Souffrance: Pourquoi Dieu ne fait-il rien?

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Souffrance: Pourquoi Dieu ne fait-il rien? Simon Grunder [email protected]

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Souffrance: Pourquoi Dieu ne fait-il rien?

Simon Grunder [email protected]

Qu‘en est-il de la souffrance...

! … si Dieu n’existe pas ?

! … si Dieu existe ?

« Dans un univers fait de forces

physiques aveugles et de réplications

génétiques, certaines personnes vont

souffrir, d'autres vont avoir de la

chance et l'on ne trouvera aucune

raison ou justice à cela. L'univers que

nous observons a exactement les

propriétés attendues d'un monde dont

l'origine n'a ni dessein, ni but, ni mal,

ni bien. Rien d'autre qu'une

indifférence impitoyable et aveugle.

L'ADN ne sait pas, ne se soucie pas.

L'ADN existe seulement. Et nous

dansons au rythme de sa musique. » DAWKINS, Richard: River out of Eden: A Darwinian View of Life, Essex: Phoenix, 1995, p. 133.

Richard Dawkins, biologiste et ancien professeur de l’université d’Oxford

…et si Dieu existe?

« Si Dieu était bon, il souhaiterait rendre ses créatures parfaitement heureuses, et si Dieu était tout-puissant, il pourrait accomplir ce qu’il souhaite. Or, les créatures ne sont pas heureuses. Donc, Dieu est dépourvu, soit de bonté, soit de puissance, soit des deux. »

LEWIS, Clive S.: Le problème de la souffrance, Le Mont-Pèlerin: Editions Raphaël, 2005, p. 35.

C.S. Lewis, écrivain et ancien professeur de littérature de l’université d’Oxford

Si Dieu existe !  Dieu est bon et juste.

!  Dieu est tout-puissant.

!  La souffrance et la mort sont mauvais.

Si Dieu existe !  Est-ce que Dieu est bon et juste?

!  Est-ce que Dieu est tout-puissant?

!  Est-ce que la souffrance et la mort sont mauvais?

Est-ce que Dieu est bon et juste?

«  Nous avons tous ce sentiment

intuitif élémentaire d’avoir été entier

et bien  ; à l’aise, se sentant chez soi

dans le monde ; en parfait unisson

avec les fondations de notre être ; et

que nous avons perdu cet état

primitif, heureux et innocent. Nous

sommes tombés dans nos maladies et

nos souffrances actuelles. Nous

possédions quelque chose d’une beauté

et d’une valeur infinies et nous l’avons

perdue. Ainsi nous passons l’entier de

nos vies à chercher ce que nous avons

perdu. » SACKS, Olivier: Awakenings, New York: Picador, 1991, p. 28-29.

Oliver Sacks, médecin, neurologue et professeur de l’université Columbia

« Au milieu de la place de la

ville et entre les deux bras du

fleuve se trouvait l’arbre de

vie qui produit douze

récoltes ; il donne son fruit

chaque mois et ses feuilles

servent à la guérison des

nations. » Apocalypse 22.1-2.

Est-ce que Dieu est tout-puissant?

« Dieu essuiera toute larme de

leurs yeux, la mort ne sera

plus et il n’y aura plus ni

deuil, ni cri, ni douleur, car ce

qui existait avant a disparu. » Apocalypse 21. 4.

« Le véritable opium du peuple est de croire au néant après la mort, à l’immense soulagement que l’on éprouve en pensant que nos trahisons, notre cupidité, notre lâcheté, nos meurtres ne seront pas jugés . »

MILOSZ, Czeslaw: The Discreet Charm of Nihilism, New York Review of Books, p. 92.

Czeslaw Milosz, poète polonais et prix Nobel de littérature

« Si Dieu n’était pas en colère contre l’injustice et la tromperie, et s’il ne mettait pas un terme définitif à la violence, il ne serait pas digne de louange. (…) mais il faut la tranquillité d’une maison de banlieue pour que naisse la thèse selon laquelle la non-violence humaine résulte de la conviction que Dieu refuse de juger. Dans un pays brûlé par le soleil, gorgé du sang des innocents, elle mourra inévitablement. » VOLF, Miroslav: Exclusion and Embrace: A theological exploration of Identity, Otherness, and Reconciliation, Nashville: Abingdon Press, 1996, p. 303-304.

Miroslav Volf, théologien protestant croate et professeur de l’université Yale

« « Où est le Bon Dieu, où est-il ? » demanda quelqu’un derrière moi. (…) Les deux adultes ne vivaient plus. Leur langue pendait, grossie, bleutée. Mais la troisième corde n’était pas immobile : si léger, le petit garçon vivait encore. Plus d’une demi-heure il resta ainsi, à lutter entre la vie et la mort, agonisant sous nos yeux. Et nous devions le regarder bien en face. (…) Derrière moi, j’entendis le même homme demander : « Où est donc Dieu ? » Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : « Où il est ? Le voici-il est pendu ici, à cette potence. » » WIESEL, Elie : La nuit, Paris : Les Editions de Minuit, 2007, p. 124-125.

Elie Wiesel, écrivain juif et prix Nobel de paix

« Le Christ est venu résoudre deux

problèmes principaux, le mal et la mort,

qui sont précisément les problèmes des

révoltés. Sa solution a consisté d’abord à

les prendre en charge. Le dieu homme

souffre aussi, avec patience. (…)

La nuit du Golgotha n’a autant

d’importance dans l’histoire des hommes

que parce que dans ces ténèbres la

divinité, abandonnant ostensiblement

ses privilèges traditionnels, a vécu

jusqu’au bout, désespoir inclus,

l’angoisse de la mort. » CAMUS, Albert: L’homme révolté, Paris : Folio essais, 1951, p. 52.

Albert Camus, écrivain et philosophe français

Est-ce que la souffrance et la mort sont mauvais?

« Si seulement tout était aussi facile ! Si seulement il y avait quelque part des gens mauvais qui commettaient des méfaits insidieusement et qu’il fallait juste les séparer du reste d’entre nous et les détruire. Mais la ligne séparant le bien du mal coupe au travers du cœur de tout être humain. Et qui serait donc prêt à détruire une partie de son propre cœur ? » SOLZHENISTSYN, Aleksandr: The Gulag Archipelago, New York: Collins, 1974, p. 168.

Alexandre Soljenitsyne, écrivain russe et prix Nobel de littérature

« Il est crucial que le Dieu

incarné soit aussi le Dieu qui

souffre. Sans cette souffrance,

sans cette agonie sur la croix,

l’incarnation ne donnerait pas la

solution au problème de

théodicée. (…)

Christ n’a pas souffert pour

l’innocence de l’homme, mais

pour le péché de ce dernier. »

BERGER, Peter: The Sacred Canopy: Elements of a Sociological Theory of Religion, New York: Anchor Books, 1990, p. 76-77. Peter Berger, sociologue américain d’origine autrichienne

« Il n’avait ni beauté ni

splendeur propre à attirer nos

regards, et son aspect n’avait

rien pour nous plaire. Méprisé

et délaissé par les hommes,

homme de douleur, habitué à la

souffrance, il était pareil à celui

face auquel on détourne la

tête : nous l’avons méprisé,

nous n’avons fait aucun cas de

lui.

Pourtant, ce sont nos

souffrances qu’il a portées,

c’est de nos fautes qu’il s’est

chargé. Et nous, nous l’avons

considéré comme puni, frappé

par Dieu et humilié. Mais lui, il

était blessé à cause de nos

transgressions, brisé à cause de

nos fautes ; la punition qui nous

donne la paix est tombée sur

lui, et c’est par ses blessures

que nous sommes guéris.

Nous étions tous comme des brebis égarés; chacun suivait sa propre voie, et l’Eternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous.

(…) il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les criminels, parce qu’il a porté le péché de beaucoup d’hommes et qu’il intervenu en faveur des coupables. » Esaïe 53. 2-12.

Si Dieu existe !  Est-ce que Dieu est bon et juste?

!  Est-ce que Dieu est tout-puissant?

!  Est-ce que la souffrance et la mort sont mauvais?