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#077. JUIN/JULLIET 2015. €5 TENDANCES : BOARDSHORTS, SWIMWEAR, STREETWEAR, HARDWEAR & PROTECTIONS SKATE OLLIE BERNEY GM EUROPE D’ABSOLUTE BOARD CO RENAISSANCE DES MARQUES DE SKATE INDUSTRIE DU NOUVEAU PARADIGME PRESENTATION DE MARQUES & BEAUCOUP PLUS

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Un mois de Mai froid et venteux a annoncé un démarrage plutôt difficile pour la saison de surf européenne. Mais, maintenant que le mois de Juin se profile, la perspective d’une vague de chaleur imminente fait saliver les détaillants dans toute l’Europe, avec des rayons bien remplis de l’offre estivale. Dans notre édition Printemps-Eté 2016, nous vous proposons l’analyse de toutes les tendances dont vous avez besoin pour distinguer le vrai du faux, au sein des arguments de vente et du bruit de fond des salons. Nous analysons en détail les marchés des boardshorts et des maillots, où multifonction est le mot d’ordre pour la saison prochaine. Les années 90 prennent le pas sur le streetwear Printemps-Eté 2016 et, à ce titre, attendez-vous à une pléthore de nouvelles coupes de jeans, tandis que les imprimés et les motifs restent une tendance dominante pour l’été prochain. Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro, nous avons échangé avec Ollie Berney, DG Europe d’Absol

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#077. JUIN/JULLIET 2015. €5

TENDANCES : BOARDSHORTS, SWIMWEAR, STREETWEAR, HARDWEAR & PROTECTIONS SKATE

OLLIE BERNEY GM EUROPE D’ABSOLUTE BOARD CO

RENAISSANCE DES MARQUES DE SKATE

INDUSTRIE DU NOUVEAU PARADIGME

PRESENTATION DE MARQUES & BEAUCOUP PLUS

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Un mois de Mai froid et venteux a annoncé un démarrage plutôt difficile pour la saison de surf européenne. Mais, maintenant que le mois de Juin se profile, la perspective d’une vague de chaleur imminente fait saliver les détaillants dans toute l’Europe, avec des rayons bien remplis de l’offre estivale.

Dans notre édition Printemps-Eté 2016, nous vous proposons l’analyse de toutes les tendances dont vous avez besoin pour distinguer le vrai du faux, au sein des arguments de vente et du bruit de fond des salons. Nous analysons en détail les marchés des boardshorts et des maillots, où multifonction est le mot d’ordre pour la saison prochaine. Les années 90 prennent le pas sur le streetwear Printemps-Eté 2016 et, à ce titre, attendez-vous à une pléthore de nouvelles coupes de jeans, tandis que les imprimés et les motifs restent une tendance dominante pour l’été prochain.

Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro, nous avons échangé avec Ollie Berney, DG Europe d’Absolute Board Co., l’entreprise en charge de Penny Skateboard en Europe, qui a créé une nouvelle population de skateurs, les cruisers étant une véritable drogue de passage vers le skateboard.

L’éditeur Skate, Dirk Vogel, s’intéresse à “la nouvelle vague de marques de skate indépendantes dans le milieu, dirigées par des professionnels chevronnés qui utilisent leur

propre nom comme capital-marque”.Dirk examine en détail le marché du matériel

et confirme le mantra “Skate Everything” utilisé par Vans dans son film à succès, Propeller. Les skateurs se diversifient dans tous les aspects de leur matos pour attaquer et détruire tout type de terrain. Dirk s’est aussi penché sur le marché des protections, remarquant que les designs discrets ont le vent en poupe, et que les casques ne sont plus tabous dans le milieu du street.

L’éditeur Surf, Iker Aguirre, suggère que le marché des sports de glisse a connu un changement de paradigme, avec deux issues possibles : l’une vers le déclin et l’autre vers la prospérité. Un retour à nos valeurs essentielles, et Iker a la certitude que nous en bénéficierons plus tard.

Le skateboard sera, une fois de plus, sur le devant de la scène aux Fashion Weeks européennes. On l’aime ou on le déteste, l’engouement passager des commerces pour le skateboard, l’association de notre marché prospère du matos et le nombre croissant de skateparks, ainsi que de Skate Tours en Europe, démontrent que les piliers du skate seront toujours entre de bonnes mains.

Si on ne s’est pas déjà rencontré sur une étape d’un Skate Tour, eh bien je vous dis à bientôt sur un salon estival.

Super optimiste & toujours à l’envers,Harry Mitchell ThompsonEditeur

Editor Harry Mitchell [email protected]

Surf & French Editor Iker Aguirre [email protected]

Snowboard Editor Rémi [email protected]

Skate Editor Dirk [email protected]

German Editor Anna [email protected]

SUP Editor Robert Etienne [email protected]

Design & Art Direction Owen [email protected]

Design Assistant Roddy Bow

Web Media Manager Denis Houillé[email protected]

ProofreadersInsa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant

ContributorsStefan Dongus, Jokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, William Maddinson, Tom Wilson-North, Robert Etienne, Anna Langer, Emma Humphreys, Sam Grant, David Bianic, Robbie Morgan.

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Sur la couverture: Victor Borie, Web Content Coordinator, Nixon Europe. Photo: Yoris Couegnoux

SOMMAIRE

P.09 SOMMAIRE

P.10 NEWS

P.12 PRÉSENTATION DES SALONS PROFESSIONNELS

P.15 TENDANCES : HARDGOODS SKATE

P.18 L’INDUSTRIE DU NOUVEAU PARADIGME

P.21 TENDANCES : BOARDSHORTS PE16

P.26 RENAISSANCE DES MARQUES DE SKATE

P.29 TENDANCES : PROTECTIONS SKATE

P.32 INTERVIEW GRAND PONTE : OLLIE BERNEY

P.35 TENDANCES : STREETWEAR MASCULIN PE16

P.40 RIDE O’METER

P.42 TENDANCES : STREETWEAR FÉMININ PE16

P.44 DÉTAILLANT DU MOIS : BLACK SHEEP, UK

P.47 TENDANCES : MODE BAIN FÉMININE PE16

P.51 AIDE À LA VENTE : MATTHEW LEE, DOODAH

P.53 GREENROOMVOICE

P.54 PRÉSENTATION DE MARQUE : MCNAIR

P.56 PRÉSENTATION DE MARQUE : FREEWATERS

P.58 NOUVEAUX PRODUITS

P.61 ZOOM SUR LES MARCHÉS

P.70 EVÈNEMENTS

P.72 L’ŒIL DU CYCLOPE

BIENVENUE #77NOUS

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Le magasin en ligne Surfstitch a racheté le magazine australien Slab et le site de prévision météo anglais Magicseaweed.com, le tout pour un chèque de 13,8 millions de dollars et quelques 4,8 millions en actions. Les deux sites représentent une audience cumulée de 2,75 millions de visiteurs mensuels. Le groupe Surfstitch avait également racheté en août dernier les 51 % que détenait Billabong sur les sites Surfstitch.com et sa déclinaison américaine, Swell.com, le tout pour 35 millions de dollars. Le groupe a également fait l’acquisition de Surfdome.com, rachetée à Quiksilver en novembre 2014 pour 45 millions de dollars.

Pia sera en charge de tout ce qui se rapporte aux réseaux sociaux pour la marque et travaillera également en étroite collaboration avec le service des relations presse. Pia a occupé divers postes en rapport avec le marketing par le passé, pour RVCA Europe, les marques de The Program (Forum Snowboards, Special Blend, Foursquare) et Nikita.

Le big boss de GoPro, Nick Woodman, a annoncé que sa société allait faire son entrée sur le marché de la réalité virtuelle et il a confirmé les rumeurs faisant état du désir de GoPro d’investir également le secteur des drones, dévoilant une sortie en 2016. Leur futur dispositif de six caméras à spectre sphérique offrant une expérience de réalité virtuelle met le monde de la high-tech en ébullition. Capable d’accueillir six caméras GoPro Hero4, l’appareil promet des prises de vue photo et vidéo HD sous tous les angles. GoPro s’est également associée à Google afin de réaliser un modèle à 16 caméras, capable de produire une vue à 360° en utilisant les lunettes de réalité virtuelle.

SURFSTITCH RACHÈTE MAGICSEAWEED ET SLAB

PIA KAIPANEN DEVIENT LA SOCIAL MEDIAMANAGER DE O’NEILL

GOPRO SE LANCE SUR LES MARCHÉS DU DRONE ET DE LA RÉALITÉ VIRTUELLE

EN BREF

Burton Europe a officialisé la nomination de Patsch au poste de directeur marketing Europe pour Burton et Anon. À la tête de l’équipe marketing à Innsbruck, il opérera sous la supervision de Hermann Kapferer, directeur général Europe. Chris avait intégré Burton Sportartikel GmbH en 2010 en tant que coordinateur marketing pour le team de The Program, avant de devenir directeur brand marketing pour Burton et Anon.

CHRIS PATSCH NOMMÉ DIRECTEUR MARKETING DE BURTON

NSP délaisse son actuel distributeur pour se rapprocher de Surftech et ainsi mutualiser l’administration des deux marques. Surftech avait été rachetée par Triple D, une société d’investissement basée en Thaïlande, plus tôt dans l’année.

SURFTECH ET NSP DÉVOILENT UN NOUVEAU PARTENARIAT DE DISTRIBUTION

La marque californienne LMNADE s’est associée à Venture Inc. pour monter une filiale LMNADE Europe Ltd. Qui, comme son nom l’indique, est destinée au Vieux Continent. Des distributeurs nationaux seront désignés à travers l’Europe et la gamme de produits comprendra des cruisers, des longskates, des skates popscicles classiques, des sacs à dos, des chaussures et une ligne de vêtements.

LMNADE PROMET UNE MARQUE DE SKATE 100 % FÉMININE POUR L’EUROPE

Anciennement chez Fox au même poste, Alexis avait passé auparavant huit années au sein de DC Europe.

ALEXIS MAILLET DEVIENT DIRECTEUR MARKETING EMEA POUR ELECTRIC

Les organisateurs de l’événement suisse freestyle.ch ont annoncé devoir annuler l’édition 2015 en raison d’un manque de sponsors. L’an passé célébrait la 20ème édition de l’événement, affichant pourtant des chiffres de fréquentation record. Le principal écueil viendrait du cours des devises euro / franc suisse, mais les organisateurs promettent d’être de retour en 2016.

LE FREESTYLE.CH ZURICH ANNULÉ FAUTE DE SPONSORS

Watto’s Supply est le nom d’une nouvelle entité européenne de distribution spécialisée dans le skate. Basée à Milan en Italie, la société propose parmi les meilleures marques issues du nord-ouest des États-Unis : Lifeblood skateboards, Bacon skateboards, Dieta skateboards, The Portland Wheel Co, Jivaro wheels, Eleven Bearing et Freedumb Airlines.

WATTO : UN NOUVEAU DISTRIBUTEUR SKATE EN ITALIE

Le succès de Colour Wear et le lancement de la nouvelle marque Void Cycling ont poussé les créateurs de la société à confier sa direction à Peter Hulander. Les dernières fonctions occupées par Hulander chez WSBC lui ont permis de travailler sur les marques Reef, The North Face, SOS, Cross et Kask (dont il a été PDG). Il a également occupé les postes de directeur commercial et marketing au sein d’Amer Group.

PETER HULANDER NOMMÉ PDG DE COLOUR WEAR

Le groupe AS Adventure a réalisé l’acquisition du détaillant britannique spécialisé dans l’outdoor, Snow & Rock, qui appartenait jusque-là à LGV Capital. À noter qu’AS Adventure possédait déjà Cotswold Outdoor. En plus de ses 46 boutiques réparties entre le Royaume-Uni et l’Irlande, Snow & Rock possède également les marques Cycle Surgery et Runners Need. Ce rachat permet à AS Adventure de mettre le pied dans les marchés des sports d’hiver, du cyclisme et de la course à pied, la propulsant au passage comme la plus grosse chaîne de magasin d’outdoor de Grande-Bretagne, avec un chiffre d’affaires affiché de 210 millions de livres. Rappelons qu’AS Adventure avait été revendue plus tôt cette année par Lyon Capital aux Français de PAI Partners.

AS ADVENTURE GROUP RACHÈTE LA CHAÎNE SNOW & ROCK

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Jeep devient le partenaire auto exclusif de la WSL, tandis que les montres officielles du tour seront signées Tag Heuer, sponsor des prix de la Plus Grosse Vague et du Plus Gros Wipeout sur le Big Wave World Tour de la WSL. Quant à Jeep, la marque appose son nom sur le classement officiel du circuit pro, devenu Jeep Leaders Tour Ranking.

Parmi les nouveaux nommés, on notera la présence d’Alex Weller au poste de directeur marketing Europe, ou encore de Gianluca Pandolfo en tant que directeur des ventes pour l’Europe. Mihela Hladlin rejoint également l’entreprise, en tant que responsable environnement et initiatives sociales. Enfin, après de nombreuses années au sein de la marque, l’ancien directeur de Patagonia Italie, Andrea Tomasini, prend en charge le service Retail pour l’Europe.

K-Swiss Global Brands (KSGB) vient de racheter One-Distribution, maison-mère des marques KR3W Denim Co et SUPRA Footwear, pour un montant non dévoilé. Les créateurs de One-Distribution, Scott Bailey et Angel Cabada, quitteront la société au terme d’une phase transitoire de consulting. KSGB misera sur Robert “Cape” Capener, un vétéran du secteur, comme directeur des marques SUPRA et KR3W, sous la coupe du PDG Larry Remington. Capener a occupé des postes clés au sein d’Adidas, Reebok et No Fear.

Makia a annoncé un partenariat avec Mosaic Sales, qui s’occupera de la marque sur le territoire allemand. Cette agence commerciale basée à Giessen et dirigée par Philipp Schmidt aura en charge la croissance de Makia sur le marché allemand. La marque a également annoncé faire son retour au salon Bright pour l’édition estivale 2015.

Lewis jouit d’une solide expérience dans le secteur, après avoir occupé plusieurs postes de direction chez Oakley Inc. et Oakley Europe, et celui d’ancien président à l’international de Globe.

Le salon mise sur ce vétéran du secteur pour encadrer tout ce qui a trait au skate sur le Bright. Dykmans peut se targuer d’un CV impressionnant, fondateur de la marque Antiz Skateboards, ancien de Reb Bull, Carhartt, Converse, Eastpak, RVCA et, plus récemment, créateur de l’agence Blam Studio. Tout cela après avoir mené une carrière de skateur pro durant 11 années.

Les deux marques passent aux mains du groupe d’investissement basé à Singapour. Les ventes nettes cumulées de Nikita et Bonfire représentaient un total de 9,8 millions d’euros en 2014. Selon Amer, cette cession n’aura pas d’impact sur le résultat financier de la société. C’est par l’intermédiaire de sa maison-mère américaine Pretty Great que CRN a réalisé cette acquisition. Amer Sports avait racheté Nikita en 2011 et Bonfire en 2005.

Kering, la maison mère des marques Electric et Volcom, a nommé Todd Hymel à son nouveau poste de PDG des marques d’action sports du groupe. Il sera basé en Californie, à Costa Mesa, en liaison directe avec le directeur général délégué du groupe, Jean-François Palus. Hymel aura en charge de renforcer la présence du groupe aux États-Unis, notamment sur la côte ouest, tout en dynamisant le développement à l’international des marques Volcom et Electric.

Les architectes du cabinet britannique Guy Halloway ont imaginé un espace destiné au skate et au BMX sur plusieurs niveaux. Prévu pour une ouverture en 2017 à Folkstone, ce projet fait partie de l’initiative en cours de revitalisation de la ville. Ce park de 5 étages accueillera également un mur d’escalade ainsi qu’éventuellement un club de boxe.

Greg Jacobs devient le tout premier PDG de Street League Skateboarding, alors que le président Brian Atlas devient directeur de l’exploitation. Créée en 2010 par le skateur pro Rob Dyrdek, la League a connu un certain nombre d’évolutions au cours de ces douze derniers mois, à travers différents partenariats et choix stratégiques, en faisant le plus gros championnat de l’histoire du street.

LA WORLD SURF LEAGUE SIGNE DES PARTENARIATS AVEC JEEP ET TAG HEUER

NOUVELLES TÊTES CHEZ PATAGONIA EUROPE

K-SWISS RACHÈTE KR3W ET SUPRA

MAKIA CLOTHING S’ASSOCIE À MOSAIC SALES EN ALLEMAGNE

FOX HEAD DÉSIGNE SCOTT LEWIS COMME DIRECTEUR DES VENTES ET DU DÉVELOPPEMENT POUR LA ZONE EMEA

LE SALON BRIGHT CONFIE SES ACTIVITÉS SKATE À JULIAN DYKMANS

AMER SPORTS VA CÉDER NIKITA ET BONFIRE À CRN PTE LTD.

UN NOUVEAU PDG CHEZ KERING POUR LES MARQUES D’ACTION SPORTS

UN SKATEPARK DE 5 ÉTAGES PRÉVU À FOLKSTONE EN ANGLETERRE

STREET LEAGUE SKATEBOARDING NOMME SON PREMIER PDG

Le distributeur anglais Shiner, spécialisé dans le skate, va désormais s’occuper également des produits skate et vélo de la marque Pro-Tec. La marque avait été rachetée fin 2012 par DYE, dont le siège se trouve en Allemagne, et ce choix de nouveau distributeur conforte les efforts de développement européen de la société.

SHINER DÉCROCHE LA DISTRIBUTION DE LA MARQUE PRO-TEC POUR LE SKATE ET LE VÉLO

Entièrement dédié aux filles, ce nouveau shop a ouvert sur la côte Basque, tandis que le magasin hommes existant a été refait à neuf. Rip Curl possède déjà plusieurs points de vente dans la région et cette nouvelle boutique rue Mazagran vient consolider cette présence de la marque. Dotée d’une surface de 50 m2, la boutique bénéficie de deux niveaux grâce à une mezzanine et propose une décoration chaude et très visuelle, déclinée sur du bois et reprenant les codes couleurs du Pays Basque.

RIP CURL OUVRE UNE NOUVELLE BOUTIQUE À BIARRITZ

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Pour sa 21ème édition, le salon Bright a déménagé de l’ancien centre commercial Warenhaus Jandorf, à un lieu proche de la rivière Spree, à deux pas du salon SEEK. Bright visant la scène skate et urbaine et SEEK la mode et le streetwear high-end, ce quartier de Berlin deviendra une des grandes attractions de la Fashion Week berlinoise. Les deux salons profiteront de leur proximité respective et les détaillants ne devront plus traverser la ville pour les visiter. Le salon Premium sera aussi à moins de 15 minutes de là, facilitant davantage les déplacements des visiteurs. L’environnement d’accueil sera un espace industriel déconstruit, similaire à celui de Warenhaus Jandorf, avec l’avantage supplémentaire d’avoir tous les exposant au même niveau. Les marques pourront customiser leurs stands à leur goût. L’espace qui séparera Bright et SEEK sera transformé en un grand lieu de restauration où sera organisée, le deuxième jour, une soirée commune aux deux salons.

Même si le nouveau lieu assure une capacité d’accueil supérieure de 30 %, Bright affiche complet avec, notamment, de nouveaux exposants comme Levis Skateboarding, Templeton, Maui and Son, Champions, ‘47 Brand, Doc Martens, All about Eve et bien d’autres.

Les soirées festives commenceront le Mercredi soir avec la DC Skate BBQ Party, soirée officielle d’ouverture de Bright, avec une DC U.S.

Team Session, suivie d’une soirée Lodown. Le jour suivant, SEEK et Bright combineront leurs efforts en une même soirée, comme cité plus haut. La soirée de clôture Obey sera pour Vendredi, avec un Skate Bowl Challenge, à côté du salon.

Bright est toujours la principale plateforme européenne pour les marchés du streetwear et du sneaker, avec 50 % de visiteurs étrangers lors de la dernière édition. Les 300 exposants représentent un bon mix de marques de streetwear et sneakers. Bright continue à offrir un bon compromis core/roots par rapport aux autres salons, plus corporatifs.

Les deux salons, Bright et SEEK, se retrouvent sur un même lieu et cette initiative permettra aux deux évènements de gagner en ampleur tout en devenant un rendez-vous à ne pas manquer de la Fashion Week berlinoise.

Les entrées seront valables pour Bright, SEEK et Premium. Les horaires d’ouverture seront le Mercredi et Jeudi de 10:00 à 19:00 et le Vendredi de 10:00 à 18:00.

www.brighttradeshow.com

SEEK aura lieu cet été dans les mêmes locaux que son édition hivernale qui a connu un grand succès, attirant du public et des marques qui, traditionnellement, se concentraient sur BBB. Cet été devrait être la suite logique de cet élan de popularité car autant les visiteurs que les exposants avaient été enchantés de l’offre proposée. L’ensemble des exposants sera réuni dans un même hall et tous les stands seront modulaires, avec un design minimaliste et, pour seule distinction, le nom de la marque et les produits exposés. Le restant des opérations marketing sera réduit au strict minimum

à l’intérieur de l’enceinte. Les stands de restauration seront désormais à l’extérieur, libérant de l’espace pour accueillir davantage d’exposants. Parmi les 280 marques présentes, vous retrouverez Carhartt, Brixton, Converse, Element, Deus ex Machina, Dickies, Iron and Resin, Lightning Bolt, O’Neill, RVCA et Stance. Les horaires d’ouverture seront les mêmes que pour Bright : Mercredi et Jeudi de 10:00 à 19:00 et le Vendredi de 10:00 à 18:00.

www.seekexhibitions.com

Le salon menswear premium londonien retournera à The Old Truman Brewery pour sa 9ème édition. Pour la prochaine édition, les acheteurs seront accueillis dans une nouvelle entrée, à Hanbury Street, pour augmenter l’espace d’exposition et le nombre de marques présentes, qui seront plus de 300. Le salon a parcouru un long chemin depuis son lancement, en Août 2011, quand il ne comptait que 30 marques. Quatre ans plus tard, il offre une bonne sélection de marques premium internationales qui reflète tous les aspects du menswear et renforce la puissance et la créativité du marché britannique.

Son cofondateur, Craig Ford, décrit ainsi la philosophie du salon : « L’approche de Jacket Required a toujours été de s’extirper de la propagande marketing et de l’excès d’apparat du branding. Des portants basiques et une table, le tout contre des murs blancs délavés : une approche esthétique honnête pour que le produit parle par lui même et puisse ressortir dans la masse ». Parmi les marques présentes vous retrouverez Addict, Brixton,

Deus ex Machina, Dickies, Element, Globe, Herschel Supply Co, Lightning Bolt, MAKEMAKE, Mi-Pac, Navitas, Nixon, O’Neill, RAEN Optics, Santa Cruz, Stance, The Hundreds, Uppercut Deluxe, Volcom et WeSC. Si vous êtes une marque et vous voulez développer votre présence sur le marché britannique du streetwear, c’est à Jacket Required que l’on vous attendra.

Il est facile de se rendre à l’enceinte du salon en métro, en train, en bus ou à pied. Shoreditch High Street Station, Liverpool Street Station, Aldgate East Station et Old Street Station sont tous des arrêts à égale distance du salon. Jacket Required est un salon sur invitation, uniquement réservé aux professionnels alors enregistrez-vous à l’avance pour être sûr de pouvoir entrer ! Les horaires d’ouverture sont : Mercredi de 10:00 à 19:00 et Jeudi de 10:00 à 18:00

www.jacket-required.com

BRIGHT, BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET

SEEK, BERLIN, ALLEMAGNE, 8-10 JUILLET

JACKET REQUIRED, LONDRES, GB, 29-30 JUILLET

PRESENTATION DES SALONS

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tendances : matos skate

Pour savoir où en est la scène skate, le plus simple est de jeter un œil à Propeller, la dernière grosse production cinématographique en date, signée Vans. Deux tendances y apparaissent clairement. Rassemblée sous l’égide du “skate everything”, la première comprend cette frange de skateurs prêts à en découdre avec tout type de terrain. La seconde réside dans le fait que, pour satisfaire leurs envies de liberté, les skateurs doivent opter pour un matériel à toute épreuve, avec des plateaux tout-terrain approchant les 9 pouces de large (cf. #2), supportés par des trucks tout aussi conséquents (cf. #4) et des roues offrant également une grande surface (cf. #5).

Et, apparemment, les débutants aussi veulent goûter à ce genre de plaisirs, ce qui signifie qu’ils doivent opter pour autre chose que des cruisers et des longskates. “Après avoir été éclipsées au profit de l’essor du longskate, les ventes de complètes de street repartent à la hausse”, affirme Nils David Gebbers de 24/7 Distribution en Allemagne. Ce comeback est confirmé par Chris Allen chez Shiner Distribution au Royaume-Uni : “Les complètes qui partent le mieux sont celles qui mesurent dans les 7,75’’-8’’ de large, et on

note aussi un marché intéressant sur les complètes de taille intermédiaire et mini, notamment grâce à l’arrivée de kids qui se mettent au skate.”

DES TARIFS SOUS PRESSIONDu point de vue des fabricants, le skate s’est transformé en un produit globalisé, nous explique Chris de Shiner : “Il y a encore cinq ans, 70 % de nos ventes étaient réalisés avec des produits made in USA, alors qu’aujourd’hui 70 à 80 % des ventes se font sur de la production chinoise.” De fait, avant d’atterrir en shops, le produit fini doit traverser quelques fuseaux horaires…et autant de devises différentes.

Eric Sentianin, responsable du R&D chez Dwindle Distribution, nous explique ce qu’il faut comprendre par là : “Nous possédons notre propre usine de fabrication en Chine. Pour nos modèles de construction premium, nous continuons à importer de l’érable américain et réalisons toutes les phases de production, de la découpe et l’assemblage des plateaux, jusqu’au produit fini. Ce contrôle de

Laissez tomber un instant les cruisers et les longskates pour vous plonger dans le monde du skate qui se déroule dans les rues, les parks et autres spots-maison : un skate qui se définit par l’investissement en temps qu’il demande - sans parler des gouttes de sang, de sueurs et autres larmes versées - pour parvenir à maîtriser des tricks. Par Dirk Vogel.

Le skate moderne a pris une forme hyperactive, tout-terrain et super fun. Et, apparemment, les débutants aussi veulent goûter à ce genre de plaisirs, ce qui signifie qu’ils doivent opter pour autre chose que les

cruisers et les longskates.

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LE TOP 6 DES TENDANCES DE MATOS SKATE

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tendances : matos skate

toutes les étapes de fabrication nous permet de garantir la meilleure qualité possible.”

“Malheureusement, le renforcement du dollar face à l’euro et la livre a déjà poussé vers une certaine hausse des prix et je suis persuadé qu’elle va se poursuivre dans les trois prochains mois”, affirme Chris de Shiner.

Chez 24/7, Nils indique que le tarif public moyen pour un plateau tourne autour de 50 ¤ et dans les 120 ¤ pour une complète. “La plupart des plateaux de marques européennes se vendent à 50-55 ¤, alors que les plateaux US s’écoulent à 65-70 ¤”, précise Chris Allen, avant d’ajouter que “les clients se replient souvent sur les produits européens pour une question de prix.” Voilà notamment comment des marques comme Jart, Nomad, Magenta, Polar, Palace, parviennent à tirer leur épingle du jeu. Les tarifs-plancher font aussi un carton, précise Steve Douglas, vice-président de Dwindle, avec “des plateaux à prix canons, vendus juste sous les 40 ¤.”

A propos de cartons, en voici six qu’il s’agit de ne pas manquer lorsque l’on est un détaillant skate qui se respecte.

1. DES PLATEAUX MIS EN VALEURAlors que le monde du skate ne cesse de s’élargir, la clientèle n’a que l’embarras du choix parmi une pléthore de marques, chacune véhiculant une image différente, peut-être la vôtre… Il y a les “techniques” avec des marques telles que Almost, Girl, Chocolate, DGK, les “skate everything” évoqués plus haut (Element, Plan B, Real), les “radicaux” (Zero, Toy Machine, Antiz), les “créatifs arty” (Magenta, Polar, enjoi, Skate Mental), les “super-hype” (Palace, Fucking Awesome, 3D) les “shapes bizarres” (Welcome, Blood Wizard, Anti Hero) et les “rééditions de classiques” (Street Plant, JK Industries, Powell).

Les plus grandes marques complètent leurs efforts avec des contenus qui accompagnent leurs modèles, comme l’explique Steve de Dwindle : “Les marques qui investissent dans de gros projets vidéo continuent à avoir davantage de succès en vente par la suite, comme enjoi avec Oververt, Cliché et Gypsy Life, et même s’il s’agit de vidéos régulièrement postées sur le net, que ce soit par les marques ou leurs rideurs eux-mêmes sur Instagram, comme le font Daewon et Lucas.”

2. SHAPES : UN VENT DE “9” SOUFFLE SUR LES PLATEAUXIl y a encore dix ans, un plateau de huit pouces était considéré comme une board plutôt large. Mais les temps ont changé affirme Chris de Shiner : “Les meilleures ventes concernent désormais des planches entre 8 et 8,25 pouces, voire des largeurs de 8,5 pouces. L’époque des plateaux de 7,5 pouces est bel et bien enterrée.” Même écho de la part de Steve chez Dwindle : “Nous avons de plus en plus de demandes pour des planches plus larges, davantage même que 8,25’’, 8,38’’ ou 8,5’’, et même pour des shapes directionnels compris entre 8,5’’, 8,63’’ et 8,75’’. Mais nous vendons encore des quantités respectables de planches de 7,75’’ et moins : cette diversité prouve la bonne santé du secteur !”

Quant aux shapes décalés, une tendance insufflée par des marques telles que Welcome Skateboards, ils séduisent un certain public, explique Chris de Shiner : “Les skates de type popsicle continuent de représenter les meilleures ventes, mais on trouve également des shapes de plateaux improbables dans les 8,5’’-9,5’’ qui connaissent un certain succès. Nous écoulons des quantités de plateaux Grosso 9,2’’ de chez Anti Hero avec des noses carrés !” Un pilier du marché européen comme Jart s’y est également mis, proposant une gamme Super Size Me constituée de plateaux de 9’’ de large, ainsi qu’une gamme Pool Before Death aux shapes très surprenants.

3. PLATEAUX : LA TECHNOLOGIE À UN PRIX RAISONNABLEJusqu’ici, la longévité des plateaux fabriqués avec des résines techniques et des renforts en carbone se payait au prix fort. Mais désormais, ces plateaux en résine epoxy se situent entre 59,95 ¤ et 64,95 ¤, et les plus techniques entre 69,95 ¤ et 74,95 ¤, nous apprend Steve de Dwindle. “On note également une demande en hausse pour des plateaux fabriqués avec une technologie P2”, ajoute Chris de Shiner.

Pour les détaillants, l’important est de communiquer sur l’aspect fonctionnel de ces technologies, de montrer au client qu’il ne s’agit pas de gadgets : “Les deux-tiers de nos rideurs skatent avec des planches de la famille Impact, et ce parce qu’elles marchent !” rappelle Steve de Diwndle.

4. TRUCKS : ATTENTION POIDS LOURDSDepuis les années 70, le design des trucks n’a que peu ou prou évolué, toujours basé sur le modèle inventé alors par Tracker et Independent. De fait, les ventes reflètent ce conservatisme : “Indy, Indy, Indy, en taille 149”, affirme Nils de 24/7.

Les avancées techniques sont à chercher à l’intérieur des trucks, au niveau des matériaux utilisés et notamment afin de réduire le poids, explique Chris de Shiner : “Les ventes de trucks à axes et kingpins creux, ainsi que de trucks en titanium, sont désormais très fortes.” Et, à l’évidence, les trucks suivent la tendance des plateaux, toujours plus larges : “Aujourd’hui, les trucks les plus demandés font 8” (Indy 139, Venture 5.25, Thunder 147), suivis de ceux en 8,25’’ (Indy 149, Thunder 149)”, détaille Chris Allen.” Steve de Dwindle répond aussi à toutes ces exigences de largeurs avec une gamme complète de chez Tensor Trucks.

5. ROUES : CONSERVATISME ET HIGH-TECH SE CÔTOIENTÀ la différence des trucks, les roues de skate ont bien évolué depuis les premiers modèles en uréthane créés en 1973. Et, désormais, suivant la tendance du “skate everything”, les roues ont également pris de la surface. Mais depuis l’avènement des modèles AFS (anti flat spot), c’est le status quo. “Les marques qui se vendent le mieux sont Bones et Spitfire, en raison principalement de leur qualité et de leurs performances. Les Bones STF Formula et le Spitfire Formula 4 font un carton en ce moment”, précise Chris Allen.

À côté de ça, des marques qui viennent piocher dans le passé font un comeback, à l’image de Kryptonics : “Cette marque iconique des années 70 propose, pour la première fois de son histoire, des roues blanches : un modèle 91A red core, un 94A blue core et un 97A green core ; le retour des clients est dingue”, affirme Steve de Dwindle. Quant à Jart, leurs roues se placent à un excellent rapport qualité-prix pour leur gamme Bondi produite aux États-Unis.

6. STICKERS ET DÉCOS : LES GOÛTS ET LES COULEURSLe bon vieil autocollant demeure sans aucun doute le moyen le plus vieux et le plus simple pour donner un peu de personnalité à sa planche, tout en faisant de la publicité pour les marques en question. Et bien, ce sticker renaît de ses cendres, comme le confirme Chris de Shiner : “L’an dernier, nous en avons distribué environ 10 000 et vendu plus de 120 000.” Les marques ne s’arrêtent pas là et proposent des décorations haut de gamme, n’hésitant pas à associer placages bois et sérigraphies soignées, ou encore des transferts de photos par sublimation, comme sur la collection Seu Trinh d’Almost.

Même le dessus des plateaux bénéficie d’un regain d’attention, à travers des motifs imprimés sur les grips (comme MOB Griptape avec ses images de Tupac, Biggie et Tortues Ninja), ou encore via des grips transparents qui permettent de mettre en valeurs les décos léchées de marques comme Street Plant ou Hook-Ups (à découvrir dans ce 15). Enfin, dernière mode des plus über-cool kids en ce moment : le grip blanc !

“Malheureusement, le renforcement du dollar face à l’euro et la livre a déjà poussé vers une certaine hausse des prix et je suis persuadé qu’elle va se poursuivre dans les trois prochains mois.”

Chris Allen, Shiner Distribution.

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LUNETTES VERTES

l’industrie du nouveau paradigme

CRISE OU…?Trois décennies de croissance puis une crise financière mondiale. Il a fallu accepter que la croissance ne soit pas garantie, intégrer des notions d’optimisation, de nouvelle vision stratégique à court, moyen et long terme, gérer le changement, découvrir les politiques de crise, le tout fort peu en vogue dans un milieu où il suffisait “de faire comme les autres” pour réussir.

Sept ans après 2008, l’observation de l’économie et des entreprises, quel que soit le marché, laisse stratèges et économistes perplexes. Les méthodes d’antan ne font plus recette. Le terme “agilité” peuple les conversations les plus “branchées” des milieux entrepreneuriaux. Pourtant, derrière toutes ses vertus, une vérité parfois réductrice : naviguer à vue et éviter le naufrage. Une histoire d’opportunisme à court terme plutôt que de vision stratégique à long terme.

Alors que de nombreux pans de l’économie sont en apnée, d’autres affichent des résultats qui crèvent le plafond. Crise ? Pas pour tous. Les plus visionnaires vous diront qu’une seule trame est partagée : celle d’un changement de paradigme.

Une crise est la phase passagère d’un cycle qui se reproduit, un changement de paradigme est une bifurcation, un passage d’un modèle A à un modèle B, une mutation profonde, globale et irréversible. Regardant le monde sous cet angle nouveau, vous reconnaissez un fil rouge récurrent : le succès est pour ceux qui sortent du cadre et réinventent les règles alors que les autres souffrent du syndrome du réverbère, si bien décrit par le stratège Maximilien Brabec lors du Surf Summit EuroSIMA 2014.

Dans ce flux d’incertitudes, de changements pervers et de revers traumatisants, beaucoup ont osé revoir le monde différemment et répartir une nouvelle donne. Favi (industrie automobile), Harley Davidson (sous la direction de Rich Teerlink), Poult (agro-alimentaire), Gore Tex (textile), HCL Technologies (IT) ne sont que quelques exemples parmi les plus connus.

LA MUTATIONBien avant 2008, une poignée d’historiens, économistes, philosophes, mathématiciens, physiciens et autres érudits ont travaillé d’arrache-pied pour croiser leurs connaissances, modéliser et anticiper l’avènement d’un nouveau paradigme de l’humanité.

2008 aura été une année fatidique. Surtout pour l’industrie des boardsports. Après 30 ans de rentabilité débordante, de croissance exponentielle et de projets de conquête planétaire, cette soirée qui semblait sans fin s’est subitement arrêtée.

Et la plus terrible des gueules de bois se profilait à l’horizon… Revue d’une mutation systémique, par Iker Aguirre.

Le succès est pour ceux qui sortent du cadre et réinventent les règles alors que les autres souffrent du syndrome du réverbère.

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Marc Halevy (Maran Group – www.noetique.eu), physicien, historien, philosophe et prospectiviste français est un extra-terrestre. Il compte plus de 30 ouvrages à son actif dont le très éclairant Prospective 2015-2025, l’après modernité, publié en 2014. Faisant partie de ce groupe de visionnaires scientifiques, il modélise le changement de paradigme en croisant l’étude de l’histoire, de l’économie et de la théorie de la physique des cycles. Pour lui, l’histoire connue de l’humanité serait marquée par des cycles longs de 550 ans. A la fin de chaque grand cycle, une rupture majeure venait à perturber l’ordre des choses et forcer un changement profond de modus operandi. Il cite l’invasion des cités grecques (-150 Av-JC), la chute de l’empire romain (380), la mutation féodale (980), la Renaissance (1450)…et les Quatre Grandes Ruptures (2000).

Pour la première fois dans l’histoire, l’homme doit faire face non pas à une rupture majeure (comme lors des autres grands changements de cycle) mais à quatre simultanées : une rupture économique, avec la crise financière mondiale, une rupture écologique, avec l’épuisement des ressources de la planète, une rupture technologique, avec l’avènement d’internet et du numérique, et une rupture philosophique, avec la perte de repères, de sens et de valeurs.

Un changement de cycle ne survient pas du jour au lendemain, il se profile progressivement. Au début, les signaux sont trop faibles pour être perçus mais ils commencent à exercer une influence. Pour Halevy, la Première Guerre Mondiale n’était que le premier d’un ensemble de bouleversements qui marqueraient la fin d’une ère. Entre 1983 et 2017, il compare la rencontre de ces deux courants (ou cycles longs), l’un naissant et l’autre déclinant, à un face-à-face subit entre deux fleuves coulant à plein débit. Il n’en ressort que chaos et incertitude avant que les eaux ne s’éclaircissent à nouveau. A ce stade, une seule option : tenir la barre bien ferme et gérer la tourmente. Etre agile, quoi.

Marc Halevy souligne ensuite que deux options s’ouvrent à nous : voir le monde avec des lunettes rouges, celles de l’ancien paradigme, et être pessimiste à juste titre car notre seule issue sera la mort, ou voir le monde avec des lunettes vertes, celles du nouveau paradigme, et être optimiste car nous vivons le printemps d’un nouveau cycle de 550 ans ! Quel est votre choix ? Etes-vous pessimiste ou optimiste ? Il semblerait que réussir ne soit plus une question de stratégie ou de gestion, mais de point de vue…

LE PLEIN D’ESSENCEMais ce détour n’est qu’une introduction à la véritable pépite qui s’ouvre à nous, passionnés de boardsports. Halevy enfile sa casquette de prospectiviste et décrit un modèle de remplacement venant corriger les défaillances de l’ancien. Ainsi, ce qu’il appelle la Logique “Courbe Rouge” (ancien paradigme) concerne une économie mourante de masses (pour le plus grand nombre), de volume (en très grandes quantités), par le capital (le pouvoir à l’argent), du standard (la répétition à outrance), de la productivité (fabriquer toujours plus), de la taille (grandir et devenir géant), du pillage (obsolescence programmée et pillage des ressources planétaires) et du prix (toujours moins cher).

Par opposition (et tenez-vous bien chers amis), la Logique “Courbe Verte” (nouveau paradigme) concerne une économie naissante de niches, de marges, par l’intelligence, de la virtuosité, de la créativité, de l’agilité, de la frugalité et de la valeur. Relisez cette phrase. Analysez chaque mot. De qui parle-t-on sinon de l’ADN le plus engrammé de notre industrie ?!

Pendant 30 ans nous avons été des marchés de niche. Nous avons su créer de la valeur en donnant un sens profond à nos passions. Le succès n’était

qu’un effet collatéral…et les bonnes marges aussi. En termes de créativité, peu d’industries ont atteint un tel niveau d’excellence. La frugalité ? Nous savons tous ce que c’est. Le marché avait beau grandir à grande vitesse, nous avons tous appris à faire de la magie sans ressources. Nous sommes des saltimbanques de la débrouille et, qui plus est, respectueux de la nature. 30 ans de croissance sans défaillir prouvent aussi à quel point nous sommes agiles. Tellement de mutations, de synergies et de convergences ! Nous ont-elles traumatisés ? Non. Nous sommes des virtuoses de l’agilité, de l’adaptation permanente. Parlons-en, d’ailleurs, de virtuosité. N’est-ce pas elle que nous vénérons le plus, que ce soit dans le sport, l’art ou les affaires ? Nous sommes fans de superlatifs et le superlatif est le domaine du virtuose.

La notion de crise prend un sens très différent à mes yeux. Et si le succès de notre industrie n’était dû qu’à notre ADN “nouveau paradigme” ? Si nous étions naturellement dotés d’une essence vouée au succès ? Et si, plutôt que des sports et des univers “très cool”, nous étions largement plus que ça ? Et si notre erreur aurait été de basculer d’une Logique “Courbe Verte” vers une Logique “Courbe Rouge” ?

LE BASCULEMENTLa fin des années 90 et le début des années 2000 ont été celles des grandes entrées en bourse. Après le leadership avant-gardiste de Quiksilver, qui intégra le NASDQ au milieu des années 80, les autres grands acteurs ont suivi le pas dans les années 90-00 : Billabong, Oakley, Vans, Volcom… Avec eux, toute l’industrie, cotée ou pas, a adopté le modèle financier ultralibéral, désireuse de partager la cour des grands avec ces géants. Nous tous, aveuglés par les perspectives d’un gain immédiat et d’une croissance exponentielle, avons laissé sur le parvis nos valeurs, nos codes, nos racines et notre ADN. Le retour de manivelle a été dur. Aujourd’hui, être coté en bourse a prouvé ses limites, ses dangers et certains en ont fait les frais.

NOTRE VRAI DÉFI ?Sortant difficilement d’une gueule de bois historique, le défi de notre industrie ne serait-il pas moins de trouver la voie de la croissance que de retrouver le chemin vers ses valeurs les plus fondamentales, sa vision du monde avant-gardiste et sa profondeur d’âme, loin de la deshumanisation spéculative et plus près de nos cœurs passionnés ? Rip Curl a osé le retour à une Logique “Courbe Verte” et les résultats financiers affichent la même couleur.

Oserons-nous revenir en arrière pour réviser nos fondamentaux ? Heureusement, les vagues et les montagnes sont là pour nous rappeler qu’elles sont plus qu’une réclame marketing et que l’argent n’a pas toujours été notre première motivation.

RDV au prochain numéro et n’oubliez pas vos lunettes vertes !

l’industrie du nouveau paradigme

Rip Curl a osé le retour à une Logique “Courbe Verte” et les résultats financiers affichent la même couleur

Deux options s’ouvrent à nous : voir le monde avec des lunettes rouges, et être pessimistes à juste titre car notre seule issue sera la mort, ou voir le monde avec des lunettes vertes,

et être optimistes car nous vivons le printemps d’un nouveau cycle de 550 ans !

Iker Aguirre écrit dans les pages de Source depuis plus de 50 numéros. Entrepreneur et consultant boardsports depuis plus de 20 ans, il dédie une grande partie de son temps à l’étude du nouveau paradigme et à son application en entreprise. Retrouvez plus d’infos sur ses travaux et recherches sur : www.ikeraguirre.com.

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tendances : boardshorts

“Les rayures et les fleurs sont des incontournables du boardshort, mais c’est à la portée de tout le monde. Attendez-vous à plus surprenant de la part de Volcom.”

Beau Campi, Designer Boardshort chez Volcom.

VINTAGE 2.0Imparable ces 3 dernières saisons, le style rétro des boardshorts occupe de plus en plus de place dans les collections des fabricants. Poches latérales, longueur mi-cuisse, taille élastiquée avec cordon de serrage, ces pièces ressembleraient à s’y méprendre aux bons vieux beachshorts type volley-ball qui cartonnaient dans les années 80. Mais en y regardant de plus près, la technicité qu’ils intègrent en fait des pièces maitresses à l’eau.

O’Neill fait partie de ces marques à avoir parfaitement intégré ce mix de l’ancien et du nouveau, avec des coupes courtes très rétro aux propriétés excellentes d’élasticité et de séchage. Reef, dans sa collection Surfaris du printemps 2016, introduit 2 nouvelles matières vintage agrémentées de technologie moderne : “des tissus légers et techniques dotés d’un traitement au toucher très doux qui rappelle une époque où tout était plus simple”, se souvient leur designer Troy Kingman.

Rétro, toujours, on note de nombreux et variés effets de délavage sur ces pièces : du stonewash à l’overwash, ces pièces trainent une histoire derrières elle qui saura combler le désir d’authenticité surf que l’on observe chez de plus en en plus de consommateurs ; à vous de l’utiliser en magasin. De plus, ces pièces à l’aspect pré-usé, comme si elles étaient dans votre garde-robe depuis toujours, en deviennent encore plus faciles à porter au quotidien, à l’opposé des produits flashy tous neufs des grandes chaînes.

THÈMES ET COULEURSCréée pour vous faciliter l’agencement en magasin, chaque palette de couleurs dévoile son lot d’histoires et de références. Chez Billabong, “l’océan est toujours une inspiration” comme on nous le rappelle au département design, alors on découvre des effets type reflets d’eau donnant des coloris saisissants. Chez O’neill, les eaux profondes et le Sri Lanka

TENDANCES : BOARDSHORTS PRINTEMPS-ÉTÉ 2016Avec des designs vintage aux fonctionnalités nouvelles, les boardshorts de la saison printemps été/2016 nous réservent leurs lots

de surprises. Ne vous fiez pas à leur délavage rétro et à leur coupe old-school, ces pool-shorts s’annoncent légers, performants et increvables, en plus d’être totalement polyvalents. Conçus pour surfer, s’entrainer ou simplement s’habiller - chemise et chaussures assorties – attendez-vous à les voir dans toutes les gammes et tous les contextes. Une étude de Denis Houillé.

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sont au menu, avec des variations d’indigo et de denim sophistiqués ainsi que des tons bordeaux et corail qui évoquent les fleurs du Sri Lanka, précise Jan Lindeboom, Senior Product Manager Surf. De même chez SUPERBrand, c’est la culture de la mer qui est abordée, dans une vibe moderne et branchée caractéristique des plages du Sud de la Californie.

FOX avance des thèmes graphiques asymétriques ainsi que des variations de textures et de délavages intéressantes, nous confie Laura Chu, Brand European Product Manager.

Chez Reef, “la palette de couleurs s’annonce plus sombre et sophistiquée que ce que l’on voit traditionnellement sur la saison printemps/été”, le tout accentué par des détails de couleurs saturées. Une tendance que l’on retrouvera aussi sur la ligne SS16 de Bench dont le thème “Holiday Noir” véhicule “un sentiment de fête nocturne où l’énergie luminescente résonne près de la piscine”, détaille leur designer Kimberly Bevan ; attendez-vous à des couleurs sombres et riches accentuées par des touches de tons plus énergiques.

De son côté, Protest évoque les rues de Los Angeles avec de fortes influences skate et café racer ; attendez-vous à du N&B rock’n’roll efficace.

Fidèles à ses racines, Lightning Bolt conserve une palette de tons atténués, agrémentés de touches de jaune et de noir pour un peu plus de profondeur, mais évoque aussi un autre thème de couleurs fortes (bleu officier, rouge et orange) de même qu’un vert militaire pré-senti pour durer encore sur cette saison.

Au design de Quiksilver, on nous dévoile que la collection a été inspirée par le Brésil, en référence aux récents voyages en compagnie de Dane Reynolds et Craig Anderson. En résulte une palette qui oscille entre couleurs fortes et tons plus organiques afin de donner une direction plus mode et plus street, comme nous l’affirme Tom Purbrick, leur designer Boardshort.

Pour choisir les tons de leur collection, les designers chez Iron & Resin n’ont pas eu trop de kms à parcourir. L’inspiration majeure provenant des weekends de trips sud-californiens, et la richesse de leur environnement.Le ton-sur-ton “black on black” vient célébrer la dernière collab’ entre Globe et Misfit Surfboards, dans un design et des matières des plus complexes. Alors que chez Osprey, c’est le cycle du soleil qui dicte l’ambiance de la ligne “de son lever à Palm Beach jusqu’à son coucher doré sur les plages de Rio”, dégradés de couleurs fortes au programme.SUPERbrand évoque des tons neutres basiques comme le taupe et le bleu marine, associés à des touches fortes de rouille, bleu et jaune.

Le thème dominant chez The Critical Slide Society est celui de “l’Apocalypse paradisiaque” qui se traduit par la juxtaposition de tons tropicaux avec des couleurs militaires plus sombres. Rusty joue aussi dans les contradictions avec son thème “Metal Aloha” qui fait se percuter rock heavy et esprit hawaiien pour donner une touche artistique inattendue. En s’éloignant de l’imprimé floral cher à son identité australienne, Rhythm évoque des silhouettes plus basiques et faciles à porter, dans des couleurs unies “pour les personnalités plus introverties”, comme le précise Jacob Byrne, responsable du Design.

Les combinaisons de noir et de blanc continuent de bien fonctionner pour Protest, en parallèle des thèmes jungle “vert/citron” et océan “bleu/orange”. Bien équilibrée, la palette proposée par Wilton Bradley et Osprey cette saison prochaine oscille entre “d’un côté, le côté cool et apaisé de Palm Island et, de l’autre, la puissance et les couleurs fortes de Copacabana”.Enfin, Volcom met le focus sur l’abstrait et le créatif et avance 3 thèmes majeurs sur l’ensemble de ses collections de vêtements. Un cross-merchandising mis à l’honneur et des silhouettes faciles à composer. Impact maximal en magasin.

MOTIFS et IMPRIMÉSInévitable, le thème tropical conserve sa côte de popularité que ce soit

“La palette de couleurs s’annonce plus sombre et sophistiquée que ce que l’on voit traditionnellement sur la saison printemps/été.” - Troy Kingman Head Designer chez Reef

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dans des imprimés de plantes, de fruits ou d’animaux. Quoi de plus fun que d’arborer sur nos côtes européennes des palmiers, des hibiscus, des ananas, des noix de coco, des bananes ou des perroquets, “Oui, mais avec un petit twist de design purement européen s’il vous plait !” Attendez-vous à retrouver l’imparable imprimé “floral vintage” revisité dans des déclinaisons plus sombres et même modernisé chez certains, voire totalement distordu chez d’autres.

En parallèle de son inaltérable damier, l’ADN graphique de Vans se retrouve également au cœur de la nature avec de fortes inspirations d’éléments floraux, d’imprimés océaniques et de perroquets en all-over comme nous le détaille, Luca Canali, Chef Produit Vêtements & Accessoires de Vans.

Au design chez Rip Curl, Mael Armellini insiste sur les motifs et textures qui seront notamment véhiculées par les rideurs de leur team : Fanning et Wilko porteront des rayures, tandis que Medina et Wright arboreront des blocs de couleurs.

“Les rayures et les fleurs sont des incontournables du boardshort, mais c’est à la portée de tout le monde. Attendez-vous à plus surprenant de la part de Volcom”, annonce Beau Campi, designer Boardshort. Panneaux et imprimés asymétriques viendront casser les normes pour créer des styles iconiques uniques, à la touche Volcom.

Sans trop en dire, Kirk Heifner, responsable design de Lightning Bolt en Californie, nous dit que les rayures “rugg” fonctionnent bien et ils s’apprêtent à sortir un nouveau jersey rayé plus large à l’allure vintage : “Avoir une équipe au Portugal nous donne un réel avantage dans le développement des matières. Les jerseys les plus complexes viennent du Portugal”, ajoute-t-il.

MATIÈRES et COMPORTEMENTSFinalement, le stretch quadri-directionnel, l’hydrofuge et le séchage rapide sont devenus des critères de base quant aux matières utilisées par tous les fabricants. Alors, ces shorts, portés au quotidien, doivent pouvoir être utilisés en toutes circonstances, de la plage au centre-ville, avec le même look. Mais le multifonction doit aller encore plus loin et permettre “la pratique du training ou du surf en étant extensibles et en séchant vite”, comme on nous le précise chez Brunotti.

Vans maintient son Tri-blend qui, en plus d’être efficace dans l’eau, conserve un look vintage au toucher doux et délavé. Globe conserve également ses canvas de polycoton/spandex ainsi que ses mélanges nylon/coton qui, associés au délavage enzyme, ciblent le lifestyle avant tout. Tout

comme Billabong qui continue à travailler “le polycoton stretch qui offre à la fois confort et look vintage au produit”.

Brunotti a mis au point un nouveau mélange à base de satin brillant : “Oui, mais surtout très sophistiqué !” annonce Lonneke Mulder au Marketing.Tandis que chez Volcom, on s’amuse avec des mélanges de coton et de slubs, crosshatch et chambray, pour se changer un peu les idées après avoir rafler les SIMA Image Awards avec son Mod-Tech intouchable.

DÉTAILSRécemment en Australie, Rip Curl a développé un système de taille ajustable “Shifter” qui s’est vite montré très populaire ; le lancement européen ne devrait donc pas tarder.

La durabilité et le côté atemporel des créations ressortent de plus en plus. Mais le confort reste un critère majeur dans la conception d’un boardshort et Reef en a étudié les moindres détails : slick élasthanne perforé pour réduire les frictions, coutures galonnées pour une finition parfaite et bande de ceinture intérieure brossée pour améliorer le confort entre la matière et la peau, nous détaille Troy. Les irritations sont véritablement d’un autre temps.

Chez Rip Curl, on observe aussi l’évolution permanente de leur elastomax (ES5) et notamment sa capacité de mémoire de forme - sans compromis d’élasticité, ni de résistance.

O’neill, en s’associant avec l’organisation non-gouvernementale Parley, parvient à concrétiser le dilemme parfait qui touche notre monde : “nettoyer l’océan de ses déchets plastiques pour les transformer en fibres intissables dans les boardshorts et les tee-shirts”. Cerise sur le gâteau : ces modèles sont faits pour durer, alors profitons-en.

LES 5 TENDANCES FORTES

• Poolshorts/Beachshorts vintage à mi-cuisse

• Toucher adouci et imprimés délavés

• Thèmes floral vintage, tropical et océanique revisités

• Cross-merchandising entre les boardshorts et l’habillement

• Atemporalité et multifonctionnalité des produits

“Avoir une équipe au Portugal nous donne un réel avantage

dans le développement des matières. Les jerseys les

plus complexes viennent du Portugal.” - Kirk Heifner, Responsable Design de

Lightning Bolt en Californie

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LA RENAISSANCE DES PETITES MARQUES DE SKATE

renaissance des marques de skate

Le timing ne pourrait être plus adéquat. Une génération entière de skateurs, élevée aux cassettes VHS et au skate Street new school, est dorénavant suffisamment âgée pour apprécier et être en mesure de s’offrir des classiques de leur enfance revisités. Et les pionniers du skate Street comme Mike Vallely, qui dirige la marque Street Plant avec sa fille Emily, ont atteint un point de leur carrière qui leur permet de gérer leurs propres affaires : “Je pense que les skateurs ont toujours soutenu les skateurs. J’ai toujours eu conscience de ce potentiel, mais j’étais auparavant bien trop occupé à skater pour m’y investir.”

DES PANS D’HISTOIRE Les ventes sont très largement stimulées par le fait que certains modèles de planches classiques ont vieilli comme du bon vin. Des modèles essentiels, comme la Dream Girl inspirée par les mangas de Jeremy Klein, ou la Barnyard de chez Vallely, sont considérés comme le Graal dans le milieu des collectionneurs, de même que la menaçante Satan de Natas Kaupas, qui se vend à des prix à quatre chiffres sur eBay.

Les rééditions de plateaux sont aussi prisées. Lorsque Vallely a ramené à la vie le modèle Barnyard, les stocks se sont vendus presque aussitôt à un prix de 100 $ par planche signée personnellement, numérotée à la main et en édition limitée.

Les clients peuvent aussi payer 70 $ pour des grands classiques comme la Experience de Ron Chatman sous le label de Jeremy Klein, JK Industries, ou 100 $ pour l’édition limitée de la planche Titanic de Tony Hawk. C’est une grande jam session et les fans sont partants pour mettre de l’argent dans le jukebox. “Cette tendance fleurit principalement dans le milieu des collectionneurs, qui est très développé aux États-Unis, mais plutôt réduit en Europe”, indique Jörg Ludewig, copropriétaire chez Urban Supplies distribution en Allemagne.

PLUS QUE DE LA NOSTALGIE Cette nouvelle poignée de marques joue aussi sur deux tendances actuelles : la première, c’est que les clients demandent des articles en édition limitée et difficiles à trouver ; idéalement avec une fabrication consciencieuse. Au lieu d’externaliser la production de planches en Asie, Vallely produit ses plateaux chez PS Stix, l’usine dirigée par le très influent et innovant “Professor” Paul Schmitt. Les plateaux de Jeremy Klein sont sérigraphiés à la main dans l’atelier So Cal de Screaming Squeegees, tandis que les vêtements de la marque renaissante de Chris Lipomi, dear Skateboarding, sont imprimés à la main à Los Angeles.

La deuxième tendance consommateur concerne les plateaux, avec des shapes non-conventionnels et très créatifs, ce qui constitue le jeu préféré de ces marques rétro. Le modèle Barnyard de Vallely revient à la

Poussez-vous Palace, Magenta, et Polar. La nouvelle vague de marques de skate indépendantes est déjà là, et elle est dirigée par des professionnels chevronnés qui utilisent leur propre nom comme capital-marque.Maintenant qu’Internet

nourrit l’ensemble de l’infrastructure pour la vente directe au magasin et au client, et que les réseaux sociaux offrent un marketing gratuit, ces pros transforment leur vision du skateboard en de nouvelles marques, injectant par la même

occasion des shapes classiques et des graphismes à haute valeur ajoutée. Par Dirk Vogel.

UNE NOUVELLE POIGNÉE DE MARQUES DE SKATE INDÉPENDANTES, DIRIGÉES PAR DES PROFESSIONNELS CHEVRONNÉS

“Je pense que les skateurs ont toujours soutenu les skateurs. J’ai toujours eu conscience de ce potentiel, mais j’étais auparavant bien trop occupé à skater pour m’y investir.” Mike Vallely, de Street Plant

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gloire des “doubles tails”, tandis que des rééditions de la Dream Girl de Klein sont disponibles en version classique des années 80 ainsi qu’avec des shapes popsicle. Dear Skateboarding a aussi relancé le plateau Stick-O-Rama, avec le graphisme Winnie The Pimp et le shape original 8,75 de 1989.

Ces facteurs combinés garantissent que bon nombre de ces planches finiront par être grippées et ridées. “Nous avons démarré avec des planches en édition limitée et cela nous a permis de développer la marque. Mais ma philosophie derrière la marque, c’est de fabriquer des planches pour les skateurs qui skatent effectivement et pas seulement pour les collectionneurs. Je souhaite stimuler la participation”, indique Mike Vallely.

ON N’EST JAMAIS SI BIEN SERVI QUE PAR SOI-MÊME Pour ajouter de l’eau dans le gaz, l’intégralité des canaux de communication par les réseaux sociaux offre une véritable chance de rallier du soutien et d’engager des clients, et tout cela gratuitement.

Pour le skateboardeur professionnel transformé en designer, Alphonzo Rawls, ce sont ses followers qui l’ont effectivement encouragé à lancer sa propre marque de vêtements et d’accessoires : “EVERYBODYSKATES est partie de ma simple expression créative partagée sur Instagram. J’ai créé des images qui résonnaient avec mon public et j’ai commencé à générer de la demande pour des T-shirts et autres articles.”

La demande étant effectivement très forte, Boardsport SOURCE a rendu visite à ces marques de la nouvelle génération pour avoir un petit aperçu de ce qui se passe sous le capot.

ENTREPRISE FAMILIALE : STREET PLANTInstagram : @streetplantbrndQuestions : [email protected] Dans la maison de Mike Vallely, à Long Beach en Californie, des boîtes de nouvelles planches Street Plant s’empilent du sol au plafond. L’année précédente, une demande incroyable de la part des fans de la réédition du modèle Barnyard a envahi le serveur de la boutique en ligne. Mais l’intégralité du stock s’est quasiment vendue en quelques heures. Aujourd’hui, Vallely et sa fille et partenaire, Emily Vallely, sont très affairés à expédier les planches aux clients.

C’est un moment très particulier. Tout au long de sa carrière à succès de skateur professionnel, Mike Vallely a subi plusieurs contretemps de la part de partenaires. Avec Street Plant, l’homme derrière le graphisme d’éléphants emblématique assume totalement : “j’ai fini par atteindre un âge auquel cela fait plus de sens et j’ai aujourd’hui plus de temps pour diriger ma propre entreprise. De plus, mes enfants sont à un âge où ils peuvent aussi participer. Nous sommes vraiment une entreprise familiale.”

Le fait de diriger sa propre marque permet à Mike Vallely de remettre au goût du jour des modèles classiques comme la Mammoth de 1991. Il peut aussi collaborer librement avec d’autres marques sans recevoir de critiques de la part de ses partenaires. “Je suis dorénavant mon propre boss, je vais faire une planche avec Dog Town et Suicidal Tendencies et je vois ça comme une relation d’entraide amicale et même familiale”, indique Vallely. Et d’ajouter : “il y a une nouvelle manière de mener une entreprise, il s’agit de faire participer tout le monde et que chacun témoigne du respect envers les uns et les autres.”

DES BOARDS ON FIRE : JK INDUSTRIESInstagram : @hookupsofficialQuestions : [email protected] Chez Cham Sut Gol, un restaurant BBQ coréen à Garden Grove, Jeremy Klein

fête la sortie d’un nouveau modèle JK Industries : une interprétation de Mark Gonzalez du graphisme classique de la Dream Girl. Alors que des morceaux de viande marinés grillent sur le barbecue, Klein est entouré de sa cour comme un véritable roi du skateboard, balance du rhum à 80° dans les flammes, s’envoie des shots de Soju avec des fans et vend des tonnes d’articles.

Depuis 1994, Klein dirige sa propre marque de planches et de vêtements, Hook-Ups. Mais comme il partage la propriété avec un partenaire, l’idée est de se lancer en solo avec JK Industries. Après 400 unités d’un remake de la planche Candy Bar de Klein en 1991, vendu en un clin d’œil, il a augmenté la production pour atteindre une nouvelle planche par mois et a libéré de l’espace de stockage dans son garage de South Bay.

EXCLUSIF ET EN EDITION LIMITÉE : EVERYBODYSKATESInstagram : @everybodyskatesQuestions : [email protected] Qu’ont en commun ces icônes de la culture pop : Rick Ross, Michael Jackson et Madonna ? Ils font tous du skate ! Oui, enfin tout du moins dans l’univers créatif d’Alphonzo Rawls et de son label EVERYBODYSKATES. Celui-ci créé des photomontages pour mettre en scène des célébrités sur roulettes : le rappeur Rick Ross qui balance son gros gabarit sur un noseslide, Madonna au-dessus du coping d’une piscine en train de rentrer le trick du même nom et Mohammed Ali tre-flipping au-dessus d’un adversaire déchu.

“C’est une approche vraiment cool et novatrice avec des graphismes sympas. C’est très humoristique, comme le T-shirt Smith Grind avec Morrissey. En plus, on ne voit plus vraiment de véritables photos de skate sur les T-shirts, on ne voit plus que des logos”, indique Jörg Ludewig chez Urban Supplies, qui distribue EVERYBODYSKATES en Allemagne.

Ce qui a démarré avec des petits posts sympas pour s’amuser sur Instagram est devenu une véritable marque en plein essor pour Rawls et son partenaire Harvey Hardwick. “Ensemble, nous avons réussi à mener pas mal de choses, du processus de création à la livraison, et nous continuons d’apprendre”, indique Rawls. Et d’ajouter : “les commentaires que j’entends le plus de la part des fans de #EVERYBODYSKATES, c’est qu’ils reçoivent des compliments partout où ils portent les T-shirts. Le fait que les gens apprécient les images et que ça provoque des discussions, me donne de l’inspiration pour continuer à faire ce que je fais.”

RETOUR À L’ÉPOQUE DES VIDÉOS : DEAR SKATEBOARDINGInstagram : @dearskatingQuestions : [email protected] Les vidéos et les photos de magazines des années 80 et du début des années 90 sont imprimées pour toujours dans la mémoire collective du skateboard. La marque de skateboard basée à Los Angeles, Dear Skateboarding, ramène quelques pièces de vêtements et de matériel de l’au-delà, avec des produits classiques qui ont une forte valeur sentimentale : le T-shirt Israel de Mark Gonzales, le chapeau jaune RB Control porté par Ray Barbee, le T-shirt de RAD Magazine, ce haut SuperCush Suspension et le short VIS à moitié découpé de Lee Ralph font leur come-back dans les magasins.

“Dear produira, et dans certains cas reproduira, des vêtements portés par des légendes du skate ainsi que des skateurs un peu moins connus. Des vêtements qui sont apparus dans les magazines, dans des vidéos ou simplement qui ont fait l’objet de rumeurs, seront ramenés en édition limitée”, indique le penseur de Dear Chris Lipomi, un bel artiste de formation.

Tous les T-shirts de Dear Skateboarding sont sérigraphiés à la main et délavés afin de leur donner une sensation de vieilli pour faire honneur au modèle original. Les T-shirts ont déjà été présentés à Slam City Skates et chez d’autres revendeurs choisis du Royaume-Uni. Quant aux perspectives en Europe, Lipomi est optimiste : “il semblerait qu’il y ait plus de réflexion et de considération sur le marché européen. C’est un marché qui réfléchit plus. Mon projet tourne autour de la mémoire et de la réflexion, il requiert une audience qui comprend ça.”

renaissance des marques de skate

“Le fait que les gens apprécient les images et que ça provoque des discussions, me donne de

l’inspiration pour continuer à faire ce que je fais.” Alphonzo Rawls, EVERYBODYSKATES

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PRISE DE CONSCIENCEAu fil des ans, le port du casque est entré dans les mœurs des skateurs, oui, mais principalement sur un halfpipe ou en skatepark. La nouveauté vient du street, à l’image de la légende Mike Vallely annonçant que, dorénavant, il porterait un casque pour skater en toute occasion.

Voilà un message fort envoyé aux pratiquants de street, une catégorie qui n’a (heureusement) pas eu à voir un de ses meilleurs ambassadeurs victime d’un grave trauma crânien. En snowboard, la sonnette d’alarme a retenti lorsque l’espoir olympique Kevin Pearce faillit perdre la vie à la suite d’une chute en 2009, victime de lésions cérébrales graves. Trois années plus tard, ce fut au tour de la skieuse freestyle canadienne Sarah Burke de perdre la vie lors d’un entraînement, laissant le monde sous le choc, avant que l’accident sur des skis du multiple champion du monde de F1 Michael Schumacher ne vienne lui aussi mettre l’accent sur la sécurité des rideurs. Désormais, plus de la moitié des skieurs et snowboardeurs porte un casque.

Une étude récente réalisée par l’université d’Utah Valley a mis en évidence que, parmi toutes les blessures recensées en skate entre 2006 et 2011, plus de 57 % impliquaient l’utilisation d’un longskate. Parmi ces accidentés, on notait également un nombre de traumas crâniens bien supérieur à la moyenne et - le chiffre qui fait mal - seuls 4 % portaient un casque. D’après le rapport Skateboard Fatality Report de 2011, 30 skateurs ont perdu la vie cette année-là sur leur planche, dont la grande majorité pratiquait dans la rue, sans casque.

À la lumière de ces statistiques, le geste de Mike Vallely avec son casque Triple 8 Brainsaver pourrait bien enclencher un mouvement de masse et changer le paradigme du skate en street.

LE JUSTE PRIXLa Sainte-Trinité genouillères-coudières-protège-poignets tend désormais à être vendue sous forme de kits complets, le tout pour un tarif public de l’ordre de 50-60 ¤. Alex Sardella, coordinateur marque et sponsoring chez G-Form, indique ainsi que “le kit G-Forme Pro-X de genouillères, coudières et protège-tibias est commercialisé au prix de 79,99 $, et le modèle de short Crash à 110 $”.

S’agissant des casques, les ventes sont réalisées sur le milieu de gamme, à savoir des prix tournant autour de 50 ¤, même si un modèle comme le Superlight de TSG, vendu 80 ¤, connaît également un franc succès. Pour trouver des prix sensiblement supérieurs, il faut regarder du côté des produits destinés au longskate et, en particulier, de descente. Nadja Herger-Bondarenko, directrice de la communication chez TSG International, nous fait part du bon accueil réservé au casque intégral Pass : “À 250 ¤ pour le modèle en fibre et 395 ¤ pour celui en carbone, ce casque est un produit très haut de gamme destiné au downhill qui se démarque par un design résolument nouveau tout comme ses caractéristiques techniques.”

“Malheureusement, les gens ne regardent principalement que le prix”, regrette Charly Heusschen de EGG. “À mon sens, il est plus important de savoir ce que l’on peut faire avec un casque, et surtout, ce que le casque peut faire pour vous.” Proposant des casques de qualité à des prix alléchants, la marque REKD s’est constituée une jolie niche sur le marché : “Nos casques Elite et Elite Icon sont vendus à 35 ¤, ce qui est particulièrement bas pour un casque garanti aux normes, qui plus est d’une forme unique et avec une telle finition texturée”, annonce fièrement Toby Dray.

tendances : casques et protections skate

DES PROTECTIONS INTELLIGENTESPour vous y retrouver parmi les tendances des protections skate et offrir à votre clientèle le must en matière de sécurité,

voici les dernières nouveautés et technologies à investir cette catégorie pour le moins…vitale. Par Dirk Vogel

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DES CASQUES DE QUALITÉ, À CONDITION DE LES ENTRETENIRAujourd’hui, il n’a jamais été si facile de procéder à l’entretien de son casque, alors que la plupart des protections intérieures et garnitures sont démontables et lavables, augmentant ainsi leur durée de vie. Mais la règle veut qu’un casque ayant subi un choc sévère soit remplacé, comme l’explique Nadja de TSG : “Nous recommandons de changer de casque tous les 3-4 ans s’il n’a pas subi de choc. La mousse EPS a tendance à perdre en densité, ce qui diminue sa capacité d’absorption des chocs.”

Mais cette règle n’est pas absolue, alors que le spécialiste du casque enfant EGG a résolu ce problème : “Les casques EGG sont conçus avec un noyau en EPP (polypropylène expansé), capable de résister à des chocs à répétition et qui fait preuve d’une excellente capacité d’absorption des chocs ainsi que d’une mémoire de forme ultra-rapide après l’impact.” Nous invitons les détaillants à parcourir la notice du modèle S1 sur s1helmets.com afin de connaître les signes indiquant un casque abimé.

Le casque tient la formeDepuis les premiers modèles à coque rigide à la fin des années 70, la forme dite half-cut (oreilles dégagées) continue de séduire la majorité des skateurs, comme en témoigne Pro-Tec, pionnier du genre : “Notre modèle Classic demeure le fleuron de la gamme depuis plus de 40 ans désormais. Et c’est aussi le modèle de casque le plus copié du secteur.” Mais derrière une apparence identique se cache quantité de nouvelles technologies : “Les formes plus fines et moins encombrantes que l’on trouve sur la plupart de nos casques connaissent beaucoup de succès”, affirme Nadja chez TSG, mettant en avant les modèles Superlight et Evolution.

Bern peut se targuer de proposer des modèles de casques cross-over, utilisables dans plusieurs pratiques : “Le snowboardeur hardcore est aussi souvent un skateur et nous voulons lui proposer un modèle deux-en-un. Le modèle Macon est le seul casque a avoir brillé aussi bien sur plus grands podiums de snow et de skate à travers le monde”, rappelle Josh Walker de Bern, tout en annonçant l’arrivée d’un futur nouveau modèle cross-over.

Autre tendance forte, le succès rencontré par les casques intégraux destinés à la descente, à l’image du modèle Pass de TSG mentionné plus haut ou encore du T8 Racer de Triple 8. Pour plus de confort et un côté des plus rétro (sans sacrifier aux normes de sécurité modernes), TSG annonce la sortie d’un casque baptisé Dawn Flex, “reprenant la coupe de modèles vintage des débuts du skate, avec une garniture souple et la norme CE.”

QUID DE L’OFFRE KID ?Les marques déclinent quantité de modèles kids, notamment EGG, dont la collaboration avec des experts du corps médical a donné naissance à des casques à la fois sûrs, fun et personnalisables : “Le poids de la tête d’un enfant est proportionnellement plus élevé [que chez l’adulte] et ses muscles du cou moins développés. Par conséquent, il présente plus de risques de chuter sur le côté ou en arrière. Nous avons pris en compte ces critères et intégré des protections pour les oreilles et le cou”, précise Charly Heusschen.

TSG y va également de son casque spécial kid, le Nipper Maxi, “un casque de 250 grammes super confortable. Il reprend la forme anatomique de la tête, comme des côtés plus ronds, ce qui lui offre un meilleur maintien du crâne”. Bern prend également soin de nos chères petites têtes blondes : “Le casque Nino a été conçu afin de protéger la tête de votre enfant en toutes saisons. Ce casque est le plus petit de la gamme Bern et il est aux normes requises pour la pratique du vélo, du skate et du snowboard.”

Pro-Tec a également pensé aux autres protections en proposant des kits complets pour kids, comme le JR 3-Pack vendu à 39,99 ¤ : “Les parents

sont désormais bien plus au fait des risques encourus par les kids dans les action sports et notre JR 3-Pack permet d’assurer une protection complète à leurs rejetons, des poignets en passant par les coudes, jusqu’aux genoux, le tout dans un seul kit.”

GENOUILLÈRES ET COUDIÈRES : UNE OFFRE TOUJOURS PLUS LARGECes deux types de protection font l’objet d’une demande en forte croissance, due en partie à l’arrivée de nouveaux pratiquants, et au sein de laquelle ont note deux tendances distinctes. Primo, les protections classiques avec coque rigide en plastique (utilisées en rampe pour glisser sur les genoux) bénéficient d’améliorations techniques comme des mousses D3O résistantes aux impacts, que l’on trouve sur les genouillères/coudières de rampe haut de gamme de TSG, les Force III : “Les mousses D3O sont douces au toucher et à l’usage mais se raffermissent sous les chocs, surpassant les qualités d’absorption de l’EVA.” Quant à Pro-Tec, la marque a doté ses genouillères de garnitures préformées en EVA, plus résistantes aux compressions, ainsi que de nylon balistique plus résistant à l’extérieur.

Deuxio, l’autre tendance est incarnée par les protections souples - car en street personne ne glisse sur les genoux - offrant plus de flexibilité tout en remplissant leur rôle lors des chocs. Chez G-Form, on mise sur la Reactive Protection Technology (RPT), “une des meilleures technologies en matière d’absorption des chocs”, avance Alex Sardella”, avant d’ajouter que “toutes nos protections sont flexibles, légères et confortables”.

VERS DES PROTECTIONS PLUS DISCRÈTESLe longskate se révèle être un gros moteur de croissance en matière de protections, en particulier celles que l’on trouve également en snowboard et motocross : les protections dorsales, courtes ou intégrales. Tout aussi techniques, les protections souples proposent de se faire discrètes : “Les protections G-Form se portent à même la peau, sous un jean, une veste en cuir ou un t-shirt à manches longues. Elles se sont font oublier tellement elles sont invisibles et confortables !”

Pour les protections dorsales et du bassin, Bern a opté pour la mousse PORON : “Elle réagit parfaitement sous toutes les températures et son poids est modeste”, évoque Alex Sardella. Selon lui, l’avenir est à la spécialisation : “La scène féminine grandit à toute vitesse et les marques revoient leur approche unisexe pour proposer désormais des gammes spécifiques aux filles. En 2015, nous avons sorti notre première gamme femmes ainsi que des tailles enfants.” Plus surprenant, le prochain défi des marques de protection est de s’attaquer à un article peu mis en avant jusqu’ici : “Nous allons lancer des modèles de chaussettes destinées au skate, comportant des protections aux chevilles et aux tibias”, annonce Nadja de TSG. L’expression “protégé de la tête aux pieds” n’aura alors jamais été autant méritée !

tendances : casques et protections skate

“La majorité des skateurs ne font pas la différence entre un modèle aux normes ou pas. Beaucoup choisissent des modèles en mousse souple en pensant être mieux protégés, alors

qu’en réalité, ils augmentent les risques de traumas.” Mike Girard, S1

LE RÉSUMÉ DES TENDANCES

• Des casques spécial street, en plus des modèles rampe/park

• Une demande de casques pour débutants en pleine croissance

• Des casques de grande taille

• Le longskate pousse le marché du casque vers le haut de gamme

• Des coudières/genouillères et protège-poignets pour les débutants

• Les coudières/genouillères souples gagnent du terrain

• Des protections dissimulées sous les vêtements

• Des protections spécial Filles et Kids

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PRÉSENTATIONSPouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours et comment vous arrivé à ce poste chez Absolute Board Co. ?J’ai débuté ma carrière professionnelle comme officier dans l’armée. Personne ne veut me croire mais c’est vrai. Puis j’ai travaillé 15 ans dans le secteur des boissons spiritueuses, avec des marques comme Jack Daniels et Bacardi. J’étais alors directeur commercial pour les marques du groupe Brown-Forman.

Il ne s’agit pas exactement du parcours classique dans le secteur des boardsports. Qu’est-ce qui vous a attiré chez Absolute et ses marques ?Ce qui m’attirait le plus était l’opportunité de prendre les commandes d’une start-up en Europe et de la faire grandir. Absolute Board Co. détient des marques au potentiel incroyable et la société a été créée sur des valeurs

bien définies. Ce sont des fondations solides sur lesquelles construire quelque chose.

Avec le PDG Matt Logan, nous partageons la même vision quant à la direction à prendre. On nous a offert la liberté de créer une affaire où nous nous sentions bien. Nous pouvons être très fiers du chemin accompli par l’équipe.

PENNY SKATEBOARDSComment Penny en est venue à créer cette catégorie du cruiser plastique qui lui vaut désormais d’être tellement copiée ?C’est très simple et c’est souvent comme ça s’agissant de grandes idées. Penny a répondu à l’une des principales demandes de la part des clients, à savoir le besoin de s’amuser. Ben Mackay, le créateur de Penny, s’est dit

La success story de Penny Skateboards ces dernières années est intimement liée à une famille de produit : le cruiser en plastique. Avec ses complètes fun et colorées, la marque australienne s’est transformée en jackpot pour les détaillants,

faisant rentrer une toute nouvelle catégorie de skateurs loisirs dans leurs échoppes. Cet essor du cruiser s’est révélé être le moteur de croissance le plus dynamique du marché du skate en Europe, affichant des taux de croissance

composés de l’ordre de 30 % par an et plus pour les shops. SOURCE a rencontré le boss Europe d’Absolute Board Co., distributeur de Penny Skateboards. Ollie Berney revient pour nous sur cette percée de la marque dans la catégorie cruiser et nous explique comment il procède afin de garder l’avantage sur les concurrents et copieurs, en misant notamment sur une autre famille de produit, le longskate ! Attention : petites planches, mais grand discours !

OLLIE BERNEY. DIRECTEUR GENERAL EUROPED’ABSOLUTE BOARD CO.

INTERVIEW GRAND PONTE

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en véritable amoureux du skate que celui-ci devrait être plus fun qu’il ne l’était. Il a alors développé quelque chose pour répondre à ces attentes.

Après avoir été à l’initiative d’une tendance, comment faire ensuite pour conserver cette avance et pérenniser sa croissance ?Pour consolider notre croissance, nous avons passé beaucoup de temps à essayer de comprendre pourquoi les clients achetaient cette marque. Grâce à ces enseignements, nous pensons pouvoir continuer à proposer des innovations qui vont dans le bon sens. Notre stratégie sera de diversifier la gamme selon les besoins. Par exemple, le sac à dos Penny que nous avons lancé plus tôt cette année faisait partie des besoins identifiés et son succès a été bien au-delà de nos meilleures attentes.

Quelles seront les pistes de développement explorées à l’avenir ?Cet été, nous allons commercialiser un longskate Penny. Il nous a fallu un peu de temps pour maîtriser la fabrication, mais aujourd’hui nous sommes en mesure de proposer un engin excellent. C’est un exemple qui illustre bien la façon dont Absolute Board Co. met à profit les retours consommateurs pour innover sur le marché.

À quoi ressemble le client type de Penny ?Nous avons passé beaucoup de temps à tenter de connaître nos clients potentiels. La première étape a été de comprendre quelles étaient leurs motivations d’achat concernant le matériel en skate. Nous avons ainsi identifié sept besoins : la liberté de création, le lifestyle, se balader, la légitimité, la performance et l’altruisme. Une fois isolées les motivations les plus fortes, nous avons ensuite aligné nos marques et activités en fonction de ces motivations, afin d’y répondre de façon crédible.

Le client type de Penny n’a jamais acheté de skate par le passé. Il s’intéresse au lifestyle véhiculé par le skate, il a envie de traîner sur un skate et de prendre du plaisir. Mais jusqu’ici, il n’a jamais osé franchir le pas. Un des atouts de Penny est d’avoir fait tomber ces barrières et permis à des personnes de se mettre au skate. En retour, Penny est devenue une des marques qui permet au skate de grossir et d’attirer de nouveaux clients en magasins.

En évoquant les points de vente, il semble que l’un des plus gros problèmes actuellement soit l’abus de promotions et de soldes. Comment se positionne votre entreprise vis-à-vis de ces politiques commerciales ? Nous ne choisissons pas nos magasins en fonction du volume d’achat qu’ils nous proposent, mais davantage en fonction de combien ils parviennent à vendre. Cela signifie que nous ne fonctionnons pas par précommande, pas plus que nous ne faisons de remise sur les gros volumes ou ce genre de choses. Nous préférons miser sur des magasins qui sont prêts à nous offrir de la visibilité et à mettre en avant nos marques, à réaliser des promotions avec une valeur ajoutée. Ainsi, l’argent circule et personne ne se retrouve avec des piles de stocks non écoulés. Et ce faisant, l’intégrité du positionnement de la marque est respectée.

Quel est l’objectif global d’Absolute Board Co. et des marques représentées ?Faire en sorte que davantage de personnes se mettent à skater.

LE MARCHÉ EUROPÉENIl reste encore beaucoup de personnes à amener au skate. Quelles zones en Europe représentent vos plus gros marchés et lesquelles font preuve d’un gros potentiel à l’avenir ?Je ne crois pas que notre situation soit courante dans le secteur du skate.

Bien sûr que le Royaume-Uni et la France sont des marchés importants, et je pense aussi à nos partenaires en Norvège qui ont réalisé un travail remarquable sur un marché aussi limité. Mais, en dépit de la situation économique là-bas, c’est en Russie que nous connaissons la plus grosse croissance, bien supérieure à ce que nous avions anticipé.

Êtes-vous d’accord avec cette idée que vous disposez de davantage de marge de croissance que les marques de skate “traditionnelles” en raison de votre cible commerciale spécifique et de votre philosophie ?La réalité est que notre taux de pénétration sur tous les marchés est encore très faible. Mais, comme nous touchons des personnes qui ne skataient pas auparavant, le nombre de clients potentiels est énorme, ce qui n’est pas si facile à atteindre pour d’autres marques. Il est vrai que cela nous laisse de grosses opportunités et qu’il nous reste encore beaucoup à accomplir, que ce soit sur les marchés européens déjà investis ou les nouveaux.

Avez-vous un message à faire passer aux détaillants en Europe qui souhaiteraient travailler avec Penny et/ou vos autres marques ?Que notre objectif est de devenir la marque avec laquelle les relations de travail sont les plus faciles. Je souhaite réellement que les détaillants gagnent beaucoup d’argent avec nos marques et la meilleure façon d’y arriver est de partager notre passion qui est de créer des marques de qualité.

À partir de votre expérience acquise dans d’autres secteurs, pouvez-vous nous dire quels sont les atouts et les failles des entreprises du monde des boardsports ?Je crois que le plus important quand il s’agit de créer une marque est de parvenir à comprendre le lien émotionnel entre les clients et cette marque. Sans le côté émotionnel, cela reste un simple produit. Par conséquent, vous devez faire appel à des personnes passionnées qui partagent cette passion à animer les marques. Les entreprises avancent souvent que leurs employés sont leur principal atout. J’y mettrais un bémol : je crois que le principal atout, c’est la passion.

Je ne crois pas qu’il s’agisse de mon rôle de donner des leçons à l’industrie des boardsports. Mais ce que je peux vous dire est que, chez Absolute, nous faisons en sorte de donner encore plus. Et notamment dans ces domaines : la compréhension du client et de sa relation à la marque, un lien plus direct avec les détaillants afin d’être au plus près de leurs besoins et ainsi d’assurer nos engagements, et également jeter un œil en dehors du marché des action sports pour y trouver les meilleures solutions à adopter. Mais venant du secteur des spiritueux, comment pourrais-je dire autrement, n’est-ce pas ?

Quelles sont selon vous les perspectives d’évolution du marché de détail européen dans le secteur des boardsports, alors que la vente en ligne et les grandes chaînes de magasin sont à considérer ?Le chemin vers la consommation en ligne n’est pas un long fleuve tranquille. Les coûts de transport à la hausse viennent empiéter sur les marges dans un secteur de distribution où le principal critère de différenciation est le prix. Et de fait, nous n’assistons pas une chute si rapide des ventes en magasins physiques. Alors que notre mission est de mettre plus de gens au skate, il nous faut aller là où sont nos clients potentiels. Nous avons signé d’excellents résultats avec de plus gros groupes de vente au détail qui ne se seraient jamais intéressées au skate auparavant. Grâce à eux, nous pouvons toucher un public bien plus large, ce qui est une aubaine pour attirer plus de gens dans le skate.

“Je crois que le plus important quand il s’agit de créer une marque est de parvenir à comprendre le lien émotionnel entre les clients et cette

marque. Sans le côté émotionnel, cela reste un simple produit.”

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Comme le disaient les rappeurs du Wu-Tang Clan à une époque : “Can it be that it was all so simple ?” (Se peut-il que tout cela soit si simple). Dans les années 90, la définition du streetwear était simple. Vous preniez des baggies cargo, un t-shirt Eightball, un bonnet et…boom ! Vous y étiez. Du pur streetwear ! De nos jours, alors que le streetwear flirte avec le grand public et la high fashion (merci, Kanye West), les lignes de démarcation sont de plus en plus floues. Le répertoire contemporain du streetwear embrasse les grands classiques formels comme les chemises à boutons, les pantalons à pinces ou les trench coats, ce qui fait que définir le terme streetwear devient un véritable jeu de Cluedo.

La bonne nouvelle est que les boardsports, en particulier le skate, ont toujours eu des racines bien ancrées dans les tendances street. Avant que la mode des cargos et des pantalons slim ne fasse des ravages, les skateurs les avaient déjà adoptés comme uniforme.

Mais l’influence est perméable dans les deux sens : alors que les dépenses des hommes en matière de vêtements sont plus fortes que jamais (elles ont augmenté de 70 % par rapport à 1998 et elles devraient atteindre 110,3 milliards de $ en 2017, source Euromonitor), le consommateur boardsports moyen, soucieux de tendances et de mode, se laisse souvent tenter par des marques au-delà des frontières de notre industrie.

Pour mettre de l’huile sur le feu, les posting fits sur Instagram alimentent la prolifération des tendances à l’échelle planétaire, à la vitesse des nouveaux réseaux 4G. Les changements s’opèrent en un clin d’œil. Ce que vous voyez

aujourd’hui ne sera plus demain. Bye, bye, le vintage ! Et les designers ne cessent de souffrir face à ces cibles changeantes. Quel défi que d’anticiper les tendances de la saison prochaine !

Et une fois de plus, les boardsports ont la rue à leurs pieds. La mode de notre collectif est LA plus légitime quand il s’agit de proclamer la dénomination de streetwear. Ceci dit, voici comment les marques endémiques nous le prouvent avec leurs collections Homme Printemps/Eté 2016.

PREMIERS PRIX SOUS PRESSIONTout comme d’autres catégories de produits, la faiblesse de l’euro face au dollar met les premiers prix sous pression. Pourtant, les marques font de leur mieux pour maintenir des niveaux de prix attractifs. “Depuis que nous importons du textile Arbor des US, le taux de change euro/dollar affecte beaucoup nos premiers prix. Nous arrivons quand même à offrir des produits à des prix raisonnables”, explique Bernd Pösl, Brand Manager Europe Arbor.

Certaines marques restructurent leurs canaux d’approvisionnement pour briser le cycle, comme c’est le cas de Colour Wear : “Ce printemps nos prix resteront stables. Avoir arrêté la production de nos collections textile en Chine nous aide beaucoup. Les délais sont plus courts aussi et nous voyons des améliorations dans la qualité des produits et les relations de travail”, détaille Neil Slinger, de Colour Wear.

Les prix concurrentiels sont plus importants que jamais car la demande est très

tendances : streetwear masculin printemps-été 2016

LES RUES À NOS PIEDSAvec les tendances de la mode qui profilèrent à la vitesse de la lumière grâce aux réseaux sociaux, les marques de textile boardsports sont constamment sous pression quand il s’agit de créer des designs gagnants pour des consommateurs qui semblent avoir tout vu. Mais est-ce le cas ? N’oubliez pas qui a la rue à ses pieds ! Rapport de tendances par Dirk Vogel.

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tendances : streetwear masculin printemps-été 2016

“Des couches de différentes pièces qui donnent l’impression d’être usées. Pensez à Kurk Cobain en trip à Venice Beach, avec sa guitare acoustique.” Jack Toledo, Directeur du Design chez KR3W

flexible par rapport aux prix. “Le marché du skate veut des t-shirs à 29,90 ¤ PVP. Il peut absorber des pièces à 35,90¤ pour certaines marques ou pour une qualité premium. 39,90 ¤ est le grand maximum mais le sell-out à ce niveau est très bas”, dit Jörg Ludewig, copropriétaire d’Urban Supplies, en Allemagne. Puis, il ajoute : “J’ai entendu dire par un grand détaillant, que les sweats à 59 ¤ partent très bien, mais c’est un niveau de prix difficile à atteindre avec le taux de change actuel de l’euro par rapport au dollar. Nous sommes plutôt aux alentours de 69-89 ¤ et je pense que le gros du marché se concentre plus bas.”

TENUES : JOGGING VS. DENIMLes tenues tendance pour le PE16 se concentrent sur deux registres principaux pour les pantalons. Le premier est une résurgence du denim, dans tous lavages et types de formes, comme nous l’explique Luca Canali, Product Manager Vans Textile et Accessoires : “En général, les tenues seront très sobres, pour souligner le caractère du denim qui sera la tendance la plus exposée de la prochaine saison.” Toutes les grandes marques de textile se concentrent sur le denim, soit en augmentant leurs collections, soit en misant le tout pour le tout avec de nouvelles gammes (voir plus bas). Luca, de Vans, décrit le look tendance ainsi : “Des jeans étroits avec un look usé, une paire de SK8 Hi et un t-shirt manches longues Oxford”.

La deuxième GRANDE tendance prend forme dans le marché des boardsports depuis un moment : les joggings sont officiellement à la mode cette saison, s’ouvrant un chemin vers le grand public, fidèle à son histoire d’amour avec les sneakers. C’est une connexion naturelle car le bas des pantalons, serré, permet aux hommes de montrer leurs chevilles et, bien sûr, des sneakers “qui déboitent”.

S’il s’agit de composer des tenues streetwear avec un jogging, “vous avez un ou

deux choix. Le premier, technique et fonctionnel, le deuxième d’influence vintage. Nous avons opté pour l’option la plus originale et nous parions pour le vintage, avec une touche KR3W”, explique Jack Toledo, Directeur du Design chez KR3W. Il identifie “l’esthétique grunge/slacker des années 90” comme look majeur, défini par “des couches de différentes pièces qui donnent l’impression d’être usées. Pensez à Kurk Cobain à Venice Beach, avec sa guitare acoustique”.

Si le consommateur choisit l’option la plus directe et opte pour un look sportif, il peut choisir des pièces athlétiques comme des sweats à col rond, allant du style rétro au technique, des sweats sans manches (!), des track jackets et des coupe-vent à capuche résistant aux plus exigeant des entrainements…ou sessions de skate. “Le marché de la santé et du bien-être explose, c’est une nouvelle ère pour l’activewear et toutes les marques offrent des pièces qui peuvent être portées dans la transition entre la salle de sport et la vie de tous les jours, comme les blousons de running nano légers ou les anorak pullover”, détaille Brent Sandor, Directeur Marketing MATIX.

Le bonnet de la saison est un snapback, un bonnet chaussette ou bucket. Après, Tony Alva sera fier de voir que le Fedora revient à la mode pour la saison prochaine ! Des marques comme Brixton offrent le grand classique avec des coordinations de couleurs et des touches discrètes. “La collection PE16 offre plusieurs nouveaux chapeaux, dont le Manhattan Fedora et le Leo Fedora, en plus de nouvelles versions des modèles les plus populaires, comme le Mavflied, le Messer et le Weslev”, décrit Brian Reichel, de Brixton.

COLEURS ET PALETTESLes couleurs tendent vers des jeux de nuances minimalistes, avec des jeux de couches monochromes, pour des tenues monochromes et un ensemble de couleurs similaires de la tête aux pieds. Ce look “profil bas”, un 3 ou 4 dans l’échelle, sur 10, du tape-à-l’œil, est la plus grand tendance de la saison. “Nous pensons que la tendance des motifs et tenues monochromes va se poursuivre”, assure Marianne Schoch, Designer Senior chez Zimstern. Bernd, chez Arbor, le confirme aussi : “La plupart de nos t-shirts, chemises et sweats seront monochromes. Nous travaillerons surtout avec des couleurs terre et pastel.”

“En termes de couleurs, les consommateurs savent ce qu’ils préfèrent”, nous confie Jörg Ludewig, d’Urban Supplies. “Les détaillants peuvent avoir tendance à demander plus de couleurs mais, même si vous les avez, les commandes finales se concentrent sur le noir, le gris et le bleu marine.” Pour Luca, de Vans, le gros de la demande se concentrera sur “des couleurs classiques chez Vans comme le bleu marine, le rouge et le blanc.” Et, notez-le bien : le rose revient dans les collections homme, comme les chemises en chambray Arbor et plusieurs collections de t-shirts.

TISSUS ET MATERIAUXPour ce PE16, les matériaux s’alignent dans la tendance des textures travaillées dont la valeur réside dans le toucher et le grammage, souvent elles-mêmes mélangées dans une même pièce. Luca, de Vans, le résume ainsi : “La variété des matériaux est la clef de chaque catégorie, en particulier dans les chemises en tissu où il est plus facile de jouer avec des matières comme le chambray Oxford, le denim ou la popeline, que vous pouvez trouver dans toute notre gamme”.

Des marques historiques comme Jimmy’Z mélangent du textile écologique avec le style californien décontracté. Blake Harrington, de la marque, détaille : “Nous privilégions les matériaux écologiques et le coton bio”. Même chose pour Zimstern : “70% de nos t-shirts sont en coton bio et tous nos sweats basiques sont à 50% à base de PES recyclé et à 50% en coton”. MOTIFS, IMPRIMES & GRAPHIQUES On retrouve aussi la tendance “profil-bas” dans les motifs, où les textures

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ton-sur-ton s’appliquent avec un minimum de contraste. Tout est question d’assurer la discrétion des tenues.

Rester discret concerne aussi le branding, en partie parce que les réclames statutaires et les logos sont un problème quand les temps sont durs, comme à l’heure actuelle. Blake, de Jimmy’Z souligne : “Nous voyons de moins en moins de branding et de logos, et il est important que nous soyons créatifs pour identifier qui est notre client final et pour rester fidèles a l’histoire de notre marque”.

Mais attention, le hiatus sur les logos ne veut pas dire qu’il faille jeter tous les prints à la poubelle, ce serait plutôt le contraire. “Les prints all-over sont encore très tendance, avec de fortes influences florales du surf. Nous expérimentons avec des imprimés panneau et all-over, combinés à des couleurs lisses combinées”, explique Martijn Jegerings, Responsable Marketing Protest. En parlant de couleurs lisses, la tendance vise vers de variantes de couleur, allant du plus clair au plus obscur dans l’ensemble de la pièce, surtout pour les tops et les mailles.

Les motifs indiens étaient très tendance l’été dernier pour les femmes et reviennent en force dans les collections homme, combinés avec des imprimés monogrammes et des motifs floraux. “Nous pensons que les imprimés floraux et de type conversation, accompagnés de tie-dye subtils, seront la clef des collections homme”, dit Brent de Matix. “Les imprimés floraux, indigo et 90’s, domineront la mode estivale”, conclut David Dino No, Directeur du Merchandising et du Design chez NEFF.

FITS ET SILHOUETTESLe streetwear a parcouru un long chemin depuis l’époque des ultra-baggies (pensez à Justin Pierce (RIP) avec une bouteille dans la jambe de son pantalon, dans le film Kids, de 1995). Grâce au succès du denim, les coupes de pantalon ont trouvé un nouvel équilibre, avec des fits étroits mais pas trop. Luca, de Vans, résume : “Le V76 Skinny est notre valeur sûre, taille basse, slim fit, avec des jambes étroites et skinny. Il existe en sept lavages différents, deux d’entre eux avec notre Wicked Dry Technology. Notre modèle le plus tendance est le V46 Taper, avec un entrejambe légèrement plus bas, des jambes skinny et un fit incroyable.”

Jack Toledo, de KR3W, confirme la tendance : “Notre fit le plus important est le KSLIM. La coupe est telle qu’elle ne donne pas l’impression que vous portez les pantalons slim de votre copine, et c’est quelque chose que nos clients attendent de nous. Nous continuons à mettre l’accent sur notre KSTANDARD, avec un fit plus large, et notre KLASSIC fit, avec une coupe droite.” Par contre, notez bien que le boot-cut n’est plus du tout en vogue, n’y pensez même pas !

Les coupes étroites des jeans et des joggings contrasteront avec des tops plus larges et longs, incluant les “t-shirts longs sous des sweats légèrement plus courts” de Zimstern. Leur designer, Marianne Schoch, décrit : “les tenues avec plusieurs couches sont la tendance PE16 principale pour l’homme. Une combinaison simplissime de t-shirt, sweat et blouson devient très spéciale avec des couches bien choisies.”

Les shorts s’allongent, arrivant sous le genou, avec des fits plus étroits. Quiksilver a même créé un nouvelle gamme de shorts pour la saison prochaine, comme l’explique le Directeur Global du Design, Josh Rush : “Les bermudas street seront le nouveau walk short pour 2016. Nous nous concentrons sur les boardshorts, notre légitimité et notre authenticité dans la catégorie avec des modèles comme The Vee, The Scallop, The Arch, New

Wave et nous les exportons à la ville avec les Street Trunks, avec la touche d’une attitude jeune et arty”.

UNE ATTENTION SPÉCIALE AU DENIMVous rappelez-vous quand le pionnier du street skate, Ray Barbee, s’est imposé dans le milieu avec son arsenal de tricks et ses jeans ? Personne ne skatait en jeans à l’époque ! Depuis, le denim n’a jamais perdu de sa superbe même si d’autres catégories de produits avaient la vedette…pour la le lui rendre une fois de plus. “Les tendances sont cycliques par nature et la présence massive des chinos, ces dernières années, a été telle que les consommateurs et les adeptes de la mode étaient prêts à accueillir un changement. Le denim était la bonne réponse, et Vans était prête”, dit Luca, de Vans, ajoutant ensuite : “Nous avons re-délocalisé notre confection de denim en Europe”.

Bleed, la marque allemande éco-friendly, rapatrie aussi sa production en Europe. “Une de nos meilleures inventions est le nouveau Bleed German Denim. Nous avons développé un denim sombre avec petit atelier de tissage proche de notre ville. Ce projet nous a pris deux ans et le nouveau tissu est 100% éco et labellisé par le GOTS (Global Organic Textile Standard)”, explique Michael Spitzbarth, de Bleed.

Pour la saison prochaine, la plupart des grandes marques misent sur le denim avec une pléthore d’options de coupes et lavages. Jack Toledo, de KR3W, insiste sur : “Notre denim offre non seulement beaucoup d’options de fits mais aussi une gamme de lavages, allant du basique au novateur. Mon favori est le lavage Bleached Bum du modèle KSTANDARD. Il est en indigo 100 % coton, blanchi et délavé, pour procurer un look usé et agréable à porter.”

L’accent est mis sur la liberté de mouvement et la performance, et les marques se soucient de détails fonctionnels. La collection PE16 de Vans inclut “les technologies Wicked Dry et Sturdy Stretch. Leur combinaison crée du denim haute performance. Le Sturdy Stretch augmente la durabilité, la flexibilité et la mémoire de forme, alors que le Wicked Dry offre respirabilité et élimination de l’humidité”. Presque toutes les marques offrent au moins des pantalons stretch.

Maintenant que le denim est enfin de retour dans le milieu, il n’est pas prêt de partir de sitôt. “Le denim est le plus grand des classiques. Quels que soient l’âge, le sexe et le style, tout le monde veut et a besoin d’un jean. Le denim est une des seules constantes de la mode et sera là pour toujours”, assure Brent, de Matix, dont les jeans sont garantis à vie, une preuve de leur résistante à toute épreuve dans ces rues où les boardsports ont imposé des styles à la monde mondiale…et continuent à le faire.

“Nous pensons que les imprimés floraux et de type conversation, accompagnés de tie-dye subtils, seront la clef des collections homme.” Brent Sandor, Directeur marketing chez Matix

LE RÉSUMÉ DES TENDANCES

• Joggings, joggings, joggings !

• Toutes les marques parient pour le denim.

• Denim fonctionnel, stretch et respirant.

• Mélange de matériaux et de pièces.

• Pantalons à la coupe étroite avec des tops larges.

• Look “profil bas” : couleurs subtiles combinées à des motifs et

des tenues ton-sur-ton.

• Imprimés monogrammes et indiens.

• Textiles éco et durables avec une finition fashion.

• Blousons réversibles, avec des doublures contrastées.

• Tank tops, sweats à manches courtes et raglan.

• Grande tendance headwear : les Fedoras !

tendances : streetwear masculin printemps-été 2016

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rideometer

Ce classement fait apparaitre les vidéos de skate les plus regardées en 2014. Nous étudions 8 plateformes sur lesquelles elles peuvent être retransmises, mais c’est sur Youtube et Vimeo qu’elles réaliseront 80% de leurs vues. On retrouve dans ce top 5 les vainqueurs de la seule compétition retransmise en live à la télé avec de nombreuses étapes tout au long de l’année : La Street League : Nyjah Huston (1er), Luan Oliveira (2nd) et Shane O’Neill (4ème). Chapeau bas à Tony Hawk qui du haut de ses 50 ans passés continue de faire le buzz avec une vidéo à un million de vues.

RIDE O’METER effectue une veille média au niveau international à travers la presse écrite, presse internet, les vidéos en ligne et les réseaux sociaux. Voici les faits marquants de la saison skate 2014 illustrés par une sélection de données

analytiques. Présenté par RIDEOMETER.COM

SKATE MEDIA ANALYTICSRIDE O’METER

RANKING

1

2

3

4

5

RANKING

1

2

3

4

5

EVENT

Street League Skateboarding 2014

King Of The Road 2013

Tampa Pro 2014

Vans Shop Riot 2014

Van Doren Invitational 2014

5

VIDEO NAME

DC Shoes: Nyjah Vulc

King Of Strike and Destroy - Luan Oliviera

Nike SB Chronicle vol 2 - Shane O’Neill

Tony Hawk Jumps Moving Mini Hardtop

DGK’s - Blood Money - Video

EXPOSURE VALUE

100 815 ¤

89 173 ¤

63 929 ¤

57 526 ¤

46 447 ¤

CLIPPINGS

620

319

237

182

125

NB OF WEEKS ONLINE

49

66

73

53

45

VIEWS

4 788 376

1 600 601

1 226 179

899 705

871 657

MAIN BRANDS FEATURED

DC FOOTWEAR

NIKE

NIKE

MINI

DGK

WEB / EVENT RANKING TOP 5

VIDEOS / BRAND RELATED TOP 5

Ce tableau met en avant l’exposition des événements de skate sur la toile à travers les articles sur les sites dits spécialisés ou core. Deux types d’événements s’opposent à travers ces analyses. Dans un format purement sportif « à l’américaine »,la street league et le Tampa Pro cumulent respectivement 100K ¤ et 64K ¤ de parutions squattant la 1ère et 3ème place du classement. Dans un autre style plus underground, le KOTR avec une valorisation de 89K ¤, et le Vans Shop Riot avec une valorisation de 57K ¤ font la part belle aux clashs légendaires entre teams (marques ou shops).

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Nous réalisons ici un focus sur les deux riders européens les plus actifs sur les réseaux sociaux: Bastien Salabanzi et Sewa Kroetkov. Le français Bastien Salabanzi fait aujourd’hui figure de légende du skate. Le russe Sewa Kroetkov quand à lui, s’est mainte fois illustré par sa technicité lors de contest comme les Battle at The Berrics. C’est seulement cette année qu’il a pu devenir skateur professionnel en signant un contrat chez Blind.

Sur les réseaux sociaux, Bastien arrive en tête en termes de nombre de followers (200K pour BS contre 100K pour SK sur Facebook et 3 300 pour BS contre 1 900 pour SK sur Twitter). A noter que sur Instagram, et malgré l’ascendant de + de 10K followers pour Bastien, les deux professionnels se suivent de très près, avec une moyenne de 2 637 likes/post pour Bastien et 2 521 likes/post pour Sewa.

Voici le classement des 5 marques qui ont eu le plus de visibilité en couverture de magazine de skate sur l’année 2014. Effectué en fonction du nombre de couvertures et de leur équivalent publicitaire sur 30 magazines référents au niveau international. C’est Vans que l’on retrouve en première place avec un sponsor visible sur 10 covers à travers le monde comme on peut ici le voir sur le magazine Brief Glance aux pieds du français Joseph Biais.

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Pour plus d’infos, contactez nous à l’adresse suivante: [email protected]

TOP POSTS RIDERS

Tony HAWK299 815 interactions

Total FollowersNb. of Posts

Monthly InteractionsAverage Likes per Post

Average Comments per PostAverage Shares per Post

BASTIENSALABANZI

VS

SEWAKROETKOV

265 197267

142 9971 562

3114

188 29220398 2511 3853730

Nyjah HUSTON79 402 interactions

RANKING

1

2

3

4

5

BRAND

Vans

Volcom

Nike

LRG

Adidas

TOTAL EXPOSURE

124 088 ¤

73 011 ¤

55 923 ¤

54 779 ¤

42 528 ¤

NB OF COVERS

10

6

6

2

3

PRINT / COVER RANKING TOP 5

SOCIAL / NETWORK RIDERS MATCHUP

Tony HAWK8 082 interactions

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STREETWEAR FÉMININ PRINTEMPS-ÉTÉ 2016

tendances : streetwear féminin printemps-été 2016

TENDANCES“La tendance sport demeure forte chez Vans Women et, cette saison, nous avons ajouté des imprimés et détails de finition, tout en donnant des nuances plus féminines”, évoque Badia Barienbrock, responsable du design pour Vans Women. Même orientation chez Roxy avec “un style sport sur des produits très féminins”, explique Marie Lauga, responsable du stylisme à l’international pour la marque. Chez Burton, le thème est “Quand pratique et minimaliste riment avec mode”, exprimé à travers des silhouettes minimalistes et des finitions très techniques, “mais épurées”, signale Matt Ross, n°2 de la création pour le textile chez Burton. Chez Bench, on insiste sur “le côté moderne et pratique, facile.”

Comme évoqué, les imprimés représentent une tendance lourde pour le printemps-été 2016, “surtout les motifs à fleurs”, affirme-t-on chez Roxy et Protest. Bleed met en avant “des imprimés avec des personnages dessinés à la main”, le plus souvent intégraux, “mais de façon subtile, dans les mêmes tons”, signale le créateur et également styliste de la marque, Michael Spitzbarth. Par contre, chez Vans, les motifs sont censés frapper “afin de créer un look unique”, tandis que pour Zimstern, “les imprimés intégraux” font leur retour, “surtout sur les robes amples”, détaille la styliste senior Marianne Schoch. Quant à Volcom, la marque conserve “le même amour pour les imprimés que par le passé, tout en retenant un côté plus cool et moderne, avec de nouvelles silhouettes flatteuses et des motifs accrocheurs”, raconte la chef styliste Kristy Michael.

On trouve également “des nuances discrètes inspirées des années 70” chez Volcom, tout comme chez Roxy, dont la thématique incorpore “des touches de couleurs ainsi qu’un côté fait-main, ou encore des vêtements sport à la finition superbe, dotés d’éléments décoratifs en apparence nouveaux, même s’ils sont hérités des caftans et de la beach culture des seventies.” Burton ne remonte pas aussi loin dans le temps, préférant revenir aux années 90 à travers des rééditions du style grunge : “Une explosion de denim sur toutes les silhouettes, avec des chemises à bouton ultra-longues et des tops courts”, explique Matt Ross. Pour Vans également, “le côté garçon manqué est très présent : vous trouverez des pièces marquées sport associées à des dessins imprimés, très graphiques, ou encore à des tartans grunge et des t-shirts moulants”, explique Nadia Barienbrock.

Le voyage en lui-même est une source d’inspiration majeure de ces collections 2016, qu’il s’agisse de la thématique Modern Nomad de Burton et son côté à la fois très relax et féminin, ou encore des influences bohémiennes chez Protest à travers un thème baptisé Caravansary, et les “textures marché” chez Roxy, nourries aux road trips en Australie.

Autre choix chez Nikita, qui choisit de s’inspirer de l’oiseau “pour tout ce qu’il représente : la liberté, la beauté, la puissance, l’indépendance”, piochant dans les tendances mentionnées auparavant pour les utiliser aussi bien sur leurs pièces typées sport que sur d’autres vêtements plus féminins et discrets ou encore sur des étoffes batik.

Ces deux dernières années, le secteur du streetwear féminin n’a pas eu la vie facile. Alors que d’un côté les grandes chaînes de prêt-à-porter offraient tout le nécessaire pour satisfaire les envies de look hipster (aussi minimaliste qu’individualiste) et qu’en même temps les vêtements typés sport pour le yoga ou le fitness connaissaient un véritable boom, le streetwear femmes, presque devenu obsolète, avait quelque difficulté à trouver sa place,. Si l’influence sportive se fait encore ressentir dans les collections printemps-été 2016, on note également le retour de styles plus féminins, aux silhouettes très années 70, tout en courbes et aux détails sexy. Par Anna Langer

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tendances : streetwear féminin printemps-été 2016

MOTIFSAlors que les imprimés sont présents sur tout type de vêtements, l’éventail de motifs est des plus variés. “Les imprimés tropiques vintage et motifs liberty viennent apporter un contraste intéressant à nos motifs paisley rétro”, estime Kristy Michael de Volcom, tandis que Roxy revisite les imprimés tropiques avec des “fleurs australiennes”, ou que Protest injecte “un côté vintage hawaïen, aux verts pétards et imprimés photos de plantes exotiques et autres feuilles”, quant ils ne sont pas “simplifiés” chez Zimstern. Vans ajoute des touches de couleurs à son imprimé “Safari Floral en noir et blanc”, alors que Bench joue “l’interprétation hallucinée des imprimés tropiques”, ou que Burton opte pour “des imprimés à fleurs modernes et minimalistes en noir et blanc”, faisant évoluer ses imprimés camouflage vers “un délicieux motif à fleurs.”

Volcom prédit l’avènement du tartan comme “un essentiel de tous les jours”, tandis que Vans assure que “les pièces en flanelle sont là pour durer”, remises au goût du jour “avec des motifs à carreaux et tartans”.

“Les rayures bénéficient également d’une place de choix cette saison”, indique Marie Lauga de Roxy, “qu’il s’agisse d’effets de texture, d’imprimés ou d’inspirations plus ethniques”. Pour Zimstern, le “motif à pois à l’ancienne” fait également son retour.

Aux côtés de ces classiques revus et corrigés, apparaissent également des “motifs géométriques à la fois primitifs et futuristes” chez Volcom, ou encore “des kaléidoscopes, illustrations, dessins à l’encre et aquarelles rappelant des oiseaux ou le ciel” pour Nikita. Bleed penche vers le fait-main avec ses “effets gravure très arty”, pendant que Burton a travaillé sur des “interprétations modernes des éléments naturels” et Bench sur “des éclaboussures façon aquarelle et autres bleu-vert, ainsi que des motifs de grilles et de terre craquelée par le soleil.”

COLORISPour faire en sorte que tous ces imprimés parfois très osés demeurent portables, les choix de coloris baissent souvent d’un ton. Ainsi, les couleurs délavées, passées, se retrouvent chez toutes les marques. Volcom affiche “un vert mousse, chaud et neutre à la fois, un marron vintage et un coloris soja”, tandis que Nikita mise sur “les tons terreux et poussière, les pastels légers, les couleurs coquilles d’œuf”. Pour Bench, il s’agit “de blancs cassés chaleureux, de jaunes vanille et roses délavés”, alors que Protest opte pour des verts menthe et Bleed “des couleurs automnales douces, des verts pastel très légers et des marrons orangés”. Chez Roxy, on retrouve également “des nuances de vert menthe, de rose passé, de pivoines éclatantes et une touche de jaune citron.”

“Pour celles qui ne sont pas adeptes de ces thématiques pastel”, Zimstern propose également “un coloris olive très estival et un gris anthracite scintillant”. Volcom affiche sa différence avec “des teintes rouge sang, du cyan et de l’orange”, tout comme le “hot coral” de Burton ou l’utilisation du orange chez Nikita. Nikita ajoute également “un fuchsia éclatant qui vient contraster avec un bleu marine pour un côté plus sophistiqué”. Chez Benz, on propose “une palette à la fois superbe et étrange de bleu sarcelle et bleu électrique ainsi que des indigos légers avec des accents de jaune et citron vert bioluminescents, ou encore des tons aquatiques plus sombres tendant vers le vert et le bleu”. Roxy prend le contre-pied avec “des éclats de couleur orange et tomate”. Vans préfère rester fidèle “aux couleurs primaires telles que le rouge, le vert pomme et le bleu marine, associés à des bleus pâles et jaunes pétards.”

TISSUS ET MATIÈRESCet océan de pastels s’accompagne volontiers de tissus doux et flottants tels que “des matières drapées et de simples tricots ou autres pièces en viscose aux formes lâches” cite-t-on chez Volcom. Chez Roxy, il s’agira de “coton léger, de popeline et de tissus fluides et confortables”. Le côté confortable

s’affiche aussi chez Zimstern avec “des jerseys doux aux effets de textures”, ainsi que chez Bench à travers “des tissus en crêpe de viscose et coton de viscose très doux” ou encore des cotons cardés et sergés chez Nikita, “qui offrent un drapé sensationnel et un toucher en accord avec les coloris”. Nadia de Vans rejoint ce sentiment en affirmant que “les textures sont très importantes cette saison”, alors que la marque opte pour des jerseys de coton tout doux, des flanelles peignées, des matières éponge très légères et des polaires ultra-douces, ainsi que des soies artificielles drapées.

Roxy incorpore également de jolies toiles de lin batistes et des tissus en gaze, qui “apportent un côté casual à cette collection printemps-été”, explique Marie Lauga. Volcom reprend également l’utilisation de gaze mais plissée cette fois, à laquelle viennent s’ajouter des pièces de dentelle faites-main”. De son côté, Protest invite le crochet dans sa collection !

Pour les pièces plus sportives, Burton utilise des matières jacquard en polyester/lycra aux propriétés de séchage ultra-rapide ainsi qu’un tissu stretch en coton et nylon. Pour sa part sur ses vestes, Zimstern opte pour “un tissu polyester léger à l’effet papier et traitement déperlant, baptisé Tech Opolin” (certifié Bluesign). Bleed a choisi la fibre technique Lenzing Modal®, “une nouvelle fibre d’origine durable conçue pour un usage sportif”, nous explique Michael Spitzbarth. Pour sa gamme de vêtements techniques, Bench propose des matières nylon façon crépon de coton et autres tissus texturés, ainsi que des pièces en lyocell bio au relief peau de pêche, pour “une approche plus féminine sur des styles inspirés des vêtements de travail.”

DENIMÀ contrecourant de la tendance des pantalons de yoga, le denim fait à nouveau son retour. Oui, mais pas n’importe quel denim. “Notre gamme en denim bio est celle qui se vend le mieux de toute la collection”, affirme Michael de Bleed, un succès qu’il attribue “à la mauvaise presse dont souffre le denim traditionnel en ce moment”, alors que “les clients cherchent chez nous une alternative durable !”

Côté coupes, on note chez Volcom “le retour des pattes d’éléphant ou des tailles hautes”, proposées chez la marque dans une palette d’indigos vintage. Pour Burton, le comeback du grunge est notamment à l’origine de “cette explosion du denim”. Ce look androgyne semble bien installé, visible à travers des styles à la fois très relâchés et pratiques. Les coupes super slim demeurent la règle dans toutes les collections, avec une nuance chez Vans : “Un revers plus haut au niveau de la cheville pour le printemps prochain.”

Les shorts constituent également une pièce de choix dans toute collection estivale et ils sont tantôt “à revers, roulés façon mec, ultra-courts et moulants” ou encore déclinés en combinaisons denim à jambes courtes” chez Volcom, alors que Vans propose son High Rise Boyfriend Short.

Pour des looks très casual, Nikita présente “un nouveau jean Blackbird à la coupe hommes ainsi qu’un bas de jogging en denim, le modèle Departure. Vans reste très traditionnelle pour l’occasion, proposant des shorts déclinés en “blanc, noir et trois nuances d’indigo : sombre, normal et léger.”.

LE RÉSUMÉ DES TENDANCES

• Des imprimés à toutes les sauces

• Des motifs intégraux

• Des tissus flottants et drapés

• Des détails de finition très techniques

• Des jeans toujours aussi slim

“Le côté garçon manqué est très présent : vous trouverez des pièces marquées sport associées à des dessins imprimés, très graphiques, ou encore à des tartans grunge et des t-shirts moulants.” Nadia Barienbrock, Vans

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Black Sheep est le QG d’un des teams de skate les plus renommés d’Europe. Ils viennent de remporter le Vans Shop Riot (GB) pour la 5ème fois, ils sont deux fois champions d’Europe et le succès de leur nouveau shop,

récemment inauguré au nord de Manchester, est sans précédent.

BLACK SHEEP

DETAILLANT DU MOIS

Pouvez-vous nous décrire l’histoire de votre shop : ses débuts, ses fondateurs, ses propriétaires et les éléments-clefs ?Tez Robinson et moi-même avons ouvert Black Sheep pour la premières fois à Central Skatepark (RIP), il y a sept ans. Nous en sommes encore les propriétaires. Rien n’aurait été possible sans l’engagement de la Black Sheep Family. Elle inclut Eddie Belvedere, Rob Smith, Reiss Johnson, Oliver Tyreman, Nick Stansfield, Stu Reynolds, Stu Sofield, Will Linford, Harry Lintell et bien d’autres. Après l’aventure Central Skatepark, nous avons déménagé dans un vieux bâtiment classé, presque à l’abandon depuis 50 ans. Il nous a fallu 8 mois de rénovation mais nous sommes enchantés du travail accompli et des efforts fournis. Ça valait vraiment la peine !

Quel pourcentage de vos ventes est fait en ligne et quel pourcentage dans votre magasin en dur ? Le pourcentage de nos ventes en ligne ne cesse de croitre et l’appétit pour les achats sur internet est toujours aussi fort. Je dirais que nous faisons 65 % de nos ventes en ligne et 35 % en magasin. L’e-commerce est primordial pour nous. Cedi dit, nous accordons beaucoup d’importance à notre magasin. Nous avons 25 ans d’expérience retail alors nous comprenons l’importance des magasins physiques et de la relation avec nos clients locaux, c’est-à-dire tous ceux qui peuvent mettre un visage sur notre nom.

Quels sont les cinq produits sans lesquels vous ne pourriez pas vivre actuellement ?Les plateaux et le textile Black Sheep. Notre propre marque est très importante car elle nous permet de construire notre notoriété. Après, les grands classiques qui font un skateshop, comme les Bones Red et les trucks Indy.

L’an dernier, votre CA a-t-il augmenté ou baissé ? Comment l’expliquez-vous ? Les ventes ont été assez stables par rapport à l’an dernier et ceci en tenant compte de notre déménagement ! Je suis très content d’être parvenu à ce résultat vu les difficultés subies. Je n’ai aucun doute que nous puissions maintenant nous concentrer sur des projets futurs très positifs comme le développement de nos plateformes web et la promotion des produits de notre marque.

En quoi votre magasin est-il différent et comment se différencie-t-il de la concurrence ?

Nous avons toujours quelques années d’avance. Parfois ça peut être frustrant de voir tout ce que nous avons à faire mais, avec du travail, nous y arrivons. Nous ne voulons pas conquérir le monde mais nous voulons être aussi bons que possible. Je pense qu’un désir constant d’amélioration de notre affaire est ce qui nous sépare des autres.

Comment gardez-vous le lien avec les besoins de votre clientèle ? Depuis le temps, Tez et moi avons une bonne relation avec nos clients ! Nous étions hier ce gamin qui, aujourd’hui, achète chez nous. Il est important de se rappeler comment nous nous sentions, ce que nous comprenions, ce que nous voulions et de ne pas donner l’impression de tout savoir. En étant quotidiennement engagés avec les jeunes, que ce soit notre staff, nos rideurs ou nos amis, nous avons des retours constants des besoins des consommateurs actuels.

Quels conseils donneriez-vous aux autres magasins indépendants qui essayent de concurrencer les grandes enseignes ?Je pense que si une affaire ne rend pas proportionnellement au skate ce qu’il lui a donné, elle n’a pas sa place dans ce marché. Je pense que le skate est encore une niche. La perception d’un skate riche provient de son image californienne et “d’autres choses”. Parlez à n’importe quelle marque de hardware et vous verrez que le skate est une tout autre histoire. Espérons que les grandes enseignes se rendent comptent qu’il n’y a pas d’argent à faire avec le hardware et qu’elles arrêteront d’en vendre pour le laisser aux indépendants qui portent le skate dans leur cœur depuis le début. Mon conseil est de ne pas paniquer, de naviguer dans la tourmente, de se préoccuper de ce que l’on fait et de donner tout son appui aux locaux.

Votre shop sponsorise-t-il des rideurs, des compétitions, etc. ? Si oui, quels sont les avantages que vous en tirez, vous et la communauté boardsports ?Oui et encore oui ! Les skateurs que nous aidons sont ceux qui font que Black Sheep est à 100 % complète. Le team que nous sponsorisons nous rend dix fois la pareille, avec des vidéos de rideurs locaux, des posts dans les médias sociaux et même de la presse internationale après des victoires comme celle du Vans Shop Riot. Et puis, se faire de très bons amis en même temps est une valeur ajoutée non négligeable !

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WWW.BLACKSHEEPSTORE.CO.UK

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SWIMWEAR PRINTEMPS-ÉTÉ 2016

tendances : swimwear printemps-été 2016

PERFORMANCE SPORTIVE“Les femmes attendent plus qu’un bon look de leur maillot de bain”, constate Kat Hogg, propriétaire et Fondatrice de Hive Swimwear. Lovesurf résume la tendance dominante pour le maillot de bain en 2016 : “des maillots de bain multifonctions” qui répondent aux besoins des activités sportives comme aux tendances de la mode. De nombreuses marques présentent dorénavant des “actives bikinis” (O’Neill) et des maillots de bain une-pièce pour le surf, tandis que d’autres répondent aux besoins du surf dans des mini-collections spécialisées.

Comme Billabong, qui revisite sa mini gamme “avec des coupes plus efficaces”, la nouvelle série Fox Race Dry, qui “présente un tissu technique traité pour un temps de séchage plus court et dont les coupes sont faites pour fonctionner dans l’eau comme hors de l’eau, quelle que soit l’activité”. La gamme Néoprène Get Salty de Rhythm, les collants de sport dans la collection SUP yoga de Brunotti, les brassières, les combinaisons Néoprène, les shorts et les bikinis actifs, la gamme de bikinis en Néoprène de Rip Curl comme le Bomb ou les nouveaux “tops et leggings multifonctions et féminins” de chez Jobe.

O’Neill poursuit sa ligne de bikinis Active “fabriqués pour la nage et le surf”. Protest présente “des bikinis avec un maintien amélioré et, par exemple, des bretelles croisées”. Finisterre propose un “haut de natation qui s’inspire des combinaisons avec une couture ergonomique et un imprimé d’un motif inspiré par la mer sur son legging de natation”. Hive teste toutes ses coupes “pour garantir une fonctionnalité maximale avec une coupe et un confort optimum”. The Seea présente de nouveaux bikinis et de nouveaux maillots une-pièce avec “des bretelles plus épaisses qui offrent plus de maintien, des bretelles réglables ainsi qu’une lanière en travers du dos”. Tandis que Volcom “migre de la mode vers le sport” avec des petits hauts courts. “Le fait de toujours garder des touches de mode au premier plan est une dynamique très importante”, indique la directrice du design chez Roxy, Marie Lauga, qui utilise “des tissus techniques comme le Lycra Xtralife, du Néoprène, du tissu extensible dans les quatre directions, du maillage technique, etc. “ pour tenir compte de la performance sportive, comme le fait la gamme des bikinis Mirage chez Rip Curl avec “son tissu tricoté circulaire avec une élasticité supplémentaire ainsi qu’une coupe parfaite”.

TISSUS & MATÉRIAUXLes matériaux principaux sont des nouvelles interprétations du Néoprène comme le Néoprène/Nylon de chez Rhythm, le Lycra/Néoprène chez

Le temps où les femmes traînaient à la plage en bikini alors que les hommes surfaient est bel et bien révolu, et les nouvelles gammes de maillot de bain 2016 le montrent inéluctablement. Même si vous pouvez toujours vous habiller pour être canons à la plage, les femmes aquatiques ont dorénavant le choix de vêtements qui leur vont parfaitement, mais qui leur laissent aussi l’opportunité de profiter des activités aquatiques lorsqu’elles le souhaitent. Il y a des vagues dans les

secteurs des nouveaux une-pièce, des leggins de surf et des brassières de sport ! Compte-rendu par Anna Langer.

“Les femmes attendent plus qu’un bon look de leur maillot de bain” Kat Hogg, propriétaire et Fondatrice de Hive Swimwear

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Brunotti et le C-skin chez The Seea, qui “vous enveloppe comme un Néoprène ultrafin revêtu de jersey, mais qui est constitué de trois couches avec des fils mono-filaments placés à l’extérieur et à l’intérieur du tissu”, explique la fondatrice, Amanda Chinchelli.

Parmi les autres innovations qui améliorent la performance pour le sport, on trouve le Tactel d’O’Neill qui présente du Hyperdry qui “contient du Lycra Extra Life pour une meilleure rétention de la forme et une résistance au chlore, au boulochage et aux UV”, affirme la Senior Product Manager chez O’Neill Europe, Manon Pessel. Urban Beach propose aussi une protection solaire de série dans tous ses vêtements et The Seea offre aussi un indice de protection UV 30 à 50 dans ses maillots de bain, comme le fait Finisterre, qui associe ses tissus à 78 % d’ ECONYL® “qui est fait à partir de polyamide recyclé à 100 %, qui est deux fois plus résistant au chlore que les tissus de maillots de bain traditionnels, et qui offre une excellente protection UV”, explique la directrice produit, Debbie Luffman. Un séchage rapide est une autre caractéristique importante des articles pour le sport. Et Brunotti, O’Neal, Chiemsee, Lovesurf et Fox utilise “une nanotechnologie pour réduire l’absorption de l’eau”, ce qui “améliore drastiquement le temps de séchage”, indique la directrice produit Europe, Laura Chu.

THÈMESQu’elles recherchent la performance sportive ou le côté mode, les clientes seront en mesure de mélanger et d’assortir leur bikini chez à peu près toutes les marques. Finisterre offre “des formes et des imprimés coordonnés” puisqu’ils savent que leurs clientes aiment “mélanger un peu les modèles”, “ce qui représente une approche individuelle et une attitude de caractère chez les femmes indépendantes et fortes”, s’accorde à dire la directrice du design chez Lightning Bolt, Sandra Gonçalves. “Séparer les bikinis pour jouer la carte du mélange et des assortis en 2016 et offrir beaucoup de bas réversibles”, indique Valérie Wieser, directrice du design pour les filles. Rusty et Chiemsee tranchent avec leurs imprimés et Hive s’accorde à dire que la tendance est “vraiment aux non-assortis”. Volcom s’assure que “ses couleurs se mélangent sans effort avec une palette unifiée, permettant de mélanger et d’assortir à l’infini”, explique la directrice du marketing, Kristy Michael.

Les fleurs sont toujours le motif le plus en vogue, des fleurs tropicales (O’Neill, Roxy, Protest,Jobe, Rusty, The Seea, Urban Beach, Hive, Rhythm), des motifs cachemires (O’Neill, Billabong, Roxy, Lovesurf), des variations vintage et rétro (Billabong, Lovesurf), des fleurs abstraites (Roxy) et des associations à des imprimés animaliers (Chiemsee), jusqu’au mélange de Brunotti avec des oiseaux et des couleurs profondes. Et cela va même plus loin avec des imprimés de plantes exotiques (Protest), “un imprimé très féminin avec des palmiers et des touches dorées brillantes” dans la collection Designer’s Closet de Billabong et “des imprimés avec des photos de plage géantes sur tout l’ensemble” chez Urban Beach.

Hive et Rusty continuent leurs “imprimés animaliers caractéristiques”. Rip Curl propose un imprimé en peau de serpent et Urban Beach offre aussi des “imprimés animaliers abstraits”. Les motifs géométriques et ethniques ont toujours le vent en poupe, comme sur certains articles de chez Billabong, Urban Beach, Rip Curl et Lovesurf, tandis que The Seea, Hive et Volcom choisissent des rayures, “pour une esthétique fraîche et moderne”.

On trouve une forte influence du voyage dans tous les thèmes : “des saveurs vibrantes, bohèmes, hippies et gitanes” (Protest) ainsi que “du bohémien chic avec une adjonction subtile de touches modernes mais sans prétention” (Lightning Bolt) comme un “design de bretelles très architectural” (Fox), “des nœuds” (O’Neill), “des franges et des lacets” (Rip Curl), “du macramé et des zips” (Volcom), du maillage et du crochet (Roxy) ou des lacets (Protest), “ce qui donne une touche de modernité à des coupes sport” comme l’explique Roxy.

Avec son thème Metal Aloha, “qui rapproche la musique métal et l’esprit Aloha hawaïen”, Rusty ouvre “une nouvelle direction sur le marché”, indique Connie Dixon, manager produit pour les femmes. Bench se dirige dans une tout autre direction avec “le côté sombre de l’été”, qui s’inspire de “Holiday Noir”, pour faire honneur à l’atmosphère nocturne et urbaine, avec des “palettes de couleurs et des idées inspirées par la nuit”. COULEURS“Des couleurs vives pour honorer l’été” (Billabong) sont toujours une “tendance très importante” (Protest) et il semblerait qu’en 2016, Orange is the new black avec des teintes allant de la mandarine (ONU, Roxy), au orange (Hive, Protest), au orange Tropico (Rip Curl) et même avec du fluo que Fox associe à du “fuchsia, pour offrir une association de couleurs féminines véritablement uniques “. Protest associe du rose à du vert menthe, The Seea associe le rose avec des “teintes plus sombres et plus neutres” et Hive avec “du bleu show et des violers légers”. Tandis que Rhythm se dirige vers l’indigo et le Sangria et que Bench associe son “jean indigo” à des touches néon.

“Des teintes bleues profondes, des verts feuilles et des stucs apaisants (Roxy, Bench)” constituent une tendance majeure pour le maillot de bain, en s’inspirant de la “mer profonde” (Jobe), comme des couleurs pastels (Brunotti, Billabong, Rusty) et de teintes estompées, comme “de la terre de Sienne brûlée, du soja, du aqua délavé, associées à des touches de couleur pop” (Volcom), “des touches pastels et vintage de rose, de turquoise, de violet, de bleu et de jaune” (Urban Beach), “des imprimés décolorés par le soleil” (Finistère), “des imprimés sucrés et estompés” (Lightning Bolt) et “une couleur pêche légère et franche très tendance, ainsi qu’un bleu jean délavé” (Rip Curl).

PANORAMAPuisque les femmes “font de plus en plus attention aux formes des maillots de bain qu’elles utilisent pour nager, les marques traduisent cette tendance dans leur collection”, indique Connie Dixon de chez Rusty, et Marie Lauga s’accorde à dire que “les maillots de bain deviennent la source d’inspiration pour des assortiments d’imprimés dynamiques et des palettes de couleurs vives et audacieuses”. Ceci étant dit, les articles sont non seulement “de plus en plus modernes et pertinents, et parfois même insolents” mais aussi plus fonctionnels, permettant aux clientes de migrer de “l’océan ou la piscine vers l’activité suivante, qu’il s’agisse du yoga ou du jogging” (Lovesurf), tandis qu’en même temps, elles comblent toutes les envies de mode que peut avoir une fille, que ce soit une fashionista qui aime se faire bronzer ou un véritable garçon manqué qui aime jouer dans les vagues et le sable. Concrètement, cette tendance va se développer sur les prochaines années.

tendances : swimwear printemps-été 2016

“Qu’elles recherchent la performance sportive ou le côté mode, les clientes seront en mesure de mélanger et d’assortir leur bikini chez à peu près toutes les marques“

Puisque les femmes “font de plus en plus attention aux formes des maillots de bain qu’elles utilisent pour nager”, les marques

traduisent cette tendance dans leur collection Connie Dixon, Rusty

LE RÉSUMÉ DES TENDANCES

• Mélanges & Assortis

• Performance pour le Sport

• Mélanges de Néoprènes

• Détails : Bretelles, Matériaux, Tissus

• Imprimés : Floraux, Animaliers, Géométriques, Tranchés

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Depuis combien de temps êtes-vous acheteur pour Doodah ? Et comment avez-vous démarré à ce poste ?Je suis acheteur pour Doodah depuis 1994. Je travaillais à temps partiel quand j’étais étudiant en économie à l’université de Zurich. Après quelques années, j’ai quitté l’université pour travailler à plein temps dans l’achat et la vente dans le domaine qui me passionne : le skateboard et le snowboard.

Pendant la période sur laquelle vous avez été acheteur, quelles sont les leçons les plus importantes que vous avez apprises pour prendre soin de vos clients ?La leçon la plus importante est de toujours penser à vos clients lorsque vous achetez, et de ne pas suivre votre goût, votre style. Vous devez vous assurer que le client est stimulé et mis au défi, parce que si vous restez dans votre zone de confort, vous finirez par les ennuyer, et finalement par les perdre.

Comment procédez-vous au choix des marques que vous proposez dans vos magasins ?Nous avons une sélection assez stable de marques principales dans nos magasins. Puis, nous avons une sélection plus restreinte de marques plus petites. Dans certains magasins, nous essayons d’avoir de nouvelles marques toutes les deux saisons pour voir comment réagissent les clients. Pour que nous introduisions une nouvelle marque, celle-ci doit nous correspondre parfaitement en termes de style.

Quelles sont les marques qui tirent leur épingle du jeu en ce moment ?En termes de développement, je dois dire que Nike SB est en tête de la chaussure de skate, avec de nouveaux modèles comme la Free, et des séries comme Rest and Recover dans le skateboard. Vans est aussi un partenaire excellent avec lequel travailler. La gamme de couleurs et de modèles de chaque collection Vans est toujours très agréable et ils font aussi un très bon marketing transversal (dans les vitrines, sur le Web et sur les réseaux sociaux), ce qui constitue, après que tout le monde ait réduit les budgets pour la Suisse, l’un des seuls les outils qu’il nous reste en ce moment.

Qu’est-ce qui fait la popularité de Doodah selon vous ?Je dirais que c’est la sélection que l’on propose dans les magasins, ainsi

que notre force de vente compétente et passionnée. De plus, le design unique de nos magasins nous donne une longueur d’avance par rapport à nos clients. Nous soutenons les milieux locaux du skate et du snowboard autant que faire se peut, et, surtout, nous sommes des rideurs !

Comment ajuster votre stratégie d’achat pour vous adapter aux récentes variations du taux de change ?Nous avons réduit nos budgets de précommande pour être en mesure d’être plus flexible sur les réassorts et nous essayons de garder un œil sur le prix, pour ne pas être trop cher par rapport aux pays avoisinants. Sur le moyen long terme, nous arrêterons de travailler avec des marques qui ne sont pas assez souples et qui n’offrent pas un prix juste.

Quels sont les salons auxquels vous participez et quelle importance revêtent-ils dans votre prise de décision ?Nous allons fréquemment à Bright, ISPO et au CPH de Copenhague. Malheureusement, ISPO est souvent trop tard pour peser vraiment sur nos décisions parce que beaucoup de marques nous imposent des deadlines très hâtives. Je récolte donc beaucoup d’informations sur les blogs, par mes recherches en ligne et les réseaux sociaux, ainsi qu’en étant en contact rapproché avec nos distributeurs, qui me tiennent toujours au courant.

Quelles sont les tendances que vous décelez dans les segments crossovers streetwear/outdoor ?Nous observons une influence de la technologie dans le streetwear, où les matériaux high-tech sont utilisés pour faire des vêtements de tous les jours et des modèles urbains. Toutes les influences “Camp” arrivent dans les vêtements urbains !

Auriez-vous quelques conseils pour les nouvelles marques qui souhaitent être attractives pour les acheteurs ?Soyez uniques, soyez vous-même et ne vendaient que dans les magasins qui correspondent à votre style. Sachez à qui vous vendez. Et de bonnes marges vous aideront effectivement…

Doodah a démarré en 1994 et le succès de l’entreprise a conduit au développement de neuf magasins un peu partout en Suisse, ainsi qu’une boutique en ligne qui a le vent en poupe. Nous avons échangé avec leur directeur créatif, Matthew Lee, pour la rubrique Buyer Science de ce numéro, dans le but de comprendre ses méthodes d’achat, de quelle manière il alimente l’intérêt de ses clients et quelles marques tirent, selon lui, leur épingle du jeu.

AIDE À LA VENTE

aide à la vente

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Par Cira Riedel/greenroomvoice.com

Créé en 2012, l’Indice Higg est venu apporter un standard pour les fabricants dans les secteurs de l’habillement, du linge de maison et de la chaussure, capable de mesurer l’impact environnemental et social de ces dites productions. Grâce à ce cadre international, il est désormais plus facile pour ces entreprises de faire des choix responsables et de se fixer des objectifs durables, à différents niveaux : du management de la marque, en passant pas les chaînes d’approvisionnement, jusqu’aux étapes de conception produit.

Cet Indice Higg a été développé par la Sustainable Apparel Coalition (SAC), une ONG fondée par des entreprises du monde de la mode, en collaboration avec l’agence de protection environnementale américaine et d’autres organisations à but non-lucratif.

Partant du principe que les entreprises du textile n’auront bientôt plus d’autre choix que d’adopter des stratégies durables au niveau international, le PDG de H&M, Karl-Johan Persson, s’en est expliqué dans une interview accordée à ReputationInc : “ À l’avenir, nous souhaitons que le consommateur ait accès à toutes les informations sur le caractère durable d’un produit. À nos yeux, cet aspect durable fait partie intégrante de la qualité d’un produit. À court terme, cela signifie des coûts supplémentaires, mais à long terme cela représente des opportunités supplémentaires. Il ne fait aucun doute que les efforts fournis pour obtenir des produits plus durables seront bénéfiques sur la durée.”

L’Indice Higg travaille principalement à instaurer une coopération positive entre tous les partenaires, comme l’expliquait Jason Kibbey, directeur exécutif de la SAC au quotidien The Guardian : “C’est pour instaurer la confiance que la SAC réunit des représentants de tous les acteurs de la chaîne de valeur : les fournisseurs de matières premières, les sites de production, les ateliers de teinture, les sociétés de transport, les usines de confection, les marques et les détaillants. Il s’agit d’identifier les contraintes de chacun pour qu’ils soient capables de procéder à des changements drastiques et réduire leur impact environnemental.”

La méthodologie utilisée pour l’indice de mesure fait partie du domaine public mais, en devenant membre de la SAC, les entreprises bénéficient pleinement des avantages de l’outil en ligne. Les partenaires peuvent alors également comparer leurs résultats avec d’autres, en faisant un outil de benchmarking.

Les rencontres régulières organisées entre les membres de la SAC fournissent en outre un environnement propice au réseautage et à la naissance de projets collaboratifs, comme des initiatives financièrement viables de gestion du

recyclage en circuit fermé. Chaque année, ces projets initiés par la SAC font l’objet d’audits sur leur efficacité, fournissant une somme d’enseignements qui permettent de déterminer leur poursuite ou leur arrêt.

Aujourd’hui, d’autres processus viennent compléter le champ de compétence de la SAC, comme l’explique sa vice-présidente Betsy Blaidsdell : “Nous avons lancé la phase pilote d’un processus de vérification, afin de déterminer la véracité des informations fournies. Une fois cette étape franchie avec succès, la marque peut librement communiquer au grand public, au consommateur, les résultats fournis par l’Indice Higg. Le processus de vérification exige également que des personnes et organismes qualifiés contrôlent sur place l’exactitude des informations fournies sur ces sites de production.”

La seconde nouveauté révélée par Betsy Blaidsdell concerne un Module de Conception : “Il sera lancé cet été et est destiné aux designers et chefs de produit. Cet outil sera déterminant afin de prendre des décisions éclairées au cours des étapes créatives d’un vêtement, et ainsi de visualiser quel sera son impact. En outre, nous lancerons en 2012 un Module d’Empreinte Environnementale, qui permettra de calculer précisément l’empreinte d’un produit à l’issue de la phase de conception.”

Participant activement à l’Indice Higg depuis 2012, Burton Snowboards fait partie des tout premiers à l’avoir intégrer au sein du secteur des boardsports. Également cobaye du projet pilote concernant la catégorie matériel, la marque s’explique via son responsable du développement durable, Ali Kenney : “Nous sommes persuadés de la nécessité d’un standard uniforme de mesure pour notre secteur. Il existe actuellement une certaine confusion dans l’esprit des consommateurs quant aux arguments mis en avant par les marques sur leurs efforts en matière de développement durable. Cela créé une certaine méfiance et un rejet vis-à-vis de ces problématiques. Avec un outil de mesure reconnu officiellement, les consommateurs bénéficient d’un socle commun pour choisir les produits les plus durables.”

Ce n’est pas là le seul engagement de Burton, comme l’explique Ali Kenney : “Le module Facilities (sites de production) retient actuellement toute notre attention. Nous l’utilisons comme un moyen d’identifier les zones-clés où nous devons porter nos efforts de formation auprès des usines de fabrication. À terme, nous souhaitons intégrer ce classement des sites de fabrication parmi nos outils d’évaluation (par exemple, des audits sur l’impact social) et ainsi de pouvoir orienter toute notre chaîne de sous-traitance vers un développement plus durable.”

L’INDICE HIGGDE LA SUSTAINABLE APPAREL COALITION

WWW.APPARELCOALITION.ORG/HIGGINDEX

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Comment a commencé l’aventure McNair Shirts ?Tout a commencé avec la volonté de travailler avec les éléments et non pas contre eux. La laine est un produit naturel avec des propriétés de résistance à l’eau et de respirabilité incroyables. J’aime me sentir serein et confortable quand je suis en montagne et je porterai toujours des chemises, mais il n’existait rien dans le marché qui réponde à mes besoins pour me tenir au chaud et sec quand je ridais.

Qui travaille pour McNair Shirts et quel est leur parcours ?J’ai un parcours de moniteur de snowboard et il y quelques personnes-clefs engagées dans le projet McNair. Richard Hamshire est le directeur de Joe Public Advertising et nous avons un long parcours ensemble. Nous nous sommes rencontrés grâce au snowboard. J’ai été son prof, et celui de sa famille, pendant des années. Natalie Stapleton est responsable du développement des tissus et de la gestion quotidienne de l’entreprise. Elle a une grande expérience dans le textile et dans le lancement produit. Pour finir, Ian Hogg est notre directeur design.

Pouvez-vous nous parler du processus de fabrication de McNair Shirts ?Tout provient d’un rayon maximum de 10 miles de notre atelier de Slaithwaite, Yorkshire : tonte, lavage, séchage, cardage, filature, teinture, design, couture et fabrication… Le nombre d’étapes de transformation est énorme, depuis le mouton jusqu’au produit fini avec notre marque dessus.

La R&D est la clef chez McNair Shirts… Pouvez-vous l’expliquer à nos lecteurs ?Nous avons passé plus des deux dernières années à travailler la R&D. Ceci supposait aussi offrir des chemises à une grande variété de testeurs qui vivent et travaillent dans des conditions difficiles et qui ont pu les tester jusqu’à la limite de leur résistance. Les retours n’ont cessé de nous aider à améliorer le design et les derniers détails techniques sont le fruit de ces collaborations.

Parlez-nous de votre réseau de distribution et de vos plans de développement pour le futur.Actuellement, nous vendons en direct à travers notre site de vente en ligne mais nous voulons développer la distribution au détail et à l’international.

Quelle place aurait votre collection dans le mix produit d’un détaillant ?Au début ça peut être difficile d’imaginer la place de ces chemises, car c’est un produit nouveau et innovant. Notre chemise Heavyweight peut remplacer un blouson sans problème. Les jours les plus froids, elle peut être utilisée comme deuxième couche avec une shell légère par dessus.

Les produits McNair Shirts se placent dans le segment haut-de-gamme : pouvez-vous expliquer les arguments commerciaux qui le justifient ?Nous avons un contrôle total du processus de fabrication. La Grande-Bretagne et en particulier le Yorkshire sont mondialement reconnus

pour leur industrie textile. Il est temps de se lever contre la fabrication étrangère premier prix et de se concentrer sur les savoir-faire de notre nation. Oui, nos produits sont plus chers à fabriquer en Grande-Bretagne mais la qualité dépasse tout ce que vous avez pu voir auparavant. Si nous ne supportons pas le talent de nos gens et leur expertise, un jour nous le perdrons à jamais.

Quel futur voyez-vous pour votre entreprise ? Imaginez-vous d’autres gammes de produit ?Notre objectif est de fabriquer les meilleures chemises de montagne au monde. Dans le futur, nous allons continuer à proposer des vêtements et nous allons augmenter notre offre avec des chemises différentes (en design et en grammage). Pour le moment, nous nous concentrons sur nos chemises haut-de-gamme.

Quel futur pour notre industrie ?Je pense qu’il y a une tendance vers les produits durables, naturels que les clients peuvent garder pendant longtemps. Nous savons tous que la mode bon marché a le vent en poupe actuellement mais nous sommes convaincus que les marchés changent et que les gens commencent à préférer la qualité plutôt que la quantité. Moi même j’ai largement réduit ma garde-robe ces deux dernières années et j’espère que d’autres feront de même.

Où pouvons-nous découvrir vos produits, vidéos et autres ?Découvrez-nous sur www.mcnairshirts.com et dans les réseaux sociaux : Mcnairshirts.

MARQUE: MCNAIR SHIRTS EMAIL: [email protected] SITE: WWW.MCNAIRSHIRTS.COM

McNair Shirts combine mode et fonctionnalité avec des produits en laine mérinos de grande qualité qui offrent une résistance à l’eau et un design simple couplés à des propriétés complexes. Les chemises McNair sont beaucoup plus que de simples chemises. Neil McNair, fondateur, guide de haute montagne et moniteur de snowboard, a développé le projet alors qu’il travaillait à Tignes. Neil répond à nos questions pour vous prouver que ses produits ont toute leur place dans vos racks.

MCNAIR SHIRTS

présentation de marque

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Pouvez-vous nous décrire comment à commencé l’aventure Freewaters ?En 1997, Martin et moi suivions un programme de Design Produit au Art Center College of Design (Californie). Après, nos chemins se sont séparés. Martin a dédié 10 ans au design de boots de snowboard, chez DC et Burton, pendant que moi je développais du néoprène pour O’Neill, à Santa Cruz.En 2009, nous avons déménagé à San Francisco. Martin vivait dans le sud et moi dans le nord. Le Golden Gate était là pour nous réunir, avec toute sa richesse océanique mélangée à la culture urbaine progressiste de la ville. Nous avons pensé qu’il y avait une place dans le marché pour une marque de chaussures qui combine confort et style sophistiqué. Nous avons identifié aussi le fait qu’il ne suffisait pas de créer des chaussures innovantes pour être une marque intéressante, ni pour nous sentir complets en tant qu’êtres humains. En 2010, nous avons tout donné pour créer Freewaters. Nous avons commencé avec un bureau minuscule dans un studio artistique de 45 m2. Il était à 30 minutes du sud de SF, il tournait à l’énergie solaire et c’était un endroit silencieux, très porté à la méditation. Un lieu idéal pour nous inspirer ! Nous l’avons appelé notre Temple Shaolin.

Qui est dans l’équipe de direction et quel est leur parcours ?Eli Marmar, cofondateur/VP du Marketing (designer wetsuit chez O’Neill)Martin Kim, cofondateur /VP du Design Produit (designer boots de snowboard chez DC et Burton)John Vance, PDG (Sanuk, Quiksilver)John Gothard, VP des Ventes (Sanuk, Spy, Arnette)Bob Kelley, CFO (Sanuk)

Quelle est la philosophie de Freewaters et pourquoi ce nom ?Toutes les marques vendent quelque chose. Les bonnes marques défendent quelque chose. Les grandes marques agissent pour défendre quelque chose. En tant que surfeurs, nous ressentons un profond respect pour le pouvoir de guérison et méditatif de l’eau. Un bain dans des eaux océaniques élimine les vibrations négatives d’une journée stressante. Nous voulions traiter une question fondamentale, un besoin basique de l’homme. Nous ne pouvions pas vivre sans nous baigner régulièrement dans l’océan. Comment peut-il être possible que d’autres n’aient même pas accès à des eaux potables ?L’accès à l’eau potable est le passage-clef de l’amélioration des conditions de vie des communautés, pour éliminer pauvreté et maladies. Nous voulions faire partie de la solution et, si possible, inciter d’autres à s’engager. Nous sommes convaincus que l’accès à l’eau potable devrait être un droit humain fondamental, pas un privilège.L’idée de base est que l’EAU NOUS LIBERE. C’est ainsi qu’est née l’idée du nom Freewaters.

En quoi êtes-vous différents de vos concurrents ?Nous sommes la marque de chaussures la plus jeune de notre segment de marché et nous offrons une approche nouvelle. Notre mantra est : TOUT CHANGER. Ceci guide notre approche d’innovation produit et marketing et aussi nos projets pour la qualité des eaux. Nous offrons des produits uniques comme nos Tall Boy, ou nos collaborations avec Channel Islands et Therm-a-Rest.

Utilisez-vous des ressources locales ou écologiques dans vos produits ?Certains de nos produits incluent les matériaux écologiques suivants : gomme sans PVC, EVA recyclé, chanvre et liège. Tous nos produits sont assemblés avec des colles à base d’eau.

Comment supportez-vous les rideurs et l’industrie ?Notre team d’ambassadeurs est très hétéroclite mais tous ont une connexion très spéciale avec l’eau. Vous y trouvez des surfeurs, des pêcheurs à la mouche, des explorateurs, des apnéistes, des photographes et bien plus encore.

Quels sont vos principaux arguments commerciaux ?Notre produit est unique, de grande qualité et offre une vraie valeur ajoutée à nos clients. Nos projets pour la qualité des eaux nous connectent à la communauté mondiale et donnent à nos clients la possibilité d’œuvrer pour un changement positif.

Quel futur pour notre industrie ?Notre industrie doit revenir à ses racines en couplant l’innovation avec un style de vie actif et serein. C’est ce que les gens aiment de notre industrie et c’est ce qui la fera avancer dans le futur.

Où pouvons-nous découvrir vos produits, vidéos et autres ? freewaters.com. Instagram : @freewaters_footwear

MARQUE: FREEWATERS EMAIL: [email protected] SITE: WWW.FREEWATERS.COM

Freewaters est une marque de chaussures fondée par des surfeurs avec un respect profond pour le pouvoir de guérison et méditatif de l’eau. Ils sont convaincus que les eaux océaniques éliminent les vibrations négatives d’une journée stressante. Chez Freewaters, ils sont persuadés que l’accès à une eau potable devrait être un droit de l’homme et non pas un privilège.

Pour cette raison, ils donnent 1% de leur CA à des projets de lutte pour la qualité des eaux. Eli Marmar, cofondateur et VP du Marketing décrit leur histoire.

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NOUVEAUX PRODUITS 01. JIVO GO GEAR POUR APPAREIL PHOTO DE SPORTS D’ACTIONLe kit d’accessoires universel Jivo Go Gear pour appareil photo de sports d’Action est un ensemble de 11 pièces comprenant un boîtier résistant, une sangle de support pour la poitrine, un monopode, un support à ventouse, un support pour vélo, une sangle de support pour la tête, une sangle de support pour le poignet, un flotteur antidérapant, un mini trépied, un ensemble de vis et d’adaptateurs. Tous les accessoires modulaires sont interchangeables et un ensemble de vis est fourni, vous permettant d’associer et d’assortir les différents [email protected]

02. DRAGON - MOUNTAINEER XLa Dragon Mountaineer X associe un style classique de wayfarer à une innovation à la pointe pour les activités sur neige en haute altitude. Elle présente des tempes C-Temple interchangeables, des boucliers solaires en cuir sur les côtés, le système Rope Lanyard et des verres Dragon Predator. Pour les activités sur neige en haute altitude qui nécessitent une protection maximale contre le soleil, les UV réfléchis, les impacts et les éléments corrosifs comme l’eau salée et la crème solaire. Disponible aujourd’hui chez des revendeurs sélectionnés en Europe puis à l’automne dans toute l’Europe.www.europe.dragonalliance.com

03. MIZU M8 SOFT TOUCHBOUTEILLE BLACK WATERMIZU est la marque de bouteilles d’eau originale de sports d’action, qui s’engage à “Protecting Where We Play” (Protéger notre terrain de jeu), en proposant des containers en acier inoxydable 18/8 réutilisables qui aident à réduire les déchets habituellement engendrés par des verres et des bouteilles en plastique à usage unique. Parmi les marques partenaires de Mizu, on trouve Nixon, Volcom, Electric, CAPiTA, Poler, Roark, Girl & Chocolate Skateboards et Burton. www.mizulife.eu

04. ELLIOT BROWN MONTRE CHRONOGRAPHEEtanche et anti-chocs, ce chronographe signé Elliot Brown a été conçu pour exceller en montagne, en mer et sur tous les terrains. £600. Disponible chez les meilleurs revendeurs outdoor et sur :www.elliotbrownwatches.com

05. SANUK YOGA SLING 2 POUR FEMMESVous aimez le confort ? Alors vous allez adorer ça ! La collection de sandales la plus prisée de Sanuk vient de voir le jour. Ces sandales légères sont faites de la même matière que les tapis de yoga, pour que vous ameniez partout avec vous la syllabe sacrée Om. Faites rayonner votre confort avec la Yoga Sling 2. www.sanuk.com

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#7706. FOX WOMEN’S BURNER SWIM SKINUne combinaison MM Glideskin en néoprène/lycra wetsuit avec des lignes anatomiques et une fermeture zippée à l’arrière, qui font de cette pièce un excellent atout pour les journées printanières un peu fraîches. Disponible seulement en noir avec le graphisme de la tête Fox sur l’arrière gauche du corps.www.foxhead.com

07. POOL SHORT LYGON 16.5” DE GLOBEUn Pool short fabriqué à partir du tissu At-1 avec une poche arrière découpée au laser qui présente un zip inversé et soudé, ainsi qu’une perforation dans la poche pour l’évacuation de l’eau. Disponible en Noir, Aquamarine & Charcoal Marle. www.globebrand.com

08. BOARDSHORT VENTURE DE DAKINELe boardshort Venture de DaKine présente un tissu extensible dans les quatre directions très léger, fabriqué à partir de 88 % de polyester et 12 % d’élasthanne, avec la braguette confortable Comfort Close Fly® sans couture intérieure pour éviter les frottements, et un petit scratch minimaliste. Plus une poche latérale avec fermeture à scratch.

09. JUCKER HAWAI’I PONOLe Pono (qui signifie “Justice” en hawaiien) est un super fast-cruiser. Le graphisme sur la board a été créé par Erik Abel, un artiste reconnu dans le surf ; il présente Honolua Bay, le célèbre spot de surf et berceau de Jucker Hawai’i. Une partie des ventes est reversée à “Save Honolua Coalition”, une association environnementale pour la protection de la baie.www.juckerhawaii.com

10. LE BOARDSHORT LEDGE FOXFabriqué à partir de 86 % de polyester et de 14 % de spandex, ce boardshort présente un magnifique graphisme, une braguette plate, un cordon stretch-lock et des coutures latérales ergonomiques avec un passepoil plat. On trouve un V-Notch sur l’ourlet avec une poche zippée soudée sur l’arrière et une couture soudée. Disponible en deux coloris.www.foxhead.com

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ZOOM SUR LES MARCHÉS ROYAUME-UNIPar Gordon Way

Une donnée intéressante est que le nombre de magasins vides a atteint son niveau le plus bas depuis 2010 (source : The Local Data Company). Je sais que ces magasins ne sont pas repris par des passionnés de boarsports mais, d’après les demandes de nouveaux points de vente enregistrées par Ultra Sport, la tendance prend cette direction.

Si vous êtes détaillant, il est possible que ce ne soit pas une bonne nouvelle. Juste quand les choses semblent s’améliorer, juste quand les affaires reprennent, vous avez des nouveaux arrivants qui pensent qu’ils peuvent diriger un shop boardsports. Et voilà que s’envolent vos espérances de gain de parts de marché.

Il est vrai que ces nouveaux points de vente prendront des parts de marché qui impacteront vos affaires. Mais il faut avouer que du sang neuf, des idées et de l’énergie nouvelles font avancer notre industrie. Je pense à Custard Point, à Newquay, qui assure que la fermeture de magasins dans sa zone de chalandise n’a pas été une bonne chose.

Que pouvez-vous faire ? Rien pour arrêter les nouveaux arrivants, les start-ups, les “blaireaux” qui viennent manger à votre râtelier, à moins que, pour faire face au challenge, vous ne revoyez votre affaire comme le mélange d’une start-up, de votre expérience et de nouvelles idées. Les nouveaux arrivants donneront non seulement un nouvel élan à leur affaire mais aussi au marché et aideront même à générer du business supplémentaire pour les détaillants établis. Ou pas ?

En plus des nouvelles têtes, nous avons aussi à déplorer des pertes (plus que la normale). Dave, de Little Mountain, en fait partie, suite à sa décision de fermer son magasin. Au contraire des autres, qui décident simplement de disparaître sans payer leurs dettes, Dave a été un vrai gentleman et il a contacté tous ses fournisseurs : “Je suis dégouté mais, pour faire simple, j’ai eu cinq mois d’activité et j’ai payé 12 mois de charges. J’aurais pu continuer à faire le mécène avec mon imprimerie mais ç’aurait été plutôt une question d’orgueil que de raison. C’est un jour très triste pour moi mais je dois l’accepter, Little Mountain ne sera plus.”

Je suis triste de voir Dave partir. Ça a toujours été un plaisir de faire des affaires avec lui et, même si ça n’a pas été toujours simple, il a toujours été transparent et honnête sur l’état de son affaire. Si vous voulez imprimer des stickers, des bannières, des vêtements ou autre, pensez à Dave, c’est est un grand snowboardeur et il sera heureux de vous avoir au bout de fil ! Cherchez TheStickerJob et vous trouverez un superbe fournisseur.

Bonne chance à Dave et à tous ceux qui quittent notre industrie pour de nouvelles aventures. Bonne chance aussi aux nouvelles têtes. Une chose est sure : il va falloir bien laver les lunettes rouges !

Les offres à crédit fleurissent. Argent disponible. Rien que pour vous ! C’est un fait : les achats à crédit ont augmenté de 7 % en 12 mois. Le crédit n’est pas très en vogue dans le marché des boardsports mais H2O, à Bournemouth, est un “pionnier” qui offre ce genre de services. Du point de vue de l’économie britannique, ces initiatives aident à générer de la croissance mais espérons que tout le monde n’en abuse pas (nous nous rappelons encore de ces jours difficiles où tous les “pimpins” au monde étaient surendettés). Ceci dit, la reprise du crédit prouve une reprise de la confiance des consommateurs et elle a un impact sur notre marché. Ou pas ?

L’hiver est fini, vive l’hiver. L’été n’est pas encore arrivé (au moment où j’écris ces lignes), longue vie à l’été…SVP ! La fin de l’hiver n’a pas été catastrophique mais les précommandes ont été prudentes. Les ventes de printemps n’ont pas commencé aussi tôt que prévu et l’ambiance est électrique.

Les raisons qui expliquent ce ralentissement ne sont pas claires. Le public a-t-il freiné les dépenses à cause des élections générales ? Je doute vraiment que les consommateurs boardsports pensent : “Avant de m’acheter du matos, je vais attendre de voir si l’UKIP l’emporte”. Ils ne l’ont pas fait d’ailleurs, et nous voilà partis pour 5 ans de plus avec un gouvernement “tory”. Bon ou mauvais, nous le saurons en 2020, lors des prochaines élections.

Et comment se porte le monde dans l’environnement boardsports ? L’hiver est un souvenir distant et pour certains un mauvais souvenir. Alors nos pensées se tournent vers l’eau et le macadam.

Rob Burnham et sa femme Tina ont ouvert Shop On The Beach, à Watergate Bay, aux Cornouailles, il y a près de 10 ans : “Comment pourrait-ce être mieux ? Nous avons un shop en front de mer et je le passe chaque jour sur la place”. Rob est prêt pour l’été. “Les affaires vont bien…rien de fabuleux mais ça se maintient et nos marges sont correctes. Même si la météo est le facteur principal du succès de notre affaire, nous avons de la chance d’être rattachés à un hôtel et d’avoir des clients toute l’année.” L’hôtel, bien sûr, prépare son activité avant la saison pour s’assurer de vendre ses nuitées (et tout indique que les réservations seront importantes). J’adore l’approche de Rob : “Nous avons choisi de ne pas vendre uniquement les grands classiques des marques de surf et que vous trouvez partout. Nous essayons d’être différents et ça marche. Bien sûr, nous offrons aussi des râteaux et des pelles mais, après tout, nous sommes un magasin de plage”.

Un peu plus à l’est, dans la côte sud, j’ai vu Adam, de Shore Watersports, à East Wittering, où l’optimisme était palpable : “Les choses vont assez bien pour l’instant. Le mois de mars a été meilleur que celui de l’an dernier, autant pour le hardware que pour le textile”. Où était le plus gros de la croissance ? “Dans le segment hardware, c’est le SUP qui l’emporte. Nous en avons vendus plus l’an dernier que toutes les autres années rassemblées et, cette année, nous anticipons encore plus de croissance. Les wetsuits se portent bien aussi. Les gens ont compris qu’avec un néoprène Tesco premier prix, ils en ont juste pour le prix payé. Ça fait du bien de voir que les gens savent qu’investir dans une bonne combi vous en donne pour votre argent.” J’ai demandé à Adam s’il sentait que le kayak puisse souffrir de la montée en puissance du SUP. “Il se peut que oui. Aujourd’hui, une famille qui aurait acheté deux kayaks partira avec un kayak et un SUP mais, en ce qui nous concerne, le panier reste le même et nous sommes contents.” Chez Shore, ils sont témoins aussi d’une augmentation de la demande de néoprène fashion : “La mode est la mode mais, maintenant, nous stockons six marques différentes dans la catégorie, là où, avant, il n’y en avait qu’une. Nous enregistrons pas mal de croissance à ce niveau-là.”

Le soleil brille et il se peut que l’été soit enfin arrivé. Je viens de finir mon article pour Source et je trace au lac. Amusez-vous bien cet été !

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L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, contre les 0,4 % prévus, soit la progression la plus forte depuis le printemps 2013. L’Insee révise dans le même temps en baisse à 0 %, contre + 0,1 % auparavant, la hausse du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre 2014.

Ce rebond s’explique notamment par la chute des prix du pétrole et une forte hausse de la consommation des ménages (+ 0,8 %) et des stocks des entreprises.

La progression du PIB au premier trimestre atteste en revanche de l’embellie déjà annoncée par les chiffres de la production industrielle et de la consommation des ménages, publiés ces derniers jours, qui connaissent les plus fortes hausses depuis respectivement quatre et six ans. Ces indicateurs s’accompagnent d’une prévision de hausse des investissements de 7 % pour 2015, selon l’enquête trimestrielle réalisée par l’Insee auprès des industriels.

De quoi rompre avec l’atonie constatée en 2014 et laisser entrevoir une sortie de crise plus franche que prévu.

Cependant, l’emploi reste le point noir. Les chiffres du chômage ne sont pas bons avec + 0,7 % pour Avril 2015, soit 26 000 chômeurs français supplémentaires. La courbe du chômage a connu une nouvelle hausse en avril.

Le gouvernement a annoncé la création de 100 000 contrats aidés supplémentaires. Manuel Valls, qui reçoit les partenaires sociaux pour favoriser l’emploi dans les PME, a quant à lui fermé la porte à un assouplissement du CDI, mesure réclamée par le patronat. L’exécutif est persuadé que sa politique va inverser la tendance et François Rebsamen, ministre du Travail, a expliqué qu’avec la reprise de la croissance, les embauches suivront. Des explications qui, pour le moment, peinent à convaincre.

Du côté des détaillants, si les mois de Février et de Mars ont été plus calmes cette année par rapport à l’année dernière, les mois d’Avril et de Mai semblent être légèrement en hausse. Une hausse essentiellement sur matériel technique et tout ce qui touche le monde du surf. Les ventes se sont certes réactivées, mais se sont également vite tassées. C’est donc un début de saison un peu poussif auquel on assiste. Les mentalités des clients changent, et il semble de plus en plus difficile de vendre aujourd’hui. La conjoncture économique actuelle, la guerre entre les shops physiques et les sites internet et les augmentations des prix sont autant de facteurs de ces débuts timides. Le taux de renouvellement semble diminuer lui aussi. Les sources de frein en ce tout début de saisonssemblent nombreuses : les dates tardives des vacances scolaires, la météo pas toujours clémente, le nombre de ponts non propices au travail, etc. ; autant de facteurs à prendre en compte pour expliquer ce début de saison qui a du mal à se lancer. Sans parler de la hausse générale des prix due au taux historique de change $/¤ qui n’arrange rien.

C’est pourquoi certaines activités et marques font l’objet d’un léger manque d’activité en ce début d’été. Hervé, de chez Massilia à Marseille, et Grégory Pastusiak, de chez Point break surf shop à Saint Gilles Croix de Vie, sont d’accord pour évoquer Vans et Volcom dans ce cas-là, un ralentissement a priori passager mais à surveiller. Benjamin Costa de chez Flysurf.com évoque lui le KiteSurf comme étant un sport attrayant certes, mais trop peu accessible, ce qui freine considérablement le client dans ses achats.

Revenons sur l’aspect météorologique. La météo influe donc beaucoup, certes, mais il est encore trop tôt pour faire un constat. Pour la grande majorité, les ventes de produits estivaux ne s’effectuent réellement qu’en Juillet/Aout. Cependant, à la vue du manque de vagues en ce début de saison, le taux de sortie sur le matériel de surf a baissé par rapport à

l’année dernière à la même époque. C’est une réalité. De plus, certains shops comme Flysurf s’appuient sur leur site internet qui leur permet de couvrir les “4 coins de la France voire du monde” et ainsi moins dépendre des contraintes météorologiques dans certaines régions. Par ailleurs, aujourd’hui, la gamme des magasins est souvent adaptée à tout types de saison, ce qui peut causer des problèmes au niveau des stocks et de la trésorerie mais permet d’essuyer plus facilement les dérèglements climatiques au fil des saisons. La météo est donc une contrainte qui peut être contournée.

Le monde du surf n’est pas le plus affecté. En effet, les équipements homme de cette discipline ont un bon taux de sortie en ce tout début de saison. Cependant, le produit le plus en vue semble être le Stand up paddle. En effet le produit tire son épingle du jeu. Ces derniers sont effectivement les victimes d’une mode, notamment les SUP gonflables, plus accessibles et moins contraignants en termes de pratique, avec un excellent rapport qualité-prix. Continuons sur les tendances du moment. A l’unanimité, les nouveaux entrants et les petites marques core sont assez actives en ce moment, comme Vissla par exemple. Cependant, les grosses écuries comme Hurley en surfwear ou NSP en SUP restent tout de même en tête des ventes. Au niveau du textile, Gregory constate une migration vers les marques plus généralistes comme Nike ou Adidas, au dépend des marques plus spécialisées.

Selon Hervé, “les lunettes en bois”, comme celles de Ozed ou Santa Cruz, seront les produits-phares cet été. Les planches de Surf plus accessibles et grand public comme Bic ou NSP seront également les plus en vue cet saison. Benjamin de chez Flysurf mise plus sur les produits connectés “high-tech” qui commencent à avoir un beau taux de sortie en magasin. Quant à Grégory Pastusiak, il insiste sur le boardshort qui reste une valeur sure chaque saison. En bref, les produits faisant l’objet d’un bon début de saison devraient continuer sur leur lancée et ainsi réaliser un bon été.

En termes d’activité, comme nous l’avons vu précédemment, le SUP est très tendance sur le marché, notamment auprès du grand public. Cependant, le wakeboard revient également avec l’instauration de “nombreux CableParks en France”. Moins chère qu’une session tractée par un bateau, l’activité semble beaucoup plaire et faire de nouveaux adeptes qu’il faut équiper. Les clients cherchent un renouveau ludique et accessible sur le plan économique. Cependant, les tendances ne sont pas les seuls moteurs de vente en magasin. En effet, le haut de gamme ne semble pas directement touché par la crise, c’est pourquoi ces produits perdurent et ne sont que peu touchés par la conjoncture actuelle. Le critère de qualité reste ancré dans l’esprit du consommateur. La qualité est directement liée à la longévité du produit dans la tête des clients. Ces derniers recherchent en effet un produit qu’ils pourront garder longtemps, peu importe la catégorie.

Par ailleurs, la situation économique fait que les produits “entrée de gamme” et “les petits prix” sont également bien en vue des acheteurs. C’est donc plus globalement le rapport qualité-prix qui touche principalement le client. Viennent ensuite l’aspect esthétique du produit et l’image de la marque comme critères de décision dans l’achat d’un produit.

Finalement, les clients attendent, de plus en plus, les soldes et les promotions en ce tout début de saison. Même si les “coups de cœur”, surtout au niveau des pièces spécifiques, sont toujours d’actualité, selon Grégory Pastusiak. La conjoncture économique globale semble sur la bonne voie. Le début de saison semble prometteur. Le soleil et les petites vagues feront le reste pour que cette saison 2015 soit réussie. Rendez-vous dans quelques semaines pour tirer le bilan de cet été 2015.

Par Benoît Brecq

ZOOM SUR LES MARCHÉS FRANCE

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Même si du soleil à Noël et de la peuf à Pâques n’ont plus rien d’exceptionnel de nos jours, les effets d’une telle météo sont difficiles à anticiper pour les shops. Pour Adrenalin Shop, à Regensburg, l’arrivée tardive de l’hiver a été une bénédiction. “Le premier trimestre 2015 a été assez bon pour nous, grâce aux chutes de neige. Nous avons même pensé à des hivers mythiques comme ceux de 2009 et 2010”, explique Giso, le propriétaire. “La notoriété des marques, par contre, qui était très distincte dans le passé, ne cesse de chuter”, souligne-t-il, confirmant ainsi une tendance que la plupart des détaillants expriment depuis quelques années. Il pense même que “les magasins sont responsables à 90% des ventes qui s’opèrent à leur niveau”, et il voit la relation entre distributeurs et détaillants comme le facteur-clef de cette alchimie. Par expérience, il sait à quel point l’engagement porte ses fruits à ce niveau. “Dans notre magasin, les marques qui ont perdu le plus de parts de marché sont celles que nous ne voyons que pendant les mois de précommande”, continue-t-il. “Nous sommes tous dans le même navire, nous devrions travailler ensemble, être présents les uns pour les autres.”

Pour le moment, les longboards sont la principale préoccupation. “Quand il s’agit de hardware, les longboards raflent la mise.” Et ce n’est pas une question de marque : “le design est le principal facteur de succès”. Il considère que le but du détaillant est d’avoir “assez de plateaux en stock”. Ceci étant, il est “vigilant” quant à ce segment. “C’est comme la météo : si ça arrive très fort et d’un coup, ça peut repartir tout aussi vite.”

Chez SHRN, Soo Hot Right Now, à Munich, on partage la même opinion. “Les tendances tangentes comme le longboard ou les cruisers ont le vent en poupe pendant trois ou quatre ans et après elles disparaissent”, explique Robinson, copropriétaire et fondateur, acteur actif de la scène skate depuis plus de 25 ans et qui milite pour un shop 100% skate. Cette stratégie semble porter ses fruits, même dans une ville traditionnaliste comme la capitale bavaroise. “Si tu recherches quelque chose de spécial dans le skate, il y a des chances que tu le trouves chez nous”, explique Esel, son associé et expert de la vente. Et ceci ne concerne pas que le hardware, même s’il représente le gros de leur CA et de leur stock. “Nous travaillons comme des fous pour importer de nouvelles marques du Canada et des US, qui n’ont même pas de réseau de distribution organisé”, et ils acceptent les marges amoindries que cette démarche suppose, dans un segment déjà très compliqué à ce niveau. Mais c’est comme ça que ça se passe quand vous mettez tout votre cœur, sang et sueur, dans le développement d’un shop que ses fondateurs voient davantage comme un point de rencontre et un lien entre le “côté business” de l’industrie et les skateurs locaux.

“Le skate connaît aussi ses difficultés, mais il revient toujours et il ne mourra jamais”, assure Robinson. Il pense même que “le skate n’a jamais été aussi populaire que de nos jours” mais si vous n’êtes ici que pour le pognon vous serez tout sauf heureux. “Le skate est très créatif et il y a beaucoup de gens superbes qui font des choses fabuleuses, mais beaucoup de shops ne vendent pas, soit parce qu’ils ont des acheteurs qui ne captent rien, soit par qu’ils sont sous pression pour faire du chiffre et ils n’acceptent pas des marges réduites”, expliquent-ils. “Malheureusement, il n’y a qu’une poignée de shops qui ne rentrent pas dans cette description”.

Comme le prouve SHRN, leur approche marche aussi avec le textile, une catégorie difficile de l’industrie des boardsports. Les chinos sont très demandés et sont des pièces-clefs depuis des années, d’après Esel, tout comme les chaussettes Plant Life colorées de Huf. Ils ne manquent pas de citer aussi des chaussettes plus techniques, avec des talons renforcés, entre autres détails techniques. “Elles ne feront pas de vous un meilleur skateur”, admet Robinson avec le sourire, “mais si vous infligez beaucoup de souffrances à vos pieds, à base de kickflips et autres tricks tordus, vous pouvez éliminer une grande gêne si les chaussettes ne bougent plus !”

Les sweatshirts logo Thrasher partent très bien, même si l’ancien patron Fruit-of-the-Loom ne va bien à personne. Les t-shirts logo Palace se portent à merveille aussi, quelque chose d’assez étonnant vu la dégringolade de la notoriété des marques. “C’est une superbe marque londonienne qui est très tendance actuellement. Sitôt que les kids voient ASAP Rocky ou Rihanna avec l’un de ces t-shirts, il accourent pour en avoir un”, décrit Esel. Et ce qui l’étonne le plus c’est “qu’ils ne veulent pas les meilleurs produits de la marque, tout est pour les t-shirts avec un énorme logo sur la poitrine ou sur le dos. Une belle chemise, avec une belle coupe, etc. scotche beaucoup plus longtemps. Je pense que la mode va durer deux ou trois ans car il n’y a que six ou sept magasins qui vendent Palace en Allemagne.”

Adrenalin, à Regensburg, enregistre les meilleures ventes de textile avec des marques comme “Maloja et Rip Curl”, explique Giso. La vente en ligne est surtout une vitrine virtuelle et un “outlet pour les vieux produits”. La confiance en ce canal est frêle : “Nous avons vu à quel point le système de la logistique en ligne est vulnérable. On gagne très peu d’argent avec la vente en ligne ou, plutôt, je devrais dire que nous sommes trop nombreux à se partager le gâteau. En fin de compte, la question n’est pas de savoir combien de CA j’ai généré mais plutôt combien d’argent j’ai gagné avec.”

Et c’est quelque chose que les clients commencent à comprendre aussi. “Il est très important de vivre les sports que vous vendez”, explique Giso. “Nos clients devraient le voir et l’expérimenter aussi. Nous voulons que la passion et le lifestyle des boardsports, qui sont encore synonymes de liberté, marquent leurs vies aussi.” Ce n’est pas “très facile de nos jours”, admet-il, mais il est convaincu que n’importe qui peut adoucir son quotidien grâce aux boardsports s’il s’en donne les moyens.

Les évènements jouent un rôle important. “Sans les journées test, les stages, les trips ou les compétitions, il n’y aurait du business pour personne”, assure Giso. Quand il pense à l’été, il est assez optimiste, en particulier en ce qui concerne les sports d’eau. “Notre engagement pour le SUP sera récompensé dans le long terme”, pense-t-il même s’il est un peu triste que “le business soit dominé par les mêmes vautours que le windsurf ou le kitesurf”. Le temps, la météo et le développement des finances mondiales diront à quel point il a raison quand il l’affirme. L’augmentation des prix imposée par le cours du dollar le préoccupe aussi. “Ou disons plutôt que les stratégies des leaders mondiaux me laissent sans voix. Un jour nous allons atteindre un point où les consommateurs diront NON et n’achèteront que des produits soldés. Une grande partie le fait déjà et les autres seront de plus en plus rares.”

ZOOM SUR LES MARCHÉS ALLEMAGNEPar Anna Langer

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Par Jokin Arroyo Uriarte

Pendant le premier trimestre 2015, l’économie espagnole a confirmé sa croissance de l’an dernier. On estime que le PIB augmentera de 0,8 % chaque trimestre et que le chômage continuera à baisser (-6 % en février).

Pour en savoir plus sur la réalité du terrain, j’ai parlé à Iván García Arozamena, Sport Product Manager chez Miller Division SL : “Nous pouvons enfin dire quelque chose de positif sur les boardshops espagnols : ils ne vont pas plus mal que l’an dernier (qui a été très dur pour eux) mais ce n’est pas extraordinaire. La gueule de bois de la crise est considérable. L’an dernier le textile s’est mal vendu, alors que le hardware et les shoes ont aidé à compenser. Ce n’est pas facile pour les consommateurs d’acheter des vêtements comme ils avaient l’habitude de le faire mais, quoi qu’il en soit, leurs besoins en hardware ne varient pas. Le secteur des boardsports a mis plus longtemps à être frappé par la crise que les autres, mais il mettra plus longtemps à l’oublier aussi”.

En ce qui concerne le longboard et le skate, Ivan affirme que le nombre de pratiquants “a augmenté grâce à l’arrivée du longboard et toutes ses variantes (cruising, carving, slalom, freestyle, freeride, downhill) qui ont démocratisé le sport et entrainé l’arrivée d’une grande quantité de passionnés. Pendant longtemps, beaucoup de shops refusaient de stocker du skate. Aujourd’hui la plupart profitent de cette reprise. A mon sens, cette tendance a relancé le skate en général.”

“Les shops qui se portent le mieux sont ceux qui ont des idées et des marques nouvelles. En général, les marques de textile avec des designs de qualité et de bons prix creusent une niche dans les marchés du surf, du skate et du snow. Vous trouvez de plus en plus de produits de qualité à un bon prix”, conclut Iván.

Pedro, de Toxic World Madrid, un des shops les plus prestigieux de Madrid, confirme les dires d’Iván. : “Actuellement, nous enregistrons une petite croissance. Ceci étant, ce n’est pas suffisant pour affirmer que la situation se soit améliorée. Il va falloir beaucoup de temps avant que les ventes reviennent à la normale, et ce dans le meilleur des cas. Nous avons fini un cycle et le moment est arrivé de nous adapter aux nouveaux modes de consommation. Il est normal qu’un pratiquant assidu veuille changer d’équipement mais il réfléchit davantage avant de le faire. Il cherche plus d’information et prend du temps pour décider. C’est normal étant données les quantités d’information que vous trouvez sur internet. Le consommateur recherche du matos d’occasion et, ensuite, il opte pour des produits neufs mais plus économiques.”

Pedro souligne qu’il n’y a pas eu de croissance notoire dans le secteur mais il ajoute “qu’il y a eu une légère amélioration des ventes de produits skate pour les plus puristes, surtout pour des raisons de mode ou de popularité. Le surf attire aussi l’intérêt de beaucoup de monde et je pense que c’est là que nous devons renforcer nos efforts.”

Pedro explique aussi qu’il est important de “s’adapter aux nouvelles technologies, la vente en ligne et tous les autres processus qui, depuis quelques années, se sont établis comme nouveaux canaux de business.” Pourtant, il insiste sur l’importance “de prêter une attention particulière aux magasins en dur, où des personnes en chair et en os donnent de bons conseils et enthousiasment les consommateurs. Rappelez-vous que les shops sont le fer de lance des grandes marques qui les utilisent pour faire connaître leurs nouveaux produits, il est important de les préserver.”

ESPAGNEPar Franz Josef Holler

L’état de l’économie reste le même depuis le début de l’année et la croissance du PIB nulle. Les taux dont nous aurions besoin semblent difficiles à atteindre mais les perspectives sont correctes et bien meilleures qu’en 2014. Notre gouvernement est stable et le Premier Ministre, Matteo Renzi, a la confiance du peuple (un fait étonnant en Italie où le gouvernement n’a fait que changer ces dernières années, sans arriver à être pérenne). Expo Milan (salon international de l’alimentaire durable) a commencé le 1er Mai et sera d’actualité jusqu’à fin Octobre. L’Italie sera au cœur de l’attention des médias et, espérons, que cette attention sera positive.

En ce qui concerne les marchés des boardsports, durant ce printemps nous avons été témoins de tendances favorables pour le longboard (incluant les cruisers) et le skate. Les cruisers ont touché le grand public et les gamins les prennent pour aller à l’école, peu importe qu’ils aient eu un lien avec le skate auparavant ou pas. La communauté skate ne cesse de grandir et ça aide les magasins à vendre davantage de shoes et de vêtements.

Dans ces segments, nous voyons une tendance claire qui s’est développée depuis quelques saisons. Les chaussures sont la vache-à-lait des shops qui sont contents des chiffres enregistrés mais qui souffrent avec le sell-out du textile, en particulier depuis que les grandes enseignes grand public vendent des produits similaires à des prix réduits. La plupart des propriétaires de magasin s’accordent sur le fait que la concurrence dans le textile est plus forte que dans la chaussure et qu’une bonne sélection de shoes est un facteur-clef de succès de nos jours.

Les représentants qui sont sur la route pour vendre Holiday 15 ont du mal avec les précommandes. Les chaussures se vendent bien mais, quand il s’agit de textile, les shops ne veulent rien savoir pour cette saison. Lukas, de Sub Skate Shop et Sublime, à Bolzano, l’explique ainsi : “Si les marques et les distributeurs veulent que je fasse des précommandes pour les saisons Automne/Hiver et Holiday, je devrai commander moins en Automne/hiver pour avoir du budget pour Holiday”. Il aimerait pouvoir le faire mais la plupart des marques en Europe se concentrent sur la saison Automne/Hiver.

Un autre problème est que les livraisons de Holiday arrivent trop tard pour le marché européen, soit mi-Novembre, peu avant le début des soldes qui suivent les vacances de Noël. Les magasins ne veulent pas risquer des problèmes de trésorerie et de paiements s’ils manquent de temps pour vendre les produits au prix fort.

Bolzano semble être la capitale italienne du skate cet été, avec beaucoup d’évènements. Le Vans Skate Shop Riot, les finales de l’Element Make It Count et le Championnat d’Italie de Skate auront lieu au skatepark de Bolzano PLATZA. Cet été vous pourrez vivre aussi le Vans Spring Classic, à Riccione, et d’autres events locaux organisés par des skateshops de tout le pays. Tous aideront à renforcer la scène et le nombre de consommateurs dans le pays.

Ceci dit, les magasins sont prudents avec les achats après un hiver difficile où seules certaines catégories de produit ont fonctionné. Les shoes, les cruisers, les longboards et les accessoires, comme les chaussettes, les lunettes et, peut-être dans un futur proche, les sous-vêtements, semblent être les vaches-à-lait.

Rendez-vous au salon Bright pour découvrir les nouveautés de la prochaine saison PE16 !

ITALIE

zoom sur les marchés

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Par Anna Langer

En dépit de ce que nous pourrions décrire comme un printemps très étrange, avec des journées de peuf profonde à Pâques (la meilleure depuis des années), les shops autrichiens tiennent bien la route.

Jürgen Hausotter, de Fame Boardshop, à Vienne, était particulièrement préoccupé par l’arrivée tardive de la météo hivernale. “Tous les chasseurs de bonnes affaires ont eu de la chance parce qu’il y avait une offre très large de bords, boots et fixations à cause de la météo très variable. Si le début de l’hiver continue à être aussi tardif et si, en particulier, les grandes villes ne voient pas la couleur de la neige avant Janvier, il va être de plus en plus compliqué, avant le début des soldes, de faire un bon CA avec des produits hiver. A part ça, les choses vont bien”, conclut-il.

Pour le moment, ils se concentrent sur le hardware skate (plateaux, trucks, roues, etc.), et, “Bien sûr”, souligne Jürgen, les longboards et cruisers. “La croissance est telle que vous avez de tout, depuis des gosses de 10 ans jusqu’à des parents qui veulent rouler avec leurs kids.” Et beaucoup de femmes, un détail qui n’a pas manqué de le surprendre, tout comme “de vieux skateurs qui veulent retenter leur chance”. Ce n’est donc pas une surprise que les roues plus molles soient plus demandées. Elles facilitent aussi la renaissance de vieilles boards de skate (avec des roues de longboard) “une tendance probablement inspirée par le succès du longboard”, explique Jürgen. Les marques les plus populaires chez Fame sont Sector 9 et Loaded, en passant par les cruisers plastique Penny’s, pour ce qui est du segment longboard, et Sk8mafia, Girl/Chocolate, Real et la marque autrichienne Yama Skateboards pour le skate.

Andreas Wurmhöringer, acheteur du géant autrichien Blue Tomato, identifie des tendances similaires dans leur réseau : “Le skate, le longboard et les cruisers, puis leurs marques respectives Long Island, Penny’s, Elexir et Madrid, ont très bien marché pendant le premier trimestre 2015 et les vacances de Pâques en particulier.” Pour capitaliser et alimenter la tendance, ils organisent un Longboard Test Tour avec 19 étapes en Autriche et en Allemagne, de début mai à fin Juin. “Pour le moment, nous coopérons étroitement avec le skatepark de Radstadt, qui va grandir cette année. En plus, nous sponsorisons aussi plusieurs évènements skate comme les Blue Tomato Austrian Bowl Masters, à Brixlegg, ou le Bring da Truckaz, à Chemniz”, nous explique le responsable évènementiel, Lars Österle.

Andreas ajoute que les chaussures enregistrent de bons résultats et cite la collection Adidas Supercolor Superstar, les Nike Janoski et les Vans Chima. Les chaussures sont aussi une catégorie qui a le vent en poupe à Vienne, où Jürgen cite des marques comme Lakai, Nike SB et SoleTech (Emerica, Etnies) parmi les plus populaires. “Que ce soient des semelles vulcanisées ou cup-sole, les skateshoes sont toujours aussi populaires”, confirme-t-il. Le textile, par contre, continue à souffrir. “C’est probablement dû au fait qu’il n’existe plus de look purement skate car toutes les marques essayent de copier les tendances grand public au lieu de chercher à se démarquer. C’est pour cette raison que le skateur n’a plus besoin d’un skateshop pour s’habiller. Ceci étant dit, JSLV, Fourstar, Element et Matix enregistrent nos meilleures ventes.”

Jürgen est convaincu aussi que la tendance longboard va se poursuivre et il va jusqu’à vaticiner qu’il sera aussi populaire que la trottinette. Andreas confirme aussi les pronostics optimistes pour 2015 et Lars conclut, cohérent avec le leitmotiv de Blue Tomato “Your Ride. Our Mission”, qu’il est essentiel de “monter sur sa board, peu importe que ce soit une planche de surf, de skate, un long ou un snow”. Bon ride alors !

AUTRICHEPar Fabien Grisel / David Lambert

Avec un hiver compliqué et un bilan très décevant pour les raisons que l’on connait, le passage au printemps était, pour beaucoup, très attendu.

Une partie des magasins de station ferme durant l’été tandis que d’autres, qui restent ouverts à l’année avec la vente, la réparation et la location de vélos pour activités principales (ce qui représente de plus en plus un vrai business pour eux et non plus uniquement un alibi pour rester ouverts l’été). Le vélo de descente et Enduro ont pris de l’essor en Suisse ces dernières années et, désormais, beaucoup de stations de ski leur dédient au moins quelques semaines d’ouverture.

En ville, c’est différent. Il y a trois types de magasins qui vendent du snowboard en hiver mais qui évoluent dans différents registres l’été. Le premier est le spécialiste de montagne qui vend surtout du matériel d’escalade et de randonnée, le suivant est le généraliste qui par définition vend un peu de tout, ensuite, celui qui nous intéresse plus particulièrement dans cet article, le proshop ou magasin “boardsports”. Ceux-ci se concentrent sur le skateboard, parfois la trottinette et le nautique (SUP, wakeboard, kitesurf, surf). On remarque avec satisfaction que le développement et l’augmentation des ventes de skate que l’on connait depuis deux ans environ continuent ce printemps. C’est la constatation que fait Julien Ayraud, responsable des magasins Doodah à Lausanne et Genève, qui se réjouit de ses ventes skate et était même étonné des ventes du mois de décembre, ce qui prouve que dans les grandes villes le skate se vend en toute saison et se profile même comme un cadeau de Noël idéal. Evidemment, l’augmentation de l’offre, avec les différents types de planches et d’utilisation (longboards, cruiser et skate), est une des raisons principales des bons résultats engendrés par cette catégorie.

D’après Yan Bosson, de SB Sport, à Gland, la fréquentation du magasin ce printemps a été bonne, un bien nécessaire après une fin d’hiver plutôt calme. Les quelques jours de beau temps et de chaleur de fin avril ont marqué la fin de l’hiver et donné envie de passer à la belle saison. Après, une série de jours de pluie s’est avérée propice au shopping, ce qui explique en partie ces bons résultats. Chez SB Sport, on observe principalement de l’intérêt pour le vélo, la randonnée, la course à pied mais également pour le nautique avec de très bons chiffres en Stand Up Paddle, malgré le fait que nos lacs soient encore froids à cette époque de l’année. La marque Hobbie semble particulièrement bien tirer son épingle du jeu cette année.

Constater le développement du skate, du kite et du SUP est plutôt réjouissant pour l’avenir de notre marché principal qui est le snowboard (même si la proximité du SUP avec le snowboard est, je vous l’accorde, discutable). En effet, il semble logique que plus de gens se déplaceront “sideways”, plus la chance de voir la population de snowboardeurs grandir sera élevée. Cependant, cela ne semble pas être une vérité à toute épreuve car, comme me le rappelait à juste titre Julien Ayraud, le vrai skateur de nos villes n’est pas forcément un adepte du snowboard, au contraire même, il est plutôt quelqu’un de très urbain, au budget serré et moins un adepte de grand air avec beaucoup de moyens. A nous de voir ce que ces prochaines saisons nous réservent.

SUISSE

zoom sur les marchés

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OPPORTUNITÉS

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UK CoUntry manager2015

to apply, please send your CV, covering letter and your salary expectations to [email protected]

Shiner is a leading European distributor of action sports goods and lifestyle apparel.

We are growing fast and have a fantastic opportunity for a UK Sales Manager to join the ‘Shiner Family’.

Leading by example, you will set the pace and tone for the UK sales team – tasking, motivating and developing our UK Account Managers whilst driving and rewarding sales activity with exceptional leadership. Your analytical skills will be critical for gap analysis, reports, budgets and forecasts, working closely with our European Sales and Marketing teams.

As far as qualifications and experience go, your personal qualities count more than your experience, but you’ll have a comprehensive knowledge of the action sports industry, sales trends, be used to working with big brands and have a successful track record in sales management. It is likely that you’ll have a business or related degree, but we believe that mental agility, potential, drive and good humour are equally important.

You’ll be based in our Head Office in Bristol, but you will also travel around the UK to visit our customers.

We have a noisy, fast-paced and down-to-earth culture where everyone has fun and pulls together.

If this sounds like the job for you, please submit your CV along with a covering letter explaining why we should consider you for this role and your salary expectations.

Marketing Manager2015

Shiner is a leading European distributor of action sports goods and lifestyle apparel.

We are growing fast and have a fantastic opportunity for a Marketing Manager to join the ‘Shiner Family’.

A hands-on role, you will implement and maintain the marketing plan for our wide portfolio of brands. As well as planning and executing marketing campaigns, you will also be comfortable managing events, digital marketing PR and shoots and will maintain our excellent relationships with partners, agencies and stakeholders.

You’ll lead the marketing team on a day to day basis, setting the pace and tone, with responsibility for their personal development and career progression. Your analytical skills will be critical for reporting, budgeting and forecasting, and you’ll work closely with our UK and European teams.

As far as qualifications and experience go, your personal qualities count more than your experience, but you’ll have a proven commercial background in a multi-brand environment with a focus on ROI. It is likely that you’ll have a business or related degree and 3 years’ + relevant experience, but we believe that mental agility, potential, drive and good humour are equally important.

We have a noisy, fast-paced and down-to-earth culture where everyone has fun and pulls together.

If this sounds like the job for you, please submit your CV along with a covering letter explaining why we should consider you for this role and your salary expectations.

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JUIN4-7 SUMMER X GAMES AUSTIN USA SKATE WWW.XGAMES.ESPN.COM7-19 FIJI PRO TAVARUA FIJI SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM13-14 LKXA EXTREME BARCELONA 2015 BARCELONA SPAIN SKATE WWW.EXTREMEBARCELONA.COM13 VANS SHOP RIOT RUSSIA SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM14 VANS SHOP RIOT ITALY SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM16-19 PITTI UOMO FLORENCE ITALY TRADE WWW.PITTIMMAGINE.COM20 VANS SHOP RIOT SWITZERLAND SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM21 GO SKATEBOARDING DAY GLOBAL SKATE THEIASC.ORG/GO-SKATEBOARDING-DAY21 VANS SHOP RIOT NETHERLANDS SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM20-21 DEW TOUR CHICAGO USA SKATE WWW.DEWTOUR.COM26-28 MYSTIC SK8 CUP PRAGUE CZECH REPUBLIC SKATE WWW.WCSK8.COM 26-28 CAPSULE PARIS PARIS FRANCE TRADE WWW.CAPSULESHOW.COM28 VANS SHOP RIOT FRANCE SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM

JUILLET5 VANS SHOP RIOT GREECE SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM7-9 SHOW AND ORDER BERLIN GERMANY TRADE WWW.SHOWANDORDER.DE7-9 BREAD AND BUTTER BERLIN GERMANY TRADE WWW.BREADANDBUTTER.COM8-9 AGENDA CALIFORNIA USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM8-10 PREMIUM BERLIN GERMANY TRADE WWW.PREMIUMEXHIBITIONS.COM8-10 BRIGHT TRADE SHOW BERLIN GERMANY TRADE WWW.BRIGHTTRADESHOW.COM 8-19 J-BAY OPEN KOUGA SOUTH AFRICA SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM 10-12 NASS SOMERSET UK SKATE/SNOW WWW.NASSFESTIVAL.COM10-13 INTERNATIONAL SURF FILM FESTIVA ANGLET FRANCE SURF WWW.SURF-FILM.COM15-18 THE OUTDOOR SHOW FRIEDRICHSHAFEN GERMANY TRADE WWW.OUTDOOR-SHOW.COM 18 VANS SHOP RIOT CZECH REPUBLIC SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM20-21 AGENDA NEW YORK USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM24-26 ITALIAN SURF EXPO ROME ITALY SURF WWW.ITALIASURFEXPO.IT25-2 VANS US OPEN OF SURFING HUNTINGTON BEACH USA SURF WWW.VANSUSOPENOFSURFING.COM29-30 JACKET REQUIRED LONDON UK TRADE WWW.JACKET-REQUIRED.COM

AOÛT1 VANS SHOP RIOT POLAND SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM5-8 OUTDOOR SUMMER RETAIL MARKET SALT LAKE CITY USA TRADE WWW.OUTDOORRETAILER.COM5-9 BOARDMASTERS CORNWALL UK SURF/SKATE WWW.BOARDMASTERS.COM15-17 MALMO ULTRA BOWL MALMO SWEDEN SKATE WWW.SKATEMALMO.SE14-16 DEW TOUR CALIFORNIA USA SKATE WWW.DEWTOUR.COM14-25 BILLABONG PRO TEAHUPOO TAHITI FRENCH POLYNESIA SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM17-19 AGENDA LAS VEGAS USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM22 VANS SHOP RIOT BALTICS SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM

SEPTEMBRE9-20 HURLEY PRO AT TRESTLES SAN CLEMENTE USA SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM10-12 SURF EXPO ORLANDO USA SURF WWW.SURFEXPO.COM12 VANS SHOP RIOT PORTUGAL SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM17-19 PADDLE EXPO NUREMBERG GERMANY TRADE, WWW.PADDLEXPO.DE19-20 VANS SHOP RIOT FINALS SPAIN SKATE WWW.VANSSHOPRIOT.COM25-28 SILMO PARIS FRANCE TRADE WWW.SILMOPARIS.COM22-28 CASCAIS WOMEN’S PRO CASCAIS PORTUGAL SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM

OCTOBRE1-4 WOMEN IN BOARDSPORTS CONFERENCE BIDART FRANCE SNOW WWW.WOMENINBOARDSPORTS.COM2-4 CAPSULE WOMEN’S PARIS FRANCE TRADE WWW.CAPSULESHOW.COM6-17 QUIKSILVER PRO LANDES FRANCE SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM8-9 SURF SUMMIT HOSSEGOR FRANCE SURF WWW.EUROSIMA.COM20-31 MOCHE RIPCURL PRO PENICHE PORTUGAL SURF WWW.WORLDSURFLEAGUE.COM

É V É N E M E N T S # 7 7SURF / SKATE / SNOW / TRADE

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ŒIL DU CYCLOPE

Musician Clément Froissart and Desillusion Magazine’s Pierre David

Germany & Austria- 1st Place Titus Mailorder

Approaching Lines Team

Boardwise’s Brian Stark

Michael Weinländer, Völkl Snowboards Interna-tional Brand Management & Marketing

Wasted Talent’s Alexei Obolensky and Ben Snowden-Boyd

UK Winners - Black Sheep - photo by James North

Lee Bartlett from Toy Factory and 4th Surf-boards

O’Neill Marketing & PR Coordinator Carla Zacek

Some local Hossegor legends

Spain - Pandaka - winners - Photo by Xabi Goitisolo

Down The Line crew

Philipp Kämmerer - Rome Sales & Market-ing Manager Europe

ACM’s Matt Barr & Wavelength’s Steve Bough_

Finisterre Wetsuit Designer Mat D’Ascoli and Magic Seaweed’s Ed Temperley

Rome Co-Founder Josh Reid

Prost!Wetsuit Designer Mat D’Ascoli showing off the new wetsuit

Finisterre’s new Sales and Marketing Director Simon Charlesworth and Founder Tom Kay

Team Rodel

Sputnik’s Charlotte Strachan

Nine Queens event creator, organisator & The Distillery head honcho Nico Zacek

Sandra Korn and Jacques Korn - founder of Woll Beer & Gentelmen’s Surf Hossegor & Biarritz

Isreal - Gillies - winners - photo by Guy Pitchon

Artist Ben Cook, Riz from Boardshorts amd James from Otter

De SkiHut’s Maxime

Nike Global Snowboard Team Manager Sani Alibabic

#77WASTED TALENT SHOP OPENING, HOSSEGOR

VANS SHOP RIOT

APPROACHING LINES FESTIVAL

FINISTERRE WETSUIT TESTING THE ROME LODGE

DRAGON RETAILER WEEK - DRAGON LODGE, TIGNES

NINE QUEENS, ITALY

The Snowboard Shop’s Adam

TSA’s Aimee

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