Stratégie d'indépendance énergétique au Maroc pour les énergies renouvelables.cas de l'EOLIEN

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1 Le plan du sujet Introduction général Méthodologie Premier partie : les énergie renouvelables un facteur clé pour le développement du secteur électrique au Maroc Premier chapitre : L’énergie moteur de développement économique 1- l’énergie dans le monde ; 12 2- Carte énergétique Mondiale ; 14 3- L’énergie et le développement économique 16 4- La situation énergétique au Maroc ; 17 5- Perspective de développement de l’électricité au Maroc . 20 6- Organisation du secteur de l’électricité . 21 7- Les engagements internationaux du Maroc. 23 8- stratégie énergétique du Maroc. 24 Deuxième chapitre : L’utilisation des énergie renouvelables comme Alternative énergique 1- Aperçus sur les énergies renouvelables 1-1 Energie solaire, thermique et photovoltaïque 25 1-2 Hydrauliques, biomasse et géothermie 26 1-3 Energie éolienne 28

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Le plan du sujet

Introduction général

Méthodologie Premier partie : les énergie renouvelables un facteur clé pour le

développement du secteur électrique au Maroc

Premier chapitre : L’énergie moteur de développement

économique 1- l’énergie dans le monde ; 12

2- Carte énergétique Mondiale ; 14

3- L’énergie et le développement économique 16

4- La situation énergétique au Maroc ; 17

5- Perspective de développement de l’électricité au Maroc . 20

6- Organisation du secteur de l’électricité . 21

7- Les engagements internationaux du Maroc. 23

8- stratégie énergétique du Maroc. 24

Deuxième chapitre : L’utilisation des énergie renouvelables comme

Alternative énergique

1- Aperçus sur les énergies renouvelables

1-1 Energie solaire, thermique et photovoltaïque 25

1-2 Hydrauliques, biomasse et géothermie 26

1-3 Energie éolienne 28

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2- Avantages des énergies renouvelables. 31

3- Energie renouvelable un développement incontournable

3-1 Limite des ressources énergique classiques par

rapport aux énergies renouvelable 32

3-2 Evolution des énergies renouvelable dans le monde 34

3-3 Les énergies renouvelable au Maroc 36

3-4 Action engagé par l’Etat 38

4- Organisation du centre de développement des énergies

renouvelables. 38

Deuxième partie : Stratégie de développement de l’énergie

éolienne au Maroc : 10% de la consommation électrique en

2010 ‘’ Autant en rapporte le vent’’

Introduction 42

I) Energie éolienne au Maroc I-1 Principe de fonctionnement 44

I-2 Les forces.

I-2-1 Potentiel éolien marocain 46

I-2-2 Production de l’électricité par l’énergie éolienne 47

I-2-3 Impact de l’utilisation des ressources éoliennes

A- Impact sur l’environnement et l’image

de marque des entreprises. 48

B- Impact socio-économique 53

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I-3- Les faiblesses.

I-3-1 Les contraintes administratives et techniques.

A- Contraintes administratives 55

B- Contraintes techniques 56

I-3-2 Les contraintes économiques 57

I-4- Les menaces.

I-4-1 Projet de réforme du secteur de l’électricité 59

I-4-2 Impact de la restructuration sur le développement

de l’énergie éolienne 60

I-5 Opportunité d’investissement dans la production de

l’électricité éolienne.

I-5-1 Production autonome 64

I-5-2 La concession de la production 65

I-5-3 Rentabilité des projets d’investissement dans

l’éolien 72

I-6 Scénario d’une diminution du coût du MWh éolien par le

développement d’une industrie éolienne au Maroc. 73

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II) Coopération énergétique Sud-Nord : cas du

grand projet éolien du Sahara marocain.

II-1 Introduction 76

II-2 Présentation du projet 77

II-3 Potentiel éolien du Sahara marocain 80

II-4 Transfert de l’énergie 82

II-5 Rentabilité du projet 84

Conclusion générale 86

Annexes

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« A force de sacrifier l’essentiel pour l’urgent, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. »

*Edgar Morin

*Sociologue français, membre du Comité des Sages.

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Aujourd’hui, il n’y a pas de vie industrielle et de vie tout court sans

énergie, l’utilisation de cette dernière est de ce fait un des indicateurs le plus nets du degré de développement d’un pays. Les nations les plus industrialisées et qui sont les plus gros consommateurs d’électricité continuent de tabler sur l’énergie comme facteur de croissance et de développement économique.

En effet, le secteur énergétique occupe dans chaque économie une place

importante et particulière. Sa contribution à la création des richesses nationales ne se limite pas à sa propre valeur ajoutée, mais touche tous les autres secteurs dont il permet l’activité.

L’importance capitalistique des investissements dans ce secteur et leur

durée de vie font que les choix stratégiques élaborés aujourd’hui dessineront le paysage énergétique avenir.

En plus, notre planète, ne peut plus physiquement supporter des émissions

à effet de serre que le monde a connu ces cinquante dernières années. Les changements climatiques et la rupture de nombreux équilibres écologiques induiraient des dommages irréversibles. Nous sommes donc confrontés à la nécessité de mettre en œuvre des politiques durables avec trois composantes : économique, sociale et environnementale.

Au Maroc, au cours de ces cinq dernières années, la consommation

d’énergie a augmenté de 4 % par an, passant de 4,69 Mtep* à 10 Mtep. Ce secteur dépend pour plus de 97 % de l’extérieur et sa facture éponge 25% des recettes d’exportation. Il importe donc que des mesures soient prises pour diminuer cette dépendance. Cette nécessité découle du fait que le Maroc en tant que pays en voie de développement, dépourvu de la ressource pétrolière, doit réaliser des économies en vue de réduire ses importations énergétiques, qui hypothèquent son décollage économique.

* Mtep : millions de tonnes équivalent pétrole.

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L’objet de ce travail est de répondre à la question de savoir, si le Maroc,

dépendant sur le plan énergétique, est en d’assurer la croissance économique dans les bonnes conditions de compétitivité, en développant l’énergie éolien ?

La substitution d’une partie des importations énergétiques par l’énergie

éolienne couplée à une politique d’efficacité énergétique à un impact très positif sur le déficit énergétique du Maroc. Cela à aussi pour conséquence le développement de nouvelles industries éoliennes, aussi bien pour le marché local que pour l’exportation.

Des évènements récents ont en effet brutalement rappelé l’importance de

l’utilisation de l’énergie éolienne. La brusque remontée des cours pétroliers en 2004 (54 dollars le baril), à un niveau jamais vu depuis vingt cinq ans et la crise énergétique en Californie ont montré la vulnérabilité des économies face aux chocs affectant l’approvisionnement énergétique.

Signe de l’intérêt renouvelé des pouvoirs publics pour cette

problématique, la stratégie pour le développement des sources énergétiques « propres » qui consiste à couvrir 10% de la consommation énergétique à l’horizon 2010 (550 MW de parc éolien).

Le véritable obstacle actuel des investissements dans le secteur de l’éolien

au Maroc est celui des tarifs. En effet les tarifs de l’électricité produite par les parcs éoliens sont plus chers que celle produite par les sources conventionnelles (charbon, fioul, gaz).

L’entré en vigueur du système des certificats verts et la diminution du prix

des éoliennes augmentera la rentabilité des investissements dans la production de l’électricité par l’énergie éolienne, ce qui entraînera un développement très rapide de l’éolien au Maroc.

En plus, avec une électricité d’origine renouvelable compétitive, le Maroc devient une destination privilégiée pour les entreprises qui se soucis de la préservation de l’environnement et qui veulent mettre en place un système de management environnemental

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Méthodologie. Les objectifs visés de ce mémoire sont les suivants :

- L’impact positif du programme éolien du Maroc (550 MW) sur son indépendance énergétique.

- Analyser les perspectives d’évolution du marché de l’électricité au Maroc en terme de la libération et des réglementations spécifiques fin de connaître les motivations, les contraintes et les risques.

- S’interroger sur les perspectives du marché de l’éolien au Maroc, notamment en ce qui concerne les projets de production d’électricité pour connaître les freins et les opportunités.

Notre expérience professionnelle en tant que cadre au Ministère de

l’Energie et des Mines et nos connaissances sur le contexte du marché de l’électricité au Maroc, ainsi que sur la filière éolienne, nous ont permis de faciliter cette étude.

Pour arriver à des objectifs que l’on a définis, on a utilisé des méthodes de

recherche suivantes :

1- Analyse des données secondaires.

Pour connaître la vision globale de la situation actuelle du secteur énergétique au Maroc, les données secondaires ont été analysées avant la réalisation de recherche de terrain.

Ce sont des études réalisés par :

• des organismes officiels internationaux, tels que le Conseil Mondiale de l’Energie. On a recueilli les données à partir du site Internet Worldenergy.org.

• des organismes tels que l’ADEME en France et le CDER au Maroc.

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1- Analyse du projet éolien marocain à l’horizon 2010.

En Août 2004, le Ministre marocain de l’énergie et les mines a annoncé un projet ambitieux de production de l’électricité par l’énergie éolienne qui consiste à couvrir 10 % de la consommation électrique marocaine (550 MW éolien) d’ici 2010.

L’analyse s’est concentrée sur les projets éoliens de l’ONE à l’horizon

2010.

2- Analyse du projet de restructuration du secteur électrique.

En 2001, le conseil d’administration de l’ONE a arête les grandes lignes

d’une réformes du secteur de l’électricité visant la modernisation du service public et l’ouverture à la concurrence en 2005.

L’analyse s’est concentrée sur l’influence de la libération sur le

développement de l’énergie éolienne au Maroc.

3- Analyse des données interne de la Compagnie Eolienne de Détroit (CED).

Afin de connaître les opportunités d’investissement dans le domaine de la

production de l’électricité par l’énergie éolienne, des donné internes de la société CED ont été analysées. Il s’agit des documentations suivantes :

- Contrat de concession du parc éolien Torres. - Plan de financement. - Chiffre d’affaire et charge d’exploitation.

4- Analyse des données internes de l’Office Nationale

d’Electricité (ONE).

La collecte des informations nécessaires concernant la situation actuelle et la planification de l’opérateur électrique marocain (ONE) a été réalisée par :

• Les bilans et les statistiques de 2000 à 2003.

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• La planification et l’orientation de la société dans le domaine de la production de l’électricité par l’énergie éolienne à l’horizon 2010.

• Le rapport du projet de lois sur la concession de la production de la production d’électricité.

Ces informations ont été analysées afin de connaître les perspectives du

marché de la production de l’électricité par l’énergie éolienne de point de vue d’un acteur.

6- Entretien individuel auprès des experts. Afin d’enrichir les renseignements écrits, les entretiens auprès des experts

ont été effectués. Les personnes qui ont été interviewées sont les experts, les gestionnaires et

les cadres de l’ONE, du CDER, CED, et du Ministère de l’Energie et les Mines.

- Mohamed Berdai : Directeur général par intérim du CDER - Mohamed Fadili : Directeur de planification ONE - Youssef Faniar : Directeur exploitation Parc Torres. - Mohamed Hamamouchi : Chef Division d’électricité au Ministère d’Energie et les Mines. - Abdelrahim Manar : Chef de Division des énergies

renouvelables au Ministère d’Energie et les Mines.

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Première partie : Les énergies renouvelables un facteur clés pour le développement du secteur électrique au Maroc.

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Premier chapitre : L’énergie moteur de développement économique.

1) L’énergie dans le monde.

Le soleil est la base de toutes les formes de l’énergie actuellement

disponible : bois, aliments et combustibles fossiles. C’est le bois qui a été la source d’énergie la plus utilisée, puis le charbon

(52% de l’approvisionnement en 1960), puis les hydrocarbures (pétrole et gaz 59% de l’approvisionnement en 1973).

Les sources d’énergie étant diverses et de rendement varié. On a élaboré

des unités d’équivalence pour pouvoir les comparés. Etant donné la suprématie ancienne du charbon, il a d’abord été choisi

comme moyen de comparaison à travers « l’unité la tonne équivalent charbon » (tec) avant de passer, à la tonne d’équivalent pétrole (tep). Le pouvoir calorifique du pétrole est environ une fois et demi celui du charbon.

Un kilogramme de pétrole fournit 10000 kilocalories Un kilogramme de gaz fournit 8000 kilocalories Un kilogramme de charbon fournit 7000 kilocalories Un kilogramme de lignite fournit 2300 kilocalories

Les besoins mondiaux en énergie son restés modestes jusqu’au début du

XX siècle. Ils ont plus que doublé entre 1900 et 1914 ou ils se situaient à 1800 Mtec. Ils se sont accélérés à la fin de la seconde guerre mondiale pour passer en 1975 à 10000 Mtec, l’équivalent de 6500 Mtep. Au début des années 2000, ils se situaient autour de 9 milliards de tep.

a) pétrole

On a longtemps considéré le pétrole comme une source d’énergie bon

marché et presque inépuisable tant que l’on découvrait sans cesse de nouveaux gisements.

Actuellement les recherches de nouveaux gisements sont de plus en plus

difficiles et onéreuses, de même que les conditions d’exploitation.

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Les réserves prouvées, réévaluées récemment dépassent 142 milliards de

tep, ce qui représente au rythme, actuel d’extraction, plus de 40 ans (si le rythme de l’augmentation de la demande chinoise se maintient, les resserves ne dépasserons pas 20 ans). Cependant, ces réserves sont inégalement réparties géographiquement, car prés des 2/3 se localisent au proche orient.

b) Gaz Naturel

En 1973, la production annuelle du gaz était aux alentours de 999 millions de tep. Ensuite l’accélération a été très rapide pour arriver à une production de 2139 millions de tep. Elle couvre alors 21 % de la demande mondiale d’énergie primaire.

Les réserves du gaz sont limitées par la capacité relativement réduite du

transport maritime du gaz même liquéfié.

c) Nucléaire

En 2000 les centrales nucléaires assuraient environ 16.9 % de la primordiale de l’électricité. Vingt six pays sont producteurs d’électricité nucléaire.

Actuellement, les pays développés ont des attitudes diverses vis à vis du

nucléaire : nouvelles centrales en chantiers au Royaume Unis, mises en cause des installations existantes dans l’ex-URSS et ex-Démocraties Populaires, arrêt des programmes prévus en France et aux Etats Unis, renoncement total aux projets en Autriche et Pays-Bas. La mise en œuvre de l’énergie nucléaire pose beaucoup de problèmes dont nombreux n’ont pas encore été résolus : stockage et retraitement des déchets, risque pour l’environnement, procédure de protection des populations en cas d’accident.

d) Hydroélectricité

Elle fait partie des quatre grandes sources principales d’énergie, avec la

caractéristique d’être une énergie renouvelable. La part qui revient à l’hydroélectricité dans la production d’électricité est variable selon les pays : 2 % en Grande Bretagne, 5 % Allemagne, 10 % USA et ex- URSS, Australie et Japon, 20 % en Italie, 18 % en Espagne, 13% en France, 60 % en Autriche et en Suisse, 63 % au Canada et 89 % au Brésil.

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Bien que les pays en développement détiennent 50% du potentiel hydraulique mondial techniquement exploitable, l’utilisation n’est que 10% en Asie et Amérique du sud, 5% en Afrique.

La mise en exploitation de ce potentiel demande de gros investissements

souvent hors de portée des pays en voie développement. e) Charbon

La part du charbon dans la consommation mondiale d’énergie qui était de

52% en 1960, est passée en 1973 à 28%. En 2000 la part du charbon dans la consommation mondiale d’électricité

était d’environ 23%. Les réserves sont de l’ordre de 1040 milliards de Tec, soit 200ans au rythme actuel de consommation. Pour un tiers (1/3), ces réserves sont exploitables à ciel ouvert et pour prés des trois quarts (3/4) par les Etats Unis, la Chine et l’ex URSS.

2) Carte énergétique Mondiale.

2-1 Consommation.

Au niveau mondial, le pétrole reste la principale matière première énergétique avec une contribution de 36% de la consommation globale.

Electricité et autreformes d'énergie 20%Gaz naturel 21%

Pétrole 36%

Charbon 23%

source Observ’ER 2002

En relation avec leur niveau de développement, les pays industrialisés

représentent les plus gros consommateurs du pétrole. Les pays de l’Amérique du Nord viennent en tête (30%) suivie par les pays de l’Extrême Orient (25%) et l’Europe de l’Ouest (20%).

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2-2 Production.

En 2002, la production de pétrole, estimée à 77 millions de baril par jour,

est assurée à 43% par les pays de l’OPEP. L’Arabie Saoudite est le premier producteur mondial et détient les réserves les plus importantes.

Pour les réserves mondiales en pétrole, estimées à 142 milliards de tep, le

Moyen Orient en détient 65%. L’Arabie Saoudite occupe la première place suivie par l’Irak.

3) L’énergie et le développement économique.

Tout développement économique passe par un accroissement des activités productrices. L’énergie constitue un intrant indispensable dans la plupart des activités industrielles, agricole, de transport, domestique et sociales.

L’augmentation de la consommation énergétique est étroitement liée au développement économique.

L’exemple se répète pour la plupart des pays ayant connu un

développement économique. Le développement économique passe notamment par le développement des activités productrices de biens ou des services. Toute production nécessite des opérations d’usinage et de transformation requerrant de l’énergie.

Certaines industries sont très énergivores. A titre d’exemple la part de la

facture énergique dans le coût globale de la production de l’industrie de fabrication de glace est de 70%, 55% pour les cimenteries, 50% pour l’ammoniaque, l’aluminium, l’acier et le verre, 25% pour les engrais et le papier …etc (voir graphique 1).

La compression de cette facture énergétique est donc source de diminution

du coût global de production. Les autres composantes dans le coût de production devenant de plus en plus incompressibles, notamment au niveau des charges salariales qui peuvent entraîner des conflits sociaux et partant, l’arrêt de toute production. Quant au coût de la matière première, elles subissent les fluctuations du marché international.

La marge d’action pour l’entreprise est alors très limitée. La diminution de

la facture énergétique peut donc diminuer les coûts de production de l’entreprise marocaine et la rendre compétitive au niveau international.

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4) La situation énergétique au Maroc.

Le Maroc est fort dépendant en matière énergétique (97 % de la

consommation énergétique est importée). A l’origine de cette situation, l’accroissement soutenu de la demande énergétique (4 % par an) avec des ressources locales de plus en plus faibles (fréquence des sécheresses, fermeture de la mine de charbon de Jerada) contribuant au creusement du déficit énergétique qui est de prés de 10 millions de tep.

Au niveau de l’analyse de la structure énergétique, il apparaît que le pétrole

reste prédominant malgré le recours croissant au charbon. Les importations de gaz de butane ont aussi connu un essor particulier parallèlement au développement de la consommation des ménages. Pour l’année 2001*, la facture énergétique, de l’ordre de 21.87 milliards de dirham, était constituée à hauteur de 68 % de pétrole brut, 12% de gaz butane, 8% de gasoil et fuel, 10% de charbon et 2% d’électricité.

L’introduction du gaz importé d’Algérie à travers le gazoduc Maghreb Europe et la mise en service du parc éolien Torres, constitue une diversification des ressources énergétiques et contribuera à améliorer leur offre.

4-1 Consommation énergétique du Maroc.

a) Pétrole.

Quant au secteur pétrolier, la privatisation touchant les domaines de la

distribution, du raffinage et des systèmes d’approvisionnement, sont poursuivies et consolidées.

En matière de prix, les prix du butane, produit social, sont maintenus

stables, les autres produits marqueront sans doute des augmentations importantes dans les années à venir. Compte tenu de la tension qui règne dans le Proche Orient, l’augmentation de la demande chinoise et du programme de renouvellement des équipements des pays de l’Est. Le pétrole brut atteint actuellement prés de 55 dollars le baril, soit 43 % d’augmentation par rapport à l’année 2003.

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Avec un volume de 6,3 millions de tonne en 2001, la consommation marocaine des produits pétroliers en tonnage a connu une augmentation annuelle d’environ 2 % entre 1990 et 2001, augmentation jugée assez faible compte tenu de la faible consommation énergétique nationale, insuffisante pour un développement des activités économiques. Le facteur coût de devises paraît le vrai obstacle au développement de la consommation énergétique au Maroc.

L’augmentation de l’importation des produits pétroliers autres que le brut

depuis 2002 est due à l’incendie de la raffinerie la Samir.

b) Charbon. La consommation du charbon importé s’est chiffrée à 4 millions de

tonnes totalement utilisées dans la centrale Jorf Lasfar. La tendance est donc à une prédominance du charbon importé, la

production nationale est faible et présente d’énormes difficultés en extraction.

c) Gaz naturel. La production du gaz naturel local est faible, elle s’est chiffrée en 2002 à

25 millions de m3.

La consommation du gaz est présentée dans le tableau suivant : Consommation

Propane (en mille m3)

% dans la consommationdes produits

pétroliers

Consommation Butane

(en mille m3)

% dans la consommationdes produits

pétroliers Année 2002 232 1.8% 228 1.7% Année 2003 2288 1.7% 2452 18.4% Direction de la Politique Economique Générale (Rapport 2003) d) Bois et charbon de bois.

Selon des statistiques du Ministère de l’énergie et des mines, la part du bois

et du charbon de bois dans les ressources énergétiques au Maroc dépasse les 38 % de la consommation globale nationale en énergie.

En tenant compte de la moyenne officielle nationale de déforestation

annuelle de 30000 ha, la ressource énergétique « bois » qui devrait être renouvelable, si un programme suffisant de renouvellement est réalisé, présente au contraire un danger écologique grave pour le Maroc.

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e) Electricité.

Le marché de l’électricité au Maroc demeure un marché potentiel car, la production électrique n’est distribuée qu’a 70% de la population, avec un ratio de consommation atteignant une moyenne de 467 KWh** par habitant inférieur à celui de L’Algérie** (746 KWh) et de la Tunisie** (926 KWh). Plus de 45 % de marocains habitant le milieu rural n’ont pas accès au réseau électrique. Ils constituent des clients potentiels.

Une seconde réforme du secteur d’électricité est en cours de préparation à travers le projet de modernisation du service public et de l’ouverture progressive du marché électrique marocain. Elle vient renforcer et poursuivre les reformes mises en œuvre au niveau du secteur de l’énergie (privatisation d’un ensemble d’entreprises ; développement des interconnexions, octroi de concessions de productions……) eu égard à :

La croissance de la consommation de l’électricité moyenne annuelle de

7 % (entre 2002 et 2010)*.

L’ampleur des engagements de l’Office National de l’Electricité notamment en matière de généralisation de l’électrification du milieu rurale à l’horizon 2007 : à fin 2002, le taux de l’électrification rurale a été de 55%.

La faible compétitivité du prix de l’électricité et son importance dans le

coût de la production industrielle.

La dépense de la production de l’électricité des sources énergétiques importées (97%)*.

L’introduction du gaz va modifier le paysage énergétique national, ce qui

va emmener ONE à investir dans des centrales à cycles combinés avec la participation du privé (centrale Tahadart).

* Rapport ONE 2004 ** Arab Electricity 2004

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5-Perspective du développement de l’électricité au Maroc.

La détermination des besoins en électricité est considérée, dans le processus

de planification, comme l’élément le plus important et le plus difficile à cerner. En effet, étant donné le caractère aléatoire de la consommation, laquelle

fluctue en fonction de l’activité économique, du revenu des ménages, etc, la demande en électricité doit être satisfaite en toute circonstance sous ces aspects : énergie et puissance.

Les conséquences d’un sous- équipement du parc de production sont

beaucoup plus préjudiciables pour le producteur et l’économie du pays que les surcoûts entraînés par un suréquipement provisoire.

Ainsi, et au delà de l’impact sur l’activité économique du moment, un sous

équipement est de nature à freiner également l’implantation de nouvelles industries ou de projets touristiques et agricoles.

Aussi, de point de vue méthodologie, l’ONE, utilise pour ces prévisions,

des approches analytique et sectorielle, complétée par des enquêtes périodiques effectuées auprès ses principaux abonnés industriels et agricoles ainsi que les distributeurs.

Au delà de 2000, il a été retenu, un taux de croissance de consommation

électrique au Maroc de 7 %*. Le tableau suivant montre le scénarii de la consommation d’électricité à

l’horizon 2010.

Année 2004 2010 Hydraulique (GWh) 1591(8,86%) 1831 (6,6 %)

Thermique ONE (GWh)

4609 (25,68 %) 523 (1,9 %)

Charbon (GWh) 9936 (55,36 %) 13867 (50,1%) Gaz (GWh) 0 7849,7 (28,35 %)

Eolien (GWh) 199 (1,2 %) 2300 (8,3%) Thermo solaire (GWh) 0 1308,3 (4,7 %) Autoproduction (GWh) 76 (0,4 %) 0

Importation (GWh) 1535 (8,6 %) 0 Total (GWh) 17946 27678

*Source Ministère Energie et les Mines

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6-Organisation du secteur de l’électricité.

Office National de l’électricité (ONE), placé sous la tutelle du Ministère de l’Energie et des Mines, constitue le principal opérateur du secteur de l’électricité. Il intervient au niveau de la production, du transport et de la distribution de l’électricité et veille à assurer l’équilibre entre l’offre et la demande.

La participation de l’ONE à la production de l’électricité nationale a enregistré une baisse significative entre 1998 et 2003 passant de 55,4 à 32,3 % en raison de l’amélioration de la contribution des concessionnaires (de 40,8% à 58%) * et des importations (de 3,5%à 9,3%)* à la satisfaction de la demande nationale en électricité. L’auto production de l’électricité garantie par certains industriels (Office Chérifien des phosphates, sucreries nationales, cartonnerie, raffineries, Cellulose du Maroc) a, quant à elle, enregistré un léger recul passant de 0,5 en 5% en 1998 à 0,3 % en 2003.

*Source Rapport ONE 2003

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La monopolisation du réseau de transport de l’électricité par l’ONE lui

confère la responsabilité de sa gestion centralisée et coordonnée à travers un dispatching national installé à Casablanca .L’infrastructure du réseau de transport et de distribution a totalisé en 2002 une longueur de 128633 Kilomètres (très haute tension (16338 km), moyenne tension (33120 km) et basse tension (79175km)*.

La distribution de l’électricité, quant à elle, est en partie à la charge de l’ONE notamment dans les zones rurales et dans les grands centres urbains par l’intermédiaire des Régies Municipales ou Intercommunales. Depuis 1999, l’ONE distribue 49 % de l’électricité et concède le reste (51 %) aux gestionnaires délégués dans les grands villes ( Lydec, Rédal, Vivendi, AMENDIS, RADEEMA…)*.

Organisation du secteur de l’électricité avant la libéralisation

ONE

Dans le cas de la distribution de l’électricité par l’ONE, le prix de vente aux consommateurs finals est fixé par arrêté du Ministre des Affaires Générales du Gouvernement. La présence de gestionnaires délégués de la distribution oblige le recours à un système de fixation des prix basé sur une contractualisation entre les communes et les concessionnaires. *Source : ONE, Rapport annuel 2004.

Ministère de tutelle

Production Quasi-monopole

Transport Monopole

Distribution

Quasi-monopole

Importations Monopole

ExportationsMonopole

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8- Les engagements internationaux du Maroc. Le sommet de la terre, à Rio en 1992, avait marqué la reprise de conscience

internationale du risque de changement climatique. Les Etats les plus riches, pour lesquels une baisse de croissance semblait plus supportable et qui étaient en outre responsables des émissions les plus importantes, y avaient l’engagement de stabiliser en 2000 leurs émissions à un niveau de 1990.

Lors de la conférence de Kyoto, 1997, ces mêmes Etats ont accepté des

engagements quantitatifs juridiquement contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre sur la période 2008-2012.

Ainsi, ils devront réduire à cette échéance leurs émissions de 5.2% par rapport à 1990. Parmi ces pays, les Etats Unis ont accepté une réduction de 7%, le Japon de 6% et l’Union Européenne de 8%.

Les engagements souscrits par les pays développé sont ambitieux. Pour

faciliter leur réalisation, le protocole Kyoto prévoit, pour ces pays, la possibilité de recourir à des mécanismes dits « de flexibilité » en complément des politiques et mesures qu’ils devront mettre en œuvre au plan national.

Ces mécanismes sont en nombre de trois :

- les permis d’émissions : cette disposition de vendre ou d’acheter des droits à émettre entre pays industrialisés.

- la mise en oeuvre conjointe : qui permet entre pays développés de procéder à des investissements visant à réduire des émissions de gaz à effet de serre en dehors de leur territoire national et de bénéficier des crédits d’émissions générés par les réductions ainsi obtenues.

- le mécanisme de développement propre : proche du diagnostic précédent, à la différence que les investissements sont effectués par un pays développé, dans un pays en développement.

Ainsi le Maroc s’est engager à atteindre 10 % de sa consommation

électrique à partir des énergies renouvelables à l’horizon 2010.

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7- Stratégie énergétique du Maroc.

Tout pays à faible économie et de dépendance énergétique tel que le Maroc n’a de manœuvre que vers ce qui suit :

- réduire sa consommation énergétique pour réduire sa facture énergétique. Cette politique si elle s’avère judicieuse à court terme, n’a plus de sens à moyen et long terme. En effet, la population de ces pays augmente ce qui aura pour conséquence une augmentation de la demande, l’offre doit donc suivre, d’où une nouvelle augmentation de la facture énergétique. Par ailleurs, même en arrivant à diminuer l’augmentation de la demande, les stocks d’énergie fossiles à prix bas étant limités, ils tendent vers la baisse de l’offre d’où une augmentation des prix sur le marché international, par conséquent, augmentation de la facture. Cette stratégie n’a donc aucun effet à moyen et long terme.

- augmenter la consommation nationale pour répondre au

développement des activités économiques en adoptant les sources d’énergies classiques, ce qui aura comme conséquence désastreuse une facture énergétique colossale à court terme, plus importante que le développement généré par ces activités économiques qu’aurait apporté à la nation

- la seule alternative réside donc dans une augmentation d’activité économique sans pour autant augmenter sa facture énergétique en monnaie forte. Cela devrait se traduire par l’utilisation d’une énergie locale à bon marché. D’autant que le Maroc et le sud en particulier disposent d’avantages compétitifs constitués des potentialités énormes d’énergie solaire et des régions très ventées.

Le Maroc est appelé à amorcer, dans le cadre de sa politique énergétique,

un processus devant lui permettre d’opérer une transition des énergies stocks vers les énergies flux. Il s’agit pour le royaume, non pourvu en ressources énergétiques conventionnelles, de revoir les fondements de son système énergétique largement tributaire des hydrocarbures

Le recours aux énergies renouvelables s’avère d’une nécessité impérieuse,

car ils ont un rôle à jouer dans le développement socio-économique surtout que les sources d’énergies renouvelables sont nationales et qui ne nuisent pas à l’environnement.

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Deuxième chapitre : L’utilisation des énergies renouvelables comme alternative énergétique.

1) Aperçu sur les énergies renouvelables.

A la base du développement de la première organisation humaine, on trouve des techniques liées aux sources naturelles d’énergies. Ces techniques sont en développement continu depuis des millénaires. Les capteurs à effets de serre permettent le chauffage de l’eau sanitaire, des locaux, alimentent des séchoirs, les distillateurs et les machines frigorifiques.

Les collecteurs solaires à concentration, atteignent facilement 350°C et

d’avantage selon les techniques. Ils alimentent généralement des installations, des usines de dessalement et des centrales thermiques de production d’électricité pouvant atteindre des milliers de Kilowatts.

Les modules photovoltaïques convertissent directement l’énergie solaire en

électricité avec diverses applications : téléphone, télévision, radio, éclairage, pompage, réfrigération, force motrice………

La force des vents a été aussi parmi les premières énergies exploitées par

l’homme et utilisées dans les minoteries et la navigation. Actuellement, elles servent aussi à générer une énergie électrique par les aérogénérateurs

1-1 Energie solaire : thermique et photovoltaïque.

a) Solaire thermique.

Cette technologie repose sur le principe de la transformation du solaire reçu

en chaleur.

Application. Les capteurs solaires thermodynamiques constituent l’une des applications

les plus fiables notamment pour la production d’eau chaude sanitaire qui trouve dans les secteurs suivants :

- le résidentiel (villas et appartements) - le tertiaire (hôtels, édifices publics, hammams) - l’industriel (brasseries, teinturiers)

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D’autres applications paraissent prometteuses à savoir :

- le séchage - la production d’électricité (central thermo- solaire) - la bio climatisation - les serres agricoles etc ….

b) Solaire photovoltaïque

Les générateurs solaires photovoltaïques sont des équipements permettant

la conversion directe du rayon solaire en énergie électrique.

Applications :

- Le pompage - L’électrification rurale individuelle - La réfrigération - Les télécommunications - La production cathodique - La signalisation et le balisage - Le dessalement - Les applications militaires

1-2 Hydraulique, biomasse et géothermie.

a) Hydraulique.

La force de l’eau est utilisée depuis des millénaires pour entraîner les roues

à aube des moulins. Dans les centrales hydroélectriques, la roue à aube est remplacée dans sa version moderne par la turbine, couplée, comme dans une centrale thermique, à un alternateur.

L’énergie de l’eau résulte de son déplacement, qui peut être naturel (le

courent des rivières) ou provoqué (à partir des retenues ou barrage).

La puissance développée dépend à la fois du débit de l’eau et de la hauteur de chute. Plusieurs types d’installation permettent d’exploiter différentes combinaisons débit –hauteur de chute. Les usines de hauteur de chute ou usine de lac, utilisant des hauteurs de chute importantes (de 200m à plus 1200m) et sont donc souvent construites en haute montagne. Un barrage construit sur un

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courent d’eau crée une retenue de grande capacité, d’où part une conduite souterraine qui emmène l’eau vers la centrale, située en contrebas et souvent éloignée de plusieurs kilomètres. Les usines de moyennes chutes ont des hauteurs de chute moyenne (de 50 à 200m) quelles compensent par un débit supérieur.

Quant aux usines de basse chute, elles n’utilisent pas de retenue d’eau et

sont alimentées par le seul courant du fleuve, avec des hauteurs de quelques mètres à des dizaines de mètres.

Outre l’énergie des marées, la mer constitue un immense réservoir

d’énergie. On pourrait mettre en valeur l’énergie mécanique des vagues, ou l’énergie thermique résultant des différences de température entre la surface et le fonds. Ces techniques ne fonts pas pour l’instant l’objet que d’utilisations expérimentales de faible puissance.

Si les investissements en barrages nécessitent des coûts faramineux, la

petite hydroélectricité est abordable au niveau des collectivités locales, groupement d’habitation ou petites unités productrices.

b) Biomasse.

La principale application étant les digesteurs à méthane. C’est une cuve à

l’intérieur de laquelle on provoque la fermentation de boue résiduaire ou de déjection animale en vue de produire du méthane utilisé dans cuisson ou l’éclairage.

c) Géothermie. La géothermie n’est autre que la chaleur interne du globe. Celle-ci

réchauffe les nappes d’eau profondes : en remontant, l’eau ou la vapeur peut donner des manifestations en surface, comme glysers ou les sources thermales, utilisées pour le chauffage depuis l’époque romaine. L’énergie géothermique est aujourd’hui exploitable en de nombreux endroits grâce aux progrès accomplis par les méthodes de forage et de pompage.

La géothermie à haute énergie, pour les eaux de 16°C à 300°C permet la

production directe d’électricité grâce à des turbines à vapeurs. Il existe quelques centrales de ce type dans le monde, notamment en Guadeloupe, en Italie et au Japon.

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La géothermie à moyenne énergie exploite des eaux entre 80°C et 150°C, qui ne peuvent donc pas être directement utilisées pour produire de la vapeur. Il faut passer par un fluide intermédiaire qui actionne les turboalternateurs. Ce type géothermie peut être cependant utilisé pour le chauffage.

Le mode le plus répandu, est la géothermie à basse énergie, qui couvre une

gamme de température de 30°C à 100°C, dans des nappes situées généralement entre 1000 et 2000m de profondeur. Ces températures ne permettent pas de produire de l’électricité, mais servent pour le chauffage de logement ou l’utilisation agricole.

1-3 Energie éolienne.

La force des vents a été l’une des premières énergies exploitées par

l’homme, appliquée à la minoterie ou à la navigation à voile. Le vent peut aussi entraîner une hélice couplée à un alternateur qui convertit l’énergie mécanique en énergie électrique. Certains de ces aérogénérateurs produisent jusqu'à quelque mégawatts.

L’énergie éolienne est l’une des sources d’énergie dont le développement

est le plus rapide. Le Maroc vient de mettre en place un programme de développement de l’énergie éolienne, qui devrait permettre, à l’horizon 2010, l’installation de 500 MW d’éoliennes. Les régions côtières qui bénéficient de condition de vent particulièrement avantageuse, seront l’un des acteurs importants de ce développement.

La croissance de l’éolien dans le monde est très importante (29,2% en

2002). Le rythme annuel d’installation est en forte progression et dépasse dorénavant les 2000MW par an.

Les politiques incitatives en Californie et dans certains pays d’Europe tels

le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne, ont largement contribué au développement de l’industrie moderne de l’énergie éolienne. Elle a quitté la phase « pionnière » pour arriver à maturité tant de point de vue technologique que commercial. En 2003, onze fabricants d’aérogénérateurs approvisionnent plus de 95% du marché mondial, pour un chiffre d’affaires de 1.7 milliards d’euros*, créant de 15 à 19 emplois par mégawatt installé*.

De plus, l’installation d’un parc éolien comporte des retombées locales en

termes d’emploi : les travaux de construction sont généralement conduit par des sociétés locales et des emplois à long terme sont crée pour les travaux de maintenance (l’exploitation et l’entretien occupent aujourd’hui entre 100 et 450 personnes par an et par Térawatt heure d’électricité produite). Les améliorations

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de la technologie éolienne porte à croire que la tendance qui a conduit à la chute du coût de l’énergie va se poursuivre. L’EWEA(European Wind Energy Association) estime que 20000 MW de capacité énergétique éolienne seront installés au cours des dix prochaines années. Ceci représente un marché de 2.4 milliards d’euros et ce qui évitera le rejet dans l’atmosphère de 230 millions de tonnes de gaz carbonique (l’équivalent des émissions de l’Espagne) serait évité en 2010.

Les histogrammes de la page suivante présentent une comparaison entre la

puissance éolienne installée dans le Monde et en Europe.

- Danemark. Le Danemark est l’un des pays qui prévoit de couvrir une part importante

de sa consommation d’électricité par l’énergie éolienne. En 2002, l’énergie éolienne couvre 18% des besoins d’électricité au Danemark, un chiffre qui devrait atteindre au moins 21% en l’an 2003.

Selon le plan énergétique danois, 50% des besoins d’électricité seront

couvert par l’énergie éolienne. L’industrie éolienne danoise détient le leadership sur le marché mondial

(50% du marché mondial). Cet avantage est du au développement précoce de l’énergie éolienne au début des années 1980 et à la continuité du soutien (subvention puis bonification tarifaire).

L’industrie éolienne compte environ 9000 emplois plus que le secteur des

pêcheries. Le volume exporté par an est 480 MW* pour une valeur de 0.43 milliards d’euros.

- Allemagne. Aujourd’hui, plus de 11440 éoliennes d’une capacité de 8750 MW*,

tournent en Allemagne alors qu’elles n’étaient qu’une centaine à la fin des années 1980.

Le secteur doit son essor à une loi de 1991 qui contraint les distributeurs

d’électricité à garantir aux producteurs d’électricité d’énergies renouvelables un accès à leurs réseaux. Plus de 50 % de toute la capacité éolienne en Europe est située en Allemagne et l’électricité éolienne représente 3.5 % de la consommation de l'électricité des allemands.

* Source European Wind Energy Association (EWEA).

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Comparaison entre la puissance éolienne installée dans le Monde et en

Europe

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L’envol de l’éolien en Allemagne semble prêt à continuer, le gouvernement

allemand a annoncé un plan ambitieux pour augmenter la part de l’éolien d’au moins 25 % D’ici 2025, avec la mise en avant de projets de parcs éoliens en mer du Nord et en mer Baltique, représentant 25000 MW.

- Espagne.

Les énergies renouvelables représentent une production de 5000 GWh* en

1997, soit 3% de la production électrique en Espagne. S'agissant de l’éolien la puissance installée est passée de 115 MW* en 1996

à prés de 1700 MW* en 2000, soit 2% de la production total et un investissement de 8 milliards de francs.

Deux facteurs sont à l’origine de ce grand décollage :

- les progrès technologiques qui ont ramené les coûts d’installations du KW de 2443 euros à 916 euros en dix ans ?.

- l’obligation faite aux compagnies électriques d’acheter l’électricité produite par les éoliennes à un coût supérieur de 20% du prix du marché.

Si l’Andalousie et les Canaries sont les régions autonomes les mieux

équipés en parcs éoliens, les meilleures perspectives de croissance se trouvent dans la Galice, Aragon et en Navarre. Le plan galicien très ambitieux, prévoit d’atteindre les 2000 MW* en dix ans.

2- Avantage des énergies renouvelables

indépendamment des sources d’énergies conventionnelles.

Les énergies renouvelables présentent des caractéristiques propres qui

favorisent leur développement :

- elles donnent accès à toutes les formes d’énergies : chaleur, électricité, carburant. Elles sont susceptibles de pénétrer tous les secteurs économiques : habitat, industrie, agriculture, transport.

-

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- elles bénéficient d’une image très favorable dans l’opinion publique, favorisant le consensus social primordial à tout programme d’aménagement et d’équipement.

- leur développement s’accompagne de la création d’emploi plus

important que pour d’autres filières et mieux répartis sur le territoire.

- elles présentent une complémentarité avec les programmes

d’efficacité énergétique. Ce qui permet de minimiser les coûts globaux de production et d’utilisation de l’énergie.

Cette synergie « énergie renouvelable/efficacité énergétique » est ainsi une

des solutions de choix pour accéder dans le domaine de l’énergie et de l’environnement au développement durable si ardemment souhaité.

3) Les énergies renouvelables un développement incontournable.

Le recours, de plus en plus important, aux sources d’énergies renouvelables, aussi bien dans les pays industrialisés, que les pays en développement, est du à des facteurs aussi bien qualitatifs que quantitatifs. Certains de ces facteurs sont liés aux limites et aux problèmes posés par les autres sources d’énergie.

3-1 Limites des ressources énergétiques classiques par rapport aux énergies renouvelables.

a) Réserves énergétiques fossiles.

Source Gtep Réserves (ans)

au taux de production actuel Charbon 450 200 Pétrole 150 40 Gaz 130 55

*Source WorldEnergy.com Comme on le voit, les réserves en combustibles fossiles sont limitées, et le

pic de production du gaz et du pétrole devrait apparaître d’ici 2020 ou 2030. En prenant en compte l’augmentation de la consommation mondiale (au moins un facteur 2 en 2050, 3 en 2100), le charbon n’est pas non plus une énergie durable

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au-delà de ce siècle, surtout s’il est utilisé pour remplacer à moyen terme le pétrole et le gaz.

b) Impact sur l’environnement.

Les énergies fossiles ont sur l’environnement local, un effet de pollution de l’air, génération de pluie acide, pollution thermique, déchets polluants.

Au contraire les énergies renouvelables ne présentent pas ces inconvénients

c) Risques majeurs présentés

par les sources conventionnelles d’énergie. Les risques majeurs présentés par les sources conventionnelles d’énergie

sont les marées noires, les explosions et les accidents graves dans certaines centrales nucléaires

Au contraires, les systèmes énergétiques basés sur les énergies

renouvelables sont décentralisés, de taille petite et ne présentent pas des risques majeurs.

d) Effet de serre.

La responsabilité des combustibles fossiles dans le renforcement de l’effet de serre, limitera donc le recours à ces combustibles.

Au contraire les énergies renouvelables, soit n’émettent pas de gaz à effet

de serre (solaire, éolien, hydroélectricité, géothermie), soit mènent un bilan équilibré (exploitation rationnelle de la biomasse avec replantation.

e) Opportunités pour les pays en développement.

Les investissements pour procéder à un équipement énergétique centralisé,

comme cela a été fait en plus d’un demi-siècle dans les pays industrialisés, sont hors des portés des pays en voie de développements.

D’autre part, l’approvisionnement de tels systèmes en énergie fossile

importée mènerait ces pays à une dépendance énergétique inacceptable.

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Or, le recours aux sources d’énergie renouvelables locales et décentralisées tel l’électricité photovoltaïque, l’éolien, la petite hydroélectricité, l’exploitation rationnelle de la biomasse, permet un accès à l’énergie nécessaire pour les besoins de base : électricité, pompage, cuisson, télécommunication, conservation des aliments, santé et éducation.

3-2 Evolution des énergies renouvelables dans le

monde. Les combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) assurent une part

prépondérante de la production électrique dans le monde : 483.6 TWh en 2002, soit 65% de la production électrique mondiale. Deuxième source de production d’électricité dans le monde, le nucléaire représente 16.9% du total des TWh générés en 2002.

L’hydraulique, première des énergies renouvelables, arrive en troisième

position avec une production totale de 2643.2Twh, 16.4% de la production électrique mondiale. Structure de la production d’électricité dans le monde en 2002.

Géothermie 0,31%Eolien 0,33%Biomasse 1,1%Solaire 0,01%Hydraulique 16,4%Nucléaire 16,9%Fossile 65%

Source Observ’ER 2002 Les cinq énergies que sont l’hydraulique, la biomasse, la géothermie,

l’éolien et le solaire, composent l’ensemble des sources renouvelables. La production d’énergie issue de ces différentes filières s’élève à 2923.2 TWh, soit 18.1 % de la production totale de l’électricité dans le monde, dont l’hydraulique fournit 90.4% (2643.2 TWh).

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La biomasse 6% (1751.1 TWh) est la première contributrice hors hydraulique puis viennent l’éolien 1.8% (53.6 TWh), la géothermie 1.7% (49.3 TWh) et le solaire 0.07% (1.95 TWh).

Sur la période 1993-2002, la part relative de production d’électricité

d’origine renouvelable est en décroissance continue. Elle est passée de 20.5% de la production totale d’électricité en 1993 à 18.1% en 2002.

Cette baisse ne signifie en aucun cas un désintérêt pour ces filières. Elle

montre simplement que la croissance de l’électricité conventionnelle est, à l’échelle mondiale, plus rapide que celle de l’électricité renouvelable (respectivement 3.2% et 1.4 % par an, pour le renouvelable).

Il convient également de faire une distinction entre l’hydraulique dont le

potentiel économique et technique est largement atteint, et les autres filières renouvelables dont le potentiel est à peine entamé. En effet, l’importance de la filière hydraulique, qui croit lentement sur la période (1% par an en moyenne), cache le dynamisme des autres filières renouvelables. Sans l’hydraulique, la croissance de l’électricité renouvelable serait de 6.5% par an en moyenne depuis 1993, soit deux fois celle de l’électricité conventionnelle. La part de ces quatre filières est même en augmentation dans la production mondiale de l’électricité, passant de 1.3% du total en 1993 à 1.7% du total en 2002.

Taux de croissance annuel moyen des différentes sources de production électrique dans le Monde 1993-2002.

Source Observ’ER 2002

0,00%5,00%

10,00%15,00%20,00%25,00%30,00%35,00%

Eolien

29,2%

Biomas

se 4,

9%

Solaire

13,5%

Hydrau

lique

1%

Fossil

e 3,4%

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3-3 Les énergies renouvelables au Maroc.

Le Maroc compte tenue de sa situation géographique, bénéficie d’un potentiel important en énergies renouvelables

3-3-1 Gisement solaire et éolien au Maroc

a) Gisement solaire.

Le Maroc fait partie des zones privilégiées en ce qui concerne le

rayonnement solaire. Il jouit d’une abondance de cette forme d’énergie. Un mètre carré au sol reçoit une énergie solaire de 4.7 à 5.7 KWh/jour avec

une durée annuelle moyenne d’ensoleillement qui varie entre 2800 heures et 3000 heures.

b) Gisement éolien. La situation géographique du Maroc ainsi que son relief (2500 km de côte)

lui confère un gisement éolien des plus important du monde. Sur plus de 90% du territoire, la vitesse moyenne des vents dépasse 5.3 m/s.

Selon la carte éolienne ci après, le Maroc se situe dans une zone

relativement ventée avec :

- une vitesse moyenne entre 4.6 et 8 m/s. - un potentiel exploitable 200 GW.

Les régions les plus ventées sont :

- la côte de détroit de Gibraltar. - la zone côtière Eljadida cap Rhir.

- la zone côtière Tarfaya Dakhla.

- les vallées d’orientation générale Ouest Est.

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3-4 Action engagée par l’Etat pour encourager les énergies renouvelables.

Pour encourager l’application des sources d’énergie renouvelable, plusieurs

actions ont été engagées notamment :

- la création du centre de développement des énergies renouvelables (CDER) à Marrakech.

- La réalisation de nombreux projets pilotes et d’études sectorielles visant la promotion et la vulgarisation de ces technologies.

- la création des associations professionnelles solaires et éoliennes telles que AMISOL et AMESOL

4- Organisation du centre de développement des énergies

renouvelables (CDER).

4.1. Création et attribution du CDER.

La création du CDER, le 6 mai 1982, est venue concrétiser l'intérêt porté par les pouvoirs publics a la promotion des Energies Renouvelables. La mission de cet établissement a caractère commercial et industriel, doté de l'autonomie financière était ainsi définie:

- «.. .d'effectuer toutes études et recherches destinées à la

promotion, au développement, à la commercialisation et a l'utilisation des Energies Renouvelables »,

- «. ..de mettre au point des procédés et des équipements... », - «. ..de démontrer l'intérêt technique, économique et social de

l'utilisation des Energies Renouvelables... », - «. ..d'assurer la formation technique... ».

4.2. Objectifs du CDER. Les objectifs du CDER se basent sur trois idées :

• L'utilisation des énergies locales et renouvelables doit s'étendre aux champs suivants :

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- L'affranchissement partiel des énergies «traditionnelles» (pétrole lampant,bougies, bois de feu, gaz...). - La mise en valeur des ressources énergétiques proches des

usages.

• Reconsidérer très profondément la manière d'aborder les problèmes des énergies de substitution. Il doit s'agir de faire de la maîtrise des ressources locales une composante de développement économique et social du pays.

• Il ne faut pas rechercher a écouler une nouvelle offre d'énergie

mais de satisfaire les besoins en partant d'une nouvelle analyse de la demande. Cette démarche doit aboutir a une amélioration des conditions de vie.

Dans le même temps, les pouvoirs publics définissent ainsi les objectifs

du CDER : 1- Renforcement du rôle de service public dans les domaines de la

recherche et du développement scientifique, ainsi que dans les domaines de la promotion et la formation.

2- Montage et pilotage de projets ambitieux dans les domaines de

l'électrification rurale, de la gestion de l'énergie dans l'industrie, et des l’économies d'énergie dans les secteurs tertiaire et résidentiel. Le CDER jouera le rôle de maître d'ouvrage délégué pour les collectivités rurales et urbaines en particulier. Il est également chargé de la mise en œuvre des modalités de financement de ces projets.

3- Ouverture du CDER sur les aspects commerciaux et industriels

par le lancement de produits adaptés aux réalités locales faisant l'objet d'une demande importante.

4- Réalisation de travaux d'étude et d'ingénierie.

4.3. Moyens du CDER.

Il dispose depuis septembre 1989 de locaux fonctionnels et adaptés aux travaux de recherche et de promotion.

Le personnel du CDER est composé de 100 agents dont 60 cadres de

conception et techniciens supérieurs.

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Par ailleurs, le CDER accorde une grande importance au domaine de la

coopération aussi bien avec les organismes nationaux qu'internationaux. A la suite des actions de coopération avec l'extérieur, plusieurs projets ont été réalisés au Maroc dans les domaines solaire, éolien et biomasse.

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Stratégie de développement de l’énergie éolienne au Maroc : 10 % de la consommation

électrique à l’horizon 2010. « Autant en rapporte le vent »

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Introduction Le Maroc est sujet à une forte contrainte énergétique qui se traduit par :

- une importante dépendance des importations en énergies (pétrole, gaz, charbon).

- un faible taux d’électrification. - un déséquilibre forestier causé par l’utilisation extensive du bois

de feu.

Dans les années qui viennent, le gouvernement marocain devra fixer des orientations et prendre des décisions importantes en matière d’énergie et notamment d’électricité, et ce dans un contexte en pleine mutation.

La libération du marché de l’électricité marocain est un élément

nouveau dont on devra tenir compte, ainsi que la flambée des prix du pétrole, du charbon et des exigences environnementales croissantes de l’opinion publique.

Pour répondre à ces contraintes la stratégie énergétique nationale tend

vers la prise en compte des énergies renouvelables dans l’approvisionnement énergétique de la population marocaine.

Les directives du sommet mondial du développement durable (WSSD)

tenu à Johannesburg en août 2002 obligent le Maroc à fixer un objectif ferme de part de consommation électrique à partir des énergies renouvelables. Il s’agit d’atteindre 10% en 2010.

Il apparaît clairement que le Maroc ne parviendra pas à atteindre cet objectif ou au minimum à s’en approcher, sans un effort considérable dans le secteur de l’éolien.

Le passage de 2 à 10% d’électricité d’origine propre représente en

effet, 2200 GWh selon les évaluations les plus optimistes, c’est à dire celles qui intègrent un effort sensible de maîtrise de la demande.

Le choix de l’éolien se justifie du fait de l’émergence de la filière au

niveau mondial et des fortes perspectives de développement. Le Maroc ayant le premier potentielle éolien en méditerranée est particulièrement bien placé pour développer cette filière.

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I) L’énergie éolienne au Maroc.

Le développement de l’éolien au Maroc est soumis à l’heure actuelle à un plan national basé sur la concession. Ce plan prévoit l’installation de 550 MW d’ici 2010. Il est coordonné par ONE, le CDER et le Ministère de l’Energie et les Mines.

Ce plan apparaît ambitieux en comparaison des réalisations observées en

Allemagne (8750 MW* en 2001), ou en Espagne (1700 MW* en 2000 ).

Le tableau ci dessous montre les différents projets éoliens au Maroc à l’horizon 2010.

Projet éolien Puissance Date de mise en marche

Parc éolien Torres

54 MW

2002

Parc éolien Tanger

140 MW

2007

Parc éolien Essaouira

60 MW

2007

Parc éolien Lafarge

10 MW

2004

Parc éolien au Sud du

Maroc : Dakhla, Tarfaya, Sidi Ifni

280 MW

2010

* Source BTM consult and EWEA

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I-1 Principe de fonctionnement.

Le fonctionnent des grandes éoliennes de production électrique raccordée

au réseau est différent du fonctionnement des éoliennes de pompage d’eau ou de production d’électricité pour les sites isolés, en ce qui concerne les vitesses de rotation.

Quand le vent se lève (1 à 2 m/s, soit 5km/h), un automate, informé par

girouette, commande aux moteurs d’orientation de placer l’éolienne face au vent. Les trois pales sont alors mises en mouvement par la seule force du vent. Elles entraînent avec elles le multiplicateur et la génératrice électrique.

Lorsque le vent est suffisant (4 m/s soit 4 km/h), l’éolienne peut être

couplée au réseau électrique. Le rotor tourne à la vitesse nominale de 30 tours par minute (la génératrice à 1500 tours par minute). Cette vitesse de rotation va rester constante tout au long de la période de production.

La génératrice délivre alors un courent alternatif à la tension de 690 volts

dont l’intensité varie en fonction de la vitesse du vent. Quand le vent atteint une soixantaine de km/h, l’éolienne fournit sa

puissance maximale (600KW). Lorsque le vent dépasse 90 km/h, les pales sont mises en drapeau (parallèle à la direction du vent), leur portance devient quasiment nulle. L’éolienne ne produit plus d’électricité.

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I-2- Les forces. .

I-2-1 Potentiel éolien marocain.

Un potentiel est une évaluation qui peut être installée sur un site ou un

territoire. Le potentiel théorique mondial de l’éolien est estimé supérieur à la

consommation mondiale d’électricité. Cependant, la nécessité de prendre en compte les contraintes terrestres, économiques et techniques ramènent ces données à des échelles plus modestes, on parle de potentiel équipable.

En 1986, le CDER a élaboré la carte du vent du Maroc sur la base des

données des instruments de mesure de la Direction de la Météorologie Nationale, installés dans des aéroports du Maroc. Au cours de la même année un programme pour l’évaluation du gisement du Maroc a été lancé par le CDER avec l’installation de système de mesure du vent dans des sites éloignés des aéroports. Les mesures effectuées sur plusieurs stations ont montré, en particulier que les provinces du Sahara, Tanger et de Tétouan disposent d’un gisement éolien favorable (vitesses moyennes annuelles du vent entre 8 et 11m/s) à l’installation de parcs éoliens pour la production d’électricité en connexion avec le réseau électrique national

L’estimation d’un potentiel est basée à la fois sur la capacité des éoliennes

et sur les caractères du site exploité (vent, topographie,…….). Les capacités évoluant très rapidement, les valeurs des potentiels doivent être considérées avec précaution.

Le potentiel marocain est évalué 200 GW, soit un gisement de plus de 1000TWh/an, dix fois supérieur à celui de la France. Cette valeur est ramenée à évoluer rapidement avec la productivité croissante des machines.

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I-2-2 Production d’électricité par l’énergie éolienne au Maroc.

Situé au Nord du Maroc, le parc éolien Abdelkhalek Torres, d’une

puissance de 50.4 MW, est l’un des plus importants projets éoliens d’ Afrique et du monde arabe, et le plus grand investissement dans les énergies renouvelables réalisé au Maroc.

Ce projet est le résultat d’un appel d’offres international lancé par l’office

national de l’électricité en novembre 1994.

Le consortium constitué d’électricité de France (EDF), de la banque Paribas et Compagnie du vent, a été choisi de concevoir, financer, construire, mettre en service et exploiter pendant 19 ans le parc éolien. ONE s’engage à acheter toute l’énergie produite par le parc éolien à un prix fixé contractuellement pendant cette période.

Une société de droit marocain : la Compagnie Eolienne de Détroit CED, a

été crée pour la réalisation et l’exploitation de ce parc éolien.

Les éoliennes sont des V42 ou V44 600KW fabriqué par l’entreprise danoise Vestas.

Des tours de différentes hauteurs devraient être employées pour profiter au mieux des vents. L’emploi de plus hautes tours (jusqu'à 50 mètres au lieu de 35 mètres plus bas) permet de s’affranchir des obstacles environnant bas.

Les principales caractéristiques technologiques de ces éoliennes sont les

suivantes :

Dimension Composition Diamètre des pales

41.8 ou 44 mettre

En fibre de verre renforcée par époxy et polystére

Hauteur des tours

35 à 50 mettre En treillis d’acier galvanisé

Hauteur totale Max : 72 mettre

Poids Pale 1200 kg Tour 18500kg Nacelle (incluant équipement) 17300kg Total 44200kg

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I-2-3 Impact de l’utilisation des ressources éoliennes.

A- Impact sur l’environnement et l’image de marque des entreprises.

1-Impact sur l’environnement.

Il est bon de rappeler que l’utilisation de l’énergie éolienne est de produire

de l’électricité sans brûler de combustibles. Or c’est la combustion des combustibles fossiles (charbon, fioul, gaz ……) qui est responsable de la plus grande partie de la pollution atmosphérique de notre planète.

Il est alors possible d’estimer les quantités de gaz carbonique et de dioxyde

de soufre que le projet éolien permettra d’éviter. Les hypothèses d’émissions des centrales thermiques sont les suivants :

- Centrale à charbon : 900 grammes de CO2 émis par KWh et 14

grammes de SO2 par KWh produit. - Central à fioul : 670 grammes de CO2 émis par KWh et 1.5

grammes de SO2 par KWh produit. Le projet éolien marocain (550 MW) produira annuellement environ 2250 millions de KWh, ainsi il va permettre d’éviter le rejet annuel à l’atmosphère de plus de 2,5 millions de tonnes de CO2 l’équivalent de la plantation de plus de 130 millions d’arbres.

2- Impact sur l’image et la compétitivité des entreprises.

La prise en compte par les entreprises de l’impact de leurs activités, de

leurs produits ou de leurs services sur l’environnement est devenu un véritable enjeu. La mise en œuvre d’une stratégie de management de l’environnement et le choix de fabrication performante et respectueuse de l’environnement permet aux entreprises d’aller plus loin en terme de gestion de la qualité et de la compétitivité tout en améliorant leur image auprès du consommateur.

2-1 Définition du système de management environnemental. Le management environnemental est une démarche de qualité orientée

autour de l’environnement, si l’intérêt d’une telle démarche ne s’est jusqu'à présent pas imposé aux entrepreneurs, celui-ci devient croissant au vu des

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pressions de la loi et des clients. Pour répondre à ces attentes, les entreprises doivent proposer des outils et des modes opératoires ; le système de management environnemental, qui par définition propose une approche systémique et une réponse rigoureuse et concrète à des attentes parfois immatérielles. Celui-ci peut se parcourir avec deux grilles de lecture ; l’une centré autour de l’entreprise « approche par organisme » ; et l’autre qui s’attache à la chaîne de la production d’un produit ou d’un service « approche produit »

a) Approche par organisme.

Elle constitue un outil de gestion interne à l’entreprise, fondée sur

l’amélioration continue. Qu’elle se traduise par l’Eco-Audit ou la certification ISO14001, cette démarche relève du domaine d’action immédiat de l’industriel. Elle est un véritable outil de communication professionnelle et locale.

b) Approche produit. Elle dépasse les murs de l’entreprise car elle prend en compte toutes les

étapes du cycle de vie du produit, cette approche relève de la foi du management interne et externe de l’industriel. Elle conduit à concevoir ou améliorer les produits en intégrant une vision globale de l’environnement. Encore relativement marginal à ce jour, le management environnemental « approche produit » constitue une approche complémentaire et prometteuse, apte à véhiculer jusqu’aux consommateurs finaux les efforts environnementaux réalisés.

Mettre au point un système de management environnemental cohérent, comparable à un système de qualité, c’est garantir un haut niveau de prise en compte de l’environnement dans les décisions de l’entreprise et viser une amélioration continue de ses performances.

2-2 Les enjeux du management environnemental.

a) Enjeu financier.

Les taxes sur les déchets ou les émissions polluantes, le coût de l’énergie

etc… augmentent régulièrement. Etant données les pressions du monde politique et du public, ce mouvement n’est pas prêt de s’inverser. Seul solution alors pour les industriels : réduire l’assiette de ces taxes et d’autres dépenses en réduisant les émissions polluantes (dans l’air, dans l’eau), le volume des déchets et les consommations d’eau et de l’énergie. Malheureusement, même si ce point est souvent mis en avant par les industrielles se lançant dans la démarche, les

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économies ne sont pas toujours au niveau des espérances, ou demandent des efforts d’investissement élevés.

b) Enjeu image de marque.

Un industrielle ne peut plus aujourd’hui se permettre de polluer

impunément. Il est important d’afficher l’image d’une entreprise propre, citoyenne, soucieuse du bien-être de ses salariés, de ses voisins et de l’avenir de la planète. Autant de raisons de soigner son image en communiquant avec la presse et en maintenant de bonnes relations avec les pouvoirs publics, ses voisins, les associations de défense de la nature et ses clients.

c) Enjeu compétitivité économique.

Maintenant que la grande majorité des entreprises est certifiée ISO 9000,

garantissant ainsi aux clients la qualité des produits ou des services, l’environnement devient un nouvel argument commercial. Le label « vert » des produits ou une certification ISO14001 ou Eco-Audit de l’entreprise se révèle être des avantages par rapport à la concurrence.

L’utilisation des ressources énergétiques propres dans les entreprises est un

facteur clés dans la mise en œuvre d’un système de management environnemental. En effet, un grand nombres d’entreprises françaises ont manifestés de l’intérêt pour acheter à EDF de l’électricité « verte », produite à partir d’énergie renouvelable, avec un surcoût au KWh compris entre 1% et 3% (annexe 4). L’électricité étant un produit « uniforme et non traçable), c’est le certificat vert établis par un organisme de contrôle indépendant (Observer), qui garanti au client qu’EDF à injecté dans le réseau du courent « propre » correspondant à sa consommation.

Ainsi, la multiplication de parc éolien, comme le parc Torres, à travers le

Maroc est un atout majeur pour les entreprises marocaines à la recherche d’une certification environnementale ISO14001.

2-3 L’utilisation des ressources énergétique propre et la compétitivité des entreprises. Les questions environnementales représentent aujourd’hui un enjeu

stratégique pour les entreprises. Longtemps subordonnée aux besoins de l’activité économique et considérée comme un ensemble illimité, la qualité de l’environnement apparaît aujourd’hui comme une préoccupation collective qui doit être intégré aux activités productives. Les pressions réglementaires et sociétales pour le respect des écosystèmes imposent des contraintes auxquelles

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les entreprises ne peuvent se soustraire sans compromettre la légitimité de leurs activités. Dés lors, l’ouverture aux valeurs environnementales et les investissements dans les équipements de dépollution apparaissent comme une nécessité pour assurer la pérennité des activités industrielles. La réponse de la firme aux pressions externes et aux contestations sociales est un thème classique de réflexion de la stratégie et de l’analyse économique.

Selon Michael Porter, les pressions environnementales et les

investissements dans ce domaine contribuent à améliorer la productivité (Porter, 1991). Dans cette perspective, la réduction de la pollution stimule l’innovation, contribue à réduire les quantités de matières et d’énergies utilisées, et donc permet d’accroître la productivité, laquelle se définit comme le « rapport du produit aux facteurs de productions (quantité d’énergie, temps de travail …).

Le concept de développement durable, omniprésent dans le discours des

entreprises et des gouvernements depuis la fin des années 80 a largement contribué à polariser cette vision « win-win » des actions environnementales et les intérêts économiques.

A l’opposé de Porter, Suchman confirme l’hypothèse traditionnelle d’une

relation « win-loose » entre environnement et productivité.

a) Le modèle classique, ou l’environnement

comme une contrainte économique et sociétal.

Selon l’approche classique des relations entre les enjeux économiques et environnementaux, les pressions écologiques apparaissent comme des contraintes et des coûts susceptibles de menacer la pérennité de l’organisation. Cette approche repose sur deux analyses complémentaires des enjeux environnementaux. La première s’inscrit dans une perspective institutionnaliste et sociétale dans laquelle l’entreprise est soumise à des pressions externes auxquelles elle doit impérativement répondre. Les écarts entre les attentes de la société et la perception du comportement des entreprises, souvent associé à des pollueurs, représentent des menaces pour la légitimité et pour la survie des organisations (Suchman, 1995). Ainsi, les enjeux environnementaux sont la source de pressions sociales que les entreprises doivent savoir analyser et anticiper. Le renforcement de ces pressions n’est pas seulement susceptible de compromettre l’image de l’entreprise mais aussi de réduire sa marge de manœuvre en raison des contraintes réglementaires, des protestations du public, des campagne médiatiques ou des opérations de boycott organisées par des groupes écologistes.

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La théorie des extérnalités négatives et des coûts de dépollution constitue le pendant économique de cette perspective. Selon l’approche économique classique, les nuisances environnementales causées par l’activité industrielles se traduisent par des coûts qui ne sont pas supportés par l’entreprise ni intégrés dans le prix de ces produits : problèmes de santé, pollutions atmosphérique, épuisement des ressources naturelles ….. Ces coûts sont donc extérnalisés, c’est à dire reportés à la charge de la collectivité. Les pressions environnementales et les normes réglementaires vont conduire les entreprise à internalisés ces coûts par des actions visant à réduire les impacts sur le milieu naturel. Ces actions de dépollution vont ainsi se traduire par des charges liées en particulier à l’acquisition d’équipements environnementaux et risque de conduire à des choix coûteux pouvant hypothéquer la compétitivité de l’entreprise.

Cette hypothèse économique de type « win-loose » à des implications

environnementales et politiques qui transcendent les frontières de l’organisation et de sa stratégie. Ainsi le refus, par l’administration américaine, d’appliquer les accords de Kyoto se justifie, selon le président Georges Bush, par l’impact nuisible d’une telle mesure sur l’économie des Etats Unis.

b) Hypothèse de Porter ,ou l’environnement au service de la productivité.

Basé sur une relation conflictuelle entre l’économie et l’environnement, le

modèle classique a été largement contesté, depuis la fin des années 80, par différentes approches qui sont attachées à démontrer les bénéfices de l’intégration des préoccupations écologiques dans l’activité des entreprises. Ces approches ont été largement popularisées par le principe de développement durable. La stratégie du développement durable soutient que la reprise de la croissance, associe à une redistribution plus équitable des richesses et au respect des équilibres naturels est indispensable pour assurer un mode de développement soutenable, c’est à dire un développement « qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (Commission Mondial sur l’Environnement,1988).

Cette perspective « win-win » est souvent appelée « l’hypothèse de

Porter », ce dernier ayant été un des premiers à remettre en cause le postulat traditionnel du lien négatif entre actions environnementales et la compétitivité des entreprises. Selon Porter, le développement de la réglementation environnementale appelle au contraire des dépenses et des transformations susceptibles d’alourdir les coûts. Cependant, la réponse à ces contraintes entraîne également des efforts d’innovation afin d’améliorer les procédés, d’utiliser de façons efficientes les intrants et de trouver des nouveaux débouchés

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pour les sous-produits de la production. De fait, le renforcement des contraintes réglementaires dans certains pays, loin de freiner la compétitivité des entreprises par rapport à des concurrents qui ne sont pas soumis aux normes, la stimule et tend à améliorer la position concurrentielle des firmes les moins polluantes sur les marchés internationaux.

Certaines histoires à succès d’entreprises reconnues pour leur engagement environnemental ont contribué à accréditer la thèse de Porter. Par exemple, Lafarge, spécialisé dans l’industrie cimentière a mis en œuvre une politique environnementale ambitieuse par l’implantation d’un parc éolien de 10 MW, qui permettra de substituer 50 % de consommation énergétique de son usine à Tétouan par de l’électricité renouvelable (article l’économiste, annexe3). En effet, le groupe Lafarge est considéré comme l’un des plus gros pollueur au monde, il émet quelque 45 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère soit autant que la Suisse.

L’utilisation des ressources propres (éolien) vient conforter l’engagement du groupe Lafarge de réduire ses émissions de CO2 de 20% par tonne de ciment produit sur la période 1990-2010.

L’utilisation de l’énergie éolienne par Lafarge ne constitue pas un objectif à

atteindre mais il est au centre de la vision de l’entreprise, qui s’attache à devenir le premier non dans le domaine de l’écologie industrielle. En effet, certains segments de clientèle sont sensibles aux dimensions immatérielles de la transaction. L’image d’entreprise « propre » devient un atout majeur.

La politique en faveur des énergies renouvelables conduite par Lafarge

n’omet nullement la stratégie : elle sert au contraire cette dernière.

B- Impact socio-économique.

1- Impact sur l’emploi.

Les retombées des projets d’investissement énergétiques en matière

d’emploi sont difficiles à appréhender et les résultats sont souvent contestés. Jeans Michel Germa, Président Directeur Général de CED, estime que le nombre d’emplois crées par unité d’énergie produite est supérieur de deux à quatre fois pour les énergies renouvelables que pour les autres formes d’énergie.

Ceci est dû au caractère national des dépenses consenties, mais aussi aux branches professionnelles concernées. En effet, des créneaux industriels

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semblent exister pour deux types d’équipements qui jouent un rôle clé dans les éoliennes.

Le premier est les automates de contrôle ou le Danemark a acquis une

position de quasi-monopole avec l’entreprise Mita Technik. Le deuxième est la fabrication des pales. Le coût des pales représente

environ 20 à 30% du coût total d’une éolienne de grande taille. Le développement d’une industrie des pales exige de fortes compétences en

aérodynamique, en mécanique et en science de matériaux. Des entreprises marocaines (Vergnet Maroc, ELCAM DLM) pourraient être intéressées dans ce domaine si des perspectives de marché se confirment.

En tout état de cause, les effets induits par le développement d’une

industrie éolienne au Maroc seraient incontestablement positifs. On estime que depuis ses débuts en Allemagne, l’industrie éoliennes a crée environ 60000 emplois directs et indirects.

Une étude faite aux Etats Unis par le Tellus Institute à montrer qu’une

politique volontariste contre l’effet de serre produirait plus de 800000 emplois dans ce pays avant 2010

Dans le cas de l’éolien, si l’entretien et la maintenance assurent très peut

d’emplois, c’est le développement local (la fabrication des composantes) qui est créateur d’emplois : l’argument favorable en matière de l’emploi permet de mettre en avant la volonté des régions à développer des filiales locales de sous traitants.

Pour 790 MW installés en 1998 en Allemagne, il y a eu 13000 emplois crées (16.3 emplois/MW)

Pour 264 MW installés au Danemark en 1998, il y a 12000 emplois crées

dont 10800 pour la construction, 650 pour l’installation et la maintenance et 350 pour R§D. Ce cas exceptionnel s’explique par les exportations importantes qui créent de l’emploi national sans se traduire par les MW installés localement.

Du fait que l’industrie éolienne marocaine est dans la phase de démarrage, on va retenir le chiffre de 10 emplois par MW installé. Ainsi, le programme éolien marocain créera plus de 5500 emplois à l’horizon 2010.

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Effet secondaire important, la filière éolienne génère plus d’emplois, répartis sur tout le pays, ce qui est un élément essentiel à l’aménagement du territoire.

2- Impact sur l’indépendance énergétique.

Sans prétendre pouvoir trouver la solution miracle à la dépendance énergétique nationale, la vision de l’utilisation des ressources éoliennes, largement disponibles dans notre pays, couplé à une efficacité dans l’utilisation de l’énergie apporte certainement un allégement important de cette dépendance.

Par indépendance énergétique, on n’entend pas une quasi-indépendance. La

substitution des ressources énergétique dans leur globalité paraît peu probable. Mais une dépendance limitée, n’ayant pas de répercussions négatives sur l’économie nationale, en cas de rupture d’approvisionnement ou d’augmentation importante des prix des ressources énergétiques fossiles, sur le marché international.

Le tableau ci dessous montre la diminution de la dépendance de la

production de l’électricité des ressources énergétiques importés suite la réalisation du projet éolien 550 MW) marocain à l’horizon 2010.

Année 2004 2010 Consommation

électrique 17946 GWh 27678 GWh

Production éolienne 199 GWh 2300 GWh Dépendance électrique 97 % 90 %

I-3- Les faiblesses.

I-3-1 Les contraintes administratives et techniques.

A- Contraintes administratives.

L'implantation d'éoliennes sur un site nécessite la prise en compte des contraintes d'aménagement du territoire. Elle est soumise à une étude d'impact classique. Le Ministère de l'Environnement a mis en place un diagnostic environnemental qui prend en compte les impacts sur le paysage, la faune et la flore. Cette procédure doit garantir l'acceptabilité environnementale de chaque projet.

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L'un des avantages lié à la mise en place d'une centrale éolienne réside dans le montant de la taxe professionnelle versée à la commune. Le montant de la taxe est fonction de l'investissement initial et des divers modes de calcul locaux. Cette taxe qui peut s'avérer très importante pour la commune va faire l'objet de nombreux contentieux avec les communes voisines qui supportent l'inconvénient du projet (intrusion visuelle, voies d'accès) sans en percevoir les bénéfices. La création de communauté de communes permet de résoudre les difficultés rencontrées pour la répartition de cette taxe.

B- Contraintes techniques

La principale contrainte technique est liée au réseau de distribution

national d'électricité pour trois raisons principales: le raccordement lui même, la nécessité de garantir une puissance minimum et la gestion locale d'un réseau basé sur des productions centralisées.

• Les conditions de raccordement au réseau électrique sont à

envisager pour l'étude de faisabilité d'un projet éolien. L'éloignement du réseau existant est un facteur limitant puisque les coûts élevés du raccordement peuvent faire basculer la rentabilité économique du projet.

• La puissance garantie détermine la puissance P disponible en

permanence pour N aérogénérateurs répartis sur un territoire. Un aérogénérateur isolé ne possède pas de puissance garantie puisqu'il peut être victime d'une pénurie de vent. A partir d'un certain nombre d'installations, il existe une mutualisation de ces pénuries permettant d'obtenir une puissance minimale disponible. La connaissance du régime des vents sur les sites équipés par les N aérogénérateurs pourrait permettre de déterminer cette puissance garantie. Celle-ci est généralement estimée à 40 % voire 50 % de la puissance installée pour une ferme éolienne.

• Les problèmes de gestion du réseau peuvent provenir :

- soit d'une saturation locale, notamment avec l'émergence de fermes de plusieurs dizaines de MW (nécessité de construction de nouvelles lignes). - soit d'une trop faible fourniture locale: le dimensionnement des transformateurs ne permettant pas de descendre au dessous d'un seuil de puissance, il est nécessaire de gérer les montées en puissance par des créneaux: aucun courant distribué au réseau avant un seuil prédéterminé.

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- soit du caractère aléatoire de l'approvisionnement éolien.

I-3-2 Contraintes économiques. La production d’électricité au moyen d’éolienne est critiquée au motif que

le tarif de cette électricité est élevé et risquerait de conduire à un renchérissement de la facture globale d’électricité du consommateur.

Le tarif d’achat par ONE de l’électricité éolienne est défini dans le contrat

de concession du parc Torres. Il a été fixé sur des valeurs économiques éprouvées (coûts d’investissement des machine, coût d’exploitation ….). Le tarif est défini dans le cadre d’un contrat d’achat d’une durée de 19 ans. Il est 52 euros par MWh en moyenne.

En Europe, le tarif d’achat de l’électricité éolienne est de 70 euros par

MWh en moyenne sur 15 ans pour un site moyennement venté (2600heures par an) 25 % plus cher que le tarif du parc Torres.

Dans 10 ans, les industriels sont ainsi engagés à ce que le tarif diminue de

35 %. Au total le coût moyen de l’électricité éolienne sera en 2015 de 40,9 euros par MWh (voir courbe ci-dessous).

* Source : Les chiffres clés de l’énergie (2001 Ministère de l’Industrie France).

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Le coût de l’éolien sera ainsi inférieur en 2015 au coût de l’électricité

produite par des turbines à gaz à cycle combiné (41 euros par MWh), qui constitue la filière de référence au cours de cette période, sans même prendre en compte les externalités négatives liées à cette filière (estimés à 7,6 euros par MWh).

Enfin, l’expérience du passé montre que le coût de production de

l’électricité éolienne à été réduit de 80 % au cours des vingt dernières années, dont 20% au cours des cinq dernières. Les objectifs de réduction inscrits dans les tarifs d’achat de l’électricité sont donc tout à fait réalistes.

• l’étude du ministère de l’industrie en France sur les « coûts de références de la production électrique ».

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I-4-Les menaces

I-4-1 Projet de reforme du secteur de l’électricité. En 2001,le conseil d’administration de l’ONE a arrêté les grandes lignes

d’une reforme du secteur électrique visant la modernisation du service public et l’ouverture progressive à la concurrence.

Selon ce nouveau projet de restructuration, le marché d’énergie électrique

au Maroc en 2005 devrait être compétitif car les producteurs privés seront autorisés à vendre directement leurs productions aux consommateurs finaux, tels que les industriels et aux sociétés de distribution et de commercialisation. Il leur permettra aussi d’emprunter, moyennant un contrat de service, le réseau de transport qui resterait le monopole de l’ONE Sous contrôle d’une agence indépendante.

A- Les objectifs de la reforme. Les principaux objectifs poursuivis par la réforme sont :

- Assurer la compétitivité des prix pour les clients industriels dans le contexte d'ouverture de notre économie nationale (prix alignés à ceux pratiqués par l'Espagne) - Garantir la répercussion des gains d'efficience en terme de réduction des prix pour les clients ; - Etablir un équilibre économique durable du secteur pour faire face aux futurs besoins d'investissements; - Attirer suffisamment d'investissements pour permettre le développement du secteur.

Les contraintes et nécessités induites par la réalité du secteur électrique marocain:

- Garantie du service public (accès de l'électricité à tous, électrification rurale, application de tarifs spéciaux) - Développement d'une capacité locale de production suffisante (pour faire face à une situation de moindre disponibilité d'énergie dans les marchés voisins) - Respect des engagements pris par le passé (contrats avec garantie d'achat auprès des producteurs privés)

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- Application de règles identiques en matière de tarification d'accès au réseau a tous les acteurs de distribution.

- Maintien de l'ONE en tant qu'opérateur électrique national fort.

B- Leviers utilisés pour la réforme sectorielle

Dans un premier temps, deux leviers seront utilisés pour articuler la réforme sectorielle: la libéralisation et la régulation.

La réforme proposée envisage un marché libéralisé d'électricité

s'inscrivant dans une logique régionale d'intégration avec les voisins déjà libéralisés (Espagne et éventuellement Algérie).

C- Nouvelle organisation sectorielle proposée. Le projet de réforme prévoit la création d'un marché réglementé et d'un

marché libre. * filiale de l'ONE ou faisant partie du holding ONE

Marché réglementé Marché libre

Centrales Hydraulique, tacs

Opérateur Réglementé*

Producteurs concessionnaires

Producteurs Libres

Transport / dispatching national

Distribution (ONE, Régies, concessionnaires)

Clients sur tarifRéglementé

Clients du Marché libre

Comerciali-sateurs

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Le marché libre : ouvert aux clients éligibles, c'est-à-dire clients dont la consommation annuelle d'électricité est supérieure a un seuil d'éligibilité (fixé par voie réglementaire). Ces clients auront le choix entre le marché libre et le marché réglementé.

Les clients éligibles qui choisissent le marché libre auront accès a plusieurs sources d'approvisionnement: la production du marché libre établi au Maroc, les importations d'Espagne ou éventuellement d'Algérie.

Le marché réglementé : Assure l'approvisionnement des clients sur tarif,

fixé par un arrêté du Premier Ministre. Il garantit la marge de réserve nécessaire au système électrique. Il permet de respecter les engagements pris dans le cadre des contrats avec garantie d'achat. Ce marché fonctionne comme le marché actuel selon le modèle de l'acheteur unique qui est dénommé « opérateur réglementé ».

L'accès des tiers au réseau : Le principe d'Accès des tiers au Réseau

(ATR) ou Third Party Access (TPA) sera institué. Les réseaux de transport et de distribution pourront être utilisés par tous les opérateurs et les clients, indistinctement du : marché sur lequel ils opèrent, moyennant le paiement d'un tarif fixé par voie réglementaire.

L’agence régulatrice indépendante prendra un rôle très important. Ce sera

elle qui contrôlera le marché. Le gouvernement demeurera de moins en moins acteur. Il ne sera éventuellement que l’un des acteurs du Holding ONE.

I-4-2 Impact de la restructuration sur le développement de l’énergie éolienne.

Il est clair que la libération des marchés d’électricité remet en cause le

développement de l’énergie éolienne au Maroc. En effet, les marchés libres fonctionnent selon le coût kilowattheure, ignorant ainsi toute externalité. Ils réduisent au minimum le coût par kilowattheure, mais avec la conséquence que les coûts totaux pour la société peuvent augmenter.

Pour répondre à cette problématique, des mécanismes ont été élaboré pour

le développement de l’électricité d’origine renouvelable. Ces mécanismes n’empêchent pas le développement d’électricité plus concurrentiel. Ils sont devenus partis intégrante du mouvement de restructuration.

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a-Prélèvement relatif aux biens publics. Le mécanisme le plus important pour protéger les acquis des ressources

d’électricité propres est une charge à tout utilisateur d’électricité, peu importe sa source, en vue de constituer un fonds les coûts de services rendus non rentables par la restructuration.

Ce prélèvement relatif aux bien publics prends la forme d’un prélèvement,

appliqué par kilowattheure au niveau de la distribution. Peu importe si le kilowattheure est acheté de la bource, d’un service public, d’un producteur privé où en importation, l’utilisateur doit nécessairement pays ces frais fixes, dont le montant est déterminé par le législateur où le régulateur. Les fonds sont typiquement segmentés, certaines parties sont consacrées aux programmes d’efficacité énergétique, aux nouvelles filières renouvelables et à la recherche, au développement et à la commercialisation de nouvelles technologies et à d’autres fins d’intérêt publics.

b-Les quotes-parts.

Le mécanisme utilisé dans plusieurs régions américaines pour atténuer les impacts de la déréglementation sur les nouvelles filières renouvelables est la quote-part. En établissant dés le départ que le porte feuille de ressources d’un distributeur doit contenir un pourcentage fixe d’énergie produite par ces filières, ce mécanisme garantit qu’elles survivront à la déréglementation, même si leur prix sont avantageux que ceux des filières classiques.

Ce mécanisme est plus simple à appliquer, compatible avec les structures

du marchés concurrentielles et à l’avantage de pouvoir viser des objectifs précis.

c- Marché de permis échangeables (Certificat vert).

Une autre façon d’arriver au même but, qui est plus complexe, est la mise

en place d’un marché de permis échangeables garantissant un minimum d’énergie renouvelable.

Selon cette structure, un pourcentage minimum d'énergie de nouvelles sources renouvelables est fixé, qui doit être respecté par chaque producteur ou courtier qui veut participer au marché. Il y a deux façons pour un producteur de satisfaire à ce minimum : en produisant l'énergie par ces sources lui-même, ou en achetant des permis représentant la même quantité d'un producteur dont la production excède le minimum.

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Normalement, le pourcentage minimum est fixé par législation, et augmente d'année en année. Une proposition typique pourrait commencer avec 3 pour cent, et requérir 10 pour cent dix ans plus tard.

Prenons un exemple concret. Un producteur éolien avec un parc de 300 MW aurait besoin, lui, de 15 MW pour respecter ses obligations (si le minimum est de 5 %). Le reste de sa production (285 MW) se convertit en permis qu'il peut vendre librement sur le marché. Ces permis seraient suffisants pour couvrir les obligations de presque 6 000 MW de production par une filière classique. Un tel transfert de fonds d'un producteur vers l'autre constitue un grand coup de pouce pour ces filières, mais cette aide dépend d'un marché et non d'une décision arbitraire. Théoriquement, si les nouvelles filières vont bon train, le prix du permis sur le marché diminuera, au point qu'il n'y aura plus de transfert notable vers les nouvelles filières au moment précis où elles n'en auront plus besoin.

Parce qu'il utilise des mécanismes du marché, cet outil est très bien vu par

des économistes. Il risque d'être retenu aux Maroc. Tout comme les quotes-parts, il offre également des assurances quant à la réalisation d'objectifs précis. En effet, depuis mars 2004, le Maroc a obtenu l’autorisation de commercialiser ces certificats verts dans le Royaume de Belgique (voir article Aujourd’hui le Maroc, annexe 3) .

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I-5 Opportunité d’investissement dans la production de l’électricité éolienne.

Depuis trois ans, un cadre favorable est mis en place pour le

développement éolienne pour la production de l’électricité. Cette opportunité s’appuie sur trios arguments.

- La sécurité énergétique :

Au Maroc, la production de l’électricité est dominée par le charbon (66%

des besoins en 2004). L’éolien constitue une composante de la stratégie de diversification des approvisionnements. Le gouvernement marocain s’est engagé à introduire 10 % de l’électricité éolienne dans sa consommation électrique nationale.

- La protection de l’environnement :

Le gouvernement marocain à fixé l’objectif de diminuer 2.5 millions de gaz à effet de serre (CO2), d’ici 2010 par l’utilisation de l’électricité éolienne.

- L’enjeu économique et le développement local :

La qualité des gisements éoliens, la libéralisation du marché de l’électricité, la flambée des prix des ressources d’énergies conventionnelles (charbon, énergies fossiles) et l’entrée en vigueur des systèmes des certificats verts offrent une opportunité au développement de l’énergie éolienne au Maroc.

En plus, la dispersion sur le territoire national de la production éolienne

limite les pertes dues aux transports et correspond à un crédit de capacité d’environ 20 %.

L’investissement dans la production d’électricité éolienne se fait soit par la

production autonome des industrielles, soit par la concession de production.

I-5-1 Production autonome. Les grosses industries tels que la fabrication de papiers, chimie lourde,

acier, etc, peuvent développer à l’intérieur de leurs usines des parcs éoliens en production autonome pour remplir leur propre besoins. En effet, le groupe Lafarge vient de construire pour sa cimenterie à Tétouan un parc éolien d’une puissance de 10MW qui produira 38 MWh d’électricité par an et satisfera prés de la moitié des besoins de cette cimenterie.

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I-5-2 La concession de production. Sous le protectorat français plusieurs cas de concession avaient contribué

au développement du pays, notamment dans les mines, les chemins de fer et certains services publics.

L’année 1924 a connu la naissance de la société Energie Electrique du

Maroc, à qui était confiée la concession de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique.

A cette date, les usines de l’EEM assuraient environ 90% de la production

nationale de l’électricité. En 1963, la société Energie Electrique du Maroc (EEM) a été remplacée

par l’Office National de l’électricité. Les droits et les obligations de l’ONE sont définis dans un cahier des

charges approuvé par décret en 1973. Ce cahier de charge définit les conditions techniques, administratives et financières relatives à l’exploitation des ouvrages de production, transport et distribution de l’électricité.

D’autres opérateurs interviennent également dans le secteur : les

producteurs autonomes industriels qui ont installé des moyens propres de production pour satisfaire totalement ou partiellement leurs besoins exclusifs. Il s’agit principalement d’exploitations minières, de complexes de traitement des phosphates, des sucreries, d’industrie de raffinage de pétrole.

Les autos producteurs sont connectés au réseau national, ce qui permis à

certains d’entre eux de conclure des contrats d’échanges d’énergie avec l’ONE. En 1997, l’Office National de l’Electricité a été un des premiers

organismes d’Etat marocain à ouvrir un service public à la gestion privée par l’octroi d’une concession. Cette concession permet au secteur privé, national ou non et dans un cadre précis, de devenir producteur d’énergie électrique.

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Les deux projets de concession de la production de l’électricité

actuellement en service au Maroc sont :

-Centrale de Jorf Lasfar.

- Octroi de droit de jouissance pour l’exploitation des tranches déjà construites I et II de 330 Mw chacune.

- Octroi de la construction et transfert du droit de jouissance pour

l’exploitation des tranches III et IV, également de 330Mw chacune.

- Parc éolien Torres.

Octroi de la construction et transfert du droit de jouissance pour l’exploitation d’un parc éolien de 50Mw dans la région de Tétouan à la Compagnie Eolienne de Détroit (CED).

A-Principaux aspects du modèle marocain de la concession.

* Cadre juridique actuel.

Sur le plan juridique, le régime des concessions en droit administratif

marocain est directement issu du régime français de concession des services publics, dont il ne se distingue généralement que par les aspects mineurs sectoriels. Cette situation est notamment liée au fait que la jurisprudence marocaine disponible, relative aux concessions est peu abondante.

La délégation des services publics au Maroc souffre de l’absence de textes

réglementaires et de loi définissant la concession en droit marocain, elle est régie par les principes du droit administratifs et plus particulièrement de « la théorie des contrats administratifs ».

La doctrine marocaine définit la concession de service public comme une

convention par laquelle une collectivité publique confie à une entreprise privée ou un organisme public ou semi-public, le soin d’exploiter un service public dans les conditions prévues par un cahier des charges et moyennant rémunération prévenant le plus souvent de la perception d’une redevance sur les usagers. Le concessionnaire a généralement la charge de la construction de l’infrastructure et des biens nécessaires à l’exploitation du service.

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Ce cadre juridique, devenu obsolète et archaïque, ne correspond plus aux défis actuels qui exigent des financements important et qui comportent des risques pour les partenaires privés.

Les principales critiques formulées à l’encontre de ce cadre sont :

- Le régime juridique actuel repose sur une construction prétorienne, complexe et offrant peu de clarté et de garanties de stabilité.

- La précarité du contrat du fait d’une série de mécanisme comme la théorie du fait du prince, l’imprévision et la force majeur.

- La difficulté de mettre en œuvre des montages innovants, due notamment au régime juridique des biens et de la domanialité publique.

Ces carences ont obligé les autorités concédantes à utiliser des montages et

des contrats complexes de droit commun pour un certain nombre de projets importants tels les projets de production de l’électricité à Jorf Lasfar et du parc éolien Torres.

Ces montages, sujets à de longues et coûteuses négociations se traduisent

par des coûts élevés pour leur mise en œuvre. Ainsi devant la multiplication des projets dans tous les domaines, il est

devenu nécessaire pour les pouvoirs publics d’élaborer des textes pour mieux répondre à ces impératifs.

B-Projet de d’élaboration d’un cadre juridique pour la concession des services publics.

A cet effet, une commission Interministérielle a été mise en place en 1999

pour l’élaboration d’un cadre juridique, réglementaire et institutionnel des concessions des services publics.

Cette mesure s’inscrit dans les engagements pris par le gouvernement dans

sa déclaration de la politique générale, précisée dans le programme des reformes économiques et sociales, et confirmée dans le plan développement économique et social 2000-2004.

Le projet de texte préparé par la commission a pour objet l’installation en

matière de concession et autre forme de gestion déléguée, d’un cadre général souple et clair consacrant le principe de transparence.

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Le présent projet de loi a pour objet de fournir un cadre général unifié et incitatif au développement des concessions au Maroc afin de mettre, le domaine, au niveau des meilleures législations et pratiques internationales.

Ce projet s’inspire largement des pays européens en l’adaptant à certaines

spécificités du Maroc. Il vise donc à définir un cadre internationalement attractif, qui repartit équitablement les risques importants liés aux projets de concession entre puissance publique et partenaire privé.

Le projet permet de définir un cadre institutionnel clair et un dispositif

flexible prenant en compte les intérêts des usagers. Le projet de loi sur la concession se présente en sept volets : Le premier volet : comporte la définition du contrat de concession, les

principes du service public et d’équilibre économique de la concession et le champ d’application de la loi qui couvre les concessions passées pour le compte de l’Etat, des collectivités locales et les établissements publics.

La concession ou « gestion déléguée » y est définie comme étant un contrat par lequel une personne morale de droit public, dénommée « concédant » ou « déléguant » délègue, pour une durée limitée, la gestion d’un service public de nature économique dont elle a la responsabilité à une personne morale de droit public ou privé, dénommée « concessionnaire » ou « délégataire » en lui reconnaissant le droit de percevoir une rémunération ou de réaliser des bénéfices sur ladite gestion.

Pour marquer une politique d’ouverture, le projet de loi énonce les

principes de recours à la concession pour tous les services publics marchands. Pour les services publics non marchands, un décret précisera la liste des secteurs qui seront ouvert à la concession.

Le deuxième volet : précise les modes et les procédures de passation des

contrats de concession en retenant les principes d’appel à la concurrence, de transparence des opérations et d’impartialité des décisions. Il comporte toutes les phases de la mise en concurrence depuis l’appel à manifestation d’intérêt jusqu’au choix du concessionnaire.

Le troisième volet : traite particulièrement du contenu du contrat de

concession, du statut juridique de la société concessionnaire et des modalités et d’approbation et de publication du contrat de concession. Il comporte également des dispositions pour les parties sensibles du contrat comme la cession, la durée et la fin anticipée du contrat.

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Pour sécuriser les investisseurs, ce volet prévoit le recours à la procédure

d’arbitrage pour le règlement des litiges et même la possibilité de référer à l’arbitrage international dans le cas de réalisation d’investissement étranger direct.

Le quatrième volet : a trait au régime financier, notamment en ce qui

concerne les fonds collectés par le concessionnaire pour le compte du concédant, les versements et redevances du concédant et la tarification.

Le cinquième volet : comporte des dispositions relatives au droit du concessionnaire, particulièrement en ce qui concerne la sous-traitance et la possibilité de constatations commises par les usagers et ce, par référence au cahier des charges de la concession. Il contient aussi les dispositions relatives aux obligations du concessionnaire notamment en matière d’assurance et de préservation des droits acquis pour le personnel en place.

Le sixième volet : porte sur les modalités de suivi et de contrôle du contrat de concession par le concèdent, particulièrement à travers les audits et la communication d’informations périodiques par le concessionnaire.

Le septième volet : précise et définit le régime juridique et comptable des biens formant la concession, en particulier les biens de retours et les biens de reprise. Le texte innove en offrant la possibilité au concessionnaire de mettre en hypothèque les biens de retours, mais avec des conditions très strictes visant à préserver la continuité du service public en cas de défaillance financière du concessionnaire.

Ce dernier volet comporte également les obligations du concessionnaire en

matière de système d’information de gestion et de publication des informations financières afin de garantir la transparence de la gestion déléguée, non seulement auprès de l’autorité concédante mais aussi auprès des usagers et du public en général.

Un régime dérogatoire est prévu au niveau du septième volet en faveur de

petites concessions, notamment celles dont la durée est inférieure à cinq années où celles dont les produits ne dépassent pas un seuil qui sera fixé par voie réglementaire.

Le dernier volet du projet de loi énonce le principe de création :

- d’un conseil consultatif des concessions, destiné à devenir un forum de concertation et de dialogue entre concédant,

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concessionnaires, usagers et partenaires économiques ainsi qu’une instance de proposition pour l’encouragement du secteur privé dans la concession des services publics.

- d’organes indépendants de régulation par voie législative,

destinés à protéger les intérêts des usagers et de préserver l’intérêt général, ainsi que les droits des concédants et des concessionnaires.

(Source Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation).

C- Caractéristiques des contrats de concession de production d’électricité au Maroc.

L’examen des contrats de concession en vigueur actuellement au Maroc

dans le secteur de la production de l’électricité, montre que les principaux éléments qui les caractérisent peuvent être relèves au niveau des aspects suivant :

1-Loi applicable et procédure de résolutions des litiges.

2-L’exclusivité de fourniture et l’obligation d’achat.

1)Loi applicable et procédure

de résolution des litiges.

Le contrat de la concession de production de l’électricité est un contrat de droit privé soumis à la règle du code de commerce et du dahir formant le code des obligations et contrats. Il échappe de ce fait à l’application des règles du droit administratif. Il met en jeu les intérêts du commerce international du fait des opérations et paiements transfrontières.

Contrairement à la gestion des services publics (juridiction administrative),

la concession de la production de l’électricité a le droit de recourir à l’arbitrage pour trancher les litiges entre le concédant et le concessionnaire.

2) L’exclusivité de fourniture et l’obligation d’achat.

Le concessionnaire fournira la totalité de sa production d’énergie électrique

à l’ONE, et ce, tout au long de la période d’exploitation.

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L’ONE enlèvera et achètera à l’entrepreneur la totalité de la production d’énergie électrique, et à défaut effectuera des paiements à l’entrepreneur, le tout (principe Take or Pay), selon les termes du contrat.

En outre, l’énergie enlevée doit être payée dans un délai de 45 jours, avec

une forte pénalisation pour les retards éventuels. D-Les avantages de la concession de la production de l’électricité

pour le secteur énergétique Marocain.

Dans de nombreux pays, aussi bien développés comme les Etats Unis, La Grande Bretagne qu’en voie de développement comme la Chine ou le Pakistan, le recours à la concession de la production d’électricité au privé constitue un moyen de financement supplémentaire attrayant dans la mesure ou le prix de concession du KWh reste inférieur au prix de revient du producteur national (c’est ce qui est généralement appelé le coût évité pour le producteur) et pour autant que la détermination de ce coût ait été effectuée dans les mêmes conditions économiques et fiscales que celles qui ont prévalu à la détermination du prix de cession et que la continuité du service public soit garantie.

La concession de la production d’électricité constitue un moyen de

financement qui se propose de réaliser les objectifs suivants :

- suppléer la rareté du financement international notamment pour couvrir la part en monnaie locale quand elle est importante.

- diminuer le service de la dette de l’Etat qui est dispensé d’accorder pour ce mode de financement les garanties nécessaires.

- diminuer le service de la dette de l’organisme public producteur - transférer au pays bénéficiaire la technologie et le savoir-faire

dans le cadre d’un partenariat.

- constituer par effet un facteur d’assainissement du secteur par une gestion technique plus performante et une gestion commerciale rigoureuse.

- fournir une disponibilité contractuelle.

- briser le monopole de production d’un secteur capitalistique dans

le plan de développement reste soumis à la décision des autorités financières du pays en fonction de ses contraintes et assurer par voie de conséquence, le moyen de développement de l’économie nationale.

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- améliorer les indicateurs économiques par la non-aggravation du service de la dette, l’augmentation des investissements étrangers et par voie de conséquence servir de catalyseur au système de libéralisation de l’économie.

I-5-3 Rentabilité des projets d’investissement dans l’éolien. La rentabilité d’un dans la production de l’électricité éolienne dépend

d’avantage du tarif et du mécanisme du rachat du courant électrique que de la quantité du vent.

Afin de juger de la faisabilité d’un projet, le critère de référence est le taux

de rentabilité interne du projet (TRI) Les rentabilités annuelles sont croissantes avec la qualité du site. Les sites

bien ventés, c’est à dire à partir de 2600 heures, ont une rentabilité* annuelle après impôts de 20 % par an.

Le système de la concession de la production avec la garantie d’achat

(utilisé au parc Torres) est devenu un frein à la libération totale du marché de l’électricité. La question qui se pose est la suivante : les gisement éoliens marocains sont ils rentables sans la garantit d’achat ?.

Pour répondre à cette question, on a fait la comparaison entre le taux de

rendement interne (TRI) pour le cas d’une concession de production d’électricité éolienne avec le mécanisme du marché des permis échangeables avec celui de la concession avec l’obligation d’achat.

Les données techniques et financière du parc éolien Torres sont utilisés

pour le calcul du taux de rendement interne pour ces deux modes de concession (voir annexe

*Source Commission de Réglementation d’Electricité de France

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Le tableau ci dessous illustre le résultat de cette comparaison.

Hypothèse

Investissement Torres

Taux de rendement sur

investissement TRI *

Prix moyen de l’électricité : 25 euros/MWh

Investissement : 49.8 millions euros Charge exploitation (voir annexe 1) Durée de fonctionnement: 5000 h Durée de la concession : 19 ans

Obligation d’achat Prix moyen 52.07 euros/MWh

TRI = 18.5% Certificat Vert Prix moyen 40 euros/MWh TRI = 24 %

D’après les résultats de cette comparaison, le système des certificats verts

augmentera la rentabilité des investissements dans la production de l’électricité par l’énergie éolienne, ce qui entraînera un développement très rapide de l’éolien au Maroc. En effet, depuis mars 2004, le Maroc a obtenu l’autorisation de commercialiser ces certificats verts dans le Royaume de Belgique (voir article Aujourd’hui le Maroc, annexe 3) .

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I-6-Scénario d’une diminution du MWh éolien par le développement d’industrie éolienne au Maroc.

Le véritable obstacle actuel du secteur de production de l’électricité

éolienne est le tarif. En effet, le coût du MWh éolien au Maroc est de presque (52 euros*) 35% moins chère que le coût mondial (70** euros). Cet écart peut s’expliquer par la qualité des gisements éoliens marocain.

Les coûts de l’électricité éolienne fournie prennent en compte les coûts

d’investissement et les coûts de fonctionnement. On peut répartir les investissements en plusieurs lots :

Composantes Pourcentage dans l’investissement

total parc éolien Nacelles et pales 65% Lot électricité (pou raccordement) 12% Tours (mats et supports) 10% Génie civil 8% Ingénierie (conception et contrôle travaux)

5%

Total 100% *Compagnie du vent (ex cabinet Germa). Le coût annuel de fonctionnement d’une ferme éolienne représente 4% du

coût de l’investissement. Les récents développements intervenus sur le marché éolien Espagnol, ont

permis un large transfert des technologies danoises et allemandes, ce qui a mis en évidence la baisse significative des coûts de fabrications. Au Maroc, le prix du KWh éolien produit à partir d’aérogénérateurs spécifiques confectionnés et montés sur place, avec des coûts de main-d’œuvre nettement moins élevés devrait être plus intéressant.

La mise en place d’un projet permettant la fabrication d’éoliennes moins

coûteuses, devrait avoir un impact considérable dans l’électrification de la plupart des pays en développement car cela leur permettrait de disposer d’outils technologiques propres développés localement à moindres coûts. **Source Commission de Réglementation d’Electricité de France

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Partant de l’hypothèse qu’a l’horizon 2010, ces conditions suivantes sont réalisées :

- Mobilisation du secteur public et privé - Prise de conscience de tous les acteurs économiques et population

de l’intérêt des énergies propres - Mise en place d’une industrie éolienne et transfert de la

technologie danoise et allemande. Avec une diminution progressive des coûts de 5% par année, le coût du

MWh éolien est alors diminué comme suit :

Année

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Diminution

prix des éoliennes

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

Prix du MWh

éolien

52 euros

50 euros

48 euros

46 euros

44 euros

42 euros

40 euros

Selon ce scénario, le coût du MWh éolien au Maroc serait à l’horizon 2010

de 40 euros, alors qu’il représente actuellement 52 euros (prix du MWh du parc Torres).

Avec une électricité éolienne bon marché et un Côte saharienne de 200km,

la plus ventée et la moins peuplée de la planète, le Maroc devient le plus grand exportateur d’électricité éolienne au Monde. D’ou l’idée de développé un désert éolien au Sahara marocain capable de fournir la moitié de l’électricité d’Europe

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II) Coopération énergétique Sud-Nord : cas du grand projet éolien du Sahara marocain.

II-1 Introduction.

Le livre blanc de l’Union européenne, qui a fixé des objectifs, précis, a clairement énoncé la dimension stratégique que les énergies renouvelables auront dans la production électrique future des pays membres de l’Union.

Parmi les raisons qui explique une telle prise de conscience, on peut citer

l’épuisement des ressources fossiles, la dépendance énergétique de l’Union européenne vis à vis de leur approvisionnement, les changements climatiques à l’échelle planétaire liés à leur utilisation, ainsi que les besoins toujours grandissant d’électricité dans le monde.

Dans son dernier rapport « Trends to 2030 », la direction de transport et

énergie de la commission européenne a prédit qu’a l’horizon 2030, l’énergie éolienne dans les pays de l’Union représenterait une capacité installée de 135 GW (soi 12% de la capacité totale de UE) par rapport à 13 GW (2%) de capacité opérationnelle en l’an 2000. Ces chiffres ont été projetés sur la base de scénarios ne tenant pas compte des politiques environnementales visant à atteindre des objectifs du protocole de Kyoto en 2008-2012, ou d’autres politiques encore plus sévères visant à atténuer les changements climatiques qui pourraient être mises en place durant cette période.

Etant donné que l’épuisement des ressources fossiles, ainsi que la menace

des changements climatiques représentent des problèmes à échelle planétaire, une coopération internationale semble toute indiquée pour y faire face. La législation de l’Union européenne fournit déjà un cadre juridique favorisant l’intégration des réseaux trans-européens.

L’extension de ces réseaux trans-européens aux pays limitrophes de

l’union, permet un meilleur rendement économique en apportant une plus grande sécurité d’approvisionnement.

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Plusieurs directives et programmes d’incitations de l’Union européenne

visent à augmenter et optimiser l’approvisionnement des pays européens en énergie. Des garanties financières peuvent même être obtenues pour de tels projets, qui comparables aux gazoducs, ont crée des liens économiques productifs et durables entre partenaires.

Les synergies créées entre le Maroc, l’Algérie et l’Espagne autour de

l’industrie des gazoducs sont exemplaires. De ce fait et avec un certain recul, les circonstances actuelles devraient nous amener à considérer la création d’une coopération avec l’Union européenne permettant l’édification d’un Désert éolien dont l’objectif est d’assurer un approvisionnement énergétique durable pour l’ensemble des pays de l’Union.

Le programme MEDA de l’UE a déjà financé une partie de

l’interconnexion électrique existante de 700MW entre le Maroc et Espagne par câble sous-marin. Le dédoublement de la capacité d’interconnexion entre les deux continents qui est gérée par des accords bilatéraux est actuellement en cours, ce qui pourrait à terme utilisé dans l’importation de l’électricité éolienne en provenance du Sahara marocain.

II-2 Présentation du projet.

Le développement de l’énergie éolienne est un sucés européen, et son potentiel pourrait être assez grand pour subvenir aux besoins électriques de toute l’Europe.

Cette alternative reste toutefois difficilement envisageable, car la densité de

la population européenne est très élevée, ce qui limite considérablement les superficies mobilisables. Même en ayant recours à l’aménagement d’aérogénérateurs dans des zones à faibles ressources éoliennes, engendrant ainsi des coûts de production plus élevés, l’Allemagne qui représente le N°1 mondial du secteur, ne pourrait produire plus de 17% de sa consommation électrique en énergie éolienne.

D’ailleurs, si le taux de croissance d’électricité éolienne demeure inchangé,

la saturation des sites exploitables aura lieu dans quelques années, ce qui représente un délai très court pour permettre à l’industrie éolienne de se maintenir en activité.

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Si l’Allemagne reste pionnière dans le secteur, les autres pays européens seront bientôt confrontés aux mêmes difficultés.

Afin de ne pas compromettre l’avenir d’une source d’énergie propre et

renouvelable, certaines alternatives pourraient être envisagées, comme l’exploitation du potentiel éolien en mer (off-shore). Cependant certains pays européens n’ont qu’un accès à la mer limité comparé à une demande énergétique interne élevée.

Des territoires énormes avec d’excellents gisements éoliens se trouvent à

proximité de l’Europe, ou les densités de population sont 1/100 éme de celle d’Europe, et où les besoins électriques sont faibles.

La cote du Sahara marocaine représente le plus grand, le plus venté et le moins densément peuplé des sites disponibles à l’échelle mondiale, potentiellement exploitable par le réseau électrique européen.

Ainsi avec les données prélevées sur les sites par le CDER, une production annuelle dépassant les 4500 heures serait obtenue, ce qui présente un record en matière de productivité éolienne.

La dimension de ce gisement éolien est impressionnante puisque la

longueur de cette cote dépasse les 2000 kilomètres. Des quantités énormes d’électricité éolienne pourraient être exploitées en

sollicitant des infrastructures en lignes électriques beaucoup mieux adaptées que celle des réseaux actuellement exploités.

Afin d’éviter les pertes, la technique de ligne haute tension à courant

continu (HTCC) pourrait être envisagée.

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II-2 Potentiel éolien du Sahara marocain.

La majeure partie du Sud du Maroc est composée de désert, ou la sécheresse permanente et un rayonnement solaire élevé ont interdit toute forme de croissance végétale. Ceci à réduit de manière significative les activités pastorales et agricoles traditionnelles, rendant ainsi la présence humaine ainsi que les perspectives de développement très difficiles dans la région.

L’amplitude thermique élevée combinée à l’érosion éolienne chronique a

détérioré la morphologie de cette région, au point que plus de 90% de la superficie actuelle du Sahara est constitué de plaine et de plateaux rocheux. Cette surface présente un coefficient de résistance au vent particulièrement bas. Les dunes de sables communes à notre imagination représentent en fait moins de 5 % de la superficie totale du sahara.

En raison de ces conditions climatiques extrêmement dures, la densité de

population vivant dans ce secteur est moins de 1 habitant/km2. Cette population est essentiellement concentrée autour de certains points d’eau qui forment ainsi les principales agglomérations de la région.

La production annuelle d’électricité éolienne qui peut être produite à partir de cette région sur des grands parcs éoliens peut atteindre 0.1 à 0.15 TWh/km2 et pourrait produire plus de 0.028TWh/km2 par an.

Etant donnée que la cote atlantique du Maroc vers la Mauritanie s’étend sur

plus de 2000 kilomètres, une densité de puissance installée de moins de 2.4MW/km2 sur une partie de ce territoire (puissance totale installée de 150GW), pourrait suffire à produire plus de 1000 TWh par an.

Cette production serait équivalente à la moitié de la consommation entière

de l’Union Européenne (2300TWh )*.

*Source Site World Energy .com

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II-4 Transfert de l’énergie.

Grâce à la technologie actuelle des lignes électriques à haute tension, la

perspective d’importation d’énergie renouvelable en prévenance de ces régions éloignées s’avère techniquement réalisable.

Plus de trente années de fonctionnement ont permis aux lignes Hautes Tension courant continu (HTCC) de mettre en évidence leur taux de fiabilité et de disponibilité très élevée.

Il y a actuellement dans plus de 80 projets dans le monde qui sont

transportés par des lignes à haute tension en courant continu. Leur principal objectif est de permettre le transfert vers les centres urbains et industriels de l’électricité hydraulique produite à partir de sites éloignés. Parmi ces projets nous pouvons mentionner celui qui approvisionne la cote Est des Etats-Unis y compris la ville de New York, à partir d’électricité hydraulique produite par Hydro-Quebec sur des barrages situés à une distance de plus de trois mille kilomètres.

Cette distance serait suffisante pour relier les ressources éoliennes du Sahara au centre de l’Europe. Pour de grands transferts énergétiques avec la technologie Haute Tension en courent continu, les pertes maximales reste limitées à moins de 15% sur une distance pouvant aller à 4500 km pour un coût de transport estimé à moins de 0.02 euros/KWh et un investissement de 65 milliards d’euros (voir tableau 3).

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Données de base

Investissements

Catégorie de puissance

5GW

Tension nominale

+ - 600 KV

Type

Double bipolaires

Station de conversion

2*60 euros/kW

120 euros/kW

Distance de transport

- ligne aérienne - câble sous-marins

4000 km

70 euros/(kW*1000km)700 euros/kW*1000km)

280 euros/kW 35 euros/ kW

Total investissement

435 euros/ kW

Transport projet désert

éolien

150 GW

65 milliards euros

Durée de vie

25 ans

Coût de transport du

Mégawatheure

20 euros

Coût d’investissement dans le transport par ligne HTTC de

l’énergie éolienne produite au Sahara marocain vers l’Europe.

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II-5 Rentabilité du projet.

En se basant sur notre scénario énergétique d’une diminution du coût du MWh éolien par le développement d’une industrie éolienne nationale, le prix de revient de l’électricité produite par aérogénérateur est de 40 euros/MWh.

Le transfert de cette énergie à partir de la frontière Mauritanienne (limite extrême de ce territoire) jusqu’en Allemagne par exemple, nécessiterait une longueur de ligne Haute Tension de 4400 km dont 28 km de câble sous-marin.

Le prix de revient de l’électricité éolienne produite au Sahara rendue en

Allemagne serait de moins de 60 euro/KWh inférieur au coût de production en Europe (70 euros/MWh). Ce montant inclut tous les coûts inhérents à la production et au transport de cette énergie.

Avec les vitesses du vent mesurées sur place et l’utilisation des meilleurs

sites, les coûts de production devraient être nettement améliorés. L’utilisation de l’énergie éolienne à grande échelle au sein de l’Union

Européenne à fait que le prix du KWh éolien a été divisé par 4 au cours des ces dernières années. L’investissement initial de 1000 euros /KW pour le coût de l’énergie éolienne installé dans ce projet, sera plus bas. A titre d’exemple, au moins de 1 GW installés durant l’année 2000, le coût moyen du kilowatt éolien installé en Espagne était de 850 euros/KW.

De plus les aérogénérateurs utilisés ne devraient pas nécessairement

disposer des coûteuses options, telle une vitesse de rotation moins élevée pour réduire l’impact visuel et les nuisances sonores, que l’on impose aux machines actuellement installées dans les zones densément peuplées d’Europe.

L’investissement total du projet est illustré dans le tableau 4. L’exploitation de l’électricité éolienne produite au Sahara marocain à faible

coût pour être exportée vers l’Europe, constituerait ainsi un gain économique pour tous les pays concernés.

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Données de base

Investissements

Coûts par

Mégawatheure

Equipement

éolien

150 GW

127 milliards

euros

40 euros

Equipement

transport HTTC

150 GW

65 milliards

euros

20 euros

Investissement projet désert

éolien

150 GW

191 milliards

euros

Coût total de

l’énergie éolienne livrée en

Europe

150 GW

60 euros

Coût de l’investissement et de l’électricité éolienne produite à partir du Sahara marocain.

L’exploitation de l’électricité éolienne produite au Sahara marocain à faible coût pour être exportée vers l’Europe, constituerait ainsi un gain économique pour tous les pays concernés.

L’idée d’utiliser le gisement éolien de la côte Saharienne devrait nous

permettre, de considérer l’avenir de cette ressource comme une composante essentielle du développement durable de la région. Cette énergie propre devrait ainsi contribuer à satisfaire la demande énergétique croissante des pays européens tout en accompagnant le développement industriel du Maroc.

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CONCLUSION GENERAL

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Le Maroc figure parmi les pays qui jouit de plusieurs sites fortement ventés

pouvant accueillir des parcs éoliens. Un atout majeur pour disposer dans l’avenir de ressources énergétiques importantes, qui sont la base du développement de l’activité économique. Cela pourrait être une compensation méritée de notre pauvreté actuelle en ressources énergétiques fossiles.

L’utilisation de l’énergie éolienne au Maroc est bénéfique sur plusieurs

plans. D’une part, elle permet la consommation d’une énergie locale gratuite au lieu et place d’une énergie dont la facture s’élève de plus en plus, compte tenu de l’épuisement des stocks, d’autre part c’est l’occasion du déclenchement de l’incitation au développement technologique en matière de l’éolien, développement qui pourrait s’étendre à d’autres industrie similaires notamment électrique.

Si l’utilisation de l’énergie éolienne à un impact positif aussi bien sur le

consommateur que sur l’entreprise produisant ou utilisant ce type de produit, son développement à des répercussion très positives sur l’économie nationale. En effet, les emplois par la filière éolienne sont supérieurs deux à quatre fois que ceux crées par les autres formes de production de l’électricité et bien répartie sur tout le territoire, ce qui est essentiel à l’aménagement du territoire.

La libération des marchés d’électricité remet en cause le développement de

l’énergie éolienne au Maroc. Pour accompagner ce mouvement de restructuration des mécanismes doivent être élaborer pour préserver les acquis des ressources énergétiques propres.

Les mécanismes des quotes-parts et du marché de permis échangeables sont

les mieux adapté pour le Maroc afin d’accéder dans le domaine de l’énergie et de l’environnement au développement durable si ardemment souhaité.

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Une vision industrielle de l’éolien est donc indispensable, de même qu’une

stratégie de développement.

Il appartient à l’Etat de mettre une stratégie des énergies renouvelables en fonction des atouts et les intérêts de l’économie marocaine.

C’est également à l’Etat de mettre tous les intervenants, publics ou privés, en ordre de bataille pour faire bénéficier la collectivité nationale d’une politique intelligente des énergies renouvelables et la projeter vers les taches de coopération énergétique avec le Nord (désert éolien au Sahara) qu’appelle sa tradition d’ouverture au Monde.