Spa YonKa Paris

4
Sans doute avez- vous remarqué ce trait commun qu’ont les vedettes du show business et les hommes politiques : à quel point ils ont l’air en forme. Teint frais, reposé, épanoui, rides discrètes, regard vif, mais où sont donc passées les traces inévitables que devraient engendrer le stress de l’hyperactivité, la pollution urbaine qui fait la réputation de Paris, le manque de sommeil, et les abus de toutes sortes que permet ou impose le statut d’homme public ? Disparus, invisibles, même sous la lumière crue des flashs de la presse people. Parler d’une question de nature ne serait pas une réponse suffisante. Derrière cette bonne mine et cet air détendu devait se cacher un secret, dont je comptais bien profiter. Pas besoin d’aller loin pour le découvrir. C’est à deux pas des ministères, rue de Sèvres, dans le cadre feutré de l’Espace Yon Ka, que s’opère la métamorphose. Ici, tout est réuni pour procurer au corps et au visage, voire même à l’esprit, de quoi transformer le quidam fatigué et déjà vieillissant que j’étais en ministre dynamique et populaire. Un ministre, oui, mais alors lequel ? ’aurais pu être Ministre de la Ville, pour l’endroit. Au cœur du sixième arrondissement, face au grand jardin du Square Boucicaut. Pour l’en- trée lumineuse, son escalier menant vers l’étage, en toute dis- crétion. Pour l’espace, couvrant 400 m 2 . Pour les fenêtres, donnant d’un côté sur le square et la façade du célèbre Bon Marché, et de l’autre sur une cour intérieure bai- gnée de lumière. J’aurais pu être Ministre des Dom- Tom, et m’offrir un teint bronzé à l’aide d’une des nombreuses machines ultra-modernes de bron- zage artificiel. Elles occupent un tiers de cet espace d’exception. Look futuriste, propreté irrépro- chable, leur utilisation s’accom- pagne des conseils et du suivi de professionnels rigoureux. Mais déjà en moi s’éveillait le Ministre du Tourisme. Trois pas sur la droite pour arriver dans un pays imaginaire, aux frontières de la Chine, du Tibet ou de l’Inde. Couleurs pastel, ambiance Zen ou Feng-shui pour utiliser un terme à la mode. Entre bambous fine- ment ciselés sur les murs et boi- series chaudes, s’ouvre l’espace des soins spa, sur fond sonore de musique planante et chant d’oi- seaux exotiques. Une fontaine murale laisse s’écouler doucement quelques filets d’eau, tout comme ces lieux qui bientôt feront dis- paraître ma fatigue. Face à elle, trois fauteuils en teck, où il fait bon déguster une infusion de plantes qui ferait le plaisir du Ministre de l’Agriculture. Son col- lègue de l’Aménagement du Territoire apprécierait la disposi- tion originale des lieux, efficace et fonctionnelle. M’aurait-on confondu avec le Ministre de la Santé ? Côté ves- tiaire, dans la cabine m’attendent certes un peignoir, une serviette, des chaussons en papier blanc, mais aussi ce qui ressemble à un repor t age CABINES 154 • Juin 2003 30 J’ai été soigné comme un ministre Par Clément Pierjac

description

reportage Spa YonKa pour cabines magazine

Transcript of Spa YonKa Paris

Sans doute avez-

vous remarqué ce

trait commun qu’ont

les vedettes du

show business et les hommes politiques: à quel

point ils ont l’air en forme. Teint frais, reposé,

épanoui, rides discrètes, regard vif, mais où sont

donc passées les traces inévitables que devraient

engendrer le stress de l’hyperactivité, la pollution

urbaine qui fait la réputation de Paris, le manque de

sommeil, et les abus de toutes sortes que permet

ou impose le statut d’homme public? Disparus,

invisibles, même sous la lumière crue des flashs de

la presse people. Parler d’une question de nature

ne serait pas une réponse suffisante. Derrière cette

bonne mine et cet air détendu devait se cacher un

secret, dont je comptais bien profiter.

Pas besoin d’aller loin pour le découvrir. C’est à

deux pas des ministères, rue de Sèvres, dans le

cadre feutré de l’Espace Yon Ka, que s’opère la

métamorphose.

Ici, tout est réuni pour procurer au corps et au

visage, voire même à l’esprit, de quoi transformer

le quidam fatigué et déjà vieillissant que j’étais en

ministre dynamique et populaire.

Un ministre, oui, mais alors lequel?

’aurais pu être Ministre de laVille, pour l’endroit. Au cœurdu sixième arrondissement,face au grand jardin duSquare Boucicaut. Pour l’en-

trée lumineuse, son escaliermenant vers l’étage, en toute dis-crétion. Pour l’espace, couvrant400 m2. Pour les fenêtres, donnantd’un côté sur le square et la façadedu célèbre Bon Marché, et del’autre sur une cour intérieure bai-gnée de lumière.J’aurais pu être Ministre des Dom-Tom, et m’offrir un teint bronzé àl’aide d’une des nombreusesmachines ultra-modernes de bron-zage artificiel. Elles occupent untiers de cet espace d’exception.Look futuriste, propreté irrépro-chable, leur utilisation s’accom-pagne des conseils et du suivi deprofessionnels rigoureux.Mais déjà en moi s’éveillait leMinistre du Tourisme. Trois passur la droite pour arriver dans unpays imaginaire, aux frontières dela Chine, du Tibet ou de l’Inde.Couleurs pastel, ambiance Zen ouFeng-shui pour utiliser un termeà la mode. Entre bambous fine-ment ciselés sur les murs et boi-series chaudes, s’ouvre l’espacedes soins spa, sur fond sonore demusique planante et chant d’oi-seaux exotiques. Une fontainemurale laisse s’écouler doucementquelques filets d’eau, tout commeces lieux qui bientôt feront dis-paraître ma fatigue. Face à elle,trois fauteuils en teck, où il faitbon déguster une infusion deplantes qui ferait le plaisir duMinistre de l’Agriculture. Son col-lègue de l’Aménagement duTerritoire apprécierait la disposi-tion originale des lieux, efficace etfonctionnelle.M’aurait-on confondu avec leMinistre de la Santé? Côté ves-tiaire, dans la cabine m’attendentcertes un peignoir, une serviette,des chaussons en papier blanc,mais aussi ce qui ressemble à un

reportaaggee

CABINES 154 • Juin 2003 30

J’ai été soigné comme un ministre Pa

r Cl

émen

t Pi

erja

c

masque de chirurgien. Totaleméprise. Ce petit bout de papierbleu est en fait un string jetable etne se porte donc pas au mêmeendroit. Nous sommes loin dustanding d’un costume cravate.Côté confort, la question est troppersonnelle pour être développéeici. À chacun ses expériences.Me voici donc « en tenue » pouraborder ma grande périodeMinistre de la Mer. Quelquesminutes dans le hammam aroma-tique détoxiquant vont me mettreen condition, avant d’aborder unpremier soin au Sel de Guérande.Accompagné d’huiles essentielles,ce massage esthétique fera officede gommage de la peau et devraitlui valoir la douceur habituelle-ment rencontrée chez les nouveau-nés. J’ai pourtant plus l’impressiond’être une escalope panée. Maisdès que la douche située dans unecabine attenante à la salle de soinsaura fait disparaître les grains desel, mes doigts glisseront effecti-vement avec douceur sur ma peau.Ce n’est qu’un début. La rampe àaffusion va entrer en action. LeMinistre de l’Industrie apprécieraitsans doute cette machine ingé-nieuse, mais difficile à décrire. Elleva recréer, par une rangée depommes de douche, une pluie tro-picale bien chaude, enrichie d’ex-traits d’algues, qui accompagneraun long massage aux huiles essen-tielles, relaxant, bienfaisant etmême reminéralisant. Les mainsexpertes de l’esthéticienne vont etviennent sur mon corps, tandis quemon esprit s’évade doucement. Lasalle est à l’image de l’établisse-ment: d’une hygiène indiscutable,raffinée, faïence et carrelage étantdu meilleur goût et d’une qualitéde finition qui ferait pâlir bien desartisans. Bras, jambes, cuisses(d’où le string), thorax, dos, et enfinle cou, la pluie peut maintenantcesser, et le silence revenir.Nous pourrions continuer avec uneséance de Chromo-balnéo, plongé

CABINES 154 • Juin 200331

> Fontaine.> Fontaine.

> Hammam.

> Vichytherm.

> Cabine Muscade.

dans une baignoire royale, dansune pièce aux murs subtilementdécorés, mais l’heure est une foisde plus au remaniement ministé-riel. Me voici promu à la ConditionFéminine. Le temps d’une dernièredouche et d’enfiler un nouveaustring, et voici mes chaussonsblancs qui me mènent vers une dessix cabines de soins visage et corps.La salle baigne dans une lumièrefeutrée. Le mur du fond est un pla-card aux portes coulissantes. Sesvantaux sont en parchemin illus-tré de fleurs. En s’ouvrant, ils lais-sent apparaître au centre un empi-lage soigné de serviettes rouges etvanille griffées du logo Yon-Ka,mises en valeur par une lumièredouce. Sur les côtés se trouvent despetites sellettes amovibles où sontrangés produits et matériel desoins.La table est accueillante, confor-table et oh merveille, chauffante.Se glisser sous cette véritablecouette chaude est un bonheuraprès ce séjour aquatique. Lamusique est toujours planante, ledécor aussi zen et la lumière restetamisée.La qualité des produits Yon-Ka vapouvoir s’exprimer pleinementsur mon visage. Les parfums sontfruités. Les tubes se côtoient, ali-gnés comme une armée d’élite,prêts à intervenir. Nettoyage,gommage, hydratation, contour desyeux, chacun joue son rôle quandvient son tour.L’heure est au dialogue avec l’es-théticienne. Tandis qu’un jet devapeur survole mon visage, voicique s’éveille en moi le Ministre desAffaires Sociales. Quatorze per-sonnes travaillent dans ce centrepilote. Un cadre pensé pour offrirdes conditions de travail agréables.Vestiaires hommes et femmes, unejolie cuisine, voilà pour l’aspectconfort et pratique. Vient ensuiteet surtout la philosophie généraledu travail. La formation, le hautniveau des soins, la qualité de la

reportaaggee

CABINES 154 • Juin 2003 32

> Chromo-balnéo.

> Cabine Safran.

> Accueil produits.

> Ladies room.

clientèle, les spécialités respectivesde certaines esthéticiennes et doncl’échange d’informations, autant depoints positifs qui expliquent lesourire du visage de celle qui sepenche sur moi maintenant pour ydéposer le filet de gaze constituantla dernière touche d’un masque quiferait sûrement fureur àHalloween.J’aimerais être le Ministre de laRecherche pour comprendre exac-tement la composition et les effetsde ces produits, fruits d’une chimieprécise et élaborés dans des labo-ratoires haut de gamme.L’appareillage n’est pas en reste.Exclusif, il fait appel à des tech-nologies de pointe. Son usages’oriente surtout vers les effetsamincissants, domaine que lanature, dans sa bonté, a bien voulum’épargner.Et moi? dit soudain le Ministre dela Culture. Il n’a pas été oublié. Unconfortable canapé, près des

fenêtres côté cour, est devenu uncoin lecture. Livres d’art, ouvragessur les plantes, la beauté, permet-tent de patienter ou se relaxerentre deux soins. D’autres projetsde partenariat avec des artistessont à l’étude.Son compère le Ministre desSports aurait sans doute appréciéle massage Thaï, tout en énergie etréalisé à même le sol, dans unepièce qui aurait pu être la chambrede Bruce Lee.

Soins du corps, des sens et del’esprit, quelques heures sont pas-sées en douceur et déjà il esttemps de se confronter au refletdu miroir. Alors, ressemble-t-il àune affiche électorale? Vu ce qu’ilreste de mon brushing matinal,ce sera difficile. Mais tout demême, c’est une réussite. Lecontour des yeux est le point quise ressent le plus. J’ai connu ungrand moment de détente, loin

des préoccupations quotidiennes,dans un cadre exceptionnel,entouré et choyé par un person-nel compétent et attentif. Biendans ma peau, bien dans ma tête,prêt à repartir vers un mondemoins zen, il ne me resterait plusencore qu’à jouer le Ministre desFinances. Mais si les meilleureschoses ont un prix, la santé n’ena pas.Alors? Encore bercé des effetsd’une pluie tropicale, nourrid’oligo-éléments marins, pénétréd’huiles essentielles de plantesaux noms évocateurs tels quelavande, marjolaine, verveine ouromarin, la peau lissée par le selet parfumée aux senteurs defruits, le corps détendu et en har-monie avec le monde qui l’entoure,c’est sans doute un Ministre del’Environnement qu’on aura vusortir ce jour-là de cet établisse-ment qui a fait du bien-être totalsa philosophie. ❒

CABINES 154 • Juin 200333

> Espace détente.