SOFAMEA 2013 – Résumés de communications

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SOFAMEA 2013 Résumés de communications Valérie Achache a , Guillaume Authier b , Nathalie Rapin c , Céline Cofneau d , Valérie Chadebec a , Audrey Fontaine a , Patrick Salvia e , Olivier Snoeck e , Jérôme Coupier e , Benoît Beyer e a UFAM, hôpitaux de Saint-Maurice, 94410 Saint-Maurice, France b CHU Timone, APHM, 13005 Marseille, France c Centre de réadaptation Pierquin, IRR Nancy, 54000 Nancy, France d CMPR, LADAPT Loiret, 45200 Amilly, France e Université libre de Bruxelles (ULB), 1050 Bruxelles, Belgique Les 12 es journées de la Société franco- phone d'analyse du mouvement de l'enfant et de l'adulte (SOFAMEA) se sont déroulé les 23, 24 et 25 janvier au Luxembourg au sein du Rehazenter pour la journée satellite et à l'hémicycle européen pour les deux jours suivants. Le thème proposé, « Le mouvement assisté : de la conception à la pra- tique », était particulièrement intéres- sant pour les rééducateurs. Au cours de six conférences, des ora- teurs reconnus ont fait le point sur les connaissances fondamentales actuelles et les évolutions techniques en matière de plasticité du système nerveux cen- tral, d'imagerie cérébrale, d'interface cerveau-machine, de stimulation élec- trique centrale, de neuroprothèse et de robotique. Ainsi, nous avons pu écouter le Pr Jean- Michel Graciès (CHU Henri-Mondor) qui, après avoir présenté les 4 facteurs principaux stimulant la plasticité céré- brale après un AVC, a insisté sur le fait que la récupération persistait encore en période chronique longtemps après la lésion, que la non-utilisation du membre parétique dans les sept premiers jours après la lésion diminuait les chances de récupération et que la quantité quoti- dienne d'entraînement est un facteur positif de récupération. Aurore Thibaut, chercheur au centre de recherche Cyclotron en Belgique, nous a présenté les nouvelles possibilités tech- niques offertes par les progrès en neuro- imagerie permettant d'obtenir des ima- ges structurelles très précises. Elle a également insisté sur l'intérêt de l'image- rie fonctionnelle cérébrale et les techni- ques d'exploration électrophysiologiques grâce auxquelles on peut appréhender le fonctionnement des réseaux neuronaux sous-tendant les processus cognitifs et moteurs. Ces différentes techniques ont également montré que la plasticité céré- brale peut encore intervenir à 6 mois post-AVC et que l'augmentation de l'acti- vité cérébrale péri-lésionnelle est en faveur d'une bonne récupération contrai- rement à l'augmentation de l'activité de l'hémisphère non lésé. Stéphane Bonnet, ingénieur chercheur au CEA de Grenoble, nous a montré comment une interface cerveau- machine, en transformant une activité cérébrale en commande, pouvait contrô- ler un outil technique et redonner des possibilités de communication ou de contrôle moteur à des patients présentant un handicap sévère mais dont les capa- cités cognitives étaient préservées. Jovana Jovic, chercheur à l'INRIA Sophia-Antipolis Méditerranée, s'est interrogée sur le fait que, bien que cer- taines applications des neuroprothèses aient démontré des effets positifs mani- festes (stimulation cérébrale profonde, implant cochléaire), les résultats dans la restauration motrice sont plus limités. Elle a tenté de répondre à cette question à travers la complexité du geste moteur, l'importance des retours sensoriels ou l'action synergique de plusieurs muscles et présenté quelques pistes pour l'avenir. Sylvie Raoul, docteur en neurochirurgie au CHU de Nantes, nous a décrit deux grands types de stimulation du système nerveux qui permettent une amélioration du mouvement. La première est la sti- mulation cérébrale profonde qui a un effet positif sur les tremblements et la rigidité dans la maladie de Parkinson. La seconde est la stimulation du cortex moteur et/ou prémoteur développée au début dans le traitement de la douleur mais qui a également une action sur les troubles du mouvement. Enn, le Dr Agnès Roby-Brahmi, méde- cin à Garches et chercheur à l'ISIR, UPMC, CNRS UMR 7222 à Paris, après avoir évoqué les principes de la réédu- cation chez les patients cérébrolésés fondés sur l'apprentissage moteur, nous a exposé en quoi les outils robotisés pouvaient être un apport supplémen- taire et complémentaire à la rééducation des patients. Ainsi, a été abordé l'intérêt de la répétition du geste guidé ou contraint en rééducation, permis par la robotique, dont les effets sur la plasticité centrale sont visualisés par l'imagerie cérébrale ou mesurés à travers des outils métrologiques. Il a également été souligné l'importance du kinésithé- rapeute et de l'ergothérapeute dans le choix et l'adaptation de ces outils aux patients, ainsi que dans des l'intensité des exercices proposés. Le démarrage précoce de la rééducation après la lésion cérébrale faciliterait la récupération. Sa poursuite prolongée en période chro- nique favoriserait la mise en jeu de la plasticité du système nerveux central. Les communications libres qui ont suivi se sont étendues dans divers champs allant de la neurophysiologie à la biomé- canique en passant par la clinique, rap- pelant la transversalité des compétences du kinésithérapeute. Vous trouverez ci-dessous les résumés d'une sélection de communications Auteur correspondant : V. Achache, UFAM, hôpitaux de Saint-Maurice, 94410 Saint-Maurice, France. Adresse e-mail : [email protected] (V. Achache) Kinesither Rev 2014;14(149):611 Actualités Compte rendu de congrès 6 http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.03.004

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Auteur correspondant :V. Achache,UFAM, hôpitaux de Saint-Maurice, 94410Saint-Maurice, France.

Adresse e-mail :[email protected](V. Achache)

Kinesither Rev 2014;14(149):6–11ActualitésCompte rendu de congrès

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SOFAMEA 2013 –Résumés de communications

Valérie Achache a, Guillaume Authier b, Nathalie Rapin c, Céline Coffineau d,Valérie Chadebec a, Audrey Fontaine a, Patrick Salvia e, Olivier Snoeck e,Jérôme Coupier e, Benoît Beyer e

aUFAM, hôpitaux de Saint-Maurice, 94410 Saint-Maurice, FrancebCHU Timone, AP–HM, 13005 Marseille, FrancecCentre de réadaptation Pierquin, IRR Nancy, 54000 Nancy, FrancedCMPR, LADAPT Loiret, 45200 Amilly, FranceeUniversité libre de Bruxelles (ULB), 1050 Bruxelles, Belgique

Les 12es journées de la Société franco-phone d'analyse du mouvement del'enfant et de l'adulte (SOFAMEA) sesont déroulé les 23, 24 et 25 janvierau Luxembourg au sein du Rehazenterpour la journée satellite et à l'hémicycleeuropéen pour les deux jours suivants.Le thème proposé, « Le mouvementassisté : de la conception à la pra-tique », était particulièrement intéres-sant pour les rééducateurs.Au cours de six conférences, des ora-teurs reconnus ont fait le point sur lesconnaissances fondamentales actuelleset les évolutions techniques en matièrede plasticité du système nerveux cen-tral, d'imagerie cérébrale, d'interfacecerveau-machine, de stimulation élec-trique centrale, de neuroprothèse et derobotique.Ainsi, nous avons pu écouter le Pr Jean-Michel Graciès (CHU Henri-Mondor)qui, après avoir présenté les 4 facteursprincipaux stimulant la plasticité céré-brale après un AVC, a insisté sur le faitque la récupération persistait encore enpériode chronique longtemps après lalésion, que la non-utilisation du membreparétique dans les sept premiers joursaprès la lésion diminuait les chances derécupération et que la quantité quoti-dienne d'entraînement est un facteurpositif de récupération.Aurore Thibaut, chercheur au centre derecherche Cyclotron en Belgique, nous a

présenté les nouvelles possibilités tech-niques offertes par les progrès en neuro-imagerie permettant d'obtenir des ima-ges structurelles très précises. Elle aégalement insisté sur l'intérêt de l'image-rie fonctionnelle cérébrale et les techni-ques d'exploration électrophysiologiquesgrâce auxquelles on peut appréhender lefonctionnement des réseaux neuronauxsous-tendant les processus cognitifs etmoteurs. Ces différentes techniques ontégalement montré que la plasticité céré-brale peut encore intervenir à 6 moispost-AVC et que l'augmentation de l'acti-vité cérébrale péri-lésionnelle est enfaveur d'une bonne récupération contrai-rement à l'augmentation de l'activité del'hémisphère non lésé.Stéphane Bonnet, ingénieur chercheurau CEA de Grenoble, nous a montrécomment une interface cerveau-machine, en transformant une activitécérébrale en commande, pouvait contrô-ler un outil technique et redonner despossibilités de communication ou decontrôle moteur à des patients présentantun handicap sévère mais dont les capa-cités cognitives étaient préservées.Jovana Jovic, chercheur à l'INRIASophia-Antipolis Méditerranée, s'estinterrogée sur le fait que, bien que cer-taines applications des neuroprothèsesaient démontré des effets positifs mani-festes (stimulation cérébrale profonde,implant cochléaire), les résultats dansla restauration motrice sont plus limités.Elle a tenté de répondre à cette questionà travers la complexité du geste moteur,l'importance des retours sensoriels oul'action synergique de plusieurs muscleset présenté quelques pistes pour l'avenir.Sylvie Raoul, docteur en neurochirurgieau CHU de Nantes, nous a décrit deuxgrands types de stimulation du système

nerveux qui permettent une améliorationdu mouvement. La première est la sti-mulation cérébrale profonde qui a uneffet positif sur les tremblements et larigidité dans la maladie de Parkinson. Laseconde est la stimulation du cortexmoteur et/ou prémoteur développée audébut dans le traitement de la douleurmais qui a également une action sur lestroubles du mouvement.Enfin, le Dr Agnès Roby-Brahmi, méde-cin à Garches et chercheur à l'ISIR,UPMC, CNRS UMR 7222 à Paris, aprèsavoir évoqué les principes de la réédu-cation chez les patients cérébrolésésfondés sur l'apprentissage moteur, nousa exposé en quoi les outils robotiséspouvaient être un apport supplémen-taire et complémentaire à la rééducationdes patients. Ainsi, a été abordé l'intérêtde la répétition du geste guidé oucontraint en rééducation, permis par larobotique, dont les effets sur la plasticitécentrale sont visualisés par l'imageriecérébrale ou mesurés à travers desoutils métrologiques. Il a égalementété souligné l'importance du kinésithé-rapeute et de l'ergothérapeute dans lechoix et l'adaptation de ces outils auxpatients, ainsi que dans des l'intensitédes exercices proposés. Le démarrageprécoce de la rééducation après la lésioncérébrale faciliterait la récupération. Sapoursuite prolongée en période chro-nique favoriserait la mise en jeu de laplasticité du système nerveux central.Les communications libres qui ont suivise sont étendues dans divers champsallant de la neurophysiologie à la biomé-canique en passant par la clinique, rap-pelant la transversalité des compétencesdu kinésithérapeute.Vous trouverez ci-dessous les résumésd'une sélection de communications

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orales réalisés par différents kinésithé-rapeutes qui ont participé à ces jour-nées. Tous, dont certains venants despays voisins possédant un doctorat enkinésithérapie, d'autres en cours depoursuite d'étude universitaire ou sim-plement thérapeute se sont impliquésdans ce travail collaboratif pour vousfaire partager les éléments qu'ils ontretenus de ces journées.Vous pourrez, après ces lectures, venirdécouvrir sur le site de la SOFAMEA(www.sofamea.org) les résumés desprécédents congrès que vous pouveztélécharger.Les prochaines journées de la SOFA-MEA se tiendront à l'université deGenève du 4 au 6 février 2015.Nous invitons tous ceux qui sont intéres-sés par l'analyse du mouvement à venirrejoindre les membres du collège desparamédicaux de la SOFAMEA. LaSOFAMEA est constituée de 4 collèges :médecin, chirurgien, ingénieur et para-médicaux. À l'heure où les kinésithéra-peutes s'élancent vers des poursuitesd'étude pour atteindre des niveaux mas-ter et doctorat d'université, ces échangeset collaborations multidisciplinaires sontd'une grande richesse. L'analyse dumouvement, à travers des outils techno-logiques de plus en plus abordables,améliore nos pratiques cliniques en nousdonnant accès à des données complé-mentaires. En nous permettant de passerd'une analyse segmentaire à une ana-lyse globale ou encore d'évaluer la coor-dination inter-segmentaire, elle formenotre regard. Enfin, elle est un outil utilepour évaluer et/ou valider nos pratiquesprofessionnelles.

COMMUNICATIONS LIBRESNO 1 : « NEUROPROTHÈSESET PROTHÈSES »

Effets à court et long termes de lastimulation électrique fonction-nelle implantée au niveau du nerffibularis communis sur le piedtombant post-lésion cérébrale :premiers résultatsLes objectifs de l'étude sont d'évaluerles effets à distance de la SEF implantéesur la marche et les modifications plas-tiques du SNC sur une population depatients présentant un pied tombantpost-AVC. Vingt patients seront inclusdans l'étude et seront évalués pendant3 ans par des bilans périodiques : bilan

clinique, neuropsychologique, baropo-doscopique, cinématique, imageriecérébrale. Un questionnaire de satisfac-tion sera également proposé auxpatients.Les résultats intermédiaires semblentindiquer une amélioration significativedes paramètres pris en compte. Ilsemble avoir une progression notabledu schéma de marche avec améliora-tion du positionnement du pied aucontact initial associé à une flexion dor-sale en phase oscillante. Le contrôle dugenou en charge semble lui aussi amé-lioré et la diminution du rapport Hmax/Mmax semble évoquer une diminutionde la spasticité du triceps sural.Perspectives : augmentation de la popu-lation de patients et analyse des donnéesacquises en imagerie cérébrale.

Chantraine F, et al.

Stimulation électrique fonction-nelle (SEF) élective implantéedes nerfs fibulaires dans la paré-sie spastiqueL'objectif de l'étude est de comparer lesperformances de deux groupes depatients présentant des parésies spasti-ques post-AVC. Un groupe de patientssera évalué après SEF implantée auniveau du nerf fibulaire et un groupe seraappareillé avec un releveur plantaire. Lesévaluations sont réalisées à j15 puis aux3e et 6e mois post-implantation ou miseen place de l'attelle. Elles consistent enun bilan clinique associé à une AQM.Résultats intermédiaires : il semble quela SEF et le port de l'orthèse améliorentla vitesse, la cadence et la longueur dupas mais il n'a pas été retrouvé à ce jourde différence significative entre les deuxtraitements. De plus, les bénéfices nesont pas maintenus sans l'appareillageou la stimulation.Perspectives : utilisations de testsvisant à affiner les performances despatients : évaluation de la spasticité,tests d'endurance, EMG. . .

Hutin E, et al.

Évaluation du pied prothétique duCICR pendant la marche d'ampu-tés trans-tibiauxL'équipe des hôpitaux universitaires deGenève a effectué une étude randomi-sée du pied prothétique CRE SACH(CICR) versus du pied prothétiqueSACH. L'étude inclue 15 patients ampu-tés trans-tibiaux, d'âge moyen 46 ans,

d'origine traumatique, appareillésdepuis 18 ans en moyenne et qualifiésde bons marcheurs. Après deux essaisd'une semaine chacun avec l'un puisl'autre des pieds, la comparaison a étéfaite au travers d'AQM permettant d'étu-dier les résultats spatiaux temporels,cinématiques, cinétiques ciblés aux arti-culations hanche, genou, cheville dumembre appareillé. En conclusion, lesrésultats sont comparables sur les2 types de pieds hormis une flexion dor-sale supérieure en fin de phase d'appuiet une puissance majorée tant enabsorption qu'en restitution avec le piedCRE SACH. Compte tenu de ces obser-vations sur les capacités biomécani-ques du pied CICR, la rééducation despatients appareillés par ce type d'effec-teur trouverait un intérêt à insister surces caractéristiques afin d'améliorer lasymétrisation du pas au travers du pour-centage de la phase d'appui du membreprothésé qui peut être diminué.

Armand S, et al.

Appareillage des personnesamputées du membre inférieurdans les situations contraignan-tes de la vie couranteDans un contexte d'amputation trans-fémorale ou trans-tibiale 90 % despatients retournent à domicile mais20 % d'entre eux rencontrent des diffi-cultés à la marche. Sur ce constat uneétude est proposée. Elle est réalisée surune pente transversale ou devers dansun laboratoire d'analyse du mouvement.Dans un cycle de marche, il existe unephase d'appui qui demande stabilité etune phase oscillante qui, elle, requièremobilité. Or dans ce contexte de devers,l'élément prothétique modifie l'interfaceavec le sol, la question se pose alors desavoir si ces deux objectifs sont réaliséset comment. Chez le sujet sain, la ciné-matique articulaire en devers est simi-laire à la marche à plat dans le plansagittal. C'est une augmentation du val-gus de cheville à l'appui en amont ainsiqu'une adduction accentuée de la han-che qui permet de préserver l'inclinaisondu bassin dans le plan frontal. Sont éga-lement notées une augmentation de ladurée des cycles associée à une dimi-nution de la vitesse de marche. Chezl'amputé trans-fémoral, il n'y a pas decontrôle musculaire du genou et de lacheville. L'adaptation côté appareillageest plus difficile en phase d'appui enamont, avec une compensation majeure

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par le côté sain où le varus de cheville estaugmenté sur l'ensemble du cycle d'unevaleur semblable à l'angulation dudevers. En phase oscillante est retrouvéeune majoration de l'inclinaison du bassinégale à l'angulation du devers. Lorsque lemembre amputé est en aval, il n'existepas de variation tant à l'appui qu'enphase oscillante. Comme chez le sujetsain, la durée de cycle est augmentée, lavitesse diminuée, en sus une diminutionde la phase d'appui ainsi qu'une diminu-tion de la longueur des pas sont obser-vées. L'intérêt kinésithérapique seraà l'issue de cette étude de mieuxcomprendre les compensations lors dela marche prothétique afin de les appré-hender dans les prises en charge derééducation des patients amputéstrans-tibiaux et trans-fémoraux.

Sauret C, et al.

COMMUNICATIONS LIBRESNO 2 : « ANALYSE DUMOUVEMENT ET IMPLICATIONSCLINIQUES CHEZ L'ADULTE »

Implication des extenseurs dugenou au cours de la stationdebout et de la marche chez despatients ayant une flexion impor-tante du troncLa flexion importante du tronc à la mar-che touche des patients atteints decamptocormie ou d'une cyphose dégé-nérative et chez lesquels on observeune diminution de la lordose lombaire,une rétroversion du bassin, une flexiondes genoux. Les résultats montrent uneaugmentation du travail des extenseursde genou permettant le contrôle del'équilibre dans le plan sagittal.

Billon C, et al.

Anomalie de marche dans la dys-trophie myotonique de type 1(DM1) : analyse tridimension-nelle, coût énergétique et activitémusculaireL'analyse de marche met en évidencedes anomalies spatiotemporelles, ciné-matiques et cinétiques mais le coût éner-gétique n'est pas modifié. Les patientsatteints de DM1 compensent donc leursdéficits et adoptent une stratégie de mar-che adaptée à leurs capacités.

Tiffreau V, et al.

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Identification de différentes stra-tégies chez les personnes avecune arthrose sévère de genoulors de la réalisation de la tâchede transition assis-debout : uneanalyse en correspondancesmultiplesLes résultats permettent d'identifier troistypes de stratégie en fonction de lavitesse d'exécution du passage assis-debout, du degré d'inclinaison du troncvers le côté sain et du degré de flexiondu tronc.

Sagawa Y, et al.

De l'utilisation de capteurs iner-tiels pour l'analyse du mouve-ment pendant la marche :analyse de l'influence du posi-tionnement des capteursL'étude tend à définir les modalités duplacement des capteurs inertiels pourl'analyse de la marche. Les capteurs iner-tiels mesurent l'accélération, la vitesseangulaire et les champs magnétiques.Ils pourraient présenter une alternativemoins coûteuse, moins encombrante etseraient plus simple à mettre en œuvreque les capteurs optoélectroniquesactuellement utilisés pour les analysestridimensionnelles de marche.

Fradet L, et al.

Effet de la rééducation robotiséesur la marche chez des patientshémiplégiques : étude prélimin-aireUne rééducation intensive de la marchependant un mois sur Lokomat® sembleaméliorer la marche des patients hémi-plégiques, mais l'absence de groupetémoin et l'administration simultanéede toxine botulique biaise les résultats.

Wallard L, et al.

Effet du port du releveur Liberté®

sur les paramètres biomécani-ques de la marche chez dessujets hémiparétiques adultesChez des sujets ayant un équin spas-tique modéré, le releveur Liberté® estune solution peu coûteuse pour amélio-rer la marche. Comparé à la marchepieds nus, il permet une améliorationde la dorsiflexion de la cheville à laphase oscillante et à l'attaque du pas,une amélioration de la vitesse de mar-che et de la longueur du pas. La

comparaison avec les autres systèmesde compensation de l'équin spastiquemodéré n'a pas encore été réalisée.

Pradon D, et al.

COMMUNICATIONS LIBRESNO 3 : « OUTILS ETMÉTHODES »

Répétabilité intra-sujet, inter-ses-sion et inter-opérateur de l'indexGDILes index utilisés en analyse quantifiéede la marche sont très intéressants pourvoir l'évolution d'un traitement rééducatifou chirurgical. Le Gait Deviation Index(GDI) permet, grâce à une méthode sta-tistique, une quantification de la dévia-tion de la courbe de marche du sujetcomparée à celle de sujet sain. L'étudeintra-sujet, inter-session et inter-opéra-teur montre des différences de5,4 points au maximum entre deux sco-res. Les kinésithérapeutes pourraientfaire appel à cet index pour objectiverl'efficacité d'un traitement.

Pomero V, et al.

Analyse qualitative de la répéta-bilité inter-opérateur de l'OxfordFoot ModelL'analyse des déformations du piedavec des modèles cinématiques commel'Oxford Foot Model (OFM) est très inté-ressante pour le clinicien. Il convient toutde même de tenir compte des erreurs dereproductibilité inter-operateur et de ren-forcer l'analyse cinématique par desmesures cliniques. Ces renseignementspermettront aux kinésithérapeutes demieux prendre en compte les déforma-tions du pied et d'ajuster son traitementsi nécessaire.

Authier G, et al.

COMMUNICATIONS LIBRESNO 4 : « AVANCÉES DANS LAMODÉLISATION DU THORAX ETDU MEMBRE SUPÉRIEUR »

Cinématique 3D du membresupérieur : application au plexusbrachial obstétrical opéré del'enfantÉvaluer la mobilité du membre supérieuratteint d'un plexus brachial obstétrical

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est une des parties fondamentales de laprise en charge de l'enfant au travers duscore de Mallet. Cette évaluationvisuelle apprécie dans le plan, destâches fonctionnelles qui sont paressence multidimensionnelles. Pouvoirquantifier les trois composantes du mou-vement à chaque étage de cette chaînemulti-segment est possible en combi-nant la méthodologie de l'analyse dumouvement et une méthode de palpa-tion des marqueurs anatomiques utili-sant la pulpe de l'index calibrée dansl'espace de mesure.L'utilisation combinée d'angles relatifset absolus dans la présentation du rap-port électronique associé à des vidéos3 plans et les modèles 3D correspon-dants permet une appréciation plusfine par les cliniciens, des compensa-tions induites par la lésion du plexusbrachial et ainsi aider à la décisionchirurgicale.

Salvia P, et al. (Belgique)

Rôle biomécanique du lacertusfibrosusCette étude s'inscrit dans le cadre d'unedémarche scientifique de compréhen-sion du rôle biomécanique des fascias.Le lacertus fibrosus ou expansion apo-névrotique du biceps brachial présenteune partie superficielle bien connueainsi qu'une partie profonde qui s'insèresur la face profonde du rond pronateur,sur le brachial antérieur et le court supi-nateur. Point de vue biomécanique, lelacertus fibrosus semble diminuer lebras de levier et le moment du musclebiceps brachial. Il réduit les mouve-ments de flexion du coude et de supina-tion de l'avant-bras et semble jouer unrôle dans la synergie entre cesmouvements.

Snoeck O, et al. (Belgique)

Modèle 3D anatomique et biomé-canique des doigts longsAfin de comprendre le fonctionnementde la main, nous avons proposé uneméthodologie spécifique permettant lacréation d'un modèle anatomique et bio-mécanique des doigts longs à partir dedonnées entièrement collectées et vali-dées. Un tel modèle, comportant desréférentiels ainsi que des axes hélicoï-daux pour l'ensemble des segments etdes articulations des doigts longs, per-met la visualisation de paramètres bio-mécaniques comme : cinématique

articulaire, longueurs musculaires etbras de leviers.

Coupier J, et al. (Belgique)

Modélisation du thorax : cinéma-tique des complexes articulairescosto-vertébrauxLe but de l'étude était de quantifier etsimuler la cinématique des articulationscosto-vertébrales à partir d'imagerie encoupes tomographiques réalisées à troisniveaux de volumes pulmonaires diffé-rents. Les premiers ont été présentésconcernant les 7 premières côtes avecl'obtention des amplitudes de mouve-ment dans les trois plans de l'espaceainsi qu'une simulation tridimension-nelle d'un mouvement respiratoire.

Beyer B, et al.

COMMUNICATIONS LIBRESNO 5 : « ANALYSE DUMOUVEMENT CHEZ L'ENFANTPARALYSÉ CÉRÉBRAL »

Classification de la marche despatients infirmes moteurs céré-braux par une approche d'extrac-tion de connaissancesLes patients atteints d'infirmité motricecérébrale présentent une grande diver-sité dans leurs types de marche. L'iden-tification de profils de marche permetd'aider à l'interprétation des troublesde leur marche. L'objectif de cette étudeest alors d'identifier les paramètres ciné-matiques les plus discriminants pourclasser objectivement la marche deces patients. Sept paramètres ont étéretenus, à partir desquels quatre profilsde marche sont ressortis, qui se distin-guent essentiellement au niveau de lacinématique de la cheville et du genou.Finalement, ces quatre groupes corres-pondent aux 4 patterns de marchedécrits dans la littérature : « true equi-nus », « jump gait », « apparent equi-nus » et « crouch gait ».

Bonnefoy-Mazure A, et al.

Classification des mouvementsdu tronc pendant la marche despersonnes atteintes de paralysiecérébraleLes désordres moteurs chez les person-nes atteintes de paralysie cérébrale sontcomplexes et entraînent de nombreux

déficits et compensations. Plusieursclassifications ont été proposées auxmembres inférieurs, mais il n'existeque très peu d'informations sur les défi-cits et compensations du haut du corps.Le but de cette étude est donc de clas-sifier et de caractériser les mouvementsdu tronc des personnes atteintes deparalysie cérébrale. Quatre classes demouvements du tronc ont été identifiées.Ces quatre classes présentent des dif-férences essentiellement par rapport auniveau d'atteinte (topographie, GMF-CS), à l'amplitude de mouvement et laposition moyenne du segment bassin ettronc.

Attias M, et al.

Étude préliminaire de la cinéma-tique du membre inférieur lors dechangements de direction aucours de la locomotion chez lesenfants paralysés cérébrauxhémiplégiquesL'hypothèse est formulée qu'un change-ment de direction en marchant repré-sente une double contrainte pour lesenfants atteints de paralysie cérébraleprésentant une hémiplégie à cause del'asymétrie fonctionnelle de l'appareillocomoteur et de l'asymétrie géomé-trique de la tâche à réaliser. Pour cela,les auteurs effectuent des analysesquantifiées de la marche de différentestâches impliquant des changements dedirection, avec des enfants asymptoma-tiques et des enfants hémiplégiques.Des adaptations cinématiques spécifi-ques concernant l'influence de la cibleont été observées chez les enfantsasymptomatiques. Ces adaptations sontmoins marquées pour les enfants hémi-plégiques, surtout pour des change-ments de direction inférieurs à 908.

Grigoriu A, et al.

Lien entre co-activation muscu-laire et cinématique pendant lamarche chez l'enfant paralysécérébral hémiplégiqueLa co-activation (CA) musculaire est unphénomène physiologique mais aussipotentiellement une manifestationmotrice pathologique, pouvant créerun frein au mouvement. Les auteursont donc voulu étudier le lien entre CAet cinématique pendant la marche chezdes enfants sains et des enfants para-lysés cérébraux hémiplégiques (PCH).

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Pour cela, ils ont fait passer des analy-ses quantifiées de la marche avec enre-gistrement électromyographique desurface à 10 enfants sains et 10 enfantsPCH. Chez l'enfant sain, la CA aug-mente l'amplitude de mouvement dehanche, genou et cheville. Son effetest différent et moins favorable au mou-vement chez l'enfant PCH du côté spas-tique, mais également du côté sain parcompensation du membre inférieurcontrolatéral.

Gross R, et al.

Utilisation de chaussures à talonnégatif et physiopathologie dupied équin au cours de la marchechez l'enfant ayant une paralysiecérébraleL'enfant avec paralysie cérébrale (PC)marche fréquemment en équin. L'hypo-thèse est faite par les auteurs que l'acti-vité précoce du triceps sural à l'attaquedu pas pourrait être une fonction adap-tative ayant pour but de freiner la dorsi-flexion de cheville au contact du pied ausol plutôt qu'être dû à un dysfonctionne-ment d'origine central. Huit enfants PCont bénéficié d'une AQM comparativepour évaluer l'effet du port de chaussu-res à talon négatif (CTN) permettantd'avoir un talon positionné plus basque l'avant-pied en comparaison avecdes chaussures standards. Le port deschaussures CTN réduisant l'équin sansmodification de la flexion de genou à l'at-taque du pas serait à l'origine d'uneadaptation motrice permettant d'étayercette hypothèse.

Beyaert C, et al.

Proposition d'une méthode dedétermination quantifiée duvaultingAu cours de la marche, la distinctionentre un mouvement pathologique etune compensation n'est pas toujoursfacile. Le vaulting, flexion plantaire decheville pendant la phase d'appui pouraider le passage du pied controlatéral,est une compensation commune à plu-sieurs pathologies. Pour distinguer unvaulting d'un mouvement pathologique,il faut pouvoir prouver simultanément aucours de la phase de milieu d'appui :une flexion plantaire, un moment fléchis-seur interne de la cheville positif, et unehauteur par rapport au sol du contrearticulaire de la hanche en oscillation,supérieure à la hauteur pouvant être

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produite par la jambe en appui tendueavec le pied à plat. Cette différence delongueur peut être structurelle ou fonc-tionnelle (par exemple flexion insuffi-sante de hanche ou de genou enphase oscillante).

Freslier R, Brunner R

La cassure du médio-pied : pré-vention par des injections detoxine botulique (Dysport®) dansle peroneus longus ?Une contraction prématurée du peroneuslongus (PL), en phase oscillante du cyclede marche, est constatée chez lesenfants paralysés cérébraux hémiplégi-ques présentant une cassure du médio-pied à la marche. Le PL peut donc êtreune nouvelle cible thérapeutique grâceà des injections de toxine botulique pourprévenir la CMP. Seize enfants hémiplé-giques présentant une CMP et une acti-vation EMG prématurée du PL sonttraités par des injections de toxine botu-lique. En pré-toxine, les radios objecti-vaient une CMP. En post-toxine ellesne décrivaient pas de CMP. Cependant,les injections ont une action sur l'avant etle médio-pied mais pas sur le calcanéum.Le PL est néanmoins une cible thérapeu-tique précoce dans la prévention de laCMP avant sa fixation orthopédique.

Boulay C, et al.

Effets de la chirurgie d'abaisse-ment rotulien chez l'enfant etl'adolescent atteints de paralysécérébraleUne rotule haute pourrait être un facteuraggravant de la marche genoux fléchischez l'enfant paralysé cérébral. Une cor-rection par abaissement rotulien (AR)peut être proposée au cours d'une chi-rurgie multi-site. Un premier grouped'enfants atteints de paralysie cérébraledont le programme chirurgicalcomprend un AR est comparé à un deu-xième groupe constitué par appariementdu programme chirurgical, mais sansAR. Pour les deux groupes, tous lesparamètres étudiés ont été significative-ment étudiés par la chirurgie exceptél'angle mort quadricipital et le pic deflexion du genou en oscillation. Danscette série, l'effet de l'AR n'a pas majoréle bénéfice fonctionnel de la marche.L'analyse d'autres tâches que la marchesemble alors nécessaire.

Thevenin Lemoine C, et al.

Comparaison entre la marchepieds nus et pieds chaussés chezle jeune enfant : premiers résul-tats sur la force de réaction au solUne chaussure adaptée est nécessairepour accompagner le jeune enfant aucours de la croissance. Afin de mieuxconnaître l'influence de la chaussurechez les jeunes enfants, l'étude proposeune analyse comparative de la marchepieds nus et pieds chaussés, avec dif-férents types de chaussures. Trois cri-tères de conception des chaussuresvarient : la hauteur du talon, la hauteurde la tige et la dureté de la semelle. Pourchaque condition de chaussage, la forcede réaction au sol et la vitesse de mar-che sont mesurées. Quelle que soit lachaussure choisie, les résultats sont dif-férents de la marche pieds nus : la forcede réaction au sol augmente à l'impact etdiminue en fin de phase d'appui. Seulela variation de la dureté de la semellemodifie la dynamique de la marche.

Van Hamme A, et al.

POSTERS

Effet d'une séance d'entraîne-ment à la marche avec robotd'assistance à la marche chezdes sujets porteurs d'une pro-thèse totale de genou (PTG)Cette étude en cours a analysé la mar-che de sujets opérés d'une PTG avant etjuste après une séance de Lokomat®. Laséance de Lokomat® a été comparéeà une séance de rééducation classiquechez les mêmes sujets. Une séance deLokomat® ne semble pas améliorer lesparamètres de marche des patients opé-rés d'une PTG. La flexion maximale degenou en phase oscillante n'est pas dif-férente. En revanche la douleur sembleaugmentée immédiatement après laséance. Au vu des premiers résultats,l'utilisation du Lokomat® dans les pre-mières semaines post-opératoiresaprès PTG ne semble pas indiquée.

Coffineau C, et al., CMPR L'ADAPTLoiret (45)

Étude du lien entre équilibredynamique et les phases d'appuilors de la marche au cours duvieillissement normalLes auteurs ont créé un index permet-tant de quantifier l'équilibre dynamique

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Kinesither Rev 2014;14(149):6–11 ActualitésCompte rendu de congrès

des sujets. Ils ont ainsi pu corréler lesrésultats avec les modifications desparamètres de double appui et simpleappui à la marche chez des sujets âgés.

Cet index pourrait être un outil cliniqueintéressant pour détecter l'apparition derisque de chute chez les personnesâgées ou les patients.

Fontaine F, et al., Hôpitaux de Saint-Maurice (94)

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