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Sommaire
1. Introduction2. Les matériaux mis en œuvre et les procédés
d'assemblages2.1. Propriété du matériau acier2.2. Quelques types d’acier en
construction2.3. Classification des aciers suivant leurs
profils3. Les différentes œuvres en charpentes
métalliques4. Moyens d’assemblage5. Calcul des charges6. Conclusion7. Bibliographie
Chapitre 1 : Introduction
Le fer a commencé à faire son apparition comme matériau de
construction au milieu du XVIIIe siècle alors que les matériaux usuels de
l'époque étaient le bois et la pierre. Ses fonctions principales étaient
essentiellement l'ornementation et le renforcement des ossatures. Le rôle
de nombreuses pièces métalliques était aussi de maintenir les pierres
dans leur position initiale par agrafage. A la fin du XVIIIe siècle, les pièces
métalliques n'étaient plus cachées dans les murs de pierre, mais
composaient l'ossature principale des constructions, contribuant ainsi à
une nouvelle forme d'architecture. Un des précurseurs de la construction
en fer fut Victor Louis qui, en 1786, créa le premier ouvrage constitué
entièrement d'une ossature métallique, le toit en fer du Théâtre français à
Paris.
Avec le fer, les schémas ou méthodes de conception furent
bouleversés. En effet, le concepteur ne travailla plus avec des éléments
singuliers moulés en atelier, mais avec des profilés standards (I, T, L), dont
l'assemblage permettait d'aboutir aux solutions recherchées. Ce passage
d'éléments uniques à des produits normalisés fut possible grâce aux
nombreux développements effectués dans le domaine des chemins de fer
européens. C'est ainsi qu'apparurent au début du XIXe siècle les premières
poutrelles en fer forgé en I, en T ou en L.
Le succès de cette standardisation et préfabrication des éléments
métalliques n'aurait pas pu être possible sans le rivet. Ce moyen
d'assemblage permit en effet une combinaison presque illimitée des
profilés standards donnants lieu ainsi à des structures très différentes
répondants aux divers problèmes posés.
Les progrès techniques réalisés dans le domaine de la production
métallique contribuèrent à l'apparition d'un nouveau matériau, appelé
acier. Ce dernier, dérivant directement du fer, apparut à la fin du XIXe
siècle, modifiant une fois encore l'environnement de la construction.
Les performances de ce nouveau matériau entraînèrent la
modification des procédés d'assemblage, des techniques de laminage et
des modèles de calcul. En effet, avec la soudure, on passe d'un
assemblage riveté ponctuel à une liaison linéaire. C'est également avec
l'apparition de l'acier que les dimensions des produits fabriqués en usine
deviennent importantes. Il est alors possible d'obtenir des profilés d'une
longueur supérieure à 6 m. Enfin l'utilisation de l'acier est de plus en plus
massive en cette fin de XIXe siècle atteignant un taux de croissance
supérieur à 25% en 1890.
En Europe, pendant cette première moitié de siècle, l'acier subit la
forte concurrence du béton. L'engouement pour ce nouveau matériau, de
la part des architectes et des ingénieurs, provoqua une diminution
certaine du nombre d'ouvrages métalliques réalisés pendant cette
période. Cependant plusieurs concepteurs continuèrent à développer les
bases d'une architecture économique et rationnelle et essayèrent, par
l'intermédiaire de plusieurs prototypes, de sensibiliser la profession aux
avantages d'une construction à ossature métallique.
L'emploi de l'acier pour les bâtiments industriels a commencé au
début du XXe siècle. Par la suite, il fut utilisé de plus en plus dans
l'industrie pour ses capacités économiques, mécaniques et de légèreté.
Les exemples témoignant de cette préférence pour l'acier pour les halles
industrielles sont nombreux.
La période après la Seconde Guerre mondiale fut caractérisée par un
besoin urgent de reconstruction. La rapidité d'exécution, l'économie des
moyens et la rationalité étaient alors les contraintes à respecter par les
concepteurs de l'époque. La construction métallique fut plébiscitée par les
ingénieurs et les architectes, car elle répondait parfaitement à ces
contraintes et pouvait bénéficier d'une industrie métallurgique très forte
(développements importants durant les années 1940-1950 pour des
raisons militaires). Cela contribua à une utilisation à nouveau plus massive
de l'acier comme matériau de construction.
Cependant, il fallut attendre le milieu des années 80 pour entrevoir
les premiers signes d'une architecture inventive, caractère de la
construction en acier d'aujourd'hui. Les serres du jardin botanique Lucile
Halsell Conservatory de San Antonio (fig. 1.10) construites par Emilio
Ambasz en 1986-87 et composées d'une structure métallique tubulaire
aux nœuds sphériques, résultant d'une analyse des contraintes par
ordinateur, et de panneaux de verre dépossédés de meneaux, est une
illustration de cette créativité technologique.[1,2]
Chapitre 2 : Les matériaux mis en œuvre et les procédésd’assemblages
Un projet de charpente métallique doit être conçu et élaboré de façon à ce
que les propriétés du matériau acier soient utilisées au mieux.
L'ensemble des critères de conception d'une ossature fait appel à la
connaissance approfondie du matériau acier, comprenant son mode d'élaboration,
les propriétés fondamentales et les modes de fabrication des produits. [1]
2.1 Propriétés du matériau acier
2.1.1 Caractéristiques mécaniques
L'acier possède de très bonnes capacités de résistance lorsqu'il est soumis à
la traction. En effet les valeurs de la limite d'élasticité et de la résistance à la traction
de ce matériau (fig. 2.1) sont très élevées .En compression, le comportement de
l'acier est identique au comportement en traction, mis à part les phénomènes
d'instabilité éventuels.
Fig. 2.1 Diagramme contrainte déformation des aciers S235 S335 à température ambiante
La densité de l'acier étant élevée, le concepteur doit au mieux éviter tout
excès de matière qui augmente le poids propre de la structure de façon non
économique. Ceci implique une organisation de la matière en ossature formée de
fines barres métalliques, c'est-à-dire en squelette privilégiant la légèreté structurale.
Les profilés composant les structures en acier ont donc des parois minces et les
phénomènes d'instabilité prévalent lors d'efforts de compression, pouvant conduire à
la ruine bien avant que les sollicitations n'atteignent la résistance ultime à la
compression pure. Par conséquent, il faut utiliser au maximum la résistance à la
traction de l'acier. Comme exemple, nous pouvons citer le cas du poteau, en général
sollicité à la compression, qui peut être avantageusement remplacé par des
suspentes tendues dans une ossature inversée, c'est-à-dire suspendue. Cependant
un tel choix conceptuel demande une grande maîtrise des assemblages, car les
efforts de traction sont plus difficiles à transmettre que les efforts de compression. En
effet, ces derniers sont souvent transmis par simple contact. De plus, il convient de
s'assurer que la complexité des pièces de liaison tendues ne conduit pas à un coût
prohibitif. [1]
2.1.2 Résistance aux températures élevées
Dans le contexte d'un incendie, l'acier a mauvaise réputation, bien qu'il soit
incombustible. On lui reproche de n'avoir qu'une faible résistance aux températures
élevées et de faciliter la propagation du feu par conduction de chaleur. Les
caractéristiques mécaniques de l'acier diminuent effectivement lorsque la
température augmente, ce qui signifie qu'au cours d'un incendie, il peut y avoir risque
d'effondrement de la structure. Il faut cependant noter que la sécurité des personnes
en cas d'incendie est fortement influencée par d'autres paramètres comme la chaleur
et les fumées toxiques, la résistance au feu n'étant pas le plus important.
Les caractéristiques mécaniques de l'acier (limite d'élasticité fy, module
d'élasticité E) sont influencées par la température. La figure 2.1.2 montre les
diagrammes contrainte-déformation spécifique de l'acier S235 à différentes
températures. On voit que si la limite de proportionnalité est réduite à partir de
100°C, la limite d'élasticité pour une déformation de 2% (limite d'élasticité effective fy
à utiliser dans les calculs), diminue à partir de 400°C seulement [2.1]. Certains aciers
alliés (des aciers inoxydables ainsi que des nouveaux aciers dits résistants au feu)
présentent une réduction moindre de la résistance mécanique en fonction de la
température. Ainsi, certains aciers inoxydables ont encore, à 600°C, une limite
d'élasticité fy d'au moins 60% de leur valeur à température ambiante (20°C.)[1]
Fig. 2.2 Diagramme contrainte-déformation de l’acier S235 à différentes températures
2.1.3 Résistance à la corrosion
Pour assurer la durabilité de l'ouvrage exigée par l'utilisateur, il est nécessaire
de compter sur la permanence des qualités essentielles de l'acier, en particulier ses
propriétés mécaniques. Or, exposée à l'atmosphère, la surface de l'acier se détériore
par corrosion. La forme de corrosion la plus courante est la corrosion uniforme, ou
généralisée, qui se traduit par la formation de rouille. Ce produit, composé d'oxydes
plus ou moins hydratés, ne se forme qu'en présence d'oxygène et d'eau à
température ordinaire. Cette corrosion est dite aqueuse et représente la forme la plus
fréquemment rencontrée en construction métallique. D'autres formes de corrosion
peuvent se manifester dans des conditions particulières: corrosion localisée,
corrosion sous contrainte, corrosion à haute température, etc.
La résistance à la corrosion dépend donc de la protection de l'acier. Une
construction bien conçue, bien protégée et bien entretenue présentera une
résistance à la corrosion pratiquement illimitée. L'une des principales catégories de
protection contre la corrosion est le revêtement par peinture ou par zingage. L'autre
catégorie de protection regroupe les types d'acier pour lesquels l'effet de la corrosion
est quasiment nul, tels que les aciers patinables et les aciers inoxydables. [1]
2.1.4 Caractéristiques d'isolation thermique et phonique
L'acier étant un matériau conducteur, ses capacités d'isolation thermique et
phonique ne sont pas élevées. De plus, le manque de massivité des éléments de
construction contribue à diminuer leurs qualités phoniques et thermiques. La
conséquence en est que l'utilisation de l'acier seul comme matériau isolant n'est pas
envisageable. Cependant une combinaison de l'acier avec d'autres produits donne
lieu à des éléments à grandes capacités thermiques et phoniques.
L'exemple le plus caractéristique d'isolation thermique est donné par l'enveloppe des
bâtiments réalisée en panneaux sandwiches, où l'acier est combiné avec des
produits isolants tels que la laine de verre ou de pierre, la mousse polyuréthanne, le
polystyrène expansé ou la mousse phénolique. L'aisance avec laquelle sont réalisés
de tels panneaux pour les parties usuelles du bâtiment ne doit pas faire oublier les
points délicats comme les joints, les angles, les ouvertures et les assemblages, où
les risques de ponts thermiques sont importants et peuvent donner lieu à de la
condensation (d'où corrosion à terme des parties en acier).
Dans les toitures et les façades comportant des tôles d'acier, l’isolation
phonique est due à leur étanchéité à l'air ainsi qu'à l'utilisation de panneaux isolants,
de préférence en laine de verre ou de pierre à haute densité.
En conclusion, même si les caractéristiques d'isolation thermique et phonique
de l'acier ne sont pas très satisfaisantes, son association judicieuse avec d'autres
matériaux permet la réalisation d'éléments de construction dont les capacités
d'isolation permettent de répondre aux exigences les plus courantes. [1]
2.1.5 Coût
Outre ses caractéristiques mécaniques et physiques citées précédemment,
l'acier possède d'autres facteurs permettant une diminution des coûts. En effet, en
utilisant un squelette d'acier comme ossature primaire, on contribue à diminuer
l'épaisseur des parois et à minimiser l'encombrement engendré par les porteurs
verticaux, donc à augmenter la surface de plancher utilisable. Une autre diminution
est due à l'utilisation d'aciers à haute limite d'élasticité dont le coût, bien que
légèrement supérieur à celui des aciers ordinaires, est largement compensé par les
gains de poids et de section réalisés.
Enfin l'acier peut, dans certains cas, être le seul matériau qui réponde aux
contraintes économiques et techniques imposées. C'est le cas par exemple lorsque
la topographie du terrain est mouvementée (sites pentus), où l'adaptation de
l'ossature au sol et aux fondations est complexe ainsi que dans les zones sismiques,
où la solution métallique est la plus performante grâce à la légèreté de la structure et
à la ductilité du matériau. [1]
2.2 Quelques Types d'acier de construction.
Parmi les nombreuses nuances d'acier créées par les forges, utilisables en
construction métallique, on peut distinguer, les aciers d'usage général, les aciers
patinables de meilleure résistance à la corrosion (CORTEN), les aciers inoxydables
et les aciers spéciaux pour boulons à haute résistance (HR).
Les caractéristiques chimiques et mécaniques des aciers d'usage général
sont définies par la norme française NF A 35-501 de l'AFNOR (tôles fortes et
moyennes, poutrelles laminées) et les normes NF A 36-101 (feuillards), NF A 36-501
(tôles minces), NF A 35-075 (ronds pour rivets). [3]
Fig. association française de normalisation
2.2.1. L’acier E24 (A 37) :
C'est celui qui est le plus communément employé dans la charpente du
bâtiment, chaque fois que le cahier des charges n'impose pas une nuance spéciale,
sa limite inférieure d'élasticité est égale à 24 DaN/mm2 (24 kgf/mm2).
2.2.2. L’acier E26 (A 42) :
C'est la nuance d'acier imposée par le ministère de l'équipement pour les
travaux relevant des grandes administrations (S.N.C.F., P. et C), dans le même
domaine d'emploi que l'acier E 24. Sa limite inférieure est égale à 26 DaN/mm2 (26
kgf/mm2).
2.2.3. L’acier E 30 (A 47) et l'acier E 36 (A 52) :
Ce sont les aciers dits « à haute limite élastique ». Leurs limites d'élasticité
sont égales respectivement à 30 DaN/mm2 et 36 DaN/mm2 (30 kg/mm2 et 36
kg/mm2).
Pour tous ces aciers, et à l'intérieur de chaque nuance, sont définies un
certain nombre de qualités, qui offrent des garanties croissantes de la qualité 1 à la
qualité 4. Elles sont fondées sur une fourchette de plus en plus serrée de la
composition chimique du métal et de ses principales caractéristiques mécaniques.
2.2.3Les aciers pour rivets, boulons et électrodes :
Les rivets et boulons doivent être exécutés avec des aciers doux, dont les
qualités de résistance sont sensiblement les mêmes que celles des aciers employés
dans la construction, mais qui, en raison des opérations de forgeage dont ils sont
l'objet, doivent posséder un coefficient d'allongement supérieur.
Les aciers pour rivets et boulons devant assembler des pièces de construction
exécutées, soit avec les aciers courants du commerce, soit avec des aciers A 42, ont
une résistance à la rupture de 38 kg environ et un coefficient d'allongement de 28 %
minimum (norme NF A 35-075).
Les pièces en AC 54/55 seront rivées avec des rivets, soit en AC 50, soit en AC 42
au chrome-cuivre. Cette dernière nuance donne, après pose, une dureté égale à
celle de l'acier de base.
Les rivelons sont des rivets posés à froid. Un outil spécial met en tension la
tige du rivelon en refoulant le métal d'une bague, sur un pas de vis pour serrer les
pièces à assembler (acier à haute résistance).
Les aciers pour électrodes ont fait l'objet d'études particulières de la part des
fabricants, aussi bien pour la soudure des aciers courants du commerce et des
aciers A 42 que pour la soudure de l'acier E 36.[3]
2.3 Classification des aciers suivant profils
Les aciers de construction sont livrés en feuilles pour les tôles, en barres pour
les profilés.
2.3.1 Les tôles :
Ce sont des aciers laminés en feuilles, dans deux directions. On distingue :
— les tôles fines, dont les épaisseurs sont inférieures à 20/10 de millimètre ;
— les tôles moyennes, dont les épaisseurs varient de 20/10 â 40/10 de millimètre ;
— les tôles fortes, dont les épaisseurs sont supérieures à 5 mm.
Ces dernières sont les plus employées en charpente ; les tôles fines et
moyennes sont employées surtout en tôlerie, en fumisterie et en serrurerie.
2.3.2 Les fers plats :
Ils ont une section rectangulaire d'une épaisseur minimum de 3 mm et d'une
largeur maximum de 180 mm. Ils se désignent par les deux dimensions de leur
section. Un plat 80/10 est un plat de 10 mm d'épaisseur et de 80 mm de largeur (p.
80/10).
2.3.3Les larges plats :
Ce sont des plats dont la largeur varie de 200 mm à 1 m ; l'épaisseur
minimum est de 6 mm.
Ils se désignent comme les plats.
Un large plat de 800 mm de largeur et de 16 mm d'épaisseur est un large plat
800/16 (Lp. 800/16).
Les plats, comme les larges plats, sont laminés dans un seul sens.
REMARQUE. — Les larges plats sont surtout employés dans les pièces ne subissant
que des efforts de traction ou de compression, tandis que les tôles sont employées
dans les pièces pouvant subir, outre des efforts de traction ou de compression, des
efforts de cisaillement de direction normale aux précédents.
II ne faut donc pas faire de confusion entre une tôle de 800/16 et un large plat
de 800/16, qui, tous deux, ont la même section transversale, mais sont de fabrication
différente.
2.3.4 Les cornières :
Ce sont des laminés à deux branches perpendiculaires.
Elles se désignent par la largeur des deux ailes et leur épaisseur. Les
cornières sont de deux types : à ailes égales ou inégales. (Fig. 2.3)
Cornière a ailes égales Cornière à ailes inégales
Fig. 2.3
2.3.5 Les poutrelles :
Ce sont des profilés formés de deux ailes dont les faces extérieures sont
parallèles, se raccordant en leur milieu à une âme perpendiculaire, par l'intermédiaire
de deux congés (fig. 2.4).
Fig. 2.4
2.3.6 Les fers en C cassé :
Ils sont composés d'une âme et de deux ailes raccordées à l'âme à une
extrémité. (fig2.5)
Fig. 2.5
2.3.7 Les ronds et les tubes :
Les ronds ont une section circulaire ; ils se désignent par le diamètre de cette
section ;
Les tubes ont des sections circulaires, carrées ou rectangulaires. Les nuances
les plus employées sont E 24, E 30 et E 36.
Les tubes circulaires les plus courants sont désignés par deux nombres
conventionnels différents des valeurs des diamètres intérieur et extérieur.
Tube 33/42 Tube rectangulaire 80 x 40
Fig. 2.6
2.3.8 Les fers à T :
Ils sont employés le plus souvent comme fers à vitrage.
Ils se désignent par trois nombres : le premier indique la largeur de l'aile, le
deuxième la hauteur de la tige, le troisième l'épaisseur commune de l'aile et de la
tige (fig. 1.10) [2,4]
Chapitre 3 : Les différentes œuvres en charpentes métalliques
3.1 Structures porteuses des halles.
3.1.1 Introduction
Le système porteur d'une halle en charpente métallique est constitué par
l'assemblage d'éléments en forme de barres profilées ou de produits plats. Cette
ossature a pour fonction première de supporter les charges et actions agissant sur la
halle et de les transmettre aux fondations. Elle doit ensuite permettre la fixation des
éléments d'enveloppe (toiture, façade) et de séparation intérieure. De par le volume
qu'elles délimitent, les structures porteuses constituent des systèmes de l'espace
dont le comportement sous charge est tridimensionnel. Cependant, aussi bien pour
la conception que pour le dimensionnement de la structure porteuse, l'ingénieur va
généralement la décomposer en systèmes plans selon les trois directions de l'espace
(plan, coupe, élévation). Cette simplification se justifie dans la plupart des structures
de
halles courantes, tant du point de vue du calcul que de la fabrication et du montage.
Il existe cependant de vrais systèmes porteurs tridimensionnels, composés de
parois, coques, voiles ou nappes, permettant de couvrir de grands espaces grâce au
comportement spatial de la structure.[1]
3.1.2 Structures porteuses formées de plans
3.1.2.1 Types de structure
Une halle de forme simple est considérée comme une boîte (fig. 3.1 (a))
formée de six surfaces poreuses planes. L'ossature et l'enveloppe de la halle
constituent le couvercle et les quatre parois de la boîte, le fond étant représenté par
le sol de fondation ou l'infrastructure. La structure porteuse de la boîte l'ossature est
décomposée selon les trois directions de l'espace en sous-structures planes qui sont
(fig. 3.1(b)) : les cadres transversaux et les pignons (parallèles au plan AB), la toiture
(parallèle au plan AC) et les façades long pan (parallèles au plan BC). Pour assurer
la stabilité de cette boîte, il est nécessaire que chacune des trois directions soit rigide
dans son plan (par effet cadre ou par contreventement). La figure 3.1(b) présente un
exemple de système porteur de halle constitué de trois cadres plans (corn-posés de
deux montants et d'une traverse) et de deux pignons sur lesquels sont fixées des
filières de façade et des pannes de toiture. Sur ces éléments linéaires sont attachés
les éléments d'enveloppe tel que le bardage de façade et la couverture de toiture, qui
sont des éléments plans. La stabilité est assurée dans cet exemple par des
contreventements constitués de barres métalliques dont les diagonales forment des
croix de St-André.
(a) (b)
Fig. 3.1 Exemple de halle simple
Examinons schématiquement les différents types de système porteur qu'il est
possible de concevoir pour une halle en forme de parallélépipède rectangle, à partir
de la halle élémentaire de la figure 3.1.2.1 (b). Dans cette première solution, les
traverses de cadre étaient constituées de profilés laminés. Lorsque la portée
augmente, ces profilés sont remplacés par des poutres composées à âme pleine ou
par des poutres à treillis de grande hauteur (fig. 3.2(a)). En disposant les pannes de
façon inclinée, une extrémité reposant sur la membrure inférieure d'un treillis et
l'autre sur la membrure supérieure du treillis suivant, on crée alors le shed (fig.
3.2(b)). Une autre variante de shed consiste à incliner les poutres à treillis elles-
mêmes et à les grouper par paires pour constituer des poutres triangulaires reposant
sur les longs pans (fig. 3.2(c)). Si les barres des treillis sont remplacées par des tôles
profilées reliant les membrures-charnières, on constitue alors un système porteur
appelé structure plissée (fig. 3.2(d)). Enfin, en disposant des treillis aussi bien dans
le sens transversal que dans le sens longitudinal de la toiture, on crée une structure
bidirectionnelle dite spatiale permettant de réduire considérablement le nombre de
points d'appui (fig. 3.2(e)). [1]
3.1.2.2 Cheminement des charges et décomposition de la structure
Pour illustrer le fonctionnement de la halle élémentaire représentée à la figure 3.1(b),
décomposons sa structure porteuse en éléments plans en relation avec le
cheminement des charges verticales et horizontales.
Considérons en premier lieu les charges verticales agissant sur la toiture, par
exemple une charge répartie q représentant la neige (fig. 3.3(a)). Cette charge va
d'abord solliciter l'élément de couverture reposant sur les pannes, qui vont à leur tour
transmettre les réactions sur les traverses du cadre. Ces dernières s'appuyant sur
les montants, la charge est ainsi transmise aux fondations; la fonction porteuse
verticale du système est donc remplie.
Imaginons maintenant l'action du vent venant latéralement de la gauche et
exerçant une pression sur la façade long pan (fig. 3.3(b)). Le bardage s'appuie sur
les filières horizontales qui vont transmettre leur réaction sur les montants du cadre.
Ainsi, la charge horizontale agissant sur la surface verticale perpendiculaire aux
cadres (le long pan) sollicite le cadre dans son plan, latéralement. Ce dernier est
alors chargé de transmettre les réactions aux fondations, le cas échéant au travers
d'un système de contreventements.
Fig. 3.2 Différents types de systèmes porteurs de halles
Le même genre de réflexions peut être fait à propos du vent agissant
longitudinalement et exerçant une pression sur la façade pignon. Ce sont alors les
plans parallèles aux longs pans qui sont sollicités.
Le cheminement des charges verticales et horizontales s'effectue donc au
travers d'éléments situés dans des plans selon les trois dimensions principales de la
halle:
• sur la longueur (pannes, filières),
• sur la largeur (traverses du cadre),
• sur la hauteur (montants ou poteaux).
La présente section 3.2 concerne la conception des cadres - rigides ou
articulés - situés dans un plan vertical (largeur/hauteur), composés d'une traverse et
de montants et sollicités par des charges verticales et horizontales (latérales) situées
dans le plan du cadre. [1]
Fig. 3.3 Cheminement des charges verticales et horizontales
3.1.2.3 Cadres en profils à double té
Le choix de la forme du cadre dépend beaucoup des critères de conception
de la halle, de la portée, du système statique retenu, du mode de construction, etc.
La traverse des cadres peut prendre des formes très diverses, comme on le voit à la
figure 3.4 : horizontale, inclinée, brisée, de hauteur constante ou variable, renforcée,
arquée, etc. Les cadres peuvent être simples ou multiples, c'est-à-dire à une ou
plusieurs nefs.
Le choix d'une géométrie particulière permet l'intégration d'un vitrage (vertical ou
incliné en toiture. Les cadres peuvent aussi prendre la forme d'un arc. Il est
également possible de prolonger le cadre par un porte-à-faux pour créer un auvent
ou une marquise. Enfin, un cadre peut être composé de profilés laminés, de poutres
composées à âme pleine ou de poutres à âme ajourée. En pratique, la hauteur des
poutres constituant une traverse à double té se situe entre l/15 et l/30, l étant la
portée de la traverse. [1]
Fig. 3.4 Exemples de cadres en profile à double té
3.2 Structures porteuses des bâtiments.
Pour simplifier, on peut dire qu'un bâtiment à étages est composé de
planchers superposés et de poteaux. L'ossature ainsi constituée assure la
transmission aux fondations des charges verticales sollicitant les planchers. Mais le
bâtiment est également soumis à des actions horizontales dues au vent ou aux
séismes. L'ossature doit donc être complétée par des contreventements horizontaux
et verticaux qui transmettent ces efforts aux fondations.
La figure 4.1 montre schématiquement les éléments constituant l'ossature d'un
bâtiment à étages. La comparaison avec la structure porteuse d'une halle (la figure
3.1 est reproduite en réduction sur la figure 4.1) fait ressortir l'analogie entre ces
deux types de structures. Les différences principales concernent le nombre de
travées transversales, souvent plus d'une dans les bâtiments, ainsi que les
contreventements horizontaux généralement constitués par les dalles. [1]
Fig. 4.1
3.3 Poteaux.
3.3.1 Introduction
En général, les éléments porteurs verticaux des ossatures de bâtiment sont
soumis à la compression, avec éventuellement de la flexion selon le système
statique adopté. Ils sont alors appelés poteaux. Les détails de construction qui s'y
rapportent, qu'il s'agisse du choix de la section ou des assemblages, sont fortement
liés au type d'effort à transmettre [1]
3.3.2 Types de poteaux
Dans les ossatures métalliques, les poteaux sont constitués de profilés en
double té, quelquefois de forte épaisseur, ou de poteaux mixtes. En cas d'efforts de
compression importants, on utilise également les profils pleins forgés. [1]
3.3.2.1 Profilés métalliques
Les profilés laminés en I ou en H (fig. 4.36(a)) sont les plus utilisés comme
poteaux de charpente métallique (voir aussi TGC vol. 10, sect. 3.2). Ils conviennent
particulièrement bien à l'assemblage des poutres dans deux directions
perpendiculaires, toutes les parties de la section étant accessibles pour le
boulonnage.
On utilise des profilés IPE pour les faibles efforts, des profilés HE pour les
efforts moyens et, pour les efforts importants, des profilés HD, des profilés HE
renforcés par des fers plats soudés, des profils composés à âme pleine (fig. 4.36(b))
ou des profils caisson nés (fig. 4.36(c)). Il est également possible d'utiliser des profils
creux ronds, carrés ou rectangulaires (fig. 4.36(d)), bien que l'assemblage des
poutres soit plus compliqué. [1]
Fig. 4.36
3.3.2.2 Profils forgés
Les poteaux en acier forgé, de section pleine, permettent de reprendre de très
grands efforts sur une section dont les dimensions extérieures sont plus faibles que
pour tout autre profilé métallique. Ils sont utilisés par exemple pour la réalisation des
étages inférieurs de grands bâtiments.
Ces poteaux, dont le diamètre se situe entre 150 et 1000 mm, sont livrables jusqu'à
11 m de longueur. La figure 4.37 présente un tronçon de poteau continu sur plusieurs
étages avec un élargissement usiné après forgeage) permettant l'appui d'une dalle
en béton armé, ainsi que l'extrémité supérieure d'un poteau articulé. [1]
Fig 4.37
3.3.2.3 Poteaux mixtes
Les poteaux mixtes acier-béton constituent une alternative intéressante aux poteaux
en acier ou en béton armé. Ils sont surtout appréciés pour leurs caractéristiques
mécaniques élevées (résistance à la compression et à la flexion, rigidité sous l'effet
du vent, ductilité en cas de séisme) et leur bonne résistance au feu. Les sections
utilisées sont multiples (fig. 4.38) et permettent au concepteur de varier à loisir les
formes, les dispositions respectives des deux matériaux acier et béton et l'aspect
extérieur. On peut distinguer:
• les profilés métalliques partiellement enrobés de béton (fig. 4.38(a)),
• les profilés ou sections pleines totalement enrobés de béton avec armatures
longitudinales et étriers (fig. 4.38(b)),
• les profils creux remplis de béton, armé ou non (fig. 4.38(c)),
• les profils creux avec noyau métallique (section pleine ou barres d'armature
groupées) enrobé de béton (fig. 4.38(d)). [1]
Fig 4.38
3.4 Toitures et facades métaliques
Ce type particulier d'élément à paroi mince est souvent utilisé dans les ales et
bâtiments industriels comme élément de toiture (support d'étanchéité ou couverture
sèche) et comme élément de façade (bardage, revêtement extérieur). La tôle profilée
est utilisée seule ou en combinaison avec d'autres matériaux, comme par exemple la
mousse expansée (panneau isolant ou panneau sandwich) ou le béton (dalle mixte
acier-béton).
Le profilage à froid consiste à former progressivement une bande d'acier
préalablement galvanisée en la faisant passer entre plusieurs couples de galets de
forme complémentaire et en nombre approprié. La tôle profilée ainsi formée
comporte une section droite constante sur toute sa longueur. Cette section est
généralement constituée d'éléments plats et arrondis juxtaposés constituant des
nervures de forme trapézoïdale et comportant souvent des raidisseurs en forme de
rainures ou de plis. La principale caractéristique des tôles est l'épaisseur constante
de l'acier due au procédé de fabrication. La figure 5 présente des exemples des
principaux types de tôle profilée à froid utilisés pour les plaques et panneaux de
toiture et façade
En tant qu'élément porteur, la tôle profilée joue deux rôles :
• D'une part, elle supporte les charges appliquées perpendiculairement à son plan.
La tôle est considérée comme une série de poutres juxtaposées (les nervures)
• D'autre part, elle peut transmettre des efforts situés dans son propre plan. [1]
.
Fig. 5 Exemples de tôles profilés a froid
3.5 Dalles mixtes
Une dalle mixte (fig.6) est un élément de construction constitué d'une tôle
d'acier profilée à froid recouverte de béton comportant un treillis d'armature .Une telle
dalle repose sur la structure porteuse du bâtiment composée de poutrelles
métalliques.
Dans ce type de dalle, la tôle profilée a plusieurs fonctions. Elle sert notamment:
• de plate-forme de travail pendant la construction de l'ouvrage,
• de coffrage lors du bétonnage de la dalle,
• d'armature inférieure de la dalle mixte. [1]
Fig.6 Dalle mixte a tôle profilée
3.6 Pannes et ossatures
Les pannes et l'ossature de façade sont des éléments porteurs secondaires
faisant partie de 1'enveloppe des halles et des bâtiments. Leur fonction principale est
de transmettre les actions agissant sur la toiture et sur les façades aux éléments
porteurs principaux. Le développement de tôles nervurées de grande hauteur
statique a conduit, dans certaines conceptions de toiture, à la suppression des
pannes, dont la fonction porteuse est alors remplacée par celle de la tôle qui porte la
couverture d'un cadre à l'autre. [1]
3.7 Les Sommiers et solives
Les sommiers et solives sont les éléments porteurs principaux constituant
l'ossature horizontale (la poutraison) des planchers de bâtiment. Leur fonction
principale est de transmettre aux poteaux les actions agissant sur la dalle. Ils
peuvent également être chargés de transmettre les forces horizontales dues au vent
ou aux séismes au système de stabilisation (contreventements ou noyau central). [1]
3.8 Cadres de halles
La plupart de ces systèmes porteurs sont plans et se présentent sous la forme
de cadres (fig. 7). Un cadre est constitué d'une traverse (poutre simple ou continue),
appelée ferme lorsqu'elle est constituée d'un treillis, et de montants qui servent
d'appui à la traverse et reportent les charges vers les fondations. Traverse, montants,
nœuds et pieds de montant constituent les éléments structuraux du cadre.
Pour le dimensionnement, un cadre peut être considéré en premier lieu dans sa
globalité, puis comme la juxtaposition d'éléments structuraux. En tant que système
statique global, le cadre est soumis à divers types d'actions, principalement
constituées de forces, concentrées ou réparties, et éventuellement de couples. Un tel
système fait l'objet d'un calcul statique (appelé analyse globale dans les Euro-
codes), qui consiste en la détermination de l'intensité et de la répartition des efforts
intérieurs associés à chaque situation de risque et accessoirement des
déplacements. Une fois les résultats obtenus, l'ingénieur effectue une série de
vérifications destinées à contrôler si globalement la sécurité structurale requise du
cadre est assurée et si les critères d'aptitude au service sont satisfaits.
Pour la vérification de la résistance des éléments, voire des sections, on
considère le cadre comme la juxtaposition d'éléments structuraux. Il est alors
nécessaire que les interactions entre éléments adjacents soient extériorisées, ce qui
ne peut se faire, en toute rigueur, qu'au terme du calcul statique, une fois que les
efforts intérieurs sont connus. Lorsqu'il s'agit d'effectuer le pré dimensionnement d'un
cadre, celui-ci est aussi considéré comme un système formé de la juxtaposition
d'éléments structuraux; toutefois, il faut être conscient que dans ce cas, on ne prend
en compte que des valeurs approchées des efforts intérieurs et de leurs interactions.
[1]
Fig. 7 Cadre de halle
3.11 Ossature et cadres de bâtiments
Contrastant avec les systèmes porteurs de halles, qui sont des cadres plans
parallèles, de nombreuses ossatures de bâtiment sont organisées spatialement et
comportent en particulier des éléments structuraux orientés selon trois directions:
des poteaux selon la verticale et deux réseaux de, poutres horizontales, disposés le
plus souvent orthogonalement (fig. 8). Les poutres ont pour fonction essentielle de
supporter le poids des dalles et les charges utiles tandis que les poteaux, qui
supportent les poutres, doivent reporter ces charges de gravité vers les fondations.
Fig. 8 Ossature de bâtiment
On ne considère habituellement comme faisant partie de l'ossature spatiale
que les éléments assurant un rôle porteur direct. C'est ainsi qu'on distingue les
poutres primaires (ou sommiers), qui transmettent leurs réactions aux poteaux, et les
poutres secondaires (ou solives), qui reportent vers les poutres primaires le poids
des dalles et les charges utiles. Les poutres secondaires ne sont alors pas
considérées comme des composants structuraux de l'ossature; leur action est
simplement représentée par des forces appliquées aux poutres primaires.
Compte tenu de la grande similitude existant entre les cadres plans de halles
et les cadres plans d'ossatures de bâtiment, la matière générale, à tout le moins
quant au calcul des cadres. Reste valable. [1]
3.12 Voies de roulement
3.12.1 Engins de manutention.
La manutention d'objets lourds dans une halle industrielle nécessite souvent
l'emploi d'engins spéciaux dits engins de manutention ou de levage. Parmi les plus
courants (fig. 9.1), mentionnons :
• les ponts roulants, monopoutre et bipoutre,
• le palan monorail,
• la grue console roulante.
• la grue console pivotante.
• la grue portique.
Fig. 9.1 Exemple d’engins de manutention
La figure 9.2 montre les surfaces balayées par les divers engins sur une aire
de travail d'une halle industrielle (surfaces d'action).
Fig. 9.2
3.12.2 Ponts roulants
Un pont roulant, dont un exemple est donné à la figure 9.3, est un engin de
levage mobile circulant sur une voie de roulement. Il est constitué d'une ou plusieurs
poutres sur lesquelles se déplace, transversalement à la voie principale, un chariot
de transfert équipé d'un treuil pour le levage de la charge. Si le pont est constitué
d'une seule poutre, on parle de pont roulant monopoutre. Dans les autres cas, on a
affaire à un pont bipoutre ou multipoutre.
La voie de roulement est la structure porteuse de l'engin de levage, constituée
d'une ou deux poutres de roulement et ses supports. Habituellement, la voie est
constituée de deux poutres parallèles surmontées d'un rail spécial et sur lesquelles
circule le pont roulant. Ce dernier peut également être suspendu aux poutres. On
parle alors de pont roulant suspendu. Si le treuil est suspendu directement à une
poutre de roulement, on parle de pont monorail.
La poutre de roulement est l'élément porteur longitudinal de la voie (profilé
laminé, poutre composée à âme pleine, poutre à treillis). Le pont roulant standard
circule sur la poutre de roulement, munie alors d'un rail spécial. Le pont roulant
suspendu ou le monorail circule directement sur les ailes inférieures de la poutre de
roulement. Les poutres de roulement sont des poutres simples ou continues. Leurs
appuis sont constitués par des poteaux indépendants ou par des corbeaux fixés sur
les poteaux de la halle.
Les éléments mobiles (crochet, chariot, pont) d'un engin de manutention
permettent d'effectuer simultanément trois genres de mouvements :
• levage : mouvement vertical de la charge levée,
• direction : mouvement du chariot transversal à la halle,
• translation : mouvement du pont roulant longitudinal à la halle.
La figure 9.3 montre l'exemple d'un pont roulant de type bipoutre. Les deux
poutres du pont sont constituées de caissons raidis intérieurement par des
diaphragmes. La portée des ponts roulants peut atteindre 40 m et la charge levée
maximale au crochet, normalement située entre 50 et 320 kN pour les ponts
standard, peut s'élever jusqu'à 3000 kN.
A titre d'exemple également, nous résumons dans le tableau 15.4 les
caractéristiques moyennes des ponts roulants usuels de type bipoutre pour
différentes portées et charges nominales levées Qnom.
Fig. 9.3 Exemple d’un pont roulant de type bipoutre
Parmi les données nécessaires au constructeur du pont roulant, il y a :
• la charge levée maximale Qnom,
• la portée s du pont roulant,
• les vitesses de levage, de direction et de translation.
Sur la base de ces indications, le constructeur fournit à l'ingénieur
responsable du projet de la halle les données suivantes :
• type et dimensions du chariot,
• positions extrêmes du chariot (e) et du crochet (g),
• empattement (écartement (a) des galets),
• diamètre des galets,
• charges extrêmes des galets du pont roulant sur la poutre de roulement,
• type de rail nécessaire,
• longueur du pont hors tout.
• effort de tamponnement sur le butoir.
Les ponts roulants peuvent être intégrés dans des halles de fabrication, de
montage ou dans des centrales de production d'énergie. Ils peuvent également
circuler à l'air libre. Dans ce cas, la voie de roulement et ses supports constituent une
structure porteuse indépendante de la halle. [1]
Chapitre 4 : Moyens d’assemblage
4.1 Contexte.
La construction métallique utilise principalement les moyens d’assemblages
traditionnels que sont le boulonnage et le soudage. Si le rivetage a été le premier
procédé mis en œuvre dans le passé, il n’est pratiquement plus utilisé aujourd’hui
sauf dans le cadre de réhabilitation d’ouvrages anciens ou, en raison de son coût
très faible, par quelques entreprises possédant encore l’outillage ; il reste néanmoins
réservé à des éléments spécifiques et réalisés à l’atelier (petites poutres en treillis
par exemple).
Soulignons que le terme « assembleur » est maintenant utilisé comme un terme
générique désignant l’ensemble des moyens d’assemblage.
La fonction principale d’un assemblage est de transmettre correctement des
efforts qui peuvent être très importants et qui sont le plus généralement statiques ou
quasi-statiques (actions gravitaires, actions climatiques, charges d’utilisation à
variations lentes) mais qui peuvent également être dynamiques (effets de chocs ou
de
séismes, vibrations, etc.).
La ruine d’un assemblage peut provenir :
— d’un dépassement des valeurs maximales des efforts à transmettre ou
d’une mauvaise évaluation de ces efforts ;
— de phénomènes de fatigue sous sollicitations alternées (changement du
signe des efforts) ou simplement modulées (plus ou moins grandes variations
d’efforts de même signe).
Les phénomènes de fatigue sont à étudier tout particulièrement en cas de
risque de rupture fragile qui peut dépendre de l’acier constitutif de la structure mais
aussi des traitements subis lors de l’assemblage (écrouissage, effets thermiques lors
du soudage, etc.).
Dans ce type de rupture, interviennent aussi les contraintes maximales qui
peuvent être très supérieures aux contraintes moyennes de calculs, en raison de
concentrations de contraintes dues aux formes des assemblages (variations
brusques de sections, trous, défauts de coupe, etc.), aux amorces de fissures ou
micro-fissures
dues à l’usinage ou à l’assemblage (cisaillage, poinçonnement des trous, fissurations
de cordons de soudure, etc.). Même en l’absence de sollicitations de fatigue, la
rupture fragile risque donc d’apparaître par concentrations de contraintes. [5,6]
4.2 Classification.
Les assembleurs utilisés actuellement peuvent être classés en deux grandes
catégories
— ceux qui permettent la transmission d’efforts par contacts mécaniques que
nous rassemblons sous la dénomination de procédés mécaniques ;
— ceux qui assurent une continuité du métal aux joints et qui consistent en
divers procédés de soudage autogène.
Les procédés faisant intervenir une cohésion entre matériaux hétérogènes
(collages par exemple) ne sont pas analysés ici.
Les procédés mécaniques présentent, en général, l’avantage d’une réelle
possibilité de démontage avec récupération intégrale des composants initiaux. Par
contre, ils conduisent le plus souvent à des concentrations d’efforts au droit des
contacts qui obligent à étaler l’assemblage avec interposition de pièces annexes
(couvre-joints, cornières, fourrures, etc.). Cela alourdit sensiblement l’ossature et
peut présenter des inconvénients pour les liaisons avec d’autres composants
(second œuvre, équipement, etc.) ou pour l’exploitation.
Assemblages avec déplacements
C’est le cas des procédés mécaniques par contact (boulons ordinaires par
exemple) lorsque ce contact se produit après un déplacement égal au jeu entre les
pièces d’attache et les trous, plus une certaine ovalisation de ces derniers. Pour les
boulons, les jeux varient normalement entre 1 et 3 mm, selon les diamètres. Ces
procédés d’assemblage ne peuvent donc être employés que si de tels déplacements
sont acceptables, soit en une fois lors de la première mise en charge si les efforts
sont toujours de même sens, soit de manière alternative si les efforts peuvent
changer de
signe.
Assemblages sans déplacement
D’autres assembleurs assurent des transmissions d’effort sans déplacement
ou avec des déplacements extrêmement réduits. C’est le cas des attaches par
frottement (boulons précontraints) ou par soudage. [5,6]
4.3 Combinaison de procédés différents dans une même attache.
En principe, il est conseillé d’éviter de combiner deux procédés différents dans une
même attache. En effet, en raison de la nécessaire compatibilité de déformations,
seuls les procédés sans déplacement sont susceptibles d’être combinés (les
soudures et les
boulons précontraints par exemple) mais à la condition que chacun d’entre eux
transmette un type d’effort particulier sans que les déplacements correspondants
troublent le fonctionnement des autres procédés. [5,6]
Chapitre 5 : Calcul des charges
5.1 Généralités
Les pièces constitutives d'une charpente doivent faire l'objet d'un calcul justificatif de
leur section et de leurs attaches, compte tenu de toutes les charges sollicitant
chaque pièce.
Il est donc indispensable, en premier lieu, de définir correctement ces charges et de
conduire les calculs en commençant par les pièces secondaires portées, pour
terminer par les grosses pièces porteuses, en ayant le soin de déterminer les
réactions des premières sur les secondes ainsi que les points d'application de ces
réactions. [2]
5.2 Charges sollicitant les charpentes .
Les pièces de charpente sont sollicitées :
1° Par la charge permanente : poids de la couverture, de la sous toiture, des
planchers, hourdis et plafond, et poids propre des éléments de la construction.
(Norme NFP 06004).
Une poutre de plancher, par exemple, doit supporter le parquet, le hourdis, le plafond
existant sur la surface de plancher qui lui est dévolue, son poids propre et le poids
des solives (calculé sur la même surface).
Une ferme doit supporter la couverture, la sous-toiture, s'il y a lieu, et le poids entier
de l'ossature du comble (lattis, chevrons pannes, contreventement, ferme) compris
entre deux fermes.
2° Par les surcharges : telles, par exemple, les surcharges climatiques (vent et
neige), les surcharges à admettre sur un plancher : personnel, meubles,
marchandises, machines, etc. (Norme NFP 06001). [2]
5.3 Formules usuelles dans le calcul des charpentes métallique.
5.3.1 Tension et compression simple.
σ=FA
σ : Contrainte ;
F : Effort appliqué ;
A : Section transversale nette (trous déduits).
5.3.2 Flexion.
σ f=±MvI
M : Moment fléchissant ;
v : distance axe neutre à la fibre la plus éloignée ;
I : moment d'inertie net (trous déduits).
5.3.3 Flambement.
Les règles CM 66 utilisent la méthode DUTHEIL. Elles s'appliquent à des charges.
Une pièce un peu longue comprimée est vérifiée si :
k σ<σe
σe : limite d'élasticité du métal :
k : coefficient de flambement donné par les règles CM 66 en 13,411 pour
l'élancement
λ=li
i : rayon de giration ¿√ IA
;
/ = longueur de flambement.
5.3.4 D éversement.
La membrure comprimée d'une pièce fléchie est plus ou moins sujette à déformationlatérale hors de son plan. Les règles en tiennent compte en multipliant la contrainte
de flexion σ f par un coefficient kd . [2]
5.4 Exemple : poutres sur deux appuis simple.
Réactions :
Ra=∑0
lPal
Rb=∑0
l
P(l−a)
l :
Moment fléchissant dans une section d'abscisse x :
M Fx=Ra x−∑0
x
P (x−a)
Effort tranchant dans une section d'abscisse x :
T x=Ra−∑0
x
P
Contrainte de cisaillement :
τ=TAa
( Aa section nette de l'âme).
Cisaillement longitudinal par unité de longueur
τ=T M s
Aa
Formule dans laquelle :
e = épaisseur ;
T = effort tranchant ;
Ms = moment statique ;
I = moment d’inertie.
Flexion gauche simple.
Mx = M cos α ; My = M sin α ;
σ = M x
I x
v
+M y
I y
v
Chapitre 6 : Conclusion
Dans la construction, aucun autre matériau que l’acier n'a exercé une
influence aussi radicale sur la forme des ouvrages et n'a conféré aux structures
porteuses une expression plus pure. Aujourd'hui, la construction métallique signifie
high-tech, économie de matière, construction intelligente et forme élégante.
En construction métallique, la distribution des efforts est à la base de la
conception. Aussi, l'art de construire en acier se manifeste principalement dans la
construction de ponts, de halles et de toitures aux portées imbattables ou aux formes
complexes.
La construction en acier permet une mise en œuvre rapide et efficace, une
durée de vie importante et une démolition dans le respect de l'environnement.
Considérant sa durée de vie totale, un ouvrage en acier supporte la comparaison
avec les autres modes de construction.
La construction métallique offre d'importants avantages pour la conception, la
réalisation et l'utilisation:
• Grande liberté grâce aux structures filigranes et légères
• Qualité constante du matériau et détails de construction standardisés
• Utilisation optimale de l'espace grâce aux grandes portées et aux sections réduites
des éléments
• Structures porteuses aérées et tolérances réduites facilitant la mise en place des
installations techniques et des éléments du second œuvre
• Facilité d'adaptation aux changements d'affectation grâce à des assemblages
démontables et à l'intégration de nouveaux éléments et installations
• Grand choix de couleurs grâce aux revêtements protecteurs contre la corrosion et
l'incendie
• Économies importantes grâce au poids réduit de la structure et à des fondations
minimales
• Chantier sec, ne nécessitant qu'un espace réduit
• Montage rapide, indépendant des conditions atmosphériques
• Écologie exemplaire (possibilité de démontage, recyclage)
• Le comportement à la corrosion de l'acier est favorable par le fait qu'il rouille
lentement et bien visiblement sur la surface: divers traitements confirmés de
protection contre la corrosion sont à disposition.
• Comportement élastique avec une résistance et une rigidité élevées. Ainsi, l'acier
supporte des contraintes très élevées à la traction comme à la compression, jusqu'à
sa limite d'élasticité.
• Des grandes portées avec peu de poteaux intermédiaires permettent une division
flexible de l'espace. [7]
Bibliographie
[1] Charpentes métalliques : conception et dimensionnement des halles et
bâtiments ; Manfred A. HIRT & Michel CRISINEL ; Presses polytechniques et
universitaires Romande.
[2] Les charpentes métalliques ; E. GUSTIN et J. DIEHEL ; Eyrolles.
[3] Guide pratique de charpente métallique ; R. DAUSSY ; Eyrolles.
[4] La construction métallique C2500 ; J. BROZZETTI ; Techniques de l’ingénieur.
[5] Construction métallique : moyens d’assemblages C2520 ; Jean-Pierre MUZEAU.
[6] LOT N°2 CHARPENTE METALLIQUE – SERRURERIE ; Modernisation du
laboratoire – Octobre 2004.
[7] Charpente métallique ; Centre suisse de la construction métallique (SZS)
(www.szs.ch).