Sonnez la Trompette N° 72

16
JUILLET-AOÛT 2008 ISSN 1278-2521 Journal bimestriel d’information et d’édification ‘Am Israel ‘Haï Israël toujours vivant « Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-la retentir sur ma montagne sainte !... Car le jour de l’Éternel vient, il est proche! » - Joël 2 SOMMAIRE Editorial - G. F. Le calendrier juif - Cédric Fruhinsholz, p.3 La Syrie, l’Iran et la paix - Albert Soued, p.4-5 Chrétiens et Juifs - Limore Yagil, p.6 Arabes pour Israël - Nonie Darwish, p.7 Le Juge est à la porte - Pr Fruhinsholz, p.8-9, 14 Israël et l’Eglise réunis - Jacques Ellul, p.10-11 Jérusalem, capitale d’Israël - Elie Wiesel, p.12 Guilad Shalit - Cédric Fruhinsholz, p.13 Le Mont Sinaï - Fanny Franceschi, p.15. Des présidents à Jérusalem Cette année 2008 célébrant le soixantième anniversaire de la création d’Israël a vu la venue à Jérusalem de deux présidents - les Etats-Unis et la France. Tous deux, parlant avec leur coeur, ont donné un discours sioniste marqué. La différence est que le président Georges W. Bush, libéré de toute pression, avec un mandat bientôt terminé, a parlé… bibliquement : « […] En 60 ans, vous n’avez pas uniquement bâti un état pour le Peuple juif, vous avez également réalisé une très ancienne promesse, celle qui fut donnée jadis à Abraham, puis à Moïse et à David, celle d’une patrie pour le peuple de Dieu en Erets Israël ! […] En 60 ans, vous avez su créer sur la Terre promise une société moderne. Vous êtes une lumière pour les nations. Vous préservez ici l’héritage d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Vous avez mis sur pied une formidable démocratie qui perdurera à tout jamais et qui pourra tout le temps compter sur le soutien des Etats-Unis. Que Dieu bénisse Israël ! » Il faut savoir que les Etats-Unis ont été fondés en 1776 par des émigrants chrétiens venus de l’Europe. La « Élevez-vous, portes éternelles ! Que le Roi de gloire fasse Son entrée ! » Ps.24 Il est Roi !... Il est Roi !... Il est Roi !... Il est Roi !... « Élevez-vous, portes éternelles ! Que le Roi de gloire fasse Son entrée ! » Ps.24 N° 72

description

Journal d'édification de l'association Shalom Israël

Transcript of Sonnez la Trompette N° 72

Page 1: Sonnez la Trompette N° 72

JUILLET-AOÛT 2008 ISSN 1278-2521

Journal bimestriel d’information et d’édification

‘Am Israel ‘Haï Israël toujours

vivant

« Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-la retentir sur ma montagne sainte !... Car le jour de l’Éternel vient, il est proche! » - Joël 2

SOMMAIRE

♦ Editorial - G. F.

♦ Le calendrier juif - Cédric Fruhinsholz, p.3

♦ La Syrie, l’Iran et la paix - Albert Soued, p.4-5

♦ Chrétiens et Juifs - Limore Yagil, p.6

♦ Arabes pour Israël - Nonie Darwish, p.7

♦ Le Juge est à la porte - Pr Fruhinsholz, p.8-9, 14

♦ Israël et l’Eglise réunis - Jacques Ellul, p.10-11

♦ J é r u s a l em , c a p i t a l e d’Israël - Elie Wiesel, p.12

♦ Guilad Shalit - Cédric Fruhinsholz, p.13

♦ Le Mont Sinaï - Fanny Franceschi, p.15.

Des présidents à Jérusalem Cette année 2008 célébrant le soixantième anniversaire de la création d’Israël a vu la venue à Jérusalem de deux présidents - les Etats-Unis et la France. Tous deux, parlant avec leur cœur, ont donné un discours sioniste marqué. La différence est que le président Georges W. Bush, libéré de toute pression, avec un mandat bientôt terminé, a parlé… bibliquement :

« […] En 60 ans, vous n’avez pas uniquement bâti un état pour le Peuple juif, vous avez également réalisé une très ancienne promesse, celle qui fut donnée jadis à Abraham, puis à Moïse et à David, celle d’une patrie pour le peuple de Dieu en Erets Israël ! […] En 60 ans, vous avez su créer sur la Terre promise une société moderne. Vous êtes une lumière pour les nations. Vous préservez ici l’héritage d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Vous avez mis sur pied une formidable démocratie qui perdurera à tout jamais et qui pourra tout le temps compter sur le soutien des Etats-Unis. Que Dieu bénisse Israël ! »

Il faut savoir que les Etats-Unis ont été fondés en 1776 par des émigrants chrétiens venus de l’Europe. La

« Élevez-vous, portes éternelles !

Que le Roi de gloire fasse Son

entrée ! » Ps.24

I

l est Roi !...

Il es

t Roi !...

Il es

t Roi !...

Il es

t Roi !...

« Élevez-vous, portes éternelles !

Que le Roi de gloire fasse Son

entrée ! » Ps.24

N° 72

Page 2: Sonnez la Trompette N° 72

2

création des Etats Unis d'Amérique a représenté un événement sans pareil dans l'histoire mondiale. Ils se sont en effet constitués d'emblée en une démocratie, ils étaient enracinés dans la Bible et leurs principes de foi et de tolérance religieuse, étaient basés sur la Bible.

Cela est dû au fait que beaucoup, parmi les ‘Pères pèlerins’ (Pilgrim fathers) qui se sont établis en Nouvelle Angleterre au début du XVIIème siècle, étaient des réfugiés puritains échappant aux persécutions religieuses en Europe. Ces Puritains considéraient leur émigration à partir de l'Angleterre comme une sorte de réédition de l'Exode des Juifs d'Egypte. Pour eux, l'Angleterre était l'Egypte, son roi était un Pharaon, L'Océan Atlantique était la Mer Rouge, l'Amérique était la Terre d'Israël, et les Indiens étaient les anciens Cananéens. Eux mêmes étaient les nouveaux Israélites, concluant une nouvelle alliance avec Dieu sur une nouvelle Terre Promise. Les chrétiens américains et Israël Le Jerusalem Post a publié en avril les résultats détaillés d’un sondage d’opinion effectué à large échelle aux Etats-Unis : ♦ 80 % des chrétiens américains

ressentent l’obligation morale et biblique de soutenir l’Etat d’Israël. Ces mêmes personnes ont aussi déclaré prier régulièrement pour la paix de Jérusalem.

♦ 50 % déclarent que Jérusalem doit demeurer capitale d’Israël, sans être partagée.

♦ 49 % sont désireux de faire un voyage en Israël. Le président Sarkozy et la France Différemment du président Bush, le discours du 23 juin de Nicolas Sarkozy à la Knesset est sioniste mais de nature humaniste. La France n’a pas le fondement de la foi. Louis XIV a expulsé ses Huguenots, et le pays a coupé la tête du roi Louis XVI. La France s’est de plus placée sous l’égide de la Raison, l’adorant comme déesse. L’humanisme est l’état d’esprit qui distingue les Français, particulièrement.

« ...L'Etat d'Israël est une réponse à l'injustice que le peuple juif a subie si longtemps. Et cette injustice est un défi lancé à la conscience universelle. Il n'y a aucun autre Etat dans le monde qui se soit construit sur autant de douleurs et sur autant d'espérance. - Il n'y a aucun autre Etat dans le monde dont l'existence même fut dès le départ à ce point liée à l'affirmation d'un idéal de justice et d'une volonté de vivre en paix. - Il n'y a aucun autre Etat dans le monde qui lors de sa naissance suscita autant d'espoir de la part de tous ceux qui n'avaient jamais cessé d'opposer les forces de l'esprit à la barbarie. On ne peut pas penser à Israël sans penser à l'histoire du peuple juif. On ne peut pas

penser à Israël sans se souvenir des pogroms, des wagons plombés, des chambres à gaz... »

De très belles paroles ont été données par le président français. Pourtant, celui-ci va demeurer fidèle à la ligne de conduite de la politique étrangère française : Israël doit laisser de la place à « la Palestine », le pays doit être partagé et Jérusalem divisée en deux capitales, pour les Israéliens et pour les Palestiniens. C’est le discours de l’Humanisme, celui de la France et de l’Europe incroyante qui fait le jeu et le lit de l’antichrist.

« … Il ne peut y avoir de paix sans l'arrêt total et immédiat de la colonisation. Une proposition existe, soutenue par de nombreux membres de votre Knesset,

pour l'adoption d'une loi qui inciterait au départ les colons de Cisjordanie, moyennant compensation et relogement en Israël. Oui, il faut créer le mouvement ! … Il ne peut y avoir de paix sans que soit résolu le problème des réfugiés palestiniens dans le respect de l'identité d'Israël. Il ne peut y avoir de paix sans la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de deux Etats… Vous êtes condamnés à vivre côte et côte » […] Le dernier mot est à D.ieu « Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les

princes se liguent-ils avec eux contre l’Eternel et contre son oint ? Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes ! Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d’eux. Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur : c’est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte ! » - Psaume 2 Israël, à 60 ans... Nous pouvons dire qu’Israël arrive à un carrefour de son existence. Deux générations ont passé depuis la création de l’Etat hébreu et le pays manque cruellement de dirigeant visionnaire, ayant un esprit sioniste. D.ieu a utilisé des hommes laïques comme Ben Gourion, Menahem Begin ou même Ariel Sharon pour faire de cet Etat un pays démocratique et fort, et nous voyons aujourd’hui, qu’Israël est dans une phase post-sioniste, prête à tout céder pour obtenir la paix.

Est-ce la période des Juges devant succéder à la conquête du pays par Josué ?... Plus que jamais, Israël a besoin de la prière des chrétiens devant être d’un soutien ferme, car Israël se trouve devant une situation face à l’Islam qui ressemble fort, bien que différente, à celle du Nazisme. L’Iran alliée à l’Islam est le nouveau tyran, l’Haman de la Perse moderne, déterminé à détruire Israël et à entraîner le monde dans le chaos. Elevons nos voix en faveur de SION ! Les plans de D.ieu sont parfaits et ils doivent s’accomplir...

Gérald Fruhinsholz

Page 3: Sonnez la Trompette N° 72

3

Le calendrier juif

Saviez-vous qu’il y a dans le calendrier juif quatre jours marquants un début d’année ? Mais avant d’en parler, il est important de savoir ce qu’est exactement ce calendrier juif. Il n’est pas comme le calendrier grégorien que nous utilisons. En effet, il n’est pas solaire, mais dépend à la fois de la lune et du soleil ; on l’appelle donc calendrier « luni-solaire ». Les semaines, qui commencent le Dimanche, sont de 7 jours, les mois sont lunaires et les années sont solaires. Il fonctionne sur douze mois de 29 ou 30 jours, ce qui fait un total de 354 jours à la fin de l’année. Donc afin de s’ajuster sur la révolution solaire, il y a tous les 3 ans environ l’ajout d’un mois, le mois d’Adar 2 (qui suit le mois d’Adar habituel). C’est pour cela que tous les ans, les dates des fêtes juives varient dans notre calendrier, alors qu’elles sont fixes dans le leur.

Revenons à nos quatre débuts d’année. Il y a tout d’abord le 1er Tishri (Septembre/Octobre), Rosh Hashana, c'est-à-dire littéralement « tête de l’année ». C’est actuellement le début de l’année civile, et à l’origine, le début de l’Automne avec la fin des moissons. En d’autres termes, et depuis longtemps chez les peuples du Moyen-Orient, cette date est le début de l’année agricole, c’est-à-dire économique. Selon la tradition juive, c’est également la fin de la création du monde, l’année 1 du calendrier hébreu, d’où le fait que les Juifs considèrent ce jour comme étant celui de la proclamation de la royauté de Dieu sur le monde, ce qui en fait un jour de grande réjouissance. Dans la Bible, on retrouve cette date sous le nom de Yom Terou’ah, jour où l’on sonne du shofar afin de rappeler le don de la loi par Dieu et donc Son alliance avec Israël : « Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez un jour de repos, publié au son des trompettes, et une sainte convocation. » - Lévitique 23 :24.

C’est aussi le jour du jugement de Dieu ou d’inscription par Dieu dans le « Livre de la Vie ». Il est suivi de 10 jours, jusqu’à Yom Kippour, le « jour du Grand Pardon », pendant lesquels chaque Juif peut se remettre en question et expier ses fautes.

Il y a ensuite le 1er Nisan (Mars/Avril) qui marque le début de l’année biblique. « Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron, en Egypte : Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l’année. » - Exode 12 :1. Dieu fait du 1er Nisan le début de l’année qui correspond alors à la délivrance du peuple d’Israël des

Egyptiens ainsi que l’entrée du Printemps, l’Aviv. Cette date marque aussi le début de l’année de règne des rois, mais n’est plus considérée comme telle aujourd’hui (exception faite des Karaïtes, courant juif qui ne se fonde que sur la Bible hébraïque sans tradition orale, biblique). Vient après le 1er Elloul (Août/Septembre) qui est le nouvel an pour la dîme (10%) sur le bétail, et enfin le 15 Shevat (Janvier/Février), que l’on nomme en hébreu Tou bi-Shevat et qui est le nouvel an des arbres, Rosh Hashana le-Ilanot, où l’on donne la dîme des fruits. C’est pour tout ce qui concerne les lois sur l’agriculture.

Voilà les 12 mois (dans l’ordre biblique): Nissan, Iyar, Sivan, Tamuz, Av, Elloul, Tishri, Cheshvan, Kislev, Tevet, Shevat et Adar. Vous remarquerez peut-être que ces noms ne sonnent pas très hébreu. Et pour cause, ils sont dérivés de l’akkadien, c'est-à-dire babylonien, de la patrie d’Abraham. On les retrouve très peu dans la Bible (dans le livre d’Esther et quelques prophètes), étant surtout d’usage dans la tradition orale ; on parle toujours de premier mois, deuxième mois, et ainsi de suite.

Toutefois les communautés juives, y compris en Israël, utilisent comme calendrier civil le calendrier grégorien. Mais le calendrier juif est cependant essentiel en ce qui concerne toutes les dates de fêtes.

Pour finir, sachez que nous sommes actuellement en l’an 5768. Ce chiffre représente le nombre d’années depuis la création du monde, ou plus précisément depuis la fin de la création du monde, celle de l’homme. D’après la science, le monde est vieux de 15 milliards d’années. La Bible est-elle inexacte ? Eh bien non, rien ne prouve qu’elle a tort. En effet le calendrier juif n’a jamais pris en compte les 6 jours de la création du monde mais commence bien à la fin de ce sixième jour, à l’achèvement de l’âme humaine en Adam. Et ce détail n’est pas un prétexte pour rationaliser la Bible face aux nouvelles découvertes scientifiques. Les écrits du Talmud (commentaires de la Torah) rédigés il y a environ 1500 ans le précisaient déjà. Ce sont ces 6 jours mis à part qui, après un savant calcul de relation espace/temps sur la manière et le temps dont s’est formé l’Univers, sujet sur lequel je ne m’étendrai pas (mais je vous invite vraiment à lire toute la démonstration sur ce site : http://www.lamed.fr/societe/science/647.asp), font toute la différence. Vous serez surpris de voir qu’au final, en additionnant la durée réelle de ces 6 jours, on obtient pour âge de l’Univers 15,75 milliards d’années, ce qui correspond étrangement, et je dirais même évidemment, à celui qu’obtient la cosmologie moderne.

La Science vient de Dieu, ne Lui enlevons pas la puissance qui Lui revient, en mettant Ses œuvres en doute, mais rendons-lui gloire pour Sa grandeur !

Cédric E. Fruhinsholz

Le calendrier juif

Article de Cédric E. Fruhinsholz

Page 4: Sonnez la Trompette N° 72

4

Faut-il qu'Israël négocie la paix avec la Syrie ? La Syrie est un état voyou et une dictature dont les principales ressources proviennent de l'exploitation du Liban (pavot, contrebande, fausse monnaie, un million d'emplois de Syriens qui ont pris la place des Maronites qui ont quitté le pays). La satellisation du Liban est la principale préoccupation de la Syrie, avec la survie du régime syrien. Pour se maintenir, le régime minoritaire alaouite a besoin de troubles et de répression. Il n'a que faire des idées américano-israéliennes de démocratie et de liberté. En essayant de récupérer le Golan, le président Bashar al Assad efface l'affront subi le 6/9/07, lors de la destruction par Israël d'une centrale à plutonium qu'il construisait secrètement. A travers un semblant d'accord avec Israël, il ne recherche, qu'à desserrer l'étau de l'Occident qui le tenaille depuis qu'il a fait assassiner l'ex-1er ministre du Liban Rafiq Hariri. Il a fait assassiner de même un terroriste notoire qui le gênait, Imad Moughnyeh, pour impliquer Israël. Une paix avec la Syrie n'apportera que des ennuis à Israël. Il est illusoire de croire que les concessions territoriales éloigneront la Syrie de l'Iran, alors que ces 2 pays ont des intérêts convergents au Moyen Orient. Il est illusoire de croire que la Syrie cessera sa contrebande d'armes en faveur du Hezbollah et du Hamas et son action de déstabilisation dans la région. De plus, vu son passé glorieux, la Syrie a toujours eu des ambitions hégémoniques du type "Croissant fertile".

Et puis il y a le Golan . En 33 ans, Hafez al Assad n'a jamais voulu récupérer le Golan qui ne l'intéressait pas outre mesure. Aujourd'hui mis en valeur par Israël, le Golan n'intéresse que modérément son fils Bashar. Le Golan est un plateau stratégique sur le plan militaire et sur le plan de l'eau. Les druzes qui y habitent ont été plus longtemps les sujets d'un état Israélien (40 ans) que Syrien (22 ans) et dans leur grande majorité ils sont

La Syrie, l’Iran et la Paix Par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com Le 2 juin 2008

���������’��� �������������’��� �������������’��� �������������’��� ������������������������������������

favorables à Israël. Pourquoi ne pas procéder à un référendum sur le plateau, au lieu d'annoncer à tue-tête que le Golan est une monnaie d'échange ? (1)

Faut-il rechercher la paix à tout prix ? Le peuple Juif est imprégné des Psaumes de David. - Psaume 34/15 "éloignes-toi du mal et fais le bien. Recherches la paix et la poursuis" Je citerai ainsi les propos d'Ehoud Olmert, c'était le 23/10/07 à l'occasion de l'anniversaire hébraïque de la mort de Rabin: "… Plus d'une fois je me suis demandé ce qui a amené Rabin à suivre le chemin d'Oslo. Il a traversé une crise avant de commencer de sérieuses actions diplomatiques… J'ignore si aujourd'hui, le moment est mûr pour une paix, mais je sais qu'il est de mon devoir de tout faire pour rapprocher ce moment…" Mais le monde est régi par d'autres lois aussi. - Proverbe latin: "Si Vis Pacem, Para Bellum" ou "si tu veux la paix, prépares la guerre!" La paix oui! – si on a un partenaire qui raisonne comme vous et qui recherche la paix autant que vous. Autrement, un désir ardent et excessif de paix se transforme inéluctablement en volonté de faire sans discernement. Et un désir excessif incite fatalement à des concessions, et, quand il n'est pas réciproque, il mène au chantage ou à une erreur de calcul de l'adversaire et inéluctablement à la guerre. Sur le plan stratégique, les spécialistes ont l'habitude de dire "la paix ne peut être issue que d'une guerre menée à son terme et gagnée " (cf guerres mondiales 1918 & 1945). La victoire d'Israël dans les guerres imposées par les pays arabes lui a été volée à chaque fois par les Etats-Unis et les Nations-Unies qui ont imposé des trêves. En tout cas, la paix sort rarement de réunions internationales et elle peut difficilement sortir de guerres asymétriques, sauf si les sanctuaires sont éliminés ou si l'environnement se transforme favorablement. Mais cette paix sera toujours armée et la "paix des braves" ne peut s'installer qu'au bout d'un long processus qui s'étale sur plusieurs générations. La rétrocession de territoires pour obtenir la paix n'a

Page 5: Sonnez la Trompette N° 72

5

jamais entraîné une paix sincère et durable. Encore moins si ces territoires ont été chèrement acquis. En ce qui concerne la Syrie, celle-ci a finalement accepté l'annexion par la Turquie du gouvernorat contesté d'Iskenderoun, sans que cela ne provoque une guerre. Rappelons de même que la frontière syro-israélienne est la plus calme de la région, depuis l'armistice de 1973, soit depuis 35 ans. Et on ne peut espérer mieux que cela du côté syrien. Mais à condition que l'Iran, "protecteur" et pourvoyeur en armes de la Syrie, soit neutralisé dans ses ambitions hégémoniques sur le Moyen Orient.

Faut-il neutraliser l'Iran islamiste et nucléaire? On parle de plus en plus d'une bombe nucléaire iranienne en 2009/10, soit dans 12/18 mois (2). Les négociations en cours qui durent depuis plusieurs années n'ont provoqué que l'escalade du côté Iranien. Le rapport du NIE (National Intelligence Estimate) marque-t-il un changement de politique des Etats-Unis vis-à-vis d'un Iran nucléaire ? Oui et non . ♦ Non , Bush doit encore convaincre le Pentagone, qui

souhaite se désengager du Moyen Orient, voulant consacrer les ressources disponibles pour moderniser l'armée américaine. Manœuvré par les Services secrets et les groupes pétroliers (3), Bush attend le bon moment pour réagir.

♦ Oui , Bush ne souhaite pas allumer un nouveau feu

avant son départ, laissant cette décision à son successeur.

– Les Etats-Unis sont préoccupés par les problèmes d'Irak, de l'Afghanistan et du Pakistan, plus urgents que ceux de l'Iran – Le Pentagone est opposé à une intervention en Iran, car la rénovation de l'armée américaine semble plus importante que l'existence d'un Iran nucléaire qui peut être contrôlé – L'Arabie et les pays du Golfe sont vulnérables à une riposte iranienne – Une attaque contre l'Iran heurterait la sensibilité nationale iranienne et les élites laïques pro-américaines risquent de se retourner contre les Etats-Unis au lieu de rechercher à renverser les mollahs – Le Département d'Etat américain veut encore donner sa chance à la diplomatie ou attend un renversement de situation de l'intérieur de l'Iran, ce qui semble peu probable En fait, l'Iran reste le maître du jeu d'échecs, soufflant le chaud et le froid, gagnant du temps pour mettre l'Occident devant le fait accompli.

Pourtant, il y a 5 raisons qui militent en faveur du maintien du cap pour éviter que l'Iran des mollahs

n'impose sa loi au Moyen Orient.

♦ Menaces d'hégémonie et de chantage de la part de dirigeants Iraniens radicaux, prêts à l'idée d'une destruction du monde

♦ Menace existentielle pour Israël ♦ Menace d'alignement des états arabes modérés

sur l'extrémisme iranien & rapprochement de l'Iran avec l'Arabie, l'Egypte et maintenant l'Irak

♦ Course à l'arme nucléaire au Moyen Orient ♦ Menace de transfert de la bombe entre les mains

de groupes terroristes, les installations nucléaires iraniennes étant sous le contrôle des Gardiens de la Révolution inféodés à l'ayatollah Khamenei et non de l'armée

Directement visé par les dirigeants Iraniens, Israël se sent menacé d'autant plus que l'Iran arme et finance le Hezbollah au Nord et le Hamas au Sud. Pour Israël, il y a quelques années, l'Iran était l'affaire des Etats-Unis. Aujourd'hui cette affaire semble devenir de plus en plus celle d'Israël, les Etats-Unis prenant un certain recul, du moins pour le mandat Bush. Après la frappe discrète et rapide d'une installation nucléaire syrienne le 6/9/07 par Tsahal, celle d'installations nucléaires en Iran pourrait asseoir pour un temps la crédibilité et le pouvoir de dissuasion d'Israël dans la région. On constate que depuis le 6/9, l'Iran d'Ahmedinejad ne cesse les provocations, les gesticulations et l'escalade aussi bien verbale que militaire (4).

Les résultats du 6/9 ont rendu techniquement possible une attaque contre l'Iran. Reste à savoir si l'Occident et notamment les Etats-Unis auront assez de cran pour participer à la neutralisation de la plus grande menace nucléaire dans le monde, en ce début de 21ème siècle. Notes (1) le Golan est un plateau de 1200 km2 peuplé de 18 000 Druzes vivant dans six agglomérations et de 20 000 Juifs, vivant dans 33 communautés surtout agricoles. Le Golan fournit notamment 21% du vin, 40% de la viande bovine et 50% de l'eau minérale du pays.

(2) services de renseignement Anglais, Français et Israélien

(3) doctrine Baker: "Fuck the Jews, keep the Arabs smiling and the oil flowing"

(4) Voilà ce qu'écrit le 25/9, le quotidien Kayhan, proche du Guide Suprême "l'Occident ne dispose que de renseignements sur les sites nucléaires accessibles aux inspecteurs de l'AIEA. En cas d'attaque, sont-ils sûrs de tout détruire? – Tout pays qui met à la disposition des Etats-Unis son territoire sera considéré comme un ennemi"

L'Iran inaugure bientôt à Abbas Abad, à 5 km au sud de

Il est possible qu’Israël obtienne des USA le F 22, l’avion de chasse furtif

capable de percer les couvertures radar de n’importe quel pays, et

notamment l’Iran

Page 6: Sonnez la Trompette N° 72

6

Chrétiens et JuifsChrétiens et JuifsChrétiens et JuifsChrétiens et Juifs

collaboration n’a été pour le Maréchal qu’un « expédient », je dirais plutôt une ruse, mais peu

importe. « Il souhaitait empêcher la ‘polonisation’ de la France ». tel était aussi le but de ses ministres qui voulaient avant tout « sauvegarder les intérêts français » et « limiter l’influence allemande dans tous les domaines ».

C’est dans cette optique qu’a été créé le statut des Juifs. Alibert prépara la loi du

3 octobre 1940, « car il [le statut] apparaissait comme le seul moyen de protéger les Israélites de la zone occupée contre les mesures draconiennes que les Allemands annonçaient depuis un mois ». En effet, comme le dit Baudouin : « Tout le monde à Vichy savait parfaitement que les Allemands très attachés à la question juive, entendaient transplanter en France la totalité du régime de Nuremberg et établir la nouvelle politique de discrimination sur des critères raciaux ».

Or, l’antisémitisme français n’avait aucun caractère de ce genre. Il visait simplement à limiter l’influence exorbitante des Juifs dans la vie politique,

(Suite page 7)

La plus grande partie des communautés juives d’Europe a été totalement anéantie par ce que les Allemands ont appelé « la solution finale ». Le même projet a nourri l’occupation de la France, mais, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs, un peu plus de la moitié de la communauté juive qui y était installé a survécu.

Limore Yagil se propose d’analyser le sauvetage des Juifs de France non seulement comme l’action héroïque de ceux qui sont entrés dans la Résistance, mais aussi comme le résultat d’une capacité diffuse et répandue de désobéissance civile chez les Français qui, en grand nombre, refusaient de rester passifs devant la souffrance des Juifs. La diversité des actions de sauvetage, en zone libre comme en zone occupée, la propension des laïcs et des religieux à ne pas exécuter les lois du régime de Vichy et les exigences des autorités allemandes, la relativité de l’application des décisions gouvernementales sont révélatrices de cette attitude qui a débuté dès 1940, avant les rafles de l’été 1942.

Désobéir, c’était, à certains moments, prendre des risques pour ne pas collaborer et tenter de sauver autrui ; c’était refuser d’aider à tuer. C’était agir seul, les mains nues, dans la clandestinité et la crainte d’être démasqué. Si plus de la moitié des Juifs de France ont survécu, on le doit à cet engagement en leur faveur.

Chrétiens et Juifs Limore YAGIL réalise un tableau de la France occupée (collaboration de l'Etat, de la police, de la milice, politique antisémite du gouvernement de Vichy…), puis explique

département par département la situation de la communauté juive et l'attitude des autorités étatiques et religieuses sous Pétain. Il présente enfin le paradoxe des

Français entrainés vers l'antisémitisme et qui sauvent les Juifs.

Limore Yagil, née en 1961 en Israël, historienne titulaire d’un doctorat de l’Institut d’études politiques de Paris, est maître de conférences de l’université de Haïfa.

Chrétiens et Juifs - Editions du Cerf - 59 euros

Qui sauva des milliers de Juifs de 1940 à 1944 ?

Le livre de Mme Limore Yagil remet en cause bien des idées reçues. Ce n’est pas son moindre intérêt, tout comme la problématique qu’elle pose au début de son ouvrage : « Alors que les 3/4 des Juifs des Pays-Bas ont été acheminés vers les centres d ’exterminat ion d ’Auschwi tz, Birkenau et de Sobibor, c’est seulement - si l’on ose dire 1/4 des Juifs de France qui ont été déportés, soit au total 75 000 sur une population de 300 000 environ. Comment expliquer ce paradoxe, pour une population accusée d’être influencée par l’antisémitisme... ».

Comment expliquer que « plus de 85 % des enfants juifs de France échappèrent à la déportation, c'est-à-dire à la mort : cette proportion n’a été atteinte dans aucun autre pays soumis au joug nazi ». Comment répondre à ces questions sinon en constatant que le régime de Vichy a protégé non seulement les Français mais surtout les Juifs ? Vichy, capitale de la résistance Mme Yigal reconnaît que la politique dite de

« Un ouvrage qui démolit la thèse de Jules Isaac sur

« l’enseignement du mépris » prétendument inspiré par l’Eglise... »

Page 7: Sonnez la Trompette N° 72

7

Des Arabes pour Israël Arabe et musulmane, Nonie Darwish est née au Caire et a grandi à Gaza à l’époque où Nasser promettait de détruire Israël. Son père, Mustapha Hafez

Darwish, dirigeait à l’époque les services de renseignement à Gaza.

« Nous (musulmans) devrions nous réjouir que les Juifs soient retournés en Israël et qu'ils y aient fondé un Etat. C'est un grand signe pour nous car dans le

Coran, il est écrit que le Mahdi reviendrait dans ces temps-là".

« Il est évident que les Juifs retournés en terre d'Israël font reverdir les terres de Palestine comme si cette terre reconnaissait ceux à qui elle appartient ».

Expatriée aux Etas Unis, Nonie Darwish est aujourd’hui journaliste, écrivain, et fondatrice de ArabsForIsrael.com.

Arabes pour Israël

Pourquoi avez-vous créé le site « Arabs for Israel » ?

Ma décision est le fruit de plusieurs étapes déterminantes. Évidemment, lors de mon enfance en Égypte et à Gaza, je partageais la haine des Juifs et des Israéliens inculquée dans le milieu Arabe. J'étais endoctrinée comme tous les autres. Mais quand j'ai émigré aux États-unis en 1978, j'ai commencé à réaliser qu'il y avait une autre réalité complètement ignorée par les Arabes, parce que volontairement occultée. On nous a toujours enseigné que les Juifs sont venus dans la région comme des étrangers, des occupants. Personne n'a jamais laissé entendre que les Juifs avaient des racines historiques sur cette terre du Proche-Orient.

Curieuse de nature, je me suis donc intéressée à la question. Parallèlement, en vivant dans un milieu multiculturel aux États-unis, j'entendais souvent des Juifs et des Chrétiens parler de paix, de compassion, de pardon et de tolérance. Ils demandaient souvent ce que l'on pouvait faire pour parvenir à la paix avec les Arabes. En revanche, je n'entendais jamais de tels propos du côté de mes amis arabes. Il n'était question que de haine envers Israël et les Juifs.

Je réalisais alors qu'un côté recherchait la paix tandis que l'autre voulait la guerre. En tant que journaliste, l'idée m'était venue d'écrire un article pour promouvoir

la paix, mais je restais paralysée, de peur de me couper du milieu Arabe. Qu'est-ce qui a déclenché votre courage pour oser prendre la parole et dire ce qui semble être «l'irrecevable» dans le monde arabo-musulman ?

J'ai d'abord eu la hantise d'être confrontée à la haine des miens si je m'autorisais à dire du bien des Juifs et d'Israël. Ma première motivation à soutenir Israël remonte à une dizaine d'années. À l'époque, mon frère a eu un accident cérébral alors qu'il était de passage à Gaza. Dans son entourage, tous les Arabes lui ont dit que s'il voulait avoir une chance de survivre, il ferait mieux d'aller se faire soigner à hôpital Hadassah en Israël plutôt qu'au Caire. Quand j'ai appris que l'hôpital Hadassah lui avait sauvé la vie, je me suis sentie reconnaissante envers les médecins de l'hôpital, mais aussi envers les autorités israéliennes et le peuple juif.

Je découvrais un aspect de la réalité israélienne que l'on nous avait toujours caché. Une fois de plus, j'ai eu le désir de prendre la plume pour en parler, mais j'avais encore la hantise d'être confrontée à la haine des miens si je m'autorisais à dire du bien des Juifs et d'Israël.

Interview de Nonie Darwish par Marc Tobiass

économique et culturelle. C’est ce qui explique le caractère très modéré de la politique de Vichy dans ce domaine. Cela se traduisait par une multitude de dérogations qui permettaient aux Juifs « de continuer à vivre ‘normalement’ en zone libre ».

A Vichy même par exemple, « les Juifs et les Francs-maçons pouvaient… vivre… et travailler sans trop de contraintes jusqu’en novembre 1942 ». Mme Ygal cite le cas d’Echourin, comédien juif appartenant à la Comédie française : « prisonnier, rapatrié comme ancien combattant, il devint speaker à la radio d’Etat, au Grand Casino. Ses employeurs savaient qu’il était juif mais personne ne le trahit. Comme speaker, on trouvait aussi un autre juif, Alexandre, neveu du grand rabbin » […]

Ainsi, contrairement à la légende qui tient lieu d’histoire officielle, ce furent les autorités de Vichy et les chrétiens qui agirent en faveur des Juifs durant la guerre. « La France libre n’encouragea aucune action de sauvetage en France en faveur des Juifs internés dans les différents camps ou une aide aux familles juives cherchant à quitter la France ». Le parti communiste ne s’intéressa pas plus à eux…

Yves Lenormand

(Suite de la page 6)

Page 8: Sonnez la Trompette N° 72

8

Il est important de voir qu’il y a dans l’enseignement donné aux chrétiens une certaine différence avec l’enseignement qui est donné aux Juifs selon le Tanakh et notamment selon les prophètes… en apparence. Y aurait-il contradiction et doit-on parler de deux alliances, de deux destinées ?... Non, car l’Alliance est Une, de la même façon que D.ieu est e’had - UN. Le Juge est à la porte Que lisons-nous dans le NT au sujet de la Parousie, la fin des temps ? « Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. Soyez patients, affermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur est proche… voici, le Juge est à la porte » - Jacques 5 :7 L’apôtre Jacques, qui était frère du Seigneur et chef de la première Eglise, était juif premièrement, comme tous les apôtres. Notons qu’il parle de « l’Avènement » – il n’est pas utilisé de terme de « Retour » qui n’est pas un terme biblique. La vraie réponse est celle donnée en Actes 1:6-7 (et 3:21) : il s’agit du rétablissement du royaume d’Israël. Nous devons prendre en compte que le peuple juif, comme les prophètes, a depuis toujours l’espérance ancrée dans son cœur : il attend le Messie – le Mashia’h. Il est impatient de connaître le temps de paix et de justice complète, celui que décrit Esaïe 2 et 11, durant lequel il n’y a aura plus de guerre, où « le loup habitera avec l’agneau » et où « la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel »…. Ce sera le temps des Noces entre Israël/l’Epouse et le Go’el/le Rédempteur, la rencontre entre la Kalah, la fiancée et le ‘Hatan, le fiancé. C’est la grande espérance du peuple juif... Et cela doit être la nôtre. C’est le règne de la Justice pendant lequel Israël ne connaîtra plus l’opprobre. Ce sera aussi le temps de la Vengeance de l’Eternel contre les ennemis et les persécuteurs d’Israël. Un temps de troubles et d’embrasement… Qu’attendons-nous en tant que chrétiens et que dit le NT ? - « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. Puisque tout cela est en voie de dissolution, combien votre conduite et votre piété doivent être saintes. Attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, jour à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ! Mais nous attendons, selon Sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera » - 2 Pi.3 :10. Les termes de l’apôtre Pierre ne sont pas réjouissants, quand on lit que « les cieux passeront avec fracas et les éléments embrasés se dissoudront » ! En Matthieu 24, les disciples demandent à Jésus : « Quand sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? ». Et le Seigneur de parler de « guerres et de bruits de guerres… de famines et de tremblements de terre… de douleurs et de séductions ». La détresse sera grande et « Celui seul qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé ». On peut comprendre pourquoi les chrétiens aiment penser à « l’Enlèvement » de préférence avant la Grande Tribulation, devant survenir lors de l’apparition de l’Antichrist. Mais n’est-ce pas une fuite, un échappatoire qui nous ferait dire « après nous le déluge » ? La question de la fin des temps, d’une certaine manière, nous fait peur, alors qu’il s’agit d’un sujet de gloire - une Délivrance pour Israël et l’avènement d’un temps glorieux pour l’Humanité. Nous devons nous réjouir pour tout cela, et chercher à comprendre ce que le seigneur veut faire pour nous y impliquer.

Le Juge est à la porte Message du Pasteur Gérald Fruhinsholz

Le Juge est à la porte

Page 9: Sonnez la Trompette N° 72

9

Schizophrénie ou indifférence La Schizophrénie est une pathologie qui touche une personnalité tiraillée par deux réalités déconnectées l’une de l’autre. C’est ainsi qu’au sujet de la fin de temps, les chrétiens n’ont pas une claire vision de ce qui est espéré par le peuple juif selon l’AT et ce qu’ils voient pour eux dans le NT. Ils vont ainsi s’imaginer qu’il y a deux alliances et deux projets, un pour les Juifs et un pour les Chrétiens. Cela simplifie les choses, puisqu’il semble qu’il est trop difficile de concilier les deux destinées ou projets divins. C’est alors que l’on dissocie, par facilité ou manque de compréhension, la Première Alliance et la Nouvelle, l’AT et le NT. Cela entraîne donc le chrétien à ne pas saisir tout ce qui se passe en Israël, et surtout à ne pas voir en quoi finalement cela le concerne. Au bout du compte, il se réfugiera dans l’indifférence et se cantonnera dans un rôle de spectateur concernant tous les événements se déroulant au Proche-Orient et dans le monde. Nombre de chrétiens n’ayant pas été enseignés au sujet des prophéties concernant Israël, mais ayant un cœur sincère pour le peuple juif et intuitivement pour ce qui se passe en Israël, verront naître en eux alors une certaine culpabilité. En effet Jésus est bien né juif. Or ne dit-il pas en Matthieu 25 :40, que ne pas agir en faveur « du plus petit de ses frères » équivaut à ne pas agir pour le Seigneur Lui-même ?... L’on sait à présent que ces « frères », en grec adelphos, ce sont les frères de sang de Jésus, le peuple juif, et que ceux qui n’agissent pas pour agir en compassion vis-à-vis de « ces frères », auront « un châtiment éternel » - v.46 ! De même, en Genèse 12 :3, il nous est dit qu’il faut bénir Israël, en tant que nation. Alors, que faire, sachant qu’à nouveau, Israël est redevenue une nation depuis le 14 mai 1948 ?... Une hérésie lointaine Cette volonté de séparer le projet divin en deux, ressemble fortement alors à une hérésie très ancienne, appelé le Marcionisme (1) ou le Manichéisme (2), deux doctrines qui faisaient une différence entre les deux « Testaments » ou entre deux dieux. Il est courant aujourd’hui alors qu’Israël n’a pas bonne presse dans le monde, de discerner chez les chrétiens ce courant de pensée, dont parle Michel Remaud, prêtre à Jérusalem : « Dire que le marcionisme a la vie dure et qu’il ne cesse de repousser comme la mauvaise herbe est devenu un lieu commun. Rappelons, ou apprenons à ceux qui l’ignorent, que Marcion, condamné officiellement par l’Église de Rome en 144, prêchait une religion postulant l’existence de deux dieux : un dieu imparfait, créateur du monde et révélé dans ce que nous appelons l’Ancien Testament, dieu de rigueur et de crainte ; un dieu de miséricorde, qui avait envoyé son fils Jésus prêcher l’amour et libérer les hommes de la loi du créateur. Marcion avait rejeté en bloc l’Ancien Testament pour faire du Nouveau un point de départ absolu. On peut identifier des relents de marcionisme dans l’opposition classique entre « le Dieu vengeur de l’Ancien Testament » et le « Dieu miséricordieux du Nouveau », opposition qui peut conduire, par exemple, à omettre délibérément la lecture de l’Ancien Testament dans la liturgie ». (Echos d’Israël – mars-avril 2008) Dans les pensées de beaucoup de chrétiens, Israël est une nation qui fait obstacle à la paix et à la réconciliation avec les Palestiniens… De là à considérer l’AT comme caduque, et qu’Israël a finalement été remplacé par l’Eglise, il n’y a qu’un pas. Beaucoup heureusement ne tombent pas dans cette ornière mais ont cependant du mal à concilier les événements et les temps de la fin, en considérant que le projet de Dieu concernant le peuple chrétien a quelque chose à voir avec le projet de Dieu concernant le peuple juif. Le symbole de l’Etat d’Israël Il y a plusieurs symboles pour désigner l’Etat d’Israël. Il y a notamment celui de l’Etat, représenté par le beau blason d’Israël. Il s’agit de la Menorah, le Chandelier à sept branches, entouré de deux rameaux d’olivier. Ce symbole s’ajoute à celui de l’Etoile de David sur le drapeau d’Israël, et aussi du Lion de Juda de la ville de Jérusalem. L’image de ce blason est prophétique. Elle est tirée de la vision du prophète Zacharie 4 :1-6 : « L’ange me réveilla comme un homme que l’on réveille de son sommeil. Il me dit : Que vois-tu ? Je répondis : Je regarde, et voici, il y a un chandelier tout en or, surmonté d’un vase et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont au sommet du chandelier ; et il y a près de lui deux oliviers, l’un à la droite du vase, et l’autre à sa gauche. Et reprenant la parole, je dis à l’ange qui me parlait : Que signifient ces choses, mon seigneur ? L’ange qui me parlait me répondit : Ne sais-tu pas ce que signifient ces choses ? Je dis : Non, mon seigneur. Alors il reprit et me dit : C’est ici la parole que l’Eternel adresse à Zorobabel : Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Eternel des armées »

(Suite page 14)

Page 10: Sonnez la Trompette N° 72

10

Je dirai donc que l’Eglise et Israel sont unis dans le dessein de Dieu. Ils le sont aussi dans l’histoire. Et je prendrai un seul exemple : cette unité du peuple juif et de l’Eglise (je ne parlerai pas de judéo-christianisme). On n’a pas assez remarqué qu’elle est aussi scellée dans la persécution. On parle toujours de la persécution des Juifs par les chrétiens, oui. Mais... chaque fois que l’Eglise est fidèle, chaque fois qu’un groupe de chrétiens est fidèle, il est inévitablement persécuté. Hitler a commencé à persécuter les Juifs, mais lorsque l’Eglise confessante s’est dressée en 1935, alors elle a aussi été persécutée, de la même façon (avec beaucoup moins de victimes !). Staline, lui, a commencé à persécuter les chrétiens (et on oublie trop facilement l’atroce férocité contre ceux qui restaient fidèles !), puis il s’est mis en second lieu à persécuter les Juifs (avec beaucoup moins de victimes que pour les chrétiens !). Les motifs ne sont pas les mêmes : on persécute le Juif simplement parce qu’il l’est ! On persécute le chrétien parce qu’il parle et s’oppose au projet dictatorial : et déjà cette fraternité dans la persécution et cette différence dans les motifs de la persécution montrent la parenté et la distance entre le peuple juif et l’Eglise comme témoins tous deux ensemble du même Dieu. On dira cependant que, pendant des siècles, l’Eglise n’était pas persécutée, alors que les Juifs l’étaient... Voire ! L’Eglise avait le choix, du Xe au XVIIIe siècle, entre l’asservissement, l’avilissement du valet du pouvoir et la persécution ! Nous allons le redire, la différence tient à ce que l’Eglise avait ce choix, le peuple juif n’en avait aucun. Mais s’il en est bien ainsi, alors nous devons accepter que le peuple juif et l’Eglise, tous deux au service de

Dieu dans l’ère messianique ouverte par Jésus, ont chacun leur rôle à jouer, particulier, l’un ne pouvant être remplacé par l’autre. Il n’y a pas succession. L’Eglise ne remplace pas le peuple juif. Celui-ci a, au contraire, son rôle spécifique dans le témoignage et la glorification de Dieu sur la Terre. Et ceci conduit à penser plus globalement le rapport entre Eglise-Chrétiens d’un côté, Israël et Juifs de l’autre. Mussner (1) présente un tableau remarquable à ce sujet ;

il y a cinq modèles négatifs (perte de la substance israélite) : modèle de substitution (l’Eglise se substitue à Israël) ; modèle d’intégration (l’Eglise chrétienne intègre en elle tout ce qui est le reste élu d’Israël) ; modèle de typologie (Israël n’est rien de plus que la représentation anticipée de l’Eglise après le Christ, Israël perd tout intérêt) ; modèle de l’illustration (Israël est rabaissé en exemplaire négatif de l’histoire humaine - Israël c’est le jugement, l’Eglise, c’est la

grâce) ; modèle de subsumption (le caractère propre d’Israël est subsumé sous l’universel humain, le rôle particulier d’Israel disparaît : c’est l’attitude de tous les adversaires politiques d’Israël) et, en opposition, trois modèles positifs : le modèle de complémentarité, de dialogue (appartenance commune d’Israël et de l’Eglise à l’histoire du Salut sous l’arc de l’alliance), le modèle messianique de complémentarité (solidarité messianique des deux peuples) ; le modèle christologique de la dépendance : les païens, par Jésus-Christ, participent à l’élection et à l’espérance d’Israël. Bien entendu, c’est à ces trois modèles que je m’attache parce que seuls conformes à toute l’Ecriture. Et, comme le dit M. Rémaud (Chrétiens devant Israë1 serviteur de Dieu), « l’Eglise est à la fois intérieure et extérieure à

Israël et l’Eglise :

unis dans le dessein

de Dieu

Israël et l’Eglise, unis... Jacques Ellul est un grand théologien protestant, parti trop tôt (1912-1994). Sa réflexion sur le sujet d’Israël est d’une aide précieuse pour l’Eglise. Ce passage

est tiré d’un ouvrage intitulé « Un chrétien pour Israël » , lui-même compilé dans le livre « Le défi et le nouveau » , vendu aux Editions La Table Ronde.

L’Eglise ne remplace pas le peuple juif.

Celui-ci a, au contraire, son rôle spécifique dans le témoignage et la

glorification de Dieu sur la Terre

Page 11: Sonnez la Trompette N° 72

11

Israël : l’Eglise est intérieure à Israël puisqu’elle en constitue le Reste. Mais elle est aussi extérieure : elle doit s’interdire de s’approprier dans la logique de “l’héritage”, la tradition et l’Ecriture du peuple juif ; celui-ci a son rôle spécifique dans l’histoire du Salut, avec l’Eglise. Dieu, dans sa plénitude, ne peut être ni compris ni attesté dans le monde par une seule voie ni une seule voix. Il est en outre le Dieu vivant qui suit l’homme au cours de son histoire et, par conséquent, peut paraître changeant et variable. Non dans son Etre dont nous ne savons rien, mais dans sa Révélation et son “Existence Avec” ». C’est de cette plénitude inépuisable de Dieu que les deux témoins ont à témoigner. Mais encore ne faut-il pas se tromper ; trop longtemps, dans la Théologie chrétienne, on a bien envisagé ce double aspect, mais réduisant Dieu à un Janus bifrons avec une face de Justice-Colère-Jugement (dont devaient témoigner les damnés, y compris l’Israël non converti, condamné !) et une face d’amour, de grâce, de bénédiction, dont témoignait l’Eglise. Je crois qu’il s’agit là d’une rationalisation peut-être satisfaisante pour un esprit de synthèse, et d’une schématisation de la complexité de la révélation biblique en deux courants, en deux grands blocs de textes. Sans aucun doute, il y a en effet la colère et le pardon, la justice et l’amour... Mais ce que l’on oublie dans cette simplification, c’est que l’un n’est jamais dissocié de l’autre. C’est celui qui « mérite » la colère, et qui en effet va passer en jugement, qui est en définitive pardonné, gracié, et c’est celui qui « mérite » les félicitations, la récompense, qui est d’abord accusé (les pharisiens, par exemple, mais ceci englobe combien de chrétiens !) et, après cette accusation, à son tour gracié, pardonné quand toute son œuvre de propre justice est détruite. Ainsi il n’y a jamais une condamnation définitive, et jamais un salut sans jugement ! Et cela ne se « répartit » pas en deux types d’hommes, les damnés et les sauvés, mais cela vaut pour tous et pour chacun. Ainsi le double témoignage d’Israël et de l’Eglise n’est pas celui de la justice et de la grâce, mais chacun, témoignant à la fois des deux, est en réalité porteur de tout autre chose dans le monde. Israël est avant tout le témoin de la Fidélité de Dieu. II est là précisément pour attester que, une fois la parole donnée, Dieu reste indéfiniment fidèle, avec une inlassable patience, malgré tous les errements et les refus. Par sa simple existence, persistance, durée, Israel est Témoin, et cela jusqu’à, la fin de l’Histoire, et précisément non parce qu’Israël se convertit, mais parce qu’il ne se convertit pas. L’Eglise est là pour attester de l’Universalité de

l’amour de Dieu. L’alliance était pour quelques-uns, mais l’amour de Dieu englobe tout. Il ne fallait pas croire que, parce qu’un peuple était élu, les autres étaient rejetés. La grâce est pour vous tous. Voilà la seule proclamation de l’Eglise. Le reste est vaine parole. Mais, très remarquablement, ces deux peuples portent leur mission de façon comparable et parallèle. Israel est le peuple de la Mémoire - « Israël, souviens-toi ». Lui-même fidèle à la première parole, à la première élection. Enraciné là, et la racine reste bonne. Incrustée, dans le premier acte de Dieu mais peuple de l’attente, de l’espérance, à partir de ce premier acte, vers l’accomplissement. L’Eglise est le peuple du tout est accompli, vivant dans l’entre-deux-temps, cette histoire déconcertante du déjà et du

pas encore. Tout est accompli, et nous ne voyons rien, ou si peu. Alors l’Eglise est aussi peuple de la Mémoire, mais d’une autre mémoire, celle de l’accomplissement dont il faut symboliquement rappeler chaque dimanche la certitude. Mais elle est aussi peuple de l’attente, de la vigilance : du Retour, où ce qui était caché sera enfin Dieu qui est Tout et en Tous, enfin indéniable. Et l’un porte la certitude de la Parole dans l’accomplissement de la Loi, et l’autre porte la certitude de la Parole,

dans l’aventure de la Foi. Tous deux disent la Fidélité, l’Espérance, chacun à sa manière, mais Dieu ne pouvait pas avoir moins que deux témoins complémentaires et semblables, par qui les Temps Messianiques sont véritablement présents (2).

Jacques ELLUL

(1) Franz Mussner est un théologien allemand connu dans le cercle des relations Judéo-chrétiennes.

(2) Michel Rémaud pense ce double rôle un peu différemment : par sa résurrection, le Christ nous donne le gage du relèvement d’Israël et du monde. Par ce qu’il subit et par ce qu’il espère, Israël nous rappelle le caractère historique et, donc, inachevé de la Rédemption. Alors que le Christ nous donne l’assurance du déjà, Israël nous ramène à l’évidence du « pas encore ». Enfin, parce que les souffrances du peuple juif sont dans une large mesure imputables aux chrétiens, Sa présence à nos côtés, sous les apparences du Serviteur humilié, nous interdit de nous enorgueillir et d’oublier notre propre besoin de rédemption.

Michel Rémaud est prêtre et directeur de l’Institut Français Albert-Decourtray d’études juives à Jérusalem, crée en décembre 2002 à Jérusalem. L’Association s’est donné pour objet de promouvoir des rencontres judéo-chrétiennes, en langue française, autour de réflexions et d’études communes.

Israël est avant tout le témoin de la Fidélité de Dieu. II est là précisément pour

attester que, une fois la parole donnée, Dieu

reste indéfiniment fidèle

Page 12: Sonnez la Trompette N° 72

12

En tant que Juif vivant aux Etats-Unis, longtemps je me suis refusé le droit d'intervenir dans les débats internes de l'Etat d'Israël. Je considère cependant que nous avons le même destin, car son histoire est la mienne, du plus loin qu'il m'en souvienne. La politique menée par Israël, quoique de manière indirecte, me concerne également. Je trouve ses caprices intéressants, ses bévues quelque peu embarrassantes mais comme je ne suis pas citoyen israélien, cela ne m'implique pas directement. Je peux éprouver un peu plus de sympathie pour tel politicien ou bien émettre une certaine réserve envers un autre, cela ne regarde que moi ; je n'en parle à personne.

Cette attitude donne lieu à des "lettres ouvertes" ou des articles acerbes qui me reprochent de ne pas protester chaque fois que la police ou l'armée israélienne réagissent excessivement contre la violence des soldats ou des civils palestiniens. Je ne réponds presque jamais. Mes censeurs peuvent avoir leur propre conception de l'éthique au niveau social comme au niveau individuel. Néanmoins, alors que je leur accorde le droit de me critiquer, en retour ils me dénient parfois celui de m'abstenir.

Mais au sujet de Jérusalem, il en va tout autrement. Ce ne sont pas seulement les Israéliens qui sont concernés par sa destinée mais aussi tous les Juifs de la Diaspora dont je fais partie. Le fait que je n'y vive pas est tout à fait secondaire ; Jérusalem vit en moi. Elle est le propre même de ma judéité et occupe le centre de mes engagements et de mes rêves.

Jérusalem est, pour moi, au-dessus de la politique. Mentionnée plus de 600 fois dans la Bible, elle sert de point de repère national à la tradition juive. Elle représente notre âme collective. C'est elle qui unit chaque Juif avec son prochain. Rien n'est plus beau et nostalgique que la prière qui évoque la splendeur de son passé et le souvenir accablant et persistant de sa destruction.

Je me souviens de mon premier séjour à Jérusalem ; j'eus l'impression alors que j'y étais déjà venu. Pourtant, chaque fois que je visite la ville, c'est toujours la première fois. Ce que j'éprouve et vis là-bas, nulle part ailleurs je le ressens. Je reviens dans la maison de mes ancêtres ; le roi David et le prophète Jérémie m'y attendent.

Selon le partage qui résulterait des accords politiques, la plus grande partie de la Vieille Ville de Jérusalem devrait échoir à l'Autorité palestinienne. Le Mont du Temple, sous lequel se trouvent les vestiges des temples de Salomon et de Hérode, serait, de la sorte, contrôlé par le nouvel Etat palestinien.

Que les Musulmans souhaitent maintenir des liens étroits avec cette ville, à l'encontre d'autres lieux, est tout à fait compréhensible. Quoique son nom n'apparaisse pas une seule fois dans le Coran, Jérusalem est la troisième ville sainte de l'Islam. Mais pour les Juifs, elle demeure la première. Pas seulement la première, la seule.

Comment pouvons-nous oublier que, entre 1948 et 1967, alors que la Vieille Ville était occupée par la Jordanie, les

Juifs ne pouvaient pas avoir accès au Mur Occidental, en dépit d'un accord signé entre les deux gouvernements ? A cette époque, les Arabes qui réclamaient un Etat arabe, ne mentionnaient jamais Jérusalem.

Pourquoi donc les Palestiniens sont-ils maintenant si désireux de faire de Jérusalem leur capitale ? Suffisamment désireux, au point de mettre en péril les accords d'Oslo ? On nous dit que les concessions sans précédent qu'Israël a faites, également à Jérusalem, l'étaient pour une bonne cause. Pour la paix. C'est un argument de poids. La paix est la plus noble des aspirations ; elle mérite le sacrifice de ce qui nous est le plus précieux. En cela, je suis d'accord.

Mais est-ce approprié en toutes circonstances ? Peut-on toujours proclamer "La paix à n'importe quel prix" ? Transiger sur des territoires peut sembler, sous certaines conditions, impérieux ou tout au moins politiquement opportun. Mais transiger sur l'histoire est impossible.

Vous allez me demander, qu'en est-il de la paix dans tout cela ? Je continue à croire dans la paix, de tout mon cœur. Néanmoins, je me méfie de toute chose qui ne conduirait qu'à des apaisements. Donner la plus grande partie de la Vieille ville de Jérusalem au président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, et aux extrémistes, ne serait-ce pas une récompense pour leurs actes ?

Les Palestiniens exigent aussi le "droit du retour" pour plus de trois millions de réfugiés. Les Israéliens s'y opposent unanimement. Il peut être nécessaire de rappeler les événements historiques qui ont entraîné cette tragédie palestinienne. En 1947, Israël a accepté le plan de partage de la Palestine ; les Arabes le rejetèrent.

En 1948, David Ben-Gourion tendit la main à ce qui devait être l'Etat palestinien. Non seulement les Arabes refusèrent cette poignée de main, mais ils envoyèrent six armées étrangler l'Etat juif qui venait de naître. Incités par ses dirigeants, 600.000 Palestiniens quittèrent le pays, convaincus que, une fois Israël vaincue, ils pourraient retourner chez eux. J'ai vu leurs enfants dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza ; leur sort ne peut laisser aucun de nous indifférent. Il est impératif de résoudre ce problème. Mais leur retour en masse est une solution inconcevable. Pour les Israéliens, cela équivaudrait à un suicide, de même que d'arracher Jérusalem de ses racines serait un suicide spirituel.

C'est avec tristesse que je dois dire cela: après avoir vu à la télévision, pendant l'Intifada, les visages de ces jeunes Palestiniens, déformés par la haine, il m'est plus difficile que jamais de croire en la volonté des Palestiniens de faire la paix. Ce n'est pas un Israël plus petit qu'ils veulent ; mais pas d'Israël du tout.

Et cependant… Bien que toutes les options semblent avoir été examinées, la paix demeure l'unique espoir que nous avons en commun ; la violence et la guerre ont rempli beaucoup trop de cimetières des deux côtés. Cela ne peut et ne doit pas

(Suite page 13)

Lettre d’Elie Wiesel « Le fait que je ne vive pas à Jérusalem est tout à fait secondaire ; Jérusalem vit en moi. Elle est le propre même de ma judéité et occupe le centre de mes

engagements et de mes rêves »

Jérusalem, capitale d’Israël

Page 13: Sonnez la Trompette N° 72

13

Le 25 juin 2006, deux soldats Israéliens de Tsahal sont enlevés à la bordure de Gaza, Guilad Shalit , jeune soldat d’à peine 20 ans, franco-israélien, et Eliahou Osheri . Ce dernier avait 18 ans et les terroristes l’ont froidement exécuté d’une balle dans la tête.

Il y a donc 2 ans, des terroristes du Hamas se sont infiltrés en terre d’Israël via un tunnel qu’ils avaient eux-mêmes creusé, pour prendre à revers le tank dans lequel se trouvaient les jeunes soldats. Ils ont alors emmené Guilad dans la bande de Gaza et ont commencé leur chantage auprès du Gouvernement Israélien.

En deux ans, il n’y a eu aucune avancée dans sa libération. Il y a bien eu plusieurs lueurs d’espoirs mais sans résultats. A l’origine des négociations, le Hamas a proposé un plan d’échange à Israël en trois étapes. Tout d’abord ils transféraient leur prisonnier à l’Egypte ; de son côté Israël devait libérer 100 prisonniers, parmi lesquels des responsables d’attentats meurtriers, ainsi que toutes les femmes et les enfants. Ensuite le soldat serait remis aux autorités Israéliennes qui devaient s’engager à relâcher 350 autres prisonniers, et enfin pour finir l’échange, l’Etat hébreu devait encore libérer de ses prisons 500 hommes !

Cela ne ressemble en rien à un échange honnête et équitable, mais les Nations et l’ONU ne voient toujours rien qui mérite d’être sanctionné.

Finalement, selon certaines sources palestiniennes, les règles ont changé, et le Hamas exige maintenant que la totalité des détenus de leur liste, concernant les deux premières phases, soit libéré en une seule fois (je rappelle qu’elle comprend un grand nombre d’auteurs d’attentats). Le Premier Ministre israélien Ehoud Olmert refuse de céder à ce chantage, mais ne propose pour le moment rien d’autre à la famille de Guilad qui attend que leur fils soit délivré sain et sauf de ce cauchemar.

Nous étions, Mardi 24 au soir, à la veille des 2 ans de détention de Guilad Shalit, à un rassemblement devant la maison du Premier Ministre, pour nous tenir aux côtés de la famille Shalit et les souffrir dans leur souffrance. Son papa, Noam Shalit, a demandé en colère au Premier ministre Olmert d’arrêter ses beaux discours et ses débats politiques, et de commencer à être actif : « Il faut agir, le temps des actes est venu ».

Du côté du Hamas, la guerre psychologique contre Israël continue. Il y a à peu près un an, les terroristes du groupe armé ont mis en scène l’enlèvement du soldat israélien, en recréant un tank en carton, le tunnel par lequel ils se sont infiltrés et allant même jusqu’à représenter Guilad Shalit par un acteur portant les mêmes lunettes que lui. Tout cela a été filmé et on peut même ressentir au travers de ces images l’esprit de « fête » qu’il y a autour de cette reconstitution macabre. Info Live TV en a diffusé des extraits lors d’un journal diffusé le 21 Juin 2007 : http://www.infolive.tv/fr/infolive.tv-7020-israelnews-le-hamas-met-en-scene-lenlevement-de-guilad-shalit

Dans cette situation qui semble bloquée, nous devons proclamer notre espérance, selon les paroles de David : « Il fait droit aux opprimés ; Il donne du pain aux affamés ; L’Eternel délivre les captifs ! » - Ps.146 : 7

Ce n’est, en effet, pas dans l’homme que nous trouvons notre secours, mais dans le Dieu d’Israël, fidèle à Son alliance et à Ses promesses, et c’est à Lui que nous voulons crier pour libérer Ses captifs des mains de leurs oppresseurs !

« Il vit leur détresse, lorsqu’il entendit leurs supplications. Il se souvint en leur faveur de Son

alliance ; Il eut pitié selon Sa grande bonté, et Il excita pour eux la compassion de tous ceux qui les retenaient

captifs. » - Ps.106 : 45-46

Cédric E. Fruhinsholz

« Il faut agir, le temps des actes est venu »

Il faut agir... Nous étions cette semaine à une manifestation marquant l’anniversaire des deux ans de captivité du soldat Guilad Shalit. Cédric Fruhinsholz dit son sentiment.

continuer. La majorité des Israéliens pensent comme moi : les Palestiniens doivent avoir le droit de vivre librement et dignement, sans crainte et sans honte. Il incombe au monde ainsi qu'à Israël de tout faire afin de les aider, et cela sans qu'ils ne perdent la face. La situation des Arabes israéliens m'intéresse particulièrement. Comme citoyens de l'Etat d'Israël, leurs droits civiques doivent être protégés à tout prix.

Je reste persuadé que des ponts humains peuvent être bâtis entre les deux communautés, grâce à des visites réciproques d'étudiants, d'enseignants, de musiciens, d'écrivains, d'hommes d'affaires et de journalistes. Peut-être dans vingt ans, les enfants de ces gens seront plus à même d'aborder le plus brûlant de ces sujets : Jérusalem. Peut-être comprendront-ils alors pourquoi l'âme juive porte en elle-même la blessure et l'amour d'une cité dont les clefs sont protégées par sa mémoire.

(Traduction et Adaptation de Claude Krasetzki)

(Suite de la page 12)

Elie Wiesel

Page 14: Sonnez la Trompette N° 72

14

Voilà le mot d’ordre sur lequel l’Etat d’Israël a été fondé : « Ce n’est ni par puissance ni par force, mais par mon Esprit, dit l’Eternel des armées » ! Le Seigneur redira cette vérité à Son peuple, afin qu’il tourne ses regards vers Lui, et fasse techouva, plutôt que de croire en la toute-puissance de son armée aussi valeureuse soit-elle. Le prophète demande alors : « Que signifient les deux rameaux d’olivier, qui sont près des deux conduits d’or d’où découle l’or ? Il me répondit : Ne sais-tu pas ce qu’ils signifient ? Je dis : Non, mon seigneur. Et il dit : Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre » - Zach.4 :11-14. Qui sont ces « oints » ? Littéralement, ce sont le « les fils de l’huile » - rhuyh-ynb - Bnei haYtshar. Yitshar désigne l’huile fraîche, brillante. Les deux oliviers et les deux fils de l’huile Le contexte parle du gouverneur Zorobabel et du souverain sacrificateur Yehoshua (Josué) lors du retour des Juifs de Babylone. Ils sont les deux témoins. Revenus de l’exil avec un petit nombre, ils représentent Israël (le gouverneur-roi et le souverain sacrificateur) comme étant le Reste. Notons qu’il est dit à propos de Yehoshua qu’il verra que D.ieu « enlèvera l’iniquité du pays (Israël) en un jour » (Zach :3 :9) ! Satan, nous dit Zacharie, accuse Israël (Zach.3:1). Le sacerdoce représenté par Yehoshua est à l’image de son vêtement - il est sale, souillé. L’Ange de l’Eternel réprime alors satan et il relève Israël. Au moment voulu de D.ieu, Israël sera purifié de toute iniquité « en un jour » (Zach.3:9), de la même façon qu’Israël est devenu un Etat « en un jour », accomplissant la parole d’Esaïe 66:8. Prophétiquement, nous pouvons voir que les deux fils de l’huile / les deux oliviers, représentent Israël et l’Eglise, comme étant les deux témoins de l’Histoire. Zacharie est le prophète qui nous parle de la fin des temps et de l’Avènement du Mashia’h. Ses dernières paroles relatent le temps où IL posera Ses pieds sur la montagne des Oliviers et sera « Roi de toute la terre ». Les nations viendront à Jérusalem adorer « le Roi, l’Eternel des armées », à Soukkot. Juda et Ephraïm L’Eglise est témoin de D.ieu comme Israël, et D.ieu a comme projet de réunir ces deux peuples. Le prophète Ezéchiel (ch.37:19) parle de deux maisons, celle de Juda et celle de Joseph. La maison de Juda représente Israël resté fidèle à l’Eternel et revenu sur Sa terre, tandis que Joseph, aussi appelé « le bois d’Ephraïm », est le peuple (l’Israël du Nord) qui a été déporté et mélangé. Il a été dispersé dans les nations et représente les dix tribus perdues. D’une manière prophétique, Ephraïm, le « doublement fécond », peut également désigner l’Eglise sortie des nations. Or D.ieu va faire une œuvre de réunification : « Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d’Ephraïm, et les tribus d’Israël qui lui sont associées ; Je les joindrai au bois de Juda, et J’en formerai un seul bois, en sorte qu’ils ne soient qu’un dans ma main » - Ez.37:19. C’est l’œuvre de D.ieu. Nous pouvons voir la même pensée en Ephésiens 2:14 qui dit que des deux peuples, « il n’en sera fait qu’un ». Une seule Alliance - E’HAD D.ieu est UN - e’had. Le peuple juif en est le témoin, il a proclamé tout au long des siècles que D.ieu est UN. Le mystère d’Israël est à l’égal du mystère de l’Eglise. Il n’y a pas deux alliances mais une seule. C’est pourquoi l’Eglise est si interpellée aujourd’hui par les événements qui se passent en Israël, et si partagée. Nos racines sont spirituellement en Israël et plus que jamais la parole du Seigneur « le salut vient des Juifs » (Jean 4:22) est actuelle. L’Eglise, qui a si souvent persécuté Israël, doit retrouver ses racines, et dans sa spécificité de la Nouvelle Alliance, se replacer Sous l’Alliance. Il n’y en a qu’une. Le D.ieu d’Israël est unique, et si nous sommes en tant que chrétiens, greffés sur l’Olivier franc, il importe que nous considérions le peuple juif comme notre propre frère, ayant été adoptés selon les desseins divins. D.ieu est Notre Père et nous sommes, le peuple juif et le peuple des nations, ses enfants. Les temps à venir seront des temps troublés, nous dit le NT. Mais ces temps troublés ne sont que les soubresauts de l’Histoire qui précèdent la Parousie et l’Avènement du grand Roi des rois, le Go’el, le Merveilleux, le Consolateur qui essuiera toute larme et amènera la PAIX sur la terre. Nous n’avons pas d’autre choix que de concilier l’AT et le NT, et de nous réjouir du temps glorieux qui verra le loup et l’agneau ensemble, et la Parole de D.ieu répandue sur toute la terre au travers d’un réveil comme l’Humanité n’en a jamais connu, selon Joël 2:3 : « Après cela, Je répandrai mon Esprit sur toute chair ». Alléluia ! A Lui soit la gloire. Le Juge est à la porte...

Pasteur Gérald Fruhinsholz

Note : .(1) Du nom de Marcion du Pont – début du 2e siècle. On peut identifier des relents de marcionisme dans l’opposition classique entre « le Dieu vengeur de l’Ancien Testament » et le « Dieu miséricordieux du Nouveau ». (2) Le Manichéisme admet deux principes divins : le Bon et le Mauvais

(Suite de la page 9)

Page 15: Sonnez la Trompette N° 72

15

« Je veux monter sur la montagne… …c’est là que l’on rencontre Dieu… » Le Mont Sinaï !

De passage en Israël pour un mois, j’ai eu l’op-portunité de participer à un voyage de quelques jours à travers le pays ; Le programme prévoyait un tour d’hori-zon des différentes régions ainsi qu’une escapade de deux jours en Egypte, dans le but de gravir le Mont Sinaï, appelé aussi « Mont Moïse »…

Le Mont Sinaï … Il m’évoque l’intimité que Dieu entretenait avec Moïse. Il est souvent dit qu’Il lui parlait face à face. En ce lieu, le peu-ple d’Israël vécut une étape cruciale de son his-toire. C’est de cette montagne que Dieu a appelé Moïse, devant tout le peuple rassemblé, à monter vers Lui. Ce récit nous est relaté au chapitre 19 du livre de l’Exode. Jusqu’au chapitre 32 est décrite la rencontre entre Moïse et l’Eternel qui lui confie les commandements et lui dévoile les plans du Tabernacle. Avant que Moïse ne monte, il est dit que l’Eternel « descendit sur le mont Sinaï, sur le sommet de la montagne »1 et manifesta Sa gloire aux yeux de tous les Israélites, avec tremblements, éclairs et tonnerre. Le Mont Sinaï m’apparaît comme un lieu où Dieu a révélé Sa présence et Sa sainteté de manière si puissante que le peuple ne put s’approcher sans risquer de mourir. Tout un programme !

Il est juste de souligner que Dieu peut être par-tout, et en chacun de nous. C’est cependant avec une excitation fébrile que notre groupe de voyageurs prend la route de l’Egypte… Une fois passées les formalités administratives à la frontière, et quelques péripéties tou-ristiques, nous arrivons au pied du Mont Moïse…

Nous sommes en début d’après-midi, en plein désert et le soleil est écrasant de chaleur. Nous pensons à ce moment n’être qu’au début d’une simple balade. Un groupe de bédouins nous propose de monter une partie du chemin à dos de chameau, certains acceptent volontiers. Les plus intrépides (ou les plus incons-cients…) partent en trombe, à pied, à l’assaut de la mon-tagne. Très vite, ce que nous avions envisagé comme une promenade de santé s’avère être un véritable sentier de randonnée, qui teste nos résistances physiques.

La montée est éprouvante, la chaleur s’intensi-

fie, la soif tiraille et nous craignons de ne pas atteindre le but. Cependant tous continuent de monter avec déter-mination, dans l’espoir d’assister au coucher de soleil depuis le sommet.

Après deux heures d’effort, nous devons quitter les bédouins et leurs montures. En effet, il reste 700 marches avant le sommet et les chameaux n’y accèdent

pas. Nous approchons du but mais le chemin est encore long… Et soudain… Plusieurs attendent déjà en haut et accueillent

les suivants… Dans un cri ou un soupir de soula-gement nous posons nos pieds sur les hauteurs du Mont Sinaï. Le paysage qui s’étend à nos pieds est à couper le souffle, à perte de vue s’é-tendent des sommets découpés, des pentes abruptes et des étendues rocailleuses. Le jour commence à décliner et les montagnes du désert

se teintent doucement de rouge. Une émotion indescrip-tible me saisit, mêlée de joie, de fatigue, de satisfaction et d’émerveillement. Ayant été au bout de nos forces, nous réalisons combien nos propres efforts sont dérisoi-res devant l’immensité qui s’offre à nos yeux.

Enfin, le soleil se couche, et il est temps de re-partir avant qu’il ne fasse trop sombre. Le chemin du retour paraît plus rapide, nous semblons plus légers. La nuit tombante nous fait accélérer le pas. Nous revenons au pied du monastère Sainte-Catherine, éreintés mais sereins.

« Qui montera à la montagne de l’Eternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur… ».2 Monter au Mont Sinaï restera une expérience intense. Avoir supporté la cha-leur, la soif, les crampes, pour finalement surplomber le désert et s’extasier devant la beauté et l’immensité du paysage.

Il n’est pas certain que ce soit l’endroit exact de la rencontre entre Moïse et l’Eternel, cependant l’envie est la même : marcher avec ténacité pour atteindre le but tant convoité de l’intimité avec Dieu. Et découvrir qu’Il est finalement tout près…

Fanny Franceschi 1 Exode 19:20 2 Psaume 24:3

Qui montera à la montagne Qui montera à la montagne Qui montera à la montagne Qui montera à la montagne de l’Eternel ?...de l’Eternel ?...de l’Eternel ?...de l’Eternel ?...

Sur le Mont Sinaï Fanny Franceschi faisait partie d’un périple en Israël et en Egypte. Voici ses impressions après avoir gravi le Mont Sinaï. En tant que croyant, il

est difficile de ne pas être ému face à cette montagne impressionnante, et d’autant plus au sommet...

Page 16: Sonnez la Trompette N° 72

16

« Sonnez la trompette » est une publication bimestrielle de l’Association «Shalom Israël»

L’Eternel rebâtit Jérusalem, Il rassemble les exilés d’Israël. Il guérit ceux qui ont le coeur brisé, et Il panse leurs blessures. Il compte le nombre des étoiles, Il leur donne à toutes des noms.

Notre Seigneur est grand, puissant par Sa force, Son intelligence n’a point de limite. L’Eternel soutient les malheureux,

Il abaisse les méchants jusqu’à terre. Chantez à l’Eternel avec actions de grâces, Célébrez notre Dieu avec la harpe !

Psaume 147

Directeur de publication : Gérald FRUHINSHOLZ, pasteur Correspondance et adhésion : Shalom Israël c/ Mme Mireille MANCEAU, 9 ave Gaston Boissier - 78220 VIROFLAY

Adhésion à l’association Shalom Israël : 25 € - cotisation en FRANCE (chèques à l’ordre de « Shalom Israël ») : 15 € - cotisation pasteurs, responsables, étudiants : 30 € - cotisation de soutien et ETRANGER

Adresse en Israël : BP 504 - 91001 Jérusalem - � en Israël : 00972 2-623-4149 (également Fax)

� en France : 0130-243-123 site � www.shalom-israel.info email � [email protected]

« Louez l’Eternel ! Car il est beau de célébrer notre Dieu, Car il est doux, Il est bienséant de le louer »