Souffle · Pneumothorax Les pneumothorax (décollement de la plèvre entraînant un affaissement...

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La chirurgie pulmonaire contribue à la prise en charge de maladies ma- lignes, au premier rang desquelles le cancer du poumon mais aussi de cer- taines pathologies bénignes de type dégénératif ou infectieux. Elle garde également un rôle diagnostique, dans les cas où les méthodes moins invasives n’ont pas permis d’aboutir à un diagnostic de certitude. Pour ce qui concerne le cancer du poumon, il faut souligner que la chirur- gie reste le traitement le plus à même de guérir la maladie, souvent dans le cadre d’une prise en charge multidis- ciplinaire, surtout dans les stades non précoces. Il faut souligner que, actuel- lement, un tiers des malades avec cancer pulmonaire sont opérables au moment du diagnostic et que parmi les malades opérés, la moitié environ seulement sera définitive- ment guérie. Ces chiffres soulignent la nécessité d’effort de recherche pour améliorer ces résultats. Chirurgie pulmonaire, des pro- grès en termes de mortalité et de morbidité La chirurgie pulmonaire reste une chirurgie lourde, avec un taux de mortalité non complètement né- gligeable et une morbidité assez importante. Cependant, les chiffres de mortalité et de morbidité se sont améliorés cette dernière décennie, en raison des progrès de l’analgésie* et de la meilleure prévention et prise en charge des complications post-opératoires, notamment infectieuses. Une autre avancée -bien qu’encore incomplète cependant- est que cette chirurgie est moins agressive aujourd’hui : amélioration de l’analgésie, diminution de la taille de la thoracotomie avec épargne musculaire plus importante, ainsi que de la durée du drainage et de l’hospitalisation. Des études qui restent à faire pour améliorer la chirurgie pulmonaire, en particulier celle du cancer Il reste encore beaucoup à faire en termes d’amélioration de la chirurgie pulmonaire, en par- ticulier de la chirurgie du cancer pulmonaire. Pour cela, il faudrait pouvoir identifier à l’avance les malades pour lesquels la chirurgie pourra être bé- néfique, entrainant la guérison. Il est possible que l’étude de cohortes conséquentes de patients, avec recueil de données pré et post-opératoires complètes (clinique, biologiques, pathologiques, moléculaires) pourra nous permettre d’identifier à l’avance les patients susceptibles d’être guéris par la chirurgie seule, voire ceux nécessitant une prise en charge multimodale, incluant chirurgie, chimio- thérapie, radiothérapie ou thérapeutiques ciblées. C’est là que la Fondation du Souffle est impor- tante. Elle soutient en effet la recherche et peut participer à financer de tels travaux. Ils sont néces- saires pour que nous puissions mieux soigner les maladies qui s’attaquent aux poumons, en parti- culier les pathologies cancéreuses. *Analgésie : lutte contre la douleur Souffle édito LA LETTRE DU N°72 NOVEMBRE 2013 Une publication des amis du Comité contre les Maladies Respiratoires et de la Fondation du Souffle Les interventions chirurgicales sur le poumon. Pr Marco Alifano Chirurgien thoracique, aux Hôpitaux Universitaires Paris Centre (Paris)

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La chirurgie pulmonaire contribue à la prise en charge de maladies ma-lignes, au premier rang desquelles le cancer du poumon mais aussi de cer-taines pathologies bénignes de type dégénératif ou infectieux. Elle garde également un rôle diagnostique, dans les cas où les méthodes moins invasives n’ont pas permis d’aboutir à un diagnostic de certitude. Pour ce qui concerne le cancer du poumon, il faut souligner que la chirur-gie reste le traitement le plus à même de guérir la maladie, souvent dans le cadre d’une prise en charge multidis-ciplinaire, surtout dans les stades non précoces. Il faut souligner que, actuel-lement, un tiers des malades avec cancer pulmonaire sont opérables au moment du diagnostic et que parmi les malades opérés, la moitié environ seulement sera définitive-ment guérie. Ces chiffres soulignent la nécessité d’effort de recherche pour améliorer ces résultats.

Chirurgie pulmonaire, des pro-grès en termes de mortalité et de morbiditéLa chirurgie pulmonaire reste une chirurgie lourde, avec un taux de mortalité non complètement né-gligeable et une morbidité assez importante. Cependant, les chiffres de mortalité et de morbidité se sont améliorés cette dernière décennie, en raison des progrès de l’analgésie* et de la meilleure prévention et prise

en charge des complications post-opératoires, notamment infectieuses. Une autre avancée -bien qu’encore incomplète cependant- est que cette chirurgie est moins agressive aujourd’hui : amélioration de l’analgésie, diminution de la taille de la thoracotomie avec épargne musculaire plus importante, ainsi que de la durée du drainage et de l’hospitalisation.

Des études qui restent à faire pour améliorer la chirurgie pulmonaire, en particulier celle du cancerIl reste encore beaucoup à faire en termes d’amélioration de la chirurgie pulmonaire, en par-ticulier de la chirurgie du cancer pulmonaire. Pour cela, il faudrait pouvoir identifier à l’avance les malades pour lesquels la chirurgie pourra être bé-néfique, entrainant la guérison. Il est possible que l’étude de cohortes conséquentes de patients, avec recueil de données pré et post-opératoires complètes (clinique, biologiques, pathologiques, moléculaires) pourra nous permettre d’identifier à l’avance les patients susceptibles d’être guéris par la chirurgie seule, voire ceux nécessitant une prise en charge multimodale, incluant chirurgie, chimio-thérapie, radiothérapie ou thérapeutiques ciblées.

C’est là que la Fondation du Souffle est impor-tante. Elle soutient en effet la recherche et peut participer à financer de tels travaux. Ils sont néces-saires pour que nous puissions mieux soigner les maladies qui s’attaquent aux poumons, en parti-culier les pathologies cancéreuses.*Analgésie : lutte contre la douleur

Souffleé

dito

LA LETTRE DU N°72

NOVEMBRE 2013

Une publication des amis du Comité contre les Maladies Respiratoires et de la Fondation du Souffle

Les interventions chirurgicales sur le poumon.

Pr Marco AlifanoChirurgien thoracique,

aux Hôpitaux Universitaires Paris Centre (Paris)

Zoom sur la chirurgie thoraciqueLa chirurgie thoracique comprend plusieurs types d’interventions complexes : chirurgie des cancers, chirurgie trachéale, chirur-gie de l’hypertension artérielle pulmonaire, transplantation pulmonaire ou cardio-pul-monaire.

Elle fait appel à différentes techniques :Thoracotomie : une incision de 10 à 20 cm permet d’aborder les organes et les struc-tures dans la cavité thoracique. Elle est en général effectuée en regard de l’omoplate, la 6ème côte est sectionnée afin de pouvoir accéder à la paroi thoracique. La répara-tion de cette côte se fera en quelques mois après l’intervention. Cette technique est uti-lisée pour des interventions conséquentes, comme l’ablation d’un lobe, d’un poumon ou une décortication.

Sternotomie : elle permet d’atteindre la région médiastinale. Une incision verticale centrée au milieu du sternum est pratiquée. A la fin de l’intervention, les deux parties du sternum sont refixées par des fils métalliques.Médiastinoscopie : cette technique permet d’accéder aux gan-glions dans le médiastin et de les biopsier. Une petite incision de2 cm est effectuée à la partie basse du cou au-dessus du ster-num. Ceci permet d’introduire une caméra le long de la trachée. Tous les ganglions accessibles sont alors identifiés et biopsiés.

NOTRE GRAND DOSSIERLes interventions chirurgicales

sur le poumonPar Anne-Sophie Glover-Bondeau

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Pour diagnostiquer et/ou traiter certaines pathologies tumorales ou non tumorales, il est parfois nécessaire de proposer une intervention chirurgicale

sur les poumons. Cette chirurgie fait partie de la chirurgie dite thoracique.

Le drainage thoracique, indispensableAprès toute incision à travers le thorax, deux drains sont mis en place dans la cavité thoracique pour extraire/recueillir liquides et fuites d’air. Ces drains sont indispensables pour permettre au poumon de regonfler, de retrouver sa taille et de recoller à la

paroi. Les drains sont normalement enle-vés quelques jours après l’intervention.

Le traitement chirurgical de la tuber-culose est à la base de la chirur-gie thoracique moderne.

Au début du XXème siècle, la chirurgie thoracique était consa-

crée principalement au traitement de la tuberculose et de ses complica-tions : thoracoplastie (ablation de plu-sieurs côtes) pour traiter la maladie parcollapsothérapie. L’apparition des traitements anti-tuber-culeux a entraîné une diminution consi-dérable de ces indications opératoires.

Le saviez-vous ?

à l’aide d’une agrafeuse qui permet de ressouder/fermer le poumon. Cette intervention est techniquement simple et n’entraîne pas de perte des fonctions pulmonaires. S’il y a un nodule à extraire, celui-ci peut être marqué dans la phase pré-opératoire afin de le repérer ensuite plus facilement. Pour cela, un scanner thoracique est effectué juste avant l’opération : un petit fil marqueur est mis en place sous anes-thésie locale.

Interventions au niveau de la plèvre Pleurodèse : cette intervention a pour but de coller le pou-mon à la paroi thoracique en cas de pneumothorax récidi-vant.

Talcage : en cas d’épanchement pleural dû à la présence de cellules tumorales dans la cavité pleurale, on vide cet épanchement puis on insuffle du talc dans la cavité thora-cique, sous vision directe par endoscopie. Le talc entraîne une inflammation stérile entre la surface du poumon et la paroi thoracique et une adhésion entre les deux structures prévenant ainsi, le plus souvent, la récidive de l’épanche-ment.

Pleurectomie : cette intervention est efficace pour coller le poumon à la paroi thoracique en cas de pneumothorax ré-cidivant ou pour une décortication. Elle consiste en la résec-tion de la plèvre pariétale le long des côtes.

Décortication : cette intervention est indiquée pour enlever un épaississement de la plèvre engainant le poumon et limi-tant son fonctionnement. Le tissu inflammatoire est réséqué le long des côtes et du poumon, ce qui permet la réexpan-sion du poumon et ainsi le contrôle de l’infection de la plèvre.

Pleuro-pneumonectomie: cette opération conséquente est parfois indiquée en cas de tumeur de la plèvre (méso-théliome) qui tapisse toute la cavité thoracique. On pro-cède à une thoracotomie et à la dissection entre la plèvre et les côtes, et on emporte ensuite en bloc le diaphragme, le péricarde, et le poumon. On reconstruit le péricarde et le diaphragme par filet synthétique. Cette intervention, rare-ment indiquée, se fait en combinaison avec une chimiothé-

rapie et une radiothérapie.

Interventions au niveau de la paroi thoracique Résection en bloc de la paroi thoracique : la résec-tion en bloc de la paroi thoracique avec les par-ties du poumon concernées est indiquée en cas d’infection, de radionécrose et d’infiltration tumo-rale (métastases, infiltration par cancer du pou-mon). Une reconstruction de la paroi thoracique est effectuée. Ces résections de paroi thoracique sont bien supportées et ne laissent pas de han-dicap en terme respiratoire ou de mobilité des membres supérieurs.

On peut aussi être amené à faire une interven-tion chirurgicale pulmonaire en cas de plaiebronchique, de saignement, de fistule broncho-pleurale...

Des interventions pour

faire un diagnostic

Les interventions pulmonaires peuvent aussi être effec-

tuées pour établir un diagnostic. On peut réaliser une

biopsie au niveau de la plèvre ou des poumons : plu-

sieurs fragments sont prélevés afin d’être analysés.

La chirurgie thoracique comprend la chirurgie pul-monaire. Celle-ci a pour but de retirer ou de réparer des tissus pulmonaires.

Les chirurgies pulmonaires courantes

Interventions au niveau du poumonPneumonectomie : c’est l’ablation d’un poumon entier. Elle est réalisée pour éliminer certaines mala-dies que l’on ne peut pas traiter autrement. Cette intervention n’entraîne pas d’invalidité si les fonctions cardio-pulmonaires sont suffisantes (celles-ci sont mesurées avant l ‘intervention).Elle entraîne cependant une perte définitive de15 à 20 % des fonctions pulmonaires. La mortalité post-opératoire est élevée, d’environ 6 %.

Lobectomie : elle consiste à enlever l’un des trois lobes du poumon droit ou un des deux lobes du poumon gauche. On effectue cette intervention en cas de cancer du poumon, et cela afin de diminuer le risque d’une récidive locale. Ce geste est couplé avec une résection de tous les ganglions lympha-tiques le long du poumon. La lobectomie n’entraîne pas de handicap respiratoire chez les personnes ayant une fonction pulmonaire normale : 3 mois après une lobectomie, on retrouve la même fonc-tion pulmonaire qu’avant l’intervention. La mortalité de cette intervention dans la phase post-opératoire est de 2 à 3 % et dépend des réserves cardio-pulmo-naires existant avant l’intervention.

Segmentectomie : cette intervention consiste en l’ablation d’un morceau de lobe pulmonaire, soit la moitié, soit un tiers.

Résection cunéiforme (résection wedge) : cette opération permet d’enlever des nodules pulmo-naires d’origine indéterminée, des métastases ou des bulles dans le cadre d’un pneumothorax ou d’un emphysème. Elle est normalement effectuée

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Les différents risquesLa chirurgie du poumon est une chirurgie spécifique dont les complications peuvent être graves, bien qu’elles restent peu fré-quentes. La fuite pulmonaire entrainant le bullage prolongé du drain et donc un pro-longement du séjour, est assez fréquente et gérée facilement par de la patience. Des complications infectieuses peuvent surve-nir comme une pneumopathie qui né-cessitera un traitement antibiotique, une pleurésie ou un pyothorax pouvant parfois

nécessiter une reprise chirurgicale. Il peut y avoir des hémorragies

avec nécessité de transfusion voire, là encore, de reprise

chirurgicale. La fistule bronchique (réouver-ture en post-opér-toire de la bronche sectionnée) est la complication la plus crainte, son taux de 5 à 20% varie en

fonction

du site opératoire, du terrain et d’une éventuelle chimiothérapie pré-opératoire. Elle peut nécessiter une reprise (voire plusieurs) chirurgicale et des soins prolongés. Pour prévenir au maximum les complications, une évaluation cardiaque et pulmonaire ap-profondie est réalisée avant l’intervention.

Zoom sur les principales maladies qui nécessitent uneintervention sur le poumonDe nombreuses maladies peuvent nécessiter une intervention chirurgicale au niveau des poumons. En voici les principales :

Cancer primitif du poumonLe traitement chirurgical du cancer du poumon est le traite-ment principal des tumeurs bronchiques non à petites cellules localisées. Cette chirurgie, dite carcinologique, consiste à enle-ver l’intégralité de la tumeur, en passant à distance de celle-ci. On enlève donc une partie plus importante de poumon ainsi que les ganglions avoisinants. Le chirurgien peut retirer un ou deux lobe(s), un poumon entier, selon la localisation et le volume de la tumeur.

Métastases pulmonairesAprès un traitement chimiothérapique, il peut être envisagé une chirurgie en cas de métastases pulmonaires. On enlève alors un fragment de poumon contenant le nodule.

PneumothoraxLes pneumothorax (décollement de la plèvre entraînant un affaissement d’un des deux poumons), qu’ils soient primaires

(fréquents chez les jeunes adultes) ou secondaires (consé-quence de l’emphysème) peuvent nécessiter une

intervention, par exemple lorsque le drainage thoracique ne suffit pas ou en cas de récidive.

L’intervention consiste en l’exérèse de la par-tie bulleuse du poumon et en une abrasion

de la plèvre. Cette dernière entraîne une réaction inflammatoire et donc le recolle-ment du poumon.

PleurésieUne pleurésie ou épanchement pleural se caractérise par la présence de liquide entre les deux feuillets de la plèvre. Les

épanchements pleuraux peuvent être

La chirurgie thoracique,une chirurgie lourde

Les interventions en chirurgie thoracique s’effectuent sous anesthésiegénérale. Beaucoup d’entre elles nécessitent en plus une anesthésie

locale au niveau thoracique par péridurale. Cette anesthésie est faiteafin de limiter les douleurs post-opératoires.

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De la réhabilitationrespiratoire en pré et/ou post-interventionAprès une intervention chirurgicale pulmonaire, une réhabilitation respi-ratoire peut être mise en place : elle a pour but d’apprendre à respirer de manière efficace et à évacuer les sécrétions bronchiques. Cela permet en outre de récupérer une fonction respiratoire la plus normale possible. Dans certains cas, une réhabilitation respiratoire est prescrite avant l’inter-vention. Elle a pour objectif de réduire le risque de complications, de faciliter les suites de l’opération et la récupération.

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dûs à la sécrétion de liquide par la plèvre elle-même en raison d’une inflammation. Les causes de cette dernière sont variées : infec-tions ou tumeurs de la plèvre ou du poumon. On parle alors d’exsudats. L’autre groupe d’épanchements pleuraux (transsudats) est lié le plus souvent à une insuffisance car-diaque ou rénale : dans ce cas, l’épanche-ment pleural est dû au passage de liquide d’autres tissus dans la cavité pleurale, par exemple lorsque la pression dans certains vaisseaux sanguins s’élève. Une pleurésie peut nécessiter une intervention chirurgicale dans plusieurs cas : pleurésie métastatique nécessitant des ponctions régulières, pleuré-sie de cause indéterminée. Dans ce dernier cas, l’intervention a une visée diagnostique (on réalise une ponction) et thérapeutique (on effectue un talcage pour recoller les deux feuillets de la plèvre).

EmphysèmeOn peut être amené à agir de façon chirur-gicale sur un emphysème, en cas de com-plications (infection, saignement, pneumo-thorax) ou lorsqu’il y a présence de grosses bulles d’emphysème qui compriment le tissu pulmonaire, le diaphragme, le cœur ou les gros vaisseaux. Il peut aussi être pro-posé, dans des cas d’emphysème évolué, une chirurgie dite de réduction de volume qui a pour objectif d’améliorer la survie et la qualité de vie des malades. Cette interven-tion consiste en l’exérèse de la partie la plus atteinte des poumons, soit 20 à 30%, ce qui permet d’améliorer le fonctionnement de la pompe ventilatoire.

BPCOUne personne avec une BPCO très évo-luée et très handicapante peut faire l’objet d’une greffe pulmonaire.

Colette, 62 ans, Paris

« J’ai subi unepneumonectomie

il y a 6 ans »

La greffe pulmonaire

« J’ai eu un cancer du poumon il y a quelques années et ai dû subir une pneumonectomie. Grâce à la péridurale thora-cique effectuée en plus de l’anesthésie générale. Je n’ai pas beaucoup souffert. J’ai été hospitalisée pendant 9 jours et j’ai ensuite passé un mois en centre de rééducation, pour réap-prendre à respirer avec un seul poumon. J’ai été essoufflée au début au moindre effort mais cela s’est amélioré petit à petit. Aujourd’hui, je vais bien. »

La greffe pulmonaire est envisagée en dernier recours, lorsque les traitements médicamenteux ou chirurgicaux sont devenus ineffi-caces et que les personnes malades sont au stade d’ insuffisance respiratoire terminale. Exemples de maladies pouvant nécessiter une greffe pulmonaire: mucoviscidose, emphysème, fibrose pul-monaire, hypertension artérielle pulmonaire...

En France, les indications principales d’inscription sur les listes d’attente d’une greffe pulmonaire sont la mucoviscidose (30%), l’emphysème-BPCO (29%) et la fibrose pulmonaire (22%). L’hyper-tension artérielle pulmonaire est l’indication principale d’inscription en liste d’attente pour une greffe coeur-poumon (72%) (1)Trois techniques de greffes pulmonaires sont possibles : la greffe cœur-poumons, qui consiste à transplanter le cœur et les deux poumons en un seul bloc, la greffe bi-pulmonaire séquentielle, qui consiste à transplanter de façon successive au cours d’une même intervention le poumon droit puis le poumon gauche et la greffe mono-pulmonaire qui consiste à remplacer un seul poumon. Le choix de la greffe se fait suivant le type de maladie et l’état de santé du malade. L’activité de greffe pulmonaire est en augmen-tation depuis quelques années. L’amélioration des techniques chirurgicales, de l’anesthésie et des traitements anti-rejet font que les greffes pulmonaires sont un réel espoir d’amélioration, d’espé-rance et de qualité de vie.Les greffes du poumon en quelques dates : - Première greffe cardio-pulmonaire en France en 1982- Première greffe pulmonaire en 1987La greffe pulmonaire est une greffe difficile à réaliser. Elle demande une très grande technicité car les poumons sont des organes très fragiles.

(1) Source : Agence de la Biomédecine, chiffres 2011

Témoignage

Sources : Département thoracique de l’Institut Mutualiste Montsouris - Guide de préparation à la chirurgie du poumon, Centre Universitaire MacGill. 555

La chirurgie thoracoscopique assistée par vidéoLa thoracoscopie permet d’effectuer des interventions

en chirurgie thoracique sans ouverture du thorax (thoracotomie).Quels bénéfices pour les malades ? L’avis des spécialistes montre

que des études sont encore nécessaires pour les évaluer.

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Quelle préparation avant uneinterventionchirurgicale pulmonaire? Les réponses du Pr Bruno Housset, chef du service de pneumologie du CHIde Créteil et Président de la Fédération Française de Pneumologie (FFP)

Fiche santé N°27

Avant une intervention chirurgicale, il faut arrêter de fumer, au moins 2 semaines avant l’opération, idéalement plusieurs mois avant. Cela réduit les complica-tions post-opératoires (pneumonies, bronchites, rétentions de sécrétions).

Pour certains patients avec des capa-cités respiratoires amoindries, en parti-culier ceux souffrant de BPCO, une ré-habilitation respiratoire pré-opératoire pourrait être bénéfique. Un essai rando-misé comportant peu de sujets a montré

que cette réhabilitation avant la chirur-gie entraînait une réduction significative de la durée de drainage thoracique et de la durée d’hospitalisation. En outre, cette réhabilitation est l’occasion de ras-surer le malade, de dédramatiser l’acte chirurgical.

Enfin, avant une intervention chirurgicale sur les poumons, il est important de bien prendre son traitement, cela afin d’arri-ver dans les meilleures conditions le jour de l’opération.

!

De petites incisions d’environ 1,5 cm de long chacune sont effectuées au niveau de la paroi thoracique latérale pour per-mettre l’introduction d’une caméra et opérer sous vision endoscopique. Les avantages de cette technique ? « Outre le côté esthétique évident, la thoracosco-pie améliore franchement la récupération et les douleurs post-opératoires et dimi-nue le temps d’hospitalisation par rapportà une intervention réalisée par thora-cotomie » informe le Pr Peillon. Cependant, « aucun essai randomisé n’a prouvé que la chirurgie vidéo-assistée apportait un réel bénéfice par rapport à une thoracotomie classique » nuance le Pr Alifano. « Sur le plan esthétique, c’est indéniable, mais le béné-fice en terme de douleurs post-opératoires n’est pas prouvé » indique-t-il. Il manque aujourd’hui des études cliniques compa-rant la thoracotomie « moderne », moins agressive, et la thoracoscopie. « Le point en suspend est de savoir si ce gain de confort péri-opératoire ne fait pas perdre en survie à long terme » souligne de son côté le Pr Peil-

lon. Des études effectuées en Écosse et aux États-Unis montrent que la survie à 5 ans des patients opérés par thoracoscopie est au moins aussi bonne que celle de ceux opérés par thoracotomie. « Mais pas meilleure ! » souligne le Pr Alifano, qui insiste sur le fait qu’il n’y a pas de bénéfice oncologique démontré de la thoracosco-pie à long terme.Thoracoscopie : quelles opérations peuvent-être faites avec cette technique ? « La majorité des interventions en chirurgie thoracique peuvent être réalisées par thoracoscopie » indique le Pr Peillon, chirurgien cardiovasculaire et thoracique au CHU de Rouen, reconnu en 2012 « Centre d’Immersion et de Formation pour l’apprentissage des lobectomies pulmonaires par vidéo-thoracoscopie ». « Seules les très grosses tumeurs ne peuvent pas être retirées par thora-coscopie » précise-t-il. « La diffusion de cette technique en France n’est pas encore très importante, mais dans un service spécialisé comme le nôtre, 70 à 80 % des in-terventions que nous faisons sont effectuées en chirurgie thoracoscopique assistée par vidéo » souligne le chirur-gien. A Rouen, le Pr Peillon et son équipe sont mainte-nant en train de développer les lobectomies robotisées. « A priori, les résultats ne devraient pas être moins bons que ceux par chirurgie vidéo-assistée » estime-t-il.

Merci au Pr Alifano, au Pr Housset et au Pr Peillon pour leur participation à ce dossier.

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Les actualitésde la Fondation du Souffle et de son réseau

Journée Mondiale BPCO (20 novembre 2013)La Journée Mondiale de la Broncho-Pneumo-pathie Chronique Obstructive est relayée en France, chaque année, par la Fondation du Souffle. L’objectif est de sensibiliser l’ensemble de la population et en particulier les personnes à risques (fumeurs, personnes exposées profes-sionnellement) à cette maladie encore trop peu connue. Elle est axée cette année sur la mise en place d’une communication sur la maladie et sur la mise en avant de sa cause principale, le tabagisme. Elle aura lieu en France le 20 novembre, notamment dans les pharmacies et centres de santé. De nombreux stands et anima-tions prendront place dans les régions. Vous pourrez en savoir plus sur notre sitewww.lesouffle.org.

Partenariat Shiseido (16 sept-16 nov. 2013)La marque de cosmétiques japonaise Shisei-do a contacté la Fondation du Souffle suite à la création d’une nouvelle gamme deproduits appelée « Ibuki », qui signifie « nou-veau souffle » en japonais.Un partenariat a été mis en place avec la marque et pour chaque produit acheté 1€ est reversé à la Fondation du Souffle.Ce partenariat symbolique articulé autour du souffle permet également à la Fondation de faire connaître ses actions et ses missions au Grand Public, sur les stands Shiseido des grands magasins parisiens.

La diagonale du Souffle du Dr Larzul(14-26 sept 2013)Le Dr Larzul, président du comité contre les maladies respiratoires du Finistère a entamé le14 septembre une diagonale reliant Quim-per à Arles à vélo. Cette diagonale n’était en aucun cas une course cycliste et encore moins un exploit sportif, mais avant tout un mes-sage qu’il a lancé pour démontrer que tout un chacun est capable de pratiquer, à son

rythme, une activité qui l’aidera à vieillir en bonne santé. Cette traversée de la France a permis à la Fondation du Souffle d’être médiatisée. Sa progres-sion a été relayée sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). C’est un bel acte de courage dont le Dr Larzul a fait preuve, puisqu’il a subi deux opérations de la colonne vertébrale. Il est arrivé à destination le 26 septembre. Un grand bravo !

Harmonisation des coordonnées bancaires

pour prélèvement automatique

Comme vous le savez peut-être déjà, les

prélèvements automatiques actuels vont

être remplacés par des prélèvements dits

« prélèvement SEPA » dans une logique

d’harmonisation avec les autres pays euro-

péens. Les numéros de comptes sont désor-

mais représentés sous la forme d’un IBAN et

les banques sont identifiées par un code BIC.

Si vous êtes donateur en prélèvement auto-

matique de la Fondation du Souffle, rien ne

change, vous n’avez aucune démarche à

effectuer après de votre banque. Tout sera

modifié automatiquement.

Passage au SEPAInformation importante

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EVENEMENT

Comme tous les ans depuis 1927, la Fondation du Souffle organise une campagne du Timbre du 11 au 24 novembre, qui permet

de récolter des fonds et de faire passer d’importants messages.

Professeur Gérard HuchonPrésident de laFondation du Souffle

La Lettre du Souffle - Magazine trimestriel - 66 bd Saint-Michel - 75006 Paris - Tél. : 01 46 34 58 80 - www.lesouffle.org - Directeur de la Publication : Pr. GérardHuchon - Rédaction : Anne-Sophie Glover-Bondeau - Conception : Fab2 - Imprimeur : Imprimerie GUEBLEZ, 197 rue du Général Metman, 57070 METZ - Commissionparitaire : 0714 G 85 835 - Dépôt légal : Novembre 2013 - ISSN : 1265-4868 - Abonnement : 12 € par an - La Fondation du Souffle reçoit le soutien de : Astrazeneca, Boeringher Ingelheim, Chiesi, GlaxoSmithKline, Invacare, Mundipharma, MSD, Novartis Pharma, Pfizer, Pierre Fabre.

Cette année, le thème de notre campagne est « Votre souffle aime le sport ». Son objectif est de faire passer le message suivant : .

NON AU TABAC, OUI AU SPORT.

Ce sont les jeunes qui sont le plus particulièrement vulnérables face à l’industrie cynique du tabac ; c’est à eux que nous souhaitons nous adresser. Il faut les encourager à la pratique d’un sport pour leur éviter d’être tentés par la cigarette.

Un carnet de 8 timbres a été édité à cette occasion. Vous pouvez le commander ci–dessous ou sur la boutique du site www.lesouffle.org.

Merci de votre engagement à nos côtés, merci de votre intérêt pour la Lettre du Souffle.

La Fondation du Souffle organisela 87ème Campagne du Timbre

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OUI, je souhaite commander le carnet composé de 8 timbres 2013-2014 à valeur faciale. Veuillez m’envoyer le nombre demandé ci-dessous :Nombre de carnet(s) : ________ au prix unitaire de 16 € (frais de port compris). TOTAL : __________ €Veuillez trouver ci-joint mon chèque à l’ordre de : Fondation du Souffle.

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2014Votresouffleaime

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