Square Magazine 2.3

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square MAGAZINE 2 .3 alexandfelix chris rain kati rudlova nelli palomäki meunier/tourneboeuf jennifer shaw larry fink andrea boyer anthony jones

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Version FR/UK Featuring work by alexandfelix, Chris Rain, Kati Rudlova, Nelli Palomäki, Meunier/Tourneboeuf, Jennifer Shaw, Larry Fink, Andrea Boyer and Anthony Jones.

Transcript of Square Magazine 2.3

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squareM A G A Z I N E 2 .3

alexandfelix chris rain kati rudlova nelli palomäki meunier/tourneboeuf jennifer shaw larry fink andrea boyer anthony jones

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Featuringonly beautiful square pictures !

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SquarebookLE LIVRE DU CARRÉ

#1

Un carré se définit comme un polygone dont tous les cotés sont égaux et dont les angles intérieurs sont tous à angle droit

(90°). Ceci signifie que les cotés opposés sont paral-lèles.La surface d’un carré contient une émulsion de ni-trate d’argent, de teintures spécifiques ou d’encres spécialisées.Cette couche dépeint des sujets variés, soit en mou-vement, soit gelés dans la performance d’un acte historique.Ces portions d’instants sont réunies, coupées à di-mension (20 cm par 20 cm), puis attachées et empi-lées ensemble.Elles acquièrent du volume.

Squarebook #1 : 120 pages de carrétude. Plein plein plein de photos. Du bonheur.

A square is defined as a polygon having all sides equal, with interior angles being all right angles (90°). This means that the op-

posite sides are parallel. The surface of the square is layered with silver ha-lides, specific dyes or specialised inks. This layer de-picts a variety of subjects, either in motion or frozen in the performance of some historical act.These portions of instants are then gathered, cut at a dimension of 20 cm by 20 cm, then bound and stacked together.They acquire volume.

Squarebook #1: 120 pages of squareness. Loads and loads and loads of photos. Happiness.

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ALEXANDFELIX 8

CHRIS RAIN 20

KATI RUDLOVA 32

NELLI PALOMÄKI 44

MEUNIER/TOURNEBOEUF 56

JENNIFER SHAW 68

LARRY FINK 82

ANDREA BOYER 94

ANTHONY JONES 106

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M. X, Laboratoires Kodak

Tous les jours, l’équipe de Square Magazine bénit l’ingénieur de

Kodak qui, en ce beau jour de 1901, a eu la bonne idée d’inventer le

format carré. Personne ne se souvient de son nom, il n’a peut-être

pas de descendants... C’eut été judicieux de sa part de s’autoportraiturer,

comme ça chacun d’entre nous pourrait se recueillir de temps à autres

devant son auguste personne.

L’époque à laquelle il appartint est désormais révolue  ; Kodak a arrêté

la fabrication de films qui ont nourrit sa légende - RIP Kodachrome et

consorts – et pour beaucoup la photographie se résume à capter des ins-

tants privilégiés avec un téléphone portable contenant des applis qui per-

mettent de « dégrader » les images, leur donnant un aspect vieilli, hors du

temps. Le XXIe siècle aime entretenir les confusions, fait du vieux avec du

neuf et vice-versa, distord le temps et l’espace par l’immédiateté du monde

2.0, nous poussant à faire toujours plus d’images, les partager, alors qu’on

ne sait même pas comment elles seront conservées, puisque beaucoup

d’entre elles ne seront jamais imprimées.

Dans les années 50, les photos de famille était réalisées la plupart du temps

avec de petits appareils dont les réglages approximatifs entraînaient de

nombreux ratages. Même floues, mal cadrées, mal exposées, ces images

étaient pour les gens le moyen de se souvenir de moments heureux et c’est

encore la seule manière pour nous de voir à quoi ressemblaient nos aïeux.

Je donnerai cher pour savoir comment mes arrières-arrières-petits-en-

fants pourront voir la tête que j’ai.... Pas vous ?

Bonne lecture

Yves Bigot, septembre 2011

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Usine Kodak de Sevran, Seine-Saint-Denis (France) vers 1900

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Mr X, Kodak laboratoriesEvery day, the team at Square Magazine blesses the Kodak engineer who,

on that day in 1901, had the good idea to invent the square format. No one

remembers his name, maybe he has no descendants ... It would have been

wise of him to do a self portrait so that we could bow from time to time to a

marble effigy of his greatness.

Kodak has stopped making the films that fed its legend - RIP Kodachrome

and al- and for many now photography means capturing more or less pri-

vileged moments with a mobile phone containing apps that allow you to

“degrade” the images, giving them an aged look, out of time. The 21th Cen-

tury likes maintaining confusion, mixing old and new and vice versa, distor-

ting time and space via the immediacy of the World 2.0, urging us to take

more pictures and share them. We do not even know how these images will

be preserved, since most of them will never be printed.

In the 50’s, family photos were taken mostly with small devices whose ap-

proximate settings resulted in many failures. Even blurry, poorly framed,

poorly exposed, these images were a way for people to remember happy

times and they still are the only way for us to get an idea of what our ances-

tors looked like.

I’d give a lot to know how my great-great-grandchildren will see what I

looked like… What about you?

Happy reading.

Yves Bigot, September 2011

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alexandfelix

13 Queens

For more than 12 years, alexandfelix - alias

the two Lucerne-based artists Alex Gerts-

chen and Felix Meier - have built their

dream worlds together, bringing them to life in

lusciously composed photographic productions.

One of their trademarks is the construction of dra-

matic backdrops. From initial ideas sketches are

developed before the hard work begins: timbering,

gluing, painting and constructing, up to the point

where a small universe starts to take shape.

With a complexity that is unique in their field, the

artists craft every single detail of their various

sceneries themselves.

What follows are the costumes and staging of

the models with colours and materials that come

close to a baroque opulence. In an age of compu-

ter manipulation, this working method appears

anachronistic, but much more than that, it comes

across as refreshingly authentic.

The current project by alexandfelix, «Queens»,

marks the consistent continuation of their work

and at the same time some kind of coronation. For

the first time, the models leave their backdrops.

They carry the objects themselves as if they were

pieces of clothing and by doing so turn into some

kind of backdrop themselves. On their bodies, the

wondrous realm of which they are Queens spreads

out. The insignia of power, the signs of their

dreamland, are hanging from their bodies, stick to

their skin, stand above head and shoulders.

These queens have truly incorporated their sen-

sual empire. Each for herself a proud queen,

patron saint of ornaments, ruler over an empire

of symbols, in which the viewer is invited to lose

themselves.

www.alexandfelix.com

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www.alexandfelix.com

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alexandfelix

13 Queens

Pendant plus de douze ans, alexandfelix,

alias les artistes Lucernois Alex Gerts-

chen et Felix Meier, ont construit leurs

mondes de rêve ensemble, les amenant à la vie

au travers de productions photographiques somp-

tueuses. Une de leurs signatures est la construc-

tion de décors dramatiques. Les idées initiales se

transforment en sketchs, puis le dur labeur de

construction commence  : coupage du bois, col-

lage, peinture et assemblage, jusqu’à ce qu’un

univers miniature prenne forme.

Avec une complexité unique dans cette discipline,

les artistes façonnent chaque détail de leurs

scènes eux-mêmes… ensuite viennent les cos-

tumes et la mise en scène des modèles, utilisant

des tissus et des couleurs évoquant une opulence

toute baroque. En cet âge de manipulation numé-

rique, cette manière de faire peut sembler ana-

chronique, mais en fait elle serait plutôt fraîche-

ment authentique.

Le projet « Queen » est une marque de la constance

de leur travail tout autant qu’il en est une sorte de

couronnement. Pour la première fois les modèles

quittent leurs décors. Elles portent elles-mêmes

les accessoires comme autant de vêtements, et de

ce fait se transforment elles-mêmes en éléments

de décor. Le royaume duquel elles sont reines

s’étale sur leurs corps mêmes. Leurs sceptre de

pouvoir, les signes de leur imaginaires s’y ac-

crochent, ils leurs collent sur la peau et sont drapé

autour de leurs épaules.

Ces reines sont bel et bien incorporées à leurs

empires sensuels. Ce sont des reines fières, des

Patronnes-saintes ornementées, régnant sur un

monde de symboles, un monde dans lequel le visi-

teur est invité à se perdre.

www.alexandfelix.com

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Chris Rain

Portraits

In line with Deutsch expressionist cinema

and surrealism, at the edge between fantasy

and materiality, Chris Rain’s photography

deals with the domain of the impalpable. Dissol-

ving reality by multiplying the mists, erasing the

common realism of forms and matters, the artist

seems to capture his own dreams and not what

he sees. In his images, fiction and fantasy take

on shapes. Everything seems possible. Objects

(cranes, lamp posts) and animals (jellyfish, fishes)

become monumental and hover in space. The pho-

tograph’s illusionism asserts itself.

This small everyday life theatre offers a shadowy

transvestism of reality, a worrying although fa-

miliar strangeness. Poetry exudes from reality,

which brings it to be reconsidered. The dazzling

visual extravaganza in black and white of these

little oneirics ‘’fairy tales’’ of intriguing characters

puzzles by its gloomy singularity and fascinates

with its immanent lyricism. These photographs

explore the world of paradox and illusion, by offe-

ring the eye an ambiguous riddle that disrupts the

rational.

juliahountou.blogspot.com/

> CHRIS RAIN SHOWS

> Crochetan Theater (Monthey, Switzerland) from September 16 to November 3rd, 2011

Rue du Théâtre 6 - 1870 Monthey (Switzerland) Site : www.crochetan.ch/

Monday-friday, 9h - 12h, 14h - 18h and the evenings of spectacles 14h - 23h/minuit

> Bagnes Museum (Le Ch‚ble, Switzerland) from October 1st to November 6, 2011

Rue de ClouchËvre 30, 1934 Le Ch‚ble (Switzerland) Site : www.museedebagnes.ch/

Wednesday-Sunday, 14h - 18h

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Dans la lignée du cinéma expressionniste

allemand et du surréalisme, à la lisière

entre matérialité et fantastique, les pho-

tographies de Chris Rain touchent au domaine de

l’impalpable. En multipliant les voiles pour mieux

dissoudre le réel, effacer la réalité triviale des

matières et des formes, l’artiste semble fixer ce

qu’il rêve, et non ce qu’il voit. Dans ses images,

fiction et fantasmes prennent corps. Tout semble

possible. Objets (grues, lampadaires…) et animaux

(méduses, poissons…) deviennent monumentaux

et flottent dans l’espace. L’illusionnisme du pho-

tographe s’affirme.

Ce petit théâtre du quotidien offre un travestisse-

ment fantasmagorique de la réalité, une inquié-

tante et pourtant familière étrangeté. La poésie

émane du réel qu’elle amène à reconsidérer.

L’éblouissante féerie visuelle en noir et blanc de

ces petits «  contes  » oniriques aux personnages

intrigants déroute par sa singularité sombre et

fascine par son lyrisme immanent. Ces images

explorent les mondes du paradoxe et de l’illusion,

en proposant au regard une devinette ambiguë qui

perturbe le rationnel.

Chris Rain

Portraits

juliahountou.blogspot.com/

Extrait du catalogue d’exposition de Julia Hountou, Commissaire de l’exposition

Dr. en Histoire de l’art / Pensionnaire à l’Académie de France à Rome 2009-2010

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Kati Rudlova

Fashion victims

J’adore le format carré. J’avais envie d’en

faire, mais il me manquait un sujet. Peut

etre des autoportraits, mais comment? Le

format carré m’attirait et me perturbait en même

temps.

Et puis un jour, je m’y suis mise. Je me suis photo-

graphié en format carré. Ce jour-là, je savais juste

que je voulais que le résultat soit coloré et carré.

Mes premières photos de la série Fashion Victim

etaient nées.

I love the square format. I wanted to take square

images, but I was missing a theme. Maybe

self-portraits, but how? The square format ap-

pealed to me and disturbed me at the same time.

And then one day I got into it. I photographed

myself in square format. That day, all I knew was

I wanted the result to be colored and square.

My first photos of the Fashion Victim series were

born.

www.katirudlova.com

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www.katirudlova.com

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Nelli Palomäki

Elsa and Viola

La manière dont laquelle les gens agissent

quand ils sont devant l’appareil photo est

vraiment fascinante. Ils sont désespéré-

ment à la recherche d’une sorte de visage-miroir,

qui n’existe que dans leur tête. Tout le monde

connait son meilleur coté, et connait encore mieux

ses propres défauts et essaie sans succès de les

cacher. Ils voient la même chose en moi  ; cette

réalisation me fait manquer d’assurance et me

rend nerveuse.

C’est cela qui rend la portraiture, le moment où

l’image est capturée, vraiment extraordinaire.

Accepter le fait que nous sommes là, vivants, avec

nos qualités et nos défauts, rend l’expérience sou-

dainement plus confortable.

The way people act in front of camera is truly

fascinating. They are desperately searching

for their mirror-face, which only exists in

their mind. Everyone is aware of their better side

and even more aware of their flaws, unsuccess-

fully hiding them. They can recognize the same

things in me too; realizing this makes me really

insecure and nervous.

This is what makes the portraiture, the actual mo-

ment of taking the image, extraordinary. Accepting

the fact that we are there as we really exist, with

our good and bad features, makes the whole thing

suddenly quite comfortable.

www.nellipalomaki.com

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Sylvie Meunier et Patrick Tourneboeuf

«American dream», portrait of an era

Ce sont en apparence des photographies de

famille ordinaires, prises par des incon-

nus, ce que nous nommons communément

« des photographies d’amateur ». Ces clichés pris

entre les années 50 et 70 s’inscrivent dans une tra-

dition photographique toute américaine ; de format

carré, représentant des hommes et des femmes

posant fièrement devant leur voiture avec pour dé-

cor leur maison. Les poses, le cadrage, le point de

vue, sont récurents, tous semblables…

Mises ensemble elles révèlent –et cela mal-

gré elles, à l’insu de ceux qui ont pris ces pho-

tographies - le rêve des familles américaines.

Elles incarnent la réussite sociale, elles parlent

de bonheur, elles témoignent de leur temps.

La simplicité formelle de ces images, leur familiari-

té les dotent d’un très fort pouvoir symbolique. Elles

deviennent alors des icônes du rêve américain.

They look like ordinary family photographs,

taken by strangers, whom we commonly

call “amateur photographs”. These photo-

graphs, taken in the 50’s and the 70’s, are part of

an American photographic tradition; they are all

using the square format, representing men and

women proudly posing in front of their car, in front

of their home decor. The poses, the framing, the

perspective, they are all alike ...

Together they reveal - despite themselves, un-

beknown to those who took these photogra-

phs - the dream of American families. They

embody social success, they speak of hap-

piness, and they are a reflection of an era.

The formal simplicity of these images, their fami-

liarity, endows them with a very strong symbolic

power. They become icons of the American dream.

Le site d’instantanés ordinaires

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Jennifer Shaw

Hurricane story

To tell a story means to pass on the emo-

tion you felt because of a certain event or

subject from you to me. You’re straight

away hitting a snag though: the chances

are that what is important to you is not what is

important to me and that, basically, I don’t care.

Furthermore, as a 21st century civilised man, I am

now seeing so many images, I am swamped by so

many events and issues from around the globe

that you’ll need to compete pretty hard with thou-

sands of others for me to have a look at your stuff.

It’s like pulling my sleeve to grab my attention

when everybody else is bashing me around with a

baseball bat.

So forget about heavy symbolism and flashy sen-

sationalism, the kind of stuff everybody does. Go

straight for the heart instead.

Jennifer Shaw’s new book, Hurricane story, does

just that. It doesn’t show another broken building

or an abandoned bicycle. It doesn’t assail me with

the syrupy symbolism of the teddy bear lying in the

mud. In fact, it doesn’t show me anything at all of

the actual destruction of New Orleans by Katrina:

Jennifer, nine months pregnant and due to deliver

in a week’s time, left the town with her family just

before the flood anyway.

When a child has trouble explaining what they are

going through, support workers ask them to draw

their feelings, or act them up using dolls and toys.

This is exactly what Jenifer photos look like to me:

a therapeutic process, an re-enactment, a coping

mechanism. The photos are dream like, subdued

and subtle. Their simple titles place them along

a timeline of highly personal and life affirming

events, like captions in a comic strip. The toys used

as props are a perfect counterpoint to the disaster

that is looming outside, without being mawkish.

The book is a study of the chaotic forces of nature

(be they a newborn baby or a hurricane) and how

we, as human beings, relate to and cope with them.

They are bright, simple, but slightly spooky too.

Christophe Dillinger, October 2011

www.jennifershaw.net

A SQUARE BOOK

BookReview

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Raconter une histoire, cela signifie faire

passer une émotion éprouvée à cause

d’un certain évènement ou sujet, de vous

vers moi. Et déjà vous tombez sur un os : il y a des

chances pour ce qui intéresse vous ne m’intéresse

pas moi. En un mot, je m’en fiche. De plus, étant

un homme du 21eme siècle, je suis bombardé à

tour de bras par tant de problèmes et d’enjeux

ayant lieu partout dans le monde que la concur-

rence sera rude si vous voulez que je jette un œil

à vos photos. C’est une peu comme essayer de

m’agripper gentiment par la manche avec d’atti-

rer mon attention quand tout le monde me tape

dessus avec des battes de baseball.

Alors oubliez le symbolisme lourd et le sensa-

tionnalisme tape à l’œil, le genre de truc que

tout le monde fait. Visez droit au cœur à la place.

Le nouveau livre de Jennifer Shaw, Hurricane

story, fait justement cela. Il ne me montre pas un

autre bâtiment en ruines ou un vélo abandonné.

Il ne m’assaille avec le symbolisme sirupeux de

l’ours en peluche oublié dans la boue. En fait, ce

livre ne me montre rien du tout de la destruction

effective de la Nouvelle-Orléans par l’ouragan

Katrina : Jennifer, enceinte de neuf mois et à une

semaine de l’accouchement, quitta la ville avec

sa famille juste avant l’ouragan de toute façon.

Quand un enfant a du mal à expliquer ce qu’il tra-

verse, les thérapeutes leur demandent de dessi-

ner leurs sentiments, ou de les mettre en scène

en utilisant des poupées et des jouets. C’est exac-

tement ce à quoi les photos Jenifer Shaw res-

semblent pour moi: un processus thérapeutique,

une reconstitution, un mécanisme d’adaptation.

Les photos sont comme des rêves, elles sont

sobres et subtiles. Les titres simples les placent le

long d’une chronologie d’événements personnels

et formateurs, comme les légendes d’une bande

dessinée. Les jouets utilisés comme accessoires

sont un parfait contrepoint à la catastrophe qui se

profile à l’extérieur, sans faire dans le mièvre.

Le livre est une étude des forces chaotiques de

la nature (qu’il s’agisse d’un bébé nouveau-né ou

d’un ouragan) et comment nous, en tant qu’êtres

humains, nous les vivons et y réagissons. Lumi-

neux, simple, mais un peu effrayant aussi.

Christophe Dillinger, octobre 2011

Jennifer Shaw

Hurricane storyUN LIVRE CARRÉ

Parution

BROKEN LEVEE BOOKS

An imprint of Chin Music Press

ISBN: 978-0-9844576-3-2 , $18 US/$21.50 CAN,

Clothbound hardcover

with introduction by Rob Walker

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Larry Fink

The vanities

You ever find yourself surrounded by stars, close your eyes and wish for the moon......

These images were culled from the night of all nights    9 of them to be sure

The heralded vanity fair Oscar party   the dont miss, wanna be,

soiree where the wretched go to be reborn... Where illusions hit the ground as fact.

and  all of the grace within the gesture cannot paint out the  greed and the anxious fat...

live on aspirants

life is for the winning

Larry Fink, Sept 2011

www.larryfinkphotography.com

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Andrea Boyer

Objetos forzatos

Mon travail, qui s’inspire du temps qui

passe, fait revivre la tradition de la

nature morte espagnole du 17ème

siècle, mettant en évidence le contraste entre

les matériaux. Les objets que je choisis appar-

tiennent au monde du quotidien. Je n’utilise

que la lumière naturelle  ; de cette manière, le

contraste et les changements dans les parties

ombrées sont en relation avec les heures qui

passent et le temps qu’il fait. Chaque image évo-

lue durant le traitement.

My work, inspired by the passing of time,

revives the Spanish still life tradition of

the seventeenth century, highlighting

the contrast between different materials. The cho-

sen objects belong to everyday life. I only use natu-

ral light; therefore the contrast and the changes in

shadows relate to the weather and to the passing

hours. Each shot has grown individually during

post production.

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Anthony Jones

Portraits

Working in black and white with a me-

dium format camera, Anthony walks

the streets of his native London looking

for momentary juxtaposition of disparate objects

creating a pattern that only black and white can

reproduce. His image of a London taxi in front of

the Bank of England holds both the motion and

constant change of urban life and the solidity of

tradition and steadfastness. His work has the fla-

vour of Paul Strand’s images of New York in the

1930s and of Bill Brandt’s London work a decade

later. Anthony’s work comes from a long tradition

of the lone photographer, walking the streets with

his eyes open to the moment when balance occurs

and an image can be made.

His work does not speak of today or yesterday or

tomorrow. Instead they speak of the abstract pat-

terns created by the momentary conjunction of

objects and places in the modern metropolis. His

images are quiet reflections in the midst of a noisy

city. His images both define and belie the facts of

modern urban life.

www.ajphoto.info

Text by Roger Watson, curator of the Fox Talbot Museum, UK. Extract from a larger text,

first published on the blog of the George Eastman House Museum in September 2011.

Please read the original version.

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Anthony Jones

Portraits

Travaillant avec un appareil moyen format

chargé en noir et blanc, Anthony déambule

dans les rues de son Londres natal, à la

recherche de la superposition d’objets divers s’ex-

primant dans un langage que seul le noir et blanc

peut traduire correctement. Son image d’un taxi

londonien devant la Banque d’Angleterre contient

à la fois l’essence du mouvement et du change-

ment constant de la vie urbaine, ainsi que la soli-

dité de la tradition et la loyauté.

Son travail a le goût des images de New York

prises par Paul Strand dans les années 30 et des

photos de Londres de Bill Brandt datant d’une dé-

cennie plus tard. Il appartient à la longue tradition

du photographe solitaire, les yeux grand ouverts, à

l’affût du moment où l’équilibre se fait et la photo

se capture.

Il ne parle ni d’aujourd’hui, ni d’hier ni de demain.

Ses images parlent au contraire des dessins

abstraits crées par la conjonction momentanée

d’objets et d’endroits dans la métropole moderne.

Elles sont de calmes miroirs au milieu du brou-

haha de la ville Elles définissent et masquent à la

fois les événements de la vie urbaine moderne.

www.ajphoto.info

Texte par Roger Watson, curateur du Fox Talbot Museum, GB. Ceci est un extrait d’un texte plus long,

publié pour la première fois dans le blog du Georges Eastman House Museum, en septembre 2011.

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> Tête chercheuse éclairée : Audrey Lamandé

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