SOUAD MASSI Oumniya - ACCES de Presse... · 2019. 12. 10. · ExtraitsdePresse: « La chanteuse...

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-------------------------------------------------------- Extraits de Presse : « La chanteuse franco-algérienne revient avec un sixième disque, où sa voix veloutée continue de nous faire voyager. » La Croix – 12 Octobre 2019 « Les titres Pays natal ou Je chante sont des tranches de vie de la musicienne, teintés de son engagement pour l’indépendance des femmes d’une part et pour celle de son pays d’origine. » Le Figaroscope – 9 Octobre 2019 « Chaque morceau d'Oumniya semble nous prendre par la main et nous mener sur un chemin pavé de mots et bordé de contes. » Le Point Afrique – 8 Octobre 2019 « De retour avec un nouvel album et à la veille d’une élection sous tension, la chanteuse franco-kabyle s’engage pour la démocratie dans son pays natal. » La Vie – 28 Novembre 2019 « Le nouvel album de Souad Massi Oumniya crée un pont imaginaire entre le Chaabi (musique populaire algéroise) et son amour de la guitare. » France Info – 9 Octobre 2019 ------------------------------------------------------------------------------------- Musique, vidéos, photos, biographies, documents à télécharger à l’adresse suivante : h<p://www.accent-presse.com/actualites/souad-massi/ SOUAD MASSI Oumniya Sortie le 11 Octobre 2019 Chez Naïve REVUE DE PRESSE « A 47 ans, elle signe un retour en grâce dans son registre folk, mêlant avec finesse la musique arabo- andalouse, la châabi et la chanson kabyle. » Marianne – 29 Novembre 2019 « Cet engagement tardif [le féminisme] a irrigué les tex- tes de son prochain album, qui doit sortir au mois d’octobre et dont elle vient de mixer le premier morceau. » Libération – 2 Avril 2019 « Sur les délicates mélodies de son sixième album, Oumniya, elle chante le rêve d’amour, la poésie, le désir d’une nouvelle Algérie. » Afrique Magazine – Aout / Septembre 2019 « Des chansons interprétées, pour la plupart, en dialecte algérois, qui traduisent ses préoccupations pour l’Algérie et ses engagements. Ses textes parlent de liberté́ et d’émancipation, de trahison, d’amour et d’humanisme. » Le Monde – 5 Septembre 2019

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  • --------------------------------------------------------Extraits de Presse :

    « La chanteuse franco-algérienne revient avec un sixième disque, où sa voix veloutée continue de nous faire voyager. »

    La Croix – 12 Octobre 2019

    « Les titres Pays natal ou Je chante sont des tranches de vie de la musicienne, teintés de son engagement pour l’indépendance des femmes d’une part et pour celle de son pays d’origine. »

    Le Figaroscope – 9 Octobre 2019

    « Chaque morceau d'Oumniya semblenous prendre par la main et nous menersur un chemin pavé de mots et bordé decontes. »

    Le Point Afrique – 8 Octobre 2019

    « De retour avec un nouvel album et à la veille d’une élection sous tension, la chanteuse franco-kabyle s’engage pour la démocratie dans son pays natal. »

    La Vie – 28 Novembre 2019

    « Le nouvel album de SouadMassi Oumniya crée un pont imaginaireentre le Chaabi (musique populairealgéroise) et son amour de la guitare. »

    France Info – 9 Octobre 2019-------------------------------------------------------------------------------------Musique, vidéos, photos, biographies, documents à télécharger à l’adresse suivante :h

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    PRESSE

    Libération – 2 Avril 2019 – Portrait

    Le Figaro – 19 Octobre 2019 – Article

    Le Journal Du Dimanche – 20 Octobre 2019 – Article

    Télérama – 9 Octobre 2019 – Portrait

    La Croix – 12 Octobre 2019 – Article

    L’Echo – Décembre 2019/Janvier 2020 – Interview

    Afrique Magazine – Aout/Septembre 2019 – Interview

    La Vie – 28 Novembre 2019 – Chronique

    Marianne – 29 Novembre 2019 – Chronique

    Télérama – 30 Octobre 2019 – Retour Concert

    Afrique Magazine - Novembre 2019 – Chronique

    Le Monde – 20 Octobre 2019 – Sélection album

    Télérama Sortir – 9 Octobre 2019 – Chronique

    Le Figaroscope – 9 Octobre 2019 – Chronique

    L’Alsace – 11 Novembre 2019 – Chronique

    Le Monde – 5 Septembre 2019 – Sélection album

    Le Journal Du Dimanche – 17 Mars 2019 – Article

    RADIO

    France Culture – 21 Octobre 2019 – Par Les Temps Qui Courenthttps://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/par-les-

    temps-qui-courent-emission-du-lundi-21-octobre-2019

    France Inter – 13 Septembre 2019 – Le Club Estival https://www.franceinter.fr/emissions/le-club-estival/le-club-estival-13-juillet-

    2019

    https://www.franceculture.fr/emissions/par-les-temps-qui-courent/par-les-temps-qui-courent-emission-du-lundi-21-octobre-2019https://www.franceinter.fr/emissions/le-club-estival/le-club-estival-13-juillet-2019

  • France Inter – 8 Mars 2019 – Boomranghttps://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-08-mars-2019

    RFI – 6 Octobre 2019 – Musiques du Mondehttps://musique.rfi.fr/emission/info/musiques-monde/20191006-session-live-souad-

    massi-le-nouvel-album-oumniya

    France Info – 9 Octobre 2019 – Le Monde Elodiehttps://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-d-elodie/souad-massi-jai-garde-

    mon-ame-denfant-et-cest-ce-qui-me-permet-de-continuer-a-resister-et-de-rever_3630981.html

    RFI – 11 Octobre 2019 – Invité Culture http://www.rfi.fr/emission/20191011-chanteuse-algerienne-souad-massi-sort-son-6e-

    album-oumniya

    RFI – 10 Octobre 2019 – Vous M’en Direz des Nouvelleshttp://www.rfi.fr/emission/20191010-souad-massi

    WEB

    Le Point Afrique – 8 Octobre 2019 – Articlehttps://www.lepoint.fr/afrique/musique-souad-massi-fend-l-armure-08-10-2019-

    2340122_3826.php

    Télérama – 10 Octobre 2019 – Portrait https://www.telerama.fr/musique/souad-massi,-le-chant-de-la-

    partisane,n6456662.php

    Le Journal Du Dimanche – 26 Octobre 2019 – Articlehttps://www.lejdd.fr/Culture/Musique/souad-massi-en-resistance-3926795

    La Vie – 27 Novembre 2019 – Chroniquehttp://www.lavie.fr/culture/musique/souad-massi-l-algerie-au-coeur-27-11-2019-

    102157_34.php

    RFI - 6 Novembre 2019 – Entretienhttps://musique.rfi.fr/pop/20191106-5-grands-moments-carriere-souad-massi-

    oumniya?xtor=EPR-300-[Musique]-20191107-[contenu]-1044398242929

    Le Monde – 18 Octobre 2019 – Chroniquehttps://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/18/selection-albums-souad-

    massi-big-thief-prokofiev-et-franck-amsallem_6016075_3246.html

    RFI – 5 Novembre 2019 – Interviewhttps://musique.rfi.fr/musique/20191105-souad-massi-oumniya?xtor=EPR-300-

    [Musique]-20191107-[contenu]-1044398242929

    https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-08-mars-2019https://musique.rfi.fr/emission/info/musiques-monde/20191006-session-live-souad-massi-le-nouvel-album-oumniyahttps://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-d-elodie/souad-massi-jai-garde-mon-ame-denfant-et-cest-ce-qui-me-permet-de-continuer-a-resister-et-de-rever_3630981.htmlhttp://www.rfi.fr/emission/20191011-chanteuse-algerienne-souad-massi-sort-son-6e-album-oumniyahttp://www.rfi.fr/emission/20191010-souad-massihttps://www.lepoint.fr/afrique/musique-souad-massi-fend-l-armure-08-10-2019-2340122_3826.phphttps://www.telerama.fr/musique/souad-massi,-le-chant-de-la-partisane,n6456662.phphttps://www.lejdd.fr/Culture/Musique/souad-massi-en-resistance-3926795http://www.lavie.fr/culture/musique/souad-massi-l-algerie-au-coeur-27-11-2019-102157_34.phphttps://musique.rfi.fr/pop/20191106-5-grands-moments-carriere-souad-massi-oumniya?xtor=EPR-300-%5BMusique%5D-20191107-%5Bcontenu%5D-1044398242929https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/18/selection-albums-souad-massi-big-thief-prokofiev-et-franck-amsallem_6016075_3246.htmlhttps://musique.rfi.fr/musique/20191105-souad-massi-oumniya?xtor=EPR-300-%5BMusique%5D-20191107-%5Bcontenu%5D-1044398242929

  • Le Figaro – 18 Octobre 2019 – Chronique https://www.lefigaro.fr/musique/souad-massi-egerie-d-algerie-20191018

    L’Humanité – 18 Octobre 2019 – Chronique https://www.humanite.fr/les-coups-de-coeur-de-fara-c-678903

    Bab El Med – 6 Octobre 2019 – Chronique http://www.babelmed.net/article/9103-muzzika-octobre-2019-algerie-souad-

    massi/

    Télérama Sortir – 9 Octobre 2019 – Chroniquehttps://sortir.telerama.fr/concerts/souad-massi,11606.php?ccr=oui

    L’Alsace – 11 Novembre 2019 – Chronique https://www.lalsace.fr/culture-loisirs/2019/11/11/souad-massi

    TV

    TV5 Monde – 25 Novembre 2019 – Le Journal Afriquehttps://www.tv5mondeplus.com/toutes-les-videos/information/tv5monde-le-

    journal-afrique-edition-du-25-11-19

    France 24 – 23 Octobre 2019 – JT Afriquehttps://www.france24.com/fr/video/20191023-oumniya-souad-massi-lartiste-

    sengage-cote-contestation-algerienne

    France 5 – 19 Novembre 2019 – Le Passage des Artshttps://mobile.france.tv/france-5/passage-des-arts/passage-des-arts-saison-

    2/1103037-passage-des-arts.html?fbclid=IwAR3EEiGTkmT7ifXxZ7lvka3Kk0SXjSO_lgi_FQNUUicCaBUuewtUM9I

    A3b0

    TV5 Monde – 1 Novembre 2019 – La Librairie Francophone https://europe.tv5monde.com/fr/guide-tv/divertissement/la-librairie-

    francophone/avec-raphael-enthoven-souad-massi-myriam-leroy

    France 24 – 22 Octobre 2019 – A l’Affiche https://www.france24.com/fr/20191022-culture-alaffiche-musique-souad-massi-

    oumniya-souhait-algerie-chaabi-folk-flamenco

    PLAYLIST

    FIP playlist manuelle

    Titre « Oumniya » en Sélection RFI Octobre 2019

    https://www.lefigaro.fr/musique/souad-massi-egerie-d-algerie-20191018https://www.humanite.fr/les-coups-de-coeur-de-fara-c-678903http://www.babelmed.net/article/9103-muzzika-octobre-2019-algerie-souad-massi/https://sortir.telerama.fr/concerts/souad-massi,11606.php?ccr=ouihttps://www.lalsace.fr/culture-loisirs/2019/11/11/souad-massihttps://www.tv5mondeplus.com/toutes-les-videos/information/tv5monde-le-journal-afrique-edition-du-25-11-19https://www.france24.com/fr/video/20191023-oumniya-souad-massi-lartiste-sengage-cote-contestation-algeriennehttps://mobile.france.tv/france-5/passage-des-arts/passage-des-arts-saison-2/1103037-passage-des-arts.html?fbclid=IwAR3EEiGTkmT7ifXxZ7lvka3Kk0SXjSO_lgi_FQNUUicCaBUuewtUM9IA3b0https://europe.tv5monde.com/fr/guide-tv/divertissement/la-librairie-francophone/avec-raphael-enthoven-souad-massi-myriam-leroyhttps://www.france24.com/fr/20191022-culture-alaffiche-musique-souad-massi-oumniya-souhait-algerie-chaabi-folk-flamenco

  • Titre « Oumniya » en playlist sur Fip Nouveautés du 30 Septembre 2019 au 3 Novembre 2019

    Titre « Ban Koulchi » en playlist sur Fip Nouveautés du 21 Octobre 2019 au 24 Novembre 2019

    Titre « Fi Bali » en playlist sur Fip Nouveautés du 4 Novembre 2019 au 8 Décembre 2019

    Radio Orient

    MEDIAS ARABES

    Filfan – 25 Novembre 2019 – Chroniquehttps://www.filfan.com/news/details/108744

    Al3omk – 25 Novembre 2019 – Chronique https://m.al3omk.com/477632.html

    Honna Elwatannews – 26 Novembre 2019 – Chroniquehttps://honna.elwatannews.com/news/details/2039851/ -ينغت-يسام-داعس-ةروث-ةأرملا-توص

    ةیرئازجلا-تاباختنالل-ةضھانم-تارھاظت-يف

    Washwasha – 25 Novembre 2019 – Chroniquehttp://www.washwasha.org/365630

    Dostor – 25 Novembre 2019 – Chronique https://www.dostor.org/2919839

    Elarabielyoum – 26 Novembre 2019 – Chronique http://elarabielyoum.com/show368606

    Arabesqe – 26 Novembre 2019 – Chroniquehttp://www.arabesqe.com/tfr/81935

    Alraieg – 25 Novembre 2019 – Chronique https://alraieg.com/8955/ سیراب-يف-ةیرئازجلا-تاباختنالا-دض-اھیناغأب-رھاظتت-يسام-داعس-دحألا

    Gulf365 – 26 Novembre 2019 – Chronique https://gulf365.co/lifestyle/6267926/ -تاباختنالل-ةضھانم-تارھاظت-يف-ينغت-يسام-داعس-ةروث-ةأرملا-توص

    .ةیرئازجلا html

    Akhbarak – 26 Novembre 2019 – Chroniquehttps://akhbarak.net/articles/38043177- داعس-ةروث-ةأرملا-توص--ردصملا-نم-لاقملا

    3ain– 25 Novembre 2019 – Chronique https://www.3ain.net/Article/112486/ سیراب-ةیسنرفلا-ةمصاعلا-ىف-نییرئازجلا-دناست-ىسام-داعس-دحألا

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    https://www.filfan.com/news/details/108744https://m.al3omk.com/477632.htmlhttps://honna.elwatannews.com/news/details/2039851/%D8%B5%D9%88%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B1%D8%A3%D8%A9-%D8%AB%D9%88%D8%B1%D8%A9-%D8%B3%D8%B9%D8%A7%D8%AF-%D9%85%D8%A7%D8%B3%D9%8A-%D8%AA%D8%BA%D9%86%D9%8A-%D9%81%D9%8A-%D8%AA%D8%B8%D8%A7%D9%87%D8%B1%D8%A7%D8%AA-%D9%85%D9%86%D8%A7%D9%87%D8%B6%D8%A9-%D9%84%D9%84%D8%A7%D9%86%D8%AA%D8%AE%D8%A7%D8%A8%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D9%8A%D8%A9http://www.washwasha.org/365630https://www.dostor.org/2919839http://elarabielyoum.com/show368606http://www.arabesqe.com/tfr/81935https://alraieg.com/8955/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%AD%D8%AF-%D8%B3%D8%B9%D8%A7%D8%AF-%D9%85%D8%A7%D8%B3%D9%8A-%D8%AA%D8%AA%D8%B8%D8%A7%D9%87%D8%B1-%D8%A8%D8%A3%D8%BA%D8%A7%D9%86%D9%8A%D9%87%D8%A7-%D8%B6%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%A7%D9%86%D8%AA%D8%AE%D8%A7%D8%A8%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D9%8A%D8%A9-%D9%81%D9%8A-%D8%A8%D8%A7%D8%B1%D9%8A%D8%B3https://gulf365.co/lifestyle/6267926/%D8%B5%D9%88%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B1%D8%A3%D8%A9-%D8%AB%D9%88%D8%B1%D8%A9-%D8%B3%D8%B9%D8%A7%D8%AF-%D9%85%D8%A7%D8%B3%D9%8A-%D8%AA%D8%BA%D9%86%D9%8A-%D9%81%D9%8A-%D8%AA%D8%B8%D8%A7%D9%87%D8%B1%D8%A7%D8%AA-%D9%85%D9%86%D8%A7%D9%87%D8%B6%D8%A9-%D9%84%D9%84%D8%A7%D9%86%D8%AA%D8%AE%D8%A7%D8%A8%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D9%8A%D8%A9.htmlhttps://akhbarak.net/articles/38043177-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%82%D8%A7%D9%84-%D9%85%D9%86-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B5%D8%AF%D8%B1--%D8%B5%D9%88%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B1%D8%A3%D8%A9-%D8%AB%D9%88%D8%B1%D8%A9-%D8%B3%D8%B9%D8%A7%D8%AFhttps://www.3ain.net/Article/112486/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%AD%D8%AF-%D8%B3%D8%B9%D8%A7%D8%AF-%D9%85%D8%A7%D8%B3%D9%89-%D8%AA%D8%B3%D8%A7%D9%86%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D9%8A%D9%8A%D9%86-%D9%81%D9%89-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%A7%D8%B5%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%81%D8%B1%D9%86%D8%B3%D9%8A%D8%A9-%D8%A8%D8%A7%D8%B1%D9%8A%D8%B3

  • 2 Avril 2019

    Chant des possiblesSouadMassi La chanteuse, qui a quitté l’Algérieà 25 ans pour faire carrière en France, organisemercrediun concert de soutien aumouvement contre Bouteflika.

    S ouadMassineveutpas, etnepeutpas, toutdire.Cequel’on tient souvent pour une coquetterie vainementmodeste est assurément sincère chez elle. Preuve enest sa facilité à botter en touche avec un sourire d’excusecourtois, qui ne demande qu’à s’élargir,maisenest empêchéparunedouleurauxdentsde sagesse.Chanter enpublic exigetout sonêtre, dit-elle. «Si après avoir toutdonné sur scène, on expose aussi sa vie privée, on se perd. Jesuis quelqu’un d’extrêmement réservé. Ce qui est très difficile,pour une artiste.»Quandonl’interrogesurelle, elleparledoncdesautres.SielleorganiseunconcertauPalace,mercredi,àParis, c’estenhom-mageà ses concitoyensalgériens. «Un seul héros, le peuple»,scande le flyer,aucolorisvertDZ.L’auteure, interprèteetcom-positriceavoulu«associer sa voix à celle de ses compatriotes»quimanifestent contre le 5emandat deBouteflika –dont ledépart a été annoncéd’ici au 28 avril. Les jeudis soirs, veillede rassemblements, ellenedortplus, angoisse,parcequ’«on

    ne sait jamais ce qu’il peut arriver».SouadMassiestde lagéné-rationà laquelleona inoculé la craintede la répression, cellequiétait émerveilléedevoirdesgensmanifesterenFranceetadmire lecourage, lepacifismeet l’organisationde la jeunesse

    algérienneactuelle.De ladécennienoire,ellegarde, forcément, le souvenirde l’hor-reuretde lapeur,maisn’apourtant jamaisérigéBouteflikaengarantd’une stabilité

    chèrementacquise. «A quel prix? Comment Bouteflika est-ilparvenu à cette stabilité? Pouvez-vous pardonner à votre voisinqui a égorgé votre sœur sous vos yeux? C’est ce que Bouteflikaa fait. Il a acheté une certaine paix. Et aujourd’hui, l’Algérievit dans le chaos, économique, mais pas seulement.»Ellenepeutquecomprendre l’impatiencedecettepopulationjeuneetqualifiée, ellequiaquittésonpayspourParisà25anset a signéuncontratdans la foulée avecUniversal. En2001,son premier album, Raoui («le conteur»), est un succès.Asixmoisd’écart, elle remplitdeuxsallesparisiennes, laCi-gale,puis l’Olympia.Elleestparfois comparée,unpeupares-

    seusement,àTracyChapmanetàJoanBaez,puisque femmesongwriterdont les arrangementsmusicaux tendentvers lefolk plus que la pop orientale, alors hégémonique dans lemondearabe.«Ce sont de belles références. Je comprends qu’àun moment, on ait eu besoin de me comparer pour me situer.»Elleélude lescompliments,presque fataliste.Commesi toutétaitarrivésansqu’elle leveuillevraiment.Parcequeçadevaitêtre,etvoilà.Lamusique,alorsqu’elleétait ingénieureengéniecivil, «urbaniste de formation»: «Je ne rêvais pas d’être chan-teuse. Je voulais faire des études, avoir un statut.»Saréputationd’artisteengagée:«C’est fou, si l’on a un avis et des choses à dire,que l’on prend la parole, on devient engagée. Moi, je trouve justeça normal.» Le féminisme, qu’elle revendique depuis peu:«Quand j’étais jeune, je ne me sentais pas autant concernée parles histoires de femmes. Je me suis dit que pour s’en sortir, exis-ter, pour être l’égale de l’homme, il fallait que j’aie un titre, undiplôme. Mais, malheureusement, ce n’est pas le cas, ça ne suffitpas. Même en France.»Cetengagement tardifa irrigué les tex-tes de son prochain album, qui doit sortir aumois d’août etdontellevientdemixer lepre-miermorceau.Leprécédent,ElMutakallimûn («lesorateurs»,2015), rappelait, enguisederé-ponseà l’obscurantisme, l’héri-tage et la richesse de la poésiearabe classique.La petite Kabyle aux hanchesétroitesqui jouait au foot avecles garçons croyait en être unjusqu’à ce qu’une tante ser-monnesamère:à11ans, il étaittemps qu’elle apprenne à safille qu’elle était une femme.Pas legenrede la famille, où lepèreétaitcadreà laCompagniedeseaux.Cesont sesoncleset ses frèresmélomanesqui l’ontinitiéeà laguitare.ElleécoutaitAC/DC,LedZeppelinetAeros-mith,acommencéà jouerdurockdansungroupealgéroisplu-tôt hard, Atakor.Aucrépusculede ladécennienoire, les textes revendicatifsdeSouadMassi et sonengagement lamarginalisent.Lepou-voir censurepeu, finalement. Il se contentede couper insi-dieusement lesartistesde la société, commeil«a divisé la na-tion avec de faux problèmes identitaires. Mais on en a tiré lesleçons, et on a compris quelles étaient les cartes de ce gouverne-ment pour nous déstabiliser et nous désunir».Par intermittence, quelque chose de dur dans son regardnoisette raconte la lassitudedequia récemment traversé tropd’épreuves.Elleadû lancerunplanMarshallde l’intime.Elleest assurémentde la trempedesgensquipeuvent se releverde tout, tout affronter, sereinement. Lesmenacesdemort etles séparations, les interdictionsde jouerdans sonpayset lestentativesd’intimidation, le racismeet lanostalgie.Peut-êtregrâce à la religion.Samusiqueparle souventde la saudadede l’exilé, lamélan-colie du pays qu’éprouve celle qui se rappelle surtout desodeurs,deshabitudesetdesgens.Maisellen’apas lesouvenirdégoulinant.Elle «adore la vie ici, les cafés, l’importance quela France donne à l’art et à la culture, cette liberté de rentrertard sans être embêtée qui est un luxe et un privilège».Binationaledepuisquelquesannées, elle s’intéressedeprèsà lapolitique,mais, prisepar le «train de [sa] vie»,n’apaspuvoter,et s’enflagelle, citoyennedésolée.Admetqu’elleaccordedifficilement saconfianceauxdécideurs, rit quandon luide-mande si elle accepterait unpostedeministrede laCultureenAlgérieà la faveurd’unehypothétiquenomination.Passondomaine. «J’ai une vie toute simple, quand je ne travaille pas,je m’occupe de chez moi, j’aide mes deux filles de 13 et 8 ans àfaire leurs devoirs, je vais faire des courses et j’aimerais me re-mettre au sport.»ElleretournefréquemmentenAlgériemaisn’apus’yproduireque deux fois. Affirme, bravache, que ça lui est égal : «Monmessage passe, mes chansons peuvent être écoutées sur Inter-net, et eux vont dégager, tous.»Sur Instagram,unadmirateuroptimiste l’y invitepourtant: «Bonjour grande artiste, venezà la Grande Poste [l’undes lieuxderassemblementdesmani-festantsàAlger,ndlr]vendredi prochain, votre guitare en ban-doulière. Vous entendrez vos chansons reprises par une chorale,la plus belle du monde, le peuple d’Algérie.»•

    ParLÉAMORMIN-CHAUVACPhotoJÉRÔMEBONNET

    1972Naissance.1989 1ers concertsenAlgérie.2001 1er album,Raoui (Universal).21 juin 2007Concerten Egyptemalgréun appel au boycott.3 avril 2019Organise un concerten hommage aumouvement algérien,au Palace, à Paris.

    LE PORTRAIT

    Libération Mardi 2 Avril 2019 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t@libe

  • 19 Octobre 2019

  • 20 Octobre 2019

  • 9 Octobre 2019

  • 12 Octobre 2019

  • Décembre 2019/Janvier 2020

  • Aout/Septembre 2019

    114 A F R I Q U E M A G A Z I N E I 3 9 5 - 3 9 6 – A O Û T - S E P T E M B R E 2 0 1 9

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    J’ai toujours cherché à créer un pont entre les musiques, car je les aime toutes. Mon nouvel album marie de manière épurée le folk et le chaâbi algérois. Nous sommes quatre musiciens, ce qui donne cette couleur acoustique, délicate, dépouillée. Cela met en valeur cette rencontre. À travers le langage universel de la musique, on crée des fusions que l’on ne parvient pas à faire avec le verbe.

    La chanson éponyme, « Oumniya » (« mon souhait ») parle d’une trahison. Mais le refrain est positif : ma prière est d’aller mieux, je crois en une force supérieure qui m’apaise en posant sa main sur ma poitrine.

    J’ai longtemps entretenu un lien passionnel avec ma guitare, son étreinte me rassurait. La musique était un refuge pour moi. Aujourd’hui, mon instrument m’accompagne toujours. Mais ayant dépassé certaines angoisses et peurs, j’ai trouvé mon refuge ailleurs.

    Je mets en musique un poème du Palestinien Mahmoud Darwich dans ma chanson « Ajmalou Hob ». Il raconte un amour né de rien et qui peut, comme un miracle, apparaître là où on ne l’attend pas. Telle une plante qui surgit d’entre les fissures d’une pierre, d’un mur, du bitume… C’est un grand signe d’espoir.

    Plus jeune, je voulais ressembler à Nelson Mandela. Même s’il a passé une grande partie de sa vie en prison, il a réussi à faire passer son message de manière pacifiste et à accomplir son idéal de justice. C’est si difficile de défendre de grandes causes, de combattre les injustices, nous sommes comme des Don Quichotte. Mon morceau « Je veux apprendre » aborde les inégalités entre filles et garçons dans certaines cultures du Moyen-Orient, d’Afrique, du Maghreb : le mariage précoce, la non-scolarisation des filles… Et aussi l’aberrant statut de mineure attribué à une femme célibataire ou sans tuteur, la discrimination envers une femme divorcée…

    La révolution actuelle en Algérie est un moment historique. Nous n’avons jamais eu le droit d’investir les rues, nous nous réapproprions les espaces publics. Depuis la décennie noire, nous étions toujours en état de siège. Je me réjouis de cet éveil citoyen, de la conscience politique du peuple, de sa résistance et de son intelligence. Car les autorités essaient par tous les moyens de le provoquer : ils l’insultent, le bousculent, lancent des gaz lacrymogènes… Machiavéliques, ils tentent de créer des débordements, mais le peuple est vraiment conscient et attentif. Je suis très admirative de mes concitoyens. Nous allons résister jusqu’à ce que disparaissent tous les symboles et les traces du système Bouteflika et de son oligarchie, ce gouvernement corrompu qui profite de l’argent du peuple. On aspire à une Algérie libre et démocratique, une vraie république, qui va vers le progrès, la modernité, et règle ses injustices sociales. On y a droit.

    Je vis en France depuis presque vingt ans, j’aime sa culture. Mais j’éprouve une certaine nostalgie de mon pays. L’odeur du jasmin me manque chaque jour. Faire la sieste pendant que ma mère fait la conversation avec les voisines… Ce sont des voix rassurantes qui m’ont bercée, des visages, des personnes qui ne sont plus là. Dans ma chanson « Pays natal », je pense à tous ceux qui sont loin de chez eux. ■

    Souad MassiENTRE MUSIQUE FOLK ET CHAÂBI ALGÉROIS,

    la chanteuse croise les accords de sa guitare acoustique avec le mandole et le violon. Sur les délicates mélodies de son sixième

    album, Oumniya, elle chante le rêve d’amour, la poésie, le désir d’une nouvelle Algérie. propos recueillis par Astrid Krivian

    « J’éprouve une certaine nostalgie de mon

    pays. L’odeur du jasmin

    me manque chaque jour. »

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  • 28 Novembre 2019

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    PassionsLes Cris de Paris, Geoffroy Jourdain

    Après un album consacré à la mélancolie, Geoffroy Jourdain et son ensemble Les Cris de Paris se penchent sur les « passions » qui ont

    inspiré les composi-teurs vénitiens des XVIIe et XVIIIe siècles. En 1739, le philosophe David Hume écrit : « La raison est et ne doit

    être que l’esclave des passions ; elle ne peut jamais prétendre remplir un autre office que celui de les servir et de leur obéir. » Monteverdi, Lotti, Cavalli ou Caldara acquiesceraient sans doute : sous leur plume, harmo-nie et ligne mélodique servent toujours l’expression des passions. En ouver-ture, Marie endort son enfant d’une berceuse hypnotique où le balance-ment d’un demi-ton plaintif annonce la douleur à venir. Le programme de Geoffroy Jourdain est savant, mais ses interprètes touchent droit au cœur.’Harmonia Mundi, 18 €.Une amoureuse flammeKarine Deshayes

    Après les avoir maintes fois incarnées sur scène, la mezzo- soprano Karine Deshayes rend hom-mage à ces héroïnes de l’opéra fran-çais que sa voix moelleuse et volontaire sert si bien. Sa Catherine d’Aragon pleurant son « Espagne chérie  », qu’elle ne reverra jamais, est bouleversante. On découvre Henri VIII, un opéra rare de Camille Saint-Saëns, qui accom-pagne les larmes de Catherine de cordes orientalisantes. Sous la baguette de Jean- François Verdier, l’orchestre Victor-Hugo joue tout en transparence, rondeur et sen-sualité. On retrouve aussi les plus fami-lières Charlotte de Werther ou Carmen. De quoi allier plaisir et curiosité. Klarthe, 14 €. VICTORINE DE OLIVEIRA

    CLASSIQUE

    musiqueSouad Massi, l’Algérie au cœur De retour avec un nouvel album et à la veille d’une élection sous tension, la chanteuse franco-kabyle s’engage pour la démocratie dans son pays natal.

    En 20 ans, elle a imposé en France sa voix folk singulière, oscillant entre les langues, entre nostalgie kabyle et ren-contres avec la scène francophone, avec guitare et mandole : Souad Massi, 47 ans, est de retour avec le poignant Oumniya, dont le titre (« mon souhait » en arabe) semble faire écho aux aspirations de tout un peuple. Car le hasard a voulu que l’al-bum sorte l’année où les Algériens sont massivement descendus dans la rue pour réclamer le départ du président Abdelaziz Bouteflika. « En tant qu’artiste et citoyenne, j’ai le devoir de porter leur voix », estime la chanteuse, qui a manifesté pour eux le 3 mars à Paris. Un mois plus tard, elle a éga-lement organisé un concert solidaire, sous la bannière « Un seul héros, le peuple ».

    DOUCEUR ET HUMANISME« C’est la première fois que je m’engage publi-quement », remarque Souad Massi, dont les chansons Une lettre à Si H’Med, sur l’in-curie politique, ou Ya Wlidi, sur le trucage des élections, avaient pourtant déjà dérangé l’oligarchie militaire. Et de préci-ser : « Dans mes nouveaux textes, je suis plus directe. » Sur Fi Bali, elle file ainsi la métaphore sur la clique du président déconfit. Toujours émouvante, elle inter-prète Je chante, un texte de Magyd Cherfi, et se réapproprie Pays natal, de Françoise Mallet-Joris et Marie-Paule Belle : deux titres en français, aux accents patriotes et résistants, en phase avec la mobilisation sans faille des Algériens depuis neuf mois. À 15 jours d’un scrutin présidentiel auquel personne ne croit – « Les candidats poten-tiels croupissent en prison et ceux qui se présentent appartiennent tous à l’ancien régime ! » –, son humanisme et ses douces mélodies ne seront pas de trop pour réchauffer l’espoir.’ ANNE BERTHOD

    À ÉCOUTER

    Oumniya, Naïve, 15 €.

    En concert le 29 novembre à Le Garric (81), le 28 janvier à Ivry-sur-Seine (94), le 8 février à Vaulx-en-Velin (69), le 18 mars à Grasse (06), etc.

    ARTISTE ACCOMPLIE, mais aussi citoyenne.

    La Vie aime!: pas un peu bien beaucoup passionnément.

    LA VIE / 28 NOVEMBRE 2019 75

    Weekend

  • 29 Novembre 2019

  • 30 Octobre 2019

  • Novembre 2019

    ON EN PARLE

    10 A F R I Q U E M A G A Z I N E I 3 9 8 – N O V E M B R E 2 0 1 9

    POUR INCARNER NOURA, UNE BLANCHISSEUSE travaillant dans les sous-sols d’un hôpital, Hend Sabri, star en Égypte, a dû réapprendre le langage parlé par la rue de son pays d’origine, la Tunisie. Mais aussi apparaître sans maquillage, elle, l’égérie de L’Oréal et de Garnier pour les pays arabes, les traits cernés par la fatigue. Et pour cause : en plus de son travail, Noura doit s’occuper de ses trois enfants, rendre visite en prison à son mari qu’elle déteste et qu’elle craint, et se cacher pour retrouver régulièrement son amant. Dans un pays où l’adultère est puni jusqu’à cinq ans de prison, elle cherche à rapidement divorcer pour épouser l’homme qu’elle aime. Problème : le mari sort de prison plus tôt que prévu, veut garder son épouse, et va se venger d’une façon assez peu réaliste mais violente. Ce sombre scénario ménage un suspense haletant, dans cette banlieue sud de Tunis, Djebel Jelloud, qui offre un décor miséreux et pourtant sublimé par la caméra. Les trois comédiens principaux sont particulièrement convaincants, jusque dans l’ambiguïté de leur personnage. Cette nouvelle variation du trio vaudevillesque, dans la Tunisie post-révolutionnaire, est à la fois intense et très politique. C’est aussi une belle étude sur le mensonge comme moyen de sauver sa peau. J.-M.C.NOURA RÊVE (Tunisie-Belgique-France), de Hinde Boujemaa. Avec Hend Sabri, Lotfi Abdelli, Hakim Boumsaoudi.

    By’Recycl, du pneu au poufEn un an, COUMBA DIAKITÉ, 28 ans, a mis sur pied une entreprise faisant passer les vieux pneus du bord de la route au salon. Dans son atelier, avec l’aide de quatre menuisiers, elle les habille d’une structure en bois pour les transformer en poufs et fauteuils, avant de les vendre à des entreprises, des hôtels et des particuliers. Son projet lui vaut d’être parmi les 54 femmes distinguées en 2019 par le forum Women in Africa. byrecycl.com L.N.

    SOUNDSÀ écouter maintenant !

    DESIGN

    NOURA RÊVEUn suspense sociétal dans

    la Tunisie post-révolutionnaire.

    CINÉ

    DÉJÀ PLUS DE VINGT ANS DE CARRIÈRE pour la voix d’or venue d’Alger. Après le très beau El Mutakallimûn, dans lequel elle s’appropriait les textes des plus grands poètes arabes, Souad Massi revient avec Oumniya (« mon souhait »). Ici, il s’agit avant tout de liberté, sur un fond tissé de chaâbi et de folk aux arrangements toujours ciselés. Cette liberté, c’est celle des femmes, de tout âge et de tout continent, celle des hommes aussi. Un album aussi poétique qu’engagé. Sophie Rosemont

    FONDÉ PAR LES DJ Hervé Carvalho et Guido Minisky, ce collectif a pour vocation de mixer l’électro façon clubbing avec les mélodies orientales traditionnelles. Et ça dépote ! Pour son deuxième album, Acid Arab s’entoure du groupe féminin touareg Les Filles de Illighadad, de la chanteuse algérienne Radia Menel ou encore du Jordanien Hasan Minawi. De « Staifia » à « Malek Ya Zahri », le rythme ne faiblit pas et confirme le titre du disque, Jdid (« frais » en arabe). S.R.

    Souad Massi Oumniya, Naïve/ Believe

    Acid Arab Jdid, Crammed Discs

    Hend Sabri incarne une blanchisseuse adultère aux prises

    avec son mari violent.

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  • 20 Octobre 2019

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    MS SERGEI PROKOFIEV

    Piano Sonatas 4, 7 et 9Alexander Melnikov, piano.La tendance à l’expansion propre autempérament slave se traduit, chez SergeProkofiev, par un art de l’extension donttémoignent ses sonates pour piano.Tentaculaires sur le plan digital etconquérantes dans le domaine expressif,celles qu’a réunies Alexander Melnikov

    pour former le deuxième volet de son intégrale procèdent d’une dimension kaléidoscopique qui invite à transcender l’imagerie du propos. Ainsi, dans le Finale de la 4e (1917), le compositeur donne-t-il l’impression de jongler avec les figures de style comme avec des quilles à tête sculptée. La célèbre 7e (1942), l’une des trois sonates dites « de guerre », mène une campagne méthodique, avec frappes ciblées et diversions galopantes. Quant à la 9e (1947), tout en glissement progressif hors des cadres, elle exige une virtuosité non plus de bête de concours, mais d’improvisateur génial. Immense dans chaque cas, Melnikov se hisse au niveau de Prokofiev. p pierre gervasoni1 CD Harmonia Mundi.

    FRANCK AMSALLEMGotham Goodbye

    Pianiste et compositeur, Franck Amsallemavait exploré, dans de précédents disques,les standards du jazz. En solo et étant par ailleurs chanteur dans Amsallem Sings(2009), puis en trio et encore chanteurdans Franck Amsallem Sings vol. II (2014),et à nouveau en solo dans le coffretcollectif At Barloyd’s (2018). Pour Gotham

    Goodbye, c’est en quartette et avec huit de ses compositions – et une reprise de Last Night When We Were Young, d’Harold Arlen et Yip Harburg, 1935 – qu’Amsallem révèle à nouveau tout son talent. Dans ses doigts, une bonne partie de l’histoire du piano jazz, un délié expressif, l’exactitude du choix des notes. Dans son écriture, une lisibilité, une évidence mélodique à la manière, justement, des standards. Le saxophoniste Irving Acao, le con-trebassiste Viktor Nyberg et le batteur Gautier Garrigue consti-tuent de remarquables compagnons d’élans swing (From Two To Five, Gotham Goodbye, From Twelve To Four) et d’aériennes ballades (A Night in Ashland, In Memoriam). p sylvain siclier1 CD Jazz & People/PIAS.

    BIG THIEFTwo Hands

    Décidément, la prolificité des Brookly-nois Big Thief contraste avec le tempomodéré de leurs douces chansons – àpeine six mois séparent Two Hands deson prédécesseur, le déjà encensé U.F.O.F.En l’espace de trois ans, après quatrealbums et une tournée jusqu’ici ininter-rompue, la formation emmenée par

    la captivante Adrianne Lenker (28 ans, chant et guitare), Buck Meek (guitare), Max Oleartchik (basse) et James Krivchenia (batterie) s’impose parmi les plus excitantes de la scène folk rock indépendante. Si les titres de U.F.O.F. et Two Hands ont été composés au cours de la même période, la méthode d’enregis-trement et l’environnement diffèrent sensiblement : à rebours du premier, acoustique et peaufiné dans un studio de Seattle (Washington), ce second acte, produit à El Paso (Texas), s’oriente vers l’aridité, l’électricité et la spontanéité. Shoulders et Not traduisent la formidable intensité scénique du groupe, tout en actualisant la mélancolie rugueuse de Neil Young pé-riode Zuma (1975). Encore une réussite. p franck colombani1 CD 4AD/Beggars.

    SOUAD MASSIOumniya

    Après El Mutakallimûn (Les Orateurs),paru en 2015, où elle met sa voix et saguitare au service des vers d’éminentspoètes arabes, anciens ou contemporains(Zuhayr Ibn Abi Sulma, Al-Asmai, AhmedMatar…), Souad Massi renoue, dans Oum-niya (mon souhait), avec l’écriture pourchanter – en dialecte algérois le plus

    souvent – d’une voix paisible et pleine ce qui l’attriste, la révolte et la porte. Sur une musique entre folk et chaâbi, des mots, des métaphores, en résonance avec l’actualité de l’Algérie – son pays quitté pour la France en 1999 –, des colères et des espoirs (« Je pleure mais je reste debout. Je reste debout et je dois avancer », dans Wakfa). Accompagnée par un quintette acoustique d’une belle éloquence (dont Mokrane Adlani, au violon, et le joueur de mandole et guitariste Mehdi Dalil, coréalisateur avec elle de ce sixième album), elle compose des mélodies voilées de mé-lancolie qui enchantent l’oreille. A ses chansons, la chanteuse ajoute un titre de l’Egyptien Nader Abdallah (Salam, sur une musique de Khaled Eize) et deux chansons en français, Pays natal (emprunté à Françoise Mallet-Joris et Marie-Paule Belle) et Je chante, que lui a écrite Magyd Cherfi. p patrick labesse1 CD Naïve/Believe.

    ANGEL OLSENAll Mirrors

    Avec My Woman (2016), l’Américainecommençait à s’émanciper de son imagede chanteuse folk crépusculaire, enoptant pour une pop-rock synthétiquemâtinée de chœurs aux réminiscencessixties. All Mirrors, quatrième album dela native de Saint-Louis (Missouri) élargitencore, et de manière spectaculaire, son

    spectre musical, quitte à se mettre en danger artistiquement. Accompagnée du fidèle producteur John Congleton (Sharon Van Etten, St. Vincent), l’ancienne choriste de Bonnie « Prince » Billy n’a plus peur de se mesurer à un grand orchestre à cordes, et de prouver qu’elle est une grande voix. La guitare rangée provisoirement, elle appose sur ses symphonies modernes des textures électroniques qui évoquent Bjork période Homogenic. On pense à Melody Nelson de Gainsbourg derrière le splendide New Love Cassette, une glam pop étrange se dégage de l’irrésis-tible What It Is, tandis que la chanson-titre est une valse syn-thétique escortée de violons grandioses. p franck colombani1 CD Jagjaguwar.

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    E PASCAL CONVERTGalerie Eric DupontDestruction et disparition sont les obsessions de Convert. Il en saisit les traces par la sculpture, la photographie, le film et l’écriture. De Bamiyan, en Afghanistan, il a rapporté en 2016 des images de la falaise dont les bouddhas ont disparu. En Arménie, en 2018, il a vu comment le cimetière de Djoulfa est détruit par les soldats d’Azerbaïdjan, pays voisin et ennemi. Ils arrachent et jettent dans le fleuve Araxe les pierres tombales anciennes, les khatchkars gravés de croix votives et d’entrelacs. Des rares qui avaient été déplacés auparavant dans des monastères, il a pris les empreintes par frottage et photographie. Elles sont aux murs, tirages sombres pour les uns, d’un gris léger de fusain pour d’autres, menacées de se perdre dans le noir ou de s’effacer, comme au bord de l’anéantissement.Avant de parvenir à elles, le regard est capté par des quadripty-ques en noir et blanc, volutes brillantes. On les croit de verre mais ce sont des écorces de bouleau arrachées par le philosophe et historien de l’art français Georges Didi-Huberman aux abords du crématoire V d’Auschwitz-Birkenau et métamorphosées en cristallisations lumineuses par le pouvoir de la photographie. Au sol, sont posés tels des gisants les moulages d’un cerisier brisé par le bombardement d’Hiroshima, laqués de noir. Convert fait œuvre d’art avec et contre la folie de destruction qui anime l’espèce humaine. p philippe dagen« Trois arbres », Galerie Eric Dupont, 138, rue du Temple, Paris 3e.Tél. : 01-44-54-04-14. Du mardi et samedi. Jusqu’au 23 novembre.

    Maria Ribot et Mathilde Monnier en duo face au temps qui passeOnze ans après « Gustavia », les deux danseuses se retrouvent dans « Please Please Please », une pièce sur la vieillesse et la transmission

    DANSE

    E st-ce une limace surdi-mensionnée ? », s’inter-roge un spectateur en pé-nétrant dans la GrandeSalle du Centre Pompidou, à Paris. La scénographie imaginée par An-nie Tolleter, sur laquelle s’adosse la pièce Please Please Please, cosi-gnée par les danseuses et choré-graphes Maria Ribot, 57 ans, et Ma-thilde Monnier, 60 ans, ainsi que le metteur en scène Tiago Rodri-gues, 42 ans, est un mystère. Et soudain, vlan, après une heure dereprésentation, voilà que les deux interprètes dépècent la chose et nous abandonnent sans prévenir devant un tapis de fourrure et unestructure de grillage, belle comme une carcasse d’animal échoué. La peau de bête est devenue acces-soire décoratif biffant la vie aupassage. Est-ce parce que les duet-tistes viennent de parler transmis-sion et vieillesse que l’image fi-nale prend cette résonance ? Sans doute, mais l’envie d’une suite persiste, suspendue dans le vide après une virée intrigante, mais erratique, qui laisse perplexe.

    Please Please Please est l’une dessix productions qui s’affichent de-puis le 14 septembre jusqu’au 16 novembre, dans quatre théâ-tres, à Paris et en Ile-de-France, dans le cadre du grand portrait de La Ribot, proposé par le Festival d’automne, à Paris. Entre la performance d’une durée de trois heures Panoramix qui relance trente-quatre Pièces distinguées,créées entre 1993 et 2000, celle autour du rire cruellement hysté-rique transperçant trois femmes dans Laughing Hole (2006), ce zoom sur le parcours de La Ribot permet de prendre la mesure d’une pensée intense et frondeusequi chahute les frontières.

    Combinaison bonbon de pop starAvec Please Please Please, l’artiste déploie un autre talent que celuide danseuse performeuse : elle de-vient comédienne. Lestée d’un texte écrit par Tiago Rodriguesqu’elle a dû apprendre par cœur, non sans difficulté selon ses dires,elle se jette dans cette dérive en eaux incertaines avec la fièvre qu’on lui connaît. En combinai-son bonbon de pop star, Ribot et Monnier s’emparent d’une di-zaine d’histoires courtes plus oumoins bizarres sur du gros rock qui stimule le cardio. Une femme en fauteuil roulant échappe de justesse à la noyade ; une autre écrit une lettre de désaccord à son père qu’elle n’enverra jamais ; une

    troisième tombe du manège dans un trou… Peur, instabilité, incom-préhension, perte de soi, accident,le cauchemar semble ne jamais s’arrêter.

    La Ribot et Mathilde Monniermaintiennent un joli taux d’enga-gement physique. La course con-tre le temps les fait d’abord pati-ner en se jouant d’une séance gym tonic avec brio. La danseuse s’escrime à rester dans le mouve-ment, la prouesse, à résister, et mieux plier si besoin. Se mettreen quatre au sens strict, casser les articulations, avoir la jambe à l’oreille pour tendre un arc vers des horizons impossibles fait par-tie de l’ordinaire quotidien. Quand la musique donne, le duovrille illico et rampe vers de nou-velles incarnations.

    Le thème de la transmissionsurfile de rouge l’ensemble de la pièce. La question de devenir pèreou mère, plus précisément ici celle de la maternité, du lien aux enfants, ouvre un dialogue co-casse entre les deux femmes. Si le texte s’accroche un peu trop aux clichés de l’amour et de la mort, ilfait en particulier surgir le pé-rilleux accord entre les généra-tions qui s’opposent et c’est sans doute bien ainsi. Plus grande que sa mère, plus belle, mais surtoutdifférente et meilleure assuré-ment, merveilleusement autre, là est aussi le cœur de l’affaire pour

    une fille. Que laisse-t-on derrière soi au-delà de l’increvable besoind’amour et de reconnaissance ?

    Avec Please Please Please,auréolé d’un ton de supplication,La Ribot et Mathilde Monnier, quivient de clore six ans passés à la direction du Centre national de la danse, à Pantin, se sont bien re-trouvées. Leur premier duo,Gustavia, créé en 2008, faisait unjoli tête-à-queue en se prenant les pieds dans le tapis du burlesque féminin. Elles se risquentaujourd’hui dans un autre exer-cice de style aux mailles nette-ment plus lâches en dépit de la présence du fameux metteur enscène portugais à leurs côtés. Sielles tiennent bien les rênes d’un

    spectacle qui les distinguent, cedernier fait rêver à une version plus virulente et inconfortable,dont les thèmes sont là, mais quireste à l’état latent. Comme les textes troués et déconnectés de Tiago Rodrigues ou l’armature en fil de fer dépouillée laisse unarrière-goût d’inachevé. p

    rosita boisseau

    Portrait La Ribot, Festival d’automne, jusqu’au 16 novembre.Please Please Please, de Maria Ribot, Mathilde Monnier, Tiago Rodrigues. Centre Pompidou, Paris 4e.Jusqu’au 20 octobre, à 20 heures et dimanche à 17 heures.

    Maria Ribot et Mathilde Monnier dans « Please Please Please ». GREGORY BATARDON

    0123DIMANCHE 20 - LUNDI 21 OCTOBRE 2019 culture | 25

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    MS SERGEI PROKOFIEV

    Piano Sonatas 4, 7 et 9Alexander Melnikov, piano.La tendance à l’expansion propre autempérament slave se traduit, chez SergeProkofiev, par un art de l’extension donttémoignent ses sonates pour piano.Tentaculaires sur le plan digital etconquérantes dans le domaine expressif,celles qu’a réunies Alexander Melnikov

    pour former le deuxième volet de son intégrale procèdent d’une dimension kaléidoscopique qui invite à transcender l’imagerie du propos. Ainsi, dans le Finale de la 4e (1917), le compositeur donne-t-il l’impression de jongler avec les figures de style comme avec des quilles à tête sculptée. La célèbre 7e (1942), l’une des trois sonates dites « de guerre », mène une campagne méthodique, avec frappes ciblées et diversions galopantes. Quant à la 9e (1947), tout en glissement progressif hors des cadres, elle exige une virtuosité non plus de bête de concours, mais d’improvisateur génial. Immense dans chaque cas, Melnikov se hisse au niveau de Prokofiev. p pierre gervasoni1 CD Harmonia Mundi.

    FRANCK AMSALLEMGotham Goodbye

    Pianiste et compositeur, Franck Amsallemavait exploré, dans de précédents disques,les standards du jazz. En solo et étant par ailleurs chanteur dans Amsallem Sings(2009), puis en trio et encore chanteurdans Franck Amsallem Sings vol. II (2014),et à nouveau en solo dans le coffretcollectif At Barloyd’s (2018). Pour Gotham

    Goodbye, c’est en quartette et avec huit de ses compositions – et une reprise de Last Night When We Were Young, d’Harold Arlen et Yip Harburg, 1935 – qu’Amsallem révèle à nouveau tout son talent. Dans ses doigts, une bonne partie de l’histoire du piano jazz, un délié expressif, l’exactitude du choix des notes. Dans son écriture, une lisibilité, une évidence mélodique à la manière, justement, des standards. Le saxophoniste Irving Acao, le con-trebassiste Viktor Nyberg et le batteur Gautier Garrigue consti-tuent de remarquables compagnons d’élans swing (From Two To Five, Gotham Goodbye, From Twelve To Four) et d’aériennes ballades (A Night in Ashland, In Memoriam). p sylvain siclier1 CD Jazz & People/PIAS.

    BIG THIEFTwo Hands

    Décidément, la prolificité des Brookly-nois Big Thief contraste avec le tempomodéré de leurs douces chansons – àpeine six mois séparent Two Hands deson prédécesseur, le déjà encensé U.F.O.F.En l’espace de trois ans, après quatrealbums et une tournée jusqu’ici ininter-rompue, la formation emmenée par

    la captivante Adrianne Lenker (28 ans, chant et guitare), Buck Meek (guitare), Max Oleartchik (basse) et James Krivchenia (batterie) s’impose parmi les plus excitantes de la scène folk rock indépendante. Si les titres de U.F.O.F. et Two Hands ont été composés au cours de la même période, la méthode d’enregis-trement et l’environnement diffèrent sensiblement : à rebours du premier, acoustique et peaufiné dans un studio de Seattle (Washington), ce second acte, produit à El Paso (Texas), s’oriente vers l’aridité, l’électricité et la spontanéité. Shoulders et Not traduisent la formidable intensité scénique du groupe, tout en actualisant la mélancolie rugueuse de Neil Young pé-riode Zuma (1975). Encore une réussite. p franck colombani1 CD 4AD/Beggars.

    SOUAD MASSIOumniya

    Après El Mutakallimûn (Les Orateurs),paru en 2015, où elle met sa voix et saguitare au service des vers d’éminentspoètes arabes, anciens ou contemporains(Zuhayr Ibn Abi Sulma, Al-Asmai, AhmedMatar…), Souad Massi renoue, dans Oum-niya (mon souhait), avec l’écriture pourchanter – en dialecte algérois le plus

    souvent – d’une voix paisible et pleine ce qui l’attriste, la révolte et la porte. Sur une musique entre folk et chaâbi, des mots, des métaphores, en résonance avec l’actualité de l’Algérie – son pays quitté pour la France en 1999 –, des colères et des espoirs (« Je pleure mais je reste debout. Je reste debout et je dois avancer », dans Wakfa). Accompagnée par un quintette acoustique d’une belle éloquence (dont Mokrane Adlani, au violon, et le joueur de mandole et guitariste Mehdi Dalil, coréalisateur avec elle de ce sixième album), elle compose des mélodies voilées de mé-lancolie qui enchantent l’oreille. A ses chansons, la chanteuse ajoute un titre de l’Egyptien Nader Abdallah (Salam, sur une musique de Khaled Eize) et deux chansons en français, Pays natal (emprunté à Françoise Mallet-Joris et Marie-Paule Belle) et Je chante, que lui a écrite Magyd Cherfi. p patrick labesse1 CD Naïve/Believe.

    ANGEL OLSENAll Mirrors

    Avec My Woman (2016), l’Américainecommençait à s’émanciper de son imagede chanteuse folk crépusculaire, enoptant pour une pop-rock synthétiquemâtinée de chœurs aux réminiscencessixties. All Mirrors, quatrième album dela native de Saint-Louis (Missouri) élargitencore, et de manière spectaculaire, son

    spectre musical, quitte à se mettre en danger artistiquement. Accompagnée du fidèle producteur John Congleton (Sharon Van Etten, St. Vincent), l’ancienne choriste de Bonnie « Prince » Billy n’a plus peur de se mesurer à un grand orchestre à cordes, et de prouver qu’elle est une grande voix. La guitare rangée provisoirement, elle appose sur ses symphonies modernes des textures électroniques qui évoquent Bjork période Homogenic. On pense à Melody Nelson de Gainsbourg derrière le splendide New Love Cassette, une glam pop étrange se dégage de l’irrésis-tible What It Is, tandis que la chanson-titre est une valse syn-thétique escortée de violons grandioses. p franck colombani1 CD Jagjaguwar.

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    E PASCAL CONVERTGalerie Eric DupontDestruction et disparition sont les obsessions de Convert. Il en saisit les traces par la sculpture, la photographie, le film et l’écriture. De Bamiyan, en Afghanistan, il a rapporté en 2016 des images de la falaise dont les bouddhas ont disparu. En Arménie, en 2018, il a vu comment le cimetière de Djoulfa est détruit par les soldats d’Azerbaïdjan, pays voisin et ennemi. Ils arrachent et jettent dans le fleuve Araxe les pierres tombales anciennes, les khatchkars gravés de croix votives et d’entrelacs. Des rares qui avaient été déplacés auparavant dans des monastères, il a pris les empreintes par frottage et photographie. Elles sont aux murs, tirages sombres pour les uns, d’un gris léger de fusain pour d’autres, menacées de se perdre dans le noir ou de s’effacer, comme au bord de l’anéantissement.Avant de parvenir à elles, le regard est capté par des quadripty-ques en noir et blanc, volutes brillantes. On les croit de verre mais ce sont des écorces de bouleau arrachées par le philosophe et historien de l’art français Georges Didi-Huberman aux abords du crématoire V d’Auschwitz-Birkenau et métamorphosées en cristallisations lumineuses par le pouvoir de la photographie. Au sol, sont posés tels des gisants les moulages d’un cerisier brisé par le bombardement d’Hiroshima, laqués de noir. Convert fait œuvre d’art avec et contre la folie de destruction qui anime l’espèce humaine. p philippe dagen« Trois arbres », Galerie Eric Dupont, 138, rue du Temple, Paris 3e.Tél. : 01-44-54-04-14. Du mardi et samedi. Jusqu’au 23 novembre.

    Maria Ribot et Mathilde Monnier en duo face au temps qui passeOnze ans après « Gustavia », les deux danseuses se retrouvent dans « Please Please Please », une pièce sur la vieillesse et la transmission

    DANSE

    E st-ce une limace surdi-mensionnée ? », s’inter-roge un spectateur en pé-nétrant dans la GrandeSalle du Centre Pompidou, à Paris. La scénographie imaginée par An-nie Tolleter, sur laquelle s’adosse la pièce Please Please Please, cosi-gnée par les danseuses et choré-graphes Maria Ribot, 57 ans, et Ma-thilde Monnier, 60 ans, ainsi que le metteur en scène Tiago Rodri-gues, 42 ans, est un mystère. Et soudain, vlan, après une heure dereprésentation, voilà que les deux interprètes dépècent la chose et nous abandonnent sans prévenir devant un tapis de fourrure et unestructure de grillage, belle comme une carcasse d’animal échoué. La peau de bête est devenue acces-soire décoratif biffant la vie aupassage. Est-ce parce que les duet-tistes viennent de parler transmis-sion et vieillesse que l’image fi-nale prend cette résonance ? Sans doute, mais l’envie d’une suite persiste, suspendue dans le vide après une virée intrigante, mais erratique, qui laisse perplexe.

    Please Please Please est l’une dessix productions qui s’affichent de-puis le 14 septembre jusqu’au 16 novembre, dans quatre théâ-tres, à Paris et en Ile-de-France, dans le cadre du grand portrait de La Ribot, proposé par le Festival d’automne, à Paris. Entre la performance d’une durée de trois heures Panoramix qui relance trente-quatre Pièces distinguées,créées entre 1993 et 2000, celle autour du rire cruellement hysté-rique transperçant trois femmes dans Laughing Hole (2006), ce zoom sur le parcours de La Ribot permet de prendre la mesure d’une pensée intense et frondeusequi chahute les frontières.

    Combinaison bonbon de pop starAvec Please Please Please, l’artiste déploie un autre talent que celuide danseuse performeuse : elle de-vient comédienne. Lestée d’un texte écrit par Tiago Rodriguesqu’elle a dû apprendre par cœur, non sans difficulté selon ses dires,elle se jette dans cette dérive en eaux incertaines avec la fièvre qu’on lui connaît. En combinai-son bonbon de pop star, Ribot et Monnier s’emparent d’une di-zaine d’histoires courtes plus oumoins bizarres sur du gros rock qui stimule le cardio. Une femme en fauteuil roulant échappe de justesse à la noyade ; une autre écrit une lettre de désaccord à son père qu’elle n’enverra jamais ; une

    troisième tombe du manège dans un trou… Peur, instabilité, incom-préhension, perte de soi, accident,le cauchemar semble ne jamais s’arrêter.

    La Ribot et Mathilde Monniermaintiennent un joli taux d’enga-gement physique. La course con-tre le temps les fait d’abord pati-ner en se jouant d’une séance gym tonic avec brio. La danseuse s’escrime à rester dans le mouve-ment, la prouesse, à résister, et mieux plier si besoin. Se mettreen quatre au sens strict, casser les articulations, avoir la jambe à l’oreille pour tendre un arc vers des horizons impossibles fait par-tie de l’ordinaire quotidien. Quand la musique donne, le duovrille illico et rampe vers de nou-velles incarnations.

    Le thème de la transmissionsurfile de rouge l’ensemble de la pièce. La question de devenir pèreou mère, plus précisément ici celle de la maternité, du lien aux enfants, ouvre un dialogue co-casse entre les deux femmes. Si le texte s’accroche un peu trop aux clichés de l’amour et de la mort, ilfait en particulier surgir le pé-rilleux accord entre les généra-tions qui s’opposent et c’est sans doute bien ainsi. Plus grande que sa mère, plus belle, mais surtoutdifférente et meilleure assuré-ment, merveilleusement autre, là est aussi le cœur de l’affaire pour

    une fille. Que laisse-t-on derrière soi au-delà de l’increvable besoind’amour et de reconnaissance ?

    Avec Please Please Please,auréolé d’un ton de supplication,La Ribot et Mathilde Monnier, quivient de clore six ans passés à la direction du Centre national de la danse, à Pantin, se sont bien re-trouvées. Leur premier duo,Gustavia, créé en 2008, faisait unjoli tête-à-queue en se prenant les pieds dans le tapis du burlesque féminin. Elles se risquentaujourd’hui dans un autre exer-cice de style aux mailles nette-ment plus lâches en dépit de la présence du fameux metteur enscène portugais à leurs côtés. Sielles tiennent bien les rênes d’un

    spectacle qui les distinguent, cedernier fait rêver à une version plus virulente et inconfortable,dont les thèmes sont là, mais quireste à l’état latent. Comme les textes troués et déconnectés de Tiago Rodrigues ou l’armature en fil de fer dépouillée laisse unarrière-goût d’inachevé. p

    rosita boisseau

    Portrait La Ribot, Festival d’automne, jusqu’au 16 novembre.Please Please Please, de Maria Ribot, Mathilde Monnier, Tiago Rodrigues. Centre Pompidou, Paris 4e.Jusqu’au 20 octobre, à 20 heures et dimanche à 17 heures.

    Maria Ribot et Mathilde Monnier dans « Please Please Please ». GREGORY BATARDON

  • 9 Octobre 2019

  • 9 Octobre 2019

    vre une langue, une tradition etpuise dans le répertoire populairehaïtien nourri de chants, de canti-ques d’hymnes vaudous et chré-tiens, mais aussi de paroles contes-tataires inventées pendantl’occupation américaine. Le me-rengue typiquement haïtien maisaussi les « Bann Grenn Siwel », depetits orchestres de rue sont pourelle des sources directes d’inspira-tion. Armée de ces forces musicalespuissantes, elle compose tout sonalbum en créole lui infusant destouches de blues, de rock ou defolk. Tout cela sonne admirable-ment et magnifie les mots incroya-bles de rythme et de sonorités.

    Si son dernier album s’inspirait destextes des grands poètes arabes, son

    nouvel album à paraître le 11 octo-bre est beaucoup plus personnel.Les titres Pays natal ou Je chantesont des tranches de vie de la musi-cienne, teintés de son engagementpour l’indépendance des femmesd’une part et pour celle de son paysd’origine. Celle qui s’est notam-ment beaucoup engagée contre le 5emandat de Bouteflika en avril der-nier honore en réactivant le chaabilocal qu’elle mêle à la folk. En fran-çais et en algérien, la musicienneaccompagnée de musiciens tradi-tionnels comme la derbouka, lemandol ou les percussions auxquelsa ajouté un violon alto plus rare àses compositions qui donne une co-loration originale à l’album. Entretradition et invention, comme à sonhabitude, elle présentera « Oum-niya » littéralement « Mon sou-hait » au Café de la danse. ❚

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    Souad Massi, au Festival de Marne, en octobre 2015.

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    errière la dénomination« musiques du mon-de », on regroupe desmusiciens aux origines

    et aux profils très différents englo-bant aussi bien la musique africainedans son ensemble, du nord au sud,que la musique latine ou encore lesmusiques créoles… Souad Massi,Melissa Laveaux et Calypso Rosesont ainsi classifiées. Et en dehorsdu fait d’appartenir à ce genre mu-sical mal défini, ces trois femmesont bien des choses en commun.Électron libre chacune dans leurdomaine, elles ne cessent de re-pousser les limites.

    À presque 80 ans, la musicienne néedans l’archipel de Trinité Tobago estune véritable célébrité des Antilles.Elle a grandement participé à fairevivre un style issu des origines ri-ches et diverses des îles : le calypso,associé à la fête et au paganisme.Pourtant en Europe, on tarde à ladécouvrir. Et c’est seulement en2016 avec Far from Home produitpar Manu Chao qu’elle est révélée,au point d’enchaîner une tournéeinternationale qui la mène en maidernier à Coachella. En France, elleest adoubée en 2017 par le fameuxprix « Musiques du monde » auxVictoires de la musique. Continuantsa collaboration avec le pape de la« musique World » Mister Chao,elle enregistre en mai dernier enco-re une nouvelle version du hit de1998 Clandestino. À la manière de ladoyenne cubaine Omara Portuondoqui effectue cette année à 88 ans sadernière tournée, on lui souhaite decontinuer à distiller son calypso en-core au moins une décennie.

    Originaire d’Haïti, élevée au Cana-da et vivant à Paris, elle est l’imagemême de la musicienne sans fron-tières. La musicienne pop folk a in-vesti dans un troisième album, Ra-dio Siwèl ses origines haïtiennes.Porteuse de son histoire familiale,celle d’un déracinement nécessai-re, elle décide de retourner à Port-au-Prince en 2016. Elle y redécou-

  • 11 Novembre 2019

    Ecouter - Voir LUNDI 11 NOVEMBRE 2019 L'ALSACE14

    TTA-GE1 14

    Que l’on s’indigne ou non dubien-fondé d’opérations jugées mercantiles, la série des disques posthumes de Johnny ne fait que commencer. Il en va ainsi de tous les artistes disparus dont le public ne parvient pas à faire le deuil. Cet-te « nouveauté » arrive sous la for-me d’un « best of » symphonique. Arrangeur attitré de l’idole de 1998 à 2013, Yvan Cassar a choisi de remettre en perspective les ti-tres phares comme « L’Envie », « Quelque chose de Tennessee » ou « Que je t’aime ». Il dirigeait dé-jà l’orchestre symphonique sur la tournée de 2013. Preuve que notrerocker national était loin d’être ré-fractaire aux nappes de violons. Mais cette fois-ci, guitares électri-ques et batterie sont au placard. Reste l’orchestre dans toute sa splendeur et surtout, LA VOIX ! Certaines pistes utilisées seraient inédites mais qu’importe : la puis-sance vocale de Johnny s’accorde

    avec l’orchestre de façon naturelle,jusqu’à atteindre des sommets sur « Vivre pour le meilleur » ou « Re-quiem pour un fou » avec chœur d’opéra et tension dramatique à la clé. Rien de totalement neuf au fi-nal et l’on peut certes déplorer d’avoir rhabillé Johnny pour l’hi-ver sans son costume rock’n’roll. Oui, mais… quand on retrouve Hallyday au micro, ça a toujours de la gueule.

    T.B.

    Johnny. (Panthéon/Mercury)

    CHANSON Ça a de la gueule

    Johnny Hallyday

    Avec 18 albums live au comp-teur, 13 en studio, sans parlerde projets transversaux tousazimuts, Bonamassa ne chô-me pas. Au pays d’AC/DC, onlui a ouvert les portes del’Opéra de Sidney. Évidem-ment, Joe joue le rock en mo-de « classic ». Donc nous nesommes pas surpris par cesversions live émanant pour laplupart de son « Blues of des-peration ». Aucune fausse no-te, guitare qui sonne divine-ment, musiciens parfaits, Joejoue vite et bien : tout estscandaleusement impecca-ble. Chaque nouvelle livrai-son de Bonamassa pourraitparaître superflue. Mais non.On est bluffé à chaque fois.Pour l’anecdote, le concertdémarre sur l’intro du « Loco-motive Breath » de Jethro Tullavant de partir sur « Thistrain ». Dès lors, l’embarque-ment est immédiat. Let’s go !

    Live at the Sydney Opera House. (Provogue)

    BLUES ROCKJoe Bonamassa

    A lors comme ça le rock seraitmort ? Aussi vrai qu’onaurait capturé Xavier Du-pont etc. ? Soyons sérieux : undémenti formel émane de Knuc-kle Head, le combo haut-rhinoisqui dépote aussi sûrement queles cigognes mettent cap au sudpour l’hiver. L’avertissementprend l’allure d’un album pois-

    seux du genre qu’on écoute entaillant la route qui longe le RioGrande, entre serpents à son-nettes et fantômes exhumés decimetières mexicains.

    Le rock selon Knuckle Head apris le masque menaçant de la« dark country ». Sombre etsauvage. Un curieux mélangeentre le space-rock d’Hawk-wind, le stoner brut des « Desertsessions », le folk pour péniten-cier de Johnny Cash et le bluesséminal extrait des marécages àcoups de dynamite. Résultat ?Une musique de rebelles, de ca-valiers électriques, avec un sontoxique, corrosif, qui ne badinepas avec les tympans mais saittout de même arrondir les an-gles. Il existe toujours une guita-re bien sèche et acoustique pourvenir s’opposer au feu nourrides riffs saturés.

    Sans modérationKnuckle Head tire son nom

    d’un moteur historique apparudans les années 30 sur certainsmodèles Harley Davidson. Ilfaut dire que les deux copilotesdu groupe sont autant bikersque musiciens. Ce bruit de dé-marrage en intro de « Black ci-

    ty » donne le ton. Jack Escobar,chanteur et guitariste à longuebarbe, n’a plus qu’à mettre lesgaz. En soutien, le surtatoué Jock Alva malmène sa batteriesans modération. On n’est paslà pour rigoler. Rock pas mort,on vous le répète.

    Impressionnant sur scène,Knuckle Head l’est tout autantsur disque tant il manie avecefficacité les dérapages contrô-lés sur fond de boogie débridé(« Slow ride »), joue sur les con-trastes d’un banjo enjoué etd’une fuzz incendiaire (« Gazo-line »), tout en passant par lescouplets plus bucoliques maisnon moins orageux de « The Old Train » ou de l’excellent« 1975 ». Toute l’essence deKnuckle Head réside bel et biendans ce subtil mélange entre ni-troglycérine et romantisme obs-cur comme on l’entend sur« XIII ». Entre mélodie culte, secousses telluriques et chœursgrégoriens affolés.

    Si la balade héroïque de Knuc-kle Head n’est pas aussi inferna-le qu’elle en a l’air, le risque estconstamment tapi dans l’om-bre. Terriblement venimeux.

    Thierry BOILLOT

    Knuckle Head stationnera samedi 30 novembre chez Wood Stock Guitares à Ensisheim, le temps d’un concert fracassant à partir de 20 h.Photo Alain FRETET

    ROCK En version « dark country »

    En virée électrique avec Knuckle HeadLourd comme un ciel d’ora-ge strié d’éclairs violents, le deuxième album de Knuckle Head est une le-çon de rock basique mais pas banal, convoquant les démons de la country et du blues originel. Atten-tion, cocktail explosif !

    La tristesse, parfois, vous ter-rasse au point que vous avez la sensation de quitter votre enve-loppe corporelle et de flotterdans un espace-temps différent, hors de la réalité. Au-delà de la douleur, dans une sensationd’abandon, presque douce. C’est cette « vague » émotionnelle querestitue très bien le sixième al-bum studio de Patrick Watson, pendant l’enregistrement duquel il a été éprouvé par la mort de samère, la rupture avec sa compa-gne et le départ de son batteur delongue date. On aime depuis un certain temps déjà ce chanteur, auteur-compositeur, qui compte parmi ce que le Canada a de meilleur à offrir au reste du mon-de, musicalement parlant. Qua-tre ans après un Love Songs for Robots un peu moins enchan-teur qu’à l’accoutumée, on ne l’a jamais autant aimé qu’avec ce nouveau disque de rêve et de

    résilience, ces mélodies éthérées à pleurer (en particulier sur Me-lody Noir, Here Comes The River,Look At You et Broken, entendu dans les séries « Grey’s Anato-my » et « The Good Doctor »), sa mélancolie insondable et apai-sante à la fois, proche du premierBon Iver. Wave est de ces vaguesqui vous submergent en transfor-mant la tristesse en allégresse.

    O.Br.

    Wave (Domino/Secret City)

    POP Vague d’émotion

    Patrick Watson

    II. (Knuckle Head prod)

    Post-punk érigé sur des fon-dations glam, le rock de VonPariahs est à la fois glacial etbrûlant. Leur 3e album confir-me tout le bien qu’on pensaitdu groupe nantais. Les guita-res sonnent telles des sirènesd’alarme. Le chant est ner-veux, haletant… La basse esténorme, même lorsqu’elle ré-pète une seule note à l’infini(« The Bigger Picture »). Cla-viers et percus accentuent lesmotifs avec une précisionhallucinante.Les textes oppressants ajou-tent à l’ambiance hypnotiquequi se déclare tel un virusinformatique. Plusieurs titress’immiscent dans votre cer-veau pour ne plus en sortir(« Nothing Something », « NoLegs ») et la rare accalmiequ’offre « The West » est di-gne d’un Bowie époque berli-noise. À écouter sans délai.

    Radiodurans. (Mus’Azik)

    POST ROCKVon Pariahs

    Lorsqu’en 1922, VirginiaWoolf et Vita Sackville se ren-contrent, la première est unefemme de lettres révolution-naire mais coincée et la se-conde une irrésistible mon-daine. Bientôt Vita et Virginiacèdent à une relation passion-nelle. La Britannique ChanyaButton signe un biopic élé-gant et audacieux qui s’ap-puie sur des répliques issuesde la correspondance desdeux femmes. Emportée pardes amours lesbiennes, Virgi-nia Wolf cède peu à peu à une« folie » qui va nourrir sacréation littéraire. Gemma Ar-terton et Elizabeth Debicki in-carnent avec grâce les deuxamantes…

    Vita et Virginia. (Pyramide)

    Amour

    C’est un bonheur de cinéphilede se plonger dans l’œuvre,unique mais longtemps igno-rée chez nous, de l’un des plusgrands maîtres du cinéma ja-ponais. C’est une vraie sommequi est proposée, ici, dans uncoffret d’exception avec dixfilms nouvellement restaurés,dix autres films (tout aussiintéressants) ainsi que dessuppléments dont le docu-mentaire-fleuve J’ai vécu,mais… Connu pour Voyage àTokyo (1953) ou Le goût dusaké (1962), Yasujiro Ozu(1903-1963), analyste atten-tif de la société japonaise,savait rendre visibles et sono-res le temps et la pensée.

    Ozu en 20 films. (Carlotta)

    Japon

    Célèbre pour le Roi et l’oiseau(1980), Paul Grimault a sur-tout tourné des courts-métra-ges qu’on retrouve ici avechuit titres restaurés de ce grand maître français de l’ani-mation. Des Passagers de lagrande Ourse (1941) au Chien mélomane (1973), on se plongeavec bonheur dans un universplein de magie où l’on croisedes personnages récurrentscomme Niglo ou le professeur Savantas. Chez Grimault(1905-1994), l’épouvantail dé-fend les oiseaux tandis qu’un petit jouet danseur est amou-reux d’une poupée… L’anima-tion au service de la grâce et de la beauté.

    Le monde animé de Grimault.(Studiocanal)

    Grâce

    Dans l’Amérique des années20, le représentant de com-merce Elmer Gantry, attiré parune belle évangéliste, va met-tre son talent de bonimenteurau service d’un « spectacle »religieux. En 1960, RichardBrooks signe l’un de sesgrands films en évoquant lepuritanisme et la fanatisationdu sentiment religieux à tra-vers un tonitruant prédica-teur. Porté par un Burt Lan-caster séducteur et carnassier(il obtiendra l’Oscar en 61),Gantry est tour à tour cyniqueet démagogue et aussi d’uneinnocence désarmante. Leprêcheur chutera à caused’une fille de joie…

    Elmer Gantry, le charlatan. (Wild Side)

    Vendeur

    Voilà un bel hommage à MauroBolognini (1922-2001), l’undes grands cinéastes italiens !Dans un coffret augmenté demultiples suppléments dont un entretien fleuve avec le ci-néaste, on trouve quatre filmsdu maître interprétés notam-ment par Claudia Cardinale,Ottavia Piccolo ou MarcelloMastroianni. Entre chroniquesociale et drame au féminin,entre farce tragi-comique etétude crue de la folie, Les gar-çons (1959), Bubu de Montpar-nasse (1971), Liberté mon amour ! (1975) Vertiges (1975)apportent un passionnantéclairage sur l’œuvre de l’undes orfèvres du 7e art transal-pin…

    Mauro Bolognini. (Carlotta)

    Orfèvre

    Entre une mère dépressive etune campagne à poulets,l’existence de la jeune VioletValentsky est plutôt morne.Mais la timide jeune fille a undon : elle sait chanter ! Lors-qu’elle s’inscrit, soutenue parVlad, un chanteur d’opératombé dans la panade, à TeenSpirit, un télé-crochet natio-nal, sa vie bascule. Avec uneElle Fanning omniprésente àl’écran, Max Minghella (le filsd’Anthony, réalisateur du Pa-tient anglais) met en scènel’aventure d’une Cendrillonmoderne. Évidemment, ça nebouleverse pas le cinémamais ça se regarde pour ladiaphane mais tonique Elle…

    Teen Spirit. (Metropolitan)

    ChantDVD La sélection de la semaine

    Au carrefour des musiquesfolk et du châabi algérois,Souad Massi ne perd pas sesrepères mélodiques. « Oum-niya » (mon souhait) est son6e album. La poétesse y suitles traces acoustiques d’unLe Forestier (« Enta Wena »)ou d’une Joan Baez (« Sa-lam ») tout en allant s’abreu-ver aux sources andalousessur « Ban Koulchi ». La nativede Bab-el-Oued chante la li-berté, l’amour et s’indigne del’oligarchie immobilisant uneAlgérie qui ne demande qu’às’émanciper. À noter deux su-perbes chansons en français :« Pays Natal », un texte poi-gnant de Françoise Mallet-Jo-ris mis en musique par Marie-Paule Belle, et « Je chante »sur les mots de Magyd Cherfi.

    Oumniya. (Naïve)

    WORLDSouad Massi

    Ecouter - Voir LUNDI 11 NOVEMBRE 2019 L'ALSACE14

    TTA-GE1 14

    Que l’on s’indigne ou non dubien-fondé d’opérations jugées mercantiles, la série des disques posthumes de Johnny ne fait que commencer. Il en va ainsi de tous les artistes disparus dont le public ne parvient pas à faire le deuil. Cet-te « nouveauté » arrive sous la for-me d’un « best of » symphonique. Arrangeur attitré de l’idole de 1998 à 2013, Yvan Cassar a choisi de remettre en perspective les ti-tres phares comme « L’Envie », « Quelque chose de Tennessee » ou « Que je t’aime ». Il dirigeait dé-jà l’orchestre symphonique sur la tournée de 2013. Preuve que notrerocker national était loin d’être ré-fractaire aux nappes de violons. Mais cette fois-ci, guitares électri-ques et batterie sont au placard. Reste l’orchestre dans toute sa splendeur et surtout, LA VOIX ! Certaines pistes utilisées seraient inédites mais qu’importe : la puis-sance vocale de Johnny s’accorde

    avec l’orchestre de façon naturelle,jusqu’à atteindre des sommets sur « Vivre pour le meilleur » ou « Re-quiem pour un fou » avec chœur d’opéra et tension dramatique à la clé. Rien de totalement neuf au fi-nal et l’on peut certes déplorer d’avoir rhabillé Johnny pour l’hi-ver sans son costume rock’n’roll. Oui, mais… quand on retrouve Hallyday au micro, ça a toujours de la gueule.

    T.B.

    Johnny. (Panthéon/Mercury)

    CHANSON Ça a de la gueule

    Johnny Hallyday

    Avec 18 albums live au comp-teur, 13 en studio, sans parlerde projets transversaux tousazimuts, Bonamassa ne chô-me pas. Au pays d’AC/DC, onlui a ouvert les portes del’Opéra de Sidney. Évidem-ment, Joe joue le rock en mo-de « classic ». Donc nous nesommes pas surpris par cesversions live émanant pour laplupart de son « Blues of des-peration ». Aucune fausse no-te, guitare qui sonne divine-ment, musiciens parfaits, Joejoue vite et bien : tout estscandaleusement impecca-ble. Chaque nouvelle livrai-son de Bonamassa pourraitparaître superflue. Mais non.On est bluffé à chaque fois.Pour l’anecdote, le concertdémarre sur l’intro du « Loco-motive Breath » de Jethro Tullavant de partir sur « Thistrain ». Dès lors, l’embarque-ment est immédiat. Let’s go !

    Live at the Sydney Opera House. (Provogue)

    BLUES ROCKJoe Bonamassa

    A lors comme ça le rock seraitmort ? Aussi vrai qu’onaurait capturé Xavier Du-pont etc. ? Soyons sérieux : undémenti formel émane de Knuc-kle Head, le combo haut-rhinoisqui dépote aussi sûrement queles cigognes mettent cap au sudpour l’hiver. L’avertissementprend l’allure d’un album pois-

    seux du genre qu’on écoute entaillant la route qui longe le RioGrande, entre serpents à son-nettes et fantômes exhumés decimetières mexicains.

    Le rock selon Knuckle Head apris le masque menaçant de la« dark country ». Sombre etsauvage. Un curieux mélangeentre le space-rock d’Hawk-wind, le stoner brut des « Desertsessions », le folk pour péniten-cier de Johnny Cash et le bluesséminal extrait des marécages àcoups de dynamite. Résultat ?Une musique de rebelles, de ca-valiers électriques, avec un sontoxique, corrosif, qui ne badinepas avec les tympans mais saittout de même arrondir les an-gles. Il existe toujours une guita-re bien sèche et acoustique pourvenir s’opposer au feu nourrides riffs saturés.

    Sans modérationKnuckle Head tire son nom

    d’un moteur historique apparudans les années 30 sur certainsmodèles Harley Davidson. Ilfaut dire que les deux copilotesdu groupe sont autant bikersque musiciens. Ce bruit de dé-marrage en intro de « Black ci-

    ty » donne le ton. Jack Escobar,chanteur et guitariste à longuebarbe, n’a plus qu’à mettre lesgaz. En soutien, le surtatoué Jock Alva malmène sa batteriesans modération. On n’est paslà pour rigoler. Rock pas mort,on vous le répète.

    Impressionnant sur scène,Knuckle Head l’est tout autantsur disque tant il manie avecefficacité les dérapages contrô-lés sur fond de boogie débridé(« Slow ride »), joue sur les con-trastes d’un banjo enjoué etd’une fuzz incendiaire (« Gazo-line »), tout en passant par lescouplets plus bucoliques maisnon moins orageux de « The Old Train » ou de l’excellent« 1975 ». Toute l’essence deKnuckle Head réside bel et biendans ce subtil mélange entre ni-troglycérine et romantisme obs-cur comme on l’entend sur« XIII ». Entre mélodie culte, secousses telluriques et chœursgrégoriens affolés.

    Si la balade héroïque de Knuc-kle Head n’est pas aussi inferna-le qu’elle en a l’air, le risque estconstamment tapi dans l’om-bre. Terriblement venimeux.

    Thierry BOILLOT

    Knuckle Head stationnera samedi 30 novembre chez Wood Stock Guitares à Ensisheim, le temps d’un concert fracassant à partir de 20 h.Photo Alain FRETET

    ROCK En version « dark country »

    En virée électrique avec Knuckle HeadLourd comme un ciel d’ora-ge strié d’éclairs violents, le deuxième album de Knuckle Head est une le-çon de rock basique mais pas banal, convoquant les démons de la country et du blues originel. Atten-tion, cocktail explosif !

    La tristesse, parfois, vous ter-rasse au point que vous avez la sensation de quitter votre enve-loppe corporelle et de flotterdans un espace-temps différent, hors de la réalité. Au-delà de la douleur, dans une sensationd’abandon, presque douce. C’est cette « vague » émotionnelle querestitue très bien le sixième al-bum studio de Patrick Watson, pendant l’enregistrement duquel il a été éprouvé par la mort de samère, la rupture avec sa compa-gne et le départ de son batteur delongue date. On aime depuis un certain temps déjà ce chanteur, auteur-compositeur, qui compte parmi ce que le Canada a de meilleur à offrir au reste du mon-de, musicalement parlant. Qua-tre ans après un Love Songs for Robots un peu moins enchan-teur qu’à l’accoutumée, on ne l’a jamais autant aimé qu’avec ce nouveau disque de rêve et de

    résilience, ces mélodies éthérées à pleurer (en particulier sur Me-lody Noir, Here Comes The River,Look At You et Broken, entendu dans les séries « Grey’s Anato-my » et « The Good Doctor »), sa mélancolie insondable et apai-sante à la fois, proche du premierBon Iver. Wave est de ces vaguesqui vous submergent en transfor-mant la tristesse en allégresse.

    O.Br.

    Wave (Domino/Secret City)

    POP Vague d’émotion

    Patrick Watson

    II. (Knuckle Head prod)

    Post-punk érigé sur des fon-dations glam, le rock de VonPariahs est à la fois glacial etbrûlant. Leur 3e album confir-me tout le bien qu’on pensaitdu groupe nantais. Les guita-res sonnent telles des sirènesd’alarme. Le chant est ner-veux, haletant… La basse esténorme, même lorsqu’elle ré-pète une seule note à l’infini(« The Bigger Picture »). Cla-viers et percus accentuent lesmotifs avec une précisionhallucinante.Les textes oppressants ajou-tent à l’ambiance hypnotiquequi se déclare tel un virusinformatique. Plusieurs titress’immiscent dans votre cer-veau pour ne plus en sortir(« Nothing Something », « NoLegs ») et la rare accalmiequ’offre « The West » est di-gne d’un Bowie époque berli-noise. À écouter sans délai.

    Radiodurans. (Mus’Azik)

    POST ROCKVon Pariahs

    Lorsqu’en 1922, VirginiaWoolf et Vita Sackville se ren-contrent, la première est unefemme de lettres révolution-naire mais coincée et la se-conde une irrésistible mon-daine. Bientôt Vita et Virginiacèdent à une relation passion-nelle. La Britannique ChanyaButton signe un biopic élé-gant et audacieux qui s’ap-puie sur des répliques issuesde la correspondance desdeux femmes. Emportée pardes amours lesbiennes, Virgi-nia Wolf cède peu à peu à une« folie » qui va nourrir sacréation littéraire. Gemma Ar-terton et Elizabeth Debicki in-carnent avec grâce les deuxamantes…

    Vita et Virginia. (Pyramide)

    Amour

    C’est un bonheur de cinéphilede se plonger dans l’œuvre,unique mais longtemps igno-rée chez nous, de l’un des plusgrands maîtres du cinéma ja-ponais. C’est une vraie sommequi est proposée, ici, dans uncoffret d’exception avec dixfilms nouvellement restaurés,dix autres films (tout aussiintéressants) ainsi que dessuppléments dont le docu-mentaire-fleuve J’ai vécu,mais… Connu pour Voyage àTokyo (1953) ou Le goût dusaké (1962), Yasujiro Ozu(1903-1963), analyste atten-tif de la société japonaise,savait rendre visibles et sono-res le temps et la pensée.

    Ozu en 20 films. (Carlotta)

    Japon

    Célèbre pour le Roi et l’oiseau(1980), Paul Grimault a sur-tout tourné des courts-métra-ges qu’on retrouve ici avechuit titres restaurés de ce grand maître français de l’ani-mation. Des Passagers de lagrande Ourse (1941) au Chien mélomane (1973), on se plongeavec bonheur dans un universplein de magie où l’on croisedes personnages récurrentscomme Niglo ou le professeur Savantas. Chez Grimault(1905-1994), l’épouvantail dé-fend les oiseaux tandis qu’un petit jouet danseur est amou-reux d’une poupée… L’anima-tion au service de la grâce et de la beauté.

    Le monde animé de Grimault.(Studiocanal)

    Grâce

    Dans l’Amérique des années20, le représentant de com-merce Elmer Gantry, attiré parune belle évangéliste, va met-tre son talent de bonimenteurau service d’un « spectacle »religieux. En 1960, RichardBrooks signe l’un de sesgrands films en évoquant lepuritanisme et la fanatisationdu sentiment religieux à tra-vers un tonitruant prédica-teur. Porté par un Burt Lan-caster séducteur et carnassier(il obtiendra l’Oscar en 61),Gantry est tour à tour cyniqueet démagogue et aussi d’uneinnocence désarmante. Leprêcheur chutera à caused’une fille de joie…

    Elmer Gantry, le charlatan. (Wild Side)

    Vendeur

    Voilà un bel hommage à MauroBolognini (1922-2001), l’undes grands cinéastes italiens !Dans un coffret augmenté demultiples suppléments dont un entretien fleuve avec le ci-néaste, on trouve quatre filmsdu maître interprétés notam-ment par Claudia Cardinale,Ottavia Piccolo ou MarcelloMastroianni. Entre chroniquesociale et drame au féminin,entre farce tragi-comique etétude crue de la folie, Les gar-çons (1959), Bubu de Montpar-nasse (1971), Liberté mon amour ! (1975) Vertiges (1975)apportent un passionnantéclairage sur l’œuvre de l’undes orfèvres du 7e art transal-pin…

    Mauro Bolognini. (Carlotta)

    Orfèvre

    Entre une mère dépressive etune campagne à poulets,l’existence de la jeune VioletValentsky est plutôt morne.Mais la timide jeune fille a undon : elle sait chanter ! Lors-qu’elle s’inscrit, soutenue parVlad, un chanteur d’opératombé dans la panade, à TeenSpirit, un télé-crochet natio-nal, sa vie bascule. Avec uneElle Fanning omniprésente àl’écran, Max Minghella (le filsd’Anthony, réalisateur du Pa-tient anglais) met en scènel’aventure d’une Cendrillonmoderne. Évidemment, ça nebouleverse pas le cinémamais ça se regarde pour ladiaphane mais tonique Elle…

    Teen Spirit. (Metropolitan)

    ChantDVD La sélection de la semaine

    Au carrefour des musiquesfolk et du châabi algérois,Souad Massi ne perd pas sesrepères mélodiques. « Oum-niya » (mon souhait) est son6e album. La poétesse y suitles traces acoustiques d’unLe Forestier (« Enta Wena »)ou d’une Joan Baez (« Sa-lam ») tout en allant s’abreu-ver aux sources andalousessur « Ban Koulchi ». La nativede Bab-el-Oued chante la li-berté, l’amour et s’indigne del’oligarchie immobilisant uneAlgérie qui ne demande qu’às’émanciper. À noter deux su-perbes chansons en français :« Pays Natal », un texte poi-gnant de Françoise Mallet-Jo-ris mis en musique par Marie-Paule Belle, et « Je chante »sur les mots de Magyd Cherfi.

    Oumniya. (Naïve)

    WORLDSouad Massi

  • 5 Septembre 2019

    0123JEUDI 5 SEPTEMBRE 2019 culture | 23

    sonne… Côté chanson : Keren Ann, Catherine Ringer et son pro-gramme Rita Mitsouko, Angé-lique Kidjo, Lou Doillon, les rap-peurs Alpha Wann et Aloïse Sauvage. Sur la scène soul et funk, Michelle David, Lee Fields, Raphael Saadiq. Soit près de 100 concerts en tout.Du 9 au 19 octobre.

    Pitchfork Music Festival, à ParisD’abord organisé à Chicago par lesite musical américain Pitchfork, connu pour son exigence criti-que et sa quête de nouveaux ta-lents, ce festival connaît uneédition parisienne depuis 2011,sous les vastes armatures de la Grande Halle de La Villette. Long-temps événement « indie-rock » majeur de l’automne, le PitchforkMusic Festival s’est ouvert auxfacettes les plus créatives des musiques urbaines. Ainsi, avant de recevoir, les 1er et 2 novembre, quelques-uns desfleurons de la pop alternatived’hier (Belle &Sebastian, Primal Scream) et d’aujourd’hui – l’italo-disco Chromatics, les orchestra-tions altières de Weyes Blood, les complaintes folk de JessicaPratt, les tubes synthétiques deCharli XCX, etc. –, cette neuvièmeédition s’ouvrira, le 31 octobre, avec une soirée placée sous le si-gne du hip-hop et des groovesinnovants de Skepta, Hamza,Mura Masa, Flohio, Zola ou Ateyaba (ex-Joke).Du 31 octobre au 2 novembre.

    Festival Revolution, au stade Jean-Bouin, à ParisOrganisé par le média de cultures urbaines Hiya ! et produit par le leader du groupe Assassin,Rockin’Squat alias Mathias Cassel, le festival Revolution invitait, dans une tribune publiée dans Le Monde du daté 12 août, « à s’inspi-rer du hip-hop né dans la rue et quin’exclut personne pour réconcilierla société française en morceaux ». Une quinzaine de poids lourds du rap hexagonal ont répondu à l’ap-pel d’Assassin, qui, en 1991, signait le fameux Note mon nom sur ta liste. Akhenaton, Oxmo Puccino,Sofiane, Kaaris, Medine, RK ou bien encore Black M, aux registrestous bien différents, célébreront ainsi les 30 ans de la présence de cette culture en France parmi lesgraffiti artistes, groupes de breakdance ou skaters.Le 22 septembre.

    Festival Arabesques, à MontpellierPluridisciplinaire, mais avec unaxe essentiellement musical,le festival Arabesques de Mont-pellier est une vitrine de la cul-ture du monde arabe, dans sesjaillissements artistiques autanttraditionnels que contempo-rains. Après deux soiréesd’ouverture à l’Opéra Comédie (les Derviches tourneurs de Da-mas et l’ensemble Al-Kindi, puisJordi Savall et son projet mul-ticulturel Orpheus XXI, avec l’oudiste et chanteuse syrienneWaed Bouhassoun), l’essentiel du programme se déroulera surdeux week-ends au domaine d’O.Avec, entre autres, Gnawa Diffu-sion, qui revient avec un nouvelalbum, le Kabyle Takfarinas et la chanteuse marocaine Oum qui yprésenteront également chacun leur tout nouveau projet, SofianeSaidi et Mazalda, Aziz Sahmaoui et University of Gnawa, 3MA, lepianiste de jazz palestinien FarajSuleiman, Marcel et RamiKhalife, DuOud, Imed Alibi.Du 10 au 22 septembre.

    Les concertsHerbie Hancock à Lyon, Paris, Toulouse et MonacoLa carrière du pianiste HerbieHancock a commencé début 1960. Il était âgé de 20 ans. Un premier album sous son nom, Takin’Off, en 1962. Le trompettisteMiles Davis l’embauche de 1963 à 1969. Hancock devient, au début des années 1970, une vedette du

    jazz-rock funky avec son groupeThe Headhunters. Enorme succès mondial, en 1983, de l’électro-funk-hip-hop Rockit. Aujourd’hui, Hancock est encore l’un des rares dans le domaine du jazz, électri-que et acoustique, à faire destournées importantes. Celle de l’automne 2019 est européenne, du 26 octobre au 2 décembre (Es-pagne, Italie, Pays-Bas, Allema-gne, Grande-Bretagne…). Elle aura quelques étapes dans nos con-trées, en novembre.Auditorium de Lyon, le 2 novem-bre ; Salle Pleyel, à Paris, le 14 no-vembre ; à La Halle aux grains deToulouse, le 21 novembre ; et à l’Opéra de Monte-Carlo, en princi-pauté de Monaco, le 22 novembre.

    Etienne Daho célèbre son « Eden »A sa sortie, en novembre 1996, Eden, le sixième album studiod’Etienne Daho, avait connu un succès mitigé (130 000 exemplai-res, alors que son prédécesseur, Paris ailleurs, s’était écoulé à 600 000 exemplaires). Lumineu-sement mélancolique, enrichi d’un entremêlement subtild’électro, d’arrangements de cor-des et de bossa-nova,