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1 Le Rapport 2011 de PMNCH Sommaire Exécutif E n septembre 2010, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, a lancé la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant visant à sauver 16 millions de vies dans les 49 pays les plus pauvres du monde d’ici 2015. La Stratégie mondiale définit six domaines principaux où il faut agir d’urgence pour accroître les financements, renforcer les politiques générales et améliorer la prestation de services. Ces domaines sont les suivants : 1. soutien aux plans de santé pilotés par les pays, par des investissements accrus, prévisibles et durables; 2. prestation intégrée de services de santé et d’interventions qui sauvent des vies, permettant aux femmes et aux enfants d’avoir accès à la prévention, aux traitements et aux soins quand et où ils en ont besoin; 3. renforcement des services de santé, qu’il faudra doter d’un noyau d’agents de santé qualifiés en nombre suffisant; 4. mise en place d’approches novatrices pour le financement, l’élaboration de produits et la prestation efficiente de services de santé; 5. promotion des droits de l’homme, de l’équité, ainsi que de l’autonomisation et l’émancipation des femmes; et 6. amélioration du suivi et de l’évaluation afin que tous les acteurs rendent des comptes à propos des ressources employées et des résultats obtenus. La Stratégie mondiale place la santé de la femme et de l’enfant au premier rang du programme politique. Près de 130 parties prenantes provenant de divers groupes intéressés ont pris des engagements en matière de financement, de politiques et de prestation de services. Ces engagements s’attachent à un ensemble de domaines, tels que les droits de l’homme, les lignes directrices techniques, l’autonomisation économique et l’émancipation des femmes, la participation des citoyens, la responsabilisation et la gouvernance. Les parties prenantes ont évoqué des raisons multiples ayant motivé leur engagement dans le cadre de la Stratégie mondiale. Toutes ont voulu faire partie d’un mouvement planétaire sans précédent prônant la santé de la femme et de l’enfant. La plupart a souhaité s’engager d’une nouvelle manière en aidant à combler les lacunes en matière de financement et de ressources à l’échelle mondiale. Certaines autres ont dévoilé avec enthousiasme leur travail en cours, en reconnaissant que l’engagement dans le cadre de la Stratégie mondiale lui attribuait davantage de visibilité. D’autres y ont vu une occasion de s’allier à des partenaires en mesure de fournir une assistance technique ou financière. Enfin, les parties prenantes ont voulu s’assurer que leurs efforts en faveur de la santé de la femme et de l’enfant étaient priorisés au sein même des organisation et auprès des dirigeants nationaux. L’objectif de ce rapport L’objectif global du rapport consiste à présenter une analyse introductive des engagements afin de guider les échanges et interventions sur les thèmes suivants : 1. les progrès accomplis dans le cadre de la Stratégie mondiale et de l’initiative Chaque femme, chaque enfant sur le plan des engagements réalisés à ce jour; 2. les opportunités et les défis liés à la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la Stratégie mondiale; 3. les perceptions des parties prenantes au sujet de la valeur ajoutée de la Stratégie mondiale; et 4. les étapes à venir pour renforcer le plaidoyer, l’intervention et la responsabilisation afin de faire avancer les recommandations de la Commission de l’information et de la redevabilité pour la santé de la femme et de l’enfant. Des engagements sans précédent La Stratégie mondiale a donné lieu à une remarquable série d’engagements.

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1Le Rapport 2011 de PMNCH

Sommaire Exécutif

E

n septembre 2010, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, a lancé la

Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant visant à sauver 16 millions de vies dans les 49 pays les plus pauvres du monde d’ici 2015. La Stratégie mondiale définit six domaines principaux où il faut agir d’urgence pour accroître les financements, renforcer les politiques générales et améliorer la prestation de services. Ces domaines sont les suivants :

1. soutien aux plans de santé pilotés par les pays, par des investissements accrus, prévisibles et durables;

2. prestation intégrée de services de santé et d’interventions qui sauvent des vies, permettant aux femmes et aux enfants d’avoir accès à la prévention, aux traitements et aux soins quand et où ils en ont besoin;

3. renforcement des services de santé, qu’il faudra doter d’un noyau d’agents de santé qualifiés en nombre suffisant;

4. mise en place d’approches novatrices pour le financement, l’élaboration de produits et la prestation efficiente de services de santé;

5. promotion des droits de l’homme, de l’équité, ainsi que de l’autonomisation et l’émancipation des femmes; et

6. amélioration du suivi et de l’évaluation afin que tous les acteurs rendent des comptes à propos des ressources employées et des résultats obtenus.

La Stratégie mondiale place la santé de la femme et de l’enfant au premier rang du programme politique. Près de 130 parties prenantes provenant de divers groupes intéressés ont pris des engagements en matière de financement, de politiques et de prestation de services. Ces engagements s’attachent à un ensemble de domaines, tels que les droits de l’homme, les lignes directrices techniques, l’autonomisation économique et l’émancipation des femmes, la participation des citoyens, la responsabilisation et la gouvernance.

Les parties prenantes ont évoqué des raisons multiples ayant motivé leur engagement dans le cadre de la Stratégie mondiale. Toutes ont voulu faire partie d’un mouvement planétaire sans précédent prônant la santé de la femme et de l’enfant. La plupart a souhaité s’engager d’une nouvelle manière en aidant à combler les lacunes en matière de financement et de ressources à l’échelle mondiale. Certaines autres ont dévoilé avec enthousiasme leur travail en cours, en reconnaissant que l’engagement dans le cadre de la Stratégie mondiale lui attribuait davantage de visibilité. D’autres y ont vu une occasion de s’allier à des partenaires en mesure de fournir une assistance technique ou financière. Enfin, les parties prenantes ont voulu s’assurer que leurs efforts en faveur de la santé de la femme et de l’enfant étaient priorisés au sein même des organisation et auprès des dirigeants nationaux.

L’objectif de ce rapport

L’objectif global du rapport consiste à présenter une analyse introductive des engagements afin de guider les échanges et interventions sur les thèmes suivants :

1. les progrès accomplis dans le cadre de la Stratégie mondiale et de l’initiative Chaque femme, chaque enfant sur le plan des engagements réalisés à ce jour;

2. les opportunités et les défis liés à la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la Stratégie mondiale;

3. les perceptions des parties prenantes au sujet de la valeur ajoutée de la Stratégie mondiale; et

4. les étapes à venir pour renforcer le plaidoyer, l’intervention et la responsabilisation afin de faire avancer les recommandations de la Commission de l’information et de la redevabilité pour la santé de la femme et de l’enfant.

Des engagements sans précédent

La Stratégie mondiale a donné lieu à une remarquable série d’engagements.

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Analyse des engagements pris pour l’avancement de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant2

Des engagements ont été pris par 127 parties prenantes dans le cadre de la Stratégie mondiale, pour une valeur globale supérieure à 40 milliards de dollars US. Cette évaluation ne tient compte que des promesses d’ordre monétaire et représente, par conséquent, une valeur totale inférieure à la réalité, car il a également été question d’engagements substantiels en matière de politiques et de prestation de services.

Globalement, le plus grand nombre d’engagements est provenu des pays à faible revenu, lesquels comprennent des promesses financières évaluées à 10 milliards de dollars US. En outre, 24 gouvernements se sont engagés à améliorer l’accès à la planification familiale, 18 à accroître la prise en charge qualifiée à l’accouchement et 23 à réduire les barrières financières aux soins de santé.

Plus de 100 parties prenantes ont pris des engagements de nature politique, y compris le retrait des frais aux usagers, l’amélioration de l’accès à des soins de haute qualité et la promotion de l’autonomisation et de l’émancipation des femmes.

Parmi les 127 parties prenantes, 99 (78 %) se sont engagées à renforcer les systèmes de santé et la prestation de services. Ces mesures comprenaient des promesses spécifiques en vue de l’amélioration des services de santé en intégrant des méthodes innovatrices visant à étendre leur portée; en recourant par exemple à la téléphonie mobile pour accroître la sensibilisation et la promotion de comportements sains.

Parmi les 127 parties prenantes, 66 (52 %) se sont engagées à développer les capacités en matière de ressources humaines en santé. Ces mesures comprenaient des promesses en vue d’accroître le nombre d’agents de santé (de plus de 45 000). Parmi ces engagements, 35 % ont mis l’accent sur le personnel qualifié à l’accouchement et 23 % sur les sages-femmes.

Parmi les 127 parties prenantes, 87 (69 %) ont pris des engagements faisant la promotion de certaines dimensions des droits de l’homme. Par exemple, pour traiter des enjeux relatifs à l’équité en recourant aux cliniques mobiles pour se rendre dans les régions éloignées et atteindre des femmes et enfants présentant les plus grands besoins; pour réduire les

coûts associés aux médicaments en négociant des licences libres de redevance auprès des sociétés pharmaceutiques; et pour traiter des enjeux en matière de responsabilisation en collaborant avec les collectivités locales afin de procéder au contrôle des décès maternels.

Parmi les 477 références à des pays dans les engagements pris ou lors des entretiens conduits, 70 % ont ciblé les 49 pays à faible revenu, en veillant à ce que la santé des femmes et des enfants de ces pays soit désormais une responsabilité conjointe mondiale.

Opportunités et défis concernant la progression des engagements dans le cadre de la Stratégie mondiale

L’analyse effectuée dans le présent rapport a révélé plusieurs opportunités qui permettent de faire progresser la Stratégie mondiale.

Les parties prenantes ont identifié le manque de financement comme étant la contrainte la plus importante à la mise en œuvre. Un grand nombre a également souligné le fait qu’il n’y ait pas suffisamment de clarté sur quand et comment accéder aux financements déjà promis.

Plus de 95 % des engagements proviennent de parties prenantes du secteur de la santé. Cependant, l’amélioration de la santé des femmes et des enfants requiert également la participation de bien d’autres secteurs, notamment ceux de l’éducation, de la nutrition, de l’eau et des services sanitaires, de l’agriculture et des infrastructures.

Parmi les 127 parties prenantes ayant pris des engagements, seulement 14 proviennent du monde des affaires et 5 de pays à revenu intermédiaire – deux groupes qui peuvent jouer un rôle beaucoup plus considérable, y compris dans les pays à plus faible revenu.

La Commission de l’information et de la redevabilité préconise le recours à l’innovation, en particulier dans le domaine des technologies de l’information et des communications, afin de renforcer les systèmes essentiels d’enregistrement et de renseignements sur la santé qui sont à la base de la responsabilisation pour la santé de la femme et de l’enfant.

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3Le Rapport 2011 de PMNCH

Les étapes suivantes pour les parties prenantes

Les parties prenantes peuvent poursuivre leur travail à partir de ce qui a été accompli jusqu’à maintenant pour réaliser davantage de progrès dans les six domaines ciblés par la Stratégie mondiale. Voici ce qu’elles peuvent accomplir en particulier :

Accorder la priorité à la mise en œuvre, orientée par la manière dont leurs engagements contribuent à l’objectif ultime de sauver 16 millions de vies d’ici 2015. Le suivi de la Commission se concentrera sur ce qui est réellement accompli pour produire l’effet souhaité. Ses 11 indicateurs permettront aux parties prenantes de savoir si elles se trouvent sur la bonne voie en leur indiquant comment consolider les succès obtenus ou comment réorienter leur parcours au besoin.

Mettre l’accent sur tous les pays à faible revenu. La République populaire démocratique de Corée n’a obtenu aucun engagement, alors que sept autres pays n’en ont récolté qu’un seul. À titre de comparaison, 15 pays ont suscité plus de 10 engagements chacun.

Faire le lien entre les engagements et les besoins, combler les lacunes dans la

couverture des principales interventions assurant la survie. Dans le cadre du continuum de soins, certaines interventions ont reçu un nombre moins élevé d’engagements, tels que les soins postnatals pour les mères, les moustiquaires de lit imprégnées d’insecticide et la nutrition.

Investir dans l’innovation pour accélérer les progrès. Bien que 50 parties prenantes aient manifesté un intérêt pour l’innovation, seulement neuf engagements y font référence pour catalyser les progrès réalisés dans des domaines comme le leadership et la politique, le développement de produit et le financement.

Développer une compréhension commune de ce que représente un « engagement ». Par exemple, certaines parties prenantes ont fondé leurs engagements sur des activités, des politiques ou des financements qui soient nouveaux ou additionnels. D’autres ont choisi de procéder à une sélection parmi leurs efforts actuels et continus pour la SRMNI afin de mettre en valeur leur soutien envers la campagne. D’autres encore ont perçu le processus d’engagement comme une occasion d’exposer des activités et des politiques prévues dans l’éventualité d’un futur soutien qui permettrait leur mise en œuvre, L’élaboration d’une démarche commune concernant la prise d’engagement

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Analyse des engagements pris pour l’avancement de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant4

favorisera une meilleure détermination des priorités évoquées par la Stratégie mondiale.

Harmoniser les efforts pour éviter leur recoupement et favoriser une utilisation plus efficace des ressources. Cette démarche permettra également de traiter des enjeux qui dépassent les capacités d’un pays ou d’un partenaire particulier, à savoir les urgences sanitaires transfrontalières et les violations des droits de l’homme.

S’occuper des obstacles structurels à la santé des femmes et des enfants, ainsi que des déterminants sociaux de la santé, en misant sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Cette mesure requiert l’engagement d’un grand nombre d’acteurs d’une diversité de secteurs qui travailleront à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et des droits de l’homme.

Veiller à ce que les futurs engagements fassent la promotion de l’éducation sanitaire et des droits de l’homme, ainsi que du comportement qui favorise la santé. Moins de 10 % des engagements ont abordé la nécessité de promouvoir l’éducation sanitaire et des droits de l’homme, ainsi que l’éducation, de sorte que les personnes et les collectivités puissent disposer de l’information nécessaire pour prendre des décisions au sujet de leur santé, revendiquer leurs droits et demander une responsabilisation.

Accomplir davantage pour renforcer les systèmes et la participation communautaires : en reconnaissant le rôle essentiel exercé par les collectivités dans la prestation de soins de santé; en facilitant l’accès aux services de santé; en faisant la promotion de la participation et de l’autonomisation des citoyens; en plaidant pour des interventions essentielles; et en s’occupant des obstacles structurels à la santé. Les femmes et les enfants, de même que leurs familles et leurs communautés, ne peuvent être perçus comme des prestataires passifs de services. Ils doivent au contraire être des participants actifs dans la réalisation de leurs droits.

Ce rapport constitue une première étape en vue de mettre en lumière les engagements qui ont été pris pour l’avancement de la Stratégie mondiale. Bien qu’il y ait nécessité de discuter et d’améliorer la démarche et des méthodes employées, il est à espérer que les résultats du rapport et les enjeux relevés par celui-ci guideront le processus lié à la responsabilisation, ainsi qu’une intervention et un plaidoyer plus ciblés. Le rapport devrait également contribuer à identifier des domaines peuvent être examinés par le Groupe d’examen composé d’experts et mis sur pied dans le but de faire progresser les recommandations de la Commission de l’information et de la redevabilité.

« Selon notre expérience, la Stratégie mondiale a contribué

à élever le niveau de sensibilisation concernant les besoins en santé

des femmes et des enfants, ainsi qu’à déterminer les domaines

dans lesquels des organisations comme la nôtre peuvent produire

le plus grand impact. »

– Répondant du secteur privé, PMNCH 2011 Report