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l’événement Les indégivrables Xavier Gorce U n peu moins de qua- tre mois après le début de l’interven- tion militaire fran- çaise au Mali, le gou- vernement va demander au Parlement, lundi 22 avril, l’autorisation de la prolon- ger. Ce n’est que la deuxième fois que cet article 35-3 de la Constitu- tion, révisé en juillet 2008, est utili- sé. La précédente remonte au 22 septembre 2008 : il s’agissait de solliciter l’approbation du Parle- ment au maintien des forces fran- çaises en Afghanistan, présentes sur le terrain depuis 2001. Six jours après le début de l’in- tervention, le 16 janvier, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait déjà présenté aux parlementaires les objectifs de la mission. Sa décla- ration, suivie d’un débat, n’avait pas fait l’objet d’un vote. Ce ne sera pas le cas cette fois : à l’Assemblée nationale dans l’après-midi puis au Sénat dans la soirée, les élus se prononceront, par un vote, sur la prolongation de l’engagement au Mali au-delà de quatre mois. Le résultat ne fait aucun doute : la prolongation sera autorisée. Si, en janvier, les objectifs de la mis- sion avaient pu susciter quelques réserves – notamment de la part des écologistes et du Front de gau- che –, celles-ci ont été, pour bonne part, mises en sourdine. «Il n’y a pas un enjeu phénoménal, recon- naît François de Rugy, qui s’expri- mera au nom des écologistes. Les débats qu’il a pu y avoir, y compris chez nous, sont un peu retombés. » L’opposition, de son côté, tout en apportant son soutien total aux forces armées engagées sur le ter- rain, continue de s’interroger sur « l’isolement diplomatique de la France ». « Nous voterons évidem- ment la prolongation du mandat militaire mais nous ne voyons pas la sortie diplomatique ni politi- que », déplore Pierre Lellouche, principal orateur de l’UMP. « Au service de l’Europe » Pour le député de Paris, « si l’opé- ration militaire est un succès, la par- tie politique et diplomatique est extraordinairement faible ». « La partie la plus difficile commence, estime M. Lellouche. Je doute que des élections puissent avoir lieu avant le mois de juillet. Si elles n’ont pas lieu, on est reparti pour six mois au minimum et je ne vois pas beau- coup de candidats pour nous aider. Le retrait anticipé des forces décidé par François Hollande pour des rai- sons de politique intérieure va rapi- dement devenir problématique. La complexité de la situation rend les conditions de départ très difficile. » Isolement diplomatique et ris- que d’enlisement, ce sont les deux points qui font débat. La droite entend faire part de ses préven- tions. « Il faut arrêter de se raconter des histoires, estime l’ancien minis- tre de la défense Hervé Morin (UDI). La force de réaction rapide est là pour des années. Le succès militaire n’est pas le succès de l’opération tant il reste beaucoup à faire pour reconstruire l’Etat malien. » Bruno Le Roux, président du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, approuve sans réserves l’engagement du gouvernement et la volonté d’amorcer un désengage- ment des forces militaires pour pas- ser le relais aux autorités malien- nes, appuyées par la communauté internationale. « La mission est réus- sie, il faut maintenant savoir la ter- miner, se félicite-t-il. Les objectifs militaires et les objectifs politiques sont indissociables. » Il entend également insister, en prévision du conseil européen de décembre consacré à la défense, sur le coût de l’intervention assumé par la France. « L’effort que nous fai- sons résulte de l’engagement et de la décision de la France, mais c’est au service de toute l’Europe. Cet effort doit être pris en compte par l’Union », estime M. le Roux. L’UMP, de son côté, va présenter, mardi soir, une proposition de résolution dans laquelle elle s’inquiète de la notion de « solidarité européenne » sur les questions de défense et de sécurité commune. L’intervention au Mali, sur ce point, aura réussi à faire converger les points de vue. p Patrick Roger P aris a bon espoir que la réso- lution créant la force inter- nationale des Nations unies au Mali (Minusma) soit adoptée d’ici à la fin avril par le Conseil de sécurité, pour être déployée à par- tir du 1 er juillet. Le calendrier fixé par François Hollande prévoit que l’armée fran- çaise désengage 2 000 de ses 4 000 soldats d’ici à juillet, date à laquelle les forces africaines et internationa- les sont censées prendre le relais, tandisqu’une élection présidentiel- le doit clarifier une situation politi- que déliquescente. Quelque 400 militaires de l’opération « Serval » sont déjà rentrés. Ce week-end, une partie de l’infanterie de marine a commencé à plier bagages. Le 15 avril, l’armée a rapatrié cinq des 14 avions de chasse déployés. Les frappes se font rares : depuis la riposte à une attaque des djihadis- tes, fin mars, sur Tombouctou, une seule bombe a été larguée, contre un pick-up repéré au nord de Tessa- lit, près de la frontière algérienne. L’opération bénéficie toujours d’un consensus politique, alors que le Parlement français doit autoriser, lundi 22 avril, sa prolon- gation. Les buts affichés étaient de stopper les terroristes, de sécuri- ser le pays et de lui permettre de retrouver son intégrité territoria- le : « Les trois objectifs fixés par le président de la République sont en passe d’être atteints », déclarent les sénateurs Jean-Pierre Chevène- ment (socialiste) et Gérard Larcher (UMP) dans un rapport adopté à l’unanimité par la commission des affaires étrangères le 15 avril. Le terrain est, selon les sources militaires, jugé « propre » dans le massif des Ifoghas, l’ancien sanc- tuaire d’Al-Qaida au Maghreb isla- mique (AQMI), nettoyé grotte après grotte avec l’aide des Tcha- diens. Les soldats français ne trou- vent plus de combattants adver- ses : ils sont morts ou repliés dans le Sud libyen et le nord du Niger. Des actions de guérilla ont lieu autour de Gao, mais limitées. Les opérations auront désormais lieu au coup par coup, en riposte, esti- me-t-on à Paris. Plus de 600 djihadistes d’AQMI, d’Ansar Eddine et du Mou- vement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) auraient été tués selon la défense, chiffres non vérifiés de sources indépendantes. Et 200 tonnes d’ar- mement ont été saisies ou détrui- tes depuis le 11 janvier. Les positions militaires françai- ses en Afrique, dont la dispersion était remise en cause pour des rai- sons budgétaires, vont rester mobi- lisées dans les mois qui viennent dans la campagne antiterroriste engagée au Sahel. « Heureusement, il restait encore des points d’appui disponibles à Dakar, N’Djamena et en Côte d’Ivoire, alors que le Livre blanc de 2008 consacrait, théorique- ment, l’existence d’une seule et uni- que base sur la façade ouest de l’Afri- que, au Gabon », soulignent les sénateurs, à la veille de la publica- tion du nouveau Livre blanc de la défense. Le dispositif, qui compte aussi des forces spéciales au Burki- na Faso, coûte 400 millions d’euros par an. Les surcoûts de l’opération Serval atteignent 200 millions. L’opération a remis en lumière les lacunes militaires françaises bien connues (75 % des affrète- ments aériens et 30 % du ravitaille- ment en vol ont été fournis par des alliés), mais aussi la difficulté à mobiliser les Européens sur des opérations de guerre. « La France assume presque seule l’essentiel de l’effort pour la défense d’intérêts qui sont largement européens », regrettent les sénateurs. Selon eux, bien que l’Union européenne (UE) ait adopté en 2011 une « Straté- gie intégrée pour le Sahel », avec près de 300 millions d’euros d’aide au développement, « ses ini- tiatives propres pour résoudre la crise malienne sont pourtant singu- lièrement limitées ». L’UE a dégagé 50 millions d’eu- ros pour la force africaine de la Cédéao au Mali, la Misma, et 12 mil- lions pour la mission EUTM de for- mation de l’armée malienne, qui est à reconstruire entièrement. Au final, « bien qu’ils n’aient pas de troupes engagées au sol, les Etats- Unis sont aujourd’hui le principal partenaire des Français en termes financiers, et un maillon impor- tant en termes opérationnels ». Les 6 300 soldats africains de l’actuelle Misma, bientôt intégrés dans la Minusma (11 500 casques bleus prévus) « ne seront jamais au point tous seuls », assure un expert. Fin mars, la moitié seule- ment des fonds promis aux forces africaines avait été versée. Quant au Tchad, il vient de procéder à une relève des unités d’élite envoyées en appui des Français, tout en diminuant ses effectifs. Intégrées discrètement depuis le début des opérations à la Misma, les troupes tchadiennes devraient rester dans le nord du Mali sous réserve de remplir les conditions de certification de l’ONU, ce qui leur permettra de continuer à être financées pour cette mission. La force onusienne sera au Mali « pour plusieurs années », indi- que-t-on à l’Elysée. Dans la phase qui s’ouvre, les risques sont nom- breux et connus. Le principal est celui d’un enlisement du proces- sus politique malien, avec une absence de réconciliation entre le nord et le sud du pays, convien- nent tous les observateurs. Les autorités françaises critiquent ouvertement le fait que l’adminis- tration malienne ne soit toujours pas revenue dans les villes du Nord. Kidal, où s’imbriquent Touareg et djihadistes, est « le germe du pour- rissement», notent les parlementai- res. A Bamako, le capitaine putchis- te Sanogo continue de peser sur le jeu politique. La Commission du dialogue n’a pas commencé à tra- vailler. Il a fallu une visite du minis- tre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, à Bamako, début avril, pour que ses membres soient nommés, souligne-t-on à Paris. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, effectuera cette semaine un deuxième déplacement à Bamako. « Il faut une diplomatie du coup de pied au c… », s’énerve un expert. Paris veut que les élections se tien- nent coûte que coûte en juillet com- me promis par le présidentpar inté- rim Dioncounda Traoré. Car, selon un officiel français, « tant qu’il n’y aura pas un président élu, il ne se passera rien ». Pour les sénateurs, les condi- tions du désengagement français ne sont donc pas réunies. Les poches « résiduelles » de terroris- tes, mêlés aux narcotrafiquants dans les localités de la boucle du Niger comme à Gao, « réunissent tous les ingrédients pour un retour- nement futur des populations », estiment-ils. Face à ce piège, le plan français prévoit de laisser 1 000 soldats au Mali à la fin 2013 : 200 dans la mis- sion EUTM, 150 dans l’état-major de la Minusma et 650 dans une for- ce nationale mise à disposition de la Minusma. Ces combattants for- meront ce que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait appe- lé la « force parallèle » indispensa- ble pour continuer d’assurer les missions de contre-terrorisme. L’opération Serval aura donc eu un résultat principal : gagner du temps. Le Sahel reste la zone de tous les dangers mais au Mali, face au djihad international, «on a gagné au moins dix ans », assure une source de haut niveau. p Nathalie Guibert Transformer le succès militaire français en victoire politique à Bamako Mali : la présence militaire française appelée à durer Le Parlement devait prolonger, lundi, l’opération « Serval », alors que la droite s’inquiète du risque d’enlisement « Il faut une diplomatie du coup de pied au cul », s’énerve un expert, à Paris 2 0123 Mardi 23 avril 2013

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l’événement

Lesindégivrables XavierGorce

Unpeumoinsdequa-tre mois après ledébut de l’interven-tion militaire fran-çaiseauMali, legou-vernement va

demander au Parlement, lundi22avril, l’autorisationdelaprolon-ger. Ce n’est que la deuxième foisque cet article35-3 de la Constitu-tion,réviséenjuillet2008,estutili-sé. La précédente remonte au22septembre 2008: il s’agissait desolliciter l’approbation du Parle-ment aumaintien des forces fran-çaises en Afghanistan, présentessur le terraindepuis 2001.

Six jours après le début de l’in-tervention,le16janvier, lepremierministre, Jean-Marc Ayrault, avaitdéjà présenté aux parlementaireslesobjectifsdelamission.Sadécla-ration, suivie d’un débat, n’avaitpasfait l’objetd’unvote.Ceneserapas le cas cette fois : à l’Assembléenationale dans l’après-midi puisau Sénat dans la soirée, les élus seprononceront, par un vote, sur laprolongation de l’engagement auMali au-delà dequatremois.

Le résultat ne fait aucun doute:la prolongation sera autorisée. Si,en janvier, les objectifs de la mis-sion avaient pu susciter quelquesréserves – notamment de la partdes écologistes et du Front de gau-che –, celles-ci ont été, pour bonnepart, mises en sourdine. « Il n’y apas un enjeu phénoménal, recon-

naît François de Rugy, qui s’expri-mera au nom des écologistes. Lesdébats qu’il a pu y avoir, y comprischeznous, sontunpeu retombés.»

L’opposition, de son côté, toutenapportantsonsoutientotalauxforces armées engagées sur le ter-rain, continue de s’interroger sur« l’isolement diplomatique de laFrance». «Nous voterons évidem-ment la prolongation du mandatmilitairemais nous ne voyons pasla sortie diplomatique ni politi-que», déplore Pierre Lellouche,principalorateurde l’UMP.

«Au service de l’Europe»PourledéputédeParis,«si l’opé-

rationmilitaireestunsuccès, lapar-tie politique et diplomatique estextraordinairement faible». «Lapartie la plus difficile commence,estime M.Lellouche. Je doute quedes élections puissent avoir lieuavant lemoisde juillet. Si ellesn’ontpas lieu,onest repartipoursixmoisauminimumet jenevoispasbeau-coupde candidats pour nous aider.Le retrait anticipé des forces décidépar FrançoisHollandepour des rai-sonsdepolitique intérieure va rapi-dement devenir problématique. Lacomplexité de la situation rend lesconditionsdedépart trèsdifficile.»

Isolement diplomatique et ris-que d’enlisement, ce sont les deuxpoints qui font débat. La droiteentend faire part de ses préven-tions. «Il faut arrêter de se raconter

deshistoires,estimel’ancienminis-tredeladéfenseHervéMorin(UDI).La force de réaction rapide est làpourdes années. Le succèsmilitairen’est pas le succès de l’opérationtant il reste beaucoup à faire pourreconstruire l’Etatmalien.»

Bruno Le Roux, président dugroupe socialiste de l’Assembléenationale, approuve sans réservesl’engagementdugouvernementetlavolontéd’amorcerundésengage-mentdesforcesmilitairespourpas-ser le relais aux autorités malien-nes, appuyées par la communautéinternationale.«Lamissionestréus-sie, il fautmaintenant savoir la ter-miner, se félicite-t-il. Les objectifsmilitaires et les objectifs politiquessont indissociables.»

Il entend également insister, enprévision du conseil européen dedécembreconsacréàladéfense,surle coût de l’intervention assuméparlaFrance.«L’effortquenousfai-sons résulte de l’engagement et dela décision de la France, mais c’estau service de toute l’Europe. Ceteffort doit être pris en compte parl’Union»,estimeM.leRoux.L’UMP,de son côté, va présenter, mardisoir, unepropositionde résolutiondans laquelle elle s’inquiète de lanotionde «solidarité européenne»sur les questions de défense et desécurité commune. L’interventionauMali, sur ce point, aura réussi àfaireconverger lespointsdevue.p

PatrickRoger

P aris a bon espoir que la réso-lution créant la force inter-nationale des Nations unies

au Mali (Minusma) soit adoptéed’ici à la fin avril par le Conseil desécurité,pour êtredéployéeàpar-tir du 1er juillet.

Le calendrier fixé par FrançoisHollandeprévoitque l’arméefran-çaisedésengage2000deses4000soldatsd’icià juillet,dateà laquellelesforcesafricainesetinternationa-les sont censées prendre le relais,tandisqu’uneélectionprésidentiel-ledoitclarifierunesituationpoliti-que déliquescente. Quelque 400

militaires de l’opération «Serval»sontdéjàrentrés.Ceweek-end,unepartie de l’infanterie de marine acommencé à plier bagages. Le15avril, l’armée a rapatrié cinq des14avions de chasse déployés. Lesfrappes se font rares : depuis lariposte à une attaque des djihadis-tes, finmars, surTombouctou,uneseule bombe a été larguée, contreunpick-uprepéréaunorddeTessa-lit, prèsde la frontièrealgérienne.

L’opération bénéficie toujoursd’un consensus politique, alorsque le Parlement français doitautoriser, lundi 22avril, sa prolon-

gation. Les buts affichés étaientdestopper les terroristes, de sécuri-ser le pays et de lui permettre deretrouver son intégrité territoria-le : «Les trois objectifs fixés par leprésident de la République sont enpassed’êtreatteints», déclarentlessénateurs Jean-Pierre Chevène-ment (socialiste)etGérardLarcher(UMP) dans un rapport adopté àl’unanimité par la commissiondes affaires étrangères le 15avril.

Le terrain est, selon les sourcesmilitaires, jugé «propre» dans lemassif des Ifoghas, l’ancien sanc-tuaired’Al-QaidaauMaghreb isla-mique (AQMI), nettoyé grotteaprès grotte avec l’aide des Tcha-diens. Les soldats français ne trou-vent plus de combattants adver-ses: ils sontmorts ou repliés dansle Sud libyen et le nord du Niger.Des actions de guérilla ont lieuautour de Gao, mais limitées. Lesopérations auront désormais lieuau coup par coup, en riposte, esti-me-t-onà Paris.

Plus de 600 djihadistesd’AQMI,d’AnsarEddineetduMou-vement pour l’unicité et le jihaden Afrique de l’Ouest (Mujao)auraient été tués selon la défense,chiffres non vérifiés de sourcesindépendantes.Et200tonnesd’ar-mement ont été saisies ou détrui-tes depuis le 11 janvier.

Les positionsmilitaires françai-ses en Afrique, dont la dispersionétait remise en cause pour des rai-sonsbudgétaires,vontrestermobi-lisées dans les mois qui viennentdans la campagne antiterroristeengagéeau Sahel.«Heureusement,il restait encore des points d’appuidisponibles à Dakar, N’Djamena eten Côte d’Ivoire, alors que le Livreblancde2008consacrait,théorique-

ment, l’existenced’une seule et uni-quebasesurlafaçadeouestdel’Afri-que, au Gabon», soulignent lessénateurs, à la veille de la publica-tion du nouveau Livre blanc de ladéfense. Le dispositif, qui compteaussi des forces spéciales au Burki-naFaso,coûte400millionsd’eurospar an. Les surcoûts de l’opérationServalatteignent200millions.

L’opération a remis en lumièreles lacunes militaires françaisesbien connues (75% des affrète-mentsaérienset30%duravitaille-mentenvolontétéfournispardes

alliés), mais aussi la difficulté àmobiliser les Européens sur desopérations de guerre. «La Franceassumepresque seule l’essentiel del’effort pour la défense d’intérêtsqui sont largement européens»,regrettent les sénateurs. Seloneux, bien que l’Union européenne(UE)aitadoptéen2011une«Straté-gie intégrée pour le Sahel», avecprès de 300millions d’eurosd’aideaudéveloppement,«ses ini-tiatives propres pour résoudre lacrisemaliennesontpourtantsingu-lièrement limitées».

L’UE a dégagé 50millions d’eu-ros pour la force africaine de laCédéaoauMali, laMisma,et12mil-lionspour lamissionEUTMdefor-mation de l’armée malienne, quiest à reconstruireentièrement.Au

final, «bien qu’ils n’aient pas detroupes engagées au sol, les Etats-Unis sont aujourd’hui le principalpartenaire des Français en termesfinanciers, et un maillon impor-tant en termesopérationnels».

Les 6300soldats africains del’actuelle Misma, bientôt intégrésdans la Minusma (11500casquesbleusprévus)«neseront jamaisaupoint tous seuls », assure unexpert. Fin mars, la moitié seule-mentdes fonds promis aux forcesafricaines avait été versée. Quantau Tchad, il vient de procéder àune relève des unités d’éliteenvoyées en appui des Français,tout en diminuant ses effectifs.Intégrées discrètement depuis ledébut des opérations à la Misma,les troupes tchadiennes devraientrester dans le nord du Mali sousréserve de remplir les conditionsde certification de l’ONU, ce quileur permettrade continuer à êtrefinancéespour cettemission.

La force onusienne sera auMali«pour plusieurs années», indi-que-t-on à l’Elysée. Dans la phasequi s’ouvre, les risques sont nom-breux et connus. Le principal estcelui d’un enlisement du proces-sus politique malien, avec uneabsence de réconciliation entre lenord et le sud du pays, convien-nent tous les observateurs. Lesautorités françaises critiquentouvertement le fait que l’adminis-tration malienne ne soit toujourspasrevenuedanslesvillesduNord.Kidal, où s’imbriquent Touareg etdjihadistes, est «le germe du pour-rissement»,notentlesparlementai-res.ABamako,lecapitaineputchis-te Sanogo continue de peser sur lejeu politique. La Commission dudialogue n’a pas commencé à tra-

vailler.Ilafalluunevisiteduminis-tre françaisdes affaires étrangères,Laurent Fabius, à Bamako, débutavril,pourquesesmembressoientnommés, souligne-t-on à Paris. Leministredeladéfense, Jean-YvesLeDrian, effectuera cette semaine undeuxièmedéplacement àBamako.«Il faut une diplomatie du coup depied au c…», s’énerve un expert.Paris veut que les élections se tien-nentcoûtequecoûteenjuilletcom-mepromisparleprésidentparinté-rimDioncounda Traoré. Car, selonun officiel français, «tant qu’il n’yaura pas un président élu, il ne sepasserarien».

Pour les sénateurs, les condi-tions du désengagement françaisne sont donc pas réunies. Lespoches «résiduelles» de terroris-tes, mêlés aux narcotrafiquantsdans les localités de la boucle duNiger comme à Gao, «réunissenttouslesingrédientspourunretour-nement futur des populations»,estiment-ils.

Face à ce piège, le plan françaisprévoit de laisser 1000 soldats auMali à la fin 2013: 200dans lamis-sion EUTM, 150 dans l’état-majordelaMinusmaet650dansunefor-ce nationalemise à disposition dela Minusma. Ces combattants for-meront ceque le secrétaire généraldel’ONU,BanKi-moon,avaitappe-lé la «force parallèle» indispensa-ble pour continuer d’assurer lesmissionsde contre-terrorisme.

L’opérationServal auradonceuun résultat principal : gagner dutemps. Le Sahel reste la zone detous lesdangersmais auMali, faceau djihad international, «on agagné au moins dix ans», assureune sourcedehaut niveau. p

NathalieGuibert

TransformerlesuccèsmilitairefrançaisenvictoirepolitiqueàBamako

Mali: laprésencemilitairefrançaiseappeléeàdurerLeParlementdevaitprolonger, lundi, l’opération«Serval»,alorsque ladroite s’inquiètedurisqued’enlisement

«Il fautunediplomatieducoupdepiedaucul»,s’énerve

unexpert,àParis

2 0123Mardi 23 avril 2013

événement

BamakoCorrespondance

Depuis le 8février, le colonelBrunoHeluin (46 ans), de la 9e bri-gaded’infanteriedemarine(BIMa), dirige le détachementdeliaisonde lamission européennede formationde l’arméemalien-ne (UETM).Quelles sont les conclusionsde votre auditde l’arméemalienne?

C’est une armée qui vit au jourle jour. Nous avons aussi constatéunmanque évident de forma-tion. AuMali, il n’y a pas d’écoled’applicationpour se spécialiserdans la transmission, l’artillerie,l’infanterie ou la cavalerie.Quandun officier arrive, il décou-vre sonmétier, littéralement! Lesmilitairesne s’entraînentpas, fau-te demoyens. Enfin, l’arméemalienne est sous-équipée etdépenddes dons depuis trois ans.Autrementdit, lemonde entiervenait se débarrasser ici de sonvieuxmatériel. Au niveau destransmissions, des systèmes rus-se, chinois, américain et françaiscohabitent. Sous couvert de bon-ne volonté, nous avons doncaggravé les dysfonctionnements.Pourtant, l’arméemaliennea bénéficié du programmede formation américain?

LesAméricains ont surtout for-médes bataillonsdans leNord, enmajoritédes Touareg.Quand l’ar-méemaliennea explosé [face auxrebelles audébut 2012], ce sont cesunités-làqui ont disparu. LesAmé-ricains avaient axé leurmission

de formation sur le contre-terro-risme. En visant les Touareg,c’étaitune façonde faire du rensei-gnement.Nous voulons éviter cetécueil en travaillant avec tous lesbataillons.Quel est le niveau de corruptionau sein de l’armée?

Il est difficile de l’évaluerpréci-sément,mais la corruptionest évi-dente.Depuis 2006, lesMaliensont commandé800pick-up.Aujourd’hui, il n’en reste quasi-ment aucun.Unepartie a étévolée, certains cadresont récupé-ré lesmoteursneufs. C’est la ges-tionde lamisère. Et l’exemplen’est pas donnépar lehaut. Leclientélismeest lemodedepro-motion.Après son coupd’Etat du22mars 2012, le capitaine Sanogoa limogé62générauxet il en reste42. Il y avait donc 104 générauxpourune arméede 20000sol-dats. A titrede comparaison, laFrance compte 150générauxpouruneffectif [de l’arméede terre]de120000hommes.Faut-il intégrer dans l’arméemalienne lesmilices constituéespour s’opposer aux islamistes?

L’arméeest en train de recruter4000 jeunes de 17 à 19 ans, dontcertains appartenaient auxmili-ces.Mais ils sont choisis sur descritères objectifs. Aucunemilice,en tant que corps constitué, nebasculeradans l’armée. Ces jeu-nes seront sortis de leurmilieupour suivre sixmois de forma-tion. J’ai travaillé avec l’état-majormalien sur la question. Les chefsou cadres demilicesd’autodéfen-sene serontpas intégrés.

Le chef des putschistes du22mars 2012, le capitaine Sano-go, est à la tête duComité deréformede l’armée. Avez-voustravaillé avec cette structure?

Je suis unmilitaire, j’obéis auxpolitiques. J’ai reçuunordre: pasde contact avec le capitaine Sano-goni avec le Comité de réforme.Unordre donné par qui?

Par l’Unioneuropéenne. C’estunedécisionpolitique. Il nem’ap-partientpas de la commenter.Donc, ce comité n’est pas l’outilapproprié pour réformer l’arméemalienne?

C’est un acteur local, influent,visiblement. Il nem’appartientpasde dire s’il est approprié oupas. C’est auxMaliensd’en juger.Mêmesi je ne suispas dupe. Cecomité est sans doute informédenos travaux.L’appui de la communauté inter-nationale est-il suffisant?

Non. La communauté interna-tionaledit «il faut absolumentreconstruire l’arméemalienne»,mais il n’y a pasun centimed’euro remis à l’arméemalienne.Rienn’a été donné, alors que8mil-lionsd’euros ont été promis le29janvier à la conférencedesdonateursd’Addis-Abeba. Parallè-lement, cettemêmecommunau-té internationale équipe laMis-sion internationalede soutien auMali (Misma, le contingent afri-caindéployépar la Cedeao).Orl’arméemalienneen adavantagebesoin. Parce qu’elle doit retrou-ver, vite, lesmoyensde défendreson territoirenational et de faireface à lamenace. – (Intérim.)p

- CESSATIONS DE GARANTIE

LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678 DU 20

JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08(RCS Paris 414 108 708), succursale deQBE Insurance (Europe) Limited, PlantationPlace dont le siège social est à 30 FenchurchStreet, London EC3M 3BD, fait savoir que,la garantie financière dont bénéficiait la :

AGENCE 2000 – LA VALENTINOISESARL - 5 Q Chemin Derrière lesBoutiques - 28260 BONCOURT

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JUILLET 1972 - ARTICLES 44QBE FRANCE, sis Etoile Saint-Honoré– 21 Rue Balzac – 75406 Paris Cedex 08(RCS Paris 414 108 708), succursale deQBE Insurance (Europe) Limited, PlantationPlace dont le siège social est à 30 FenchurchStreet, London EC3M 3BD, fait savoir que,la garantie financière dont bénéficiait la :

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LOI DU 2 JANVIER 1970 - DECRETD’APPLICATION N° 72-678

DU 20 JUILLET 1972 - ARTICLES 44

ERRATUM

En date du 28 Décembre 2012, nousavons publié un communiqué, ilfallait lireIl est précisé qu’il s’agit de créanceséventuelles et que le présent avis nepréjuge en rien du paiement ou dunon-paiement des sommes dues et nepeut en aucune façon mettre en causela solvabilité ou l’honorabilité de laSARL L’IMMOBILI’HERES.

Un soldat français en positiondans une rue deGao, au nord duMali, où la présence de djihadistesduMujao avait été signaléele 13avril. JOËL SAGET/AFP

Analyse

L a décisiond’entrer en guerre,y compris d’intervenir dansles conflits d’autrui, est sou-

vent guidée par un événementmilitaire imprévu. C’est souventunedécisionrapide.Ilestdoncrela-tivement aisé, même si l’on parled’engager le destin d’un pays,d’une armée, de vie et de mortd’hommes, de déclencher uneintervention. Il est, en revanche,beaucoupplusardud’ymettre fin.

A l’heure où François Hollandepropose au Parlement son planpour une seconde étape de laguerre de l’armée française auMali, il n’est pas inutile de s’inter-roger sur le bilan de l’opération etplusprofondémentsur cequi fon-de, ou devrait fonder, la prolonga-tiond’uneguerre.

Les dernières interventions del’armée française à l’étranger–Kosovo (1999), Côte d’Ivoire(2002 et 2011), Afghanistan (2001et 2003), Libye (2011) et Mali(2013)–, impliquant depuis quin-zeans trois présidents, ont touteseu, au départ, un certain degré delégitimité. Elles n’en ont pas pourautanttoujoursété convaincantesd’unpoint de vue stratégique.

De Jacques Chirac suivant lesEtats-Unis et l’OTAN au Kosovopuis dans la guerre contre Al-Qai-da en Afghanistan, de NicolasSarkozy réagissant aux événe-ments d’Abidjan, lorsque LaurentGbagborefusaitlerésultatdesélec-tions et menaçait d’ensanglanterla Côte d’Ivoire, puis à l’offensivesur Benghazi, lorsque l’armée deMouammar Kadhafi s’apprêtait àécraser la troisième révolte arabe,à François Hollande au Mali, lesinterventions diffèrent mais unequestiondemeure: quandet com-ment arrêteruneguerre?

Le cas le plus flagrantd’absenceapparente de réflexion stratégi-que reste l’Afghanistan. L’opéra-tion de l’OTAN s’achève par unretour des talibans et par desreversqui confinent audésastre.

Iln’estdoncpasabsurdederevi-siter le cas afghan. Et de compren-dre – malgré l’obstination, auxEtats-Unis et en Europe, à croireque le 11-Septembre, l’interven-tion de 2001 et la décennie de pré-sence de l’OTAN depuis 2003 nesont qu’une seule guerre – qu’il yeut des étapes distinctes.

La réponse des Etats-Unis et deleursalliésau11-Septembre,d’octo-bre à décembre 2001, fut uneguerre menée par les moudjahi-dins afghansde l’AllianceduNordcontre Al-Qaida et ses hôtes tali-bans,avec l’aidedebombardierset

d’unités de forces spéciales, sansdéploiement de troupes étrangè-res.Ellefutvictorieuse.Lacommu-nauté internationale s’accorde sursa légitimité.

Le problème afghan est venuensuite de la décision étrange,après la fuite d’Oussama BenLaden et de ses partisans vers lePakistan, de déployer l’OTAN enAfghanistanplutôt quede traquerles djihadistes dans les «zones tri-bales autonomes»pakistanaises.

Pourquoi déployer des arméesdans un pays où il n’y a plus deguerre à mener ? Pourquoienvoyer des guerriers sur un«champ de bataille» où ils n’ontplus d’ennemi? Et pourquoi, lors-qu’il s’estime libéré et souhaiteprendre son destin enmain, occu-permilitairementunpays?

Les Etats-Unis et leurs alliés,dont la France, n’auraient jamaisdû déployer l’OTAN en Afghanis-tan. Il n’y avait plus de trace d’Al-Qaidasur lesolafghan.Etc’estpré-cisémentlaprésencemilitaireocci-

dentale et la colère croissante desAfghansqui a permis aux talibansde revenir du Pakistan, de repren-dre le combat, et de ramener aveceux des djihadistes déterminés àprendre leur revanche.

Le Mali n’est pas l’Afghanistan.La principale différence est qu’il afallu envoyer un contingent com-battre au sol dès la première étapede la guerre, l’armée maliennen’étant pas capable, contraire-ment aux moudjahidins afghans,de reconquérir le territoireoccupépar les djihadistes.

M.Hollande, qui a pris le relaisdeM.Sarkozy dans la préparationd’une opération internationale auMali contre le sanctuaire d’Al-Qai-da auMaghreb islamique (AQMI),a précipité l’intervention françai-se parce que les djihadistesmena-çaientde conquérir Bamako.

Le Mali n’est pas l’Afghanistanmaislesprocessusàl’œuvreontdemultiples points communs: uneintervention rapide et victorieuse,la reconquête du territoire visé, lamortou la fuite de l’ennemi.

Un autre point commun, à for-cedes’obstineràvouloirfaireoccu-per militairement le Mali par desforces internationales – africaine,

européenne et onusienne – est lerisque d’assister, dans quelquesannées, à lamêmedéroute.

CommeenAfghanistan, que sepassera-t-il lorsque les islamistesreviendront dresser la popula-tion contre ce qui sera inévitable-ment perçu, avec le temps, com-me une occupation? La présencemilitaire étrangère ne sera-t-ellepas le prétexte pour nourrir lesdiatribesanti-occidentalesdesdji-hadistes du Sahel ? Et, commeleurs cousins en djihad du Pakis-tan l’ont fait avec une populationpachtoune afghane majoritaire-ment opposée au pouvoir deKaboul, ne trouveront-ils pas desalliésparmilesopposantsaupou-voir de Bamako?

Peut-être la prolongation del’engagement de la France auMaliest-ellenécessaire.Encorefaudrait-il le démontrer. L’impression estqu’une nouvelle fois, aucun débatstratégiquen’a lieu.

L’impression est que la Franceprivilégie toujours ledéploiementd’une vaste force internationale,sur laquelle presque tout le mon-de s’accordait en 2012, alors que lasituation est radicalement diffé-rente depuis la reconquête dunordduMali et la défaitemilitaired’Al-Qaida.L’impressionestque lasuite des opérations, s’il ne s’agitque de traquer les djihadistes,pourrait relever des services derenseignements et des forces spé-ciales, non pas d’un contingents’installant dans un pays relative-ment enpaix.

François Hollande doit infor-mer les Français. Le Mali est-il enétat de guerre ou d’après-guerre?Reste-t-il des ennemis sur lechamp de bataille? Sont-ils suffi-samment forts militairementpour justifier l’envoi d’arméesétrangères? Dans le cas contraire,pourquoi envoyer des guerriersdans un pays où il n’y a plus d’en-nemi à combattre? Des hommesprêts à tuer et à mourir, des sol-dats, doivent-ils être utilisés dansunautrebutque laguerre? Lacoo-pérationpolicièreantiterroristeetl’intervention de forces spécialesne suffiraient-elles pas à traquerdes djihadistes dispersés dans ledésertetà leur interdirederecons-tituerun sanctuaire?

Il était légitime d’empêcherAl-QaidaauMaghrebislamiquedeconquérir leMali. Quel est aujour-d’huil’intérêtd’uneprésencemili-taireétrangèreàlongterme?Leris-queestdeparvenir,dansquelquesannées, comme en Afghanistan,au résultat inverse à l’objectif ini-tialement recherché.p

RémyOurdan

Durisquedesinterventions

«Pasuncentimed’euron’aétédonnépourreconstruirel’arméemalienne»Questionsau colonelHeluin,de lamissiondeformationdel’UEàBamako

Laprolongationdel’engagementdelaFranceauMaliestpeut-êtrenécessaire.Encorefaudrait-illedémontrer

30123Mardi 23 avril 2013