sommaire Une vraie tour de Babel J - LE STUDIO · 2018. 4. 7. · Alternative até • janvier 201...

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Ce numéro comporte un encart Synergia sur 70 000 exemplaires, un encart Filleul à personnaliser sur 55 000 exemplaires ainsi que l’Agenda lunaire 2016 sur une partie des abonnés. Ce numéro comporte également des envois de correspondances sur la France métropolitaine et les DOM-TOM. JANVIER 2016 • n° 31 sommaire 2 actualités 6 fiche thérapeutique Surpoids et obésité 7 dossier Cancer du sein Première cause de cancer et de mortalité chez la femme, le cancer du sein est considéré comme un fléau majeur : une femme sur huit en sera affectée au cours de sa vie. Dans ce dossier, nous tenterons de répondre à quelques questions : quel intérêt du dépistage par la mammographie ? À quels troubles graves chaque classe de traitements expose-t-elle ? Que peuvent apporter les médecines naturelles ? 13 énergie Odeurs fétiches 14 interview « Les élixirs floraux peuvent être de précieux alliés de santé » 16 focus Cosmétique, on t’a dans la peau 18 traitement Droit dans le mur 19 cancer Ne misez pas que sur la chimie pour soigner le cancer 20 bonnes idées Une prune revigorante l Métaux lourds et candidose : éliminer l’un, puis l’autre 21 courrier des lecteurs 24 petites annonces 26 la vie naturelle 28 boîte à outils Prenez vos artères à cœur automassage Choc (émotionnel) J e ne sais pas si, comme moi, vous avez parfois l’impression de vivre le temps biblique de la tour de Babel. Pour rappel, après avoir échappé au Déluge, les hommes, qui parlaient tous la même langue, s’installèrent dans le pays de Shinar. Leur est alors venue l’idée de bâtir une tour qui devait monter si haut qu’elle aurait tutoyé le ciel. Outré par tant d’arrogance, le bon Dieu décida de brouiller leur langue afin qu’ils ne se comprissent plus et, ainsi isolés, les hommes furent éparpillés à travers le globe. Je suis sûr que chacun de vous aura une expérience personnelle illustrant la faiblesse de notre langue commune à nous faire comprendre et son aptitude à nous désunir. Dans le cadre de cet édito, je vous citerai celle d’experts, le P r Bruno Lina et le D r Jean-Claude Salomon, invités au début de l’hiver sur France Inter pour aborder l’épineuse question vaccinale. Bien des raisons poussent à volontairement brouiller la langue commune. Mais un trait commun les réunit, caractérisé par le fait de causer au lieu de parler, d’ânonner au lieu de réfléchir, en bref, de ne pas s’incarner, de ne pas incarner, de ne pas être incarné. Et à être désincarné, on en devient pantin. C’est bien ce qu’a révélé cette émission : l’échec des litanies terrassées par la recherche de vérité des auditeurs. Les litanies ont été professées par les deux spécialistes, relayant inlassablement les communiqués de l’ANSM. Sur le Gardasil, Bruno Lina a répété mot pour mot la position des pandores du médicament en affirmant qu’il fallait que les femmes persistent à faire des frottis chez le gynécologue tout en se faisant vacciner. Pourquoi se faire vacciner si l’efficacité du frottis n’est pas démentie ? Quelle carence de cet examen pallierait le vaccin ? Pour trouver des réponses, on vous invite à relire notre article sur la question (Alternative Santé n° 28, p. 16). Pour expliquer la levée de boucliers face aux vaccins, les experts ont argué : à chaque vaccin sa défiance. Comprenez ici que, comme des enfants, nous serions pris de craintes irrationnelles. Oui, mais c’est faire peu de cas de l’information qui circule plus vite sur tous les effets secondaires avérés. D’autant plus que le P r Lina a rappelé que les vaccins sont qualitativement meilleurs qu’avant. Là, ça fait mal ! Faudrait-il donc comprendre que votre serviteur, du haut de ses quarante ans, s’est fait injecter de sombres saloperies que plus personne n’oserait administrer ? Faut-il donc comprendre que nous avons été, comme toujours, les cobayes à grandeur nature de produits dangereux ? Dernier exemple : la rougeole reviendrait en force. La faute aux anti-vaccins, bien sûr. Sauf que la courbe de la prévalence de la rougeole en France de 1910 à 1990 révèle une chute qui ne doit rien au vaccin, puisqu’il n’existait pas. Et puisque les spécialistes aiment à penser que ce sont les conditions d’hygiène qui ont présidé à cette chute, peut-être faut-il s’interroger sur les nôtres à ce jour… Si la communication ne s’est pas établie, du moins a-t-elle eu le mérite de donner à entendre la voix déterminée de ceux qui cherchent légitimement la vérité, et le souffle court de voix désincarnées à peine capables d’être vraisemblables. Question à 1 000 euros : à votre avis, quelle langue ai-je comprise ? l Jean-Baptiste Talmont Une vraie tour de Babel

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  • Ce numéro comporte un encart Synergia sur 70 000 exemplaires, un encart Filleul à personnaliser sur 55 000 exemplaires ainsi que l’Agenda lunaire 2016 sur une partie des abonnés. Ce numéro comporte également des envois de correspondances sur la France métropolitaine et les DOM-TOM.

    JANVIER 2016 • n° 31

    sommaire2 actualités

    6 fiche thérapeutiqueSurpoids et obésité

    7 dossierCancer du sein

    Première cause de cancer et de mortalité chez la femme, le cancer du sein est considéré comme un fléau majeur : une femme sur huit en sera affectée au cours de sa vie. Dans ce dossier, nous tenterons de répondre à quelques questions : quel intérêt du dépistage par la mammographie ? À quels troubles graves chaque classe de traitements expose-t-elle ? Que peuvent apporter les médecines naturelles ?

    13 énergieOdeurs fétiches

    14 interview« Les élixirs floraux peuvent être de précieux alliés de santé »

    16 focusCosmétique, on t’a dans la peau

    18 traitementDroit dans le mur

    19 cancerNe misez pas que sur la chimie pour soigner le cancer

    20 bonnes idéesUne prune revigorante l Métaux lourds et candidose : éliminer l’un, puis l’autre

    21 courrier des lecteurs

    24 petites annonces

    26 la vie naturelle

    28 boîte à outilsPrenez vos artères à cœur

    automassageChoc (émotionnel)

    Je ne sais pas si, comme moi, vous avez parfois l’impression de vivre le temps biblique de la tour de Babel. Pour rappel, après avoir échappé au Déluge, les hommes, qui parlaient tous la même langue, s’installèrent dans le pays de Shinar. Leur est alors venue l’idée de bâtir une tour qui devait monter si haut qu’elle aurait tutoyé le ciel. Outré par tant d’arrogance, le bon Dieu décida de

    brouiller leur langue afin qu’ils ne se comprissent plus et, ainsi isolés, les hommes furent éparpillés à travers le globe. Je suis sûr que chacun de vous aura une expérience personnelle illustrant la faiblesse de notre langue commune à nous faire comprendre et son aptitude à nous désunir. Dans le cadre de cet édito, je vous citerai celle d’experts, le Pr Bruno Lina et le Dr Jean-Claude Salomon, invités au début de l’hiver sur France Inter pour aborder l’épineuse question vaccinale.

    Bien des raisons poussent à volontairement brouiller la langue commune. Mais un trait commun les réunit, caractérisé par le fait de causer au lieu de parler, d’ânonner au lieu de réfléchir, en bref, de ne pas s’incarner, de ne pas incarner, de ne pas être incarné. Et à être désincarné, on en devient pantin. C’est bien ce qu’a révélé cette émission : l’échec des litanies terrassées par la recherche de vérité des auditeurs. Les litanies ont été professées par les deux spécialistes, relayant inlassablement les communiqués de l’ANSM. Sur le Gardasil, Bruno Lina a répété mot pour mot la position des pandores du médicament en affirmant qu’il fallait que les femmes persistent à faire des frottis chez le gynécologue tout en se faisant vacciner. Pourquoi se faire vacciner si l’efficacité du frottis n’est pas démentie ? Quelle carence de cet examen pallierait le vaccin ? Pour trouver des réponses, on vous invite à relire notre article sur la question (Alternative Santé n° 28, p. 16).

    Pour expliquer la levée de boucliers face aux vaccins, les experts ont argué : à chaque vaccin sa défiance. Comprenez ici que, comme des enfants, nous serions pris de craintes irrationnelles. Oui, mais c’est faire peu de cas de l’information qui circule plus vite sur tous les effets secondaires avérés. D’autant plus que le Pr Lina a rappelé que les vaccins sont qualitativement meilleurs qu’avant. Là, ça fait mal ! Faudrait-il donc comprendre que votre serviteur, du haut de ses quarante ans, s’est fait injecter de sombres saloperies que plus personne n’oserait administrer ? Faut-il donc comprendre que nous avons été, comme toujours, les cobayes à grandeur nature de produits dangereux ?

    Dernier exemple : la rougeole reviendrait en force. La faute aux anti-vaccins, bien sûr. Sauf que la courbe de la prévalence de la rougeole en France de 1910 à 1990 révèle une chute qui ne doit rien au vaccin, puisqu’il n’existait pas. Et puisque les spécialistes aiment à penser que ce sont les conditions d’hygiène qui ont présidé à cette chute, peut-être faut-il s’interroger sur les nôtres à ce jour… Si la communication ne s’est pas établie, du moins a-t-elle eu le mérite de donner à entendre la voix déterminée de ceux qui cherchent légitimement la vérité, et le souffle court de voix désincarnées à peine capables d’être vraisemblables. Question à 1 000 euros : à votre avis, quelle langue ai-je comprise ? l

    Jean-Baptiste Talmont

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    2 n° 31 • janvier 2016 • Alternative Santé

    Les antidépresseurs de nouvelle génération, les ISRS ou inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, ont mauvaise presse. Outre une efficacité régulièrement remise en cause, ce sont les effets indésirables sévères au niveau de la sphère cardiovasculaire qui sont maintenant fréquemment pointés du doigt : accélération permanente du rythme cardiaque de repos, élévation continue des chiffres tensionnels, apparition de troubles graves du rythme cardiaque avec, à la clé, un risque de décès prématuré. Au top de ces tueurs de l’ombre, la venlafaxine (Effexor), le citalopram (Seropram) et l’escitalopram (Seroplex). lPrescrire : « Venlafaxine : des dangers cardiovasculaires injustifiés », 1er décembre 2015, 35(386), pp. 906-910.

    ISRS : les Dalton du XXIe siècle

    Vivre à proximité d’une exploitation agricole est dangereux, et ce quel que soit l’âge. Reconnus responsables de nombreux cas de maladie de Parkinson chez les agriculteurs, les pesticides sont aujourd’hui accusés d’invalider la fonction respiratoire dès le plus jeune âge. Ainsi, chez des enfants de 7 ans, il a été constaté que plus la concentration urinaire de dérivés organophosphorés était élevée, plus la fonction respiratoire était altérée. En attendant leur interdiction, il est fortement recommandé de conserver fermées les fenêtres de son lieu d’habitation pendant et après tout épandage de proximité, de quitter ses vêtements et chaussures de travail avant de rentrer chez soi après toute utilisation de pesticides et de laver consciencieusement tous les fruits et légumes. lR. Raanan, J. Balmas, et coll., dans Thorax, décembre 2015.

    À bout de souffle

    En France, les anxiolytiques de la classe des benzodiazépines sont consommés de façon régulière par environ 30 % des personnes âgées de 65 ans et plus. Du fait de l’implication plusieurs fois suggérée de cette classe de médicaments dans la genèse de la maladie d’Alzheimer, une étude (la première de ce genre) s’est appliquée à faire le distinguo entre molécules à élimination rapide et lente (demi-vie courte ou longue). Selon ses résultats, les produits à demi-vie longue, pris sur le long cours, augmenteraient le risque de maladie d’Alzheimer de 60 %, alors que ceux à demi-vie courte n’auraient pas d’impact à ce niveau. Il convient donc d’éviter de se faire prescrire les produits suivants : Lexomil, Urbanyl, Tranxène, Valium, Victan, Lysanxia et consorts. lD. Shash, T. Kurth et coll., dans Alzheimer’s and Dementia, novembre 2015.

    Alzheimer sur ordonnance

    Les personnes diagnostiquées porteuses de TDAH (troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) sont condamnées à prendre du méthylphénidate (Ritaline). De toute évidence, leur prescription ne semble pas recommandée en cas de terrain déjà instable, voire agité. Malgré cela, le corps médical recourt à ces médocs face à tout enfant qui perturbe la classe. Une publication indépendante vient de dénoncer le manque de preuves solides quant à l’efficacité de cette molécule. Parue quasi simultanément, une méta-analyse a établi que les enfants soumis à la Ritaline présentaient des difficultés à l’endormissement ainsi qu’un sommeil raccourci. lJ. Storebø, E. Ramstad, et coll., dans Cochrane Database of Systematic Review, novembre 2015. 2. K. M. Kidwell, T. R Van Dyk, et coll., dans Pediatrics, novembre 2015.

    Ritaline : dangers avérés

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  • 3Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    EN BREF…

    actualités

    Service AbonnementsAlternative Santé, Service Abonnements4, rue de Mouchy, 60438 Noailles CedexTél. : 01 55 56 70 51.

    Rédaction65 rue Claude-Bernard, 75005 Paris.Tél. : 01 40 46 00 46. Fax : 01 40 46 05 93. Mél. : [email protected]

    Édité par SANTÉ PORT-ROYAL SAS, RCS Paris B 434 728 952. Également éditeur de Plantes & Santé.N° CPPAP : 1016 T 92468 • ISSN : 2430-9419

    Directeur de la publication : Alexandre Imbert. Rédacteur en chef : Jean-Baptiste Talmont. Conseillère de la rédaction : Isabelle Saget.Rédaction : Dr Naïma Bauplé, Dr Paul Dupont, Jean-Pierre Giess, Luc Maisonneuve, Éric Ménat, Camille Parinaud, Martine Pédron, Christine Saramito, Vittoria Siegel, Jean-Baptiste Talmont.Secrétaire de rédaction : Thomas Roure.Maquette : Sabrina Pezzot.Imprimé en France par Chevillon, Sens (89).Distribué par France Routage, Bussy-Saint-Georges (77).

    Abonnement annuel : 48 x. Prix au numéro : 4 x.

    COP21, miracle ou désastre ?

    Ç a y est. On a démonté le site de la COP21 au Bourget. Un beau chantier pour accueillir 45 000 personnes, dont on vante l’usage de matériaux recyclés, de bois, de chaudières à gaz, de pass Navigo gratis, et qui devait être super écolo. Bon… À la lecture de l’enquête menée par Reporterre.net, le projet initial a été revu à la baisse et les solutions les plus respectueuses de l’environnement n’ont pas été retenues, coupe budgétaire oblige. Peu importe, la priorité a été donnée, comme l’oblige l’ONU, au zéro émission de CO2, et la France semble avoir respecté ses engagements.

    Diplomatie qui sourit…Idem sur le plan diplomatique. La France a réussi à trouver un accord réunissant la signature de 195 parties. Et tous les acteurs présents y sont allés de leurs petites phrases : Barack Obama et son « C’est énorme, la quasi-totalité des pays du monde a signé l’accord de Paris sur le changement climatique », l’écologiste Cécile Duflot, que l’on a connu bien plus revêche, et son « Formidable ! C’est maintenant que tout commence » , ou Manuel Valls et sa « victoire pour la planète ». En parlant de valse, on aurait même vu Ségolène Royale danser avec Ban Ki-moon. À la décharge du pays hôte, trouver un arrangement qui satisfasse les

    intérêts des différentes nations présentes n’était pas une sinécure.

    … climat qui tousseEt c’est bien là que le bât blesse, car pour éviter des camouflets et maintenir à la table des négociations les excités du pétrole représentant l’Arabie Saoudite ou le Venezuela, par exemple, Laurent Fabius a dû multiplier les compromis, au point de vider d’une grande part de sa substance l’accord escompté initialement. Greenpeace n’hésite pas à reprendre à son compte le titre de The Guardian : « En comparaison de ce que cela aurait pu être, cet accord est un miracle. En comparaison de ce qu’il aurait dû être, c’est un désastre. »

    Soyons clairs : l’accord ne comprend à peu près rien de contraignant. Et en termes de contraintes sur les nations, on peut dire que la main de fer est un peu molle. L’article 28 mentionne que tout pays pourra choisir de se retirer de l’accord à tout moment après un délai de trois ans à partir de son entrée en vigueur, soit à partir de 2023. Aucune sanction n’est prévue dans ce cas. Wouah, ça fait peur ! Et bien que le seuil mentionné de 1,5 °C constitue une bonne surprise, le traité n’est pas à la hauteur sur la question du réchauffement. Les engagements de réduction des gaz à effet de serre pris par 187 pays conduisent à un réchauffement climatique supérieur à… 3 °C d’ici à la fin du siècle, et l’accord mentionne : « Libre à chaque État de proposer ce qu’il veut et de le réaliser s’il le veut. » Fichtre, quelle poigne.

    L’accord n’aborde pas de prix fixé au carbone, les droits humains et des peuples indigènes ne sont mentionnés qu’en préambule… Et que dire du fait que les secteurs de l’aviation civile et du transport maritime aient été totalement exemptés de tout engagement ?

    Reste pour les 195 parties impliquées (194 nations plus l’Europe) à ratifier l’accord de Paris dans les mois à venir. Autant dire que de mauvaises surprises peuvent encore surgir… l Camille Parinaud

    Certes, comparée à celle de Copenhague en 2009, la COP21 de Paris est une réussite, avec un traité réunissant la signature de 195 parties. Joli. Sauf qu’à y regarder de plus près, on reste dubitatif quant à la réussite du volet climatique.

    Un salon à ne pas manquerDu 4 au 8 février, le salon bien-être, médecine douce et thalasso se tiendra au Parc des expositions de la porte de Versailles. Avec 320 stands, 120 ateliers et 20 conférences pour tout comprendre des méthodes de thérapies douces, ce salon est incontournable.Infos : www.salon-medecinedouce.com

    Alpha-bloquants sélectifs : le progrès n’est pas au rendez-vousLa doxazosine (Zoxan LP) et la térazosine (Dysalfa, Hytrine) sont deux produits actuellement préconisés au cours de l’hypertrophie bénigne de la prostate en remplacement des molécules plus anciennes, connues pour le risque de chutes auquel elles exposent du fait de leur fréquent et puissant effet hypotenseur. Si l’on se réfère à une étude portant sur 150 000 hommes traités par cette nouvelle classe comparativement à autant d’hommes n’en prenant pas, la fréquence des chutes – et par là des fractures et des traumatismes crâniens –, quoique légèrement supérieure sous traitement, est cependant suffisamment significative pour interpeller et réduire l’usage de ces nouvelles drogues chez les sujets les plus âgés.B. Welk, E. McArthur, L.-A. Fraser, et coll. dans The British Medical Journal, octobre 2015.

    Compromis, chose duePour illustrer un des nombreux compromis auquel ont dû se plier les rédacteurs de l’accord, le texte original comprenait cette phrase : « Les pays développés doivent continuer à être en première ligne pour mener à bien des plans nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. » En anglais, le terme pour « doivent » est « shall ». John Kerry a exigé que soit employé le terme « should » pour « devrait ». En termes juridiques, c’est beaucoup moins contraignant.

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    4 n°31 • janvier 2016 • Alternative Santé

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    La voix des thérapeutesRadio Médecine

    douce

    À l’écoute des thérapeutes qui font la vitalité des médecines naturellesTous les jours, des émissions consacrées à la santé naturelle et aux thérapies alternatives : sophrologie, naturopathie, homéopathie vétérinaire… des spécialistes vous prodiguent leurs conseils.Radio Médecine douce est également votre radio (on appelle cela une radio collaborative) : intervenez en direct à l’antenne, utilisez le forum pour poser vos questions de santé. Et restez connecté ! Un programme musical vous accompagne toute la journée.

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    BILLET D’HUMEUR

    Passage en Force

    Personne n’a pu échapper à la sortie du VIIe épisode de la saga Star Wars. Que l’on porte un intérêt quelconque à ces aventures intergalactiques ou non, interrogeons-nous sur un point : le début de cette saga et des problèmes qui vont permettre l’émergence d’un empire tyrannique et sans pitié, c’est le conflit naissant entre la Fédération du commerce et la planète Naboo. La République n’a pas tenu face à la Fédération du commerce qui en voulait toujours plus et menait une politique de plus en plus agressive.

    Quel rapport avec nous ? Et bien, tout juste avant la sortie du film, nous venons d’apprendre l’existence de TiSA. Ça ne vous dit rien ? Et pour cause ! TiSA (Trade in Services Agreement, ou Accord sur le commerce des services)

    est un accord pour lequel le monde financier se réunit régulièrement et dans le plus grand secret depuis 2012, dont l’objectif est de réduire les barrières empêchant les entreprises d’un pays A de mener leurs activités de service dans un pays B. Ces barrières peuvent être les quotas nationaux, les marchés publics réservés, les monopoles ou les normes protectrices. Les secteurs qui sont directement concernés sont entre autres le transport maritime, les technologies de l’information, le courrier et la livraison, les services financiers et les monopoles publics. Mais aussi la santé. L’accent est mis sur l’ouverture du marché de la santé aux investisseurs commerciaux. Selon la Commission européenne, les pays qui signent des accords de libre-échange peuvent conserver des monopoles

    publics. L’accord TiSA s’appliquerait uniquement au segment commercial du secteur de santé.

    Ceci ne sera pas sans conséquence. Avant que les accords de commerce et d’investissement soient applicables au secteur de la santé, un marché commercial pour les soins de santé doit exister. Premièrement, cela augmente la pression pour privatiser les soins de santé publique. Deuxièmement, l’existence d’un marché commercial parallèle limitera le secteur public de santé. Jeunes et moins jeunes Padawans, que la Force soit avec vous pour lutter contre le côté obscur de l’ultralibéralisme. l

    Jean-Baptiste Talmont

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  • 5Alternative Santé • janvier 2016 • n°31

    EN BREF…

    actualités

    « L’intestin au secours du cerveau », Dr David Perlmutter avec Kristin Loberg, Éd. Marabout, 348 pages.

    Tout est dans le ventre

    On finira par le savoir à force de le répéter, ou surtout à force de l’étudier : le rôle du système digestif et de son microbiote (que l’on appelait auparavant flore) révolutionne nos paradigmes sur la santé, son équilibre mais aussi l’étiologie des maladies chroniques et même notre manière de comprendre nos comportements, ce qui est acquis et ce qui est inné. Les profondeurs de nos entrailles nous plongent dans les profondeurs de notre être qu’intestins, côlons et leurs milliards de bactéries éclairent

    d’une lumière nouvelle. Ici, c’est encore l’intestin qui est au cœur des attentes pour expliquer, à travers les inflammations chroniques que ses déséquilibres suscitent ou accentuent, l’émergence et l’installation durable de la dépression, du TDAH ou encore de maladies auto-immunes. Réfléchir sur le rôle de l’intestin, de son interaction avec le cerveau, changer d’alimentation dans le but de rétablir le microbiote et protéger son cerveau est le cœur de cet ouvrage passionnant et très clair. l

    Carton plein pour les dents

    L’arrivée sur le marché des produits zéro sucre avait redonné à toute la population accro à la saveur douce de nombre de boissons et d’en-cas l’espoir de pouvoir continuer à vivre leur dépendance en toute impunité. « Que nenni ! » vient d’alerter le gouvernement australien. Si la consommation de ces produits diminue bien la consommation de calories inutiles et toxiques, les édulcorants qu’ils contiennent ont eux aussi un impact non négligeable sur la santé. Entre autres, au niveau buccal : le niveau élevé d’acidité qu’ils induisent attaque et érode l’émail des dents au point de mettre un jour à nu la dentine ou la pulpe ! Pire, les boissons zéro sucre sont à ce niveau aussi délétères que les boissons normalement sucrées. Ainsi, les colas, les sodas, les boissons dédiées aux sportifs, les

    boissons énergisantes qui affichent zéro sucre sont-ils tous désormais à éviter. De même, les denrées dites moins sucrées du fait de la présence d’édulcorants (barres énergétiques, jus de fruits…). La liste ne s’arrête pas là : les aliments issus de l’industrie agroalimentaire qui contiennent des chélateurs (substances capables de se fixer à des minéraux et de les éliminer du corps) tel le citrate (additif souvent présent dans ces produits) sont susceptibles de délester les dents de leur calcium. Adieu, donc, bonbons, glaces à l’eau et autres gâteries… l

    Australian Government – Department of Industry and Science / Business Cooperative Research Centres Programme / Oral Health crc : « The potential of sugar-free beverages, sugar-free confectionery and sports drinks to cause dental erosion », 2015.

    Cette firme qui, dès qu’elle en a eu racheté les droits, a augmenté de plus de 5 000 % le prix du pyriméthamine (Daraprim) – médicament utilisé contre le paludisme et la toxoplasmose –, a récemment annoncé qu’elle acceptait de baisser ses tarifs de 50 % pour les hôpitaux. Nancy Retzlaff, chef des affaires commerciales, a justifié cette décision par cette phrase : « En lien étroit avec nos programmes d’accès aux patients, c’est là un pas important de notre engagement pour assurer un accès direct au Daraprim à un coût le plus bas possible aussi bien pour les hôpitaux que pour les malades. » Édifiant ! l

    Turing Pharmaceuticals : un pas de plus vers l’hypocrisie

    Les différents médicaments allopathiques sont loin d’induire l’éradication de la candidose digestive chez la majorité des personnes qui en souffrent. Un défi qu’une équipe a décidé de relever en testant chez la souris infectée les trois compléments alimentaires suivants : suif de bœuf, huile de soja et huile de coco. Les résultats observés dépassent toutes les espérances : l’alimentation enrichie en huile de coco réduit la population de Candida albicans de plus de 90 %. Reste à vérifier ces résultats chez l’homme. lK. Gunsalus, N. R. Matthan et coll. dans Sphere, novembre 2015.

    Coco versus candidose

    Vivre éternellement grâce à la nanotechnologieLa vie éternelle, c’est ce à quoi s’engage pour 2045 une start-up du nom de Humai. Selon son communiqué, elle sera capable de ressusciter les morts en utilisant une intelligence artificielle et une nanotechnologie capable de stocker les programmes qui permettent à l’organisme de fonctionner normalement. Le monstre créé par le Dr Victor Frankenstein aurait certainement apprécié.

    Et si le jet lag favorisait l’Alzheimer ?Les problèmes de sommeil sont fréquents au cours de la maladie d’Alzheimer, mais y a-t-il une relation de cause à effet entre ces deux manifestations, et si oui, dans quel sens ? Une étude chez la souris apporte aujourd’hui un élément de réponse. Le retard de huit heures – une fois tous les trois jours – de l’exposition à l’obscurité induit une déficience en glutathion, un antioxydant majeur, et par voie de conséquence, une facilitation de l’altération des cellules cérébrales par les radicaux libres. Cette expérimentation qui simule le jet lag fait se poser la question de l’implication réelle de la répétition de vols long-courriers dans la genèse du déclin cognitif.K. R. LeVault, S. A. Tischkau, et coll., dans Journal of Alzheimer’s Disease, octobre 2015.

    Streptocoques du groupe B, maternité en dangerAux États-Unis et au Canada, coutume est d’administrer une cure antibiotique à toute femme qui, au moment de l’accouchement, est positive aux streptocoques du groupe B, peu importe la qualité de son microbiote. Résultat : moins de Bacteroidetes et plus de Clostridiales pour le nourrisson. Heureusement, l’allaitement maternel peut améliorer cette situation.M. Azad, T. Konya, et coll. dans British Journal of Obstetrics and Gynaecology, septembre 2015.

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  • fiche thérapeutique

    par le docteurPaul Dupont,

    ancien chefde clinique

    de nutrition

    SP31

    Bulletin d’abonnement

    Mes coordonnées : Mme Mlle M.

    Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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    Surpoids et obésité sont aujourd’hui des problèmes de santé publique majeurs puisqu’ils augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’hypertension. Les personnes concernées doivent absolument trouver le moyen de rétablir un poids correct, et surtout de le maintenir.

    RÉGIMES INEFFICACESLes régimes existants se révèlent souvent inefficaces et sont fréquemment suivis d’une reprise de poids pouvant entraîner des carences graves. De plus, ils provoquent une augmentation de l’appétit.

    La faim et la satiété sont des perceptions induites par des hormones comme la ghréline. Or on a constaté que certaines fibres, comme celles des pois, engendrent

    un phénomène de satiété en réduisant la sécrétion de la ghréline.

    LA SATIÉTÉ POUR MAIGRIRVoici un protocole basé sur quelques règles permettant de maîtriser la satiété.Mangez lentement. L’insalivation des aliments par l’amylase salivaire favorise la perte de poids et la satiété.Diminuez les rations de produits gras et sucrés, mais progressivement. Les personnes en surpoids sont habituées à des doses importantes de ce type d’aliments. Si vous les éliminez brutalement de vos menus, les centres cérébraux de la récompense et de la satisfaction du désir risquent d’induire un comportement compulsif, soit pendant la digestion, soit au repas suivant.

    Commencez les repas par des crudités et mangez plus souvent des légumineuses en accompagnement des viandes. Elles sont riches en fibres qui favorisent la satiété.Prenez des collations fractionnées entre les repas avec des pommes ou des fruits avec la peau. Mieux vaut segmenter les prises alimentaires pour réguler la satiété plutôt que de sauter des repas, synonyme de fringales et de montées d’insuline.Mettez-vous en disposition. Évitez de manger devant la télé : le stress perturbe les signaux de satiété venant de l’estomac et le cerveau affectif compense par la nourriture. En outre, les états dépressifs entraînent une stimulation involontaire des besoins en aliments gras et sucrés en altérant la perception des goûts. Les états anxieux, légèrement dépressifs, font que la personne mange plus gras sans s’en rendre compte et privilégie le sucré aux dépens de l’amer.

    Parallèlement, il est possible d’ajouter la prise de fibres de pois qui favorisent la satiété. Votre pharmacien saura vous conseiller. Vous pouvez aussi prendre dans un verre d’eau 1 cuillère à café d’Œmine SAT, complément alimentaire riche en fibres naturelles de pois. Comme on l’a vu, elles ont un double effet cliniquement prouvé : elles augmentent la sensation de satiété et diminuent la quantité de nourriture absorbée, autrement dit des calories. l

    L’obésité tue plus que la faimSelon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de cas d’obésité a doublé depuis 1980. En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids et plus de 600 millions étaient obèses. Chez les adultes âgés de 20 ans et plus, 39 % étaient en surpoids et 13 % étaient obèses. Une grande partie de la population mondiale vit dans des pays où le surpoids et l’obésité tuent plus de gens que l’insuffisance pondérale. En 2013, ils concernaient plus de 42 millions d’enfants de moins de 5 ans. Enfin, ajoutons que, toujours selon l’OMS, d’ici à 2030, la prévalence de l’obésité et du surpoids dépassera les 80 % dans certains pays européens, devenant ainsi la norme.

    Surpoids et obésité

    VOIR ADRESSES P. 23

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  • CANCER DU SEIN

    7Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    c ommençons, une fois n’est pas coutume, par une bonne nouvelle. Si en introduction, nous évoquions le fléau que représente le cancer du sein, rappelons un point positif : bien que l’incidence de la maladie (nombre de nouveaux cas déclarés par unité de temps, en l’occurrence une année) n’ait cessé d’augmenter jusqu’en 2005, elle diminue depuis, en lien, semble-t-il, avec la recommandation des instances nationales de santé de réduire considérablement la prescription du traitement hormonal de la ménopause (THM).

    Pour l’année 2012, l’Institut national du cancer (INCa) a estimé à 48 763 le nombre de nouveaux cas de cancer du sein et à 11 886 celui des décès qui lui sont directement imputables.

    Quant à la survie (chiffres pour 2008), elle était chiffrée respectivement à 86 % et 76 % cinq ans et dix ans après le diagnostic.

    Enfin, s’il est encore (et heureusement) rare chez l’homme (1 % des cas), le cancer du sein n’en est pas moins grave.

    DÉPISTER LES DÉPISTAGES

    Partant du principe que « Mieux vaut prévenir que guérir », des campagnes de dépistage massif ont été mises en place dans de très nombreux pays. C’est ainsi que le mois d’octobre est devenu le temps annuel de cette grande mobilisation, arguant que plus le cancer est dépisté à un stade précoce, plus les chances de guérison sont élevées. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si les faits corroboraient cette assertion.

    Des études anglo-saxonnes prétendent juste le contraire et, pire, elles affirment que ces campagnes génèrent un nombre important de surdiagnostics et donc de traitements aussi inutiles que dangereux.

    Malgré les preuves qui ne cessent de confirmer ces dernières thèses, le ministère de la Santé persévère… Pourquoi donc ?Certains avancent l’hypothèse de conflits d’intérêts, partant des faits suivants :– Le concept de mois de sensibilisation au cancer

    du sein est né en 1985 de la collaboration entre American Cancer Society et Imperial Chemical Industries.– Le but affiché de cette manifestation est la promotion de la mammographie.– Imperial Chemical Industries est aujourd’hui l’une des innombrables divisions du groupe pharmaceutique AstraZeneca qui commercialisent entre autres le tamoxifène et l’anastrozole, deux molécules couramment prescrites au cours du cancer du sein.

    Sans parler des effets indésirables des traitements anticancéreux parfois sévères, altérant considérablement la qualité de vie. Il est temps de réfléchir sur toutes les questions essentielles et d’apporter nos réponses et notre point de vue. Bref, octobre rose fait voir rouge !

    Première cause de cancer et de mortalité chez la femme, le cancer du sein est considéré comme un fléau majeur : une femme sur huit en sera affectée au cours de sa vie. D’où l’urgence de tenter de répondre à quelques questions : quel intérêt du dépistage par la mammographie ? À quels troubles graves chaque classe de traitements expose-t-elle ? Que peuvent apporter les médecines naturelles ?

    Dossier réalisé avec le concours du Dr Naïma Bauplé et de Vittoria Siegel (conseil en médecine nutritionnelle)

    Cancer du seininfos, intox et détox

    Apparition et évolution d’un cancer du seinLe cancer du sein se développe dans 95 % des cas au niveau de la glande mammaire, le plus souvent à partir des cellules des canaux galactophores. On parle alors d’adénocarcinome. C’est le stade du carcinome in situ. S’il continue à évoluer, il franchit la membrane basale qui sépare l’épithélium du tissu conjonctif de soutien et envahit ce dernier. Il a alors atteint le stade de carcinome infiltrant. Sans intervention, il y a grand risque que des cellules cancéreuses se détachent et soient transportées sur une plus ou moins grande distance par le biais des vaisseaux sanguins ou lymphatiques. C’est le carcinome métastatique.

    Fonction et image de soiLa fonction première du sein est la production de lait. Elle est assurée par la glande mammaire, composée de nombreux lobules (site de production) et des canaux galactophores (voie de transport jusqu’au mamelon). Il se développe à la puberté sous l’influence des œstrogènes et de la progestérone. Outre sa fonction nourricière, le sein est un signe de féminité et toute atteinte à l’intégrité physique peut avoir de profondes répercussions sur l’image de soi.

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  • 8 n° 31 • janvier 2016 • Alternative Santé

    LE DOSSIER CANCER DU SEIN

    – radiothérapie thoracique anticancéreuse à haute dose pendant l’enfance ou l’adolescence (pour la maladie de Hodgkin, le plus souvent).●● Certains antécédents familiaux : cancer du sein

    dans un sexe comme dans l’autre et dans la lignée paternelle comme dans la lignée maternelle ; cancer de l’ovaire.●● Un traitement par le diéthylstilbestrol (DES ou

    Distilbène), molécule commercialisée dans les années 1940 et retirée du marché en 1983, utilisée comme traitement préventif des fausses couches spontanées et des accouchements prématurés. Non seulement pour la femme qui y a été soumise, mais aussi et plus encore pour les filles qu’elle a eues à la suite de cette cure.

    SAVOIR IDENTIFIER LES SYMPTÔMES ET AGIR

    Les symptômes susceptibles d’alerter diffèrent des plus fréquents tels que fièvre, douleur et rougeur. Il est donc indispensable de bien les connaître. Il s’agit d’une tuméfaction, de la rétraction d’un mamelon ou de la peau à un endroit quelconque du sein, d’une inflammation locale, de l’écoulement d’un sein, de l’eczéma d’un mamelon et d’un ganglion dans une aisselle.

    XX Le premier bilan comprend :

    L’anamnèse (c’est-à-dire l’histoire de la maladie) et la mammographie bilatérale, doublée d’une échographie bilatérale en cas d’image douteuse à la radiographie.

    S’il ressort une présomption de cancer, le recours à un oncologue est obligatoire. Sera alors discuté l’intérêt des IRM, TEP ( tomographie par émission de positons), ponction et biopsie de la masse tumorale suivie de son analyse microscopique, recherche de mutation génétique, évaluation des récepteurs aux œstrogéniques (ER) et à la progestérone (PR) sur les cellules cancéreuses…

    XX Au terme de ce bilan, la tumeur est soumise à deux classifications successives :

    ●● TNM : d’après son volume et son extension (T), le degré d’atteinte ganglionnaire (N) et l’existence ou non de métastases (M).●● UICC qui établit le stade de la maladie, de 0 à IV.

    C’est à partir de ces éléments que la proposition de traitement s’élabore.

    c omme pour beaucoup de maladies dont l’incidence n’a cessé d’augmenter ces dernières années, la liste des facteurs de risque ne cesse de s’allonger. Parmi les facteurs officiellement reconnus, il y a évidemment une certaine prédisposition génétique, dont la plus fréquente est le syndrome seins/ovaires.

    À lui seul, il représente plus de 5 % des cancers du sein et/ou de l’ovaire. Le plus souvent, il est en lien avec une altération de l’un des deux gènes BRCA1 et BRCA2, situés respectivement sur les chromosomes 17 et 13. La mutation génétique qui en est responsable se transmet sur le mode autosomique dominant. En d’autres termes, située sur un chromosome non sexuel (homme et femme peuvent être touchés), sa présence dans le génome suffit pour induire la maladie. Ce qui signifie que :– lorsqu’elle est présente, la mutation concerne la moitié des cellules reproductrices (spermatozoïdes comme ovules) ;– toute personne qui en est porteuse l’a reçue d’au moins l’un de ses parents. De plus, elle expose chaque membre de sa descendance directe au même risque.

    XX Un risque très féminin

    Chez la femme frappée par cette anomalie, le risque de développer un cancer dans chaque sein est multiplié au moins par trois par rapport aux femmes non porteuses. Autres facteurs de risque :●● L’âge (les femmes entre 50 et 74 ans).●● Certains antécédents personnels :

    – développement anormal du tissu mammaire au niveau d’un canal ou d’un lobule (hyperplasie atypique) ;

    L’obésité en cause chez les hommesRare, le cancer du sein chez l’homme est souvent repéré à un stade déjà assez évolué (envahissement ganglionnaire), ce qui en aggrave le pronostic. Le terrain familial (au moins un cas dans les proches au premier degré), le traitement tardif d’une cryptorchidie (testicule abdominal), le surpoids et la prise d’un traitement anti-androgénique sont autant de facteurs de risque. Du fait de l’épidémie mondiale de surpoids, il est probable que l’incidence du cancer du sein chez l’homme va croître au cours des prochaines décennies. Quant aux signes d’appel, ils sont sensiblement les mêmes que chez la femme, excepté la localisation préférentielle, rétro-aréolaire (derrière le mamelon).

    Odeurs et cérumenUne équipe japonaise a découvert que la production conjointe d’une mauvaise odeur corporelle (particulièrement au niveau des aisselles) et de cérumen visqueux était liée au gène ABCC11, responsable d’une certaine forme de cancer du sein.La découverte de la coexistence de ces signes permettrait de détecter la maladie à un stade précoce.

    ●● Risque et diagnostic

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  • 9Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    de la mortalité par le dépistage régulier pendant dix ans n’est pas voisine de 15 %, mais seulement de 0,05 % (5 cas sur 10 000). En termes clairs, que la femme se fasse dépister ou non, elle ne vit pas plus longtemps. Quant au fait que l’espérance de vie (depuis l’annonce du diagnostic) ne cesse d’augmenter depuis deux décennies, il s’explique par l’amélioration continuelle des traitements.

    XX Le surrisque de cancer auquel cela expose

    Pour les femmes à haut risque génétique, le contrôle mammographique annuel, lorsqu’il est pratiqué avant qu’elles n’aient atteint la trentaine, facilite la survenue de la maladie. En effet, lorsqu’un cancer survient dans l’intervalle réglementaire entre deux mammographies, il serait plus agressif et se développerait plus vite.

    XX La politique du parapluie

    Pour le médecin, entre en faire pas assez et en faire trop, la marge est étroite, mais afin d’éviter d’éventuelles poursuites judiciaires, il lui est plus confortable d’appliquer les recommandations officielles à la lettre.

    Face à l’incohérence du discours scientifique, les autorités de santé du Canada, du Danemark, de la Grande-Bretagne, de la Suède, et probablement d’autres pays encore, ont radicalement transformé leur communication : après un exposé objectif des avantages et des inconvénients de la mammographie, elles laissent la femme faire son choix en son âme et conscience.Au pays des libertés, celle-ci est aujourd’hui confisquée car, comme l’a souligné l’association UFC - Que choisir ? dès la mise en place d’Octobre rose, « Trois épines égratignent […] le choix éclairé des Françaises : une information partielle et obsolète, des injonctions pressantes et culpabilisantes et des médecins intéressés financièrement. »

    s elon l’INCa, « détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri dans plus de 90 % des cas. Aujourd’hui, le dépistage du cancer du sein est le moyen le plus simple de lutter contre ce cancer. La mammographie, qui est l’examen de référence, permet de détecter des cancers de petite taille avant qu’ils ne soient palpables ou que des symptômes ne se manifestent. »

    RECOMMANDATIONS OFFICIELLES

    ●● Un examen clinique mammaire chaque année à partir de 25 ans.●● Une mammographie tous les deux ans chez la

    femme entre 50 et 74 ans.●● Une seconde lecture systématique de tous

    les clichés jugés normaux par un radiologue indépendant.

    Ces propositions sont aujourd’hui fortement discutées, et ce pour plusieurs raisons.

    XX Les spectres du surdiagnostic et du surtraitement

    Le problème de tout examen est non seulement le nombre de faux négatifs, mais aussi le nombre de faux positifs qu’il engendre. Dans le cas de la mammographie, cela se chiffrerait selon l’INCa à 19 % de surdiagnostics et un décès évité pour trois cas de surdiagnostic.

    De plus, spécifique à cet examen, il existe un risque supplémentaire, celui des cas pris à un stade très précoce dont certains vont spontanément régresser et disparaître ou évoluer si lentement que la mise en place d’un traitement est totalement inutile. Comme les moyens techniques actuels ne permettent pas de distinguer les carcinomes in situ qui vont régresser ou stagner de ceux qui vont évoluer rapidement, le corps médical préfère tous les traiter.

    XX Le faible impact sur la mortalité

    Le principal bénéfice escompté de cette combinaison de dépistage systématique et de traitement précoce est une baisse importante de la mortalité par ce cancer. Malheureusement, il n’en est rien : l’information diffusée par les organismes officiels et relayée par les associations de malades est souvent trompeuse car l’analyse minutieuse des résultats des différentes études publiées sur le sujet permet de conclure que la réduction absolue

    L’auto-examen des seins et des aissellesMieux que des phrases, des images ou une vidéo sont capables de montrer quand et comment procéder à un auto-examen des seins et des aisselles. Plusieurs sites internet dédiés au cancer du sein en expliquent parfaitement la procédure.

    ●● Non à la mammographie systématique

    La calamine blanche à base d’oxyde de zinc est largement

    utilisée en cosmétique : protection solaire, traitements de

    l’acné, de l’eczéma, des piqûres d’insectes…

    Appliquée sur la poitrine avant une mammographie,

    elle peut provoquer des images imitant des micro-

    calcifications et faire suspecter un cancer du sein !

    La calamine, ce trompe-mammo

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  • 10 n° 31 • janvier 2016 • Alternative Santé

    LE DOSSIER CANCER DU SEIN

    ( produits industriellement à partir d’une seule lignée de cellules : Avastin, Herceptin, Kadcyla).Hormonothérapie, ou plus exactement traitement antihormonal, lorsque le développement du cancer est sous la dépendance du taux plasma-tique d’œstrogènes (Nolvadex) et inhibiteurs de l’aromatase (Arimidex, Aromasine…).Biphosphonates en cas de métastases osseuses : (Clastoban, Lytos, Bondronat…).Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), actuellement à l’essai, car ils modifieraient l’expression des oncogènes.

    DES EFFETS COLLATÉRAUX MULTIPLES, PARFOIS MAJEURS

    La médecine officielle reconnaît que les traitements dont elle dispose actuellement exposent à de nombreux effets indésirables, dont certains sévères et durables, mais n’en donne pas une évaluation chiffrée. Selon une récente étude, six ans après le diagnostic, plus de 60 % des personnes survivantes présenteraient au moins une de ces conséquences désagréables.

    XX Liste abrégée des effets secondaires les plus graves :

    Chirurgie : lymphœdème (syndrome du gros bras), destruction de l’image corporelle avec répercussion psychologique suite à une exérèse totale sans possibilité de reconstruction.Radiothérapie : production de cellules cancéreuses bien plus agressives que celles qui ont été traitées, lymphœdème après irradiation axillaire, séquelles esthétiques, pneumopathie radique.Chimiothérapie : quelle que soit sa nature, toxicité sanguine, baisse des défenses immunitaires, alopécie, altération des fonctions cognitives.– Toxicité cardiovasculaire : hypertension artérielle avec le bevacizumab, insuffisance cardiaque avec les anthracyclines, le trastuzumab et le bevacizumab.Hormonothérapie :– Tamoxifène : phlébite d’un membre inférieur compliquée d’embolie, cancer du col de l’utérus (endomètre), et quand le traitement a duré plus de cinq ans, cancer dans le sein opposé, nettement plus agressif que le premier.– Inhibiteurs de l’aromatase : douleurs articulaires, ostéoporose précoce.

    l’élaboration de guides des bonnes pratiques à l’attention des praticiens a modifié profondément la relation du médecin à son malade. Le praticien se doit de respecter le dispositif d’annonce

    du cancer qui vise à offrir « au patient dans cette situation difficile les meilleures conditions d’information, d’écoute et de soutien ».

    UNE ARMÉE DE TRAITEMENTS

    La nature des traitements dépend de l’existence ou non de métastase, de la nature de la tumeur, du caractère hormonodépendant ou non de cette tumeur, de la décision de la patiente, après qu’elle a été informée des avantages et des inconvénients des différentes solutions proposées.

    XX La proposition thérapeutique comprend un ou plusieurs des éléments suivants :

    Chirurgie : simple ablation de la tumeur, quadrantectomie (exérèse de la tumeur et du quart de sein où elle est située), mastectomie totale, exérèse du ganglion sentinelle dont l’examen dictera la nécessité ou non d’un curage ganglionnaire plus étendu.Radiothérapie : irradiation mammaire en cas d’ablation partielle du sein, irradiation de la paroi thoracique en cas d’ablation totale, irradiation ganglionnaire éventuellement.Chimiothérapie classique utilisant essentiellement deux classes de produits : anthracyclines (Cérubi-dine, Adriblastine, Zavedos…) et taxanes (Jevtana, Taxotère, Abraxane, Taxol…).Nouvelle chimiothérapie ou thérapie ciblée faisant appel à des anticorps monoclonaux

    L’effet Angelina JolieÉtant porteuse, selon son dire, d’une mutation sur le gène BRCA-1, Angelina Jolie a opté pour une mastectomie bilatérale. Suite à cette annonce, il lui est aujourd’hui reproché de s’être alors présentée comme un exemple à suivre. Certes, mais c’est oublier l’effet de mode induit par les stars malgré elles. Il n’est donc pas étonnant que le corps médical lui-même reconnaisse que nombre de ces doubles mastectomies sont inutiles. Ce qui ne doit pas faire oublier que la peur de l’extension à l’autre sein est un puissant facteur de stress et par-là même de facilitation de cette bilatéralisation.

    Moins de thérapie ?La qualité de vie entre enfin en considération et l’usage de la chimiothérapie chez toutes les femmes atteintes de cancer du sein est remis en cause. Pour que soit profitable le recours aux traitements, la recherche se concentre sur des marqueurs fiables, cliniques et biologiques. Nous n’en sommes qu’au début, mais ne soyons pas bégueules.

    ●● Les traitements officiels en question

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  • 11Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    – La gestion du stress par des thérapies cognitives et comportementales (TCC) est capable de modifier le cours de la maladie car son action ne se limite pas au plan psychologique mais intervient aussi au niveau moléculaire.

    POTENTIALISER LES TRAITEMENTS ALLOPATHIQUES

    Là encore, plusieurs types d’action sont possibles.

    XX Complémentation alimentaire

    – Corriger tout déficit en vitamine D3 car un taux élevé dans le sang de son métabolite, la 25(OH)D, est régulièrement associé à une survie plus longue. La posologie est adaptée par le médecin traitant, au vu des résultats.– La lutéoline bloque la croissance et diminue la viabilité des cellules cancéreuses mammaires dépendantes de la progestérone. De plus, elle possède une puissante activité anti-inflammatoire et protège les fonctions cognitives. Dose habituellement recommandée : 100 mg/j pendant au moins trois mois.– Le resvératrol inhibe l’expression du gène des récepteurs aux œstrogènes et bloque ainsi la croissance de la tumeur. Dose habituellement recommandée : 40 mg/j pendant trois mois.– La curcumine réduit la croissance du cancer mammaire en s’opposant à la fois à la prolifération des cellules malignes et à la création de nouveaux vaisseaux nourriciers (angiogenèse). Associez la curcumine à des phospholipides. Exemple : NuCurcumaHD, 2 gélules par jour, au minimum pendant trois mois.

    s’ i l n ’ e x i s t e p a s e n c o r e d’alternative naturelle vérifiée au traitement allopathique, il est toutefois possible d’améliorer significativement l’efficacité et la tolérance des protocoles officiels, la qualité de vie et parfois même le pronostic. Pour ce faire, il faut agir sur deux axes à la fois.

    RÉDUIRE LA RÉCIDIVE

    XX Stopper ou au moins réduire sérieusement la consommation d’alcool et de tabac

    XX Veiller à ne pas prendre trop de poids

    Plus on est en surpoids à la suite d’une chirurgie, plus le risque de récidive augmente. Certaines circonstances favorisent malheureusement le surpoids, comme la chimiothérapie classique.

    XX Adopter un régime alimentaire sain

    Les modèles macrobiotiques, végétarien et méditerranéen ont montré leur efficacité quant à la conservation prolongée du bien-être physique et psychologique.– Diminuer la consommation de viande rouge et éviter sa cuisson au gril.– Assurer un apport en oméga 3 à longue chaîne (DHA et EPA) afin de réduire le terrain inflammatoire et d’inhiber la prolifération cellulaire cancéreuse, soit sous forme de poissons de mer (100 grammes trois fois par semaine), soit sous forme d’huile de poisson (Ex : Oméga Protect, 2 gélules par jour).– Consommer quotidiennement une petite quantité de produits dérivés du soja, ce qui diminuerait le risque de récidive et prolongerait l’espérance de vie : 11 g/j de protéines de soja suffiraient, toute quantité supérieure n’apportant aucune protection supplémentaire.

    XX Traiter l’état de stress post-traumatique (ESPT)

    L’annonce du diagnostic est souvent ressentie comme une catastrophe car elle (r)éveille en soi un bouquet de peurs parfois très profondes. Cet ESPT serait présent chez plus de 20 % des femmes trois mois après le diagnostic et persisterait chez environ 14 % d’entre elles à quinze mois.– L’EMDR (désensibilisation et reprogrammation par le mouvement des yeux) est, de loin, la thérapie reconnue comme la plus efficace dans le traitement des séquelles de traumatisme psychologique.

    Liens utiles

    Tout savoir sur le dépistageNordic Cochrane CentreLa brochure intitulée « Dépistage du cancer du sein par la mammographie » fait une synthèse des études publiées à ce sujet. Bien que cette édition soit de 2012, elle reste d’actualité.http://nordic.cochrane.org/sites/nordic.cochrane.org/files/uploads/images/mammo-graphy/mammo-grafi-fr.pdf

    Auto-examen des seinsFondation cancer du sein du Québechttp://observation-desseins.org/#/

    Le cancer du sein, parlons-en !www.cancerdusein.org/le-depistage/lauto-examen- des-seins

    ●● L’apport des médecines naturelles

    Présente dans de nombreuses plantes, particulièrement dans les amandes

    des fruits à noyaux, cette substance découverte en 1830 a été utilisée

    comme traitement du cancer dès 1845 en Russie, puis aux États-Unis au

    cours des années 1920 avant d’être abandonnée du fait de sa forte toxicité

    liée à sa dégradation en cyanure d’hydrogène. L’émergence d’internet

    permit aux défenseurs et aux revendeurs d’amygdaline d’accéder à une

    audience sans précédent. Arguant la théorie du complot, le discours actuel

    de certains marchands est des plus éloquents. La prise de laetrile sous

    forme de complément alimentaire expose à des accidents d’hypoxie dont

    certains peuvent être mortels. Quant à l’utilisation de la B17 par voie

    intraveineuse, elle serait moins toxique. Elle est aujourd’hui préconisée

    par une équipe allemande en complément des traitements allopathiques.

    L’amygdaline, anticancéreux ou miroir aux alouettes ?

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  • 12 n° 31 • janvier 2016 • Alternative Santé

    LE DOSSIER CANCER DU SEIN

    micronutriments antioxydants type Antiox-Nut : 2 gélules par jour en continu.

    XX Manger méditerranéen

    ●● Manger régulièrement légumes et fruits. Plus l’apport quotidien de lignanes ( phyto-œstrogènes présents dans ces deux classes d’aliments) est important, plus le risque de cancer mammaire est amoindri. Manger des crucifères (choux de toutes sortes) : leur richesse en glucosinolates ( indole-3-carbinol, DIM, sulforaphane) s’oppose à la formation de tumeurs, notamment mammaires.●● Limiter la consommation d’alcool à un verre de

    bon vin rouge par jour.●● Diminuer la quantité de viande rouge.●● Eviter de trop manger (en nombre de calories),

    surtout entre 18 et 30 ans, ce qui protégerait particulièrement des formes BRCA1 et BRCA2.

    XX Se complémenter en micronutriments

    ●● Complexe vitaminique et minéral sans cuivre, sans fer et sans manganèse. Exemple : Visentiel, 1 capsule par jour en continu.●● Vitamine D3 : le risque est significativement réduit

    lorsque le taux sanguin de 25(OH)D3 est supérieur à 30 ng/ml. Dose recommandée : 400 UI/j.

    XX Lors de la ménopause

    Préférer les traitements alternatifs pour traiter les symptômes de la ménopause. Pour qui préfère le traitement hormonal, écarter tout progestatif et se contenter d’un œstrogène (17-bêta œstradiol), ce qui réduirait le risque de cancer mammaire.

    c omme de nombreux facteurs environnementaux participent de la genèse du cancer du sein, certaines mesures simples permettent d’espérer un moindre risque ainsi qu’un meilleur pronostic, si toutefois la maladie se développe.

    XX Le score d’Eisinger pour estimer sa prédisposition génétique

    Même si cette prédisposition est élevée, se rappeler que le dépistage précoce par la mam-mographie ne rallonge pas significativement l’es-pérance de vie, mais qu’il peut faciliter le déve-loppement de la maladie : les femmes porteuses d’une mutation BRCA1 ou BRCA2 qui subissent ce type d’examen avant 30 ans sont plus à même d’être affectées que leurs homologues qui n’y ont pas été exposées.

    XX Adopter la bio attitude

    Cette recommandation vaut pour l’alimentaire comme pour les cosmétiques, les produits d’entretien, les matériaux de construction et de rénovation. Ainsi, l’exposition aux toxiques et aux perturbateurs endocriniens (PE) sera réduite à son minimum.

    XX Reconsidérer son métier

    ●● Avoir une profession qui nécessite le recours à des pertubateurs endocriniens oblige les personnes concernées à effectuer des auto-examens réguliers ainsi qu’à une complémentation en

    Calculer son score d’EisingerLe score d’Eisinger est calculé d’après la cotation de certains facteurs de risque au sein de la famille proche.

    - Existence d’une mutation BRCA1 ou BRCA2 dans la famille, compter ...............................................................5- Cancer du sein chez une femme avant 30 ans .............................4

    - Cancer de l’ovaire avant 70 ans ..................................................4

    - Cancer du sein chez un homme ..................................................4

    - Cancer du sein chez une femme entre 30 et 39 ans ....................3

    - Cancer du sein chez une femme entre 40 et 49 ans ....................2

    - Cancer du sein chez une femme entre 50 et 70 ans ....................1

    Les cotations doivent être additionnées pour chaque cas de la même branche parentale. Toutefois, en cas d’atteinte des branches maternelle et paternelle, on ne garde que le score le plus élevé.Exemple : coté maternel, cancer du sein à 48 ans puis cancer de l’ovaire à 62 ans (2 + 4 points) chez la grand-mère ; cancer du sein à 34 ans (3 points) chez la mère alors que du côté paternel, cancer du sein chez le père (4 points), soit 9 points d’un côté contre 4 de l’autre. Score total : 9.Interprétation :Score inférieur ou égal à 2 : peu d’intérêt d’une consultation en oncogénétique.Score égal à 3 ou 4 : indication possible.Score égal ou supérieur à 5 : le type même de l’indication.

    ●● Comment prévenir le cancer du sein

    Quelques livres…

    • Rachel Campergue« No Mammo ? Enquête sur le dépistage du cancer du sein »Éd. Max Milo, 22,21 €.

    • Dr Patrice Halimi« La Grande détox : comment éviter les poisons au quotidien ? »Éd. Calmann-Lévy, 17 €.

    • Marine Jobert & François Veillerette

    « Perturbateurs endocriniens : la menace invisible »Éd. Buchet-Chastel, 12 €.

    • Dr Michel de Lorgeril

    « Le nouveau régime méditerranéen »Éd. Terre Vivante, 24 €.

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  • médecine énergétique

    13Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    L’odorat est, avec le goût auquel il est relié, le premier sens à s’éveiller chez le fœtus. Son intime et mystérieuse relation avec la mémoire, et surtout avec les émotions, le distingue des autres sens. Dans notre société moderne, on oublie souvent le pouvoir qu’ont les odeurs sur notre humeur, notre comportement et notre système nerveux. Et si l’on prêtait un peu plus attention à ces effluves bienfaisants ?

    Il y a quatre siècles, Montaigne constatait déjà à quel point les odeurs agissaient sur son humeur et son psychisme. Il regrettait même que les médecins n’en

    tirent pas plus de profits. Marcel Proust avait quant à lui évoqué le pouvoir des odeurs comme mémoire du passé : un jour d’hiver, alors qu’il prend un thé avec des petites madeleines en compagnie de sa mère, il ressent soudain un plaisir délicieux et découvre qu’il provient du souvenir de son enfance. Il écrit : « Quand d’un passé ancien rien ne subsiste, plus immatérielles, plus fidèles et plus persistantes, les odeurs et les saveurs restent encore longtemps. »

    Cela, les acteurs du goût l’ont aujourd’hui bien compris : les industriels de l’alimentation savent ajouter des parfums (souvent artificiels) pour inciter à la consommation, sans parler des boulangeries industrielles qui utilisent des diffuseurs d’arômes pour attirer le client depuis le trottoir avec des odeurs de pains chauds…

    Action psycho-émotionnelleDe nombreuses études scientifiques ont analysé le sens olfactif et révélé qu’il est bien lié à la mémoire. Pourquoi

    certaines odeurs nous attirent et nous plongent dans un état euphorique alors que d’autres nous stressent et nous font fuir ? Quelles sont les molécules dont les vibrations entrent en résonance avec notre être profond ?

    En fait, les odeurs sont capables d’agir directement au niveau psycho-émotionnel en émettant une vibration particulière. Comme nous sommes tous différents, nous avons tous une ou plusieurs odeurs fétiches avec lesquelles nous sommes compatibles. Alors, comme tout se passe au niveau du ressenti émotionnel, en étant un peu attentif, on va s’éveiller à la voie des odeurs et des parfums, on va les apprécier, les aimer et découvrir ainsi quels sont ceux qui sont susceptibles de nous faire du bien.

    La nature regorge de senteurs parfois très intenses : santal des Indes, patchouli d’Indonésie, ylang-ylang des Comores, bois de cèdre du Liban, ambre gris du Maroc, benjoin et myrrhe d’Orient. Dans l’Antiquité, ces essences, aussi précieuses que l’or ou les diamants, servaient à honorer les dieux et les ancêtres : la myrrhe était déjà mentionnée dans un papyrus égyptien datant de 2 000 ans avant J.-C.

    Puis l’homme est tombé sous le charme de ces effluves végétaux et a commencé à s’en servir pour son plaisir en les employant comme parfums ou huiles parfumées. Ce fut le cas aussi dans la Grèce antique où l’on préparait des onguents magiques et des philtres d’amour à base d’huile additionnée d’herbes aromatiques comme la coriandre, le genièvre ou le fenouil. Les huiles parfumées faisaient ainsi déjà partie de la vie sociale…

    L’olfactothérapie consacréeAujourd’hui, ces essences odoriférantes et les huiles essentielles font un retour en force dans le monde du bien-être car elles stimulent les sens et nous aident à retrouver notre équilibre émotionnel. C’est le royaume de l’aromathérapie, ou l’art d’utiliser des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. On parle aussi d’olfactothérapie (cf. Principes de Santé n° 65, p. 13) pour désigner cette méthode psycho-énergétique qui utilise les odeurs et les vibrations de certaines huiles pour nous guérir et améliorer notre humeur. Quelques-unes possèdent un pouvoir apaisant comme la lavande, alors qu’une huile essentielle de pin ou de menthe poivrée sera revitalisante et tonifiante ; certaines peuvent atténuer le stress comme le néroli ; il y a aussi les parfums joyeux de la fleur d’oranger, de citronnier ou de fruit de la passion, sans oublier les parfums intenses du musc et surtout de l’ylang-ylang, considéré comme un puissant aphrodisiaque.

    Alors, puisque les odeurs ont la capacité d’agir directement sur notre état psycho-émotionnel ou affectif par le biais d’une vibration particulière, pourquoi ne pas les utiliser abondamment afin de retrouver notre équilibre émotionnel ? À chacun de trouver odeur à son nez ! l

    Martine PédronEthnologue

    Odeurs fétiches

    Des rituels et des charmesDans les grandes civilisations de l’Amérique précolombienne, les arômes ont toujours eu un rôle fondamental : de nombreux documents en attestent, comme le codex Badiano où l’on peut voir dessiné de nombreuses fleurs et plantes aromatiques, mais aussi les résines que les Aztèques utilisaient pour soigner différentes maladies (feuilles aromatiques d’aulne, feuilles de l’arbre du brouillard – Pinus ayacahuite –, fleur de vanille ou fleur de maïs). Mais la plante qui incarne le mieux la fonction aromatique, c’est le copal, une résine extraite de l’arbre du genre Bursera : aucun rituel ne pouvait se dérouler sans la présence de la fumée de cette résine. Brûlé dans un copalero, encensoir de terre cuite, le copal dégage dans l’atmosphère une forte odeur enivrante et une fumée purificatrice qui est l’offrande par excellence des hommes aux Dieux. Aujourd’hui encore, chez certaines populations amazoniennes comme les Yanomamis, il existe des parfums végétaux utilisés par les hommes comme une arme de séduction. Car les odeurs existent aussi pour nous attirer et nous séduire.

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  • interview

    14 n° 31 • janvier 2016 • Alternative Santé

    La médecine admet de plus en plus les liens entre émotions et immunité. Et ce sont les élixirs

    floraux qui ont le vent en poupe, emportant dans leur sillage les pharmaciens conventionnés qui

    commencent à recommander ces remèdes subtils. Un changement apprécié par Pascale Millier

    notamment, docteur en pharmacie. Elle a délaissé son officine pour se consacrer aux mystères de

    ces préparations vibratoires solaires qui nous veulent du bien…

    Alternative Santé Docteur en pharmacie, vous avez curieusement délaissé votre officine après dix-huit ans de pratique. Pourquoi avoir fait ce choix ?Pascale Millier C’est grâce, ou à cause de mes enfants. Le premier épisode remonte à 1989. Mon premier fils a eu une maladie infantile bénigne. C’est terrible à avouer, mais je ne pouvais pas i m a g i n e r l u i d o n n e r l e s médicaments que je vendais aux autres. J’ai pris conscience que j’avais peur de l’empoisonner. J’ai contacté un homéopathe qui l’a soigné avec ses granules aussi bien, voire mieux que la médecine allopathique. Du coup, je me suis lancée dans des études et j’ai obtenu un DU en homéopathie. En septembre 1996, enceinte de six mois, je subis une attaque à main armée dans ma pharmacie en plein après-midi. Le traumatisme ne passera qu’avec un élixir spécifiquement destiné à la peur pour les autres, en l’occurrence mon bébé et mes trois enfants. En 1999, je place ma pharmacie en gérance et je suis mon mari en Angleterre. Mon troisième enfant le vit mal et fait otite sur otite. Un médecin me conseillera l’élixir d’Elm (orme), pour ce qu’il appellera un surmenage auditif lié à une langue étrangère, mais aussi Walnut (noyer) pour l’adaptation et Mimulus (muscade) contre les craintes connues. Plus une seule otite. Et sa maîtresse me dit qu’il s’adapte enfin. C’est là que je décide de suivre le cursus de formation du Centre Bach.

    A.S. Pourquoi devrait-on prendre au sérieux le docteur Bach ?P. M. S’il a créé des élixirs auxquels on reproche de ne contenir aucune molécule, le docteur Bach a surtout travaillé avec beaucoup de rigueur scientifique. D’abord chirurgien, puis bactériologiste et immuno logiste, il a mis au point ce que l’on a nommé les sept nosodes du Dr Bach, qui font le lien entre maladies et flore intestinale. Il s’est d’abord passionné pour les recherches de Hahnemann, concepteur de l’homéopathie, avant de découvrir les vertus des fleurs. Ses premières recherches sont aujourd’hui corroborées par les recherches en immunologie.

    A. S. Comment expliquer que les études n’ont pas toujours donné des résultats probants sur les élixirs ?P. M. Ladite science n’a pas forcément envie de mettre de gros moyens dans des domaines qui ne lui rapporteraient rien. Mais des études dans d’autres champs aident à accepter l’idée que les émotions, auxquelles s’adressent les élixirs, méritent réflexion. C’est le cas des approches de physique quantique ou des travaux sur la mémoire de l’eau qui véhicule des informations.

    A. S. Mais les liens entre plantes spécifiques et émotions restent encore à éclaircir…P. M. L’ancienne théorie des signatures peut aider, à savoir que telle forme semble pouvoir copier tel organe. La noix ressemble au

    Les élixirs floraux peuventêtre de précieux alliés de santé

    cerveau, or on sait qu’elle a des effets sur son fonctionnement. Le nom passiflore [fleur de la passion, découverte en Amérique du Sud, ndlr] a été donné par les prêtres qui y ont vu une évocation de la Passion du Christ. Connue pour ses propriétés sédatives, elle est aussi capable de pacifier l’esprit, de calmer la passion pour la transformer en compassion, en amour sans sacrifice. C’est ainsi qu’on la donne en élixir. On rejoint là des traditions dans lesquelles microcosme et macrocosme sont en correspondance. Mais il y a bien plus que la morphologie. Autre chose que matière et biochimie.

    A. S. Quelles autres spécificités ont été mises en avant ?P. M. Seules les fleurs dont Bach a présupposé qu’elles véhiculaient des fréquences vibratoires sont utilisées. Délicatement préparées par infusion solaire dans leur milieu naturel et dans de l’eau très pure, elles sont diluées et dynamisées. On n’atteint pas les mêmes couches de l’être, même avec une fleur identique. En phytothérapie par exemple, on prend la racine du pissenlit pour ses propriétés toniques. En homéopathie, on utilise toute la fleur qui servira de draineur. Et en élixir, on ne prend qu’un peu de la fleur qui est devenue plumeuse. Elle servira pour ceux qui ont besoin de légèreté tout en restant ancrés, pour ceux qui font trop d’efforts, qui se crispent. Goethe, avec son approche très complexe du vivant, a inspiré de nouvelles formes de

    En savoir plus

    Livres - Pascale Millier : « Les fleurs de Bach pour trouver et retrouver un équilibre émotionnel », Éd. Eyrolles (2015).« Le conseil homéopathique à l’officine », Éd. Similia (1996).

    - Edward Bach : « Guéris-toi toi-même », Éd. Ulmus Company LTD (1999).

    Sur internet Études en Amérique latine : www.esenciasflorales.net/inicio/ARTICULOS/articulos.htmDeva : www.deva-lesemotions.comAcadémies de naturopathie : www.academies-naturopathie.comMédecine intégrative : www.integrativeonc.org

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  • 15Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    Pharmaciens de père en filleIssue de plusieurs générations de pharmaciens, docteur en pharmacie diplômée de la faculté de Lyon, Pascale Millier est aussi titulaire d’un DU en homéopathie et d’un DIU en alimentation et micronutrition. Formée en Angleterre en 1999 aux Fleurs de Bach, elle a pris en 2012 la direction scientifique et pédagogique du laboratoire Deva fondé par Philippe Deroide. Elle est l’auteur de plusieurs livres, dont un destiné aux pharmaciens sur l’homéopathie et un autre destiné au grand public sur chaque fleur des élixirs et les complexes d’urgence.

    classification botanique, des mises en correspondance de ce qu’on appelle le geste de la plante (racines, tige, feuilles, graines…) et le geste de la personne.

    A. S. Les pharmaciens s’y mettent aussi. Est-ce pour faire fructifier leur commerce ?P. M. Disons que les mentalités changent. La psycho-immunologie reconnaît enfin ce que la médecine chinoise sait depuis longtemps : émotions et système immunitaire vont de pair. Le docteur Christian Boukaram en a d’ailleurs témoigné, en oncologie intégrative, avec ce qu’il a appelé le pouvoir anticancer des émotions. Il faut ici parler de médecine associée, car les élixirs ne sont incompatibles ni avec l’homéopathie ni avec l’allopathie.

    A. S. Des études récentes semblent avoir éliminé la possibilité d’un effet placebo…

    P. M. Pour les Fleurs de Bach, c’est le cas des études Weisglas en 1979, Campini en 1997, Hyland en 2005 et Cram en 2001, la première tentative d’enregistrement physiologique par branchement d’électrodes. Ces études sont encourageantes et ont bien exclu l’effet placebo. Il y a eu aussi l’étude Nelson en double aveugle, en Angleterre, comparant, sur 111 participants en situation de

    stress, Rescue Remedy, le plus connu des remèdes d’urgence (en composé), à un placebo.

    A. S. Quid des études plus ciblées ?P. M. Le docteur Ricardo Orozco, spécialiste reconnu, a testé des programmes de sevrage tabagique et des traitements de fibromyalgies avec les élixirs. En 2007, l’université de Plymouth a testé des enfants de 2 à 5 ans et a constaté des bénéfices comportementaux : une diminution d’environ un tiers des cris, des pleurs ou des coups. Il y a eu aussi une étude sur les animaux, notamment sur des chiens qui aboyaient pendant les orages. La fréquence et la durée des aboiements des deux groupes testés ont démontré ce que de nombreux vétérinaires savent déjà, à savoir que les animaux sont sensibles aux remèdes subtils et vivants. Cela élimine le facteur : « J’y crois / Je n’y crois pas. »

    A.S. J’imagine que la France est à la traîne ?P. M. Pas facile, dans le pays de Descartes. Toutefois, le laboratoire Deva est engagé dans la recherche. Des tests ont été réalisés sur des athlètes lors des JO d’Albertville et de Lillehammer. Ils ont été suivis par des médecins du sport et des ostéopathes. Cela a permis la création de complexes floraux spécifiques pour les sportifs.

    Une autre étude est en cours avec les sportifs du Team Vercors. Par ailleurs, une étude d’observation a été menée dans deux EHPAD en Vendée. Les soignants ont vite remarqué des effets en termes de joie de vivre, de régénération, de moindre confusion, de baisse de tension ou de troubles cognitifs. On peut encore citer une étude sur l’accompagnement émotionnel des vertiges de Ménière, en cours dans une clinique spécialisée. Il est bon d’avancer de façon empirique.

    A.S. Bach avait-il anticipé les résistances à son approche ?P. M. Oui. Il a d’ailleurs toujours dit : « Ne me croyez pas, expérimentez. » Il a dit aussi que si l’approche n’était pas bonne, elle s’éteindrait d’elle-même. En Angleterre, on est passé de 80 000 flacons semaine en 1989 à 180 000 aujourd’hui… Neuf millions de fleurs de Bach et du remède Rescue sont vendus chaque année dans les 70 pays qui les commer cia li sent. Et de plus en plus de pays, en particulier le Chili, reconnaissent officiellement l’utilisation de la thérapie florale dans les hôpitaux.

    A.S. Parce que le monde évolue, les nouveaux élixirs venus du bush australien, d’Alaska ou d’Hawaï peuvent être utiles ?P. M. Oui, car chaque époque apporte d’autres questionnements émotionnels. Les peurs d’une femme dans l’Angleterre post- victorienne sont-elles celles d’aujourd’hui ? Les peurs collectives, relayées en boucle par les médias, ont-elles les mêmes effets sur la psyché ? Ces peurs sont mieux prises en compte par la multitude de fleurs indigènes dont on a pu identifier, dans divers endroits du monde, les effets en élixirs. Celles-ci nous aident à appréhender autrement la complexité du vivant. Car comme le disait Prévert : « Le monde mental ment, monumentalement » ! l

    Entretien réalisé par Christine Saramito

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  • focus

    16Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    Cosmétique, on t’a dans la peauLes ventes de cosmétiques progressent sur tous les continents, avec des compositions dont les vertus se veulent toujours plus prometteuses. Mais loin de renfermer le secret de Jouvence, certaines sont susceptibles de représenter une menace pour la santé, même en bio. Elles ont pourtant l’aval des autorités.

    D ans le souci de protéger sa peau du vieillissement et de la pollution, de l’hydrater et de la nourrir, de paraître plus frais et plus jeune, des millions de consommateurs s’enduisent chaque jour d’une dizaine de spécialités différentes. Sachant que chacune est composée en moyenne de plus de vingt ingrédients, je vous laisse imaginer le nombre de substances qui entrent en contact avec votre épiderme, et qui, pour la plupart, se retrouvent dans votre organisme.

    50 composants dans la salle de bains

    Mesdames, et depuis peu, vous aussi Messieurs, avez-vous la moindre idée du genre de produits dont vous inondez votre peau et vos muqueuses quand vous prenez une douche, vous appliquez une crème anti-âge, vous pulvérisez un antitranspirant ou vous brossez les dents ? Autant de gestes

    quotidiens expédiés sans plus y prêter attention, réalisés avec des produits devenus des basiques de notre mode de vie. Mais sont-ils anodins pour autant ?

    Commençons par jeter un coup d’œil sur la liste des composants de l’un d’eux. Première mauvaise surprise, c’est écrit si petit qu’il faut une loupe pour pouvoir la déchiffrer. À croire que les fabricants préféreraient la tenir secrète… Ensuite, vous constaterez rapidement qu’il n’est pas rare que les produits les plus courants dans votre salle de bains peuvent renfermer plus de cinquante composants différents.

    Que savez-vous de ces produits ? À peu près rien, sauf peut-être que certains sont dits « à risque », comme les perturbateurs endocriniens. D’ailleurs, le fabricant n’en sait probablement pas davantage, puisque très peu de ces substances ont subi une évaluation digne de ce nom. Car figurez-vous que cette démarche est généralement laissée à discrétion du producteur

    lui-même ! Et que les autorités de santé prennent ses résultats pour argent comptant…

    En attendant, le public se retrouve avec un cumul de plusieurs centaines de ces molécules en circulation (ou sto ckées) dans son organisme, pour la plupart entrées par effraction en dépit de la sélectivité naturelle et protectrice de la peau. Et c’est au soleil ou aux cabines à UV qu’on s’en prend pour expliquer l’explosion de mélanomes malins…

    Compositions trompeuses

    La plupart des cosmétiques sont des émulsions, c’est-à-dire le mélange d’une phase aqueuse (eau, jus, hydrolats…) avec une phase grasse (huiles minérales et végétales). Afin de lier ces deux phases de manière homogène, un émulsifiant est nécessaire, un peu comme un œuf pour faire une mayonnaise. Ensuite, en fonction de l’utilisation visée et de beaucoup d’autres paramètres, on y ajoute des colorants, des agents de texture, des conservateurs, des parfums… et des « actifs » spécifiques, souvent inscrits en gros sur l’emballage, mais en queue de peloton en termes de concentration !

    Les règles de description d’un produit cosmétique, qu’il soit conventionnel ou bio, sont régies, depuis 1973 aux États-Unis et 1999 en Europe, par une nomenclature internationale standardisée baptisée « liste INCI », pour International Nomenclature of Cosmetics Ingredients. C’est elle qui impose une dénomination unique des composants, quel que soit le pays de commercialisation. Ainsi les ingrédients naturels sont-ils désignés par leur nom latin, tandis que les ingrédients de synthèse le sont dans leur terminologie anglo-saxonne.

    Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?Après tout, on peut se demander pourquoi les fabricants s’échinent à rendre leurs formulations aussi complexes. La liste complète des ingrédients possibles dans un produit cosmétique est d’environ 8 000 substances distinctes.Une assez vaste panoplie réglementaire est censée protéger le consommateur, et dans une moindre mesure, l’environnement : règlement CE, listes des produits autorisés et interdits, dossier de sécurité pour chaque produit, contrôles permanents de la part de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et de l’Agence nationale de la santé et du médicament (ANSM)…On aurait pu croire qu’avec un tel arsenal, le sacro-saint consommateur serait à l’abri. La réalité est tout autre. Les déboires se succèdent, familiarisant le public avec des composés comme autrefois certains éthers de glycol (la Californie sonne l’alerte dès 1982), suivis par les phtalates, plus récemment par les parabènes, et demain probablement par les nanoparticules (dont la star montante s’appelle dioxyde de titane, lire « Polémique » p. 18) et l’effet cocktail, encore largement ignoré.

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  • 17Alternative Santé • janvier 2016 • n° 31

    Vous voulez savoir ce que contient votre crème de jour ? La législation exige que les ingrédients soient inscrits par ordre décroissant d’importance dans la formulation du produit. Comprenez par là que si le premier ingrédient de la liste est Aqua, alors l’ingrédient principal de votre produit est l’eau. Si vous lisez Paraffinum liquidum, vous avez dans les mains un produit dont l’ingrédient majoritaire est une huile minérale issue de la pétrochimie.

    Les ingrédients dosés à moins de 1 % peuvent être inscrits dans un ordre différent, à la suite de ceux qui sont au-dessus de cette limite. Un conservateur dosé à 0,9 % pourra donc apparaître après une huile essentielle dosée à 0,1 % ! C’est d’ailleurs parfois le cas dans le but de nous faire croire que l’ingrédient naturel est en meilleure place dans la liste.

    Les ingrédients à risque

    Les dérivés du pétrole : dans de nombreux cosmétiques conventionnels, le deuxième ingrédient à apparaître est souvent Paraffinum liquidum ou une autre huile minérale. Ils sont décrits comme inertes, sans effet sur la peau, et seraient même hydratants. Mais leur bilan écologique est désastreux et ils ont au moins un inconvénient majeur : leur pouvoir occlusif.Les silicones : les terminaisons en «-one » ou en «-ane » désignent les dérivés de la famille des silicones. Leur intérêt : ils sont lissants, améliorent les sensations au toucher de la peau et des cheveux, qui semblent plus soyeux et faciles à coiffer. Ils ne seraient pas toxiques en termes de santé (souvenez-vous de l’affaire des prothèses PIP en… silicone !), outre leur effet occlusif, comme pour les huiles minérales. N’étant pas biodégradables, les silicones sont aussi très polluantes pour l’environnement.Les glycols : utilisées à grande échelle, ces substances s’appellent polyéthylène glycol (PEG) ou propylène glycol (PPG). Émulsifiants, liants, bases pour gels, les glycols sont très polluants de par leur fabrication et sont soupçonnés d’être cancérogènes.Les conservateurs : les plus utilisés sont le butylhydroxytoluène (BHT) et le butylhydroxyanisole (BHA). Agents de conservation de synthèse, ils sont depuis peu soupçonnés d’être cancérogènes,

    perturbateurs endocr iniens et allergisants. Les parabènes ne sont pas en reste, sous les feux de la rampe depuis plusieurs années pour leur effet perturbateur endocrinien avéré.SLS et SLES : Sodium Laureth Sulfate et Sodium Lauryl Sulfate sont deux composants très répandus en tant que tensioactifs, agents moussants et émulsifiants (shampooing, gel douche, dentifrice et autres cosmétiques). Ils sont pourtant agressifs, irritants et desséchant pour la peau et pour les muqueuses.Les parfums : désignés sous l’appellation « Parfum » ou « Fragrance », ce sont souvent des composants synthétiques dont une grande partie est allergène (ou perturbateurs endocriniens). Vingt-six d’entre eux sont listés par la directive européenne 2003/15/CE du Parlement européen et doivent figurer dans la liste des ingrédients dès qu’ils sont présents à plus de 0,01 % dans les produits à rincer et à plus de 0,001 % dans les produits sans rinçage.Les colorants : ils sont désignés par les lettres CI (Color Index) suivies d’un nombre à cinq chiffres. Les plus douteux sont les colorants dits azoïques, dont les couleurs intenses sont très utilisées dans les rouges à lèvres, par exemple. Leur toxicité est désormais avérée. Les amines aromatiques sont des substances de base de nombreux colorants capillaires ; elles peuvent être absorbées par la peau, sont très

    sensibilisantes et même cancérogènes pour les personnes très exposées.

    La faille bio

    Risques de cancer du sein, menaces sur le fœtus, baisse de la fertilité et autres conséquences de l’inconséquence des fabricants et des autorités compétentes… Très peu pour vous. Aussi vous êtes-vous tourné vers le bio. Mais, les labels bio ont aussi des failles. Par exemple, leur cahier des charges laisse la porte ouverte à 5 % de produits de synthèse, puisqu’un cosmétique sous label (Cosmébio, pour ne pas le nommer) n’est tenu qu’à 95 % de composants d’origine végétale bio. On retrouve donc couramment le fameux SLS, alors même que c’est un polluant avéré et qu’on le soupçonne de ne pas être si inoffensif pour la santé…

    Il ne vous reste plus qu’à faire vos cosmétiques vous-même via des ateliers dédiés qui fleurissent aux quatre coins de l’Hexagone. Mais voilà, tout le monde n’a peut-être pas le temps ou l’envie d’en arriver là. Dernière option, revenir à un produit aussi simple que possible, ramené à ce qui devrait être l’essence même de la cosmétique. l

    Jean-Pierre Giess

    Votre cosmétique numéro 1 : une bonne hygiène de vieC’est un peu bateau, je vous l’accorde, mais c’est tellement vrai : l’état et l’éclat de la peau sont d’abord déterminés par l’intérieur, parce que c’est par l’intérieur que la peau se nourrit. Et quand elle est terne ou qu’elle se transforme en émonctoire de secours (acné, psoriasis, eczéma…), c’est encore de l’intérieur que vient le problème. Pour soigner votre épiderme, le mieux est donc d’avoir une bonne hygiène de vie, c’est-à-dire boire et manger correctement, et dormir suffisamment. L’hydratation est particulièrement importante. Tiens, c’est aussi l’argument le plus souvent évoqué par les grandes marques pour vendre leurs tartes à la crème… Pensez donc à boire votre ratio d’eau de bonne qualité (plate, peu minéralisée et, autant que faire se peut, en bouteille en verre). Cela peut changer beaucoup de choses sur votre mine. Quant à l’alimentation, nous l’avons déjà évoquée ici, mais il est bon de rappeler que deux ingrédients sont le plus souvent en cause en cas de traits fatigués ou de problèmes de peau : le lait et le blé. On a coutume de dire en naturopathie que la peau reflète partiellement l’état de la muqueuse intestinale, et il se vérifie souvent qu’en supprimant le lait et /ou le blé, des troubles comme l’acné et l’eczéma s’évanouissent en quelques semaines et le teint redevient plus radieux.

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  • polémique

    18 n° 31 • janvier 2016 • Alternative Santé

    et hydrophile. La photocatalyse est une réaction chimique présente naturellement dans l’environnement, mais sans un accélérateur de processus, elle agit très lentement. Ce processus permet de détruire les composés organiques volatils (COV), les particules et l’ozone, mais également d’éliminer les micro-organismes tels que les bactéries, les virus, les moisissures et autres champignons. Ces caractéristiques sont connues depuis au moins dix ans et ont fait l’objet de nombreux développe