Depuis plus de dix ans, notre école a mis en place une pédagogie par cycles,

dans l’esprit de la réforme de 1989 qui avait instauré les cycles en pri-maire(1), se félicite Reynald Bout-tard, le directeur de l’école. Toutes nos classes sont donc multi-âges comme en cycle 3, par exemple, où chacune mélange des élèves de CE2-CM1-CM2. Les élèves sont donc suivis par le même enseignant tout le long du cycle, ce qui valorise la continuité des apprentissages et leur permet une meilleure connaissance de leurs élèves. Il est plus à même d’adapter sa pédagogie en fonc-tion des difficultés rencontrées. Surtout, nous laissons aux élèves non plus une année, mais trois, c’est-à-dire tout le cycle, pour ac-quérir les connaissances exigées à la fin de chaque cycle. Et nous constatons, en effet, que certains élèves qui butaient, mais auxquels nous avons laissé du temps, ont soudain eu des déclics. D’autres fonctionnent par palier, stagnent, puis font un bond en avant dans leurs apprentissages. Le fait d’apprendre n’est jamais li-néaire, tout dépend de la maturité de l’élève, d’éléments extérieurs

qui peuvent perturber, à certains moments, sa disponibilité d’es-prit. Pour gérer ces classes, par essence hétérogènes, et que cha-cun puisse progresser, les élèves travaillent par groupe de niveau. L’enseignant peut alors se concen-trer sur les élèves les plus en dif-ficulté. Nous n’avons quasiment plus de redoublement dans notre école. Mais nous ne le proscrivons pas complètement. Il arrive qu’il s’impose, mais seulement en fin de cycle et pour des difficultés cogni-tives, jamais pour des problèmes de comportement ou des éléments extérieurs à l’école comme un contexte familial difficile. Et si le redoublement est f inale-ment décidé, il est hors de ques-tion que l’élève refasse l’année à l’identique. Cette année bis est pensée en amont, dans le but de consolider d’abord les acquis pour partir ensuite à l’assaut de ce qui n’est pas encore maîtrisé. Mais cela reste exceptionnel et bien des parents inscrivent leurs enfants chez nous pour cette raison-là. » w

LISE DAVID

(1) Cycle 1 : petite et moyenne section ; cycle 2 : grande section, CP, CE1 ; cycle 3 : CE2, CM1, CM2.

Donner le temps d’apprendre, À L’ÉCOLE NOTRE-DAME, À SAINT PIERRE LA COUR (53)

Au lycée, le redoublement n’est pas forcément une sanction.Bertrand, professeur de mathématiques.

« Au contraire, en seconde, par exemple, il peut aider un élève à consolider ses acquis dans une matière où il est un peu juste et lui permettre d’affiner et de consolider son projet d’orientation. Cela devient une initiative réfléchie et positive.

Témoignages

Page 11: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Famille & éducation no 495 • Tiré à part • janvier - février 2013

11Reportages

w « En fin de 6e nous proposons depuis six ans, aux élèves qui présentent déjà des difficul-

tés, d’intégrer une classe oxygène, explique François-Xavier Hauber-don, chef d’établissement. Oxygène, parce que cette classe est vraiment conçue pour que des élèves, déjà en souffrance en début de collège, puissent souffler un peu dans leur scolarité. Ils intègrent donc une 5e un peu particulière, où les ensei-gnements se focalisent sur le fran-çais, les mathématiques, l’histoire-géographie et les langues vivantes, le tout articulé autour d’un projet concret. L’année dernière, par exemple, ils ont édifié un mur dans l’école. Ce qui les a conduit à faire de la géo-métrie appliquée grâce aux calculs et mesures à effectuer avant d’enta-mer le chantier. Ils ont fait aussi du français puisqu’ils devaient rédiger un journal de bord, et de la biologie, puisqu’ils ont dû étudier l’impact du mur sur la faune. Chaque élève est également suivi individuellement par un enseignant avec lequel il passe régulièrement des entretiens. L’objectif de cette

classe n’est pas de suivre un pro-gramme ni de rattraper le niveau, c’est un temps pour revoir les bases non acquises, selon un programme personnalisé. C’est un temps avec des rythmes différents, où les en-seignements et les effectifs sont allégés : une vingtaine d’élèves qui sont volontaires pour intégrer cette classe. À la tête : des enseignants qui ne sont pas spécialisés, mais qui sont motivés. À l’issue de la classe oxy-gène, très peu d’élèves poursuivent vers une classe de 5e générale. La plupart rejoignent une 4e d’orienta-tion, pour s’engager ensuite vers la voie professionnelle. Cette 4e leur permet de s’interroger sur le métier qu’ils voudraient faire et sur la filière qui leur conviendrait le mieux. C’est la solution que nous avons trouvé pour éviter que cer-tains redoublent et s’installent dans l’échec jusqu’à la fin du collège. Mais si, à la place du collège unique, nous avions un collège à la carte, nous pourrions généraliser ce type d’offre et calibrer les enseignements au mieux des besoins de nos élèves. » w

LISE DAVID

Laisser respirer les élèves,AU COLLÈGE NOTRE-DAME SAINT-JOSEPH, À EPINAL (88)

Nous avons pris l’initiative, mon mari et moi, de faire redoubler à notre fille son CM2 et nous ne le regrettons pas. Sandra

« Cela se passait très mal avec son institutrice, qui ne faisait jamais de français ni de maths en classe et qui ne leur donnait aucun travail à faire à la maison. Dans ces conditions, nous estimions qu’elle n’avait pas le niveau pour entrer au collège. Ce redoublement était donc nécessaire pour éviter qu’elle ne rencontre trop de difficultés en 6e. Elle est aujourd’hui scolairement très épanouie.

Mon fils aîné a redoublé son CP et sa 4e. Laure

« Nous avions fait l’erreur de l’inscrire dans un établissement qui ne savait pas gérer les difficultés scolaires. Il a donc dû recommencer son CP, l’année suivante, dans une autre école, ce qui lui a permis de se remettre à niveau. Je suis moins convaincue par l’efficacité de son redoublement en 4e qu’il a vécu comme une sanction. Son lycée lui avait proposé de redoubler sa 1re, nous avons refusé et cela ne l’a pas empêché de décrocher son bac l’année suivante !

Témoignages

PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVIE BOCQUET

Page 12: Supprimer le redoublement - Apel · d’un accompagnement personnalisé pour les enfants qui rencontrent ... » Ainsi, à difficultés égales, un élève ... faire appel. Rien n’est

Des experts, conseillers scolaires,

psychologues et juristes

vous répondent

Que vous soyez en province ou à paris.

w n’hésitez pas à les appeler. Vos appels sont anonymes.w lundi, mardi, jeudi, vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h.

apel serviceDes difficultés avec vos enfants ?

(prix d’un appel local)

« On nous dit que notre fille doit

redoubler son CM2. Que pouvons-nous

faire ?»