SOMMAIRE La guerre des semences II · techniques d’amélioration des plantes en Europe si, selon...

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Publication de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) 2 ème trimestre 2015 N° 6 D La guerre des semences II ébut Avril, une fois de plus, des vandales ont saccagé des plantes en cours d’essais. Cet essai avait été mis en place par le GEVES, un organisme public chargé d’évaluer la qualité de nouvelles variétés. Le prétexte avancé par ces contestataires : soumettre les semences obtenues par mutagenèse à la même réglementation d’autorisation que celle des semences obtenues par la transgénèse (dites OGM). Cette revendication est diaboliquement dangereuse pour l’avenir de notre agriculture. Nos parlementaires sauront ils éviter de tomber dans le piège ? Que constate t’on en effet ? L’application en France de la règlementation des autorisations des OGM, aboutit de fait à l’interdiction des plantes génétiquement modifiées. Ainsi l ‘objectif « caché » de ce groupuscule de contestataires, soutenu malheureusement par un mouvement idéologique adepte de la décroissance, est clair : empêcher aussi les semenciers d’utiliser la mutagenèse pour l’amélioration des plantes comme ils leur ont fait renoncer à la transgénèse. Cette technique de la mutagénèse n’est pourtant pas nouvelle. Elle est utilisée avec succès depuis plus de 80 ans pour améliorer les caractéristiques des plantes cultivées dont profite aussi bien l’agriculture conventionnelle que l’agriculture biologique. Au delà de la mutagénèse et de la transgénèse, quel sera le sort des nouvelles techniques d’amélioration des plantes en Europe si, selon les revendications de plusieurs ONG, on les réglemente aussi comme des plantes génétiquement modifiées (PGM) ? Mêmes causes, mêmes effets : ces nouvelles techniques ne pourront pas émerger et nos entreprises semencières françaises, leader en Europe, et premier exportateur mondial, seront éjectées du marché. Va t’on ainsi laisser ainsi assassiner notre filière semencière française en l’amputant de tous ses moyens de progrès ? Ce serait un véritable gâchis et l’annonce d’une régression profonde pour notre agriculture. Marc Fellous Président de l’AFBV SOMMAIRE 1 23-25, rue Jean-Jacques Rousseau 75001 PARIS [email protected] Directeur de publication : Marc Fellous Secrétaire de rédaction : Gil Kressmann ISSN 2273-6727 Prix de l’abonnement annuel : 27 euros Actualités Interview de Jean Bizet : Vers une Europe des biotechnologies à deux vitesses Renationalisation des autorisations des OGM Les OGM dans notre vie de tous les jours Un maïs transgénique facteur de santé pour les volailles Du riz transgénique en dégustation en Chine Cameroun : un projet de production du cotonnier génétiquement modifié Dossier LES OGM DANS LE MONDE Focus La protection, par greffe, des arbres contre leurs virus Les graines du changement Saura-t-on améliorer la photosynthèse ? Des tomates qui supportent un éclairement plus long Une collaboration scientifique internationale pour lutter contre la rouille chez le blé P.2 P.3 P.6 P.7 P.4 P.5

Transcript of SOMMAIRE La guerre des semences II · techniques d’amélioration des plantes en Europe si, selon...

Publication de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV)

2ème trimestre 2015

N° 6

D

La guerredes semences II

ébut Avril, une fois de plus, des vandales ont saccagé des plantes encours d’essais. Cet essai avait été mis en place par le GEVES, un organisme public chargé d’évaluer la qualité de nouvelles variétés.

Le prétexte avancé par ces contestataires : soumettre les semences obtenues parmutagenèse à la même réglementation d’autorisation que celle des semencesobtenues par la transgénèse (dites OGM). Cette revendication est diaboliquementdangereuse pour l’avenir de notre agriculture. Nos parlementaires sauront ilséviter de tomber dans le piège ?

Que constate t’on en effet ? L’application en France de la règlementation des autorisations des OGM, aboutit de fait à l’interdiction des plantes génétiquementmodifiées. Ainsi l ‘objectif « caché » de ce groupuscule de contestataires, soutenumalheureusement par un mouvement idéologique adepte de la décroissance, estclair : empêcher aussi les semenciers d’utiliser la mutagenèse pour l’améliorationdes plantes comme ils leur ont fait renoncer à la transgénèse. Cette technique dela mutagénèse n’est pourtant pas nouvelle. Elle est utilisée avec succès depuis plusde 80 ans pour améliorer les caractéristiques des plantes cultivées dont profite aussibien l’agriculture conventionnelle que l’agriculture biologique.

Au delà de la mutagénèse et de la transgénèse, quel sera le sort des nouvelles techniques d’amélioration des plantes en Europe si, selon les revendications deplusieurs ONG, on les réglemente aussi comme des plantes génétiquement modifiées (PGM) ? Mêmes causes, mêmes effets : ces nouvelles techniques nepourront pas émerger et nos entreprises semencières françaises, leader en Europe,et premier exportateur mondial, seront éjectées du marché.

Va t’on ainsi laisser ainsi assassiner notre filière semencière française en l’amputantde tous ses moyens de progrès ? Ce serait un véritable gâchis et l’annonce d’une régression profonde pour notre agriculture.

Marc FellousPrésident de l’AFBV

S O M M A I R E

1

23-25, rue Jean-Jacques Rousseau75001 PARIS

[email protected]

Directeur de publication : Marc FellousSecrétaire de rédaction : Gil Kressmann

ISSN 2273-6727Prix de l’abonnement annuel : 27 euros

ActualitésInterview de Jean Bizet :

Vers une Europe desbiotechnologies à deux vitesses Renationalisation des autorisationsdes OGM

Les OGM dans notre viede tous les jours

Un maïs transgénique facteurde santé pour les volaillesDu riz transgénique en dégustationen ChineCameroun : un projet de productiondu cotonnier génétiquement modifié

DossierLES OGM DANS LE MONDE

FocusLa protection, par greffe,

des arbres contre leurs virusLes graines du changement

Saura-t-on améliorerla photosynthèse ?Des tomates qui supportent unéclairement plus longUne collaboration scientifiqueinternationale pour lutter contre larouille chez le blé

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2 Publication de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV)

2ème trimestre 2015 N° 6

ActualitésAActualittés

InterviewJean BIZET, Sénateur de la ManchePrésident de la Commission des affaires européennes

Vers une Europe des biotechnologies à deux vitesses

Que pensez vous de la nouvelle règlementation européenne surles OGM ?

On était dans une impasse depuis une dizaine d’années. Les avis des au-torités européennes sur les OGM étaient régulièrement contestés. Il fallaittrouver une issue. La nouvelle directive européenne va permettre aux paysqui le souhaitent d’interdire des OGM pour des raisons non scientifiques.Cela ne plait pas à tout le monde. Mais cela a au moins un mérite :éviter à certains gouvernements de mentir impunément, de jouer l’hypocrisie pour se trouver de bonnes raisons de considérer que tel ou telOGM est néfaste pour la santé ou l’environnement, en contradiction avec les avis des agences d’évaluation. En dehors de cet avantage, c’est unmauvais coup porté à la PAC. C’est un début de détricotage d’une politique communautaire.

On va donc vers une Europe des biotechnologies à 2 vitesses ? En effet cela va mettre au grand jour deux catégories d’Etat-membres :ceux qui regardent vers l’avenir, comme l’Angleterre ou l’Espagne et quiveulent investir dans les biotechnologies pour rejoindre les américains etles chinois qui font la course en tête et ceux qui regardent vers le passé,c’est malheureusement le cas de mon pays, et qui resteront en retard. Jevous donne rendez-vous dans 5 ans. On verra alors le chemin parcourupar ces 2 groupes de pays qui auront pris des orientations différentes. Alorspeut être qu’à partir de ce jour là on pourra ouvrir les yeux d’un certainnombre de décideurs politiques ou de grands communicants de la sociétécivile pour montrer que nous nous sommes fourvoyés en ne voulant pasécouter depuis 20 ans les scientifiques ou les industriels de notre pays. Onverra alors les distorsions de concurrence que cette nouvelle réglementationaura générée entre ces 2 blocs de pays.

Pourquoi tant de prudence de la part de nos dirigeants politiques ?C’est une idéologie qui nous a été imposée par une minorité agissanteet bien pensante à laquelle les politiques ont eu la faiblesse de céderque ce soit sous des gouvernements de droite ou de gauche. On est sousla tyrannie des environnementalistes sur ce sujet.

C’est dramatique pour nos producteurs qui se voient ainsi privés desinnovations portées par ces plantes génétiquement modifiées.Il y a une profonde incohérence entre les orientations très volontaristesde tous les commissaires européens qui parlent de croissance, de développement du marché unique et ces décisions sur la sélection végétale qui va totalement à l’encontre de cette création de valeurs.

Comment voyez vous l’avenir des biotechnologies ?A court terme, en France, je suis plutôt sceptique même si j’ai entendules propos plutôt ouverts du Président de la République sur l’avenir desla recherche française sur les biotechnologies, notamment les OGM dedeuxième génération. Mais je crains que la volonté de notre gouverne-ment de se réconcilier avec les verts bloque toute évolution dans le bonsens. A moyen terme J’espère que les choses vont se décrisper même si cela fait 20 ans que j’attends. Nous ne sommes pas nombreux les parlementaires qui ont fait ce choix, un choix scientifique, un choixéconomique mais aussi politique en faveur des biotechnologies. Parceque je ne tiens pas à ce que mon pays, qui était en avance sur le planscientifique, soit dans l’obligation de payer des royalties à d’autres firmesou pays qui ont eu le courage de faire de la recherche dans cette direction. Il va aussi falloir réfléchir sur les perspectives ouvertes par lesnouveaux outils issus des biotechnologies.

Pourquoi le principe d’innovation ?Aujourd’hui le temps économique va plus vite que le temps politique.L’innovation fait partie de notre quotidien. Nous avons besoin d’unelégislation pragmatique et prédictive en quelque sorte alors que nousnous sommes englués dans une législation complexe qui a laissé librecours aux adeptes de la décroissance et aux prêcheurs de l’apocalypsepour trouver toujours une raison pour interdire. Nous devons doncchanger d’approche si nous ne voulons pas avoir une législation de retard. Il faudrait plutôt avoir une législation d’avance. D’où l’im-portance du principe d’innovation que j’ai promu pour équilibrer le principe de précaution qui s’est souvent traduit en principe d’inaction.

Propos recueillis par Gil KRESSMANN

Le Journal officiel de l’Union Européenne (11Mars 2015) a publié la directive 2015/412 duParlement Européen et du Conseil modifiant ladirective 2011/18 en ce qui concerne la possibi-lité pour les Etats-membres de restreindre oud’interdire la culture d’OGM sur leur territoire.Cette directive prévoit qu’à compter d’avril 2017les Etats-membres doivent prendre si nécessaireles mesures appropriées de coexistence dans leszones frontalières avec les Etats-membres voisinsoù la culture OGM serait interdite.

La directive décrit aussi la procédure à suivrepar l’Etat-membre demandeur. Elle précise quel’Etat membre peut adopter des mesures restreignant ou interdisant sur tout ou partiedu territoire la culture d’OGM à conditionsque ces mesures soient motivées, proportion-nées et non discriminatoires et qu’en outre ellessoient fondées sur des motifs sérieux tels queceux qui sont liés à des objectifs de politiqueenvironnementale, l’aménagement du terri-toire, l’affectation des sols, aux incidences socio-

économiques, à la volonté d’éviter la présenced’OGM dans d’autres produits, à des objectifsde politique agricole, à l’ordre public. Ces me-sures d’exclusion ou de restriction peuvent êtretemporaires et un Etat-membre peut revenir enarrière. Cette directive d’autorisation des cultures GMsera bientôt suivie par une directive sur les au-torisations des importations allant dans lemême sens : une renationalisation.■

Philippe Gracien

Renationalisation des autorisations des OGM

‘‘ ”

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ActualitésAActualittés

Si les cultures des plantes génétiquementmodifiées (PGM) sont interdites enFrance, nous consommons cependanttous les jours des produits issus d'ani-maux ayant consommé des plantes géné-tiquement modifiées.

La France importe pour l’alimentation animale4,5 millions de tonnes de soja ou surtout detourteaux de soja du Brésil, de l'Argentine etdes USA ; dans ces pays le soja transgénique re-présente plus de 95 % de leur production. C'estdonc essentiellement du soja transgénique quiest importé. Le lait et la viande de bovins ainsique les œufs que nous consommons ont deforte chance de provenir d’animaux ayantconsommé du soja transgénique. L'étiquetage"OGM" de ces produits n'est pas obligatoire.

Les produits issus de latransformation industrielledes PGMOn trouve dans le commerce des produitsalimentaires dérivant des plantes transgé-niques et pour lesquels l’étiquetage OGMest obligatoire. On y trouve des produitsdérivés du soja GM sous forme d'aliments(huile de soja, tonyu, tofu...) ou d'ingré-dients (farines de soja dans le pain, pro-téines de soja dans les plats cuisinés, lacharcuterie). De même on trouve des pro-duits dérivés de maïs GM sous forme d'ali-ments (farine et semoule de maïs, huile demaïs, chips de maïs...), ou d'ingrédients(farine de maïs dans le pain, flocons demaïs, céréales pour petit déjeuner, amidonet liants amylacés dans les plats cuisinés,

biscuits apéritifs, biscottes...)... On peutaussi ajouter à cette liste des huiles de colzaet de cotonnier GM, et des produits déri-vés de la betterave sucrière GM (sucre, si-rops, mélasses).

Mais à côté des produits issus des PGM ilexiste des produits faisant appel à des en-zymes issues de micro-organismes généti-quement modifiés (MGM). De nombreuxaliments sont issus de la transformation d’uneproduction végétale ou animale par desmicro-organismes (levures ou bactéries) : lepain, le fromage, les yaourts, la bière... EnFrance, aucun micro-organisme génétique-ment modifié ne peut être directement utilisépour ces productions. En revanche, des enzymes issues de MGM sont utilisées. Leurintérêt est de permettre une meilleure stan-dardisation des préparations enzymatiques etune plus grande sécurité sanitaire.

Ainsi la chymosine A, une enzyme de laprésure utilisée pour la coagulation du laitest maintenant produite en partie par unelevure GM en Europe. Cela permet de s’af-franchir de la présure traditionnellementextraite de la caillette de veau et présenteun intérêt pour la production de fromagescasher (pour laquelle il est interdit d’utiliserde la présure extraite de caillettes de veau).Elle est autorisée depuis 1998 pour la pro-duction de fromage, sauf pour le fromage« Bio » et les fromages d’AOC.

A suivre… ■

André GallaisProfesseur honoraire de Génétique

et d'amélioration des plantes

Les OGM dans notre viede tous les jours Brèves

Des pommes qui ne brunissent pasL’administration américaine (FDA) a éva-lué 2 variétés de pommes génétique-ment modifiées. Elles les ont déclaréaussi sûres et nutritionnellement équiva-lentes aux variétés produites par des mé-thodes conventionnelles et donc aptes àla commercialisation.

Ces pommes améliorées par l’entreprisecanadienne Okanagan (variétés GranySmith et Golden delicious) et connuessous leur nom commercial de pommesArtic, ont la propriété de ne pas brunir,une fois épluchées. Le marché visé est lemarché du snack : pommes coupées enlamelle. Cette pomme qui ne brunit pasdevrait réduire le gaspillage. L’entreprisea réussi avec l’aide des biotechnologiesà neutraliser l’enzyme responsable duchangement de couleur.

En savoir plus :http://www.fda.gov/NewsEvents/Newsroom/PressAn-

nouncements/ucm439121.htm

Des pommes de terrequi résistent au chocDes pommes de terre génétiquementmodifiées, programmées pour résisteraux chocs, ont obtenu vendredi le feuvert pour leur mise sur le marché améri-cain. « Ces aliments sont aussi sûrs etnutritifs que leurs pendants convention-nels », a souligné la FDA, l'autorité amé-ricaine de régulation des médicamentset des denrées alimentaires.

Cette autorisation concerne six variétésde pommes de terre, vendues sous lenom d'Innate et génétiquement modi-fiées par la société américaine J. R. Sim-plot. Ces pommes de terre résistent auxchocs et elles produisent aussi moinsd'acrylamide, une substance qui appa-raît lors de la cuisson à haute tempéra-ture de certains aliments et dont destests en laboratoire sur des rats ontprouvé qu'elle est cancérigène.

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ActualitésAActualittés

Les caroténoïdes sont des nutriments essen-tiels; ils agissent aussi comme antioxydants etsont un facteur de santé. Un équipe pluridis-ciplinaire a montré que des poulets élevésavec un régime enrichi avec une variété demaïs transgénique contenant des niveauxtrès élevés de caroténoïdes (b-carotène, ly-copène, zéaxanthine et lutéine) sont enmeilleure santé et accumulent plus de caro-ténoïdes dans les tissus que les poulets nourrisavec un régime standard, même complétéavec des additifs. Les caroténoïdes sont doncplus bio-disponibles quand ils sont inclusdans l’aliment que quand ils sont ajoutés. De plus les poulets consommant ce maïs en-richi résistent mieux à une infection par leprotozoaire parasite Eimeria tenella que lespoulets ayant été soumis aux régimes conven-tionnels et ne développent que des signes bénins de maladie.

Ces résultats démontrent que le maïs riche encaroténoïde est un facteur de santé des volaillesqui améliore la valeur nutritionnelle de leurchair, sans utilisation d'additifs alimentaires. ■

Source : Nogareda, C., Moreno, J.A., Angulo, E., Sandmann, G.,Portero, M., Capell, T., Zhu, C. and Christou, P. (2015)

Carotenoid-enriched transgenic corn delivers bioavailable carotenoids to poultry and protects them against coccidiosis.

Plant Biotechnol. J., doi: 10.1111/pbi.12369

Un maïs transgénique facteurde santé pour les volailles

Plusieurs centaines de personnes ont été in-vitées à goûter du riz génétiquement modi-fié dans les restaurants de 23 villes de Chinedans le cadre d'une campagne de promotionde la nourriture transgénique auprès dugrand public. Wu Xingchuan, organisateurde l'événement, explique l'objectif de lacampagne : « Nous essayons de faire passerun message à ceux qui doutent encore dela sécurité des produits transgéniques.Nous savons que le riz génétiquement mo-difié est sûr et nous sommes plus que prêtsà en consommer ».

La variété de riz goûtée était une soucheBt63 génétiquement modifiée développéepar des chercheurs de l'Université agricole

Huazhong de Wuhan. Son nom indiqueque le gène codant la protéine cristal du Ba-cille de Thuringe (Bacillus thuringiensis) estintégrée dans le patrimoine génétique de laplante, lui permettant de produire un insec-ticide naturel. Le riz Bt63 a obtenu un cer-tificat de sécurité au mois de janvier 2015,l’autorisant à être produit durant quatre an-nées supplémentaires, après que le premiercertificat eut expiré au mois de novembre.

C'est un premier pas vers la culture com-merciale en Chine du riz génétiquementmodifié. ■

Source : http://french.china.org.cn/china/txt/2015-02/10/content_34783554.htm

Du riz transgéniqueen dégustation en Chine

Des cotonniers génétiquement modifiés(GM) plus résistants aux herbicides et auxmaladies seront expérimentés très prochai-nement par la Société de développement ducoton (Sodecoton) au Cameroun.

Lors de la 8ème réunion de l'Association cotonnière africaine (Aca), tenue en mars

2010 à Yaoundé, la Sodecoton avait déjà an-noncé son intention de cultiver le cotonnierGM pour suivre l'exemple du Burkina Faso.

Dans cette perspective, la société cotonnièremène depuis 3 ans, en collaboration avecl'Institut de recherche agricole pour le déve-loppement (Irad), des expériences en milieu

confiné. Ces expériences seront désormaisrépliquées en milieu ouvert à l’effet d'aug-menter la production nationale en fibres eten graines. Les estimations de production decoton graine du Cameroun sont de 260 000tonnes pour la campagne 2014-2015. ■

Source : http://www.mediaterre.org/afrique-centrale/actu,20150414140629.html

Cameroun : un projet de production du cotonniergénétiquement modifié

BilletLes semences de ferme :des « OGM cachés » ?Le retour au passé est à la mode.Ainsi l’agro-écologie, pour certains,consiste à privilégier les variétésanciennes, « longuement éprouvéespar le temps ».

On sait pourtant que ces variétés,contrairement aux idées reçues (pourne pas dire imposées), sont en généralmoins rustiques que les variétés mo-dernes qui ont été sélectionnées avanttout pour résister aux maladies et auxcontraintes du milieu. Ce que l’on saitaussi c’est qu’une variété, si elle n’estpas régulièrement régénérée, c’est àdire reconstituée à partir des individusde départ, mais au contraire produite"à la ferme" sans contrôle de confor-mité, va accumuler des mutations. Lagénomique permet de quantifier cetteévolution (1). Par exemple à chaquegénération, un grain de blé a muté en-viron deux cents fois par rapport augrain qui lui a donné naissance. En unsiècle de générations de reproduction(très imparfaite !) sans contrôle ce se-rait donc quelques 20 000 mutationsqui apparaîtraient. En ressemant régulièrement une partie de leur récolte, les agriculteurs font donc,sans le savoir, de la mutagenèse etdisséminent d’innombrables muta-tions. Dans le même temps des op-posants aux OGM, souvent les plusattachés à la semence de ferme ousemence paysanne désignent comme« OGM cachés » les plantes issues demutagénèse, propres à leurs yeux àêtre violemment combattues…

Georges PelletierDirecteur honoraire INRA

(1) Schnell J. et al. Transgenic Research, 2015, 24 :1-17.

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DossierDossierDDDossieDossieererrr

LES OGM DANS LE MONDE 181,5 millions d’hectares de plantes génétiquement modifiées ont été cultivésdans le monde en 2014, soit une haussede 6,3 millions d’ha par rapport à 2013.C’est l’équivalent de 80 % de la surfacede la Chine qui est cultivé avec desOGM. 18 millions d’agriculteurs répar-tis dans 28 pays ont semé des plantes génétiquement modifiées : 20 pays endéveloppement et 8 pays industrialisés.

Une dizaine de cultures concernéesDepuis 1996, une dizaine de cultures ont étéautorisées et commercialisées sur l’ensemblede la planète. Les grandes cultures sont entête, les entreprises ayant naturellementconcentré leurs efforts de recherche sur lesmarchés potentiellement les plus importants:maïs, soja, coton, betteraves, colza. Le maïstolérant à la sécheresse connait un succèsimportant aux Etats Unis. Les surfaces ontquintuplé en un an, passant de 50 000 hec-tares en 2013 (année de lancement) à 275000 hectares en 2014. Il existe aussi des rizgénétiquement modifiés mais qui ne sont pasofficiellement autorisés et les recherches surle blé GM sont très importantes.

On constate aussi la progression récentedes fruits et légumes et de l’arboristerie :outre la papaye, c’est maintenant l’auber-gine, la pomme de terre, la pomme et toutrécemment l’eucalyptus qui tirent profitdes biotechnologies végétales…

Plus de choix pour les agriculteurs Ces plantes génétiquement modifiéesse développent car elles répondent à desbesoins : résistance génétique de ces plantesaux insectes nuisibles et aux maladies,tolérance aux herbicides, résistance à la sé-cheresse, qualités nutritionnelles…52 traitssont disponibles. A noter qu’au sein dechacune de ces espèces, il existe un nombrecroissant de variétés génétiquement modi-fiées et proposées aux agriculteurs par lessemenciers : plusieurs centaines de variétésgénétiquement modifiées pour le maïs parexemple. Les agriculteurs ont donc de plusen plus de choix pour trouver la variétécorrespondante à leurs besoins.

Des OGM pour tous les typesd’agricultureSur les 18 millions d’agriculteurs qui em-ploient des semences génétiquement modi-fiées dans le monde, plus de 15 millions sontdes petits paysans à faibles ressources vivantdans des pays en voie de développement ouémergents. L’idée répandue, selon laquelle lesOGM seraient uniquement adaptés à l’agri-culture des pays industrialisés est erronée.

28 pays ont adopté les OGMLes Etats-Unis restent le plus grand produc-teur (73,1 millions d’ha), suivis par le Brésil(42,1millions Ha), qui a la plus forte croissance, l’Argentine (24,3 millions d’ha),le Canada (11,6 millions d’ha), l’Inde(11,6 millions d’ha), la Chine (4 millions

d’ha) et l’Afrique du sud (2,7 millions Ha).

A noter que l’Afrique s’intéresse de plus enplus aux OGM. Quatre pays utilisent desOGM sur ce continent. Le Soudan a rejointle Burkina Faso en cultivant du coton Bt,l'Afrique du Sud cultive maïs, soja et cotonet l'Egypte 50 000 hectares de maïs. Le Ca-meroun se prépare aussi à rejoindre les pro-ducteurs de coton Bt. Un accord public-privéva permettre aux pays africains de bénéficierd’un maïs GM résistant à la sécheresse.

En Europe, le maïs Bt résistant aux in-sectes est cultivé en Espagne, au Portugal,en République Tchèque, en Slovaquie et enRoumanie. La surface totale consacrée aumaïs Bt en Europe atteint les 129 071 ha.La majorité des cultures GM se trouventen Espagne où les variétés Bt poussent sur30% des champs de maïs. ■

Soja

82%

18%

Coton

68%

32%

Maïs

30%

70%

Colza

25%

75%

Part des cultures GM (en %)PPart des cultures conventionnelles (en %)PP

Cultures OGM dans le monde

Evolution des surfaces de plantesGM par continent 1996-2014

Un marché de 15 milliardsde dollarsL’ISAAA estime à 15 milliards de $ US la va-leur du marché des semences biotechnolo-giques, ce qui représenterait environ 30 % du marché mondial des semences et environ10 % de la valeur des récoltes qui en résultent.

Source : ISAA

BrèvesL’Asie opte pour lesbiotechnologiesA la fin de 2015 du maïs génétique-ment modifié (GM) sera produit au Viet-nam. L’objectif des dirigeants de cepays est de réduire les importations demaïs destiné à l’alimentation animale.La Chine s’inscrit dans la même dyna-mique en développant très fortementsa recherche sur les OGM : riz, maïs,… 93 % des cotonniers cultivés enChine sont déjà GM. Pendant cetemps la Malaisie lorgne sur les bio-technologies vertes pour la protectionde l’environnement. Le Premier Minis-tre Indien parie lui aussi sur les plantesGM pour préparer une seconde révo-lution agricole nécessaire pour nourrirun pays dont la population va dépas-ser celle de la Chine. En Inde 95 % descotonniers sont déjà GM. Le Ministrede l’agriculture du Pakistan presseson pays d’utiliser les technologiesmodernes pour développer les rende-ments des cultures. L ‘Indonésie a au-torisé la plantation d’une canne à sucregénétiquement modifiée résistante à lasécheresse. La production d’auber-gines génétiquement modifiées permetau Bengladesh de rejoindre le clubdes producteurs d’OGM. Rappelonsque la grande majorité des agriculteurscultivant des OGM aujourd’hui sontdes petits producteurs de coton situésen Chine et en Inde.

FocusFoccus

La protection, par greffe, des arbres contre leurs virus

Les graines du changementDans cet éditorial de la revue Nature, les rédac-teurs notent : « Alors que la première bataille del’Europe sur les OGM chancelle vers une trêvefragile, une deuxième – et peut-être plus impor-tante – se profile ». L’entreprise américaine desélection végétale Cibus a récemment déployésa première culture créée au moyen d’une tech-nologie d’édition de précision de gènes quipermet de modifier seulement quelques nucléo-tides de l’ADN d’une plante comme le feraitune mutation spontanée. Selon l’entreprise, lecolza tolérant à un herbicide qui en résultene peut pas être considéré comme transgé-nique, dans la mesure où il n’a pas intégré dematériel génétique étranger.

Cibus espère que ses plantes trouverontgrâce dans l’Union européenne : « Cet espoirest fondé sur un argument logique », écriventles rédacteurs. En février, les autorités del’Allemagne hostile aux OGM ont déclaréà Cibus qu’elles ne considéreront pas lesproduits créés par l’édition de gènes comme

des OGM, mais comme des produits issusde la sélection végétale conventionnelle.Cependant, avec les nouvelles lignes de ba-taille déjà tracées, l’approbation et l’accep-tation générales risquent de ne pas être aussisimples ».

Avec la première bataille pour les culturesOGM en Europe qui se termine sur une ré-glementation peu satisfaisante, indiquent lesrédacteurs, la Commission européenne essaieencore une fois de gagner du temps en ce quiconcerne le type de technologie utilisé parCibus. Les groupes écologistes soutiennentavec insistance que ces nouvelles méthodesd’amélioration des plantes doivent aussi êtresoumises à la réglementation stricte del’Union européenne sur les OGM. La com-mission a fait savoir qu’elle a lancé une « ana-lyse juridique approfondie » de la définitiond’organismes génétiquement modifiés et descritères pour exclure certaines technologies. ■

Source : Nature (8 avril 2015)

L’interférence par ARN est un mécanismede défense naturelle contre les virus décou-vert d’abord chez les plantes : la présencedans une cellule de petits fragments d’ARNdérivés du génome viral induit un méca-nisme complexe qui conduit à sa destruc-tion. On peut aussi faire produire partransgénèse ces petits ARN qui assurerontune prémunition contre une attaque virale.Une telle stratégie est particulièrement in-téressante dans le cas des arbres fruitiers. Lesauteurs confirment la possibilité chez le ce-risier de créer un porte-greffe transgéniqueproducteur de ces petits ARN qui confèreau greffon non transgénique donc à dis-tance, en l’occurrence à plus d’un mètre dupoint de greffe, une résistance au virus de lanécrose en anneaux des Prunus.

Cette expérience confirme que ces petitsARN circulent dans la plante, ce qui permetde récolter des fruits sur des rameaux nontransgéniques. ■

Source : Zhao D & Song G-Q. (2014) Rootstock-to-sion transferof trangene-derived small interfering RNAs and their effect

on virus resistance in nontransgenic sweet cherry. Plant Biotechnology Journal 12 : 1319-1328.

Manuel Valls,Fermeté du Premier Ministreau Congrès de la FNSEA vis-à-vis des exactions et des pressionscommises à l'égard du mondede la recherche : « je veux que les

chercheurs puissent travailler sereinementdans le domaine des biotechnologies ». « Lesbiotechnologies sont incontournables ». « Unevigilance renforcée sera exercée pour que toutesles incursions dans les laboratoires et toutes lestentatives d'intimidation soient poursuivies.Dans ce pays, la recherche, l'innovation, leprogrès doit pouvoir se faire dans la sérénitéet la tranquillité, et jamais sous la menace ».

Je veux que les chercheurspuissent travailler ‘‘ ”

Ils ont dit :

François Houllier,Au Salon de l'Agriculture, le pa-tron de l’Inra, François Houllier,est revenu sur ce qu’il retient dela position du président de la Ré-publique sur les OGM dans l’in-

terview que ce dernier a accordé à Agra-Presse le 23 février dernier. « Le message qu’ilporte est que la recherche doit être forte et com-pétitive, sur toute la chaîne, qu’il s’agisse de lagénomique et du criblage à haut débit, maisaussi de la transgénèse. Que la société veuille desOGM ou non, on ne peut pas imaginer une re-cherche française qui reste muette sur les impactsenvironnementaux des organismes génétique-ment modifiés. Ces impacts, il faut les évaluer ».

Sur les OGM, la France doit avanttout faire preuve de compétence

A la veille du salon de l'agriculture, le Pré-sident de la République a marqué la vo-lonté de la France de "poursuivre" sesefforts de recherche sur les OGM malgrél’hostilité des consommateurs. "La réalité,c’est que les consommateurs, qu’ils soient fran-çais ou européens, sont hostiles aux OGM quiexistent aujourd’hui. Ils les considèrent, à tortou à raison, comme n’apportant pas d’avan-tages réels mais comportant au contraire desrisques pour l’environnement". Pour autant,"notre pays doit poursuivre son effort de re-cherche publique sur les biotechnologies, ce quisuppose que les chercheurs français puissentfaire leur travail en toute sérénité et conserverune expertise sur ces technologies, de manièreà éviter leur mauvais usage, voire dénoncerceux qui les instrumentalisent", a déclaré leprésident de la République.

François Hollande prône une relance de la recherche sur les biotechnologies

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6 Publication de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV)

2ème trimestre 2015 N° 6

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nombreuses des biotechnologies.

7Publication de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV)

2ème trimestre 2015 N° 6

FocusFoccus

Le rendement théorique de la photosynthèseest faible puisque par ce processus, c’est seule-ment de 10% (pour les espèces terrestres ditesC3) à 13% (pour les espèces dites C4) del’énergie lumineuse reçue qui peut se retrouversous la forme de la biomasse produite. En fait,dans la pratique et en conditions naturelles, cerendement théorique n’est jamais atteint. Onconsidère que le taux de conversion se situeplutôt autour de 2%, c’est à dire 5 à 6 fois in-férieur au rendement théorique. Il existe doncune marge de progression importante. Les

avancées récentes dans la connaissance desprocessus physiologiques chez les plantes et lesalgues, leur modélisation au niveau cellulairecomme au niveau de la plante entière et del’écosystème, la biologie de synthèse des pro-téines, les possibilités de transformation géné-tique des chloroplastes, permettent d’envisagerd’explorer expérimentalement de nombreusespistes pour combler ce fossé sur lequel la sélection conventionnelle n’a pas eu prise. ■

Source : Long S P et al (2015) Meeting the Global Food Demand of the Future by Engineering Crop Photosynthesis

and Yield Potential. Cell, 161 : 56-66.

La durée d’éclairement et donc de photosyn-thèse d’un végétal influence directement saproduction de biomasse. On éclaire artificiel-lement certaines cultures en serre pour aug-menter leur production. On ne peut pascultiver la tomate avec un éclairementcontinu, car ses feuilles réagissent par unechlorose. Les chercheurs ont démontré quela tolérance à la lumière continue qu’ontrouve chez les espèces sauvages voisines de latomate (Solanum lycopersicon), est un carac-tère dominant, déterminé par le gène CAB-13 dont le promoteur est muté dans l’espècela plus proche (Solanum pimpinellifolium)

et chez la tomate, suggérant que cette pro-priété a été perdue au cours du processus dedomestication. Il devient envisageable désor-mais de conférer ce caractère à des variétés detomate de serre, ce qui permettrait d’aug-menter les rendements jusqu’à 20% par laculture en lumière continue. On peut y par-venir soit en transférant ce gène par croise-ment avec des espèces sauvages, mais dans cecas éventuellement avec d’autres gènes défa-vorables, ou de façon parfaitement sélectivepour éviter ce problème, par transgénèse. ■Source : Aaron I. Velez-Ramirez et al. A single locus confers toleranceto continuous light and allows substantial yield increase in tomato.NATURE COMMUNICATIONS | 5:4549 | DOI: 10.1038/ncomms5549.

Des tomates qui supportentun éclairement plus long

Sept équipes de scientifiques de JohnInnes Center, The Sainsbury Laboratory(TSL) et The Genome Analysis Center(TGAC), tous au Royaume-Uni, se sontassociées pour former le Norwich RustGroup (NRG) en vue de lutter contre leschampignons provoquant la rouille. LeNRG ambitionne de développer une résis-tance durable chez le blé en exploitant lesavancées de la génomique pour détermi-ner comment les champignons de larouille parasites envahissent les plantes ets’en nourrissent.

Les champignons à l’origine de la rouille cau-sent des millions de dollars de pertes chaqueannée, et peuvent réduire les rendements des

cultures de 80 %. Les contre-mesures pourcombattre ces maladies reposent sur des fon-gicides. Dans les pays en développement oùles producteurs n’ont souvent pas les moyensde payer des fongicides, les champignons dela rouille peuvent provoquer une augmenta-tion des prix des denrées alimentaires, la faimet la malnutrition. Le groupe de chercheursvise à devenir un pôle de recherche sur la rouille; il compte déjà 52 collaborateursdans 23 pays qui travaillent tous au déve-loppement de nouvelles technologies etapproches pour lutter efficacementcontre le champignon de la rouille.

Selon le Professeur Cyril Zipfel, Chef de groupeprincipal et Directeur de TSL, « partout dans

le monde, les nombreuses formes de champi-gnons de la rouille coûtent des milliardschaque année, à cause des pertes de récolteset des traitements fongicides. Dans les paysen développement, ils peuvent entraîner lafaim et la malnutrition. Jusqu’à récemment,nous n’avions tout simplement pas la techno-logie nécessaire pour comprendre commentils fonctionnent. Les progrès de la géno-mique et de la recherche scientifique dansce domaine nous ont permis de mieuxcomprendre les agents pathogènes de larouille et d’explorer les moyens de rendreles plantes résistantes à ces agents ». ■

Source : Biotechnology and Biological Sciences Research Council(23 janvier 2015)

Une collaboration scientifique internationalepour lutter contre la rouille chez le blé

Saura-t-on améliorerla photosynthèse ?

PLANTESGÉNÉTIQUEMENTMODIFIÉES : MENACE OU ESPOIR ?Ouvrage collectif : Jean-Claude Pernollet coordinateur - Editions Quae96 pages - 9,90 A

L’Académie d’agriculture de Francedonne ici ses points de vue sur lesplantes génétiquement modifiées à tra-vers une dizaine de questions-clés d’or-dres scientifique, agronomique, écono-mique, juridique et sociologique qui fontdébat dans la société et dont les répon-ses ne sont ni simples ni évidentes.

Conseilsde lecture

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5ème Colloque des biotechnologies végétales AFBV/SAF AGR’IDÉES

Filière semences et impact des biotechnologiesMardi 6 Octobre 2015 à Paris

(9h00 - 17h30)

Goethe - Institut : 17, avenue d’Iéna - 75116 Paris

9h00 IntroductionMarc Fellous, Président de l’AFBV et Gérard Matheron, Administrateur de saf agr’iDées

9h15 Historique et justifications de l’organisationde la filière des semences ; réponses aux attentes des agriculteursJean Christophe Gouache, Limagrain

9h55 La protection des obtentions végétales : historique, évolution, relation avecla brevetabilité des innovations biotechnologiquesBernard Le Buanec, Académie d’Agriculture de France, Académie des Technologies

10h35 Panorama économique du secteur semencieret de ses différents sous-secteurs à l'échelleinternationaleSylvie Bonny, INRA

11h15 Évolution de la diversité génétique des variétés à la disposition de l'agriculteurAndré Gallais, Académie d’Agriculture de France

12h-14h Déjeuner libre

14h00 Biotechnologies et systèmes de reproductionGeorges Pelletier, Académie des Sciences, Académie d’Agriculture de France

14h40 Problématique du changement variétal en sélection le cas de l’orgeEdouard Tatara, Syngenta

15h05 Qualité physiologique et sanitaire des semencesLoïc Rajjou, AgroParisTech

15h45 Table ronde : Quelles filières semences en 2050 ?Animateur Georges Freyssinet, AFBV- La vision des agriculteurs multiplicateurs,

Jean-Noël Dhennin, Président de la FNAMS- Quelles sont les conditions favorables au développement de la sélection participative ?

Gilles Trouche, CIRAD- Quels sont les besoins de l’agriculture biologique ?

Un producteur- Place et rôle des accords internationaux ?

Xxxxxxxxxxxxxxx- La place des entreprises familiales ?

Jacques Gautier, Etablissements Gautier- Comment les nouvelles biotechnologies changeront elles les perspectives en 2050 ?

Olivier Lucas, Union Française des Semenciers

17h00 Conclusion : Intérêt pour l’agriculture d’une filière organiséeChristiane Lambert, Vice Présidente de la FNSEA

17h30 Fin du colloque

Inscription : [email protected]ème colloque des biotechnologies végétales de l’AFBV, en collaboration avec saf agr’iDées

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