Suite donnée par l’UNICEF aux recommandations et décisions … · 2020-04-28 · VIH/sida I....

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UNICEF/2019/EB/2 Distr. générale 10 décembre 2018 Français Original : anglais Anglais , espagnol et français seulement Pour information Fonds des Nations Unies pour l'enfance Conseil d’administration Première session ordinaire de 2019 5-7 février 2019 Point 5 de l’ordre du jour provisoire * Note de synthèse de rapport oral Suite donnée par l’UNICEF aux recommandations et décisions formulées lors des quarante-et-unième et quarante-deuxième réunions du Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida I. Introduction 1. Le présent rapport constitue une mise à jour concernant les progrès et les actions réalisés par l’UNICEF à la suite des discussions qui se sont déroulées lors des quarante-et-unième et quarante-deuxième réunions du Conseil de coordination du Programme (CCP) du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), et des décisions prises lors de ces réunions, conformément aux exigences du CCP. Les réunions du CCP se sont tenues du 12 au 14 décembre 2017 et du 26 au 28 juin 2018. 2. Le rapport porte sur trois questions présentant un intérêt particulier pour les activités de l’UNICEF : a) Prévention du VIH à l’horizon 2020 : un partenariat mondial pour l’exécution ; b) élimination de la stigmatisation liée au VIH et de la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH et envers les membres d’autres populations très vulnérables au VIH (« populations clefs ») dans le cadre de l’initiative accélérée d’ONUSIDA et des cibles associées, y compris l’éradication de la discrimination dans les milieux de soins de santé ; c) mise en œuvre du plan d’action du Programme commun ONUSIDA. 3. L’annexe présente en détail l’état de l’épidémie du VIH chez les enfants et les adolescents, y compris les résultats obtenus et les difficultés rencontrées. * E/ICEF/2019/1.

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UNICEF/2019/EB/2

Distr. générale

10 décembre 2018

Français

Original : anglais

Anglais , espagnol et français

seulement

Pour information

Fonds des Nations Unies pour l'enfance Conseil d’administration

Première session ordinaire de 2019

5-7 février 2019

Point 5 de l’ordre du jour provisoire*

Note de synthèse de rapport oral

Suite donnée par l’UNICEF aux recommandations et

décisions formulées lors des quarante-et-unième et

quarante-deuxième réunions du Conseil de coordination

du Programme commun des Nations Unies sur le

VIH/sida

I. Introduction

1. Le présent rapport constitue une mise à jour concernant les progrès et les actions

réalisés par l’UNICEF à la suite des discussions qui se sont déroulées lors des

quarante-et-unième et quarante-deuxième réunions du Conseil de coordination du

Programme (CCP) du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida

(ONUSIDA), et des décisions prises lors de ces réunions, conformément aux

exigences du CCP. Les réunions du CCP se sont tenues du 12 au 14 décembre 2017

et du 26 au 28 juin 2018.

2. Le rapport porte sur trois questions présentant un intérêt particulier pour les

activités de l’UNICEF :

a) Prévention du VIH à l’horizon 2020 : un partenariat mondial pour

l’exécution ;

b) élimination de la stigmatisation liée au VIH et de la discrimination envers

les personnes vivant avec le VIH et envers les membres d’autres populations très

vulnérables au VIH (« populations clefs ») dans le cadre de l’initiative accélérée

d’ONUSIDA et des cibles associées, y compris l’éradication de la discrimination dans

les milieux de soins de santé ;

c) mise en œuvre du plan d’action du Programme commun ONUSIDA.

3. L’annexe présente en détail l’état de l’épidémie du VIH chez les enfants et les

adolescents, y compris les résultats obtenus et les difficultés rencontrées.

* E/ICEF/2019/1.

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II. Question 1 : Prévention du VIH à l’horizon 2020 – un

partenariat mondial pour l’exécution

4. Comme le veut la répartition des tâches d’ONUSIDA, l’UNICEF coorganise les

activités liées à la prévention du VIH chez les jeunes, et ce, avec l ’Organisation des

Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Fonds des

Nations Unies pour la population (UNFPA). Conformément à ce mandat, dans le

cadre de ses activités de soutien à la prévention du VIH, l ’UNICEF s’efforce de faire

progresser les interventions comportementales, structurelles et biomédicales,

notamment pour les adolescents et les populations jeunes clefs, ainsi que pour les

adolescentes et les jeunes femmes, comme l’indique la Feuille de route de la

prévention du VIH pour 2020 d’ONUSIDA.

5. Dans une grande partie du monde, notamment dans de nombreux pays

lourdement touchés par le VIH et dans lesquels les jeunes ont un risque plus élevé de

contracter le VIH, la portée et l’impact des programmes de prévention destinés aux

adolescents restent limités par le cloisonnement des financements, la verticalité de

programmes mal intégrés au sein des principales plateformes au service des jeunes et

une collaboration inadaptée entre les principaux partenaires et secteurs. Tout ceci

entraîne une mise en œuvre fragmentée et peu efficace. C’est pourquoi le déploiement

à grande échelle de programmes conséquents fondés sur des données factuelles s’est

révélé peu fructueux.

6. En étroite collaboration avec l’UNFPA, le Programme des Nations Unies pour

le développement (PNUD), l’UNESCO et ONUSIDA, l’UNICEF dirige les activités

permettant d’identifier et de déployer les principales actions stratégiques visant à

surmonter les difficultés et les obstacles uniques liés à la jeunesse. Pour réussir, il

s’agira notamment d’utiliser de manière créative les nouveaux médias1, les

programmes numériques et les approches globales de marché pour toucher les jeunes

vulnérables, mal desservis et cachés.

7. La dynamique d’accélération des actions de prévention chez les adolescents et

les jeunes s’accentue, avec des investissements importants en faveur des adolescentes

et des jeunes femmes dans les endroits les plus touchés, investissements réalisés

notamment dans le cadre du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte

contre le sida (PEPFAR) et par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose

et le paludisme (Fonds mondial). Les interventions de l’UNICEF appuient ces efforts,

mais vont au-delà pour mettre l’accent sur la sensibilisation, l’analyse et le soutien

technique afin de renforcer et de déployer à grande échelle les actions de prévention

visant des segments clefs des populations adolescentes et jeunes risquant d ’être

marginalisées. Il s’agit notamment des adolescents des populations clefs, des

adolescentes et des jeunes femmes enceintes ou mères, et des adolescentes et jeunes

femmes vivant dans des endroits peu touchés mais présentant néanmoins un risque

élevé de contracter le VIH.

8. Grâce à ses centres d’intervention communs, l’UNICEF a identifié des outils et

des conseils programmatiques et opérationnels qui peuvent être adaptés par les

programmes nationaux et les partenaires de mise en œuvre afin de déployer à grande

échelle les bonnes pratiques validées des interventions de prévention combinée qui

visent plusieurs vulnérabilités des adolescentes et des jeunes femmes ainsi que des

adolescents et populations jeunes clefs. (La prévention combinée désigne la

superposition d’interventions biomédicales, comportementales et structurelles, par

1 L’expression « nouveaux médias » désigne ici les médias accessibles sur ordinateur.

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exemple l’amélioration de l’accès aux antirétroviraux pour la prophylaxie avant

l’exposition, les actions visant les normes sociales et luttant contre la violence sexiste,

et les activités s’efforçant de donner des moyens d’action aux filles et d’assurer leur

sécurité grâce à la scolarisation.) Ces outils et conseils sont principalement destinés

aux autorités nationales et locales, et doivent fournir un éventail d’instruments pour

l’ensemble du cycle de programmation. Ils visent à améliorer la planification, la

conception, l’analyse, la mise en œuvre, la supervision et le financement de

programmes de prévention de pointe, adaptés au contexte, et les plus pertinents

possible pour la vie et les réalités des jeunes. Certaines des principales actions sont

résumées ci-dessous.

A. En 2018, l’UNICEF a travaillé à l’élaboration de protocoles et

d’analyses plus performants afin d’améliorer les estimations de

taille et la définition de cibles pour les principales populations

adolescentes et d’assurer l’intégration de ces analyses dans les plans

nationaux

9. Les plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH sont indispensables pour

articuler l’action d’un pays dans ce domaine et pour orienter le financement ainsi que

les ressources humaines et autres. Cependant, dans la majorité des cas, les

informations concernant les adolescents et populations jeunes clefs âgés de 15 à

24 ans, sur lesquelles les plans pourraient s’appuyer, sont peu nombreuses, voire

inexistantes. Pourtant, quel que soit le contexte, il s’agit du groupe présentant le

risque d’infection à VIH le plus élevé. (Aux fins du présent rapport, les populations

clefs intègrent les adolescents et jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec

des hommes, les adolescents transgenres, les adolescents exploités dans le cadre du

travail sexuel et les adolescents consommant des drogues injectables.)

10. L’UNICEF a apporté son soutien à l’extraction des données disponibles

concernant la taille des populations et le VIH pour les adolescents et populations

jeunes clefs, données ventilées selon deux groupes d’âge : de 15 à 19 ans et de 20 à

24 ans. Ce travail a permis de recueillir des données sur l’âge de début des

comportements à risque et la prévalence du VIH ainsi que d’autres indicateurs clefs

liés au VIH. En outre, les estimations de taille des populations ont été rassemblées

pour 25 pays ciblés en priorité par l’initiative « Tous inclus » pour mettre fin à

l’épidémie de sida chez les adolescents en Afrique (Afrique du Sud, Botswana,

Cameroun, Côte d'Ivoire, Éthiopie, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie,

Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo, République-Unie de

Tanzanie, Rwanda, Eswatini [anciennement Swaziland], Zambie et Zimbabwe), en

Amérique latine et aux Caraïbes (Brésil et Haïti), en Asie (Inde, Indonésie et

Thaïlande), au Moyen-Orient (République islamique d’Iran) et en Europe de l’Est

(Ukraine). On estime que 86 % de l’ensemble des nouvelles infections à VIH chez

les adolescents ont lieu dans ces 25 pays. Ces analyses ont été étendues à huit pays

supplémentaires (Angola, Chine, Djibouti, Ghana, Myanmar, Philippines,

République dominicaine et Viet Nam) afin d’affiner les composantes liées aux

adolescents de leurs plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH.

11. Au Pakistan, où l’épidémie du VIH chez les adolescents et les jeunes adultes

concerne essentiellement les populations clefs, l’UNICEF a aidé le Ministère de la

santé à mener des analyses secondaires des données issues de la dernière enquête

biocomportementale sur le VIH afin de générer des estimations pour le groupe des

15-24 ans. Les résultats, conclusions et recommandations ont été communiqués aux

décideurs au sein du gouvernement et du milieu universitaire, à l ’Équipe commune

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des Nations Unies pour la lutte contre le sida, aux organisations de la société civile

et aux réseaux de populations clefs. Cette activité essentielle d’amélioration des

données a permis d’obtenir une base de données pour la sensibilisation, et d’élargir

les possibilités pour affiner la prévention et les programmes de traitement axés sur

les adolescents au Pakistan.

B. L’UNICEF apporte un soutien technique pour améliorer l’impact,

l’alignement et la pérennité des principaux investissements en

faveur des interventions de prévention du VIH à fort impact visant

les adolescentes et jeunes femmes ainsi que leurs partenaires sexuels

12. En collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF

apporte une assistance et un soutien techniques pour la mise en œuvre de

l’investissement à effet catalyseur du Fonds mondial, une initiative de financement

ciblée concernant 13 pays et destinée à stimuler et à institutionnaliser les actions de

prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes.

13. En Afrique de l’Est et en Afrique australe, l’UNICEF appuie les autorités

nationales, les autorités locales et les communautés. Ainsi, c ’est le cas au Botswana,

au Cameroun, en Eswatini, au Lesotho, en Namibie, en République démocratique du

Congo, en République-Unie de Tanzanie et au Zimbabwe. La priorité de ce travail est

d’affiner les programmes de prévention du VIH axés sur les filles qui associent

interventions et produits biomédicaux et de soutien pour répondre aux multiples

dimensions du risque et de la vulnérabilité chez les filles et les jeunes femmes âgées

de 10 à 24 ans, et de prévenir le VIH. Les principaux objectifs sont les suivants :

appuyer les cibles et dispositifs ambitieux de prévention, renforcer les structures

nationales de coordination pour garantir l’harmonisation de la mise en œuvre par les

parties prenantes mondiales et locales, combler les lacunes en matière de

renforcement des capacités, et élaborer des méthodes de communication propres à

modifier les comportements et les stratégies qui font appel à la puissance des

nouveaux médias.

14. Au Nigéria, l’UNICEF collabore avec d’autres parrains d’ONUSIDA (l’UNFPA

et l’UNESCO) afin d’apporter un soutien technique à l’Agence nationale pour le

contrôle du sida, au Ministère fédéral de la santé et aux groupes de la société civile

dans la conception et le déploiement d’une campagne nationale de prévention

multimédia ciblant les adolescents et les jeunes (âgés de 15 à 24 ans). L’objectif de

cette campagne est d’augmenter la connaissance des services de dépistage du VIH,

de promotion des préservatifs et de violence sexiste, la demande relative à ces

services, la sensibilisation à ceux-ci et l’orientation vers ces derniers, et ce, dans

quatre États prioritaires.

C. Depuis 2014, l’UNICEF s’efforce d’élargir et de multiplier les

services de protection sociale qui tiennent compte du VIH pour les

adolescents à risque au sein des programmes nationaux de

protection sociale, apportant une assistance technique pour établir

un lien entre les adolescents exposés des ménages éligibles et les

services sociaux et sanitaires

15. Les approches spécifiques sont les suivantes : promotion d’informations

complètes sur la santé et le VIH, appui aux actions d’éducation et aux orientations

relatives au VIH et à la santé sexuelle et procréative dans son ensemble, collaboration

sur les activités visant à fournir une aide éducative et des connaissances financières,

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identification des voies d’accès à l’emploi et soutien pour améliorer d’autres

ressources de protection sociale et faciliter leur accès. Dans toutes ces approches, la

prise en charge attentive aux adolescents et aux questions de genre a constitué un

principe de coordination central. Pour réaliser ce travail, il a fallu établir des liens

entre différents secteurs, notamment ceux de la santé, de la protection sociale, de la

justice, de la protection de l’enfance et du développement social, afin de mettre en

œuvre des interventions simultanées. Les pays soutenus dans le cadre de ce

programme étaient le Kenya, le Lesotho, le Malawi, la République-Unie de Tanzanie,

la Zambie et le Zimbabwe.

16. En République-Unie de Tanzanie, l’UNICEF apporte un soutien technique au

Fonds tanzanien d’action sociale, à la Commission tanzanienne de lutte contre le sida

et à d’autres partenaires afin qu’ils élaborent, mettent en œuvre et évaluent une

intervention spécialisée en matière de protection sociale et d ’émancipation

économique dans le cadre du programme national du Filet de sécurité sociale

productive. Cette intervention devrait toucher plus de 10 000 ménages figurant parmi

les plus vulnérables du pays. En outre, le soutien de l ’UNICEF est prioritairement

axé sur l’amélioration de l’accès aux services de prévention du VIH et de santé

sexuelle et procréative, aux espaces sûrs et aux services d’éducation. Au moment de

la rédaction du présent document, l’évaluation était en cours, mais l’intervention a

déjà permis de mobiliser 16 millions de dollars des États-Unis supplémentaires

auprès du Fonds mondial pour élargir les programmes de protection sociale à l ’échelle

nationale.

17. Au Zimbabwe, l’UNICEF, en coopération avec le partenariat DREAMS pour le

Zimbabwe du PEPFAR, a étroitement collaboré avec le Ministère de la fonction

publique, du travail et de la protection sociale dans plusieurs domaines importants

pour la prévention du VIH et la protection sociale des adolescentes et des jeunes

femmes. Dans le cadre de ce partenariat, les efforts étaient axés sur le soutien à

l’amélioration de la prise en charge pour la prévention du VIH chez les adolescentes

et les jeunes femmes ; sur le renforcement des services d’orientation communautaires

et la coordination des dossiers entre les secteurs de l’éducation, de la santé, de la

justice, de la protection et de la protection sociale ; sur l’amélioration du ciblage pour

que davantage d’adolescentes et de jeunes femmes soient concernées par les

mécanismes de protection sociale ; et sur l’élargissement des possibilités d’accès à la

justice pour les survivants des violences sexistes et des violences faites aux enfants.

En collaboration avec le PEPFAR, l’UNICEF a touché plus de 20 000 adolescentes

et jeunes femmes grâce au système national intégré de prise en charge e t au

Programme harmonisé de transferts monétaires sociaux dans six districts du

Zimbabwe où le taux de prévalence du VIH est élevé (à savoir Chipinge, Mutare,

Makoni, Mazowe, Gweru et Bulawayo).

D. L’UNICEF met en œuvre des interventions programmatiques de

pointe afin d’améliorer les services de prévention destinés aux

adolescents et aux populations jeunes clefs

18. En Chine, dans le cadre de l’initiative « Tous inclus », l’UNICEF soutient

l’Association chinoise de lutte contre les maladies sexuellement transmiss ibles/de

prévention du sida et de lutte contre cette maladie, le Centre de prévention et de

contrôle des maladies de Guanzhou et « Super Young », un réseau communautaire

pour adolescents, afin de procéder à une expérience pilote sur un modèle original

« online to offline » (d’en ligne à hors ligne) permettant de « fermer la boucle » des

services relatifs au VIH et à la santé sexuelle fournis aux hommes qui ont des relations

sexuelles avec des hommes. Le modèle comprend différentes composantes, à savoir

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des activités de mobilisation, des méthodes faisant appel aux pairs, le dépistage du

VIH dans des lieux précis et l’autodépistage, l’orientation vers des services

compétents et des interventions visant à instaurer un environnement favorable. Ce

modèle a été intégré au Manuel des services de lutte contre le VIH pour les

adolescents, conçu par l’UNICEF et les partenaires publics afin de former les équipes

des organisations communautaires et les soignants locaux, dernièrement lors de la

Conférence nationale 2018 sur le sida. Depuis sa création, le modèle a été déployé

dans la province du Guangdong et il est actuellement mis en place dans d ’autres

provinces, notamment dans le Sichuan, la province où le nombre de cas de VIH

signalés est le plus élevé.

E. L’UNICEF a entamé un travail innovant pour établir un lien entre

les programmes de lutte contre le VIH et les programmes de santé

sexuelle et procréative afin d’améliorer la prévention du VIH et le

résultat des traitements pour les adolescentes et les jeunes femmes

19. L’UNICEF dirige la composante adolescente d’un programme commun des

Nations Unies financé par la Suède (une nouvelle collaboration entre l ’UNFPA,

ONUSIDA, l’UNICEF et l’OMS) visant à réduire les grossesses non désirées, les

infections sexuellement transmissibles (IST), les nouvelles infections à VIH, la

mortalité maternelle, la violence sexuelle et les violences sexistes en Afrique de l ’Est

et en Afrique australe. Les activités ont débuté au troisième trimestre 2018, et bien

qu’il soit trop tôt pour qu’un impact concret puisse être observé, la collaboration a

déjà fait naître des méthodes de travail innovantes dans les quatre organismes des

Nations Unies pour appuyer un programme multipays unique. Dans le cadre de ce

programme, l’UNICEF apporte son soutien aux pouvoirs publics du Lesotho, du

Malawi, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe afin qu’ils élargissent et

fournissent des services de lutte contre le VIH et des services de santé sexuelle et

procréative de qualité aux adolescentes et aux jeunes femmes vivant avec le VIH ainsi

qu’aux adolescents à risque et à ceux qui ne bénéficient pas de ces services. Dans ce

programme, les activités de l’UNICEF visent à stimuler l’utilisation insuffisante des

traitements et des services de prévention, notamment en levant les obstacles à

l’information et aux services proposés en cas de violences sexistes, et en améliorant

l’accès à ces informations et à ces services.

III. Question 2 : Élimination de la stigmatisation liée au VIH

et de la discrimination envers les personnes vivant avec

le VIH et envers les populations clefs dans le contexte

d’une initiative accélérée de lutte contre le VIH, et

éradication de la discrimination dans les milieux de soins

de santé

20. L’UNICEF soutient les efforts visant à réduire la stigmatisation e t la

discrimination liées au VIH dans les milieux de soins de santé dans le cadre de sa

mission : améliorer l’accès équitable aux services élémentaires et l’utilisation de ces

services pour les mères, les enfants et les adolescents. L’UNICEF saisit les

possibilités de travailler à différents niveaux, de l’échelle nationale au niveau des

communautés locales, afin de proposer et de mettre en œuvre diverses interventions

ciblant les décideurs politiques et les agents de première ligne. Ces interventions

visent prioritairement à améliorer les connaissances, les comportements et les

pratiques des prestataires à tous les niveaux de la prestation de services ; à favoriser

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le changement sous l’impulsion des personnes vivant avec le VIH grâce à des

plateformes de communication s’appuyant sur la technologie qui permettent de faire

entendre leur voix ; à créer une demande pour des services non discriminants ; et à

favoriser les évolutions en faveur de politiques et d’environnements juridiques

propices, ainsi que de leur institutionnalisation. Certaines des principales actions sont

résumées ci-dessous :

A. L’UNICEF favorise la participation des communautés à la

prestation de services dans l’objectif premier d’améliorer la qualité

des soins et de stimuler la coopération dans les soins

21. En 2017, l’UNICEF a adopté l’initiative « Optimisation de l’accès aux services

de traitement du VIH (OHTA) pour les femmes enceintes et allaitantes », un projet

pluriannuel visant à identifier les stratégies qui permettent d ’améliorer le recours aux

services et la continuité des soins pour les femmes enceintes vivant avec le VIH dans

quatre pays d’Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, République démocratique du

Congo, Malawi et Zimbabwe). L’un des principaux axes de travail était le

renforcement des liens entre les communautés et les établissements : il s’agissait de

désigner comme mentores de mères récemment diagnostiquées des femmes vivant

avec le VIH et ayant participé aux programmes de prévention de la transmission

mère-enfant (PTME). Ainsi, des femmes vivant avec le VIH ont été intégrées au

personnel et sont devenues des collègues et des professionnelles appréciées. Des

données empiriques montrent que cela a contribué à réduire la stigmatisation liée au

VIH au sein des établissements où les mères mentores travaillaient ainsi que

l’autostigmatisation chez les nouvelles usagères. En outre, en se présentant comme

des modèles aux usagères, les mères mentores ont encouragé d’autres femmes à

devenir elles aussi actrices du changement.

22. En Chine, l’UNICEF est présent dans la ville côtière de Nanjing pour appuyer

un modèle de mobilisation des adolescents durable et déployable à grande échelle

afin de promouvoir un accès aux services sans stigmatisation. Nanjing a connu une

très forte augmentation des nouvelles infections à VIH, notamment chez les

adolescents et les jeunes, en particulier les étudiants. Plus de 800 nouvelles infections

ont été signalées à Nanjing en 2015, la majorité (plus de 90 %) d’entre elles

concernant des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ; ce chiffre

a été multiplié par plus de 10 au cours de la dernière décennie. Dans le cadre de

l’initiative « Tous inclus », l’UNICEF a soutenu plusieurs innovations introduites par

des jeunes visant à promouvoir l’accès des adolescents et des populations jeunes clefs

à des services de lutte contre le VIH/de santé sexuelle et procréative de qualité élevée.

L’une de ces innovations – une application mobile baptisée « Usager secret » – cible

les adolescents et populations jeunes clefs. Son objectif est de réduire la

stigmatisation du dépistage du VIH, de promouvoir le recours aux services chez les

jeunes et de lutter contre les obstacles à l’utilisation des services existants liés au VIH

par les jeunes. L’application permet de réaliser des enquêtes grâce auxquelles il est

possible de déterminer dans quelle mesure les services de dépistage sont adaptés aux

jeunes.

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B. L’UNICEF s’efforce d’intégrer la sensibilisation des prestataires de

soins de santé à la réduction de la stigmatisation grâce à

l’élargissement des initiatives de renforcement des capacités pour

les services de santé procréative, maternelle, néonatale, infantile et

adolescente, notamment pour les soins prénatals et obstétriques et

dans les dispensaires pour enfants et adolescents

23. Au Pakistan, l’UNICEF accompagne les pouvoirs publics dans leurs efforts

visant à réduire la discrimination dans les milieux de soins de santé grâce au

renforcement des capacités et à la sensibilisation des prestataires de soins de santé.

La réduction de la stigmatisation est intégrée aux lignes directrices concernant le

traitement du VIH, la PTME et les soins pédiatriques ainsi qu’à toutes les formations

dispensées aux agents du secteur de la santé procréative, maternelle, néonatale,

infantile et adolescente. La formation comprend une séance distincte sur la

stigmatisation, la discrimination et leurs conséquences sur la lutte contre le VIH.

C. La plateforme unique U-Report de l’UNICEF permet de mettre en

évidence la stigmatisation au sein des communautés et de donner

les moyens d’agir aux femmes, aux enfants et aux adolescents vivant

avec le VIH, y compris aux populations jeunes clefs, en amplifiant

leurs voix sur la scène mondiale

24. Lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2017, le PACT et Youth

Voices Count (YVC), deux réseaux au service des jeunes, sont allés vers ces derniers

pour mieux comprendre quelles étaient leurs connaissances et leurs représentations

concernant les services de lutte contre le VIH et de santé sexuelle et procréative dans

leur communauté. Le PACT et YVC ont établi un partenariat avec l ’UNICEF afin de

réaliser un sondage U-Report, puis YVC a mené une enquête en ligne approfondie en

guise de suivi. L’enquête a touché 270 000 adolescents et jeunes âgés de 10 à 24 ans

dans 21 pays. Tous les répondants devaient commenter la disponibilité,

l’accessibilité, l’acceptabilité et la qualité des services de lutte contre le VIH et de

santé sexuelle et procréative adaptés aux jeunes, en précisant notamment s ’ils étaient

exempts de stigmatisation. Cette enquête a montré que la stigmatisation était

omniprésente dans les établissements de santé et dans les communautés en général.

Les résultats du sondage sont utilisés par les groupes de jeunes à différents niveaux

pour des campagnes de sensibilisation et des actions.

D. L’UNICEF mobilise d’autres partenariats pour aider les pays à

mettre en place à grande échelle des programmes non stigmatisants

de lutte contre le VIH pour les adolescents et les jeunes

25. L’éradication de la stigmatisation et de la discrimination constitue une priorité

de l’initiative « Tous inclus » dans le contexte de l’amélioration de la lutte contre le

VIH chez les adolescents et les populations jeunes clefs ainsi que chez les

adolescentes et les jeunes femmes présentant un risque d’infection à VIH, et chez les

adolescents vivant avec le VIH. Dans les pays, au sein du cadre de collaboration, les

partenaires de l’initiative « Tous inclus » mènent une série d’activités de prévention

et de traitement, guidées par les adolescents eux-mêmes, pour mettre fin à la

stigmatisation et à la discrimination afin d’améliorer l’accès des adolescents à ces

services.

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26. Comme le veut la répartition des tâches d’ONUSIDA, l’UNICEF, l’UNFPA, le

PNUD, l’UNESCO et d’autres parrains d’ONUSIDA élaborent une trousse à outils

en quatre parties destinée à renforcer la mise en œuvre des programmes de prévention

et de traitement pour les adolescents, y compris les adolescentes et les jeunes femmes,

les populations clefs ainsi que les adolescentes enceintes, et ce, en partenariat avec

les réseaux de populations clefs et d’autres parties prenantes. Tous les modules de

cette trousse contiennent des outils destinés tout particulièrement à promouvoir des

services non stigmatisants adaptés aux jeunes et à favoriser la mobilisation des

adolescents et des jeunes pour la surveillance de la qualité des soins.

E. L’UNICEF participe à des actions de plaidoyer pour promouvoir

un environnement juridique et politique favorable, réduire la

stigmatisation et améliorer l’accès aux services en mettant l’accent

sur les lois définissant l’âge du consentement et sur les politiques

concernant les services de santé procréative et sexuelle pour les

adolescents

27. L’UNICEF et le PNUD ont soutenu l’examen systématique des lois et politiques

définissant l’âge du consentement sur la période 2016-2017, dans le cadre de

l’initiative « Tous inclus ». D’après cet examen, les pays devraient, au minimum, a)

prévoir spécifiquement des lois définissant l’âge du consentement qui soient non

contradictoires et qui tiennent compte de l’évolution des capacités, de l’âge et de la

maturité de l’adolescent ; b) s’assurer que l’âge du consentement s’applique à tous

les adolescents, quels que soient leur sexe, leur genre, leur orientation sexuelle ou

leur identité de genre ; et c) envisager la possibilité qu’un adolescent n’ayant pas

encore atteint l’âge défini par la loi puisse donner son consentement en fonction de

différents facteurs tels que l’évolution de ses capacités, de son âge et de sa maturité,

le risque d’infection à VIH et son indépendance ou l’absence de protection parentale

ou autre.

28. S’appuyant sur cet ensemble d’actions, l’UNICEF fait progresser l’effort

collectif mené à l’échelle des Nations Unies pour élaborer une position commune

ainsi que pour délivrer des messages publics et des messages de promotion des

politiques afin de mettre en place une initiative de sensibilisation visant à remédier

au manque d’uniformité en matière d’âge du consentement et à lever les obstacles

dans ce domaine. Ces actions ont également lieu au niveau national. Aux Philippines,

l’UNICEF s’efforce d’intégrer les services de santé pour adolescents et de santé

procréative à la prévention du VIH. En étroite collaboration avec les organismes

publics et les autres partenaires du développement, l ’UNICEF participe à

l’élaboration d’une politique nationale sur le consentement par procuration et sur la

prise en charge des mineurs vivant avec le VIH. Ces efforts s’appuient sur les

enseignements tirés du projet pilote de consentement par procuration, une initiative

menée dans six villes pour sensibiliser les prestataires au concept de consentement

par procuration pour les mineurs grâce à des formations pratiques et à des outils de

mise en œuvre.

IV. Question 3 : Mise en œuvre du plan d’action du

Programme commun ONUSIDA

29. Le budget 2018-2019 d’ONUSIDA et le nouveau modèle d’allocation des

ressources approuvés lors de la quarantième réunion du CCP prévoient une réduction

importante des sommes attribuées aux coparrains et la création d’enveloppes

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financières nationales. Avec ce nouveau modèle d’allocation, sur les 184 millions de

dollars É.-U. récoltés pour le Cadre unifié du budget, des résultats et des

responsabilités 2018, 140 millions de dollars ont été attribués au secrétariat

d’ONUSIDA, 2 millions de dollars ont été attribués à chacun des coparrains et

22 millions de dollars ont été affectés aux enveloppes financières nationales pour

33 pays prioritaires et pour soutenir les populations les plus vulnérables au VIH dans

28 pays non prioritaires.

30. Les coparrains travaillent avec ONUSIDA sur des activités supplémentaires

communes de mobilisation des ressources. Le Programme d’investissement des

propositions communes constitue l’une de ces initiatives. Son objectif est de combler

les lacunes des programmes, des domaines dans lesquels les financements sont

insuffisants. Afin de combler les lacunes en matière de traitement pour les enfants et

les adolescents, l’UNICEF a ajouté une proposition conçue avec l’OMS pour le

renforcement des systèmes et des services afin d’orienter les échanges continus avec

les pouvoirs publics nationaux, le Fonds mondial, et les bailleurs de fonds, y compris

les fondations, les clients privés très fortunés, les entreprises et le secteur public.

31. Une stratégie de collecte de fonds a été mise en place. Elle est axée sur le

déploiement à grande échelle des innovations et sur une approche programmatique

qui comble les principales lacunes au niveau national.

32. L’enveloppe nationale constitue un nouveau mécanisme de financement du plan

d’action du Programme commun ONUSIDA. Sur les 22 millions de dollars de

financement attribués à l’enveloppe nationale dans le budget annuel du Programme

commun, les bureaux de pays de l’UNICEF ont mobilisé et reçu 4 924 100 dollars en

2018, soit 22,4 % du budget annuel total de l’enveloppe nationale. La prise de

décisions concernant l’attribution des ressources de l’enveloppe nationale a lieu au

niveau du pays, en fonction de paramètres fixés par le secrétariat d ’ONUSIDA sur les

conseils des régions et des pays.

33. Cependant, malgré ces dispositifs mis en place au niveau des pays, une missio n

menée en Afrique du Sud par le CCP en octobre 2018 a exprimé des préoccupations

quant à la manière dont les ressources sont allouées. Dans certains cas, les organismes

des Nations Unies recommandent que les fonds leur soient attribués, et le financement

est simplement réparti entre les différents organismes et non entre les domaines

prioritaires. D’après le CCP, pour l’instant, le processus de l’enveloppe nationale a

soulevé des préoccupations plus qu’il n’a permis d’atteindre des résultats

stratégiques.

34. La répartition des tâches d’ONUSIDA a été modifiée. Désormais, l’UNICEF est

coresponsable de deux domaines stratégiques de résultats : le domaine 2

(l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et le maintien en vie des mères,

des enfants et des adolescents) avec l’OMS, et le domaine 3 (prévention du VIH chez

les jeunes) avec l’UNESCO et l’UNFPA. Les trois organismes chargés du domaine 3

collaboreront pour faire progresser la gestion des connaissances, les actions

communes de sensibilisation et de communication, la gestion des données et le

soutien technique coordonné apporté aux pays.

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V. Activités menées dans le cadre des deux domaines

stratégiques de résultats dont l’UNICEF est responsable :

a) élimination de la transmission mère-enfant du VIH et

maintien en vie des mères, des enfants et des adolescents

et b) prévention du VIH chez les jeunes

A. Traitement pédiatrique et diagnostic précoce chez le nourrisson en

Afrique de l’Ouest et centrale

35. En Afrique de l’Ouest et centrale, la couverture du diagnostic précoce chez le

nourrisson et des traitements pédiatriques figure parmi les plus faibles du monde :

21 % pour le diagnostic précoce et 26 % pour les traitements pédiatriques. Après le

lancement du plan de rattrapage pour l’Afrique de l’Ouest et centrale par ONUSIDA

en 2016, 18 pays ont intensifié leurs programmes afin de tripler le nombre de

personnes bénéficiant d’un traitement antirétroviral d’ici à décembre 2018. L’analyse

de ces plans de rattrapage par l’UNICEF a mis en évidence l’absence d’objectifs aussi

ambitieux pour les traitements pédiatriques. Pour combler ces lacunes, des méthodes

à fort impact visant à identifier les enfants vivant avec le VIH, par exemple le

dépistage dans les familles, sont mises en œuvre en Guinée équatoriale, au Ghana, au

Mali et au Tchad consécutivement à des missions de pays communes des Nations

Unies.

36. L’installation de machines dans les établissements de soins mal desservis

constitue l’une des solutions les plus prometteuses pour améliorer l ’accès aux

traitements pédiatriques en généralisant les services de diagnostic précoce rapide

chez le nourrisson. Lorsque le diagnostic précoce chez le nourrisson est réalisé sur le

lieu des soins, les résultats sont communiqués le jour même au pourvoyeur de soins

et les nourrissons atteints du VIH peuvent rapidement commencer un traitement

antirétroviral. L’UNICEF et ses partenaires de mise en œuvre (African Society for

Laboratory Medicine, Clinton Health Access Initiative et la Fondation Elizabeth

Glaser pour la lutte contre le sida pédiatrique) s’efforcent de mettre en place et de

déployer à grande échelle le diagnostic précoce chez le nourrisson sur le lieu des soins

dans 15 pays pionniers. En outre, Unitaid a engagé plus de 150 millions de dollars

É.-U. depuis 2015. Les premières études pilotes et recherches en matière de mise en

œuvre ont montré une réduction considérable des délais d’obtention des résultats du

dépistage, qui est réduit à zéro jour, ainsi qu’une amélioration significative des taux

de mise en route des traitements antirétroviraux. Ainsi, au Mozambique, le diagnostic

précoce chez le nourrisson réalisé sur le lieu des soins a permis de multiplier par sept

la part de nourrissons démarrant un traitement antirétroviral dans les deux mois. Afin

de réunir des partenaires et des cofinancements supplémentaires pour la mise en place

et le déploiement du diagnostic précoce du VIH chez le nourrisson sur le lieu des

soins en Afrique de l’Ouest et centrale, l’UNICEF réalise des investissements à effet

catalyseur sur son budget 2018-2019 dédié aux innovations déployables à grande

échelle.

B. Mettre définitivement fin à la transmission mère-enfant

37. À l’échelle mondiale, la PTME connaît une évolution considérable. Ainsi,

récemment, l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis a

été confirmée en Malaisie. Toutefois, dans de nombreux pays très touchés par le VIH,

l’élimination de la transmission mère-enfant reste difficile à atteindre. Le taux global

d’absence de couverture de 20 % masque des disparités régionales importantes ainsi

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que des difficultés liées aux programmes entre les pays et au sein de ceux-ci. C’est

pourquoi les programmes doivent être adaptés à l’épidémie de VIH et à la lutte contre

cette maladie dans le pays. Pour cela, l’UNICEF conduit avec ses principaux

partenaires un processus encourageant les pays à adopter une approche différenciée

des programmes en fonction des études scientifiques les plus récentes et des dernières

données issues des programmes afin de combler les lacunes et d ’atteindre l’objectif.

Un guide de programmation est en cours d’élaboration et devrait être prêt en 2019.

En Afrique du Sud, une initiative fait ainsi appel aux adolescentes vivant avec le VIH

qui ont participé aux programmes de PTME. Elles deviennent mentores des femmes

récemment identifiées afin d’augmenter leur recours aux soins prénatals et aux

services de PTME, et d’améliorer la continuité des soins et du suivi par les services.

C. Estimations de la taille des populations et principaux indicateurs

liés au VIH pour les adolescents et les populations jeunes clefs

38. Les plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH sont indispensables pour

planifier l’action d’un pays dans ce domaine et pour orienter le financement, les

ressources et les moyens humains. Toutefois, il est fréquent que ces plans ne tiennent

pas compte d’informations importantes concernant les adolescents (âgés de 15 à

19 ans) et les populations jeunes clefs (personnes âgées de 20 à 24 ans) présentant un

risque plus élevé d’infection à VIH. L’UNICEF a encouragé l’extraction de données

relatives à la taille des populations et au VIH chez les adolescents et les populations

jeunes clefs afin d’identifier les lacunes, de développer les connaissances et de guider

l’action des programmes.

D. Analyse des projections concernant l’épidémie

39. L’UNICEF a récemment établi des projections à l’horizon 2030 concernant

l’épidémie de VIH chez les enfants et les adolescents. Compte tenu de l’augmentation

de la population mondiale et du rythme de prévention actuel, environ deux millions

d’adolescents pourraient être infectés par le VIH entre 2018 et 2030. Par rapport à ce

que l’on observe chez les enfants, l’incidence du VIH chez les adolescents décroît

plus lentement, voire montre des signes d’augmentation dans certaines régions. En

outre, entre 2018 et 2030, les nouvelles infections à VIH chez les adolescents

devraient baisser à un rythme beaucoup plus lent (23 %) que chez les enfants (45 %).

L’UNICEF a annoncé les premières projections et les premiers résultats de l ’analyse

lors de la Conférence internationale sur le sida qui s’est déroulée à Amsterdam en

juillet 2018, et a dévoilé l’analyse complète à l’occasion de la Journée mondiale de

lutte contre le sida, le 1er décembre 2018. Cette analyse renforce les arguments de

l’UNICEF et rassemble des données sur lesquelles appuyer son travail continu de

sensibilisation quant à la nécessité urgente d’intensifier les efforts et les

investissements en faveur de la prévention du VIH chez les adolescents.

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Annexe

État de l’épidémie du VIH chez les enfants et action de

l’UNICEF sur les deux décennies de l’enfance pendant la

période 2017-2018

I. État de l’épidémie chez les enfants et les adolescents

1. Les activités visant à éradiquer le sida chez les enfants et les adolescents restent

au centre du programme de l’UNICEF contre le VIH et sont conformes aux objectifs

du Plan stratégique 2018-2021, notamment au groupe d’objectifs 1 : Chaque enfant

survit et s’épanouit. L’approche est axée sur trois interventions programmatiques : a)

veiller à ce que les enfants soient protégés contre une infection par le VIH grâce à

une prévention efficace de la transmission mère-enfant (PTME) ; b) veiller à ce que

les enfants et les adolescents vivant avec le VIH reçoivent le traitement, les soins et

le soutien dont ils ont besoin pour que leur charge virale reste indétectable ; et c)

prévenir les nouvelles infections à VIH chez les adolescents et les jeunes femmes,

notamment parmi les populations clefs. La stratégie d’accélération 2016-2021

d’ONUSIDA, adoptée par l’Assemblée générale lors de la réunion de haut niveau sur

l’élimination du sida en 2016, définit les buts et les cibles pour chacun de ces trois

groupes d’objectifs.

II. Réduction des nouvelles infections chez les enfants et les

adolescents

2. Malgré les progrès réalisés en matière de réduction des taux de transmission

mère-enfant du VIH, les estimations du Programme commun des Nations Unies sur

le VIH/sida, réalisées à partir de modèles actualisés, montrent que 180 000 enfants

(0-14 ans) ont été contaminés par le VIH en 2017. De plus, 89 % de ces infections

ont eu lieu en Afrique subsaharienne (voir Figure I).

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Figure I

Pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH recevant le traitement

antirétroviral le plus efficace pour la prévention de la transmission mère-

enfant et nombre d’infections nouvelles chez les enfants (0-14 ans), 2000−2017

Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations du Programme commun des Nations

Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) pour 2018.

3. Désormais, presque tous les pays à revenu faible et intermédiaire ont adopté les

traitements antirétroviraux à vie pour toutes les femmes enceintes et allaitantes. En

2017, grâce à la mise en œuvre des programmes à grande échelle, la couverture des

traitements antirétroviraux atteignait 80 % pour cette population. Cependant,

l’évolution de la couverture des traitements antirétroviraux et de leur impact sur la

prévention de la transmission aux enfants a atteint un palier. Les résultats sont

variables selon les pays, mais les efforts menés actuellement à l ’échelle mondiale ne

permettront pas d’atteindre les objectifs, à savoir une couverture des traitements

antirétroviraux de 95 % chez les femmes enceintes vivant avec le VIH et un nombre

de nouvelles infections chez les enfants inférieur à 20 000 à l’horizon 2020.

4. En outre, toutes les régions ne progressent pas au même rythme (voir Figure II).

Ainsi, en Afrique de l’Ouest et centrale, la couverture des traitements antirétroviraux

chez les femmes enceintes est inférieure à 50 %. Ces régions prioritaires et d’autres

font l’objet d’une attention particulière dans les stratégies de l’UNICEF visant à

augmenter le dépistage du VIH et la couverture des traitements antirétroviraux chez

les femmes enceintes et allaitantes.

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Figure II

Pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH recevant le traitement

antirétroviral le plus efficace pour la prévention de la transmission mère-

enfant, par région et dans les pays visés par le programme Start Freea, 2017

Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations d’ONUSIDA pour 2018.

a Start Free est le premier des trois volets du Cadre pour une accélération accrue élaboré par ONUSIDA et le Plan

d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida afin d’éradiquer la maladie chez les enfants, les

adolescents et les jeunes femmes à l’horizon 2020. Ce cadre vise à éliminer la transmission mère-enfant du VIH

(Start Free), à réduire le nombre de nouvelles infections à VIH (Stay Free) et à fournir des traitements

antirétroviraux aux enfants et aux adolescents (AIDS Free). Les pa ys prioritaires du volet Start Free sont les

suivants : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Eswatini, Éthiopie, Ghana, Inde,

Indonésie, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigéria, Ouganda, République démocratique d u Congo,

République-Unie de Tanzanie, Tchad, Zambie et Zimbabwe.

5. Ces différences régionales en matière de couverture des traitements

antirétroviraux se traduisent par de fortes variations dans la réduction des nouvelles

infections. À l’échelle mondiale, les nouvelles infections chez les enfants ont diminué

de 35 % entre 2010 et 2017, mais dans certaines parties du monde (par exemple au

Moyen-Orient et en Afrique du Nord), ce chiffre est peut-être en augmentation, bien

que cette estimation s’appuie sur une petite quantité de données (voir Figure III). Cela

s’explique principalement par le faible taux de dépistage prénatal, mais aussi par

l’absence de diagnostic des nouvelles infections chez les femmes en âge de procréer.

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Figure III

Évolution (en pourcentage) du nombre estimé de nouvelles infections à VIH

chez les enfants (0-14 ans), par région, 2010-2017

Source : estimations d’ONUSIDA 2018.

6. Bien qu’elle ne soit pas optimale, la baisse du nombre de nouvelles infections à

VIH chez les enfants reste bien supérieure à celle observée chez les adultes et les

adolescents. Ce « retard en matière de prévention » a été porté à l’attention du monde

entier, notamment grâce à la création de la Coalition mondiale pour la prévention du

VIH par ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) en

octobre 2017. Au sein de cette coalition, l’UNICEF et le PEPFAR sont les principaux

partenaires techniques pour faire évoluer la prévention auprès des adolescentes et des

jeunes femmes. Ils collaborent avec l’UNFPA et l’Organisation des Nations Unies

pour l’éducation, la science et la culture afin de développer la prévention auprès des

jeunes, notamment auprès des populations clefs souvent marginalisées.

7. La Coalition mondiale pour la prévention du VIH a adopté les objectifs du Cadre

pour une accélération accrue définis dans les trois volets « Free » (notamment les

objectifs du volet « Stay Free »). L’un de ces objectifs est une réduction de plus de

75 % du nombre de nouvelles infections chez les adolescentes et les jeunes femmes

à l’horizon 2020, ce qui correspondrait à une diminution de 100 000 cas par an,

puisque le nombre de nouvelles infections par an s’élevait à 440 000 en 2010. En

2017, on a recensé 340 000 nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les

jeunes femmes, soit une réduction de 22 % par rapport à 2010. Pour atteindre cet

objectif du Cadre d’accélération accrue, il faudra donc accroître considérablement la

prévention (voir Figure IV).

8. L’UNICEF estime que l’accès aux services de prévention du VIH constitue un

droit fondamental de tous les adolescents et de tous les jeunes. Dans toutes les régions

du monde, les populations clefs présentent un risque d’infection à VIH plus élevé, et

ceci est particulièrement vrai pour les adolescents de ces populations clefs. D ’après

les données avancées par ONUSIDA, en 2017, 47 % des nouvelles infections à VIH

dans le monde concernaient les adolescents des populations clefs et leurs partenaires1.

1 Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Un long chemin reste à parcourir :

combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices, mise à jour des données mondiales du sida

2018 (Genève, ONUSIDA, 2018).

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Pour mettre un terme à la propagation de l’épidémie de VIH, il est essentiel de toucher

ces adolescents vulnérables et en situation d’exclusion.

Figure IV

Nombre estimé de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les jeunes

femmes (15-24 ans), évolution de 2010 à 2017, projections et objectifs pour

2017-2020

Source : analyse des estimations d’ONUSIDA 2018 par l’UNICEF.

III. Mortalité liée au VIH et accès aux traitements antirétroviraux

9. L’accès au traitement des enfants (0-14 ans) continue à progresser lentement

mais de manière continue. En 2017, un peu plus de la moitié (52 %) des enfants de

ce groupe d’âge vivant avec le VIH avait accès à un traitement antirétroviral. Quant

aux adultes séropositifs, ils étaient 59 % à bénéficier d’un traitement. En termes de

nombre de personnes sous traitement, cet écart entre adultes et enfants est le plus

important depuis 2010 (voir Figure V).

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Figure V

Couverture des traitements antirétroviraux (en pourcentage) chez les enfants

(0-14 ans) et les adultes âgés de 15 ans et plus, 2010−2017

Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations d’ONUSIDA pour 2018.

10. Pour les enfants, les conséquences de ce faible accès au traitement sont

dramatiques. Le VIH est une infection agressive chez les enfants, notamment lorsque

ceux-ci sont infectés à la fin de la grossesse ou pendant le travail et l ’accouchement.

Sans traitement, 30 % d’entre eux décèdent avant l’âge de 1 an, 50 % avant 2 ans et

80 % avant 5 ans.

11. Heureusement, les traitements réduisent considérablement le risque de

mortalité, et la mortalité liée au VIH connaît une baisse constante depuis la mise en

place des programmes de traitement par antirétroviraux (voir Figure VI).

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Figure VI

Évolution de la couverture des traitements antirétroviraux, nombre de

nouvelles infections et nombre de décès liés au sida chez les enfants (0-14 ans),

monde entier, 2000-2017

Source : Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et estimations d’ONUSIDA pour 2018.

12. Les informations concernant l’accès des adolescents aux traitements

antirétroviraux sont rares, mais dans les pays communiquant des données sur les

adolescents ventilées par âge, la couverture médiane des traitements antiré troviraux

est beaucoup plus faible que pour les adultes. La situation est particulièrement

préoccupante pour les adolescents âgés de 15 à 19 ans. Les garçons adolescents,

notamment, ont très peu accès aux traitements antirétroviraux (voir Figure VII).

Comme le montre ce graphique, les estimations et les chiffres en matière de

couverture du traitement sont un peu plus élevés pour les adolescents âgés de 10 à

14 ans dont la plupart ont contracté le VIH par transmission mère-enfant. Ils sont

ainsi identifiés de manière précoce et reçoivent un traitement à un jeune âge.

Toutefois, le VIH reste l’une des principales causes de mortalité chez les adolescents

en Afrique subsaharienne, et ces données soulignent la nécessité d ’améliorer l’accès

de ces populations aux services de dépistage et de traitement.

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Figure VII

Pourcentage d’adolescents (10-19 ans) vivant avec le VIH et recevant un

traitement antirétroviral, données de 40 pays, 2017

Source : analyse du Rapport mondial sur le suivi de la lutte contre le sida 2018 et des estimations d’ONUSIDA pour

2018 par l’UNICEF.

13. Dans le cadre de l’initiative « Tous inclus », l’UNICEF apporte une assistance

technique aux pays de toutes les régions afin d’inciter les partenaires nationaux à

examiner les données concernant les adolescents et à repérer les lacunes dans les

actions de lutte contre le VIH. Ces données montrent que les nouvelles infections

chez les adolescents constituent un problème dans toutes les régions et que 75 % de

ces infections ont lieu en Afrique subsaharienne (voir Figure VIII).

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Figure VIII

Proportion de nouvelles infections à VIH chez les adolescents (15-19 ans), par

région de l’UNICEF

Source : estimations d’ONUSIDA 2018.

IV. L’action de l’UNICEF pour répondre aux difficultés

actuelles

A. Prévention de la transmission mère-enfant du VIH

14. Le décalage observé entre l’augmentation rapide de la couverture des

traitements antirétroviraux pour les femmes enceintes séropositives et la di minution

relativement faible du taux de transmission mère-enfant au niveau des populations

indique des défaillances graves en matière de lutte contre le VIH chez les femmes

enceintes et allaitantes, notamment des taux élevés de discontinuité du suivi et

d’infections incidentes. Ces lacunes des services complets de prévention de la

transmission mère-enfant continuent de favoriser les nouvelles infections chez les

enfants. Pour résoudre ces difficultés, de nouvelles approches et de nouveaux outils

seront nécessaires. En outre, il est essentiel de réfléchir autrement aux actions

possibles et souhaitables pour éliminer la transmission mère-enfant du VIH.

15. L’UNICEF encourage l’adoption d’une approche différenciée des programmes

de PTME, c’est-à-dire une approche qui examine plus attentivement les facteurs

favorisant les transmissions à l’échelle nationale et locale. Avec l’Organisation

mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires internationaux clefs, l’UNICEF

s’efforce de rendre systématique cette approche différenciée en décrivant la

couverture, la portée géographique et la qualité des soins ainsi qu’en modifiant les

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activités des programmes pour combler des lacunes spécifiques et répondre aux

nouveaux besoins. Il est clair qu’une couverture élevée des services de traitement

antirétroviral est nécessaire mais pas suffisante. La continuité des soins est elle aussi

indispensable. Les personnes qui débutent un traitement doivent le poursuivre. Un

trop grand nombre de malades abandonnent leur traitement ou ne font pas l’objet d’un

suivi continu, ce qui augmente les risques de transmission du VIH à leurs partenaires

ou à leurs nourrissons. En l’absence d’actions visant à remédier aux faibles taux de

continuité des soins et à la transmission du VIH pendant la grossesse et l’allaitement

dans un plus grand nombre de pays, les progrès seront insuffisants pour atteindre les

cibles ou même les objectifs mondiaux du Plan stratégique de l ’UNICEF.

16. Il est urgent de cibler les pays et les régions du monde où la couverture de

traitement est faible et où les femmes enceintes séropositives ne sont pas

suffisamment identifiées. Ainsi, en Afrique de l’Ouest et centrale, malgré une

prévalence du VIH relativement faible, il existe des lacunes importantes dans la

couverture de traitement et les systèmes et services publics de santé sont faibles.

L’UNICEF aide les pouvoirs publics à employer des stratégies de renforcement des

systèmes de santé afin de faire évoluer durablement l’accès aux traitements

antirétroviraux pour les femmes enceintes. Il s’agit d’intégrer les services liés au VIH,

y compris le dépistage, la prévention et le traitement des femmes vivant avec le VIH,

aux programmes de soins prénatals de routine.

17. L’initiative « Optimisation de l’accès aux services de traitement du VIH

(OHTA) pour les femmes enceintes », d’une durée de cinq ans, soutenue par les

Gouvernements norvégien et suédois, a montré que la mobilisation de la communauté

était essentielle pour améliorer l’accès aux services. La création de liens entre les

femmes bénéficiaires de la PTME et des mères mentores formées vivant dans la même

communauté augmente considérablement la probabilité de recours aux soins et de

continuité des soins. S’appuyant sur cette expérience, l’UNICEF collaborera avec les

principaux partenaires de mise en œuvre (par exemple mothers2mothers), avec les

organisations à but non lucratif (par exemple l’Organisation des Premières dames

d’Afrique contre le sida) et avec les gouvernements nationaux pour déployer les

interventions communautaires à grande échelle, en mettant l ’accent sur

l’augmentation du nombre de mentores rémunérées et supervisées pour les femmes

vivant avec le VIH.

B. Traitements antirétroviraux pédiatriques

18. L’accès aux traitements pour les enfants stagne. Bien que la couverture continue

d’augmenter, les progrès sont faibles. Environ la moitié (52 %) seulement des enfants

séropositifs ont accès à un traitement, et la situation est encore plus grave pour les

adolescents. Cette stagnation à l’échelle mondiale s’explique en partie par le fait que

la couverture varie énormément dans les différentes régions du monde. La situation

de l’Afrique de l’Ouest et centrale en matière d’accès pédiatrique est particulièrement

préoccupante puisque seuls 26 % des enfants vivant avec le VIH y reçoivent un

traitement antirétroviral. L’absence de services et d’outils de diagnostic est l’un des

principaux facteurs contribuant à cette situation.

19. Il est urgent d’améliorer les capacités de dépistage dans la région. L’UNICEF

collabore avec l’OMS et ONUSIDA pour améliorer la couverture des traitements

antirétroviraux en favorisant l’utilisation d’antirétroviraux optimaux dans toutes les

régions et en s’efforçant d’augmenter l’accès au dépistage du VIH chez les enfants,

notamment grâce au déploiement rapide du diagnostic chez le nourrisson sur le lieu

des soins. Ces activités sont notamment axées sur l’Afrique de l’Ouest et centrale où

l’UNICEF apporte un soutien technique ciblé aux Ministères de la santé et aux

Page 23: Suite donnée par l’UNICEF aux recommandations et décisions … · 2020-04-28 · VIH/sida I. Introduction 1. Le présent rapport constitue une mise à jour concernant les progrès

UNICEF/2019/EB/2

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partenaires de neuf pays afin qu’ils adoptent des stratégies innovantes visant à

identifier les enfants qui vivent avec le VIH, y compris grâce au dépistage dans les

familles.

20. Grâce au déploiement réussi d’interventions de PTME à fort impact telles que

le traitement antirétroviral universel pour toutes les femmes enceintes et allaitantes,

le nombre de nourrissons exposés au VIH effectivement contaminés par le virus a

considérablement diminué. Le dépistage permettant d’identifier les enfants

séropositifs doit désormais concerner d’autres points d’entrée permettant de toucher

un grand nombre de personnes, au-delà des programmes de PTME. Dans plusieurs

pays, notamment le Cameroun, le Gabon, le Ghana, le Libéria, le Nigéria, la

République démocratique du Congo et le Tchad, l’UNICEF adopte une méthode axée

sur la famille qui cible les adultes et les enfants participant déjà à des programmes de

traitement et propose un dépistage aux membres de leur famille, en particulier aux

enfants et aux adolescents dont le statut VIH est inconnu. Les études pilotes montrent

que cette méthode est très efficace, notamment en Afrique de l’Ouest et centrale où

les services de PTME ont toujours été faibles et où les enfants dont la mère est

séropositive et qui n’ont pas bénéficié d’un dépistage courent plus de risques

d’infection. Dans l’année à venir, ces études pilotes seront déployées à grande échelle

en Afrique de l’Ouest et centrale dans le but de doubler le nombre d’enfants traités

dans cette région au cours des deux prochaines années.

21. L’accès à des outils de diagnostic précoce chez le nourrisson sur le lieu des soins

doit être amélioré. Avec le soutien d’UNITAID et en partenariat avec la Clinton

Health Access Initiative, l’UNICEF a accéléré le déploiement du diagnostic précoce

chez le nourrisson sur le lieu des soins dans les deux régions d’Afrique subsaharienne.

À présent, grâce aux fonds initiaux de l’initiative de l’UNICEF dédiée aux

innovations déployables à grande échelle, les activités menées en Afrique de l ’Ouest

et centrale concerneront 10 pays supplémentaires de la région dans le cadre d’une

approche intégrée du dépistage de la tuberculose et du VIH.

C. Prévention auprès des adolescents

22. En Afrique subsaharienne, les nouvelles infections concernent en grande partie

les adolescentes et les jeunes femmes. Dans d’autres parties du monde, les

adolescents des populations clefs présentent un risque élevé d’infection à VIH, sont

généralement mal desservis par les services de santé et bénéficient d ’un accès limité

aux informations de prévention. Bien que de nouvelles stratégies fondées sur des

données probantes permettent d’endiguer ces nouvelles infections, les progrès restent

lents. D’après l’UNICEF, l’augmentation du nombre de jeunes sera supérieure à la

lente diminution de l’incidence, ce qui entraînera une augmentation du nombre annuel

de nouvelles infections chez les adolescents.

23. Au niveau national, l’UNICEF met en œuvre une série de programmes différents

aux objectifs semblables. Il s’agit de mettre en place une protection sociale qui tient

compte du VIH et des plateformes numériques s’adressant aux jeunes hommes qui

ont des relations sexuelles avec des hommes afin de s’assurer qu’ils ont accès aux

services de dépistage et aux informations de prévention concernant le VIH.

24. À l’échelle mondiale, l’UNICEF met au point un ensemble d’indications et de

conseils destinés à faciliter le déploiement des programmes de prévention du VIH

axés sur les adolescents et les jeunes. Ces outils concerneront toutes les populations,

y compris les adolescentes et les jeunes femmes, ainsi que les jeunes des populations

clefs. Ils aborderont l’ensemble des besoins des programmes, de l’estimation de la

taille au suivi en passant par la planification et la mise en œuvre.