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    Macroconomie agricole, Dossier I, Arnaud Diemer, IHEDREA, MCF Clermont-Ferrand

    I. DIAGNOSTIC INTERNE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES

    Le diagnostic interne renvoie au processus daudit conomique. Laudit conomique,au mme titre que laudit comptable et financier, est une tape ncessaire pour comprendre lefonctionnement conomique et technique des exploitations agricoles. LINSEE et le SCEESutilisent pour cela des outils comptable, conomique et statistique : les enqutes, lesrecensements, la comptabilit nationale agricole.

    A. Les spcificits de lconomie agricole

    Le potentiel agricole franais est gnralement apprhend par les enqutes et lesrecensements raliss conjointement par lINSEE et le SCEES (Ministre de lAgriculture,Agreste). En 1988 (priode qui a prcd les nombreux dparts la retraite et la pr-retraite), le recensement de lagriculture franaise avait rvl lexistence de 1 016 000exploitations agricoles, contre prs de 1,3 million en 1979.

    - Le dernier recensement

    1

    (octobre 2000 mars 2001) du Ministre de lAgriculture et de laPche2, a dnombr 664 000 exploitations agricoles en France mtropolitaine. Parmi elles,quelques 400 000 exploitations dites "professionnelles" concentraient 95 % du potentielconomique agricole. Ces exploitations "professionnelles" atteignaient une dimensionconomique d'au moins 12 hectares quivalent bl (8 Units de Dimension Europenne -UDE) et utilisaient au minimum l'quivalent du travail d'une personne occupe trois quartsde temps pendant une anne (0,75 UTA). Les plus grandes units (celles de plus de 100 UDE,soit l'quivalent de 150 hectares bl) constituent 11 % des exploitations mais concentrent 45

    % du potentiel agricole franais. A l'inverse, les exploitations de moins de 8 UDE (moins de12 hectares quivalent bl) reprsentaient encore 34 % des exploitations, mais ne totalisentque 2 % du potentiel agricole. La superficie et le cheptel moyen progressent. En 2000, lesexploitations s'tendent en moyenne sur 42 hectares, soit une fois et demie la superficiemoyenne de 1988. L'augmentation de la taille des exploitations, tant en surface qu'endimension conomique, est lie en partie l'essor des " formes socitaires " qui totalisentaujourd'hui prs de 17% de l'ensemble des exploitations. Le nombre d'exploitationsspcialises dans l'levage bovin a diminu de manire significative. En 2000, elles taient165 000 contre 271 000 en 1988. Un tiers des exploitations reste spcialis dans l'levaged'herbivores. Globalement, on observe un mouvement de concentration des cheptels, et plus

    particulirement dans les levages hors sol spcialiss. Les deux tiers des porcs l'engraissement et des volailles sont dsormais levs dans ces exploitations. Le mouvementde concentration affecte galement les productions vgtales.

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    baisses lie l'essor de la mcanisation, on constate une augmentation du nombre de salarispermanents (en 2000, on en dnombre 164 000, soit 12%) et une baisse relative des actifs

    familiaux (88%). Enfin, malgr la faiblesse du nombre d'arrive de jeunes, la pyramide desges s'quilibre. Les nombreux dparts en retraite et prretraite ont contribu aurajeunissement des chefs d'exploitation et des co-exploitants : 53% ont moins de 50 ans en2000, contre 43% en 1988.

    - A partir du dernier recensement, le ministre de lAgriculture a publi une enqute sur lesstructures des exploitations franaises (Agreste, 2004). Un chantillon de 75 000 exploitationsa t utilis sur la priode allant de lautomne 2003 au dbut de lanne 2004, et sera rutilis

    pour les enqutes prvues en 2005 et 2007. Ce portrait de lagriculture franaise rvlaitlexistence de 370 000 exploitations professionnelles et de 220 000 units beaucoup plusmodestes, qualifies de non professionnelles , soit prs de 590 000 exploitations (contre664 000 en 2000, soit une baisse de 11%). Les exploitations dites non professionnelles nefournissent en moyenne que lquivalent du travail dune personne tiers de temps. Le poidsde ces petites units (270 000 en 2000, 400 000 en1988), qui disposent en moyenne de 10 hade superficie demeure toutefois rel dans certains levages (50% des quids, 33% des ruches,

    10% des ovins). De 2000 2003, le nombre des exploitations professionnelles auraitdiminu de 2.3% (aprs une rduction de 3%, chaque anne, de 1988 2000). Lesexploitations professionnelles concentrent aujourdhui prs de 95% du potentiel conomiqueagricole. Elles reprsentent la quasi-totalit de lactivit laitire ou horticole, 95% de lactivitviticole, 94% de llevage bovin viande et 93% de celui des grandes cultures.

    Premier phnomne marquant de cette enqute : lagrandissement des exploitationsprofessionnelles sest poursuivi. Elles disposent dsormais de 70 ha de superficie agricole,

    soit 5 ha de plus quen 2000. Ces extensions se font en rcuprant les terres danciennesexploitations (la superficie globale des exploitations professionnelles ne varie gure : 25.5millions dhectares, soit la moiti du territoire national). Les units de plus de 100 hacontinuent augmenter. On comptabilise 67 000 exploitations de 100 200 ha (contre 63 000en 2000) et 15 500 de plus de 200 ha (contre 14 000 en 2000).

    Deuxime phnomne important : la monte en puissance des formes socitaires (17% en

    1997). Les exploitations agricoles responsabilit limite (EARL) reprsentaient prs de 50%des formes socitaires (61 000 contre 55 000 en 2000). Le nombre des groupements agricolesdexploitations en commun (GAEC) a progress de 3% (de 41 500 units en 2000 43 000 en2003). On dnombrait enfin prs de 16 000 socits civiles dexploitation agricole, surtoutdans le domaine de la viticulture (elles taient 800en 2000).

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    Les exploitations agricoles responsabilit limite (EARL) reprsentaient prs de 50% desformes socitaires (61 000 contre 55 000 en 2000). Le nombre des groupements agricoles

    dexploitations en commun (GAEC) a progress de 3% (de 41 500 units en 2000 43 000 en2003). On dnombrait enfin prs de 16 000 socits civiles dexploitation agricole, surtoutdans le domaine de la viticulture (elles taient 800en 2000).

    La spcialisation et la concentration des exploitations constituent le troisime faitimportant. Sur les 367 000 exploitations professionnelles, seules 60 000 sont de type mixte,associant de faon quilibre plusieurs cultures ou types dlevage. Prs de 81 000exploitations sont spcialises en grande culture (soit 4 000 de plus quen 2000). Cesexploitations disposent dsormais dune moyenne de 106 hectares de superficie agricole (6 de

    plus quen 2000). Les 65 000 exploitations spcialises dans la production laitirecomptabilisent dsormais un cheptel moyen de 39 vaches laitires (3 de plus quen 2000). Lesleveurs de plus de 1000 porcs ont dvelopp leur cheptel malgr une conjoncture dlicate. Ilsen dtiennent en moyenne 2050 (contre prs de 1950 en 2000). Les gros levages de poules

    pondeuses saffirment de plus en plus. Les units de plus de 50 000 poules abritent enmoyenne 107 000 animaux (contre 100 000 en 2000).

    Tableau 2 : Exploitations professionnelles par OTE en 2003

    OTE Effectifs en milliers Var 2003/2000

    Grandes culturesBovins lait

    Polyculture, Poly-levageBovins viande

    Viticulture appellationAutres herbivoresPorcins, volailleAutre viticulture

    Marachage horticultureFruits

    Bovins mles

    8165604136211613121110

    - 5- 8

    - 14- 5- 2- 30

    - 3- 5- 8

    - 16

    Source : Agreste (2003)

    Dernier fait marquant : plus de 875 000 personnes hors salaris saisonniers travaillent tempsplein ou partiel sur les exploitations professionnelles en 2003. Lvolution de leur nombre suitcelle des exploitations, soit une baisse de 2.2% par an depuis 2000. Plus de 80% des emploissont occups par les exploitants ou leur famille. Cet effectif diminue au rythme de 2.6% par

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    Ces quelques donnes montrent que lexploitation agricole caractre familial (annexe I)reste largement prpondrante et pose des problmes particuliers lis aux relations et aux

    solidarits existant entre lunit de production et la famille, celle-ci apportant la fois saforce de travail et une part du capital ncessaire.

    Le qualificatif familial cache bien sr des ralits trs diverses, des conditions de vie etdes possibilits de dveloppement trs diffrentes. La superficie cultive, les potentialits dela rgion, la technicit de lagriculteur, le niveau des emprunts contracts, les liens avec lessecteurs amont (approvisionnement) et aval (transformation), lencadrement coopratif, lacomposition de la famille (la prsence ou non dun successeur) sont autant de situations qui

    permettent ou non lexploitation agricole de faire vivre le groupe familial et dassurer sareproduction. Le caractre familial pose cependant 5 sries de problmes :

    1. Dfinition et mesure du revenu tir de lexploitation agricole

    Ces problmes sont lis la prsence de facteurs personnels (travail familial, capitauxpersonnels, terres en proprit). Une fois, soustrait au produit obtenu le montant des charges

    relles (ce qui a t rellement dbours), il reste un revenu, appel revenu agricole, qui sert rmunrer les charges suppltives (cots implicites), cest dire celles qui correspondentaux facteurs personnels mis en uvre sur lexploitation.

    2. Rpartition du revenu entre la famille et lunit de production

    En effet, ce revenu ne doit pas seulement tre affect la consommation du mnage, il doit

    aussi servir renouveler et accrotre la capacit de production (investissement de capacit,investissement de productivit). Il arrive souvent que les besoins de la famille (conditions devie) soient sacrifis aux exigences du dveloppement de lunit de production.

    3. La place des travailleurs familiaux

    Le fait quune large majorit de femmes travaille sur les exploitations nentrane pasforcment leur participation effective la conduite de lunit de production et aux prises dedcisions. De mme, les fils et filles travaillant comme aides familiaux doivent obtenir lafacult de faire reconnatre leur participation aux rsultats et au dveloppement delexploitation. Les exigences lgitimes des agricultrices et des enfants aides familiaux ontfait lobjet dune srie de dispositions lgislatives et rglementaires :

    L l i diff l l i d i i i l d j ill 1999 i

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    - Lattribution prfrentielle de lexploitation agricole, la mort du chef dexploitation, auprofit du conjoint survivant ou de tout hritier copropritaire.

    - Le partage des droits et des responsabilits entre mari et femme dans la gestion delexploitation agricole, cest--dire la reconnaissance dun statut de co-exploitante pourlagricultrice qui participe avec son mari la conduite de lexploitation agricole (loi du 4

    juillet 1980).

    - La cration dun GAEC (Groupement Agricole dExploitation en Commun) associant preet fils, voire couple parents et couple enfants est aussi un moyen dassurer la cogestion delexploitation.

    4. La confusion des patrimoines

    Il peut y avoir en effet confusion entre le patrimoine de la famille et le patrimoine de lunitde production, ce qui peut avoir des consquences trs graves en cas de difficults financiressur lexploitation. Les cranciers impays (les banques en particulier) peuvent aller jusqu

    saisir les biens strictement familiaux pour assurer le recouvrement des sommes prtes pourles besoins de lunit de production. Pour permettre la sparation du patrimoine familial des

    biens affects lexercice de lactivit professionnelle, la loi du 11 juillet 1985 a crlExploitation Agricole Responsabilit Limite (EARL). Ce nouveau cadre juridique est unesocit civile constitue par une ou plusieurs personnes physiques o les associs nesupportent les pertes qu concurrence de leurs apports.

    5. Revenu agricole et pluriactivit

    Longtemps considre comme un frein au dveloppement agricole (dfense du modledexploitation deux actifs familiaux), la pluriactivit des familles dagriculteurs apparataujourdhui comme un moyen dassurer la viabilit des exploitations agricoles. Une tuderalise par lINSEE (Butault, 1999) auprs dun chantillon exclusivement constitudexploitations individuelles3de plus de 12 hectares-quivalent-bl (systme RICA) souligneque la dcision dexercer une activit professionnelle hors de lexploitation rpondrait une

    double logique : conjoncturelle, en permettant de compenser la faiblesse et la volatilit durevenu agricole) ; structurelle, en contribuant directement ou indirectement au financementde lexploitation.

    - Les revenus agricoles sont, pour une large part, dtermins par la taille des exploitations.Lexercice dune activit extrieure par un ou plusieurs membres de la famille peut permettre

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    - Lexercice dune activit extrieure agit galement sur la situation financire desexploitations, en accroissant les capacits dpargne et dautofinancement, mais galement en

    facilitant laccs des exploitants au march du crdit4. Ainsi la capitalisation des exploitationspluriactives est plus intense. Elle seffectue principalement par la voie demprunt, la scuritassure aux banques par lexistence de revenus extrieurs jouant davantage que leur niveaueffectif.

    B. Les comptes de lagriculture

    Les comptes de lagriculture reprsentent la partie de la comptabilit nationale qui sintresseaux rsultats de lactivit conomique de la branche agricole, cest lactivit concourant la

    production de produits agricoles. Les comptes de lagriculture sont tablis chaque anne etpermettent de mesurer lvolution du revenu agricole.

    1. La dtermination du revenu agricole

    Le revenu agricole sentend la fois comme un revenu dentreprise mais galementcomme une rmunration de lexploitant. Une exploitation agricole ne se limite pas son rledoutil de production, elle permet aussi une famille, celle du chef dexploitation, de dgagerdes moyens de subsistance. La limite entre ce qui relve du domaine de lentreprise agricoleet ce qui relve du domaine priv (surtout lorsquil sagit dune exploitation individuelle)nest pas vidente. Cette difficult sparer les deux aspects sexplique par le fait que le

    bnfice dgag lors de lexercice dune activit indpendante rmunre la fois le travail

    non salari (souvent de plusieurs personnes travaillant sur lexploitation) et les capitauxinvestis dans lexploitation. Une fois les charges courantes lies lactivit payes et lesprovisions ncessaires lactivit constitues, ce qui reste reprsente le revenu dactivit desexploitants qui rmunre indistinctement le travail, le capital et une partie de la terre.

    Les revenus agricolessont les revenus provenant de la production de produits agricoles quelsque soient les agents qui la ralisent (exploitations agricoles mais galement mnages etentreprises non agricoles).

    Les revenus des agriculteurs (revenu global) comprennent non seulement les revenusagricoles mais aussi des revenus provenant dactivits extrieures exerces par les agriculteurset leur famille ainsi que les transferts sociaux (retraites agricoles ou non) perues par la

    population agricole.

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    conomique des exploitations, cest dire selon leur systme de production et, lintrieur,selon la dimension des exploitations.

    En analyse conomique, la notion de profit ou de revenu se dfinit comme le produit(ou le chiffre daffaires) duquel on dduit lensemble des cots. Celui-ci comprend les cotsvariables, cest dire tout ce qui est dtruit ou transform lors du processus de production (lesmatires premires, le carburant, les produits chimiques) et la rmunration des facteurs de

    production. Lactivit agricole mobilise trois types de facteurs de production : la terre, letravail et le capital. Dans ce cadre thorique, la terre est rmunre par les loyers et lesfermages si lexploitant est locataire, ou par un loyer fictif si lexploitant est propritaire, ouune combinaison des deux car lexploitant peut louer et possder. Le travail salari est luirmunr par le versement des salaires et des cotisations sociales. Quant au capital, il estrmunr par un taux dintrt que lon pourrait choisir quivalent celui des capitauxemprunts pour lachat de matriels et btiments. Cependant quand il sagit de mesurerconcrtement ce concept, on est limit par les instruments comptables dont on dispose et quine permettent pas de respecter parfaitement la dfinition thorique. De plus, les dispositionsfiscales tendent complexifier le calcul. On est ainsi contraint daccepter lindicateur le

    moins loign du concept thorique mais affect nanmoins de certaines imperfections.Lindicateur de profit qui sapprocherait de la dfinition recherche est ainsi le RsultatCourant Avant Impt, dfalqu des cotisations sociales de lexploitant. Le RCAI correspondau solde entre le produit total (produit brut agricole, produits divers dont les subventions) etles charges totales (y compris les amortissements). Ce revenu mixte mesure la somme dontdispose le chef dexploitation pour rmunrer les capitaux propres, la terre et la main duvrefamiliale. Il constitue donc une ressource pour le dveloppement de lactivit et desinvestissements agricoles. Cest ainsi le solde comptable qui semble le plus proche de la

    notion de revenu ou de profit conomique dgag par lexploitation. Il correspond au rsultatde lactivit permanente de lexploitation dans la mesure o les produits et les chargesexceptionnelles sont exclues. En revanche, il prend en compte les revenus annexes commeceux provenant de lagritourisme si lactivit reste limite.

    -Le revenu net agricoleest gal au rsultat courant avant impt les cotisations sociales.- Le revenu brut agricolecorrespond au revenu net agricole + les amortissements.

    - Les bnfices non agricoles:bnfices industriels et commerciaux (BIC) et bnfices noncommerciaux (BNC).- Le revenu dactivit extrieure: salaires + bnfices non agricoles- Autres revenus extrieurs: revenus de la proprit et retraites- Total des revenus extrieurs :revenu dactivit extrieure + autres revenus extrieurs- Le revenu brut global :revenu brut agricole + total des revenus extrieurs

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    2. Les comptes nationaux de lconomie agricole

    Le compte consiste regrouper les oprations sur biens et services, et les oprations derpartition. On appelle ressource toute opration qui reprsente une entre de monnaie, etemploi toute opration qui reprsente une sortie de monnaie. Comme toute comptabilit, lacomptabilit nationale agricole prsente des comptes en quilibre, en crivant le solde,capacit ou besoin de financement, l'intrieur des comptes. Chaque compte doit runir unensemble d'oprations homognes, ou dcoulant d'une mme activit. On distingue

    a. Le compte de production

    Comme son nom l'indique, il est ax sur la production. Cette fonction est exerce titre principal par les entreprises agricoles (statut socitaire) et par les exploitationsindividuelles. Le compte de production dcrit la liaison entre la production de biens etservices et les consommations intermdiaires ncessaires pour obtenir cette production.

    La production de lexercice nette des achats danimauxcomprend :*Les livraisons: quantits vendues et autoconsommes*La variation des stockspour les crales, le vin, les pommes de terres et le btail sur pied.La valorisation se fait au prix au 1er janvier pour le stock initial et au 31 dcembre pour lestock final. La diffrence entre les deux valorisations, appele apprciation sur stocks traduit leffet de glissement des prix en cours danne sur la valeur des stocks.* Les biens dinvestissement(production immobilise): variation du cheptel de souche et

    plantations de vergers et de vignobles.* les intraconsommations: produits agricoles rutiliss en ltat dans le processus deproduction (fourrages, semences, lait bu par les veaux).* des travaux faon* des produits rsiduels* des pensions danimaux* des terres loues prtes semer* de lagritourisme

    * dautres locations et autres produits dactivits annexes.Le solde du compte de production est constitu par lavaleur ajoute (porte en emploi ducompte).La valeur ajoute brute, est gale la diffrence entre la production de lexercicenette des achats danimaux (en tenant compte des remises, ristournes et rabais obtenues) et lesconsommations intermdiaires. La comptabilit nationale agricole calcule galement ce quelon appelle la valeur ajoute nette ; diffrence entre la valeur ajoute brute et la

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    agriculteurs : droits sur les alcools de mutage, taxes sur les sucres de chaptalisation) etlentreprise elle-mme. Le compte d'exploitation ne comporte que des oprations de

    rpartition. La rmunration des salaris est entendue au sens large puisqu'elle comporte lescotisations sociales. Le solde du compte d'exploitation est l'excdent brut d'exploitation(port en emplois du compte). Il montre ce qui reste lentreprise agricole aprs qu'elle estrmunre ses salaris et verse les prlvements obligatoires lis la production. Ce soldeest indpendant des capitaux (propres ou emprunts) mis en oeuvre pour produire. Pour lesentreprises socitaires, le compte d'exploitation traduit le partage entre travail et capital.L'excdent brut d'exploitation reprsente les sommes qui sont disponibles pour renouveler lematriel, investir et rmunrer les divers apporteurs de capitaux. Pour les exploitantsindividuels, l'excdent brut d'exploitation reprsente la fois la rmunration de leur travail,celle des capitaux qu'ils ont avancs ou emprunts, et les sommes disponibles pour accumuler.

    c. Le compte de revenu

    Ce compte dcrit la rpartition secondaire du revenu. Il retrace les oprations de rpartitionlies l'acquisition et la redistribution du revenu des entreprises agricoles et des exploitants

    agricoles. En ressources, il reprend l'excdent brut d'exploitation pour les entreprisessocitaires et les entrepreneurs individuels. Pour les autres mnages, les ressourcesessentielles sont les salaires, les transferts (prestations sociales, retraites) et les revenus de la

    proprit (intrts, dividendes). En emplois, on porte les transferts de revenu. Les entreprisessocitaires paient l'impt sur les bnfices, versent des intrts aux prteurs et des dividendesaux actionnaires (parts sociales pour les SARL). Les exploitants agricoles versent des intrts,des primes d'assurance, paient des impts directs. Le solde du compte de revenu est le revenudisponible brut qui reprsente la somme dont le secteur institutionnel peut disposer songr, pour la consommation ou l'pargne.

    Les diffrentes postesLes assurances : on trouve, en ressources, les indemnits reues pour les risques de grle,incendie, automobile et en emplois, les primes verses.

    Les intrts comprenant les sommes verses par les agriculteurs pour les emprunts lis lentreprise agricole.

    Les fermages et mtayages nets reprsentent la diffrence entre ceux verss par lesagriculteurs et ceux reus par eux. Ainsi les charges locatives nettes sont inscrites en emploisdu compte de revenu dentreprise. Elles correspondent la rmunration nette du propritairedes terres, cest dire aux charges locatives brutes desquelles sont dduits les impts foncierssur les terres en fermages.A la rubrique impts, figure la totalit de limpt foncier quil soit pay par les propritaires

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    consommation et pargne, qui est une donne macro-conomique essentielle. La significationdu solde du compte d'utilisation du revenu est importante : si on dduit de l'pargne brute,

    l'amortissement qui mesure la consommation de capital fixe au cours de la priode, on obtientl'pargne nette qui mesure l'enrichissement du secteur institutionnel. L'pargne nette mesurel'accroissement du patrimoine. L'pargne brute reprsente la somme que lentreprise agricole

    peut consacrer au financement de son investissement brut sans avoir s'endetter : c'estl'autofinancement. Les dpenses familiales correspondent aux prlvements privs plus letotal des revenus extrieurs. Elles correspondent la somme de la consommation familiale,des remboursements demprunts privs, de lpargne extra-agricole et de limpt.

    c. Le compte de capital

    Il retrace avec le compte financier l'ensemble des flux qui constituent la fonctiond'accumulation. Ils vont dcrire comment le secteur a remplac les quipements usags etquelle structure il a donn l'accroissement de son patrimoine, mesur par l'pargne nette. Lecompte de capital a pour objet de dcrire les oprations lies aux investissements en actifs

    physiques et aux transferts en capital. Il reprend en ressources l'pargne brute laquelle

    s'ajoutent les transferts en capital reus. Les emplois du compte de capital se dcompose de lamanire suivante :

    - La FBCF, c'est dire l'achat de biens destins produire d'autres biens, et dont la dured'utilisation excde un an. C'est l'investissement brut.- Les variations de stocks. Les stocks sont des produits conservs par le secteur en vued'utilisation ou de ventes futures. Ces produits peuvent galement constituer des stocksspculatifs. La variation des stocks constitue la diffrence entre le montant des stocks au 31

    Dcembre courant et le montant des stocks au 31 Dcembre prcdent.- l'acquisition nette des terrains et actifs incorporels (brevets)- les transferts en capitalLe compte de capital d'un exploitant agricole montre comment son pargne (S) va suffire ounon financer ses investissements (I), il montre dans quelle mesure lexploitant s'autofinance(on parle de capacit ou besoin de financement). Si lexploitant a un besoin de financement, ildoit faire appel l'pargne des autres secteurs en leur empruntant (principalement les

    banques).

    La capacit dautofinancement courante est gale au rsultat courant avant impt + lesamortissements - charges sociales. Lautofinancement courant est gal la capacitdautofinancement courante les prlvements privs.

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    RessourcesEmplois

    Compte dexploitation

    Impts lis la production (sauf TVA)

    Compte de revenu

    Compte de Production

    Consommations intermdiaires

    Rmunration des salaris

    Impts lis la production et limportation (reus) ycompris TVA perue par les administrations publiques

    Revenus de la proprit et de lentreprise (intrts ,

    dividendes...reus)

    Oprations dassurance dommages

    Autres transferts courants (impts sur le revenu,

    cotisations sociales, prestations reus)

    Subventions dexploitation verses

    Revenus de la proprit et de lentreprise(intrts , dividendes...verss)

    Oprations dassurance dommages

    Autres transferts courants (impts sur le

    revenu, cotisations sociales, prestations

    verss)

    Compte de capital

    Prsentation des comptes des secteurs institutionnels

    Valeur Ajoute Brute

    Production

    Valeur Ajoute Brute

    Subventions dexploitation (reues)

    Rmunration des salaris

    Excdent Brut dExploitation

    Excdent Brut dExploitation

    Compte dutilisation du revenu

    Revenu Disponible Brut

    Revenu Disponible BrutConsommation finale

    Epargne Brute

    Epargne BruteFormation Brute de Capital FixeVariation de stocksAcquisition nette de terrains et

    dactifs incorporelsTransferts en capital verss

    Transferts en capital (aides

    linvestissement, impts encapital...reus)

    Capacit ou Besoin de financement

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    Dans un souci de simplification, la comptabilit nationale agricole est gnralement rameneaux diffrents postes suivants :

    Production agricoleSubventions sur les produits

    Production au prix de base

    Dont production de produits vgtaux

    - Crales- Olagineux, protagineux- Fruits, lgumes, pommes de terre- Plantes industrielles- Vins- Produits vgtaux divers

    Dont production de produits animaux

    - Btail- Produits avicoles- Autres produits animaux

    Dont production de services

    - Total des consommations intermdiaires

    (hors TVA dductible)

    = Valeur ajoute brute au prix de base- Consommation de capital fixe

    = Valeur ajoute nette au prix de base

    Subventions dexploitationsImpts fonciersImpts lis la production

    = Rsultat agricole net global

    Rmunrations des salarisIntrtsCharges locatives nettes

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    1. Lanne 2004

    En France, comme dans lUnion Europenne vingt cinq, la valeur de la production agricolea augment (+ 11,2% en volume). Labondance des rcoltes a toutefois t compense par une

    pression des prix la baisse. Lanne 2004 a t galement marque par lintgration de 10nouveaux Etats membres, qui contribuent pour 9% la production agricole europenne (ilsagit notamment de la Hongrie, de la Pologne et de la Rpublique Tchque).

    a. Effet prix Effet volume (Hausse des volumes et baisse des prix)

    Labondance des productions de crales au niveau europen et mondial (due la progressiondes surfaces ensemences et des hauts rendements) et la forte parit /$ ont gnr une

    pression concurrentielle qui a orient les prix la baisse. Le volume de bl tendre, dont lerendement est trs lev et la qualit bonne, sest accru de 29,5% (par rapport 2003) alorsque le prix diminuait de 17%. La production de mas a augment de 31.5% (aprs une baissede 30% en 2003) alors que son prix a diminu de prs de 28% (le mas franais est

    concurrenc par le mas hongrois). De son ct, la production dolagineux a augment grce la croissance des rendements. Le prix a recul de 11.8%, linstar du cours du soja sur lemarch mondial. Les cours des protagineux dcroissent dans le sillage de ceux du bl et dutourteau de soja, auxquels ils peuvent se substituer en alimentation animale.

    De la mme manire, la production de pommes de terre de conservation stant fortementaccrue, les prix ont baiss de 25%. Les importantes rcoltes de fruits ont entran une baissedes cours (phnomne amplifi par la baisse de la consommation de fruits).

    Dans cette atmosphre de baisse des prix, les productions des gros bovins et des veaux tirentleur pingle du jeu. La hausse gnrale des prix avoisinait les 1.9% tout en restant contrasteselon les produits. Les prix des gros bovins ont remont pour la troisime anne conscutive(4.3%) et dpassaient le prix atteint avant la crise bovine (2001). Les prix des porcs ontremont (6.8%) tout restant encore bas (intervention europenne daides au stockage). Les

    prix des volailles se sont redresss (3.4%), aprs deux annes de baisse, lie la

    surproduction et la concurrence extrieure. En revanche, le prix des ufs a chut (- 23,6%),aprs la flambe des prix de 2003. Le prix hors subvention du lait et des produits laitiers abaiss pour la troisime anne conscutive (- 2.8%). Cependant le prix de base a augmentlgrement (0,8%), compte tenu de la mise en place, en 2004, dune aide directe sur le lait auniveau europen.

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    La valeur des consommations intermdiaires de lagriculture a augment de 3.1% en raison duprix des achats. Le prix des aliments achets pour les animaux sest accru de 4.9% en raison

    de la forte hausse du prix des matires premires (crales, soja) au dbut de lanne 2004.Le prix des produits nergtiques a progress de 5.6% en dpit de la rduction de la taxeintrieure sur les produits domestiques (TIPP) sur le fioul domestique, accorde auxagriculteurs au 1ersemestre 2004. Le prix des engrais a sensiblement augment (+ 3.9%) dufait de la hausse du prix du gaz (qui entre dans la fabrication des engrais azots).

    Finalement, la valeur ajoute nette (tenant compte de la consommation de capital fixe :amortissement des plantations, des matriels et des btiments) a augment de 3.9%.

    Les subventions dexploitation et les impts fonciers sont quant eux revenus des niveauxhabituels, aprs des mesures exceptionnelles prises en 2003. Les subventions dexploitationont t ramenes 1.6 milliards d en 2004 contre 2.6 milliards en 2003. Les indemnits autitre des calamits agricoles 2003 relatives au gel et la scheresse, ont t en totalitenregistres sur lexercice 2003, conformment aux rgles du systme europen decomptabilit nationale, quelles aient t verses fin 2003 ou dbut 2004. Par ailleurs, la prime

    herbagre, institue en 2003 est reste stable. Les contrats territoriaux dexploitation (CTE)ont diminu dans lattente dune monte en charge des contrats dagriculture durable (CAD).Laide au gel des terres a diminu lgrement (le taux de gel ayant t exceptionnellementramen e 10% 5% sur 2004).

    Il en rsulte une baisse du rsultat agricole net de la branche (- 1.7%). Comme lemploiagricole total a diminu dautant, le rsultat agricole net par actif est rest stable. En termesrels, il sest cependant dtrior (- 1.6%). Sur les cinq dernires annes, cet indicateur de

    revenu a diminu : - 1.2% en moyenne sur les annes 2000-2004.

    Pour le revenu net dentreprise agricole, qui prend en compte notamment la rmunration dessalaris (+ 4.1%), la dgradation est plus marque (- 4.7%). Le montant des intrts netsverss par la branche agricole a diminu de 3.1%. Lencours des prts sest stabilis avec unrecours accru aux prts non bonifis dinvestissement. Le taux moyen dintrt apparent a

    baiss pour se situer 4.81% en 2004 aprs 5.05% en 2003 (il tait encore de 7% en 1995).

    Le nombre dactifs non salaris continue diminuer un rythme soutenu (- 2.6%) : le revenunet dentreprise agricole par actif non salari baisse nanmoins : - 2.2%, soit 3.7% en termesrels. Sur les cinq dernires annes, cet indicateur de revenu a baiss : - 2.5% par an enmoyenne sur les annes 2000-2004.

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    a. Effet prix- effet volume (hausse des volumes, baisse des prix)

    Au niveau des vgtaux, des fruits, animaux, on a enregistr des volumes en hausseet des prix en baisse. Le prix des cralesa diminu en raison dune offre abondante et de laforte concurrence russe et ukrainienne. Les rcoltes de bl tendre et de bl dur ont t en trsnette augmentation sous leffet conjugu de la progression des surfaces et des rendements.Pour lorge, malgr une rduction des superficies, la production augmente grce aux bonsrendements. En revanche, pour le mas, la rcolte diminue en raison dune baisse sensible dela surface ensemence et le prix se stabilise. Les olagineuxont enregistr une progression deleurs rendements et une diminution des cours. Celui du colza baisse aprs une forte hausselan dernier, la production a augment de 16% (malgr la rduction des superficies). Le prixdu tournesol se stabilise alors que la rcolte a continu diminuer. La demande mondiale desoja tant suprieure loffre, les cours ont fortement augment (ceci est dautant plus vraieque la production nationale a diminu). Les cours des protagineux ont diminu suite lamlioration des rendements. La production de betteravessest accrue fortement (+ 28%)en raison de la progression des rendements. Cest la quantit de betteraves hors quota, vendue un prix moins lev, qui a augment, ce qui a fait baisser le prix de lensemble. Le prix des

    fruits a chut aprs une forte hausse en 2001 tandis que les volumes de produits augmentent.Dans le cas des cerises et des pches, loffre suprieure la demande a fait baisser les cours.Les cours des pommes de terre de conservation ont chut avec une rcolte en trs forteaugmentation (ceux des pommes de terre primeurs ont galement chut aprs avoir doubl en2001). La baisse des prix des lgumes est modre, cependant elle nest pas compense par lahausse des volumes. La campagne a t trs favorable aux producteurs de tomates et dechoux-fleurs avec des prix en trs nette hausse malgr la croissance des volumes.

    Les cours des caprins-ovins se sont rajusts aprs avoir atteint des niveaux historiquementlevs en 2001 et la production diminue : elle avait t fortement stimule par le report de laconsommation de viande bovine. Les cours des porcins a chut de 21% en raison dunemoindre demande. Le secteur de la volaillea t confront des problmes de surproductionen raison du repli de la consommation intrieure et des exportations. Les prix ont diminu

    pour le poulet et la dinde.

    Ont chapp cette tendance baissire des marchs, les vins et les bovins. Les prix desvinsse sont accrus aprs trois annes successives de baisse, surtout pour les vins de table etde pays (hormis le champagne, les volumes produits ont cependant diminu). Le cours desgros bovinsa augment nettement en 2002 (+ 7,5%) par rapport son faible niveau de 2001.Le volume de la production sest stabilis. Les abattages se sont redresss grce la reprise dela consommation de viande bovine. Les effectifs diminuent pour toutes les catgories de

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    et abattages) ont t revalorises. La prime ovine a doubl, elle devient, comme les primesbovines, une prime par tte indpendante du niveau des prix.

    La valeur des consommations intermdiairesde la branche agriculture a diminu lgrementen 2002 (-0.4%), aprs deux annes de hausse. Les achats daliments pour animaux (hors

    produits agricoles intra-consommation) ont rgress, le climat du printemps a t propice laproduction de fourrages. La baisse est plus sensible pour les aliments composs, en particulierceux destins aux bovins et aux volailles dont les effectifs se sont rduits. La consommationde tourteaux de soja continue de progresser (on a enregistr une baisse des cours de tourteauxde soja).

    La consommation de produits nergtiquesa dcru modrment en volume, leur prix sestrduit sensiblement du fait de la forte baisse du cours du fuel domestique qui se renouvelle en2002. Les achats dengrais et de produits de protection des plantes se rduisent lgrement ;leurs prix se sont stabiliss.

    La consommation de capital fixe, reprsentant lamortissement conomique du capital, a

    continu progresser en 2002 : +2% en valeur par rapport 2001. Cette progression a faitreculer la valeur ajoute nette de la branche agricole (- 0.6%), malgr la diminution de lavaleur des consommations intermdiaires.

    c. Diminution du rsultat agricole net

    Les subventions dexploitation verses la branche agriculture ont diminu de 1,5% etslvent 1.79 milliard d en 2002. Aprs la crise bovine, les aides exceptionnelles perues

    par les leveurs bovins se sont fortement rduites (de 203 68 millions d) ainsi que lesprises en charge dintrts qui leur ont t accordes. La prime lherbe a galement tdiminue. En revanche, les contrats territoriaux dexploitation (CTE) se sont fortementdvelopps, les versements sont passs de 105 millions d en 2001 260 millions d.Lindemnit compensatoire de handicap naturel (zones de montagne) a progress de 32millions d, les indemnits au titre des calamits agricoles telles que la scheresse etinondations de 35 millions d.

    Aprs prise en compte des subventions dexploitation et des impts, le rsultat agricole netserait en lgre baisse : - 0.7% en 2002. Le volume de lemploi agricole total tant estim 1.8%, le rsultat agricole par actif aurait progress lgrement en 2002 : + 1.1%.

    Le prix du PIB augmentant de 2%, le rsultat agricole net par actif en termes rels diminuerait

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    Au total, le revenu net dentreprise agricole a baiss de 2,6% en 2002. La baisse du volumedemploi non salari tant estime 2.7%, le revenu dentreprise agricole par actif non

    salaris resterait stable, mais diminuerait denviron 2% en termes rels.

    3. Lanne 2001

    La baisse sensible des rcoltes et la crise de confiance envers la viande bovine ontmarqu lanne agricole 2001. Malgr la baisse des volumes, la valeur de la production est enlgre hausse en raison de laugmentation globale des prix des produits. Mais les

    consommations intermdiaires renchrissent galement et leurs volumes diminuent peu : ellespsent donc sur la valeur ajoute de la branche, qui devrait stagner cette anne. Bien que lessubventions dexploitation progressent sensiblement, le rsultat agricole net serait

    pratiquement stable par rapport 2000. Lemploi agricole continue dcrotre. De ce fait,daprs les estimations du compte prvisionnel de lagriculture, le rsultat agricole net paractif augmenterait en termes rels de 1 % en 2001.

    En 2001, la valeur de la production agricole au prix de base augmente de 1,6% (hausse dun

    milliard d). Cette augmentation est le rsultat dune croissance sensible des prix (+ 4,5%)qui compense la baisse des volumes produits. Hors subventions, la production agricolesaccrot de 1,1% par rapport 2000. Les subventions sur les produits ont progress de 6%.Dans le cadre de lagenda 2000, qui fixe les orientations de la PAC, la revalorisation des aidesdirectes lagriculture permet de compenser la baisse prvue des prix dintervention. Pour les

    productions vgtales, les subventions croissent de 1,9% (elles augmentent pour les craleset baissent pour les olagineux). Pour les productions animales, la hausse est de 19% (gros

    bovins, vaches allaitantes et abattage).

    Hors subventions sur les produits, le prix de lensemble de la production agricole a augmentde 3,6% en 2001 tandis que les volumes diminuaient (- 2,4%). La hausse des prix a tobserve la fois pour les productions vgtales et animales ( part les gros bovins), alors quela baisse des volumes concernait essentiellement les productions vgtales.

    a. effet prix, effet volume (hausse des prix et baisse des volumes)

    Les prix des olagineux et protagineux se sont fortement accrusen raison de lafaiblesse des productions. La rforme des aides dans le cadre de lagenda 2000 (rductionde lensemble des superficies en oloprotagineux) conjugue des rendements faibles(rcolte de colza ont chut de 18%, celle de tournesol et de protagineux de10%) ont gnrdes hausses de cours importantes, plus de 22% par rapport 2000 pour le colza, plus de 30%

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    plus tardives, ceci a limit loffre de dbut de campagne, la plus sensible la concurrencetrangre. Les abricots, cerises et pches ont vu leurs prix senvoler par rapport 2000. La

    production de fraises a diminu en raison dune baisse tendancielle des surfaces.

    Les prix des lgumes se sont lgrement accrus en raison de volumes stables . Lecours des carottes a progress suite une baisse de loffre (difficults darrachage) et unedemande soutenue. La modration a profit galement aux prix des choux-fleurs et dessalades. En revanche, le march des tomates et des concombre a d subir une forteconcurrence trangre.

    Comme les deux annes prcdentes, les prix des vins diminuent sensiblement (hormisle champagne). Notamment, le prix des vins de table et de pays (faible demande).

    A part la baisse du prix des gros bovins, les prix des autres animaux sont enhausse. En 2000, le prix des gros bovins avait chut lautomne, sous leffet de la crise deconfiance lie lESB. En 2001, il est rest encore un bas niveau, trs infrieur (- 15%) lamoyenne de lanne prcdente. Le volume de la production a lgrement diminu. Des

    mesures dallgement de march ont t prises, les exportations et les abattages ont repris enfin danne.

    Les prix des ovins et des porcins sont repartis la hausse suite du report de laconsommation de viande bovine. De plus, pour les ovins, loffre a t rduite, le Royaume-Uni, principal fournisseur extrieur, a t touch par la fivre aphteuse et a cessdapprovisionner le march franais. Une demande intrieure trs soutenue a favoris lemarch des volailles dont les volumes et les prix ont augment pour le poulet, la dinde et la

    pintade. La situation a t moins favorable pour les producteurs dufs. La production adiminu, la mise en place de poules pondeuses ayant diminu la fin de lanne 2000. Les

    prix baissent aprs avoir t levs en 2000 en raison de la demande italienne.

    b. Recul de la valeur ajoute

    La valeur des consommations intermdiaires de la branche agriculture ont augment de

    2,3% en 2001 sous leffet des prix (+ 3,8%). La hausse est forte pour les engrais (+ 15%),leur prix enregistre la hausse du gaz ncessaire la fabrication des engrais azots.

    Le prix des aliments pour animaux sest accru avec le renchrissement des aliments composspour allaitement et pour bovins, et celui du tourteau de soja. En revanche, aprs de forteshausses en 2000, le prix des produits nergtiques dcrot, celui du fuel domestique, trs

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    c. Progression du rsultat agricole net

    Les subventions dexploitation verses la branche agriculture ont augment de 13,9% et se sont levs 1,67 milliard d (11 milliards de F) en 2001. Les leveurs bovins ontobtenu des aides exceptionnelles (150 millions d, soit 984 millions de F) pour pallierleffondrement du march.

    Dans le cadre des mesures agri-environnementales, les Contrats Territoriaux dExploitation sesont fortement dvelopps et ont donn lieu un versement de 73 millions d (482 millionsde F). Lindemnit compensatrice de handicap naturel (zones de montagne) a galement

    progress.

    Aprs la prise en compte des subventions dexploitation et des impts, le rsultat netagricole net serait en lgre augmentation (+ 0,5% en 2001). La baisse du volume delemploi agricole total tant estim 1,8%, le rsultat agricole net par actif progresserait de2,4% en 2001. Le PIB ayant augment de 1,6%, la progression en termes rels serait delordre de 1%.

    Les salaires versspar les units agricoles se sont accrues de 3,9% et les cotisations socialesdes salaris la charge de lemployeur de 1,4%. En revanche les charges locatives nettes ont

    baiss de 0,5% en 2001.

    Le montant des intrts nets verss par la branche agricole reste stable : le taux moyenapparent baisse encore (5,47% en 2001 contre 5,62% en 2000). Lencours des prts non

    bonifis a progress (la baisse tendancielle des taux dintrt les rendant plus attractifs. Ils

    reprsentent 73% des encours totaux contre 59% en 1995.

    Au total, le revenu net dentreprise agricole aurait baiss de 0,3% en 2001. La baisse duvolume demploi non salari tant estime 2,7%, le revenu dentreprise agricole par actifnon salari progresserait de 2,5%(soit prs de 1% en termes rels).

    4. Lanne 2000

    En 2000, la production agricole hors subventions sest accrue de 1,6% en valeur par rapport 1999 (en y incluant les subventions sur les produits, la production agricole dite au prix de

    base a augment de 1,8%). Dans le cadre de lagenda 2000, qui fixe les orientations de laPAC jusquen 2006, une baisse des prix dintervention a t dcide sur les grandes cultureset les viandes bovines Pour compenser en partie cette baisse des aides directes sur les

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    et de soja de 20%. Les prix du colza ont augment de 15%, tout comme ceux du soja pourlequel les producteurs franais ont bnfici de lapprciation du dollar qui renchrit les

    importations amricaines. La production de tournesol a moins flchi que celle des autresprotagineux car les rendements dj trs levs en 1999, ont progress encore cette anne (enrevanche, le prix du tournesol a baiss car il subit la concurrence des pays dEuropeOrientale). Les olagineux et protagineux sont les produits qui ont enregistr la baisse la

    plus importante de la valeur de leur production.

    - Les prix des fruits et lgumes ont galement augment. Pour les fruits dt, les cours trsbas lan dernier, ont remont cette anne : la campagne a t trs bonne pour les abricots (les

    pches et nectarines ont quant elles enregistres des cours infrieurs la moyennequinquennale). Pour les fruits dautomne, les poires et les raisins ont t bien valoriss,contrairement aux pommes dont la rcolte ft importante et la demande insuffisante. Parmi leslgumes, les asperges et les tomates ont retrouv des cours levs grce une offre modreet une faible concurrence trangre. Les prix des choux-fleurs, des concombres et descarottes ont progress (le march a t moins favorable pour la salade et lendive). Enfin le

    prix des pommes de terre de conservation sest accru malgr la hausse des quantits rcoltes.

    - Le prix des gros bovins a t stable en moyenne annuelle par rapport 1999 . Cecicontraste cependant avec la hausse en dbut danne et la chute aprs la crise de confiancedclenche par lessor de lEncphalopathie Spongiforme Bovine (ESB). Au premiersemestre, les abattages de gros bovins ont t soutenus par une bonne demande intrieure,

    puis lactivit des abattoirs a rgress surtout partir du mois doctobre. Le volume deslivraisons est en baisse depuis trois annes conscutives. Toutefois, comme le cheptel sestaccru, le volume de la production a progress.

    - Le prix des autres animaux sont en hausseaprs avoir diminu en 1999, notamment ceuxdes porcins et des ovins caprins, en raison dune rduction de loffre et dune bonnedemande (ils ont bnfici du report de la consommation des mnages qui se sont dtournsdu buf). Le march des volailles a redmarr aprs la crise de surproduction des annes

    passes et la crise de la dioxine en 1999. Les producteurs ont rduit leur offre de produitsstandards, et relanc la production de volailles labellises (qui se vendent plus chres).

    - Comme en 1999, les prix des vins ont diminu sensiblement, hormis pour le Champagne.La vendange exceptionnelle de 1999 a engendr des stocks importants. De plus, laconcurrence trangre (italienne et espagnole) ft forte sur les vins ordinaires. La rcolte delan 2000 retrouve un volume moyen.

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    carburants qui ont augment de 30% malgr les deux baisses de la TIPP sur le fueldomestique. Comme en 1999, la baisse du prix de llectricit a attnu la hausse des produits

    nergtiques, qui a atteint + 22%. Aprs deux annes de baisse, le prix des aliments pouranimaux sest redress de 5,4% consquence du renchrissement de certaines matirespremires li au cours du dollar. Le prix des semences est rest stable, et celui des engraistait en lgre baisse malgr la remonte du prix des engrais azots en fin de campagne (due celle du gaz). En volume, lensemble des consommations intermdiaires est stable.

    Par ailleurs, la consommation de capital fixe (amortissement conomique du capital de labranche) a continu de progresser en 2000 : 2% en valeur par rapport 1999. Cette

    progression associe celle des consommations intermdiaires attnue la croissance de lavaleur de la production agricole. Au total, la valeur ajoute nette a augment faiblement de0,5%.

    c. Une augmentation du rsultat agricole par actif de 1%

    Les subventions dexploitation verses la branche agriculture se sont leves 9,5 milliards

    de F en 2000, soit 200 millions de moins quen 1999. Laide au gel des terres a diminu de500 millions de F avec la baisse du paiement de base (- 15%). Les montants verss auxleveurs ont baiss de 250 millions de F en raison de la fin des mesures lies la crise porcineet labattage prcoce des veaux. En revanche, les montants verss aux producteurs de fruitset lgumes se sont accrus de 100 millions de F et les indemnits spciales montagne de 150millions de F. Enfin, les premiers contrats territoriaux dexploitation (CTE) ont donn lieu un versement de 150 millions de F.

    Compte tenu des faibles volutions des subventions dexploitation et des impts, le rsultatagricole global aurait augment de 0,3% en 2000. Comme le prix du PIB a augment de0,8%, la rsultat global en termes rels a diminu de 0,5%. On constate cependant une haussedu rsultat agricole par actif en termes rels de 1% suite une baisse du volume de lemploiagricole total de - 1,8%.

    En ce qui concerne revenu dentreprise agricole global, on constate une progression dessalaires verss par les units agricoles (+ 2,7%) et des cotisations sociales des salaris lacharge de lemployeur (+ 1,6%). En revanche les charges locatives nettes ont diminu (- 2%).Mme si lencours des prts aux agriculteurs sest accru de 3,6% en 2000, le montant desintrts nets verss par la branche agricole sest quant lui rduit de 4,5%. Ceci est d

    principalement la baisse des taux moyens apparents (5,51% en 2000 contre 5,83% en 1999)et aux prises en charge dintrts par le Crdit Agricole / autres banques (397 millions en

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    crotre selon un rythme de 1,4%). Cette baisse se serait traduite par un recul de la valeur de laproduction et de la valeur ajoute de la branche, malgr la lgre rduction des

    consommations intermdiaires.

    a. effet prix effet volume (une baisse des prix)

    Les prix des olagineux, des fruits et des pommes de terre ont nettement baiss.

    - Les cours du colza se sont fortement dgrads (- 25%), loffre tant trs abondante enFrance et dans de nombreux pays producteurs (notamment lEurope Orientale, le Canada et

    lAustralie). La production de Colza a atteint un record en 1999. La baisse du prix dutournesol (plus modre, - 12%) sexplique par la forte concurrence des graines importesdEurope Orientale.

    - A lexception des fraises et des melons, les cours des fruits dt ont t plutt bas. Laproduction nationale a t forte, avec une importante proportion de petits calibres, vendusmoins chers. Les dbouchs lexportation se sont rduits en raison dune rcolte europenne

    abondante et dune concurrence avec les pays voisins de lUnion europenne particulirementvive (notamment sur le march des pches et raisins).

    - Le prix des pommes de terre de conservation a chut de faon spectaculaire(les chiffresdoivent cependant tre relativiss car 1998, a t marque par des prix trs levs).

    - Le march de la volaille est rest confront une crise de surproduction . Lesproducteurs franais ont d diminuer leur offre (- 2,5% en volume) en raison dun manque de

    dbouchs (consommation intrieure stagnante et exportations freines) et dune concurrenceintra-communautaire de plus en plus vive (augmentation continue de loffre dans lensemblede la Communaut et hors de lUnion). Les exportations subventionnes ont t limites parles accords internationaux. Cette contraction de loffre na pas suffi enrayer la dgradationdes cours dont lampleur a t trs marque (-8%). On constate le mme phnomne pour lemarch de luf (les cours ont chut de 11%).

    - Les prix des animaux sont tous en retrait. Le prix de la production porcine a diminu de8% en moyenne annuelle : la crise de surproduction porcine de 1998 sest prolonge en 1999.Paralllement, les importations de viandes bovines et ovines ont exerc une pression la

    baisse sur le prix de la production nationale, dont le niveau tait quelque suprieur celui denos voisins europens.

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    b. Une chute de la valeur ajoute

    Si la production agricole a baiss nettement en valeur, les consommations intermdiairesnont diminu que lgrement (- 0,8%). Une baisse du prix qui recouvre des volutions trsdivergentes.

    La chute du cot de lalimentation, amorce au deuxime semestre 1998, sest poursuivieau cours des 8 premiers mois de lanne 1999. Ensuite, les cours se sont raffermis,consquence du renchrissement de certaines matires , notamment les crales et lestourteaux de soja. Ainsi en 1999, le prix des aliments industriels pour animaux sest rduit de

    8% (aprs une baisse de 7% en 1998). A loppos, les fortesrevalorisations des carburants partir du deuxime trimestre se traduisent par une augmentation de plus de 10% en moyenneannuelle. La hausse du prix de lensemble des produits nergtiques (+8%) a cependant tattnue par la baisse du prix de llectricit. Entre ces deux extrmes, les prix des autresconsommations intermdiaires ont t stables (engrais et produits de protection des cultures)ou en lgre augmentation de 1 2% (entretien du matriel).

    Par ailleurs, la consommation de capital fixe, qui reprsente lamortissement conomique ducapital de la branche, a continu progresser au rythme de 3% (en valeur).

    Au total, la valeur ajoute nette de la branche agricole sest dgrade (- 6,3%). La baisse desconsommations intermdiaires sest rvle insuffisante pour contrebalancer le recul de lavaleur de la production agricole conjugue une progression de la consommation de capitalfixe.

    c. Une baisse du rsultat agricole par actif de 4% en termes rels

    Les subventions dexploitation verses la branche Agriculture se sont leves 1,4milliards de F (soit prs de 800 millions de plus que lanne prcdente). Laide au gel desterres a nettement augment (+ 950 millions de F). Cette forte progression est la consquencedirecte du relvement de 5% 10% du taux de gel obligatoire. Ce relvement qui fait suiteaux rcentes surproductions europennes, concerne les superficies de crales, dolagineux

    et de protagineux. En outre, les aides diverses verses aux producteurs de fruits et lgumes sesont accrues de 200 millions : elles visent compenser les difficults financires provoquespar les baisses importantes des prix la production au cours de lt.

    En 1999, le rsultat agricole global a diminu de 5,8%. Cette baisse a t lgrement moinssensible que celle de la valeur ajoute nette, en raison de laccroissement du montant des

  • 7/23/2019 Spcificits Agricole Important

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    Macroconomie agricole, Dossier I, Arnaud Diemer, IHEDREA, MCF Clermont-Ferrand

    exceptionnelles en faveur des producteurs de fruits et lgumes. Au total, le montant desintrts verss par la branche agricole sest rduit de 6% par rapport 1998. Compte tenu de

    ces lments, le revenu dentreprise agricole global baisserait de 9,6%. En termes rels, lerevenu dentreprise global diminuerait de 10% par rapport 1998. La baisse du volume delemploi non salarie tant estime 3,7%, le revenu dentreprise agricole par actif nonsalari diminuerait de 7% en termes rels.

    Pour en savoir plus ______________________________________________

    Agreste (2004), Enqute sur la structure des exploitations agricoles , Primeur, n 147,juillet, 4 p.

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    Prsentation des comptes nationaux pour 1999/2004

    Comptes prvisionnels en milliards d

    1999 2000 2001 2002 2001/2002 2004 03/04

    Production hors subventions

    Subventions sur les produits

    56.07

    6.08

    57.71

    6.64

    58,46

    6.83

    57.94

    7.26

    - 0.9

    + 6.3

    57.5

    7.6

    + 3.2

    + 5.1

    Production au prix de base

    Dont production de produits vgtaux- Crales

    - Fruits, lgumes, pommes de terre

    - Plantes industrielles

    - Vins

    - Produits vgtaux divers- Olagineux, protagineux

    Dont production de produits animaux- Btail- Produits avicoles

    - Autres produits animaux

    Dont production de services

    62.15

    36.579.75

    6.23

    4.51

    9.04

    7.02

    22.8911.023.75

    8.12

    2.68

    64.28

    36.9210.01

    6.67

    4.29

    8.91

    7.01

    24.5612

    4.07

    8.50

    2.80

    65.33

    37.019.84

    7.51

    4.25

    8.44

    7.32

    25.1812.04

    4.33

    8.81

    2.73

    65.20

    37.7210.67

    7.07

    4.38

    8.22

    7.38

    24.6611.98

    4.05

    8.63

    2.82

    - 0.2

    + 0.9

    + 8.4

    - 5.9+ 3.0

    - 2.7

    + 0.8

    - 2.1

    - 0.5- 6.6

    - 2.1

    + 3.0

    65.1

    37.610.3

    6.5

    1.7

    9.5

    7.42.2

    24.412.1

    3.8

    8.5

    3.1

    + 3.4

    + 5.2+ 6.1

    - 7.2

    - 2.8

    + 22.7

    + 1- 1.4

    + 0.9+ 3.0

    - 4.6

    + 0.5

    +1.8

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    Total de cons intermdiaires

    (Hors TVA dductible)

    31.52 32.68 33.11 32.98 - 0.4 34 + 3.1

    Valeur ajoute brute au prix de base 30.62 31.61 31.22 32.22 0.0 31.1 + 3.7

    Valeur ajoute nette au prix de base 23.67 23.79 24.10 23.95 - 0.6 22.2 + 3.9

    Valeur ajoute nette

    Subventions dexploitationImpts fonciers

    Impts lis la production

    Rsultat agricole net global

    23.67

    1.480.85

    0.38

    23.91

    23.79

    1.450.86

    0.38

    24

    24.10

    1.810.89

    0.37

    24.66

    23.95

    1.790.92

    0.3524.47

    - 0.6

    - 1.5+ 3.0

    - 5.0

    - 0.7

    22.2

    1.61.0

    0.5

    22.3

    - 38.7

    + 16.5+ 29

    - 2.3- 1.7

    Rmunrations des salaris

    IntrtsCharges locatives nettes

    Revenu net dentreprise globale

    5.06

    1.862.05

    14.94

    5.20

    1.782.01

    15.01

    5.45

    1.802.09

    15.31

    5.62

    1.822.12

    14.92

    + 3.2

    +1.0+ 1.0

    - 2.6

    6.1

    1.81.9

    12.5

    + 4.1

    - 0.5- 0.5

    - 4.7

    Plantes industrielles : Betteraves industrielles, olagineux, protagineux, tabac et autres plantes industriellesProduits vgtaux divers: fleurs, plantes, plants de ppinires, plantes fourragres (luzerne)

    Btail : gros bovins, veaux, porcins, quins, ovins et caprinsProduits avicoles : volailles, oeufs

    Autres produits animaux : lait et produits laitiers, lapins, gibiers dlevage, autres produits de llevageProduction de services: travaux agricoles pour le compte de tiers (labourage,), agritourisme, etc.Consommations intermdiaires : combustibles, carburants, lectricit, alimentation animale, semences, engrais

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    UTA : Units de travail annuel

    Evolution du rsultat et du revenu dentreprise agricole en %1999/1998

    2000/1999

    2000/2001

    2001/2002

    2003 /2004

    Rsultat agricole globalRsultat agricole global en termes rels

    Rsultat agricole par actif en termes rels

    Revenu dentreprise agricole globalRevenu dentreprise agricole global en termes rels

    Revenu dentreprise agricole par actif non salari en

    termes rels

    Evolution du prix du PIB

    Evolution du nombre dUTA total

    Evolution du nombre dUTA des actifs non salaris

    - 5,8

    - 6,4

    - 4,0

    - 9,6

    - 10,1

    - 6,7

    + 0,6

    - 2,5

    -3,7

    + 0,3

    - 0,5

    + 1,3

    + 0,5

    - 0,3

    + 2,5

    + 0,8

    - 1,8

    - 2,7

    + 0.5

    - 1.1

    + 0.8

    - 0.3

    - 1.8

    + 0.9

    + 1.6

    - 1.8

    - 2.7

    - 0.7

    - 2.7

    - 0.9

    - 2.6

    - 4.5

    - 1.8

    + 2

    - 1.8

    - 2.7

    - 1.7

    0

    - 1.6

    - 4.7

    - 2.2

    - 3.7

    + 1.6

    - 1.7

    - 2.6

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    Indicateurs conomiques

    1992 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2004Subventions

    dexploitations

    (milliards d)

    2.74 7.63 8.04 7.54 1.46

    (7.66)

    1.47 1.45 1.67 1.6

    Variation des

    subventions

    (en millions d)

    + 4 878 + 411 - 503 + 122 + 15.24

    (+ 130)

    - 30.50 + 35

    Explications de ces

    hausses

    Mise en place de la

    rforme de la PAC :

    compensation des

    baisses des prix

    dintervention des

    grandes cultures et des

    gros bovins, gel dune

    partie des terres

    Compensations

    financires de la

    crise de la vache

    folle. Primes la

    vache allaitante

    et aux bovins

    mles (1,6

    milliard de F).Indemnits

    spciales de

    montagne

    (+650),

    exonration de

    cotisations

    sociales (+ 600).

    Baisse des

    aides

    exceptionn

    elles

    Indemnits

    spciales

    montagne

    et au titre

    des

    calamits

    agricoles

    Compensation

    s financires

    au gel des

    terres (5

    10%)

    Aides au

    gel des

    terres

    diminuent.

    Fin des

    mesures

    lies la

    criseporcine.

    Aides directes

    tenant compte

    de lagenda

    2000 (baisse

    des surfaces

    dolagineux).

    Subventions

    exceptionnellespour les

    leveurs bovins

    (150 m ), CTE

    (73 m dE),

    indemnit

    compensatrice

    de handicap

    naturel

    Taux dintrt 7% 6,33% 6,18% 5,82% 5,62% 5,47 4.81%

    Prises en charge

    dintrt par

    les banques (en

    millions )

    21.34 4.42 38.41 60.5

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    Macroconomie, dossier I, IHEDREA , Arnaud Diemer, MCF Clermont-Ferrand

    34

    Evolution du

    nombre

    dexploitations,puis dUTA

    - 4

    %

    - 4 % - 3,7% -3,7% - 2,5% - 1,8% - 1,8% - 2.6%

    CRISE

    ECONOMIQUE

    Dbut de la

    vache folle en

    mars

    Peste

    Porcine,

    crise

    russe et

    asiatique

    Surcapaci

    t de

    loffre

    porcine

    Reprise de

    la crise de la

    vache folle,

    crise de la

    dioxine

    Prolonge

    ment de

    la crise

    bovine et

    tremblant

    e du

    mouton

    Prolongement

    de la crise

    bovine et

    tremblante du

    mouton

    Consquences Buf/volaille

    Hausse de 2%

    du prix de la

    volaille

    Hausse

    du prix

    du porc

    Chute du

    prix du

    porc

    Chute du

    prix de la

    volaille

    Buf/por

    c et

    volaille

    labellise

    Report sur le

    porc et lovin

    Macroconomie agricole Arnaud Diemer IHEDREA MCF Clermont Ferrand

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    Macroconomie agricole, Arnaud Diemer, IHEDREA, MCF Clermont-Ferrand

    Classement des exploitations selon leur statut juridique

    Nombres % % parmi les formes socitaires

    Exploitants individuels 570 632 83.81%

    GAEC

    Dont pres-fils assimils

    Autres

    42 963

    13 868

    29 095

    39.34%

    EARL 42 303 38.74%

    SCEA 13 857 12.69%Socits de fait 5 265 4.82%

    Socits commerciales 2 745 2.51%

    Autres 2 075 1.90%

    TOTAL formes socitaires 110 203 16,19%

    TOTAL 680 835 100 % 100 %Source : SCEES, 1997