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Stratégie d’implantation d’un système de gestion de la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de récolte Mémoire Hatem Khaldi Maîtrise en génie mécanique Maître ès sciences (M.Sc.) Québec, Canada © Hatem Khaldi, 2017

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Stratégie d’implantation d’un système de gestion de

la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de

récolte

Mémoire

Hatem Khaldi

Maîtrise en génie mécanique

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Hatem Khaldi, 2017

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Stratégie d’implantation d’un système de gestion de

la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de

récolte

Mémoire

Hatem Khaldi

Sous la direction de :

Daoud Aît-Kadi, directeur de recherche

Luc Lebel, codirecteur de recherche

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Résumé

Les entrepreneurs forestiers de récolte ont été amenés à chercher de nouvelles façons

d’augmenter leur productivité et réduire leurs coûts. Nous avons constaté que la

maintenance des machines forestières de récolte est une source importante de dépenses

(plus de 30%). Actuellement, nous constatons l’absence d’un système d’information

permettant une meilleure gestion et planification des opérations de maintenance ainsi que le

suivi de la performance de cette dernière. Le but de notre étude est donc de proposer une

stratégie d’implantation d’un système de gestion de la maintenance pour les entrepreneurs

forestiers de récolte. Ce système de gestion de la maintenance sera adapté aux moyens et

aux ressources de l’entrepreneur forestier de récolte.

Notre méthodologie prend en compte l’état actuel de la maintenance chez les

entrepreneurs forestiers de récolte. Un stage sur le terrain et une revue des connaissances

ont permis un premier bilan. Nous avons ensuite réalisé des comparaisons avec des

domaines industriels d’intérêts, à savoir le secteur minier et les éoliennes. Ces

comparaisons nous ont révélé l’existence d’un système de surveillance pour les machines

d’exploitation minière. La comparaison nous a également révélé l’existence d’un système

décentralisé de gestion de la maintenance chez les éoliennes. Ceci nous a inspirés pour

proposer un système collaboratif de gestion de la maintenance. Un tel système vise à

partager des ressources et des connaissances pouvant mener à une réduction des coûts de la

maintenance. Une entité spécialisée qui collecte, compile et analyse les données de

maintenance sera recommandée afin de proposer un système de gestion de la maintenance

compatible avec les besoins et les ressources des entrepreneurs forestiers de récolte. Dans la

dernière partie du travail, nous avons détaillé les étapes nécessaires pour l’implantation

d’un système de gestion de la maintenance.

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Table des matières

Chapitre I : Introduction ...................................................................................................... 1

1.1 Réseau d’approvisionnement forestier .......................................................................... 4

1.1.1 Entreprises d’exploitation forestière ....................................................................... 5

1.1.2 Description de l’entreprise forestière de récolte ..................................................... 5

1.2 Problématique ................................................................................................................ 8

1.3 Objectifs ........................................................................................................................ 9

Chapitre II : Revue de littérature ....................................................................................... 11

2.1 Concepts préliminaires de la maintenance .................................................................. 12

2.1.1 Maintenabilité des systèmes réparables ................................................................ 12

2.1.2 Disponibilité des systèmes réparables .................................................................. 13

2.1.3 Concept de maintenance et sureté de fonctionnement.......................................... 14

2.1.4 Type de maintenance ............................................................................................ 14

2.2 Processus de maintenance .......................................................................................... 17

2.3 Approches des systèmes de gestion de la maintenance .............................................. 22

2.4 Stratégies de remplacement des composants de l’outil de production ........................ 25

2.5 Système de gestion de la maintenance ........................................................................ 27

2.5.1 Étapes de réalisation d’un système de gestion de la maintenance ........................ 27

2.5.2 Les fonctions à remplir ......................................................................................... 30

2.5.3 Contraintes et objectifs de chaque activité ........................................................... 32

2.6 Définition des opérations de maintenance ................................................................... 33

2.6.1 Les opérations de maintenance pour les composants « Non critiques » .............. 34

2.6.2 Les opérations de maintenance pour les composants « critiques » ...................... 34

2.7 Les industries similaires : ........................................................................................... 35

2.7.1 L’industrie minière : ............................................................................................. 35

2.7.2 Les éoliennes ........................................................................................................ 37

2.8 Synthèse de la revue de la littérature : ......................................................................... 39

Chapitre III : Méthodologie ............................................................................................... 41

3.1 Cartographie des opérations forestières ....................................................................... 44

3.1.1 La coopérative forestière ...................................................................................... 44

3.1.2 Les entrepreneurs forestiers .................................................................................. 45

3.1.3 Operations forestière de récolte ............................................................................ 48

3.1.4 Opérations de maintenance ................................................................................... 50

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3.2. Études des bonnes pratiques ....................................................................................... 59

3.3 Mise en place du modèle ............................................................................................. 60

Chapitre IV : Résultats ...................................................................................................... 62

4.1 Analyse critique du système de gestion de maintenance actuel .................................. 63

4.1.1 Processus de maintenance .................................................................................... 63

4.1.2 Politique de remplacement des composants ......................................................... 64

4.2 Résultats de la Comparaison avec les secteurs industriels similaires ......................... 64

4.2.1 Le secteur minier .................................................................................................. 64

4.2.2 Éoliennes .............................................................................................................. 66

4.3 Étapes d’implantation d’un système de gestion de la maintenance ............................ 68

4.3.1 Préparation de l’implantation du système de gestion de la maintenance : ........... 69

4.3.2 Configuration du système de gestion de la maintenance ...................................... 73

4.3.3 Documentation de maintenance ........................................................................... 75

Chapitre V : Conclusion .................................................................................................... 81

Références ......................................................................................................................... 85

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Liste des figures Figure 1 : Macro-schéma du réseau d’approvisionnement forestier ...................................... 6

Figure 2 : Représentation du MTBF et MTTF ..................................................................... 13

Figure 3 : Les types de maintenance .................................................................................... 17

Figure 4:Représentation de la fonction maintenance centrée sur les activités ..................... 19

Figure 5 : Représentation fonctionnelle de la maintenance. ................................................. 20

Figure 6: Décomposition structurelle de la maintenance ..................................................... 21

Figure 7 : Étapes de réalisation d’un système de gestion de la maintenance ....................... 29

Figure 8 : Lien entre le système de gestion de la maintenance, l’exploitation et les

performances ........................................................................................................................ 30

Figure 9 : Les liens du système de gestion de la maintenance avec ses fonctions ............... 31

Figure 10 : Organisation de la maintenance pour les éoliennes offshores ........................... 39

Figure 11 : Méthodologie ..................................................................................................... 43

Figure 12 : Abatteuse façonneuse et porteur forestier .......................................................... 47

Figure 13 : Fiche inspection de conformité .......................................................................... 49

Figure 14 : Mode d’action en cas de panne .......................................................................... 53

Figure 15 : Exemple de fiche d’intervention ........................................................................ 73

Figure 16 : Flux d’informations entre les niveaux d’un système de gestion de la

maintenance .......................................................................................................................... 74

Figure 17 : Documents nécessaires pour une opération de maintenance ............................. 77

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Machines forestières du premier entrepreneur forestier de récolte ................... 46

Tableau 2 : Machines forestières du deuxième entrepreneur forestier de récolte ................ 46

Tableau 3 : Machines forestières du troisième entrepreneur forestier de récolte ................. 47

Tableau 4 : Machines forestières du quatrième entrepreneur forestier de récolte ................ 47

Tableau 5 : AMDEC ............................................................................................................. 54

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Remerciements

Je voudrais remercier mes professeurs Docteur Daoud Ait-Kadi et docteur Luc Lebel pour

leur professionnalisme, leurs conseils et leurs soutiens ainsi que pour leur présence

continue durant la réalisation de ce projet.

Je voudrais également remercier ma famille et mes amis pour m’avoir encouragé tout au

long de ces deux années.

Je remercie aussi l’Université Laval et spécialement le département de génie mécanique

pour cette expérience.

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Chapitre I : Introduction

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Les opérations forestières sont toutes opérations qui précèdent les premières

transformations dans les usines de transformation de bois (Sciage, papier…..). Ces

opérations sont principalement axées sur trois activités : la récolte du bois, la construction

et l’entretien des chemins forestiers, ainsi que le transport de la forêt à l’usine. Durant ces

dernières années, la situation des entreprises forestières est devenue préoccupante à cause

de nombreux problèmes structurels et conjoncturels. Lebel [24] explique que la situation de

l’entrepreneur forestier de récolte est de plus en plus inquiétante. Il affirme que 37% des

entrepreneurs forestiers ont annoncé, suite aux sondages réalisés par Prefort en 2006, qu’ils

arrêteront toutes leurs opérations forestières au cours des cinq années qui suivent. La même

étude montre qu’en 2010 environ 30% des entrepreneurs forestiers ne sont plus en

opération dont 4% due à une faillite.

Subissant de grandes pressions dans ce nouveau contexte industriel, les entreprises

forestières clientes, qui assurent les premières transformations, deviennent encore plus

exigeantes vis-à-vis des entrepreneurs des opérations forestières. Elles demandent du bois

de meilleure qualité et livré dans les délais à moindre coût. Pour satisfaire cette demande,

variable et incertaine, les entreprises forestières de récolte ont besoin d’un outil de

production fiable et d’un processus de maintenance bien maitrisé et moins coûteux. Par

outil de production, on parle des machines forestières à savoir les abatteuses et les

transporteurs qui constituent les machines de récolte de bois pour les entrepreneurs

forestiers.

Une analyse portant sur les cas des entrepreneurs forestiers qui travaillaient avec

une coopérative forestière de récolte pendant la saison de récolte 2014-2015, nous a permis

de constater que les entrepreneurs forestiers ont des dépenses liées à la maintenance assez

élevées qui constituent un grand pourcentage des dépenses globales (jusqu’à 30% de la

totalité des dépenses par saison de récolte). En effet, les études d’Ait-Kadi [5] montrent que

l’industrie américaine consacre environ 200 milliards de dollars par année aux opérations

de maintenance. Ces dernières représentent environ 15% pour l’industrie agroalimentaire et

40% pour l’industrie lourde. Ces études montrent également que 1/3 de ces coûts de

maintenance proviennent d’opérations inutiles ou mal effectuées.

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Les études spécifiques pour le secteur forestier qui s’intéressent au volet

maintenance sont quasi-absentes mais on peut citer l’étude d’El Rhalmi [7] qui traite la

maintenance dans l’entreprise forestière de transport.

Meeham [3] a conclu, dans une étude portant sur la maintenance d’entreprises

d’exploitation forestière, que la majorité des gestionnaires de la maintenance dispose de la

maitrise technique, mais pas de la maitrise de la gestion des opérations de la maintenance et

de production. En effet, la maitrise technique est le fait de savoir comment agir face à une

défaillance quelconque alors que la maitrise de la gestion des opérations de la maintenance

est comment ordonnancer les actions de cette dernière et comment mettre en place un

système d’action le plus fiable possible pour assurer une meilleure disponibilité des

machines. El Rhalmi [7] constate que plusieurs sociétés de transport n’ont pas les notions

d’ordonnancement des travaux de maintenance et qu’il arrive que la gestion des

interventions soit laissée à l’initiative des opérateurs ou des mécaniciens.

Ce projet de maitrise est réalisé dans le cadre des recherches FORAC dont le but est

de proposer une stratégie d’implantation d’un système de gestion de la maintenance pour

les entrepreneurs forestiers de récolte. Ce système de gestion de la maintenance permettra

d’améliorer et optimiser les performances des entreprises du secteur forestier. Plus

spécifiquement, nous proposons d’étudier le cas des entrepreneurs forestiers de récolte qui

travaillent avec une coopérative forestière.

Une cartographie du processus de la maintenance chez les entrepreneurs forestiers de

récolte sera réalisée. Cette partie du travail servira à définir les lacunes existantes dans le

processus de maintenance actuel. Ceci nous permettra de valider notre objectif. Par la suite,

nous allons définir via une revue de la littérature les concepts préliminaires de la

maintenance ainsi que des comparaisons avec des secteurs industriels similaires afin de tirer

des pratiques de maintenances bénéfiques aux entrepreneurs forestiers de récolte. Ces

étapes aboutiront à la proposition d’un modèle d’implantation d’un système de gestion de la

maintenance adapté aux besoins et aux ressources des entrepreneurs forestiers de récolte.

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1.1 Réseau d’approvisionnement forestier

D’après la FAO [17], la forêt recouvre 31% de toutes les terres de la surface de la Terre

et a une superficie de près de 310 millions d’hectares au Canada, soit 7,8 % des ressources

forestières mondiales. La forêt publique québécoise couvre plus de 750 000 kilomètres

carrés, soit plus de 90 % des forets de la province [28]. Cette forêt comporte près de 60

espèces d’arbres. On y trouve une forêt résineuse au nord et une forêt feuillue au sud. Entre

ces deux zones, la forêt est constituée d’espèces mélangées (forêt mixte).

L’industrie forestière est basée sur trois secteurs majeurs qui sont l’approvisionnement

forestier, le sciage et l’industrie de pâtes et papiers. Dans la province de

Québec, « l’industrie forestière représentait 2% du PIB en 2014 et 9 milliards de dollars en

2015[15]».

Les opérations forestières incluent les activités suivantes :

Récolte de la matière ligneuse;

Le transport;

Construction des chemins forestiers.

Ces opérations sont précédées par une phase de planification des activités forestières.

Cette planification est basée sur un plan d’aménagement forestier qui permet de localiser

les secteurs de coupe ainsi que les restrictions environnementales.

Durant les dernières décennies, les activités du réseau d’approvisionnent forestier ont

connu des mutations importantes touchant les modes et les moyens de production, ainsi

que l’organisation du travail sous des contraintes environnementales et de rentabilité de

plus en plus serrées. L’utilisation, sans cesse croissante, de la grosse machinerie

sophistiquée suite à la mécanisation des opérations forestières de récolte, est considérée

comme l’un des phénomènes majeurs. Selon Statistiques Canada [7], l’industrie forestière

se classe dans les cinq premiers rangs en termes d’intégration d’équipements de pointe en

milieu de travail au pays. Cette mécanisation, qui a touché par conséquent, les entreprises

forestières de récolte, a apporté certes une réponse à l’amélioration de la productivité, mais

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pas nécessairement aux marges bénéficiaires à cause, entre autres, des investissements et

des frais de fonctionnement qui lui sont associées comme les dépenses de la maintenance.

1.1.1 Entreprises d’exploitation forestière

Les entreprises d’exploitation forestières sont principalement les entreprises forestières

de récolte et celles de transport. Elles sont situées au cœur de la chaine

d’approvisionnement forestier. Leur principal but est de récolter la matière ligneuse tout en

respectant les restrictions environnementales. Cette matière ligneuse est par la suite

transportée vers les usines de transformation du bois par les sociétés de transport. Les

entreprises forestières de récolte et de transport sont liées avec les usines de transformation

par des contrats, il s’agit de contrats d’achat de service qui est le transport du bois depuis

les sites de récoltes jusqu’à l’usine de transformation.

L’accès aux sites ainsi que le transport nécessitent la construction des chemins

forestiers. Ces derniers sont la responsabilité des compagnies qui bénéficient d’un contrat

de vente de droits de coupe. Ces chemins forestiers sont habituellement construits un an

avant le début de leurs exploitations (les chemins forestiers des sites de récolte de la saison

prochaine sont construits par les compagnies de transformation au cours de cette saison).

1.1.2 Description de l’entreprise forestière de récolte

Opérant au sein d’une structure organisationnelle, l’entreprise forestière de récolte doit

compter sur ses propres moyens et ressources pour assurer une rentabilité qui répond à ses

attentes. Le chiffre d’affaires médian des entrepreneurs forestiers de récolte est de

550 000$, une moyenne des actifs de 600 000$ et un nombre d’employés situé autour de

quatre. Ces données sont récoltées lors du stage de Samuel Monfort réalisé chez une

coopérative forestière. Les entreprises forestières de récolte possèdent plusieurs liens avec

un certain nombre de partenaires (Figure1) :

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Figure 1 : Macro-schéma du réseau d’approvisionnement forestier

Ce schéma décrit les liens de l’entreprise forestière de récolte avec son environnement.

Ces liens décrivent le réseau d’approvisionnement forestier. Le premier intervenant est le

ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs qui délivre des contrats de droit de coupe aux

entreprises de transformations de bois. Ces contrats donnent aux sociétés de transformation

les droits d’exploitation d’un nombre de sites forestiers avec certaines conditions

environnementales et de sécurité. Également, la société est responsable de la construction et

l’entretien des chemins forestiers. Ces chemins qui permettront aux entreprises forestières

de récolte de se déplacer entre les sites avec la lourde machinerie, ainsi qu’aux sociétés de

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transport de véhiculer le bois vers les usines de transformation. La construction des

chemins forestiers se réalise généralement au cours de la saison qui précède le début de

leurs exploitations.

Les contrats permettent aux sociétés de transformation de bois de définir les attentes

pour la saison en termes de volume mesuré en mètre cube de bois. Ces attentes permettent

aux sociétés de transformation de définir le nombre des sociétés forestières de récolte. En

effet, les taux de productions des entrepreneurs forestiers de récolte sont connus, ce qui

donne à l’entreprise de transformation un aperçu sur le nombre nécessaire d’entrepreneurs

forestiers de récolte pour atteindre les objectifs de la saison.

Ainsi, les entrepreneurs forestiers entament la saison au mois de juin et la terminent au

mois de mars. En effet, la saison de récolte s’achève habituellement au début de la période

de dégel vue la difficulté de déplacer les machines lourdes et les camions du transport

durant une telle période. La tâche principale est la récolte de la matière ligneuse, mais ceci

nécessite l’intervention de plusieurs acteurs. En effet, le taux de production est lié

directement à la disponibilité des machines forestières. Suite aux constats du stage de

Samuel Monfort, on a pu constater qu’un nombre de pannes, qui se manifestent d’une façon

quasi quotidienne, oblige les entrepreneurs à intervenir. Ces interventions nécessitent des

pièces de rechange, outillages adéquats et du personnel qualifié. Dans certains cas, ceci est

offert par les distributeurs, les équipementiers et les concessionnaires.

1.1.3 La maintenance chez les entrepreneurs forestiers de

récolte

La perte de disponibilité est liée directement aux actions de la maintenance. En effet,

une action de maintenance corrective se manifeste suite à une défaillance durant les

opérations de récolte. Les opérations de maintenance préventive sont effectuées durant la

période de dégel (le printemps). Ceci représente la définition de la maintenance pour les

entrepreneurs forestiers de récolte [7]. L’entrepreneur forestier de récolte définit la

maintenance comme étant un mal nécessaire qui sert à réparer les défaillances qui se

manifestent au cours des opérations de récolte. Pour les entrepreneurs forestiers de récolte,

la maintenance se résume aux actions de réparation et d’entretien. Pour le volet préventif de

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la maintenance, il s’agit des actions lors de la période hors saison durant laquelle

l’entrepreneur forestier de récolte ajuste les machines en effectuant des changements et des

réparations selon lui indispensables pour garantir un certain taux de disponibilité des

machines.

Les entrepreneurs forestiers de récolte doivent assurer un taux de productivité qui

répond aux attentes des usines de transformation. Le taux de productivité moyen des

machines est de 1300 m3 par semaine de bois résineux par machine et de 1100 m3 par

semaine de bois mixte par machine également. Les attentes de l’usine de transformation

sont de l’ordre de 600 000 m3 pour la saison 2014-2015 (Données collectées suite aux

entretiens avec des entrepreneurs forestiers de récolte).

1.2 Problématique

Suite à la réalisation d’une étude exploratoire basée sur dix-huit entretiens avec des

entrepreneurs forestiers de récolte durant mes rencontres avec ces derniers, et à l’aide du

rapport de stage de Samuel Monfort (étudiant en foresterie), qui a été réalisé au sein d’une

coopérative forestière en partenariat avec une multitude d’entrepreneurs forestiers, nous

avons pu établir un certain nombre de constats.

Le constat principal concerne les sources de dépense due à la maintenance qui sont

élevées. En effet, les entrepreneurs forestiers de récolte nous ont affirmé que ces dépenses

sont entre 28% et 35% de la totalité des dépenses annuelles. Les autres sources de dépense

sont dues aux charges du personnel, la consommation du carburant et aux équipements

(amortissement, remboursement sur l’emprunt). De plus, la hausse des coûts de

maintenance découle de deux éléments principaux. En premier lieu, ces dépenses sont dues

à l’utilisation d’une seule stratégie de maintenance durant les opérations de récolte. En

effet, les opérateurs forestiers de récoltes optent seulement pour des opérations correctives

suite à des défaillances aléatoires. Ces dernières causent des pertes de productivité. Tandis

que la maintenance préventive se résume à des actions d’entretien au cours de la saison de

récolte ainsi que des interventions de remise à neuf lors de la période de dégel. En second

lieu, le système d’information actuel est seulement utilisé à des fins de facturation ou

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d’établissement de budget alors qu’un système d’information plus élaboré pourrait nous

permettre de réduire les coûts de la maintenance.

Du premier constat concernant les coûts élevés de la maintenance, on a pu remarquer

qu’il n’existe aucune sorte de collaboration entre les entrepreneurs forestiers de récolte en

ce qui concerne le partage de ressources matérielles (pièces de rechange, outillage…), des

connaissances et des expertises.

De ces études exploratoires, il en découle que l’un des principaux problèmes est

directement lié à la gestion de la maintenance. Les coûts de la maintenance, comme nous

l’avons détaillé, sont considérables, et l’absence d’une collaboration entre les entrepreneurs

forestiers de récolte ne favorise pas l’amélioration de celle-ci. Les constats cités ci-dessus

sont davantage détaillés et confirmés dans la section méthodologie du rapport.

1.3 Objectifs

Suite à la définition de la problématique à traiter, l’objectif général de ce projet est de

proposer une stratégie d’implantation d’un système de gestion de la maintenance adapté

aux besoins et aux ressources des entrepreneurs forestiers de récolte. Ce système de gestion

de la maintenance doit définir les règles de décision qui établissent la séquence des actions

de maintenance à entreprendre en fonction du niveau de dégradation des composants

majeurs et des seuils acceptables pour répondre aux besoins de l’exploitation et s’assurer

une certaine rentabilité.

De cet objectif général, nous avons établi des objectifs spécifiques. L’un de ces

objectifs sera de présenter l’état actuel des opérations de récolte chez les entrepreneurs

forestiers, en se concentrant sur les opérations de maintenance au cours d’une saison de

récolte. Cette étape nous permettra de définir les lacunes existantes dans les opérations de

maintenance. Celles-ci seront prises en considération lors de la proposition d’une stratégie

d’implantation d’un système de gestion de la maintenance pour les entrepreneurs forestiers

de récolte.

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Le second objectif spécifique sera de présenter l’importance d’une collaboration entre

les entrepreneurs forestiers de récolte à travers la proposition d’un plan de maintenance

collaboratif entre ces derniers. Ce plan de maintenance collaboratif nous permettra de

proposer un système de gestion de la maintenance plus fiable et mieux adapté aux moyens

et aux besoins des entrepreneurs forestiers de récolte.

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Chapitre II : Revue de littérature

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2.1 Concepts préliminaires de la maintenance

2.1.1 Maintenabilité des systèmes réparables

La maintenabilité est l’aptitude de rétablir un système dans un état qui lui permet de

réaliser la fonction pour laquelle il est conçu. Ceci est suite à une tâche de maintenance

dans des conditions données et avec des procédures et des moyens prescrits.

Cette grandeur, qui reflète l’aptitude d’un système à être entretenue, peut être mesurée par

le MTTR. Ce dernier est le temps qui sépare la détection de la défaillance et la remise en

bon fonctionnement du système.

La figure (2) nous montre les principaux indicateurs de performance d’un système

réparable. Ces paramètres sont en fonction du taux de panne et du taux de réparation du

système. Ces paramètres sont :

MTBF : Mean Time BetweenFailure (Temps moyen de bon fonctionnement);

MTTR : Mean Time To Repair (Moyenne des temps techniques de réparation);

MTTF : Mean Time To First Failure (Temps moyen avant la première défaillance);

MDT : Mean Down Time (Temps moyens d’indisponibilité);

MUT : Mean Up-Time (Temps de fonctionnement après réparation);

UTR : Up-Time Ratio (la proportion du temps moyen de bon fonctionnement sur un

horizon infini);

DTR : Down-Time Ratio (Proportion moyenne de temps où le système est hors

usage sur un horizon infini).

Il y a une différence entre le MTTF et le MUT, car suite à une remise en service d’un

système, tous les composants défaillants ne sont pas nécessairement remis à neuf [40].

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Figure 2 : Représentation du MTBF et MTTF [40]

2.1.2 Disponibilité des systèmes réparables

C’est l’aptitude d’un système à être en état d’accomplir une fonction dans des

conditions données, à un instant de temps donné où pendant un intervalle de temps donné,

en supposant que la fourniture des moyens extérieurs nécessaires de maintenance soit

assurée.

Pour les systèmes réparables, la disponibilité est une mesure de performance qui

intègre la fréquence des pannes (fiabilité) et la maintenabilité. Elle permet de mettre en

évidence l’aptitude à la réparation d’un dispositif en mesurant l’efficacité de la maintenance

[40].

La figure (2) met en valeur les grandeurs associées à la mesure de la disponibilité.

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Il existe trois mesures de disponibilités :

La disponibilité instantanée A(t). C’est la probabilité que l’équipement soit en état

d’opération à l’instant t et ce, indépendamment des états précédents.

La disponibilité dans un intervalle (AV (T), c’est la proportion du temps moyen de

bon fonctionnement de l’équipement dans un intervalle de temps donné T. Elle est

obtenue à partir de la disponibilité instantanée A(t).

2.1.3 Concept de maintenance et sureté de fonctionnement

Par définition, la maintenance est l’ensemble d’activités destinées à maintenir ou à

rétablir un bien dans un état ou dans des conditions données de sûreté de fonctionnement

pour accomplir une fonction requise. Ces activités sont une combinaison d’activités

techniques, administratives et de management (NF X 60-010)].

La sûreté de fonctionnement est le fait qu’un système soit capable de réaliser la

fonction pour laquelle il est conçu, à un instant voulu, pendant une durée prévue et sans

endommager son environnement. Cette sûreté est caractérisée par les paramètres suivants :

la fiabilité, la maintenabilité, la disponibilité et la sécurité (NF X 60-010).

2.1.4 Type de maintenance

La Maintenance est l’ensemble des actions permettant de maintenir ou de rétablir un

bien dans un état spécifié ou en mesure d’assurer un service déterminé. La maintenance

peut être classée en trois catégories selon les actions effectuées [2] :

La Maintenance parfaite : L’opération de la maintenance restaure le

système à l’état neuf.

La Maintenance imparfaite : L’opération de maintenance ne remet pas le

système à neuf, mais le rajeunit. Dans ce cas, l’âge du système sera

réduit, le taux de pannes augmentera, ainsi que les durées de réparation.

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La Maintenance minimale : L’opération de maintenance ramène le

système à l’état qui précède l’intervention (sans affecter le taux de

pannes).

La maintenance se divise également en plusieurs types selon l’impact et le but de

l’action de la maintenance. Il y a trois types principaux qui se devisent eux à leurs tours à

des sous-types. Ceci est présenté dans la figure (3).

La maintenance corrective : C’est l’ensemble des actions et interventions effectuées

suite à une défaillance. Les défaillances sont aléatoires et pour cette raison, une

intervention corrective nécessite des ressources humaines adéquates et des

ressources matérielles (pièces de rechange et outillage) disponibles sur place. La

maintenance corrective se divise en deux types de maintenance. Le premier type est

la maintenance palliative qui possède un caractère provisoire, et le second type est

la maintenance curative à caractère définitif.

La maintenance préventive : Il s’agit de toute action de maintenance qui a pour but

de réduire la probabilité de défaillance d’un composant ou bien d’un système. Les

activités correspondantes à la maintenance préventive sont déclenchées selon un

programme établi à partir d’un nombre prédéterminé d’unités d’usage (maintenance

systématique) ou de critères prédéterminés (maintenance conditionnelle). Pour la

maintenance systématique, il y a deux méthodes pour la détermination de la

périodicité des remplacements : la première est de type âge et la seconde est de type

bloc. La politique de remplacement de type âge suggère d’effectuer les

remplacements à la panne ou après T unités de temps de bon fonctionnement. La

politique de type bloc suggère de remplacer l’équipement après une période

prédéterminée de temps T, indépendamment de l’âge et de l’état du composant. La

maintenance préventive conditionnelle est une maintenance liée à un événement

prédéterminé et ceci grâce à des outils comme les analyses des vibrations, des huiles

et la magnétoscopie qui permettent de détecter les signes d’usure ou de dégradation

de l’équipement. Une intervention de maintenance est lancée lorsque le paramètre

de contrôle dépasse le seuil prédéfini par le constructeur. La maintenance prédictive

(ou prévisionnelle) est une maintenance préventive basée sur l’analyse de

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l’évolution des critères de dégradation qui permettent de retarder et de planifier les

interventions.

La Maintenance améliorative est l’ensemble des opérations qui visent l’amélioration

de la sureté de fonctionnement du système comme l’amélioration de la fiabilité et la

maintenabilité. La maintenance doit être effectuée pendant tout le cycle de vie du

produit depuis la conception jusqu’à la mise en écart. Plus particulièrement pendant

la phase d’exploitation pendant laquelle les actions de maintenance doivent être

bien préparées, et améliorées. Ces améliorations tiendront compte du retour

d’expérience, des variations des conditions de fonctionnement, de l’évolution des

technologies et des conditions d’exploitation.

La maintenance préventive systématique : C’est toute action de maintenance

préventive effectuée selon un échéancier établi suivant le temps ou le nombre

d’unités d’usage. Les objectifs de la maintenance préventive systématique sont :

Augmenter la durée de vie du système;

Réduire la probabilité de défaillance;

Réduire le temps d’arrêt suite à une panne;

Prévenir les actions de maintenance coûteuses;

Diminuer le budget de la maintenance.

La maintenance préventive conditionnelle : Cette maintenance est subordonnée à un

type d’événement prédéterminé par exemple un diagnostic, données collectées,

mesures, etc. La maintenance préventive conditionnelle se base sur les systèmes de

surveillance qui permettent d’identifier les points faibles des machines. En effet,

une intervention se réalise une fois où une des caractéristiques du système dépasse

un seuil prédéfini.

La maintenance prédictive : La maintenance préventive prévisionnelle est

dépendante de l’analyse des paramètres significatifs de la dégradation du bien. Elle

permet ainsi de reporter et de planifier les interventions. [37]. La surveillance doit

être périodique pour pouvoir surveiller de près l’état de dégradation du bien.

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Le but de la maintenance prédictive est d’optimiser les coûts des interventions de

maintenance via des suivis des dégradations qui permettent de diminuer le niveau de la

maintenance préventive sans augmenter la probabilité de panne.

Figure 3 : Les types de maintenance

2.2 Processus de maintenance

Plusieurs représentations du système de maintenance sont possibles :

Représentation centrée sur les activités de maintenance

La représentation centrée sur les activités de maintenance est axée sur une

décomposition entre les interventions correctives et préventives, ainsi que sur les

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différentes activités, en amont et en aval qui les supportent. Les activités en amont

consistent à la préparation, à l’ordonnancement, à la gestion logistique, la gestion financière

et de l’administration. Elles servent à :

définir la stratégie et les objectifs de maintenance ;

définir les programmes de maintenance préventive et préparer les

interventions ;

suivre les interventions;

gérer les équipes de maintenance;

négocier les contrats, en interne et en externe et définir le plan de charge;

gérer des moyens logistiques comme les composants et pièces de rechange,

ainsi que la documentation et l’outillage;

définir et gérer la formation et le perfectionnement du personnel de

maintenance

planifier les interventions.

Établir les budgets.

Les activités en aval consistent au contrôle de la performance du processus de

maintenance via l’analyse de l’information. En effet, ces informations proviennent

principalement du retour d’expérience.

La figure (4) est une représentation de la fonction maintenance centrée sur les activités.

La première phase d’un système de gestion de la maintenance contient les activités de

préparation, ordonnancement et la gestion technique et financière. Cette étape permet de

déterminer le type d’intervention. La dernière étape est la phase de la gestion de la

performance et le retour d’expérience afin d’assurer que les activités de maintenance soient

adéquates.

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Figure 4:Représentation de la fonction maintenance centrée sur les activités

Représentation fonctionnelle de la maintenance

La représentation fonctionnelle de la maintenance (figure 5) est basée sur les fonctions

que cette dernière doit remplir : le management, l’étude, la préparation, l’ordonnancement,

la réalisation, la logistique et la documentation.

Au centre, on situe chronologiquement les activités opérationnelles, à savoir les études

et méthodes, la préparation, l’ordonnancement et la réalisation des interventions. Ces

activités utilisent les informations techniques, aux approvisionnements des pièces de

rechange, à la gestion des moyens, ainsi qu’aux contraintes financières. La fonction

management, placée à l’amont de cette organisation, détermine la stratégie de maintenance.

Système de gestion de maintenance

Préparation

Ordonnancement

Logistique

Gestion technique

Gestion

Économique

Gestion financière

Gestion de

l’administration

Gestion de la

performance

Retour

d’expérience

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Figure 5 : Représentation fonctionnelle de la maintenance.

Chacune des fonctions possède un rôle spécifique :

La fonction Management a comme rôle de définir les stratégies de maintenance et la

coordination des interventions. Elle sert aussi à la gestion du budget et le contrôle

des performances.

La fonction Études et méthodes définit le programme de la maintenance préventive

ainsi que les besoins en logistique.

La fonction préparation, comme l’indique son nom, sert seulement à la préparation

des interventions.

L’ordonnancement est la fonction qui assure la planification des interventions.

La fonction réalisation assure l’exécution des interventions et fournit un retour

d’expérience à travers des rapports et des comptes rendus des interventions.

Gestion des

moyens

Approvisionnement

Ordonnancement

Réalisation

Préparation

Études et

méthodes

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Maintenance

- Maintenance courante

- Grand arrêt programmé

- Maintenance interne

- Maintenance externe

- Maintenance d’un parc

de production

- Maintenance d’une unité

de production

Figure 6: Décomposition structurelle de la maintenance

La documentation assure l’identification et la décomposition du matériel, l’analyse

des systèmes et leurs fonctionnements.

L’approvisionnement vise à effectuer la fonction de l’approvisionnement en

composants et pièces de rechange.

La gestion des moyens internes sert à la gestion de l’outillage et des rechanges, la

gestion du personnel, des formations et de la documentation.

Cette représentation met en plus en évidence le fonctionnement, l’organisation, ainsi que la

circulation du flux d’information entre les différentes activités.

Découpage structurel de la maintenance

Il existe une autre façon pour définir la maintenance via un découpage structurel

(figure 6) qui dépend du fonctionnement du matériel, de l’organisation, ainsi que des choix

stratégiques de l’entreprise.

La Maintenance courante et les grands arrêts programmés : il existe une différence

entre les interventions de maintenance pendant et en dehors des longs arrêts de production.

La maintenance courante nécessite des temps d’arrêts de production de courte durée qu’ils

soient correctifs ou programmés (préventifs) par exemple les travaux de rénovation des

machines forestières pendant la période hors saison, les grands arrêts programmés

nécessitent des préparatifs, des qualifications, des moyens et une bonne planification.

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La Maintenance interne et la Maintenance externe : il s’agit des travaux qu’on exécute

en interne de l’entreprise en comptant exclusivement sur ses moyens humains et matériels,

et les travaux qu’on sous-traite à l’extérieur. La subdivision de la maintenance en interne et

externe est importante, car elle permet de définir la nature des tâches à effectuer et du

personnel adéquat.

La Maintenance d’un parc ou la Maintenance d’une unité de production : c’est une

classification qui met l’accent sur les moyens et les activités qu’il faut mettre en commun

pour optimiser les travaux de maintenance.

Découpage organisationnel de la maintenance

Le découpage organisationnel de la maintenance vise à différencier les activités dont

les caractéristiques sont différentes. On peut effectuer un découpage selon plusieurs critères

ainsi un découpage peut se faire selon les métiers (mécanicien, électricien, soudeur...),

selon le matériel (carrosserie, pneumatique...) ou selon les techniques d’intervention

(analyse des huiles, entretien correctif.).

2.3 Approches des systèmes de gestion de la maintenance

Les organisations actuelles des processus de maintenance font appel à plusieurs

approches dont on distingue essentiellement quatre [29] et [31] :

La maintenance basée sur la fiabilité (RCM) est définie comme un processus

qui détermine les besoins en maintenance du composant dans son contexte

opérationnel. La RCM est basée sur l’analyse des défaillances et sur la

détermination et l’optimisation d’un plan de maintenance approprié aux

équipements.

La maintenance productive totale (TPM) est une approche contemporaine

pour l’amélioration des activités et la maitrise de processus de

maintenance. C’est un processus qui exige que tous les employés,

mécaniciens (comme les conducteurs des machines forestières dans notre

cas) participent aux opérations de la maintenance d’un composant. En

effet, le but de la TPM est d’améliorer le taux de rendement global du

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composant ou du système. Ce dernier tient compte des taux de

disponibilité, d’utilisation et de qualité.

La télémaintenance utilise de nouvelles technologies de surveillance.

L’application de cette approche permettra d’augmenter le taux de

disponibilité des composants à condition que ces composants soient dotés

des technologies adéquates.

La maintenance distribuée est une méthode basée sur l’analyse des activités

selon une approche réseau. L’architecture du système résultant, comprend

un ensemble de processeurs (humains, matériels et informationnels),

internes ou externes à l’entreprise, qualifiée pour réaliser un ensemble de

processus. Les couples processus-processeur sont sélectionnés selon une

analyse des impacts techniques, stratégiques et économiques.

La pertinence d’un système de gestion de la maintenance a été démontrée dans

plusieurs ouvrages [27], [32] et [25]. La maintenance était longtemps considérée comme

une activité annexe à la production et se limitait au maintien, dans un état spécifié, d’un

bien donné. Depuis les deux dernières décennies, on assiste à une redéfinition de cette

activité qui devient désormais une fonction à part entière dans l’entreprise. La maintenance

est définie aujourd’hui comme « l’ensemble de toutes les actions techniques,

administratives et de management durant le cycle de vie d’un bien, destinées à le maintenir

ou à le rétablir dans un état dans lequel il peut accomplir la fonction requise » [2]. Retour

et al. [34] définissent la maintenance comme un ensemble d’activités regroupées en deux

sous-ensembles : les activités techniques (le diagnostic, le dépannage et la mise en route, la

réparation et la prévention), et les activités de gestion (gestion de l’information et de la

documentation, gestion des ressources humaines, gestion des parcs et des pièces de

rechange, gestion des interventions et gestion des budgets).

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Plusieurs études ont montré que la réussite de l’entreprise moderne passe par

l’existence d’un plan de maintenance efficace [6], [8], [11] et [14]. Cette réussite est

directement liée à :

- la définition des objectifs clairs pour pouvoir tracer les lignes directrices de la

stratégie de maintenance. Les objectifs de la maintenance au sein de l’entreprise

doivent permettre la réduction de l’inventaire de pièces de rechange,

d’augmenter le taux de production ce qui va engendrer l’augmentation du profit

global de l’entreprise. Des travaux [14], [21], [22] et [23] ont défini les objectifs

spécifiques de la maintenance que les entreprises doivent adopter. Ces objectifs

comprennent la diminution du nombre d’interruptions de service, la réduction

des nombres de pannes, la maximisation de l’efficacité des équipements, la

minimisation les coûts des opérations, la garantie d’un certain niveau de qualité,

la sécurité du personnel et l’augmentation de la durée du bon fonctionnement des

équipements.

- motiver la direction et le personnel pour l’instauration de la maintenance. En

effet, une des composantes majeures du processus de maintenance est les

ressources humaines. Il faut alors définir le personnel adéquat en termes de

quantité et de qualité pour répondre au besoin et à la charge réelle de l’entreprise

[18].

- mise en place d’un système de collecte de données. Ces dernières seront utilisées

dans le processus de gestion de la maintenance.

Ce système de gestion de la maintenance peut être subdivisé en trois sous-systèmes

[12] :

- le système de pilotage, qui définit les objectifs stratégiques, selon la vision de

l’entreprise. C’est ce sous-système qui est responsable du pilotage, de la décision

et de la régulation des opérations en fonction de diverses contraintes de la chaine

de production.

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- le système opérant, qui exécute les décisions selon les orientations du système de

pilotage.

- le système d’information qui relie les différents acteurs des deux systèmes

précédents.

2.4 Stratégies de remplacement des composants de l’outil de production

Les systèmes de production subissent des usures et des détériorations, qui sont

essentiellement liées à leur utilisation et/ou à leur âge ce qui engendre des coûts non

négligeables durant les cycles de vie de ces systèmes. Alors la maintenance intervient dans

le but de réduire les coûts en augmentant la fiabilité opérationnelle.

Une stratégie de maintenance permet de définir l’ensemble des règles de décisions qui

mènent à la planification ou à l’exécution de ces opérations. Elle vise à déterminer les

périodicités de maintenance de même que le type d’action à entreprendre afin d’augmenter

la fiabilité d’un composant ou du système global. Au sein de cette stratégie, les actions

d’entretien, préventif ou correctif, selon qu’on intervienne avant ou après la manifestation

de la défaillance, permettent de maintenir ou reconstituer le système dans un état spécifique

de bon fonctionnement. Cette stratégie fait appel à des ressources qui se résument aux coûts

directs de l’intervention et aux coûts générés par l’indisponibilité de l’outil de production.

Le système est défaillant lorsqu’il n’accomplit plus la fonction pour laquelle il est conçu,

ou lorsque ses caractéristiques évoluent à l’extérieur des tolérances définies.

Barlow et Proshan. [9] a présenté deux types de stratégies de remplacement. La

stratégie de remplacement type bloc (BRP) et type âge (ARP) :

La stratégie type bloc consiste au remplacement d’un composant défaillant par du

neuf au coûtC1, aux instants T, 2T,... KT. Si une défaillance survient à l’intérieur

d’un cycle de remplacement T, on procède à un remplacement par du neuf au coût

C2. La méthode se base sur l’optimisation du coût total de remplacement sur un

horizon infini en introduisant la fonction remplacement. Cette stratégie a

l’inconvénient majeur de ne pas tenir compte de l’âge du composant.

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La stratégie type âge propose le remplacement d’un composant au coût Cc en cas de

panne (maintenance corrective), et au coût Cp toutes les T périodes fixes

(maintenance préventive systématique). En plus que cette approche utilise l’âge du

composant, ce dernier est considéré comme fixe dans le temps, indépendamment de

son état de dégradation réelle.

D’autres stratégies ont été développées en se basant sur les deux stratégies de

remplacement [35]. On peut mentionner la stratégie de type bloc modifiée (MBRP) où on

procède à des remplacements préventifs aux périodes T fixées, mais uniquement si le

composant a atteint une certaine limite d’âge supposée constante. On peut citer également

la stratégie basée sur le risque (RBS), qui utilise les mêmes concepts que MBRP tout en

tenant compte d’un seuil du risque de défaillance du composant. Il y a aussi la stratégie

opportuniste qui tient compte des interactions entre les différents composants d’un système.

Les travaux d’Ait-Kadi [3], [4], Beichelt [10] et Pierskalla et Voelker [33] ont

contribué à l’amélioration de ces stratégies. Ils ont proposé des stratégies de remplacement

à l’aide de composants usagés. En effet, les entrepreneurs forestiers de récolte optent pour

cette option pour faire face à certains bris. En effet, cette stratégie de remplacement est

basée sur le suivi des pièces usagées. Les entrepreneurs forestiers de récolte, et suites à nos

constats, n’effectuent pas suffisamment de suivi pour ces pièces ce qui fait que le

remplacement n’est pas fiable dans certains cas. Jamali et al. [20] ont examiné des

politiques préventives et conditionnelles combinées. Cho et al [13] ainsi que Fleurquin et

al. [19] se sont intéressés aux politiques de remplacement des systèmes multi composants et

ont proposé une plateforme de simulation dans le but d’optimiser la gestion de la

maintenance de systèmes complexes en proposant un compromis entre la minimisation des

coûts des interventions et la maximisation de la disponibilité des équipements pour un

système complexe hybride.

Les lois de la fiabilité globale dépendent de la structure de l’équipement et des

fonctions mathématiques caractérisant chacun de ses composants. On peut évaluer les

fonctions de ces composants de deux façons :

1 Les données des constructeurs. C’est la fiabilité intrinsèque

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2 Historique des composants du système d’exploitation. C’est la fiabilité

opérationnelle.

Les entrepreneurs forestiers de récolte doivent utiliser les manuels des constructeurs

pour effectuer les opérations de maintenance. En effet, les documents des constructeurs

expliquent d’une façon détaillée toutes les tâches de maintenances à réaliser et précisent

après combien d’heures de fonctionnement. Le changement des composants majeur comme

un tandem par exemple ne doit pas se faire dans n’importe quel moment. La durée de vie du

composant doit être prise en considération avant d’intervenir en réparant ou en remplaçant

une composante.

2.5 Système de gestion de la maintenance

2.5.1 Étapes de réalisation d’un système de gestion de la maintenance

La mise en place d’un système de gestion dépend des objectifs et des moyens qui lui

seront dédiés. Comme nous l’avons mentionné, l’entreprisse forestière de récolte est une

petite entreprise qui ne peut se permettre, présentement, que le minimum des ressources

humaines et matérielles pour mener son activité principale. La réalisation du système de

gestion de la maintenance se compose de quatre étapes principales qui sont indépendantes

des ressources de l’entreprise.

La figure (7) explique les étapes de la réalisation d’un système de gestion de la

maintenance. La première étape est la réception du matériel et constitution de la

documentation. Cette étape constitue la base du processus de la mise en place du système

de la gestion de la maintenance et il sera réalisé une seule fois durant toute la durée de

l’exploitation du matériel. Après la réception de l’abatteuse façonneuse conformément aux

termes de la commande, on procède à la localisation des différents composants majeurs

dans le cadre de la tâche d’ordonnancement et de préparation. Une fois les composants sont

identifiés et localisés, on fait un suivi individualisé pour ces derniers. Ce repérage va nous

permettre de suivre les performances et les dépenses liées à ces composants tout le long de

leur vie utile.

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La seconde phase est relative aux choix du type de stratégie de maintenance à

effectuer. En effet, il faut définir la stratégie de maintenance la plus adéquate afin de

réduire le coût global de la maintenance tout en s’assurant de garantir un taux de

disponibilité qui répond aux besoins de l’entreprise forestière de récolte. On doit tenir

compte de la période de dégel (période hors saison de récolte) pour la mise en place de la

stratégie de la maintenance.

La troisième étape définit les différentes étapes à suivre pour la réalisation de la

stratégie choisie dans l’étape précédente. Pour notre étude, cette étape nous servira pour

mettre l’accent sur les tâches de rénovation durant la période hors saison en les préparant et

les planifiant d’avance.

La dernière étape est celle d’exécution et du suivi des actions de maintenance. Les

deux activités se réalisent simultanément. La phase de suivi vise l’amélioration des

opérations de maintenance afin qu’elles soient adaptées aux besoins et aux ressources des

entrepreneurs forestiers de récolte.

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Figure 7 : Étapes de réalisation d’un système de gestion de la maintenance

Les performances d’un système de gestion de la maintenance sont le résultat de

l’action d’exploitation et de la maintenance effectuée comme le décrit la figure (8). Ce sont

ces performances et surtout leur conformité avec les besoins et la demande de la production

qui assurent la rentabilité de la maintenance et du coup les profits de l’entreprise.

Le système de la gestion de la maintenance est en lien direct avec l’exploitation de la

machine, l’abatteuse façonneuse. En effet, suivant les taux et les conditions d’exploitation

on peut définir les actions de maintenances adéquates. Par la suite et dans le cadre du suivi

et d’amélioration des processus de maintenance, une analyse des performances de la

maintenance, une telle approche est-elle rentable aux entrepreneurs forestiers et répond-elle

à leurs besoins ?

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Figure 8 : Lien entre le système de gestion de la maintenance, l’exploitation et les

performances

2.5.2 Les fonctions à remplir

La maintenance est le maillon qui assure la survie de toutes les fonctions de

l’entreprise forestière de récolte. Cependant, pour éviter que cette activité représente un

gouffre de dépense, il faut tirer le maximum de profit pendant la durée de vie utile du

matériel, maitriser les coûts tout en cherchant constamment le maximum d’efficacité et

moins de dysfonctionnements, et enfin, s’assurer que tous ces acteurs contribuent dans la

réalisation de ces objectifs. La figure (9) met l’accent sur les liens d’un système de gestion

de la maintenance avec ses fonctions.

Les fonctions à remplir par le système de la gestion de la maintenance sont :

La fonction étude et méthodes;

La fonction documentation;

La fonction exécution

Ces fonctions possèdent un lien direct avec le système de la gestion de maintenance.

Cependant, tout le système possède également des liens avec son environnement. Ces liens

sont assurés par le personnel impliqué dans la mise en œuvre d’un tel système.

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Figure 9 : Les liens du système de gestion de la maintenance avec ses fonctions

La fonction études et méthodes consiste à définir et optimiser les tâches de

maintenance en fonction de la vision globale du système de la gestion de maintenance. Ces

tâches sont :

la tâche études techniques qui vise à chercher des améliorations possibles du

système ainsi que les conditions de sécurité.

La tâche de la préparation et ordonnancement qui a pour objectif de mettre en place

des fiches qui contiennent des instructions indispensables pour les opérations de

maintenance ainsi que des plannings pour les interventions préventives et

d’approvisionnement.

La tâche, relative à l’étude financière, s’intéresse à la gestion des

approvisionnements, à l’analyse des coûts de maintenance.

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La fonction exécution est la phase de la réalisation des tâches de maintenance sur les

abatteuses façonneuses. Cette fonction nécessite une équipe spécialisée et elle est fondée

sur :

La réception et le contrôle des abatteuses façonneuses;

La préparation des ressources matérielles nécessaires;

L’établissement des diagnostics et la réalisation des interventions de la

maintenance.

La dernière fonction est celle de la documentation. Cette fonction est en général

absente chez les entrepreneurs forestiers de récolte suite aux constats de Samuel Monfort

après son stage et ses entretiens avec des entrepreneurs forestiers de récolte. Cette fonction

se résume à :

La mise en place d’un document d’inventaire du matériel et d’équipements;

La mise en place d’une fiche technique historique incluant toutes les interventions

de maintenance.

2.5.3 Contraintes et objectifs de chaque activité

Le but majeur de la maintenance est de garantir un taux de disponibilité élevé qui

répond aux besoins de l’entreprise forestière de récolte. Ceci doit être réalisé tout en

respectant les moyens et la demande de production, les normes de qualité, le coût global qui

intègre les manques à gagner de la production et la durée d’exploitation des abatteuses

façonneuses qui présentent l’outil de la production. La maintenance doit également

observer les contraintes associées à la santé et à sécurité, à l’environnement et à la

préservation du patrimoine de l’entreprise. Donc la stratégie de maintenance la plus

convenable est celle qui réalise un compromis entre les objectifs et les contraintes.

Les aspects qui génèrent un système de gestion de la maintenance adéquat sont :

Le retour d’expérience;

La mise en place d’un plan d’intervention préventive;

La gestion des stocks;

L’ordonnancement des interventions;

La bonne réalisation des interventions;

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33

Le suivi.

2.6 Définition des opérations de maintenance

Le but majeur d’un système de gestion de la maintenance est de mettre en place une

maintenance adéquate des machines avec les moindres coûts possibles. En effet, il faut

définir les besoins de maintenance pour chaque équipement selon des critères de criticité

qui permettent de hiérarchiser ces équipements. Cette hiérarchisation a pour but de donner

un critère de priorité aux équipements dans le cas d’un manque des ressources ou des

moyens. Par la suite, et grâce à une telle classification des équipements, les besoins de

maintenance seront déterminés. De plus, les opérations de maintenance seront choisies elles

aussi en fonction de leur pouvoir de minimiser la criticité tout en tenant compte de la

réduction des coûts de la maintenance.

Le choix des opérations de maintenance dans le cadre des opérations forestières de

récolte ne suit pas un plan d’action préétabli. En effet, les opérations de maintenance sont

synonymes d’entretien et d’intervention corrective vis-à-vis de toutes les défaillances qui se

manifestent. Mais si les entrepreneurs forestiers de récolte possèdent des données sur les

coûts d’exploitation, dans ce cas, le but sera d’optimiser les opérations de maintenance qui

présentent les plus grandes fréquences d’apparition et les coûts les plus élevés. Ceci est

réalisable via une analyse Coût/Efficacité des interventions de maintenance dans le but

d’atteindre une meilleure fiabilité avec le coût minimum. Les opérateurs forestiers de

récolte doivent opter pour une telle démarche afin de choisir les opérations de maintenance

durant une saison de récolte. En effet, par choix d’opérations de maintenance on parle plus

d’un programme de maintenance préventive qui est mis en place pour remplacer les

interventions correctives. Le choix d’un tel programme est basé sur l’idée que les

entreprises forestières de récolte doivent faire une comparaison entre les coûts des

interventions correctives et ceux induits aux interventions préventives. En effet, les coûts

des interventions correctives doivent prendre en considération les pertes en productions vu

les délais d’attente en plus du coût de l’intervention elle-même en terme de pièces de

rechange.

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2.6.1 Les opérations de maintenance pour les composants « Non critiques »

Les composants « Non-critiques » sont les équipements dont la défaillance n’affecte

pas le taux de disponibilité des machines forestières ainsi que la productivité. D’une façon

générale, pour ces composants les opérations de maintenance doivent suivre les

recommandations des constructeurs. Ces opérations doivent être analysées afin de s’assurer

qu’il s’agit des opérations bien fiables et bénéfiques pour l’entreprise forestière de récolte

vis-à-vis des défaillances. Généralement, pour ce genre d’équipement « Non-critiques », on

parle de maintenance corrective. En ce qui concerne les machines forestières de récolte,

nous pouvons identifier les composantes « Non-Critiques » en nous basant sur la définition.

Nous pouvons citer comme exemple les marches pour monter à la cabine de conduite et les

parties de la carrosserie, dont l’endommagement, n’affectent pas le déroulement des

opérations de récolte.

2.6.2 Les opérations de maintenance pour les composants « critiques »

Contrairement aux équipements « Non-critiques », la maintenance dans le cas des

équipements critiques vise à réduire au maximum la probabilité de défaillance. Ceci veut

dire une amélioration de la fiabilité, les moyens de détection et le suivi de la dégradation

des composants. Dans le cadre des opérations forestières de récolte, les composantes

critiques sont les composantes dont la défaillance engendre une baisse du taux de

production ou voir même l’arrêt total de la production. On peut citer la tête

multifonctionnelle avec tous ses sous-ensembles (Scie, capteur de position, etc.), le système

hydraulique, le moteur, etc.

Dans des conditions de travail hostiles, comme celle des opérations forestières de

récolte, il faut essayer d’appliquer la maintenance préventive conditionnelle. Si les moyens

de détection ne sont pas fiables, on a recours à la maintenance préventive systématique et si

c’est le cas il faut tenir compte du critère économique en optimisant la périodicité de T,

sans affecter pour autant la fiabilité des équipements. En effet, dans ce cas le but est

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35

d’optimiser le nombre d’interventions de maintenance pendant la durée de l’utilisation de

l’équipement.

Le choix du type de la maintenance doit être validé par une analyse des gains apportés

par chaque intervention de maintenance. Une démarche à suivre pour cette analyse [40] :

Effectuer une analyse de défaillance pour les sous-ensembles des équipements;

Faire le choix du type de la maintenance adéquate et déterminer les critères de la

mise en place des opérations de maintenance;

Définir les ressources nécessaires pour chaque intervention (Personnel, outillage,

etc.);

Définir la méthode de gestion des pièces de rechange;

Faire un suivi via les indicateurs de performance.

2.7 Les industries similaires :

Cette partie du travail consiste à réaliser une comparaison du secteur forestier plus

précisément les pratiques et les opérations de maintenance au cours de la phase d’abattage

avec les pratiques de maintenance existantes dans d’autres secteurs industriel. Le choix de

ces derniers est basé sur les similarités existantes avec le contexte forestier.

2.7.1 L’industrie minière :

L’industrie minière est le secteur économique qui regroupe toutes les opérations de

prospection, d’extraction et d’exploitation des mines. La partie d’extraction des miniers est

caractérisée par plusieurs critères qui sont similaires à celles du domaine forestier plus

précisément aux opérations de récolte du bois. Basu et al. [1] ont qualifié les conditions

dans lesquelles opèrent les machines minières de très difficiles. Un environnement hostile,

que ce soit pour les mines souterraines ou les mines à ciel ouvert. Les terrains sont

accidentés ce qui augmente les risques de pannes à savoir d’origine vibratoire ou à cause

d’un choc. Ceci représente une similarité avec l’environnement des opérations forestières

de récolte. En effet, les sites de récolte forestière sont des terrains accidentés dans lesquels

les entrepreneurs forestiers trouvent souvent de la difficulté pour se déplacer ce qui affecte

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36

d’une façon directe la productivité. De plus, ce genre de terrains engendre plusieurs pannes

surtout au niveau des chenilles et la carrosserie des abatteuses façonneuses.

Les machines minières et surtout dans le cas des mines souterraines sont éloignées des

garages de l’entreprise qui exploite le site minier. Dans de telles conditions, une

intervention sur les machines consomme énormément de temps. De plus, les inventaires des

outillages et des pièces de rechange ne sont pas toujours à proximité des machines. Ceci

affecte directement le taux de disponibilité des machines minières ce qui va se refléter par

la suite sur les taux de productivité. En effet la maintenance corrective dans le cadre minier

consomme entre 5 et 15% du temps global des opérations. Ce contexte est similaire à celui

des opérations forestières dans lequel on trouve des machines dans les sites de récolte qui

sont loin des garages des coopératives, des concessionnaires et des équipementiers.

Également, la maintenance corrective au cours des opérations de récolte forestière

consomme énormément de temps aux dépens de la production. En effet, les opérations non

planifiées de la maintenance peuvent consommer le double de temps des interventions

planifiées [1].

Ces similarités existantes vont nous permettre d’étudier les pratiques et les stratégies de

maintenance utilisées dans le contexte minier et voir si c’est adaptable pour le contexte

forestier (Operations de récolte).

Basu et al. [1] mettent en valeur des techniques de surveillance des machines minières

au cours de leur fonctionnement, c’est à dire dans les conditions difficiles qu’on déjà

mentionne.

Les techniques de surveillance sont :

Surveillance des vibrations : l’analyse vibratoire est suffisante pour la détection

des vibrations qui dépassent les seuils de tolérance des machines dans plusieurs

industries, mais dans le cadre des opérations minières ces analyses restent très

limitées vu les conditions dans lesquelles opèrent les machines. Des simulations

sont effectuées dans des laboratoires au Royaume-Uni sur des machines minières

dans des conditions similaires à celles sur les chantiers. Ces simulations

représentent une première étape pour identifier la meilleure façon pour la détection,

le diagnostic des vibrations sur les machines lourdes.

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37

Surveillance des débris d’usure : Une technique utilisée depuis 1983 dans le

Royaume-Uni pour le contrôle des débris résultants d’usure. Cette technique utilise

une unité de mesure qui est le testeur de débris [39].

Inspection du niveau d’huile : Le contrôle du niveau de l’huile dans des conditions

de travail extrêmes est parfois une tâche délicate. Pour les machines minières

lourdes, un système de prisme est installé et il permet aux opérateurs de vérifier le

niveau de l’huile facilement.

Dans l’industrie minière et dans le but d’assurer un taux de disponibilité des machines

qui répondent à la demande et aux attentes de l’entreprise, un système expert est mis en

place pour la collecte et l’analyse des données. Ce système est un programme développé

par des entités spécialisées qui est capable de produire les décisions dans les plus courts

délais, mais pour ceci il faut avoir :

Une base de données

Un système d’interférence avec les machines. Ce système permet aux opérateurs

d’avoir un accès aux informations liées à l’état de la machine et toutes les

composantes comme le moteur, le niveau d’huile, etc.

Une base de connaissance (Retour d’expérience humaine qui permet d’identifier les

pannes, les causes et les interventions nécessaires).

2.7.2 Les éoliennes

Liwei [26] précise que les éoliennes sont généralement installées dans des zones

hostiles, des terrains accidentés dont l’accès n’est pas toujours évident. Ceci représente la

raison de notre choix comparatif avec le contexte forestier. En effet, pour les éoliennes soit

offshore ou celles installées sur la terre, la difficulté première est l’accès.

Les compagnies qui exploitent les éoliennes font face à un problème majeur de

fiabilité. En effet, il faut assurer une certaine disponibilité des éoliennes pour pouvoir

répondre aux besoins et atteindre les taux de production attendus. Ceci est la même

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problématique des entrepreneurs forestiers de récolte. Selon les recherches de Shafiee [36],

la disponibilité des éoliennes est directement liée à celle des navires qui transportent les

pièces de rechange, les opérateurs ainsi que l’outillage nécessaire pour faire face à des

défaillances, et ceci cause des pertes de production qui affectent directement le rendement

des éoliennes. Il ajoute que les tâches de la maintenance sont critiques vu la difficulté

d’accès, le temps et la distance qui sépare les éoliennes.

Pour les éoliennes offshores, la maintenance est basée sur la détection immédiate de la

défaillance. Une fois que cette dernière se manifeste, l’action de maintenance est mise en

place par une équipe spécialisée qui assure toute la logistique de cette intervention en

passant par les pièces de rechange, les techniciens nécessaires et le transport de ces derniers

jusqu’à l’endroit de l’intervention. C’est à ce niveau-là que les compagnies rencontrent

souvent des problèmes que ce soit à cause de non-disponibilité des moyens de transport ou

à cause de la difficulté d’accès comme pour des raisons de mauvais temps par exemple.Les

compagnies qui exploitent les éoliennes offshores optent pour une organisation de la

maintenance qui permet d’optimiser le temps d’intervention suite à une défaillance.

Shafiee [36] met le point sur une organisation qui consiste à mettre en place plusieurs

niveaux de site d’intervention et de stockage des pièces de rechange et l’outillage

nécessaire figure (10). En premier lieu un site terrestre qui représente l’entité centrale dans

laquelle on trouve toutes les ressources nécessaires pour les interventions de maintenance.

À ce niveau se réalise la planification des actions de maintenance et également la gestion

des stocks des autres sites. Par la suite le second niveau est les sites maritimes dans lesquels

on peut effectuer les interventions qui ne sont pas réalisables directement sur les éoliennes.

En effet, si une intervention n’est pas réalisable directement sur l’éolienne, on démonte la

pièce et on la ramène aux sites maritimes ou on trouve les pièces de rechange et l’outillage

nécessaire. Le site terrestre assure également l’affectation des techniciens spécialisés et la

livraison des pièces de rechange et l’outillage nécessaire pour ces sites en cas de besoins.

Ceci permet un gain de temps pour l’intervention et donc assurer une certaine disponibilité

des éoliennes qui peut répondre aux attentes de la compagnie.

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Figure 10 : Organisation de la maintenance pour les éoliennes offshores [36] adaptée

Il faut noter que les sites maritimes sont en général des navires et le transport des

techniciens spécialisés et les ressources matérielles se font par des hélicoptères ou des

navires.

2.8 Synthèse de la revue de la littérature :

Cette partie du projet consiste à valider les objectifs déjà établis. Nous avons entamé la

revue littéraire par des généralités sur la maintenance. Nous avons défini et expliqué les

notions de base de maintenabilité et disponibilité des systèmes réparables. Par la suite, nous

avons mis l’accent sur les types et le processus de maintenance. Cette première partie vise à

lier le projet avec les notions de base de la maintenance. En effet, les définitions présentées

sont valables pour les entrepreneurs forestiers de récolte car nous avons traité la

maintenance des systèmes réparables ce qui est le cas des machines forestières de récolte.

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Nous avons enchainé par la suite avec les approches de système de gestion de la

maintenance, ce qui présente notre objectif de travail. Nous avons présenté les aspects de

base dans cette partie du travail et nous allons expliquer davantage dans la partie suivante

dans laquelle nous allons détailler les étapes pour l’implantation d’un système de gestion de

la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de récolte.

La méthodologie de notre travail consiste dans un second lieu à faire une comparaison

avec des secteurs industriels similaires. Nous avons alors présenté les secteurs industriels

sujets de comparaison et nous avons expliqué les raisons de ce choix. En effet, nous avons

opté pour une comparaison avec le secteur minier et les éoliennes. En ce qui concerne les

mines, nous avons pu tirer l’existence d’un système de surveillance que nous allons

présenter par la suite dans ce travail tout en essayant de l’adapter au contexte forestier. La

gestion de la maintenance des éoliennes offshore nous a révélé l’existence d’un plan

d’action décentralisé. Ceci nous donne la perspective de l’adapter pour le contexte forestier

dans le cadre d’une éventuelle collaboration entre les entrepreneurs forestiers de récolte.

Le système de surveillance ainsi que le plan collaboratif entre les entrepreneurs

forestiers de récolte touchent directement à notre problématique et à notre objectif. Le but

de notre travail est de proposer un modèle d’implantation d’un système de gestion de la

maintenance. Avec la mise en place d’un système de surveillance et la collaboration, on

peut réduire les temps d’interventions de maintenance sur les machines forestières de

récolte. Ceci sera présenté dans la section résultats en détail.

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Chapitre III : Méthodologie

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La méthodologie de ce projet consiste à effectuer une étude des bonnes pratiques

existantes dans le domaine forestier de récolte. Cette étude est réalisée par deux moyens. Le

premier est l’étude des bonnes pratiques existantes de maintenance des machines forestières

de récolte dans la littérature. Le second moyen est ma visite pendant l’été 2014 à Saint-

Ludger de Millot où j’ai pu rencontrer des entrepreneurs forestiers de récolte au cours des

opérations forestières ce qui m’a permis de réaliser un premier constat de l’existant. Par la

suite, le stage de Samuel Monfort, étudiant premier cycle en foresterie, qui a réalisé un

stage chez une coopérative forestière de récolte durant la session d’été 2014 (un stage de 4

mois), nous a permis d’avoir plusieurs entretiens avec des entrepreneurs forestiers de

récolte, des équipementiers et des concessionnaires. Ce stage nous a fourni les informations

utiles pour mettre en place une cartographie des opérations forestières de récolte.

La cartographie, qui est notre première étape de la méthodologie, va servir comme un

tremplin pour la réalisation du diagnostic des opérations de maintenance des machines

forestières au cours d’une saison de récolte. En effet, dans cette partie du travail on va

détailler toutes les pratiques de maintenance existantes. Par la suite nous allons d’évaluer

ces pratiques de maintenance d’un point de vue de la fiabilité en premier lieu et d’un point

de vue économique dans un second lieu.

Par la suite, et via la littérature, on va chercher les bonnes pratiques de maintenance

existantes dans des secteurs industriels similaires au contexte forestier. Le choix des

secteurs industriels est basé sur des critères de similitudes avec le contexte des

entrepreneurs forestiers de récolte. Ces critères de similitudes seront détaillés par la suite.

Nous avons tiré de ces derniers les pratiques qui sont adaptables aux entrepreneurs

forestiers de récolte. En effet, nous avons choisi l’industrie minière et celles des éoliennes.

Pour cette partie du travail, nous avons pu constater l’importance du système de

surveillance des machines lourdes dans le cas minier. Pour les éoliennes, il existe une

organisation décentralisée de la maintenance qui nous inspire pour l’adapter aux

entrepreneurs forestiers de récolte. Une éventuelle collaboration entre les entrepreneurs

forestiers de récolte est alors envisageable. Cette collaboration va leur permettre l’échange

des ressources, l’échange des connaissances et la mise en place d’une base de données.

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La base de données qu’on envisage de construire suite à l’adaptation des bonnes

pratiques au contexte forestier sera la première étape dans la démarche l’implantation d’un

système de gestion de la maintenance. À ce niveau du projet, une étude de l’écart entre

l’existant et les bonnes pratiques qu’on veut adapter aux entrepreneurs forestiers de récolte

sera définie ainsi qu’une estimation du bénéfice.

Par la suite, et comme dernière partie du travail, nous allons détailler les étapes de

l’implantation d’un système de gestion de la maintenance. Dans cette partie, nous allons

définir toutes les procédures d’une façon détaillée et simplifiée avec toute la documentation

nécessaire pour l’implantation d’un système de gestion de la maintenance.

Pour récapituler la figure suivante résume la méthodologie de notre projet. Les principales

étapes seront décrites dans les prochaines sections.

Figure 11 : Méthodologie

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3.1 Cartographie des opérations forestières

« La cartographie est la représentation spatiale de l’environnement, par présentation

nous entendons quelque chose qui illustre l’environnement qu’il dépeint et qui est à la fois

un modèle ressemblant et simplifié » [30].

La cartographie est la représentation de tous les maillons de la chaine de production.

Elle sert à transmettre des informations et des données existantes sur le terrain pour pouvoir

les analyser et améliorer les performances de l’entreprise. Dans ce travail, l’étude porte sur

une coopérative forestière et les entrepreneurs forestiers qui lui fournissent la matière

ligneuse.

3.1.1 La coopérative forestière

C’est une entreprise qui appartient à plusieurs membres et elle couvre l’ensemble des

activités du milieu forestier régional. Les activités de la coopérative sont :

La récolte forestière

L’aménagement forestier

Les produits forestiers non ligneux

Les services mécaniques

L’administration.

Les opérations forestières couvrent 400 000 mètres cubes de bois résineux

principalement récoltés et de 200 000 mètres cubes de bois mixte. La construction et

l’entretien des chemins forestiers existants se font quant à eux directement avec les

machines de la coopérative. Celle-ci possédant son propre garage et un parc de matériel de

26 équipements lourds, qui comprend aussi des machines dédiées aux chargements des

billots. La coopérative intervient ainsi chaque année sur plus de 250 km de chemin

d’opération. Au niveau de la transformation, la majeure partie du volume est acheminée

vers une scierie.

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3.1.2 Les entrepreneurs forestiers

La coopérative forestière collabore avec plusieurs entrepreneurs forestiers pour

répondre aux besoins en bois de la scierie. Le nombre d’entrepreneurs auxquels la

coopérative affecte des contrats de service n’est pas aléatoire, en effet la division opération

forestière de la coopérative décide le nombre d’entrepreneurs nécessaires et ceci selon les

attentes de la saison et les taux de productions de ces derniers.

Les entrepreneurs forestiers de récolte sont généralement dépendants d’un seul client,

un industriel ou un entrepreneur général pour la réalisation de leur chiffre d’affaires. Dans

notre cas étudié, les entrepreneurs ont un lien avec un industriel, une coopérative forestière.

La taille des parcs d’équipements de ces entrepreneurs forestiers de récolte est

généralement de quatre machines à savoir deux abatteuses façonneuses et deux

transporteurs. En plus de ces machines qu’on peut qualifier de productrices vu qu’elles

interviennent directement dans la tâche de récolte de la matière ligneuse, les entrepreneurs

forestiers de récolte possèdent un camion de service. En effet, les camions de services sont

une sorte d’atelier mobile dans lequel plusieurs réparations s’effectuent par exemple

l’ajustement des chaines des scies. Ces camions contiennent également des stocks de pièces

de rechange et l’outillage nécessaire pour toute intervention de réparation ou changement

de pièces sur les sites de récolte. Certains camions de services sont aménagés suivant la

technique 5S (il y a des camions qui sont aménagés d’une façon arbitraire). Cette technique

de management japonaise qui vise d’améliorer les conditions de travail et réduire les

dépenses de temps et d’énergie, permet aux entrepreneurs de réduire les temps

d’interventions sur les machines lors d’une tache de réparation ou de remplacement. Pour la

saison de récolte 2014-2015, la coopérative forestière collabore avec huit entrepreneurs

forestiers de récolte.

Samuel Monfort a focalisé ses études lors de son stage sur quatre entrepreneurs

forestiers. Les machines de chacun d’entre eux sont présentées dans les tableaux 1 à 4.

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Pour ces quatre entrepreneurs forestiers et généralement pour tous les entrepreneurs, il

existe une certaine similitude de leurs équipements. En effet, la majorité des têtes

d’abattage sont de type Ponsse. Les abatteuses sont toutes avec chenilles et non pas avec

roues et même pour certaines composantes comme les capteurs de la position de scie, les

flexibles du circuit hydraulique et les radiateurs sont identiques pour les différents marques

et modèles de machines.

Cette similitude est avantageuse pour les entrepreneurs forestiers. Une

interchangeabilité des pièces de rechange en cas de besoin entre ces derniers peut

minimiser les temps d’arrêt suite à des pannes aléatoires.

.

Tableau 1 : Machines forestières du premier entrepreneur forestier de récolte

Matériel Marque Modèle

Abatteuse-Façonneuse 1 TimberJack 608S

Abatteuse-Façonneuse 2 TimberJack 903kh (neuve)

Tête 1 Waratah 470

Tête 2 Waratah 616 (Neuve)

Porteur TimberJack 1710D

Camion de service Ford

Tableau 2 : Machines forestières du deuxième entrepreneur forestier de récolte

Matériel Marque Modèle

Abatteuse-Façonneuse 1 TigerCat 855C

Abatteuse-Façonneuse 2 TigerCat 845B

Tête 1 Ponsse H7

Tête 2 Ponsse H7

Porteur 1 Ponsse Éléphant

Porteur 2 Ponsse Buffalo

Camion de service Kenworth

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Tableau 3 : Machines forestières du troisième entrepreneur forestier de récolte

Matériel Marque Modèle

Abatteuse-Façonneuse TimberJack 900

Tête Ponsse H7

Porteur TimberJack 1710

Camion de service Ford -

Tableau 4 : Machines forestières du quatrième entrepreneur forestier de récolte

Matériel Marque Modèle

Abatteuse-Façonneuse 1 TigerCat 855

Abatteuse-Façonneuse 2 TigerCat 855

Tête 1 Ponsse H7

Tête 2 Ponsse H7

Porteur 1 TigerCat 1075

Porteur 2 TigerCat 1075

Camion de service Ford

Figure 12 : Abatteuse façonneuse et porteur forestier

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3.1.3 Operations forestière de récolte

Les opérations débutent par la prise en charge des abatteuses par les conducteurs après

une courte inspection. Cette inspection est obligatoire toutes les 12 heures de

fonctionnement des machines. L’inspection journalière est identique pour tous les

entrepreneurs forestiers de récolte : un ensemble d’actions d’inspection et de vérifications

visuelles ainsi que les actions de graissage. Les tâches d’inspections journalières durent

entre 30 et 45 minutes pour tous les entrepreneurs forestiers. Ces tâches sont :

Inspection des flexibles;

Vérification des courroies;

Vérification des radiateurs;

Vérification des couleurs de l’huile;

Inspection visuelle du niveau de l’huile moteur et du système hydraulique;

Vérification de l’alternateur et du démarreur;

Vérification des filtres;

Un plein Diesel chaque 24 heures;

Graissage.

Pour ces actions d’inspection, la coopérative forestière a mis en place une fiche

« Inspection et conformité » pour faciliter la tâche aux entrepreneurs et pour s’assurer d’une

certaine conformité des actions d’inspection et de vérification. (Figure 13).

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Figure 13 : Fiche inspection de conformité

Après l’inspection des machines (l’inspection des abatteuses façonneuses et des

porteurs), les entrepreneurs forestiers de récolte commencent leurs taches respectives. Ces

tâches se déroulent 5 jours de la semaine et 24heures par jour pour les 40 semaines de la

saison de récolte. Les abatteuses façonneuses coupent la matière ligneuse et déposent les

troncs coupés à leurs proximités. C’est au tour des porteurs d’intervenir ce qui nous ramène

à la seconde étape du processus de la récolte. Les porteurs ramassent les troncs laissés par

les abatteuses façonneuses et les transportent généralement à l’entrée du site de la récolte

pour que ça soit possible aux sociétés de transport d’intervenir et charger leurs camions. Le

stockage des troncs à l’entrée des sites de récolte constitue la troisième étape du processus

de récolte. En effet, le stockage se fait par essence et par longueur de coupe (8 et 12 pieds).

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Ces tâches quotidiennes subissent différentes perturbations aléatoires qui affectent

directement les taux de productivité :

Pertes en disponibilité associées aux travaux de maintenance et d’inspections;

Pertes en disponibilité associées aux pannes imprévues;

Pertes en disponibilité associées aux déplacements des machines pour une

intervention de réparation ou de changement sur le site de récolte;

Pertes en disponibilité associées aux déplacements des machines vers les garages

pour une intervention majeure;

Pertes en disponibilité associées aux attentes des pièces de rechange, outillage et

personnel qualifié pour une intervention sur les machines (les pièces de rechange

peuvent êtres dans le garage de l’entrepreneur forestier ou bien chez les

fournisseurs).

3.1.4 Opérations de maintenance

Les pertes en disponibilité mentionnées dans le paragraphe précédent sont

majoritairement liées aux pannes et défaillances aléatoires. La disponibilité est l’un des

principaux indicateurs de la performance du processus de la maintenance d’une entreprise.

Elle doit répondre aux besoins de la production d’une façon cohérente tout en permettant

l’exécution des travaux de production.

Pour mieux évaluer les opérations de maintenance, nous avons cherché à déterminer le

taux de disponibilité des abatteuses façonneuses. Les entrepreneurs forestiers ainsi que les

calculs effectués nous révèlent un taux de disponibilité moyen de 84% (calcul des nombres

d’heures de bon fonctionnement par apport à la totalité d’heures de travail). Cependant,

malgré que la disponibilité actuelle réponde en général au besoin de l’utilisation, il reste

qu’une certaine proportion de travaux de maintenance provoque des interruptions des

cycles d’opérations.

D’autre part, le suivi des travaux de maintenance effectué par Samuel Monfort et les

entretiens que nous avons effectués avec les entrepreneurs forestiers de récolte nous ont

permis de constater que les travaux sur les flexibles, pompes, les capteurs de position de

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scie et la structure des abatteuses façonneuses (carrosserie) présentent la majorité des arrêts

de la maintenance. Toutefois et en absence d’outillage et du personnel qualifié pour mener

des méthodes de diagnostic plus instrumentées, la majorité de ces interventions sont

effectuées suite à des inspections visuelles généralement après l’apparition des premiers

signes des défaillances. La seule vraie maintenance préventive se limite aux entretiens

systématiques périodiques (Vidange).

La méthodologie de notre travail consiste en premier lieu à décrire comment se déroule

la maintenance chez les entrepreneurs forestiers de récolte. En effet, les données récoltées

sur le terrain nous ont révélé que les types de maintenance qui existent chez les

entrepreneurs forestiers de récolte sont :

Une inspection journalière qui se résume à une vérification du système, une sorte de

check liste mise en place par les entrepreneurs;

La maintenance corrective qui est l’intervention en cas de panne soudaine et celle-là

prend le dessus sur la maintenance préventive;

La maintenance préventive qui est effectuée par tous les entrepreneurs hors saison

c’est-à-dire pendant la période d’arrêt de la machine. Pendant cette période, les

entrepreneurs font une révision totale à toutes les composantes qui sont

généralement atteintes d’usures comme les axes et les vérins.

La maintenance améliorative est elle aussi effectuée lors de la période de la

maintenance printanière. Les tâches sont en général des renforcements des bâtis

ainsi qu’une protection des flexibles.

La période de maintenance printanière varie entre 6 et 10 semaines selon l’âge des

machines. Les tâches de maintenance font suite :

Aux interventions effectuées dans l’année;

Aux contrôles visuels;

À l’état d’usure des pièces et composantes.

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Pour les actions de maintenance correctives (figure (14)), la première étape consiste à

la détection de la panne. Les modes de détections varient, mais la plus courante est la

détection visuelle. Il existe d’autres moyens pour détecter les pannes comme les analyses

vibratoires et le suivi de la pression hydraulique. Par la suite, l’opérateur doit identifier le

type de panne qui se manifeste, à savoir mécanique, électrique ou hydraulique, c’est la

phase de l’analyse et du diagnostic. En effet, l’opérateur doit identifier les besoins :

l’outillage nécessaire et les pièces de rechange. Dans un premier cas, si les pièces de

rechange et l’outillage nécessaire sont disponibles ainsi que les qualités techniques

nécessaires pour une telle intervention, l’opérateur effectue une action de maintenance

corrective soit de réparation ou bien de remplacement. C’est donc une intervention interne.

Dans un second cas, si les ressources matérielles pour l’intervention ne sont pas acquises,

l’opérateur fait appel aux distributeurs où les équipementiers afin d’acquérir les ressources

nécessaires. Si l’intervention nécessite une intervention majeure (une intervention qui n’est

pas faisable sur le site de récolte vu sa complexité), l’entrepreneur se trouve dans

l’obligation d’embarquer la machine vers le garage pour pouvoir effectuer cette tâche. Dans

un dernier scénario où des compétences techniques sont nécessaires pour effectuer la tâche

de maintenance, l’entrepreneur fait appel aux concessionnaires qui assurent la tâche de

maintenance et ceci est une intervention externe.

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Figure 14 : Mode d’action en cas de panne

En résumé, pour chaque défaillance, les entrepreneurs forestiers font une analyse pour

définir si l’intervention est possible en interne. Dans ce cas, les opérateurs font appel à leurs

connaissances et expériences techniques pour la réparation. Dans un second lieu, si

l’opérateur estime que l’intervention est dangereuse sur le site, l’entrepreneur forestier se

trouve alors obliger de ramener la machine au garage. Un diagnostic est alors réalisé afin de

déterminer si la pièce défaillante sera réparée dans les locaux de l’entreprise ou bien si

celle-ci doit être renvoyée chez le concessionnaire. Le dernier type d’intervention est celui

qui nécessite un technicien spécialisé ce qui mène à une intervention externe, donc l’avis

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des distributeurs est obligatoire et suite à leur analyse, ils agissent directement ou bien ils

font appel au constructeur

Les pannes les plus courantes qui se manifestent lors d’une journée d’exploitation des

machines forestières sont en général celles qui affectent la tête multifonctionnelle. En effet,

on a eu un retour de la part de quelques entrepreneurs forestiers avec lesquels nous avons

eu des échanges en ce qui concerne les défaillances et les bris. Ce retour nous a donné une

idée sur les pannes qui se produisent. Ces données sont sous forme de tableau AMDEC

(analyse des modes de défaillance, leurs effets et leurs criticités). Le tableau (5) nous

présente les données d’un seul entrepreneur forestier de récolte durant deux semaines

d’opération.

Tableau 5 : AMDEC

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L’AMDEC est l’analyse des modes de défaillances et leurs effets sur la criticité. Ces

données sont d’une grande utilité afin de pouvoir effectuer une analyse critique des modes

et causes de défaillances ainsi que les calculs nécessaires pour la mise en place d’un plan

d’intervention préventif.

En effet, on peut utiliser ces données pour calculer les taux de rendement globaux

TRG qui seront considérés comme un indice de la performance de la chaine de production.

Le TRG est le produit des taux de disponibilité, taux d’efficacité et le taux de qualité.

TRG= TD*TE*TQ

TD : Taux de disponibilité qui permet l’analyse de la perte de productivité à cause

des arrêtes dus à la mise en course;

TE : Taux d’efficacité qui permet l’analyse de la perte de productivité reliée aux

micros arrêts.

TQ : Taux de qualité ou taux de rejet qui permet l’analyse de la qualité des

procédés.

L’analyse des modes de défaillance passe par la combinaison des trois critères

suivants :

La probabilité qu’une défaillance se manifeste;

L’aptitude de détecter la défaillance;

L’effet de la défaillance sur la disponibilité des équipements et par le fait même sur

le taux de production.

La première étape pour la préparation de la démarche AMDEC consiste à réaliser la

collecte des données nécessaires afin de pouvoir réaliser l’analyse des modes de défaillance

pour les machines forestières de récolte. Ces données sont généralement collectées à partir

des historiques des pannes, rapports d’interventions, dossiers techniques, dossiers

constructeurs, etc. Ainsi la démarche pour réaliser une analyse AMDEC est :

1. Réalisation de l’analyse fonctionnelle pour chaque composant via une

décomposition du système dans le but de situer chaque composant par rapport aux

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autres éléments environnants et définir l’impact de l’environnement sur le

fonctionnement du composant à étudier.

2. Prévoir toutes les possibilités de défaillance possibles. En effet, la méthode la plus

simple pour pouvoir déterminer les possibilités de pannes possibles c’est d’utiliser

l’arbre de défaillance qui va permettre de lister tous les modes de dégradation qui

peuvent se manifester. Par la suite, il faut déterminer les probabilités d’occurrences

de ces défaillances. Ceci est réalisable en se servant des historiques des pannes du

composant en question ou des composants similaires.

3. Étude des conséquences de chaque mode de défaillance potentiel. Ceci est réalisable

via le tableau des effets des défaillances.

4. Déterminer l’indice de criticité pour chaque défaillance. En effet, pour la

détermination de l’indice de criticité il faut évaluer le niveau de gravité de l’effet du

mode de défaillance sur la machine. Le niveau de criticité sur un système est codifié

par un chiffre selon la gravité de l’effet du mode de défaillance sur le système. Il

existe quatre classes de gravité qui sont :

1 : Très critique;

2 : Critique;

3 : Pas critique;

4 : Sans influence.

5. Déterminer les modes de défaillances qui présentent les plus grands risques. En

effet, ces modes de défaillances possèdent les effets les plus critiques et également

les plus hautes probabilités pour se manifester.

6. Après avoir évalué le niveau du risque et les aspects du mode des défaillances, il

faut faire des recommandations qui seront arrangées selon les plus hauts degrés de

gravité comme suit :

Effectuer des modifications de conception qui vont permettre de réduire la

probabilité de l’apparition des défaillances.

Mise en place des systèmes qui vont faciliter la détection des défaillances.

Mise en place des tests et essais qui vont mettre en valeur les modes de

défaillances qui vont permettre de prévenir ces derniers.

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7. Élaborer toute intervention de maintenance pour les modes de défaillances des

composants ainsi que les besoins en pièces de rechange et les ressources nécessaires

(Documentation, personnel qualifié, etc.).

Les interventions de maintenance ne s’effectuent pas seulement au cours de la phase

d’exploitation des machines forestières, mais aussi pendant la période hors saison. Durant

cette période les entrepreneurs effectuent la maintenance printanière. Cette dernière dure

généralement 8 semaines au cours de laquelle les entrepreneurs forestiers effectuent une

révision générale des machines. Les tâches de maintenances printanières se font suite :

Aux interventions effectuées dans l’année;

Aux contrôles visuels;

À l’état d’usure des pièces et composantes.

Plusieurs entrepreneurs forestiers de récolte choisissent durant cette période de la

saison de remettre les machines à neuf afin de se préparer pour la saison suivante. Ils

utilisent leurs expériences personnelles pour planifier les opérations de maintenance qu’ils

estiment nécessaires. Les tâches de maintenance effectuées sont en premier lieu les tâches

lourdes qui nécessitent une qualification technique particulière et qui ne sont pas faisables

au cours des opérations de récolte par exemple le changement d’un tandem, un différentiel

et les travaux sur la carrosserie. La tête multifonctionnelle est démontée, et suite à des

vérifications multiples de toutes ses composantes, les opérateurs effectuent les

remplacements qu’ils estiment nécessaires.

En résumé, la chaine de valeur forestière débute par l’attribution des contrats de droit

de coupes aux usines de transformation de bois. À ce niveau, une étude se fait pour définir

les attentes (600 000m3 pour la coopérative qui représente l’objet de notre étude) et les

besoins pour atteindre ces attentes. Par la suite le nombre d’entrepreneurs forestiers de

récolte nécessaire pour atteindre les objectifs est défini et une répartition de ces derniers sur

les sites de récolte se réalise (8 entrepreneurs forestiers de récolte pour la saison

actuelle2014-2015 ont été choisis par la coopérative forestière pour atteindre les attentes de

cette dernière).

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Les entrepreneurs forestiers de récolte ont affirmé lors des entretiens qu’ils nous ont

accordés qu’ils possèdent un taux moyen de production de l’ordre de 1300 m3 de bois

résineux et de 1100 m3 par machine par semaine dans les peuplements mixtes. Selon la

nature du contrat signé avec les usines de transformation (Contrat de service) ils sont payés

en $/m3 de bois récolté. Ceci représente une contrainte qui impose aux entrepreneurs

forestiers de récolte d’effectuer la tâche de récolte sur un site dans les plus courts délais. De

plus, la saison s’achève au début de la période de dégel, une autre contrainte qui impose

aussi aux entrepreneurs forestiers d’optimiser le temps de récolte pour pouvoir répondre

aux attentes des usines de transformation. Les entrepreneurs forestiers doivent donc

répondre à la demande dans des délais raisonnables, et pour le faire ils doivent gérer le plus

vite possible les défaillances qui se manifestent.

La semaine des entrepreneurs forestiers de récolte commence le lundi à minuit et

s’achève le vendredi midi généralement. Donc les opérations forestières de récolte

s’étendent sur 24 heures. En effet, les opérations commencent par une inspection

journalière des machines. Cette inspection, qui dure entre 30 et 45 minutes, s’effectue

chaque 12 heures de fonctionnement des machines, et elle consiste à vérifier le niveau

d’huile et du liquide hydraulique ainsi que le graissage. Ces opérations de récolte sont

touchées par plusieurs perturbations qui peuvent affecter la performance globale de

l’entreprise forestière de récolte. Ces perturbations sont :

La nature du terrain : généralement un terrain accidenté dont l’accès est difficile et

qui peut affecter le rendorment des machines à savoir les abatteuses façonneuses et

les porteurs.

La saison : les conditions météorologiques difficiles surtout l’hiver affectent la

performance globale de l’entreprise forestière de récolte. En effet il y a des pannes

qui sont propres à la saison hivernale comme le givre sur la tête multifonctionnelle.

En effet, le givre cause un ralenti au niveau de la tête multifonctionnelle qui affecte

le bon fonctionnement des opérations de récolte. Une telle situation oblige

l’opérateur forestier à agir manuellement pour dégivrer la tête de l’abatteuse.

La nature de la coupe : la nature de la forêt dans laquelle les entrepreneurs

effectuent la coupe affecte directement la performance globale de l’entreprise

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forestière de récolte. En effet, la coupe dans les forêts mixtes est plus délicate que

celle dans les forêts résineuses.

L’opérateur forestier de récolte : la formation, l’âge et l’expérience des conducteurs

des machines forestières de récolte touchent la performance globale de l’entreprise

forestière de récolte. En effet, sur le plan de maintenance, plusieurs pertes de

disponibilité sont dues aux mauvaises interventions de l’opérateur forestier par

manque d’expertise.

Ceci représente la première étape de la méthodologie qui sert à décrire les opérations de

récolte de bois et spécifiquement celles de la maintenance chez les entrepreneurs forestiers

de récolte.

3.2. Études des bonnes pratiques

La méthodologie de notre projet consiste également à établir une comparaison avec des

pratiques de maintenance dans des industries autres que celles effectuées au cours des

opérations forestières de récolte. Par la suite on va définir l’écart qui existe entre les

pratiques de maintenance dans le contexte forestier et celle dans les domaines industriels

choisis. En effet, le modèle d’implantation d’un système de gestion de la maintenance

proposé dans ce rapport vise en premier lieu à combler cet écart pour réduire au maximum

si c’est possible les coûts de la maintenance au cours d’une saison de récolte forestière.

La proposition des pratiques de maintenance adéquates sera basée sur la comparaison

avec les pratiques existantes ailleurs, dans d’autres secteurs industriels. Le choix de ces

derniers ne doit pas se faire aléatoirement. Une étude de similitudes avec le contexte des

opérations forestières de récolte afin de valider les choix. Par la suite, une étude des

pratiques existantes dans les domaines industriels similaire afin de déterminer si ces

pratiques sont convenables pour le secteur forestier. Le secteur minier ainsi que les

éoliennes présentent les activités choisies pour faire notre comparaison.

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Le choix est basé sur des critères de similitudes que possèdent le secteur minier et les

éoliennes avec le secteur forestier. Les opérations minières sont effectuées dans des terrains

hostiles dont l’accès n’est pas toujours évident que ce soit pour les mines à ciel ouvert ou

les mines souterraines. La complexité des machines minières présente aussi un argument de

plus qui nous a poussés à faire cette comparaison. Les opérations de maintenance dans ce

secteur sont semblables à celles dans le contexte forestier. En effet, les machines sont

généralement distantes des garages et des ateliers où on effectue certaines interventions.

L’outillage, les pièces de rechange et le personnel qualifié ne sont pas toujours à proximité.

Une similitude avec le secteur forestier qui valide encore le choix de comparaison.

Les éoliennes sont installées dans des zones hostiles, sur de grandes surfaces ainsi que

dans les mers. L’accès n’est pas simple dans de tels terrains dont les reliefs sont accidentés.

La gestion de la maintenance des éoliennes dans de telles conditions est notre argument afin

de réaliser une comparaison avec le secteur forestier.

3.3 Mise en place du modèle

La méthodologie du projet consiste, à ce niveau, à tirer les méthodes et les pratiques

existantes dans les autres secteurs et essayer de les adapter au contexte des opérations

forestières. Par la suite, nous allons détailler les étapes nécessaires pour l’implantation d’un

système de gestion de la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de récolte. Ce

système de gestion de la maintenance sera inspiré de la littérature et les résultats de la

comparaison ainsi que les constats que nous a révélés la cartographie. Le modèle que nous

allons proposer contiendra tous les détails sur les ressources matérielles et humaines

nécessaires. Nous allons également proposer un système collaboratif entre les entrepreneurs

forestiers de récolte. Ce système sera basé sur la comparaison avec les éoliennes. Nous

allons définir comment réaliser cette collaboration et pour quelle fin. Nous allons définir les

ressources requises pour la mise en place d’un tel système. Ce système servira pour le

partage des connaissances en premier lieu afin de construire une base de données riche.

Dans un second lieu, le partage sera des ressources matérielles, les pièces de rechange,

l’outillage et même le personnel qualifié. Une étude de faisabilité sera également réalisée

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afin d’expliquer comment on peut implanter un système collaboratif entre les entrepreneurs

forestiers de récolte.

Cette partie du travail nous a permis de présenter la méthodologie du projet. La

première phase est la présentation du contexte actuel des opérations de récolte de bois. Par

la suite, nous avons mis le point sur les opérations de maintenances qui se déroulent tout le

long des activités de récolte de bois. La seconde partie de notre méthodologie consiste à

réaliser l’étude de bonnes pratiques de maintenances existantes dans des secteurs industriels

similaires. Nous avons choisi le secteur minier et les éoliennes. Ce choix a été appuyé par

des arguments qui portent sur les similarités existantes entre le secteur forestier et

l’industrie minière ainsi que les éoliennes.

Un écart entre l’état actuel de la maintenance dans le secteur forestier et les bonnes

pratiques existantes dans les autres secteurs industriels sera défini dans les parties suivantes

du projet. Durant cette phase du projet, nous allons nous baser sur la littérature pour tirer les

pratiques adéquates existantes dans l’industrie minière et les éoliennes. Nous allons

présenter les concepts pertinents de la maintenance puis l’état de l’art sur les systèmes de

gestions de la maintenance et les approches d’implantation d’un système de la gestion de la

maintenance.

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Chapitre IV : Résultats

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Dans cette partie du travail, nous allons commencer par une analyse du système de

gestion de la maintenance existant chez les entrepreneurs forestiers de récolte. Cette

analyse est basée sur nos constats et sur les résultats du stage de Samuel Monfort qui a pu

rencontrer des entrepreneurs forestiers de récolte. Par la suite, nous allons mettre l’accent

sur les pratiques que nous avons pu tirer de la comparaison avec les autres secteurs

industriels similaires. Nous allons finir cette partie en expliquant les étapes de

l’implantation d’un système de gestion de la maintenance.

4.1 Analyse critique du système de gestion de maintenance actuel

La cartographie réalisée suite à nos constats via les entretiens que nous avons eus avec

des entrepreneurs forestiers de récolte et également suite aux résultats du stage de Samuel

Monfort, nous a permis d’avoir une idée sur le processus de maintenance chez les

entrepreneurs forestiers de récolte. Par la suite, nous pouvons présenter une analyse

détaillée du processus de maintenance des machines forestières ainsi que la politique de

remplacement des pièces de rechange chez les entrepreneurs forestiers de récolte.

4.1.1 Processus de maintenance

Le processus de maintenance actuel souffre d’un manque de stratégies claires

d’interventions et d’une absence quasi totale d’un plan de gestion adéquat. Ce constat est

basé sur nos observations suite à nos visites à des entrepreneurs forestiers de récolte ainsi

que les résultats de stage de Samuel Monfort. En effet, les tâches de maintenance se

réalisent toutes dans le cadre de la maintenance corrective : une défaillance entraine une

action corrective par remplacement ou bien par une réparation. Pour les entrepreneurs

forestiers, la maintenance préventive est synonyme de vidange et changement de filtres.

En général, les conducteurs des machines effectuent les tâches de maintenance

corrective. Ces opérateurs comptent sur leurs expériences personnelles pour effectuer les

interventions et non sur des compétences techniques. Le manque de connaissances

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techniques peut empirer la situation dans le cas d’une intervention. En effet l’une des

sources de défaillances des composants est une mauvaise intervention antérieure.

Les actions de maintenance sont réalisées par les entrepreneurs forestiers qui exploitent

la machine au moment de l’apparition de l’avarie. Ces derniers se contentent de leurs

expériences personnelles pour l’intervention de maintenance et se réfèrent peu aux manuels

du constructeur. En effet, ces manuels contiennent des explicatifs sur les interventions les

plus courantes et ils sont disponibles pour tout entrepreneur au moment de l’acquisition des

machines.

4.1.2 Politique de remplacement des composants

Une politique claire de remplacement des pièces et des composantes n’existe pas chez

aucun des entrepreneurs forestiers qui font partie de notre étude. En effet, le remplacement

est régi par une seule contrainte : l’intuition de l’opérateur. Les entrepreneurs forestiers

cumulent les pièces de rechange qu’ils estiment nécessaires pour assurer un taux de

disponibilité adéquat. Ils font parfois appel aux pièces de rechange usagers. Ce mode de

fonctionnement peut être une source de perte de productivité vu que les pièces de rechange

usagers n’assurent pas leur fonction pour la durée estimée lors du remplacement. Des

analyses des causes de défaillances sont indispensables pour définir une stratégie de

remplacement. Un suivi et une documentation sur les pièces de rechange pour pouvoir

estimer leur capacité à assurer un bon fonctionnement.

4.2 Résultats de la Comparaison avec les secteurs industriels

similaires

4.2.1 Le secteur minier

Basu et al. [1] montrent que l’implantation d’un système de surveillance est bénéfique

pour l’industrie minière par le calcul du bénéfice de sa mise en place. En effet, selon la

même étude, les actions de maintenance non planifiées coûtent environ 120 000 $ alors que

les opérations de maintenance planifiées coûtent seulement 13 000$ durant une année

d’opérations minière. Ceci représente un point de différence très important entre l’industrie

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minière et le secteur forestier. En effet, les entreprises d’exploitation minière sont des

grandes entreprises avec des fonds qui peuvent leur permettre de dépenser des sommes

nécessaires pour garantir un taux de production adéquat, mais pour les entrepreneurs

forestiers de récolte ce n’est pas toujours le cas. L’acquisition des composantes du système

de surveillance minière coûte environ 11 000$. Ces mêmes composantes peuvent être

implantées dans le secteur forestier et peuvent par la suite apporter des gains considérables

pour les entrepreneurs forestiers de récolte. Par exemple, la surveillance des débris un

« Wear Debris Kit » coûte 3500$ et la vérification des huiles dans le système hydraulique

coûte moins de 1000$.

Les entrepreneurs forestiers de récolte peuvent utiliser les instruments de mesures et de

surveillances adaptés à leurs besoins et moyens. Les entretiens avec les entrepreneurs

forestiers de Québec nous ont révélé que certains entrepreneurs possèdent des moyens pour

effectuer la surveillance (tachymètre par exemple). Mais le problème c’est la fréquence

d’utilisation. L’exemple des opérations minières montre le gain qu’un système de

surveillance peut apporter aux entrepreneurs forestiers de récolte.

Les entreprises minières ont un service spécialisé pour collecter, traiter les données

afin de mettre en place un système de gestion de la maintenance des machines. Ce plan

d’action est en premier lieu préventif. Des arrêts de production sont programmés pour le

remplacement des composants et ceci en se basant sur un système d’information qui permet

de planifier de telles opérations [38]. Le système de gestion de la maintenance permet de

réduire le coût de la production en réduisant les taux des pannes aléatoires en agissant dans

un cadre préventif.

La réduction des coûts de production de l’industrie minière peut servir comme un

benchmark de référence pour les entreprises forestières de récolte. La mise en place d’un

système de gestion de la maintenance bien adapté aux besoins et ressources des

entrepreneurs forestiers passe par la mise en place d’un système d’information (collecte des

données). Les sociétés minières mandatent généralement ces tâches de collecte, d’analyse

des données et de la mise en place d’un plan d’action préventif à une entité spécialisée qui

fait généralement partie de la même entreprise. Pour les entrepreneurs forestier, et vu le

manque des ressources pour chacun d’entre eux, peuvent collaborer ensemble pour avoir un

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service similaire (entité spécialisée). Une collaboration pour fournir le plus de données a

une entité spécialisée qui peut fournir des recommandations fiables et dont les

entrepreneurs forestiers peuvent en profiter.

4.2.2 Éoliennes

Notre recherche des bonnes pratiques de maintenance chez les entreprises qui

possèdent des éoliennes nous a révélé comme nous l’avons déjà détaillée, un système de

gestion de maintenance décentralisé pour les éoliennes offshores. Ceci nous a donné l’idée

de mettre en place un système de gestion de la maintenance collaboratif pour les entreprises

forestières de récolte.

Ce plan d’action collaboratif entre les entrepreneurs forestiers de récolte consiste à

mettre en place un système de partage de ressources matérielles et aussi les connaissances

et les expériences des entrepreneurs forestiers de récolte. La collaboration nécessite

l’implication de tous les entrepreneurs forestiers de récolte. En effet, les temps d’attentes

des pièces de rechange pour les interventions majeures, le manque de techniciens qualifiés

pour certaines tâches et la façon avec laquelle les entrepreneurs forestiers de récolte gèrent

et définissent leurs stocks sont des sources de pertes importantes et ont un poids sur les

coûts des opérations. Une collaboration entre les entrepreneurs forestiers suivant laquelle ils

peuvent partager les pièces de rechange majeures, l’outillage, l’expérience et la main-

d’œuvre qualifiée peut réduire les dépenses dues à la maintenance. La collaboration entre

les entrepreneurs forestiers de récolte peut être mise en place dans un premier temps sous la

direction de la coopérative qui travaille avec ces derniers. La coopérative peut assurer les

échanges entre les opérateurs forestiers pour les ressources matérielles et la main-d’œuvre

qualifiée. Dans un second temps, et dans le but de mettre en place un système de gestion de

la maintenance adéquat, les entrepreneurs forestiers peuvent mandater une entité spécialisée

qui va prendre en charge toutes les étapes de l’implantation de ce système de gestion de la

maintenance. En effet, cette entité réalisera la collecte des données. Par la suite, cette entité

centralisée s’occupera de l’orientation des objectifs de la maintenance et choisira une entité

pilote comme on l’a expliqué précédemment. Elle va mettre en place un programme de

maintenance, définira les ressources requises et finalement elle mettra en place la

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documentation adéquate ainsi qu’un système de suivi de la gestion de la maintenance. La

coopérative peut assurer le rôle de cette entité spécialisée.

Suite à nos observations, certaines coopératives forestières possèdent des garages

équipés pour effectuer les actions de maintenance de ses équipements (principalement de

voirie). Ces ateliers peuvent servir d’entité spécialisée qui prend en charge la gestion de la

collaboration entre les entrepreneurs forestiers de récolte. L’entité spécialisée doit

comporter un expert de la maintenance. Cette personne aura la charge de récolter et de

traiter les données afin de pouvoir émettre des recommandations fiables aux entrepreneurs

forestiers de récolte. De plus, l’équipe qui constitue cette entité spécialisée doit comporter

également une personne issue du contexte forestier. L’expérience que possède cette

personne peut apporter énormément au projet. L’équipe doit comporter aussi un expert de

la gestion des stocks. En effet, dans le cadre de la collaboration, un partage des pièces de

rechange sera effectué entre les entrepreneurs forestiers de récolte et ceci doit être géré par

un expert pour que ça soit bénéfique aux entrepreneurs forestiers de récolte. Finalement, un

gestionnaire pour pouvoir analyser les coûts et les charges de toute l’opération. Cette

personne devra chercher à optimiser les coûts des opérations d’échange entre les

entrepreneurs forestiers de récolte, par exemple les coûts de transport des pièces de

rechange entre les entrepreneurs forestiers de récolte.

L’entité spécialisée doit posséder un logiciel de gestion de la maintenance GMAO. En

effet, les données collectées serviront à la mise en place de la base de données et ceci

représente une étape cruciale pour l’implantation d’un système de gestion de la

maintenance. L’installation du GMAO coûtera entre 1000 et 15000 $. Ceci dépend du

nombre de PME participantes dans le projet. Ce coût intègre également la formation du

personnel sur le logiciel.

En ce qui concerne les modalités de la collaboration, les entrepreneurs forestiers de

récolte doivent émettre les historiques de leurs interventions à l’entité spécialisée. Ceci doit

se faire d’une façon régulière (une fois par semaine par exemple). Dans ce travail, nous

avons précédemment présenté l’AMDEC qui peut être utilisé comme support

d’information. En effet, les entrepreneurs forestiers de récolte peuvent remplir les fiches

AMDEC au cours des opérations de récolte et les émettre aux membres de l’entité

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spécialisée. De plus, l’entité spécialisée doit avoir un aperçu sur l’état de l’inventaire de

tous les entrepreneurs forestiers de récolte et ceci pour mieux gérer les échanges en termes

de ressources matérielles. En effet, les temps d’attentes des pièces de rechange pour les

interventions majeures peuvent affecter les taux de disponibilités des machines forestières

de récolte. Par ailleurs, une gestion collective des stocks peut réduire considérablement le

temps d’attente des pièces de rechange.

Après la phase de la collecte des données, l’entité spécialisée doit effectuer un

diagnostic des défaillances. Ceci peut se faire en se basant sur les avis des experts et sur les

historiques des pannes. Cette étape permet de définir les ressources matérielles et humaines

nécessaires pour une intervention de maintenance et un descriptif des opérations à

effectuer. L’entité spécialisée doit réaliser également une analyse sur les causes des pannes

qui va permettre d’améliorer la maintenance des équipements forestiers de récolte. En effet,

en connaissant les causes de pannes, l’entité spécialisée pourra délivrer un meilleur plan

préventif de maintenance. À ce niveau, l’entité spécialisée commence à livrer des

recommandations pour les opérations de maintenance et elle met en place un plan

d’intervention préventif avec les dates de réalisation. Ce plan contiendra toutes les

informations dont a besoin l’entrepreneur forestier de récolte. (Pièce de rechange, outillages

nécessaires, compétences techniques requises, etc.). Le suivi et l’amélioration représentent

une tâche continue pour l’entité spécialisée afin d’améliorer davantage les

recommandations de maintenance et ainsi l’adapter le plus possible au moyen de

l’entrepreneur forestier de récolte.

4.3 Étapes d’implantation d’un système de gestion de la

maintenance

Le modèle proposé est un système de gestion de la maintenance qui est adapté aux

besoins et aux ressources des entrepreneurs forestiers de récolte. En effet, et vu le manque

de données fiables qui vont nous permettre de définir directement un modèle à suivre pour

la gestion de la maintenance, dans cette section du travail, on va définir les étapes de

l’implantation d’un système de gestion de la maintenance. Ceci est appuyé par des fiches et

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69

des explications qui vont faciliter la tâche aux entrepreneurs forestiers pour appliquer ce

modèle au cours de la saison de récolte.

4.3.1 Préparation de l’implantation du système de gestion de la maintenance :

Cette étape est mise en place à la suite du diagnostic de l’état du système de gestion de

maintenance déjà existant. Elle permet de mettre en place les éléments manquants à ce

dernier afin de réduire les défaillances et améliorer les performances du système de

production.

L’implantation du système de gestion de la maintenance a pour but d’améliorer le

processus de maintenance. En effet, ceci se réalise en premier lieu par la phase d’adaptation

de ce système à un contexte spécifique. Dans un second lieu, par les suivis continus qui

permettent d’améliorer le système de gestion de la maintenance pour qu’il réponde aux

besoins des entrepreneurs forestiers de récolte.

La tâche d’implantation nécessite une planification, un ordonnancement et une gestion

complète vu que cette tâche est complexe. Les étapes de l’implantation sont :

La phase de préparation et de planification (Définition du projet et identification des

machines);

Définition des objectifs et choix des méthodes de maintenance nécessaires pour

atteindre les buts des opérateurs forestiers de récolte;

Formation du personnel;

Définir les nouvelles pratiques qui seront intégrées dans le processus de

maintenance (qui fait quoi- comment- les compétences nécessaires);

Suivi et évaluation du système de gestion de la maintenance.

Dans le contexte forestier, la phase d’adaptation est synonyme de mettre en place une

définition du projet. L’entité spécialisée doit se fixer un but. Ce but est d’implanter un

système de gestion de la maintenance qui répond aux besoins de l’entrepreneur forestier de

récolte tout en tenant compte de ses ressources. Ceci nécessite une définition des étapes du

projet. La collecte de données représente la première étape suivie de la compilation de ces

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dernières afin de pouvoir émettre des recommandations pour les entrepreneurs forestiers.

L’adaptation nécessite aussi une sensibilisation et une formation au personnel, par exemple

la formation du personnel sur le logiciel de GMAO. Il faut décrire aux entrepreneurs

forestiers de récolte la tâche de chaque maillon dans cette chaine afin d’atteindre les

objectifs ainsi que les compétences et les connaissances requises pour chaque tâche. La

deuxième étape est la phase de suivi et évaluation. Cette étape est une phase qui vise une

amélioration continue du projet pour que les résultats soient fiables et adaptés aux

entrepreneurs forestiers de récolte.

Dans le cadre de la mise en place d’un système de la gestion de la maintenance, il

faut choisir une unité de récolte qui va servir comme un terrain d’essai. En effet, pour

réduire le taux d’incertitude et les risques d’un plan de maintenance inadéquat, il faut

commencer par une seule unité de récolte forestière et par la suite, si le système de gestion

de la maintenance est fiable, on peut faire l’extension de l’implantation. Ceci n’est que

l’implantation graduelle ou par module. En effet, des essais dans le domaine informatique

confirment que l’implantation graduelle est bénéfique en termes de coût, de délais et de

qualité. Le choix d’une unité qui sert comme un terrain d’essai permet en effet de réduire

les conséquences des éventuelles erreurs qui peuvent se manifester lors de l’implantation du

système de gestion de la maintenance. De plus, l’avantage de se servir d’une unité comme

étant un essai est d’éviter tous les problèmes rencontrés lors de l’implantation du système

de gestion de la maintenance pour le reste des unités de récolte. On peut même estimer

grâce à l’unité d’essai le temps nécessaire pour l’implantation du système pour le reste des

unités.

Il faut s’assurer de faire le bon choix d’unité d’essai. En effet celle-ci doit présenter le

maximum de critères commun entre toutes les unités de récolte. Les critères de similarités

peuvent inclure le nombre, la marque des machines et l’expérience des opérateurs et les

difficultés en terme de maintenance les plus communes entre les entrepreneurs forestiers de

récolte.

Par la suite, la deuxième partie de l’implantation du système de gestion de la

maintenance est l’inventaire du matériel. Cette partie consiste à identifier toutes les

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machines et tous les biens des entrepreneurs forestiers de récolte dans le but de faciliter le

repérage des machines et classer les informations dans un ordre qui permettra une meilleure

gestion des machines forestières de récolte à savoir les abatteuses, les porteurs et les

camions de service. L’identification du matériel consiste à décomposer les machines qui

présentent les systèmes en sous-systèmes. Les sous-systèmes sont les composantes des

machines forestières et à ce niveau réside la difficulté de la tâche. En effet, la

décomposition du système doit se faire suivant un historique de défaillance qui va

permettre de mettre en place une classification des pièces suivant la criticité de leurs

défaillances. Par exemple, la tête d’abattage ne doit pas être considérée comme un sous-

système de l’abatteuse, c’est un ensemble qui doit être décomposé lui aussi en sous-

ensembles (scie, capteurs, etc.). Cette classification va permettre par la suite l’utilisation

d’un logiciel de gestion de la maintenance par ordinateur GMAO. En effet, l’entité

spécialisée entamera ses tâches par la phase d’adaptation comme nous avons déjà indiqué.

Durant cette phase du projet, elle doit réaliser un inventaire de toutes les machines

forestières de récolte chez les entrepreneurs participants. Par la suite, la décomposition de

chaque machine en ensembles et sous-ensembles selon la complexité des équipements ainsi

que l’impact sur les taux de production au cas d’une défaillance. Le système hydraulique

dans les abatteuses doit être considéré comme un ensemble à part entière qui doit être

décomposé en sous-ensemble comme les flexibles, les pompes, etc. La démarche de

l’implantation d’un système de gestion de la maintenance doit être fondée sur le principe

d’une arborescence à divers niveaux. Cette dernière commence par la machine forestière

vers les composants élémentaires. Le nombre de niveaux dans l’arborescence dépend de la

taille et de la diversité des composants de la machine, mais les composants de même

marque même s’ils ne sont pas dans le même organe de la machine doivent se mettre au

même niveau. Donc la classification se réalise suivant des critères techniques et

fonctionnels des composants mécaniques. La figure (15) est un exemple de procédés que

l’on peut mettre en place pour la classification des composantes des machines forestières et

un suivi des interventions sur ces pièces. Dans cette fiche d’intervention, l’entrepreneur

forestier de récolte doit mentionner la durée et le type de l’intervention tout en précisant le

sous-ensemble et la pièce défaillante. Ceci présente également une étape de la collecte de

donnée pour construire un historique d’intervention. En effet, une classification des pièces

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des machines forestières en tenant compte de l’impact de leur défaillance sur la productivité

des machines nous permet de distinguer deux niveaux des équipements :

1. Équipements dont la défaillance provoque une interruption immédiate de la

production. Par exemple les capteurs position de scie, différentiel, etc.

2. Équipement dont la défaillance n’a aucun effet sur la production. Par exemple la

porte de la cabine, la protection des câbles hydraulique, etc.

En se basant sur cette classification des équipements, les entrepreneurs forestiers de

récolte doivent adopter un programme de maintenance qui tient compte en premiers lieux

du taux de la production qu’ils doivent atteindre et d’où, un programme de maintenance qui

vise les pièces indispensables au bon fonctionnement des machines forestières de récolte.

La classification des équipements forestiers sert comme un outil de traçabilité pour les

pièces en opération et les pièces de rechange. En plus, un tel document permet de regrouper

les coûts des interventions et des inventaires en pièces de rechange et permet également de

faire le suivi technique des équipements à réparer

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Figure 15 : Exemple de fiche d’intervention

4.3.2 Configuration du système de gestion de la maintenance

La mise en place d’un système de gestion de la maintenance nécessite une approche

systématique qui se base sur des flux d’informations qui assurent une interconnexion entre

les quatre concepts de la gestion la gestion des objectifs de la maintenance, la gestion des

concepts de la maintenance, la gestion des ressources etla gestion des exécutions des

interventions et l’évaluation des performances). La figure (16) montre les flux

d’informations entre les différents niveaux du système de gestion de la maintenance. La

gestion par objectif consiste à définir les objectifs du système de gestion de la maintenance

et distribuer les tâches et les responsabilités. Ces informations sont émises pour les autres

niveaux de gestion. Le niveau de la gestion de la maintenance reçoit les informations du

niveau précédent afin de pouvoir mettre en place les méthodes d’interventions et définir les

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types de maintenance adaptés aux objectifs de maintenances déjà préétablis. Par la suite,

c’est la phase de la mise en place des tâches de maintenance qui se devise en deux étapes.

La première est la gestion de ressources qui sert à la préparation, la planification et

l’ordonnancement des tâches de maintenance. La seconde phase est l’exécution des

opérations de maintenance. Toutes les étapes échangent les informations avec la phase de

l’évaluation pour pouvoir améliorer en continu le système de gestion de la maintenance.

Figure 16 : Flux d’informations entre les niveaux d’un système de gestion de la

maintenance

Le processus de l’implantation du système de gestion de la maintenance se réalise sur

trois phases, la préparation, la mise en œuvre et l’évaluation [40]. Pour notre cas d’étude,

l’entité spécialisée devra entamer l’implantation du système de gestion de la maintenance

par la phase de préparation. Cette étape se compose en deux étapes, l’étape de l’étude

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avant-projet durant laquelle comme nous l’avons déjà expliqué, définir les ressources et les

expertises nécessaires pour la réalisation du projet. La seconde étape est la planification des

paliers de l’implantation. L’entité spécialisée enchainera avec la seconde phase, la phase de

la mise en œuvre. Durant cette phase l’entité spécialisée doit dans un premier temps réaliser

l’état de lieux. En effet, il faut définir le contexte dans lequel le système de gestion de

maintenance sera implanté, les machines, les stocks et le personnel impliqué. Par la suite,

l’entité spécialisée entame l’étape de la définition des méthodes. Suite à l’analyse des

données provenant de l’étude des états des lieux, l’équipe du projet pourra déterminer les

actions nécessaires en termes de collecte de données et les types de maintenance nécessaire

pour le contexte forestier. De plus, l’équipe doit définir la documentation de maintenance

nécessaire pour l’implantation du système de gestion de la maintenance. En effet, la

documentation de maintenance est une étape cruciale pour la réussite du projet. Le suivi et

l’évaluation se basent sur le retour d’information et ceci est faisable grâce à la

documentation de maintenance (ce volet sera développé dans la section suivante). Puis,

l’entité spécialisée enchaine par l’implantation du système de gestion de la maintenance. La

dernière phase de l’implantation est le suivi et l’évaluation. Cette phase consiste à faire une

analyse quotidienne du système de gestion de la maintenance implanté, afin de pouvoir

l’améliorer pour qu’il soit adapté le mieux possible aux moyens et aux besoins des

entrepreneurs forestiers de récolte.

4.3.3 Documentation de maintenance

Les documents de maintenance permettent l’exploitation des données issues des

opérations de maintenance. Ces documents peuvent être classés en deux catégories :

Documents d’exploitation;

Documents d’information.

La mise en place d’un document de maintenance passe dans un premier temps par la

détermination de tous les documents nécessaire à l’aboutissement des opérations de

maintenance. La seconde étape consiste à ajuster chaque document aux besoins spécifiques

des entrepreneurs forestiers de récolte. De plus, ces documents doivent être accomplis

soigneusement, par exemple les temps des opérations de maintenance doivent être précis

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dans les rapports d’interventions ce qui va permettre de prévoir le temps pour les futures

interventions.

Cette étape est généralement la plus délicate pour les entrepreneurs forestiers de récolte

vu qu’ils ne possèdent pas des documents complets voire même l’absence de certains

documents. En effet, l’absence des historiques d’interventions est considérée comme un

obstacle dans le processus de la mise en place de la documentation de maintenance.

Le document d’information sert à organiser la maintenance en arrangeant le

cheminement de l’information. La figure (17) met en évidence les documents

d’informations nécessaires pour une opération de maintenance.

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Figure 17 : Documents nécessaires pour une opération de maintenance [40] adaptée

Fiche technique

Cette fiche sert à rassembler les informations nécessaires venant des constructeurs et

les classer. Ceci est dans le but de rendre ces données plus accessibles dans les plus courts

délais. Cette fiche doit contenir les informations suivantes :

Type de matériel (pompe, moteur, chaine, scie, etc.);

Photos des composants avec des schémas dimensionnels;

Numéro de référence;

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Nom et coordonnées du constructeur;

Document constructeur;

Date de l’achat et celle de la mise en service;

Caractéristiques techniques du composant (poids, dimension, etc.).

Fiche de maintenance préventive

Cette fiche doit contenir toutes les opérations préventives à effectuer pour chaque

machine forestière. Les informations indispensables de cette fiche sont :

Identification du composant;

Un aperçu des interventions de maintenance préventive à réaliser. Ces interventions

doivent être regroupées par des groupes fonctionnels (hydraulique, mécanique, etc.);

La fréquence des interventions;

Le document technique à consulter (document de démontage, modes opératoires,

etc.);

Liste d’outillage nécessaire.

Demande de travail

Cette fiche en général est utilisée pour faciliter le passage de l’information entre les

unités de production et celles de la maintenance. Mais dans le contexte forestier, elle va

servir comme un historique d’intervention. La demande de travail contient une description

de la défaillance, les tâches à accomplir, les pièces de rechange nécessaires ainsi que

l’outillage adéquat. Cette fiche doit contenir les anomalies observées et la date prévue pour

commencer l’intervention.

Bon de travail

C’est une fiche qui englobe toutes les données liées à la planification et

l’ordonnancement des opérations urgentes et les opérations d’amélioration. Les données

qu’on doit trouver dans le bon de travail sont :

Numéro de la demande;

Code et nom de la composante à maintenir;

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Détails de l’intervention à faire;

Date du début et celle de fin des travaux;

Durée d’intervention;

Niveau d’urgence de l’intervention.

Rapport d’intervention

Ces rapports doivent contenir toutes les données sur les interventions. Ces données

sont :

Repérage de l’équipement;

Date d’intervention;

Nature de l’intervention;

Description de l’ampleur de la défaillance;

La cause de la défaillance;

Les références aux bons de travail et bons de commande;

Description de l’opération effectuée;

Nombre heures-personnes;

Coûts des pièces utilisées.

Historique des interventions

Ce document contient toutes les interventions et les modifications effectuées sur un

équipement et elles sont classées d’une façon chronologique, mais le document ne contient

pas les interventions préventives systématiques et il est mis à jour d’une façon régulière.

Les autres informations qu’on peut trouver dans ce document sont :

Les repères de dégradation;

Les numéros des bons de commande et ceux des bons de travail;

Les noms d’intervenants;

Il existe plusieurs types de documents d’historique :

Historique des pannes;

Historique des interventions préventives;

Historique des opérations d’améliorations.

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Document des pièces de rechange

Toutes les informations de ce document proviennent des documents constructeurs et il

sert en premier lieu pour la gestion des stocks en pièces de rechange. Il contient les données

suivantes :

Les articles à commander;

Sommaires des articles en stock;

Caractéristiques des articles;

Références des fournisseurs pour les commandes;

Pièces équivalentes et interchangeables;

Lots économiques.

Les documents d’exploitation présentent des méthodes de travail qui appliquent les

principes de la maintenance. Ces méthodes proviennent de l’expérience des opérateurs

acquise durant leurs carrières. Donc pour bien bénéficier de cette expérience, il faut que les

opérateurs chargés de la mise en place de la documentation traduisent ces connaissances

sous forme de consignes, procédures, instructions. En général, les objectifs de la

documentation d’exploitation sont :

réduire le temps d’arrêt en cas d’une défaillance via une standardisation des

méthodes d’intervention;

formaliser les actions de maintenance;

s’assurer du respect des procédures prédéfinîtes;

suivre les nouveaux contextes d’opération;

contrôler l’exécution des opérations de maintenance;

bénéficier du retour d’expérience.

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Chapitre V : Conclusion

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Ce travail est réalisé dans le but de proposer un modèle d’implantation d’un système de

gestion de la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de récolte. Au cours des

dernières années, ces entrepreneurs font face à plusieurs contraintes qui concernent

principalement le coût des opérations. En effet, l’une des plus importantes sources de

dépenses est liée directement aux opérations de maintenance, d’où l’intérêt de ce projet

d’aborder ce volet pour prévoir toutes les pistes qui peuvent mener aux améliorations.

On a entamé le projet par une étude complète de l’état actuel des opérations forestières

de récolte en se concentrant sur les opérations de maintenance. On a commencé par le

réseau d’approvisionnement forestier tout en détaillant le contexte général de l’entrepreneur

forestier de récolte. Par la suite, nous avons décrit les opérations forestières au cours d’une

saison de récolte en mettant le point sur les opérations de maintenance. À ce niveau du

projet, on a effectué un appel à la littérature pour extraire toutes les définitions et les

concepts de la maintenance dont on a besoin pour le projet.

La méthodologie du travail, et après avoir bien décrit l’état actuel de la maintenance

chez les entrepreneurs forestiers de récolte consiste à comparer l’existant avec d’autres

domaines industriels similaires, extraire les bonnes pratiques et les appliquer au contexte

des entrepreneurs forestiers de récolte. Ceci nous a amenés à un système de surveillance

dont on a décrit l’utilité, le mode de fonctionnement. Nous avons également présenté le

bénéfice qu’apporte un tel système dans le secteur minier. Ce système de surveillance sert à

réduire le temps de détection des défaillances et à réduire les temps d’intervention ce qui

amène à une augmentation du taux de disponibilité des machines forestières. De plus ce

système de surveillance permettra de mettre en place une base de données qui servira pour

la mise en place du système de gestion de la maintenance le plus adapté possible au

contexte forestier. Ceci représente notre première recommandation pour les entrepreneurs

forestiers de récolte.

La seconde recommandation est un plan collaboratif similaire à celui utilisé par les

compagnies qui exploitent les éoliennes offshores. Ce plan consiste à un partage des

ressources entre les entrepreneurs forestiers de récolte ce qui va permettre de réduire les

temps d’attentes des pièces de rechange. Pour minimiser les distances ainsi que les coûts de

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transport de ces pièces, un modèle mathématique utilisé dans pour les éoliennes peut être

bénéfiques pour les entrepreneurs forestiers de récolte [16].

La collaboration consiste aussi à mandater une entité spécialisée afin de collecter les

données, les compiler et par la suite recommander un système de gestion de la maintenance

basé sur un plan d’action préventif qui va permettre aux entrepreneurs forestiers de récolte

de réduire les coûts de la maintenance. Cette réduction, et selon nos estimations, peut

atteindre les 15% des coûts actuels de la maintenance.

La collaboration entre les entrepreneurs forestiers de récolte est une solution à long

terme qui permettra à ces derniers de réduire les coûts des opérations. Cette collaboration

doit être effectuée suivant deux axes d’action. Le premier, comme on l’a mentionné

précédemment, est l’échange des données, informations, et expériences dans le but de

construire une base de données. Cette dernière permettra la mise en place d’un système de

gestion de la maintenance le plus adapté aux besoins et ressources des entrepreneurs

forestiers de récolte. Le second axe de collaboration est l’échange des ressources

matérielles telles que les pièces de rechange. En effet, pour que ceci soit possible, une

certaine similitude des machines forestières des entrepreneurs forestiers est requise. En

effet, les entrepreneurs forestiers de récolte possèdent plus au moins les mêmes machines.

De plus, il existe une certaine interchangeabilité des pièces de rechange entre des machines

qui ne sont pas de la même marque. Ceci peut nous donner l’idée de faire des groupes de

collaboration matérielle suivant les types de la machinerie que possèdent les entrepreneurs.

Nous avons terminé le travail par présenter les étapes de l’implantation d’un système

de gestion de la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de récolte. Ces étapes seront

réalisées par l’entité spécialisée. En effet, l’entité spécialisée bénéficiera du plan

collaboratif pour avoir une plus large base de données. Ceci permettra d’implanter un

système de gestion de la maintenance adapté aux besoins et aux ressources des

entrepreneurs forestiers de récolte.

Une étape de la méthodologie suggérée de ce projet consistait à proposer un modèle de

système de gestions de la maintenance pour les entrepreneurs forestiers de récolte. Ceci n’a

pas été réalisé tout au long de ce projet pour insuffisances de données. En effet, la collecte

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de données, réalisée lors du stage de Samuel Monfort ainsi que lors de mes visites aux

entrepreneurs forestiers de récolte, a été infructueuse. Le manque de données fiables

présentait une contrainte majeure, ce qui nous a empêchés de suivre notre plan d’action de

base. C’est la raison pour laquelle nous avons eu recours à la comparaison avec les secteurs

industriels similaires afin de chercher les meilleures pratiques de maintenances pouvant être

utiles aux entrepreneurs forestiers de récolte.

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